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Chapitre 5 Dynamique Des Fluides Réels

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Chapitre 5

ECOULEMENTS DES FLUIDES REELS

I – Introduction :

L’objet de ce chapitre est d’établir l’expression du terme traduisant les effets visqueux dans le
cas des fluides dits ‘’Newtoniens’’ (la viscosité dynamique 𝜇 est une constante). Ces effets se
traduisent par des contraintes, appelées contraintes visqueuses, qu’il convient de prendre en
compte pour établir l’équation d’un fluide réel visqueux.
Dans un fluide visqueux, les forces de contact entre les éléments fluides comprennent à la fois
les forces de pression et des cisaillements dues à la viscosité. Les cisaillements dépendent du
taux de déformation des particules de fluide. On admet qu’elles résultent d’échange de
quantité de mouvement à l’échelle moléculaire entre des particules ayant des vitesses
différentes.
Pour un écoulement unidirectionnel, tel que 𝑣⃗ = 𝑣1 (𝑥 2 , 𝑡) 𝑒⃗1, la force de surface tangentielle
𝐹, appelée force de cisaillement, ou de viscosité, qu’exerce 𝑆1 sur 𝑆2 à travers une surface
d’aire 𝑆 normale à 𝑒⃗2 est portée par 𝑒⃗1.
𝜕𝑣1
La valeur algébrique de cette force est égale à : 𝐹 = 𝜇 𝑆
𝜕𝑥2

II – Equations de Navier-Stokes :
En se servant des lois de comportement pour un fluide Newtonien incompressible, on montre

que le terme local des effets visqueux peut s’écrire sous la forme : 𝑓⃗𝜇 = 𝜇 ∆𝑣⃗, qui mesure une

densité volumique de force.


Les équations locales régissant le mouvement sont obtenues en ajoutant aux équations
d’Euler (fluide parfait) le terme local des forces visqueuses :
𝑑𝑣⃗⃗
𝜌 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑃 + 𝜌 𝑔⃗ + 𝜇 ∆𝑣⃗
= −𝑔𝑟𝑎𝑑
𝑑𝑡

Cette équation, associée à la conservation de la masse,

𝑑𝑖𝑣 𝑣⃗ = 0

constitue les équations de Navier-Stokes incompressible.

Sous forme tensorielle, ce système s’écrit :

1
𝑑𝑣𝑖 𝜕𝑃 𝜕𝑣𝑖 𝜕𝑣𝑖 1 𝜕𝑃
𝜌 =− + 𝜌 𝑔𝑖 + 𝜇 ∆𝑣𝑖 + 𝑣𝑗 =− + 𝑔𝑖 + 𝜈 ∆𝑣𝑖
𝑑𝑡 𝜕𝑥 𝑖 𝜕𝑡 𝜕𝑥𝑗 𝜌 𝜕𝑥 𝑖
𝜕𝑣𝑖 𝜕𝑣𝑖
=0 =0
{ 𝜕𝑥 𝑖 { 𝜕𝑥 𝑖
𝜇
𝜈 = , (en 𝑚2 . 𝑠 −1 ) la viscosité cinématique. Il faut cependant bien comprendre que
𝜌

la viscosité cinématique n'a rien à voir avec la viscosité dynamique : c'est un arti fice
de calcul qui ne mesure en aucun cas la viscosité.
1) Conditions aux limites :

Les composantes de l’équation de Navier-Stokes fournissent un ensemble d’équations


différentielles non linéaires auquel il convient d’adjoindre les conditions aux limites
adéquates.
• Pour une paroi :
la condition d’adhérence impose : 𝑣⃗𝑓𝑙𝑢𝑖𝑑𝑒 = 𝑣⃗𝑝𝑎𝑟𝑜𝑖

• Pour un axe de symétrie :


En coordonnées cartésiennes et pour un écoulement suivant 𝑂𝑥 1 entre deux plans
fixes parallèles, on a :
𝜕𝑣1
Sur l’axe 𝑂𝑥 1 de symétrie on écrira : = 0 (continuité des contraintes à la traversée
𝜕𝑥2

d’une surface de séparation) et 𝑣2 = 0


En coordonnées cylindriques et pour un écoulement axisymétrique suivant 𝑂𝑧, on a :
𝜕𝑣𝑧
Sur l’axe de symétrie : 𝑣𝑟 = 0, = 𝑣𝜃 et =0
𝜕𝑟

