Caractérisation Acoustique Des Éclairs D'orage: To Cite This Version
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Louis-Jonardan Gallin
présentée par
Louis-Jonardan GALLIN
Caractérisation acoustique
des éclairs d’orage
1 Introduction et enjeux 7
1.1 Le cadre du Traité d’Interdiction Complète des Essais nucléaires . . . . . . 7
1.2 Objectifs et plan de la thèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Références 213
Chapitre 1
Introduction et enjeux
— les éclairs et les sprites émis durant les orages [Blanc, 1985; Bass, 1980; Farges et
Blanc, 2010; Assink et al., 2008; de Larquier et Pasko, 2010],
— les volcans [Le Pichon et al., 2005; Ripepe et al., 2010a,b],
— les bangs soniques associés aux rentrées de météorites [Brown et al., 1996; Plotkin
et Page, 2002; Henneton, 2013] ou de navettes spatiales [Qamar, 1995],
— ou encore les bangs soniques associés aux avions supersoniques [Le Pichon et al.,
2002].
L’influence essentielle des conditions atmosphériques sur les ondes acoustiques est
connue depuis le début du vingtième siècle (Evers et Haak [2009] dressent un bilan des
sources acoustiques de forte amplitude). Les caractéristiques des signatures acoustiques
détectées – qu’elles soient naturelles ou d’origine humaine – varient fortement avec l’impact
des effets atmosphériques sur les formes d’ondes : ceci rend les processus d’analyse et de
diagnostic des sources acoustiques très difficiles. Une revue des effets physiques intervenant
sur la propagation est donnée par Norris et al. [2009].
Les éclairs sont présents partout dans le monde, ils émettent des ondes acoustiques
(tonnerre) et électromagnétiques (optique et radio) bien connues et utilisées pour la
localisation des orages. De nombreuses études ont été menées sur la compréhension des
signaux acoustiques (sonores et infrasonores, dont la fréquence est inférieure à 20Hz) émis
par les éclairs entre les années 1960 et le milieu des années 1980 (voir la bibliographie au
chapitre 2 page 13). Ces travaux concernaient la caractérisation de ces signaux (amplitude
et contenu fréquentiel) ainsi que la localisation des décharges dans les nuages eux-mêmes
alors qu’elles sont invisibles pour les systèmes optiques. Les mesures récentes, réalisées par
le CEA notamment [Farges et al., 2005; Farges, 2009; Farges et Blanc, 2010], montrent
que des signaux infrasonores de tonnerre sont enregistrés à des distances élevées de l’éclair
(plus de 50 km). En conséquence les signaux acoustiques de tonnerre engendrent un bruit
de fond élevé, voire de fausses détections aux stations situées dans les régions où l’activité
orageuse est la plus forte, en particulier les zones tropicales et équatoriales (voir figure 1.2).
Il est donc nécessaire de développer des techniques de mesure et d’analyse pour diffé-
rencier un éclair naturel d’un événement d’origine nucléaire ou anthropogénique (explosion
chimique, ...). Les éclairs sont des sources acoustiques très fréquentes et présentant des
extensions spatiales importantes (plusieurs kilomètres) avec une très forte variabilité
géométrique. La maîtrise actuelle des systèmes de mesure acoustique permet d’explorer à
1.2. Objectifs et plan de la thèse 9
Figure 1.2 – Réseau infrasonore du SSI (étoiles) superposé à l’activité orageuse dans le
monde (nombre de décharges par kilomètre carré et par an) selon [Cecil et al., 2014].
un niveau de détail jamais atteint auparavant la géométrie de ces sources, ceci conduit à
un renouveau important de la thématique.
Depuis plusieurs années, le CEA participe à des campagnes de mesures des éclairs. Il a
participé en automne 2012 à une campagne de mesures des éclairs d’orage dans le cadre du
projet européen HyMeX (Hydrological cycle in the Mediterranean EXperiment 6 [Drobinski
et al., 2013]) qui s’étend de 2010 à 2020. La longue durée du projet permet d’étudier le cycle
de l’eau dans le bassin Méditerranéen. L’objectif est de mieux comprendre les origines et les
mécanismes des événements extrêmes (crues violentes, inondations, fortes tempêtes) qui se
produisent à intervalles répétés sur tout le pourtour du bassin et provoquent régulièrement
des dommages humains et matériels importants. Plus de détails sont fournis dans le
chapitre 3 du manuscrit. Un groupe de recherche nommé PEACH et dans lequel le CEA
est associé, a proposé d’inclure dans ce projet la mesure et la modélisation des éclairs
d’orage. En effet des liens entre forte pluviométrie et forte activité électrique sont observés,
mais non encore totalement compris. Notons que l’intégration de modèles d’électrification
des nuages d’orage dans les codes de simulation météorologiques existants est un champ
de recherche très actif [Barthe et Pinty, 2007; Pinty et al., 2013]. L’un des objectifs du
groupe de recherche PEACH est de mieux comprendre cette relation. Une campagne de
mesures des éclairs d’orage s’est déroulée en automne 2012 dans le Sud de la France,
elle a regroupé de nombreux instruments : le CEA a déployé un réseau de capteurs de
mesure acoustique, d’autres organismes européens ou étrangers ont mis en œuvre des
systèmes de localisation électromagnétique des éclairs dont un système de localisation à
trois dimensions, et des radars météorologiques. Dans le cadre de ce projet européen, nous
avons accès aux réanalyses des profils météorologiques (vent et célérité du son) calculés par
le code AROME-WMED de Météo-France pour la région. Nous disposons donc d’une base
de données unique et très riche pour la compréhension des signaux acoustiques des éclairs.
Sommaire
2.1 Processus de formation des cumulonimbus et mécanismes d’électrification
2.2 Mécanismes d’initiation des décharges de foudre à l’intérieur des cumulonimbus
2.3 Les différents types de décharges de foudre
2.4 Définition des notions d’azimut et de temps universel
2.5 Observations du contenu acoustique des décharges de foudre
2.6 Caractéristiques géométriques des décharges de foudre
2.7 Mécanismes d’émission acoustique de tonnerre
2.8 Conclusion
liquides à des températures inférieures à 0°C. Pour des températures entre 0°C et -40°C
les gouttes d’eau liquide et les particules de glace coexistent. Pour des températures plus
froides que -40°C toutes les particules d’eau sont transformées en glace.
Le développement en altitude des cumulus est confiné à la troposphère, en effet
l’inversion du gradient de température dans la tropopause et le passage à un gradient
positif dans la stratosphère stoppent l’effet de convection. La hauteur maximale du nuage
est totalement pilotée par la latitude sous laquelle il se forme. En effet l’altitude de la
tropopause varie de 18km d’altitude environ dans les tropiques en été, à 8km d’altitude
environ en hiver pour les régions de hautes latitudes. L’activité orageuse se produit
principalement aux basses latitudes. Les régions côtières sont chauffées par le soleil après
son lever, la mer restant plus froide. Des courants d’air humide s’établissent depuis le large
vers l’intérieur des terres, et sont propices à la convection verticale. De la même manière
en montagne, les sommets sont chauffés par le soleil plus rapidement que les vallées. Ceci
aide à l’établissement de courants instables vers le haut.
Saunders [2008] fait une revue des mécanismes d’électrification des cumulonimbus. Il
rappelle que l’activité électrique durant les orages conduit à maintenir une charge négative
faible à la surface du sol, et la charge positive correspondante dans l’atmosphère. Lors
de leur formation, les cumulonimbus se chargent en électricité. L’auteur présente les 4
mécanismes envisagés pour expliquer l’apparition de ces charges électriques. Un premier
mécanisme explique que lorsqu’une goutte d’eau se subdivise en des gouttes plus petites
de tailles inégales, les plus grosses gouttes formées emportent un excès de charge électrique
positive, tandis que les plus petites emportent une charge négative. Un second mécanisme
fait intervenir le bombardement de la partie supérieure du nuage par les rayons cosmiques,
et la partie inférieure par la radioactivité terrestre naturelle. Saunders cite un troisième
mécanisme relié à la convection verticale déjà décrite. Les particules du nuage capturent
des charges d’espace positives à la base du nuage, ces particules chargées positivement
sont emmenées vers le haut par la convection verticale dans le nuage. Pour maintenir
l’équilibre électrique, les parties basses du nuage se chargent alors négativement (voir
schéma 2.1). Enfin un dernier mécanisme explique l’apparition de charges électriques
par triboélectricité ; les collisions entre gouttelettes d’eau et particules de glace dans le
nuage provoque des transferts de charge électrique. Les particules de glace se chargent
positivement et, étant plus légères, sont transportées vers le haut par la convection. Les
particules d’eau et les amas d’eau surfondue et de glace (graupel) se chargent négativement
et descendent vers le bas par gravité (voir schéma 2.2). L’auteur détaille chacun de ces
mécanismes et note que les plus fréquents sont les deux derniers que l’on a énumérés. Cette
séparation des charges provoque une activité électrique dans le nuage et la production de
micro-décharges entre les particules chargées. Coquillat et al. [1995] étudient l’initiation
de micro-décharges électriques entre des particules de glaces à l’aide d’une expérience de
laboratoire. Ils montrent que le champ électrique rayonné par ces décharges est à très
haute fréquence. Coquillat et al. [2003] comparent l’émission d’effluves électriques à la
surface de gouttes d’eau plongées dans un champ électrique soit horizontal, soit vertical.
Un approche simplifiée consiste à considérer le nuage comme un dipôle ou un tripôle.
Les gouttes de pluie chargées négativement sont à la base du nuage et les particules de
glace chargées positivement sont dans la partie supérieure. Dans le cas du tripôle on
considère aussi les petites régions de charges positives qui subsistent à la base du nuage. La
charge électrique de chacun de ces ensembles peut-être très importante (plusieurs dizaines
de Coulombs, voir [Rakov et Uman, 2003, chap. 3]).
2.2. Conditions de déclenchement des décharges de foudre à l’intérieur des cumulonimbus 15
Figure 2.1 – Mécanisme de chargement électrique par convection. (a) charges d’espace
positives aspirées par la base du nuage. (b) Ecrantage électrique par apparition de charges
négatives pour maintenir l’équilibre électrostatique. Des charges positives continuent d’être
aspirées par la base du nuage. (c) La charge électrique négative créée à la base du nuage
engendre un champ électrique suffisamment important pour produire de nouvelles charges
positives qui viennent alimenter le système. Schéma extrait de [Saunders, 2008].
Figure 2.2 – Mécanisme de chargement par triboélectricité entre les gouttes d’eau, les
cristaux de glace et les amas d’eau surfondue et de glace (graupel). Schéma extrait de
[Saunders, 2008].
montrent que la distribution des charges électriques à l’intérieur d’un nuage d’orage est
complexe. Stolzenburg et Marshall notent que l’utilisation de ballons sondes est aisée,
et leur ascension rapide (entre 10 et 30 minutes) à travers la section verticale du nuage
d’orage permet de réaliser des échantillonnages précis des grandeurs électriques. Mais ils
relèvent aussi que ces sondages ne permettent pas de caractériser l’historique de l’évolution
de la répartition des charges dans le nuage.
La connaissance du champ électrique permet de déduire la charge électrique grâce à
l’utilisation du théorème de Gauss en électromagnétisme. En considérant un ensemble de
#«
charges électriques contenu dans un volume 𝑉 de surface fermée 𝑆, on note 𝐸 le champ
électrique, 𝜌𝑒 la densité de charge électrique (unités C m−3 ) et 𝑄 la charge totale dans le
volume. Alors le théorème de Gauss donne la relation entre le flux du champ électrique à
travers la surface 𝑆 et la charge électrique :
{ #« #« 1y 𝑄
𝐸 · d𝑆 = 𝜌𝑒 d𝜏 = , (2.1)
𝑆 𝜀𝑎 𝑉 𝜀𝑎
la constante 𝜀𝑎 est la permittivité de l’air.
La calcul de la charge est généralement fait en utilisant l’approximation unidimension-
nelle de cette loi (2.1), en ne considérant que l’altitude [Stolzenburg et Marshall, 1998].
On obtient alors la simplification suivante :
Δ𝐸𝑧
𝜌 𝑒 = 𝜀𝑎 (2.2)
Δ𝑧
#«
où Δ𝐸𝑧 est la variation de la composante verticale du champ électrique 𝐸 (en V m−2 ) le
long du pas vertical Δ𝑧.
En supposant que le potentiel électrique du sol est toujours nul (hypothèse d’un sol
infiniment conducteur), le potentiel électrique dans le nuage en fonction de l’altitude peut
aussi être déduit par intégration du champ 𝐸𝑧 le long de l’axe vertical :
∫︁ 𝑧
𝑉 (𝑧) = − 𝐸𝑧 d𝑧. (2.3)
0
Figure 2.4 – Schéma de la répartition des charges électriques à l’intérieur d’un nuage
d’orage parvenu à maturité, sous nos latitudes. Pour le schéma du centre, symboles ’+’
rouges : régions chargées positivement. Symboles ’–’ bleus : régions chargées négativement.
La flèche grisée annotée ’updraft’ représente le cas où des courants d’air ascendants
transportent les charges positives vers l’intérieur du nuage, vers le haut. La flèche grisée
annotée ’outside updraft’ représente le cas où les courants d’air descendants emportent
vers le sol les charges électriques. Un exemple de décharge intra-nuage est représenté en
vert, et une décharge connectée au sol est représentée en violet (voir paragraphe 2.3).
Courbes à gauche : champ électrique et potentiel en fonction de l’altitude pour le cas sans
courant ascendant. Courbes à droite : mêmes grandeurs pour le cas de courants ascendants.
Figure extraite de [Stolzenburg et Marshall, 2008].
électrique rayonné par ces poches de charges électriques varie jusqu’à environ ±105 V/m
selon l’altitude. Cooray et Rakov [2012] estiment que le champ électrique ambiant le plus
intense qui peut exister sous un nuage d’orage est de 150 kV/m. MacGorman et al. [2005]
donnent une étude détaillée de la structure électrique de deux cas d’orages étudiés durant
la campagne STEPS (Severe Thunderstorm Electrification and Precipitation Study) en
2000.
Dwyer et Uman [2014] détaillent dans le chapitre 3 de leur article de revue les questions
liées à l’initiation des décharges de foudre à l’intérieur des nuages. Ils soulèvent que le
ou les mécanismes mis en jeux in situ dans les nuages restent non compris à ce jour et
sont très difficiles à explorer car ils ne sont pas reproductibles en laboratoire. En effet, le
champ électrique minimal pour permettre une ionisation de l’air – et donc un claquage qui
initierait le développement d’une étincelle – est considéré comme valant 3 × 106 V/m × 𝑛𝑎𝑖𝑟 ,
où 𝑛𝑎𝑖𝑟 est la densité de l’air relativement au niveau de la mer (elle diminue avec l’altitude,
voir aussi [Rakov et Uman, 2003, chap. 3, p. 82] pour d’autres valeurs à d’autres altitudes).
Les auteurs rappellent que, dans l’état actuel des connaissances, les champs électriques
mesurés à l’intérieur des cumulonimbus ne sont pas assez intenses pour engendrer un tel
claquage de l’air. Différents mécanismes de physique des plasmas expliquent la possibilité
d’initiation de décharges de foudre à partir d’un champ électrique plus faible, ils sont
décrits par Dwyer et Uman [2014] et nous ne les détaillerons pas. Répondre à cette question
est, selon les auteurs, le plus grand enjeu dans la compréhension des mécanismes de la
foudre. De nombreuses études s’intéressent au micro-décharges qui se produisent entre les
particules de glace et d’eau dans les nuages.
18 2.3. Les différents types de décharges de foudre
Figure 2.5 – Schéma présentant les différentes décharges électriques qui peuvent se
produire entre deux cellules orageuses. Figure extraite de [Dwyer et Uman, 2014].
En suivant Rakov et Uman [2003, chap 1., p. 5], nous définissons le terme leader
(ou traceur en français) comme étant une décharge électrique capable de se propager
dans l’espace. Cette décharge crée au fur et à mesure de sa propagation, un canal ionisé
de conductivité électrique d’ordre de grandeur 104 S m−1 . La température à l’intérieur
du canal ionisé atteint 5000K ou plus [Dwyer et Uman, 2014]. Les traceurs génèrent à
leur tête des champs électriques très intenses, capables de provoquer une ionisation de
2.3. Les différents types de décharges de foudre 19
l’air ambiant. Cette ionisation autour de la tête du traceur alimente cette dernière en
charges électriques, provoquant l’apparition de courants électriques qui entretiennent la
température élevée dans le traceur et lui permettent de continuer à se propager de manière
auto-entretenue, même dans des milieux où les champs électriques ambiants sont faibles.
Les traceurs peuvent ainsi parcourir des distances très importantes et se ramifier si les
champs électriques rayonnés aux extrémités sont suffisamment forts.
Riousset et al. [2007] étudient les décharges intra-nuages à l’aide d’un modèle fractal
pour décrire la ramification des leaders dans le nuage. Ils montrent le bon accord entre
les résultats du modèle et les géométries des décharges reconstruites par des techniques
électromagnétiques modernes (ces techniques sont détaillées au paragraphe 3.4 page 50). La
figure 2.6 montre les résultats de l’observation comparés aux résultats du modèle. On peut
voir que la décharge présente de multiples ramifications et que son extension horizontale
est de plusieurs kilomètres. L’altitude inférieure atteinte est de 6km, la décharge se produit
dans le nuage et n’en sort pas. La géométrie fine de la décharge dans le nuage est donc
invisible à l’œil. Un autre type de décharge intra-nuage, couramment nommé "compact
intra-cloud discharge" est étudié par Nag et al. [2010] et par Nag et Rakov [2010b,a].
Ce mécanisme est encore mal compris, mais les mesures montrent qu’il est à l’origine
d’émissions électromagnétiques hautes fréquences et très intenses.
Les décharges de foudre qui présentent une connexion avec le sol depuis le cumulonimbus
constituent environ 25% de l’ensemble de l’activité électrique terrestre, les autres 75%
20 2.3. Les différents types de décharges de foudre
sont des décharges sans connexion avec la terre [Rakov, 2013]. Figure 2.7, Dwyer et Uman
[2014] donnent la description de la propagation des 4 types de traceurs provoquant une
connexion au sol. Ils se différencient par la direction et le signe du courant électrique dans
le canal formé par la décharge.
Le premier cas (a) est celui d’un traceur qui s’initie dans les régions des cumulonimbus
chargées négativement. Il se propage vers le sol. Ce type de décharge est nommée en
anglais "downward negative leader". Le schéma (b) décrit le cas où la présence de charges
négatives dans le bas du nuage engendre par influence électrique l’initiation d’un traceur à
partir du sol transportant des charges positives vers le nuage. Il s’agit alors d’une décharge
que l’on nomme "upward positive leader". Le schéma (c) décrit le cas où les conditions
électriques dans les régions supérieures du nuage (et chargées positivement) provoquent le
développement d’un traceur qui se dirige vers les parties du sol éloignées de la base du
nuage et qui se sont chargées négativement. Enfin le schéma (d) montre le cas où, par
influence, un traceur démarre d’un point au sol chargé négativement dans le voisinage du
nuage. Il se propage vers les régions du cumulonimbus chargées positivement.
Figure 2.7 – Les 4 types de développement des décharges de foudre au sol à partir
d’un nuage d’orage. Figure extraite de [Dwyer et Uman, 2014]. Le terme anglais "leader"
("traceur" en français) est défini dans le texte.
2.3. Les différents types de décharges de foudre 21
Plus de 90% des décharges de foudre avec connexion au sol sont initiées par des traceurs
négatifs descendants [Rakov, 2013]. Notons que Nag et Rakov [2012] proposent une revue
des configurations électriques des nuages conduisant à la production de décharges positives.
Ils détaillent les mécanismes et les propriétés de ces dernières. Rakov et Uman [2003, chap.
4] décrivent les décharges de foudre subséquentes à la propagation de traceurs négatifs
descendants.
La figure 2.8 montre le détail de la propagation du traceur négatif descendant et des
différents échanges électriques qui se produisent entre la terre et le nuage au travers du
canal conducteur construit par le traceur. Rakov et Uman [2003, chap. 4, p. 111] en
détaillent les principales étapes. L’initiation d’une décharge de foudre à l’intérieur du
nuage d’orage dure entre quelques milli-secondes et quelques dizaines de millisecondes.
Figure 2.8 – Ensemble des échanges électriques qui se produisent entre la terre et le
nuage d’orage durant un éclair négatif au sol. Dans le premier schéma en haut à gauche :
le sigle "LP" signifie "lower positive" et marque la présence de petites régions chargées
positivement dans la base du nuage (voir aussi figure 2.3). Figure extraite de [Rakov et
Uman, 2003, chap. 4, p. 111].
Cette initiation permet la formation d’un traceur négatif qui sort du nuage et qui se
propage vers la terre par bonds successifs (d’où le nom anglais "stepped leader") à une
vitesse de 2 × 105 m/s. Chaque pas dure environ 1𝜇s et a une longueur de quelques dizaines
de mètres environ. L’intervalle de temps entre chaque pas est d’environ 20𝜇s à 50𝜇s.
Lorsque le traceur approche du sol, le champ électrique à la surface de la terre augmente
22 2.3. Les différents types de décharges de foudre
et peut atteindre par endroits le seuil nécessaire à l’initiation d’une décharge. Un traceur
par bonds se forme alors, il se propage vers le haut à la rencontre du traceur descendant.
On appelle "processus d’attachement" le mécanisme de connexion entre les deux traceurs.
Un canal ionisé et conducteur est alors établi entre la terre et le nuage d’orage, un courant
de foudre très important se propage depuis la terre dans le canal à une vitesse de l’ordre
du tiers de la vitesse de la lumière. On appelle couramment ce processus "arc en retour"
("return stroke" en anglais). Ce courant électrique neutralise la charge électrique négative
présente dans le canal ionisé, la décharge se propage ensuite horizontalement à l’intérieur
du nuage d’orage et s’étend sur plusieurs kilomètres en rééquilibrant la charge électrique.
Cooray et al. [2004] proposent un modèle pour décrire le premier arc en retour (de courant
négatif ou positif) ; Nucci et al. [1990] et Rakov et Uman [1998] donnent une revue détaillée
des modèles d’arcs en retour existants. Le courant crête de l’arc en retour est d’environ
30kA [Rakov et Uman, 2003, chap. 4, p. 145] et dure quelques microsecondes.
Cooray et Rakov [2012] donnent une étude des valeurs limites inférieures et supérieures
du courant crête du premier arc en retour que l’on peut rencontrer dans la nature. Les
auteurs estiment la valeur supérieure à 300 kA pour les régions tempérées, ils estiment
aussi que le courant crête le plus faible que l’on peut rencontrer dans la nature est
approximativement de 2 kA. Cooray et al. [2007] listent des relations empiriques établies
par différents auteurs et reliant le courant crête de l’arc en retour à la charge électrique
échangée entre le nuage et la terre. Cooray et Rakov [2012] reprennent et synthétisent
cela en proposant une loi empirique reliant le courant crête 𝐼𝑝 du premier arc en retour
(en kA) et la charge électrique 𝑄 (en coulombs) transportée jusqu’au sol par l’arc en
retour durant la première centaine de microsecondes de l’échange électrique. Ils proposent
une deuxième relation empirique pour relier ce même courant 𝐼𝑝 à l’amplitude du champ
électrique ambiant 𝐸 sous le nuage (en kV/m) :
La neutralisation de la charge par le courant électrique lors du premier arc en retour peut
ne pas être complète, elle peut au contraire aussi amener un excès de charges électriques
positives dans le canal ou jusque dans le nuage. D’autres échanges complexes ont ensuite
lieu (processus K, J, composantes M, "dart leader"), ils sont encore mal compris et nous
ne les détaillerons pas. Enfin, d’autres arcs en retour peuvent succéder au premier (voir
la dernière ligne de la figure 2.8). Pour illustration, la figure 2.9 montre les variations du
champ électrique pour le cas d’un éclair au sol avec 5 arcs en retour. Nag et Rakov [2012]
donnent d’autres études de la variation du champ électrique au cours du temps pour le
cas d’éclairs positifs.
Nag et al. [2008] comparent les caractéristiques du courant crête et les variations du
champ électrique du premier arc en retour, à celles des arcs en retour subséquents.
Few [1985] décrit le signal acoustique émis lors des différents échanges électriques. Il
rappelle que le canal d’éclair est de petit diamètre (environ 5cm). Le courant électrique très
important chauffe rapidement le canal jusqu’à des températures de 30 000K, la pression
dans le canal dépasse alors 1 × 106 Pa (soit 10 fois la pression atmosphérique), et conduit à
l’expansion violente du canal en environ 20𝜇s. Celle-ci génère une onde de choc acoustique
qui se propage vers l’extérieur, c’est le tonnerre. Un rayonnement optique très intense est
émis. Ensuite la température du canal décroît de 30 000K jusqu’à 10 000K en environ 40𝜇s,
et la pression retourne à la pression atmosphérique. L’analyse des spectres optiques est un
diagnostique de la température à l’intérieur du canal ionisé [Yuhua et Ping, 2012; Liang
et al., 2014].
Nous définissons maintenant la notion de flash. En suivant Rakov et Uman [2003, chap.
1, p. 4] on définit un flash comme étant l’ensemble des échanges qui se sont produits entre
2.4. Définition des notions d’azimut et de temps universel 23
Figure 2.9 – Enregistrement des variations du champ électrique au cours du temps pour le
cas d’un éclair négatif au sol (unités arbitraires). L’acronyme "RS" signifie "return stroke".
Cinq arcs en retour sont présents. Figure extraite de [Nag et Rakov, 2008].
le nuage d’orage et la terre en moins d’une seconde et dans un espace rapproché (moins de
10km). Un flash peut contenir plusieurs arcs en retour, ceux-ci ne suivent pas forcément
exactement le même chemin que le premier arc en retour. Few [1985] donne une remarque
importante : les temps caractéristiques des échanges électroniques sont beaucoup plus
courts que les temps caractéristiques des collisions moléculaires. L’ensemble des échanges
électriques est donc terminé avant même que le travail hydrodynamique en réponse à
l’augmentation de pression dans le canal ne soit pleinement organisé. On en déduit que
l’analyse des signaux de tonnerre ne permettra en aucun cas de différencier les différents
échanges électriques qui peuvent se produire durant un flash.
Figure 2.11 – Exemple de forme d’onde de tonnerre à basse fréquence enregistrée par
Balachandran [1979].
2.5. Observations du contenu acoustique des décharges de foudre 25
Après 20 années d’arrêt des études sur le tonnerre Assink et al. [2008] étudient des
signaux infrasonores de tonnerre enregistrés aux Pays-Bas et montrent que ceux-ci peuvent-
être détectés jusqu’à 50km d’un capteur. Ils donnent l’exemple de contenu acoustique
d’un signal de tonnerre pour un éclair proche du capteur (voir figure 2.12). Ils montrent
que ce signal est constitué d’une succession de plusieurs signatures de type explosives
caractérisées par une augmentation brusque de la pression, suivie d’une raréfaction.
Farges et al. [2005] donnent les résultats des premiers enregistrements d’infrasons
produits par les décharges de la haute atmosphère 1 , réalisés durant la campagne Eu-
rosprite 2003. Les sources ayant produit ces infrasons étaient, durant cette campagne
d’observations, très éloignées de la station (environ 400km).
Farges et Blanc [2010] (voir aussi [Farges, 2009]) analysent les données d’enregistrements
de signaux de tonnerre observés durant la campagne Eurosprite 2005, pour cette campagne
un réseau de 4 microbaromètres disposés au sommet d’un triangle de 1km de côté (le dernier
microbaromètre était placé au centre du réseau) a été déployé en France à Saint-Just 2 .
Les signaux ont été échantillonnés à 20 Hz et leur analyse a été faite entre 0.1Hz et 8Hz.
La figure 2.13 montre deux exemples de signaux enregistrés par la station le 31 août 2005.
On peut voir que les signaux de houle sont continus et à très basse fréquence (en-dessous
de 0.5Hz) tandis que les signaux de tonnerre sont transitoires et leur contenu fréquentiel
s’étend jusqu’à la limite supérieure de l’étude (8Hz).
Figure 2.12 – Exemple de forme d’onde de tonnerre à basse fréquence et contenu fréquentiel
obtenu par une transformée de Stockwell et al. [1996]. Source : [Assink et al., 2008].
Figure 2.13 – Deux premières lignes : signal de houle et spectrogramme associé. En-
dessous : signal de tonnerre et spectrogramme associé. Source : [Farges et Blanc, 2010].
La figure 2.14 montre les résultats des observations pour l’orage du 05 Septembre 2005.
La flèche montre l’arrivée de l’orage jusqu’à la station acoustique à Saint-Just. A 19h TU,
il est éloigné de 300km et il vient depuis l’azimut 240° (direction Sud–Ouest). A 23h30 TU,
il est au-dessus de la station et il balaye les azimuts Sud à Nord (en passant par l’Ouest).
L’outil utilisé pour construire les détections d’éclairs est décrit au paragraphe 3.3 page 48
et l’outil utilisé pour construire les détections acoustiques est décrit au paragraphe 4.3
page 77. Les données encadrées sur la figure sont maintenant détaillées (les chiffres ci-
dessous correspondent aux numérotations des encadrés sur la figure 2.14) :
1. Des détections acoustiques sont associées aux signaux de houle venant de l’Atlan-
tique. Ces détections sont dans les azimuts 270° à 315°, ce qui correspond aux
directions Ouest à Nord–Ouest.
2. Entre 19h30 TU et 20h30 TU, l’orage est éloigné de la station (entre 150km et
250km, graphique (a)). Il est dans les azimuts 210° à 260° (graphique (b)) par
rapport à la station acoustique. Des détections acoustiques sont associées aux
signaux infrasonores de tonnerre produits par les éclairs de cet orage (encadré 2
graphique (c), les points colorés et les points noirs se superposent).
3. Entre 20h TU et 21h TU, l’orage est entre 100km et 200km de la station acoustique.
Une zone d’ombre est présente et aucune détection acoustique infrasonore n’est
associée aux détections des éclairs. En effet dans l’encadré 3 graphique (c), aucun
point noir n’est associé aux points colorés.
2.5. Observations du contenu acoustique des décharges de foudre 27
4. L’orage s’est rapproché de la station (entre 22h TU et 23h TU, il est à moins de
100km de distance). On est sorti de la zone d’ombre et des détections infrasonores
sont à nouveau associées aux détections d’éclairs (encadré 4 dans le graphique (c)).
5. Encadrés 5, la force du vent a augmenté fortement et cela a éteint la détecta-
bilité acoustique. Il n’y a aucune détection infrasonore associée aux détections
électromagnétiques d’éclairs.
6. Le vent a diminué et les sources infrasonores redeviennent détectables.
5
6
2
3
4
6
1
5
4
2
3
The storm
arrives 5
6
Figure 2.14 – Orage du 05 Septembre 2005. De haut en bas, en fonction de l’heure : vent
à la station acoustique à Saint-Just mesuré à 2m de hauteur (graphique (a)). Graphique
(b) : distances à la station des détections d’éclairs par mesure électromagnétique, la couleur
représente le nombre de détection par tranches de 5 minutes. Graphique (c) : azimuts des
détections acoustiques en fonction du temps. Points gris : détections de signaux de houle.
Points noirs : détections acoustiques des infrasons produits par les éclairs. Points rouges :
autres grandeurs que l’on ne considère pas ici (voir [Farges et Blanc, 2010, paragraphe
4.1]). Points colorés de cyan à rose : détections d’éclairs tracés dans le graphique (b), ici la
couleur représente la distance à la station. Figure extraite de [Farges et Blanc, 2010]. Les
encadrés numérotés et la flèche ont été ajoutés pour aider au commentaire des données
présentées.
28 2.6. Caractéristiques géométriques des décharges de foudre
Figure 2.15 – Distribution de la longueur minimale des canaux d’éclairs pour un ensemble
d’orages survenus au dessus de 4 villes. La longueur des décharges est déterminée par
reconstruction acoustique à partir d’enregistrements de signaux de tonnerre. Pour chaque
graphique la barre verticale est la position de la médiane de la distribution. L’altitude du
site est précisée à côté du nom du site. Figure extraite de [Teer et Few, 1974].
Les premières études de la géométrie fine des canaux des arc en retour visibles optique-
ment sont réalisées par Hill [1968] à partir de photographies d’arcs en retour. Il montre
que la tortuosité du chemin tracé par le traceur négatif descendant est uniforme sur toutes
les échelles géométriques. L’auteur constate qu’à chaque pas de propagation, la variation
de direction du traceur négatif descendant est d’environ 16° en moyenne, et ce depuis
la plus petite échelle géométrique (quelques dizaines de centimètres) jusqu’aux échelles
2.6. Caractéristiques géométriques des décharges de foudre 29
Figure 2.17 – Etude d’un orage survenu en Arizona. A gauche : distribution des altitudes
des décharges intra-nuage reconstruites par méthode acoustique en fonction du temps
durant un orage (les 25 dernières minutes de l’orage considéré). A droite : distribution
en altitude des sources acoustiques reconstruites. Figures extraites de [MacGorman et al.,
1981].
Roy [1981] et Ribner et Roy [1982] étudient les signaux de tonnerre qui seraient
enregistrés par un capteur acoustique pour différentes géométries d’arc en retour tortueux.
Ils construisent plusieurs modèles aléatoires pour représenter la géométrie d’un arc en
retour et sa tortuosité, et font l’hypothèse que chaque point de la géométrie générée par
leurs tirages émet une onde impulsionnelle dite en N, caractéristique d’une onde de choc.
En propageant chaque onde acoustique en N en ligne droite depuis la position de la source
jusqu’à la position du capteur, les auteurs construisent par sommation d’ondes en N
déphasées le signal complet qui arrive au sol (voir figure 2.19). Le modèle final qu’ils
proposent a été repris récemment par Rood [2012] dans sa thèse. L’auteur donne une
bibliographie sur ce modèle géométrique. Son objectif est le développement d’un code de
propagation acoustique nonlinéaire et parallélisé. Il se sert du cas du champ acoustique
émis par une géométrie d’arc en retour tortueux comme illustration finale de sa thèse. Il
est nécessaire de noter qu’aucune des deux approches ne modélise l’extension horizontale
très importante des décharges.
Figure 2.19 – A gauche : exemple d’éclair tortueux généré aléatoirement, chaque point
émet une onde en N. Ces ondes voyagent en ligne droite indépendament les unes des autres
jusqu’à un observateur et se somment à ce point pour former le signal. A droite : exemple
de signal obtenu. Figures extraites de [Ribner et Roy, 1982].
