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La Gestion de Cas Et La Protection de L'Enfance

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GROUPE DE TRAVAIL SUR LA PROTECTION DE

L’ENFANCE DIRECTIVES INTER-AGENCES RELATIVES À


LA GESTION DE CAS ET LA
PROTECTION DE L’ENFANCE

LE RÔLE DE LA GESTION DE CAS DANS LA PROTECTION DE L’ENFANCE:


GUIDE POUR LES RESPONSABLES DE LA STRATÉGIE
ET DES PROGRAMMES, ET LES TRAVAILLEURS SOCIAUX
JANVIER 2014
Front page image: ©Tdh/Mélanie Rouiller
TABLE DES MATIÈRES

Remerciements.......................................................................................................................4
GLOSSAIRE ET DÉFINITIONS OPÉRATIONNELLES...........................................................................5
Acronymes et Abréviations.......................................................................................................7
INTRODUCTION AUX DIRECTIVES................................................................................................8
Historique de l’élaboration des directives...................................................................................8
Format des directives...............................................................................................................9
SECTION 1 – Principes et pratiques..........................................................................................1 0
Qu’est-ce que la gestion de cas?.............................................................................................1 0
Les principes directeurs de la gestion de cas............................................................................13
SECTION 2 – Établir et renforcer les services de gestion de cas...................................................2 0
Contextes de mise en place / d’introduction d’une gestion de cas...............................................2 0
Analyse des capacités et contraintes externes et internes..........................................................2 4
Analyse de la capacité interne de l’organisation........................................................................2 8
Activités complémentaires comme alternatives à l’instauration de la gestion de cas.....................3 2
Éléments essentiels pour la conception et la mise en œuvre de services de gestion de cas............34
SECTION 3 – Étapes de la gestion de cas..................................................................................4 4
ÉTAPE 1 - Identification et Enregistrement................................................................................4 6
ÉTAPE 2 - Évaluation..............................................................................................................4 8
ÉTAPE 3 - Planification de l’intervention...................................................................................5 4
ÉTAPE 4 - Mise en œuvre du plan de prise en charge.................................................................5 5
ÉTAPE 5 - Suivi et revue..........................................................................................................5 8
ÉTAPE 6 - Clôture du dossier...................................................................................................61
ÉTUDES DE CAS.....................................................................................................................63
Annexes: .............................................................................................................................6 6
ANNEXE 1: Cadre de compétences et d’aptitudes des travailleurs sociaux....................................6 7
ANNEXE 2: Rôles des superviseurs comparativement aux travailleurs sociaux.............................7 0
ANNEXE 3: Exemple de politique de sauvegarde/protection de l’enfance......................................7 2
ANNEXE 4: Exemple de formulaire d’enregistrement..................................................................7 8
ANNEXE 5: Exemples de formulaires d’évaluation......................................................................8 7
ANNEXE 6: Guide d’évaluation de risque...................................................................................9 3
ANNEXE 7: Exemple de formulaire de plan de prise en charge.....................................................9 7
ANNEXE 8: Exemple de formulaire de suivi................................................................................9 8
ANNEXE 9: Exemple de rapport de conférence de prise en charge................................................9 9
ANNEXE 10: Formulaire de clôture du dossier..........................................................................101
ANNEXE 11: Formulaire de transfert de dossier.......................................................................102
ANNEXE 12: Exemple de protocole de protection des données...................................................103
ANNEXE 13: Exemple de consentement éclairé........................................................................108

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 3


AVANT-PROPOS

Quiconque a déjà pratiqué la gestion de cas sait que cette tâche est compliquée et
souvent difficile.

En temps normal, tel est déjà le cas. Par conséquent, dans les situations d’urgence - où
l’intensité des blessures, des violences physiques, des violences sexuelles, la détresse
psychosociale est accrue, de même que l’association avec des forces et groupes
armés et la séparation - il est encore plus compliqué d’intervenir. Le nombre de cas
relatifs à la protection de l’enfance est élevé, les problèmes sont multidimensionnels,
le personnel de protection sociale est débordé et les ressources sont plus limitées.

Nous savons qu’une séance de durée limitée avec un enfant ne garantit pas sa
protection. Une évaluation et un soutien approfondis les membres de la famille, les
tuteurs et les rapports avec les membres de la communauté, le personnel scolaire,
le personnel judiciaire et les organisations de protection de l’enfance renforcent la
sécurité de l’enfant et favorisent de bonnes relations avec les autres.

Ces directives ont été élaborées par plusieurs organisations afin de compléter des
normes établies en matière de gestion de cas (Standards Minimum pour la Protection
de l’Enfance dans l’action humanitaire, 2012). Elles visent à assurer une compréhension
mutuelle et guider, étapes par étapes la mise en œuvre de services de gestion de cas.
Elles placent l’enfant au centre de l’intervention, en se focalisant sur des procédures
et un langage adaptés aux enfants.

J’en appelle aux organisations qui travaillent dans le domaine de la protection de


l’enfance dans les situations d’urgence à utiliser ces directives et à y adhérer afin
d’apporter ensemble le meilleur soutien possible aux enfants pour qui nous travaillons.

Katy Barnett,
Coordinatrice globale du Groupe de travail sur la protection de l’enfance

4 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


REMERCIEMENTS

De nombreuse organisations et individus ont participé à l’élaboration de ces directives; le


Groupe de travail sur la protection de l’enfance exprime sa gratitude à tous ceux et celles qui
ont apporté des informations et des idées.

Nous remercions en particulier les membres de l’équipe du Groupe de travail sur la protection
de l’enfance (GTPE) en charge de la gestion de cas, (International Rescue Committee, Save
the Children, Child Frontiers, Terre des Hommes, UNICEF, Plan International, International
Medical Corps et les consultants indépendants).

Nous tenons également à remercier l’Office humanitaire de la Communauté européenne


(ECHO) et l’Office for US Foreign Disaster Assistance (OFDA) de l’Agence des États-Unis pour
le développement international pour avoir permis l’élaboration de ces directives.

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 5


GLOSSAIRE ET DÉFINITIONS
OPÉRATIONNELLES

Prise en charge des enfants: La prise en charge des enfants est l’accueil temporaire des
enfants par des personnes qui ne sont pas leurs parents
biologiques. Cet accueil peut être formel ou informel. La prise
en charge consiste en un placement dans la famille étendue
de l’enfant, dans une famille d’accueil, dans une structure
familiale ou de même type, dans une institution ou dans des
structures indépendantes supervisées pour enfants.1
Gestion de cas: Processus d’aide individualisée aux enfants et aux familles
à travers un soutien social direct et gestion de l’information.
Travailleur social: Travailleur clé dans la gestion de cas, il est responsable de
la protection de l’enfant de l’identification à la clôture du
dossier.
Protection de l’enfance: Prévention et réponse aux mauvais traitements, à la
négligence, à l’exploitation et à la violence infligés aux
enfants.
Système de protection de l’enfance: Ensemble de lois, de politiques, de réglementations et de
services nécessaires dans tous les secteurs sociaux – en
particulier la protection sociale, l’éducation, la santé, la
sécurité et la justice – visant à appuyer les mesures de
prévention et de protection destinées au renforcement de
la famille.2
Non-discrimination: Principe selon lequel aucune distinction de traitement ne doit
être faite entre les peuples ou les communautés en se basant
sur des considérations telles que l’âge, le genre, la race, la
couleur, l’ethnie, l’origine nationale ou sociale, l’orientation
sexuelle, la sérologie VIH, la langue, la religion, le handicap,
l’état de santé, les opinions politiques ou autres.
Facteurs de protection: Conditions ou attributs qui, présents chez les individus,
dans les familles, les communautés ou dans la société en
général, limitent ou éliminent les risques dans les familles et
les communautés et optimisent la santé et le bien-être des
enfants et des familles.3

1. Alternative Care in Emergency toolkit. Extended care guidance. Inter Agency Working Group on Unaccompanied and
Separated Children
2. Stratégie globale de l’UNICEF, 2008.
3. Prévention du mauvais traitement de l’enfant et promotion du bien-être : Un réseau pour l’action, Guide des ressources. 2013

6 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


Soutien psychosocial: Protection et soutien qui influencent l’environnement individuel et
social dans lequel les gens vivent et s’étend de la protection et
du soutien apportés au quotidien par les personnes en charge
de l’enfant, les membres de la famille, les amis, les voisins,
les enseignants, les travailleurs de la santé et les membres
de la communauté, aux soins et au soutien apporté par des
professionnels.4

Référencement: Processus consistant à solliciter de façon formelle les services


d’une autre organisation pour aider un enfant ou sa famille (Ex.: aide
financière, soins de santé, etc.) à travers une procédure établie et/
ou un formulaire; les travailleurs sociaux gardent la responsabilité
entière du dossier, indépendamment des référencements.

Résilience: Capacité des enfants et de leurs familles à gérer et surmonter


l’adversité et les crises, grâce à des caractéristiques individuelles
et des facteurs externes comme: la diversité des moyens de
subsistance, les mécanismes de survie, les aptitudes naturelles
à résoudre des problèmes, la capacité à demander de l’aide, la
motivation, l’optimisme, la foi, la persévérance et l’ingéniosité.

Risque: Probabilité qu’un danger se produise, son intensité et ses


conséquences ; la probabilité que des menaces externes et internes
(Ex.: des attaques à main armée, des catastrophes naturelles, la
violence basée sur le genre) interagissent avec les vulnérabilités
individuelles (Ex.: la pauvreté, le handicap, l’appartenance à un
groupe marginalisé)5

Évaluation des risques: Méthodologie visant à déterminer la nature et l’étendue d’un risque en
tenant compte des dangers éventuels et des vulnérabilité existantes
qui réunis peuvent nuire aux enfants et à leurs familles. L’évaluation
des risques doit prendre en compte la capacité de la communauté
à résister au choc consécutif au danger et à s’en remettre.6

Vulnérabilité: Facteurs physiques, sociaux, économiques et environnementaux


qui augmentent la sensibilité d’une communauté ou de ses
individus à des difficultés et des dangers et qui les exposent à des
risques suite à une perte, un dommage, l’insécurité, la souffrance
et la mort.

Organisations / Agences sont utilisés de façon interchangeable ainsi que les termes tuteurs ou
personne en charge de l’enfant.
Selon les contextes, les gens peuvent employer des termes comme « client » ou « dossier
» pour faire référence à l’individu au centre d’un plan de prise en charge. Étant donné que
ce guide traite de manière spécifique des problèmes relatifs à la gestion de la protection de
l’enfance, le terme « enfant » est généralement employé.

4. Action pour les droits de l’enfant. ARC ensemble des ressources. 2009
5. Standards Minimum pour la protection de l’enfance dans l’action humanitaire, Groupe de travail sur la protection de l’enfance,
2012
6. Ibid.

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 7


ACRONYMES ET ABRÉVIATIONS
GD: Gestion de cas
PE: Protection de l’enfance
SMPE: Standards Minimum pour la Protection de l’Enfance
GTPE: Groupe de travail sur la Protection de l’Enfance
ECHO: Office Humanitaire de la Communauté européenne
VIH: Virus de l’Immunodéficience Humaine
IA CP IMS: Système inter agences de gestion des informations relatives à la protection
de l’enfance
IRC: International Rescue Committee
RGM: Réunion de Groupe Multidisciplinaire
ONG: Organisation Non Gouvernementale
OFDA: Office of the US Foreign Disaster Assistance
Tdh: Terre des Hommes
ESNA: Enfants Séparés et Non Accompagnés
UNCRC: Convention des Nations Unies sur les droits de l’enfant
HCR: Haut-commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés
UNICEF: Fonds des Nations Unies pour l’Enfance

8 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


INTRODUCTION AUX
DIRECTIVES

HISTORIQUE DE L’ÉLABORATION DES DIRECTIVES


Les directives ont été élaborées en raison de l’intérêt accrus suscité par la gestion de cas comme
étant un service à part entière du système de protection de l’enfance. La gestion de cas n’est pas un
nouveau procédé; cependant, son application dans le contexte humanitaire est relativement récente.
L’élaboration de ces directives était guidée par l’intention d’établir un cadre général de principes,
considérations, étapes et procédures en vue d’une gestion de cas efficace de la protection de l’enfance,
dans la droite ligne des standards minimum pour la protection de l’enfance dans l’action humanitaire
(SMPE)7 élaborées en 2012 par le Groupe de travail sur la protection de l’enfance (GTPE). Il s’agit
d’apporter des interventions relatives au Standard 15 des SMPE, qui stipule:
Les filles et les garçons qui ont un besoin urgent de protection sont identifiés et reçoivent des
informations adaptées à leur âge et à leur culture ainsi qu’une réponse efficace,
multisectorielle de la part des acteurs impliqués qui travaillent de façon coordonnée et
responsable.
Ces directives s’adressent principalement aux organisations et aux personnes qui
travaillent dans le secteur de l’humanitaire. Toutefois, ces directives peuvent représenter une ressource
utile pour les gouvernements et les organisations qui travaillent dans des environnements plus stables
ou développés. De même, ces directives peuvent être un guide supplémentaire utile dans des situations
de réfugiés, mais les pratiques devront prendre en compte les procédures spécifiques à la gestion de
cas des réfugiés dont la détermination de I ‘intérêt supérieur de l’enfant (DIS).
Certes, nous avons essayé de rendre ces directives aussi facile d’utilisation et simples que possible;
cependant nous supposons que les organisations et le personnel qui s’engagent à pratiquer la
gestion de cas ont déjà reçu des formations et ont une certaine expérience dans la prise en charge
et le soutien aux enfants qui font face à des problèmes de protection.
Des modules de formation relatifs à la gestion de cas ont été élaborés par le GTPE pour accompagner
ces directives. De plus, il existe un bon nombre d’autres programmes de formation et de ressources
utiles qui sont inclus dans la section sur les ressources à la fin des directives.
Veuillez noter que ces directives se rapportent à la GESTION DE CAS, et non à des programmes de
protection de l’enfance en général. Toutefois, il sera inévitablement fait mention de certains aspects
de la protection de l’enfance, puisque la gestion de cas peut être une composante d’un programme
plus vaste.
Pour plus d’informations sur la protection de l’enfance et sur les programmes de protection de
l’enfance en général, tant dans les domaines de l’humanitaire que du développement, veuillez
consulter la section sur les ressources.
Étant donné la diversité des contextes d’une communauté ou d’un pays à l’autre, ces directives
devront être adaptées à l’environnement dans lequel vous travaillez.
Veuillez également noter que dans la version française des Directives le terme Gestion de cas sera
utilisé et non Gestion de cas tel que mentionné dans le Standard 15 des Standards Minimum pour
la Protection de L’enfance. Cette décision a été prise en raison de l’utilisation plus courante du
terme Gestion de cas dans les pays francophones. Les deux termes sont en revanche équivalents.

7. Minimum Standards for Child Protection in Humanitarian Action, Child Protection Working Group, 2012

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 9


FORMAT DES DIRECTIVES
Les directives sont réparties en trois sections principales:

SECTION 1 – PRINCIPES & PRATIQUES


Cette section explore la gestion de cas de façon générale et les principes qui doivent informer
et sous-tendre la pratique de la gestion de cas.

SECTION 2 – MISE EN ŒUVRE DE SERVICES DE GESTION DE CAS


Cette section examine la dynamique et les facteurs principaux qui doivent être pris en
compte lors de l’ouverture ou du renforcement d’une procédure de gestion de cas. Elle vise
principalement les décideurs et les responsables de programmes - y compris les conseillers et
coordinateurs chargés de la protection de l’enfance.

SECTION 3 – ÉTAPES DE LA GESTION DE CAS


Cette section analyse de manière plus approfondie les différentes étapes du processus de la
gestion de cas et les éléments clés qui doivent être pris en considération. Elle s’adresse en
particulier aux travailleurs sociaux de premier plan et à leurs superviseurs - c’est-à-dire à ceux
qui sont en contact avec les enfants et leurs familles au quotidien. Elle sera également utile
aux responsables et aux conseillers qui ont la charge d’établir ou de mettre en œuvre des
programmes de gestion de cas et de superviser les travailleurs sociaux.

Tout au long du texte, d’autres ressources clés disponibles sont mentionnées. Par ailleurs,
la section sur les ressources qui figure à la fin des directives contient une liste exhaustive de
références et d’autres informations utiles.

10 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


PRINCIPES ET
PRATIQUES
SECTION 1
PRINCIPES ET PRATIQUES

QU’EST-CE QUE LA GESTION DE CAS?


LA GESTION DE CAS est une manière d’organiser et de gérer la prise en charge indiv-
iduelle des problèmes de l’enfant (et de sa famille) de façon appropriée, systématique et
en temps donné, à travers un soutien direct ou des référencements, et en accord avec les
objectifs d’un projet ou d’un programme.

La gestion de cas peut être utilisée dans des contextes d’urgence et de développement
pour gérer un certain nombre de problèmes, y compris les problèmes liés à la protection de
l’enfance. Les services de gestion de cas peuvent constituer une partie des programmes de
prise en charge des enfants vulnérables ou exposés à des risques particuliers (tels que la
séparation ou l’exploitation sexuelle à des fins commerciales), ou faire partie d’un programme
ou services de prise en charge plus large qui répond à des problèmes plus larges de protection
de l’enfance. Les services de gestion de cas permettent d’assurer la qualité, la cohérence et
la coordination des services.

LA GESTION DE CAS N’EST PAS:


Un type de programme ou d’intervention - c’est un service destiné à l’identification des
besoins des enfants et à la coordination des services visant à les satisfaire.
Adaptée à tous les contextes (ce point est abordé de manière approfondie dans la
Section 2).
Une solution rapide et facile – elle nécessite un personnel formé, supervisé de façon
adéquate et représente généralement une étape d’un travail à long terme en cours.

OINTS IMPORTANT DE LA GESTION DE CAS


Les services de gestion de cas doivent:
1. Se focaliser sur les besoins individuel d’un enfant et de sa famille tout en s’assurant que leurs
problèmes sont réglés de manière systématique dans intérêt supérieur de l’enfant en se
basant sur la résilience de ce dernier et de sa famille.
2. Respecter les procédures établies de la gestion de cas pour chaque dossier à travers une
série d’étapes (comme développé ci-dessous) impliquant la participation effective des
enfants et la délégation des responsabilités à la famille tout au long du processus.

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 13


SECTION 1: PRINCIPES ET PRATIQUES

3. Impliquer la coordination des services et des soutiens au sein d’un système interconnecté
ou de référencement.
4. Exiger que les systèmes garantissent la responsabilité des organisations de gestion de cas
(au sein d’un système formel ou statutaire s’il en existe)
5. Être assurée par un travailleur clé (appelé travailleur social ou responsable de dossier) qui a
pour rôle de s’assurer que des décisions sont prises dans l’intérêt supérieur de l’enfant, que
le dossier est géré conformément à la procédure établie; il est également responsable de la
coordination des actions de tous les acteurs.

LA GESTION DE CAS LORSQUE PEU DE SERVICES SONT DISPONIBLES


On peut penser que la gestion de cas ne peut pas être pratiquée lorsque les services
de référencement sont limités. Cependant, les services de gestion de cas peuvent être
un modèle efficace lorsqu’une seule organisation travaille avec l’enfant et sa famille. S’ils
bénéficient d’une formation et une supervision adéquates, les membres du personnel
de gestion de cas peuvent gérer eux-mêmes plusieurs problèmes de protection et
travailler en collaboration avec la communauté et les services qui ne s’occupent pas de
protection, afin de gérer des écarts éventuels.

ÉTAPES DU PROCESSUS DE GESTION DE CAS


Il existe un certain nombre d’étapes clés dans le processus de gestion de cas (ils sont
décrits de manières plus approfondie dans la Section 3) comme le montre le diagramme8
dessous:

2. Évaluer les besoins des enfants


1. Identifier et enregistrer les individuellement et ceux des familles.
enfants vulnérables, et sensibiliser les
communautés affectées.

3. Élaborer un plan de prise en


charge individuel pour chaque enfant
et gérer les besoins identifiés. Définir
des objectifs limités dans le temps et
6. Clôturer le dossier. mesurables.

4. Démarrer le plan de prise


en charge, y compris un
soutien direct et des services de
5. Suivi et revue du dossier.
référencement.

8. Diagramme adapté à partir du Standard 15 des SMPE. Il est à noter que selon les SMPE la gestion de cas comporte 5 étapes
car « L’évaluation » et « Le plan de prise en charge » forment une seule et même étape. Dans les directives, ces deux étapes sont
présentées séparément.

