1.8 Binaire Solide Liquide Cours Inversé
1.8 Binaire Solide Liquide Cours Inversé
1.8 Binaire Solide Liquide Cours Inversé
Objectifs du chapitre
→ Notions à connaître :
Diagrammes isobares d’équilibre solide-liquide :
o Cas de la miscibilité totale à l’état solide,
o Cas de la miscibilité nulle à l’état solide, avec ou sans composé défini à fusion congruente
o Cas de la miscibilité partielle à l’état solide.
→ Capacités exigibles :
Tracer un diagramme de phase à partir d’informations sur les caractéristiques du mélange.
Décrire les caractéristiques :
o des mélanges indifférents
o des mélanges eutectiques
o des composés définis.
Tracer des courbes d’analyse thermique pour des mélanges quelconques et justifier leur allure.
Exploiter un diagramme pour en extraire :
o Des températures de début ou fin de changement d’état
o La composition qualitative (fractions molaires/massiques des phases en présence)
o La composition quantitative (quantité de matière ou masse des phases en présence)
Par analogie avec l’étude des équilibres liquide-vapeur, les situations suivantes sont envisagées pour l’étude des équilibres solide-
liquide de mélanges binaires de constituants notés B1 et B2 :
Vapeur : Liquide :
← Etat le moins ordonné →
B1 et B2 miscibles B1 et B2 miscibles
Liquide : Solide :
Totalement miscibles ← Situations envisagées pour → Totalement miscibles
Totalement non miscibles ← l’état le plus ordonné → Totalement non miscibles
Partiellement miscibles Partiellement miscibles
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1.2. Allures possibles des diagrammes
Les propriétés de miscibilité et d’idéalité peuvent être déduites de la forme des diagrammes tout comme cela était possible avec
les diagrammes de phases liquide-vapeur.
Simple fuseau Miscibilité : Constituants totalement miscibles à l’état liquide et à l’état solide.
Idéalité : Les mélanges des constituants sont considérés comme idéaux (ou proches de l’idéalité).
Liquide
(1, L1+2)
L+S (2)
(L1+2 et S1+2)
Liquidus
Solide
Solidus
(1, S1+2)
L’analyse précise du tableau prouve qu’une solution solide est idéale si les deux constituants adoptent des structures
cristallines proches : même réseau de cristallisation, rayons proches.
Double fuseau Miscibilité : Constituants totalement miscibles à l’état liquide et à l’état solide.
Idéalité : Le mélange B1/B2 n’est pas idéal à l’état solide.
Point indifférent
Liquide
(1, L1+2)
Liquidus
Solide Solidus
L+S (2) (1, S1+2)
(L1+2 et S1+2)
Les écarts à l’idéalité sont le signe d’une difficultés plus grande à se mélanger. La situation de non idéalité se retrouve
donc dans des cas de structures cristallines différentes et/ou de rayons atomiques trop différents.
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Avec segment horizontal Miscibilité : Constituants non miscibles à l’état solide.
Liquide
(1, L1+2)
Segment horizontal
triphasé (3) L+S1 (2) L+S2 (2)
Liquidus
(L1+2, S1 et S2 purs) (L1+2 et S1 pur) (L1+2 et S2 pur)
Solidus
Solides
Eutectique (2, S1 et S2 purs) x2
Attention au segment horizontal qui constitue le seul domaine triphasé du diagramme. Ceci aura des conséquences
importantes pour l’évolution de la température lors des transitions de phase induite par chauffage ou refroidissement
(voir plus loin).
T (°C)
327
232
183
w(Pb)
0 0,02 0,38 0,82 1,00
Sn pur Pb pur
A noter : Les deux phases solides et ne sont pas pures. Ce sont des solutions solides : l’un des solides joue le rôle de solvant,
l’autre de soluté. Le mélange à l’état solide est possible jusqu’à saturation.
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2. Exploitation des diagrammes
Si la lecture des diagrammes de phases utilise des raisonnements/méthodes semblables pour les transitions liquide-vapeur et
solide-liquide, le vocabulaire change :
Le théorème de l’horizontale donne accès aux compositions relatives des deux phases en présence.
Il est applicable dès lors que le système est diphasé.
Liquidus Solidus
2.2. Obtention d’une masse ou d’une quantité de matière (th. moments chimiques)
Pourquoi faut-il faire attention à l’abscisse du diagramme ? Ecrire le théorème des moments chimiques.
