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Réalisation d’une interface graphique de reconstruction

d’un signal TNT pour le radar passif


Frédéric Maury

To cite this version:


Frédéric Maury. Réalisation d’une interface graphique de reconstruction d’un signal TNT pour le
radar passif. Electronique. 2014. �dumas-01707832�

HAL Id: dumas-01707832


https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01707832
Submitted on 13 Feb 2018

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entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de
teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires
abroad, or from public or private research centers. publics ou privés.
CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET MÉTIERS

PARIS

MÉMOIRE

présenté en vue d’obtenir

le DIPLÔME D’INGÉNIEUR CNAM

SPÉCIALITÉ : Électronique

par

Frédéric MAURY

Réalisation d’une interface graphique de


reconstruction d’un signal TNT pour le radar passif
Soutenu le 24 Novembre 2014

JURY

PRÉSIDENT :
M. Didier LE RUYET - Professeur des Universités - CNAM

MEMBRES :
LCL Laurent BOVET - Division Stratégie Évolution - École de l’Air
Mme Françoise BRIOLLE - Maître de Conférences - École de l’Air
M. Pascal CHEVALIER - Professeur Titulaire de Chaire - CNAM
M. Hmaied SHAIEK - Maître de Conférences - CNAM
Remerciements

Je tiens tout particulièrement à remercier Madame Françoise BRIOLLE pour


son aide, son investissement, sa disponibilité et son soutien tout au long de ce mémoire.

Je souhaite également remercier mes collègues de bureau : Monsieur Ghislain


GASSIER pour son soutien, ses conseils et les bons moments passés ensemble et
Amandine PERROT pour son aide et sa compagnie.

Merci à Monsieur Pascal RISCHETTE et Madame Agnès SANTORI pour leurs


conseils et pour m’avoir accueilli au sein de l’équipe MAS’Air.

Merci également à Monsieur Pascal CHEVALIER pour les conseils qu’il m’a
apportés.

Et enfin un grand merci à ma famille pour son soutien durant ce projet malgré mes
absences.

1
Glossaire

ACCS Air Command and Control System.


APF All Pass Filter.

CFO Carrier Frequency Offset.


CNRS Centre National de Recherche Scientifique.
CREA Centre de Recherche de l’École de l’Air.
CReA Centre de Recherche de l’Armée de l’air.

DAB Digital Audio Broadcasting.


DGA Direction Générale de l’Armement.
DSTA Defense Science Technology Agency.
DVB-S Digital Video Broadcasting - Satellite.
DVB-T Digital Video Broadcasting - Terrestrial.

FBCF Feed Backward Comb Filter.


FFCF Feed Forward Comb Filter.
FFT Fast Fourier Transform.

GNSS Global Navigation Satellite System.


GSM Global System for Mobile communications.
GUI Graphical User Interface.
GUIDE Graphical User Interface Development Environement.

IFFT Inverse Fast Fourier Transform.


IM2NP Institut Matériaux Microélectronique Nanosciences de Provence.
INTACT INTerface de trAitement aCousTique.

LMA Laboratoire de Mécanique et d’Acoustique.


LTE Long Term Evolution.

2
Glossaire

MAS’Air Morpho Analyse du Signal Air.

NSU National University of Singapore.

OFDM Orthogonal frequency-division multiplexing.


ONERA Office National d’Etudes et de Recherches Aérospatiales.

POESIE PlatefOrme d’Etude du SIgnal de rEference.

QAM Quadrature Amplitude Modulation.

RNT Radio Numérique Terrestre.

SFO Sampling Frequency Offset.


SINBAD Safety and security Improved by New functionality for Better Awareness
on airport approach and departure Domain.
SONDRA Supélec ONERA NUS DSTA Research Alliance.

TNT Télévision Numérique Terrestre.

UMTS Universal Mobile Telecommunications System.

3
Table des matières

Remerciements 1

Glossaire 2

Table des matières 4

Introduction 6

1 Généralités 7
1.1 Environnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.1.1 Présentation du CReA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.1.2 Le projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

2 Radar Passif 11
2.1 Principe général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.1.1 Avantages et inconvénients . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.1.2 Etat de l’art . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.2 Modélisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.2.1 Problématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.2.2 Les émetteurs d’opportunité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.2.3 Intérêt des émetteurs de diffusion numérique . . . . . . . . . . . 17
2.3 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

3 Le signal TNT 21
3.1 La transmission numérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3.2 La transmission OFDM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.2.1 Notion d’orthogonalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.2.2 Intervalle de garde ou préfixe cyclique . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.3 La norme DVB-T . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

4
TABLE DES MATIÈRES

4 Développement d’interfaces utilisateur 30


4.1 Langage de programmation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
4.2 Elaboration d’une interface graphique GUI . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.2.1 L’interface graphique GUI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.2.2 Le programme GUIDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
4.3 Le GUI POESIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
4.3.1 Méthode de reconstruction du signal de référence . . . . . . . . 37
4.3.2 Analyse fonctionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
4.3.3 Réalisation du GUI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
4.3.4 Validation sur des signaux simulés . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
4.3.5 Résultats sur des signaux réels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

Conclusion générale et perspectives 54

Références bibliographiques 55

Annexes 56

A Elaboration du GUI INTACT 57

B Callback de l’interface graphique 63


B.1 Callback du bouton poussoir "Produce sequence" . . . . . . . . . . . . . 63

C Code Matlab pour l’amélioration de l’ergonomie du GUI 66


C.1 Ouverture d’un axe dans une autre figure . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
C.2 Définition d’une image en arrière-plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

Liste des figures 69

Liste des tableaux 70

5
Introduction

La particularité d’un radar passif est de ne pas avoir de source d’émission ; il uti-
lise des ondes électromagnétiques présentes dans l’environnement pour localiser les
cibles mobiles. Voué à un avenir très prometteur, il suscite un fort engouement dans
le domaine de la recherche. En effet, ses nombreux avantages que je détaillerai dans
ce rapport, font de lui un excellent moyen pour compléter les radars actuels civils et
surtout militaires. Le Centre de Recherche de l’Armée de l’air (CReA) acquiert cette
expertise en développant une plateforme (radar passif) et en menant des recherches
avec des universitaires tels que l’Institut Matériaux Microélectronique Nanosciences de
Provence (IM2NP) et Supélec ONERA NSU DSTA Research Alliance (SONDRA). Il
pourra ainsi être aux côtés de l’Armée de l’air et de la Délégation Générale de l’Arme-
ment (DGA) pour définir auprès de l’industriel une expression du besoin cohérente.
Le signal reçu par un radar passif est un mélange du trajet direct provenant d’un
émetteur d’opportunité, des échos réfléchis par les réflecteurs fixes tels que les mon-
tagnes, les bâtiments, le sol, etc. et des échos réfléchis par des cibles mobiles. A la
différence du radar actif, l’émetteur ne fait pas partie du système et on ne dispose pas
du signal émis. Il est donc nécessaire, à partir du signal reçu, d’estimer un signal de
référence proportionnel au signal émis, auquel sera comparé les échos provenant des
cibles mobiles, permettant ainsi de connaître la distance et la vitesse bistatique des
cibles.
L’objectif du projet est de réaliser une interface graphique sous Matlab, permet-
tant de visualiser et de contrôler les étapes de reconstitution du signal provenant d’un
émetteur d’opportunité de type Télévision Numérique Terrestre (TNT). Comment réa-
liser une telle interface permettant d’une part de configurer les paramètres utilisés
pour cette reconstitution et d’autre part de visualiser les résultats obtenus à partir de
signaux simulés et réels ?
Dans ce mémoire, après avoir défini l’environnement du stage, je présenterai le
radar passif dans ses généralités. Dans un deuxième temps je détaillerai le signal de
l’émetteur d’opportunité utilisé, ici le signal TNT. Puis je présenterai le développement
de l’interface utilisateur réalisée durant ce projet.

6
Chapitre 1

Généralités

1.1 Environnement

1.1.1 Présentation du CReA


Depuis sa création, le CReA est implanté à Salon de Provence, au sein de l’École
de l’Air, Grande École assurant la formation de l’ensemble des officiers de l’Armée de
l’air.

1.1.1.1 Historique, missions et organisation

Créé en 2002, le Centre de recherche de l’École de l’Air (CREA) a pour mission de


former par la recherche les élèves officiers de l’Armée de l’air dans différentes disciplines
académiques. Les enseignants-chercheurs qu’il accueille, issus du monde universitaire
et militaire, ont pour mission de poursuivre et de développer la recherche à l’École de
l’Air. En 2006, le CREA se transforme en CReA. Il assure désormais une quadruple
mission :
— Développer des activités de recherche afin de permettre les échanges de connais-
sances avec les réseaux de la recherche scientifique et technologique et de jouer
un rôle actif, participer à la diffusion d’une culture aéronautique et mettre en
valeur les atouts de l’arme aérienne.
— Contribuer à la formation initiale et continue des officiers de l’Armée de l’air à
travers la délivrance d’un corpus d’enseignements dans le domaine des sciences
humaines et en sciences de l’ingénieur qui nourrissent les formations proposées
par les Écoles d’Officiers de l’Armée de l’Air (EOAA).
— Mettre en oeuvre les compétences acquises dans les réseaux de recherche acadé-
mique pour contribuer à la réflexion conceptuelle et prospective de l’Armée de
l’air à travers la réalisation d’études appliquées et de contrats de recherche.

7
Chapitre 1 : Généralités

— Constituer un pôle de compétences et d’expertises capable d’accueillir et de for-


mer les officiers engagés dans des parcours de formation de haut niveau (thèses
de doctorat notamment).

Actuellement, le centre est composé de deux laboratoires et six équipes :

— Laboratoire Sciences de l’ingénieur pour l’aéronautique :


— Morpho-analyse des signaux ;
L’équipe Morpho-Analyse du Signal (MAS’Air) est née en 2005 sous l’im-
pulsion d’un maître de conférences et d’un officier. Elle compte actuellement
trois enseignants-chercheurs et un doctorant. L’activité de recherche en trai-
tement du signal de l’équipe MAS’Air repose sur deux piliers fondamentaux
de la maîtrise de l’utilisation militaire du milieu aéronautique et spatial : la
détection et la discrétion, tous deux considérés conjointement sous les angles
théorique et expérimental.
L’axe détection traite plus particulièrement de la caractérisation de cibles,
du radar passif terrestre et aéroporté ainsi que des antennes conformes.
L’axe discrétion vise à développer des méthodes et des systèmes favorisant
les aspects électromagnétique, visuel et acoustique.
— Dynamique du vol ; l’équipe « Dynamique du Vol » intervient dans la concep-
tion et la mise en oeuvre du vecteur aérien : la mécanique du vol, la méca-
nique des structures, l’aérodynamique, l’automatique et les mathématiques
appliquées.
— Laboratoire Sciences humaines et sociales pour les milieux opérationnels :
— Facteur humain et milieux opérationnel ; l’équipe « Facteur humain et mi-
lieux opérationnels (FHMO) » intervient dans les disciplines relevant des
Sciences Cognitives et Comportementales.
— Histoire et sociologie militaires ; l’équipe «Histoire et Sociologie militaires»
s’attache à analyser les expériences passées, à répondre et à anticiper les
défis contemporains et à venir de l’Armée de l’air.
— Management des organisations de défense ; l’équipe de management des or-
ganisations de Défense situe ses recherches dans le champ de la gestion du
changement et de l’innovation.
— Prospective et études de sécurité. Les travaux conduits par l’équipe « Pros-
pective et études de sécurité » portent essentiellement sur des thématiques
relevant du droit international (paix et sécurité internationales), des rela-
tions internationales et de la recherche à caractère prospectif.

8
Chapitre 1 : Généralités

1.1.2 Le projet
1.1.2.1 Contexte

Le contexte politique général impose une surveillance accrue de l’espace aérien, par-
ticulièrement autour de zones sensibles (sites nucléaires, grandes agglomérations...).
L’utilisation des radars classiques ne permet pas toujours de détecter à basse alti-
tude et à vitesse lente les petits aéronefs (hélicoptère, drones...) et ces radars restent
pour la plupart totalement aveugles face à la furtivité de certains aéronefs ou missiles.
C’est dans ce contexte que des recherches sur l’utilisation du radar passif, utilisant des
émetteurs d’opportunités (TNT, radio FM...) ont été initialisées au CReA au sein de
l’équipe MAS’Air, notamment par une thèse du lieutenant-colonel Raout soutenue en
décembre 2010 portant sur les traitements spatio-temporels adaptés aux radars bista-
tiques à émetteurs non coopératifs [1]. Aujourd’hui, le CReA et l’équipe de l’IM2NP
ont réalisé une interface graphique sur Matlab permettant de simuler d’une part les
signaux reçus par un radar passif associé à un émetteur (TNT) en présence de cibles et
d’autre part de détecter ces cibles au moyen d’une méthode d’extraction des échos effi-
ciente [2, 3]. De plus, une méthode de reconstruction du signal de référence nécessaire
pour les raisons exposées dans l’introduction a été réalisée dans le cadre d’un mémoire
de master 2 (Amandine Perrot, Université du Sud-Toulon-Var) [4].

