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Chapitre 1 - La Conscience - Livre Du Professeur

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Livre du professeur -​ Philosophie - Tle

Chapitre 1 : La conscience
Introduction à la notion 2

Liens entre cette notion et les autres notions du programme 3

Contours de la notion 3

Choix des axes réflexifs 4

Ouverture du chapitre (p. 24) 5

Entrée en matière (p. 26-27) 5

Réflexion 1 : La conscience est-elle une donnée ou un processus ? (p. 28-31) 6


Texte 1 : « Je » est une chose pensante (p. 28) 6
Texte 2 : Notre conscience unifie les représentations (p. 28) 6
Focus : Le stade du miroir (p. 29) 7
Texte 3 : Notre conscience est une réalité double (p. 29) 7
Corrigé de l’activité (p. 29) 8
Texte 4 : Notre conscience s’acquiert par l’activité (p. 30) 8
Distinction : « Être-en-soi » et « Être-pour-soi » (p. 31) 9
Corrigé de l’activité (p. 31) 9
Compléments 9

Réflexion 2 : Comment se définit notre identité ? (p. 32-35) 10


Texte 5 : Identité et mémoire (p. 32) 10
Texte 6 : Identité personnelle : une manière de se raconter ? (p. 32) 11
Focus : L’effet Mandela (p. 33) 11
Texte 7 : Autrui peut m’aider à reconstituer mon identité (p. 33) 11
Corrigé de l’activité (p. 33) 12
Texte 8 : La société, le regard de l’autre et l’identité (p. 34) 12
Précision : L’intersubjectivité et le regard (p. 35) 13
Corrigé de l’activité (p. 35) 14
Compléments 14

Réflexion 3 : Suis-je le seul à être conscient ? (p. 36-37) 15


Texte 9 : Comment savoir qui est conscient ? (p. 36) 15
Compléments 16

Corrigé des exercices (p. 38-39) 16

L’art du détour (p. 40-41) 21

Bibliographie / Sitographie / Filmographie complémentaire 22

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1
Livre du professeur - Philosophie Tle - Chapitre 1 : La conscience

Introduction à la notion
Proposition d’activité
Il est possible de mettre les élèves en binômes et de leur demander de lister ou représenter dans un
autoportrait leurs caractéristiques mentales, goûts, caractéristiques physiques (blond, bavard,
amateur de mangas, etc.), et de le faire ensuite pour leur binôme sans qu’ils échangent. On peut
ensuite leur demander s’il était facile ou difficile de dire qui ils étaient et souligner :
● Si c’est difficile, l’effort que demande « se connaître »
● Si c’est facile, le fait qu’ils sont toujours avec eux-mêmes
Il peut être alors intéressant de leur demander si les représentations du binôme correspondent
parfaitement :
● Manque-t-il des choses ? Pourquoi ?
● Y a-t-il des choses en plus ? Pourquoi ?
L’idée est de montrer qu’il n’y a que moi qui peux accéder à une certaine identité intérieure et
qu’autrui permet d’accéder à un point de vue plus extérieur (et peut-être plus impartial).

Connaissances issues d’autres disciplines mobilisables par l’élève

Culture générale : les repères d’un enfant adopté.


Il est possible d’enclencher la réflexion sur la difficulté pour un enfant adopté de trouver ses
repères : qui est-il ? Le fils ou la fille de ses parents d’origine ? Le fils ou la fille de ses parents
d’adoption ?

Culture générale : le coming out, ou le transgenre.


Des questions sur l’identité peuvent se poser dans le cas d’un coming out ou pour les personnes dont
l’identité sexuelle psychique ne correspond pas au sexe biologique : qui suis-je ? Quel est mon
corps ? Quels sont mes désirs ? Quelles sont mes pensées ?

Littérature : l'autoportrait.
En s’appuyant par exemple sur l’activité d’introduction proposée ci-dessus, il est possible d’aborder la
question de l’autoportrait dans la littérature : les artistes se représentent-ils de biais ? Quelle est leur
façon de se présenter ? Une biographie peut-elle être « objective » ?

Humanités, littérature et philosophie : la rencontre d’autrui.


Le programme de 1​re en ​Humanités, littérature et philosophie aborde la question de la rencontre
d’autrui : découverte du monde et de la pluralité des cultures ; éducation, transmission et
éducation ; les métamorphoses du moi. Il s’agit d’un sujet intéressant pour réfléchir avec les élèves à
comment la rencontre d’autrui et des autres cultures a pu modifier notre conscience occidentale.

Sciences numériques et technologie : les réseaux sociaux.


Il est possible d’aborder la question de la modification numérique des images ou des portraits sur les
réseaux sociaux : qu’est-ce qu’une identité à l’époque où notre vie peut être présentée et retouchée
sur internet ?

Histoire : l’identité d’un peuple.


Le devoir de mémoire, la question de notre responsabilité vis-à-vis du passé, sont autant de sujets qui
permettent de s’interroger sur ce qui constitue l’identité d’un peuple.

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2
Livre du professeur - Philosophie Tle - Chapitre 1 : La conscience

Sciences économiques et sociales : la socialisation et l’individuation.


Les déterminations sociales qui jouent sur nos actes et nos goûts peuvent être interrogées, tout
comme notre capacité à nous différencier des autres : la conscience a-t-elle un genre ?
Naissons-nous femme/homme ou le devenons-nous ?

Sciences de la vie et de la terre : le fonctionnement du cerveau.


Les sciences de la vie et de la terre permettent d’aborder la question de la conscience sous un angle
biologique : quels rôles jouent les différentes aires du cerveau dans la construction de la pensée ?

Liens entre cette notion et les autres notions du


programme
Lien avec l’inconscient
La réflexion 2 du chapitre sur l’inconscient ​Peut-on se passer de l’hypothèse de l’inconscient ? peut
être traitée en regard du chapitre sur la conscience pour aborder les questions suivantes : est-ce mon
inconscient qui détermine qui je suis ? Puis-je me connaître au travers de ma conscience ?

Lien avec la liberté


La notion de liberté, et particulièrement la réflexion 3 intitulée ​Est-on libre malgré ce qui peut nous
déterminer ? p ​ ermet de poser les questions suivantes relatives à la conscience : suis-je libre de
choisir qui je suis ? Quelle influence ont les autres sur moi ?

Lien avec la vérité


La réflexion 1 ​Pourquoi rechercher la vérité plutôt qu’en rester à l’opinion de chacun ? et la réflexion 2
Les faits ont-ils toujours raison ? du chapitre sur la vérité permettent d’aborder également le sujet de
la conscience : mes perceptions, mes idées sur moi sont-elles subjectives ? Puis-je me connaître
véritablement ?

Lien avec le temps


La réflexion 1 du chapitre sur le temps ​La conscience du temps nous rend-elle malheureux ? e ​ st
pertinente pour aborder le sujet de la conscience de la mort comme plaçant l’homme face à sa propre
temporalité : face à cette inexorable fin, la conscience est-elle alors capable de nous consoler ?

Lien avec le devoir


La conscience se dit aussi d’une capacité innée à différencier le bien du mal. La réflexion 1 du
chapitre sur le devoir ​Comment déterminer quel est mon devoir ? permet de questionner le sujet de
cette conscience morale : est-elle la base du devoir ou ce dernier est-il fondé sur des bases sociales
ou transcendantes ?

Contours de la notion
La notion de conscience a deux origines. Le premier est le « connais-toi toi-même » qui se trouve au
cœur de la sagesse platonicienne et grecque. Toutefois, cette injonction à la connaissance de soi
n’interrogeait pas de manière centrale la faculté de cette connaissance de soi ; il s’agissait plutôt de
reconnaître en soi une intelligibilité pure.

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Livre du professeur - Philosophie Tle - Chapitre 1 : La conscience

C'est la modernité, avec Montaigne, et surtout Descartes, qui place la question de la conscience au
centre de la philosophie. Le sujet réfléchissant devient le principe à partir duquel il s'agit de
comprendre le monde. Cette faculté est étudiée et approfondie par les auteurs : conscience qui
permet l'identité, lien entre les différents instants, dépendance envers autrui, centre de toutes les
perceptions, sa compréhension s'affine au fil des siècles.

