HERBETTE Quentin These 2021
HERBETTE Quentin These 2021
HERBETTE Quentin These 2021
robotique de Paris
Rapport de Thèse
pour obtenir le grade de docteur délivré par
Sorbonne Université
Spécialité doctorale “Électronique”
présentée et soutenue publiquement par
Quentin Herbette
le 03 décembre 2021
Jury
Mme Valérie Vigneras, Professeur, INP Bordeaux Rapporteur
Mme Geneviève Mazé-Merceur, Directeur de Recherche, CEA-CESTA Rapporteur
Mme Hélène Roussel, Professeur, Sorbonne Université Examinatrice
M. Régis Guinvarc’h, Professeur, CentraleSupélec Examinateur
M. Philippe Pouliguen, Responsable de domaine scientifique, AID Examinateur
M. Florent Jangal, Responsable d’études, DGA Examinateur
M. Gilbert Auffray, Chef d’unité, ONERA Examinateur
M. Marc Hélier, Professeur, Sorbonne Université Examinateur
Mme Muriel Darces, Maitre de Conférence, Sorbonne Université Invitée
M. Stéphane Saillant, Ingénieur, ONERA Invité
M. Alain Reneix, Directeur de Recherche CNRS, XLIM Invité
1 Introduction 4
1.1 Contexte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.1 Intérêt des radars HF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.2 Radars à ondes de ciel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.1.3 Radars à ondes de surface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2 Travaux précédents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3 Objectifs de la thèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.4 Contenu de ce manuscrit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2
3.4 Intégration dans l’équation radar . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
3.4.1 Adaptation de l’expression du gain des antennes à la propagation
en ondes de surface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
3.4.2 Simulation et application à l’équation radar . . . . . . . . . . . . . 98
3.4.3 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
3.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
Annexes 119
Bibliographie 142
Chapitre 1
Introduction
1.1 Contexte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.1 Intérêt des radars HF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.2 Radars à ondes de ciel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.1.3 Radars à ondes de surface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2 Travaux précédents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3 Objectifs de la thèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.4 Contenu de ce manuscrit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.1 Contexte
4
CHAPITRE 1. INTRODUCTION
dar de ce type en Turquie pour couvrir l’ouest de l’URSS : le Cobra Mist sera finalement
déployé en Angleterre pendant moins d’une dizaine d’années à cause de nombreux pro-
blèmes techniques. Un des systèmes les plus célèbres exploitant la bande HF est le Duga-1
(figure 1.1), un radar quasi-monostatique installé près de Tchernobyl, en Ukraine, qui a
été utilisé jusqu’à l’effondrement du bloc soviétique.
Page 5
CHAPITRE 1. INTRODUCTION
Cet enjeu de surveillance à grande échelle étant primordial pour de nombreux pays
possédant une ligne de côte importante et sous tension, notamment la France qui possède
la deuxième Zone Économique Exclusive au monde en termes de surface, les recherches sur
les radars transhorizon sont importantes. Plusieurs démonstrateurs de ces radars, utilisant
la bande HF, ont été conçus par l’Onera. D’autres domaines d’application, notamment
l’océanographie et l’anti-furtivité, ont contribué au développement des radars HF. On
peut classer les radars transhorizon suivant deux familles.
Page 6
CHAPITRE 1. INTRODUCTION
Le principe de réflexion sur l’ionosphère a d’abord été utilisé pour les communica-
tions HF à longue distance au début du XXe siècle. Ces systèmes de communications sont
toujours utilisés, notamment pour la radiodiffusion en ondes courtes ou pour les commu-
nications de secours. Puis les radars HF à ondes de ciel ont commencé à émerger au milieu
du XXe siècle.
Durant les années quatre-vingt-dix, un démonstrateur de radar transhorizon a été
développé par l’Onera, en France. Il s’agit du radar NOSTRADAMUS, qui est installé sur
une ancienne base de l’OTAN à Dreux [5]. Ce démonstrateur est composé de 288 antennes
bicônes disposées suivant trois branches (figure 1.4). Le choix de cette structure permet
de couvrir 360° en azimut et de contrôler le diagramme de rayonnement en élévation.
Figure 1.4 – Géométrie du réseau d’antennes et antennes bicônes utilisées pour le radar
NOSTRADAMUS
Ce type de radar peut être utilisé pour la détection d’aéronefs ou de bateaux. Des
détections d’avions au-dessus de la Méditerranée et de bateaux croisant au large de la
Corse ont déjà été réalisées. Avec des conditions favorables de l’ionosphère, cette détection
Page 7
CHAPITRE 1. INTRODUCTION
peut s’effectuer jusqu’à plus de 2000 km. Un des inconvénients de ces radars est la présence
d’une zone aveugle correspondant à la première réflexion ionosphérique. L’ionosphère,
dont l’état varie au cours de la journée, n’a pas le même comportement en fonction de la
fréquence. Aussi une certaine agilité en fréquence est nécessaire afin d’obtenir les meilleures
performances en portée radar. De plus, cette agilité est requise pour éviter les nombreux
brouillages présents en HF.
Ces ondes de surface se propageant à l’interface air-mer permettent non seulement des
applications exclusivement radar, mais aussi certaines applications spécifiques à l’océano-
graphie [7]. En effet, l’interaction entre l’onde et la surface de la mer permet de récupérer
des informations sur les courants et sur la hauteur des vagues. Le phénomène exploité
pour les relevés océaniques, avec un radar HF, est la diffusion de Bragg. Elle rend compte
de la diffraction des ondes par les trains de vagues ayant une longueur d’onde de l’ordre de
la moitié de celle des ondes de surface. Comme on peut le voir sur la figure 1.6, l’énergie
√
rétrodiffusée par les raies de Bragg présente un décalage fréquentiel de : fb = 0.102 f , où
f représente la fréquence porteuse du radar. Des relevés de paramètres océaniques sont
aussi possibles avec les radars à ondes de ciel. Des essais pour l’alerte précoce de tsunami
sont aussi en cours [8].
Le fouillis de mer constitue un problème important, car celui-ci empêche la détection
de cibles présentant un décalage Doppler similaire à celui d’une raie de Bragg. De plus,
Page 8
CHAPITRE 1. INTRODUCTION
si nous cherchons des bateaux placés à une distance égale à la distance de l’ionosphère
par rapport à l’antenne, nous pouvons rencontrer un problème lié au retour de l’onde par
réflexion ionosphérique. Celui-ci se présente sous la forme d’un étalement sur une gamme
Doppler importante et sur une distance considérable.
Plusieurs démonstrateurs de ROS ont été installés par l’Onera, premièrement à Bis-
carosse (figure 1.7), puis sur l’île du Levant [9]. Lors des dernières campagnes de mesures,
des détections de navire d’une longueur de 200 m jusqu’à une distance de 300 km, et d’em-
barcations de 9 m au-delà d’une distance de 100 km ont été effectuées. Ce dernier système
utilisait un réseau synthétique d’antennes afin d’avoir une meilleure résolution angulaire,
permettant ainsi de séparer des cibles angulairement proches les unes des autres.
Page 9
CHAPITRE 1. INTRODUCTION
Afin de répondre à ces différents problèmes, des recherches ont été lancées, en partena-
riat avec le laboratoire GeePs (Génie Électrique et Électronique de Paris), anciennement
laboratoire d’Électronique et Électromagnétisme (L2E). Celles-ci ont d’abord porté sur
l’optimisation du rayonnement des antennes pour les ROS avec l’étude des conditions
permettant de lancer une puissante onde de surface, cela dans le but d’améliorer le bilan
radar et de limiter le fouillis ionosphérique. La figure 1.8 illustre la géométrie du problème
considéré.
Page 10
CHAPITRE 1. INTRODUCTION
σ
εr = εrr + j (1.1)
ωε0
où ω est la pulsation électrique. Il a pu être démontré, en 2011, en utilisant une dé-
composition de Kistovitch du champ, que seule une interface de permittivité négative
permettait de propager une unique onde de surface [10]. Plus précisément, il est néces-
saire d’avoir, pour le second milieu, une permittivité relative inférieure à εrr = −1 et une
conductivité la plus faible possible. Afin d’obtenir un métamatériau avec de telles pro-
priétés, une structure périodique est utilisée. Il existe dans la littérature un grand nombre
de structures périodiques de type métamatériau pour divers domaines d’applications, no-
tamment en térahertz et en optique [11][12]. Les structures habituelles sont les surfaces
corruguées, celles dites « champignons » et les structures uni-planaires. Ces structures,
selon leur géométrie, peuvent présenter une bande passante dans laquelle l’onde de surface
est plus ou moins confinée. L’étude de ces structures a constitué le sujet de la thèse de
Luca Petrillo [13].
(a) (b)
Figure 1.9 – (a) Géométrie de la surface corruguée (b) Maquette du premier métama-
tériau réalisé à 1.1 GHz
Page 11
CHAPITRE 1. INTRODUCTION
a
q
kx2 − k02 = k0 tan k0 h (1.2)
d
k0 est le nombre d’onde dans le vide et kx est le nombre d’onde associé à la propagation
selon l’axe x. L’équation (1.2) tend vers l’infini pour k0 = 2h
π
(ou h = λ/4). Aussi, puisque
kz = jγ = j kx2 − k02 , avec kz le nombre d’onde selon l’axe z, une onde fortement confinée
p
peut être excitée. Afin de rendre possible la réalisation de cette structure en UHF puis en
HF, l’épaisseur des panneaux doit être raisonnable. Par exemple, fixons le ratio ad de telle
manière à ce qu’il soit le plus proche possible de 1. Pour avoir une onde fortement confinée
il faut maximiser la valeur de γ, il est donc nécessaire dans ce cas d’adapter la valeur de
h. Dans le cas de la figure 1.10 nous fixons ad = 1.001, la constante de propagation γ est
tracée selon la fréquence pour trois valeurs de h, en utilisant l’équation (1.2).
Dans le cas particulier d’une onde évanescente confinée, il a été montré que le nombre
d’onde kx peut aussi être décrit avec l’équation (1.3).
r
εrr
kx = k0 (1.3)
1 + εrr
Les deux droites pleines tracées sur la figure 1.10 correspondent à l’application de
l’équation (1.3) pour deux valeurs de εrr . L’intersection entre ces lignes et les trois courbes
tracées avec l’équation (1.2) donne les valeurs de γ selon les valeurs souhaitées pour la
fréquence d’utilisation et la permittivité équivalente εrr de la structure.
Afin de valider le bon fonctionnement de la structure et la présence d’une onde confinée
à l’interface, des mesures utilisant le système de thermographie infrarouge EMIR [15] de
l’Onera ont été réalisées [16]. L’onde se propage selon l’axe des x. Les résultats sont
présentés sur la figure 1.11, la première correspond au monopole seul (figure 1.11a) et
la seconde (figure 1.11b) au monopole associé à la structure métamatériau. On vérifie
ainsi que l’amplitude du champ électrique est plus importante à l’interface avec le plan
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CHAPITRE 1. INTRODUCTION
(a) (b)
Figure 1.11 – Mesures réalisées avec la technique EMIR. Le monopole rayonne seul
au-dessus de la structure en PEC (a) Le monopole est associé à la surface corruguée
(b) @Onera
L’un des buts de ces études est de caractériser le rayonnement de cette antenne dans la
bande de fonctionnement du radar réel, c’est-à-dire la bande HF. Il existe deux difficultés
importantes qui rendent difficilement praticable ces mesures. La première est la taille
considérable des antennes. La seconde est la forte influence de leur environnement sur leur
rayonnement. Ces deux difficultés rendent impossible l’utilisation de méthode classique
de caractérisation en chambre anéchoïque. Par ailleurs, les mesures directes en champ
lointain, qui doivent être réalisées au-delà de la distance dite de Fraunhofer, sont difficiles
et très coûteuses. Une solution possible est donc d’effectuer une mesure en champ proche,
suivie d’une transformation champ proche-champ lointain.
Les recherches sur la technique appropriée de transformation ont été menées lors de
la thèse de Nicolas Payet portant sur la « Caractérisation d’antennes HF par mesures en
champ proche » [17]. Ces travaux ont permis de mettre au point un code d’identification
de sources. Le concept est basé sur la détermination d’un ensemble de dipôles élémentaires
équivalents rayonnant le même champ que l’antenne sous test. Afin de prendre en compte
toutes les composantes du champ, c’est-à-dire l’onde de ciel composée du champ direct
et du champ réfléchi, et l’onde de surface, le rayonnement des dipôles est exprimé par les
formules de Bannister [18], qui sont une extension en champ très proche des formules de
Norton [19].
Afin de réaliser la transformation, il est nécessaire de connaître les trois composantes
des champs électrique et magnétique, en amplitude et en phase. La mesure des six com-
posantes prendrait un temps considérable. Pour contourner cette difficulté, une approxi-
mation en onde plane est utilisée. En effet, il a été montré [20] que le champ magnétique
pouvait être déterminé à partir du champ électrique seul.
Le champ proche électrique est alors mesuré sur une surface SM fermée et centrée sur
l’antenne sous test, comme illustré sur la figure 1.12. La surface considérée est un cylindre
de rayon rSM et de hauteur hSM , le nombre de points de mesure est NM . Les sources
Page 13
CHAPITRE 1. INTRODUCTION
équivalentes sont aussi disposées sur une surface cylindrique, notée SD , de rayon rSD et
de hauteur hSD , incluse dans la surface SM . Le nombre de points sur cette surface SD est
ND . En chaque point de cette surface, trois dipôles élémentaires électriques sont placés
selon les trois directions des vecteurs unitaires d’une base cartésienne. À chaque point de
mesure de la surface SM , le champ électrique est la somme de toutes les contributions des
3ND dipôles.
L’application d’une méthode de moments à l’équation intégrale caractéristique du
problème permet d’écrire le système linéaire suivant :
ESM DE
= PS D (1.4)
HSM DH
Dans l’équation (1.4), ESM et HSM regroupent les composantes des champs électrique
et magnétique, de taille 3NM . Ici, HSM est calculé directement à partir du champ élec-
trique ESM . DE et DH sont les matrices correspondant à l’expression des fonctions de
rayonnement des dipôles équivalents placés sur la surface SD . PSD représente les moments
dipolaires inconnus des dipôles. Une décomposition en valeurs singulières de la matrice
de propagation globale, associée à un critère sur la puissance totale rayonnée par l’an-
tenne [21], à travers la surface SM , est utilisée pour déterminer le vecteur inconnu PSD .
Cette méthode permet de diminuer le conditionnement de la matrice à inverser. Une fois le
vecteur des moments dipolaires obtenu, le champ rayonné à grande distance, comprenant
l’onde de surface, peut facilement être calculé (équation (1.4)).
Page 14
CHAPITRE 1. INTRODUCTION
Page 15
CHAPITRE 1. INTRODUCTION
d’un monopole adapté à 13.5 MHz. Sa mise en œuvre et les résultats de ces mesures
seront présentés et commentés. Ensuite, la caractérisation de la structure métamatériau,
exposée dans l’introduction, et adaptée à la bande HF, sera abordée. Tout d’abord, des
mesures réalisées dans une chambre semi-anéchoïque du GeePs à 1.1 GHz [23] ont permis
d’estimer les performances attendues portant sur le confinement du champ à l’interface
et le gain résultant, défini par rapport à un monopole seul. Ensuite, les expérimentations
réalisées en extérieur à échelle 1 seront détaillées et les résultats obtenus seront comparés
à des simulations. Avant de conclure sur la mise en œuvre de ce système de mesure, les
limitations de celui-ci seront évaluées et différentes perspectives d’évolutions du matériel
seront discutées.
Page 16
CHAPITRE 1. INTRODUCTION
champ proche-champ lointain, sera présenté. Enfin, une conclusion générale permettra de
dresser un bilan des travaux entrepris et des perspectives ainsi ouvertes.
Page 17
Chapitre 2
Caractérisation d’antennes HF en
extérieur par mesures en champ proche
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.2 Solution technique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.2.1 Synchronisation émission-réception . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.2.2 Sonde de champ proche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.2.3 Drone utilisé et positionnement par GPS . . . . . . . . . . . . . 26
2.2.4 Charge utile développée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.3 Caractérisation d’un monopôle à 13.5 MHz . . . . . . . . . . . 31
2.4 Caractérisation d’une structure métamatériau adaptée à la
bande HF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.4.1 Mesure à l’échelle 1/100 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.4.2 Mise en œuvre du système en HF . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
2.4.3 Résultats et comparaisons à des simulations . . . . . . . . . . . 43
2.4.4 Évaluation du gain à partir de mesures radars . . . . . . . . . . 52
2.5 Limitation du système . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
2.6 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
2.1 Introduction
La difficulté de la caractérisation du rayonnement des antennes HF, qu’elles soient uti-
lisées pour de la communication ou de la détection radar, est bien connue et la littérature
scientifique regorge de travaux traitant de ce sujet. Au cours du XXe siècle, différentes
techniques ont été développées [26]. Les mesures les plus aisées à réaliser sont celles en
champ lointain. Cette zone commence lorsque les champs électrique E et magnétique H
sont orthogonaux entre eux et à la direction de propagation. Dans cette zone, la réparti-
tion angulaire du champ est indépendante de la distance à l’antenne. Pour une antenne
18
CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
2D2
r= (2.1)
λ0
avec D correspondant à la plus grande dimension de l’antenne et λ0 la longueur d’onde
dans le vide. Afin d’éviter l’effet du bruit radioélectrique ambiant, et pour des raisons de
sécurité et de confidentialité, les caractérisations d’antennes sont généralement réalisées en
chambre anéchoïque. Cependant, dans certains cas et en particulier avec des antennes HF,
ces techniques ne sont pas appropriées. En effet, lors de l’utilisation de réseau de grandes
dimensions, le respect de la distance minimale de Fraunhofer, définie par l’équation (2.1),
est ardu (par exemple r = 24 km pour le Duga-1). Or, il est courant avec l’utilisation
d’un radar transhorizon d’employer des réseaux de plusieurs centaines de mètres [27].