1.1.2.2 Objectif

Le projet se déroulera au sein de l’équipe MAS’Air sous la direction de Madame


Françoise Briolle, enseignant chercheur Aix Marseille Université, détachée à l’École de
l’Air. L’objectif qui s’inscrit dans la continuité du travail effectué par Amandine Perrot
consiste à élaborer une interface graphique sous Matlab permettant de configurer des
paramètres et visualiser les résultats des différentes étapes de la reconstruction du
signal de référence correspondant au trajet direct en rouge sur la figure 2.1. En effet
contrairement à un radar actif qui dispose de son propre émetteur et donc de son propre
signal de référence, un radar passif reçoit le trajet direct noyé dans le signal reçu. Ce
signal contient le trajet direct, les échos dû à l’environnement et la cible ainsi que du
bruit. Il s’agit donc d’extraire ce trajet direct du signal reçu pour reconstituer le signal
de référence.
Enfin je réalise ce projet depuis 18 mois en parallèle de ma formation à l’École
Militaire de l’Air. Durant cette période mon projet de stage a évolué pour s’adapter
au projet développé par les chercheurs de l’équipe, en pleine évolution, ce qui implique
des incertitudes au niveau du cahier des charges et un travail d’adaptation au contexte
évolutif.

9
Chapitre 1 : Généralités

1.1.2.3 Planning

Afin de respecter le temps imparti à l’aboutissement de ce projet, le planning suivant


donnera les ordres de grandeurs des différentes étapes de sa réalisation.

10
Chapitre 2

Radar Passif

2.1 Principe général


La majorité des radars actuels fonctionnent activement en éclairant l’environne-
ment de la cible afin d’en analyser l’écho et ainsi déterminer sa position et sa vitesse.
L’émetteur et le récepteur sont alors situés au même endroit et partagent la même
antenne.

Dans le cas du radar passif, il n’y a pas d’émetteur dédié : le récepteur utilise des
émetteurs présents dans l’environnement (Fig. 2.1). Le radar passif est donc par nature
un radar bistatique (l’émetteur et le récepteur ne sont pas situés au même endroit).

Echo

Trajet direct

TNT Radar passif

Figure 2.1 – Configuration bistatique du radar passif

Un radar nous permet de connaître la position de la cible et éventuellement sa


vitesse. Dans le cas d’un radar monostatique, la portée mesurée définit un cercle centré
sur le radar sur lequel la cible doit se situer (Fig. 2.2).

11
Chapitre 2 : Radar Passif

Cible

Dr
Dt
Tx Rx

Figure 2.2 – Coupe de la sphère dans le plan monostatique

Dans le cas d’une configuration bistatique, la distance Dbist = Dt + Dr appelée


distance bistatique, défini une forme elliptique en trois dimensions dont les foyers sont
les lieux d’émission et de réception séparés d’une distance DL (Fig. 2.3).

N Cible N
Va δ
β/2
Dt Dr
θr
Trajet direct
Tx DL Rx

Figure 2.3 – Coupe de l’ellipsoïde dans le plan bistatique 1

Afin de déterminer cette distance bistatique, on doit disposer : de la différence des


trajets τ entre l’écho réfléchi par la cible et le trajet direct ; du temps de propagation
du trajet direct tDL ; et de la célérité de la lumière dans le milieu de propagation c. La
relation s’écrit alors :

Dbist = c ∗ (τ + tDL ) (2.1)

Cette distance bistatique ainsi que l’angle θr (voir figure 2.3) permet de calculer la
distance séparant la cible du récepteur grâce à la loi des cosinus [5] :

π
Dt2 = Dr2 + DL2 − 2Dr DL cos( − θr )
2
1. Le plan bistatique est le plan contenant l’émetteur Tx , le récepteur Rx et la cible.

12
Chapitre 2 : Radar Passif

Dr2 − 2Dr DL sin(θr ) = Dt2 − DL2

2Dr2 − 2Dr DL sin(θr ) + 2Dt Dr = Dbistat


2
− DL2

2
Dbistat − DL2
Dr = (2.2)
2(Dbistat − DL .sin(θr ))
La configuration bistatique donne de bonnes performances concernant la détection,
mais sa capacité de localisation reste limitée car la cible se situe sur une ellipsoïde. Seule
une configuration multi-statique, où plusieurs émetteurs ou récepteurs sont utilisés,
permettra d’estimer la position de la cible.
Le radar passif nous permet également de déterminer la vitesse apparente Va de la
cible 2 à partir du décalage en fréquence entre le signal émis et l’écho réfléchi par la
cible (Fig. 2.3). En effet, lorsque la distance bistatique entre l’émetteur et le récepteur
en passant par la cible varie au cours du temps, il se produit un décalage en fréquence
du signal émis par rapport à l’écho. Ce décalage est appelée la fréquence doppler fd et
est défini par [5] :

f0 d 1 dDt dDr
fd = [ (Dt + Dr )] = [ + ] (2.3)
c dt λ dt dt
Avec f0 la fréquence porteuse du signal émis, c la célérité de la lumière dans le milieu
de propagation et λ la longueur d’onde du signal.

Lorsque l’émetteur et le récepteur sont fixes et la cible en mouvement, la vitesse radiale


apparente dD
dt
t
, qui est la projection de Va sur Tx − Cible, est égale à :

dDt
= Va cos(δ − β/2) (2.4)
dt
De la même manière, dDr
dt
qui est la projection de Va sur Rx − Cible est égale à :

dDr
= Va cos(δ + β/2) (2.5)
dt
La combinaison des équations 2.3, 2.4 et 2.5 donne :

Va
fd = [cos(δ − β/2) + cos(δ + β/2)]
λ

2Va
fd = .cosδ.cos(β/2) (2.6)
λ

2. La vitesse apparente est la projection de la vitesse réelle de la cible dans le plan bistatique.

13
Chapitre 2 : Radar Passif

La vitesse apparente Va est donc égale à :

λfd
Va = (2.7)
2cosδcos(β/2)

Afin de pouvoir résoudre les équations 2.1 et 2.7, il nous faut déterminer le retard
τ et la fréquence doppler fd entre le signal émis et l’écho au moyen de la fonction
d’inter-ambiguïté [6, 7, 8] définie par :

1Z
A(τ, fd ) = secho (t)s∗ref (t − τ )e2iπfd (t) dt .
T [T ]

La première difficulté consiste à extraire le signal émis du mélange reçu sur le ré-
cepteur radar : on reconstitue un signal qui lui est proportionnel, qu’on appelle signal
de référence sref (t).
La seconde difficulté est d’extraire les seuls échos provenant de cibles mobiles afin d’ob-
tenir le signal secho (t). L’émetteur d’opportunité est généralement omnidirectionnel ce
qui implique que les échos provenant des cibles mobiles sont généralement extrêmement
faibles, masqués par le trajet direct et les multiples réflexions.

2.1.1 Avantages et inconvénients


Les principaux avantages du radar passif sont :
— le coût du radar, plus faible qu’un radar conventionnel, dû à l’absence d’émetteur,
— la discrétion : ce radar est indétectable puisque qu’il n’y a aucune émission autres
que les ondes radios et télévisées locales ; les cibles sont donc détectées sans le
savoir,
— l’utilisation de bande de fréquences réservées aux télécommunications civiles per-
met la détection d’avions furtifs. La conception de ces avions, qui minimise le
retour de l’onde électromagnétique dans la bande de fréquences utilisée par les
radars militaires, n’est pas optimisée pour les fréquences des émetteurs civils,
— la possibilité de détecter des cibles volant à basse altitude : les émetteurs d’oppor-
tunité "éclairent" le sol et permettent ainsi de détecter des cibles volant à basse
altitude.
Ses principaux inconvénients sont :
— une dépendance à la qualité et la fiabilité des émetteurs d’opportunité utilisés.
Aucune maîtrise n’est possible sur eux,
— la complexité des traitements à réaliser qui nécessitent des calculs lourds et une
mémoire informatique de grande capacité.

14
Chapitre 2 : Radar Passif

2.1.2 Etat de l’art


L’idée d’utiliser les émetteurs radio présents dans l’environnement pour détecter
des cibles mobiles n’est pas récente. Elle a été validée en 1935 par des ingénieurs du
Royaume-Uni qui ont pu détecter un bombardier à 12 km en utilisant les ondes radio
d’un émetteur de la BBC. Pendant la seconde guerre mondiale, les allemands ont aussi
utilisé un radar passif pour surveiller le sud de la mer du Nord.
Le développement des radars actifs mono-statiques, terrestres et aéroportés, a fait que
cette technologie n’a pas été réellement développée.
Ce n’est que dans les années 1980, avec la baisse du coût de l’informatique et le déve-
loppement des télécommunications numériques, que le radar passif a fait l’objet d’un
regain d’intérêt.
Dès les années 1990, la DGA a financé des programmes d’études amont qui ont dé-
bouché, dans les années 2010, aux démonstrateurs MORAPA et HA100 utilisant res-
pectivement les émetteurs de télévision analogique et de radio FM. En Europe, des
démonstrateurs ont été développés, notamment par l’Allemagne (Fraunhofer Institut),
le Royaume-Unis, la République Tchèque, la Pologne, l’Italie et la Norvège.
En 1998, les Etats-Unis ont commercialisé un radar passif (Silent Sentry System) qui
utilise les émissions des radios FM et de télévision analogique. Pendant la guerre du
Kosovo, on pense que les forces serbes croates ont utilisé un radar passif de fabrication
tchèque pour abattre un bombardier furtif américain le 27 mars 1999.
L’utilisation des techniques de communication numérique pour la diffusion de l’infor-
mation (Digital Video Broadcasting - Terrestrial (DVB-T) pour la TNT, Digital Video
Broadcasting - Satellite (DVB-S) pour le satellite, et Digital Audio Broadcasting (DAB)
pour la radiodiffusion numérique, . . . ) permet de reconstruire le signal émis. Lorsque
les émetteurs utilisent de large bande de fréquences (la TNT, par exemple), il est alors
possible de détecter des cibles lentes, volant à basse altitude. On envisage d’utiliser les
émetteurs TNT qui couvrent le territoire national de la plupart des pays européens
pour surveiller des zones sensibles comme les centrales nucléaires, les grandes villes,
etc.
La société Thales a développé, dans les années 2010, les démonstrateurs SINBAD et
NECTAR 3D qui utilisent des émetteurs TNT. En 2013, le démonstrateur PREMIER
3D montre la faisabilité et l’intérêt d’utiliser simultanément des émetteurs FM et TNT.

2.2 Modélisation
La figure 2.4 illustre une configuration typique de détection d’une cible mobile
(aéronef) par un radar passif utilisant une source d’opportunité. Le signal reçu par le
détecteur radar est un mélange du trajet direct provenant de l’émetteur d’opportunité

15
Chapitre 2 : Radar Passif

TNT (bleu), des échos réfléchis par la cible mobile (rouge) et les réflecteurs fixes tels
que les montagnes, les bâtiments, etc. (noir).

Figure 2.4 – Radar passif : contexte opérationnel

Sur le récepteur radar on considère le signal reçu en bande de base 3 , s(t), comme
une combinaison linéaire du signal émis par l’émetteur, se (t), suivis d’échos provenant
de réflecteurs fixes et mobiles, additionné de bruit de capteurs n(t).

s(t) = β0 .se (t − t0 ) + βi .se (t − τi − t0 ) + γj .se (t − τj − t0 )ei2πfdj t + n(t) (2.8)


X X

i j

— t0 est le retard lié à la propagation du trajet direct entre l’émetteur et le récepteur,


— τi +t0 , (respectivement τj +t0 ) est le retard lié à la propagation du signal provenant
de l’émetteur, réfléchi par le ieme réflecteur fixe (respectivement la j eme cible
mobile), et le récepteur.
— βi et γj sont les amplitudes liées à la position et au coefficient de réflexion des
différents réflecteurs.
— fdj est le décalage en fréquence induit par la vitesse de la j eme cible mobile.

2.2.1 Problématique
Dans le cadre du radar passif, le signal provenant de l’émetteur, se (t), n’est pas
connu. Il faut donc reconstituer les données numériques transmises à partir des si-
gnaux émis au format DVB-T, et ainsi reconstituer, en bande de base, un signal de
référence noté sref (t) qui correspondra au signal se (t − t0 ).

3. Le signal DVB-T, de largeur de bande ' 8M Hz, est porté par une fréquence fp ' 500M Hz .
Par une démodulation synchrone le signal est ramené en bande de base, c’est-à-dire entre [-4 MHz, 4
MHz]

16
Chapitre 2 : Radar Passif

Le signal reçu s’écrira alors en fonction de sref (t).

s(t) = β0 .sref (t) + βi .sref (t − τi ) + γj .sref (t − τj )ei2πfdj t + n(t) (2.9)


X X

i6=0 j

2.2.2 Les émetteurs d’opportunité


Les émetteurs d’opportunité utilisés sont conçus pour :

— la diffusion vidéo : TNT (signal DVB-T) ;


— la diffusion audio : radio AM, radio FM, Radio Numérique Terrestre (RNT) en
cours de déploiement en France (signal DAB) ;
— les réseaux de téléphonie mobile : Global System for Mobile communications
(GSM), Universal Mobile Telecommunications System (UMTS), Long Term Evo-
lution (LTE) ;
— les réseaux métropolitains et locaux : Wifi, Wimax ;
— les émissions satellitaires utilisées pour les télécommunications et la géo-localisation :
Global Navigation Satellite System (GNSS), DVB-S.