Néanmoins, les XIX​e​ et XX​e​ siècles modifieront de trois façons déterminantes la notion :
- la conscience se place dans la société, et la notion de conscience est alors décentrée vers la
compréhension des structures sociales qui la déterminent avec l'essor de la sociologie ;
- la psychologie tentera de comprendre les forces au cœur de la notion de conscience, qu'elle
distinguera de la notion d'âme, et de l'ancrer dans le corps et le cerveau, notamment en
interrogeant les pathologies mentales ;
- enfin, la théorie psychanalytique proposera une hypothèse selon laquelle une part
inconsciente influence la pensée consciente.

Dans la continuité de cette évolution, la philosophie de Husserl, puis celle de Sartre, donneront à la
conscience sa pleine dimension phénoménologique : la conscience est toujours conscience de
quelque chose, elle est intentionnalité.

Choix des axes réflexifs


Choix des axes réflexifs présentés dans le chapitre
- La première réflexion la conscience est-elle une donnée ou un processus ? a pour but
d’établir la nature de la conscience et son origine. De quoi parle-t-on quand on parle de
conscience ? Est-ce que la conscience doit s’acquérir ? D’où vient-elle ? Est-elle innée et
dans quelle mesure ?
- La deuxième réflexion ​Comment se définit notre identité ? propose une réflexion sur les deux
axes de notre identité : suis-je maître de qui je suis ? Comment expliquer que je reste
moi-même malgré les différentes manières de me représenter et les différents événements
que je traverse ? L’idée est ici d’interroger le point de vue purement interne de l’identité pour
ouvrir vers une prise en compte de sa dimension intersubjective.
- La troisième réflexion ​Suis-je le seul à être conscience ? est un effort pour prendre en
compte le problème du solipsisme et l’accès à la conscience de l’autre. On soulignera
l’opacité d’une conscience qui n’est pas la mienne tant chez l’autre – ​ ​sa conscience peut être
une menace, il peut me mentir – ​ que chez l’animal – ​ ​quel niveau de conscience lui prêter, et
qu’est-ce que ça change dans mon action ?

Autres questions possibles pour ce chapitre et éléments de réponse


- Peut-on se connaître soi-même ? On ouvre ici le problème de l’accès à soi, comme de
l’accès à l’autre, qu’on peut mettre en perspective avec le chapitre sur l’inconscient et le rôle
du psychanalyste. Il est aussi possible de faire droit aux positions sceptiques (voir les textes
de Hume, de Zhuangzi ou encore de Pascal sur ​LLS.fr/PHTAntho1​).
- La conscience n’est-elle tournée que vers soi ? Il semble pertinent ici de mettre en avant
la dimension réflexive de la conscience (voir les textes de Kant ou de Hegel sur
LLS.fr/PHTAntho1​) mais également sa dimension perceptive (voir le texte de Husserl sur
LLS.fr/PHTAntho1​) ou encore sa dimension éthique (voir les textes de Sartre ou de Levinas
sur ​LLS.fr/PHTAntho1​).
- Que signifie « prendre conscience » ? Il est possible de mettre la première partie du
chapitre face au matérialisme de Marx, et à l’étude du langage de Merleau-Ponty qui peuvent
être retrouvés sur ​LLS.fr/PHTAntho1​.
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Livre du professeur - Philosophie Tle - Chapitre 1 : La conscience

- La conscience perceptive est-elle trompeuse ? La dimension cognitive de la conscience


perceptive peut être étudiée en se référant au morceau de cire de Descartes et au
raisonnement empirique selon Hume (voir les textes du manuel, dans les chapitres consacrés
à la vérité et à la science).

Ouverture du chapitre (p. 24)


Intérêt de l’image
L’œuvre introduit la question de l’identité et de sa représentation. La question de l’autoportrait est
d’abord posée : puis-je me représenter moi-même ? Ai-je un accès objectif à moi-même ? Quel biais
y a-t-il dans mes représentations ? Ces interrogations se renforcent avec les différentes façons dont
on peut se représenter : il y a la question du temps (on voit différents âges représentés) et, avec elle,
se pose la question de ce qui nous permet de rester nous-même au fil des âges. Ce « nous-même »
est également interrogé – qu’est-ce que se présenter ? Est-ce livrer l’intime, la vie sociale ? Qui
suis-je parmi ces différentes façons de se dépeindre ? Et cette œuvre ne présente finalement qu’une
partie du portrait (le visage, le profil, le dos), sans permettre de tout saisir.

Corrigé de la question sur l’image


- La représentation artistique peut être vue comme une projection (on se magnifie, on
s’enlaidit, on se modifie) et donc une représentation modifiée de soi ; ce n’est pas une
révélation. Pourtant, le regard de l’artiste se tourne vers lui et tente de se ressaisir lui-même.
Ainsi que le disait Montaigne « Je suis moi-même la peinture de mon livre. » L’artiste est bien
celui qui montre l’effort nécessaire pour se révéler à soi-même.
- On peut aussi souligner que l’artiste ne se révèle pas que son identité, mais nous révèle
aussi qui nous sommes : il révèle nos goûts, mais aussi ce que cela signifie d’être humain.
On retrouve la conscience subjective qui ne se saisit que de manière biaisée ; l’effort de la
connaissance de soi ; et le caractère intersubjectif de cette connaissance.

Entrée en matière (p. 26-27)


Le but de cette entrée en matière est double : montrer différents aspects de la conscience et en quoi
la question « qui suis-je ? » ne peut se contenter d’un seul « Je suis moi » comme réponse.

Le document 1 montre que ma conscience peut être douteuse car je peux me tromper sur mon corps.
Il introduit la nécessité de s’interroger sur qui et ce que je suis. On peut approfondir ce point en
appliquant l’expérience décrite en cours.
⇒ À consulter pour approfondir : L​ LS.fr/MembreFantome

Les documents 2, 3 et 4 continuent sur cette lignée du doute : la conscience que j’ai de moi, la
conscience des autres, la conscience de la conscience des autres, me change. Cette interaction au
travers de la question des regards suggère donc plusieurs réponses, et introduit divers obstacles à la
question « Qui suis-je ? ».

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Livre du professeur - Philosophie Tle - Chapitre 1 : La conscience

Réflexion 1 : La conscience est-elle une donnée ou un


processus ? (p. 28-31)
Texte 1 : « Je » est une chose pensante (p. 28)

Objectif et intérêt du texte

L’intérêt est double : il permet d’engager un dialogue entre Descartes, Kant et Hegel sur l’enfance et
la prise de conscience ; il permet aussi de poser la thèse qui sera discutée. La conscience est liée à
notre âme, et par conséquent est tout le temps présente, malgré les oublis ou les ruptures
apparentes. Elle est donc innée.

Exemples pour illustrer la thèse de l'auteur

Ce texte pose un problème éthique : celui du patient atteint d’Alzheimer, ou dans le coma, qui n’est
plus capable d’exprimer une pensée – peut-on admettre qu’il n’est plus un être humain et le traiter
comme une chose ? Peut-on tuer un être conscient ? Cette question peut être mise en parallèle du
texte de Searle (texte 10).

Distinctions conceptuelles importantes pour comprendre le texte

La distinction entre l’âme et le corps est importante ; Descartes pose un dualisme entre l’esprit, la
conscience. Il nous caractérise comme des choses pensantes, qu’il distingue de notre dimension
matérielle et physique.

Corrigé de la question sur le texte

Si la pensée désigne une activité cérébrale, un homme ne cesse pas de penser tant qu’il est vivant.
Mais si la pensée désigne une activité psychique organisée et consciente, un homme ne cesse pas
d’exister quand il cesse de penser : on peut citer le cas où on ne contrôle plus nos pensées, mais
elles existent encore (rêve), ou le cas dans lequel on ne pense plus (évanouissement). Cependant,
l’activité mentale est toujours présente, au sens où l’encéphalogramme n’est pas plat tant que nous
vivons. C’est donc que nous sommes des choses pensantes avant tout. Ce qui permet de valider la
thèse de Descartes, la conscience est donc innée en nous, elle nous caractérise en tant qu’être
humain depuis notre conception jusqu’à notre mort. Ainsi, on peut envisager de considérer un
nourrisson qui n’est pas encore capable d’exprimer ses pensées comme un animal, mais l’animal, lui,
n’en sera jamais capable !

