Rapport Final - BENIN
Rapport Final - BENIN
Rapport Final - BENIN
Dr Habib GANFON
Dr Giraud EKANMIAN
Pratiques de dispensation en
matière de paludisme simple dans
les pharmacies d’officine de
Cotonou, Abomey-Calavi et Porto-
Novo (Bénin)
Dr Habib GANFON
Dr Giraud EKANMIAN
Le contenu de ce rapport relève de la seule
responsabilité du Centre d’Information
Pharmacothérapeutique du Bénin (CIP-BENIN) et ne
reflète pas nécessairement les points de vue et
opinions de France Expertise, du MAEDI ou du Fonds
mondial.
Cette enquête a été réalisée dans le cadre du projet 13INI201 financé dans le cadre
du canal 2 2013 de l’Initiative 5%.
FM Fonds Mondial
GE/DP : Gouttes épaisses/Densité Parasitaire
IEC : Information- Education- Communication
ILP : Intrants de Lutte contre le Paludisme
MAEDI : Ministère des Affaires Etrangères et du Développement
International
MILD : Moustiquaires Imprégnées à Longue Durée
MS : Ministère de la Santé
ONPB : Ordre National des Pharmacien du Bénin
PF/MS : Point focal du Ministère de la santé pour les activités du
Fonds Mondial
PNDS : Plan national de Développement Sanitaire
PNLP : Programme National de Lutte contre le Paludisme
ReMeD : Réseau Médicament et Développement
SIAPS : Systems for Improved Access to Pharmaceuticals and
Services Program
SP : Sulfadoxine-Pyriméthamine
TDR : Test de Diagnostic rapide
TPI : Traitement Préventif Intermittent
UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l’Enfance
USAID : United States Agency for International Development
Introduction
Introduction
Le paludisme, appelé également malaria, ou « Mal‘aria », ce qui signifie « mauvais air
», est une maladie qui menace 3 milliards de personnes dans 99 pays dans le monde.1
Les personnes les plus vulnérables sont les jeunes enfants et les femmes enceintes,
car c’est parmi cette population que le risque de décès est le plus élevé.2
Au Bénin, le paludisme représente environ 41% des motifs de recours aux soins et
première cause de consultation, d’hospitalisation et de décès parmi la population en
2012.3
L’un des objectifs du millénaire pour le développement, approuvé en 2000 par 189
pays, est de freiner la progression et d’inverser la tendance de l’incidence du paludisme
d’ici 2015.4 la plus grande difficulté pour atteindre cet objectif est l’apparition depuis
quelques années de résistances des plasmodiums aux traitements jusqu’alors utilisés.
Les programmes nationaux de lutte contre le paludisme soutenu par le Fonds mondial
ont pu permettre ainsi l’amélioration de la prise en charge du paludisme notamment par
la mise à disposition des CTAs à prix subventionnés et la large distribution de
moustiquaires imprégnées.
1
Introduction
Les officines de pharmacie privées sont une réalité de l’offre de soins correspondant à
une demande d’une population urbaine de plus en plus grandissante. Ils détiennent le
1/3 du volume des ventes des antipaludiques du secteur privé (formel, à but non lucratif
et informel) qui lui représente, 70% du volume total des ventes d’antipaludiques au
Bénin, mais sont très peu impliquées dans les actions du PNLP.6 Celui-ci mobilise
essentiellement le secteur public et assimilés (centres confessionnels), dont les
personnels sont formés aux bonnes pratiques de diagnostic et de traitement.
En 2009 une étude menée au Bénin par ACTWatch pour le compte de PSI (Population
services International) montrait que bien que la présence des CTA avait augmenté dans
les officines (52% des antipaludiques cédés), il subsistait encore dans certaines, des
monothérapies orales à base d’artémisinine et même de la chloroquine.6 De plus, les
antipaludiques présents dans les officines sont loin d’être tous sur la liste modèle OMS
des médicaments essentiels et préqualifiés par l’OMS. Enfin, on pouvait trouver aussi
dans les rayons des formulations liquides à usage pédiatrique, alors que les bonnes
pratiques OMS recommandent d’éviter ces présentations.7 Par ailleurs les
dispensations ne sont pas toujours en conformité avec les bonnes pratiques de
traitement notamment de par l’absence de test de confirmation sanguine avant la
délivrance d’antipaludiques.
Quelques années après la mise en place des CTA, il paraissait donc judicieux d’évaluer
les pratiques de dispensation en matière de paludisme simple dans les officines privées
des trois principaux centres urbains du Bénin à savoir Cotonou, Abomey-Calvi et Porto-
Novo au regard des recommandations contenues dans la stratégie nationale de lutte
contre le paludisme du PNLP.
2
Présentation du Bénin
1. Présentation du Bénin
1.1 Donnée générale
La République du Bénin couvre une superficie de 114.763 km². Elle partage ses
frontières au Nord avec le Niger sur 120 km et le Burkina Faso sur 270 km, à l’Ouest
avec le Togo sur 620 km, au Sud avec l’océan Atlantique sur 125 km et à l’Est avec le
Nigeria sur 750 km.8
Sur le plan démographique, la population du Bénin en 2014 est estimée à 10 328 934
habitants avec un taux moyen d’accroissement annuel de 3,25% . La structure par sexe
et par âge présente une population jeune et à dominance féminine avec un rapport de
masculinité de 94%.11
Sur le plan socio-économique, le Bénin est classé parmi les Pays Pauvres Très
Endettés (PPTE) avec le tiers de la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté.