De plus, dans le cas des antennes HF, l’environnement d’utilisation a un impact fort
sur la répartition du champ rayonné. Dans le passé, des caractérisations ont pu être
menées grâce à des équipements embarqués sur des aéronefs, hélicoptère ou ULM [28][29],
mais le coût de ces expérimentations est exorbitant, et elles ne fournissent pas de gain
absolu. Une solution possible consiste à réaliser des mesures en champ proche, suivies
d’une transformation champ proche-champ lointain. Les transformations champ proche-
champ lointain ont été mises en œuvre à partir de la seconde moitié du XXe siècle [30].
Il en existe plusieurs, les plus connues étant la décomposition modale [31] et la méthode
des courants équivalents sur des surfaces de Huygens [32]. Généralement les techniques
développées sont applicables à des antennes supposées en espace libre. Dans le cas de
l’utilisation des antennes HF, la propagation est dépendante du sol. Afin de déterminer le
champ à grande distance de l’antenne, il est nécessaire d’intégrer l’environnement lors de
la transformation champ proche-champ lointain. C’est pour répondre à ses difficultés que
les travaux de Nicolas Payet ont été initiés [17]. Ils ont débouché sur un algorithme de
transformation champ proche-champ lointain adapté à cette bande de fréquences. C’est
avec la volonté d’exploiter cet algorithme et le logiciel qui le met en œuvre pour caractériser
le rayonnement des antennes de radars HF en extérieur qu’a commencé ce travail de thèse.
L’objectif est donc d’effectuer des mesures de champs proches en bande HF sur différentes
structures rayonnantes afin de leur appliquer ensuite une transformation champ proche-
champ lointain pour en déduire le champ lointain rayonné par l’antenne, à une distance
donnée.
La question de la caractérisation des antennes en extérieur et en champ proche ou
lointain n’est pas originale et exclusive à l’utilisation de la bande de fréquence HF. Par
exemple, lors de l’intégration de radars sur des navires ou d’antennes relais de télécommu-
nications dans des milieux urbains, il est nécessaire de vérifier si les performances de ces
équipements correspondent à celles déterminées lors du dimensionnement des systèmes.
La difficulté est de déplacer une sonde d’acquisition du champ électrique ou du champ
magnétique autour de l’antenne, qui peut être de grandes dimensions, sans trop perturber
Page 19
CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
le champ électromagnétique à l’endroit de la mesure. Il se trouve que dans les années 2000,
et grâce à la forte baisse des coûts de la miniaturisation de l’électronique, les drones com-
merciaux ont émergé. D’abord cantonnés au domaine de la cinématographie et de la prise
de vues aériennes, ils ont commencé à être utilisés pour les recherches scientifiques dans
de nombreux domaines. Naturellement, leur utilisation s’est répandue dans le domaine de
l’électromagnétisme, que ce soit pour y intégrer des radars à pénétration de sol [33], des
radars à synthèse d’ouverture [34] ou des systèmes de caractérisation d’antennes.
L’apparition de drones comme positionneurs pour des systèmes de caractérisation d’an-
tennes a débuté durant la première partie des années 2010, notamment avec les travaux
novateurs de Giuseppe Virone [35] sur la détermination du champ lointain rayonné par des
antennes VHF utilisées dans le cadre du projet "Square Kilometre Array". Afin d’effectuer
des transformations champ proche-champ lointain, les champs électrique et magnétique
doivent être déterminés sous leur forme complexe. Or la détermination de la phase est
ardue, car sa mesure passe ordinairement par une référence d’horloge commune entre
l’émission et la réception.
Page 20
CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
utilisé suppose une distance fixe et un canal de propagation stable. Ceci est impossible à
respecter lorsque les équipements sont trop éloignés ou s’ils se déplacent. Utiliser ce type
de moyen pour une application engageant un drone est impossible. L’étude de différentes
solutions à ce problème est présentée dans cette partie.
La première solution envisagée est d’utiliser deux horloges atomiques afin de fournir
une même horloge de référence à l’émission et la réception. L’utilisation d’horloges de ce
type permet d’avoir une référence en fréquence précise et le signal généré par l’horloge,
généralement un signal à 10 MHz, est utilisé comme référence pour les outils de numérisa-
tion ou de synthétisation de signal. En utilisant cette méthode, il convient non seulement
que les deux horloges aient la même fréquence, mais il est aussi nécessaire qu’elles soient
en phase. En raison des instabilités en fréquence, faibles, mais indissociables de l’utili-
sation d’horloges, une dérive sur la phase entre les signaux apparaît inéluctablement à
long terme. Pour d’autres applications, l’unité de recherche de l’Onera a fait l’acquisi-
tion de deux horloges atomiques, E10-Y de Quartzlock, de dimensions réduites et donc
potentiellement embarquables. L’analyse des performances de ces horloges a permis de
montrer que la stabilité à court terme, mesurée sur 100 secondes et caractérisée par la
déviation d’Allan, est correcte (6 × 10−12 ). Bien que cette valeur soit a priori suffisante
pour notre application, la stabilité à long terme est fortement dégradée. Elle peut excéder
200 ns pour une journée d’utilisation, ce qui rend impossible l’utilisation pratique de ces
horloges. Il serait en effet nécessaire de les appairer régulièrement. De plus, les vibrations
et les chocs peuvent affecter sévèrement le fonctionnement de ces équipements. Or, ceux-ci
sont difficiles à éviter dans une application engageant un drone.
Ce type de procédé, afin d’être utilisable, nécessite donc une correction des deux
horloges pour les appairer régulièrement. Ces solutions existent et se basent généralement
sur une régulation grâce aux systèmes GPS (Global Positioning System). En effet, les
satellites de la constellation utilisée pour le système GPS contiennent plusieurs horloges
au césium de grandes précisions. Celles-ci sont en permanence vérifiées et corrigées pour
correspondre au temps UTC (Universal Time Coordinated ), ce qui permet d’utiliser un
récepteur GPS pour générer une impulsion synchronisée sur plusieurs systèmes. Ainsi en
principe, le GPS serait en mesure de fournir une date et une horloge de référence. En
pratique, la connexion au GPS peut parfois s’avérer hasardeuse : le système peut être
soumis à du brouillage, les conditions météorologiques peuvent avoir un impact, enfin
l’environnement, milieu urbain dense par exemple, dans lequel est utilisé l’équipement
peut engendrer une faible précision à court terme. C’est pour cette raison qu’il est rare
d’utiliser un récepteur GPS seul. Il est le plus souvent associé à un oscillateur asservi au
signal GPS. Ce type de montage est nommé GPSDO (GPS disciplined oscillator ). La
stabilité à court terme est assurée par l’oscillateur et l’erreur à long terme est corrigée
par le GPS. Certains travaux [38] se sont intéressés aux performances atteignables par ces
systèmes. Ils ont montré que pour des récepteurs placés à des positions fixes, l’erreur est
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
en moyenne inférieure à 50 ns. Une erreur de cet ordre, même si sa valeur est extrêmement
faible, reste trop importante pour notre utilisation. Au vu de la difficulté d’effectuer une
synchronisation de haute précision [39], il a fallu se pencher sur des alternatives permettant
de nous affranchir de cette contrainte.
Page 22
CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
Page 23
CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
Page 24
CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
sur l’amplification du signal dans la sonde, ainsi que sur la source de lumière alimentant
les cellules photovoltaïques [54][55]. Les premières sondes réalisées ne comportaient pas
d’étage amplificateur et présentaient donc une sensibilité plus faible. La sonde n’était pas
alimentée par un laser, mais par la lumière d’une lampe à arc, cette lumière était ensuite
concentrée et injectée dans une fibre optique pour alimenter les différents éléments ac-
tifs. Les auteurs ont remplacé ce système par un laser permettant d’obtenir un meilleur
rendement énergétique. Ils ont enfin placé un amplificateur à la sortie du dipôle qui sert
d’antenne de réception de très faible dimension électrique. Le principe de fonctionnement
est illustré sur la figure 2.1.
Page 25
CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
(b)
(a)
Figure 2.2 – Schéma simplifié de la sonde (a) Photo de la sonde utilisée (b)
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
mettre en œuvre est d’utiliser un système GPS RTK (Real Time Kinematic) fournissant
une précision en temps réel de l’ordre du centimètre.
La méthode classique de positionnement GPS utilise la trilatération avec quatre satel-
lites différents, trois pour les coordonnées et un pour l’horodatage. De façon simplifiée, la
distance entre un satellite et le récepteur est obtenue en multipliant le temps de propa-
gation par la vitesse de propagation. Afin d’obtenir le temps de propagation, le récepteur
génère un code binaire de référence identique à celui qu’il devrait recevoir de la part du
satellite à un instant T. Ce code est un "Pseudo-Random-Noise signal" a une fréquence de
répétition de 1,023 MHz, permettant une précision d’environ 3 m. L’intervalle de temps
entre ce mot de référence, et le mot effectivement reçu constitue le temps de propagation.
Le système RTK n’utilise pas le code modulant, mais le décalage en phase de la
porteuse (L1 = 1575 MHz ou L2 = 1227 MHz ) entre le signal attendu et celui reçu.
Le calcul réalisé est ici plus complexe et porte sur la levée de l’ambiguïté entière qui
correspond au nombre de longueurs d’onde. L’utilisation de la porteuse permet d’atteindre
une précision centimétrique. En pratique, le système RTK utilise une base, qui sert de
référence au positionnement, et un objet mobile, ici le drone. La précision centimétrique
obtenue concerne la position relative du drone par rapport à la station de base. Si l’on
souhaite une position absolue possédant une précision centimétrique, alors il est nécessaire
d’utiliser un point géodésique comme point de référence pour la station de base. Ce point
géodésique désigne un point dont la position a été précisément déterminée. Ceux-ci sont
particulièrement nombreux en France et leurs lieux d’implantations peuvent être obtenus
sur le site de l’IGN (Institut national de l’information géographique et forestière). Le choix
a donc été fait d’équiper le drone avec un système GPS RTK.
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
Le signal généré par le boîtier de la sonde est donc récupéré via une fibre optique. Ceci
nécessite d’embarquer un convertisseur opto-électronique à bord du drone. L’Onera utilise
déjà de tels équipements pour convertir les signaux reçus sur les antennes des radars à
ondes de surface. Un convertisseur opto-électronique a un fonctionnement relativement
simple. La lumière émise par un laser est modulée par le signal électrique et transportée
par une fibre optique. L’Onera utilise ce procédé, car l’atténuation engendrée par la fibre
optique est faible (environ 1 dB/km) et, de plus, la fibre est neutre par rapport aux
perturbations possibles dues aux ondes radioélectriques. Le convertisseur a une plage de
fonctionnement de 500 kHz à 500 MHz, et sa consommation est de 10 mA/h. En ne
gardant que la partie utile de l’équipement, il a été possible de réduire ses dimensions à
120x60x35 mm3, et le poids à 0,2 kg.
Le convertisseur, la sonde et son boîtier de réception sont les seuls éléments électro-
niques à être embarqués sur le drone. La tension de fonctionnement du convertisseur fixe
la tension d’alimentation à 12 VDC . La consommation des deux éléments combinés est
d’environ 260 mA/h. Afin de ne pas affaiblir l’autonomie du drone, il a été décidé de ne
pas prélever l’énergie nécessaire à l’alimentation sur ses propres batteries. Une batterie
12 V d’aéromodélisme ayant une capacité de 5800 mA · h est utilisée. Elle permet lar-
gement d’être autonome sur une journée de manipulation. Le poids de la batterie est de
0,44 kg.
La structure du drone utilisé est principalement composée de fibre de carbone. Malheu-
reusement le fabricant, DJI, ne communique pas les propriétés électriques de ce matériau.
Or, si sa conductivité électrique est élevée, le drone va, par sa présence, changer les condi-
tions aux limites et donc déformer le champ électromagnétique rayonné par l’antenne sous
test. Cela signifie que, si la sonde de champ proche n’est pas à bonne distance du drone,
les valeurs relevées seront inexactes. Des logiciels de simulation électromagnétique ont été
utilisés afin de déterminer la distance minimale à placer entre le drone et la sonde. Le
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
pire cas, celui d’une structure de drone en conducteur électrique parfait, a été envisagé.
Pour avoir une erreur négligeable, il a été déterminé qu’une distance minimale de 70 cm
était nécessaire entre la sonde et le drone. Pour des raisons pratiques liées aux contraintes
d’atterrissage, la sonde doit donc être placée sur l’un des côtés du drone.
Une fois les différents éléments du système de mesure déterminés, son intégration au
drone a pu être réalisée. La figure 2.5 illustre la charge utile constituée par le boîtier de
sonde de champ proche, le convertisseur opto-électronique et la batterie.
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
l’antenne monopôle étant placée en son centre. Afin de minimiser les perturbations dues
aux équipements de mesures, le matériel a été installé dans une camionnette et éloigné
dans une « marguerite » (zone de stationnement des avions de forme florale, vue du ciel) à
une centaine de mètres de l’antenne. L’objectif est de réaliser une transformation champ
proche-champ lointain à partir des mesures effectuées à l’aide du drone. Il faut norma-
lement faire une mesure sur une surface cylindrique afin d’alimenter le code. Mais, dans
le cas du monopôle, il est possible de considérer l’antenne comme étant à symétrie de
révolution. Alors, en effectuant l’acquisition du champ proche sur une seule génératrice
du cylindre de mesure, il est possible de reconstruire les données de tout le cylindre. La
trajectoire parcourue par le drone est illustrée sur la figure 2.9. Le cylindre généré a une
hauteur de 9 m et un rayon de 27 m.
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
Un schéma fonctionnel illustrant la mesure est présenté sur la figure 2.10. À l’aide du
convertisseur électro-optique embarqué, l’information sur le champ électrique proche est
convertie en un signal lumineux. Grâce à l’utilisation d’une longue fibre optique et d’un
second convertisseur optoélectronique, il est reconverti, au niveau du sol, en un signal
électrique. Les signaux émis et mesuré sont numérisés, en utilisant la même horloge, par
un système de numérisation National Instruments. Ce dernier est utilisé comme référence
pour la phase.
En consultant le livre de bord électronique du drone, il est possible de récupérer
sa position GPS et donc celle de la sonde. Deux mesures successives ont été réalisées,
une pour chaque composante de champ. Il est à noter la composante azimutale Eφ du
champ électrique n’est pas relevée, car elle est nulle, ce qui a tout de même été vérifié
expérimentalement. La figure 2.11 représente les deux trajectoires réalisées pour acquérir
les composantes verticale Ez et radiale Eρ , le pied de l’antenne étant à l’origine des axes.
Ce sont les trajectoires utilisées pour les simulations.
Figure 2.11 – Trajectoires réalisées pour les mesures des composantes du champ élec-
trique
Les simulations ont été réalisées avec CST Studio (FIT) et FEKO (EFIE-MOM).
Ces deux logiciels de simulations électromagnétiques permettent de déterminer le champ
rayonné par l’antenne aux positions de la sonde. Pour les simulations, la scène a été
simplifiée, le sol étant considéré homogène et en béton sous le plan de masse de l’antenne.
Ceci est suffisant pour l’antenne monopôle, car son fonctionnement est relativement simple
mais, comme on le verra plus loin, une modélisation plus fine de l’environnement a été
nécessaire pour l’antenne à métamatériau. Le coefficient de réflexion S11 de l’antenne a
été relevé afin de déterminer la puissance réelle fournie à l’antenne. Les comparaisons
entre les mesures et les simulations sont absolues pour les valeurs d’amplitude de champ.
En revanche, le retard électrique apporté par le câble coaxial et la fibre optique n’est pas
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
précisément déterminé. Ainsi, les comparaisons des phases sont réalisées en décalant les
mesures avec un retard électrique arbitraire. Cette méthodologie n’induit pas de biais, car
la connaissance de la phase absolue du champ électrique proche n’est pas nécessaire pour
déterminer l’amplitude absolue du champ avec les transformations champ proche-champ
lointain. L’axe des abscisses représente la distance totale parcourue par le drone (abscisse
curviligne). Les 25 premiers mètres coïncident avec le déplacement selon l’axe x à altitude
constante. Les 9 derniers mètres correspondent à la phase d’atterrissage du drone.
(a)
(b)
La figure 2.12 représente la comparaison entre les champs mesurés et simulés pour Ez ,
en amplitude et en phase. Les valeurs sont cohérentes et les différences entre les simulations
FEKO et CST peuvent être expliquées par les différentes méthodes de calculs mises en
œuvre en simulations. En effet, FEKO permet de considérer une interface infinie, ici en
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
(a)
(b)
Sur la figure 2.13, les mesures pour la composante radiale Eρ du champ électrique
sont comparées aux résultats de simulation. La mesure de l’amplitude est correcte, mais
celle de la phase présente une forte différence dans la partie où le drone atterrit. Plusieurs
raisons peuvent expliquer cela : l’hypothèse d’un sol homogène en béton a pu fausser les
simulations, le sol ayant une grande importance pour le rayonnement. Comme les valeurs
d’amplitudes associées à ces parties de la trajectoire sont faibles, et il est possible qu’un
bruit ambiant ait faussé le relevé (émission parasite transitoire, par exemple).
