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Confidences de Coach

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TOME 1

Confidences
de Coach
Les Outils des grands Coachs
enfin dévoilés

Sous la direction de Franck Marcheix


Confidences
de
Coachs

Les Outils des grands Coachs


enfin dévoilés

TOME 1

Collectif de Coachs
Yves Carluer
Rémi Furucz
Philippe Garric
Christophe Godfriaux
Frédéric Langourieux
Franck Marcheix
Paul Pyronnet
D’après une idée de Franck Marcheix
Vous voulez vous procurez le livre en format papier

cliquez ici

Tous les bénéfices sont reversés à des associations caritatives

© 2013 – Franck Marcheix


Tous droits réservés pour tous pays –
Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur.

Dépôt légal : 4eme trimestre 2013

ISBN : 978-1-291-55670-4

Deuxième édition

Image de couverture : Franck Marcheix


Merci à mes amis et coachs qui ont accepté au premier appel de partici-
per à cette drôle d’aventure : la création de ce livre de confidences.

Les voici : Yves Carluer, Rémi Furucz, Philippe Garric, Christophe Go-
dfriaux, Frédéric Langourieux, Paul Pyronnet,

Merci à notre comité de lecture qui a accepté de lire, relire et corriger


les différentes versions de ce manuscrit pour lui apporter une meilleure
fluidité et corriger nos incroyables fautes (merci Annette, Christian, Au-
rore et Corinne)

Merci à nos familles, nos amis et nos clients pour la confiance et le sou-
tien qu’ils nous accordent.

Et merci à vous de vous être procuré cet ouvrage et de vous atteler à sa


découverte...

En espérant que celui-ci vous inspire et vous invite à en découvrir de


nombreux autres.

Je voudrais aussi plus personnellement remercier Aurore, une amie qui


m’est chère, merci pour son incroyable gentillesse et pour nous avoir
offert une quatrième de couverture si inspirante.

Vous voulez vous procurez le livre en format papier

cliquez ici

Tous les bénéfices sont reversés à des associations caritatives


Table des matières
Introduction 12

Chapitre 1 - Les Marques d’attention


de Christophe Godfriaux 14

Chapitre 2 - La demande
de Philippe Garric 24

Chapitre 3 - La Voix
de Yves Carluer 35

Chapitre 4 - La double-contrainte
de Franck Marcheix 41

Chapitre 5 - Les Croyances


de Rémi Furucz 58

Chapitre 6 - Le recadrage
de Frédéric Langourieux 69

Chapitre 7 - La détermination d’objectif


de Paul Pyronnet 81

CONCLUSION 104
Dans l’ordre alphabétique, je suis heureux de vous
présenter la biographie de chaque auteurs de ce livre.
Biographie de Yves Carluer :
Yves Carluer a toujours aimé partager,
échanger, alors, quand son professeur de
judo, Maître Goin, lui a dit : «Si tu veux
continuer à évoluer dans ton art, tu dois
enseigner ce que tu sais aux autres. Veux-
tu être mon assistant?» Il accepta et ensei-
gna le judo pendant plusieurs années.

Dans le milieu professionnel, il a animé des


stages pour adultes (15 chaque semaine…)
pendant plusieurs années dans différents domaines tournant autour des
ressources humaines, «expression corporelle, comment améliorer les
relations humaines dans le travail», ce que l’on appelait à l’époque «Lec-
ture rapide», «Qu’est-ce que la mémoire, comment l’apprivoiser…». Plus
tard, il a participé à des actions d’informations sur l’utilisation d’internet
(à son origine), ses pièges (déjà), les méthodologies de recherche, etc…

Dans le milieu associatif, il a créé et animé un club d’astronomie ama-


teur: «Les enfants des étoiles». Tous les ans, il anime des initiations à
l’astronomie auprès d’enfants en milieu scolaire, ainsi que différentes
animations grand public (observation du soleil, conférences, etc…).

Tout au long de cette activité débordante, il a su développer ses compé-


tences en communication et sciences humaines puis s’est spécialisé en
hypnose Ericksonienne et est devenu rapidement un coach et un for-
mateur reconnu et apprécié pour son approche, sa bonne humeur et sa
connaissance de cet outil magique qu’est notre voix.

Vous pouvez le retrouver sur :


http://hypnose-ecologie-bretagne.fr/

Page 6
Bioraphie de Rémi Furucz :
Coach et formateur en Relations Humaines
depuis près de 20 ans.

Il accompagne des hommes et des femmes


en individuel. Il enseigne auprès d’orga-
nismes ou d’entreprises et forme chaque an-
nées de nombreux coachs professionnels.

Lui-même coach certifié à l’Institut de Coa-


ching de Genève avec Alain Cayrol, il a éga-
lement suivi le cursus d’autres formations
parisiennes en coaching. Master en Hypnose
Ericksonienne, Master en PNL, 101 et 202 en Analyse Transactionnelle +
5 ans en groupe didactique.

Ses valeurs sont l’intégrité, la bienveillance, le respect, le non-jugement


et la clarté.

Il incarne ce qu’il prône, partage et transmet ses connaissances avec


générosité. Ses principaux moteurs sont la transmission et l’accompa-
gnement, il repère en chacun le bon, le beau et les possibles pour les
amplifier.

En 2000, Rémi Furucz crée sa formation de Coaching. Il l’anime depuis


lors. Au départ appelée «Hypno»-Coaching, car il voit rapidement la
puissance de l’alliance éthique entre conscient et inconscient. Il y in-
tègre aussi des outils qui proviennent de la PNL, la Gestalt, l’AT, la sys-
témie et aujourd’hui la CNV. Fort de ces bases, il développe et crée ses
propres outils.

Vous pouvez le retrouver sur


http://www.remifurucz.com

Page 7
Biographie de Philippe Garric :
Après des études universitaires techniques et
commerciales, Philippe occupe pendant plus de
dix ans différentes fonctions commerciales
(Vente et achat) dans le négoce industriel.

Il fut notamment chef de secteur pour un grand


groupe hollandais de négoce d’acier et d’inox. Il
dirige ensuite un centre de formation en mana-
gement de projets, en ressources humaines et
en développement personnel.

En plus de son expérience, Philippe intègre


dans sa pratique professionnelle différentes
approches de développement du potentiel humain (Analyse Transac-
tionnelle dans le champ des organisations, Communication Consciente
selon le processus de Marshall Rosenberg, Master en Programmation
Neuro-Linguistique, Sociocratie, Ennéagramme, langage non-verbal,
etc.). Il est notamment diplômé de l’Institut de Coaching International
de Genève,
Depuis l’an 2000, Philippe intervient en tant qu’ingénieur pédagogique,
formateur en relations humaines, management, relations commerciales
et communication interpersonnelle. Il est aussi coach dans le domaine
personnel, professionnel et sportif. Enfin, Philippe est le dirigeant de
Com’Unique.

Auteur de 2 ouvrages : “En quelques mots” & “Croyances, mensonges


et autres vérités”.

Vous pouvez le retrouver sur :


http://www.comunique.fr
http://www.sarendipity.fr

Page 8
Biographie de Christophe Godfriaux :
Christophe Godfriaux est praticien de la rela-
tion d’aide, ainsi que formateur en entreprise et
en développement personnel.

Depuis 2001, il anime des formations à la ges-


tion de l’agressivité pour les professionnels de
la sécurité.

Depuis 2008, il propose aussi des formations à


la communication interpersonnelle, aux tech-
niques d’entretien et à l’approche psycholo-
gique des conflits pour les managers, les ensei-
gnants, les éducateurs et de manière générale
les personnes ayant un contact avec le public.

Depuis 2011, il anime la formation aux bases de la PNL en collaboration


avec l’Institut Paul Pyronnet. Par ailleurs, Il est également invité expert
pour les domaines de la communication interpersonnelle et de la PNL
sur la chaine de radio Belge Vivacité.

Vous pouvez le retrouver sur


www.canalreussite.com

Biographie de Frédéric Langourieux :


Frédéric Langourieux est hypnothérapeute, coach et
enseignant en développement personnel. Passionné
de développement personnel et de l’humain depuis
25 ans, il partage son temps entre son cabinet de
consultation, les conférences, ses formations en dé-
veloppement personnel et sa famille.
Spécialiste du bonheur, auteur de la série de livres
«Ton bonheur est là», il a crée un blog du même nom
et propose une formation inédite en ligne de coa-
ching sur le bonheur, ainsi qu’une formation sur la
gestion du stress et des soucis.

Vous pouvez le retrouver sur


http://www.tonbonheurestla.com
http://www.hypnose-pnl-nantes.com
http://www.hypnofeel.com
Page 9
Biographie de Franck Marcheix :
Enseignant en hypnose et communication,
auteur et conférencier, il est reconnu pour
son aisance et son pragmatisme.

Il se qualifie plus volontiers comme un éveil-


leur de potentiel que comme thérapeute ou
Coach. Conférencier de talent, il propose des
interventions inspirantes et pleines d’éner-
gie. C’est un touche-à-tout passionné par la
vie et ses aventures.

Universitaire, il est chargé de cours à l’Université de Limoges en commu-


nication et motivation.

Il se caractérise par un mélange de non-conformisme, d’humour et de


curiosité intellectuelle.

Ses spécialités sont la prise de parole en public, le leadership, l’hypnose


et la communication inconsciente.
Exigeant et tenace, il se passionne pour le langage non-verbal dans la
communication.

Ses recherches le mènent à associer les chevaux au développement per-


sonnel.

Fondateur de FM Institut et Hypnofeel, organismes professionnels de


formation en Coaching Interdisciplinaire, Hypnose et Communication.
Auteur du livre «Auto-Hypnose – Un voyage au centre de vous-même».

Et initiateur du projet «Confidences de Coach».

Vous pouvez le retrouver sur


http://www.confidencesdecoach.com
http://www.fminstitut.com
http://www.hypnofeel.com

Page 10
Biographie de Paul Pyronnet
Paul Pyronnet, commence son activité en
1987, puis crée l’Ecole de PNL avec Alain
Cayrol entre 1990 et 2001, puis fonde Cohe-
sion International (2001-2010).
Il se sépare en juillet 2010 de ses associés,
pour se recentrer sur son activité principale
en créant Paul Pyronnet Institut.

Formateur consultant (20 ans d’expérience)


dans la formation et l’accompagnement de
professionnels aux métiers du Coaching et de la Formation.

Il enseigne la PNL et contribue à son développement depuis 1993. Outre


les formations animées au sein de Cohésion Formation, il intervient prin-
cipalement dans le monde de l’entreprise et du sport de haut niveau. Il
bénéficie d’une expérience de 25 000 heures de formation PNL.

Enseignant PNL certifié en 1995 par Alain Cayrol, Josiane De St Paul et


Richard Clark, il a effectué, à ce jour, plus de 3000 journées d’enseigne-
ment, ce qui fait de lui l’un des enseignants français les plus sollicités
pour les formations PNL, au cours de ces 20 dernières années.

Vous pouvez le retrouver avec ses 11 cours gratuit de PNL :


http://goo.gl/AvmMj

Page 11
Introduction

Page 12
Quel plaisir de vous présenter ce livre, un rêve se réalise pour moi. En
effet, chacun des professionnels participant à ce projet compte parmi
mes amis proches et ils ont tous accepté de contribuer au projet du livre
que vous avez sous les yeux.

«Confidences de coachs», un titre qui veut en dire long, j’ai souhaité


réunir, sur une même scène, ce collectif de coachs pour qui j’ai un im-
mense respect, à la fois pour leur professionnalisme, leur expertise et
leur bienveillance.

Vous allez découvrir au travers de chacune de leurs pages, un véritable


trésor. Je leur ai demandé à tous de nous parler de leur outil de com-
munication préféré, quel était pour eux l’outil de communication le plus
efficace ou celui dont ils avaient le plus envie de parler devant des dé-
butants ou des experts. Et je crois sincèrement que chacun d’entre vous
y trouvera son compte, quel que soit votre niveau, vous découvrirez de
multiples informations sur ces grands professionnels ou sur leur ma-
nière de percevoir ces outils puissants de communication.

Je ne me lancerai pas dans un exposé exhaustif sur leurs personnalités


ni même sur leurs expériences car, croyez-moi ou faites vous-même vos
recherches, vous constaterez qu’un ouvrage seul n’y suffirait pas !
Non, ce qui me paraît bien plus important, c’est que vous sachiez que
certains d’entre eux ont été parmi les précurseurs de certaines méthodes
les plus connues de communication à ce jour. D’autres ont eux-mêmes
développé des outils surpuissants d’accompagnement et continuent de
contribuer à un monde meilleur en développant des formations, des
coachings, des séminaires et offrent leur expertise chaque année, à des
milliers de personnes.

Tout au long de ce livre vous en apprendrez plus sur chacun d’entre


eux et j’espère que cela vous donnera envie d’aller à leur rencontre lors
d’une prochaine conférence ou formation.

Vous en apprendrez plus sur la meilleure manière d’établir une demande,


ce que sont les marques d’attention et comment s’en servir, qu’est-ce
qu’une excellente détermination d’objectif et les étapes pour amplifier
son efficacité, comment se servir de sa voix autrement, qu’est-ce qu’un
recadrage, de quoi parle-t-on quand on parle de double-contrainte et
de manipulation ou encore qu’est-ce qu’une croyance et comment les
utiliser lors d’un coaching. Tous ces outils seront repris en détail dans ce
livre et vous seront enseignés par des maîtres en la matière.

Page 13
Chapitre 1
-
Les Marques d’attention
de
Christophe Godfriaux

Page 14
Quelques mots de Christophe avant de commencer :
Quand Franck Marcheix m’a parlé de ce projet de livre, je n’ai pas hésité
une seule seconde avant de lui donner ma réponse. Tout d’abord, parce
que ce genre de collaboration correspond tout à fait à mes valeurs de
transmission et de partage. L’expertise que j’ai développée au travers de
ma passion pour la PNL, ne sert à rien si elle n’est pas partagée. Comme
chaque partage d’ailleurs, elle prend autant sa valeur de la main, des
yeux, du cœur qui la reçoivent, que de ceux qui la donnent. Je me ré-
jouissais également de pouvoir partager cet exercice de style avec des
gens que j’apprécie et que j’admire.

La deuxième raison qui m’a poussé à entrer dans ce projet, c’est la


personnalité même de Franck que je considère comme un ami et que
j’apprécie pour son intégrité et son honnêteté intellectuelle. Vraiment,
j’avais très envie de participer à cette aventure avec lui.

Enfin, ce que j’ai choisi de partager avec vous, ce n’est pas n’importe
quel concept, n’importe quel outil mais un principe qui pour moi est
fondamental et qui a changé ma vie. Cette puissance de transformation,
j’avais très envie de la mettre à la disposition d’autres personnes qui,
comme moi, pourraient se laisser toucher par les marques d’attention.

Christophe Godfriaux

Namur Belgique
Avril 2013

Contact : http://www.canal-reussite.com
christophe@canal-reussite.com

Facebook
https://www.facebook.com/christophe.godfriaux

Viadeo :
http://www.viadeo.com/fr/profile/godfriaux.christophe

Linkedin :
http://www.linkedin.com/pub/christophe-godfriaux/1b/754/549

Tél 0032 495 788 621

Page 15
Les marques d’attention : un outil à la fois simple et
puissant.
«Il suffit de regarder une chose ou une personne avec attention
pour qu’elle devienne intéressante.» Eugenio d’Ors Y Rovira

Commençons par un peu d’histoire


Je suis de ceux qui pensent que pour être puissant, un outil n’a pas be-
soin d’être compliqué, au contraire. Mon outil préféré parmi ceux que
j’enseigne, est d’une simplicité incroyable et d’une efficacité redoutable.
Pour introduire mon propos, je voudrais vous raconter une histoire, celle
de l’expérience attribuée à Frédéric II de Hohenstofen(1), monarque qui
vécut principalement au 13ème siècle.

Ce roi voulait connaître la langue parlée par les anges. Il partit alors du
postulat qu’en confiant des bébés à des nourrices leur prodiguant les
soins de base, mais sans aucun contact tels que paroles, caresses, ber-
cements, ces enfants parleraient la seule langue qu’ils étaient suscep-
tibles d’entendre, c’est-à-dire celle des anges venant leur prodiguer des
conseils pour affronter la vie. Rapidement, tous les enfants, bien qu’ils
fussent correctement nourris, lavés, changés, dépérirent et moururent.

Plus tard, la psychologie comportementale et plus particulièrement


Abraham Maslow (2) s’intéressera aux besoins des êtres humains. Il or-
ganisera sa théorie sous forme de pyramide.

En partant de la base, nous avons tout d’abord les besoins physiolo-


giques tels que boire, manger, dormir, éliminer … Dans le deuxième
étage de la pyramide siège le besoin de sécurité. Si ce besoin n’est pas
pris en compte correctement, la personne n’a pas la possibilité de s’ou-
vrir ni aux autres, ni au monde extérieur.

Ce qui est porteur de différence est vécu comme une menace.

Le 3ème étage de la pyramide prend en compte les besoins d’apparte-


nance. Appartenir à un groupe, une famille, une entreprise, un club …
mais appartenir en étant reconnu comme un être humain à part entière.
Ce niveau est nécessaire pour permettre la construction du suivant :

«l’estime de soi et le statut de la personne».

Page 16
La pointe de la pyramide, dernier étage, est occupée par le besoin de
réalisation de soi, l’identité, qui, nous le savons aujourd’hui, comprend
le besoin de croissance mais aussi celui de contribution.

Au début du XXème siècle, le psychanaliste Américain d’origine Hon-


groise, René Spitz (3) a démontré également que les enfants séparés de
façon précoce de leur mère, développent très fréquemment une forme
de dépression nommée «hospitalisme». Ce syndrome serait dû essen-
tiellement à un manque de stimulation.

C’est Eric Berne (4) qui, s’appuyant sur les connaissances héritées à la
fois de l’expérience de Frédéric II, de Spitz et de Maslow, va dévelop-
per le concept de «Strokes», mot qui désigne à la fois une caresse et
un coup. Ainsi, c’est à l’Analyse Transactionnelle (5) que nous devons
cet outil utilisé également en PNL (6) ou l’on préférera le vocable de
«marques d’attention».

Berne parle d’une véritable faim de «strokes» qui sont, en fait, des uni-
tés de marques de reconnaissance.
L’outil et son utilisation.
Depuis tout petit, nous apprenons à exprimer ce qui ne va pas, ce qui
nous gêne. Ainsi, bébé, nous crions quand nous avons faim, soif, mal
ou simplement quand nous avons besoin d’être changé. En grandissant,
nous allons généraliser ces apprentissages en continuant à crier, à reven-
diquer et à exprimer ce qui nous déplait, à ceci près que nous allons éga-
lement prendre conscience de nos propres besoins de reconnaissance,
de tendresse, de valorisation et du fait que, si nous en prodiguons aux
autres, nous en recevons nous-mêmes plus facilement (transaction).

L’expérience démontre que pour donner et obtenir le meilleur de nous-


mêmes, nous avons besoin de recevoir régulièrement des marques d’at-
tention. Nous nous accordons à dire, de façon plus précise, que nous
avons besoin de recevoir dix fois plus de marques d’attention positives
que de marques d’attention négatives. Toutefois, l’expérience a égale-
ment démontré qu’une personne préférera recevoir des marques d’at-
tention négatives que rien du tout.

Je vois bien que vous vous interrogez. «Ah bon, il existe donc plusieurs
sortes de marques d’attention ?» Et bien oui, il en existe au moins quatre
sortes.

Page 17
Nous reconnaîtrons deux sortes de marques d’attention positives et
deux sortes de marques d’attention négatives. Les marques d’attention
positives permettent d’augmenter le niveau d’être, donc la capacité
d’échange de l’individu, à l’inverse, les marques d’attention négatives
vont limiter ou empêcher le développement de l’être, à savoir la capaci-
té d’échange et d’ouverture au monde.

«Le fruit le plus agréable et le plus utile au monde est la reconnaissance.»


Ménandre
On reconnaîtra ainsi :
Les marques d’attention positives conditionnelles.
Elles sont liées au «faire» et à l’action. Je fais une chose qui est appré-
ciée, je reçois une récompense (un peu comme un dauphin qui fait son
numéro et reçoit un poisson). En entreprise, ça peut être : «Vous avez
atteint les objectifs de production, vous toucherez un bonus à la fin du
mois.».

Les marques d’attention positives inconditionnelles.


Elles sont liées à «l’être», je les reçois parce que je suis moi et je n’ai pas
besoin de les mériter. Ce sont bien évidemment les marques d’attention
positives les plus puissantes.
Un peu comme en miroir, nous allons retrouver une symétrie au niveau
des marques d’attention négatives.

Les marques d’attention négatives conditionnelles.


Elles aussi liées au «faire», elles sont une forme de sanction quand ce
que je fais ne plaît pas. Souvenez-vous des heures de colle ou des pages
à noircir, rançons pour un comportement un peu trop turbulent ou un
devoir pas rendu à temps.

Les marques d’attention négatives inconditionnelles.


Elles sont comme les marques d’attention positives inconditionnelles
liées à «l’être», ce sont sans doute celles qui font le plus de dégâts. En
effet l’impact n’est pas le même quand on dit à un enfant «Je trouve que
ce que tu as fait est méchant» et «Tu es méchant». On sait aujourd’hui
combien peut être dommageable le fait d’associer un enfant à ses com-
portements négatifs.

À défaut de recevoir des marques d’attention positives, certaines per-


sonnes, comme les jeunes turbulents de nos cités, préféreront recevoir
des marques d’attention négatives, être reconnus pour la terreur qu’ils

Page 18
inspirent ou pour les dégâts qu’ils occasionnent plutôt que de vivre dans
l’indifférence la plus totale. Il en va de même pour d’autres cas tout aussi
extrêmes de personnes préférant la violence à l’ignorance ou à la soli-
tude.

À ce propos une expérimentation a été menée en laboratoire (7) sur


deux groupes de rats du même âge, dans les mêmes conditions expé-
rimentales. L’expérience consistait à administrer des chocs électriques
au premier groupe et aucune stimulation au second. Le constat fut que
les rats qui recevaient les chocs électriques se développaient mieux et
plus vite que ceux ne recevant aucune stimulation ... même si les chocs
électriques étaient douloureux.

Dans la vie de tous les jours, nous oublions souvent l’impact de ce simple
outil, nous l’employons à mauvais escient, avec des impacts hors de maî-
trise et incontrôlables.

La communication est une relation de cause à effet(s). Être conscient des


causes provoquées permet, bien souvent, de mesurer les effets ou en
tout cas de les potentialiser.

Il reste que, même si cet outil est simple, il a besoin pour être pleine-
ment efficace, de suivre quelques règles.

Tout d’abord, il est important que la marque d’attention soit sincère. Si


elle est donnée avec le cœur, elle pourra être reçue avec le cœur. Toute-
fois, même si elle est offerte de façon sincère, certaines personnes peu
habituées à en recevoir ou ayant une estime d’elles-mêmes peu déve-
loppée auront du mal à la recevoir et seront tentées au premier abord
de penser que vous vous moquez d’elles. Soyez sincère et insistez sur
votre authenticité.

