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R.316 - CM - Hydraulique

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R316

Systèmes Hydrauliques

Bibliographie
• Hydraulique générale, Armando LENCASTRE, Eyrolles, juillet 1999, 1ère édition,
ISBN13 : 978-2-212-01894-3
• L’hydraulique Industrielle Appliquée, Jacques DIEZ, Les éditions de l’usine nouvelle,
1980, ISBN 2-7327-0005-3
• Technologie d'hydraulique industrielle, cours et exercices résolus, M. Portelli,1995,
Edition Casteilla, ISBN 9782713515224

R316 - Systèmes Hydrauliques – S. CHARLES


1
Sommaire

1. Mécanique des fluides 3


1.1. Résolution d'un problème de mécanique des fluides 3
1.2. Généralités 3
2. Hydrostatique 5
2.1. Définition 5
2.2. Théorème de Pascal 5
2.3. Poussée d'Archimède 6
2.4. Equation fondamentale de l’hydrostatique 7
2.5. Tension superficielle 9
2.6. Force pressante 10
3. Hydrodynamique 13
3.1. Définition 13
3.2. Eléments des écoulements 13
3.3. Débits 15
3.4. Viscosité 16
3.5. Pertes de charges 19
3.6. Equation de Bernoulli 26
3.7. Théorème d'Euler 29
4. Hydraulique Industrielle 31
4.1. Généralités 31
4.2. Le groupe générateur de puissance 32
4.3. Fluides hydrauliques 34
4.4. Pompes 39
4.5. Filtres 61
4.6. Le limiteur de pression 64
4.7. Les accumulateurs 65
4.8. Les distributeurs 68
4.9. Clapet anti-retour 71
4.10. Vérin hydraulique 72
4.11. Moteurs hydrauliques 75
4.12. Appareils de mesure de pression 78
4.13. Capteurs de pression 80
4.14. Schématisation 81
4.15. Règles de montage des flexibles 82
5. Maintenance de circuits hydrauliques 83
5.1. Défaillances 83
5.2. Phénomènes à l’origine des bruits 88

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2
1. Mécanique des fluides
1.1. Résolution d'un problème de mécanique des fluides

Comme pour tout problème de mécanique, la résolution d'un problème de mécanique des
fluides passe par la définition d'un système matériel S composé de particules fluides à
l'intérieur d'une surface fermée limitant S.

A ce système matériel S, seront appliqués les principes et théorèmes généraux de mécanique


et thermodynamique :
▪ principe de conservation de la masse,
▪ principe fondamental de la dynamique (efforts + cinématique),
▪ principe de conservation de l'énergie.

Etude des fluides


incompressibles

Mécanique des fluides


(fluide=liquide ou gaz)

Etude des fluides


compressibles

1.2. Généralités

Fluide incompressible

Un fluide incompressible ne peut être comprimé, le volume ne diminue pas sous l’effet de la
pression.

Tous les liquides sont incompressibles.

Tous les gaz peuvent être comprimés.

Masse volumique : ρ (rhô)

C’est la masse par unité de volume en Kg.m-3 :


▪ L’eau : ρ = 1000 kg.m-3
▪ L’air : ρ = 1.293 kg.m-3

La masse d’un volume d’un fluide incompressible reste constante.

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3
Densité

Masse volumique d'un corps


d= = un nombre sans dimension
de l'eau (liquides ou solides)
Masse volumique
de l'air (pour les gaz)

Effort dû à la pression

La force pressante est le résultat de la somme des forces dues à l’action d’un fluide sous
pression sur une surface.

P = pression : action sur une unité de surface.

Unités de pression

L’unité de référence est le pascal (Pa) : 1Pa = 1N/m²

L’autre unité fréquemment employée est le bar : 1 bar vaut 105 000 pascals (0.1 MPa)

Un atmosphère : atm vaut 1,01325 bar

Le bar est utilisé dans le domaine de la météorologie et de l'industrie des gaz où l'on utilise
surtout sa subdivision, le millibar (symbole mb) aujourd'hui rebaptisée hectopascal (hPa)

L'unité Anglo-Saxonne est le PSI (Pound-force per Square Inch) : 1 psi = 6894,76 Pa

Calcul de pression

F p en MPa
p= F en N
S S en mm²

Propriétés de la pression en un point d’un fluide

Propriété n°1

Les actions ou les forces de pression s’exercent toujours perpendiculairement


aux surfaces sur lesquelles elles agissent.

Propriété n°2 (théorème de Pascal)

La pression en n’importe quel point d’un fluide est la même dans toutes les
directions.

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4
2. Hydrostatique
2.1. Définition

L'hydrostatique est l'étude d'un fluide au repos. Elle s'apparente donc à la statique appliquée
aux fluides.
Cette discipline permet, par exemple, l'étude :
▪ des corps flottants,
▪ des barrages, etc...

2.2. Théorème de Pascal

Dans un fluide incompressible au repos, toute variation de pression en un point du fluide se


transmet à tous les points.

FA= p.SA
FB= p.SB
FB> FA car SB > SA

Exemple d’application : circuit de freinage d’un véhicule

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2.3. Poussée d'Archimède

Théorème

Tout corps immergé dans un liquide subit de la part de ce liquide une poussée verticale
(poussée hydrostatique) dirigée vers le haut, égale au poids du volume de fluide déplacé.

La poussée d’Archimède est appliquée au barycentre du volume de liquide déplacé, appelé


alors centre de poussée.
 
 A =  .g.Vim .z

Stabilité de flottaison

Lorsqu’un bateau flotte en équilibre, son poids est opposé à la poussée d’Archimède, son
centre de gravité et son centre de poussée sont sur la même verticale GX.

Lorsqu’un bateau oscille, la topologie de la surface en contact avec l’eau se modifie, le centre
de poussée se déplace alors et vient en C’.

La figure montre que les actions de P et de F tendent à redresser le bateau.

La ligne d’action de la poussée F rencontre la verticale GX au point M appelé Méta centre.


Pour un équilibre stable, M doit être placé au dessus du centre de gravité G.

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2.4. Equation fondamentale de l’hydrostatique

Dans le cas de l'hydrostatique, la masse volumique  et la température T sont constantes dans


tout le fluide. De plus, les forces extérieures à distance se réduisent aux seules forces de
pesanteur. Il est relativement facile de démontrer l'équation fondamentale suivante :

PFluide : Pression au sein du fluide (en Pa)

Pmotrice = Pfluide + .g.h = Cte ρ : Masse volumique du fluide (en Kg/m3)


g : Accélération de pesanteur (9,81 m/s2)
h : Altitude (en m) du point où l'on mesure P

En hydrostatique, la pression motrice P motrice est constante et peut être calculée sur la surface
libre (en contact avec l'atmosphère) éventuelle du fluide.

Différence de pression

La différence de pression entre deux points d’un fluide est égale au poids volumique du fluid e
par la distance verticale des points considérés.

La différence de pression maximale entre les points A et B s’écrit :

Pa − PB =  .g.h

Avec ∆h la différence d’altitude entre les deux points.

Interprétation

La surface libre (situé en h2 ) du fluide est soumise à la


pression atmosphérique (1 atm). Le fluide situé au dessus du
point M (en h1 ) « pèse » sur le point M. Par conséquent la h2
pression qui règne en M est supérieure à la pression
M
atmosphérique. h1

Nb : on appelle surface isobare, une surface horizontale de contact entre des fluides, la
pression est identique en chaque point de la surface.

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Constatations

Les conséquences qui découlent de l'équation fondamentale de l'hydrostatique, sont


nombreuses et importantes :

▪ les surfaces isobares (surfaces où la pression reste identique) dans un fluide homogène
soumis à l'action de pesanteur sont des plans, car P = Cte entraîne h = Cte,
▪ la surface de séparation de deux fluides de densité différente et non miscibles est un
plan horizontal,
▪ la différence de pression entre deux points quelconques A et B, pris à l'intérieur du
fluide, ne dépend que de la distance verticale entre les deux points.

Exemple : pression dans les fonds sous-marins

Considérons un banc de dauphins qui se


promènent à une profondeur de 10 mètres.

A la surface (libre) de la mer, la pression est de 1


atmosphère. L'altitude est de 0 m. Nous 10m
considérerons que la masse volumique de la mer
est d’environ 1000 kg/m3 .

En un point A de la surface libre de la mer, on M


peut appliquer l'équation fondamentale de
l'hydrostatique :

P + .g.h = Cte. On obtient ainsi, l'équation suivante :

3 2
P + .g.h = Cte avec (PA = 1 atm, h = 0,  = 1 000 kg/m , g = 9,81 m/s )
A mer A A mer

Appliquons au point M, cette même équation. Nous obtenons alors : P +  .g.h = Cte.
M mer M
Dans cette équation, la pression P est inconnue.
M

En regroupant ces deux équations, nous obtenons alors :

P + .g.h = P +  .g.h
A mer A M mer M

P P + .g.( h - h )
D’où : M= A mer A M

6 6
L'application numérique donne : P = 0,1 . 10 + 1000 . 9,81 . (0 - (-10)) = 0,198 . 10 Pa
M
P = 1,98 atm
M

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Nous pouvons donc conclure, qu'à chaque fois que nous plongeons de 10 mètres sous la mer,
la pression augmente d'une atmosphère.

Pour cette raison, nous comprenons facilement pourquoi il a été nécessaire d'envoyer un
"sous-marin de poche" à la place d'un plongeur pour l'observation de l'épave du Titanic située
à une profondeur d'environ 4000 mètres. La pression qui règne à cet "endroit" est d'environ
400 fois supérieure à la pression atmosphérique !!! La conception de ce sous-marin de poche
est, en soi, un exploit technologique.

2.5. Tension superficielle

Au sein d’un même fluide, chaque molécule est soumise à l’attraction de ses proches voisines.
La résultante de ces forces, dirigées dans toutes les directions, est nulle en moyenne.

A la surface de séparation entre le liquide et le gaz qui le surmonte, les forces de cohésion
placées à l’extérieur du liquide peuvent être considérées comme des forces d’attraction dont la
résultante, normale à la surface et dirigée vers l’intérieur du fluide, n’est compensée par
aucune autre force.

De plus, les forces de répulsion des molécules du gaz en contact tendent à accentuer le
phénomène.

Ces molécules de surface se comportent donc comme une membrane tendue sur les autres
molécules qui en quelque sorte les retient. Cette membrane comprime le liquide dans certains
cas. D’où le terme de tension de surface ou tension superficielle.

On observe ce phénomène notamment dans le cas d’un liquide contenu dans un tube qui tend
à « remonter » le long des parois (phénomène de capillarité), ou pour la formation et le
regroupement des gouttes ou des bulles dans l’écoulement des liquides à surface libre.

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9
2.6. Force pressante

Forces de pression agissant sur un corps immergé

La poussée d’Archimède est par définition la somme de toutes les forces


de pression :

 A =  pressions
SURFACE

Faisons le bilan des forces de pression exercées par le fluide sur le solide :
▪ Forces de pression sur la surface supérieure SUP F,
▪ Forces de pression sur la surface inférieure INF F,
▪ Forces de pression sur la surface latérale.
 
FSUP = − p( z1 ).S.k où p(z1 ) est la pression à l’altitude z1 .
 
FINF = p( z2 ).S.k où p(z2 ) est la pression à l’altitude z2 .
Avec : p(z1 ) < p(z2 ) puisque l’altitude en 1 est plus haute que celle en 2.
 
FLAT = 0 par des considérations de symétrie. En effet : tout point de la surface latérale qui
subit une certaine force de pression possède un symétrique subissant la force de pression
opposée. Celles-ci s’annulent donc 2 à 2.

