Landau, Lifchitz - Physique Théorique Vol 06 - Mécanique Des Fluides - Mir - 1971
Landau, Lifchitz - Physique Théorique Vol 06 - Mécanique Des Fluides - Mir - 1971
Landau, Lifchitz - Physique Théorique Vol 06 - Mécanique Des Fluides - Mir - 1971
LIFCHITZ
P H Y S I QU E T H É O R I Q U E
T O ME
VI
É DI T I ONS MI R
M O S C O U 1971
L. LAN DA U ET E. LIFCHITZ
MÉCANIQUE
DES FLUIDES
E D IT IO N S M I R
M O S C O U 1971
UDC 532.5 (075.8) = 40 Traduit du russe par
ÉDOUARD GLOUKHIAN
THflPOAHHAMHKA
Ha (fipaHlft/3CK0M H3UKe
M 3A ATEJ1bGTBO «H A Y K A »
MO C K B a
Moscou, 1953
L. Landau, E. Lifchitz
AVIS DE L’ÉDITEUR
Densité, p
Pression, p
Température, T
Entropie de Tunité de masse, s
Energie interne de lTinité de masse, e
Enthalpie, ir = e-f-^-
Rapport des chaleurs à volume et pression constants, y —CjJcc
Viscosité dynamique. r\
Conductivité, x
Diffusivité, %=xlpcp
Nombre de Reynolds, R
Vitesse du son, c
Rapport de la vitesse du fluide a la vitesse du son, M
Les références aux autres tomes de ce Cours sont indiquées par des
chiffres romains :
II —Théorie des champs, 3e éd., 1970
V — Physique statistique, 1967
CHAP I TRE PREMI ER
FLUIDE PARFAIT
§ 1. Equation de continuité
L'étude du mouvement des liquides et des gaz constitue la méca
nique des fluides. Les phénomènes envisagés en mécanique des flui
des ayant un caractère macroscopique, un fluide y sera assimilé
à un milieu continu. Cela signifie que chaque petit élément de volu
me est si grand qu'il contient encore un nombre considérable de
molécules. Dès lors, par élément de volume infinitésimal nous enten
drons toujours un élément de volume «physiquement» infinitésimal,
suffisamment petit par rapport à celui du corps, mais grand par
rapport aux distances entre molécules. C'est aussi dans ce sens
qu’on entendra «particule fluide», « point du fluide ». Ainsi, si Ton
parle du déplacement d'une particule du fluide, on a en vue non
pas le déplacement d’une molécule isolée, mais celui d'un élément
de volume contenant un grand nombre de molécules, quoique assi
milé à un point en hydrodynamique.
La description mathématique de l ’état d'un fluide en mouvement
se fait au moyen de fonctions déterminant la distribution de la
vitesse du fluide, v = v (x, y, z, t), et de deux quelconques de
ses grandeurs thermodynamiques, par exemple de la pression
p (x, y , z, /) et de la densité p (x, y, z, t). On sait que toutes les
grandeurs thermodynamiques sont déterminées d'après les valeurs
de deux quelconques d’entre elles par l ’équation d'état de la matière ;
ceci étant, la donnée de cinq grandeurs : des trois composantes de la
vitesse v, de la pression p et de la densité p, détermine complète
ment l'état du fluide en mouvement.
Toutes ces grandeurs sont, en général, des fonctions des coor
données x, y, z et du temps t. Soulignons que v (x, y , s, t) est la
vitesse du fluide en chaque point x, y , z de l ’espace à l'instant t,
c'est-à-dire qu’elle se rapporte à des points déterminés de l'espace,
et non pas aux particules du fluide qui se déplacent au cours du
temps dans l ’espace; il en est de môme de p et p.
Nous commencerons la déduction des équations fondamentales
de la mécanique des fluides par celle de l ’équation exprimant Ja loi
de conservation de la matière.
10 FLUIDE PARFAIT
-4- î
Egalant les deux expressions, on obtient:
J pvrff. (i,i)
Nous transformerons l ’intégrale de surface en intégrale de volume
par application de la formule d’Ostrogradsky :
<^> pv dl = j div pv dV.
De la sorte,
j (-§7 + divPv) <IV= 0.
Cette égalité devant être vérifiée pour n’importe quel volume, on
doit avoir
-g- + divpv = 0, (1,2)
qui est l ’é q u a t i o n de c o n t i n u i t é .
Développant l’expression de divpv, (1,2) peut encore s ’écrire sous
la forme
+ p div v + v grad p = 0. (1,3)
Le vecteur
j = pv (1,4)
ÉQUATION D ’EULER 11
§ 2. Equation d’Euler
Isolons dans le fluide un certain volume. La force totale s’exerçant
sur ce volume est égale à l ’intégrale
— p dî
4 r = 4 r + ( vV) v- (2.2)
Substituant la relation déduite dans (2,1), on trouve:
■§7—t- (vV) v = —y grad p. (2,3)
C’est Téquation cherchée du mouvement du fluide, déduite par
L. Euler en 1755. L’é q u a t i o n d’E u l e r est l ’une des équations
fondamentales de la mécanique des fluides.
Si le fluide se trouve dans le champ de la pesanteur, chaque unité
de son volume est soumise encore à la force pg, g étant l ’accélération
de la pesanteur. Cette force doit être ajoutée au second membre de
l ’équation (2,1), de sorte que (2,3) devient
4 r + ( vV) v = — - + g - (2,4)
Lors de la déduction des équations du mouvement nous avons
fait abstraction des processus de dissipation d’énergie qui peuvent
exister dans un fluide en mouvement par suite du frottement interne
(viscosité) et de l ’échange de chaleur entre ses diverses parties. En
conséquence, tout cet exposé, ainsi que celui des prochains paragra
phes du présent chapitre, ne concerne que les mouvements de fluides
au cours desquels les processus de thermoconduction et de viscosité
sont sans importance; on dit d’un tel mouvement que c’est celui
d’un f l u i d e p a r f a i t .
L’absence d’échange de chaleur entre les différentes régions du
fluide (tout aussi bien entre le fluide et les corps en contact avec
lui) signifie que le mouvement est adiabatique, cette propriété étant
observée dans chaque région du fluide. De la sorte, le mouvement
d’un fluide parfait doit être considéré comme adiabatique.
Au cours d’un mouvement adiabatique l ’entropie de chaque
région du fluide reste constante lorsque cette région se déplace dans
l’espace. En désignant par s l ’entropie rapportée à l ’unité de masse
du fluide, on peut exprimer l ’adiabaticité du mouvement par l ’équa
tion
ÉQUATION D’EULER 13
si bien que —Vjp = Vw;. L’équation (2,3) pourra donc être écrite sous
la forme
■f r + v = —s rad (2,9)
11 est utile de noter encore une forme de l ’équation d’Euler où
seule figure la vitesse. Utilisant la formule d’analyse vectorielle
\
V grad v2= v X rot v -f (vV) v,
14 FLUIDE PARFAIT
1 Bien que ces variables soient appelées lagrangiennes, qu’il soit dit qu’en
réalité les équations du mouvement d’un fluide dans ces coordonnées ont été
déduites la première fois par L. Euler en même temps que les équations fonda
mentales (2,3).
HYDROSTATIQUE 15
§ 3. Hydrostatique
Pour un fluide au repos dans le champ de pesanteur uniforme
l ’équation d’Euler (2,4) s’écrit
gradp = pg. (3,1)
Cette équation décrit l ’équilibre mécanique du fluide. (En l ’absence
de forces extérieures, l ’équation d’équilibre se réduit à Vp = 0,
c’est-à-dire que p = const : la pression est la même en tous les points
du fluide.)
L’équation (3,1) s’intégre aussitôt si la densité du fluide peut
être considérée comme constante dans tout son volume, c’est-à-dire
s’il n’y a pas compression notable du fluide sous l ’effet du champ
extérieur. Dirigeant l'axe des z verticalement vers le haut, on a:
dp _ dp _ ç . dp
dx dy ’ dz ~pg-
D’où
p = — pgz + const.
Si le fluide au repos a une surface libre (à la hauteur h) à laquelle
est appliquée une pression extérieure p 0 la même en tous les points,
cette surface doit être un plan horizontal z = h. De la condition
p = po pour z — h on déduit const = p 0 + pgh, de sorte que
P = Po + P g (h — 2)- (3,2)
Pour de grandes masses de fluide la densité p ne saurait, en géné
ral, être considérée comme constante ; ceci concerne notamment les
gaz (l’atmosphère par exemple). Supposons que le fluide se trouve
non seulement en équilibre mécanique, mais aussi en équilibre
thermique. Alors la température est identique en tous les points
IG FLUIDE PARFAIT
Ceci montre que l ’expression —V/? peut être remplacée dans le cas
considéré par V®, de sorte que l ’équation d’équilibre (3,1) prend
la forme
V® = g.
Pour g constant dirigé suivant l ’axe des z (dans le sens négatif),
on a l’identité g = — V(gz). Ainsi donc,
V(® + gz) = 0,
d’où l ’on déduit la constance dans tout le volume du fluide de
la somme
® -fgz = const, (3,3)
gz étant l ’énergie potentielle de l ’unité de masse du fluide dans le
champ de pesanteur. La condition (3,3) est déjà connue en physique
statistique comme condition d’équilibre thermodynamique d ’un
système placé dans un champ extérieur.
Notons encore ici la conséquence simple suivante de l ’équation
(3,1). Si le fluide (l’atmosphère par exemple) est en équilibre méca
nique dans le champ de la pesanteur, la pression n ’y peut être fonc
tion que de l ’altitude z (car si à l ’altitude donnée la pression était
différente en différents points, un mouvement naîtrait). Il résulte
alors de (3,1) que la densité
W W (T # ) = <3'7>
( 4 r ) p- § > ° - <«>
La plupart des substances se dilatent lorsqu’on les échauffe,
c’est-à-dire que > 0 ; alors la condition d’absence de convec
tion se réduit à l ’inégalité
- ! > 0’ (4,3)
c’est-à-dire que l’entropie doit croître avec la hauteur.
11 est maintenant facile de trouver la condition que doit vérifier
dT
le gradient de température . On a :
ds _ ( ds \ dT , / ds \ dp _ dT___ / OV \ dp
Hz ~~ V'âr" / P Hz ' Vlty !T dz ~ T dz [à T /p d z^ V
(4,5)
§ 5. Equation de Bernoulli
Les équations hydrodynamiques se simplifient notablement dans
le cas de l ’écoulement stationnaire. L’écoulement stationnaire
(ou permanent) est tel qu’en chaque point de l ’espace occupé par
le fluide la vitesse d’écoulement reste constante au cours du temps.
Autrement dit, v est fonction des seules coordonnées, de sorte
que = 0. L’équation (2,10) se réduit à présent à l ’égalité
\
—grad v- — v X rot v = —grad w. (5.1)
2*
20 FLUIDE PARFAIT
y2
Il en résulte que la quantité u? est constante le long d’une
ligne de courant :
v2
— + u; = const. (5,3)
- J r ( - r + “,+ * * ) = 0-
Ainsi donc, l’équation de Bernoulli stipule que le long d’une ligne
de courant reste constante la somme :
y2
- Y + u>+gz = const. (5,4)
§ 6. Flux d’énergie
Envisageons un élément de volume quelconque fixe dans l ’espace
et voyons comment varie au cours du temps l ’énergie du fluide occu
pant ce volume. L’énergie de l ’unité de volume du fluide vaut
V-
P — + pe,
•ê‘ ( ^ ' + p e ) •
Pour calculer cette quantité, écrivons:
d py2 dp . dv
TT 2 “ ' Pv "âT
FLUX D ’ÉNERGIE 21
§ 7. Flux d’impulsion
Faisons à présent une déduction analogue pour l ’impulsion du
fluide.,L’impulsion de l ’unité de volume de fluide est pv. Trouvons
sa vitesse de variation :
d
FLUX D’IMPULSION 23
Nous avons écrit ici la dérivée totale par rapport au temps parce
que nous cherchons la variation de la circulation le long du « contour
fluide » entraîné, et non le long d’un contour fixe dans l ’espace.
Pour éviter toute ambiguïté, nous désignerons provisoirement
la dérivation par rapport aux coordonnées par ô, réservant d à la
dérivation par rapport au temps. En outre, notons qu’on peut écrire
l ’élément d\ de longueur du contour comme la différence ôr des rayons
vecteurs r des deux extrémités de cet élément. Ecrivons donc la
circulation de la vitesse sous la forme
(^) vôr.
Dérivant cette intégrale par rapport au temps, on aura en vue que
varie non seulement la vitesse, mais aussi le contour lui-même
(c’est-à-dire sa forme). Aussi, introduisant le signe de dérivation
par rapport au temps sous le signe d’intégration, faudra-t-il dériver
non seulement v, mais aussi ôr:
^ § v ô r = § 4 r ôr+ § v -iF*
La vitesse v n’étant rien d’autre que la dérivée par rapport
au temps du rayon vecteur r, on a :
dàr * dr « * v2
2ü FLUIDE PARFAIT
i - § vôr = § i r ôr-
d\
11 ne reste plus maintenant qu’à remplacer l ’accélération par
son expression (2,9) :
dv
-s r = —grad w.
,
Appliquant la formule de Stokes, il vient alors (étant donné que
rot grad u? = 0) :
§ 9. Mouvement potentiel
Une conséquence importante peut être déduite de la loi de con
servation de la circulation. Nous supposerons d’abord le mouvement
du fluide stationnaire et considérerons une ligne de courant dont
on sait que rot v = 0 en un de ses points. Décrivons un petit con-
1 Ce résultat subsiste dans un champ de pesanteur uniforme» puisque
rot g = 0 .
2 Au point de vue purement mathématique» il faut qu’entre p et p existe
un lien univoque (pour un mouvement isentropique il est défini par l ’équation
Vn
s (P« p) = const) ; a lo r s ,---- - - peut s’écrire sous la forme du gradient d’une
certaine fonction, condition exigée pour la déduction du théorème de Thomson.
MOUVEMENT POTENTIEL 27
p’ d + f ) - <10'5>
En effet, en vertu d’une relation thermodynamique connue, on
a pour la variation de l ’énergie interne l ’expression de = T ds —
— p dV ; lorsque s = const et V = — = const, on a de = 0, soit
e = const. Mais comme les termes constants dans l ’énergie ne sont
pas importants, on peut omettre e également dans w = e + — .
Les équations de l ’écoulement potentiel se simplifient notable
ment pour un fluide incompressible. L’équation (10,3) est identi-
FLUIDE INCOMPRESSIBLE 33
l i ï - + T + 7 = f M- (10,7)
Notons en l ’occurrence une propriété importante du mouvement
potentiel d’un fluide incompressible. Soit un corps solide en mouve
ment dans un fluide. Si l ’écoulement du fluide alors engendré est
potentiel, il ne dépend à chaque instant que de la vitesse du corps
à cet instant, et non, par exemple, de son accélération. En effet,
l ’équation (10,6) elle-même ne contient pas le temps explicitement;
le temps no figure dans la solution que par les conditions aux limites
qui ne contiennent que la vitesse du corps en mouvement dans le
fluide.
yO jy
L’équation de Bernoulli ^ = const montre que dans le
cas du mouvement stationnaire d’un fluide incompressible (en l ’absen
ce de champ de pesanteur) la pression est maximum aux points do
vitesse nulle. On trouve d’ordinaire un tel point, dit c r i t i q u e ,
sur la surface du corps (le point O sur la fig. 2). Si u est la vitesse
du fluide incident (c’est-à-dire la vitesse du fluide à l ’infini) et p 0
la pression à l’infini, la pression au point critique vaut:
Pmax = P o + iÿ - - (10,8)
1 Ll» potentiel des vitesses a été introduit la première fois par Euler. U
a aussi déduit pour le potentiel une équation de la forme (10,6), appelée par la
suite équation de Laplace.
3-/iOG
34 FLUIDE PARFAIT
d’où i|) = const. De sorte que les lignes de courant forment une
famille de courbes qui s’obtiennent en égalant la fonction i|> (x , y)
à une constante arbitraire.
Si l ’on réunit deux points 1 et 2 du plan x , y par une courbe,
le flux Q du fluide à travers cette courbe est déterminé par la diffé
rence des valeurs de la fonction de courant en ces points, quelle que
soit la forme de la courbe. En effet, si vn est la projection de la vites
se sur la normale à la courbe en un de ses points, on a :
2 2 2
Q = p j vndl = p j ( —vvdx + vx dy) = p j
i l î
FLUIDE INCOMPRESSIBLE 35
OU
Q=P('h-'Pi). (io,ii)
La théorie des fonctions d'une variable complexe donne de
puissantes méthodes de résolution des problèmes d'écoulement
potentiel plan d'un fluide incompressible autour de différents profils.
Ces méthodes ont été introduites en mécanique des fluides par
Helmholtz et Kirchhoff, puis portées a un haut degré de perfection
par N. Joukowski et S . Tchaplyguine l.
La mise en œuvre de la théorie des fonctions d'une variable
complexe s’explique par le fait suivant. Potentiel et fonction de
courant sont liés aux composantes de la vitesse par les relations:
dep chb dep d\b
v* = - £ = l%-' vv = - W = — ï t -
Mais ces relations entre les dérivées des fonctions cp et ne sont
rien d'autre, au point de vue mathématique, que les conditions bien
connues de Cauchy-Riemann exprimant le fait que l ’expression
complexe
u? = <p4-hl> (10,12)
est une fonction analytique de la variable z = x + iy . C'est dire que
la fonction w(z) aura en chaque point une dérivée déterminée
dw dq> , - dib
dz = ^ + l - ^ = v- - wv (10,13)
Ap=(!rW
Or, en vertu de l’équation de Bernoulli, les oscillations de la pres
sion dans un fluide en mouvement stationnaire ont pour ordre de
grandeur Ap ~ pv~. De sorte que
x > |. (10,17)
L’observation des deux conditions (10,16) et (10.17) suffit pour
qu’on puisse considérer le fluide comme incompressible. La condi
tion (10,17) admet pour interprétation que le temps -y au cours
duquel un signal sonore parcourt la distance Zest petit en comparai
son du temps r au cours duquel le mouvement du fluide varie sensi
blement, si bien qu’elle permet de considérer comme instantané le
processus de propagation des interactions dans le fluide.
Problèmes
1. Trouver la forme de la surface d’un fluide incompressible dans le champ
de la pesanteur dans un cylindre tournant autour de son axe à vitesse angulaire
constante Q.
S o l u t i o n . Nous prendrons l ’axe des z suivant l’axe du cylindre. Alors,
vx — —Qy, vy = Qx, vz = 0. L’équation de continuité est automatiquement
vérifiée, et l ’équation d’Euler (10,1) donne:
dp
dx 1
L’intégrale générale de ces équations est
v = ^ - [ 3 n ( u n ) —u].
F(t) étant une fonction arbitraire du temps; cette égalité exprime le fait que,
le fluido étant incompressible, lo volume de fluide traversant une sphère de
rayon quelconque ne dépend pas du rayon.
Reportant v de (2) dans (1), il vient:
F'(t) | Ou____ 1 dp
r3 ^ dr p Or
Intégrant cette équation par rapport à r de l ’infini au rayon
/? = /?(*) < a
de la cavité à l ’instant /, on obtient
F’{t) , Xl_Po_
r ’’ 2 ~ p ’ (3>
V= étant la vitesse de variation du rayon de la cavité, et p0 la pression
à l ’infini ; la vitesse du fluide à l ’infini ainsi que la pression sur la surface de la
cavité sont nulles. Ecrivant la relation (2) pour les points do la surface de la
cavité, on trouve:
F (0 = T?2 (0 V (/),
42 FLUIDE PARFAIT
<lu jet et la vitesse du fluide dans le jet à l'infini). Le potentiel œ varie sur les
lignes ABC et A'B*C de —oo à + oo ; soit <p = 0 en B et B \ 11 correspondra
-alors au domaine d'écoulement dans le plan de la variable complexe w une
bande infinie de largeur Q/p (les notations des points sur les fig. 5,b, c, d cor
respondent aux notations sur la fig. 5,a dans le plan x , y).
Introduisons une nouvelle variable complexe, savoir le logarithme de la
vitesse complexe
\y © 1! ? * ©
i
• a sc B' A'
7
------X Ç.Ç'_____
7 - k - A
\ t JT
j / •f B A
c) 1i
- A <a,Ac
|? ©
@
1
C ib A* A' B' C, C' B A
1
-7 1
j -Q/P
c' I5' A' i1
*>) i
4
Fig. 5
dz s d x + t d y ^ - ^ - e i0 d<p = ^ - e i0 tgOdO,
d’où l ’on déduit par intégration (avec les conditions y = 0 , x = a/2 pour
0 = — ji) la forme du jet sous forme paramétrique. En particulier, on trouve
pour la compression du jet ~ = «-7 — = 0,61.
CL £ -J - 31
ou encore
- ^ - ( M ô lh + m lh) = fi. (11,8)
Telle est l ’équation du mouvement du corps immergé dans un fluide
parfait.
Envisageons à présent la question en quelque sorte inverse.
Supposons que ce soit le fluide qui, sous l ’influence de causes exté
rieures (par rapport au corps), accomplisse un mouvement vibra
toire. Sous l ’influence de ce mouvement, le corps immergé dans le
fluide commence aussi à se mouvoir x. Déduisons l ’équation de ce
mouvement.
Nous supposerons que la vitesse du mouvement du fluide varie
peu sur des distances de l ’ordre de grandeur des dimensions linéaires
du corps. Soit v la vitesse du fluide à l ’endroit occupé par le corps
en l ’absence de celui-ci ; en d’autres termes, v est la vitesse du mouve
ment fondamental du fluide. En vertu de notre hypothèse, v peut
être considérée comme constante dans tout le volume occupé par
le corps. Comme auparavant, nous noterons par u la vitesse du corps.
La force mettant le corps en branle peut être déduite par les
considérations suivantes. Si le corps était complètement entraîné
par le fluide (c’est-à-dire si l ’on avait v = u), il serait sollicité par
la même force qui agirait sur le fluide dans le volume du corps suppo
sé absent. L’impulsion de ce volume de fluide étant pV0v, la force
agissant sur ce volume est pV0 . Mais en réalité le corps n ’est
pas complètement entraîné par le fluide ; un mouvement du corps par
rapport au fluide apparaît qui communique au fluide un mouvement
additionnel. L’impulsion du fluide liée à ce mouvement additionnel
vaut mlk (uh — vh) Idans l ’expression (11,5) il faudra écrire à pré
sent au lieu de u la vitesse u — v du mouvement du corps relative
ment au fluide]. La variation de cette impulsion au cours du temps
entraîne l ’apparition d ’une force de réaction complémentaire agissant
sur le corps et qui vaut — mih (uh — vh). De sorte que la force
totale agissant sur le corps est
pVo {Uk — vk).
Cette force doit être égalée à la dérivée de l’impulsion du corps par
rapport au temps. Ainsi, nous sommes conduits à l’équation du
mouvement :
- L M u i = pV0^lf- — mih (uh — Vk).1*4
1 II peut s’agir, par exemple, du mouvement d’un corps dans un fluide
parcouru par une onde sonore de longueur d’onde grande par rapport aux dimen
sions du corps.
4 — 406
50 FLUIDE PARFAIT
Problèmes
1. Déduire l féquation du mouvement pour une sphère en mouvement vibra
toire dans un fluide parfait, et celle d’une sphère mise en mouvement par un
fluide vibrant.
S o l u t i o n . Comparant (11,1) avec l ’expression de (p déduite au problè
me 2 , § 10 pour l ’écoulement autour d’une sphère, on voit que
mih — 2 pi?8ôifc.
T (*+!)£-'
(po est la densité de la substance de la sphère). Le coefficient de u peut être con
sidéré comme une certaine « masse efficace » ; elle est composée par la masse
de la sphère elle-même et de la masso « associée », qui est égale, dans notre cas,
à la moitié de la masse fluide chassée par la sphère.
Si c’est la sphère qui est mise en mouvement par le fluide, on déduit de
(11,9) pour sa vitesse l ’expression
3p
u = — -— v.
P + 2po
Si la densité de la sphère est plus grande que celle du fluide (p0 > p), on a
u < v, c’est-à-dire que la sphère « retarde » sur le fluide; mais si p0 < p, la
sphère devance le fluide.
ONDES DE GRAVITATION 51
!( v)s«(tH.
ou
( 12, 1)
4*
52 FLUIDE PARFAIT
Or vz = y - , de sorte que
Êi
dz dt *
Substituant ici £ tiré de (12,3), on obtient :
/ dq> , 1 02q>\ _ n
ONDES DE GRAVITATION 53
( - S - + 7 - S U " 0- <12-5>
Nous envisagerons ici les ondes à la surface du fluide, et nous
supposerons cette surface d ’aire illimitée. Nous supposerons encore
la longueur d’onde petite devant la profondeur du fluide, ce qui
revient à dire que le fluide est infiniment profond. Nous n’aurons
donc pas à écrire de conditions aux limites sur les frontières latérales
et sur le fond du fluide.
Considérons une onde de gravitation se propageant suivant l ’axe
des x, et uniforme le long de l ’axe des y\ dans une telle onde toutes
les grandeurs ne dépendent pas de la coordonnée y . Nous chercherons
une solution qui soit une fonction périodique simple du temps et
de la coordonnée x, c’est-à-dire que nous poserons
Cp= COS(/ex —(ùt) f (z).
COest la fréquence cyclique (nous l ’appellerons simplement fréquence)
de l ’onde; — est la période de variation du mouvement dans le
2n
temps au point donné de l ’espace; k est le vecteur d ’onde; ^ =
est la longueur d’onde, c’est-à-dire la période de variation du mouve
ment le long de l ’axe des x (à l ’instant donné). Substituant les ex pres
sions écrites dans l ’équation
02(p
A<p dx2 dt 2 o,
il vient :
^2/ _— 0
dz2 1 *
Cette équation a pour solutions ehz et e~Uz. Seule la première solution
sera retenue, car la seconde correspond à cp croissant indéfiniment
en profondeur. (Rappelons que la région du fluide correspond
à z < 0.) De sorte qu’on obtient pour le potentiel des vitesses
l ’expression
cp= Aeh: cos (frx —ut). (12,6)
La condition à la limite (12,5) est encore à satisfaire. On obtient
en y substituant (12,6):
54 FLUIDE PARFAIT
OU
œ2= kg, (12 J )
ce qui détermine le lien entre le vecteur d ’onde et la fréquence de
l ’onde de gravitation.
La distribution des vitesses dans le fluide en mouvement s’ob
tient directement en dérivant cp par rapport aux coordonnées:
ux = —Akeh: sin (kx — cot) ; vz = Akeh: cos (kx —co/). (12,8)
On voit que la vitesse décroît exponentiellement en profondeur.
En chaque point donné de l ’espace (c’est-à-dire pour x, z donnés),
le vecteur vitesse tourne uniformément dans le plan x, z, mais il est
de grandeur constante (égale à Akeft:).
Déterminons encore la trajectoire des particules fluides dans
l ’onde. Désignons provisoirement par x, z les coordonnées d ’une
particule mobile du fluide (et non pas celles d’un point fixe de
l ’espace), et par x0, z0 les valeurs de x, z pour la position d’équilibre
de la particule. On a alors vx = ^ , vz = ^ , et on peut, dans les
seconds membres de (12,8), écrire approximativement x0, z0 au
lieu de x. z, étant donné que les oscillations sont petites. On obtient
alors en intégrant par rapport au temps:
x —x0= —A — eh:° cos (/cx0—coi) ;
(12,9)
z —z0= —A — ekz"sin(kx0—’(ût).
On voit que les particules fluides décrivent des circonférences autour
des points x0, z0, de rayon A - - e ,uo à décroissance exponentielle
vers l ’intérieur du fluide.
La vitesse de propagation de l ’onde est, comme on le verra au
§ 66, U = |£ - . Substituant ici w = JHcg, on trouve que la vitesse
de propagation des ondes de gravitation à la surface illimitée d ’un
fluide infiniment profond est
u = T V r i = j \ / r4 r ■ (12’10)
Elle croît avec la longueur d’onde.
Problèmes
1. Déterminer la vitesso de propagation des ondes do gravitation à la sur
face illimitée d’un fluide de profondeur h.
S o 1 u t i o n. Au fond au fluide la composante normale de la vitesse doit
être nulle, c’est-à-dire que
, = idz^ o pour s = —h.
ONDES DE GRAVITATION 55
v =— j t h ^ + - ch*
2 Y k th kh l
Î 5Tkh)
/} •
Pour kh > 1 on obtient le résultat (12,10), et pour kh < 1, le résultat (13,10).
2. Trouver le lien entre la fréquence et la longueur d’onde des ondes de
ravitation à la surface de séparation de deux fluides, le fluide supérieur étant
f imité supérieurement, et le fluide inférieur inférieurement, par un plan fixe
horizontal. La densité et la profondeur étant p et h pour le fluide intérieur, et
p' et h' pour le fluide supérieur (avec p > p').
S o l u t i o n . Nous prendrons pour plan x, y le plan do séparation des deux
fluides à l ’équilibre, et nous chercherons la solution dans les deux fluides res
pectivement sous la forme
9 = A ch k (z-\-h) cos (A*x— co/),
cp' = B ch k (z— h') cos (kx— co/) J ^
(de sorte que soient satisfaites les conditions sur les frontières supérieure
«t inférieure, cf. solution du prob. 1 ). A la surface de séparation la pression
doit être continue ; en vertu ae ( 12 ,2 ), ceci mène à la condition
PffÇ+P-f=P'<rÇ+P'-^-
<pour 2 = 0 ) ou
‘ -7 T F 7 T ( ' * - ' * ) •
En outre, les vitesses uz des deux fluides doivent être égales à la surface
de séparation. Ceci donne la condition (pour 2 = 0 )
0 9 _ 0 q>' n
dz dz * ( *
_ ô2q>
B(P-P')*|?- = P' ût* " dfi
(4)
Substituant (1 ) dans (3) et (4), on obtient deux équations linéaires homogè
nes pour A et B , dont la condition de compatibilité donne :
w2= ___ **<P-P'>___
pcth/e/i + p' cth kh' '
56 FLUIDE PARFAIT
Pour kh > 1 , kh' > 1 (les deux fluides sont très profonds) :
üfi = kg P— P'
P+ P' ’
et pour kh < 1 , kh' < 1 (ondes grandes) :
k*f = 0 ,
dx*
et la condition à la surface libre mène, ainsi qu’au prob. 1 , à la relation
co2 = gk th kh.
Nous prendrons la solution de l ’équation pour / sous la forme
/ = cos px cos qy, p2 + g 2 = A-2.
1 Cf. § 6 8 .
GRANDES ONDES DE GRAVITATION 57
Sur les côtés latéraux de l'enceinte doivent être vérifiées les conditions :
= = 0 pour i = 0 , a\ -^ - = 0 pour r/ = Û, 6 .
On en déduit :
ni ji n:n
P—■ <1= -
tn et n étant des entiers. Ceci étant, les valeurs possibles do k sont
\ dp ) T p- VOT ) p ’ \ ds ) p cp \ d T )p
(cp est la chaleur spécifique de l ’unité de masse du fluide), on
obtient :
co V cv dT tJpp sine.
(14,G)
■'P p
P \\ Oi
Notamment, cette formule donne pour un gaz parfait
(0 =
s sin0. (14,7)
V'pT
CHAPITRE II
FLUIDE VISQUEUX
Le tenseur
—/>ôiA+ CFi/i
Ol h — (15,2)
est appelé t e n s e u r d e s c o n t r a i n t e s , et alu t e n
s e u r « v i s q u e u x » d e s c o n t r a i n t e s , crih détermine la
partie du flux d’impulsion qui n’est pas due au transport direct
d’impulsion avec la masse de fluide en mouvement x.
On peut établir la forme générale de alu à partir des considéra
tions suivantes. Les processus de frottement interne dans un fluide
ne prennent naissance que si différentes régions du fluide se meuvent
avec des vitesses différentes, de sorte qu’il y a mouvement relatif
des diverses parties du fluide. C’est pourquoi alu doit dépendre des
dérivées de la vitesse par rapport aux coordonnées. Si les gradients de
la vitesse ne sont pas trop importants, on pourra admettre que le trans
port d’impulsion résultant de la viscosité ne dépend que des dérivées
premières de la vitesse. La dépendance elle-même de alu par rapport
aux dérivées peut, à la même approximation, être considérée
comme linéaire. Les termes indépendants de ne doivent pas
figurer dans l ’expression de alh, puisque les alu doivent s’annuler
lorsque v = const. Puis, notons que les alu doivent aussi s’annuler
lorsque le fluide est animé d’une rotation uniforme d’ensemble,
puisqu’alors il ne peut y avoir de frottement interne dans le fluide.
Dans une rotation uniforme de vitesse angulaire Q la vitesse v est
égale au produit vectoriel Q X r. Les sommes
àVj . dvu
dxu ' dxi
sont des combinaisons linéaires des dérivées dxh qui H
s’annulent
lorsque v = Q X r. Ceci étant, alu doit contenir précisément ces
combinaisons symétriques des dérivées .
La forme la plus générale du tenseur de rang deux satisfaisant
à ces conditions est
P \ dt *■ ll dXb ) d£i
De sorte qu’on obtient :
CFqjq, = — p + 2 t\ ( j
Ozz = -p + 2 r\^ r
Les trois composantes de l’équation de Navier-Stokes et l ’équation
de continuité s'écrivent :
dvr , „ dvr , lVp dvr . dvr % _
dt r Or ' r dtp ' z dz r
_ 1 dp . / d~ur | 1 à*vr . O'h'r , 1 dor 2 ^<p
p dr ' V \ dr2 ‘ r2 "* dz- r Or r- dtp
^ ’q> , k’çp di'y VrL\p 1dp
dt ' dr r dcp ■ ^z dz ' r pr <}(p •"
• / ^2yq> . 1 « ^2y<P « 1 | 2 y<p \
V\d r^ r 2 dtp2 dz2 ^ r 5r + r 2 <*p r2 / ’
(15,16)
v<r <7y, , dy2
- 3 T + * dr - - ^ - + ^ -â T =
___ l i P . v i 1 ^ | , » < -\
— p dz ^ \ dr* ' r- dty* f *2 "r r dr ) ’
3t>r . 1 3l>q> ■ di;. iy .
<?r r *p <fc r
^ = - p + M r iê ^ T + ^ ) -
aee= - P + 2v ( t i & + t ) •
_ „( t àvr dvQ v0 \
(15,17)
ar9=1H T i r + ~ — r) -
, I 1 dt-'o , 1 ôt,<P r,p ctg 0 ^
Oe«P - ’l L gin 0 dq> + r ae r ) ’
5*
68 FLUIDE VISQUEUX
ECin=Yj *dV.
DISSIPATION D’ÊNERGIE DANS UN FLUIDE INCOMPRESSIBLE 69
à l ’équation de Navier-Slokes :
dvt _ ^ dvi t dp , 1 d°ih
dt l k ()Xk f) dxi ' p âift
On obtient finalement :
Pv (vV) v vVp + i'i =
Dans les fluides incompressibles le tenseur alu est défini par l’ex-
piession (15,8), de sorte que
àl'i dvi I dvi
Gih dxh = q ~ôxû VdZk Êdxi EIl \
) *
Il est facile de vérifier que cette expression peut s’écrire sous la
forme
JL ( dVi i d0* \ 2
2 V dxh ^ dxi ) *
K — 12 Jf (ÈJL
in■ \0x/t
(16,3)
Problème
Pour un mouvement potentiel» transformer l'intégrale (1G,3) en intégrale
sur la surface délimitant la région du mouvement.
S o l u t i o n . Posant et effectuant une intégration par parties,
on obtient:
0
et vaut
(17,2)
On déduit de (15,12) que la composante normale de la force agissant
sur le plan est, comme il se doit, simplement p, et la force de frot
tement tangentielle (dans le plan y = 0) vaut:
dv rm
(17,3)
(dans le plan y = h elle est de signe contraire).
Puis, envisageons l ’écoulement stationnaire d ’un fluide entre
deux plans parallèles fixes en présence d’un gradient de pression.
Nous choisissons les coordonnées comme dans le cas précédent; l ’axe
des x est dirigé dans le sens du mouvement du fluide. Les équations
de Navier-Stokes donnent (la vitesse dépend, évidemment, de la
seule coordonnée y) :
d-v i dp dp _ Q
0y- ~~ T| dx ’ dy
La deuxième équation montre que la pression ne dépend pas de y,
c’est-a-dire qu’elle est constante suivant l’épaisseur de la couche
72 F L U ID E V IS Q U E U X
‘’= - k ^ y ’ + ‘‘y + b-
Les constantes a et b sont déterminées par les conditions aux limi
tes u = 0 pour y = 0 et y = h. On obtient finalement:
1 dp f h2 / fc\ 2ï
v (17,4)
2T 3 t {-4— ( î' - t ) } •
La vitesse varie donc suivant l ’épaisseur de la couche de fluide
suivant une loi parabolique, atteignant son maximum au milieu
de la couche. La vitesse moyenne d’écoulement (sa moyenne suivant
h
l ’épaisseur du fluide) a encore pour définition v = ~ ^ v d y \ le
o
calcul donne
h2 dp
12q dx (17.5)
On trouve en intégrant:
* = — ^ r * + a ln r + b. (17,8)
•'=lîr('?'-r‘)- (17-9>
La vitesse est distribuée dans la section suivant une loi parabolique.
11 est facile de trouver la quantité (la masse) de fluide Q traver
sant en une seconde la section droite de la conduite (ce qu’on appelle
le débit). L’élément annulaire 2jtr dr de la section est traversé en
une seconde par la quantité de fluide p -2jiru dr. Par conséquent
R
Ç = 2np j ru dr.
o
Eu égard à (17,9), on obtient:
Q= ^ R * . (17,10)
Problèmes
1. Trouver P écoulement d’un fluide dans un tuyau de section annulaire
(de rayon intérieur R i%extérieur /?2).
S o l u t i o n . Ayant déterminé les constantes a et 6 dans la solution géné
rale (17,8) a partir des conditions v = 0 pour r = /?j et r = R** on trouve:
» , * 1 - RI
~'r R
Ri }■
La quantité de fluide qui s’écoule est
jtAp
Q= “8vT
-
la relation
ln
Rn
v= u
Xnl t
La force de frottement agissant sur l ’unité de longueur de chacun des cylindres
vaut 2 jiqu/ln (/?2//?,).
5. Une couche de fluide (d’épaisseur h) est limitée supérieurement par
sa surface libre, et inférieurement par un plan incliné fixe d’angle a avec l’hori
zon. Déterminer le mouvement du fluide sous
l ’action du champ de pesanteur. */
S o l u t i o n . Prenons le plan incliné pour le
plan x, y , l ’axe des x sera dirigé suivant la direction
de l ’écoulement du fluide, et l ’axe des s perpendi
culairement au plan x , y (fig. 6 ). Cherchons la
solution ne dépendant que de la coordonnée z. Les
équations de Navier-Stokes avec vx = v (z) stipu
lent en présence du champ de pesanteur:
d?o dp
il- ^ 5- + p gsin a = 0 , —— [-p£ cos a = 0 .
dz
A la surface libre (z = h) doivent être vérifiées les conditions ozz = —p =
= —P 01 °xz = = 0 (Po est la pression atmosphérique). Pour 2 = 0 on doit
avoir v = 0. La solution satisfaisant à ces conditions est
P = P o -b P B c o sd ’(/«— z ) , t>= ü g- i ^n a - (2 h —z ) .
7G FLUIDE VISQUEUX
pg/i3 sin a
<?= “ 3V
6 . Déterminer la loi de la chute de pression le long d’un tuyau de section
circulaire qui est le siège d’un écoulement isotherme d’un gaz visqueux parfait
(avoir en vue que la viscosité dynamique T ) du gaz parfait ne dépend pas de sa
pression).
S o l u t i o n . Dans chaque petite région du tuyau le gaz peut être considéré
comme incompressible (pourvu que le gradient de pression ne soit pas trop
grand), ce qui permet d’appliquer la formule (17,10), conformément à laquelle
dp __ 8 qÇ
dx ~ JipR x
Mais aux grandes distances p varie, et la pression n’est pas une fonction
linéaire de x. En vertu de l ’équation de Clapeyron, la densité du gaz est p =
= (m étant ta niasse de la molécule, k la constante de Boltzmann), de sorte
Kl
que
dp _ ( Sr\QkT\ _1_
dx \ jimR* ) p
(le débit Q du gaz à travers toute la section du tuyau doit, évidemment, être
le même, que le gaz soit ou non incompressible). On en déduit:
iGyflkT
p i— J im /? 4
I
(P2* Pi étant les pressions aux extrémités du tronçon de tuyau do longueur /).
(19,1)
Tout autre paramètre sans dimensions peut être écrit sous forme de
fonction de R.
Nous mesurerons les longueurs en unités Z. la vitesse en unités u,
c'est-à-dire que nous introduirons les grandeurs sans dimensions
y , y . Le seul paramètre sans dimensions étant le nombre de Rey
nolds, il est clair que la distribution des vitesses déduite en résolvant
les équations hydrodynamiques est déterminée par des fonctions
de la forme
v = u / ( y , R). (19,2)
Cette expression montre que si l ’on a deux écoulements différents
de môme type (écoulements de fluides de différentes viscosités autour
de boules de différents rayons), les vitesses y sont des fonctions
identiques du rapport y , pourvu que ces écoulements aient même
nombre de Reynolds. Des écoulements pouvant être déduits l’un
de l ’autre par un simple changement de l’échelle de mesure des
coordonnées et des vitesses sont dits semblables. De la sorte, des
écoulements de mêmes type et nombre de Reynolds sont semblables
( l o i d e s i m i l i t u d e ; O. Reynolds, 1883).
Une formule analogue à (19,2) peut être écrite pour la distribu
tion de la pression dans le fluide. A cet effet, on formera avec les
paramètres v, Z, u une grandeur quelconque ayant les dimensions
de la pression divisée par p ; nous prendrons pour telle, par exemple.
80 FLUIDE VISQUEUX
P = pu-f ( j » R) • (19,3)
Enfin, des considérations analogues s’appliquent aux grandeurs
caractérisant l ’écoulement du fluide, mais qui ne sont plus des
fonctions des coordonnées. Telle est, par exemple, la force de résis
tance F éprouvée par le corps. En l ’occurrence, on peut affirmer
que le rapport sans dimensions de F à une quantité ayant les dimen
sions d’une force formée avec v, u, Z, p doit être une fonction du
seul nombre de Reynolds. Cette combinaison pourra être, par exem
ple, le produit purl2. Alors,
F = pur l2f (R). (19,4)
Si l ’influence de la force de pesanteur sur le mouvement est
notable, le mouvement n’est plus déterminé par trois paramètres,
mais par quatre: Z, u, v et l ’accélération de la pesanteur g. On peut
former maintenant avec ces paramètres deux combinaisons sans
dimensions indépendantes au lieu d’une. On pourra prendre pour
telles le nombre de Reynolds et le n o m b r e d e F r o u d e , qui
vaut :
F= £ . (19,5)
Dans les formules (19,2) à (19,4) la fonction / dépend maintenant
de deux paramètres (R et F), et non d ’un seul, et des écoulements
ne sont semblables qu’en cas d ’égalité de ces deux nombres.
Enfin, disons quelques mots des mouvements non stationnaires.