2) Cas particuliers :
L’équation de Navier-Stokes est aussi difficile à résoudre (tout comme l’équation d’Euler) :
elle est non linéaire et n’admet pas en général de solutions analytiques. Il existe deux cas

où le terme non linéaire disparaît ((𝑣⃗. ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗


𝑔𝑟𝑎𝑑 )𝑣⃗ ≪) , ce qui rend la résolution plus facile.
• Cas d’un écoulement à faible nombre de Reynolds :
Pour de tels écoulements les vitesses sont faibles et les forces visqueuses sont importantes

𝜕𝑣𝑖 1 𝜕𝑃
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ )𝑣⃗ ≪ 𝜈 ∆𝑣⃗ →
(𝑣⃗. 𝑔𝑟𝑎𝑑 =− +𝑔𝑖 + 𝜈 ∆𝑣𝑖 , appelée équation de Stokes
𝜕𝑡 𝜌 𝜕𝑥𝑖

2
• Cas d’un écoulement parallèle d’un fluide incompressible :

L’écoulement est plan, le champ des vitesses s’écrit : 𝑣⃗ = 𝑣1 (𝑥1 , 𝑥 2 , 𝑥 3 , 𝑡)𝑒⃗1 ; le fluide
est incompressible on a donc :

𝜕𝑣1
𝑑𝑖𝑣 𝑣⃗ = 0 →
𝜕𝑥1
= 0 → 𝑣⃗ = 𝑣1 (𝑥 2 , 𝑥 3 , 𝑡) 𝑒⃗1 ,

𝜕𝑣1
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ )𝑣⃗ = 𝑣1
d’où : (𝑣⃗. 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑒⃗ = ⃗0⃗
𝜕𝑥1 1

𝜕𝑣𝑖 1 𝜕𝑃
L’équation de Navier-Stokes se réduit donc à : =− +𝑔𝑖 + 𝜈 ∆𝑣𝑖
𝜕𝑡 𝜌 𝜕𝑥𝑖

3) La pression et le champ de pesanteur :

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝑔𝑥3 ). Le fluide est


Le champ de pesanteur dérive du potentiel défini par 𝑔⃗ = −𝑔𝑟𝑎𝑑
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝜌𝑔𝑥3 ).
incompressible alors : 𝜌𝑔⃗ = −𝑔𝑟𝑎𝑑
Dans le cas des écoulements horizontaux, les forces de pesanteur ont un rôle mineur. On
masque alors les effets de ces forces en définissant une nouvelle pression 𝑃 ∗, telle que :
𝑃 ∗ = 𝑃 + 𝜌𝑔𝑥 3
𝑑𝑣𝑖 𝜕 𝑃∗
L’équation de Navier Stokes s’écrit alors : =− ( ) + 𝜈 ∆𝑣𝑖
𝑑𝑡 𝜕𝑥𝑖 𝜌

4) Adimensionnement :
Dans tout écoulement, on peut trouver une longueur de référence : le diamètre d'un
tuyau, la longueur d'une plaque, le rayon d'une sphère etc.... De même, on peut trouver
une vitesse de référence : vitesse incidente sur un obstacle, vitesse calculée à partir d'un
débit. . .. Posons 𝐿 cette longueur et 𝑉 cette vitesse, et rapportons toutes les variables
spatiales ainsi que le champ de vitesse respectivement à la longueur et la vitesse de
référence (on notera les variables adimensionnelles avec un « tilde ») :
𝑥𝑖
𝑥̃ 𝑖 = → 𝑥 𝑖 = 𝐿 𝑥̃ 𝑖
𝐿
𝑣𝑖
𝑣̃𝑖 = → 𝑣𝑖 = 𝑉 𝑣̃𝑖
𝑉
On rapporte également le temps à un temps de référence 𝑇 : ce peut être par exemple
une période pour un écoulement oscillant ou un temps caractéristique de l'application
𝐿
d'une contrainte externe à un fluide ou tout simplement 𝑇 = .
𝑉

