Education À La Citoyenneté
Education À La Citoyenneté
Education À La Citoyenneté
L’éducation s’inscrit dans un courant mondial de redéfinition des rapports entre les
citoyens et de leur rapport avec la communauté et l’Etat. En effet, la citoyenneté dérive du
Latin civitas, ensemble des citoyens et aujourd’hui elle peut se définir selon quelques axes
qui recouvrent ce qu’il convient d’appeler les « anciennes et les nouvelles citoyennetés ».
Aujourd’hui, la citoyenneté a une définition plus large qui est l’ensemble de rôles sociaux
spécifiques où la personne a la possibilité de participer à des groupes qui défendent ses
intérêts, ses idées comme les associations écologiques, associations des consommateurs, de
défense des droits de la personne, associations des quartiers etc. Quant à l’éducation à la
citoyenneté, sans être une discipline d’enseignement en soi, on peut la définir comme
l’ensemble des connaissances, des valeurs, des compétences sociales et des pratiques à
mettre en œuvre pour faire accéder le jeunes à une citoyenneté consciente, critique et
active. A cet effet, quels sont les obstacles qui empêchent l’éducation à la citoyenneté
d’atteindre ses objectifs ? C’est suite à cette problématique que nous tenterons dans un
premier temps de décliner les objectifs que vise l’éducation à la citoyenneté puis, dans un
second temps, de présenter quelques obstacles qui constituent un frein à l’éducation à la
citoyenneté, tout en nous intéressant particulièrement au cas du Gabon.
Quelques buts ou objectifs de l’éducation à la citoyenneté
Eduquer à la citoyenneté signifie former les jeunes, dès les premières années de
fréquentation scolaire afin qu’ils prennent conscience de leurs droits et qu’ils assument les
responsabilités qui y sont rattachées, de telle sorte à ce qu’ils exercent leur citoyenneté de
manière à pouvoir participer activement et consciemment à la transformation démocratique
de la société pour un monde plus juste, plus équitable, plus démocratique, plus écologique,
plus solidaire et plus pacifique. Nous avons entre autre :
Hormis les objectifs généraux, l’école doit pouvoir amener les élèves à :
Connaître ses droits et ses devoirs et ceux des autres, de les respecter et de les faire
respecter ;
Se questionner sur l’impact de ses décisions sur les autres et sur l’environnement.
La paix : c’est plus que l’absence de guerre, c’est une situation où les conflits sont
réglés par la non violence ; elle est liée aux droits de l’homme et à la démocratie ; c’est la
résultante d’un ensemble de conduites démocratiques inspirées de droits humains, elle naît
du respect des droits humains, du développement, du respect de l’environnement. En classe,
à l’école, certaines activités devraient la favoriser comme la coopération, les séances de
résolution non violente des conflits. Par conséquent, ces dimensions de l’éducation à la
citoyenneté sont interdépendantes et montrent son caractère global et systémique.
Les obstacles liés à l’éducation à la citoyenneté prennent diverses formes, ils peuvent
être de nature matérielle, technologique, systémique, financière ou psychologique. En effet,
dans la plupart des pays en voie de développement, l’éducation et la santé n’existent que
sur papier, de dire Michel Chossudovsky (1999). On fait des restructurations et des
restrictions qui visent essentiellement à couper les dépenses, d’où diminution de la qualité
des services et précarité de l’emploi. «Ce nouvel ordre financier ajoute-t-il, se nourrit de la
pauvreté et de la destruction de l’environnement, engendre un véritable apartheid social,
encourage le racisme et les conflits ethniques et s’attaque aux droits des femmes. Toutes ces
réformes rétablissent les modèles coloniaux, font obstacle à toute planification nationale et
à toute véritable démocratie, tout en mettant en place les structures d’un monde d’inégalité
croissante dans lequel la vaste majorité est vouée à la souffrance et au désespoir pour servir
les intérêts d’un plus petit nombre de privilégiés et de puissants ». Par conséquent, un écart
accru entre les riches et les pauvres ne cesse de se créer ; et les diverses formes d’exclusion
et de marginalisation ne font qu’augmenter. La violence envahit la vie quotidienne à savoir :
l’intolérance, le racisme, la xénophobie, nationalismes étroits et intégrismes religieux,
politiques et économies semblent prendre de l’ampleur.
Comme obstacle à la citoyenneté, nous avons les jeunes, tout comme les adultes qui
sont démissionnaires vis-à-vis de la gestion de la chose publique. Depuis bientôt une
décennie et particulièrement aujourd’hui, nous constatons une absence totale du respect de
la chose publique. C’est le cas lorsqu’il y a des mouvements de protestations et que la
population descend dans la rue, nombreux sont ceux là qui ne respectent pas les biens
publics, donc profitent de l’occasion pour démolir quelques édifices. On a du mal à bien se
comporter dans la cité et on adopte des comportements irresponsables, qui ne sont ni
dignes ni prospères pour le développement de la société. Notons que ce sont nos différences
par le biais de nos idées, us et coutumes qui font la société. Lorsque tout ceci n’est pas
respecté, cela constitue un obstacle à la citoyenneté d’atteindre ses objectifs.