Selon les Enquêtes Démographiques et de Santé au Bénin (EDSB) de 1996 et 2001, on
note que l’indice de pauvreté non monétaire est passée de 43,4 % en 1996 à 49,0 % en
2001.12
3
Figure N° 1 : Carte administrative du Bénin (Sources. SGSI/DPP/MS)
Présentation du Bénin
5
Présentation du Bénin
Institutions hospitalières et
Niveaux Structures Spécialités/Activités
sociosanitaires
Centre National Hospitalier et
Universitaire (CNHU-HKM)
Centre National de Pneumo-
phtisiologie
le Centre National Hospitalier
de Psychiatrie
le Centre National Hospitalier
Médecine
Universitaire de la Mère et de
Pédiatrie
l’Enfant (CHU-MEL)
Chirurgie
Hôpital d’Instruction des
Gynéco-
Armées (HIA)
obstétrique
le Centre National de
Radiologie
Gérontologie (CNG)
CENTRAL Laboratoire
Ministère Agence Nationale de
ou O.R.L
de la Santé Vaccination et des Soins de
NATIONAL Ophtalmologie
Santé Primaires (ANVSSP)
Cardiologie
Agence Nationale de la
Dermatologie
Gestion de la Gratuité de la
Urologie
Césarienne (ANGC)
Banque de Sang
Agence Nationale de
Psychiatrie
laTransfusion Sanguine
Autres spécialités
(ANTS)
Agence Nationale de
l’Assurance Maladie (ANAM)
Service d’Accueil Médical des
Urgence (SAMU)
Centre Hospitalier
Départemental (CHD) Médecine
Centre d’Information, de Pédiatrie
Prospective, d’Ecoute et de Chirurgie
INTERMEDIAI Direction Conseil (CIPEC) Gynéco-
RE Départeme Centre de Traitement Anti obstétrique
ou ntale Lèpre (CTAL) O.R.L
DEPARTEME de la Santé Centre de l’Ulcère de Buruli Ophtalmologie
NTAL d’Allada et de Pobè Radiologie
Centre de Pneumo- Laboratoire
Phtisiologie d’Akron Autres spécialités
Centre Départemental de Banque de sang
Transfusion Sanguine
6
Institutions hospitalières et
Niveaux Structures Spécialités/Activités
sociosanitaires
Médecine générale
Hôpital de Zone (HZ)
Chirurgie
Centre de Santé (CS)
d’urgence
Site de prise en charge du
Gynéco-
VIH/SIDA
obstétrique
Centre d’Action pour la
Soins curatifs
Solidarité et l’Evolution de la
Accouchements
Santé (CASES)
Zone Radiologie
Formation sanitaire
PERIPHERIQ Sanitaire Laboratoire
privée/confessionnelle
UE (Bureau de Vaccination
Centre de Détection de la
Zone) IEC/CCC
Tuberculose (CDT)
Pharmacie ou
Centre de dépistage de la
dépôt
lèpre et de l’ulcère de Buruli
pharmaceutique
Centre de Dépistage
Loisirs
Volontaire de VIH (CDV)
Alphabétisation
Unité Villageoise de Santé
Activités à base
(UVS)
communautaire
Source: SGSI/DPP/MS
Le système sanitaire béninois fait recourt de plus en plus aux relais communautaires
(RC) qui jouent le rôle d’interface entre les formations sanitaires et les populations. Ils
constituent des interfaces fort utiles, qui suite aux prestations données dans les
formations sanitaires prolongent dans les villages et les maisons, les messages et
recommandations mis en place au centre de santé ; et qui parfois sont amenés à fournir
des soins mineurs pour lesquels ils ont été formés. Dans le cadre des programmes
spéciaux visant la réduction de la morbidité et de la mortalité des femmes enceintes et
des enfants de moins de cinq ans, plusieurs zones et formations sanitaires mettent à
contribution les relais communautaires qui dans les localités dispensent gratuitement
les CTA à ces cibles particulièrement vulnérables au paludisme. Le statut des relais
communautaires a évolué et bien que le bénévolat n’ait pas été profondément remis en
cause, ils bénéficient d’une gratification mensuelle légère et forfaitaire dont le montant
est fixé à 15.000 FCFA.
8
Présentation du Bénin
Le secteur privé
Des ONGs et autres structures confessionnelles reçoivent des dons qui échappent
malheureusement aux dispositions réglementaires en vigueur.
Le secteur informel est toujours très actif et difficile à cerner. Cependant, les opérations
de saisie et de destruction sont régulièrement menées par la DPMED. De même, des
activités de sensibilisation à l’attention des populations face aux dangers du marché
parallèle sont menées par les structures techniques du Ministère de la Santé.
Le secteur public
9
Présentation du Bénin
10
1.2.3. Acteurs internationaux intervenant dans la lutte contre le paludisme
Le PNLP du Benin est soutenu par de nombreux partenaires au premier rang desquels
le Fonds Mondial présent depuis 2003, mais aussi UNICEF, USAID et PMI (Président
Malaria Initiative), l’OMS, la Banque Mondiale, la Coopération Technique Belge et Plan
Benin. SIAPS est également présent avec le projet ARM3, qui comprenait des actions
auprès du secteur privé pour l’accès aux TDR.