Le deuxième critère après la sincérité est que la marque d’attention doit


être spécifique et contextualisée. Il y aura une différence énorme si je
dis à mon collègue : «J’ai bien aimé la manière dont tu as mené cette ré-
union» et «Quand tu as présenté les chiffres et les statistiques pendant
la réunion, tu as vraiment montré à chaque participant à quel point tu
maîtrises ton sujet. J’ai été impressionné !».

La troisième règle découle de la seconde, il est important que la marque


d’attention soit personnalisée. Par exemple, quand je souhaite bon
anniversaire à une personne sur un réseau social, je prends toujours
soin d’ajouter son prénom ; sans quoi, la personne a un peu l’impres-

Page 19
sion d’avoir reçu un «toutes boîtes» (argot belge :D), un souhait qui ne
s’adressait pas vraiment à elle.

Enfin, il me paraît évident que chaque marque d’attention soit appro-


priée ; comment pensez-vous que votre élu local prendrait votre «Bravo
pour votre réussite !» alors qu’il n’a pas été réélu …

Le propre des marques d’attention est qu’elles vont renforcer tout résul-
tat positif ou négatif suivant la façon dont vous allez les utiliser.

Même s’il est bon de penser à en donner régulièrement, il est égale-


ment important de privilégier la qualité, à la quantité.

Autre élément capital, chaque individu est réceptif à un type privilégié


de marque d’attention. Certains préféreront les compliments, d’autres
rechercheront davantage les stimulations et le contact physique.

Certains me diront, à juste titre, que tout cela manque de spontanéité,


ce à quoi je vous répondrai que la spontanéité, ça s’apprend ou plutôt
ça se développe. Un peu comme pour les gens qui vont en salle de mus-
culation pour développer leur physique, nous allons prendre l’habitude
de repérer chez l’autre les choses positives ; les repérer dans un premier
temps et les dire dans un second. Comme pour la musculation, plus vous
pratiquerez et plus vous développerez vos compétences à repérer et à
dire ce que vous percevez de positif chez l’autre.

L’usage des marques d’attention obéit lui aussi à la dynamique d’ap-


prentissage qui veut qu’au départ, je suis inconsciemment incompétent,
c’est-à-dire que je ne sais pas que ça existe et ça ne me manque pas.
Ensuite, je vais me rendre compte que ça existe et que ça peut s’utiliser,
mais je ne sais pas comment faire, je deviens consciemment incompé-
tent. Je vais donc me mettre en apprentissage et développer cette nou-
velle compétence. Une fois la technique apprise, je deviens consciem-
ment compétent. Ensuite à force de pratique, je vais intégrer l’outil qui
va devenir un prolongement naturel de moi, je serai alors devenu incon-
sciemment compétent.

Cet outil, aussi simple qu’il paraisse, est un véritable vecteur de miracles
et en l’utilisant régulièrement vous allez réellement changer votre vie et
celle de votre entourage. Vous allez notamment découvrir qu’en don-
nant des marques d’attention, vous allez permettre à l’autre d’augmen-
ter son niveau d’être ainsi que sa capacité à donner et à recevoir.

Page 20
Par ailleurs, vous allez vous-même recevoir davantage de marques d’at-
tention et donc vous aurez l’opportunité de vous ouvrir également à plus
d’échanges.

La preuve de la puissance de cet outil existe depuis des millénaires, le


chamanisme Hawaïen l’utilise dans une technique de guérison appe-
lée «Hopono’pono». Celle-ci consiste uniquement à faire appel à son
ressenti et à la verbalisation de trois mots qui sont, chacun d’eux, de
puissantes marques d’attention. Ces trois mots sont «Merci, Pardon, Je
t’aime». Selon les témoignages des pratiquants de cette méthode, ces
trois mots ont le pouvoir de guérir à la fois celui qui les prononce et celui
qui les reçoit. Il en va de même pour toutes les marques d’attention.

Venons-en maintenant au cœur du cœur de cet outil. À votre avis, quelle


est la marque d’attention la plus puissante ?

Et bien, en vérité, ce n’est aucun mot connu. La marque d’attention la


plus puissante, c’est l’écoute attentive de l’autre. Quand vous écoutez
l’autre, je veux dire écouter vraiment, sans projeter vos pensées, sans
penser par avance aux réponses que vous allez lui faire, sans regarder
votre montre toutes les 30 secondes, vous le mettez pendant ce mo-
ment d’échange au centre de votre univers. Dès lors, vous faites de lui
(ou d’elle) «La personne» la plus importante de votre monde. Écouter
«vraiment» donne réellement et de façon très puissante un supplément
«d’être» à l’autre.

Les Strokes ont ceci de particulier qu’elles vont toucher celui qui les re-
çoit à l’instant où il les reçoit, mais aussi continuer à le toucher plus tard,
que ce soit en positif ou en négatif.

Pensez à une chose positive que vous avez dite à votre conjoint(e), votre
patron, votre meilleur ami. Même si cela fait un certain temps, vérifiez
comment vous vous sentez par rapport à ça et les émotions que cela
éveille en vous.

De la même manière pensez à une chose négative que l’on vous a dite et
vérifiez l’impact que cela a en vous, sur vos émotions.

Il est évident que plus la personne sera importante pour vous et plus
l’impact, qu’il soit positif ou négatif, sera important et durable dans le
temps.

Page 21
Peut-être, d’ailleurs, cela n’a-t-il pas eu un impact uniquement sur vos
émotions mais également sur vos actions ? En vous donnant envie d’un
côté de vous dépasser et de l’autre, peut-être, de vous venger ou d’aban-
donner ?

Voilà un outil simple en apparence ou, en tout cas, un outil qui ne néces-
site pas l’apprentissage d’une technique complexe. Toutefois, ne vous
fiez pas à sa simplicité apparente. En effet, cet outil exige vraiment de
vous que vous franchissiez un «niveau de conscience», de manière à
percevoir à chaque instant ce qu’il y a de bon et de beau en l’autre … et
de le dire.

Dans les groupes de formation, j’invite les participants réunis en sous-


groupes, à observer et à dire sincèrement ce qui les touche chez l’autre.
Je peux vous assurer qu’il y a un «avant» et un «après», la dynamique de
groupe s’en trouve considérablement modifiée, j’ai envie de dire «amé-
liorée» à la suite de cet exercice.

Et moi alors ?
Il n’y a pas qu’aux autres que nous avons du mal à donner des marques
d’attention. Quelque part, nous sommes les premières victimes de notre
éducation. Si nous pouvons à la rigueur accepter que d’autres disent
du bien de nous ou nous donnent des signes de reconnaissance, nous
avons également appris très tôt à ne pas nous vanter, à ne pas nous
mettre en avant. Bien sûr, les strokes que nous nous donnons à nous-
mêmes ne sont pas aussi puissantes que celles que nous recevons des
autres ; néanmoins, elles n’en sont pas pour autant moins importantes.

En ce sens, je vous propose trois petits exercices :

1 - Prenez un papier et un stylo (ou ouvrez une page de traitement de


texte sur votre ordinateur). Notez-y toutes vos réussites, même les plus
petites et laissez cette feuille à un endroit où vous pourrez la voir régu-
lièrement.

2 - Faites-vous un cadeau, juste comme ça, pour le plaisir ! Vous n’avez


pas besoin de le mériter.

3 - Prenez à nouveau un papier et un stylo. Cette fois, notez tout ce que


vous appréciez chez vous.
Voilà de quoi satisfaire votre besoin de reconnaissance, mais aussi celui

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de ceux qui vous entourent. En prenant soin de cet aspect important de
la relation, c’est vraiment sur votre qualité de vie que vous influez.

Si je devais résumer en une phrase le contenu de cet article, je dirais


simplement «Je me sens bien avec les gens pour qui je me sens impor-
tant». De la même manière, je me sentirai bien avec moi-même dans la
mesure où je prendrai conscience du fait que je ne peux donner que de
mon abondance, rien de mon indigence.

Dès lors, il est important, voire légitime, si je veux prendre ma place


dans ce monde, que je prenne soin de moi.

Je vous invite, si vous voulez intégrer cet outil, à commencer à pratiquer


dans des situations où l’enjeu émotionnel n’est pas trop important.

Notes

1 - Frédéric II de Hohenstaufen (né le 26 décembre 1194 à Jesi près


d’Ancône - mort le 13 décembre 1250 à Fiorentino près de San Severo)
régna sur le Saint-Empire romain germanique de 1220 à 1250. Il fut : roi
des Romains, roi de Germanie, roi d’Italie, roi de Sicile et roi de Jérusa-
lem.
2 - Abraham Maslow (1er avril 1908 - 8 juin 1970) psychologue améri-
cain , considéré comme le père de l’approche humaniste
3 - René Arpad Spitz est un psychiatre et psychanalyste américain, d’ori-
gine hongroise, né à Vienne le 29 janvier 1887, décédé à Denver le 14
septembre 1974
4 - Éric Berne, né à Montréal (Canada) le 10 mai 1910, mort le 15 juillet
1970, psychiatre américain, fondateur de l’analyse transactionnelle.
5 - L’analyse transactionnelle (aussi appelée AT) est une théorie de la
personnalité et de la communication. Elle postule des «états du Moi»
(Parent, Adulte, Enfant), et étudie les phénomènes intrapsychiques à
travers les échanges relationnels, appelés «transactions». Cette théorie
a été fondée par Éric Berne, médecin psychiatre américain, dans les an-
nées 1950 à 1970.
6 - PNL Programmation Neuro Linguistique, est un modèle créé au début
des années 70 en Californie par Richard Bandler et John Grinder. Ce mo-
dèle se base sur l’observation et la reproduction de la réussite de théra-
peutes et de communicateurs.
7 - Lévine Stimulation in infancy

Page 23
Chapitre 2
-
La demande
de
Philippe Garric

Page 24
Quelques mots de Philippe avant de commencer :
Je participe à ce projet pour son côté concret :
retirer parmi toutes les théories, les pratiques, les concepts, les outils
que j’ai pu apprendre, celui que j’utilise et qui contribue concrètement
à me rendre la vie plus belle. Quand Franck m’a fait sa proposition, la
réponse s’est imposée comme une évidence :

La demande.

Et si EDF ou GDF ou l’URSSAF me demande d’avoir quelques liquidités


pour régler mon dû, je fais ce métier par passion (le revenu est une
conséquence de mon activité, pas un objectif).

Aussi j’aime l’idée de contribuer gracieusement à un projet dont le but


est de permettre à un plus grand nombre de personnes de se rendre la
vie plus belle. Enfin quand j’ai eu besoin de Franck, il était là. Il a besoin
de mes compétences. Je suis là. Une façon de le remercier.

Mes sites Internet


http://www.comunique.fr
http://sarendipity.fr

Téléphone : 33 (0)6 73 19 66 35

Philippe Garric
224, Avenue Félix Faure
69003 Lyon / France

Page 25
La demande
Ce sujet peut sembler évident car tout le monde demande. Et du coup
vous pouvez vous demander l’intérêt à épiloguer là-dessus.

Mon expérience de formateur, de coach et aussi d’humain (fils, conjoint,


ami, beau-père, etc.) m’a montré à de multiples reprises, à quel point
nous gagnerions à faire de vraies demandes efficaces. «Efficaces» signi-
fie ici : «Avoir le plus de chance d’obtenir ce que je veux», et non «Avoir
tout ce que je veux». S’il existait une manière d’obtenir tout le temps
tout ce que je veux de qui je veux, cela se saurait... et je ne serais pas
rentré si souvent seul de boîte de nuit !

Avant d’aller plus loin, je vous propose de rédiger 3 demandes. Des


demandes que vous avez déjà faites ou que vous souhaiteriez faire. Et
surtout écrivez-les comme vous les diriez. Puisque dans une demande,
comme dans tout acte de communication, il y a deux aspects, le fond et
la forme.

Ca y est ! C’est fait ! Alors commençons à clarifier cette notion : «La de-
mande» !

D’abord sur le fond. Avez-vous déjà remarqué comme il est si simple de


critiquer ou de se plaindre d’une situation et bien plus compliqué de sa-
voir ce que nous voulons vraiment ? Avez-vous déjà remarqué combien il
est facile de reprocher à l’autre de ne pas nous donner ce que nous vou-
lons alors que nous avons parfois tant de mal à le savoir nous-mêmes. A
défaut d’être plus efficace, j’espère que cette prise de conscience nous
rendra plus indulgent avec ceux qui ne répondent pas aux demandes
que nous taisons ou que nous formulons d’une manière qui permet à
l’autre de comprendre autre chose que ce que nous voulons vraiment.

La première question à se poser pour savoir quoi demander est : «Qu’est-


ce qui me rendrait la vie plus belle ?». Cette question de Marshall Rosen-
berg (créateur de la Communication Non Violente), dit bien «plus belle»
et non «belle». Il n’est pas ici question d’un absolu figé. En effet, il n’y a
qu’au pays des «Bisounours» que tout est toujours parfait avec tout le
monde, tout le temps. Et à ce jour, ce pays «bisounoursland» n’autorise
pas l’immigration ! Et puis ce qui me satisfait aujourd’hui peut ne plus
me suffire ou ne plus me convenir demain. Repensez à votre première
voiture. Souvenez-vous comme vous étiez fier au volant de ce vieux
tacot bruyant. En voudriez-vous aujourd’hui encore ? Pas si sûr!
Cette question de Marshall traduit donc que nous sommes vivants et
Page 26
que d’instant en instant ce qui est bon pour nous évolue perpétuelle-
ment (sans cesse).

Pour aller plus loin, vous pouvez compléter la question de Marshall par
«Qu’est-ce que je voudrai que l’autre fasse pour moi ?» et sa variante
«Qu’est-ce que je pourrai faire pour moi-même ?». En effet, la satisfac-
tion de mes besoins ne passe pas forcément par l’autre. Par exemple,
si j’ai envie de plus de respect dans ma vie et dans mes relations, je
peux demander à l’autre d’adopter un comportement qui me convienne
mieux ou décider de limiter ma fréquentation des personnes qui ne cor-
respondent pas à mes critères du respect. Si l’autre ne peut pas, ne sait
pas ou ne veut pas répondre favorablement à ma demande, il m’appar-
tient de décider ce que je vais faire ou pas, pour satisfaire mes besoins.

Mon attente sur l’autre est «une stratégie - un moyen» parmi d’autres.
Et je peux m’accrocher à CETTE stratégie à l’exclusion de toute autre
et souffrir si je n’y ai pas accès. Je peux aussi accéder à l’abondance
d’autres stratégies. C’est votre choix et votre responsabilité.
Une fois la question du fond réglée (quoi demander), il reste la question
de la forme (comment demander). Je vous propose donc que nous lis-
tions les principaux critères d’une demande efficace.

En premier lieu, une demande gagne à être concrète et précise. Lors de


mes formations, lorsque j’interroge les participants sur ces fameux cri-
tères, ce sont ces 2 mots qu’ils me citent en premier dans 90% des cas...
Et c’est probablement ceux qui sont les moins présents dans 90% de nos
demandes !!! Or, comme je l’ai déjà entendu : «Une demande floue peut
déboucher sur une connerie précise !». Donc, à chaque fois que nous le
pouvons, il est fondamental et très aidant d’utiliser les unités de mesure
telles que : minute, heure, jour, euro, kilogramme, kilomètre, mètre,
hertz, ampère, watt, décibel... A chaque fois que cela est possible, je
vous assure que cela transformera profondément vos échanges.

Pour autant, tout ne peut pas se mesurer avec ces unités. Qu’en est-il
d’un comportement ?
Il n’y a pas de règle pour mesurer les «Bonjour !». Dans ce cas, je vais
décrire aussi précisément que nécessaire le comportement que je sou-
haite observer. Un peu à la manière d’un scénariste qui indique com-
ment il souhaite que l’acteur joue. Il ne peut se limiter à une instruction
comme : «Sois respectueux !».
Un aspect important concernant ce critère de précision porte sur la no-
tion de temps. Un de ces jours peut devenir jamais. Dès que possible
pour moi n’est peut-être pas un délai acceptable pour vous. Et pour-

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quoi demander «T’as pas cinq minutes ?» quand nous voulons avoir une
heure? Donc, précisons pour quand ou à partir de quand nous souhai-
tons les choses. Et combien de temps nous souhaitons y consacrer. Etc.

En second lieu, cette demande a pour but de répondre à un besoin qui


m’est propre. L’idée est déjà de vérifier que si l’autre accepte, cela va
bien directement le nourrir. J’entends parfois des choses du genre :

«Quand tu pointes ce que je fais mal, je suis peiné parce que j’ai besoin
de reconnaissance. Est-ce que nous pouvons en parler maintenant?»
Pas sûr que vous souhaitiez simplement «en parler». Peut-être que vous
souhaiteriez davantage entendre des compliments. Dans ce cas, c’est
cela que votre demande devrait indiquer à un moment ou à un autre.
Et le plus tôt sera le mieux. Même s’il y aura peut-être un rendez-vous à
prendre pour se parler.

L’intérêt de nommer le besoin qui soutient notre demande est double.


D’abord il change la manière dont l’autre va recevoir celle-ci. L’exemple
qui suit m’a instruit sur ce point. Un été, alors que je conduisais, une
amie met ses pieds nus sur le tableau de bord. Je lui demande : «Est-ce
que tu es d’accord pour retirer tes pieds du tableau de bord ?». Elle le
fit en me disant «Pourquoi ?» sur un ton quelque peu agacé. Imaginez
ce qu’elle peut penser pour réagir sur ce ton : «Il pense que j’ai les pieds
sales ? / Ils sentent mauvais ?». Ma réponse : «Si nous percutons à plus
de 40 km/h, l’airbag va sortir et tu ne pourras pas retirer tes jambes».

Et sur un ton beaucoup plus doux, elle me répond : «Ah ! mais, c’est pour
prendre soin de moi que tu me demandes ca ?». Connaitre le sens de ma
demande change la façon dont celle-ci est reçue.

En second lieu, nommer mon besoin peut permettre à l’autre de dire


non à ma demande et oui à mon besoin. Imaginons qu’un ami me dise
: «Le week-end prochain, je déménage et j’ai besoin d’aide. Est-ce que
tu peux venir la journée de samedi ?». Si je ne suis pas disponible ce fa-
meux samedi, je peux proposer des alternatives pour satisfaire le besoin
de mon ami. Par exemple, je peux lui proposer d’être là le dimanche
pour installer les meubles ou lui indiquer le nom d’autres personnes qui
peuvent être disponibles ou encore lui prêter un équipement qui faci-
literait ce déménagement. Pour savoir quelle alternative proposer, j’ai
besoin de connaître le besoin à satisfaire.
Un troisième critère important (et parfois difficile à accepter) : une de-
mande est négociable. Cela veut dire que j’accepte que l’autre me dise
«Non !». J’accepte alors de m’intéresser à ses besoins. Et j’accepte sur-

Page 28
tout que nous aboutissions à un accord différent de ma demande ini-
tiale, s’il honore au mieux nos besoins respectifs.

Si je n’accepte pas de négocier, ce n’est pas une demande que je fais


mais un ordre ou une exigence. Pour autant, vous avez le droit d’être
dans l’exigence. C’est même recommandé en cas de danger pour une
personne. Par exemple, en crèche, il est interdit de secouer un bébé. Ce
n’est pas négociable. Soit la personne accepte, soit elle quitte le poste.
En même temps, soyons aussi clair que possible sur ce qu’est une exi-
gence. Dans une exigence, je ne laisse à l’autre que la possibilité de
se soumettre ou de se démettre. Il accepte ou bien il est sanctionné.
Lorsque nous allons sur ce terrain-là, nous devons nous assurer que
nous avons le pouvoir d’aller jusque-là et la volonté d’y aller. Si l’un ou
l’autre nous fait défaut, nous ne formulerons qu’une menace en l’air.
Cela me fait penser à ce père qui répéta trois ou quatre fois à ses deux
enfants qui couraient dans une petite épicerie : «Vous vous arrêtez ou
je vous en colle une !». Et je n’ai pas vu les enfants ralentir. Ils ont bien
intégré que papa a le pouvoir mais pas la volonté !!

Je vous invite aussi à avoir conscience que plus je fonctionne avec l’exi-
gence vis à vis de l’autre, plus je prends le risque de le payer. En effet,
si l’autre n’a pas l’espace de me dire «non !», il risque de faire ce que
je demande mais pas aussi bien qu’il le pourrait, ou de dire «Oui !» et
ensuite de trouver un moyen de ne pas le faire ou bien de générer de la
résistance par ailleurs. Du genre «Ok je vais chez la belle-mère mais pas
question que je sois souriant et avenant en plus !». J’ai obtenu ce que
je voulais (que mon conjoint soit présent au repas de famille) mais je le
paye (il fait la gueule). Je crois que j’ai gagné et en fait, nous avons tous
les deux perdu !

Pour signifier que notre demande est négociable, la forme est primor-
diale. En effet, l’impératif («sors la poubelle !») ou l’affirmatif («je te
demande de sortir la poubelle.») traduisent plutôt un ordre. Alors nous
allons privilégier la forme interrogative avec une question telle que «Est-
ce que tu es d’accord pour sortir la poubelle maintenant ?» ou bien «As-
tu une objection à sortir la poubelle ce soir ?». Attention la forme ne
suffit pas à rendre notre demande négociable : c’est d’abord un position-
nement interne, à l’intérieur de nous!

Un quatrième critère : une demande est formulée positivement. Que se


passe-t-il quand je vous suggère de ne surtout pas penser à un éléphant
rose ? De ne pas penser à ce que vous avez pris au petit-déjeuner ? De

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ne pas penser à la personne que vous aimez ? De ne pas penser à la per-
sonne que vous détestez ? Vous y pensez, bien sûr !

En fait, notre cerveau ne gère pas la négation. Il ne sait pas ce que c’est
que «Ne... pas.».

Alors que penser des demandes telles que :

«Est-ce que tu es d’accord pour éviter de me déranger en réunion ?»


«Ok mais quand alors ? Et s’il y a le feu ?!»
«Est-ce que tu es d’accord pour ne pas me traiter de stupide ?»
«Est-ce que le terme «nul» irait mieux ?!»
«Est-ce que tu es d’accord pour ne pas appeler à 7h du matin ?»
«Est-ce que tu es d’accord pour faire moins de bruit ?».
Etc…

En conclusion, les formulations du genre «ne... pas», «ne... plus», «ne...


jamais», «ne... rien», «éviter», «limiter», «diminuer», ne sont pas effi-
caces.

Plutôt que : «ce que je ne veux pas», la demande concerne ce que je


souhaite à la place :

«Est-ce que tu es d’accord pour que je réponde à ta demande de 14H à


15H ?»
«Est-ce que tu es d’accord pour écouter ta musique avec ton casque ?»
«Est-ce que tu as une objection pour m’appeler après 10h du matin ?».

Le cinquième critère : faire des demandes pour ici et maintenant ou


éventuellement pour l’avenir. J’entends parfois des phrases du genre :
«J’aurais aimé que tu me préviennes que tu ne serais pas à la réunion de
ce matin !».

Que pouvons-nous faire de ça ? Nous ne pouvons pas réécrire l’histoire.


Ce qui s’est passé est passé. Et puis l’autre peut entendre cette phrase
comme un reproche et avoir l’envie de se défendre. Ça ne changera pas
ce qui est et cela risque surtout d’augmenter le mécontentement de
chacun.

