Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Thermique

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 42

Méthode des éléments finis :

thermique

Yves Debard
Université du Mans
Master Modélisation Numérique et Réalité Virtuelle

e-mail : yves.debard@univ-lemans.fr
http://iut.univ-lemans.fr/ydlogi/index.html

24 mars 2006 – 10 janvier 2011


Table des matières
1 Loi de Fourier 1

2 Charges thermiques 2
2.1 Source de chaleur ponctuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
2.2 Source de chaleur volumique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
2.3 Température imposée (ou prescrite) TP sur une surface ST . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.4 Densité de flux ϕS imposée sur une surface Sϕ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.5 Échange de chaleur par convection sur une surface Sϕ . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.6 Échange de chaleur par radiation en milieu infini sur une surface Sϕ . . . . . . . . . . 3

3 Bilan thermique : équation de la chaleur 3

4 Forme différentielle 4

5 Forme intégrale faible 5

6 Forme discrétisée : éléments finis 6


6.1 Discrétisation du domaine : maillage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
6.2 Représentation élémentaire (ou locale) du champ de températures . . . . . . . . . . . 6
6.3 Représentation globale du champ de températures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
6.4 Exemple : problème à une dimension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
6.5 Partition des degrés de liberté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
6.6 Discrétisation de la forme intégrale faible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

7 Mise en œuvre pratique : calculs élémentaires et assemblage 10

8 Exemples de calculs élémentaires 11


8.1 Élément à deux nœuds (problème à une dimension) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
8.2 Triangle à trois nœuds (problème plan) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
8.3 Élément isoparamétrique à trois nœuds équidistants (problème à une dimension) . . . 14

9 Exemple de mise en équation 15


9.1 Données du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
9.2 Discrétisation du domaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
9.3 Partition des températures nodales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
9.4 Matrices élémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
9.5 Remarque : champ de températures T (x; t) et fonctions test T ∗ = δT . . . . . . . . . . 17
9.6 Assemblage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
9.7 Équation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

10 Résolution en régime stationnaire 17


10.1 Problème linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
10.1.1 Équation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
10.1.2 Exemple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
10.2 Problème non linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
10.2.1 Méthode de substitution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
10.2.2 Méthode de Newton-Raphson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
10.2.3 Méthode mixte : substitution et Newton-Raphson . . . . . . . . . . . . . . . . 26
11 Résolution en régime transitoire 27
11.1 Problème linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
11.2 Problème non linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

A Caractéristiques de quelques matériaux isotropes 32

B Programmes Maple 32
B.1 lin 3n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
B.2 nonlin 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
B.3 nonlin 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
B.4 nonlin 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

C Programme Scilab 35
C.1 nonlin 3a . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

Références 38
Thermique 1

1 Loi de Fourier
Soit T (x, y, z; t) la température au point M de coordonnées (x, y, z) 1 à l’instant t. Si la température
dépend du temps, on dit que le régime thermique est variable (ou transitoire) ; dans le cas contraire,
on dit qu’il est permanent (ou stationnaire).

La température s’exprime en kelvin (K).

Dans la pratique, on utilise souvent le degré Celsius (˚C) : T (en K) = T (en ˚C) +273.15.

Considérons en un point M un élément de surface dS infiniment petit. Soit ~n un vecteur unitaire et


normal à dS. La puissance thermique (quantité de chaleur par unité de temps) qui traverse dS
dans le sens de ~n est égale à (loi de Fourier 2 ) :
³ −→ ´
¯·−
dΦ = ~n · −λ̄ grad T dS = ~n · ϕ
~ dS (1.1)

¯ a pour représentation matricielle dans le


où le tenseur de conductivité thermique du matériau λ̄
repère orthonormé {x, y, z} :
 
λxx λxy λxz
[λ] =  λyy λyz  (1.2)
sym. λzz

La quantité de chaleur s’exprime en joule (1 J=1 N.m=1 kg.m2 .s−2 ).

dΦ est le flux thermique en M , à travers dS.

Le flux thermique est une puissance thermique et s’exprime en watt (1 W=1 J/s).

La conductivité thermique s’exprime en W/(m.K).

Le vecteur ϕ ¯·−
~ = −λ̄
−→
grad T est le vecteur densité de flux thermique en M .


La quantité ϕ = ~n · ϕ
~= est appelé densité de flux thermique en M et dans la direction ~n.
dS
La densité de flux thermique s’exprime en W/m2 .

Remarque :

– Le vecteur densité de flux et le gradient thermique ne sont pas nécessairement colinéaires (fi-
gure 1).

1. Le repère {x, y, z} est un repère orthonormé direct.


2. Joseph Fourier (1768-1830)
2 Méthode des éléments finis

Figure 1 – Matériau anisotrope

– Si le matériau est isotrope, la matrice de conductivité se réduit à :


 
1
[λ] = λ  1  (1.3)
1

où λ est le coefficient de conductivité thermique du matériau (§ A) et


−−→
ϕ
~ = −λ grad T (1.4)

Le vecteur densité de flux et le gradient thermique sont colinéaires (figure 2).

Figure 2 – Matériau isotrope

2 Charges thermiques
Convention : les quantités de chaleur reçues par le solide sont comptées positivement.

2.1 Source de chaleur ponctuelle


Une source de chaleur ponctuelle Q est définie par la puissance thermique reçue par le système. Elle
s’exprime en W.

2.2 Source de chaleur volumique


Une source de chaleur volumique q est définie par la puissance thermique générée par unité de volume.
Elle s’exprime en W/m3 .
Thermique 3

2.3 Température imposée (ou prescrite) TP sur une surface ST


La température peut être imposée en un point ou sur une surface.

2.4 Densité de flux ϕS imposée sur une surface Sϕ


Elle s’exprime en W/m2 .

2.5 Échange de chaleur par convection sur une surface Sϕ


La convection est l’échange de chaleur entre un solide et un fluide. Soit un point M situé à la surface
du solide. Soient T la température du solide en M et Tf la température du fluide au voisinage de M .
L’expérience montre que la quantité de chaleur reçue par le solide en M , par unité de surface et par
unité de temps, est égale à :

ϕc = h (Tf − T ) (loi de Newton) (2.1)

où h est le coefficient d’échange par convection.

h s’exprime en W/(m2 .K).

2.6 Échange de chaleur par radiation en milieu infini sur une surface Sϕ
La quantité de chaleur reçue par le solide, considéré comme un corps gris à la température T et
rayonnant vers l’extérieur considéré comme un corps noir à la température T∞ , par unité de surface
et par unité de temps, est égale à :
4
ϕr = ε σ ( T∞ − T4 ) (loi de Stefan-Boltzmann) (2.2)

où :

– les températures sont exprimées en Kelvin.


– ε < 1 est l’émissivité (sans dimension).
– σ est la constante de Stefan : σ = 5.67 10−8 W/(m2 .K4 ).

3 Bilan thermique : équation de la chaleur


Soit v une partie quelconque de V limitée par la surface s.

La puissance thermique stockée dans v est égale à la somme de la puissance thermique générée par les
sources volumiques contenues dans v et de la puissance thermique reçue sous forme de flux à travers
la surface s :
Z Z Z
ρ cP
∂T
dv = q dv + −~n · (−λ̄¯ ·− −→
grad T ) ds (3.1)
v ∂t v s
4 Méthode des éléments finis

où :

ρ est la masse volumique du matériau (kg/m3 ).


cp est la capacité thermique massique (J/(kg.K)) (§ A).
~n est la normale unitaire à s dirigée vers l’extérieur de v.

Transformons la dernière intégrale de la relation (3.1) en intégrale de volume à l’aide du théorème


d’Ostrogradski. Il vient : Z
¯·−
(ρ cP Ṫ − div (λ̄
−→
grad T ) − q ) dv = 0 (3.2)
v
∂T
où : Ṫ = .
∂t
Le domaine v étant arbitraire, on en déduit :
¯·−
ρ cP Ṫ − div ( λ̄
−→
grad T ) − q = 0 (3.3)

en tout point du solide.

Cette équation est appelée équation de la chaleur.

Remarque : pour un matériau homogène et isotrope, l’équation (3.3) s’écrit dans le repère ortho-
normé {x, y, z} : µ 2 ¶
∂ T ∂2T ∂2T
ρ cP Ṫ = λ + + +q (3.4)
∂x2 ∂y 2 ∂z 2

4 Forme différentielle
Résoudre un problème thermique consiste à chercher un champ de températures T (x, y, z; t) tel que :
¯·−
ρ cP Ṫ − div ( λ̄
−→
grad T ) − q = 0 en tout point du solide (4.1a)

avec :

– les conditions aux limites :




 T = TP sur ST


 ¯·−
~n · ( λ̄
−→
grad T ) = ϕS + h ( Tf − T ) + ε σ ( T∞4
− T 4 ) sur Sϕ
| {z } | {z } (4.1b)

 rayonnement

 convection

S = ST ∪ Sϕ , ST ∩ Sϕ = ∅
où S est la surface du solide et ~n la normale unitaire à S dirigée vers l’extérieur de V .