La note de concept présentée au Fond Mondial en avril 2016 fait le bilan de l’existant au
niveau de la lutte contre le paludisme :
- En 2014, sur un total de 1 770590 cas notifiés, 59 % avaient été auparavant
confirmés par un TDR positif, 29 % ont été traités cliniquement alors que le test
était négatif, 15,9 % ont reçu des traitements présomptifs alors que les TDR ont
été introduits dans les structures publiques en 2008 et dans les structures
communautaires en 2013.
Présentation du Bénin
- Le taux de confirmation dans les structures de santé publiques est passé de 68.6
% en 78,8 en 2013 et le taux de confirmation dans les structures communautaire
a évolué de 21 % en 2011 à 28 % en 2014.
- Sur les 34 districts de santé que compte le Benin, 4 districts de la zone urbaine
de Cotonou ne sont pas couverts par les interventions des bailleurs.
- La notification, qui est basée sur les données des structures de santé publiques
et communautaires ainsi que les hôpitaux publics et quelques hôpitaux privés, ne
comprend pas les données du secteur privé (cabinets médicaux et officines de
pharmacies).
La note de concept d’avril 2016 comprend dans les actions proposées la formation de
1200 personnels des structures privées et des pharmacies aux nouveaux outils de la
lutte contre le paludisme, le monitorage et la supervision de ces centres, la diffusion des
documents de politiques et de procédures du PNLP et l’inclusion des données de ce
secteur dans les statistiques nationales.
12
2. Le projet Paludisme et Pharmaciens d’Officine
(PALU-PO)
En effet les officines de pharmacie sont une réalité de l’offre de soins qui correspond à
une demande croissante de la population. Toutefois, les praticiens d’officine sont très
rarement inclus dans les formations et informations sur les politiques de lutte contre
les endémies. De plus, force est de constater que malgré des législations
pharmaceutiques qui tentent de rationaliser l’approvisionnement en médicaments
antipaludiques, nombre de pays n’ont pas interdit la vente de monothérapies à base
d’artémisinine, que la chloroquine est encore sur les rayonnages de certaines
officines pharmaceutiques et que les prescriptions ne sont pas toujours en conformité
avec les bonnes pratiques de traitement.
De plus, les antipaludiques présents dans les officines sont loin d’être tous sur la liste
modèle OMS des médicaments essentiels et préqualifiés par l’OMS, quand ils ne sont
pas frauduleux ; enfin, on trouve aussi dans les rayons des formulations liquides à
usage pédiatrique, alors que les bonnes pratiques de l'OMS recommandent d’éviter
ces présentations.
Le projet proposé ci-après vise à permettre aux pharmaciens d’officine (PO) privés de
jouer pleinement leur rôle dans la lutte contre le paludisme en leur fournissant une
information sur le paludisme, les bonnes pratiques de traitement, les dispositions des
programmes nationaux de lutte contre le paludisme (PNLP). Il doit permettre ainsi à une
partie de la population qui est peu atteinte par les PNLP de bénéficier d’une prise en
charge et d’un traitement adéquats du paludisme.
Ce projet a été monté en collaboration avec des Centres d’Information Pharmaceutique
du Bénin, du Mali, du Burkina Faso et les Ordres des pharmaciens des 3 pays ainsi que
PHARMACTION, une ONG de pharmaciens au Bénin.
→ Réalisation d’une enquête baseline initiale permettant de faire le point sur les
pratiques de prise en charge du paludisme à l’officine.
→ Formation générale des pharmaciens d’officine aux recommandations de lutte
contre le paludisme prôné par le Programme National de Lutte contre le
Paludisme (PNLP)
→ Mise en œuvre des enquêtes de suivi dans toutes les officines de Cotonou,
Abomey-Calavi et Porto-Novo sur une période de 18 mois, visant à apprécier
quantitativement et qualitativement l’évolution de la prise en charge du paludisme
aux niveaux de nos officines
→ Organisation de deux ateliers de restitution :
• Le 1er à mi-parcours afin de mesurer les progrès effectués par les
pharmaciens d'officine, en termes d’adhérence aux recommandations du
(PNLP) suite à la 1ère formation et de proposer des actions correctrices
• Le 2nd afin de présenter l’ensemble des résultats de l’étude, d’en faire une
synthèse et une monographie pays tirant les leçons du projet
→ Mise en œuvre, en cours d’étude, d’une évaluation externe du projet, pour en
apprécier l’impact à travers la formulation d’une opinion indépendante et
motivée sur l’état des pratiques des pharmaciens d’officine dans la prise en
charge du paludisme au regard des recommandations du PNLP.
En 2014 une étude pilote avait été effectué en prélude au démarrage du projet. Elle
avait enrôlé 20 officines de pharmacie correspondant à 15% du total des officines de
l’atlantique et du littoral. Il s’agissait d’une étude transversale, descriptive qui
s’intéressait à la connaissance et aux attitudes des dispensateurs et clients sur le
paludisme, ainsi qu’à l’inventaire des antipaludiques disponibles en officine de
pharmacie.
Il avait été observé que 84% des ventes d’antipaludiques en pharmacies étaient
effectuées sans ordonnance. Dans 19% des cas, les achats d’antipaludiques étaient
effectués avec une volonté de chimioprophylaxie. Dans le cas des dispensations
d’antipaludiques sans ordonnance, aucun des patients n’avait réalisé de TDR au
préalable, et aucun des dispensateurs ne s’était soucié d’une confirmation par un test
biologique (TDR ou GE DP positif), avant dispensation des antipaludiques.
