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Chapitre I

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AL AKHAWAYN UNIVERSITY

ACC3201

Introduction générale

La comptabilité générale est une technique et un système d’information, de


gestion et de preuve.

I- La comptabilité générale est une technique

La comptabilité générale est une technique destinée


- A enregistrer, chronologiquement, les opérations économiques et financières
effectuées par l’entreprise ;
- Et à décrire la situation qui en résulte, c'est-à-dire déterminer à la fin de chaque
exercice (année) une situation sous forme de comptes annuels : BILAN, Compte
Produits et Charges (CPC) et Etats des Informations Complémentaires (ETIC).

II- La comptabilité générale est un système d’information

La comptabilité générale assure une mission générale d’information grâce aux états de
synthèse (comptes annuels) dont la qualité est attestée par les professionnels (experts
comptables et commissaires aux comptes). Ces états sont destinés à satisfaire les besoins
d’information exprimés par les différents partenaires de l’entreprise : Associés, Dirigeants de
l’entreprise, Administrations diverses, Banques, Créanciers, Fournisseurs, Salariés etc.

III- La comptabilité générale est un système de gestion


La comptabilité générale fournit aux gestionnaires des informations pertinentes. Leur analyse
et traitement constituent une base fondamentale pour dégager des indicateurs de
performances (ratios, agrégats, soldes etc.) et par conséquent élaborer de nouvelles
stratégies nécessaires au développement de l’entreprise.

IV- La comptabilité Générale est un système de preuve


La comptabilité générale sert de moyen de preuve entre les commerçants et vis à vis de
l’administration puisqu’elle est tenue sur la base de documents légaux.
Sa tenue est une obligation qui résulte à la fois des dispositions du droit comptable et de celles
du droit fiscal.
La loi n° 9-88 relative aux obligations comptables des commerçants dispose que « toute
personne physique ou morale ayant la qualité de commerçant au sens du code de commerce
est tenue de tenir une comptabilité » (article 1) .
La loi n° 30-85 relative à la TVA (articles 36 à 40), la loi n° 24-86 relative à l’IS (articles
31 à 36) et la loi n° 17-89 relative à l’IGR (articles 59 à 64) imposent aux assujettis ou
contribuables des obligations d’ordre comptable.

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CHAPITRE I
LA NORMALISATION COMPTABLE

La comptabilité générale se base sur le Code Générale de la Normalisation Comptable


(CGNC. Ce dernier se présente comme un ouvrage qui comporte un contenu organisé, précise
des principes généraux pour obtenir des états de synthèse fidèles à la situation du patrimoine,
fournit une liste des comptes codifiés.

I- Le CGNC : un contenu organisé

Le plan comptable général contient trois grandes parties et ses comptes sont répartis en trois
grandes catégories.

I-1- Les trois grandes parties du plan comptable général

L’ouvrage du plan comptable contient trois grandes parties : les dispositions générales, la
comptabilité générale (ou financière), et la comptabilité analytique (ou de gestion)

 Les dispositions générales


La première partie du plan comptable général est consacrée aux dispositions générales
relatives à la terminologie et au plan des comptes.
Cette partie englobe :
- l’énoncé des principes généraux et les dispositions générales inhérentes à
l’organisation comptable ;
- une terminologie précise qui s’appuie sur des définitions précises ;
- une liste des comptes classés selon une codification décimale.

 La comptabilité générale (ou financière)


La deuxième partie indique les règles :
- d’évaluation des éléments de l’actif et passifs ;
- de détermination du résultat ;
- de fonctionnement des comptes ;
- et de présentation de modèles de comptes annuels.

 La comptabilité analytique (ou de gestion)


La troisième partie est consacrée à l’organisation de la comptabilité analytique. Celle-ci est
facultative.

I-2- Les trois catégories des comptes du plan comptable général


Les trois grandes catégories des comptes se répartissent en comptes de bilan, de gestion et de
résultats et autres comptes.