14 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


1. IDENTIFICATION & ENREGISTREMENT – Un enfant peut être identifié comme subissant
de mauvais traitements ou comme étant exposé à des risques qui peuvent être gérés à travers
les services de gestion de cas de plusieurs manières. Les membres du personnel chargés
de la protection de l’enfance et/ou ceux d’autres programmes peuvent identifier un enfant au
cours de leurs activités habituelles, ou une organisation ou un membre de la communauté peut
orienter l’enfant vers des services de gestion de cas. Dans certains cas, l’enfant et sa famille
peuvent se présenter eux-mêmes directement. Chaque programme qui inclut des services de
gestion de cas doit établir des critères spécifiques de vulnérabilité pour guider le processus
d’identification et sensibiliser la communauté à ce sujet.
L’enregistrement est l’étape au cours de laquelle l’enfant est reconnu comme correspondant
aux critères du projet/plan (c’est-à-dire qu’il correspond au critère de vulnérabilité ou de risque
nécessaire pour admettre l’enfant dans le programme), et où sa famille et lui donnent leur
consentement éclairé. L’enregistrement implique également qu’une collecte préalable de
données concernant l’enfant a été effectuée.
2. ÉVALUATION – C’est l’évaluation systématique de la situation de l’enfant. Elle doit prendre
en considération les facteurs de risque, de vulnérabilité, et de danger, ainsi que les facteurs
de protection, les forces et la résilience de l’enfant et de sa famille. En situation d’urgence,
le processus peut s’avérer relativement rapide, direct et focalisé sur les besoins élémentaires
(par exemple de la nourriture et un abri). Lorsque l’enfant est exposé à un risque immédiat
(par exemple s’il vit avec l’auteur de l’abus ou de la violence), une intervention immédiate sera
planifiée en priorité avant l’évaluation détaillée et l’élaboration d’un plan de prise en charge.
Ensuite, une évaluation ultérieure (plus approfondie) sera effectuée pour avoir une
compréhension holistique de la situation de l’enfant. Les besoins holistiques de l’enfant sont
toujours pris en compte, même si l’organisation n’est pas en mesure de gérer chaque problème
directement. Dans une telle situation, le dossier sera orienté vers une autre organisation ou
un autre prestataire de services capable de résoudre des problèmes spécifiques. (Voir les
sections sur les référencements).
3. PLAN DE PRISE EN CHARGE – Le plan de prise en charge répertorie les besoins identifiés
au cours de l’évaluation et élabore une stratégie pour y répondre en fournissant des services
directs, des référencements et/ou des programmes à base communautaires. En ce qui concerne
les dossiers complexes, une conférence de prise en charge multidisciplinaire inter agences peut
être organisée pour élaborer un plan de prise en charge. Des objectifs spécifiques, mesurables
et limités dans le temps seront établis et doivent être atteints idéalement avant la clôture du
dossier. Les plans de prise en charge sont des documents flexibles qui peuvent être révisés à
n’importe quel moment si la situation ou les besoins de l’enfant changent.
4. MISE EN ŒUVRE D’UN PLAN DE PRISE EN CHARGE – Il s’agit de l’ensemble des
actions menées en vue de la réalisation du plan, y compris le soutien et les services directs,
ainsi que le référencement vers d’autres organisations/prestataires de service si besoin. Le
travailleur social ou le responsable a pour rôle de coordonner tous ces services, de donner
des informations sur leur évolution, et de s’assurer que les objectifs sont effectivement atteints.
5. SUIVI ET REVUE DU DOSSIER –
Le suivi consiste à vérifier que les besoins de l’enfant et sa famille sont pris en charge à
travers les services et un soutien adéquats.
Le suivi peut être utilisé pour vérifier que le soutien et les services directs et les référencements
sont effectués de manière appropriée. Le suivi permet aux travailleurs sociaux d’identifier les
changements dans la vie de l’enfant et de sa famille. Le suivi s’étend sur toute la durée du
processus de gestion de cas, de l’enregistrement à la clôture.
La revue de dossier est un reflet de l’évolution de la mise en œuvre du plan. Elle permet
de vérifier si les objectifs du plan de prise en charge ont été atteints et si ce dernier reste
pertinent; si tel n’est pas le cas, elle permet de procéder aux ajustements nécessaires.

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 15


SECTION 1: PRINCIPES ET PRATIQUES

6. CLÔTURE DE DOSSIER – C’est le point où le travail avec l’enfant prend fin. Un dossier
peut être clôturé pour plusieurs raisons – par exemple si le problème est résolu (c’est-à-dire
que le plan de prise en charge est terminé et que l’enfant n’a plus besoin de soutien). Dans
certains dossiers, une organisation peut clôturer un dossier et transférer l’enfant vers une
autre organisation - par exemple si l’enfant se déplace vers un autre lieu, en cas de situation
d’urgence ou si l’organisation ne travaille plus dans cette zone. Un dossier peut également
être clôturé si l’enfant atteint l’âge de 18 ans (sauf s’il y a de bonnes raisons de rester impliqué,
comme des vulnérabilités supplémentaires) ou s’il décède.
Les responsables et les travailleurs sociaux doivent retenir que la gestion de cas n’est pas un
processus linéaire. Ces six étapes (montrées dans le diagramme ci-dessus p 14) sont liées et
peuvent parfois entraîner un retour vers une étape antérieure du processus. Les responsables
et les travailleurs sociaux doivent constamment analyser la situation des enfants de leurs
familles et se servir des étapes de la gestion de cas comme d’outils flexibles permettant
d’organiser leur travail.

LES PRINCIPES DIRECTEURS DE LA GESTION DE CAS


Les organisations et le personnel impliqués dans la gestion de cas appliquée à la protection
de l’enfance doivent se conformer à certains principes fondamentaux qui devront guider leur
attitude et leurs interactions avec les enfants et leurs familles. Ces principes fournissent une
base à la prise en charge et à la responsabilité des décisions et des actions entreprises. Ces
principes fondamentaux sont similaires à ceux qui sous-tendent toutes les bonnes pratiques
relatives à la protection de l’enfance. Ils reflètent également les Principes de Protection contenus
dans le Manuel SPHERE9 et les principes et approches clés élaborés dans les SMPE10.
NE PAS NUIRE
Il s’agit de s’assurer que les actions et les interventions destinées à aider l’enfant (et sa famille)
n’exposent pas ces derniers à d’autres dangers. Au cours de chaque étape du processus de
gestion de cas, des précautions particulières doivent être prises pour s’assurer que les enfants
ou leurs familles ne soient exposés à aucun danger consécutif au comportement du travailleur
social, ni à des décisions prises ou des actions entreprises par ce dernier au nom de l’enfant et
de sa famille. Des précautions doivent être prises pour s’assurer qu’aucun tort ne soit fait aux
enfants ou à leurs familles suite à la collecte, la sauvegarde ou le partage de leurs informations
personnelles. Par exemple, il faut éviter de créer des conflits entre les individus, les familles
ou les communautés et prévenir la collecte d’information qui ne sont pas nécessaires et qui
peuvent exposer l’enfant ou sa famille à des risques de violence. 
DONNER LA PRIORITÉ AU PRINCIPE DE L’INTÉRÊTS SUPÉRIEUR DE L’ENFANT
Le principe de « l’intérêts supérieur de l’enfant » englobe la sécurité physique et émotionnelle
d’un enfant (son bien-être) ainsi que son droit au développement. Conformément à l’Article 3 de
la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (CDE), les intérêts supérieurs
de l’enfant doivent fournir la base de toutes les décisions prises et de toutes les actions
entreprises, ainsi que la manière dont les prestataires interagissent avec les enfants et
leurs familles. Les travailleurs sociaux et leurs superviseurs doivent constamment évaluer les
risques et les ressources liés à l’enfant et à son environnement, les conséquences positives et
négatives des actions. Ils doivent également en discuter avec les enfants et les personnes qui
les prennent en charge. Le plan d’action le moins contraignant est le meilleur. Toutes les actions
doivent garantir le respect des droits de l’enfant à la sécurité et au développement continu.11

9. Sphere Minimum Standards


10. Minimum Standards for Child Protection in Humanitarian Action, Child Protection Working Group, 2012
11.Action relative aux droits de l’enfant, http://www.arc-online.org/using/index.html

16 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


Le principe de l’intérêt supérieur de l’enfant doit guider toutes les décisions prises durant le
processus de gestion de cas. Souvent, dans le cadre de la protection de l’enfance, il n’existe
pas de solution « idéale » possible, mais plutôt une série de choix plus ou moins acceptables
qui doivent être en équilibre avec l’intérêt supérieur de l’enfant.

RESPECTER LE PRINCIPE DE NON-DISCRIMINATION 


La discrimination signifie traiter un enfant sans prendre en considération les intérêts supérieurs
individuels de l’enfant à cause de leurs caractéristiques personnelles ou d’un groupe auquel il
appartient (Exemple: le genre, l’âge, la base socioéconomique, la race, la religion, l’ethnie, le
handicap, l’orientation sexuelle ou l’identité du genre).

Les enfants ayant besoin de services de protection doivent recevoir une assistance des
organisations et des travailleurs sociaux formés et qualifiés afin de développer des relations
non discriminatoires, fondées sur le respect, en traitant les enfants avec compassion, empathie
et soin. Le personnel en charge de la gestion de cas est tenu de ne pas porter de jugements
de valeur et d’éviter des propos négatifs/critiques dans l’exercice de leur fonction. Qu’ils
soient engagés dans des campagnes de sensibilisation ou dans des activités de lutte ou de
prévention, les organisations et les travailleurs sociaux doivent s’opposer à la discrimination,
ainsi qu’aux politiques et pratiques qui la soutiennent.

ADHÉSION AUX NORMES ÉTHIQUES


Les normes et les pratiques éthiques doivent être élaborées à l’intention des organisations et
du personnel en charge des enfants et être appliquées. Il peut s’agir des codes de conduite
professionnelle et des politiques de protection de l’enfance. Des lois et des politiques
nationales peuvent exister en plus des normes internationales pour protéger les enfants; ils
doivent être pris en considération et respecté. Adhérer aux normes d’éthique implique le suivi
des directives de ce document. Ces directives sont essentielles afin de garantir la qualité et le
professionnalisme de la prise en charge et de la protection de l’enfant.

CHERCHER UN CONSENTEMENT ET/OU ACCORD ÉCLAIRÉ


Le consentement éclairé est l’accord volontaire d’un individu qui a la capacité de donner
un consentement, et qui exerce un choix libre et éclairé. Dans toutes les circonstances, les
enfants et leurs familles ou les personnes ayant leur charge doivent donner leur consentement
avant de recevoir des services. Afin de garantir le consentement éclairé, les travailleurs sociaux
doivent veiller à ce que les enfants et leurs familles comprennent parfaitement: les services
et les options disponibles (c’est-à-dire le processus de gestion de cas), les risques et les
avantages potentiels liés à la réception des services, les informations qui seront recueillies
et comment elles seront utilisées, ainsi que la notion de confidentialité et ses limites. Les
travailleurs sociaux sont chargés de communiquer de façon amicale et doivent encourager
les enfants et leurs familles à poser des questions qui les aideront à prendre une décision
concernant leur propre situation. (Voir annexe 14: un exemple de note d’orientation pour le
consentement éclairé).

L’accord éclairé est la volonté exprimée de participer aux services12. Il exige la même
communication des informations mentionnées plus haut de façon adaptée aux enfants.
Cependant, pour des enfants plus jeunes qui sont de fait ou selon la loi, trop jeunes pour
donner un consentement éclairé, mais assez âgé pour comprendre et accepter de participer
aux services, « l’accord éclairé » de l’enfant est recherché. Des efforts doivent être fournis
même pour des enfants très jeunes (âgés de moins de 5 ans) afin de leur expliquer en des
termes appropriés à leur âge, les informations recherchées, leur usage et comment elles seront
partagées.

12. Page 16, Caring for Child Survivors Guidelines, IRC, UNICEF, 2012

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 17


SECTION 1: PRINCIPES ET PRATIQUES

Dans certaines situations, le consentement éclairé peut être impossible ou peut être refusé.
Toutefois, l’intervention peut toujours être nécessaire pour protéger l’enfant. Par exemple,
si une fille de 12 ans souffre d’abus sexuels de la part de son père, elle peut ressentir de la
loyauté envers lui et sa famille et refuser de prendre une quelconque décision. Ce fait ne signifie
pas que les organisations peuvent ignorer ce qui se passe. Lorsque le consentement n’est
pas accordé et que les organisations concernées sont autorisées par la loi d’agir en vue de
protéger un enfant, les raisons d’une telle action doivent être expliquées et la participation des
enfants et des familles continuellement recherchées.

RESPECTER LA CONFIDENTIALITÉ
La confidentialité est liée au partage des informations selon le principe du besoin de savoir. La
notion du « besoin de savoir » décrit le fait de limiter de collecter et de partager des informations
considérées sensibles uniquement avec les personnes pour qui les informations permettront de
protéger l’enfant. Toutes les informations sensibles et d’identification ne doivent être partagées
que sur la base du besoin de savoir avec le moins de personnes possible.

Les prestataires doivent donc protéger les informations collectées au sujet des clients et
garantir qu’elles ne sont accessibles qu’avec l’autorisation explicite du client. Pour les
organisations et les travailleurs sociaux impliqués dans la gestion de cas, ceci signifie collecter,
conserver, partager et stocker les informations sur les dossiers individuels de façon sécurisée
et selon les politiques de protection des données convenues. Les travailleurs ne doivent
pas révéler les noms des enfants ou toute information d’identification à quiconque n’est pas
impliqué directement dans la prise en charge de l’enfant. En d’autres termes, il s’agit de faire
particulièrement attention à la sécurisation des fichiers et des documents de prise en charge
et d’éviter des conversations informelles avec les collègues qui peuvent être naturellement
curieux et intéressés par le travail.

La confidentialité est limitée lorsque les travailleurs sociaux identifient les questions de sécurité
et ont besoin de l’intervention d’autres prestataires (exemple : le personnel de santé) ou lorsque
la loi exige de dénoncer des crimes. Ces contraintes doivent être expliquées aux enfants et
aux parents durant le processus du consentement éclairé. Les superviseurs et les travailleurs
sociaux doivent collaborer étroitement afin de prendre des décisions en présence de dossier
où la confidentialité doit être rompue.

GARANTIR LA REDEVABILITÉ
La redevabilité signifie être responsable et prendre la responsabilité de ses actes en tant
qu’organisation et personnel impliqué dans la gestion de cas. Elle comprend la redevabilité
envers l’enfant, la famille et la communauté.

Les organisations et les personnes qui mettent en œuvre la gestion de cas sont tenus de
respecter le cadre juridique et stratégique national13. Ils auront également à appliquer les codes
de conduite professionnels le cas échéant. En l’absence de cadre juridique, les principes
directeurs et les standards de bonne pratique du SMPE offre une base pour la mise en œuvre
du projet.

Les organisations qui introduisent ou fournissent des services de gestion de cas doivent
être responsables de la formation initiale, du renforcement des capacités continu et de la
supervision régulière du personnel afin d’assurer la qualité appropriée de la prise en charge.
Ceci implique également de fournir aux enfants et à leurs familles les moyens de réagir ou faire
des remarques sur l’assistance et les services qu’ils ont reçus.

13. Dans certains cas, le cadre juridique et stratégique national peut aller à l’encontre des meilleurs intérêts de l’enfant. Le
meilleur intérêt de l’enfant sera alors prioritaire et les travailleurs sociaux doivent discuter avec leurs superviseurs au sujet de la
meilleure approche pour gérer la situation.

18 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


LA GESTION DE CAS ÊTRE:

« ADAPTÉ À L’ENFANT »
– suppose que l’on fournit des services de façon appropriée et accessible pour les enfants.
Par exemple, en fournissant les informations dans des formats / en des termes susceptibles
d’être compris par les enfants de différents âges.
« CENTRÉ SUR L’ENFANT »
– désigne la façon dont les services sont organisés et fournis, comment les décisions sont
prises et sont basée sur les besoins et les intérêts supérieurs des enfants. Par exemple,
faire la revue du plan de prise en charge et tenir les réunions à des heures convenables
pour les enfants et leurs familles plutôt qu’aux heures de travail du personnel.

RENFORCER LES ENFANTS ET LES FAMILLES EN S’APPUYANT SUR LEURS


POINTS FORTS
Tous les enfants et leurs familles possèdent les ressources et les atouts pour se prendre en
charge et contribuer positivement aux solutions de leurs propres problèmes. Les travailleurs
sociaux et les superviseurs doivent travailler afin d’engager les enfants et les familles à jouer un
rôle actif dans le processus de gestion de cas.
Les services de gestion de cas (y compris par exemple la manière d’effectuer l’évaluation et
la revue de dossier) doivent se focaliser sur l’autonomisation des enfants et de leurs familles
afin qu’ils puissent reconnaître, prévenir et répondre eux-mêmes aux préoccupations liées
à leur protection. En pratique, ceci revient à dire qu’outre l’identification des problèmes et la
prestation de services, les travailleurs sociaux doivent tenir compte des points forts et des
ressources de l’enfant et de la famille, et envisager comment renforcer leurs capacités à se
prendre en charge de façon autonome.

COMPRENDRE LA RÉSILIENCE CHEZ LES ENFANTS


La résilience est un concept souvent abordé dans le domaine de la protection de l’enfance,
mais qui demeure cependant mal compris.
La résilience ne signifie pas qu’un enfant n’est pas affecté par une situation de crise. Elle
est influencée par les facteurs environnementaux et les qualités qui permettent à l’enfant de
se reconstruire et de se développer positivement en dépit de l’adversité et des expériences
traumatisantes.
Un enfant résilient n’est pas caractérisé par un seul élément ; mais par plusieurs facteurs
internes et externes susceptibles de contribuer à une résilience accrue comprenant entre
autres : une bonne relation avec au moins un travailleur social, une éducation positive
de l’enfant, les possibilités de s’instruire et les relations sociales. Surtout, une interaction
positive avec un travailleur social et autre prestataire de service peut être un facteur de
renforcement de la résilience d’un enfant.
Les enfants qui sont plus résilients ont tendance à avoir plus d’estime et d’assurance. Ils
ont le sentiment de maîtriser leurs vies / la capacité de faire la différence (locus de contrôle).
Les travailleurs sociaux peuvent soutenir et renforcer ces qualités chez l’enfant en facilitant
la participation des enfants, en se focalisant sur les points et les ressources des enfants et
de leurs familles et en agissant avec respect, soin et empathie.
Pour de plus d’amples informations, rendez-vous sur www.resilienceproject.org

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 19


SECTION 1: PRINCIPES ET PRATIQUES

Lorsque les travailleurs sociaux fournissent un service important, ce sont les vies des enfants et
de leurs familles qui en sont affectées en fin de compte. Ils doivent toujours être des participants
actifs dans les décisions prises pour leur prise en charge. Par ailleurs, aider les enfants à
s’impliquer dans la prise de décision constitue une étape importante dans le processus de
reconstruction qui inclus le sens du contrôle de leur vie et leur permet de développer des
capacités de résilience.14

BASER LES INTERVENTIONS SUR UNE PARFAITE CONNAISSANCE DU


DÉVELOPPEMENT DE L’ENFANT, DES DROITS DE L’ENFANT ET DE LA
PROTECTION DE L’ENFANCE.
Les évaluations et les interventions peuvent être effectuées sur la base de la connaissance
du développement de l’enfant, des droits de l’enfant et de la protection de l’enfance (tel
que comprendre les vulnérabilités et les facteurs de risque et la dynamique familiale). La
connaissance du développement de l’enfant permet aux travailleurs sociaux de déterminer
comment impliquer et communiquer avec les enfants selon l’âge et des capacités développés.
Puisque les standards de traitement des enfants varient selon les cultures et les régions,
la connaissance des droits des enfants est essentielle pour s’assurer que les normes et
standards internationaux sont respectés et inclus dans les décisions prises dans la gestion de
cas. Finalement, le personnel qui travaille avec les enfants affectés par les crises humanitaires,
victimes d’exploitation sexuelle, non accompagnés ou séparés, doit également recevoir une
formation spécialisée dans la gestion de tels dossiers sensibles. Sans une telle formation, les
plans de prise en charge risquent de ne pas prendre en compte de façon adéquate les besoins
et des droits des enfants. Ils peuvent même porter préjudice à l’enfant.