On peut ainsi obtenir la formule de la poussée d’Archimède :


  
 A =  p( z2 ) − p( z1 ).S .k = .g.( z2 − z1 ).S .k = .g.V .k

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Force de pression agissant sur une surface

Une paroi (longueur L, hauteur h) est soumise d’un côté à


l’action d’un liquide de masse volumique  , et de l’autre à
l’action de l’air extérieur. La pression de l’air peut être
considérée comme constante partout sur la paroi du fait de sa
faible masse volumique. Par contre, il n’en va pas de même pour
le liquide. Ce qui veut dire qu’il faut tenir compte de la variation
de hauteur. Envisageons la surface élémentaire dS, située à une
hauteur z de la base de cette paroi, et d’épaisseur dz :

Cette surface élémentaire est soumise à la force pressante due à


l’air,

et à celle due
 au liquide :  
dF = − pEXT .dS.k + p( z).dS.k = ( p( z) − pEXT ).dS.k = pREL( z).dS.k
En faisant intervenir la pression relative, qui s’exprime grâce au
théorème de l’hydrostatique :
pREL = .g.(h − z)
La force totale est obtenue en sommant toutes les contributions de 0
à h : (avec bien sûr dS = L.dz)
  h   1 2 
h

F =  dF =   .g .(h − z ).L.dz.k =  .g .L.h.z − z  .k


0  2 0
 h2 
F = .g. .L.k
2

Le point d’application « C » peut être déterminé par des considérations de symétrie et une
condition sur les moments. Tout d’abord, la plaque est symétrique par rapport à un axe
vertical passant par son milieu (pas de symétrie horizontale…).

La somme des moments par rapport à C doit être nulle :


▪ Pour les dS situées au-dessus de C, le moment est négatif et
vaut : dM C = −dF .( z − d ) = −  .g.L.dz.(h − z ).( z − d )
▪ Pour les dS situées au-dessous, le moment est positif :
dM C = dF .(d − z ) =  .g.L.dz.(h − z ).(d − z )
1
▪ Il faut donc :  dM C = 0 , ce qui donne pour d : d =
3
.h

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Force de pression agissant sur un cylindre

Examinons le cas d’un liquide dans une conduite. La


pression du liquide est supposée uniforme à l’intérieur
(rayon faible, donc pas de variation notable). Par des
considérations de symétrie, le point d’application est ici
facile à trouver. Intéressons nous à la force. Dans notre
cas, la norme de la force est partout la même, mais la
direction change. Il faut encore recourir à des surfaces
élémentaires. Choisissons une surface élémentaire, de
même longueur que la conduite, et comprise entre les
angles θ et dθ (donc dS = L.R.dθ). Le fluide et l’air
exercent sur la surface dS de la canalisation une force
  
globale : dF = pREL.dS qui s’écrit selon les directions i

et j :

dF pREL.dS. cos
pREL.dS. sin 

En sommant toutes les contributions :



2

 dF x =  p REL .L.R. cos  .d = 2. p REL .R.L et



2

2

 dF =  p REl .L.R.sin  .d = 0



2
  
La force est donc selon le vecteur i et vaut : F = 2. pREL.R.L.i
La conduite doit donc résister à cette force, grâce à l’action de FC qui peut s’écrire en
introduisant la contrainte  que peut supporter la conduite (fonction du matériau et du rayon
de cette conduite) :

FC = −(e.L. ).i
  2. p REL.R
Et l’équilibre impose : F + FC = 0 soit : =e

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12
3. Hydrodynamique
3.1. Définition

L’hydrodynamique est l’étude de l’écoulement d’un fluide incompressible parfait dans des
conduites et canalisations. L’écoulement du fluide peut être :
▪ Permanent ou non
▪ Uniforme ou non
▪ Laminaire ou turbulent

3.2. Eléments des écoulements

Trajectoires

La trajectoire est la courbe décrite par une particule du fluide pendant la période de son
déplacement. Le vecteur vitesse V est tangent à la trajectoire.

Lignes de courant

Les lignes de courant illustrent les directions des vecteurs vitesse pendant le déplacement des
particules du fluide. Il ne faut pas confondre lignes de courant et trajectoire. En effet, elles ne
sont confondues qu'en écoulement stationnaire.

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Ecoulement permanent

Le fluide s’écoule suivant la même trajectoire en permanence, la vitesse de celui-ci reste


invariable. Les trajectoires et les lignes de courant sont confondues.

Ecoulement perturbé

Les particules de fluide changent de trajectoire au cours de l’écoulement ; la vitesse


d’écoulement varie dans le temps. Les trajectoires et les lignes de courant ne sont plus
confondues.

Ecoulement turbulent

Le changement brusque de section modifie la trajectoire des particules du fluide. La zone de


turbulence crée des pertes de charges.

Ecoulement laminaire

Après le passage de la zone de turbulence, les particules de fluide reprennent une trajectoire
sensiblement parallèle aux parois de canalisation.

Ecoulement fluide

Les particules de fluide s’écoulent à l’intérieur de la canalisation d’une manière régulière.


La vitesse d’écoulement est uniforme, le frottement des particules entres elles et le long des
parois de la canalisation est négligé.

Ecoulement visqueux

Les particules de fluide ne s’écoulent pas dans la canalisation d’une manière régulière. La
vitesse d’écoulement n’est pas uniforme, le frottement des particules entre elles et le long des
parois de la canalisation sont à l’origine de cette modification.

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3.3. Débits

Débit Volumique

Le débit volumique représente la quantité en m3 /s de fluide qui circule dans une canalisation.

QV en m3/s
QV = S.V S en m²
V en m/s

Débit massique

Le débit massique représente la masse en kg/s de fluide débité dans la canalisation.

Qm en kg/s
Qm = QV × ρ QV en m3 /s
ρ en kg/m3

Loi de conservation du débit :

Cette loi, issue de la loi de la conservation de la masse, précise que la quantité de fluide à la
sortie d'une canalisation est identique à celle de l’entrée.

QV = QA = QB = SA.V 1 = SB.V 2

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3.4. Viscosité

La viscosité caractérise les frottements internes ou intermoléculaires à l’intérieur d’un fluide,


autrement dit sa capacité à s’écouler.

Viscosité dynamique – μ (mu)

Elle caractérise l’aptitude des couches d’un fluide de glisser les unes par rapport aux autres.

La viscosité dynamique d’un fluide est déterminée à partir d’une expérience. Une veine de
fluide est placée entre deux cylindres coaxiaux de rayons très voisins. Le cylindre extérieur
est entraîné en rotation à la vitesse V = ω.R en m/s.
Sur le cylindre intérieur, on mesure un couple qui permet de déterminer le frottement sous la
forme d’une force.

F en N
S en m²
F .e
= C en N.m
S .C e en m
μ en Pa.s

Unités : 1 poise = 0,1 Pa.s

Viscosité cinématique – ν (nu)

La viscosité cinématique d’un fluide se déduit de la valeur de la viscosité dynamique.

 ν en m²/s
= μ en Pa.s

ρ en kg/m3

Unités : 1 st = 1 stoke = 10-4 m2 .s-1 = 100 cst (centistoke)

Elle peut également être déterminée en mesurant à une température donnée la durée
d’écoulement d’un volume connu de liquide à travers un appareil comportant un orifice (tube
capillaire) de dimension normalisée.

Evolution de la viscosité suivant la température pour les gaz

La loi de Sutherland permet de calculer l'évolution de la viscosité d'un gaz en fonction de la


température :

To : température initiale en K
3
T : température finale en K
 (T )  T   T0 + S 
2
=   .  v(To) : viscosité initiale en Pa.s
 (T0 )  T0   T + S  v(T) : viscosité finale en Pa.s
S : constante de Sutherland : S=110,4 K

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Influence de la viscosité de la température sur les liquides et les gaz

Valeurs usuelles de viscosité des liquides et gaz fréquemment utilisés

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Il existe 3 familles de fluides :
- Les fluides viscoélastiques (farines de blé, poudres diverses…) ;
- Les fluides dont les caractéristiques sont fonction du temps (peintures à séchage rapide,
produits alimentaires liquides, solutions de plâtre…) ;
- Les fluides dont les caractéristiques sont indépendantes du temps (famille la plus répandue,
voir tableau ci-dessous).

Tout fluide est assimilable à un empilement de couches glissant les unes par rapport autres.

Écoulement d’un fluide en régime laminaire, en cisaillement plan : déformations et vitesses à


des couches différentes (gradient de vitesse : h).

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3.5. Pertes de charges

Lorsqu’une conduite subit une modification de section brusque, les lignes de courant de
circulation du fluide ont une forme évasée et le courant ne reprend pas sa régularité
instantanément. La régularité de l’écoulement n’est reprise qu’à une certaine distance de la
variation de section.

L’état de surface à l’intérieur du tube peut également ralentir l’écoulement du fluide. Ces
phénomènes entraînent des pertes de charges.

Illustration du principe des pertes de charges

3.5.1 Le nombre de Reynolds – Re

Le nombre de Reynolds Re – nombre sans unité – caractérise le type d’écoulement du fluide


dans une canalisation.

Re : nombre de Reynolds sans unités


d V : vitesse d'écoulement du fluide en m/s
Re = V
 ν : viscosité cinématique en m²/s
d : diamètre de la canalisation en m

Nombre de Reynolds
Re < 2000 - Ecoulement laminaire de Poiseuille
2000 < Re < 40000 - Ecoulement turbulent lisse de Blasius
Re > 40000 - Ecoulement turbulent rugueux

3.5.2 Pertes de charge régulières

Pertes de pression

Les pertes de charges régulières proviennent du frottement du fluide sur les parois de la
canalisation et de la longueur de celle-ci.

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Formule de Darcy-Weisbach
p en Pa
ρ en kg/m3
L.V 2
p = PB − PA =  L : longueur en m
2d d : diamètre en m
V : vitesse en m/s

λ Fonction du nombre de Reynolds Re, de la rugosité de la canalisation et du type


d’écoulement.
64
Ecoulement laminaire =
Re

1
Ecoulement turbulent =
(100 Re) 0.25

En régime turbulent, pour plus de précision il est possible d’utiliser l’abaque de Moody-
Mourine pour déterminer λ

λ Rugosité
relative

Pertes d’énergie

p LV ²
W= = W en J/kg
 2d

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20
3.5.3 Pertes de charge singulières - coefficient k

Exemple d’installation

Les pertes de charge résultent de la présence de modifications le long des canalisations. Les
raccordements, changement de direction, ralentissent la circulation des fluides dans les
canalisations.

∆p = P1 – P2
∆p en Pa
kV ² ρ en kg/m3
p = 
2 V en m/s
k = coefficient

Agrandissement de section

Pour un élargissement de section est brutal :


2
 s s : section du plus faible diamètre de conduite en m²
k = 1 −  S : section du plus grand diamètre de conduite en m²
 S

Pour un élargissement de section est progressif (présence d'un diffuseur ou d'un divergent) :

0, 5
−0, 06  s
k = 0,46.Re .1 −  Re : nombre de Reynolds
 S

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21
Rétrécissement de section

2
 1 
k =  − 1 Si θ < 90°
 CC 

2
 1  Si θ > 90°
k =  − 1 . sin 
 CC 

3
s
CC  0,59 + 0,41. 
S

Changement de direction

Pour un coude brusque (c'est-à-dire à angles vifs, comme le montre la figure ci-dessous).

Le coefficient de singularité peut être estimé selon :

k = 1,3.(1 − cos )

Pour un coude avec une courbure douce.

Le coefficient de singularité peut être estimé avec :

  D   
3, 5

k = 0,13 + 1,85 .  . En régime turbulent lisse



  2. R    90

0,5
D
k = 0,42.  En régime turbulent rugueux
R

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22
Raccords en T

Pour une jonction à confluent symétrique.

Les coefficients de singularité peuvent être estimés avec :

 Q 
2
Qv1  Kij : perte de charge entre la voie i et la voie j
k13 = 2 + 3.Q
v1

 −  Qvi : débit volumique de la voie i

 v 3  Qv 3 

 Q 
2
Qv 2 
k23 = 2 + 3.Q
v2

 − 

  v3  Qv 3 

Avec la perte de charge à calculer :

 .V32
Pi 3 = ki 3 . Vi : vitesse d'écoulement de la voie i
2

Pour une jonction à séparation symétrique.