Figure 2.5 – Bande de fréquences des émetteurs d’opportunité

2.2.3 Intérêt des émetteurs de diffusion numérique


L’utilisation des émetteurs de diffusion de la TNT présente un certain nombre d’avan-
tages :
— ils couvrent tout le territoire français,
— leur puissance est relativement élevée (100 kW pour l’émetteur de Bastia, par
exemple),

17
Chapitre 2 : Radar Passif

— l’émission est large bande (' 8M Hz) portée par des fréquences parfaitement
connues,
— le flot de données émis peut être reconstitué.
— La largeur de bande du signal DVB-T (B ' 8M Hz) et la possibilité d’avoir
un long temps d’intégration permettent respectivement une bonne résolution en
distance et en vitesse [5] :

◦ La résolution en distance est la distance minimale ∆Xβ séparant deux cibles


de même vitesse et de même amplitude pouvant être résolue (Fig. 2.6). Pour
un radar bistatique comme pour un radar monostatique, cette résolution en
distance est donnée par l’équation cτ2 , où τ représente la largeur de l’impul-
sion émise. Pour générer cette séparation dans une configuration bistatique,
deux cibles telles que les cibles 1 et 2 de la figure 2.6, doivent se trouver sur
des courbes isodistance séparées d’au moins :


∆Xβ = .
2.cos( β2 )
La largeur de bande du signal DVB-T (B ' 8M Hz) est supérieure à la
largeur de bande utilisée par les radars actifs, impliquant donc une meilleur
résolution en distance. Par exemple, pour un angle bistatique β de 120° et
une durée d’impulsion τ de B1 = 8.1016 Hz s, ∆Xβ a pour valeur :

c.τ 3.108
∆Xβ = = ' 37m
2.cos( β2 ) 2.8.106 .cos( 120
2
)

Cible 2

∆Xβ Ellipses

Cible 1

β/2
Dt Dr

Trajet direct
Tx DL Rx

Figure 2.6 – Résolution en distance

18
Chapitre 2 : Radar Passif

◦ La résolution Doppler ∆Vβ est la vitesse minimale séparant deux cibles de


même amplitude situées à la même distance pouvant être résolue (Fig. 2.7).
Pour un radar bistatique comme pour un radar monostatique, la résolution
Doppler est dépendante du temps d’intégration T c. Par conséquent fd1 −
fd2 = T1c .
En reprenant l’équation 2.6 pour chaque cible, on obtient l’expression de la
résolution doppler pour un radar bistatique :

λ
∆Vβ = V1 cosδ1 − V2 cosδ2 = (2.10)
2.Tc .cos( β2 )

Par exemple, pour un temps d’intégration cohérent Tc = 0, 1s (' 90 sym-


boles DVB-T), un angle bistatique de 120° et une fréquence DVB-T de
600Mhz :
300.10 6
λ
∆Vβ = = 600.106
' 5m/s = 18km/h
2.Tc .cos( 2 )
β
2.0, 1.cos( 120
2
)

V2
Cible 1 et 2
δ2

β/2 V1
δ1
Dt Dr

Trajet direct
Tx DL Rx

Figure 2.7 – Résolution Doppler

De plus, comme les émetteurs TNT "éclairent" le sol, un radar passif associé à
cet émetteur pourra détecter des cibles lentes volant à basse altitude car ces derniers
renverront un écho de forte amplitude.

19
Chapitre 2 : Radar Passif

2.3 Conclusion
Le radar passif est totalement dépendant des signaux émis par les émetteurs d’op-
portunité. Avant l’arrivée du numérique, les formes d’ondes analogiques utilisées ne
permettaient pas d’obtenir du radar passif des performances à la hauteur du radar
actif. C’est avec l’arrivé des transmissions numériques et notamment de la Télévision
Numérique Terrestre que le radar passif devient vraiment intéressant puisque l’on est
généralement capable de reconstituer le signal émis avec une grande précision. L’ob-
jectif de mon travail est d’illustrer les différentes étapes de reconstitution de ce signal.

20
Chapitre 3

Le signal TNT

L’émetteur d’opportunité utilisé dans le cadre de notre radar passif est un émetteur
TNT utilisant la norme DVB-T. Cette norme de diffusion, de part ses nombreux avan-
tages (haut débit, meilleure qualité d’image, réception hertzienne mobile de qualité,
jusqu’à 6 programmes par canal,. . . ) est utilisée en Europe, au proche et Moyen-Orient,
dans la zone pacifique ainsi que dans certains pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique.
Dans ce chapitre, nous donnerons une description de la transmission numérique et du
multiplexage par répartition de fréquences orthogonales (Orthogonal Frequency Divi-
sion Multiplexing (OFDM) en anglais) ainsi que de la norme DVB-T. Cette description
nous permettra de comprendre la méthode de reconstitution du signal émis détaillée
au paragraphe 4.3.1.

3.1 La transmission numérique


Un signal analogique est la manifestation des variations d’une grandeur physique
(pression, température, courant, tension, . . . ) transportant l’information. Même si ce
signal est borné, il peut prendre une infinité de valeurs. En numérique ce signal ana-
logique est converti en une suite de 0 et de 1 que l’on appelle des bits au moyen d’un
convertisseur analogique-numérique. Son principe est de prélever des valeurs du signal
analogique à intervalles réguliers (échantillonnage). Chaque valeur est ensuite associée
à un niveau prédéfini le plus proche (quantification) comme représenté figure 3.1. On
procède alors au précodage qui consiste à affecter un nombre de bits à ces valeurs
quantifiées. Le nombre de bits n nécessaire en fonction du nombre de niveau N est
donnée par la relation :
n = log2 N

Le signal est donc une succession d’échantillons de n bits. Dans l’exemple de la


figure 3.1, le signal est donc la suite numérique 110110011001010101110100.
L’étape suivante consiste à regrouper par paquets ces bits avant de les transmettre

21
Chapitre 3 : Le signal TNT

Figure 3.1 – Etape de quantification : chaque échantillon est associé à un niveau


prédéfini le plus proche

afin d’augmenter le débit d’information. Pour cela il existe une multitude de techniques
de modulation dont la modulation d’amplitude en quadrature (Quadrature Amplitude
Modulation (QAM) en anglais) qui est utilisée pour la transmission OFDM.

La modulation QAM
Cette modulation permet de regrouper les bits par paquets de 2, 4, 6 ou n bits
correspondant respectivement aux modulations QAM-4, QAM-16, QAM-64, et QAM-
N avec N = 2n . Prenons par exemple la suite binaire ci-dessous issue de l’étape de
précodage. On la découpe pour former des paquets de 4 bits appelés mots. Il existe
donc L = 24 = 16 possibilités de mots différents.

Les 2 premiers bits (en noir) sont représentés par un nombre a qui peut prendre 4
valeurs différentes, selon la valeur des bits :

00 → +1
01 → +3
10 → −1
11 → −3

22
Chapitre 3 : Le signal TNT

Les 2 derniers bits (en vert) sont représentés par un nombre b et peuvent prendre
les 4 mêmes valeurs différentes.
Le mot k est représenté par la donnée complexe dk = ak + ibk . Cette donnée dk est
multipliée par un filtre de mise en forme h(t). Le mot n°k est représenté alors par le
signal :
uk (t) = dk .h(t − k.Tu )

avec Tu la durée du symbole. La suite binaire est donc représentée maintenant par une
suite de données complexes (dL1 , dL2 , . . . , dLm , . . . , dLM ) et le signal :

u(t) = u1 (t) + u2 (t) + . . . + um (t) + . . . + uM (t)

par une suite de symboles (u1 , u2 , . . . , um + . . . + uM ).


Le signal u(t) est porté par la fréquence ν0 . En notation complexe, il s’écrit :

x(t) = u(t)e2iπν0 t

La transformé de Fourier rapide (Fast Fourier Transform (FFT) en anglais) de


ce signal nous permet d’observer son amplitude complexe sur un diagramme appelé
constellation (partie réelle en fonction de la partie imaginaire) et représenté figure 3.2.

Figure 3.2 – Constellation pour QAM − 16

L’étape suivante consiste à envoyer ces symboles à travers un canal de transmission


qui est le support utilisé pour véhiculer l’information. Dans ce canal, appelé canal de
transmission, les trajets multiples dus aux réflexions sur les obstacles environnants (voir
paragraphe 2.2) modifient fortement le signal transmis en atténuant certaines bandes
de fréquences et en amplifiant d’autres. Ce canal de transmission peut être modélisé
comme un filtre linéaire. Pour lutter contre ce phénomène, la norme DVB-T utilise
une transmission multi-porteuses de type multiplexage par répartition en fréquence
orthogonale (Orthogonal Frequency Division Multiplex (OFDM) en anglais).

23
Chapitre 3 : Le signal TNT

3.2 La transmission OFDM


L’OFDM est un type de modulation multi-porteuses qui est de plus en plus uti-
lisé dans les radiocommunications. Citons par exemple le wifi et la norme 802.11, la
télévision numérique terrestre développée avec le standard DVB-T ou bien encore la
quatrième génération de téléphonie mobile utilisant le standard LTE. L’OFDM est
un format différent des modulations traditionnellement utilisées : il utilise un grand
nombre de porteuses pour transmettre les données.
Dans un système mono-porteuse, les symboles sont transmis de manière à ce que
chaque donnée occupe l’intégralité de la bande disponible. Le principe de l’OFDM est
de diviser la totalité de la bande passante allouée à la transmission en un nombre fini
de sous-porteuses. Par conséquent, le train binaire sera reparti sur N sous-porteuses
orthogonales entres elles afin d’annuler l’interférence entre sous-porteuses.
Le flux de données d’entrée est modulé par un modulateur QAM, qui produit une
suite de données complexes d0 , ..., dk , dn−1 . Cette suite de données est ensuite envoyée
à travers un convertisseur série-parallèle qui donnera en sortie un ensemble de N don-
nées QAM en parallèle transmise chacune par une sous-porteuse. Cet ensemble de N
sous-porteuses constitue un symbole OFDM.
Définissons Tu la durée utile d’un symbole OFDM avant l’ajout de l’intervalle de garde.
Chaque donnée dk module une sous-porteuse de fréquence fk = Tku donnant ainsi le
signal individuel dk ei2πfk t .

Le signal s(t) représentant un symbole OFDM émis pendant le temps Tu peut


donc s’écrire comme la somme des N signaux individuels, N étant le nombre de sous-
porteuses :

N −1 N −1
kt
s(t) = dk ei2πfk t = dk ei2π Tu (3.1)
X X

k=0 k=0

L’implémentation physique nécessiterait autant d’oscillateurs que de sous-porteuses,


ce qui n’est pas exploitable en pratique. Or, l’expression mathématique du signal nous
montre qu’il peut être considéré comme une transformée de Fourier inverse (IDFT).
En effet, lors de l’échantillonnage du signal s(t) à la période Te = TNu , nous obtenons le
signal s(nTe ) noté s(n) suivant :

N −1
nk
s(n) = dk ei2π N
X

k=0

Avec n ∈ 1, 2, ..., N et N le nombre de sous-porteuses.

Nous remarquons que le signal s(n) est la transformée de Fourier inverse discrète

24
Chapitre 3 : Le signal TNT

de la séquence de symboles S(m) = dm δ(f − m) .


P
m
La séquence temporelle s(t) ainsi obtenue est alors portée par la porteuse ei2πF0 t et le
signal transmis est de la forme u(t) = Re{( dk ei2πfk t )ei2πF0 t }.
P
k

En réception il suffira de faire la transformée de Fourier discrète du signal temporel


reçu pour retrouver les symboles {dk } complexes.

La transformée de Fourier discrète est un outil intéressant du fait qu’il existe dans la
pratique des algorithmes de calcul numérique rapide que sont la transformée de Fourier
rapide (Fast Fourier Transform (FFT) en anglais) et la transformée de Fourier rapide
inverse (Inverse Fast Fourier Transform (IFFT) en anglais) pouvant être implémentées
dans les processeurs de signaux numériques (Digital Signal Processor (DSP) en anglais).

Lors d’une transmission OFDM, les sous-porteuses séparées de 1/Tu occupent toute
la bande utile allouée à la transmission. Pour garantir une efficacité spectrale optimale,
il faut que les fréquences des sous-porteuses soient les plus proches possibles, tout
en garantissant une absence d’interférence entre les informations qu’elles transportent
afin que le récepteur soit capable de retrouver l’information. Pour cela il est nécessaire
d’utiliser la relation d’orthogonalité entre toutes les sous-porteuses de la bande.

3.2.1 Notion d’orthogonalité


L’orthogonalité de deux fonctions f1 (t) et f2 (t) est définie par la relation :
Z Tu
< f1 , f2 >= f1 (t) ∗ f2∗ (t)dt = 0 si n 6= m
0

Cette condition est réalisée avec :

n m
f1 (t) = ei2π Tu t , f2 (t) = ei2π Tu t avec m et n entiers

Cette orthogonalité permet d’avoir un recouvrement entre les spectres des diffé-
rentes sous-porteuses, et malgré ceci d’éviter les interférences entres celles-ci si l’échan-
tillonnage est fait précisément à la fréquence Te = TNu .

Dans le domaine temporel, le signal OFDM est composé de N sinusoïdes de pé-


riodes respectives f1k transmises durant une durée Tu . La condition d’orthogonalité est
respectée lorsque la durée Tu est un multiple entier de la période f1k de chaque sinu-
soïde. fk doit donc être égale à Tku avec k entier comme présenté figure 3.3.