Figure 2.20 – Cercles verts : sources acoustiques reconstruites. Points bleus : sources
électromagnétiques. En haut : Altitudes des sources en fonction du temps à la station
acoustique. Deuxième ligne à gauche : localisation des sources dans le plan (distance
Est–Ouest, altitude). A droite : distribution en altitude des sources acoustiques et électro-
magnétiques. Troisième ligne à gauche : localisation des sources dans le plan (longitude,
latitude). A droite : localisation des sources dans le plan (distance Nord–Sud, altitude).
Figure extraite de [Arechiga et al., 2011].
2.6. Caractéristiques géométriques des décharges de foudre 33
Figure 2.21 – En haut à gauche : signaux de tonnerre enregistrés par le réseau nommé
GTM (4 capteurs). En haut à droite : distribution (échelle orange à rouge) de la cohérence de
la position des sources acoustiques tracée sur un graphique (distance Ouest–Est, altitude).
Les points cyans représentent la localisation de détections électromagnétiques. Deuxième
ligne à gauche : distribution projetée dans le plan (altitude, distance Sud–Nord). A droite :
Vue du dessus de la distribution. Trosième ligne : signaux enregistrés par les trois réseaux.
Les 4 lettres dans les différents graphiques identifient 4 sources acoustiques cohérentes, et
les signaux qu’elles ont générés. Figure extraite de [Johnson et al., 2011].
34 2.7. Mécanismes d’émission acoustique de tonnerre
quantité d’énergie 𝐸𝑡 (énergie totale) pour une source sphérique et 𝐸𝑙 pour une
source cylindrique (énergie par unité de longueur). Ce volume se dilate violemment
et réalise un travail thermodynamique PV sur l’air ambiant de pression 𝑃0 .
Few et al. [1967] définissent le rayon de relaxation (cylindrique ou sphérique) comme
étant le volume généré si toute l’énergie disponible est utilisée pour réaliser ce
travail thermodynamique. On a pour le cas sphérique :
(︃ )︃1/3
3𝐸𝑡
𝑅𝑠 = , (2.6)
4𝜋𝑃0
et pour le cas cylindrique :
(︃ )︃1/2
𝐸𝑙
𝑅𝑐 = . (2.7)
𝜋𝑃0
En introduisant 𝑟𝑠 la distance radiale à la source pour le cas sphérique et 𝑟𝑐 la
même grandeur mais pour le cas cylindrique, Few et al. [1967] définissent 𝑋 comme
étant cette distance radiale à la source relativement au rayon de relaxation pour
chacun des deux cas :
𝑋 = 𝑟𝑠 /𝑅𝑠 ou 𝑋 = 𝑟𝑐 /𝑅𝑐 . (2.8)
Cette formulation sans dimension permet de comparer les profils de surpression
émis pour chacun des deux cas, en fonction de la distance 𝑋 à la source [Few et al.,
1967, figure 1].
— La géométrie des canaux d’éclair est fortement tortueuse. Elle est considérée comme
étant composée d’une succession de sources cylindriques de petites longueurs. Few
exprime la longueur 𝜒 des cylindres en unité de rayon de relaxation cylindrique. En
notant 𝐿 la longueur caractéristique des cylindres, on a :
𝜒 = 𝐿/𝑅𝑐 . (2.9)
Few définit trois échelles de tortuosité : la micro-tortuosité pour les longueurs
𝜒 ≪ 1, la meso-tortuosité pour les sections de la géométrie où 𝜒 ≈ 1. Et enfin la
macro-tortuosité pour les longueurs pour lesquelles 𝜒 ≫ 1.
Une divergence cylindrique des ondes de choc acoustique émises est utilisable
seulement dans la région de choc fort près des cylindres représentant les sections
du canal de l’éclair.
— Une divergence sphérique du signal acoustique émis par la géométrie doit être
utilisée au-delà, avec les lois de l’acoustique linéaire.
— Le flash qui produit le signal de tonnerre peut-être considéré comme contenant
un seul arc en retour. Les multiples signaux impulsionnels émis par des arcs en
retour successifs qui ont lieu dans le même canal d’éclair produisent des signatures
acoustiques répétitives dans les signaux. Ces mêmes formes d’ondes répétitives ne
sont que déphasées dans le temps, elles se somment dans le spectre de tonnerre
global. L’amplitude du spectre est donc augmentée mais la distribution fréquentielle
reste inchangée.
Pour un petit cylindre du canal d’éclair, l’énergie totale 𝐸𝑡′ contenue dans ce cylindre
peut-être écrite à partir de l’énergie par unité de longueur :
𝐸𝑡′ = 𝐿 𝐸𝑙
(2.10)
= 𝜒 𝑅𝑐 𝐸𝑙
Few introduit ensuite le rayon de relaxation 𝑅𝑠′ équivalent qui serait obtenu si cette énergie
𝐸𝑡′ était contenue dans une source sphérique :
)︃1/3
3𝐸𝑡′
(︃
𝑅𝑠′ = (2.11)
4𝜋𝑃0
36 2.7. Mécanismes d’émission acoustique de tonnerre
Cette équation fait le lien entre les rayons de relaxation des sources cylindriques de
longueur finie dont est constituée la géométrie du canal d’éclair, et les rayons de relaxation
équivalents pour le cas de sources sphériques. Few remplace donc l’ensemble des sources
cylindriques de petite taille par un ensemble de sources sphériques équivalentes reparties
le long de la géométrie. Ceci justifie le nom "modèle en chaîne de perles".
Pour obtenir le spectre estimé d’un signal de tonnerre, les hypothèses supplémentaires
sont faites [Few, 1969] :
— Le dépôt d’énergie est uniforme dans toute la géométrie du canal et instantané (𝐸𝑙
est constant). Few ne considère pas les paramètres atmosphériques (densité de l’air,
température, ...) et leurs variations avec l’altitude.
— La micro-tortuosité est négligeable car rapidement masquée par l’augmentation du
volume au cours de la détente (voir Few [1969]). Few choisit la taille caractéristique
des segments comme valant 𝜒 = 4/3 (voir [Few, 1995, p. 11] pour une justification).
— Les directions géométriques des meso- et macro-tortuosités sont uniformes et aléa-
toires.
L’utilisation de sources sphériques en remplacement des sources cylindriques permet à Few
d’utiliser les résultats de simulations numériques pour l’évolution des chocs acoustiques
réalisées par Brode [1956] pour le cas de sources sphériques explosives. En utilisant
l’hypothèse que les multiples sources sphériques de la chaîne de perles ne font que changer
l’amplitude du spectre et non la distribution des fréquences, Few peut ne considérer qu’une
seule source ponctuelle pour étudier la distribution des fréquences dans le spectre. En
interpolant les résultats numériques de Brode, il obtient une relation empirique donnant
la fréquence maximale 𝑓𝑚 du spectre. Grâce à son analogie, il revient au cas cylindrique et
obtient en fonction de l’énergie 𝐸𝑙 :
(︃ )︃1/2
𝑃0
𝑓𝑚 = 0.63 𝑐0 , (2.13)
𝐸𝑙
du courant électrique total échangé durant la décharge, il peut ainsi obtenir l’énergie par
unité de longueur présente dans le canal. Il détermine aussi la fréquence maximale des
spectres des signaux acoustiques complets enregistrés. En utilisant la formule (2.13), il
obtient l’énergie par unité de longueur dans le canal de foudre prédite par le modèle de Few.
Depasse montre que ces deux approches différentes pour déterminer la même grandeur
présentent un bon accord ; donc que la fréquence maximale d’un spectre de signal complet
de tonnerre permet, grâce au modèle de Few, d’obtenir une bonne approximation de
l’énergie par unité de longueur présente dans le canal de la décharge. Enfin, Depasse relève
que cette comparaison n’a pas donné de corrélation probante si la fréquence maximale est
déterminée sur des spectres acoustiques calculés pour des fractions seulement d’un signal
complet de tonnerre (les fractions délimitent les différentes ondes de choc présentent dans
le signal).
Il faut noter que la connaissance de l’énergie contenue dans les canaux de foudre reste
un sujet de recherche. De nombreuses mesures ont été faites sur des décharges et des
étincelles de laboratoire, mais celles-ci ne représentent pas le cas naturel.
Pour une distribution de charges donnée, c’est le champ électrique que l’on détermine. Cette
équation est alors à résoudre pour obtenir la répartition de pression électrostatique 𝑃𝐸 ( #«
𝑟)
38 2.8. Conclusion
exercée. Cette approche est utilisée par Dessler [1973] pour obtenir les équations d’équilibre
électrostatique pour deux modèles de nuages électriquement chargés. Le premier cas est le
cas d’un modèle de répartition de charges électriques sur un disque puis en second le cas de
charges réparties dans un volume cylindrique est étudié. Les observations de Balachandran
[1979] montrent que les signaux de basse fréquence discutés ici présentent une phase positive
de compression, suivie d’une phase négative, puis ensuite d’une seconde phase positive. Les
études de Wilson et de Dessler ne permettent pas d’expliquer l’existence de la première
phase positive de compression. Pasko [2009a] reprend l’étude de la génération d’ondes
infrasonores par le mécanisme électrostatique. Il se base sur l’utilisation des équations
d’Euler linéarisées, avec prise en compte de l’expression de la force électrostatique donnée
par l’équation de Maxwell dans l’équation de quantité de mouvement. Dans son article
l’étude est limitée au cas 1D. Pasko [2009b] donne un exemple d’onde infrasonore émise par
une distribution de charges dans un plan 2D. Comme le souligne déjà Dessler [1973], Pasko
retrouve bien la phase positive observée par Balachandran [1979], mais il montre aussi que
le diagramme de rayonnement produit par un tel modèle est très directif (voir figure 2.22).
Un observateur qui ne serait pas situé sous le nuage d’orage ne recevrait aucun signal basse
fréquence prédit par ce modèle. Chum et al. [2013b] discutent ce point et argumentent
que ces études se basent sur des distributions des charges électriques à l’intérieur des
nuages d’orage trop simplifiées (par exemple une répartition des charges en dipôle avec des
couches horizontales). La complexité de la répartition des charges électriques dans le nuage
conduirait, selon eux, à un diagramme de rayonnement acoustique beaucoup moins directif
avec une possibilité de détection des signaux très basse fréquence émis par le mécanisme
à plusieurs dizaines de kilomètres de distance latéralement. Mais Chum et al. [2013a] ne
mettent pas clairement en évidence ce fait et reconnaissent le besoin de pousser plus loin
les études.
2.8 Conclusion
Dans ce chapitre nous avons présenté l’historique des études réalisées sur les signaux de
tonnerre. Plusieurs points sont à relever. A notre connaissance les études se sont intéressées
jusqu’à présent, soit à la reconstruction de la géométrie des décharges de foudre, soit au
contenu acoustique des signaux de tonnerre enregistrés par les stations acoustiques. Mais
aucun lien clair n’a été établi entre les deux. Le modèle de Few permet d’expliquer le
contenu à haute fréquence des signaux de tonnerre. Ce modèle est confirmé par Depasse
2.8. Conclusion 39
[1994] pour des mesures proches du canal de la décharge. Mais le modèle ne parvient
pas à expliquer un éventuel maximum du spectre du signal en dessous de 20Hz (gamme
infrasonore). Aucune mesure de tonnerre n’a permis, à ce jour, de mettre clairement en
évidence la présence du mécanisme proposé initialement par Wilson.
Le but du chapitre suivant est la présentation de la campagne d’observations HyMeX-
SOP1 dédiée aux mesures d’évènements orageux dans le cadre du projet HyMeX. Elle
s’est déroulée en automne 2012 dans le Sud de la France.
Chapitre 3
Sommaire
3.1 Le projet européen HyMeX (2010 – 2020)
3.2 Le groupe de travail PEACH
3.3 Les réseaux opérationnels de localisation électromagnétique des éclairs
3.4 Le réseau de recherche de localisation électromagnétique des éclairs
3.5 Le réseau acoustique
3.6 Résultats des prévisions météorologiques par le code de calcul opérationnel de
Météo-France
3.7 Choix d’une période d’intérêt
3.8 Conclusion
Figure 3.1 – Les cinq objectifs scientifiques du projet HyMeX. Figure extraite de [Ducrocq
et al., 2013].
Par exemple, les épisodes cévenols dans le Sud de la France sont des phénomènes
météorologiques pendant lesquels les précipitations sont importantes. Ils surviennent
42 3.1. Le projet européen HyMeX (2010 – 2020)
fréquemment vers la fin de l’été et durant l’automne. La figure 3.2 schématise les conditions
particulières de la région méditerranéenne qui provoquent la manifestation de ces épisodes
orageux périodiques. L’air chaud et humide à basse altitude venant continûment du bassin
méditerranéen rencontre des courants d’air froid de haute altitude venant d’Espagne. La
Figure 3.2 – Principe des épisodes Cévenols. L’air chaud de basse altitude venant de
la mer Méditerranée rencontre des masses d’air froid de haute altitude venant d’Es-
pagne. Ceci engendre des régions d’air très instables. Elles sont piégées dans le Sud de
la France par les massifs des Cévennes. Figure extraite de http://www.risquesmajeurs.
fr/mieux-comprendre-les-épisodes-cévenols.
rencontre génère des masses d’air très instables engendrant une forte convection. Ces
masses d’air sont piégées sur place par le massif des Cévennes qui est le bord Sud-Est
du Massif Central (le point culminant est le pic de Finiels à 1699m), et ne peuvent
pas remonter vers le Nord. Ce système instable provoque des précipitations intenses
très localisées géographiquement. Ces précipitations sont accompagnées d’orages violents.
L’apport continu en humidité par le courant chaud permanent entretient l’instabilité et
l’apport en eau. Ces pluies torrentielles engendrent de nombreuses crues saisonnières dans
le Sud de la France. Nuissier et al. [2008] et Ducrocq et al. [2008] étudient la capacité du
code Meso-NH [Lafore et al., 1997] à simuler l’initiation et le développement de trois cas
de pluie torrentielles dans le Sud de la France survenues les 13 et 14 octobre 1995 dans les
Cévennes, les 12 et 13 novembre 1999 dans l’Aude, et les 08 et 09 septembre 2002 dans le
Gard.
Par exemple, du 08 au 09 septembre 2002 certaines zones très localisées du Gard, de
l’Hérault, du Vaucluse, des Bouches-du-Rhône, de l’Ardèche et de la Drôme sont touchées
par des précipitations dépassant 200mm en quelques heures 1 (crise du Gard 2002, voir carte
figure 3.3). La région d’Alès est sévèrement touchée avec plus de 500mm de précipitations
cumulées du 08 septembre 06h00 TU au 10 septembre 06h00 TU. Mais à 40km seulement
de Saint-Christol-les-Alès (dont le niveau de précipitations cumulées a atteint 635mm sur
les 2 jours, avec 543mm pour le 08 septembre), Gallargues n’a enregistré que 60mm de
précipitation pour l’épisode. Huet et al. [2003] dressent le rapport détaillé, pour l’Inspection
générale de l’Environnement, sur les 6 départements pour cette crise d’origine naturelle.
Ils notent que le bilan de victimes est allégé en partie par le fait que le 08 septembre
2002 était un dimanche, ainsi les lieux publics ou de travail (écoles, usines, ...) étaient
fermés. Il fait état de 23 morts dont 22 dans le Gard. Les personnes âgées ou handicapées
sont particulièrement vulnérables (9 personnes ont été retrouvées noyées chez elles). Cinq
1. source : Météo-France,
http://pluiesextremes.meteo.fr/2002-09-08/catastrophe-sur-le-gard.html
3.1. Le projet européen HyMeX (2010 – 2020) 43
personnes sont décédées à bord de véhicules, deux par imprudence (spectacle de la crue
et sauvetage d’un animal). Un pompier a été victime de son devoir. Le rapport chiffre
les coûts de cette crise (voir tableau 3.1) estimés au travers d’une enquête demandée
par le préfet. Le montant total des dommages sur les 6 départements touchés s’élève à
1.2 milliards d’euros.
Table 3.1 – Coût en millions d’euros des dégâts provoqués par la crise des 08 et 09
septembre 2002. D’après [Huet et al., 2003].
de ces limitations qu’il est impossible aujourd’hui de recouper les différentes données
disponibles. Elles présentent de grandes incohérences, des manques et de nombreuses
contradictions.
La durée importante du projet HyMeX permettra de dégager à terme des tendances
pour les différents mécanismes impliqués, aussi bien au niveau du bassin méditerranéen
global, qu’au niveau de régions locales particulières. Ceci sera réalisé à l’aide de bases de
données observationnelles riches confortées par des modélisations climatiques améliorées.
Les périodes d’observations au sein du projet sont organisées selon une structure en
imbrications successives. Les périodes d’observations de longue durée (LOP, voir figure 3.5
page 47) s’intéressent à l’étude de tendances climatiques globales sur une décade à l’aide
de bases de données d’observations obtenues par des réseaux de mesure scientifiques ou
opérationnels déjà existants, et de modélisations climatiques. Les périodes d’observations
étendues (EOP) se concentrent sur trois régions ciblées du bassin où surviennent les plus
importantes précipitations et les crues les plus violentes : la partie Nord-Ouest de la
Méditerranée (régions côtières espagnole, française et italienne), la partie Est (de l’Est de
la Grèce jusqu’à la côte israélienne), et enfin la mer Adriatique entre l’Est de l’Italie et
l’Ouest des Balkans. Les expériences des périodes d’observations spéciales (SOP1 et SOP2)
se sont déroulées à l’intérieur de la région Nord-Ouest en automne 2012 et durant l’hiver
2013. Elles ont apporté des données d’observation détaillées sur des processus particuliers
au sein du cycle hydrologique global [Drobinski et al., 2013; Ducrocq et al., 2013]. Ces
données sont disponibles à partir du site internet de la base de données du projet HyMeX
(http://mistrals.sedoo.fr/HyMeX/). Les données structurées et cohérentes obtenues
au sein du projet doivent aider à ré-explorer les bases de données antérieures.
Dans le cadre du projet, les observations de l’activité électrique associée aux orages
violents sont d’un intérêt particulier. Les liens entre l’activité de foudre et les taux de
précipitations instantanées (ou les taux de chutes de grêles) durant les orages sont encore
mal compris (du fait notamment de la complexité des conditions météorologiques et de leurs
variabilités) et sont un champ de recherche actif [Soula et Chauzy, 2001; Soula et al., 2004;
Price et Federmesser, 2006; Pineda et al., 2007]. Dietrich et al. [2011] comparent les champs
de pluie observés par des satellites opérationnels, aux détections d’éclairs obtenues par le
réseau de détection ZEUS. La figure 3.6 extraite de l’article donne un exemple de suivi
satellite d’un champ de pluie au-dessus de la Sicile pour le 1er octobre 2009 à 15h55m TU
avec en regard le suivi des détections d’éclairs fournies par le réseau ZEUS. On constate
sur cet exemple que les lieux de maxima d’activité électrique correspondent aux lieux
où la pluviométrie est la plus importante. L’intégration de modèles de circuit électrique
atmosphérique dans les modèles de prévisions météorologiques est en développement
[Barthe et Pinty, 2007; Pinty et al., 2013]. L’assimilation de données d’éclairs dans les
sorties des codes est prometteuse. Pour le cas cité des pluies du 06–08 septembre 2010
dans le Gard, Lagouvardos et al. [2013] montrent que les assimilations de données d’éclairs
(observés par Météorage) dans les données météo conduisent à améliorer la caractérisation
des cellules orageuses, la localisation des champs de pluie et de leurs maxima d’intensité.
La connaissance de l’activité électrique améliore aussi les estimations de champ de pluie
issues des satellites. Les résultats encouragent à utiliser les données sur les décharges
de foudre pour localiser et suivre les régions où la convection est importante [Bonelli et
Marcacci, 2008; Dietrich et al., 2011; Meyer et al., 2013]. Enfin le suivi en temps réel des
décharges électriques est possible, facile à mettre en œuvre, peu coûteux contrairement
aux observations radar, et précis [Price et al., 2011]. Les détections de foudre couvrent
uniformément de grandes régions (dont l’Europe entière et le bassin méditerranéen) avec
relativement peu d’instrumentation (voir paragraphe 3.3 sur la description des réseaux de
détection d’éclairs). Ces observations en temps réel viennent en contrôle des prévisions
météorologiques, elles rendent ainsi plus efficace la levée d’alertes de tempêtes.
3.1. Le projet européen HyMeX (2010 – 2020) 45
Figure 3.3 – Bulletin Météo-France des taux de précipitation pour les journées orageuses
des 08 et 09 septembre 2002.
Source : Météo-France, http://pluiesextremes.meteo.fr/
46 3.1. Le projet européen HyMeX (2010 – 2020)
Figure 3.4 – Bulletin Météo-France des taux de précipitation pour les journées orageuses
du 06 au 08 septembre 2010.
Source : Météo-France, http://pluiesextremes.meteo.fr/
3.1. Le projet européen HyMeX (2010 – 2020) 47
Figure 3.6 – Etude menée pour la région au dessus de la Sicile, pour la journée du 1er
octobre 2009. Carte de gauche : champ de pluie observé à 15h55m TU par un sattelite
opérationnel (nommé AMSU). Carte de Droite : détections de décharges de foudre par le
réseau ZEUS pour la même heure. Figure extraite de [Dietrich et al., 2011].
48 3.2. Le groupe de travail PEACH
et al., 2006] et ZEUS [Chronis et Anagnostou, 2003] travaillent sur la bande très basse-
fréquence du spectre électromagnétique (autour de quelques kilo-Hertz) et permettent
ainsi de couvrir toute l’Europe. Ils localisent des événements jusqu’à plusieurs milliers
de kilomètres de distance de la région européenne, mais ne donnent pas d’information
physique plus détaillée que la seule localisation. Le réseau LINET [Betz et al., 2009]
travaille sur la gamme de fréquences VLF/LF (entre 1kHz et 1MHz), il permet de faire
la distinction entre les décharges de foudre au sol et les décharges intra-nuage dans les
régions où le réseau est dense. Il donne aussi le courant électrique crête des décharges
détectées.
Figure 3.7 – Schémas des différentes techniques de localisation, et des gammes de fré-
quences dans lesquelles elles opèrent. Un guide d’onde est formé entre le sol et l’ionosphère
(à partir de 80km d’altitude). Les acronymes "VLF", "LF" et "VHF", signifient respecti-
vement "Very Low Frequency", "Low Frequency", "Very High Frequency". Les fréquences
sont notées en kilo-Hertz. Figure extraite de [Cummins et Murphy, 2009].
localisation des décharges intra-nuage est nettement moins bonne avec une erreur de
localisation de 6.4km en moyenne.
Les détections EUCLID sont stockées par journée dans des fichiers textes. On retrouve
pour chaque décharge détectée (arc-en-retour ou décharge intra-nuage) la date de la
détection (date et heure à la microseconde près), la latitude, la longitude, le courant de
foudre crête en kilo-Ampères, la nature de la décharge et l’erreur de localisation.
Figure 3.8 – Carte : stations du réseau EUCLID en 2012 (figure extraite de [Schulz et al.,
2014b]).
Table 3.2 – Tableau des positions des antennes LMA d’après les fichiers de données.
temps. Dans une fenêtre temporelle, la sélection d’un maximum représente une détection
électromagnétique (voir schéma 3.10). Comme la durée des fenêtres temporelles est de
80𝜇s, 12 500 détections au maximum peuvent-être construites en une seconde. Pour chaque
fenêtre temporelle, la méthode utilisée pour localiser la source électromagnétique ayant
donné lieu à la détection est détaillée par Koshak et al. [2004]. Elle est brièvement rappelée
ici.
On suppose que la source électromagnétique est localisée en temps et en espace au
point de coordonnées f = (𝑋, 𝑌, 𝑍, 𝑡) inconnues. Sur chacune des 𝑁 antennes du réseau, le
signal émis par cette source est détecté à l’instant 𝑡𝑖 (avec 1 6 𝑖 6 𝑁 ). La date d’arrivée
du signal à l’antenne 𝑖 est déterminée à l’aide d’une hypothèse de propagation en ligne
droite à la vitesse de la lumière dans le vide 𝑐 = 3 × 108 m/s. On peut écrire l’égalité
suivante :
(𝑋𝑖 − 𝑋)2 + (𝑌𝑖 − 𝑌 )2 + (𝑍𝑖 − 𝑍)2
√︁
𝑐(𝑡𝑖 − 𝑡) = ∀𝑖 ∈ [1, 𝑁 ]. (3.1)
En posant la convention 𝑡1 ≡ 0, on peut remplacer les termes quadratiques en les inconnues
(𝑋, 𝑌, 𝑍, 𝑡) par des combinaisons linéaires des inconnues. On obtient alors le système
linéaire suivant :
⎛ ⎞
1 2
(︂ )︂
2 2 2
⎛ ⎞
⎞ 𝑋
⎜ 2 𝐿2 − 𝑐 𝑡2 − 𝐿1 ⎟
⎛
(𝑋 − 𝑋 ) (𝑌 − 𝑌 ) (𝑍 − 𝑍 ) −𝑐𝑡
⎜ ⎟
2 1 2 1 2 1 2 ⎜ ⎟
⎟ ⎜𝑌 ⎟
.. .. .. .. .. ⎟ ⎜
⎜ ⎟ ⎜
⎟=⎜ (3.2)
⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎟
⎜ . . . . . ⎜ ⎟
⎜𝑍 ⎟
⎜ (︂ ⎟ ⎜ ⎟
⎝1 )︂⎠ ⎝ ⎠
2 2 2 2
𝐿𝑁 − 𝑐 𝑡𝑁 − 𝐿1 (𝑋𝑁 − 𝑋1 ) (𝑌𝑁 − 𝑌1 ) (𝑍𝑁 − 𝑍1 ) −𝑐𝑡𝑁 ⎝ ⎠
2 𝑐𝑡
où 𝐿𝑖 = 𝑋𝑖2 + 𝑌𝑖2 + 𝑍𝑖2 . Le système est surdéterminé car il n’y a que quatre inconnues
(𝑋, 𝑌, 𝑍, 𝑡) pour un ensemble de 𝑁 − 1 équations.
On note ce système sous la forme : g = Kf (avec f l’inconnue). La solution qui minimise
l’écart ‖g − Kf ‖2 est obtenue en calculant la matrice pseudo-inverse du système, et l’on
(︁ )︁−1
obtient : f = KT K KT g.
52 3.4. Le réseau de recherche de localisation électromagnétique des éclairs
Figure 3.9 – Positions des antennes du réseau LMA (étoiles sur fond blanc). Losange sur
fond rouge : position de la station acoustique du CEA (voir paragraphe 3.5). Vue extraite
de GoogleEarth.
Cette solution est ensuite améliorée itérativement. Pour cela on calcule le temps
d’arrivée supposé 𝑡′𝑖 à chacune des antennes si la source était localisée exactement aux
coordonnées (𝑋, 𝑌, 𝑍, 𝑡) obtenues. L’utilisation, pour chaque antenne 𝑖, de l’écart entre la
valeur 𝑡′𝑖 et le temps 𝑡𝑖 enregistré effectivement permet de recalculer une solution (𝑋, 𝑌, 𝑍, 𝑡)
meilleure.
La méthode permet de reconstruire avec grande précision les décharges intra-nuage ainsi
que leur évolution dans un rayon d’au maximum 400km autour du réseau [Koshak et al.,
2004] (pour les décharges situées à 7km d’altitude. Les auteurs donnent aussi d’autres
valeurs pour d’autres altitudes). Thomas et al. [2004] font une étude de la précision obtenue
par un réseau LMA. Ils montrent que pour les décharges de foudre l’erreur de datation
temporelle de la source est de 50ns. Pour les sources placées au-dessus du réseau et situées
entre 6km et 12km d’altitude, la précision sur la localisation en altitude est entre 20m et
30m, et la précision sur la localisation horizontale est entre 6m et 12m.
Un problème inhérent de l’approche apparaît lorsque une source électromagnétique
provoque sur une antenne une détection dans une certaine fenêtre temporelle, et provoque
sur une autre antenne la même détection mais dans une fenêtre temporelle différente.
Il est alors nécessaire de rechercher, d’identifier et de regrouper au travers des fenêtres
temporelles, les détections correspondant à une même source. Les solutions complexes mises
en œuvre sont décrites par Thomas et al.. Une autre difficulté survient lorsque les champs
électromagnétiques rayonnés par des micro-décharges différentes, mais très rapprochées en
temps, provoquent plusieurs détections dans les mêmes fenêtres temporelles ; le système ne
3.5. Le réseau acoustique 53
Figure 3.10 – Cas de trois antennes nommées 1, 3, 5. Pour chacune des antennes,
détermination du maximum du signal enregistré dans une fenêtre temporelle de 80𝜇s.
La datation du maximum du signal est enregistrée dans une mémoire locale du système
électronique équipant chaque antenne du réseau. Schéma adapté de [Mazur et al., 1997].
peut alors pas différencier ces micro-décharges. Récemment Stock et al. [2014] ont proposé
un nouveau post-traitement des formes d’onde du champ électromagnétique enregistré par
un réseau de 4 antennes. Ce post-traitement est basé sur un algorithme de corrélation
croisée des signaux dans une bande de fréquences très large de 20MHz à 80MHz. Les
observations sont pour le moment intrinsèquement à 2 dimensions, mais les premiers
résultats montrent que l’amélioration de la finesse de cartographie des décharges est très
importante.
Le LMA localise les décharges de type traceur qui précèdent ou suivent l’arc en retour.
Mais il ne localise pas les arcs en retour car ceux-ci émettent un champ électromagnétique
de plus basse fréquence. Les réseaux de type LMA sont donc complémentaires aux réseaux
de type EUCLID ou LINET. De 10 minutes en 10 minutes les détections LMA sont
stockées dans des fichiers texte. Pour chaque détection d’une source très haute fréquence,
sont fournies : la datation de la source en secondes par rapport au début de la journée
considérée (la précision est à quelques dizaines de nanosecondes), la latitude, la longitude
et l’altitude de la détection, l’indice réduit 𝜒2 pour la confiance de la reconstruction de
la source, le nombre d’antennes utilisées pour la résolution du système d’équations, et
quelques autres grandeurs que l’on n’utilise pas ici. Une interface graphique nommée xlma
et basée sur la plateforme IDL est fournie par le New Mexico Tech. pour visualiser et
analyser les données.
bonnes conditions de mesure : couverture végétale pour filtrer le vent, zone sans dénivelé,
perturbations humaines limitées.
Figure 3.12 – Détail du site près d’Uzès pour le déploiement de la station acoustique du
CEA. A gauche : carte IGN. A droite : vue aérienne du site extraite de GoogleEarth. Le
réseau de microbaromètres est indiqué en orange (triangle équilatéral de 500m de côté).
Le réseau de microphones est indiqué en blanc (triangle équilatéral de 50m de côté). Les
deux réseaux ont la même orientation.
La figure 3.15 montre en exemple des signaux de bruit de fond sur 5 minutes mesurés
sur les 4 capteurs le 26 octobre 2012 entre 00h00m TU et 00h05m TU, ainsi que leurs
spectres. Les variations basse fréquence et de grande amplitude des signaux correspondent
à la houle. On peut voir sur les spectres que la réponse des microbaromètres est plate
entre 5Hz et 20Hz.
56 3.5. Le réseau acoustique
Figure 3.13 – Schéma de gauche : système de réduction du bruit de fond pour les
microbaromètres. Photo à droite : Microbaromètre avec tuyaux au bout desquels est
mesurée la pression acoustique.
Figure 3.14 – Photo d’une crépine placée à l’extrémité d’un tuyau de prise de mesure.
3.5. Le réseau acoustique 57
Figure 3.15 – En haut : exemple de signal acoustique enregistré par les 4 microbaromètres
le 26 octobre 2012 entre 00h00m TU et 00h05m TU. Les fortes variations très basse
fréquence correspondent à la houle. En bas : densité spectrale de puissance.
58 3.5. Le réseau acoustique
Figure 3.16 – A gauche : système de réduction du bruit de fond pour les microphones.
Photo de droite : valise contenant un équipement d’acquisition microphone. Les tuyaux de
prise de mesure sont raccordés.
La figure Fig. 3.18 montre aussi les spectres de bruit de fond mesurés après la mise
en service de la station. Le spectre du microphone 1 (MP1) présente une raie à 70Hz
d’origine électronique, l’amplitude de cette raie est constante quel que soit le signal mesuré.
Cette raie est donc masquée lorsque les niveaux du spectre enregistré sont supérieurs à
son amplitude.
Les variations de température et du taux d’humidité lors d’une utilisation opérationnelle
provoquent la condensation de l’air au niveau de la chambre de mesure d’un microphone
3.5. Le réseau acoustique 59
Figure 3.18 – En haut : exemple de signal acoustique enregistré par les 4 microphones le
26 octobre 2012 entre 00h00m TU et 00h05m TU. En bas : densité spectrale de puissance.
Table 3.5 – domaine de calcul du code AROME-WMED pour les simulations pour la
communauté HyMeX.
celles qui nous intéressent sont données dans le tableau 3.6. Des grandeurs sont aussi
calculées pour la surface (tableau 3.7).
Table 3.6 – Liste des grandeurs physiques calculées pour les altitudes de 0km à 16km, et
utilisées dans cette étude. Le vent zonal est la composante Ouest–Est du vent. Le vent
méridien est la composante Sud–Nord.
Des exemples de sorties du code AROME-WMED après réanalyse sont donnés pour la
journée du 26 octobre 2012 à 20h TU (le choix de ce jour est détaillé au paragraphe 3.7).
La figure 3.19 montre le champ de vent à 10m d’altitude. Du vent venant de l’Ouest (de
l’Espagne, latitude 43°Nord) se dirige vers la mer Méditerranée. Il tourne au-dessus de la
mer et va vers le Nord. La figure 3.20 montre le détail du même champ de vent autour de
la station acoustique du CEA, on constate qu’à cette altitude le vent vient principalement
du Sud–Est.
Les deux figures suivantes 3.21 et 3.22 montrent le détail des profils de vent (par pas de
45° en azimut) et de célérité du son que rencontrerait un champ acoustique se propageant
depuis une source vers la station acoustique. La dernière figure 3.23 en donne la synthèse
en traçant les profils de célérité effective 4 . On constate que pour une source placée entre les
azimuts Nord et Nord–Est, le champ acoustique rencontrera un profil de célérité effective
4. Selon la théorie de l’acoustique géométrique, pour un front d’onde acoustique se propageant dans
#«
un champ de vent 𝑉 (champ vectoriel) et de célérité du son 𝑐 (champ scalaire), on note #« 𝑛 la normale
au front d’onde. La vitesse de phase 𝑐𝜑 est définie comme étant la somme de la célérité du son et de
#«
la projection du champ de vent dans la direction de propagation du front d’onde. On a 𝑐𝜑 = 𝑐 + 𝑉 · #« 𝑛.