Les coefficients de singularité peuvent être estimés avec :


2
 Qv1 
k31 = 1 + 0,3.
Q  
 v3 

2
 Qv 2 
k32 = 1 + 0,3.
Q 

 v3 

Avec la perte de charge à calculer selon

 .V32
P3i = k3i .
2

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23
Pour une jonction à confluent latéral.

Les coefficients de singularité peuvent être estimés avec :


2
Q  Qv 3 
k12 = 2. v 3 −  
Qv 2   Qv 2

 Qv 3  Qv 3  
2

k32 = 0,6.− 1 + 5. − 2.  


 Qv 2  Qv 2  

 .V22
Avec la perte de charge à calculer selon Pi 2 = ki 2 .
2
Pour une jonction à séparation latérale.

Les coefficients de singularité peuvent être estimés avec :


2
Q 
k13 = 1 +  v 3 
 Qv1 
2
Q 
k12 = 0,4. v 3 
 Qv 2 
 .V12
Avec la perte de charge à calculer selon P1i = k1i .
2
http://gpip.cnam.fr/ressources-pedagogiques-
ouvertes/hydraulique/co/3grain_PertesChargeVariationsSectionConduite.html

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24
Valeurs des coefficients (abaque simplifié)

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25
3.6. Equation de Bernoulli

Pour un fluide parfait l'équation de Bernoulli s'écrit ainsi sous sa forme complète

V 2  
()
1 
V  
+ grad   − V  rot V = − ( p ) + g
t  2  

En mécanique des fluides, un fluide est dit parfait s'il est possible de décrire son mouvement
sans prendre en compte les effets de viscosité et de conduction thermique. Le mouvement du
fluide est donc adiabatique, décrit par les équations d'Euler.

Rappels mathématiques :

 A /  − Ay /  z 
    z y 
()
rot A =   A =  Ax /  z − Az /  x 
 A /  − A /  
 y x x y

On peut simplifier en effectuant les hypothèses suivantes :

Hypothèse 1 : Fluide parfait incompressible (masse volumique constante) :

1   p
 = C te → − ( p ) =  
 
Hypothèse 2 : Ecoulement permanent (ou stationnaire quand les paramètres qui le
caractérisent (pression, température, vitesse, masse volumique, ...), ont une valeur constante
au cours du temps) :

V
=0
t
Hypothèse 3 : Ecoulement irrotationnel (le rotationnel de la vitesse du fluide est nul, ce qui
implique un écoulement non tourbillonnaire et un champ de vitesse dérivant d'un potentiel) :

()
 
rot V = 0

Hypothèse 4 : Fluide soumis uniquement à la pesanteur :

V 2 p  

L'équation de Bernoulli s'écrit donc ainsi : grad  + + g. z  = 0
 2  

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26
Ce qui revient à l'écrire sous sa forme simplifiée :

𝑉2 𝑝
+ + 𝑔. 𝑧 = 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒
2 𝜌

Dans un tube de courant, le fluide traverse les sections S 1 et S2 avec les vitesses constantes V1
et V 2 (m/s). Les sections S1 et S2 (m²) reçoivent les pressions p1 et p2 (Pa). Les sections S1 et
S2 se situent respectivement aux hauteurs z1 et z2 (m).

Cas 1 : Pertes de charges négligées, pas d’échange d’énergie

En étudiant le travail des forces de pesanteur et de pression, Bernoulli a démontré le théorème


suivant :

2 2
V1 p V p
+ 1 + gz1 = 2 + 2 + gz2
2  2 

Cette équation traduit le principe de conservation de l’énergie mécanique au cours du


mouvement :

Ecinétique + E pression + E potentielle = Cste

On peut formuler cette équation selon différents cas :

V² p
+ + gz = cste appliqué à l’unité de masse unité SI : J/kg
2 


 + p + gz = cste appliqué à l’unité de volume unité SI : J/m3 ou Pa
2

V² p
+ + z = cste appliqué à l’unité de poids unité SI : J/N ou m
2 g g

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27
p
+z est appelé hauteur piezomètrique
g


est appelé hauteur dynamique
2g

V² p
H= + +z est appelé hauteur manométrique équivalente ou charge totale
2 g g
Cas 2 : Avec échanges d’énergie et pertes de charge négligées

Si une machine est placée dans le tube de courant et échange de l’énergie (W1/2 )avec le fluide,
les caractéristiques de l’écoulement sont modifiées :

2 2
V1 p V p
+ 1 + gz1 + W1 / 2 = 2 + 2 + gz2
2  2 

Lorsque la machine est motrice (pompe, etc.), elle fournit de l’énergie au fluide (W 1/2 >0) qui
s’ajoute à celle de la section d’entrée S 1 .

Si la machine est réceptrice (turbine, moteur hydraulique, etc.), elle prend de l’énergie au
fluide (W1/2 <0) qui se retranche de celle en S 1 .

Cas 3 : Cas général avec échanges d’énergie et pertes de charge

Les pertes de charge régulières et singulières (entre S 1 et S2 ) se traduisent par des pertes
d’énergie sur la section S1 .

L.V 2
2 2
V1 p1 k .V 2 V p
+ + gz1 + W1 / 2 − ( + ) = 2 + 2 + gz2
2  2d 2 2 

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28
3.7. Théorème d'Euler

Le théorème de Bernoulli est d'une utilisation trop limitée. En effet, il ne permet pas
d'exprimer les actions mécaniques pouvant apparaître entre des fluides et des solides par
exemple. D'où la nécessité d'introduire un deuxième théorème.

Dans ce qui suit on considérera un fluide parfait (incompressible, non visqueux) et un


écoulement stationnaire.

Théorème d'Euler

On établit le théorème d'Euler à partir de la relation fondamentale de la dynamique :


 
dp
=  Fext
dt

p est la quantité de mouvement du système

 ext la somme des forces extérieures appliquées au système.
F

On considère un tube de courant. On délimite une partie du fluide par une surface fermée
(surface de contrôle) ; la représentation de cette surface permet de définir le système.
En calculant la variation de la quantité de mouvement entre les instants t et t + dt, on montre
que :
  
 ext m 2 − v1 )
F = q ( v

qm est le débit massique du fluide


v1 et v2 sont les vitesses moyennes dans les sections S 1 et S2

 Fext représente les forces de volume (poids) et l'ensemble des forces de surface (pression)

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29
Enoncé

La résultante des actions mécaniques extérieures exercées sur le fluide isolé (contenu dans
une enveloppe limitée par S1 et S2) est égale à la variation de la quantité de mouvement du
fluide qui entre S1 et sort par S2.

∑ 𝐹⃗ = 𝑚𝑔
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ + ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑃1 𝑆1 + ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗ = 𝑄𝑚 (𝑉
𝑃2 𝑆2 + 𝑅 ⃗⃗⃗⃗2 − ⃗⃗⃗⃗
𝑉1 )

Remarque :
La relation est vectorielle et peut donc donner lieu à des équations de projection sur des axes
judicieusement choisis

𝑀𝐴 (𝑚𝑔 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗) + 𝑀𝐴 (𝑃 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
1 𝑆1 ) + 𝑀𝐴 (𝑃2 𝑆2 ) + 𝑀𝐴 (𝑅) = −𝑀𝐴 (𝑄𝑚 𝑉2 ) + 𝑀𝐴 (𝑄𝑚 𝑉1 )

𝑀𝐴 (𝑚𝑔 ⃗⃗⃗⃗⃗ = 𝑄𝑚 𝑉2 𝑑2 − 𝑄𝑚 𝑉1 𝑑1
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗) − 𝑃1 𝑆1 𝑑1 + 𝑃2 𝑆2 𝑑2 + 𝑀𝐴 (𝑅)

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30
4. Hydraulique Industrielle
4.1. Généralités

Définition

▪ L'hydraulique a pour racine le mot grec hudor (eau).


▪ Un système hydraulique est un système qui utilise l'eau ou un liquide quelconque pour
son fonctionnement.
▪ Dans le système industriel, l'hydraulique se traduit par la transmission et la commande
des forces par un liquide qui est le fluide hydraulique. Il en résulte un mouvement :
► Rectiligne avec travail dans un seul sens : vérin simple effet ;
► Rectiligne avec travail dans les deux sens : vérin double effet ;
► Circulaire avec travail dans le deux sens : moteur hydraulique, vérin rotatif.
▪ Avantages :
► Une grande souplesse d'utilisation dans de nombreux domaines ;
► Une très bonne régulation de la vitesse sur les appareils moteurs ;
► Le démarrage en charge des moteurs hydrauliques et des vérins ;
▪ Inconvénients :
► Les risques d’accidents dus à l’utilisation de pressions élevées dans les systèmes ;
► Les fuites qui entraînent une diminution du rendement ;
► C'est un matériel coûteux (composants) dont la maintenance est onéreuse en raison
de remplacements fréquents du fluide hydraulique et des filtres.

Exemples d’utilisation

Les engins de travaux

Aviation

La machine-outil

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31
Constitution des Circuits Hydrauliques

Les circuits hydrauliques ont en général et approximativement la même structure. Ils se


composent tous :

▪ D'un groupe de puissance ;


▪ D'appareils de distribution et de régulation ;
▪ De récepteurs ayant pour rôle de transformer l'énergie hydraulique en énergie
mécanique.

Les principaux éléments

▪ Le groupe de puissance :
► Réservoir qui contient le fluide hydraulique ;
► Moteur qui entraîne une pompe transformant une énergie mécanique en énergie
hydraulique ;
► système de filtration composé de plusieurs filtres : filtration sur le retour et
filtration sur l'aspiration.
▪ Le limiteur de pression :
► Comme son nom l'indique, il sert à limiter la pression dans un circuit hydraulique.
Il protège également l'installation des dépassements de pression accidentels,
▪ Les distributeurs
► Le rôle de ces appareils est capital. On peut les considérer comme les "aiguillages"
du système. Ils dirigent le fluide sous pression vers les actionneurs et reçoivent en
retour le fluide sans pression qu’ils dirigent vers le réservoir.
▪ Les actionneurs
► Ces appareils transforment l'énergie hydraulique en énergie mécanique. Ce sont les
vérins hydrauliques à simple ou double effet ainsi que les moteurs hydrauliques ;
► Les vérins double effet travaillent dans les deux sens ;
► Les vérins simple effet travaillent uniquement dans un seul sens ;
► La force d'un vérin monté dans un système hydraulique dépend de deux critères
➢ La pression dite de service ;
➢ Le diamètre de son alésage ;
► La vitesse dépend du débit de la pompe alimentant le système.

4.2. Le groupe générateur de puissance

Le groupe générateur de puissance est un élément important entrant dans la constitution des
systèmes hydrauliques. Son rôle est de fournir le fluide sous pression, donc de rendre vivant le
mécanisme auquel il est associé.

Ce groupe se compose de plusieurs éléments qui constituent un ensemble compact appelé


«centrale hydraulique».

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32
Le réservoir

Le premier élément est le réservoir. Il doit :

▪ Stocker la quantité d'huile nécessaire au fonctionnement correct du système ;


▪ Assurer la protection de l'huile contre les éléments extérieurs qui lui sont nuisibles ;
▪ Refroidir le fluide qui a circulé dans le système et qui revient au réservoir à une
température variable ;
▪ Supporter les différents éléments qui constituent la centrale hydraulique et en
particulier le moteur qui entraîne la pompe ;
▪ Cette pompe, fixée sur le dessus ou immergée, transforme l'énergie mécanique en
énergie hydraulique.

Constitution et Coupe du réservoir

Le réservoir se compose principalement d'une cuve en acier qui se subdivise généralement


(par une cloison) en deux parties qui sont :
▪ une chambre d'aspiration ;
▪ une chambre de retour.

Une porte de visite permet le nettoyage du fond du réservoir et les éventuels interventions de
maintenance.

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33
Vue en coupe

4.3. Fluides hydrauliques

Dans un mécanisme, le fluide hydraulique transmet l'énergie hydraulique, il doit être


incompressible et rester homogène.

En circulant dans toute l'installation, il possède un rôle très important de lubrificateur des
parties mobiles à l'intérieur des composants (distributeurs, vérins...).

