C. Pierre Bourdieu: Un Structuralisme Constructiviste Ou Un Constructivisme Structuraliste
C. Pierre Bourdieu: Un Structuralisme Constructiviste Ou Un Constructivisme Structuraliste
C. Pierre Bourdieu: Un Structuralisme Constructiviste Ou Un Constructivisme Structuraliste
Il se posait dans la posture de quelqu'un qui voulait repenser la sociologie. Mais il ne s'est pas gêner
pour critiquer ses prédécesseurs et ses contemporains.
Le métier de sociologue, est un manuel pour ses collègues et non pour ses élèves : Il y a un soucis
de l'empirique.
Il intègre une tradition réflexive, plutôt européenne, une sociologie qui va être plus philosophique,
plus réflexive, qui va se demander comment on fait de la science. Elle s’interroge sur la manière de
faire, donc une réflexion d'un point de vue épistémologique.
Quand il produit des articles c'est fondé sur des enquêtes de terrain. Pour lui le sociologue est dans
une situation compliqué : il appartient au monde social. Notre monde social est fondé sur un
ensemble de sens commun. Nous avons en tant qu'humain des visions pré-conçus de ce qu'est le
monde sociale, notre manière d'y appartenir, division, classement...
Autre caractéristique, il a va dénoncer l'opposition de subjectivisme et objectivisme, parce qu'il est
très critique, le monde sociale n'est pas mécanique. Il est aussi très critique des visions
subjectivismes qui laissent trop de places aux acteurs sociaux qui considèrent les individus comme
des êtres relationnel. En revanche dans cette position Bourdieu se place du côté objectiviste, car il
parle d'agent sociaux, pour montrer que les individus ne sont pas toujours conscient, voir rarement
conscient des logiques profondes qui guident leur pratiques.
Il a toujours refusé d'être catégoriser d'un type de sociologie. Malgré tout, si il faut catégoriser son
travail ça serait un constructiviste structuraliste.
Il s'intéresse aux structures sociales mais aussi aux manières de penser des individus.
La première dimension : Comment la société rentre dans la tête des « agents » ?
La deuxième dimension : Qu'elle est la dynamique générale de l'espace social ?
a) Définition de l'habitus
L'habitus est constitué par l'ensemble des dispositions, schèmes d'action ou de perception que
l'individu acquiert à travers la socialisation. L'habitus désigne des styles de vie, des goûts, des
manières d'être, de penser, et de faire... C'est un système de dispositions durables.
C'est à la fois le produit de conditions sociales passées, le principe générateur des pratiques et
des représentations des individus => produit et producteur.
L’habitus
« […] les structures qui sont constitutives d’un type particulier d’environnement (e.g. les
conditions matérielles d’existence caractéristiques d’une condition de classe) et qui peuvent être
saisies empiriquement sous la forme des régularités associées à un environnement socialement
structuré, produisent des habitus, systèmes de dispositions durables, structures structurées
prédisposées à fonctionner comme des structures structurantes, c’est-à-dire en tant que principe
générateur et de structuration des pratiques et des représentations qui peuvent être objectivement
« réglées » et « régulières » sans être en rien le produit de l’obéissance à des règles […] »
Bourdieu ne pense pas l'habitus comme un habitus individuel mais comme un habitus de classe, de
groupes sociales. Cette habitus se construit tout au long de note vie mais il est associé à des groupes
sociaux. En fonction de nos appartenances sociales, nos habitus sont différents.
« Au « franc-manger » populaire, la bourgeoisie oppose le souci de manger dans les formes. Les
formes, ce sont d’abord des rythmes, qui impliquent des attentes, des retards, des retenues ; on n’a
jamais l’air de se précipiter sur les plats, on attend que le dernier à se servir ait commencé à
manger, on se sert et ressert discrètement. On mange dans l’ordre et toute coexistence de mets que
l’ordre sépare, rôti et poisson, fromage et dessert, est exclue : par exemple, avant de servir le
dessert, on enlève tout ce qui reste sur la table, jusqu’à la salière, et on balaie les miettes. Cette
manière d’introduire la rigueur de la règle jusque dans le quotidien […] est l’expression d’un
habitus d’ordre, de tenue et de retenue qui ne saurait être abdiqué. […] La manière de présenter la
nourriture et de la consommer, l’ordonnance du repas et la disposition des couverts, […] tout ce
parti de stylisation tend à déplacer l’accent de la substance et la fonction vers la forme et la
manière, et, par-là, à nier, ou mieux, à dénier la réalité grossièrement matérielle de l’acte de
consommation et des choses consommées ou, ce qui revient au même la grossièreté bassement
matérielle de ceux qui s’abandonnent aux satisfactions immédiates de la consommation
alimentaire »
L'habitus est un schéma mental et corporelle, donc on n'en a pas forcément consciences, de
comment on agit, ce qu'on fait au quotidien nous paraît, évident, logique. Autrement dis, nous
n'avons pas conscience d'être conditionner par notre habitus. C'est pour ça que ça fonctionne, car
personne n'en a réellement conscience.
