6 Janvier
6 Janvier
6 Janvier
VEPRES
Après les prières initiales, le Psaume 103 et la grande Litanie de paix, pas de lecture du Psautier.
Lucernaire, t. 2
Voyant notre Lumière, celui qui éclaire tout homme * s'approcher de lui pour être baptisé, * le
Précurseur se réjouit en son âme tandis que tremble sa main; * il le montre et dit aux peuples: * Voici le
Rédempteur d'Israël, * celui qui nous libère de la corruption! * Ô Seigneur sans péché, * Christ notre
Dieu, gloire à toi. (2 fois)
C'est un serviteur qui baptise le Rédempteur * et par sa présence l'Esprit lui rend témoignage; * ce que
voyant, les armées angéliques frémissent d'effroi; * le Père fait entendre sa voix du ciel: * Celui sur qui le
Précurseur impose la main, * c'est mon Fils bien-aimé, en lui je me complais! * Christ notre Dieu, gloire à
toi. (2 fois)
Les flots du Jourdain * te reçurent, toi qui es la Source, * le Paraclet descendit sous forme de colombe; *
il incline la tête, celui qui fit pencher les cieux, * le limon de la terre crie à celui qui l'a façonné: *
Pourquoi m'imposer ce qui est trop haut pour moi? * C'est moi qui ai besoin de ton Baptême. * Ô
Seigneur sans péché, * Christ notre Dieu, gloire à toi. (2 fois)
Voulant sauver l'homme égaré, * tu n'as pas dédaigné de revêtir l'aspect du serviteur, * car il te
convenait, Seigneur notre Dieu, * d'assumer l'humaine condition pour nous; * Rédempteur, en te
laissant baptiser dans ta chair, * tu nous as jugés dignes du pardon; * c'est pourquoi nous te crions: *
Christ notre Dieu et Bienfaiteur, gloire à toi. (2 fois)
Tu as écrasé la tête des démons * en inclinant la tête devant le Précurseur * et, descendu dans les flots,
* tu as illuminé l'univers, * pour qu'il te glorifie, Sauveur, * illumination de nos âmes.
V ; Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse, faisant luire sur nous sa face, et qu'il ait pitié de
nous!
Refrain : pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres. * ami des hommes, gloire à toi.
V ; Sur la terre on connaîtra tes voies, parmi toutes les nations ton salut.
V ; Que les peuples te rendent grâce, Seigneur, que tous les peuples te rendent grâce!.
V ; Que nous bénisse notre Dieu, que le craignent tous les confins de l'univers!
Gloire au Père et au Fils et au saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
Tu es apparu au monde, Toi qui as créé le monde* pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres. *
ami des hommes, gloire à toi.
Elisée répondit: Que me revienne une double part de ton esprit! Elie reprit: Tu demandes une chose
difficile; cependant, si tu me vois tandis que je serai enlevé d'auprès de toi, cela t'arrivera; sinon, cela
n'arrivera pas. Or, tandis qu'ils marchaient en conversant, voici qu'un char de feu et des chevaux de feu
les séparèrent l'un de l'autre, et Elie monta au ciel dans un tourbillon. A cette vue, Elisée s'écria: Mon
Père, mon Père! Char et cavalerie d'Israël! Puis il ne le vit plus et, saisissant son vêtement, il le déchira
en deux. Il ramassa le manteau qu'Elie avait laissé tomber et revint se tenir sur le bord du Jourdain.
Tenant le manteau qu'Elie avait laissé tomber, il en frappa les eaux, mais les eaux ne furent pas divisées.
Elisée dit alors: Où est le Seigneur, le Dieu d'Elie? Où est-il? Elisée frappa les eaux une seconde fois: les
eaux se divisèrent et il passa à pied sec.
Tropaire, t. 6
Aux pécheurs et aux publicains * qu'en ta riche miséricorde * tu es apparu, notre Sauveur, * par où ta
lumière devrait luire , * sinon à ceux qui sont assis dans les ténèbres? Dieu Sauveur, gloire à toi.
V ; Le Seigneur règne, revêtu de majesté, le Seigneur règne, ceint de puissance. Tu fixas l'univers,
inébranlable, ton trône est stable pour toujours; tu existes de toute éternité.
Refrain : Par où ta lumière devrait luire , * sinon à ceux qui sont assis dans les ténèbres? Dieu Sauveur,
gloire à toi..
V ; Les fleuves ont élevé, Seigneur, les fleuves ont élevé leur voix; les fleuves soulèvent leurs flots
rougissants, dans le fracas des grandes eaux.
V ; Admirables sont les vagues de la mer, plus admirable encore le Seigneur dans les hauteurs. Ton
témoignage est vraiment digne de foi.
Pour qui donc aurait brillé ta clarté, * si ce n'est pour qui hante les ténèbres? Dieu Sauveur, gloire à toi.
Gloire au Père et au Fils et au saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
Aux pécheurs et aux publicains * qu'en ta riche miséricorde * tu es apparu, notre Sauveur, * par où ta
lumière devrait luire , * sinon à ceux qui sont assis dans les ténèbres? Dieu Sauveur, gloire à toi.
=> Si l'on doit célébrer la Liturgie de S. Basile, le Diacre dit la petite Litanie, suivie de l'ecphonèse du
Prêtre:
P : Car tu es saint, ô notre Dieu, et nous te rendons gloire, Père, Fils et saint Esprit, maintenant et
toujours ...
Prokimenon, t. 3: Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurais-je crainte? Verset: Le Seigneur
est le rempart de ma vie, devant qui tremblerais-je?
Lecture de la première épître du saint apôtre Paul aux Corinthiens (9, 19-27)
Frères, bien que libre à l'égard de tous, je me suis fait l'esclave de tous, pour en gagner le plus grand
nombre. Je me suis fait Juif avec les Juifs, pour gagner les Juifs; sujet de la Loi avec les sujets de la Loi,
pour gagner les sujets de la Loi. Je me suis fait un sans-loi avec les sans-loi, - moi qui ne suis pas sans une
loi de Dieu, étant sous la loi du Christ, - afin de gagner ceux qui le sont. Je me suis fait tout à tous, pour
en sauver à tout prix quelques-uns. Et tout cela, je le fais pour l'Evangile, afin d'avoir part à ses biens. Ne
savez-vous pas que dans les courses du stade, tous courent, mais un seul remporte le prix? Courez donc
de manière à le remporter. Tous les athlètes s'imposent une tempérance absolue; eux, c'est pour
obtenir une couronne périssable, mais nous, pour la couronne qui ne se fanera pas. C'est bien ainsi que
je cours, et non pas comme sans but; c'est ainsi que je combats, et non pour battre l'air; je mortifie mon
corps et je l'asservis, de peur qu'après avoir prêché à d'autres, je ne sois moi-même réprouvé.