Les antipaludiques conseillés par les dispensateurs, ou demandés par les clients
étaient en grande majorité les CTA (66.86%) des cas, il y avait dans 20.93% des cas la
SP, dans 1.16% des cas de l’amodiaquine, et dans 5.23% des cas de la quinine. Les
prescriptions sous ordonnances sont en moyenne 2.79 fois plus chère que les
dispensations sans ordonnances
A l’issue de cette étude pilote une grande formation sur la stratégie nationale de lutte
contre le paludisme a été organisée à l’intention de tous les pharmaciens d’officine des
trois grandes villes de Cotonou, Abomey-Calavi et Porto-Novo afin d’actualiser leurs
connaissances sur le paludisme. Après cette formation, des enquêtes de suivi ont été
initiées afin d’observer l’évolution de la prise en charge du paludisme aux niveaux de
ces officines.
Suivre l’évolution des comportements des pharmaciens et fournir des informations sur
la consommation des antipaludiques au niveau des officines
Approche méthodologique
3. Approche méthodologique
3.1Cadre d’étude
L’étude s’est déroulée dans les officines de pharmacie des villes de Cotonou (n=99)
dans le département du Littoral, Abomey-Calavi (n= 31) dans le département de
l’Atlantique et Porto-Novo (n= 20) dans le département de l’Ouémé. Ces trois villes
représentent les principaux centres urbains situés dans la zone d’endémicité palustre
(sud du Bénin) et concentrant à elles-seules, 60% du total des pharmacies d’officine du
Bénin (n=255).
17
Approche méthodologique
18
Approche méthodologique
16
Figure 5: Ville d’Abomey-Calavi
3.3 Échantillonnage
L’échantillonnage était systématique, toutes les officines de pharmacies des villes de
Cotonou, Abomey-Calavi et Porto-Novo étaient considérées. Cependant seules les
officines ayant consenties à participer ont été inclues dans l’étude.
19
Approche méthodologique
L’ensemble de ces officines sont visitées une fois par trimestre afin de vérifier que le
registre est rempli et de relever les données déjà consignées. Les données à collecter
au niveau du registre sont :
− Sexe et distribution de l’âge des patients
− Nombre de patients venus pour l’achat d’un médicament antipaludique et
présence de catégories cibles parmi ces patients (femme enceinte, enfant ≤
2 ans)
− Procédé d’acquisition des antipaludiques (sur ordonnance ou sur conseil)
− Recherche ou non de la réalisation d’un examen biologique préalable en cas
de conseil
− Nombre de patients ayant acheté un médicament antipaludique après un test
négatif
− Type d’antipaludique vendu
− Quantité d’antipaludique vendu
La collecte de données dans le registre s’est effectuée sur une année (12 mois).
20
Approche méthodologique
Les données ont été présentées en proportion moyenne, médiane, écart type, minimum
et maximum, selon le cas. Des tests comme le test t de chi carré et le test exact de
Fisher ont été utilisés pour comparer la comparaison des variables selon le cas. La p-
value de 5% est utilisée comme niveau de signification.
Nos outils de collecte n’ont pas pu fournir certaines informations clés qui aideraient à
mieux évaluer la situation, comme la connaissance des CTA recommandées pour les
femmes enceintes, les sujets neufs ou les drépanocytaires ainsi que la connaissance
21
de la posologie recommandée. En outre, il n’est pas exclu qu’il y ait eu un changement
de comportements des dispensateurs dans la dispensation des médicaments liés à la
présence des enquêteurs.
De plus notre étude pourrait être sujette à un biais de sélection, en raison du taux élevé
de rejet. Selon les enquêteurs 9 sur 10 clients refusaient d'être interrogés. De plus,
chez certains patients, il y avait une réticence à fournir des informations. Les personnes
interrogées n’étant par ailleurs pas toujours les destinataires des médicaments achetés,
il peut aussi y avoir des biais de remémoration.
Résultats
4. Résultats
4.1 Connaissances et attitudes des dispensateurs
4.1.1 Caractéristiques sociodémographiques des dispensateurs
Au total 467 dispensateurs ont été interrogés dans 137 pharmacies d’officine. Plus de
80% des dispensateurs étaient des auxiliaires en pharmacies (personnel de soutien
n’étant pas pharmacien diplômé). La sex-ratio était de 0.36 en faveur du sexe féminin.
Plus de la moitié des dispensateurs interrogés avaient moins de 5 ans d’exercice dans
la profession.
Effectif Pourcentage
Qualification
Titulaire 22 4.71
Assistant 64 13,7
Auxiliaire 381 81,58
Sexe
Femme 333 73,67
Homme 119 26,33
23
Résultats
92,3% (n= 422/467) des dispensateurs étaient d’accord avec les recommandations de
la politique nationale, Cependant seulement 40,3% (n= 188/467) avaient déclaré
disposer du document de politique au sein de leur officine (le document de la politique
nationale de prise en charge du paludisme était réellement présent dans 61.3% des
officines (84/137)).