– la condition initiale à l’instant t = t0 :

T (x, y, z; t0 ) = T0 (x, y, z) (4.1c)

La quantité r(T ) définie par :


¯·−
r(T ) = ρ cP Ṫ − div ( λ̄
−→
grad T ) − q (4.2)

est appelée résidu de l’équation (4.1a). r(T ) est nul si T est solution de l’équation (4.1a) et différent
de 0 dans le cas contraire.
Thermique 5

5 Forme intégrale faible


Pour résoudre l’équation (4.1) par la méthode des éléments finis, nous utilisons la méthode des
résidus pondérés dans la formulation de Galerkin [2, 11, 16, 18, 26, 27, 43, 44] . Multiplions
l’équation (4.1a) par une fonction arbitraire T ∗ et intégrons sur le domaine V :
Z Z
T ∗ r(T ) dV = ¯·−
T ∗ ( ρ cP Ṫ − div ( λ̄
−→
grad T ) − q ) dV = 0 ∀ T ∗ (5.1)
V V

La fonction T ∗ est appelée fonction de pondération (ou fonction test).

En utilisant la relation :
−−→
div (f ~v ) = f div ~v + ~v · grad f (5.2)
où f est un scalaire, l’équation (5.1) s’écrit :
Z Z
T ∗ ρ cP Ṫ dV − ¯·−
div ( T ∗ ( λ̄
−→
grad T ) ) dV
VZ V Z (5.3)
−−→ ∗ ¯ −−→
+ grad T · ( λ̄ · grad T ) dV − T ∗ q dV = 0
V V

Transformons la deuxième intégrale de cette équation en intégrale de surface à l’aide du théorème


d’Ostrogradski :
Z Z Z
¯·−
div ( T ∗ (λ̄
−→
grad T ) ) dV = ¯·−
T ∗ ~n · ( λ̄
−→
grad T ) dS + ¯·−
T ∗ ~n · ( λ̄
−→
grad T ) dS (5.4)
V Sϕ ST

et imposons la condition T ∗ = 0 sur ST , ce qui annule la dernière intégrale.

En utilisant la relation (5.4), les conditions aux limites (4.1b) et l’équation (5.3), nous obtenons la
formulation intégrale faible d’un problème thermique :

Trouver T (x, y, z ; t) tel que :


Z Z
∗ −−→ ∗ ¯ −−→
T ρ cP Ṫ dV + grad T · λ̄ · grad T dV
VZ V Z
− ∗ 4 4
T ( ϕS + h ( Tf − T ) + ε σ ( T∞ − T ) ) dS − T ∗ q dV (5.5a)
Sϕ V
=0 ∀ T ∗

avec la condition aux limites :


T = TP sur ST (5.5b)
et la condition initiale :
T (x, y, z; t0 ) = T0 (x, y, z) (5.5c)

Remarques :

– Les fonctions T et T ∗ doivent être suffisamment régulières pour que les expressions ci-dessus
aient un sens.
– La fonction T ∗ est appelée champ de températures virtuelles.
– La formulation intégrale (5.5) est l’analogue pour un problème thermique du principe des
travaux virtuels en mécanique.
6 Méthode des éléments finis

– Dans l’équation (5.1) la fonction T doit être dérivable deux fois et une fois dans l’équation (5.5).
Ces équations sont dites respectivement forme intégrale forte et forme intégrale faible de
l’équation différentielle (4.1).
– Sous certaines conditions de régularité, les formulations (4.1) et (5.5) sont équivalentes.

6 Forme discrétisée : éléments finis


La solution analytique de l’équation (5.5) est en général inaccessible. On est donc conduit à chercher
une solution approchée par une méthode numérique : la méthode des éléments finis. Cette méthode
est un cas particulier de la méthode de Galerkin : le champ de températures et les fonctions test
appartiennent au même espace de dimension finie.

6.1 Discrétisation du domaine : maillage


Le domaine V est décomposé en sous-domaines V e de forme géométrique simple (les éléments) reliés
entre eux en des points appelés nœuds. Cette opération s’appelle maillage (figure 3).

Figure 3 – Domaine plan discrétisé en 12 éléments reliés entre eux par 15 noeuds

6.2 Représentation élémentaire (ou locale) du champ de températures


Le champ de températures T e (x, y, z; t) dans l’élément (e) a pour expression :

 e 

 T1 (t) 

 ..  

 
£ ¤  .  
T e (x, y, z; t) = N1e (x, y, z) . . . Nie (x, y, z) . . . Nnee (x, y, z) Tie (t)

  (6.1)
 .. 
 


 . 

 e 
Tne (t)
= [N e (x, y, z)] {T e (t)}

où :

– ne est le nombre de nœuds de l’élément.


– les fonctions Nie (x, y, z) sont les fonctions d’interpolation élémentaires.
– la matrice [N e (x, y, z)] est la matrice d’interpolation élémentaire.
– le vecteur {T e (t)} regroupe les températures des nœuds de l’élément (e).
Thermique 7

6.3 Représentation globale du champ de températures


Le champ de températures T (x, y, z; t) a pour expression sur l’ensemble du domaine V :
 

 T1 (t) 


 .. 

 

£ ¤ . 
T (x, y, z; t) = N1 (x, y, z) . . . Ni (x, y, z) . . . Nn (x, y, z) Ti (t)

 .  (6.2)

 ..  

 

 
Tn (t)
= [N (x, y, z)] {T (t)}

où :

– n est le nombre de nœuds du maillage.


– les fonctions Ni (x, y, z) sont les fonctions d’interpolation (ou fonctions de forme).
– [N (x, y, z)] est la matrice d’interpolation.
– {T (t)} est le vecteur des températures nodales.

Les fonctions d’interpolation vérifient les relations :

Nie (xj , yj , zj ) = δij , Ni (xj , yj , zj ) = δij ∀ i, j (6.3)

où (xj , yj , zj ) sont les coordonnées du nœud j.

6.4 Exemple : problème à une dimension


– Fonctions d’interpolation sur un élément à deux noeuds :
x x
N1e = (1 − ) , N2e = , L = x2 − x1
L L

– Champ de températures sur un élément à deux noeuds :

T e (x) = N1e T1 + N2e T2


8 Méthode des éléments finis

– Fonctions d’interpolation sur le domaine (n nœuds, n − 1 éléments) :

– Champ de températures sur le domaine :

T (x) = N1 (x) T1 + · · · + Ni (x) Ti + · · · + Nn (x) Tn

6.5 Partition des degrés de liberté


Effectuons une partition des degrés de liberté en températures inconnues {TL } et connues {TP }
([1], [18], [19]) : ½ ¾
{TL = ?}
{T } = (6.4)
{TP }
où le vecteur {TP } regroupe les températures (connues) des nœuds situés sur la surface ST .

Cette partition induit une partition de la matrice d’interpolation :


£ ¤
[N ] = [NL ] [NP ] (6.5)

d’où l’expression de T et T ∗ :
½ ¾ ½ ¾
£ ¤ {TL } ∗
£ ¤ {TL∗ }
T = [NL ] [NP ] , T = [NL ] [NP ] = [NL ] {TL∗ } = δT (6.6)
{TP } {0}

Remarques :

– Compte-tenu des propriétés des fonctions d’interpolation, T = TP et T ∗ = 0 aux nœuds situés


sur la frontière ST . ½ ¾
∗ ∗
£ ¤ {δTL }
– T représente une variation quelconque de T : T = δT = [NL ] [NP ] .
{0}

6.6 Discrétisation de la forme intégrale faible


De l’expression du champ de températures T sur le domaine :

T = [N ] {T } (6.7)
Thermique 9

on déduit :
Ṫ = [N ] {Ṫ } (6.8)
et
{grad T } = [B] {T } (6.9)
avec : £ ¤
[B] = {B1 } . . . {Bi } . . . {Bn } (6.10)
où {Bi } dépend du problème traité (spatial, plan, axisymétrique. . . ). Pour un problème spatial, {Bi }
s’écrit dans le repère orthonormé {x, y, z} :
 
 ∂Ni 

 


 ∂x 



 
∂Ni
{Bi } = (6.11)

 ∂y 


 

 
 ∂Ni 
 
∂z
De même, on a :
T ∗ = [N ] {T ∗ } = {T ∗ }T [N ]T (6.12)
d’où :
{grad T ∗ } = [B] {T ∗ } , {grad T ∗ }T = {T ∗ }T [B]T (6.13)

En portant ces relations dans l’équation (5.5a), il vient :

{T ∗ }T ( [C] {Ṫ } + [K] {T } − {F } ) = 0 (6.14)

où :
Z
[C] = ρ cP [N ]T [N ] dV (6.15)
V
Z Z
T
[K] = [B] [λ] [B] dV + h [N ]T [N ] dS (6.16)
V Sϕ
Z Z
T
{F } = [N ] q dV + [N ]T ( ϕS + h Tf + ε σ ( T∞
4
− T 4 ) ) dS (6.17)
V Sϕ

[C] est la matrice de capacité thermique (J/K).

[K] est la matrice de conductivité thermique (W/K).

