Extrait 42230210 PDF
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Construction métallique
III
Cet ouvrage fait par tie de
Les superstructures du bâtiment
(Réf. Internet ti253)
composé de :
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Les superstructures du bâtiment
(Réf. Internet ti253)
Jean-Pierre MUZEAU
Ancien enseignant à Polytech' Clermont-Ferrand, Président de l'APK, Directeur
scientifique du CHEC
Frédéric RAGUENEAU
Directeur du Laboratoire de Mécanique et Technologie de l'ENS Cachan
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V
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VI
Construction métallique
(Réf. Internet 42230)
SOMMAIRE
Les aciers dans les enveloppes des bâtiments. Composants disponibles et solutions de C2540 35
toitures
Les aciers dans les enveloppes des bâtiments. Techniques de construction des façades C2541 49
Exécution des structures métalliques : la norme EN1090-2. Révision et compléments C2572 117
Sécurité incendie des ouvrages en structures acier et acier/béton. Partie 1 C2506 121
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VII
Pannes en éléments minces formés à froid. Comportement et calcul C2570 129
Protection anticorrosion par galvanisation à chaud des structures métalliques C2505 147
Protection anticorrosion des aciers par systèmes de peinture liquide C2509 159
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Construction métallique
(Réf. Internet 42230)
1
1– Instabilités Réf. Internet page
2– Constructions métalliques
3– Protection anticorrosion
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Référence Internet
C2510
Instabilités structurales
Principes généraux
par René MAQUOI
Ingénieur civil des constructions
Professeur émérite de l’université de Liège
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1. Résistance des structures vis-à-vis de l’instabilité.................. C 2 510 – 2
1.1 Importance de l’instabilité en construction métallique .................... — 2
1.2 Équilibre et stabilité ........................................................................... — 2
1.3 Instabilités structurales élémentaires ................................................ — 3
2. Types d’instabilité élastique ......................................................... — 4
2.1 Instabilité par bifurcation ................................................................... — 5
2.1.1 Poteau comprimé axialement.................................................. — 5
2.1.2 Plaque en compression uni-axiale uniforme .......................... — 6
2.1.3 Panneau cylindrique en compression uni-axiale uniforme .... — 7
2.2 Instabilité par point limite.................................................................. — 8
3. Éléments structuraux, idéal et réel ............................................. — 8
3.1 Élément structural idéal ..................................................................... — 9
3.2 Imperfections structurales et géométriques...................................... — 9
4. Méthodes de détermination des charges d’instabilité ............ — 10
5. Conclusions...................................................................................... — 10
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 2 510
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Référence Internet
C2510
1. Résistance des structures on ne s’étonnera pas que les phénomènes d’instabilité structurale
doivent parfois être traités par des voies empiriques associant
vis-à-vis de l’instabilité fondements mathématiques et démarches pragmatiques inspirées
par le sens physique, l’expérience, la simulation numérique et les
études paramétriques. Ainsi, le praticien dispose désormais de
méthodes de vérification relativement simples des éléments
Les vérifications réglementaires des états limites d’instabilité, qui structuraux susceptibles de périr par instabilité structurale ; ces
sont à ranger parmi les états limites ultimes, font appel à des pro- méthodes ont trouvé place sous forme de règles dans les Euroco-
cédures scientifiquement et techniquement fondées couvrant les des structuraux, et, en particulier, dans l’Eurocode 3 [6], [7], [8]. Il
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ces positions initiales, la bille est strictement en équilibre. ainsi du poids propre, des surcharges et des charges d’exploitation
Exercer une perturbation de l’état d’équilibre consiste, par exem- fixes ou mobiles. On comprend dès lors aisément que la plupart
ple, à appliquer une force transversale de très faible intensité au cen- des éléments d’une construction sont directement ou indirecte-
tre de gravité de la bille. Cette perturbation entraı̂ne nécessairement ment soumis à des efforts intérieurs comportant des contraintes
un déplacement de l’objet par rapport à sa configuration d’équilibre de compression. Par ailleurs, les effets d’une instabilité potentielle
initial. La question se pose ensuite de savoir comment se comporte sont d’autant plus grands que ce qui est comprimé est élancé. En
la bille si l’on supprime la perturbation, c’est-à-dire si l’on annule la conséquence, s’agissant de sensibiliser à l’instabilité structurale,
cause de la perturbation. Examinons les trois situations précitées. on peut légitimement, à des fins pédagogiques, souscrire à l’équa-
Dans le premier cas (figure 1a), la bille ne peut, sous l’effet de la tion littérale suivante :
perturbation, que quitter le fond pour remonter sur la paroi de la cavité
dans laquelle elle se trouve. La suppression de la perturbation a pour Compression + élancement = danger d’instabilité structurale
effet de permettre à la bille de regagner le fond par simple gravité. La
configuration d’équilibre initiale est alors qualifiée de stable. & La construction métallique fait usage de matériaux à haute, voire
À l’inverse, lorsque, dans le second cas (figure 1b), la bille quitte très haute, résistance. Ainsi, la quantité de matériau « acier »
sa position de départ, la gravité ne peut que l’entraı̂ner à descendre requise en section pour transmettre un effort de compression
le long de la paroi. Ce déplacement n’est nullement entravé par l’an- donné est notablement plus faible que si le matériau était de faible
nulation de la perturbation. La configuration d’équilibre initiale corres- résistance.
pond à un équilibre instable.
La perturbation appliquée à une bille reposant sur un plan hori- Exemple. On ne saurait mieux illustrer cela qu’en imaginant de
zontal (figure 1c) force la bille à se déplacer sur ce plan mais la sup- remplacer, dans le cadre d’une rénovation de bâtiment, un pilier en
pression de la perturbation laisse simplement la bille dans l’état de maçonnerie par un poteau en acier. Cette réduction d’aire a pour
déplacement ainsi atteint. L’état d’équilibre initial est dit neutre résultat qu’à hauteur donnée le poteau en acier apparaı̂tra plus
ou indifférent. élancé que le pilier en maçonnerie.
Ce qui vient d’être dit à propos d’un corps solide, donc supposé On comprend alors que l’instabilité structurale devienne une préoc-
indéformable – la bille en l’espèce –, est généralisable aux systè- cupation majeure dans le domaine de la construction métallique. Elle
mes structuraux déformables, notamment aux structures dont le concerne les divers types d’éléments structuraux rencontrés :
comportement est matériellement élastique. – les barres, terme générique regroupant les éléments longili-
gnes, à section simple ou composée, dont la longueur est très lar-
& La théorie de la stabilité qui y correspond est la stabilité élas- gement supérieure aux dimensions de la section transversale ;
tique. Cette dernière est particulièrement préoccupante lorsque – les plaques et coques, éléments dont deux dimensions (longueur,
des phénomènes d’instabilité sont susceptibles d’apparaı̂tre. Il est largeur) sont très largement supérieures à la troisième (épaisseur).
dès lors clair que, si la stabilité est le but à atteindre, le traitement
approprié des risques potentiels d’instabilité constitue un point de & Le présent dossier consiste en une introduction à l’instabilité
passage obligé. Dès lors, pour assurer la stabilité, il faut se prému- structurale. On y identifie d’abord les phénomènes élémentaires
nir contre l’instabilité. On comprend aisément, selon le point de d’instabilité auxquels l’ingénieur de projet se trouve confronté. On
vue adopté, qu’on puisse très souvent user de l’un ou l’autre de fait ensuite une brève incursion dans un domaine plus conceptuel
ces termes. pour distinguer les types d’instabilité élastique et leurs caractéristi-
Dans les dossiers consacrés aux instabilités structurales, on ne ques respectives. Enfin, on souligne ce qui différencie l’instabilité
présente pas les détails de la stabilité élastique et on ne développe structurale, au sens donné plus haut, et l’instabilité élastique.
pas davantage les diverses techniques susceptibles de fournir les L’examen plus spécifique des phénomènes d’instabilité élémen-
résultats les plus directement utilisables pour l’ingénieur de projet, taires est abordé dans des dossiers individuels faisant suite à
à savoir les expressions des charges critiques élastiques. celui-ci. La séquence de ceux-ci est déterminée par le type d’élé-
ments structuraux concerné. Ainsi, un de ces dossiers est consacré
Ils visent, par contre, à aborder la stabilité dans un cadre plus aux instabilités des barres [5], un autre traite des instabilités affec-
large : celui des pièces « industrielles », sièges d’inévitables tant les plaques, tandis que le dernier aborde les instabilités de
imperfections structurales et géométriques et faites d’un maté- coques (dossiers à paraı̂tre aux T.I).
riau – en l’espèce les aciers de construction – dont le compor-
tement n’est élastique que dans un domaine limité de son
utilisation. 1.3 Instabilités structurales élémentaires
On parle alors plutôt de stabilité structurale que de stabilité
élastique. & Le mot instabilité est le terme générique utilisé pour désigner un
ensemble de phénomènes et ce, indépendamment du type d’élé-
& Désormais, selon les termes de la plupart des normes et codes ment structural que ces phénomènes concernent. Des termes spé-
en vigueur, la pratique de la vérification de la sécurité structurale cifiques sont utilisés pour différencier plus précisément les phéno-
se fonde sur le principe des états limites. Ceux-ci sont associés mènes d’instabilité élémentaires. Ainsi, pour les barres, on trouve :
principalement à : – le flambement qui caractérise l’instabilité propre à un élément
– des situations de ruine globale ou locale (états limites ultimes), structural longiligne soumis à compression axiale, désigné généra-
correspondant à un épuisement de la résistance – terme à prendre lement par colonne ou poteau ;
au sens large ; – le déversement qui est l’instabilité propre à un élément longi-
– des conditions d’utilisation ou d’exploitation jugées inaccepta- ligne soumis à flexion autour de l’axe de forte inertie de sa section
bles ou inappropriées (états limites de service). transversale, désigné généralement par poutre ;
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orsqu’ils sont comprimés, sur tout ou partie de leur section transversale, les
L
Parution : mai 2009 - Dernière validation : février 2015
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1 nes supérieures de la réponse structurale des éléments de fabrica- culés, dans certaines barres de contreventement,…
tion industrielle, qui est cette fois affectée par les effets défavora- La compression strictement axiale est assez rare en pratique. Elle
bles des imperfections géométriques et structurales est assez fréquemment accompagnée de flexion en raison, soit de
inévitablement présentes. moments d’extrémité parasites dus à d’inévitables restreintes (voir
Nota) au niveau des assemblages, soit de forces transversales
Pour de grands élancements, le comportement est pour ainsi dire
(poids propre, actions du vent…), voire d’une combinaison de ces
élastique et la capacité portante tend vers la valeur de la charge cri-
deux effets.
tique élastique de flambement, pour les poteaux, ou celle du
moment critique élastique de déversement, pour les poutres. Dans de très nombreux cas, ces sollicitations additionnelles
sont suffisamment faibles pour pouvoir être négligées, à tout le
Dans le domaine des faibles élancements, les effets de l’instabi- moins sous sollicitations statiques. Ceci justifie donc amplement
lité sont plus que compensés par les effets d’écrouissage du maté- l’examen du comportement des barres sous compression axiale.
riau et la capacité portante est alors donnée par la résistance en Le phénomène d’instabilité associé est désigné sous l’appellation
section. flambement. Plus précisément, le flambement peut se manifester
Le domaine des élancements modérés couvre la plupart des sous diverses formes selon les spécificités de la section transver-
situations rencontrées en pratique ; c’est celui où les effets des sale. Ainsi, on distingue :
imperfections se marquent le plus. La capacité portante y résulte – flambement par flexion, où la pièce comprimée quitte sa posi-
d’une interaction prononcée entre plastification et instabilité tion initialement rectiligne pour fléchir dans un des plans princi-
élastique. paux d’inertie de la section droite ;
Selon les propriétés de la section transversale, le flambement – flambement par torsion, pour lequel l’axe longitudinal de la
des poteaux peut survenir sous diverses formes : par flexion autour pièce comprimée conserve sa position initialement rectiligne, tan-
d’un des axes principaux d’inertie (flambement par flexion), par tor- dis que chaque section transversale tourne autour de cet axe ;
sion autour de l’axe longitudinal (flambement par torsion), ou – flambement par flexion-torsion, qui consiste en un flambement
selon un mode associant déformations de flexion et de torsion interactif associant les deux types de flambement précités et se
(flambement par flexion-torsion). Le déversement est une instabi- manifeste donc sous la forme de déformations conjointes de
lité spatiale associant une flexion d’axe faible et une torsion. flexion et de torsion.
La résistance ultime des poteaux/poutres est obtenue comme Chacune de ces formes de flambement est caractérisée par une
une pénalisation apportée à la résistance axiale/en flexion de la charge critique élastique désignée Ncr pour le flambement par fle-
section transversale par le biais d’un coefficient de réduction au xion, Ncr,T pour le flambement par torsion et Ncr,TF pour le flambe-
flambement/déversement. ment par flexion-torsion. Selon le type et la géométrie de la section
transversale, soit la charge critique élastique de flambement par
La valeur du coefficient de réduction s’obtient en fonction de torsion, soit celle de la charge critique élastique de flambement
l’élancement de flambement/déversement à partir des expressions par flexion-torsion peut être trouvée inférieure à la charge critique
analytiques de courbes de flambement et/ou de déversement adi- élastique de flambement par flexion. Il en résulte que la maı̂trise du
mensionnelles. Il y a diverses courbes de flambement/déversement seul flambement par flexion peut être cause de déboires.
qui traduisent, en particulier, les effets variables, sur la capacité Nota. Le substantif dérivé du verbe « restreindre » est « restriction ». Parce que, d’une
portante, des contraintes résiduelles selon la massivité des sec- part, ce dernier terme reflète plutôt imparfaitement le sens voulu ici et, d’autre part, afin
d’éviter l’usage d’une périphrase, le terme « restreinte » – qui ne semble pas exister
tions, leur mode d’élaboration, l’axe de flexion (pour le flambe- dans la langue française – est créé pour la circonstance, par analogie avec son correspon-
ment) et la nuance d’acier. Le choix de la courbe à appliquer dans dant anglo-saxon « restraint ».
une situation donnée se fait à partir d’une table de sélection faisant
intervenir les paramètres précités. & Les profilés laminés à chaud à section doublement symétrique
sont particulièrement enclins au flambement par flexion. Le flam-
bement par torsion revêt un caractère plutôt académique ; il se
manifeste dans les éléments à section doublement symétrique et
2. Présentation présentant une grande raideur flexionnelle associée à une faible
raideur torsionnelle.
des instabilités des barres Le flambement par flexion-torsion est déterminant dans le cas de
barres à section ouverte et à parois minces – donc à faible raideur
torsionnelle – présentant un centre de gravité nettement distinct du
Les principes généraux des instabilités structurales ont été centre de cisaillement.
décrits dans un premier dossier [6]. Autant que faire se pouvait, On notera que les profils creux, de forme rectangulaire ou circu-
l’exposé en est resté au plan des concepts de base et il n’a été fait laire, sont, en raison de leur section fermée, dotés d’une très
appel à un phénomène particulier d’instabilité qu’à titre d’illustra- grande raideur torsionnelle et périssent normalement en flambe-
tion de la matière traitée. ment par flexion.
Le présent dossier aborde les instabilités propres aux barres,
c’est-à-dire aux éléments structuraux longilignes dont la longueur
On rappellera enfin que l’élancement (voir Nota) est le para-
est grande vis-à-vis des dimensions de la section transversale.
mètre le plus important régissant le phénomène de flambement,
D’autres dossiers traiteront des instabilités propres aux plaques et
quelle que soit la forme prise par celui-ci. Le danger de flambe-
aux coques, éléments structuraux dont deux dimensions sont gran-
ment sera donc d’autant plus grand que l’élancement de la
des vis-à-vis de la troisième, à savoir l’épaisseur.
pièce comprimée est important.
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Le flambement est la première des instabilités structurales ren- toujours des conditions d’appui élastiques correspondant à des
contrées dans les barres. situations intermédiaires aux précédentes en termes de déplace-
Nota. Le terme élancement est utilisé communément pour tous les phénomènes d’ins- ment transversal relatif des extrémités, d’une part, et des rotations
tabilité structurale. La manière de le définir, et donc de l’exprimer mathématiquement,
répond à un même concept, mais varie toutefois quelque peu selon le phénomène étu- d’extrémité, d’autre part.
dié.
Le concept de longueur de flambement peut être généralisé au
cas du poteau chargé axialement mais soumis à effort axial
& Dans un élément structural soumis à flexion, une partie de la
variable et/ou de section non uniforme sur la longueur. Il est alors
section transversale est soumise à des contraintes de compression, nécessaire d’adopter des valeurs de référence de l’effort axial et/ou
ce qui le rend propice au phénomène d’instabilité spécifique aux
1
de la rigidité flexionnelle (par exemple la valeur maximale de
pièces fléchies : le déversement. Le danger de déversement sera
l’effort de compression, la raideur flexionnelle la plus faible) pour
d’autant plus grand que l’élancement de la pièce fléchie est
exprimer les résultats.
important.
Le déversement est la seconde des instabilités structurales ren-
contrées dans les barres. 3.3 Imperfections géométriques
Par souci de simplicité, on désignera, dans la suite, par poteau,
l’élément structural comprimé axialement, et par poutre, l’élément On a vu précédemment [6] que, pour un poteau idéal, donc ini-
structural sollicité en flexion. Ces raccourcis de langage ne doivent tialement parfaitement rectiligne et chargé strictement axialement,
pas occulter le fait que les poteaux, respectivement les poutres, ne tout déplacement transversal du poteau ne peut survenir que
se réduisent pas à la seule position verticale, respectivement hori- lorsque la charge atteint sa valeur critique Pcr. Pour P < Pcr, on suit
zontale, que ces termes pourraient éventuellement inspirer. la trajectoire fondamentale d’équilibre et le poteau ne subit que des
déplacements exclusivement axiaux.
Le présent dossier aborde donc à la fois le flambement et le
déversement. Un poteau peut être géométriquement imparfait à deux
égards :
– soit, il est chargé axialement, mais il est affecté d’une
déformée initiale w0(x) ;
3. Flambement par flexion – soit, il est initialement parfaitement rectiligne, mais l’effort
de compression agit avec une excentricité e0 supposée cons-
tante.
3.1 Charge critique élastique
Pour ce qui suit, on se réfère au poteau à section uniforme avec
Un poteau idéal à section uniforme doublement symétrique et deux appuis simples d’extrémité. Ceux-ci autorisent une libre rota-
chargé axialement à ses extrémités en compression peut flamber tion de flexion et ne peuvent subir de déplacement différentiel dans
par flexion autour de l’un des axes principaux de sa section trans- la direction perpendiculaire à l’axe du poteau. Les conclusions qua-
versale sous une charge critique élastique, dite aussi « charge cri- litatives qui seront tirées plus loin peuvent être généralisées à tout
tique d’Euler » : autre type de poteau.
2
P cr = p El2 (1) & Dans les deux cas de poteau géométriquement imparfait, évo-
ðaLÞ qués plus haut, le poteau est, non seulement comprimé par l’effort
avec L longueur physique du poteau, appelée « lon- appliqué, mais aussi fléchi. Au premier ordre, c’est-à-dire par rap-
gueur d’épure », port à la configuration initiale du poteau, le moment de flexion,
dit moment primaire, vaut Pw0(x) dans le premier cas, et Pe0 dans
El raideur flexionnelle mobilisée lors du flambe-
le second cas.
ment,
Chacun de ces moments a évidemment pour effet d’entraı̂ner
a facteur traduisant l’influence des conditions
une déformée transversale du poteau, ce qui produit un incrément
d’appui aux extrémités du poteau.
de déformée et accroı̂t d’autant le moment sollicitant. La majora-
tion du moment crée un nouvel incrément de déformée et, donc,
Le mode critique d’instabilité pour un poteau avec appuis sim- de moment et le processus se répète (figure 1a).
ples à ses deux extrémités est une demi-onde de sinusoı̈de.
Pour l’effort P appliqué, le poteau est dit « stable » si la série des
incréments successifs de la déformée converge vers une valeur
3.2 Longueur de flambement finie. Dans le cas contraire, le poteau est dit « instable ».
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& Dans le cas d’une déformée initiale similaire au mode critique flexion dès le début de la mise en charge (figure 1c). La trajectoire
d’instabilité, soit une demi-onde de sinusoı̈de, la déformée addi- d’équilibre évolue de manière similaire à celle obtenue pour le
tionnelle, sous l’action d’un effort P, s’écrit : poteau à déformée initiale, sous réserve de se référer, pour ce der-
nier cas, à la courbe de la déformée additionnelle.
w add ðx Þ = P w ðx Þ (2)
P cr - P 0 & On remarquera que les facteurs d’amplification, relatifs aux deux
de sorte que la déformée totale vaut : cas examinés plus haut, sont formellement différents selon que
l’imperfection géométrique est une déformée initiale ou une excen-
P cr tricité de la charge. Toutefois, en termes de valeurs, ils se différen-
w ðx Þ = w 0 ðx Þ + w add ðx Þ = w ðx Þ
1
(3)
P cr - P 0 cient peu dans le domaine des rapports P/Pcr susceptibles d’être ren-
Le moment résultant vaut : contrés en pratique, soit inférieurs à 0,5. Ceci justifie que l’on ait
souvent assimilé le second au premier et retenu la seule forme (5).
Mðx Þ = Pw ðx Þ
soit, de manière plus explicite :
3.4 Effets d’un domaine fini
P cr P cr de comportement élastique
M ðx Þ = Pw 0 ðx Þ = M ðx Þ (4)
P cr - P P cr - P 0
Le diagramme contrainte-déformation tiré d’un essai standardisé
avec M0(x) moment de flexion primaire introduit plus
de traction sur un acier de construction est classiquement idéalisé
haut.
par une loi bi-linéaire (figure 2). Le comportement élastique, repré-
Le facteur multiplicateur de ce moment primaire, appelé facteur senté par la droite de Hooke, de pente égale au module d’élasticité
d’amplification, s’écrit donc : E de l’acier, est suivi d’un comportement plastique, traduit par le
palier d’ordonnée égale à la limite d’élasticité fy de l’acier. On
Mðx Þ P cr 1 parle alors d’un comportement élastique-parfaitement plastique.
= =
(5) Ce faisant, on néglige tout effet d’écrouissage, et on admet le maté-
M 0 ðx Þ P cr - P 1- P
P cr riau suffisamment ductile pour que la longueur du palier plastique
ne soit pas particulièrement préoccupante.
Il apparaı̂t clairement qu’il n’a de sens physique que si P < Pcr.
Le flambement d’un poteau présentant une déformée initiale se
produit selon un mode d’instabilité qui ne procède pas de la bifurca- Le comportement du poteau idéal fait d’un acier « élastique-
tion de l’équilibre en raison de l’existence de moments de flexion dès parfaitement plastique » reste élastique aussi longtemps que la
le début de la mise en charge. On parle plutôt de flambement par contrainte uniforme en section s n’atteint pas la limite d’élasti-
« divergence de l’équilibre ». Dans le contexte d’une analyse linéaire cité fy.
du flambement, le déplacement transversal tend progressivement
vers l’infini lorsqu’on approche de la charge critique (figure 1b).
& La charge ultime Pu d’un tel poteau est donc conditionnée par la
& Dans le cas d’une excentricité (constante) de la charge de com- charge critique d’instabilité élastique P cr = p2 EI / L2f l , lorsque s < fy,
pression appliquée, la déformée totale sous l’action d’un effort P plafonnée à la résistance axiale plastique en section Py = Afy , où A
s’écrit : désigne l’aire de la section transversale :
w ðx Þ = e 0 ðtg kL sin kx + cos kx - 1Þ (6) P u = min½P y , P cr (11)
2
& La charge critique élastique de flambement s’écrit :
avec :
P p2 El p2 EA p2 EA
k2 = (7) P cr = 2
= 2
= (12)
EI Lf l ðLfl / iÞ l2
Plus particulièrement, à mi-longueur, où, par symétrie, la défor- où l’élancement géométrique l, rapport pentre
mée pour a = 1 atteint sa valeur maximale, on a, compte tenu de ffiffiffiffiffiffiffiffiffi la longueur de
flambement Lfl et le rayon de giration i = I / A pour le sens de
l’équation (1) :
rffiffiffiffiffiffiffiffi flambement considéré, est :
L p P
w = e0 sec -1 (8) Lfl
2 2 P cr l= (13)
i
On notera que, mathématiquement, la déformée w(x) est
positive, si l’excentricité e0 est négative, et vice-versa.
σ
Le moment de flexion maximum est obtenu selon : fy
M L = Pw ð L Þ + P e 0
2 2
soit :
rffiffiffiffiffiffiffiffi
MðL / 2Þ = Pe 0 sec p P
(9)
2 P cr
Le facteur d’amplification du moment primaire Pe0 vaut ici : E
rffiffiffiffiffiffiffiffi
MðL / 2Þ
= sec p P
(10)
Pe 0 2 P cr ε
& Tout comme dans le cas du poteau à déformée initiale, l’instabi-
lité du poteau rectiligne chargé excentriquement ne procède pas Figure 2 – Diagramme contrainte-déformation idéalisé pour un acier
par bifurcation d’équilibre en raison de l’existence de moments de structural
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C2512
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Référence Internet
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1 élevé.
La compression source de cette instabilité résulte, soit de l’action directe
d’une distribution de contraintes normales, soit de la composante de compres-
sion des contraintes principales lorsque la plaque est sollicitée en cisaillement.
La capacité portante d’une plaque est influencée par les imperfections géomé-
triques (défaut de planéité) et structurales (contraintes résiduelles) et par la
limite d’élasticité du matériau constitutif. Les imperfections ont un rôle
défavorable.
Dans le présent dossier, on introduit, d’une part, les principes de base régis-
sant la flexion transversale et le voilement des plaques et, d’autre part, les
modèles à la ruine qui constituent désormais le fondement des clauses
normatives.
Cet article fait suite aux [C 2 510] et [C 2 511] parus ensemble en 2009.
1. Notions de « plaque »
et de « voilement » a
b O
1.1 Le composant « plaque »
x
De manière simpliste, une plaque peut être définie comme un
composant structural dont l’une des trois dimensions, dite « épais- t
seur », est faible vis-à-vis des deux autres. Il s’agit, en principe,
d’un être structural plan, entendant par là que le plan moyen, sur-
face située à mi-épaisseur, est admis initialement parfaitement
plan. y z
Pour éviter des complications mathématiques inutiles, on se
borne à ne considérer ici que les plaques dont, à la fois : Figure 1 – Plaque rectangulaire et son repère de coordonnées
– l’épaisseur t est constante ;
– la forme est rectangulaire et définie par la longueur a et la lar-
geur b ; y
– le matériau constitutif – les aciers de construction en l’espèce –
est admis homogène et isotrope.
Ces conditions ne constituent pas, à proprement parler, des res-
trictions dès lors qu’on les rencontre le plus souvent, ou qu’on les
approche suffisamment, dans la pratique de la construction
métallique.
Le plan moyen défini plus haut sert de plan de référence Oxy
x
(figure 1) et les axes x et y sont assez naturellement orientés, res-
pectivement selon la longueur et la largeur. La direction z, perpen- z
diculaire à ce plan, est ainsi dirigée selon l’épaisseur de la plaque.
Figure 2 – Plaque sollicitée par des forces transversales à son plan
moyen
1.2 Actions sollicitant les plaques
On en rencontre surtout deux types. direction z (les dalles de plancher ou de toiture en sont des exem-
ples). Elle assure alors un rôle similaire à celui d’une poutre, si ce
& Une plaque peut supporter des forces transversales à son plan n’est qu’elle développe un comportement bi-axial et non mono-
moyen, assez souvent gravitaires (figure 2), donc dirigées selon la axial en flexion.
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C2512
& Par ailleurs, une plaque peut être soumise à des forces membra- d’équilibre indifférent. Elle peut, soit rester plane, soit sortir de son
naires, ainsi appelées parce que leurs résultantes s’exercent cette plan et prendre ainsi une configuration d’équilibre à l’état déformé.
fois dans le plan moyen de la plaque. La forme voilée, représentée par ses lignes de niveau à la figure 4a,
Donc, si l’on néglige l’épaisseur des semelles devant la hauteur concerne toute l’étendue de la plaque puisque celle-ci est partout
d’âme d’une poutre étroite en caisson soumise à flexion positive comprimée.
(M > 0) autour d’un de ses axes principaux, chacune des quatre La compression « directe » se rencontre également lorsque la
parois (âmes, semelle inférieure, semelle supérieure) constituant plaque est soumise à flexion modérée puisqu’une zone de la
la section est sollicitée dans son plan moyen par une distribution plaque est alors soumise à compression s x(y) d’intensité variable
1
uni-axiale de contraintes normales constantes sur l’épaisseur : sur la largeur de cette zone (figure 5a) à partir d’une intensité
– compression uniforme dans la semelle supérieure ;
– traction uniforme dans la semelle inférieure ;
– flexion pure ou composée dans l’âme. x
O x
a moment accompagné d’un effort tranchant v sx,2 sx,2
y
y a distribution des contraintes
normales de flexion
sx,1,cr sx,1,cr
x
O x
sx,2,cr sx,2,cr
b charge concentrée appliquée sur un bord y
b état d’équilibre voilé
Figure 3 – Plaque rectangulaire sollicitée par des forces
membranaires Figure 5 – Plaque soumise à flexion pure dans son plan
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C2512
1
essence bi-axial. Il est donc utile de raisonner en termes de Ici, on examine exclusivement les aspects du voilement des pla-
contraintes principales. Ainsi, pour une même plaque soumise, ques soumises à des sollicitations membranaires.
cette fois, à cisaillement pur d’intensité de contrainte t (figure 4b),
on sait, en vertu du cercle de Mohr, que cet état de sollicitation
équivaut à un état de contraintes principales égales à t en valeur 1.4 Dimensionnement d’une structure
absolue mais de signes opposés, agissant selon les directions incli-
nées à 45 sur les facettes de cisaillement pur (figure 4b). C’est ici
en plaques
la compression principale diagonale, non directement extériorisée De la même manière qu’il est d’usage de dimensionner une
par la représentation habituelle de la sollicitation extérieure, qui ossature en vérifiant individuellement les éléments structuraux
constitue la source potentielle du voilement d’une plaque en cisail- (poutre, poteau) qui la composent, moyennant la prise en compte
lement. On pourrait donc, en l’espèce, parler de compression de conditions d’extrémité appropriées, on dimensionne une struc-
« indirecte ». ture en plaques en vérifiant individuellement les plaques qui la
Le voilement peut survenir pour une valeur t cr de la sollicitation, composent.