Un fluide hydraulique se choisit en respectant certains critères comme :

▪ La viscosité ;
▪ La pression de fonctionnement ;
▪ Les conditions extérieures (environnement) ;
▪ La température (pour le choix d’un fluide inflammable ou non) ;
▪ La technologie des composants ;
▪ Les conditions de fonctionnement.

Du choix du fluide peut dépendre la longévité d'un système hydraulique.

La viscosité est le critère principal de choix.

Une faible viscosité est favorable pour :

▪ Faciliter l’amorçage et le bon remplissage (absence de cavitation) des pompes à


l’aspiration ;
▪ Diminuer les pertes de charge dans les tuyauteries ;
▪ Diminuer les pertes par frottements internes des organes tels que les pompes, moteurs,
etc.

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34
Une forte viscosité est favorable pour :

▪ Assurer un bon graissage ;


▪ Diminuer les fuites internes ;
▪ Faciliter la fabrication en permettant le fonctionnement avec des jeux plus élevés.

Les différents fluides hydrauliques

L’eau

L’eau pure présente des défauts qui condamnent son emploi :

▪ Elle gèle à 0°C à pression atmosphérique ;


▪ Ses qualités graissantes sont insuffisantes, sa viscosité à 20°C est de 1 centipoise (10 -3
Pa.s) ;
▪ Elle est oxydante en présence d’air.

L’eau glycérinée présente des défauts semblables mais atténués. On la trouve sous forme de
constituant plus ou moins important dans certains fluides difficilement inflammables. Elle
connaît de nos jours un gain d’intérêt notoire dans les « systèmes écologiques », c'est-à-dire
non polluants, en cas de fuite du fluide ou de perte de fluide, mais également dans les
systèmes destinés à l’industrie alimentaire.

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35
L’eau possède plusieurs phases qui évoluent en fonction de sa température et sa pression :
solide/liquide/vapeur (18 états solides ont été recensés). Il existe un état instable nommé le
point triple dans lequel l’eau peut passer alternativement d’une phase à l’autre en réponse à de
très faibles variations de température et/ou de pression.

Figure : diagrammes de phases de l’eau

Le diagramme ci-dessous ne présent pas toutes les phases solides de l’eau. Un total de 18
phases solides ont été recensées. La phase XVIII, la plus récente phase identifiée, est obtenue
à des pressions de l'ordre de 100 à 400 gigapascals et à des températures de 1.650 à 2.760 °C.
Cette phase donne à l’eau l’aspect d’une glace noire aussi chaude que la lave. Elle porte le
nom de glace superionique.

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36
Les huiles

Les huiles utilisées dans les circuits hydrauliques sont classées en trois groupes :

▪ les huiles minérales (obtenues par raffinage distillation de la houille, du pétrole ou de


certains schistes bitumineux et par additifs chimiques) ;
▪ les huiles difficilement inflammables (à base d’eau ou d’esters phosphorifiques) ;
▪ les huiles végétales (fabriquées à base d’huile de ricin et d’alcool, elles ne sont plus
utilisées de nos jours car peuvent devenir oxydantes en vieillissant).

Vidange et remplacement des huiles

▪ La périodicité des vidanges est variable ;


▪ Elle dépend du choix de l'huile et du taux de fonctionnement du système ;
▪ Les fabricants offrent une large gamme d'huiles et il est préférable de prendre conseil
auprès de ces spécialistes pour déterminer le choix d'huile répondant aux critères
d'utilisation.

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37
Refroidissement/Réchauffage des huiles

▪ Dans certains systèmes hydrauliques, il est impératif de refroidir l'huile. La


température d'utilisation de celle-ci doit être comprise dans une plage se situant entre
50 °C et 55 °C environ.
▪ En règle générale, il ne faut pas dépasser 60 °C pour éviter à l'huile un vieillissement
prématuré.
▪ Plusieurs cas peuvent se présenter
► Petites installations ; il n'est pas obligatoire de monter un système de
refroidissement de l'huile.
► Installations importantes : dans ce cas, il faut prévoir un système de
refroidissement de l'huile. Le composant utilisé sera un refroidisseur. Cet appareil
se monte sur le retour d'huile.
► Il existe plusieurs types de refroidisseurs : à eau et à air.
► Le refroidisseur à eau, plus efficace, est le plus souvent utilisé.
▪ Réchauffage de l’huile
► Un système hydraulique ne doit pas être démarré si l'huile, se trouvant dans le
réservoir, est trop froide. Au démarrage, la température de cette huile doit se situer
aux environs des 15° C. Le réchauffage peut se faire à l'aide d'éléments chauffants
placés dans le fond du réservoir en tenant compte de la capacité-en huile du
réservoir.

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38
4.4. Pompes

La pompe est destinée à transformer une énergie mécanique, fournie par un moteur, en
énergie hydraulique. Son rôle se limite à «aspirer» l'huile dans le réservoir et à la refouler
sous pression.

La pompe fournit un débit. Elle est donc un générateur de débit.

Le débit : c'est le volume de fluide que la pompe peut fournir pendant l'unité de temps pour
une vitesse de rotation établie. Le débit Q correspond à la cylindrée par le nombre de cycle
par minute.

La cylindrée : correspond au volume de fluide théorique débité par tour en cm3 ou en litres par
cycle.

Une pompe est caractérisée par :

▪ Sa cylindrée ;
▪ Son débit ;
▪ Son rendement ;
▪ Son sens de rotation ;
▪ Sa vitesse de rotation.

Pompes alternatives

Le débit du fluide est discontinu dans le cas d’une pompe à un seul piston – un temps sur
deux.

La cylindrée est égale à :

Cy en cm3
Cy = S  C S en cm²
C en cm

Le débit du fluide s’écrit :

Q = Cy  nb de Cycles/min

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39
Pompes rotatives

Le mouvement alternatif des pistons est obtenu par la rotation du plateau à axe brisé d’angle α
constant.

La cylindrée unitaire pour un piston :

CU en cm3
CU = S  C S en cm²
C en cm

La cylindrée totale s’écrit :

CT = CU  nb de pistons

Le débit théorique s’écrit :

Q = CT  nb de cycles / min

Classification des pompes

Les pompes peuvent se classer en deux groupes :

▪ les pompes dites non volumétriques qui possèdent un débit élevé mais variable. Dans
ces pompes, les chambres d’admission et de refoulement où le fluide est expulsé ne
sont pas séparées l’une de l’autre par des pièces mécaniques rigides.
▪ les pompes dites volumétriques, ce sont des générateurs de pression et de débit. Dans
ces pompes, la chambre d’admission est séparée par des pièces mécaniques rigides de
la chambre de refoulement, ce qui assure l’étanchéité entre ces deux chambres.

Les pompes volumétriques se divisent en deux catégories :

▪ les pompes à cylindrée constante : pompe à vis, pompe à palettes, pompe à


engrenages, pompe à pistons, etc.
▪ les pompes à cylindrée variable : pompe à pistons radiaux, pompe à pistons axiaux,
etc.

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40
Figure : les différentes pompes volumétriques

Volumétrique

Non Volumétrique

Figure : Comparaison des zones de fonctionnement des pompes volumétriques


et non volumétriques

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41
Pompes à piston

Principe

Un piston, mû par un système bielle-manivelle, se


déplace dans un cylindre. Il est mis en communication
avec l’aspiration (par un clapet ou par tout autre
système de distribution) pendant la course descendante,
et avec le refoulement pendant la course montante.

Ces pompes sont surtout utilisées dans les cas où il est


nécessaire d’engendrer des pressions élevées avec un
faible débit.

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42
Pompes à pistons radiaux

Principe

Les pompes à pistons radiaux se divisent en deux groupes principaux :

▪ Les pompes à cylindre fixes et à excentriques intérieur,


▪ Les pompes à bloc-cylindres tournant.

Les pompes à cylindres fixes et à excentrique intérieur

Ce sont celles qui se rapprochent le plus du principe


de base. Elles sont la reconduction du générateur de
pression présenté ci-dessus, où les pistons-cylindres
sont décalés angulairement de 2П/n les uns par
rapport aux autres. L’excentrique OA, attaque les
bielles AB, actionnant les pistons. Pendant son
déplacement vers le centre, le piston aspire le
fluide, à partir de l’orifice d’aspiration et à travers
le clapet d’aspiration. Lors du déplacement inverse,
le fluide est refoulé vers l’orifice de refoulement à
l’aide du clapet de refoulement. Ce système
convient pour les pressions allant de 50 à 700 bars
(pour le système ci-dessous).

Exemple : pompe en étoile à haute pression

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43
Les pompes à pistons radiaux et bloc-cylindres tournant

Ces pompes, ont le grand avantage,


par rapport aux précédentes de
permettre la variation et l’inversion
du débit. Elles se prêtent bien à la
réalisation de servomécanismes. Par
contre, elles exigent une filtration
plus poussée et ne permettent pas des
pressions aussi élevées que les
pompes précédentes (200 à 400
bars).

Pompes à pistons axiaux

La disposition des pistons en ligne et axiaux se prête particulièrement bien à la réalisation


d’ensembles compacts et robustes, supportant de hautes pressions, à forte puissance massique
et acceptant un fonctionnement avec un fluide de degré de pollution relativement élevé.

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44
Pompes à palettes

Ces pompes sont constituées d'un rotor et d'un


alésage excentré. Le rotor qui est rainuré avec
des fentes radiales dans lesquelles sont logées
des palettes qui peuvent coulisser librement.
Sous l’effet de la force centrifuge (et parfois
par le biais d'un ressort de compression), les
palettes viennent s’appuyer sur le cylindre du
stator. L’ouverture O 1 , pratiquée dans une des
joues du stator, voit le volume compris entre
deux palettes consécutives s’accroître
provoquant l’aspiration de la pompe. Par
contre l’ouverture O 2 , pratiquée de l’autre
côté de l’axe général x’x, provoque le
phénomène inverse, c'est-à-dire le
refoulement de la pompe.

Les pompes à palettes sont surtout utilisées dans le domaine des installations fixes, en
machine-outil par exemple, où les puissances installées et les pressions de fonctionnement
sont généralement peu élevées. La possibilité de varier le débit et d ’adapter des systèmes de
régulation à puissance ou pression constantes pour un prix très compétitif est un élément de
succès de ce type de matériel. Ces pompes sont également appréciées pour leur faible
pollution sonore.

1- Rotor
2- Palettes
3- Bague de commande de cylindrée
4- Ressort
5- Piston de commande de cylindrée
6- vis de butée

Figure : Pompe à palettes à came, du climatiseur d'une BMW série 7.

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45
Pompes à engrenage (Gear Pump) Refoulement
Appareils simples et robustes, ces pompes
sont constituées d'un corps en acier dans
lequel deux pignons sont en prise. Le premier
est menant et reçoit son mouvement d'un
moteur. Le second est entraîné par le premier.

Pendant la rotation, l'espace libre entre les


dents se remplit d'huile. Il s'établit alors un
transfert d'huile par l'extérieur de la denture.
Le fluide se trouvant dans la chambre
supérieure 2 ne peut repartir vers la chambre
inférieure 1 du fait de l'engrainement des
dents. Il est donc évacué vers une canalisation
extérieure.
Aspiration
Le volume transféré par tour est constant.

Figure : Pompe à engrenage à contact extérieur

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46
Figure : Pompe à engrenage à contact intérieur

Pompes à vis

Composées d’une vis sans fin, ces pompes ont une cylindrée moyenne, fournissent une grande
pression et sont adaptées aux fluides très visqueux (très utilisées en plasturgie).

Les pompes péristaltiques

Une pompe péristaltique est une pompe utilisée pour les liquides et les gaz. Le liquide est
contenu dans un tube flexible, il est entraîné par un système pressant le tube à l'intérieur de la
pompe. Ce processus, qui a pour nom le péristaltisme, est naturel dans divers systèmes
biologiques comme celui du tube digestif.

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47
Les pompes à hélices : pompes centrifuges et axiales

Dans les pompes centrifuges, le débit du liquide s’obtient sous l’action de la force centrifuge
engendrée par la rotation rapide de la turbine.