Un mouvement non stationnaire de type déterminé est caractérisé,
outre v, u, Z, encore par la valeur d’un laps de temps r, caractéristi
que de ce mouvement, qui détermine la variation du mouvement
dans le temps. Ainsi, au cours d’oscillations suivant une certaine loi
d ’un corps solide de forme déterminée plongé dans un fluide, ce
temps peut être la période des oscillations. Ici encore on peut former
à partir des quatre quantités v, u, Z, t deux combinaisons sans
dimensions indépendantes et non une, disons le nombre de Reynolds
et le nombre
S= — , (19,6)
appelé parfois n o m b r e d e S t r o u h a l . La similitude des
mouvements a lieu dans ces cas-là lorsque ces deux nombres sont
égaux..
FORMULE DE STORES 81
Ainsi donc:
D’où
N ~ + A .
La deuxième des deux constantes a et A doit être prise nulle pour
que la vitesse s’annule à l’infini. On déduit de A /^ -^ -:
f = ar + ± . (20,6)
La constante additive dans / a été omise en tant qu’inessentielle
(la vitesse est déterminée par les dérivées de /).
La substitution dans (20,4) donne après un calcul simple
v = u - g J i ± . pJ u-nI + 6 . (20,7)
D’où
4 •
De sorte qu’on obtient en définitive:
, 3 n , /?3
Rr + ~4F' ( 20, 8)
ou, en définitive1,
F = ün/?ipz. (20,14)
Celte formule (appelée formule de Stokes) détermine la force de
résistance éprouvée par une boule en mouvement lent dans un fluide.
Notons que la force de résistance est en raison de la vitesse et des
dimensions linéaires du corps 2.
Ce caractère de la dépendance de la résistance par rapport à la
vitesse et aux dimensions subsiste pour le mouvement lent de corps
mobiles d ’autres formes. La direction de la force de résistance éprou
vée par un corps de forme arbitraire ne coïncide pas avec la direction
de la vitesse; dans le cas général, la dépendance F de u peut être
mise sous la forme
F i - a ihuk, (20,15)
a ih étant un tenseur de rang deux indépendant de la vitesse. Il est
essentiel qu’il soit symétrique (aifl — a Ui) ; cette assertion (vraie
à l’approximation linéaire par rapport à la vitesse) est un cas parti
culier d’une loi générale en vigueur pour les mouvements lents
accompagnés de processus dissipatifs (cf. par exemple, V, § 123).
La solution du problème de l ’écoulement que nous avons obtenue
ne s’applique plus à des distances suffisamment grandes de la boule,
bien que le nombre de Reynolds soit petit. Pour s’en assurer, évaluons
le terme (v?)v négligé dans (20,1). Aux grandes distances la vitesse
est u. Pour ce qui est des dérivées de la vitesse à ces distances, elles
sont, comme le montre (20,9), de l’ordre de grandeur de ^ . De sorte
que (vV) v est de l ’ordre de grandeur d e . Les termes conservés
dans (20,1) sont de l ’ordre de , tel, par exemple, [en vertu
de (20,12)]. La condition
ur\R ^ u~R
"prâ" ^
n ’est vérifiée qu’aux distances
Problèmes
1. Déterminer le mouvement d’un fluide remplissant l’espace entre deux
sphères concentriques (de rayons R j et R 2 ; Rz > R\) en rotation uniforme autour
de différents diamètres avec les vitesses angulaires Q| et Q2 ^les nombres de
lteynolds —1
v et - —*
v •* sont petits devant l ’unité^) .
S o l u t i o n . En vertu de la linéarité des équations, on peut considérer
le mouvement entre les deux sphères tournantes comme la superposition de
deux mouvements, alors que l ’une des sphères est au repos et l’autre tourne.
Posons d’abord Q2 = U» seule tournant la sphère interne. Il est bien naturel
que la vitesse du fluide en chaque point soit dirigée suivant la tangente à la
circonférence de centre sur l'axe de rotation et do plan perpendiculaire à cet
axe. Mais en vertu de la symétrie axiale, par rapport à l’axe de rotation, la
pression ne saurait avoir de gradient dans cette direction. Aussi l’équation du
mouvement (2 0 , 1 ) prend la forme
Av = 0.
l^a vitesse angulaire est un Vecteur axial. Un raisonnement analogue
à celui du texto montre qu’on peut chercher la vitesse sous la forme
v = rot Qif (r) = V/ X Qj.
L’équation du mouvement donne alors grad A /X Q, = ü; comme le
vecteur grad A/ est dirigé suivant le rayon vecteur, et que le produit r X Q]
ne saurait être nul pour Qj donné et r arbitraire, on doit avoir grad A/ = 0 , si
bien que
A/ = const.
11 vient en intégrant
f = ar‘i + y , v = ( 7 3 — 2a) û jX r .
(on peut ne pas écrire la condition d’égalité des composantes nrr du tenseur
des contraintes, car ello déterminerait la vitesse cherchée n, laquelle peut être*
déduite plus facilement comme dans ce qui suit). On déduit des quatre condi
tions mentionnées quatre équations pour les constantes a. b, A , //, dont la réso
lution donne:
a ^ R 2iH-3tT A = —BW *1
Mn H-il') 4<tl-r»ï) ’ 2 0l l-Y) ‘
Pour la force de résistance on obtient, en vertu de (20,Ma) :
F 2jimi]R 2q + 3q'
ri-i-q'
Lorsque q' oo (cas d’une bille solide), cette formule se réduit à la formule de*
Stokes. Dans l ’autre cas limite où q' 0 (bulle de gaz), on obtient F Ajiuï)/?,
c’est-à-dire que la force de résistance est égale aux deux tiers de celle du cas-
de la bille.
Egalant F à la force de pesanteur — R:t (p—p')g agissant sur la goutte, on
trouve :
2 /?*g(p-p') (q + q')
3q (2 q -|-3q')
2. Deux disques circulaires plans (de rayon /?) sont disposés parallèlement
l’un au-dessus de l ’autre à faible distance; l’espace entre les disques est renîplt
de fluide. Les disques se rapprochent l ’un de l'autre à vitesse constante u tout
en chassant le fluide. Trouver la résistance éprouvée par les disques {(). Rey
nolds).
S o l u t i o n . Choisissons les coordonnées cylindriques d’origine au centre*
du disque inférieur (supposé immobile). Le mouvement du fluide est à symétrio*
axiale, et, la couche de fluide étant mince, il est pratiquement radial (r. « rr),
avec • Ceci étant, les équations du mouvement prennent la forme
ifior dp dp
— - -3 T -0’ (O
i a (« y )
( 2>
r dr
avec les conditions aux limites:
pour z —0 : vr - vz = 0 ,
pour z = h i vr - 0 , vz — — w,
pour r —R : p ^ P q
*X) FLUIDE VISQUEUX
h* d
u = 7 “ J r Î rvr d: — 12 rjr dr
0
•d’où
P = Po (/?2-r2).
h*
La force de résistance totale agissant sur la plaque vaut :
Znr\uR*
2/i3
r> “(55
X—X2 X—Xi
iy d z '
Fz =. ( j j — j j ) pUvz dy dz,
-V—A*2 X—Xl
92 FLUIDE VISQUEUX
(21,3)
Problèmes
1. Déterminer le mouvement du fluide dans le sillage laminaire (en présence
de force de résistance et de portance).
S o 1 u t i o n. Ecrivant dans l ’équation de Navier-Stokes la vitesse sous
la forme U -(- v et omettant (loin du corps!) les termes quadratiques en i\ ou
obtient :
94 FLUIDE VISQUEUX
îfiy \
( nous négligeons également dans Av le terme - ti- J . Cherchons la solution
sous la forme v = v 1 + V2, V| étant solution de l’équation
U• dx
V Ôî/2 h )
La quantité v 2, elle, qui est due à la présence du terme — V — dans l ’équation
initiale, pourra être cherchée sous la forme du gradient V<I> d’un certain scalaire.
Etant donné que, loin du corps, les dérivées par rapport à x sont petites devant
les dérivées par rapport à y et s, à l'approximation envisagée on devra négliger
dans vx le terme , c ’est-à-dire poser vx — vix.
ox
Ainsi, on a pour vx l ’équation
dx \ >)y* dz* )
Cette équation s'identifie formellement à l’équation de la chaleur à deux dimen
sions, xi U jouant le rôle du temps, et la viscosité v, celui de la diffusivité
(cf. § 5U). La solution décroissant quand y et z croissent (pour x donné) et, à
la limite x 0 , conduisant à une largeur infiniment petite ciu sillage (à l ’appro
ximation envisagée, les distances de l ’ordre des dimensions du corps sent con
sidérées comme étant petites), est (cf. § 51) :
U t/2-J-;2
hv
4npv x (1>
Le coefficient constant dans cette formule a été exprimé en fonction de la
force de résistance à l ’aide de la formule (2 1 , 1 ), ou, étant donnée la décroissance-
rapide de ux, l ’intégration sur dy dz peut être étendue jusqu’à ± 00 . Si, au lieu
des coordonnées cartésiennes, on introduit les coordonnées sphériques r, 0 , q>
d’axe polaire confondu avec l’axe des x, nu domaine du sillage Ç[/y2 + ss « x)
correspondront les valeurs de l ’angle polaire 0 <£ 1. La formule (1) dans ces
coordonnées prend Ja forme
_ V rO 2
•• - Fx 1 - ,,v . (i'>
4:ipv
d<t> ,
Le terme omis — [<D étant la fonction (3) déduite plus bas] donnerait dans vx
un terme décroissant plus vite lorsque r croît (comme 1 /r2).
V\y et v%z auront aussi la forme ( 1 ). Choisissons la direction de la portance
pour axe des y (de sorte que Fz = U). En vertu de (21,2), et notant qu’à l ’infini
<I> — 0 , on a :
îî i \ z dy dz = 0 .
a>=JL
r
+“*2./(o
r
),
le premier étant à symétrie centrale et lié h la force Fxy et le second symétrique*
par rapport au plan x, y et lié à la force Fjr
Utilisant l ’expression do A 0 en coordonnées sphériques, on obtient pour
/ (0 ) l ’équation
J* (8in0 - g . ) _ / =0.
dO \ dû / sin 0
La solution de cette équation, finie pour 0 —>îi, est
f = b Ctg .
Le coefficient b doit être déterminé de façon à donner une valeur exacte do Flr
Toutefois, il est plus simple do se servir du fait que dans le domaine-
Sf> FLUIDE VISQUEUX
£<>
Aussi devra-t-il sortir à travers le reste de la sphère la même quantité de fluide,
c'est-à-dire qu'on doit avoir I vdI ^ D - L'aire S0 étant petite devant toute
S—Sq
l'aire S , on peut remplacer cette condition par la suivante:
f v dt-: j V<Drff = — ,
S S
d ’o ù a — F x/4 iïp U .
solution complète du problème est représentée par la somme des deux
expressions déduites :
° = T ( - ^ - 1- ^ /c o s ^ c tg -5-) , ( 1)
courant non perturbé par la sphère décrit par une distribution linéai
re des vitesses
v?' = aikxh, (22,1)
a iU étant un tenseur symétrique constant. Alors la pression dans le
fluide est constante: p{0) = const; convenons dans ce qui suit de
rapporter la pression à cette valeur constante. Le fluide étant incom
pressible (divv(0) = 0), la trace de a ik doit être nulle:
a« = 0. ' (22,2)
Soit maintenant une sphère de rayon R placée à l ’origine des
coordonnées, et soit v = v<0> -j- va> la vitesse du courant modifié
par la présence de cette sphère; à l ’infini v(1> doit s’annuler, mais
au voisinage de la sphère v(1) n’est nullement petit devant v<0>. Le
courant étant symétrique, il est clair que la sphère reste immobile,
de sorte que la condition aux limites est v = 0 pour r = R.
La solution cherchée des équations du mouvement (20,1) à (20,3)
peut être déduite directement de la solution (20,4) trouvée au § 20
lia fonction / étant celle définie par (20,6)1 si l ’on remarque que les
dérivées de (20,4) par rapport aux coordonnées sont aussi des solu
tions. En l ’occurrence, nous cherchons une solution dépendant para-
métriquement. des composantes du tenseur ccf/. (et non pas du vecteur
u, comme au § 20). Telle est la solution
v«> = rolrot(ccV/) P = ifca» .
n/
(ccV/) désignant le vecteur de composantes OX}t
. Développant ces
expressions et choisissant les constantes a et b dans la fonction / =
= ar + -2- de façon que soient satisfaites les conditions aux limites
sur la sphère, on obtient finalement les formules suivantes pour la
vitesse et la pression:
r, ( H * R*\ li* /on
'’ T \TT — pr) a iknh, (22,o)
i?5
P = — 5rj0 aikTiinn (22,4)
(n est le vecteur unité porté par le rayon vecteur).
Abordant à présent la question elle-même de la détermination
de la viscosité efficace de la suspension, calculons la moyenne (dans
tout le volume) du tenseur densité de flux d ’impulsion Uihl qui
coïncide, à l’approximation linéaire par rapport à la vitesse, avec
le tenseur des contraintes —cr/;e:
°tk = -jr j oihdV.
On peut étendre ici l ’intégrale au volume tout entier V d'une
sphère de grand rayon qu’on fera tendre ensuite vers l’infini.
7-40G
«S FLUIDE VISQUEUX
^ ( S t + ë r ) + 5^ ,ft h t c- (22’,j)
1 Les valeurs moyennes cherchées des produits des composantes du vecteur
unité représentent des tenseurs symétriques ne pouvant être formés qu’à p a r t i r
des tenseurs unités Ceci dit, on trouve facilement que
= y ^i/lt
______ 1
n i n h n l n m == ^5
SOLUTIONS EXACTES POUR LE MOUV. D’UN FLUIDE VISQUEUX 99
» ~ M V - . p - Î + c , . + c. + c - ;
ce qui détermine la vitesse en fonction de cp; la fonction u(cp) peut
être exprimée au moyen des fonctions elliptiques. Les trois constan
tes C1? C2, Cz se déterminent à partir des conditions aux limites sur
les parois
( 23 , 10)
“(± tH
SOLUTIONS EXACTES POUR LE MOUV. D ’UN FLUIDE VISQUEUX 103
]
à présent au lieu de (23,13) :
______________ du________________
a=î V (w0—u) lw’2+ O + uo) M+ (7l
(23,14)
udu
V(w0—u) [u3+ (l + U0) **+ </! J
Si l’on considère que u0 est donné, a croît d’une manière monolune
lorsque q décroît et atteint pour q — Osa plus grande valeur possible
Uo
du
a max — J
0 ] / U ( U — u) ( m + 1 * 0 “ ! - i )
q
A . ( ± \ j . j . _L ~ o
<«» V/ / 1 / i 2v •
La solution de cette équation est
._ 2 v sin 0
(23,1 S)
■~ A —cos l) *
108 FLUIDE VISQUEUX
M i g r e r - 1} - <23’10>
La distribution de la pression est déterminée par l'équation
j n 00 = j + -jz (/ + 2v clg 0) = o,
et on obtient
4pv- A cos 0 — 1
7*2 (i4— cos 0)2
(23,20)
La constante A peut être reliée avec l ’«impulsion du jet», c’est-
à-dire avec le flux total d’impulsion dans le jet. Ce flux est égal
à l’intégrale sur la surface sphérique:
ji
P =_
§I frr cos 0 d j = 2jt jo r2*Ilrr cos 0 sin 0 c£0.
La quantité n rr vaut:
11] -- f M2—D2 _____ d ___l
p rr r2 ^ (A — cosO)4 A — cosO J ’
et le calcul de l ’intégrale donne le résultat
P —16jtv2p^l | l + 3 (i42_ i) “ y ln • (2’^ 21)
Les formules (23,16) à (23,21) résolvent le problème posé L
Les lignes de courant sont définies par l ’équation -f- - »
dont l ’intégration donne
r sin 2 0
A — cos 0
= const.
On a représenté sur la fig. 12 les lignes de courant dans le jet (pour
A > 1 ).
1 La solution ici déduito est exacte lorsqu’on considère que le jet jaillit
d’une source ponctuelle. Si l ’on tient compte des dimensions finies de l ’ouverture
du tube, cette solution représente le premier terme du développement suivant
les puissances du rapport des dimensions de l ’ouverture à la distance r à cette
ouverture. On doit à ce fait que si on calcule à l ’aide de la solution obtenue le
flux total du fluide passant à travers une surface fermée avec l ’origine à l’inté
rieur, on trouve qu’il est nul. Mais ce flux ne serait plus nul si l ’on tenait compte
des termes suivants du développement suivant les puissances du rapport indiqué
(cf. Y. R o u m e r, Mathématiques appliquées et mécanique, 16, fascicu
le 2, 1952).
Le cas du jet laminaire immergé à moment de rotation non nul autour de
l’axe a été traité par L. Lorjtsiansky (dito, 17, fascicule 1, 1953).
M O U V EM EN T O S C I L L A T O IR E DANS UN F L U I D E V I S Q U E U X 109
Fig. 12
soit p = const.
Puis, vu la symétrie, il est évident que la vitesse v est partout
dirigée suivant l’axe des y. Pour vy = v on obtient en vertu de (24,2) :
dv d*v
dt ~ V 3*2 ’
(24,3)
équation du type de celle de la chaleur (à une dimension). Nous
allons chercher sa solution périodique en x et t sous la forme
v = Uffi1 (kx-ut)
MOUVEMENT OSCILLAT OIRE DANS UN F L U I D E V I S Q U E U X 111
(24/,)
(nous avons pris pour la partie réelle de k le signe + , sinon la
vitesse croîtrait indéfiniment eri profondeur dans le liquide, chose
physiquement absurde).
La solution obtenue est une onde transversale : sa vitesse v„ = r
est dirigée perpendiculairement à la direction de sa propagation.
La propriété majeure de cette onde est qu’elle s’amortit rapidement
en profondeur dans le fluide: son amplitude décroît exponentielle
ment lorsque la distance x à la surface solide croît L
De sorte que dans un fluide visqueux peuvent exister des ondes
transversales. Cependant, elles s’amortissent rapidement avec la
distance à la surface du corps solide dont le mouvement crée ces
ondes.
Appelons « profondeur de pénétration » 6 de l ’onde la distance
à laquelle son amplitude est réduite de e fois. (24,4) montre que
(24,7)
Elle est en raison de la racine de la fréquence des oscillations et de
la viscosité.
On peut aussi obtenir une solution close pour le problème général
d ’un fluide animé par une surface plane qui se meut (dans son propre
plan) suivant une loi arbitraire u = u (/). Nous ne ferons pas ici les
calculs, la solution cherchée de l ’équation (24,3) coïncidant formel
lement avec celle du problème analogue de la théorie de la chaleur,
lequel problème sera traité au § 52 [cette dernière solution est
donnée par la formule (52,15)1. Notamment, la force de frottement
éprouvée par la surface solide (par unité d ’aire) est donnée par la
formule
dx
&xy — (24,8)
\f'~ X
C’est là le cas des petites fréquences des oscillations. Mais dire que
la fréquence est petite, c’est dire que la vitesse varie lentement dans
le temps, et dans l ’équation générale du mouvement
■
—-+(vV)v=-iyp +vAv
î>—iUÜ
Il'l FLUIDE VISQUEUX
* * Qv
on peut négliger la dérivée — . Quant au ternie (vV) v, il peut être
négligé du fait que le nombre de Reynolds est petit.
d\ ,,
L’absence du terme — dans l ’équation du mouvement signifie
que le mouvement est stationnaire. Ainsi, lorsque ô Z le mouve
ment peut être considéré à tout instant donné comme étant stationnai
re. Cela signifie que le mouvement du fluide est, à tout instant donné,
celui qu’il serait si le corps était en mouvement uniforme avec la
vitesse qu’il possède en réalité à cet instant. Si, par exemple, il s’agit
des oscillations d ’une sphère immergée dans un fluide, la fréquence
vérifiant les inégalités (24,10) (Z étant maintenant le rayon de la
sphère), on pourra affirmer que la force de résistance éprouvée par
la sphère est donnée par la formule de Stokes (20,14) déduite pour le
mouvement uniforme de la sphère dans le cas de nombres de Reynolds
petits.
Envisageons à présent le cas limite opposé où Z ^ ô. Pour
qu’on puisse négliger de nouveau le terme (vV) v, on devra exiger
simultanément dans ce cas que l ’amplitude des oscillations du corps
soit petite vis-à-vis de ses dimensions
Z2co > v, a < Z (24,11)
(notons qu’alors le nombre de Reynolds ne doit nullement être
petit). En effet, évaluons le terme (vV) v. L’opérateur (vV) signifie
dérivation dans la direction de la vitesse. Or. au voisinage de la
surface du corps la vitesse est essentiellement dirigée suivant la
tangente. Dans cette direction la vitesse ne varie notablement que
sur une extension de l ’ordre des dimensions du corps. C’est pourquoi
y*) Q*2(j)2
( v V ) v ~ y ~ - y - (la vitesse elle-même a pour ordre de grandeur
flû)). La dérivée ~ , elle, est de l ’ordre de vw ~ aw2. Rapprochant
les deux expressions, on voit que, pour a Z, on a effectivement
(v T )v < ^ - . Quant aux termes ^ et vAv, on verrait aisément qu’ils
sont du même ordre de grandeur.
Etudions maintenant le caractère du mouvement d ’un fluide
autour d’un corps oscillant alors que sont observées les conditions
(24,11). Dans une couche fine au voisinage de la surface du corps le
mouvement est rotationnel, mais il est potentiel dans la masse
même du fluide L De sorte que partout, sauf dans la couche à même
1 Lors dos oscillations d’une surface plane, à la distance ô s’amortit non
seulement rot v, mais aussi la vitesse v elle-même. La raison en est qu’au cours
de ses oscillations le plan ne chasse pas le fluide, lequel reste immobile loin
du plan. Mais si les corps oscillants sont de forme différente, le fluide est chassé,
il est mis en mouvement, et la vitesse de ce mouvement ne s’amortit notable
ment qu’à des distances de l ’ordre des dimensions du corps.
M O U V EM EN T O S C I L L A T O IR E D A N S UN F L U I D E V I S Q U E U X 115
Px — r\uk tg kh.
Le moment des forces de frottement agissant sur les deux faces du disque
vaut :
R
M = 2 5 r2nrr> S U o j r = û)0oJl l/copt) /? 4 COS ùt —^
0
4. Déterminer le mouvement du fluide compris entre deux plans parallèles,
si Ton a un gradient de pression qui varie au cours du temps suivant une loi
harmonique.
S o l u t i o n . Choisissons le plan 2 , z équidistant des deux plans; Taxe
des 2 est dirigé suivant le gradient de pression, que nous écrirons sous la forme
— —^ La vitesse est partout dirigée suivant Taxe des x et est déter-
p ax
minée par Téquation
du
di + Vd!/2 ‘
La solution de cette équation satisfaisant aux conditions r —Ûpour # = =b&/2esl
12 v
ce qui est conforme à (17,5), et on obtient pour h/ô > 1
s « f i ,- * *
(O
on accord avec le fait que, dans ce cas, la vitesse doit être presque constante
suivant la section, ne variant notablement que dans la couche mince à même
la paroi.
5. Déterminer la force do résistance éprouvée par une sphère (de rayon R)
effectuant dans un fluide des oscillations de translation.
S o l u t i o n . Ecrivons la vitesse do la sphère sous la forme u = Uo*"”1*0*.
Ainsi que nous l ’avons fait au § 20, nous chercherons la vitesse du fluide sous
la forme
v ^ c “ lü>< rot rot /u0,
f étant fonction de r seul (l’origine des coordonnées est prise au point où se trouve
le centre de la sphère à l ’instant donné). Substituant dans (24,9) et effectuant
MO U V EM EN T O S C IL L A T O IR E DANS UN F L U I D E V I S Q U E U X 119
A * /+ -A /= 0
(au lieu de l'équation A2/ 0 du § 20K On en déduit :
e ihr
À/ = const"-----;
r
la solution a été choisie exponentiellement amortie, et non croissant avec r.
Il vient en intégrant:
(on n’a pas à écrire la fonction / elle-même, étant donné que seules les dérivées
/' et /* figurent dans la vitesse). Les constantes a et b se déterminent à partir
de la condition v = u pour r = R . On a:
a
3R e - i h H b
3 _ JL \ . ( 2)
2 ik ikR kiRi)
Notons qu’aux hautes fréquences (R > Ô) a ->■ 0, b - > ---- ^ , ce qui correspond
(en conformité avec les affirmations du § 24) au mouvement potentiel (défini
au prob. 2 du § 10 ).
La force de résistance se calcule d'après la formule (20,13) dans laquelle
l ’intégration s’effectue sur la surface de la sphère. Hésultat:
f ( i + 4 ) .+ » « • (i+ if) £ ■ m
Pour (o 0 cette formule se réduit a la formule de Stokes. Pour les grandes
fréquences, par contre :
F— pi?3 + 3nR2 V^2 qp<o m.
-l-CV
« 0 , = — j U (t )
— oo
\in vertu de la linéarité des équations, la force totale de résistance peut s’écrire
sous forme d’intégrale des forces de résistance qui résultent du mouvement avec
des vitesses égales aux diverses composantes de Fourier ; ces forces sont
120 FLUIDE VISQUEUX
Intégrant sur dû) les premier et second termes, on obtient respectivement u (/)
et u (t). Pour intégrer le troisième terme, notons tout d’abord que, pour les cd
négatifs, il faut prendre le conjugué complexe de ce terme, en y écrivant
V|co|
au lieu de (du fait que la formule (3) du problème 5 a été déduite pour la
1 /(0
vitesse u = u0é~i<ùt avec œ positif ; pour ce qui est de la vitesse on obtien
drait une expression complexe conjuguée). Dès lors, au lieu de l ’intégrale sur
d(ù de —oo à + o o , on pourra écrire le double de la partie réelle de l ’integrale de
0 à + o o . Nous écrirons:
—OO t —CO
Ainsi donc, on obtient l’expression définitive de la force de résiste
<4)
telle façon que l ’intégrale de ~ sur le temps soit finie, sa valeur étant u0. On
M O U V EM EN T O S C IL L A T O IR E DANS UN F L U I D E V I S Q U E U X 12!
F —6 npvi?u0 + u0à(t) ;
M= nR4 (i - 1) Q.
Le premier terme dans cette formule correspond aux forces d’inertie engendrées
lors de la rotation d’ensemble de toute la masse fluide.
et
Le potentiel (p a la forme
cp= (p0cos (kx —o)t + a) e~kz.
Certes, ce n’est pas l ’énergie de dissipation instantanée qui nous
intéresse, mais la moyenne dans le temps de l ’énergie dissipée Èm^c.
Notant que les moyennes des carrés du cosinus et du sinus sont égales,
mi obtient:
È méc^ —StjA-4 j cp- dV. (25,2)
d’où
Ëmic = 2 p k * ^ d V . (25,3)
^méc I (25,4)
Y= 2E
Au cours du temps l ’énergie de l ’onde décroît suivant la loi E =
= const-e“2v*; en ce qui concerne Tamplitude de l ’onde, l ’énergie
étant en raison de son carré, la loi de sa décroissance dans le temps
est déterminée par le facteur e~vl.
On trouve à l ’aide de (25,2) et de (25,3) :
y = 2vk2. (25,5)
Substituant (12,7) dans cette expression, on obtient le facteur
d’amortissement des ondes de gravitation sous la forme
2 v(p*
Y= g2 (25,6)
Problèmes
1. Déterminer le facteur d’amortissement de grandes ondes de gravitation
se propageant dans un canal de section constante ; la fréquence est supposée si
grande que “l/v /œ est petit par rapport à la profondeur du fluide dans le canal.
S o l u t i o n . La dissipation d’énergie a lieu essentiellement dans la cou
che fluide à même la paroi, où la vitesse varie de zéro sur la paroi même a sa
valeur v = votT*®1 dans l ’onde. La dissipation moyenne d’énergie (rapportée
à l ’unité de longueur du canal) est, en vertu de (24,14),
Z K J i l/tipto;
21/2
/ est la longueur de la partie du contour de la section du canal baignée par le
fluide. Quant à l ’énergie moyenne du fluide (également rapportée à l ’unité de
longueur du canal), elle vaut Spv* = Sp ^^ (S est l ’aire de la section du fluide
dans le canal). Le facteur d’amortissement est
l l/vï).
y ~ 2 1 /2 5
A M O R T IS S E M E N T DES ONDES DE G R A V IT A T IO N I 2 . r>
dp
ni
i 1
1 d2rz)
5
1
1
(1 )
dt \ dx* 1 dz 2 J] P dz '
àvx » dvz _ a
dx dz ’
dépendant de t et x au moyen du facteur e l<ùt+ lkx et s’amortissant lorsque 2
croît en profondeur (z > 0). On obtient :
vx = e - i<ùt+ikx (Ac** + Ben*), vz = e~i<*t+ ihx [ — iAck*— i ^ Bem*^ ,
L ^ e - M + ^ - A e ^ - g z , où m = l / k * - i — .
p k V v
Conditions aux lim ites a la surface du fluide :
° x z = - P + 21l % - = Ü, Oxi = 11 ( ^ T + ^ j j ) = 0
(pour z = £). Dans la seconde de ces conditions on pourra écrire directement
2 = 0 au lieu de z = £. Quant à la première, nous la dériverons d’abord par
rapport a t et nous écrirons gvz au lieu de g , puis nous poserons 2 — Ü. La
condition de compatibilité des deux équations homogènes ainsi obtenues pour
A et B donne:
et l ’autre, étant bien plus grande (de l ’ordre de v&2), ne présente pas d’intérêt
(le mouvement qui lui correspond s’amortit rapidement).
c II A P I T H E III
TURBULENCE
ü$> u. (28,1)
des résultats sera aussi le môme pour l'écoulement dans une conduite
de section circulaire.
La courbe de la frontière de stabilité pour l ’écoulement entre
deux plans est représentée schématiquement sur la fig. 15. Le domai
ne hachuré dans la courbe correspond à l ’instabilité. Lorsque R —^ oo
les deux branches de la courbe tendent asymptotiquement vers l ’axe
des abscisses L Pour la valeur minimum de R pour laquelle les
perturbations non amorties sont possibles les calculs donnent la
valeur Rcrit » 7700, R étant défini comme le rapport — , où A est
la distance entre les plans, et U la vitesse moyenne du fluide suivant
la section.
De sorte que, pour toute valeur non nulle de la fréquence non
supérieure à une certaine valeur maximum, il existe un intervalle
fini des R dans lequel des per
turbations ayant cette fré
quence vont en s’amplifiant.
Il est curieux qu’une viscosité
faible, mais finie, du fluide
exerce, dans un certain sens,
une action déstabilisante vis-
à-vis de ce qui aurait lieu pour
un fluide rigoureusement par
fait. En effet, pour R oo des
perturbations avec une fré
quence arbitraire finie s’amor-
R tissent; mais si l ’on introduit
une viscosité finie, on se re-
15 trouve à la longue dans le do
maine d ’instabilité, tant
qu’une croissance ultérieure de la viscosité (décroissance de R) ne
nous fasse pas sortir de nouveau de ce domaine.
Mais ces calculs ne donnent pas de réponse à la question de savoir
s’il n’apparaît pas (pour les R suffisamment grands), lors de l ’écoule
ment dans une conduite, aussi bien une vraie instabilité vis-à-vis
des perturbations infinitésimales, c’est-à-dire une instabilité qui
a pour résultat d’amplifier au cours du temps les perturbations au
point donné de l ’espace. Formulons en traits généraux ce que signi
fierait une telle instabilité au point de vue mathématique. Envi
sageons une petite perturbation qui fait son apparition à l ’instant1
/ (x) n’étant non nulle que dans une région finie de l ’espace, x — \
parcourt un intervalle fini de valeurs. Ceci étant, l ’allure limite
de l ’intégrale ci-dessus pour les grands t est principalement déter
minée par le comportement de l ’intégrale
j dk.
Si cette intégrale tend vers l ’infini avec t, c’est donc qu’on a une
vraie instabilité absolue de l ’écoulement.
Jusqu’à ce jour une telle étude n’a été faite pour aucun cas. Les
données expérimentales sur l ’écoulement dans les conduites permet
tent, cependant, de penser qu’il ne saurait y avoir de vraie instabi
lité vis-à-vis de perturbations arbitrairement petites quelles que
soient les valeurs de R. On y est induit par la circonstance que l ’écou
lement laminaire dans une conduite est observée à des valeurs
d ’autant plus élevées de R que les perturbations apparaissant dans
le fluide à l ’entrée sont éliminées avec soin 1.
Dans le meme temps, les données expérimentales prouvent l ’exis
tence d’un autre nombre de Reynolds critique (désignons-le Rérit)
indiquant la frontière jusqu’à laquelle il ne peut y avoir do mouve
ment non stationnaire stable (cf. fin § 27). S’il apparaît un mouve
ment turbulent dans un tronçon quelconque le long de la conduite,
si R < Rérit? la zone de turbulence, qui est « entraînée » par le
courant, est en môme temps réduite jusqu’à disparition complète ; par
contre, si R > Rérit» elle ira en s’élargissant et occupera un secteur
grandissant du flux. Si les perturbations de l ’écoulement ont lieu
continûment à l ’entrée de la conduite, pour R < Rérit elles s’amor-1
1 Pour une conduite de section circulaire Rçrit est compris entre 1600 et
1700. Pour Técoulcment entre des plans parallèles le mouvement turbulent
a été observé à partir de R = 1400.
I N S T A B IL IT É DES D I S C O N T IN U IT É S TA N G EN TIELLES 143
1 11 s’agit ici non pas (Je l ’ordre de grandeur de la vitesse moyenne elle-
même, mais de sa variation (sur des distances de l ’ordre de /), puisque c’est
précisément cette variation Au qui caractérise la vitesse du mouvement turbu
lent. La valeur absolue de la vitesse moyenne, elle, peut être arbitraire, suivant,
le référentiel auquel le mouvement est rapporté.
Notons également que, d'après les données expérimentales, les échelles du
mouvement turbulent fondamental sont en réalité plusieurs fois plus petites
que les dimensions caractéristiques /, et sa vitesse est plusieurs fois plus petito
que Au.
10*
148 TURBULENCE
1 Mais elle est grande devant la variation de la vitesse moyenne sur cette
même petite distance.
TURBULENCE DÉVELOPPÉE 149
v turh R
v Rcrit ’
où il est tenu compte du fait que Vturb et v doivent en réalité être comparables,
quant à l ’ordre de grandeur, non pas pour R 1, mais pour R ~ Rcrrit-
TURBULKNCK LOCALK IM
ou bien
n ~ T* ~ l ï R9/,‘■ (:i2’9)
Le nombretotal N de degrés de liberté s’obtient en multipliant n
par levolume dumouvement turbulent, d’ordre de grandeur Z31:
jV ~ R 9/,\ (32,10)
Enfin, arrêtons-nous aux propriétés du mouvement dans des
régions de dimensions k petites devant X0. Dans de telles régions
le mouvement possède un caractère régulier, et sa vitesse varie d ’une
manière continue. Ceci étant, on peut ici développer v^ en série
des puissances de k et, en se bornant au premier terme, on obtient
v\ = const->,. L’ordre de grandeur de la constante peut être déter
miné à partir de la condition vy ~ pour X ~ X0. Ceci donne
const ~ e t on obtient en substituant (32,6) et (32,7):
Ao
(32,11)1
P r o b 1è m e
Deux particules fluides se trouvent à faible distance Xj l'une de l'autre (grande
devant X0). Déterminer l ’ordre de grandeur du temps T au cours duquel les par
ticules divergent à la distance X2 (Xi X2 <£ 0-
S o l u t i o n . Si X^> X0, des considérations dimensionnelles donnent 4~ ~
ai
(eX)*3. Intégrant cotte relation et considérant que X2 > Xi, on obtient:
<33’5)
Aux distances r grandes devant ?*<>, la différence des vitesses est
en raison de r 1/3 [conformément à (32,1)1. Aussi, pour ces r, les com
posantes de B ih sont-elles en raison de r2/3. Substituant dans (33,5)
Brr = const-r2/3, B tt = const-r2/3, on obtient la relation simple:
^ il Î5 “v r~’ ^ rr ^ T 5 T r2,
Arrêtons-nous encore au tenseur de « triple corrélation »
Bittl “ (i'2i — ^1/) (^2h — ï'ih) 0*2/ — *’i/)- (33,V))
Nous supposerons ici encore le mouvement complètement homogène
et isotrope. Envisageons d'abord le tenseur auxiliaire vuvïhv2i.
Ce tenseur est symétrique sur les indices i et /»%et en vertu de l ’iso
tropie, il doit, ainsique B ik, s’exprimer en fonction de nt et deô,,,.
La forme la plus générale d’un tel tenseur est
ViiVxhVzi = C (r) àikni -f D (r) (àu?ik -f 6hint) -] F (r) ninhni. (33,10)
Dérivant par rapport à .r2/, on obtient, en vertu de l’équation de
continuité
— r t a W î / ) = vuv* - g - = 0.
La substitution de l’expression de viivikv2i conduit, par un calcul
simple que nous omettrons, aux deux égalités :
- ± [r>(3C + 2D + F ) \ ^ 0 ,
C’ + 1 ( C + D )~ 0 .
L'intégration de la première donne
3C^_2Z) + / ’ = - ^ L .
Or, pour r ~ 0 les fonctions C, D, F doivent rester finies; aussi
faudra-t-il poser const = 0, de sorte que
3C + 2D + F = 0.
1 On sérail tenté de croire à l'existence d'une possibilité de principe de
déduction d’une formule universelle (applicable à rrimporte quel mouvement
turbulent) déterminant Brr et Btt pour toutes distances r petites devant l. Toute
fois, une telle formule ne saurait exister, ainsi qu’il résulte des considérations
suivantes. La valeur instantanée de (t;2< — vu) (^2k ~ ri/i) pourrait, en principe,
s’exprimer universellement au moyen de la dissipation d’énergie e à cet instant.
Cependant, lors de la médiation de ces expressions jouera un rôle important la
loi de variation de e au cours des périodes des mouvements à grandes échelles
(échelles ~Z), laquelle loi varie suivant le cas concret de mouvement. C’est
pourquoi le résultat de la médiation ne saurait être universel.
C O R R É L A T I O N DKS VITKSSKS m
«niers termes, ainsi que des deux derniers. Pour ce qui est des troi
sième et quatrième termes, ils sont nuis. En effet, la moyenne P\V2k
doit, eu égard à l’isotropie, être de la forme f(r )n h. Par ailleurs,
la divergence (piv2h) = est nulle- Or, le seul vecteur
central symétrique à divergence partout nulle est le vecteur
nk ; un tel vecteur serait infini pour r = 0, chose impossible.
On a donc const = 0. Ainsi donc,
U ------ C% U
i r Vii02lt - V tlV llV zk + Z v & t V u V M - (33,14)
11 faudra substituer ici, en vertu des formules déduites plus haut,
V \iV 2 k — v 2 lv 2h — Tj" ^ ih y
1 Ici et dans les autres cas envisagés par la suite, on a en vue les données
expérimentales sur la distribution des vitesses dans la section transversale du
jet turbulent, qui ont été analysées à Laide des résultats des calculs ( Tollmien,
1926) d’après la « théorie de la longueur de mélange » (cf. nota page 168). Cette
théorie contient une constante arbitraire dont la valeur est choisie chaque fois
de façon à assurer la meilleure concordance possible avec les données expérimen
tales.
166 TURBULENCE
Problèmes
1. Déterminer le mouvement moyen du fluide dans le jet en dehors de la
région turbulente.
S o l u t i o n . Prenons des coordonnées sphériques r, G, cp, l’axe polaire
étant dirigé suivant l’axe du jet, et l ’origine des coordonnées prise au point
1 Pour un calcul plus détaillé des divers cas de mouvement turbulent on
a habituellement recours à diverses théories « semi-empiriques » fondées sur cer
taines hypothèses pour la dépendance du coefficient de viscosité turbulente par
rapport au gradient de la vitesse moyenne. Ainsi, dans la théorie de Prandtl.
on pose (pour un écoulement plan)
* r= ~ . (D
De l’équation de continuité
définition üx = ——
x jipxtgSa/\ de la vitesse (u*)™*
x sur la surface de cette
170 TURBULENCE
a~ ( w ) m ■ <36'3>
Ainsi, la largeur du sillage croît en raison de la racine cubique de
la distance au corps. Pour la vitesse u on déduit de (36,2) et (36,3) :
0M »
c’est-à-dire que la vitesse moyenne du mouvement du fluide dans le
sillage décroît comme l ’inverse de x 2^3.
Le mouvement du fluide dans tout tronçon du sillage est caracté
risé par le nombre de Reynolds R ~ . Substituant (36,3) et
(36,4), il vient:
D F 1 / F* \ V 3
R ~ vpUa ~ v V p2Ux ) ’
Nous voyons que ce nombre ne reste pas constant le long du sillage,
contrairement à ce qui avait lieu dans le cas du jet turbulent. A des
172 TURBULENCE
l’intégrale
Fy mi— ç>U uv dydz, (37,1)
l ’intégration étant étendue ici, étant donné le caractère de la distri
bution de la vitesse uv, à tout le plan transversal. Plus encore, étant
donné que l ’épaisseur du sillage (suivant l ’axe des y) est petite, et
que la vitesse uy dans le sillage n’est nullement grande par rapport
à cette même vitesse en dehors,
on peut, dans le cas envisagé,
avec une précision suffisante, dans
l ’intégration par rapport à y , se / N I
borner à intégrer dans le domaine / \
extérieur au sillage, c’est-à-dire V1
s-azzzzZZZZZZZZZZ.
écrire : /TÏ&
-f-oo oo 1/2 \ /
\
uud y ^ j uud y + j u„dy,
—OO J/I —oo
y\ et y2 étant les coordonnées des Fig. 18
frontières du sillage (fig. 18).
Or, en dehors du sillage le mouvement est potentiel et uy = ^ ;
ayant en vue qu’à l ’infini (p = 0, il vient en conséquence
j uydy = <p2— <Pi,
<p2 et <pi étant les valeurs du potentiel de part et d’autre du sillage;
c’est dire que q>2 — <pi est le saut du potentiel à la surface de dis
continuité qui peut remplacer le sillage mince. Quant aux dérivées
de œ, la dérivée uu 1
= oy doit rester continue. Un saut de la compo-
santé de la vitesse normale à la surface du sillage signifierait qu’une
certaine quantité de fluide «entre» dans le sillage; or, à l’appro
ximation à laquelle l ’épaisseur du sillage est négligée cet effet doit
être absent. De cette façon, nous remplaçons le sillage par une surface
de discontinuité tangcntielle. Puis, à cette même approximation,
la pression elle aussi doit être continue dans le sillage. La variation
de la pression étant déterminée par la formule de Bernoulli à la
première approximation par la quantité pUux = pU il en résul
te aussi la continuité de la dérivée Quant à la dérivée ^ ,
qui est la vitesse dans la direction de l ’envergure de l ’aile, elle
subit, en général, un saut.
La dérivée étant continue, le saut <p2 — cpi ne dépend que de z,
mais non de la coordonnée x le long du sillage. De sorte qu’on obtient
174 TURBULENCE
Problèmes
1. Déterminer la loi de l ’élargissement du sillage turbulent formé lors de
l’écoulement transversal autour d’un cylindre infiniment long.
S o l u t i o n . On a pour l ’ordre de grandeur de la force de résistance jx
par unité de longueur du cylindre fx ~ pUuY. Combinant ceci avec la relation
(36,1), il vient pour la largeur du sillage Y :
u~ V i k -
Le « nombre de Reynolds » R ~ ne dépend pas de x, si bien que le
sillage ne possède pas de tronçon laminaire.