Texte 2 : Notre conscience unifie les représentations (p. 28)

Objectif et intérêt du texte

Kant présente l’idée que la conscience est un processus qui unifie nos diverses pensées, idées,
sensations. Ce texte marque l’empreinte de la subjectivité dans son rapport au monde. Il permet de
souligner le passage entre une approche perceptive de la conscience et une approche réfléchie qui
pose un « soi », conçu comme une unité de sensations.

Exemples pour illustrer la thèse de l'auteur

L’exemple de l’enfant proposé par Kant fonctionne bien pour comprendre le passage d’une
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Livre du professeur - Philosophie Tle - Chapitre 1 : La conscience

conscience éclatée dans diverses sensations à une conscience qui est capable de faire un retour sur
soi. Je sens les bruits que je fais ; je relis ces bruits à un individu qui en est l’auteur : moi. Il en va de
même pour le schéma corporel de l’enfant. Il ne perçoit initialement que les membres de son propre
corps sans les relier dans un schéma organisateur global, qui viendra plus tardivement. On peut
reprendre ici le schéma de l’activité introductive proposée : les « branches » de l’autoportrait seraient
les sensations ; tandis que le tronc serait la capacité à les réunir en un soi grâce à la conscience.

Distinctions conceptuelles importantes pour comprendre le texte

Une distinction est à faire entre conscience perceptive ​– ​sensations, perceptions dont j’ai la
conscience ​– ​aussi appelée conscience immédiate, et conscience réfléchie ​–​ conscience de soi,
acquise par le fait de prendre conscience de ses sensations et les relier à un individu : moi.

Corrigé de la question sur le texte

Le concept de personne, c’est l’idée qu’il y a un individu conscient de lui-même, capable de réfléchir
et de relier les différentes sensations au même être. On retrouve ici une dimension juridique et morale
de responsabilité : une personne, c’est quelqu’un qui est responsable, car c’est quelqu’un qui est
capable de mettre en lien ce qui a été fait et l’auteur de ces actes.

Focus​ :​ Le stade du miroir (p. 29)

Le stade du miroir permet de mettre en lumière l’importance du passage de la sensation à la


réflexion : ce qui semble habituel pour tout adulte ne l’est ni pour les animaux, ni pour les enfants.
L’image du miroir permet aussi un appui concret pour expliquer la notion de réflexion. C’est se
regarder soi-même, regarder ses sensations, ses impressions et donc introduire un écart entre moi et
moi-même. On témoigne alors du processus de la conscience. On semble donc plutôt accepter la
thèse kantienne. Cependant, on peut se demander : 1) N’y a-t-il pas un oubli de la réflexion infantile
(selon la thèse de Descartes) ? ou 2) ce stade ne dépend-il pas plutôt d’un développement cérébral
plutôt que mental ?

Texte 3 : Notre conscience est une réalité double (p. 29)

Objectif et intérêt du texte

L’objectif est ici de montrer que les deux aspects ​– donnée et processus ​– donc les deux textes
précédents ne s’opposent pas nécessairement. La conscience est à la fois immédiate, car elle donne
accès à des données ; à la fois réfléchie et produite par un retour sur soi. La notion de dialogue
permet aussi de souligner l’écart entre moi qui pense (processus) et moi regardé (donnée).

Exemples pour illustrer la thèse de l'auteur

On ne cesse de se parler à soi-même dans sa tête, de dire « oh mais que je suis bête, j’ai oublié de
faire ça », parfois à la troisième personne, « qu’est-ce que tu es nul, Romain ! ». On passe notre
temps à un dialogue presque schizophrène ​– ​dédoublement pathologique de la personnalité ​– du fait
de notre conscience. Le cas de Narcisse qui tombe amoureux de son reflet peut servir d’exemple
d’écart que l’on peut avoir entre nous-même et nous. Le test du miroir proposé dans le focus est aussi
une bonne manière de faire saisir le caractère réflexif de la conscience à partir d’une expérience
perceptive.

Corrigé de la question sur le texte

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Livre du professeur - Philosophie Tle - Chapitre 1 : La conscience

La conscience est introspective : elle se regarde elle-même. Or, pour dialoguer, il faut avoir un avis
extérieur ; là, la conscience qui se parle est une conscience sans extériorité. C’est pourquoi il est
difficile de se mentir à soi-même, au fond on connaît la vérité.

Corrigé de l’activité (p. 29)

1- ​Si la conscience est immédiate et constante, il y a des périodes d’oubli qui ne sont pas des
périodes d’inconscience, mais des périodes desquelles on a perdu la trace. La conscience est innée,
caractérise l’être humain. Nous sommes des choses pensantes, on sent, rêve, imagine, raisonne
constamment. Cependant, la conscience peut être élaborée : elle n’apparaît qu’à un certain âge et
donc demande un développement. Le stade du miroir semble le confirmer ​– la conscience est le
passage de sensations variées et éclatées à une unité de ressentis : c’est toujours moi qui ressens
puisque je tisse le lien entre les différentes sensations.
2- On peut tenter un dépassement en notant qu’il n’y a pas de division, mais continuité entre les deux
formes de conscience. En effet, il faut bien supposer l’existence de la conscience pour qu’elle ait
quelque chose à ressaisir. Mais ce premier niveau de conscience, immédiat, ne prend son sens que
par rapport à une saisie réflexive que je suis capable d’en faire. Certes, je sens, j’imagine, ou je
raisonne : mais c’est me rendre compte que je suis en train de le faire qui permet de dire que c’est
bien « je » l’auteur de ces différentes actions.

Texte 4 : Notre conscience s’acquiert par l’activité (p. 30)

Objectif et intérêt du texte

Ce texte est une réponse à la position de Kant par le rôle de l’enfant mais aussi une réponse à la
position théorique sur la conscience. Prendre conscience de soi est moins une réflexion qu’une
activité. Ainsi l’humanité prend conscience d’elle-même par ses actions ; comme les enfants
comprennent qu’ils sont les auteurs de leurs gestes en s’y essayant et, peu à peu, admettant leur rôle
d’auteurs de leurs mouvements, en refusant d’être simplement passifs mais en devenant actifs.

Exemples pour illustrer la thèse de l’auteur

Le plaisir que prend l’enfant à modeler, dessiner, faire du bruit, s’entendre babiller : il semble relier
l’acte qu’il fait à lui-même. Peu à peu, il va dire « non » pour affirmer sa volonté et donc son contrôle
sur ce qu’il fait. Pour se connaître, une simple réflexion ne suffit pas : il faut l’expérimenter à travers
des actions. Le sportif a besoin de s’exercer pour prendre conscience de son geste et l’améliorer : ce
n’est pas qu’un travail théorique, c’est un travail pratique. L’autobiographie est un moyen de faire un
point sur sa vie, d’évaluer ce qui a été fait ​– c’est le passage à l’acte qui nous fait découvrir notre
façon d’être.

Corrigé de la question sur le texte

La pratique artistique est une manière de se confronter à l’extérieur et de réaliser ce que je suis
capable de faire, mais aussi ce que j’aime, ce qui me marque, mes thèmes de prédilection.
L’autoportrait en peinture est un thème classique qui permet à l’artiste de faire une mise au point sur
son identité. Par exemple, on peut comparer l’évolution de ​Yo Picasso autoportrait du jeune artiste
fier et triomphant, à ​L’autoportrait face à la mort​ de 1972.