Exemple : l’autre : «J’aurais aimé que tu me préviennes que tu ne serais


pas à la réunion de ce matin !». Moi : «Je suis désolé. J’ai été bloqué
sur le périph.». L’autre : «Peut-être mais j’ai dû gérer les reproches tout
seul.». Moi : «Oui mais je n’ai pas pu t’appeler, mon téléphone ne cap-

Page 30
tait pas.». Etc., jusqu’à ce qu’un des deux tourne les talons en disant «Il
comprend rien». Ou pire ! C’est sûr, deux monologues n’ont jamais fait
un dialogue.

Donc la question est : «Qu’est-ce que je veux maintenant ?».

Si cela devait se reproduire : «Qu’est-ce que je propose pour la fois pro-


chaine ?».

Pour en finir avec ce critère, je partagerai mon expérience avec vous.


Quand une personne utilise de l’énergie à vous parler de ce qu’elle «au-
rait voulu», elle veut avoir de l’empathie. Que vous lui manifestiez ce
que vous percevez de ce qu’elle vit.
Exemple : l’autre : «J’aurais aimé que tu me préviennes que tu ne serais
pas à la réunion de ce matin ?». Moi : «Cela a été chaud pour toi de gérer
le groupe. C’est ça ?».

Le sixième critère est «réaliste & réalisable». C’est-à-dire atteignable en


tenant compte du contexte. Toute personne normalement constituée
peut rapidement comprendre que, si je vous demande la lune et en plus
pour hier, il va être difficile de me satisfaire. Du coup, si j’attends de
l’autre quelque chose qu’il ne veut pas ou ne sait pas ou ne peut pas me
donner... je risque d’attendre longtemps. Un exemple d’attente irréaliste
: que l’autre devine les demandes que je ne lui exprime pas (l’effet mé-
dium) !

Pour autant, je vous invite à être vigilant concernant les limites liées à
ce critère. En effet, parfois, ce n’est pas la réalité qui rend ma demande
irréaliste. Ce sont mes croyances. Par exemple, j’ai demandé trois fois
une augmentation à mon patron qui l’a refusée. Du coup, je crois que
ce n’est pas réaliste de l’obtenir. Alors que, peut-être, l’entreprise était
en perte et qu’aujourd’hui elle est bénéficiaire. Parfois ce sont juste mes
expériences de vie, mon éducation ou mon milieu qui m’ont appris des
principes qui ne sont pas forcément vrais tout le temps. Donc, avant de
s’interdire une demande, nous pouvons vérifier si c’est bien la réalité
qui rend ma demande irréaliste (par exemple : je ne peux pas voler sans
ailes du quatorzième étage, en tout cas plus de quatorze étages)... ou
bien si ce sont mes principes qui m’empêchent d’oser l’exprimer («Cela
ne se fait pas!»).

Maintenant, regardez les trois demandes que vous avez rédigées tout
à l’heure. Sont-elles conformes à ces critères ? Quand elles ne le sont
pas, voyez-vous ce que cela risque d’engendrer comme confusion ou

Page 31
tension ? La demande est un outil puissant et merveilleux qui donne à
l’autre l’opportunité de satisfaire son besoin de prendre soin de lui. Elle
peut être un point de départ intéressant pour construire une relation
mutuellement nourrissante.

Enfin ce tour d’horizon de la demande ne serait pas complet si nous


n’abordions pas quelques non-demandes classiques et les obstacles à
demander.

Les non-demandes sont des phrases que nous prenons pour des de-
mandes et qui n’en sont pas ! Il en existe de nombreuses mais je vous
propose de voir les plus courantes.

La première non-demande est le constat : «Mon verre est vide !», «Je
vais me baigner !». Sous-entendu «Est-ce que tu veux bien me servir
du vin ?», «Est-ce que tu veux bien venir te baigner avec moi ?». Le
problème est que les sous-entendus débouchent régulièrement sur des
malentendus.
Exemple : remplir le verre d’eau ou bien garder les affaires pendant que
l’autre se baigne.

Le pire est que, parfois, l’autre fait ce que j’attends de lui. Du coup, je
crois que ma manière de demander est efficace. Et quand la fois d’après,
l’autre ne répond pas comme prévu, j’en déduis qu’il est de mauvaise
foi !

Si l’autre me donne ce que je veux sans que je l’exprime : très bien ! S’il
ne le fait pas, je peux d’abord m’interroger sur ma façon de demander...
avant de lui faire des reproches !

Une deuxième non-demande plus évidente est d’attendre que l’autre


devine. S’il est bien élevé, s’il est compétent, s’il est un bon manager ou
formateur et même plus encore, s’il m’aime vraiment... il devrait deviner
ce que j’attends de lui. Du coup, s’il ne me le donne pas, je peux lui en
faire le reproche.

Mauvaise nouvelle, le wifi de cerveau à cerveau ne fonctionne pas


bien! Et ce qui va sans dire, va mieux en le disant ! Et même si quelque
chose est énormément évident pour moi, ce n’est peut-être pas du tout
évident pour l’autre.
Une troisième non-demande est la demande centrée sur l’autre. Ima-
ginez que vous conduisez sur l’autoroute. Vous êtes très concentré sur
la vitesse, les panneaux, le GPS, les autres véhicules, etc. Votre conjoint

Page 32
vous demande : «Est-ce que tu as envie de t’arrêter pour prendre un
café?». Peut-être que vous en avez bu un avant de partir ou que vous en
avez déjà trop consommé ou que vous avez décidé d’arrêter le café de-
puis ce matin. Vous répondez : «Non, je te remercie !». Et votre conjoint
se mure dans le silence en pensant «Quel monstre d’égoïsme!».

C’est comme si je ne m’autorisais quelque chose que si l’autre était dans


le même élan. Et j’attends qu’il comprenne que c’est moi qui veux m’ar-
rêter boire un café. C’est plus efficace alors de demander : «J’ai envie
d’un café. Est-ce que nous pouvons nous arrêter à la prochaine aire de
repos ?».

Ajoutez à cela les demandes irréalistes, les demandes de ce que je ne


veux pas mais pas de ce que je veux, les ordres, la manipulation, etc.
Imaginez maintenant ce méli-mélo responsable d’une bonne partie de
nos incompréhensions mutuelles.

Le dernier point que j’aborderai ici concerne ce qui nous empêche de


demander (la liste n’est pas exhaustive) et la prise de conscience «re-
mède» pour franchir ce pas.

J’ai peur d’essuyer un refus.


-> Si je ne demande pas, le «non» je l’ai déjà ! - (Clin d’oeil à Rémi Furucz)

J’ai peur que les autres sachent que je ne sais pas.


-> Personne ne sait tout !

Je vais être redevable.


-> Alors demandez à l’autre ce qu’il veut en contrepartie. Il est possible
qu’il ne veuille rien en retour.

Je vais devenir dépendant.


-> Nous sommes de fait interdépendants.

Alors foncez !

L’autre va le faire pour me faire plaisir.


-> Ce n’est pas ce que vous voulez vraiment ?!

Cela a plus de valeur si l’autre devine.


-> Bonne chance ! Et bon courage ! ;

Page 33
J’ai peur de déranger.
-> «Est-ce que tu es d’accord pour ne pas décider à ma place de ce qui va
me déranger ?» Cécile Garcia

J’anticipe le fait que l’autre va mal le prendre.


-> Vous êtes devin ?! Vous lisez dans les pensées ? Tant que je n’ai pas
fait quelque chose, je ne sais pas comment l’autre va le prendre. Ou
alors faites fortune dans la voyance !

Demander, c’est impoli !


-> C’est pourtant la pratique la plus efficace pour que l’autre comprenne
clairement ce que j’attends de lui.

Pour conclure, je vous avouerai que ce bon usage de la demande a trans-


formé ma vie. Il me permet chaque jour de réduire l’écart entre ce que
je vis et ce que j’ai envie de vivre. Il m’a ouvert des portes que je n’ima-
ginais pas possibles. Les demandes me permettent de construire encore
davantage une vie qui me ressemble.

Enfin, je terminerai sur un proverbe qui dit : «Qui ne demande rien, n’a
rien !». C’est faux : «Qui ne demande rien, risque d’avoir ce qu’il ne veut
pas !». Alors retenez : «Je suis responsable des demandes que je fais et
de celles que je tais !».

Alors bonnes demandes !!

Page 34
Chapitre 3
-
La Voix
de
Yves Carluer

Page 35
Quelques mots de Yves avant de commencer :
Je passe mon temps à communiquer, créer du lien, décloisonner, parce
que cela me semble important, alors l’idée de Franck de réunir plusieurs
thérapeutes/coachs pour présenter différents outils de travail sur soi m’a
plu, des outils simples mais efficaces pour peu que l’on se les approprie.

Et en bon auditif que je suis, je perçois toujours autant d’énergie et de


générosité lorsque j’entends sa voix, des qualités appréciables dans une
société comme la nôtre...

Linkedin :
http://fr.linkedin.com/pub/yves-carluer/18/46/415

Page 36
La voix, un chemin vers le retour à l’Être
Lorsqu’un enfant vit une ou des expériences particulièrement intenses,
mais sans pouvoir mettre des mots sur ce vécu, c’est toute sa vie qui
semble prendre une orientation précise : Comprendre ce qui s’est passé.

C’est ce qui m’est arrivé. Lorsque j’avais des crises violentes de tachycar-
die, le dilemme était :

«Si je respire je ressens comme un coup de poignard dans le cœur, si


je retiens ma respiration, une angoisse plus vitale m’étreint jusqu’à ce
que mon inconscient me fasse respirer à nouveau. Que voulez-vous sa
fonction est la survie…»

J’ai aujourd’hui l’impression que ma mort est venue me frôler à plusieurs


reprises, déclenchant un questionnement, d’abord non formulé.

Quelque chose peut s’arrêter, mais quoi ?


Qui suis-je ? est-ce que ça s’arrête aussi ?
Etc…

Ces expériences n’avaient pas qu’un aspect traumatisant, j’ai vécu in-
tensément l’instant et n’ai retrouvé cette intensité vitale que dans la
pratique des arts martiaux, dans lesquels il n’y a que deux alternatives :
vivant ou mort (je suis ou je pense).

Et puis la rencontre avec un Être rare, Monsieur Nakazono Senseï, qui


m’a guidé dans ma recherche, à travers l’Aïkido, la méditation Zen et le
Kototama (âme du verbe, très ancien Shintô).

Je passerai rapidement sur l’astronomie amateur, ma curiosité crois-


sante pour la physique relativiste et quantique, la sémantique générale
de Korzbski, Castaneda, les neurosciences, etc…

Et puis bien des années plus tard, découverte de l’auto-hypnose et de


l’hypnose Ericksonienne.

J’ai mis une bonne année à harmoniser ma pratique de la méditation, de


l’auto-hypnose et de l’hypnose. Les objectifs étaient tellement différents
en apparence, apparence des mots utilisés, mirages.
Le point commun : le vécu, l’expérience vivante en soi, au-delà des mots
et merveilles illusoires.

Page 37
Et des remises en cause aussi, comment aider les clients/patients à trou-
ver leurs solutions en utilisant le langage, qui est peut-être bien la source
de tous nos problèmes ?

L’utilisation minimale du langage, le réveil à notre intelligence senso-


ri-motrice chère à Piaget et en fin de compte, l’utilisation du son, de la
voix.

Si toutes les vieilles traditions nous disent que le son, la vibration est
la source de tout ce qui existe (exemple dans la bible : «Au commen-
cement était le verbe…»), alors le son, la voix est une voie royale pour
retrouver notre source…

C’est pourquoi ici, je me propose de vous donner quelques éléments


afin de (re-)découvrir cet élément fondamental dans notre communica-
tion d’aujourd’hui et pourtant tant oublié.

La voix !

La voix, instrument de communication par excellence, n’est en fait «tra-


vaillée» que si votre activité concerne le chant, lyrique ou non, ou en-
core si vous êtes comédien, n’est-ce pas ? Pour la plupart d’entre nous,
la voix n’est qu’un outil qui sert à dire nos pensées et pour certains,
exprimer des émotions. Et la voix «disparaît» derrière l’importance de
ce que nous avons à dire.

Mais la voix est bien plus. Nous ne formulons pas que des idées, à travers
elle, nous exprimons la totalité de ce que nous sommes dans le présent,
notre état d’être, notre histoire personnelle y ont laissé leurs marques,
leurs empreintes. Notre voix a été, sans que l’on s’en rende compte, un
moyen de nous adapter à notre environnement, depuis notre naissance.
Vous aussi, dans votre enfance, aviez la capacité de saturer les tympans
de n’importe quel adulte, mais avec le temps et les multiples accommo-
dations à votre entourage, vous avez perdu une partie plus ou moins
importante de votre tessiture, de votre puissance vocale, etc. Votre voix
est devenue socialement correcte. Elle fait partie de votre personnalité,
avec ses zones d’ombre et de lumière.

Je vous propose donc un travail sur votre voix, tout en douceur. C’est
un véritable travail sur soi, sans objectif particulier, un travail indirect
(systémique) qui ne peut donc générer de blocages particuliers, juste un
mieux-être et des changements …

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Ces exercices à vivre sont simples, mais ne vous trompez pas, ils ne sont
pas simplistes. Par analogie, si vous débutiez la pratique de l’Aïkido,
vous pourriez avoir l’impression que les vraies techniques intéressantes
viendront plus tard, au niveau ceinture noire. Bien souvent, on se rend
compte justement après, que l’essentiel a été donné dès le départ…
Alors, comme le dit très justement Maître Yoda à Luke Skywalker : «Il n’y
a pas d’essai possible, fais-le ou pas, mais si tu le fais, fais-le vraiment !».
C’est très simple, pas de posture impossible à adopter, vous pouvez être
debout ou assis, mais sans contact avec le dossier de votre siège, dans
une position verticale, sans tensions inutiles.

Commençons :

Prenez trois respirations amples, sans forcer, puis émettez un son natu-
rellement, la bouche fermée, sans chercher à «faire joli».
Normalement, le son devrait être plutôt grave pour vous. Peut-être au-
rez-vous l’envie de fermer volontairement les yeux pour mieux percevoir
en vous «comment ça vibre».
Recommencez encore deux ou trois fois, puis faites une pause, ne faites
rien, accueillez simplement vos sensations, observez comment votre
corps fait pour se détendre et récupérer.
Vous pourrez recommencer cet exercice très simple pendant un certain
temps encore, parce qu’à chaque fois, vous affinerez vos sensations in-
ternes, vous pourrez ensuite déplacer ces sensations, et vous trouverez
sans doute des zones qui vibrent différemment. Insistez sur ces zones
jusqu’à ce qu’elles se «détendent».

Vous êtes en train de réveiller vos sensations et aussi, votre mémoire


corporelle, naturellement, sans rien chercher de spécial, sans juger…
Juste en émettant un son en restant détendu (même et surtout la langue
et la gorge).

Votre sensation respiratoire va vous faire découvrir d’autres choses :

Votre respiration est-elle trop en avant ?


Plus d’un côté ou trop haute ?
Déplacez cette sensation de façon qu’elle soit au plus proche de votre
colonne vertébrale et «voyez ce que ça change».
Interlude : l’émission d’un son commence par une intention, c’est votre
inconscient qui gère au mieux tous les éléments à mettre en place pour
émettre ce son, conformément à l’intention initiale.

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Si vous avez l’idée d’exercer un contrôle quelconque, donc mentale-
ment, inconsciemment pour rester dans votre expression «socialement
correcte», vous allez modifier tous ces réglages fins, en introduisant des
tensions musculaires inutiles dans votre larynx, votre cou et peut-être
même dans tout votre corps.

Vous devez savoir une chose très importante, ce n’est pas l’air de vos
poumons qui fait vibrer vos cordes vocales, c’est votre inconscient qui
règle la fréquence et fait vibrer vos deux cordes vocales. Pour garder en
mémoire référence la bonne sensation, baillez plusieurs fois, enregistrez
les sensations de votre gorge qui s’ouvre, elle vous servira à vérifier si
vous tendez votre gorge, autrement dit, si le «petit contrôleur du politi-
quement correct» veut reprendre la main.

Lorsque vous commencerez à prendre plaisir à effectuer ces exercices,


vous ressentirez/entendrez votre voix de l’intérieur, alors ce sera bon…
Vous aurez tout intérêt à reprendre l’exercice de base plusieurs fois,
avant de produire des sons aigus, sensibilisez-vous et observez vos sen-
sations lors de la transition grave/aigu, la langue est-elle toujours déten-
due au fond de la bouche, comment sont vos mâchoires, votre gorge ?

Où vibre le son aigu ?

En général il est le plus souvent placé vers l’avant du crâne.


Déplacez-le vers l’arrière de votre tête, puis revenez au son grave naturel
pour tout détendre et faites une pause, observez comment votre corps
sait se détendre, ça veut dire «retrouver le tonus minimum nécessaire».

Vous passerez maintenant par quelques séries de sons alternants graves


et aigus avant d’introduire des tonalités intermédiaires, qui demande-
ront une plus grande attention, une plus grande détente et surtout une
perception interne plus fine.
Vous passerez d’une écoute «externe» (socialement adaptée, forma-
tée…) à une perception interne vous reconnectant progressivement
à votre intelligence sensori-motrice, un espace vivant dont on nous a
éloigné en attirant sans cesse notre attention vers des objets extérieurs
qu’on nous a appris à nommer.
Je développerai ces idées ailleurs pour les plus curieux.

Pour aller plus loin dans la recherche de Soi, ces exercices ont une suite
pratiquée sous hypnose / auto-hypnose / méditation, et introduisent la
prononciation de voyelles et consonnes dans un ordre précis (Kotota-
ma), mais ceci est une toute autre histoire.

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Chapitre 4
-
La double-contrainte
de
Franck Marcheix

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Quelques mots de Franck avant de commencer :
J’ai souhaité ici vous faire partager mon intérêt pour cet outil magique
qu’est la double-contrainte.
J’ai découvert cette structure de communication lorsque je suivais ma
première formation intra-entreprise dans une multinationale.
A l’époque je devais apprendre à vendre et négocier dans les meilleures
conditions.

Ce n’est que bien plus tard que j’ai découvert que cet outil pouvait avoir
un intérêt encore plus intéressant. Et notamment, en servant de proces-
sus de changement puissant en coaching, thérapie brève et communica-
tion de haut niveau.

Utilisée stratégiquement, la double-contrainte peut devenir un outil très


impressionnant pour influencer et communiquer efficacement.

Je suis heureux de vous proposer ce texte sur la double-contrainte et je


suis surtout extrêmement fier de pouvoir l’associer aux textes de mes
amis dans cet ouvrage un peu particulier.

http://www.confidencesdecoach.com
http://www.fminstitut.com
http://www.hypnofeel.com
http://www.franckmarcheix.com

http://www.viadeo.com/fr/profile/franck.marcheix
http://fr.linkedin.com/in/franckmarcheix

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La double contrainte
J’aimerai partager avec vous un de mes outils préférés en communica-
tion, il s’agit d’un outil que beaucoup d’entre vous connaissent déjà mais
qui malheureusement n’est que très rarement utilisé stratégiquement.

Cet outil s’appelle la double-contrainte ou double-lien selon la littéra-


ture que vous lirez à son sujet. Comme je vous le disais, c’est un de mes
outils préférés et je l’utilise très régulièrement, même de plus en plus
souvent sans m’en rendre compte, car il est aujourd’hui tellement ancré
dans mon inconscient que celui-ci l’utilise lorsque cela lui semble le plus
adapté, sans même me demander mon avis (sacré inconscient quand
même !).
Vous aurez bien évidemment compris que si j’en parle comme ça c’est
que je lui fais suffisamment confiance pour le laisser choisir dans ma
base de données intérieure l’outil de communication qui lui paraîtra
le plus puissant selon la situation que je suis en train de vivre. Un cer-
tain Erickson (psychiatre américain de réputation mondiale considéré
comme un thérapeute hors du commun et père de l’hypnose moderne)
disait : «Faites confiance à votre inconscient !» et un de ses élèves de-
venu par la suite le créateur de la légendaire «PNL» (programmation
neuro-linguistique) rajoutait «Oui, mais un inconscient qui a beaucoup
travaillé!».

Tout ceci pour vous dire que, si je fais désormais entièrement confiance
à mon inconscient, c’est parce que cela fait plus de 20 ans que je me
passionne pour la communication, que je me forme à de nombreuses
techniques de coaching, de thérapies et de techniques d’influence
consciente et inconsciente pour aider mes clients à changer, à dépasser
leurs limites et atteindre leurs objectifs.

Pour vous, ce que je peux vous souhaiter de meilleur, c’est de prendre


le temps de bien comprendre et assimiler, voire même intégrer, l’outil
que je vais vous expliquer ainsi que ceux que mes camarades et amis
présents dans ce livre, vont vous faire découvrir ou redécouvrir.

La «double contrainte» est un outil éminemment puissant en communi-


cation et trop souvent laissé de côté car mal compris ou mal utilisé. Une
autre idée peut même nous faire penser que, comme tout le monde
connaît le phénomène, notre interlocuteur saura se débarrasser de ce
que génère chez lui une «double contrainte».

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Il y a même beaucoup de mes clients et stagiaires qui n’osent pas utiliser
cet outil car ils sont persuadés que la «ficelle» est trop grosse et qu’elle
sera automatiquement comprise et refoulée par leur interlocuteur.

Quel dommage ! Car les résultats sont là pour les rassurer et leur propres
expérimentations leur montrent qu’ils ont tort d’hésiter plus longtemps.

Je ne pourrais pas vous raconter toutes les anecdotes croustillantes de


ces mêmes clients, subjugués par leurs nouveaux résultats.

Une «double contrainte» est un type particulier de conflit intérieur qui


engendre automatiquement une situation que l’on pourra appeler «sans
gagnant» ou «perdante». Comprenez bien, il s’agit d’une situation dans
laquelle votre interlocuteur est perdant (ou pire) s’il effectue la tâche et
(en même temps) aussi perdant s’il ne la fait pas.

La «double contrainte» aussi appelée «double lien» est une forme spéci-
fique de communication étudiée et «découverte» par Grégory Bateson
(1904-1980), anthropologiste. Il a été le premier à définir cette notion
de «double contrainte», en travaillant, au commencement, avec des
malades des hôpitaux psychiatriques.

Il participe activement au courant de l’école de Palo-Alto qui, en 1956,


crée la théorie des paradoxes interactionnels. Le «double lien» sera
l’axe des réflexions épistémologiques de toute sa vie. Il existe encore
aujourd’hui de nombreuses recherches et études qui s’intéressent à ce
courant de pensée et à cette pratique de la thérapie.

G. Bateson s’implique également dans des groupes en crise autour «d’un


patient identifié», ces praticiens «un peu spéciaux» sont en marge de
la thérapie classique. Ils enregistrent, filment, communiquent sur leurs
échanges, ils collaborent en co-thérapies et dans une recherche perpé-
tuelle auprès des familles et des groupes communautaires.

Leur formation familio-systémique leur permet d’accéder à une re-


cherche multidisciplinaire. Interpelés régulièrement dans une demande
permanente de solutions pour aider leurs contemporains en crise, ils
sont soumis à une diversité extraordinaire de situations aussi confusion-
nantes que stimulantes.