à laquelle correspond une valeur s cr de la contrainte principale de Toute plaque est soumise à des conditions aux limites sur son
compression. La forme voilée est représentée par des lignes de pourtour. Si l’on isole une plaque de la structure à laquelle elle
niveau qui s’« étirent » selon une direction proche de celle de la appartient, ces conditions traduisent donc physiquement les main-
diagonale comprimée et se concentrent sur une bande pseudo-dia- tiens procurés à cette plaque par le reste de la structure.
gonale (figure 4b).
Pour des raisons de stabilité, et donc de résistance, une plaque
& Lorsque l’intensité de la compression – directe ou indirecte – peut être raidie.
atteint un niveau suffisant, la plaque peut donc quitter sa position
plane initiale et prendre une déformée transversale, c’est-à-dire
selon l’axe z. Ce danger est d’autant plus grand que la plaque est L’être générique appelé « plaque » peut alors désigner une
élancée. L’élancement de voilement est mesuré par le rapport b / t partie non raidie de la tôle (sous-panneau), comprise entre rai-
entre la largeur b (plus précisément la dimension b de la plaque disseurs/bords, tout autant que la plaque raidie en tant que
dans la direction perpendiculaire à celui de la sollicitation sous telle (panneau).
contraintes normales) et l’épaisseur t. Il joue, dans le voilement
d’une plaque, le même rôle que l’élancement de flambement Lfl / i Dans la mesure où il est parfois difficile d’assimiler les raidis-
pour un poteau comprimé axialement. seurs à des supports indéformables, on peut être amené à exami-
ner séparément les sous-panneaux (non raidis) et les panneaux
& Le procédé moderne de montage des ponts métalliques par
(raidis).
lançage pose par ailleurs le problème de la résistance à une force
transversale membranaire concentrée (en anglais « patch Cet article ne s’adresse qu’aux plaques non raidies. On y intro-
loading »). La force transversale dont il s’agit ici est, par exemple, duit, d’une part, les principes de base régissant la flexion tranver-
une réaction d’appui qui, appliquée en phase de construction à la sale et le voilement des plaques et, d’autre part, les modèles à la
face inférieure d’une poutre de pont, doit diffuser dans l’âme. Elle ruine qui constituent désormais le fondement des clauses
est en principe appliquée dans le plan de l’âme, mais selon la direc- normatives.
tion y, à savoir perpendiculairement à l’axe de la poutre, et induit
clairement une compression locale sous la charge.
Si l’usage est de parler en l’espèce de force concentrée, la pra-
tique est plutôt de considérer qu’il s’agit d’une force d’intensité 2. Théorie élastique linéaire
souvent importante mais appliquée sur une longueur de distribu-
tion pouvant être faible, comparativement à la longueur de la
de la flexion des plaques
poutre. Cette force est équilibrée par les efforts tranchants
(figure 3b).
Le voilement d’une plaque se manifeste donc par l’apparition
Alors que, pour la barre comprimée axialement, la charge cri- d’une déformée transversale au plan moyen. Il entraı̂ne une flexion
tique élastique de flambement constitue une borne supérieure de de la plaque hors de son plan et est gouverné par l’équation fonda-
la capacité portante, le comportement bi-axial des plaques permet mentale de la flexion élastique des plaques.
à celles-ci, dans certaines circonstances, de développer une résis-
tance postcritique significative et d’atteindre une charge de ruine En théorie élastique linéaire, l’équilibre est écrit par référence à la
pouvant largement dépasser la charge critique élastique de configuration non encore déformée.
voilement.
& Il existe, bien sûr, des situations pour lesquelles une plaque est 2.1 Action de forces transversales
soumise à une distribution de contraintes normales membranaires,
à la fois selon les directions x et y. Un tel cas de distribution bi- Lorsqu’on aborde la théorie élastique de la flexion des pla-
axiale n’est qu’assez exceptionnellement rencontré dans les cons- ques [1], le matériau est supposé avoir un comportement indéfini-
tructions civiles et il se traite alors le plus souvent par le biais de ment élastique. Il est donc caractérisé par un diagramme
relations d’interaction entre les composantes uni-axiales respecti- contrainte/déformation, dit « diagramme t - e », linéaire dont la
ves de la distribution. C’est pourquoi, dans la suite, on se borne à pente est donnée par le module d’élasticité E du matériau.
n’examiner que le cas de distribution uni-axiale de contraintes nor- Il est d’usage d’étudier une poutre en flexion en la ramenant à
males membranaires. son axe x. La déformée de celui-ci permet de déterminer la
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1
p(x,y) dxdy dx ∂x ∂y
dMy
My+ dy dVx ∂My ∂Myx
dy Vx+
dx
dx − + + Vy = 0
y dVy ∂y ∂x
Vy + dy
dMxy dy
Mxy + dy En substituant dans la 1re équation de (2) les valeurs de Vx et Vy
dy tirées des 2e et 3e équation de (2), on obtient :
Figure 6 – Efforts intérieurs sur un élément infinitésimal (épaisseur t) ∂2Mx ∂2Mxy ∂2My
+2 + + p (x , y ) = 0 (3)
∂x 2 ∂x ∂y ∂y 2
distribution en long des efforts intérieurs, appelés aussi « éléments
de réduction » – moment de flexion M, effort axial N et effort tran- Et, en y remplaçant les moments par leurs expressions (1) :
chant V – puis de calculer les contraintes en un point situé à une
distance z de l’axe x en utilisant les lois élémentaires établies dans ∂4w ( x , y ) ∂4w ( x , y ) ∂4w ( x , y ) p ( x , y )
+2 + = (4)
la théorie élastique des poutres. Le fait qu’une plaque ait deux ∂x 4 ∂x 2 ∂y 2 ∂y 4 D
dimensions dominantes accroı̂t évidemment le nombre d’éléments
de réduction : moments de flexion Mx et My, moments de torsion & Cette dernière relation, appelée équation de Lagrange (1813),
Mxy et Myx et efforts tranchants Vx et Vy (figure 6). régit la flexion des plaques planes. Elle est l’analogue à deux
Il est d’usage de rapporter les efforts intérieurs à l’unité de lon- dimensions de l’équation :
gueur à laquelle ils s’appliquent.
∂4w p ( x , y ) (5)
& Plusieurs théories de la flexion élastique des plaques sollicitées =
∂x 4 El
par des forces transversales au plan moyen existent. Elles diffèrent
par les hypothèses simplificatrices de départ. Celle-ci gouverne la flexion des poutres droites de raideur
La plus communément enseignée est la théorie de Kirchhoff. flexionnelle EI.
Elle est régie par des relations similaires à celles gouvernant la fle- La détermination, par intégration de (4), de la déformée w(x, y)
xion des poutres mais, toutefois, quelque peu plus complexes dans du plan moyen de la plaque suffit pour calculer, selon (1), les distri-
la mesure où le comportement structural d’une plaque est bi-axial. butions des moments de flexion et de torsion puis, selon les 2e et
Alors que la théorie des poutres est plutôt considérée rigoureuse, 3e équations de (2), celles des efforts tranchants. Les contraintes s
la théorie de Kirchhoff est manifestement approchée. et t et, au besoin, les contraintes principales en un point situé à une
Elle se fonde notamment sur l’hypothèse simplificatrice selon distance z du plan moyen s’obtiennent à partir des lois élémentai-
laquelle le plan moyen ne subit pas de déformation membranaire res de la résistance des matériaux et de l’élasticité plane à deux
lorsque la plaque fléchit. Ceci implique que la déformée de la dimensions.
plaque soit une surface développable, ce qui, de toute évidence,
ne saurait qu’être très exceptionnellement le cas. C’est pourquoi
les résultats de la théorie de Kirchhoff ne sont considérés comme 2.2 Action additionnelle de forces
suffisamment réalistes que si la flèche (déplacement maximal agissant dans le plan
selon z) n’excède pas 25 à 30 % de l’épaisseur t.
& Tout problème de comportement élastique d’une plaque passe Admettons maintenant que la plaque examinée au § 2.1 soit, en
par la détermination préalable de la déformée w (x, y) du plan outre, soumise à des efforts membranaires, c’est-à-dire appliqués
moyen de cette plaque, c’est-à-dire de la fonction représentant le dans le plan de la plaque : Nx, Ny, Nxy (= Nyx). Ceux-ci produisent
déplacement de tout point de ce plan dans la direction normale à inévitablement une déformation du plan moyen et ont une action
celui-ci. En effet, tous les efforts intérieurs – moments de flexion, sur la flexion transversale de la plaque, d’une manière similaire à
moments de torsion, efforts tranchants – sont obtenus par dériva- ce qui se passe dans une poutre chargée transversalement et
tions appropriées de cette fonction w(x, y). axialement.
L’équilibre d’un élément infinitésimal dx·dy, découpé dans la
On a par exemple pour les moments de flexion et de torsion :
plaque par deux paires de plans parallèles aux plans coordonnés
⎛ ∂2w ( x , y ) ∂2w ( x , y ) ⎞ xz et yz, doit à présent envisager, outre les forces déjà considérées
Mx = − D ⎜ +ν ⎟ au § 2.1, les efforts agissant dans le plan de la plaque dont les
⎝ ∂x 2 ∂y 2 ⎠ intensités par unité de longueur sont indiquées à la figure 7b.
⎛ ∂2w ( x , y ) ∂2w ( x , y ) ⎞
My = − D ⎜ +ν (1) & En projetant ces forces sur les axes x et y, on obtient les équa-
∂y 2 ∂x 2 ⎟
⎝ ⎠ tions d’équilibre additionnelles suivantes :
∂2w ( x , y )
Mxy = − Myx = − D (1 − ν ) ∂N x ∂Nyx
∂x ∂y + =0
∂x ∂y (6)
Et 3 ∂Ny ∂N xy
avec D= raideur flexionnelle de la plaque par unité
(
12 1 − ν 2 ) de longueur, ∂y
+
∂x
=0
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dx
O x
dx
Nx
dy O Nyx x
1 z Nx+
dNx
dx
dx
Nxy
a coupe selon x
dNxy
Nxy + dx
dx
O
x dw
Ny
dy
y
dNyx
Nyx Nyx + dy
dy
dNxy
Nxy + dx
dx dw + d2w
Nx dx
dy dxdy
dy dNx
Nx + dx
Nxy dx c projections sur Oz des efforts de cisaillement
dNyx
Nyx + dy
dy
dNy
y Ny + dy
dy
& Projetons maintenant sur l’axe Oz les forces indiquées à la plaque est soumise à l’action d’une charge transversale p(x, y), elle
figure 7a. À cette fin, on doit tenir compte de la déformée de la prend une déformée w1(x, y) de sorte que tout point du plan moyen
plaque. En négligeant ici encore les infiniment petits d’ordre supé- se retrouve à une coordonnée [w0(x, y) + w1(x, y)] selon z. Pour le
rieur, on obtient : calcul de la déformée w1(x, y), on peut utiliser l’expression (10) éta-
blie pour les plaques planes. Ceci n’est toutefois licite que si la
Projection des forces Nx sur l’axe Oz (figure 7a) :
déformée initiale w0(x, y) est faible. On peut alors considérer
∂2w ( x , y ) ∂N x ∂w ( x , y ) (7)
qu’elle est produite par une charge transversale fictive et invoquer
Nx dxdy + dxdy le principe de superposition.
∂x 2 ∂x ∂x
Considérons maintenant que, outre la charge transversale, la
Projection des forces Ny sur l’axe Oz : plaque est sollicitée par des forces membranaires. Les effets de
celles-ci sur la flexion de la plaque dépendent, non seulement de
∂2w ( x , y ) ∂Ny ∂w ( x , y )
Ny dxdy + dxdy (8) w1(x, y), mais aussi de w0(x, y) et, plus précisément, de la déformée
∂y 2 ∂y ∂y totale [w0(x, y) + w1(x, y)] puisqu’ils font référence à celle-ci
(figure 7). Dans le second membre de (10), il importe dès lors de
Projection des forces Nxy et Nyx = Nxy sur l’axe Oz (figure 7c) : remplacer w(x, y) par la déformée totale.
∂2w ( x , y ) ∂N xy ∂w ( x , y ) ∂N xy ∂w ( x , y ) Comme l’établissement de l’équation aux dérivées partielles l’a
2N xy dxdy + dxdy + dxdy (9) montré, le premier membre de (10) ne représente que des
∂x ∂y ∂x ∂y ∂y ∂x
moments de flexion et de torsion dans la plaque. Ceux-ci ne dépen-
& Ces diverses contributions viennent donc se superposer à la dent pas de la courbure totale, mais bien de la variation de cour-
charge transversale p(x, y)dxdy (figure 6). En réappliquant la procé- bure. La fonction w(x, y) s’identifie ainsi à la seule déformée addi-
dure décrite au § 2.1 aux équations (2) moyennant la modification tionnelle w1(x, y).
ci-dessus et tenant compte des deux premières équations de (6), on On obtient ainsi l’équation fondamentale d’une plaque à légère
obtient l’équation différentielle de la déformée d’une plaque sou- déformée initiale :
mise simultanément à des charges transversales et à des forces
∂4w 1 ( x , y ) ∂4w 1 ( x , y ) ∂4w 1 ( x , y )
agissant dans le plan de la plaque : +2 + =
∂x 4 ∂x 2 ∂y 2 ∂y 4
∂4w ( x , y ) ∂4w ( x , y ) ∂4w ( x , y )
+2 + ⎡ ∂2 ⎡⎣w 0 ( x , y ) + w 1 ( x , y )⎤⎦ ⎤
∂x 4 ∂x 2 ∂y 2 ∂y 4
(10) ⎢p ( x , y ) + N x ⎥
⎢ ∂x 2 ⎥
1⎡ ∂2w ( x , y ) ∂2w ( x , y ) ∂2w ( x , y ) ⎤ (11)
= ⎢p ( x , y ) + N x + 2N xy + Ny ⎥ 1 ⎢ ∂ ⎡⎣w 0 ( x , y ) + w 1 ( x , y )⎤⎦
2 ⎥
D ⎢⎣ ∂x 2 ∂x ∂y ∂y 2 ⎥⎦ ⎢ +2N xy ⎥
D⎢ ∂x ∂y ⎥
⎢ ⎥
Considérons maintenant une plaque dont le plan moyen n’est ⎢ +N ∂ ⎣ 0 ( )
2 ⎡w x , y + w x , y ⎤
1 ( ) ⎦ ⎥
pas initialement plan et présente une configuration initiale w0(x, y) ⎢ y ⎥
⎣ ∂y 2
⎦
d’amplitude faible vis-à-vis de l’épaisseur de la plaque. Si une telle
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et Wesley VANLAERE
Docteur-ingénieur – Chargé de recherches du Fonds de la recherche scientifique – Flandre
1
(FWO)
Laboratoire de recherche sur Modèles structuraux, université de Gand
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C2513
1
modélisation correcte et la conversion des résultats numériques en une résis-
tance au voilement caractéristique d’une coque « réelle » pour obtenir un projet
fiable et économique.
Dans le présent dossier, on traite brièvement des méthodes de calcul pour la
vérification de la résistance d’une coque au voilement.
Axe
sx sq
x (u) q (v)
Méridienne q tx q
Circonférentielle
n (w)
sq sx
Perpendiculaire
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C2513
1
Figure 3 – Coque cylindrique circulaire soumise à deux charges
linéaires diamétralement opposées
h hauteur de remplissage,
g poids spécifique du liquide,
t épaisseur de la paroi, 2. Voilement des coques –
b′ angle entre l’axe et la méridienne.
Disparité entre théorie
Lorsque le niveau du liquide dans le récipient conique monte, les
contraintes de compression s x peuvent causer le voilement de la
et résultats expérimentaux
partie inférieure de la coque malgré l’effet stabilisateur des
contraintes de tension circonférentielles. Sous le poids du liquide,
la coque s’écroule subitement. La stabilité de l’équilibre élastique des coques (ou d’autres com-
Une photo, prise lors d’un essai sur modèle réduit en feuille plas- posants structuraux), soumises à des charges qui y causent des for-
tique transparent, montre clairement les déformations en bas de la ces membranaires de compression, peut être étudiée par la
coque conique au moment du voilement (figure 5). méthode de l’énergie ou par celle de l’équilibre de l’état adjacent.
27
1
28
Construction métallique
(Réf. Internet 42230)
1– Instabilités 2
2– Constructions métalliques Réf. Internet page
Les aciers dans les enveloppes des bâtiments. Composants disponibles et solutions de C2540 35
toitures
Les aciers dans les enveloppes des bâtiments. Techniques de construction des façades C2541 49
Exécution des structures métalliques : la norme EN1090-2. Révision et compléments C2572 117
Sécurité incendie des ouvrages en structures acier et acier/béton. Partie 1 C2506 121
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29
3– Protection anticorrosion
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La construction métallique
2
Master of Sciences
Docteur Honoris Causa
Professeur à l’École nationale des ponts et chaussées
Directeur scientifique du Centre technique industriel de la construction métallique (CTICM)
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 2 500 − 1
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participants à l’acte de construire. Nous décrivons ensuite les modèles selon les-
quels elle s’organise en tant qu’entreprise industrielle et en quoi les dernières
évolutions des matériaux, des moyens de production, de l’informatique et de
la normalisation influent sur son devenir.
Cela fait, nous reviendrons sur les avantages et inconvénients — parfois sup-
posés ou surestimés — de l’acier, à la lumière des méthodes et des produits
disponibles aujourd’hui. Parmi ces aspects, la qualification ou la certification des
entreprises fera l’objet d’un développement particulier.
2
1. Panorama
de la construction
métallique en France
Les entreprises de construction métallique couvrent un spectre
étendu de l’activité BTP en France. Les activités traditionnelles de
la construction métallique concernent essentiellement le domaine
de la fabrication et, parfois, du montage des ossatures métalliques.
Les activités de couverture-bardage requièrent de plus en plus la
mise en œuvre de composants industrialisés. Les produits sont
fabriqués, soit par des filiales de groupes sidérurgiques, soit par
des entreprises spécialisées dans la fabrication et le traitement de
revêtement d’éléments minces formés à froid. Ces dernières tra-
vaillent essentiellement à partir de feuillards et ont investi dans des
machines spéciales (figures 1 et 2).
Aussi parlerons-nous essentiellement des entreprises réalisant Figure 2 – Fabrication d’une panne Z par profilage à froid
un volume d’affaires significatif en charpente métallique, soit un
minimum de l’ordre de 200 tonnes usinées par an et 30 M€ de chif-
fre d’affaires, en rappelant au passage que le produit de base, pro-
filé métallique ou plaque, vaut actuellement à l’achat entre 305 € La production de constructions métalliques usinées est d’environ
et 610 € la tonne. 850 000 tonnes (année 2000) pour le marché intérieur et de
Sur ces critères, il existe environ 550 entreprises recensées en 50 000 tonnes pour le marché à l’exportation. La production
France, se caractérisant par des activités de fabrication couvrant s’accroît régulièrement depuis 1994, année où fut enregistré le
les divers types de bâtiments, les ouvrages d’art, les mâts et pylô- record plancher historique de 550 000 tonnes. La profession
nes de hauteur significative, les silos et divers autres équipements. emploie au total 14 150 personnes environ (cadres et employés,
Soulignons cependant que les cinq plus importantes entreprises ouvriers d’ateliers et de chantiers). La structure de la profession a
restent des PME de moins de 700 employés. peu varié au cours de cette dernière décennie. Elle peut s’examiner
au regard du tonnage usiné en fonction de la taille des entreprises
(tableau 1) :
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L’emploi des métaux en feuilles dans la construction est une pratique millé-
naire. Ils furent utilisés par les Romains pour les tuiles de bronze du Panthéon
d’Agrippa à Rome ou par les bâtisseurs du Moyen Âge qui utilisaient parfois
des bardeaux en fer-blanc.
Après le développement de la sidérurgie, l’architecture industrielle du
XIXe siècle utilisa la tôle de fer, puis d’acier, comme solution alternative aux
matériaux de couverture traditionnels.
Ces composants furent d’abord sommaires de par leurs épaisseurs, leurs
états de surface grossièrement galvanisés, peints manuellement ou
goudronnés.
Parution : octobre 2018
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fruit d’une évolution lente qui a vu se développer, tour à tour, les techniques
de :
– laminage ;
– galvanisation ;
– prélaquage ;
– profilage.
Pour ces diverses applications métropolitaines, contrairement aux toitures en
tôle, les façades en acier traitées dans l’article [C 2 541] se sont développées
plus lentement après une évolution contrastée de la manière de clore les
bâtiments.
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Figure 1 – Machine de Palmer pour produire des profils sinusoïdaux (à gauche) et maison en fer à Melbourne (Australie) vers 1850 (à droite)
(photos DR)
Figure 2 – Toitures préfabriquées et façade en acier construites par Jean Prouvé vers 1950 (photos Pierre Engel)
Four
Refroid
iss eur
Alimen Skin pa
tation e ss
n acier
Accumu
lateur d
’entrée
Bain de
zinc Sort
ie de bo
bine pré
laquées
Laqueu
se Accumu
lateur d
e sortie
Figure 3 – Schéma de principe d’une installation moderne mixte – Galvanisation et prélaquage intégrés (Source ArcelorMittal)
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Figure 4 – Bobines d’acier galvanisées prélaquées en attente de profilage dans une usine (photo Pierre Engel)
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Bâtiment habillé d’une peau en aluzinc (photo Architecte BMC2) Logements à Nantes (photo Ph Müller La Chapelle-P.)
Toitures en acier prélaqué à Shanghai (photo P. Engel) Toitures courbes (Architecte : J-F Schmit, photo : C. Demontfaucon).
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sont garanties, le choix du système de peinture dépendant de tectrice d’oxyde qui se crée sur le métal de base et empêche toute
l´environnement. Ces systèmes de peinture sont capables de sup- corrosion ultérieure.
porter des ambiances urbaines agressives, marines, tropicales ou
abrasives.
La dénomination S355J0WP désigne un acier autopatinable de
Les résines polyester ou polyuréthane sont appliquées en couches type 1 suivant la norme, la lettre P signale une moindre soudabi-
de 25 à 85 μm. Les gammes comme Hairplus® et Colorissime, lité due à la forte présence de phosphores 0,06 % < P > 0,15 %.
par exemple, sont couramment employées et conviennent aux
ambiances courantes peu corrosives mais aussi à des environne- La dénomination S355J2W désigne un acier autopatinable de
ments marins beaucoup plus sévères. type 2 à la teneur en phosphore < 0,035 %, ce qui représente
une bonne soudabilité.
Les résines à base de polyvinyldifluorés (PVDF), comme la
gamme Intense Colorissime, sont appliquées en plusieurs
couches de 25 à 60 μm ; elles offrent une excellente tenue des Intéressants, car ne nécessitant pas de protection anticorrosion
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Façade en acier inoxydable perforé Façade en acier inoxydable
(Architecte E. Nebout – photo Pierre Engel) (photo Architecte Decalaage)
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2
b
Figure 8 – Déformation d’une poutre à parois mince en flexion (à gauche), et modèle équivalent de Winter (à droite)
P Pu
e σm σd e fy
bef σcr
= (v. Karman)
bp fy
ba
P = ∫σx(y).t.dy
a bef σcr σcr
x,u t x,u t P= = (1 – 0,22 )
= σm.bp bp fy fy
Figure 9 – Répartition réelle et répartition linéaire simplifiée des contraintes dans une plaque mince
y σ1
Section Section Lieu initial Lieu final
échantillon efficace de l’axe neutre de l’axe neutre
Figure 10 – Section effective d’une même barre en compression pure (à gauche), et d’une barre en flexion (à droite)
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Cette norme codifie l’utilisation des aciers minces et donne des d’acier minces ont une grande variété de formes. Elles ont un poten-
méthodes de calcul pour les assemblages particuliers de ces tiel de développement illimité, parce que l’investissement requis,
structures, mais aussi des procédures d’essais et une explication nécessaire pour cette filière à froid, est nettement plus réduit que
complète de la prise en compte de la collaboration de paroi qui celui nécessaire pour produire des sections laminées à chaud.
est reprise dans la classe I comme décrit ci-après.
Les structures en acier formé à froid sont classées en 3 classes 2.3.2 Notions sur l’effet de diaphragme
par l’Eurocode 3, suivant la manière dont l’interaction des parois
sur la structure est considérée. Ces classes sont explicitées Ce sujet pourrait à lui seul occuper un article entier des Tech-
comme suit. niques de l’Ingénieur. Nous donnons ici quelques principes
• Classe de construction I simples de ce que l’on appelle communément « l’effet de dia-
Construction dans laquelle des profilés et plaques nervurées phragme » ou encore « la collaboration des parois ».
formés à froid sont calculés pour contribuer à la résistance et à la Mise au point dans les années 1970 par les chercheurs britan-
stabilité globales d’une structure.
• Classe de construction II
niques, Eric R. Bryan et John-Michael Davies, l’application de cette
théorie est aujourd’hui reprise par le paragraphe 10.3 de la par-
tie 1.3 de l’Eurocode 3. Elle permet de réaliser la stabilité des
2
Construction dans laquelle des profilés et plaques nervurées constructions en faisant abstraction des contreventements tels
formés à froid sont calculés pour contribuer à la résistance et à la que les croix de Saint-André ou les nœuds rigides.
stabilité d’éléments structuraux individuels.
Tirées de la référence [6], les photographies de la figure 12
• Classe de construction III
montrent comment une membrane en aluminium résiste aux
Construction dans laquelle les plaques nervurées formées à efforts de cisaillement lorsque l’ossature du cadre, dans lequel
froid sont utilisées comme élément assurant uniquement un elle est enserrée, se déforme dans son plan et provoque un
transfert des charges à la structure. champ diagonal dans la membrane. Substituée par des bacs acier
Reprise sur la figure 11, la typologie des barres et des plaques sur une ossature de bâtiment classique, la membrane de cette
fléchies en acier mince utilisées dans les toitures est décrite suc- maquette donnerait une construction en vraie grandeur (échelle 1)
cinctement dans l’introduction de la partie 1.3 de l’Eurocode 3. très rigide aux efforts latéraux.
Cette description n’est pas exhaustive dans la mesure ou, contraire- La membrane constituée par les bacs de la toiture et par les bar-
ment aux sections laminées à chaud, les sections et profils en tôles dages des longs pans agit comme un véritable contreventement
Figure 11 – Sections fléchies ou comprimées de barres ou de plaques nervurées en acier mince décrit par l’Eurocode 3
43
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Figure 12 – Mise en évidence de l’effet de diaphragme par des membranes souples (photo Prof. Eric R. Bryan)
Connecteur
3. Composants de
l’enveloppe en acier
Couture ou
sertissage de cisaillement
Va
b
Les illustrations de la figure 15 montrent un exemple de toiture 3.2 Tôles profilées et principe
conçue sur le principe de l’effet de diaphragme avec un détail des
principes de couturage des plateaux de toiture sur la figure 15c.
du profilage
Pour que le diaphragme soit effectif, les éléments de faîtage et Les bacs acier utilisés pour les toitures froides ou chaudes, les
de sablière doivent être continus. Pour ce faire, on pratique des toitures-terrasse ou le panneaux sandwich, sont tous fabriqués
éclissages aux points de rupture des pannes. sur le principe du profilage d’une bande de tôle revêtue (figure 5)
44
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Champs de cisaillement
dans la couverture maximum aux appuis
Forces de traction
ou de compression
2
dans les bords
Réactions
d’appuis
Couverture
Contreventements
a analyse des efforts pour une toiture-terrasse et visualisation de ces efforts sur une maquette
Champ de cisaillement
dans la couverture
Couverture
Efforts de traction
compression dans les
barres périphériques
b analyse des efforts pour une toiture en pente et visualisation de ces efforts sur une maquette
Figure 14 – Principe de distribution des efforts pour les toitures-terrasses et pour les toitures en pente (photos Prof. Eric R. Bryan)
45
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2
a axonométrie de la toiture sans contreventement avant la pose des plateaux
b vue des plateaux de toiture avant la pose de l’isolant c couturage et fixation des plateaux sur appuis
f pose de la couverture croisée sur les plateaux g relevé des plages contre les remontés d’eau
46
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Couverture
2
Panne
Structure
Figure 16 – Écorché d’un bâtiment avec une toiture en acier montrant les structures primaires, secondaires et la couverture
Figure 17 – Principe du profilage et illustration de la fabrication d’un bac acier de toiture (photo Pierre Engel)
47
2
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2
lées. Des tentatives avant-gardistes, comme la villa « Le Lac » le béton armé ou précontraint et les maçonneries, que ce soit pour
construite en 1923 par Le Corbusier à Corseaux (suisse) ou la les constructions neuves ou la réhabilitation, il est aujourd’hui utilisé
« Maison du peuple » de Clichy conçue vers 1936 par Lods et pour toutes les familles de constructions comme :
Beaudouin et pour laquelle Jean Prouvé inventa le mur-rideau en – les bureaux ;
tôle d’acier pliée, émergèrent petit à petit (figures 1 et 2). – les centres commerciaux ;
– les équipements ;
■ De 1960 à 1990
– les logements.
