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Droit Constitutionnel

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Droit Constitutionnel 

 
Introduction :
Le droit constitutionnel au même titre que les autres disciplines tels que les
finances publiques, le droit administratif, ou le droit international public est une
matière du droit public.
Il peut être considéré comme la base matricielle du droit public car toutes les
autres disciplines ont leur racine encrée dans le droit constitutionnel.
L’État et les institutions politiques constituent les domaines de prédilection du
droit constitutionnel.
 
L’évolution du droit constitutionnel
Au fil du temps le droit constitutionnel a connu une certaine évolution.
On peut retenir 3 étapes majeures partant du droit constitutionnel classique au
droit constitutionnel contemporain en passant par le droit constitutionnel politiste. 
Traditionnellement le droit constitutionnel a pour objet d’étude l’État et les
institutions politiques. 
Ainsi le droit constitutionnel s’intéresse à l’organisation politique de l’État et aux
règles relatives à la conquête, à l’exercice et à la transmission du pouvoir. Il reste
cantonné dans une approche strictement institutionnelle.
Après la 2nd GM, la pénétration de la science politique dans la sphère du droit
constitutionnel est l’un des traits dominants de son évolution, par exemple, l’étude
des régimes politiques contemporains ne saurait être pertinent sans la prise en
compte de certains disciplines comme la philosophie politique, l’histoire des idées
politiques, la sociologie politique.
La démarche consiste à impulser une nouvelle dynamique qui met l’accent sur la
complémentarité entre le droit constitutionnel et la science politique pour mieux
cerner l’environnement dans lequel baignent ces régimes.
Selon le doyen Louis Favoreux, le droit constitutionnel moderne a un triple objet,
les institutions, le système normatif et la protection des droits, et libertés
fondamentaux.
 
 Le droit constitutionnel institutionnel : fixe les règles qui organisent les
rapports entre les pouvoirs publics constitutionnels. Il s’agit principalement
des rapports entre l’exécutif et le législatif. Il établit les règles d’évolution et
d’exercice du pouvoir.
 
 Le droit constitutionnel des libertés : cette partie du droit constitutionnel à
trait ( relative ) a la définition des mécanismes de protection des droits et
libertés garantis par la constitution.
 
 Le droit constitutionnel normatif : le développement du droit constitutionnel
normatif est l’une des manifestations les plus importantes du renouveau du
droit constitutionnel. Il englobe l’ensemble des règles relatives à l’ordre
constitutionnel d’un État. 
 
Dans cette optique cette partie du droit constitutionnel détermine la compétence
normative des institutions prévues dans la constitution.
Aujourd’hui on assiste tendancieusement à un renouveau marqué par le
développement de la justice constitutionnelle, le processus de démocratisation et
l’approfondissement de l’État de droit.
Naturellement les préoccupations prisent en charge par le droit constitutionnel
permettent d’identifier 3 principales fonctions.
 
 Une fonction politique : l’usage de l’expression droit politique conçu par
Jean Jacques Rousseau, le titre de son ouvrage dans lequel l’auteur tente de
donner des explications des origines de l’État : Les principes généraux des
pouvoirs des gouvernements.
Par ailleurs ce terme met l’accent sur la connotation politiste du droit
constitutionnel, par contre les juristes préfèrent utiliser le terme droit
constitutionnel pour aborder les mêmes questions.
Sous la base de ces considérations, on note le passage d’une conception
politique à une conception normative.
 
 Une fonction organisationnelle : le droit constitutionnel établit les règles
d’organisation et de fonctionnement des institutions.
Cette fonction technique permet avant tout d’identifier les organes de l’État et
de fixer les limites à l’activité de chaque pouvoir.
Dans la même lancée, le droit * les règles du jeu électoral, il prévoit aussi les
modalités d’encadrement du scrutin et détermine les conditions d’accès
d’exercice de la citoyenneté.
Il annonce les procédures de contrôle de l’activité des gouvernements et
sanctionne le manquement aux règles électorales, il prévoit aussi les
modalités d’encadrement.
 
