Biophysique2an Vision2021 PDF
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Objectifs
Expliquer les notions physiques de base a l’origine du message
sensoriel
Décrire la vision des couleurs et leurs anomalies
Décrire les méthodes subjectives et objectives d’examens des
caractéristiques oculaires
Expliquer la cohérence optique et les bases de l’imagerie retinienne.
Généralités sur la biophysique sensorielle
La biophysique sensorielle se préoccupe de la perception des signaux extérieurs. Un signal est une
forme très spécialisée d'énergie qui porte un message physique précis. Un organisme vivant perçoit
ces signaux grâce à une véritable chaîne de détection, dont la structure est équivalente pour la vision,
l'audition, l'odorat, le goût, l'équilibre vestibulaire, la sensibilité, ....
Dans les cas de la vision et de l'audition, la chaîne peut être décrite comme suit :
- L'analyse est effectuée dans les centres nerveux ; elle permet l'interprétation du signal perçu.
- L'explosion récente des techniques d'imagerie fonctionnelle permet, à travers la visualisation de
territoires cérébraux activés par des stimulations sensorielles, d'entrevoir une certaine compréhension
des mécanismes d'analyse et d'interprétation centrales.
Biophysique de la vision
Dans le mécanisme de la vision, les rayons lumineux pénètrent dans l’œil par la pupille, sont déviés par le
cristallin, puis viennent frapper la rétine. C’est ensuite un processus chimique qui envoi un message par le
nerf optique, au cerveau. Celui-ci interprète les informations par une sensation de couleur ou de luminosité.
1- Lumière :
est un phénomène physique qui peut produire une sensation visuelle. Le message lumineux est une
onde : il consiste en un transport d’information (énergie) sans transport de la matière.
Classement des ondes (EM) suivant leur longueur d’onde dans le vide
Aspect Ondulatoire : Rayonnements peu énergétiques, les photons ont une énergie trop faible pour
interagir avec la matière
Figure 1
Chaque point P émet de façon radiale et éclaire l'objet sous l'angle solide . La source est ainsi
constituée d'un ensemble de sources ponctuelles et loin d'elles, seule est perçue une émission
surfacique (aire ) globale.
On distingue deux types de sources lumineuses :
2a- Sources primaires : produisent de la lumière. (Lampes, soleil, étoiles…) par émission
thermique ou quantique. L'émission thermique est liée à l'agitation thermique des électrons (étoiles,
lampes à incandescence). Son spectre (énergie émise en fonction de la fréquence) est continu et lié à la
température de la source : plus le corps est chaud, plus le spectre est intense et se déplace vers les courtes
longueurs d'onde.
Les sources primaires thermiques émettent un spectre visible continu et caractéristique décrit par la loi de
Planck :
2𝜋ℎ 𝜐3
𝜀= ℎ𝜐
𝑐2
𝑒 𝑘𝑇 −1
La source est dite "radiateur intégral" si elle émet tous les rayonnements produits, et "corps noir" si elle
absorbe tous ceux reçus (pas de rayonnements réfléchis).
L'émission quantique est liée aux transitions électroniques atomiques et moléculaires. Elle se caractérise
par un spectre de raies et se superpose souvent à l'émission thermique (vers luisant, tubes fluorescents,
étoiles).
2b- Sources secondaires : objets qui renvoient une partie de la lumière qu’ils reçoivent.
Les photons éclairant un objet n'ont que 2 destinées possibles : être absorbés par l'objet (probabilité pa)
ou être diffusés/réfléchis (probabilité pd) ; ainsi, pa + pd = 1. La distribution de pa (donc pd) pour tout
[400 nm, 800 nm] caractérise l'objet éclairé qui devient ainsi source secondaire de lumière
diffusée.
Application : Les couleurs du ciel
Les 3 phénomènes qui permettent de voir les couleurs du ciel sont:
I = d / d (Watt.sd-1)
L’angle solide s’exprime en steradian (sd)
E = d / dS = dE / dt / dS (Watt.m-2)
C'est la loi de l'inverse carré de la distance (le faisceau éclairant S est conique).
