Cours Licence Droit de L'environnement
Cours Licence Droit de L'environnement
Cours Licence Droit de L'environnement
Economiques et Sociales
Casablanca
Introduction
-Définitions :
Environnement « L’ensemble des éléments naturels et des établissements
humains ainsi que des facteurs économiques, sociaux et culturels favorisant
l’existence et le développement des organismes vivants et des activités
humaines. »
Ecologie :« C’est la science des interactions entre espèces vivantes, ou entre
chaque espèce et le milieu où elle vit. »
Principaux problèmes environnementaux :
Pollution : « la pollution est l’introduction directe ou indirecte d’une substance
ou d’un facteur physique chimique ou biologique qui entraine une nuisance ou
une altération de l’environnement dans un milieu donné. »
Les changements climatiques : « on entend par changements climatiques des
changements du climat qui sont attribués directement ou indirectement à une
activité humaine altérant la composition de l’atmosphère mondiale et qui
viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de
périodes comparables. »
Déforestation, désertification, épuisement des ressources naturelles, problème
des pesticides, des déchets dangereux…
1
Le rapport commandé par le Secrétaire général de l'ONU, le Millennium
Ecosystem Assessment, conclut que, durant les 50 dernières années, l'homme a
modifié les écosystèmes plus fortement que durant n'importe quelle période
comparable de l'histoire humaine, essentiellement pour répondre à des besoins
croissant rapidement en nourriture, eau, bois et ressources énergétiques comme
le pétrole. Il en a résulté une perte substantielle et largement irréversible de
biodiversité. Les changements ont certes entraîné des gains substantiels pour le
bien-être et le développement économique, mais ces bénéfices sont atteints à des
coûts croissants en termes écologiques et sociaux
Droit de l’environnement :
Définition : « Le Droit de l’environnement est l’ensemble des règles juridiques
relatives à la gestion, l’utilisation et la protection de l’environnement, la
prévention et la répression des atteintes à l’environnement et l’indemnisation des
victimes pour préjudices environnementaux »
Les principales Caractéristiques du droit de l’environnement :
Le droit de l’environnement se base sur une méthode interdisciplinaire, il prend
en considération les lois de la nature, et le juriste s’appuie sur les données
scientifiques et en tient compte ;
Le droit de l’environnement est un droit dynamique, il évolue très rapidement,
et les lois doivent être flexibles et capables de modifications rapides pour
répondre aux nouvelles situations ;
Le dommage écologique étant irréversible, le droit de l’environnement doit
privilégier les mesures préventives plutôt que les remèdes juridiques classiques.
3
-1983 : La création de la CMED (commission mondiale pour l’environnement
et le développement) qui va adopter le Rapport Bruntland (notre avenir à tous) :
naissance de la notion de Développement Durable / soutenable
Définition : « Un processus de développement qui s’efforce de satisfaire les
besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations
futures à répondre à leurs besoins. »
Les principes du développement durable :
Le principe de participation : La participation de tous au développement
durable est un principe de base : le développement durable nécessite des
changements de comportements, la sensibilisation de chacun, la participation
de tous au processus de décision à travers la démocratie participative ;
Le développement durable requiert une participation individuelle, à travers des
comportements éco-citoyens, responsables et durables en matière de
production, de consommation, de choix de vie, de déplacements… Il s’agit
également d’informer et d’impliquer les autres dans ces changements
d’attitudes.
Une participation collective est aussi nécessaire pour engager les collectivités
territoriales dans la mise en œuvre d'un agenda 21. Tous les acteurs, les
habitants, les associations, les entreprises, les élus doivent s’investir dans une
action citoyenne, afin de réfléchir et de construire le territoire et leur cadre de
vie dans une vision de développement durable.
Au sein des entreprises, la gouvernance implique également la participation des
collaborateurs à l’élaboration de la stratégie de développement durable.
Le principe 10 de la déclaration de Rio met en exergue la nécessité du principe
de participation et de l’information de chacun :
"La meilleure façon de traiter les questions d'environnement est d'assurer la
participation de tous les citoyens concernés, au niveau qui convient. Au niveau
national, chaque individu doit avoir dûment accès aux informations relatives à
l'environnement que détiennent les autorités publiques, y compris aux
informations relatives aux substances et activités dangereuses dans leurs
collectivités, et avoir la possibilité de participer aux processus de prise de
décision. Les États doivent faciliter et encourager la sensibilisation et la
participation du public en mettant les informations à la disposition de celui-ci.
Un accès effectif à des actions judiciaires et administratives, notamment des
réparations et des recours, doit être assuré".
4
-Conférence de Rio De Janeiro 1992(sommet de la terre) :
La conférence a adopté une Déclaration sur l'environnement et le développement
dont le principe 4 énonce « Pour parvenir à un développement durable, la
protection de l'environnement doit faire partie intégrante du processus de
développement et ne peut être considérée isolément". Le principe 5 introduit
pour sa part le pilier social : "Tous les États et tous les peuples doivent coopérer
à la tâche essentielle de l'élimination de la pauvreté, qui constitue une condition
indispensable du développement durable, afin de réduire les différences de
niveaux de vie et de mieux répondre aux besoins de la majorité des peuples du
monde ».
Enjeu majeur de la conférence : l’aggravation des déséquilibres économiques et
sociaux entre le nord et le sud, d’où la protection de l’environnement ne doit pas
amener le nord à refuser au sud le droit au développement.
La conférence a fini par l’adoption de deux conventions : sur les changements
climatiques et sur la diversité biologique ; et La déclaration de Rio sur
l’environnement et le développement.
L’Agenda 21 constitue le document majeur du sommet de Rio, il fixe les
objectifs du développement durable à atteindre avant la fin du 21 ème siècle, il
aborde plus de 100 domaines et les décrit en termes d’actions en précisant les
moyens scientifiques techniques et institutionnels nécessaires pour les conduire
à leur terme.
-Le sommet de Johannesburg en 2002 sous l'égide des Nations Unies,
officiellement appelé « Sommet mondial sur le développement durable »
(SMDD). Ce sommet devait faire le bilan et compléter le programme lancé lors
du Sommet de Rio sur le Développement durable et inciter les Etats à réitérer
leur engagement politique en faveur du Développement durable et à favoriser le
renforcement d'un partenariat entre le Nord et le Sud. Le sommet a adopté un
plan d'action sur de nombreux thèmes :
· L’eau (évolution des ressources en eau, nécessité d'une consommation
rationnelle, assainissement de l’eau, répartition...)
· L’énergie (état et évolution de la consommation, surconsommation,
répartition, utilisation des énergies renouvelables, solaires et éoliennes)
· la production agricole (régression et dégradation des sols...)