De façon contemporaine, on retrouve dans le rap « l’égotrip », une façon de s’affirmer et de se dire,
de s’assumer et de se défendre contre les critiques. Le rappeur doit prendre conscience de ses failles

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Livre du professeur - Philosophie Tle - Chapitre 1 : La conscience

et s’en défendre ; il doit affirmer ses forces. C’est dans l’exercice artistique qu’il doit se confronter à
lui-même, comme par exemple dans l’extrait ci-dessous d’​Écrire​ de Nekfeu :

J'dis qu'ça va, mais là j'mens, j'ai juste envie d'dire « Lâche-moi »
Parfois j'ai peur d'blesser les gens, alors j'réagis lâchement
J'aime pas trop m'étendre quand on m'déçoit, comprends mes doutes
Et mes erreurs compromettantes, quand mon cœur fait battre mes tempes
Moi, j'suis le même qu'au premier temps, un putain d'grec
Soit on trace, soit on crève, cœur de glace, mes larmes se voient pas sous la grêle
J'sais pas trop c'qu'on m'destine après, mais je ne crains plus, ces maquerelles
J'laisse une empreinte éphémère comme le tracé que dessine ma craie

Distinction​ :​ « Être-en-soi » et « Être-pour-soi » (p. 31)

La distinction entre « être en-soi » et « être pour-soi » est une manière d’aborder ce qui caractérise la
langue philosophique : s’exprimer en concepts. Être en-soi, c’est être sans conscience, on est tel
qu’on apparaît : il n’y a rien de plus. On retrouve ce sens, dans l’expression « en soi ». Par exemple,
on dira : « en soi, c’est assez simple ». Ici, le « en soi » souligne qu’il n’y a rien de plus, rien de caché,
presque un caractère d’évidence.
Le « pour-soi » quant à lui montre qu’il y a une manière d’être vers nous : une manière de nous
représenter donc une prise de conscience. Cette distinction montre incidemment l’opacité qu’introduit
la conscience : de l’extérieur, comment connaître le « pour soi » de quelqu’un. Et comment connaître
ma manière d’apparaître si ce n’est pas par un effort ? On retrouve alors l’activité de la pensée
comme prise de conscience : c’est une manière de m’apparaître à moi-même (que le pour-soi se
regarde comme un en-soi).

Corrigé de l’activité (p. 31)

Nous taguons, nous signons, nous gravons nos noms partout où il y a un espace laissé blanc pour
affirmer notre existence. C’est une manière de crier au monde « je suis là ». On retrouve des graffitis
originaux sur les monuments de Pompéi : il existe donc un besoin humain d’exprimer son existence
dans un signe extérieur. On marque le monde comme étant son territoire. C’est une action de
transformation de l’environnement à notre image : il ne nous est plus étranger et nous n’y sommes
pas étrangers, car nous avons marqué un certain contrôle.

Surmonter l’interdiction est une manière d’affirmer notre conscience et notre liberté : je ne suis pas
contrôlé, je peux refuser de faire ce qu’on me demande, ​je suis donc le maître de ma propre vie. C’est
donc une manière de s’individualiser : je ne suis pas le groupe, la loi, la société –​ au contraire, je
m'affirme comme individu avec ses propres idées, son autonomie.

Compléments

Anthologie complémentaire
Les textes de Marx, de Merleau-Ponty de l’anthologie numérique permettent d'établir d’autres pistes
de réflexion sur l’origine de la conscience : le travail, la société, ou le langage comme conditions
nécessaires ou comme conditions d’émergence de la conscience.

⇒ ​À consulter pour approfondir : ​LLS.fr/PHTAntho1

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Livre du professeur - Philosophie Tle - Chapitre 1 : La conscience

Réflexion 2 : Comment se définit notre identité ? (p.


32-35)
Texte 5 : Identité et mémoire (p. 32)

Objectif et intérêt du texte

La notion d’identité a été posée simultanément à celle de la conscience par Locke, qui la définit
d’ailleurs comme une réflexion sur soi dans le concept de « consciousness ». La particularité de la
conscience, c’est la connaissance de soi, ce qui interroge le concept d’identité, à savoir ce qui nous
fait rester nous-mêmes. La position de Locke selon laquelle l’identité humaine est maintenue par la
capacité à relier des souvenirs entre eux par la conscience est le point de départ d’une réflexion sur
l’identité et la mémoire.

Exemples pour illustrer la thèse de l'auteur

- Le cas du criminel : qu’est-ce qui le rend responsable de son crime ? Continuer à pouvoir lier son
acte à lui-même. On se pose la question de s’il était « en pleine possession de ses moyens » au
moment où il a commis son acte.
- Le cas du patient d’Alzheimer : il ne peut se souvenir de lui-même, à mesure qu’il perd la capacité à
se souvenir, il perd ce qui le rend « lui ».

Illustration

L’évolution des autoportraits peints par William Utermolhen souffrant de la maladie d’Alzheimer est
intéressante à analyser :

⇒ À consulter pour approfondir : L


​ LS.fr/WilliamUtermohlen
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Livre du professeur - Philosophie Tle - Chapitre 1 : La conscience

Corrigé de la question sur le texte

Le « je » est une mémoire pour Locke : c’est la capacité à se souvenir et à relier les expériences
entre elles qui font de nous qui nous sommes. Si on compare avec la position de Kant (texte 2), c’est
l’unité des représentations donc un processus de réflexion ; mais on peut envisager que le « je »
émane aussi du regard que portent les autres sur nous.

Texte 6 : Identité personnelle : une manière de se raconter ? (p. 32)

Objectif et intérêt du texte

Ricœur propose ici une réponse à la difficulté de la position de Locke : rester soi-même malgré le
changement. Pour Locke, la conscience reste la même et est le socle de l’identité. Ricœur envisage
une mémoire partielle et partiale : ce qui fait qu’on est nous-même est l’acte de nous raconter, de
raconter une histoire dont nous sommes continuellement l’acteur, la personne-personnage. Alors la
diversité des « moi » dans le temps, entre moi à 7 et à 77 ans, est explicable : je suis toujours moi car
je raconte la même histoire mais le moi à 7 et à 77 ans a bel et bien changé.

Exemples pour illustrer la thèse de l'auteur

Le personnage central de ​Dallas Buyers Club,​ Ron Woodroof, est raciste et homophobe. Être
diagnostiqué séropositif et subir le rejet de ses pairs le conduit à reconstruire son identité : il y a bien
une différence entre son manque de tolérance du début et sa bienveillance à la fin du film, mais il y a
bien un fil qui permet au personnage de se reconnaître : il suit la même histoire. On trouvera cette
même écriture de soi en évolution dans les romans picaresques, dans le roman de Cronin ​Les
années d’illusion​, ou dans le film de Tony Kaye ​American history X.

Distinctions conceptuelles importantes pour comprendre le texte

Ce texte permet de distinguer l’identité – rester le même – de la diversité – changer – de l’identité


personnelle – identité liée à la mémoire – de l’identité narrative – liée au récit de soi.

Question sur le texte

En nous racontant nous-mêmes, nous sommes les auteurs de nos propres histoires et de nos propres
identités : on choisit la manière d’être, mais aussi la manière d’évoluer. On a conscience du temps et
de soi et on en tire une vision de soi. « Est personnage celui qui fait l’action dans le récit » : je suis
celui qui agit dans ma vie. Mais de cette action, je tire aussi le récit de moi, par un retour réflexif, « le
personnage est lui-même mis en intrigue ». En effet, quand je me raconte, je me vois comme le
personnage dont je construis le récit après-coup. On peut mettre en parallèle le texte de Jankélévitch
(texte 3) sur le dialogue de soi vers soi qui distingue un rapport immédiat et un rapport réflexif à soi.

Focus : L’effet Mandela (p. 33)

L’effet Mandela comme les faux souvenirs montre la faillibilité de notre mémoire et donc la faillibilité
du fondement de l’identité dans la mémoire. Comment savoir si je suis moi, si ce que je pense est
vrai, quand honnêtement, je peux avoir l’impression de me souvenir de quelque chose d’inventer ?

Texte 7 : Autrui peut m’aider à reconstituer mon identité (p. 33)

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Livre du professeur - Philosophie Tle - Chapitre 1 : La conscience

Objectif et intérêt du texte

Leibniz répond directement à la thèse de Locke – on peut montrer que les philosophes se répondent
pour se nuancer, s’enrichir. Leibniz aborde d’autres aspects de l’identité : l’identité par rapport aux
autres et « l’identité morale ». Il montre que l’identité ne suppose pas qu’un point de vue interne mais
aussi un point de vue collectif : le regard effectif joue un rôle sur la façon dont « je reste le même »
mais aussi sur la façon dont j’ai à assumer mes actions.