Indiquons qu’on vertu des données expérimentales, le coefficient constant
dans (1) vaut A = 0,93 (Y étant la demi-largeur du sillage); si l ’on convient
que Y est la distance à laquelle la vitesse ux tombe a la moitié de sa valeur maxi
mum au milieu du sillage, on a A = 0,41.
2. Déterminer lo mouvement en dehors du sillage formé lors de l ’écoulement
transversal autour d’un corps infiniment long.
S o l u t i o n . En dehors du sillage lo mouvement est potentiel (nous
désignerons le potentiel par O pour distinguer de l ’angle <p du système de coor
données cylindriques r, s, tp d*axe des z dirigé suivant la longueur du corps).
De la même façon qu’on a procédé lors de la résolution du problème 2 § 21. on
déduit qu’on doit avoir
l ’intégration étant faite à présent sur la surface d’un cylindre do grand rayon,
d’axe dirigé suivant l ’axe des z et de longueur égale a l runité ; fx est la force de
résistance rapportée à l ’unité de longueur du corps. La solution de l ’équation
_
de Laplace bidimensionnelle AO = 0 vérifiant cette condition est 0 = J x ln
2jipU
Puis, on a pour la portance, en vertu de la formule (37,2) fy = pU (O, — d>2).
La solution de l ’équation de Laplace décroissant le moins vite avec la distance
et subissant un saut sur le plan <p = 0 est O = const «cp; comme <p2 — cp, =
= 2n, on a const = — fy/2npü. Le mouvement du fluido est détermine par
la somme des deux solutions trouvées, soit
<D=
1
tfx ln r —fyq>). (1)
2np U
Les composantes cylindriques de la vitesse u sont :
u ~ dQ> - fx i dd> _______
______ h
(2)
dr ~~2npUr' r d(p 2jiç>Ur '
La vitesse u forme avec le rayon vecteur cylindrique un angle constant, de tan
gente /„//*.
3. Déterminer la loi de déformation du sillage au-delà d’un corps infini
ment long en présence de portance.
S o l u t i o n . En présence de portance, le sillage (considéré comme une
surface de discontinuité) se déforme dans le plan x, y. La loi y = y (x) de cette
dx
déformation est déterminée par l ’équation = — . En substituant ici,
ux + U
conformément à (2 ), uy : fy et négligeant ux par rapport à U, on obtient
2npUx
dy fy
dx ~ 2npU2x ’
d’où
y = const
fv ln x.
2 Jip£/a
176 TURBULENCE
(x )
W_
On a pour la vitesse d’après (38,5) v X
d’où
5 /7
v~U
(t )
Problème
A l'aide de l'équation (33,17) déduiro pour le mouvement isotrope turbulent
la loi quantitative d’amortissement de vrXvr2 au stade où la viscosité du fluide
intervient (L. Loytsianski, M. Milliontchikov).
S o l u t i o n . Dans le cas envisagé, on peut négliger dans l ’équation
(33,17) le terme contenant Brrr en tant que terme d’ordre supérieur par rapport
à la vitesse déjà petite. Introduisant la quantité
brT = on vn = - -------
COUCHE LIMITE
» , = t v ( ï ] / ( 3 9 . U )
COU CHE L IM IT E L A M IN A IR E 18&
1 On verrait facilement que si l ’on introduit (p ($) telle que / (£) = <p' (ÇK
on aurait
vx)dy = Uô*.
Elle vaut
ô* = l , 7 2 j / ^ - .
ib6 C O U CH E L IM IT E
Fig. 19
Reynolds :
1,328
(39,16)
VK '
(39,17)
et 6 ~ a, on obtient:
(39,18)
Ainsi, la longueur du tronçon initial est en raison du nombre de
Reynolds
Problèmes
1. Déterminer l'épaisseur de la couche limite au voisinage du point critique
(cf. § 10 ) sur le corps.
S o l u t i o n . Au voisinage du point d'arrêt, la vitesse du fluide (en dehors
de la couche limite) est une fonction linéaire de la distance x à ce point, de sorte
qu'on peut écrire U = ex. L'évaluation des termes des équations (39,5) mène
à l ’expression
pax \ x / y pax 1 \ x )
Comme / tend vers l ’unité lorsque y-*-oo, on voit que la dérivée /' tend, elle
aussi, vers une limite déterminée, et il est bien clair que cette limite ne peut
qu’être nulle. Une fois la constante déterminée a partir de cette condition, on
trouve :
vap
2Q r-= ( / - i ) 2(/+2).
Le second membre étant toujours négatif dans l ’intervalle 0 < / < l , on aura
forcément Q < 0. En d’autres termes, la couche limite du type envisagé ne
se forme qu’en écoulement dans un convergent (avec de grands nombres de Rey
nolds R = —“ ), et elle n’est pas formée dans un écoulement dans un divergent
conformément aux résultats du § 23. Intégrant encore une fois, on obtient en
définitive :
P (y )
vu (40,3)
"[/ Xq— X ’
- - ( P z — Pi)
ou, en rapprochant de l’égalité précédente :
Or, la vitesse n. dans la couche limite est plus petite que la vitesse
du flux fondamental ; on peut choisir y tel que v\ <. U\ — Ul.
Il se trouve donc que la vitesse v2 est imaginaire, ce qui témoigne
de l’absence de solutions des équations de Prandtl douées de sens
13*
1U6 COU CHE L I M IT E
v ‘ (£f )
Fig. 20 Fig. 21
1 Les résultats exposés aux §§ 42, 43, 44 ont été déduits par T. Kârmân
et L. Prandtl.
P R O F IL L O G A R IT H M IQ U E D E S V IT E SSE S 201
dy v-y (42,1)
x étant une constante numérique. Cette constante ne peut être
calculée théoriquement et doit être déterminée à partir des données
expérimentales. Elle vaut1
x = 0,417. (42,2)
1 La valeur de cette constante [ainsi que d’une autre figurant dans la for
mule (42,8)] a été déduite des résultats de mesure de la distribution des vitesses
au voisinage des parois d’une conduite parcourue par un courant turbulent.
202 COUCHE LIM ITE
d ’où
4 * ( / i 2 ’6 >
aux puissances plus petites de cette quantité, mais aussi les termes
contenant le logarithme aux puissances plus petites que dans le terme
principal. L’introduction d’un petit coefficient numérique sous le
logarithme dans (42,7) est équivalente à l ’addition à l ’expression
écrite d’un terme supplémentaire de la forme const-i;*, la constante
étant de l ’ordre de l ’unité; ce terme ne contient pas de logarithme,
si bien qu’on peut le négliger. Mais on aura en vue que, dans les for
mules qu’on se propose de déduire, la quantité sous le logarithme
n’est tout de môme pas assez grande pour qu’il en soit de même de
son logarithme; de sorte que la précision des formules n’est pas
très grande.
On peut rendre ces formules plus précises en introduisant un
facteur numérique sous le logarithme ou, ce qui revient au même,
en ajoutant une constante au logarithme. Toutefois, ces constantes
ne peuvent se calculer théoriquement et doivent être déterminées
à partir des données expérimentales. Ainsi, une formule plus précise
pour la distribution des vitesses pourra s’écrire sous la forme
u= (2,40 lnJ£s. + 5,84) . (42.8)
(p+f?)v»
(ici encore le terme visqueux est omis). Ecrivant dans le second
tonne
V* = (« + v'xf + v\T + v'z-
et prenant la moyenne, on obtient:
Pvu + Y (u* vv + vv + v'z‘v'v) + çW xv'u-
Il suffira ici de conserver le dernier terme. Le fait est que la vitesse
pulsatoire est de l ’ordre de et elle est donc, à la précision loga
rithmique, petite par rapport à u. Pour ce qui est de la pression p.
ÉCOULEMENT TURBULENT DANS LES C O N D U IT E S 20S
X V . (43,1)
' '
Nous entendrons par vitesse U le quotient de la quantité (le volume)
de fluide traversant en 1 s la section de la conduite par l ’aire de cette
section : U = Ç/pJia2.
Afin de relier la vitesse U avec la chute de pression Apli qui
entretient le mouvement (Ajo est la différence de pression aux extré
mités de la conduite de longeur Z), notons ce qui suit. La force agis
sant sur toute la section du fluide dans le tube est Jta2Ap. Cette
force sert à vaincre le frottement du fluide contre les parois. La force
de frottement rapportée à l ’unité d’aire de la paroi étant a = pu*,
la force totale de frottement est 2itflZpu*. Egalant les deux expres
sions. on trouve:
Ap_ (43,2)
l a
20(î COUCHE LIM ITE
(4w>
On introduit d’ordinaire dans cette formule ce qu’on appelle le
coefficient de résistance de la conduite, quantité sans dimensions
définie par le rapport
Ap
2a
X (43.4)
2clU
X en fonction du nombre de Reynolds sans dimensions R --------est
déterminée sous forme implicite par l’équation
4 , = 0,85 lu (R VT) - 0,55. (43,5)
yX
Nous avons remplacé ici x par sa valeur (42,2) et ajouté au logarithme
une constante numérique empirique l. Le coefficient de résistance
déterminé par cette formule est une fonction lentement décroissante
du nombre de Reynolds. A titre de comparaison, indiquons la loi de
résistance lors de l ’écoulement laminaire dans une conduite. Intro
duisant dans (17,10) le coefficient de résistance on obtient:
(43,6)
En écoulement laminaire le coefficient de résistance décroît, quand
le nombre de Reynolds croît, plus vite qu’en mouvement turbulent.
On a représenté sur la fig. 22 (à l ’échelle logarithmique) le
graphique de la dépendance À, de R. La droite à pente rapide cor
respond au régime laminaire [formule (43,6)1 et la courbe à pente
Fig. 22
exister aussi bien sous le fluide qui se meut dans le flux fondamen
tal avec turbulence que sous le flux laminaire.
La chute de la vitesse moyenne dans la couche limite tant turbu
lente que laminaire est due, en dernier ressort, à la viscosité du flui
de. Toutefois, rinNuence de la viscosité se manifeste dans la couche
limite turbulente d’une manière très spécifique. L’allure même
de la variation de la vitesse moyenne dans la couche ne dépend pas
directement de la viscosité; la viscosité n’entre dans l’expression
du gradient de vitesse que dans la sous-couche visqueuse. Quant
a l’épaisseur totale de la couche limite, elle est déterminée par la
viscosité et s’annule avec elle (cf. plus bas). Si la viscosité était
rigoureusement nulle, on n’aurait aucune couche limite.
Appliquons les résultats déduits au paragraphe précédent a la
couche limite turbulente formée lors de l ’écoulement autour d’une
plaque plane mince (mémo écoulement que l’écoulement laminaire
du $ 39). A la frontière de la couche turbulente la vitesse du fluide
est presque égale à celle du flux fondamental, que nous désignerons
par U. Par ailleurs, pour déterminer cette vitesse à la frontière on
peut (à l’approximation logarithmique) se servir de la formule (42.7)
en y remplaçant y par l’épaisseur de la couche limite 6. Rapprochant
les deux expressions, on obtient:
(44,1)
d’où
(44.2)
14 4o0
210 COUCHE LIM ITE
] / — = lncRx, R* = — . (44,4)
On pourra rendre cette formule plus précise en ajoutant au loga
rithme une constante numérique empirique. Après quoi elle devient
- ^ = l ,7 1 n c R ,- } - .m (44,5)
V e
Le coefficient de résistance c défini par cette formule est une fonc
tion lentement décroissante de la distance x .
Enfin, exprimons l ’épaisseur de la couche limite au moyen de la
fonction c(:r). On a :
On ne peut, certes, écrire cette formule avec le signe égal que dans
les cas de couche limite turbulente sous le flux laminaire, lorsque 6
a un sens précis (la région de turbulence est, comme toujours, nette
ment délimitée de la région laminaire). Quant au facteur constant
dans (44,6), il doit être trouvé à partir de données expérimentales.
Problèmes
1. Déterminer au moyen de la formule (44,5) la force totale agissant sur les
deux faces d'une plaque.
S o l u t i o n . La force cherchée (rapportée à l'unité de longueur suivant
i
le bord de la plaque) est F = 2 ^ a dx (l étant la longueur de la plaque). Intro-
o
duisant au lieu de F le coefficient de résistance
1
—pu*2i
il vient :
l
C = y j Cdx.
U
Si l'on se borne aux termes contenant le logarithme à la plus grande puissance
(la première), l ’intégrale écrite sera alors simplement égale à c(l) (la valeur
de c est prise pour x = l). Mais si l'on veut obtenir pour C une expression plus
exacte correspondant à la formule (44,5), il faut intégrer en prenant les termes
de l'ordre suivant, qui contiennent le logarithme à la puissance zéro. Nous
écrirons pour cela :
l i l
^ cdx —xc | — ^ x dx.
ü o ü
Nous calculerons la dérivée au moyen de la formule (44,5) eu l'écrivant
provisoirement sous la forme
1
C a- ln- bxc '
ce qui donne à l ’approximation requise
C = e ( l ) + fl, ln 3 Wc = c ( l ) [ i + in 6/c ]
et puis,
1 1 /, 1 \ /1 l t t\ i blc , blC
— — = — — ( 1 ----- 1—rr- 1 = a (In blc— 1) = al n ----- « a ln ------- .
y c Vc V ln blc} K e t
En substituant les valeurs de a et b conformément à (44,5), on obtient finale
ment l ’équation suivante déterminant le coefficient de résistance total C en
14*
212 C O U C H E L IM IT E
- V2P ^ ’
C est une quantité sans dimensions et ne peut dépendre que de R.
La formule (45,1) s’écrit sous la forme
C = const, (45,2)
c’est-à-dire que le coefficient de résistance ne dépend que de la
forme du corps.
Une telle allure de la force de résistance ne peut, toutefois, con
tinuer pour des nombres de Reynolds arbitrairement grands. Le
fait est que pour des R suffisamment grands la couche limite laminai
re (sur la surface du corps jusqu’à la ligne de décollement) devient
instable et turbulente. Alors la turbulence n’affecte pas toute la
couche limite, mais une partie. Toute la surface du corps peut, de1
Fig. 24
P ni b 1è m e
Trouver la force de résistance agissant sur une bulle de gaz se déplaçant
dans un fluide pour les grands nombres de Heynolds (T. Lêvitch. 1949).
S o 1 u t i o n. A la frontière entre le liquide et le gaz doit s ’annuler non
pas la composante tangenliclle de la vitesse elle-même, mais seule sa dérivée
normale (nous négligeons la viscosité du gaz). Aussi bien le gradient de la vitesse
au voisinage de la surface ne sera pas anomalemcnt grand, la couche limite (sous
la forme dont on a parlé au § 39) sera absente, d’où l’absence (sur presque toute
la surface de la bulle) du phénomène de décollement. Calculant la dissipation
d’énergie au moyen de l’intégrale de volume (16,3) on pourra donc utiliser dans
tout l’espace la distribution des vitesses correspondant à F écoulement potentiel
autour d une sphère (prob. 2 § 10 ), en négligeant alors le rôle de la couche super
ficielle de fluide et du très fin sillage turbulent. Faisant les calculs d'après la
formule déduite au problème du § 16, on trouve:
Fig. 20
j j ) IP + P W + VxWdydz. (47,1)
X=Xo X —- XI
(47,1), il vient:
'- U Î [(£)'+(*)>*•
l ’intégration suivant la coordonnée verticale y étant faite de f° o
à t/j et de y2 à —oo (yu y2 sont les coordonnées des frontières supé-
1 Pour éviter tout malentendu, faisons la remarque suivante. La formule
(4 7 ,3 ) peut donner l ’impression que l ’ordre de grandeur des vitesses r;/, vz ne
décroît pas avec la distance x. 11 en est ainsi en effet tant que l’épaisseur du silla
ge est petite devant sa largeur, supposition faite lors de la déduction de la for
mule (47,3). Aux très grandes distances derrière l’aile le sillage s’élargit à la
longue au point que sa section devient à peu près circulaire. La formule (47,3)
ne s’applique plus ici, et v,r vz décroîtront rapidement avec la distance.
222 COUCHE L IM IT E
1 Pour éviter tout malentendu, notons qu'il importe peu que le logarithme
sous le signe d’intégration augmente d'une constante lors du changement des
unités de mesure de la longueur. En effet, l ’intégrale, qui diffère de celle écrite
par le fait que In | z — z' | y a été remplacé par const, est quand même nulle,
dr
Î — ck = T | = 0 (sur les bords du sillage T s’annule).
c- = v J k ! 7 ' <«•*'>
étant rapporté, ainsi que le coefficient de portance, à l’aire de
l’aile en plan.
Problème
Déterminer la valeur minimum de la résistance induite pouvant être atteinte
pour une portance et une envergure d’aile lz = l données.
S o l u t i o n . Il résulte clairement des formules (47,8) et (47,10) que la
valeur minimum Cx pour 6’f; donné (c’est-à-dire pour Ai donné) est réalisée lors-1
1 Intégrant sur dz', on devra calculer l’intégrale (la valeur principale)
jt
Î c o s0cosnO'
'—c o s ü di
;isin /ï 0
sin U ’
o
lui ce qui concerne l’intégration sur dz%on note que
jt
n • n fJi/2 pour n = m,
Î sin «0 sinmG rfO
p) pour n
u
PORTANCE D UNE A IL E M IN C E 225
ni lu ^i/# (0
Fig. 27
Wi : (48,5)
Ü
Nous nous sommes servis alors des
valeurs aux limites (48,4) de la par
tie imaginaire de wi sur le segment
(0, a) et du fait que, en vertu des
conditions de symétrie (48,3), la
partie réelle de wi sur ce segment Fig. 28
ne subit pas de saut.
Pour trouver maintenant il faudra appliquer la formule
de Cauchy non pas à cette fonction, mais au produit (z) g (s),
avec
-/s .
la racine étant affectée du signe -|- pour z ~-x>a. Sur le segment
(0, a) de l’axe réel la fonction g (z) est purement imaginaire et
discontinue :
- ■ H ' l a T = î — 1« • W )
0
Au voisinage du bord d'attaque arrondi (c'est-à-dire pour z — 0)
cette expression devient, en général, infinie, du fait qu’en cette
région l'approximation envisagée tombe en défaut.
Au voisinage du bord de fuite aigu (c'est-à-dire pour z -> a),
le premier terme dans (48,6) est fini ; quant au second, bien qu’il
devienne, en général, infini, il ne le devient que comme un loga
rithme 1. Cette singularité logarithmique provient du caractère
de l ’approximation envisagée et disparaît à l ’issue d’une étude
plus exacte; on n'a pas de divergence du genre puissance, en vertu
de la condition de Joukowski-Tchaplyguine, au bord de fuite.
Cette condition est réalisée par un choix adéquat de la fonction
g (s) précédemment utilisée.
La formule (48,6) permet directement de déterminer la circula
tion de la vitesse T autour du profil de l ’aile. Conformément à la
règle générale (cf. § 10), T est déterminée par le résidu de la fonction
w'(z) au point z = 0, qui est pôle simple. On trouve facilement
ce résidu en tant que coefficient de Hz du développement de w'(z)
\
en puissances de — au voisinage du point à l’infini:
dw _ r ,
dz ~~ 2 ms ’
et on obtient pour Y la formule simple
+ p 7 - £ + »i d&ih
dxh
+ j jr (d iv V )" - dV (49,6)
Le premier terme représente l ’accroissement de l ’entropie par thermo
conduction, et les deux autres, son accroissement résultant du frotte
ment interne.
L’entropie ne peut que croître, c’est-à-dire que la somme (49,6)
doit être positive. Par ailleurs, dans chacun des termes de cette
somme l ’expression sous le signe d’intégration peut être non nulle
même si les deux autres intégrales sont nulles. En conséquence,
chacune de ces intégrales doit être toujours positive. Il en résulte,
outre la positivité déjà connue de x et r|, celle du deuxième coeffi
cient de viscosité £.
Lors de la déduction de la formule (49,1) il était admis implici
tement que le flux de chaleur ne dépend que du gradient de tempé
rature et qu’il ne dépend pas du gradient de pression. Cette suppo
sition, a priori non évidente, peut être justifiée à présent de la
234 T H E R M O C O N D U C T IO N DANS UN F L U ID E
Problèmes
1. Dans une couche de matière limitée à deux plans infinis parallèles sont
distribuées des sources de chaleur avec pour intensité volumique Q = Q0e a (r—To).
les plans frontières sont maintenus à la température constante T0. Trouver la
condition déterminant la possibilité qu’il s’établisse une distribution stationnai
re do la température.
S o l u t i o n . L’équation de la thermoconduction stationnaire s’écrit
en l ’occurrence:
X - g - -------Q0e“ <r - r »>
avec pour conditions aux limites T = T0 pour x = 0 et x —21 {21 est la largeur
de la couche). Introduisons les variables sans dimensions T = a(T —T0) et
g = xjl ; alors
t” -|- XeT= 0,
x = Poçç^
y.
Intégrant cette équation (en la multipliant par 2 x') une fois, on trouve :
x/2= 2X(cT°—eT),
1 La vitesse (et avec elle l ’intensité du dégagement de chaleur) des réactions
de combustion explosives dépend de la température pour l ’essentiel en raison
d’un facteur de la forme é~VlRT avec une grande constante U. Frank-Kaménetski
a indiqué que jpour étudier les conditions qui engendrent l’explosion thermique
il faut considérer le cours de la réaction pour un échauffement relative-
_ v _
V a J V , '» - , ' J
Intégrant, on obtient:
XQ xo_
* 2 Arch * 2 (1)
La fonction X(x0) déterminée par cette égalité a un maximum /. ~ Âcrlt pour
une certaine valeur r 0 = T0 crll; si k > Xcrlt, il n’existe pas de solution satis
faisant aux conditions aux limites l . Valeurs numériques: Xcrll = 0 ,8 8 , xücrlt =
= 1,2 23.
2. Une boule est immergée dans un fluide immobile dans lequel est maintenu
un gradient de température constant. Déterminer la distribution stationnaire
de température qui s’établit dans le fluide et la boule.
S o l u t i o n . La distribution de la température est déterminée dans tout
l ’espace par l ’équation A71 = 0 avec les conditions aux limites
dT dTo
X1 drL = , dr
pour r = R (R est le rayon de la boule ; les indices 1 et 2 concernent respective
ment la boule et le fluide) et avec la condition VT = A à l ’infini (A est le gra
dient de température donné). Vu la symétrie des conditions du problème, A est
l ’unique vecteur qui doit déterminer la solution cherchée. Les solutions de ce
genre de l ’équation de Laplace sont const-Ar et const«AV— . Notant, en outre,
que la solution doit rester continue au centre de la boule, nous chercherons
Ti et T2 sous la forme
7’| = CjAr, 7*0 = c2A -*{- A r :
I G - élJG
2/i2 THERMOCONDUCTION DANS UN FLUIDE
i~ v (51,7)
c’est-à-dire qu’il croît en raison de la ra
cine carrée du temps.
La formule (51,7) peut être interpré
tée d’un point de vue quelque peu dif
férent. Soit Z l’ordre de grandeur des di
mensions du corps. On peut alors affirmer
que si ce corps était inégalement chauffé,
l ’ordre de grandeur du temps au bout t
Problèmes
1. La chaleur spécifique et la conductivité d’un milieu sont des puissances
de la température, et sa densité est constante. Déterminer la loi suivant laquelle
la température s ’annule au voisinage do la frontière de la région jusqu’à laquel
le, à l ’instant donné, s’est propagée la chaleur à partir d’une source arbitraire:
en dehors de cette région la température est nulle.
S o l u t i o n . Si x et cp sont des puissances de la température, il en est
alors de même de x et de l ’enthalpie w = J ep dT (le terme constant dans w est
omis). Aussi peut-on écrire x — aW n, où nous avons noté W = pw l ’enthalpie
de l ’unité de volume du milieu. Alors l ’équation de la chaleur
Au cours d’un petit laps de temps on peut considérer qu’un petit élément
de la frontière est plan, et que sa vitesse v de déplacement dans l ’espace est cons
tante. En conséquence, nous chercherons la solution do l ’équation (1) sous la
forme W = W (x — vt), x étant la coordonnée dans la direction perpendiculaire
à la frontière. On a :
dW d / T,. n dW \
- D~i>r=a- t e ( w s r ) ' <2>
d’où, après une double intégration, on trouve la loi d’annulation de W :
W oo \ x |*/n, (3)
| x | étant la distance à la frontière de la région chauffée. Dans le même temps,
ceci confirme l ’hypothèso de la présence d’une frontière de la région chauffée
(en dehors de laquelle Wy et avec elle 7\ est nulle), si l ’exposant n > 0. Mais
si n <<; 0 l ’équation (2 ) n’a pas de solutions s’annulant à distance finie, c’est-à-
dire que la chaleur est, à tout instant, distribuée dans tout l ’espace.
2. Dans ce même milieu, à l ’instant initial se trouve concentrée dans le
plan x — 0 une quantité de chaleur (rapportée à l ’unité d’aire) Ç, et T = 0 dans
le reste de l ’espace. Déterminer la distribution de la température aux instants
ultérieurs.
S o l u t i o n . Dans le cas unidimensionnel l ’équation (1) s’écrit:
Une seule combinaison sans dimensions peut être formée à partir des para
mètres Q et a et des variables x, t en notre possession :
x
l== «?nai)1/(2+n) (5)
|Ç et a ont respectivement pour dimensions erg/cm 2 et cm2/s (cm3/org)nJ.
En conséquence, la fonction cherchée W (x, t) doit avoir la forme
T H E R M O C O N D U C T IO N DANS UN M IL IE U IN F IN I 245
la fonction sans dimensions /(g ) ayant été multipliée par une quantité
de dimensions erg/cm3. Après cette substitution l ’équation (4) donne
Cette équation aux dérivées totales a une solution simple satisfaisant aux
conditions du problème :
j_
'«K tîïW '«-**>]"■ (7>
lo étant une constante d’intégration.
Pour n > 0, cette formule donne la distribution de la température dans la
région comprise entre les frontières x = ± x0 déterminées par l ’égalité l =
= ± Êo î en dehors de ces frontières W = 0. Il en résulte que les frontières de
la région chauffée s’élargissent au cours du temps suivant la loi
1
:r0 = const-*2+n .
La constante £o est déterminée par la condition que la quantité de chaleur
totale est constante :
*o lo
Q = j W dx=Q j (8 )
—*o -fco
d’on
$o2- v ( 11)
erf x = — (52,5)
1V/ j i J
0,8
0,6
0M
0,2
*7(x, t) = j /
Puisqu’en vertu de la linéarité des équations les effets dus à la
chaleur apportée à différents instants s’ajoutent tout simplement,
la solution générale cherchée de l ’équation de la chaleur avec les
250 T H E R M O C O N D U C T IO N DANS UN F L U ID E
J 2 V«x(l-T)»
Problèmes
1. Trouver la distribution de la température autour d’une surface sphérique
(de rayon R) dont la température est une fonction donnée du temps To (0-
S o l u t i o n . L’équation de la chaleur pour une distribution à symétrie
centrale de la température est, en coordonnées sphériques,
ôT x d2(rT)
dt “ r dr* *
F (r QF d~F
La substitution T (r, t) = — la ramène à la forme — — x
l ’équation de la chaleur à une dimension. Aussi peut-on écrire d’emblée la solu
tion cherchée, en vertu de la solution (52,15), sous la forme
(r-R)i
R(r-~R) _ i° ii l ;
T(r, /) =
2r TAx î 4 x (< - T >d T .
P= ~ - (53,4)
Toute autre quantité sans dimensions peut être exprimée en fonc
tion de R et P *.
En ce qui concerne le nombre de Prandtl, c’est tout simplement
une certaine constante matérielle de la matière qui ne dépend pas
des propriétés du flux lui-même. Pour les gaz ce nombre est toujours
de l’ordre de l ’unité. Pour les liquides, les valeurs de P s’étalent
dans un intervalle plus grand. Pour les liquides très visqueux, P peut
atteindre de très grandes valeurs. Indiquons, à titre d ’exemple,
les valeurs de P à 20 °C pour diverses substances:
a ir ....................................... 0,733
eau....................................... 0,75
a l c o o l ............................... 1(5,6
glycérine .......................... 7250
m e r c u r e ....................... 0,044
Ainsi qu’il a été fait au § 19, on peut à présent conclure que dans
un flux de convection stationnaire (de type donné) les distributions
(5***7* d-T
On peut négliger au second membre la dérivée devant
W ’
de sorte qu’il reste
ûT , dT d-T
(54,1)
Il résulte de la comparaison de cette équation avec la première
des équations (39,10) que si le nombre de Prandtl est de l’ordre de
l’unité, l’ordre de grandeur ô de l’épaisseur de la couche où se pro
duisent la chute de la vitesse vx et la variation de la température T
sera, comme auparavant, déterminé par les formules déduites au
§ 39, c’est-à-dire qu’il sera en raison inverse de l^R. Le flux de
dT
chaleur q = — x — es^ en ce CIU^ concerne l ’ordre de grandeur,
T _j>
q j A u s s i est-on conduit à ce résultat que q, en même
temps que le nombre de Nusselt, est en raison de |/R . Quant à la
dépendance de N par rapport à P, elle reste indéterminée. De cette
façon, on a:
N = K R /(P ). (54,2)
Il en résulte, notamment, que le coefficient de transmission a est
en raison inverse de la racine des dimensions l du corps.
Passons maintenant à la transmission de la chaleur dans la couche
limite turbulente. Il est alors commode de considérer, ainsi qu’au
§ 42, un flux turbulent plan parallèle infini s’écoulant sur une sur-
dT
face plane infinie. Le gradient transversal de température dans
un tel flux peut être déterminé au moyen des mêmes considérations
dimensionnelles qui ont servi pour trouver le gradient de vitesse
. Désignons par q la densité du flux de chaleur le long de l’axe
des y dû à l’existence du gradient de température. Ce flux est une
T R A N S M IS S IO N DE LA CHALEUR DANS LA C O U C H E L IM IT E 259
<**+*>•
De sorte que la température, ainsi que la vitesse, est distribuée
suivant une loi logarithmique. La constante d’intégration c figurant
ici doit, ainsi que lors de la déduction de (42,7), être déterminée
à partir des conditions dans la sous-couche visqueuse. La différence
totale de température du fluide au point donné et de celle de la paroi
(que nous convenons de prendre égale à zéro) est constituée par la
chute de température dans la couche turbulente et par sa chute dans
la sous-couche visqueuse. Seule la première d ’entre elles est déter-
1 Ici x est la constante figurant dans le profil logarithmique des vitesses
(42,4). Dans une telle définition P est le rapport P = vturb/xturln où vturij et
Xturb sont les coefficients dans les relations
dT du
q __ p C p X t u r b » a — Pv turb •
Des mesures simultanées du profil des vitesses et des températures dans les con
duites et lors de l'écoulement autour do plaques planes, on a obtenu pour p
la valeur ~ 0,7. Indiquons à ce sujet que des mesures analogues dans le sillage
turbulent derrière un corps chauffé donnent pour le rapport vturb/Xturb dans le
flux turbulent libre la valeur ~0,5.
17*
260 T H E R M O C O N D U C T IO N DANS UN F L U ID E
<M -4 >
Problèmes
1. Trouver la loi limite de la dépendance du nombre de Nussclt par rapport
au nombre de Prandtl dans la couche limite laminaire pour les grandes valeurs
*8*0 l u t i o n . Pour les grands P la distance 6 ' à laquelle il y a variation
de température est petite devant Tépaisseur ô de la couche dans laquelle il
y a chute de la vitesse ux (6 ' peut être appelé épaisseur de la couche limite de
température). On peut déduire l ’ordre de grandeur de ô' en évaluant les termes
de l'équation (54,1). A la distance de y = 0 à y ~ 6 ' la température varie de
l ’ordre de la différence totale Tt — T0 des températures du fluide et du corps
solide, et la vitesse vx varie sur cette même distance de l ’ordre de Uà'là (la vites
se subit une variation totale do l ’ordre de U sur la distance 6 ). Ceci étant, pour
y ~ à' les termes de l ’équation (54,1) ont pour ordre de grandeur
d*T Tj-Tp dT Tj-Tp
X Oij- X dx l
ô'*
l
La comparaison des deux expressions donne ô' 3 — . Substituant ô
VR’
on obtient :
l ô
ô' R l/2pl/3 ~ p l/3
(ik Y -'i-k Y
[nous avons utilisé ici la relation (42,5)] ; Xturb est comparable, pour l ’ordre de
grandeur, au coefficient ordinaire x aux distances de l ’ordre de r/i ~ yoP"”1/4-
Comme Xturb croît très vite avec y , il est clair que la variation fondamentale
de température dans la sous-couche visqueuse se produit à des distances de la
paroi de l ’ordre do yj, et on peut la supposer proportionnelle à j/j, c’est-à-dire
qu’elle a pour ordre de grandeur
gyt Wo________ î _ p 3 /4
x ~~ x P ,/ 4 P
Comparant avec la formule (54,4), on trouve que / (P) a la forme
/ (P) = const-P3/4,
la constante dans cette expression étant une constante numérique 2.
3. Trouver la dépendance des différences de température T\ dans un flux
turbulent inégalement chauffé par rapport aux distances K petites devant l’échelle
fondamentale de turbulence l (A. Oboukhov, 1949).
S o 1 u t i o n. Le nivellement des températures dans le" flux turbulent
inégalement chauffé se passe d’une manière analogue à la dissipation d’énergie
mécanique. Les pulsations turbulentes des échelles A > (^o est l ’échelle inter
ne de turbulence) entraînent le nivellement des températures par brassage pure
ment mécanique des « particules fluides » de différentes températures. Quant
aux gradients de température réelle notables dans les régions K ~ X0, ils se
nivellent par conduction dissipative réelle.
La dissipation duc à la thermoconduction (croissance de l ’entropie) est
(vr)2
déterminée par la quantité % j>2 [cf. (49,6)] ; supposant les oscillations turbulen
tes de la température relativement petites, on peut remplacer T*2 au dénominateur
par une Quantité constante: par le carré de la température moyenne. Suivant
La méthode exposée au § 32 (cf. nota de la page 152), nous écrirons:
i r * * * - Y - ê ^ BlTT~ ^ iBTT-
Ecrivant BiTT = niBrTT et passant aux dérivées par rapport à r, on obtient
une égalité qui, après une seule intégration sur r, donüe la relation cherchée
B,
T t - T 0= - ^ - f ( R , P ) . (55,2)
CP
Il est facile de trouver la forme de cette fonction dans le cas des
nombres de Reynolds très petits, c’est-à-dire des vitesses U suffi
samment petites. Alors le terme vVT dans (55,1) est petit devant
XA7\ de sorte que l’équation (55,1) se simplifie:
v / dut » dvh y (55,3)
XAT = 2cp \ dxh dxi )
La température et la vitesse éprouvent une variation notable sur
une extension de l’ordre des dimensions Z du corps. Aussi l ’évalua
tion des deux membres de (55,3) donne-t-elle
X(Ti-ro)
cette chaleur doit être égale à celle perdue par le corps, égale au
dT T — J*
flux q = - K - f a ~ Xc;>P~*5> ° - Comparant les deux expressions,
on est conduit au résultat:
=
CP /( P). (55,5>
De cette façon, dans ce cas aussi la fonction / est indépendante de R ;
quant à sa dépendance par rapport à P, elle reste indéterminée.
Problèmes
1. Trouver la distribution de la température dans un fluide en écoulement
de Poiseuillo dans une conduite de section circulaire dont les parois sont mainte
nues à température constante T0.
S o l u t i o n . Eu coordonnées cylindriques d’axe des s confondu avec
celui de la conduite, on a: vz = v = 2vm £ l — J , où vm est la vitesse
moyenne de l ’écoulement. La substitution dans (55,3) conduit à l ’équation
i_ d _ 16^rt v
r dr \ dr ) R* Xcp
La solution de cette équation finie pour r = 0 et satisfaisant à la condition
T = T0 pour r = /?, est
T - T 0= v?n
i H '!£ )+ 7 n n n r !
—' 1 9 ( 3 - : 7T-+
9 P
où A = - r u ï -----. On cherche T (r, 0) sous la forme
1 CP
T = /(r ) cos2 0 + g (r)
et on obtient après séparation des termes qui dépendent et qui ne dépendent
pas do 0 deux équations pour / et g :
6fl* , 2R«\ r ^ + 2rg’+ 2 f = - A - ^ . .
r2 /'-r 2 r /'— 6 / = —A
r* + r« ) ’
266 T H E R M O C O N D U C T IO N DANS UN F L U ID E
On déduit de la première :
352 R* 1 /?° \ CtR3
f= A /jr2 r4 12 rü / ‘ r3
{on omet le terme de la forme const-r 2 en tant que terme ne s'annulant pas
à l'infini), après quoi la seconde conduit à la solution
A _ ( 3 R? i R* î R* \ c , / ? 3 t c2 R
2 \ 2 r2 + 3 r* *18 rü / 3 r3 + r c3*
Les constantes Cj, c2, c3 sont déterminées par les conditions
r dT_
T = const et r2 sinO d0 = O pour r = /?,
J dr
1
ce qui revient à exiger que /(/?) = 0 , #'(/?)
o /'(/?) = 0 ; à l'infini on doit
avoir T = T0. On trouve:
Problèmes
1. Trouver le nombre de Nusselt en convection libre au voisinage d’une
plaque plane verticale. On suppose la vitesse et la différence do température
T = T — T0 {T0 est la température du fluide à une distance infinie de la pla
que) notablement non nulles seulement dans une fine couche limite à la surface
uc la plaque (Polhausen).
S o l u t i o n . Nous prendrons l ’origine des coordonnées au bord inférieur
de la plaque, l ’axe des x verticalement dans le plan de la plaque, et l ’axe des
y perpendiculaire au plan de la plaque. Dans la couche limite la pression ne varie
pas le long de l ’axe des y (cf. § 39), ce qui fait qu’elle est partout égale à la pres
sion hydrostatique p0 (x), do sorte que / / = 0. A l ’approximation usuelle pour
la couche limite, les équations (56,5) à (56,7) prennent la forme
àvx dvx v + g V ( T - T 0);
»x dx + »u 0y dif~
( 1)
dT , d*T (2)
Vx - d ï +0" dy*
dvx , duv _ q
dx ^ dy (3>
avec les conditions aux limites vx = vy = 0. T = T, pour y = 0 (Tj est la
température de la plaque), vx — 0 , T = T0 pour y = oo. Ces équations peuvent
être transformées en équations aux dérivées totales en introduisant la variable
indépendante
yCTt-rolp-ll/*
!-C 4vî I (4>
C O N V E C T IO N L I B R E 271
Un pose
ux AxC- y î q>'(g), T ~ T 0= ( ^ - 7 0 ) 0 ( 5 ) . (5>
Alors (3) donne vy —vCx_ , / 4 (gq>'— 3q>), et ( 1) et (2 ) donnent les équations
pour (p et 0 :
qr-| 3<ptp"— 2 cp'2 + 0 - 0 , e' + 3Pq>0' = 0 <6>
avec les conditions aux limites cp (0 ) -- q/(Û) — 0 , 0 (0 ) = 1 , q^(oo) — O,
0 (oo) — 0 . 11 résulte de (4* et (5) que l ’épaisseur de la couche limite est de l’or-
x1/!
dre de ô ~ — • La condition d’application de la solution stipule en conséquence
6 « M i étant la hauteur de la plaque) ou G1^4 1. Le flux de chaleur total
(rapporté à l ’unité d’aire de la plaque) vaut
l
dT 4x
r=— H * dy I/-0
dx— —
T" û'(o, p)C(r1—T0) r v \
Le nombre de Nusselt est
N = /( P ) G ,/4,
la fonction / (P) étant définie par la solution des équations (6 ).
2. Un jet de gaz chaud turbulent immergé s’incurve sous l ’effet du champ
de pesanteur; on demande de déterminer sa forme (G. Abramovitch, 1938).
S o l u t i o n . Soient T* une certaine moyenne (dans la section du jet>
de la différence de température dans le jet et dans le gaz ambiant, u une certaine
moyenne de la vitesse du gaz dans le jet, et l la distance le long du jet au point
de son éjection (/ est supposée grande devant les dimensions du trou d’éjection).
La condition de constance du flux de chaleur Q le long du jet s’écrit:
Q ~ pCpT'uR- = const, et comme le rayon du jet turbulent est en raison de t
(cf. § 35), on a
ru«2 = const-----— (1)
PCP
[notons que lorsqu’on ignore le champ de pesanteur u co 1U — cf. (35,3) — et
il résulte de (1 ) que V co 1//].
Le vecteur flux d’impulsion à travers la section transversale du jet est en
raison de pi/27?2n ~ pn2/2n (n est le vecteur unité suivant le jet). Sa composante
horizontale est constante le long du jet:
u~l~ cos 0 = const (2 )
(0 est l’angle entre n et l ’horizontale), et la variation de la composante
verticale est déterminée par la « portance » agissant sur le jet. Cette dernière
est en raison de
Pfir***~ppr/2*- Pg<? i
cp «
Aussi a-t-on :
(Z2u2 sinO) - teQ (3>
pcpu
Eu égard à (2), il en résulte que
rftgO
const*Z "]/cos 6 ,
dl =
272 THERMOCONDUCTION DANS UN FLUIDE
•d’où, en définitive,
6
[ ----------*r> = const» Z2 (4)
l (cos 0 )5^
<00 détermine la direction du jet à sa sortie).
Notamment, si 0 varie peu sur toute la longueur du jetv (4) donne
0 — 0 o = const'Z2
Gela signifie que le jet a la forme d’une parabole cubique, l ’écart d par rapport
à la trajectoire rectiligne étant d = const-Z3.
3. A partir d’un corps chaud immobile s’élève un jet turbulent (le nombre
do Grashof est grand) de gaz chaud. Trouver la loi do variation de la vitesse et
de la température du jet en fonction de la hauteur (J. Zeîdovitch, 1937).
S o l u t i o n . Comme dans le cas précédent, le rayon du jet est en raison
de la distance à la sourco, et on a d’une manière analogue à (1 ) :
T'uz- = const,
•et au lieu de (3)
const
u
(z est la hauteur au-dessus du corps supposeo grande par rapport à ses dimen
sions). 11 vient en intégrant cette dernière équation:
T9 co
4
2 5 /3 *
Notons que le nombre Goo T'R3 csa "]/s, c’est-à-dire qu’il croît avec la hauteur ;
en conséquence, le jet deviendra turbulent à une certaine hauteur.
5. Déduire les équations qui déterminent l’instant où apparaît la convection
stationnaire entre deux plans horizontaux maintenus à des températures données
(Rayleigh, 1916).
S o l u t i o n . Au fluide immobile à gradient de température vertical
dT
constant - - = — A < 0 se superpose une perturbation en raison de e“" . Le
4
C O N V E C T IO N L IB R E 273
vAv = V -^ -+ P g t,
t= 0 , *z=0, -g -= 0 .
La dernière d’entre elles résulte de l ’équation de continuité du fait qu’on doit
avoir vx = vy = 0 pour tous les x, y. Eu égard à la seconde des équations (1),
les conditions pour vz peuvent être remplacées par des conditions pour les déri
vées d'ordre supérieur de T, en remplaçant vz par -^ 5- .