24
Résultats
25
Résultats
26
Résultats
Tableau III : Dispensateurs ayant reçu des plaintes sur les CTA
Il y a quasiment autant de dispensateurs qui ont déjà reçu des plaintes au sujet des
CTA (n= 232/467 soit 49,7%) que de dispensateurs n’en ayant jamais reçu.
Figure 8 : Nature des plaintes reçues par les dispensateurs vis-à-vis des CTA
27
Résultats
Parmi les dispensateurs qui avaient déclaré avoir reçu des plaintes au sujet des CTA,
60,4% (174/288) de ces plaintes étaient principalement en relation avec une
impression d’inefficacité de ceux-ci (patient non soulagé) et secondairement à un
problème de tolérance 37,5% (108/288).
Figure 9 : Attitude des dispensateurs devant les plaintes sur les CTA
Seul un (1) dispensateur sur les 467 interrogés avait déclaré avoir notifié à la Direction
des pharmacies un cas de plainte sur les CTA reçu, aucun ne l’a fait en direction du
PNLP. Par contre un peu plus de 23% d’entre eux avaient conseillé de poursuivre le
traitement avec ou sans addition d’autres médicaments pour soulager les effets
indésirables.
28
Résultats
Le sex-ratio était de 0,60 en faveur du sexe féminin. Pour près de la moitié des clients
(49,2%), l’âge n’était pas précisé. Environ 3% des clients (24 sur 727) étaient des
femmes enceintes. 47,6% (346 sur 727) des patients étaient venus chercher eux-
mêmes leur médication.
Le tableau ci-après présente les caractéristiques générales des clients venus chercher
des antipaludiques.
29
Résultats
Effectif Pourcentage
Sexe
Féminin 451 62 :04
Masculin 272 37,41
Non renseigné 4 0,55
Âge des malades
< 1 an 23 3,16
1 - 15 ans 154 21,18
> 15 ans 192 26,41
Non renseigné 358 49,24
Femme enceinte 24 3,30
Pour les 147 clients venus en officine avec une ordonnance, 60% (89/147) des
prescripteurs étaient des médecins et un prescripteur sur cinq (25%) était un infirmier.
Environ 13% des ordonnances ne précisaient pas la qualification du prescripteur. La
figure ci-après la montre la qualité des prescripteurs.
30
Résultats
69,4% des prescripteurs (102 sur 147) étaient du secteur privé ; 28,6% (42 sur 147)
relevaient du secteur public, le secteur n’était pas renseigné dans 2% des cas (3 sur
147).
Seulement 40,1% (59 sur 147) des clients venus avec une ordonnance avaient effectué
un test biologique de confirmation avant la prescription d’antipaludique, dont environ
71,2% (42 sur 59) étaient des tests de diagnostic rapide (TDR).
31
Résultats
32
Résultats
23,3% (n= 114/489) des médicaments prescrits étaient en DCI, 68,2% (n=334/489)
appartenaient à la LNME et 42% (57/147) des prescriptions comportaient au moins un
antibiotique. Sur 77% des ordonnances la posologie était adéquate et sur 65,3% des
ordonnances seulement la durée du traitement était précisée.
91,2% des ordonnances (137 sur 147) comportaient une CTA et 80.9% (119 sur 147)
conformes aux recommandations du PNLP.
580 clients sur les 727 interrogés soit 79,78% s’étaient présentés dans les officines
sans ordonnance.
En moyenne les clients venus sans ordonnance avaient mis plus de trois jours (M=3,32)
après les premiers signes de la maladie pour se rendre dans une officine.
Environ 40% des clients (225 sur 580) avaient déjà consommé des médicaments en
vue avant leur venue en pharmacie. Les médicaments consommés étaient
majoritairement des antalgiques 74.5% (170/228) puis des antipaludiques pour 9,6%
des cas (22/228). Les 15.9% (36/228) restant étaient constitués de divers médicaments
(vitamine C, antibiotique, des médicaments pour rhume et état grippaux) ; 4 de ces
médicaments consommés n’avaient pas d’autorisation de mise sur le marché au Bénin.
33
Résultats
En moyenne le coût d’une ordonnance était de 7115 F CFA avec des extrêmes de 585F
CFA à 27710F CFA. La moitié des ordonnances a coûté plus de 6575F CFA. Le
traitement antipaludique prescrit sur les ordonnances coûtait en moyenne 3760 F CFA
avec des extrêmes de 500 F CFA et 14255 F CFA. La moitié des traitements
antipaludiques coûtait plus de 3490F CFA. Quant aux prescriptions de CTA, elles
coûtaient en moyenne 2680 F CFA allant de 220 FCFA à 7110 FCFA. La moitié de ces
prescriptions coûtait plus de 2540 F CFA.
En moyenne le coût médicaments achetés sans ordonnance était de 2715 F CFA avec
des extrêmes de 200F CFA et 35800F CFA. La moitié des dispensations sans
ordonnance a coûté plus de 2170F CFA. Le traitement antipaludique des clients sans
ordonnances coûtait en moyenne 2125F CFA avec des extrêmes de 190 F CFA et 8015
F CFA. La moitié des traitements antipaludiques coûtait moins de 1980F CFA. Quant
aux prescriptions de CTA, elles coûtaient en moyenne 2250F CFA. La moitié de ces
prescriptions coûtait plus de 2005 F CFA. (P≤0.05)
11,97% (87/727) des patients (avec ou sans ordonnance) n’avaient pu acheter tous les
médicaments requis, les raisons évoquées sont présentées dans le tableau ci-après :
34
Résultats
Effectif Fréquence en %
Total 87 100,00
Par ailleurs il faut préciser que 21 % des clients venus avec ordonnance (31 sur 147)
avaient une assurance.