Voir aussi [Pierce, 1989, chap. 8, p. 394], [Ostashev, 1997, chap. 3, p.64]. Dans le cas d’une atmosphère
stratifiée et d’une propagation principalement horizontale, la vitesse de phase est proche de la célérité
#«
effective 𝑐eff (𝑧) définie par 𝑐eff (𝑧) = 𝑐(𝑧) + 𝑉 (𝑧) · #«
𝑒 𝑥 où #«
𝑒 𝑥 est le vecteur unitaire horizontal joignant la
source et le récepteur, et 𝑧 l’altitude.
62 3.6. Résultats des prévisions météorologiques par le code de calcul de Météo-France
décroissant avec l’altitude, conduisant à une réfraction vers le haut. Si la source acoustique
est entre les azimuts Nord–Est et Sud–Ouest, un effet de guide d’onde est marqué près
du sol. Il résulte de l’inversion de la célérité effective près du sol (jusqu’à environ 1km
d’altitude). Si la source est dans les azimuts Ouest à Nord, un effet de réfraction est présent
près du sol, mais un guide d’onde est présent à une altitude voisine de 1km.
3.6. Résultats des prévisions météorologiques par le code de calcul de Météo-France 63
Figure 3.19 – Sortie du code AROME-WMED pour le 26 octobre 2012 à 20h TU. Carte
du champ de vent à 10m d’altitude. L’échelle de couleur indique la norme du vent, la taille
des flèches est en unité arbitraire. La station acoustique du CEA est représentée par un
losange noir.
64 3.6. Résultats des prévisions météorologiques par le code de calcul de Météo-France
Figure 3.20 – Sortie du code AROME-WMED pour le 26 octobre 2012 à 20h TU. Détail
du champ de vent à 10m d’altitude autour de la station acoustique du CEA (représentée
par un losange noir). L’échelle de couleur indique la norme du vent, la taille des flèches est
en unité arbitraire. A la position de la station, un pas de 0.05° en longitude représente
environ 4km, et un pas de 0.05° en latitude représente environ 5.5km.
3.6. Résultats des prévisions météorologiques par le code de calcul de Météo-France 65
16
altitude altitude altitude altitude altitude altitude altitude altitude
(km)
315°
8
0
16
(km)
270°
8
0
16
(km)
225°
8
0
16
(km)
180°
8
0
16
(km)
135°
8
0
16
(km)
8
90°
0
16
(km)
8
45°
0
16
(km)
8
0°
0 20 0 20 20 0 20 20 0 20
wind (m/s) wind (m/s) wind (m/s)
at dist from station at dist from station at dist from station
20.00 km 10.00 km 0.00 km
Figure 3.21 – Sortie du code AROME-WMED pour le 26 octobre 2012 à 20h TU.
Profils de vent horizontal de 0km à 16km d’altitude (courbes bleues). Les tracés en lignes
correspondent aux azimuts depuis la station acoustique par pas de 45°. L’azimut 0° est le
Nord et l’azimut 90° est l’Est. La colonne de gauche trace les profils de vent horizontal
que rencontrerait le champ acoustique émis par une source acoustique si elle était à une
distance de 20km de la station acoustique. Pour la colonne du milieu, si elle était à 10km
de distance. La colonne de droite trace les profils au dessus de la station acoustique. Les
régions en rouge montrent la variabilité entre les minima et les maxima des profils, le long
de la distance à la station. La courbe verte montre le profil moyenné sur la distance pour
un rayon de 20km.
66 3.6. Résultats des prévisions météorologiques par le code de calcul de Météo-France
16
altitude
(km)
0°
0
280 300 320 340 280 300 320 340 280 300 320 340
c (m/s) c (m/s) c (m/s)
at dist from station at dist from station at dist from station
20.00 km 10.00 km 0.00 km
Figure 3.22 – Sortie du code AROME-WMED pour le 26 octobre 2012 à 20h TU. Profils
de célérité du son de 0km à 16km d’altitude (courbes bleues). La colonne de gauche trace
le profil de célérité du son que rencontrerait le champ acoustique émis par une source
acoustique si elle était à une distance de 20km de la station acoustique. Pour la colonne
du milieu, si elle était à 10km de distance. La colonne de droite trace les profils au dessus
de la station acoustique. Les régions en rouge montrent la variabilité entre les minima et
les maxima des profils, le long de la distance à la station. La courbe verte montre le profil
moyenné sur la distance pour un rayon de 20km.
3.6. Résultats des prévisions météorologiques par le code de calcul de Météo-France 67
16
altitude altitude altitude altitude altitude altitude altitude altitude
(km)
315°
8
0
16
(km)
270°
8
0
16
(km)
225°
8
0
16
(km)
180°
8
0
16
(km)
135°
8
0
16
(km)
8
90°
0
16
(km)
8
45°
0
16
(km)
8
0°
0280 300 320 340 280 300 320 340 280 300 320 340
ceff (m/s) ceff (m/s) ceff (m/s)
at dist from station at dist from station at dist from station
20.00 km 10.00 km 0.00 km
Figure 3.23 – Sortie du code AROME-WMED pour le 26 octobre 2012 à 20h TU. Profils
de célérité effective du son de 0km à 16km d’altitude (courbes bleues). Même légende qu’à
la figure 3.21
68 3.7. Choix d’une période d’intérêt
date 2012 - 09 - 24
100 13070 EUCLID detections
distance from station (km)
date 2012 - 09 - 24
50 13070 EUCLID detections
horizontal distance to station (km)
100
South -> North
# of EUCLID detections
80
0 30
60
50 40
2
20
100100 50 0 50 100
distance from station (km) 00 3 6 9 12 15 18 21 24 0
West -> East hour (UTC)
Figure 3.24 – Activité orageuse pour la journée du 24 septembre 2012 dans un rayon de
100km autour de la station acoustique. Sur la carte de gauche les points bleus représentent
les détections EUCLID. L’histogramme de droite représente le nombre de détections
EUCLID, en fonction de l’heure de la journée (par tranches d’une demie-heure) et de la
distance à la station acoustique (par tranches de 5km).
Dans cette étude nous nous sommes concentrés sur l’orage de la soirée du 26 octobre
2012 (de 18h TU à 22h TU). Pour cette période l’activité orageuse n’est pas trop intense,
elle permet de bien distinguer les éclairs les uns des autres. Les détections EUCLID ne sont
pas trop nombreuses. Elles montrent que plus de dix décharges de foudre se sont produites
entre 20h00 TU et 21h00 TU juste au dessus de la station acoustique. La figure 3.27
présente l’ensemble de l’activité orageuse de 18h00 à 22h00 TU dans un rayon de 100km
autour de la station.
3.7. Choix d’une période d’intérêt 69
date 2012 - 09 - 25
100 790 EUCLID detections
distance from station (km)
date 2012 - 09 - 25
50 790 EUCLID detections
# of EUCLID detections
80
0 30
60
50 40
2
20
100100 50 0 50 100
distance from station (km) 00 3 6 9 12 15 18 21 24 0
West -> East hour (UTC)
Figure 3.25 – Activité orageuse pour la journée du 25 septembre 2012. Même légende
qu’à la figure 3.24.
date 2012 - 10 - 26
100 1634 EUCLID detections
distance from station (km)
date 2012 - 10 - 26
50 1634 EUCLID detections
horizontal distance to station (km)
100
South -> North
# of EUCLID detections
80
0 30
60
50 40
2
20
100100 50 0 50 100
distance from station (km) 00 3 6 9 12 15 18 21 24 0
West -> East hour (UTC)
Figure 3.26 – Activité orageuse pour la journée du 26 octobre 2012. Même légende qu’à
la figure 3.24.
La figure 3.28 colonne de gauche montre que l’orage est en formation de 18h00 à 19h00
TU essentiellement au Nord-Est de la station à une vingtaine de kilomètres de celle-ci.
Les détections EUCLID sont peu nombreuses et l’activité électrique intranuage détectée
par le LMA (histogrammes colonnes 2 et 3 de la figure 3.28) est de 15000 détections
environ. Entre 19h00 et 20h00 TU, la cellule orageuse se développe et s’éloigne un peu
(distance entre 20km et 50km) mais reste localisée au Nord-Est de la station. L’activité
électrique dans les nuages augmente (histogrammes ligne 2 : 41662 détections LMA) :
elle est multipliée par 3 environ, mais le nombre de détections EUCLID reste faible. Une
seconde cellule orageuse se forme à l’Ouest de la station entre 15km et 25km de distance.
Une troisième cellule orageuse apparaît au Sud–Est de la station à environ 50km. Entre
20h00 et 21h00 TU, la première cellule orageuse s’éloigne de la station (toujours dans la
direction Nord–Est) et est à une distance entre 50km et 75km. La seconde cellule orageuse
(initiée à l’Ouest de la station entre 19h00 TU et 20h00 TU) s’est développée et s’est
déplacée pour être juste au-dessus de la station. L’activité électrique est plus importante
70 3.7. Choix d’une période d’intérêt
(elle est multipliée par 7 par rapport à l’activité entre 18h00 à 19h00 TU, 93461 détections
LMA), et il y a un nombre très important de détections EUCLID à moins de 25km de
la station. Pour cette période l’histogramme dans la seconde colonne montre que tous
les azimuts sont couverts par les détections LMA. L’histogramme de la colonne de droite
montre que l’activité LMA est maximale et uniforme dans un rayon de 20km autour de la
station acoustique. La cellule orageuse s’éloigne ensuite vers le Nord–Est de 21h00 TU
à 22h00 TU (quatrième ligne de la figure 3.28). Une autre cellule orageuse très active se
forme au Sud–Est de la station et est distante de 50km à 75km. L’activité électrique globale
dans un rayon de 100km autour de la station a continué d’augmenter (d’un facteur 11).
50
South -> North
50
100100 50 0 50 100
distance from station (km)
West -> East
Figure 3.27 – Activité orageuse le 26 octobre 2012 pour la période de 18h00 TU à
22h00 TU autour de la station acoustique. Points bleus : détections EUCLID. Régions
grisées : carrés de 2km par 2km où il y a plus de 20 détections LMA.
3.7. Choix d’une période d’intérêt 71
LMA detections %
LMA detections %
0 15 15
10 10
50
5 5
100100 50 0 50 100
distance from station (km) 00 90 180 270 360 00 25 50 75 100
West -> East azimuth (deg) horizontal distance to station (km)
50
South -> North
20 20
LMA detections %
LMA detections %
0 15 15
10 10
50
5 5
100100 50 0 50 100
distance from station (km) 00 90 180 270 360 00 25 50 75 100
West -> East azimuth (deg) horizontal distance to station (km)
50
South -> North
20 20
LMA detections %
LMA detections %
0 15 15
10 10
50
5 5
100100 50 0 50 100
distance from station (km) 00 90 180 270 360 00 25 50 75 100
West -> East azimuth (deg) horizontal distance to station (km)
50
South -> North
20 20
LMA detections %
LMA detections %
0 15 15
10 10
50
5 5
100100 50 0 50 100
distance from station (km) 00 90 180 270 360 00 25 50 75 100
West -> East azimuth (deg) horizontal distance to station (km)
Figure 3.28 – Orage du 26 octobre 2012 de 18h00 TU à 22h00 TU étudié par tranches
d’une heure. Première colonne même légende que pour la figure 3.27. Deuxième colonne :
activité électrique détectée par le LMA en fonction de l’azimut à la station (le nombre de
détections LMA est précisé au-dessus du graphique). Colonne de droite : Activité électrique
détectée par le LMA analysée jusqu’à une distance de 100km à la station. Les données
EUCLID sont trop ponctuelles pour qu’une analyse en histogramme soit pertinente.
72 3.8. Conclusion
3.8 Conclusion
Nous avons présenté dans ce chapitre les enjeux du projet européen HyMeX pour
l’amélioration de la compréhension du cycle de l’eau dans le bassin méditerranéeen.
Nous avons présenté le groupe de recherche PEACH au sein du projet HyMeX. Il propose
d’étudier l’électricité atmosphérique pendant les campagnes d’observations du projet global.
Une campagne d’observations spécialement dédiée à l’étude de la foudre s’est déroulée
dans le Sud–Est de la France durant l’automne 2012. Elle comprenait la participation
de plusieurs réseaux opérationnels de détection des décharges de foudre, un réseau de
recherche pour la localisation à très haute résolution spatiale et temporelle des décharges,
plusieurs instruments de mesure du champ électrique atmosphérique, ainsi qu’une station
acoustique composée d’un double réseau pour l’enregistrement du tonnerre. Dans le cadre
du projet HyMeX des profils météorologiques réanalysés sont disponibles pour la région
et la période. L’exploration des détections électromagnétiques produites par le réseau
opérationnel EUCLID a permis de sélectionner 6 périodes entre septembre et octobre
durant lesquelles un ou plusieurs orages sont passés au-dessus de la station acoustique.
Nous avons choisi d’étudier en détail l’orage qui s’est développé dans la soirée du 26
octobre 2012 car cet orage n’est pas trop actif, et l’on peut clairement différencier les
différentes décharges. Cette étude constitue le corps du chapitre suivant.
Chapitre 4
Sommaire
4.1 Motivations et objectifs de l’étude
4.2 Préparation des données électromagnétiques
4.3 Préparation des données acoustiques
4.4 Conventions sur la représentation des données EUCLID
4.5 Exploration de l’événement du 26 octobre 2012
4.6 Reconstruction acoustique des éclairs d’orage
4.7 Analyse statistique de l’événement du 26 octobre 2012
4.8 Analyse temps fréquence des signaux de tonnerre
4.9 Exploration des données acoustiques enregistrées sur le réseau de microbaromètres
4.10 Conclusions
Les coordonnées latitude, longitude et altitude des détections LMA sont connues. Il est
donc possible de définir des grandeurs cartésiennes relativement au centre de la station
acoustique (voir figure 4.1) :
— (𝑋, 𝑌, 𝑍) : les coordonnées de position de la détection LMA,
— 𝐷ℎLMA , 𝐷LMA : la distance horizontale et la distance directe de la détection au
barycentre de la station acoustique,
— 𝜃LMA : l’azimut 1 de la détection,
— 𝜑LMA : l’angle d’élévation de la détection par rapport au plan horizontal.
Les distances que l’on considère (au maximum 100km) sont suffisamment petites pour
que – sous nos latitudes et longitudes – les lois de la géométrie euclidienne puissent-être
utilisées en approximation de la géométrie sphérique.
Pour les détections EUCLID, les coordonnées (latitude et longitude) sont connues,
mais il n’y a pas d’information d’altitude de la détection. Les grandeurs suivantes sont
construites :
— 𝐷ℎEUCLID : distance horizontale entre la détection et le barycentre de la station
acoustique,
— 𝜃EUCLID : l’azimut de la détection EUCLID par rapport au centre de la station
acoustique.
𝐷LMA
𝜑LMA North
𝑌
𝐷ℎLMA
West East
𝑋
𝜃LMA
South
Figure 4.1 – Position d’une source électromagnétique LMA (étoile jaune) par rapport au
centre de la station acoustique (station représentée par un triangle rouge), et variables
cartésiennes utilisées en approximation de la géométrie sphérique.
Dans la démarche établie on pose l’hypothèse que les détections LMA ou EUCLID
sont de potentielles sources acoustiques. On associe donc aux distances entre les détections
et la station acoustique un temps de propagation acoustique Δ𝑡 calculé en ligne droite
en utilisant une valeur 𝑐0 = 340m/s par défaut pour la célérité du son. Dans le cadre du
projet HyMeX, nous avons accès aux réanalyses du code AROME-WMED et pouvons
confirmer cette valeur. La figure 4.2 montre que, d’après les réanalyses des sorties du
1. On rappelle que la notion d’azimut est définie dans le paragraphe 2.4 page 23.
4.3. Préparation des données acoustiques 77
code AROME-WMED, la célérité du son à la station acoustique varie entre 340.6 m/s et
340.95 m/s. Ceci représente un écart maximal de 0.3% environ par rapport à la valeur
𝑐0 = 340m/s choisie.
Comme l’on connaît la datation temporelle (notée 𝑡LMA pour les détections LMA,
et 𝑡EUCLID pour les détections EUCLID) des détections, on peut associer à chacune des
détections un temps d’arrivée estimé à la station acoustique, 𝑡, en ajoutant à la datation
le temps de propagation depuis la source :
Pour les données LMA, en reprenant l’hypothèse qu’une source acoustique est placée
à l’endroit de la détection électromagnétique, l’angle d’élévation 𝜑LMA de la détection
peut-être interprété comme l’angle d’arrivée d’un front d’onde acoustique dans le plan
vertical contenant la source et le centre de la station après une propagation en ligne droite
depuis la source.
340.518 19 20 21
hour (UTC)
Figure 4.2 – Célérité du son à la surface du sol, pour le centre de la station acoustique.
Valeurs obtenues à partir des quatres réanalyses des sorties du code AROME-WMED de
18h TU à 21h TU.
𝑐0 Δ𝑡
𝜑𝑎
𝑉ℎ Δ𝑡
Figure 4.3 – Définition de l’angle d’élévation 𝜑a d’un front d’onde acoustique localement
plan par rapport une station acoustique composée de deux points (représentés par deux
losanges). Durant le temps Δ𝑡, le front d’onde a parcouru une distance 𝑐0 Δ𝑡. La grandeur
𝑐0 est la norme du vecteur célérité du front d’onde. La distance horizontale parcourue
est 𝑉ℎ Δ𝑡 où 𝑉ℎ est la composante le long de l’axe horizontal du vecteur célérité du front
d’onde.
les informations données sur les graphiques et les tracés. Ainsi nous nous efforçons d’éviter
l’utilisation de barres de couleurs. Nous avons choisi de représenter les données relatives
au LMA en gris, les données relatives à EUCLID en bleu, et les données relatives à PMCC
en rouge.
Les types de détections EUCLID sont représentés par les symboles suivants :
— Le symbole s représente la détection d’une décharge au sol de courant crête négatif.
— Le symbole 5 représente la détection d’une décharge au sol de courant crête positif.
— Le symbole u représente la détection d’une décharge intra-nuage de courant crête
négatif.
— Le symbole H représente la détection d’une décharge intra-nuage de courant crête
positif.
EUCLID détermine aussi le courant crête des décharges détectées, nous n’utiliserons à
aucun moment cette notion car Farges et Blanc [2010] ont montré qu’il n’y avait pas de lien
clair entre cette donnée et l’amplitude des formes d’onde acoustiques enregistrées. En effet
la figure 4.4 extraite de leur article montre que l’amplitude des surpressions enregistrées
par un réseau dépend principalement de la distance de la décharge à la station, et non du
courant crête.
Figure 4.4 – Symboles "croix" : amplitude des signaux infrasonores émis par les éclairs en
fonction de la distance des éclairs à la station acoustique (échelle logarithmique). La ligne
noire représente une régression linéaire. Les données ont été enregistrées durant l’orage de
la nuit du 31 août au 1er septembre 2005 en France au cours de la campagne d’observations
Eurosprite 2005. Figure extraite de [Farges et Blanc, 2010].
L’étude se concentre sur les donnés liées au tonnerre, l’autre groupe sera présenté dans
l’annexe B page 181.
Pour réaliser une première exploration des détections associées au tonnerre, on construit
des vues synthétiques sur des périodes de 10 minutes pour toute la durée de l’orage de
18h00 TU à 22h00 TU. On y représente, en fonction du temps à la station acoustique :
d’une part les angles d’élévation des données LMA et des détections PMCC, et d’autre
part les azimuts des données LMA, EUCLID, et PMCC. On montre le bon accord sur les
azimuts et les angles d’élévation entre les détections LMA, EUCLID et PMCC.
jusqu’à 80°. Les angles d’élévation déterminés par PMCC balayent un plus petit domaine,
de 5° à 70°. PMCC détecte peu de sources à l’horizon, et aucune source à la verticale de
la station. Pour les angles d’élévation entre 10° et 70°, la corrélation entre les résultats des
deux méthodes est excellente. Enfin le signal acoustique montre clairement 9 impulsions
distinctes de tonnerre. Ce nombre ne correspond pas aux 14 décharges proches détectées
par le LMA du fait que les signaux acoustiques émis par celles-ci peuvent arriver en même
temps à la station et donc se superposer. Enfin, cette vue montre clairement que l’on a
durant environ 10 minutes des enregistrements continus de signaux de tonnerre.
Figure 4.5 – Vue exploratoire par tranche de 10 minutes. Période de temps 20h10m TU
et 20h20m TU. En rouge : détections PMCC et signal acoustique. En gris : détections
LMA regroupées dans des régions de largeur 5s en temps, 10° en azimut et 3° en angle
d’élévation. Pour les données LMA, on conserve juste la donnée binaire : région peuplée
(couleur grise), ou région vide (aucune couleur). Pour les autres données, chacune des
détections est tracée. Symboles bleus : détections EUCLID. En haut : distances entre les
sources détectées par le LMA et le centre de la station acoustique en fonction du temps.
Second graphique : Azimuts des détections LMA et des détections PMCC en fonction du
temps. Troisième graphique : Angles d’élévation des détections par rapport à la station
acoustique. En bas : signal acoustique enregistré sur le microphone du centre de la station.
Les détections PMCC associées au bruit de fond ont été retirées manuellement pour ne
montrer que les détections associées à l’enregistrement de signaux de tonnerre par le réseau
(voir la discussion dans l’annexe B page 181).
4.5. Exploration de l’événement du 26 octobre 2012 83
Figure 4.6 – Pour la tranche horaire 20h30 TU à 20h40 TU, même légende que la
figure 4.5. Les deux flèches noires identifient les deux éclairs proches sélectionnés pour être
étudiés en détail dans ce chapitre.
84 4.5. Exploration de l’événement du 26 octobre 2012
Figure 4.7 – Pour la tranche horaire 21h40 TU à 21h50 TU, même légende que la
figure 4.5.
4.6. Reconstruction acoustique des éclairs d’orage 85
45
40
35
% discharges
30
25
20
15
10
5
00.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2
discharge duration (s)
Figure 4.8 – Distribution des durées de 56 décharges détectées par le LMA.
Or la durée d’un signal acoustique associé à une décharge de foudre est de plusieurs
dizaines de secondes. Cette durée du signal acoustique est donc liée à l’extension spatiale
de la source et non à la durée de la décharge.
Compte-tenu du rapport célérité du son sur vitesse de propagation des décharges, nous
posons l’hypothèse qu’une décharge de foudre est instantanée par rapport aux temps
acoustiques caractéristiques et qu’elle survient à une date 𝑡LMA0 . La valeur de 𝑡LMA0 est
choisie comme étant la date de la première détection LMA à l’intérieur de la décharge.
Les dates des différentes détections PMCC associées à ce flash sont alors exprimées en
retards temporels Δ𝑡 par rapport à cette référence 𝑡LMA0 . Ce retard Δ𝑡 peut être associé à
une distance directe 𝐷S entre une source acoustique potentielle nommée S qui a donné
lieu à la détection PMCC considérée, et la station :
Δ𝑡 = 𝑡PMCC − 𝑡LMA0 (4.4)
𝐷S = 𝑐0 Δ𝑡 (4.5)
Grâce à ces hypothèses il devient possible de définir la position tridimensionnelle
(𝑋S , 𝑌S , 𝑍S ) de la source acoustique S à partir de 𝜃PMCC , 𝜑PMCC et 𝐷S . Ceci revient à
considérer que l’onde acoustique se propage en ligne droite comme en milieu homogène.
On identifie l’angle d’élévation 𝜑S de la source par rapport à la station avec l’angle 𝜑PMCC ,
et l’azimut 𝜃S de la source avec l’azimut 𝜃PMCC du front d’onde acoustique à l’arrivée sur
la station. On définit alors la distance horizontale 𝐷ℎS entre S et la station par :
𝐷ℎS = 𝐷S · cos 𝜑S (4.6)
et l’on obtient : ⎧
⎪
⎪ 𝑋 = 𝑐0 Δ𝑡 · cos 𝜑S · sin 𝜃S
⎨ S
𝑌S = 𝑐0 Δ𝑡 · cos 𝜑S · cos 𝜃S (4.7)
⎪
𝑍S = 𝑐0 Δ𝑡 · sin 𝜑S .
⎪
⎩
s’éloigne horizontalement vers le Sud, elle est visible sur le graphique altitude–temps et
est entre les altitudes 3km et 6km.
Figure 4.9 – Reconstruction de la décharge qui s’est produite à 20h35m00s TU. Points
gris : détections LMA, carrés rouges : détections PMCC reconstruites, symboles bleus :
détections EUCLID. La station acoustique est placée à l’origine.
88 4.6. Reconstruction acoustique des éclairs d’orage
Figure 4.10 – Vue exploratoire pour l’éclair de 20h35m00s TU. Points gris : détections
LMA. Points rouges : détections PMCC. Symboles bleus : détections EUCLID. De haut en
bas, en fonction du temps : distances entre les sources détectées par le LMA et le barycentre
de la station acoustique. Altitudes des détections LMA et altitudes des détections PMCC
reconstruites. Azimuts des détections LMA et des détections PMCC. Angles d’élévation
des détections. En bas : signal acoustique enregistré sur le microphone du centre de la
station.
4.6. Reconstruction acoustique des éclairs d’orage 89
Figure 4.11 – Reconstruction de la décharge qui s’est produite à 20h35m58s TU. Points
gris : détections LMA, carrés rouges : détections PMCC reconstruites, symboles bleus :
détections EUCLID.
4.6. Reconstruction acoustique des éclairs d’orage 91
Figure 4.12 – Vue exploratoire pour l’éclair de 20h35m58s TU. Points gris : détections
LMA. Points rouges : détections PMCC. Symboles bleus : détections EUCLID. Les
informations tracées sont les mêmes que pour la figure 4.10.
92 4.6. Reconstruction acoustique des éclairs d’orage
droite permet de montrer clairement que le biais sur les altitudes surestimées pour les
détections PMCC augmente avec la distance à la station acoustique. Pour les distances à
la station acoustique supérieure à 20km, il est logique de remettre en cause l’hypothèse
simple de propagation en ligne droite utilisée dans ce chapitre. Une première tentative
d’interprétation de ce bais à l’aide du code de simulation numérique proposé au chapitre 5
page 125 est présentée dans l’annexe G page 197. On constate cependant que les distances
horizontales reconstruites pour les sources acoustiques lointaines sont cohérentes avec les
distance horizontales des détections LMA, mais le nombre de détections acoustiques est
très faible au-delà de 40km de distance (voir l’histogramme en haut, figure 4.15).
4.7. Analyse statistique de l’événement du 26 octobre 2012 97
40 40
detections %
30 30
20 20
10 10
00 25 50 75 100 00 25 50 75 100
horizontal distance to station (km)
18h00m00s - 21h59m59s (UTC)
50 69606 LMA detections 50 10243 PMCC detections
40 40
detections %
30 30
20 20
10 10
00 90 180 270 360 00 90 180 270 360
azimuth (deg)
18h00m00s - 21h59m59s (UTC)
90 69606 LMA detections 90 10243 PMCC detections
80 80
elevation angle (deg)
70 70
60 60
50 50
40 40
30 30
20 20
10 10
00 5 10 15 20 25 30 35 40 45 00 5 10 15 20 25 30 35 40 45
detections %
18h00m00s - 21h59m59s (UTC)
16 69606 LMA detections 16 10243 PMCC detections
14 14
12 12
altitude (km)
10 10
8 8
6 6
4 4
2 2
00 4 8 12 16 20 24 00 4 8 12 16 20 24
detections %
Figure 4.15 – Statistique globale sur toute la durée de 18h00 TU à 21h59m59s TU, pour
les 56 décharges sélectionnées. En gris : détections LMA. En rouge détections PMCC
reconstruites. De haut en bas : distribution des distances horizontales, distribution des
azimuts, distribution des angles d’élévation à gauche, et distribution des altitudes.
98 4.7. Analyse statistique de l’événement du 26 octobre 2012
detections %
50 50 100
40 40
30 30 10-1
20 20
10 10
00 20 40 60 80 100 00 20 40 60 80 100 10-2
Horizontal distance (km)
18h00m00s - 21h59m59s (UTC) azimuths=[ 0, 360 ]
90 69606 LMA detections 90 10243 PMCC detections
80 80 101
Elevation angle (deg)
70 70
60 60
detections %
50 50 100
40 40
30 30 10-1
20 20
10 10
00 20 40 60 80 100 00 20 40 60 80 100 10-2
Horizontal distance (km)
Figure 4.16 – En haut : statistique globale sur toute la durée de 18h00 TU à 21h59m59s TU
pour les 56 décharges sélectionnées. Distribution des angles d’élévation en fonction de
la distance horizontale à la station acoustique. Détections LMA (gauche) et détections
PMCC (droite). En bas : même graphique sur lequel on a superposé en jaune les angles
d’élévation à la station acoustique de sources localisées entre les altitudes 1km (trait noir
plein) et 10km (trait noir pointillé), et les distances 0km et 100km. (Pour une source à
l’altitude ℎ donnée et à différentes distances 𝑑 de la station acoustique, l’angle d’élévation
tracé 𝜑 est obtenu par 𝜑(𝑑) = arctan(ℎ/𝑑)).
detections %
10 10
8 8
6 6 10-2
4 4
2 2
00 20 40 60 80 100 00 20 40 60 80 100 10
-3
Horizontal distance (km)
Figure 4.17 – Statistique globale sur toute la durée de 18h00 TU à 21h59m59s TU pour les
56 décharges sélectionnées. Distribution des altitudes en fonction de la distance horizontale
à la station acoustique. Détections LMA (gauche) et détections PMCC reconstruites
(droite).
4.7. Analyse statistique de l’événement du 26 octobre 2012 99
4.7.2 Capacité des mesures acoustiques à reconstruire les parties des dé-
charges de faible altitude
Parmi les 56 décharges sélectionnées pour la période de 18h00 TU à 22h00 TU, 50
d’entre-elles présentent au moins une détection EUCLID au sol. Cela signifie que la décharge
de foudre s’est étendue du nuage jusqu’au sol. Pour ces 50 événements, la figure 4.18
montre la distribution de 0km à 2km des altitudes des détections LMA et des détections
PMCC reconstruites. Il apparaît très clairement que le système LMA détecte mal la partie
basse des décharges nuage–sol. L’efficacité du LMA décroît lorsque l’altitude diminue. Au
contraire PMCC détecte des sources à basse altitude entre 0km et 2km. On peut conclure
que les méthodes acoustiques apportent ainsi une réelle information complémentaire à
celle fournie par le LMA et EUCLID qui sont plus précises en espace et mieux résolues en
temps, mais qui sont moins aptes à localiser en 3D les parties des arcs en retour proches
du sol. Les méthodes acoustiques apportent de plus, pour ces parties basses des décharges
des informations d’amplitude acoustique (pression) et de contenu fréquentiel acoustique 8 .
1 1
00 4 8 12 16 20 24 00 4 8 12 16 20 24
detections %
Figure 4.18 – Pour la période de 18h00 TU à 22h00 TU. Parmi les 56 flashs sélectionnés,
50 d’entre eux présentent au moins une détection EUCLID au sol (positive ou négative).
Histogramme de gauche : distribution entre 0km et 2km des altitudes des détections LMA
pour ces 50 décharges au sol. Colonne de droite distribution des altitudes reconstruites
des détections PMCC pour ces mêmes 50 décharges. On voit très clairement que les
détections acoustiques suivent mieux la partie basse des décharges que les méthodes
électromagnétiques.
40 40
detections %
30 30
20 20
10 10
00 25 50 75 100 00 25 50 75 100
horizontal distance to station (km)
19h00m00s - 19h59m59s (UTC)
50 15033 LMA detections 50 1709 PMCC detections
40 40
detections %
30 30
20 20
10 10
00 25 50 75 100 00 25 50 75 100
horizontal distance to station (km)
20h00m00s - 20h59m59s (UTC)
50 24460 LMA detections 50 3994 PMCC detections
40 40
detections %
30 30
20 20
10 10
00 25 50 75 100 00 25 50 75 100
horizontal distance to station (km)
21h00m00s - 21h59m59s (UTC)
50 18186 LMA detections 50 2238 PMCC detections
40 40
detections %
30 30
20 20
10 10
00 25 50 75 100 00 25 50 75 100
horizontal distance to station (km)
Figure 4.19 – Tranches de une heure de 18h00 TU à 22h00 TU. En gris : évolutions des
distances horizontales (par rapport à la station acoustique) des détections LMA pour les
56 décharges sélectionnées. En rouge : évolution correspondante des distances horizontales
pour les détections PMCC reconstruites.
102 4.7. Analyse statistique de l’événement du 26 octobre 2012
4.7.4 Suivi de l’évolution des cellules orageuses par mesure acoustique jus-
qu’à des distances de 70km
Il est possible de tracer la position des points acoustiques reconstruits pour l’ensemble
des 56 décharges sélectionnées sur une carte latitude–longitude en fonction du temps.
La figure 4.21 présente trois exemples de cartes tracées sur un intervalle de temps de
10 minutes et à une heure d’intervalle (l’annexe A donne le détail par tranche de 10
minutes sur toute la durée de l’orage, de 18h30 TU à 22h00 TU). En identifiant les cellules
orageuses aux décharges de foudre à l’intérieur (décharges qui sont détectées par le LMA
et EUCLID), on peut voir que la reconstruction acoustique suit correctement ces cellules
qui passent au-dessus de la station durant l’orage. De 19h40 TU à 19h50 TU, un ensemble
de détections électromagnétiques est localisé au Nord-Est à environ 40km de la station. Il
n’est pas détecté par PMCC. Mais de nombreuses détections acoustiques sont localisées
entre les azimuts Sud–Ouest et Ouest, à environ 25km de la station. De 20h40 TU à
20h50 TU, l’orage est au-dessus de la station. Toutes les détections acoustiques sont à
moins de 20km de la station. Les sources acoustiques plus éloignées, entre 20km et 30km
de la station entre le Nord–Ouest (azimut 280°) et le Nord–Nord–Est (azimut 30°), sont
masquées et PMCC ne les détecte pas. Il en est de même pour les sources dans la région
Nord–Est (azimut 45°) aux distances entre 50km et 75km. De 21h40 TU à 21h50 TU
l’orage s’éloigne. Mais pour deux lieux de décharges (azimut Nord entre 25km et 50km,
et azimut Sud–Ouest entre 60km et 75km) des détections acoustiques sont clairement
reconstruites aux endroits où sont localisées les détections EUCLID. On constate que la
majorité des détections acoustiques reconstruites sont localisées en distance et azimut aux
endroits où sont localisées les détections EUCLID.