Exemples pour illustrer la thèse de l'auteur

On estime que quelqu’un de saoul reste l’auteur de ses actions, même s’il les a oubliées parce qu’il a
choisi de consommer de l’alcool, mais aussi parce qu’il doit assumer le récit de ses actes sous
l’influence de l’alcool fait par les autres. Il a donc une responsabilité morale, car ses actions ont
touché les autres ; mais aussi parce que les autres portent un regard sur lui qui lui permet de se
connaître. Le film ​La moustache d’Emmanuel Carrère montre qu’un homme peut douter de son
identité quand, après s’être rasé la moustache, personne ne se souvient qu’il en portait une
habituellement : le regard des autres qui nous dit qui nous sommes peut perturber notre vision de
nous-mêmes.

Question sur le texte

Le récit qui est fait de moi manque de fiabilité : les autres sont aussi biaisés que moi. Ils peuvent
même influencer la vision que j’ai de moi, sans que je m’en aperçoive (effet des faux-souvenirs).
Cependant, je dois me fier à ce récit pour avoir un recul sur moi-même : c’est pourquoi le professeur
de sport, de chant, de musique, me permet d’avoir une meilleure appréhension de mon geste, il
m’apporte un certain recul. Le récit est donc d’autant plus fiable qu’il est fondé sur des faits et
construit par une personne ayant des compétences dans le domaine jugé.

Corrigé de l’activité (p. 33)

Plusieurs personnages, de la culture populaire ou classique, peuvent thématiser les différentes


représentations de l’identité. Harry Potter, dans le premier livre, qui est vu comme un moins que rien,
alors que sa véritable identité de sorcier ne lui est révélée que plus tard, montre l’importance d’autrui
pour construire notre identité. On peut aussi la retrouver chez Jean Valjean, dont l’identité de celui qui
a expié son crime est refusée par Javert dans ​Les Misérables. L ​ es défaillances de Thor, dans le
dernier volet d'​Avengers,​ en sont également une illustration​ : Endgame se blâme pour la mort de ses
compagnons, et peine à retrouver son statut héroïque. Ceci peut également faire penser, de manière
inversée, à l’attitude de Raskolnikov, dans ​Crime et châtiment de Dostoïevski, qui cherche à se mentir
sur sa culpabilité de meurtrier en racontant son acte comme nécessaire ou héroïque.
Le trouble de la mémoire est un procédé narratif très utilisé, comme par exemple dans le jeu vidéo
Bioshock infinite,​ où le personnage joué par le joueur a perdu la mémoire et se révèle, à la fin, être le
« méchant » du jeu. Les personnages du film ​Eternal sunshine of the spotless mind​, de Gondry,
illustrent le processus de perte d’identité à mesure que l’on efface des souvenirs de leurs cerveaux
par un procédé mécanique qui est au cœur de ce film d’anticipation. Pour ne plus être un « soi » en
souffrance, suffirait-il de pouvoir effacer certains souvenirs de la mémoire ?

Texte 8 : La société, le regard de l’autre et l’identité (p. 34)

Objectif et intérêt du texte

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Livre du professeur - Philosophie Tle - Chapitre 1 : La conscience

Le texte de Simone de Beauvoir permet d’aborder différentes positions philosophiques : ce qui va


déterminer notre identité ​–​ la part que l’on a dans notre construction et celle des autres ​–​, le poids du
regard extérieur et le problème du solipsisme, et enfin la question du rapport entre le corps et l’esprit.
L’intérêt principal est de montrer le caractère intersubjectif des consciences qui se déterminent entre
elles, ou du moins tentent de se déterminer.

Exemples pour illustrer la thèse de l'auteur

La photographie ​Brasserie Lipp​, d’Henri Cartier-Bresson, met en scène ce jeu de regard. La jeunesse
se définit par rapport à la vieillesse. La jeune femme lit ​Le Monde,​ la femme âgée ​Le Figaro,​ le regard
de la femme âgée juge la tenue de sa cadette… on sent que chacune se définit par rapport au monde
de l’autre : on devient jeune, vieux, de gauche, de droite, par rapport à un regard social partagé,
imposé, refusé. Une lutte des consciences est perceptible.

⇒ À consulter pour approfondir : L


​ LS.fr/BrasserieLipp

Distinctions conceptuelles importantes pour comprendre le texte

Ce texte permet d’aborder la distinction entre Transcendance ​–​ ce qui dépasse, ce qui est au-delà ​–
et immanence ​– ​ce qui est ancré dans, ce qui vient de l’intérieur. Il y a une transcendance de la
conscience de l’autre à laquelle je n'accède pas et de son regard que je n’atteins pas ; et
inversement, mon identité reste en ma possession, car mes pensées sont inaccessibles de l’extérieur.

Question sur le texte

Les corps masculins et féminins servent à distinguer de l’extérieur le garçon de la fille : c’est un point
de vue physiologique qu’ils n’ont pas choisi, il est transcendant car il leur fixe une place initiale dans
le monde, une valeur. Pourtant, être une femme, ce n’est pas « avoir un corps de femme », c’est
prendre une place socialement déterminée, adoptée des caractères et comportements socialement
déterminés puisque l’enfant n’est pas genré dans ses attitudes dès la naissance. Le genre est donc
une définition sociale intégrée, ou pas, par l’individu. Le corps a une définition biologique innée, qui
ne dépend pas de la volonté des individus, même s’ils peuvent modifier partiellement ce dernier en
ayant recours à la chirurgie. On peut aborder cette question avec les films ​Girl de Lukas Dhont, et
Tomboy​ de Céline Sciamma.

Précision​ :​ L’intersubjectivité et le regard (p. 35)

La précision permet d’ancrer la position de Beauvoir dans l’histoire de la philosophie (courant


phénoménologique et existentialiste). Elle permet de penser une réponse à l’alternative subjectif /
objectif, par la dimension intersubjective et donner ainsi un caractère collectif à la question de la
conscience. On y notera le double caractère du regard : il est un poids (en tant qu’aliénant), il essaie
de me voler ma liberté ; et en même temps est une aide pour me définir (il me permet un retour). Par
exemple, si je suis défini comme mauvais chanteur par les autres, j’ai de la honte. Mais ce regard
réprobateur me permet aussi de progresser. Concernant la photographie, ​Le regard de la haine​, c’est
dans le regard de Goebbels que le photographe Alfred Eisenstaedt devient « juif », vermine à
exterminer : avant, il était un homme, mais ce regard le définit et le place dans une identité sociale qui
le restreint à une seule de ses caractéristiques : sa judéité.

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Livre du professeur - Philosophie Tle - Chapitre 1 : La conscience

Corrigé de l’activité (p. 35)

1- « L’enfer c’est les autres » ne signifie pas, comme on le pense souvent, que les autres sont
méchants ou me font du mal. Cette citation souligne que, par le jeu des regards, les autres sont un
poids sur ma liberté et ma conscience : je dois me définir, lutter, m’extraire, par rapport à cette image
qu’ils me donnent. L’enfer, ce n’est pas leur méchanceté, c’est plutôt cette omniprésence du regard
qui me force à me redéfinir ou à m’affirmer face à l’autre.

2- Quelques types de déterminations qui peuvent définir une identité :


- La culture : être français, ce n’est pas être allemand (visions différentes du monde)
- L’éducation : on détermine mes valeurs, mon comportement
- Les jeux : caractère genré des jouets pour enfant
- Les croyances : le fait d’être croyant ou athée n’implique pas les mêmes comportements
- La position sociale : être enfant d’ouvrier ou de cadre
- La richesse et les conditions économiques de vie qui en découlent
- Le moment historique : être français au XVI​e​ est différent de l’être au XX​e
- Le corps : taille, poids, muscle, pilosité, mais aussi les techniques du corps : hygiène, danse
- Le regard des autres

Compléments

Focus : La notion de stigmate

Le stigmate par Erving Goffman peut être rapproché de la position existentialiste du regard. Goffman
analyse la notion de stigmate : un caractère douloureux car nous mettant hors de la norme et qui est
activé par le regard de l’autre (passé, tare physique, genre, etc.). Mais ce stigmate peut aussi être
« retourné » : on peut s’en servir car c’est aussi une arme de subversion (la femme vue comme
« bête » peut s’autoriser des erreurs car on lui pardonnera), comme arme de lutte (refuser la
féminité), comme arme de pouvoir (utiliser la féminité pour gravir les échelons du pouvoir), etc.