A- Comptes de bilan

Le CGNC a retenu une classification fonctionnelle des éléments du bilan. Celui-ci est
présenté en cinq (5) classes. Deux classes à l’actif et deux classes au passif. La cinquième
classe est ventilée en deux avec une partie à l’actif et une partie au passif.

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LE BILAN EN CLASSES

ACTIF (ou emplois) PASSIF (ressources)

C2 Actif Immobilisé Financement permanent C1

C3 Actif Circulant (Hors Trésorerie) Passif circulant (Hors Trésorerie) C4

C5 Trésorerie - Actif Trésorerie - Passif C5

La classe 1 : financement permanent regroupe « l’ensemble des ressources d’une durée


supérieure à un an à l’origine à l’exception des éléments du cycle d’exploitation ».
Ce sont donc des ressources qui génèrent des obligations :
- le capital, mis à la disposition de l’entreprise appartient à l’exploitant ou aux
associés, donne lieu annuellement aux dividendes et sera restitué à la dissolution ;
- les réserves, proviennent de la partie non distribuée des bénéfices, appartiennent aux
propriétaires de l’entreprise ;
- le résultat appartient, également, aux propriétaires de l’entreprise ;
- les emprunts et dettes financières sont rémunérés annuellement par des intérêts et
seront remboursés aux bailleurs de fonds.

La classe 2 : actif immobilisé regroupe « les emplois destinés à rester de façon durable dans
l’entreprise, à l’exception des éléments d’exploitation ».
Ces emplois sont des biens appartenant à l’entreprise.
Ils sont des comptes mentionnant :
- le droit de propriété sur les éléments corporels et incorporels. Il faut mentionner que
les frais préliminaires, les charges à répartir sur plusieurs exercices et les primes de
remboursement constituent des exceptions ;
- le droit de créance long terme, dont bénéficie l’entreprise, sur le personnel, les autres
entreprises, les banques, le trésor public, ou autres.

La classe 3 : Actif circulant (hors trésorerie) contient « l’ensemble des actifs résultant
d’opérations faisant partie du cycle d’exploitation (stocks, créances) quelque soit leur durée
ou qui, en raison de leur nature, n’ont pas vocation à rester durablement dans l’entreprise, à
l’exception des éléments de trésorerie ».
Ce sont, également, des comptes exprimant :
- le droit de propriété de l’entreprise sur des biens destinés à être revendus ou
transformés dans l’exercice de l’activité ;
- le droit de créance dont bénéficie l’entreprise, à l’exception de celle de nature
financière, sur les clients, le trésor public et les autres tiers.

La classe 4 : Passif circulant (hors trésorerie) comporte « l’ensemble des passifs résultant
d’opération s faisant du cycle d’exploitation, quelque soit leur durée, et d’opérations hors du
cycle d’exploitation dont la durée est à l’origine, inférieure à un an, à l’exception des dettes de
trésorerie ».
Les comptes de cette classe sont des comptes d’obligations vis à vis, notamment, des
fournisseurs, de l’Etat, du personnel, des associés et des organismes sociaux.

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La classe 5 : Trésorerie est subdivisée en deux : Trésorerie-Actif et Trésorerie-Passif.

La Trésorerie-Actif regroupe « l’ensemble des soldes bancaires débiteurs au bilan et des


valeurs en numéraires disponibles ».
La Trésorerie-Passif regroupe « l’ensemble des soldes bancaires créditeurs au bilan,
remboursables dans des délais contractuellement définis à court terme ».

B- Comptes de gestion et de résultats


Le CPC est un document qui regroupe et synthétise les différents produits et charges classés
par nature et permettant de faire apparaître et d’expliquer la formation du résultat.

Il est scindé en deux colonnes :


 Celle de gauche (débit du compte CPC) contient toutes les charges (emplois définitifs)
nécessaires à l’activité de l’entreprise au cours d’un exercice ;
 Celle de droite comporte tous les produits (ressources définitives) générés par
l’activité de l’entreprise au cours d’un exercice.