Plusieurs mesures successives ont été effectuées, et les résultats obtenus sont similaires.
Les mesures de champ proche, bien que difficiles à mettre en œuvre ont montré des
résultats satisfaisants et reproductibles. Ces premiers relevés ont permis de valider le bon
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
Figure 2.14 – Comparaison entre les champs lointains calculés pour un monopôle
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
|Vm |2
|S21 |2 .Pin = (2.4)
Z2
Finalement en prenant en compte le retard δ engendré par la fibre optique placée entre
la sonde et le boîtier de sonde, il est possible, grâce à l’équation (2.5), de déterminer le
champ électrique complexe Em :
̸
(2.5)
p S21 +2πf δ)
Em = AF. |S21 |2 Pin Z2 .ej(
Ce banc de mesure, illustré sur la figure 2.15, a aussi permis de valider le logiciel
de transformation champ proche-champ lointain pour des sols à pertes. Ici, le sol est
métallique, car l’expérimentation ne porte que sur l’étude du confinement de l’onde au
niveau de l’interface. L’étude de la propagation de cette onde sur un sol réel a déjà été
effectué.
La première structure a déjà été présentée sur la figure 1.9. Seulement celle-ci n’était
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
(a) (b)
pas encore optimisée pour une transposition en HF. Il a été nécessaire de la modifier pour
alléger et réduire le coût de construction d’un éventuel prototype à l’échelle unité. Pour
cela, les panneaux ont été ouverts et la largeur de la structure a été réduite. Les travaux
de caractérisation de cette métasurface avec 3 × 18 panneaux, illustrée sur la figure 2.16,
ont été réalisés par Nicolas Bourey [22].
Figure 2.16 – Métastructure légère réalisée pour une fréquence de 1.1 GHz
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
Figure 2.17 – Gain obtenu pour les structures dîtes "Full " et "Open" à 1.1 GHz.
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
Figure 2.18 – Mesure dans un plan vertical de l’amplitude du champ Ez pour la structure
à 13 panneaux à 1.1 GHz, pour une antenne recevant 15 dBm
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
Différents types de mesures ont été réalisées, dont deux sont exploitées pour véri-
fier le bon fonctionnement de la structure d’émission. Les mesures selon des coordonnées
cylindriques, représentées sur la figure 2.22a, sont celles ensuite utilisées pour réaliser
les transformations champ proche-champ lointain. Les mesures suivant des lignes horizon-
tales, représentées sur la figure 2.22b, permettent directement de vérifier en champ proche
si la structure a un fonctionnement nominal. Enfin, des mesures de référence ont été réa-
lisées (figure 2.22c). Celles-ci, relativement simples, ont permis de vérifier rapidement la
répétabilité de l’acquisition et sont indispensables pour optimiser les simulations. Sur la
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
figure 2.22c, le trajet tracé en bleu (AB) est la trajectoire suivie par le drone. Celui-ci
décolle du point A et atterrit au point B.
(a) Mesures sur un cylindre (b) Mesures selon des lignes horizontales
Contrairement aux mesures effectuées sur le monopôle seul, les mesures ont ici été
effectuées sur la totalité du cylindre englobant le système d’émission. La topographie du
terrain est telle qu’une partie des mesures est entreprise au-dessus de la terre alors que
l’autre l’est au-dessus du béton. Pour que les simulations soient cohérentes, l’environne-
ment complet des mesures a été reproduit. La figure 2.22c fait apparaître le sol hétérogène
modélisé sous CST MWS. La difficulté ici a été de déterminer les caractéristiques diélec-
triques du béton et de la terre. En effet, même si la mesure des paramètres diélectriques des
matériaux a été envisagée, il est difficile de mettre en œuvre des caractérisations en bande
HF. La solution a donc été d’utiliser des modèles de la littérature [56][57] permettant de
définir les caractéristiques de ces matériaux dans la bande d’intérêt.
Les paramètres diélectriques à 15 MHz utilisés pour les simulations CST sont affichés
dans le tableau 2.1. L’épaisseur du béton considéré est de 1 m, ce qui correspond aux
relevés effectués sur le site d’essai.
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
(a)
(b)
Les premiers résultats obtenus sont ceux issus des mesures de référence. Ces mesures
sont ici comparées avec des simulations où le trajet du drone a été fidèlement reproduit.
Les mesures sont tracées en utilisant l’abscisse curviligne s (le point A correspond à
s = 0 m et le point B à s = 115 m). On observe sur la figure 2.23 qu’il y a une bonne
correspondance entre les mesures et les simulations pour le champ électrique vertical, en
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
amplitude et en phase. À distances égales du monopôle, il est à noter que le champ rayonné
par la structure est plus important à l’avant du métamatériau. Des mesures similaires ont
pu être obtenues pour la composante radiale du champ. On a vérifié que la composante
azimutale du champ était négligeable, comme attendu. Elle n’a donc pas été prise en
compte.
Figure 2.24 – Cartes du champ électrique |Ez | relevé en mesure et comparé à la simu-
lation pour trois fréquences
Les deuxièmes résultats sont ceux obtenus selon des lignes horizontales. Ces mesures
ont été réalisées pour différentes fréquences [10.3 12.7 13.4 14.4 15 15.7 16.3 18.8] MHz
afin de mettre en évidence la bande d’utilisation de la structure métamatériau. L’antenne
a été adaptée à chaque fréquence, la puissance injectée est donc constante. Ici, seules les
mesures réalisées à [12.7 15 18.8] MHz sont présentées et comparées à des simulations
sur la figure 2.24 (la totalité des mesures et simulations est présentée en annexe A). Lors
des simulations, seule la répartition du module du champ électrique dans un plan vertical
(y = 0) au-dessus du métamatériau a été représentée. Sur ces figures, le confinement de
l’onde au niveau du sol peut être observé. De plus, les cartes du champ en mesure et en
simulation sont similaires. Les différences peuvent s’expliquer par une mauvaise évaluation
de la position du drone en azimut ou par l’interpolation effectuée pour visualiser les cartes
de champs. En effet, le logiciel Matlab utilise une méthode d’interpolation bilinéaire pour
définir les couleurs utilisées pour représenter les surfaces.
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
Les erreurs quadratiques moyennes pour les trois fréquences ont été évaluées et sont
présentées sur le tableau 2.2. Ces niveaux d’erreurs sont environ de 10 dB inférieurs à
l’amplitude moyenne du champ observé.
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
(a) (b)
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
Pour analyser les transformations champ proche-champ lointain réalisées, l’intérêt s’est
porté sur la composante verticale Eθ du champ rayonné au niveau du sol à 300 m du centre
du système d’émission. Afin de s’assurer de la validité des résultats obtenus, ces mesures
sont comparées à des simulations réalisées sous FEKO et CST MWS.
Les simulations avec FEKO permettent de déterminer directement le champ électrique
lointain à 300 m, mais le logiciel ne permet pas de définir un sol hétérogène, contrairement
à CST. Ces simulations ont donc été réalisées pour un sol en terre homogène (εrr = 43.5,
σ = 0.0486 S.m-1).
Les simulations avec CST ont, en revanche, été réalisées dans des conditions de sol
plus réalistes, identiques à celles de la figure 2.22c. L’exploitation des simulations est
différente pour CST. En effet, le champ est ici déterminé sur le cylindre de mesure en
champ proche, puis une transformation champ proche-champ lointain est réalisée. Les
deux scènes de simulations sont visibles sur la figure 2.28.
(a) (b)
Figure 2.28 – Cylindres de mesure choisis pour les relevés de Eρ et Ez (a) environnement
CST (b) environnement FEKO
On peut observer sur la figure 2.29 les résultats, en phase et en amplitude, obtenus
pour la transformation champ proche-champ lointain issus des mesures. Ils sont comparés
aux données issues de simulations. Il est notable que la variation et le niveau du champ
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
électrique |Eθ | suivent sensiblement la variation et le niveau obtenus avec les simulations.
Comme attendu, on observe bien ici que le métamatériau permet d’exciter une forte
onde de surface au niveau du sol dans la direction principale du métamatériau φ = 0°.
La différence la plus importante porte sur les minima. Pour la phase, il existe de fortes
différences notamment dans la région du lobe principal.
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
Deux types de mesures ont été menés. Pour les essais radar, deux antennes, un mono-
pôle seul et un monopôle associé au métamatériau sont alimentés simultanément par des
signaux de type codes orthogonaux. Un réseau de réception fournit des niveaux sur les
cibles, ainsi que sur les fouillis de mer et ionosphérique, ceci simultanément à partir des
signaux des deux antennes d’émission, afin de comparer leurs gains.
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
Des mesures par drone, similaires à celles réalisées à Crucey étaient planifiées. Ces
mesures devaient être effectuées avec le système de mesure en champ proche développé
spécialement pour évaluer le champ rayonné par cette structure à l’échelle 1. Cependant,
la période des mesures a coïncidé avec le passage de la tempête Barbara, ce qui a rendu
impossible le déploiement de ce système, le risque d’accident étant trop élevé. Malgré ces
conditions expérimentales difficiles, pour lesquelles il a été décidé de ne pas embarquer la
sonde de champ sur le drone, des mesures avec un autre système ont pu être réalisées. Il
est présenté sur la figure 2.31.
Figure 2.32 – Résultats des mesures réalisées avec le drone et comparés à des simulations
Avec ce système, l’antenne d’émission est embarquée sur le drone et la réception s’ef-
fectue sur le monopôle placé devant le métamatériau. Le signal d’excitation est généré
grâce à un synthétiseur réglé à 14.756 MHz, la fréquence alors autorisée pour les mesures
radars. Il est raccordé à un monopôle, de faible longueur électrique devant la longueur
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
d’onde. Ceci permet d’éviter un éventuel couplage entre la structure au sol et le drone.
Pour effectuer un relevé de diagramme de rayonnement, en valeur relative par rapport au
champ maximum, il faut se placer à grande distance de la structure métamatériau, soit
au moins 300 m de celle-ci. En raison des conditions climatiques, il était impossible de
se placer à une telle distance. Nous avons donc réalisé des mesures circulaires à 50 m de
distance et à une altitude de 17 m. Ces mesures étaient centrées sur le centre du système
de réception.
Puisque les mesures (figure 2.32a) ont été réalisées en champ proche de la structure,
l’analyse seule de celle-ci ne permet pas de tirer de conclusions sur le gain du métamaté-
riau. Il a donc fallu les comparer à des simulations où le trajet du drone a été fidèlement
reproduit. On observe alors que le comportement, en champ proche, en mesure est bien ce-
lui attendu en simulation (figure 2.32b). La légère dissymétrie observée sur les minima est
liée à des difficultés lors de l’évaluation du point GPS du centre de la structure d’émission.
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
Figure 2.34 – Implantation des antennes d’émission du ROS aux Salins du Midi
Grâce aux mesures radars, réalisées par Michel Menelle de l’Onera, il a été possible
d’évaluer les gains, en fonction de l’azimut, de la structure composée du monopôle et du
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
métamatériau. Les gains ont d’abord été évalués sur les raies de Bragg. Ces raies rendent
compte de la diffusion de l’onde sur la crête des vagues. Lorsque la longueur d’onde de la
houle est égale à la moitié de celle de l’émission, les contributions réfractées s’ajoutent en
phase, c’est ce que l’on appelle les raies de Bragg. Ces échos étant cohérents, ils peuvent
servir de référence pour mesurer les gains. Tout d’abord, les niveaux obtenus sur l’écho de
la mer ont été évalués pour quatre essais, qui se sont déroulés sur quatre journées, en début
et en fin de mesure. Le temps d’intégration de chaque mesure est de 60 s, puis 20 images
sont sommées pour un temps global d’analyse de 20 minutes. La figure 2.35 présente ces
niveaux, on remarque que l’analyse n’est pas réalisée pour un azimut inférieur à -25°. Ceci
est dû au choix du site d’implantation, les valeurs inférieures à -25° sont inexploitables,
car la propagation s’effectue au-dessus de la terre.
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
est observée, mais une enveloppe globale se dessine et montre bien un gain dans la direc-
tion d’intérêt (azimut φ = 0°). Cette variation s’explique principalement par la grande
dynamique des niveaux reçus, environ 20 dB, en fonction de la force et de la direction du
vent. Ainsi, la répartition non uniforme du fouillis, selon l’azimut, impacte fortement les
niveaux rentrant par les lobes secondaires du réseau de réception.
Le même type d’analyse a été réalisé pour des cibles navales. Les pistes communes
obtenues pour les deux antennes d’émission permettent de comparer le niveau des plots
(i.e. le niveau de l’écho des cibles). La figure 2.37 permet de comparer le gain moyen
relevé sur les cibles à ceux obtenus pour le fouillis de mer et pour la simulation, où le sol
considéré est une mer homogène. La forme générale des courbes est similaire en mesures
et en simulation. Le maximum sur les courbes mesurées, de 5.5 dB, est environ d’1 dB
inférieur au maximum théorique (6.5 dB). Il est à noter qu’on se trouve dans un cas
classique des mesures radars en HF, avec de fortes variations des niveaux de fouillis et
un nombre important d’inconnues rendant difficile la répétabilité des mesures, et donc
de l’analyse. Ceci permet de souligner l’intérêt des caractérisations en champ proche des
antennes afin de limiter les facteurs inconnus de l’environnement de mesure.
Page 54
CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
Figure 2.37 – Gain théorique du métamatériau comparé aux résultats issus des mesures
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
mise en œuvre d’un tel système représente cependant un surcoût de plusieurs dizaines de
milliers d’euros. En outre, la présence de la fibre complique nécessairement les mesures
et alourdit le système. Une évolution importante pourrait être d’utiliser un algorithme de
reconstruction de phase. Dans ce cas, des mesures d’amplitudes sur au minimum deux sur-
faces englobant le système d’émission permettraient de réaliser les transformations champ
proche-champ lointain. Mais, l’utilisation de fréquences plus élevées entraînerait un pas
d’échantillonnage plus petit. Les mesures seraient donc nécessairement plus longues, et
afin d’en limiter leur durée, l’emploi d’un algorithme d’interpolation pourrait être utile.
Enfin une optimisation de la charge utile pour réduire le poids et la prise au vent serait
nécessaire.
2.6 Conclusion
Le travail sur la conception d’un système de mesure en champ proche a débuté par
un état de l’art, permettant de mieux comprendre le but poursuivi et de percevoir les
difficultés rencontrées pour une mesure de ce type. Le défi le plus complexe à surmonter a
été celui de la synchronisation entre l’émission et la réception de deux systèmes physique-
ment éloignés et mobiles. Après avoir exploré différentes possibilités, il est apparu que la
solution la plus simple et performante à mettre en place était de récupérer le signal au sol
via une fibre optique. Ce signal est ensuite numérisé de la même manière que l’émission
en utilisant une unique horloge de numérisation.
Après avoir défini la charge utile, la plateforme embarquée a pu être assemblée. Celle-
ci a tout d’abord été utilisée pour caractériser un monopôle seul adapté à la bande HF.
Ce premier essai a permis de valider l’ensemble de la chaîne de mesure en acquérant le
champ proche rayonné par l’antenne et en le comparant à des simulations. Ainsi, après
transformation champ proche-champ lointain, il a pu être noté que la précision des données
était suffisante pour obtenir des résultats cohérents.
La réalisation d’un tel équipement de mesure avait pour but la caractérisation d’une
structure métamatériau adaptée à la fréquence de 15 MHz. Cette structure a bénéficié
d’un projet Rapid nommé AC3M, qui a permis d’aller jusqu’à sa construction et sa carac-
térisation. D’abord construite avec 18 panneaux pleins sous la forme d’une maquette au
centième pour une fréquence de fonctionnement de 1.1 GHz, cette antenne a été caractéri-
sée avec un gain d’environ 10 dB tel qu’attendu par rapport à un monopôle. La structure
réalisée et mesurée en bande HF a été, elle, réduite à 13 panneaux pour une question
de coût et de poids. Les mesures avec le système embarqué sur le drone ont permis de
montrer des performances similaires à celles obtenues en simulation. Enfin, des mesures
radars effectuées aux Salins du Midi ont montré, malgré des conditions météorologiques
difficiles, un gain moyen de 5.5 dB du système par rapport à celui d’un monopôle.
Certaines améliorations à apporter au système de mesure ont pu être mises en évidence.
Elles portent principalement sur la précision de positionnement du drone. La planification
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CHAPITRE 2. CARACTÉRISATION D’ANTENNES HF EN EXTÉRIEUR PAR
MESURES EN CHAMP PROCHE
des vols est relativement délicate et la réalisation d’un parcours complexe n’est pas encore
possible. La précision des équipements proposés par le constructeur était suffisante pour
notre application, seulement elle rend problématique l’exploitation du système de mesure
à des fréquences plus élevées.
Cet aspect du travail de thèse a utilement ouvert le champ de recherche en combinant
des aspects théoriques et des connaissances en techniques de mesures innovantes. Enfin,
le développement de ce système de mesure a aussi fait naître l’idée de la possibilité de
réaliser des mesures de champ proche diffracté par des cibles navales pour ensuite évaluer,
grâce à des transformées champ proche-champ lointain, leur surface équivalente radar. Le
dernier chapitre de ce manuscrit sera d’ailleurs consacré à la vérification, en simulation,
de la pertinence de ce concept orignal de caractérisation de cibles navales.