· La biodiversité, la santé ….
5
- Le Sommet de Rio+20 juin 2012 à Rio de Janeiro (Brésil) ; ce sommet devait
porter sur « l'économie verte » (L’économie verte est l'activité économique
« qui entraîne une amélioration du bien-être humain et de l’équité sociale tout en
réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie de
ressources » et « le cadre institutionnel du développement durable ».
Les principes du Droit de l’Environnement :
-Le principe de prévention : il s’agit de mesures de gestion d’un risque connu.
Ainsi il peut intervenir par rapport à la biodiversité, désertification, protection de
la cour d’ozone. La CIJ évoque le principe «la cour ne perd pas de vue dans le
domaine de protection de l’environnement la vigilance et la prévention
s’imposent en raison du caractère souvent irréversible des dommages
écologiques. »
-Le principe de précaution : c’est une attitude qui consiste à prendre des
mesures face à un risque inconnu ou mal connu. La précaution c’est apprendre à
penser et à agir à long terme, à éviter l’irréversible. Les droits que nous nous
attribuons sur la nature doivent être accompagnés de devoirs ; nous devons
apprendre à nous projeter dans le futur, éviter l’irréparable au nom des
générations futures.
-Le principe pollueur payeur : Lancé par l’OCDE en 1972 le principe est
repris par de nombreuses directives des communautés, ensuite en 1992 le
principe 16 de la déclaration de Rio affirme : « c’est le pollueur qui doit assumer
le cout de la pollution dans le souci de l’intérêt public et sans fausser le jeu du
commerce international et de l’investissement.»
-La notification immédiate des situations critiques ;
-Le devoir d’assistance écologique : énoncé par le principe 18 de la déclaration
de rio « la communauté internationale doit faire tout son possible pour aider les
Etats sinistrés. » Ce devoir se traduit de deux manières soit il est compris dans
les conventions régionales , par exemple en cas de catastrophe en mer les Etats
de la région doivent prêter assistance, exemple : la convention sur l’assistance
en cas d’accident nucléaire (vienne 1986), la convention sur les accidents en mer
pouvant entrainer une pollution par les hydrocarbures (Bruxelles 1969), dans ces
cas les Etats riverains interviennent lorsqu'il y a urgence , elle doit s’imposer à
titre préventif ou curatif .
6
-La responsabilité pour dommages causés à l’environnement : il n’y a pas
encore de responsabilité internationale objective (sans faute) la déclaration de
Stockholm et celle de rio "les Etats doivent élaborer une législation de la
pollution et d’autres dommages à l’environnement et l’indemnisation de leurs
victimes."
I : La législation marocaine :
Plus de 250 textes (lois, décrets, arrêtés,) ont été adoptés depuis le début du
siècle dernier.
Les autorités du protectorat avaient adopté plusieurs textes sectoriels, mais le
souci de protection de l'environnement était inexistant à cette époque
-Depuis une vingtaine d'années : adoption de nouveaux textes plus soucieux de
protection de l'environnement :
-En 1995 la loi 10-95 sur l'eau a été la première loi de la législation moderne,
ensuite en 2003 la loi sur la protection et la mise en valeur de l'environnement
(11-03) ;
-En 2011 la constitution reconnait le droit à l’environnement, à l'eau et au
développement durable
- 2012 : la charte nationale de l'environnement et du développement durable ;
- 2014 : adoption de la Loi cadre sur l'environnement et le développement
durable (99-12) ;
Plusieurs autres lois ont été adoptées sur : l’air, les déchets, les études d'impact
sur l’environnement, les aires protégées, les énergies renouvelables, le littoral,
les carrières, les mines ...
Par contre d'autres domaines restent encore non couverts par la loi tels : les
substances chimiques, l'environnement marin, les accidents industriels majeurs,
les O.G.M, la responsabilité environnementale, les nuisances acoustiques
olfactives et lumineuses…
L'article 152 précise les attributions de ce conseil :"le CESE peut être consulté
par le gouvernement, par la chambre des représentants et par la chambre des
conseillers sur toutes les questions à caractère économique, social ou
environnemental. Il donne son avis sur les orientations générales de l'économie
nationale et du développement durable.
Le CESE s'est dans ce sens-là prononcé sur les projets de loi sur le littoral, sur
les carrières, et la charte nationale de l'environnement et du développement
durable.
-Discours royal de juillet 2009 "Le Maroc affronte des défis majeurs et nous
sommes conscients de la nécessité de préserver l'environnement et de répondre
aux impératifs écologiques «. C'est un appel au gouvernement pour élaborer un
projet de charte nationale globale de l'environnement dans le cadre du processus
du développement durable.
-En 2010, le roi a précisé dans le discours du trône que la charte devrait être
formalisée dans un projet de loi cadre. Ledit projet a été élaboré et soumis au
CESE qui a formulé des remarques et recommandations ;
9
-La loi 99-12 érige les ressources naturelles, le patrimoine historique et culturel
en bien commun de la nation et leur gestion doit être intégrée et durable ;
-La loi pose les principes fondamentaux qui doivent être à la base des politiques
et programmes : les principes d’intégration, territorialité, solidarité, précaution,
prévention, responsabilité et participation (article 2)
-Le droit à l'environnement est mentionné par cette loi "le droit de vivre et
d'évoluer dans un environnement sain et de qualité qui favorise la préservation
de la santé, l'épanouissement culturel et l'utilisation durable du patrimoine et des
ressources qui y sont disponibles (article3), l’article 4 associe ce droit au devoir
de toute personne de s'abstenir de porter atteinte à l’environnement.
-La loi dans sa définition du développement durable ajoute aux trois piliers
(économique, social, environnemental) ajoute la composante culturelle ;
10
-La loi instaure un régime de responsabilité offrant un niveau élevé de protection
de l’environnement, ce n'est pas une responsabilité objective sans faute mais
signifie que toute personne a l'obligation de procéder à la réparation des
dommages causés à l’environnement.
-La loi prévoit la création d'une police de l'environnement en plus des agents des
administrations , un décret du mois de mai 2015 a spécifié l'organisation de cette
police et a défini les modalités de son fonctionnement , ledit décret prévoit
l'élaboration d'un plan national de contrôle de l'environnement mis en œuvre
avec une commission de contrôle et une base de données des opérations de
contrôle et d'un bilan annuel des activités de police adressé au chef du
gouvernement et accessible au public .
-Le Maroc se trouve en zone semi-aride et ses ressources en eau sont limitées, les
taux de pluviométrie sont irréguliers et ne sont pas répartis de la même manière
dans le temps et dans l’espace ; et ceci est aggravé par les sécheresses.