Cette conquête fut longue. Au début des années 1960, de nom-
breux bâtiments à ossatures métalliques sont encore clos avec ■ De 1990 à 2000
des remplissages en parpaings, en brique ou en fibrociment. Pour En 1991, l’architecte néerlandais Rem Koolhaas poursuivit dans
le lecteur intéressé, l’élaboration des aciers plats galvanisés préla- cette voie avec la Villa Dall’Ava, une maison particulière qui met la
qués qui servent à fabriquer ces bardages est exposée dans tôle ondulée au cœur d’une œuvre architecturale très médiatisée.
Figure 1 – Bardage en tôle : Villa Le Lac, Corseaux, 1923 (architecte : Le Corbusier, photos Pierre Engel)
Figure 2 – Maison du Peuple, Clichy, 1936 (architectes : Lods & Baudouin et Jean Prouvé, photos Pierre Engel)
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Ce projet cassa définitivement l’image industrielle et bon marché Mis en œuvre verticalement, horizontalement, sous forme de
de la tôle pour lui donner une image élégante et contemporaine. bardages, de cassettes, de lames ou de panneaux plans, les aciers
de parement se retrouvent dans l’architecture contemporaine
On peut également citer les initiatives de fabricants qui se sont sous de nombreuses formes. Plusieurs architectes emblématiques
associés à des designers comme Philippe Stark (Bacacier) leur ayant donné une légitimité, ils sont maintenant devenus de
(figure 3) et d’architectes passionnés par les produits industriels véritables matériaux d’architecture.
comme Renzo Piano, Claude Vasconi et Jean-Michel Wilmotte
pour ArcelorMittal. Si l’effet de mode a pu jouer au départ, on pouvait craindre à
terme un essoufflement créatif. Mais il n’en est rien, car les
■ À partir des années 2000 concepteurs, toujours plus exigeants, poussent le développement
des produits vers des applications de plus en plus audacieuses.
En 2002, l’attribution du prix Pritzker à l’architecte australien
Glenn Murcutt, dont l’œuvre est principalement constituée de
1.2 Développement et importance
2
bâtiments de taille modeste en acier galvanisé (figure 4), a défini-
tivement rangé les réalisations utilisant ce matériau au rang de
constructions traditionnelles avec fort potentiel architectural. économique des façades en acier
La popularité des façades en acier auprès des concepteurs est L’histoire de l’acier peint ou laqué remonte au début de la
aujourd’hui incontestable. Pliés ou profilés, les plats qui les Seconde Guerre mondiale, durant la bataille d’Angleterre. À cette
constituent sont confectionnés à partir d’aciers prélaqués ou époque, des tôles galvanisées sont utilisées pour réparer rapide-
inoxydables et ces produits font clairement partie de l’écriture ment les bâtiments endommagés par la Luftwaffe durant le Blitz.
architecturale de ce siècle [1]. Pour éviter le réfléchissement de la lumière et pour camoufler ces
Figure 3 – Exemples de parements de la gamme Stark® ou de la gamme Epure® à joints debouts de Bacacier (Source Bacacier, Photos DR)
Figure 4 – Exemples de maisons en acier construites par Glenn Murcutt (photos DR)
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constructions, les anglais les recouvrent de bitume qui, à l’usage, Tirée d’un rapport de l’ECCA (European Coil Coating Associa-
se révèle être un excellent protecteur contre la corrosion. tion), la figure 5 montre l’accroissement rapide de la production
d’acier prélaqué en Europe. Cette production croissante est le
Après la guerre, fort de cette expérience, les systèmes de pein- reflet d’une utilisation abondante de ce matériau dans la construc-
ture se sont perfectionnés. Le prélaquage des bobines d’acier tion, pour les enveloppes mais aussi pour certains produits de
avant leur mise en forme (pliage, profilage) est devenu la norme, second œuvre.
car il est plus facile de peindre une surface plane que de peindre
un objet aux formes irrégulières. Outre ses fonctions d’isolation et d’étanchéité, l’enveloppe en
acier donne un caractère indéniable aux bâtiments dans lesquels
L’application de ces produits en acier prélaqué aux toitures puis elle est mise en œuvre et son coût a une importance conséquente
aux bardages, s’est rapidement étendue aux constructions mili- dans l’équilibre budgétaire du projet. Comme le montre la
taires, industrielles et agricoles puis, plus tard, dans les années figure 6, l’enveloppe en acier représente environ 30 % du budget
1990, aux bâtiments résidentiels. des constructions métalliques de faible hauteur (R0 à R + 2), alors
2
Aujourd’hui, en Europe, l’acier prélaqué représente plus de que l’ossature porteuse ne représente que 15 % des dépenses.
80 % des enveloppes métalliques pour une surface approximative L’accroissement de la longévité à la corrosion des nouveaux
de 1 050 millions de m² produits chaque année. aciers revêtus est démontré par la figure 7, où l’impressionnant
gain de résistance à la corrosion, obtenu par les aciers galvanisés
avec le système ZAM (zinc, aluminium & magnésium), est mis en
Remarquons que ces chiffres ne prennent pas en compte les évidence. Avec ces technologies, la résistance à la corrosion des
autres types d’aciers, comme les aciers autopatinables, inoxy- parties vulnérables comme les tranches non protégées, ou bien
dables ou émaillés. les lignes de pliage où la fissuration des revêtements pouvait
Remarquons, par ailleurs, que la part de l’aluminium, dans la poser un problème, ont ainsi été résolues.
confection des enveloppes, se réduit d’année en année. En effet,
les progrès réalisés aujourd’hui par la galvanisation et les laques
sont tels que la différence de longévité entre l’aluminium et 1.3 Écriture et textures des enveloppes
l’acier se réduit régulièrement. Les raisons en sont les suivantes :
– les aciers galvanisés prélaqués possèdent des garanties de en acier
résistance à la corrosion pouvant aller jusqu’à 40 ans ;
– ils sont dotés d’une résistance mécanique largement supé- En architecture, la texture des matériaux utilisés est fondamen-
rieure et leur prix est plus attractif. tale. Elle détermine l’accroche de la lumière et la lecture architec-
turale d’un ouvrage sous les différentes conditions d’éclairement
C’est pourquoi l’acier s’est imposé petit à petit pour les auxquelles il est soumis. Elle est également importante dans les
enveloppes. choix des concepteurs car elle participe à la signature de
7 000 000
6 000 000
5 000 000
4 000 000
3 000 000
2 000 000
1 000 000
1970
1972
1974
1976
1978
1980
1982
1984
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
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Postes de dépenses
27 % Fondations
15 %
30 % Coûts auxiliaires
Enveloppe
Figure 6 – Répartition des coûts de construction dans un bâtiment métallique de hauteur moyenne
14 000
Délai avant apparition de rouille rouge
a tenue des aciers galvanisés à l’essai normalisé b structure des aciers galvanisés, zinc, aluminium
du brouillard salin (source NISSHIN Steel) et magnésium (source NISSHIN Steel)
Figure 7 – Résistance à la corrosion des nouveaux aciers galvanisés avec le système ZAM
l’ouvrage, aux qualités d’intégration du bâti dans son environne- nacrées, avec éventuellement des fonctions complémentaires
ment et à la perception que l’on a de lui avec le temps. anti-graffitis, autonettoyantes ou encore des laques à brillance
réduite.
Grâce à une recherche constante, les fabricants de produits
d’enveloppes répondent à ces besoins en offrant un large choix Pour les logements ou les immeubles tertiaires, les produits
de rythmes de nervures et de possibilités de poses verticales, plans ont souvent la faveur des concepteurs car ils sortent du
horizontales et/ou obliques des composants. registre industriel des produits nervurés. Il y a bien sûr aussi les
inévitables effets de mode ; les surfaces micronervurées sont de
Forts d’une résistance mécanique importante, d’une résistance plus en plus utilisées car elles améliorent les aspects de pla-
à la corrosion et d’une esthétique améliorée, les nouveaux aciers néité.
prélaqués sont en adéquation avec les attentes des architectes. Ils
répondent à leur quête de couleurs, en proposant des nuanciers La figure 8 donne un échantillon des textures disponibles pour
étendus, attrayants, aux couleurs vives, métallisées, perlées, des produits en acier prélaqué [2].
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Effet stuco :
Aspect lisse :
aspect obtenu par déformation
aspect le plus couramment utilisé
locale du métal prélaqué
pour les enveloppes des bâtiments.
ou inoxydable.
2
Aspect texturé :
aspect obtenu par gravage au moyen
obtenu par une laque de finition
d’un rouleau de la bobine
qui se texture à la cuisson.
d’acier inoxydable.
Poudre de silice
Aspect texturé fin : Effet larmé sur inox :
obtenu par une laque de finition aspect obtenu par laminage
plus chargée en poudre de silice à chaud de la bobine
à granulométrie importante. d’acier inoxydable.
Billes de polyamide
Aspect grainé : Effet plissé :
obtenu par l’insertion de billes l’aspect plissé de ce panneau,
de polyamide dans la laque nommé Argin, est obtenu par un pliage
de finition. serré de l’acier prélaqué.
Vernis structuré
Aspect peau d’orange : Effet plissé perforé :
verni structuré sur monocouche lisse l’aspect plissé est obtenu par un pliage
(proche d’un aspect post-laqué serré d’une tôle en acier prélaqué
en poudre). perforée en ligne avant pliage.
Effet ondulé :
Aspect embossé : aspect obtenu par profilage
réalisé par un rouleau graveur d’une bobine d’acier prélaquée
qui exécute une déformation avec une onde régulière
à chaud de la laque. ou irrégulière.
Textures obtenues par un travail de la structure Textures obtenues par un travail de déformation locale de l’acier,
de la peinture (source ECCA) par pliage ou profilage (photos DR)
Figure 8 – Exemples de textures pouvant être obtenues pour des enveloppes en acier prélaqué
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Ces textures sont obtenues par un travail de structuration de la aux États-Unis, en Grande-Bretagne, puis dans les pays scandi-
peinture qui peut prendre des états lisses, texturés, grainés ou naves en complément d’ossatures en acier ou en bois.
peau d’orange, etc. On peut également procéder à des déforma- Aujourd’hui, ces composants de façades peuvent être des parois
tions locales du métal pour lui donner des aspects stucco, micro- drainantes à simple peau. Ils sont utilisés pour des constructions
nervurés, emboutis… simples sur des ossatures en acier ou en bois (figure 13a), ou
La combinaison de ces deux techniques est évidemment pos- posés, avec ou sans isolation, sur des structures existantes pour
sible. Le rendu de ces aspects de surface n’est pas toujours bien réhabiliter les façades de tous types (figures 13b et 13c).
exprimé par des photographies et il est conseillé au lecteur de se
munir d’échantillons types qui sont remis par les fabricants sous ■ Double peau
forme de carte de crédit. Des systèmes isolés à double peau, composés par un plateau
Ces produits doivent être conformes aux normes NF P 34-301 de bardage (figure 13d) recouvert par un bac acier, sont apparus
(voir le Pour en Savoir plus). Les illustrations des figures 9 et 10 dans les années 1970. Ils ont été développés pour faire face aux
coûts accrus de l’énergie après les chocs pétroliers.
2
donnent un échantillonnage des applications possibles en acier
prélaqué, mais aussi en acier inoxydable, en acier autopatinable Ces complexes sont posés sur les ossatures primaires ou secon-
et en acier émaillé. daires des charpentes métalliques ou sur d’autres types de struc-
On voit également apparaître des bacs aux pas aléatoires ou tures comme les charpentes en bois ou en béton armé.
des profils spécialement créés pour un bâtiment spécifique ■ Ajout d’une 3e peau
comme pour le hangar de Cargolux par Jean-François Schmidt à
Luxembourg (figure 11). L’ajout d’une troisième peau sur des enveloppes existantes est
apparu à la fin des années 1990 comme une réponse à des problé-
Les architectes sont généralement demandeurs de systèmes matiques d’améliorations acoustiques, thermiques ou simplement
bien calepinés. Ceci est particulièrement vrai pour les bâtiments esthétiques.
des zones d’activités où les murs-rideaux en verre ne passent plus
Une pratique récente consiste à fixer une troisième peau perfo-
et où le bardage n’est pas accepté.
rée au moyen d’écarteurs. Ces peaux additionnelles sont posées
Par ailleurs, les accessoires complémentaires, nécessaires aux dif- sur des enveloppes doubles peaux neuves ou anciennes comme
férents produits, sont nombreux. En effet, le manque d’accessoires une mantille avec une transparence qui laisse apparaître la cou-
de finition des débuts s’est rapidement estompé afin de fournir aux leur du bac support.
utilisateurs des gammes globales parfaitement utilisables.
Comme exposé au § 3.6.2, les concessions automobiles Audi sont
un bon exemple de cette mise en œuvre déclinée mondialement par
Remarquons toutefois que certains éléments spéciaux la marque allemande pour toutes ses concessions.
comme les retours d’angles, les huitièmes de sphère, etc.,
lorsqu’ils sont disponibles, sont souvent jugés trop onéreux ■ Bénéfices esthétiques et mécaniques des nervures de bardages
par les architectes.
Pour des raisons esthétiques, mais aussi pour des raisons méca-
niques, les nervures des bardages sont généralement moins pro-
fondes que celles de bacs acier de couverture. En effet, les efforts
L’apparition des panneaux sandwich, dans les années 1970, et de vent en façade sont généralement inférieurs aux charges de
la concomitance des chocs pétroliers ont donné un nouvel essor neige des toitures. Ils nécessitent donc moins de rigidité.
aux enveloppes en acier. Grâce à cette technique, il est possible
Ce point n’est cependant pas universel. En effet, les régions
d’associer, dans un même ensemble, une isolation de qualité, des
cycloniques y dérogent avec des pressions de vent parfois supé-
portées accrues entre appuis, mais aussi une réelle esthétique
rieures à 2,5 kN/m2. Pour résoudre ce problème, on peut jouer sur
grâce à de grandes surfaces planes ou micro nervurées.
la portée entre appuis en rapprochant les lisses de bardage ou uti-
Ces panneaux nervurés, micronervurés ou plans ont d’abord été liser des profils à nervures plus profondes.
produits pour des applications industrielles avant que, petit à
On peut également utiliser des plateaux de bardage qui limitent
petit, les fabricants ne développent des produits spécifiques dont
la portée du bardage entre 400 et 600 mm. Enfin, les panneaux
quelques exemples sont donnés à la figure 12.
sandwich décrits aux § 3.4.1.4 et 3.5 constituent une autre solution
Rapportés comme une mantille sur des enveloppes étanches, les possible de façade auto-isolée et autoportante.
écrans perforés en acier prélaqué sont devenus des éléments de
façade aujourd’hui très appréciés par les concepteurs pour leurs
effets esthétiques et pour leur protection contre le soleil ou les 2.2 Composants et produits utilisés
agressions mécaniques. Le § 3.6.2fait le point sur ces applications.
2.2.1 Ossatures secondaires
Initialement développées pour les systèmes à simples peaux
2. Composants des façades (figure 14), les lisses de bardage en acier formé à froid sont atta-
chées par des échantignoles boulonnées ou par des pattes sou-
en acier dées sur la charpente.
Le principe de construction des bardages et des façades en acier
est basé sur une superposition de couches croisées d’acier et d’iso-
2.1 Différentes typologies lants. Les nervures qui raidissent les bacs ou les parements en acier
(lames ou cassettes) sont posées perpendiculairement aux ossa-
Nous allons maintenant passer en revue les composants des
tures secondaires et les vides de ces systèmes remplis par des iso-
systèmes de façade construits à partir de tôles en acier plat revêtu
lants adaptés à l’usage ou laissés vides pour la ventilation.
ou en acier plat inoxydable. En complément des références [1]et
[2], le lecteur peut également consulter la référence [3]. Pour les enveloppes métalliques, il est recommandé d’utiliser
des lisses de bardage en acier. Elles garantissent en effet :
■ Simple peau – une bonne rectitude ;
Ces systèmes sont issus de typologies constructives indus- – une stabilité dimensionnelle ;
trielles développées graduellement dans les années 1930 à 1970 – une résistance convenable.
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25
25
28 250
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Figure 11 – Vue et détails de l’onde du projet de Cargolux à Luxembourg (architecte : Jean-François Schmidt, Photo Pierre Engel)
À section égale, les lisses en acier possèdent une meilleure rigi- L’article [C 2 521] fait le point sur les techniques d’assemblage
dité que les lisses en aluminium (3 fois plus) ou en bois (20 à de la construction métallique.
25 fois plus). Elles permettent donc de franchir des portées plus
Les fixations des parements de façades (bardages, lames, cas-
grandes. Suivant la nature du support, elles sont tour à tour bou-
settes, tôles planes) sont réalisées à l’aide de vis autoperceuses
lonnées sur des échantignoles (structures en acier), clouées sur
de diamètres Ø 4,8, Ø 4,9 et Ø 5,5 (figures 17 et 18). Les coutures
les poteaux (plateaux de bardage) ou fixées par des équerres
entre bacs acier et les fixations des accessoires d’étanchéité, ou à
réglables (supports en maçonneries, en béton ou en bois).
vocation esthétique, sont exécutées au moyen de vis autoper-
Ces différentes solutions sont illustrées sur la figure 15. Consti- ceuses de diamètres Ø 3,8, Ø 4,8, Ø 4,9 ou Ø 5,5, ou bien avec des
tuées à l’origine par des pannes IPN en acier ou des chevrons en rivets aveugles (figure 19).
bois, ces éléments de structure secondaire ont été petit à petit
remplacés par des éléments en acier formé à froid de sections Depuis une vingtaine d’années, toutes ces fixations ont été lar-
Zed, Cé ou Sigma, produits automatiquement à longueur par pro- gement développées et perfectionnées, et elles permettent la fixa-
filage avec les perçages nécessaires à leur fixation sur l’ossature. tion des enveloppes en acier sur tous les types de structures en
acier, en bois et en béton.
Les bardages ou les vêtures en acier sont ensuite fixés sur ces
lisses ou sur les lèvres des plateaux au moyen de vis autoperceuses
comme exposé au paragraphe 2.2.2. Les bacs acier transmettent les 2.2.3 Accessoires complémentaires pliés
charges de vent à l’ossature secondaire constituée par les lisses ou ou crantés, chevêtres, précadres,
les plateaux de bardages qui, à leur tour, transfèrent ces efforts à la calfeutrements
structure primaire avec un excellent rapport poids/rigidité.
Longtemps destinées à des applications industrielles, les enve-
loppes en acier sont désormais prescrites par les architectes pour
2.2.2 Organes de fixation des bardages des équipements, des logements et des bâtiments tertiaires. Ces
et des plateaux de bardage usages requièrent un niveau de détail plus élevé que pour des bâti-
Les fixations des plateaux de bardage et de certains bacs acier ments industriels et, généralement, un grand soin lors de l’exécution.
sur les ossatures primaires, et parfois secondaires, sont le plus
■ Accessoires spécifiques
souvent exécutées au moyen de clous à charge de type Hilti ou
Spit (figure 16) ou de vis autoperceuses de diamètre Ø 6,5 mm, Les accessoires spécifiques façonnés font partie des compo-
adaptés aux épaisseurs des supports (figure 17a). sants indispensables qui donnent aux façades l’esthétique et les
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f panneau laine de roche à parement perforé g panneaux à paroi interne perforée posés
pour obtenir une correction acoustique sur une charpente en bois lamellé-collé
(photo DR) (photo DR)
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a panneaux sandwich acier posés sur une structure bois b pose de lames en acier sur un mur en béton armé
c sandwich acier posés sur un mur en maçonnerie d mur double peau posé sur une structure en acier
Figure 13 – Parements acier posés sur différents types de structures (photos Pierre Engel)
Boulons
A
Bac acier
Lisse
Fixation
lisse/bac acier
Éclisse Échantignole fixée Lisse
de la lisse sur le poteau
A Coupe A-A
Figure 14 – Attache d’un bardage en acier sur la lisse et de la lisse sur le poteau
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500 56 72
19
1,6 to 2,8 1,6 to 2,5
170 175
92 10 91 18
10
49,5 65
30 20
82
c lisse sur échantignole
d lisses secondaires réglables, fixes et extrudées (cf figure 63b)
e équerre de réglable f lisse de type PSB g calage sur lisse en bois h lisse en bois
performances recherchées. Ils concernent les points singuliers de sont réalisés au moyen de produits spécifiques, spécialement
la construction comme découpés ou formés au pas des nervures.
– les angles de façade ;
– les pieds de mur ; ■ Mise en œuvre des accessoires
– les acrotères ; Pour obtenir une construction bien exécutée, la mise en œuvre
– les jambages ; des accessoires est la clé du succès. En effet, 80 % des difficultés de
– les tablettes ; la conception et de la mise en œuvre des enveloppes en acier
– les impostes et autres ouvertures. résident dans la bonne définition des détails de raccordement entre
Ils se présentent sous la forme de pièces pliées, parfois décou- les bacs acier, les lames ou les cassettes et leurs accessoires.
pées, crantées au pas des profils ou embouties, comme le La figure 21 fait un inventaire non exhaustif des points singu-
montrent les illustrations de la figure 20. L’épaisseur de l’acier liers pouvant exister sur un bâtiment et qu’il convient de traiter
employé doit être suffisante et sa qualité strictement identique de lors des étapes de conception de l’enveloppe. Lorsqu’ils n’ont pas
celle de l’acier utilisé pour la façade. été correctement traités au moment des études, tous ces points
Par ailleurs, l’utilisation d’un prélaquage de qualité moindre, ou sont autant de sources de complications potentielles lors du chan-
un écart de couleur avec celle de la façade due à un contretypage tier ou pendant l’exploitation du bâtiment.
approximatif, peuvent provoquer un vieillissement accéléré avec Chaque détail type fait l’objet d’une étude de conception adé-
des pathologies de changement de couleur, voire de corrosion. quate qui donne lieu à des dessins d’exécution précis comme
D’autres accessoires comme les précadres, les closoirs ou obtu- nous le développons aux 3 et 4 pour les différents types de
rateurs de nervures, ou les embases des orifices de ventilation, façades en acier.
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Bon Mauvais
4 mm
2
de la coupelle qui est bien 5-6 mm
assise sur la tôle
7-9 mm
7-9 mm 7-9 mm
La coupelle est trop déformée,
réduire la puissance d’un niveau
7-9 mm
10 mm
80 mm min.
20 mm min.
a différentes vis autoperceuses b vis auto longue c vis auto longue d vis pour bardage e exemples de vis autoperceuses
suivant l’épaisseur à fixer pour support épais pour support et de couture esthétiques utilisées pour les bardages
en acier ou lisse en bois et les façades
Figure 17 – Vis autoperceuses pour fixation des bardages sur différents supports (source Faynot et SFS)
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Figure 19 – Vis autoperceuses et rivets de couture pour fixer les accessoires (source Faynot et Étanco)
Les raccordements entre les pans des bâtiments formés par les Cette attention conditionne également la performance du bâti-
pignons et les façades, qu’ils soient entrants ou sortants, doivent être ment au niveau de son étanchéité à l’air et à l’eau et donc ses per-
réalisés au moyen d’accessoires spécifiques spécifiés sur la figure 21. formances thermiques et acoustiques. La résistance au vent et la
Les bavettes de pied de bardage, les bandes de rive, les jambages, pérennité de la façade dépendent également de la qualité de la
tablettes et impostes des fenêtres, etc. obéissent aux mêmes règles. mise en œuvre de ces éléments.
Notons que les éléments montrés sur la figure 21 ne sont pas Si l’on respecte les principes de base de mise en œuvre énon-
exhaustifs. Le lecteur est donc invité à consulter les références cés au § 4, il est facile de concevoir des bardages en acier de qua-
[4]et [5]et les catalogues des fabricants qui proposent des pièces lité. Les bacs acier sont des plaques nervurées revêtues de très
standard ou sur mesure. grandes tailles. Elles sont parfaitement étanches et leur bonne
Les accessoires sont également pliés ou emboutis, découpés ou fixation sur des porteurs sains garantit une résistance au vent
formés au pas des nervures des profils. Leur approvisionnement sur exceptionnelle, très appréciée dans les zones à fortes sollicitations
le chantier et leur mise en œuvre sont capitaux pour la réussite tech- comme les régions cycloniques
nique et esthétique du projet. Ce dernier point est devenu particuliè- ■ Portes et fenêtres
rement crucial dans la mesure où le niveau architectural exigé pour
ces enveloppes est l’un des points clés de la conception. Les ouvertures comme les portes ou les fenêtres sont bordées
par des structures secondaires dédiées, composées de potelets et
■ Détails d’architecture et de performance de chevêtres (voir figure 22) sur lesquelles on fixe généralement
L’utilisation récurrente d’enveloppes en acier pour des applications des précadres (figure 23). Ces précadres sont des éléments préfa-
architecturales à caractère soigné (équipements, bureaux, logements) briqués en tôle pliée, soudée et laquée en atelier.
force les concepteurs à avoir une vigilance particulière vis-à-vis des La figure 24 montre un écorché de fenêtre avec les jambages,
détails, notamment lors de la validation des plans d’exécution. l’imposte et la tablette. Tous ces accessoires spécifiques ont une
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2
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C2530
2
1.2 Notion d’analyse et de vérification.................................................... — 3
1.3 Idéalisation de la structure ................................................................ — 3
1.3.1 Système statique global .......................................................... — 3
1.3.2 Décomposition de la structure ................................................ — 3
1.3.3 Comportement des assemblages ............................................ — 4
2. Comportement des structures – Méthodes d’analyse ............. — 4
2.1 Réponses linéaire et non linéaire des structures .............................. — 4
2.1.1 Comportement linéaire ............................................................ — 4
2.1.2 Effets du 2e ordre ..................................................................... — 5
2.1.3 Notion d’instabilité d’ensemble .............................................. — 6
2.1.4 Classification des structures ................................................... — 6
2.2 Méthodes d’analyse globale .............................................................. — 8
2.2.1 Analyse globale élastique ....................................................... — 8
2.2.2 Analyse globale plastique ....................................................... — 8
2.2.3 Méthodes pas-à-pas ................................................................ — 11
2.3 Choix d’une méthode d’analyse ........................................................ — 11
2.3.1 Analyse élastique ou plastique ............................................... — 11
2.3.2 Analyse au 1er ordre ou au 2e ordre ....................................... — 12
2.3.3 Conséquences sur le dimensionnement ................................. — 12
2.4 Imperfections...................................................................................... — 14
2.4.1 Imperfections globales ............................................................ — 14
2.4.2 Imperfections locales .............................................................. — 14
3. Exemple d’application.................................................................... — 15
4. Conclusion........................................................................................ — 18
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 2 530
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C2530
plus économique, elle est sujette à des conditions d’application plus strictes. En
fonction du type de structure, il est possible de mener l’analyse globale en
ayant recours à une théorie du 1er ordre ou du 2e ordre (§ 3.3.2). Dans le premier
cas, on se réfère à la géométrie initiale non déformée de la structure, alors que
dans le cas d’une analyse au 2e ordre, la géométrie de la structure est suffisam-
ment affectée par les effets d’actions pour qu’il soit nécessaire de tenir compte
de la modification de la géométrie sous l’effet des charges appliquées.
D’une manière générale, il est toujours possible de mener une analyse élas-
tique. Par ailleurs, l’analyse globale peut être fondée sur la théorie du 2e ordre,
dans tous les cas et sans restrictions, mais ce n’est pas toujours indispensable.
Par simplicité, la pratique courante consiste souvent à se limiter à une analyse
globale élastique au 1er ordre (cf. § 3.2.1).
2 Cet article rassemble les notions et les concepts indispensables à une bonne
maı̂trise de cette phase d’analyse. On y traite notamment du choix de la
méthode d’analyse (élastique ou plastique, au 1er ou au 2e ordre).
Actions :
Effets d’actions :
• Charges,
efforts
• Efforts intérieurs,
contraintes,
• Poussées des
réactions
terres, pressions
hydrauliques
• Déformations,
tassements
• Effets de la
température,
• Instabilités
incendie,
humidité
• Fissurations,
corrosions et
• Effets
putréfactions
chimiques, sel
de déneigement
Modèle de calcul,
Grandeurs géométriques,
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C2530
2
Ces coefficients de pondération traduisent la probabilité de des modèles adéquats, et notamment d’adopter des hypothèses
simultanéité des actions (par exemple concomitance de la neige et quant au comportement de ses éléments constitutifs (barres et
du vent), ainsi que les niveaux d’action envisagés, c’est-à-dire, soit assemblages), comme expliqué aux paragraphes suivants.
des situations extrêmes dans la vie de la structure (ELU), soit le
fonctionnement de tous les jours (ELS). Ainsi, en pratique, une
série de combinaisons ELU et ELS sont à envisager pour le
1.3 Idéalisation de la structure
dimensionnement.
1.3.1 Système statique global
La structure (ou l’ossature) est ici considérée dans sa globalité,
1.2 Notion d’analyse et de vérification comme un système statique à part entière. Différentes hypothèses
Les combinaisons de charges, relatives à chaque situation de relatives au modèle structurel sont à effectuer :
risque, engendrent dans les différents éléments de la structure des – schéma statique (appuis, types de liaisons entre éléments…) ;
sollicitations et des déplacements. La détermination de l’intensité – géométrie ;
et de la répartition de ces « sollicitations » (moment de flexion M, – comportement des sections, des assemblages ;
effort normal N, effort tranchant V) et de ces déplacements est l’ob- – matériaux utilisés…
jet de l’analyse de la structure (voir Nota).
