Cours 3 et 4
Cours 3 et 4
Cours 3 et 4
1- Mythes de la création :
Extrait 1 : Hésiode, La Théogonie, VIIIe siècle av. J.-C. (extrait) – poème grec
Le terme « théogonie » vient du nom Θεός / theós qui signifie « dieu » et du verbe γεννάω / gennáô qui signifie «
engendrer ». Ecrite en hexamètres dactyliques, La Théogonie est un texte fondateur de la mythologie grecque.
« Au commencement exista le Chaos, puis la Terre à la large poitrine, demeure toujours sûre de tous les Immortels
qui habitent le faite de l'Olympe neigeux ; ensuite le sombre Tartare, placé sous les abîmes de la Terre immense ;
enfin l'Amour, le plus beau des dieux, l'Amour, qui amollit les âmes, et, s'emparant du cœur de toutes les divinités
et de tous les hommes, triomphe de leur sage volonté. Du Chaos sortirent l’Érèbe et la Nuit obscure. L'Éther et le
Jour naquirent de la Nuit, qui les conçut en s'unissant d'amour avec l'Érèbe. La Terre enfanta d'abord Uranus
couronné d'étoiles et le rendit son égal en grandeur afin qu'il la couvrît tout entière et qu'elle offrît aux bienheureux
Immortels une demeure toujours tranquille ; elle créa les hautes montagnes, les gracieuses retraites des Nymphes
divines qui habitent les monts aux gorges profondes. Bientôt, sans goûter les charmes du plaisir, elle engendra
Pontus, la stérile mer aux flots bouillonnants ; puis, s'unissant avec Uranus, elle fit naître l'Océan aux gouffres
immenses, Céus, Créus, Hypérion, Japet, Théa, Thémis, Rhéa, Mnémosyne, Phébè à la couronne d'or et l’aimable
Téthys. Le dernier et le plus terrible de ses enfants, l'astucieux Saturne, devint l'ennemi du florissant auteur de ses
jours. La Terre enfanta aussi les Cyclopes au cœur superbe, Brontès, Stéropés et l'intrépide Argès, qui remirent son
tonnerre à Jupiter et lui forgèrent sa foudre : tous les trois ressemblaient aux autres dieux, seulement ils n'avaient
qu'un œil au milieu du front et reçurent le surnom de Cyclopes, parce que cet œil présentait une forme circulaire.
Dans tous les travaux éclataient leur force et leur puissance.
La Terre et Uranus eurent encore trois fils grands et vigoureux, funestes à nommer, Cottus, Briarée et Gygès, race
orgueilleuse et terrible ! Cent bras invincibles s'élançaient de leurs épaules et cinquante têtes attachées à leurs dos
s'allongeaient au-dessus de leurs membres robustes. Leur force était immense, infatigable, proportionnée à leur
haute stature. Ces enfants, les plus redoutables de tous ceux qu'engendrèrent la Terre et Uranus, devinrent dès le
commencement odieux à leur père. À mesure qu'ils naissaient, loin de leur laisser la lumière du jour, Uranus les
cachait dans les flancs de la Terre et se réjouissait de cette action dénaturée. La Terre immense gémissait,
profondément attristée, lorsqu’enfin elle médita une cruelle et perfide vengeance. Dès qu'elle eut tiré de son sein
l'acier éclatant de blancheur, elle fabriqua une grande faux, révéla son projet à ses enfants et, pour les encourager,
leur dit, consumée de douleur : « Mes fils ! si vous voulez m'obéir, nous vengerons l'outrage que vous fait subir
votre coupable père : car il est le premier auteur d'une action indigne. » Elle dit.
La crainte s'empara de tous ses enfants ; aucun n'osa répliquer. Enfin le grand et astucieux Saturne, ayant pris
confiance, répondit à sa vénérable mère :
« Ô ma mère ! je promets d'accomplir notre vengeance, puisque je ne respecte plus un père trop fatal : car il est le
premier auteur d'une action indigne. »
A ces mots, la Terre immense ressentit une grande joie au fond de son cœur. Après avoir caché Saturne dans une
embuscade, elle remit en ses mains la faux à la dent tranchante et lui expliqua sa ruse tout entière. Le grand Uranus
arriva, amenant la Nuit, et animé du désir amoureux, il s'étendit sur la Terre de toute sa longueur. Alors son fils,
sorti de l'embuscade, le saisit de la main gauche, et de la droite, agitant la faux énorme, longue, acérée, il
s'empressa de couper l'organe viril de son père et le rejeta derrière lui. Ce ne fut pas vainement que cet organe
tomba de sa main : toutes les gouttes de sang qui en découlèrent, la Terre les recueillit, et les années étant révolues,
elle produisit les redoutables Furies, les Géants monstrueux, chargés d'armes étincelantes et portant dans leurs
mains d'énormes lances, enfin ces Nymphes qu'on appelle Mélies sur la terre immense.
Saturne mutila de nouveau avec l'acier le membre qu'il avait coupé déjà et le lança du rivage dans les vagues
agitées de Pontus : la mer le soutint longtemps, et de ce débris d'un corps immortel jaillit une blanche écume d'où
naquit une jeune fille qui fut d'abord portée vers la divine Cythère et de là parvint jusqu'à Chypre entourée de flots.