-La moyenne nationale est de 660 m3 par habitant, avec des écarts régionaux très
importants, cette moyenne est en train de baisser et va être de l’ordre de 490 m 3,
ce qui est considéré comme inférieur au seuil indispensable pour une vie saine
-Les structures d'assainissement ne sont pas toujours existantes, et le milieu rural
continue à souffrir de problèmes de collecte et distribution ;
-La politique des barrages lancée dans les années 60 a permis la construction de
plus d'une centaine de barrages qui ont servi pour l'agriculture irriguée et
l'alimentation en eau potable et pour les besoins des industries.
-Les années 90 : introduction d'une réforme du secteur en adoptant une gestion
intégrée e participative ;
-Le P.A.G.E.R. Le Programme d’approvisionnement groupé en eau potable des
populations rurales lancé en 1995, a permis de faire passer l’accès à l’eau de
14% à près de 90% en milieu rural.
11
-Initié dix ans plus tard, le Programme national d’assainissement liquide et
d’épuration des eaux usées (PNA) vise à atteindre un taux de raccordement au
réseau d’assainissement en milieu urbain de 75% en 2016, 80% en 2020 et
100% en 2030, ainsi qu’un volume d’eaux usées traitées de 50% en 2016, 60%
en 2020 et 100% en 2030.
- Un récent intérêt pour la réutilisation des eaux usées et le dessalement de l'eau
de mer.
Les principaux apports de la loi 10-95 :
+ La domanialité publique de l’eau ;
- la loi 10-95 confirme que l’eau constitue un « bien public » (art. 1er) Sous
réserve des droits de propriété, d’usufruit ou d’usage régulièrement acquis. Elle
détermine la consistance du domaine public hydraulique (DPH, art. 2), dont la
procédure de délimitation est régie par un décret de février 1998. Seules les eaux
de pluie tombées sur des terrains privés échappent au domaine public.
+La création des Agences de Bassin hydraulique
Les agences de bassin hydrographique (ABH) sont des établissements publics à
caractère administratif dotés de la personnalité morale et de l’autonomie
financière, grâce notamment aux redevances collectées auprès des usagers.
La composition des ABH : présidées par l'autorité gouvernementale chargée de
l'eau (tutelle du ministère) en plus des représentants de l’État, des représentants
des établissements publics placés sous la tutelle de l'État, les représentants des
chambres d'agricultures de commerce et d’industrie, les assemblées préfectorales
et provinciales, les associations d’usagers.
l’A.B.H offre un cadre adéquat pour une gestion efficace et intégrée de l’eau, en
plus d’être un espace de rencontre, de coordination et de mise en cohérence des
actions de tous les intervenants au niveau de sa zone d’action. Les ABH ont une
compétence étendue.
les ABH ont pour missions, dans leur zone d'action: 1: d’élaborer le plan
directeur d’aménagement intégré des ressources en eau et de veiller à son
application; 2: de délivrer les autorisations et les concessions d’utilisation du
DPH; 3: de fournir aide financière et assistance technique pour prévenir la
pollution de l’eau ou pour aménager et utiliser le DPH; 4: de réaliser les mesures
de protection et de restauration de la qualité de l’eau, les études hydrologiques,
hydrogéologiques, de planification et gestion de l’eau; 5: d’assurer
12
l’approvisionnement en eau en cas de pénurie d’eau; 6: de gérer et contrôler
l’utilisation des eaux mobilisées; 7: de réaliser les infrastructures de prévention
et de lutte contre les inondations; 8: de tenir un registre des droits d’eau et des
concessions et autorisations de prélèvement d'eau.
-La loi 10-95 a créé un outil majeur de gestion des bassins hydrauliques : le Plan
directeur d’aménagement intégré des ressources en eau (PDAIRE), dont elle
confie l’élaboration à l’agence de bassin, qu’elle charge aussi de veiller à son
application. Établi pour une durée minimale de 20 ans, il planifie la gestion des
ressources « en vue d’assurer quantitativement et qualitativement les besoins en
eau, présents et futurs, des divers usagers du bassin » (art. 16). Il définit les
limites territoriales des bassins et en évalue les ressources et les besoins. Il fixe
aussi les objectifs qualitatifs, les mesures de protection, les conditions
d’utilisation, les ressources financières, etc.
-Un deuxième outil institué par la loi 10-95 est le Plan national de l’eau (PNE).
Établi « sur la base des résultats et conclusions » des PDAIRE, dont il poursuit et
consolide l’action, le PNE fixe notamment les priorités de mobilisation et
d’utilisation de l’eau et le programme des aménagements hydrauliques à l’échelle
nationale. Il définit également les conditions de transfert des eaux des bassins
excédentaires vers des bassins déficitaires. Il est approuvé́ par décret, après avis
du Conseil supérieur de l'eau et du climat (art. 19).
13
- le décret 2-97-787 du 4 février 1998 impose au directeur de l’ABH de faire des
inventaires du degré de pollution des eaux superficielles et souterraines, des
cours d’eau, canaux, lacs et étangs, ces inventaires permettent d’établir et de
réviser, au moins tous les cinq ans, des fiches d’inventaire des eaux et des cartes
de vulnérabilité à la pollution des nappes souterraines, qui sont mis à la
disposition des services de l'État, des collectivités locales et des établissements
publics. Un rapport de synthèse des données et résultats de l’inventaire est aussi
élaboré à l’intention du public.
-Le décret 2-04-553 du 24 janvier 2005 fixe les valeurs limites de rejets (VLR)
qui doivent être établies, les VLR déterminent des paramètres indicateurs de la
pollution dont le non-respect entraîne une dégradation de la qualité de l’eau. Ces
valeurs doivent être révisées tous les 10 ans, elles sont fixées par arrêtés
conjoints, en même temps que les échéanciers dans lesquels les déversements
doivent s’y conformer. De tels arrêtés ont été pris, entre 2006 et 2010, pour les
valeurs limites spécifiques de rejet domestique, de rejet des industries du sucre,
des industries de la pâte à papier, des industries de ciment et de la branche de
galvanisation à chaud relevant de l’activité de traitement de surface.
+ La loi réglemente également les eaux à usage alimentaire : aussi bien pour la
boisson que celles utilisées pour la préparation le conditionnement ou la
conservation des denrées alimentaires
-L'exploitation et la vente des eaux naturelles d'intérêt médical, eaux de
source et eaux de table.