La formulation du théorème des moments chimiques dépend de la nature, molaire ou massique, de l’abscisse :
Abscisse = fraction molaire Théorème formulé avec des qt de matière ntot,liq.ML = ntot,sol.MS
Abscisse = fraction massique Théorème formulé avec des masses mtot,liq.ML = mtot,sol.MS
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Application : Déterminer les quantités de matière de chaque constituant dans chaque phase, à 90 °C, sachant que l’on est parti
d’un mélange liquide de 1,0 mol de A et 3,5 mol de B.
L’énoncé demande de calculer des quantités de matière (et pas seulement d’indiquer la composition). Il faut donc penser à
utiliser le théorème des moments chimiques.
L’abscisse est la fraction molaire en constituant B Formulation du théorème avec des quantités de matière
Toutes phases confondues, le mélange contient 3,5 mol de B dans 4,5 mol au total : xB(M) = 3,5/4,5 = 0,78
A 90°C, pour xB = 0,78, on constate bien que le point représentant l’état du système est dans le fuseau central. Le
système est diphasé ce qui autorise à utiliser le théorème de l’horizontale.
3. Application du théorème des moments chimiques = obtention des quantités de matière totales dans chaque phase
Deux inconnues à déterminer : ntot,liq et ntot,sol : deux équations sont donc nécessaires :
ntot,liq.ML = ntot,sol.MS ntot,liq.(0,84 – 0,78) = ntot,sol. (0,78 – 0,57) ntot,liq = 3,5.ntot,sol
ntot,liq + ntot,sol = ntot = 4,5 mol
Comme B représente 57 % de la quantité de matière au sein de la phase solide, alors : nB,sol = 0,57 ntot,sol = 0,57 mol.
Et ainsi de suite : nB,liq = 2,93 mol ; nA,sol = 0,43 mol ; nA,liq = 0,57 mol.
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2.3. Courbes d’analyse thermique
Rappeler le nom et le sens des transferts thermiques liés aux changements d’état liquide → solide et solide → liquide :
Solide → Liquide Fusion Endothermique (il faut chauffer pour faire fondre un solide)
Liquide → Solide Solidification Exothermique
A quoi sont dues les ruptures de pente observées sur les courbes d’analyse thermique, lors du refroidissement ou du chauffage
d’un mélange binaire ?
Lors d’un refroidissement, le changement d’état qui a lieu est la solidification. Ce changement d’état étant exothermique,
il libère de la chaleur ce qui ralentit le refroidissement. Une rupture de pente apparaît sur la courbe d’analyse thermique.
Lors d’un chauffage, le changement d’état qui a lieu est la solidification. Endothermique, il consomme de la chaleur ce qui
ralentit le chauffage. Une rupture de pente apparaît sur la courbe d’analyse thermique.
Comment justifier que l’on observe parfois des paliers de température sur les courbes d’analyse thermique ?
Les courbes d'analyse thermique sont enregistrées lors de chauffage ou refroidissement isobares. Ce faisant,
l’expérimentateur utilise un degré de liberté du système.
Un palier de température est donc observé si le système est monovariant, puisqu’en fixant la pression, l’opérateur utilise
tous les degrés de liberté du système. La température reste alors fixée, ne disposant pas de degré de liberté pour varier.
Application : Déterminer le nombre de degrés de liberté du système dans chacun des domaines du diagramme isobare (voir
diagramme en page suivante).
B1(liq) T,P
x1(liq) x1(liq) + x2(liq) = 1 2 DDL T peut varier
B2(liq)
x2(liq)
T,P 1 associée à
B1(liq) x1(liq) + x2(liq) = 1
x1(liq) l’équilibre 1 DDL T peut varier
B2(liq) et B2(sol) x2(sol) = 1
x2(liq) et x2(sol) B2(l) = B2(s)
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En déduire l’allure des courbes de refroidissement isobare d’un mélange binaire initialement liquide dont la composition est
décrite par un point situé avant l’eutectique (point M), puis pour le mélange eutectique (point M’).
Les calculs précédents montrent que lors de tout passage par le segment horizontal d’un diagramme, la courbe d’analyse
thermique présente un palier de température.
Liquide T
(1, L1+2)
x M
x M’
L+S2 (2)
(L1+2 et S2 pur)
L+S1 (2)
(L1+2 et S1 pur)
E
Solides
(2, S1 et S2 purs)
x2
Pour M Pour M’
Apparition du
premier grain
(solide) de B1
Dans un diagramme avec eutectique, les changements d’état des deux constituants B 1 et B2 ne sont pas synchrones (les
durées des changements d’état ne sont pas les mêmes pour les deux constituants), sauf pour le cas particulier du
mélange eutectique.