Alleluia, t. 3. Versets 1: Mon cœur a fait jaillir un verbe bel et bon; et je dis: mon œuvre est pour le Roi.
2: Tu es beau, le plus bel enfant des hommes, la grâce est répandue sur tes lèvres; aussi tu es béni du
Seigneur à jamais.
Lecture du saint Evangile selon saint Luc (3:1-18)
=> Liturgie de S. Basile. Mégalynaire: En toi exulte. Communion: Louez le Seigneur. Après la prière de
l'ambon, bénédiction des eaux.
=> Si la veille de l'Epiphanie tombe un samedi ou un dimanche, la Liturgie, celle de S. Jean Chrysostome,
ayant déjà été célébrée après l'office de Matines ou des Heures, on achève ainsi les Vêpres: après
l'Evangile, litanie triple et litanie de demandes; bénédiction des eaux; après le congé, on chante le
tropaire et le kondakion de la fête.
=> En dehors du samedi et du dimanche, on célèbre les Vêpres avec la Liturgie de S. Basile; et le soir,
c'est avec les Grandes Complies que commence l'office de la vigile nocturne.
t. 8
La voix du Seigneur retentit sur les eaux: * Venez, recevez tous * du Christ qui vous est apparu * l'Esprit
de sagesse, l'Esprit d'intelligence, * l'Esprit de crainte de Dieu.
En ce jour est sanctifiée la nature des eaux; * le Jourdain arrête son cours * et retient ses propres flots à
la vue du Maître s'y baignant.
Tu descends dans le fleuve, ô Christ notre Roi, * et te hâtes de recevoir * en ton humanité le baptême
des serviteurs * de la main du Précurseur * à cause de nos péchés, * Ami des hommes et Dieu de bonté.
A la voix criant dans le désert: * Préparez les voies du Seigneur, * tu vins, ô Christ, prenant l'aspect du
serviteur, * demander le baptême, toi le seul sans péché. * Les eaux te virent et prirent peur; * le
Précurseur, saisi d'effroi, s'écria: * Est-ce au chandelier d'illuminer la Clarté? * Sanctifie-moi en même
temps que les eaux, * Sauveur qui du monde effaces le péché.
D. Sagesse!
Prokimenon, t. 3: Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurais-je crainte. Verset: Le Seigneur
est le rempart de ma vie, devant qui tremblerais-je?
Lecture de la première épître du saint apôtre Paul aux Corinthiens (10, 1-4)
Frères, je ne veux pas que vous l'ignoriez: nos pères ont tous été sous la nuée, tous ont passé à travers la
mer, tous ont été baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer, tous ont mangé le même aliment
spirituel et tous ont bu le même breuvage spirituel; car ils buvaient à un rocher spirituel qui les
accompagnait; et ce rocher, c'était le Christ.
Alleluia, t. 4. Versets 1: La voix du Seigneur retentit sur les eaux. 2: de gloire fait gronder le tonnerre, le
Seigneur est sur les grandes eaux.
Pour la paix qui vient d'en haut et pour le salut de nos âmes prions le Seigneur.
Pour la paix du monde entier, la prospérité des saintes Eglises de Dieu et pour l'union de tous prions le
Seigneur.
Pour ce saint temple et pour ceux qui y pénètrent avec foi, respect et crainte de Dieu, prions le Seigneur.
Pour notre archevêque (ou évêque) N., pour l'ordre vénérable des prêtres, pour les diacres qui servent
dans le Christ, pour tout le clergé et le peuple prions le Seigneur.
Pour (notre roi N. et pour) tous les chrétiens fidèles et orthodoxes prions le Seigneur.
Pour cette ville (ou ce village ou ce saint monastère), pour toute ville et village, le pays tout entier et les
fidèles qui y demeurent prions le Seigneur.
Pour qu'il nous accorde un temps favorable, l'abondance des fruits de la terre et des jours de paix,
prions le Seigneur.
Pour les voyageurs, les navigateurs, les prisonniers, les malades, les affligés, et pour le salut de tous,
prions le Seigneur.
Pour que cette eau soit sanctifiée par la puissance, l'action et la présence de l'Esprit saint, prions le
Seigneur.
Pour que descende sur ces eaux l'action purificatrice de la très- sainte Trinité, prions le Seigneur.
Pour qu'elles soient douées de la même bénédiction et vertu rédemptrice que les eaux du Jourdain,
prions le Seigneur.
Pour que la présence du saint Esprit nous illumine de la lumière de connaissance et de piété, prions le
Seigneur.
Pour que cette eau nous procure la sanctification, la rémission des péchés, pour la guérison de l'âme et
du corps, prions le Seigneur.
Pour qu'elle devienne une eau jaillissant en l'éternelle vie, prions le Seigneur.
Pour qu'elle soit capable de détourner toute embûche des ennemis visibles et invisibles, prions le
Seigneur.
Pour ceux qui en puisent et en font provision pour sanctifier leur demeure prions le Seigneur.
Pour qu'elle purifie l'âme et le corps de tous ceux qui en puisent et en goûtent avec foi, prions le
Seigneur.
Pour que nous puissions être remplis de sainteté en buvant de ces eaux, par l'invisible manifestation de
l'Esprit saint, prions le Seigneur.
Pour que le Seigneur notre Dieu exauce la supplication des pécheurs que nous sommes et nous prenne
en pitié, prions le Seigneur.
Pour être délivrés de tout mal, de tout danger, de toute inquiétude, prions le Seigneur.
Faisant mémoire de notre Dame, la très-sainte, très-pure, toute bénie et glorieuse Mère de Dieu et
toujours-vierge Marie ainsi que de tous les Saints, offrons-nous nous-mêmes, les uns les autres, et toute
notre vie au Christ notre Dieu.