Distinction : Je, soi, identité, ipséité

Les distinctions proposées par Ricœur sont riches :


- Le « Je » : façon d’être immédiate à soi
- Le Soi : façon réflexive d’être à soi, penser une continuité
- L’identité « idem » : suppose un noyau permanent qui reste le même
- L’identité « ipse » : suppose le changement mais aussi la relation au regard de l’autre

Anthologie complémentaire

Il est possible de s’appuyer sur le texte de Sartre sur la honte qui aborde cette question des regards
et de l’intersubjectivité. Le texte de Zhuangzi pose un autre problème concernant l’identité : celui de
l’individuation. En étant part d’un ensemble, comment pouvons-nous être nous-même ? Ne
sommes-nous pas la somme des choses qui nous composent ? Le texte de Pascal, comme celui de
Hume, montrent la difficulté d’accéder à un substrat qui permettrait de penser une continuité de
l’identité. Le texte de Ricœur est l’approfondissement du texte présent dans le manuel.

⇒ À consulter pour approfondir : L


​ LS.fr/PHTAntho1

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Livre du professeur - Philosophie Tle - Chapitre 1 : La conscience

Réflexion 3 : Suis-je le seul à être conscient ? (p. 36-37)


Texte 9 : Comment savoir qui est conscient ? (p. 36)

Objectif et intérêt du texte

Ce texte est pose un double problème : le problème du solipsisme – quel accès avons-nous à la
conscience de l’autre ? – et le problème de la conscience du vivant, des animaux – la conscience
est-elle le privilège de l’être humain ? À travers cette question, il permet aussi d’aborder la distinction
entre le corps et l’esprit.

Exemples pour illustrer la thèse de l'auteur

Concernant la question du solipsisme, le film ​Ex Machina m ​ et en scène u


​ ne servante qui, bien qu’elle
semblât humaine, se révèle être un androïde ; le personnage central lui-même finit par douter de son
appartenance à l’humanité. De la même manière, ​Blade Runner interroge la possibilité de savoir si
une machine pense. On peut alors questionner le test de Turing : comment sais-je qu’une autre
personne est humaine ? La réponse « par analogie » pose un problème puisque celui qui refuse la
reconnaissance de l’autre peut le priver de conscience (comme dans l’opération de déshumanisation
des juifs opérée par les nazis). Concernant la question de la conscience animale, l’exemple de Koko,
le gorille qui a appris le langage des signes et qui était capable de certaines opérations logiques et de
certaines expressions sensibles, semble questionner notre anthropocentrisme. Ce point peut être mis
en parallèle avec la question des enfants sauvages qui semblent, eux, perdre en conscience, ou ne
pas parvenir à l’acquérir. Concernant la question de la conscience du vivant, l’exemple de certaines
tribus amazoniennes au sein desquelles le chaman souffle du tabac sur la ramure pour demander à la
plante de l’excuser d’avoir prélevé des feuilles médicinales permet d’illustrer que certaines cultures
autochtones reconnaissent à la plante une conscience de la souffrance.

Distinctions conceptuelles importantes pour comprendre le texte

Les élèves ont tendance à dire « ce qui se passe dans la tête ou dans le cerveau » à la place de « ce
qui se passe dans la conscience ou la pensée ». Ce texte permet de questionner le rôle du cerveau
dans la pensée. Le cerveau est un organe matériel, centre nerveux ; la conscience est un processus
abstrait de réflexion sur nos perceptions.

Corrigé de la question sur le texte

Les réponses suivantes peuvent être apportées : la conscience « endormie » des plantes, la
conscience « diffuse » à rapprocher de l’animal, la conscience réflexive de l’être humain. Il est
possible d’élargir la question en proposant une réflexion sur le rôle de la conscience : plus on a
d’actions à faire, plus notre conscience s’aiguise chez Bergson ; la conscience est avant tout liée à
une dimension pratique. Par exemple, la conscience perceptive ne perçoit que les choses dont on se
sert (on n’entend pas les bruits inutiles). Or, l’intelligence humaine portant sur un monde symbolique
et abstrait, elle crée la nécessité d’une conscience plus développée chez les êtres humains que chez
l’animal. Il y a là une différence de degrés et non de nature. On peut aussi établir une comparaison
avec les distinctions des « âmes » chez Aristote, où l’on trouve une distinction de nature entre l’âme
végétative, l’âme animale et l’âme intellective.

Pistes de réponse au débat

Il s’agit de questionner ici la dimension morale et éthique de la conscience au travers d’un débat qui a
pris ces dernières années une forme plus politique. L’animal, s’il a une conscience, mérite une forme
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Livre du professeur - Philosophie Tle - Chapitre 1 : La conscience

de respect. Reconnaître la conscience implique une question autour de l’exploitation de l’animal.


Dans la tradition de l’animal-machine, ou la tradition biblique, Adam nomme les animaux, car ils sont
à sa disposition. On reconnaît étrangement une conscience aux animaux qui nous sont proches
(comme les chiens) tout en la refusant chez ceux qu’on consomme (comme la vache). Il faut
soupçonner ici un mensonge qu’on se fait à nous-même, une réalité que nous nous cachons, qui
pose un problème moral. Ici, se met au jour la dimension concrète de la conscience : savoir qui est
conscient implique un changement d’attitude et de conception du monde, comme l’explique le texte
de Leibniz dans l’art du détour. Il est possible d’aborder dans le débat la question de la mise à mort
de l’animal dans des rituels ou des fêtes depuis l’antiquité et jusqu’à la corrida.

Compléments

Anthologie complémentaire

Le texte de Levinas permet d’envisager l’accès à la conscience de l’autre mais aussi la dimension
morale qu’il y a face à cette autre conscience ; il y a un accès non plus médiatisé par l’analogie ou la
ressemblance, mais un accès par une saisie immédiate de la profondeur de l’autre. Le texte de
Pascal montre la limite de l’analogie : on peut deviner la présence de pensées et de conscience sans
pour autant atteindre l’identité et le moi de la personne ; il y a une opacité radicale de l’autre. Un texte
envisageable est le texte de Husserl dans Les méditations cartésiennes portant sur cette analogie qui
permet la découverte de l’autre.
⇒ ​À consulter pour approfondir : ​LLS.fr/PHTAntho1

Corrigé des exercices (p. 38-39)


Méthode : organiser un plan de dissertation
Le but est d’ici d’apprendre à construire une structure de dissertation, de baliser différents types de
plans et de réponses aux sujets que les élèves peuvent rencontrer. Toutefois, il s’agit aussi d’indiquer
très clairement qu’il n’y a pas de plan type, mais seulement des modèles à adapter.

Corrigé de l'exercice 1

Corrigé du a)
I- On a conscience de soi seul.
a) Je suis le seul à avoir accès à mes propres idées.
b) Je me connais mieux que les autres.
c) Personne ne nous apprend à être conscient.

II- La conscience conduit à l’approche solipsiste.


a) Elle est une donnée innée (Descartes).
b) Même si elle devait être un processus : elle serait l’unité de MES représentations, donc ne
dépendrait que de moi (Kant).
c) La conscience est inaccessible à l’autre (Bergson).

III- Les autres me permettent un retour sur moi donc une prise de conscience.

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Livre du professeur - Philosophie Tle - Chapitre 1 : La conscience

a) Le cas Phineas Gage : ce sont ses amis et collègues qui ont remarqué la différence de
personnalité ?
b) C’est par la rencontre à l’autre que je me distingue et prend conscience de mes
caractéristiques (Hegel / Simone de Beauvoir).
c) Autrui nous permet de nous ressouvenir, de créer un lien entre différents événements
(Leibniz).

Corrigé du b)
I- La conscience de soi est trompeuse.
a) Mon point de vue est subjectif (limité et partial).
b) Mon point de vue est marqué par les faux souvenirs (effet Mandela).
c) La conscience de soi n’atteint qu’un moi déjà transformé par ce retour réflexif (Jankélévitch).