{F } est le vecteur des flux nodaux (W).

{T } est le vecteur des températures nodales (K).

Remarque : par construction, les matrices [C] et [K] sont symétriques.

La partition des degrés de liberté induit une partition de [C], [K] et {F } :


· ¸ · ¸ ½ ¾
[CLL ] [CLP ] [KLL ] [KLP ] {FL }
[C] = , [K] = , {F } = (6.18)
[CP L ] [CP P ] [KP L ] [KP P ] {FP }
10 Méthode des éléments finis

La forme discrétisée d’un problème thermique s’écrit finalement :

Trouver {TL (t)} tel que :


½ ¾ ½ ¾
£ ¤ {ṪL } £ ¤ {TL }
{TL∗ }T ( [CLL ] [CLP ] + [KLL ] [KLP ] − {FL } ) = 0 ∀ {TL∗ }
{ṪP } {TP }
(6.19)
avec {TL (t0 )} = {TL,0 }

Les températures nodales inconnues {TL (t)} sont donc les solutions de l’équation :

[CLL ] {ṪL } + [KLL ] {TL } = {FL } − [CLP ] {ṪP } − [KLP ] {TP } (6.20a)
avec la condition initiale :
{TL (t0 )} = {TL,0 } (6.20b)

7 Mise en œuvre pratique : calculs élémentaires et assemblage


Dans la pratique, [C], [K] et {F } sont construits élément par élément. Cette opération s’appelle
assemblage.

De l’expression du champ de températures dans l’élément (e) :

T e = [N e ] {T e } (7.1)

on déduit :
{grad T e } = [B e ] {T e } et Ṫ e = [N e ] {Ṫ e } (7.2)
De même, on a :
T e∗ = [N e ] {T e∗ } = {T e∗ }T [N e ]T (7.3)
d’où :
{grad T e∗ } = [B e ]{T e∗ } , {grad T e∗ }T = {T e∗ }T [B e ]T (7.4)
En reportant ces expressions dans l’équation (5.5a), il vient :
X³ ´
{T e∗ }T ( [ce ] {Ṫ e } + [k e ] {T e } − {f e } ) = 0 (7.5)
e

où : Z
e
[c ] = ρ cP [N e ]T [N e ] dV (7.6)
V e
Z Z
[k e ] = [B e ]T [λ] [B e ] dV + h [N e ]T [N e ] dS (7.7)
V e e

Thermique 11
Z Z
e e T
{f } = [N ] q dV + [N e ]T ( ϕS + h Tf + ε σ ( T∞
4
− T 4 ) ) dS (7.8)
Ve e

Dans ces formules, V e représente le volume de l’élément (e) et Sϕe la partie de Sϕ qui appartient à la
frontière de l’élément (e).

Ces quantités sont en général évaluées numériquement.

L’équation (5.5a) s’écrit :


X³ ³ ´´
{T ∗ }T [C e ] {Ṫ } + [K e ] {T } − {F e } =0 (7.9)
e

où les matrices [C e ], [K e ] et {F e } sont obtenus par expansion respectivement de [ce ], [k e ] et {f e }. Dans
ces matrices, les seuls termes non nuls sont les termes associés aux degrés de liberté de l’élément (e).

On en déduit : X X X
[C] = [C e ] , [K] = [K e ] , {F } = {F e } (7.10)
e e e
Remarque : dans la pratique, la partition des degrés de liberté est effectuée avant la phase d’assemblage.

8 Exemples de calculs élémentaires


Dans cette section, l’exposant e est omis.

8.1 Élément à deux nœuds (problème à une dimension)


Considérons un élément à deux nœuds de longueur L dont les caractéristiques A, λ, ρ et cP sont
constantes.

Le champ de températures dans l’élément s’écrit (§ 6.4) :


³ ½ ¾
x´ x 1 £ ¤ T1
T (x) = 1 − T1 + T2 = L−x x = [N ] {T }
L L L T2

où T1 et T2 les températures nodales. On en déduit la matrice [B] :


· ¸ · ¸
∂N1 ∂N2 1£ ¤ 1 −1
[B] = = −1 1 , [B]T =
∂x ∂x L L 1

la matrice de conductivité [k] :


Z Z L · ¸
T T λ A 1 −1
[k] = [B] λ [B] dV = λ A [B] [B] dx =
V 0 L −1 1

la matrice de capacité [c] :


Z Z L · ¸
T T ρ cP A L 2 1
[c] = [N ] ρ cP [N ] dV = ρ cP A [N ] [N ] dx =
V 0 6 1 2
12 Méthode des éléments finis

et le vecteur flux {f } dû à une source volumique d’intensité q :


Z Z L ½ ¾
T T qAL 1
{f } = [N ] q dV = A q [N ] dx =
V 0 2 1

La densité de flux calculée avec la formule :

∂T λ
ϕx (x) = −λ = −λ [B] {T } = − ( T2 − T1 )
∂x L

est constante dans l’élément.

Remarques :

– Pour cet élément, l’équation :


½ ¾
A ϕx (0)
{fnod } = = [ k ] {T } + [ c ] {Ṫ } − {f }
−A ϕx (L)

donne la valeur exacte des flux thermiques aux nœuds de l’élément.

– Cas particulier : problème stationnaire.

L’intégration de l’équation :
dϕx
=q (8.1)
dx
donne : Z x
ϕx (x) = ϕx1 + q ds = ϕx1 + q x (8.2)
0

L’intégration de l’équation :
dT
ϕx = −λ (8.3)
dx
donne : Z x
1 ϕx1 q 2
T (x) = T1 − ϕx (s) ds = T1 − x− x (8.4)
λ 0 λ 2λ
La fonction ϕx (x) s’annule pour :
ϕx1
xm = − (8.5)
q
Si xm est compris entre 0 et L, la température passe par une valeur extrémale :

ϕ2x1
Tm = T1 + (8.6)
2λq

8.2 Triangle à trois nœuds (problème plan)


A l’intérieur de l’élément dont les nœuds sont 1, 2 et 3 (dans le sens trigonométrique), le champ de
températures T (x, y) est défini par(figure 4) :

T (x, y) = [N (x, y)] {T } = N1 (x, y) T1 + N2 (x, y) T2 + N3 (x, y) T3 (8.7)


Thermique 13

Figure 4 – Triangle à 3 nœuds : champ de températures dans l’élément

Les fonctions d’interpolation sont telles que :


T (x1 , y1 ) = T1 , T (x2 , y2 ) = T2 , T (x3 , y3 ) = T3 ∀ T1 , T2 , T3 (8.8)
En particulier, la fonction d’interpolation N1 (x, y) associée au nœud 1 (figure 5) doit vérifier les trois
conditions :
N1 (x1 , y1 ) = 1 , N1 (x2 , y2 ) = 0 , N1 (x3 , y3 ) = 0 (8.9)

Figure 5 – Triangle à 3 nœuds : fonction d’interpolation associée au nœud 1

Posons :
N1 (x, y) = a1 + b1 x + c1 y (8.10)
Les trois conditions ci-dessus s’écrivent :
    
1 x1 y1 a1  1
1 x2 y2  b1 = 0 (8.11)
   
1 x3 y3 c1 0
On en déduit :
1 1 1
a1 = (x2 y3 − x3 y2 ) , b1 = (y2 − y3 ) , c1 = (x3 − x2 ) (8.12)
2A 2A 2A
où l’aire de l’élément A est définie par :
 
1 x1 y1
2 A = det 1 x2 y2  = (x2 − x1 ) (y3 − y1 ) − (x3 − x1 ) (y2 − y1 ) (8.13)
1 x3 y3
Les deux autres fonctions d’interpolation s’obtiennent par permutation circulaire sur 1, 2 et 3.

La matrice [B] est égale à :


 
∂N1 ∂N2 ∂N3
· ¸
 ∂x ∂x ∂x 
[B] =   = b1 b2 b3 (8.14)
 ∂N1 ∂N2 ∂N3  c1 c2 c3
∂y ∂y ∂y
14 Méthode des éléments finis

et est constante sur l’élément. Si de plus l’épaisseur t de l’élément et la conductivité λ du matériau


sont constantes, la matrice de conductivité élémentaire se réduit à :

[ k ] = [B]T λ [B] t A (8.15)

Avec les mêmes hypothèses, le vecteur flux élémentaire équivalent à une source volumique d’intensité q
est égal à :  
1
qtA  
{f } = 1 (8.16)
3  
1
Remarque : le vecteur densité de flux calculé avec la formule :

{ϕ} = −λ [B] {T } (8.17)

est constant dans l’élément.

8.3 Élément isoparamétrique à trois nœuds équidistants (problème à une dimen-


sion)
x1 + x3
Les coordonnées nodales sont x1 , x2 et x3 avec L = x3 − x1 et x2 = .
2

T1 , T2 et T3 sont les températures nodales.