Dans les pompes axiales, le liquide se déplace le long de l’axe de rotation de la roue. Les
pompes à hélices fournissent un grand débit et leur rendement est élevé.
Ce type de pompe (voir ci-dessous) est largement répandu dans l’industrie.

1 turbine
2 aubage mobile
3 arbre
4 bâche de pompage
5 tuyauterie d’aspiration
6 clapet de retenue
7 crépine
8 tuyauterie de refoulement

Autres pompes

Pompes à lobes Pompes à membranes

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48
Avantage et inconvénient des principaux types de pompes

Avantages Inconvénients

Pompes à engrenage

Nombreuses pièces d’usure. Pas de particules


solides dans cette pompe, ni de produits abrasifs ;
Débit régulier, Pas de clapets nécessaires, la présence de traces de solide ayant pour effet
Fonctionnement réversible d’accélérer l’usure mécanique des pignons et de
diminuer l’étanchéité entre le corps de pompe et
les dents

Pompes à palettes
Pas de brassage, ni d’émulsionnage du liquide Frais de maintenance plus important en raison de l'
pompé. Débit régulier. Marche réversible de usure du corps par frottement des palettes
la pompe
Pompes à piston

Débit limité. Viscosités assez faibles. Pompage de


particules solides impossible: la pompe ne
fonctionne bien que si l'étanchéité est parfaite
Fonctionnement à sec sans dommage. Bon entre le cylindre et le piston. Débit fluctuant dit
rendement (> 90%). Bon amorçage pulsé (ce qui nécessite la mise en œuvre dans
automatique certains cas d'un accumulateur amortisseur de
pulsation). Danger de surpression dans le circuit de
refoulement d’ou la présence indispensable de
sécurités (by-pass et soupape de sûreté)

Pompes centrifuges

Conception simple et robuste. Peu


d'entretien. Grand débit. Matériaux de
Faible pression d'utilisation. Pas d'auto-amorçage
construction variés (fluide corrosif possible).
("gavage" nécessaire). Nécessite des dispositifs
Pompes compactes. Bon rendement. Débit
d'équilibrage. Ne fonctionne pas avec les liquides
continu. En cas de dysfonctionnement du
très visqueux
circuit de refoulement (colmatage), la pompe
ne subit aucun dommage

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49
4.4.1 Dimensionnement d’une pompe

Calcul de la hauteur manométrique totale (HMT) d'une pompe

Pour véhiculer un liquide d'un endroit à un autre, la pompe doit fournir une certaine pression
appelée hauteur manométrique totale, cela dépend des conditions d'aspiration et de
refoulement.

Densité du fluide

La densité est un facteur important à considérer lors du dimensionnement d'une pompe. La


densité d'un liquide peut affecter la pression de sortie d'une pompe. Sur une hauteur verticale
identique, un liquide plus lourd que l'eau exige une plus grande force pour véhiculer le fluide.

Le graphique ci-dessous compare en hauteur de liquide pour une pression identique les
hauteurs de liquides ayant des densités différentes. Une colonne d'eau de 100 m (densité de 1
ou 1000kg/m3) exerce une pression de 9,81 bar, alors qu'une colonne de 83 m de saumure
(liquide plus lourd) et une colonne 133 m d'essence (liquide plus léger) sont nécessaires pour
exercer la même pression.

Charge hydraulique (Hh)

Hh = g . Z . ρ

Hh (en Pa) : charge hydraulique


ρ (en kg/m3) : masse volumique du liquide
g (en m/s²) : accélération gravitationnelle
Z (en mCE) : Hauteur géométrique (d'aspiration ou de refoulement ou les deux) en mètre
d'eau, appelé mCE (mètre de colonne d’eau)

Installation à circuit fermé

Pour les installations de chauffage ou d'eau glacée avec dispositifs d'expansion fermés, le
HMT doit juste tenir compte des pertes de charge régulières et singulières du circuit
hydraulique.

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50
Installation à circuit ouvert

Ceci concerne par exemple les installations de chauffage ou d'eau glacée avec dispositif
d'expansion ouvert, tour de refroidissement à circuit ouvert, les installations de distribution
d'eau sanitaire, etc.

Hauteur manométrique totale (HMT)

HMT = Hh + Jasp. + Jref. + Pr

Hh (en Pa) : Charge hydraulique


J asp. (en Pa) : Pertes de charge de la conduite d'aspiration
J ref. (en Pa) : Pertes de charge de la conduite de refoulement
Pr (en Pa) : Pression résiduelle ou pression de service (Pr est une pression relative)

Autres cas avec des pressions relatives P1 et P2 différentes

1 HMT = Hh + J asp. + J ref.

2 HMT = Hh + J asp. + J ref. + (P2 - P1)


A condition que P1 soit > ou = à la pression atmosphérique

3 HMT = Hh + J asp. + J ref. + Pr + (Patm - P1)


A condition que P1 soit < à la pression atmosphérique

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51
Autre méthode de détermination du HMT

La HMT peut être exprimée en mètres ou mètres de colonne d’eau (mCE). Dans ce cas, la
hauteur manométrique totale est calculée suivant l'équation suivante :

H.M.T (en mCF) = Ha + Hr + Pc + Ps

Ha : pour hauteur d'aspiration : correspond à la hauteur entre la surface de l'eau et l'axe de la


pompe. Dans le cas d'une pompe immergée de puits ou de forage, Ha = 0.

Hr : pour hauteur de refoulement : correspond à la hauteur entre l'axe de la pompe et le point


le plus haut de refoulement (par exemple le robinet le plus haut).

Pc : il s'agit des pertes de charges moyennes dans les canalisations qui sont fonction de la
section et de la nature de la canalisation (pertes de charges linéaires) mais également
fonction du nombre et du type de raccords (coudes, tés, jonctions) présents le long de la
canalisation.

Ps : pression de service en sortie de la canalisation exprimée en mCF

Exemple de calcul

Données
Le puits qui se trouve à proximité est à une profondeur totale de 5 m. Le niveau de l'eau se
trouve à 3 m en dessous de la surface du sol. On souhaite un débit en sortie de 2 m3/h avec
une pression utile (Pu) de 2,5 bars (2,5 bars = 25 m de hauteur d'eau). La pompe sera placée à
l'extérieur. La crépine d'aspiration (aspiration) sera placée à 0,15 m du fond du puits
considérant que le fond du puits est à 5m de profondeur par rapport à la pompe. Il y aura 4
mètre de dénivelé au refoulement entre la pompe et le jardin potager.

On recommande pour des puits peu profonds, un tuyau de section 1" (26/34). Les pertes de
charge dans le tuyau sont évaluées à 100 mm (0,1 m) par mètre de tuyau.

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52
Dimensionnement
- Hauteur d'aspiration (Ha) : 3 m
- Longueur du tuyau à l'aspiration (La) : 5 – 0,15 + 1 = 5,85 m
- Hauteur de refoulement (Hr) : 4 m
- Longueur du tuyau au refoulement (Lr) : 35 m
- Hauteur manométrique à l'aspiration (HMA) = Ha + Pa (pertes de charge à l'aspiration) = 3
m + (0,1 x 5,85 m) = 3,6 mCE
- Hauteur manométrique de refoulement (HMR) = Hr + pertes de charge au refoulement + Pu
(pression utile) = 4 m + (0,1 x 35) + 25 = 32,5 mCE
- Hauteur manométrique totale (HMT) = HMA + HMR
3,6 m + 32,5 m = 36,1 mCE

Il faut donc une pompe délivrant un débit de 2,5 m3/h pour une hauteur manométrique totale
(HMT) de 36,1 m.C.E.

Sélection de la pompe
Sur chaque pompe est indiqué un graphique HMT / Débit (m3/h) sur le quel est représenté la
courbe de performance de la pompe. On reporte la HMT calculée précédemment et le débit
souhaité. Il est nécessaire que ce point soit situé juste en dessous de la courbe de la pompe
choisie. Si en revanche le point se situe au dessus de la courbe, les performances de la pompe
seront trop faibles par rapport aux caractéristiques de l'installation et des besoins. Dans notre
cas, la pompe la plus adaptée sera celle qui porte la référence HMP 604.

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N.P.S.H (Net Positive Suction Head) ou Hauteur de charge nette absolue

Qu'est-ce le N.P.S.H.?

NPSH est une mesure permettant de quantifier la hauteur manométrique d'aspiration


disponible pour éviter la vaporisation au niveau le plus bas de la pression dans la pompe
pouvant provoquer le phénomène perturbateur de cavitation.

La cavitation est la vaporisation du liquide contenu dans la pompe quand il est soumis à une
pression inférieure à la tension de vapeur correspondant à sa température.

Ce phénomène se produit à l’orifice d’aspiration de la pompe ; des bulles apparaissent dans


les zones où la pression est la plus faible (entrée des aubes de roue des pompes centrifuges) :
elles sont transportées dans les zones de pressions plus fortes où se produit leur re-
condensation. Des implosions se produisent alors à des fréquences élevées et créent des
surpressions locales très élevées (jusqu'à des centaines de bars).

Pression atmosphérique (Patm)

Dans un même lieu cette pression atmosphérique de 1013 mbar au niveau de la mer peut
varier selon les conditions météorologiques. Il n'est pas rare d'entendre d'une d épression de
960 mbar, ce qui représente une variation de 53 mbar par rapport à la pression atmosphérique
normale.

La pression atmosphérique pratique d'aspiration généralement adoptée est une variation


en moins de 25 à 30 mbar, pour se placer dans des conditions normales défavorables, soit de
985 mbar.

Pression de vapeur saturante (Pv)

C’est la pression de vapeur maximale que l’air peut supporter à une température donnée. C'est
le cas de l'air en contact de l'eau. La pression de vapeur saturante augmente avec la
température.

A une température donnée, un liquide à une pression d’ébullition bien donnée correspond sa
tension de vapeur. Si la pression en un point de ce liquide devient inférieure à la tension de
vapeur, il entre en ébullition.

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54
Ces valeurs sont données par des tableaux de ce type :

Pour un mélange de liquides, on prend comme valeur la tension de la vapeur de la fraction la


plus volatile, donc la tension de vapeur la plus élevée.

Dans une enceinte fermée, il se vaporise jusqu’à ce que la pression se rétablisse. A l’air libre,
au contraire, il se vaporise complètement.

Pour le pompage d’eau à 20°C, la tension de vapeur est de 2337 Pa (0,24 mCE). Pour une eau
chaude, elle peut être de plusieurs mètres (101325 Pa ou 10,33 mCE à 100°C)

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Calcul du NPSH disponible pour une pompe aspirante dans une nappe d’eau à l’air libre

NPSH (en Pa) = Patm – Pv – Jasp - Hh

Patm (en Pa) : Pression atmosphérique dépendant de l’altitude


Pv (en Pa) : Pression absolue de vaporisation du fluide, voir tableau précédant
Jasp (en Pa) : Pertes de charge de la conduite d'aspiration
Hh (en Pa) : Charge hydraulique du fluide

Pour convertir le NPSH exprimé Pa, en :


-> NPSH (en mètre de colonne d'eau) = (Patm – Pv – J asp - Hh) / 9810
-> NPSH (en mètre de liquide) = (Patm – Pv – J asp - Hh) / (9,81.ρ)

Calcul du NPSH disponible pour une pompe en charge

NPSH (en Pa) = Patm – Pv – Jasp +Hh

Autre formulation

𝒑𝑨 𝒗 𝟐 𝒑𝒗
𝑵𝑷𝑺𝑯𝒅𝒊𝒔𝒑𝒐 = ( + )−
𝝆𝒈 𝟐𝒈 𝝆𝒈

pA (en Pa) : pression à l’entrée de la pompe


v (en m/s) : vitesse moyenne d’écoulement du fluide
pv (en Pa) : pression de vapeur saturante
ρ (en kg/m3 ) : masse volumique du fluide
g (en m/s²) : accélération gravitationnelle

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NPSH requis

C'est la hauteur minimum de liquide (supposé à sa température d'ébullition), nécessaire au-


dessus de l'aspiration, pour empêcher la cavitation.