 Une fonction protectrice : matériellement,le droit constitutionnel renferme
un catalogue de droit et de liberté accordé aux citoyens dans un état de droit.
L’État doit veiller au respect du droit garanti par la constitution à travers des
mécanismes et procédures prévus à cet effet.
 
L’énonciation des droits constitutionnels se trouvent : 
 Soit dans un article intégré dans le corpus constitutionnel. 

 Soit dans le préambule sous la forme d’une déclaration des lois.


 Soit dans des textes possédants une valeur constitutionnelle, on peut donner
l’exemple du Bill of rights de 1688 en Grande Bretagne.
 
Les modes d’enseignement du droit constitutionnel :
L’enseignement du droit constitutionnel peut se faire sur la base de différentes
approches méthodologiques. Il convient de faire la distinction entre la méthode
normative et la méthode comparative.
 
 La méthode normative : 
Elle consiste à étudier le régime politique à partir des textes constitutionnelles
tout en prenant en compte ce qui matériellement prolonge et complète la
constitution.
Cette méthode peut être complétée par une approche politiste
La science politique étudie les phénomènes et institutions politiques à partir
des textes qui les registres mais en privilégiant la description de ces
phénomènes en eux-mêmes.
 
 La méthode comparative :
Le droit constitutionnel tel qu’enseigner en licence 1 n’est pas un cours de
droit constitutionnel allemand ou britannique mais un cours de droit
constitutionnel comparé, c’est-à-dire qu’il envisage l’étude des systèmes
constitutionnels des démocraties avancées.
 
Nous verrons les différents points qui forme l’ossature de ce cours.
Il s’agit de l’État ( chapitre 1 ), de ces forces d’organisation ( chapitre 2 ), la notion
de constitution ( chapitre 3 ), et les théories démocratiques de la souveraineté.
 
Chapitre 1 : L’État 
L’État en tant que forme d’organisation politique des sociétés contemporaines à
déjà fait l’objet de nombreuses interrogations relatives à son origine. Du point de
vue de la configuration, les éléments constitutifs apparaissent comme des *
caractéristiques sur lesquels on peut se baser pour définir l’État.
 
Section 1 : l’origine de l’État 
Deux courants de pensées s’affrontent sur le terrain de l’explication de l’origine de
l’État. Ainsi on oppose les tenants de la théorie contractuelle au défenseur de la
théorie de l’institution.
 
Paragraphe 1 : la théorie contractuelle 
Au cours du siècle des Lumières, les réflexions portant sur la philosophie politique
développer par certains auteurs notamment Rousseau, Thomas Hobbes, John
Locke … on poser les prémices d’une théorie conventionnelle qui serait à la base
de l’État.
Pour Hobbes "L’H est un loup pour l’H" dans son ouvrage intitulé Le
Léviathan paru en 1651, il prétend que les H vivaient dans un état de nature
caractérisée par l’anarchie avant l’arriver du pouvoir politique. Pour y mettre fin
les H ont décidés d’instituer l’État qui serait garant d’une norme à respecter. Ainsi
les H doivent renoncer à leur liberté et remettre la protection de l’intérêt à l’État.
Dans son raisonnement débouchant sur la théorie du contrat civil Hobbes retient
que le souverain n’est pas lié par les termes du contrat. 
Il existe alors le risque que l’État abuse de son autorité.
Tout en s’inspirant des travaux d’Hobbes, John Locke à travers son essai sur le
gouvernement civil va développer sa contribution autour de l’idée du contrat
politique avec une conclusion opposée à celle de Thomas Hobbes.
Au terme de sa réflexion, le souverain est lié au contrat qu’il doit donc respecter et
s’il venait à le bafouer l’H aurait le droit de se révolté, de résister à l’oppression.
La portée de ce contrat implique la possibilité de contrôle politique du pouvoir.
Jean Jacques Rousseau dans son ouvrage Contrat social en 1762, à manifestement
marquer de son empreinte la théorie du contrat.
À partir d’une réflexion approfondie et bien structurée reposant sur une base
largement acceptable, la postulât de base est posé comme suit :
La vie en société résulte d’un accord de volonté entre individus qui auparavant
vivaient dans une situation de désordre.
Toutefois l’auteur du Contrat social parle d’une hypothèse de travail à partir de
laquelle il à élaborer sa théorie.
 