Toutes ces gradeurs energetiques s’appliquent au rayonnement total, a une source monochromatique et a une
source non monochromatique.
2 Grandeurs photométriques
Ces grandeurs sont qualifiées de lumineuses pour les distinguer des grandeurs paramétriques qualifiées
d’énergétiques. Le parallélisme est absolu.
E = / S (lux)
Luminance (nits)
Ciel nocturne étoilé sans lune 5 . 10-4
Ciel nocturne étoilé, pleine lune 2 . 10-2
Terre labourée, lumière de midi 1300
Disque solaire 1,5 . 109
III- Message sensoriel
Le message sensoriel est ce que l'œil biologique perçoit et interprète du message physique.
L'approche est beaucoup plus subjective. Les grandeurs photométriques prétendent à une description
objective de la perception du message sensoriel lumineux par notre cerveau, alors même que la
sensation lumineuse et l'interprétation colorée sont des phénomènes subjectifs.
Transformation des grandeurs radiometriques en grandeurs photometriques , physiologiques.
L = L + Lw (fonction trivariance)
La saturation se mesure alors par un rapport, p, appelé facteur de pureté, qui vaut 0 pour le
blanc, et 1 pour une couleur spectrale pure (non délavée) :
L
p
L Lw
Ce mode de représentation tri variante d’une sensation colorée s’appelle le système
monochromatique car une seule longueur d’onde intervient dans cette représentation : la
longueur d’onde dominante
1b- Le système trichrome de TV ou RVB
Il utilise des variables moins physiologiques mais physiquement mesurables. Toute sensation
lumineuse peut être reproduite par la superposition, en mélange convenable, de 3 teintes
"judicieusement" choisies et appelées primaires, ici le Rouge, le Vert et le Bleu. La sensation
est alors définie par la luminance de chacune des 3 sources colorées, d’où 3 variables qui
présentent l’avantage d’être toutes trois mesurables.
L = LR + LV+ LB
LR, Lv et LB désignent respectivement les luminances des 3 teintes R. V et B.
Trois couleurs interviennent dans ce mode de représentation trivariante d’une sensation colorée, d’où
l’appellation de système trichome.
Remarque:
Pour comparer 2 luminances, il faut les alterner sur la rétine à une fréquence de 6 à 10 Hz,
ce qui provoque un papillotement qui disparaît à égalité. Une fréquence trop élevée ne
permet pas de distinguer l'alternance des luminances (fusion), tandis qu'une fréquence
trop basse maintient les couleurs séparées.
Si 2 sources monochromatiques de même et même brillance énergétique produisent bien la
même sensation lumineuse (à même diamètre pupillaire), ce n'est pas le cas lorsque ces
sources ont des différentes : l'égalité des luminances de 2 sensations de couleur différente
ne correspond plus à celle des brillances énergétiques, et l'on peut écrire:
pour un L identique, si 1 2 B1 B2
L Rétine
KRt = k . E d'où
L = k. E .
m
On appelle efficacité lumineuse d'une source à la longueur d'onde , le facteur E qui varie
avec .
E = KRT / k = L / (K RT . B).
E = 1 pour = m et E < 1 m
Ces troubles le plus souvent héréditaires liés au sexe, touchent 8% des hommes et 0,5 % des
femmes.
Diagnostic souvent tardif, mais pas de traitement ou correction …
1. Les trichromatopsies anormales :
2. Les dichromatopsies :
Une des primaires n’est pas perçue => vision divariante ; une des 3 catégories de cônes est
absente.
Les protanopes ne perçoivent pas le rouge : c’est le daltonisme vrai
(confusion gris, rouge et bleu vert)
Les deutéranopes ne perçoivent pas le vert : c’est le type Nagel ;
Les tritanopes ne perçoivent pas le bleu : c’est exceptionnel (1%).
3. Les monochromatopsies
Cette anomalie est due a l’absence de cônes fonctionnels (achromatopsie normale) d’où une acuité
visuelle très dégradée comme en vision nocturne.