3
𝑡
On pose : 𝑡̃ = → 𝑡 = 𝑇 𝑡̃
𝑇
Pour la pression, notons qu’elle intervient dans un gradient et est donc définie à une
constante additive près. Notons cette constante 𝑃0 arbitraire.
Il est fréquent par ailleurs que le mouvement résulte d'une différence de pression mtrice
motrice ∆𝑃 (aux bornes d'un tube par exemple), engendré par une pompe ou bien une
𝑃−𝑃0
hauteur de stockage. On notera donc dans le cas général : 𝑃̃ = .
∆𝑃

En remplaçant les variables originales par ces variables dans l'équation de Navier-Stokes,
on obtient :
𝑉 𝜕𝑣̃ 𝑖 𝑉2 𝜕𝑣̃ 𝑖 ∆𝑃 𝜕𝑃̃ 𝑉
𝜌[ + (𝑣̃𝑗 )] = − + 𝜌 𝑔𝑖 + 𝜇 ∆̃𝑣̃𝑖 ,
𝑇 𝜕𝑡̃ 𝐿 𝜕𝑥̃𝑗 𝐿 𝜕𝑥̃ 𝑖 𝐿2

𝜕2 𝜕2 𝜕2
où ̃
∆= + +
𝜕𝑥̃2
1 𝜕𝑥̃2
2 𝜕𝑥̃2
3

𝐿
soit, en multipliant l’équation ci-dessus par ,
𝜌𝑉2

𝜕𝑣̃ 𝑖 𝜕𝑣̃ 𝑖 𝜕𝑃̃ 1 𝑔𝑖 1


𝑆𝑡 + (𝑣̃𝑗 ) = −𝐸𝑢 + + ∆̃𝑣̃𝑖 ,
𝜕 𝑡̃ 𝜕𝑥̃𝑗 𝜕𝑥̃ 𝑖 𝐹𝑟 2 𝑔 𝑅𝑒

avec les nombres adimensionnels suivants :

𝐿 T𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑐𝑎𝑟𝑎𝑐𝑡é𝑟𝑖𝑠𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑢 𝑚𝑜𝑢𝑣𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑢 𝑓𝑙𝑢𝑖𝑑𝑒


𝑆𝑡 = , 𝑆𝑡𝑟𝑜𝑢ℎ𝑎𝑙 :
𝑉𝑇 T𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑐𝑎𝑟𝑎𝑐𝑡é𝑟𝑖𝑠𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑠𝑜𝑙𝑙𝑖𝑐𝑖𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛

∆𝑃 P𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑠𝑡𝑎𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒
𝐸𝑢 = , 𝐸𝑢𝑙𝑒𝑟 : P𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑦𝑛𝑎𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒
𝜌𝑉2

𝑉 I𝑛𝑒𝑟𝑡𝑖𝑒
𝐹𝑟 = , 𝐹𝑟𝑜𝑢𝑑𝑒 ∶
√𝐿𝑔 P𝑜𝑖𝑑𝑠

𝜌𝑉𝐿 𝐹𝑜𝑟𝑐𝑒𝑠 𝑑′𝑖𝑛𝑒𝑟𝑡𝑖𝑒


𝑅𝑒 = , 𝑅𝑒𝑦𝑛𝑜𝑙𝑑𝑠 ∶
𝜇 F𝑜𝑟𝑐𝑒𝑠 𝑣𝑖𝑠𝑞𝑢𝑒𝑢𝑠𝑒𝑠

Ces nombres adimensionnels sont très importants car leur calcul fournit déjà des informations
très importantes sur l'écoulement, sans avoir à résoudre les équations de Navier-Stokes. De
plus, lorsque l'un de ces nombres est très petit, on peut éventuellement négliger le terme qui
lui est multiplié. Le plus important de tous est le nombre de Reynolds qui quantifie