+Infractions et sanctions
Les infractions à la loi 10-95 sont constatées par les officiers de police
judiciaire et les agents commissionnés par les agences de bassin dûment
assermentés. A cette fin, ils peuvent accéder aux puits, forages, ouvrages et
installations de captage, prélèvement ou déversement, pour en vérifier les
caractéristiques et, au besoin, prélever des échantillons (art. 104-107). La loi
prévoit la création d'une police des eaux
-Les infractions sont assorties de peines délictuelles, d’emprisonnement et/ou
d’amende, tant pour les atteintes à la consistance du DPH – comme les
manquements aux prescriptions relatives aux installations – que pour les
atteintes à la qualité de l’eau (art. 110-122). L'extraction des matériaux de
construction et la prise d’eau d’irrigation non autorisées donnent lieu au
paiement d’indemnités ou de redevances supplémentaires (art. 112 bis-114).
14
+Les autorisations et concessions
- La loi 10-95 subordonne toute utilisation du DPH à l’obtention d’une
autorisation ou d’une concession, octroyées conformément à la procédure fixée
par le décret 2-07-96 du 16 janvier 2009. Les demandes d’autorisation et de
concessions donnent lieu à une enquête publique L’autorisation et la concession
sont accordées par le directeur de l’agence de bassin du lieu d’utilisation.
-Le régime de l’autorisation s’applique: (i) aux travaux de recherche de captage
d’eaux souterraines ou jaillissantes; (ii) aux travaux de captage et d’utilisation
des eaux de sources naturelles sur fonds privés; (iii) au creusement de puits et à
la réalisation de forages d’une certaine profondeur; (iv) à l’établissement, pour
une période renouvelable n'excédant pas cinq ans, d’ouvrages pour l’utilisation
des eaux du DPH; (v) aux prélèvements dans la nappe souterraine de débits
d’eau supérieurs à un certain seuil; (vi) aux prises d’eau établies sur les cours
d’eau ou canaux dérivés des oueds; (vii) aux prélèvements d’eau pour sa vente
ou un usage thérapeutique; et (viii) à l’exploitation des bacs ou passages sur les
cours d'eau (art. 38).
- Les prélèvements d’eau souterraine sont soumis à une autorisation de
creusement de puits ou de réalisation de forage, ainsi qu’à une autorisation (ou
une concession) de prélèvement d’eau. Les requérants doivent ainsi soumettre
deux demandes distinctes, donnant lieu à deux enquêtes publiques
- Le régime de la concession s’applique: à l’aménagement et l’exploitation des
sources minérales et thermales; à l’établissement, pour une durée supérieure à
cinq ans, d’ouvrages destinés à la protection contre les inondations ou
l’accumulation, la dérivation et l’utilisation des eaux; à l’aménagement des lacs,
étangs et marais; aux prélèvements d’eau destinés à un usage public ou lorsque
les débits dépassent le seuil fixé par l’agence de bassin; et aux prises d’eau pour
la production de l’énergie hydroélectrique (art. 41).
+Les prix de l’eau potable à la production et à la distribution sont fixés par une
commission interministérielle pour les centres gérés par les régies ou les
municipalités. Le système tarifaire se caractérise actuellement par: 1) des tarifs
fixés par arrêtés pour la production reflétant les disparités des coûts marginaux de
développement des divers centres, qui varient dans un rapport de 1 à 2,8; 2) des
prix à la clientèle progressifs en trois tranches pour les particuliers et les
administrations, les tarifs variant de 1 à 4 entre la première tranche (sociale) et la
troisième tranche; 3) des prix industriels reflétant les coûts marginaux de
développement à long terme, variant de 1 à 4 selon les centres.
15
Les principaux acteurs de l’eau :
-Définition :
« L’étude d’impact sur l’environnement (EIE) est une étude préalable permettant
d’évaluer les effets directs ou indirects pouvant atteindre l’environnement à
court, moyen et long terme suite à la réalisation de projets économiques et de
18
développement ou à la mise en place d’infrastructures de base, et de déterminer
des mesures pour supprimer, atténuer ou compenser les impacts négatifs et
améliorer les effets positifs des projets sur l’environnement. »
-L’EIE est considérée comme l’un des instruments modernes les plus
performants pour assurer un développement écologiquement durable car elle
permet d’appliquer de manière préventive des mesures permettant d’assurer
l’intégration des préoccupations environnementales dans le processus de
développement économique et social.
- La loi 12-03 relative aux études d’impact sur l’environnement a été
promulguée par le dahir 1-03-60 du 12 mai 2003. Son adoption répond
également aux engagements pris par le Maroc au niveau international : la
déclaration du Sommet de la Terre tenu à Rio en 1992, la Convention-cadre sur
les changements climatiques (art. 3) ou la Convention sur la diversité biologique
(art. 14-a).
- A partir de 2003, quelques EIE ont commencé à être formellement réalisées,
mais c’est surtout après l’adoption, en 2008, des textes d’application de la loi
12-03 que le nombre des EIE a connu une progression significative.
-La loi 12-03 régissant les EIE a été complétée par divers textes d’application,
dont notamment deux décrets du 4 novembre 2008, l’un concernant le comité
national et les comités régionaux des EIE, l’autre portant sur la conduite de
l’enquête publique relative aux projets soumis aux EIE.
Le Contenu de la loi
-La loi 12-03, est composée de 20 articles répartis en quatre chapitres. Aux
termes de l’article 2, tous les types de projets mentionnés dans la liste annexée à
la loi font l'objet d’une EIE.
La liste en question comprend plusieurs catégories de projets, dont :
+Les établissements insalubres, incommodes ou dangereux de première classe ;
+Les projets d’infrastructure (routes, ports, aéroports, voies ferrées, barrages,
complexes touristiques, etc.) ;
+Les projets industriels (industrie extractive, industrie de l’énergie, industrie
chimique, industrie textile, industrie des produits alimentaires, etc.) ;
+Les projets liés à l’agriculture (remembrement rural, grands reboisements)
ainsi qu’à l’aquaculture et la pisciculture.
19
-Sont par contre dispensés de l'EIE les projets relevant de l’autorité chargée de
la défense nationale, qui doivent néanmoins être réalisés de manière à ne pas
exposer au danger la population et l’environnement.
Entre 2008 et 2010, la loi 12-03 a été complétée par deux décrets, deux arrêtés et
une circulaire.
-Le décret 2-04-563 du 4 novembre 2008 relatif aux attributions et au
fonctionnement du comité national et des comités régionaux des EIE traite
surtout des aspects institutionnels. Outre la composition de ces comités, leurs
fonctions et leurs modalités opérationnelles, il définit les critères de soumissions
de l’EIE soit au comité national, soit à un comité régional.
-Le comité national des EIE est compétent pour approuver les directives
afférentes aux EIE préparées par l’autorité gouvernementale chargée de
l’environnement ; examiner les EIE des projets qui y sont soumis ; donner son
avis conforme sur l’acceptabilité environnementale desdits projets ; soutenir et
conseiller les comités régionaux des EIE.