En principe, on considère la structure dans sa globalité pour en
Nota : Peut-être parce qu’elle est plus explicite, en Suisse et en Belgique, l’expression effectuer l’analyse ; cela implique donc de considérer l’entièreté de
« effort intérieur », traduction directe du terme anglais « internal force », est générale-
ment utilisée à la place du mot français « sollicitation ». ses composants. Selon les cas, on peut envisager de traiter la struc-
ture dans son ensemble en trois dimensions (par exemple dans le
cas d’actions sismiques mobilisant la résistance à la torsion de la
Sophistication de l’analyse globale structure), ou plus simplement en deux dimensions. La géométrie
des éléments est le plus souvent représentée par les lignes de leurs
centres de gravité (théorie des poutres).
Analyse globale
1.3.2 Décomposition de la structure
Importance
relative Comme alternative à la prise en compte de la structure dans son
des tâches ensemble, il est possible d’idéaliser cette dernière comme l’adjonc-
Vérifications à l’ELU
tion de composants.
Exemple
Cela peut consister en la décomposition du comportement tridi-
Simplification de l’analyse globale mensionnel de la structure en plusieurs comportements bidimension-
nels, moyennant la prise en compte judicieuse de leurs interactions
Figure 2 – Importance relative des tâches d’analyse globale
(cf. figure 3).
nB
Pla
Plan A Plan A Plan B
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C2530
D’une manière générale, il est toujours possible de décomposer rotations) varient linéairement avec les charges appliquées. Cela
la structure globale en sous-structures et/ou en éléments isolés, présuppose :
moyennant une extériorisation des interactions structurales entre – un matériau élastique linéaire (c’est-à-dire qui suit la loi de
éléments adjacents. Hooke) ;
– de petits déplacements (c’est-à-dire que l’influence de la défor-
Exemple
mée courante sur la distribution des sollicitations est négligeable).
La figure 3 illustre la possibilité de dissocier une structure tridimen-
sionnelle en deux sous-structures planes, dont les interactions sont Dans ces conditions, les contraintes, déformations, sollicitations
prises en compte au travers de conditions d’appui adéquates et des et déplacements dus aux effets des différentes actions appliquées
charges qu’elles se transfèrent. isolément peuvent être simplement additionnés en utilisant le prin-
Lorsque ces décompositions sont achevées, c’est-à-dire des que cipe de superposition. Ce dernier se révèle particulièrement utile en
l’on connaı̂t l’effet des sollicitations sur chaque élément et l’influence pratique pour déterminer la situation la plus sévère pour chaque
de son environnement (éléments adjacents), il est aisé de procéder section ou barre d’une structure.
aux différentes vérifications de résistance et de stabilité.
4 Instabilité
2. Comportement Charge
2 Non-linéaire materiel
2.1 Réponses linéaire et non linéaire
des structures
5 Non-linéaire géométrique
La figure 6 représente de manière schématique les différents et materiel
types de réponses liées au comportement d’une structure en fonc-
tion de l’évolution de son chargement.
Déplacement
2.1.1 Comportement linéaire
On admet qu’une structure suit un comportement linéaire (on dit Figure 6 – Types de réponses linéaires et non linéaires des structures
aussi du 1er ordre) lorsque les déplacements (translations et en acier
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C2553
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C2553
Exemple
1. Principes et notations Poutre simplement appuyée de longueur L, soumise à une charge
permanente G et à une charge d’exploitation Q (chargement unifor-
mément réparti).
La combinaison ELU conduit à une charge : qELU = g G G + g Q Q.
1.1 Principes de vérification Les coefficients g G et g Q sont les coefficients partiels appliqués
selon les Eurocodes aux actions, avec pour cet exemple :
X Ed ≤ X Rd qELS = G + Q
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C2553
z tf
IT
Iw
Inertie de torsion
Inertie de gauchissement
2
Wel,y Module élastique de flexion par rapport à l’axe fort
r
Wel,z Module élastique de flexion par rapport à l’axe faible
z tf & Sollicitations
bf
NEd Effort axial de calcul (traction ou compression)
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C2553
– les conditions d’appui de la paroi, sur un bord (aile de profilé Classe 4 : la section est très élancée et le phénomène de voile-
en I) (figure 3 [6]) ou sur deux bords (âme ou semelle de caisson) ; ment local est susceptible de se produire avant d’atteindre la limite
– la répartition des contraintes normales sur la largeur de la d’élasticité dans une fibre quelconque de la section. Une section de
paroi. classe 4 doit être vérifiée vis-à-vis de la résistance élastique de la
section efficace. Des caractéristiques efficaces de section sont cal-
& Afin d’appréhender ce phénomène, l’Eurocode 3 définit 4 classes culées en considérant des largeurs efficaces pour les parois com-
de section. primées de classe 4.
Classe 1 : la section est massive et permet d’atteindre la résis-
tance plastique (plastification possible de toutes les fibres), avec Remarque
une capacité de déformation plastique suffisamment importante En général, toute vérification de la résistance d’une barre com-
pour développer une rotule plastique. La capacité d’une section à mence par la détermination de la classe de la section transver-
pouvoir développer une rotule plastique ouvre la possibilité d’une sale, afin de savoir s’il est possible de se référer, dans les cal-
analyse globale plastique pour des ossatures hyperstatiques (redis- culs soit à :
2
tribution des efforts). – la résistance plastique de la section (classe 1 ou 2) ;
– la résistance élastique (classe 3) ;
Classe 2 : la section est suffisamment massive pour permettre – la résistance élastique de la section efficace (classe 4).
l’atteinte de la résistance plastique. Mais elle possède une capacité
de déformation plastique qui n’est pas suffisante pour former une
rotule plastique.
2.2 Détermination de la classe d’une
Classe 3 : la section est élancée et le risque de voilement local section
ne permet pas d’atteindre la résistance plastique. La résistance de
la section est limitée à l’atteinte de la limite d’élasticité dans les Le tableau 5.2 de la norme NF EN 1993-1-1 donne des limites
fibres les plus sollicitées, selon une distribution élastique des d’élancement pour les parois qui constituent la section
contraintes normales dans la section. On se référera, dans ce cas, transversale.
à la résistance élastique de la section.
& La classe d’une section dépend des sollicitations qui lui sont
appliquées (effort axial, moment fléchissant). En principe, il
Voilement de la semelle convient de considérer une répartition des contraintes normales
qui correspond, soit à l’état limite de résistance plastique (atteinte
de la limite d’élasticité dans toutes les fibres de la section), soit à
l’état limite de résistance élastique (atteinte de la limite d’élasticité
dans les fibres extrêmes comprimées selon une distribution
triangulaire).
& La classe d’une section est la classe la plus élevée des parois qui
la constituent. Ainsi, pour une section en I ou H, il faut déterminer
la classe de la semelle comprimée et la classe de l’âme. Le
tableau 3 donne les limites d’élancement (rapport largeur-épaisseur
Voilement de l’âme
c/t) pour les parois dites « en console » : c’est-à-dire avec un bord
appuyé et un bord libre. Le tableau 4 donne les limites d’élance-
ment pour les parois appuyées sur les deux bords. Lorsque la
condition relative à la classe 3 n’est pas respectée, la paroi est de
classe 4.
Figure 2 – Représentation du voilement local de la semelle
et de l’âme pour une section en I sous l’effet d’une flexion & Les limites d’élancement dépendent d’un paramètre e qui peut
par rapport à son axe de forte inertie
être calculé par :
235
ε=
fy
fy
235 275 355 420 460
(en MPa)
Figure 3 – Voilement local dans la semelle comprimée d’un profilé e 1,0 0,924 0,814 0,748 0,714
en I (photo issue des cahiers de l’APK)
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C2553
tf tf
Flexion composée
Classes Paroi comprimée
Bord libre comprimé Bord libre tendu
+fy
aC aC 2
+fy +fy
Distribution plastique des contraintes normales
-fy -fy
C
C C
1 9e 9 e/a 9ε
α α
2 10 e 10 e/a 10 ε
α α
+fy
3 14 e 21 ε k σ
soumise à un effort axial et un moment fléchissant d’axe fort, ce La revue Construction Métallique [1] contient des tableaux qui
paramètre peut être calculé de la façon suivante : permettent de déterminer rapidement la classe d’un profilé laminé
de type IPE, HEA, HEB, etc. pour différentes nuances d’acier, en
Si NEd ≤ − c tw fy (âme tendue) : α=0 compression simple, en flexion simple et en flexion composée par
Si NEd ≥ + c tw fy (âme comprimée) : α = 1,0 rapport à l’axe de forte inertie. Il est à noter que tous les profilés de
la gamme IPE sont de classe 1 en flexion simple, pour les nuances
Si − c tw fy < NEd < + c tw fy (
α = 0,5 ⎡⎣1 + NEd / c tw fy ⎤⎦ ) S235 à S460.
(0 ≤ α ≤ 1,0)
2.3 Caractéristiques efficaces
Dans ce même tableau 4, le paramètre y est le rapport des pour une section de classe 4
contraintes aux extrémités de la paroi étudiée, en supposant que
la limite d’élasticité est atteinte dans les fibres comprimées. Pour 2.3.1 Principes
une section en I ou H doublement symétrique, soumise à un effort
axial et un moment fléchissant d’axe fort, ce paramètre peut être Dans le cas où la section est de classe 4, il convient de tenir
calculé de la façon suivante : compte du phénomène de voilement local sous l’effet des contrain-
tes de compression. Lorsque le voilement local apparaı̂t, une redis-
( )
ψ = 2 NEd / A fy − 1 mais ψ ≤ 1,0 tribution des contraintes normales vers les bords appuyés se pro-
duit (voir figure 4).
Remarque
Le principe du calcul consiste à simplifier le diagramme réel
Il convient de noter que, pour la détermination des paramètres
a et y définis précédemment, l’effort normal doit être positif des contraintes par un diagramme linéaire sur des largeurs effi-
pour la compression, et négatif pour la traction. caces. Celles-ci doivent être calculées conformément à la norme
NF EN 1993-1-5.
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2
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C2520
Constructions métalliques
Moyens d’assemblage
par Jean-Pierre MUZEAU
Ancien élève de l’École Normale Supérieure de Cachan
Docteur d’état es Sciences Physiques – Professeur des universités
Professeur Honoraire et ancien responsable du Département Génie Civil de
2
Polytech’Clermont-Ferrand
Président de l’APK (Association pour la Promotion de l’Enseignement de la Construction
Acier)
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C2520
2
lier (petites poutres en treillis par exemple). Emplacement où deux ou plusieurs éléments se rencon-
trent (voir figure 1). Pour les besoins du calcul, assemblage
des composants de base nécessaires pour représenter le
Soulignons que le terme « assembleur » est souvent utilisé comportement lors du transfert des sollicitations par
comme un terme générique désignant l’ensemble des organes l’assemblage.
d’assemblage.
Assemblage
Zone d’interconnexion de deux barres ou plus. Pour les
& La fonction principale d’un assemblage est de permettre la besoins du calcul, ensemble des composants de base qui per-
transmission correcte des efforts entre les éléments qu’il réunit. mettent d’attacher des éléments de telle sorte que les sollicita-
Ces efforts peuvent être très importants et sont le plus générale- tions appropriées puissent être transmises entre eux. Un assem-
ment statiques ou quasi-statiques (actions gravitaires, actions cli- blage poutre-poteau est composé d’un panneau d’âme et, soit
matiques, charges d’utilisation à variations lentes). Mais ils peuvent d’une seule attache (configuration d’assemblage unilatérale),
parfois avoir un caractère dynamique (effets de chocs ou de séis- soit de deux attaches (configuration d’assemblage bilatérale).
mes, vibrations, etc.). La figure 1 représente ces deux configurations.
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C2521
Constructions métalliques
Assemblages par procédés mécaniques
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C2521
2 1. Boulons traditionnels
Tête
Partie filtrée
Écrou
Tableau 2 – Aires des sections lisses et des sections filetées des boulons ordinaires
Hauteur d’écrou................................... (mm) 6,8 8,4 10,8 12,8 14,8 15,8 18 19,4 21,5 23,8 25,6
Hauteur de tête .................................... (mm) 5,3 6,4 7,5 8,8 10 11,5 12,5 14 15 17,5 19
Section nominale A............................(mm2) 50,2 78,5 113 154 201 254 314 380 452 573 707
Section résistante A s .........................(mm2) 36,6 58 84,3 115 157 192 245 303 353 459 561
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2
Dimension des clés (1) ........................ (mm) 19/22 22/24 24/27 27/30 30/32 32/36 36/41 41/46 46/50
Section nominale A ............................(mm2) 113 154 201 254 314 380 452 573 707
Section résistante A s ..........................(mm2) 84,3 115 157 192 245 303 353 459 561
(1) les deux nombres a/b sont tels que a correspond aux boulons HR 8.8 et b aux boulons HR 10.9.
1.1.2 Boulons à haute résistance (80 % du diamètre nominal de la vis) et par l’absence d’un essai
d’aptitude à l’emploi sur boulon entier.
Les boulons à haute résistance (ou boulons HR) sont des bou-
En conséquence, les deux remarques formulées précédemment
lons aptes à être précontraints lors de la mise en œuvre. On les
pour les boulons HR ne sont plus vraies pour les boulons HV
appelle encore boulons « à serrage contrôlé ». Ils sont réalisés
(rupture ductile et qualité de mise en œuvre). Ces derniers ne
dans des aciers à haute limite d’élasticité de qualité 8.8 et 10.9 et
devraient donc pas être utilisés en lieu et place de boulons HR. Par
ils doivent comporter un marquage spécifique « HR » sur chaque
contre, leur utilisation reste possible à condition de respecter scru-
élément du boulon (vis, écrou et rondelle), ce qui n’est pas le cas
puleusement les prescriptions fournies par leurs fabricants.
des boulons ordinaires de classe de qualité identique. Leurs carac-
téristiques dimensionnelles sont données dans le tableau 3. Notons cependant que, maintenant, les boulons HV sont traités
par l’Eurocode 3 de la même manière que les boulons HR.
Les caractéristiques mécaniques minimales de ces produits sont
régies par les normes NF E 27-701 et NF E 27-702. Elles sont
impérativement obtenues par traitement thermique (une trempe 1.1.4 Désignation des boulons
suivie d’un revenu).
Deux points importants doivent être soulignés pour les boulons La désignation d’un boulon se fait par la lettre M (pour métrique)
HR : suivie de la valeur du diamètre nominal d en mm. La mention HR
indique qu’il s’agit d’un boulon à haute résistance.
— les hauteurs d’écrous, plus importantes que pour les boulons
ordinaires (90 % du diamètre nominal du boulon), conduisent à À titre d’exemple, un boulon M27 – 6.8 représente un boulon
une ruine en traction par rupture ductile de la tige de la vis et non ordinaire de diamètre nominal 27 mm et de classe de qualité 6.8. Un
pas par arrachage des filets ; boulon M24 – HR 10.9 NF représente un boulon HR à serrage contrôlé
— ils sont livrés complets sous emballage étanche afin de de diamètre nominal 24 mm et de qualité 10.9 respectant la norme NF.
garantir la valeur et la tenue dans le temps du coefficient k qui
déterminera l’intensité du couple à appliquer lors du serrage pour
obtenir la précontrainte désirée. 1.2 Mise en œuvre
Les garanties de performance des boulons HR portent sur les
caractéristiques suivantes : La mise en œuvre des boulons s’effectue au moyen de clés. Elle
— limite d’élasticité, résistance et allongement de la vis soumise dépend du type de boulon.
à un essai de traction ;
— résilience de la vis ;
— dureté de chaque composant (vis, écrou et rondelle) ; 1.2.1 Boulons ordinaires
— charge d’épreuve sur l’écrou ;
Pour les boulons ordinaires, aucune précaution particulière n’est
— aptitude à l’emploi sur le boulon entier avec détermination du
exigée pour le serrage si ce n’est de mettre en contact les pièces
coefficient k de rendement du couple de serrage.
assemblées. En général, aucune rondelle n’est nécessaire.
Certaines des caractéristiques dimensionnelles des boulons HR
diffèrent de celles des boulons ordinaires (voir tableaux 2 et 3).
Celles des boulons à haute résistance sont définies dans la norme 1.2.2 Boulons précontraints
NF E 27-711.
Pour les boulons HR à serrage contrôlé, la précontrainte installée
dépend de la qualité et de la fiabilité de la mise en œuvre. Une des
1.1.3 Boulons HV DIN rondelles livrées avec le boulon doit obligatoirement être disposée
Ce sont des boulons très répandus sur le marché européen car sous l’élément mis en rotation lors du serrage (l’écrou en général).
ils sont moins onéreux que les boulons HR. Ils sont quelquefois uti- L’utilisation de la seconde rondelle est facultative mais elle facilite
lisés comme boulons précontraints alors qu’ils n’en possèdent pas la répartition de la pression sur la pièce assemblée.
les caractéristiques mécaniques. Le serrage peut être obtenu de quatre manières différentes :
Les boulons HV répondent aux spécifications de la norme DIN — par le contrôle du couple ;
allemande. Cela se traduit par des exigences moins sévères en ce — par la méthode par la mesure de l’angle ;
qui concerne la limite d’élasticité, par des performances inférieures — par la méthode dite du « tour d’écrou » ou méthode mixte ;
vis-à-vis de la rupture fragile, par une hauteur d’écrou plus faible — par traction directe.
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■ Serrage au couple
Le serrage au couple s’effectue en appliquant la relation sui- p1 e1
vante :
C = k Fp,C d
e2
Sens de
avec C couple à appliquer, l'effort
d diamètre du boulon, p2
k rendement vis-écrou,
e2
F p,C précontrainte désirée (F p,C = 0,7 f ub A s ).
Le couple est contrôlé à l’aide d’une clé dynamométrique
manuelle ou d’une clé à chocs soigneusement calibrée. p1 e1
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Ligne de trusquinage
e3
d0
e4
0,5 d0
2
a
Cote de
t trusquinage
des cornières
Les conditions minimales sont destinées à laisser suffisamment Les cotes de cette ligne de trusquinage ainsi que les diamètres
de place entre les organes d’assemblage pour permettre une pose des boulons préférentiels, sont définis dans les catalogues de pro-
correcte (encombrement des clés notamment). duits sidérurgiques (voir documentation OTUA, par exemple).
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Constructions métalliques
Assemblages par soudage
par Jean-Pierre MUZEAU
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2
ainsi à des problèmes mécaniques et métallurgiques. La méthode utilisée
pour réaliser cette protection a une influence prépondérante sur les caractéris-
tiques du mode opératoire.
Le chalumeau oxyacétylénique est plutôt utilisé pour le découpage des pièces
bien qu’aujourd’hui les procédés de découpe au laser ou au plasma soient de
plus en plus courants.
Les procédés par résistance trouvent une application dans le soudage par
points des éléments minces.
Pour l’assemblage par soudage d’éléments de constructions en acier, les
modes opératoires les plus couramment utilisés sont fondés sur l’arc électrique.
Dans un premier temps, cet article présente les différents procédés de sou-
dage disponibles en construction métallique ainsi que les multiples phénomè-
nes qui y sont associés.
La deuxième partie concerne la présentation des types de soudures :
– soudures bout à bout ;
– cordons d’angle ;
– soudures en bouchon ;
– soudures par points.
La troisième partie présente le calcul des cordons de soudure au sens de
l’EN 1993-1-8. Si les soudures bout à bout ne nécessitent généralement aucun
dimensionnement spécifique lorsqu’elles assurent la continuité géométrique et
mécanique des pièces assemblées, il n’en est pas de même pour les autres
types de cordons dont le calcul dépend essentiellement de leur orientation par
rapport à la direction de l’effort à attacher.
La dernière partie de l’article s’attache à souligner les particularités du sou-
dage de goujons destinés à assurer la connexion entre l’acier et le béton en
construction mixte.
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Métal
d’apport
Racine
Pied Métal
de base
Face
Pied
Pied
Face
Pied
a berceau orientable seul
2
Soudure d’angle
Racine
Zone affectée
thermiquement
85
2
86
Référence Internet
C2551
1.
1.1
Composants tendus ........................................................................
Définitions et domaine d’utilisation ..................................................
C 2 551v2
—
–2
2
2
1.2 Comportement et dimensionnement ................................................. — 4
1.2.1 Modes de ruine ........................................................................ — 4
1.2.2 Critères de dimensionnement ................................................. — 4
1.3 Assemblages ...................................................................................... — 5
1.3.1 Assemblages soudés ............................................................... — 5
1.3.2 Assemblages boulonnés ......................................................... — 6
1.3.3 Exemples d’application ........................................................... — 12
1.4 Conception ......................................................................................... — 13
1.4.1 Avantages et inconvénients des différents types de sections — 13
1.4.2 Structures à câbles .................................................................. — 14
2. Composants comprimés ................................................................ — 15
2.1 Définition et domaine d’utilisation .................................................... — 15
2.2 Comportement et dimensionnement ................................................. — 16
2.2.1 Flambement ............................................................................. — 16
2.2.2 Voilement ................................................................................. — 19
2.2.3 Critères de dimensionnement ................................................. — 20
2.2.4 Détermination pratique de la longueur de flambement ........ — 20
2.3 Conception ......................................................................................... — 22
2.3.1 Procédure de conception......................................................... — 22
2.3.2 Avantages et inconvénients de différents types de sections . — 22
2.3.3 Applications ............................................................................. — 23
2.4 Assemblages ...................................................................................... — 26
2.4.1 Critères de dimensionnement ................................................. — 26
2.4.2 Applications ............................................................................. — 27
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 2 551v2
ans la mesure où leurs comportements et leurs modes de ruine sont diffé-
D rents, cet article traite séparément, et successivement, des composants
tendus, puis des composants comprimés. Dans chaque cas, la définition du
composant est donnée, le domaine d’utilisation et les modes de ruine sont
décrits.
Les assemblages étant des éléments vitaux de toute construction métallique,
ils font l’objet d’un paragraphe spécifique.
D’autre part, un paragraphe entier est consacré à la conception, prétexte à
faire la synthèse des exigences de comportement et des critères économiques.
Enfin, des exemples illustrent et mettent en application les différentes notions
introduites.
Notons que cet article fait partie d’une série sur les composants métalliques :
– [C 2 550] Conception et dimensionnement ;
– [C 2 551] Composants tendus et comprimés ;
– [C 2 552] Composants fléchis.
Parution : août 2014
87
Référence Internet
C2551
1. Composants tendus & Dans la pratique, les éléments tendus possèdent différentes
dénominations :
– suspentes ;
– aiguilles ;
1.1 Définitions et domaine d’utilisation – poinçons ;
Un composant est dit « tendu » ou « en traction pure », lorsque – tirants ;
ses extrémités sont soumises à des efforts qui imposent un allon- – haubans.
gement uniforme à toutes ses fibres.
Suspentes
Les suspentes désignent généralement des éléments tendus ver-
Selon la théorie des poutres : un composant est tendu si la ticaux. Ils servent à transmettre les charges de tablier aux câbles
résultante des efforts s’exerçant sur une section droite quel- porteurs des ponts suspendus (figure 4), ou aux arcs des ponts de
conque se réduit à un effort normal, appliqué au centre de gra- type bow-string (figure 5). Dans des immeubles constitués d’un
2
vité G de la section, et dirigé de la section vers l’extérieur de noyau central étroit en acier ou en béton (figure 6) avec des plan-
l’élément, comme illustré sur la figure 1. chers débordant de chaque côté, les suspentes servent à ramener
les charges de plancher sur le plafond porteur.
L’axe de l’effort normal est tangent à la fibre moyenne de l’élément. L’avantage de ce type de conception est de conduire à des élé-
La contrainte normale s en un point quelconque de la section ments de sections bien inférieures à celles qu’auraient des poteaux
droite est constante. Elle est donnée par la relation : transmettant les charges jusqu’au niveau des fondations.
Le principe est également le même pour des bâtiments classi-
N ques, où les appuis intérieurs des planchers sont constitués par
σ= (1)
A des éléments tendus ramenant les charges de plancher sur les
fermes.
avec N effort de traction appliqué à la section droite,
A aire de la section droite de l’élément.
σ = Eε (2)
& Pour les aciers de construction courants, E = 210 000 N/mm2. Figure 2 – Poutre à treillis en N
On en déduit l’allongement DL d’une fibre quelconque par la
relation :
NL0
ΔL = εL = (3)
EA
Remarque
Le composant tendu est l’élément de structure métallique le
plus simple et le plus efficace, car il ne pose aucun problème
d’instabilité de forme. Il est présent dans presque toutes les
ossatures métalliques.
& Dans les poutres en treillis et pour un cas de chargement donné,
l’une des deux membrures et certaines diagonales sont tendues
(figure 2). Selon le sens de l’action horizontale, certaines diagona-
les de systèmes de contreventement peuvent être des composants
tendus, comme le montre la figure 3.
Figure 3 – Contreventement vertical d’un long-pan de bâtiment
industriel
88
Référence Internet
C2551
2
– éléments de stabilisation aux efforts latéraux des structures
élancées comme les mâts ou pylônes (figure 12).
Figure 7 – Planchers en porte-à-faux repris par des suspentes Figure 11 – Pont à haubans
89
Référence Internet
C2551
1.2 Comportement et dimensionnement attache, si ces moments sont importants et n’ont pas été pris en
compte lors du calcul des assemblages. La meilleure façon d’éviter
1.2.1 Modes de ruine ce problème est de concevoir des attaches sans excentricité, ou
avec des excentricités réduites au minimum. Dans les cas où les
& Ruine ou défaillance excentricités ne peuvent être évitées, il faut tenir compte des
La ruine, ou la défaillance d’un élément tendu, peut avoir lieu moments secondaires dans le calcul des assemblages.
dans la zone courante ou dans la zone d’assemblage. Dans les zones d’assemblage, sans attache possible de toute la
La défaillance dans la zone courante est due aux allongements section de l’élément tendu
excessifs résultant de la plastification des sections. En effet, en fai- Comme c’est le cas des cornières attachées par une seule aile
sant croı̂tre progressivement l’effort de traction appliqué à l’élé- (figures 14a et 15), il en résulte une modification de la répartition
ment, les contraintes dans les sections courantes atteignent la des contraintes normales dans la section du fait du « traı̂nage de
limite d’élasticité, et les sections commencent à plastifier. Dans le cisaillement ». La solution est d’en tenir compte dans les calculs
domaine plastique, les déformations des fibres augmentent de des assemblages, ou d’adopter des dispositions qui en minimisent
Figure 13 – Diagramme contrainte s déformation e de l’éprouvette Figure 15 – Cornière attachée par soudure (zone bleue)
de traction sur un gousset
90
Référence Internet
C2551
Au droit des assemblages, le calcul peut être plus fastidieux, 1.3.1 Assemblages soudés
puisque la résistance des différents éléments doit être vérifiée (sou-
dure, boulons tendus/cisaillés, pression diamétrale…). Dans le cas & Définitions et vocabulalire
des assemblages boulonnés, il est nécessaire de vérifier en com- Les composants tendus sont en général assemblés par des sou-
plément la résistance en section nette. dures d’angle.
1.3 Assemblages On rappelle qu’une soudure d’angle réunit deux surfaces fai-
L’assemblage idéal d’un élément tendu doit être de type articulé. sant entre elles un angle dièdre.
C’est-à-dire qu’il doit être conçu de façon à ne pas développer de
L’assemblage est dit « en T » lorsque les directions des épais-
moments significatifs susceptibles d’affecter défavorablement les
seurs des pièces assemblées sont perpendiculaires (figure 16a), et
différents composants qui y convergent.
« à clin » lorsque ces épaisseurs sont parallèles (figure 16b).
2
& Moments indésirables
Une soudure d’angle est caractérisée par l’épaisseur utile, ou
Ces moments indésirables, encore appelés « moments secondai- gorge « a », et la longueur utile du cordon « L ». La gorge a est
res » ou « moments parasites », proviennent : égale à la hauteur mesurée à partir de la racine du plus grand trian-
– des rigidités à la flexion non nulles de l’attache et des barres gle inscrit entre les faces à souder et la surface de la soudure
qui y convergent d’une part ; (figure 17).
– des divers excentrements possibles des efforts au niveau de
l’attache (plans moyens des différentes barres non confondus, & Dispositions constructives
efforts non épurés, etc.) d’autre part ; Des soudures d’angle peuvent être utilisées pour l’assemblage
de pièces lorsque les faces forment un angle compris entre 60 et
Une estimation des moments secondaires dus à la rigidité en
flexion des barres peut être obtenue directement par l’analyse glo- 120 .
bale de la structure, en supposant que les barres sont encastrées Les soudures d’angle peuvent être continues ou discontinues.
les unes sur les autres au niveau de l’attache. Si l’hypothèse Les soudures d’angle discontinues sont à proscrire pour des cons-
d’encastrement ne pose aucun problème avec les outils informati- tructions en ambiance corrosive comme : les ouvrages en mer, les
ques, elle est en revanche plus délicate à utiliser avec les approches usines chimiques, etc.
manuelles nécessaires pour effectuer un prédimensionnement. La gorge d’une soudure d’angle ne doit pas être inférieure à
C’est ainsi que, pour le calcul manuel des treillis, ou des systè- 3 mm.
mes de contreventement utilisant des profils ouverts, on continuera
à faire l’hypothèse d’articulation. On considérera alors que les & Critères
moments secondaires dus à la rigidité en flexion sont négligeables.
La méthode simplifiée, décrite dans le § 4.5.3.3 de l’EN 1993-1-8,
De façon générale, on limite les moments secondaires prove- permet d’évaluer la résistance d’une attache soudée par cordon
nant de la rigidité à la flexion des barres en réduisant au maximum d’angle si l’on vérifie l’expression suivante en tout point de la
la zone d’attache. Hormis les cas des cornières attachées par une soudure :
seule aile, et dont les résistances peuvent être déterminées de
façon forfaitaire, les moments secondaires dus aux excentrements Fw ,Ed ≤ Fw ,Rd (6)
divers doivent être évalués localement sur le dessin de l’attache et
pris en considération dans la vérification de l’assemblage. avec Fw,Ed effort de calcul par unité de longueur au droit
Les moments secondaires résultants doivent être répartis dans de la soudure,
les différentes barres de l’assemblage au prorata des rigidités des
barres (I/l).