Page 57
Chapitre 3
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
3.2 Propagation en ondes de surface . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
3.2.1 État de l’art . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
3.2.2 Comparaison de trois modèles de propagation . . . . . . . . . . 68
3.2.3 Effet de l’état de mer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
3.2.4 Effet de la variation de l’indice de réfraction atmosphérique . . 78
3.2.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
3.3 Adaptation de la Surface Équivalente Radar à la propagation
en ondes de surface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
3.3.1 Application de la définition classique de la SER pour une pro-
pagation en ondes de surface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
3.3.2 Modification de la formulation de la SER . . . . . . . . . . . . 83
3.3.3 Modélisation et caractérisation de cibles navales . . . . . . . . . 88
3.3.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
3.4 Intégration dans l’équation radar . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
3.4.1 Adaptation de l’expression du gain des antennes à la propagation
en ondes de surface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
3.4.2 Simulation et application à l’équation radar . . . . . . . . . . . 98
3.4.3 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
3.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
3.1 Introduction
Dans ce chapitre on va s’intéresser notamment à la définition de la Surface Équivalente
Radar (SER), grandeur scalaire fondamentale pour l’établissement du bilan de liaison des
radars à ondes de surface. En effet, la SER est fortement liée à l’équation radar. Cette
équation est similaire à celle de Friis, mais suppose une « troisième antenne » inconnue,
58
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
Wt Gt σ
Wr = 2
× × Ae (3.1)
4πR 4πR2
avec Wt la puissance transmise, Gt le gain de l’antenne à l’émission, Ae la surface
effective de captation de l’antenne de réception. Dans le cas d’une onde plane incidente
sur l’antenne de réception, le gain Gr à la réception est défini comme :
Ae
Gr = 4π (3.2)
λ2
Et finalement l’équation radar s’écrit :
Wt Gt σ λ2 Gr
Wr = × × (3.3)
4πR2 4πR2 4π
Avant d’exposer les différents travaux réalisés, il est nécessaire de rappeler des notions
sur la diffraction des ondes par un objet. Celle-ci résulte de l’interaction d’un champ élec-
tromagnétique incident, provenant d’une source lointaine, avec un ou plusieurs objets. Les
données considérées dans ce problème sont le champ électromagnétique incident (E ⃗i, H
⃗ i ),
ainsi que la géométrie et les matériaux du corps diffractant. La configuration du problème
considéré est illustrée sur la figure 3.1.
Page 59
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
ne vérifie pas ces conditions, il apparaît une densité de courant J⃗s à la surface de l’objet,
source du champ diffracté.
La détermination du champ diffracté permet de caractériser l’objet. Cependant, le
champ est une grandeur vectorielle complexe évoluant selon la distance d’observation.
Son emploi est relativement difficile et rend laborieuses les comparaisons entre différents
scénarios de détections radars. C’est pour cette raison qu’on définit une valeur scalaire
qui est la Surface Équivalente Radar. Cette grandeur scalaire permet de quantifier la
capacité d’une cible à renvoyer l’énergie de l’onde électromagnétique incidente à laquelle
elle est soumise. Cette grandeur est homogène à une surface (m2 ) et se définit comme
la surface projetée d’une sphère équivalente qui renverrait la même énergie que la cible
réelle. Lorsque les différents paramètres de la scène sont figés, le rayonnement de la cible
est considéré comme omnidirectionnel.
La définition mathématique de la SER, notée σ, nécessite que l’onde incidente sur la
cible, placée en espace libre, soit plane et homogène. On écrit alors la densité de puissance
incidente Si , avec η0 l’impédance de l’air, de la façon suivante :
⃗ i ||2
1 ⃗ ⃗ ∗ 1 ||E
Si = E i Hi = (3.4)
2 2 η0
En assimilant la cible à une antenne captant de l’énergie, la SER σ est alors définie
comme la surface de captation de cette antenne. Elle capte alors une puissance égale à :
⃗ i ||2
1 ||E
W = σSi = σ (3.5)
2 η0
Si la cible est métallique, sans pertes, elle re-rayonne la totalité de cette puissance. Ce
rayonnement est considéré comme s’il était omnidirectionnel et observé à une distance R
de la cible. On définit alors la densité de puissance diffractée Sd par la cible par :
W 1 ||E⃗d ||2
Sd = = (3.6)
4πR2 2 η0
Et, en utilisant l’équation (3.5) :
⃗ i ||2
1 ||E 1 ||E⃗d ||2
Sd = σ = (3.7)
8 πη0 R2 2 η0
D’où :
||E⃗d ||2
σ = 4πR2 (3.8)
||E⃗ i ||2
Il apparaît clairement ici une dépendance de la SER à la distance, ce qui n’est pas
satisfaisant, car afin d’être exploitable, cette grandeur doit être constante. Le point d’ob-
servation est classiquement considéré à grande distance de la cible, permettant ainsi de
considérer que le champ diffracté E⃗d par la cible évolue en suivant une loi inverse de la
distance ( R1 ). Dans ce cas, la SER converge selon la distance, elle est alors définie comme :
Page 60
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
⃗ 2
2 ||Ed ||
σ= lim 4πR (3.9)
R→∞ ⃗ i ||2
||E
La connaissance de la SER d’une cible est primordiale. Elle constitue, en se plaçant
du côté de la cible, le seul paramètre caractéristique de la cible dans l’équation radar, les
autres étant seulement dépendants du radar employé et de la distance parcourue par les
ondes.
On comprend alors l’importance que revêt la connaissance de la SER pour prévoir
la capacité de détection d’un radar. Plusieurs méthodes peuvent être envisagées pour la
déterminer : les méthodes hautes fréquences et les méthodes exactes. La notion de haute
fréquence ne fait pas référence ici à la bande HF. Elle traduit l’utilisation d’une longueur
d’onde petite devant les dimensions de la cible. Dans ce cas, il est communément admis
que la longueur d’onde doit être environ 10 fois inférieure aux dimensions du plus petit
élément diffractant de la cible pour pouvoir utiliser ces méthodes [60].
Les méthodes hautes fréquences sont appréciées pour leur efficacité et leur temps de
calcul réduit. À haute fréquence, il est possible de considérer que chaque partie de la
cible rayonne indépendamment des autres. Les calculs des courants induits, puis celui du
champ diffracté en sont facilités. Différentes méthodes existent [61] dont la méthode de
l’optique géométrique, qui est la plus ancienne et la plus simple. La solution de l’optique
physique et la théorie géométrique de la diffraction sont aussi utilisées. La plupart des
logiciels de calcul de SER mettent en œuvre des combinaisons de ces différentes méthodes.
Elles sont d’un grand intérêt, car la majorité des radars de surveillance et de conduite
de tir utilisent des fréquences qui, au regard du critère défini plus haut, peuvent être
qualifiées de hautes fréquences. L’utilisation de ces méthodes est à la base de certains
processus de conception d’aéronefs ou de bateaux pour augmenter leur furtivité radar,
et donc diminuer leur SER [62]. À l’inverse, ces méthodes sont parfois appliquées pour
augmenter la SER : par exemple afin d’accroître la visibilité radar des bateaux civils en
utilisant des réflecteurs [63] ou pour ne pas compromettre la SER réelle d’un vecteur
furtif, lors d’entraînements ou de démonstrations [64].
Avec les radars à ondes de surface, la gamme de longueurs d’onde employée [20−60 m]
ne permet pas d’utiliser les méthodes hautes fréquences. L’emploi de méthodes exactes
est nécessaire. Elles passent par une résolution exacte des équations de Maxwell. Les
principales méthodes de résolution sont celles des différences finies et la méthode des
moments. Ce sont les méthodes les plus précises, ce qui conduit à des tailles de problème
parfois très importantes. Néanmoins, des techniques d’accélération existent, et permettent
de réduire le temps de calcul [65].
Avant de caractériser la SER de cibles navales, il est nécessaire de s’intéresser aux
hypothèses permettant d’établir les relations (3.9) et (3.3). La première concerne le champ
incident E ⃗ i sur la cible qui doit être homogène et plan. De la même façon, le champ E⃗d
diffracté par la cible, doit suivre une loi de variation inversement proportionnelle à la
Page 61
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
distance afin que la limite converge dans l’équation (3.9). Ces hypothèses valables pour
une propagation en espace libre nécessitent d’être évaluées pour une propagation en ondes
de surface. Le cas échéant, des modifications pour adapter la définition de la SER à cette
propagation devront être effectuées.
Page 62
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
Figure 3.2 – Cerf-volant équipé d’un câble servant d’antenne de réception (@McClure’s
Magazine)
Ces expériences successives représentent une avancée technique majeure. Elles ont
amené de nombreux physiciens et mathématiciens à répondre à une question fondamen-
tale. Quel phénomène physique lié à la propagation des ondes permet d’expliquer cette
liaison transatlantique ?
En effet, il était alors admis que les ondes électromagnétiques se propageaient en ligne
droite. Les premiers travaux référencés sont présentés en 1903 par H.M. Macdonald [67],
un mathématicien écossais. Ils théorisent la possibilité que les ondes se courbent autour
d’un obstacle conducteur. L’hypothèse est donc qu’une onde se propageant à la surface
de la mer est responsable de la réussite de l’expérience de Marconi. La validité de ces
recherches est rapidement questionnée par Rayleigh [68] et Poincaré [69], deux illustres
Page 63
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
mathématiciens et physiciens.
Il existe aujourd’hui un consensus scientifique sur l’expérience de Marconi. La trans-
mission aurait été rendue possible par la réflexion sur l’ionosphère d’une harmonique
Haute Fréquence du signal. La transmission par onde de surface est impossible au vu du
niveau d’atténuation de celle-ci avec la distance.
En 1907, les travaux de Zenneck [70] représentent la première étape importante dans
la modélisation de l’onde de surface. Ceux-ci traitent du cas de la propagation d’une
onde, solution des équations de Maxwell, à l’interface plane de deux milieux homogènes.
Les deux milieux ont une même perméabilité µ0 , mais des permittivités et conductivités
différentes. La géométrie des milieux de propagations est similaire à celle de la figure 1.8
Le problème est traité dans le cas de la propagation de deux ondes planes non ho-
mogènes, une dans chaque milieu. La propagation s’effectue dans la direction x et, selon
Zenneck, la composante du champ magnétique, pour z > 0 est :
Les termes b1 et b2 sont constants, et on définit les nombres d’onde par les expressions
suivantes :
k02 = kz1
2
+ kx2
(3.12)
εr .k02 = kz2
2
+ kx2
La continuité des champs tangentiels, à l’interface, impose qu’à z = 0, H1y =H2y et en
conséquence b1 = b2 = b. Les composantes de champ électrique, déduites des équations
de Maxwell, dans le milieu supérieur sont :
kz1
E1x = −b e−kz1 z−jkx x
jωε0
(3.13)
kx
E1z = b e−kz1 z−jkx x
jωε0
Les composantes dans le second milieu de propagation s’écrivent de façon équivalente :
kz2
E2x =b e+kz2 z−jkx x
σ + jωε0 εrr
(3.14)
kx
E2z =b e+kz2 z−jkx x
σ + jωε0 εrr
La propagation de deux composantes de champ électrique entraîne l’existence de deux
composantes Px et Pz , pour le vecteur de Poynting P⃗ .
Page 64
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
1
Px = − Ez Hy∗
2 (3.15)
1 ∗
Pz = Ex Hy
2
La présence simultanée de ces deux composantes est une des caractéristiques princi-
pales de la propagation d’une onde de surface. L’énergie liée à la composante verticale du
vecteur de Poynting est faible et est associée aux pertes dans le sol. L’inclinaison de la
propagation de l’onde vers le sol, communément appelé tilt de l’onde, entraîne le confi-
nement de celle-ci à l’interface. L’atténuation est exponentielle selon la hauteur z, et est
différente dans les deux milieux.
Zenneck a démontré mathématiquement qu’une onde de surface peut se propager à
l’interface de deux milieux, cependant il ne traite pas de la question de la source de ces
ondes. Il a été démontré qu’une ligne infinie de dipôles verticaux permet la présence d’une
onde transverse magnétique sur un plan cylindrique infini. Cette onde a une structure
d’onde de Zenneck et son amplitude décroît en √1R dans la direction de propagation au
niveau de l’interface [71]. La notion d’onde de surface dans la littérature fait parfois
référence à cette structure d’onde.
Sommerfeld est le premier à démontrer la présence d’une onde de surface rayonnée par
une source réelle sur un demi-espace conducteur [72]. Il parvient à écrire les champs élec-
triques et magnétiques rayonnés par des dipôles élémentaires électriques et magnétiques.
Une erreur de signe fit controverse et fut longuement débattue, mais celle-ci fut corrigée
en 1926 [73]. Le problème se définit avec la géométrie exposée sur la figure 3.3.
Figure 3.3 – Géométrie utilisée pour les équations de Sommerfeld et le modèle de Ban-
nister
Page 65
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
e−jkR1
E1 = jµ0 ωp (3.17)
2πR1
p est le moment dipolaire porté par le dipôle élémentaire.
Ce champ de référence correspond au champ rayonné au-dessus d’un plan conducteur
électrique parfait. Le caractère diélectrique à pertes du sol est pris en compte au travers
de la fonction d’atténuation F (w).
√ √
F (w) = 1 − j πwe−w erfc j w (3.18)
1 p 2
w = − jk0 R1 sin Ψ1 + ∆ 1 − ∆2 cos2 Ψ1 (3.19)
2
Avec ∆ l’impédance de surface normalisée par rapport à l’impédance de l’air :
1
∆= q (3.20)
εrr − j ωεσ 0
√
Z ∞
2 2
erfc(j w) = √ √
e−z dz (3.21)
π j w
Dans le cas d’un rayonnement hors des contraintes définies précédemment, les déve-
loppements de Norton sont utilisés [19]. En effet, ce modèle, toujours d’actualité, est une
version facilitant l’usage et la compréhension des travaux de Sommerfeld.
La fonction d’atténuation dépend de différents facteurs. Pour un même sol, elle dé-
pendra de la fréquence et de la distance R1 entre le dipôle et le point d’observation du
champ.
Les recherches de Sommerfeld et Norton permettent de montrer, via un développement
en série de la fonction d’atténuation, qu’à proximité du dipôle rayonnant, l’onde se propage
avec une structure proche de l’onde de Zenneck. En effet, dans ce cas le terme d’atténuation
le plus important est alors proportionnel au rapport √1R . À grande distance, l’évolution
en √1R n’est plus représentative du comportement de l’onde de surface [74]. La figure 3.4
Page 66
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
Norton a suggéré que le champ rayonné par un dipôle au-dessus d’un sol conducteur est
la somme de trois composantes : un champ direct, un champ réfléchi, équivalent au champ
direct, mais pondéré par un coefficient de réflexion de Fresnel, et un terme de correction.
Les deux premiers termes sont regroupés sous le nom d’onde de ciel. Le troisième terme
correspond à l’onde de surface. La notion d’onde de surface dans ce rapport fait référence
à la définition donnée par Sommerfeld et Norton.
Il existe dans la littérature un grand nombre d’autres modèles plus complexes permet-
tant de prendre en compte différents facteurs. Ceux-ci incluent, notamment, la rotondité
de la Terre, les transitions terre-mer, la rugosité du terrain et les effets de l’atmosphère.
Les modèles analytiques présentent l’intérêt de pouvoir simplement séparer les compo-
santes ondes de surface et ondes de ciel. Cependant, certains paramètres ne peuvent être
intégrés, notamment le relief des terrains, la répartition du champ à propager, etc. Il
peut être notamment fait référence aux travaux de Fock [75], Bremmer [76] et Rothe-
ram [24]. Ce dernier est d’intérêt, car il est recommandé par l’Union Internationale des
Télécommunications (UIT).
Avec l’émergence de processeurs offrant de grandes capacités de calculs, les modèles
numériques ont connu une forte expansion. Ils sont aujourd’hui les modèles privilégiés
dans l’estimation des pertes de propagation, que ce soit pour des applications radars ou
en télécommunications.
Page 67
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
1
∆= q (3.22)
εrr − j ωεσ 0
Le coefficient de réflexion de Fresnel pour la polarisation verticale Γ|| est défini comme :
sin Ψ2 − ∆1
Γ|| = (3.23)
sin Ψ2 + ∆1
avec ∆1 :
p
∆1 = ∆ 1 − ∆2 cos2 Ψ2 (3.24)
Les équations des champs électriques et magnétiques ont été simplifiées pour en amé-
liorer la lisibilité, en supposant que le point d’observation est situé à une grande distance
du dipôle (|k0 R2 | ≫ 1). Les formulations de Bannister sont présentées dans leur totalité
en annexe B.
Les trois composantes de champs non nulles, en coordonnées cylindriques, sont :
Page 68
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
Sur les trois équations ci-dessus, les composantes de champs sont la somme d’un champ
direct, d’un champ réfléchi au niveau de l’interface, caractérisé par le coefficient de ré-
flexion de Fresnel Γ|| , et d’une onde de surface caractérisée par F (w), la fonction d’atté-
nuation de Norton.
Avec la source d’émission placée au niveau de l’interface (h = 0 m), soit un scénario
classique pour l’utilisation de radar HF à ondes de surface, le rapport entre la composante
longitudinale et verticale du champ électrique, pour Ψ1 = Ψ2 = 0, est :
Eρ
| | = |∆| (3.28)
Ez
À titre d’exemple, pour une mer aux propriétés électromagnétiques classiques (εrr = 81,
σ = 5 S.m-1), le rapport vaut : |∆| ≈ 0.0105 à 10 MHz. Une faible valeur de ∆ peut
être observée pour toute la bande HF, pour une propagation sur la mer. Ceci explique
pourquoi seul le champ électrique vertical est généralement considéré pour les ROS.