=> Pendant que le Diacre dit la litanie, le Prêtre lit à voix basse cette prière:
Seigneur Jésus Christ, Fils unique, toi qui es dans le sein du Père, Dieu véritable, source de vie et
d'immortalité, lumière issue de la lumière, qui es venu dans le monde pour l'illuminer, éclaire nos
intelligences par ton saint Esprit, accepte que nous te rendions gloire et action de grâces pour tes
merveilles et tes hauts faits dès l'origine et pour ton œuvre de salut en ces temps ultimes; ayant, pour
nous sauver, revêtu la faiblesse et la pauvreté de notre nature en t'accommodant de la mesure de notre
servitude, toi le Roi de l'univers, tu as daigné en outre être baptisé dans le Jourdain par une main de
serviteur, afin de nous conduire, en sanctifiant la nature des eaux, Seigneur sans péché, à la seconde
naissance par l'eau et par l'Esprit et nous rendre notre première liberté. Célébrant la mémoire de ce
mystère divin, Seigneur ami des hommes, nous t'en prions: répands sur nous, tes indignes serviteurs,
selon ta divine promesse, l'eau purificatrice, ce don de ta miséricorde, pour que nos prières de pécheurs
concernant cette eau soient agréées de ta bonté et que par elle nous soit accordée la grâce de ta
bénédiction, à nous et à tout ton peuple fidèle, pour la gloire de ton saint Nom digne d'adoration. Car à
toi reviennent toute gloire, tout honneur et toute adoration, ainsi qu'à ton Père éternel et à ton très-
saint, bon et vivifiant Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
=> A la fin de la litanie diaconale, le Prêtre élève la voix pour la prière suivante, œuvre de Sophrone,
patriarche de Jérusalem.
Trinité transcendant tous les êtres par ton excellence et ta suprême divinité, Tout-puissant qui vois tout,
Invisible que nul ne peut saisir, Créateur des êtres spirituels et doués de raison, pure essence du Bien,
Lumière inaccessible qui, venant dans le monde, illumines tout homme, éclaire-moi aussi, ton indigne
serviteur; illumine les yeux de mon intelligence, afin que j'ose célébrer tes bienfaits et ta puissance
infinis. Agrée ma prière pour le peuple ici présent; puissent mes fautes ne pas empêcher la venue de ton
saint Esprit; accorde-moi plutôt de pouvoir, sans être condamné, te crier et te dire aussi maintenant,
suprême Bonté: Nous te glorifions, Seigneur ami des hommes, Tout-puissant, Roi d'avant les siècles.
Nous te glorifions, Auteur de l'entière création. Nous te glorifions, Fils unique de Dieu que sans père une
Mère a conçu et qui sans mère du Père es issu. Au cours de la fête passée, c'est comme enfant que nous
t'avons vu; en la présente fête nous contemplons ta perfection, comme le Parfait, né du Parfait, se
manifestant notre Dieu. Car ce jour est pour nous celui de la Fête: le chœur des Saints est assemblé avec
nous, les Anges s'unissent à la festivité humaine. En ce jour la grâce du saint Esprit, sous forme de
colombe, est descendue sur les eaux. En ce jour le soleil sans déclin s'est levé, le monde est éclairé par la
lumière du Seigneur. En ce jour la lune éclaire aussi le monde par la clarté de ses rayons. En ce jour les
astres lumineux embellissent l'univers en rayonnant de tous leurs feux. En ce jour les nuées distillent
depuis le ciel une rosée de justice pour l'humanité. En ce jour l'Incréé veut que sa propre créature lui
impose la main. En ce jour le Prophète et Précurseur vient au-devant du Maître, mais il approche en
tremblant, voyant Dieu s'abaisser jusqu'à nous. En ce jour les flots du Jourdain acquièrent la vertu de
guérir par la présence du Seigneur. En ce jour un courant mystique abreuve l'entière création. En ce jour
les fautes des humains sont lavées par les eaux du Jourdain. En ce jour le Paradis s'est ouvert pour les
hommes et le Soleil de justice répand sur nous sa clarté. En ce jour l'eau amère, comme au temps de
Moïse, pour le peuple est changée en eau douce par la présence du Seigneur. En ce jour nous mettions
fin à l'antique lamentation et nous fûmes sauvés, en nouvel Israël. En ce jour nous étions délivrés des
ténèbres pour resplendir clairement de la connaissance de Dieu. En ce jour la grisaille du monde est
dissipée par l'épiphanie de notre Dieu. En ce jour l'entière création brille comme lampe allumée depuis
le ciel. En ce jour l'erreur fut abolie, l'avènement du Maître nous traçant la voie du salut. Ce jour est une
fête en haut comme ici-bas, les êtres de ce bas monde rencontrent ceux des hauteurs. En ce jour les
vrais croyants élèvent leur voix joyeuse en une sainte festivité. En ce jour le Maître se hâte vers le
baptême pour relever l'humanité. En ce jour l'Immuable s'incline vers son propre serviteur pour nous
libérer de la servitude. En ce jour nous avons acquis le royaume des cieux, ce règne du Seigneur qui
n'aura pas de fin. En ce jour la terre et la mer ont partagé la joie du monde, un monde que l'allégresse a
rempli. Les eaux te virent, ô Dieu, les eaux te virent et furent en émoi. Le Jourdain retourna en arrière,
voyant le feu de la divinité descendre en un corps et venir jusqu'à lui. Le Jourdain retourna en arrière,
lorsqu'il vit l'Esprit saint descendre sous forme de colombe et voler autour de toi. Le Jourdain retourna
en arrière, voyant l'Invisible se laisser voir, le Créateur ayant pris chair, le Maître sous la forme de
serviteur. Le Jourdain retourna en arrière, et les montagnes bondissaient voyant Dieu dans la chair. Les
nuées firent entendre leur voix, s'émerveillant que soit venu, Lumière de Lumière, le vrai Dieu né du vrai
Dieu. En ce jour de fête nous voyons au Jourdain le Seigneur y engloutir les chaînes de l'Enfer, l'aiguillon
de l'erreur, la mort que la désobéissance nous valut, et donner au monde le Baptême du salut. C'est
pourquoi, moi aussi, bien que pécheur et indigne de te servir, après avoir rappelé tes merveilles et tes
hauts-faits, saisi de crainte et plein de componction, je m'écrie:
Tu es grand, Seigneur, tes œuvres sont admirables, et nulle parole ne suffira pour chanter tes merveilles.