Il dépend:
• du type de pompe
• du point de fonctionnement

Il est donné par le fabricant de la pompe sous la forme d'une courbe donnant le NPSH
requis (en mètre de liquide) en fonction du débit.

Exprimé ainsi (en mètres de liquide), le NPSH est indépendant de la nature du liquide
pompé.

Il est toujours positif et généralement de quelques mètres (2 à 5 mètres)

Quelques pompes spéciales, dites à faible NPSH autorisent des valeurs inférieures à 1 mètre.

Pour qu’une pompe fonctionne normalement (sans cavitation), il faut que le NPSH disponible
(calculé) soit supérieur au NPSH requis (indiqué par le constructeur).

NPSH disponible > NPSH requis

Les conditions d’aspiration sont d’autant meilleures que la différence entre les deux est
grande.

En conclusion, on peut dresser une liste de conseils à respecter, si le procédé le permet, pour
éviter la cavitation :
- Préférer si possible les montages de pompes en charge
- Eviter de transporter des liquides à des températures trop élevées
- Eviter une alimentation à partir d'un réservoir sous pression réduite
- Diminuer les pertes de charge du circuit d'aspiration (par exemple, il ne faut jamais
placer de vanne de réglage ou de vanne d'isolement sur la conduite d'aspiration)

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4.4.2 Associations de pompes

On peut associer les pompes centrifuges en série ou en parallèle.

Association de pompes centrifuges en série :


En série pour augmenter la pression de sortie, pour un débit donné, la pression (ou la hauteur
manométrique totale) fournie par l'ensemble des deux pompes est la somme des pressions (ou
des hauteurs manométriques) que fournirait chacune d'elle si elle était seule, comme illustré
ci-dessous.

∆𝑃𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 = ∆𝑃1 + ∆𝑃2

Association de pompes centrifuges en parallèle :


En parallèle pour augmenter le débit, pour une pression (ou une hauteur manométrique totale)
donnée, le débit fourni par l'ensemble des deux pompes est la somme des débits que fournirait
chacune d'elle seule, comme illustré ci-dessous.

𝑄𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 = 𝑄1 + 𝑄2

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4.4.3 Dimensionnement du moteur de pompe

Symbolique des pompes :

Le trait interrompu court représente le drain (drainage externe). C’est une canalisation qui
récupère le débit de fuite, inévitable en raison des jeux fonctionnels. Le flux est dirigé vers le
réservoir.

Débit réel d’une pompe :

𝑄𝑟é𝑒𝑙 = 𝑄𝑡ℎé𝑜𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒 × 𝜂𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 = 𝐶𝑦𝑙 × 𝑁 × 𝜂𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒

Cyl (en l) : Cylindrée totale débitée par tour


N (en tr/min) : vitesse de rotation de la pompe

Puissance absorbée par une pompe :

𝑄𝑡ℎé𝑜𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒 × ∆𝑃𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛
𝑃𝑝𝑜𝑚𝑝𝑒 =
600 × 𝜂𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙

Ppompe (en kW) : Puissance absorbée par la pompe


Qthéorique (en l/min) : Débit théorique de la pompe pour la vitesse de rotation retenue
ΔPression (en bar) : Différence de Pression entre l'entrée de la pompe et sa sortie
ηglobal : Rendement global de la pompe (mécanique et volumique)

Rendement global d’une pompe :

𝜂𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙 = 𝜂𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 × 𝜂𝑚é𝑐𝑎𝑛𝑖𝑞𝑢𝑒

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Puissance du moteur électrique :

𝑃𝑝𝑜𝑚𝑝𝑒
𝑃𝑚𝑜𝑡𝑒𝑢𝑟 =
𝜂𝑚𝑜𝑡𝑒𝑢𝑟é𝑙𝑒𝑐𝑡𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒 × 𝜂𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑚𝑖𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛

ηmoteurélectrique : rendement du moteur électrique


ηtransmission : rendement de la transmission mécanique entre l’arbre moteur et la pompe

Dans les pompes centrifuges, l'essentiel de l'énergie dégradée échauffe le liquide pompé.

Dans les pompes alternatives, l'essentiel de l'énergie dégradée l'est dans les transmissions
mécaniques et n'est pas communiquée au liquide.

Le rendement global d’une pompe est généralement :


• Pompes à piston = 0,6 à 0,7
• Pompes centrifuges = 0,4 à 0,8

Motorisation

Lors du choix du moteur, c'est la puissance absorbée par la pompe qui détermine la puissance
délivrée par le moteur et donc aussi la puissance absorbée au réseau. Il faut donc prendre
garde à ce que le moteur ait une puissance suffisante pour satisfaire toutes les situations de
fonctionnement de l'installation.

Prenons le cas d'une pompe ayant une puissance absorbée de 8.5 kW. Le moteur fournira ces
8.5 kW, indépendamment du fait qu'il soit conçu pour 7 kW ou 10 kW. Un moteur de 7 kW,
devant fonctionner à 40°C, serait donc toujours surchargé de 21.5 %.
La conséquence directe d'une surcharge du moteur est une augmentation de la température du
bobinage. Lorsqu'elle dépasse la température limite prévue selon la classe d'isolation choisie
correspondant à une durée de vie acceptable (30 000 h), la durée de vie de l'isolation diminue.

Un dépassement de la température limite de 8-10°C, diminue la durée de vie de l'isolation


d'environ la moitié. Des dépassements de 20°C signifient un raccourcissement de 75 %.

Les moteurs de construction standard sont prévus pour une utilisation à température ambiante
maximale de 40°C (et une altitude maximale du site de 1 000 m). Tout écart nécessite une
correction des puissances nominales.

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4.5. Filtres

Généralités

L'huile sous pression, circulant dans l'installation, véhicule toutes sortes d'impuretés se
trouvant à l'intérieur du circuit.

Ces impuretés peuvent être abrasives ou non abrasives. Dans tous les cas, il faut absolument
les éliminer, car elles provoqueront des pannes et une usure anormale des composants
amenant rapidement des fuites. C'est le rôle de la filtration.

Le filtre à pour rôle d'éliminer toutes les impuretés se trouvant dans le fluide hydraulique. Il
permet ainsi d'éviter de nombreuses pannes des installations hydrauliques qui sont dues
généralement par le mauvais état du fluide hydraulique.

La filtration de l'huile hydraulique peut se faire à l'aide :

▪ de crépines (grosses particules) ;


▪ de filtres (particules fines).

Description et caractéristiques

En général le filtre est composé principalement de :

▪ un corps ;
▪ une cartouche filtrante ;
▪ un orifice d'entrée et un orifice de sortie.

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61
Les principales caractéristiques d'un filtre sont :

▪ Sa porosité moyenne ou degré de filtration (elle correspond au diamètre moyen des


particules arrêtées); si ce sont des grosses particules qui sont arrêtées, le filtre est
appelé crépine ;
▪ Son montage (aspiration, refoulement, ...) ;
▪ Son débit nominal ;
▪ Sa position de montage (verticale).

Filtration

Dans les circuits hydrauliques, la filtration peut s'effectuer :

▪ Sur la haute pression ;


▪ Sur le retour ;
▪ Sur l'aspiration.

Filtration sur la haute pression :


Le montage du filtre se fait sur la conduite de refoulement de la pompe. Cette filtration est
efficace. Elle protège les composants hydrauliques mais la haute pression oblige à avoir du
matériel robuste. Elle se fait à l'aide de filtres.

Filtration sur le retour :


Le montage du filtre se fait sur la conduite de retour. La totalité de l’huile est filtrée.
Inconvénient : la pompe n'est pas protégée des impuretés contenues dans le réservoir, ce qui
implique une filtration sur l'aspiration. Cette filtration sur le retour est très employée. Elle est
efficace et bon marché et se fait à l'aide de filtres.

Filtration sur l'aspiration :


Cette filtration doit protéger la pompe. Elle est assez grossière et ne peut arrêter que les
grosses particules. Elle se fait à l'aide de crépine (grille métallique très fine de 150 microns).
En aucun cas cette filtration ne constitue une protection des composants du système
hydraulique

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62
Critères déterminant le choix des filtres

Degré de filtration à obtenir correspond au diamètre moyen des particules arrêtées :

▪ Pour la filtration à l'aspiration : 150 microns,


▪ Pour la filtration sur le retour : 10 microns,
▪ Pour la filtration sur la haute pression : 5 à 10 microns.

Emplacement dans le circuit :

▪ Si le filtre est à l'aspiration, il n'y a pas de pression,


▪ Si le filtre se trouve au refoulement, la pression est importante.

Dans tous les cas, un minimum de deux filtres est indispensable pour assurer un
fonctionnement correct et durable de l'installation.

Pour une filtration fine, protégeant les composants, il faut prévoir le montage d'un filtre sur la
haute pression.

Représentation symbolique des filtres

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4.6. Le limiteur de pression

Rôle : limiter la pression dans un système hydraulique à un maximum de pression préréglée.

Le limiteur de pression est composé principalement :

▪ D'un corps,
▪ D'un clapet conique,
▪ D'un ressort,
▪ D'une vis de réglage.

Symbolisation

Description du fonctionnement

Deux étapes dans le fonctionnement du limiteur de pression :

1ere étape (repos):

Au départ le limiteur de pression est en position


normale, la tige du vérin sort normalement.
La force F2 (exercée par le fluide à la pression
d'utilisation du système) est inférieure ou égale à
F1. Alors le clapet conique est en appui sur son
siège grâce à la force F1 (préalablement réglée)
exercée par le ressort. Cette force est obtenue par
la vis de réglage et le ressort de pression

2è étape (travail) :

La force F2 devient progressivement supérieure à


F1, alors, le clapet recule de son siège en
comprimant le ressort, libérant ainsi le passage et
autorisant le retour du fluide sans pression au
réservoir.
A ce moment précis, la pompe aspire du fluide
dans le réservoir et refoule le "surplus" de débit
qui allait provoquer une surpression dans le même
réservoir (par l'intermédiaire du limiteur de
pression).

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4.7. Les accumulateurs

Un accumulateur hydraulique est une capacité qui maintient en réserve un certain volume
d’huile à une pression données.

Dès que la pression du circuit tombe en dessous de la pression de l’accumulateur, celui-ci


restitue alors l’huile qu’il contient pour maintenir la pression du circuit.

Les accumulateurs servent également à :


▪ Amortir les pulsations d’une pompe, ils sont alors montés près de celle-ci (notamment
pour les pompes à pistons en ligne).
▪ Amortir les coups de bélier, ils sont alors montés en ligne dans la zone où ils prennent
naissance
▪ Stabiliser la pression (pour les pompes à débit variable)
▪ Compenser les fuites
▪ Compenser les variations de volume dues à une variation de la température
▪ Transmission de pression entre deux fluides différents
▪ Assurer la continuité de service en cas de panne
▪ Booster la pression dans un circuit sur un temps court

Il existe 3 types d’accumulateurs :


▪ A contrepoids
▪ A ressort
▪ A gaz

Les accumulateurs à contrepoids

Système stable mais lourd et encombrant. Sa grande inertie limite ses capacités d’absorption
des chocs hydrauliques et des pulsations de fréquence élevée.

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Les accumulateurs à ressort

Dispositif encombrant ne fonctionnant qu’avec des pressions et des volumes modérés. De


plus, en phase de restitution, la pression évolue continuellement selon le remplissage et la
compression du ressort.

Les accumulateurs à gaz

Ce sont les plus courants car d’une conception simple : séparateur souple (vessie ou
membrane) ou piston (durée de vie plus grande) se déplaçant dans corps rigide. Ils sont légers
et peu couteux.

Système à piston Système à vessie

Système à membrane

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Avantages des différentes technologies :
▪ Piston : excellente durée de vie
▪ Membrane : léger
▪ Vessie : réponse très rapide

Utilisation des accumulateurs en assistance

Lorsque le temps de travail est court par rapport au temps total, les temps morts peuvent servir
au stockage de l’énergie produite par la pompe. Ainsi il est possible d’utiliser une pompe plus
petite fonctionnant en continu. Pendant la phase de travail, l’énergie fournie par
l’accumulateur s’ajoute à celle fournie par la pompe. La restitution de l’énergie se fait alors au
travers d’un limiteur de débit pour éviter toute action brutale.