FACILITER UNE PARTICIPATION EFFECTIVE DES ENFANTS


Les enfants ont le droit d’exprimer leurs opinions au sujet de leurs expériences et de prendre
part dans les décisions qui affectent leurs vies. Les organisations et les travailleurs sociaux
sont chargés de tenir les enfants au courant de leur droit à participer, y compris le droit à ne
pas répondre aux questions qui les dérangent, et de les assister dans la revendication de ce
droit durant le processus de gestion de cas. La participation des enfants permet d’empêcher
un travailleur social de prendre une décision qui est dans leur intérêt, mais contre leur gré
(exemple : les faire quitter un foyer où ils souffrent d’abus). Les travailleurs sociaux doivent
expliquer de telles décisions avec soin et empathie à l’enfant concerné.
Impliquer les enfants et leurs familles dans la planification et la prise de décision de leur propre
prise en charge est cruciale afin de garantir que les services fournis soient appropriés et efficaces.
Par ailleurs, cette action contribue à la résilience naturelle des enfants et leur capacité à être des
agents de leur propre protection.
Il est important de se rappeler que la capacité d’un enfant à prendre des décisions dépend
de son âge, de sa maturité et de ses capacités à se développer. Même les enfants en bas
âge peuvent prendre part aux décisions, quoique cela puisse exiger plus de temps et de
compétence de la part du travailleur social dans l’assistance de l’enfant pour faire entendre
ses points de vue. Les enfants ont le droit de recevoir les informations dans une forme adaptée
afin qu’ils comprennent ce qui s’est passé durant le processus de gestion de cas.
Lorsque les enfants appartiennent à un groupe défavorisé (en raison par exemple de leur genre,
de l’ethnie ou du handicap) ou lorsqu’il n’est pas permis culturellement ou socialement aux
enfants de participer, les enfants peuvent être moins à l’aise ou se sentir moins en confiance
lors de la participation et dans la prise des décisions. Les travailleurs sociaux ont un rôle à jouer
dans l’encouragement des enfants à dévoiler leurs problèmes et à les rassurer sur leur capacité
à prendre des décisions. Particulièrement, dans les contextes où il est risqué pour les enfants

14. La résilience est l’aptitude à survivre et s’épanouir à travers des décisions difficiles et anormales. Pour de plus d’amples infor-
mations, rendez-vous sur www.resilienceproject.org

20 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


de parler en public, les travailleurs sociaux ont la responsabilité de créer un espace sécurisé et
confidentiel pour permettre aux enfants de prendre part à leur propre prise en charge. Maintenir
la confidentialité et considérer la sécurité dans la mise en œuvre des plans de prise en charge
sont des préalables essentiels pour garantir que les enfants ne soient pas exposés à des risques.

FOURNIR DES PROCESSUS ET SERVICES CULTURELLEMENT ADAPTÉS


Les travailleurs sociaux et les organisations doivent reconnaître et respecter la diversité
au sein des communautés dans lesquelles ils travaillent et prêter attention aux différences
individuelles, familiales, de groupe et de communauté. Il est important de pouvoir faire une
évaluation éclairée et holistique de la situation de l’enfant.
La sensibilisation culturelle améliore également la capacité des travailleurs sociaux à travailler
effectivement avec les enfants, les familles et les communautés et à identifier les solutions qui
valorisent les méthodes locales de prise en charge et protection et sont en ligne avec les valeurs
et les croyances des enfants et des familles. Sans considération du contexte culturel, la qualité
des services de gestion de cas peut être affectée, entraînant la mise en œuvre de plans de prise
en charge qui ne s’appliquent pas aux réalités de la vie et aux croyances des personnes et qui
ne sont pas acceptables et par conséquent seront difficiles à mettre en oeuvre.
Lorsque l’intérêt supérieur de l’enfant est en conflit avec les valeurs culturelles ou les pratiques,
les responsables et les travailleurs sociaux sont tenus de continuer à accorder la priorité aux
intérêts supérieurs de l’enfant et à prendre les décisions qui ne les exposent pas à des risques
supplémentaires (qui ne leur portent pas préjudice). Il peut s’avérer difficile de trouver des
solutions perçues comme acceptables pour la famille et la communauté. Cependant, les
responsables et les travailleurs sociaux ne doivent ménager aucun effort pour travailler avec
les enfants et les familles afin de trouver des solutions acceptables sur le plan culturel qui
sont également conformes aux droits des enfants. Avec des questions difficiles telles que la
mutilation génitale des femmes, le manque d’éducation des filles et des enfants travailleurs, les
travailleurs sociaux doivent développer des stratégies de réduction du préjudice et chercher à
traiter les causes profondes des conditions sociales. Par exemple, les familles qui envoient les
filles à l’école peuvent recevoir un accès prioritaire aux programmes de transfert d’argent ou
aux projets de subsistance.
Dans certains contextes, le fait de s’attaquer aux problèmes liés à la protection et aux pratiques
culturelles peut entraîner des conflits et créer des risques supplémentaires pour les enfants,
les familles, les communautés, ainsi que pour les travailleurs sociaux. Les décisions prises par
rapport à ces problèmes doivent reposer sur une évaluation minutieuse des risques et toujours
respecter les principes de ne pas nuire à l’enfant et rechercher l’intérêt supérieur de l’enfant.

COORDINATION ET COLLABORATION
Les programmes de protection de l’enfance sont plus efficaces lorsque les organisations
travaillent ensemble et impliquent les communautés, les familles et les enfants dans leurs
efforts. La gestion de cas peut améliorer la coordination et la collaboration entre tous les acteurs
ayant pour mandat de protéger les enfants, y compris les dirigeants de la communauté, des
départements gouvernementaux, les prestataires, les organisations communautaires, les ONG
locales et les organisations internationales.
Les protocoles approuvés portant sur le partage des informations et le renvoi de référence
contribuent à la qualité de la gestion de cas et assurent la confidentialité dans l’intérêt supérieur
de l’enfant. Les organisations internationales, en particulier, ont la responsabilité de synchroniser
leurs activités et leurs efforts avec les gouvernements nationaux et les organisations non
gouvernementales pour renforcer les systèmes existants et éviter les duplications.

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 21


SECTION 1: PRINCIPES ET PRATIQUES

MAINTENIR UNE DISTANCE PROFESSIONNELLE ET GÉRER LES CONFLITS


D’INTÉRÊTS
Les travailleurs sociaux et les organisations doivent agir avec intégrité en n’abusant pas de
leur autorité ou de la confiance des enfants ou de leurs familles. Les travailleurs sociaux ne
doivent pas demander ou accepter des faveurs, des paiements ou des cadeaux en échange
des services ou de l’assistance.
Les obstacles et les empêchements sur le plan personnel et professionnel doivent être
reconnus et respectés. Les étapes doivent être définies afin de traiter les conflits d’intérêts
lorsqu’ils se produisent. Un exemple de conflit d’intérêts peut survenir lorsque le travailleur
social et l’enfant entretiennent d’une certaine façon une relation ou appartiennent au même
réseau social ou lorsque le travailleur social travaillant avec l’enfant est également le travailleur
social en charge de l’auteur de l’abus.
Les travailleurs sociaux et les organisations doivent intervenir afin de résoudre ces questions
d’une façon positive pour l’enfant afin que les enfants ne soient pas affectés ou ne soient pas
victimes d’injustice.

RESPECTER LES LOIS ET LES POLITIQUES DE RAPPORT/DÉCLARATION


OBLIGATOIRE
Plusieurs pays disposent d’exigences de rapport obligatoire, qui imposent à certains acteurs
(tels que les organisations de protection de l’enfance et le personnel, les enseignants, les
infirmières et les médecins) de déclarer les cas d’abus sur enfant aux autorités gouvernementales
compétentes. Cependant, ces exigences peuvent présenter des difficultés pour les travailleurs
sociaux lorsque les informations sont de nature si sensible qu’elles ne peuvent pas être
partagées avec d’autres acteurs sans nuire à l’enfant.
Ceci constitue un problème particulier lorsque les protocoles de protection des données ne
sont pas en place ou ne sont pas scrupuleusement respectés. Dans le cadre humanitaire, en
cas de problème concernant la sureté et la sécurité des personnes impliquées, il est indiqué de
traiter les dossiers au cas par cas, à la lumière des normes et des pratiques locales en vigueur
dans le pays concerné et en respectant toujours l’intérêt supérieur de l’enfant.
Les organisations qui travaillent avec les enfants doivent avoir leurs propres politiques internes
de protection / sauvegarde de l’enfance qui doivent être respectées à tout moment (Voir
section de référence pour plus d’informations). Ces politiques mettent sur pied des normes
concernant les responsabilités du personnel et le comportement attendu, lesquelles sont plus
importantes que celles sanctionnées par la loi.

22 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


ÉTABLIR ET RENFORCER
LES SERVICES DE GESTION
DE CAS
SECTION 2
ÉTABLIR ET RENFORCER LES SERVICES
DE GESTION DE CAS

Cette section est spécifiquement destinée aux responsables de protection de l’enfance, les
coordinateurs / les conseillers et autre personnel du programme qui peuvent être impliqués
dans la mise en place et le renforcement des services de gestion de cas au sein du programme
de protection de l’enfance.
Ces directives vous permettront de planifier et de concevoir les procédures de gestion de cas
appropriées en tant que composante d’un programme de protection de l’enfance et dans le
cadre du système plus large de protection de l’enfance15. Ceci comprend la prise en compte
des processus formels et informels présents dans le pays, ainsi que l’analyse de l’utilité et de
la pertinence d’une solution relative à la gestion de cas.
La Section 3 offre plus d’informations détaillées sur les étapes spécifiques à la gestion de cas
et vous pouvez trouver utile de vous référer également à cette section dans la conception de
vos procédures de gestion de cas.
CONTEXTES DE MISE EN PLACE/RENFORCEMENT DES SERVICES DE
GESTION DE CAS 
Il existe cinq principaux contextes dans lesquels vous pouvez considérer l’introduction des services
de gestion de cas:
1. Dans les situations urgences, avec l’intention qu’une fois l’urgence dépassée, les services de
gestion de cas seront abandonnés. Cette action est appropriée lorsque les services de gestion
de cas établis ne servent pas la population en général et ne sont pas appropriés pour la phase de
transition une fois l’urgence terminée, lorsqu’aucun système existant n’est en place ou lorsque le
système n’est pas apte à répondre aux besoins rapides des enfants.
2. Dans les situations urgences, avec l’intention que les processus établis constitueront la base
du système national de protection sociale de l’enfant alors que le pays entre dans les phases de
reconstruction et de développement.
3. Dans les situations d’urgences ou de développement, lorsque les services de gestion de cas
existants exigent un important renforcement des capacités afin de satisfaire les besoins des
populations affectées.
4. Dans les contextes de développement, lorsqu’aucun système n’est pas en place. Dans ce
contexte, le gouvernement doit être impliqué dès le départ dans les négociations portant sur la
méthode d’introduction des services de gestion de cas, sur ce à quoi cela peut ressembler et
comment cela interagira avec les structures gouvernementales existantes.
5. Dans les pays à revenu moyen ou les pays développés où le système de protection de
l’enfance et les services de gestion de cas sont en place, disposant d’un personnel formé
et de ressources, mais n’ayant pas accès à un groupe particulier de la population tel que les
demandeurs d’asile.

15. Ceux-ci peuvent généralement être définis comme la population, les processus, les lois, les institutions, ainsi que les
comportements qui protègent habituellement les enfants, conformément à la définition contenue dans les SMPE (principe 5).

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 25


SECTION 2: ÉTABLIR ET RENFORCER LES SERVICES
DE GESTION DE DOSSIERS

Chacune de ces circonstances comporte un nombre d’intérêts en compétition les uns avec
les autres et des influences qui doivent être considérées avec soin durant les étapes de
planification initiales. Les responsables et les conseillers doivent toujours chercher à renforcer
les mécanismes formels et informels existants, en reconnaissant que les gouvernements sont
pleinement en charge des enfants de leur pays. Cependant ceci ne devrait pas empêcher
les organisations non gouvernementales de répondre aux besoins des enfants lorsque les
structures gouvernementales sont incapables de fournir ces services ou ne le désirent pas.
Dans de tels cas, les efforts de renforcement des capacités et de changement de politique
peuvent être jumelés aux services de gestion de cas de petite échelle afin de satisfaire les
besoins urgents.

INTRODUIRE/RENFORCER LA GESTION DE CAS DANS LES SITUATIONS


D’URGENCES
Les situations d’urgences sont des crises humanitaires susceptibles de submerger, le plus
souvent les ressources et les capacités des communautés et des sociétés affectées et
par conséquent nécessiter une action urgente. Les urgences tombent dans une des deux
catégories suivantes:
les urgences survenues de façon soudaine ou rapide
les urgences chroniques qui se développent progressivement, mais peuvent se poursuivre
durant des années
Les différents types d’urgences présentent des défis et des opportunités différents pour intégrer
la gestion de cas dans les systèmes de protection de l’enfance. Il peut s’agir des systèmes
formels et informels.16 Vous devez tenir compte des systèmes informels et les impliquer comme
élément de prise en charge dans le processus de gestion de cas, tout en mettant en œuvre
la gestion de cas au sein du système formel afin de maintenir la redevabilité et la conformité.
Ceci est particulièrement vrai lorsque les communautés subissent directement l’impact d’une
situation d’urgence, lorsque la gestion de cas est nécessaire et qu’ils peuvent manquer de
capacité ou de ressources pour mettre en œuvre un système de gestion de cas.
Au cours d’une urgence, les systèmes de protection d’enfance et les processus de gestion de
cas sont souvent submergés par la nature et l’ampleur des besoins de protection d’enfance
tels que les problèmes de protection préexistants et les nouveaux problèmes de protection
soulevés. En outre, les systèmes et les structures existants sont typiquement affaiblis par
l’impact de l’urgence.
Dans les cas d’urgence, alors que de nouvelles procédures et les mécanismes de protection
de l’enfance, y compris la gestion de cas, doivent être établis, les organisations de protection
de l’enfance devront soutenir les efforts destinés à protéger les enfants en renforçant les
capacités du personnel en charge et en apportant une assistance technique aux ressources
et aux procédures existantes.
Lorsque les services de gestion de cas sont impliqués dans les cas d’urgence, ils doivent
être abordés en gardant à l’esprit l’idée du renforcement à plus long terme d’un système
de protection de l’enfance. L’équilibre entre les besoins immédiats et à plus long terme peut
permettre de jeter les bases d’un développement ultérieur du système de protection de
l’enfance lorsque le pays entre en phase de reconstruction ou de développement. Cependant,
ceci peut être difficile à faire pour un certain nombre de raisons : a) au cours des urgences,
une réaction rapide est nécessaire, et il peut manquer de temps soit pour une large étude du
contexte soit pour l’obtention d’un consensus avec toutes les parties prenantes ; b) en réalité,
le gouvernement peut solliciter les organisations internationales pour prendre les devants ; et

16. Expliquer la différence entre les systèmes formels/informels

26 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


c) alors qu’il peut être idéal de s’engager dans un long exercice de consultation et d’analyse,
les enfants ont besoin d’être protégés de manière immédiate et les efforts pour répondre à
leurs besoins ne doivent pas être retardés.
Durant les urgences, les organisations peuvent équilibrer les priorités en compétition en
considérant ce qui suit:
1. Se concentrer sur le renforcement des capacités et des compétences essentielles
à la protection de l’enfance (par exemple le développement de l’enfant et l’évaluation)
susceptibles d’être transférées étant donné que les mécanismes et les procédures sont créés
ou renforcés à travers le système de protection de l’enfance.

2. Se concentrer sur les bases et faire simple. Les procédures de gestion de cas peuvent
être hautement complexes et détaillées. Cependant, il est préférable de se concentrer sur
les éléments principaux (tel que mentionné dans la Section 1 de ce guide) afin que les efforts
ne soient pas gaspillés ou qu’ils puissent être entretenus par les gouvernements ayant des
ressources limitées lorsque les organisations internationales réduisent leur assistance.

3. Garantir la rapidité de la réponse. Lorsque plusieurs organisations travaillent ensemble


pour coordonner leurs actions et soutenir le gouvernement, cela peut résulter en de longs
processus de négociation pour la validation des formulaires, des protocoles et des procédures
opérationnelles standardisées se rapportant à la coordination des activités entre les différentes
parties. Limiter le temps nécessaire pour parvenir à ces accords est essentiel afin de garantir
l’accès des enfants à l’assistance dès le début de l’urgence. Les accords de base doivent être
accélérés afin de favoriser une réaction urgente. Ils peuvent être révisés et être développés
plus tard.

INTRODUIRE LA GESTION DE CAS DANS UN CONTEXTE DE DÉVELOPPEMENT


Débuter ou renforcer la gestion de cas dans un contexte de développement est un processus
différent et prend beaucoup plus de temps. Il doit impliquer une consultation et une
collaboration approfondies avec les gouvernements et autres organisations compétentes. Les
gouvernements doivent se sentir maître du processus dès le départ, tout en recevant une
assistance technique appropriée, pour assurer la durabilité des services de gestion de cas au
sein d’un système de protection de l’enfance plus large.
Comme cela est mentionné dans la Section 1, la gestion de cas n’est pas convenable pour
tous les programmes de protection de l’enfant. La gestion de cas nécessite une quantité
considérable de travail et d’effort. Le temps et les ressources peuvent être gaspillés sans une
véritable compréhension de ce qui est réalisable vu le contexte et les capacités existants. De
plus, les exigences administratives des procédures de gestion de cas ne l’emportent pas sur le
temps passé à assister les familles et à travailler avec elles.

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 27


SECTION 2: ÉTABLIR ET RENFORCER LES SERVICES
DE GESTION DE DOSSIERS

Les services de gestion de cas sont Les services de gestion de cas ne


nécessaires lorsque: sont pas recommandés lorsque:

Du tort a été fait aux enfants ou Les services sont concentrés sur des
pourrait leur être fait et ces derniers besoins fondamentaux - par exemple
nécessitent une attention particulière / la distribution alimentaire uniquement -
des interventions spécifiques planifiées même si vous pourriez vouloir requérir
pour subvenir à leurs besoins et un soutien supplémentaire pour
assurer leur protection. certains enfants en particulier, s’il est
reconnu que ces enfants ont besoin
Il est probable que le soutien dont d’un soutien complexe ou dans les
l’enfant a besoin continue à lui être situations d’abus
apporté et soit étendu - avec des
actions à court, moyen ou long terme Le contact avec l’enfant et sa famille
se limitera sans doute à une ou
L’intervention se focalise sur deux séances ; les problèmes sont
des individus plutôt que sur des transférés vers une autre organisation
communautés en général et rapidement résolus ; et il est
probable que l’enfant ne nécessite
plus de soutien / d’intervention
D’autres processus opérationnels et
complets sont déjà en cours visant à
gérer les cas
Les interventions et programmes
existants se focalisent sur des groupes
et non sur les individus et leurs familles
Lorsque les menaces sécuritaires
ne peuvent être réduites et
compromettent la sûreté des
informations, des travailleurs sociaux
ou des enfants.

28 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


ANALYSE DES CAPACITÉS ET CONTRAINTES EXTERNES ET INTERNES
Si votre organisation envisage d’élaborer ou d’ouvrir des services de gestion de cas dans le
cadre de son programme de protection de l’enfance, vous devrez analyser le fonctionnement
de l’environnement en dehors de votre organisation, ainsi que les capacités et les contraintes
au sein de celle-ci afin de prendre une décision informée.
Le diagramme ci-dessous résume les éléments clés de ce processus d’analyse du contexte
externe et interne de l’organisation.

CONTEXTE D’ÉVALUATION EXTERNE (PAYS, CULTURE, COMMUNAUTÉ, CRISE)


Besoins liés à Problèmes
Capacité du Capacité de la Services
la protection de d’accès et de
gouvernement communauté existants
l’enfance sécurité

ANALYSER LES CAPACITÉS INTERNES DE L’ORGANISME


Risques
potentiels des Couverture de
Ressources Ressources Type Stratégie de
services de la population
humaines financières d’intervention sortie
gestion de cas vulnérable

DÉTERMINER L’APPROCHE
La gestion de cas est-elle une
Quel est le type d’intervention Comment votre organisme
réponse appropriée dans un
de gestion de cas nécessaire? peut-il contribuer?
contexte plus large?

L’évaluation du contexte élargi dans lequel vous travaillez nécessitera que vous collectiez des
informations sur un éventail de problèmes dont:
la nature des besoins de protection de l’enfant qui doivent être gérés et à quelle échelle ils
doivent l’être
les capacités actuelles de l’assistance sociale et des systèmes de protection de l’enfance, y
compris les ressources (humaines et financières), et le cadre politique et juridique
les services disponibles et les services essentiels manquants
les mécanismes de référencement existants destinés à identifier les enfants à risque et à
déterminer l’accès des enfants marginalisés aux services
les mécanismes de coordination entre les organisations gouvernementales et les organisations
non gouvernementales, et les liens avec les communautés - y compris la responsabilité de
chacun et quelle place peut occuper votre organisation dans ce réseau
l’accès et la sécurité
Ces informations peuvent être obtenues par des rapports nationaux, des rapports de situation
humanitaire, des évaluations multisectorielles des besoins et des évaluations générales ou
rapides des besoins relatifs à la protection de l’enfance qui ont peut-être déjà été menées.
Une consultation avec les principales parties prenantes doit avoir lieu, incluant les enfants, les
familles et les communautés. Une cartographie des ressources disponibles doit être menée
pour identifier les services existants et les besoins.