(3 fois)
C'est toi qui as voulu conduire toutes choses du non-être à l'existence; par ta puissance tu soutiens
l'univers, par ta providence tu diriges le monde. Des quatre éléments tu composas la création, des
quatre saisons tu couronnas le cycle de l'année. Elles tremblent devant toi, les célestes puissances
spirituelles: c'est toi que chante le soleil, c'est toi que la lune glorifie; c'est avec toi que s'entretiennent
les astres, c'est à toi que la lumière obéit; devant toi frémissent les océans et les sources sont tes
servantes. Tu déployas les cieux comme une tente, tu affermis la terre sur les eaux; la mer, tu l'entouras
de sable, et l'air, tu le répandis pour qu'on le respirât. Les puissances angéliques te servent dans le ciel,
les chœurs des Archanges se prosternent devant toi; les Chérubins aux yeux innombrables et les
Séraphins aux six ailes qui font cercle autour de toi et volent à l'entour de ta majesté se couvrent la face
par crainte de ta gloire inaccessible. Toi le Dieu que nul espace ne peut circonscrire, toi le Dieu ineffable
et sans commencement, tu es venu sur terre, prenant forme d'esclave et ressemblance avec les
hommes; car tu n'as pas souffert, Seigneur, dans la tendresse de ton cœur, de voir le genre humain sous
la tyrannie du démon, mais tu es venu et tu nous as sauvés. Nous reconnaissons ta grâce, nous
proclamons ton amour, sans cacher tes bienfaits. Tu as libéré notre nature dès le germe, par ta
naissance tu as sanctifié le sein virginal; toute la création te chanta lorsque tu apparus. Car toi, ô notre
Dieu, tu t'es montré sur la terre et tu as conversé avec les hommes. C'est toi aussi qui sanctifias les eaux
du Jourdain, envoyant du ciel ton saint Esprit, et tu as écrasé la tête des dragons qui s'y cachaient.
Toi donc, Ami des hommes et notre Roi, viens aussi maintenant par l'effusion de ton saint Esprit et
sanctifie cette eau. (3 fois)
Et donne-lui la même bénédiction et vertu rédemptrice qu'à celle du Jourdain. Fais-en une source
d'immortalité, un trésor de sanctification, pour la rémission des péchés, la guérison des maladies et la
perte des démons; qu'elle soit inaccessible aux puissances ennemies et remplie de pouvoir angélique!
Afin que tous ceux qui en prennent et en boivent trouvent en elle la purification de leur âme et de leur
corps, le remède à leurs passions, la sanctification de leur maison et toute sorte de profit. Car c'est toi
notre Dieu, celui qui par l'eau et l'Esprit renouvelas notre nature vieillie dans le péché. C'est toi notre
Dieu, qui au temps de Noé submergeas le péché sous les eaux. C'est toi notre Dieu, qui par la mer fis
passer de la servitude de Pharaon à la liberté, sous la conduite de Moïse, la nation des Hébreux. C'est toi
notre Dieu, qui fendis la roche au désert, au point que les eaux coulèrent en torrents pour abreuver ton
peuple assoiffé. C'est toi notre Dieu, qui par l'eau et le feu fis qu'Elie détourna Israël de l'erreur de Baal.
Toi-même, Seigneur, encore à présent, sanctifie cette eau par ton saint Esprit. (3 fois)
Et donne à tous ceux qui vont la toucher, s'en oindre ou en goûter, sanctification, bénédiction,
purification et santé.
Sauve, Seigneur, tes serviteurs (notre roi N. et tous) les chrétiens fidèles et orthodoxes. (3 fois)
En paix garde-les sous ta protection; accorde-leur ce qu'ils demandent pour leur salut et la vie éternelle.
Souviens-toi, Seigneur, de notre archevêque (ou évêque) N., de l'ordre presbytéral, des diacres qui
servent dans le Christ, de tout le clergé et du peuple présent, ainsi que de nos frères absents pour un
juste motif; en ton immense miséricorde aie pitié d'eux et de nous. Afin que par les éléments, par les
Anges et les hommes, par le monde visible et invisible soit glorifié ton nom très-saint, avec le Père et le
saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.
Ch. Amen.
Incline, Seigneur, ton oreille et exauce-nous, toi qui daignas être baptisé dans le Jourdain et sanctifias les
eaux; bénis chacun de nous lorsqu'en inclinant la tête nous signifions par là notre dépendance envers
toi; fais que nous soyons entièrement sanctifiés par notre communion à cette eau et par son aspersion;
puisse-t-elle nous procurer, Seigneur, la santé de l'âme et du corps!
A haute voix:
Car tu es notre sanctification, ô Christ notre Dieu, et nous te rendons gloire, action de grâce et
adoration, ainsi qu'à ton Père éternel et à ton très-saint, bon et vivifiant Esprit, maintenant et toujours
et dans les siècles des siècles.
Ch. Amen.
Le Prêtre, prenant la précieuse Croix, bénit les eaux par trois fois en plongeant puis élevant la Croix
verticalement et entonnant chaque fois ce tropaire.
Tropaire, t. 1
Dans ton baptême au Jourdain, Seigneur, * se manifesta l'adoration de la Trinité; * car la voix du Père te
rend témoignage* en te nommant Fils bien-aimé; * et l'Esprit sous forme de colombe * a confirmé cette
parole. * Christ Dieu qui apparu, *et illumina le monde, gloire à toi. (3 fois)
Le Prêtre essuie la croix; puis, la tenant de la main gauche, il asperge le peuple avec l'eau bénite.
Chacun s'approche, baise la croix, reçoit une aspersion sur ta tête et boit un peu d'eau. Pendant ce
temps, le Chœur répète le tropaire Dans le Jourdain. Puis on rentre au sanctuaire en chantant ce
stichère:
t. 6
Fidèles, chantons * les grands bienfaits de Dieu envers nous: * à cause de notre faute, en effet, * il s'est
fait homme pour accomplir * notre purification dans le Jourdain, * lui le seul pur, le seul immaculé, * me
sanctifiant ainsi que les eaux * et broyant la tête des dragons * qui se cachaient dans les ondes. * Frères,
avec allégresse puisons donc de cette eau, * car la grâce de l'Esprit * est invisiblement donnée aux
fidèles y puisant * par le Sauveur de nos âmes, le Christ notre Dieu.
=> Si l'on a célébré la Liturgie, on chante: Que le nom du Seigneur soit béni ... 3 fois; et l'on achève la
Liturgie. Sinon, finale des Vêpres. Après le Congé de la Liturgie ou des Vêpres, on chante au milieu de
l'église le tropaire de la fête, t. 1: Dans le Jourdain. Gloire au Père ... Maintenant ... et le kondakion, t. 4:
En ce jour de l'Epiphanie. Puis, si on ne l'a déjà fait à None, les souhaits de longues années.