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3. Propriétés des mélanges particuliers
Par analogie avec le mélange homoazéotropique, retrouver (et justifier) les propriétés d’un mélange indifférent.
Le « mélange indifférent » est celui associé à l’abscisse du « point indifférent, point de concours du liquidus et du solidus.
1ère propriété : Ce mélange change d’état à température constante si la pression est maintenue constante.
2ème propriété : Pendant le changement d’état, les deux phases (solide et liquide) ont la même composition.
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3.2. Cas du mélange eutectique
Par analogie avec le mélange hétéroazéotropique, retrouver (et justifier) les propriétés d’un mélange eutectique.
Attention ! Il n’y a pas de 2nde propriété pour le mélange eutectique puisqu’il n’y a pas deux phases mais trois ! Pas de
théorème de l’horizontale. Chacune des phases a sa composition fixée : les deux phases solides sont pures, la phase liquide
a la composition du mélange eutectique.
A quelle température fond un mélange de 2 solides non miscibles ? Quelle est la composition de la 1ère goutte de liquide ?
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3.3. Diagramme avec composé défini
Une spécificité des diagrammes de phases solide-liquide est de faire apparaître, dans certains cas, des segments verticaux. La
situation n’a pas d’équivalent dans les diagrammes liquide-vapeur.
Un segment vertical est le signe de l’existence d’un composé défini à fusion congruente :
Tfus(Zn)
LMg+Zn et LMg+Zn et
CD(s) (2) LMg+Zn et
Mg(s) (2) LMg+Zn et
Zn(s) (2)
CD(s) (2)
Solides (2)
Solides (2)
Zn(s) et CD(s)
Mg(s) et CD(s)
M1 M2 M3
x(Zn)
0,67
Mg pur Composé défini Zn pur
Les portions de solidus représentées en gras permettent de retrouver la composition des phases solide et
liquide, grâce au théorème de l’horizontale.
Le diagramme présente deux eutectiques (car 2 segments horizontaux) et un composé défini (car 1 segment
vertical). Tout se passe donc comme si deux diagrammes avec eutectiques avaient été juxtaposés :
L’un mettant en jeu deux composés non miscisbles : Mg pur et le composé défini (CD),
L’autre mettant en jeu deux composés non miscisbles : le composé défini (CD) et Zn pur.
Le composé défini fond à température constante, au sommet de la verticale.
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Tracer les courbes d’analyse thermique pour le refroidissement isobare des mélanges de composition repérée par les points M1,
M2 et M3 sur le diagramme :
M1 M2 M3
(Eutectique) (Quelconque) (Composé défini)
T T T
Tfus(CD)
Teutec
t t t
Solidification synchrone du magnésium Le composé défini apparaît avant le La solidification du composé défini pur se
et du composé défini (début et fin magnésium car lors du refroidissement, déroule à température constante, celle
communes). il faut traverser le domaine LZn+Mg + CD(s) du sommet de la verticale.
avant d’arriver au segment horizontal de
Il n’apparaît pas de zinc solide pur. Celui- l’eutectique.
ci est inséré dans le composé défini. Fin commune des deux solidifications.
Ici encore, l’existence d’un palier de température se justifie par une variance nulle pendant la phase de changement d’état.
Son calcul présente ici encore une spécificité liée à la nature particulière du composé défini.
Pendant le changement d’état, les espèces présentes sont : Zn2Mg(s), Zn(ℓ) et Mg(ℓ).
Variables intensives nécessaires pour décrire le système : T, P, xCD(s), xZn(ℓ), xMg(ℓ) → X = 5
Relations liant entre ces variables intensives dans l’état d’équilibre :
Au sein des deux phases en présence (composés miscibles dans les deux phases) :
o xZn(ℓ) + xMg(ℓ) = 1
o xCD(s) = 1
Relation de Guldberg-Waage associée à l’équilibre de changement d’état du composé défini :
2 2
ℓ ℓ ℓ ℓ
(𝑎𝑍𝑛 ) 𝑎𝑀𝑔 (𝑥𝑍𝑛 ) 𝑥𝑀𝑔
Zn2Mg(s) → 2 Zn(ℓ) + Mg(ℓ) donne 𝐾°(𝑇) = 𝑠 =
𝑎𝐶𝐷 1
Relation particulière entre les compositions des phases : quand le composé défini se forme, la phase liquide et
la phase solide ont exactement la même composition. Ainsi, xZn(ℓ) = xZn(s) = 0,67.
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