L’élément est isoparamétrique :

– représentation de la géométrie :
  

 x1 
 x(ξ) = [N ] x2 = ξ (ξ − 1) x1 + (1 − ξ 2 ) x2 + ξ (ξ + 1) x3 = x2 + ξ L

  2 2 2 (8.18)
 x3


 −1≤ξ ≤1

∂x(ξ) L
Le jacobien de la transformation est égal à : J(ξ) = = .
∂ξ 2
– représentation du champ de températures :
 
T1  ξ (ξ − 1) ξ (ξ + 1)
T (ξ) = [N ] T2 = T1 + (1 − ξ 2 ) T2 + T3 (8.19)
  2 2
T3

On en déduit l’expression de la matrice [B] :


£ ¤ ∂Ni 1 ∂Ni
[B] = B1 B2 B3 avec Bi = = (8.20a)
∂x J ∂ξ
d’où
1 £ ¤
[B] = 2 ξ − 1 −4 ξ 2 ξ + 1 (8.20b)
L
Thermique 15

Les matrices élémentaires sont (programme lin 3n) :

– matrice de conductivité :
Z x3
[k] = λ A [B]T [B] dx
x1
 
Z 1 7 −8 1 (8.21)
λA 
= λ A [B]T [B] J dξ = −8 16 −8
−1 3L
1 −8 7

– matrice de capacité :
Z x3
[c] = ρ cP A [N ]T [N ] dx
x1
 
Z 1 4 2 −1 (8.22)
ρ cP A L 
= ρ cP A [N ]T [N ] J dξ = 2 16 2 
−1 30
−1 2 4

– vecteur flux dû à une source de chaleur uniformément répartie d’intensité volumique q :
 
Z Z 1
x3
T
1
T qAL  
{f } = [N ] A q dx = [N ] A q J dξ = 4 (8.23)
x1 −1 6  
1

9 Exemple de mise en équation


9.1 Données du problème
Le mur représenté la figure (6) est constitué de deux tronçons de même longueur L. Les caractéristiques
du mur sont : A , λ , ρ et cP .

Figure 6 – Exemple de mise en équation

Le mur est soumis aux charges thermiques suivantes :

– température imposée sur la face x = 0 : T (0; t) = T0 + B sin ωt .


– échange de chaleur par convection sur la face x = 2 L : ϕ = h( Tf − T (2 L; t) ).
– source de chaleur volumique d’intensité q entre x = 0 et x = L.

À l’instant t = 0, la température du mur est égale à T0 : T (x; 0) = T0 .

Les étapes de la mise en équations sont :


16 Méthode des éléments finis

9.2 Discrétisation du domaine


Le mur est discrétisé en deux éléments à deux nœuds (1 − 2) et (2 − 3).

Les variables nodales sont :  


T1 (t)
{T (t)} = T2 (t)
 
T3 (t)
Les conditions aux limites et la condition initiale s’écrivent :

T1 (t) = T0 + B sin ωt , ϕ3 = h (Tf − T3 (t)) , T2 (0) = T3 (0) = T0 .

9.3 Partition des températures nodales


Effectuons une partition des degrés de liberté en températures inconnues et températures connues :
 ½ ¾ 
½ ¾  T2 = ? 
{TL }
{T } = = T3 = ?
{TP }  
{T1 = T0 + B sin ωt}

On en déduit la localisation des degrés de liberté dans les matrices globales :


 
T1 → 3
{DDL} = T2 →1
 
T3 →2

9.4 Matrices élémentaires


Les matrices élémentaires sont (§ 8.1) :

– Élément 1 − 2 :

Localisation des degrés de liberté :


½ ¾
T1 → 3
{ddl1−2 } =
T2 → 1

Matrices élémentaires :
· ¸ · ¸ ½ ¾
λ A 1 −1 ρ cP A L 2 1 qAL 1
[k1−2 ] = , [c1−2 ] = , {f1−2 } =
L −1 1 6 1 2 2 1

– Élément 2 − 3 :

Localisation des degrés de liberté :


½ ¾
T2 → 1
{ddl2−3 } =
T3 → 2

Matrices élémentaires :
· ¸ · ¸
λ A 1 −1 ρ cP A L 2 1
[k2−3 ] = , [c2−3 ] =
L −1 1 6 1 2
Thermique 17

9.5 Remarque : champ de températures T (x; t) et fonctions test T ∗ = δT


Le champ de températures T et les fonctions test T ∗ = δT ont pour expression (figure (7)) :
³ x´ ³x´ ³x´
T (x; t) = 1 − T1 (t) + T2 (t) , T ∗ (x) = T2∗ (T1∗ = δT1 = 0)
L L L
sur l’élément 1 − 2 et
³ x´ ³x ´ ³ x´ ∗ ³x ´
T (x; t) = 2 − T2 (t) + − 1 T3 (t) , T ∗ (x) = 2 − T2 + − 1 T3∗
L L L L
sur l’élément 2 − 3.

Figure 7 – Champ de températures T et fonctions test T ∗ = δT

9.6 Assemblage
L’assemblage des matrices élémentaires conduit à la relation :
   
· ¸ Ṫ2  λA · ¸ T2
ρ cP A L 2 + 2 1 1  1 + 1 −1 −1

Ṫ3 + T3
6 1 2 0   L −1 1 0  
B ω cos ωt T0 + B sin ωt
½ ¾ ½ ¾
qAL 1 0
= +
2 0 A h (Tf − T3 )

Remarque : seuls les blocs [KLL ], [KLP ], [CLL ], [CLP ] et {FL } sont assemblés.

9.7 Équation
Les températures inconnues T2 (t) et T3 (t) sont les solutions de l’équation :
· ¸½ ¾ µ · ¸ · ¸¶ ½ ¾
ρ cP A L 4 1 Ṫ2 λ A 2 −1 0 0 T2
+ +
6 1 2 Ṫ3 L −1 1 0 Ah T3
½ ¾ ½ ¾ ½ ¾ ½ ¾
qAL 1 0 ρ cP A L B ω cos ωt λ A T0 + B sin ωt
= + − +
2 0 A h Tf 6 0 L 0

avec la condition initiale : T2 (0) = T3 (0) = T0 .

10 Résolution en régime stationnaire


En régime stationnaire, l’équation (6.20) se réduit à :

[KLL ] {TL } = {FL } − [KLP ] {TP } (10.1)

Remarque : en l’absence de températures imposées, d’échange de chaleur par convection ou rayonne-


ment, la matrice [KLL ] est singulière et l’équation (10.1) n’a pas de solution.
18 Méthode des éléments finis

10.1 Problème linéaire


10.1.1 Équation
Les températures nodales inconnues sont égales à :
{TL } = [KLL ]−1 ( {FL } − [KLP ] {TP } ) (10.2)

10.1.2 Exemple
Le mur de surface A représenté sur la figure (8) est constitué de trois domaines.

Figure 8 – Exemple : problème linéaire

On donne :

– Géométrie :

L1−2 = 50 mm , L2−3 = 200 mm , L3−4 = 140 mm

– Conductivité thermique :

λ1−2 = 1 W/(m.K) , λ2−3 = 3 W/(m.K) , λ3−4 = 10 W/(m.K)

– Conditions aux limites :

Convection sur la face 1 : coefficient h1 = 120 W/(m2 .K), température du fluide Tf 1 = 30 ˚C


Convection sur la face 4 : coefficient h4 = 200 W/(m2 .K), température du fluide Tf 4 = 10 ˚C
Source volumique dans le domaine 2 − 3 : q = 3000 W/m3

Les matrices élémentaires sont (§ 8.1) :


· ¸ ½ ¾
k̃i −k̃i λi−j A q A L2−3 1
[ki−j ] = avec k̃i = , {f2−3 } =
−k̃i k̃i Li−j 2 1
Les températures nodales T1 , T2 , T3 et T4 sont les solutions de l’équation :
    
k̃1 + h1 −k̃1 0 0 
 T1 
 
 A h1 T1e 

 −k̃1 k̃ + k̃ − k̃ 0  T2  A q L2−3 /2
 1 2 2  =
 0 −k̃2 k̃2 + k̃3 −k̃3   T3  A q L2−3 /2
  
   

0 0 k̃3 k̃3 + h4 T4 A h4 T4e

On obtient :
T1 = 30.660 ˚C , T2 = 34.618 ˚C , T3 = 19.896 ˚C , T4 = 12.604 ˚C
Les flux nodaux sont évaluées avec la formule :
½ ¾ ½ ¾
ϕxi Ti
{fnod,i−j } = = [ki−j ] − {fi−j }
−ϕxj Tj
Thermique 19

d’où :
ϕx1 = ϕx2 = −79.167 W/m2 , ϕx3 = ϕx4 = 520.389 W/m2

Figure 9 – Flux ϕx dans le mur

Dans le domaine 2 − 3, le flux ϕx (x) s’annule pour :


ϕx2
xm = L1−2 − = 76.389 mm
q
d’où la valeur extrémale de la température :
ϕ2x2
T (xm ) = T2 + = 34.966 ˚C
2λq

Figure 10 – Champ de températures dans le mur

10.2 Problème non linéaire


En présence de radiation ou de non-linéarité du matériau, l’équation (10.1) est non linéaire :

[KLL (TL )] {TL } = {FL (TL )} − [KLP (TL )] {TP } = {F̄L (TL )} (10.3)

Ce système d’équations non linéaires est résolu de manière itérative par la méthode de substitu-
tion, la méthode de Newton-Raphson ou une méthode mixte (substitution et Newton-Raphson)
[2, 11, 45].