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4.8. Les distributeurs

Les distributeurs sont des pré-actionneurs qui ont pour rôle de diriger le fluide (sous pression
ou sans pression) dans certaines directions.

Les pré-actionneurs "réglementent" les entrées et les sorties du fluide dans le vérin pour un
bon fonctionnement du système, en autorisant le passage du fluide dans un sens et en
l'interdisant dans l'autre.

Ils sont placés entre le groupe hydraulique et les actionneurs. C'est grâce à eux qu'on peut
"décider" de la sortie ou de la rentrée de tige d'un vérin par exemple.

Description

D'une manière générale, un distributeur est composé


principalement de :

▪ un corps,
▪ un tiroir,
▪ des orifices d'entrée et de sortie du fluide,
▪ une ou deux commandes de pilotage.

Un distributeur est caractérisé par :

▪ le nombre d'orifices (2, 3, 4, ou 5),


▪ le nombre de position (en général 2 ou 3),
▪ le type de commande (manuelle/mécanique, électrique, hydraulique, pneumatique).

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Principe de fonctionnement

Distributeur 4/2 Distributeur 3/2


(4 orifices et à 2 positions) (3 orifices et 2 positions)

Le distributeur 4/2 autorise Le distributeur 3/2 permet l'écoulement


l'écoulement du fluide dans les deux du fluide dans un sens et l'empêche
sens (commande des vérins double dans l'autre (commande les vérins
effet). simple effet).

Le principe de fonctionnement sera divisé en deux étapes, chaque étape correspond à une
position

Distributeur 3/2

ETAPE 1 : position (repos). ETAPE 2 : position (travail).


Dans cette position, le tiroir du Une action sur la commande du distributeur
distributeur ferme l'orifice P de pousse le tiroir. L'orifice de pression P est ouvert;
pression. L'orifice A est alors le fluide sous pression est dirigé vers l'orifice A
ouvert; le fluide retourne sans (utilisation) faisant sortir la tige du vérin.
pression par l'orifice T du réservoir. Si l’on on relâche la commande, la détente du
ressort (du distributeur) fait reculer le tiroir, P se
ferme et T s'ouvre; le fluide retourne au réservoir
et la tige du vérin rentre.

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Distributeur 4/2

ETAPE 1 : position (repos). ETAPE 2 : position (travail).


Dans cette position, le tiroir du Une action sur la commande(par exemple
distributeur est placé de telle sorte manuelle) du distributeur, pousse le tiroir, le
que l'orifice de pression P changement de position de ce dernier établit
communique avec l'orifice A une communication entre l'orifice P de
assurant ainsi le passage du fluide pression et l'orifice B (utilisation), le fluide
dans la chambre avant du vérin est maintenant dirigé vers la chambre
(rentrée de le tige), au même arrière du vérin(sortie de la tige).
moment, le fluide de la chambre A ce moment, le fluide de la chambre avant
arrière se vidange par les orifices B se vidange par les orifices A et T (réservoir)
et T (réservoir) sans pression. sans pression.
Avec un distributeur 4/2, le vérin est toujours sous pression, soit sur la chambre C+ soit sur la
chambre C.

Le distributeur ne donnera que 2 positions: soit tige rentrée soit tige sortie.

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Symbolisation des principaux distributeurs

4.9. Clapet anti-retour

Ce composant permet au fluide sous pression de circuler dans un sens déterminé et interdit le
passage dans le sens inverse

Les principaux éléments constituant cet appareil sont :

▪ Le corps,
▪ Le clapet conique,
▪ Le ressort.

Fonctionnement

▪ Un clapet conique est soumis à la pression d’un ressort.


▪ Quand l’huile sous pression circule de A vers B, la pression pousse le clapet laissant le
libre passage à l’huile.

Fonction anti-retour

▪ La pression, avec le ressort, pousse le clapet sur son siège, provoquant l’obturation du
circuit fluidique.
▪ Le fluide circule de B vers A.

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Symbole

A B

4.10. Vérin hydraulique

Généralités

Le vérin est l'élément moteur des systèmes hydrauliques, car nous pouvons dire que c'est la
fin du parcours du circuit hydraulique. Le vérin à pour rôle de transformer l'énergie
hydraulique reçue en énergie mécanique.

D'une manière générale un vérin est principalement composé de :

▪ un corps,
▪ un piston,
▪ une tige,
▪ des orifices d'entrée et de sortie du fluide.

Vérin simple effet

Ne travaille que dans un seul sens (en tirant ou en poussant), ce qui veut dire que le fluide
hydraulique n'agit que dans un coté et le retour se fait généralement par un ressort ou soit par
la charge. Il est "alimenté" par un distributeur.

Le fluide hydraulique qui est envoyé sous


pression pousse le piston qui fait sortir la tige qui
lui est solidaire. Le ressort est ainsi comprimé, et
tant que la pression est toujours maintenue, la
tige reste en position "sortie".

Dès lors qu'on annule la pression (fin de travail)


grâce au distributeur, le ressort se détend et fait
reculer le piston qui à son tour renvoie le fluide
sans pression dans le réservoir.

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Vérin double effet

Travaille dans les deux sens (en poussant et en tirant), c'est à dire que le fluid e hydraulique est
envoyé sous pression de part et d'autre du piston en fonction du travail voulu (sortie-rentrée
de tige). Il est "alimenté" par un distributeur (celui de 4/2).

Ce type de vérin présente l'avantage de pouvoir contrôler précisément la vitesse de la tige par
le biais d'un contrôle des pressions et débit des fluides dans les deux chambres.

Le fluide hydraulique qui est envoyé sous pression


dans la chambre 1 (grâce au distributeur) pousse le
piston qui fait sortir la tige qui lui est solidaire, au
même moment le fluide de la chambre 2 est
"évacué" sans pression vers le réservoir

Le phénomène s'inverse: le fluide de la chambre 2


est sous pression (toujours grâce au distributeur),
fait rentrer la tige en agissant toujours sur le
piston, le fluide de la chambre 1 est alors envoyé
sans pression dans le réservoir

Poussée

La pompe entraînée par un moteur débite de l’huile sous la pression p dans le vérin

L’effort développé F s’écrit :

F en N
Fpoussée = pS P en Pa
S en m²

Tirage

La pompe débite de l’huile sous pression sur l’autre face du piston.

L’effort développé F s’écrit également :

Ftirage = pS Ftirage  Fpoussée

Perte de charge

Les efforts calculés sont les efforts théoriques, la circulation du fluide est ralentie dans les
circuits, la pression baisse. Egalement, le frottement des pièces en mouvement diminue la
poussée.

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La poussée pratique s’écrit :

Fp = F. Le taux de charges η est évalué à : 0,6 < η < 0,7

Débit volumique

Le débit volumique est le volume de fluide par unité de temps qui traverse une section droite
de conduite. Le débit volumique s’écrit :

V en m/s
qv = S .V qV en m3 /s
S en m²

Vitesse moyenne de déplacement

La vitesse moyenne de déplacement s’écrit :

qV
VA 2 /1 =
S

Temps de déplacement

Le temps de déplacement de la tige du vérin s’écrit :

C t en S
t= C en m
V A 2 /1 VA2/1 en m/s

Puissance développée par un vérin

Dans le cas d’un vérin en translation

P en W
P = F  VA2 /1 F en N
V en m/s

Dans le cas d’un mouvement de rotation

P en W
P = C ω en Rad/s
C en N.m

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4.11. Moteurs hydrauliques

Dans ce type d'actionneur. L'énergie hydraulique fournie par un fluide sous pression est
transformée en énergie mécanique. Il en résulte un mouvement de rotation sur l'arbre de sortie
Les moteurs hydrauliques présentent deux caractéristiques : le couple moteur et la vitesse de
rotation.

Réglage de la vitesse

Pour régler la vitesse de rotation des moteurs, il suffit d'agir sur le débit par : une pompe à
débit réglable, un limiteur de débit

Les types de moteur, classées en deux familles :

▪ Les moteurs rapides

o Moteurs à palettes
o Moteurs à engrenages
o Moteurs à pistons axiaux
o Moteurs radiaux

▪ Les moteurs lents (cylindrée élevée)

Moteur à palettes

Fonctionnement : l'huile sous pression provoque la rotation


des palettes implantées sur le rotor

Avantage : réalisation simple

Inconvénient : puissance transmise faible

Moteur à engrenages

Fonctionnement : conception identique à celle de la pompe à


engrenage, la pression du fluide entraîne en rotation les roues
dont l’une est motrice.

Avantages : encombrement très réduit, peu coûteux à réaliser

Inconvénient : rendement limité

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Moteur à pistons radiaux

Fonctionnement : Contrairement aux pompes à pistons radiaux,


les pistons peuvent tourner sur une came (stator) permettant d’avoir
plusieurs courses par tour. Le nombre des pistons est impair pour la
continuité de débit et l’équilibrage. Possibilité d’avoir une
distribution cylindrique ou plane du fluide

Avantage : couple très important

Inconvénients : vitesse faible, encombrant, coûteux, problèmes


d’étanchéité pour la distribution

Moteur à pistons axiaux

Fonctionnement : Les pistons en communication avec la haute


pression se déplacent en tournant et par une liaison rotule avec le
tourillon obligent ce dernier à tourner

Avantages : couple très important, possibilité de varier la cylindrée,


vitesse importante

Inconvénient : coûteux

Dimensionnement des moteurs hydrauliques

Puissance absorbée par une pompe :

𝑄 × ∆𝑃 × 𝜂𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙
𝑃𝑚𝑜𝑡𝑒𝑢𝑟 =
600

Pmoteur (en kW) : Puissance restituée par le moteur


Q (en l/min) : Débit du réseau
∆P (en bar) : Différence de pression entre l’entrée et la sortie du moteur
ηglobal : Rendement global du moteur (mécanique et volumique)

Rendement global du moteur :

𝜂𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙 = 𝜂𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 × 𝜂𝑚é𝑐𝑎𝑛𝑖𝑞𝑢𝑒

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Couple fourni par le moteur

𝐶 = 15,9 × 𝐶𝑦𝑙 × Δ𝑝. 𝜂𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙

C (en N.m) : Couple fourni par le moteur


Cyl (en l) : Cylindrée du moteur

Caractéristique des moteurs hydrauliques

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4.12. Appareils de mesure de pression

Distinction entre appareil de mesure et capteur

Pour quantifier une grandeur physique, il existe toutes sortes de dispositifs que l’on peut
classer en deux grandes familles : d’une part les appareils de mesure destinés à déterminer une
grandeur physique – pression ou hauteur de liquide dans le cas présent – à partir d’une lecture
sur une échelle graduée par exemple ; d’autre part les capteurs ou transducteur qui
convertissent une grandeur physique en un signal électrique souvent normalisé (0 à 20 mA
pour les sorties de courant ou 0 à 10 V par exemple pour les sorties en tension). L’intérêt d’un
capteur est multiple : il permet la transmission de l’information à distance, l’enregistrement
des mesures en continu et le traitement du signal par ordinateur, régulateur ou automate en
vue d’assurer la sécurité des personnes et du matériel ainsi que le contrôle et la régulation des
procédés.

Manomètres

On appelle manomètres, l’ensemble des appareils destinés à mesurer la pression dans les
fluides.

Il en existe différents types dont les principes consistent essentiellement à mesurer soit une
différence de niveaux dans un liquide, soit la déformation d’une paroi solid e.

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5.8.1 Manomètre à liquide

C’est le plus simple des manomètres. Il permet la mesure de pressions comprises entre 10 et
105 Pascals, ainsi que la mesure des pressions différentielles.

Baromètre

Cet appareil est assimilé à un manomètre utilisant du mercure comme fluide.