& Modes d’exécution d’assemblages
Deux modes d’exécution sont principalement utilisés aujourd’hui
pour réaliser les assemblages : l’assemblage par boulons (voir
§ 1.3.2) et le soudage (voir les articles [C 2 521] [C 2 522]).
Les assemblages réalisés en atelier sont presque toujours sou-
dés (voir § 1.3.1). Sur site, lors du montage, le soudage est parfois
utilisé. Mais il impose de :
– disposer de soudeurs qualifiés ;
– mettre en place des plate-formes à différentes hauteurs de
façon à permettre l’exécution correcte des soudures et les contrôles
correspondants ; Figure 16 – Types de soudure d’angle
– protéger la réalisation des soudures contre les intempéries ;
– disposer d’une source d’énergie pour le préchauffage et les
soudures.
Remarque
Dans la phase de montage, les assemblages boulonnés sont
préférés parce que l’exécution est plus rapide et qu’elle ne
nécessite pas un personnel qualifié.
En contrepartie, il faut savoir que les structures boulonnées
sont plus lourdes que les structures équivalentes soudées. Ce
poids supplémentaire est de l’ordre de 10 % et correspond aux
platines, éclisses et raidisseurs qu’il faut rajouter pour réaliser
des attaches conformes aux règles de l’art. Figure 17 – Définition de la gorge a d’une soudure d’angle
91
Référence Internet
C2551
Fw,Rd résistance de calcul de la soudure par unité de Les valeurs à donner aux pinces e1 et e2, et aux entraxes p1 et p2,
longueur : doivent être comprises entre des valeurs :
– minimales qui ont pour but de prémunir l’assemblage contre le
fu risque de déchirure des tôles assemblées ;
Fw,Rd = fvw,da = a – maximales qui permettent d’éviter la corrosion ou le voilement
3γ M2 βw
local.
avec fu résistance ultime en traction la plus faible des En présence d’acier selon l’EN 10025 (sauf selon l’EN 10025-5),
pièces attachées, les pinces et entraxes doivent respecter (tableau 3.3 de l’EN 1993-
g M2 coefficient partiel égal à 1,25 dans l’EN 1993-1- 1-8) les conditions suivantes :
8,
1,2d 0 ≤ e1, e2 ≤ 4t + 40 mm
bw facteur de corrélation obtenu à partir du 2,2d 0 ≤ p1 ≤ min (14t ; 200 mm)
tableau 4.1 de l’EN 1993-1-8. 2,4 d 0 ≤ p2 ≤ min (14t ; 200 mm)
92
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C2554
2
Docteur Ingénieur en Génie Civil de l’INSA de Rennes
Chef de projet de recherche au CTICM
93
Référence Internet
C2554
2
le concept de semi-rigidité qui permet de caractériser la déformabilité des assem-
blages et leur influence sur le comportement global de la structure. En consé-
quence, il est nécessaire de justifier l’hypothèse de modélisation des assemblages
qui, dans la pratique, sont généralement considérés articulés ou encastrés.
Dans cet article, la méthode des composants est présentée de façon générale
avant d’être appliquée aux assemblages de poutres par platines d’about bou-
lonnées. Le cas des assemblages de poutres articulées est traité ensuite. Pour
chacune de ces deux familles d’assemblage, les différentes dispositions cons-
tructives utilisées dans la pratique sont précisées et la méthodologie des calculs
est illustrée au travers d’exemples simples.
Les assemblages en pieds de poteaux, autre catégorie d’attaches particulière-
ment importante, font l’objet d’un article séparé (voir [C 2 557]).
Âme de la poutre
en traction
Platine en flexion
Mj,Ed
94
Référence Internet
C2554
φattache
φw
Rangées tendues
φj
Mj,Ed
Mj,Ed
2
Panneau d’âme
Mj
φj
Mj,Rd
2/3 Mj,Rd
Mj,Ed Sj,ini
φj
À titre d’exemple, la modélisation d’un assemblage d’une poutre Cette hypothèse est retenue dans toute la suite de cet article.
sur un poteau par platine boulonnée est représentée à la figure 2.
Lors du calcul du moment résistant, la principale difficulté pro-
vient de l’évaluation de la résistance au niveau des rangées de bou-
1.1.2 Résistance lons tendues car, d’une part, un grand nombre de composants sont
présents dans cette zone (boulons, platine, âme et semelle du
Les assemblages poutre/poteau par platine d’about sont généra- poteau) et, d’autre part, les rangées peuvent interagirent entre elles.
lement dimensionnés pour transmettre un moment fléchissant. On
La résistance des rangées est évaluée à partir de la méthode des
doit alors vérifier aux États limites ultimes (ELU) :
tronçons en T présentée de façon très générale dans le paragraphe 1.2.
M j,Ed ≤ M j,Rd (1)
1.1.3 Rigidité
avec Mj,Ed moment fléchissant appliqué à l’assemblage
calculé à l’ELU, La méthode des composants permet de déterminer la rigidité fle-
xionnelle d’un assemblage et donc de calculer la rotation corres-
Mj,Rd moment résistant de l’assemblage. pondant à l’application d’un moment donné (voir figure 3). Par
définition, cette rigidité en rotation est :
Habituellement, lors du dimensionnement des assemblages pou-
tre/poteau de bâtiments industriels, le moment résistant Mj,Rd est M j,Ed
Sj = (2)
déterminé en négligeant l’incidence de l’effort normal, Nj,Ed. Cette φj
simplification est considérée acceptable si Nj,Ed reste inférieur à
5 % de la résistance à l’effort normal de la poutre attachée. avec fj rotation de l’assemblage.
95
Référence Internet
C2554
(E,lb)
Lb
a assemblages rigides
(E,lb)
Ressorts en rotation
Sj Sj
Lb
b assemblages semi-rigides
(E,lb)
Lb
c assemblages articulés
Figure 4 – Modélisation des assemblages de poutre sur poteau d’un portique industriel
96
Référence Internet
C2554
En d’autres termes, lors de la conception d’assemblages de pou- La résistance des tronçons en T tendus est évaluée en considé-
tre par platine boulonnée (voir § 2), on vise à vérifier la relation (5) rant les différents modes de ruine pouvant s’y développer (figure 6),
pour éviter de devoir faire réaliser une modélisation structurale à savoir la formation d’un mécanisme par développement de char-
trop complexe. nières plastiques (modes 1 et 1-2) ou la ruine des boulons tendus
(modes 2 et 3). Le type de mode de ruine dépend fortement du
À l’inverse, un assemblage peut être classé nominalement arti- développement, ou non, de l’effet de levier qui correspond aux for-
culé (voir figure 4c) si la condition suivante est vérifiée : ces de contact en extrémités de platine.
S j,ini ≤ 0,5Elb / L b (6) En présence d’effet de levier, les modes 1, 2 et 3 doivent être
considérés. En l’absence d’effet de levier, il est nécessaire d’utiliser
Dans le cadre de l’analyse élastique globale, une articulation peut les modes 1-2 et 3.
alors être introduite au niveau de l’assemblage. & La résistance du mode 1-2, correspondant à la plastification de la
Si aucune des relations (5) et (6) n’est vérifiée, l’assemblage est platine sans effet de levier, est donnée par :
2
classé semi-rigide (voir figure 4b) et sa flexibilité en rotation doit
2Mpl,1,Rd
être prise en compte dans l’analyse globale. Un ressort flexionnel F T ,1- 2,Rd = (8)
Sj, calculé à partir de (3) et (4), doit alors être introduit au droit de m
l’assemblage.
avec tp épaisseur de la platine,
On notera toutefois qu’il est possible de remplacer la rigidité fle-
xionnelle Sj, par la rigidité sécante qui ne dépend pas du moment f y,p limite d’élasticité de la platine,
fléchissant appliqué. La rigidité sécante a pour expression : g M0 coefficient partiel égal à 1,0 dans l’EN 1993-1-8,
S j,ini
S j, séc = (7)
η Tableau 1 – Valeurs du coefficient h
avec h coefficient obtenu à partir du tableau 1.
Assemblage Autres types
Types d’attache
poutre/poteau d’assemblages
Soudée 2 3
1.2 Méthode des tronçons en T
Platine d’about boulonnée 2 3
La résistance et la rigidité des rangées de boulons tendues sont
évaluées en considérant un système simple, le tronçon en T (voir Cornières de semelles boulonnées 2 3,5
figure 5), composé d’une platine, de boulons et d’une âme attachée Platine d’assise – 3
sur la platine.
FT,Rd
0,8√2a
e m
leff
tf m
a
Tronçon en T tendu
FT,Rd FT,Rd
Mj,Rd
97
Référence Internet
C2554
FT,3,Rd FT,1-2,Rd
leff,nc longueur efficace du mode non circulaire
(
l eff ,nc = min 4m + 1,25e ; bp )
& La résistance du mode 3 qui correspond à la ruine des boulons,
est :
F T , 3,Rd = ∑ Ft,Rd (9) Mode 3 : Ruine des boulons Mode 1-2 : Plastification partielle
de la platine
avec F t,Rd résistance en traction d’un boulon calculée
selon le tableau 3.4 de l’EN 1993-1-8 : Figure 6 – Modes de ruine d’un tronçon en T
k 2Asfub
Ft,Rd = 0,8√2a
γ M2
(
F T,Rd = min F T,1- 2,Rd ; F T, 3,Rd ) (10) 2. Assemblages encastrés
La résistance du mode 1 qui correspond à la plastification
de poutres par platine d’about
totale de la platine avec effet de levier, est donnée par :
2.1 Dispositions constructives
4Mpl,1,Rd
F T ,1,Rd = (11)
m 2.1.1 Assemblages de continuité de poutres
La résistance du mode 2 qui correspond à la ruine des boulons Les continuités poutres sont souvent réalisées à l’aide d’assem-
et à la plastification partielle de la platine avec effet de levier, est : blages par platines d’about boulonnées : une platine est soudée
sur l’âme et les semelles de chaque poutre puis les deux platines
2Mpl,2,Rd + n ∑ Ft,Rd sont boulonnées entre elles.
F T ,2,Rd = (12)
m +n Les boulons peuvent être précontraints ou non. Avant l’adoption
des Eurocodes, la pratique française était plutôt d’utiliser des bou-
l eff ,2 tp2 fy ,p lons précontraints (type HR) selon la norme NF P 22-460 qui, traitait
avec Mpl,2,Rd = clairement des encastrements et des boulons précontraints. L’Euro-
4γ M0 code ne faisant plus de distinction, il est possible d’utiliser des bou-
l eff,2 = l eff,nc
lons précontraints ou non.
n = min (e ; 1,25 m ) .
Il existe plusieurs variantes de cette conception. La plus simple
consiste à placer des rangées de boulons entre les semelles (voir
En présence d’effet de levier, la résistance en traction d’un tron- figure 8a). Les rangées adjacentes en face des semelles sont nom-
çon en T est donc : mées rangées intérieures, les autres rangées centrales. Si cette pre-
mière conception ne permet pas de transférer des moments très
(
F T,Rd = min F T,1,Rd ; F T,2,Rd ; F T , 3,Rd ) (13) importants, elle présente l’avantage de ne pas être trop encombrante.
Afin d’augmenter la résistance et la rigidité à la flexion de l’attache,
98
Référence Internet
C2554
a sans rangée extérieure b rangée extérieure non raidie c rangée extérieure raidie
une rangée extérieure peut être ajoutée dans la partie tendue (voir au moment fléchissant. Dans ce cas, l’âme du poteau reste défor-
figure 8b). Il est même possible de raidir cette rangée extérieure (voir mable sous l’action de l’effort tranchant introduit par le moment.
figure 8c) afin que celle-ci soit équivalente à la rangée intérieure.
Si cet effort tranchant est dimensionnant, aussi bien en résis-
tance qu’en rigidité, il convient de souder un raidisseur diagonal
2.1.2 Assemblages de continuité de poutre sur l’âme du poteau (voir figure 9c). Une attention particulière doit
sur poteau être accordée au positionnement du raidisseur afin de pouvoir met-
tre en place facilement les boulons inférieurs.
Les continuités de poutre sur poteau sont généralement réalisées à
l’aide de platines d’about. Une platine est soudée sur l’âme et la Des rangées extérieures raidies, ou non, peuvent également être
semelle de la poutre, puis elle est boulonnée sur la semelle du poteau. utilisées afin de renforcer la zone tendue de l’assemblage.
99
2
100
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C2557
101
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C2557
constructives qui étaient déjà présentes dans les règles françaises (ouvrage de
Lescouarc’h [3] par exemple). C’est l’objet de la première partie de cet article
que de présenter la conception et le calcul des pieds de poteaux articulés.
Lorsqu’il devient difficile de respecter les critères de déplacements de l’ELS
(présence d’un pont roulant par exemple), il est parfois courant d’avoir recours
à des pieds de poteaux encastrés. Le calcul de la résistance des pieds de
poteaux encastrés est alors effectué à l’aide de la méthode des composants,
mais ne s’avère pas plus complexe à employer que les méthodes traditionnel-
les. L’exigence de justifier que ces attaches peuvent être modélisées comme
rigides engendre cependant quelques difficultés. Le cas des pieds de poteaux
encastrés par platine d’about est traité dans la deuxième partie de cet article.
2
Pour chacune de ces deux parties, un exemple illustre la démarche.
102
Référence Internet
C2557
Platine d’assise
Trou rond normal
Bêche
2
Scellement
Axe du poteau
Lorsque la hauteur de la platine est comprise entre 300 et donnant peu d’éléments sur le calcul des grains, il est conseillé de
600 mm, le respect de la condition d’articulation peut s’avérer diffi- garder les hypothèses de ce guide tout en vérifiant la résistance en
cile à réaliser. C’est pourquoi il peut être envisagé d’utiliser une pla- respectant les critères de l’Eurocode.
tine de seulement 300 mm de hauteur, même si cela conduit à une Les axes d’articulations (voir figure 7) fonctionnent eux aussi
largeur réduite par rapport à la hauteur du poteau (voir figure 5). Il bien pour des efforts de compression que de traction et permettent
convient alors de raidir l’âme du poteau, surtout si des efforts de des rotations très importantes. Par ailleurs, ce dispositif présente
compression importants doivent être transférés. un intérêt esthétique non négligeable. Le calcul des axes et chape
est décrit dans la référence [C 2 521].
Pour des bâtiments lourds (parkings, bureaux), il peut devenir
nécessaire d’effectuer des appuis spécifiques (voir figures 6 et 7). La résistance des pieds de poteaux articulés doit être vérifiée
pour les efforts tranchants et normaux de traction/compression. Le
Les grains (voir figure 6) sont intéressants lorsque les efforts de paragraphe 1.2 donne des éléments sur le calcul de la résistance
compression sont importants, tout en permettant une rotation non des pieds de poteaux articulés pour ces trois sollicitations. Les
négligeable. L’âme du poteau doit alors être renforcée afin de pou- assemblages traités sont les pieds de poteaux par platine d’assise
voir transférer localement l’effort de compression. avec ou sans platine de préscellement (voir figures 1 et 3). Pour les
Des critères de dimensionnement sont présentés dans le guide autres pieds de poteaux, il convient de se reporter au guide de Les-
de Lescouarc’h sur les pieds de poteaux articulés [3]. L’Eurocode 3 couarc’h sur les pieds de poteaux articulés [3].
103
Référence Internet
C2557
1.2 Résistance
1.2.1 Résistance en compression
Pour les pieds de poteaux par platine d’assise, l’effort de com-
pression peut entraı̂ner l’atteinte de l’état limite ultime par :
– plastification du poteau localement au droit de la platine ;
– ruine des soudures de la platine sur le poteau ;
– ruine du béton comprimé et plastification de la platine en
flexion.
2 NEd,ser
hp
Rotation en pied θ
hc
Plaquette
Cas 1 : Platine d’assise avec trous surdimensionnés Cas 2 : Platine d’assise avec trous ronds normaux
Platine d’assise
Soudure platine d’assise/platine de préscellement
Platine de préscellement
Figure 3 – Pieds de poteau par platine d’assise et platine de préscellement avec bêche d’ancrage
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Raidisseurs
2
hp ≤ 300 mm
Photo APK
Figure 5 – Pied de poteau par platine d’assise avec platine réduite (Crédit APK)
Raidisseurs
Grain
Boîte à grain
Figure 6 – Pied de poteau par grain et boı̂te à grain (Crédit J.P. Muzeau)
& Résistance du poteau et des soudures avec fy,c limite d’élasticité nominale du poteau,
La résistance du poteau localement au droit de la platine est sim- A aire de la section transversale du poteau au
plement déterminée à partir du § 6.2.3 de l’EN 1993-1-1 en prenant droit de l’assemblage,
sa résistance plastique :
g M0 coefficient partiel égal à 1,0 selon l’EN 1993-1-1.
Afy ,c
N c,Rd = (2) S’il est montré que la section est de classe 4 (cf. [C 2 551]), il
γ M0
convient de considérer la section efficace du poteau.
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Axe d’articulation
Chapes
D’une façon générale, il est supposé que les soudures transmet- fondation est suffisamment importante par rapport à la section de
tent l’intégralité de l’effort de compression du poteau vers la pla- la platine et notamment si :
tine. Leur résistance peut donc être prise égale à :
(
d f ≥ 0,5 max hp ; bp )
fu
N wc,Rd = ∑ l wiai (3) eh ≥ 0,25hp
3γ M2 βw
eb ≥ 0,25bp
avec ai gorge d’une soudure de la platine sur le
poteau, Lorsqu’une platine rectangulaire repose sur un massif béton, la
résistance à la pression localisée du béton peut être prise égale à :
lwi longueur d’une soudure de la platine sur le
poteau, fjd = βjαbffcd (4)
fu résistance ultime en traction minimale des piè-
ces attachées, avec fcd résistance de calcul du béton de la fondation
(§ 3.1.6(1) de l’EN 1992-1-1).
g M2 coefficient partiel égal à 1,25 selon l’EN 1993-1-
8, αccfck
fcd =
bw coefficient de corrélation obtenu à partir du γc
tableau 4.1 de l’EN 1993-1-8 (cf. [C 2 551]).
avec fck valeur caractéristique de la résistance en com-
pression du béton (sur cylindre) présentée le
& Résistance du béton et de la platine
tableau 1,
L’état limite à la jonction entre le béton et la platine correspond à acc coefficient égal à 1,
l’atteinte de la résistance à la pression localisée du béton, nommée
fjd. Lorsque la platine est suffisamment raide, cette contrainte peut gc coefficient partiel égal à 1,5,
se développer sur toute la superficie de la platine (voir figure 8a). abf paramètre géométrique définit dans la réfé-
Ce n’est pas le cas lorsque la platine est souple puisqu’elle fléchit rence [2] tenant compte de la diffusion des
et peu plastifier avant que le béton n’atteigne sa pleine résistance efforts dans le béton :
(voir figure 8b). Ainsi, l’Eurocode limite la zone d’atteinte de la
résistance du béton à une largeur d’appui additionnelle, notée c, ⎡
de part et d’autre des éléments qui transfèrent la compression ; df 2e h 2e b ⎤
αbf = min ⎢1 + ; 1+ ; 1+ ; 3⎥
l’âme et les semelles d’une section en I par exemple.
⎣ (
⎢ max hp , bp ) hp bp ⎥
⎦
La résistance en pression localisée du béton peut être prise supé-
rieure à la résistance de calcul du béton à la compression, fcd, si la df profondeur de la fondation.
106
Référence Internet
C2573
Avant l’apparition des Eurocodes, il était d’usage de classer ces ancrages selon
un mode de répartition binaire : soit parfaitement articulés, soit parfaitement
107
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C2573
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Référence Internet
C2573
AXE DE ROTATION
AXE DE ROTATION 2
1.2 Critères de classification Sj,ini est la rigidité en rotation initiale, correspondant à la pente
élastique de la caractéristique moment-rotation de calcul présen-
Si l’ancrage (a), décrit en figure 1, est de façon évidente conçu tée en figure 3.
pour fonctionner comme une articulation, ce n’est pas le cas de
l’ancrage (b), dont la conception a cependant l’avantage d’être
plus simple et moins coûteuse. Néanmoins, la pratique indus-
trielle usuelle est de le considérer comme telle, bien que sa rai- Mj
S j, ini = 30 EIc/Lc
deur rotationnelle puisse être non négligeable, particulièrement
en présence de compression.
–
S j, ini = 12 EIc/Lc ; [λ0 = 1,36] &
De la même façon, l’ancrage (c) est considéré comme rigide. Ce
qui revient à admettre de facto que les rotations qui s’y pro- 1
duisent sont nulles ou du moins néglibeables.
Cette approche, conventionnelle et empirique, est prise en
compte de manière beaucoup plus réaliste par les Eurocodes qui 1
introduisent la notion de semi-rigidité, pour caractériser plus fine-
ment le comportement réel des ancrages (b) et (c) qui à l’évidence 2
se situe quelque part entre articulation et encastrement. 3
La classification de l’ancrage repose sur l’évaluation du compor- ϕ
tement moment-rotation, dépendant de la platine, des tiges
d’ancrage, de l’interaction locale entre la platine et le béton en Légende : 1 = Rigide ; 2 = Semi-rigide ; 3 = Articulé nominalement
compression, mais également de l’interaction sol-structure.
L’Eurocode 3 n’abordant pas la question de l’interaction sol-struc- Figure 2 – Classification des ancrages
ture, celle-ci ne sera pas non plus traitée dans ce document.
La figure 2 permet de classer les ancrages en trois catégories :
rigides, semi-rigides et articulés.
M
Mj,Rd
est l’élancement du poteau. Lorsque la structure est
Sj,ini
ancrages peuvent être considérés rigides lorsque la struture est Sj Secant stiffness
contreventée. Sj = Sj,ini /η
La notion de contreventement est quantifiée par l’Eurocode 3 :
le système de contreventement doit réduire le déplacement hori-
zontal d’au moins 80 %.
ϕ
Il est à noter qu’il n’existe pas de critère quantifié correspon-
dant à la classification des pieds de poteaux articulés (zone 3). Figure 3 – Rigidité en rotation et rigidité en rotation initiale
109
Référence Internet
C2573
Le paragraphe suivant a pour objet de présenter la méthode d’ancrage (figure 6), égale à la somme de 8 fois le diamètre nomi-
d’évaluation utilisée dans l’Eurocode et nommée méthode des nal de la tige d’ancrage (Lbe), l’épaisseur de mortier, l’épaisseur
composants. de la platine, l’épaisseur de la rondelle et la moitié de la hauteur
de l’écrou.
1.3 Méthode des composants La distance m est représentée en figure 7.
L’Eurocode décrit en détail la méthode des composants, consis-
La longueur efficace de la platine leff se calcule quant à elle en
tant à décomposer l’assemblage en composants élémentaires,
fonction du mécanisme envisagé, circulaire ou non circulaire
puis à étudier ceux-ci individuellement avant de combiner les
(figure 8). Les calculs les plus pénalisants, à savoir ceux condui-
résultats élémentaires obtenus.
sant à la longueur efficace la plus faible, sont ensuite retenus.
L’idée est de considérer un ressort caractérisant chaque compo-
sant, et d’en déduire le ressort équivalent final, à l’image de la
2
Les calculs de longueur efficace en fonction du mécanisme sont
mise en série de résistances en électricité. La figure 4 représente illustrés dans les exemples du paragraphe 1.5.
ainsi l’ancrage en un ressort global en compression et un ressort
global en traction.
Dans le cadre des ancrages, seuls trois composants vont nous
intéresser, en l’occurrence le béton en compression, la partie de
platine tendue, et les tiges tendues.
.
≤c
Lorsque les dimensions de la fondation ne sont pas connues,
on pourra simplement retenir pour fjd la même valeur que la résis- leff
tance du béton en compression, soit .
≤c
leff
kT
kC
zC zT c
Ressort axial Ressort axial
représentant représentant
le comportement le comportement c c
du côté du côté
en compression en traction beff
110
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Lbf
Lb
Lbe
d
r
m
0,8 r
a
m
0,8a 2
avec :
111
2
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2
Centre technique industriel de la construction métallique (CTICM, France)
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2 Cet article a pour objet d’expliciter l’esprit, l’objet et le contenu de l’EN 1090-
2 dédiée à l’exécution des structures en acier.
Hors du contexte lié au marquage CE, l’EN 1090-2 énonce les exigences
d’exécution applicables à tout type de structure en acier. Dans ce rôle d’outil
de (ou d’aide à la) prescription, c’est aujourd’hui le seul document traitant de
l’exécution des structures en acier ; à ce titre, elle remplace les normes fran-
çaises de la série NF P 22-XXX qui concernaient, pour l’essentiel, la réalisation
des assemblages.
Cette singularité en fait un document incontournable du corpus normatif trai-
tant des structures en acier.
Il est également important de préciser que cette norme est aujourd’hui réfé-
rencée dans la plupart des textes régissant le domaine de la construction
métallique. Ainsi, dans le cadre des marchés publics, le fascicule 66 du CCTG
daté de décembre 2011 et, dans le cadre des marchés privés, le NF DTU 32-1
daté d’octobre 2009, renvoient explicitement à l’EN 1090-2 pour les travaux
d’exécution des structures en acier.
1. Conception et exécution d’une même balance et dont il faut rechercher l’équilibre tech-
nique et économique.
Construire un ouvrage, quelle que soit sa nature, consiste à Cette analogie se retrouve explicitement dans l’EN 1990 « Bases
aborder et traiter deux aspects complémentaires : la conception et de calcul des structures », illustrée dans le tableau 1 par des
l’exécution que l’on peut considérer comme les deux plateaux extraits des articles 2.1 et 2.2 de cette norme.
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C2543
2
d’exécution. De son côté, le constructeur métallique dispose d’une c’est-à-dire la réalisation physique des travaux (fabrication et
latitude pour démontrer qu’il a bien atteint l’objectif fixé contrac- montage). Il comporte, selon le cas :
tuellement (éléments de preuve relatifs aux moyens et à leur maî- – la définition de la (ou des) classe(s) d’exécution ;
trise, ou au suivi de l’exécution du projet). – la définition du (ou des) degré(s) de préparation ;
– la définition de la (ou des) classe(s) de tolérances ;
La lecture croisée avec l’EN 1990 éclaire également sa rédaction
– des informations supplémentaires ;
résolument et exclusivement orientée « exécution » qui peut
dérouter les utilisateurs hexagonaux. – la levée ou non d’options ;
– des exigences techniques relatives à la sécurité des travaux.
Rédigée avec une « approche anglo-saxonne » (on retrouve ici La norme comporte plusieurs niveaux d’exigences :
le poids de l’investissement de ces pays au niveau européen), elle
– des exigences que l’on peut qualifier de « normales » : ce sont
s’adresse au « fabricant », une fois qu’a été figée la conception du
des prescriptions qu’il y a lieu de respecter indépendamment de
projet : les paramètres attendus comme données d’entrée de la
toute autre considération ;
fabrication ne peuvent être définis qu’après la finalisation de la
conception. – des exigences « modulées » : ce sont des prescriptions qui
s’appliquent dans un contexte identifié et associé à une ou plu-
En France, il est d’usage de procéder à une conception « par sieurs données d’entrées.
étapes » ; cette démarche est illustrée par les différentes étapes Ces exigences « modulées » résultent en effet, le plus générale-
de la loi MOP (APS, APD… EXE) ou les notions de conception ment, du choix d’une classe (d’exécution ou de tolérance) ou d’un
« liminaire » ou « détaillée » du DTU 32.1. La conception se degré de préparation, et sont formulées, soit sous forme d’une
précise aux différentes étapes du projet du fait des apports, prescription renvoyant soit à :
d’une part, de la maîtrise d’œuvre (conception liminaire) et, – une norme associée ;
d’autre part, de l’entreprise ou du BE structures (conception – des valeurs tabulées.
détaillée).
La possibilité d’associer une classe d’exécution, non pas à
Il est dès lors difficile de disposer de tous les éléments de l’ensemble de la structure, mais à un élément particulier, voire à
réponse nécessaires à définir les éléments d’entrée définis par la un détail d’un élément, offre encore plus de souplesse au concep-
norme ; ceux-ci devront être précisés au fur et à mesure de leur teur pour préciser son niveau d’exigence et, surtout, pour faire
mise à disposition par les intervenants. peser cette exigence là où cela est nécessaire.
La mention, au sein du CCE, des classes d’exécution ou de tolé-
À titre d’exemple, on peut citer l’exigence de l’article 7.5.9.1, « les rance et des degrés de préparation aux différentes parties de
spécifications d’exécution doivent préciser l’emplacement des l’ossature, permet de définir, généralement, une grande partie des
soudures bout à bout destinées à adapter par raboutage les lon- exigences.
gueurs disponibles de produits constitutifs ». Néanmoins, celle-ci ne constitue pas un jeu de données
La norme vise ici la position des soudures bout à bout de raboutage d’entrée « complet » : des informations et options doivent être
des semelles ou âmes de poutres en vue de la réalisation de PRS de fournies et venir compléter ces premiers éléments.
grande longueur. Deux tableaux, respectivement A1 et A2 de l’Annexe A, récapi-
Le taux et l’orientation de la contrainte dans une section dépendent tulent les points à spécifier.
de sa position le long de la poutre ; dans le cas d’une poutre soumise La distinction entre information et option réside dans la consé-
à la fatigue (poutre de pont ou poutre de voie de roulement par quence de leur « éventuelle » absence dans le CCE :
exemple), la contrainte en un point donné est à comparer à la classe
de détail associée à la soudure, classe qui dépend également des – une information est considérée comme indispensable à la défi-
conditions d’exécution. nition des exigences : son absence peut être assimilée à une
« faille » du CCE ;
Le bureau d’études d’exécution dispose à la fois des informations
– une option est un choix laissé au concepteur : une option non
issues du calcul et de celles provenant de l’atelier ou des méthodes
spécifiée traduit la non nécessité de l’exigence concernée par le
(standards de fabrication de l’entreprise) pour définir le choix de la
concepteur.
position des soudures ; de ce fait, au sens de l’EN 1090-2, il agit en
tant que « concepteur ». Comme exposé plus haut, la norme se situe dans une logique
« post-conception ». Dans ce contexte, l’utilisation des
tableaux A1 et A2 s’en trouve fortement facilitée.