Soit :
{R(TL )} = {F̄L (TL )} − [KLL (TL )] {TL } (10.4)
le résidu de l’équation (10.3).

Après avoir choisi un champ de températures initiales {TL0 }, on construit une suite d’approximations
{TLi=1...n } telle que :
{R(TLn )} = 0 (10.5)
20 Méthode des éléments finis

Remarques :

– Le résidu {R(TL )} est construit élément par élément par assemblage des résidus élémentaires.
– Le résidu doit être évalué avec précision.

10.2.1 Méthode de substitution


Principe

Après avoir choisi un vecteur {TL0 }, on construit une suite d’approximations {TLi=1...n } telle que :
(
[KLL (TLi−1 )] {TLi } = {F̄L (TLi−1 )}
(10.6)
{R(TLn )} = 0
ou sous forme incrémentale :


 [KLL (TLi−1 )] {∆TLi } = {F̄L (TLi−1 )} − [KLL (TLi−1 )] {TLi−1 } = {R(TLi−1 )}

{TLi } = {TLi−1 } + {∆TLi } (10.7)


 {R(T n )} = 0
L

La figure (11) représente graphiquement cette méthode dans le cas d’une équation à une incon-
nue : K(T ) T = F (T )

Figure 11 – Méthode de substitution

Remarque : l’algorithme (10.7) nécessite l’assemblage et la factorisation du bloc [KLL (TLi−1 )] à chaque
itération. Si l’incrément de température est petit, on peut remplacer la première équation par (réso-
lution à conductivité constante) :
[KLL (TLl )] {∆TLi } = {R(TLi−1 )} , i>l (10.8)
où [KLL (TLl )] est la dernière matrice de conductivité calculée.

Exemple : la conductivité dépend de la température

Le mur (1 − 2 − 3) de surface A, d’épaisseur L et dont la conductivité λ(T ) dépend linéairement de


la température, est soumis à une température imposée sur les faces 1 et 2.
Thermique 21

On donne :

A = 1 m2 , L = 100 mm
λ(0 ˚C) = 20 W/(m.˚C) , λ(100 ˚C) = 120 W/(m.˚C)
T1 = 20 ˚C, T3 = 100 ˚C

Le mur est représenté par un élément isoparamétrique à trois nœuds équidistants :

– représentation de la géométrie :

ξ+1 ∂x L
x(ξ) = L , J= =
2 ∂ξ 2

– représentation du champ de températures :

ξ (ξ − 1) ξ (ξ + 1)
T (ξ) = T1 + (1 − ξ 2 ) T2 + T3
2 2
où T1 , T2 et T3 sont les températures nodales.

La matrice de conductivité est égale à :


Z 1
1£ ¤
[K(T )] = A λ(T (ξ)) [B(ξ)]T [B(ξ)] J dξ , [B] = 2 ξ − 1 −4 ξ 2 ξ + 1
−1 L

La température T2 est la solution de l’équation non linéaire :

K22 (T2 ) T2 = −K21 (T2 ) T1 − K23 (T2 ) T3 = F̄2 (T2 )

Les étapes de la résolution sont :


1. Choisir la précision ∆Tmin
2. Choisir la température initiale T20
3. Calculer K = K22 (T20 ) (résolution à conductivité constante)
4. A chaque itération i = 1 . . .
(a) Calculer K = K22 (T2i−1 ) (résolution à conductivité variable)
(b) Calculer le résidu : Ri−1 = F̄2 (T2i−1 ) − K22 (T2i−1 ) T2i−1
(c) Calculer l’incrément de température ∆T2i : K ∆T2i = Ri−1
(d) Mettre à jour la température T2 : T2i = T2i−1 + ∆T2i
¯ ¯
(e) Vérifier la convergence : si ¯∆T i ¯ < ∆Tmin fin du calcul
2

On obtient (programme nonlin 1) :

Méthode de substitution
itération K = K22 (T2i−1 ) résidu ∆T2 T2 (en ˚C)
0 60.00
1 4266.67 42666.67 10.00 70.00
2 4480.00 -2133.33 -0.48 69.52
3 4469.84 96.75 0.02 69.55
4 4470.30 -4.41 -0.00 69.54
22 Méthode des éléments finis

Résolution à conductivité constante


itération K = K22 (T20 ) résidu ∆T2 T2 (en ˚C)
0 60.00
1 4266.67 42666.67 10.00 70.00
2 = -2133.33 -0.50 69.50
3 = 208.00 0.05 69.55
4 = -19.81 -0.00 69.54

Figure 12 – Champ de températures dans le mur

Remarque : avec deux éléments à deux nœuds, on obtient : T2 = 69.44 ˚C

10.2.2 Méthode de Newton-Raphson


Principe

Soit :
{R(TL )} = {F̄L (TL )} − [KLL (TL )] {TL } (10.9)
le résidu de l’équation (10.3).

On construit une suite d’approximations {TLi=0...n } telle que :


{TLi } = {TLi−1 } + {∆TLi } , {R(TLn )} = {0} (10.10)
Soit {TLi−1 } l’approximation obtenue à l’itération i − 1 telle que le résidu {R(TLi−1 )} ne soit pas nul.
On cherche une nouvelle approximation :
{TLi } = {TLi−1 } + {∆TLi } (10.11)
telle que :
{R(TLi )} = {R(TLi−1 + ∆TLi )} = {0} (10.12)
Développons cette relation en série de Taylor autour de {TLi−1 } :
{R(TLi−1 + ∆TLi )} = {R(TLi−1 )} − [Kt (TLi−1 )] {∆TLi } + . . . = {0} (10.13)
avec :  
∂R1 ∂R1
 ∂TL,1 ...
 ∂TL,m 

D{R}  .. 
[Kt ] = −[J] = − = −  ... ..
. .  (10.14)
D{TL }  
 ∂Rm ∂Rm 
...
∂TL,1 ∂TL,m
où Ri et TL,j sont respectivement les composantes de {R} et {TL }. m est la dimension du vecteur
résidu. Les composantes de la matrice [Kt ] sont :
m
X ∂KLL,ik
∂Ri ∂ F̄L,i
Kt,ij =− = KLL,ij + TL,k − (10.15)
∂TL,j ∂TL,j ∂TL,j
k=1
Thermique 23

[J] est la matrice jacobienne de {R} par rapport à {TL }.

[Kt ] est la matrice tangente.

En négligeant les termes d’ordre supérieur à 1, on est amené à résoudre l’équation :

[Kt (TLi−1 )] {∆TLi } = {R(TLi−1 )} (10.16)

Cas particulier : si la non linéarité se réduit à un échange de chaleur par radiation en milieu
infini (équation 2.2) :
4
ϕr = ε σ ( T∞ − T4 )
la matrice tangente est égale à :
Z
[Kt (TLi−1 )] = [KLL ] + 4 ε σ T 3,i−1 [NL ]T [NL ] dS (10.17a)

avec ½ ¾
i−1
£ ¤ {T i−1 }
T = [NL ] [NP ] L (10.17b)
{TP }

Remarque : la méthode de Newton-Raphson nécessite l’assemblage et la factorisation de la matrice [Kt ]


à chaque itération. Dans la pratique, le système d’équations est résolu par la méthode de Newton-
Raphson lors des premières itérations, puis par la méthode de Newton-Raphson modifiée dès
que l’incrément de températures {∆TLi } devient suffisamment petit : à chaque itération, on résout :

[Kt (TLl )] {∆TLi } = {R(TLi−1 )} , i>l (10.18)

où [Kt (TLl )] est la dernière matrice tangente calculée.

Les figures (13) et (14) représentent graphiquement ces deux méthodes dans le cas d’une équation à
un degré de liberté :
K(T ) T = F (T ) , R(T ) = F (T ) − K(T ) T (10.19)

Dans ce cas, la matrice tangente est égale à :

∂R dK dF
Kt (T ) = − =K+ T− (10.20)
∂T dT dT

Figure 13 – Méthode de Newton-Raphson


24 Méthode des éléments finis

Figure 14 – Méthode de Newton-Raphson modifiée

L’algorithme utilisé est le suivant :


1. Choix d’un champ de températures initiales : {TL0 }
2. Méthode = Newton-Raphson
3. Pour chaque itération i :
(a) Calcul du résidu :

{R(TLi−1 )} = {F (TLi−1 )} − [K (TLi−1 ) ] {TLi−1 }

(b) Résolution de :
[K̄] {∆TLi } = {R(TLi−1 )}
où [K̄] est la matrice tangente [Kt (TLi−1 )] (méthode de Newton-Raphson) ou la dernière
matrice tangente calculée [Kt (TLl )] (méthode de Newton-Raphson modifiée)
(c) Mise à jour du champ de température :

{TLi } = {TLi−1 } + {∆TLi }

(d) Évaluation de la convergence : le calcul s’arrête si :


q
{∆TLi }T {∆TLi }
q < ε
{TLi }T {TLi }

où ε est la précision désirée.