120 pharmacies d’officine sur 150 ont accepté que nous mettions les registres conçus
au niveau de leur comptoir, 81 sur 120 y ont notifié les cas suspects de paludisme qui
venaient chercher un médicament (67.5%). Le nombre de cas notifiés sur une année
(12 mois) de collecte s’élève à 25 518 personnes suspectes de paludisme. Les
caractéristiques générales des patients sont présentées par les tableaux ci-après :
35
Résultats
36
Résultats
37
Résultats
Sur les 25 518 cas notifiés, 19860 soit 77,8% sont repartis avec une CTA comme
traitement antipaludique.
5,1% (n= 1300/ 25518) sont repartis avec d’autres types de médicaments :
monothérapies à base de dérivés d’artémisinine (artémether, artésunate) ou non
(amodiaquine, proguanil) ou de phytomédicament.
38
Résultats
Le tableau ci-après présente la distribution des CTA cédés aux patients (en termes de
DCI)
Effectif Pourcentage
Artéméther + luméfantrine (A-L) 15558 78,34
Dihydroartémisinin + Phosphate Piperaquine (DHA-PQ) 1860 9,37
Artesunate +Pyrimethamine + Sulphamethoxypyrazine 1853 9,33
Artésunate + méfloquine 238 1,20
Artésunate + amodiaquine (As-AQ) 215 1,08
Dihydroartemisine + Pipéraquine + Triméthoprime 63 0,32
Dihydroartémisinine + sulfadoxine + Pyriméthamine 62 0,31
Artémisinine + naphthoquine 11 0,06
39
Résultats
Suppositoire 44 0,24
Gélule 26 0,14
Sachets 24 0,13
Les principales formulations galéniques prises par les CTA sont : les comprimés secs
(81,34%), les comprimés dispersibles (10.39%). Les poudres pour suspension (7,76%),
le reste se répartissant entre les sachets (0,13%), les suppositoires (0,24%) et les
gélules (0,14%).
40
Résultats
Effectif Pourcentage
Les femmes enceintes qui sont venues chercher un antipaludique, sont arrivées
majoritairement avec une ordonnance à 80,28% contre 19,72% sans ordonnance.
Tableau XIII : Antipaludiques cédés chez les femmes enceintes en fonction d’une prescription ou non
41
Résultats
Les femmes enceintes, ont acheté plus souvent de la SP lorsqu’elles avaient une
ordonnance (p<0.0001) tandis que celles qui venaient sans ordonnance repartaient plus
avec des CTA à 51,95% (p=0.00023)
Tableau XIV : Mode d’acquisition des antipaludiques chez les enfants ≤ 2 ans
n % n %
< 2 ans 620 6,54 650 4,05
Autre classes d’âges 6620 69.86 10999 68,57
NR 2237 23,60 4392 27,38
La tranche d’âge des ≤ 2 ans ne constitue que 6,54% des cessions d’antipaludiques
faites aux clients venus avec ordonnance tandis qu’ils représentent 4,05% chez ceux
venus sans ordonnance.
n % n %
CTA 571 92,10 608 93,54
SP 15 2,42 13 2,00
QUININE 22 3,55 10 1,54
AUTRE 12 1,94 19 2,92
Total 620 100,00 650 100,00
42
Résultats
Les CTA sont les antipaludiques les plus cédés pour la tranche d’âge ≤ 2 ans, que ce
soit avec ou sans ordonnance avec plus de 92% de cession parmi tous les autres
antipaludiques.
Tableau XVI : Distribution des différentes formes galéniques des antipaludiques cédés chez les enfants <
2ans
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Les dispensateurs
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Un autre point interpellant est la grande majorité de dispensateurs qui dispensent les
antipaludiques sur simple demande du patient sur suspicion. Le problème étant qu’un
très faible pourcentage de dispensateurs s’enquiert de la réalisation d’un test de
Le profil des clients rencontrés à l’officine indique que les officines visitées sont des
endroits accessibles par tous, quels que soient l’âge, le statut ou le niveau d’instruction.
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L’automédication est une pratique ancrée dans le social au Bénin et demeure bien
souvent la première approche face à un problème de santé.20 Qu’elle soit responsable,
accompagnée de conseils avisés d’un agent de santé qualifié à les donner, ou
empirique sur la base des connaissances primitives de la maladie, ou par répétition
d’un traitement antérieur dûment prescrit ou conseillé par un médecin, ou encore
simplement par copie d’une prescription similaire adressée à un proche, elle est
l’approche première pour résoudre les problèmes de santé et notamment les maux
perçus comme banals ou communs.20,23Ce fait en appel à la responsabilité du
pharmacien qui se doit d’être de bon conseil, et faire cultiver chez ses patient une
attitude responsable face aux médicaments.