Classe 6 CHARGES Classe 7 PRODUITS

Classe 8 RESULTATS

Ensemble des emplois définitifs Ensemble des ressources


supportés par l’entreprise définitives dégagées par
l’entreprise

Source Source
d’appauvrissement de d’enrichissement de
l’entreprise l’entreprise

L’objectif de toute entreprise est de produire une valeur ajoutée ; c’est à dire de créer des
richesses supplémentaires et générer des ressources financières sous forme de bénéfice. Pour
ce faire, les opérations de ventes de biens et de prestations de service doivent couvrir les
charges supportées (consommation intermédiaire) et laisser une marge bénéficiaire pour
l’entreprise.

Les différentes opérations, ci dessus, seront comptabilisées dans les compte de :


 la classe 6 : Comptes de Charges ;
 la classe 7 : Comptes de Produits ;
 la classe 8 : Comptes de résultats.
Les comptes de la classe 8 sont des comptes de résultats. Ils sont obtenus par différence entre
les produits et les charges de même nature.

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C- Autres comptes.
Les comptes de la classe 9 et de la 10 ème classe portant le n° 0. Les comptes de la neuvième
classe sont les comptes de la comptabilité analytique. Ils sont destinés à déterminer les
différents coûts. Les comptes de la 10ème classe N° 0 intéressent les comptes spéciaux.

II- Le CGNC : des principes fondamentaux

Le plan comptable général a retenu sept principes comptables visant à obtenir des états de
synthèse reflétant une image fidèle de la situation des opérations économiques et financières
de l’entreprise.

 Le principe de prudence
Le principe de prudence est défini ainsi : c’est l’appréciation des faits afin d’éviter le risque
de transfert sur l’avenir d’incertitudes présentes susceptibles de grever le patrimoine et le
résultat de l’entreprise.
Au terme de ce principe, les produits ne sont pris en compte que s’ils sont définitivement
acquis à l’entreprise, les charges sont comptabilisées dès lors qu’elles sont probables. Les
moins-values sont toujours enregistrées comme charges. Et les plus values constatées entre les
valeurs actuelles et les valeurs d’entrée des éléments de l’actif ne sont pas comptabilisées.

 Le principe de continuité d’exploitation


Selon ce principe, l’entreprise doit établir ses états de synthèse dans la perspective de la
poursuite normale de ses activités.

 Le principe de régularité ou de permanence des méthodes


La régularité est la conformité aux règles et procédures en vigueur. Selon ce principe,
l’entreprise doit établir ses états de synthèse en respectant les règles et méthodes d’évaluation
et de présentation d’une année à une autre.

 Le principe du coût historique


En vertu de ce principe, les éléments du patrimoine restent inscrits en comptabilité à leur
valeur d’entrée (valeur d’origine) exprimée en unités monétaires courantes à la date
d’acquisition.

 Le principe de clarté
Selon ce principe, les opérations et les informations doivent être enregistrées dans les comptes
et sous la rubrique adéquate, les éléments des états de synthèse doivent être inscrits dans les
postes adéquats sans compensation ni entre les comptes ni entre les postes et les éléments
d’actif et de passif doivent être évalués séparément.
L’application de ce principe impose à l’entreprise d’organiser sa comptabilité, d’enregistrer
ses opérations, de préparer et de présenter ses états de synthèse conformément aux
prescriptions du Code Générale de la Normalisation Comptable (CGNC).

 Le principe d’importance significative


Conformément à ce principe, les états de synthèse doivent révéler tous les éléments dont
l’importance peut affecter les évaluations et les décisions.

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 Le principe de spécialisation des exercices
D’après ce principe, les charges et les produits doivent être rattachés à l’exercice qui les
concerne. Ils sont enregistrés au fur et à mesure de leur apparition, compte non tenu des dates
de leur encaissement ou de leur décaissement.

III- Le CGNC : une codification des comptes selon le mode décimal

Le classement des comptes respecte le mode de codification décimale. Le cadre comptable


normal prévoit 10 classes numérotées 1à 0.