Litie, t. 4
Celui qui se revêt de la lumière comme d'un manteau * a daigné pour nous devenir comme nous; * en
ce jour il se couvre des flots du Jourdain, * non qu'il en ait besoin pour se purifier, * mais pour nous
offrir en lui-même le renouveau. * Merveille! sans flamme il refond * et de nouveau façonne sans
broyer, * il sauve ceux qui en lui sont illuminés, * le Christ notre Dieu, le Sauveur de nos âmes.
Te voyant venir à lui, * toi qui du monde purifies * le péché par l'Esprit et le feu, * le Baptiste avec
crainte et tremblement * te déclare: Je n'ose pas * toucher ta tête immaculée; * toi-même, Seigneur,
sanctifie-moi * par ton Epiphanie, seul Ami des hommes.
Venez, imitons les Vierges sages; * venez, allons au-devant du Seigneur qui paraît, * car il s'avance vers
Jean comme l'Epoux. * Le Jourdain fut stupéfait de le voir et s'arrêta. * Jean s'écria: Je n'oserai pas *
toucher la tête du Seigneur immortel! * Sous forme de colombe, l'Esprit * descendit sanctifier les eaux. *
Et du ciel une voix déclara: * «Celui-ci est mon Fils, il est venu * en ce monde sauver le genre humain.»
Seigneur, gloire à toi.
Le Christ est baptisé, * il remonte des eaux; * avec lui c'est le monde qu'il fait sortir; * il voit s'ouvrir les
cieux que jadis * Adam ferma pour lui et ses descendants. * De sa divinité l'Esprit est le témoin, * car il
accourt vers son égal; * et la voix du Père descend du ciel, * car c'est de là que provient * l'objet du
témoignage, le Sauveur de nos âmes.
La main du Baptiste trembla * lorsqu'il toucha ta tête immaculée; * le fleuve du Jourdain rebroussa son
chemin, * car il n'osait pas te servir; * si Josué, fils de Noun, lui avait jadis * inspiré du respect, *
comment son propre Créateur * ne lui aurait-il inspiré l'effroi? * Mais tu accomplis tout le plan du salut
* pour sauver le monde, Seigneur, * par ton Epiphanie, seul Ami des hommes.
Gloire au Père, t. 8
Seigneur, désireux d'accomplir * ce que tu avais établi de toute éternité, * dans toute la création tu pris
les ministres de ton mystère: * parmi les Anges Gabriel, * dans l'humanité la vierge Marie, * dans les
cieux l'étoile et d'entre les fleuves le Jourdain; * en lui tu effaças le péché du monde. * Sauveur de nos
âmes, gloire à toi.
Maintenant ...
En ce jour est illuminée la création, * en ce jour l'univers se réjouit * sur la terre comme au ciel; * les
Anges se mêlent aux humains, * car la présence du Roi * amène aussi l'escorte de son armée. *
Accourons donc vers le Jourdain, * voyons comment le Précurseur * baptise le chef non-fait-de-main-
d'homme du Seigneur sans péché. * Avec l'Apôtre chantons d'un même chœur: * La grâce de Dieu s'est
manifestée à nos yeux, * pour tous les hommes elle est la source du salut, * elle apporte aux fidèles la
lumière et la vie.
Apostiches, t. 2
Sur les bords du Jourdain * te voyant venir jusqu'à lui, * le Précurseur te disait, ô Christ notre Dieu: * Est-
ce vers ton serviteur que tu viens, * toi qui es sans tache, Seigneur? * Au nom de qui vais-je te baptiser?
* Du Père? mais tu le portes en toi! * Du Fils? mais tu l'es, dans la chair! * De l'Esprit saint? mais ta
bouche l'insuffle aux fidèles! * Dieu qui te manifestes, aie pitié de nous.
Voyant le Soleil issu de la Vierge * demander le baptême dans le Jourdain, * le chandelier né de la Stérile
lui cria dans la crainte et la joie: * C'est à toi de me sanctifier, ô Maître, par ta sainte Epiphanie!
Tropaire, t. 1
Dans ton baptême au Jourdain, Seigneur, * se manifesta l'adoration de la Trinité; * car la voix du Père te
rend témoignage* en te nommant Fils bien-aimé; * et l'Esprit sous forme de colombe * a confirmé cette
parole. * Christ Dieu qui apparu, *et illumina le monde, gloire à toi. (3 fois)
=> Si l'on fait la Vigile, bénédiction des pains.
MATINES
Cathisme I, t. 3
Sauveur, lorsqu'au Jourdain tu te manifestais * et tandis que le Précurseur te baptisait, * tu fus attesté
comme le Fils bien-aimé; * ainsi fut révélé que tu partages l'éternité du Père; * et sur toi l'Esprit saint
descendit aussi; * illuminés en lui, nous glorifions la divine Trinité.
Cathisme II, t. 4
Jourdain, qu'as-tu vu pour t'effrayer ainsi? * - J'ai vu, dit-il sans vêtement l'Invisible et j'ai tremblé; * et
comment ne pas frémir et disparaître devant lui? * A sa vue les Anges eux-mêmes ont frémi; * le ciel fut
saisi de stupeur et la terre a tremblé; * la mer s'est retirée, et de même a fait tout ce qu'on voit ou ne
voit pas. * Le Christ se manifeste au Jourdain pour sanctifier les eaux.
Mégalynaire
Nous te magnifions, * ô Christ source de vie * qui pour nous en ce jour te laisses baptiser * par le
Précurseur * dans les flots du Jourdain.
Versets 1: Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse, faisant luire sur nous sa face, et qu'il ait pitié
de nous!
V ; 3: Les fleuves ont élevé, Seigneur, les fleuves ont élevé leur voix.
V ; 7: Sur la mer est passé ton chemin, ton sentier sur les eaux innombrables.
V ; 8: Que tes œuvres sont grandes, Seigneur! tu les fis toutes avec sagesse.
Gloire au Père ... Maintenant ... Alleluia, alleluia, alleluia, gloire à toi, ô Dieu (3 fois).
Cathisme, t. 4
Tu sanctifias les flots du Jourdain * et brisas la force du péché, ô Christ notre Dieu; * tu t'inclinas sous la
main du Précurseur * et sauvas de l'erreur le genre humain; * c'est pourquoi nous t'en prions: sauve ce
monde qui est tien.
Gloire au Père, t. 2: L'univers en ce jour * d'allégresse est comblé: * le Christ en effet * se manifeste au
Jourdain.