Dans le domaine fréquentiel, transmettre une sinusoïde de fréquence fk pendant le

25
Chapitre 3 : Le signal TNT

temps Tu revient à appliquer une fonction porte de même durée dont la transformée
de Fourier est un sinus cardinal qui s’annule pour fk +/- Tnu avec n entier. Il n’y aura pas
d’interférence inter-porteuse (ICI) si fk−1 = fk − T1u et fk+1 = fk + T1u . L’orthogonalité
dans le domaine fréquentiel est présentée figure 3.4.

Figure 3.3 – Orthogonalité dans le do- Figure 3.4 – Orthogonalité dans le do-
maine temporel maine fréquentiel

3.2.2 Intervalle de garde ou préfixe cyclique


Un problème majeur dans les systèmes de communication sans fil est la présence
de multi-trajets dus au canal de propagation. Dans cet environnement, le signal trans-
mis est réfléchi par plusieurs obstacles et des versions retardées du signal émis se
superposent au signal direct. Pour un système OFDM, cela entraîne de l’interférence
inter-symbole (ISI) qui a lieu lorsque le symbole transmis est pollué par le symbole pré-
cédemment transmis. L’effet est similaire à l’interférence inter-symbole pouvant exister
dans un système de modulation mono-porteuse. La solution pour contourner ce pro-
blème est l’insertion d’un intervalle de garde dont la durée est supérieure aux retards
des échos par rapport au signal direct.
Cet intervalle pourrait être une succession de valeurs nulles transmises avant chaque
symbole OFDM. Cependant, ce principe n’est pas utilisé en pratique car il entraînerait
un deuxième type d’interférence qui est unique aux systèmes multi-porteuses, il s’agit
de l’interférence inter-porteuse (ICI) qui agit entre les sous-porteuses au sein du sym-
bole OFDM. L’insertion d’un intervalle de garde entrainerait une perte d’orthogonalité
entre celles-ci et empêcherait un bon décodage du symbole. A la place de cet intervalle
de garde, on ajoute un préfixe cyclique qui est une recopie de la fin du symbole OFDM.
Il permet ainsi d’assurer l’orthogonalité entre les sous-porteuses en assurant un nombre
entier de périodes pendant la durée du symbole OFDM (Fig. 3.5).

26
Chapitre 3 : Le signal TNT

Figure 3.5 – Préfixe cyclique du symbole OFDM

3.3 La norme DVB-T


Chaque symbole OFDM est constitué de N sous-porteuses (N = 8192 en mode
8K ou 2048 en 2K). Pour assurer l’orthogonalité, elles sont émises pendant le temps
T u = N.T (avec T la période élémentaire T = 7/64µs ).
Chaque sous-porteuse fk a une amplitude complexe dm k représentant la donnée à trans-
mettre. Cette amplitude complexe ne peut prendre que L valeurs différentes correspon-
dant à un alphabet fini (d1 , d2 , ..., dL ) de taille L défini par la modulation QAM utilisée.
Dans le cas d’une modulation QAM-16, cet alphabet contient 16 valeurs différentes,
représentant une séquence de 4 bits (cf. 3.2).

La table 3.1 représente la configuration retenue pour la nome DVB-T [11]. On ob-
serve que toutes les sous-porteuses ne transmettent pas de données. En effet, le spectre
du signal OFDM n’est pas limité sur les bords à cause de sa forme en sinus cardinal,
si toutes les sous-porteuses étaient utilisées, cela créerait des interférences avec les ca-
naux d’émission adjacents. Pour pallier ce problème, des sous-porteuses sont mises à
zéro au début et à la fin du symbole utile afin de respecter la norme concernant la
bande de fréquence allouée à l’OFDM. D’autre part, certaines sous-porteuses sont uti-
lisées pour transporter 3 types de sous-porteuses pilotes : les pilotes fixes, disséminées
et TPS (Transmission Parameter Signal en anglais). Ces pilotes permettent d’assurer
la synchronisation en fréquence, en temps ainsi que l’estimation du canal.
La largeur fréquentielle du canal est de 7.61 MHz quel que soit le mode de transmis-
sion 8K ou 2K utilisé. Pour un débit utile identique, le mode 8K permet de choisir un
intervalle de garde plus grand que le mode 2K, et donc une meilleure robustesse aux
échos.

Le signal DVB-T peut être émis par des émetteurs selon deux modes de diffusion :

— le mode MFN (Multi Frequency Network) : utilisation de fréquences


porteuses différentes pour deux émetteurs de diffusion voisins pour la diffusion

27
Chapitre 3 : Le signal TNT

Mode de transmission 8K 2K
Nombre de sous- 8192 2048
porteuses
Nombre de sous- 6817 1705
porteuses portant
l’information
Nombre de sous- 6048 1512
porteuses transportant
des données utiles
Durée utile d’un sym- 896µs 224µs
bole : T u
Espace entre sous- 1116Hz 4464Hz
porteuses
Largeur du canal 7.61M Hz 7.61M Hz
Taille de l’intervalle de 1/4 1/8 1/16 1/32 1/4 1/8 1/16 1/32
garde
Durée de l’intervalle de 224µs 112µs 56µs 28µs 56µs 28µs 14µs 7µs
garde ∆
Durée totale : T s = T u+ 1120µs 1008µs 952µs 924µs 56µs 28µs 14µs 7µs

Nombre de pilotes conti- 177 45
nus
Nombre de pilotes dis- 568 142
persés
Nombre de pilotes TPS 24 6

Table 3.1 – Configuration retenue pour la norme DVB-T

de la même information. Par exemple, la chaîne TF1 sera diffusée sur le canal 21,
donc à la fréquence porteuse 306 + 8 ∗ 21 = 474M Hz, par l’émetteur de l’Etoile.
Ce même flot numérique sera diffusé sur le canal 19, donc à la fréquence porteuse
306 + 8 ∗ 19 = 458M Hz par l’émetteur voisin.
— le mode SFN (Single Frequency Network) : utilisation de la même fré-
quence porteuse pour la diffusion des signaux. Quel que soit l’émetteur considéré,
le flot numérique de TF1 sera diffusé sur le même canal donc à la même fréquence
porteuse.

En France et au Royaume-uni, la diffusion de la DVB-T est assurée par un réseau


MFN (Multiple Frequency Network). En Allemagne, en Chine, dans les pays nordiques,
en Espagne, aux Pays-bas..., la diffusion est assurée par un réseau SFN (Single Fre-
quency Network).

28
Chapitre 3 : Le signal TNT

3.4 Conclusion
La large diffusion de la TNT fait que les signaux DVB-T sont puissants et omni-
présents dans notre environnement. L’utilisation de ces signaux par un radar passif
est par conséquent intéressante. Cependant, contrairement au radar actif, le radar pas-
sif n’émet pas de signal et ne connaît donc pas le signal de référence lui permettant
de résoudre la fonction d’inter-ambiguïté (cf. paragraphe 2.1). Toute la problématique
réside dans la capacité à retrouver ce signal de référence à partir du signal reçu. Aupa-
ravant, l’équipe MAS’Air exploitait les signaux de référence au travers d’un algorithme
propriétaire fourni par Thales. Aujourd’hui, elle a développé une méthode permettant
de retrouver ce signal de référence de manière autonome. Cette méthode nécessite une
interface graphique présentée au chapitre suivant.

29
Chapitre 4

Développement d’interfaces
utilisateur

4.1 Langage de programmation


Il existe plusieurs langages permettant de réaliser des interfaces graphiques inter-
actives avec l’utilisateur. J’ai envisagé d’utiliser le langage python, Java et Matlab,
chacun de ces langages ayant leurs avantages et leurs inconvénients. J’ai donc défini
quel langage serait le plus approprié en fonction du :
— matériel mis à disposition : une station de travail Windows 7 avec Matlab R2012b,
une connexion internet permanente (ce qui implique un accès aux langages de pro-
grammation libres et aux forums des développeurs), un accès à la documentation
(interne au laboratoire et bibliothèque de la base aérienne).
— temps dont je dispose pour réaliser l’interface, apprentissage du langage compris :
un total de 13 semaines sur 18 mois en parallèle de ma formation académique et
militaire à l’École Militaire de l’Air.
— langage avec lequel la méthode de reconstruction du signal de référence a été
codé : Matlab.
Au vu de ces contraintes je me suis orienté sur Matlab dont j’avais un accès aisé
et de la documentation. Le programme Matlab permet de développer des interfaces
utilisateur (GUI) d’une part à la main et d’autre part à l’aide de l’environnement de
développement des interfaces utilisateurs graphiques (Graphical User Interface Deve-
lopment Environement (GUIDE) en anglais). Le tableau 4.1 montre les avantages et
inconvénients pour les deux modes de programmation.

30
Chapitre 4 : Développement d’interfaces utilisateur

A la main Avec GUIDE


- Contrôle total sur le code. - Environnement graphique
convivial et intuitif, pour le
Avantages
design comme pour les nom-
breuses propriétés des ob-
jets.
- Evolution aisée en fonction - Une seule structure
des versions Matlab utili- «handles» (§4.2.2.1) pour
sées. accéder à tous les objets
graphiques.
- Actions des objets faciles à
programmer grâce aux fonc-
tions callback (§4.2.2.4).
- Debugging et modification
facile.
- Changement de design à - Code d’initialisation
Inconvénients éviter absolument. de l’IHM difficile à com-
prendre.
- Partie actions des objets - Attention au passage aux
graphiques plus délicates à nouvelles versions Matlab.
programmer.
- Accessibilité aux multiples - Code partie purement
propriétés des objets fasti- graphique crypté (.fig)
dieuses. (§4.2.2.1).

Table 4.1 – Avantages et inconvénients des deux modes de programmation.

Au regard de ce tableau et des contraintes exposées ci-dessus, j’ai choisi de pro-


grammer avec le GUIDE. Cet outil m’a permis de développer différentes interfaces
utilisateur :
— le GUI INTACT, qui est une interface de traitement acoustique, est présenté dans
le détail en annexe A. J’ai développé cette interface afin de me familiariser avec
le programme GUIDE qui m’était inconnu.
— le GUI POESIE, qui est une plateforme d’étude du signal de référence. Cette
interface permet à l’utilisateur, en réglant des paramètres, d’extraire le signal
DVB-T émis à partir du signal reçu par une antenne.

4.2 Elaboration d’une interface graphique GUI

4.2.1 L’interface graphique GUI


Le GUI est un affichage graphique dans une ou plusieurs fenêtres permettant à
l’utilisateur de réaliser des tâches interactives. Un exemple d’interface interactive est
présenté figure 4.1 qui est une copie d’écran. L’utilisateur utilise des boutons qui sont

31
Chapitre 4 : Développement d’interfaces utilisateur

situés à gauche de l’écran pour activer certains traitements ou ajuster les paramètres via
l’interface. Dans l’exemple présenté, les signaux traités et non traités sont affichés dans
quatre fenêtres dédiées respectivement aux représentations temporelle, fréquentielle et
temps-fréquence. L’utilisateur a aussi la possibilité d’écouter les signaux traités. Cette
interface que j’ai appelée GUI INTACT est présentée en annexe A.

Figure 4.1 – Interface du GUI INTACT

4.2.2 Le programme GUIDE


Le programme permettant de réaliser une interface graphique (un GUI) est le
GUIDE. Il regroupe tous les outils dont le programmeur a besoin pour créer cette
interface graphique de façon intuitive.
Il s’ouvre, soit en cliquant sur l’icône de la barre d’outils Matlab, soit en tapant la
commande "guide" dans la fenêtre de commande Matlab. L’interface qui s’ouvre alors
est présentée figure 4.2. Elle est divisée en 3 parties :

— une barre d’outils,


— une palette de composants 1 ,
— un plan de disposition (défini en 4.2.2.2).

1. Le terme composant, traduit de l’anglais component, désigne l’ensemble des éléments sur la
gauche de la figure 4.2

32
Chapitre 4 : Développement d’interfaces utilisateur

Figure 4.2 – Interface GUIDE

4.2.2.1 La barre d’outils

La barre d’outils permet entre autre :


— d’aligner les composants dans le plan de disposition,
— d’ouvrir un explorateur contenant les composants présents dans le plan de dis-
position,
— d’ouvrir un inspecteur de propriété qui permet de modifier les paramètres d’un
composant,
— de sauver le GUI réalisé.

Lors du premier enregistrement, le GUIDE crée :


— un fichier .fig qui contient la définition des objets (position, propriétés),
— un fichier .m qui contient les lignes de code qui assurent le fonctionnement de
l’interface graphique,
— une structure handles où sont stockés les identifiants des composants et du plan
de disposition du GUI. Cette structure est aussi utilisée par le programmeur
pour stocker, récupérer ou modifier des variables nécessaires à la réalisation du
programme. Cette structure est envoyée comme argument d’entrée dans chaque
callback (cf. 4.2.2.4).

33
Chapitre 4 : Développement d’interfaces utilisateur

4.2.2.2 Le plan de disposition

C’est le plan sur lequel seront disposés les différents composants. Il constitue l’inter-
face graphique GUI qui sera présentée à l’utilisateur. Le plan de disposition en lui-même
possède un inspecteur de propriétés au même titre que les composants (l’inspecteur de
propriétés est expliqué plus en détail au paragraphe 4.2.2.4).
Pour le GUI POESIE, le plan de disposition de l’interface est présenté figure 4.3. Il
comprend à gauche un certain nombre de boutons et à droite quatre axes où seront
affichés les résultats.