Cherchant r sous la forme cikTf(z), k étant un vecteur du plan x, y, on ob
tient pour f(z) l ’équation
y*8 1 = 0.
t e - * ) ' / + 1*
La solution générale de cette équation est une combinaison linéaire de cli-^ -
et sh , où
p2 = * 2 / 2 _ v l / 3 (fri)2/3
avec trois valeurs différentes de y^l. Les coefficients de cette combinaison sont
déterminés par les conditions aux limites conduisant à un système d'équations
algébriques, dont la condition de compatibilité détermine précisément la dépen
dance Ik (y). La fonction inverse y = y (kl) a un minimum pour une certaine
valeur de kl ; la valeur correspondante de y = PG donne le critérium cherché
de l ’incidence de l ’instabilité, et la valeur de ky la périodicité (mais non la
symétrie) dans le plan x, y du mouvement survenu L
1 On pourra trouver l ’exposé détaillé des calculs dans l'article de
A. P o l l e w et R. S o u t h w e l l , Proc. Roy. Soc. (A), 176, 312, 1940.
1 8 — 40G
274 T H E R M O C O N D U C T IO N DANS UN F L U ID E
^dx
- = 0 ,’ -^1
dy
=0,
X A t= — Av
DIFFUSION
mitive
•§B. + divpv = 0. (57,1)
1 La somme des densités de flux des deux substances doit être égale à pv.
De sorte que si la densité de flux de Tune d’elles est pvc + i, elle sera pour
l ’autre pv (1 — c) — i.
É Q U A T IO N S H Y D R O D Y N A M IQ U E S P O U R U N M É L A N G E F L U ID E 277
dw = T ds + - - dp \i de,
p, étant le potentiel chimique du mélange adéquatement déterminé 1.
* dû ,
Ceci étant, la dérivée p — contient maintenant un terme supplémen-
pp( 4 f + vVc) •
En vertu de l’équation (57,3), elle peut s’écrire sous la forme
—|idiv i.
On obtient finalement :
G»-1»
Supposons que le système se trouve dans un état voisin de l’état
d ’équilibre. Cela signifie que tous les x t diffèrent peu de leurs valeurs
d ’équilibre, et que les X t sont petits. Des processus se dérouleront
dans le système qui auront tendance à le rappeler à l’état d’équilibre.
Les x t sont alors des fonctions du temps, et leur vitesse de variation
est déterminée par les dérivées par rapport au temps x t ; écrivons
celles-ci sous forme de fonctions des X t et développons ces fonctions
en série. On a au premier ordre:
= — S ytkXk' (58,2)
h
Le principe de symétrie des coefficients cinétiques stipule que
les yut (appelés c o e f f i c i e n t s c i n é t i q u e s ) sont symétriques
sur les indices i et k :
yih = yki- (58,3)
La vitesse de variation de l ’entropie S vaut:
s = - ' 2 x , x l.
i
Supposons maintenant les x t différents en différents points du corps,
c’est-à-dire que chaque élément de volume du corps doit être carac
térisé par ses propres valeurs des x x. En d’autres termes, nous consi
dérerons les Xi comme des fonctions des coordonnées. Ceci étant,
dans l’expression de 5, outre la sommation sur i il faudra encore
intégrer dans tout le volume du système :
s = -^ x ,x ,d v . (r,8-4>
i
(Wj-
( i ) — .
En vertu de la symétrie des coefficients cinétiques, on doit avoir
PT2— ÔT, c’est-à-dire que
ô=pr.
Telle est la relation cherchée. On peut, par conséquent, écrire-
les flux i et q sous la forme
i= - a v p -p v r,
(58,5>
q = —pTVp —yVT + pi
avec trois coefficients indépendants seulement : a, p, y. Il est com
mode d’éliminer le gradient Vp de l’expression du flux de chaleur,,
en l’exprimant au moyen de i et VT. Ceci fait, on obtient :
i = —aVp —PV7\ (58,6)*
(58,7>
où l’on a introduit la notation
(58,8>
kp ^ p (58,10)
(58.12)
D est appelé c o e f f i c i e n t d e d i f f u s i o n ; il déter
mine le flux de diffusion en présence du seul gradient de concentra
tion. Quant au flux de diffusion dû au gradient de température,
il est déterminé par le « c o e f f i c i e n t d e t h e r m o d i f -
f u s i o n » k rD (la quantité sans dimensions kr est appelée « r a p
p o r t de t h e r m o d i f f u s i o n » ) .
La nécessité de considérer le dernier terme dans (58,11) ne peut
s ’imposer qu’en présence dans le fluide d’un gradient de pression
important dû, par exemple, à un champ extérieur. On peut appeler
la quantité kpD c o e f f i c i e n t d e d i f f u s i o n b a r o
m é t r i q u e . Il est à noter que, d’après la formule (58,10), la
•quantité sans dimensions kp est entièrement déterminée seulement
par des propriétés purement thermodynamiques du fluide.
Dans un fluide pur il n’y a évidemment pas de flux de diffusion.
Aussi est-il clair que les coefficients kT et kp doivent s’annuler aux
deux limites: c = 0 et c = 1.1
1Cette égalité résulte de Tidentité thermodynamique
dq>= —s dT -J- V dp + (i dcy
<p étant le potentiel thermodynamique de l ’unité de masse :
dp \ __ d2q) _ / dV \
dp ) c. T dp de \ de ) p%T *
C O E F F IC IE N T S DE D IF F U S IO N ET DE T H E R M O D IF F U S IO N 283
1 On a :
(ds\ flgep (d\L\
\ àc / p, T de d T \ dT / p, c
284 D IF F U S IO N
£ - v ( 4 r ) p. r l î f = *AJ'- W '»
Ce système d’équations linéaires détermine la distribution de la
température et de la concentration dans le fluide.
Un cas particulièrement important est celui où la concentration
du mélange est petite. Lorsque la concentration tend vers zéro*
le coefficient de diffusion tend vers une certaine constante finie,
et le coefficient de diffusion thermique vers zéro. Dès lors, aux
petites concentrations kT est petit, et on peut négliger dans l’équa
tion (58,14) le terme kTVT. Elle se réduit alors à l’équation de dif
fusion :
— = DAc. (58,10)
Les conditions aux limites de l’équation (58,16) varient d’un
cas à l’autre. A la surface d ’un corps insoluble dans le fluide doit
s’annuler la composante du flux de diffusion i = —pDS/c normale
de
à la surface ; c’est dire qu’on doit avoir — — 0. Mais s’il s’agit de la
diffusion par un corps soluble dans le fluide, il s’établit rapidement
au voisinage de sa surface un équilibre tel que la concentration dans
le fluide au voisinage de la surface est égale à la concentration de la
solution saturée c0 ; la diffusion de la substance a partir de cette
couche s’effectue plus lentement que le processus de dissolution.
De ce fait, la condition à la limite sur une telle surface stipule que
c — c0. Enfin, si une surface solide « absorbe » la matière diffusante
qui vient l’atteindre, la condition à la limite est c = 0 (ce cas se
présente, par exemple, lors de l’étude de réactions chimiques se
déroulant à la surface d’un corps solide).
Comme les équations de diffusion pure (58,16) et de thermocon
duction ont exactement la même forme, toutes les formules déduites
aux §§ 51 et 52 pourront directement concerner la diffusion en rem
plaçant simplement T par c et x par D. A la condition à la limite
d’une surface athermane il correspond dans le cas de la diffusion la
condition sur la surface solide insoluble; à une surface maintenue
à température constante il correspond la diffusion par la surface
d ’un corps soluble dans le fluide.
Notamment, par analogie avec la formule (51,6), on peut écrire
la solution suivante de l’équation de diffusion:
M IL
c (r) - ÏDt (58,17)
8p(nD/)3/" C
D IF F U S IO N DE P A R T IC U L E S EN S U S P E N S IO N DANS UN F L U ID E 285
Pr o b l è me
Déterminer le coefficient de barodiffusion pour un mélange de deux gaz
parfaits.
S o l u t i o n . Pour le volume spécifique on a :
V=-— (/»,+«.)
<pour les notations, cf. nota page 277), et les potentiels chimiques ont la
forme (cf. V, § 95)
Fa = /aO>, T) + k T l n — f — .
k» = c {1- c) [ ^ r + ^ r r ] •
=
Ml p 1 et multipliant par l’élément de volume 4jir*dr de la couche*
sphérique, il vient :
Probl èmes
1. Des particules sont en mouvement brownien dans un fluide limité
d’un côté par une paroi plane; a leur impact sur la paroi les particules y res
tent « collées ». Trouver la probabilité qu’une particule située à l’instant
initial à la distance x0 de la paroi vienne s’y «coller» dans le laps de temps t.
1 Si des particules (de forme non sphérique) sont suspendues dans un écou
lement plan avec gradient de vitesse transversal, il s’établit sous l ’action simul
tanée des forces hydrodynamiques orientatives et du mouvement brownien
désorientatif une certaine distribution des particules quant à leur orientation
dans l ’espace. Pour la solution de ce problème dans le cas de particules ellipsoï
dales, cf. A. P e t e r l i n, II. S t u a r t , Zs. f. Phys. 112, 1. 1939.
288 D IF F U S IO N
d t.
*=0
Substituant w, on obtient:
" '“ - ‘- “ ■ ( i f w ) -
2. Déterminer l'ordre de grandeur du temps T au bout duquel une particule
suspendue dans le fluide tourne autour de son axe d'un grand angle.
S o l u t i o n . Le temps x cherché est celui au bout duquel la particule
en mouvement brownien se déplace d’une distance de l'ordre de ses dimensions
a2 kf
linéaires a. On a d’après (59,3) x ~ - j y , et d’après (59,9) D ~ — . De sorte que
T
rja3
~w •
CHAPITRE VII
PHÉNOMÈNES SUPERFICIELS
total s’écrit
àR = — j (pi — p2)ôldf-\-aàf. (60,1)
La condition d’équilibre thermodynamique s’obtient, on le sait, en
annulant ô/?.
Soient ensuite Jîj et R 2 les rayons de courbure principaux au
point donné de la surface; nous supposerons /?j et R 2 positifs s’ils
sont dirigés dans le premier milieu. Alors, les éléments de longueur
dli et dl2 menés sur la surface dans les plans principaux prennent
dans un déplacement infinitésimal de la surface des accroissements
AT" A?"
respectivement égaux à dl\ et à — dl2 (dZj et dl2 doivent être con
sidérés comme les éléments d’arc de circonférences de rayons 7?l
et R 2). En conséquence, l ’élément d’aire df = dl{dl2 devient après
déplacement
i h ( , + £ ) dL_ ( , + £ ) ^ d i , d u { 1 + £ + - J - ) ,
c’est-à-dire qu’il varie de
ô^ df ( i ï r + ï b ) •
La variation d’aire totale de la surface de séparation est donc
<6Ü'2>
En substituant les expressions déduites dans (60,1) et en annu
lant, on obtient la condition d’équilibre sous la forme
^ + ÿiT = const-
Ainsi, la somme des courbures doit être constante sur toute la surface
de séparation libre. Si la surface tout entière est libre, la condition
(60,4) signifie que la surface doit être sphérique (telle, par exemple,
la surface d’une gouttelette lorsqu’on peut négliger l ’influence
de la force de pesanteur). Mais si la surface est maintenue le long
d’une courbe quelconque (par exemple, pellicule liquide tendue sur
un cadre rigide), sa forme est beaucoup plus compliquée.
Appliquée à l ’équilibre de pellicules liquides minces maintenues
par un cadre rigide, la condition (60,5) doit avoir son second membre
1 1
nul. En effet, la somme -17- /i j + /-77-
io doit avoir la même valeur sur
toute la surface libre de la pellicule et, dans le même temps, elle
doit être de signes différents sur les deux faces, car si un côté est
convexe, l ’autre est concave et de mêmes rayons de courbure, les
quels doivent maintenant être considérés comme négatifs. D’où
la condition d’équilibre d’une pellicule mince
:BT+TÇ = ° • l00'--»
Considérons a présent la condition d’équilibre sur la surface
d ’un corps situé dans le champ de pesanteur. Admettons pour sim
plifier que le second milieu soit l ’atmosphère, dont la pression peut
être supposée constante sur l ’extension des dimensions du corps.
Nous prendrons pour le corps lui-même un fluide incompressible.
On a alors p 2 = const, et la pression p x dans le fluide est, en vertu
de (3,2), pi = const — pgz (la coordonnée z est comptée vertica
lement vers le haut). De sorte que la condition d ’équilibre prend
la forme
- ^ • + - ^ + -—•2 = const.
Au reste, il est à noter que pour déterminer la forme d’équilibre
de la surface du fluide dans des cas concrets il est habituellement
commode d’utiliser la condition d’équilibre non pas sous la forme
(60,6), mais directement en résolvant le problème variationnel du
minimum de l ’énergie libre totale. L’énergie interne libre du fluide
incompressible ne dépend que du volume, mais non de la forme de la
surface. De la forme dépendent, primo, l ’énergie superficielle libre
{ a c //
19*
292 P H É N O M È N E S S U P E R F IC IE L S
‘- V § ww
est dite c o n s t a n t e c a p i l l a i r e de la substance donnée 1.
La forme de la surface du fluide est déterminée par cette seule quan
tité. Si la constante capillaire est grande (devant les dimensions du
corps), déterminant la forme de la surface on pourra faire abstrac
tion du champ de pesanteur.
Pour déterminer la forme de la surface à partir de la condition
(60,4) ou (60,6), il faut disposer de formules donnant les rayons de
courbure d’après la forme de la surface. Ces formules sont connues
en géométrie différentielle, mais elles sont en général assez compli
quées. Elles se simplifient notablement lorsque la surface s’écarte
peu du plan. Nous allons déduire une formule approchée sans utiliser
la formule générale de géométrie différentielle.
Soit z = £ (x, y) l ’équation de la surface; nous supposerons £
partout petit, c’est-à-dire que la surface s’écarte peu du plan z — 0.
On sait que l ’aire / d’une surface est donnée par l ’intégrale
Trouvons la variation ô/ :
‘H { § ^ + § % }*«■
Intégrant par parties, on obtient
ô^ ~ î & + w ) ^ d x d y-
Rapprochant cette expression de (60,2), il vient :
Si les deux fluides peuvent être considérés comme parfaits, les con
traintes visqueuses a\k disparaissent, et on retrouve l ’équation
simple (60,3).
Toutefois, la condition (60,13) n’est pas encore la plus générale.
Le fait est que la tension superficielle a peut n’être pas constante
294 PH ÉNO M ÈNES S U P E R F IC IE L S
Problèmes
1. Déterminer la forme d'une pellicule liquide
tendue entre deux anneaux coaxiaux (fig. 31).
S o l u t i o n . Il s'agit de trouver la surface
minima obtenue en faisant tourner autour de l'axe
r = 0 la courbe z ~ z (r) d'extrémités en deux points
22 —-
donnés A et B. L’aire de la surface de révolution est / ~ 2ji ^ r y 1 4* dr.
*i
<2
On sait que le minimum d'une intégrale de la forme ^ L (x, x) dt est déterminé
fi r_______
par l 'équation L — x —const. On obtient dans notre cas r = ct j / 1,
et par intégration
Z ---- Cn
r ~ cj ch
de sorte que la surface cherchée est celle obtenue par la révolution d’une chaînet
te (on l'appelle caténoïde). Les constantes ct et c2 doivent être déterminées do
FO RM U LE D E LA PLA CE 295
façon que la courbe r(z) passe par les points donnés A et B . Alors c 2 dépend
simplement du choix de l ’origine des coordonnées sur l ’axe des z . En ce qui
concerne e i9 on obtient deux valeurs, dont on ne retiendra que la plus grande
(la plus petite ne correspond pas au minimum de l’intégrale).
Lorsqu’on fait croître la distance h entre les anneaux, survient l ’instant
où, pour une certaine valeur de cette distance, l ’équation déterminant ci cesse
d’avoir des racines réelles.Aux plus grandes distances seule est stable la forme
Fig. 32 Fig. 33
correspondant a deux lames tendues séparément sur chaque anneau. Ainsi, dans
le cas de deux anneaux de même rayon 7? la forme caténoïde devient impossible
pour h = 1,33/?.
2. Déterminer la forme de la surface d’un liquide se trouvant dans le champ
de pesanteur et mouillant d’un côté une paroi plane verticale. L’angle de raccor
dement formé par le liquide au contact de la substance de la paroi est 0 (fig. 32).
S o l u t i o n . Prenons pour axes de coordonnées ceux indiqués sur la
fig. 32. Le plan x = 0 est celui de la paroi, et z = 0 est le plan de la surface du
liquide loin de la paroi. Les rayons de courbure de la surface z = z (x) sont
(1 4.2'2\3/2
R i= c o , R?. = — ;— , si bien que l ’équation (60,G) devient
2s z"
= const
a* ( 1 + S ' 2 ) 3 /2
(1 )
1
(a est la constante capillaire). Pour x=oo on doit avoir z = 0, - _ - = 0 ; donc
Jlo
const = 0. On obtient par une première intégration ** .
2 1 v -< -c o sr
d= a [ ..****
J V ^ — cosÇ
fine est partout dirigée suivant Taxe des x. L'équation du mouvement stipule :
^ f£pÇ)__z dpi
1 dz~ dx~s l dx dx J * (1 )
Ces ondes sont dites capillaires (ou rides) ; dans le cas intermédiaire
on dit qu’on a des ondes capillaro-gravitationnelles.
Déterminons encore les oscillations propres d’une goutte sphé
rique de liquide incompressible qu’elle effectue sous l ’influence
des forces capillaires. Lors des oscillations la forme de la surface
de la goutte s’écarte de la sphéricité. Comme auparavant, nous su p
poserons les amplitudes des oscillations petites.
1 1
Commençons par déterminer la somme a i \ •/•> - pour une surface
*>
faiblement asphérique. Nous procéderons pour cela de même que
pour la déduction de la formule (60,11). L’aire d ’une surface décrite
en coordonnées sphériques r, 0, <p 1 par une fonction r = r (0, <p)
est donnée par l’intégrale
2.1 71
/= îü üf / rS+(S)î+ M (^)2rsinGd0£/<p- (61’4>
Une surface sphérique a pour équation r = const R (R étant
le rayon de la sphère), et une surface voisine de la sphère, r = R -f
+ £, Ç étant petit. Substituant ceci dans (61,4), on obtient appro
ximativement
2 31 JI
0 0
Trouvons la variation 6/ de l’aire lorsqu’on fait varier Ç. On a :
2 n jt
e r< ~ e )—
est la fonction de Legendre associée [P/(cos 0) est le polynôme de
Legendre d ’ordre l\. On sait que l parcourt tous les entiers positifs
et zéro, m parcourant, pour Zdonné, les valeursm = 0, ± 1 , ± 2 , . .
• • •, JLL
Ceci étant, nous chercherons la solution particulière du problème
posé sous la forme
\p - - Ae~ib)irlP ”1(eus 0) (61,7)
La fréquence w doit être déterminée de façon à vérifier la condition
à la limite (61,6). Reportant dans cette équation l’expression (61,7)
et notant que les fonctions sphériques Y im vérifient l ’équation
I dVlm\ i i Irn t l (l + 1) Y im — 0,
•sin() <
)0 di ) / ‘ s i n 2 0 c?fp‘-
ONDES C A P IL L A IR E S 301
Problèmes
1. Déterminer la fréquence en fonction du vecteur d’onde pour des ondes
capillaro-gravitationnclles à la surface d’un liquide de profondeur h.
S o l u t i o n . Substituant dans (61,1) cp = ^4 cos (kr — «/) ch k (z ! h)
(cf. prob. 1 § 12 ), on obtient:
Pour kh > 1 on est ramené à la formule (61,2), et pour les grandes ondes
(kh < 1 ) on a :
* dz Ot
(£ est la coordonnée verticale de la surface de séparation), et dans le liquide
supérieur
v' = W = di
* dz d x 1 dt ■
La condition d’égalité des pressions dans les deux liquides sur la surface
de discontinuité a la forme
r?(p „ d-£ , dq>'
i r + w t “ a à*3= p or + P 'r t + - V («’'*-«/*)
(lors du développement de l ’expression v 2 — Uz seuls doivent être conservés
les termes du premier ordre en A ’). Nous chercherons le déplacement £ sous la
forme £ =■- a sin (kx — co/). Substituant cp, cp', £ dans les trois conditions écri
tes pour z = 0 , on obtient trois équations, qui donnent après y avoir éliminé
a. A, A':
kg(p —p') /çgpp^t/a a/ç3
0) — P'
P + p'
± V
P+P' (P + P')2 + P + P' *
Pour que cette expression soit réelle pour tous les A-, doit être remplie
la condition
^ 4ag(p—p'Hp + p')3
P2P'2
Sinon il existe des to complexes a partie imaginaire positive, et le mouvement
est instable.
toutes les quantités étant prises sur la surface du liquide (le plan
x, y est confondu avec celui de la surface).
’M P H É N O M È N E S S U P E R F IC IE L S
Problèmes
1. Deux récipients sont reliés par lin canal profond et long à parois planes
parallèles (la largeur du canal est a, la longueur /). La surface du liquide dans
les récipients et dans le canal est couverte d'une pellicule adsorbée; les concen
trations superficielles Vi et y 2 de la pellicule sont différentes dans les deux réci
pients, ce qui donne lieu à un mouvement au voisinage de la surface du liquide
dans le canal. Déterminer la quantité de substance de la pellicule transportée
au cours de ce mouvement.
S o l u t i o n . Prenons le plan d’une des parois du canal pour plan x, z,
et la surface du liquide pour plan x, y, de sorte que l ’axe des x est dirigé suivant
le canal ; à la région du liquide correspondent les z < 0. Le gradient de pression
étant absent, l ’équation du mouvement stationnaire du liquide (cf. § 17) s’écrit
d*v d*v
dz*
= 0, (1)
Des solutions particulières de réquation (1) qui vérifient les conditions (3)
(2 n+l) ji x
et (4) sont const«sin( 2 n + l) — - e a avec des n entiers. La condi
tion (2 ) est vérifiée par la somme
(2 n - H )n
, , 00 sin ( 2 n + l) — a
4a da ^ v ' a
V~r\n* dx 2 j (2 n + l )2
n=0
0 n=0
e - $ r .( 2 < E n b r) $ f'" » -
n=0 az OL2
£ c m = - j / £ 2 p l* « h l* .
LE SON
= (63>3)
20 *
308 L E SO N
P' (63,4)
Remplaçant à l’aide de cette équation p' par p ' dans (63,2),
on obtient :
^■+po(S)sdivv=0- (63>5)
Les deux équations (63,3) et (63,5) d’inconnues v et p ' décrivent
complètement l ’onde sonore.
Pour exprimer toutes les inconnues en fonction de l ’une d’entre
elles, il est commode d’introduire le potentiel des vitesses confor
mément à l ’expression v = grad cp. On déduit de l ’équation (63,3)
l’égalité
P’ = - P $ . (63,6)
reliant p' à (p (pour abréger, nous omettrons ici et dans ce qui
suit l’indice zéro dans p0 et p0). Après quoi, on déduit de (63,5)
l’équation
g -c* -A (p = 0, (63,7)
<m -8>
L’équation (63,7) est l ’équation des ondes. Appliquant à (63,7)
l ’opération grad, on trouve que chacune des trois composantes de la
vitesse v satisfait à une telle équation, et dérivant (63,7) par rapport
au temps, on trouve que la pression p ' elle aussi (et donc p') satisfait
à l ’équation des ondes.
Considérons une onde sonore dans laquelle toutes les quantités
ne dépendent que d’une seule coordonnée, soit x. En d ’autres termes,
le mouvement tout entier est homogène dans le plan y, z; une telle
ONDES SO NO RES 309
onde est dite plane. L’équation des ondes (63,7) prend la forme
d*g>__ 1_ A (63,9)
C“ dta ““ u
Pour résoudre cette équation, introduisons au lieu de .r, t les nou
velles variables
£ = X Ct
— , ]= X-\-Ct.
T
(G3,15)
y désignant le rapport y = — . Comme y dépend d ’ordinaire
co
faiblement de la température, on peut considérer que la vitesse du son
1 II est utile do noter que la vitesse du son dans le gaz est de Tordre de
grandeur de la vitesse thermique moyenne des molécules.
ONDES SO N O R ES 311
Problèmes
1. Déterminer la vitesse du son dans un système diphasé faiblement disper-
sif : vapeur contenant des gouttelettes de liquide en suspension (« vapeur humi
de ») ou liquide avec distribution de fines bulles de vapeur. La longueur d’onde
du son est supposée grande en comparaison de dimensions des inhomogénéités
du système.
S o l u t i o n . Dans un système diphasé p et T ne sont pas des variables
indépendantes, étant liées par l ’équation d’équilibre des phases. La compression
ou la détente du système se fait avec transition de la substance d’une phase
à l ’autre. Soit x la part (en masse) de la phase 2 dans le système. On a :
s = ( l —x ) s l + xs2, \ m
F = (l — x) Vx+ xV2, J
les indices 1 et 2 spécifiant les quantités relatives aux phases pures 1 et 2.
Pour calculer la dérivée transformons-la des variables p, s aux varia
bles p, x ; on a :
(dVy
(dV\ = (3V \ ( f tr) p (dp)x
\dp)t \dp)x / ds \
(£),
après quoi la substitution de (1) donne
y2- V i d£,-|
( 2)
s*—s* dp I
La vitesse du son est déterminée au moyen de (1) et (2) par la formule (63,8).
Développant les dérivées totales par rapport à la pression, introduisant la
chaleur latente de transition de la phase 1 à la phase 2: q = T (s2 — st) et
utilisant la formule de Clapeyron-Clausius pour la dérivée le long de la
(R est la constante des gaz, p le poids moléculaire). Cette vitesse est, en général,
très petite; ainsi, lors ae la formation de bulles de vapeur dans le fluide (cavi
tation), la vitesse du son dans le fluide tombe brusquement par saut
En e r g ie e t im p u l s io n d e s o n d e s s o n o r e s 313
Si, par contre, 1 — x < 1 (vapeur avec une infime quantité de liquide-
sous forme de gouttes), on obtient:
J i.__ 2_ , cy J
c2 RT q 72 W>
Comparant avec la vitesse du son dans un gaz pur (63,15), on trouve qu’ici enco
re l ’addition de la seconde phase réduit la vitesse du son, bien qu’à un degré
beaucoup moindre.
Dans l ’intervalle x croissant de zéro à un la vitesse du son est monotone crois
sante de la valeur (3) à la valeur (4).
Notons que pour x = 0 et x = 1 la vitesse du son subit un saut lors de la
transition du système monophasé au système diphasé. Cette circonstance
entraîne que, pour des valeurs de x très voisines de zéro ou de l ’unité, la théorie-
linéaire usuelle du son no s’applique plus déjà aux petites amplitudes de l ’onde
sonore: compressions et raréfactions dues à l ’onde dans les conditions données
s’opèrent avec transition du système diphasé au système monophasé (et vice
versa), d’où la complète violation de l ’hypothèse, majeure pour la théorie, de la
constance do la vitesse du son.
2. Déterminer la vitesse du son dans un gaz porté à une température si
élevée que la pression du rayonnement noir d’équilibre y est comparable à la
pression du gaz lui-mêmo.
S o l u t i o n . La pression de la substance est
P=»kr+%T*,
et l ’entropie
s - — l n r 3 /2 akT3
~ m n n
Dans ces expressions les premiers termes concernent les particules, et les seconds,,
le rayonnement; n est la densité du nombre de particules, m leur masse, k la
4 ji 2&3
constante de Boltzmann, a = y ^ 3 3 (cf. Par exemple, V, §60). Dans la densité
de la substance le rayonnement noir ne joue pas de rôle, si bien que n = tnn.
Nous désignerons ici la vitesse du son par u pour distinguer de celle de la lumière ;
écrivant les dérivées sous forme de jacobiens, on a:
d ( p , s) d(p, s) j d (p, s)
à (p, s) d ( n , T ) / d (fi, T) '
Calculant ces jacobiens, on obtient :
2gîT* H
2 J
5n (n -(- aT3)
^ p/ ^2
•dantes à leurs valeurs dans le fluide immobile. Le terme -*-5—est du
troisième ordre. De sorte qu’il vient, en se limitant au second ordre :
d(pe) . p'- d- (pe) Poyî
Poëo+ P' c>po "1" 2 dpi •) *
Les dérivées sont prises à entropie constante, puisque l ’onde sonore
•est adiabatique. En vertu de la relation thermodynamique de =
= T ds — p d V = Tels -?r dp on a = e+ J = et
la dérivée seconde s’écrit :
(OHpe)\ = (0w\ = /jto \ (d £ \
V dp2 ) 8 U |) /« Xdp/ sKdpIs p
De sorte que l’énergie de l’unité de volume du fluide vaut
JW +S K
L’expression sous le signe somme peut être considérée comme
la densité E de l’énergie sonore:
* = * £ + ?£■ (64-1)
Cette expression se simplifie dans le cas d’une onde courante
plane. Dans une telle onde p' = p0 — [cf. (63,12)1, et les deux ter
mes dans (64,1) sont égaux, si bien que
E = p0t;2. (G4,2)
Dans le cas général d’une onde arbitraire on n ’a pas de telle relation.
On ne peut écrire une formule analogue dans le cas général que pour
la moyenne (temporelle) de l’énergie sonore totale. Elle résulte
É N E R G IE ET IM P U L S IO N DES ONDES SO NO RES 315
pw \ = w0pv + p fV.
Le flux total d’énergie à travers la surface envisagée est égal
à l’intégrale
^(^opv + p'vjdf.
31G L E SO N
j-P o v + £ . (64,7)
Le mouvement dans l ’onde sonore étant potentiel, on peut écrire
v = Vcp (il est à souligner que cette affirmation n ’est pas en rapport
avec les abstractions faites au § 63 lors de la déduction des équations
linéaires du mouvement: la solution avec rot v = 0 est solution
et comme
i ^ / £ p \ = Ei__
2pl\dp)s p0 2c2pjJ *
Substituant ceci dans (64,9) on obtient:
Po*'“ pofiî i eZfr (64,10)
2 + 2p0 ’
exp { Uû ^ - - ^ - 0 0 8 0! + -—-sin0j — | ,
MsSs;)’- (65'5)
Pour une incidence satisfaisant à la condition
tg 2 0 ,
PH —PÎCÎ (65,6)
P ï(c î-c i) »
le facteur de réflexion est nul, c’est-à-dire que l ’onde sonore est tout
entière réfractée, sans réflexion ; ce cas est possible si cx > c 2, mais
p2c2 > p j Ci (ou inversement).
Pr o bl è me
Déterminer la pression exercée par l ’onde sonore sur la surface de séparation
de deux fluides.
S o l u t i o n . La somme des flux totaux d’énergie dans les ondes réfléchie
et réfractée doit être égale au flux d’énergie incident. Rapportant le flux d’éner
gie à l ’unité d’aire de la surface de séparation, nous écrirons cette condition
sous la forme
c jÆ j c o s 0 j = CiE[ cos 0 | + c 2E 2 c o s 0 2,
£ lt E2 étant les densités d’énergie dans les ondes jincidente, réfléchie et
réfractée. Introduisant le facteur de réflexion R = E'l /Ei, on en déduit
et od écrit
O) -^-n(Vcr) = —/cVc
d ’o ù
= — Vc+n(nVc)
Introduisant l ’élément de longueur dl = cdt décrit par le rayon,
nous recopierons cette équation sous la forme
( 66, 6)
de u et k, il vient :
<o0= c/c ^1— ^-cosOj .
Par ailleurs, dans le système initial fixe K la fréquence est liée
au vecteur d’onde par l ’égalité o) = cfr. De sorte qu’on a la relation
û)0 (67,4)
(O Â
1 - - - -cu- c o s 0
P roblèmes
1. Déduire réquation déterminant la forme des rayons sonores se propageant
dans un milieu homogène en mouvement stationnaire avec pour distribution des
vitesses u (a:, y, z ), et a « c *.
S o l u t i o n . Substituant (G7,l) dans (66,4), on obtient les équations de
a propagation des rayons sous la forme
k = — (kV) u —k x rot u,
• k
r = v = c — + u.
k
1 II est supposé que la vitesse u ne varie notablement que sur des distances
grandes devant la longueur dTonde du son.
330 L E SON
A l ’aide de ces équations, nous calculerons aux termes du second ordre près
par rapport à u la dérivée (kv) ; lors des calculs on utilise l ’égalité
du du r
w = IF + (vV) u = (vV) u j (kV) u.
On obtient :
d
— (k \) = — k v (n X rot u).
•£ (* « )— ! - < * > + * » £ •
Comme n et — sont orthogonaux (il résulte de n2 = 1 que nn = 0), la comparai
— = -(r o tu x n ). d)
Cette équation détermine la forme des rayons ; n est le vecteur unité de la tangen
te au rayon (qui ne coïncide plus nullement avec la direction de k).
— Déterminer la forme des rayons sonores dans un milieu en mouvement
avec pour distribution des vitesses u x = u (s), u ÿ = u z = 0.
S o l u t i o n . Développant l'équation (1), on trouve:
dnx _ da_ dny ^
dl ~~ c dz ' 1T " Ü
(on peut ne pas écrire l ’équation pour n2, puisque n2 = l). La seconde équation
donne ^
tiy = const = ny0.
nx + n\ «S n |o+«Jo + 2n*o j - = 1.
OSCILLATIONS PROPRES 331
à J
7 5 Z T Ï2 (V(c2- “s)dl*+ (« d,)2- « i l ) = 0.
Aux points
r
x = 0, —G)
,—
(O
, . . . , distants l’un de l’autre de —(O
= J ,
la vitesse u est toujours nulle ; ce sont les « nœuds » de la vitesse.
A mi-distance de ces points ^pour x = se situent les
points où l’amplitude des oscillations de la vitesse au cours du temps
est maximum ; ce sont les « ventres » de l’onde. Pour ce qui est de la
pression p ', il est évident que pour celle-ci les premiers points sont
les ventres, et les seconds les nœuds. Ainsi donc, dans une onde
sonore plane stationnaire les ventres de la pression sont les nœuds
de la vitesse, et vice versa.
Un cas intéressant d’oscillations propres est celui des oscilla
tions d’un gaz confiné dans une enceinte comportant une petite ouver
ture (résonateur). Dans une enceinte close la fréquence propre mini
mum est, on le sait, de l’ordre de grandeur de y , / représentant les
334 L E SON
Problèmes
1. Déterminer les fréquences propres des oscillations sonores d'un fluide
dans une enceinte en forme de parallélépipède.
S o l u t i o n . Nous chercherons la solution de l'équation (68,2) sous la
forme
<Po = const •cos qx cos ry cos szy
pour * = 0, 0 ;
II
n
pour y = 0 , b;
II
± l= pour
H
o
O
II
dz
mj i nn pn .
a, 6 , c étant les arêtes. On en déduit , r = —r—, 5 = —— , m, n, p é ta n t
9=— o e
des entiers arbitraires. On a donc pour les fréquences propres
0 _ / m~
m2=c2n2^ _ +, _n-r +, _p2r \) .
Cette équation donne p —Po = const-cos agi, la fréquence propre (ûo étant
Cette fréquence est petite devant c!L (L représentant les dimensions linéaires do
l’enceinte), et la longueur d’onde est donc grande devant L .
Lors de la résolution nous avons supposé l ’amplitude linéaire des oscilla
tions du gaz dans le tube petite devant sa longueur l. Dans le cas contraire, une
partie notable du gaz se trouvant dans le tube s’en échappe au cours des oscilla
tions, et l ’équation linéaire du mouvement du gaz dans le tube, utilisée plus
haut, ne s’applique plus.
dt 2 dr2 *
Nous avons là l ’équation d’onde usuelle à une dimension, où le rôle
de la coordonnée est joué par le rayon r. La solution de cette
équation s’écrit, on le sait, sous la forme
f= r) + }2(ct + r).
336 L E SON
j p ’ dt -0. ((31),8)
— CO
C’est dire qu’au fur et à mesure que l’onde sphérique passe parle
point donné de l’espace, on y observe des compressions (p' >* 0)
aussi bien que des raréfactions (p' < 0). Sous ce rapport une onde
sphérique diffère essentiellement d’une onde plane, qui peut aussi
bien être constituée rien que par des compressions ou des raréfactions.
On observe la même image lorsqu’on considère l’allure de la varia
tion de pr avec la distance à un instant donné; au lieu de (69,8), on
a maintenant
j rp'dr = ü. (69,9)
0
Problèmes
1. A l ’instant initial le gaz contenu dans un volume sphérique (de rayon a)
est comprimé de sorte a ue p'=const s A; en dehors de ce volume p' = 0. La
vitesse initiale est nulle dans l ’espace tout entier. Déterminer le mouvement
ultérieur du gaz.
S o l u t i o n . Conditions initiales pour le potentiel : rp |/==0 = 0 pour
• c-
r 0 a; (p |/= 0 = F(r), où F (r) = 0 pour r > a et F{r) = — A — pour
r < a. Cherchons (p sous la forme
< p(r, + '
ow>
T f ,
L V (e< -»*-•«*
Lorsque t —>oo cette expression tend vers zéro suivant la loi
Ê2
= (6)c*6,
ii
c’est-à-dire en raison inverse du temps.
De cette façon, le potentiel d’une onde cylindrique divergente
issue d’une source qui a fonctionné au cours d ’un laps de temps fini
tend, bien que lentement, vers zéro lorsque t —» 00. Cette circonstan
ce entraîne, comme dans le cas sphérique, la nullité de l’intégrale
+00
j p'dt=: 0. (70,9)
— 00
Ceci étant, une onde cylindrique doit, ainsi qu’une onde sphérique,
contenir des compressions et des raréfactions.
Aqp— ^ ( p - 0 cl Ai|)— — on a:
Soit Q (fig. 35) une source d’onde sonore sphérique située (dans
le premier milieu) à la distance Z de la surface plane infinie de sépa
ration de deux milieux 1 et 2. La distance l est arbitraire et ne doit
nullement être grande devant la longueur d’onde K. Soient pt, pj
et clT c2 les densités et les vi
tesses du son dans les deux
milieux.
Soit d’abord cl > c 2. Alors,
aux grandes distances (par
rapport à X) de la source le mou
vement dans le premier milieu
sera constitué par l’ensemble
de deux ondes divergentes.
L’une d’elles est l’onde sphé
rique directement émise par
la source (« onde directe »); son
potentiel
ei hr
9i0,= V ’ (72>1)
où rest la distance à la source,
et où l’amplitude a été conven
tionnellement posée égale à un ;
pour alléger l’écriture, nous
omettrons partout dans ce pa
ragraphe les facteurs e“i(ù*.
La deuxième — la réflé
chie —-a pour surfaces d’ondes
des sphères de centre au point
Q' (Q' est le symétrique de Q
par rapport au plan de sépa
ration) ; c’est le lieu géométri
que des points P où sont par
venus au bout du môme temps
les rayons issus simultanément
de Q et réfléchis suivant les lois de l’acoustique géométrique par la sur
face de séparation (sur la fig. 36, le rayon QAP d’angles d’incidence
et de réflexion 0). L’amplitude de l’onde réfléchie décroît comme
l’inverse de la distance r' au point Q9(qu’on appelle parfois en optique
« source virtuelle »), mais dépend encore de l’angle 0 — comme si
chaque rayon était réfléchi avec un facteur correspondant à la ré
flexion d’une onde plane sous l’angle d’incidence donné 0. En d’autres
termes, aux grandes distances l’onde réfléchie est décrite par la formule
, e lkr fcopo —pi l / cï —c2Sin2 Ül /79o\
3*'iG L E SO N
avec
-j-oo
Ici
(px = Ae~^12
<px =
cpx = D
+
e
pour z > Z,
pour l > z > Q
pour 0 > z.
variable complexe x), on l’a déjà dit, par le haut. En outre, l’expres
sion sous le signe somme a des points singuliers (points de branche
ment) x = ± &i, dbko, où px ou p,2 s’annule. En vertu des conditions
(72,10), les points +A:2 doivent être contournés par le bas, et
les points — —k 2 par le haut.
Etudions l’expression déduite aux grandes distances de la source.
Remplaçant la fonction d’IIankel par son expression asymptotique
connue, on obtient:
M,iP 2 — t*gPl - ] / -JL. rfx. (72,15)
P i (P1P2 + P2P1) V 2inR
On a représenté sur la fig. 37 le chemin d’intégration C pour le
cas où ct > c 2. L’intégrale peut être calculée par la méthode con
nue du col. L’exposant
i \{z l) y k \ —x2 -f- xR]
a un extrémum au point où
x R r ' s in 0 4 a
~ Z +1 - r' c o s O
c ’est-à-dire que x —k1 sin0, 0 étant l’angle d’incidence (cf. fig. 35).
Passant à un chemin d’intégration Cf coupant ce point sous l’an
gle ji/4 avec l’axe des abscisses, on obtient la formule (72.2).
350 L E SO N
calcule aisément si le point kx sin0 n’est pas trop près de A2, c’est-à-
dire si l’angle 0 n’est pas trop proche de l’angle de réflexion interne
totale O,,1.
Au voisinage du point x — k2 la quantité ji2 est petite; dévelop
pons le facteur préexponentiel dans l’expression sous le signe somme
dans (72,15) d’après les puissances de p2. Le terme d’ordre zéro du
développement ne présente pas de singularité pour x = k 2. et son
intégrale sur C" est nulle. Aussi a-t-on :
fPi - 5 & ■ / (72,16)
C"
<p= (73,7)
En conséquence, nous sommes aussitôt conduits à ce résultat que
l ’onde rayonnée est à toutes les distances (grandes devant l) de la
forme
v 4 ji c r
n. (73,9)
/ = p c § 7 d / = 1^ ? § - ^ - d / f
Telle est l’intensité totale du son rayonné. On voit qu’elle est déter
minée par le carré de la dérivée seconde du volume du corps par
rapport au temps.
Si le corps accomplit des oscillations pulsatoires harmoniques
de fréquence o>, la dérivée seconde du volume par rapport au temps
est en raison de la fréquence et de l’amplitude de la vitesse des
oscillations; quant à son carré moyen, il est en raison du carré
de la fréquence. De sorte que l’intensité du rayonnement sera en
raison du carré de la fréquence pour une valeur donnée de l ’amplitude
de la vitesse des points de la surface du corps. Si c’est l’amplitude
des oscillations elles-mêmes qui est donnée, l’amplitude de la vitesse
est, à son tour, en raison de la fréquence, de sorte que l’intensité
du rayonnement sera en raison de co4.
Considérons maintenant le rayonnement de son par un corps oscil
lant sans variation de volume. Il ne reste alors dans (73,6) que le
É M IS S IO N DU SO N 355
<P' (73,11)
Calculant la vitesse v = Y<p, il faudra encore une fois se borner
à dériver A. Aussi a-t-on d’après les règles, connues en analyse
vectorielle, de dérivation des fonctions d ’argument scalaire:
(73,15)
c f S (t')dt'
cp- (73,16)
2 ji 1/57 J y c(t — t') — r ’
Enfin, la vitesse est u = pour dériver, il est commode de faire
dans l’intégrale le changement de variable t — t' — £■= £:
1 fC (73,17)
2a "J/~2r J y c ( t —/')—r
L’intensité du rayonnement est déterminée par le produit 2nrpcv2.