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 29


SECTION 2: ÉTABLIR ET RENFORCER LES SERVICES
DE GESTION DE DOSSIERS

Analysez
Comment votre organisation peut-elle apporter une meilleure réponse en matière de gestion
de cas conforme aux principes directeurs et au SMPE, en tenant compte des capacités et
des contraintes internes et externes.
Décidez
Si la gestion de cas est une réponse adaptée dans le contexte général des mécanismes
existants de protection de l’enfance au niveau gouvernemental, non gouvernemental et
communautaire, au sein duquel votre organisation opère;

LE RÔLE DU GOUVERNEMENT
Les acteurs de l’humanitaire et du développement sont mandatés pour apporter leur soutien
aux gouvernements dans l’accomplissement de leurs obligations, et non pour les remplacer.
Les organisations doivent respecter la primauté de la responsabilité gouvernementale dans
la protection de l’enfance et explorer les moyens pour renforcer les systèmes existants,
même si les services disponibles ne sont pas les meilleurs. Dans les situations d’urgence à
grande échelle, cela pourrait impliquer de représenter le gouvernement dans ses fonctions de
coordination même si la majeure partie de la mise en œuvre des services de gestion de cas a
été assurée par des acteurs externes.
Tant que cela est possible et approprié, les gouvernements doivent être appuyés dans l’
exercice de la gestion de cas pour les enfants vulnérables et dans leurs rapports avec les
autres services. En effet, dans les contextes où les organisations nationales disposent de
travailleurs sociaux qualifiés, les acteurs externes ne doivent pas mettre en place la gestion
de cas directement, mais plutôt assister les travailleurs sociaux présents et les processus de
gestion de cas en cours, ou intervenir lorsque les capacités et les ressources sont faibles.

Lorsque vous voulez pratiquer la gestion de cas et adapter les directives à votre contexte,
il est crucial d’évaluer les systèmes et procédures préexistants de protection de l’enfance
et de s’en servir. Il s’agit entre autres:
d’établir des liens avec les structures gouvernementales compétentes et les organisa-
tions et organisations clés
de se servir et de s’inspirer des services de gestion des cas existants
de se conformer aux cadres juridiques nationaux et internationaux
d’identifier les pratiques communautaires positives existantes en matière de protection
de l’enfance
de s’organiser avec les autres acteurs et de clarifier les rôles et responsabilités de chacun
• de comprendre la culture des communautés
• de s’assurer que les mécanismes appropriés de redevabilité sont en place

Le rôle du gouvernement devient crucial lorsque des décisions à caractère statutaire ou légales
doivent être prises, à l’instar du retrait des enfants d’une famille où il est exposé au danger, du
placement des enfants dans des structures de prise en charge ou des situations complexes
de réunification familiale. Dans certains contextes le gouvernement fournit directement ces
services, tandis que dans d’autres il peut mandater une organisation partenaire pour assurer la
prestation des services. Dans les situations où les capacités et la présence du gouvernement
sont extrêmement limitées, vous aurez tout de même besoin d’une autorisation et une
participation locales lors de changement de dispositif de prise en charge d’un enfant.
Même en cas d’absence apparente des services gouvernementaux, dans certaines situations
d’urgence, les organisations qui s’engagent à pratiquer la gestion de cas sont tenues de respecter

30 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


le cadre juridique local. C’est pourquoi il est impératif de vérifier sous le couvert de quelle autorité
vous prenez des décisions concernant un enfant, ainsi que le mandat de votre organisation. Vous
devrez prendre conseil auprès de votre organisation concernant la légitimité juridique qui est fournie
en vertu des accords entre le gouvernement et votre organisation.
Dans les situations où le gouvernement lui-même constitue l’une des parties du conflit ou
a perdu le contrôle sur certain territoires, il pourrait y avoir un conflit entre le renforcement
des capacités nationales et la protection des enfants. Dans de telles situations, la protection
immédiate des enfants doit être la considération primordiale, en accord avec les principes
humanitaires d’assistance impartiale basés sur le besoin, la garantie de la sécurité et la
dignité pour les plus vulnérables. En de pareils contextes, il est essentiel d’être conscient des
risques associés au partage d’informations sur les dossiers individuels et de l’importance de la
confidentialité et du consentement éclairé avant d’assurer la protection de l’enfant.

LE RÔLE DE LA COMMUNAUTÉ ET DU LEADERSHIP TRADITIONNEL


Une communauté peut ne pas toujours être un groupe homogène et la compréhension de
ce qui constitue une communauté peut varier d’un endroit à un autre. Dans ces directives, le
terme « communauté » est défini dans son sens géographique, ainsi que dans les SMPE, c’est-
à-dire comme « un groupe de personnes vivant au sein ou près d’un même endroit, comme un
village ou une zone urbaine ».
Les communautés peuvent jouer un rôle important dans la prévention et la réponse aux risques
liés à la protection de l’enfance.17 Cependant, la mise en place d’un mécanisme de protection de
l’enfance basé sur la communauté à l’instar d’un comité de protection de l’enfance ne garantit
pas la protection de tous les enfants. De tels mécanismes nécessitent un renforcement des
capacités et un contrôle permanent pour s’assurer qu’ils continuent de protéger les enfants.
Il y a une différence entre:
Les interventions à base communautaires – introduites par des organisations externes,
telles que des comités de protection.
Les pratiques communautaires – ce sont des méthodes destinées à gérer des situations
données, acceptées par la communauté, et qui sont susceptibles d’être plus durables. Les
programmes de protection de l’enfance doivent autant que possible être basés sur des
pratiques communautaires positives.
Les programmes de protection de l’enfance à base communautaire visent à réduire
les vulnérabilités et les risques auxquels sont exposés les enfants en construisant un
environnement protecteur au niveau communautaire et familial. Les programmes de prévention
effectifs nécessitent une sensibilisation active et un engagement envers les communautés
sur des questions de protection de l’enfance, afin de renforcer les pratiques protectrices et
d’encourager les changements sociaux et comportementaux pour gérer les pratiques négatives
ou dangereuses. De la même manière, l’efficacité des programmes gouvernementaux ou non
gouvernementaux de gestion de la protection de l’enfance dépend le plus souvent des niveaux
de coopération et des liens avec les mécanismes basés sur la communauté (comités de
protection de l’enfance, groupes de parents, systèmes juridiques traditionnels, etc.).
Les communautés jouent un rôle important dans l’identification des enfants exposés au danger
et ont besoin du soutien des services concernés. Il est nécessaire de comprendre les services,
le soutien et les acteurs de la protection de l’enfance existants au sein de la communauté, pour
les inclure dans les mécanismes de référencement et pour les impliquer dans le processus
d’identification. Dans certains cas, il peut s’avérer important de travailler avec les membres de
la communauté tels que les leaders traditionnels pour élaborer ou mettre en œuvre le plan de
prise en charge de l’enfant.

17. Standards Minimum pour la protection de l’enfance dans l’action humanitaire, Groupe de travail sur la protection de l’enfance -
Standard 16 : Mécanismes communautaires, p143

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 31


SECTION 2: ÉTABLIR ET RENFORCER LES SERVICES
DE GESTION DE DOSSIERS

Les mécanismes communautaires de protection de l’enfance peuvent jouer un rôle primor-


dial dans un nombre important d’activités:

L’identification des enfants vulnérables et des enfants susceptibles d’être agressés


Le soutien aux parents et à la famille
L’identification et le soutien des familles d’accueil
La fourniture d’articles et de services comme des vêtements, de la nourriture ou des frais
de scolarité pour les plus vulnérables
La mise en œuvre de codes de conduites dans les écoles et les centres de santé
La sensibilisation de la communauté au sujet de la protection de l’enfance
L’intégration des minorités et des enfants handicapés
L’implication et l’engagement des enfants et des familles dans les évènements commu-
nautaires (Ex. : des cérémonies religieuses ou traditionnelles pour émanciper les enfants
et accroître leur sens de l’appartenance)
La redevabilité des dirigeants politiques et religieux
Le soutien de la réintégration sociale de cas individuels
La médiation

Les mécanismes de protection de l’enfance à base communautaire, en tant que partie intégrante
du système formel de protection de l’enfance peuvent avoir un mandat et une redevabilité
formels ou non. Ceci affectera leur rôle et leur mandat dans la pratique du processus de
gestion de cas. Dans certains contextes, les critères peuvent être établis en fonction des types
de dossier qui peuvent être gérés au niveau de la communauté et ceux qui doivent être orientés
vers un système formel de protection de l’enfance.

Les membres de la communauté qui sont des points focaux formels ou informels pour les
enfants (Ex. : les enseignants et le personnel médical) doivent être formés à identifier et orienter
les dossiers de protection de l’enfance vers les services compétents. Dans certains systèmes
statutaires, ces travailleurs peuvent être mandatés pour dénoncer les abus infligé aux enfants.
Dans d’autres contextes, les liens entre les services formels de gestion de cas (s’ils existent) et
les mécanismes en place au sein des communautés sont négligeables, sinon inexistants. Dans
ces contextes, travailler avec les communautés pour resserrer ces liens est une étape cruciale
pour développer les systèmes de protection et protéger les enfants.

Même si elles ne font pas formellement partie du processus de gestion de cas des enfants,
les communautés disposent des moyens pour y participer. Les mécanismes de protection
communautaire de l’enfance peuvent désigner des personnes clés destinées à orienter les
dossiers de protection vers des services formels. Les prestataires de service aux enfants qui
travaillent au sein des communautés peuvent également se charger de l’identification et de
l’orientation des enfants vers des services de gestion de cas.

Dans d’autres contextes, vous pouvez trouver que le droit coutumier prévaut sur les processus
légaux formels. Il est important de travailler avec les dirigeants traditionnels pour identifier
les pratiques coutumières légales qui protègent les enfants et qui cadrent avec la législation
internationale. Appuyer ces pratiques et impliquer des acteurs professionnels de la protection
de l’enfance peut permettre d’améliorer la protection des enfants en danger.

32 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


RÔLE DES ENFANTS ET DES FAMILLES
Les enfants et leurs familles jouent également un rôle important dans le processus de gestion
de cas, tant à travers leur implication dans le développement et l’étude de leur propre plan de
prise en charge (abordé dans la Section 3) qu’à travers l’assistance dans la conception, l’étude et
l’amélioration des procédures de gestion de cas.
Les enfants et les familles ayant pris part aux services de gestion de cas sont les mieux placés pour
partager leur expérience du processus. Ces informations importantes peuvent être utilisées comme
éléments de contrôle et en vue de l’amélioration des procédures à mesure qu’elles sont appliquées.

SERVICES EN PLACE
Divers services sont nécessaires pour satisfaire les différents types de besoins en termes de
protection de l’enfance. La disponibilité et la qualité de la gamme de services exigés dépendront
du contexte.
Le recensement des services et des capacités doit mettre en avant les ressources disponibles
et les écarts importants dans la prestation de service. Les stratégies pour répondre à des
écarts doivent être définies, y compris la manière par laquelle l’enfant et sa famille/communauté
seront informés de leur absence.
Être informé des services disponibles pour le référencement permettra à tous les enfants
d’avoir accès à l’assistance et à un soutien approprié. Par exemple, si vous donnez accès
aux services de gestion de cas uniquement aux enfants non accompagnés et les enfants
séparés particulièrement vulnérables,18 il serait approprié d’orienter les autres enfants séparés
vers d’autres organisations pour retrouver leurs familles et bénéficier d’autres services. Vous ne
devez pas ignorer les questions liées à la protection de l’enfance pour la simple raison que les
services appropriés ne sont pas disponibles. Vous et votre organisation devez plaider auprès
des acteurs nationaux et internationaux pour combler ce vide.

ANALYSE DE LA CAPACITÉ INTERNE DE L’ORGANISATION


En plus d’évaluer la pertinence et le besoin de service de gestion de cas dans un contexte
donné, il vous sera nécessaire de considérer soigneusement la capacité de votre organisation à
entreprendre des services de gestion de cas dans le cadre de votre programme de protection
de l’enfance.
Il est important de faire preuve de réalisme par rapport à votre capacité ainsi que votre faculté à
mettre en place des services de gestion de cas au niveau requis. Dans certains cas, et à chaque
fois que cela est possible, les organisations doivent travailler ensemble afin de développer les
processus de gestion de cas et s’accorder sur les standards. Cela facilitera également le partage
des ressources et du savoir-faire.
Une revue régulière de votre programme de protection de l’enfance et des services de gestion de
cas introduit, est nécessaire afin de garantir qu’ils sont appropriés, pertinents et qu’ils continuent
à satisfaire les besoins malgré le fait que le contexte change et se développe. La stratégie pour
cette revue doit être décrite et mise en œuvre.

En pensant à votre propre organisation, vous aurez à considérer les points mentionnés ci-
dessous en détail. Certains de ces éléments sont généralement liés à votre programme de
protection de l’enfance et influencera la décision ou non de mettre en place les services de
gestion dossier. Il s’agit des éléments suivants:

18. L’ICRC enregistrera uniquement les enfants qui ont précisément besoin de retrouver leurs familles; c’est-à-dire ceux qui ne
sont plus en contact avec des membres de famille (UASC Handbook draft 2, 2012).

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 33


SECTION 2: ÉTABLIR ET RENFORCER LES SERVICES
DE GESTION DE DOSSIERS

La couverture de la population
Les services disponibles
Les types d’intervention
Les risques sécuritaires
L’effectif et les compétences du personnel, y compris l’accès à l’assistance externe
Le budget
La transition ou la stratégie de sortie
LES RESSOURCES HUMAINES
L’effectif du personnel à votre disposition et leurs niveaux de compétence pour mettre en place
et superviser la gestion de cas constitue un élément déterminant de l’ampleur et de la nature
de votre programme. Vous devez évaluer la capacité de votre organisation à fournir des ressou-
rces nécessaires et à renforcer les capacités du personnel. Le personnel chargé de la gestion
de cas nécessite une formation initiale dans les compétences de base (exemple: la protection
de l’enfance, le processus de gestion de cas, la communication avec les enfants, etc.) ainsi
qu’une supervision et un encadrement continu afin d’assurer l’utilisation de ces compétences
dans la pratique. (Voir les appendices pour les compétences de base du personnel chargé de
la gestion de cas).
Au cas où, durant la phase de planification, vous ne disposez pas de ressources ou si vous
n’avez pas la capacité minimale pour mettre en œuvre la gestion de cas, alors vous ne de-
vez pas poursuivre l’initiative ou alors, vous devez redéfinir vos critères d’enregistrement des
enfants pour qu’ils reflètent votre capacité. Ceci ne veut pas dire que vous ne pouvez pas
continuer à mettre en œuvre un programme de protection de l’enfance ou vous engager dans
des activités de gestion de cas au sein d’un système de protection de l’enfance plus large. Les
exemples de telles activités incluent: apporter une assistance technique aux acteurs gouver-
nementaux et non gouvernementaux de la gestion de cas, une prestation directe de services
connexes de protection de l’enfance ou le renforcement de capacité de ces derniers (exemple:
les agents de santé, la police, le soutien juridique), la sensibilisation en vue de combler les la-
cunes ou les problèmes au sein du cadre légal, stratégique et institutionnel de la protection de
l’enfance et le soutien au gouvernement en vue d’établir des programmes formels de niveau
universitaire consacrés à la formation des professions sociales.

RESSOURCES FINANCIÈRES
Les informations collectées par rapport aux besoins et à la réaction sollicitée vous donneront
un indice des coûts et des ressources financières requises. Selon les procédures relatives à la
gestion de cas que vous avez mis en oeuvre, des fonds peuvent être nécessaires pour:
L’ouverture d’un bureau: (espace consacré au bureau, matériel et infrastructure tels que
les ordinateurs, Internet, des éléments pour une bonne gestion de l’information tels qu des
casiers de classement des dossiers et des fournitures)
Un espace approprié: afin de garantir la confidentialité et l’intimité durant les rencontres avec
les enfants et les familles
Les salaires: l’effectif et les types de travailleurs sociaux nécessaires dépendront des tâches
planifiées à leur intention. L’assistance administrative supplémentaire peut également être
requise.
Supervision et formation: la capacité à fournir une formation, une assistance et une supervision
continues aux travailleurs sociaux et aux responsables est essentielle pour une procédure de
gestion de cas efficace.
Transport: par exemple pour les visites à domicile (comme un véhicule, de l’argent pour le
carburant et l’entretien.)
Communication: un téléphone de service par exemple, pour que les travailleurs sociaux
puissent contacter les familles
Fonds d’urgence: (parfois considéré comme fonds destinés aux cas d’urgence) il permet
une réaction immédiate en cas de besoin, telle que des soins médicaux urgents19 et veiller

34 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


à ce que votre organisation s’acquitte de son devoir de prendre en charge les enfants et les
familles.

LES RISQUES POTENTIELS


Les organisations ont le devoir de « ne pas nuire». Par conséquent, avant de commencer tout
programme de protection de l’enfance ou de mettre en oeuvre des services de gestion de cas,
vous aurez besoin de considérer soigneusement les risques et les avantages pour l’enfant, la
famille, la communauté et l’organisation elle-même. Le personnel, les enfants et les familles
impliqués doivent comprendre les risques potentiels liés à la gestion de cas.

Vous devez garder à l’esprit que:

Collecter les informations sur les dossiers individuels d’enfants peut exposer ces enfants
à des risques. Selon la sensibilité des informations et leur importance pour la gestion de
cas, vous pouvez décider que certaines informations doivent être collectées et que d’autres
ne sont pas utiles. Vous aurez besoin de mettre sur pied un plan qui explique comment
réduire les risques auxquels les enfants et leurs familles risqueraient d’être exposés au cas
où la confidentialité est rompue ou les informations collectées sont saisies ou volées. La
protection des données de votre organisation et les protocoles de partage doivent planifier
la gestion des données en cas d’évacuation, y compris le déplacement ou la destruction des
documents sensibles.

Des conséquences potentielles imprévues liées à la prestation de la gestion de cas


individuels peuvent arriver, notamment lorsque des services de référence n’existent pas.
L’enregistrement, l’inscription et le fait de prêter attention à des personnes ou des groupes
particuliers peuvent accroître les risques pour la protection. Les services de gestion de cas
peuvent également créer une « force d’attraction » entraînant par exemple, la séparation
de la famille, y compris à travers les frontières. Ceci est particulièrement vrai lorsqu’il existe
une perception selon laquelle les enfants peuvent accéder à une meilleure prise en charge
et de meilleurs services s’ils rentrent dans la catégorie de vulnérabilité ENAS gérée par votre
programme. De telles situations doivent être prises en compte et être compensées selon le
principe de ne pas nuire.

Les risques pour les travailleurs sociaux. Les responsables des organisations qui effectuent
la gestion de cas, y compris les gouvernements, doivent inclure une formation en sûreté et
sécurité à l’intention du personnel afin de garantir la mise en place des politiques de sûreté
et sécurité. Cette action peut impliquer de veiller à ce que le personnel n’effectue pas de
visites à domicile sans être accompagné ainsi que d’autres procédures visant à réduire les
risques pour la sécurité des travailleurs sociaux. Lors de la formation des travailleurs sociaux,
l’accent doit également être mis sur la sensibilité culturelle et la prise de conscience de
l’existence de tensions, car cela contribue à renforcer l’acceptation du programme au sein
des communautés, la sécurité ainsi que la neutralité du personnel et de l’organisation.

LES POPULATIONS VULNÉRABLES


Vous devrez déterminer la taille de la population affectée qui est exposée au risque et qui
est disponible pour répondre à leurs besoins. Les évaluations initiales rapides des besoins
en situation urgence, les exercices de cartographie du système de protection de l’enfance
peuvent donner une indication des vulnérabilités et des risques pour les enfants dans une
localité donnée.

19. Directives relatives aux Fonds des cas d’urgence: Ils doivent être facilement accordés et gérés sur le plan local afin de servir
ce pourquoi ils sont émis, prendre la forme de dons, partager les mêmes frontières (exemple, liées par le plan de prise en
charge ou pour les principales questions d’urgence), être clairement expliqués au client pour des besoins de transparence et
pour minimiser les attentes relatives à une prochaine assistance à des intervalles réguliers. Ils ne doivent pas être réguliers ou
continus. Ils ne doivent pas être perçus comme la raison d’être du travail social étant donné qu’une telle perception peut être
peut affecter la relation.

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 35


SECTION 2: ÉTABLIR ET RENFORCER LES SERVICES
DE GESTION DE DOSSIERS

FAIRE LA DISTINCTION ENTRE LA VULNÉRABILITÉ ET LE RISQUE


Il faut garder à l’esprit le fait que la vulnérabilité et le risque ne sont pas identiques, quoique
étroitement liés.
La vulnérabilité se réfère aux facteurs physiques, sociaux, économiques et
environnementaux qui augmentent l’exposition de l’enfant à des problèmes de protection
et autres risques et difficultés.
Les facteurs de vulnérabilité peuvent inclure : le déplacement, le manque d’attention
parentale (les enfants non accompagnés), les handicaps ou l’association aux forces et des
groupes armés.
Le risque quant à lui, désigne la probabilité qu’un préjudice ou une violation de la protection
se produise. La notion de risque prend en compte la probabilité que les menaces internes
et externes soient exécutées en combinaison avec les vulnérabilités existantes. Il est
compensé par les facteurs protecteurs.
L’évaluation des risques nécessite une étude rigoureuse de la situation de l’enfant, et pas
uniquement à partir d’une liste d’indicateurs à cocher. Cet aspect sera abordé plus tard
dans la Section 3.