Figure 4.3 – Plan de disposition du GUI POESIE

4.2.2.3 Palette des composants

L’interface du GUIDE permet de manipuler facilement les composants dans le plan.


J’ai donc utilisé pour le GUI POESIE les composants suivants :
— Push Button : bouton poussoir permettant à l’utilisateur de déclencher une ac-
tion,
— Static Text : texte ne pouvant être modifié par l’utilisateur,
— Edit Text : texte ou nombre pouvant être modifié par l’utilisateur,
— Pop-up Menu : liste déroulante permettant à l’utilisateur de choisir une option
dans la liste,
— Axes : permet l’affichage graphique des résultats,
— Panel : permet de grouper plusieurs composants.

34
Chapitre 4 : Développement d’interfaces utilisateur

4.2.2.4 L’inspecteur de propriétés et le callback

Chacun de ces composants ainsi que le plan de disposition possèdent un inspec-


teur de propriétés obtenu par clic droit "Property Inspector" ou par double clic sur le
composant ou plan de disposition. C’est au travers de cet inspecteur que sont définies
les propriétés, les données et les actions relatifs au composant sélectionné. Un exemple
d’inspecteur de propriétés du Push Button est présenté figure 4.4.

Figure 4.4 – inspecteur de propriété du Push Button Mapping

Parmi ces propriétés, les plus importantes concernant l’interaction avec l’utilisateur
sont les callbacks. Quand un évènement est généré par l’utilisateur (click sur la souris,
activation d’une touche...), le logiciel Matlab fait appel au callback lié à cet évenement
et exécute le code défini par le programmeur qui y est associé. Il existe vingt types
de callback qui sont disponibles en fonction du type de composant choisi. Pour le
Push Button de l’exemple figure 4.4, il en contient cinq types qui sont :
— ButtonDownFcn : s’exécute lors de l’appui sur un bouton de la souris alors que
le pointeur de la souris est sur un composant ou une figure ;
— Callback : s’exécute, par exemple, lorsque l’utilisateur clique sur un Push Button,
sélectionne un Radio Button, choisit une option d’un Pop-up Menu... ;

35
Chapitre 4 : Développement d’interfaces utilisateur

— CreateFunction : s’exécute entre la création du composant et son affichage ;


— DeleteFunction : s’exécute juste avant la destruction du composant ;
— KeyPressFunction : s’exécute lorsque l’utilisateur appuie sur une touche du cla-
vier tout en ayant le focus sur ce composant.

Chaque callback est défini comme une fonction prenant trois arguments en entrée :
— hObject : nombre correspondant à l’identifiant du composant dont le callback
dépend,
— eventdata : structure contenant les données des événements générés par le compo-
sant ou le plan de disposition (pour les Push Button et autres composants qui ne
génèrent aucune donnée d’événement, cet argument contient une matrice vide).
Par exemple, le callback KeyPressFcn associé au plan de disposition permet de
connaître la touche du clavier activée par l’utilisateur, sa valeur (a, b, c,...x, y,
z, return...) est alors mémorisée dans la structure eventdata. Il est ainsi possible
d’utiliser ces données pour effectuer des actions.
— handles : structure des identifiants et des variables du programme, elle peut être
modifiée et mis à jour si nécessaire (voir paragraphe 4.2.2.1).

Un exemple de callback du Push Button "Produce sequence" est présenté en annexe B.

Les autres propriétés concernent la mise en forme et la gestion du composant. Les


principales pour le Push Button de l’exemple figure 4.4 sont :
— BackgroundColor : permet de définir une couleur d’arrière plan ;
— CData : permet d’insérer une image sur le composant ;
— FontAngle, FontName, FontSize, FontUnits, FontWeight et ForgroundColor : per-
mettent la mise en forme du texte ;
— Position : définit la position du composant sur le plan de disposition ;
— String : permet d’insérer du texte ;
— Style : définit le type de composant (Push Button, Edit Text...) ;
— Tag : label qui est utilisé dans le nom donné aux callbacks lorsqu’ils sont générés
dans le fichier .m ;
— UserData : données stockées par l’utilisateur qui n’est pas utilisé par Matlab mais
qui peuvent être récupérées ou modifiées à l’aide de commandes spécifiques ;
— Visible : permet de définir si le composant sera visible ou pas.
L’utilisation de ces composants est présenté au paragraphe 4.3.3.

36
Chapitre 4 : Développement d’interfaces utilisateur

4.3 Le GUI POESIE


Le GUI POESIE permet de reconstruire le signal de référence à partir d’un si-
gnal reçu sur un capteur contenant un mélange du signal de référence additionné de
nombreux échos provenant de réflecteurs fixes ou mobiles (affecté de l’effet Doppler).

4.3.1 Méthode de reconstruction du signal de référence


Ce travail a été réalisé par Amandine Perrot [4] dans le cadre de son stage de master
2 effectué dans l’équipe MAS’Air du CReA, sous la direction de F. Briolle. J’ai réalisé
l’interface utilisateur graphique (Graphical User Interface (GUI) en anglais) POESIE
(PlatefOrme d’Etude du SIgnal de référencE), qui permet à un utilisateur de recons-
truire un signal de référence, en contrôlant toutes les étapes. Je n’exposerai ici que les
principales étapes du traitement.

A partir du signal s(t) reçu sur le récepteur, on cherche à reconstruire un signal


proportionnel au signal émis se (t − t0 ). Les émetteurs de Télévision Numériques Ter-
restre diffusent des signaux construits avec la norme DVB-T (voir paragraphe 3.3). Ces
signaux sont une succession de symboles de durée Ts . Chaque symbole est constitué
d’une partie utile de durée Tu , précédée d’un intervalle de garde de durée Tg = Tu /n.
L’intervalle de garde permet de s’affranchir des nombreuses réflexions, c’est une fraction
( n1 , n = 4, 8, 16ou32) de la partie utile, placée en début de symbole.
En mode 8K, la partie utile du symbole est constituée de 8192 sous-porteuses or-
thogonales dont 6817 portent l’information (data) codées en QAM (4, 16 ou 64), les
autres sous-porteuses sont mises à zéro. Parmi les sous porteuses portant l’information,
769 d’entre elles (193 en 2K), appelées fréquences pilotes, portent des valeurs fixées
par la norme DVB-T. Leur position (νk ), fixée par la norme DVB-T, se répète tous
les 4 symboles. Au paragraphe 3.3, on trouvera une description détaillée de cette norme.

La reconstruction d’un signal proportionnel au signal émis se (t − t0 ) s’effectue sym-


bole par symbole. La première étape est donc la synchronisation temporelle.

1. Synchronisation temporelle
Pour connaître le début de chaque symbole, on génère un signal temporel sp (t)
ne contenant que les fréquences pilotes. Le maximum de la fonction de corréla-
tion entre ce signal et le signal reçu s(t) nous permet de connaître le début du
symbole.
On considère que le signal reçu est une succession de symboles filtrés par le canal
de transmission.

37
Chapitre 4 : Développement d’interfaces utilisateur

2. Reconstruction temporelle du signal émis


Pour chaque symbole, dont on connaît la durée Ts = Tg +Tu , on enlève l’intervalle
de garde, pour ne garder que la partie utile du symbole.

(a) Estimation du canal de transmission


La transformée de Fourier de la partie utile du symbole s’écrit :

8192
S[νm ] = drm δ(ν − νm )
X

m=1

Pour chaque fréquence pilote νk , le filtre linéaire représentant le canal de


propagation est connu, sa fonction de transfert vaut :

dek
H[νk ] = δ(ν − νk )
drk

avec dek valeur émise et drk valeur reçue du pilote. La fonction de transfert
du filtre canal sera interpolée pour toutes les fréquences νm .
(b) Egalisation
Une première estimation du symbole émis est obtenue en multipliant le
symbole par ce filtre, ce qui permet de corriger les effets du canal de trans-
mission :
8192
e [ν ] = S[ν ].H ∗ [ν ] = d˜e δ(ν − νm )
X
S^ m m m m
m=1

(c) Corrections CFO


Pour transmettre un signal à bande étroite sur un canal radio, il est né-
cessaire de transposer ce signal vers une haute fréquence appelée fréquence
porteuse et notée fp . Cette action est réalisée au moyen d’un oscillateur
à l’émission et d’un autre oscillateur en réception tous deux réglés à la
même fréquence (fp ' 514M hz pour un signal DVB-T, sa valeur précise
dépend du canal, car en TNT, plusieurs canaux transportant des données
différentes sont envoyés simultanément). En pratique il existe toujours un
décalage entre les deux oscillateurs. Ce décalage, appelé erreur de synchro-
nisation fréquentielle (Carier Frequency Offset (CFO) en anglais), entraîne
une dégradation du signal en réception.
Le signal reçu en bande de base en présence de CFO s’écrit :

r(t) = s(t)ei2πfp t ∗ ei2π(fp −∆f )t = s(t)ei2π∆f t

38
Chapitre 4 : Développement d’interfaces utilisateur

Cet écart en fréquence ∆f introduit donc un déphasage sur le signal en


bande de base qui augmente au cours du temps. Ce déphasage varie li-
néairement sur plusieurs symboles OFDM. On calcule donc par régression
linéaire la pente de la droite définie par l’ensemble des phases moyennes.
Cette pente a pour valeur 2π∆f .
Il suffit donc de multiplier le signal reçu r(t) par e−i2π∆f t pour corriger l’effet
de la CFO.
(d) Mapping
Les data émises ne peuvent pas prendre n’importe quelle valeur. Elles ap-
partiennent à un alphabet fini (de 64 valeurs pour une modulation QAM-64,
par exemple).
Il suffit donc de réaffecter les valeurs estimées d˜e à la valeur la plus proche
m
de l’alphabet pour reconstituer le flot de données contenu dans ce symbole.
On obtient donc le signal :

8192
S [νm ] =
e
dem δ(ν − νm )
X

m=1

(e) Reconstruction temporelle du symbole


Une transformée de Fourier inverse (Inverse Fast Fourier Transform (IFFT)
en anglais) permet d’obtenir la partie utile du symbole en fonction du temps.
Il suffit de la faire précéder par l’intervalle de garde, qui est une partie de la
partie utile, pour reconstituer le symbole émis en fonction du temps.

Dans le cadre du stage d’Amandine Perrot, le traitement permettant de cor-


riger le décalage de la fréquence d’échantillonnage (Sampling Frequency Offset
(SFO) en anglais), c’est-à-dire l’écart entre la fréquence d’échantillonnage utilisée
à l’émission et à la réception, n’a pas été développé.

39
Chapitre 4 : Développement d’interfaces utilisateur

4.3.2 Analyse fonctionnelle


L’analyse fonctionnelle de cette interface graphique a été réalisée dans le but de
définir les besoins de l’équipe MAS’Air concernant le GUI POESIE. J’ai donc inter-
rogé chaque personne de l’équipe afin de définir les attentes concernant cette interface
graphique. L’ensemble des besoins sont recensés dans le graphe fonctionnel présenté sur
la figure 4.5. Ce graphe fonctionnel identifie et classe les fonctions de service comme
fonctions principales de l’interface ou fonctions contraintes. Il permet alors de carac-
tériser les fonctions de service dans un tableau en définissant pour chaque fonction le
composant ou l’action le plus approprié afin de répondre aux besoins (Tab. 4.2). La
démarche et les résultats de cette analyse fonctionnelle constituent le cahier des charges
du GUI POESIE.

Figure 4.5 – Graphe fonctionnel du GUI POESIE

40
Chapitre 4 : Développement d’interfaces utilisateur

Fonctions Critères Niveaux d’exigences


FP1 : Le produit permet à Types de paramètre Liste ou edit texte
l’utilisateur de configurer Type de signaux Signaux simulés et réels
les paramètres sur signaux Organisation Paramètres regroupés dans
simulés ou réels des panneaux
FP2 : Le produit permet à Forme Axe
l’utilisateur de visualiser les Nombre 4
résultats sur signaux Disposition Sur le plan de disposition à
simulés ou réels droite des paramètres
Affichage Possibilité d’ouvrir un axe
dans une autre figure.
FP3 : Le produit permet à Forme Boîte de dialogue
l’utilisateur de sauver Emplacement sauvegarde Laisser le choix à l’utilisa-
chaque étape du traitement teur
sur signaux simulés ou réels Type de fichier Fichier *.mat
FC1 : Le produit doit respec- Standard Standard DVB-T ETSI EN
ter la norme DVB-T 300 744 V1.6.1
FC2 : Le produit doit être Système d’exploitation Windows et Mac
multiplateforme
FC3 : Le produit doit gérer Type d’erreurs Mauvais paramètres
les erreurs de configuration Avertissement Pop-up avec un message
des paramètres d’erreur
FC4 : Le produit doit avoir Outil Matlab compiler runtime
une version standalone (MCR)
Versions Une version Mac et une ver-
sion Windows
FC5 : Le produit doit fonc- Type Fichiers *.bin
tionner avec des signaux
réels
FC6 : Le produit doit fonc- Type Fichiers *.mat
tionner avec des signaux si-
mulés

Table 4.2 – Caractérisation des fonctions de service.