Notons que, contrairement au cas sphérique, ici l’intensité du rayon
nement est, à chaque instant, déterminée par l’allure tout entière
de £(£), t variant de — oo à ^ ----
Enfin, pour les oscillations de translation d’un cylindre infini
perpendiculaires à son axe, aux distances l < r K le potentiel
s’écrit
cp= div (A In /r), (73,18)
A(£) étant déterminé en résolvant l ’équation de Laplace pour l’écou
lement d’un fluide incompressible autour du cylindre. On en déduit
de nouveau qu’à toutes les distances r ^ l
c
A (O dt'
<P= —div J (73,19)
358 L E SO N
V i < L<73’2Ü>
Cette condition peut n’être pas vérifiée lorsque les fréquences
ou les dimensions du corps sont trop petites.
Problèmes
1. Déterminer l'intensité totale du rayonnement de son par une boule
accomplissant de petites oscillations de translation (harmoniques) à la fréquence
co, la longueur d’onde étant de grandeur comparable au rayon R de la Doule.
S o l u t i o n . Nous écrirons la vitesse de la boule sous la forme u =
= ; alors <p dépend lui aussi du temps par l'intermédiaire du facteur
c” i(ù* et satisfait a l'équation Acp + /c2<p = 0, avec k=(ù/c. Nous chercherons
la solution sous la forme <p = uV/(r) (l'origine est prise au centre instantané
delà boule). On obtient pour / l ’équation (uV) (A/ + k2f) = 0, d'où A/ + k2} =
eikr
= const. A une constante additive inessentielle près, on en déduit / = A .
9 V r } Z—ZikR— kïKi
Le rayonnement est donc de caractère dipolaire. A des distances suffisam
ment grandes de la boule on peut négliger l ’unité devant ikrt et cp prend
la forme (73,11), le vecteur A valant
À - _ueih ÎÎ5______
2 —2ikR — k*R'i'
| A| *
Notant que (R e{A })2 = , on obtient pour le rayonnement total d'apres
(72,13) :
I- 2 îlf> l u 12 /? 8 “ 4
<ù*R* '
(ceci peut être obtenu encore directement en substituant dans (73,13) l'ex
pression A = -^ —u tirée du prob. 1, § 11). Lorsque > 1, on a:
2 npc
/ rtO
-|U012,
ce qui correspond à la formule (73,4).
La force de résistance avec laquelle le fluide agit sur la boule s’obtient en
intégrant sur la sphère la projection des forces de pression (p* = “-pq>'lr=fl)
sur la direction de u :
— Ar3/?3 j (2 -{- k~R*~)
F = - g - po)7?3u
4 + À:4/?4
(en ce qui concerne le sens de la force de résistance complexe, cf. fin § 24).
2. Même problème, sachant que le rayon R de la boule est de l ’ordre de
grandeur de "l/V^ (mais, dans le même temps, k » 7?).
S o l u t i o n . Si les dimensions du corps ne sont pas grandes devant *yv/û),
pour déterminer l'onde rayonnée on partira non pas de Atp = 0, mais de réqua
tion du mouvement d’un fluide incompressible visqueux. La solution correspon
dante de cette équation pour une boule est donnée par les formules ( 1 ), (2 ) du
prob. 5, § 24. Lorsqu’on passe aux grandes distances, le premier terme dans (1),
qui s’amortit exponentiellement pour r croissant, peut être omis. Le second
terme, lui, conduit à la vitesse
v= —MuV) v | .
Rapprochant de (73,0), on voit que
3
A= u,
(i— 1) x
_ ;ip7?® 9
co4
2x2
Pour x > l cette expression se réduit à la formule donnée au problème 1,
« t pour x 1 on obtient
3Jip/?2v2
1~ 2c3 û>2 | U0 |2,
c'est-à-dire que le rayonnement est proportionnel non pas à la quatrième puissan
ce de la fréquence, mais à la seconde.
3. Déterminer l ’intensité du rayonnement du son par une sphère accomplis
sant de petites oscillations pulsatoires (harmoniques), de fréquence arbitraire.
S o l u t i o n . Nous chercherons l ’onde sonore sous la forme
eik(r-R)
360 L E SON
ce qui coïncide avec la formule (73,8). Dans le cas où T <£ Rjc on trouve
de la même façon :
v
cR f dtp R .,
<P=------ j u(T)dT, v = - £ - = — u(t'),
— OO
<p= div «O
(1)
Substituant dans (1), on écrira t' au lieu de t. On a pris pour limite inférieure-
—oo, de façon à avoir f = 0 pour t = — oo.
6 . Une boule de rayon R commence à se mouvoir à l ’instant t = 0 avec la
vitesse constante u 0. Déterminer le rayonnement sonore qui prend naissance au
début du mouvement.
S o l u t i o n . Posant dans la formule (3) du problème 5 u (t) = 0 pour
T < 0 et u ( t) = u 0 pour r > 0, et substituant dans la formule (2) (en ne con
servant dans celle-ci que le dernier terme, qui décroît le moins vite avec la
distance), on trouve la vitesse du mouvement du fluide loin de la boule:
v = - n ( n u 0) ^ e B sin( ^ ~ - j - )
(où t' > 0). L’intensité totale du rayonnement décroîtra dans le temps
suivant la loi
2cr
362 LE SON
y P * s“î-
7. Déterminer l ’intensité du son rayonné par un cylindre infini (de rayon R)
accomplissant des oscillations pulsatoires harmoniques; la longueur d’onde
X» R .
S o l u t i o n . En vertu de la formule (73,14) on trouve d’abord qu’aux
distances r « X (dans les problèmes 7 et 8 r désignera la distance à l ’axe du
cylindre) le potentiel est
<p= /fa ln k r ,
u = u 0e ~ i<ùi étant la vitesse des points de la surface du cylindre. En comparant
avec les formules (70,7) et (70,8), on trouve à présent qu’aux grandes distances
le potentiel a la forme
D’où la vitesse
ik r
ne
/ = -^-p<DflS|Uo|a.
8. Déterminer le rayonnement du son par un cylindre accomplissant des
oscillations harmoniques de translation perpendiculairement à son axe.
S o l u t i o n . Aux distances r « X on a:
q>= —div ( R 2u ln k r )
d ’où la vitesse
v = —k R 2 n (un) e l k r .
L’intensité du rayonnement sera en raison du carré du cosinus de l ’angle
formé par les directions des oscillations et du rayonnement. L’intensité
totale
/ = l J p “ 3/?4|uo p.
9. Déterminer l ’intensité du rayonnement du son par une surface plane dont
la température oscille périodiquement; la fréquence des oscillations co « c2/x»
X étant la diffusivité du fluide.
S o l u t i o n . Soit T ô e ~ i(ùt la partie variable de la température de la surfa
ce. Ces oscillations de la température créent dans le fluide une onde thermique
É M IS S IO N DU SO N 3G3
amortie (52,17):
f (1-0 V'<i>/2X*
ce qui entraîne les oscillations de la densité du fluide: p '= T' = — pPT',
où P est le coefficient de dilatation thermique. En retour, ceci donne naissance
à un mouvement, qui est déterminé par T équation de continuité
du _ dp'
icoppr'.
P dx — dt
Sur la surface solide la vitesse ux = u = 0, et lorsque la distance à cette
surface croît elle tend vers la limite
Cette valeur est atteinte aux distances ~ V x /w petites devant c/co et sert de
condition à la limite pour Tonde sonore apparue. On en déduit l fintensité du
rayonnement du son par cm2 de surface:
/ = ! cppt»xir;|)
10. Une source ponctuelle rayonnant - . U
une onde sphérique se trouve a la distan-
L- -
r
ce l d’une paroi solide (réfléchissant com- *0‘
plètement le son) délimitant un demi-espace
rempli de fluide. Déterminer le quotient
de l’intensité totale du son rayonné par la
source par l’intensité du rayonnement qui
aurait lieu dans tout le milieu illim ité,
ainsi que la dépendance de l’intensité par
rapport à la direction aux grandes distances Fig. 39
de la source.
S o l u t i o n . L’ensemble des ondes rayonnée et réfléchie par la paroi est
décrit par la solution de l ’équation d’onde, laquelle solution satisfait à la condi
tion de nullité de la vitesse normale vn — - - - s u r la paroi. Telle est la solution
e—iü><
C A + ° //
V A d t = P A ( B ) - 1 - j vAdf.
P b (a ) - Ï T \
èA cb
L’intégrale j vAdf représente la quantité de fluide traversant la
CA
sphère CA dans l’unité de temps, c’est-à-dire la variation (en 1 s)
du volume de la source de son effectuant les pulsations. Les sour
ces A et B étant identiques, il est clair que
j vAd f = ^ \ Bdi,
CA bB
et donc que
Pa (B) = ph(A). (WA)',
Cette égalité traduit le contenu du principe de réciprocité:
la pression créée en B par une source placée en A est égale à la pres
sion créée en A par une source analogue placée en B. Soulignons*
F R IN C IP E DE R É C IP R O C IT É 367
(i)
les deux termes sont à présent du même ordre de grandeur. [Substituant ici
a ^
PaVBM) j { ^ d f - r ( ! ^ < » ) }
CA
(pA est la densité du milieu en A). Pour calculer cette intégrale, nous remarque
rons qu’au voisinage de la source le fluide peut être considéré comme étant
incompressible (cf. § 73), si bien que nous pourrons écrire pour la pression
à l ’intérieur de la petite sphère CA en vertu de (11,1)
n' "A T
Pa = P9 = P “ p j" •
Problèmes
1. Déterminer le facteur de transmission du son lorsqu’il passe d'un tuyau
de section S\ dans un tuyau de section S 2.
S o l u t i o n . On a dans le premier tuyau deux ondes: l ’onde incidente
Pi = atex et l’onde réfléchie p[ = ^hx+ <ùi). L’onde transmise dans le
second tuyau est p2 = a.2e{ Au raccordement des tuyaux (x = 0) doivent
être égales les pressions ainsi aue les quantités de gaz Su passant d’un tuyau
dans l ’autre. Ces conditions aonnent:
a l + a l = = a 2» ^ i ( a i — fll ) = 4S,2a2»
Pç
d’où a2 — ax ——r-L- - Le rapport D du flux d’énergie dans l’onde transmise
*31-j- o 2
+ « .» » ) *
24*
372 LE SO N
OC
pour /c> — et
4=
/La shm'Z , u ,f\ 2 ’
(t — + c W /)
pour k < — .
§ 76. Diffusion du son
Si, chemin faisant, une onde sonore rencontre un corps, il se
produit un phénomène de diffusion du son : outre l’onde incidente,
de nouvelles ondes (diffusées) apparaissent qui se propagent dans
toutes les directions à partir du corps diffusant. La diffusion de
l’onde sonore est due déjà à la présence même du corps sur son che
min. Qui plus est, sous l’influence de l’onde incidente le corps lui-
même se met en mouvement et produit un son, c’est-à-dire une
diffusion supplémentaire. Toutefois, si la densité du corps est grande
par rapport à celle du milieu où se produit la diffusion du son et si
sa compressibilité est faible, la diffusion résultant du mouvement
du corps ne représente qu’une faible correction à la diffusion fon
damentale due à la présence du corps. Nous ferons dans ce qui suit
abstraction de cette correction, et considérerons, de ce fait, que le
corps diffusant est immobile.
Nous supposerons que la longueur d ’onde du son X est grande
devant les dimensions l du corps; on peut alors pour calculer l’onde
diffusée utiliser les formules (73,8) et (73,11) L Nous considérerons
alors que l’onde diffusée est rayonnée par le corps lui-même; la
seule différence est qu’au lieu du mouvement du corps dans le fluide
on traite le mouvement du fluide relativement au corps. Les deux
problèmes sont, de toute évidence, équivalents.
Nous avons obtenu pour le potentiel de l’onde rayonnée l’ex
pression
_ V Àr
^ 4 ji r £7*2
devra dans l’expression de <p remplacer V par F 0—. Dans une onde
H
plane incidente la partie variable de la densité p' est liée à la vitesse
par la relation p' = p — ; aussi p = p' = p y , et au lieu de V0•— on
ç = 4 n i? 2 x ~ = 4n /? x 7> -i<É)<.
V= -— x ( Y - l ) ».
F = E 0 ^ ( 1 — cos 0) do.
(77' 6)
Notons qu’il est en raison du carré de la fréquence du son L
Cette formule s’applique pour autant que le facteur d’absorption
qu’elle détermine est petit : il faut que la décroissance relative de
l’amplitude soit petite sur une distance de Tordre de la longueur
d’onde (c’est-à-dire qu’on doit avoir yc/(ù 1). C’est de cette
hypothèse que part en fait la déduction exposée, étant donné que
nous avons calculé la dissipation d’énergie au moyen de l’expression
non amortie de Tonde sonore. Pour les gaz cette condition est vir
tuellement toujours vérifiée. Envisageons, par exemple, le premier
terme dans (77,6). La condition yclco 1 signifie qu’on doit avoir
vo)/c2 1. Mais, comme il est connu en théorie cinétique des gaz,
le coefficient de viscosité v du gaz est de Tordre de grandeur du
produit du libre parcours l par la vitesse thermique moyenne des
molécules; cette dernière coïncide pour son ordre de grandeur avec
Ja vitesse du son dans le gaz, de sorte que v ~ le. Aussi a-t-on:
V(l) 1(0 l A tHH H\
— ~ — ~ T « l> <77>7>
1 Un mécanisme spécifique d’absorption doit se présenter, comme Ta indi
qué M. Jsakovitch, lorsque le son se propage dans un système diphasé: dans une
émulsion. Par suite de la différence dans les propriétés thermodynamiques des
composants de l ’émulsion, les variations de leur température au passage de Ton
de sonore seront, en général, différentes. L’échange de chaleur qui apnaraît
alors entre eux donne lieu à une absorption supplémentaire du son. Cet échangé
étant relativement lent, une dispersion importante du son apparaît aussi asse2
tôt. On trouvera les calculs détaillés de ces phénomènes dans: M. I s a k o -
v i t c h, Journal do physique expérimentale et théorique 18, 907, 19-48.
380 LË SO N
OU
_ T“
p'(r, x )= c o n s t 4or (77,12)
-’méc =
,; ! î a i 5 [ y î ( i £ ._ 1) +sill.o y ; ] .
La densité moyenne du flux d’énergie de l ’onde incidente atteignant l'unité
^3^j2
d’aire de paroi est cpÿf cos 0 = cos 0. En conséquence, la part d’énergie
absorbée lors de la réflexion est
2 j/2w
C cos 0 £sin2 0 V v+ ( - ^ — l ) V x ] •
1 Quant à la composante normale de la vitesse, elle est nulle sur la-
paroi déjà en vertu des conditions aux limites pour un fluide parfait.
A B S O R P T IO N DU SO N 383
Cette expression n'est vraie que tant qu'elle est petite (dans la déduction nous
avons supposé l ’égalité des amplitudes des ondes incidente et réfléchie). Cette
condition signifie que l ’angle dMncidence 0 ne doit pas être trop voisin de Jt/2 l .*
2. Déterminer le facteur d’absorption du son se propageant dans un tuyau
cylindrique.
S o l u t i o n . Ln majeure partie de l ’absorption est due à l ’effet engendré
parles parois. Le facteur d’absorption y est égal au quotient de l ’énergie dissi
pée dans l ’unité de temps sur la surface des parois de l ’unité de longueur du tuyau
par le double du flux d’énergie total à travers la section transversale du tuyau.
Le calcul, en tout point analogue à celui fait au problème 1, donne (/? est. 1*
rayon du tuyau) :
[équation linéarisée (49,4) sans termes visqueux]. Nous prendrons pour deu
xieme équation
p' = Ap', (2 )
laquelle s’obtient en éliminant v de (63,2) et (63,3). Prenant pour variables
fondamentales p' et T \ nous écrirons p' et s' sous la forme
Nous substituerons ces expressions dans (1) et (2 ), puis écrirons que T' et p' sont
en raison de La condition de compatibilité des deux équations ainsi
obtenues pour p* et T peut se ramener (en utilisant plusieurs relations connues
entre les dérivées des grandeurs thermodynamiques) à la forme
Up K 9 T
{y est le rapport des chaleurs spécifiques cpfcv).
U p /r y
Dans le cas limite des petites fréquences (co < c2/x) l’équation (3) donne
dans (77,6). Il doit en être ainsi, la condition co < c2/% signifiant que pendant
une période la chaleur n’arrive à se propager qu’à la distance ~ “|/x/ce [cf. (51 J ) ] .
petite devant la longueur d’onde d co.
Dans le cas limite inverse des grandes fréquences, on déduit de (3) :
CT
k= < 4 -4 -> -
2x4
Dans ce cas le son se propage avec la vitesse « isotherme » cT (toujours infé
rieure à ca). Le facteur d’absorption se trouve être encore petit (devant l ’inverse
de la longueur d’onde), il est indépendant do la fréquence et en raison inverse
de la thermoconductivité l.
4. Déterminer l ’absorption supplémentaire du son se propageant dans un
mélange de deux substances, due a la diffusion (/. Chapochnikov et Z. Gold-
berg, 1952).
S o l u t i o n . I l y a dans le mélange une cause supplémentaire d’absorp
tion du son, du fait que les gradients de température et de pression qui naissent
dans l ’onde sonore donnent lieu à des processus irréversibles de thermo- et baro
diffusion (on n’a évidemment pas de gradient de concentration massique, et donc
de diffusion pure). Cette absorption est déterminée par le terme
1 i2 dV
Tç>D
dans la vitesse de variation de l ’entropie (58,13) (nous avons désigné ici la
concentration par C pour distinguer de la vitesse du son c). Courant de
diffusion :
i= - p D (-^ vr+ ^ -vp )
kp étant défini par (58,10). Un calcul analogue à celui fait dans le texto, utili
sant plusieurs relations entre les dérivées des quantités thermodynamiques,
conduit au résultat suivant: il s’ajoute à l ’expression (77,6) du facteur d’absorp
tion le terme
Dü>2
suppose que la sphère n’est pas entraînée par cette force). Le deuxième effet est
déterminé par la quantité de chaleur q que le gaz cède en Limite de temps à la
sphère (problème 3 § 70) : la dissipation d’énergie lors de l ’échange de la chaleur
a pour une différence de température T' entre le gaz (loin de la sphère) et la
nT*
sphère est égale à — — • On obtient pour la section efficace d’absorption totale
l’expression
2tiR
s’établit lentement.
Nous considérerons dans la suite des processus au cours desquels
le fluide subit périodiquement des compressions et détentes adiaba
tiques 2, de sorte que la partie variable de la densité (et des autres
quantités thermodynamiques) dépend du temps par l’intermédiaire
- ( t )«,,,] * - æ t ..- ( f )j *■
Nous cherchons ici celles des variations de densité qui sont dues
au mouvement du fluide. Alors ôp est lié à la vitesse par l ’équation
de continuité, que nous écrirons sous la forme
+ p d iv v - 0,
désignant la dérivée totale par rapport au temps. En mouvement
périodique on a = — hoôp, de sorte que
ôp —- —-div v.
Substituant cette expression dans p — po, il vient:
n - T(’ < (78,4)
P—P ° - l - <10Tl'cl — d,)div v,
avec les notations :
cl = (\ 4c/|>^ / é q u l l ’ (78,5)
dont le sens sera explicité par la suite.
Pour relier les expressions déduites avec la viscosité du fluide,
nous écrirons le tenseur des contraintes o U(. Dans ce tenseur la pres
sion figure par le terme —-pôf/<. En y mettant en évidence la pres
sion p0, qui est déterminée par l’équation d’état, on trouve que,
dans un état d’inéquilibre, a Ul contient le terme supplémentaire
^ ï= W C~ - Co)- <78’6>
La viscosité ordinaire T], elle, n’est pas influencée par ces processus.
Si les processus sont si lents que t<ù 1, £ prend la valeur
Ço= Tp(c5o—CJ). (78,7)
D E U X IÈ M E V IS C O S IT E 389
a' - i k ( w ) w
Dans le cas d’un seul g, comme il se doit, cette formule se réduit
à (78,3).
CHAPITRE IX
ONDES DE CHOC
F ig. 40
au sommet d'autant plus petit que le rapport c!u est petit. La région
tout entière hors de ce cône n'est pas affectée par la perturbation au
point O.
Nous appellerons a n g l e d e M a c h l’angle a déterminé
par (79,1)- Le rapport ulc, d’usage courant en dynamique des gaz,
est le nombre de Mach M :
M= (79,2)
La surface délimitant la région balayée par la perturbation issue du
point donné est appelée « s u r f a c e d e M a c h » ou s u r f a c e
caractéristique.
Dans le cas général d’un écoulement stationnaire arbitraire la
surface de Mach n’est pas conique dans tout le volume du flux.
Mais on peut affirmer comme auparavant que cette surface coupe en
chacun de ses points la ligne de courant sous un angle égal à l’angle
de Mach. Quant à la valeur de l’angle de Mach, elle varie d’un point
à l’autre conformément à la variation des vitesses u et c. Soulignons
en l’occurrence le fait que dans un mouvement qui s’effectue avec de
grandes vitesses, la vitesse du son diffère en divers points du gaz:
elle varie avec les quantités thermodynamiques (pression, densité,
etc.), dont elle est fonction l. On dit parfois de la vitesse du son en
tant que fonction des coordonnées du point qu’elle est la « vitesse
locale du son ».
Les propriétés décrites de l’écoulement supersonique lui confè
rent un caractère tout à fait différent de celui du mouvement subsoni-
que. Si un flux gazeux subsonique heurte en chemin un obstacle quel
conque, s’il contourne un corps par exemple, la présence de cet obstacle
change le mouvement dans tout l’espace, en amont comme en aval ;
l’influence du corps ne s’évanouit qu’asymptotiquement avec la dis
tance. En ce qui concerne un flux supersonique, il arrive sur l’obsta
cle «en aveugle»; l’influence du corps ne s’étend qu’au domaine
en aval 2, et dans tout le domaine restant de l’espace en amont le
gaz se meut comme s’il n’y avait pas de corps quel qu’il soit.
Dans le cas de l’écoulement stationnaire plan d ’un gaz on pourra
parler au lieu de surfaces caractéristiques de l i g n e s c a r a c
t é r i s t i q u e s (ou simplement de caractéristiques) dans le
plan du mouvement. Il passe par tout point O de ce plan deux carac
téristiques (A A ' et BB' sur la fig. 41) coupant la ligne de courant
passant par ce point sous des angles égaux à l’angle de Mach. Les
branches OA et OB des caractéristiques dirigées en aval peuvent
au point où v = 0) est
k'max = V (80,3)
Cette vitesse peut être atteinte en écoulement stationnaire du gaz
dans le vide *.
Jfr
F ig. 42
*V = 7 - = T - * (80’8)
R = 8,314-107 ergs/degré étant la constante des gaz, p le poids
moléculaire du gaz. La vitesse du son dans un gaz parfait a été1*
7= p ’ - j É r - <so ’">
On a tenu compte ici de la relation connue cp — cd= RI\i. Enfin,
l ’entropie du gaz
s = cp lu —cp lu • (80,12)
P
Reprenons l ’étude du mouvement stationnaire et appliquons
les relations générales déduites plus haut à un gaz parfait.
Substituant (80,11) dans (80,3), on trouve que la vitesse maxi
mum de l ’écoulement stationnaire est
Pmax—coJ/ • (80,13)
Pour la vitesse critique on déduit de la seconde équation (80,7) :
J*__ I —w = c«
p—1 ' 2 0 y —1
d’où 1
—co [ / y ^• (80,14)
L’équation de Bernoulli (80,1) donne après substitution de l ’ex
pression (80,11) de l ’enthalpie le lien entre la température et la
vitesse en un point arbitraire d’une ligne de courant; des relations
• p = p° ( - w Y - (8cu5)
Ainsi donc, on obtient les importantes formules :
p. = po ( £ î Y ~ \ i (80,20)
i
/ 2 \v - l
P* ” P ° V t 4 - i ) '
1 Ainsi, pour l ’air (y = 1,4)
e* = 0,913 c0, /?* = 0,528 p0, p* = 0,634 p0, 7** = 0,833 7V
SURFACES DE DISCONTINUITÉ 401
Pr o b l è me §
Exprimer la température, la pression et la densité le long d’une ligne de
courant en fonction de M -- v!c.
S o l u t i o n . On obtient à l ’aide des formules déduites dans le texte:
v
[ 4 + u,] = 0, (81,7)
(P + P « * 1 = 0 .
Les discontinuités de ce genre sont dites o n d e s d e c h o c .
Si maintenant on revient au référentiel fixe, on devra écrire
partout au lieu de vx la différence entre la composante de la vitesse
du gaz normale à la surface de discontinuité vn et la vitesse u de la
surface elle-même, u étant, par définition, normale à la surface:
vx = v n — u. (81,8)
Les vitesses vn et u sont prises dans le référentiel fixe. vx est la vites
se du mouvement du gaz par rapport à la surface de discontinuité;
c’est dire autrement que —vx = u — vn est la vitesse de propaga
tion de la surface de discontinuité elle-même par rapport au gaz.
Notons que cette vitesse est différente par rapport au gaz de part
et d ’autre de la surface (si vx est discontinue).
Les discontinuités tangentielles avec saut des composantes tan-
gentielles de la vitesse ont déjà été envisagées au § 30. Nous y avons
montré que, dans un fluide incompressible, ces discontinuités sont
absolument instables et qu’elles doivent s’étaler en région turbu
lente. Il résulte d’une étude analogue pour un fluide compressible
que cette instabilité se retrouve aussi dans le cas général de vitesses
arbitraires.
26*
404 ONDES DE C IIO C
»2-W i= ( - ^ ) (P t- P l ) +
De sorte que
w 2 — Wi = T i ( s 2 — Si) + y i (Pz — Pi) +
dV- - = ( W n dp^ ( ^ ) ^ -
remplaçant ds2 par son expression (84,6) et divisant l ’égalité tout
entière par dp2, il vient :
4 I .-o / d l ' 2 \ _ /T / T/ \ f 4 r~(vi-v 2)(dv2
^dV2\ “] d (n
SENS DE V A R IA T IO N DES Q U A N T IT É S DANS UNE ONDE DE CH< C /,J 3
J i jO v
Ceci montre qu’on doit avoir pour ■ = 0
j / <o\
soit v2— c2\ inversement, il résulte de v2= c2 que ■^ = 0 1.
Ainsi donc, toutes les trois égalités
d (/2) n ds2 a,
v2 —c2 (84,8;
dp2 dp2 _ U ’
sont des conséquences l ’une de l ’autre et devraient être simultanément
vérifiées au point O de la fig. 46. Enfin, on a pour la dérivée de
^ au P°int 0 :
d
dp2
/ d*V \ étant supposée partout positive, on a donc en O
La dérivée
U p- )*
(84,9)
Il est à présent facile de prouver l’impossibilité de l’existence
d ’un tel point sur l ’adiabatique de choc. On a aux points situés
dans le voisinage du point 1 au-dessus de celui-ci — c2
< 1 (cf. fin
du paragraphe précédent). En conséquence, l’égalité = 1
ne peut être atteinte que si croît; c’est dire autrement qu’au
point O on doit avoir> 0, alors que (84,9) stipule le con
traire. On montrerait de la même façon que ne peut non plus
s’égaler à l’unité dans la partie inférieure de l’adiabatique de choc,
au-dessous du point 1.
Ayant donc en vue l’impossibilité de l’existence de points du
type de 0, on peut déduire directement du graphique de l’adiabati
que de choc que l’angle d’inclinaison de la corde menée de 1 (ply Vx)
à 2 (p2, V2) décroît lorsque le point 2 décrit la courbe en montant,
et ;2 croît respectivement. Il résulte directement de cette propriété
de l’adiabatique de choc et de l’inégalité (84,7) que si la condition
nécessaire s2 > s l est observée, on a aussi > P\.
1 L’annulation de l ’expression entre crochets en même temps que r2 = c2
ne peut qu’être fortuite, partant improbable.
414 ONDES DE CHOC
”*= ] / + r p *v *’ V* = Y W T T 7 ^ F ‘- (85,6)
Elles croissent en raison de la racine de p 2.
Enfin, écrivons des formules utiles dans les applications, expri
mant les rapports des densités, des pressions et des températures
dans une onde de choc en fonction du nombre M, = — ; ces formu-
les se déduisent sans peine des relations déduites plus haut et sti
pulent :
Ps t’ i (y -M)M?
(85,7)
Pt ' «s ( T - lJ M i + 2'
P2 _ 2y . . . y —1 (85,8)
Pi Y +i 1 Y-M’
To [ 2 Y M i- ( Y - l) l[ ( Y - t) M r + 2] (85,0)
Tt (y + * ) * mî
Problèmes
1. Etablir la formule
v xV2 = c j,
r* étant la vitesse critique.
S o l u t i o n . La quantité ir f-— étant continue sur l ’onde de choc, on
m
à
peut introduire la vitesse critique, la même pour les gaz 1 et 2 , comme suit:
yp\ , A ^ yP2 , H^ Y-l-i g
(V— 1) Pi ' 2 (y — 2 ~ (y~~ i) *
ô s , = 0, ôü,= - 2 î- ôp, =
pi C1P1 ’
Quant à la p ertu rb ation d an s le m ilie u 2 , e lle e s t c o n stitu é e par T onde sonore
et par T« onde cn trop iq u e » ; en les a ffe c ta n t r esp ectiv em en t par un e t deux
a ccen ts, on a :
Ôsi = 0, ôuj = ôpi = —P* , ôu?2 = -^ 2. •
P2 c2p2 P2
ô p j= 0 , & £ = 0, 6 w ; = T 2Ôs 2~ -f i *
92 (Y— 1)
(p o u r un ga z p a r fa it = ------------- •
L es r e la tio n s é c r ite s p e r m e tte n t d ’e x p rim er to u te s le s q u a n tité s d an s le s
on d es tr a n sm ise s au m oyen d es q u a n tité s co rresp o n d a n tes d an s T on d e in c id e n te .
On o b tie n t pour le rap p ort d es p ression s dan s le s o n d es son ores
àpj ^ Mi + 1 f 2 (y — 1 ) MjMl (M î — 1 ) — (Mj + 1) f(y — 1 ) M?4-2J "I
àpi M2 + l L 2 (Y — 1) Mï (Mf — 1) — (M2 + 1) llY — 1) Mï + ^J J *
L orsque T on d e de c h o c e s t de fa ib le in te n s ité ( p 2 — P i < Pi)» on peut
d éd u ire de c e tte e x p ressio n
ôpi X tl , Y+ l P2 — P 1
ôp2 ^ 2y Pi
e t d ans le cas in v erse où l ’in te n s ité e s t forte
àpi _ _____ 1______ _P2_
àpi ^ Y+ y 27(7irîj Pi
D a n s le s d e u x ca s l ’a m p litu d e de la p ression d an s T on d e tra n sm ise c r o ît par
rap p ort à la p ression d a n s T o n d e in c id e n te .
tg <p= — • (86,1)
V2U
Puis, servons-nous de la formule (85,7) ; dans cette formule
et v2 désignent les composantes de la vitesse normales au plan de
Tonde de choc et doivent être à présent remplacées par v1 sin <p
422 ONDES DE CHOC
Yi l
Y*—1 ‘ 2 (y — 1) *
2
(comparer avec le prob. 1 du
§ 85), d’où
= + (80,4)
Introduisant cette quantité
dans (86,3), on obtient :
vl„ ~ Oi —v 2 x)2 x
X *'1^2* c*___
Fig. 50
y-h
(86,5)
On appelle (86,5) équation de la p o l a i r e d e c h o c .
On a représenté sur la fig. 50 le graphique de cette dépendance ;
c’est une cubique (la strophoïde). Elle coupe l’axe des abscisses
en des points P et Q (fig. 50) correspondant aux valeurs v2x =
= et '2x — Vy Menant de l ’origine des coordonnées un
rayon (OB sur la fig. 50) sous un angle % avec l’axe des abscisses,
on détermine d’après la longueur du segment limité à l’intersection
qu’alors
Xmax = arcsin— (86,8)
Pr o b l è me s
1 . D é d u ir e la f o r m u le d é t e r m in a n t l ' a n g l e d e r o t a t io n % d e la v i t e s s e d a n s
u n e o n d e d e c h o c o b l i q u e ( d a n s u n g a z p a r f a it ) e u f o n c t io n d u n o m b r e M , =
= i>!/c, e t d e l ’a n g le d ’ i n c l i n a i s o n cp d e l ’o n d e d e c h o c s u r l a d ir e c t io n d e la v i t e s
s e v , ( f ig . 4 9 ) :
c t g v = tg < p f — ( v + 1 ) M » _ _ _ _ i l .
2 . D é d u ir e la f o r m u le d é t e r m in a n t le n o m b r e M 2 = ^ 2 / C2 e n f o n c t io n d e M j
e t d e (p:
M, _ 2+(y-l)M Î 2Mîcos2(p
2 2yMf s i n 2 cp— (y — 1) h 2 + ( y - 1 ) Mfsin^q) *
(15,3) de ce tenseur, on a:
Il est bien entendu que les valeurs de tous les coefficients sont
prises en dehors de la couche transitoire (c’est-à-dire pour p = p,,
s = Sj). Substituant ce développement dans (87,2), il vient:
-(4 i+ 0 '£ -
Nous écrirons ici la dérivée 4î- sous la forme
dV / dV \ dp_ / dV \ ds
dx “ \ dp ) a dx ' \ ds / p dx
La dérivation par rapport à x élève d’une unité l’ordre d’infinitude
(1/6 étant du premier ordre) ; aussi la dérivée est-elle du second
ordre, et du troisième. Ceci étant, le terme contenant la dérivée
de l’entropie peut être omis. Finalement, on obtient la condition
(87,2) sous la forme
~ t (t n + E ) 0 ' - i ' , ) ï - 7 § « « .
(w -w à -± (p -p à çr+ và -~ = o .
il vient en définitive:
r < - m r - (88,4)
(1T
dans l’état 2 on aura 0, de sorte que la fonction T(V) pré
sente un maximum quelque part entre les valeurs V = Vx et V = F*
(fig. 53). Il est clair que le passage
de l’état 1 à l’état 2 avec variation
continue de V devient impossible,
car alors l’inégalité (88,3) serait
nécessairement violée.
En somme, on obtient l ’image
suivante du passage de l’état initial
1 à l’état final 2. On a d’abord un
domaine dans lequel la matière est
progressivement comprimée du vo
lume spécifique V1 au volume V'
(qui est la valeur de V pour laquelle
pour la première fois T(V') = T2;
cf. fig. 531 ; la largeur de ce domaine,
déterminée parla thermoconduction,
peut être très grande. Quand à la
compression de Ve à V», elle se fait ensuite par saut à température
constante (égale à f 2). On peut appeler cette discontinuité
saut isotherme.
Déterminons la variation de pression et de densité dans le saut
isotherme, supposant le gaz parfait. La condition de continuité
du flux d’impulsion (88,1) appliquée aux deux côtés du saut donne
P' + r v ' = p 2+r~v2.
RT
Nous écrirons pour un gaz parfait F = - ^ - et, notant que T' = T2l
il vient:
P RT2 pRT2
P'~f f'P' P-i
P/»2
Cette équation, du second degré en p ', a (outre la racine triviale
p' = p2) la solution
(88,5)
PP2
28 — 406
434 ONDES DE CHOC
ment petites, mais de sorte que les nouvelles fonctions n’aient plus
de singularités quelles qu’elles soient. La vraie distribution, disons
de la pression, peut être ainsi représentée par la superposition d’une
distribution tout à fait régulière p 0, sans singularités, et d ’une
très petite perturbation p' de cette distribution au voisinage de la
surface de discontinuité. Cette dernière, comme toute petite pertur
bation, se propage par rapport au gaz avec la vitesse du son.
Soulignons que dans le cas d’une onde de choc les fonctions
« régularisées » différeraient des vraies fonctions par des quantités
nullement petites en général, de sorte que le raisonnement qui
précède ne s’applique pas. Néanmoins, si le saut des quantités
dans l ’onde de choc est suffisamment petit, ce raisonnement s’appli
que à nouveau, et ces discontinuités doivent également se propager
avec la vitesse du son, résultat déjà déduit au § 83 d ’une autre
manière.
Si le mouvement est stationnaire par rapport au système de
coordonnées donné, la surface de discontinuité est immobile par
rapport à ce système, et le gaz « traverse » cette surface. Alors,
la composante normale à la surface de discontinuité de la vitesse
du gaz doit être égale à la vitesse du son. Si l’on désigne par a l’an
gle entre la direction de la vitesse du gaz et le plan tangent à la sur
face, on doit avoir vn = v sin a = c, ou bien
sin a = —,
v 1
c’est-à-dire que la surface de discontinuité faible coupe la ligne
de courant sous un angle égal à l ’angle des perturbations. En d’autres
termes, la surface de discontinuité faible coïncide avec une des
surfaces caractéristiques, résultat tout à fait naturel, si l’on a en
vue le sens physique de celles-ci en tant que surfaces suivant lesquel
les progressent les petites perturbations (§ 79). Il est clair qu’en
mouvement stationnaire du gaz les discontinuités faibles ne peuvent
apparaître que pour des vitesses égales ou supérieures à la vitesse
du son.
Pour ce qui est du mode d’apparition, les discontinuités faibles
se distinguent foncièrement des fortes. Nous verrons que les ondes
de choc peuvent se former d’elles-mêmes, directement par suite
du mouvement du gaz, pour des conditions aux limites continues
(par exemple, la formation d’ondes de choc dans une onde sonore;
§ 95). A l’encontre de celles-ci, les discontinuités faibles ne peuvent
apparaître d’elles-mêmes; leur apparition est toujours liée à des
singularités dans les conditions aux limites ou initiales du mouve
ment. Ces singularités peuvent être, ainsi que les discontinuités
faibles elles-mêmes, de caractère très varié. Ainsi, une discontinuité
faible peut être engendrée par un angle à la surface du corps autour
28*
436 ONDES DE CHOC
MOUVEMENT UNIDIMENSIONNEL
D’UN GAZ COMPRESSIBLE
Fig. 55
Fig. 56
Pr o b l è me
Une faible quantité de chaleur est apportée sur un petit élément de longueur
au gaz en écoulement stationnaire dans un tuyau. Déterminer la variation de la
vitesse du gaz qui traverse cette région. Le gaz est suppose parfait.
M2 MOUVEMENT U N ID IM E N SIO N N E L D #U N GAZ C O M P R E SSIB L E
VP ypu
(y — l)p (Y— 1)/ ’
on obtient (supposant Ai; et Ap petits):
ujAv + - (pAv+vAp) = g.
Y— 1
Av = - (V—1)?
p(c2-^)
On voit qu’en écoulement subsonique l ’apport de chaleur accélère le flux
{Av > 0 ) , et qu’il le ralentit en supersonique.
Ecrivant la température du gaz sous la forme ? = = r (Æ étant la
Up
•constante des gaz), on trouve pour sa variation l ’expression
t - ( £ ) .# + ( £ ) ,£ • *91’4)
il vient :
[ r + r - v ( % - ) p} - = - r [ i+ f ( f ) ,] ê - <9'- 5>
D’après la formule thermodynamique connue,
On voit que
4dx^ < 0 pour u < c,
(91,6>
$dx- > 0 pour i>>c.
m . ) ■
Ainsi, les courbes de 5 en fonction de p ont l'allure représentée
sur la fig. 57. A droite des maxima se trouve le domaine des vitesses
-subsoniques, à gauche, celui des supersoniques. Lorsque le paramètre
7 croît, les courbes descendent. En effet, dérivant l'équation (91,2)
par rapport à / à p constant,
il vient:
ds A’2 < 0.
~dT
r - (C)
Une conclusion intéres
sante peut être faite à partir
•des résultats déduits. Sup
posons la vitesse du gaz
•inférieure à celle du son à
l'entrée de la conduite.
L'entropie croît en aval et
lia pression décroît ; ceci cor
respond au déplacement sur Fig. 57
:1a branche droite de la cour
be 5= s (p) de B vers O (fig. 57). Mais ceci ne peut continuer que tant
•que l ’entropie n’a pas atteint sa valeur maximum. La description
ultérieure de la courbe au-delà de O (c’est-à-dire dans le domaine
des vitesses supersoniques) est impossible, car elle correspondrait
à la diminution de l'entropie du gaz à mesure qu’il s’écoule dans la
conduite. La transition de la branche BO sur la branche OA ne peut
non plus être réalisée par apparition d'une onde de choc, étant donné
•que la vitesse du gaz qui « entre » dans l'onde de choc ne peut être
subsonique.
Nous sommes ainsi conduits à cette conclusion que si à l ’entrée
de la conduite la vitesse du gaz est inférieure à celle du son, le mou
vement reste subsonique sur toute son extension. La vitesse ne peut
être égale à la vitesse locale du son, si toutefois elle le peut, qu’à
la sortie de la conduite (si la pression du milieu extérieur où est
éjecté le gaz est suffisamment basse).
Pour réaliser l ’écoulement supersonique du gaz dans la conduite,
il faut qu'il y soit introduit à la vitesse supersonique. Vu les proprié
tés générales du mouvement supersonique (l’impossibilité de la pro
pagation des perturbations en amont), l'écoulement ultérieur du gaz
s'effectuera en toute indépendance des conditions à la sortie de la
conduite. Notamment, la croissance de l'entropie le long de la con-
446 MOUVEMENT U N ID IM E N S IO N N E L D ’U N GAZ C O M P R E SSIB L E
1 II n’y a pas lieu de considérer les temps t ■< 0 pour le mouvement auto*
similaire étudié. Un tel mouvement ne peut être dû (ju’à la présence d’une sin
gularité dans les conditions initiales du mouvement a l ’instant / = 0 au point
x — 0 , si bien qu’il s’effectuera pour t >■ 0 (ainsi, dans l’exemple au piston,
à l ’instant t = 0 la vitesse du piston varie par saut ; voir également le paragra
phe suivant).
MOUVEMENT U N ID IM E N SIO N N E L A U T O S IM ILA I R E 449
dl (H ' àx * dx
i — i
m h*- n ^ i
fi- i i
i i
i i
b a
Fig. 58
Pj Ac\ C| V lbcj
Connaissant /;2, on peut calculer, d’après les formules (85,4), la vitesse de l ’onde
de choc par rapport aux gaz devant et derrière elle. Le gaz 1 étant au repos, la
vitesse de l’onde par rapport au gaz est sa
vitesse de propagation dans la conduite.
Si la coordonnée x le long de la conduite
est rapportée à la position initiale du
piston (le gaz se trouvant du côté des
x > 0), il vient pour la position de Tonde
de choc à l ’instant t:
*=* {H 1 u + V ±Lw L u* + * }
(la position du piston, elle, est x — Ut).
2. Même problème si le piston est tiré
hors de la conduite avec la vitesse U.
S o l u t i o n . Avec le piston confine
une région de gaz (1 sur la fig. 60,a)
se mouvant dans le sens négatif de Taxe des x avec la vitesse constante — U
égale à celle du piston. Puis vient Tonde de raréfaction 2 dans laquelle le gaz
se meut dans le sens négatif de Taxe des x avec une vitesse variant de la valeur
— U à zéro d’après la loi linéaire (92,17). La pression, elle, varie suivant la loi
(92,16) de
2y
(a y —l U \ y - 1
* - («O — u) t = {e-U)t
2cn
L’image décrite n’existe que si U Mais si U il se
r y — i ......... " V— 1
'orme devant le piston une région de vide (le gaz, en quelque sorte, « n ar
rive pas » à suivre le piston), qui s’étend du piston au point de coordonnée
cy 9^,
z — ----- ———7— l (1 sur la fig. 60,6). En ce point v = ---------î clic <*st suivie
y —1 ^ y —1
par la région 2 où la vitesse tombe à zéro (au point x — c0t), puis vient la
région 3 du gaz immobile.