L’étude avec ce modèle de propagation est limitée par l’hypothèse de Terre plate. Il a
été démontré que la distance limite correspondante est [79] :
− 13
π
dc = R R (3.29)
λ0
avec R = 6371 km le rayon de la Terre. L’analyse, extrapolable à toute la bande de
fréquence d’intérêt, est réalisée ici à 10 MHz est donc limitée à une distance maximale
de dc = 70 km. D’autres résultats obtenus à différentes fréquences sont présentés dans
l’annexe C. Les courbes tracées sur la figure 3.5 montrent les variations, normalisées à la
valeur maximale obtenue, au niveau de la mer, de l’amplitude et de la phase du champ
électrique vertical en fonction de l’altitude. Cette comparaison est réalisée pour différentes
distances entre 30 et 70 km. L’altitude est limitée à 100 m, car il n’existe pas de navires
ayant un tirant d’air supérieur à cette valeur.
Des informations importantes peuvent être tirées des figures 3.5. Premièrement, bien
que l’amplitude du champ ne soit pas constante, ses variations avec l’altitude, à une dis-
Page 69
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
(a)
(b)
tance fixe, sont faibles (de l’ordre de 10 % à 100 m d’altitude). Les variations en fonction
de l’altitude sont quasiment linéaires et assez semblables, au moins sur les quarante pre-
miers mètres, quelle que soit la distance d’observation. Des conclusions similaires peuvent
être tirées pour la phase. Afin de renforcer ces conclusions, une analyse analogue a été
réalisée avec d’autres modèles de propagation.
Le deuxième modèle est, aussi, un modèle analytique très complet, intégrant notam-
ment la rotondité de la Terre et la présence de l’atmosphère dans le calcul du champ
Page 70
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
rayonné par un dipôle électrique [24]. Ce modèle est celui recommandé par l’Union In-
ternationale des Télécommunications (UIT). Le logiciel GRWAVE utilise ce modèle et
permet, seulement, le calcul de l’amplitude du champ électrique à un point d’observation
arbitrairement placé au-dessus d’une terre considéré homogène. Ces travaux se basent en
réalité sur trois modèles, appliqués distinctement selon la distance et la hauteur d’obser-
vation. Pour des propagations à courtes distances et à faible altitude, dans le cas où la
représentation Terre plate est valide, un modèle étendu de Sommerfeld est utilisé [80].
Dans le cas où la distance reste faible, mais la hauteur à laquelle le champ est observé
augmente, le champ est calculé grâce à une technique d’optique géométrique. Enfin, dans
le cas où le récepteur se situe au-delà de l’horizon radioélectrique, les techniques précé-
dentes ne sont plus utilisables. Dans ce cas, un calcul des résidus pour résoudre l’équation
intégrale, adaptée à une Terre sphérique, permet de déterminer le champ rayonné est ef-
fectué. Cette dernière méthode se base sur les travaux fondateurs de Bremmer adaptée
pour la prise en compte de l’atmosphère.
Le modèle d’indice de réfraction de l’atmosphère couramment utilisé est celui d’une
variation exponentielle avec l’altitude [81]. Son implémentation se fait en modifiant le
rayon de la Terre lors du calcul des champs. Cette technique, souvent utilisée pour les
problèmes de propagation troposphérique, permet de redéfinir le problème réel comme
celui d’une Terre, sans atmosphère, possédant un rayon effectif variable. Ce rayon est
noté :
re = Kr0 (3.30)
Page 71
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
celle réalisée avec le modèle de Bannister. Néanmoins, le domaine de validité étant supé-
rieur en distance, l’analyse est étendue jusqu’à 200 km. Des résultats de calculs effectués
à différentes fréquences sont présentés en annexe D.
Les observations notables sur la figure 3.6 sont équivalentes à celles effectuées avec le
modèle de Bannister. La variation du champ en fonction de l’altitude est faible, environ
10 %, et celle-ci évolue peu avec la distance. Surtout, il est intéressant d’observer que
les courbes de variations convergent à partir d’une distance supérieure à 70 km. Le front
d’onde incident sur la cible est alors sensiblement identique, quelle que soit la distance.
Cette conclusion qui peut être étendue à toute la bande d’intérêt pour les radars HF
à ondes de surface [5-15 MHz] permet d’envisager que la diffraction de la cible soit alors
indépendante de la distance à la cible. En effet, si la structure de l’onde, en variation
relative au champ à l’interface, est constante en fonction de la distance, alors les courants
induits sur la structure de l’objet diffractant seront les mêmes, à une constante près, quelle
que soit la distance à la cible. Cette hypothèse importante est nécessaire pour pouvoir
attribuer une valeur unique à la réflectivité de la cible. Pour pousser l’étude plus loin, une
analyse similaire a été réalisée avec un modèle de propagation numérique.
L’équation parabolique a été introduite dans les années quarante par Leontovitch et
Fock [84]. Leur recherche concernait la propagation des ondes autour de la Terre. L’équa-
tion parabolique est nommée ainsi, car une hypothèse de paraxialité (parabolique) est
appliquée pour l’établir. Cette approche, au vu de la complexité initiale du calcul, n’a
pas particulièrement intéressé la communauté scientifique, et il a fallu attendre que Tap-
pert introduise la méthode de résolution Split-Step Fourier pour qu’elle commence à être
employée [85]. Elle fut, dans un premier temps, appliquée au problème de propagation
des ondes sonores en milieu aquatique, notamment pour la détection de sous-marins. Elle
Page 72
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
s’avère d’un grand intérêt pour des milieux de propagation possédant de fortes variations
d’indices de réfraction verticales et horizontales. L’application de cette méthode à la pro-
pagation des ondes électromagnétiques a débuté à l’aube des années quatre-vingt-dix, et
elle a été popularisée par Dockery et Kuttler [77].
L’origine de cette méthode de résolution est l’équation d’Helmholtz. Dans le cas d’un
milieu parfait (linéaire, homogène, isotrope, à réaction instantanée, et avec absence de
pertes) et en l’absence de courant et de charges l’équation est :
∆U + k 2 U = 0 (3.31)
√
avec k = ω µε le nombre d’onde, ω la fréquence angulaire, ∆ l’opérateur laplacien
et U le champ magnétique ou électrique. La structure de l’onde de surface présente une
composante de champ magnétique Hφ et deux composantes de champ électrique, longitu-
dinale Eρ et verticale Ez . Les composantes de champ électrique peuvent être déduites du
champ magnétique grâce aux équations de Maxwell. Dans ce cas, on s’intéresse seulement
à la composante U = Hφ du champ magnétique. Dans certains cas, l’étude de l’équation
parabolique se fait dans un domaine tridimensionnel [86]. Cependant, les études de ce type
sont naturellement plus complexes, car prenant en compte une dimension supplémentaire.
Nécessitant des temps de calcul bien plus importants à ceux en deux dimensions, elles ne
présentent qu’un intérêt limité pour cette analyse. Une hypothèse d’invariance azimu-
tale, selon φ, permet alors de ramener le problème dans un espace à deux dimensions.
L’équation de propagation, en coordonnées cylindriques, est alors :
∂ 2U 1 ∂U ∂ 2U
+ + + k02 n2 U = 0 (3.32)
∂ρ2 ρ ∂ρ ∂z 2
avec n l’indice de réfraction de l’atmosphère. On substitue au champ U sa valeur
réduite u par la transformation :
1
U (ρ, z) = √ ejk0 ρ u(ρ, z) (3.33)
ρ
Dans ce cas, l’équation de propagation des ondes est :
∂ 2u ∂u ∂ 2 u
1
− 2jk0 + 2 2
+ k0 u (n − 1) + =0 (3.34)
∂ρ2 ∂ρ ∂ 2 z (2ρk0 )2
S’applique ensuite l’hypothèse de paraxialité qui se traduit par l’inégalité suivante :
2
∂ u
≪ 2k0 ∂u (3.35)
∂ρ2 ∂ρ
1
≪ n2 − 1 (3.36)
(2ρk0 )2
Page 73
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
2D standard suivante :
∂ 2u ∂u 2 2
(3.37)
− 2jk0 + k0 n − 1 u=0
∂z 2 ∂ρ
La littérature présente de nombreuses techniques de résolution de l’équation (3.37).
La démarche utilisée ici est une méthode par éléments finis décrite par Apaydin [25]. L’es-
pace bidimensionnel est maillé suivant les directions longitudinale et verticale. Les pas de
discrétisation sont respectivement δρ et δz. La mise en place d’une méthode de résolution
de type Crank-Nicolson permet une résolution matricielle du système d’équations aux
dérivées partielles. L’application de cette méthode impose une hypothèse forte : la source
émet un rayonnement de type faisceau gaussien. Ceci ne correspond pas au diagramme de
rayonnement d’un dipôle. Les aménagements nécessaires pour tenir compte de la source
réelle sont lourds à mettre en oeuvre et ne sont pas d’un grand intérêt, car, à grande
distance, seule l’onde de surface subsiste. En effet, la somme des champs direct et réfléchi
est nulle à proximité du sol. En conséquence, les modifications n’ont pas été réalisées.
Le schéma de résolution de l’équation parabolique est présenté sur la figure 3.7. Le
calcul de la propagation est initialisé sur une verticale en suivant une allure gaussienne.
La résolution utilise ce champ initial et s’effectue de façon itérative selon l’axe horizontal
à l’aide de l’algorithme de Cranck-Nicolson.
Ce modèle de propagation est utilisé pour les mêmes paramètres de fréquence et de sols
que ceux définis dans les parties précédentes. Des résultats obtenus à différentes fréquences
sont présentés dans l’annexe E. L’atmosphère est considérée comme standard, les pas
horizontaux et verticaux sont respectivement δr = 100 m et δz = 10 m. La figure 3.8
représente la variation de l’amplitude du champ électrique vertical évalué jusqu’à 200 km
de la source.
Il est notable sur la figure 3.8 que la variation d’amplitude du champ en fonction
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CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
de la hauteur au-dessus de la mer pour une distance de 30 km, est différente de celle
obtenue avec les deux modèles précédents. Cette différence est due à la nature gaussienne
de la source. À cette distance, le champ n’est pas composé de la seule onde de surface
et l’influence du profil spatial du champ source gaussien est alors visible. À plus grande
distance, les mêmes variations que celles décrites avec les modèles analytiques peuvent être
observées. Cette analyse, réalisée ici à 10 MHz est aussi applicable aux autres fréquences
de la bande utile des ROS.
Pour la phase du champ électrique, présentée sur la figure 3.9, des variations similaires à
celles présentées avec le modèle de Bannister peuvent être notées. Il semble que l’utilisation
d’un modèle numérique de propagation ne soit pas très appropriée pour des calculs de
propagation avec des paramètres standards de simulations. Le temps de calcul est bien
supérieur, et les résultats très proches, à ceux des modèles analytiques. Le véritable intérêt
de ce type de modèle se révèle pour des fréquences plus élevées, où l’indice de réfraction
atmosphérique a un fort impact, ou bien lorsque l’on veut calculer les pertes sur un sol
présentant du relief.
Ces différents résultats permettent de poser les bases du raisonnement permettant de
redéfinir la notion de la surface équivalente radar appliquée au radar à ondes de surface.
L’hypothèse, qui sera vérifiée en simulation, est que les profils de variations, avec la dis-
tance, des champs électrique et magnétique sur la cible sont identiques. Cette hypothèse,
valable pour toute la bande de fréquence d’intérêt, doit être étendue en s’intéressant à
l’impact de l’état de mer sur la propagation.
Page 75
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
1
∆= q (3.38)
εrr − j ωεσ 0
Afin d’être appliquée, cette méthode nécessite que les variations soient faibles devant
la longueur d’onde. Il faut (k0 h)2 ≪ 1, avec h la hauteur des rugosités. On note alors
l’impédance de sol effective ∆, donnée par :
∆=∆+A (3.39)
où A est la double intégrale dans l’espace de Fourier sur les variables spectrales p et
q, définie par :
Z +∞ Z +∞
A= F (p, q)W (p, q)dpdq (3.40)
−∞ −∞
et :
Page 76
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
p2 + b′ ∆(p2 + q 2 − k0 p) p2 − q 2
F (p, q) = +∆ + k0 p (3.41)
b′ + ∆(b′2 + 1) 2
1
q
′
b = k02 − (p + k0 )2 − q 2 (3.42)
k0 p
W (p, q) représente le spectre de gravité de la mer, qui permet de reconstituer les
paramètres statistiques de la mer. Un certain nombre de modèles sont présents dans la
littérature, et deux d’entre eux ont été utilisés dans cette étude [88]. Le premier est le
spectre de Philips :
1 0.02
W (p, q) = (3.43)
2 π(p + q 2 )2
2
Les états de mer supérieurs à 5 ne sont pas considérés, car ils ne vérifient pas la
condition de faibles variations de hauteur devant la longueur d’onde. De plus, il a été
montré que l’utilisation des radars à ondes de surface devient difficile pour des états de
mer forts (supérieurs à 7). L’analyse a été effectuée sur les variations du champ électrique
en fonction de l’altitude selon la distance d’observation, avec les mêmes paramètres de
simulation. Des résultats obtenus à d’autres fréquences sont présentés dans l’annexe F.
Le modèle de propagation ici utilisé est celui de Bannister. Les courbes sont tracées pour
une impédance de la mer calme et pour les deux impédances effectives correspondantes
aux états de mer 2 et 5.
Les variations de la surface de mer ajoutent des pertes non négligeables lors de la
propagation, elles ont aussi un impact sur la répartition du champ incident sur la cible,
comme on peut le voir sur la figure 3.10. Cependant, l’observation d’une faible variation,
en fonction de la distance, de la répartition du champ sur la cible selon l’altitude se
retrouve aussi avec des états de mer importants.
Page 77
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
3.2.5 Conclusion
L’étude de l’onde de surface et des modèles de propagation fournis par Bannister, Ro-
theram et de la résolution de l’équation parabolique, permet de formuler une hypothèse
indispensable, pour déterminer la grandeur scalaire représentative du pouvoir de diffrac-
tion de la cible. Bien que l’onde incidente ne soit ni plane ni homogène, la variation, en
fonction de la distance, du profil vertical du champ sur la cible est suffisamment faible
pour être négligée. L’évolution du champ est dépendante des paramètres électriques du
sol, de l’état de mer et de la fréquence, mais il semble possible de négliger la dépendance
à la distance. Cette approximation doit permettre de définir une grandeur semblable à
Page 78
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
On observe sur la figure 3.12 que les variations du signal écho reçu en provenance de
Page 79
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
Page 80
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
La simulation est présentée sur la figure 3.13, la cible étant une plaque rectangulaire
de 40 m de haut et de 50 m de large. Le milieu supérieur est de l’air, caractérisé par ε0 ,
la permittivité du vide, et µ0 , la perméabilité du vide. Le milieu inférieur est la mer, avec
les paramètres électromagnétiques suivants : εrr = 81 et σ = 5 S.m-1. Le champ incident
sur la plaque est produit par un dipôle vertical, rayonnant à la fréquence de 10 MHz. Il
est placé à proximité du sol (z = 1 m) à 50 km de la cible.
Afin de vérifier que FEKO permet bien de calculer l’onde de surface, une première
comparaison a été effectuée entre le champ électrique rayonné par le dipôle avec FEKO et
celui calculé grâce aux formulations analytiques de Bannister [18]. La figure 3.14 montre
l’amplitude de la composante verticale du champ électrique rayonné en fonction de la
Page 81
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
distance radiale à la source. Les champs sont bien identiques. De plus on constate que la
décroissance du champ est plus rapide qu’une loi inversement proportionnelle à la distance,
ce qui est bien connu et décrit dans la littérature [19].
En présence de la cible, le champ diffracté est calculé, à une hauteur d’1 m au-dessus
de la surface, pour tous les angles azimutaux φ entre [0 − 360°], et à trois distances R : 30,
50, et 70 km de la cible. La formule classique de la SER (3.9) est appliquée à ces données
afin de calculer la SER bistatique de la cible. Le résultat est visible sur la figure 3.15.
Ces résultats sont comparés à ceux obtenus pour un calcul classique, en espace libre,
visible sur la figure 3.16. On constate que la SER dépend de la distance pour la propagation
Page 82
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
La définition usuelle de la SER impose deux hypothèses, non vérifiées, pour notre
cadre d’utilisation. En premier lieu, il y a la nécessité d’avoir un champ diffracté évoluant
selon une loi inversement proportionnelle à la distance R. Il a été montré précédemment
que ça n’était pas le cas de l’onde de surface. En second lieu, il y a l’invariance du champ
incident sur la cible en fonction de l’altitude. Les profils verticaux du champ, affichés
précédemment, contredisent cette hypothèse.
Par ailleurs, l’emploi de cibles maritimes rend plus difficile le problème à traiter. En
effet, une partie de la coque des embarcations est immergée dans l’eau. Le calcul des
courants induits sur cette partie est compliqué et n’est pas proposé pour un sol infini avec
FEKO. Cependant, on pourrait montrer que l’influence de cette partie de l’embarcation,
sur le rayonnement de la cible est négligeable, notamment à cause de l’épaisseur de peau
pour la mer en bande HF. Des informations supplémentaires et des simulations sont
présentés dans l’annexe G.
Page 83
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
d’onde. Après modélisation, les SER des cibles ont été étudiées grâce à des logiciels de
simulation électromagnétique. Il a été montré qu’il était difficile d’établir les SER à partir
de mesures, aussi les caractérisations ont été effectuées en considérant un sol conducteur
électrique parfait, qui par sa nature ne permet pas la présence d’une onde de surface [91].