Cela leur permet d’oublier autant que nécessaire leurs théories fonda-
trices pour créer de nouveaux outils de communication aussi efficaces
que l’identification ou l’utilisation de la «double contrainte» en com-

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munication. Ils sont aussi eux-mêmes confrontés à ce «double lien»,
soit rester dans l’obscurantisme de leurs théories, soit s’en éloigner et
perdre de vue leurs fondations.

Ils apprennent à questionner leurs bases théoriques en revenant aux


sources tout en progressant dans des directions quelquefois opposées.

Comme vous l’aurez probablement remarqué, voici déjà un premier


exemple de ce qu’est une double-contrainte, oui je sais, je ne vous l’ai
pas encore décortiquée pour vous l’expliquer et la rapide tournure que
je vous exposais précedemment, paraît peut-être un peu légère, mais
gardez votre esprit ouvert, vous allez vite comprendre de quoi nous par-
lons et comment l’utiliser.

En ce qui concerne la double contrainte, pour G. Bateson, ce qui fait la


différence entre le cercle vicieux et le cercle vertueux, c’est la capacité à
identifier cette «double contrainte» et à la dépasser de manière appro-
priée.

La double contrainte est en quelque sorte l’opposé du libre choix, cer-


tains appellent ça une illusion de choix.

Comprenons la structure :
Si tu ne fais pas CECI,
Tu ne réussiras pas, ne survivras pas, ne changeras pas, ne prendras pas
de plaisir, ne seras pas en sécurité, ne combleras pas tes BESOINS
Mais si tu fais CECI
Tu ne réussiras pas, ne survivras pas, ne changeras pas, ne prendras pas
de plaisir, ne seras pas en sécurité, ne combleras pas tes BESOINS.

Les doubles liens interviennent souvent dans nos vies, personnelles ou


professionnelles.

Je vous imagine (par expérience) déjà bondir en proclamant haut et


fort, «mais voyons comment pouvons-nous tomber dans un piège aussi
grossier et comment pouvez-vous croire (moi en l’occurence) que nous
(vous dans cet exemple)(non ce n’est pas de la confusion, enfin un peu,
mais involontaire ou presque) nous laisserions enfermer dans un choix
illusoire comme ça ?».

Et bien ma réponse serait simple et serait la même que dans chacune de


mes formations, «parce que !».

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Oui, je sais ce n’est pas d’une grande richesse d’argumentation mais je
vous assure que c’est efficace. (smiley ;D)

Je reste sérieux, ceci serait ma véritable réponse : «Parce que lorsque


nous utilisons une forme de double-contrainte lors d’une conversation,
c’est à dire que la structure de la double-contrainte est cachée et asso-
ciée à l’échange interpersonnel, je peux vous assurer que seules les per-
sonnes entraînées sont capables de la repérer. Et encore, si ces mêmes
personnes entraînées se prennent au jeu de l’émotion, vous constaterez
par vous-même qu’elles perdent facilement leur esprit d’analyse et se
laissent très rapidement entraîner dans une double-contrainte.».

Imaginez cette personne qui doit rendre ses dossiers dans un temps
trop court, elle sait qu’en finissant tel dossier elle ne pourra pas finir les
autres et que si elle finit les autres, elle ne pourra terminer le premier.
Dans tous les cas, elle ne peut finir tout son travail et se trouve dans un
«double-lien» très inconfortable, peut-être même destructeur pour elle.

(Toute ressemblance avec une personne connue, serait parfaitement


fortuite).

Prenons cet autre exemple de la vie de tous les jours, une personne se
rend disponible pour emmener ses enfants à leurs activités, mais en les
emmenant, elle sait qu’elle ne pourra pas faire ses autres tâches quo-
tidiennes. Elle se trouve également dans un double-lien compliqué à
gérer au quotidien. Soit je finis mes tâches quotidiennes soit j’amène
mes enfants à leurs activités. Vous y voyez un dilemme, alors nous pour-
rions y ajouter ce synonyme. Une double-contrainte est l’art de générer
des dilemmes insolubles.

Nous sommes dans des structures de «double contrainte» provoquée


«spontanément» par des actions de vie. Mais la structure de «double
contrainte» est à comprendre dans un sens bien plus large de commu-
nication.

Imaginez comment utiliser cette structure pour influencer ou manipuler


quelqu’un !

Bouh, quel vilain mot «manipulation», non pas si vilain que cela, par-
lons de bienveillance et d’éthique pendant un instant et mettons-nous
d’accord sur l’emploi de la manipulation dans un contexte éthique et
bienveillant. «Je promets ici et maintenant que je n’utiliserai ces mer-

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veilleux outils de manipulation que et uniquement pour rendre ma vie
plus heureuse, plus productive et efficace tout en faisant du bien autour
de moi dans un esprit bienveillant et généreux.».
En nous mettant d’accord sur l’emploi de ce mot, nous pouvons sortir
de l’inquiétude généralisée qui s’attache régulièrement à ces outils de
communication comme s’il s’agissait de mots tabous ou interdits. Il vous
appartient d’en faire des mots puissants et innovants pour aider, soula-
ger et accompagner.

Les «double-liens» créent des paradoxes et des conflits intérieurs, ce


que l’on doit effectuer pour répondre à nos besoins (à un certain ni-
veau), menace aussi d’autres besoins (à un autre niveau). Dans un ins-
tant, nous allons voir comment un tel outil peut nous servir dans le cas
d’une communication de haut niveau.

Un exemple édifiant existe dans le roman de Joseph Heller de 1961, un


pilote veut échapper à la guerre en démontrant qu’il est fou. Il découvre
un article du règlement militaire (Catch 22 : nom du livre) qui prévoit
que pour être dispensé du service militaire pour cause de folie, il doit
faire la demande de sa dispense.

La double contrainte apparaît lorsqu’il prend conscience que quelqu’un


qui demande à être dispensé présuppose qu’il est sain d’esprit car per-
sonne de «normal» ne voudrait continuer à risquer sa vie.

Comme il ne veut plus voler, il démontre sa lucidité et sa clarté d’esprit.

Les double-liens utilisent souvent la même structure circulaire que


dans cet exemple. Certaines autres structures peuvent aussi avoir des
éléments complémentaires qui les rendent encore plus complexes et
difficiles. Notamment lorsqu’elles impliquent un rapport humain, une
communication interpersonnelle et des relations de pouvoir où une
personne souhaite prendre le dessus et mettre en difficulté quelqu’un
d’autre.

Dans le livre «Comment embobiner votre enfant : Petites ruses pour fa-
ciliter les repas, le coucher, le bain et tous les moments de la journée»,
de David Borgenicht et James Grace, édition Marabout, 2010, j’ai été
surpris de constater que 80% des conseils pour «embobiner votre en-
fant» avaient une structure en «double-lien». A croire que les auteurs
ne connaissaient que cet outil ou considéraient celui-ci comme le plus
efficace pour aider les parents à obtenir des résultats chez leurs enfants.
Pour ceux d’entre vous qui ont déjà essayé d’obtenir «sans menaces»

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certains comportements de leurs enfants, vous devez commencer à
comprendre pourquoi je parle d’un outil surpuissant en communication.

Un des exemples les plus courants pour expliquer la «double-contrainte»


s’intéresse au rangement de la chambre d’un adolescent. Qui de ceux
ayant eu à faire ranger leur chambre à leur progéniture ne s’est jamais
retrouvé confronté au «NON !» à l’injonction, «Va ranger ta chambre!»
même lorsque celui-ci est accompagné d’un «s’il te plaît !» ou d’un
«Sinon...» ?

Alors, je rassure aussi ceux qui n’ont pas d’enfant, cet outil ne s’adresse
pas exclusivement à la communauté des parents, il peut bien évidem-
ment s’adapter à votre vie professionnelle et personnelle.

L’ouvrage dont je vous parlais tout à l’heure propose une suggestion


en double-contrainte : «Préfères-tu ranger ta chambre maintenant ou
prendre ton bain avant ou après manger ?». L’illusion du choix est alors
la seule négociation, vous ne négociez plus sur le fond mais plutôt sur
la forme et cela créera une meilleure harmonie dans la communication
car prendre le bain et manger devient incontournable, seul l’ordre dans
lequel cela se fera se négociera.

Maintenant, nous allons apprendre ensemble comment obtenir tout, ou


presque tout ce que vous voulez, grâce à la «double contrainte». (Heu,
dois-je encore parler de bienveillance ?)

Vous l’aurez sans doute maintenant compris, il s’agit de mettre votre


interlocuteur dans un potentiel conflit intérieur. Attention, il est vive-
ment recommandé de le faire suffisamment subtilement pour que votre
interlocuteur ne s’en rende pas compte. Soyez efficace, certes, mais sur-
tout discret, c’est le secret de la réussite. Pour bien comprendre, je vous
encourage à ne jamais proposer une «double-contrainte» seule, hors
contexte et en dehors d’une conversation, vous gagnerez en efficacité et
vos interlocuteurs auront plus de difficultés à s’en extraire. Ce n’est que
lorsque vous aurez acquis la technique à son meilleur potentiel que vous
pourrez vous permettre de l’utiliser plus ouvertement car vous aurez par
là-même acquis d’autres techniques de «réponses à objection» qui vous
permettront de répondre à votre interlocuteur même si celui-ci repère
votre «manège».

Si ce sont vos interlocuteurs qui ont tendance à vous proposer des


«doubles-contraintes», vous serez heureux d’apprendre que dans la
dernière partie de ce document je vous donnerai 6 méthodes pour vous

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sortir d’une «double contrainte» si vous vous rendez compte que vous
êtes maladroitement tombé dans ce petit piège que vous aurait tendu
un de vos interlocuteurs.
Alors, tout d’abord, commençons par nous familiariser avec cet outil.
Lors de mes formations en communication, j’utilise toujours l’exemple
d’un parent qui demanderait à son enfant de prendre son bain car même
si nous nous intéressons la majorité du temps au monde de l’entreprise
ou du coaching, c’est un exemple simple et facile à comprendre.

Cependant, avant de vous donner mon exemple, j’aimerai vous mon-


trer quels types d’injonctions ou de demandes formulent mes stagiaires
pour obtenir ce qu’ils souhaitent, vous reconnaîtrez facilement pour
certains l’effort de formulation de la demande.

Veux-tu bien prendre ton bain, s’il-te-plaît ?


Va prendre ton bain sinon…
Fais-moi plaisir va prendre ton bain.
J’aimerais que tu ailles prendre ton bain maintenant.
Sois grand et va prendre ton bain.
J’aimerais que tu prennes ton bain avant d’aller te coucher.
Viens tu vas pouvoir jouer dans la baignoire.
Viens prendre ton bain pour te faire beau.
Quand tu auras pris ton bain tu pourras manger.
Si tu ne prends pas ton bain, je ne serais pas content.

Nous sommes encore pour de nombreux exemples dans une sorte de


motivation «bas de gamme» bâton / carotte, fais ceci pour obtenir cela
ou fais ceci pour éviter cela.

Rien de bien transcendant vous en conviendrez probablement avec moi.


Maintenant, j’aimerai que vous vous imaginiez dans une situation ana-
logue où vous souhaitez faire avancer quelqu’un vers une position où il
n’a pas forcément envie d’aller ou peut-être même vers une position à
laquelle il n’avait pas encore pensé.
Ce type de situation peut se produire lorsque vous managez un employé
pour qu’il change sa manière de faire ou si vous coachez une personne
vers son objectif et qu’il ne comprend pas qu’un de ses comportements
doit évoluer. Mais bien sûr cela fonctionne aussi pour d’autres choses
de la vie quotidienne, peut-être aimeriez-vous que votre collègue aille
vous chercher un café, que votre responsable accepte de vous donner
une augmentation, que votre client signe ce contrat, que votre conjoint
accepte une tâche habituellement difficile à obtenir, que votre voisin
accepte une demande difficile.

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Alors reprenons notre exemple de cet enfant et de son bain. Qu’au-
riez-vous proposé de votre côté ?

Pour utiliser le «double lien» nous allons lui faire croire qu’il a le choix
mais pas n’importe quel choix, un choix illusoire, comme je vous le disais
plus haut.

Je m’explique ! En reprenant notre définition ci-dessus de la «double


contrainte», c’est un type particulier de conflit intérieur qui engendre
automatiquement une situation que l’on pourra appeler «sans gagnant»
ou «perdante». Il s’agit d’une situation pour laquelle le protagoniste est
perdant (ou pire) s’il effectue la tâche et (en même temps) aussi perdant
s’il ne la fait pas.

Officiellement, la personne a toujours le choix mais pas forcément celui


auquel elle aspire. Seulement, il se produit une chose assez étonnante
dans le fonctionnement humain, si vous proposez un choix à une per-
sonne son cerveau fonctionnant à 2 vitesses différentes, il choisit la plus
rapide et celle qui lui impose le moins de réflexion tout en restant le plus
cohérent possible.

C’est pourquoi, face à un double lien, votre interlocuteur ne se rend pas


facilement compte qu’il y est et choisit tout de même une solution (celle
qui semblera à l’instant lui poser le moins de difficultés).

Votre interlocuteur, enfermé dans ce faux choix, se libère lui-même sans


se rendre compte qu’il y était.

Un exemple avec l’enfant illustre cette situation :


«Veux-tu prendre ton bain avant ou après manger ?»

Cette question laisse un choix (donc remplit le besoin d’autonomie ou


d’estime de soi ou de cohérence) à l’enfant tout en l’enfermant dans
une situation où nous présupposons que de toute façon il ira manger et
prendre son bain, peu importe dans quel ordre.

La discussion ne porte donc pas sur le fait qu’il prenne ou non son bain
ou son repas, mais plutôt sur l’ordre dans lequel tout ceci va se produire.
Nous ne négocions plus sur le fond mais sur la forme.

Autre situation, vous vous trouvez face à un client, petit fusible, vous
avez vérifié votre éthique de vendeur, tout est en place pour que le client
signe ce contrat, le produit est au bon prix (celui qu’il est prêt à payer,

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le produit lui correspond, etc…) et vous souhaitez accélérer le passage à
l’acte. Un excellent double lien peut donner quelque chose comme ceci :
«Vous préférez signer maintenant ou après avoir relu le contrat ?»

Dans cette formulation nous avons le même présupposé «le contrat sera
signé», nous avons simplement proposé à notre interlocuteur de faire
un choix sur «avant» ou «après» la relecture du contrat. Dans l’esprit de
la majorité des personnes que vous croiserez, leur système de pensée
«rapide» va immédiatement prendre le relais et se focaliser automati-
quement sur votre choix illusoire. Peu de personnes vont faire l’effort
suffisant pour sortir du «double lien» car à ce niveau-là, elles seraient
obligées de faire appel à la «pensée lente» qui est celle de la réflexion et
qui demande un effort cognitif plus soutenu. Notre esprit va «toujours»
ou «presque» à l’économie.

Evidemment, ne regardez pas béatement votre interlocuteur une fois


l’illusion produite car ce serait comme le magicien qui réussit son tour
et qui reste figé pour vérifier que personne ne l’a vu. Vous devez prendre
immédiatement le relais avec une suite et proposer d’autres suggestions
à votre client.

Petite astuce avec un mot magique, qui aura droit à son propre article
sur le site www.confidencesdecoach.com, utilisez le mot «parce que» et
si possible (si vous vous en sentez capable) accompagnez ce mot d’un
truisme (vérité trop manifeste, qu’il est superflu de vouloir démontrer
et qui ne vaut même pas la peine d’être énoncée).

Exemple : «Parce que c’est beaucoup plus simple de signer quand on a


bien tout vérifié.»

Cela donnera «Vous préférez signer maintenant ou après avoir relu le


contrat ? Parce que c’est beaucoup plus simple de signer quand on a
bien tout vérifié.

Ou alors une autre possibilité : «Parce qu’on se sent toujours mieux


après avoir signé.».

En plus dans ce dernier cas, on ré-aborde l’idée de «signature du contrat»


dans l’esprit du client.

J’imagine que, comme beaucoup de mes stagiaires, vous vous imaginez


que si vous faites cela, tout le monde le verra et vous serez «démas-
qué» et bien détrompez-vous. Que ce soit sur la «double contrainte»

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ou le «truisme», moins de 5% de vos interlocuteurs le remarqueront. En
même temps, je ne vous demande pas de me croire sur parole, ce serait
trop simple de le faire sans expérimenter. Vous devez produire cet effet
vous-même pour en être pleinement persuadé.
Entraînez-vous avec des amis, des collègues, des inconnus ou des ven-
deurs inexpérimentés (vous avez de la chance, il y en a tellement, que le
choix sera plus simple que ce que vous imaginez).

Alors attention, lors de mon dernier rendez-vous avec un manager, je


lui ai demandé s’il utilisait souvent la «double contrainte», sa première
réaction fut de me dire «non» puisqu’il ne connaissait pas le terme, c’est
alors que j’insistai sur le fait qu’il utilisait très souvent cette technique
sans forcément connaître son appellation. Et lorsque j’ai pris le temps
de lui expliquer de quoi il s’agissait, tout fier, il me regarda en me di-
sant, «oui, bien-sûr, je l’utilise tout le temps cette technique !» Passer
du «jamais» au «tout le temps» me parut un peu étonnant donc je lui
demandais comment il l’utilisait car plutôt habitué à rencontrer des pro-
fessionnels attirés par ce nouvel outil, j’étais heureux d’en rencontrer un
qui l’utilisait si souvent. En fait, j’ai bien vite compris lorsqu’il me donna
un exemple :
«Je l’utilise pour prendre mes rendez-vous ! Préférez-vous venir en
début ou en fin de semaine ? Plutôt lundi ou mardi ? Plutôt en début de
journée ou en fin de journée ?»

Cette formulation est belle et bien une «double contrainte» et fonc-


tionne merveilleusement bien car elle offre à la fois la suggestion que
de toute façon nous allons nous voir et le choix illusoire sur la date et
l’heure.

J’étais heureux d’avoir réveillé en lui cette stratégie car il savait mainte-
nant à quoi elle correspondait et sur quel principe elle s’appuyait. Ce-
pendant, il fut un peu plus ennuyé pour me dire à quelle autre sauce
il agrémentait cette technique parce qu’il se rendit compte, qu’à part
pour sa prise de rendez-vous, il n’utilisait «stratégiquement» jamais
cette méthode. Il reconnut avec humilité qu’il comprenait l’intérêt d’une
telle technique puisqu’il obtenait vraiment de très bons résultats dans
sa prise de rendez-vous, mais ne comprenait pas vraiment pourquoi il
n’avait jamais pensé à l’utiliser dans d’autres contextes. Puis, un léger
sourire s’ouvrit sur son visage et il me dit, «si, je pense savoir pourquoi,
j’ai tellement l’habitude de faire ça pour prendre mes rendez-vous, que,
à chaque fois, j’ai l’impression que je vais être démasqué par mon in-
terlocuteur et je reste tout à fait surpris que cela marche dans presque
100% des cas. Je pense alors que j’ai le même doute pour utiliser cette

Page 52
technique dans d’autres contextes, en me disant que je vais forcément
me faire détecter.».

Voilà la peur N°1 de la plupart des personnes que j’ai formées à cette
technique : «Se faire détecter car la ‘ficelle’ paraît trop grosse !»
Que puis-je vous dire d’autre que : «lancez-vous et vous verrez bien
comment vous vous en sortez dans votre quotidien !»

Commencez par des «doubles-liens» simples et reproductibles à volon-


té.

«Tu préfères me rendre ce dossier avant ou après manger ?» (=> L’idée


étant que de toute façon tu me rendras ce dossier) si le dossier n’est pas
prêt alors vous verrez un réel malaise et une fuite émotionnelle. Dans ce
cas, il est temps de proposer une esquive «ou peut-être préfères-tu me
le rendre demain à 14H ?»)

Cette personne sera plus à même de choisir le lendemain 14H que


les deux premiers choix pour sortir de sa «double contrainte» sans se
rendre compte qu’elle vient d’entrer d’elle-même dans une nouvelle. Et
votre dossier sera bouclé et terminé pour le lendemain et avec le sourire
car cette personne prendra votre report comme une faveur par rapport
à votre demande initiale. J’espère que vous comprendrez que tout ceci
est bien évidemment à vous approprier en fonction de vos besoins et de
vos délais. Soyez créatif ! Et pensez au «double lien» !

Comment s’extraire d’une double-contrainte


Maintenant que nous avons compris comment fonctionne la «double
contrainte», j’aimerai aborder avec vous les différents moyens de s’ex-
traire d’un «double lien» lorsque vous vous sentez prisonnier à votre
tour.

Voici 6 méthodes pour se libérer d’une double contrainte.

1 – Sortir du cadre.
2 – Prendre de la hauteur.
3 – Créer de la solidité émotionnelle.
4 – Créer un troisième choix.
5 – Détecter les contradictions.
6 – «La surprise du chef».

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1 – Sortir du cadre.

Face à une double contrainte, il existe souvent une 3ème injonction,


celle qui prévoit qu’il est interdit de sortir de la situation. Souvent, les
gens imaginent qu’il est impossible de sortir de la situation bloquante, il
faut alors leur faire prendre conscience que rien «physiquement» ne les
empêche de sortir de cette contrainte. Ils doivent prendre conscience
que ce sont leurs croyances qui les rendent prisonniers de la situation.
Il faut les accompagner à voir d’autres choix se créer sous leurs yeux,
même si au début ils les refusent par automatisme, vous créez avec eux
des «nouvelles solutions» et leur esprit «crée» de nouveaux schémas où
l’impossible devient possible. Cela leur montre qu’ils peuvent à tout mo-
ment sortir de ces contraintes. Une autre méthode consiste à prendre
une position «Meta», une position d’observateur extérieur (un ange
gardien, un martien, une vénusienne, vous reconnaîtrez mes références
(smiley ;D) pour prendre conscience de ses comportements et de ses
interactions avec les autres pour trouver plus facilement un environne-
ment qui ne sera pas impacté par la double-contrainte.

2 – Prendre de la hauteur

Apprendre à distinguer les doubles-contraintes vous donne un véri-


table avantage pour les résoudre. En prenant conscience des doubles-
liens vous pouvez les commenter en indiquant ce que vous observez,
les injonctions contradictoires qui vous empêchent d’agir car elles vous
poussent dans une profonde confusion. Cela nous permet de développer
notre méta-communication (communiquer sur notre communication).
Cette méta-communication doit être honnête, reliée à votre ressenti et
non un jugement car elle serait interprétée comme une accusation.
En identifiant vos propres ressentis et émotions, cela vous permettra
de formuler quelque chose comme ça : «Je me sens dans une double
contrainte car si je ne fais pas ça, je me sens mal parce que. ..Et si je fais
ça, je me sens mal parce que…»

Ce genre de communication a d’autres avantages, vous avez pris


conscience de ce qui était en train de se jouer dans vos relations et, les
exposer de cette manière, peut amener votre interlocuteur à prendre lui
aussi conscience de la double-contrainte dans laquelle il vous emmenait.