Les clients disposant d’une ordonnance l’ont obtenue en majorité d’un médecin et de
façon prédominante dans une structure de soins privés. Il est cependant inquiétant
d’observer des ordonnances honorées, délivrées par des aides-soignants (personnel de
soutien aux infirmiers) n’étant pas habiletés à prescrire. Pour les infirmiers ils ont la
dérogation de prescription, mais cette dérogation n’est valable qu’en zone rurale en
l’absence d’un médecin. On pourrait ainsi discuter de la légalité des ordonnances
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prescrites par les infirmiers en milieu urbain. Toutefois interdire au pharmacien de servir
une ordonnance rédigée par un infirmier en zone urbaine n’est pas souhaitable. Ceci,
outre les problèmes du système de santé (réglementation des hôpitaux et cliniques),
dénote l’importance d’établir et de vulgariser les bonnes pratiques de dispensation tout
en renforçant l’inspection pharmaceutique.
Concernant les pratiques de soins dans les hôpitaux, il est curieux de noter que même
chez ceux ayant visité un prescripteur, un bon pourcentage n’avait pas bénéficié d’une
analyse de sang avant cette prescription. Cette observation tend à montrer que la
confirmation biologique par GE/DP ou par TDR demeure toujours problématique
principalement dans les structures hospitalières de type privé et dans une moindre
mesure celles publiques. D’une part l’incapacité des patients à pouvoir honorer les frais
d’analyses en plus des frais de consultation et de soins, et d’autre part le sous-
équipement de la structure hospitalière en ressources humaines sont deux éléments
que l’on peut avancer afin de justifier la persistance du seul recours aux symptômes
cliniques pour le diagnostic du paludisme.24,25 Ceci dans notre étude ne serait valable
que pour les structures hospitalières privées, celles publiques recevant du PNLP, grâce
aux différents programmes, des kits de TDR pour la confirmation biologique du
paludisme avant le traitement.26 Si les TDR n’ont pas été réalisés pour ces patients
provenant de structures publiques, on pourrait incriminer les ruptures de stock en TDR
ou par méfiance possible du prescripteur vis-à-vis du TDR27,28. Il est également possible
que certains prescripteurs continuent d’appliquer tout simplement les anciennes
recommandations de l’OMS et du PNLP qui préconisaient le traitement présomptif de
tout accès fébrile (en Afrique subsaharienne) par des médicaments antipaludiques.19
Sur un tout autre plan, l’analyse des indicateurs de prescriptions des ordonnances
démontre qu’il subsiste des problèmes de rationalité dans les ordonnances recueillies.
Si le nombre moyen de médicaments par ordonnance de 3 peut être considéré comme
raisonnable, au regard des directives de prises en charge du paludisme simple
élaborées par le PNLP qui prévoient 3 types de médicaments (un antipaludique, un
antipyrétique et un antianémique) ;29 il faut noter que les extrêmes de sept
médicaments, ainsi que la moyenne obtenue de médicaments prescrits supérieure à 3,
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L’Automédication à l’officine.
Au titre des antipaludiques les plus spontanément demandés par le patient ou suggérés
par le dispensateur, on retrouve au premier rang les CTA, qui sont cédées dans le
cadre de cette dispensation officinale sans confirmation préalable du paludisme. La
dispensation des CTA obligatoirement précédée de la vérification de la parasitémie est
un des piliers de l’initiative 3T (Test, Treat, Track) que prône le PNLP.26,32 Les
conséquences de la persistance de cette attitude sont entre autres : le risque
d’aggravation d’une pathologie ignorée, un supplément de coûts pour le patient, une
augmentation de l’impression d’inefficacité que peuvent avoir les patients vis-à-vis des
CTA et une diminution de la confiance qu’ils placent dans les compétences du
dispensateur.
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Bien que les CTA soient majoritaires, beaucoup de monothérapies subsistent. Hormis la
quinine, l’artémether et l’artésunate dans sa forme suppositoire qui conservent une
indication dans les recommandations du PNLP, il subsiste d’autres monothérapies dont
la présence certes relative dans les officines, reste cependant sujette à caution, car
n’entrant pas sous cette forme isolée dans lesdites recommandations. Il s’agit de
l’amodiaquine, la méfloquine et la proguanil. L’amodiaquine et la méfloquine seules,
devraient être évitées, du fait de leur implication dans certaines associations de CTA et
du risque encouru de sélection d’une résistance lorsqu’utilisés en monothérapie et donc
de fragilisation des CTA qui les comportent. Quant au proguanil, la recommandation de
son utilisation l’associe à la chloroquine. Cette dernière ayant été retirée du circuit,
l’utilité de la proguanil seule dans la prise en charge du paludisme devrait être remise
en question. Toutefois différemment de ce qu’avait observé ACTWatch dans son étude
en 2009, notre étude n’a retrouvé dans aucune des officines, des monothérapies orales
à base d’artémisinine ou de ses dérivés, ni de la chloroquine
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indication pour une CTA sous forme suppositoire dans le traitement d’un paludisme
simple. Par ailleurs l’utilisation de la voie rectale, dans l’intention de rechercher un effet
général (systémique) reste fortement discutée en raison de la variabilité de la résorption
du principe actif. Quant aux CTA sous forme poudre pour suspension buvable,
habituellement destinées aux enfants, l’OMS a émis une directive incitant les pays à ne
plus utiliser ces formes pour le traitement du paludisme chez l’enfant, principalement à
cause de l’instabilité inhérente de ces produits, surtout lorsqu’ils contiennent de
l’artésunate, et de l’imprécision du dosage.36 Par ailleurs, les coûts élevés de stockage
de transport et d’achat pour le patient, comparés aux formes sèches sont souvent cités
en défaveur de ces formes. Le manque de stabilité du principe actif dans les
suspensions est encore plus significatif quand on sait que de nombreux patients ne
prennent qu’une partie du traitement pour pouvoir utiliser le reste plus tard, malgré la
dégradation rapide du principe actif. Par ailleurs, les suspensions sont reconstituées
avec une quantité d’eau plus importante comparée aux présentations solides, et l’eau
utilisée n’est pas toujours propre à la consommation.