Dieu le Verbe est apparu au genre humain dans la chair; * il se tenait dans le Jourdain pour être baptisé
* et le Précurseur lui demanda: * Comment étendrai-je la main * et toucherai-je le chef qui gouverne
l'univers? * Même si tu es le Fils de la Vierge, * tu es aussi le Dieu d'avant les siècles, je le sais; * tu
marches sur terre, toi que chantent les Séraphins; * moi, l'esclave, je n'ai pas appris à baptiser un
Maître. * Dieu sans limites, Seigneur, gloire à toi.
Canon l, œuvre de Cosmas, avec l'acrostiche: Le Baptême nettoie les fautes des humains.
Canon II, ïambique, œuvre de saint Jean Damascène, avec l'acrostiche en distiques héroélégiaques:
L'excellent Serviteur du Maître universel, baptisant en ce jour le Feu spirituel, engloutit dans les eaux les
torts de notre race; puisse-t-il nous donner pour ces hymnes la grâce!
« De l'abîme il découvre les profondeurs, * à pied sec il conduit ses serviteurs, * en la mer il engloutit les
ennemis, * le Seigneur puissant dans les combats, * car il s'est couvert de gloire. »
Adam corrompu par le péché, * il le reforme dans les flots du Jourdain * et fracasse la tête des dragons
qui s'y cachaient, * le Roi des siècles, le Seigneur, * car il s'est couvert de gloire.
En sa chair matérielle revêtu * de la flamme immatérielle de la divinité, * il s'enveloppe aussi des flots
du Jourdain, * celui qui a pris chair de la Vierge, le Seigneur, * car il s'est couvert de gloire.
Celui qui ôte la souillure des humains, * en se purifiant dans le Jourdain * pour ceux dont il a pris la
ressemblance tout en restant ce qu'il était, * illumine les hôtes des ténèbres, le Seigneur, * car il s'est
couvert de gloire.
« Israël s'engage sur les vagues de la mer *en terre ferme, alors lui apparaît; * mais les sombres flots,
comme un tombeau liquide, * couvrirent tous les officiers des Egyptiens * par la puissante force de la
main du Seigneur. »
Au moment où l'aurore lumineuse se lève sur les mortels, * venant du désert vers les rives du Jourdain,
* Maître du soleil, tu inclinas ton chef * pour arracher au pays des ténèbres l'ancêtre du genre humain *
et de toute souillure purifier la création.
Verbe éternel, celui qu'avec toi tu plonges dans les flots, * tu le renouvelles, car l'erreur l'a corrompu; *
et la voix du Père proclame ineffablement: * Celui-ci est mon Fils bien-aimé, * par nature égal à moi.
Ode 3
« Le Seigneur qui donne force à nos rois * et exalte la puissance de ses oints * naît d'une Vierge et se
laisse baptiser. * Aussi, fidèles, crions-lui: * Nul n'est saint comme toi, ô notre Dieu, * nul n'est juste
comme toi, Seigneur. »
Toi qui jadis étais stérile et sans enfants, * Eglise du Christ, en ce jour réjouis-toi, * car des fils te sont nés
par l'eau et par l'Esprit, * qui désormais proclament dans la foi: * Nul n'est saint comme toi, ô notre
Dieu, * nul n'est juste comme toi, Seigneur.
A haute voix le Précurseur crie dans le désert: * Préparez les voies du Christ, * redressez les chemins de
notre Dieu * en proclamant dans votre foi: * Nul n'est saint comme toi, ô notre Dieu, * nul n'est juste
comme toi, Seigneur.
« Nous tous qui sommes libres des antiques rets, * puisque sont brisées les dents des fauves dévorants,
* ouvrons la bouche pour les chants de joie, * tressant une guirlande de nos hymnes pour louer * le
Verbe qui se plaît à nous combler de ses dons. »
Celui qui dans la création planta la mort * sous l'apparence d'une bête malfaisante * est assombri par la
parousie charnelle * et s'attaque au Maître comme aurore paraissant * pour écraser la tête maudite du
Serpent.
Il attire à lui la nature créée par Dieu * mais enfouie dans les entrailles du Tyran; * il la fait renaître en
reformant le genre humain, * le Seigneur accomplissant son œuvre puissamment, * car il est venu pour
la sauver.
Hypakoï, t. 5
Lorsque tu illuminas par ton Epiphanie l'univers, * alors s'enfuit l'amère incrédulité * et le Jourdain
remonta son cours, nous élevant jusqu'au ciel; * Christ notre Dieu, garde-nous désormais * dans la
sublimité de tes divins commandements * par l'intercession de ta Mère, et prends pitié de nous.
Ode 4
« Ta voix, Seigneur, il l'entendit, * celui que tu nommas "Voix criant dans le désert ", * quand sur les
eaux innombrables tu tonnas * pour rendre témoignage à ton Fils; * tout entier possédé par l'Esprit qui
descendait, * il s'écria: Tu es le Christ, * sagesse et puissance de Dieu. »
Qui donc a jamais vu, s'écria le Héraut, * se purifier le Soleil par nature si clair, * pour que j'ose te
baigner dans les eaux, * Reflet de la gloire du Père, empreinte de l'Eternel, * et que moi, le chaume, je
touche au feu de ta divinité? * Car tu es le Christ, * sagesse et puissance de Dieu.
Moïse, te rencontrant, manifesta * la piété que Dieu lui inspirait, * car dès qu'il perçut ta voix dans le
buisson, * il détourna son regard aussitôt; * et moi, comment pourrais-je te regarder et poser sur toi la
main? * Car tu es le Christ, * sagesse et puissance de Dieu.
Bien que doué d'une âme, de parole et de raison, * j'ai pour toi le respect des êtres inanimés; * si je te
baptise, j'aurai pour accusateurs * la montagne fumant au contact de ton feu, * la mer qui se retire et le
Jourdain qui remonte son cours; * car tu es le Christ, * sagesse et puissance de Dieu.
Verbe lumineux que le Père a envoyé * pour dissiper les funestes ombres de la nuit, * tu viens aussi
déraciner la faute des mortels * et par ton baptême, Bienheureux, * illuminer tes fils aux flots du
Jourdain.
En personne voyant le Verbe glorieux, * le Héraut l'annonce clairement à la création: * Celui qui est
avant moi, bien qu'il me suive selon la chair, * par divine puissance a surgi semblable à nous * pour
détruire notre ennemi, le péché.