(e) Si la plus grande composante (en module) du vecteur {∆TLi } est plus petite que la quan-
tité ∆Tm , la méthode utilisée pour la suite du calcul est la méthode de Newton-Raphson
modifiée.

Les paramètres du calcul sont donc :

– le champ de températures initiales : {TL0 }.


– la précision ε.
– la quantité ∆Tm .

Exemple : rayonnement en milieu infini

Soient 1 et 2 les deux faces d’un mur de surface A et d’épaisseur L = 0.3 m .


Thermique 25

Les faces 1 et 2 sont respectivement soumises à une température imposée T1 = 300 K et à un échange
de chaleur par rayonnement (émissivité : ε = 0.6 ; température extérieure : T∞ = 800 K).

Soit λ = 40 W/(m.K) la conductivité thermique du matériau.

La température T2 est solution de l’équation (6.20) :


½ ¾
λA £ ¤ T1 4
−1 1 = {A ε σ ( T∞ − T24 )}
L T2

soit
K T2 = F̄ (T2 )

avec :
λ λ 4
K= , F̄ = T1 + ε σ ( T∞ − T24 )
L L
où les températures sont exprimées en Kelvin.

La matrice tangente et le vecteur résidu sont :

∂ F̄ λ λ
Kt = K − = + 4 ε σ T23 , 4
R = ε σ ( T∞ − T24 ) + ( T1 − T2 )
∂T2 L L

Les étapes de la résolution sont :


1. Choix de la température initiale : T20 .
2. Pour chaque itération i :

Kt ∆T2i = Ri−1
λ λ
avec Kt = + 4 ε σ T23,i−1 , Ri−1 = ε σ ( T∞
4
− T24,i−1 ) + ( T1 − T2i−1 )
L L
T2i = T2i−1 + ∆T2i
|∆T2i | ≤ ε ?

On obtient (programme nonlin 2) :

Méthode de Newton-Raphson
Itération Kt (T2i−1 ) Résidu ∆T2 T2 (en K)
0 0.00
1 133.33 53934.59 404.51 404.51
2 142.34 -910.85 -6.40 398.11
3 141.92 -1.35 -0.01 398.10
26 Méthode des éléments finis

Méthode de Newton-Raphson modifiée


Itération Kt (T20 ) Résidu ∆T2 T2 (en K)
0 0.00
1 133.33 53934.59 404.51 404.51
2 - -910.85 -6.83 397.68
3 - 59.99 0.45 398.13
4 - -3.86 -0.03 398.10
5 - 0.25 0.00 398.10

10.2.3 Méthode mixte : substitution et Newton-Raphson


Le mur (1 − 2 − 3) de surface A, d’épaisseur L et dont la conductivité λ(T ) dépend linéairement de
la température, est soumis aux charges thermiques suivantes :

– rayonnement sur la face 1 : ϕ1 = ε σ( T∞ 4 − T4 )


1
– convection sur la face 3 : ϕ3 = h ( Tf − T3 )

On donne :

– A = 1 m2 , L = 500 mm
– λ(0 ˚C) = 5 W/(m.K)) , λ(500 ˚C) = 20 W/(m.K))
– ε = 0.8 , T∞ = 500 ˚C
– h =100 W/(m2 .K)) , Tf = 20 ˚C

Le mur est représenté par un élément isoparamétrique à trois nœuds équidistants :

– représentation de la géométrie :
ξ+1 ∂x L
x(ξ) = L , J= =
2 ∂ξ 2
– représentation du champ de températures :
ξ (ξ − 1) ξ (ξ + 1)
T (ξ) = T1 + (1 − ξ 2 ) T2 + T3
2 2
La matrice de conductivité du mur est égale à :
Z 1
[K(T )] = A λ(T (ξ)) [B(ξ)]T [B(ξ)] J dξ
−1
Thermique 27

où
1£ ¤
[B] = 2 ξ − 1 −4 ξ 2 ξ + 1
L
Les températures nodales sont les solutions de l’équation non linéaire :
   4 − T 4)

T1  A ε σ (T∞ 1 
[K(T )] {T } = {F (T )} avec {T } = T2 et {F } = 0
   
T3 A h (Tf − T3 )
Cette équation est résolue par une méthode mixte : substitution pour la non-linéarité du matériau et
Newton-Raphson pour le rayonnement. À chaque itération, on résout :

[Kt (T i−1 )] {∆T i } = {R(T i−1 )}

avec :
{R(T i−1 )} = {F (T i−1 )} − [K(T i−1 )] {T i−1 }
 
4 A ε σ T13,i−1 0 0
[Kt (T i−1 )] = [K(T i−1 )] +  0 0 0 
0 0 Ah

On obtient (programme nonlin 3) :

Itération ∆T1 ∆T2 ∆T3 T1 (en ˚C) T2 (en ˚C) T3 (en ˚C)
0 500.00 260.00 20.00
1 -87.27 37.89 73.18 412.73 297.89 93.18
2 -23.87 -28.86 2.49 388.86 269.03 95.67
3 3.00 -0.34 -2.29 391.86 268.69 93.38
4 0.13 0.51 -0.08 391.99 269.20 93.30
5 -0.07 -0.02 0.03 391.93 269.18 93.33
6 0.00 -0.01 -0.00 = 269.17 =

T2 − (T1 + T3 )/2 = 26.54 ˚C


Remarque : avec deux éléments à deux nœuds, on a :
· ¸ · ¸
λ((T1 + T2 )/2) 2 1 −1 λ((T2 + T3 )/2) 2 1 −1
[k1−2 ] = , [k2−3 ] =
L −1 1 L −1 1

et on obtient (programme nonlin 3a) :

T1 = 391.93 ˚C , T2 = 269.01 , T3 = 93.33 ˚C , T2 − (T1 + T3 )/2 = 26.38 ˚C

11 Résolution en régime transitoire


Discrétisons la durée du chargement en intervalles de temps : t0 · · · ts · · · .

À l’instant t compris entre ts et ts+1 , en supposant une variation linéaire de la température sur
l’intervalle :
t = (1 − α) ts + α ts+1 = ts + α ∆t avec ∆t = ts+1 − ts , 0≤α≤1
{TL (t)} = (1 − α) {TL }s + α {TL }s+1 = {TL }s + α {∆TL } (11.1)
avec {∆TL } = {TL }s+1 − {TL }s
28 Méthode des éléments finis

d’où : ½ ¾
£ ¤ {TL }s + α {∆TL }
T (t) = NL NP (11.2)
{TP (t)}

Figure 15 – Composante Ti de {TL }

On en déduit :
∂{TL } ∂α {∆TL }
{ṪL } = = (11.3)
∂α ∂t ∆t
En portant les expressions ci-dessus dans l’équation (6.20) il vient :
(
[K̄LL ] {∆TL } = {F̄L (t)}
(11.4a)
{TL }s+1 = {TL }s + {∆TL }
avec :

 [K̄LL ] = [CLL ] + α ∆t [KLL ]
³ ´ (11.4b)
 {F̄L (t)} = ∆t {FL (t)} − [CLP ] {ṪP (t)} − [KLP ] {TP (t)} − [KLL ] {TL }s

Remarque : certaines valeurs de α sont associées à des méthodes classiques :

α = 0 : méthode d’Euler explicite.


α = 1/2 : méthode de Crank-Nicholson.
α = 2/3 : méthode de Galerkin.
α = 1 : méthode d’Euler implicite.

11.1 Problème linéaire


L’incrément de température {∆TL } est égal à :

{∆TL } = [K̄LL ]−1 {F̄L (t)} (11.5)

La stabilité du schéma d’intégration dépend de α et de l’incrément de temps.

Exemple : considérons l’équation à une inconnue :

Ṫ + ω T = 0 avec T (0) = T0

La solution exacte est : T = T0 e−ω t .

L’algorithme ci-dessus s’écrit :


Ts+1 − Ts
+ ω ((1 − α) Ts + α Ts+1 )
∆t
Thermique 29

d’où :
1 − ∆t (1 − α) ω
Ts+1 = A Ts avec A =
1 + α ∆t ω

A l’instant n ∆t la température est égale à : T (n ∆t) = An T0 .

Pour que la méthode converge, le module de A doit être inférieur à 1 d’où :


−1 − α ∆t ω < 1 − ∆t (1 − α) ω < 1 + α ∆t ω
Il vient, après simplification :
−∆t ω < 0 et (1 − 2 α) ∆t ω < 2
La première inégalité est toujours satisfaite ; la seconde l’est si :
1
α≥
2
ou
1 2
α< et ∆t <
2 (1 − 2 α) ω
De plus, il y a stabilité sans oscillation si le coefficient A est positif, ce qui impose :
1 − ∆t (1 − α) ω > 0
soit :
1
∆t <
(1 − α) ω

Figure 16 – Domaine de stabilité (ω = 1)

Soit ωmax la plus grande valeur propre de [C]−1 [K]. On montre que ([2, 16, 11, 18, 26]) :

– le schéma d’intégration est stable pour :


2
∆t < (11.6)
(1 − 2 α) ωmax
1
Remarque : le schéma d’intégration est inconditionnellement stable pour α ≥ .
2
– il y a stabilité sans oscillation si :
1
∆t < (11.7)
(1 − α) ωmax
30 Méthode des éléments finis

Exemple : considérons un mur de longueur L dont les caractéristiques A , λ , ρ et cP sont constantes.