D’autres chercheurs ont traité le sujet en introduisant la notion de SER apparente [92].
Celle-ci est définie en corrigeant la SER en espace libre (appelée σF S ) par un coefficient
prenant en compte les pertes de propagation au-dessus de l’interface (coefficient F ). Ainsi
la SER apparente σa s’écrit :
σa = F 4 σF S (3.45)
1⃗
P⃗i = E ⃗∗
i × Hi (3.46)
2
Dans le cas de la propagation d’une onde de surface, les deux composantes de champ
électrique incident sur la cible sont : Ezi et Eρi . La composante de champ magnétique
incidente est Hφi . On en déduit le vecteur de Poynting :
1 1
P⃗i = − Ezi Hφ∗ i e⃗ρ + Eρi Hφ∗ i e⃗z (3.47)
2 2
En considérant que la source d’émission est placée au niveau de l’interface, et que l’on
s’intéresse au champ à proximité de l’interface (z > 0 m), on a le rapport suivant entre
Page 84
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
1
∆= q
εrr − j ωεσ 0
Par conséquent, si l’on s’intéresse aux modules des densités de puissances, Sρi et Szi ,
résultantes du vecteur de Poynting, elles peuvent être écrites :
1 ∗
Sρi = E⃗zi H⃗φi
2 (3.49)
1 ⃗ ⃗ ∗ 1 ⃗ ⃗ ∗
Szi = Eρi Hφi = ∆Ezi Hφi
2 2
Dans la bande de fréquence d’intérêt et pour une propagation sur la mer, la norme de
l’impédance de surface normalisée ∆ est très petite devant 1 (|∆| ≈ 0.0105 à 10 MHz),
seule la composante radiale Sρi du vecteur de Poynting est prise en compte pour le calcul
de la SER. Dans ce cas, la densité de puissance incidente Si , considérée seulement pour le
champ électrique vertical, en coordonnées cylindriques, avec η0 l’impédance du vide, est :
1 ∗ 1 ||E⃗zi ||2
Si = − E⃗zi H⃗φi = (3.50)
2 2 η0
Comme expliqué précédemment, la distribution du champ varie selon l’altitude. L’hy-
pothèse ici est que le champ suit la même variation avec l’altitude, quelle que soit la
distance radiale. Il est alors possible d’exprimer la densité de puissance incidente comme
la moyenne arithmétique de la densité de puissance sur la cible, avec htarget la hauteur de
la cible par :
Z htarget
1 1
Si = ||Ez⃗i (z)||2 dz (3.51)
2η0 htarget 0
W = σSW Si (3.52)
Page 85
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
tement singulier de la propagation en ondes de surface. La solution apportée ici est issue
des formules de Bannister. Il est alors proposé d’introduire une fonction C, fonction de
compensation pour la variation du champ en fonction de la distance. Cette fonction est
dépendante de la fréquence, de la position du point d’observation et des paramètres du
sol. Celle-ci est définie en utilisant le coefficient de réflexion Γ|| en polarisation verticale
et la fonction d’atténuation de Norton F (w), dépendante, elle, de la distance numérique
de Sommerfeld. Dans le cas d’une propagation à longue distance (|k0 R2 | ≫ 1) des termes
peuvent être négligés, et cette fonction est définie comme :
W
Sd = C(Γ|| , F (w))
4πR2
(3.55)
1 ||E⃗zs ||2
Sd =
2 η0
Et en utilisant l’équation (3.52) :
σSW Si
Sd = C(Γ|| , F (w)) (3.56)
4πR2
D’où :
4πR2 Sd
σSW = (3.57)
C(Γ|| , F (w)) Si
En utilisant les formules liant les densités de puissances, incidentes et diffractées, aux
champs électriques :
1 ||E⃗zd ||2
σSW = 4πR2 (3.58)
||Ez⃗i (z)||2 dz
R htarget
C(Γ|| , F (w)) 1
htarget 0
En considérant le champ diffracté à grande distance, obtenu par un calcul aux limites,
la SER adaptée à la propagation en ondes de surface est :
1 ||E⃗zd ||2
σSW = lim 4πR2 (3.59)
||Ez⃗i (z)||2 dz
R htarget
R→∞ C(Γ|| , F (w)) 1
htarget 0
Il est à noter que la moyenne arithmétique n’est pas appliquée pour la densité de puis-
sance diffractée en raison de considérations pratiques. En effet, les antennes de réception
des ROS étant de petite taille devant la longueur d’onde, la variation du champ avec
l’altitude y est très faible.
La convergence de cette nouvelle définition peut être vérifiée en l’appliquant à la
configuration décrite dans la partie 3.3.1 et qui concerne l’étude d’une cible canonique :
Page 86
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
une plaque métallique verticale. Comme il peut être observé sur la figure 3.17a, les trois
courbes, représentant la variation de la SER à trois distances différentes, sont superposées.
Cela montre la bonne adaptation de la formule de la SER (3.59) pour une propagation en
ondes de surface. En revanche, sur la figure 3.17b confirme qu’avec l’expression classique
de la SER, il n’y a pas de convergence. La nouvelle formulation permet de définir une
grandeur constante, selon la distance, représentative de la réflectivité de cibles canoniques.
Dans le but de simuler des scénarios typiques de l’utilisation de ROS, une analyse similaire
doit être réalisée pour des cibles plus réalistes.
Page 87
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
Figure 3.17 – Calcul de la SER σSW bistatique pour une plaque verticale dans le cas
d’une propagation en ondes de surface (a) comparée à l’application de la définition clas-
sique (b)
Une modélisation 3D de différentes cibles a donc été nécessaire. Pour cela, le logiciel
Rhino 3D a été utilisé, donnant accès à des surfaces NURBS (Non-Uniform Rational Basis
Page 88
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
Splines), surfaces qui sont représentées par des fonctions polynomiales [93]. Ce type de
surface est préférable pour le maillage surfacique mis œuvre avec le solveur de la méthode
des moments de FEKO. Avec l’aide de plans, photos et dimensions, il a été possible de
modéliser différentes cibles.
Trois cibles ont été retenues, la première est un bateau de pêche dimensionné grâce à
des plans de construction disponibles en ligne. Une architecture de ce type est commune
en mer Méditerranée. Un des plans utilisés et le modèle 3D réalisé sont visibles sur la
figure 3.18.
La seconde cible est un bateau de plaisance (Riva Corsaro 60) utilisé comme cible
coopérative lors des mesures réalisées avec les précédents prototypes des Radars à Ondes
de Surface (ROS) développés par l’Onera. À partir de photos (voir figure 3.19), et grâce
à des informations sur les dimensions du bateau, il a été possible de le modéliser.
La dernière cible à avoir été représentée avec le logiciel de CAO est un porte-conteneurs,
de grandes dimensions, ce qui permettra de s’intéresser à la convergence du terme σSW
relatif à des cibles pour lesquelles on s’attend à une forte variation de la SER. Le modèle
3D est visible sur la figure 3.20.
Le calcul de la SER de ces différentes cibles a été effectué afin de vérifier la bonne
convergence du terme σSW . La scène de simulation pour le bateau de pêche est représentée
sur la figure 3.21. Comme pour la plaque, le milieu supérieur est l’air et le milieu inférieur
est la mer. Le champ incident est rayonné par un dipôle proche de l’interface (z = 1 m)
Page 89
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
Le champ diffracté est calculé pour tous les angles azimutaux aux distances de 30,
50, et 70 km de la cible et à une hauteur de 1 m. La fréquence de simulation est de
10 MHz, des résultats à d’autres fréquences sont présentés dans l’annexe I. La définition
de σSW est appliquée pour calculer la SER bistatique de la cible, le résultat est présenté
sur la figure 3.22a. La SER calculée avec la définition classique de σ est présentée sur la
figure 3.22b. Comme attendu il peut être noté que le terme σSW n’est pas dépendant de
la distance, ce qui correspond bien à l’objectif recherché.
La seconde simulation réalisée sur cette cible s’intéresse à la comparaison des résultats
de SER σSW pour différentes sources. En effet, comme développé dans la partie 3.3.2, la
distribution du champ incident sur la cible est décisive pour exprimer la SER du navire.
Le champ diffracté est calculé ici seulement à 50 km de la cible pour trois sources de
Page 90
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
Figure 3.22 – Calcul de la SER σSW bistatique pour un bateau de pêche dans le cas d’une
propagation en ondes de surface (a) comparée à l’application de la définition classique (b)
champ incident utilisées séquentiellement. Ces sources sont trois dipôles placés respecti-
vement à 30, 50, et 70 km de la cible. La figure 3.23 illustre la convergence du terme
σSW pour les différentes sources à une seule distance de diffraction. Les courbes sont ici
parfaitement superposées démontrant une bonne convergence du terme et traduisant une
réponse constante de la cible et bien indépendante la distance.
Figure 3.23 – SER bistatique σSW du bateau de pêche illuminé par trois sources diffé-
rentes (à 10 MHz)
La scène de simulation pour le bateau de plaisance est présentée sur la figure 3.24, elle
est sensiblement équivalente à celle du bateau de pêche. À nouveau, la cible est éclairée à
Page 91
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
Figure 3.25 – Calcul de la SER σSW bistatique pour un bateau de plaisance dans le
cas d’une propagation en ondes de surface (a) comparée à l’application de la définition
classique de la SER (b)
Page 92
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
Le résultat des calculs de ces SER sont présentés sur les figures 3.25a et 3.25b. La
cible étant de faibles dimensions devant la longueur d’onde, 16 m de long et 7 m de haut,
la diffraction est quasi omnidirectionnelle. La cible agit ici comme un point devant l’onde
incidente. Le problème est assimilable un problème de diffusion de Rayleigh, pour lequel
la SER est faible et quasi constante quelle que soit la direction d’observation.
Afin de vérifier la bonne convergence de la SER σSW pour des cibles de grandes
dimensions, le calcul a aussi été réalisé pour le porte-conteneurs. La cible fait 170 m
de long et 34 m de haut. Le champ incident est rayonné par un dipôle élémentaire qui
illumine la cible par tribord. La scène de simulation est présentée sur la figure 3.26. Le
champ diffracté est calculé pour tous les angles azimutaux à des distances de 30, 50, et
70 km de la cible, et à une hauteur z = 1 m. La fréquence de simulation est de 10 MHz.
La formule (3.59) est appliquée aux données de la simulation afin de calculer la
SER σSW de la cible. On constate, sur la figure 3.27a, qu’à nouveau le terme converge bien
quelle que soit la distance. Il est aussi notable que les variations selon l’angle azimutal
sont plus importantes qu’avec le bateau de pêche. Ceci peut s’expliquer par le compor-
tement quasi optique de l’onde incidente sur la cible. En effet, la longueur d’onde est
petite comparée à la longueur du bateau (λ = 30 m). Ce dernier résultat confirme bien
que cette définition est bien adaptée à la propagation en ondes de surface. Le résultat de
l’application de la définition classique de la SER est présenté sur la figure 3.27b.
3.3.4 Conclusion
L’analyse de la définition classique de la SER permet de mettre en évidence son inadé-
quation pour la propagation en ondes de surface due à son manque de convergence avec la
distance. Grâce à l’étude de la propagation dans ce domaine particulier, il a été possible
de proposer une formule modifiée de la SER, notée σSW , qui est bien adaptée à l’onde de
surface. L’utilisation d’un logiciel de simulations électromagnétiques permet de montrer
la validité de la nouvelle formulation adaptée à l’onde de surface pour diverses cibles de
dimensions très différentes. Ce travail pourra permettre ensuite d’étudier l’impact de la
modification de la SER sur l’évaluation de la puissance reçue.
Page 93
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
Figure 3.27 – Calcul de la SER σSW bistatique pour un porte-conteneurs dans le cas
d’une propagation en ondes de surface (a) comparée à l’application de la définition clas-
sique (b))
Page 94
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
Wt Gt 1 σ 1 λ2 Gr
Wr = (3.60)
4πR2 LA 4πR2 LB 4π
on rappelle la définition des grandeurs suivantes : Wt est la puissance rayonnée par
l’antenne d’émission, Wr la puissance reçue, Gt le gain de l’antenne d’émission, Gr le gain
à la réception, σ la SER de la cible, R la distance d’observation, λ la longueur d’onde
utilisée et LA et LB les pertes de propagation respectivement pour le trajet entre l’émission
et la cible et entre la cible et la réception.
Dans l’équation radar, la SER n’est pas le seul terme à définir en utilisant des hypo-
thèses sur la propagation du champ. En effet, l’équation (3.60) fait appel à la directivité,
à travers les gains des antennes d’émission et de réception. La directivité D utilise, elle,
l’intensité de rayonnement U . L’intensité de rayonnement, pour une direction donnée, est
obtenue en multipliant la densité de puissance rayonnée Srad par la distance élevée au
carré :
U = r2 Srad (3.61)
Il est à noter que les équations et les termes utilisés pour caractériser les antennes sont
issus du livre référence Antenna Theory [26]. L’intensité de rayonnement peut être lié au
champ E(r,
⃗ θ, φ) rayonné à grande distance par l’antenne :
r2 ⃗
U (θ, φ) = |E(r, θ, φ)|2 (3.62)
2η0
U (θ, φ) permet d’analyser le rayonnement des antennes lorsque l’on se trouve dans la
zone de champ lointain, où la distribution angulaire du champ rayonné de l’antenne est
indépendante de la distance à l’antenne.
La norme IEEE Standard Definitions of Terms for Antennas de 2013 [95] définit la
directivité D d’une antenne comme étant le rapport entre l’intensité du rayonnement dans
une direction donnée de l’antenne et l’intensité moyenne du rayonnement dans toutes les
directions :
U U
D= = (3.63)
U0 Wrad
4π
Avec U0 l’intensité de rayonnement pour une source isotropique (dont l’unité est le
W.sr-1), et Wrad est la puissance totale rayonnée par l’antenne.
Page 95
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
Avec l’équation (3.61) et l’équation (3.63), la forme utilisée ici afin de déterminer la
directivité D d’une antenne à partir de données de simulations peut être déduite :
r2 Srad
D= (3.64)
Wrad
4π
Enfin, le gain d’une antenne peut être défini. Ce terme, lié de près à la directivité
permet en plus de prendre en compte l’efficacité de rayonnement de l’antenne. Il est
déterminé comme étant le rapport entre l’intensité dans une direction donnée et l’intensité
de rayonnement qui serait obtenue si la puissance acceptée par l’antenne était rayonnée de
manière isotrope. Il se définit, avec ecd l’efficacité de rayonnement de l’antenne, comme :
Au même titre que pour la Surface Équivalente Radar, on peut s’interroger sur l’appli-
cation de la définition classique du gain pour une propagation en ondes de surface. Pour
cela, on peut à nouveau s’intéresser à la convergence du gain pour différentes distances.
(a) (b)
Figure 3.28 – Représentation 3D des antennes sur FEKO, réseau de 3 monopoles (a)
Metamatériau adapté à 10 MHz (b)
Dans cette partie deux systèmes d’émission sont considérés. Le premier est un réseau
de 3 monopôles situés au-dessus de la mer et avec un lobe principal centré sur θ = 90°
et φ = 0°. Le second est un métamatériau 3D associé à un monopole quart d’onde. Les
deux sont dimensionnés pour fonctionner à 10 MHz. Ces antennes sont visibles sur les
figures 3.28a et 3.28b. Ces deux systèmes d’émission représentent les principaux choix à
la disposition de l’Onera pour l’émission des ROS.
Afin de vérifier l’applicabilité de la définition classique du gain, le champ rayonné par
l’antenne est déterminé à 30, 50, et 70 km de l’antenne pour tous les angles azimutaux
φ = [0 − 359°] au niveau de l’interface avec la mer. Le calcul du gain est réalisé à partir
de l’équation (3.65) et représenté sur la figure 3.29 pour les trois distances. Dans ce cas,
le rendement ecd de l’antenne est considéré égal à 1.
Une analyse similaire à celle de la SER peut être réalisée pour le gain. En effet, sa
définition classique ne prend pas en compte la spécificité de la propagation en ondes de
surface, pour une direction d’observation donnée, celui-ci varie en fonction de la distance.
Page 96
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
Figure 3.29 – Calcul du gain pour un réseau de trois monopoles en émission dans le cas
d’une propagation en ondes de surface
Figure 3.30 – Calcul du gain pour le métamatériau en émission dans le cas d’une pro-
pagation en ondes de surface
Le même type de résultat est observé sur la figure 3.30 pour le métamatériau 3D à
10 MHz.
La modification à effectuer, permettant de prendre en compte le comportement en
ondes de surface, concerne l’intensité de rayonnement U . Dans l’équation (3.61), la dis-
tance élevée au carré correspond bien à l’évolution, selon la distance, de la densité de
puissance rayonnée par l’antenne pour une propagation classique. Pour la propagation en
ondes de surface, l’intensité de rayonnement USW est définie en utilisant le coefficient de
compensation C(Γ|| , F (w)) :
Page 97
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
r2
USW = Srad (3.66)
C(Γ|| , F (w))
La directivité de l’antenne DSW est alors définie comme :
r2 Srad
C(Γ|| , F (w))
DSW = (3.67)
Wrad
4π
Il découle une nouvelle expression du gain GSW de l’antenne, donnée par :
L’équation (3.68) est appliquée aux données des simulations réalisées précédemment.