4
l'importance de l'inertie du fluide par rapport aux forces visqueuses. Les autres sont plus
anecdotiques, et certains disparaissent par un choix des échelles choisies en accord avec la
configuration étudiée.
Par exemple, dans certains cas, notamment lorsque le nombre de Reynolds est très petit, on

voit en multipliant les deux membres de l'équation que le terme (𝑣⃗ . ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑔𝑟𝑎𝑑 )𝑣⃗ peut être négligé.
III – Quelques solutions analytiques des équations de Navier-Stokes :
Les équations de Navier-Stokes et du second ordre. Les seules solutions analytiques connues
sont des solutions particulières qui satisfont des symétries compatibles avec les limites et pour
lesquelles les termes non linéaires s'annulent exactement : ces solutions ne sont pas toujours
observées.
1) Ecoulements unidirectionnels :
On cherche à caractériser les solutions des équations de Navier-Stokes dans le cas où le champ
de vitesses 𝑣⃗(𝑀, 𝑡) = 𝑣1 (𝑥 1 , 𝑥 2 , 𝑥 3 , 𝑡)𝑒⃗1 est parallèle à une direction 𝑒⃗1 que l'on prendra pour
axe des 𝑥 1. Les inconnues sont la pression motrice 𝑃 ∗ (𝑥1 , 𝑥 2 , 𝑥 3 , 𝑡) et la vitesse
𝑣1 (𝑥 1 , 𝑥 2 , 𝑥 3 , 𝑡). L'équation de conservation de la masse montre immédiatement que 𝑣1 ne
dépend pas de 𝑥 1. L'écriture des équations amène au résultat intéressant suivant :
Théorème : Dans un écoulement unidirectionnel, incompressible de fluide newtonien, 𝑃 ∗ est
constante dans chaque plan orthogonal à la direction de l'écoulement.
En outre, les termes non linéaires sont rigoureusement nuls, de sorte que :
𝑑𝑣⃗⃗ 𝜕𝑣⃗⃗ 𝜕𝑣1 𝜕𝑣1 𝜕𝑃 ∗ 𝜕2 𝑣1 𝜕2 𝑣1
= = 𝑒⃗ 1, d’où : 𝜌 =− +𝜇( + )
𝑑𝑡 𝜕𝑡 𝜕𝑡 𝜕𝑡 𝜕𝑥1 𝜕𝑥2
2 𝜕𝑥2
3

𝜕𝑣1 𝜕2 𝑣1 𝜕2 𝑣1 𝜕𝑃 ∗
On obtient en définitif l’équation : 𝜌 −𝜇( + 2 )= −
𝜕𝑡 𝜕𝑥2
2 𝜕𝑥3 𝜕𝑥1

Il existe une fonction 𝐺(𝑡), telle que :

𝜕𝑃∗
= 𝐺(𝑡) → 𝑃∗ (𝑥1 , 𝑡) = 𝐺(𝑡)𝑥1 + 𝑘(𝑡)
𝜕𝑥1
𝜕𝑣1 𝜕2 𝑣1 𝜕2 𝑣1
𝜌 − 𝜇 ( 2 + 2 ) = −𝐺(𝑡)
{ 𝜕𝑡 𝜕𝑥2 𝜕𝑥3
La donnée des fonctions 𝐺(𝑡) et 𝑘(𝑡) déterminent les inconnus 𝑃 ∗ et 𝑣1 .

5
2) Ecoulement unidirectionnel stationnaire entre deux plans infinis

Considérons l’écoulement d’un fluide visqueux s’écoulant entre deux plaques parallèles
infinies distants de ℎ, sous l’effet d’un gradient de pression constant. On se place dans le
référentiel 𝑅(𝑂, 𝑒⃗1 , 𝑒⃗ 2 , 𝑒⃗3 ), attaché au plan inférieur. Le plan supérieur est animé d’une
vitesse 𝑣⃗ = 𝑈 𝑒⃗1 avec 𝑈 = 𝑐𝑠𝑡𝑒 .

𝑥2
𝑣⃗ = 𝑈 𝑒⃗1

𝑃1∗ 𝑃2∗

𝑂 𝑥1
𝐿
𝜕
- L’écoulement est supposé permanent (𝜕𝑡 = 0),
𝜕
- Plan et infini dans la direction 𝑥3 (𝜕𝑥 = 0),
3

𝜕𝑣1
- L’incompressibilité impose : = 0,
𝜕𝑥1

- La gravité est dirigée suivant 𝑂𝑥 3 .