19h40m00s - 19h50m00sLMA(UTC)
LMA (gray) / EUCLID (blue) (gray) / PMCC (red)
20h40m00s - 20h50m00sLMA(UTC)
LMA (gray) / EUCLID (blue) (gray) / PMCC (red)
75 75 75 75
distance from station (km)
21h40m00s - 21h50m00sLMA(UTC)
LMA (gray) / EUCLID (blue) (gray) / PMCC (red)
75 75
distance from station (km)
50 50
South -> North
25 25
0 0
25 25
50 50
75 75
75 50 25 0 25 50 75 75 50 25 0 25 50 75
distance from station (km) distance from station (km)
West -> East West -> East
Figure 4.21 – Suivi des détections EUCLID, LMA et des détections PMCC reconstruites
pour 3 tranches horaires de 10 minutes. Pour une paire de graphiques, carte de gauche :
détections LMA (régions grisées) et détections EUCLID (points bleus). Carte de droite :
détections LMA et détections PMCC reconstruites (points rouges).
Les histogrammes figure 4.22 étudient la distribution des azimuts des détections LMA
et PMCC par tranche d’une heure. Qualitativement, l’accord est excellent entre les azimuts
des détections LMA par rapport à la station acoustique et les azimuts déterminés par
PMCC, et ce pour toute la durée de l’orage.
De 18h00 TU à 19h00 TU, le LMA détecte des sources dans deux azimuts principaux,
l’azimut Nord–Est (entre 345° et 90°) et l’azimut Sud–Est (entre 210° et 255°). Ces deux
104 4.7. Analyse statistique de l’événement du 26 octobre 2012
azimuts sont parfaitement suivis par les détections PMCC, avec des populations similaires
dans les canaux d’histogramme.
De 19h00 TU à 20h00 TU, les mesures électromagnétiques montrent que la première
cellule orageuse s’est concentrée dans les azimuts du Nord au Nord–Est (entre 0° et 50°). La
seconde cellule orageuse s’est déplacée vers les azimuts du Sud–Ouest au Nord–Ouest (entre
230° et 300°). Le premier azimut présente une forte activité (de 6% à 43% de l’ensemble des
détections LMA, les grandeurs sont comparables à celles de la tranche horaire précédente),
et le second azimut présente une activité moindre (6% au maximum). On constate que
PMCC a parfaitement détecté les azimuts des sources acoustiques présentes dans chacune
de ces deux directions. Mais pour les données acoustiques les distributions des populations
dans les canaux d’histogramme sont comparables pour les deux directions, ce qui n’est pas
le cas pour les distributions des détections LMA.
De 20h00 TU à 21h00 TU, l’orage étant au-dessus de la station acoustique, les détections
LMA et PMCC balayent tous les azimuts. Il y a une excellente corrélation entre les résultats
des deux méthodes, sauf pour les azimuts entre 120° et 150° où peu de détections acoustiques
sont présentes. Les amplitudes des canaux d’histogramme sont similaires.
Enfin de 21h00 TU à 22h00 TU, trois azimuts présentent des détections. Du Nord
à l’Est l’activité détectée par le LMA est très forte (environ 12% avec un maximum à
25% environ). Cette distribution se poursuit depuis le Nord jusqu’à l’Ouest mais avec un
nombre faible de détections (moins de 5%). Enfin une cellule orageuse est dans l’azimut
Sud–Ouest (azimut 135°) avec 10% des détections environs. PMCC détecte un nombre
important de sources acoustiques entre les azimuts 0° et 54° (de 15% à 25% des détections).
Les autres azimuts présentent des proportions plus faibles (environ 5%).
4.7. Analyse statistique de l’événement du 26 octobre 2012 105
40 40
detections %
30 30
20 20
10 10
00 90 180 270 360 00 90 180 270 360
azimuth (deg)
19h00m00s - 19h59m59s (UTC)
50 15033 LMA detections 50 1709 PMCC detections
40 40
detections %
30 30
20 20
10 10
00 90 180 270 360 00 90 180 270 360
azimuth (deg)
20h00m00s - 20h59m59s (UTC)
50 24460 LMA detections 50 3994 PMCC detections
40 40
detections %
30 30
20 20
10 10
00 90 180 270 360 00 90 180 270 360
azimuth (deg)
21h00m00s - 21h59m59s (UTC)
50 18186 LMA detections 50 2238 PMCC detections
40 40
detections %
30 30
20 20
10 10
00 90 180 270 360 00 90 180 270 360
azimuth (deg)
Figure 4.22 – Evolution des azimuts par tranches d’une heure de 18h00 TU à 22h00 TU.
En gris : pour les détections LMA des 56 décharges sélectionnées. En rouge : pour les
détections PMCC correspondantes.
106 4.7. Analyse statistique de l’événement du 26 octobre 2012
4.7.5 Comparaison des distributions des altitudes des sources détectées par
le LMA et des détections PMCC.
La figure 4.23 page 108 montre, par tranches de une heure de 18h00 TU à 22h00 TU, la
distribution des altitudes des détections LMA et la distribution des altitudes des détections
PMCC reconstruites. On peut voir que pour chacune des quatre heures, les détections
LMA suivent le même type de distribution, les décharges détectées par le LMA s’organisent
en deux couches principales. La première est à basse altitude entre 2km et 5km. Et la
deuxième, moins importante, est à plus haute altitude ente 8km et 10km. Il n’y a pas
d’activité électrique détectée par le LMA au-dessus de 12km d’altitude. L’activité électrique
détectée en-dessous de 2km est très faible 9 , cela a été étudié au paragraphe 4.7.2 page 99.
Qualitativement, les histogrammes pour les détections PMCC ne présentent pas les mêmes
distributions que les distributions LMA correspondantes.
De 18h00 TU à 19h00 TU, on peut différencier trois couches d’activité LMA, entre
2km et 3km d’altitude (environ 8%), entre 3.5km et 5km d’altitude (environ 14%) et entre
8km et 10km d’altitude (environ 3%). La reconstruction des détections PMCC permet de
différencier seulement deux couches de sources acoustiques, entre 2km et 4km (de 8% à
12%) et entre 7km et 8km (environ 4%). On ne peut identifier aucune détection LMA ou
PMCC à une altitude supérieure à 11km.
De 19h00 TU à 20h00 TU la région à très basse altitude en-dessous de 2km présente peu
de détections LMA et de détections PMCC (maximum de 3% et de 2% respectivement).
Aucune détection n’est faite aux altitudes entre 0m et 1km pour le LMA, et entre 0m et
500m pour PMCC. La région entre 3km et 5km présente une très forte activité électrique
(jusqu’à 22%). Cette altitude où l’activité est maximale est correctement reconstruite à
partir des détections PMCC ; le maximum de la distribution des altitudes reconstruites pour
les détections acoustiques varie entre 10% et 13% aux altitudes entre 3.5km et 4.5km. Entre
5km et 8km d’altitude, l’histogramme présente peu de détections LMA (entre 2% et 3%).
La distribution des détections PMCC reconstruites à ces altitudes diffère, la population des
canaux de l’histogramme est plus importante et décroit de 7% pour l’altitude 5km, vers
3% environ à 7.5km d’altitude. Entre 4% et 6% des détections PMCC sont reconstruites
entre 8km et 9km d’altitude. Ceci correspond à la seconde région d’activité électrique
intense suivie par le LMA aux altitudes entre 8km et 10km. Un nombre non négligeable
de détections PMCC sont reconstruites avec une surestimation importante de l’altitude,
au-dessus de 10km jusqu’à 16km. Elles ne sont associées à aucune détection LMA.
De 20h00 TU à 21h00 TU, on rappelle que l’activité orageuse est juste au-dessus de
la station acoustique et que plusieurs décharges établissent une connexion entre le nuage
d’orage et le sol à moins de 10km de la station acoustique. La distribution en altitude
des sources PMCC reconstruites est qualitativement symétrique autour de 5km d’altitude.
De nombreuses sources acoustiques sont reconstruites entre 0km et 2 km d’altitude. Ceci
n’est pas le cas pour les décharges LMA. La population des canaux de l’histogramme
pour les sources acoustiques reconstruites augmente continûment entre 500m et 4km
d’altitude et passe de 2% à partir de 500m à 8% environ à 3.5km d’altitude. Cette
distribution croissante et continue ne correspond pas à la distribution des altitudes des
sources électromagnétiques détectées par le LMA pour ces altitudes. Ce point a été étudié
plus en avant au paragraphe 4.7.2. Entre 4km et 5.5km d’altitude la distribution pour les
sources détectées par PMCC atteint son maximum, entre 13% et 15%. L’altitude de ce
maximum et son amplitude correspondent au maximum de la distribution des détections
LMA. Puis entre 5.5km et 11km d’altitude, la reconstruction des sources acoustiques
détectées par PMCC diminue régulièrement de 8% à 5.5km d’altitude jusqu’à moins de
1% à 10km d’altitude. Cette distribution ne décrit pas correctement la séparation des deux
9. Elle varie de 0% au sol à 3% environ.
4.7. Analyse statistique de l’événement du 26 octobre 2012 107
couches de décharges observée avec le LMA, ainsi que l’activité électrique importante entre
8km et 10km d’altitude. Un nombre très faible de sources acoustiques sont reconstruites
au-delà de 11km d’altitude. L’article de MacGorman et al. [1981] donne une étude de la
distribution des altitudes des sources acoustiques reconstruites pour 3 cas d’orages aux
Etats-Unis. L’étude que l’on propose permet d’interpréter et d’expliquer les distributions
qu’il a obtenues. Par exemple la figure 4.24 montre une distribution que les auteurs ont
obtenu pour un orage au-dessus du Colorado. On peut relever la similitude entre la forme
de la distribution tracée et la distribution que nous observons. Il est intéressant de noter
que, pour que la méthode acoustique puisse différencier (même difficilement) les deux
couches de décharges (altitudes 5km et 9km), il faut que les cellules orageuses soient un
peu éloignées (à plus de 10km environ 10 ) de la station acoustique. Lorsque l’orage est au
dessus de la station, les sources acoustique de la couche supérieure sont masquées par les
sources acoustiques de la couche inférieure.
Enfin, de 21h00 TU à 22h00 TU l’orage s’éloigne de la station, et la distribution
en altitude des sources acoustiques reconstruites ressemble à la distribution en altitude
correspondante pour la tranche horaire de 19h00 TU à 20h00 TU. Des détections acoustiques
sont reconstruites entre 0km et 1.5km d’altitude (de 1% à 2%). Le maximum de la
distribution est atteint ente 2km et 3.5km d’altitude (12%), soit plus bas que le maximum
de la distribution LMA pour cette heure. Puis la distribution décroît entre 3.5 et 11km
d’altitude (de 8% à 1%). Comme pour le cas de la deuxième tranche horaire, des sources
acoustiques sont reconstruites trop haut, au-dessus de 11km d’altitude.
10. L’éloignement des cellules orageuses est visible sur les histogrammes de la figure 4.19 page 101.
108 4.7. Analyse statistique de l’événement du 26 octobre 2012
10 10
8 8
6 6
4 4
2 2
00 4 8 12 16 20 24 00 4 8 12 16 20 24
detections %
20h00m00s - 20h59m59s (UTC)
16 24460 LMA detections16 3994 PMCC detections
14 14
12 12
altitude (km)
10 10
8 8
6 6
4 4
2 2
00 4 8 12 16 20 24 00 4 8 12 16 20 24
detections %
21h00m00s - 21h59m59s (UTC)
16 18186 LMA detections16 2238 PMCC detections
14 14
12 12
altitude (km)
10 10
8 8
6 6
4 4
2 2
00 4 8 12 16 20 24 00 4 8 12 16 20 24
detections %
Figure 4.23 – Tranches de une heure de 18h00 TU à 22h00 TU. En gris : évolution des
altitudes des détections LMA pour les 56 décharges sélectionnées. En rouge : altitudes des
détections PMCC reconstruites.
4.7. Analyse statistique de l’événement du 26 octobre 2012 109
Figure 4.24 – Distribution des altitudes des sources acoustiques reconstruites obtenue
par MacGorman et al. [1981] pour un orage dans le Colorado. Source [MacGorman et al.,
1981]
110 4.8. Analyse temps fréquence des signaux de tonnerre
sensor MP1
10-5
00h00m00s UTC - 00h05m00s UTC
19h21m00s UTC - 19h26m00s UTC
19h50m00s UTC - 19h54m10s UTC
spectral density (power)
20h45m50s UTC - 20h47m10s UTC
21h48m30s UTC - 21h50m00s UTC
10-6
10-7
10-8 10 20 30 40 50 60
frequency (Hz)
sensor MB1
10-5
00h00m00s UTC - 00h05m00s UTC
19h21m00s UTC - 19h26m00s UTC
19h50m00s UTC - 19h54m10s UTC
spectral density (power)
10-6
10-7 5 10 15 20 25
frequency (Hz)
Figure 4.25 – Densités spectrales de puissance de signaux de bruit de fond pour la journée
du 26 octobre 2012, pour différentes plages de temps mesurés par le microphone (MP1)
et le microbaromètre (MB1) centraux. Les fréquences inférieures à 1Hz sont filtrées pour
atténuer la présence de la houle dans les signaux enregistrés. Pour le cas du microphone,
les fréquences supérieures à 70Hz ont été filtrées et ne sont pas étudiées du fait de la
résonance décrite au chapitre précédent. Les densités spectrales de puissance calculées sont
dimensionnées en Pa2 /Hz. Les spectres ont été lissés par convolution avec une fenêtre de
Hann.
112 4.8. Analyse temps fréquence des signaux de tonnerre
11. Les signaux de tonnerre étant des signaux transitoires, des spectres en énergie ont été calculés.
4.8. Analyse temps fréquence des signaux de tonnerre 113
Figure 4.26 – Eclair de 20h35m00s. En haut : altitudes des sources LMA et altitudes
des sources PMCC après reconstruction en fonction du temps à la station acoustique.
Deuxième graphique : spectrogramme du signal enregistré sur le microphone du centre de
la station. On rappelle que le contenu en dessous de 1Hz a été filtré pour supprimer la
houle venant de l’Atlantique. Troisième graphique : bande de fréquences et amplitude des
détections PMCC en fonction du temps. Une cellule montre l’extension de la fenêtre de
temps et de la bande de fréquences d’une détection PMCC. Quatrième graphique : angle
d’élévation en fonction du temps. Dernier graphique : signal enregistré par le microphone
du centre de la station.
114 4.8. Analyse temps fréquence des signaux de tonnerre
overpressure (Pa)
0 0.0
4 0.5
0 2 4 6 8 10 12 14 20 25 30 35 40 45 50 55
elapsed time (s) elapsed time (s)
20h35m00s UTC - 20h35m16s UTC 20h35m25s UTC - 20h36m05s UTC
MP1 MP1
MB1 MB1
100
spectral density (energy)
10-3
10-1
10-4
10 20 30 40 50 60 10 20 30 40 50 60
frequency (Hz) frequency (Hz)
Figure 4.27 – Signal de pression (en haut) et densité spectrale d’énergie (en bas) associés
aux différentes parties de la décharge, pour le microphone (MP1) et le microbaromètre
(MB1) du centre des réseaux. Les densités spectrales d’énergie calculées sont dimensionnées
en Pa2 /Hz2 . A gauche arc en retour. A droite partie horizontale intra-nuage de la décharge.
Les signaux de tonnerre étant des signaux transitoires, des spectres en énergie ont été
calculés. Les spectres ont été lissés par convolution à une fenêtre de Hann.
4.8. Analyse temps fréquence des signaux de tonnerre 115
1.0
overpressure (Pa)
0.5
0.0
0.5
1.0
1.5
2.0
0 10 20 30 40 50
elapsed time (s)
20h36m05s UTC - 20h37m00s UTC
10-1 MP1
MB1
spectral density (energy)
10-2
10-3
10 20 30 40 50 60
frequency (Hz)
Figure 4.29 – Signal de pression (en haut) et densité spectrale d’énergie (en bas, dimen-
sions : Pa2 /Hz2 ), pour le microphone (MP1) et le microbaromètre (MB1) du centre des
réseaux.
118 4.8. Analyse temps fréquence des signaux de tonnerre
10-1
10-3
10-2 10-4
10 20 30 40 50 60 10 20 30 40 50 60
frequency (Hz) frequency (Hz)
sensor MB1 sensor MB1
20h32m20s UTC - 20h33m00s UTC
100 20h35m25s UTC - 20h36m05s UTC
spectral density (energy)
10-2 10-3
20h32m00s UTC - 20h32m20s UTC
10-3 20h35m00s UTC - 20h35m16s UTC
20h39m20s UTC - 20h39m42s UTC
20h42m47s UTC - 20h43m07s UTC
20h49m00s UTC - 20h49m40s UTC
10-4 5 10 15 20 25 30 10-4 5 10 15 20 25 30
frequency (Hz) frequency (Hz)
Figure 4.30 – Ensemble des densités spectrales d’énergie (Pa2 /Hz2 ) des 5 décharges très
proches de la station et ayant touché le sol. Elles se sont produites entre 20h30 TU et
21h TU. Colonne de gauche : spectre de la partie verticale de la géométrie de la décharge.
Colonne de droite : spectre de la partie intra-nuage horizontale de la décharge. Les spectres
ont été lissés par convolution à une fenêtre de Hann.
Cinq décharges présentant une structure en couche ont été aussi identifiées. La figure 4.31
montre les spectres des signaux enregistrés au microphone MP1 et au microbaromètre MB1.
Les spectres pour le microphone MP1 montrent une tendance faiblement décroissante
depuis les basses jusqu’aux plus hautes fréquences. Les niveaux des spectres apparaissent
comme relativement constants pour le microbaromètre MB1. Nous ne pousserons pas plus
loin l’analyse dans cette thèse. Mais la poursuite de l’étude fine de ces signaux enregistrés
constitue un axe intéressant pour des travaux futurs.
Deux modèles sont discutés dans la littérature pour expliquer les mécanismes de
production des différents contenus fréquentiels du tonnerre : le modèle de Few [1969]
4.9. Exploration des données acoustiques enregistrées sur le réseau de microbaromètres 119
sensor MP1
10-1
10-2
Figure 4.31 – Ensemble des densités spectrales d’énergie (Pa2 /Hz2 ) des 5 décharges très
proches de la station ayant présenté une structure en couches. Elles se sont produites entre
20h30 TU et 21h TU.
propose d’associer le contenu haute fréquence observé dans les signaux de tonnerre aux
signaux acoustiques émis par les arcs en retour. Dessler [1973] et Pasko [2009a] tentent
d’expliquer le contenu infrasonore observé dans les signaux de tonnerre par un mécanisme
électrostatique qui se déroule à l’intérieur du nuage d’orage lui-même. A chacune de ces
parties identifiées dans le signal acoustique, nous avons pu associer un spectrogramme
et un spectre, et ainsi montrer que les arcs en retour – contrairement à ce que prédit le
modèle de Few – rayonnent un champ acoustique de spectre large depuis les infrasons
jusqu’à l’acoustique, avec une distribution relativement uniforme du contenu fréquentiel
depuis 1Hz jusqu’à au moins 40Hz (limites de notre étude), et sans maximum clairement
marqué. Aucun spectre tracé pour les arcs en retour ne montre une décroissance prononcée
du contenu fréquentiel infrasonore (en-dessous de 20Hz) par rapport au contenu acoustique.
Ce résultat apporte une argumentation claire et étayée au débat toujours ouvert qui pose la
question de l’origine des infrasons enregistrés dans les signaux de tonnerre. Nous pouvons
donc conclure que le modèle de Few prédisant un maximum du spectre pour les fréquences
acoustiques (environ 50Hz) doit être étendu aux infrasons.
Figure 4.32 – Vue exploratoire pour l’éclair de 20h35m00s TU, pour les données enre-
gistrées sur le réseau de microbaromètres. Points gris : détections LMA. Points rouges :
détections PMCC. Symboles bleus : détections EUCLID.
associées aux dimensions des réseaux peuvent être définies en associant la distance entre
les capteurs à la longueur d’onde la plus petite détectable par le réseau (voir tableau 4.1).
On peut conclure que la taille du réseau de microphones est adaptée aux fréquences que
l’on souhaite étudier (infrasons proches et fréquences acoustiques). Pour des fronts d’onde
avec des fréquences acoustiques, les 4 points du réseau de microbaromètres sont trop
espacés. Les fronts d’onde parcourent une distance suffisante pour que les formes d’onde
acoustiques se décorrèlent les unes des autres au cours de la traversée du grand réseau.
Des résultats compatibles avec ces conclusions ont été établis par d’autres auteurs. Farges
et Blanc [2010] analysent les données d’enregistrements de tonnerre observés lors de la
campagne Eurosprite 2005, les auteurs travaillent entre 0.1Hz et 8Hz. Au cours de cette
campagne un réseau de 4 microbaromètres disposés au sommet d’un triangle de 1km de
côté (le dernier microbaromètre était placé au centre du réseau) a été déployé en France. Le
post-traitement PMCC ne fournit que quelques détections par décharge (voir figure 11 de
leur article). Dans leur article de 2011, Arechiga et al. utilisent un réseau de 50m de côté.
Et en 2013, Chum et al. [Chum et al., 2013a] ont déployé un réseau de 3 microbaromètres
assemblés en un triangle de 200m de côté. La synthèse des observations montre que pour
observer les éclairs à l’aide de mesures acoustiques, il est nécessaire d’utiliser des réseaux
de petite taille.
Table 4.1 – Fréquences acoustiques associées à la géométrie des deux réseaux déployés
durant la campagne SOP1 d’HyMeX.
122 4.10. Conclusions
4.10 Conclusions
Ce chapitre était consacré à l’analyse des données acoustiques et électromagnétiques
des éclairs d’orage enregistrées durant un orage qui est passé au-dessus de la station
acoustique du CEA le 26 octobre 2012 de 18h TU à 22h TU. Cet événement a été choisi
car il n’est pas trop intense, et les éclairs peuvent-être clairement distingués les uns des
autres. L’étude des données a permis d’établir plusieurs résultats.
Tout d’abord nous avons observé une excellente corrélation générale entre les détections
acoustiques construites par un postraitement des signaux enregistrés par le réseau de micro-
phones à l’aide de l’algorithme opérationnel PMCC, et les détections électromagnétiques
fournies par deux outils différents (un réseau de recherche et un réseau opérationnel). Les
vues synthétiques que l’on propose permettent de montrer que l’accord est excellent pour
les azimuts (figures 4.5 page 82, 4.6 et 4.7). Il est très bon pour les angles d’élévation des
sources proches de la station acoustique (moins de 10km). Le postraitement des données
enregistrées par le petit réseau de microphones avec l’algorithme opérationnel PMCC est
un succès. En effet PMCC a été capable de suivre les très fortes variations d’azimut et
d’angle d’élévation correspondant aux différentes étapes du développement de la géométrie
des décharges qui se sont produites très près de la station, et ce jusqu’à une fréquence
acoustique de 40Hz (voir les exemples donnés figures 4.10 page 88 et 4.12 page 91). Ces
résultats sont intéressants pour les applications opérationnelles au sein du CEA.
A l’aide d’une hypothèse très simple de propagation acoustique en ligne droite à
une vitesse du son de 340m/s (la valeur est étayée par comparaison aux sorties re-
analysées du code AROME-WMED, voir figure 4.2 page 77), et en faisant l’approximation
justifiée que les durées des décharges de foudre sont instantanées par rapport aux durées
acoustiques (voir figure 4.8 page 85), nous avons pu reconstruire acoustiquement la
géométrie tridimensionnelle des décharges de foudre. Pour toutes les décharges reconstruites
de 18h TU à 22h TU l’accord entre les distances horizontales des détections acoustiques
reconstruites et les distances horizontales des détections LMA et EUCLID par rapport à
la station acoustique, est excellent (voir figure 4.21 page 103) et ce jusqu’à des distances
de 80km. On note par ailleurs que la majorité des détections PMCC sont reconstruites en
distance aux endroits où se sont produites les décharges au sol et intra-nuage détectées
par EUCLID.
Pour les décharges les plus proches, la reconstruction acoustique fournit des résultats
très bons sur les altitudes des sources acoustiques reconstruites. En particulier, 5 décharges
au sol et 5 décharges intra-nuage, proches de la station acoustique (à moins de 20km) ont été
correctement reconstruites acoustiquement. Pour les décharges au sol, les points d’impact
obtenus construits à partir des données acoustiques correspondent aux localisations des
détections du réseau EUCLID. Nous observons que la méthode acoustique permet de
suivre et reconstruire la partie à basse altitude des décharges de foudre, en dessous de 2km
d’altitude, alors que le réseau LMA n’est pas capable d’obtenir ces parties de la géométrie
des décharges. Nous montrons ainsi que les méthodes acoustiques apportent de réelles
informations complémentaires aux méthodes électromagnétiques. En revanche, la méthode
acoustique n’identifie pas la séparation des détections LMA en deux intervalles principaux
sur les altitudes (important nombre de détections LMA pour les altitudes 4km–5km et
8km–10km). Nous n’avons pas d’interprétation claire pour expliquer ce fait.
Pour les décharges plus lointaines (dès 20km de distance), une surestimation importante
est commise dans l’établissement des altitudes des sources acoustiques reconstruites
(figure 4.17 page 98). Pour ces distances, l’hypothèse simple d’une propagation en ligne
droite en milieu homogène (à la célérité du son 𝑐0 = 340m/s) n’est plus suffisante.
L’annexe G page 197 propose une étude préliminaire, à l’aide du code de propagation
4.10. Conclusions 123
présenté au chapitre 5, pour étudier ce biais en supposant que celui-ci résulte des effets de
propagation non homogène 13 avec vent.
Au paragraphe 4.8 page 110 nous avons pu associer chacune des parties du signal
acoustique enregistré au centre du réseau, à une étape du développement de la géométrie
des décharges. Nous avons montré que les spectres des signaux enregistrés sont des
spectres larges (depuis les infrasons jusqu’aux fréquences acoustiques), avec un contenu
relativement uniforme et ce même pour des sources lointaines. Mais la plage des fréquences
utilisables est limitée à un maximum de 60Hz par la résonance des microphones ; alors que
l’échantillonnage ayant été réalisé à 500Hz, un maximum de 250Hz était théoriquement
accessible. Ce résultat apporte une argumentation claire et étayée au débat toujours ouvert
qui pose la question de l’origine des infrasons enregistrés dans les signaux de tonnerre. Nous
montrons par ailleurs que le spectre du signal acoustique enregistré sur un microphone
et le spectre du signal enregistré par un microbaromètre colocalisé sont les mêmes (voir
figures 4.27 page 114 et 4.29 page 117). Ceci constitue un résultat intéressant pour des
applications opérationnelles, notamment dans le cadre d’études pour le CTBTO. Enfin,
nous montrons paragraphe 4.9 que le choix des paramètres de post-traitement des données
acoustiques enregistrées par le grand réseau de microbaromètres ne permet pas d’obtenir
les résultats construits à partir des données du petit réseau de microphones. Ceci est lié à
la taille du réseau acoustique. Une ouverture consisterait à rechercher d’autres réglages qui
conduiraient à de meilleurs résultats pour les données du réseau de microbaromètres. Nous
montrons que pour étudier les éclairs par méthode acoustique, il est nécessaire d’utiliser
un petit réseau. Il est prévu d’explorer d’autres journées avec la même méthodologie.
Enfin, pour des études dans un rayon de 25km, un petit réseau acoustique tel que celui
présenté et relié à un dispositif de mesure de champ électrique pour assurer la datation des
décharges, permettrait leur reconstruction tri-dimensionnelle. La mise en œuvre d’un tel
système serait beaucoup moins coûteuse que le déploiement d’un réseau tel que le LMA,
elle pourrait-être envisagée dans le futur.
Sommaire
5.1 Introduction
5.2 Équation de l’acoustique non linéaire en écoulement atmosphérique
5.3 Equation partiellement unidirectionnelle
5.4 Algorithme à pas fractionnés
5.5 Discrétisation numérique
5.6 Tests de validation
5.7 Propagation d’une onde de choc émise par une source explosive en présence d’un
écoulement de couche limite
5.8 Conclusion
5.1 Introduction
Le déploiement du réseau IMS pour la vérification du Traité d’Interdiction Complète
des Essais nucléaire nécessite la capacité de simuler efficacement la propagation d’ondes de
choc acoustiques dans l’atmosphère terrestre sur de grandes distances, ceci afin de calculer
la déformation des formes d’onde impulsives émises par des explosions au cours de leur
propagation à travers l’atmosphère hétérogène (hétérogénéités scalaires et vectorielles)
depuis la source jusqu’à un détecteur. Dans ce chapitre nous nous intéressons plus parti-
culièrement à la propagation d’ondes de choc acoustiques dans des écoulements de type
atmosphérique. La prise en compte simultanée de ces deux phénomènes est importante car,
en raison de leur nature cumulative, ces effets deviennent dominants lorsque la distance de
propagation est supérieure à une dizaine de kilomètres. D’un point de vue numérique, leur
prise en compte est délicate. Plusieurs stratégies de simulation sont alors envisageables,
nous distinguons dans la suite trois types d’approches :
— les méthodes basées sur l’acoustique géométrique, qui reposent sur des hypothèses
restrictives mais dont les coûts de calcul sont faibles,
— les approches basées sur la résolution des équations de la mécanique des fluides,
avec le moins de modélisation possible mais aux coûts de calcul très importants,
— enfin, les approches intermédiaires qui nécessitent un certain degré d’approximation
pour un coût de calcul modéré.
La méthode de tracé de rayons (pour une présentation de celle-ci, on pourra se référer à
[Pierce, 1989]) est couramment utilisée pour simuler la propagation des ondes acoustiques
infrasonores sur des distances importantes avec ou sans la prise en compte d’effets non
linéaires [Whitham, 1956; Hayes et al., 1969] et de la présence d’écoulements atmosphériques
[Gainville, 2008]. Son efficacité numérique permet de l’utiliser pour réaliser des analyses
statistiques [Blumrich et al., 2005; Le Pichon et al., 2002]. Cependant, cette approche
présente plusieurs limitations importantes. Elle est basée sur une approximation haute
fréquence et ne permet pas de décrire les effets de diffraction associés à la pénétration
d’ondes acoustiques de basses fréquences dans les zones d’ombre [Coulouvrat, 2002], à
l’augmentation locale de l’amplitude acoustique près des caustiques [Marchiano et al.,
126 5.1. Introduction
2003] ou à la diffusion par les structures turbulentes dans la couche limite planétaire
[Blanc-Benon et al., 2002].
A l’inverse, il est possible de résoudre numériquement les équations de l’hydrodynamique
en limitant au maximum les hypothèses de modélisation. Par exemple, la propagation
d’ondes acoustiques impulsionnelles dans un milieu hétérogène en présence d’écoulements
stationnaires peut être traitée par les équations d’Euler linéarisées. Ostashev et al. [2005]
propose un ensemble de deux équations couplées (dont une vectorielle) dérivées de cette
approche, où les inconnues sont la pression acoustique et la vitesse acoustique. Ces
équations ont été implémentées par Cheinet et al. [2012] pour calculer la propagation
linéaire d’un champ acoustique à travers un profil de vent turbulent et de température. La
discrétisation spatiale est réalisée à l’aide d’un schéma aux différences finies d’ordre élevé
pour assurer que la dissipation et l’atténuation numériques soient faibles. Les méthodes de
résolution par différences finies d’ordre élevé et en domaine temporel sont souvent désignées
par l’acronyme "FDTD" (pour : Finite Difference Time Domain). Dragna et al. [2011]
étudient l’implémentation d’un modèle de sol avec impédance dans une méthode FDTD et
Dragna et al. [2013a] introduisent des coordonnées curvilignes dans la résolution FDTD
pour décrire l’effet de la topographie sur une propagation linéaire. D’autres méthodes
numériques introduisant peu d’erreurs de dispersion et de dissipation peuvent être utilisées
pour la propagation acoustique sur de grandes distances. Par exemple, les méthodes
pseudo-spectrales sont intéressantes car elles permettent de discrétiser les équations avec
moins de points par longueur d’onde en comparaison avec les schémas aux différences
finies. Les méthodes pseudo-spectrales basées sur la transformée de Fourier sont utilisées
pour développer les dérivées spatiales sur une base de fonctions propres. Bien que mieux
adaptée aux problèmes périodiques, elles sont utilisées pour calculer numériquement
des modèles de propagation acoustique en milieu atmosphérique. Hornikx et al. [2010]
utilisent une méthode pseudo-spectrale de Fourier étendue pour résoudre les équations
d’Euler linéarisées avec vent (mais la propagation est linéaire en milieu homogène). Les
méthodes pseudo-spectrales utilisant une base de polynômes de Chebyshev sont adaptées
aux problèmes non périodiques. Dragna et al. [2013b] propose une analyse théorique de la
dispersion et de la dissipation de cette dernière approche pour l’équation d’advection.
Cependant, les équations d’Euler linéarisées ne permettent pas de prendre en compte
les effets non linéaires. Afin de prendre en compte ces effets, d’autres auteurs utilisent les
équations d’Euler ou de Navier-Stokes [Sparrow et Raspet, 1991; Del Pino et al., 2009;
Hanique-Cockenpot, 2011]. Récemment, Marsden et al. [2014] ont proposé d’utiliser un
schéma FDTD pour calculer la propagation non linéaire d’infrasons dans l’atmosphère,
avec prise en compte d’un profil de célérité du son (mais sans vent) sur un maillage
cartésien bi-dimensionnel. La propagation acoustique calculée étant non linéaire, des chocs
acoustiques (ie discontinuité du profil de pression) peuvent-être présents. Ces chocs doivent
être correctement décrits et propagés par le code de calcul. Ceci engendre de nombreuses
difficultés car les schémas aux différences finies standards ne traitent pas correctement la
présence de discontinuités, et des oscillations parasites (oscillations de Gibbs) apparaissent
très souvent dans les solutions calculées. Pour pallier ce problème, les auteurs utilisent une
étape de filtrage pour atténuer les grands nombres d’onde uniquement aux endroits où
des chocs sont présents [Bogey et al., 2009]. Enfin, citons les travaux récents de Albin et
Bruno [2011], qui utilisent une méthode différente nommée "Fourier continuation method"
pour résoudre les équations de Navier-Stokes complètes (non linéaires et compressibles).
Cette méthode a notamment été utilisée pour calculer, à grande distance, la focalisation
de champs acoustiques ultrasonores dans le cadre d’applications médicales [Albin et al.,
2012]. Cette dernière méthode semble très prometteuse. Cette approche contraint toutefois
à l’utilisation de ressources informatiques importantes et impose souvent l’utilisation de
5.1. Introduction 127
moyens de calcul intensif. Elle semble difficilement conciliable avec les possibilités d’une
utilisation opérationnelle ou de simulations multiples à des fins d’analyses statistiques.