5.8.2 Manomètres à déformation

Le principe de fonctionnement de ces appareils repose sur la déformation d’un tube, d’une
capsule ou d’un soufflet généralement métallique, sous l’action de la pression à mesurer. Le
déplacement de la partie déformée est amplifié par un mécanisme à roue dentée qui entraîne
une aiguille devant un cadran gradué. Ce mécanisme est au contact de l’air dans les appareils
destinés à la mesure de pressions, soit constantes, soit variant lentement (manomètres sec). En
revanche, lorsque ces manomètres sont soumis à des vibrations, des pulsations ou des coups
de bélier, il est indispensable de placer le mécanisme dans un liquide visqueux qui amortit les
mouvements rapides de l’aiguille et lubrifie le mécanisme (manomètres à bain d’huile). Les
liquides généralement utilisés sont la glycérine, les huiles au silicone et l’huile de vaseline.

Ces appareils sont aptes à mesurer aussi bien des surpressions que des dépressions. Dans ce
dernier cas, on les appelle plutôt des vacuomètres.

Dans certaines applications où le fluide ne doit pas venir en contact avec le manomètre –
liquide très agressif par exemple – on interpose entre la prise de pression et l’appareil un
séparateur, constitué d’une membrane déformable. Tout l’espace compris entre la membrane
et le manomètre, ainsi que l’intérieur de ce dernier sont remplis d’un liquide qui transmet
intégralement les variations de pression engendrées par la déformation de la membrane,
conformément au principe de Pascal. Le remplissage de ce volume est effectué sous vide par
le constructeur.

Capsule manométrique

C’est un petit boîtier déformable sous l’action d’une pression appliquée à l’intérieur. Ce type
d’appareil, qui peut être relativement sensible, est utilisé dans un domaine de pressions
comprises entre 5.10-4 et 2 bars.

Manomètre à soufflet et à lame d’acier

Un soufflet métallique s’allonge proportionnellement à la pression intérieure qu’on lui


applique. Une lame d’acier élastique sert de ressort de rappel. Ces appareils sont
habituellement construits pour mesurer des pressions comprises entre 0,1 et 200 bars. Ils ont
une précision de l’ordre de 1% de l’étendue de mesure.

Manomètre de Bourdon

Ce manomètre est basé sur un tube métallique de section ovale et coudé. Une augmentation de
pression dans le tube tend à le « dérouler », provoquant ainsi le déplacement de son extrémité

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libre, solidaire du mécanisme. Ces appareils sont robustes et couvrent une gamme de pression
très étendue allant de 0 à 5000 bars.

4.13. Capteurs de pression

Le principe de fonctionnement repose encore sur une déformation mécanique, mais qui
engendre ici un phénomène électrique. Le capteur, suivi d’un circuit électrique ou
électronique associé, convertit le plus souvent la pression en un courant ou en une différence
de potentiel.

5.9.1 Capteur à jauge de contrainte (ou à jauge d’extensiométie)

Ces capteurs sont constitués d’un ruban métallique extrêmement fin, de quelques mm² de
surface, collé ou directement déposé sur la pièce qui subit la déformation. La jauge est donc
soumise à des variations de longueur qui se traduisent par des variations de sa résistance
électrique, proportionnellement aux variations de pression. Si l’on place la jauge dans un pont
de Wheatstone, la variation de résistance engendre alors un signal électrique fonction de la
pression à mesurer.

Capteur au silicium

La pression à mesurer est appliquée sur un cristal de silicium d’environ 4 à 5 mm de diamètre


et 0,1 mm d’épaisseur. Ici encore, la déformation entraîne une variation de résistance que l’on
convertit en une variation de courant ou de tension par le biais d’un pont de Wheatstone. Ce
type de capteur fonctionne dans un large domaine de pressions allant de 0,01 bar à plus de
1000 bars.

Les capteurs à jauge de contrainte et au silicium sont appelés capteurs piézorésistifs.

5.9.2 - Capteur à cristal piézoélectrique

Les forces de pression qui agissent sur un cristal piézoélectrique font apparaître des charges
électriques qui donnent naissance à une différence de potentiel proportionnelle à la pression à
mesurer. Ce capteur convient essentiellement à la mesure de variations rapides de pression.

5.9.3 - Capteur à variation de capacité

Ce type de capteur comporte, dans un boîtier, une électrode plane solidaire de la face soumise
à la déformation. Sous l’action de la pression, l’électrode se déplace perpendiculairement à sa
surface, faisant ainsi varier l’intervalle qui la sépare d’une deuxième électrode, parallèle à la
première, fixée au boîtier du capteur. Chacune des électrodes constitue les armatures d’un
condensateur dont la capacité varie avec la pression. On place ce condensateur soit dans un
pont de Wheatstone en alternatif, soit dans un circuit oscillant pour convertir la pression en
une grandeur électrique. Avec ce type de capteur, la précision de mesure est de l’ordre de
0,5% de l’étendue de mesure.

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4.14. Schématisation

Exemple de schéma d’une installation hydraulique

Représentation schématique Représentation symbolique

Les composants de base sont : 1 - le réservoir,


2 - la pompe,
3 - le limiteur de pression réglable,
4 - les distributeurs (monostable mécanique 4/2),
5 - les vérins double effet,
6 - le filtre.

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4.15. Règles de montage des flexibles

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5. Maintenance de circuits hydrauliques
5.1. Défaillances

Les défaillances sont la raison d'être de l'entretien. Afin de diminuer les risques qu'une pompe
ou qu'un moteur hydraulique ne subisse une défaillance, on doit effectuer un entretien régulier
de ces équipements.

Il arrive très rarement qu'une pompe ou qu'un moteur hydraulique subisse une défaillance
partielle ou totale à cause d'un défaut de fabrication.

Dans la réalité, de 90 à 95 % des défaillances subies par ces équipements peuvent être
attribuées à une ou à plusieurs des causes suivantes :
▪ l'aération,
▪ la cavitation,
▪ la contamination,
▪ une surpression,
▪ une température excessive,
▪ une viscosité inadéquate.

Aération

La présence de bulles d'air dans un fluide hydraulique s'appelle aération :


▪ Elle donne au fluide hydraulique une apparence laiteuse,
▪ Elle entraîne un fonctionnement bruyant de la pompe et un fonctionnement saccadé
des composants hydrauliques à cause de la compressibilité de l'air.

L'aération d'un fluide hydraulique est généralement due à l'état défectueux d'un joint
d'étanchéité au niveau de l'arbre ou du carter de la pompe hydraulique.

Elle est néfaste pour une pompe hydraulique puisque les bulles d'air aspirées par la pompe
subissent une implosion (irruption brutale d'un fluide à l'intérieur d'une enceinte de pression
plus faible) lorsqu'elles sont soumises à la pression du système existant du côté du
refoulement de la pompe.

Conséquence de l’implosion de bulles d’air :


▪ L'implosion des bulles d'air peut provoquer l'arrachement de particules métalliques sur
les pièces de la pompe hydraulique se trouvant à proximité du point d'implosion ;
▪ Ces implosions entraînent une température locale très élevée,
▪ Les particules arrachées deviennent une source de contamination et provoquent l'usure
des autres pièces de la pompe ou d'autres composants du circuit.

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La figure suivante vous montre une plaque de poussée d'une pompe hydraulique volumétrique
ayant subi une usure due à l'aération du fluide.

Plaque de poussée ayant subi une usure due à l'aération du fluide :

Cavitation

La cavitation d'une pompe hydraulique se produit lorsque le fluide n'occupe pas entièrement
l'espace disponible à l'intérieur de la pompe.

Le bruit généré par la cavitation d'une pompe est semblable à celui produit par l'aération du
fluide.

La cavitation d'une pompe hydraulique est généralement due à :


▪ une vitesse de rotation trop élevée,
▪ une restriction dans le conduit d'admission de la pompe,
▪ un conduit d'admission trop long,
▪ un fluide ayant une viscosité trop élevée.

La cavitation est un phénomène à éviter absolument, car il entraîne de graves conséquences:


▪ érosion du matériau pouvant aller jusqu'au perçage des aubes de turbine des pompes
centrifuges
▪ augmentation du bruit et des vibrations générés par la pompe
▪ chute des performances des pompes avec diminution importante de la hauteur
manométrique totale, du débit et du rendement.

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Contamination

Tout corps étranger se trouvant dans un fluide hydraulique est défini comme étant de la
contamination et a un effet important sur les performances des pompes et d es moteurs
hydrauliques.

Les contaminants peuvent être de nature :


▪ liquide,
▪ solide,
▪ gazeuse.

La plupart des contaminants ont un effet abrasif sur les pièces mobiles internes des pompes et
des moteurs hydrauliques, ce qui occasionne une usure prématurée de ces pièces.

La figure suivante vous montre un couvercle de pompe volumétrique à pistons axiaux ayant
subi des dommages dus à la présence de contaminants solides.

Dommages causés par la présence de contaminants solides :

Surpression

L'utilisation des pompes et des moteurs hydrauliques dans des conditions de pression
dépassant celles prescrites par le fabricant entraîne des forces extrêmes sur les pièces mobiles
internes de ces équipements.

Ces forces peuvent ainsi entraîner des défaillances prématurées sur les pompes et les moteurs
hydrauliques.

Température excessive

Une température de fonctionnement supérieure à celle prescrite par le fabricant affecte la


viscosité du fluide hydraulique.

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L'aération, la cavitation, la contamination et une surpression sont tous des facteurs qui
contribuent à une augmentation de la température.

Une température excessive accélère l'oxydation de l'huile hydraulique, ce qui affecte la


viscosité de cette dernière.

La figure suivante vous montre la couronne d'une pompe volumétrique à palettes ayant subi
une température excessive.

Dans ce cas particulier, on constate :


▪ que la couronne est noircie,
▪ la température fut telle que les chanfreins de certaines palettes et la surface interne de
la couronne ont fondu.

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Viscosité inadéquate

La viscosité d'un fluide est définie comme étant la résistance de ce fluide à l'écoulement. Plus
la viscosité d'un fluide est élevée, plus ce dernier s'écoule lentement.

L'utilisation d'un fluide ayant une viscosité supérieure à celle recommandée par le fabricant
peut entraîner la cavitation d'une pompe hydraulique.

Une viscosité trop élevée peut survenir dans des conditions d'utilisation à basse température
puisque la viscosité d'un fluide augmente en fonction de la diminution de la température.

L'utilisation d'un fluide ayant une viscosité inférieure à celle prescrite par le fabricant peut
entraîner :
▪ des fuites internes ou externes,
▪ une augmentation de l'usure des pièces mobiles internes,
▪ une augmentation de la température de fonctionnement.

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5.2. Phénomènes à l’origine des bruits

La capacité de prévoir et de contrôler le bruit d’un dispositif hydraulique est une tâche
prioritaire pour les industriels notamment pour répondre aux normes en terme de pollution
sonore.

Le bruit hydrodynamique peut être classé selon deux catégories :


▪ Non-cavitationnel,
▪ Cavitationnel.

Non-cavitationnel
Le bruit résultant d’écoulement non cavitationnel n’est pas assez intense pour être
problématique en comparaison avec le bruit causé par une pompe ou une valve. La création de
ce bruit vient des variations de vitesses turbulentes dans le jet appelé « Effort de Reynolds »
lié aux variations de topologies ou aux singularités de la canalisation.

Cavitationnel
La cavitation est un processus qui se produit en deux étapes. Premièrement des bulles de
vapeur se forment dans le liquide quand sa pression passe en dessous de sa pression de
vaporisation. Quand la pression remonte et repasse au dessus de la pression de vaporisation,
les bulles précédemment formées s’effondrent ou explosent, ce qui provoque le bruit. Ce
bruit, s’il est suffisamment intense peut être destructif pour les valves ou les pompes qui le
subissent, ce qui peut amener à des défaillances du système. En effet, en implosant, ces bulles
dégagent une chaleur suffisante pour arracher des particules de métal aux éléments
mécaniques de la pompe.

Phénomène de cavitation

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Cavitation observé sur une hélice de bateau

Aubes d’un étage de pompe centrifuge abimée par cavitation

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