LES TYPES D’INTERVENTION


En déterminant le rôle de votre organisation et l’objectif de votre programme de protection
de l’enfance et des services de gestion de cas au sein du système de protection de l’enfance
plus large, les activités ne doivent pas seulement s’appliquer aux besoins de la population
servie, mais doivent également être coordonnées avec d’autres services fournis et ne pas les
dupliquer. Par exemple, travailler avec le secteur de la santé sera un aspect déterminant dans
la mise en place d’un programme de protection de l’enfance dans un contexte où les taux de
violences basées sur le genre sont élevés. Toute procédure de gestion de cas devra prendre
cet aspect en considération.

STRATÉGIE DE SORTIE
Sur la base de votre analyse du contexte externe dans lequel vous travaillez et la capacité
interne de votre organisation à s’engager dans la gestion de cas, vous pouvez décider: du
caractère approprié de la gestion de cas, de la faisabilité au moment actuel compte tenu des
services et de l’assistance disponibles, qui est mieux placé pour le faire, quel support est
nécessaire et les rôles et responsabilités liés à votre programme.
Plusieurs programmes impliquent la gestion de cas ou des éléments de l’approche. Comme il a
été mentionné plus tôt, avant de commencer la mise en œuvre de vos propres procédures de
gestion de cas, vous devez d’abord si possible étudier les moyens de renforcer les procédures
existantes ainsi que le système de protection de l’enfance.
Vous devez également décider et planifier la stratégie de sortie tout en pensant à ce que vous
laisserez derrière vous. Il est peu probable qu’une initiative trop ambitieuse nécessitant des
ressources intenses ou qui ne « cadrent » pas avec le contexte soit durable. Les gouvernements,
les autres organisations, les communautés et les familles peuvent avoir une perception irréaliste
de la durée d’implication de votre organisation dans le pays.
Étant donné les ressources limitées normalement disponibles pour la protection de l’enfance,
les ressources doivent être utilisées de façon efficace. Ceci permet d’éviter que ces ressources
ne soient détournées dans des procédures d’assistance qui ne sont pas convenables ou
viables à long terme.

36 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


Comme dans les programmes de protection de l’enfance en général, lorsque vous planifiez
les services de gestion de cas, vous devez également planifier votre stratégie de sortie et en
discuter avec les principales parties prenantes et les partenaires.
Les mesures nécessaires doivent être prises individuellement par rapport au mode de transfert
des dossiers encore actifs au moment de votre retrait. Ceci est important pour assurer la
continuité des services et de la protection dont les enfants ont besoin et auxquels ils ont droit
afin de ne pas subir de préjudice de façon involontaire durant le processus de clôture du
programme.

ACTIVITÉS COMPLÉMENTAIRES COMME ALTERNATIVES À L’INSTAURATION DE LA


GESTION DE CAS
Comme mentionné plus haut, bien que la gestion de cas soit souvent recommandée dans le
cadre des systèmes nationaux de protection de l’enfance et doive être considérée comme une
approche potentielle pour les crises humanitaires, il n’est pas toujours possible ou approprié
pour les organisations de protection de l’enfance non statutaires de développer et de mettre
en œuvre des procédures et des processus de gestion de cas pour de nombreuses raisons.
Si tel est le cas, ou si votre organisation ne dispose pas des ressources nécessaires pour
mettre en œuvre un programme de gestion de cas, vous pouvez continuer à contribuer à la
gestion de cas:
En assurant le renforcement des capacités de spécialiste, de soutien et de supervision
En promouvant l’élaboration de procédures et de protocoles
En facilitant la coopération et la collaboration inter-agences à travers des réunions de réseau
et de coordination.
Lorsque vous décidez de votre meilleur plan d’action, vous devez être guidé par la priorité du
renforcement des systèmes existants (plutôt que par la mise en oeuvre de nouveaux systèmes
parallèles) et par le principe de ne pas nuire.
La gestion de cas peut également être utilisée en tant qu’approche dans le cadre des
programmes de prévention ou d’intervention précoce. Ceci pourrait signifier que les enfants
inclus dans votre charge de travail sont identifiés sur la base de la vulnérabilité, plutôt qu’en
fonction du niveau de risque réel ou du préjudice causé.
Dans un contexte où l’accès aux communautés touchées est limité par la sécurité ou la
logistique, la gestion de cas peut devenir une intervention impossible. Dans ces contextes, il
peut être approprié de repérer les services disponibles et de définir des voies de référencement,
d’informer les communautés des services disponibles et des moyens d’y accéder. Cela
inclus également la formation des points focaux communautaires sur les questions de
protection de l’enfance et les réponses appropriées, et fournir un soutien financier et/ou
logistique aux enfants et aux familles afin de faciliter leur accès aux services. Bien que de
telles interventions n’offrent pas le niveau de surveillance propre aux cas individuels et la
redevabilité nécessaire afin d’être considérées comme de la gestion de cas, elles peuvent
créer les bases nécessaires pour la mise en place d’un service de gestion de cas lorsque les
contraintes de sécurité et de logistique auront été résolues.

Les considérations contextuelles suivantes peuvent également éclairer votre prise de décision:

La gestion de cas s’applique à chaque enfant. Dans les situations où les besoins fondamentaux
de toute une population ne sont pas satisfaits, il n’est pas possible d’ouvrir des dossiers
individuels pour chaque enfant. Des programmes de protection sociale plus vastes seront
donc nécessaires pour répondre à l’ampleur des besoins.
Dans des contextes où il existe déjà de solides processus et capacités de gestion de cas, il

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 37


SECTION 2: ÉTABLIR ET RENFORCER LES SERVICES
DE GESTION DE DOSSIERS

peut s’avérer utile de former les actuels travailleurs sociaux de protection de l’enfance afin
de renforcer leurs compétences et de mieux répondre aux cas de protection de l’enfance
dans les situations d’urgence ou non.

Dans des contextes caractérisés par un cadre législatif pour la protection de l’enfance
faible ou inexistant, et lorsque la capacité de protection de l’enfant est limitée, il peut être
plus approprié de commencer par des programmes de protection de l’enfance en milieu
communautaire et par le renforcement des capacités des autorités, lesquels pourront par
la suite diriger le développement d’un système de protection de l’enfance et de procédures
de gestion de cas adaptés à la situation.

La nature et l’ampleur des problèmes de protection de l’enfance dans des contextes


humanitaires peuvent être d’une ampleur telle qu’il ne soit pas possible de mettre en
œuvre un processus de gestion de cas couvrant l’ensemble des besoins de protection de
l’enfance. Dans ces contextes, il peut être approprié d’élaborer, dans un premier temps, une
procédure de gestion de cas axée sur des problématiques spécifiques (Ex: la séparation
de la famille ou la libération d’enfants associés aux groupes ou forces armés). Ceci pourra
ensuite être utilisée comme point de départ à la mise en place d’un service de gestion de
cas plus complet qui abordera l’ensemble des questions de protection de l’enfance.

Il peut y avoir des situations dans lesquelles il est approprié de concevoir un système de
gestion de cas distinct des services de gestion de cas officiels (gouvernementaux) parce
qu’il existe des risques que les informations personnelles des enfants soient partagées avec
les autorités de l’État. Ceci est d’autant plus vrai dans les contextes humanitaires touchés
par des conflits, lorsque l’État est impliqué dans le conflit et lorsque la gestion de cas
est nécessaire pour répondre aux problématiques de protection de l’enfance (exemple :
le meurtre et la mutilation, l’enlèvement, l’enrôlement, la détention ou la violence sexuelle)
liées au conflit. Un système parallèle est également applicable lorsque le système formel
ou judiciaire adopte une approche punitive aux questions de protection de l’enfance telles
que la violence sexuelle. Dans de tels contextes, il convient d’approfondir la définition
d’une stratégie de sortie, notamment le transfert et la conservation des informations sur les
enfants, avant d’introduire un service de gestion de cas.

38 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


ÉLÉMENTS ESSENTIELS POUR LA CONCEPTION ET LA MISE EN ŒUVRE DE
SERVICES DE GESTION DE CAS
Une fois votre décision prise de recourir à la gestion de cas, vous devez élaborer une stratégie
et la mettre en œuvre au sein de votre programme.
Quatre questions principales doivent être considérées:
Les critères de vulnérabilité pour l’inscription des enfants
Les ressources humaines, les capacités et compétences du personnel
Les systèmes de gestion de l’information
Les pratiques de travail sécurisées
Chaque procédure de gestion de cas doit comporter un ensemble détaillé de « directives
opérationnelles » spécifiquement adaptées au contexte.

CRITÈRE DE VULNÉRABILITÉ, RISQUE ET ÉLIGIBILITÉ


Selon la taille de votre programme et la mesure dans laquelle les services de gestion de cas
seront utilisés, vous devrez définir des critères de vulnérabilité afin d’identifier et de cibler les
enfants qui pourraient avoir besoin de protection.
La vulnérabilité dépend du contexte – si un enfant appartient à une certaine catégorie (s’il/elle
est handicapé par exemple), cela ne signifie pas forcément qu’il/elle est vulnérable – tout dépend
de la situation spécifique de chaque enfant. Vous devez définir des critères de vulnérabilité
qui reflètent le contexte et les contraintes de votre programme, ainsi que votre expertise et
votre capacité (voir des exemples de critères de vulnérabilité dans la section réservée aux
ressources). En vous appuyant sur les définitions qui existent déjà, vous devez consulter les
enfants, leurs familles, les dirigeants communautaires et les personnes travaillant avec des
enfants pour convenir de critères communs permettant de définir quel enfant est vulnérable
dans le contexte précis.
Si les critères de vulnérabilité ne sont pas en place, vous risquez:
De manquer/ne pas d’atteindre les enfants les plus à risque
De créer une confusion au sein de la communauté en ce qui concerne le but de la gestion
des dossier
De faire face à un volume de dossiers élevé et à un épuisement potentiel du personnel
De mettre en œuvre un programme qui n’est pas correctement adapté aux besoins
spécifiques des enfants et/ou qui dépasse les limites de votre réponse

Les critères de vulnérabilité permettent de sélectionner les dossiers dans des situations où il
existe un grand nombre d’enfants ayant besoin d’un soutien, et lorsque l’on dispose d’un outil
d’évaluation initiale permettant de différencier et d’identifier les dossiers qui ont des besoins
urgents. Avant de définir les critères de vulnérabilité, une analyse doit être effectuée pour
repérer les enfants qui subissent ou qui risquent de subir des préjudices dans votre contexte
et doit tenir compte de plusieurs facteurs en lien avec l’enfant, notamment l’âge, le sexe et le
handicap, entre autres.20

20. SMPE, Définition de la vulnérabilité, Norme 15, page 139.

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 39


SECTION 2: ÉTABLIR ET RENFORCER LES SERVICES
DE GESTION DE DOSSIERS

Les critères de vulnérabilité doivent être:


Détaillés: énumèrent clairement les catégories de vulnérabilité nécessitant une intervention.
Ils peuvent inclure d’autres vulnérabilités et risques (santé, logement) liés au secteur, ainsi
que des vulnérabilités et risques rattachés à la protection de l’enfance.
Transparents: définir les critères avec la participation des enfants touchés, leurs familles et
les communautés
Réalistes: fonder les critères sur votre analyse des besoins en matière de protection de
l’enfance dans le contexte, sur les exigences à satisfaire et comment y parvenir, sur les
risques qui peuvent émerger de l’intervention, et sur les ressources dont vous disposez pour
la réponse.
Vous devez partager vos critères de vulnérabilité avec les autres acteurs de la protection de
l’enfance, afin de vous assurer qu’ils sont informés de la protection prévue pour la population
vulnérable et de la façon dont vous allez gérer la charge de travail. Compte tenu de l’évolution
du contexte et de la dynamique de protection dans les situations humanitaires, il est utile de
procéder à un réexamen régulier des critères.

NIVEAUX DE RISQUE
Comme mentionné précédemment, les facteurs de vulnérabilité n’indiquent pas nécessairement
un niveau de risque, et le personnel de gestion de cas doit être en mesure d’évaluer la situation
entière d’un enfant afin de déterminer les niveaux de risque réels. Le personnel de gestion des
dossiers de protection de l’enfance doit comprendre le risque et son caractère cumulatif afin
de définir les priorités entre les dossiers nécessitant des interventions plus ou moins intenses.
Il importe de tenir compte du risque par rapport au préjudice qu’il peut causer à l’enfant dans

NIVEAUX DE RISQUES TYPES:

RISQUE ÉLEVÉ – L’enfant a besoin de soins médicaux d’urgence, est susceptible d’être
gravement touché ou blessé, d’être exposé à des abus sexuels immédiats et continus,
d’être invalide de façon permanente, d’être victime de la traite ou de mourir s’il (si elle) est
laissé dans cette situation sans intervention protectrice.

RISQUE MOYEN – Un enfant est susceptible de subir un certain degré de préjudice


sans un plan de prise en charge protectrice efficace. L’intervention est justifiée.
Cependant, il n’existe aucune preuve que l’enfant est à risque de blessures graves ou de
mort imminente.

RISQUE FAIBLE – L’environnement est sécurisée pour les enfants. Cependant, des
préoccupations subsistent quant à la possibilité pour un enfant d’être à risque si des
services ne sont pas déployés pour prévenir une intervention de protection.

l’immédiat et sur le court, le moyen et le long terme. Par exemple, certaines formes de violence
telles que la violence psychologique ont un impact plus faible sur le court et le moyen terme,
mais peuvent s’avérer extrêmement préjudiciables pour les enfants sur le long terme.
Dans le cadre de vos procédures de gestion de cas, il est essentiel d’identifier comment le
risque est mesuré et évalué, ainsi que les attentes en termes de périodes de temps pour
l’intervention. L’élaboration de ces directives avec votre personnel vous aidera à créer un
sentiment d’appartenance (et elles sont alors beaucoup plus susceptibles d’être suivies) et de
compréhension mutuelle au sein de l’équipe, ce qui renforce la cohérence de l’approche. Cet
aspect est abordé dans la Section 3.

40 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


RESSOURCES HUMAINES
Une bonne gestion de cas est renforcée par un personnel correctement supervisé, expérimenté,
formé et, si possible, qualifié qui dispose du temps et des ressources nécessaires pour mener
à bien son travail.

Ratio nombre de personnes/nombre d’enfants


Les travailleurs sociaux doivent avoir une charge de travail raisonnable adaptée à leurs
compétences et à leurs capacités. Les SMPE indiquent que le nombre de dossiers attribué à
chaque intervenant ne doit pas être supérieur à 25. Toutefois, cette mesure doit tenir compte
du programme spécifique qui est mis en œuvre, car dans certains cas, un tel nombre de
dossiers ne pourrait pas être géré. Les facteurs à considérer sont entre autres:
Référencements: vos travailleurs sociaux sont-ils responsables de la prestation de services
internes ou se focalisent-ils uniquement sur la production et le suivi des référencements
effectués?
Responsabilités: quelle est l’étendue des responsabilités du travailleur social (exemple: les
travailleurs sociaux sont-ils également responsables d’autres tâches telles que la liaison
communautaire)?
Complexité: quel est le niveau de complexité des évaluations ou des interventions effectuées?
Notez que différents cadres du personnel peuvent être nécessaires pour gérer les différents
niveaux de complexité et sont susceptibles d’avoir différents types de charges de travail
Responsabilités administratives: vos travailleurs sociaux ont-ils des responsabilités
administratives importantes? Existe-t-il un système d’entrée de données ou de support
administratif, et un accès à la technologie?
Les superviseurs ou les responsables doivent examiner la charge de travail de chaque travailleur
pour s’assurer qu’elle est gérable au moins une fois toutes les 2 semaines. Au début d’une
urgence, il peut s’avérer extrêmement pressant d’étendre le programme et d’étendre la charge
de travail plus vaste. Si vous disposez d’une politique existante en matière de ratio personnel/
nombre de dossiers, vous devez examiner celui-ci afin de déterminer comment l’augmentation
de la charge de travail influera sur le programme et le personnel, et sur les ressources financières
et humaines nécessaires pour gérer un programme élargi.
Aptitudes et compétences du personnel
Lors de la mise en oeuvre de la gestion de cas (que vous travailliez avec une organisation
gouvernementale ou non gouvernementale), vous devez vous assurer que vos employés
disposent des aptitudes et des compétences nécessaires pour effectuer des interventions de
gestion de cas d’une manière sécurisée et professionnelle.
L’évaluation des aptitudes et des compétences du personnel doit se faire dans le cadre du
processus de recrutement. Un cadre d’aptitudes et de compétences est annexé aux présentes
directives ; il peut être utilisé par les superviseurs et les travailleurs sociaux pour guider le
recrutement et le renforcement des capacités.
Qualifications des travailleurs sociaux
Les travailleurs sociaux et les superviseurs doivent avoir au minimum une expérience de
travail antérieure avec les enfants, ainsi que des qualifications appropriées pour le travail
social (attestation/diplôme/certificat) dans la mesure du possible. Dans les pays où les
programmes et qualifications pour travailleurs sociaux ne sont pas disponibles, il est alors
indispensable de mener un plaidoyer auprès du gouvernement en vue de l’introduction de
ces programmes d’études dans le cadre de la réponse programmatique. Il convient de noter
que dans certains contextes, l’expérience peut être plus précieuse que les qualifications ;
par conséquent, disposer d’un travailleur social ayant 15 ans d’expérience de travail avec
les enfants et les familles, mais non diplômé peut être préférable à un jeune diplômé ayant
une qualification en travail social, mais peu ou aucune expérience de travail avec les enfants.

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 41


SECTION 2: ÉTABLIR ET RENFORCER LES SERVICES
DE GESTION DE DOSSIERS

Dans certains pays, il existe un système de régulation qui peut exercer certains types de fonctions
de travail social formel, parfois appelés « services réglementaires »21 (par exemple: représenter
les affaires au tribunal). Ceci peut impliquer les systèmes de formation et de qualification. Il
est recommandé que ces systèmes soient rendus obligatoires à travers la réglementation ou
l’autorisation une fois en place. Lorsqu’il existe des normes ou des réglementations relatives
aux qualifications, vous devez veiller à ce que votre personnel dispose d’une qualification au
moins égale à ce niveau.
Le recrutement de personnel qualifié par les organisations d’aide internationale s’engageant
dans le travail de gestion de cas ne devrait pas entraîner, dans le long terme, la perte de
personnel qualifié dans les organisations gouvernementales. Par ailleurs, le nombre d’employés
de protection de l’enfance quittant un emploi au gouvernement pour rejoindre une organisation
internationale devrait diminuer avec le temps si un soutien approprié est fourni pour renforcer
le système national de protection de l’enfance.
Renforcement des compétences
Avant de commencer les activités de renforcement des capacités, vous devez procéder à
une évaluation des attitudes, des compétences et des compétences du personnel afin de
définir correctement les initiatives de renforcement des capacités. Dans de nombreux cas, le
personnel aura besoin d’une formation initiale sur les domaines de connaissances de base tels
que le développement de l’enfant et l’évaluation des risques.
Le renforcement des compétences va bien au-delà de la formation initiale ; le personnel
doit également avoir la possibilité de profiter d’une formation continue/de recyclage et de
l’encadrement (mentoring). La pratique et l’encadrement sont reconnus comme constituant
un important moyen d’apprentissage, d’application de l’enseignement et de renforcement des
compétences et des aptitudes. Ils peuvent se faire à travers un certain nombre de moyens : la
supervision ou l’assistance technique au sein de l’équipe, de l’extérieur ou des pairs. Toutefois,
cette mesure doit être effectuée par une personne ayant elle aussi une expérience conséquente
en matière de protection de l’enfance et de gestion de cas ; dans le cas contraire, des éléments
clés du savoir pourraient être absents.
En fonction des rôles joués par les travailleurs sociaux, ils peuvent avoir besoin d’une formation
supplémentaire pour les autres services devant être fournis directement dans le cadre de
la gestion de cas, notamment le soutien psychosocial et la médiation familiale. Ils peuvent
également nécessiter une formation sur les besoins spécifiques en matière de protection de
l’enfance, notamment le traitement des dossiers de violence sexuelle. Ces questions plus
thématiques peuvent être explorées à travers un programme de formation continue permettant
de renforcer les connaissances et les compétences.
Lors de la formation du personnel, vous devez distinguer les différents rôles et responsabilités
et adapter la formation en conséquence. Une formation supplémentaire peut être nécessaire
pour les responsables et les superviseurs pour des responsabilités telles que la supervision et
la façon de représenter l’organisation lors des réunions de coordination.
Supervision
Tous les travailleurs sociaux doivent profiter de la supervision, tant informelle que plus structurée.
La supervision promeut la compétence et la pratique techniques, encourage la réflexion, favorise
le bien-être et permet un suivi efficace et favorable de la charge de travail. Lorsque vous planifiez
de vous engager dans la gestion des dossiers, vous devez comparer le ratio de dossiers aux
travailleurs sociaux et aux superviseurs afin de déterminer le nombre de superviseurs nécessaires
pour une supervision appropriée (par exemple, 1 superviseur pour 5-6 travailleurs sociaux).