Sont exclusivement de son ressort, d’une part, les projets dont le seuil
d’investissement est supérieur à 200 millions de dirhams ; d’autre part, quel
que soit le montant de l’investissement, les projets d’infrastructure localisés sur
plus d’une région ou ayant une portée internationale.
- La présidence du comité national est assurée par le secrétaire général de
l’autorité gouvernementale chargée de l’environnement, qui peut inviter à titre
consultatif le pétitionnaire et toute personne compétente.
- L’examen de l’EIE vise à vérifier les éléments d’information qu’elle contient
et à estimer la compatibilité du projet avec les impératifs de protection de
l’environnement afin de prendre une décision quant à l’acceptabilité
environnementale du projet.
Suite à cet examen, le comité national peut soit :
(i) Accepter le projet sous réserve de présenter un cahier des charges
environnementales qu’il valide ;
(ii) Accepter le projet sous réserve de compléter l’EIE en tenant compte
de ses remarques et de présenter un cahier des charges
environnementales qu’il valide ;
(iii) Surseoir à statuer dans l’attente d’autres éclaircissements ou
compléments, telle la compatibilité du projet avec l’affectation du sol,
la présentation de sites alternatifs, etc. ;
(iv) Émettre un avis défavorable au projet.
- Pour sa part, le comité régional des EIE est chargé d’examiner les EIE
relatives aux projets dont le montant est inférieur ou égal à 200 millions de
21
dirhams et de donner son avis sur l’acceptabilité environnementale de ces
projets. Il est présidé par le wali de la région, qui peut inviter à titre consultatif
toute personne dont la présence est jugée utile, y compris le pétitionnaire.
-Le décret 2-04-564 du 4 novembre 2008 fixant les modalités d’organisation et
de déroulement de l’enquête publique relative aux projets soumis aux EIE
couvre spécialement les aspects procéduraux afférents à sa conduite.
La demande d’ouverture de l’enquête publique est déposée par le pétitionnaire
auprès du secrétariat permanent du comité régional des EIE, accompagnée d’un
dossier comprenant :
Une fiche descriptive des principales caractéristiques techniques du projet ;
Une synthèse pour le public des informations contenues dans l'EIE, y compris
les impacts positifs et négatifs du projet sur l’environnement ; Un plan de
situation désignant les limites de la zone d'impact du projet.
-L’enquête publique est ouverte par arrêté du gouverneur de la préfecture ou de
la province concernée dans les dix jours qui suivent la réception de la demande.
Puis elle est diligentée par une commission présidée par l’autorité administrative
locale du lieu d’implantation du projet.
-L’enquête publique dure 20 jours. A l’expiration de ce délai, la commission
rédige un rapport qui synthétise les observations de la population et le transmet
pour examen au comité national ou au comité régional des EIE, qui doivent tenir
compte des résultats de l’enquête.
- En vertu de l’arrêté 470-08 du 23 février 2009 du Secrétaire d’Etat chargé de
l’eau et de l’environnement auprès du Ministère de l’énergie, des mines, de l’eau
et de l’environnement, la signature des décisions de l’acceptabilité
environnementale a été déléguée aux walis des régions.
-Le décret relatif à l'enquête publique permet d’organiser un débat public pour
informer la population concernée, mais sans préciser quand et comment en
informer le public et en assurer la réalisation. En outre, la durée maximale de 20
jours impartie pour conduire l’enquête publique parait assez courte pour traiter
le dossier et organiser le débat public.
Le rapport de l’enquête publique doit être transmis dans les huit jours qui
suivent sa clôture, délai qui peut également s’avérer insuffisant pour synthétiser
les observations et propositions du public. Enfin, il n’est pas précisé si et
comment le public et le promoteur du projet peuvent, à des fins de traçabilité et
de transparence, prendre connaissance du rapport de l’enquête publique (art. 9).
- les efforts déployés pour assurer le contrôle des procédures, celui-ci demeure
insuffisant, le nombre des inspecteurs environnementaux (environ 25) restant
limité, d’autant plus qu’ils ne disposent pas tous de la compétence technique et
des moyens matériels nécessaires pour s’acquitter pleinement de leurs tâches.
Du reste, peu nombreuses sont les inspections planifiées portant sur la
vérification des installations ayant obtenu l’acceptabilité environnementale suite
à une EIE.
Les réalisations
24
- Toutes les activités à forte consommation de carburants à savoir :
-En plus les émissions de gaz à effet de serre contribuent au changement cli-
matique, aggravant le stress hydrique et l’insécurité alimentaire.
* Le contenu de la Loi :
25
- introduire la dimension environnementale dans les actions de dévelop-
pement,
* - La loi 12-03 dans son article (art. 3)précise que L'administration prend,
en coordination avec les collectivités locales, les établissements publics,
les organisations non gouvernementales et les divers organismes concer-
nés, toutes les mesures nécessaires pour le contrôle de la pollution de l'air,
ainsi qu'à la mise en place de réseaux de contrôle de la qualité de l'air,
et à la détection des sources de pollution fixes et mobiles susceptibles
26
de porter atteinte à la santé de l'homme et à l'environnement de façon
générale.
* Les espaces publics clos et semi clos doivent disposer de moyens suffi-
sants d’aération en proportion avec le volume du lieu et de sa capacité
d’accueil et la nature de l’activité qui y est exercée de manière à garan-
tir la qualité et la pureté de l’air, et sa conservation à une température adé-
quate ;
(Un Lieu public clos : endroit public destiné à accueillir le public ou une
catégorie particulière de gens, sous forme d'une construction intégrale où l'air
ne pénètre qu'à travers des ouvertures consacrées à cet effet. Sont considérés
comme des lieux publics clos les moyens de transport public.)
Toute personne responsable d’un incident grave dû à l’un des polluants (ar-
ticle 4) doit aviser immédiatement l’autorité locale et les autorités compé-
tentes …
Toute personne physique ou morale dont la santé ou les biens ont subi
un préjudice du fait d'une émission, d'un dégagement ou d'un rejet de
polluants dans l'atmosphère, peut, dans un délai de quatre-vingt-dix
jours de la constatation du dommage, demander à l'autorité compétente
d'enquêter à condition que la demande soit assortie d'une expertise mé-
dicale ou technique. Les résultats de l'enquête et les mesures entreprises
sont notifiés au demandeur dans un délai de soixante jours. Article 12
- Lorsqu’une pollution de l'air est causée par une activité dommageable qui
était inconnue ou imprévisible lors de son autorisation ou déclaration, l'admi-
nistration ordonne la mise en place des équipements et techniques néces-
saires. Si les préjudices subsistent malgré les mesures prises, il peut être mis
fin à l'activité́ polluante (art. 13).