3. Un gaz est enfermé dans une conduite cylindrique illimitée d’un côté
(x > 0) et fermée Jpar un bouchon de l ’autre (x — 0). A l ’instant t = 0
-V
1
a) | 1v î 3
v «
y
d éjection, à —^ - ; la chute de pression restante (jusqu’à pe) s’effectue dans
le milieu extérieur
r 1
454 M OUVEM ENT U N ID IM E N S IO N N E L D ’U N GAZ C O M P R E S S IB L E
4. Uno conduite infinie est obturée par un piston. D'un côté du piston
( i < 0) on a à l ’instant initial un gaz sous la pression p0> de l'autre (x > 0),
le vide. Déterminer le mouvement au piston sous la poussée du gaz.
S o l u t i o n . Il se forme dans le gaz une onde de raréfaction dont l ’une
des frontières se déplace avec le piston vers la droite, et l ’autre, vers la gauche.
Equation du mouvement du piston
2y
dU ( 4 v—1 U \ y - 1
■ T - n '- T T )
(U est la vitesse du piston, m la masse par unité d’aire). Il vient en
intégrant :
Vn — j Y — dp dV.
P3
Pour les pi et p 2 données, les valeurs de p 3 sont comprises entre p t
et pz• Remplaçant p 3 dans la différence v2 — i>i tantôt par p if tan
tôt par p 2, on obtient la condition
P2
— j V — d p d V < v t — v2< V (p2— Pi) (Vt — V'). (93,3)
Pl
Ici F' a la même signification que dans le cas précédent; l ’expres
sion déterminant la limite supérieure de la différence — v2 doit
être calculée pour le gaz 2, et la limite inférieure, pour le gaz 2.
Il vient pour un gaz parfait :
7 S - <93'4>
C2 = V Y 3P 2 P 2 étant la vitesse du son dans le gaz 2 dans l ’état p 2, V2.
3. Désintégration I R TR Ici p 2 > p \ > p 2 = p3 > 0 .
On trouve de la même manière la condition suivante réalisant ce cas :
Pi P2 Pa
— j Y —dpdV — j Y — d p d V < V i — v2< — j Y — dp dV. (93,5)
ü o pi
i
cherchée
P3 __ (3y—1)P2 — ( y ~ l ) / » i ^
P2 (Y—1) P2+ (Y+ MPi * J;
qui détermine p3 d’après pj et p2. Dans le cas limite où
l ’intensité de l’onde incidente est grande
3y — 1
P3 = P 2»
Y 1
et dans le cas limite où elle est petite:
P3 —P2 = P2 —Pi» 2
ce qui correspond à l'approximation soniauc.
2 . Trouver la condition déterminant le résultat de F ig . 63
la réflexion d’une onde de choc par la frontière plane de
deux gaz.
S o l u t i o n . Soient p t = p£, Viy V« les pressions et les volumes spécifi
ques des deux milieux avant l ’incidence de l ’onde de choc (progressant dans le
gaz 2) sur leur surface de séparation, et p2, V2 la pression et le volume spécifique
derrière l ’onde de choc. La condition que l ’onde réfléchie soit de choc est donnée
par l ’inégalité (93,2), dans laquelle on posera en l ’occurrence r, — v2 ~
= V(P2 P2) (1 2 — F2). Exprimant toutes les quantités en fonction du rap
port des pressions"p2/pi et des volumes spécifiques initiaux Vt et F2, on obtient
fa condition suivante
VU
<
(Vi-M) -^-+(vi—i) (% + !)— ■
+(V2—1)
Pi Pi
£+(■+!*)£-«• (94'2>
Notant que
dp
cU _ __ / dx \
dp ~~ \ dt ) p f
dx
il vient de (94,1)
( dx\ _ d (pu) _ , du
et de même de (94,2)
<94'3)
Mais comme la valeur de p détermine d’une manière univoque
celle de v, il est indifférent que la dérivée soit prise à p ou à y
constante, de sorte que
ONDES COURANTES À UNE D IM E N S IO N 463
d’où
dv 1 dp
^ dp p dv
ou, intégrant,
x = t [v ± c (i;)] + / (u), (94,5)
f(u) étant une fonction arbitraire de la vitesse, et la fonction c(y)
est déterminée par (94,4).
Les formules (94,4) et (94,5) donnent la solution générale cherchée
(.Riemann, 1860). Elles déterminent implicitement la vitesse (et
aussi les autres quantités avec elle) en fonction de x et t, c’est-à-
dire le profil de l ’onde à chaque instant. Pour chaque valeur déter
minée de v on a x = at -f- b, c’est-à-dire qu’un point où la vitesse
a une valeur déterminée se déplace dans l ’espace à vitesse constante ;
en ce sens la solution déduite représente une onde courante. Les deux
signes dans (94,5) correspondent à des ondes progressant (par rap
port au gaz) dans les sens positif et négatif de l ’axe des x .
Un mouvement décrit par la solution (94,4) et (94,5) est souvent
appelée o n d e s i m p l e ; nous emploierons ce terme par la suite.
Notons que le mouvement autosimilaire étudié au § 92 est un cas
particulier d’une onde simple, qui correspond à /( v) = 0 dans (94,5).
Ecrivons sous forme explicite les relations pour une onde simple
dans un gaz parfait ; pour fixer les idées, nous supposerons qu’il
existe dans l ’onde un point où v = 0, cas usuel dans divers problè
mes concrets. Etant donné que la formule (94,4) coïncide avec (92,6),
on a, de façon analogue aux formules (92,14) à (92,16) :
c = c0± ^ ^ v, (94,6)
__ 2v_
/. , y — 1 v \Y -1 t a t y — 1 v \ v“ 1
P= P o ( l ± ' — — ) , p = p0 ( l ± (94,7)
y— — )
1 On a dans une onde de petite amplitude p = p0 + p'. et (94,4) donne en
première approximation v = c0p7p0 Iavec c0 = c (p0)l• c!est-à-dire la formule
usuelle (63,12).
464 MOUVEMENT UNIDIMENSIONNEL D’UN GAZ COMPRESSIBLE
Problèmes
1. On a un gaz dans une conduite cylindrique illimitée d’un côté (x > 0)
cl fermée de l ’autre (x = 0) par un piston. A l’instant t — 0 le piston se met
en mouvement uniformément accéléré avec la vitesse V — ± at. Déterminer
le mouvement du gaz (le gaz est supposé parfait).
S o l u t i o n . Si le piston est tiré hors de la conduite (U ~ — ai)%il
se forme une onde de raréfaction simple dont le front avant se propage à droite
avec la vitesse c0 dans le gaz immobile; dans la région x > c0t le gaz est immo
bile. A la surface du piston la vitesse du gaz doit coïncider avec celle du piston,
c’est-à-dire qu’on doit avoir v = — at pour x = — , / > 0 . Cette condition
donne pour la fonction ](v) figurant dans (94,8)
On a donc
d’où
i = .Y (t ) + ( ( - t ) + X ' ( t ) ] ,( 2 )
ce qui détermine sous forme paramétrique la fonction cherchée v (/, x) dans
l ’onde simple engendrée par le mouvement du piston.
3. Déterminer l ’instant et le lieu de la formation de l ’onde de choc, le
mouvement du piston obéissant à la loi U = o/n, n > U.
S o l u t i o n . Si a < 0, c’est-à-dire si le piston est tiré hors de la conduite,
une onde de raréfaction simple apparaît dans laquelle des ondes de choc ne sau
raient se former. On suppose ci-après a > 0, c’est-à-dire que le piston s’enfonce
dans la conduite y créant une onde de compression simple.
Lorsque la fonction v (x, t) est donnée par les formules paramétriques (2)
avec X = — r-r-Tn+1, l’instant et le lieu de la formation de l ’onde de choc sont
/i+ 1
déterminés par les équations:
Une onde sonore courante plane, en tant que solution exacte des
équations du mouvement, représente aussi une onde simple. Nous
pouvons nous servir des résultats généraux déduits au paragraphe
précédent pour expliciter plusieurs propriétés des ondes sonores de
faible amplitude en seconde approximation (la première étant celle
qui correspond à l’équation linéaire usuelle des ondes).
En premier lieu, notons que, au bout d’un temps suffisamment
long, une discontinuité doit apparaître dans l ’onde sonore au cours de
chacune de ses périodes. Cet effet provoque ensuite un amortissement
très rapide de l’onde, ainsi qu’il a été expliqué au § 94. Mais une
réserve est à faire: ceci ne concerne en fait, bien entendu, qu’un son
suffisamment fort; dans le cas contraire l ’onde sonore est absorbée,
étant donné l’effet ordinaire de viscosité et de thermoconduction du
gaz, avant que des effets d’ordres supérieurs par rapport à l’amplitude
aient pu se développer dans l ’onde.
L’effet de distorsion du profil de l ’onde se manifeste aussi sous
un autre rapport. Si à un certain instant l’onde était purement har
monique, elle cesse de l ’être au cours du temps par suite de la défor
mation de son profil. Cependant, le mouvement reste périodique avec
la même période. Le développement de cette onde en série de Fourier
contiendra maintenant, outre le terme à fréquence fondamentale o>,
des termes à fréquences multiples (les n sont des entiers). De sorte
t h ù
d’où
Pl^l —P2^2
Pl —P2
F O R M A T IO N DE D IS C O N T IN U IT É S DANS UNE ONDE SO NO RE 471
= d (P^) 1
dp L_Hi±E2*
2
d(pv)
Mais comme dans une onde simple dp i? + c, on a en vertu de
(95,1):
u = c0-|- a V\ +2 Vo (95,3)
On peut déduire à l ’aide de cette expression la condition géo
métrique simple suivante déterminant la position de l ’onde de choc.
La courbe de la fig. 6(5 représente le
profil de la distribution des vitesses
correspondant à l ’onde simple, et le
segment ae, la discontinuité formée
dans l ’onde. La différence des aires
hachurées abc et ede est donnée par
VZ _____
l ’intégrale j {x — x 0) dv, prise sur la
courbe abede. Avec le temps le profil de *0
l ’onde se déplace ; calculons la dérivée Fig. 66
de celle intégrale par rapport au temps.
(lx
La vitesse des points du profil de l ’onde étant donnée par la
formule (95,1), et la vitesse - de la discontinuité par (95,3), on
obtient :
t>2 t?2
— j (x —x0) du — a | j v du — 1, 1-2 ^ du j —0
(dérivant l ’intégrale, on aura en vue que, bien que les limites d ’in
tégration elles-mêmes v{ et vz varient aussi avec le temps, la valeur
de x — x 0 à ces limites est toujours nulle, de sorte qu’il suffit de
dériver sous le signe somme).
Ainsi, l ’intégrale j (x — x 0) dv reste constante au cours du
temps. Et comme elle est nulle à l ’instant initial de l ’apparition
de l ’onde de choc (les points a et e coïncident), on a toujours
j (x — x0)dv = 0. (95,4)
abede
472 M OUVEM ENT U N ID IM E N S IO N N E L D *U N GAZ C O M P R E S S IB L E
Géométriquement, cela signifie que Taire abc est égale à Taire cde.
Cette condition détermine la position de la discontinuité.
Considérons une impulsion sonore isolée unidimensionnelle de
compression du gaz, où une onde de choc a déjà pu se former, et voyons
suivant quelle loi s’opère Tamortissement définitif de cette onde.
Par là même nous aurons trouvé la loi d’amortissement de n’importe
quelle onde de choc plane après un temps
suffisamment long de sa progression.
Aux phases tardives de sa progression
l ’impulsion sonore avec onde de choc
aura un profil de vitesses triangulaire.
Supposons qu’à un certain instant (que
nous prendrons pour / ^ 0) le profil soit
représenté par le triangle ABC (fig.
67, a). Si Ton déplaçait les points de ce
profil avec les vitesses (95,1), on obtien
drait au bout du temps t un profil de la
forme A'B'C' (fig. 67,6). En réalité la
discontinuité vient en E , et le vrai profil
est A'DE. Les aires DB'F et C'FE sont
égales en vertu de (95,-1) ; par consé
quent, Taire A'DE du nouveau profil est
égale à Taire ABC du profil initial. Soit / la longueur de l ’impul
sion sonore à l ’instant /, et Ai; le saut de la vitesse dans Tonde
de choc. Dans le temps t le point B devance le point C de a/Ai;0;
la tangente de l ’angle B'A 'C ' vaut donc — et on obtient la
condition d’égalité des aires ABC et A'DE sous la forme
7 A , _ ^ '0
l Q -[- a t & r 0 ’
d’où ________
A/; --- — A--° _ . (‘)5tïi)
' 0 r Iq
Lorsque t —>oo l’intensité de Tonde de choc s’amortit avec le
temps comme 1/Vï (ou, ce qui revient au même, comme ilV x avec
la distance). L’énergie totale de l’impulsion sonore courante (rap
portée à l’unité d’aire de son front) est
E = Po \ * d x = * , (95,6)
vt = - a vQt
1+
porelle) / 2 est
tta-r-
/ 2~ SnciJpo 1121»
/ j = 2jif0p0-42 étant 1*intensité de l'harmonique fondamental, du premier
§ 96. Caractéristiques
La définition, donnée au § 79, des caractéristiques en tant que
lignes le long desquelles progressent (à l'approximation de l ’acous
tique géométrique) les petites perturbations a une portée générale,
et n’est pas limitée à l ’application à l ’écoulement supersonique sta
tionnaire plan dont il a été question au § 79.
On peut introduire pour un mouvement unidimensionnel non
stationnaire les caractéristiques en tant que lignes du plan x, t dont
dx
le coefficient angulaire est égal à la vitesse de propagation des
petites perturbations par rapport à un référentiel fixe. Les pertur
bations qui se propagent par rapport au gaz avec la vitesse du son
dans le sens positif ou négatif de l’axe des x se déplacent par rapport
au référentiel fixe avec la vitesse v c ou u —- c. Les équations dif
férentielles des deux familles de caractéristiques, que nous convien
drons d’appeler caractéristiques C+ et C-, s’écrivent:
i' |- c. — V— c. (96,1)
Quant aux perturbations entraînées avec la matière du gaz, elles
« progressent » dans le plan x, t le long des caractéristiques d’une
troisième famille C0, pour lesquelles
(9(5,2)
Ce sont simplement des « lignes de courant » dans le plan x, t (com
parer avec la fin du § 79) 1. Soulignons que l ’existence des caracté
ristiques n’exige nullement ici que le mouvement du gaz soit super
sonique. Le « caractère orienté » de la propagation des perturbations,
qui est exprimé par les caractéristiques, correspond ici simplement
au lien causal existant entre le mouvement aux instants suivants avec
le mouvement précédent.
A titre d’exemple, considérons les caractéristiques d ’une onde
simple. Pour une onde progressant dans le sens positif de l ’axe des x
1 Los caractéristiques d’un mouvement à symétrie sphérique non station
naire sont déterminées par des équations absolument identiques à (96.1) et
(96,2) ; il faut simplement remplacer x par la coordonnée sphérique r (les caracté
ristiques seront maintenant des courbes du plan r, /).
C A R A C T É R IS T IQ U E S
Fig. 70 Fig. 71
A ^ - • c | î + D - 0,
d^ 4 - 2 Bdxdt (90,3)
A dx‘
dx B ± \ B - —AC
dt ~ C
(96,5)
détermine dans le plan x , t deux familles de courbes, qui sont les
caractéristiques [pour la solution donnée (p (x, y) de (96,3)1. Indi
quons que si les coefficients A, B , C dans l’équation ne sont fonctions
que de x , t, les caractéristiques ne dépendent pas de la solution con
crète de l ’équation.
Supposons l’écoulement donné décrit par une certaine solution
<p = (p0 (x , t) de l ’équation (96,3), et superposons-lui une petite
perturbation cpt. Nous supposerons que cette perturbation vérifie
les conditions correspondant à l ’acoustique géométrique: elle
change peu le mouvement (cpj est petite en meme temps que ses
dérivées premières), mais elle varie fortement sur des distances
petites (les dérivées secondes de cpt sont relativement grandes).
Posant dans (96,3) cp = epo + <pi, on obtient alors pour (pt l ’équation
Q'iPi d->(P) 0,
dx1 dx dt
dans les coefficients A, B, C de laquelle on a posé cp = (p0. Suivant
la méthode usitée pour passer de l ’optique ondulatoire à l ’optique
géométrique, nous écrirons <pj sous la forme (pi = ae^y la fonction
(l’eikonale) étant une quantité grande, et on obtient pour cette
dernière équation
Pr o b l è me
Trouver l'équation de la deuxième famille do caractéristiques dans une onde
simple centrée.
S o l u t i o n . On a dans une onde simple centrée qui se propage dans le
sens du gaz immobile se trouvant à sa droite:
x
U.
T
Ix's caractéristiques C+ sont représentées par le faisceau do droites x = const*/.
Les caractéristiques CL, elles, sont déterminées par l ’équation
dx 3— v x /l
dt V C~~ y 1 t y -r 1 C°*
On trouve en intégrant :
*= ï C»1+ co'o ( - ) VM .
la constante d’intégration étant choisie de sorte que la caractéristique CL passe
par le point x = c0t0, t — l0 sur la caractéristique C+ (x — cQt) qui fait frontière
entre l ’onde simple et la région de repos.
Les « lignes de courant » dans le plan x, t sont données par l ’équation
c)
Mais dans des cas plus complexes des considérations d’ordre pure
ment mathématique basées sur les propriétés générales des caracté
ristiques peuvent aussi bien être utiles.
Pour fixer les idées, nous envisagerons le mouvement unidi
mensionnel isentropique d’un gaz. Au point de vue purement mathé
matique, la position du problème gazodynamique se réduit habi
tuellement à la détermination de deux fonctions (soient v et p)
dans le domaine du plan a:, t compris entre deux courbes données
(OA et OB sur la fig. 73,a) sur lesquelles sont données les valeurs
aux limites. La question se pose du nombre de grandeurs dont les
valeurs doivent être données sur ces courbes. En ce sens, la dispo
sition de chacune des courbes par rapport aux directions des deux
branches de caractéristiques C+ et C_ (indiquées par des flèches sur
la fig. 73) issues 1 de chaque point de la courbe est très essentielle.
Deux cas peuvent se présenter: ou bien les deux directions des carac
téristiques sont situées d’un même côté de la courbe, ou bien la
courbe est située entre elles. Sur la fig. 73,a la courbe OA relève
du premier cas, OB du second. Il est clair que, pour déterminer
complètement les fonctions cherchées dans le domaine AOB, on doit
se donner sur la courbe OA les valeurs de deux grandeurs (par exem
ple, des deux invariants /+ et /_), et d’une seule sur OB. En effet,
les valeurs de la seconde seront « transportées » de la courbe OA
sur la courbe OB par les caractéristiques de la famille correspondan
te, si bien qu’elles ne peuvent être données arbitrairement 2. De
1 Dans le plan x< t les branches de caractéristiques « issues » du point donné
de la courbe sont celles dirigées dans le sens des t croissants.
2 A titre d’illustration, indiquons un exemple de ce cas: lo problème du
mouvement d’un gaz lorsqu’un piston est pousse dans une conduite infinie ou
qu’il est tiré hors de la conduite. Il s’agit ici de la recherche de la solution des
3t*
484 MOUVEMENT UNIDIMENSIONNEL D ’UN GAZ COMPRESSIBLE
même, on a représenté sur les fig. 73,6 et c les cas où l ’on peut se
donner une ou deux grandeurs sur les deux courbes frontières.
Il convient encore d’indiquer que si la courbe frontière est con
fondue avec une caractéristique quelconque, il est impossible de
s’y donner arbitrairement deux grandeurs indépendantes, étant
donné que leurs valeurs sont liées par une condition, qui est celle
de la constance de l ’invariant
de Riemann correspondant.
L’étude de la question de
la donnée des conditions aux
limites dans le cas général d’un
mouvement non isentropique
peut se faire d ’une manière
^ absolument identique.
Faisons enfin la remarque
FiS* 7/4 suivante. Ci-dessus nous avons
partout traité les caractéristi
ques d’un mouvement unidimensionnel en tant que lignes du
plan x y t. Mais on peut aussi bien définir les caractéristiques
dans le plan de deux autres variables quelconques décrivant le
mouvement. On peut, par exemple, considérer les caractéristiques
dans le plan des variables y, c. Pour un mouvement isentropique
les équations de ces caractéristiques sont simplement données par
les égalités / + = const, /_ = const, les constantes étant arbitraires
(nous conviendrons de les appeler caractéristiques et I\_). Ainsi,
pour un gaz parfait, on a là, en vertu de (97,3), deux familles de
droites parallèles (fig. 74).
Il est remarquable que ces caractéristiques soient entièrement
déterminées par les propriétés du milieu (du gaz) en mouvement
en tant que tel, et qu’elles ne dépendent pas de la solution concrète
des équations du mouvement. Ceci est dû à ce que l ’équation du
mouvement isentropique dans les variables y, c est (comme nous le
verrons au paragraphe suivant) une équation aux dérivées partielles
linéaire du second ordre, dont les coefficients ne dépendent que des
variables indépendantes.
Les caractéristiques des plans :r, t et y, c sont des représentations
l ’une de l ’autre par la solution donnée des équations du mouvement.
Mais cette représentation n’est nullement biunivoque. Notamment,
il correspond à une onde simple donnée une seule caractéristique
Pr obl ème
Trouver la solution générale du mouvement unidimensionnel isentropique
d’un gaz parfait pour lequel y — 3 L
S o l u t i o n . Pour y = 3 on a J± = v ± c, et les équations (97,4) ont
l ’intégrale générale
X = ( v + C ) t + f i ( y + C ),
X = (v— c) t -f- / 2 (i? —c)
(/j, fz sont des fonctions arbitraires). Ces deux équations déterminent sous forme
implicite les fonctions cherchées v (x, /), c (x, t) et, avec elles, toutes les autres
quantités. C’est dire en quelque sorte que, dans ce cas, les deux quantités v ± c
se propagent indépendamment l ’une de l ’antre sous forme de deux ondes simples
non interagissantes.
1 dw ' dv
ou
tZ. ___ (98,1)
dw ’ dw dv "
Si la fonction x (P iw) est connue, ces formules déterminent v et w
en fonction de la coordonnée x et du temps t.
Déduisons à présent l’équation qui détermine %. Pour cela, par
tons de l’équation de continuité restée en marge
2 + p S - o-
Passons dans cetle équation aux variables v, w. Ecrivant les déri
vées partielles sous forme de jacobiens, on a :
a (p’x) |
d (t, x) ”r d (t, x) 9 d(t,x) U’
d(l.x)
ou en multipliant par d (1w, v)
d(pt x) ,d{t, p) _ d ( t y v)
d (w, v) d (w, t») P d (?r, v)
0.
Développant ces jacobiens, on aura en vue la circonstance suivante.
En' vertu de l ’équation d’état du gaz, la densité p est fonction de
deux autres quantités thermodynamiques indépendantes quelcon
ques ; par exemple, on peut considérer que p est fonction de w et s.
Pour s = const on aura simplement p = p (w) ; il est important
qu’alors, en variables v, w, la densité ne dépend pas de v. Ceci étant,
on trouve en développant les jacobiens
do dx do dt , dt n
dw dv dw dv dw
MOUVEM. UNIDIMENSIONNEL ARBITRAIRE D’UN GAZ COMPRESSIBLE 487
2»-l n v j ± A d.
2ni §
l’intégrale étant prise dans le plan de la variable complexe s sur un contour
embrassant le point z = c2. Posant maintenant u = c + a et effectuant dans
l’intégrale la substitution ~]/z = 2Ç — c, il vient:
1 («r-1)1 £ F +a)
2n“l 2jxi y £n (£—c)n
le contour d’intégration sur Ç embrassant à présent le point Ç = c; appliquant
à nouveau le théorème de Cauchy, on trouve que cette intégrale coïncide avec
l ’expression écrite dans le texte.
490 MOUVEMENT UNIDIMENSIONNEL DUN GAZ COMPRESSIBLE
du du * dw du du ' dw / w*
Exprimant les dérivées partielles de % en fonction de x et / confor
mément à (98,1), on en déduit la relation x = (v -f- c) t + f (u),
qui est précisément l'équation (94,5) de l'onde simple. En ce qui
concerne la relation (94,4) établissant le lien entre v et c dans l'onde
simple, elle est automatiquement vérifiée en vertu de la constance
de /_ le long de la caractéristique I\_.
Nous avons montré au § 97 que si dans une région du plan x , t
la solution des équations du mouvement se réduit à un écoulement
constant, on doit avoir une onde simple dans les régions contiguës.
Aussi le mouvement décrit par la solution générale (98,8) ne peut
faire suite à un mouvement constant (notamment à une région
de repos) qu'en passant par le stade intermédiaire de l’onde simple.
La frontière entre l’onde simple et la solution générale est, ainsi
que toute frontière entre les domaines de deux solutions analytiques
différentes, une caractéristique. Lorsqu’on résout divers problèmes
concrets, on doit déterminer les valeurs de x (w, u) sur cette caracté
ristique frontière.
La condition de « raccordement » de l’onde simple avec la solu
tion générale sur la caractéristique frontière s’obtient en substituant
les expressions (98,1) de x et t dans l’équation de l’onde simple
x = (v ± c) t + / (u) ; il vient
£ * « £ + /( .) - » .
M OUVEM . U N ID I M E N S IO N N E L A R B IT R A IR E D ’U N G A Z C O M P R E S S IB L E /,{){
Problèmes
1. Déterminer le mouvement qui
naît de la réflexion d’une onde de raré
faction centrée par une paroi solide.
Solution. Supposons que
Tonde de raréfaction apparaisse à l ’ins
tant. t = U au point x = 0 et qu’elle
progresse dans le sens positif de Taxe
des x ; elle atteint la paroi au bout du
temps / = Z/c0, l étant la distance à la
paroi. La fig. 75 représente le diagram
me des caractéristiques pour le pro
cessus de réflexion de Tonde. Le gaz
est immobile dans les régions 1 et 7',
il se meut dans la région 3 avec la vites
se constante v = — U l . La région 2
est l ’onde do raréfaction incidente
(avec des caractéristiques rectilignes [C+), et 5 Tonde réfléchie (avec des
caractéristiques rectilignes C J . 4 est la « région d’interaction » où doit
être trouvée la solution; pénétrant dans cette région, les caractéristiques
rectilignes s’incurvent. Cette solution est complètement déterminée par les
conditions aux limites sur les segments a b et a c . Sur a b (c’est-à-dire sur la paroi)
on doit avoir v = 0 pour x = /; eu égard à (08,1), on en déduit la condition
dy
•—*— — l pour r = 0.
(1 )
action dos ondes incidento et réfléchie dure alors indéfiniment (il n’est pas
limité dans le temps, cas de la fig. 75).
P R O P A G A T IO N D 'O N D E S DE CHOC F O R T E S 493
12y2—7y-f 12 _ 5 (y -l) 3
(99,10)
— ( 3 y — 1) (2 y + 1 ) ’ 2 2y+ l • V3“ 2 y + 1
13y2 — 7 y + 1 2 1
V‘4 (2 -y )(3 y -l)(2 y + l)’ Vs y- -
E=
( 100 , 1)
y<p ( 101, 2)
&*>' = T Ê V
et notant que la dérivée d^ est positive [cf. (92,9)1, on trouve
que la dérivée p' < 0 ; avec celle-ci sont aussi négatives les déri
vées p' = c2p', w9 = p'Ip. Puis, il résulte du fait que la dérivée w'
est négative que la valeur absolue de la vitesse v = V 2 (u;0 — w)
est une fonction croissante de <p. Enfin, il résulte de (101,7) que
X' > 0. De sorte qu’on obtient les inégalités suivantes:
Z = <P+ a r c t g ( | / ^ - J c t g | / ^ - J ( p ) (101,15)
Fig. 80
<Pmax = - | / j 5 . (101,16)
C’est dire que l’onde de raréfaction peut occuper un secteur d’angle
non supérieur à <pmax ; ainsi, pour un gaz diatomique (air) cet angle
vaut 219°,3. Lorsque ç varie de 0 à <pmax, l’angle x varie de à
<Pmax- De sorte que la direction de la vitesse dans l’onde de raré
faction peut tourner d’un angle non supérieur à cpmax — (pour
l’air 129°,3).
ONDE DE R A R É F A C T IO N 507
Vr = V = Y C, = Vn
Pr obl èmes
1. Déterminer la forme des lignes de courant dans Tonde de raréfaction.
S o l u t i o n . L'équation des lignes de courant pour le mouvement bidi
mensionnel on coordonnées polaires est — = . Substituant ici (101,12) et
(101,13) et intégrant, il vient: 9
___ _ v+i
r = r0 (cos jA = -|< p ) V" \
En tant que fonction de rj/cj, Xmax a sa plus grande valeur pour vi/c1—1 :
Xmax = ~2 ( j / ^ ^ î _ 1 ) *
2 fL
Xmax —
Y 1 v\
Fig. 85
qu’il n’y est pas fait de distinction entre les ondes de choc aboutissantes et par
tantes. Ceci étant, parmi les configurations triples on en trouve qui contiennent
deux ondes do choc aboutissantes et une partante. Mais ce cas représente l ’inter
section de deux ondes dues à des facteurs étrangers, et qui viennent de ce fait
au point d’intersection avec des valeurs données de tous les paramètres. Leur
« fusion » en une onde n’est possible que si ces paramètres arbitraires sont en
relation bien déterminée, chose fort improbable.
I N T E R S E C T I O N D ’O N D E S D E C H O C A V E C U N C O R P S S O L ID E 513
tion ; une telle réflexion est dite régulière (fig. 88). La donnée de
l'angle d’incidence a x et de l ’intensité de l’onde incidente détermine
univoquement le mouvement dans la région 2. La vitesse du gaz
doit tourner d’un angle déterminé dans l’onde réfléchie de façon
à redevenir parallèle à la surface du corps. La position et l’intensité
de l’onde réfléchie sont déterminées d'après cet angle par l’équation
de la polaire de choc. Mais pour un angle de rotation donné de la
vitesse cette polaire détermine deux ondes de choc différentes:
les ondes des familles «faible» et «forte» (§ 86). Les données expé
rimentales montrent qu'en fait l'onde réfléchie appartient toujours
à la famille « faible », choix précisément supposé par la suite. Il est
à noter que pour un tel choix, si l’on considère un passage à la limite
pour lequel l’intensité de l’onde incidente s’annule, l’intensité de
l’onde réfléchie s’annule de même, et l’angle de réflexion a 2 tend
vers l’angle d’incidence a 1? comme il se doit en conformité avec
l’approximation acoustique. Pour ce qui est de la limite a, -+■ 0,
l ’onde réfléchie de la famille « faible » se transforme continûment
en l’onde qui s’obtient pour la réflexion à incidence « frontale »
de l'onde de choc (problème 1, § 93).
Le calcul mathématique de la réflexion régulière (dans un gaz
parfait) ne présente pas de difficultés de principe, mais il est algébri-
IN T E R S E C T IO N D ’ O N D E S D E C IIO C A V E C U N C O R P S S O L ID E T)17
que la pression clans les régions 3 et 4 coïncide avec p0 ; plus /;e est
petit, plus le courant devra tourner d’un grand angle. Mais si l'angle
autour duquel s'écoule le fluide (P sur la fig. 02) est trop grand,
il se peut que la pression du gaz « n'ait pas le temps » d ’atteindre
la valeur exigée pc — la direction de la vitesse devenant parallèle
au côté OB de l'angle avant que la pression soit tombée à cette
valeur. Le mouvement au voisinage du bord de la tuyère s'effectuera
Fig. 92
Problème
Déterminer la position et l ’intensité de l ’onde de choc lors de récoulemont
sur un angle très petit (7 < 1) pour de très grandes valeurs de Mj : Mj > l/x-
S o l u t i o n . Pour 7 <£ 1 la polaire de choc détermine deux valeurs de
<p: l ’une est voisino de zéro, l ’autre de ji/2. A l ’onde do la famille « faible » qtii
nous intéresse correspond la première d’entre elles, qui vaut
M. = — 1/ ^ - ; - — T. ,
y. y y (y— 1)
c ’est-à-dire qu’ello reste grande devant l’unité (mais non par rapport à 1 / 7 ).
r
(105,3)
Pr obl ème
D é te im in e r l'é c o u le m e n t a u to u r d ’un cône de p e tit an g le au som m et 2 x ?
pour un an g le d ’a tta q u e a p e tit ( C . F e r r a r i , 1937) 2.
S o lu tio n . N ous co n fo n d ro n s l ’ax e des x avec celui du cône (et non
av ec la d ire c tio n du flu x in c id e n t) ; l ’é q u a tio n lin é a risé e (105,2) po u r le p o te n
tie l, sous la c o n d itio n q u ’on nég lig e les p e tite s q u a n tité s d ’o rd re su p é rie u r
( ~<xcp), n ’est pas a lo rs a lté ré e , e t le p o te n tie l <p d é te rm in e la v ite sse du gaz en
ta n t que som m e Vj + V(p. La c o n d itio n à la lim ite su r la su rface du cône s ’é c r it:
t*i sin a cos co-f *v c?(p
cos a -f- r x
a cos o)-|------
dr
X-
N ous chercherons <p sous form e de som m e :
cp=--r<j;<i> (x, r ) - f co sw (p<2> ( r % r), (1>
<p(i) é ta n t l ’expression (105,6), e t (p<2) s a tisfa isa n t à la c o n d itio n à la lim ite
;— = — v ja . E c riv a n t <p<2> sous la form e r f et s u b s titu a n t rco sœ /
d ans (105,2), on o b tie n t po u r / l ’éq u a tio n
ET(P3*3- 1)+ / (2P2£*—3) = 0.
La so lu tio n tr iv ia le / = co n st co rresp o n d à un flu x u n ifo rm e s ’é c o u la n t (avec
la v ite sse ^ a ) d an s la d ire c tio n tra n sv e rsa le a l ’a x e du cône, e t la seconde so lu
tio n d onne fin a le m e n t
La v itesse du gaz est v 1-f-v (1> + v (2>, où v (2>= Vtp(2), e t v (1> e s t donné p ar les
fo rm u les (105,7). La p ressio n se ca lcu le d ’après la form ule
+ ( —i>,sinasinû)+---|^-)'— ,
[cf. (2,10)], ou
V (^ + -"2“) — v x rot v = TVs,
où l'on a tenu compte de l'identité thermodynamique dw = T ds +
+ — . Or, dans un flux potentiel w + ~ = const devant une onde
de choc, et sur l'onde elle-même cette quantité est continue; ceci
étant, elle reste aussi constante dans tout l'espace derrière l ’onde
de choc, de sorte qu’on a
v X rot v = —TVs. (100,1)
Le flux potentiel est isentropique devant l'onde de choc. Dans
le cas général d'une onde de choc arbitraire le long de la surface de1
1 N ous av o n s d éjà re n c o n tré de te ls cas lo rs de l ’étu d e de l ’éc o u lem en t
su p erso n iq u e a u to u r d 'u n d iè d re e t d ’un cône (§§ l ü i , 105).
528 ÉCOULEMENT PLAN D’UN GAZ COMPRESSIBLE
ce qui donne
c2div v — v (vV) v —0.
Introduisant ici le potentiel par la formule v —Vqp et développant
les expressions vectorielles, on obtient l’équation cherchée
(C2—<fî) cp.v*+ (C- — (il) q>„„ -I- (c2—cp:) ip„ —
—2 (<px<pu<pxy-1- <P.X<P;<P*: + TüTîTl/î) = 0 (106,2)
(les indices désignent ici les dérivées partielles). Notamment, pour
un mouvement plan
(c- —<$) (p*x + (C4 —(il) Cp„„—2(px(p,,(pxi/ = 0. (106,3)
Dans ces équations la célérité du son elle-même doit être exprimée
en fonction de la vitesse, ce qui peut se faire en principe à l ’aide de
U“
l ’équation de Bernoulli w + = const et de l ’équation d ’isentro-
pie s = const [pour un gaz parfait c en fonction de v est donné par
la formule (80.18)1.
M OUVEM ENT P O T E N T IE L D ’U N GAZ C O M P R E S S IB L E 529
~dx
1 Nous avons déjà rencontré un tel cas au § 105 (cône mince dans un flux)
et nous y reviendrons lors de l'étude de l'écoulement d’un gaz compressible
autour dé corps minces arbitraires.
34—406
530 ÉCOULEM ENT PLAN D 'U N GAZ C O M P R E S S IB L E
T - ‘ “ “. ( - £ ■ - ') • |10M )
Cette relation établit sous forme générale le lien entre M et M*
dans le cas transsonique.
Nous écrirons à l’aide do cette formule :
1
Enfin, nous introduirons un nouveau potentiel par la substitution
ONDES S IM P L E S S T A T IO N N A IR E S r*3i
(& ) ,= /• « •
d’où
y = *h{p) + k(p ), (107,1)
/ 2 (p) étant une fonction arbitraire de la pression.
Les calculs ultérieurs peuvent être évités si Ton se sert directe
ment de la solution particulière déjà connue pour l’onde de raré
faction formée lors de l’écoulement autour d’un angle (§§ 101,
104). Rappelons que dans cette solution toutes les quantités (y com
pris la pression) sont constantes le long de toute droite (de toute
caractéristique) passant par le sommet de l’angle. Il est évident
que cette solution particulière correspond au cas où dans l’expres
sion générale (107,1) la fonction arbitraire f 2(p) est identiquement
nulle. Quant à fi{p), elle est déterminée par les formules déduites
au § 101.
L’équation (107,1) détermine pour les p constants une famille
de droites du plan des x, y. Ces droites coupent en chacun de leurs
points les lignes de courant sous un angle égal à l’angle de Mach.
Ceci résulte aussitôt du fait que cette propriété appartient aux
droites y = xfx(p) dans la solution particulière avec / 2 = 0.
De sorte qu’aussi bien dans le cas général l’une des familles de
caractéristiques (celles qui sont « issues » de la surface du corps)
est constituée par des droites le long desquelles toutes les grandeurs
restent constantes ; mais ces droites ne sont plus concourantes en un
point.
Les propriétés du mouvement considéré qui viennent d’être
exposées sont, au point de vue mathématique, tout à fait analogues
à celles des ondes simples à une dimension, dont l’une des familles
de caractéristiques est constituée par des droites du plan x, t (cf.
§§ 94, 96, 97). Dès lors, la classe d’écoulements envisagée joue
dans la théorie du mouvement plan stationnaire (supersonique)
le même rôle que celui des ondes simples dans la théorie du mouve
ment non stationnaire à une dimension. Du fait de cette analogie,
on appelle aussi ondes simples ces écoulements. Notamment, l’onde
de raréfaction correspondant au cas f ? = 0 est dite o n d e s i m
ple cent r ée.
Ainsi que dans le cas non stationnaire, l’une des propriétés
majeures des ondes simples stationnaires est que l’écoulement
dans tout domaine du plan des x, y contigu à un domaine de flux
uniforme est une onde simple (cf. § 97).
Indiquons à présent comment peut être construite une onde
simple pour l’écoulement autour d’un profil donné.
r>m ÉCOULEM ENT PLAN D ’U N GAZ C O M P R E S S IB L E
p = p .(c o s | / ^ = 4 c p ) V~ ’ . ( 107, 5 )
ONDES S IM P L E S S T A T IO N N A IR E S 535
(* ).-•• (* ).-« •
(107,9)
déterminant ici l’origine de
l’onde de choc. Au point de
vue purement mathématique,
ce point est un point anguleux
de l’enveloppe de la famille de caractéristiques rectilignes (cf. § 96).
En ce qui concerne le domaine d’existence de l’onde simple
lors de l ’écoulement sur un profil concave, il s’étend le long des
lignes de courant passant au-dessus du point O jusqu’au lieu d ’in
tersection de ces lignes avec l ’onde de choc. Les lignes de courant
passant sous le point O ne se coupent pas avec l’onde de choc. Mais
on ne saurait déduire de là que le long de ces lignes la solution
envisagée s’applique partout. Le fait est que l’onde de choc apparue
exerce une influence perturbatrice aussi bien sur le gaz qui s’écoule
le long de ces lignes, de sorte qu’elle altère le mouvement qui s’ef
fectuerait en son absence. En vertu de la propriété du flux superso
nique, ces perturbations ne pénétreront toutefois que dans la région
du gaz située en aval de la caractéristique OA issue du point d’ori
gine de l’onde de choc (c’est une caractéristique de la deuxième
famille). Ainsi, la solution ici envisagée s’applique dans toute
la région située à gauche de la ligne AOB. Quant à la ligne OA
É Q U A T IO N D E T C H A P L Y G U IN E 537
dv )
de sorte qu’on obtient finalement pour ®(i;, 0) l’é q u a t i o n de
T c h a p 1y g u i n e :
é?2(D 02(D d<D n
002 ~ d ^ + v ~dT = 0- (108,8)
1—
( dQ\
dxl*
et sont du même signe. Ce résultat admet une interprétation
simple: si l’on décrit une ligne v = const = v0 de sorte que le
domaine v < v0 reste à droite, l’angle 0 est monotone croissant,
c’est-à-dire que le vecteur vitesse tourne de façon monotone dans
le sens contraire des aiguilles d’une montre. Ce résultat concerne
aussi bien, notamment, la ligne de transition de l’écoulement sub
sonique à l ’écoulement supersonique, le long de laquelle u = c = c+.
En conclusion, écrivons l’équation de Tchaplyguine pour un gaz
parfait en y exprimant sous forme explicite c en fonction de v :
y —i
5=0 y + l cj
du'2 + y 1 7 = °-
( 108, 11)
dW î—
OU
( S ) . - * * / ? 1 *-
Les caractéristiques déterminées par cette équation ne dépendent
pas de la solution concrète de l’équation de Tchaplyguine, car les
coefficients de cette équation ne dépendent pas de Ô. Nous convien
drons d’appeler les caractéristiques du plan d’hodographe, qui
sont une représentation de C+ et C_ dans le plan physique, caracté
ristiques r+ et T - [les signes dans (109,2) correspondent à celte
condition].
L’intégration de (109,2) donne des relations de la forme J + (i\ 0) - =
= const, /_ (Vj 0) = const. Les fonctions J+ et J _ sont des
quantités restant constantes respectivement le long de et C_
(invariants de Riemann). Dans le cas d’un gaz parfait l’équation
(109,2) peut être intégrée sous forme explicite. Toutefois, on n’a
pas à refaire les calculs, car le résultat peut être prévu à l’aide des
formules (107,3) et (107,4). En effet, en vertu des propriétés générales
des ondes simples (cf. § 97), la dépendance v de 0 dans une onde
simple est précisément déterminée par la condition de constance
dans tout l’espace de l’un des invariants de Riemann. La cons
tante arbitraire dans les formules (107,3) et (107,4) est qp„, ; éli
minant dans ces formules le paramètre <p, on obtient
J A - 0 ± [a rc s in j/ —-£§-) —
- / E arcsiny ^ H T ( | Z T ) j .