S'élançant vers leur pâturage nourricier, * le Verbe chasse de leurs antres les dragons, * abattant leurs
cercles si nombreux; * et celui qui frappe au talon le genre humain, * il l'engloutit pour sauver la
création.
Ode 5
« Principe de vie, Jésus vient effacer * la sentence qui fut prise contre Adam: * bien que Dieu n'ait pas
besoin de purification, * pour le coupable il se purifie dans le Jourdain; * il y détruit l'inimitié et procure
à tous * une paix qui surpasse tout esprit. »
Une foule innombrable s'étant rassemblée * pour être baptisée par Jean, * celui-ci se tenait au milieu et
disait: * Qui vous a appris, rebelles, à éviter la colère à venir? * Produisez donc des fruits dignes du
Christ; * déjà par sa présence il nous donne la paix.
Celui qui a planté la création, * au milieu de nous se tenant comme l'un de nous, * prend possession des
cœurs et, tenant en main * le van purificateur, il vanne sagement, * brûlant ce qui est stérile sur l'aire du
monde entier * pour accorder la vie éternelle à qui porte du fruit.
« Lavés, par la spirituelle purification , * du venin de l'ennemi fangeux et ténébreux, * nous avons pris la
voie nouvelle et sans erreur * qui nous mène à l'ineffable joie * approchable à eux seuls, en qui Dieu
s'est concilié. »
Le Créateur, voyant dans les ténèbres du péché, * tenu par de solides liens, celui qu’il façonna de ses
mains, * le hisse sur ses épaules, * pour le laver dans le bouillonnement des grandes eaux * de l'antique
déshonneur qu'Adam s'était causé par son méfait.
Courons de tout l'élan de notre foi * vers les sources immaculées de ce flot sauveur, * fixant nos yeux
sur le Verbe qui nous offre * d'un sein pur le breuvage étanchant la soif de Dieu * comme un doux
remède pour guérir le monde de son mal.
Ode 6
Né du Dieu et Père immatériellement, * de la Vierge, sans souillure, le Christ prend chair * dont le
Précurseur nous enseigne qu'il ne peut * délier la courroie, c'est-à-dire l'union * du Verbe et de notre
nature, puisqu'il est venu * racheter les mortels de l'erreur.
C’est dans le feu du dernier jour que le Christ * plongera qui se défie * sans croire qu'il est Dieu; * mais
dans l'Esprit il renouvelle par la grâce de l'eau * ceux qui reconnaissent sa divinité. * en les délivrant de
leurs péchés.
« Le Père proclame d'un son bienheureux * bien-aimé celui qui a fait sortir de son sein: * Celui, dit-il,
étant mon Fils consubstantiel, * l'Un des lumières issu du genre humain, est à la fois * mon Verbe vivant
et Homme par amour. »
Le Prophète qui pendant trois jours * dans les entrailles du monstre marin fut englouti mystérieusement
* en ressortit pour nous montrer d'avance * la seconde naissance nous délivrant * du dragon tueur
d'hommes, à la fin des temps.
Du ciel s'entr'ouvrent les brillants rideaux * et le Prophète voit l'Esprit * qui procède du Père et demeure
dans le Verbe * descendre comme colombe d'ineffable façon * et il apprend aux peuples à courir vers
leur Maître.
Kondakion, t. 4
Ikos
Pour la Galilée des nations, * le pays de Zabulon * et la terre de Nephtali, * comme dit le Prophète, une
grande lumière a brillé, c'est le Christ; * ceux qui étaient dans les ténèbres ont vu l'éblouissante clarté *
jaillissant de Bethléem, * ou plutôt le Seigneur né de la Vierge Marie, * le Soleil de justice, rayonne sur
tout l'univers. * Fils d'Adam, venez tous, * pour réchauffer notre nudité, revêtons-le, * puisque, pour
couvrir qui était nu * et briller sur les cœurs enténébrés, * il. est venu et s'est manifesté, lumière
inaccessible.
Synaxaire
Le Baptême du Christ, ayant ouvert les cieux, par cette déchirure fait entrer tous ceux qui ont gardé sans
tache leur tunique neuve.
Ode 7
« Les nobles Jeunes Gens se promenant * dans la fournaise de feu * restèrent sains et saufs sous un
souffle de fraîcheur, * protégés par l'Ange descendu; * au milieu des flammes couverts de rosée, * dans
l'action de grâce ils se mirent à chanter: * Seigneur qui plus que tous es digne de nos chants, * tu es
béni, Dieu de nos Pères. »
Les Puissances angéliques au Jourdain * se tenaient comme au ciel * avec crainte et admiration, *
contemplant l'extrême condescendance de Dieu, * puisque celui qui tient en mains * les eaux du
firmament se tenait * dans les ondes avec son corps, * lui, le Dieu de nos Pères.
La nuée et la mer ont préfiguré * autrefois la merveille du Baptême divin; * car en elles le peuple de
l'exode jadis * fut baptisé par le Législateur, * la mer étant la figure de l'eau * et la nuée, celle de l'Esprit;
* initiés par elles, nous chantons: * Béni es-tu, Dieu de nos Pères.
Nous tous, les croyants, pour en avoir reçu l'initiation * sans cesse louant Dieu, * avec les Anges
glorifions * le Père, le Fils et le saint Esprit, * la consubstantielle Trinité, * en trois personnes unique
Dieu * pour lequel nous chantons: Béni es-tu, * Seigneur, Dieu de nos Pères.
« Dans le fleuve il a brûlé la tête des dragons. * celui qui apaise le gigantesque feu * de la fournaise où
se trouvaient les Jeunes Gens; * et l'indélébile due au péché noirceur , * il la nettoie sous la rosée de
l'Esprit. »
Image de toi, la flamme ardente des Assyriens * que tu arrêtas, la changeant en rosée, * car tu
t'enveloppes d'eau pour y brûler, * ô Christ, le funeste prédateur qui s'y cachait, * celui qui invite au
chemin de perdition.
Le Jourdain se divisant jadis, * le peuple d'Israël par ce passage traversa * te préfigurant, ô Tout-puissant
* qui presses maintenant ta création * à travers les ondes vers l'immuable voie du bien.
Nous savons que tu fis venir jadis, * hélas, pour que tous périssent, le déluge destructeur, * toi qui fais
des merveilles infinies; * et maintenant tu engloutis le péché, * ô Christ, pour le bonheur et le salut des
mortels.