Paragraphe 2 : la théorie institutionnelle
Maurice Hauriou à développer sa théorie de l’institution dans ses écrits, cette thèse
repose sur la constatation suivante : la création de l’État serait la manifestation
d’une volonté de groupe de personnes qui conçoit l’idée de l’État et se donne les
moyens politiques et juridiques de la concrétiser. Ainsi, l’État est le produit d’une
différenciation entre les gouvernements et les gouvernés, les premiers étant
investis de la puissance publique. Progressivement, il est apparu plus satisfaisant
d’avoir à obéir une entité abstraite plutôt que d’avoir à obéir à une personne, d’où
l’institutionnalisation c’est-à-dire la dissociation du pouvoir de la personne qui
l’exerce.
 
Section 2 : les éléments constitutifs de l’État
Les pré-caractéristiques de l’État peuvent revêtir plusieurs dimensions.
Dans une approche définitionnelle on peut citer les dimensions sociologiques et
juridiques.
 
Paragraphe 1 : la définition sociologique 
L’État se définit par des éléments constitutifs qui sont au nombre de trois : un
territoire, une population, et un pouvoir politique organisé.
 
A. Les éléments physiques 
Dans sa dimension sociologique, les éléments physiques renvoient d’une part à
l’élément matériel et à l’élément personnel d’autre part.
 
 Le territoire, l’élément matériel :
Le territoire est la partie de l’espace géographique qui appartient à l’État, sans
le territoire, le pouvoir de l’État ne peut s’exercer.
C’était pendant longtemps le problème palestinien ou celui-ci des États en
exil à la suite d’une guerre.
Le territoire peut être constituer de plusieurs entités avec des solutions de
continuités : c’est le cas des archipels, de la France avec les départements
d’outre-mer, des États-Unis avec l’Alaska.
Cette discontinuité peut être source d’éclatement.
Certains États sont enclavés en totalité dans un État étranger comme Salik
marain, le Vatican etc.
La taille des États importe peu, il existe un micro-État, on peut citer l’exemple
de Lichtenstein, île de Nauru.
En outre le territoire n’est pas seulement terrestre, les États étendent de plus
en plus leur souveraineté sur l’espace maritime avec des compétences
identiques à celles exercées sur le territoire terrestre.
C’est le cas de la mer territoriale ( 12 milles marins ) et de la zone
économique exclusive qui englobe le plateau continental sur lequel repose la
mer territoriale.
L’exploitation de la mer prime sur les considérations liées à la navigation pour
des raisons économiques telles que la pêche, le pétrole et autres richesses
sous-marines.
La souveraineté concerne aussi l’espace aérien qui surplombe le territoire
terrestre c’est-à-dire l’atmosphère au dessus de l’État.
En exclu l’espace extra atmosphérique qui reste libre.
 
 La population, un élément personnel :
Il ne peut y avoir d’État sans population c’est-à-dire un groupe humain
sédentaire et rattaché à un État, il faut d’abord distinguer la nationalité de la
citoyenneté qui s’oppose des conditions supplémentaires pour l’exercice des
droits politiques.
La nationalité ne s’attache pas seulement aux personnes physiques mais aussi
aux personnes morales devenues associations ou sociétés et même à des
objets comme les navires et les aéronefs.
 
Le droit interne fixe les règles générales d’acquisition de la nationalité, qui
s’imposent aux individus. Deux systèmes sont envisagés : 
 Le jus sanguinis ( droit du sang ) qui fait dépendre la nationalité de l’enfant
de celle de l’un des deux parent.
 Le jus soli ( droit du sol ) qui tient compte de la naissance de l’enfant sur le
territoire ou dans un espace soumis à sa juridiction 
 