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3 – Créer de la solidité émotionnelle

Dans les relations de doubles-contraintes, il existe en général une per-


sonne qui détient le pouvoir et une autre qui subit (en dépendance).
Pour sortir du cadre, certains tentent de réduire le niveau émotionnel
qu’implique le double-lien, en se répétant que «ça n’a pas d’importance»
ou «peu importe, c’est pas grave». Mais cela n’est que rarement efficace
à long terme car les émotions sont là et le risque reste bien évidemment
une réelle perte de motivation ou de plaisir dans l’action. Certains sont
même capables de se dissocier complètement de leurs ressentis plutôt
que de vivre ce perpétuel conflit intérieur et deviennent peu à peu des
automates sans vie ni passion. Vous conviendrez qu’il ne s’agit pas d’une
solution souhaitable à long terme.
La solution à long terme se situe dans notre capacité à augmenter notre
référence interne, plus exactement notre indépendance émotionnelle,
certains appelleront cela de la confiance en soi ou de l’estime de soi, je
suis assez d’accord, en faisant cela nous réduisons le pouvoir des autres
sur nous-même et nous sommes moins enclins à rester dans le cadre
qu’ils nous fournissent.

4 – Créer un troisième choix.

La véritable liberté commence lorsque l’on a trois choix au minimum.


Gérer les doubles contraintes passe avant tout par la neutralisation de
la 3ème injonction, celle qui présuppose que nous ne pouvons pas sortir
du cadre. Il faut pour cela comprendre que nous ne sommes pas nos
actions, ni nos comportements. Notre identité est bien plus que nos ac-
tions.

Albert Einstein disait : «On ne peut pas résoudre un problème avec le


même type de pensée que celui qui crée le problème.»

Il faut identifier les différents niveaux dans lesquels nous place la double-
contrainte pour agir directement à d’autres niveaux. Aujourd’hui, cette
réaction est préconisée dans de nombreux exercices de créativité et
d’innovation que j’ai pu voir présentés par des spécialistes avec qui j’ai
eu la chance de collaborer (notamment dans le Master Management de
l’innovation de l’IAE de Limoges).

D’ailleurs G. Bateson citait une anecdote imagée de la méditation ZEN


en réponse au principe d’Einstein : Un maître Zen prend un bâton et le
donne à l’un de ses étudiants en disant «Si tu dis que ce bâton est réel,

Page 55
je te frapperais avec. Si tu dis que ce bâton n’est pas réel, je te battrais
avec. Est-il réel ou pas?»

Aussi longtemps que l’étudiant reste au même niveau de pensée que


celui que son maître a utilisé pour créer la double contrainte, il est coin-
cé.
Si l’étudiant lève simplement les bras et saisit le bâton, commence à
chanter, ramasse son propre bâton et prétend «se battre à l’épée», etc.
il transcende la double contrainte et change le contexte de la relation.

5 – Détecter les contradictions

Il s’agit toujours de meta-communication : être plus attentif à ce qui se


dit, comment cela est dit et pour quel résultat c’est dit.
Trop souvent les communicants se laissent «embarquer» par le discours
et oublient d’être attentifs aux messages non-verbaux ou à la structure
de la communication.

D’ailleurs pour compliquer les choses, certaines doubles-contraintes


sont particulièrement difficiles à identifier car la contrainte n’est pas ex-
plicite dans la 1ère structure verbale du discours.

Prenons l’exemple «l’amour ça fait souffrir», en adoptant cette croyance,


on se détermine entre le manque d’amour et la souffrance. Qui veut l’un
des deux ?
Personne évidemment et pourtant combien de fois entend-on ce genre
de phrase de la part de ceux qui souffrent de solitude ou dans un couple
inapproprié ?

Vous avez bien d’autres exemples comme celui-ci : imaginez un sala-


rié qui dirait : «De toute façon le travail c’est pas marrant», comment
voulez-vous motiver une personne se trouvant dans ce double lien
alors qu’elle-même n’a probablement pas encore pris conscience de sa
double-contrainte.

Apprendre à reconnaître ces doubles-liens souvent plus abstraits car ab-


sents de la 1ère structure du langage, demande une réelle capacité à
méta-communiquer et comprendre les schémas de langage et accepter
qu’il existe de nombreux niveaux de communication et pas uniquement
ce 1er Niveau de langage (juste celui des mots prononcés).

Page 56
6 – La surprise du chef

Expérimentez la mauvaise foi !

Un peu risqué pour conserver ses amitiés mais particulièrement efficace


pour se sortir de certaines doubles-contraintes dont les enjeux ne se-
ront pas si importants que ça.

Et puis vous verrez, contourner les règles sociales de l’honnêteté et de


la bienséance, quel pied, (officiellement, je nierai avoir tenu de tels pro-
pos (smiley ;D)) même si, je vous l’accorde, il faut une petite dose (ou
grande dose => selon les perceptions de chacun) de confiance en soi ou
de solidité intérieure pour s’autoriser à visiter cette zone étrange qu’est
la mauvaise foi… Bouh ! Que c’est mal !

J’aurai tendance à retenir un conseil relativement pertinent qui disait :


«Fais ce qu’il faut pour que ça marche !»

Maintenant que nous avons vu comment désamorcer une double-


contrainte, je vous encourage à vous exercer avec ces quelques exemples
de questions ou affirmations en doubles-contraintes (et je vous signale
que toute ressemblance avec des situations existantes serait purement
fortuite (smiley ;D))

Ne peux-tu jamais finir ton travail ?

Ne veux-tu pas nous faire plaisir ?

Ne souhaites-tu pas réussir ?

Pourquoi prends-tu toujours le parti de ta mère (ça marche aussi avec le


mot «père» !) ?

Si tu m’aimais autant que moi je t’aime, tu ne ferais pas ça !

Avec tout ce que je fais pour toi, tu pourrais me faire plaisir !

Alors préférez-vous me laisser un commentaire sur ce livre maintenant


ou préférez-vous le faire juste après avoir posé ce livre ?

Page 57
Chapitre 5
-
Les Croyances
de
Rémi Furucz

Page 58
Quelques mots de Rémi avant de commencer :
En tant que Coach, il est important pour moi de participer à toute initia-
tive permettant de porter le potentiel humain à son maximum.

Dans ces quelques lignes, je tiens à souligner que c’est un vrai plaisir
pour moi de participer à ce projet, dans une mise en commun avec des
professionnels reconnus du Coaching. Ce livre explicite de nombreux ou-
tils à l’usage des débutants, des initiés comme des professionnels et je
suis ravi d’y participer.

Au vu de l’expertise de Franck, autant comme formateur que comme


Coach, j’ai un réel plaisir aujourd’hui à coopérer avec lui.

D’ailleurs, nous collaborons ensemble et je développe mon activité de


formateur et de Coach au sein de son organisme FM Institut.

Et surtout pensez à cela :


«Vous n’êtes pas la somme de vos croyances et vous n’en subissez
les influences que lorsqu’elles ne sont pas encore remontées à votre
conscience, vous êtes celui qui construisez les croyances, décidez donc
de le faire en pleine conscience !».

http://www.remifurucz.com

Page 59
Reconnaître si une croyance est un frein ou un moteur.
Une des caractéristiques des croyances, c’est qu’elles s’activent au mo-
ment de faire des changements dans nos vies.

La plupart des gens qualifient une croyance limitante comme négative,


personnellement, je préfère la qualifier en fonction des effets qu’elle
produit dans ma vie, plutôt que de lui poser le jugement de négative,
comme si elle n’était pas acceptable. Concernant ses effets, nous pou-
vons alors dire qu’une croyance agit comme un frein ou comme un mo-
teur, qu’elle est limitante / restrictive, ou, favorisante / libératrice, sui-
vant qu’elle nous distancie ou bien au contraire qu’elle nous rapproche
de nos objectifs.

Il est évident que les quelques outils présentés ici ne sont pas exhaus-
tifs et qu’il existe bien d’autres approches de développement personnel
permettant la modification partielle ou complète d’une croyance.

Précautions :

Que vous soyez un professionnel de l’accompagnement, ou simplement


quelqu’un désirant transformer une croyance limitante en une autre
beaucoup plus facilitante, il est important de se rappeler que vous tou-
chez aux cadres de références de la personne, des cadres sur lesquels
elle s’est appuyée pour se construire, pouvant aller jusqu’à une part de
son identité, ce qui est repérable lorsque son dialogue commence par
«Je suis ...!». Comme précautions, vérifiez «l’écologie», c’est à dire l’exa-
men des conséquences possibles de ce changement et validez avec l’in-
téressé que le changement se fait de façon sécurisée.

Il s’agira, avant d’intervenir sur la croyance limitante, de trouver une


croyance libératrice de remplacement, générant plus de possibilités et
d’ouvertures dans la vie de la personne.

Lorsque, avec de la pratique, vous prendrez plus d’aisance à repérer


dans le dialogue des gens qui vous entourent, une croyance qui peut
les desservir, évitez de leur signifier «Oh!, je détecte là une croyance
limitante !». En général les gens ont horreur qu’on leur pose un dia-
gnostic, surtout quand il n’y a pas de demande de leur part. Privilégiez
plutôt un mode déductif avec le questionnement, souvent perçu par les
autres comme une marque d’intérêt, leur permettant aussi de faire leur
propre cheminement. Par exemple: «Quand vous dites que... qu’est ce
Page 60
qui vous laisse penser ça?», ou, «Comment en êtes-vous arrivé à cette
conclusion?»

Sur quoi portent-elles :

Les croyances portent sur plusieurs strates dans notre vie. Elles peuvent
être mises en correspondance avec «les niveaux logiques de Robert
Dilts».
(par ordre décroissant d’importance).

- Celles qui influent sur notre spiritualité et la signification que nous ac-
cordons à notre dimension humaine et à notre présence sur Terre au-
tant qu’à notre rapport à l’Univers (Rôle et mission de vie).
Exemples : «Je me sens fait pour ça!» «La vie prend tout son sens quand
je me sens contribuer à une cause importante pour moi!»

- Celles qui touchent à notre identité.


Exemples : «Je ne suis certainement pas ce genre de personne!» «Je suis
celui qu’il faut pour ce genre de situation!»

- Celles reliées à nos valeurs, l’estime de soi et la valeur que nous nous
accordons.
Exemples : «C’est trop beau!» «Ce n’est pas pour moi!» «Ce truc est su-
perbe, il est pour moi!» «Whoua génial, j’ai une belle opportunité de…!»

- Celles en relation avec les capacités / aptitudes.


Exemples : «Je n’y arriverai pas!» «Je doute de pouvoir y parvenir un
jour!» «J’en suis tout à fait capable!» «Je sens que je vais y arriver!».

- Celles liées à nos comportements et associées à des interdits / limites


/ autorisations / acceptations. Exemples : «Je ne peux pas me le per-
mettre!» «C’est Ok pour moi !»

- Celles qui rejoignent notre culture en lien avec notre environnement /


contexte.
Exemples : «Je sens bien que je ne suis pas le bienvenu !» «Je prends ma
place !»

Quelles sont les croyances que vous entretenez à propos de vous-même,


et qui vous distancent ou vous rapprochent de ce que vous désirez ob-
tenir dans votre vie?
Ce que l’on croit de nous fait notre réalité.
Quelles qu’elles soient, nos limites nous sont imposées par nos croyances.

Page 61
Les croyances sont liées à l’image de soi. (attention à la taille de l’image.)
Les croyances sur vos capacités sont-elles vos capacités réelles ? (Ex : la
survie.)

Quelles sont vos certitudes sur vous-même ?

Identifiez leur provenance :

1-Education (culture) : Est-ce un conditionnement antérieur ?

2-L’expérience : Est-ce ce que je crois ? (interprétation ou expérience


personnelle ?)

3-Les autres : Qu’est-ce que je choisis et décide de croire à l’avenir ?

Pour «ramollir» les croyances limitantes, il est nécessaire de passer par


une prise de conscience en posant des questions.

COMMENT SE REMODELER DES NOUVELLES CROYANCES


CONSTRUCTIVES !
I - Nous créons notre propre réalité.

Se remodeler une nouvelle croyance : c’est comme apprendre à aimer


l’idée, la possibilité que vous vous sentiez devenir encore plus vous-
même, conditionné à travers de nouvelles attitudes et comportements.

Ex : Mohamed Ali «Je suis le meilleur !».

II - Comment faire émerger les croyances ? (plusieurs possibilités.)

1) Choisissez un thème (Ex : le travail, la santé, la vie).


Pour vous la vie c’est quoi ? Laissez venir tout ce qui vient sans analyser,
sans réfléchir !

2) Ecrivez en haut de page l’affirmation positive de votre choix, puis ins-


crivez, en dessous, tous vos ressentis quels qu’ils soient même négatifs.
Pliez en rabattant le haut de votre feuille et inscrivez à nouveau la même
affirmation positive du départ, puis inscrivez en dessous tous vos ressen-
tis et cela autant de fois que nécessaire, jusqu’à ce que le subconscient
ait exprimé tous ses arguments. Une fois encore, vous inscrivez votre
affirmation positive, jusqu’à acceptation.

Page 62
3) Identification : Qu’est-ce que je décide de croire ? (10mn en Indiv)
Il est efficace de créer des affirmations positives, précises, courtes et
comportant un verbe d’action.
(*Idée : Ecrire vos affirmations sur un papier que vous porterez sur vous).

III - Comment stopper certaines croyances limitantes ?

1) Utilisez un questionnement de précision.


Ex : «De toute façon cet homme n’aime pas les enfants !»
Qu’est-ce qui vous fait dire que --- (croyance) ?

2) Dissociez 2 éléments d’une même croyance X et Y.


Ex : «Les gens qui ont beaucoup d’argent(X) sont des gens bien(Y) !»
En quoi le fait d’avoir beaucoup d’argent(X) entraîne le fait d’être une
personne bien(Y) ?
Recadrage : Le fait d’être quelqu’un de bien(Y) est une chose, et avoir de
l’argent(X) en est une autre !

3) Cherchez un contre exemple de la croyance dans votre entourage.


Ex : Si la personne me dit «Je ne peux pas réussir parce que je n’ai pas de
brevets» OK ! Connaissez-vous des personnes qui ont réussi sans avoir
de brevets ?

4) Générez une prise de conscience pour l’interlocuteur.


Ex : «Quel prix (conséquences) avez-vous déjà payé juqu’à aujourd’hui
en acceptant de suivre cette croyance ?»
«De quoi vous a t-elle distancé jusqu’à présent ?»
«Que décidez-vous de faire suite à ces prises de conscience ?»

Le coach reste un déclencheur et l’accompagné fait le travail.

IV - Comment se reprogrammer ?

Il est important avant de fragiliser une croyance inadaptée, d’en iden-


tifier une autre qui vous correspond mieux, et ensuite de la remplacer.
L’important c’est de répéter régulièrement votre affirmation à voix haute
jusqu’à ce que votre subconscient arrive à la croire.

Page 63
COMMENT SE REMODELER DES NOUVELLES CROYANCES
FACILITANTES !
La difficulté pour la plupart des gens est de s’observer en train de dire à
haute voix une affirmation qui est à l’opposé de la condition qu’ils vivent
actuellement surtout lorsqu’elle est vécue négativement.

Prenons la situation suivante : si , dans mon exemple, vous vous trouvez


actuellement en grande difficulté financière, le fait d’énoncer l’affirma-
tion suivante peut être confrontante, et donc créer une résistance inté-
rieure, étant donné qu’elle est très loin de refléter ce que vous ressentez
en réalité.

- «Je gagne beaucoup d’argent rapidement et facilement tout en me fai-


sant plaisir professionnellement !».

Alors qu’une affirmation progressive englobant votre situation actuelle


sera acceptée plus facilement car elle prend comme point d’appui votre
vécu présent, en y ajoutant la perspective souhaitée.

- «Même si actuellement je me sens en difficulté financière lorsque


je vois mes comptes…, et bien moi (votre prénom) ---, je suis en train
d’œuvrer pour gagner beaucoup d’argent rapidement et facilement tout
en me faisant plaisir professionnellement !».

Cette affirmation devient d’autant plus vraie, que vous êtes en train
d’œuvrer pour cela lorsque vous répétez votre affirmation chaque jour.

Pour ceux qui parmi vous vont en concert de musique classique, ou


jouent d’un instrument de musique au sein d’un orchestre, vous pour-
rez observer que le chef d’orchestre demande le «LA» de façon à ce
que tous les musiciens s’accordent sur cette «note référente» avant de
commencer le concert. Tout comme dans cet exemple, je vous suggère
dans l’affirmation de votre nouvelle croyance, de prononcer votre pré-
nom comme «note référente» car elle prend comme point d’appui votre
identité ainsi qu’un sentiment de certitude et de confiance puisqu’elle
vous interpelle en s’adressant à vous. Comme cette affirmation vous
concerne, cela vous engage et vous mobilise davantage.
Les affirmations progressives permettent de prendre le temps et d’être
respectueux du rythme auquel les choses se font, prendre le temps per-
met de mettre de la douceur dans la transition.

Page 64
Ex : «Je suis (votre prénom) --- et j’apprends à être --- !»
«Je m’appelle (votre prénom) --- et je suis en train de --- !»
«Je suis (votre prénom) --- et je me donne/ crée la possibilité de --- !

«Moi (votre prénom) ---, par choix et par entraînement, je deviens de


plus en plus --- !».

Autres exemples d’affirmations progressives :

«Je suis (votre prénom) et j’ai envie de réussir à vivre de mon activité
professionnelle!»
«Je suis ------------------ et je m’autorise à l’aisance financière!»
«Je suis ------------------ et je choisis d’œuvrer pour obtenir une aisance
financière!»
«Je suis ------------------ et je suis prêt à saisir toutes les opportunités me
rapprochant de mes objectifs financiers!»
«Je suis ------------------ et je décide d’agir pour obtenir une aisance finan-
cière!»
«Je suis ------------------ et je mets en place /concrétise pour moi-même la
vie avec l’aisance matérielle dont je rêve!»

*Le «JE» suivi du présent de l’indicatif donne de la puissance à tout ce


que vous allez faire et dire ensuite, il a même plus d’impact que l’impé-
ratif !

Techniques de renforcement des affirmations

*Utilisation de support d’enregistrement audio (CD ou dictaphone) en


utilisant les trois premières personnes du singulier.

Exemples :
«Moi Rémi, Je développe de plus en plus mon aisance financière!»
«Toi Rémi, tu développes de plus en plus ton aisance financière !»
«Rémi, il développe de plus en plus son aisance financière !»

«C’est en y croyant que les Grecs ont pris Troie !» Proverbe Grec.

Lorsque vous enlevez une croyance inadaptée, remplacez-la toujours


par une autre qui vous correspond mieux. Une manière de faire est de
répéter la nouvelle croyance, régulièrement et à haute voix, jusqu’à ce
que votre Inconscient arrive à la croire et à habiter ce que vous dites : les
affirmations doivent être remplies de sentiments et d’intentions !

Page 65
1 - Prenez un aspect de votre vie que vous désirez améliorer.

2 - Décidez de ce que vous voulez voir se produire dans cet aspect de


votre vie.

3 - En employant la 1ère personne, formulez une phrase simple qui ex-


prime l’objectif :
écrivez l’affirmation au présent et de manière affirmative.

4 - Observez ce que vous ressentez en disant à haute voix cette affirma-


tion.

5 - Répétez votre affirmation tous les jours (3 fois par jour).

6 - Soyez persévérant.

Exemples :
«Je suis (votre prénom) et j’apprends à être --- !»
«Je m’appelle (votre prénom) et je suis en train de --- !»
«Par choix et par entraînement, je deviens de plus en plus --- !»
«Je suis (votre prénom) et j’ai envie de ---, ou mieux !»
«Je suis ------------------ et je m’autorise à --, ou mieux !»
«Je suis ------------------ et je choisis de --- !»
«Je suis ------------------ et je suis prêt à --- !»
«Je suis ------------------ et je décide de --- !»
«Je suis ------------------ et je mets en place pour moi-même --- !»

* Le «JE» suivi du présent de l’indicatif donne de la puissance à tout ce


que vous allez faire et dire il a même plus d’impact que l’impératif !

Page 66
Techniques de renforcement des affirmations
1 - Mettez des copies écrites de vos affirmations sur les murs, sur le ré-
frigérateur…

2 - Faites un enregistrement de vos affirmations avec votre propre voix.

3 - Utilisez des supports d’enregistrement audio en prenant les trois pre-


mières pers. du singulier.

Exemple :

«Moi (votre prénom), je développe un chiffre d’affaire de 200.000 Euros


par an, ou mieux !»
«Toi (votre prénom), tu développes un chiffre d’affaire de 200.000 Euros
par an, ou mieux !»
«(votre prénom), il/elle développe un chiffre d’affaire de 200.000 Euros
par an, ou mieux !»

1 - Incorporez la visualisation créative à vos affirmations. Projetez-vous


au moment précis en train de vivre les choses que vous désirez réussir.

2 - Lorsque vous les énoncez, voyez et ressentez vos affirmations, il se


produit alors une puissante combinaison de vos perceptions mentales
de façon à générer le résultat.

En accompagnement :
Protocole pour changer de croyance.
Vérifiez en amont l’écologie, c’est à dire l’évaluation des conséquences
possibles de ce changement avant de le réaliser.

Pensez à établir la nouvelle croyance que vous désirez, permettant d’ap-


porter plus de justesse dans certains aspects de votre vie.

Je privilégie une relation à soi dans la coopération et le respect, dans des


notions de paix et de plaisir, et non de combativité.

Page 67
Les étapes :
- Citer à voix haute la croyance que la personne désire changer.

- Se mettre en contact avec la partie de soi qui croit cela.

- Remercier cette partie de la personne pour le fait qu’elle nous permet


de travailler avec elle et demander ce que cette partie veut de bon pour
elle en agissant ainsi ?

- La remercier de sa loyauté pour le fait d’avoir maintenu cette croyance


active durant toutes ces années.

- Donner les raisons importantes et ce qui motive la personne à ce chan-


gement de croyance.

- Evoquer la nouvelle croyance en invoquant les avantages, et le niveau


de liberté nouvellement acquis que cela crée pour la personne.

- Retirer à la partie de vous, qui a adopté cette ancienne croyance,


toutes ses fonctions pour lui confier une nouvelle mission, confiez-lui
la nouvelle croyance, en lui demandant d’agir pour elle avec la même
implication et la même loyauté.

- Puis remercier toutes les parties de soi pour l’intégration de cette nou-
velle croyance.

- Demander à son cœur de faire ce qu’il sait faire le mieux, c’est à dire de
créer de l’harmonie et de développer une relation de qualité entre cette
nouvelle croyance et la personnalité de l’individu.

- Faire une phase test, en demandant à la personne d’énoncer à voix


haute sa nouvelle croyance de façon fluide et en gardant les yeux bien
ouverts (autrement dit : sans hésitation et sans cligner des yeux).

- En cas de légères réticences, proposer une période d’essai (par exemple


15 jours) avant une adoption complète de cette nouvelle croyance.

Le défi consiste à créer une relation de qualité entre vos aspirations pro-
fondes en contact avec votre identité et vos croyances de sorte qu’elles
deviennent des points d’appui vous permettant de réaliser celui ou celle
que vous êtes amené-e- à devenir.

Page 68
Chapitre 6
-
Le recadrage
de
Frédéric Langourieux

Page 69
Quelques mots de Frédéric avant de commencer :
Lorsque Franck m’a parlé de l’idée de demander à des coachs expéri-
mentés de participer à un projet commun pour transmettre des connais-
sances auprès du plus grand nombre sur la communication de pointe,
j’ai trouvé l’idée magnifique.