4.3.3 Réalisation du GUI


La figure 4.6 est extraite du GUI POESIE (partie bleue de la figure 4.3). Cette
figure se décompose en plusieurs zones définies au moyen du composant Panel, ces
zones comprennent :
— la définition du type de signal (settings of DVB-T signal) que l’on souhaite étudier
(en haut à gauche),
— les conditions expérimentales (experimentals conditions) qui permettent de ca-
ractériser les échos fixes et mobiles ainsi que le bruit (au milieu à gauche),
— les paramètres de réception (settings of reception) où l’on fixe la CFO et la désyn-
chronisation du signal. Une future simulation dédiée à un radar passif aéroporté

41
Chapitre 4 : Développement d’interfaces utilisateur

Figure 4.6 – Description des composants utilisés pour le GUI POESIE

est prévue par le paramètre "Doppler effect" (en bas à gauche),


— des fenêtres d’information où s’affiche la progression du processus ainsi que des
messages utiles pour l’utilisateur (en haut à droite),
— les différentes phases du traitement (processing of reference signal) qui com-
prennent la production d’une séquence de pilotes, la synchronisation, l’égalisation,
la correction CFO et mapping ainsi que les résultats (au milieu à droite),

42
Chapitre 4 : Développement d’interfaces utilisateur

— la possibilité de charger des fichiers binaires dans le cas d’un signal réel (en bas
à droite).

Remarque. L’équipe de l’IM2NP a développé un GUI permettant de simuler les si-


gnaux reçus par un radar passif associé à un émetteur DVB-T. Je me suis inspiré de
ce GUI pour élaborer les deux premières zones du GUI POESIE.

4.3.3.1 Description détaillée des différents éléments

Nous décrivons ici dans le détail les composants utilisés pour chaque zone définie
au paragraphe précédent.
La définition du type de signal (en haut à gauche de la figure 4.6) comprend :
— un Pop-up Menu permettant de choisir si on étudie un signal simulé ou un signal
réel ;
— un Pop-up Menu permettant de définir le nombre de sous-porteuses (8192 pour
un mode 8K ou 2048 pour un mode 2K) ;
— un Pop-up Menu pour choisir une des modulations QAM suivantes : QAM-4,
QAM-16 ou QAM-64 ;
— un Pop-up Menu pour choisir le critère α (1, 2 ou 4) de distance entre les points
de la constellation ;
— un Pop-up Menu pour sélectionner la longueur de l’intervalle de garde : 1/4, 1/8,
1/16 ou 1/32 ;
— un Edit Text dans lequel l’utilisateur définit le nombre de symboles que contient
le signal étudié.

Les conditions expérimentales sont l’antenne de réception ainsi que 3 cibles mobiles.
Elles comprennent des Edit Text dans lequel l’utilisateur définit :
— le nombre de capteur sur l’antenne de réception ;
— le rapport signal à bruit à la réception ;
— le nombre d’échos statiques simulés ;
— l’atténuation minimale des échos statiques par rapport au signal reçu ;
— la fréquence Doppler des cibles mobiles ;
— l’atténuation minimale des échos mobiles par rapport au signal reçu ;
— la portée de la cible mobile ;
— la directivité de la cible mobile.

43
Chapitre 4 : Développement d’interfaces utilisateur

Les paramètres de réception comprennent des Edit Text dans lequel l’utilisateur dé-
finit :
— le nombre de sous-porteuses à supprimer au début du signal simulé afin de le
désynchroniser ;
— la valeur de la CFO ;
— la valeur de de la fréquence doppler dans le cas d’un radar passif aéroporté,
paramètre inactif dans notre cas. Ce paramètre permettra, moyennant une mo-
dification du code Matlab, d’étudier des signaux issus de radars passifs aéroportés.

Les fenêtres d’information comprennent des Static Text dans lequel s’affichent :
— l’état d’avancement des différentes étapes, les erreurs, des résultats intermédiaires
ou bien le taux d’erreurs symboles ;
— le comptage du nombre de symboles simulés ;
— la durée de simulation pour chaque symbole.

Les différentes phases du traitement sont représentées par :


— un Push Button "Produce sequence", qui, s’il est activé, réalise la construction
d’une séquence de pilotes. Elle sera affichée en fréquence et en temps ;
— un Edit Text (seulement lorsque "Signal Réel" est sélectionné) permettant de
sélectionner le capteur à partir duquel on reconstitue un signal de référence ;
— un Push Button "Synchronisation" qui effectue et affiche l’intercorrélation entre
la séquence pilote et le signal reçu sur le capteur choisi ainsi que la constellation
du signal synchronisé ;
— un Push Button "Equalization" permet d’estimer le filtre représentant le canal
de propagation au moyen d’une interpolation linéaire. Ce canal de propagation
ainsi que la constellation du signal égalisé sont ainsi affichés ;
— un Push Button "CFO/Mapping" permettant de réaliser la correction de rotation
de la constellation et de réaffecter chaque point de la constellation à une valeur de
l’alphabet utilisé à l’émission 2 , les constellations ainsi que l’évolution temporelle
de la CFO sont affichés à l’issue ;
— un Push Button "Résultat" qui permet d’afficher le filtre canal réel, le signal de
référence en fonction du temps ainsi que sa constellation.

2. Si les données émises sont codées en QAM-n ; elle ne peuvent prendre que n valeurs. Ces n
valeurs définissant l’alphabet utilisé à l’émission.

44
Chapitre 4 : Développement d’interfaces utilisateur

Le chargement des fichiers comprend :


— 4 Push Button permettant d’ouvrir une boîte de dialogue afin de naviguer vers
les fichiers binaires et les charger ;
— 4 Static text permettant d’afficher le chemin complet des fichiers chargés.

4.3.3.2 Amélioration de l’ergonomie du GUI

Ouverture d’un axe dans une autre figure


Afin d’améliorer le confort visuel lors de l’affichage des résultats, j’ai paramétré la
possibilité d’ouvrir un axe dans une autre figure afin de pouvoir exploiter toutes les
options offertes par la figure (Fig. 4.7). Pour cela il faut utiliser un callback du plan de
disposition qui est WindowButtonDownFcn. Il permet d’effectuer une action lorsque
l’utilisateur clic à gauche de la souris quelque soit l’endroit où se trouve le pointeur de
la souris. A partir de là, le programme récupère les coordonnées du pointeur, puis, en
fonction de sa position, ouvre dans une autre figure le contenu de l’axe ciblé. Le code
permettant de réaliser cette fonction est présenté annexe C.1.

Définition d’une image en arrière-plan


Bien qu’il soit possible de rajouter une image pour certains composant du GUI à
l’aide de la propriété "Cdata", cette option n’est cependant pas possible sur le plan de
disposition qui ne dispose pas de cette propriété. Une solution a été de contourner cette
contrainte en créant un axe de la taille du plan de disposition dans lequel j’ai inséré une
image, cet axe étant déclaré en arrière plan, l’image n’écrase pas les autres composants
(Fig. 4.7). Le code permettant de réaliser cette fonction est présenté annexe C.2.

45
Chapitre 4 : Développement d’interfaces utilisateur

Figure 4.7 – Arrière plan et zoom du GUI POESIE

4.3.4 Validation sur des signaux simulés


Pour cette validation, on simule un signal DVB-T reçu par un radar passif à l’aide
du GUI POESIE présenté au paragraphe 4.3.3, et on utilise un codage QAM-16, un
mode 8K et un intervalle de garde de 1/4. On définit ici 500 échos avec une atténuation
minimale de 15dB, additionné à du bruit (SNR = 25dB).
Les résultat des étapes de construction du signal de référence sont affichés à la page
suivante, ils représentent :
— la constellation du signal reçu (Fig. 4.8) : il n’est pas possible de distinguer sur
cette figure un signal OFDM.
— la constellation du signal synchronisé (Fig. 4.9) : le signal est affecté par les
nombreux échos. La constellation ne permet pas de retrouver le signal émis.
— la constellation du signal égalisé (Fig. 4.10) : les corrections des effets dûs au
canal de transmission permettent d’obtenir une "constellation bruité" qui permet
de reconstituer le signal émis.
— la constellation du signal mappé (Fig. 4.11) : le mapping (réafectation des don-
nées aux seules 20 données émises dont (QAM − 16 + 4 valeurs réels pilotes)
permet de reconstituer avec précision l’amplitude du signal complexe.
— la représentation temporelle du signal de référence (Fig. 4.12) : elle est obtenue
par transformée de Fourier inverse.

46
Chapitre 4 : Développement d’interfaces utilisateur

Figure 4.8 – Constellation du signal Figure 4.9 – Constellation du signal


reçu synchronisé

Figure 4.10 – Constellation du signal Figure 4.11 – Constellation du signal


égalisé mappé

Figure 4.12 – Signal de référence tem-


porel

47
Chapitre 4 : Développement d’interfaces utilisateur

4.3.5 Résultats sur des signaux réels


Des études sur le radar passif sont menées en France et en Allemagne. Une cam-
pagne d’essai nommée PAMELA (PCR Advanced Multi-static Evaluation and Limi-
tation Analysis) fut réalisée dans la région de Bonn (Allemagne) en novembre 2009
par ces deux pays. Le groupe Thales (Thales Air Systems et Thales Communication),
l’ONERA et le BWB (Office fédéral allemand des techniques de l’armement) ont parti-
cipé aux essais PAMELA. Ce fut l’occasion pour Thales Air Systems (TR6) de réaliser
des essais sur le radar passif NECTAR 3D dont l’antenne comprenant 16 capteurs est
représentée figure 4.13. Lors de cette campagne, plusieurs vols ont été réalisés per-
mettant l’enregistrement de signaux DVB-T en présence de cibles mobiles dont on
connaissait la trajectoire.
Les signaux DVB-T reçus sont codés en QAM-16, avec un mode de transmission en
8K et un intervalle de garde de 14 . Ils sont issus d’un réseau SFN (Single Frequency
Network) constitué de 3 émetteurs (Fig. 4.14).

Figure 4.13 – Configuration de


l’antenne de réception Figure 4.14 – Position des émetteurs TNT lors
des essais PAMELA

On s’intéresse au signal issu de l’émetteur 1. Les signaux issus des émetteurs 2 et 3


seront vus comme des échos très puissants.

Remarque. Je présenterai les résultats suivants des différents traitements dans des
axes. Leur position est définie sur la figure 4.3.

48
Chapitre 4 : Développement d’interfaces utilisateur

4.3.5.1 Génération d’une séquence de pilotes

Figure 4.15 – Etape de génération d’une séquence de pilotes en fréquence et en temps

Pour ce signal réel, une séquence de pilotes est générée conformément au mode de
transmission 8K utilisé. Ainsi, cette séquence est composée de 177 pilotes continus et
524 pilotes répartis conformément à la norme DVB-T, sa durée (pour 60 symboles)
est égale à 60 ∗ (896µs + 224µs) = 67.2 ms. La figure 4.15 présente le traitement de
la génération d’une séquence pilote. Sur l’axe 1 est présentée l’amplitude des pilotes
en fonction de leur indice en fréquence, définie par la norme DVB-T. L’amplitude des
pilotes est réelle. Elle vaut soit −4
3
soit 43 . Les fréquences portant les données sont mises
à zéro. La figure de droite représente la séquence temporelle du signal de 67.2 ms qui
sera utilisée pour la synchronisation temporelle.

4.3.5.2 La synchronisation

On observe sur l’axe 1 de la figure 4.16 la constellation du signal non synchronisé.


Sur l’axe 2 est représentée la fonction de corrélation entre le signal reçu et la séquence
temporelle des pilotes. On peut traiter le signal issu du capteur que l’on peut choisir
parmi les 16 capteurs de l’antenne. Le maximum de cette fonction permet de synchro-
niser le signal reçu au début d’un symbole.
Dans notre exemple, le maximum de la fonction d’intercorrélation est à la position
38 487, cela signifie que le début de la trame comprenant quatre symboles se situe
au 40960 − 38487 = 2473e échantillon du début du signal reçu (une trame contient 4

49
Chapitre 4 : Développement d’interfaces utilisateur

Figure 4.16 – Etape de synchronisation du signal

symboles OFDM soit 4 ∗ 10240 = 40960 échantillons). La séquence de pilotes a une


périodicité de quatre symboles, on a donc un pic tous les quatre symboles. Par exemple
pour notre séquence de 60 symboles on aura 15 pics espacés les uns des autres de 40960
échantillons.
Sur l’axe 3 figure la constellation du signal synchronisé en temps, à ce stade le signal est
encore nettement dégradé car les émetteurs 3 2 et 3 sont vus comme des échos fort qui
rendent le signal inexploitable. Il est donc nécessaire de construire un filtre spatial pour
ne garder que le signal issu de l’émetteur 1. Cette opération, réalisée par l’utilisation
d’une technique de séparation aveugle de source que je ne détaillerai pas ici, permet
d’obtenir la constellation présentée sur l’axe 4.