Quant à la naturalisation, elle convient d’un choix individuel *
généralement de changement de nationalité qui peut avoir un effet familial.
Elle dépend des conditions de séjours retenus conformément à la politique
d’accueil de l’État considéré.
La population a longtemps était confondue avec la nation, celle-ci peut être définie
comme un groupement humain dans lequel les individus se sentent unis les uns
aux autres par des liens à la fois matériel et spirituel, et qui se conçoivent comme
différent des individus qui composent les autres groupements nationaux.
Le concept de nation a revêtu plusieurs sens, deux définitions se sont développer,
l’une d’inspiration allemande, l’autre de conception française.
 La conception allemande : la nation est le résultat d’éléments objectifs tels la
langue, la religion, la race, l’ethnie ... 
Cette conception relève du déterminisme, la nation s’identifie alors à la race
et conduit ainsi à l’élimination ( par l’exode ou par la mort ) de tout les non
nationaux c’est-à-dire de ceux qui n’appartiennent pas à la même classe. Les
génocides anciens ou modernes relèvent aussi de cette vision.
 
 La conception française fait rentrer à côté de ces éléments objectifs la
volonté de dire ensemble ou selon Ernest Renan "un vouloir dire collectif" la
nation se forge à partir de différents facteurs, faits notamment de souvenirs
commun bon ou mauvais comme les guerres ou les victoires conquises.
 
L’unité de la nation qu’elle soit subjective ou objectif conduit à assimiler l’État et
la nation avec le concept d’État-nation parce que cette nation doit s’incarner dans
une réalité juridique. Cette identification n’est pas toujours réalisée et à était
facteurs de conflits.
En Europe, les nations ont souvent précédé l’État qui a pu servir à concrétiser
politiquement et juridiquement la nation : l’État italien, l’État allemand ont suivis
l’émergence de la nation italienne ou allemande.
Mais en France, il est fréquent de dire que l’État a précédé la nation, il en est de
même des États africains nées du processus de décolonisation qui ont dû créer une
nation à partir des frontières imposées par le colonisateur.
Ce pose alors la question de savoir si toute nation doit avoir un État ?
Le principe des nationalités développer à partir de la Révolution française selon
lequel toute nation a droit à devenir un État, traduit une réponse positive et rejoint
l’idée de souveraineté nationale. 
Le traité de Versailles de 1919 développe ce thème en Europe centrale et orientale,
ce principe a pris la forme nouvelle du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes,
ainsi dans la charte de l’ONU au paragraphe 2 de l’article 1er se doit à jouer un
grand rôle dans le mouvement de décolonisation de l’après 2nd GM sous la forme
du droit à l’autodétermination.
Si la nation à souvent précédé l’État, la nation ne correspond pas toujours à l’État.
Elle peut être écartelée en plusieurs États, ce fut le cas de l’Allemagne écartelé de
1945 jusqu’à 1990 en deux États ( la république démocratique allemande et la
république fédérale allemande ).
C’est encore le cas des deux Corées.
La nation kurde est écartelée entre la Turquie, l’Irak, l’Iran et la Syrie.
Ils existent beaucoup d’exemples en Europe central avec les minorités hongroises
comme la Roumanie et la Slovaquie, la nation Basuue et également partagée entre
l’Espagne et la France.
En sens inverse, des États peuvent regrouper en leurs sein plusieurs nations, on
parle alors d’État bi ou multinationaux. Ce fut le cas de la Tchécoslovaquie
jusqu’en 1991 et de l’ex URSS.
 
B. Un pouvoir politique, l’élément institutionnelle
La rencontre d’une population et d’un territoire ne débuche pas sous l’existence
d’un État. Le pouvoir politique est exercé sur cette population vivant sur un
territoire donné.
Le pouvoir est un phénomène d’autorité inhérent à la vie en société.
Les manifestations du pouvoir permettent d’identifier ses traits permanents et ses
caractéristiques.
 
I. Les traits permanents du pouvoir 
Le pouvoir implique une double relation de commandement et d’obéissance. Par la
même, on note une différenciation entre ceux qui commandent et ceux qui sont
commandés.
 
A. La relation de commandement 
Le pouvoir dispose de la capacité de commander à ses membres et de sanctionner
légitimement ses ordres par la force.
Il permet à ses détenteurs de prescrire unilatéralement des normes de conduites à
l’intention des gouvernés qui sont tenus de s’y plier ou non.
Il ne peut pas être * du consentement préalable des destinataires de la décision
arrêtée par les gouvernements.
Ce pouvoir doit être assorti de mécanisme de sanction permettant de faire
prévaloir la volonté de ceux qui commandent.
 