Il est vrai d’accorder une importance de former à la citoyenneté et l’école qui est
mise en contribution ; mais il n’en demeure pas moins que c’est dans ces mêmes écoles que
l’on rencontre quelques obstacles. On peut remarquer que l’institution qui s’occupe
d’élaborer les programmes scolaires à savoir l’IPN n’arrive pas à inclure ceux traitant sur
l’éducation à la citoyenneté. Les enseignants quant à eux devraient être formés à la base sur
cette question car bien qu’étant enseignants, on est avant tout des citoyens. Si l’école est le
lieu où nous passons le plus de notre temps, les moyens d’accompagnement ne seraient pas
en marge. Or, c’est tout l’inverse car, on compte le nombre d’établissement qui ont même le
drapeau gabonais dans la cours. On n’assiste plus aux montées des couleurs dans les écoles
primaires et l’on voudrait amener les élèves à leur enseigner l’éducation à la citoyenneté
dans ces conditions. On remarque encore le manque de cohésion dans les lycées et collèges,
l’absence ou la disparition des internats qui, autrefois, facilitaient et solidifiaient les liens des
apprenants en permettent un brassage culturel ; aujourd’hui ce n’est qu’un vieux souvenir
ranger dans les tiroirs. L’école qui est le moteur de formation des jeunes à la citoyenneté et
à l’éducation à la citoyenneté est en quelque sorte démissionnaire autant que les parents
dans les cellules familiales que les enseignants. On compte le nombre de jeunes aujourd’hui
à même de chanter ne fus que l’hymne nationale. En outre, l’étude qui a été faite montre
qu’il y a encore beaucoup à faire dans ce domaine. Les programmes doivent être revus et
les moyens d’accompagnement doivent être de la partie. On ne saurait parler de
citoyenneté ou d’éducation à la citoyenneté sans en pratique ou sans tout ce qui va avec. En
effet, pour prôner la citoyenneté et l’éducation à la citoyenneté, nous, acteurs de la société,
devions adopter des comportements responsables au sein d’une communauté car nous
sommes le reflet de ces jeunes. Les enseignants comme autres acteurs de la société ont des
doits et devoirs à respecter d’où l’adoption des comportements responsables. L’école nous
apprend aussi que nous devons avoir une participation active au sein de sa communauté par
une implication dans des divers mouvements associatifs. Les critères qui font de quelqu’un
un bon citoyen sont entre autre l’engagement moral qu’on a au sein de sa famille ; au
niveau de son milieu professionnel, l’on doit avoir l’amour de son métier ; on doit avoir des
engagements civiques qui font de nous un bon exemple pour les jeunes dans la société. Le
milieu professionnel et le domicile familial sont des endroits propices pour exercer
l’éducation à la citoyenneté car à la maison, on bénéficie des conseils de nos parents.
Par ailleurs, nos choix politiques constituent une forme de citoyenneté dans la
mesure où l’on choisit celui qu’on veut à la tête du pays. Mais ceci n’est que pure illusion car
dans ce pays, peut importe vos choix, vos décisions, tout est planifié et servi comme sur un
plateau. C'est-à-dire que nos opinions ne comptent pas pour un meilleur développement. En
effet, la perte des valeurs culturelles constitue l’un des obstacles de l’éducation à a
citoyenneté. Cela est dû en partie parce que de nombreux parents sont devenus
démissionnaires face à certaines situations. Le rôle qui était le leur donc celui de la
transmission des valeurs culturelles a tari ; les parents ne parlent plus leurs langues
maternelles aux enfants et laissent place au français qui d’ailleurs, pour beaucoup est leur
langue maternelle. On abandonne nos pratiques traditionnelles pour accueillir celles qui
viennent de l’Occident et entraine la déperdition des jeunes. Hormis ce fait, nous avons
celui des inégalités croissantes dans notre pays. Le fausset qu’il y a entre « riches » et
« pauvres » ne permet pas aux citoyens d’exercer la citoyenneté ou l’éducation à la
citoyenneté de la même manière. L’éducation à la citoyenneté passerait encore mieux si nos
médias avaient une meilleure politique des programmes télévisés. Mais l’on constate que les
programmes ne sont pas filtrés, ils priorisent plus les programmes de l’Occident au
détriment des nôtres. Cela devrait être une façon pour eux de promouvoir notre culture,
d’attirer l’attention des jeunes sur certains engagements mais hélas…
De plus, la faible éthique professionnelle traduit que plusieurs ne sont pas des
modèles pour les jeunes, ils brillent surtout de par leur mauvaise gouvernance et la
mauvaise gestion du bien public. Les acteurs sociopolitiques constitueraient des modèles si
et seulement si ils promouvaient les valeurs qu’ils incarnaient et cela susciterait de
l’engouement chez les enfants.
Conclusion
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