Comment cela se fait que nous n'ayons pas conscience de notre habitus ?
C'est simple, nous n'avons pas conscience de la manière dont nous agissons, de notre socialisation
car elle est d'abord corporelle. La socialisation c'est une incorporation corporelle, Bourdieu parle de
somatisation des structure sociales, qui va transformer notre corps en pense-bête.
C'est que notre corps est un aide-mémoire, ou les situations que l'on vit vont être transformer en
conduite à tenir, aide mémoire. Le corps c'est un médium qui va transformer des normes sociales en
manière d'être et de faire.
Les conditions matériels d'existence de chaque famille, le rapport au monde de chaque famille (déjà
incorporer) vont s'inscrire dans le corps de l'enfant, sans passer par la case conscience.
« Les injonctions sociales les plus sérieuses s’adressent non à l’intellect mais au corps »
[Pierre Bourdieu, Le sens pratique, Minuit, 1980, p. 90]
La socialisation est consciente car c'est la notre, mais elle passe aussi par le corps, c'est une
incorporation car c'est le vecteur du monde social. Cette incorporation va fabriquer des corps
sociaux différents. Il y a aussi la fabrication d'un rapport avec le monde social aux corps.
Ex : L'injonction de se tenir droit, c'est aussi l'intériorisation d'un rapport acétique au corps,
importance de la présentation de soi et même tant elle engage un rapport aux normes sociales.Par
le corps inculcation au monde social.
Bourdieu nous explique que la magie de l'habitus c'est que cette socialisation qui passe par les
corps, ne s'en tient pas au corporel. Autrement dit, le fait d'incorporer des habitudes,
comportements, valeurs ça ne va pas simplement s'appliquer à la sphère personnel,et à la sphère
corporel dans l'espace social, il va y avoir un caractère globale de cette socialisation.
Le tien toi droit, n'est pas juste une attitude physique, ça va se transposer à d'autres domaines de la
vie sociale. Il y au un caractère globale de la socialisation.
Incorporation du genre
« L’essentiel de l’apprentissage de la masculinité et de la féminité tend à inscrire la différence entre
les sexes dans les corps (à travers le vêtement notamment) sous la forme de manières de marcher,
de parler, de se tenir, de porter le regard, de s’asseoir, etc ».
[Pierre Bourdieu, Méditations pascaliennes, Seuil, 2003, p. 168 et s.]
Il y a tout un travail réaliser depuis l'enfance pour distinguer le corps féminin et masculin
(vêtements, caractère).
Aller voir :
• Pierre Bourdieu, Esquisse pour une auto-analyse, Raisons d’agir, 2004
• Didier Eribon, Retour à Reims, Fayard, 2009. Acculturation, mise à distance de ses origines.
2. CAPITAUX et CHAMPS
La notion d'habitus revoit à des positions sociales. Bourdieu aborde le concept de capitaux et de
champs, pour penser l'espace sociale et la position de chacun dans l'espace social. Bourdieu
développe une théorie de l'espace sociale.
Cette théorie de l'espace sociale est théorisée dans ce schéma. L'idée principale est de complexifier
l'idée de classe sociale. Ce schéma est ordonné selon des axes de capital culturel et économique et
un autre axe sur le volume globale de ces capitaux.
c) Le concept de champ
• Champ : un univers social relativement autonome où des agents sociaux s’affrontent,
rivalisent, pour obtenir le monopole de la production des règles constitutives de cet espace
de jeu.
• Chaque champ est un espace de jeu, relativement autonome par rapport au monde social, qui
va avoir des règles du jeu particulière. Il va y avoir un type d'enjeu de capital plus fort.
L'enjeu principal dans ces enjeux est d'accéder à la position la plus dominante. Dans le
champ il y aura des luttes entre les acteurs sociaux pour détenir et mobiliser les ressources
de ce champ. C'est une manière d'imposer sa façon de penser, de faire.
Dans chaque champ il y a des règles et des normes de la société aussi aussi spécifique au
champ.
L’enjeu est donc le monopole de la légitimité
• Champ artistique, champ politique, champ culturel, champ sportif etc…
• Exemple du champ journalistique : être journaliste au Monde ou à Voici