Lorsqu’il m’a donné les noms des autres coachs qui participeraient à ce
livre, j’ai été encore plus séduit. Je les connais pour la plupart personnel-
lement ou par l’intermédiaire de Franck.

Travailler avec d’autres coachs à la fois expérimentés et reconnus pour


leur savoir-faire et leur éthique m’a tout de suite semblé une expérience
stimulante et intéressante.

Je suis sûr que cette expérience sera riche pour nous les coachs, comme
pour tous ceux qui auront la chance de lire ce livre et de bénéficier de
nos connaissances et de notre expérience dans le domaine de la com-
munication.

Je connais Franck depuis environ 10 ans maintenant. Nous avons «accro-


ché» ensemble tout de suite et depuis nous échangeons beaucoup sur
tous les sujets possibles.

Nous avons mené plusieurs projets communs et chaque fois ce fut un en-
richissement de travailler ensemble. Nous avons une vraie complémen-
tarité avec Franck et c’est un régal d’animer ensemble des formations.
J’ai beaucoup appris de Franck, et j’apprécie plus particulièrement sa
souplesse, sa qualité d’écoute, son professionnalisme, son dynamisme
et ses idées géniales.

Quand Franck m’a contacté pour travailler ensemble sur ce livre, j’ai im-
médiatement répondu oui. Et malgré un emploi du temps très chargé,
je ne me voyais pas ne pas faire partie de cette nouvelle aventure en-
semble.

www.tonbonheurestla.com
www.hypnose-pnl-nantes.com
www.hypnofeel.com

Page 70
Le recadrage
L’un des éléments de la communication, les plus essentiels pour moi.
C’est ce que l’on nomme dans notre jargon de coach le «recadrage».

Mais avant de définir exactement ce qu’est le recadrage et comment il


peut vous servir dans toutes vos communications, aussi bien dans vos
relations de travail que personnelles, laissez-moi vous amener à mieux
comprendre d’où vient notre perception du monde qui nous entoure,
car la clé réside dans cette compréhension.

Nous avons tous notre façon de voir le monde : c’est ce qu’on appelle
notre perception de la réalité.

C’est pourquoi nous pouvons avoir des avis différents sur certaines ques-
tions. Par exemple si je vous parle de racisme, de religion, de politique,
vous allez avoir des opinions sur ces sujets.

Vos avis sur ces différents sujets vont dépendre de votre culture, de
votre éducation, de votre parcours de vie et de la façon dont vous avez
interprété vos différentes expériences passées. Ainsi nous pouvons tous
avoir des opinions très différentes sur le même sujet, surtout si nous
n’avons pas la même culture.

Et dès que nous abordons des sujets où les avis sont parfois bien tran-
chés, comme la politique ou la religion, la communication peut vite de-
venir délicate. C’est pourquoi il est souvent conseillé de ne pas aborder
ce genre de sujet avec des amis pour éviter de se fâcher avec eux. Or je
pense qu’on peut aborder tous les sujets sans se fâcher, avec n’importe
qui, mais par contre, pas n’importe comment.

Lorsque nous communiquons avec d’autres, nous essayons souvent de


«vendre» notre point de vue à l’autre et de le convaincre que c’est nous
qui détenons la vérité. Même si cette habitude pose plus de problèmes
qu’elle n’en résout, c’est souvent plus fort que nous. Nous avons juste
besoin de nous rassurer sur le fait que nous voyons notre environne-
ment de la bonne manière.
Lorsque quelqu’un émet un avis contraire, nous sentons souvent une re-
mise en cause de notre façon de voir. Nous avons envie de faire changer
«l’autre» d’avis, celui qui émet cette perception si différente de notre
réalité. Nous allons peut-être lui dire qu’il a tort, que ce n’est pas comme
ça qu’il faut voir les choses etc...

Page 71
Or, lorsque nous abordons le dialogue de cette manière, la personne en
face de nous va, la plupart du temps, se sentir attaquée et plutôt que
de s’ouvrir à notre perception de la réalité, elle va rester campée sur la
sienne.

Si nous souhaitons vraiment faire changer une personne dans sa percep-


tion de la réalité, je vous assure que c’est une très mauvaise méthode,
car elle ne donne que très rarement un résultat satisfaisant. Soit cette
personne va se fâcher et défendre bec et ongles son point de vue, soit
elle va finir par dire «oui» pour nous faire plaisir, sans vraiment changer
d’avis.

Dans les deux cas, notre but de l´amener à faire évoluer son opinion est
manqué.

C’est là qu’intervient la redoutable technique du «recadrage» qui va


vous permettre d’aider la personne à faire évoluer sa perception de la
réalité sans la contraindre, ni la rendre furieuse, à l’inverse de ce qui se
passe quand nous essayons de passer en force et de la convaincre coûte
que coûte que notre opinion est la bonne.

Lorsque nous avons une opinion sur quelque chose, que ce soit la reli-
gion, la politique ou plus banalement sur ce que l’on pense de ses voi-
sins et collègues de travail, nous nous rendons rarement compte que
ce n’est qu’un point de vue, qu’une façon de voir parmi d’autres. Pour
chacun d’entre nous ceci nous semble être la «vraie» réalité, alors que
ce n’est que notre «vérité». Peut être vous demandez-vous maintenant:
c’est quoi la différence ?

La réalité est ce qui est, alors que la vérité nous est propre, à travers
notre capacité à appréhender les choses de la vie. Cette vérité va tenir
compte de nos sens, de nos connaissances, de notre état d’esprit du mo-
ment. La vérité nous appartient. Elle peut aussi être collective. La réalité
sera toujours la même pour tous.

Mais restons dans du concret, comment la notion de «vision des choses»


va-t-elle nous servir dans notre communication de tous les jours ?

Notre façon de voir n’est pas la réalité exacte. Par exemple prenons ce
que nous voyons. Est-ce que nous voyons ce qui est ? Non pas vraiment.
Nous voyons une partie de la réalité.

Page 72
Prenons l’exemple des couleurs. Lorsque une onde de lumière arrive sur
un objet une partie de cette onde est absorbée par l’objet et une autre
partie «ricoche» dessus, arrive sur la rétine de notre oeil, puis est ana-
lysée dans notre cerveau qui la décode en signal. La sensibilité de notre
oeil à la lumière n’étant pas la même que les animaux nocturnes, nous
ne sommes pas capables de voir la nuit, car nous ne percevons pas les
infrarouges.

Nous ne percevons pas non plus les couleurs de la même façon que cer-
tains animaux. D’ailleurs certaines personnes ne voient pas les couleurs
de la même façon que les autres, c’est le cas des daltoniens.

Prenons maintenant l’exemple des sons, nous ne percevons pas tous


les sons existants. Nous n’entendons pas les ultras sons ou les infrasons
qui sont hors de notre champ de perception. Certains animaux les en-
tendent et ont donc une perception de la réalité différente de la nôtre.

Ces différences biologiques ne sont pas les seules qui filtrent la réalité.
Nos croyances, liées à notre éducation, notre culture, filtrent également
notre manière de percevoir la réalité.

Par exemple, une personne qui s’ouvre la lèvre pour y mettre un plateau,
comme certaines tribus africaines ont l’habitude de le faire, cela peut
nous sembler bizarre, surtout quand on sait que la raison de cet acte est
de se rendre plus beau et plus attirant dans une démarche de séduction.
Nous n’avons pas la même façon de considérer la beauté. Notre façon de
nous rendre beau peut aussi leur paraître bizarre. Pour eux une femme
avec des talons ne sera pas plus attirante qu’une femme en charentaises.

Ces différences de perception liées à la culture sont omniprésentes dans


nos relations avec les autres pays. Il suffit de constater comme nous par-
lons différemment des pays arabes, américains ou africains. Nous nous
sentons plus proches de certaines cultures et plus éloignés d’autres. Ce
qui amène un jugement plus ou moins favorable.

Cependant, nos différences de perception de la réalité ne s’arrêtent


pas à nos différences biologiques et culturelles. Elles sont aussi liées à
nos différences d’éducation et à nos expériences de vie. Un jeune de
banlieue ne perçoit pas la société comme un jeune né dans une famille
bourgeoise. Le premier peut voir la société comme un obstacle qui vient
le priver de liberté et l’autre comme un état faisant régner la liberté et
l’égalité. Et souvent cette perception de la réalité se confirmera et s’am-
plifiera à travers les expériences qu’ils vivront, puisqu’ils verront la réali-

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té à travers ces filtres qu’on leur aura inculqués dès leur plus jeune âge.

Si vous êtes de ceux qui pensent que la société permet l’ordre et l’égali-
té, vous aurez du mal à comprendre les émotions que le jeune de ban-
lieue peut exprimer contre elle.

Mais ces différences de perceptions ne sont pas non plus uniquement


le fait de notre éducation, car même au sein d’une même fratrie il y en
aura également. Le fait de naître le premier d’une fratrie ou le dernier va
influencer la perception de la réalité. L’aîné qui, dans un premier temps,
a ses parents pour lui tout seul peut voir arriver un petit frère ou une pe-
tite soeur comme une menace à son environnement car il ou elle vient
lui prendre une partie de ce qui était uniquement pour lui auparavant. Et
lorsqu’il voit ses parents consacrer du temps au deuxième enfant, il peut
le percevoir comme du temps en moins pour lui. Pour le cadet, c’est sou-
vent plus facile d’accepter que ses parents passent du temps avec l’aîné
car lors de sa venue au monde celui-ci était déjà là. Il ne lui viendra pas
facilement à l’idée qu’il est de trop.

La perception d’un troisième enfant ou d’un quatrième sera encore dif-


férente. Mais bien sûr la place dans la fratrie ne suffit pas à un enfant
pour définir sa perception de la réalité. Elle va dépendre aussi de la ma-
nière dont les parents définissent sa place dans la famille, ainsi que celle
de ses frères et soeurs.

Maintenant, prenons un évènement qui peut-être parfois difficile pour


un enfant : la séparation de ses parents. En fonction de la situation quand
ses parents étaient ensemble, il peut voir ça comme une délivrance, car
cette tension à la maison était insupportable. En même temps, il peut
voir ça aussi comme un danger et une menace pour son équilibre car il
ne sait pas où il va, ni ce qui va changer pour lui et comment ça va se
passer. Il a toujours vécu avec ses deux parents.
C’est son monde de référence. Il n’a peut être jamais imaginé que cet
évènement puisse être possible. Un peu comme si, pour nous, notre ha-
bitation se séparait en deux et devenait deux entités différentes et que
nous devions choisir de vivre dans l’une ou l’autre.

A travers ces différents évènements de la vie, nous allons construire


notre propre perception de la réalité. Et nos croyances se construisent
au fil des années de cette manière. Ce qui fait que notre conscience de
la réalité, composée de l’ensemble de nos croyances est unique, même
si nous en partageons certaines avec notre entourage.
Lorsque nous comprenons un peu mieux que notre façon de voir les

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choses autour de nous n’est liée qu’à nos perceptions et que ce que
nous croyons vrai ne l’est peut être pas pour tous, l’acceptation d’autres
points de vue est nécessaire à la compréhension de nos différences.
Et quand je parle de «point de vue», ce n’est pas qu’une expression ima-
gée.

Laissez-moi vous raconter une petite histoire :

Une fois, six aveugles vivaient dans un village. Un jour, ses habitants leur
dirent «Hé ! il y a un éléphant dans le village, aujourd’hui.»

Ils n’avaient aucune idée de ce qu’était un éléphant. Ils décidèrent que,


même s’ils n’étaient pas capables de le voir, ils allaient essayer de le
sentir.
Tous allèrent donc là où l’éléphant se trouvait et chacun le toucha.
«Hé ! L’éléphant est un pilier» dit le premier, en touchant sa jambe.
«Oh, non ! C’est comme une corde», dit le second, en touchant sa queue.
«Oh, non ! C’est comme la branche épaisse d’un arbre» dit le troisième,
en touchant sa trompe.
«C’est comme un grand éventail» dit le quatrième, en touchant son
oreille.
«C’est comme un mur énorme» dit le cinquième, en touchant son ventre.
«C’est comme une grosse pipe» dit le sixième, en touchant sa défense.»

Ils commençaient à discuter, chacun d’eux insistait sur ce qu’il croyait


exact. Ils semblaient ne pas s’entendre, lorsqu’un sage, qui passait par-
là, les vit.

Il s’arrêta et leur demanda «De quoi s’agit-il ?»

Ils dirent : «Nous ne pouvons pas nous mettre d’accord pour dire à quoi
ressemble l’éléphant.»

Chacun d’eux dit ce qu’il pensait à ce sujet.

Le sage leur expliqua, calmement «Vous avez tous dit vrai. La raison pour
laquelle ce que chacun de vous affirme est différent, c’est parce que
chacun a touché une partie différente de l’animal. Oui, l’éléphant a réel-
lement les traits que vous avez tous décrits.».

Il n’y eut plus de discussion entre eux et ils furent tous heureux d’avoir
dit la réalité.
La morale de cette histoire, c’est qu’il peut y avoir une part de vérité

Page 75
dans ce que quelqu’un dit. Parfois, nous pouvons voir cette vérité, et
parfois non, parce qu’il peut, aussi, y avoir différentes perspectives sur
lesquelles nous ne pouvons pas être d’accord.

Cette petite histoire est très intéressante pour mieux comprendre la no-
tion de «point de vue».
Et là aussi plutôt que de se battre pour savoir qui a raison, il est plus in-
téressant d’aborder la discussion d’une autre manière.

Lorsque malgré tout, vous pensez que votre façon de voir est la bonne
et que vous souhaitez faire évoluer l’opinion de votre interlocuteur, vous
pouvez utiliser le recadrage. C’est une technique très efficace pour ça,
car elle permet de contourner le côté rationnel de la personne et de
passer à un niveau inconscient.

Je pense que vous aurez remarqué par vos expériences que la plupart du
temps lorsque nous ne sommes pas d’accord avec notre interlocuteur et
que ce dernier est convaincu de ce qu’il dit, il ne sert à rien d’argumenter
pour essayer de le convaincre, car il va défendre, envers et contre tout,
sa façon de voir les choses. Parfois jusqu’à l’extrême, comme si c’était
une question de vie ou de mort, même lorsque c’est pour des choses en
apparence insignifiantes.

Vous avez certainement été vous aussi dans cette attitude où vous dé-
fendez votre point de vue et où vous ne lâchez rien, même si vous n’êtes
pas absolument sûr de ce que vous dites.

Pourquoi cette attitude irrationnelle ?

Avouer que nous avons tort ou que nous nous faisons une fausse opi-
nion des choses de la vie est très insécurisant pour notre mental qui
essaie de rationaliser et de trouver une logique dans tout ce qui nous
entoure. Nous pouvons parfois avoir beaucoup de mal à avouer que
nous nous sommes trompés ou que nous avons eu tort de dire ou faire
quelque chose.

Le recadrage permet d’agir à un autre niveau pour ne pas rentrer en


conflit avec le mental rationnel de la personne, car nous savons tous par
expérience que ce dernier fera tout pour rester campé sur ses positions.
Reprenons l’histoire de l’éléphant et des aveugles, est-ce que la meil-
leure façon pour un des aveugles de convaincre les autres a été de leur
parler de ses perceptions ?
La réponse est «non» bien sûr, car à ce moment-là il parle de ses percep-

Page 76
tions à lui, et comme les autres ont eu des perceptions différentes qui
viennent les contredire, ils ne peuvent accepter cette version des faits.
La seule bonne manière de faire est d’amener les autres aveugles à venir
toucher la même partie pour qu’ils puissent comprendre.

C’est une technique de recadrage, on donne à son interlocuteur l’occa-


sion de comprendre en expérimentant la même chose que nous.

Mais il y a d’autres possibilités de recadrer et de court-circuiter le ration-


nel de la personne.

Voyons d’abord la définition du recadrage telle que l’a donnée l’école de


Palo Alto (courant de pensée qui a donné naissance à la thérapie fami-
liale et à la thérapie brève) :

«Recadrer signifie changer l’ensemble ou le point de vue conceptuel et/


ou émotionnel à travers lequel une situation donnée est vécue et la re-
placer dans un autre cadre qui s’adapte tout aussi bien et même mieux
aux faits concrets de la même situation ce qui change ainsi toute sa si-
gnification.»

Pour reprendre l’exemple des aveugles et de l’éléphant, si un aveugle


demande aux autres de venir toucher la partie qu’il vient lui de toucher,
ils vont instantanément percevoir cet éléphant différemment.

Amener une personne qui ne pense pas comme nous, à vivre l’expé-
rience qui nous fait percevoir la situation d’une certaine façon est une
première technique de recadrage.

Il existe d’autres techniques de recadrage que vous pouvez utiliser en


communication et lorsque vous maîtrisez bien ces techniques vous de-
venez redoutablement efficace pour communiquer, que ce soit pour né-
gocier, «vendre votre point de vue» ou libérer une personne que vous
voulez aider d’une peur ou d’une croyance limitante qu’elle se serait
fixée inconsciemment.

Une toute autre technique de recadrage qui entre dans les techniques
de recadrage de sens s’appelle le «sleights of mouth».

Le principe du recadrage de sens est, comme son nom l’indique, de


changer le sens que la personne a donné à un évènement, parce que
même quand nous ne le voulons pas, nous donnons du sens à tous les
évènements dont nous sommes témoins.

Page 77
C’est le cas des comportements des gens qui vous entourent. Lorsque
quelqu’un fait ou ne fait pas quelque chose, nous lui donnons un sens. Et
la signification que nous allons donner à ce comportement tient compte
aussi bien de la personne qui l’a fait, que de la manière dont elle l’a fait,
ainsi que du contexte et de notre état d’esprit du moment.

Nous sommes alors dans un fonctionnement où un évènement «A» cor-


respond à une signification «B» : A = B

Exemple : Il ne m’aime pas. Il ne m’adresse jamais la parole.

Traduction : Il ne m’adresse jamais la parole signifie qu’il ne m’aime pas.

Le sens donné peut être juste ou faux. Le problème c’est que souvent
dans ce type de fonctionnement, nous ne nous posons même pas la
question des autres sens possibles. Nous ne prenons finalement qu’une
hypothèse de sens parmi d’autres. C’est ce qu’on appelle une croyance.

Lorsque nous sommes face à ce cas de figure, la moins bonne stratégie


consiste à argumenter pour essayer de faire changer d’avis la personne,
car elle va tout faire, comme on l’a vu précédemment pour justifier le
sens donné.

C’est à ce moment que nous pouvons utiliser la technique de sleights of


mouth.

Voici différentes phrases que nous pourrions dire :

Détestes-tu toutes les personnes à qui tu ne parles pas ?


Aimes-tu toutes les personnes à qui tu parles ?
Ah bon ? Les gens qui ne t’aiment pas ne te parlent jamais !
Ah bon ? Tous les gens qui te parlent, t’aiment-ils ?

A travers chacune de ses phrases nous permettons à notre interlocuteur


de prendre conscience que l’association entre A et B qu’il avait mis en
place comme une règle n’est pas systématique. Il commence à accepter
qu’il existe des exceptions. L’association entre A et B s’écroule petit à
petit car la personne constate d’elle-même que sa règle est fausse.
Comme c’est la personne qui prend conscience que le sens donné à
l’évènement est une généralité qui ne s’applique pas systématiquement,
elle va pouvoir le laisser tomber. Si par contre, nous essayons d’argu-
menter pour qu’elle le laisse tomber, elle va au contraire se renfermer
dans cette croyance.

Page 78
Pour mieux comprendre ce fonctionnement psychique, laissez-moi vous
raconter une petite histoire. La légende veut que ce soit une histoire
vraie arrivée à Milton Erickson, célèbre psychiatre américain, qui a
donné son nom à l’Hypnose Ericksonienne.

Lorsqu’il était enfant, un jour, il voit son père qui était paysan, s’acharner
à vouloir faire rentrer un âne dans l’écurie.

Or ce dernier refusait. Il était à la porte et freinait des quatre sabots


pour rentrer. Son père avait beau le pousser du plus fort qu’il pouvait.

Rien n’y faisait.

Milton demanda à son père s’il pouvait l’aider. Celui-ci lui dit gentiment
mais un peu ironiquement : «Tu crois qu’avec tes 30 kilos tu seras ca-
pable de pousser cet âne plus fort que moi et le faire rentrer ?». Milton
répondit simplement : «Je peux toujours essayer».

Et son père le laissa faire pour lui montrer ses limites.

Alors Milton fit quelque chose que son père n’attendait pas, l’âne non
plus d’ailleurs : il attrapa l’âne par la queue et tira dans l’autre sens,
comme pour l’éloigner de l’entrée. Alors, l’âne par réflexe tira dans
l’autre sens. Milton le lâcha et l’âne rentra tout seul dans l’écurie.

Cette histoire illustre tout à fait le fonctionnement psychologique dont


je parlais. Nous pouvons mettre beaucoup de force comme l’âne à refu-
ser d’aller dans la direction que les autres nous indiquent.

Par contre, dès qu’on arrête de nous pousser dans une direction, nous
pouvons y aller seul très facilement. Nous pouvons aussi aller dans la
direction opposée qu’on nous indique.

Le recadrage permet de contourner le problème, de ne pas lutter contre


notre interlocuteur. C’est lui-même qui va changer la signification don-
née à l’évènement. C’est la raison de son efficacité.

Je vous ai donné trois types de recadrage que vous pouvez utiliser dans
de nombreuses situations :

Mettre la personne dans la situation pour la comprendre différemment.

Page 79
Raconter votre expérience qui vous amène à penser comme ça.

Le sleights of mouth qui est un recadrage de sens.

Il existe d’autres techniques de recadrage, de la plus simple à la plus


sophistiquée. En fonction des situations et des personnes il sera plus
intéressant d’utiliser une technique plutôt qu’une autre.

Plus vous aurez de techniques, plus vous serez capable de faire face à de
nombreuses situations et capable d’influencer l’évolution du point de
vue de vos interlocuteurs.

Vous pouvez alors devenir redoutable en négociation, ainsi qu’extrême-


ment efficace pour rendre une situation compliquée bien plus simple ou
réussir à communiquer adroitement pour mieux exprimer votre point
de vue.

Page 80
Chapitre 7
-
La détermination
d’objectif
de
Paul Pyronnet

Page 81
Quelques mots de Paul avant de commencer :
Quand Franck Marcheix m’a demandé si j’accepterais de participer à son
ouvrage, j’ai immédiatement dit oui.

Pourquoi ?
Et bien c’est d’abord parce que j’apprécie son professionnalisme, ses
qualités de coeur et son ambition de partager des clés pratiques avec le
plus grand nombre.

Ensuite il m’a toujours semblé tellement essentiel de partager, de trans-


mettre ce qui nous anime dans le cadre de l’évolution humaine.

Et pour finir j’apprécie particulièrement toute l’équipe des personnes


qui participent à ce projet, nous nous sommes croisés dans nos débuts,
nous avons tous évolué selon nos aspirations et c’est un grand plaisir
que de se retrouver après plus de 10 à 25 ans de pratique...

PS : si vous souhaitez profiter d’un cours gratuit (vidéo) sur la PNL :


http://goo.gl/AvmMj

Paul Pyronnet
Tel 06 64 83 33 78

www.formation-coaching-pnl.com

Bureau : contact@paul-pyronnet-institut.fr

Page 82
L’objectif en 5 points-clés (PNL)
-------------------------------------------

C’est un levier puissant de transformation :


1. Prenez un sujet simple et stimulant.
2. Orientez votre attention vers l’objectif et non vers le problème.
3. Utilisez la technique de définition d’objectifs en 5 points,
une fois votre domaine d’évolution choisi.