La construction d’équations plus simples que les équations complètes de l’hydrody-
namique pour décrire la propagation acoustique, ainsi que la construction des schémas
numériques intermédiaires associés, plus précis que le tracé de rayons mais restant suffi-
samment efficaces en temps de calcul pour permettre des applications opérationnelles, est
un défi. Dans ce cadre les approximations paraboliques ont rencontré un très fort succès.
West et al. [1992] dressent une étude détaillée de la construction de telles approximations
en régime linéaire. Elles dépassent les limitations fréquentielles de la théorie des rayons
et ont permis de décrire les amplitudes des faisceaux acoustiques collimatés avec succès.
Les équations paraboliques ont été améliorées pour prendre en compte la propagation non
linéaire. La plus célèbre d’entre elle est l’équation de Khokhlov-Zabolotskaya-Kuznetsov,
dite équation KZ [Kuznetsov, 1970; Zabolotskaya et Khokhlov, 1969]. Notons qu’il existe
d’autres formulations comme l’équation NPE (acronyme de Nonlinear Parabolic Equation)
[McDonald et Kuperman, 1987]. Les méthodes de résolution numériques de ces équations
ont fait l’objet d’une littérature considérable qui ne sera pas rappelée ici. Elles sont au-
jourd’hui bien maîtrisées (voir [Marchiano et al., 2008] pour une revue de ces méthodes).
Des termes supplémentaires peuvent être ajoutés à ces équations pour prendre en compte
d’autres effets comme la présence d’hétérogénéités [Blanc-Benon et al., 2001; Ganjehi et al.,
2008] ou d’écoulements [Averiyanov et al., 2006].
Ainsi Averiyanov et al. [2006] proposent une équation parabolique généralisant l’équa-
tion KZK en incluant au premier ordre un écoulement. Cette approche a été utilisée pour
étudier la diffusion d’ondes de choc acoustiques de faible amplitude dans un écoulement
turbulent [Averiyanov et al., 2011a,b]. Cependant, l’approximation parabolique standard
limite la validité du modèle aux angles de propagation faibles. Ceci souligne le besoin de
dépasser cette approximation afin de simuler les ondes de choc acoustiques diffractées sur
des angles importants, par exemple dans le cas de sources allongées, ou encore dans les
cas de la diffusion par un gradient de vent ou par la turbulence atmosphérique. Plusieurs
solutions sont proposées dans la littérature pour augmenter l’ordre des approximations
paraboliques soit en domaine temporel, soit en domaine fréquentiel (voir [West et al.,
1992]) et ainsi élargir la validité de l’angle de propagation. Claerbout [1976] introduit
l’approximation grand-angle, Lin et al. [2012] utilisent des approximants de Padé sur
l’équation des ondes linéaire en domaine fréquentiel. En comparaison, peu d’études ont
été développées en acoustique non linéaire [McDonald, 2000; Ganjehi, 2008]. Ainsi, il
apparaît le besoin de développer une méthode numérique permettant la simulation de
la propagation non linéaire d’ondes acoustiques et prenant en compte la présence de
vent et d’hétérogénéité, sans contrainte sur la validité angulaire de la propagation. C’est
l’objectif de ce chapitre. Il présente l’implémentation numérique du modèle non linéaire de
propagation acoustique dans un champ de vent établi par Coulouvrat [2012], au moyen
d’une méthode de résolution originale proposée par Dagrau et al. [2011] et basée sur
le travail de Christopher et Parker [1991]. Cette méthode nommée HOWARD dans la
référence [Dagrau et al., 2011] devient la méthode FLHOWARD (FLow and Heteroge-
neous One-Way Approximation for Resolution of Diffraction). L’approche proposée a été
conçue pour être valide sur tout le champ angulaire +/- 90° dans le cas d’une propagation
homogène et non linéaire. Une approximation grand-angle est appliquée seulement sur les
termes correctifs décrivant les hétérogénéités et la présence d’un écoulement stratifié. En
conséquence une approche unidirectionnelle est utilisée pour la résolution numérique, elle
conserve l’efficacité de calcul des approximations paraboliques mais comme dans celles-ci
elle néglige le champ rétro-diffusé. Notons ici qu’aucun modèle d’absorption n’est considéré
dans ce travail compte-tenu des fréquences (1Hz à 100Hz) et des distances de propagation
(moins de 100km) considérées pour lesquelles l’absorption atmosphérique est généralement
128 5.2. Équation de l’acoustique non linéaire en écoulement atmosphérique
très faible. La présence d’un modèle d’absorption pourrait cependant avoir une influence
sur les hautes fréquences contenues à l’intérieur des chocs.
Le modèle théorique est rappelé section 5.2. Puis il est reformulé pour permettre une
approche unidirectionnelle section 5.3. L’algorithme d’avancement à pas fractionné est
introduit section 5.4 et la discrétisation numérique est présentée section 5.5. Les cas tests de
validation des différents termes sont présentés section 5.6. Enfin un exemple d’application
dans le cadre de la propagation d’une onde de choc acoustique en milieu atmosphérique
est décrit et discuté section 5.7.
L’écoulement ambiant est séparé en un écoulement cisaillé verticalement V0 (𝑧) = 𝑉0𝑥 (𝑧) ex
de nombre de Mach 𝑀 d’ordre 0.1 au plus, et en une plus petite perturbation u0 (x), qui
inclut les vents verticaux et les fluctuations turbulentes, de nombre de Mach plus petit :
Avec toutes ces approximations, il est possible d’établir une équation d’onde scalaire et
non linéaire (équation(20) de la référence [Coulouvrat, 2012]) portant sur le champ de
pression pour décrire la propagation acoustique non linéaire en milieu atmosphérique :
1 Ds 2 𝑝 𝑎 d𝑉0𝑗 ∫︁ 𝑡 𝜕 2 𝑝𝑎 (x, 𝑡′ ) ′
(︃ )︃
∇𝑝𝑎
2 2 − 𝜌0 ∇ · +2 𝑑𝑡
𝑐0 D𝑡 𝜌0 d𝑧 −∞ 𝜕𝑧𝜕𝑥𝑗
2 𝜕∇𝑝𝑎 𝜕𝑢0𝑗 ∫︁ 𝑡 𝜕 2 𝑝𝑎 (x, 𝑡′ ) ′ 𝛽 𝜕 2 𝑝2𝑎
= − 2 u0 · −2 𝑑𝑡 + , (5.4)
𝑐0 𝜕𝑡 𝜕𝑥𝑖 −∞ 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑗 𝜌0 𝑐40 𝜕𝑡2
une convention de sommation sur les indices répétés est utilisée.
La notation Ds /D𝑡 = 𝜕/𝜕𝑡 + V0 · ∇ est utilisée pour la dérivée convective associée à
l’écoulement ambiant cisaillé. Les deux premiers termes du membre de gauche de l’équa-
tion (5.4) représentent l’équation d’onde habituelle en milieu hétérogène, convectée par un
écoulement cisaillé V0 considéré comme étant uniforme. La dérivée seconde convective
introduit des termes quadratiques en 𝑉0 (d’ordre 𝑀 2 ). L’influence du cisaillement même
de l’écoulement ambiant est prise en compte dans le terme proportionnel à d𝑉0 /d𝑧 dans le
membre de gauche de (5.4). Notons que ces termes ne sont que du premier ordre 𝑀 .
L’équation (5.4) est donc d’ordre mixte (entre les ordres 1 et 2) pour le nombre de
Mach de l’écoulement cisaillé. En effet les termes quadratiques associés à la convection sont
retenus (termes en 𝑉02 ), mais pas ceux associés au gradient de l’écoulement (proportionnels
à 𝑉0 d𝑉0 /d𝑧). Une équation complète du second ordre incluant des termes quadratiques
pourrait être écrite [Coulouvrat, 2012, Eq.(19)], mais elle introduit des dérivées spatiales
d’ordre 3 qui se sont révélées être instables lors des tests de validation. Toutefois, les
comparaisons numériques [Coulouvrat, 2012] de l’équation d’ordre mixte avec des solutions
de l’équation exacte de Lilley [1972] montrent que l’erreur introduite par l’équation (5.4)
sur la vitesse de phase de modes guidés est d’ordre 10−4 pour des nombres de Mach d’ordre
0.1. Elle s’avère beaucoup plus petite que dans le cas d’une équation strictement d’ordre 1
(auquel cas l’erreur est d’ordre 10−2 ), et n’est pas beaucoup plus importante que l’erreur
pour l’équation complète d’ordre 2 (l’erreur est alors d’ordre 10−5 ). Ceci s’explique par
le fait que les termes de convection jouent un rôle dominant dans la détermination de la
vitesse de phase, ils sont pleinement pris en compte dans l’équation (5.4).
Le membre de droite de l’équation (5.4) contient également les termes associés à la
convection par les fluctuations turbulentes de l’écoulement u0 (x) et à ses gradients. Vient
finalement le terme non linéaire pour le champ acoustique. Ici 𝛽 est le paramètre non
linéaire habituel, égal à (𝛾 + 1)/2 pour un gaz parfait avec 𝛾 le rapport des chaleurs
spécifiques (égal à 1.4 dans l’air). Rigoureusement, la dérivée partielle en temps qui apparaît
dans le terme non linéaire devrait être une dérivée temporelle convectée. Cependant, le
nombre de Mach acoustique 𝜖 associé aux effets non linéaires est habituellement beaucoup
plus petit que le nombre de Mach 𝑀 de l’écoulement. Dans l’air pour un choc acoustique
intense d’amplitude 2000 Pa (ou 180 dBA), il est environ égal à 0.01, c’est-à-dire d’ordre
𝑀 2 . Donc, les termes non linéaires convectés qui sont d’ordre 𝑀 𝜖 sont négligeables car ils
correspondent à un ordre 𝑀 3 au plus. Il est donc justifié d’identifier dans le terme non
linéaire de l’équation (5.4) (dernier terme de l’équation) la dérivée Ds /D𝑡 avec 𝜕/𝜕𝑡.
linéaire dans un milieu homogène, complétée d’une perturbation 𝒫 d’ordre 𝑀 au plus qui
contient tous les autres termes (associés à l’écoulement ambiant, aux hétérogénéités de
masse volumique et de célérité du son, ainsi qu’aux non-linéarités) :
1 𝜕 2 𝑝𝑎 𝜕 2 𝑝𝑎 𝜕 2 𝑝𝑎
− − = 𝒫. (5.5)
𝑐20 𝜕𝑡2 𝜕𝑥2 𝜕𝑧 2
Les dérivées du second ordre par rapport à 𝑥 dans l’équation (5.5) empêchent sa résolution
numérique par une approche unidirectionnelle à pas fractionné, depuis le plan initial 𝑥 = 0
vers les valeurs croissantes de 𝑥. Pour permettre cette résolution numérique, l’équation (5.5)
est réécrite dans un premier temps avec une fenêtre en temps retardé qui se déplace à la
vitesse moyenne 𝑐0 en introduisant le temps retardé 𝜏 = 𝑡 − 𝑥/𝑐0 le long de la direction
horizontale 𝑥 :
2 𝜕 2 𝑝𝑎 𝜕 2 𝑝 𝑎 𝜕 2 𝑝𝑎 ′
− 2 − 2 = 𝒫 . (5.6)
𝑐0 𝜕𝑥𝜕𝜏 𝜕𝑥 𝜕𝑧
A ce stade, plusieurs approximations unidirectionnelles peuvent-être établies. L’approxi-
mation parabolique standard consisterait à négliger toutes les dérivées secondes en 𝑥
dans l’équation (5.6). L’approximation de Claerbout [1976], ou approximation parabolique
grand-angle [Ostashev et al., 1997], consisterait à approcher les dérivées secondes en 𝑥 à
l’aide de l’approximation parabolique standard :
𝜕 2 𝑝𝑎 𝑐0 ∫︁ 𝜏 𝜕 3 𝑝𝑎 ′
2 ≈ 2 𝑑𝜏 . (5.7)
𝜕𝑥 2 −∞ 𝜕𝑥𝜕𝑧
Dans la méthode présentée ici, les dérivées secondes en 𝑥 sont remplacées à l’aide de l’équa-
tion d’onde linéaire homogène sans écoulement écrite en temps retardé, et ce uniquement
dans le terme 𝒫 ′ de l’équation (5.6) :
𝜕 2 𝑝𝑎 2 𝜕 2 𝑝𝑎 𝜕 2 𝑝𝑎
= − + 𝑂(𝑀 ). (5.8)
𝜕𝑥2 𝑐0 𝜕𝑥𝜕𝜏 𝜕𝑧 2
Notons que ceci conduit à une équation plus précise, mais qui n’est que partiellement
unidirectionnelle. En effet si les dérivées secondes en 𝑥 ont disparu dans le terme 𝒫 ′ elles
subsistent dans le premier terme de l’équation (5.6). Enfin une dernière transformation
consiste à remplacer la pression acoustique 𝑝𝑎 par le pseudo-potentiel 𝜑(x) :
𝜕𝜑
𝑝𝑎 (x) = (x). (5.9)
𝜕𝑡
L’intérêt de l’utilisation d’un pseudo-potentiel est que, restant continu au travers des chocs
(alors que la pression acoustique 𝑝𝑎 y est discontinue), il est bien adapté à la résolution
numérique de la partie non linéaire de l’équation de propagation [Coulouvrat, 2009; Dagrau
et al., 2011].
Le détail de l’établissement de l’équation de propagation implémentée numériquement
est donné dans l’annexe D page 185 dans le cas tri-dimensionnel. Dans le cas bi-dimensionnel
on obtient finalement une équation partiellement unidirectionnelle où, par simplicité, les
termes dépendant des fluctuations de vent u0 (x) ont également été ignorés :
𝜕 2𝜑 𝑐 𝜕 2𝜑 𝜕 2𝜑 𝑉0𝑥 (𝑧) 𝜕 2 𝜑 𝑉0𝑥 (𝑧) 𝜕 2 𝜑 d𝑉0𝑥 ∫︁ 𝜏 𝜕 2 𝜑
[︃ ]︃
d𝑉0𝑥 𝜕𝜑
= 0 + + − + − 𝑐 0 d𝜏 ′
𝜕𝑥𝜕𝜏 2 𝜕𝑥2 𝜕𝑧 2 𝑐20 𝜕𝜏 2 𝑐0 𝜕𝑥𝜕𝜏 d𝑧 𝜕𝑧 d𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑥
2
(𝑧) 𝜕 2 𝜑 𝑉0𝑥
2
(𝑧) 𝜕 2 𝜑 𝑐′0 (𝑥, 𝑧) 𝜕 2 𝜑
[︃ (︃ )︃ ]︃
𝑉0𝑥 1 𝜕𝜌0 𝜕𝜑 𝜕𝜑 𝜕𝜌0 𝜕𝜑
− + + + − 𝑐0 − 𝑐0
2𝑐30 𝜕𝜏 2 2𝑐0 𝜕𝑧 2 𝑐20 𝜕𝜏 2 2𝜌0 (𝑥, 𝑧) 𝜕𝑥 𝜕𝜏 𝜕𝑥 𝜕𝑧 𝜕𝑧
⎡(︃ )︃2 ⎤
𝛽 𝜕 ⎣ 𝜕𝜑
+ ⎦.
2𝜌0 𝑐30 𝜕𝜏 𝜕𝜏
(5.10)
5.3. Equation partiellement unidirectionnelle 131
Le travail de validation numérique des termes d’écoulement ambiant ont montré que les
dérivées impaires de 𝜑 par rapport à la variable verticale 𝑧 peuvent-être instables. Celles-ci
sont transformées en une forme plus conservative en augmentant l’ordre de dérivation
de 𝜑 à la puissance paire suivante. Par exemple un terme comme d𝑉0𝑥 /d𝑧 𝜕𝜑/𝜕𝑧 dans
l’équation (5.10) est exprimé dans l’équation (5.12) sous la forme suivante :
𝜕 2𝜑
[︃ ]︃
d𝑉0𝑥 𝜕𝜑 𝜕 𝜕𝜑
= 𝑉0𝑥 − 𝑉0𝑥 2 . (5.11)
d𝑧 𝜕𝑧 𝜕𝑧 𝜕𝑧 𝜕𝑧
Une illustration des instabilités rencontrées avec la forme non conservative est donnée dans
l’annexe E page 193. Ceci conduit à l’équation (5.12) qui est plus stable. Nous nommons
cette équation "équation Flhoward". C’est elle qui sera résolue numériquement :
𝜕 2𝜑 [︁ ]︁ [︁ ]︁ [︁ ]︁
= 𝒟 𝜑 + ℋ 𝜑 + 𝒩 𝜑. (5.13)
𝜕𝑥𝜕𝜏
[︁ ]︁
Dans l’équation (5.13), l’opérateur 𝒟 :
𝑐 𝜕 2𝜑 𝜕 2𝜑
[︃ ]︃
𝒟 𝜑= 0
[︁ ]︁
+ (5.14)
2 𝜕𝑥2 𝜕𝑧 2
décrit l’effet de diffraction associé à l’équation d’onde linéaire homogène et sans écoulement.
Cette partie de l’équation ne présente pas encore d’approximation unidirectionnelle, [︁ ]︁ car
elle conserve la dérivée de second ordre par rapport à 𝑥. L’opérateur non linéaire 𝒩 est
défini par : ⎡(︃ )︃2 ⎤
[︁ ]︁ 𝛽 𝜕 ⎣ 𝜕𝜑 ⎦
𝒩 𝜑= . (5.15)
2𝜌0 𝑐30 𝜕𝜏 𝜕𝜏
[︁ ]︁
Enfin, l’opérateur ℋ représente les corrections dues aux hétérogénéités et à l’écou-
lement ambiant. Il inclut tous les autres termes du second membre de l’équation (5.12)
(troisième terme jusqu’au quinzième terme). Grâce à la transformation (5.8) aucune dérivée
seconde 𝜕 2 𝜑/𝜕𝑥2 [︁n’apparaît
]︁ dans cet opérateur. Afin d’obtenir une expression utilisable
numériquement, ℋ est décomposé par rapport aux dérivées spatiales de 𝜑 :
[︁ ]︁ [︁ ]︁ [︁ ]︁ 𝜕𝜑
ℋ 𝜑 ≡ ℋ0 𝜑 + ℋ1𝑥
𝜕𝑥
]︁ 𝜕 2 𝜑 ]︁ 𝜕 3 𝜑 (5.16)
[︁ [︁ [︁ ]︁ 𝜕𝜑 [︁ 𝜕 2𝜑
+ ℋ2𝑧𝑧 + ℋ3𝑥𝑧𝑧 + 𝒱1𝑧 + 𝒱2𝑥𝑧 ] .
𝜕𝑧 2 𝜕𝑥𝜕𝑧 2 𝜕𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑥
132 5.3. Equation partiellement unidirectionnelle
où :
[︁ ]︁ 𝑐′0 (𝑥, 𝑧) 𝜕 2 𝜑 1 𝜕𝜌0 𝜕𝜑 𝑉0𝑥 (𝑧) 𝜕 2 𝜑 𝑉0𝑥 2
(𝑧) 𝜕 2 𝜑
ℋ0 𝜑 = + + − (5.17a)
𝑐20 𝜕𝜏 2 2𝜌0 (𝑥, 𝑧) 𝜕𝑥 𝜕𝜏 𝑐20 𝜕𝜏 2 2𝑐30 𝜕𝜏 2
[︁ ]︁ 𝜕𝜑 𝑐0 𝜕𝜌0 𝜕𝜑 𝑉0𝑥 (𝑧) 𝜕 2 𝜑
ℋ1𝑥 =− − (5.17b)
𝜕𝑥 2𝜌0 (𝑥, 𝑧) 𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝑐0 𝜕𝑥𝜕𝜏
]︁ 𝜕 2 𝜑 𝜕 2 𝜑 𝑉 2 (𝑧) 𝜕 2 𝜑 𝑐0 𝜕 2 𝜑
= −𝑉0𝑥 (𝑧) 2 + 0𝑥
[︁
ℋ2𝑧𝑧 + (5.17c)
𝜕𝑧 2 𝜕𝑧 2𝑐0 𝜕𝑧 2 2 𝜕𝑧 2
[︁ ]︁ 𝜕 3 𝜑 ∫︁ 𝜏
𝜕 3𝜑 ′
ℋ3𝑥𝑧𝑧 = 𝑐0 𝑉0𝑥 (𝑧) 2 d𝜏 (5.17d)
𝜕𝑥𝜕𝑧 2 [︃ 𝜕𝑥𝜕𝑧
]︃ [︃ ]︃
[︁ ]︁ 𝜕𝜑 𝜕 𝜕𝜑 𝑐0 𝜕 𝜕𝜑
𝒱1𝑧 = 𝑉0𝑥 (𝑧) − 𝜌0 (𝑥, 𝑧) (5.17e)
𝜕𝑧 𝜕𝑧 𝜕𝑧 2𝜌0 (𝑥, 𝑧) 𝜕𝑧 𝜕𝑧
]︁ 𝜕 2 𝜑 𝜕 2𝜑 ⎠ ′
⎛ [︃ ]︃ ⎞
[︁ ∫︁ 𝜏 𝜕
𝒱2𝑥𝑧 = −𝑐0 ⎝ 𝑉0𝑥 (𝑧) d𝜏 . (5.17f)
𝜕𝑧𝜕𝑥 𝜕𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑥
La dépendance
[︁ ]︁ en (𝑥, 𝑧, 𝜏 ) des définitions
[︁ (5.17)
]︁ n’est pas précisée : par exemple
l’expression ℋ0 𝜑 doit-être lue comme ℋ0 (𝑥, 𝑧) 𝜑(𝑥, 𝑧, 𝜏 ).
[︁ ]︁
Partant de la définition de ℋ 𝜑 (équation (5.16)) les termes faisant intervenir les
dérivées spatiales de 𝜑 par rapport à la variable 𝑧, sont séparées des autres termes. On
introduit de la sorte : [︁ ]︁ [︁ ]︁ [︁ ]︁
ℋ 𝜑≡ 𝒮 𝜑+ 𝒵 𝜑 (5.18)
avec les définitions :
[︁ ]︁ [︁ ]︁ [︁ ]︁ 𝜕𝜑
𝒮 𝜑 ≡ ℋ0 𝜑 + ℋ1𝑥
𝜕𝑥
]︁ 𝜕 2 𝜑 ]︁ 𝜕 3 𝜑 (5.19)
[︁ ]︁ [︁ [︁ [︁ ]︁ 𝜕𝜑 [︁ 𝜕 2𝜑
𝒵 𝜑 ≡ ℋ2𝑧𝑧 + ℋ3𝑥𝑧𝑧 + 𝒱1𝑧 + 𝒱2𝑥𝑧 ] .
𝜕𝑧 2 𝜕𝑥𝜕𝑧 2 𝜕𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑥
L’intérêt de[︁cette
]︁ [︁étape]︁ est [︁justifiée
]︁ dans l’annexe F page 195. Il est utile de noter que
les opérateurs ℋ0 , ℋ1𝑥 et 𝒱1𝑧 existaient déjà pour le cas sans écoulement [Dagrau
et al., 2011]. La présence de l’écoulement [︁ ]︁modifie
[︁ ]︁les coefficients
[︁ ]︁ de ces opérateurs, et
introduit trois nouveaux opérateurs : ℋ2𝑧𝑧 , ℋ3𝑥𝑧𝑧 et 𝒱2𝑥𝑧 . L’équation à résoudre est
donc écrite sous la forme :
𝜕 2𝜑 [︁ ]︁ [︁ ]︁ [︁ ]︁ [︁ ]︁
= 𝒟 𝜑 + 𝒮 𝜑 + 𝒵 𝜑 + 𝒩 𝜑. (5.20)
𝜕𝑥𝜕𝜏
𝜕 2𝜑 𝑐 𝜕 2 𝜑 𝑉 (𝑧) 𝜕 2 𝜑 𝛽 𝜕𝜑 𝜕 2 𝜑
= 0 2 + 0𝑥2 + . (5.21)
𝜕𝑥𝜕𝜏 2 𝜕𝑧 𝑐0 𝜕𝜏 2 𝜌0 𝑐30 𝜕𝜏 𝜕𝜏 2
Les trois termes du membre de droite de l’équation (5.21) correspondent respectivement aux
deuxième, troisième et seizième termes du membre de droite de l’équation (5.12). Aucun
5.3. Equation partiellement unidirectionnelle 133
terme quadratique de l’écoulement 𝑉0𝑥 n’est présent dans l’équation (5.21), et plusieurs
termes linéaires sont négligés, ce qui revient à faire une hypothèse haute fréquence. Le
seul terme d’écoulement subsistant est un terme de convection, linéaire par rapport à
l’écoulement. Il fait intervenir la dérivée seconde du champ par rapport au temps, donc il
est proportionnel au carré de la fréquence. C’est le terme de convection dominant à vitesse
lente et à haute fréquence. Les autres termes faisant intervenir des puissances inférieures
de la fréquence, sont négligés.
de l’équation (5.12) ne diffèrera de la forme exacte que par un terme d’ordre 𝑂(𝑀 4 )
seulement. Une modification similaire de la définition des fluctuations de la vitesse du
son a été proposée [Dagrau et al., 2011] en remplaçant (𝑐0 /𝑐0 )2 − 1 par 1 − (𝑐0 /𝑐0 )2 pour
reconstituer la relation de dispersion exacte dans le cas hétérogène. Dans la suite ces deux
transformations seront systématiquement appliquées sauf mention contraire. La Figure 5.1
montre la comparaison entre les relations de dispersion exactes et approchées pour les cas
𝑀 = 0, 𝑀 = 0.1, 𝑀 = 0.3 et 𝑀 = 0.5. Les relations de dispersion pour le cas exact (5.23)
et pour notre approche (5.24) ne sont distinguables que pour les nombres de Mach les plus
élevés, ceux-ci correspondent à des valeurs bien supérieures aux grandeurs rencontrées dans
le cadre de la physique atmosphérique. L’un des avantages de l’équation (5.12) par rapport
aux approximations paraboliques, est que la précision d’ordre 𝑂(𝑀 2 ) (au moins quand
l’écoulement est uniforme) est maintenue pour tous les angles de propagation. De plus,
l’équation décrit correctement les ondes évanescentes qui apparaissent pour les plus grandes
valeurs du nombre d’onde transverse, alors que ceux-ci seront artificiellement propagés
dans le cas parabolique. L’équation parabolique convectée (5.25) est plus simple mais
moins précise, car i) elle est d’ordre 𝑂(𝑀 ) seulement par rapport à l’écoulement ambiant,
ii) l’approximation parabolique réduit son utilisation aux directions de propagation proches
de l’axe, iii) tous les nombres d’ondes sont propagés.
134 5.4. Algorithme à pas fractionnés
0
0.5 0.3 0.1
1
0.5
0.5 0.3
kz 0 0.1
0
−0.5
−1
𝜑(𝑥𝑖+1 , 𝑧, 𝜏 ) = 𝜑𝒟 𝒮 𝒵 𝒩
Δ𝑥 ∘ 𝜑Δ𝑥 ∘ 𝜑Δ𝑥 ∘ 𝜑Δ𝑥 (𝑥𝑖 , 𝑧, 𝜏 ) + 𝑂(Δ𝑥) (5.26)
5.4. Algorithme à pas fractionnés 135
𝜑(𝑥𝑖+1 , 𝑧, 𝜏 )
2 (5.27)
= 𝜑𝒩Δ𝑥 ∘ 𝜑𝒟Δ𝑥 ∘ 𝜑𝒮Δ𝑥 ∘ 𝜑𝒵 𝒮 𝒟 𝒩
Δ𝑥 ∘ 𝜑 Δ𝑥 ∘ 𝜑 Δ𝑥 ∘ 𝜑 Δ𝑥 (𝑥𝑖 , 𝑧, 𝜏 ) + 𝑂(Δ𝑥 ).
2 2 2 2 2 2
ex ˆ
φ̂4 φ̂5 φ 6 φj+1
xj+1
nonlinearities
heterogeneities
diffraction
∆x
and flows
flows depending of z.
2
φ1 φ 2 φ̂3
φ̂4 ˆ
φ φ6
5
nonlinearities
heterogeneities
diffraction
∆x
and flows
2
FFT FFT
xj
φj ˆ
φ φ̂2 φ̂3
1
(z, τ ) FFT 2D
(kz , ω) FFT 1D
(z, ω) (z, ω) (z, ω) FFT 1D
(kz , ω) FFT 2D
(z, τ )
Figure 5.2 – Schéma à pas fractionné du second ordre, séparation physique des effets.
ex ˆ
φ̂4 φ̂5 φ 6 φj+1
xj+1
angular spectrum
Burgers-Hayes
phase shift
∆x
2
Crank-Nicolson
FFT FFT
ˆ
φ
φ1 2 φ̂3
ˆ
angular spectrum
φ̂4 φ 5 φ6
Burgers-Hayes
phase shift
∆x
2
FFT FFT
xj
φj ˆ
φ φ̂2 φ̂3
1
(z, τ ) FFT 2D
(kz , ω) FFT 1D
(z, ω) (z, ω) (z, ω) FFT 1D
(kz , ω) FFT 2D
(z, τ )
Figure 5.3 – Schéma à pas fractionné du second ordre, résolution numérique des termes.
¯ 1 ∫︁ +∞
𝜑(𝑥, 𝑘𝑧 , 𝜏 ) = √ 𝜑(𝑥, 𝑧, 𝜏 )𝑒𝑖𝑘𝑧 𝑧 d𝑧, (5.31)
2𝜋 −∞
on obtient :
𝑑2 𝜑^¯ 2𝑖𝜔 𝑑𝜑^¯
+ − 𝑘𝑧2 𝜑^¯ = 0. (5.32)
𝑑𝑥2 𝑐0 𝑑𝑥
En notant 𝑘 = 𝜔/𝑐0 , la solution dans le cas propagatif est :
[︂ (︂√︁ )︂]︂
2
𝜑(𝑥𝑖 𝑧
^¯ , 𝜔, 𝑘 ) exp 𝑖Δ𝑥
^¯ + Δ𝑥, 𝜔, 𝑘 ) = 𝜑(𝑥
𝑖 𝑧 𝑘 − 𝑘𝑧2 −𝑘 . (5.33)
La solution (5.33) est exacte mais suppose qu’il n’y ait pas de champ rétrodiffusé, provoqué
par exemple par les termes hétérogènes de l’équation (5.13). Donc une approximation
unidirectionnelle est également réalisée sur la partie hogomène de l’équation. Contrairement
à la partie hétérogène, cette approximation unidirectionnelle n’est pas réalisée par une
approximation parabolique, mais numériquement en sélectionnant dans la méthode de
spectre angulaire uniquement la solution correspondant aux ondes se propageant dans le
sens positif de l’axe 𝑂𝑥.
𝜕 𝜑^ [︁ ^]︁ ^
−𝑖𝜔 = 𝒵 𝜑
𝜕𝑥 (5.38)
[︁ ]︁ 𝜕 2 𝜑
^ [︁ ]︁ 𝜕 3 𝜑
^ [︁ ^
]︁ 𝜕 𝜑 [︁ ]︁ 𝜕 2 𝜑
^
^ 2𝑧𝑧
= ℋ ^ 3𝑥𝑧𝑧
+ ℋ + 𝒱^1𝑧 + 𝒱^2𝑥𝑧 .
𝜕𝑧 2 𝜕𝑥𝜕𝑧 2 𝜕𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑥
On réorganise (5.38) pour pouvoir écrire un schéma de Crank-Nicolson :
𝜕 𝜑^ [︁ ^ ]︁ 𝜕 3 𝜑
^ ]︁ 2 ^ ]︁ 2 ^ ]︁ ^
^2𝑥𝑧 𝜕 𝜑 = ℋ ^ 2𝑧𝑧 𝜕 𝜑 + 𝒱^1𝑧 𝜕 𝜑 .
[︁ [︁ [︁
−𝑖𝜔 − ℋ3𝑥𝑧𝑧 − 𝒱 (5.39)
𝜕𝑥 𝜕𝑥𝜕𝑧 2 𝜕𝑧𝜕𝑥 𝜕𝑧 2 𝜕𝑧
Le membre de gauche de l’équation (5.39) est discrétisé par un schéma implicite décentré
d’ordre 1 pour la variable 𝑥. Le membre de droite est écrit sous forme d’une moyenne entre
sa discrétisation implicite et sa discrétisation explicite. Les dérivées premières et secondes
de la variable 𝑧 sont discrétisées par des différences finies centrées d’ordre 2 classiques.
[︁ ^
]︁ 𝜕 𝜑 [︁ ]︁ 𝜕 2 𝜑
^
L’utilisation de demi-points pour la discrétisation des termes 𝒱^1𝑧 et 𝒱^2𝑥𝑧
𝜕𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑥
permet de conserver un système linéaire implicite tridiagonal.
Le schéma de Crank-Nicolson appliqué à l’équation (5.39) donne :
𝜑^𝑖+1 ^𝑖+1
⎡
1 ⎣ [︁ ]︁ 𝜑^𝑖+1 ^𝑖+1 + 𝜑^𝑖+1
𝑗+1 − 2𝜑𝑗 𝑗−1
[︁ ]︁𝑖+1
𝑗+1/2 − 𝜑𝑗−1/2
− 𝑖𝜔 𝜑^𝑖+1 − ℋ^ 3𝑥𝑧𝑧 − ^
𝒱2𝑥𝑧
Δ𝑧 2
𝑗
Δ𝑥 𝑗 𝑗±1/2 Δ𝑧
⎤
[︁ ^𝑖𝑗+1 − 2𝜑^𝑖𝑗 + 𝜑^𝑖𝑗−1
]︁ 𝜑 [︁ ]︁𝑖 𝜑^𝑖𝑗+1/2 − 𝜑^𝑖𝑗−1/2
+ 𝑖𝜔 𝜑^𝑖𝑗 + ℋ
^ 3𝑥𝑧𝑧 + 𝒱^2𝑥𝑧
Δ𝑧 2
⎦
𝑗 𝑗±1/2 Δ𝑧
⎡
𝜑^𝑖+1 ^𝑖+1
⎤
1 ⎣[︁ ^ ]︁ 𝜑^𝑖+1 ^𝑖+1 + 𝜑^𝑖+1
𝑗+1 − 2𝜑𝑗 𝑗−1
[︁
^1𝑧 𝑖+1
]︁
𝑗+1/2 − 𝜑𝑗−1/2 ⎦
= ℋ2𝑧𝑧 2 + 𝒱
2 𝑗 Δ𝑧 𝑗±1/2 Δ𝑧
⎡ ⎤
1 [︁ ^ ]︁ 𝜑^𝑖𝑗+1 − 2𝜑^𝑖𝑗 + 𝜑^𝑖𝑗−1 [︁ ^ ]︁𝑖 𝜑^𝑖𝑗+1/2 − 𝜑^𝑖𝑗−1/2
+ ⎣ℋ 2𝑧𝑧 + 𝒱 1𝑧
⎦.