4.3.5.3 L’égalisation

La figure 4.17 représente :


— la constellation du signal obtenu après synchronisation et filtrage spatial (axe 1)
— l’estimation du canal de transmission pour 60 symboles (axe 2).
— la constellation obtenue après égalisation (axe 3).
On remarque après égalisation une légère rotation de la constellation due à la CFO
que nous allons corriger lors du traitement suivant.
3. La position des émetteurs est définie sur la figure 4.14

50
Chapitre 4 : Développement d’interfaces utilisateur

Figure 4.17 – Etape d’égalisation du canal

4.3.5.4 Correction CFO

La rotation de la constellation observée sur la figure 4.17 est due à l’écart entre la
fréquence porteuse à l’émission (F0e = 514MHz) et celle utilisée pour la démodulation
en bande de base. En effet, la démodulation du signal est réalisée par un oscillateur
dont la fréquence F0r doit être identique à l’oscillateur d’émission, soit 514MHz. En
pratique ces deux oscillateurs n’ont pas exactement la même fréquence, c’est pourquoi
il existe un décalage en fréquence ∆f = F0e − F0r qui entrainera une rotation de la
constellation. Le signal de base s’écrit (voir équation 3.1) :

N −1 N −1
s(t) = dk ei2πfk t ∗ ei2π∆f t = dk ei2π(fk +∆f )t (4.1)
X X

k=0 k=0

On observe sur l’axe 2 de la figure 4.18 la linéarité du déphasage en fonction du


temps. Pour ce signal réel, cet écart qui n’est que de 0.36 Hz 4 , introduit un déphasage
et donc une rotation de la constellation. Après correction de la CFO, le traitement
d’égalisation donnera la constellation présentée axe 3.
La synchronisation temporelle, l’égalisation du canal et la correction de la fréquence
4. La différence de fréquence entre la porteuse de 514MHz et la fréquence de démodulation syn-
chrone n’est que de 0.36Hz, soit une erreur inférieure à 10−8 .

51
Chapitre 4 : Développement d’interfaces utilisateur

de démodulation (CFO) permettent de revenir à une constellation où l’on observe un


nuage de points autour des données émises. Le mapping permet de réaffecter chaque
point du nuage à la valeur la plus proche de l’alphabet utilisé pour l’émission. Cette
nouvelle constellation est présentée sur l’axe 4.

Figure 4.18 – Etape de correction de la CFO

4.3.5.5 Génération du signal de référence et résultats

La reconstitution de la séquence temporelle, après transformée de Fourier inverse


et insertion de l’intervalle de garde, est présentée sur l’axe 3 de la figure 4.19. Le signal
temporel obtenu dure alors 59 ∗ 1120µs = 66.080 ms. Ce signal de référence ainsi
retrouvé nous permet de reconstituer très précisément (pour chaque sous-porteuse fk )
le filtre canal réel, qui est représenté sur l’axe 1. Cette reconstitution précise du filtre
canal sera utilisée dans le traitement permettant d’isoler les échos provenant des cibles
mobiles. La localisation des sources mobiles sera effectuée en comparant ces échos au
signal de référence que nous venons de construire. Ce traitement fera l’objet d’une
autre interface graphique.

52
Chapitre 4 : Développement d’interfaces utilisateur

Figure 4.19 – Filtre canal réel, signal de référence temporel, mapping

4.4 Conclusion
Le programme GUIDE de Matlab permet de construire des GUI permettant de
configurer des paramètres et visualiser les résultats d’un code Matlab souvent complexe.
Pour le GUI POESIE, ces résultats permettent de visualiser et contrôler les différents
étapes de reconstruction du signal de référence à partir de signaux simulés ou réels.
A ce stade l’équipe MAS’Air dispose d’une interface, le GUI POESIE lui permettant
de simuler le fonctionnement et d’exploiter les résultats des différentes campagnes de
tests sur le radar passif.

53
Conclusion générale et perspectives

L’objectif initial de réaliser une interface graphique pour l’étude du signal de réfé-
rence d’un radar passif est donc atteint. En effet elle complète parfaitement l’interface
réalisée par l’IM2NP et permet d’analyser les étapes importantes de la reconstruction
du signal de référence. Cependant j’ai éprouvé quelques difficultés sur certaines par-
ties de l’interface graphique qui imposaient des recherches chronophages sur les forums
et dans la documentation. En effet, le GUI POESIE est une interferface complexe
contenant beaucoup de fonctions dépendantes les unes des autres. Rendre ces fonctions
interactives avec l’utilisateur grâce au GUIDE de Matlab a entraîné une adaptation du
code, et bien évidemment, des erreurs solutionnées par la lecture des forums alimentés
par des développeurs avertis.
L’opportunité qui m’a été donnée de travailler au sein d’une équipe de recherche
m’a permis de connaître ce milieu qui évolue sans cesse et qui demande une grande
adaptabilité. Cela a été assez déroutant car j’ai dû revoir régulièrement la configuration
de mon interface graphique aux vues des résultats de recherche obtenus. Cette situation
est restée néanmoins très formatrice pour mes futurs postes dans l’Armée de l’air.
Au cours de ce stage, j’ai pu utiliser les connaissances acquises pendant ma forma-
tion hors temps de travail au CNAM de Paris dans les domaines des télécommunica-
tions, du traitement du signal, de la programmation et d’autres domaines indirectement
liés. J’ai acquis des compétences sur Matlab, GUIDE et également sur LATEX et Bea-
mer pour la rédaction de mon rapport et la soutenance du projet. J’ai été très intéressé
par les développements du radar passif, qui s’appuient sur une technologie jeune et in-
novante. Le CReA maîtrise cette technologie (recherche, réalisation) ; l’Armée de l’air
peut à présent s’appuyer sur son expertise afin de se doter à moyen terme et dans
les meilleurs conditions de radars passifs au sein du système de commandement et de
contrôle aériens (Air Command and Control System (ACCS) en anglais).
Les perspectives d’avenir sont tournées vers la capacité d’intégrer des radars passifs
aéroportés. Une thèse au sein de l’équipe MAS’Air vient d’être initiée sur ce sujet.
Nous avons donc conçu une interface graphique qui peut être utilisée dans ce nouveau
contexte de recherche.

54
Références bibliographiques

[1] Jacques Raout : Traitements spatio-temporels adaptés aux radars bistatiques et


émetteurs non coopératifs. Thèse de doctorat, Centre de recherche de l’Armée de
l’air, 2010.
[2] Ghislain Gassier, Francoise Briolle, Gilles Chabriel et Jean Barrère : Pas-
sive Covert Radars using CP-OFDM SFN. Reference signal recovery from blind
beamforming. 4th Focus Days on PCL (Passive Coherent Localization), Szczecin,
Poland, 13-14 May 2013.
[3] Gilles Chabriel, Jean Barrère, Ghislain Gassier et Francoise Briolle : Pas-
sive Covert Radars using CP-OFDM signals. A new efficient method to extract
targets echoes. IEEE International Radar Conference, RADAR’14, Lille, France,
13-17 October 2014.
[4] Amandine Perrot : Construction d’un signal de référence DVB-T dans le cadre
du radar passif. Mémoire de D.E.A., Université du Sud-Toulon-Var, 2013.
[5] Nicholas J Willis : Bistatic radar. SciTech Publishing, 2005.
[6] Philip M Woodward : Probability and information theory, with applications to
radar, volume 3,. Pergamon Press London, 1953.
[7] François Le Chevalier : Principles of radar and sonar signal processing. Artech
House, 2002.
[8] Hugh D.Griffiths et Chris J.Baker : Measurement and analysis of ambiguity
functions of passive radar transmissions. In Radar Conference, 2005 IEEE Inter-
national, pages 321–325. IEEE, 2005.
[9] Dominique Poullin : Passive detection using digital broadcasters (DAB, DVB)
with COFDM modulation. In Radar, Sonar and Navigation, IEE Proceedings-,
volume 152, pages 143–152. IET, 2005.
[10] Ben Jemâa Ahmed Bassem : Etude comparative des estimateurs du canal WSSUS
en standard DVB-T. Mémoire de D.E.A., Université de Tunis El Manar, 2004.
[11] EN300744 ETSI : 300 744 - V1.6.1 Digital Video Broadcasting (DVB) ; Framing
structure, channel coding and modulation for digital terrestrial television, 2009.
[12] Matlab : Creating Graphical User Interfaces. MathWorks, 2012.

55
Annexes

56
Annexe A

Elaboration du GUI INTACT

Dans le cadre de la prise en main de l’outil GUIDE nécessaire à la réalisation de


mon mémoire, j’ai réalisé pour le Laboratoire de Mécanique et d’Acoustique (LMA)
du Centre national de recherche scientifique (CNRS) de Marseille, une plateforme d’ef-
fets audionumériques. J’ai alors implémenté un GUI que j’ai nommé GUI INTACT
(interface de traitement acoustique) (Fig. A.2) permettant d’afficher sur un écran 4
figures d’analyse sur lesquelles il est possible de charger différents fichiers audio. L’uti-
lisateur peut modifier des paramètres afin d’obtenir l’effet sonore désiré et ainsi écouter
le résultat en cliquant sur les hauts-parleurs situés sur les figures. Il permet également
d’ouvrir chaque figure dans une autre fenêtre de taille variable pour un meilleur confort
visuel. Un deuxième GUI s’ouvrant à partir du GUI INTACT permet d’étudier plus
particulièrement le filtre en peigne (Fig. A.3).

Ce GUI comporte 5 parties


1. Débruitage des signaux
L’utilisateur choisit un fichier son et sélectionne la fréquence de coupure. Le filtre
utilisé est un filtre de Butterworth d’ordre 6. L’action sur le bouton "Afficher"
réalise le traitement de filtrage. On obtient alors dans la figure en haut à gauche
le signal original temporel en bleu ainsi que le signal filtré en rouge. Sur la fenêtre
en haut à droite, on obtient le signal original et filtré en fréquence. On observe
que les fréquences non utiles sont filtrées ce qui a pour effet de supprimer le bruit.
Les fenêtres du bas affichent les spectrogrammes du signal original (à gauche) et
du signal filtré (à droite).

2. Modulation : effets sonores


Cette partie permet d’étudier les modulations en anneau et d’amplitude per-
mettant de réaliser respectivement un effet de rugosité et un effet de trémolo.
L’utilisateur sélectionne un type de modulation et règle les paramètres tels que

57
Elaboration du GUI INTACT

la fréquence et l’index de modulation. L’action sur le bouton "Afficher" réalise


le traitement. On obtient alors dans la figure en haut à gauche le signal original
fréquentiel et dans la figure en haut à droite le signal modulé. Les figures du bas
sont utilisées pour étudier un deuxième signal en parallèle.

3. Cryptage et décryptage de la parole


Cette partie traite des effets du cryptage sur la parole dont le son caractéristique
est bien connu puisque cette technique était utilisée pour le cryptage du son de la
chaîne Canal+ avant la généralisation de la télévision numérique terrestre. L’uti-
lisateur sélectionne le traitement de cryptage et affecte les paramètres qui sont
la fréquence de coupure du filtre de Butterworth et la fréquence de la porteuse.
L’action sur le bouton "Afficher" réalise le traitement et affiche dans les différentes
fenêtres les étapes représentées sur la figure A.1. Le principe est le suivant :

(a) Le spectre du signal d’origine est représenté en haut. C’est un signal réel, il
comporte des fréquences négatives.
(b) Le signal subit un filtrage passe-bas, de façon à éliminer les fréquences su-
périeures à 12800Hz.
(c) On applique une modulation d’amplitude pour translater ce spectre autour
de 12800Hz.

Le décodage suit le même principe, comme indiqué sur la partie droite de la figure
A.1 :

(a) Le spectre du signal codé est représenté en haut.


(b) Le signal subit un filtrage passe-bas, de façon à éliminer les fréquences su-
périeurs à 12800Hz.
(c) On applique une modulation d’amplitude pour translater le spectre repré-
senté en 2) autour de 12800Hz.
(d) Le signal subit un second filtrage passe-bas, de façon à éliminer les fréquences
supérieures à 12800 Hz, et retrouver le spectre original.

4. Étude des filtres


Cette partie permet d’étudier les filtres suivants :
— Feedforward (Feed Forward Comb Filter (FFCF) dans la littérature), le
signal d’entrée retardé est ajouté au signal d’entrée,
— Feedbackward (Feed Back Comb Filter (FBCF)) le signal de sortie retardé
est ajouté au signal d’entrée,
— Allpass filters (APF), combinaison des deux filtres ci-dessus donnant un filtre
passe-tout qui change la phase de l’onde audio sans altérer la fréquence.

58
Elaboration du GUI INTACT

Figure A.1 – Processus de codage - décodage du son

L’utilisateur peut définir les paramètres tels que le retard, la fréquence d’échan-
tillonnage et le gain. L’action sur le bouton "Afficher" réalise le traitement et
affiche dans les différents fenêtres les pôles et les zeros, la réponse en fréquence,
la phase et la réponse impulsionnelle du filtre sélectionné. Ces filtres sont utilisés
pour la modélisation et la construction de nombreux effets audio dont certains
sont présentés dans la partie suivante.

5. Effets sonores
Cette partie permet d’étudier les effet sonores suivants en réglant différents para-
mètres et en affichant le signal original temporel, son spectre et le signal original
temporel modifié par l’effet sélectionné :
— Slapback : cet effet permet de créer un écho en paramétrant le retard et le
gain.
— Pseudo stéréo : cet effet a été longtemps utilisé (avec des moyens analo-
giques) pour construire un signal stéréo (2 canaux) à partir d’un signal
unique (mono). L’idée est d’obtenir les deux signaux L (gauche) et R (droite)
par filtrage du signal mono de départ M. Le filtrage consiste à ajouter (res-
pectivement retrancher) au signal d’origine une version retardée d’un retard

59
Elaboration du GUI INTACT

τ modifiable :

L(t) = M (t) + M (t − τ )
L(t) = M (t) − M (t − τ )

— Réverbération artificielle : la reverbération artificielle est construire en uti-


lisant une combinaison de filtres FFCF, FBCF et APF qui sont particu-
lièrement bien adaptés à la simulation des échos. L’algorithme utilise trois
APF en série et quatres FFCF en parrallèle. Les sorties des ces FFCF sont
additionnées par deux pour une utilisation stéréo.