C’est un outil particulièrement efficace pour définir et réussir vos objec-


tifs personnels.
But : être très précis sur 5 niveaux de conscience donnés

3 phases :
1 - Identifiez un domaine important dans lequel vous souhaitez évoluer
aujourd’hui.
2 - Visualisez votre objectif au travers de 5 étapes clés.
3 - Evaluez la qualité de vos critères de précision.

Passez directement à l’action :

PHASE 1 : IDENTIFIEZ UN DOMAINE IMPORTANT DANS LE-


QUEL VOUS SOUHAITEZ EVOLUER
1. Faites un tour d’horizon (360°) sur votre vie d’aujourd’hui :
- Quels sont les domaines importants pour vous dans votre vie au-
jourd’hui ? : personnel, professionnel, familial, loisirs, etc.
- Choisissez un domaine dans lequel vous avez le plus envie d’avancer
aujourd’hui.

La finalité de l’exercice est de vous amener à faire le tour d’horizon des


domaines qui sont importants dans votre vie.

Attention, la vraie question n’est pas : «Qu’est-ce qui est important?»,


car ceci renvoie aux aspirations, aux systèmes de valeurs.

Le sujet qui nous intéresse est celui des domaines de vie, importants
pour vous en ce moment : secteur de la famille, de la santé, des loisirs,
du travail, des finances, du social ...

Prenons un exemple avec Cécile :


- «Aujourd’hui Cécile, quels sont les domaines qui sont importants pour
toi?»
Page 83
- «L’amour de soi et des autres».
Voyez, l’amour est une aspiration, quelque chose qu’elle a envie de vivre.
Je reviens donc aux domaines :
- «Quel serait le domaine dans lequel tu aurais envie de vivre ça ?»
- «La famille.»
- «Est-ce qu’il y a un autre domaine ?»
- «Les amis.»
- «Tu vois autre chose encore quand tu balaies différents domaines ?»
- «Il y a la famille et les amis.»
- «Si tu cherches un petit peu, est-ce qu’il y a autre chose ? D’autres do-
maines, d’autres champs, d’autres préoccupations ?»

- C’est important de ne pas s’arrêter aux premières réponses.

Par exemple, pour certains ce sera peut-être une activité sportive, pour
d’autres, la relation avec leurs collègues de travail ou avoir du temps
pour soi.
Il n’y a pas de réponse plus juste qu’une autre.
Au final, on demandera : «quand tu y repenses, s’il y avait une chose
sur laquelle tu voudrais le plus avancer maintenant, ce serait plutôt la-
quelle?»

L’étape suivante sera de tirer de cet exercice les objectifs que Cécile veut
se fixer.

Si vous accompagnez une autre personne, évitez le piège qui consiste à


tomber dans la discussion de palier : vous donnez votre opinion, vous
suggérez d’autres choses, etc…
Je vous rappelle que, dans ce processus, le rôle de la personne qui ac-
compagne est de questionner uniquement.

Vos domaines de vie c’est un peu comme des grosses pierres qui rem-
plissent le vase qu’est votre vie...

Maintenant souvenons-nous de la métaphore du professeur qui fait une


démonstration à ses élèves. Il a un pot devant lui et il le remplit de cail-
loux. Lorsque le pot est rempli, il demande à ses élèves : «Le pot est-il
plein ?» Les élèves répondent : «Oui». Le professeur rétorque : «Non,
le pot n’est pas plein, je peux encore mettre du gravier». Il y rajoute du
gravier puis repose la même question. Les élèves, qui commencent à
saisir, disent : «Non, on peut encore mettre autre chose. On peut mettre
du sable». Il y rajoute du sable et repose la question.
«Non, on peut encore mettre de l’eau». Il y rajoute de l’eau.

Page 84
L’objet de la démonstration est de montrer que, si je veux avoir une
vie pleine de ce qui est important, je dois commencer par y mettre les
choses les plus importantes pour moi, à commencer par mes domaines
de vie. C’est un peu comme ranger des valises dans son coffre, il vaut
mieux commencer par mettre les plus grosses (entendez les plus impor-
tantes), sinon vous n’aurez plus de place pour les mettre.

Une fois que vous êtes clair sur un ou deux domaine(s) important(s),
vous êtes alors prêt pour parcourir les 5 étapes suivantes :
PHASE 2 : VISUALISEZ VOTRE OBJECTIF AU TRAVERS DE 5
POINTS CLES
En synthèse :
1 - La conscience du résultat.
2 - La conscience des conséquences.
3 - La conscience des alliances.
4 - La conscience des premiers pas.
5 - La conscience de votre énergie ressource.

Etape 1 : la conscience du résultat :


------------------------------------------------
La particularité de cet exercice réside dans votre faculté à construire (sur
un mode subjectif), la réalité à laquelle vous souhaitez arriver (sur un
mode objectif). Grâce à la puissance des mécanismes du cerveau, vous
allez vous représenter votre objectif (le résultat que vous souhaitez at-
teindre), avec un maximum de détails utiles à votre cerveau droit (le plus
puissant), grâce aux représentations dites «sensorielles».

En d’autres termes, vous devez vous représenter le résultat de ce que


vous souhaitez obtenir en utilisant votre système (VAKOG : Visuel, Audi-
tif et Kinesthésique pour les principaux).

1 – Conscience du résultat >> questions clés :


«Imaginez que vous ayez pleinement réussi dans ce domaine, à quoi
savez-vous précisément que vous avez atteint ce résultat ?»
> Evocation multi sensorielle (VAKOG)

Ex : Imaginez cette situation, en la visualisant à quelques mètres devant


vous, comme s’il s’agissait d’un hologramme en 3D.
Voilà.. Regardez cette situation, vous êtes au top de vous-même, qu’est-
ce que vous pouvez voir précisément dans votre façon d’être, de réagir,
de réussir ?…

Page 85
Si vous avez besoin vous pouvez vous appuyer sur des modèles (men-
tors), qui dans ce domaine seraient super forts.

Mode visuel : identifiez cette situation en vous voyant réussir de la même


façon et prenez le temps de regarder précisément ce que vous voyez.
Commencez d’abord par votre posture, votre attitude, votre ouverture
corporelle, vos expressions de visage.

Vous êtes vraiment au top!!! Prenez bien le temps d’observer tranquil-


lement chaque détail, plus ils sont fins plus le processus est puissant.

Mode auditif : fermez les yeux et écoutez votre manière de penser ou


de vous exprimer, votre voix est-elle forte, faible, dynamique, variée ?
Là encore, prenez vraiment conscience de tous les détails qui montrent
que vous êtes au top.

Mode kinesthésique : ouvrez les yeux et observez maintenant non seu-


lement votre posture, votre voix, mais aussi votre ressenti dans cette ex-
périence, cette énergie positive qui entraine cette attitude d’excellence,
identifiez cette forme d’énergie dans laquelle vous êtes, donnez-moi
quelques mots qui caractérisent cet état spécifique de réussite, ...

Super !!! Prenez bien le temps de revoir chaque détail de cette situa-
tion, éventuellement vous pouvez changer d’angle de vue et reprendre
chaque détail de cette situation, un peu comme pour la construction
d’un film, comme si vous étiez une caméra qui enregistre tous les détails
de la scène, sous plusieurs angles (3 au minimum).

Rappellez-vous, plus c’est précis pour vous, plus c’est puissant dans
votre cerveau !!!

Renforcement du mode Kinesthésique (dissocié > associé) :


Quand vous avez une représentation suffisamment riche de cette situa-
tion de réussite, fermez les yeux et imaginez maintenant cette même
scène en entrant à l’intérieur de celle-ci. Vous passez alors d’une pos-
ture dissociée à une posture associée. Reprenez alors chaque détail,
comme si vous y étiez, commencez par votre posture, puis votre atti-
tude, vos comportements, puis le son de votre voix, le débit, le volume,
l’intonation. Bref vous devez vivre cette situation exactement comme si
vous y étiez,.. Enfin ressentez pleinement cette sensation à l’intérieur de
vous-même..

Page 86
A ce stade, votre cerveau ne doit plus faire la différence entre votre réa-
lité mentale et la réalité fictive que vous vivez, identifiez ensuite un mot
qui caractérise ce que vous ressentez pleinement dans cette situation et
vérifiez que cet état spécifique (ressenti), fait une vraie différence pour
vous dans la manière d’aborder cette situation.
Si oui, vous êtes prêt pour la deuxième étape : la conscience des consé-
quences.

Revenons à notre exemple avec Cécile.

En reprenant le même exemple que précédemment, on va amener Cé-


cile dans la conscience sensorielle de ce qu’elle poursuit pour l’inciter
à en créer la représentation la plus précise possible. Si par exemple, je
prends la vie de couple :

- «Nous sommes une semaine plus tard, Cécile imagine que tu aies pro-
gressé dans le domaine de ta relation de couple, à quoi le saurais-tu?»
- «Je me poserais moins de questions.»
- «Si tu te posais moins de questions, tu ferais quoi ?»
- «Je vivrais pleinement mon bonheur.»

Vous allez voir que si vous accompagnez une personne, il est encore
très tentant de faire des propositions à ce stade. Surtout évitez cela. Ce
n’est pas parce que la réponse n’est pas immédiate qu’il n’y a pas de
réponse. Laissez alors le temps à la personne accompagnée de trouver
ses propres réponses. Vous verrez, il y a toujours une réponse qui vient.

Il faut simplement laisser le temps à la personne de faire les connexions


nécessaires. Tout comme on pourrait lui laisser le temps de retrouver un
souvenir passé, on peut lui laisser le temps de créer un «souvenir» futur.
En auto accompagnement c’est la même chose, la différence réside dans
le fait que vous vous posez la question à vous-même et que vous prenez
le temps d’écrire cette réponse sur votre feuille de papier.

Poussons le bouchon plus loin avec Cécile, en lui proposant d’imaginer


que cette situation se passe au mieux pour elle :

- «Imagine que tu te voies vivre avec ton partenaire de vie et que tu


sois exactement comme tu voudrais être, c’est-à-dire davantage dans
cette conscience de vivre ce que tu as envie de vivre. Vois-tu des choses
particulières dans ta manière de l’aborder, d’être avec lui (attitude, com-
portement, énergie, etc. ?»
- «Je serais moins passive, plus active.»

Page 87
- «Tu as des exemples de comportements que tu aurais ?»
- «Oui. Prendre plus d’initiatives pour organiser des choses. Ne pas at-
tendre que ce soit lui qui prenne l’initiative.»
- «Etre à l’origine de l’initiative. Ce serait une belle façon pour toi d’être
plus en contact avec ce que tu as envie de vivre. Est-ce que tu vois
d’autres choses ?»
- «Prendre plus soin de lui. Il participe énormément, mais je me repose
peut-être trop sur lui.»
- «D’autres initiatives qui auraient pour but de…»
- «De moins me reposer sur lui au niveau des travaux ménagers.»
- «Par exemple de faire certaines choses que lui fait et que tu ....»
- «Que j’estime que c’est à moi aussi de participer.»
- «Il y a à la fois l’idée d’entreprendre des projets qui consisteraient à
aller au restaurant, faire de nouvelles choses et tu serais plus à l’initia-
tive des moments sympas que vous pourriez vivre ensemble et aussi,
dans la vie quotidienne, un certain nombre de tâches que tu laisses un
peu faire et que tu pourrais prendre en charge. Est-ce qu’il y a encore
d’autres choses qui feraient vraiment la différence, qui feraient vraiment
une vie de qualité pour toi ?»
-«Pour l’instant c’est tout.»
- «Visualise bien cette scène, puis entre pleinement dedans, un peu
comme si celle-ci était une habitude pour toi, identifie bien chaque dé-
tail et dis-moi ce que tu ressens à l’idée de fonctionner dans cette situa-
tion sur ce mode-là ?»
-«je sens beaucoup d’énergie et j’ai l’impression que c’est beaucoup plus
facile pour moi de vivre de cette manière !!! ..»
- «Ok, super, prends le temps d’intégrer ça et bonne nouvelle !! Nous
sommes prêts pour la suite …»

Le but de cette première étape est de vous mettre véritablement en


contact avec ce que vous souhaitez réaliser.

Vous découvrez ces détails qui vous permettent de savoir que vous êtes
plus en harmonie, que vous êtes plus dans l’amour.

Quelquefois vous découvrez que vous y êtes déjà en partie dans votre
objectif. Il y a des gens qui ont juste besoin de s’en rendre compte.

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Etape 2 : la conscience des conséquences du résultat : système de valeurs
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2 – Conscience des conséquences, question clé :


«Qu’est-ce que le résultat vous permet d’obtenir de plus important en-
core, de plus fondamental pour vous ?»
> Système des valeurs

Fermez à nouveau les yeux et demandez-vous : si je réussis plus souvent


dans cet objectif, quelles seront les conséquences dans ma vie, qu’est-ce
que cette première forme de réussite va nourrir d’important chez moi ?

Prenez le temps de bien ressentir ces conséquences et demandez-vous


alors quelle est la première chose qui vous vient maintenant ?

Ok, super, prenez à nouveau le temps de bien ressentir cette consé-


quence, puis reformule cette conséquence et demandez-vous à nou-
veau ce qu’il y a, derrière ça, d‘important pour vous, reprenez à nouveau
la réponse, puis quoi d’autre encore pour vous, d’important… et ainsi de
suite...

L’important dans cette phase c’est de laisser venir les réponses qui
viennent, bien les ressentir et obtenir ainsi trois types de réponses suc-
cessives.

Ces réponses mettent au jour des valeurs importantes pour vous ou la


personne accompagnée.

Ces valeurs vont donner un sens plus fort encore à l’objectif, et vont
avoir un effet de levier puissant pour agir dans le cadre de cet objectif.

Dans certains cas on pourra aussi se poser la question suivante : si je ne


réussis pas cet objectif, quelles conséquences cela aura pour moi ? Et
suivez le même protocole.

Ce complément peut aussi avoir un effet de levier important pour agir et


éviter la procrastination.

Une personne ne se mobilise pas seulement avec l’intérêt qu’elle ressent


vis-à-vis d’un objectif donné, mais par la différence entre l’inconfort d’un
moment présent et le confort d’un état désiré.

C’est ce différentiel émotionnel qui est le plus puissant pour mobiliser

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une personne ou un groupe dans la mise en action d’un objectif ou d’un
projet. Avoir du plaisir à rêver sur un projet ne suffit pas pour se mobi-
liser, il nous faut parfois aussi un inconfort (frustration) suffisamment
élevé pour nous mobiliser suffisamment. Il arrive même que ce soit cet
inconfort présent, qui soit la source de la motivation la plus élevée.

Revenons à notre exemple d’accompagnement avec Cécile :

- «Imagine que tu aies vraiment progressé dans ce domaine, que tout


comme tu peux le faire dans les journées qui vont venir, ou tout comme
tu aurais déjà pu le faire, imagine que tu fonctionnes maintenant plus
souvent sur ce mode-là. C’est-à-dire que non seulement tu es capable
d’inventer des nouvelles sorties, des trucs un peu surprenants, d’être
une force de proposition, mais encore, tu peux te rendre compte qu’il y
a un certain nombre de tâches que tu gères par toi-même, qui montre-
raient que tu prends vraiment les choses en main. Quelles seraient les
conséquences pour toi si tu fonctionnais sur ce mode-là ?»
- «J’aurais plus de temps pour moi, pour autre chose.»
- «Tu dis : si je prenais en charge régulièrement ces choses-là, j’aurais
plus de temps pour moi et du coup je pourrais faire d’autres choses. Tu
vois d’autres choses encore ?»
- «Perdre moins d’énergie.»
- «OK, moins d’énergie, plus de temps. Tu peux imaginer ça ? Imagine
qu’on t’ait filmé dans ta vie quotidienne, on repasse le film. Qu’est-ce
que tu en tires d’autre d’important pour toi ? Qu’est-ce que ça vient
nourrir de plus fondamental ?»
- «Une sérénité.»
- «Donc non seulement tu gagnes du temps mais, au-delà de ça, tu en
tires une plus grande sérénité. Tu vois d’autres choses que la sérénité ?»
- «Sérénité, bonheur, joie de vivre.»

Au final, on parvient à des réponses en matière d’aspirations et de va-


leurs. La première étape vous interroge sur ce que vous allez entre-
prendre et la deuxième donne un retour en matière de valeurs per-
sonnelles importantes. Ces valeurs sont aussi des leviers puissants de
développement pour Cécile.

Continuons :

- «Si tu fonctionnes plus dans ton quotidien en prenant l’initiative d’un


certain nombre de choses, à terme, tu gagnes en sérénité et en joie
de vivre. Vérifie au passage que plus d’amour, plus de sérénité ce soit
une chose vraiment importante pour toi. Prends un instant pour véri-

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fier ça. Si on te présentait sous cet angle ce serait satisfaisant pour toi :
quelqu’un qui aspire à la sérénité ?»
- «La sérénité oui, c’est sûr… C’est vrai qu’avec plus de réflexion...»
- «Tu veux dire que prendre des initiatives, ce ne serait pas une bonne
chose ?»
- «Je ne suis pas sûre, en fait.»
- «Cela vaut le coup de recaler les choses. Quelle idée par exemple tu
pourrais avoir si tu prenais des initiatives, en quoi ça pourrait être un
frein au fait de trouver de la sérénité ?»
- «Trop prendre d’initiatives pourrait m’amener au résultat inverse :
avoir moins de temps pour moi.»
- «Une sorte de pression ? Donc tu sens qu’il y a une juste mesure à
trouver, qu’il y a certaines choses que tu peux faire qui entraîneront du
plaisir et, en même temps, tu as le souci de ne pas tomber dans l’excès
inverse. C’est ça ?»
- «Oui.»

Ce qu’on vient de découvrir est très important. Fort de la conscience de


ce que l’on veut nourrir derrière, on peut réorganiser ou peaufiner l’ob-
jectif. Ce n’est pas prendre toutes les initiatives, c’est prendre quelques
initiatives.

- «Au passage, tu penses à certaines initiatives que tu pourrais prendre


et qui seraient vraiment un moyen de développer de la sérénité ?»
- «Oui. Organiser des petites soirées, de temps en temps.»
- «Une fois par mois, une fois par semaine ?»
- «Une fois par mois, c’est déjà pas mal.»
- «OK.»
- «Tiens pour finir, si tu ne changes rien à cette situation, quelles autres
conséquences ça va avoir pour toi Cécile ?»
- «Oh là là, je serais vraiment déçue et continuer à vivre ainsi ne me va
pas du tout..»
- «Ok parfait Cécile, c’est donc évident pour toi que changer d’attitude
va te permettre de changer d’altitude dans ce contexte !!! Tu es donc
fermement décidée à faire ce qu’il faut pour changer maintenant !!»
- «Oui c’est sûr !!!» (Sourire)

- «Parfait nous sommes prêts pour la partie 3, après avoir vu les consé-
quences pour toi, nous allons voir les conséquences pour les personnes
impliquées.»

Ces deux premiers étages sont très importants : l’objectif que vous pour-
suivez d’une part et les conséquences de cet objectif d’autre part.

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A ce stade nous sommes donc prêts pour la 3ème étape :

Etape 3 : la conscience des alliances (écologie)


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3 – Conscience des alliances, questions clés :

«Y a-t-il des personnes directement ou indirectement impliquées/


concernées par votre objectif ? Et si oui, quel bénéfice peuvent-elles en
tirer ? Y a-t-il des conséquences négatives ?

Reprenez le processus avec cette question : y a t-il des personnes impli-


quées directement ou indirectement par votre objectif, si oui lesquelles
plus particulièrement?..

Commençons par celles qui sont directement impliquées : ok ..

Imaginez un instant que vous soyez à leur place, quel intérêt pourrait
avoir pour vous (vous êtes donc à la place de votre ou vos interlocuteurs)
le fait que vous réussissiez pleinement dans cet objectif ? La plupart du
temps nous sommes dans un mode d’attaque ou de fuite à l’égard de
notre environnement, ici il s’agit de voir comment créer une véritable
alliance avec cet environnement. Donc il est important de bien identifier
dans un premier temps les personnes concernées, puis en se mettant
à leur place, d’évaluer l’intérêt (pour chacune de ces personnes) de la
réussite de cet objectif. On peut, là aussi, aller jusqu’à l’inconvénient
majeur si je ne réussis pas, mais attention, si vous poussez jusque là, évi-
tez à tout prix le risque de culpabilité en cas d’échec (attention ce stade
est puissant mais demande un peu de «savoir faire métier» de la part de
l’accompagnant).

Eventuellement demandez-vous s’il peut y avoir des conséquences dom-


mageables et si c’est le cas, réajustez l’objectif en prenant en compte les
personnes impliquées. »

Ce point est essentiel dans le cadre de ce processus. Plus votre envi-


ronnement sera pris en compte, plus celui-ci va prendre en compte de
manière constructive votre objectif, c’est ce que l’on appelle la loi d’at-
traction.

La qualité que vous mettrez dans la prise en compte de votre environ-


nement sera proportionnelle à la qualité avec laquelle votre environne-
ment prendra en compte votre objectif sur le moyen et le long terme.
C’est une loi essentielle de croissance.

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«Quand un homme est dans sa légende personnelle (et que cette voie
est écologique pour son environnement, rajout de Paul Pyronnet), alors
l’univers tout entier conspire à sa réussite.» Paolo Coelho
Donc, à ce stade, on va prendre en compte l’environnement de la per-
sonne.

On observe souvent qu’un certain nombre de gens renoncent à des pro-


jets, non pas parce qu’ils s’en désintéressent mais parce qu’ils ont réalisé
que cela avait des conséquences indésirables pour leur environnement.

Par exemple : ils avaient décidé d’aller faire un peu de sport le vendredi
soir en sortant du boulot et ils se sont rendus compte que cela avait des
conséquences négatives dans leur vie familiale. Alors ils ont renoncé.

L’idée développée ici est de prendre en compte l’environnement de la


personne, les gens directement ou indirectement concernés et de se
demander en quoi l’objectif poursuivi prend en compte leurs intérêts.

Revenons à notre exemple avec Cécile :


- «Imagine que tu fonctionnes comme ça, quelles seraient les consé-
quences positives pour les personnes impliquées ? Quel intérêt il pour-
rait y avoir pour ton partenaire dans le fait que tu prennes l’initiative
d’organiser une soirée par mois, et donc que tu poursuives ton objec-
tif?»
- «Je pense que pour lui ça peut être aussi un développement personnel
de rencontrer des gens.»
- «D’autres choses ?»
- «Le fait de me voir plus à l’aise aussi. Ça peut être, pas un engrenage,
mais… j’en prends plus, il en prend plus.»
- «Vous en profitez plus ensemble ?»
- «Oui»
- «Y a-t-il des inconvénients ?»
- «Oui.»
- «Lesquels ?»
- «Le fait qu’on ne soit plus tous les deux tout le temps.»
- «Le fait que vous soyez en permanence avec d’autres personnes ?»
- «Oui.»
- «Du coup, ça amène un niveau de vigilance. Préservez des moments
ensemble. Pose-toi la question : est-ce que tu peux en faire un allié, en
poursuivant ton objectif ?»
- «Oui.»
- «Comment ? Que faudrait-il pour qu’il soit un allié ?»
- «Qu’il me soutienne.»

