Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Re Ind 3 Methodologie

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 4

Méthodologie

Méthodologie
Comprendre les résultats et les ratios comptables
des entreprises réunionnaises
Du chiffre d’affaires Le taux de valeur ajoutée (VA) correspond mation, de la communication et centres d’ap-
au rapport de la valeur ajoutée sur le chiffre pel ; activités liées au tourisme (hôtellerie).
à la valeur ajoutée
d’affaires. Ce ratio mesure l’importance des Si une entreprise n’appartient pas à ce secteur
Une entreprise vend des biens et/ou des ser- transformations que l’entreprise effectue et et emploie plus de 11 personnes, elle peut
vices, ou des marchandises dans le cas des ainsi le niveau d’intégration des activités de malgré tout bénéficier de l’exonération sur
entreprises commerciales. Le résultat de ces l’entreprise. Il permet aussi d’identifier des les 10 premiers salariés seulement.
ventes est le chiffre d’affaires. Le chiffre situations de surcoûts de production, liées
d’affaires couvre les coûts liés à la produc- par exemple à un éloignement géographique. Après versement des frais de personnel, le
tion, les salaires, les impôts, le financement solde restant est l’excédent brut d’exploita-
d’investissements, etc. De la valeur ajoutée tion ou la marge, soit la rémunération du fac-
teur de production « capital ». Rapporté à la
à la marge de l’entreprise valeur ajoutée au coût des facteurs, on obtient
Au terme de son processus de production ou
de son activité commerciale, une entreprise La valeur ajoutée (VA) dégagée par l’entreprise le taux de marge d’une entreprise.
peut aussi décider de conserver une partie de permet de payer les impôts liés à la production
sa production ou de ses marchandises, en et de rémunérer les facteurs de production, La marge correspond exactement à l’excédent
attente d’un marché plus favorable ou en c’est-à-dire les personnes ou objets qui ont brut d’exploitation. Elle n’est pas un bénéfice
immobiliser une partie pour son usage propre permis la transformation du produit de base ou une perte, qui peuvent prendre en compte
par exemple. C’est le stock de production finie, en produit vendu. On distingue communément d’autres résultats comptables fruits de processus
qui est généralement assez faible. Cette pro- deux types de facteurs de production: financiers. Elle ne peut pas non plus être assi-
duction n’est pas comptée dans le chiffre d’af- milée à la rémunération du chef d’entreprise.
• le facteur de production « travail », soit
faires mais fait partie de la valeur ajoutée.
essentiellement les salariés ; À ce stade, une fois les salaires et charges
• le facteur de production « capital », tels que salariales versés c’est-à-dire au niveau de
La valeur ajoutée correspond à la richesse
les équipements, les logiciels, les infrastruc- l’excédent brut d’exploitation, l’entreprise
réellement créée par l’entreprise (figure 1).