L
Ce mur est représenté par n éléments à deux nœuds de longueur .
n
Les matrices élémentaires sont égales à :
· ¸ · ¸
n λ A 1 −1 ρ cP A L 2 1
[k] = , [c] =
L −1 1 6n 1 2

d’où les matrices globales :


 
1 −1 0 0 0 0
−1 2 −1 0 0 0 
 
nλA   0 −1 2 −1 0 0 

[K] =  . . . 
L 0 0 . . . . .. 0
 
0 0 0 −1 2 −1
0 0 0 0 −1 1
 
2 1 0 0 0 0
1 4 1 0 0 0
 
ρ cP A L 
0 1 4 1 0 0
[C] =  . . . 
6n 0 0 . . . . .. 0
 
0 0 0 1 4 1
0 0 0 0 1 2

La plus grande valeur propre de la matrice [C]−1 [K] est :

12 λ n2
ωmax =
ρ c P L2

La condition de stabilité sans oscillation s’écrit donc :


µ ¶2
ρ cP L
∆tmax <
12 (1 − α) λ n

11.2 Problème non linéaire


Si l’équation (11.4) est non linéaire (non linéarité du matériau . . . ), le vecteur {FL (t)} et l’incrément
de température {∆TL } dépendent de la température. {∆TL } est calculé par la méthode de Newton-
Raphson ou une méthode mixte :

À chaque chaque itération i, on résout :


(
¯ i } = {Ri−1 }
[K̄t (∆TLi−1 )] {∆T L
(11.8a)
i i−1
{∆T } = {∆T } + {∆T ¯ i}
L L L

où le résidu est égal à :


{Ri−1 } = {F̄L (∆TLi−1 )} − [K̄LL ] {∆TLi−1 } (11.8b)
Thermique 31

Remarque : si la non linéarité se réduit à un échange de chaleur par radiation en milieu infini (équa-
tion 2.2) :
4
ϕr = ε σ ( T∞ − T4 )
la matrice tangente est égale à :
Z
[K̄t (∆TLi−1 )] = [K̄LL ] + α ∆t 4 ε σ T 3,i−1 [NL ]T [NL ] dS (11.9a)

avec ½ ¾
i−1
£ ¤ {TL }s + α {∆T i−1 }
T = NL NP L (11.9b)
{TP (t)}
32 Méthode des éléments finis

A Caractéristiques de quelques matériaux isotropes


λ : coefficient de conductivité thermique
cP : capacité thermique massique
α : coefficient de dilatation
ρ : masse volumique

λ cP α ρ
Matériau
W/(m.K) J/(kg.K) 10−6 K−1 kg/m3
Acier inox 35 476 15 7850
Aluminium 209 885 24 2700
Cuivre 393 384 16.5 8930
Plexiglas 0.18 900 85 1800

Référence : S. Laroze : Mécanique des structures.

B Programmes Maple

Les programmes suivants sont dans le fichier : thermique.txt.

B.1 lin 3n
Élément isoparamétrique à trois noeuds équidistants : calcul des matrices élémentaires.

restart:with(linalg):

# représentation de la géométrie et jacobien


x:=(1+xi)*L/2;J:=L/2;

# fonctions d’interpolation
N:=[xi*(-1+xi)/2,1-xi*xi,xi*(xi+1)/2];
B:=vector([(2*xi-1)/L,(-4*xi)/L,(2*xi+1)/L]):

# matrice de conductivité
k:=Matrix(3,3,(i,j)->int(B[i]*B[j]*lambda*A*J,xi=-1..1),shape=symmetric);

# matrice de capacité
c=Matrix(3,3,(i,j)->int(N[i]*N[j]*A*rho*cP*J,xi=-1..1),shape=symmetric);

# vecteur flux d^
u à une source volumique d’intensité q
f:=vector(3,i->int(N[i]*A*q*J,xi=-1..1));

B.2 nonlin 1
Résolution d’un problème non linéaire par la méthode de substitution.

restart:with(linalg):

substitution:=1:
conductivite_constante:=2:
Thermique 33

methode:=substitution;

L:=0.1:A:=1:

# températures imposées
T1:=20:T3:=100:

# interpolation
assume(xi,real):
x:=(1+xi)*L/2:J:=L/2:
N:=vector([xi*(xi-1)/2,1-xi*xi,xi*(xi+1)/2]):
B:=vector([(2*xi-1)/L,(-4*xi)/L,(2*xi+1)/L]):

lambda:=proc(T::vector)
local Txi:
Txi:=dotprod(T,N):
20+(120-20)/100*(Txi):
end:

T:=vector([T1,(T1+T3)*0.5,T3]);

precision:=0.1:
max_iterations:=20:
for iter from 1 to max_iterations do
K:=matrix(3,3,(i,j)->int(A*lambda(T)*B[i]*B[j]*J,xi=-1..1)):
if iter=1 then Kt1:=K[2,2]:fi:
Residu:=-K[2,1]*T[1]-K[2,3]*T[3]-K[2,2]*T[2]:
if methode=substitution then Kt:=K[2,2] else Kt:=Kt1:fi:
dT:=Residu/Kt:
T[2]:=T[2]+dT;
print("iteration = ",iter);
print("résidu",Residu);print("dT = ",dT);print("T2 = ",T[2]);
if abs(dT)<precision then break:fi:
if iter=max_iterations then print("non convergence en ",iter,"iterations");fi:
od:

dT2:=T[2]-0.5*(T[1]+T[3]);
F:=multiply(K,T):flux1:=F[1];flux3:=F[3];
plot([x,dotprod(T,N),xi=-1..1],
labels=["x en m","T en ˚C"],title="Température dans le mur");

B.3 nonlin 2
Résolution d’un problème non linéaire par la méthode de Newton-Raphson.

restart:

newton_raphson:=1:
newton_raphson_modifiee:=2:
34 Méthode des éléments finis

methode:=newton_raphson;

stefan:=5.67e-8;TCelsius:=273.15;
L:=0.3;
T1:=300;
Tinfini:=800;
lambda:=40;
emissivite:=0.6;

T2:=0;
precision:=0.01:
max_iterations:=20:
if methode=newton_raphson_modifiee
then Kt:=lambda/L+4*emissivite*stefan*T2^3;fi:
for iter from 1 to max_iterations do
if methode=newton_raphson
then Kt:=lambda/L+4*emissivite*stefan*T2^3:fi;
residu:=emissivite*stefan*(Tinfini^4-T2^4)-lambda/L*(T2-T1):
dT2:=residu/Kt:
T2:=T2+dT2;
print("iteration = ",iter);
print("Kt = ",Kt);
print("Résidu = ",residu);
print("dT2 = ",dT2);
print("T2 = ",T2);
if abs(dT2)<precision then break:fi:
if iter=max_iterations then print("non convergence en ",iter,"iterations");fi:
od:

B.4 nonlin 3
Résolution d’un problème non linéaire par une méthode mixte : substitution et Newton-Raphson.

restart:with(linalg):

stefan:=5.67e-8:TCelsius:=273.15:

L:=0.5:A:=1:

# convection
h:=100:Tfluide:=20+TCelsius:

# radiation
emissivite:=0.8:Tinfini:=500+TCelsius:

# interpolation
assume(xi,real):
x:=(1+xi)*L/2:
J:=L/2:
N:=vector([xi*(xi-1)/2,1-xi*xi,xi*(xi+1)/2]):
Thermique 35

B:=vector([(2*xi-1)/L,(-4*xi)/L,(2*xi+1)/L]):

TNodales_celsius:=proc(T::vector)
vector(3,i->T[i]-TCelsius):
end:

lambda:=proc(T::vector)
local Txi:
Txi:=dotprod(T,N):
5+(20-5)/500*(Txi-TCelsius):
end:

F:=proc(T::vector)
vector([A*emissivite*stefan*(Tinfini^4-T[1]^4),0,A*h*(Tfluide-T[3])]):
end:

T:=vector([Tinfini,(Tinfini+Tfluide)*0.5,Tfluide]):TNodales_celsius(T);

precision:=0.1:
max_iterations:=20:
for iter from 1 to max_iterations do
K:=matrix(3,3,(i,j)->int(A*lambda(T)*B[i]*B[j]*J,xi=-1..1)):
Residu:=matadd(F(T),multiply(K,T),1,-1):
# matrice tangente
K[1,1]:=K[1,1]+A*4*emissivite*stefan*T[1]^3:
K[3,3]:=K[3,3]+A*h:
dT:=linsolve(K,Residu):
T:=matadd(T,dT);
print("iteration = ",iter);print("dT = ",dT);
print("T = ",TNodales_celsius(T));
if norm(dT)<precision then break:fi:
if iter=max_iterations then print("non convergence en ",iter,"iterations");fi:
od:

dT2:=T[2]-0.5*(T[1]+T[3]);
flux1:=F(T)[1];flux3:=F(T)[3];
plot([x,dotprod(TNodales_celsius(T),N),xi=-1..1],
labels=["x en m","T en ˚C"],title="Température dans le mur");

C Programme Scilab
C.1 nonlin 3a
Résolution d’un problème non linéaire par une méthode mixte : substitution et Newton-Raphson.