- La géométrie inscite à chercher une solution du type (𝑣1 (𝑥 2 ), 𝑃 ∗ (𝑥2 )).
Les trois composantes de 𝑁𝑆 s’écrivent :
𝜕𝑃∗ 𝜕2 𝑣1
=𝜇 𝑃 ∗ (𝑥1 ) = 𝐺𝑥1 + 𝐻
𝜕𝑥1 𝜕𝑥2
2
𝑃1∗ −𝑃2∗ ∆𝑃∗
𝜕𝑃∗ 𝐺=− =−
=0 → 𝐿 𝐿 ,
𝜕𝑥2
𝑑 2 𝑣1 𝐺
𝜕𝑃∗ =
{ =0 { 𝑑𝑥2
2 𝜇
𝜕𝑥3

𝑣1 (0) = 0
En outre, on a les conditions aux limites : { 𝑣1 (ℎ) = 𝑈
𝑃 0 = 𝑃1∗ 𝑒𝑡 𝑃 ∗ (𝐿) = 𝑃2∗
∗( )

On obtient, après une double intégrale, pour la vitesse :


1 𝜕𝑃∗ 𝑥2
𝑣1 (𝑥2 ) = 𝑥2 (𝑥2 − ℎ) + 𝑈
2𝜇 𝜕𝑥1 ℎ

𝜕𝑃∗ 𝑥2
 Cas où = 0 et 𝑈 > 0, 𝑣1 (𝑥2 ) = 𝑈 : écoulement de Couette
𝜕𝑥1 ℎ

𝑣1 (𝑥 2)

6
Dans ce cas, le mouvement du fluide est créé par l'entraînement dû au mouvement de la
plaque supérieure. Le mouvement est lié aux effets de frottements. La vitesse variant
linéairement entre les deux plaques.
𝜕𝑃∗ 1 𝜕𝑃∗
 Cas où < 0 et 𝑈 = 0, 𝑣1 (𝑥2 ) = 𝑥 (𝑥 − ℎ)
𝜕𝑥1 2𝜇 𝜕𝑥1 2 2

𝑣1 (𝑥 2 )

Le profil de vitesse est parabolique. L'analyse des forces exercées sur la particule fluide
radiale montre immédiatement que le gradient de pression compense les forces de
frottement.
𝜕𝑃∗ 1 𝜕𝑃∗ 𝑥2
 Cas où > 0 et 𝑈 > 0, 𝑣1 (𝑥2 ) = 𝑥2 (𝑥2 − ℎ) + 𝑈
𝜕𝑥1 2𝜇 𝜕𝑥1 ℎ

𝑣1 (𝑥 2 )

Le gradient de pression s'oppose à l'effet d'entraînement : cela peut aller jusqu'à un


écoulement inverse.
Remarque : Ces solutions ne sont obtenues que pour certaines valeurs des paramètres :
en deçà de ces valeurs, l'écoulement est instable, instationnaire et souvent turbulent.
𝜕𝑃∗ 1 𝜕𝑃∗ 𝑥2
 Cas où <0 et 𝑈 > 0, 𝑣1 (𝑥2 ) = 𝑥2 (𝑥2 − ℎ) + 𝑈
𝜕𝑥1 2𝜇 𝜕𝑥1 ℎ

7
3) Ecoulement de Poiseuille :
Dans cet écoulement, le moteur du mouvement du fluide n'est plus un cisaillement (la
force visqueuse), mais un gradient de pression entre l'entrée et la sortie de la conduite.
On peut par exemple imposer une surpression à l'entrée avec une pompe ou un château
d'eau, ou une dépression à la sortie par une aspiration. Dans tous les cas on notera 𝑃𝑒 et
𝑃𝑠 les pressions respectivement à l'entrée et à la sortie de la conduite de longueur 𝐿.
Nous traiterons directement le cas d'un tuyau cylindrique d'axe 𝑧. On note 𝑟 et 𝜃 les
directions radiales et orthoradiales. Le champ de vitesses est dirigé uniquement suivant 𝑧.