tures, etc. qui a vendu sa production ou sa marchandise
Elle est égale à la valeur de la production
(y compris le stock de production finie) dimi- n’a toujours pas payé les impôts et taxes
nuée des consommations intermédiaires. La valeur ajoutée « au coût des facteurs » d’exploitation (impôts sur les bénéfices, coti-
L’achat de matières premières, les factures (VAcf) s’obtient en retranchant de la valeur sation foncière des entreprises, etc.), n’a pas
d’électricité, la consommation d’eau ou les ajoutée décrite précédemment les impôts sur assuré le remboursement de ses dettes, n’a
achats de marchandises destinées à la vente la production nets des subventions d’exploi- pas financé ses investissements, n’a pas
sans transformation sont des exemples de tation (figure 2). Avec ce mode de valorisa- reversé de dividendes aux propriétaires et
consommations intermédiaires. La valeur tion, la valeur ajoutée au coût des facteurs n’a toujours pas compté les amortissements
ajoutée est calculée hors taxes. correspond exactement à la somme de la de ses investissements passés. D’autres
rémunération du travail et de l’excédent brut charges et d’autres revenus existent.
d’exploitation (EBE).
1 Décomposition des principaux soldes L’intensité capitalistique est le ratio qui
comptables des entreprises Les traitements, salaires et charges patronales rapporte les immobilisations corporelles à
Du chiffre d’affaires à la valeur ajoutée sont les frais de personnel, soit la rémuné- l’effectif salarié. Les immobilisations cor-
ration du facteur travail. À La Réunion, les porelles sont les actifs physiques destinés à
cotisations patronales peuvent être exonérées être utilisés durablement par l’entreprise
(loi Lodeom). L’exonération est accordée à comme moyens de production, évalués à leur
certains employeurs qui occupent moins de valeur brute. Ils comprennent les terrains (y
Consommations 11 salariés, ou bien aux employeurs de cer- compris les agencements et aménagements
intermédiaires tains secteurs d’activité quel que soit l’effectif des terrains), les constructions, les installa-
Chiffre d’affaires
(production finie vendue)
salarié1. Les secteurs – décrits dans l’étude tions techniques, matériel et outillage indus-
– qui ne sont pas soumis à des conditions triels, les autres immobilisations corporelles
d’effectifs sont les suivants : bâtiments et tra- et les immobilisations en cours.
vaux publics ; industrie ; restauration ; presse
Valeur ajoutée hors taxes
et production audiovisuelle ; énergies renou- Cet indicateur d’intensité capitalistique est
velables ; nouvelles technologies de l’infor- nécessaire pour comprendre la part de la valeur
ajoutée qu’une entreprise réserve au facteur
Production stockée ou immobilisée 1. Source : www.urssaf.fr
de production capital. Plus une entreprise utilise
(production finie non vendue) dans partie consacrée à l’Outre-mer. du capital dans son processus de production,