* Est passible d'une amende de deux cents (200) à vingt mille (20 000) di-
rhams quiconque :
29
* - Pour la mise en œuvre de la loi 13-03, divers textes d’application ont été
pris, dont le décret 2-09-286 du 8 décembre 2009 fixant les normes de
qualité de l’air et les modalités de surveillance de l’air.
* - l’arrêté conjoint 1653-14 du 8 mai 2014 a fixé les conditions et les mo-
dalités de calcul de l’indice de qualité de l’air pour le SO2, le NO2, l’O3 et
les particules fines en suspension ; d’autre part, l’arrêté conjoint 3750-14
du 29 octobre 2014 a fixé les seuils d’information, les seuils d’alerte et
les modalités d’application des mesures d’urgence relatives à la sur-
veillance de la qualité de l’air pour les mêmes substances polluantes.
* Par ailleurs, le décret 2-09-631 du 6 juillet 2010 fixe les valeurs limites de
dégagement, d’émission ou de rejet de polluants dans l’air émanant de
sources de pollution fixes et les modalités de leur contrôle. Les valeurs li-
mites générales à ne pas dépasser par les installations fixes s'appliquent à
cinq catégories de polluants :
* Les dispositions de la présente loi et des textes pris pour son application
ne sont pas applicables aux installations relevant des autorités militaires,
* Quelques réalisations:
Introduction
- Principaux apports
-Comblant le vide juridique existant, la loi 28-00, a pour principaux objectifs :
33
* la prévention de la nocivité des déchets et la réduction de leur production ;
* l’information du public sur les effets nocifs des déchets ;
-*l’organisation de la collecte, du transport, du stockage, du traitement et de
l’élimination des déchets ;
*La mise en place d'un système de contrôle et de répression des infractions
commises dans ce domaine ;
-Incite à la valorisation : le recyclage, le réemploi, la récupération et l’utilisation
des déchets comme source d’énergie ou toute autre action visant à obtenir des
matières premières ou des produits réutilisables provenant de la récupération des
déchets, afin de réduire ou d’éliminer leur impact négatif sur l’environnement
(art. 3).
-La loi définit les règles d’organisation des décharges existantes et appelle à leur
remplacement par des décharges contrôlées. Elle classe ces dernières en trois
catégories distinctes, en fonction des types de déchets qu’elles peuvent recevoir :
la classe 1 est celle des décharges pour les déchets ménagers et assimilés ; la
classe 2 celle des décharges pour les déchets industriels, médicaux et
pharmaceutiques non dangereux ainsi que pour les déchets agricoles, ultimes et
inertes ; et la classe 3 celle des décharges pour les déchets dangereux (art. 48).
-La loi précise aussi les conditions dans lesquelles ces différentes classes de
décharges doivent être installées, loin des zones sensibles, des zones
d’interdiction et de sauvegarde des ressources en eau, des aires protégées, des
zones touristiques et des sites d’intérêt biologique et écologique (art. 49-51).
-La loi préconise la planification de la gestion des déchets par l’établissement de
plans adaptés au niveau territorial et aux catégories de déchets. Elle prévoit ainsi
l’élaboration :
* un plan directeur national pour la gestion des déchets dangereux (art. 9);
* un plan directeur régional pour la gestion des déchets industriels, médicaux et
pharmaceutiques non dangereux et des déchets agricoles, ultimes et inertes (art.
10 et 11);
* un plan directeur préfectoral ou provincial pour la gestion des déchets
ménagers et assimilés (art. 12-15). La responsabilité du service public
communal pour la gestion des déchets ménagers et assimilés est confirmée (art.
16-23).
- La loi responsabilise les générateurs de déchets suivant le principe pollueur-
payeur (introduit par la loi 10-95 sur l’eau). Elle instaure le principe d’une
redevance d’enlèvement et d’élimination des déchets ménagers et assimilés,
dont le taux est fixé par le conseil communal concerné (art. 23). Elle prévoit
34
aussi la possibilité de commercialisation et de réutilisation des produits des
déchets valorisés par les communes (art. 22).
- La loi réglemente l’exportation et l’importation des déchets, soumettant les
exportateurs à l’obligation de disposer d’une autorisation préalable délivrée par
l’administration de tutelle et d’un accord écrit émanant des autorités du pays
intéressé (art. 44). Les exportateurs et les importateurs doivent souscrire une
police d’assurance de leurs installations et fournir une caution pour couvrir les
interventions éventuelles en cas d’accident ou de pollution (art. 45). Depuis un
amendement apporté à l’article 42 par la loi 23-12 de 2012, l’importation des
déchets est interdite.
- La loi met en place un système de contrôle et de répression des infractions,
qu’elle sanctionne graduellement, suivant leur nature et leur gravité, d’une
amende allant de 200 à 2 millions de dirhams et/ou d’un emprisonnement d’un
mois à deux ans. Elle incrimine ainsi l’enfouissement, le stockage, l’élimination
et l’incinération de déchets dangereux opérés illégalement ; l’exploitation de
décharges sans autorisation ; l’importation et l’exportation de déchets dangereux
sans autorisation ; le mélange des déchets dangereux avec les autres catégories
de déchets ; l’incinération de déchets en plein air ; etc. (art. 70-80).
-Les autorités compétentes en matière de contrôle et de constatation des
infractions sont les agents et officiers de police judiciaire ainsi que les
fonctionnaires et agents commissionnés à cet effet (art. 61 et 62).
- Exclus du champ d’application de la loi 28-00 (art. 2), les déchets radioactifs
sont régis par la loi 142-12 relative à la sureté et à la sécurité nucléaires et
radiologiques et à la création de l’Agence marocaine de sureté et de sécurité
nucléaires et radiologiques.
-cette loi a été complétée par le décret 2-11-98 a été pris en 2011, il fixe la
composition des matériaux constituant les sacs et sachets en plastique, la couleur
et l’épaisseur du film, les caractéristiques de l’écotoxicité, ainsi que la durée de
vie des sacs et sachets. Il mentionne également les indications relatives à la
composition, aux caractéristiques techniques et à la destination finale des sacs et
sachets. Il prévoit aussi que les agents investis du contrôle sont désignés
conjointement par les autorités gouvernementales chargées de l’industrie et de
l’environnement.
- Deux arrêtés conjoints : l’arrêté 3166-11 qui précise la teneur des indications
relatives à la composition, aux caractéristiques techniques et à la destination
finale des sacs et sachets en plastique dégradables et biodégradables ; et l’arrêté
3167-11 qui spécifie la composition des matériaux constituant les sacs et sachets
en plastique ainsi que leur durée de vie, la couleur et l’épaisseur du film, et les
caractéristiques de l’écotoxicité.