Cette notion est essentielle dans la compréhension de l’esprit
de la norme : elle ne définit pas « qui doit faire », mais seulement Dans le contexte français d’une conception par étapes (cf. ci-
« ce qui doit être fait ». Chaque intervenant doit aborder le texte dessus), il conviendra d’être vigilant dans la réponse apportée à
en ayant toujours à l’esprit cette distinction conception – exécu- ces items.
tion, et, tout particulièrement, le constructeur métallique, dès lors Il doit être également précisé ici que le fascicule 66, par
qu’il est impliqué au titre de la conception détaillée et de l’exécu- exemple, formalise des informations et fait le choix de retenir cer-
tion. taines options.
115
2
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C2572
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C2572
des principes généraux. L’objet du présent article n’est donc pas de dresser un
bilan comparatif détaillé des deux versions, mais d’insister sur les évolutions
principales du texte.
La première partie a pour but de dresser un panorama de ces évolutions
relatives à deux thèmes transversaux : les approvisionnements et les classes
d’exécution. L’article revient ensuite sur les opérations de coupage thermique,
brièvement abordées dans l’article précédent, et sur certaines évolutions du
chapitre soudage. Il aborde ensuite les exigences liées à la réalisation des
assemblages par fixations mécaniques (perçage, mise en œuvre, contrôle).
Il conclut enfin en revenant sur le « plan de contrôle et d’essais », élément
essentiel de la documentation à établir par le charpentier avec des objectifs de
2 gestion du projet et de communication entre les acteurs.
1. Les sujets transversaux : privés, a également fait l’objet d’une nouvelle édition datée de
novembre 2020 ;
évolutions de l’EN 1090-2: – seul le fascicule 66 qui définit les modalités d’application de
l’EN 1090-2 pour les marchés publics n’a pas encore fait l’objet
2018 d’une mise à jour ; cette situation pourrait s’avérer préjudiciable,
dans la mesure où il lève des options ou fournit des informations
en étant adossé à la version 2011 de l’EN 1090-2. Il existe donc
Comme indiqué en introduction, la version datée de 2018, appli- (temporairement) un risque de conflit entre les textes.
cable depuis le 1er mars 2019, ne modifie pas la philopsophie
générale du texte, ni ses fondamentaux. Les évolutions du texte Sans entrer dans un détail exhaustif qui conduirait à reproduire
visent toutefois à intégrer les retours d’expérience depuis la mise le texte, les paragraphes suivants traitent de quelques évolutions
en application de la première version du texte au niveau euro- parmi celles qui nous semblent les plus importantes, les éléments
péen, notamment en allégeant certaines dispositions jugées trop du document [C 2 543] restant d’actualité.
exigeantes en regard du bénéfice technique octroyé.
Tout d’abord, pour plus de lisibilité, une partie « 4 », spécifique-
ment dédiée à l’exécution des éléments et structures formés à
1.1 Domaine de validité
froid pour des applications en toiture, plafond, paroi verticale ou Outre la dissociation entre l’EN 1090-2 et l’EN 1090-4, on notera
plancher, a été créée pour regrouper toutes les dispositions que le domaine de validité de la partie 2 se voit étendu aux aciers
concernant ces applications. jusqu’à la nuance S700.
Cette dissociation se justifie pleinement par les spécificités
liées à ces familles d’éléments en matière de fabrication (profi-
lage par machines à galets ou pliage à la presse) comme de Remarque
mise en œuvre. L’EN 1090-4 est étroitement liée aux produits L’EN 1090-4, pour les sujets qui la concernent, prévaut sur
en acier formés à froid conçus et dimensionnés selon la norme tout autre texte dès lors que les éléments concernés relèvent
EN 1993-1-3. de la classe de construction I ou II (au sens de l’EN 1993-1-3) ;
Les retours d’expérience ont conduit les rédacteurs, d’une part, ces éléments sont considérés comme étant « structuraux ».
à clarifier et/ou à préciser la portée ou l’interprétation de certains Dans le cas où ils relèvent de la classe de construction III, les
articles, et, d’autre part, à simplifier ou réviser, le plus souvent à composants de l’enveloppe (couverture ou bardage) relèvent
la baisse, la sévérité de certaines exigences. des DTU ou Recommandations professionnelles. Seuls les élé-
ments supports (pannes, lisses, etc.) relèvent de l’EN 1090-4
■ Trois annexes (D, I et L) ont été créées, traitant respectivement de : (pour plus de détails sur ces aspects, voir [C 2 570]).
– annexe D : procédure pour vérifier l’aptitude des procédés
automatiques de coupage thermique ;
– annexe I : évaluation de la perte de précontrainte pour les revê-
tements de surface épais ; 1.2 Classes d’exécution
– annexe L : lignes directrices pour la sélection des classes de
Le principe de 4 classes dont la sévérité augmente depuis la
contrôle de soudure.
classe 1 jusqu’à la classe 4, reste d’actualité, de même que les
L’annexe B, qui fournissait un guide de détermination pour la outils pour guider leur choix.
détermination des classes d’exécution, a été supprimée (puisque
le sujet est aujourd’hui traité dans l’annexe C de l’EN 1993-1-1/
A1:2014) ; les autres annexes sont renumérotées en conséquence. Une évolution significative est cependant à signaler :
■ Il est également utile d’examiner conjointement les évolutions il n’y a plus de classe « par défaut ». En d’autres termes, la
des textes associés à l'EN 1090-2 dans le référentiel français : classe EXC2 ne prévaut plus lorsque le Cahier des Charges
d’Exécution (CCE) n’est pas explicite sur ce point.
– le complément national NF EN 1090-2/CN qui fournit des infor-
mations complémentaires et définit les modalités d’application de
l’EN 1090-2 pour la France fait l’objet d’une nouvelle version datée La classe, quelle qu’elle soit, doit être précisée au CCE, la classe
de novembre 2020 ; EXC1 étant à considérer comme une classe « à part entière ». Ceci
– le NF DTU 32-1 qui propose des clauses types de spécifications trouve sa justification dans le fait que de nombreux éléments,
de fabrication et de mise en œuvre dans le cadre des marchés généralement qualifiés de « secondaires », ne demandant que des
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Référence Internet
C2572
opérations de débit-perçage, ne justifiaient pas les exigences atta- contraire formulée à la commande, admettant la réparation des
chées à la classe EXC2, et, par suite, le surcoût de production défauts par usinage et/ou meulage suivie d’un soudage ;
induit. – la classe A de tolérance d’épaisseur (NF EN 10029) est généra-
À l’autre extrémité de l’échelle, la classe EXC4 voit également sa lisée à l’ensemble des classes d’exécution.
définition évoluer. Elle est aujourd’hui définie comme une classe
EXC3 à laquelle sont associées des exigences « spécifiques » au Dans les deux cas précédents, un choix pragmatique a été
projet ; la classe EXC4 est donc maintenant envisagée comme retenu : se caler sur les produits correspondant à la fabrication
résultant d’une analyse précise des enjeux (humains, environne- « courante » et envisager la nécessité de spécification pour, si
mentaux, économiques, techniques, etc.) réalisée en amont par nécessaire, accentuer la sévérité des exigences.
les acteurs du projet, permettant de définir « en connaissance de
cause » les performances attendues de l’ouvrage au-delà de celles Remarque
inhérentes à la classe EXC3. Dans le domaine des ouvrages d’art, le fascicule 66 prévoit
2
la classe B de tolérance d’épaisseur pour les classes d’exé-
cution EXC3 et EXC4.
1.3 Approvisionnements
Sur ce thème, il est important de mentionner les précisions
apportées quant au choix des produits constitutifs. À retenir
Le principe de choix des produits dans les normes citées aux
tableaux 2, 3 et 4 (pour les aciers), 5 (pour les consommables de • L’EN 1090 dissocie les exigences applicables aux éléments
soudage) et 7 (pour la boulonnerie) reste affirmé. formés à froid dans une partie 4 spécifiquement dédiée.
Il n’est cependant pas écarté d’avoir recours à des produits qui • La classe EXC doit être spécifiée ; il n’y a plus de classe
ne relèvent pas de ces normes du fait de caractères spécifiques ; « par défaut ».
dans ce cas, le produit doit être clairement défini. C’est sur cette • La classe d’exécution EXC4 doit nécessairement spécifier
définition que la version 2018 de la norme apporte des complé- les exigences complémentaires à celles de l’EXC3.
ments en fournissant :
– d’une part, une liste de propriétés parmi lesquelles seront rete-
nues celles qui sont pertinentes au vu de l’utilisation projetée du
produit, et ;
– d’autre part, pour les produits devant être soudés, trois options
2. Le coupage thermique
pour déclarer l’aptitude au soudage.
■ Au titre du premier point, les propriétés mécaniques à préciser Les opérations de coupage, à l’instar de toutes celles réalisées
a minima sont : en atelier, doivent faire l’objet d’une « validation », synonyme,
pour le fabricant, de démontrer sa capacité à réaliser des opéra-
– la limite d’élasticité et la résistance à la traction ; tions propres à satisfaire les exigences du CCE. Sont concernés,
– l’allongement ; au titre du coupage thermique, l’oxycoupage, le coupage par jet
– les tolérances sur les dimensions et la forme ; de plasma et le coupage laser.
– les conditions de traitement thermique.
complétées si nécessaire par : L’objet des exigences est clarifié par l’EN 1090-2 :2018 : il
concerne les chants coupés qui restent libres après l’opération de
– les exigences relatives à la striction ; coupage. Ainsi, les chants destinés à être soudés (chanfreins par
– la résistance au choc ou ténacité ; exemple) ne relèvent pas de cet article de la norme mais de celui
– les exigences dans le sens de l’épaisseur (qualité Z) ; consacré au soudage, au titre de la réception des supports avant
– les limites sur les discontinuités internes ou les fissures dans soudage.
les zones à souder.
Les performances de la coupe restent à évaluer en termes :
■ Au titre du second point, l’aptitude au soudage peut être définie,
au choix, par : – de qualité de la surface de coupe : aspect des stries (régularité,
– une référence à la classification de l’ISO/TR 15608 ; retard), fusion d’arête, arrachements sur la face de la saignée, etc. ;
– une limite maximale de la valeur du carbone équivalent ; – et de dureté locale des chants (exprimée en dureté Vickers HV 10).
– la déclaration de la composition chimique.
Les exigences sont sensiblement moins sévères dans la version
Le renvoi à une norme nationale est tout à fait envisageable 2018 de la norme que dans sa version antérieure :
comme réponse à cette demande de spécification détaillée notam-
ment pour les produits ne relevant pas de normes européennes • qualité de coupe : la sévérité des exigences est abaissée pour
mais faisant l’objet d’une norme nationale (pas nécessairement l’ensemble des classes d’exécution ;
française).
• dureté des chants : le seuil de déclenchement des exigences
On peut citer, à titre d’exemple, les rivets à têtes rondes (NF E 25 726), a été réévalué : ce critère ne concerne plus, désormais, que
la boulonnerie à résistance améliorée vis-à-vis de la corrosion atmos- les aciers au carbone de nuance supérieure ou égale à S460,
phérique (ASTM-A 325) ou encore les rails pour engins de levage sauf spécification contraire du CCE.
(DIN 536-1).
Ces exigences sont motivées par des considérations liées à la
résistance des éléments ou à leur durabilité :
■ Au titre des évolutions du texte, signalons deux exigences
« métier » qui sont allégées pour s’aligner sur la réalité du terrain : – les irrégularités de coupe diminuent les propriétés de résis-
– pour les tôles et larges plats en acier au carbone, la classe A2 se tance à la fatigue (cf. figure 1) ;
substitue à la classe A1 pour ce qui concerne les exigences relatives – des chants trop « durs » peuvent nuire à la pénétration des
aux états de surfaces (NF EN 10163-2). Ceci rétablit la cohérence abrasifs utilisés lors des opérations de grenaillage ou sablage, pré-
avec les normes produits des aciers courants (NF EN 10025-2 à -4) alables indispensables à la bonne adhérence de tout traitement
dans lesquelles la classe A1 est la classe fournie sans demande anticorrosion.
119
Référence Internet
C2572
1 2 3
2
Plats oxycoupés ou cisaillés :
140 4) Oxycoupage ou cisaillage
avec parachèvement consécutif.
4
0
d’épaisseur ne correspond plus à l’opération à réaliser. Cette
démarche ne nécessite pas d’enregistrement autre que les résul- R8
tats des essais attendus (selon NF EN ISO 9013 pour la qualité de 0
0
R1
120
Référence Internet
C2506
2
Centre technique industriel de la construction métallique (CTICM)
Note de l’éditeur
Cet article est la réédition actualisée de l’article [C 2 506] intitulé « Sécurité incendie des
ouvrages en structures métalliques : partie 1 » paru en 2004 et rédigé par le même auteur
121
Référence Internet
C2506
1. Contexte réglementaire résistance au feu de 2 h à 3 h (120 à 180 min) peuvent être requises
pour les locaux présentant des risques particuliers d’incendie.
& Aucune exigence de stabilité au feu n’est imposée aux structures
& Le risque incendie dans les constructions est régi en France par des bâtiments à simple rez-de-chaussée (article CO 14) et aux der-
des textes réglementaires émanant de divers ministères. Ils se divi- niers étages des immeubles (article CO 13) lorsque certaines condi-
sent en deux groupes : tions spécifiques sont remplies, telles que l’utilisation de structures
acier ou mixtes visibles du plancher et ne présentant pas de risque
– les exigences, généralement descriptives, auxquelles doivent d’effondrement en chaı̂ne.
répondre les matériaux et éléments de construction utilisés pour
la construction d’un bâtiment afin de limiter, à un niveau accep- & Les parcs à voitures, qu’ils soient enterrés ou aériens, précédem-
table, les risques liés à l’incendie ; ment couverts par la réglementation pour la protection de l’envi-
– les méthodes permettant de justifier que ces matériaux et élé- ronnement, sont maintenant considérés comme des ERP et, de ce
ments de construction présentent, effectivement, le niveau de per- fait, font l’objet du type « PS » de l’arrêté du 25 juin 1980 modi-
formance requis.
2
fié [20], sauf ceux attenant à une habitation [22]. Les éléments por-
& En ce qui concerne le comportement au feu des matériaux et teurs d’un parc de stationnement couvert, non surmonté par un
autre bâtiment, doivent être stables au feu de degré 1 heure (R 60)
éléments de construction, on distingue deux notions principales
et les planchers intermédiaires coupe-feu de degré 1 heure (REI 60)
(voir § 1.2) :
lorsque le parc en superstructure dispose de deux niveaux au plus
– la réaction au feu qui caractérise l’aliment qu’un matériau peut au-dessus du niveau de référence, ou que le parc en infrastructure
apporter au démarrage et au développement du feu [18] ; dispose de deux niveaux au plus.
– la résistance au feu qui concerne l’aptitude des éléments de
Dans les autres cas, les éléments porteurs sont stables au feu de
construction à assurer leur fonction porteuse ou de compartimen-
degré 1 h 30 (R 90) et les planchers intermédiaires coupe-feu de
tage, malgré l’action de l’incendie [19].
degré 1 h 30 (REI 90) [30]. Pour les parcs aériens largement ouverts
sur l’extérieur, il est de plus en plus admis de tenir compte de la
1.1 Exigences réglementaires spécificité des incendies de véhicules et de pouvoir justifier de la
stabilité au feu de ces bâtiments par une étude d’ingénierie de la
& Le rôle de la structure porteuse d’un bâtiment en cas d’incendie sécurité incendie (voir § 1.3 et 5 du [C 2 507]) [37].
est de continuer à assurer la stabilité de ce bâtiment pendant une
certaine durée ; cela conduit à imposer aux éléments d’ossature un 1.1.2 Habitations
degré de stabilité au feu.
Les bâtiments d’habitation [21] sont classés en distinguant l’habi-
& Le rôle des éléments de compartimentage en cas d’incendie est tat individuel de l’habitat collectif et en prenant en compte l’indé-
de limiter la propagation de l’incendie au sein d’un bâtiment et, le pendance de structures contiguës, le nombre de niveaux et la
cas échéant, vers le voisinage ; cela conduit à imposer à ces élé- hauteur.
ments un degré pare-flammes ou coupe-feu.
L’arrêté du 31 janvier 1986 requiert des degrés de résistance au
feu suivant un classement en 4 familles. Ils varient entre 1/4 h et
Il faut noter que l’harmonisation européenne des méthodes de
1 h 1/2 (15 à 90 min).
justification a introduit une autre terminologie : R, E, I… (voir
§ 1.2).
Bien que ces différents degrés s’expriment en heures (pour 1.1.3 Immeubles de grande hauteur (IGH)
l’ancienne terminologie française) ou en minutes (pour la nou- Les exigences imposées en matière de résistance au feu sont,
velle terminologie européenne). Ce n’est pas un temps réel de principalement, un degré de stabilité au feu de 2 h (R 120) pour
performance à partir du début d’un incendie réel dont il s’agit, les immeubles de moins de 200 m de haut, et de 3 h (R 180) au-
mais un indice de résistance au feu jugé nécessaire par les delà. Par ailleurs, une limitation de la charge combustible à
pouvoirs publics en fonction de l’importance du risque et de 680 MJ par mètre carré de surface de plancher est exigée pour les
la sévérité estimée du feu associées à chaque activité. locaux à risque normal [22].
& En matière de résistance au feu, les exigences imposées aux
bâtiments sont définies dans le Code de la construction et de l’ha- 1.1.4 Bâtiments industriels en installations
bitation, le code du travail, les textes sur la protection de l’environ- classées
nement et les décrets et arrêtés les accompagnant. Selon la desti-
Pour ces catégories d’immeubles [23], des exigences de résis-
nation des bâtiments, les exigences réglementaires sont différentes
tance au feu peuvent être imposées lorsque les activités exercées
et placées sous la responsabilité de divers ministères.
présentent des risques pour l’environnement ou le voisinage, ou
On distingue principalement : lorsque la hauteur du bâtiment multi-étagé rend difficile l’évacua-
– les ERP (ministère de l’Interieur) au § 1.1.1 ; tion rapide du personnel.
– les habitations (ministère chargé de la construction et du loge- & Cas des entrepôts
ment) au § 1.1.2 ;
– les IGH (ministère de l’Intérieur) § 1.1.3 ; Les entrepôts concernés sont ceux renfermant des quantités
– les bâtiments industriels (ministère chargé de l’Environnement) de matériaux combustibles (dite rubrique 1 510) supérieures à
au § 1.1.4 ; 500 tonnes et dont le volume des entrepôts est soit compris entre :
– les bureaux (ministère du travail) au § 1.1.5.
– 5 000 m3 et 50 000 m3 (régime de la déclaration) ;
– 50 000 m3 et 300 000 m3 (régime de l’enregistrement) ;
1.1.1 Établissements recevant du public (ERP) – supérieur ou égal à 300 000 m3 (régime de l’autorisation).
Les ERP [20] sont classés en fonction du nombre d’occupants Pour les entrepôts soumis à déclaration [24], à simple rez-de-
potentiels, de leur activité et de la hauteur du plancher haut. Les chaussée quelle qu’en soit la hauteur, une résistance au feu de 1/
degrés de résistance au feu sont définis dans les articles [CO 11] 4 h (R 15) est demandée à l’ensemble de la structure, y compris
à [CO 15] de l’arrêté du 25 juin 1980 ; ils varient entre 1/2 heure et les pannes.
1 heure 1/2 (30 à 90 min). Ils ne concernent que les éléments de
structure principaux : c’est-à-dire ceux dont la ruine a une inci- Pour les entrepôts soumis à enregistrement [25], à simple rez-
dence sur la stabilité de la structure porteuse. Des exigences de de-chaussée, une résistance de classe R 15 est demandée à la
122
Référence Internet
C2506
structure principale. En l’absence d’un dispositif d’extinction auto- Le coupe-feu (CF) qui concerne également des éléments de
matique d’incendie, elle est de classe R 60 lorsque la hauteur au compartimentage, qu’ils soient porteurs ou non (plancher, mur,
faı̂tage est supérieure à 12,50 m. Pour les entrepôts soumis à auto- cloison, plafond…). La qualité pare-flammes et, pour les éléments
risation [26], une résistance au feu de 1 heure (R 60) n’est deman- porteurs, une stabilité mécanique suffisante doivent être assurées
dée que pour les bâtiments à simple rez-de-chaussée de plus de et l’élévation des températures sur la face de l’élément non expo-
12,5 m de hauteur et ceux ayant plus d’un niveau. Toutefois, pour sée à l’incendie doit être inférieure à 140 K en moyenne et ne doit
les bâtiments à simple rez-de-chaussée, ce degré de stabilité au feu excéder en aucun point 180 K.
1 heure n’est pas exigé si le bâtiment est doté d’un dispositif
d’extinction automatique d’incendie et qu’une étude spécifique Le classement est exprimé en degré lié à une durée d’incendie
d’ingénierie incendie conclut à une cinématique de ruine pendant laquelle l’élément répond aux critères imposés. Par exem-
démontrant : ple, un poteau peut être classé SF 1 h 30, une porte PF 1/2 h, un
plancher CF 1 h…
– le non-effondrement de la structure vers l’extérieur de la pre-
mière cellule en feu ; Il faut toutefois savoir que l’incendie de référence utilisé pour
2
– l’absence de ruine en chaı̂ne ; établir ces classements est représenté par une évolution tem-
– une cinétique d’incendie compatible avec l’évacuation des pérature/temps conventionnelle (aussi dénommée « courbe
personnes ; normalisée » ou « courbe ISO », car faisant l’objet de la
– l’intervention des services de secours. norme ISO 834) (figure 1). Ce qui signifie que les degrés de
Quel que soit le régime, dans le cas d’un entrepôt multi-étagé résistance au feu que doivent présenter les éléments de cons-
une résistance au feu de 2 heures est demandée pour les planchers truction ne reflètent pas le comportement qu’ils auront dans un
intermédiaires. En outre, pour des utilisations spécifiques telles incendie réel. À la différence de l’incendie conventionnel, l’in-
que la papeterie [27] ou la plasturgie [28], des exigences de stabilité cendie naturel (également dénommé « réel ») dépend du local
au feu de 1/2 h à 1 h sont demandées. dans lequel le feu se développe.
Cette dépendance est fonction des caractéristiques de ce local
& Silos et autres stockages de produits organiques et des matériaux combustibles présents (voir § 2.2.2 et 2.2.3) :
– nature des parois ;
Les silos et installations de stockage de céréales, grains, pro- – nature et quantité des combustibles ;
duits alimentaires ou tout autre produit organique dégageant des – surface d’échange gazeux avec l’extérieur (du local, etc.).
poussières inflammables (rubrique 2 160) dont le volume total de
stockage est supérieur à 5 000 m3, mais inférieur ou égal à
& Dans le cadre de l’harmonisation des approches européen-
15 000 m3. Ils sont soumis au régime de la déclaration [29] qui
n’impose, pour les silos métalliques, qu’une conception des bâti- nes ([32], [33], [35]), de nouvelles dénominations sont de plus en
ments permettant d’éviter un effondrement en chaı̂ne de la struc- plus utilisées pour exprimer les capacités de résistance au feu des
ture, et demande que les escaliers, monte-charges, ascenseurs éléments de construction ; elles font références à des critères très
situés dans la tour de manutention fermée sur quatre côtés soient proches de ceux utilisés précédemment en France :
encagés par des parois coupe-feu degré 1 heure (REI 60). – stabilité mécanique : R ;
– étanchéité aux gaz chauds : E ;
Pour les silos soumis à autorisation, il est demandé qu’une – isolation thermique : I.
étude de dangers intégrant une analyse de risques définisse et jus-
tifie les mesures de prévention et de protection à mettre en œuvre. À partir des symboles indiqués ci-dessus, les classements sont
alors, par exemple :
1.1.5 Bâtiments de bureaux – pour une poutre stable au feu 1 heure : R 60 ;
– pour une porte pare-flamme 1/2 heure : E 30 ;
Une résistance au feu de 1 heure n’est demandée que pour les
– pour un mur coupe-feu 1 heure 30 : REI 90
bâtiments [31] ayant un plancher situé à plus de 8 m du niveau du
sol. Conformément à l’arrêté du 22 mars 2004 modifié [19], la résis-
tance au feu d’un élément de construction peut être justifiée à
partir :
1.2 Moyens de justifications – du résultat d’un essai au feu effectué sur un échantillon repré-
En matière de réaction au feu, les matériaux sont classés en sentatif de l’élément concerné ;
5 catégories suivant leur combustibilité [18]. L’acier, en tant que – d’une analyse spécifique (extension de classement, avis de
matériau incombustible, est classé dans la meilleure catégorie chantier…) délivrée par un laboratoire agréé par le ministère de
(M0). Les autres catégories sont M1 à M4. Les matériaux trop com- l’Intérieur [36] ;
bustibles ou très rapidement inflammables, situés au-delà de M4, – d’un calcul conformément à une méthode agréée par le CECMI
n’étant pas classés. Toutefois, dans le cadre de l’harmonisation (Comité d’études et de classification des matériaux vis-à-vis du
européenne, le classement des produits fixés à demeure au bâti- danger d’incendie), telles les parties « feu » des Eurocodes
ment, vis-à-vis de leur réaction au feu, fait appel à de nouvelles
catégories allant de A1, A2, B jusqu’à E, voire F pour les matériaux
Température (en °C)
non classés ; l’acier ayant le classement A1 [32] à [34].
1 200
& En matière de résistance au feu [19], les trois classements requis
1 000
sont définis comme suit.
800
La stabilité au feu (SF) qui concerne la stabilité mécanique des 600
éléments de construction n’ayant qu’un rôle structural porteur 400
(poutre, poteau, tirant). 200
0
Le pare-flammes (PF) qui concerne principalement des élé- 0 30 60 90 120 150 180 210 240
ments de compartimentage au contact desquels des matériaux
Temps (en min)
combustibles ne sont pas entreposés (porte, cloison vitrée, couver-
ture…). Il est demandé que ces éléments ne laissent pas passer de
gaz chauds. Figure 1 – Incendie conventionnel (ou normalisé ou ISO)
123
Référence Internet
C2506
2
1.2) ([1], [4]) ;
– le second groupe traite de la réponse des structures en fonction Pour les actions mécaniques, la formule générale pour détermi-
du matériau utilisé. Ainsi, l’Eurocode 3 partie 1.2 (EN 1993- ner l’effet des actions [1] est :
1.2 [2], [5]) concerne le comportement au feu des structures en
Σγ GA ⋅ Gk + ψ 11
, ⋅ Qk ,1 + Σψ 2,i ⋅ Qk ,i
acier, et l’Eurocode 4 partie 1.2 (EN 1994-1.2 [3], [6]) le comporte-
ment au feu des structures mixtes dans lesquelles l’acier et le
avec Gk valeur caractéristique de l’action permanente,
béton interviennent conjointement.
L’utilisation de certains modèles de calcul présentés dans ces par- Qk,1 valeur caractéristique de la principale action
ties d’Eurocodes et faisant appel à des techniques d’ingénierie du variable,
comportement au feu, est soumise [19] à un avis sur étude d’un Qk,i valeur caractéristique des autres actions varia-
laboratoire agréé en résistance au feu [36]. bles,
g GA = 1 facteur partiel de sécurité pour situation acci-
dentelle,
1.3 Ingénierie du comportement au feu y 1,1 · y 2,i combinaison de coefficients pour les bâti-
ments.
L’ingénierie de la sécurité incendie, dont l’ingénierie du compor-
tement au feu est une des composantes, s’appuie sur différentes Étant donné que la probabilité d’occurrence d’un incendie
disciplines pour permettre l’évaluation des risques et des mesures conjointement avec des niveaux de charges élevés est extrême-
de protection présents dans un bâtiment. Il est maintenant possible ment faible, les facteurs partiels de sécurité à appliquer sont forte-
d’apprécier globalement le comportement au feu d’un bâtiment, et ment réduits en comparaison de ceux utilisés pour le dimensionne-
non plus de se limiter à ne considérer que celui de ses composants ment à froid.
pris indépendamment les uns des autres.
Le coefficient Y associé représente l’aspect cumulatif des combi-
Cette approche permet d’adapter les moyens de protection naisons d’actions variables ou accidentelles, impliquant une action
incendie aux risques réellement encourus dans un bâtiment ou dominante et des actions variables non dominantes réduites.
un ouvrage de génie civil. Dans ces conditions, il est alors pos-
sible de concevoir des ouvrages avec une plus grande liberté & Dans le cadre de l’action accidentelle « incendie », seuls les coef-
d’expression, parfaitement adaptés à leur finalité, mettant en ficients associés et Y 1 et Y 2 interviennent. Leur valeurs sont fixées
œuvre les moyens de protection les plus appropriés, et donc, dans l’Eurocode « bases de calcul des structurés » EN 1990
présentant une meilleure rentabilité des investissements. Tout ([11], [58]), en fonction de l’action variable considérée et la catégo-
en assurant un haut niveau de sécurité pour les occupants, les rie du bâtiment.
biens et l’environnement. Le tableau 1 récapitule les valeurs fixées pour différentes catégo-
ries de bâtiments.