22 Insee Dossier Réunion n°3 – Mars 2016


Méthodologie

2 Décomposition des principaux soldes comptables des entreprises


De la valeur ajoutée à la marge
Impôts – Subventions
liés à la production

Frais de personnel
(salaires, traitements et cotisations patronales)
Valeur ajoutée hors taxes Valeur ajoutée
au coût des facteurs de production

Marge ou Excédent brut d’exploitaion

plus elle doit disposer d’immobilisations De la marge au remboursement en effet très souvent de financer des investis-
comme par exemple des installations tech- sements. L’analyse de l’investissement, com-
de la dette et au financement
niques. Elle devra entretenir ce capital (charges binée à la dette, complète donc l’étude des
d’entretien), et prévoir son renouvellement. de l’investissement marges des entreprises.
Plus le facteur capital est important dans l’ac-
La marge dégagée permet notamment à l’en-
tivité de l’entreprise, plus la part de la valeur Le taux d’investissement rapporte les inves-
treprise de se désendetter (figure 3). Le niveau
ajoutée réservée au financement du capital est tissements corporels bruts (hors terrains) à la
élevée, et donc plus le taux de marge est grand. de la dette peut avoir une influence sur la
valeur ajoutée (hors taxes) de l’entreprise. Les
Certains secteurs, du fait de leur activité, sont marge : une entreprise qui décide un désen-
investissements incorporels et les terrains ne
plus capitalistiques que d’autres et ont néces- dettement peut adopter une stratégie afin de
sont pas pris en compte. Ce ratio ne compta-
sairement un taux de marge plus élevé. Par dégager une marge maximale. Dans cette
bilise que les investissements d’une année.
exemple, l’intensité capitalistique est plus faible étude, deux indicateurs mesurent les dettes :
Une entreprise qui investit en 2010 et ne fait
dans la construction, le commerce (hors com- • le taux d’endettement rapporte les emprunts pas d’investissement majeur en 2011 ressortira
merce de gros), et plus élevée dans l’industrie, et dettes assimilés au total du passif du bilan en 2011 comme n’ayant pas ou peu investi.
les transports et entreposage et certains services des entreprises. Il ne s’agit que d’une vision Un taux d’investissement plus faible ne signifie
marchands tels que les activités immobilières limitée de la dette, les dettes fournisseurs pas systématiquement que le secteur investit
ou l’information et la communication. étant par exemple exclues de l’étude. moins sur le long terme.
• le taux de prélèvement financier rapporte
le paiement des intérêts et charges assimi- De plus, à La Réunion, des dispositifs de défis-
Quelles marges? lées à l’excédent brut d’exploitation. calisation ont été mis en place pour stimuler
La littérature sur l’analyse financière des Il décrit la part de la marge réservée au paie- l’investissement. Des entreprises portent l’in-
entreprises calcule différentes marges. Les ment de ces intérêts. vestissement pour d’autres: elles achètent du
marges brutes et nettes sont souvent pré- matériel, qu’elles louent ensuite à d’autres
sentées comme des indicateurs de gestion
incontournables. En réalité, ces deux types
Un endettement bas n’est pas obligatoirement exerçant pour la plupart des activités de loca-
de marges n’ont pas de définition normali- signe d’une bonne santé du secteur. En effet, tion sans opérateur. Les entreprises locataires
sée. La marge brute se réfère souvent à la certaines entreprises ont des difficultés pour n’investissent pas : elles ont plus de charges
marge commerciale, c’est-à-dire à la diffé- obtenir un financement auprès des banques, liées à la location, donc plus de consommations
rence entre les ventes et les achats pour les
qui leur permettrait d’investir. La dette permet intermédiaires. Pour certains secteurs, le niveau
commerces, sans que cela soit systéma-
tique. Dans les secteurs autres que le com-
merce, la marge brute est, en général, égale 3 Décomposition des principaux soldes comptables des entreprises
à la valeur ajoutée, c’est-à-dire le montant De la marge au bénéfice de l’entreprise
de la production vendue dont on retire les
consommations intermédiaires. La marge Prise en compte des amortissements,
nette recouvre également différentes réalités charges restantes, des provisions, des impôts
sur le bénéfice, participation des salariés.
selon le comptable qui la manipule: le terme
est fréquemment utilisé pour commenter le + Résultat du compte financier
résultat net comptable. Enfin, la marge d’ex- + Résultat du compte des opérations exceptionnelles
ploitation est parfois présentée: elle corres-
pond à la marge décrite dans ce dossier, à
savoir l’excédent brut d’exploitation.
Au final, l’étude analyse trois indicateurs: Marge ou Excédent brut d’exploitation
Bénéfice de l’entreprise
• la marge, qui correspond à l’Excédent
Brut d’Exploitation, parfois appelée
« marge d’exploitation »;
• la marge commerciale, uniquement
pour les secteurs du commerce, parfois
appelée « marge brute »;
• le résultat net comptable, lorsque cela
est possible, parfois appelé « marge
nette ». Investissements Dettes