21. Les fonctions réglementaires sont des tâches entreprises dans le cadre juridique, notamment la prise de décision relative au
placement familial et au retrait, le traitement réel des placements familiaux ou des adoptions par les tribunaux, la fourniture de
conseils aux tribunaux quant aux décisions concernant le lieu de vie de l’enfant.

42 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


Vous devez également examiner s’il existe des connaissances et des compétences nécessaires
pour superviser la gestion de cas. Par exemple, les responsables sont souvent censés superviser
le personnel, mais ils peuvent manquer de connaissances techniques sur la protection de
l’enfance et la gestion de cas, car ils ont été recrutés pour leurs compétences en gestion de
programme. En outre, le personnel peut être réticent à s’engager dans la supervision avec
les responsables s’il juge que cela pourrait affecter son rapport annuel. Dans ces cas, une
personne autre que le responsable hiérarchique peut faciliter la supervision des travailleurs
sociaux et de la pratique. Il doit s’agir d’un collègue qualifié et expérimenté (pas nécessairement
un supérieur), ou d’une personne issue d’une autre organisation/cabinet.
La fonction et le but de la supervision dans le cadre de la gestion de cas sont les suivants :22
1. Surveillance des dossiers individuels et des pratiques professionnelles (ou «
supervision clinique »): ici, le superviseur rencontre régulièrement les travailleurs sociaux et
les aide à trouver des solutions aux dossiers difficiles ; il permet la réflexion et l’apprentissage
à partir de la pratique afin d’identifier les besoins en perfectionnement professionnel et de
renforcer les capacités des travailleurs sociaux sur une base continue. Il prend également en
charge le suivi du mode de gestion des dossiers difficiles et des changements opérés dans la
situation de l’enfant.
2. Promotion du bien-être personnel: la supervision est l’occasion de rechercher et de
recevoir un soutien émotionnel nécessaire pour prévenir et réagir aux effets négatifs de
l’exposition à des dossiers difficiles (exemple : épuisement) sur les travailleurs sociaux. Les
stratégies de prise en charge personnelle devraient également être encouragées à travers
la supervision, en s’assurant que les travailleurs sociaux disposent des compétences et des
techniques d’adaptation appropriées.
3. Appui aux processus plus vastes: il peut s’agir de difficultés opérationnelles que le
superviseur peut présenter à la direction pour résolution. Il peut appuyer la médiation relative à ces
questions (ici, le superviseur agit comme un pont entre le membre du personnel et l’organisation).
Les travailleurs sociaux peuvent également être supervisés dans un contexte de groupe (c’est
à dire avec un superviseur qui facilite les discussions entre les travailleurs sociaux). Il peut
s’agir d’un moyen efficace de développer les compétences, de partager les expériences et de
promouvoir la cohésion au sein d’une équipe.
Une autre fonction importante pour soutenir le travail du personnel est la gestion des travailleurs
sociaux. Cette fonction est moins rattachée à la qualité et au contenu de la charge de travail, et
est, mais est plus associée à la performance du travailleur social dans le cadre de son travail. Ceci
diffère de la supervision de la charge de travail, où l’accent est mis sur ce qui est fait pour/chez
l’enfant plutôt que sur les activités du travailleur (bien qu’il existe un lien entre les deux). La gestion
de la supervision revient à savoir ce qu’une équipe ou un individu est en train de faire pour s’assurer
que les processus sont bien administrés et les programmes efficaces. Cette fonction peut inclure
la gestion de la performance des membres du personnel, y compris l’efficacité et la redevabilité.
Il est difficile de procéder à une intégration équilibrée de ces fonctions dans le cadre de la
supervision de la gestion de cas, et son exécution efficace exige beaucoup d’habileté. C’est la
raison pour laquelle la mesure suivante est fortement déconseillée ; si les deux processus sont
combinés, il est essentiel de veiller à ce que la gestion de la performance ne prévale pas sur la
supervision de la gestion de cas.
Le personnel de tous les niveaux doit être supervisé, y compris les responsables et les
superviseurs eux-mêmes. Si les processus sont conçus de manière à permettre que les
employés soient encouragés et aidés dans leur réflexion relative à leur pratique, une culture
d’ouverture et de transparence est plus susceptible d’être favorisée, ce qui entraîne de meilleurs
résultats pour les enfants.

22. Adapté de Carpenter J., Webb, C. et Coomber, C. (2012) Effective supervision in social work and social care, Institut d’excel-
lence des services sociaux, Research Briefing 43.

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 43


SECTION 2: ÉTABLIR ET RENFORCER LES SERVICES
DE GESTION DE DOSSIERS

La supervision doit également faire preuve de confidentialité afin de réduire le risque de partage
de l’information d’une manière à violer les principes directeurs et les règles de confidentialité.
Si les travailleurs sociaux disposent d’un espace physique pour discuter et obtenir de manière
confidentielle des conseils sur les dossiers difficiles, ceci réduira le risque de non-respect des
engagements de confidentialité envers l’enfant.

SYSTÈME DE GESTION DE L’INFORMATION


Dans le cadre de la mise en place d’un service de gestion de cas, il est indispensable de recourir à
un système de collecte, de stockage et de partage d’information sécurisé et confidentiel. Il importe
de s’assurer que tous les employés comprennent et respectent les protocoles liés à la gestion
de l’information, notamment les processus de documentation, la tenue des dossiers, l’accès et
l’utilisation des bases de données, ainsi que le partage d’informations avec des tiers.

Documentation et conservation des dossiers


La documentation est le processus de collecte et de stockage d’informations spécifiques
relatives aux enfants et à leurs familles, notamment les informations que ces deniers fournissent
directement et toutes les informations recueillies indirectement.

IMPORTANCE DES FICHIERS ET DES DOSSIERS


Même si les ministères ou les organisations gouvernementales internationales peuvent col-
lecter et stocker des documents, ils le font au nom des enfants et de leurs familles. Ces
informations sont la propriété des enfants et des familles concernés, lesquels sont habilités à
consulter leurs dossiers.
Cette consultation doit se faire de manière sensible, car elle peut s’avérer bouleversante pour
l’enfant. Par ailleurs, il peut s’avérer nécessaire de filtrer les dossiers afin de garantir le respect
de la confidentialité des autres parties mentionnées dans lesdits dossiers.
Les travailleurs sociaux, les organisations et les ministères sont les garants des informations
relatives aux enfants et doivent assurer la protection de celles-ci pour le compte des enfants.

Les travailleurs sociaux doivent être encouragés à consigner des notes sur les différents
dossiers et à remplir d’autres documents (tels que les formulaires) avec minutie et précision
sur la base des faits et du jugement professionnel ; ils doivent éviter d’employer un langage
dédaigneux, offensant, ou basé sur les préjugés et opinions personnelles plutôt que sur une
base professionnelle. Les informations recueillies sur les enfants sont la propriété de ces
derniers, qui doivent y avoir accès à tout moment afin de les examiner et de les lire dans le
cadre de leur participation active.
La documentation facilite la mise en œuvre complète et redevable des étapes de la gestion de
cas. La bonne conservation des dossiers est une responsabilité professionnelle et éthique, et
constitue une obligation légale dans certains pays.
Le développement et l’utilisation des formulaires de gestion de cas permettent de renforcer
le processus de documentation. Lorsque cela est possible, les formulaires doivent être
normalisés au sein des organisations et des secteurs, car cela permet d’assurer l’uniformité
de la documentation relative à l’ensemble des dossiers et favorise l’efficacité du partage
d’information. L’un des avantages des données standardisées réside dans le fait qu’elles
peuvent être agrégées (ou désagrégées) en vue du suivi des tendances, lesquelles peuvent
alors être utilisées pour la planification et la prise de décisions relatives aux services et priorités
futurs.

44 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


Divers exemples de formulaires et d’outils standards de gestion de cas, susceptibles d’être
adaptés aux spécificités de votre organisation, sont fournis ci-après en annexe. Il importe
de garder à l’esprit qu’il existe une forte tendance à l’élaboration de formulaires complexes
qui renferment beaucoup d’informations, mais qui en réalité ne contribuent pas vraiment à la
protection des enfants. Les formulaires complexes et les longues listes de contrôle détaillées
ne doivent en aucun cas remplacer les formulaires simples que les travailleurs sociaux
comprennent bien, et sur lesquels ils peuvent émettre des avis professionnels.
Au cas où le gouvernement possède ses propres formulaires de gestion de cas, les autres
organisations doivent utiliser ces mêmes formulaires ou se rassurer que leurs formulaires sont
similaires à ceux du gouvernement. Au cas où il faut élaborer des formulaires standards ou
harmoniser ceux existants, alors il importe de recourir à un processus de consultation le plus
rapidement possible, ce qui ne doit pas retarder le processus d’enregistrement des enfants à
risque.
Les dossiers doivent être conservés de façon confidentielle et conformément à l’éthique, au
droit et aux principes de confidentialité (voir Section 1).
Au minimum, il doit y avoir:
Un dossier distinct pour chaque enfant bien organisé, contenant des informations clés
présentées selon une norme et de manière structurée ;
Un code (qui ne révèle pas l’identité de l’enfant) attribué à chaque dossier et inscrit sur la
première page (les noms ne doivent pas être marqués sur la première page des dossiers).
Cette configuration favorise la confidentialité et le suivi des dossiers individuels. La liste qui
établit la correspondance entre les codes des dossiers et les noms des enfants doit être
conservée dans un endroit différent de celui où les dossiers sont rangés. Ce code peut
également être utilisé pour l’enregistrement des documents Word et de l’envoi des courriels
relatifs à un cas précis.
Une mise à jour du dossier à la suite de chaque nouvelle activité. Il peut s’agir d’un contact
direct, à l’exemple d’une visite à une famille, ou d’un contact indirect, à l’exemple de l’appel
au bureau d’un enseignant désireux de connaître l’évolution des choses à l’école.
L’inclusion d’une partie distincte marquée « strictement confidentiel » dans chaque dossier,
dans laquelle stocker des informations particulièrement sensibles qui ne doivent pas être
partagées avec certaines parties prenantes.
En outre, les dossiers doivent être conservés dans un lieu sûr à accès restreint, à l’exemple
d’une armoire fermée à clé ; les dossiers très sensibles pour leur part doivent être classés
selon un système distinct, avec des instructions pour leur destruction en cas d’évacuation. Les
audits de dossiers peuvent être utilisés pour contrôler les défaillances dans les protocoles de
protection de données et de partage des informations.

Bases de données23
Dans le cadre de votre évaluation du contexte de gestion des dossiers, il importe d’identifier
les bases de données de gestion des dossiers déjà utilisées au sein de votre organisation
et dans d’autres organisations du pays, et d’explorer les diverses possibilités en vue de
l’utilisation commune de même base de données ou de la liaison avec les bases de données
des autres organisations.

23. Il existe de nombreuses bases de données de gestion et d’enregistrement des dossiers appartenant à diverses organisations.
Certaines d’entre elles appuient le processus d’enregistrement, tandis que d’autres appuient toute la procédure de gestion de
cas (ex. : IA CP IMS et Pillango de Terre des Hommes). Ceux-ci ne doivent pas être confondus avec des systèmes de déclaration
d’incidents tels que le SGI VBG, ou les bases de données MRM.

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 45


SECTION 2: ÉTABLIR ET RENFORCER LES SERVICES
DE GESTION DE DOSSIERS

Il importe de distinguer entre les bases de données d’enregistrement (pour la conservation des
dossiers uniquement) et les bases de données de gestion de cas (pour la documentation et
la gestion des flux de dossiers). Lorsque les bases données sont utilisées dans le cadre de la
gestion des dossiers, elles doivent:
Être adaptées au processus de gestion des dossiers.
Fixer les délais pour le traitement et le suivi des dossiers spécifiques.
Être harmonisées par l’utilisation de formulaires standards, afin de permettre de générer des
statistiques communes et de faciliter les référencements entre les diverses organisations.
Appuyer la gestion des dossiers de dossiers par l’analyse des dossiers et leur répartition
entre les travailleurs sociaux.
Être appuyées par un personnel hautement qualifié en saisie et gestion des données. Le
nombre de personnes à employer pour la saisie des données dépend souvent de l’aptitude
de chaque agent à se servir des ordinateurs et de la technologie. Le personnel chargé de
la saisie des données doit pleinement faire partie de l’équipe de protection de l’enfance,
participer aux formations en matière de protection des enfants et aux activités se rapportant
au renforcement des capacités, afin de mieux appréhender les questions liées à la protection
de l’enfant et aux processus d’intervention, particulièrement les questions relatives à la
protection des données et/ou à la confidentialité.

Le Système de Gestion de l’Information en Protection de l’Enfant Inter Agence (IA


CP IMS)
Le système IA CP IMS a été développé en 2005, suite à la collaboration entre l’IRC, Save the
Children UK et l’UNICEF. Depuis lors, il a connu plusieurs phases de renforcement et est au-
jourd’hui utilisé par bon nombre d’organisations, ainsi que les gouvernements dans le cadre
de l’appui de leur service de gestion de cas. Il peut être utilisé dans plusieurs programmes
de protection des enfants dans des contextes d’urgence, de réadaptation précoce ou de
développement.
L’IA CP IMS comporte quatre volets principaux :
1. Un ensemble de formulaires standards susceptibles d’être adaptés ou d’être utilisés tel
quel ;
2. Une base de données électronique dans laquelle les informations relatives aux enfants sont
enregistrées ;
3. Les protocoles de partage de l’information ;
4. Les protocoles de protection des données.
Une formation peut être organisée sur la personnalisation et l’utilisation du système IA CP
IMS, et un manuel est disponible à toutes les organisations à l’adresse suivante : www.child-
protectionims.org

Même si l’utilisation d’une base de données est recommandée lorsque le nombre de dossiers
et le volume d’information sont élevés, les bases de données ne garantissent pas seules un
processus de gestion de cas effectif. L’élément nécessaire est un système d’enregistrement
des informations et de suivi des dossiers et des tâches. Ceci peut également aussi être effectué
en utilisant de bons dossiers de papier et une feuille de calcul simple. Il est important de garder
en mémoire que les bases de données ne constituent pas la gestion de cas en elle-même ;
elles ne sont que des outils d’aide à la gestion de cas.

24. À titre indicatif, un personnel de saisie de données qui possède de bonnes compétences en informatique doit se charger de
100 dossiers en moyenne. Au cas où les travailleurs sociaux possèdent de bonnes compétences en informatique, il peut ne pas
être nécessaire de faire appel à un personnel uniquement dédié à la saisie de données – dans ce cas, le ratio serait de 1:25 par
enfant.

46 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


Protocoles de protection des données
La protection des données renvoie à la protection de toutes les données personnelles recueillies
par le biais d’entretiens individuels ou par d’autres moyens, notamment la collecte de données
secondaires auprès des sources connues ou inconnues.
Les organisations de gestion de cas doivent mettre en place des protocoles de protection des
données sur la base des principes de confidentialité et du « besoin de savoir », dans le but
ultime de protéger l’intérêt supérieur de l’enfant. Les protocoles de protection des données
servent de guide et éclairent sur les points suivants : quelles sont les informations à recueillir ;
comment seront-elles utilisées ; et comment seront-elles conservées. La durée de conservation
des informations et les problèmes spécifiques des enfants peuvent être soumis aux dispositions
légales en vigueur dans le pays. En ce qui concerne les dossiers d’adoption ou les situations
de protection de remplacement, les informations peuvent être conservées longtemps après la
clôture du dossier.
Protocoles de partage de l’information
Compte tenu du fait que plusieurs organisations ou structures gouvernementales travaillent
ensemble pour répondre aux besoins des enfants, ceci en fournissant de nombreux services et
système de référencement, il est essentiel de développer des protocoles communs de partage
d’information qui définissent les informations à partager, le moment de leur partage et les personnes
avec qui les partager. Le moyen de partage de ces informations -- par voie électronique, verbale ou
par un système sur papier -- doit également être défini à l’aide des procédures appropriées, afin de
garantir la protection et le respect permanent de la confidentialité de l’enfant.
(Consulter les annexes pour des exemples sur les protocoles de protection des données et de
partage d’informations.)

MESURES DE SÉCURITÉ AU TRAVAIL

Procédures de protection de l’enfance


Toutes les organisations doivent disposer d’une politique de protection de l’enfance qui leur est
propre et qui définit les mesures qu’elles prennent au sein de leur organisation afin de prévenir
les menaces faites aux enfants, ainsi que la façon de répondre aux préoccupations liées à la
protection de l’enfant.
Votre organisation doit disposer au moins de codes de conduite pour le personnel, notamment
les attentes relatives au signalement des problèmes et aux protocoles de protection des données.
Il importe de s’assurer que les travailleurs sociaux respectent ces engagements et comprennent
les incidences sur leur travail.

Déclaration obligatoire
Lors de la mise en place des processus de gestion de cas, ou plutôt dans des programmes de
protection de l’enfance généralement, vous devez vous assurer que votre organisation et votre
personnel comprennent les lois et les politiques nationales se rapportant au signalement obligatoire,
ainsi que la façon de s’y conformer. Cette information aura un impact direct sur la technique du
travailleur social lors de l’explication de ces règles et règlements à l’enfant et à sa famille.
Dans certains contextes, notamment dans les environnements humanitaires, on note des situations
où techniquement, il existe une loi sur le signalement obligatoire, mais la situation sécuritaire
est extrêmement instable et/ou dangereuse et le respect des exigences légales en matière de
signalement pourrait accentuer le danger encouru par l’enfant. Dans de telles situations, l’intérêt
supérieur de l’enfant doit toujours prévaloir. Il importe de déterminer les personnes vers qui le
personnel doit orienter les dossiers qui relèvent des exigences obligatoires, ainsi que la chaîne de
supervision du signalement. Votre organisation peut choisir de rendre obligatoire le signalement de
certaines questions liées à la protection de l’enfance, conformément à votre politique de protection
des enfants/code de conduite pour le personnel.

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 47


ÉTAPES DE LA GESTION
DE DOSSIERS
SECTION 3
ÉTAPES DE LA GESTION DE CAS

Cette section analyse de manière plus approfondie les différentes étapes du processus de la
gestion de cas et les éléments clés qui doivent être pris en considération. Elle est principalement
destinée aux travailleurs sociaux et à leurs superviseurs – c’est-à-dire les personnes en contact
avec les enfants et leurs familles au quotidien. Elle sera également utile pour les responsables, les
conseillers et les coordonnateurs chargés de la conception et de la mise en œuvre des procédures
de gestion de cas.

La gestion de cas suit généralement une série de mesures visant à identifier et à répondre aux
besoins des enfants vulnérables. Même si elle ne s’applique pas toujours à la situation particulière
de chaque enfant, le processus de gestion des dossiers passe généralement par les étapes
décrites ci-après.25

1. Identification/Enregistrement

2. Évaluation (initiale et complète)

3. Plan de prise en charge

4. Mise en œuvre du plan de prise en charge

5. Suivi et examen

6. La clôture du dossier

Le schéma26 ci-dessous résume les étapes de la gestion des dossiers. Rappelez-vous, les
étapes décrites ici sont des renseignements généraux qui fournissent des conseils et des
exemples. Vous devez vous référer aux protocoles de gestion de cas de votre organisation pour
des directives spécifiques relatives aux délais, aux niveaux de risque et aux responsabilités, en
fonction du contexte dans lequel vous travaillez.

25. Il est à noter que selon les SMPE, la gestion de cas comporte 5 étapes car « L’évaluation » et « Le plan de prise en charge »
forment une seule et même étape. Dans les directives, ces deux étapes sont présentées séparément.
26. Adapté de Tdh. Case Management Handbook for Child Protection Workers 2013 (draft)

50 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


ÉTAPE 1: Identification et Enregistrement

NON
QUESTION: S’agit-il d’une préoccupation Aucune action/
légitime? Clôture du dossier

OUI

ÉTAPE 2: Évaluation

NON
QUESTION: Est ce qu’une intervention est
nécessaire? 

OUI

ÉTAPE 3: Plan d’intervention

QUESTION: Comment fournir au mieux


l’assistance?
Référer les
cas pour qu’ils
reçoivent des
services/ de
ÉTAPE 4: Mise en œuvre du plan
l’assistance
d’intervention
ou fournissez
directement des
services/ de
l’assistance
NON
ÉTAPE 5: Suivi et examen

QUESTION: L’objectif du plan d’intervention


a-t-il été atteint?