38
ils doivent porter un marquage ou une impression, selon des modalités fixées par
la voie règlementaire (art. 4).
-En cas d’infraction à la loi, les officiers de police judiciaire et les agents
désignés par l'administration à cet effet peuvent mettre en demeure le
contrevenant pour se conformer aux dispositions légales dans un délai
déterminé, à l’expiration duquel l’administration saisit le ministère public si le
contrevenant ne s’est pas conformé à la mise en demeure (art. 5-7).
-La loi prévoit des sanctions pécuniaires assez importantes, ainsi, toute personne
qui fabrique des sacs en matières plastiques en infraction à la loi est passible
d’une amende de 200 000 à 1 000 000 de dirhams. Les personnes qui les
détiennent en dépôt en vue de les vendre ou de les mettre en vente encourent une
amende de 10 000 à 500 000 dirhams. L’amende applicable est de 20 000 à 100
000encourent une amende de 10 000 à 500 000 dirhams. L’amende applicable
est de 20 000 à 100 000 dirhams pour l’utilisation de ces sacs à des fins autres
que celles pour lesquelles ils sont destinés (art. 9 et 10). Aucun texte
d'application de cette loi n'a encore été adopté
-Un retard est accusé dans l’adoption des textes d’application de la loi 28-00.
- l’insuffisance de structures adéquates de contrôle et de surveillance.
- Quant aux décharges contrôlées, il n’y a pas de norme nationale pour vérifier
la qualité, ni de critère pour protéger les eaux souterraines ou pour prévenir le
lixiviat après traitement. Les valeurs limites à ne pas dépasser et les mesures
correctives font également défaut. De même, la durée pendant laquelle les
décharges sont contrôlées après leur fermeture n’est pas définie.
-Les dispositions de la loi 28-00 concernant le recyclage, le tri et le compostage
sont lacunaires, d’où la nécessité d’adopter des textes relatifs aux normes de
recyclage et de qualité des produits issus du recyclage ou de la valorisation.
-La liste des équipements nécessaires pour ouvrir une décharge contrôlée est
fixée par le décret 2-09-284 de 2009, mais les exigences minimales pour ces
équipements ne sont pas définies. La législation prescrit un contrôle annuel des
cours d’eau affectés par le lixiviat des décharges, mais elle ne définit pas les
paramètres d’analyse et les valeurs limites.
39
- La loi 28-00 charge les gouverneurs des préfectures et provinces d’élaborer, en
concertation avec les communes et autres parties prenantes, les plans directeurs
préfectoraux ou provinciaux de gestion des déchets ménagers et assimilés dans
un délai de cinq ans. Or, à l’heure actuelle, très peu de provinces ont établi ce
plan par manque de ressources et/ou de compétences adéquates.
-En raison de la rareté des ressources foncières, la difficulté à mobiliser des
terrains adaptés à la réalisation des décharges contrôlées constitue une contrainte
majeure. Il faut aussi compter avec l’opposition de certains élus pour accueillir
des décharges contrôlées dans leurs communes et le manque de ressources pour
faciliter les négociations avec la population locale et lui assurer des
compensations satisfaisantes.
-Dans le cadre de la gestion déléguée des déchets municipaux, des contrats de
collecte et de nettoiement (5 à 7 ans) et des contrats de mise en décharge (15
ans) sont signés par les municipalités avec les sociétés privées. Cependant, cette
gestion déléguée a montré ses limites en termes de financement, de retards de
paiement et de capacités humaines. Ainsi, plusieurs conflits éclatent entre les
communes et les entreprises délégataires. Bien que le traitement des déchets soit
une dépense obligatoire, les communautés rencontrent souvent des difficultés à
l’assurer en raison des budgets limités. En outre, les collectivités locales
manquent d’expertise pour contrôler les activités des sociétés contractantes.
- Les activités de tri, recyclage et valorisation des déchets tardent encore à se
développer, pendant que la sensibilisation des ménages demeure assez faible.
-En ce qui concerne plus particulièrement les déchets médicaux et
pharmaceutiques, les procédés de leur traitement restent non conformes dans les
petits hôpitaux – incinération à l’air libre, enfouissement. Les plans internes de
gestion font défaut, l’infrastructure privée de sous-traitance est peu développée,
les unités de traitement existantes ne permettent pas de traiter toutes les
catégories des déchets hospitaliers et le traitement n’est pas assuré dans la
majorité des établissements de soins de santé de base.
41
- Le Programme de dépollution industrielle. Mis en place en 1997, ce
programme a pour objectif d’inciter les entreprises industrielles et artisanales à
réaliser des investissements de dépollution par le traitement ou l’élimination des
déchets liquides, solides ou gazeux, faire des économies en ressources naturelles
et utiliser des technologies propres. En appui à ce programme, le Fonds de
dépollution industrielle a été institué. Il a financé un grand nombre projets de
dépollution industrielle, dont six axés sur le traitement des déchets solides
industriels. Des entreprises comme ECOVAL et ECO-CIM, filiales de grandes
cimenteries, ont investi dans des unités de traitement et de recyclage des
déchets. A l’exception de ces cas, il n’existe actuellement aucun traitement
spécifique des déchets industriels dangereux.
- La Gestion des déchets pharmaceutiques et médicaux. Le Ministère de la
santé a entrepris une mise à niveau de ses établissements notamment par : (i) des
procédures de gestion des déchets dans les hôpitaux publics ; (ii) des
installations de banalisation des déchets dans les grandes structures hospitalières
(21 broyeurs-stérilisateurs banalisant les déchets médicaux dangereux pour
pouvoir les éliminer dans des décharges municipales); (iii) l’externalisation de la
gestion des déchets dans 87 hôpitaux publics sur les 142 que compte le pays.
Les cliniques privées ne disposant pas de broyeurs ou de systèmes de traitement
des déchets in situ, elles passent par les mêmes entreprises privées que les
hôpitaux publics.
- Le Centre national d’élimination des déchets spéciaux (CNEDS). La
création du CNEDS vise à fournir aux industriels une plateforme d’élimination
de tous les types de déchets industriels, pâteux, solides ou liquides, moyennant
plusieurs procédés de traitement. Le plan national de gestion des déchets
dangereux a été élaboré. Il a diagnostiqué la situation actuelle de la gestion des
déchets dangereux, évalué la quantité et la qualité des déchets produits au Maroc
et leurs impacts sur l’environnement, et identifié les insuffisances juridiques,
financières et techniques que connaît ce secteur.