Le résultat de cette application est visible pour le réseau de monopoles sur la figure 3.31a
et sur la figure 3.31b pour le métamatériau. La bonne convergence du terme de gain GSW
modifiée pour une propagation en ondes de surface peut être vérifiée. L’équation (3.67)
permet bien de déterminer une valeur scalaire représentative de la répartition angulaire
du champ indépendante de la distance.
(a)
Page 98
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
(b)
Figure 3.31 – Calcul du gain GSW dans le cas d’une propagation en ondes de surface
pour un réseau de trois monopoles (a) pour un métamatériau 3D (b) (à 10 MHz)
Page 99
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
mer et en espace libre pour un dipôle, possédant un moment dipolaire fixe. Les valeurs
des différents termes sont données dans le tableau 3.2.
Table 3.2 – Différentes valeurs déterminées grâce à FEKO et aux équations de Bannister
Page 100
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
Table 3.3 – Termes de l’équation radar déterminés grâce aux équations classiques
et (3.68) sont ensuite utilisées pour déterminer la puissance reçue WrSW . Les différents
termes, et leurs valeurs, sont représentés dans le tableau 3.4. Dans ce cas, le calcul de la
puissance reçue WrSW correspond bien à la puissance WrF EKO obtenue en simulation avec
le logiciel FEKO.
Table 3.4 – Termes de l’équation radar déterminés grâce aux définitions adaptées à la
propagation en ondes de surface
3.4.3 Conclusion
Cette section a permis de souligner l’intérêt de la modification des définitions de la SER
et du gain pour une propagation en ondes de surface. En effet, l’utilisation des définitions
classiques dans l’équation radar ne permet pas de réaliser un bilan de puissance correct.
La puissance reçue est constamment surévaluée avec l’approche classique, quelle que soit
la distance ou la fréquence utilisée. Avec les définitions adaptées à cette propagation,
la puissance reçue évaluée avec l’équation (3.69) correspond bien à celle déterminée en
simulation.
Page 101
CHAPITRE 3. SURFACE ÉQUIVALENTE RADAR
3.5 Conclusion
Les travaux de ce chapitre ont tout d’abord porté sur la propagation en ondes de
surface et sur les modifications nécessaires pour redéfinir la SER dans ce cas. L’analyse
et la modélisation de la propagation en ondes de surface, via trois différents modèles de
propagation, le modèle de Bannister, le modèle de Rotheram et une méthode de résolution
de l’équation parabolique, ont permis de montrer que la variation de la répartition du
champ incident sur la cible en fonction de la distance était négligeable. Cette observation
est décisive pour la redéfinition de la SER adaptée à la propagation en ondes de surface.
En effet, puisque cette variation peut être négligée, alors la répartition des courants sur
la cible, et par conséquent sa diffraction est indépendante de la distance.
L’utilisation du logiciel de simulation électromagnétique FEKO a permis de montrer
l’inadéquation de l’emploi de la formule classique de la SER pour une propagation en ondes
de surface. Grâce aux connaissances acquises de ce type de propagation, les modifications
nécessaires, basées sur les formules de Bannister, ont été effectuées. La grandeur σSW a
été testée sur différentes cibles, canoniques et quasi réalistes, et a permis de montrer sa
bonne convergence et sa validité.
Après avoir abordé le sujet d’un point de vue électromagnétique, il était nécessaire de
s’intéresser à la modification de l’équation radar. Il a ainsi fallu modifier la définition du
gain afin de la rendre compatible avec une propagation en ondes de surface. Grâce à des
comparaisons effectuées en simulation, il a été montré que les définitions adaptées à cette
propagation permettaient bien d’évaluer correctement la puissance reçue par le radar,
alors que les équations classiques surestiment largement le niveau de puissance reçue, au
risque alors de sous-dimensionner les équipements pour réaliser une détection.
La comparaison aux nombreuses mesures faite par l’Onera n’a malheureusement pas
pu être réalisée. En effet, lors des mesures radars, les niveaux à la réception et à l’émission
ne sont pas normalisés, car pour les détections, la grandeur à considérer est le rapport
entre le signal reçu et le signal du fouillis de mer. Le processus de normalisation des
puissances n’est donc pas nécessaire. Il aurait alors fallu réaliser de nouvelles mesures,
de préférence à échelle réduite, afin de contrôler l’environnement, mais cela n’a pas été
possible par manque de temps et de moyen dans un contexte sanitaire contraignant. Une
autre solution possible serait d’utiliser le système de mesure développé pour la carac-
térisation d’antennes HF afin d’acquérir des mesures de champ proche diffracté par des
cibles navales, pour ensuite évaluer, grâce à des transformées champ proche-champ loin-
tain, leur surface équivalente radar. La dernière partie de ce manuscrit sera consacrée à
la vérification en simulation de ce concept original de caractérisation de cibles navales.
Page 102
Chapitre 4
4.1 Introduction
Le développement de mesures en champ proche appliquées aux antennes d’émission
des radars HF, notamment pour la structure métamatériau 3D, a fait naître l’idée de l’éva-
luation de SER de cible navale, en utilisant un système de mesure embarqué sur drone
analogue à celui déjà développé. En effet, le chapitre 2 nous a permis de déterminer qu’il
était possible de spécifier, grâce aux mesures et à un algorithme de transformation champ
proche-champ lointain, un cylindre de dipôles équivalents représentant correctement le
champ rayonné à grande distance par le système d’émission. Or, une cible diffractant un
champ incident peut-être identifiée à un système d’émission. Les évaluations de SER à par-
tir de données de champ proche sont relativement courantes en chambre anéchoïque [96].
Elles permettent d’utiliser des chambres de dimensions réduites ou bien de caractériser des
cibles de dimensions plus importantes dans une chambre de dimensions usuelles. Cepen-
dant, les caractérisations en champ proche de SER en conditions opérationnelles n’ont,
à notre connaissance, jamais été effectuées, en particulier en bande HF, et sortent du
cadre de cette thèse. Il serait néanmoins possible d’appliquer l’algorithme de transfor-
mée champ proche-champ lointain à des données issues de simulations pour vérifier la
possibilité d’évaluer la SER à partir de données de champ proche.
103
CHAPITRE 4. PERSPECTIVE : ÉVALUATION DE LA SER D’UNE CIBLE
NAVALE PAR TRANSFORMÉE CHAMP PROCHE-CHAMP LOINTAIN
Page 104
CHAPITRE 4. PERSPECTIVE : ÉVALUATION DE LA SER D’UNE CIBLE
NAVALE PAR TRANSFORMÉE CHAMP PROCHE-CHAMP LOINTAIN
(a)
(b)
Figure 4.3 – Comparaison (a) des amplitudes du champ électrique vertical incident, (b)
des phases du champ électrique vertical incident, pour trois sources différentes
Page 105
CHAPITRE 4. PERSPECTIVE : ÉVALUATION DE LA SER D’UNE CIBLE
NAVALE PAR TRANSFORMÉE CHAMP PROCHE-CHAMP LOINTAIN
interface considérée infinie dans FEKO. La figure 4.3 permet d’observer la comparaison
du champ électrique vertical incident, en amplitude et en phase, sur la cible pour trois
sources d’excitations : un monopole quart d’onde situé à 50 km de la cible, un dipôle
à la même distance et une onde plane incidente quasi tangente à l’interface. Le champ
électrique est normalisé dans chaque cas par rapport au champ au niveau de la mer. Il
apparaît clairement que le rayonnement du dipôle correspond bien à celui du monopole.
Aussi l’onde plane présente assez de similarité avec ces deux sources pour être utilisée.
Une conclusion similaire peut être déduite sur la répartition du champ incident dans le
plan horizontal. L’intérêt de l’usage d’une onde plane est de diminuer considérablement
le temps de calcul du champ diffracté par la cible. Le temps de calcul pour le cargo passe
alors de 3 heures 39 minutes à 1 heure 24 minutes.
(a)
(b)
Figure 4.4 – Comparaison (a) des amplitudes du champ électrique vertical diffracté
évalué à 50 km, (b) des phases du champ électrique vertical diffracté à 50 km, pour une
plaque (40 × 50 m2)
Page 106
CHAPITRE 4. PERSPECTIVE : ÉVALUATION DE LA SER D’UNE CIBLE
NAVALE PAR TRANSFORMÉE CHAMP PROCHE-CHAMP LOINTAIN
Figure 4.5 – SER σSW bistatique de la plaque, comparaison entre les résultats obtenus
à partir de la transformation champ proche-champ lointain et les résultats obtenus par
simulation FEKO
Page 107
CHAPITRE 4. PERSPECTIVE : ÉVALUATION DE LA SER D’UNE CIBLE
NAVALE PAR TRANSFORMÉE CHAMP PROCHE-CHAMP LOINTAIN
(a)
(b)
Figure 4.7 – Comparaison (a) des amplitudes du champ électrique vertical diffracté
évalué à 50 km (b) des phases du champ électrique vertical diffracté déterminé à 50 km,
pour un bateau de pêche
Page 108
CHAPITRE 4. PERSPECTIVE : ÉVALUATION DE LA SER D’UNE CIBLE
NAVALE PAR TRANSFORMÉE CHAMP PROCHE-CHAMP LOINTAIN
présenté sur la figure 4.7. On remarque que les variations d’amplitude du champ diffracté
avec l’angle d’azimut sont faibles, ce qui s’explique par les faibles dimensions du bateau
(hauteur de 13 m et longueur de 29.8 m) face à la longueur d’onde (λ0 = 30 m). Les
niveaux déterminés avec l’algorithme de transformation et le logiciel FEKO sont com-
parables. Une observation similaire peut être réalisée pour la phase du champ électrique
vertical.
Ici encore les résultats des champs électriques déterminés à grande distance avec le
logiciel de simulation électromagnétique FEKO et l’algorithme de transformation champ
proche-champ lointain permettent d’appliquer l’équation 3.59 de la nouvelle SER σSW . Il
est alors possible de tracer les SER bistatiques obtenus dans les deux cas. Les résultats
sont présentés sur la figure 4.8.
Figure 4.8 – SER σSW bistatique du bateau de pêche, comparaison entre les résultats
obtenus à partir de la transformation champ proche-champ lointain et les résultats obtenus
par simulation FEKO
Page 109
CHAPITRE 4. PERSPECTIVE : ÉVALUATION DE LA SER D’UNE CIBLE
NAVALE PAR TRANSFORMÉE CHAMP PROCHE-CHAMP LOINTAIN
(a)
(b)
Figure 4.10 – Comparaison (a) des amplitudes du champ électrique vertical diffracté
évalué à 50 km (b) des phases du champ électrique vertical diffracté déterminé à 50 km ,
pour un cargo
Page 110
CHAPITRE 4. PERSPECTIVE : ÉVALUATION DE LA SER D’UNE CIBLE
NAVALE PAR TRANSFORMÉE CHAMP PROCHE-CHAMP LOINTAIN
courbes pour l’amplitude ainsi que pour la phase sont bien superposées. On observe bien
que les variations de l’amplitude et de la phase selon l’angle d’azimut sont importantes.
Ces résultats permettent à nouveau d’appliquer l’équation 3.59 au données de champ
électrique diffracté à grande distance. La SER σSW bistatique est calculée à nouveau
à partir de l’équation 3.59 à partir des 2 types de données de champ lointain diffracté
(simulation FEKO et sortie de la transformation champ proche-champ lointain). Il appa-
raît alors clairement sur la figure 4.11 que les SER déterminées dans les deux cas sont
comparables malgré les fortes variations de niveau de SER selon l’angle d’azimut.
Figure 4.11 – SER σSW bistatique du bateau du cargo, comparaison entre les résultats
obtenus à partir de la transformation champ proche-champ lointain et les résultats obtenus
par simulation FEKO
Page 111
CHAPITRE 4. PERSPECTIVE : ÉVALUATION DE LA SER D’UNE CIBLE
NAVALE PAR TRANSFORMÉE CHAMP PROCHE-CHAMP LOINTAIN
4.3 Conclusion
Ce court chapitre de mise en perspective a permis de souligner le lien entre les chapitres
2 et 3, concernant respectivement les caractérisations d’antennes HF en extérieur par
mesure en champ proche et la détermination de SER de cibles navales. En effet, il a
été possible à partir de résultats de simulations électromagnétiques de déterminer un
cylindre de dipôles rayonnants, caractérisant le champ diffracté par une cible soumis à
une onde de surface incidente. Après application de la méthode de transformation champ
proche-champ lointain, la nouvelle définition de la SER est appliquée et permet bien,
malgré une diversité de cibles, de retrouver les niveaux de SER directement déterminés
avec FEKO. Ces résultats laissent envisager la possibilité de déterminer la SER de cibles
navales directement à partir des mesures champ proche réalisées en extérieur. Lors de la
mesure, le champ mesuré sera constitué de la somme du champ diffracté et du champ
incident. Il conviendra donc de déterminer le champ incident pour pouvoir le soustraire
et isoler le champ diffracté, probablement en appliquant un filtrage pour éliminer les
fluctuations dues à l’état de mer.
De plus, l’usage d’un système de ce type permettrait de vérifier l’intégration de cap-
teurs et radars sur des vecteurs, maritimes ou terrestres, en conditions opérationnelles.
En effet, lors de la mise en place de ces équipements sur des bateaux, véhicules ou autres,
leur environnement d’utilisation peut modifier, fortement ou non, le diagramme de rayon-
nement des antennes. Les caractérisations de ce type devant être réalisées en extérieur
nécessitent actuellement des bases de mesures importantes et onéreuses. De plus, lors des
mesures, il est compliqué de s’affranchir de diverses difficultés, notamment les effets de
multitrajets, l’impact de l’environnement sur la propagation, dû à l’atmosphère ou aux
conditions de mer, et l’orientation de la cible par rapport au radar qui est souvent connue
approximativement. Ces différentes contraintes mènent à l’introduction de modèles sta-
tistiques permettant de prendre en compte toutes ces fluctuations.
L’utilisation d’un système de mesure embarqué sur drone permettrait de s’affranchir
d’une partie de ces contraintes. En effet, des mesures directes d’antennes en champ proche
intégrées sur des navires permettraient d’éviter les difficultés liées à la propagation. Ef-
fectivement, en réalisant les mesures à proximité directe du vecteur, les problèmes de
propagation à grande distance, multitrajet, conduit d’évaporation, etc., n’impactent pas
ou peu la caractérisation. Ainsi, le coût d’utilisation du drone apparaît raisonnable, son
déploiement, avec pilote, représentant une dépense d’environ un millier d’euros par jour.
Cependant, les contraintes concernant la propagation pour les mesures de SER ne peuvent
être contournées et nécessitent d’être prises en compte. En effet, afin d’avoir une réparti-
tion du champ incident sur la cible similaire à celle mise en jeu lors de l’utilisation d’un
ROS, il est nécessaire que l’émission soit placée à grande distance de la cible (plusieurs
dizaines de kilomètres). Une première solution serait de caractériser la répartition du
champ incident sans la cible afin de vérifier la répétabilité de la structure du champ selon
Page 112
le temps. Ce problème ne se pose pas pour la bande HF mais ne pourrait pas être négligé
pour les fréquences supérieures. Une solution possible serait alors d’effectuer des mesures
successives de SER pour construire des données statistiques prenant en compte différentes
structures de champ incident sur la cible.
Page 113
Conclusion générale
Conclusion
Étant données la superficie importante des étendues maritimes françaises et la néces-
sité de les surveiller, il est indispensable pour les autorités françaises d’explorer divers
moyens techniques de surveillance de ces zones. Aujourd’hui les observations maritimes
sont principalement réalisées à l’aide de moyens aéronautiques embarquant du matériel,
et nécessitant parfois du personnel de bord, dédiés à la surveillance, que ce soit par des
moyens optiques opérant dans différents spectres (visible, infrarouge, thermique), ou par
des radars imageurs. D’un autre côté, la protection des ports et des zones sensibles est
effectuée avec des radars micro-ondes. Cependant, la zone de surveillance de toutes ces
solutions techniques est limitée, quelques dizaines de kilomètres au maximum, et leurs
coûts combinés sont importants. Ces difficultés ont amené la France, et ses grands éta-
blissements, à s’intéresser à des alternatives permettant la surveillance globale de ces zones
à moindres coûts. Dans ce cadre, des études portant sur l’exploitation de radars à ondes
de surface ont été lancées dans les années 2000. Elles ont permis de mettre en évidence
l’intérêt opérationnel de ceux-ci ainsi que certaines limitations, notamment sur les an-
tennes d’émissions qui ne permettent pas de rayonner suffisamment l’énergie en ondes de
surface. Pour remédier à cela des études portant sur l’utilisation d’un métamatériau pour
améliorer le rayonnement de l’onde de surface ont été initiées. La caractérisation de cet
élément rayonnant a été l’un des objectifs de cette thèse. Mais, il subsistait certains obs-
tacles pour décrire correctement le comportement des radars à ondes de surface, et donc
prédéterminer les performances de ceux-ci. En effet, le mode de propagation mis en jeu ne
remplit pas les conditions classiques d’une propagation en espace libre. Par conséquent, les
définitions des termes utilisés classiquement dans l’équation radar ne sont, théoriquement,
plus applicables. La deuxième partie de la thèse porte sur cette question, en s’intéressant
au problème de la caractérisation de la surface équivalente radar des cibles navales. Enfin
une dernière partie permet de connecter les précédentes, en s’intéressant à la perspective
de la caractérisation de la SER de cibles navales à partir de mesures en champ proche, en
utilisant un algorithme de transformation champ proche-champ lointain déjà adapté à la
propagation en ondes de surface.