En ce qui concerne spécifiquement le comportement au feu, la
fonction porteuse d’une structure ou d’une partie de structure est Étant donné que deux actions accidentelles différentes sont
supposée assurée, après un temps t d’exposition à un incendie considérées ne pas pouvoir se produire simultanément, il n’est
donné, si : pas pris en compte d’autres actions accidentelles telles que l’explo-
sion ou le séisme.
E fi,d ≤ Rfi,d, t Pour simplifier le nombre de combinaisons à étudier, une formu-
lation simplifiée de l’effet des combinaisons d’actions peut être
déduite des effets des actions déterminés dans le calcul à tempéra-
ture normale.
avec Efi,d valeur de calcul de l’effet des actions pour la & Cette formulation simplifiée est donnée dans l’Eurocode 1
situation d’incendie de calcul, selon l’EN 1991- partie 1.2 [1] :
1-2 [1] s’exerçant sur la structure ou la partie
de structure, E fi,d, t = ηfiEd
Rfi,d,t résistance de calcul correspondante de la
avec Ed valeur de calcul des effets des actions à partir
structure ou de la partie de structure en acier
de la combinaison fondamentale selon l’Euro-
ou mixte, pour la situation d’incendie de calcul,
code 1 partie 1 (y compris les coefficients par-
au temps t. tiels de sécurité),
Pour vérifier cette condition, il faut évaluer les actions agissant Efi,d,t valeur de calcul des effets des actions corres-
sur la structure en cas d’incendie (§ 2), puis la réponse thermique pondant à la situation d’incendie,
de cette structure (§ 3), et ensuite son comportement mécanique hfi facteur de réduction du niveau de chargement
(article [C 2507]). en situation d’incendie.
124
Référence Internet
C2517
Construction mince
par Anna SOKOL-PALISSON
Ingénieur Conseil – SOKOL PALISSON Consultants
et Léopold SOKOL
Docteur ingénieur
Professeur CHEM – SOKOL Consultants
1.
1.1
1.2
Spécificités des éléments minces ...............................................
Définition de cette classe ...................................................................
Types de sections des éléments formés à froid ................................
C 2 517 – 2
—
—
2
2
2
1.3 Avantages et inconvénients des éléments formés à froid ................ — 2
2. Fabrication ....................................................................................... — 2
2.1 Matériaux – Produits de base ............................................................ — 2
2.2 Mise en forme .................................................................................... — 2
2.3 Traitement de surface......................................................................... — 2
3. Particularités du comportement mécanique des éléments
formés à froid .................................................................................. — 4
3.1 Effets du formage à froid ................................................................... — 4
3.2 Efficacité de la section comprimée et/ou fléchie............................... — 5
3.3 Résistance de la section à l’action d’une charge transversale
concentrée .......................................................................................... — 5
3.4 Déformation transversale de la section ............................................. — 5
4. Exigences normatives pour l’exécution des structures
à partir des produits formés à froid ............................................ — 6
5. Mise en application ........................................................................ — 7
5.1 Principes généraux de conception..................................................... — 7
5.2 Question du choix optimal des produits ........................................... — 7
5.3 Assemblages ...................................................................................... — 7
5.4 Manutention ....................................................................................... — 9
5.4.1 Transport .................................................................................. — 9
5.4.2 Stockage ................................................................................... — 9
5.4.3 Montage ................................................................................... — 9
5.5 Secteurs d’application, exemples de produits .................................. — 9
6. Conclusion........................................................................................ — 11
Pour en savoir plus ................................................................................ Doc. C 2 517
rable sur le plan normatif. Tout d’abord, ont été publiées les recommandations
européennes, ensuite la version expérimentale « ENV » d’une première norme
européenne et, finalement, une série de normes définitives sur le calcul et l’exé-
cution des structures en éléments formés à froid.
Ces divers documents ont fortement contribué à la vulgarisation et au déve-
loppement du marché de ces produits, qui, grâce à leurs nombreux avantages,
trouvent désormais des applications dans pratiquement tous les secteurs du
bâtiment.
Cependant, une connaissance lacunaire des différences de comportement des
produits formés à froid par rapport aux produits classiques empêche souvent
de tirer pleinement profit des avantages offerts par les premiers.
L’objet de ce dossier est donc de familiariser le lecteur avec les particularités
qui accompagnent les produits formés à froid dans toutes les phases de leur
mise en œuvre.
125
Référence Internet
C2517
2
de ses parties sont susceptibles d’instabilités locales avant que la sont détaillés dans le chapitre 2.3) ;
limite d’élasticité ne soit atteinte. De telles instabilités sont notam- – faculté de recyclage ;
ment le voilement de paroi, l’instabilité par distorsion de la section – facilité du transport (souvent les produits sont empilables, donc
(flambement des raidisseurs) et l’écrasement local sur appuis ; occupent un faible volume lors du transport) ;
– sous l’effet de la torsion : l’élément est considéré « à parois – facilité et rapidité de mise en œuvre grâce à la « manu portabi-
minces », lorsque, sous l’effet de la seule torsion, les contraintes lité » et à la précision des dimensions ;
normales créées par celle-ci dans la section ne sont plus négligea- – possibilité de correction acoustique ;
bles. Cette situation se rencontre pour une charge appliquée en – aspect esthétique grâce au revêtement durable et harmonieux,
dehors du centre de cisaillement, lorsque chacune des trois dimen- facile à adapter en fonction de l’environnement et des exigences
sions de la section – à savoir longueur L, largeur B et épaisseur t – architectoniques.
est d’un ordre différent de celui des deux autres, c’est-à-dire, si,
approximativement, L/B ø 10 et B/t ø 10. & Quant aux inconvénients des produits formés à froid, ils résul-
tent essentiellement de leurs particularités dont il y a lieu de tenir
compte. Il s’agit des propriétés mécaniques citées dans le chapi-
tre 3, ainsi que des conditions à respecter lors du transport, stoc-
1.2 Types de sections des éléments kage et manipulation lors du montage, étant donné que ces pro-
formés à froid duits sont plus sensibles à des endommagements et altérations
du fait de leur faible épaisseur et d’une certaine sensibilité des
En fonction du comportement mécanique des éléments, on revêtements.
distingue :
– les profils dits « larges » : plaques nervurées et plateaux
(figure 1).
Ces profils sont utilisés comme coffrage et armature de plan- 2. Fabrication
chers mixtes acier-béton ou encore pour la réalisation de couvertu-
res de bâtiment et de bardages. Sous l’action des charges transver-
sales, ces profils travaillent généralement en flexion. Les parties 2.1 Matériaux – Produits de base
soumises à la compression et au cisaillement sont propices à des
instabilités de voilement local ; Les produits de base sont des bandes laminées à chaud ou à
– les profils dits « longs » : pannes, lisses, poutres, solives, froid adaptées au formage à froid et à la galvanisation, d’épaisseur
poteaux (figure 2). Ces profils sont utilisés pour des structures à 0,45 à 15 mm et de largeur allant jusqu’à 2 000 mm.
barres où ils peuvent être soumis à une ou plusieurs des sollicita- Dans la pratique courante, les produits larges sont réalisés en
tions suivantes : épaisseurs de 0,5 à 1,5 mm ; les produits longs le sont en épais-
– flexion dans une ou deux directions perpendiculaires à leur seurs de 1,5 à 4 mm.
axe,
– torsion, Les limites d’élasticité du matériau de base vont de 235 à
420 N/mm2, pour des aciers ordinaires, et jusqu’à 700 N/mm2,
– compression.
pour des aciers à haute limite d’élasticité (HLE).
Ils sont principalement exposés à des instabilités locales (voile- On remarque que l’emploi des aciers HLE est peu fréquent
ment) ou d’ensemble (flambement par flexion ou par flexion- dans la pratique courante.
torsion, déversement).
Ces deux types de profil sont formés à froid par différents procé- 2.2 Mise en forme
dés tels que profilage, pliage, cintrage, développés dans le
chapitre 2.2. La mise en forme des produits se fait par des opérations de :
– pliage (figure 3) ;
– profilage en continu (figure 4) ;
– cintrage (figure 5) ;
– bossage (figure 6).
Figure 1 – Exemples de profils « larges »
2.3 Traitement de surface
La corrosion est un processus électrochimique qui, sous l’effet de
l’oxygène et de l’eau, transforme l’acier en hydroxyde de fer
(rouille). En raison de sa structure poreuse, la rouille permet une
progression de l’oxydation vers l’intérieur et la détérioration pro-
Figure 2 – Exemples de profils « longs » gressive de l’élément.
126
Référence Internet
C2517
L’acier est un matériau corrosif. À ce titre, sa surface doit être La durabilité des protections métalliques est de l’ordre de 20 à
protégée. Une telle protection est en général réalisée, avant le pro- 50 ans, en fonction du type et de l’épaisseur du revêtement.
filage, à l’aide des moyens suivants :
& Le pré-laquage et le revêtement plastique sont appliqués en
– revêtements métalliques ; complément des revêtements métalliques. Ils présentent une
– pré-laquage (réalisé avant le profilage à froid) ; grande variété d’options en ce qui concerne les épaisseurs, les
– revêtement plastique ; coloris et les textures (figures 7 et 8). En dehors des aspects archi-
– émaillage. tectoniques et esthétiques, ils augmentent considérablement la
durabilité des produits vis-à-vis de la corrosion.
& On distingue le revêtement métallique à base de zinc et le revê- & L’émail, vitrifié par cuisson au four à 830 , apporte une résistance
tement allié (zinc + autre métal), tous deux réalisés par immersion très durable à la corrosion, ainsi qu’aux UV et graffitis. Il permet
à chaud en continu (méthode appelée Sendzimir, du nom de l’ingé- d’obtenir des couleurs et des motifs très variés sur la surface de la
nieur polonais, inventeur du procédé). tôle (figure 9).
127
2
128
Référence Internet
C2570
es éléments minces formés à froid sont utilisés de façon régulière dans les
L applications de pannes, lisses ou solives de plancher.
Pour mettre en évidence les particularités de ces produits, cet article va
s’appuyer sur la fonction « panne de couverture ». Bien entendu, toutes les
considérations développées relativement à ce rôle sont transposables aux
autres utilisations.
Après avoir précisé la notion d’ « élément mince » et précisé la distinction à
faire avec la notion de section de classe 4, l’article rappelle brièvement l’ori-
gine de ces produits et leur mode d’élaboration.
On examine ensuite l’incidence de l’opération de formage, d’une part, sur le
matériau constitutif en introduisant la notion de limite d’élasticité apparente, et
d’autre part, sur les caractéristiques du profil lui-même, du fait des rayons de
Parution : février 2021
pliage.
129
Référence Internet
C2570
2
1. Qu'appelle-t-on À noter qu’en général, pour des raisons économiques, un
« élément mince » PRS ne devrait pas présenter de semelles de classe 4.
L’utilisation du terme « élément mince » étant de plus en plus Lorsque les épaisseurs en jeu sont faibles (inférieures ou égales
fréquente, il est essentiel, avant de poursuivre, de clarifier cette à 3 mm par exemple), on peut obtenir les sections par transforma-
notion qui, selon le contexte ou l’interlocuteur, en toute bonne foi tion de tôles ou bandes par des moyens de déformation méca-
et par habitude, peut revêtir des réalités diverses pouvant conduire nique (profilage en continu à la machine à galets, pliage à la
à ce qui relève bien souvent de l’abus de langage. presse). On parle ici de profils minces formés à froid.
Les parois successives d’un profil sont reliées entre elles par
Au sens de la résistance des matériaux, un élément « mince » des zones courbes (rayon de pliage) qui sont des déformations
est un élément dont les dimensions en plan sont « grandes » permanentes et voulues et qui résultent de la déformation plas-
devant son épaisseur ; cette définition vaut particulièrement pour tique du matériau.
les éléments dits « plats » de type plaque nervurée, surtout utili- Ces profils peuvent, comme les profils reconstitués soudés, pré-
sés dans les applications de couverture ou de bardage. senter des parois élancées sujettes à voilement local, donc de
classe 4. Mais, du fait de leur « minceur d’ensemble » (l’épaisseur
est constante sur l’ensemble de la section), ces profilés peuvent
Dès que l’élément devient « long », comme pour les profils de être également sujets à des phénomènes plus complexes de dis-
type pannes, lisses ou solives, il est plus adapté de considérer que torsion de la section droite qui dépend de la nature des sollicita-
l’élément est mince dès lors que sa longueur et la largeur de ses tions et des conditions de liaison du profil à son environnement.
parois constitutives sont grandes devant son épaisseur ; l’ordre de
grandeur de 10 est généralement accepté. Il est donc important de distinguer :
Le terme de « paroi constitutive » s’entend ici au sens de – les profils de classe 4, laminés à chaud ou reconstitués soudés,
l’EN 1993-1-1:2005 (tableau 5.2) ou de l’EN 1993-1-5:2007 (tableaux 4.1 qui relèvent des parties 1-1 et 1-5 de l’Eurocode 3 ;
et 4.2). – les profils minces formés à froid qui relèvent de la partie 1-3 de
Par suite, on considère que les profils fonctionnent exclusive- l’Eurocode 3
ment en membrane et non en coque : en d’autres termes, la Dans la suite de cet article, par souci de simplification dans le
contrainte normale reste constante dans l’épaisseur de la paroi du contexte spécifique des profils longs utilisés comme pannes sup-
profil. port de couverture, lorsque nous utiliserons le terme « élément
La « minceur » de ces profils est à l’origine de phénomènes mince », il s’agira bien d’« élément mince en acier formé à froid ».
d’instabilités locales, ne permettant plus de compter sur la totalité
de la section vis-à-vis de la résistance et cela dès que la paroi se
trouve entièrement comprimée (effort axial de compression pure)
ou partiellement (sollicitation de flexion). 2. Bref historique
Mais ce critère dimensionnel n’est pas suffisant. Les modalités
d’obtention de la section du profil sont également d’importance Les premières utilisations d’éléments minces formés à froid
dans la conception et le calcul de ces profils « minces ». dans la construction de bâtiments datent de la fin du XIXe siècle.
Dans le cas de profils reconstitués soudés, les instabilités locales
Leur essor a vu le jour suite aux travaux de recherche principa-
sont quasi-exclusivement des voilements de parois. L’Eurocode 3
lement menés aux États-Unis et en Grande Bretagne, notamment
partie 1-1:2005, dans son tableau 5.2, précise les critères d’élance-
à partir des années 1960, en particulier sous l’impulsion du pro-
ment des parois à partir desquels ces phénomènes de voilement
fesseur George Winter (1907-1982).
local sont à prendre en compte : on parle alors de sections de
classe 4. La section résistante est déterminée selon les principes de Le premier texte encadrant ces produits date de 1946 (AISI –
l’EN 1993-1-5 et la vérification des sections et des éléments relève Design of Light Gauge Steel Structural Members) ; en France, de
de l’EN 1993-1-1. nombreuses publications ont accompagné l’apparition et l’utilisa-
tion progressive de ces produits, débouchant naturellement sur
Par exemple, un PRS présentant une âme de hauteur 1 200 mm et un premier texte en décembre 1978, le DTU P 22703 « Règles de
d'épaisseur 10 mm en acier S355, est, au sens de l’EN 1993-1-1, une calcul des éléments à parois minces en acier », traduisant ainsi un
section de classe 4 tant vis-à-vis de la compression que vis-à-vis de la changement de statut de cette technique qui peut désormais être
flexion. qualifiée de « conventionnelle ».
130
Référence Internet
C2570
2
constitutifs d’une ossature, calculées au cas par cas comme les
autres éléments de la structure, mais comme un produit de
construction incluant les profils (pannes ou lisses) et leurs acces-
soires (liernes, bretelles, échantignolles – voir § 6 et figures 18, 19
et 20). Ces industriels ont également contribué à renforcer la per-
ception de ces éléments en tant que « système constructif » en
accompagnant la fourniture des éléments de la réalisation de
leurs notes de calculs justificatives. Ces calculs étaient menés par
des logiciels basés, bien entendu, sur les textes en vigueur, mais
qui intégraient également des résultats de recherches propres,
notamment quant aux paramètres d’interaction avec l’enveloppe,
permettant l’optimisation du dimensionnement.
Cette démarche prévaut largement aujourd’hui, bénéficiant de
plusieurs dizaines d’années de recherche et d’expérimentation,
même s’il existe toujours la possibilité de s’approvisionner en
profils formés à froid hors de ces « systèmes constructifs ».
Les applications les plus courantes des éléments minces sont
les systèmes de toiture (pannes et bacs de couverture ou support
d’étanchéité), de bardage (lisses, bacs, plateaux), les bacs pour
planchers collaborants destinés à servir de coffrage en phase
coulage, puis d’armature tendue en phase d’exploitation. Figure 1 – Têtes de profilage (source : http://www.euro-profilage.com/)
Ils sont également utilisés comme ossature de cloisons inté-
rieures ou de façades. Les ossatures de rayonnages palettisés font Selon la forme désirée et la complexité du profil fini, le nombre
également largement appel aux profils formés à froid. Depuis de rouleaux est variable (de 6 à 24 ou 30 ...)
quelques années, on assiste également à leur utilisation pour
réaliser des ossatures complètes de bâtiment. En général, les systèmes constructifs proposent des trous
« standardisés » réalisés par poinçonnage sur la chaîne de pro-
Parmi les principaux atouts qui ont aidé au développement de
duction, en amont des opérations de profilage. En bout de ligne,
ces systèmes, on peut citer la légèreté des éléments qui facilite les
le profil est découpé à longueur.
opérations de montage et de manutention et permet une réduction
des coûts (de transport par exemple), mais aussi leur facilité de En pratique, les tôles utilisées pour les pannes varient entre 1,5
production et d’industrialisation. et 3 mm d’épaisseur, pour réaliser des profils de forme C, Z,
Sigma, Oméga, voire plus complexes, et de hauteur variant de
100 à 350 mm (figure 2).
3. La réalisation des pannes Les aciers qui peuvent être utilisés relèvent des normes
EN 10025, EN 10149 ou EN 10346. Pour attester de l’aptitude au
formage à froid des aciers relevant de l’EN 10025, leur désignation
Les pannes sont obtenues à partir de tôles ou bandes en acier doit l’indiquer (par la lettre C).
laminées à chaud, revêtues ou non, qui sont formées à froid, c’est Aujourd’hui, les aciers les plus utilisés sont les aciers galvanisés
à dire à température ambiante, par des procédés tels que la presse relevant de la norme NF EN 10346 « Produits plats en acier revê-
plieuse ou le profilage sur lignes de galets. tus en continu par immersion à chaud pour formage à froid » ; les
La presse est plutôt destinée aux éléments de faibles dimen- principales nuances utilisées correspondent aux désignations
sions, de forme simple et/ou en faibles quantités. S250GD à S350GD. L’épaisseur de revêtement la plus courante est
Z275, soit 275 g de zinc par m2 pour les 2 faces, c’est à dire une
Le profilage par trains de galets est dédié aux productions épaisseur de zinc d’environ 40 μm.
importantes (pouvant atteindre plusieurs dizaines, voire centaines
de kilomètres de profilés par jour pour les unités de production les D’autres aciers utilisables sont mentionnés dans l’EN 1993-1-
plus conséquentes). Le feuillard d’acier, dont la largeur est définie 3:2007. Il est toutefois à préciser que certains d’entre eux qui sont
par le développé du profil fini, est approvisionné en continu au tra- mentionnés ne sont pas des « aciers de construction », puisque
vers d’une série de galets (train de galets), chacun déformant pro- leur désignation ne commence pas par la lettre-préfixe « S ».
gressivement le feuillard jusqu’à obtention de la forme voulue. Outre le fait qu’ils ne sont donc pas en « stricte » conformité avec
les exigences génériques de l’EN 1993-1-1 (dont les règles géné-
Chaque galet se compose de deux têtes de profilage conjuguées rales restent applicables, la partie 1-3 ne faisant qu’apporter des
(rouleau – figure 1) qui réalisent une déformation élémentaire, le règles complémentaires), il conviendra d’être particulièrement
profil final étant obtenu par la succession de ces déformations. vigilant lors de leur éventuel emploi, notamment vis-à-vis carac-
Cette démultiplication du formage en étapes permet d’éviter de téristiques mécaniques garanties (en particulier, le respect
blesser la tôle (criques, fissures). des conditions de ratio fu/fy et d’allongement minimal A %) et
131
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a b c d e
2 Figure 2 – Sections types de pannes formées à froid : (a) C – (b) Sigma – (c) Z – (d) Zeta – (e) Oméga
fyb
4. Les pannes formées à froid B
A R
Q
A B C D E F G H J K L MN P Q R
– Principales spécificités
Figure 3 – Effets du formage à froid sur la limite d’élasticité
132
Référence Internet
C2570
Sigma
4 angles à 90° + 4 angles à 45° = 6
Ag,sh, Ig,sh, Iw,sh respectivement aire, moment d’inertie
de flexion et moment d’inertie de gau-
2
chissement de la section transversale
équivalents à 90° brute considérée à angles vifs.
a b c
Tableau 2 – Comparaison des modes de calcul des caractéristiques mécaniques d’une panne Z
Caractéristiques après prise en compte
Caractéristiques exactes
Caractéristiques avec angles vifs du coefficient correctif
avec prise en compte des arrondis
avec ici : δ = 0,03
133
2
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et Malory SIMON
2
Ingénieur études (ESG BE, Beaurepaire (France))
Ancien élève de Polytech Clermont-Ferrand (ex CUST)
135
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Poutres
Poutres principales
de roulement
Chariot
Sommier
Galet
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Figure 3 – Ponts roulants posés bipoutre (à gauche) et monopoutre (à droite) (Crédit Verlinde)
137
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C2518
& Inconvénients Les ponts suspendus peuvent circuler sur plus de deux poutres
Cependant, ce type de pont présente également les quelques de roulement pouvant être distantes de 30 à 40 m, permettant de
points faibles suivants : couvrir des zones de 80 à 100 m avec 2 ou 3 travées.
– le compromis charge à lever / portée peut être important mais Contrairement aux ponts posés, les supports des poutres de rou-
reste limité (pouvant aller jusqu’aux environs de 40 t sur 26 m pour lement d’un pont suspendu ne sont pas des appuis parfaits, mais
un pont de catalogue fournisseur) : le pont reprend seul la charge ils sont plutôt assimilables à des appuis élastiques car situés sous
levée pour la transmettre aux poutres de roulement situées à ses les fermes de bâtiments.
extrémités ; Les limites de déplacements différentiels entre supports de pou-
– leur encombrement est souvent supérieur à celui d’un pont tres de roulement étant particulièrement restrictives (environ le
suspendu, ce qui réduit la hauteur sous crochet ou nécessite d’aug- 600e de la portée), il est nécessaire de s’assurer que des déforma-
menter la hauteur de la structure porteuse. tions de la structure métallique sont acceptables par le pont roulant
(cf. 2.2.3).
1.2.2 Ponts suspendus
2 Les ponts roulants suspendus circulent sur les ailes inférieures des
1.2.3 Portiques
poutres de roulement. Un principe analogue est utilisé concernant le Les voies de roulement des portiques roulants se trouvent au sol
déplacement du chariot le long de la poutre principale (figure 5). et la transmission des efforts liés à l’action de levage se fait par l’in-
termédiaire de jambes (ou « palées ») (figure 6).
Remarque
Ce type de pont peut être utilisé dans le cas d’un parc extérieur
Le chariot peut directement circuler sur l’aile inférieure d’une
ou lorsque la structure porteuse du bâtiment ne peut supporter les
poutre de roulement, il s’agit alors d’un pont suspendu monorail.
efforts engendrés par le pont roulant tout en gardant des propor-
tions « correctes ». C’est aussi le type de pont roulant principale-
ment utilisé dans les zones portuaires.
Il est à noter que ce type de pont, du à la configuration de type
portique, engendre des efforts horizontaux transversaux, aussi bien
en phase statique, qu’en phase dynamique.
1.2.4 Semi-portiques
Pour les ponts roulants en semi-portique, une voie de roulement
se trouve au sol alors que l’autre est aérienne. Cette dernière
repose en général sur la charpente du bâtiment (figure 7). Ce type
d’équipement constitue la combinaison entre un pont roulant posé
et un pont roulant portique.
Habituellement, ce type de solution est utilisé en complément
d’un pont roulant important pour assurer la liaison entre les postes
de travail.
Figure 6 – Pont roulant de type portique (Crédit J.P. Muzeau) Figure 7 – Pont roulant de type semi-portique (Crédit J.P. Muzeau)
138
Référence Internet
C2518
De ces données se déclinent l’ensemble des caractéristiques assemblages, la conformité des limites de déformations ainsi que
du pont : le comportement à la fatigue, autrement dit sous un nombre de
– l’environnement permet de déterminer : cycles de manutention lié à la durée de vie de l’installation.
la portée : distance entre appuis (poutres de roulement) du
pont roulant,
2.1 Conception
la hauteur sous crochet : hauteur maximale entre le sol (ou la
plateforme) et le dessous du crochet de levage en position levée ;
2.1.1 Différents types de poutres de roulement
– son utilisation permet d’en déduire :
la capacité de levage : charge maximale pouvant être levée, 2.1.1.1 Poutres de roulement
nombres de cycles de levage auxquels sera soumis le pont Dans le cas d’un pont posé, les efforts horizontaux induits par les
dans sa vie : la fréquence d’utilisation, mouvements du pont roulant et de son chariot (démarrage, frei-
nage…) étant appliqués au niveau du rail, la semelle supérieure
2
le spectre de charge.
est fortement sollicitée en flexion dans son plan.
La combinaison de ces deux types de données permet de choisir
le type de pont approprié. & Divers modèles de sections
Pour répondre à ces contraintes, plusieurs types de sections sont
envisageables (figure 8).
Croisillons
139
Référence Internet
C2518
Le cas de la figure 8d peut constituer une variante pour des De même, il est recommandé de privilégier les poutres isostati-
ponts de capacité inférieure à 50 t, ce genre de conception restant ques, disposées les unes au bout des autres, plutôt que des pou-
néanmoins relativement rare. tres continues.
Dans le cas de ponts lourds (> 60 t) Dans le cas d’un pont roulant suspendu, la semelle inférieure
Il y a utilisation de caissons (déformables ou non) en treillis ou est fortement sollicitée en flexion locale par le passage continu
PRS (Profilé reconstitué soudé) (figures 8g et 8h). des galets et la semelle supérieure est sollicitée ponctuellement
de la même manière au droit de l’appui de la poutre. On privilé-
Remarque giera donc une poutre de roulement de type H, qui possède des
semelles plus larges (facilitant l’appui des galets) et plus épaisses
Pour les poutres de roulements en PRS, les portées sont,
bien entendu, dépendantes des dimensions de la section de la (limitant le « dépliage » de ces semelles – cf. § 2.2.1.2) que les
poutre de roulement, au-delà d’une portée supérieure de 30 m, autres profils du commerce.
les projets deviennent exceptionnels. Par ailleurs, dans ce cas, une section laminée permet de s’affran-
chir de la soudure pleine section âme semelle qui serait indispen-
2
Les Profilés reconstitués soudés (PRS) sont fabriqués par sable pour une section de type PRS.
soudage de tôles et larges plats entre eux. Cela permet de
constituer des profils sur mesure dont les sections peuvent
Remarque
être ajustées au plus près des besoins de résistance ou des
contraintes dimensionnelles spécifiques d’un ouvrage. Pour ce type de poutre, l’utilisation de raidisseurs d’âme trans-
On parle également de « Poutre reconstituée soudée ». versaux n’est généralement pas nécessaire. En effet, dans le
cas d’un profil de type H, l’âme est en général peu élancée ce
qui exclut le risque de voilement.
La poutre de freinage peut être complètement autoportée De plus, il n’y a pas de torsion locale compte tenu de la posi-
(figure 8e). Sa membrure extérieure peut également être appuyée tion symétrique des galets par rapport à l’âme. Les raidisseurs
en partie sur les poteaux situés au droit des appuis de la poutre sont alors uniquement utiles pour remonter les actions hori-
de roulement. zontales qui agissent sur la semelle inférieure au droit de
Dans les cas des figures 8e, 8f, 8g et 8h, la poutre de freinage l’appui. Cependant, pour les poutres de roulement avec section
peut être utilisée comme support à une passerelle d’entretien. transversale de type H, l’âme est en général capable, par fle-
xion, de conduire ces actions jusqu’à la semelle supérieure.
Nota : L’utilisation d’un renfort de semelle supérieure, quel qu’il soit, réduit fortement
le risque de déversement de la poutre de roulement. Enfin, la présence de raidisseurs transversaux dans une poutre
de roulement de pont suspendu est rapidement soumise à la
& Raidisseurs transversaux contrainte d’encombrement due à la circulation des galets
dans la hauteur de l’âme de la poutre de roulement.
En complément des diverses sections représentées sur la
figure 8, il est nécessaire de mettre en place des raidisseurs trans-
versaux distants d’environ 1,5 fois la hauteur de l’âme de la poutre. 2.1.1.2 Fixation des rails
Dans le cas d’une poutre de freinage en treillis, ils sont disposés & Petits ponts roulants
aux nœuds du treillis.
Pour les petits ponts roulants (environ 15 t) et pour des portées
Leur intérêt est multiple : ils participent à la résistance au voile-
de l’ordre de 5 à 10 m, on peut employer des carrés de 40 à 50 mm
ment (cf. 2.2.2.2), à la répartition des efforts de torsion dans la tota-
de côté, à arêtes coupées ou arrondies en acier mi-dur (figure 10).
lité de la section et, dans certains cas, comme vu précédemment,
au support de la poutre de freinage.
Nota : Dans le cas de ponts de faible capacité (inférieure à 5 t) et de faible portée (de
l’ordre de 5 m maximum), il peut être toléré de ne pas prévoir de raidisseurs transver-
saux.
