Chapitre 3 Cours Logistique Licence 2020 PDF
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Licence professionnelle
Marketing des Services et Management des Points de
Vente (MSMPV)
Cours :
Logistique d’entreprise
Mais, ce résultat éclaire les types de relations propres à chaque mode de coopération
car le point de vente, lieu d’achat des produits par le consommateur final constitue le foyer
des rencontres concurrentielles. L’instauration des coopérations logistiques, de quelque
nature qu’elles soient, conduit à une évolution progressive des missions assignées aux points
de vente. Fréquemment, le point de vente a cumulé de nombreuses activités le détournant plus
ou moins de sa fonction commerciale, de loin la plus exigeante. On a vu, ainsi, des points de
vente cumuler les fonctions achat, approvisionnement, logistique de préparation des
commandes et de livraison aux clients. Les coopérations mises en place permettent de
soulager les points de vente de fonctions qui ne sont pas directement liées avec l’action
commerciale. C’est là où on assiste à la mise en œuvre de réapprovisionnement automatique
de la part des fournisseurs.
1. Le paradigme de la supply-chain
Tout simplement, parce que la logistique est une activité fastidieuse qui consiste à
emballer, grouper par catégorie, charger, décharger, transporter, déplacer, stocker, trier et
recharger des produits. La logistique consiste, également, à documenter ces actions, à fournir
La supply chain est un concept relativement récent – un peu plus de 25 ans – même si
les militaires utilisent la même expression depuis beaucoup plus longtemps. On définit assez
souvent la supply chain comme «la suite des étapes de production et distribution d’un produit
depuis les fournisseurs des fournisseurs du producteur jusqu’aux clients de ses clients »
(définition du Supply Chain Council).
Une supply chain est donc la chaîne de tous les intervenants de toutes les entreprises
qui contribuent à apporter un produit : à des consommateurs (on parle alors de business to
consumers (B to C ou encore B2C), à des entreprises utilisatrices pour produire d’autres biens
ou les consommer et l’on parle alors de business to business (en abrégé B to B ou encore
B2B).
Flux physiques, flux d’information mais aussi flux financiers rythment l’écoulement
d’une chaîne logistique à laquelle se greffent des questions de nature juridique relatives en
particulier au transfert de propriété des marchandises et de responsabilité.
Pour que la supply chain puisse réussir, il faudrait qu’il y ait une solidarité de toutes
les entreprises et de tous les services de chaque entreprise qui y participent. On dit que la
résistance d’une chaîne est celle de son maillon le plus faible. Par exemple, si un fabricant ne
reçoit pas une matière première qu’il achète d’un pays étranger lointain, ce fabricant ne peut
plus produire, grossistes et détaillants ne peuvent plus vendre. Par ailleurs, si le vendeur final
n’assure pas la mise en service et l’après-vente dans des conditions convenables, c’est la
marque tout entière qui subit le préjudice. Enfin, s’il y a un retard à la fabrication ou en
transport entre deux participants, c’est tout le processus qui prend du retard et l’on verra que
le temps de traversée de la supply chain en est une caractéristique essentielle.
1.2.Rôle de la supply-chain ?
Le rôle de la supply chain est, donc, de chercher les économies potentielles en utilisant
les ressources de tous les membres d’un réseau. Des entreprises liées les unes aux autres par
une succession d’événements, depuis la fourniture des matières jusqu’à la consommation du
produit fini, unissent leurs forces pour identifier leurs interactions. Puis, elles restructurent
l’ensemble du processus pour en faire le système le plus efficace possible. Les économies qui
en résultent sont partagées entre tous les membres de la chaîne et toutes les parties en tirent un
avantage, y compris le consommateur final.
L’une des exigences de la supply chaine, est le traitement, à côté des flux de produits,
d’informations nombreuses qui pour une part importante d’entre elles remontent la supply
chain en sens inverse des produits : commandes des distributeurs, ordres de fabrication,
commandes de produits de base et composants, prévisions de besoins, etc. D’autres
informations précèdent ou accompagnent les marchandises : avis d’expédition, bons de
livraisons, etc. Ces flux d’informations alimentent des bases de données, véritables stocks
d’informations logistiques : fichier produit, historique des ventes, état des stocks, etc.
Bien entendu, la coordination de telles quantités d’informations n’est pas très facile à
réaliser lorsqu’il s’agit d’entreprises différentes qui participent à la supply chain : les relations
entre un fabricant et un distributeur peuvent être les meilleures au monde malgré des intérêts
divergents, mais de là à ce que le distributeur fournisse ses informations au fabricant ou aux
fournisseurs du fabricant, il reste un certain nombre de problèmes à résoudre via, par exemple,
l’ECR : Efficient Consumer Response (voir plus bas).
Bref, on peut donc définir le management de la supply chain comme le pilotage de ses
flux et la gestion de ses stocks à travers une gestion informatique de l’ensemble des
informations nées de la chaîne, aux fins d’obtenir un niveau de performance désiré à coût
minimum. Il convient, toutefois, de distinguer deux types de supply chain du point de vue du
traitement de l’information : celle qui traite seulement les informations d’une entreprise et
celle qui traite l’ensemble des informations des diverses entreprises qui participent à la même
chaîne, soit qu’une entreprise unique centralise toutes les informations (entreprise étendue),
soit que plusieurs entreprises conviennent d’échanger des informations.