Dans la base locale cylindrique (𝑒⃗𝑟 , 𝑒⃗ 𝜃 , 𝑒⃗𝑧 ), Le champ de vitesses est alors sous la forme :
𝑣⃗ = (0, 0, 𝑣𝑧 ), avec 𝑣𝑧 = 𝑣𝑧 (𝑟, 𝜃, 𝑧).
𝜕𝑣𝑧
L'équation de conservation de la masse fournit alors : = 0,
𝜕𝑧
On suppose de plus que l'écoulement est symétrique par rapport à l'axe du tube et donc
𝑣𝑧 ne dépend que de 𝑟. Il est facile de voir que comme pour l'écoulement de Couette, le
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ )𝑣⃗ est identiquement nul, et en négligeant de plus la
terme non linéaire (𝑣⃗. 𝑔𝑟𝑎𝑑
pesanteur, les équations de Navier-Stokes se réduisent à :
𝜕𝑃
=0
𝜕𝑟
𝜕𝑃
=0
𝜕𝜃
𝜕𝑃 1 𝑑 𝑑𝑣𝑧
{ 𝜕𝑧 =𝜇 (𝑟 )
𝑟 𝑑𝑟 𝑑𝑟
La pression ne dépend donc que de 𝑧, et la troisième équation s'écrit :
𝑑𝑃 1 𝑑 𝑑𝑣𝑧
=𝜇 (𝑟 )
𝑑𝑧 𝑟 𝑑𝑟 𝑑𝑟
𝑑𝑣𝑧 1 𝑑𝑃 𝐶
Une première intégration permet d’écrire : = 𝑟+ , 𝐶 est une constante
𝑑𝑟 2𝜇 𝑑𝑧 𝑟

d’intégration qui devrait être nulle, sans quoi la vitesse deviendrait infini sur l’axe du tube.
En utilisant ensuite la condition d'adhérence sur la paroi du tube 𝑣𝑧 (𝑅) = 0, la deuxième
intégration permet de déterminer 𝑣𝑧 ,
1 𝑑𝑃 1 ∆𝑃
𝑣𝑧 = (𝑟 2 − 𝑅 2 ) = (𝑅 2 − 𝑟 2 )
4𝜇 𝑑𝑧 4𝜇 𝐿

8
On voit donc que le profil de vitesses est parabolique, maximum sur l'axe, et que 𝑣𝑧 > 0
si 𝑃𝑒 > 𝑃𝑠 . L'écoulement est donc orienté des fortes pressions vers les faibles.
4) Débit et perte de charge linéaire :
Dans une conduite de section constante, la vitesse est maximale sur l’axe (en 𝑟 = 0).
1 ∆𝑃
𝑣𝑚𝑎𝑥 = 𝑅2
4𝜇 𝐿

Le débit volumique à travers le tube s’écrit :


𝑅 𝑅 1 ∆𝑃 1 ∆𝑃
𝑞𝑣 = ∫0 𝑣𝑧 (𝑟) 2𝜋 𝑟𝑑𝑟 = ∫0 (𝑅 2 − 𝑟2 )2𝜋 𝑟𝑑𝑟 = 𝜋 𝑅4
4𝜇 𝐿 8𝜇 𝐿

La vitesse moyenne sur une section se déduit par :


𝑞𝑣 1 ∆𝑃
𝑣𝑚𝑜𝑦 = = 𝑅2
𝜋𝑅2 8𝜇 𝐿

Pour une vitesse moyenne donnée 𝑣𝑚𝑜𝑦 , on peut donc en déduire la chute de pression le

long de l'écoulement, qui est aussi la perte de charge en ligne pour un tuyau horizontal de
section constante :
8𝜇𝐿
∆𝑃 = 𝑣𝑚𝑜𝑦 (en Pascals)
𝑅2
1 2
Soit, en faisant apparaître la pression dynamique 𝜌𝑣𝑚𝑜𝑦 , l’expression de ∆𝑃 s’écrit :
2
1 2
𝐿
∆𝑃 = 𝜆 𝜌𝑣𝑚𝑜𝑦 ,
2 𝐷
64 𝜌𝑣𝑚𝑜𝑦 𝐷
où 𝜆 = est appelé coefficient de frottement et 𝑅𝑒 = est le nombre de
𝑅𝑒 𝜇

Reynolds .
Ce dernier résultat est valable tant que l'hypothèse de mouvement seulement suivant 𝑧
est vérifiée, autrement dit que le mouvement est laminaire. Dans la pratique, cela est
vérifié pour 𝑅𝑒 < 2000, valeur au-delà de laquelle des fluctuations turbulentes
apparaissent.

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