YES

ÉTAPE 6: Clôture du dossier

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 51


SECTION 3: ÉTAPES DE LA GESTION DE DOSSIERS

ÉTAPE 1 - IDENTIFICATION ET ENREGISTREMENT


Les enfants en danger ou susceptibles de l’être peuvent être identifiés par diverses sources,
notamment les membres de la communauté, les comités de protection de l’enfance, les
autorités gouvernementales, les demandeurs d’asile et lors les procédures d’enregistrement
des réfugiés, l’auto-orientation (par l’enfant ou sa famille), ainsi que les autres organisations
proposant des services ou le personnel de vos programmes de protection de l’enfance. Dans
le but de garantir l’identification appropriée des enfants vulnérables, il importe de mener une
forte sensibilisation au sein des communautés concernées, afin que les populations apprennent
à observer et identifier et ces enfants.
Une fois qu’ils ont été identifiés, les enfants doivent être orientés vers une organisation de
protection de l’enfance ou un point focal de la communauté. Cette personne se chargera
de contrôler ou vérifier que ces dossiers sont en accord avec les critères de vulnérabilité du
programme de protection de l’enfance. Si vous recevez de nombreux dossiers (identifiés
par d’autres sources et orientés vers votre programme) qui ne répondent pas à vos critères
d’éligibilité, il est possible que vous ne soyez pas en mesure d’y répondre. Dans de telles
situations, il importe de connaître d’autres services vers lesquels référer immédiatement l’enfant,
ou de fournir à l’enfant et à sa famille des informations relatives aux personnes/ organisations
susceptibles de leur apporter du soutien.
Il importe de fournir un retour aux autres organisations qui identifient et référent vers vous
les enfants dont la situation n’est pas prise en charge par votre programme et de tenir
informer les responsables des programmes, afin qu’ils puissent décider de la nécessité
d’une réévaluation des critères d’éligibilité.

ENFANT Sources d’identification


VULNÉRABLE Enfants et familles
Membres de la communauté/
Société civile
IDENTIFIÉ RÉFÉRÉ Enregistré par
Écoles et services d’éducation
PAR VERS Un travailleur
Services de santé
social
Services d’inscription de la (Organisation
population (les demandeurs d’asile/ de protection de
réfugiés) l’enfance, services
Agences en charge du respect nationaux de
de la loi protection sociale)
Organisations de protection de
l’enfance
Autres organisations/secteurs
humanitaires

Une fois que l’enfant a été identifié et orienté vers l’agence de protection de l’enfance
appropriée, il/elle doit être enregistré auprès de cette organisation. Les informations clés
doivent être recueillies au cours du processus d’enregistrement, à l’aide d’un modèle
standard convenu dans le cadre des procédures de gestion des dossiers. Ceci peut
comprendre:
Nom, âge et sexe de l’enfant27
La personne avec laquelle l’enfant habite/séjourne (si applicable)
L’endroit où l’enfant réside actuellement, et les informations relatives au contact
La date et le lieu de leur enregistrement
Les besoins et préoccupations liées à la protection initiale

27. Dans certaines situations, on admet que le genre de l’enfant ne corresponde pas à son sexe biologique, comme c’est le cas
pour les transgenres ou intersexués. Dans ce cas, il est judicieux de se renseigner sur le genre de l’enfant plutôt que sur le
sexe.

52 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


À ce moment, l’enfant doit recevoir un numéro de dossier unique, ceci afin d’éviter toute
confusion avec d’autres enfants, faciliter la récupération de dossiers et garantir la confi-
dentialité.

ÉTUDE DE DOSSIERS: Identification

Il est vital que les différents acteurs puissent identifier rapidement les enfants
susceptibles d’être en danger ou victimes de mauvais traitements, et procéder aux
référencements nécessaires vers les unités de protection de l’enfance, afin de garantir
une protection adéquate à ces enfants.
Le cas suivant illustre la façon dont un enfant à risque a été identifié et la manière
dont les différents acteurs ont collaboré pour garantir la protection de ce dernier et
apporter à sa famille le soutien nécessaire afin qu’elle reste unie. Il illustre également
le rôle joué par un enfant dans la protection d’un autre enfant, et met en lumière la
manière dont les enfants peuvent participer à leur propre protection.

Contexte du dossier:
K est âgé de 13 ans et vit avec sa mère et ses trois sœurs. Le père de K travaille dans
un pays voisin depuis cinq ans. De retour chez lui, il inflige fréquemment des mauvais
traitements à la mère de K devant les enfants, contrôle les mouvements de sa femme et
dépense tout l’argent gagné à l’étranger dans de l’alcool.
La mère de K se montre très attentive aux besoins de ses enfants, mais a la sensation
d’être dévastée par la violence subie tant sur le plan physique que mental. Un jour, elle a
tenté d’échapper à son mari en prenant la fuite avec ses enfants, mais elle est retournée
à la maison du fait de son incapacité à survivre seule, sans aucun soutien. Elle décide
finalement de divorcer et s’installe dans une autre ville avec ses enfants, en quête d’un
nouvel avenir. Malheureusement, le père de K n’accepte pas la décision de divorce et
continue de harceler sa femme et ses enfants, au point où la police est appelée.
La famille est extrêmement pauvre et se voit finalement expulsée de l’appartement qu’elle
occupe.

Intervention:
K se confie à un camarade de classe, qui en informe l’enseignant. L’enseignant de K
signale alors l’affaire au psychologue scolaire, qui effectue une évaluation préliminaire.
Le directeur de l’école en est informé, et l’affaire est ensuite transmise au coordonnateur
régional des psychologues scolaires, qui l’a signalé à son tour à l’unité de protection de
l’enfant de la région.
Le travailleur social de l’agence de protection de l’enfance et le psychologue de l’école
ont rencontré la mère pour discuter des problèmes de la famille, puis ont organisé une
conférence de prise en charge. Cette réunion s’est soldée par l’adoption d’un plan
de prise en charge concret pour K et sa famille. Ce plan comprenait un placement en
entreprise pour la mère de K, afin qu’elle puisse être indépendante et soutenir sa famille,
ainsi qu’une assistance et un suivi continu en vue d’assurer la sécurité des enfants et les
aider à surmonter leurs expériences passées.

Terre des Hommes. Expérience de gestion de cas. Etude de dossiers d’Albanie

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 53


SECTION 3: ÉTAPES DE LA GESTION DE DOSSIERS

ÉTAPE 2 - ÉVALUATION
L’évaluation est un processus de collecte et d’analyse d’informations afin d’avoir un avis
professionnel sur la situation d’un enfant. Ce processus prend en compte non seulement les
risques auxquels l’enfant fait face, mais également les atouts, les ressources et les facteurs
protecteurs de l’enfant, de sa famille et de son environnement.
Il ne s’agit pas d’un exercice limité à la collecte. Il fournit les raisons qui justifieront une prise
de décision ultérieure. La méthode de conduite de l’évaluation et l’implication de l’enfant et
de sa famille doivent être soigneusement pensées. En effet, la première opportunité pour un
travailleur social est de développer une relation d’aide avec l’enfant.
Peu importe le type ou la nature de l’évaluation, toutes les évaluations doivent suivre les mêmes
étapes de base:
Étape 1 - Planification: décider de la façon dont l’évaluation doit s’effectuer, où les
informations doivent être recherchées et qui doit être impliqué.
Étape 2 - Collecte d’informations: quelles informations collecter et comment.
Étape 3 - Vérification des informations: contre-vérification lorsqu’il y a des différences
entre les informations, lorsque les informations sont incomplètes ou contradictoires. Certains
enfants pourraient donner des informations contradictoires à leur sujet, sans le vouloir ou
pour des raisons personnelles. En votre qualité de travailleur social chargé de leur dossier,
vous devez vérifier ces informations, identifier celles contradictoires et essayez d’éclaircir les
différences.
Étape 4 - Analyse: analyser l’information - comment elle est liée à la situation de l’enfant,
ses besoins et les risques.
Deux types d’évaluation peuvent être menées:
Évaluation initiale
L’évaluation initiale doit être faite durant les 24 premières heures qui suivent l’identification et
l’enregistrement ou plus tôt si l’enfant a un besoin urgent (par exemple, dans les situations où
la vie est en danger). Dans la pratique, les évaluations initiales sont souvent effectuées comme
élément du processus d’enregistrement. Si cela n’est pas possible, l’évaluation initiale doit être
effectuée dans un délai n’excédant pas 48 heures, sinon un enfant peut être exposé à des
risques.
Dans la mesure du possible, le travailleur social en charge de l’enfant doit effectuer l’évaluation
initiale et utiliser des techniques d’entretien appropriées pour l’enfant et pour son âge afin
d’impliquer l’enfant dans le processus. Il s’agit de la première opportunité pour ce travailleur
social d’établir une relation avec l’enfant et la famille. Cette relation constituera une pièce
essentielle des services directs fournis dans le cadre du processus de gestion de cas.
L’évaluation initiale considère:

La protection, la santé et la sécurité physique immédiate


Les besoins élémentaires tels que la nourriture, l’abri, les soins médicaux

54 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


Selon la pression du travail à fournir dans le cadre du programme de protection de l’enfance
et de la gestion de cas, un niveau de priorité doit être assigné à chaque dossier durant
l’évaluation initiale afin d’assurer que les dossiers sont gérés de façon rapide. Les délais et les
catégories d’établissement des priorités sont spécifiques au contexte et doivent être élaborés
en collaboration avec les organisations qui prennent part à la réaction. Un exemple serait
toutefois28:

Niveau de
Description Délai
risque
Risque L’enfant a besoin de soins L’intervention doit être
élevé médicaux d’urgence, est effectuée de préférence
probablement gravement affecté avant de quitter l’enfant.
ou blessé ou est exposé à un Informer immédiatement de
abus immédiat et continu, à un Superviseur
handicap permanent, à la traite ou
risque la mort s’il est laissé dans
les conditions où il se trouve, sans
intervention protectrice.

Risque Un enfant pourrait souffrir d’un L’intervention doit être faite


moyen certain niveau de préjudice sans un dans un délai de 72 heures
plan de prise en charge protectrice
efficace. L’intervention est justifiée.
Cependant, il n’existe pas de
preuve que l’enfant soit exposé
à un risque imminent de blessure
grave ou de mort.

Risque L’environnement est sans danger L’intervention doit être faite


faible pour les enfants. Cependant, des dans un délai de 1 semaine
préoccupations subsistent quant à
la possibilité pour un enfant d’être
à risque si les services ne sont pas
déployés pour éviter la nécessité
d’une intervention de protection.

Suite à l’évaluation initiale, il est également possible de fermer un dossier s’il semble n’avoir
aucun problème (peut-être est-il déjà identifié/enregistré par erreur) ou si le dossier est transféré
à une organisation plus apte à aider et à assister.

Sans tenir compte du niveau de risque, les travailleurs sociaux doivent conclure l’évaluation
en discutant des prochaines étapes à planifier avec les enfants et leurs familles. Le contrôle
régulier doit commencer à ce niveau, par les visites à domicile ou les appels téléphoniques
afin de garantir que la situation reste stable. La fréquence de contrôle dépendra du niveau de
risque (exemple: deux fois par semaine pour le risque élevé, une fois par semaine pour le risque
moyen, une fois par semaine pour le risque faible).

28. Case Management Handbook for Child Protection Workers, Tdh, 2013. (Version préliminaire)

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 55


SECTION 3: ÉTAPES DE LA GESTION DE DOSSIERS

Évaluation complète

L’évaluation complète suit l’évaluation initiale. Elle prend en compte les conditions de vie de
l’enfant plus en profondeur et a pour but de considérer de façon plus holistique les besoins
initiaux de l’enfant qui vont au-delà du simple aspect basique et en relation à la condition de
l’enfant. Selon les critères du projet, les dimensions/éléments à considérer comme partie de la
gestion de cas peuvent varier. Toutefois, ils impliquent précisément:29

Les besoins pour le La capacité à éduquer/à prendre


développement de l’enfant soin de l’enfant
– tenir compte des questions relatives – tenir compte de la capacité des
aux conséquences des abus et des parents/des aidants à protéger
aptitudes de l’enfant ainsi que sa l’enfant et à satisfaire ses besoins et
capacité à se protéger le fonctionnement de la famille

Les influences de la
Le contexte social
communauté et de la
et culturel
famille élargie
– y compris le niveau
– telles que la présence
d’acceptation de
d’autres adultes
l’enfant au sein de
capables de soutenir les
la communauté,
enfants, la disponibilité
la situation relative
de l’assistance pour
à la traite et aux
la famille et l’enfant et
comportements à
autres mécanismes de
l’endroit des enfants qui
protection au sein de la
en ont été victimes
communauté

Les facteurs économiques


– tels que le niveau de pauvreté de
la famille et les conditions de vie, les
options et les opportunités pour l’enfant
en termes d’éducation, de formation
professionnelle et de source de revenus
pour créer des opportunités d’emploi
viables

Une évaluation complète ne doit pas uniquement prendre en considération les facteurs de
préjudice et de risques, mais également les forces et les influences positives, protectrices.

29. Ibid.(Plusieurs variations du Triangle d’évaluation ont été reproduits. Pour la version officielle, veuillez aller sur http://www.
dh.gov.uk/en/Publicationsandstatistics/Publications/PublicationsPolicyAndGuidance/DH_4003256)

56 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


LE PROCESSUS D’ÉVALUATION ET L’IMPLICATION DES ENFANTS
N’oubliez pas que vous ne serez pas capable de collecter toutes les informations d’un seul
coup. Il faut plusieurs sessions pour que les enfants très jeunes et bouleversés puissent
se sentir assez à l’aise pour fournir des informations (s’il en existe) ou alors, il pourrait
leur prendre du temps pour se rappeler des informations les concernant ou liées à leur
passé. En tant que travailleur social, vous devez vous assurer d’utiliser diverses techniques
(dessiner, raconter des histoires, etc. par exemple) pour collecter autant d’informations que
possible auprès de l’enfant, de telle sorte qu’ils se sentent plus confortables. Cependant,
vous ne devez pas essayer d’utiliser les techniques dont vous n’avez pas la maîtrise ou
pour lesquelles vous n’avez pas été formées. Vous devez ABSOLUMENT faire attention à
ne pas tente de faire une thérapie.

Une telle action exige de s’assurer que votre approche est adéquate pour l’enfant, d’utiliser
des termes simples et faciles à comprendre, des concepts abordés à l’âge de l’enfant et
de veiller à ce que l’enfant se sente en sécurité.

Les enfants doivent comprendre les raisons pour lesquelles des questions leur sont posées
et ce à quoi vont servir les informations. Il faut par conséquent leur expliquer la notion
de confidentialité et ses limites. Les travailleurs sociaux sont tenus de préciser qu’ils ne
partageront pas les informations transmises par les enfants sans la permission de ces
derniers. Cependant, ils peuvent avoir besoin d’entrer en contact avec une personne pour
une aide supplémentaire s’ils font face à des questions liées à la sécurité ou s’ils sont tenus
par l’obligation de déclaration.

Alors que les enfants doivent être encouragés à participer et à prendre la parole ils ne
doivent ni être mis sous pression de le faire, ni être menacés ou punis s’ils refusent d’obéir.

L’évaluation complète est la base du travail sur laquelle repose toutes les autres étapes du
processus de gestion de cas. 
Il faut ABSOLUMENT chercher à obtenir les souhaits et les opinions de l’enfant et les prendre
en considération dans la prise de décisions. Il ne s’agit pas pour vous de faire ce que veut
l’enfant, car il est de la responsabilité de l’adulte de protéger et de favoriser l’intérêt supérieur
de l’enfant. En revanche, vous devez aider l’enfant à comprendre votre décision et les raisons
qui la justifient, même s’il n’est pas d’accord.
La durée d’une évaluation complète dépendra du contexte et des besoins de chaque enfant.
Précipiter une évaluation peut signifier que des informations cruciales sont ignorées, alors que
prendre trop de temps peut exposer à des risques supplémentaires. La satisfaction des besoins
les plus pressants de l’enfant doit être prioritaire, tout en collectant davantage d’informations
sur leurs situations. Lorsque votre évaluation initiale permet de réaliser que l’enfant a un besoin
fondamental insatisfait ou qu’il est en insécurité, vous devez veiller à ce que les premiers
services soient fournis selon les besoins (comme un plan de prise en charge provisoire), dans
l’attente de la fin de l’évaluation complète.
Le SMPE indique que l’évaluation doit être effectuée dans un délai d’une semaine après
l’enregistrement de l’enfant et que le plan de prise en charge est tenu d’être initié deux semaines
après la fin de l’évaluation.
Une évaluation est une « image instantanée » de la situation et du bien-être de l’enfant. À ce titre, elle
change avec le temps, en fonction des informations supplémentaires obtenues et des modifications
dans l’environnement de vie de l’enfant. On serait tenté d’« attendre et de voir », notamment lorsque

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 57


SECTION 3: ÉTAPES DE LA GESTION DE DOSSIERS

les informations clés ne sont pas encore disponibles. Mais, une telle attitude peut conduire à l’oubli
du dossier (ce qui est une dérive fréquente). Pour cette raison, l’évaluation complète doit toujours
être effectuée dans un délai d’un mois et doit être plus rapide dans les situations d’urgence.
L’évaluation doit être révisée et mise à jour durant le processus de revue du dossier.
Les informations relatives à l’évaluation peuvent provenir de diverses sources. Il s’agit entre autres
des rapports/informations disponibles sur l’enfant, les observations et les entretiens relatifs à l’enfant
et sa famille, les discussions avec d’autres organisations et ceux qui travaillent avec l’enfant, ainsi
que les visites à domicile. Vous pouvez recueillir ces informations en utilisant une variété d’outils tels
que des discussions/entretiens, les check-lists, les activités, les questionnaires et les échelles.
Lors de l’évaluation, il est normalement plus bénéfique pour vous d’identifier les besoins plutôt
que les services requis (cela est connu comme étant des évaluations axées sur les besoins). Par
exemple, vous devez dire qu’un enfant a besoin d’éducation au lieu de dire qu’il a besoin d’aller
à l’école. L’école n’est qu’un de ces multiples moyens permettant d’éduquer un enfant (tel que
des tuteurs, des clubs éducatifs et des groupes d’alphabétisation). Précisément, lorsque les
ressources sont rares, le fait d’exprimer les besoins peut permettre d’encourager les personnes
à trouver des solutions plutôt que d’être focalisées sur le manque de services. L’autre danger lié
aux évaluations axées uniquement sur les service, est le risque pour vous d’allouer des services
qui existent au lieu de satisfaire les besoins.

Prendre des décisions dans l’intérêt supérieur de l’enfant: la situation des réfugiés
Dans les contextes impliquant des réfugiés, une procédure spécifique relative à l’intérêt supérieur
a été établie pour les dossiers où les procédures nationales équivalentes ne sont pas disponibles
ou accordées aux enfants réfugiés. La procédure de l’intérêt supérieur de l’enfant est la norme
pour l’évaluation, le plan de prise en charge et la gestion de cas en général, des enfants
réfugiés. Ce processus est expliqué en détail dans les principes directeurs de BID (Best Interest
Determination) du HCR et le Manuel de terrain HCR/IRC.30 Le formulaire BID est par exemple
une exigence spécifique et absolue pour certain pays de réinstallation qui admettent des enfants
non accompagnés et issus de familles séparées. Dans les contextes impliquant des réfugiés, la
gestion de cas des enfants est également liée à la gestion de cas de réfugiés de manière générale,
de l’enregistrement du réfugié à la mise en œuvre de solutions durables.
La procédure de l’intérêt supérieur implique deux étapes complémentaires. La première étape
consiste à mener une évaluation des intérêts supérieurs (BIA, Best Interest Assessment),
une évaluation complète et le plan de prise en charge concernant les besoins individuels de
l’enfant. La deuxième étape est la Détermination de intérêt supérieur (DIS), applicable dans 5
situations distinctes31 et qui exigent un processus formel doté de garanties procédurales strictes
conçues pour déterminer l’intérêt supérieur de l’enfant pour la prise de décisions particulièrement
importantes concernant l’enfant. Les décisions DIS doivent être approuvées par un panel de
spécialistes constitué dès que possible par les responsables gouvernementaux, les organisations
partenaires issus de domaines divers et ayant divers savoir-faire en termes de protection de
l’enfance et autres domaines connexes, et le personnel du HCR. Le processus DIS doit soutenir
les structures nationales de protection de l’enfance et est conçu pour être intégré dans un système
complet de protection de l’enfance.