D’une manière plus détaillée, le début de ce manuscrit a été consacré au contexte de la
thèse, qui est celui des radars HF transhorizons, et principalement celui des radars à ondes
114
de surface. Pour commencer, une revue des différents travaux précédemment réalisés au
sein de l’équipe Onera-GeePs a été effectuée, ces diverses études ont permis d’alimenter
mes propres prospections de recherches. Les objectifs de la thèse ont pu être délimités, à
savoir retravailler la notion de SER et de gain pour une propagation en ondes de surface,
ainsi que définir et mettre en œuvre un système de mesure en champ proche adapté pour
la caractérisation d’antennes HF en extérieur.
Le premier chapitre de ce manuscrit a porté sur la conception d’un système de mesure
en champ proche embarqué sur drone. Il a débuté par un état de l’art, afin de mieux cerner
l’objectif et les difficultés rencontrées pour des systèmes de mesure de ce type. La définition
de la charge utile a permis de montrer que la solution la plus simple et performante, afin
de résoudre les problèmes de synchronisation, était de placer une fibre optique reliant la
charge embarquée au sol. Deux essais ont alors été réalisés. Un premier afin de valider
le système de mesure sur un monopole adapté à la fréquence de 13.5 MHz et un second,
plus important, portant sur la caractérisation d’un métamatériau fonctionnant en bande
HF, à 15 MHz. Ces mesures ont permis de montrer que le système d’émission utilisant
le métamatériau avait bien les caractéristiques prédéfinies. Enfin, ce système d’émission
a été utilisé pour une campagne de mesure radar durant l’automne 2020 et les résultats
pertinents dans le cadre de cette étude ont été présentés.
Le deuxième chapitre de cette thèse a traité du problème des définitions de la SER et
du gain d’une antenne radar lors de l’utilisation d’une propagation en ondes de surface.
En premier lieu, un état de l’art fourni sur la propagation en ondes de surface a été
effectué. L’analyse et la modélisation de la propagation en ondes de surface, via trois
modèles différents de propagation, ont permis de montrer que la variation de la répartition
du champ incident sur la cible en fonction de la distance était négligeable. Grâce à un
logiciel de simulation électromagnétique, FEKO, l’inadéquation de l’emploi des formules
classiques de SER et du gain, pour une propagation en ondes de surface, a pu être montrée.
Des modifications permettant d’adapter ces deux définitions à ce type de propagation
ont été réalisées. Par la suite, des essais en simulation, ont permis de montrer que des
définitions adaptées à cette propagation permettaient d’évaluer correctement la puissance
reçue par le radar.
Enfin, le dernier chapitre a permis de montrer le lien entre les deux chapitres pré-
cédents. Les résultats combinés de ces deux parties laissent envisager la possibilité de
déterminer la SER de cibles navales directement à partir des mesures en champ proche
réalisées en extérieur. Il est aussi envisagé d’utiliser ce système de mesure afin de vérifier
l’impact, sur le diagramme de rayonnement d’une antenne, de la structure du porteur
après son installation. Ce chapitre, a permis de montrer qu’il n’y avait pas de verrou
théorique à des mesures de ce type, mais certaines difficultés techniques importantes sont
encore à surmonter.
Page 115
Perspectives
Le premier chapitre de ce manuscrit a permis de valider l’usage d’un système de me-
sure du champ électrique en zone proche pour caractériser, en extérieur, les antennes
fonctionnant en bande HF. La perspective principale pour ce système est son utilisation
à des fréquences plus élevées et des essais ont déjà été réalisés, avec succès, à 50 MHz sur
un monopole. Malheureusement, le système de mesure, dans sa forme actuelle, présente
des limitations rendant impossible son utilisation à des fréquences supérieures. En effet, le
système de positionnement RTK utilisé ici a des performances limitées, avec une précision
spatiale de quelques dizaines de centimètres. Une solution envisageable serait le dévelop-
pement d’un système de positionnement mêlant un GPS-RTK et un positionnement laser,
qui permettrait d’améliorer la précision du positionnement en allant sous le centimètre.
Ce type de solution a été récemment mise en place par une équipe de chercheurs allemands
avec succès [59].
Le chapitre suivant a démontré que l’utilisation des formulations classiques de la SER
et du gain n’était pas adaptée à la propagation en ondes de surface. De nouvelles formules
appropriées pour cette propagation ont été développées et appliquées sur des données
issues de simulation. Au début de la thèse, la volonté était d’utiliser ces nouvelles formules
sur des données issues de mesures radar. Cela n’a pas été possible par manque de temps
et de moyens, la validation de ces formules sur des données de ce type représente la suite
logique de ces travaux.
Le dernier chapitre porte déjà sur une perspective, celle de la mise en œuvre d’un
système de mesure pour la caractérisation de la SER de cibles navales ou la vérification
de l’intégration d’antennes sur des navires. Les seules limites empêchant, pour le moment,
ce type de mesure sont d’ordre technique. Une validation de ce type de mesure semble
réalisable à échelle réduite, et permettrait d’envisager des mesures à échelle 1 sur des
cibles. Enfin, il serait aussi possible de s’intéresser à des cibles terrestres, le code de
transformation champ proche-champ lointain fonctionnant pour des sols réels même de
faible conductivité.
Page 116
Listes des publications
117
A. Reineix, C. Guiffaut, N. Bourey, M. Darces, M. Hélier, S.Reynaud, N. Ticaud, P.
Dorey, G. Auffray, S. Saillant, Q. Herbette, M. Menelle, Y. Béniguel, P. Pouliguen, Sim-
ROS : Un logiciel pour le di-mensionnement d’un radar HF de détection maritime à ondes
de sol, ENVIREM 2019, École Polytechnique, Palaiseau, 2-3 juillet 2019
Page 118
Annexes
119
Annexe A
(a)
(b)
120
ANNEXE A. MESURES COMPLÉMENTAIRES RÉALISÉES SUR LE
MÉTAMATÉRIAU EN HF
Figure A.2 – Comparaison des cartes du champ électrique |Ez | relevé en mesure et en
simulation pour les quatre premières fréquences
Page 121
ANNEXE A. MESURES COMPLÉMENTAIRES RÉALISÉES SUR LE
MÉTAMATÉRIAU EN HF
Figure A.3 – Comparaison des cartes du champ électrique |Ez | relevé en mesure et en
simulation pour les quatre dernières fréquences
Page 122
Annexe B
Formules de Bannister
p
R1 = (ρ − ρ′ )2 + (z − z ′ )2
R2 = sqrt(ρ − ρ′ )2 + (z + z ′ )2
cos Ψ1 = f racρ − ρ′ R1
sin Ψ1 = f racz − z ′ R1
cos Ψ2 = f racρ − ρ′ R2
sin Ψ2 = f racz + z ′ R2
123
ANNEXE B. FORMULES DE BANNISTER
1
ε0 = 10−9 Permittivité du vide (F/m)
36π
2π
k0 = Nombre d’onde dans l’air (m-1)
λ
r
σ
ksol = k0 εrr − j Nombre d’onde dans le sol (m-1)
ωε0
ksol
n = Indice de réfraction du milieu
k0
k0
∆ =
ksol
p
n1 = n 1 − ∆2 cos2 Ψ2
p
∆1 = ∆ 1 − ∆2 cos2 Ψ2
sin Ψ2 − ∆1
Γ|| = Coefficient de réflexion vertical du sol
sin Ψ2 + ∆1
1
w = − jk0 R2 (sin Ψ2 ∆1 )2 Distance numérique de Sommerfeld (m)
2
√ √
F (w) = 1 − j πwe−w erfc j w Fonction d’atténuation
Page 124
ANNEXE B. FORMULES DE BANNISTER
(
p e−jk0 R1
3 + 3jk0 R1 − k02 R12 sin Ψ1 cos Ψ1
Eρ = +
4πjωε0 R13
)
e−jk0 R2 2jk1 cos Ψ2 e−jk0 R2 1 − Γ||
3 + 3jk0 R2 − Γ|| k02 R22 sin Ψ2 cos Ψ2
− 1+ F (w)jk0 R2
R23 n2 R22 2
Eφ = 0
(
p e−jk0 R1
1 − 3 sin2 Ψ1 (1 + jk0 R1 ) − k02 R12 cos2 Ψ1
Ez = − +
4πjωε0 R13
)
−jk0 R2 −jk0 R2
e e
1 − 3 sin2 Ψ2 (1 + jk0 R2 ) − Γ|| k02 R22 cos2 Ψ2 − (1 − Γ|| )F (w)k02 R22 cos2 Ψ2
3
R2 R23
Hρ = 0
(
p e−jk0 R1
Hφ = (1 + jk0 R1 ) cos Ψ2 +
4π R12
e−jk0 R2 e−jk0 R2
(1 + Γ|| k0 R12 ) cos Ψ2 + j(1 − Γ|| )F (w)k0 R2 cos Ψ2
R22 R22
Hz = 0
Page 125
ANNEXE B. FORMULES DE BANNISTER
Figure B.1 – Comparaison du résultat, selon la distance, des modèles simplifiés et com-
plets de Bannister (f = 10 MHz, mer : εrr = 81 et σ = 5 S.m−1 )
Figure B.2 – Comparaison du résultat, selon la hauteur et pour plusieurs distances, des
modèles simplifiés et complets de Bannister (f = 10 MHz, mer : εrr = 81 et σ = 5 S.m−1 )
Page 126
Annexe C
(a)
(b)
127
ANNEXE C. APPLICATIONS DES FORMULES DE BANNISTER POUR
DIFFÉRENTES FRÉQUENCES
(a)
(b)
Page 128
ANNEXE C. APPLICATIONS DES FORMULES DE BANNISTER POUR
DIFFÉRENTES FRÉQUENCES
(a)
(b)
Page 129
Annexe D
130
ANNEXE D. APPLICATIONS DU MODÈLE DE ROTHERAM POUR
DIFFÉRENTES FRÉQUENCES
Page 131
Annexe E
(a)
(b)
132
ANNEXE E. APPLICATIONS DE L’ÉQUATION PARABOLIQUE POUR
DIFFÉRENTES FRÉQUENCES
(a)
(b)
Page 133
ANNEXE E. APPLICATIONS DE L’ÉQUATION PARABOLIQUE POUR
DIFFÉRENTES FRÉQUENCES
(a)
(b)
Page 134
Annexe F
135
ANNEXE F. RÉPARTITION DU CHAMP INCIDENT EN FONCTION DE L’ÉTAT
DE MER SELON LA FRÉQUENCE
Page 136
Annexe G
Il est à noter que, lors des simulations réalisées avec FEKO, la partie immergée de la
coque des navires est négligée. Pour se permettre d’omettre cette partie de la structure,
il faut d’abord s’intéresser à la notion d’épaisseur de peau. Elle fait référence à la profon-
deur δ dans un matériau à laquelle le champ est réduit à 1e (38 %) de sa valeur initiale.
Elle traduit la propriété qu’a le courant à se déplacer seulement à la surface d’un bon
conducteur à haute fréquence. L’expression générale de cette profondeur est :
sr
r
2 ωε ε 2 ωε ε
rr 0 rr 0
δ= 1+ + (G.1)
σωµ0 σ σ
Dans le cas d’un très bon conducteur (εrr ε0 ω ≪ ω), on retrouve l’expression classique :
r
2
δ= (G.2)
σωµ0
Pour la mer et à une fréquence de 10 MHz, l’épaisseur de peau est de 10.7 cm. La
mer en HF est un conducteur imparfait mais le champ ne pénètre que peu sous la mer
et n’atteindra que très peu la coque. C’est pourquoi, en raison du même phénomène,
les courants sur la coque ne peuvent circuler complètement, ils sont limités à la ligne de
flottaison de l’embarcation.
Des simulations permettant d’imager ce phénomène sont présentées ci-dessous. Celles-
ci consistent en la comparaison entre le champ proche diffracté par une sphère en PEC
à demi-immergée et celui diffracté par une demi-sphère en PEC placée à l’interface entre
l’air et la mer. La source d’excitation ici est une onde plane. Le champ est relevé sur
deux droites placées autour des cibles. Les simulations sont réalisées sous CST MWS. Les
configurations correspondantes sont représentées sur la figure G.1 :
La figure G.2 permet d’observer les courants surfaciques présents sur la surface de la
sphère. Comme attendu, les courants sont limités aux surfaces de la cible hors de l’eau. La
conductivité importante de la mer rend impossible la présence de courants sur la partie
137
ANNEXE G. INFLUENCE DE LA PARTIE IMMERGÉE DE LA COQUE DES
BATEAUX
Le résultat des champs diffractés sur les droites par la sphère et la demi-sphère est
présenté sur les figures G.3 et G.4
Ces différentes analyses nous permettent de considérer comme négligeable la partie
immergée de la coque dans la diffusion du champ par la cible.
Page 138
ANNEXE G. INFLUENCE DE LA PARTIE IMMERGÉE DE LA COQUE DES
BATEAUX
Page 139
Annexe H
2
1 + jk0 R1
2 2 2 2 2
C = (2 − 3 sin Ψ1 − 3 sin Ψ2 ) + cos Ψ1 + Γ || cos Ψ2 + (1 − Γ|| )F (w) cos Ψ2
k02 R12
Figure H.1 – Comparaison du résultat des SER obtenues en appliquant les formules
simplifiée et complète
140
ANNEXE H. FORMULE COMPLÈTE DE COMPENSATION POUR LA
VARIATION DU CHAMP
2
C = 1 + Γ|| + (1 − Γ|| )F (w)
La figure H.1 présente le résultat obtenu en utilisant les deux formules pour déterminer
la SER du bateau de pêche à 50 km de celui-ci.
Page 141
Annexe I
Figure I.1 – Calcul de la SER σSW bistatique pour un bateau de pêche dans le cas d’une
propagation en ondes de surface (f = 5 MHz)
142
Figure I.2 – Calcul de la SER σSW bistatique pour un bateau de pêche dans le cas d’une
propagation en ondes de surface (f = 7.5 MHz)
Figure I.3 – Calcul de la SER σSW bistatique pour un bateau de pêche dans le cas d’une
propagation en ondes de surface (f = 9 MHz)
Page 143
Figure I.4 – Calcul de la SER σSW bistatique pour un bateau de pêche dans le cas d’une
propagation en ondes de surface (f = 12 MHz)
Page 144
Bibliographie
[1] G. Clark, Deflating British Radar Myths of World War II. CreateSpace Independent
Publishing Platform, Aug. 2014.
[2] P. Podvig, “The operational status of the Russian space-based early warning system,”
Science & Global Security, vol. 4, pp. 363–384, Aug. 1994.
[3] H. Kenhmann, “OTH, GBR... Ces radars très longues portées chinois,” East Pendu-
lum, Sept. 2017.
[4] M.-J. Abi Akl, Propagation dans l’ionosphère en présence de turbulences : applica-
tions aux radars HF. PhD thesis, 2017. Thèse de doctorat dirigée par Marc Hélier
Université Pierre et Marie Curie, 2017.
[5] V. Bazin, J. Molinie, J. Munoz, P. Dorey, S. Saillant, G. Auffray, V. Rannou, and
M. Lesturgie, “A general presentation about the OTH-Radar NOSTRADAMUS,” in
2006 IEEE Conference on Radar, vol. 17, pp. 634–642, Apr. 2006.
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Gain des antennes et réflectivité des cibles en ondes de surface
Les radars HF (entre 3 et 30 MHz) ont la capacité de détecter des cibles au-delà
de l’horizon radioélectrique. Des radars de ce type ont déjà été testés par l’ONERA,
notamment plusieurs radars à ondes de surface (ROS). Cependant, certains aspects liés
à la propagation en ondes de surface restent encore à l’étude. En effet, les ondes de
surface se propagent en incidence rasante, dans deux milieux (l’air et la mer). Dans ce
cas, l’onde ne peut pas être considérée comme plane et homogène. Ainsi, l’amplitude
du champ électromagnétique ne suit pas la loi de décroissance habituelle, inversement
proportionnelle à la distance. Par conséquent, les définitions classiques du gain et de la
SER, établies pour une propagation en espace libre, ne sont alors théoriquement plus
applicables. Par ailleurs, on sait bien que l’environnement d’utilisation des antennes de
radars HF a une forte influence sur leurs caractéristiques de rayonnement. L’objectif de
ces travaux de thèse est de répondre à plusieurs questions. Quelle est l’erreur réalisée, sur
le bilan radar, en utilisant les définitions classiques de la SER et du gain ? Comment, en
tirant à profit des connaissances sur la propagation en ondes de surface, peut-on améliorer
les définitions de la SER et du gain ? Comment effectuer une caractérisation champ proche,
en amplitude et phase, d’antennes HF en condition opérationnelle ?
HF radars (between 3 and 30 MHz) have the ability to detect targets beyond the radar
horizon. Radars of this type have already been operated by ONERA, including several
surface wave radars (HFSWR). However, some aspects related to surface wave propaga-
tion are still under consideration. Thus, the surface waves propagate at grazing incidence,
in two media (air and sea). In this case, the wave cannot be considered as plane and
homogeneous. Also, the amplitude of the electromagnetic field does not obey the usual
diminishing law, inversely proportional to the distance. Consequently, the classical defi-
nitions of gain and RCS (Radar Cross Section), which hold for free space propagation,
are no longer theoretically applicable. Moreover, it is well known that the operating en-
vironment of HF radar antennas has a strong influence on their radiation characteristics.
The objective of this thesis work is to answer several key issues. What is the error made,
on the received power, when using the classical definitions of RCS and gain ? How, using
the knowledge about surface wave propagation, can we improve the definitions of RCS
and gain ? How to perform a near field characterization, in amplitude and phase, of HF
antennas in operating condition ?