C’est sous l’impulsion du Food Marketing Institue que L’ECR (Réponse Efficace au
Consommateur), est né aux Etats-Unis en 1992.
L’instauration de l’ECR aux Etats-Unis, est passée par la réunion commune et à part
égale d’industriels, de grossistes-distributeurs, de détaillants. L’axe de l’échange
d’information et l’axe du flux de marchandises, ont été les principaux axes travaillés. A ce
sujet, cinq chantiers de travail ont été identifiés : les best practices (les meilleures pratiques),
les outils et la technologie, la formation et le management, la définition des standards de coûts
et de suivie, la résolution des problèmes spécifiques aux indépendants.
N.B. : La relation commerciale vue par l’ECR cherche à dépasser la relation traditionnelle
« acheteur/vendeur » et de mettre, de façon progressive, des fonctions enrichies dont la
coopération permettra d’optimiser la performance des produits en linéaire, par exemple entre
un conseiller en merchandising et un category manager1, entre un chargé d’enseigne et un
category manager, ou encore à travers une alliance stratégique.
Il est indispensable de commencer l’étude de la supply chain par l’analyse des flux de
produits. Elle permet de donner une rétrospective de la situation actuelle de ces flux en temps
réel, et ce en déterminant :
les flux de produits de toutes sortes : composants, produits de base, produits semi-
finis, produits finis, etc. ;
les stocks et plates-formes ou plus généralement les points d’accumulation de
marchandises dans l’entreprise et tout au long de la supply chain ;
les délais de chaque étape ;
les flux d’informations correspondant aux flux de produits ;
les coûts ;
les processus de régulation tout au long de la chaîne ;
les dysfonctionnements observés.
1
Il a une fonction transversale, vu son rôle d’interface entre les services commerciaux et marketing. Il est
responsable du linéaire et des ventes de sa catégorie. Il est un expert du marketing produit et du
marketing enseigne, à la fois stratège et opérationnel.
Cette distinction est apparue en gestion de production avec l’irruption du concept de juste-à-
temps (voir chapitre 4) et l’École de Toyota. On peut cependant l’étendre à l’ensemble de la
supply chain.
Traditionnellement, cette technique consiste pour chaque entreprise (voire pour chaque
service de l’entreprise), à effectuer ses propres prévisions et à fabriquer ou acquérir les
produits correspondants. Aussi, e théorème fondamental de la supply chain joue alors à plein
et les variations de besoins qui s’accroissent au fur et à mesure que l’on remonte la supply
chain conduisent à des processus non maîtrisés, causes de ruptures de stock, d’arrêts de
production ou au contraire de périodes de productions intensives à coût d’heures
supplémentaires et de transports en urgence donc coûteux, etc. En période de crise, la supply
chain met longtemps à freiner et les invendus s’accumulent alors que quand survient la
reprise, la chaîne met longtemps à retrouver sa capacité maximale de production.
On représente souvent cette situation par des murs symboliques qui séparent les
différentes étapes de la supply chain pour montrer que les différentes entreprises ne
communiquent qu’à travers des commandes et s’ignorent les unes les autres dans la situation
traditionnelle. Mais l’on pourrait souvent représenter ces murs symboliques entre les
différents services d’une même entreprise.
Ainsi, le théorème fondamental de la supply chain (qui a fondé les principes de base
du MRP2 et du DRP3) montre comment la variabilité des commandes s’accroît, plus on
s’éloigne de la demande finale. Orclicky tout en soulignant que tous les besoins n’ont pas à
faire l’objet d’une prévision, distingue deux types de besoins :
les « besoins dépendants » (internes) que l’on peut déterminer à partir des besoins
indépendants ; par exemple, si l’on a déterminé la demande d’un produit que l’on
fabrique pour une certaine période, on peut en connaissant les composants de ce
produit et les modes de fabrication déterminer ce dont on aura besoin comme
composants et matières premières pour produire ce qui permettra de satisfaire la
demande pendant cette période.
2
Materials Resources Planning devenu, ensuite, Manufacturing Resources Planning (Planification des ressources
de production). Le MRP qui est un mélange de logiciel et de base de données a pour rôle la planification de la
production en fonction des ressources en personnel, en matières premières, en machines et en temps, par rapport
à un besoin.
3
Distribution Resources Planning ou gestion de la distribution, est un processus dont le principe de base consiste
à collecter les prévisions de ventes et d’en déduire les besoins en approvisionnement nécessaires aux entrepôts
sur chaque niveau du réseau pour répondre à ces prévisions. Le DRP prend en compte à ce niveau l’ensemble
des contraintes de la chaîne d’approvisionnement (délais, taille de lots logistiques, stocks, etc.)
Qu’est-ce-que le Kanban ?
Par exemple, dans le secteur des meubles, pour répondre juste à temps aux besoins
variés de leurs clients, les fabricants produisent des composants de meubles sur prévision et
les stockent semi-finis. A la réception d’une commande client, les composants sont, en
quelques heures seulement, teints, peints ou recouverts (de tissu ou de cuir) et assemblés selon
les choix spécifiques des clients. En fait, on parle de cycle poussé-tiré, parce que le stock
entre ces deux flux est nécessaire pour compenser les incertitudes de la prévision.