Les sujets, dits achromates, n’ont aucune vision colorée;
Exceptionnellement le dysfonctionnement peut être d’origine neurologique (achromatopsie anormale)
dans le cas où la vision par les cônes est conservée avec une acuité visuelle normale.
V- Photochimie de la retine
La rétine de l’œil est constituée de deux types de récepteurs, les cônes et les bâtonnets. Ils détectent
la lumière grâce à une réaction photochimique.
-Les bâtonnets : Nombre : environ 1 milliard. Sensibilité : Ils sont capables de détecter une lumière de
faible intensité mais ne différencient pas les couleurs.
-Les cônes: Nombre: de l’ordre de 3 millions. Sensibilite:100 fois plus faible que les bâtonnets , ils
n’agissent qu’en lumière intense et permettent de distinguer les couleurs puisqu’ils sont composes de
trois cellules absorbant sélectivement le rouge, le vert ou le bleu.
Photochimie
La rétine est tapissée de cellules photo-réceptrices que sont les bâtonnets et les cônes.
Vision nocturne
Les bâtonnets sont sensibles à la luminosité, ils contiennent de la rhodopsine (pourpre rétinien) qui
explique la couleur de la rétine, un assemblage d’une chromoprotéine (M=270000) composée d’une
protéine, l’opsine, et d’un groupement prosthétique, le rétinal (aldéhyde de la vitamine A).
Le rétinal est une molécule présente dans les deux types de cellules, lorsqu’un photon est absorbé par
la rhodopsine, le Z-rétinal se transforme en E-rétinal. Cette isomérisation quasi immédiate est à
l’origine de la libération de l’opsine ce qui correspond pour le cerveau a la réception d’un influx
nerveux indicateur de réception de lumière, puis la rhodopsine est régénérée.
L’exposition à la lumière entraine un blanchiment du pourpre rétinien traduisant l’existence de
réactions photochimiques
La rhodopsine, sous l’effet d’un photon, subit une isomérisation: le rétinal (11-Z) se transforme en
rétinal (11-E) qui nepeut pas rester attaché à l’opsine. Cela déclenche le signal électrique
Le rétinal (11-E), dans l’obscurité, s’isomérise grâce à une enzyme, en rétinal (11-Z) qui peut à
nouveau s’associer à l’opsine et le cycle se répète
Les photorecepteurs actives stimulant les cellules bipolaires qui stimulant les cellules ganglionnaires.
La direction des potentiels recepteurs est inverse de celle de la lumiere.
IV-Tomographie par coherence optique (OCT)
Principe de l’OCT
- La tomographie par cohérence optique est considérée comme l'analogue optique de l'imagerie
ultrasonore. Seulement, au lieu d’ondes sonores, une lumière laser spéciale et totalement
inoffensive est utilisée.
La lumière (optique) de laser est constituée d’ondes de lumière cohérente (cohérence) pour
produire des images en coupe (tomographie)
Le système optique projette une lumière laser sur un miroir semi-réfléchissant placé à 45 degrés, et
qui sépare le faisceau en deux. Une partie va éclairer une surface de référence, tandis que l'autre partie
va éclairer la cible (la rétine habituellement). C'est le principe de l'interférométrie.
Les deux faisceaux sont dirigés sur la fente d'entrée du spectroscope qui va entraîner la création
d'interférences qui seront enregistrées et permettront grâce à un traitement mathématique
(Transformation de Fourier optique) la formation d'images.
D'une étude des temps de trajet de l'OCT Time Domain, on est ainsi arrivé à l'étude des fréquences
des rayons réfractés pour l'OCT spectralement résolue.
- L’OCT permet de visualiser les structures de l’œil avec une résolution atteignant le
micromètre, en temps réel et sans contact. En réalisant des coupes de la macula, il permet
d’arriver à une image approchant de l’aspect histologique. Grâce à la visualisation du néo-
vaisseau, l’ophtalmologiste peut notamment juger de la présence d’œdème maculaire
diabétique, ou de décollement de l’épithélium pigmentaire. Il s’agit aussi à l’heure actuelle de
l’examen prescrit en première intention lors de DMLA (dégénérescence maculaire liée à
l’âge).