Bientôt, déesse ravissante de beauté, elle s'élança sur la rive, et le gazon fleurit sous ses pieds délicats. Les dieux et
les hommes appellent cette divinité à la belle couronne Aphrodite, parce qu'elle fut nourrie de l'écume des mers ;
Cythérée, parce qu'elle aborda Cythère, Cyprigénie, parce qu'elle naquit dans Chypre entourée de flots et
Philomédée, parce que c'est d'un organe générateur qu'elle reçut la vie. Accompagnée de l'Amour et du beau Désir,
le même jour de sa naissance, elle se rendit à la céleste assemblée. Dès l'origine, jouissant des honneurs divins, elle
obtint du sort l'emploi de présider, parmi les hommes et les dieux immortels, aux entretiens des jeunes vierges, aux
tendres sourires, aux innocents artifices, aux doux plaisirs, aux caresses de l'amour et de la volupté. Le grand
Uranus, irrité contre les enfants qu'il avait engendrés lui-même, les surnomma les Titans, disant qu'ils avaient
étendu la main pour commettre un énorme attentat dont un jour ils devaient recevoir le châtiment. »
Extrait 2 : La Bible, Ancien Testament, « La Genèse », chapitre 1 (Poème hébreu) trad.
œcuménique.
Au commencement, cela était non existant. "Sans limites et sans durée était
Cela devint existant, grandit. l'atmosphère, et un vent s'élevait en
Cela devint un œuf. son même sens. Et le vent devint
L'œuf demeura ainsi le temps d'une année. amoureux de son principe et se
L'œuf s'ouvrit. retourna sur lui-même, d'où naquit le
Des deux moitiés l'une était d'argent, l'autre d'or. Désir. Le Désir a été le principe de
Celle en argent devint cette terre, tout [...] Et de lui naquit Môt,
Celle en or devint le ciel, pourriture d'un mélange aqueux. Môt
L'épaisse membrane du blanc les montagnes, apparut en l'aspect d'un Œuf, - et de
La fine membrane du jaune la brume et les là sortirent des êtres inconscients,
nuages, puis conscients et contemplateurs
Les petites veines les rivières des cieux !"
Et le liquide la mer
(in P. Ravignant et A. Kielce (éd.).
Et le soleil naquit. Cosmogonies : les grands mythes de la
création du monde (choix de textes), Le
Londres 1926 - cité par Marie-Louise von Franz, La Mail, 1988).
Fontaine de Pierre, 1982 Upanishad vol I p. 54-55,trad.
Max Müller, Oxford University Press
Quelque chose de confus et mélangé « Il était une fois, Yin les ténèbres et
Etait là Yang la lumière. Yin et Yang
Avant la naissance du ciel et de la terre. constituaient les deux forces vitales de
l’univers. De leur union, naquit le dieu
Fait de silence et de vide
Pan, Gu. Il se développa durant 18 000
Seul et immobile
ans dans les ténèbres d’un énorme œuf.
Circulant partout sans s'user
Capable d'être la genèse de l'univers. Au bout de 18 000 ans, l’œuf s’ouvrit et
se divisa : toutes les particules
Son nom reste inconnu transparentes et légères s’envolèrent et
On l'appelle Tao. formèrent le ciel, tandis que les parties
Et, pourquoi pas, lourdes et opaques s’enfoncèrent pour
Grand absolu. former la terre.
Pour empêcher le ciel et la terre de se
Grand car il y a expansion mêler à nouveau, Pan Gu se redressa et
Expansion toujours plus loin se mit à grandir de dix pieds par jour
Spirale avec son retour. pour les tenir écartés. Ainsi séparés
pendant 18 000 ans, la terre et le ciel se
Ainsi, grande est la voie
Grand est le ciel, grande est la terre stabilisèrent.
Grand, l'être. Pan Gu put enfin se reposer ; il
s’allongea et mourut. Son souffle donna
Dans l'univers existent quatre grandeurs naissance au vent et aux nuages, sa voix
Dont l'être. au tonnerre, son œil gauche devint le
L'être humain se modèle sur la terre soleil et son œil droit la lune, ses
La terre sur le ciel cheveux et ses moustaches dévirent des
Le ciel sur la voie étoiles dans le ciel. Les autres parties de
Et la voie demeure naturelle. son corps se transformèrent en
montagnes, en fleuves et en arbres et
Tao-Te-King, Chant 25, de Lao-Tseu,vers VIe s av. JC
constituèrent toutes les parties de la terre
; trad. Ma Kou, Albin Michel, coll Spiritualité, 1984.
et sa transpiration se transforma en pluie
et en rosée. »
Mythe chinois
Exercice 4 :
Personnages : ……………………………………………...
……………………………………………
L’Espace :
……………………………………. ……………………………………………………………..
Registres de style :
………………………………………………………..
…………………………………….
……………………………………. ………………………………………………………….
Visée de l’auteur :
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Fiche 1
- La myrrhe, le myrte...
- La pomme ou la
Déesse de la beauté et de
Aphrodite Vénus grenade
l'amour
- La colombe, la
tourterelle, le cygne...
- Le chien
Arès Mars Dieu de la guerre
- Le vautour
- Le blé
Déesse de la terre et des - Parfois une torche ou
Déméter Cérès
moissons. flambeau (cherchant sa
fille)
Dieu de la vigne, du vin, de - La vigne et le lierre
l'ivresse (et de tout autre - Le thyrse
Dionysos Bacchus
débordement), de - La pomme de pin
l’inspiration poétique. - La panthère