Ode 8
« Mystère inouï que la rosée * jaillissant à Babylone dans le feu! * Mais les flots du Jourdain à leur tour *
devaient accueillir le feu de la divinité * et couvrir le Créateur baptisé dans sa chair, * que les peuples
bénissent et exaltent dans tous les siècles. »
Bannis toute crainte, dit le Rédempteur au Précurseur; * sois docile et viens à moi * comme au Christ,
puisque je le suis par nature; * cède à mon commandement; * baptise-moi dans mon abaissement, *
moi que les peuples bénissent et exaltent dans tous les siècles.
Dès qu'il entendit les paroles du Seigneur, * le Baptiste tremblant tendit la main; * mais en touchant la
tête de son Créateur, * il criait au baptisé: * Sanctifie-moi, car tu es mon Dieu, * celui que les peuples
bénissent et exaltent dans tous les siècles.
Au Jourdain se manifesta la Trinité, * la nature du suprême Dieu; * le Père proclama: Celui qui est
baptisé, * c'est mon Fils bien-aimé; * et l'Esprit reposa sur son égal * que les peuples bénissent et
exaltent dans tous les siècles.
« La création connaît la liberté: * les enténébrés deviennent les fils de la lumière ; * seul gémit le prince
des ténèbres; * loin de la misère, l'héritage des nations *que bénisse maintenant, Auteur de ses
merveilles ! »
Dans la flamme couverts de rosée, les trois amis de Dieu * indiquèrent clairement la suprême divinité *
resplendissant du feu de sa triple sainteté, * unie à la nature humaine pour brûler * selon son désir nos
funestes errements.
Que de blanc s'habille tout le genre humain! * Déchu des cieux, il se relève maintenant: * purifié dans
les ondes jaillissantes * par celui dont la parole garde l'univers, * il échappe aux fautes antiques grâce au
baptême lumineux.
Ode 9
« Toute langue hésitera * à prononcer l'éloge digne de toi * et l'esprit le plus subtil éprouve le vertige *
à te chanter, Mère de Dieu; * mais dans ta bonté reçois l'hommage de notre foi * et l'élan de notre
amour qui monte vers toi; * car tu es la protectrice du peuple chrétien: * nous te magnifions. »
Magnifie, Ô mon âme, * celui qui vient dans le Jourdain * pour s'y faire baptiser.
Magnifie, ô mon âme, * celui qui reçoit * du Précurseur le Baptême.
David, viens en esprit auprès des baptisés, * et dis-leur ce chant: * De Dieu en votre foi * approchez-
vous, et vous serez illuminés; * un pauvre a crié - en sa chute c'est Adam -, * le Seigneur l'écoute, il est
venu * dans les flots du Jourdain vers l'homme corrompu * lui apporter le renouveau.
Isaïe proclame: Lavez-vous, purifiez-vous, * ôtez votre perversité * de devant la face du Seigneur; *
venez à l'eau vive, ceux qui avez soif; * car pour les fidèles s'approchant de lui * le Christ fait sourdre
l'eau du renouveau * et pour la vie éternelle * les baptise dans l'Esprit.
Le sceau de la grâce nous préserve, nous croyants: * comme les Hébreux jadis * ont évité la destruction
* grâce aux portes marquées de sang, * ainsi nous soit, comme en l'exode, ce bain * que Dieu nous offre
pour nous régénérer * et grâce auquel nous pourrons voir aussi * l'inaccessible lumière de la Trinité.
« Merveille qui dépasse tout esprit, * ton enfantement, Epouse immaculée; * Mère bénie, par toi ayant
trouvé le salut, * nous t'acclamons un chant mérité * en t'offrant comme Bienfaitrice, l'hymne des
remerciements. »
C'est la faute des mortels * que le Seigneur en ce jour * engloutit dans les ondes.
Il est mon Fils bien-aimé: * tel est le témoignage * que le Maître en ce jour reçoit d'en haut.
Voici que le Seigneur * est venu lui-même en ce jour * sanctifier la nature des eaux.
Aujourd'hui le Seigneur * des mains du Précurseur * reçoit le Baptême.
Ce qu'à Moïse le buisson a révélé, * nous le savons accompli selon le merveilleux dessein; * comme
demeura sauve la Vierge portant le Feu, * lorsqu'elle enfanta le lumineux Bienfaiteur, * ainsi les flots du
Jourdain l'accueillant.
Exapostilaire (t. 3)
Dans les flots du Jourdain le Sauveur nous est apparu, * plein de grâce et de vérité, * illuminant ceux qui
dormaient dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort, * car elle est venue, elle est apparue, * la
Lumière et l'inaccessible Clarté. (3 fois)
Laudes, t. 1
Lumière de lumière, * le Christ notre Dieu * en sa divine épiphanie * a resplendi sur le monde: *
peuples, prosternons-nous devant lui. (2 fois)
Nous, tes serviteurs, ô Christ, * comment pourrons-nous t'honorer dignement, * toi le Maître qui dans
les eaux * nous as tous renouvelés?
Baptisé dans le Jourdain, * tu sanctifias les eaux, Dieu Sauveur, * en acceptant qu'un serviteur t'impose
les mains * pour guérir le monde de toute passion. * Grand est le mystère de ton salut! * Seigneur ami
des hommes, gloire à toi.
La vraie lumière est apparue, * à tous elle fait don de sa clarté. * Le Christ est baptisé avec nous, * lui qui
surpasse tout être en pureté; * il insuffle la sanctification dans les eaux, * qui deviennent purification
pour les âmes; * à la terre appartient ce que l'on voit, * mais ce que l'on conçoit est plus haut que les
cieux; * par l'ablution vient le salut! * par l'eau nous vient l'Esprit, * par l'immersion notre montée
jusqu'à Dieu. * Merveilles que tes œuvres, Seigneur, gloire à toi.
Celui qui revêt le ciel de nuées * revêt en ce jour les flots du Jourdain; * et celui qui enlève le péché du
monde * opère également ma propre purification; * d'en haut témoigne l'Esprit consubstantiel * qu'il
est le Fils unique du Père très-haut; * disons-lui: Toi qui es apparu et qui nous sauves, * Christ notre
Dieu, gloire à toi.
Gloire au Père, t. 6
Sauveur, tu t'es drapé dans les flots du Jourdain, * toi qui te revêts de lumière comme d'un manteau, *
tu as incliné la tête devant le Précurseur, * toi qui mesures le ciel à l'empan, * afin de ramener le monde
égaré * et de sauver nos âmes.