Pour des raisons de résistance à la fatigue, la poutre principale Rail rectangulaire Rail carré Rail carré Rail carré
est rarement réalisée en poutre treillis. En effet la poutre treillis doit coins arrondis surface bombée
être construite sans jeux avec des assemblages soudés ou par bou-
lons précontraints ce qui complique sa réalisation et rend cette Figure 10 – Types de sections de rails carrés fabriqués
solution non concurrentielle par rapport à la solution PRS. par les sidérurgistes
Âme en flexion
Efforts
transversaux
Figure 9 – Reprise des efforts horizontaux par l’âme dans le cas de ponts suspendus
140
Référence Internet
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Poutres monorails
pour chariots-palans
par Dominique SEMIN
Ingénieur senior en constructions métalliques
2
Ingénieur Centrale Marseille (ex ESIM)
Ingénieur soudeur européen (EWE)
Ancien élève du CHEC
141
Référence Internet
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Un chariot-palan est un chariot, équipé d’un palan, suspendu sous une poutre
et qui se déplace sur l’aile inférieure de celle-ci. Lorsque le chariot-palan circule
sur une poutre unique fixe, on la qualifie alors de poutre monorail pour chariot-
palan, et de façon plus synthétique, de poutre monorail (ou de monorail).
Ces poutres monorails présentent quelques particularités par rapport aux
ponts roulants, liées, d’une part, à la nature des charges induites par le chariot-
palan et, d’autre part, à la détermination et à la prise en compte des contraintes
locales induites en semelle inférieure.
Le présent article traite des poutres monorails et va successivement faire une
synthèse des actions dues aux chariots-palans, aborder les principes de concep-
2
tion et examiner les modalités de justification de ce type de poutre.
142
Référence Internet
C2571
poutre à la zone à desservir, et, par suite, les tracés en plan des
poutres-monorails peuvent être variés et présenter des sections
courbes (cf. figure 4).
a bipoutre b monopoutre
143
Référence Internet
C2571
2
a monorail droit (source : https://www.adei-sas.com/fr/) b monorail courbe (source : https://www.erikkila.com)
144
Construction métallique
(Réf. Internet 42230)
1– Instabilités
2– Constructions métalliques
3
3– Protection anticorrosion Réf. Internet page
Protection anticorrosion par galvanisation à chaud des structures métalliques C2505 147
Protection anticorrosion des aciers par systèmes de peinture liquide C2509 159
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145
3
146
Référence Internet
C2505
147
Référence Internet
C2505
a galvanisation à chaud est l’un des procédés anticorrosion des aciers les
L plus largement utilisés dans le monde.
En 2013, environ 60 % des 13 millions de tonnes de zinc produites ont été uti-
lisés pour la galvanisation d’aciers, permettant ainsi de prolonger notablement
leur durée de vie.
L’acier galvanisé est présent dans tous les secteurs d’activité :
– bâtiment ;
– transports ;
– énergie;
– mobiliers urbains ;
– équipements ménagers et industriels…
Le marché français, avec 600 000 à 800 000 tonnes d’acier galvanisé au
trempé selon les années, est le 5e marché européen de la galvanisation ; le
marché allemand étant 1er avec plus de 2 millions de tonnes d’acier galvanisé
3
tous les ans.
L’expression « galvanisation à chaud » recouvre deux procédés industriels
distincts :
– la galvanisation à chaud en continu (de bobines ou de fils d’acier) ;
– la galvanisation à chaud à façon (de pièces finies) selon la norme
NF EN ISO 1461.
Les structures métalliques étant galvanisées « à façon » ou « au trempé »,
nous nous intéressons ici à ce seul procédé et à sa mise en œuvre, dans le but
de fournir aux utilisateurs et prescripteurs les moyens de parvenir à une
qualité optimale.
Dans un premier temps, nous présentons rapidement les différents procédés
de protection de l’acier par le zinc, puis nous détaillons le procédé de galvani-
sation à chaud au trempé, son principe et sa mise en œuvre.
Nous abordons ensuite les détails de conception, de fabrication, d’assem-
blage et de contrôle qu’il convient de connaître pour une mise en œuvre
réussie de la galvanisation à chaud des structures en acier.
1. Différents procédés lieu choisi est connue, la durée de vie du revêtement peut être cal-
culée avec une grande fiabilité. La caractéristique la plus impor-
de protection anticorrosion tante des revêtements de zinc est donc leur épaisseur.
de l’acier par le zinc Les revêtements de zinc peuvent être produits de différentes
façons explicitées ci-après.
148
Référence Internet
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Durée de vie
Galvanisation à chaud
après fabrication et
métallisation jusqu’à
250 μm
Galvanisation à chaud
Galvanisation en continu
Shérardisation
3
Métallisation
Zingage électrolytique
Matoplastie
0 25 50 75 100 125
Épaisseur du revêtement (en μm)
Figure 1 – Relation entre la durée de vie et l’épaisseur des revêtements de zinc. La durée de vie du revêtement est proportionnelle à son épaisseur
Cela donne des revêtements plus minces, avec une meilleure 1.3 Shérardisation
précision des recouvrements ; importante, en particulier, pour les
pièces filetées pour lesquelles une épaisseur de revêtement d’au La shérardisation est un procédé de diffusion dans lequel, après
moins 40 μm est recherchée. dégraissage et décapage, de petites pièces sont secouées dans un
La galvanisation à chaud des éléments de fixation filetés est mélange de poudre de zinc et de silice et/ou carborundum, dans
spécifiée dans les normes françaises et internationales, en particu- un caisson fermé en rotation et à une température comprise entre
lier la norme NF EN ISO 10684. 380 °C et 400 °C.
Du fait de la diffusion, il en résulte la formation de couches
d’alliages fer-zinc à la surface du matériau.
1.2 Galvanisation à chaud en continu Les épaisseurs de revêtement dépendent de la température et
de la durée du traitement. Le revêtement de zinc ainsi obtenu est
L’une des variantes de la galvanisation à chaud au trempé est la généralement plus mince que celui de la galvanisation à chaud et
galvanisation en continu (procédé « sendzimir » du nom de son il ne comporte pas de couche de zinc pur. Il est très résistant à
inventeur, Tadeusz Sendzimir). Cette technique permet la galvani- l’usure.
sation de tôles, tubes, tiges ou fils d’acier.
Les revêtements peuvent être spécifiés avec une épaisseur de
Dans ce procédé, les éléments à traiter passent en continu au 15 μm, 30 μm ou 45 μm.
travers de bains de préparation de surface, puis du bain de galva-
nisation. L’épaisseur du revêtement de zinc est contrôlée.
En ce qui concerne les tôles et les tubes, selon l’application, diffé- 1.4 Projection thermique de zinc
rentes épaisseurs de revêtement peuvent être obtenues. L’une des (ou métallisation)
spécifications les plus communes est un revêtement de 275 g/m2
double face. Dans le procédé de projection thermique, on fait fondre du fil
ou de la poudre de zinc au moyen d’une flamme ou d’un arc élec-
trique, en utilisant un gaz sous pression. On projette ensuite ce
Remarque zinc sur la surface des pièces en fer ou en acier, grenaillées au
Cependant, il faut noter qu’au contraire de la galvanisation préalable. Le revêtement est ainsi lié mécaniquement au substrat
à chaud après fabrication, cela représente le total du poids du de base.
revêtement (ce qui inclut les deux faces de la tôle). Cela signi- L’adhérence du revêtement est très sensible à la contamination
fie donc que le revêtement ne mesure que 20 μm sur chaque de la surface. Bien que des revêtements épais puissent être obte-
face. nus (25 à 250 μm), la consistance du revêtement est dépendante
du talent de l’opérateur et de la géométrie de la pièce à revêtir.
Comme les revêtements de métallisation sont poreux, il est
En ce qui concerne les fils, selon leur diamètre, on peut obtenir recommandé de leur appliquer un colmatage dès qu’ils sont
des épaisseurs de revêtements de 2 μm à 42 μm. refroidis.
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Référence Internet
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Produits plats en acier revêtus en continu par immersion à chaud pour formage
NF EN 10346
Fils et Produits tréfilés en acier – Revêtements métalliques non ferreux sur fils
Galvanisation de fils NF EN 10244 Partie 2
d’acier – Partie 2 : Revêtements de zinc ou d’alliages de zinc
Produits plats en acier, laminés à froid, revêtus de zinc par voie électrolytique
NF EN 10152
pour formage à froid – Conditions techniques de livraison
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Référence Internet
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Tableau 2 – Attaque par corrosion maximale pour des durées d’exposition prolongées dans les différentes
classes de corrosivité – Métaux : acier et zinc (extraits des normes ISO 9223 et 9224)
Perte totale en microns (μm) en fonction Exemples d’environnements types
Catégorie de la durée d’exposition (à titre d’information)
de Métal
Copyrighrt ©–TeT©ci
niqccyr–
corrosivité Intérieur Extérieur
1 2 5 10 15 20
Acier au Espaces chauffés à faible
1,3 1,9 3,0 4,3 5,4 6,2 –
carbone taux d’humidité et de
C1 (très
pollution, par exemple
faible) –
Zinc 0,1 0,2 0,4 0,6 0,9 1,1 bureaux, écoles,
magasins…
Acier au Espaces non chauffés
25 36 58 83 103 120
carbone avec risque de Zones rurales à
3
C2 (faible)
condensation (entrepôts, l’intérieur des terres
Zinc 0,7 1,2 2,6 4,5 6,3 8,0 gymnases…)
endroits les plus inaccessibles (réservoirs, corps creux, tubu- • D’autre part, en cas de blessure ou de discontinuité du revê-
laires…), et cela grâce à la technique d’immersion dans un bain de tement, le zinc offre une protection supplémentaire à l’acier :
zinc liquide. la protection cathodique.
Lorsque l’acier nu est exposé à l’humidité, comme c’est le cas
■ Le revêtement de zinc se corrode très lentement par exemple sur les tranches découpées ou sur une griffure dans
Un produit fini galvanisé présente de très faibles pertes de zinc le revêtement, l’acier est toujours protégé par le zinc en bordure
dans le temps qui s’expriment en μm/an. de l’acier exposé. On appelle cela la protection sacrificielle, le zinc
se « sacrifiant » pour protéger l’acier.
Cette particularité permet au zinc de former une barrière effi-
cace entre l’acier et les agents agressifs des différents environne- ■ La durée de vie de la galvanisation peut atteindre 50 ans, voire
ments (tableau 2). plus, selon les environnements.
La durée de vie du revêtement, avant premier entretien, peut
■ Le zinc apporte à l’acier une double protection : protection être estimée en fonction de son épaisseur et de la catégorie
écran et protection sacrificielle en cas de blessure d’environnement où la pièce galvanisée sera mise en service
• D’une part, le zinc procure une protection écran, imper- (figure 2).
méable et continue, qui empêche l’humidité d’entrer en ■ Le revêtement de galvanisation bénéficie de propriétés méca-
contact avec l’acier car, sans contact direct avec l’humidité, il niques remarquables.
n’y a pas de corrosion.
La surface d’une pièce en acier galvanisée selon la norme
Cependant, le revêtement de zinc se corrodant également au NF EN ISO 1461 est constituée de plusieurs couches intermétal-
contact de l’eau et des polluants atmosphériques (mais beaucoup liques (alliages fer-zinc), plus dures que l’acier, ce qui lui confère
plus lentement que l’acier), la protection écran est proportionnelle une très grande résistance à l’abrasion et une bonne, voire excel-
à l’épaisseur du revêtement. lente adhérence, selon le type d’acier.
151
3
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l’aide de systèmes de peinture en poudre thermodurcissable, en mettant en
évidence tous les facteurs importants permettant de réaliser une protection
adéquate contre la corrosion.
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3
Figure 2 – Exemple de poudres utilisées Figure 3 – Exemple de palette de couleurs de peinture en poudre
Époxy / Polyester Protection et décoration • Mobilier métallique, • Bonne tenue dans le • Lisse,
en intérieur et primaire • Rayonnage, temps en intérieur, • Texturé,
anticorrosion • Luminaire d’intérieur, • Diversité des aspects. • Grainé,
• Électroménager, • Martelé,
• Convecteurs, • Finition brillante, sati-
• Équipement industriel. née, mate, métallisée ou
non.
Polyester industrie haute Protection et décoration Machinisme agricole. Excellente résistance aux • Lisse,
durabilité de pièces industrielles en UV, et aux intempéries : • Brillant,
extérieur. 5 ans Floride. • Satiné,
• Mate,
• Métallisé ou non
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C2508
Polyester hyper durable Décoration et protection • Huisserie métalliques, • Résistance aux UV Mat.
haute performance pour • Façades métalliques. exceptionnelle,
l’architecture extérieure. • Agréments Qualicoat
classe3 et GSB Premium.
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C2508
3.2 Acier revêtu d’un primaire sans zinc Il convient de réaliser de préférence les joints par soudage, et
non par boulonnage ou rivetage, afin d’obtenir une surface globa-
ou riche en zinc (PPRZ) lement plus régulière.
Les primaires sont formulés à base de résine époxydique et Les dispositions constructives sont basées sur la partie 3 :
sont destinés à être recouverts d’une couche de finition. Conception et dispositions constructives de la norme
Un primaire riche en zinc (PPRZ) est une peinture en poudre NF EN ISO 12 944 « Anticorrosion des structures en acier par
anticorrosion, destiné à être recouvert d’une couche de finition. systèmes de peinture ». La conception générale de l’ouvrage/
Ce primaire amène un effet barrière et optimise le couple effet pièce à peindre et l’état initial des métaux utilisés, doivent à la
cathodique / effet barrière, par l’adjonction de zinc métal. fois faciliter :
L’application du primaire doit être effectuée sur une pièce décapée – la préparation de surface ;
avec un degré de soin Ds 2,5 minimum et avec la rugosité prescrite – la mise en peinture ;
par le fournisseur (voir figures 2 et 3 et § 4.6 de l’article [C2509]). – le contrôle ;
– l’entretien ultérieur de la pièce.
3.3 Acier revêtu d’une cataphorèse L’objectif est d’aboutir, à travers une conception réfléchie, à un
système de peinture adapté et un entretien régulier conformes à
3
Les surfaces revêtues d’un primaire cataphorèse se composent : la durabilité escomptée de l’ouvrage (durée de vie).
– d’acier préalablement traité chimiquement (phosphatation ou
traitement alternatif) ; L’état de surface du métal utilisé pour la fabrication d’une pièce
– d’un primaire liquide époxy ou acrylique ayant été déposé par joue un rôle fondamental sur l’esthétique et la durabilité du ther-
électrophorèse et ensuite polymérisé dans un four. molaquage : marques et défauts de performance.
L’application par cataphorèse nécessite la réalisation d’évents Le métal utilisé doit donc être exempt :
sur la pièce facilitant la circulation du liquide à l’intérieur des par- – de corrosion ;
ties creuses. – d’irrégularités superficielles (copeaux, déformations, écailles
de laminage, défauts de meulage…) ;
3.4 Acier électrozingué – de traces de marquage/appairage (feutres, stylos peinture,
adhésifs).
Les surfaces électrozinguées se composent d’acier revêtu de Au § 9, il est donné des exemples de :
zinc déposé par électrolyse. – dispositions permettant d’éviter la rétention d’eau et de salis-
sures ;
3.5 Acier métallisé – conception des soudures ;
– traitement des interstices ;
La métallisation consiste à projeter, sur la surface de l’acier, un – manière d’éviter des arêtes vives ;
métal (zinc, aluminium ou alliage zinc/aluminium) présenté sous – méthodes pour éviter les imperfections superficielles des sou-
forme de fil à l’aide d’un pistolet à flammes ou à arc électrique. dures ;
L’application du revêtement anticorrosion par métallisation – conception recommandée pour les raidisseurs, etc.
nécessite une préparation de surface avec un degré de soin Ds 3
réalisée par grenaillage (voir figures 2 et 3 de l’article [C2509],
§ 4.1 et 4.4).
5. Traitements de surface
3.6 Acier galvanisé au trempé
(galvanisation de produits finis) La préparation de surface (figure 5) a pour objectif principal
l’élimination de matières néfastes à l’obtention d’une surface
La galvanisation de produits finis est un procédé qui consiste à favorisant une adhérence satisfaisante de peinture en poudre sur
immerger une pièce en acier dans un bain de zinc fondu (voir acier ou acier revêtu.
l’article [COR380] sur la galvanisation).
Cette préparation contribue également à réduire la quantité de
contaminants à l’origine de la corrosion.
3.7 Acier galvanisé en continu (procédé Lors du choix d’une méthode de préparation de surface, il est
Sendzimir) nécessaire de tenir compte du degré de préparation requis pour
garantir à cette surface une propreté et, si nécessaire, un profil
Surfaces galvanisées à chaud en continu permettant d’obtenir de surface (rugosité) adaptés au système de revêtement à appli-
des épaisseurs faibles et constantes.
quer.
Le coût de la préparation de surface étant généralement propor-
tionnel au degré de propreté, il convient de choisir un degré de
4. Quelques règles préparation adapté à la fonction et au type de système de revête-
ment, ou un système de revêtement adapté au degré de prépara-
de conception tion qui peut être obtenu.
Le paragraphe 4 de l’article [C2509] donne de nombreuses infor-
Il convient que les surfaces des structures en acier exposées à mations sur ce sujet.
la corrosion soient aussi réduites que possible et que la structure
présente le minimum d’irrégularités comme, par exemple, des Tous les travaux de préparation des surfaces doivent faire
recouvrements, des angles, des arêtes vives (voir § 9). l’objet d’une surveillance et d’un contrôle adéquats.
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Président d’honneur
Association française des technologies de l’acier peint (AFTAP)
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– de la rouille ;
– des traînées de rouille ;
– du cloquage ;
– de l’écaillage ou de la décoloration.
Il est donc nécessaire de prévoir la protection anticorrosion d’un ouvrage dès
sa conception.
Les systèmes de peintures liquides sont une des solutions possibles pour
protéger de la corrosion les structures en acier, et cela quel que soit le type
d’acier.
Pour que cette protection soit efficace il est nécessaire que les maîtres
d’ouvrage, les maîtres d’œuvre, les consultants, les entreprises qui effectuent
les travaux de protection contre la corrosion, les contrôleurs des revêtements
de protection et les fabricants de produits, disposent d’informations aussi com-
plètes que possible, claires et sans ambiguïtés, pour éviter difficultés et
malentendus entre les parties concernées par la réalisation pratique des
travaux de protection.
En effet, le choix et la mise en œuvre de systèmes de peinture anticorrosion
ne se font pas en fonction des règles d’un processus industriel répétitif connu
et maîtrisé, comme la galvanisation [COR380] ou le thermolaquage [C2508],
mais en fonction des réponses spécifiques apportées à un certain nombre de
points parfaitement identifiés :
– la description et la conception de l’ouvrage, ainsi que la nature du subjec-
tile à traiter ;
– l’environnement et la description des agressions que subira le revêtement ;
– la préparation de surface ;
– les conditions d’application ;
– la nature et la description du système de revêtement par peinture ou
duplex (galvanisation/peinture).
Cet article a pour vocation d’être un guide technique, le plus pratique et le
plus clair possible, mettant en exergue les bonnes questions et rassemblant,
pour y répondre convenablement, les informations les plus courantes, pra-
tiques, fondamentales ou essentielles, que l’on retrouve en détail dans les très
nombreuses normes auxquelles il se réfère.
Le domaine d’application couvre tous travaux de protection des aciers faible-
ment alliés, fers et fontes, par revêtement de peinture liquide. Il concerne
prioritairement les fonctions de protection anticorrosion et d’aspect du
système de peinture.
Cet article est établi en l’état des techniques connues à ce jour. Il ne prend
pas en compte la révision en cours de la norme ISO 12 944 « Anticorrosion des
structures en acier par système de peinture ».
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C2509
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cation importante de peinture d’entretien, doit être convenu entre – aciéries, hauts-fourneaux, laiteries, plates-formes offshore,
les parties intéressées et être évalué conformément à la norme navires ;
ISO 4628-1. – bacs de stockage, réservoirs, digesteurs, gazomètres ;
– structures décontaminables de centrales nucléaires ;
À ce jour, trois classes de durabilité sont fixées :
– etc.
– durabilité limitée (L) : 2 à 5 ans ;
– durabilité moyenne (M) : 5 à 15 ans ;
– durabilité haute (H) : supérieure à 15 ans. Remarque
Le choix de la durabilité attendue est à prendre en compte dans De même, il faut évaluer l’état d’enrouillement du subjectile
la définition du système de peinture retenu et les conditions de avant travaux, car il conditionne la préparation de surface à
mise en œuvre. adopter.
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3 L’environnement a un fort impact sur l’évolution (vieillisse- ■ Remarques concernant cette classification
ment, dégradation) des structures et surfaces d’acier. Si l’acier Beaucoup de chantiers font référence à des atmosphères
n’est pas efficacement protégé, il se corrode à une vitesse qui rurales et indiquent une catégorie de corrosivité C2.
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C2509
Cette indication n’est pas toujours adéquate. En effet, il a été 3.3 Les intérieurs de capacité
constaté, depuis de nombreuses années, que certains ouvrages se
trouvant très proches du niveau d’un plan d’eau ou d’un cours Les intérieurs de capacité sont un cas particulier. Pour les revê-
d’eau sont l’objet de corrosions rapides qui affectent particulière- tements en contact avec des liquides, solides ou gaz, l’identifica-
ment les zones condensantes. tion de l’agression de corrosion est évidemment plus simple à
Il en est de même pour des ouvrages situés près de fonds de définir puisqu’il suffit de décrire la nature, la température, la
vallées ou environnés d’une végétation dominante et dense. concentration, le pH, etc. du produit en contact et les conditions
d’exploitation de l’ouvrage.
De telles atmosphères, rurales humides, sont plutôt à classer en
catégorie de corrosivité C3 (comme la plupart des atmosphères Généralement, pour les produits courants tels l’eau ou le
urbaines et industrielles). pétrole, on dispose de très nombreuses références et on connaît
les performances des revêtements mis en œuvre.
D’autres facteurs aggravants apparaissent comme systématiques.
3
embruns. La préparation de surface a pour objectif principal l’élimination
de matières nocives et l’obtention d’une surface favorisant une
Un ouvrage au niveau d’une jetée et qui reçoit régulièrement les adhérence satisfaisante de peinture primaire sur l’acier.
embruns, est à classer en atmosphère de catégorie C5-M.
Une expérience déjà ancienne a prouvé que le bon diagnostic
de l’état de surface initial, puis le bon choix et la bonne exécution
■ Risques particuliers de la préparation de surface, étaient primordiaux dans l’efficacité
Mais, il existe aussi des risques particuliers pour les faces conden- et la durée de vie de la protection choisie. Les meilleures pein-
santes d’ouvrages situés en hauteur, tels les portiques et grues. tures peuvent donner de bien mauvais résultats lorsqu’elles sont
appliquées sur un support sale, défectueux, mal préparé ou dans
L’environnement semble plus agressif pour les sous-faces de
des conditions d’application défavorables.
tels ouvrages qui se corrodent généralement plus vite que les
autres faces. Ce phénomène pourrait être attribué au fait que les Le rôle de l’entrepreneur d’application est donc prépondérant.
dépôts d’eau salée, provenant des embruns, n’y sont pas rincés Un dialogue est nécessaire entre l’entrepreneur et le fabricant
par les pluies. pour retenir les conditions de mise en œuvre les mieux adaptées
aux paramètres à prendre en compte, tels que la nature de
Tout se présente comme si ces seules faces condensantes se l’ouvrage, son environnement, les conditions d’application pré-
trouvaient situées dans une atmosphère de corrosivité différente, vues ou possibles, le système de protection envisagé.
plus agressive que celle concernant les autres faces.
Selon la norme ISO 12 944-2, les environnements types ont été Dans le même temps, la Suède a produit la principale norme
relative à ce sujet. Elle est devenue la norme internationale et la
classés en 3 catégories (voir tableau 2).
principale référence officielle : les normes ISO 8501-1 et ISO 8501-
2 sont des ouvrages très complets et comportent de nombreux cli-
chés photographiques. Des fac-similés de ces documents et de
Tableau 2 – Catégories de corrosivité ces informations essentielles aux parties sont publiés dans cet
pour les structures immergées ou enterrées article pour bien appréhender cet aspect du sujet.
(Norme ISO 12 944-2) L’évaluation visuelle de la propreté du subjectile avant applica-
tion est, au moins, aussi déterminante pour la durée de vie pro-
Exemples d’environnements
Catégories Environnements bable de la protection que la nature et la qualité du revêtement
et de structures
choisi.
Installations de rivières,
Im1 Eau douce
centrales hydroélectriques.
4.1 Projection d’abrasif : préparation
Zones portuaires avec des
Eau de mer ou structures comme des écluses, de surface primaire (totale)
Im2
eau saumâtre portes, jetées, structures
Les aciers laminés à chaud comportent toujours, à l’état neuf,
offshore.
une couche d’oxyde grise, très adhérente, appelée « calamine ».
Réservoirs enterrés, piles en Bien que cette couche puisse localement rester longtemps pré-
Im3 Sol
acier, tuyaux en acier. sente, ses caractéristiques dilatomètriques, différentes de celles
de l’acier, entraînent un comportement imprévisible conduisant à
Remarque : pour les ouvrages enterrés de catégorie Im3, et
des décollements et à la rupture des revêtements. La plupart des
notamment les canalisations, la présence d’une protection
concepteurs préfèrent donc éviter de telles incertitudes et
cathodique est importante et elle doit être prise en compte.
demandent son élimination.
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C2509
OF 0 OF 1 OF 2
À part des modes de préparation de surface par action de pro- Avec le décapage à l’eau sous pression, il convient de prendre
duits chimiques (acides) ou de certains outils (meules) qui ne sont garde au phénomène instantané d’oxydation qui en résulte tou-
adaptés qu’à des cas particuliers, ce sont les projections d’abrasifs jours (figure 1), dit « oxydation flash » (plus connu encore sous le
sous forme de grains qui s’avèrent les plus efficaces et les plus vocable anglais « flash rusting ») qui peut prendre très vite des
fiables pour l’élimination de la calamine (ainsi d’ailleurs que de proportions telles qu’il convient de procéder à une deuxième
tout autre corps étranger à la surface de l’acier, tels que les passe avant application d’une première couche appropriée.
anciennes peintures). La norme ISO 4618 (NF T 35-520) définit 4 degrés de soins ainsi
Quatre degrés de soins (Ds) par décapage ont été définis (dési- obtenus et 3 échelles d’oxydation-flash, mesurées par un procédé
gnés par les lettres Sa dans la norme suédoise) : pratique de collage et décollage successifs de papier adhésif (voir
– Ds 3 : décapage à blanc, degré de soin maximal ; tableau 3) :
– Ds 2 1/2 : décapage très soigné (le plus courant sur site) ; – DHP 4 : mise à nu de l’acier ;
– Ds 2 : décapage soigné ; – DHP 3 : décapage poussé ;
– Ds 1 : décapage léger. – DHP 2 : décapage moyen ;
– DHP 1 : décapage léger ;
L’OHGPI a publié un opuscule de 6 feuillets qui reprend l’essen-
tiel des spécifications techniques de décapage par projection – OF 0 : pas d’oxydation ;
d’abrasif et montre la progression de l’efficacité du décapage – OF 1 : oxydation superficielle non pulvérulente ;
(c’est la même plaque qui est représentée sur tous les clichés). – OF 2 : oxydation superficielle pulvérulente.
Il est rappelé en même temps quelques précautions indispen-
sables pour obtenir un travail valable.
4.3 Autres préparations de surface
Dans certains cas, il peut être nécessaire d’humidifier les abra-
sifs lors de sa projection par différents procédés. Il s’agit alors Lorsque le subjectile, l’ouvrage lui-même, ou l’environnement,
d’un décapage en milieu humide, mode opératoire qui consiste à ne permettent pas, ou difficilement, la projection d’abrasifs, on
retirer les revêtements antérieurs, la rouille, la calamine et les peut avoir recours à d’autres modes de préparation de surface.
contaminants, par projection d’un abrasif en suspension dans un Cela concerne essentiellement les ouvrages anciens à rénover :
jet d’eau sous pression, supprimant de ce fait la production de – grattage brossage avec degrés de soins St3 ou St2 : référence
poussières. Ce procédé est principalement utilisé dans les envi- à la norme NF T 35-506 ;
ronnements où les risques d’explosion sont présents. – dégraissage : rappelons que toutes les préparations de surface
décrites précédemment ne font pas tout. Un contrôle est néces-
saire pour décider d’un éventuel dégraissage ;
4.2 Décapage à l’eau sous pression – nettoyage à la flamme (Fi) ;
– décapage à l’acide (Be).
Cette méthode consiste à diriger un jet d’eau douce sous pres-
sion sur la surface à nettoyer. Selon le niveau de pression de l’eau Lorsque les supports sont en acier galvanisé, métallisé ou en
projetée, elle est appelée : aluminium et autres alliages, des préparations spécifiques aux
peintures utilisées peuvent être nécessaires. Elles sont alors spéci-
– HP (Haute pression) : de 70 à 100 MPa ;
fiées dans les fiches techniques du fabricant
– THP (Très haute pression) : de 100 à 140 MPa ;
– UHP (Ultra haute pression) : > 140 MPa.
Ces techniques, plus récentes que le décapage par projection 4.4 Norme ISO 8501-1
d’abrasif, présentent des avantages et des inconvénients :
– elles peuvent permettre de conserver une partie de l’ancien La norme ISO 8501-1, exhaustive sur le sujet, est le document
revêtement ; normatif de référence.
– elles ne peuvent créer de rugosité comme la projection d’abra- Le tableau 4 récapitule les caractéristiques essentielles des sur-
sif (sec ou humide), mais elles restituent partiellement la rugosité faces ainsi préparées avec les degrés de soins concernés repro-
d’origine. duits pour les principaux d’entre eux aux (figures 2 et 3).
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