Nature N° de Classe Noms des comptes


1 Comptes de Financement Permanent
2 « de l’Actif immobilisé
Comptes de Bilan 3 « de l’Actif circulant (hors trésorerie)
4 « du Passif circulant (hors trésorerie)
5 « de trésorerie
6 Comptes de charges
Comptes de gestion 7 « de produits
8 « de résultats
Autres Comptes 9 Comptes de la comptabilité analytique
0 « spéciaux

La classe appelée aussi masse porte un numéro composé d’un seul chiffre. Chaque classe se
subdivise en rubriques portant des numéros à deux chiffres. Chaque rubrique se subdivise à
son tour en postes portant des numéros à trois chiffres. Et chaque poste regroupe des comptes
portant les numéros à quatre chiffres.

1- Exemples : (pour plus de détail voir le plan comptable général marocain)

La classe 1 : Financement permanent (comporte six rubriques) :


- Rubrique 11 : - Capitaux propres (contient 8 postes)
 Poste 111 : Capital Social ou personnel
* Compte 1111 : Capital social
* Compte 1112 : Fonds de dotation
* Compte 1117 : Capital personnel
……
 Poste 112 : Primes d’émission, de fusion et d’apport
 Poste 113 : Ecart de réévaluation
 Poste 114 : Réserve légale
…..
- Rubrique 13 : - Capitaux propres assimilés
- Rubrique 14 : - Dettes de financement
- Rubrique 15 : - Provisions durables pour risques et charges
- Rubrique 16 : - Comptes de liaison des établissements et succursales
- Rubrique 17 : - Ecarts de conversion-passif

La classe 2 : Actif immobilisé (contient sept rubriques) :


- Rubrique 21 : - Immobilisations en non valeurs ;
- Rubrique 22 : - Immobilisations incorporelles
- Rubrique 23 : - Immobilisations corporelles

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o Poste 231 : Terrains
o Poste 232 : Constructions
* Compte 2321 : Bâtiments
* Compte 2322 : Constructions sur terrains d’autrui

o Poste 233 : Installations techniques, matériels et outillage
o Poste 234 : Matériel de transport
…..
- Rubrique 24/25 : - Immobilisations financières
- Rubrique 27 : - Ecarts de conversion-actif
- Rubrique 28 : - Amortissements des immobilisations
- Rubrique 29 : - Provisions pour dépréciation des immobilisations.

2- La signification de certains chiffres de la codification

L’utilisation de certains chiffres dans des positions déterminées au niveau de la codification


leur confère une signification particulière.

Le chiffre 4 en deuxième position du numéro du compte ( .4..


) dans les classes 1, 2, 3, 4
du bilan désigne soit un compte de dettes (1410 : Emprunts obligataires) ou de créances
(2411 : Prêts au personnel).

Le chiffre 8en deuxième position du numéro du compte ( .8..


) dans la classe 2 du bilan
désigne un compte d’amortissement (2832 : Amortissements des constructions).

Le chiffre 9 en deuxième position du numéro du compte ( .9..) dans les classes 2, 3, 5 du


bilan désigne un compte de provisions pour dépréciation (3911 : Provisions pour dépréciation
des marchandises et 2941 : Provisions pour dépréciations des Prêts immobilisés).

Le chiffre 9 en quatrième position du numéro du compte ( …9 ) dans les classes 1, 6, 7


désigne un compte à soldes de sens contraire à celui du compte de rattachement. Exemples
(1111 : Capital social ; 1119 : Actionnaires, capital souscrit non appelé), (6121 : Achats de
matières premières ; 6129 : RRR Obtenus sur achats consommés de matières et fournitures)

Le chiffre 0 en troisième position ( ..0 ) est utilisé pour le poste qui porte le même intitulé
que sa rubrique (35 : Titres et valeurs de placement ; 350 : Titres et valeurs de placement)

Le chiffre 7 en deuxième position du numéro du compte ( .7..


) dans les classes 1, 2, 3, 4
du bilan désigne un compte d’écart de conversion (1710 : Augmentation des créances
immobilisé ; 3702 : Augmentation des dettes circulantes).

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