Stefan=5.67e-8;
TCelsius=273.15;

function [lambda]=Lambda(T) // T en degrés Celsius


lambda=5+15*T/500;
endfunction;
36 Méthode des éléments finis

L=0.5; // épaisseur en m
// rayonnement sur la face 1
emissivite=0.8;
Tinfini=500+TCelsius;
// convection sur la face 3
h=100;
Tfluide=20+TCelsius;

// vecteur T initial en K
T=[Tinfini;(Tinfini+Tfluide)/2;Tfluide]

// substitution + Newton-Raphson
max_iterations=10;
eps=1e-2;
convergence=%f;
printf(’\nItération dT1 dT2 dT3 ’);
printf(’T1 T2 T3 (degrés Celcius)\n’);
TC=T-TCelsius // vecteur T initial (degrés Celsius)
printf(’%5d %35.2f %7.2f %7.2f\n’,0,TC(1),TC(2),TC(3));
for i=1:max_iterations
// matrice de conductivité
c1=Lambda((TC(1)+TC(2))/2)*2/L;
c2=Lambda((TC(2)+TC(3))/2)*2/L;
K=[c1,-c1,0;-c1,c1+c2,-c2;0,-c2,c2];
// matrice tangente
Kt=K;
Kt(1,1)=Kt(1,1)+4*emissivite*Stefan*T(1)^3;
Kt(3,3)=Kt(3,3)+h;
// vecteur flux et vecteur résidu
Flux=[emissivite*Stefan*(Tinfini^4-T(1)^4);0;h*(Tfluide-T(3))]
Residu=Flux-K*T
dT=Kt\Residu // résolution du système linéaire par la méthode de Gauss
T=T+dT // mise à jour
TC=T-TCelsius; // températures en degrés Celsius
printf(’%5d %10.3f %7.3f %7.3f’,i,dT(1),dT(2),dT(3));
printf(’%9.2f %7.2f %7.2f\n’,TC(1),TC(2),TC(3));
if norm(dT,’inf’)<eps
convergence=%t;
printf(’\nConvergence en %d itérations\n\n’,i);break;
end
if i==max_iterations printf(’\nNon convergence en %2d itérations\n\n’,i);end
end;

if convergence
printf(’Résidu : ’);
printf(’R1 =%6.2f R2 =%6.2f R3 =%6.2f (W/m2)\n’,Residu(1),Residu(2),Residu(3));
printf(’Flux : F1 = %5.2f , F3 = %5.2f (W/m2) \n’,Flux(1),Flux(3));
printf(’T(2)-0.5*(T(1)+T(3)) = %5.2f degrés Celsius\n’,T(2)-0.5*(T(1)+T(3)));
end
Thermique 37

Références
[1] J. H. Argyris et H.-P. Mlejnek – Die methode der finiten elemente, Band I. Verschiebung-
smethode in der statik, Vieweg, 1986.
[2] K.-J. Bathe – Finite element procedures in engineering analysis, Prentice Hall, 1996.
[3] K.-J. Bathe et M. Khoshgoftaar –  Finite element formulation and solution of nonlinear
heat transfer , Nuclear Engineering and Design 51 (1979), p. 389–401.
[4] J.-L. Batoz et G. Dhatt – Modélisation des structures par éléments finis, Volume 1. Solides
élastiques, Hermès, 1990.
[5] J.-M. Bergheau et R. Fortunier – Simulation numérique des transferts thermiques par élé-
ments finis, Hermès, 2004.
[6] A.-M. Bianchi, Y. Fautrelle et J. Etay – Transferts thermiques, Presses Polytechniques et
Universitaires Romandes, 2004.
[7] Y. A. Çengel – Heat transfer. A practical approach, McGraw-Hill, 1998.
[8] B. Chéron – Transferts thermiques, Ellipses, 1999.
[9] J. Crabol – Transfert de chaleur, Masson, 1989.
[10] G. Dhatt et G. Touzot – Une présentation de la méthode des éléments finis, Maloine, 1984.
[11] G. Dhatt, G. Touzot et E. Lefrançois – Méthode des éléments finis, Hermès, 2005.
[12] J. Dhombres et J.-B. Robert – Joseph Fourier, Créateur de la physique mathématique, Belin,
2000.
[13] J. Donea –  On the accuracy of finite element solutions to the transient heat-conduction
equation , International Journal for Numerical Methods in Engineering 8 (1974), p. 103–110.
[14] B. Eyglunent – Manuel de thermique. Théorie et pratique, 2 éd., Hermès, 2000.
[15] J. Fourier – Théorie analytique de la chaleur, Firmin Didot, 1822. Réédition Jacques Gabay,
1988.
[16] K. H. Huebner, E. A. Thornton et T. G. Byron – The finite element method for engineers,
Wiley, 1995.
[17] T. J. Hughes –  Unconditionally stable algorithms for nonlinear heat conduction , Computer
Methods in Applied Mechanics and Engineering 10 (1977), p. 135–139.
[18] — , The finite element method. Linear static and dynamic finite element analysis, Dover, 2000.
[19] J.-F. Imbert – Analyse des structures par éléments finis, 3 éd., Cépaduès, 1995.
[20] F. P. Incropera et D. P. DeWitt – Fundamentals of Heat and Mass Transfer, 4 éd., Wiley,
1996.
[21] F. Kreith – Transmission de la chaleur et thermodynamique, Masson, 1967.
[22] F. Kreith et M. S. Bohn – Principles of heat transfer, Brooks/Cole, 2000.
[23] P. Ladevèze et J.-P. Pelle – La maı̂trise du calcul en mécanique linéaire et non linéaire,
Hermès, 2001.
[24] R. Leleu – Conception et technologie des systèmes thermiques, Hermès, 2002.
[25] — , Procédés thermiques de base, Hermès, 2002.
[26] R. W. Lewis, K. Morgan, H. Thomas et K. N. Seetharamu – The finite element method
in heat transfer analysis, Wiley, 1996.
[27] R. W. Lewis, P. Nithiarasu et K. N. Seetharamu – Fondamentals of the Finite Element
Method for Heat and Fluid Flow, Wiley, 2004.
[28] C. A. Long – Essential heat transfer, Longman, 1999.
38 Méthode des éléments finis

[29] W. MacAdams – Transmission de la chaleur, Dunod, 1961.


[30] W. Minkowycz, E. Sparrow, G. Schneider et R. Pletcher (éds.) – Handbook of numerical
heat transfer, Wiley, 1988.
[31] T. Muneer, J. Kubie et T. Grassie – Heat Transfer. A problem solving approach, Taylor &
Francis, 2003.
[32] J. Ouin – Transferts thermiques, Casteilla, 1998.
[33] N. Özisik – Finite difference methods in heat transfer, CRC Press, 1994.
[34] A. Portela et A. Charafi – Finite elements using Maple. A Symbolic Programming Approach,
Springer, 2002.
[35] M. Rappaz, M. Bellet et M. Deville – Modélisation numérique en science et génie des
matériaux, Presses Polytechniques et Universitaires Romandes, 1998.
[36] W. M. Rohsenow, J. P. Harnett et Y. I. Cho (éds.) – Handbook of heat transfer, McGraw-
Hill, 1998.
[37] J.-F. Sacadura (éd.) – Initiation aux transferts thermiques, Technique & Documentation, 1978.
[38] J. Taine et J.-P. Petit – Transferts thermiques. Cours et données de bases. Mécanique des
fluides anisothermes, Dunod, 1991.
[39] — , Transferts thermiques. Applications. 18 exercices intégralement corrigés, Dunod, 1995.
[40] P. Thomas – Éléments finis pour l’ingénieur. Grands principes et petites recettes, Tec & Doc
(Collection EDF R&D), 2006.
[41] E. L. Wilson, K.-J. Bathe et F. Peterson –  Finite element analysis of linear and nonlinear
heat transfer , Nuclear Engineering and Design (1974), p. 110–124.
[42] W. Wood et R. W. Lewis –  A comparison of time marching schemes for the transient
heat conduction equation , International Journal for Numerical Methods in Engineering (1975),
p. 979–689.
[43] O. C. Zienkiewicz et R. L. Taylor – La méthode des éléments finis. Formulation de base et
problèmes linéaires, AFNOR, 1989.
[44] — , The finite element method, Volume 1. The basis, Butterworth-Heinemann, 2000.
[45] — , The finite element method, Volume 2. Solid mechanics, Butterworth-Heinemann, 2000.
[46] — , The finite element method, Volume 3. Fluid dynamics, Butterworth-Heinemann, 2000.

Vous aimerez peut-être aussi