2 𝑗 Δ𝑧 2 𝑗±1/2 Δ𝑧
(5.40)
[︁ ^
]︁ 𝜕 𝜑
5.5.4.2 ^1𝑧
Discrétisation par différences finies à l’ordre 2 de l’opérateur 𝒱
𝜕𝑧
[︁ ]︁𝑖 𝜑^𝑖𝑗+1/2 − 𝜑^𝑖𝑗−1/2
Dans l’équation (5.40) la notation 𝒱^1𝑧 représente la discrétisation
𝑗±1/2 Δ𝑧
[︁ ^
]︁ 𝜕 𝜑
de 𝒱^1𝑧 par un schéma aux différences finies centrées sur le point (𝑥𝑖 , 𝑧𝑗 ) et doit-être
𝜕𝑧
explicitée. Le terme 𝜕𝜑/𝜕𝑧 peut-être discrétisé à l’ordre 2 au point (𝑥𝑖 , 𝑧𝑗 ) en utilisant des
demi-points [Fornberg, 1988] :
𝜑𝑖𝑗+1/2 − 𝜑𝑖𝑗−1/2
. (5.41)
Δ𝑧
⎡ ⎤
[︁ ^
]︁ 𝜕 𝜑 𝜕 𝜕𝜑
Dans 𝒱^1𝑧 le terme ⎣𝑉0𝑥 ⎦ se discrétise selon la même méthode au point
𝜕𝑧 𝜕𝑧 𝜕𝑧
(𝑥𝑖 , 𝑧𝑗 ) en : ⎡ ⎤ ⎡ ⎤
1 ⎣ 𝜑𝑖𝑗+1 − 𝜑𝑖𝑗 ⎦ 1 ⎣ 𝜑𝑖𝑗 − 𝜑𝑖𝑗−1 ⎦
𝑉0𝑥𝑗+1/2 − 𝑉0𝑥𝑗−1/2 , (5.42)
Δ𝑧 Δ𝑧 Δ𝑧 Δ𝑧
140 5.5. Discrétisation numérique
^
[︃ ]︃
𝑐0 𝜕 𝜕𝜑 [︁ ]︁ 𝜕 𝜑
et l’autre terme − 𝜌0 (𝑥, 𝑧) dans l’opérateur 𝒱^1𝑧 se discrétise au
2𝜌0 (𝑥, 𝑧) 𝜕𝑧 𝜕𝑧 𝜕𝑧
point (𝑥𝑖 , 𝑧𝑗 ) avec le même schéma :
⎡ ⎤ ⎡ ⎤
𝑐0 𝜑𝑖 − 𝜑𝑖𝑗 ⎦
⎣𝜌0 (𝑥𝑖 , 𝑧𝑗+1/2 ) 𝑗+1
𝑐0 𝜑𝑖 − 𝜑𝑖𝑗−1 ⎦
⎣𝜌0 (𝑥𝑖 , 𝑧𝑗−1/2 ) 𝑗
− + .
2Δ𝑧𝜌0 (𝑥𝑖 , 𝑧𝑗+1/2 ) Δ𝑧 2Δ𝑧𝜌0 (𝑥𝑖 , 𝑧𝑗−1/2 ) Δ𝑧
(5.43)
Les valeurs du milieu ambiant (𝑐0 , 𝜌0 , 𝑉0𝑥 ) sur les demi-points comme les autres valeurs
du milieu sur les points entiers du maillage sont calculés dans une phase de pré-traitement.
[︁ ^
]︁ 𝜕 2 𝜑
5.5.4.3 ^2𝑥𝑧
Discrétisation de l’opérateur 𝒱
𝜕𝑧𝜕𝑥
[︁ ^
]︁ 𝜕 𝜑
Enfin au point (𝑥𝑖 , 𝑧𝑗 ) le terme 𝒱^2𝑥𝑧 discrétisé est représenté dans (5.40) par
𝜕𝑧
[︁ ]︁𝑖 𝜑^𝑖𝑗+1/2 − 𝜑^𝑖𝑗−1/2 [︁ ]︁ 𝜕 2 𝜑
^
𝒱^2𝑥𝑧 . Pour la dérivation selon 𝑥 on discrétise 𝒱^2𝑥𝑧 en l’écri-
𝑗±1/2 Δ𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑥
vant :
1 ⎝[︁ ^ ]︁𝑖+1 𝜑^𝑗+1/2 − 𝜑^𝑗−1/2 [︁ ^ ]︁𝑖
⎛ ⎞
𝑖+1 𝑖+1
𝜑^𝑖𝑗+1/2 − 𝜑^𝑖𝑗−1/2
𝒱2𝑥𝑧 − 𝒱2𝑥𝑧 ⎠. (5.44)
Δ𝑥 𝑗±1/2 Δ𝑧 𝑗±1/2 Δ𝑧
𝜕 2𝜑 ⎦
⎡ ⎤
𝜕 ⎣
S’il est totalement développé, le terme 𝑉0𝑥 conduit à :
𝜕𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑥
⎛ ⎞
^𝑖𝑗+1 − 2𝜑^𝑖𝑗 + 𝜑^𝑖𝑗−1 [︁ ]︁ ^𝑖 ^𝑖
1 ⎝ ^𝑖 [︁ ^ ^2𝑥𝑧 𝑖 𝜑𝑗+1/2 − 𝜑𝑗−1/2 ⎠
]︁ 𝜑
𝑖𝜔 𝜑𝑗 + ℋ3𝑥𝑧𝑧 + 𝒱
Δ𝑥 𝑗 Δ𝑧 2 𝑗 Δ𝑧
⎛ ⎞
1 [︁ ^ ]︁ 𝜑^𝑖𝑗+1 − 2𝜑^𝑖𝑗 + 𝜑^𝑖𝑗−1 [︁ ^ ]︁𝑖 𝜑^𝑖𝑗+1/2 − 𝜑^𝑖𝑗−1/2 ⎠
− ⎝ℋ 2𝑧𝑧 + 𝒱1𝑧
2 𝑗 Δ𝑧 2 𝑗 Δ𝑧
𝑖𝜔 2 ]︁ 1
(︂ [︁ ]︁ [︁ )︂
= − ℋ ^ 3𝑥𝑧𝑧 − ℋ^ 2𝑧𝑧 𝜑^𝑖+1
𝑗 Δ𝑥Δ𝑧 2 𝑗 Δ𝑧 2
𝑗 (5.46)
Δ𝑥
1 1 [︁ ^ ]︁ 1
(︂[︁ ]︁ )︂
+ ℋ ^ 3𝑥𝑧𝑧 + ℋ 2𝑧𝑧 𝜑^𝑖+1
𝑗 Δ𝑥Δ𝑧 2 𝑗 Δ𝑧 2
𝑗+1
2
1 1 [︁ ^ ]︁ 1
(︂[︁ ]︁ )︂
+ ℋ ^ 3𝑥𝑧𝑧
2 + ℋ2𝑧𝑧 𝜑^𝑖+1
𝑗 Δ𝑧 2
𝑗−1
𝑗 Δ𝑥Δ𝑧 2
]︁𝑖+1 𝜑 ^𝑖+1 − 𝜑^𝑖+1 ]︁𝑖+1 𝜑 ^𝑖+1 − 𝜑^𝑖+1
𝑗+1/2 𝑗−1/2 𝑗+1/2 𝑗−1/2
[︁ [︁
^
+ 𝒱2𝑥𝑧 + 𝒱1𝑧^ .
𝑗 Δ𝑧 𝑗 2Δ𝑧
5.5. Discrétisation numérique 141
La présence d’un sol plat et parfaitement réfléchissant est aussi implémentée, de manière
différente selon l’effet physique calculé. Pour l’étape de diffraction le sol est remplacé par
une source image : ceci implique un doublement de l’axe transverse 𝑂𝑧 avant d’appliquer
la transformée de Fourier vers l’espace (𝑘𝑧 , 𝜔). Dans les termes hétérogènes, le sol est
modélisé en imposant une vitesse normale nulle dans le schéma aux différences finies :
⃒
𝜕 𝜑^ ⃒⃒
⃒
= 0, (5.50)
𝜕𝑧 ⃒⃒
𝑧=0
en introduisant explicitement les points non physiques 𝜑^𝑖0 , "situés" juste sous le sol.
Aucune notion de conditions aux limites n’est nécessaire dans la partie non linéaire du
schéma à pas fractionné ni dans la partie 𝒮 puisque les équations correspondantes ne font
pas intervenir de dérivée partielle dans la direction verticale.
142 5.6. Tests de validation
pai pat
10 1.2 10 1.2
1 1
5 5
0.8 0.8
Y / LAMBDA
Y / LAMBDA
0 0.6 0 0.6
0.4 0.4
−5 −5
0.2 0.2
−10 0 −10 0
0 2 4 6 8 10 12 14 0 2 4 6 8 10 12 14
X / LAMBDA X / LAMBDA
par
10 0.08
0.07
5 0.06
0.05
Y / LAMBDA
0 0.04
0.03
−5 0.02
0.01
−10 0
0 2 4 6 8 10 12 14
X / LAMBDA
Solut Analyt: valeur abs du champ de pression rayonne par le piston: p(x,y,w0) (Pa)
10 110
5 105
Y / LAMBDA
0 100
−5 95
−10 90
0 2 4 6 8 10 12 14
X / LAMBDA
Flhoward: valeur abs du champ de pression rayonne par le piston: p(x,y,w0) (Pa)
10 110
5 105
Y / LAMBDA
0 100
−5 95
−10 90
0 2 4 6 8 10 12 14
X / LAMBDA
ecart relatif des vals abs entre la solution analytique et la solution Flhoward
10 0.15
0.1
0.05
Y / LAMBDA
0 0
−0.05
−5
−0.1
−10 −0.15
0 2 4 6 8 10 12 14
X / LAMBDA
Figure 5.6 – Erreur relative entre la solution analytique et la solution numérique.
146 5.6. Tests de validation
Figure 5.7 – Profil du champ de pression le long de l’axe 𝑂𝑥. La position de l’hétérogénéité
en densité est marquée par la région grisée.
5.6. Tests de validation 147
d2 𝑃
⎡ ⎤
2𝑘 𝑥 𝑀 ′ d𝑃 2
2 + [︁ ]︁ + 𝑘02 ⎣(1 − 𝑘𝑀 )2 − 𝑘 ⎦𝑃 (𝑧) = 0, (5.53)
d𝑧 1 − 𝑘𝑀 d𝑧
d’onde) et pour l’axe du temps retardé 𝑂𝜏 (128 points par période) afin d’être certain
d’atteindre la convergence numérique en maillage même pour des modes inclinés. Les tests
de validation se concentrent sur la conservation numérique des profils des modes 𝑃 (𝑧)
durant la propagation, et le bon accord de la vitesse de phase numérique 𝑐𝜑 avec la vitesse
de phase théorique attendue.
Les résultats présentés s’intéressent à deux écoulements représentatifs : un écoulement
de Poiseuille de nombre de Mach 𝑀 (𝑧) = 𝑀0 (1.0 − 𝑧 2 /𝐿2 ) et un écoulement plus fortement
cisaillé, choisi comme étant uniforme au centre du guide d’onde : 𝑀 (𝑧) = 𝑀0 for 𝑧 ∈
[(−1 + 𝛼)𝐿, (1 [︁− 𝛼)𝐿] et avec des ]︁ gradients de cisaillement localisé près des bords :
𝑀 (𝑧) = 𝑀0 sin 𝜋(1 − 𝑧/𝐿)/(2𝛼) pour 𝑧 ∈ [𝐿(1 − 𝛼), 𝐿] (et symétriquement pour l’autre
bord). L’épaisseur relative de cet écoulement mimant une couche limite sur les bords,
est choisie égale à 𝛼 = 0.1. Les deux cas d’un écoulement de nombre de Mach positif
et négatif 𝑀0 = ±0.1 sont envisagés. L’algorithme numérique est testé pour chacun des
quatre écoulements avec des fréquences 𝜔 balayant la gamme de 𝜔𝐿/𝑐0 = 5 à 𝜔𝐿/𝑐0 = 20.
Près de la limite inférieure on se rapproche trop de la fréquence de coupure du guide et le
schéma numérique présente des instabilités. Pour les fréquences plus élevées, les nombres
d’ondes 𝑘𝑥 se rapprochent de 𝑘0 , les modes se propagent presque le long de l’axe du guide
et les résultats numériques ne montrent plus d’évolution significative lorsque la fréquence
augmente.
Par exemple, les profils des modes 2 et 4 (premier et second mode anti-symétrique) pour
un écoulement de Poiseuille de nombre de Mach caractéristique 𝑀0 = 0.1 ou 𝑀0 = −0.1
sont présentés figures 5.8 et 5.9 pour 𝜔𝐿/𝑐0 = 18.5. L’accord entre les modes de l’équation
de Lilley et l’équation (5.52) est excellent. Il apparaît clairement que la forme du profil
des modes a été conservée par l’algorithme numérique durant une propagation sur 1000𝜆𝑥 .
Mais, dans le cas de l’écoulement à nombre de Mach positif, un petit effet dissipatif est
présent : après une propagation sur 1000𝜆𝑥 , l’erreur relative sur le maximum du profil
comparée à celui du profil initial est de 10%. L’évolution de cette erreur est illustrée pour
le mode 2 sur la figure 5.10. On peut-y observer un effet dissipatif, petit mais cumulatif.
Pour le cas de l’écoulement à nombre de Mach négatif, aucun effet de dissipation n’est
observé pour le mode 2 ; mais pour le mode 4, une légère dissipation est présente.
La figure 5.11 fait la synthèse des erreurs relatives sur les amplitudes des différents
modes en fin de propagation (1000 longueurs d’onde 𝜆𝑥 dans l’axe du guide) pour les
différents cas test (écoulement de Poiseuille ou écoulement très cisaillé sur les bords, nombre
de Mach de l’écoulement positif ou négatif, plage entière des fréquences étudiées). On
constate que le schéma numérique ne conserve pas totalement l’énergie, et que des écarts
importants sur l’amplitude peuvent apparaître pour les modes de basse fréquence, ceux-ci
se propageant avec des angles importants par rapport à l’axe. Dans le cas de l’écoulement
de Poiseuille, les modes dont l’erreur relative est supérieure à 10% correspondent à des
angles de propagation supérieurs à 30∘ . Le cas de l’écoulement de type couche limite
est plus sensible et une divergence de l’amplitude au cours de la propagation apparaît
pour des angles supérieurs à 20∘ . Cette erreur est clairement associée aux termes 𝒱1𝑧
et 𝒱2𝑥𝑧 dans l’équation (5.16). En effet, si ceux-ci sont retirés, alors la conservation de
l’énergie est vérifiée. Ceci est lié au fait que ces termes sont associés à des dérivées impaires
du potentiel (voir l’équation (5.11)), ils peuvent donc introduire de la dissipation ou de
l’anti-dissipation. Cependant cet effet est fortement réduit par l’utilisation de la forme
conservative Eq. (5.12) plutôt que la forme non-conservative Eq. (5.10). Ainsi, pour le
cas d’une propagation modale, une très petite erreur numérique de dissipation ou d’anti-
dissipation est constatée (ici typiquement de 0.1% par longueur d’onde dans les cas les plus
défavorables) systématiquement. Cependant, dans le cas de propagations atmosphériques
en condition météo réaliste, il n’existe pas de guide d’onde à paroi parfaitement rigide ou
à pression nulle. Les guides d’onde existant sont dûs à des minima de la vitesse du son
5.6. Tests de validation 149
effective qui est continue. L’énergie n’est donc jamais totalement piégée à l’intérieur d’un
guide. En outre, du fait de la variabilité des conditions atmosphériques sur de longues
distances, de telles erreurs cumulatives sont peu probables et n’ont pas été relevées.
De la même manière la figure 5.12 montre les erreurs relatives sur la vitesse de phase
des modes durant la propagation numérique. Ici, pour toutes les configurations l’erreur
reste toujours très faible, à moins de 1%. En conséquence on constate que l’algorithme
numérique introduit une dispersion numérique très faible et ce, même pour les modes se
propageant avec des angles importants par rapport à l’axe du guide.
1
|P| / Pmax Lilley
0.8
0.6
0.4
0.2
0
−1 −0.5 0 0.5 1
Z/L
1
|P| / Pmax Lilley
0.8
0.6
0.4
0.2
0
−1 −0.5 0 0.5 1
Z/L
Figure 5.8 – Profil transverse de pression pour le mode 2 à la fréquence 𝜔𝐿/𝑐0 = 18.5 pour
un écoulement de Poiseuille de nombre de Mach positif 𝑀0 = 0.1 (graphique supérieur) et
pour un nombre de Mach négatif 𝑀0 = −0.1 (graphique inférieur). Lignes continues avec
des cercles pleins : modes pour l’équation exacte de Lilley. Lignes continues avec des croix :
modes de l’équation (5.52). Lignes pointillées : modes numérique après une propagation
sur 1000𝜆𝑥 . Les profils sont normalisés par le maximum du mode de Lilley.
150 5.6. Tests de validation
1
|P| / Pmax Lilley
0.8
0.6
0.4
0.2
0
−1 −0.5 0 0.5 1
Z/L
1
|P| / Pmax Lilley
0.8
0.6
0.4
0.2
0
−1 −0.5 0 0.5 1
Z/L
Figure 5.9 – Profil transverse de pression pour le mode 4 à la fréquence 𝜔𝐿/𝑐0 = 18.5 pour
un écoulement de Poiseuille de nombre de Mach positif 𝑀0 = 0.1 (graphique supérieur) et
pour un nombre de Mach négatif 𝑀0 = −0.1 (graphique inférieur). Lignes continues avec
des cercles pleins : modes pour l’équation exacte de Lilley. Lignes continues avec des croix :
modes de l’équation (5.52). Lignes pointillées : modes numérique après une propagation
sur 1000𝜆𝑥 . Les profils sont normalisés par le maximum du mode de Lilley.
5.6. Tests de validation 151
0.98
Pmax(X) / Pmax(X=0)
0.96
0.94
0.92
0.9
0.88
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
X/λ
Figure 5.10 – Amplitude normalisée tracée en fonction de la distance de propagation
pour le mode 2 à la fréquence 𝜔𝐿/𝑐0 = 18.5 pour le cas d’un écoulement de Poiseuille de
nombre de Mach positif 𝑀0 = 0.1. L’erreur relative est de 10% à la fin de la propagation
numérique (1000𝜆𝑥 ).
152 5.6. Tests de validation
10
0.1
0.01
4 6 8 10 12 14 16 18 20
ω/c0*L
Pmax: absolute relative error (%)
100
10
0.1
0.01
4 6 8 10 12 14 16 18 20
ω/c0*L
Figure 5.11 – Erreur relative sur l’amplitude par rapport à l’amplitude du pas initial
pour l’écoulement de Poiseuille (graphique supérieur) et pour l’écoulement de type couche
limite (graphique inférieur) après une propagation numérique de 1000𝜆𝑥 . Lignes continues :
mode 2. Lignes pointillées : mode 4. Signes (+) : écoulement de nombre de Mach positif
𝑀0 = 0.1. Signes (×) : écoulement de nombre de Mach négatif 𝑀0 = −0.1.
5.6. Tests de validation 153
0.1
0.05
0
c: relative error (%)
−0.05
−0.1
−0.15
−0.2
−0.25
−0.3
−0.35
−0.4
4 6 8 10 12 14 16 18 20
ω/c0*L
0.6
0.4
c: relative error (%)
0.2
−0.2
−0.4
−0.6
4 6 8 10 12 14 16 18 20
ω/c0*L
Figure 5.12 – Erreur relative sur la vitesse de phase (par rapport à la valeur théorique
attendue) pour l’écoulement de Poiseuille (graphique supérieur) et pour l’écoulement de
type couche limite (graphique inférieur) après une propagation numérique de 1000𝜆𝑥 .
Lignes continues : mode 2. Lignes pointillées : mode 4. Signes (+) : écoulement de nombre
de Mach positif 𝑀0 = 0.1. Signes (×) : écoulement de nombre de Mach négatif 𝑀0 = −0.1.
154 5.6. Tests de validation
Incident shock
Incident
shock
Reflected shock Reflected shock
Figure 5.13 – A gauche, cas d’une réflexion non linéaire d’un choc fort sur une surface :
réflexion de Mach. A droite : cas d’une réflexion non linéaire d’un choc faible : réflexion de
von Neumann.
L’implémentation du sol rigide et plat est validée dans le cas non linéaire par l’étude
d’une réflexion de von Neumann. On considère que le milieu ambiant est de l’eau, la
célérité du son moyenne est 𝑐0 = 1500 m/s et la masse volumique est 𝜌0 = 1000 kg/m3 , le
paramètre de non linéarité 𝛽 vaut 3.5. Une onde en dent de scie périodique de fréquence
106 Hz et de surpression 𝑃0 = 5 · 105 Pa se réfléchit sur le sol rigide à partir de 𝑥 = 0,
avec une incidence de 𝜃 = 2 degrés par rapport à la normale à la surface. Marchiano et al.
[2007] proposent l’étude expérimentale de cette réflexion pour une configuration identique
mais ils étudient d’autres angles d’incidence (angles 𝜃 = 1∘ , 3∘ , 5∘ ).
On définit la longueur d’onde 𝜆=1.5mm.√ Suivant l’article [Baskar et al., 2007] on intro-
1
duit le paramètre critique 𝑎 = sin(𝜃)/ 2𝛽𝑀𝑎 ; il est égal à 0.88 dans cette configuration.
La réflexion de cette onde sur la surface conduit dans le cas non linéaire à une réflexion de
von Neumann. Le domaine de calcul a pour taille verticale 20𝜆, la largeur de la fenêtre de
temps retardé est d’une période et la distance de propagation est de 100𝜆. Un maillage
sur-résolu est utilisé pour capturer la réflexion non linéaire : (Nx , Nz , N𝜏 ) = (512, 1024, 512).
La couche arbsorbante près du bord supérieur du domaine vertical a une épaisseur de 5𝜆
avec le paramètre 𝐴 = 1.4.
La figure 5.14 montre la comparaison entre le cas non linéaire et le cas linéaire. Dans le
cas non linéaire une réflexion de Von Neumann est visible, l’angle d’incidence est différent
de l’angle de réflexion et le maximum de surpression est plus que doublé dans la réflexion.
Au contraire, dans le cas linéaire les angles d’incidences et de réflexion sont égaux. Il faut
noter que pour le cas linéaire l’amplitude maximale au sol n’est pas égale à 2𝑃0 , ceci est
dû à l’effet de diffraction présent à l’extrémité du front d’onde réfléchi qui se développe
progressivement à partir de 𝑥 = 0.
𝑃0
1. Où 𝑀𝑎 est le nombre de Mach acoustique, il est défini par 𝑀𝑎 = .
𝜌0 𝑐20
5.6. Tests de validation 155
10 3.0 10
2.7
8 2.4 8
2.1
6 1.8 6
P / P0
1.5
Z / lambda
Z / lambda
4 1.2 4
0.9
2 0.6 2
0.3
0 0.0 0
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5
retarded time / T retarded time / T
10 3.0 10
2.7
8 2.4 8
2.1
6 1.8 6
P / P0
1.5
Z / lambda
Z / lambda
4 1.2 4
0.9
2 0.6 2
0.3
0 0.0 0
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5
retarded time / T retarded time / T
10 3.0 10
2.7
8 2.4 8
2.1
6 1.8 6
P / P0
1.5
Z / lambda
Z / lambda
4 1.2 4
0.9
2 0.6 2
0.3
0 0.0 0
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5
retarded time / T retarded time / T
Figure 5.14 – Simulation avec Flhoward de la réflexion d’une onde en dent de scie sur
une surface plate et rigide en grandeurs adimensionnées. Première ligne en haut : distance
𝑥 = 2𝜆, deuxième ligne : distance 𝑥 = 50𝜆, dernière ligne : 𝑥 = 100𝜆. Colonne de gauche :
cas non linéaire, une réflexion de Von Neumann est visible. Colonne de droite : cas linéaire,
les échelles de couleur correspondent à celles colonne de gauche.
156 5.7. Propagation d’une onde de choc dans un écoulement de couche limite
5.7 Propagation d’une onde de choc émise par une source ex-
plosive en présence d’un écoulement de couche limite
Un exemple d’application est maintenant présenté pour le contexte de la propagation
acoustique en milieu atmosphérique. Une source linéique de hauteur totale 170 m (i.e. 25𝜆
avec 𝜆 = 6.8 m pour une célérité du son égale à 340 m/s et une fréquence principale égale
à 50 Hz) est étudiée. Cette source, qui s’élève depuis le sol, est inclinée avec un angle de
4 degrés par rapport à la normale au sol. La partie supérieure du segment (un quart de la
longueur totale) est apodisée à l’aide d’une fonction décroissante en cosinus afin d’adoucir
les discontinuités de géométrie. Chaque point de la source émet une onde de type explosive
dont le pic de surpression est de 400 Pa et la fréquence principale de 𝑓0 = 50 Hz, avec une
forme d’onde pour la surpression donnée par [Friedlander, 1946] : 𝑃0 (1 − 𝑡/𝑡𝑑 ) 𝑒−𝑡/𝑡𝑑 . La
valeur de 𝑡𝑑 est choisie égale à 0.003 s, afin d’obtenir une fréquence principale de 50Hz
dans le spectre de la forme d’onde. Cette configuration décrit de manière très basique la
partie inférieure d’un canal d’éclair rectiligne qui peut se développer durant un arc en
retour, d’après le modèle de source linéique discuté par Few [1969]. Dans un cas sans vent,
l’angle d’inclinaison est choisi de manière à ce que les effets non linéaires conduisent à une
réflexion de Von Neumann du choc sur le sol rigide [Baskar et al., 2007].
Le sol est considéré comme étant parfaitement plat et rigide. La présence de vent est
introduite, en utilisant le modèle proposé par Ostashev et al. [2008] basé sur la théorie de
similarité de Monin-Obukhov pour la couche limite atmosphérique. Les paramètres utilisés
correspondent à une des six configurations test proposées par Ostashev et Wilson [2000] :
le cas dénommé par eux "mostly sunny day with strong wind", avec une célérité en friction
de 0.7 m/s, une rugosité de surface de 1 cm (sol plat et herbe courte), une température
de référence près du sol de 25 ∘ C, et un flux de chaleur en surface de 200 W/m2 , et
donc une longueur d’Obukhov négative (stratification instable durant la journée) égale à
-151 m. L’amplitude du vent ([Ostashev et al., 2008, fig. 4]) varie de 0 m/s sur le sol à
un maximum de 16 m/s à une altitude de 500 m, avec un cisaillement violent dans les 10
premiers mètres au-dessus du sol. La valeur maximale du vent correspond à un nombre de
Mach 𝑀0 ≈ 0.05, ce qui satisfait l’hypothèse de faible nombre de Mach pour l’écoulement
ambiant utilisé dans tout ce travail. Puisque ce paragraphe se concentre sur les nouveaux
termes d’écoulement de l’équation (5.12), le modèle proposé par Ostashev et Wilson pour
le gradient de température n’est pas utilisé ici.
Trois cas sont étudiés numériquement : le cas sans vent, le cas d’un vent positif
(propagation "dans le sens du vent" : réfraction vers le bas du son), et enfin le cas d’un
vent de Mach négatif (propagation "contre le vent" : réfraction vers le haut du contenu
acoustique). L’onde de choc est propagée numériquement depuis la source sur une distance
𝑥 = 200𝜆, ce qui correspond à une distance de 1360 m. L’axe de propagation 𝑂𝑥 est
discrétisé avec 5 points par longueur d’onde 𝜆, ceci correspond à un total de 1000 points.
Le domaine transverse 𝑂𝑧 a une hauteur de 40𝜆 et est maillé avec 4096 points au total :
ils sont tous utilisés dans l’étape de diffraction pour représenter la transformée de Fourier
verticale de l’espace physique et de son image. Seulement 2049 points verticaux sont
utilisés dans l’étape de résolution de l’écoulement et l’étape non linéaire, ceci correspond
au domaine physique et le sol. 1024 points sont utilisés pour discrétiser la fenêtre de temps
retardé. L’épaisseur de la couche absorbante est de 10𝜆 avec un facteur d’atténuation de
1.4 [Dagrau et al., 2011].
Les figures 5.15 et 5.16 montrent pour chacun des trois cas le champ de surpression en
fonction du temps retardé et de l’altitude, à des distances respectivement de 50𝜆 (340 m)
et 200𝜆 (1360 m). Les figures 5.17 à 5.19 montrent le profil de surpression au sol (𝑧 = 0)
et pour des distances de propagation de 50𝜆 (340 m), 150𝜆 (1020 m) et 200𝜆 (1360 m).
5.7. Propagation d’une onde de choc dans un écoulement de couche limite 157
Chaque forme d’onde au sol est calculée à la fois pour le cas linéaire et le cas non linéaire.
Les spectres de pression sont également tracés.
Les figures 5.15 et 5.16 montrent l’effet important de l’écoulement de couche limite
sur la propagation. Proche de la source à une distance de 340 m (figure 5.15), le champ
de surpression est dominé par le front d’onde incident, le front d’onde réfléchi n’a eu
le temps d’apparaître que près du sol. Les différences de temps d’arrivée sont dues à
la convection par l’écoulement. Dans le cas sans vent, l’effet non linéaire conduit à une
réflexion de Von Neumann [Baskar et al., 2007], avec un seul choc au sol et un choc de
Mach de faible extension verticale. Ainsi à une altitude de 10 m, on n’observe qu’un
seul choc (de Mach). Le signal au sol montre que la forme d’onde n’a que peu évolué
par rapport au profil de Kinney initial, même si l’effet non linéaire a déjà commencé à
redistribuer l’énergie vers les hautes et les basses fréquences. Dans le cas d’un vent positif,
il n’y a pas de réflexion non linéaire, et à 10 m d’altitude deux chocs (l’un incident, l’autre
réfléchi) de mêmes amplitudes sont clairement visibles. Aux plus hautes altitudes, le vent
est pratiquement uniforme et son seul effet est d’avancer l’arrivée du signal, les formes
d’onde pour les cas avec ou sans vent sont presque identiques. Au niveau du sol, on peut
observer un allongement du signal temporel. En effet, dû au fort gradient de vent près
du sol, les fréquences les plus élevées (typiquement celles au-dessus de 50Hz) tendent à
être piégées près du sol par un effet de guide d’onde qui dépend de la fréquence. Cette
dispersion est aussi visible par les oscillations du spectre au-dessus de 80 Hz. Dans le cas
d’un vent négatif, le signal tend à monter par réfraction vers le haut. Près du sol, les
plus hautes fréquences décroissent exponentiellement au travers de l’effet de propagation
d’ondes rampantes [Pierce, 1989; Coulouvrat, 2002] et le choc commence à s’étaler. La
décroissance des plus hautes fréquences est clairement visible sur le spectre du signal au
sol. Les chocs incident et réfléchi fusionnent non sur le sol mais à plus haute altitude, ici à
peu près à 30 m.
Loin de la source à une distance de 1360 m (figure 5.16), le front d’onde réfléchi est
totalement apparu. Une fois de plus, la convection par l’écoulement ambiant explique les
différents temps d’arrivée. Dans le cas sans vent, les courbures des fronts d’onde aux plus
hautes altitudes sont dues à la taille finie de la source et à l’effet de diffraction sur sa limite
supérieure. Les signaux incident et réfléchi sont bien visibles et sont presque similaires
(réflexion géométrique). Près du sol, les deux signaux commencent à interférer et il est
difficile de déterminer si une réflexion de Von Neumann est présente ou non. Le tracé du
signal au sol montre clairement une différence entre le cas linéaire et le cas non linéaire.
Ce dernier montre i) que l’amplitude du pic de surpression est moins élevée (dissipation
au travers du choc), ii) un choc qui arrive plus tôt (la célérité non linéaire du son est plus
importante que dans le cas linéaire), iii) un allongement non linéaire du signal avec un
décalage du maximum du spectre vers les basses fréquences (celui-ci est maintenant autour
de 30Hz au lieu de 50 Hz), et iv) les oscillations de la partie haute fréquence du spectre (la
forme d’onde évolue progressivement depuis une forme de Kinney vers une forme d’onde
en N). Dans le cas d’un vent positif, la partie du champ acoustique à haute altitude –
bien au-dessus de l’effet guide d’onde – est similaire au cas sans vent, sauf pour les temps
d’arrivée qui sont plus courts. Au contraire, entre le sol et environ 70 m d’altitude, l’effet
guide d’onde dû à la réfraction vers le bas de l’acoustique par le fort cisaillement du vent
conduit à des forts effets de dispersion. A 50 m d’altitude, on peut encore voir clairement
un signal incident et un signal réfléchi, mais ce dernier est environ deux fois plus important
en amplitude. A cause de cette plus grande amplitude, les effets non linéaires sont plus
marqués et le signal a donc plus évolué vers une onde en N. Comparé au cas sans vent, le
signal au sol et celui à 10 m d’altitude sont environ trois fois plus long. Le premier front
du signal au sol ressemble fortement à une onde en N avec deux chocs, montrant ainsi que
les effets non linéaires sont significatifs. Ceci est confirmé en comparant les signaux au
158 5.7. Propagation d’une onde de choc dans un écoulement de couche limite
sol calculés avec ou sans effets non linéaires, ils présentent de fortes différences (visibles
aussi dans la longue queue de dispersion du signal). Effectivement, dûs au cisaillement du
vent près du sol qui crée un effet de guide d’onde, l’énergie acoustique tend à être confinée
près du sol, et les effets non linéaires sont donc plus importants. On peut aussi noter le
décalage sensible de la première arche dans le spectre au cours de la propagation : 80 Hz à
340 m, 45 Hz à 1020 m, et 20 Hz à 1360 m. Dans le cas d’un vent négatif, l’atténuation du
signal au niveau du sol dans la zone d’ombre est importante, et peu de fréquences plus
grandes que 50 Hz persistent. L’intensité du signal est plus grande aux altitudes entre
50 m et 100 m du fait de la réfraction vers le haut. Du fait de ces plus grandes amplitudes
à ces altitudes, les effets non linéaires sont plus importants, et la forme d’onde ressemble à
une onde en N. Ce n’est que très au-dessus de la zone d’ombre que l’on peut distinguer le
signal incident et le signal réfléchi.