Insee Dossier Réunion n°3 – Mars 2016


23
Méthodologie

d’investissement est donc sous-évalué dans Un champ restreint sont exclues du champ de l’étude. Seuls les
les DOM du fait de ces spécificités fiscales. résultats des entreprises de 1 à 249 salariés
pour comparer avec
Les entreprises pouvant bénéficier de ces défis- ont été analysés. En effet, le taux de marge
calisations exercent une activité industrielle, la France entière d’une entreprise individuelle peut atteindre
commerciale, artisanale, de recherche ou déve- 100 % si l’entrepreneur individuel décide
Le champ de cette étude est celui du dispositif
loppement ou de pose de câbles sous-marins de ne s’octroyer aucun salaire. Par consé-
Esane (Élaboration des Statistiques Annuelles
de communication. quent, si on compare l’ensemble des entre-
d’entreprises), dispositif mis en place par l’In-
see pour produire des statistiques structurelles prises réunionnaises aux entreprises fran-
Le taux d’autofinancement rapporte la çaises, le taux de marge des entreprises
d’entreprises à partir de données administra-
capacité d’autofinancement à la somme réunionnaises pourrait être plus élevé uni-
tives et de données d’enquêtes. À La Réunion,
annuelle des investissements corporels bruts. quement parce qu’il y a plus d’entreprises
ce dispositif couvre les entreprises principa-
lement marchandes, dont le siège est implanté individuelles qu’en France.
De la marge au bénéfice sur l’île, à l’exception du secteur financier et De même, les entreprises qui emploient 250
de l’entreprise agricole. L’étude présentée permet la com- salariés ou plus ont un poids économique bien
paraison avec la France (DOM inclus – hors plus important en France qu’à La Réunion.
Le compte de résultat se décompose en trois Mayotte). Cette étude s’appuie sur des résul- Elles constituent à elles seules plus de 40 %
comptes : tats qui extrapolent les évolutions observées du chiffre d’affaires du secteur marchand en
• le compte d’exploitation ; par enquête d’un secteur à toutes les liasses France contre seulement 12 % à La Réunion.
• le compte financier ; fiscales des entreprises de ce même secteur Parfois les données ne permettent pas de don-
• le compte exceptionnel. (estimateurs composites). ner une vision fine de qualité suffisante, ce
qui nous contraint à exclure par exemple des
Le résultat d’exploitation est le solde du Afin de comparer les entreprises réunion- activités de l’industrie. Pour des raisons de
compte d’exploitation, soit le bénéfice tiré naises et françaises sans décrire des diffé- confidentialité également, les données comp-
de la seule activité productive ou commer- rences plus structurelles qu’économiques, tables de quelques secteurs ne peuvent être
ciale de l’entreprise. Toute activité financière les très petites et les grandes entreprises communiquées.
ou exceptionnelle n’y est pas intégrée. À la
différence de la marge (ou l’excédent brut
d’exploitation), le résultat d’exploitation Quelles grandes entreprises absentes de notre étude?
prend en compte les amortissements et les
dotations pour provisions, ainsi que les Le champ de cette étude ne comprend pas les entreprises qui emploient plus de 250 salariés
en équivalent temps plein. À La Réunion, cela exclut quinze entreprises. Plus de la moitié appar-
reprises sur amortissements ou provisions. tiennent au secteur du commerce, transport ou hébergement-restauration. Deux grandes entre-
Un amortissement est une valeur fictive pour prises du secteur de la construction et une industrie d’agro-alimentaire sont également exclues
faire valoir l’usure des équipements corporels de notre étude.
dont la durée est définie par un cadre comp- Liste des plus grandes entreprises exclues de l’analyse
table. Une entreprise qui investit beaucoup
aura des amortissements élevés à faire valoir, AIR AUSTRAL
ce qui entraîne une baisse du résultat d’ex- COTRANS-AUTOMOBILES
ploitation. De même, une entreprise qui pré- HYPER-SOREDECO
voit d’investir aura un résultat d’exploitation JULES CAILLE AUTO
plus faible. En effet, une provision est une KORBEY D’OR
réserve comptabilisée dans la prévision d’une LES GRANDS TRAVAUX DE L’OCÉAN INDIEN
dépense future dont le montant n’est pas bien RAVATE DISTRIBUTION SAS
établi. Une reprise est donc un rééquilibrage SEMS
de la provision ou de l’amortissement de
SOC BOURBON TRAVAUX PUBLICS CONSTRUCTION
l’année précédente.
SOC EXPLOITAT MAGASINS DE LA RÉUNION
SOC GESTION CLINIQUE STE-CLOTILDE
Le bénéfice de l’entreprise ou sa perte est le
résultat net comptable de l’entreprise. Ce SOC HABITATIONS LOYER MODERE RÉUNION
résultat prend en compte le résultat d’exploi- SOC RÉUNIONNAISE DU RADIOTÉLÉPHONE
tation et les résultats des deux autres comptes. SOCIÉTÉ DYONISIENNE GESTION ÉQUIPEMENTS
Le compte financier ne trace que les opéra- SUCRIÈRE DE LA RÉUNION
tions financières. Le compte exceptionnel
n’enregistre que des opérations qui ne sont
pas courantes dans l’activité de l’entreprise.
De ces résultats comptables sont déduits la
participation des employés, mais également
les impôts sur les bénéfices.

24 Insee Dossier Réunion n°3 – Mars 2016


Méthodologie

Les formules des ratios comptables mobilisés

Insee Dossier Réunion n°3 – Mars 2016


25

Vous aimerez peut-être aussi