II- La conscience de soi est le seul accès à certaines informations.


a) Même si mes pensées, mes idées, sont interrompues ou fausses, ce sont les seules
auxquelles j’ai accès (Descartes).
b) La conscience de soi est le seul vecteur d’identité en regroupant les informations (Kant).
c) La conscience de soi est la seule qui me permet de réunir mes souvenirs à mon identité
(Locke).

III- Si la conscience m’apporte des informations, comment savoir si ses informations sont fausses ?
a) Je peux me méprendre sur mon propre corps (expérience du membre fantôme) mais ma
conscience est le seul accès à la sensation de mon corps.
b) La conscience de soi est un récit de soi : ce récit est une construction pas un donné
(Ricœur).
c) Le regard de l’autre perturbe l’accès à mon identité, on ne peut trier entre le poids de
l’intersubjectivité et mes propres biais (Simone de Beauvoir).

Corrigé de l'exercice 2

Corrigé du a)
I- La conscience dépend de l’activité cérébrale.
a) Le cas Phineas Gage : une modification du cerveau modifie notre personnalité et donc notre
conscience.
b) La conscience humaine est liée au cerveau (Pinker).

II- La conscience ne se réduit pas à l’activité du cerveau.


a) Ce n’est pas notre cerveau qui détermine qui nous sommes (Beauvoir).
b) Le retour sur soi est un processus lié aux activités (Hegel) ou au récit (Ricoeur).
c) Si la conscience est liée à l’âme, elle ne dépend pas du corps (Descartes).

Corrigé du b)
Voir c)

Corrigé du c)
Troisième partie d’un plan dialectique :
III- La conscience est liée à l’activité cérébrale sans s’y réduire.
a) Bergson défend qu’un lien existe entre matière et conscience, mais qu’elle ne s’y réduit pas.
b) La conscience est liée à un développement tant du cerveau que de processus immatériels de
pensées (Kant).

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Livre du professeur - Philosophie Tle - Chapitre 1 : La conscience

Troisième partie d’un plan aporétique :


III- Le fonctionnement du cerveau comme dans la conscience est trop complexe pour une réponse
définitive.
a) L’origine de la conscience est mystérieuse tant que la structure du cerveau reste incomprise
(Searle).
b) On peut défendre la conscience est liée à un développement tant du cerveau que de
processus immatériels de pensées (Kant).
c) On ne peut savoir si la modification de comportement de Phineas Gage est une modification
de son soi et non pas simplement une modification physique.

Troisième partie d’un plan progressif :


III- On peut supposer avec une assez grande certitude la dimension cérébrale de la conscience.
a) Searle montre que l'origine de la conscience n’est que temporairement mystérieuse : le
cerveau mieux compris on pourra répondre avec certitude.
b) La conscience est liée à un développement tant du cerveau que de processus immatériels de
pensées (Kant).

Corrigé de l'exercice 3

Corrigé du a)
Le texte repose sur l’opposition entre l’idée d’une conscience (d’un ​Moi)​ qui serait liée à un esprit ; et
une conscience qui serait liée au corps (à l’organe du cerveau).

Corrigé du b)
I- La conscience est liée à un processus mental.
a) Descartes : Descartes lie la pensée à l’âme.
b) Kant : le processus de conscience est une affaire de pensée non de cerveau.

II- La conscience repose uniquement sur l’activité du cerveau


a) Bergson : Bergson lie la question de la pensée à celle de la matière.
b) Pinker : le cas Phineas Gage montre qu’en modifiant le cerveau on modifie aussi la
pensée : la conscience se réduirait au cerveau.

III- L’activité du cerveau permet la conscience, mais elle ne s’y réduit pas
a) Bergson : Bergson ne réduit pas la conscience à la matière, mais la lie au cerveau sans la
réduire.
b) Hegel : le processus de conscience a bien un caractère matériel (que ce soit cérébral ou
d'expression objective) mais aussi un caractère mental.

Corrigé de l'exercice 4

Corrigé de la 1​re​ étape

Argument défendu Justification Exemple Réponse au sujet

Texte 2 : la prise de Il arrive un âge où on L’enfant passe le La conscience dépend


conscience de soi est passe d’une sensation stade du miroir quand d’un processus : il est
un processus. de soi à une idée de il est capable d’unir difficile de savoir s’il

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Livre du professeur - Philosophie Tle - Chapitre 1 : La conscience

soi : on accède alors à ses représentations. est purement mental


une conscience ou s’il est lié au
réflexive de développement du
nous-même. Cette cerveau qui vient avec
conscience est un l’âge.
processus qui apparaît
avec l’âge qui peut
être un
développement mental
et cérébral.

Texte 8 : ce qui définit Il n’y a pas de cerveau Beauvoir prend Notre conscience ne
ma conscience en tant féminin ou masculin l’exemple de la petite se réduit pas aux
que garçon ou fille, ce mais une influence fille qui a les mêmes processus cérébraux,
n’est pas mon sociale, de l’éducation, comportements que la conscience qu’on a
cerveau. du regard des autres. les petits garçons de nous-même
jusqu'à une dépend de processus
intervention sociale sociaux.
des adultes.

Texte 9 : la conscience La présence du On peut modifier le La conscience est liée


est liée au cerveau cerveau chez l’homme comportement des à des processus
sans s’y réduire implique la présence individus soit en cérébraux mais n’en
nécessairement. de la conscience mais agissant sur le dépend pas
certains êtres vivants cerveau (par les entièrement.
semblent développer médicaments) soit par
des formes de la parole et des
conscience sans thérapies
cerveau. (psychologue). Donc
toute la conscience ne
dépend pas
uniquement de la
matière.

Texte 10 : le lien entre Le fonctionnement de Le comportement des On ne peut pas savoir


cerveau et conscience la conscience est mal autistes n’a pas si la conscience se
est supposé plus que comprise et son encore trouvé une réduit au cerveau
démontré. origine aussi puisqu’on explication cérébrale puisqu’on ne
comprend mal ce à et la spécificité de leur comprend pas
quoi on la lie : le conscience reste donc suffisamment ce
cerveau. inexpliquée. dernier.

Texte 11 : la Il y a un lien entre le Phineas Gage a On peut donc réduire


conscience dépend du cerveau et l’esprit : en changé radicalement la conscience à un
cerveau. modifiant le cerveau de comportement à la processus cérébral.
on modifie l’esprit et suite de sa blessure.
ses facultés.

Corrigé de la 2​de​ étape

Plan aporétique :

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Livre du professeur - Philosophie Tle - Chapitre 1 : La conscience

I- Réductible : texte 11, texte 2


II- Irréductible : texte 8, texte 9
III- Aporie : texte 10

Plan aporétique :

I- Réductible : texte 11
II- Irréductible : texte 8, texte 9
III- Aporie : texte 10, texte 2

Plan progressif :
I- Irréductible : texte 8, texte 9
II- Réductible : texte 10
III- Critique / progressif : texte 11

Plan dialectique :
I- Réductible : texte 11, texte 10
II- Conscience et cerveau, deux notions opposées : texte 8
III- Liés mais pas réductible : texte 2, texte 9

Corrigé de l'exercice 5

Texte 2
La conscience réfléchie n’apparaît pas avec l’apparition du cerveau de l’enfant, elle demande un
temps pour apparaître. On peut expliquer ce temps de deux manières : soit une expérience
suffisamment longue de soi pour relier différentes idées ; soit un développement du cerveau et de ses
connexions nerveuses. Le cerveau ne suffit pas pour créer la conscience : il a besoin d’un certain
nombre de stimuli, d’expériences et d’abstractions. C’est un argument qui fonctionne bien en
antithèse : il permet de montrer qu’une thèse qui repose entièrement sur le cerveau pose des
problèmes.

Texte 4
On prend conscience de soi soit de façon théorique soit de façon pratique. On a besoin d’agir sur le
monde pour s’y reconnaître, reconnaître qu’on a été maître et décideur de l’action. L’art est
l’aboutissement de cette réflexion : il permet de prendre son « soi », de l’exposer à l’extérieur et par là
de s’y reconnaître et d’agir dessus. C’est un texte dialectique qui va mêler les deux approches qui
semblent d’abord opposer : la théorie et la pratique.