T -1 •
Faisons les simplifications correspondantes dans l’équation de
Tchaplyguine. Le troisième terme dans (108,8) est petit devant le
v2
second, qui contient 1 — au dénominateur. En ce qui concerne
le second terme, nous y poserons approximativement
v2 cl c*
<D* = e * * [ i 4 F ( - * , - k + 1 , - 2 f c + | ; l - - g - ) +
2h4- —
+ F ( A+ T ’ k + J > 2A+ ¥ ; 1 - w ) ] •
( 110, 6)
A l’aide des relations connues entre les fonctions hypergéométriques
1 1 z
de 2, T , 1 - 2, j —z , ç—z , on peut encore mettre cette solution sous
cinq autres formes; dans l’étude de différents cas concrets force est
d’utiliser toutes ces cinq formes. Nous nous bornerons à indiquer
deux d’entre elles:
®« — ( —*, —* + y , •§•; '55r) +
-« = + 4 , y ; |£ ) +
+ ’+ ! • - * + ¥ • $ ■ )] (110t8)
(les constantes A, B dans les formules (110,6) — (110,8) ne coïnci
dent pas, bien entendu). On déduit aussitôt de ces expressions une
importante propriété des fonctions fl>*, qui n’est pas directement
révélée par l’expression (110,6): les lignes r\ = 0 et 0 = 0 ne sont
pas singulières pour elles 1(110,7) montre qu’au voisinage de tj = 0
la fonction G>* se développe suivant les puissances entières de T],
35*
548 ÉCOULEM ENT PLAN D 'U N GAZ C O M P R E S S IB L E
V i2 - T - < « ° .10>
La première résulte aussitôt
de (110,6), et la seconde du fait que
la fonction ^ -s a tis fa it à l ’équa
tion d’Euler-Tricomi et possède
le même degré d’homogénéité que O Il va sans dire que dans
ces formules d>A est l’expression générale avec deux constantes arbi
traires.
Lorsqu’on étudie la solution au voisinage du point T] = 0 = 0,
on doit suivre sa variation quand on décrit un contour autour de
ce point. Ainsi, supposons que la fonction O* (110,6) donne la solu
tion au point A au voisinage de la caractéristique 0 = ~ î|3/* (fig. 102),
et qu’on doive trouver la forme de la solution au voisinage de la
n 2
caractéristique 0 = — ^-r|3/*(en B). Pour décrire l’arc AB on doit
couper l’axe des abscisses ; or, la valeur 0 = 0 est un point singulier
1 Rappelons que la série F (a, P, y ; î) est dénuée de sens pour y = 0, — 1,
-2 , . . .
É Q U A T IO N D ’E U L E R -T R I C O M I 549
Fi-+- ■+
2 sin
" ( 2k+ t )
Fo
} (110,11)
F2-> +
2 sin n
r ( 2t+ T ) r ( a + T )
+ Fr 2
r ( 2 f c + i ) r ( 2* + 1 )
Ff= \Q\îhF ( - k , - h 4 . -2 /C + -; l — g - ) ,
sm -s ( 110, 12)
^ = | Q | 2ft| 1 — g r 1" X
x / (/f + G > k + 3 » 2 /c 4- e ; 1 90 a)
+FX-2 3cosn(2A: + i- ) —^ ^ i ,
v b/ r ( - 2 f c ) r ( - 2 * + - |- )
(110,13)
sin
f 2+
s in n ^2*4-
“i- F^ •2 cos
v 6' r( 2 fc+i)r ( 2 * + - - )
c111*3)
Ayant choisi l’origine des coordonnées x, y en un point de la ligne
de transition dont nous étudions le voisinage, nous développerons (p
en puissances de x et y. Dans le cas général, le premier terme du déve
loppement vérifiant l’équation (111,1) est
q>= ±-xy. (111,4)
D’où
x = a0 + fer)2, 1
(111,7)
y = ar\ + 2bQ. J
26
La ligne de transition (tj = 0) est la droite i/ = y i .
Pour trouver l’équation des caractéristiques dans le plan physique
le premier terme du développement suffit. Substituant 0 = y ,
r\ = ~ dans l’équation des caractéristiques hodographiques 0 =
•>
—± rf/a, on obtient :
x=
» = 7 ( T ) ,' ’ f ( - M ' î = 1- | )
lie premier terme dans (110,6), sans singularité sur la caractéristi
que]. Par prolongement analytique de cette fonction dans le voisinage
de la caractéristique 56 [suivant un chemin passant dans le domaine
subsonique 7, c’est-à-dire au moyen des formules (110,13)], nous
y obtenons la même fonction. Pour ce qui est du voisinage des carac
téristiques 34 et 45, y (0,T]) s’y représente par des combinaisons
linéaires de cette fonction et de
b b *-|r)
lie second terme dans (110,6)]; ces combinaisons s’obtiennent par
prolongement analytique au moyen des formules (110,11) [on aura
en vue qu’à chaque «réflexion » par la caractéristique hodographique
la racine carrée dans (111,13) change de signe].
Sous l’angle purement mathématique les résultats déduits mon
trent que les fonctions ®i/c sont combinaisons linéaires des racines
de l’équation cubique
/3 _ 3 t1/ + 30 = o, (111,14)
c’est-à-dire qu’elles se ramènent à des fonctions algébriques1. En
même temps que ®i/e se réduisent aussi à des fonctions algébriques
tous les O* avec
*= « = 0 ,1 ,2 ,... (111,15)
qui se déduisent, en vertu des formules (110,9) et (110,10), de ®i/e
par dérivations successives (fait noté par F. Frankl, 1947).
A des fonctions algébriques se ramènent également les fonctions
avec
&= d h y , *= (111,16)
dans lesquelles la fonction hypergéométriqué se réduit à un poly
nôme 2 [ainsi, c’est pour k = n/2 le premier terme de (110,6), et le
second terme pour k = —n/2].
du flux tout entier qui occupe le domaine situé à droite des caracté
ristiques limites, il n’exerce aucune influence sur le flux de gauche:
l’écoulement à gauche n’est nullement modifié lorsque le flux est
perturbé à droite (notamment si le profil du corps varie à droite
des points C, C'). L’écoulement derrière l’onde de choc, on le sait,
n’influe d’aucune façon sur l’écoulement devant elle. De sorte que
le flux tout entier peut être divisé en trois parties (situées à gauche
de DCC'D', entre DCC'D' et FEE'F', à droite de FEE'F'), l’écou
lement dans la seconde partie n’influant pas sur l’écoulement dans
la première, et l’écoulement dans la troisième partie sur l’écoulement
dans la seconde.
Passons à présent au calcul quantitatif de l’image décrite (qui
en est dans le même temps sa vérification).
L’origine des coordonnées dans le plan d’hodographe (0 = r\ = 0>
correspond au domaine à l ’infini dans le plan physique, les caracté
ristiques hodographiques issues de l’origine correspondant aux
caractéristiques limites CD et CD' . On a représenté sur la fig. 106
le voisinage de l’origine, les lettres correspondant aux notations
de la fig. 105. L’onde de choc est représentée dans le plan d ’hodo
graphe non pas par une seule ligne, mais par deux (qui correspondent
au mouvement du gaz de part et d’autre de la discontinuité), et les
domaines (hachurés sur la fig. 106) compris entre elles ne corres
pondent à aucun domaine du plan physique.
Il importe en premier lieu de voir quelle est celle des intégrales
générales qui correspond au cas d’écoulement envisagé. Si
dO
G> (0, ri) a pour degré d’homogénéité /c, les fonctions x = ^ et
y = ^ seront homogènes et de degrés respectifs k — et k ----- .
Lorsque 0 et r| tendent vers zéro, on doit, en général, s’éloigner
à l’infini dans le plan physique, c’est-à-dire que x et y doivent tendre
vers l ’infini. On doit évidemment avoir pour cela k < — . Par ailleurs,
les caractéristiques limites dans le plan physique ne doivent être
tout entières situées à l’infini, c’est-à-dire qu’on ne doit pas avoir
y = ±oo sur toute la ligne 902 = 4tj3. Il faut à cet effet (pour
2k + 1/6 < 6/6) que le second terme entre crochets dans (110,6)
soit absent. Ainsi, la fonction O (0, T]) doit être représentée par le
premier terme de (110,6):
<D= AQ-hF ^ —k, - A + - , - 2 * + - | ; 1 — g - ) . (U2,l>
La fonction y (0, r\) (qui satisfait aussi à l ’équation d’Euler-Tricomi)
aura la même forme avec k — x/2 au lieu de k .
Mais si l ’expression (112,1) est, par exemple, vérifiée au voisi
nage de la caractéristique supérieure (0 = + 2/3t|3/2), pour k < V.,
ECOULEM ENT AUTOUR DES CORPS AVEC LA V IT E S S E DU SON 559
inévitablement, comme /l
/ 1
le montre le raisonne / 1
ment suivant. Un calcul / 1
simple fait d’après la /
/ 1
1
fn
formule (110,5) donne f 1
pour le jacobien A :
a 2 4/2—“H ne
U,J
A ~ fli (/ a _ n ) 3 *
o) b)
Fig. I0S
A = - 1 6 ( - ) m A B t \V * lu |Ç|.
A l’approche de la caractéristique le logarithme tend vers —oo. Ceci
étant, la condition A > 0 donne AB > 0 , c’est-à-dire que A et B
doivent être du même signe.
Enfin, pour déterminer la forme de la ligne de transition nous
aurons besoin de l ’expression de 0 au voisinage des parties supé
rieure et inférieure de l ’axe t) = 0. L ’expression valable au voisinage
de la partie supérieure de cet axe s’obtient simplement en transfor
mant la fonction hypergéométrique dans 0 (113,2) en fonctions hyper-
géométriques de 1 — £ = , quantité qui s’annule pour r| = 0.
Le calcul des valeurs numériques des coefficients de cette transfor
mation, arrêté aux termes de plus bas degrés de tj, donne:
<D= —4 t]0 -1 8 ,6 5 0 11/6. (113,5)
Pour ce qui est du prolongement analytique dans le domaine du
voisinage de la partie inférieure de l ’axe, il donne :
0 = - ^ t i 0 - 1 8 , 6 . y r3 5 ( - 0 ) 11/6 (113,6)
[les calculs sont analogues à la déduction de la formule de transfor
mation (110,13)1.
Nous pouvons à présent déterminer la forme de toutes les lignes
qui nous intéressent. On a sur les caractéristiques en omettant les
termes d’ordre supérieur:
x = 0ti = —40, y = 0 o = —Ar\.
Par convention, à la discontinuité faible incidente correspond la
caractéristique supérieure (0 > 0 ) . La vitesse du gaz étant dirigée
dans le sens positif de l ’axe des x, pour qu’elle soit « incidente »,
cette discontinuité doit se trouver dans le demi-plan x < 0. Il en
566 ÉCOULEM ENT PLAN D ’U N GAZ C O M P R E S S IB L E
Région
0 subson. Région
Région Région suoson.
superson. superson.
Région
subson.
a) à)
Onde de choc
Ligne de tr a n s it
Fig. 109
ment est non symétrique une partie de cette surface peut être surface
de discontinuité faible.
Pour un corps de forme donnée un tel régime d ’écoulement n’est
toutefois possible que pour des vitesses supérieures à une certaine
limite déterminée ; aux vitesses moindres l ’onde de choc « se détache »
du nez du corps, malgré la présence de la pointe (cf. §§ 104, 105).
Considérons l ’écoulement supersonique autour d ’un corps de
révolution (parallèlement à son axe) et déterminons la pression du
gaz sur la partie avant arrondie du corps (au point critique, le point
O sur la fig. 110,a). Par raison de symétrie, il est évident que la
ligne de courant qui se termine en O coupe normalement l ’onde de
choc, de sorte qu’en A la composante de la vitesse normale à la
surface de discontinuité coïncide avec la vitesse totale. Comme d’ha
bitude, nous affecterons les valeurs des diverses quantités dans le
flux incident par l ’indice 1, et leurs valeurs en A sur la partie arrière
de l ’onde de choc par l ’indice 2. Celles-ci sont définies directement
par les formules (85,7) et (85,8) sous la forme
2Ym ? - ( y - i ) i,
2+ (y-l)M Î (V-H)M*
Vo —
(V + l ) M i ’ P l 2+ (y -l)M Ï-
Po = Pt (114,3)
c’est-à-dire que la pression p 0 est en raison du carré de la vitesse
d ’écoulement. Ce résultat permet de conclure que la force de résis
tance totale éprouvée par le corps est, elle aussi, aux vitesses grandes
devant celle du son, en raison du carré de la vitesse. Notons que cette
loi a la même forme que celle qui régit la force de résistance à des
vitesses petites devant celle du son, mais suffisamment grandes
pour que le nombre de Reynolds lui-même soit assez grand (cf. § 45).
L’étude complète des propriétés fondamentales de l’écoulement
supersonique autour de corps arbitraires n’a pas été faite jusqu’à
présent. A part le fait lui-même que des ondes de choc doivent néces
sairement apparaître, on peut encore affirmer qu’aux grandes distan
ces du corps on aura certainement deux ondes de choc qui se suivent
(L. Landau, 1945). En effet, aux grandes distances du corps les per
turbations qui lui sont dues sont faibles, de sorte qu’on peut les con
sidérer comme une onde sonore cylindrique qui diverge à partir de
l ’axe des z passant dans le corps parallèlement à la direction de
l’écoulement ; considérant suivant notre habitude le mouvement
dans le système de coordonnées par rapport auquel le corps est au
repos, nous aurons une onde où zlux sera le temps, et ci/J/^MJ — 1 la
vitesse de propagation (cf. § 115). En conséquence, on pourra appli
quer directement les résultats déduits au § 95 pour une onde cylin
drique aux grandes distances de la source. Nous avons ainsi l’image
suivante pour les ondes de choc loin du corps: dans la première
1 Cette assertion ne suppose pas le gaz parfait et a un caractère généra].
En effet, en présence d'une onde de choc l'entropie du gaz au point O s0 > 5,.
alors qu'en son absence elle serait égale à st. L'enthalpie, elle, est égale dans les
1^3
deux cas à wQ= wi + -~- , puisque quand une ligne de courant coupe un saut
v 2
de compression droit la quantité w + ne varie pas. Or, l'identité thcrmody
1
namique dw = Tds H-----dp entraîne que la dérivée
P*= 4 - 1 (H5,2)
C1
(l’axe des x est dirigée suivant la direction du mouvement, l ’indice 1
distingue les quantités relatives au flux incident); 1/p n’est rien d’au
tre que la tangente de l ’angle de Mach.
L’équation (115,1) coïncide formellement avec l ’équation bidi
mensionnelle des ondes, x!vx étant le temps, et t'j/p la vitesse de
propagation des ondes. Cette circonstance n ’est pas fortuite et a un
sens physique profond, étant donné que le mouvement du gaz loin
du corps est précisément constitué, on l ’a déjà dit, par les ondes
sonores divergentes « rayonnées » par le corps. Si l ’on se représente
le gaz au repos à l ’infini, et le corps en mouvement, l ’aire de la sec
tion transversale du corps au lieu considéré de l ’espace variera au
cours du temps, la distance à laquelle à l ’instant t se propagent les
perturbations (c’est-à-dire la distance au « cône de Mach») croissant
comme i^Z/p ; nous avons ainsi un rayonnement « bidimensionnel »
de son (se propageant avec la vitesse iVp) par un contour
pulsatoirc.
Nous laissant guider par cette « analogie sonore », nous pourrons
écrire d’emblée l ’expression cherchée pour le potentiel de la vitesse
du gaz en nous servant de l ’expression (73,15) pour le potentiel des1
(115,3)
V (*-S )a-P *'a
la limite inférieure est zéro, puisque pour i < 0 (ainsi que pour
x >Z) il faut poser identiquement S(x) = 0.
De cette façon, nous avons complètement déterminé le mouvement
du gaz aux distances r de l ’axe grandes par rapport à l ’épaisseur du
corps 1. Les perturbations issues du corps dans le flux supersonique
ne se propagent bien entendu que dans la région derrière le cône
x — pr = 0 de sommet à l ’extrémité avant du corps ; devant ce cône
on a simplement cp = 0 (flux uniforme). Entre les cônes x — Pr =
= 0 et x — pr = l le potentiel est déterminé par la formule (115,3) ;
derrière le cône x — pr = Z (de sommet à l ’extrémité arrière du
corps) dans cette formule la limite supérieure doit être évidemment
remplacée par la quantité constante Z. Les deux cônes mentionnés
représentent à l ’approximation envisagée des discontinuités fai
bles ; ce sont en réalité des ondes de choc de faible intensité.
La force de résistance agissant sur le corps n ’est pas autre chose
que la composante en x de l ’impulsion emportée dans l’unité de temps
par les ondes sonores. Nous allons intégrer sur une surface cylindri
que de rayon r suffisamment grand d’axe confondu avec l’axe des x .
La densité du flux de la composante en x d ’impulsion à travers cette
surface est
n * r = p i'r ( VX + V i) ^ P, ( y , + - |£ - ) .
et on obtient:
d<p __ 1 frp fl 1 /T S"(l)dl
dr P dx 2n V 2r J y x — $ — fir '
1 Q u a n t à la p o rta n c e (p o u r u n c o rp s s a n s s y m é tr ie a x ia le ou p o u r u n a n g le
d ’a t t a q u e n o n n u l ) , à l ’a p p r o x i m a t i o n ic i e n v i s a g é e e l l e e s t n u l l e .
576 ÉCOULEM ENT AUTOUR DE CORPS F IN IS
Probl ème
Déterminer la forme d’un corps de révolution élancé subissant une traînée
minimum pour un volume V et une longueur l donnés.
S o l u t i o n . Eu égard à l ’analogie indiquée dans le texte, nous intro
duirons la variable 0 par la formule a: = (1 — cos 0) (0 -<0 <[ ji; l ’origine1
1 Elle subsiste dans la théorie de la traînée d’onde des ailes minces exposée
.au § 117.
ÉCOULEM ENT S U B S O N IQ U E AUTOUR D ’U N E A IL E M IN C E 577
des x est prise à l ’extrémité avant du corps) et nous écrirons la fonction /(x) =
= S'(x) sous la forme
oo
/ = — l 2 An sin n0
n=2
(la condition S —0 pour2 = 0, l n’admet dans cette somme, il est facile de s'en
assurer, que les n > 2). On a alors pour le coefficient de traînée
71= 2
qui n ’est autre que l ’équation de Laplace. Pour ce qui est de la forme
de la surface, nous la remplacerons par une autre, C \ conservant le
profil des sections de l ’aile par des plans parallèles au plan des .r, y,
réduisant seulement dans le rapport 1^1 — MJ toutes les dimensions
le long de l ’envergure (de l ’axe des z).
f v = ~7= W - (06,9)
37*
589 ÉCOULEMENT AUTOUR DE C O RPS F IN IS
(lx, L et Z*, l'z —Z2 ]/" 1 —MJ étant les longueurs des ailes C et C'
le long des axes des x et des z), nous recopierons cette égalité sous
la forme
Cy (116,10)
Cy
y 1—MJ
Pour les ailes d ’envergure suffisamment grande (de profil de
section constant suivant l ’envergure) le coefficient de portance dans
le fluide incompressible est en raison de l ’angle d’attaque et ne
dépend ni de la longueur, ni de la largeur de l ’aile:
Cy = const-a, (116,11)
la constante ne dépendant que de la forme du profil de la section
(cf. §46). On pourra donc écrire dans ce cas au lieu de (116,10)
Cy = v
c< °>
(116,12)
y i —mi 1
Cv et Cy} étant les coefficients de portance d ’une même aile respec
tivement dans les flux de gaz compressible et de gaz incompressible.
Nous avons ainsi obtenue la règle: la portance d’une aile à grande
envergure dans un flux de gaz compressible est de l / y i — MJ fois
plus grande que celle d’une aile identique (notamment pour le même
angle d’attaque) dans un flux de gaz incompressible (L . Prandtl,
1922, G. Glauert, 1928).
Des relations analogues peuvent être déduites pour la traînée.
Outre la formule de Joukowski pour la portance, la formule (47,4)
de la traînée induite d ’une aile peut être intégralement transposée
en théorie d’un fluide compressible. En y faisant les mêmes trans
formations (116,3) et (116,8), on obtient:
T ’ (11M 3>
Fx étant la traînée de l ’aile C* dans le fluide incompressible. Lorsque
l ’envergure croît, la traînée induite tend vers une limite constante
(§ 47). Aussi peut-on, dans le cas d ’ailes suffisamment longues,
remplacer Fx par F{x (qui est la traînée dans le fluide incompres
sible de la même aile C à laquelle se rapporte Fx). On a alors pour le
coefficient de traînée :
(116,14)
ÉCOULEM ENT S U P E R S O N IQ U E AUTOUR D ’U N E A IL E 581
-8 --P -2 M (117-1>
avec la condition à la limite
dtp
(117,2)
W I/-*±0
(les signes dans le second membre de l ’égalité concernent respec
tivement l ’extrados et l ’intrados). L’équation (117,1) est du type de
l ’équation des ondes à une dimension, de solution générale
<P= fi (* — Py) + h (x+ p*/).
Le fait que les perturbations qui influent sur le mouvement du fluide
proviennent du corps signifie qu’on doit avoir dans l ’espace au-des
sus de l ’aile (y > 0 ) / 2 s 0, de sorte que <p = /j (x — p*/), et que
dans l ’espace sous l ’aile (y <C 0) : <p = f i (x + P*/). Pour fixer les
idées, nous envisagerons l ’espace au-dessus de l ’aile, où
<P= /(* —Pÿ)-
Nous déterminerons / à partir de la condition à la limite (117,2)
en y écrivant nx « —£l(:r), où ÿ = £z(x) est l ’équation de la partie
supérieure du profil de l ’aile (fig. 111,a). On a:
dtp
v-*+o —P/' (*)= »& (*).
d’où / = — £2 0*0• Ainsi, la distribution des vitesses est déterminée
(pour y > 0) par le potentiel
<p(*. y)= ~ - j - £2 ( * —Py)- (117,3)
582 É C O U L E M E N T A U T O U R D E C O R P S F IN IS
(la barre indique la moyenne sur les x). Pour un angle d ’attaque donné
le coefficient de traînée est, évidemment, minimum si l ’aile est une
plaque plane (si bien que 0i = 02 = 0). Dans ce cas Cx = aCv.
Si on appliquait la formule (117,8) à une surface rugueuse, on verrait
que la rugosité peut donner lieu à une augmentation considérable
de la traînée, même si la hauteur des diverses inégalités est petite 1.
En effet, la traînée ne dépend pas de la hauteur des diverses inéga
lités si la moyenne de la pente de leur surface, savoir le rapport
moyen de la hauteur des inégalités à la distance entre elles, ne
varie pas.
Enfin, faisons encore la remarque suivante. Ici, comme partout
ailleurs, parlant d’une aile, nous la supposons perpendiculaire, par
ses bords d ’attaque et de fuite, au mouvement. La généralisation
au cas où l ’angle y entre la direction du mouvement et le bord (« an
gle de glissement ») est quelconque est tout à fait évidente. Il est
clair que les forces agissant sur une aile infinie de section constante
ne dépendent que de la composante de la vitesse du flux incident
normale aux bords; dans un fluide non visqueux la composante de
la vitesse parallèle aux bords ne donne lieu à aucune force. Ceci étant,
les forces qui agissent sur une aile avec glissement dans un flux de
nombre Mj sont les mêmes que celles qui agiraient sur la même aile
sans glissement dans un flux de nombre Mi sin y au lieu de Mi- Notam
ment, si Mj > 1 mais que Mi sin y < 1, la traînée d ’onde, spé
cifique de l ’écoulement supersonique, est nulle.
(118,9)
z= M t) J
avec les deux paramètres 6 et / (6 ^ Z). La différence essentielle
par rapport au cas plan est due à ce que le potentiel a pour y — 0,
z —►0 une singularité logarithmique (voir, par exemple, les formu
les de l ’écoulement autour d’un cône mince du § 105). En conséquen
ce, la condition à la limite sur l ’axe des x doit déterminer non pas
rai, des ondes courbes et elles possèdent une forte intensité — bien
que le saut de la vitesse y soit relativement petit, le saut de la pres
sion (et donc, avec lui, celui de l ’entropie) est grand. Par conséquent,
l ’écoulement du gaz dans le cas général n’est nullement potentiel.
Nous supposerons Mi de l ’ordre de 1/0 ou supérieur. L’onde de
choc réduit la valeur du nombre local M, qui reste en tout cas de
l ’ordre de 1/0 (cf. problème du § 104), si bien qu’il est grand par
tout dans l ’espace.
Nous nous servirons de l ’« analogie sonique » indiquée au § 115 :
le problème tridimensionnel de l ’écoulement stationnaire autour
d ’un corps mince de section variable £(:r) est équivalent au problè
me bidimensionnel non stationnaire de l ’émission d ’ondes sonores
par un contour dont l ’aire varie au cours du temps suivant la loi
S(Vit) 1; le rôle de la vitesse du son est alors joué par yj/J/^M2 — 1
ou pour les Mi plus grands simplement par cj. Soulignons que la
seule condition assurant l ’équivalence des deux problèmes est que
le rapport à/l soit petit, ce qui permet de supposer cylindriques des
petites régions annulaires.de la surface le long du corps. Pour les
grands Mt, toutefois, la vitesse de propagation des ondes « émises »
est de grandeur comparable à celle des particules du gaz dans ces
ondes (cf. fin du § 115), et le problème sera résolu à partir des équa
tions exactes non linéarisées.
Dans ce problème bidimensionnel la vitesse linéaire de la source
est de l ’ordre de grandeur de l’jO ; à part cette vitesse, le problème
ne contient plus, à titre de paramètres indépendants, que la vitesse
du son Ci et les dimensions 6 de la source (et le paramètre de densité
pi) 2. On ne peut en former qu’une seule combinaison sans dimensions
= 1,0, (119,1)
qui est précisément le critère de similitude 3. On prendra pour échel
les de longueur des coordonnées y, z et pour échelle du temps les
quantités des dimensions correspondantes, constituées des mômes
Problème
Déterminer la portance d’une aile piano d’envergure infinie faisant avec
la direction du mouvement un petit angle d’attaque a, pour des grandes
valeurs de Mj (Mj 5? 1/a).
S o l u t i o n . L’imago de l ’écoule
ment est celle représentée par la fig. 112 :
une onde de choc et une onde de raréfac
tion partent du bord d’attaque ainsi que
du bord do fuite, dans lesquelles le flux
tourne d’abord d’un angle a, puis du
même angle en sens contraire.
D’après l ’analogie acoustique, le
problème de l ’écoulement stationnaire
autour d’une telle plaque équivaut a
celui du mouvement unidimensionnel
non stationnaire d’un gaz devant et der
rière un piston en mouvement uniforme
avec la vitesse avt. Il se forme devant le
piston une onde de choc, et derrière lui
une onde de raréfaction (cf. problèmes
1, 2 § 92). Utilisant les résultats qui y ont été obtenus, on trouve la portance
cherchée en tant que différence des pressions agissant de part et d’autre de la
plaque. Le coefficient do portance est
yK*
(où K = aM,). Pour K > 2f(y — 1) il se forme sous la plaque une région de vide
et le second terme devra être omis. Dans le domaine 1 Mj < 1/a cette formule
se réduit à la formule Cy = 4a/Mj donnée par la théorie linéarisée, conformé
ment au fait que dans ce cas sont recouverts les domaines d’application de l ’une
e t de l ’autre.
CHAPITRE XI V
HYDRODYNAMIQUE DE LA COMBUSTION
Pi — Pzi
(120,5)
v Yi (Ve — i )
1 Y2 (Yi ^) <cpiTi
Par suite de l ’existence d’une certaine vitesse normale de propaga
tion de la flamme indépendante de la vitesse du mouvement du gaz
lui-même, il s’établit une forme déterminée du front de flamme lors
que la combustion dans le flux de gaz en mouvement est stationnaire.
On en a un exemple quand on considère la combustion d’un gaz qui
s’écoule de l ’extrémité d’un tube (du trou d’un bec). Si v est la vites
se moyenne (dans la section du tube) du gaz, il est alors évident que
vxS\ = vS, S étant l ’aire de la section transversale du tube, et S\
l ’aire totale de la surface du front de flamme.
Pour que le régime décrit puisse être effectivement réalisé, il doit
être stable par rapport aux petites perturbations, d’ou la question
des limites de cette stabilité. L’étude de la stabilité du front de flam
me peut se faire de la même manière qu’on a fait au § 30 l ’étude de
la stabilité d’une discontinuité tangentielle. La vitesse du mouve
ment du gaz étant petite devant celle du son, on pourra considérer
que le gaz est un fluide parfait (non visqueux) incompressible; on
supposera que la vitesse normale de propagation du front de flamme
.18-4 01’)
594 H Y D R O D Y N A M IQ U E DE LA C O M B U ST IO N
a une valeur constante donnée. Cette étude (cf. prob. 1 infra) montre
que le front est absolument instable, de sorte que la flamme devrait
devenir spontanément turbulente (L. Landau, 1944). Sous cette forme
l’étude ne concerne que les nombres de Reynolds suffisamment grands.
Toutefois, la considération de la viscosité du gaz ne peut, dans
les conditions données, conduire par elle-même à une très grande
valeur critique de ce nombre.
Or, les données d ’expérience prouvent que l ’« autoturbulence »
de la flamme n ’apparaît pas jusqu’à même les très grandes valeurs
du nombre de Reynolds 1. Cela signifie qu’il existe encore d ’autres
facteurs qui stabilisent le front de flamme et repoussent son auto
turbulence jusqu’aux très grands R. Il se peut que la variation de la
vitesse normale lors de la déformation du front joue un rôle : aux
points concaves vx s’accroît (en raison de l ’amélioration des condi
tions de transmission de chaleur vers la région du mélange frais
embrassée par la concavité), et vx décroît aux points convexes
( /. Zeldovitch). Cette importante question reste obscure jusqu’à
présent 2*.
La flamme qui se propage dans le mélange combustible met en
mouvement le gaz ambiant à grande distance. Que l ’apparition du
mouvement du gaz accompagnant la combustion soit inévitable,
on le voit déjà du fait que, les vitesses vx et v2 étant différentes, les
produits de la combustion doivent se mouvoir par rapport au gaz
non brûlé avec la vitesse vx — v2. Dans plusieurs cas ce mouvement
donne aussi naissance à des ondes de choc. Ces ondes ne concernent
pas directement le processus de combustion, et leur apparition
est justifiée par l’impossibilité de satisfaire autrement aux condi
tions aux limites requises. Considérons, par exemple, la combustion
qui se propage à partir de l ’extrémité fermée d ’un tube. Sur la
fig. 113 ab est la zone de combustion. Dans les régions 1 et 3 on a le
mélange gazeux initial non brûlé, et dans 2, les produits de combus
tion. La vitesse vx de progression de la zone de combustion par
rapport au gaz 1 situé devant elle est, d’après ce qui précède, une
a///////////////'/////^
c
'77777777m
Fig. 113
Problèmes
1. Etudier la stabilité d'un front de flamme plan (qui se propage avec une
vitesse petite devant celle du son) par rapport à des perturbations infinitésimales.
S o l u t i o n . Prenons le plan de discontinuité pour plan des y, z; la
vitesse non perturbée du gaz est dirigée dans le sens positif de Taxe des x. Au
mouvemont à vitesses constantes i>Jt v2 (de part et d’autre de la discontinuité)
s’ajoute la perturbation périodique par rapport au temps et à la coordonnée y.
Des équations du mouvement
div v' = 0, ^ - - f ( v V ) v ' = — jj-Vp' (t)
La condition de stabilité du régime envisagé exige que les racines de cette équa
tion aient leurs parties réelles négatives, c’est-à-dire que le troisième terme do
l’équation doit être positif quel que soit k. On en déduit la condition de stabi
lité:
m ^ 4<*gPiPjj
Pl — P2
La densité des produits de combustion gazeux étant petite devant celle du
liquide (p| » p^, cette condition se réduit en Fait à l ’inégalité
/4 < 4agp,p2.
598 H Y D R O D Y N A M IQ U E DE LA C O M B U ST IO N
T = T0e *f
T0 étant la température au front de flamme comptée à partir de la température
loin du front.
§ 121. Détonation
Dans le régime de combustion lente précédemment décrit la
propagation de la combustion dans le gaz est due à réchauffement,
lequel s’opère par transmission directe de chaleur du gaz qui brûle
à celui encore non enflammé. Mais on peut aussi avoir un mécanisme
de propagation de la combustion tout autre lié aux ondes de choc.
Une onde de choc qui passe échauffe le gaz, dont la température
est plus grande derrière l ’onde que devant elle. Si l ’intensité de
l ’onde de choc est suffisamment grande, l ’élévation de température
qu’elle provoque peut suffire à amorcer la combustion. Au cours de
son mouvement l ’onde de choc « met le feu » en quelque sorte au
mélange gazeux, c’est-à-dire que la combustion se propage avec la
vitesse de l ’onde, bien plus vite que pour la combustion ordinaire.
Un tel mécanisme de propagation de la combustion s’appelle déto
nation.
Lorsqu’une onde de choc passe en un point du gaz, une réaction
s’amorce en ce point et s’y prolonge jusqu’à ce que soit brûlé tout
le gaz en ce point, c’est-à-dire pendant un temps x caractéristique
de la cinétique de la réaction donnée. Ceci étant, il est clair que Ton
de de choc entraînera à sa suite une couche où se fait la combustion,
l’épaisseur de cette couche étant égale au produit de la vitesse
de propagation de l ’onde par x. Fait important, elle ne dépend pas
des dimensions des corps figurant dans le problème concret donné.
En conséquence, lorsque les dimensions caractéristiques du problème
sont suffisamment grandes, on pourra considérer l ’onde de choc avec
la zone de combustion qui la suit comme une seule surface de discon
tinuité séparant le gaz brûlé du gaz non brûlé. Nous dirons d’une
telle « surface de discontinuité » que c’est une onde de détonation.
Sur Tonde de détonation doivent être réalisées les conditions
de continuité des densités des flux de masse, d ’énergie et d ’impulsion
et subsistent toutes les relations (82,1) à (82,10) précédemment dé-
D É T O N A T IO N 599
duites pour les ondes de choc, qui sont conséquences de ces seules
conditions. Reste notamment vraie l ’équation
1~H 2 ( P 2 — P i ) = 0 ( 121, 1)
1 Pour que les raisonnements soient complets, il y aura lieu d’indiquer aussi
que la transition discontinue de l ’état c dans l ’état b par une autre onde do choc
encore est également impossible, car le gaz couperait une telle onde dans le sens
des grandes aux petites pressions, chose impossible.
D É T O N A T IO N «01
Si la détonation est due à une onde de choc qui est engendrée par
une source étrangère quelconque et qui vient atteindre le mélange
combustible, il peut lui correspondre n’importe quel point de la
branche supérieure de l ’adiabatique de détonation. Toutefois, d ’un
intérêt particulier est la détonation qui résulte spontanément du
processus de combustion lui-même. Nous verrons au paragraphe sui
vant que dans plusieurs cas importants une telle détonation doit néces
sairement correspondre au point de Jouguet, de sorte que la vitesse
de l’onde de détonation par rapport aux produits de combustion
qu’elle laisse immédiatement derrière elle est précisément égale à
celle du son, et la vitesse par rapport au gaz initial ux = jVi est mini
mum. Cette affirmation avait été faite hypothétiquement déjà par
D. Chapman (1899) et E. Jouguet (1905), et sa justification théori
que complète a été faite par J . Zeldouitch (1940).
Nous allons maintenant déduire les relations entre diverses gran
deurs dans une onde de détonation dans un gaz parfait. Substituant
dans l ’équation générale (121,1) l ’enthalpie sous la forme
w = w0+ cpT = «>o+ — j -
il vient
^ ^ - ^ ^ , - ^ + ^ , = 25, (121,6)
où l ’on a de nouveau désigné par q = w0t — wo2 la chaleur de réac
tion (réduite au zéro absolu des températures). La courbe p 2(^2) dé
finie par cette équation est une hyperbole équilatère. Lorsque
P?!P\ ^ 00 le rapport des densités tend vers la limite finie
P2 __ V\ = V2 + I .
Pi y 2 Y2—1 ’
c’est la compression maximum de la matière qui puisse être atteinte
dans une onde de détonation.
Les formules se simplifient considérablement dans le cas impor
tant des ondes de détonation fortes produites lorsque la chaleur de
réaction dégagée est grande devant l ’énergie calorifique interne du
gaz initial, savoir q c0l7V On peut alors négliger dans (121,6)
les termes contenant p u et il vient
P 2 ( 5 ~ T ^ - ^ ) = 2?- (121,7)
Etudions de plus près la détonation correspondant au point
de Jouguet, qui présente, ainsi qu’on l’a déjà dit, un intérêt par
t iculier. On a en ce point :
D É T O N A T IO N 603
~ cp (y—1) ) 0n en déduitl;
vt = ' f / •ï ^ - l ( 7 2 + l ) 9 + (Ti + V2)cui?’il +
v* — } / ’ t ( ï2 + 1 ) 9 + (Yi + Y2) £0 1 ^ 1 ! +
1 Si x4 — 2px2 + q = 0, on a
„ V p ± v w = - , ~ ] / r£ ^ ± y /£ = p .
Les deux signes devant la racine correspondent dans le cas donné au fait au’on
peut mener du point a deux tangentes à l ’adiabatique de détonation — l ’une
vers le haut, ainsi qu’on l ’a représenté sur la figure, et l ’autre vers le bas. La
tangente supérieure, qui seule nous intéresse, étant plus raide, on choisit le
signe plus devant la racine.
604 H Y D R O D Y N A M IQ U E DE LA C O M B U ST IO N
vt - v t = g+ V,) C° ^ •(121,12)
La température des produits de combustion se calcule d’après la
formule
Problème
Déterminer les grandeurs thermody
namiques du gaz immédiatement derrière
Tonde de choc qui est le front avant
d ’une forte onde do détonation correspon
dant au point de Jouguet.
S o l u t i o n . Immédiatement der
rière Tonde de choc on a encore un mé
lange gazeux non brûlé, et son état est représenté par le point e d’intersection
du prolongement de la tangente aO (fig. 114) avec l ’adiabatique de choc du gaz 1
représentée en pointillé. Désignant les coordonnées de ce point par pj, FJ, on
a, d’une part, d’après l ’équation (85,1) de l ’adiabatique de choc du gaz 7:
Vj _ (Y i+ D Pt + (Yi —1) Pi
(Yi — l)P i + (Yi + l)P l
et, d’autre part,
Pi — Pi
= /2= u\
Vt-Vi VI
Prenant pour sa valeur (121,14), il vient:
D 4<y!— 1) , 1T y-y Y,~ 1 g ■
/MVS—1)
P i— P i . , î _ 4
Vf — 1 cvlT, >’ 1 » — 1 1 ■---------------
1 ' 1 Y1 + 1 n -
«m (Yi + 1)2
Le rapport de la pression p\ à la pression p2 derrière l’onde de détonation est
l L = 2y? Ü
/'2 Y2-I-1
Equation de continuité:
dp d M . 2vp Q.
dt dr ' r ’
équation d’Euler
du , d u _____ 1 dp
dt ' V dr pdr
et équation de conservation de l ’entropie
ds . ds *
i r + y ir= ° -
Introduisant la variable £ = -^-(£> 0) et considérant que toutes les
grandeurs ne dépendent que de g, on obtient le système d’équations
suivant :
= V' + T ’ (1224)
(122’2)
(£-<;) s ' = 0 (122,3)
(la dérivation ' est faite par rapport à £). On ne saurait poser ici
(; = £, car la première équation serait contredite. La troisième
équation donne donc_aussitôt s' = 0, soit
s = const.
L’entropie étant constante, on peut écrire p' = p' = c2p \ et
122,2) devient
(122,4)
f>-' son expression définie par (122,1) il vient
Substituant ici à —
(122,5)
Les équations (122,4) et (122,5) ne sauraient être intégrées sous
forme analytique, mais les propriétés de leur solution peuvent être
étudiées.
Le domaine dans lequel le gaz accomplit un mouvement du type
considéré est délimité, ainsi que nous le verrons plus bas, par deux
sphères, dont l’extérieure est la surface de l’onde de détonation elle-
même, et l’intérieure une surface de discontinuité faible sur laquelle
la vitesse s’annule.
PR O P A G A T IO N D ’U N E ONDE DE D É T O N A T IO N 609
- § = 0. (1 2 2 ,9 )
p a r to u t à l ’in té r ie u r de ce d o m a in e .
I l e s t à p r é se n t fa c ile de v o ir q u e la fr o n tière a v a n t r é e lle du d o
m a in e du m o u v e m e n t c o n sid é r é c o ïn c id e n é c e ssa ir e m e n t a v e c le p o in t
o ù s o n t o b se r v é e s le s c o n d itio n s (1 2 2 ,8 ). N o u s rem a rq u ero n s p o u r
c e la q u e la d iffé r e n c e y — u, r é ta n t la c o o rd o n n ée de la fr o n tiè r e ,
n ’e s t p as au tre c h o se q u e la v ite s s e d e d é p la c e m e n t d e c e tte fr o n tiè r e
P R O P A G A T IO N D ’U N E ONDE DE D É T O N A T IO N 611
Problèmes
1. Déterminer le mouvement du gaz lors de la propagation d’une onde
de détonation dans un tuyau à partir de son bout fermé.
S o l u t i o n . Les vitesses de l ’onde de détonation par rapport au gaz
immobile qui se trouve devant elle ^ et au gaz brûlé v2 laissé immédiatement
derrière sont déterminées d’après la température T\ par les formules ( 1 21 , 11 )
et ( 1 2 1 , 12 ). vt est dans le même temps la vitesse de déplacement de l ’onde par
rapport au tuyau, de sorte que sa coordonnée est x = i;t/. La vitesse (par rapport
au tuyau) des produits de combustion sur l ’onde de détonation est — u2.
La vitesse v2, elle* coïncide avec la vitesse locale du son. Puisque dans une onde
de dépression autosimilaire la vitesse du son est liée avec celle du gaz v par la
relation c = c 0 + * ^ — v, on a:
y2 —1
ï ’2 = co + (l’j Uo),
d’où
72+1 72 — 1
*0 = v2
"2
avec la valeur antérieure de c0. Puis vient un domaine où le gaz se meut avec la
vitesse constante U.
614 H Y D R O D Y N A M IQ U E DE LA C O M B U S T IO N
(1 2 3 ,2 )
IN F L A T IO N ENTRE D IV E R S R E G IM E S DE C O M B U S T IO N 617
L es sa u ts de c o n d e n sa tio n q u i a p p a r a isse n t au co u rs du m o u v e
m e n t d ’un gaz c o n te n a n t, par e x e m p le , de la v a p eu r d ’ea u en éta t
d e su r sa tu r a tio n o ffr e n t u n e r e sse m b la n c e fo r m e lle a v e c le s o n d es
d e d é to n a tio n . Ces sa u ts r é s u lte n t d ’un e b ru sq u e c o n d e n sa tio n d es
v a p e u r s, le p ro cessu s de c o n d e n sa tio n s ’o p éra n t très v it e d a n s u ne
zo n e très é tr o ite p o u v a n t êtr e a s s im ilé e à u n e c e r ta in e su rfa ce de
d is c o n t in u it é (« sa u t de c o n d e n sa tio n ») sé p a r a n t la rég io n du gaz
in it ia l e t c e lle d u gaz c o n te n a n t d es v a p eu rs c o n d e n sé e s (« b ro u illa rd » ).