La figure 5.20 montre les cartes de la surpression |^ 𝑝𝑎 (𝑥, 𝑧, 𝜔)| par fréquence 𝑓 = 𝜔/2𝜋
(10 Hz, 50 Hz et 100 Hz) dans le domaine de calcul (𝑂𝑥, 𝑂𝑧). Dans tous les cas, on peut
observer les franges d’interférence entre le champ acoustique directement rayonné par la
source, et le champ réfléchi par le sol. La diffraction de la partie supérieure apodisée de la
source est aussi visible à toutes les fréquences. Les plus basses fréquences remplissent tout
l’espace. Pour celles-ci il n’y a pas de zone d’ombre, et il n’y a que peu de différences entre
les cas d’un vent positif et d’un vent négatif. Un tel résultat présentant une dépendance
en fréquence ne pourrait pas être obtenu par une approche de type tracé de rayons. Dans
le cas du vent positif, aux plus hautes fréquences 50 Hz et 100 Hz, un effet guide d’onde
est parfaitement visible près du sol (principalement dans les 10 premiers mètres). Ici,
les rayons acoustiques rebondissent entre le sol rigide et le cisaillement du vent durant
leur propagation depuis la source. Pour le cas d’un vent négatif, des zones d’ombre sont
nettement définies et la réfraction vers le haut du champ acoustique est visible.
5.7. Propagation d’une onde de choc dans un écoulement de couche limite 159
400
300
200
100 100 100
Z (m)
Z (m)
0
100
0 200 0
50 0 50 50 0 50
retarded time (ms) retarded time (ms)
400
300
200
100 100 100
Z (m)
Z (m)
0
100
0 200 0
50 0 50 50 0 50
retarded time (ms) retarded time (ms)
400
300
200
100 100 100
Z (m)
Z (m)
0
100
0 200 0
0 50 100 0 50 100
retarded time (ms) retarded time (ms)
Figure 5.15 – Simulation avec Flhoward, colonne de gauche : champ de surpression
acoustique (Pa, échelle de couleur grisée) dans le domaine (𝑂𝜏, 𝑂𝑧) après une propagation
non linéaire sur 𝑥 = 50𝜆 (340 m). Colonne de droite : profils de surpression aux altitudes
10 m, 50 m, 100 m et 150 m. Les segments verticaux sur la droite représentent une
amplitude de 200Pa. Première ligne en haut : cas sans vent. Deuxième ligne : cas du vent
positif. Dernière ligne : cas du vent négatif.
160 5.7. Propagation d’une onde de choc dans un écoulement de couche limite
400
300
200
100 100 100
Z (m)
Z (m)
0
100
0 200 0
50 0 50 50 0 50
retarded time (ms) retarded time (ms)
400
300
200
100 100 100
Z (m)
Z (m)
0
100
0 200 0
200 150 100 200 150 100
retarded time (ms) retarded time (ms)
400
300
200
100 100 100
Z (m)
Z (m)
0
100
0 200 0
100 150 200 100 150 200
retarded time (ms) retarded time (ms)
Figure 5.16 – Même tracés que la figure 5.15, mais après une propagation sur une distance
de 𝑥 = 200𝜆 (1360m).
5.7. Propagation d’une onde de choc dans un écoulement de couche limite 161
600
0
400
|Sp| (dB)
200 50
P (Pa)
0 100
200
150
50 0 50 101 102 103
retarded time (ms) f (Hz)
600
0
400 |Sp| (dB)
200 50
P (Pa)
0 100
200
150
50 0 50 101 102 103
retarded time (ms) f (Hz)
600
0
400
|Sp| (dB)
200 50
P (Pa)
0 100
200
150
50 0 50 101 102 103
retarded time (ms) f (Hz)
Figure 5.17 – Cas sans vent. Colonne de gauche : surpression au sol (Pa). Colonne de
droite : spectre correspondant en dB (référence : maximum du spectre du signal initial
en 𝑥 = 0). Propagation sur une distance de 𝑥 = 50𝜆 (première ligne en haut), 𝑥 = 100𝜆
(seconde ligne), et 𝑥 = 200𝜆 (troisième ligne). Lignes pleines : cas non linéaire. Lignes
pointillées : cas linéaire. Pour le cas linéaire, les profils de surpression sont saturés. Lignes
fines avec des points : spectre de la source en 𝑥 = 0.
162 5.7. Propagation d’une onde de choc dans un écoulement de couche limite
600
0
400
|Sp| (dB)
200 50
P (Pa)
0 100
200
150
50 0 50 101 102 103
retarded time (ms) f (Hz)
600
0
400
|Sp| (dB)
200 50
P (Pa)
0 100
200
150
100 50 0 101 102 103
retarded time (ms) f (Hz)
600
0
400
|Sp| (dB)
200 50
P (Pa)
0 100
200
150
150 100 50 101 102 103
retarded time (ms) f (Hz)
Figure 5.18 – Mêmes études que pour la figure 5.17 pour le cas du vent positif.
5.7. Propagation d’une onde de choc dans un écoulement de couche limite 163
100
0
50
|Sp| (dB)
50
P (Pa)
0
50 100
100 150
50 100 150 101 102 103
retarded time (ms) f (Hz)
100
0
50
|Sp| (dB)
50
P (Pa)
0
50 100
100 150
50 100 150 101 102 103
retarded time (ms) f (Hz)
100
0
50
|Sp| (dB)
50
P (Pa)
0
50 100
100 150
100 150 200 101 102 103
retarded time (ms) f (Hz)
Figure 5.19 – Mêmes études que pour la figure 5.17 pour le cas du vent négatif.
164 5.7. Propagation d’une onde de choc dans un écoulement de couche limite
1 1
150 150
100 100
Z (m)
Z (m)
50 50
0 0 0 0
0 500 1000 0 500 1000
X (m) X (m)
1 1
150 150
100 100
Z (m)
Z (m)
50 50
0 0 0 0
0 500 1000 0 500 1000
X (m) X (m)
1 1
150 150
100 100
Z (m)
Z (m)
50 50
0 0 0 0
0 500 1000 0 500 1000
X (m) X (m)
Figure 5.20 – Amplitude du champ de pression acoustique normalisé à [0, 1] pour une
fréquence donnée (première ligne en haut : 10 Hz, seconde ligne : 50 Hz, troisième ligne :
100 Hz). Cas du vent positif (colonne de gauche) et cas du vent négatif (colonne de droite).
5.8. Conclusion 165
5.8 Conclusion
Ce chapitre a présenté l’enrichissement d’une méthode numérique originale pour la
simulation de la propagation faiblement non linéaire d’ondes de choc acoustiques en milieu
atmosphérique : les hétérogénéités du milieu sont prises en compte et de nouveaux termes
décrivent la présence d’un écoulement ambiant cisaillé (vent).
La relation de dispersion de l’équation de base Flhoward (5.12) montre que notre
approche, sans limitation angulaire, améliore l’équation parabolique non linéaire proposée
par Aver’yanov et al. [2006] qui est à notre connaissance la seule équation de propagation
non linéaire avec écoulement de la littérature ayant fait l’objet d’une résolution numérique.
La précision de l’équation Flhoward est plus grande et sa validité angulaire s’étend de
-90 degrés à +90 degrés dans le sens de propagation. Les termes nouveaux d’écoulement
sont validés sur des cas tests difficiles de modes guidés pour des distances de propagation
importantes. Les exemples d’études en configuration "réaliste" montrent que l’on retrouve
des comportements physiques riches : effet de diffraction, effets de guides d’ondes atmo-
sphériques et présence de zones d’ombre, effets non linéaires, et allongement temporel du
signal. A notre connaissance aucun article de la littérature n’a jusqu’à présent montré la
simulation de ce dit allongement temporel avec des formes d’onde marquées (par exemple :
ondes en N) en début de signal suivies par une queue de signal de plus longue durée (voir
figure 5.18). Notre approche décrit la dépendance fréquentielle de la propagation, à la fois
pour les hautes et les basses fréquences, contrairement aux théories de rayons.
Les cas tests de validation montrent que le schéma numérique aux différences finies
n’est pas totalement conservatif pour les termes d’écoulement, l’amélioration de ce point
est à étudier. Une thèse est en cours pour établir une version tridimensionnelle parallélisée
du code. Deux effets physiques importants restent à formuler : l’absorption et la présence
d’un sol avec une impédance et une topographie. Un futur travail permettra de valider
les termes de fluctuations de vent qui ont été écrits. Des améliorations pourraient être
envisagées pour augmenter les performances des conditions aux limites de type champ
libre avec l’utilisation par exemple de PML [Collino et Joly, 1995].
Chapitre 6
Conclusions et perspectives
Ces parties basses des arcs en retour sont mal caractérisées par les outils électromagnétiques
comme le LMA. Des informations extraites des signaux acoustiques enregistrés (comme le
contenu fréquentiel et l’amplitude du signal acoustique) ont pu être associées à chacune des
détections acoustiques reconstruites. Nous avons donc montré que la méthode acoustique
apporte non seulement une capacité de détection des parties à basses altitudes des arcs en
retour, mais aussi des informations sur le signal acoustique qu’elles émettent. Un autre
des résultats principaux de cette thèse est donc d’établir la complémentarité des mesures
acoustiques en regard des détections électromagnétiques.
A partir de la reconstruction de 5 arcs en retour proches de la station acoustique,
nous avons observé clairement que ceux-ci émettent un signal acoustique à large bande.
Les signaux de tonnerre correspondants ont un contenu fréquentiel approximativement
uniforme au moins de 1Hz à 40Hz (des infrasons jusqu’aux fréquences acoustiques mesurées).
Ceci apporte une argumentation quantitative au débat toujours ouvert sur la question de
l’origine des infrasons enregistrés dans les signaux de tonnerre. Pour la première fois, nous
disposons ici des données associant le spectre acoustique avec la localisation précise de la
source au sein de la décharge.
Pour les décharges plus lointaines, la localisation des détections acoustiques à plus
grande distance (au-delà de 20km de distance) correspond toujours en azimuts et en
distances aux points de localisation des détections EUCLID. Des détections acoustiques,
mais en faible nombre, ont ainsi pu être reconstruites correctement, et ce jusqu’à environ
75km de la station acoustique. Les signaux de tonnerre correspondants ont été analysés
mais ne sont pas détaillés dans ce manuscrit. L’analyse indique qu’ils restent de contenu
fréquentiel large même s’ils sont naturellement d’amplitude sensiblement plus faible.
Les reconstructions acoustiques montrent qu’au-delà de 20km de distance, les altitudes
reconstruites présentent des biais importants par rapports aux altitudes issues des détections
LMA. Nous interprétons ces résultats par le fait que, pour les distances de propagation
plus importantes, les effets météorologiques (gradients de vent et de température) ne sont
plus négligeables. Il conduisent donc à une évolution au cours de la propagation des angles
d’élévation des différents fronts d’ondes. La mesure de ceux-ci à la station acoustique s’avère
donc insuffisante pour localiser précisément les sources en altitude, et une reconstruction
plus précise prenant en compte la météorologie s’avère donc probablement nécessaire.
Pour explorer plus précisément l’origine de ces biais, nous avons développé un code de
propagation acoustique bidimensionnel 1 non linéaire avec prise en compte des gradients
de célérité du son et de vent. Ce code nommé FLHOWARD est basé sur une équation de
propagation modèle valable dans les cas atmosphériques (nombre de Mach de l’écoulement
et intensité des hétérogénéités faibles). Il permet de modéliser la propagation des signaux
de tonnerre au travers des profils météorologiques d’orage, au-dessus d’un sol rigide et plat.
L’approche numérique est conçue pour décrire correctement la diffraction et les fréquences
basses ou hautes des signaux calculés, les angles de propagation élevés (on dépasse ainsi
les limitations des approches de types paraboliques) ; enfin l’évolution non linéaire des
formes d’onde au cours de la propagation est prise en compte. La principale limitation de
la méthode réside dans le fait qu’elle néglige le champ acoustique rétrodiffusé au cours de
la propagation. Chaque effet physique est résolu séparément dans un espace différent et
par une méthode numérique adaptée, un schéma à pas fractionné réalisant le lien entre
les différentes étapes numériques. Il faut donc noter que l’approche numérique fait un
usage massif de transformées de Fourier discrètes. Cette implémentation a été validée sur
différents cas tests de propagation, notamment de propagation guidée avec écoulements
sur de grandes distances. Ces cas tests ont permis de mettre en lumière des problèmes
de stabilité du schéma numérique liés à la résolution des termes décrivant le modèle de
vent, problèmes auxquels des solutions ont pu être apportées. Nous avons aussi réalisé
1. Le domaine spatial est la direction de propagation horizontale source–récepteur et l’altitude.
6.2. Perspectives 169
des cas tests de réflexion non linéaire sur une surface rigide (dite de von Neumann) pour
valider la description des non-linéarités. Un cas d’application a été choisi pour illustrer
la propagation non linéaire d’une onde de choc acoustique en présence d’un écoulement
de vent de type couche limite. Ceci constitue à notre connaissance la première simulation
numérique de la propagation acoustique non linéaire dans un écoulement cisaillé. On a
notamment pu mettre en évidence l’allongement significatif et l’évolution importante de la
forme d’onde avec plusieurs arrivées, ceci dans le cas dispersif d’un guide d’onde créé par un
fort cisaillement du vent au-dessus du sol. De telles évolutions sont fréquemment observées
en propagation atmosphérique à longue distance et montrent l’intérêt de continuer à
développer les méthodes de simulations numériques.
6.2 Perspectives
Une hypothèse simple de propagation acoustique en ligne droite a permis la reconstruc-
tion acoustique des éclairs d’orage les plus proches de la station (à moins de 20km). Pour
les éclairs plus lointains, des biais importants sont observés sur les altitudes reconstruites
des sources. Une suite logique de ce travail serait donc à court terme l’utilisation d’une
méthode de tracé de rayons couplée avec les profils météorologiques, pour relocaliser plus
précisément en altitude les sources les plus lointaines. La comparaison avec les localisa-
tions de référence du réseau LMA permettrait ainsi de confirmer l’importance des effets
météorologiques sur la localisation des sources.
A plus long terme, les simulations numériques réalisées en application du développement
de la méthode Flhoward ont confirmé que la méthode de rayons elle-même n’est pas sans
limitations, aussi bien dans les zones d’ombre qu’à basses fréquences. L’utilisation des
méthodes numériques avancées permettrait donc aussi de préciser les incertitudes de
la reconstruction selon la méthode utilisée (propagation en ligne droite ou le long de
rayons), et ce en fonction de la fréquence, de la distance à la station acoustique, et de la
configuration météorologique. Une étude préliminaire en ce sens a fait l’objet de l’annexe
G. Elle pourra être développée et consolidée à l’avenir.
Dans la présente étude, nous avons privilégié la journée particulière du 26 Octobre
2012. La base de données constituée à l’occasion de la campagne SOP1 de HyMeX contient
les données pour d’autres journées orageuses qu’il conviendra d’explorer systématiquement
pour conforter ou moduler les conclusions de la présente étude. Notons ici qu’une analyse
selon la même démarche a été réalisée pour la journée du 24 Septembre 2012. Les conclusions
sont similaires à celles présentées ici et sont soumises pour publication [Defer et al., 2014].
Il a été possible de mesurer les spectres des signaux acoustiques émis par chacun
des éléments des décharges. On a notamment montré que les arcs en retour émettent
un contenu acoustique infrasonore non négligeable par rapport au contenu acoustique.
Une résonance des microphones autour de 100Hz (due au système de protection contre
l’humidité) a limité la gamme de fréquences accessibles pour nos études spectrales à 60Hz
au maximum. Des études sont en cours au CEA pour modéliser cette résonance afin de la
corriger.
L’exploration fine des spectres permettra de manière naturelle, au-delà de la localisation
des sources, de caractériser celles-ci en terme de spectre et éventuellement d’amplitude.
Le lien pourra alors être précisé avec les différents modèles de sources établis dans la
littérature (modèle d’onde de choc tortueux pour le tonnerre ou modèle électrostatique).
La confrontation de ces modèles avec les données d’observation permettra d’en préciser
la pertinence, et pourra éventuellement conduire à les affiner, voire à en proposer de
nouveaux.
La reconstruction des sources réalisée ici a clairement montré le caractère tri-dimensionnel
des décharges. L’enrichissement du code de propagation Flhoward constitue une suite
170 6.2. Perspectives
naturelle et importante au travail numérique entamé ici. Une version tri-dimensionnelle est
en cours de développement. Elle s’avérera nécessaire pour prendre en compte la géométrie
complexe des décharges, et mieux quantifier l’importance des effets non linéaires, qui ont
eux-mêmes une influence significative sur l’amplitude et le contenu spectral des signaux.
Des effets de topographie pourraient également être intégrés afin d’estimer l’impact de
cette dernière qui est pour l’instant ignorée.
Annexe A
18h30m00s - 18h40m00sLMA(UTC)
LMA (gray) / EUCLID (blue) (gray) / PMCC (red)
75 75
distance from station (km)
50 50
South -> North
25 25
0 0
25 25
50 50
75 75
75 50 25 0 25 50 75 75 50 25 0 25 50 75
distance from station (km) distance from station (km)
West -> East West -> East
174
18h50m00s - 19h00m00sLMA(UTC)
LMA (gray) / EUCLID (blue) (gray) / PMCC (red)
75 75
distance from station (km)
50 50
South -> North
25 25
0 0
25 25
50 50
75 75
75 50 25 0 25 50 75 75 50 25 0 25 50 75
distance from station (km) distance from station (km)
West -> East West -> East
19h10m00s - 19h20m00sLMA(UTC)
LMA (gray) / EUCLID (blue) (gray) / PMCC (red)
75 75
distance from station (km)
50 50
South -> North
25 25
0 0
25 25
50 50
75 75
75 50 25 0 25 50 75 75 50 25 0 25 50 75
distance from station (km) distance from station (km)
West -> East West -> East
175
19h20m00s - 19h30m00sLMA(UTC)
LMA (gray) / EUCLID (blue) (gray) / PMCC (red)
distance from station (km) 75 75
50 50
South -> North
25 25
0 0
25 25
50 50
75 75
75 50 25 0 25 50 75 75 50 25 0 25 50 75
distance from station (km) distance from station (km)
West -> East West -> East
176
19h50m00s - 20h00m00sLMA(UTC)
LMA (gray) / EUCLID (blue) (gray) / PMCC (red)
75 75
distance from station (km)
50 50
South -> North
25 25
0 0
25 25
50 50
75 75
75 50 25 0 25 50 75 75 50 25 0 25 50 75
distance from station (km) distance from station (km)
West -> East West -> East
20h10m00s - 20h20m00sLMA(UTC)
LMA (gray) / EUCLID (blue) (gray) / PMCC (red)
75 75
distance from station (km)
50 50
South -> North
25 25
0 0
25 25
50 50
75 75
75 50 25 0 25 50 75 75 50 25 0 25 50 75
distance from station (km) distance from station (km)
West -> East West -> East
177
20h20m00s - 20h30m00sLMA(UTC)
LMA (gray) / EUCLID (blue) (gray) / PMCC (red)
distance from station (km) 75 75
50 50
South -> North
25 25
0 0
25 25
50 50
75 75
75 50 25 0 25 50 75 75 50 25 0 25 50 75
distance from station (km) distance from station (km)
West -> East West -> East
178
20h50m00s - 21h00m00sLMA(UTC)
LMA (gray) / EUCLID (blue) (gray) / PMCC (red)
75 75
distance from station (km)
50 50
South -> North
25 25
0 0
25 25
50 50
75 75
75 50 25 0 25 50 75 75 50 25 0 25 50 75
distance from station (km) distance from station (km)
West -> East West -> East
21h10m00s - 21h20m00sLMA(UTC)
LMA (gray) / EUCLID (blue) (gray) / PMCC (red)
75 75
distance from station (km)
50 50
South -> North
25 25
0 0
25 25
50 50
75 75
75 50 25 0 25 50 75 75 50 25 0 25 50 75
distance from station (km) distance from station (km)
West -> East West -> East
179
21h20m00s - 21h30m00sLMA(UTC)
LMA (gray) / EUCLID (blue) (gray) / PMCC (red)
distance from station (km) 75 75
50 50
South -> North
25 25
0 0
25 25
50 50
75 75
75 50 25 0 25 50 75 75 50 25 0 25 50 75
distance from station (km) distance from station (km)
West -> East West -> East
180
21h50m00s - 22h00m00sLMA(UTC)
LMA (gray) / EUCLID (blue) (gray) / PMCC (red)
75 75
distance from station (km)
On rappelle les conventions pour les symboles des détections EUCLID données au paragraphe 4.4 page 78. Le symbole s représente la détection
d’une décharge au sol de courant crête négatif. Le symbole 5 représente la détection d’une décharge au sol de courant crête positif. Le symbole u
représente la détection d’une décharge intra-nuage de courant crête négatif. Le symbole H représente la détection d’une décharge intra-nuage de
courant crête positif.
datation latitude longitude courant crête type symbole azimut distance X Y erreur de localisation
Table C.1 – Caractéristiques des détections EUCLID. La lettre "G" indique une décharge au sol. Le courant crête est donné en kilo-Ampères (kA).
Les colonnes nommées "X" et "Y" sont les coordonnées cartésiennes de la détection relativement à la station acoustique, dans la direction Sud–Nord
(colonne "Y") et dans la direction Ouest–Est (colonne "X"). La colonne "erreur de localisation" donne le rayon du cercle d’incertitude autour des
coordonnées de la détection que donne le réseau EUCLID.
datation latitude longitude courant crête type symbole azimut distance X Y erreur de localisation
Table C.2 – Caractéristiques des détections EUCLID. Dans la colonne nommée "type" : la lettre "C" indique une décharge intra-nuage.
C.1. Décharge de 20h35m00s TU
Annexe D
1 Ds 2 𝑝 𝑎 d𝑉0𝑗 ∫︁ 𝑡 𝜕 2 𝑝𝑎 (x, 𝑡′ ) ′
(︃ )︃
∇𝑝𝑎
− 𝜌0 (x)∇ · + 2 𝑑𝑡
𝑐20 D𝑡2 𝜌0 (x) d𝑧 −∞ 𝜕𝑧𝜕𝑥𝑗
2 𝜕∇𝑝𝑎 𝜕𝑢0𝑗 ∫︁ 𝑡 𝜕 2 𝑝𝑎 (x, 𝑡′ ) ′ 𝛽 𝜕 2 𝑝2𝑎
= − 2 u0 · −2 𝑑𝑡 + .
𝑐0 𝜕𝑡 𝜕𝑥𝑖 −∞ 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑗 𝜌0 𝑐40 𝜕𝑡2
Nous développons les termes de cette équation (5.4) et ne conservons que les termes
d’ordre au plus 𝑂(𝑀 2 ). Ce qui donne :
puis en réorganisant l’équation obtenue avec au second membre tous les termes autres que
l’équation des ondes en milieu homogène :
𝜕 2 𝑝𝑎 2 𝜕∇𝑝𝑎 2 d𝑉0𝑖
∫︁ 𝑡 2
𝜕 𝑝𝑎 (x, 𝑡′ ) ′
− 𝑐 0 Δ𝑝 = − 2V · − 2𝑐 0 d𝑡
𝜕𝑡2
𝑎 0
𝜕𝑡 d𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑥𝑖
𝜕 2 𝑝𝑎 d𝑉0𝑗 ∫︁ 𝑡 ∫︁ 𝑡 𝜕 3 𝑝𝑎 (x, 𝑡′′ ) ′′ ′
′
2
− 𝑉0𝑗 𝑉0𝑖 + 2𝑐0 𝑉0𝑖 d𝑡 d𝑡
𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑖 d𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑗
𝜕∇𝑝𝑎 𝜕𝑢0𝑗 ∫︁ 𝑡 𝜕 2 𝑝𝑎 (x, 𝑡′ ) ′
− 2u0 · − 2𝑐20 d𝑡 (D.2)
𝜕𝑡 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑗
∇𝜌0
+ 2𝑐0 𝑐′0 (x)Δ𝑝𝑎 − 𝑐20 ∇𝑝𝑎 ·
𝜌0 (x)
2 2
𝛽 𝜕 𝑝𝑎
+ .
𝜌0 𝑐20 𝜕𝑡2
Au second membre, nous avons : (i) sur la première ligne les termes linéaires par rapport à
l’écoulement stratifié (𝑂(𝑀 )), (ii) sur la seconde ligne les termes quadratiques par rapport
à l’écoulement stratifié (𝑂(𝑀 2 )), (iii) sur la première ligne les termes linéaires par rapport
186 D.2. Coordonnées mobiles
aux fluctuations de vent (𝑂(𝑀 2 )), (iv) sur la quatrième ligne les termes d’hétérogénéités
en vitesse du son et en densité, et (v) sur la dernière ligne le terme non linéaire. Cet
ordonnancement des différents termes du second membre sera constamment conservé par
la suite.
𝜕 𝜕
→
𝜕𝑡 𝜕𝜏
𝜕 𝜕 1 𝜕
→ −
𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝑐0 𝜕𝜏
𝜕 𝜕
→ (D.4)
𝜕𝑦 𝜕𝑦
𝜕 𝜕
→
𝜕𝑧 𝜕𝑧
𝜕2 𝜕2 2 𝜕2 1 𝜕2
→ − + .
𝜕𝑥2 𝜕𝑥2 𝑐0 𝜕𝜏 𝜕𝑥 𝑐20 𝜕𝜏 2
𝜕∇𝑝𝑎 𝜕 𝜕𝑝𝑎 𝜕 2 𝑝𝑎 2 𝜕 2𝑝
−2V0 · = −2𝑉0𝑖 → −2𝑉0𝑖 + 𝑉0𝑥 2𝑎 . (D.7)
𝜕𝑡 𝜕𝑡 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝜏 𝜕𝑥𝑖 𝑐0 𝜕𝜏
Gradient de l’écoulement ambiant :
d𝑉 𝑡 𝜕 2 𝑝𝑎 (x, 𝑡′ ) ′ d𝑉 𝜏 𝜕 2 𝑝𝑎 (x, 𝜏 ′ ) ′ d𝑉 𝜕𝑝
−2𝑐20 0𝑖 −2𝑐20 0𝑖 d𝜏 + 2𝑐0 0𝑥 𝑎 . (D.8)
∫︁ ∫︁
d𝑡 →
d𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑥𝑖 d𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑥𝑖 d𝑧 𝜕𝑧
Terme quadratique par rapport à l’écoulement ambiant :
𝜕 2 𝑝𝑎 𝜕 2 𝑝𝑎 2 𝜕 2 𝑝𝑎 1 𝜕 2𝑝
−𝑉0𝑗 𝑉0𝑖 → −𝑉0𝑗 𝑉0𝑖 + 𝑉0𝑥 𝑉0𝑖 − 2 𝑉0𝑥 𝑉0𝑥 2𝑎 . (D.9)
𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑖 𝑐0 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝜏 𝑐0 𝜕𝜏
D.2. Coordonnées mobiles 187
𝜕 3 𝑝𝑎 (x, 𝑡′′ ) ′′ ′
′
d𝑉0𝑗 ∫︁ 𝑡 ∫︁ 𝑡
2𝑐20 𝑉0𝑖 d𝑡 d𝑡
d𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑗
𝜕 3 𝑝𝑎 (x, 𝜏 ′′ ) ′′ ′ 𝜕 2 𝑝𝑎 ′
′ (︃ )︃
d𝑉0𝑗 𝜏 𝜏 d𝑉 1 𝜕𝑝𝑎 𝜏
d𝜏 d𝜏 + 2𝑐0 𝑉0𝑥 0𝑥
∫︁ ∫︁ ∫︁
2𝑐20 𝑉0𝑖 −2 d𝜏
d𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑗 d𝑧 𝑐0 𝜕𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑥
→ (︃ )︃ ∫︁ 2
d𝑉0𝑥 d𝑉0𝑦 𝜏 𝜕 𝑝
𝑎
− 2𝑐0 𝑉0𝑦 + 𝑉0𝑥 d𝜏 ′ .
d𝑧 d𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑦
(D.10)
Fluctuations turbulentes, terme linéaire :
𝜕∇𝑝𝑎 𝜕 𝜕𝑝𝑎 𝜕 2 𝑝𝑎 2 𝜕 2𝑝
−2u0 · = −2𝑢0𝑖 → −2𝑢0𝑖 + 𝑢0𝑥 2𝑎 . (D.11)
𝜕𝑡 𝜕𝑡 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝜏 𝜕𝑥𝑖 𝑐0 𝜕𝜏
Gradient des fluctuations turbulentes :
𝜕𝑢0𝑗 ∫︁ 𝑡 𝜕 2 𝑝𝑎 (x, 𝑡′ ) ′
−2𝑐20 d𝑡
𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑗
𝜕 2 𝑝𝑎 (x, 𝜏 ′ ) ′
(︃ )︃
𝜕𝑢0𝑗 𝜏 𝜕𝑢 𝜕𝑝 𝜕𝑝 𝜕𝑢0𝑖 𝜕𝑢0𝑥
d𝜏 − 2 0𝑥 𝑎 + 2𝑐0 𝑎
∫︁
→ −2𝑐20 + . (D.12)
𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥 𝜕𝜏 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥 𝜕𝑥𝑖
Hétérogénéités :
𝜕 2 𝑝𝑎 𝜕 2 𝑝𝑎 𝜕 2 𝑝𝑎 𝑐′ 𝜕 2 𝑝 𝑎
2𝑐0 𝑐′0 Δ𝑝𝑎 = 2𝑐0 𝑐′0 → 2𝑐0 𝑐′0 − 4𝑐′0 +2 0 , (D.13)
𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝜕𝜏 𝑐0 𝜕𝜏 2
et (︃ )︃
∇𝜌0 𝜕𝑝 1 𝜕𝜌0
−𝑐20 ∇𝑝𝑎 · = −𝑐20 𝑎
𝜌0 𝜕𝑥𝑖 𝜌0 𝜕𝑥𝑖
(︃ )︃
𝜕𝑝 1 𝜕𝜌0 𝑐0 𝜕𝑝𝑎 𝜕𝜌0 𝜕𝑝𝑎 𝜕𝜌0 1 𝜕𝑝𝑎 𝜕𝜌0
→ −𝑐20 𝑎 + + − ,
𝜕𝑥𝑖 𝜌0 𝜕𝑥𝑖 𝜌0 𝜕𝑥 𝜕𝜏 𝜕𝜏 𝜕𝑥 𝜌0 𝜕𝜏 𝜕𝜏
𝜕 2 𝑝𝑎 𝜕 2 𝑝𝑎
2𝑐0 − 𝑐20 =
𝜕𝑥𝜕𝜏 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑖
𝜕 2 𝑝𝑎 2 𝜕 2𝑝 d𝑉 ∫︁ 𝜏 𝜕 2 𝑝𝑎 (x, 𝜏 ′ ) ′ d𝑉 𝜕𝑝
− 2𝑉0𝑖 + 𝑉0𝑥 2𝑎 − 2𝑐20 0𝑖 d𝜏 + 2𝑐0 0𝑥 𝑎
𝜕𝜏 𝜕𝑥𝑖 𝑐0 𝜕𝜏 d𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑥𝑖 d𝑧 𝜕𝑧
∫︁ 𝜏 ∫︁ 𝜏 ′ 3 ′′
(︃ ∫︁ 𝜏 2 )︃
2 d𝑉0𝑗 𝜕 𝑝𝑎 (x, 𝜏 ) ′′ ′ d𝑉0𝑥 1 𝜕𝑝𝑎 𝜕 𝑝𝑎 ′
+ 2𝑐0 𝑉0𝑖 d𝜏 d𝜏 + 2𝑐0 𝑉0𝑥 −2 d𝜏
d𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑗 d𝑧 𝑐0 𝜕𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑥
𝜏 𝜕 2𝑝
(︃ )︃ ∫︁
d𝑉0𝑥 d𝑉0𝑦 𝑎
− 2𝑐0 𝑉0𝑦 + 𝑉0𝑥 d𝜏 ′
d𝑧 d𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑦
𝜕 2 𝑝𝑎 2 𝜕 2 𝑝𝑎 1 𝜕 2𝑝
− 𝑉0𝑗 𝑉0𝑖 + 𝑉0𝑥 𝑉0𝑖 − 2 𝑉0𝑥 𝑉0𝑥 2𝑎
𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑖 𝑐0 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝜏 𝑐0 𝜕𝜏
2 2
𝜕 𝑝𝑎 2 𝜕 𝑝
− 2𝑢0𝑖 + 𝑢0𝑥 2𝑎
𝜕𝜏 𝜕𝑥𝑖 𝑐0 𝜕𝜏
∫︁ 𝜏 2
𝜕 𝑝𝑎 (x, 𝜏 ′ ) ′
(︃ )︃
2 𝜕𝑢0𝑗 𝜕𝑢0𝑥 𝜕𝑝𝑎 𝜕𝑝𝑎 𝜕𝑢0𝑖 𝜕𝑢0𝑥
− 2𝑐0 d𝜏 − 2 + 2𝑐0 +
𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥 𝜕𝜏 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥 𝜕𝑥𝑖
𝜕 2 𝑝𝑎 𝜕 2 𝑝𝑎 𝑐′ 𝜕 2 𝑝 𝑎 𝑐20 𝜕𝑝𝑎 𝜕𝜌0 𝑐0 𝜕𝑝𝑎 𝜕𝜌0
+ 2𝑐0 𝑐′0 − 4𝑐′0 +2 0 − +
𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝜕𝜏 𝑐0 𝜕𝜏 2 𝜌0 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑖 𝜌0 𝜕𝜏 𝜕𝑥
𝛽 𝜕 2 𝑝2𝑎
+ .