Texte 8
La conscience n’est pas déterminée par un destin biologique pour Simone de Beauvoir car ce n’est
pas notre corps ni notre cerveau qui dictent avant tout notre comportement. C’est l’interaction sociale
qui détermine avant tout notre manière d’être : dans d’autres cultures et sociétés, ou à d’autres
moments historiques, on voit des comportements qu’on considère genrés changés, être intervertis, ou
plus répandus. Les descriptions grecques des pleurs des héros sont étonnantes pour nous, car les
pleurs ne sont pas considérés comme un comportement viril, contrairement à l’image que s’en faisait
la Grèce antique. On peut utiliser ce genre d’arguments dans un plan progressif, car il permet de faire
évoluer l’approche de la conscience de manière nuancée et critique.

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Livre du professeur - Philosophie Tle - Chapitre 1 : La conscience

L’art du détour (p. 40-41)


Intérêt du thème choisi pour l’art du détour

La planète des singes​, roman de Pierre Boulle, permet d’aborder plusieurs questions : qu’est-ce qui
différencie l’être humain de l’animal ? D’où vient la conscience ? Quel rapport avons-nous aux autres
consciences ?
Le livre lancera une saga phare de la science-fiction au cinéma et c’est aussi l’occasion pour l’élève
de réfléchir aux concepts philosophiques sous une forme plus narrative.

Extraits présentés dans le manuel

Extraits tirés de l’édition : La planète des singes, Pierre Boulle, édition Pocket, 1963.
Extrait 1 : PAGE 19 — PARTIE 1 CHAP. V
Extrait 2 : PAGE 34 — PARTIE 1 CHAP. VIII
Extrait 3 : PAGE 45 — PARTIE 1 CHAP. X
Extrait 4 : PAGE 122 — PARTIE 3 CHAP. I
Extrait 5 : PAGE 170 — PARTIE 3 CHAP. XI
Extrait 6 : PAGE 171 — PARTIE 3 CHAP. XII

Pistes de réponses aux questions

La pudeur est-elle le signe d’une conscience morale ?


Comme on le voit, la nudité et l’absence de pudeur semblent étranges pour les astronautes, étrangers
de ce monde. Une première réponse serait que la pudeur a une dimension culturelle, on nous
inculque la pudeur, elle n’aurait rien à voir avec la conscience. Cependant la pudeur est révélatrice de
la conscience puisqu’elle suppose un retour sur soi, une réflexion. Il n’est pas anodin que dans le
mythe du jardin d’Eden, Adam et Eve deviennent pudiques après avoir mangé à l’arbre de la
connaissance du bien et du mal : enfin, ils prennent conscience de leur état (perdent leur innocence).

Ne reconnaît-on la conscience qu’aux êtres doués de langage ?


Le langage est le signe de la pensée et de la conscience. Il est difficile d’imaginer une pensée sans
mots et donc une conscience qui ne se conceptualiserait pas autour d'un langage. On peut noter
l’exemple de Kant qui thématise le passage au « Je ». Cependant, face à l’animal et à la question de
la conscience, on pourrait noter la présence d’une conscience sensitive qui ne passerait pas par la
conceptualisation et donc il y aurait bien un type de conscience sans langage. On voit dans cet extrait
que Nova ​comprend la signification d’un sourire et donc est capable de saisir les signes de son
environnement, ce qui révèle, en l’absence pourtant de langage, la présence d’une conscience.

Un être à qui on refuse la conscience est-il une chose ?


Dans cet extrait s’opère un renversement : d’habitude, ce sont nous, les humains, qui consommons,
chassons, exploitons, et exposons les animaux. On se le permet car on considère qu’ils n’ont pas
conscience de leurs souffrances, de leurs destins, on se cache leur conscience pour pouvoir les
traiter en chose. On peut relancer ici la question des états limites de l’humain –
​ lorsqu’on ne peut faire
acte de conscience (cas de l’embryon, des personnes dans le coma, etc.) – ​ sommes-nous alors des
choses ? Ne faut-il pas plutôt considérer que celui qui a fait preuve de conscience ou qui fera preuve
de conscience mérite le respect ?

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Livre du professeur - Philosophie Tle - Chapitre 1 : La conscience

N’est-ce que par orgueil que nous n’attribuons pas à l’animal une pleine conscience ?
Après avoir lutté pour être reconnu comme être conscient, Ulysse a le droit à un traitement différent.
Les singes reconnaissent en lui une conscience et humblement l’acceptent, tout en l’éloignant
d’autres individus de la même espèce qu’ils exploitent. On peut alors penser que l’attribution d’une
conscience dépend non seulement de l'orgueil de se penser supérieur ; mais aussi de nos intérêts et
même de notre affection. Ne trouvons-nous pas nos chiens et nos chats dignes d’une forme de
conscience ?

La conscience est-elle la seule caractéristique permettant de hiérarchiser les espèces ?


Le gorille choque Nova dans l’habitude de la distinction entre les espèces entre conscients et
inconscients. Historiquement, on a placé l’humanité comme au sommet de la hiérarchie animale,
notamment en l’appelant ​homo sapiens,​ homme sachant​, e ​ t pendant un temps ​homo sapiens
sapiens​, homme sachant qu’il sait, c’est-à-dire conscient. Néanmoins l’éthologie a mis en question
cette distinction. On a pu noter que c’est l’utilisation du langage, des outils, la capacité l’abstraction,
ou la capacité à apprendre qui distingue les êtres humains des autres espèces. Plus une espèce est
alors capable de ce type d’acte, plus elle était proche de nous dans la hiérarchie des espèces.
Néanmoins, cette hiérarchie n’est pas incontestée : peut-on affirmer qu’une espèce serait plus
évoluée que les autres ? Prendre un critère humain pour cette évaluation, n’est-ce pas faire preuve
d’anthropocentrisme ? On voit la situation inverse dans ​La planète des singes​ : les singes jugeant de
manière « simiocentrée ».

Bibliographie / Sitographie / Filmographie


complémentaire

Bibliographie indicative

Sur le lien entre la conscience et la perception


● Edmund Husserl, ​Méditations cartésiennes, ​1931
● Maurice Merleau-Ponty, ​Phénoménologie de la perception, ​1945

Sur la conscience et le cerveau


● Vilayanur S. Ramachandran, ​The Emerging Mind​, 2003
● Antonio Damasio​, L'autre moi-même. Les nouvelles cartes du cerveau, de la conscience et
des émotions,​ 2010

Sur la conscience animale


● Frans de Waal, ​Sommes-nous trop « bêtes » pour comprendre l'intelligence des animaux ?,
2016

Sur la conscience et la morale


​ 978
● Hannah Arendt, ​La vie de l’esprit, 1
● Jean-Jacques Rousseau,​ Les confessions,​ 1782

Sitographie

Sur la conscience perceptive et phénoménologique


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Livre du professeur - Philosophie Tle - Chapitre 1 : La conscience

● Éduquer la perception ​LLS.fr/EduquerPerception


● La perception et la conscience ​LLS.fr/PerceptionConscience

Sur le lien entre biologie et conscience


● Les limites de la conscience ​LLS.fr/LimitesConscience

Sur les faux souvenirs


● La fiabilité des souvenirs ​LLS.fr/FiabiliteSouvenirs

Sur le lien entre cerveau et conscience


● L’illusion de la conscience ​LLS.fr/IllusionConscience
● Comprendre la conscience​ L ​ LS.fr/ComprendreConscience

Filmographie

● Eternal sunshine of the spotless mind​, Michel Gondry, 2004


● Enemy,​ Denis Villeneuve, 2014
● The machinist​, Brad Anderson, 2005
● Ex machina,​ Alex Garland, 2015
● Matrix​, Lana et Lilly Wachowski, 1999
● Ghost in the Shell,​ Mamoru Oshii, 1995
● Blade Runner, ​Ridley Scott, 1982
● Johnny s’en va t-en guerre​ (Johnny got his gun), Dalton Trumbo, 1971
● Her,​ Spike Jonze, 2013
● Le scaphandre et le papillon, ​Julian Schnabel, 2006
● Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures​, Apichatpong Weerasethakul,
2010
● Perfect Sense​, David Mackenzie, 2011

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