-Le Maroc dispose de 3500 km de côtes, dont 3000 sur la façade Atlantique
et 500 sur la façade Méditerranéenne, avec un milieu marin s’étendant sur
plus d’un million de km² ;
42
-Le littoral marocain abrite un patrimoine environnemental varié
comprenant flore et faune sauvages et des sites naturels tels les falaises,
dunes et zones humides.
- L’espace littoral concentre environ 54% de la population, 90% des unités
industrielles et 70% des infrastructures touristiques, ce qui en fait un
réceptacle de tous les rejets industriels et urbains.
- Les principales atteintes aux écosystèmes côtiers et marins sont causées
essentiellement par : le développement urbain, la sur-densification de la
population, les rejets d’eaux usées non traitées, mais aussi par les pollutions
accidentelles, les dégazages et les déchets des navires, la surpêche, etc.
-Organisation anarchique de l'espace avec une sur- exploitation des sables,
prolifération des campings sauvages, multiplication des résidences
secondaires ...
- On assiste à une détérioration accentuée de l’état du littoral, une
destruction systématique du cordon dunaire, une réduction notable des
ressources halieutiques, ainsi que des risques accrus d’inondations et
d’habitat insalubre.
-Adoption en 1993 du Programme national de surveillance de la qualité des
eaux de baignade ; le Programme national de surveillance de la côte
méditerranéenne marocaine (2001) ; et les Programme « Plages propres » et
« Pavillon Bleu » (2002).
- Le Maroc est lié par plusieurs conventions internationales, de portée
universelle ou régionale, ayant trait au milieu côtier et marin, en particulier:
la Convention pour la prévention de la pollution des eaux de la mer par les
hydrocarbures (1954), la Convention sur l’intervention en haute mer en cas
d’accident entraînant ou pouvant entraîner une pollution par les
hydrocarbures (1969), la Convention pour la prévention de la pollution des
mers résultant de l’immersion des déchets (1972), la Convention pour la
prévention de la pollution par les navires (1973), la Convention de la
protection de la Méditerranée contre la pollution (1976), la Convention sur
le droit de la mer (1982), la Convention sur la préparation, la lutte et la
coopération en matière de pollution par les hydrocarbures (1990) et la
Convention sur la responsabilité́ civile pour les dommages dus à la pollution
par les hydrocarbures de soute (2001).
43
- En 1996 un texte particulier avait été adopté pour endiguer les marées
noires, il s'agit du décret 2-95-717 du 22 novembre 1996 relatif à la
préparation et à la lutte contre les pollutions marines accidentelles.
L’objectif principal de ce texte est la mise sur pied d’un plan d’urgence
national de lutte contre la pollution marine accidentelle afin de pouvoir
affronter les pollutions massives, ou les risques graves de telles pollutions,
susceptibles d’affecter le milieu marin ou côtier marocain, moyennant un
système d’alerte et de réaction rapides et efficaces. La coordination des
actions sur terre est confiée à l’autorité chargée de l’environnement au
niveau national et aux gouverneurs à l’échelon régional, les opérations en
mer étant orchestrées par les services de la marine. Les modalités d’alerte et
d’intervention sont spécifiées par l’arrêté 3-3-00 du 16 juillet 2003.
- La loi 81-12 du 16 juillet 2015 relative au littoral ; cette loi a été adoptée
après une très longue période d'hésitation et de débat, dont un avis du Conseil
économique, social et environnemental rendu en 2014.
- Elle repose sur une approche de gestion intégrée du littoral en vue
d’assurer sa protection et sa mise en valeur de façon durable.
Les objectifs de la loi 81-12 :
* Préserver l’équilibre des écosystèmes du littoral, sa biodiversité́ , son
patrimoine naturel et culturel, ses sites historiques et archéologiques,
écologiques et les paysages naturels ;
* Prévenir, lutter et réduire la pollution et la dégradation du littoral et assurer
la réhabilitation des zones et des sites pollués ou détériorés ;
* Assurer au public le libre accès au rivage de la mer ;
* Promouvoir la recherche et l’innovation pour valoriser le littoral et ses
ressources
45
- L’exploitation du sable ou de tout autre matériau du littoral est
interdite, sauf autorisations accordées dans des cas particuliers après une
étude d’impact sur l’environnement.
- Des zones littorales vulnérables, telles que cordons dunaires, espaces
boisés, marais, lagunes ou baies peuvent être délimitées en vue de leur
préservation.
- La loi 81-12 interdit tout rejet causant une pollution du littoral. Elle permet
cependant le déversement de rejets liquides n’excédant pas des valeurs
limites spécifiques. L’autorisation donne lieu au paiement d’une redevance
lorsque les rejets sont supérieurs à des valeurs limites générales. Elle est
délivrée pour une durée ne dépassant pas cinq ans renouvelable. Un décret
fixe les valeurs limites tant générales que spécifiques.
-Les installations exerçant des activités industrielles, agro-industrielles,
commerciales, touristiques ou d’élevage intensif peuvent être tenues de
mettre en place un système de traitement de leurs rejets selon des
spécifications définies par voie réglementaire. Ceci s'applique aux navires,
plates- formes et installations artificielles érigées en mer, les aéronefs, les
activités telluriques à caractère industriel, commercial, agricole touristique,
les groupements d’habitations.
- Le chapitre V de la loi est réservée aux dispositions particulières aux
plages :
*Elles sont classées en fonction de la qualité́ de leurs eaux de baignade,
suivant des normes et critères fixés par voie réglementaire.
* Les présidents des communes interdisent la baignade dans les eaux non
conformes aux normes requises.
*La qualité́ des eaux de baignade est régulièrement contrôlée, avec
l’obligation de porter les résultats des analyses à la connaissance du public.
* Le stationnement et la circulation des véhicules sont en principe interdits
sur les plages, les cordons dunaires et le long du rivage de la mer ; sont
exemptés de cette interdiction : les véhicules de secours, de la
gendarmerie, forces auxiliaires, FAR, et tout véhicule de contrôle
autorisé.
46
* Une servitude d’une largeur de trois mètres grevant les propriétés
adjacentes au littoral est instituée pour permettre au public d’exercer son
droit de libre accès au rivage de la mer.
- Les infractions à la loi 81-12 sont recherchées et constatées par les
officiers de police judiciaire et les agents commissionnés à cet effet et
dûment assermentés.
Les sanctions varient entre 20 000 et 500 000 et d'un emprisonnement de
deux mois à deux ans pour quiconque :
=Edifie ou autorise l'édification et construction dans la zone non
constructible, en plus de la démolition et de la remise en l'état par l'auteur de
l’infraction,
=exploite le sable ou tout autre matériau de plage ;
=cause une pollution du littoral.
47
=Utilise un véhicule nautique ou engin de loisir nautique en dehors des
espaces réservés à cet effet ;
En cas de récidive les peines sont portées au double.
48