Il e st à so u lig n e r q u e le s s a u ts d e c o n d e n sa tio n c o n s t it u e n t un p h é
n o m èn e p h y siq u e in d é p e n d a n t, e t n on le r é s u lta t d e la c o m p r e ssio n
du gaz d a n s l ’o n d e de ch o c o r d in a ir e ; c e tte d ern ière ne sa u r a it p ro
v o q u er la c o n d e n s a tio n de v a p e u r s, car l ’e ffe t d ’a c c r o isse m e n t de
p ressio n d a n s l ’o n d e de c h o c e st r e c o u v e r t, q u a n t à son in flu e n c e sur
le d egré de su r sa tu r a tio n , par l ’e ffe t in v e r se d ’a c c r o isse m e n t de
te m p é r a tu r e . L ’é tu d e th é o r iq u e d es sa u ts d e c o n d e n sa tio n a é té
fa ite p ou r la p rem ière fo is par S . Bélenki (1 9 4 5 ).
A in si q ue la r é a c tio n d e c o m b u s tio n , la c o n d e n sa tio n d e la v a p eu r
e s t un p ro cessu s e x o th e r m iq u e . L e rô le de la c h a le u r de r é a c tio n q
e st a lo rs jo u é par la q u a n tité d e c h a le u r d é g a g é e lors de la c o n d e n
s a tio n d e la v a p e u r c o n te n u e d a n s l ’u n ité de m a sse du g az 1. L ’« a d ia
b a tiq u e d e c o n d e n sa tio n » d é te r m in a n t la d é p e n d a n c e d e p 2 par
ra p p o rt à V2 p ou r un é ta t d o n n é p Xl Vx d u g az in it ia l c o n te n a n t le s
v a p eu rs non c o n d e n sé e s a le m êm e a sp e c t q ue l ’a d ia b a tiq u e de la
r é a c tio n de c o m b u stio n de la fig . 119. La r e la tio n en tre le s v ite s s e s
d e p r o p a g a tio n du s a u t v x, v2 e t le s v ite s s e s d u son cx, c2 d a n s les
d iffé r e n ts tr o n ç o n s de l ’a d ia b a tiq u e de c o n d e n sa tio n e s t d é te r m in é e
par le s in é g a lité s (1 2 3 ,1 ). T o u te fo is , le s q u a tre ca s (1 2 3 ,1 ) ne so n t
p a s to u s r é a lisa b le s.
T o u t d ’abord la q u e stio n se p ose de la s t a b ilit é d es s a u ts de c o n
d e n sa tio n v is - à - v is (les p e t it e s p e r tu r b a tio n s d a n s la d ir e c tio n p er
p e n d ic u la ir e à leu r p la n . S o u s ce rap p ort leu rs p r o p r ié té s so n t to u t
à fa it a n a lo g u e s à c e lle s d es d is c o n tin u ité s r e p résen ta n t u n e zo n e de
c o m b u s tio n . N o u s a v o n s vu (§ 123) q u e la s t a b ilit é d e c e s d ern ières
d iffé r a it d e c e lle d es o n d e s d e ch o c u s u e lle s par la p résen ce d ’u ne
c o n d itio n s u p p lé m e n ta ir e (la v a le u r d o n n é e du flu x j) d e v a n t être
o b se r v é e su r leu r su rfa ce. N o u s a v o n s a u ssi d a n s le c a s d o n n é u n e
c o n d itio n su p p lé m e n ta ir e — T é tâ t th e r m o d y n a m iq u e du g az 1
a v a n t le sa u t d o it être p r é c isé m e n t c e lu i q u i corresp on d au d é b u t
d ’u n e c o n d e n sa tio n ra p id e de la v a p eu r 12 . E n c o n sé q u e n c e , on p e u t
d éd u ire a u s s itô t q u e to u t le tro n ço n d ’a d ia b a tiq u e s itu é so u s le
p o in t O', sur le q u e l y1< c 1, v2> c 2y d o it ê tre e x c lu co m m e ne corres
p o n d a n t pas à d es sa u ts s ta b le s .
Il e st fa c ile de v o ir q ue ne sa u r a ie n t non p lu s être r é a lisé s les
s a u ts co rresp o n d a n t au tron çon s it u é a u -d e ssu s de O (v\ > c1? v2 <
< c2). U n te l sa u t se d é p la c e r a it par rap p ort au gaz s itu é d e v a n t lu i
à v ite s s e su p e r so n iq u e , si b ien q ue son a p p a r itio n n ’a ffe c te r a it
d ’a u cu n e m a n ière l ’é ta t de ce g a z . C ela s ig n if ie q ue le sa u t d e v r a it
a p p a r a îtr e le lo n g d ’u n e su rface d é te r m in é e à l ’a v a n c e par le s c o n d i
tio n s d ’é c o u le m e n t (su rface su r la q u e lle en é c o u le m e n t c o n tin u se
r a ie n t r é a lisé e s les c o n d itio n s r eq u ises du d é b u t d ’u ne c o n d e n sa tio n
ra p id e ). P a r a ille u r s , la v ite s s e du sa u t par ra p p o rt au g az la issé
d errière lu i s e r a it, d a n s le c a s d o n n é , su b so n iq u e . Or, les é q u a tio n s
d ’un m o u v e m e n t su b so n iq u e n ’o n t p as en g én éra l d e s o lu tio n s d a n s
le s q u e lle s to u te s le s gran d eu rs p r en n en t d es v a le u r s d é te r m in é e s
d ’a v a n c e su r u n e su rfa ce a r b itr a ir e m en t d o n n ée -.
D e la so r te , d eu x ty p e s se u le m e n t d e s a u ts de c o n d e n sa tio n so n t
p o s s ib le s : 1) s a u ts su p e r so n iq u e s (tron çon AO d ’a d ia b a tiq u e ) sur
le sq u e ls
l'2 ^2? P2^>Pu T2 ^ Tl (1 2 4 ,1 )
+ ] / (1 2 4 ,3 )
Problème
Déterminer les valeurs limites du rapport des pressions p2/pi dans un saut
de condensation en supposant q!c\ « 1 .
Solution. Sur le tronçon A'O* de l ’adiabatique de condensation
(fie. 119) le rapport p2/pi est monotone croissant de O' à A', et parcourt les
valeurs de l ’intervalle
HYDRODYNAMIQUE RELATIVISTE
D e so r te q u ’on p eu t écrire
r e d /P= p d / “,
d ’o ù 1
Ta* = pga*.
P o u r ce q u i e s t d es c o m p o sa n te s T0a r e p r é se n ta n t la d e n s ité
d ’im p u ls io n , e lle s s o n t n u lle s p ou r l ’é lé m e n t d e v o lu m e d o n n é
c o n sid é r é d a n s son r é fé r e n tie l p rop re. La c o m p o sa n te T 00, e lle ,
e s t é g a le à la d e n s ité « propre » de l ’én e r g ie in te r n e du f lu id e , n o té e
d a n s ce c h a p itr e e.
A in si d o n c , d a n s le r é fé r e n tie l propre le te n se u r d ’é n e r g ie -im p u l
sio n (p ou r l ’é lé m e n t d o n n é du flu id e ) a la form e
p 0 0 0
0 p 0 0
Tik = Tlk = 0 0 p 0
(1 2 5 ,1 )
0 0 0 e
I l e s t fa c ile d e tr o u v e r à p r é se n t l ’e x p r e ssio n du te n se u r d ’éner
g ie -im p u ls io n du flu id e d a n s n ’im p o r te q u e l r é fé r e n tie l. A c e t e ffe t,
in tr o d u iso n s la q u a d r iv ite s s e ul du m o u v e m e n t d u flu id e . D a n s le
r é fé r e n tie l propre de l ’é lé m e n t e n v is a g é le s c o m p o sa n te s de sa q u a
d r iv ite s s e s o n t ua = 0 , u° = 1. L ’ex p r e ssio n de T/* se r é d u isa n t
à (1 2 5 ,1 ) p ou r ce s v a le u r s d e u{ e s t
Tih = wuiuh— pgihy (1 2 5 ,2 )
où
w= e+ p
e st l ’e n th a lp ie d e l ’u n it é d e v o lu m e 2. T e lle e s t l ’ex p r e ssio n ch erch ée
du te n se u r d ’é n e r g ie -im p u ls io n .
N o u s a v o n s p ou r le s c o m p o sa n te s d e T(k é c r ite s so u s form e t r id i
m e n sio n n e lle
1 Nous écrivons toutes les expressions sous forme covariante pour qu’elles
puissent aussi servir dans le cas de champs gravitationnels importants, c’est-à-
dire en relativité générale.
3 Dans toutes les formules de ce chapitre nous entendrons par grandeurs
thermodynamiques leurs valeurs dans le référentiel propre de chaque élément
donné du fluide. Les grandeurs telles que l ’énergie interne, l ’enthalpie et l’en
tropie sont rapportées à l’unité do volume propre et notées respectivement ef
w, a.
TEN SEU R D ’Ê N E R G IE -IM P U L S IO N D ’U N F L U ID E 62 3
^ a P = p^a^p + pb ap »
- - - 7 ’a o ^ p t ’o + 7 r ( p e + p - l - Ç ) •
L es é q u a tio n s d u m o u v e m e n t s o n t c o n te n u e s, on le s a it , d a n s les
é q u a tio n s
(1 2 6 ,1 )
= (1 2 6 ,3 )
dx'
R etou rn on s à p r é se n t a u x é q u a tio n s ( 1 2 6 ,1 ). D é r iv a n t l ’expres
sio n (1 2 5 ,2 ) du ten seu r d ’é n e r g ie -im p u lsio n , il v ie n t :
dTf ditau1*) h <>Uj
WU - ^ = 0. (1 2 6 ,4 )
dxh dxk dxh dx'
M u ltip lio n s c e t t e é q u a tio n par ul , c ’e st-à -d ir e « p ro jeto n s »-la
sur la d ir e c tio n de la q u a d r iv ite sse . N o u s rap p elan t que
Ou' fi
mu1— 1, «1—7 = 0 ,
d xh
1 Aux très hautes températures de nouvelles particules peuvent apparaître
dans la matière (par exemple des paires d’électrons), de sorte que le nombre
total de particules de chaque espèce peut changer. On entendra alors par n, par
exemple, le nombre d’électrons qui survivraient après annihilation complète
.de toutes les paires.
2 Comparer avec l ’équation de continuité de l ’électrodynamique (II, § 29).
É Q U A T IO N S H Y D R O D Y N A M IQ U E S R E L A T IV IS T E S 625
on trou ve :
d(wuk)
— —— u- “ — KJ,
dxh dx*
R ecopiant, c e tte é q u a tio n so u s la form e
± ( J L n u h\ - ^ - ^ - n u k = 0,
dxk V« ) n 0xk
Ldx*4 n n dx^J
Or, Un n ’e s t rien d ’au tre q u e le v o lu m e m o lé c u la ir e de la m a tiè r e ,
et wln son e n th a lp ie ra p p o rtée à u n e p a r tic u le . E u égard à l ’id e n t it é
th e r m o d y n a m iq u e dp = T d ^ (T é ta n t la te m p é r a tu r e , a
l ’en tr o p ie ra p p o rtée à l ’u n ité de v o lu m e p rop re), on o b tie n t d o n c
nTv!1^ - — = 0 ,
3 ** n
ou
i i = 0 , (1 2 6 ,5 )
ds n ’
la d é r iv é e é ta n t c a lc u lé e le lo n g de la lig n e d ’u n iv e r s du m o u v e m e n t
d e l ’é lé m e n t d o n n é de flu id e .
E n v ertu de l ’é q u a tio n de c o n t in u it é (1 2 6 ,3 ), l ’é q u a tio n (1 2 6 ,5 )
p e u t en core s ’écrire so u s form e d ’é g a lité à zéro de la q u a d r id iv e r g e n c e
du « flu x d ’e n tr o p ie » au1:
— ouJ= 0 . (1 2 6 ,6 )
■ § r = -u M liv v , V p 'f (1 2 6 ,8 )
dt 2
c2Ap'.
“ = c/ (& L <126'9>
( l ’in d ic e « ad » in d iq u e q u e la d é r iv é e d o it ê tr e p rise à p ro cessu s
a d ia b a tiq u e , c ’e st-à -d ir e p ou r o/n c o n s ta n t). C ette fo rm u le d iffère
d e l ’e x p r e ssio n c o r r e sp o n d a n te non r e la t iv is t e du f a it q u ’on a ic i
etc2 au lie u d e la d e n s ité d e m a sse u s u e lle .
D a n s le c a s u lt r a r e la t iv is t e l ’é q u a tio n d ’é ta t d e to u te m a tiè r e
s t ip u le , on le s a it , q u e p = e/3. P o u r la v ite s s e du so n on o b tie n t
d a n s ce c a s la v a le u r
é g a le à la v ite s s e de la lu m iè r e d iv is é e par Y 3 .
E n fin , a r r ê to n s-n o u s u n p eu su r le s é q u a tio n s h y d r o d y n a m iq u e s
en p r ésen ce d e c h a m p s g r a v ita tio n n e ls im p o r ta n ts. E lle s se d é d u ise n t
d e s é q u a tio n s (1 2 6 ,6 ) e t (1 2 6 ,7 ) s im p le m e n t en y r e m p la ç a n t les
d é r iv é e s u s u e lle s p ar le s d é r iv é e s c o v a r ia n te s :
Problèmes
1. Trouver la solution des équations hydrodynamiques qui décrit une onde
simple non stationnaire unidimensionnelle.
S o l u t i o n . Dans une onde simple toutes les grandeurs peuvent s’expri
mer en fonction de l ’une d’entre elles (cf. § 94). Ecrivant les équations du mouve
ment sous la forme
^ 0 0 , &rQÎ _ n QT0l , dTn n
( 1)
cdl dx ’ cdt Ox
et considérant 7oo, Toi» Tu comme des fonctions Tune do l’autre, on obtient
la relation dT00 dTn = (cHToi) 2. On doit substituer dans celle-ci
Too = euo+ T0i = , Tti = eu\ + pug,
en notant alors que ug — u\ = \ (au cours des calculs il sera commode d’intro
duire le paramètre q défini par M0 = chTl, u ^ sh T i). Le calcul donne:
Arth — = z t — f — de (2 )
c c J w ''
(a est la vitesse du son). Puis on déduit de (1) :
d x _ dToi
dt dToo
et calculant cette dérivée on obtient :
v zku
x= t f/W - (3 )
l± J fü
^ C2
Les formules (2), (3) déterminent la solution cherchée.
40*
628 H Y D R O D Y N A M IQ U E R E L A T IV IS T E
Faisant lo produit scalaire de cette équation par y/n et notant qu'à entropie
c 1
<j/n constante on a d — = —-p d — , on obtient après transformation:
wjn
(W) = 0,
TT -f
d'où la constance du second facteur le long de chaque ligne de courant :
wfn
- = const.
Y
Lorsque v <£ c cette équation se réduit à l'équation de Bernoulli usuelle :
p p2
- + T = const.
lTxx] = [wul + p] = ( 2)
De ces deux équations on déduit par des transformations élémentaires (au cours
desquelles il est commode de faire la substitution v/c = tli (p, ux = sh 9 , u0 =
= en 9 ) les expressions suivantes pour les vitesses du gaz de part et d’autre
de l'onde de choc:
= i / (Pa —Pi) (ga + Pi) fja = -[ / " (Pg — Pi) (*I+Pa)
c V (e2—c1)(e 1 + p2) f c V (e2—^i) (** + Pi)
les indices 1 et 2 distinguant les grandeurs relatives aux deux côtés de la discon
tinuité. En ce qui concerne la vitesse relative du gaz de part et d’autre de la
«discontinuité, elle vaut en vertu de la règle d’addition relativiste des vitesses:
Vi —V2 *|/" (Pa— Pi) (*2 —gj)
(4 )
M Vj»2 y (<?1 + P2)(« 2 + P j)
C2
É Q U A T IO N S R E L A T IV IS T E S DE PR O C ESSU S D 1S S IP A T IF S G29
L a d é d u c tio n d e s é q u a tio n s h y d r o d y n a m iq u e s r e la t iv is t e s en
p résen ce d e p ro cessu s d is s ip a t if s (v is c o s ité e t th e r m o c o n d u c tio n )
se r é d u it à la q u e stio n d e la d é te r m in a tio n d e la form e d es term es
s u p p lé m e n ta ir e s c o r r e sp o n d a n ts d a n s le te n se u r d ’é n e r g ie -im p u l
sio n e t le v e c te u r d e n s ité du flu x de m a tiè r e . D é s ig n a n t ces term es
r e s p e c tiv e m e n t par xih e t v h n o u s é c r ir o n s:
T i k = —pgih + wuiUk + tth, (1 2 7 ,1 )
rej = nuj + V{. (1 2 7 ,2 )
ilL = o , iü i= 0.
dxh dxi
M ais la q u e stio n se p ose t o u t d ’abord d ’u n e d é fin itio n p lu s pré
c is e d e la n o tio n d e v ite s s e ux. E n m é c a n iq u e r e la t iv is t e to u t flu x
d ’é n e r g ie e s t in é v it a b le m e n t lié au flu x d e m a sse . D è s lo rs, en pré
se n c e , par e x e m p le , d e flu x th e r m iq u e , la d é fin itio n de la v ite sse
d ’a p rès le flu x d e m a sse (co m m e en m é c a n iq u e d es flu id e s n on r e la ti
v is te ) perd son se n s im m é d ia t. N o u s d é fin ir o n s ic i la v ite s s e p ar la
c o n d itio n q u e d a n s le r é fé r e n tie l propre d e ch a q u e é lé m e n t d o n n é du
flu id e so n im p u lsio n s o it n u lle , e t q u e son én erg ie s ’e x p r im e en fo n c
tio n d es a u tr e s q u a n tité s th e r m o d y n a m iq u e s p ar le s m êm es fo rm u les
q u ’en l ’a b sen ce d e p ro cessu s d is s ip a tifs . C ela s ig n ifie q ue d a n s le d it
630 H Y D R O D Y N A M IQ U E R E L A T IV IS T E
' + (127,5)
dxl
L ’e x p r e ssio n d u p rem ier m em b re d o it être la q u a d r id iv e r g e n c e
d u flu x d ’e n tr o p ie , e t c e lle du se c o n d , la c r o issa n c e d e l ’e n tr o p ie
en raison d e s p ro cessu s d is s ip a t if s . D e so r te q u e le q u a d r iv e c te u r
d e n s ité du flu x d ’e n tr o p ie e st
a1 —au' — - - v 4, (1 2 7 ,6 )
- * (W -I-V p ).
On v o it q u e d a n s le c a s r e la t iv is t e de th e r m o c o n d u c tio n le flu x de
c h a le u r e s t p r o p o r tio n n e l n o n p a s s im p le m e n t au g r a d ie n t de la
te m p é r a tu r e m a is à u n e c e r ta in e c o m b in a iso n d es g r a d ie n ts d e te m p é
ratu re e t d e p r e ssio n .
C H A P I T R E XVI
H Y D R O D Y N A M IQ U E DU S U P R A F L U ID E
p h én o m èn es q u a n tiq u e s en te r m e s c la s s iq u e s , e lle n ’e st p as t o u t
à fa it a d é q u a te . On d e v r a it d ire en r é a lité q u e d a n s le flu id e q u a n ti
q u e — l ’h é liu m -I I — p e u v e n t s im u lta n é m e n t e x is te r d e u x m o u v e
m e n ts, ch a cu n d ’eu x é ta n t lié à sa « m a sse e ffic a c e » (de so r te q ue la
so m m e de ces d e u x m a sses e s t é g a le à la m a sse t o t a le v r a ie du liq u i
d e). L ’un d e c e s m o u v e m e n ts e st « n o rm a l », c ’e st-à -d ir e q u ’i l a le s
m êm es p r o p r ié té s q ue le m o u v e m e n t d ’un flu id e o rd in a ir e v is q u e u x ;
l ’a u tre e s t « su p r a flu id e ». Ces d e u x m o u v e m e n ts s ’o p èren t sa n s é ch a n
g e d ’im p u ls io n . On p o u r r a it p a rler en u n c e r ta in se n s d es p a r tie s
s u p r a flu id e e t n o r m a le de la m asse du liq u id e , ce q u i n e s ig n ifie
n u lle m e n t q u ’on p u isse r é e lle m e n t sép arer le liq u id e en d eu x
p a r tie s.
Ce n ’e s t q u ’a p rès a v o ir f a it to u te s c e s réserv es su r le v r a i carac
tère d es p h é n o m è n e s q u i se d é r o u le n t d a n s l ’h é liu m -I I q u ’on pourra
u ser d es te r m e s « p a r tie s u p r a flu id e » e t « p a r tie n o r m a le » d u flu id e
en ta n t q ue m o d e de d e sc r ip tio n s im p lif ié e de c e s p h é n o m è n e s. T o u te
fo is , n o u s p référeron s n o u s se r v ir d es te r m e s p lu s e x a c ts « m o u v e m e n t
s u p r a flu id e » e t « m o u v e m e n t n o r m a l », sa n s le s a sso c ie r a u x c o m p o
sa n ts d ’un « m é la n g e » d e d e u x « p a r tie s » du liq u id e .
C ette r e p r é se n ta tio n d e d e u x g en res d e m o u v e m e n t d o n n e u n e
e x p lic a tio n s im p le d es p r o p r ié té s fo n d a m e n ta le s de l ’é c o u le m e n t de
l ’h é liu m -I I e x p é r im e n ta le m e n t o b se r v é e s. L ’a b sen ce d e v is c o s it é
lo rsq u e l ’h é liu m -I I s ’é c o u le à tr a v e r s u n e fe n te m in c e s ’e x p liq u e par
la s u p r a flu id ité du m o u v e m e n t d a n s la fe n te , n e r é v é la n t p as d e
fr o tte m e n t ; on p e u t d ire q u e la « p a r tie n o rm a le » e st r e ten u e d a n s
le r é c ip ie n t e t s ’é c o u le à tr a v e r s la fe n te in c o m p a r a b le m e n t m o in s
v it e , a v e c u n e v ite s s e q u i corresp on d à sa v is c o s it é e t à la larg eu r de
la fe n te . P a r c o n tr e , la m esu re de la v is c o s it é de l ’h é liu m -I I d ’après
l ’a m o r tisse m e n t d es o s c illa t io n s de to r sio n d ’u n d isq u e p lo n g é d a n s
le liq u id e d o it d o n n er d es v a le u r s non n u lle s : la r o ta tio n d u d isq u e
crée a u to u r d e lu i un m o u v e m e n t n o rm a l d u liq u id e q u i l ’arrête en
ra ison de la v is c o s it é propre à ce m o u v e m e n t. D e la so r te , le s e x p é
r ie n c e s d ’é c o u le m e n t d a n s d e s c a p illa ir e s ou d es fe n te s r é v è le n t
le m o u v e m e n t su p r a flu id e d u liq u id e , e t c e lle s a v e c r o ta tio n d ’un
d isq u e d a n s l ’h é liu m - I I , son m o u v e m e n t n o r m a l. L ’e x is te n c e d es
d e u x m o u v e m e n ts du liq u id e e st r é v é lé e de façon p a r tic u liè r e m e n t
é v id e n te par la r o ta tio n a u to u r de son a x e d ’un r é c ip ie n t c y lin d r iq u e
r e m p li d ’h é liu m - I I . L es p a r o is du r é c ip ie n t, q u i c r é e n t le m o u v e m e n t
n o rm a l d u liq u id e , n ’e n tr a în e n t a v e c e lle s q u ’u n e p a rtie de la m a sse
du liq u id e , la m a sse su p r a flu id e r e sta n t im m o b ile . C eci é ta n t, le
m o m e n t d ’in e r tie t o t a l / du r é c ip ie n t to u r n a n t e st in fé r ie u r au
m o m e n t d ’in e r tie / 0 c a lc u lé so u s l ’h y p o th è se q u e to u te la m a sse du
liq u id e to u rn e a v e c le r é c ip ie n t, e t la m esu re du ra p p o rt J / / 0 p erm et
u n e d é te r m in a tio n d ir e c te d es p a r tie s n o rm a le e t su p r a flu id e de la
m a sse du liq u id e .
634 H Y D R O D Y N A M IQ U E DU S U P R A F L U ID E
q = PTsvn. (128,1)
L a p ro p riété de p o te n tia lité du m ou vem en t su p ra flu id e s ’exp rim e
par l ’é g a lit é
r o tv s = 0, (1 2 8 ,2 )
q u i d o it êtr e o b se r v é e à t o u t in s t a n t d a n s t o u t le v o lu m e du liq u id e .
C e tte p r o p r ié té e s t l ’e x p r e ssio n m a c r o sc o p iq u e d e la p a r tic u la r ité
d u sp e c tr e é n e r g é tiq u e d e l ’h é liu m -I I q u i e s t à la b a se d e la th é o -
EFFET T H E R M O M É C A N IQ U E 035
q u a n tité d e c h a le u r
Q = Ts. (1 2 9 ,1 )
P a r c o n tr e , lo rsq u e 1 g d ’h é liu m s ’é c o u le d ’un r é c ip ie n t c o n te n a n t d e
l ’h é liu m à la te m p é r a tu r e T , il se d ég a g e u n e q u a n tité de c h a le u r
é g a le à Ts.
C o n sid éro n s à p r é se n t d e u x r é c ip ie n ts c o n te n a n t de l ’h é liu m - I I
a u x te m p é r a tu r e s T1 e t T 2, le s r é c ip ie n ts é ta n t en c o m m u n ic a tio n
par un c a p illa ir e m in c e . E n ra iso n d e la p o s s ib ilit é d ’un é c o u le m e n t
lib r e su p r a flu id e à tr a v e r s le c a p illa ir e , l ’é q u ilib r e m é c a n iq u e du
liq u id e d a n s le s d e u x r é c ip ie n ts s ’é t a b lit r a p id e m e n t. M ais c o m m e le
m o u v e m e n t s u p r a flu id e n e tr a n sp o r te p a s d e c h a le u r , l ’é q u ilib r e
th e r m iq u e (p ou r le q u e l le s te m p é r a tu r e s d e l ’h é liu m d a n s le s d e u x
r é c ip ie n ts s ’é g a lis e n t) ne s ’é t a b lit q u e b ea u co u p p lu s ta rd .
L a c o n d itio n d ’é q u ilib r e m é c a n iq u e s ’é c r it fa c ile m e n t si l ’on
se se r t du fa it q u e , d ’a p rès ce q u i p récèd e, c e t é q u ilib r e s ’é t a b lit
à e n tr o p ie s c o n s ta n te s s1 e t s2 de l ’h é liu m d a n s le s d eu x r é c ip ie n ts .
S i e1 e t p2 s o n t le s é n e r g ie s in te r n e s de l ’u n ité de m a sse d e l ’h é
liu m a u x te m p é r a tu r e s Tx e t T2%la c o n d itio n d ’é q u ilib r e m é c a n iq u e
(c o n d itio n d e m in im u m d ’én erg ie) r é a lisé e par l ’é c o u le m e n t su p ra
flu id e sera
de AT e t n o ta n t que = — s, la r e la tio n s u iv a n t e :
(1 2 9 ,3 )
■^■ + v ( 4 + 11) = 0 , (1 3 0 ,0 )
p é ta n t un sc a la ir e .
L es é q u a tio n s (1 3 0 ,4 ) e t (1 3 0 ,6 ) n e r e v ê te n t, b ie n e n te n d u , un
se n s réel q u ’u n e fo is é t a b lie la form e d e s q u a n tité s en co re in d é te r
m in é e s ï l lh e t p . On u tilis e r a d a n s ce b u t la lo i de c o n se r v a tio n d e
l ’é n e r g ie e t d es c o n s id é r a tio n s b a sé e s su r le p r in c ip e d e r e la t iv it é
d e G a lilé e . S a v o ir , il fa u t q u e le s é q u a tio n s h y d r o d y n a m iq u e s
(1 3 0 ,3 ) à (1 3 0 ,6 ) e n tr a în e n t a u to m a tiq u e m e n t l ’o b se r v a tio n de la
lo i d e c o n se r v a tio n de l ’é n e r g ie , e x p r im é e par u n e é q u a tio n de la
form e
4 jp + d iv Q = 0 , (1 3 0 ,7 )
j = p va + j0,
E= + 3ov« + E0,
(1 3 0 ,8 )
Q = (*Ar-4 - iov«+E0) \8+ io 4 - (n0va)+Qo»
II|/i = PVslVak + ValJtik 4 "ushjot + ü o/fe
[ic i (n ova) d é sig n e le v e c te u r d e c o m p o sa n te s UoikVSk]-
D a n s K 0 l ’é lé m e n t d o n n é du liq u id e n ’e ffe c tu e q u ’un m o u v e m e n t:
u n m o u v e m e n t n o rm a l a v e c la v ite s s e v n — v s. C eci é ta n t, to u te s le s
g ra n d eu rs r e la tiv e s à ce sy s tè m e j 0, E0t Q 0, Tlolk ne p e u v e n t d ép en d re
q u e de la d iffé r e n c e v n — v a, e t non p as d e \ n e t v a sép a r é m e n t ;
en p a r tic u lie r , j 0 e t Q 0 d o iv e n t être d ir ig é s s u iv a n t v n — v a [le flu x
d e m a sse j 0 v a u t s im p le m e n t j 0 = pn (vn — v a)]. D e la so r te , le s
fo r m u le s (1 3 0 ,8 ) d é te r m in e n t le s g ra n d eu rs c h erch ées en fo n c tio n de
v s p ou r v n — v s d o n n é.
jx é ta n t le p o t e n t ie l c h im iq u e (le p o te n tie l th e r m o d y n a m iq u e de
l ’u n ité d e m a sse ). L es d e u x p rem iers te r m e s co r r e sp o n d e n t à l ’id e n
t i t é th e r m o d y n a m iq u e u su e lle p ou r u n liq u id e im m o b ile à v o lu m e
c o n s ta n t (é g a l ic i à l ’u n ité ), le d ern ier e x p r im e le fa it q u e la d é r iv é e
d e l ’é n e r g ie p ar ra p p o rt à l ’im p u ls io n e s t la v ite s s e d u m o u v e m e n t.
N o u s n e fero n s p a s le s c a lc u ls u lté r ie u r s a ssez f a s t id ie u x , n o u s
b o r n a n t à in d iq u e r la m arch e à su iv r e . D a n s l ’é q u a tio n de c o n se r v a
t io n d e l ’én e r g ie (1 3 0 ,7 ) on s u b s titu e E e t Q p ris d a n s (1 3 0 ,S ), on
c a lc u le la d é r iv é e ^ à l ’a id e d e l ’id e n t it é (1 3 0 ,9 ). C eci f a it , si l ’on
s(p, T, v„ — v s) « s ( p , + (1 3 0 ,1 4 )
Ce sont ces expressions qui doivent être substituées dans les équations
hydrodynamiques, qui, après cette substitution, sont vraies aux
termes du second ordre suivant les vitesses.
Arrêtons-nous succinctement sur la question des termes dissi-
patifs dans les équations hydrodynamiques du suprafluide. La
forme de ces termes n’est limitée que parles conditions imposées
par la loi de croissance de l’entropie et le principe de symétrie des
coefficients cinétiques. Une analyse détaillée 1 montre qu’il existe
en tout cinq coefficients dissipatifs indépendants (au lieu de trois
coefficients q, £, x dans un fluide ordinaire). Savoir, on a un coeffi
cient de « première viscosité » q lié au mouvement normal et tout
à fait analogue à la viscosité d’un liquide ordinaire. En outre, des
termes supplémentaires proportionnels à div vn et div \pa (vn —- v^f
figurent dans le flux d’impulsion 11//* ainsi que dans l’expression sous
le signe gradient dans (130,6) ; deux des quatre coefficients de pro
portionnalité dans ces termes sont égaux en vertu du principe de
symétrie des coefficients cinétiques, de sorte qu’on a en tout trois
coefficients de «deuxième viscosité» distincts Enfin,
il apparaît au second membre de l’équation d’entropie (130,5)
un terme de la forme y div (xVT) avec un coefficient x formellement
analogue à la thermoconductivité d’un liquide ordinaire, ainsi que
des termes quadratiques suivant les gradients des vitesses, ces termes
étant des effets d’échauffement liés à la viscosité [comp. équation
(49,5) de l’hydrodynamique usuellel.
Les conditions aux limites des équations hydrodynamiques du
suprafluide consistent en ce qui suit. En premier lieu, sur toute
surface solide (immobile) doit être nulle la composante du flux de
masse j normale à cette surface. Pour établir les conditions aux
limites imposées à vn, on se rappellera que le mouvement normal
est en réalité le mouvement d’un « gaz » d’excitations thermiques
élémentaires. Si le mouvement s’effectue le long d ’une surface solide,
les quanta d’excitation entrent en interaction avec elle, et ce Fait
doit être décrit macroscopiquement comme l’« adhésion » de la
partie normale de la masse du liquide à la paroi, ainsi qu’il en est
des liquides ordinaires visqueux. Autrement dit, sur une surface
solide doit être nulle la composante tangentielle de la vitesse v,?.
En ce qui concerne la composante de v„ normale à la paroi, on
aura en vue que les quanta d’excitation peuvent être absorbés ou
émis par un corps solide — ce fait correspond simplement à la trans
mission de chaleur entre le liquide et le corps solide. Dès lors, la
composante de la vitesse vn normale à la paroi n’est pas nécessaire
ment nulle; la condition à la limite n’exige que la continuité de la1
P ro b lè m e s
1. Une faible différence de température AT est maintenue entre les extré
mités d’un capillaire contenant de l ’hélium-II. Déterminer le flux thermique
qui se propage le long du capillaire.
S o l u t i o n . En vertu de la formule (129,3), la différence de pression
entre les deux extrémités du capillaire est Ap = psAT*. Cette différence crée
dans le capillaire un mouvement normal dont la vitesse moyenne (suivant la
section) vaut
/?2Ap
p" = - a r
[/? est le rayon, l la longueur du capillaire, q la viscosité du mouvement
normal ; comp. formule (17,10)]. Le flux thermique total est
— ji/? 4p 2s 2A 7’
pWnîl/?2 = ----8^---- *
Dans le sens inverse apparaît un mouvement suprafluide dont la vitesse est
déterminée par la condition de nullité de la masse totale déplacée:
T_ T = Pn_ f Pn Pb__ ( v n - v . ) 2]
° Ps L
Pn P« 2 J •
64() H Y D R O D Y N A M IQ U E DU S U P R A F L U ID E
f + divj = 0, (131,1)
^ - + ^ = 0- (131,4)
Il vient en définitive
()-S
(H* (131,6)
Pn
Problèmes
1. Déterminer le rapport des intensités d’émission des premier et deuxième
sons par un plan qui vibre suivant sa normale.
S o l u t i o n . Nous chercherons les vitesses vs (dirigées suivant l ’axe des
x normal au plan) dans la « première » et la « deuxième » ondes émises respecti
vement sous la forme
—A j cos w , rs2 ~ An cos eu ---- —^ .
— Iè/p-|-wpn|tf'=0. (4)
Nous avons négligé ici toutes les petites quantités d’ordre supérieur au second,
ainsi que tous les termes contenant le coefficient de dilatation thermique.
Dans l ’onde du deuxième son l ’amplitude relative des oscillations de p
et de u est petite par rapport à celles de T et u>; ceci étant, on pourra aussi bien
négliger les termes contenant wpf, wv'. Pour déterminer U il suffit de considérer
(3) et la différence de (2) et (4) ; la condition de compatibilité des deux équations
linéaires pour T et w' ainsi obtenues conduit à l ’équation du second degré
Ici «o est la valeur locale de la vitesse du deuxième son, qui varie d’un point
à l ’autre du profil de l ’onde avec l ’écart 6 T de la température par rapport à sa
valeur d’équilibre. Développant u2 en puissances de o7\ il vient:
du2 du 2 Pn
U2= M20‘ i f àT — u«t w,
dT ps
(cf. V (124,10)]. Ainsi, remplaçant ô(^ —i2) par (l/2n) ô (co+ (*)'),
on obtient au lieu de (132,11-13):
s/*® (rt) giv (r2) = 0, (132,15)
vT2
gio. (fl) g h o - (r2) = — ôifcô (r, — r2) ô ( © + ( ■ > ') , (132,16)
42*
INDEX
E x t r a i t d e l a p r é f a c e à l a p r e m i è r e é d i t i o n r u s s e .................................................... 5-
A v i s d o l ’é d i t e u r ....................................................................................................................... O
Q u elq u es n o t a t i o n s .................................................................................................................. 7
C H A P I T R E P R E M I E R . F L U I D E P A R F A I T ......................................................................... •>*
§ 1. E q u a t i o n d e c o n t i n u i t é ................................................................................. O
§ 2. E q u a t i o n d ’E u le r ............................................................................................ 11
§ 3. H y d r o s t a t i q u e ................................................................................................. 15
§ 4. C o n d i t i o n d ’a b s e n c e d e c o n v e c t i o n ....................................................... 17
§ 5. E q u a t i o n de B e r n o u l l i ................................................................................. IM*
§ 6. F l u x d ’é n e r g i e ...................................................................................................... 20*
§ 7. F l u x d ’i m p u l s i o n ............................................................................................ 32
§ 8 . C o n s e r v a t i o n d o l a c i r c u l a t i o n d e l a v i t e s s e ............................. 25
§ 9. M o u v e m e n t p o t e n t i e l ...................................................................................... 2(>
§ 10. F l u i d e in co m p ressib le ................................................................................. 31
§ 11. F o r c e d e r é s i s t a n c e l o r s d e l ’é c o u l e m e n t p o t e n t i e l a u t o u r d ’u n
c o r p s ............................................................................................................................ 44
§ 12. O n d e s d e g r a v i t a t i o n ....................................................................................... 51
§ 13. G r a n d e s o n d e s d e g r a v i t a t i o n .................................................................. 57
§ 14 . O n d e s i n t e r n e s d a n s u n f l u i d e i n c o m p r e s s i b l e ............................... 50
C H A P I T R E I I. F L U I D E V I S Q U E U X ........................................................................................ (>2
§ 15. E q u a t i o n s d u m o u v e m e n t d ’u n f l u i d e v i s q u e u x ......................... 02
§ 16. D i s s i p a t i o n d ’é n e r g i e d a n s u n f l u i d e i n c o m p r e s s i b l e . . . . 08-
§ 17. E c o u l e m e n t d a n s u n e c o n d u i t e .................................................................. 71
§ 18. M o u v e m e n t d ’u n f l u i d e e n t r e d e u x c y l i n d r e s t o u r n a n t s . . . 76
§ 19. Loi de s im ilitu d e ................................................................................................. 7S-
§ 2 0. F orm ule de S t o k e s ....................................................................................... 81
§ 2 1. S illag e la m in a ire ............................................................................................ 90
§ 22. V i s c o s i t é d e s s u s p e n s i o n s .............................................................. . _ 90.
<566 TABLE IHOS M A T I E R E S
C H A P I T R E IV . COUCHE L I M IT E . . . 1 SI
§ 39. C o u c h e l i m i t e l a m i n a i r e ................................................................................... 181
§ 40. M o u v e m e n t a u v o i s i n a g e d e la lig n e d e d é c o l l e m e n t . . . . 189
§ 41. S t a b i l i t é d u m o u v e m e n t d a n s la c o u c h e l i m i t e l a m i n a i r e 196
§ 42. P ro fil lo g arith m iq u e des v i t e s s e s ......................................................... 200
§ 4 3 . E c o u l e m e n t t u r b u l e n t d a n s l e s c o n d u i t e s .......................................... 205
§ 44. C ouche lim ite t u r b u l e n t e .................................... 2 08
§ 45. C rise de r é s i s t a n c e .......................... 212
§ 46. C orps aérodynam iques . . . 216
§ 47. T ra în é e i n d u i t e ..................... 220
§ 4 8 . P o r t a n c e d ’u n e a i l e m i n c e . . 225
C H A P I T R E V I. D I F F U S I O N ................................................................................................ 275
§ 57. E q u a tio n s h y d r o d y n a m iq u e s p o u r u n m é la n g e flu id e . . . . 275
§ 5 8 . C o e f f i c i e n t s d e d i f f u s i o n e t d e t h e r m o d i f f u s i o n ............... 279
§ 59. D iffu s io n d e p a rtic u le s en su sp en sio n d a n s u n flu id e . . . 285
TABLE DES M A T IÈ R E S G67
§ 79. P ro p a g a t i o n d e p e r t u r b a t i o n s d a n s u n f lu x de gaz c o m p re s
sible ............................................................................................................................ 392
§ 80. F lu x sta tio n n a ire d e g a z c o m p r e s s i b l e ............................................. 396
§ 81. S urfaces de d isc o n tin u ité . . . ............................................... 401
§ 82. A diab atiq u e de c h o c ....................................................................................... 404
§ 83. O n d e s d e c h o c d e f a i b l e i n t e n s i t é ........................................................ 408
§ 84. S ens de v a r ia tio n des q u a n tité s d a n su n e o n d e de choc . . . 411
§ 85. O n d e s d e c h o c d a n s u n g a z p a r f a i t ........................................................ 416
§ 86. O n d e d e c h o c o b l i q u e ....................................................................................... 420
§ 87. L a r g e u r d e s o n d e s do c h o c . 4 25
§ 88. S a u t iso th erm e . . . . 431
§ 89. D is c o n tin u ité s f a i b l e s ........................................................................ 434
§ 9 0 . E j e c t i o n d ’u n g a z d ’u n e t u y è r e .............................................................. 438
§ 91. M o u v e m e n t visqueux d ’u n gaz com pressible dans une
c o n d u i t e ....................................................................................................................... 442
§9 2 . M o u v e m e n t u n i d i m e n s i o n n e l a u t o s i m i l a i r e .......................... 4 46
§ 9 3 . D i s c o n t i n u i t é s d a n s l e s c o n d i t i o n s i n i t i a l e s ................................... L 454
668 TABLE DES M A T IÈ R E S
§ 94.
Ondes courantes à une d im en sio n ............................................. 461
§ 95.
Formation de* discontinuités dans une onde sonore . . . . 469
§ 96.
C aractéristiques............................................................................. 476
§ 97.
Invariants de R icm a n n ................................................................. 480
§ 98.
Mouvement unidimensionnel arbitraire d’un gaz compres
sible ..................................................... . . . 485
§ 99. Propagation d’ondes de choc f o r t e s ............................................... 493
§ 100. Théorie en eaux peu profondes................................................. 496
C H A P I T R E X I . I N T E R S E C T I O N D E S U R F A C E S D E D I S C O N T IN U IT É 50t
C H A P IT R E X IV . H Y D R O D Y N A M IQ U E D E LA C O M B U S T IO N ........................... 590
§ 120. Combustion l e n t e ............................................. . 590
§ 121. D é to n a tio n ................................................... 596
§ 122. Propagation d’une onde de d éto n a tio n ....................... 605
§ 123. Relation entre divers régimes de com b u stion ........... 614
§ 124. Sauts de condensation ............................................................... 616
TABLE DES M A T IÈ R E S 069
C H A P IT R E X V . H Y D R O D Y N A M IQ U E R E L A T I V I S T E ...................................... 621
§ 125. Tenseur d’énergie-impulsion d’un f l u i d e ................................ 021
§ 126. Equations hydrodynamiques r e la tiv istes................................ 024
§ 127. Equations relativistes de processus d issip a tifs.................... 029
C H A P IT R E X V I . H Y D R O D Y N A M IQ U E D U S U P R A F L U I D E ............................... 032
§ 128. Propriétés fondamentales du suprafluide................................ 032
§ 129. Effet thermomécanique............................................................ 035
§ 130. Equations de l ’hydrodynamiquo du suprafluide................ 037
§ 131. Propagation du son dans le suprafluide................................ 040
C H A P I T R E X V I I . L E S F L U C T U A T I O N S E N H Y D R O D Y N A M I Q U E ................................... 053