B. La relation d’obéissance 
Le commandement a pour contre parti l’obéissance des gouvernés qui est
conditionné par la légitimité du pouvoir. La légitimité est une notion sociologique
et non juridique. Elle prend en considération l’acceptation de l’autorité par ceux
qui en sont soumis.
C’est le caractère de ce qui est conforme aux valeurs et aux croyances auxquelles
se réfère le pouvoir. Elle fournit le fondement ou la justification de l’autorité des
gouvernants.
Max Weber distingue trois types de légitimité : traditionnelle, charismatique et
légale rationnelle .
1. La légitimité traditionnelle se fonde sur l’existence de rapports de nature
contractuelle entre le chef et ses gouvernés. Le gouvernant est obéi en vertu
de la coutume.
2. La légitimité charismatique se manifeste par l’obéissance par un chef auquel
les gouvernés sont dévoués. C’est la confiance à un personnage
exceptionnel.
3. La légitimité légale rationnelle repose sur la conformité du pouvoir au droit
en vigueur.
 
II. Les caractères spécifiques du pouvoir
Le pouvoir d’État est irréductible aux autres pouvoirs. Il est en effet civil et
temporaire d’une part et exclusif d’autre part.
 
A. Un pouvoir civil 
Ce caractère spécifique est fondé sur le principe de la séparation des autorités
civiles et militaires.
Le pouvoir civil, organisé pour la paix est exercé par un personnel civil,
contrairement au pouvoir militaire, un pouvoir de guerre orienté vers la défense de
l’État. Les autorités militaires sont dès lors séparées des autorités civiles
auxquelles elles sont subordonnées.
C’est ainsi que le chef de l’État, autorité civile, est investi du titre de chef suprême
des armés.
Cette séparation est assurée grâce à un double cantonnement de l’armée : 
 Un cantonnement territorial est un cantonnement juridique.
 
B. Un pouvoir temporel
 Les rapports entre le pouvoir d’État et le pouvoir religieux s’intègrent dans le
cadre général du principe de la laïcité. Celle-ci implique une séparation entre le
pouvoir temporel et le pouvoir religieux, dans le respect réciproque de la sphère
d’action de chaque pouvoir.
L’État doit par conséquent observer une attitude de neutralité en considérant le
religieux comme relevant de la conscience individuelle.
Dès lors que ces manifestations ne troubles pas l’ordre public.
 
C. Un pouvoir exclusif
Le pouvoir de l’État a le double monopole de l’édictions des règles de droit et de
la contrainte organisée.
L’État n’est pas le seul a créer des règles de droit.
Le pouvoir normatif existe dans toutes les organisations sociales ( les associations,
les syndicats ), toutefois le droit de l’État est au dessus des autres règles qui
dérivent des autres formes d’organisations infra étatiques. C’est à l’État, gardien
de l’intérêt général et garant de l’ordre public d’orienter et de limiter au besoin le
droit des autres acteurs sociaux.
Les autres acteurs juridiques n’ont pas le droit de se faire justice mais doivent
recourir à l’État pour obtenir le respect des règles de droit qu’ils ont forgées entre
eux.
L’État détient le monopole du pouvoir de coercition, qui lui permet de faire
exécuter ses décisions et de les faire prévaloir sur les autres décisions.
Il a le pouvoir de demander unilatéralement des prestations ou abstentions aux
individus vivant sur son territoire et de contraindre les gouvernés a s’exécuter par
la force si besoin est.
L’État ne saurait tolérer sur son territoire des forces armés concurrentes sans
mettre en péril son existence. Il détient enfin un système de sanction organisé, plus
perfectionné que celui des autres organisations sociales.
 
Paragraphe 2 : la définition juridique 
Les éléments sociologiques de l’État sont relativement conté géants en ce sens
qu’ils peuvent varier dans le temps et l’espace.
Toutefois, cette instabilité sociologique occulte une permanence et une pérennité
de l’État que lui procure ses attribues juridiques à savoir la personnalité juridique
et la souveraineté.
 