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Conclusion
Conclusion
Cette étude évaluative portant sur l’évolution des pratiques de dispensation en matière
de paludisme simple dans les officines de pharmacie des villes de Cotonou, Abomey-
Calavi et Porto-Novo au Bénin, a permis de mettre en évidence certaines insuffisances
des dispensateurs concernant l’application des directives du PNLP en matière de prise
en charge des cas de paludisme. En effet, une faible proportion connaissait les CTA
recommandées en 1ère ou en 2ème ligne. Une grande proportion reconnaît dispenser des
antipaludiques sur simple demande du client. Les dispensations en officine,
majoritairement sous automédication, le sont sans aucune confirmation biologique (GE
ou TDR) préalable, ce qui est en inadéquation avec les directives du PNLP et la
stratégie 3T (Test, Treat, Track) qui conditionne la délivrance des CTA à la réalisation
d’un test sanguin. Cependant il convient aussi de retenir que les officines de
pharmacies sont des lieux de fréquents recours aux soins par les populations. Elles
reçoivent une grande majorité de patients qui viennent chercher directement conseils et
soins de santé, sans passer par une clinique ou autre consultation médicale. Elles
tiennent compte des capacités financières des clients car ceux venus directement en
officines acquièrent bien souvent des médications moins onéreuses que ceux venus
avec ordonnance. De plus l’expérience du registre permet dans une moindre mesure
d’affirmer que les pharmaciens sont capables de tenir le compte des antipaludiques
cédés contribuant ainsi à améliorer les statistiques sanitaires et à garantir la
transparence de leur participation au programme des intrants de lutte contre le
paludisme. Enfin, bien qu’il y ait un faible taux de connaissance des recommandations
du PNLP, il faut noter un « respect partiel » des recommandations PNLP dans le choix
antipaludique et la posologie.
Si l’un des éléments essentiels de la stratégie du PNLP repose sur la mise à disposition
de CTA de qualité et leur utilisation rationnelle, meilleure garantie de leur préservation
contre la résistance parasitaire, un usage non rationnel de ceux-ci par le biais du
secteur privé, à travers des pratiques de dispensation non respectueuses des directives
officielles, affaiblit toute la stratégie de préservation mise en œuvre dans le secteur
52
Conclusion
public. C’est pourquoi le PNLP devrait travailler avec plus d’intensité à uniformiser les
pratiques tant au niveau du public que du privé en général et officinal en particulier, car
il n’y a pas un paludisme du privé et un autre du public.
53
Recommandations
Recommandations
À l’endroit du Ministère de la Santé.
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Recommandations
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Références bibliographiques
Références bibliographiques
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sulfadoxine/pyrimethamine resistance in Plasmodium falciparum malaria parasites
58
Références bibliographiques
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Remerciements
Remerciements
À tous les Pharmaciens titulaires ou assistants des officines ayant fait partie de l’étude,
ainsi que leurs auxiliaires, pour leur accueil, disponibilité et grande coopération lors la
réalisation des enquêtes.
60
Annexes
Annexes
Annexe 1 : Questionnaire aux dispensateurs
7) Quels sont les médicaments recommandés pour traiter un paludisme simple dans cette
politique ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
8) Quels sont les autres moyens de lutte contre le paludisme dont vous avez-connaissance?
………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………...
61
9) Êtes-vous d’accord avec les recommandations
de la politique nationale? Oui non
Si non, pourquoi ?
Doute sur l’efficacité de l’un des médicaments
Si oui, lequel ? ………………………………………..
Raison de coût
Problème de disponibilité
Problème de tolérance
Autre, préciser : ………………
64
Un voisin/ami Un membre de la famille
Autre, préciser : ………………………..
Avez-vous pris des médicaments avant de consulter ? Oui Non Ne
sait pas
Si oui,
lesquels ?.................................................................................................................................
Nombre de médicaments prescrits |__||__| Nombre de prescriptions en DCI |__||__|
Nombre d’injectables |__||__| Nombre d’antibiotiques |__||__|
Nombre de médicaments inscrits sur la LNME |__||__|
CTA Oui Non
Si oui le(s)quel ? : ..............................................................
Recommandé par le PNLP ? Oui Non
Autre (s) antipalu Oui Non
Si oui, le(s)quel (s) ? : ..............................................................
Antalgique (s)/Fébrifuge(s) Oui Non
Si oui, le(s)quel (s) ? : ..............................................................
Vermifuge(s) Oui Non
Si oui, lequel (s) ? : ..............................................................
Antibiotique(s) Oui Non
Si oui, le(s)quel (s) ? : ..............................................................
Autres, Précisez………….
Posologie CTA adéquate Oui Non
Durée précisée Oui Non
Coût total de l’ordonnance /_________/ CFA
Coût du traitement antipaludique /_________/ CFA dont CTA /_________/ CFA
Le client possède-t-il une assurance ? Oui Non