60
Elaboration du GUI INTACT

Figure A.2 – Interface du GUI INTACT

61
Elaboration du GUI INTACT

Figure A.3 – Interface du GUI INTACT avec zoom de la première figure et GUI
séparé pour étudier les effets d’un filtre en peigne appliqué à un signal audio

62
Annexe B

Callback de l’interface graphique

B.1 Callback du bouton poussoir "Produce sequence"

function push_produce_sequence_Callback(hObject, eventdata, handles)


% hObject handle to push_produce_sequence (see GCBO)
% eventdata reserved - to be defined in a future version of MATLAB
% handles structure with handles and user data (see GUIDATA)

% Paramétrage de l'ergonomie du GUI


cla(handles.axes1,'reset');
cla(handles.axes2,'reset');
set(handles.axes1,'visible','on');
set(handles.axes2,'visible','on');
set(handles.push_save1,'visible','on');
set(handles.push_save2,'visible','on');
set(handles.push_produce_sequence,'ForegroundColor','Red');
set(handles.push_synchronisation,'enable','off','ForegroundColor',...
'Black');
set(handles.push_equalization,'enable','off','ForegroundColor','Black');
set(handles.push_CFO_mapping,'enable','off','ForegroundColor','Black');
set(handles.push_result,'enable','off','ForegroundColor','Black');

%Affichage d'une information dans la fenêtre "Information"


set(handles.textINFO,'string','Producing of sequence, wait...');
pause(0.1) % Permet de rafraichir la vue de la fenêtre "Information"

global_settings(handles);
global DVBT_SETTINGS;
disp('test')
% Récupération des valeurs sélectionnées et configuration des paramètres
handles.K_modus=DVBT_SETTINGS.ofdm_mode; %mode utilisé 2K ou 8K

63
Callback de l’interface graphique

handles.QAM_mode=DVBT_SETTINGS.map.qam_mode; %QAM utilisée

%longueur de l'interval de garde


handles.GI=DVBT_SETTINGS.ofdm.guard_interval;

%nb de porteuses utiles


handles.length_symbol=DVBT_SETTINGS.symbol_length.ofdm;

%nb de porteuses avec le GI


handles.carrier=DVBT_SETTINGS.symbol_length.ad_conv;

handles.T=1/((64/7)*1e6); %période élémentaire 1.09375e-07

%durée du symbole avec le GI


handles.T1=DVBT_SETTINGS.ofdm_Tu+DVBT_SETTINGS.ofdm.guard_interval ...
*DVBT_SETTINGS.ofdm_Tu;

%nb de symbole
handles.nb_symbol=str2num(get(handles.editNumOFDM,'string'));

Kmin=0;

Kmax=handles.length_symbol-1;

%Suppression des matrices dans le cas où l'utilisateur relance une


%simulation sans fermé le GUI
verif_donnee

% Récupération du nombre de symboles du signal étudiée en fonction du


% type de signal
if get(handles.popuptypesignal,'Value')==1;
load(fullfile(fileparts(mfilename('fullpath')),'simulateur_dvbt',...
'save','dvbt_rx.mat'))
if handles.carrier~=length(all_data_channel_out(:,1,1)) ||...
handles.nb_symbol~=length(all_data_channel_out(1,:,1))
errordlg(...
'The settings do not match with de size of structure',...
'Bad Input','modal')
set(handles.textINFO,'string','Erreur!');
return
end
else
% Chargement des données réelles
handles.raw_signal=recuperation_real_data(handles);
% Contrôle si présence de fichiers binaires quand on lance la
%simulation d'un signal réel
if strcmp(get(handles.textacquisition1,'string'),'none') || ...

64
Callback de l’interface graphique

strcmp(get(handles.textacquisition2,'string'),'none') || ...
strcmp(get(handles.textacquisition3,'string'),'none') || ...
strcmp(get(handles.textacquisition4,'string'),'none')
errordlg('Please load binary files','Bad Input','modal')
set(handles.textINFO,'string','Error!');
return
end
end

%% Création de la séquence pilote


handles.sequence_pilotes=generation_sequence_pilots(...
handles.nb_symbol,Kmin,Kmax,handles.K_modus,handles.GI);

axes(handles.axes1);
handles.ph1=plot(handles.sequence_pilotes(:,1),'.');
xlim([0 max(1:3:handles.length_symbol)])
handles.title1=title('Sequence of pilots in frequency');
xlabel('Frequency (MHz)');
ylabel('Magnitude');
set(findall(gcf,'type','text'),'fontSize',14);

%ifft de la séquence pilote et ajout du CP


for i=1:handles.nb_symbol
handles.pilotes(:,i)=ofdm_encode(handles.sequence_pilotes(:,i));
end

handles.pilotes=handles.pilotes(:);

axes(handles.axes2);
handles.ph2=plot(handles.T:handles.T:handles.T1*handles.nb_symbol, ...
abs(handles.pilotes));
xlim([0 max(handles.T:handles.T:handles.T1*handles.nb_symbol)])
handles.title2=title('Sequence of pilots in time');
xlabel('Time (s)')
ylabel('Magnitude')
set(findall(gcf,'type','text'),'fontSize',14);

% Paramètrage des objets pour l'étape de synchronisation


set(handles.push_synchronisation,'enable','on');
set(handles.edit1,'enable','on');
set(handles.textcapteur,'enable','on');

set(handles.textINFO,'string','Done (ready)');
guidata(hObject,handles);

65
Annexe C

Code Matlab pour l’amélioration de


l’ergonomie du GUI

C.1 Ouverture d’un axe dans une autre figure

function figure_WindowButtonDownFcn(hObject, eventdata, handles)


% Cette fonction permet d'ouvrir l'axe sélectionné dans une autre figure
% suite au clic gauche sur cette axe afin de pouvoir l'agrandir.

% Récupération de la position du curseur lors du clic


pos=get(gcf,'CurrentPoint');

% Position du curseur sur l'axe 1


if pos(1) >= 0.2 && pos(1) <= 0.55 && pos(2) >= 0.55 && pos(2) <= 0.95
figure('Position',[0 300 1000 300],'Units','normalized')
ah=axes;
handles.ph_1= copyobj(handles.ph1,gca);
xlim(get(handles.axes1,'xlim'));
ylim(get(handles.axes1,'ylim'));
xlabel(get(get(handles.axes1,'xlabel'),'string'));
ylabel(get(get(handles.axes1,'ylabel'),'string'));
title(get(get(handles.axes1,'title'),'string'));
grid on
elseif pos(1) >= 0.62 && pos(1) <= 0.97 && pos(2) >= 0.55 && pos(2) <= 0.95
figure('Position',[0 300 1000 300],'Units','normalized')
ah=axes;
handles.ph_2= copyobj(handles.ph2,gca);
xlim(get(handles.axes2,'xlim'));
ylim(get(handles.axes2,'ylim'));
xlabel(get(get(handles.axes2,'xlabel'),'string'));
ylabel(get(get(handles.axes2,'ylabel'),'string'));
title(get(get(handles.axes2,'title'),'string'));

66
Code Matlab pour l’amélioration de l’ergonomie du GUI

grid on
elseif pos(1) >= 0.2 && pos(1) <= 0.55 && pos(2) >= 0.05 && pos(2) <= 0.45
figure('Position',[0 300 1000 300],'Units','normalized')
ah=axes;
handles.ph_3= copyobj(handles.ph3,gca);
xlim(get(handles.axes3,'xlim'));
ylim(get(handles.axes3,'ylim'));
xlabel(get(get(handles.axes3,'xlabel'),'string'));
ylabel(get(get(handles.axes3,'ylabel'),'string'));
title(get(get(handles.axes3,'title'),'string'));
grid on
elseif pos(1) >= 0.62 && pos(1) <= 0.97 && pos(2) >= 0.05 && pos(2) <= 0.45
figure('Position',[0 300 1000 300],'Units','normalized')
ah=axes;
handles.ph_4= copyobj(handles.ph4,gca);
xlim(get(handles.axes4,'xlim'));
ylim(get(handles.axes4,'ylim'));
xlabel(get(get(handles.axes4,'xlabel'),'string'));
ylabel(get(get(handles.axes4,'ylabel'),'string'));
title(get(get(handles.axes4,'title'),'string'));
grid on
end

C.2 Définition d’une image en arrière-plan

function GuiSynchronisation_OpeningFcn(hObject, eventdata, handles, varargin)


% This function has no output args, see OutputFcn.
% hObject handle to figure
% eventdata reserved - to be defined in a future version of MATLAB
% handles structure with handles and user data (see GUIDATA)
% varargin command line arguments to GuiSynchronisation (see VARARGIN)
ah = axes('unit', 'normalized', 'position', [0 0 1 1]);
% importation de l'image et affichage sur l'axe
bg = imread('bg.jpg'); imagesc(bg);
% prevent plotting over the background and turn the axis off

set(ah,'handlevisibility','off','visible','off')
% mise de l'arrière plan derrière tous les autres uicontrol
uistack(ah, 'bottom');

67
Table des figures

2.1 Configuration bistatique du radar passif . . . . . . . . . . . . . . . . . 11


2.2 Coupe de la sphère dans le plan monostatique . . . . . . . . . . . . . . 12
2.3 Coupe de l’ellipsoïde dans le plan bistatique 1 . . . . . . . . . . . . . . 12
2.4 Radar passif : contexte opérationnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.5 Bande de fréquences des émetteurs d’opportunité . . . . . . . . . . . . 17
2.6 Résolution en distance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.7 Résolution Doppler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

3.1 Etape de quantification : chaque échantillon est associé à un niveau


prédéfini le plus proche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.2 Constellation pour QAM − 16 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.3 Orthogonalité dans le domaine temporel . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.4 Orthogonalité dans le domaine fréquentiel . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.5 Préfixe cyclique du symbole OFDM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

4.1 Interface du GUI INTACT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32


4.2 Interface GUIDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
4.3 Plan de disposition du GUI POESIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
4.4 inspecteur de propriété du Push Button Mapping . . . . . . . . . . . . 35
4.5 Graphe fonctionnel du GUI POESIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
4.6 Description des composants utilisés pour le GUI POESIE . . . . . . . . 42
4.7 Arrière plan et zoom du GUI POESIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
4.8 Constellation du signal reçu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
4.9 Constellation du signal synchronisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
4.10 Constellation du signal égalisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
4.11 Constellation du signal mappé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
4.12 Signal de référence temporel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
4.13 Configuration de l’antenne de réception . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.14 Position des émetteurs TNT lors des essais PAMELA . . . . . . . . . . 48
4.15 Etape de génération d’une séquence de pilotes en fréquence et en temps 49
4.16 Etape de synchronisation du signal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

68
TABLE DES FIGURES

4.17 Etape d’égalisation du canal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51


4.18 Etape de correction de la CFO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
4.19 Filtre canal réel, signal de référence temporel, mapping . . . . . . . . . 53

A.1 Processus de codage - décodage du son . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59


A.2 Interface du GUI INTACT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
A.3 Interface du GUI INTACT avec zoom de la première figure et GUI séparé
pour étudier les effets d’un filtre en peigne appliqué à un signal audio . 62

69
Liste des tableaux

3.1 Configuration retenue pour la norme DVB-T . . . . . . . . . . . . . . . 28

4.1 Avantages et inconvénients des deux modes de programmation. . . . . . 31


4.2 Caractérisation des fonctions de service. . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

70
Interface graphique de reconstruction du signal de référence
pour le radar passif.

Mémoire d’Ingénieur C.N.A.M, Paris 2014

Résumé

Un radar passif utilise le signal émis par un émetteur d’opportunité présent dans
l’environnement pour éclairer les cibles mobiles. Il est alors nécessaire de récupérer le
signal émis (à un retard et une amplitude près), appelé signal de référence, pour le
comparer aux échos des cibles mobiles afin de les localiser.
Le Centre de Recherche de l’Armée de l’air a élaboré une méthode permettant de
reconstruire ce signal mais les nombreux paramètres de la norme utilisée par les émet-
teurs de télévisions numériques terrestre rendent cette méthode difficile à exploiter.
C’est pourquoi une interface graphique utilisateur réalisée à partir de l’environnement
GUIDE de Matlab permet de configurer les paramètres, visualiser et sauvegarder les
résultats de chaque étape de cette méthode.

Mots-clés : Radar passif - OFDM - DVB-T - Matlab - GUIDE - interface gra-


phique.

Summary

Graphical user interface of reconstruction of reference signal


for passive radar.

A passive radar uses the signal transmitted by an illuminator-of-opportunity in the


environment for the illumination of targets. It is then necessary to recover the original
transmitted signal, called reference signal, to be compared to the moving target echoes
in order to locate them.
The French Air Force Research Center has carried out a method to reconstruct this
reference signal but the numerous settings of the standard used for digital terrestrial
television make this method difficult to exploit. That is why, a graphical interface built
from the GUIDE environment of Matlab allows users to configure settings, visualize
and save the results of each steps on simulated and real signals.

Mots-clés : Passive radar - OFDM - DVB-T - Matlab - GUIDE - graphical inter-


face.

71

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