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- «Tu penses qu’il serait d’accord pour te soutenir dans cette dimen-
sion?»
- «Oui.»
- «Tu vois d’autres personnes qui pourraient être concernées par cet ob-
jectif ?»
- «Non.»

En développant la PNL (programmation neuro-linguistique), on voit ap-


paraître la notion d’écologie : la prise en compte d’un environnement.
Vous vérifiez que ce que vous poursuivez est positif pour les personnes
qui vous entourent. L’idéal c’est quand vous pouvez répondre oui aux
trois questions : bon pour moi, bon pour les autres, bon pour l’univers.

Quelquefois nous nous mettons des barrières parce que nous pensons
que les objectifs que nous poursuivons n’ont pas d’intérêt pour les
autres. Quelquefois, en parlant simplement de nos objectifs et de nos
motivations, nous allons trouver des alliés et ce sont eux qui nous rap-
pelleront, le vendredi soir, que nous avions prévu d’aller courir...

Etape 4 : la conscience des premiers pas (comportements)


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4 – Conscience des premiers pas / comportements :


Quels sont les premiers indicateurs qui te montreront que tu es sur la
bonne voie ?
Qu’est-ce que tu as fait pour arriver là ?
Quelles sont les nouvelles attitudes que tu n’as pas toujours ?
> Comportements positifs, attitudes, stratégies

En terme de changement, cette étape est essentielle.


Elle répond à une des lois les plus importantes de la vie : tout résultat
est la conséquence d’un comportement et tout comportement produit
un résultat.

C’est la loi de cause à effet. C’est ce que les indiens appellent la loi du
karma.

Toutes nos attitudes ont une conséquence.

Boire du café a une conséquence, dire bonjour a une conséquence,


prendre en compte sa santé a une conséquence, manger trop de sucre a
une conséquence, faire un peu de sport chaque jour a une conséquence,
accueillir chaleureusement ses enfants au retour de l’école (quelles que

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soient leurs notes) a une conséquence, la manière dont vous parlez aux
gens, à vos enfants, votre conjoint ou vos voisins a une conséquence,
la manière dont vous gérez votre temps ou votre argent a une consé-
quence.
Si vous avez un problème d’argent, ce n’est pas le manque d’argent
votre problème, c’est le comportement qui a entraîné votre problème
d’argent; si vous avez un problème de relation, c’est votre comporte-
ment qui est un problème et non le résultat.

Vous comprenez ?

Si vous voulez changer, c’est absolument impératif que vous preniez


conscience de cette loi essentielle. Tant qu’une personne remet à l’exté-
rieur la responsabilité de ces résultats, alors elle se condamne à l’impos-
sibilité de changer.

Dans cette étape nous allons prendre conscience des comportements


qui sous-tendent la réussite de notre objectif :

Pour aborder ce point, 2 niveaux possibles d’intervention :

1 - Quand tu réussis de cette manière-là, quels comportements spéci-


fiques as-tu à ce moment là, que tu n’as pas toujours ?
Obtenir un maximum de détails, c’est dans les détails que la différence
se joue le plus souvent…

2 - quelles sont, selon toi, les premières attitudes à développer pour


réussir cet objectif ?

Quelle que soit la longueur du voyage, le plus important est le premier


pas. Faire le premier pas, c’est définir des indicateurs de bonne direc-
tion:

Revenons à notre exemple avec Cécile :

- «A quoi vas-tu savoir Cécile que tu avances vers ton objectif ? Imagine
que tu prennes ça en compte dans la semaine qui va venir. Par quoi vas-
tu commencer ?»
-«Soit par passer un coup de fil, soit par me renseigner sur un bon resto.»
- «Par exemple, organiser une soirée dans la semaine, de manière un
peu inattendue, et être à l’origine de la proposition ?»
- «Oui.»
- «Tu vois ça d’ici une semaine ? Concrètement ?»

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-«Concrètement, pas cette semaine, mais dans quinze jours ou trois se-
maines au plus tôt.»
Là, il ne faut pas laisser la personne dans le flou du «dans quinze jours ou
trois semaines». Appelons cette phase «agenda». C’est le moment où
elle va structurer dans le temps concrètement ce qu’elle décide.
Dans les indicateurs de bonne direction, il est important de savoir que
vous avez surtout besoin d’indicateurs signalant que vous êtes dans la
bonne direction. Les indicateurs de mauvaise direction sont inhibiteurs.

Imaginez deux personnes dans un immense stade de foot. Elles ont les
yeux bandés. On va demander à chacune de ces personnes, A et B, de
faire un parcours sinusoïdal. A chaque fois que la personne A va dans la
mauvaise direction, on la pique avec une aiguille. Que va-t-il se passer
? Elle va s’immobiliser, elle va inhiber son mouvement. Imaginez main-
tenant que la personne B n’a pas de feedback quand elle est dans la
mauvaise direction et que, par contre, elle est acclamée par dix mille
personnes quand elle est dans la bonne direction. Que va-t-il se passer
? Il y a plus de chances pour la personne B que pour la personne A d’ar-
river au but.

Dans les indicateurs, c’est cette idée qu’il faut retenir : vous avez davan-
tage besoin d’indicateurs qui vous montrent que vous êtes dans le bon
mouvement que d’indicateurs qui vous montrent que vous êtes dans le
mauvais.

C’est cela l’idée du premier pas : c’est amener dans la conscience, les
gestes à réaliser et non pas ceux qu’il faut éviter. Si par exemple vous
voulez développer chez une assistante qui répond au téléphone, des
compétences d’accueil, il vaut bien mieux que vous lui montriez com-
ment s’y prendre plutôt que de lui faire des remontrances sur ce qu’elle
ne fait pas bien.

En termes de stimulation c’est la même chose. On va amener la personne


dans la conscience du geste juste en soulignant ce qu’elle fait bien.

Revenons à notre exemple avec Cécile :

- «Concrètement Cécile, la semaine prochaine, s’il y avait une action qui


montre que tu prends en compte ce domaine-là, par quoi pourrais-tu
commencer, même si c’est une petite chose ?»
- «Lui acheter un cadeau.»
-«A quel moment tu pourrais faire ça ?»
-«C’est-à-dire faire l’achat ou lui offrir ?»

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-«Les deux.»
-«L’achat, c’est le moment le plus difficile à trouver. Lui donner, c’est fa-
cile. Mais c’est vraiment trouver le moment de se jeter à l’eau. Tu vois à
quel moment tu pourrais faire ça ?»
-«Non, j’ai du mal. La journée je travaille de 8h00 à 19h00 et...»
-«Est-ce qu’il y a un autre moment où tu pourrais ?»
- «Ben, il y a le week-end.»
- «Oui.»
-«Mais c’est vrai que j’ai l’impression que le week-end, il faut toujours
qu’on soit ensemble. Donc, pour lui faire un cadeau, ce n’est pas facile.»
-«Quel serait le moment le plus opportun ?»
-«Ben, le plus opportun pour l’achat, ce serait en semaine.»
- «A quel moment ?»
- «Soit entre midi et 14h00, soit en sortant du travail»
- «Par rapport à l’endroit où tu travailles, entre midi et 14h00, quand tu
y penses, est-ce qu’il y a un endroit où tu pourrais aller ?»
- «Oui.»
- «Tu penses à un endroit précis.»
- «Oui.»
- «Est-ce qu’il y a un jour qui serait plus adapté qu’un autre ?»
- «N’importe quel jour de la semaine.»
- «Si on mettait mardi par exemple. Tu peux imaginer ça : mardi, à l’en-
droit que tu connais, prendre le temps d’aller acheter un cadeau pour
pouvoir ensuite lui offrir ?»

Là on a quelque chose de précis, de concret.


Nous sommes donc prêts pour la dernière étape :

Etape 5 : la conscience de votre énergie interne (votre état ressource)


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5 – Conscience de votre énergie ressource :


Imaginez que votre objectif soit pleinement réalisé à 110%, que ressen-
tez-vous précisément ?
> Etat ressource (Titrer l’expérience)
+ Exploitation de l’état ressource

«Y a-t-il une situation similaire où tu as connu ce type d’état ?»

Faire une évocation multi sensorielle (VAKOG = expérience souvent)


Quelles sensations précises ressens-tu ? : situer l’expérience par un mot-
clé.

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Dans quelle partie de vous ressentez-vous le plus cet état ?
- localiser la sensation interne et l’amplifier

A partir de cet état, repensez aux différentes étapes de l’objectif


(1/2/3/4/5)

=> Sortir la personne de l’expérience en la ramenant au présent.

Pour finir ce processus, cette dernière étape est véritablement l’étape


du changement.

Ce qu’il est important de bien comprendre, c’est que ce n’est pas ce que
nous avons qui conduit notre vie, mais ce que nous ressentons en nous-
même.

Si vous prenez 2 personnes qui ont des attitudes différentes à l’égard du


tabac par exemple.

Demandez à l’une : «quand tu penses à l’idée de fumer une cigarette,


qu’est-ce qui te vient à l’esprit et qu’est-ce que tu ressens ?»

La première qui apprécie de temps en temps une cigarette vous répond


le plus souvent par un sourire accompagné d’un prolo du type : «bien
c’est plutôt sympa, ça me permet de me retrouver et c’est pour moi une
forme de détente que j’apprécie notamment à la fin d’un bon repas…»

L’autre de vous dire : «pouhaa, non rien que l’odeur me met mal à l’aise,
si je peux éviter c’est beaucoup mieux pour moi ..»

Demandez alors à la première : «pourtant tu sais que fumer n’est pas la


meilleure chose qui soit pour tes poumons», elle vous répondra : «peut
être mais, bon, de temps en temps, ce n’est pas bien grave, et puis de
toute façon ça me fait quand même du bien ..»

Demandez ensuite à la seconde : «pourtant tu sais qu’une cigarette de


temps en temps ce n’est pas dramatique pour la santé,» elle vous répon-
dra alors : «oui peut-être mais ce sera non sans aucune façon !!!»

En fait cet exemple met bien en avant une chose essentielle, ce n’est pas
ce que vous savez qui conduit votre vie, mais ce que vous ressentez.

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Même l’ensemble de vos pensées est conditionné par ce phénomène,
donc dans notre processus de changement, il est impératif de faire des-
cendre notre objectif au niveau des sensations, et vous allez comprendre
comment dans cette dernière étape.
Reprenez votre objectif, puis visualisez ses conséquences pour vous,
puis enfin l’intérêt pour les 2 à 3 personnes impliquées, puis reprenez
vos comportements spécifiques de réussite et enfin ressentez pleine-
ment ce sentiment d’avoir réussi cet objectif, un peu comme ci celui-ci
était derrière vous.

Retrouvez la sensation positive que celui-ci entraîne pour vous, localisez


cette sensation dans votre corps, puis imaginez une couleur, puis laissez
cette couleur s’étendre dans l’ensemble de votre corps, puis enfin laissez
rayonner cette couleur autour de vous, comme si vous vous mettiez à
briller tel un soleil dans l’univers….

Une fois dans cette sensation intense, gardez bien les yeux fermés et
repensez aux détails de votre objectif, puis aux 3 niveaux de consé-
quences, puis à l’intérêt des personnes directement ou indirectement
concernées par votre objectif, puis à nouveau identifiez les comporte-
ments spécifiques, (4 au moins) que vous avez quand vous réussissez de
cette manière.

Enfin, mesurez toute l’intensité de l’émotion que génère en vous la réus-


site de cet objectif. Puis, validez profondément que fonctionner mainte-
nant et à l’avenir de cette manière, dans ce type de contexte (objectif),
est quelque chose de fondamentalement important et juste pour vous
désormais.

Quand, enfin, vous ressentez dans tout votre être la puissance de cette
expérience, vous pouvez vous demander dans quelle situation de vie
vous avez connu ce type d’expérience. Et vous pouvez réaliser que vous
avez en vous tout ce qu’il faut pour réussir cet objectif.

Enfin ouvrez les yeux, puis demandez-vous : «Quand je repense à mon


objectif, quelle différence ça fait pour moi maintenant ?»

«Vous avez rendez-vous avec votre vie dans le présent. Si vous ratez
ce rendez-vous, vous risquez aussi de rater votre vie.» Tich Nath Han,
moine bouddhiste

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Revenons à notre exemple avec Cécile :

- «Dernier point. Imagine que tu aies vraiment pleinement réussi dans


ce domaine, non seulement à acheter le cadeau mais aussi à le lui offrir.
Tu peux imaginer ça ?»
- «Oui»
- «Qu’est-ce que tu ressens ?»
- «Le bonheur d’avoir réussi quelque chose.»
- «Un bonheur. C’est un sentiment que tu ressens où dans ton corps ?»
- «Dans la poitrine»
- «Si cette sensation était une couleur, ce serait quelle couleur ?»
- «Le rouge»
- «Maintenant, reprends ton objectif, de a à z. Pouvoir prendre plus
de temps pour vivre pleinement ta vie de couple. Une belle façon de
faire ça, c’est d’organiser des choses à l’extérieur. On a vérifié que c’était
«juste» pour lui aussi, qu’il pourrait tirer un avantage. Une façon de faire
le premier pas, ce serait d’acheter, mardi entre midi et 14h00, un cadeau
que tu lui offrirais le soir. Vérifie que pour toi ce serait une bonne façon
de te comporter par rapport à la représentation que tu as de la vie de
couple.»
- «Oui, et puis c’est vrai que j’ai peur de sa réaction ou de son absence
de réaction.»
- «Au pire, qu’est-ce qu’il peut t’arriver ?»
- «Qu’il n’y ait pas de réaction.»
- «On verra aussi aujourd’hui comment une absence de réaction est
aussi une réaction. Comment tu te sens par rapport à ton objectif ?»
- «Une appréhension.»
- «Une appréhension quant à la réaction de la personne. S’il y avait une
réaction, ça vaudrait le coup ?»
- «Oui.»

OK. Donc, vous avez peut-être remarqué la dernière étape ? Vous faites
une petite chose, qu’on verra plus en détail, vous mettez la personne
dans un état émotionnel qui est lié à la satisfaction de l’objectif. Ensuite,
fort de cet état émotionnel, vous allez associer la représentation de
toutes les étapes. Ce qui est intéressant à travers ces questions, c’est
que la personne va faire des connexions neuronales importantes.

Il existe des centaines de bouquins de toutes sortes sur les objectifs. En


PNL, pour aujourd’hui, on voit le plus simple et le plus courant. Il y a des
cas, bien sûr, où on peut approfondir. Cependant, je peux vous garantir
que vous réglerez plus de 80% des situations que vous allez rencontrer,
avec cette méthode.

Page 100
L’important c’est de bien saisir la différence entre les étapes successives:
amener la personne dans la conscience de ce qu’elle cherche, dans la
conscience des conséquences pour elle, dans la prise en compte de l’en-
vironnement direct ou indirect, dans l’étape qui consiste à clarifier com-
ment elle va y aller et par quoi elle va commencer, et enfin dans l’asso-
ciation de toutes les étapes avec l’état interne directement rattaché à la
satisfaction de l’objectif. Ce sont différents niveaux de conscience.
Le mieux maintenant c’est de les faire vous-même.

Vous allez peut-être me demander :


- «Quand vous êtes en accompagnement, et que vous arrivez à la fin des
étapes de prise de conscience, laissez-vous fonctionner le libre-arbitre
complet ou faites-vous prendre conscience d’un engagement ?»

Cela va dépendre de la fonction d’accompagnement que vous avez à ce


moment-là. Si vous êtes dans un cadre de coaching, vous allez demander
des réponses plus précises en terme d’engagement. Nous pensons vrai-
ment que dans chaque personne, il y a toutes les réponses appropriées.
En PNL, la réponse doit toujours venir de l’intérieur de la personne.

Un autre aspect primordial est la formulation positive des objectifs :


énoncer ce que vous voulez plutôt que ce que vous ne voulez pas.

Par exemple, décider de ne plus être en retard n’est pas un objectif de


qualité. Par contre, décider d’arriver une minute avant l’heure est un ob-
jectif de qualité. Vouloir arrêter de fumer n’est pas non plus un objectif
en PNL.

Le véritable objectif en l’occurrence, sera de satisfaire d’autres besoins


tels que davantage d’énergie, ou vous sentir bien quand vous respirez.

On parle aussi d’objectif contextualisé : où, quand, comment, avec qui ?

On peut aller loin dans la conception d’un objectif.

Page 101
PHASE 3 : IDENTIFIER LA QUALITE DE VOS CRITERES
QUELS SONT LES CRITERES QUI VONT DETERMINER LA QUALITE D’UN
OBJECTIF
---------------------------------------------------------------------------------------------

Il s’agit là, en fait, de définir les éléments spécifiques qui vont permettre
de donner de la qualité à notre objectif.

Ces critères sont à la fois précis, réalisables, écologiques, mesurables.


Ce sont eux sur lesquels on va pouvoir donner de la qualité à notre ob-
jectif.

UN OBJECTIF DOIT ETRE PRECIS


Précis, quand on parle de précision en matière d’objectif, ça veut dire
qu’il est spécifique, formulé en termes positifs et qu’il est conceptualisé.
A titre d’exemple :

Imaginons que je souhaite arriver le matin en pleine forme à mon travail


(spécifique on sait exactement de quoi il s’agit).

On parle de pleine forme. Formulé en termes positifs, ce n’est pas un


objectif dans lequel j’arrive non stressé, mais bien l’inverse, j’arrive en
pleine forme.

J’ai une représentation de ce que c’est que d’être en pleine forme pour
contextualiser. Je sais où, à quel endroit et avec qui éventuellement.

UN OBJECTIF DOIT ETRE REALISABLE


Réalisable comporte deux éléments importants, premièrement on va
vérifier qu’il est atteignable compte tenu des contraintes et du contexte
dans lequel nous intervenons et deuxièmement on va vérifier qu’il est
dépendant de la personne en question, en l’occurrence dépendant de
soi.

Page 102
UN OBJECTIF DOIT ETRE ECOLOGIQUE
Écologique , c’est d’abord cette prise en compte de l’intérêt que les
autres vont trouver dans le cadre de cet objectif ; bien sûr je parle des
personnes impliquées. On évitera donc qu’il y ait des conséquences né-
gatives ; si c’était le cas on redéfinirait afin d’obtenir un rapport gagnant
/ gagnant vis-à-vis de ces différentes personnes.

Enfin, on va préserver les bénéfices secondaires, si j’avais un compor-


tement antérieur que je souhaite changer mais qui m’apportait tout de
même quelque chose, il est important de le mettre à jour et de vérifier
que le nouvel objectif permet toujours de satisfaire les bénéfices secon-
daires.

UN OBJECTIF DOIT ETRE MESURABLE


Enfin, nous nous penchons sur le dernier point important, c’est l’idée
que cet objectif doit être mesurable, c’est-à-dire que nous avons des
critères qui nous permettent d’évaluer la réalisation de cet objectif, à la
fois au niveau du VAKOG externe (dissocié, je vois, entends et ressens
l’objectif en qualité d’observateur) et au niveau du VAKOG interne (asso-
cié, je vois, entends et ressens l’objectif en qualité d’acteur).

Je vous souhaite plein succès dans votre vie.

Paul Pyronnet

Page 103
CONCLUSION

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Tout d’abord merci pour votre lecture et je souhaite de tout coeur que ce
livre vous apporte des solutions et une vision plus claire de ce qu’est le
coaching et de ce que peuvent être les outils utilisés lors d’un coaching.

A l’heure où j’écris ces quelques lignes, je viens de terminer la première


partie des entrevues pour le site «Confidences de Coach». Alors je vous
invite à vous y inscrire au plus tôt si ce n’est pas déjà fait.

Vous pourrez ainsi en savoir bien plus sur tous ces outils et/ou sur le
coaching sous toutes ses formes notamment au travers de mes articles
et entrevues sur : www.confidencesdecoach.com

Je vous serai aussi très reconnaissant de bien vouloir nous laisser un


commentaire à propos de ce livre, ce que vous avez apprécié, préféré ou
que vous souhaiteriez voir amélioré pour les prochains tomes.
Avez-vous compris plus de choses au travers de ces différentes ap-
proches, est-ce que cela vous donne envie de rencontrer un coach afin
de libérer un peu plus votre propre potentiel, avez-vous envie de les
rencontrer en direct afin d’échanger avec eux ? Quels autres thèmes
aimeriez-vous que nous abordions ?

En même temps, j’aimerai conclure sur une note importante pour moi,
il est vrai qu’aujourd’hui, le terme «coaching» est utilisé à tort et à tra-
vers et d’ailleurs, personnellement dans mon métier au quotidien, ce
n’est plus vraiment un terme que j’utilise pour définir mon activité. Je
suis plus enclin à utiliser un autre terme plus évocateur pour moi, celui
d’éveilleur. Il me paraît bien plus juste de rendre à César ce qui est à
César et si nous revenons à l’étymologie même du mot «coaching», qui
est un dérivé du mot français «coche» d’abord au sens de «carosse, voi-
ture», puis en argot universitaire «répétiteur, entraîneur» en passant
par coach manager. Je ne me sens pas du tout un entraîneur mais bien
plutôt un éveilleur ou un enchanteur.

Mon métier c’est d’aider les personnes que je rencontre à remettre de


l’enchantement dans leur vie et à s’éveiller à leur propre potentiel. Alors
j’espère que par l’intermédiaire de ce livre avec chacun de mes amis,
vous aurez eu la chance de mettre un peu de lumière dans votre vie en
apprenant ou revisitant 2 ou 3 petites choses au fil de votre lecture.

Je vous dis à très bientôt...


Amicalement, Franck MARCHEIX

Page 105
@ Bientôt pour le TOME 2
Vous voulez vous procurez le livre en format papier

cliquez ici

Page 106
Page 107
Confidences de Coach
Les Outils des grands Coachs enfin dévoilés
TOME 1
"Qui n'a jamais rêvé d'optimiser sa communication et sa capacité de
changement ? A travers ce livre, ce sont sept experts en coaching qui
vous font le privilège de revenir sur l'outil de travail qu'ils affectionnent
le plus. Du plus original au plus fondamental, chacun de ces concepts
vous aidera à mieux comprendre et à mieux appréhender le monde qui
vous entoure. En effet, la communication de pointe n'est pas un but
en soi, c'est d'abord un moyen efficace de donner, demander, obtenir,
changer, aider... bref, de rendre sa vie plus belle !

Que vous soyez professionnel, novice, simple curieux ou passionné, la


clarté et la finesse des explications apporteront à chacun de vous des
informations concrètes pour une mise en œuvre immédiate.

Le livre que vous avez entre les mains est un élément du projet Confidences
de Coach, qui vous permet d'accéder chaque semaine à la vidéo d'une entrevue
avec l'un des plus grands coachs de notre époque. Pour en profiter gratuitement,
rejoignez-nous vite sur www.confidencesdecoach.com !

Un dernier point important, la totalité des royalties des auteurs est reversée
à des associations caritatives alors faites-vous plaisir et faites du bien en un
seul geste, procurez-vous ce livre !"
Soutenez le projet confidences de coach :
www.confidencesdecoach.com

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