I. La personnalité juridique
Afin d’assurer sa continuité et d’en faire un centre de décision, l’État est érigé en
personne juridique.
La personnalité juridique lui confère une existence juridique comparable à celle
des personnes physiques, tout en lui offrant les mêmes possibilités d’action.
 
A. Le fondement de la personnalité juridique
L’État est selon Raymond Carré de Marlberg ( un être de droit en qui se résume la
collectivité nationale ) cet être de droit est non de chair et de sang, porte le nom de
personne morale par opposition à la personne physique.
La personnalité morale est une fiction juridique.
Sous ce rapport, l’État est doté d’une vie propre et indépendante des volontés
individuelles de tous ces membres.
On lui reconnaît ainsi une capacité juridique lui conférant le pouvoir de vouloir et
d’agir au nom de la collectivité.
Cette personnalité juridique, lui permet de prendre en charge de façon permanente
les intérêts de la nation.
Elle découle de l’institutionnalisation du pouvoir.
L’État, personne juridique, ne doit pas être confondu avec ses autorités qui
l’incarne et qui tirent leur compétence de l’État.
En d’autres termes, les autorités étatiques ne sont pas propriétaires des fonctions
qui leur sont confiées mais en sont les délégataires provisoires car elles exercent
ces fonctions au nom est pour le compte de l’État.
 
B. Les conséquences de la personnalité juridique
La reconnaissance de la personnalité juridique à l’État présente des avantages
certains.
La personnalité juridique confère à l’État tous les droits reconnus à une personne
physique.
L’État peut posséder des biens, contracter des dettes, gérer des services, entretenir
une armée, une police etc.
Pour faire face à ces charges financières, il dispose de ressources qu’il tire de son
domaine et de ses impôts qui alimentent son budget.
La personnalité assure l’unité de l’État dans l’espace ainsi que sa permanence et sa
continuité dans le temps.
L’État survit aussi bien à ses dirigeants éphémères qu’aux générations qui se
succèdent.
Il est permanent car les changements qui surviennent dans sa composition
n’affectent ni son existence ni la durée de ses décisions, par exemple les lois d’une
Assemblée ou les décrets d’un président de la république, survivent aux
gouvernants qui en on pris l’initiative.
Elle permet d’assurer le fonctionnement continu des pouvoirs nécessaire à la
sécurité du commerce juridique national et international.
En droit international, elle est le fondement de l’égalité entre les États.
Si tous les États sont matériellement différents, ils sont juridiquement égaux. Le
droit international ne prend en compte les États qu’en tant que personne morale et
non en tant que détenteur de puissance.
 
II. La souveraineté
Attribut juridique de l’État, la souveraineté traduit son indépendance et justifie les
droits régaliens qui lui permettent de s’organiser librement.
La souveraineté peut être envisager sous deux angles : elle peut être interne c’est-
à-dire tourner vers la communauté nationale ou externe c’est-à-dire tourner vers la
communauté internationale.
 
A. La souveraineté interne
Dans sa sphère territoriale, l’État joui d’une supériorité absolue non seulement sur
les individus mais aussi sur les groupements publics ou privés vivant à l’intérieur
de son territoire.
On dit qu’il est investi de la puissance publique qui lui donne le pouvoir d’imposer
sa volonté.
En effet, l’État dispose de la faculté de s’organiser comme il l’entend et
d’organiser les groupements humains qui sont subordonnés.
Sa liberté est totale, il n’a pas de rivaux.
Il détient l’exclusivité des pouvoirs dit de puissance publique.
Ce pouvoir de domination se double d’un pouvoir d’organisation originaire et
illimité.
Il peut poser des normes sans se soucier d’autres règles extérieures.
Il détermine lui même ses propres compétences.
Il fonde et délimite l’ordre juridique national.
Il se donne sa propre constitution, détermine librement sa forme d’organisation
politique c’est ce que traduit Jillullinke en disant ceci : « L’État a la compétence de
ses compétences »

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