𝜌0 𝑐20 𝜕𝜏 2
(D.15)
𝜕 2 𝑝𝑎 𝜕 2 𝑝𝑎 𝜕 2 𝑝𝑎
2𝑐0 − 𝑐20 − 𝑐20 =
𝜕𝑥𝜕𝜏 𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑥2
𝜕 2 𝑝𝑎 𝜕 2 𝑝𝑎 2 𝜕 2 𝑝𝑎
− 2𝑉0𝑥 − 2𝑉0𝑦 + 𝑉0𝑥 2
𝜕𝜏 𝜕𝑥 𝜕𝜏 𝜕𝑦 𝑐0 𝜕𝜏
∫︁ 𝜏 2
2 d𝑉0𝑥
′
𝜕 𝑝𝑎 (x, 𝜏 ) ′ 2 d𝑉0𝑦
𝜏 𝜕 2 𝑝𝑎 (x, 𝜏 ′ ) ′ d𝑉 𝜕𝑝
d𝜏 + 2𝑐0 0𝑥 𝑎
∫︁
− 2𝑐0 d𝜏 − 2𝑐0
d𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑥 d𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑦 d𝑧 𝜕𝑧
𝜕 𝜕 2 𝑝𝑎 (x, 𝜏 ′′ ) ′′ ′
′
d𝑉 𝜏 𝜏
2𝑐20 𝑉0𝑥 0𝑥
∫︁ ∫︁
+ d𝜏 d𝜏
d𝑧 𝜕𝑧 𝜕𝑥2
d𝑉0𝑥 ∫︁ 𝜏 ∫︁ 𝜏 𝜕 3 𝑝𝑎 (x, 𝜏 ′′ ) ′′ ′
(︃ )︃ ′
d𝑉0𝑦
+ 2𝑐20 𝑉0𝑥 + 𝑉0𝑦 d𝜏 d𝜏
d𝑧 d𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑥𝜕𝑦
d𝑉0𝑦 ∫︁ 𝜏 ∫︁ 𝜏 𝜕 3 𝑝𝑎 (x, 𝜏 ′′ ) ′′ ′
′
+ 2𝑐20 𝑉0𝑦 d𝜏 d𝜏
d𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑦 2
∫︁ 𝜏 2
𝜕 2 𝑝𝑎 ′
(︃ )︃ (︃ )︃ ∫︁
d𝑉0𝑥 1 𝜕𝑝𝑎 𝜕 𝑝𝑎 ′ d𝑉0𝑥 d𝑉0𝑦 𝜏
+ 2𝑐0 𝑉0𝑥 −2 d𝜏 − 2𝑐0 𝑉0𝑦 + 𝑉0𝑥 d𝜏
d𝑧 𝑐0 𝜕𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑥 d𝑧 d𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑦
𝜕 2 𝑝𝑎 𝜕 2 𝑝𝑎 𝜕 2 𝑝𝑎 2 𝜕 2 𝑝𝑎 2 𝜕 2 𝑝𝑎
− 𝑉0𝑥 𝑉0𝑥 − 2𝑉 𝑉
0𝑥 0𝑦 − 𝑉 𝑉
0𝑦 0𝑦 + 𝑉 𝑉
0𝑥 0𝑥 + 𝑉 𝑉
0𝑥 0𝑦
𝜕𝑥2 𝜕𝑥𝜕𝑦 𝜕𝑦 2 𝑐0 𝜕𝑥𝜕𝜏 𝑐0 𝜕𝑦𝜕𝜏
1 𝜕 2𝑝
− 2 𝑉0𝑥 𝑉0𝑥 2𝑎
𝑐0 𝜕𝜏
2
𝜕 𝑝𝑎 𝜕 2 𝑝𝑎 2 𝜕 2𝑝
− 2𝑢0𝑥 − 2𝑢0𝑘 + 𝑢0𝑥 2𝑎
𝜕𝜏 𝜕𝑥 𝜕𝜏 𝜕𝑥𝑘 𝑐0 𝜕𝜏
𝜕𝑢 𝜕 2 𝑝𝑎 (x, 𝜏 ′ ) ′
𝜏
2𝑐20 0𝑥
∫︁
− d𝜏
𝜕𝑥 𝜕𝑥2
𝜕𝑢0𝑥 ∫︁ 𝜏 𝜕 2 𝑝𝑎 (x, 𝜏 ′ ) ′ 𝜕𝑢 ∫︁ 𝜏 𝜕 2 𝑝𝑎 (x, 𝜏 ′ ) ′
(︃ )︃
2 𝜕𝑢0𝑘
− 2𝑐0 + d𝜏 − 2𝑐20 0𝑘 d𝜏
𝜕𝑥 𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑥 𝜕𝑥𝑙 𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑥𝑙
(︃ )︃
𝜕𝑢0𝑥 𝜕𝑝𝑎 𝜕𝑝𝑎 𝜕𝑢0𝑥 𝜕𝑝𝑎 𝜕𝑢0𝑘 𝜕𝑢0𝑥
−2 + 4𝑐0 + 2𝑐0 +
𝜕𝑥 𝜕𝜏 𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑥 𝜕𝑥𝑘
𝜕 2 𝑝𝑎 𝜕 2 𝑝𝑎 ⎠ 2
𝑐′0 𝜕 2 𝑝𝑎 𝑐20 𝜕𝑝𝑎 𝜕𝜌0 𝑐20 𝜕𝑝𝑎 𝜕𝜌0
⎛ ⎞
′ 𝜕 𝑝𝑎 𝑐 𝜕𝑝 𝜕𝜌
+ 2𝑐0 𝑐′0 ⎝ + 2 − 4𝑐0 + 2 2 − − + 0 𝑎 0
𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑥 𝜕𝑥𝜕𝜏 𝑐0 𝜕𝜏 𝜌0 𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜌0 𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑥𝑘 𝜌0 𝜕𝜏 𝜕𝑥
𝛽 𝜕 2 𝑝2𝑎
+ ,
𝜌0 𝑐20 𝜕𝜏 2
(D.16)
où les dérivées secondes de la pression par rapport à la variable d’avancement 𝑥 ont été
encadrées, ils seront ensuite transformés.
𝜕 2 𝑝𝑎 𝜕 2 𝑝𝑎 𝜕 2𝑝
2𝑐0 − 𝑐20 − 𝑐20 2𝑎 =
𝜕𝑥𝜕𝜏 𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑥
2 2
𝜕 𝑝𝑎 2 𝜕 𝑝 𝜕 2 𝑝𝑎
− 2𝑉0𝑥 + 𝑉0𝑥 2𝑎 − 2𝑉0𝑦
𝜕𝜏 𝜕𝑥 𝑐0 𝜕𝜏 𝜕𝜏 𝜕𝑦
∫︁ 𝜏 2 ∫︁ 𝜏 2
d𝑉0𝑥 𝜕𝑝𝑎 2 d𝑉0𝑥 𝜕 𝑝𝑎 (x, 𝜏 ′ ) ′ 2 d𝑉0𝑦 𝜕 𝑝𝑎 (x, 𝜏 ′ ) ′
+ 2𝑐0 − 2𝑐0 d𝜏 − 2𝑐0 d𝜏
d𝑧 𝜕𝑧 d𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑥 d𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑦
𝜕 2 𝑝𝑎 1 𝜕 2 𝑝𝑎 1 𝜕 2 𝑝𝑎 𝜕 2 𝑝𝑎 𝜕 2 𝑝𝑎
(︃ )︃ (︃ )︃
+ 𝑉0𝑥 𝑉0𝑥 − + 2𝑉0𝑥 𝑉0𝑦 − − 𝑉0𝑦 𝑉0𝑦 2
𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑥𝑘 𝑐20 𝜕𝜏 2 𝑐0 𝜕𝑦𝜕𝜏 𝜕𝑥𝜕𝑦 𝜕𝑦
∫︁ 𝜏 ∫︁ 𝜏 3 ′
𝜕 𝑝𝑎 (x, 𝜏 ′′ ) ′′ ′
(︃ )︃
d𝑉 𝜕𝑝𝑎
+ 2𝑉0𝑥 0𝑥 − 𝑐20 d𝜏 d𝜏
d𝑧 𝜕𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑥𝑘
)︃ (︃∫︁ ∫︁ ′ 3
𝜏 𝜕 𝑝 (x, 𝜏 ′′ ) 𝜕 2 𝑝𝑎 (x, 𝜏 ′ ) ′
(︃ )︃
2 d𝑉0𝑦 d𝑉0𝑥 𝜏
𝑎 1 ∫︁ 𝜏
+ 2𝑐0 𝑉0𝑥 + 𝑉0𝑦 d𝜏 ′′ d𝜏 ′ − d𝜏
d𝑧 d𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑥𝜕𝑦 𝑐0 𝜕𝑧𝜕𝑦
∫︁ 𝜏 ∫︁ 𝜏 ′ 3 ′′
d𝑉0𝑦 𝜕 𝑝𝑎 (x, 𝜏 ) ′′ ′
+ 2𝑐20 𝑉0𝑦 d𝜏 d𝜏
d𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑦 2
1 𝜕 2 𝑝𝑎 𝜕 2 𝑝𝑎 𝜕 2 𝑝𝑎
(︃ )︃
+ 2𝑢0𝑥 − − 2𝑢 0𝑘
𝑐0 𝜕𝜏 2 𝜕𝜏 𝜕𝑥 𝜕𝜏 𝜕𝑥𝑘
𝜕 2 𝑝𝑎 (x, 𝜏 ′ ) ′ 𝜕𝑝𝑎
(︃ )︃
𝜕𝑢0𝑥 2 ∫︁ 𝜏
+2 𝑐0 d𝜏 −
𝜕𝑥 𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑥𝑘 𝜕𝜏
𝜕 2 𝑝𝑎 (x, 𝜏 ′ ) ′ 𝜕 2 𝑝𝑎 (x, 𝜏 ′ ) ′
(︃ )︃ (︃ )︃
𝜕𝑢0𝑘 𝜕𝑢0𝑥 1 𝜕𝑝𝑎 ∫︁ 𝜏 𝜕𝑢 ∫︁ 𝜏
+ 2𝑐20 + − d𝜏 − 2𝑐20 0𝑘 d𝜏
𝜕𝑥 𝜕𝑥𝑘 𝑐0 𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑥 𝜕𝑥𝑙 𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑥𝑙
𝑐′ 𝜕 2 𝑝𝑎 𝑐20 𝜕𝜌0 𝑐20 𝜕𝑝𝑎 𝜕𝜌0
(︃ )︃
1 𝜕𝑝𝑎 𝜕𝑝𝑎
+2 0 + − −
𝑐0 𝜕𝜏 2 𝜌0 𝜕𝑥 𝑐0 𝜕𝜏 𝜕𝑥 𝜌0 𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑥𝑘
𝛽 𝜕 2 𝑝2𝑎
+
𝜌0 𝑐20 𝜕𝜏 2
(D.18)
où les termes s’organisent en :
1. membre à gauche : équation d’onde en temps retardé.
2. membre à droite :
(a) Termes linéaires par rapport à l’écoulement ambiant :
i. termes dûs à la convection : termes proportionnels à 𝑉0𝑥 ou 𝑉0𝑦 . Ceux-ci
subsistent quand l’écoulement est uniforme.
ii. Termes dus aux gradients de l’écoulement ambiant : termes proportionnels à
d𝑉0𝑥 d𝑉0𝑦
ou .
d𝑧 d𝑧
(b) Termes quadratiques par rapport à l’écoulement ambiant :
i. termes sans gradient, proportionnels à 𝑉0 2𝑥 , ou 𝑉0𝑥 𝑉0𝑦 , ou enfin 𝑉0 2𝑦 .
d𝑉 d𝑉0𝑦
ii. termes avec gradients : proportionnels à 𝑉0𝑥 0𝑥 ou 𝑉0𝑦 , ou termes
d𝑧 d𝑧
d𝑉0𝑦
croisés (ex : 𝑉0𝑥 ).
d𝑧
(c) Fluctuations turbulentes :
i. les termes de convection en 𝑢0𝑥 et les sommations sur les autres composantes
de u0 (𝑢0𝑘 ).
D.6. Formulation en pseudo-potentiel 191
𝜕𝑢0𝑥
ii. les termes de cisaillement, proportionnels à et les sommations sur les
𝜕𝑥
𝜕𝑢0𝑘
autres composantes de u0 : et autres.
𝜕𝑥
(d) Termes hétérogènes.
(e) Terme non linéaire.
𝜕𝜑
𝑝𝑎 (x) = (x), (D.19)
𝜕𝑡
on obtient finalement :
𝜕 2𝜑 2
2𝜕 𝜑 2 𝜕 𝜑
2
2𝑐0 = 𝑐0 2 + 𝑐0
𝜕𝑥𝜕𝜏 𝜕𝑥 𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑥𝑘
𝜕 2𝜑
(︃ )︃
𝜕 1 𝜕𝜑 𝜕𝜑
+ 2𝑉0𝑥 − − 2𝑉0𝑦
𝜕𝜏 𝑐0 𝜕𝜏 𝜕𝑥 𝜕𝜏 𝜕𝑦
𝜕 2𝜑 ′
(︃ )︃
𝜕 ∫︁ 𝜏 1 𝜕𝜑 𝜕𝜑 2 d𝑉0𝑦
d𝑉 𝜏
2𝑐20 0𝑥
∫︁
′
+ − d𝜏 − 2𝑐0 d𝜏
d𝑧 𝜕𝑧 𝑐0 𝜕𝜏 𝜕𝑥 d𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑦
1 𝜕 2𝜑 𝜕 2𝜑 𝜕 2𝜑
(︃ )︃ (︃ )︃
𝜕 1 𝜕𝜑 𝜕𝜑
− 𝑉0𝑥 𝑉0𝑥 2 2 − + 2𝑉0𝑥 𝑉0𝑦 − − 𝑉0𝑦 𝑉0𝑦 2
𝑐0 𝜕𝜏 𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑦 𝑐0 𝜕𝜏 𝜕𝑥 𝜕𝑦
∫︁ 𝜏 ∫︁ 𝜏 ′ (︃ 2 2
)︃
d𝑉 𝜕 1𝜕 𝜑 𝜕 𝜑
+ 2𝑐20 𝑉0𝑥 0𝑥 2 2 − d𝜏 ′′ d𝜏 ′
d𝑧 𝜕𝑧 𝑐0 𝜕𝜏 𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑥𝑘
𝜕 2 ∫︁ 𝜏 ∫︁ 𝜏 1 𝜕𝜑 𝜕𝜑
′ (︃ )︃
d
(︂ )︂
− 2𝑐20 𝑉0𝑥 𝑉0𝑦 − d𝜏 ′′ d𝜏 ′ (D.20)
d𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑦 𝑐0 𝜕𝜏 𝜕𝑥
d𝑉0𝑦 ∫︁ 𝜏 ∫︁ 𝜏 𝜕 3 𝜑
′
2
+ 2𝑐0 𝑉0𝑦 d𝜏 ′′ d𝜏 ′
d𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑦 2
𝜕 2𝜑 1 𝜕 2𝜑 𝜕 2𝜑
(︃ )︃ ∫︁ 𝜏 (︃ )︃
𝜕 1 𝜕𝜑 𝜕𝜑 2 𝜕𝑢0𝑥
+ 2𝑢0𝑥 − − 2𝑢0𝑘 − 2𝑐0 2 2 − d𝜏 ′
𝜕𝜏 𝑐0 𝜕𝜏 𝜕𝑥 𝜕𝜏 𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑥 𝑐0 𝜕𝜏 𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑥𝑘
𝜕 2𝜑
(︃ )︃ (︃ )︃
𝜕𝑢0𝑘 𝜕𝑢0𝑥 𝜕 ∫︁ 𝜏 1 𝜕𝜑 𝜕𝜑 𝜕𝑢 ∫︁ 𝜏
+ 2𝑐20 + − d𝜏 ′ − 2𝑐20 0𝑘 d𝜏 ′
𝜕𝑥 𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑥𝑘 𝑐0 𝜕𝜏 𝜕𝑥 𝜕𝑥𝑙 𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑥𝑙
𝑐′0 𝜕 2 𝜑 𝑐20 𝜕𝜌0 𝑐20 𝜕𝜑 𝜕𝜌0
(︃ )︃
1 𝜕𝜑 𝜕𝜑
+2 + − −
𝑐0 𝜕𝜏 2 𝜌0 𝜕𝑥 𝑐0 𝜕𝜏 𝜕𝑥 𝜌0 𝜕𝑥𝑘 𝜕𝑥𝑘
⎡(︃ )︃2 ⎤
𝛽 𝜕 ⎣ 𝜕𝜑
+ ⎦.
𝜌0 𝑐20 𝜕𝜏 𝜕𝜏
192 D.7. Cas bi-dimensionnel
𝜕 2𝜑 2
2𝜕 𝜑
2
2𝜕 𝜑
2𝑐0 = 𝑐0 + 𝑐0 2
𝜕𝑥𝜕𝜏 (︃ 𝜕𝑥2 𝜕𝑧
)︃ ∫︁ 𝜏 (︃ )︃
𝜕 1 𝜕𝜑 𝜕𝜑 2 d𝑉0𝑥 𝜕 1 𝜕𝜑 𝜕𝜑
+ 2𝑉0𝑥 − + 2𝑐0 − d𝜏 ′
𝜕𝜏 𝑐0 𝜕𝜏 𝜕𝑥 d𝑧 𝜕𝑧 𝑐0 𝜕𝜏 𝜕𝑥
1 𝜕 2𝜑 𝜕 2𝜑
(︃ )︃
− 𝑉0𝑥 𝑉0𝑥 2 2 − 2
𝑐0 𝜕𝜏 𝜕𝑧
∫︁ 𝜏 ∫︁ 𝜏 ′ (︃
1 𝜕 2𝜑 𝜕 2𝜑
)︃
2 d𝑉0𝑥 𝜕
+ 2𝑐0 𝑉0𝑥 2 2 − 2 d𝜏 ′′ d𝜏 ′
d𝑧 𝜕𝑧 𝑐0 𝜕𝜏 𝜕𝑧
2
1 𝜕 2𝜑 𝜕 2𝜑 (D.21)
(︃ )︃ ∫︁ 𝜏 (︃ )︃
𝜕 1 𝜕𝜑 𝜕𝜑 𝜕 𝜑 2 𝜕𝑢0𝑥
+ 2𝑢0𝑥 − − 2𝑢0𝑧 − 2𝑐0 2 2 − 2 d𝜏 ′
𝜕𝜏 𝑐0 𝜕𝜏 𝜕𝑥 𝜕𝜏 𝜕𝑧 𝜕𝑥 𝑐0 𝜕𝜏 𝜕𝑧
(︃ )︃ ∫︁ 𝜏 (︃ )︃ ∫︁ 𝜏 2
𝜕𝑢0𝑧 𝜕𝑢0𝑥 𝜕 1 𝜕𝜑 𝜕𝜑 𝜕𝑢 𝜕 𝜑 ′
+ 2𝑐20 + − d𝜏 ′ − 2𝑐20 0𝑧 d𝜏
𝜕𝑥 𝜕𝑧 𝜕𝑧 𝑐0 𝜕𝜏 𝜕𝑥 𝜕𝑧 𝜕𝑧 2
𝑐′0 𝜕 2 𝜑 𝑐20 𝜕𝜌0 𝑐20 𝜕𝜑 𝜕𝜌0
(︃ )︃
1 𝜕𝜑 𝜕𝜑
+2 + − −
𝑐0 𝜕𝜏 2 𝜌0 𝜕𝑥 𝑐0 𝜕𝜏 𝜕𝑥 𝜌0 𝜕𝑧 𝜕𝑧
⎡(︃ )︃2 ⎤
𝛽 𝜕 ⎣ 𝜕𝜑
+ ⎦,
𝜌0 𝑐20 𝜕𝜏 𝜕𝜏
𝜕 2𝜑
[︃ ]︃
d𝑉0𝑥 𝜕𝜑 𝜕 𝜕𝜑
= 𝑉0𝑥 − 𝑉0𝑥 2 . (E.1)
d𝑧 𝜕𝑧 𝜕𝑧 𝜕𝑧 𝜕𝑧
A titre d’illustration, la figure E.1 montre le bénéfice apporté par le remplacement du seul
[︁ ^
]︁ 𝜕 𝜑 [︁ ]︁ 𝜕 2 𝜑
^
terme 𝒱1𝑧 ^ ^
par sa forme conservative, l’autre terme 𝒱2𝑥𝑧 n’ayant-été transformé
𝜕𝑧 𝜕𝑧𝜕𝑥
qu’après. On peut bien constater un effet d’amplification fortement réduit avec la forme
conservative.
Evolution of the amplitude
1e+12
whithout modification
conservative form
1e+10
Amplitude of the mode
1e+08
1e+06
10000
100
0.01
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000
Propagation distance X (m)
Figure E.1 – Exemple d’effet d’amplification sur l’amplitude d’un mode au cours de la
propagation dans le guide d’onde avec un écoulement de Poiseuille de nombre de Mach
𝑀 = 0.1. Mode 2 de fréquence 𝑓0 = 200 Hz, 𝑘𝑥 ≈ 1.725, 𝜆𝑥 ≈ 3 m. Comparaison entre le
[︁ ^
]︁ 𝜕 𝜑
cas non conservatif (en rouge) et le cas conservatif (en bleu). Seul le terme 𝒱^1𝑧 est
𝜕𝑧
[︁ ]︁ 𝜕 2 𝜑
^
remplacé par sa forme conservative, l’autre terme 𝒱^2𝑥𝑧 étant resté sous forme non
𝜕𝑧𝜕𝑥
conservative.
194
Annexe F
400
150 300 150
200
100 100
100
Z (m)
Z (m)
0
50 50
100
0 0 50 100 200 0 0 50 100
retarded time (ms) retarded time (ms)
Figure F.1 – Algorithme à pas fractionné à trois étapes, cas du vent négatif. Colonne de
gauche : champ de surpression acoustique (Pa, échelle de couleur grisée) dans le domaine
(𝑂𝜏, 𝑂𝑧) après une propagation non linéaire sur 𝑥 = 50𝜆 (340 m). Colonne de droite :
profils de surpression aux altitudes 10 m, 50 m, 100 m et 150 m. Les segments verticaux
sur la droite représentent une amplitude de 200Pa.
196
400
150 300 150
200
100 100
100
Z (m)
Z (m)
0
50 50
100
0 100 150 200 200 0 100 150 200
retarded time (ms) retarded time (ms)
Figure F.2 – Mêmes tracés que la figure F.1, mais après une propagation sur une distance
de 𝑥 = 200𝜆 (1360m).
Annexe G
Le champ acoustique émis par ces sources est propagé non linéairement avec le code
Flhoward sur une distance de 1500𝜆 (50km environ). La propagation numérique est faite à
travers les profils de célérité du son et de vent calculés par AROME-WMED. La simulation
étant 2D, le profil de vent utilisé est le profil de vent 3D projeté dans le plan vertical de
propagation. Les sorties disponibles de ces profils donnent des valeurs jusqu’à une altitude
de 16km. Nous choisissons alors comme limite supérieure du domaine de calcul numérique,
dans la direction verticale, la valeur 470𝜆 = 15980m.
Le domaine horizontal est maillé avec 5 points par longueur d’onde. Il y a donc 7501
points de propagation horizontale. Un pas de propagation vaut 6.8m.
Le domaine vertical est maillé avec 4096 points pour le domaine physique et son image,
2048 points représentent le domaine physique de 0km à 16km. Le domaine vertical est
donc maillé avec environ 7 points par longueur d’onde 𝜆. Une couche absorbante est placée
dans la partie supérieure du domaine vertical, nous avons choisi son épaisseur comme étant
égale à 100𝜆 ≈ 3km, avec un facteur d’atténuation de 1.7.
La largeur du domaine en temps retardé est choisie égale à [−30𝑇, +30𝑇 ] où 𝑇 =
1/𝑓0 = 0.1s. Il est maillé avec 2048 points, soit environ 34 points par période 𝑇 . Ce choix
permet de suivre finement les signatures temporelles des formes d’onde au cours de la
propagation.
Le choix du nombre de points pour le domaine en altitude et en temps retardé permet de
travailler sur des tableaux de taille 4096 × 2048. Cela satisfait les exigences des algorithmes
de transformée de Fourier rapide que l’on utilise, et permet de conserver un temps de
calcul raisonnable.
Le champ acoustique calculé par Flhoward est sauvegardé tous les 7 points de pro-
pagation, ce qui représente une distance de 47.6m Cette distance a été choisie pour se
rapprocher de la taille du réseau de microphones qui était de 50m.
Ce plan d’expérience a été appliqué pour deux profils de vent différents. Le profil de
vent au-dessus de la station acoustique dans l’azimut Nord–Est et dans l’azimut Sud–Est.
Dans le premier cas le profil de vent conduit à une réfraction vers le haut, alors que dans
le second cas le profil de vent présente un guide d’onde très localisé près du sol entre 0km
et 1km d’altitude environ.
En tout, 22 calculs ont été réalisés.
Figure G.1 – Source placée au sol. Colonne de gauche : propagation depuis l’azimut
Nord–Est (45°). Colonne de droite : propagation depuis l’azimut Sud–Est (135°). De la
première ligne en haut jusqu’à la dernière ligne en bas : contenu acoustique à la fréquence
1Hz, 20Hz, 50Hz et 100Hz. Pour chaque cas : tracé du profil de célérité effective 𝑐eff , du
profil 𝑐eff /(d𝑐eff /d𝑧) (où 𝑧 est l’altitude), et du champ acoustique à la fréquence donnée.
Chaque champ tracé est normalisé par le maximum du champ.
200 G.3. Contenu du champ acoustique propagé sur 50km
Figure G.2 – Source placée à l’altitude 9km. Même légende qu’à la figure G.1.
G.4. Méthode de reconstruction à partir des simulations numériques 201
𝐻S
𝛿
𝜑
(𝑋1 , 𝑡1 ) (𝑋2 , 𝑡2 ) X
𝐷R
𝐷S
Figure G.3 – Propagation acoustique depuis une source acoustique (symbole étoile)
jusqu’à une station acoustique composée de deux détecteurs (points ronds au sol). Cas
d’une propagation en atmosphère homogène.
source à la station est connue (ceci est une différence par rapport au cas de l’exploration
des données d’observation).
Nous cherchons à reconstruire l’altitude des sources acoustiques à partir des signaux
temporels au sol des champs acoustiques propagés numériquement, et ceci pour différentes
distances de propagation. Pour une source donnée, cette altitude reconstruite 𝐻 sera alors
comparée à l’altitude vraie 𝐻S de la source que l’on a utilisée pour l’initialisation du calcul.
Les erreurs de reconstruction seront étudiées pour différentes distances de propagation.
Pour chaque distance de propagation 𝑋𝑖 depuis la source, le signal en temps retardé
calculé par Flhoward est interpolé linéairement sur une échelle de temps non retardé de 0s
à 150s (1500𝜆/𝑐0 ).
A partir d’une source donnée, le signal acoustique arrive au point 𝑋1 à un temps 𝑡1
et au point 𝑋2 à un temps 𝑡2 (𝑡2 > 𝑡1 ). On cherche à calculer l’écart 𝑡2 − 𝑡1 . Pour cela
on calcule la corrélation croisée entre les deux signaux temporels obtenus aux temps 𝑡1
et 𝑡2 , et on recherche le maximum de corrélation. Celui-ci est atteint pour un écart de
temps Δ𝑡 qui correspond à 𝑡2 − 𝑡1 . L’algorithme de corrélation croisée a été appliqué sur
le signal complet (il n’y a pas de filtrage par bande de fréquences comme c’est le cas pour
l’algorithme PMCC).
202 G.4. Méthode de reconstruction à partir des simulations numériques
source
acoustic
ray
reconstructed
altitude
Figure G.4 – Propagation d’un rayon acoustique depuis une source (symbole étoile)
jusqu’au sol au travers d’un gradient négatif de célérité effective. L’angle d’élévation est
noté 𝜑.
obtenus pour ces deux configurations sont globalement comparables. L’amélioration sur la
localisation de la source est très significative par rapport au cas de la reconstruction en
ligne droite, notamment dans l’azimut 45°. Tant que l’on est en dehors des zones d’ombre,
la propagation est principalement géométrique et la reconstruction par Snell-Descartes
est tout à fait possible. Pour l’azimut 135° la présence d’une inversion très localisée
dégrade sensiblement les altitudes reconstruites car l’on s’éloigne alors des hypothèses de
propagation géométrique à proximité du sol.
Les figures G.9, G.10, G.11 montrent les erreurs relatives entre les altitudes reconstruites
par chacune des 3 méthodes (propagation homogène en ligne droite, reconstruction en
utilisant le gradient de célérité effective, reconstruction en utilisant le gradient de célérité
du son) et les altitudes réelles des sources, en fonction de la distance horizontale à la
source 𝐷S . On définit l’erreur relative par :
𝐻 − 𝐻S
, (G.3)
𝐻S
une erreur de signe positif signifiant que l’altitude reconstruite a été surestimée.
On retrouve dans ces figures le fait que la reconstruction par Snell-Descartes avec prise
en compte du vent améliore très significativement la localisation, et ce en particulier dans
l’azimut 45°.
Dans le cas où l’on suppose que l’on ne connaît pas le profil de vent, les altitudes
reconstruites par une loi de Snell-Descartes utilisée sur le seul gradient de célérité du son
sont un peu sous-estimées par rapport au cas où le profil de célérité effective est utilisé
(voir figure G.10). Mais les conclusions restent globalement inchangées.
204 G.4. Méthode de reconstruction à partir des simulations numériques
8
altitude (km)
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
distance from source (km)
Network side:47m
8
altitude (km)
00 10 20 30 40 50
distance from source (km)
Network side:47m
Hs=1 km Hs=3 km Hs=5 km Hs=7 km Hs=9 km
Hs=2 km Hs=4 km Hs=6 km Hs=8 km Hs=10 km
Figure G.5 – Altitudes reconstruites par l’hypothèse simple d’une propagation en ligne
droite entre la source et la station, avec la célérité 𝑐0 = 340 m/s. En haut : cas d’une
propagation sur 50km depuis l’azimut Nord–Est. En bas : cas d’une propagation depuis
l’azimut Sud–Est sur 50km.
G.4. Méthode de reconstruction à partir des simulations numériques 205
12 12 12
altitude (km)
8 8 8
4 4 4
0 0 0
104 105 106 107 108 0 5 10 15 20 25
280
310
350
12 12 12
altitude (km)
8 8 8
4 4 4
0 0 0
104 105 106 107 108 0 5 10 15 20 25 30 35 40
280
310
350
Figure G.6 – Exemples de reconstruction avec une loi de Snell-Descartes sur le gradient de
célérité effective. On donne le cas où la source est placée à 9km d’altitude. Sur le graphique
de droite : l’altitude de la source utilisée est représentée par une étoile rouge. Chaque trait
fin noir représente la reconstruction d’un trajet acoustique depuis une distance au sol 𝐷S
donnée jusqu’à la position de la source. En haut : cas d’une propagation sur 50km depuis
l’azimut Nord–Est. En bas : cas d’une propagation depuis l’azimut Sud–Est sur 50km.
206 G.4. Méthode de reconstruction à partir des simulations numériques
12 12 12
altitude (km)
8 8 8
4 4 4
0 0 0
104 105 106 107 108 0 5 10 15 20 25
280
310
350
12 12 12
altitude (km)
8 8 8
4 4 4
0 0 0
104 105 106 107 108 0 5 10 15 20 25 30 35 40
280
310
350
Figure G.7 – Altitudes reconstruites à l’aide d’une loi de Snell-Descartes sur le profil de
célérité effective. En haut : cas d’une propagation sur 50km depuis l’azimut Nord–Est. En
bas : cas d’une propagation depuis l’azimut Sud–Est sur 50km.
G.4. Méthode de reconstruction à partir des simulations numériques 207
12 12 12
altitude (km)
8 8 8
4 4 4
0 0 0
104 105 106 107 108 0 5 10 15 20 25
280
310
350
12 12 12
altitude (km)
8 8 8
4 4 4
0 0 0
104 105 106 107 108 0 5 10 15 20 25 30 35 40
280
310
350
Figure G.8 – Altitudes reconstruites à l’aide d’une loi de Snell-Descartes sur le profil de
célérité du son. Le profil de vent à été ignoré lors de la reconstruction (mais pas lors de la
propagation calculée par Flhoward). En haut : cas d’une propagation sur 50km depuis
l’azimut Nord–Est. En bas : cas d’une propagation depuis l’azimut Sud–Est sur 50km.
208 G.4. Méthode de reconstruction à partir des simulations numériques
40
relative error (%)
20
(H - Hs) / Hs
20
40
60
0 5 10 15 20
distance from source (km)
Network side:47m
20
(H - Hs) / Hs
0
20
40
600 5 10 15 20 25 30 35
distance from source (km)
Network side:47m
Hs=1 km Hs=3 km Hs=5 km Hs=7 km Hs=9 km
Hs=2 km Hs=4 km Hs=6 km Hs=8 km Hs=10 km
Figure G.9 – Erreur relative sur l’altitude reconstruire. Cas de la reconstruction avec
l’hypothèse d’une propagation directe. En haut : propagation depuis la direction Nord–Est.
En bas : propagation depuis la direction Sud–Est.
G.4. Méthode de reconstruction à partir des simulations numériques 209
20
(H - Hs) / Hs
0
20
40
600 5 10 15 20
distance from source (km)
Network side:47m
Hs=1 km Hs=3 km Hs=5 km Hs=7 km Hs=9 km
Hs=2 km Hs=4 km Hs=6 km Hs=8 km Hs=10 km
60 Azimuth from station: 135°
40
relative error (%)
20
(H - Hs) / Hs
0
20
40
600 5 10 15 20 25
distance from source (km)
Network side:47m
Hs=1 km Hs=3 km Hs=5 km Hs=7 km Hs=9 km
Hs=2 km Hs=4 km Hs=6 km Hs=8 km Hs=10 km
Figure G.10 – Erreur relative sur l’altitude reconstruire. Cas de la reconstruction avec
une loi de Snell-Descartes sur le profil de célérité effective. En haut : propagation depuis
la direction Nord–Est. En bas : propagation depuis la direction Sud–Est.
210 G.4. Méthode de reconstruction à partir des simulations numériques
20
(H - Hs) / Hs
0
20
40
600 5 10 15 20
distance from source (km)
Network side:47m
Hs=1 km Hs=3 km Hs=5 km Hs=7 km Hs=9 km
Hs=2 km Hs=4 km Hs=6 km Hs=8 km Hs=10 km
60 Azimuth from station: 135°
40
relative error (%)
20
(H - Hs) / Hs
0
20
40
600 5 10 15 20 25
distance from source (km)
Network side:47m
Hs=1 km Hs=3 km Hs=5 km Hs=7 km Hs=9 km
Hs=2 km Hs=4 km Hs=6 km Hs=8 km Hs=10 km
Figure G.11 – Erreur relative sur l’altitude reconstruire. Cas de la reconstruction avec
une loi de Snell-Descartes sur le profil de célérité du son. En haut : propagation depuis la
direction Nord–Est. En bas : propagation depuis la direction Sud–Est.
G.5. Conclusion 211
G.5 Conclusion
Cette étude très préliminaire confirme l’importance de prendre en compte les profils
météorologiques de température et de vent pour une bonne localisation en altitude des
sources. En l’absence d’une connaissance du profil de vent, l’utilisation d’au moins le profil
de température permet déjà d’améliorer sensiblement les résultats. Ceux-ci seront encore
meilleurs en tenant compte si possible des profils de vent locaux. Cette conclusion serait à
conforter en effectuant une relocalisation selon l’acoustique géométrique des sources des
signaux tonnerre enregistrés lors de la campagne SOP1.
Les simulations numériques réalisées ici conduisent généralement à une sous estimation
de l’altitude en raison du profil globalement décroissant de la célérité effective. Rappelons
que l’analyse des données réalisée au chapitre 4 et comparée aux mesures électromagnétiques
a montré plutôt une surestimation des altitudes en champ lointain. Cette tendance
n’apparaît pas clairement dans les résultats de simulation. Elle pourrait s’expliquer par
des effets plus locaux de diffusion du champ par les hétérogénéités de l’atmosphère, par
exemple liées à la présence de turbulence atmosphérique non encore prise en compte dans
la simulation.
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