30. UNHCR Guidelines on Determining the Best Interests of the Child, mai 2008 et UNHCR Field Handbook for the Implementation
of UNHCR BID Guidelines, novembre 2011
31. cinq raisons spécifiques justifient la mise en œuvre d’un BID: 1) Les solutions durables (Le rapatriement volontaire, l’intégra-
tion locale ou la réinstallation) - cette raison doit être considérée pour tout UASC pendant une période de 2 ans; 2) La séparation
d’avec les parents: La séparation possible d’un enfant de ses parents ou d’autres tuteurs reconnus; 3) Des disputes non
résolues concernant la garde: Lorsque la garde de l’enfant par rapport à ses parents ou d’autres aidants reconnus demeure
sans solutions; 4) Les arrangements exceptionnels pour la prise en charge temporaire: La prise en charge temporaire pour
les enfants non-accompagnés ou séparés de leurs familles; 5) Des cas de réunifications exceptionnelles de la famille. Voir
UNHCR, Field Handbook for the Implementation of UNHCR BID Guidelines, Novembre 2011,p 9

58 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


ÉTUDE DE CAS: Évaluation
Cette étude de cas permet de comprendre qu’une collecte exhaustive et fiable des informations
de l’évaluation peut prendre beaucoup de temps. Elle explore également les risques auxquels
les enfants peuvent être exposés si les interventions ne sont pas effectuées.
Un cas a été identifié concernant une jeune fille de 13 ans prise en charge par une femme qui
prétendait être sa tante. La personne qui soumettait le dossier avait des doutes. La femme
était une professionnelle du sexe et la personne qui soumettait le dossier s’inquiétait pour la
sécurité de la fille.
Il a fallu six mois pour que le travailleur social puisse collecter les preuves attestant que la fille
était victime de la traite des enfants. Le travailleur social a effectué plusieurs visites au domicile,
parfois en compagnie du travailleur social du gouvernement. Les entretiens ont permis de
réaliser que les informations données par la tante concernant l’enfance de l’enfant étaient
incohérentes et les visites à domicile ont permis de réaliser que la fille faisait tout le ménage
pour la « tante ».
Cependant, la fille a refusé de parler lors de l’entretien en face de sa « tante » et la « tante »
a refusé qu’elle s’entretienne seule à seule avec les travailleurs sociaux. La personne ayant
soumis le dossier avait peur de témoigner contre la fille, étant donné que la femme était
protégée par un groupe criminel. Par conséquent, il n’y avait aucune preuve permettant de
retirer la garde de l’enfant à la tante selon la loi.
Le travailleur social a passé des messages à la fille par l’entremise des voisins au sujet d’un
lieu où elle pourrait se rendre pour trouver un abri sécurisé si elle parvenait à s’échapper. La
fille s’est finalement échappée chez un des voisins. Le voisin a alerté le travailleur social qui l’a
ensuite relogée dans un lieu sûr. La fille a ensuite disparue pendant quelques mois. Après des
négociations entre la famille élargie, le travailleur social du gouvernement et la police, la fille a
été ramenée chez la « tante ». La garde a été retirée à la tante par ordre de la cour. Le travailleur
social du gouvernement a donc pris la fille et l’a immédiatement conduite pour un lieu sécurisé
dans une autre ville. Les tests ADN ont été effectués pour deux familles qui revendiquaient être
des proches de la fille. Au bout de quelques semaines de préparation, elle a été réunifiée avec
sa famille.
Save the Children Grande Bretagne

ÉTAPE 3 - PLANIFICATION DE L’INTERVENTION


À la fin de l’évaluation, un plan de prise en charge doit être élaboré dans un délai de 2
semaines. Ce plan doit reposer sur l’évaluation et identifier les interventions en vue de satisfaire
les besoins recensés, déterminer la personne en chargé et le moment d’exécution des actions.
Il doit également comprendre un plan pour le contrôle de routine de la situation de l’enfant, à
une fréquence qui varie en fonction du niveau de risque et des besoins de l’enfant. Le plan de
prise en charge doit tenir compte des actions immédiates, à court, moyen et long terme. Dans
la mesure du possible et s’il y a lieu, l’enfant doit recevoir une copie du plan, écrite de façon
simple, pour lui permettre de comprendre. Cette disposition est particulièrement importante
lorsqu’à certains points, la suite de l’action dépend de l’enfant.

Tout en appliquant une approche axée sur l’enfant pour répondre aux besoins et aux problèmes
de protection de l’enfant, il est important de reconnaître que répondre aux causes sous-
jacentes peut requérir une approche plus large afin de répondre aux problèmes de la famille. Il
est crucial de ne pas susciter des attentes de l’enfant ou de la famille concernant les services
et l’assistance qu’ils pourront recevoir mais qui ne sont pas disponibles.

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 59


SECTION 3: ÉTAPES DE LA GESTION DE DOSSIERS

L’enfant et la famille doivent être capables de s’impliquer pleinement dans la mise en œuvre
du plan. Ceci est possible lors d’une rencontre de planification de l’intervention qui regroupe
les autres personnes clés de la vie de l’enfant, ainsi que d’autres prestataires de service et des
autorités compétentes dans la mesure du possible et si besoin. Au cas où vous convoquez
une réunion de planification de l’intervention, vous devrez penser au moyen de garantir une
participation totale et concrète de l’enfant et de la famille.

Lors de l’élaboration du plan, tout en restant focalisé sur les dispositions du principe de l’intérêt
supérieur de l’enfant, il est également important de tenir compte des mesures à prendre
si le plan échoue ou si une action ne peut pas être menée. Il pourrait simplement s’agir de
programmer une autre réunion pour élaborer un nouveau plan.

Nomination d’un travailleur social clé

Un membre du personnel ou un travailleur clé doit agir comme le point de contact principal
pour l’enfant et la famille durant leur cas. Dans la plupart des cas, le travailleur social et le
gestionnaire de cas agissent également en tant que travailleur clé.

Le travailleur social est responsable de la coordination et du suivi des actions de tous les
organisations et des personnes impliquées dans l’affaire, même s’il est possible que cette
responsabilité ne s’étende pas à toutes les fonctions et à tous les services liés à la gestion
de cas. Le travailleur social est tenu de veiller sur l’atteinte des objectifs fixés pour le cas
durant le plan d’intervention. Il doit également s’assurer que les décisions sont prises dans
le meilleur intérêt de l’enfant.

Généralement, le même travailleur social se charge d’effectuer l’évaluation de la consis-


tance. Cependant dans certaines situations, il peut être nécessaire d’affecter un nouveau
travailleur social pendant la mise en œuvre du plan. Ceci s’explique par le fait que la relation
entre l’enfant/la famille et le travailleur est mauvaise. Parfois les familles peuvent être insatis-
faites ou contrariées par le résultat de l’évaluation, notamment lorsqu’elles ont l’impression
d’être critiquées ou jugées. Autrement, l’évaluation peut clairement justifier que l’enfant
bénéficie d’un type particulier de travailleur, une femme par exemple.

Deux autres concepts valent la peine d’être retenus lors de l’élaboration des plans de prise en
charge:

Planification double – Fait d’avoir au moins deux plans d’action alternatifs, suivis de façon
simultanée afin d’empêcher des retards. Par exemple, si un enfant ne va pas à l’école vous
pouvez envisager à la fois d’essayer de le scolariser et de lui trouver un tuteur.

Planification à long terme – Les plans de prise en charge pour un enfant doivent tenir
compte des besoins à court, moyen et long terme. Les solutions doivent être durables et à
long terme. Il peut être difficile d’y parvenir dans des situations humanitaires où il y a beaucoup
d’incertitude. Cependant, il est de l’intérêt supérieur de l’enfant de viser une planification à plus
long terme.

60 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


ÉTUDE DE CAS: Élaboration du plan de prise en charge
Le cas d’étude ci-dessous représente la planification double pour un petit garçon de 15
mois victime de négligence grave et de mauvais traitement physique et exposé à des
risques d’abus supplémentaires. Sa mère lui a brisé le bras après une explosion de colère
due à un trouble mental dont elle souffrait. Le bébé a eu un retard dans son développement
et souffrait de malnutrition, n’ayant pas encore commencé à ramper. La maison était dans
un piètre état avec des déjections humaines dans la maison. Le père était dans un état de
stress important incapable de s’occuper de sa femme et de ses enfants étant sans emploi
rémunéré. Les deux aînés ont abandonné l’école pour prendre soin de leur mère et du bébé.
Ils recevaient rarement de l’aide des voisins effrayés par la mère. Le travailleur spécialisé en
santé mentale a déclaré que l’état et la condition de la mère se sont améliorés de façon
constante et significative au cours de la dernière année de traitement.
En étroite collaboration avec le travailleur social du gouvernement, il a été décidé de
contrôler rigoureusement la prise en charge de l’enfant fournie tout en soutenant la famille.
La communauté sera mobilisée afin de rester prête à fournir une prise en charge provisoire
si nécessaire. Autres actions :
- Le travailleur social fournira à la famille des articles non alimentaires et leur propre latrines
(en 1 semaine)
- Plaider auprès des organisations d’accueil pour la fourniture d’un meilleur abri (en 1
semaine)
- Plaider auprès des organisations en faveur du père afin de trouver un emploi (en 1 semaine)
- Inscrire le père à des cours de conseils et d’éducation des enfants, service direct (en 1
semaine)
- Référé le bébé vers un programme de développement pour la petite enfance, service direct
(en 1 semaine)
- Planifier avec la famille et la communauté la gestion des tâches ménagères afin que les
enfants puissent retourner à l’école (en 1 mois)
- Suivi rapproché de l’état de la mère avec l’agence de santé (bimensuel)
Save the Children Grande Bretagne

ÉTAPE 4 - MISE EN ŒUVRE DU PLAN DE PRISE EN CHARGE


Une fois le plan de prise en charge élaboré, il est donc possible de passer à l’étape suivante
consistant en la mise en œuvre du plan. En fonction du plan, vous devez travailler avec l’enfant,
la famille, la communauté et les prestataires de services garantir l’accès de l’enfant aux services
appropriés.
Vous pouvez fournir des services directs en fonction des besoins (par exemple des conseils sur
l’éducation des enfants). Un service direct essentiel fourni est le soutien psychosocial apporté
par les travailleurs sociaux eux-mêmes durant le contrôle régulier et d’autres réunions avec
l’enfant et la famille. L’utilisation d’une communication adaptée à l’enfant, la fourniture des
conseils pour surmonter les défis journaliers et le fait de se constituer en ressource pour la
famille sont autant de voies clés que les travailleurs sociaux peuvent développer pour établir
une relation positive avec la famille. Ces interactions de routine sont une forme unique de
soutien psychologique susceptible de contribuer au bien-être de toute la famille lorsqu’elles
sont bien menées.
Vous pouvez également référer officiellement le dossier à un prestataire de service à travers un
processus nommé « référencement » par lequel vous offrez les services nécessaires à l’enfant.
Ce référencement est normalement faisable uniquement avec la permission de l’enfant et de
la famille et lorsque l’organisation ne peut satisfaire les besoins de l’enfant et de la famille sans
assistance externe. Dans la mesure du possible, les travailleurs sociaux doivent accompagner
l’enfant/la famille chez le prestataire de service, pour leur première rencontre au moins, afin de
les présenter et garantir la bonne compréhension du référencement par l’organisation réceptrice.

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 61


SECTION 3: ÉTAPES DE LA GESTION DE DOSSIERS

Le diagramme ci-dessous montre des exemples de divers types d’assistance et de services


directs qui peuvent être nécessaires pour répondre aux besoins de protection de l’enfance
recensés au niveau de l’évaluation.

Soutient économique Santé Eau & assainissement


Programmation Services médicaux Eau potable
économique pour les Soins cliniques pour les Latrines sécurisées
familles vulnérables survivants de VBG
List de distribution
Opportunités de Santé de la
subsistance pour les reproduction
jeunes

Protection
Enregistrement des
Gestion du camp naissances, documents
Sécurité juridiques
Logement Litiges juridiques au
List de distribution sein des familles
Service pour les
réfugiés (solutions
durables)
Nutrition
Soutien nutritionnel
Liste de distribution Protection de l’enfance
Soutien psychosocial
Cours/compétences
Education parentales
Scolarisation (cours, Prise en charge
clubs parascolaires) provisoire/ alternative
VBG Recherche familiale
Négociation des frais
de scolarité/ obstacles Services aux survivants Justice pour mineurs
à la scolarisation Conseils et soutien Médiation
psychosocial

Les référencements fonctionnent le plus souvent mieux lorsque l’assistant social connaît bien
les services et le personnel qui fournissent lesdits services. C’est pourquoi, vous devez vous
informer continuellement des services et des prestataires du réseau de référencement. Il est
important de relever que le service (ou l’organisation) vers lequel le référencement est fait est
responsable de la prestation d’un service particulier, certes, mais le travailleur social assume la
pleine responsabilité du suivi du plan de prise en charge avec l’enfant et le prestataire, afin de
garantir que les besoins de l’enfant soient entièrement satisfaits.
L’établissement d’un mécanisme de référencement entre les organisations et/ou les structures
gouvernementales doit être soutenu par un système de référencement documentée. Ceci peut
être fait en installant des points focaux pour le référencement au sein de chaque organisation ou
service dans chaque organisation. Voir la section des ressources pour un exemple de système
de référencement ainsi que des formulaires de référencement.
Les attentes relatives à la gestion des informations concernant les dossiers doivent absolument
être discutées et les procédures (souvent appelées Procédures Opératoires Normalisées -
PON) de partage des informations doivent être clairement approuvées par tous les partenaires
du réseau de référencement afin de garantir que les normes de confidentialité et de sécurité
soient respectées à tout moment. Avec des procédures et des protocoles clairs en place, vous
pouvez alors discuter avec les enfants et les personne en charge des enfants les informations
qu’ils aimeraient partager avec les différentes organisations de référencement et comment
ils aimeraient que les informations soient partagées. Vous devez préciser à l’enfant et à la

62 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


personne en charge de l’enfant la durée de validité de ce consentement. Dans certains cas,
le consentement ne peut être donné que pour un référencement unique, en considérant que
les informations relatives au dossier ne seront pas partagées après que ce référencement
particulier ait été effectuée.
Lors du transfert de dossier (par exemple lorsqu’un enfant change de lieu ou lorsqu’une
organisation se retire et transfère les dossiers des enfants à une autre organisation ou structure
gouvernementale) le dossier de l’enfant NE DOIT PAS être transmis jusqu’à ce que l’enfant/la
famille ait été contacté et ait donné son consentement à cet effet. L’enfant/la famille peut choisir
de ne pas transférer son dossier et préférer ne plus recevoir d’assistance supplémentaire. Il est
nécessaire d’en discuter clairement avec l’enfant et la famille. Vous aurez également besoin de
considérer l’intérêt supérieur de l’enfant lors de la prise d’une décision concernant le transfert
de dossier, contraire au souhait de l’enfant/de la famille, afin d’assurer la protection de l’enfant.
Transférer le dossier d’un enfant signifie pour vous et votre organisation que vous clôturez le
dossier. L’organisation réceptrice assumera l’entière responsabilité du suivi et la gestion de la
gestion de cas.
Gardez à l’esprit que si des contrats et des accords de prestation de service sont conclus entre
votre organisation et divers prestataires de service, vous devez absolument faire le suivi afin
d’assurer que les obligations contractuelles sont respectées et que les services sont fournis
dans un court délai et de manière redevable.

ÉTUDE DE CAS - Mise en œuvre du plan de prise en charge


Amina, jeune fille de 16 ans, s’est rendue au bureau de Save the Children après s’être enfuie
de l’école. Ses parents l’avaient informée qu’elle devait se marier le jour suivant à un homme
de quarante ans. Elle ne souhaitait pas se marier, mais ses parents ne l’écoutaient pas.
Amina était très en colère et ne savait pas quoi faire. Save the Children a longuement discuté
des différentes options avec Amina et il a été conclu qu’elle informera la police.
La police a été informée et le futur mari et le père ont été arrêtés. Amina a été recueillie dans
un lieu sécurisé pour une nuit car elle était en insécurité dans le camp. Le jour suivant, son
père et son prétendant ont été traduits devant le tribunal mobile qui visitait Dadaab.
Save the Children a donné des informations au responsable du gouvernement en charge de
l’enfance qui représentait la jeune fille au procès. Au tribunal, le prétendant a été condamné
et le père a été libéré avec une amende, étant donné qu’il a éprouvé des remords et qu’il
devait prendre soin de sa famille. Amina qui est rentrée chez elle.
Amina a rejoint le club des enfants de Save the Children et a repris ses études. Elle est très
contente que la situation ait été résolue de façon rapide sans trop de pression sur sa famille.
Save the Children Dadaab, Project de prévention et réponse aux VBG, 2010.

ÉTAPE 5 - SUIVI ET REVUE


Faisant partie de la même étape du processus de gestion de cas, le suivi et la revue, ont
différentes raisons d’être, mais un objectif commun, celui de veiller à ce que le plan de prise en
charge soit mis en œuvre et qu’il continue à être pertinent et à satisfaire les besoins de l’enfant.
Le suivi implique le fait de vérifier qu’un enfant et sa famille reçoivent des services et une
assistance appropriés pour satisfaire leurs besoins, tel que cela est prévu par le plan de prise
en charge. Il est également question de vérifier que leur situation est stable et progresse
positivement conformément au plan de prise en charge. Le suivi est effectué régulièrement
durant le processus de gestion de cas, avec l’enfant et sa famille ainsi que d’autres acteurs,
afin de vérifier que des actions spécifiques ont été menées et que les services ont été fournis.

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 63


SECTION 3: ÉTAPES DE LA GESTION DE DOSSIERS

Exemples d’actions de suivi qui s’appliquent au dossier prévis de l’enfant:


Vérifier que l’enfant a reçu l’assistance médicale nécessaire
Vérifier que l’enfant est inscrit à l’école
Préciser comment la médiation auprès des parents a influencé leur comportement à l’endroit
de l’enfant
Vérifier si la relation entre l’enfant et les parents s’améliore.
S’assurer que l’enfant poursuit ses études
Vérifier si les techniques de respiration que vous avez enseignées à l’enfant pour lui permettre
de se relaxer ont été fructueuses.
Le suivi est essentiel pour permettre aux travailleurs sociaux de déterminer si le plan de prise en
charge fonctionne et identifier tout changement dans l’environnement de vie de l’enfant et de la
famille susceptibles d’exiger une étude et une modification du plan de prise en charge. Durant la
phase de suivi, il est important de considérer également si un facteur de risque a augmenté. Si tel
est le cas, d’autres actions urgentes peuvent être nécessaires.
Le suivi peut être effectué à n’importe quel moment après l’enregistrement de l’enfant et le début
de la première intervention (qui répond aux besoins immédiats de l’enfant) jusqu’à la clôture du
dossier de l’enfant. Une fois la mise en place d’un plan de prise en charge effectif, la planification
du suivi peuvent être envisagées. La fréquence des suivis dépendra de la situation de l’enfant,
de ses besoins spécifiques, ainsi que du niveau de risque du dossier. Par exemple, dans le cas
où l’enfant est placé dans une maison sécurisée pour une période déterminée, il peut s’avérer
essentiel d’appeler quotidiennement l’enfant pour s’assurer de sa sécurité et de son bien-être.
L’intensité et la fréquence peuvent être adaptées au fur et à mesure que le dossier avance et que
la situation de l’enfant s’améliore.
Le suivi peut s’effectuer de plusieurs façons. Voici une série d’options à envisager:

Réunions avec l’enfant et/ou la famille.


Visites à domicile - Avant d’effectuer une visite à domicile, il est important de définir le but de
la visite et la manière dont elle sera utilisée pour aider l’enfant et sa famille.
Planification des visites à domicile - Si nécessaire, les visites à domicile peuvent être
intégrées dans le plan de prise en charge en vue de l’accès à des services et un suivi direct.
Il importe de tenir compte des conséquences des visites à domicile, afin de s’assurer de ne
pas exposer l’enfant ou la famille à un danger supplémentaire (ex. : en attirant l’attention des
voisins/de la communauté sur l’enfant et sa famille).
Visites à domicile impromptues - Elles peuvent s’avérer particulièrement importantes dans
le cadre du suivi de la situation à la maison, particulièrement en cas de situation temporaire
et de faibles niveaux de soins à la maison. Les visites à domicile non planifiées peuvent
constituer une bonne opportunité d’observer l’enfant ou de discuter avec lui/elle seul à seul,
notamment si les parents/tuteurs ont déjà refusé un entretien individuel.
Les appels téléphoniques - Ils peuvent s’avérer indispensable au cours des phases initiales
d’une prise en charge temporaire, ainsi que dans le cadre du suivi des enfants vivant dans
des zones reculées.
Confirmation des prestataires de services sur le fait que l’enfant orienté vers leur service a
effectivement reçu une assistance.
Suivi communautaire informel, ex.: communication avec l’enseignant de l’enfant, au cas où
il/elle participe au soutien apporté à celui/celle-ci dans le cadre du plan de prise en charge,
ou suivi par les groupes communautaires.

La revue32 d’un plan de prise en charge permet de faire face à l’évolution des situations
et des circonstances, et de s’assurer de l’adéquation continue des programmes par rapport

32. Le terme contrôle ou monitoring est parfois utilisé à la place du terme « suivi » pour décrire le même processus. Par souci
de cohérence, le terme « suivi » est utilisé dans ce livret pour décrire une fonction de surveillance ; par conséquent, seul le terme «
suivi » est utilisé dans cette section.

64 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


aux besoins de l’enfant. La revue d’un plan de prise en charge est souvent effectuée à des
intervalles stratégiques afin de permettre au travailleur social, souvent en relation avec la
personne en charge et l’enfant/la famille, pour voir si le dossier de l’enfant progresse vers les
objectifs spécifiques fixés ou si l’enfant nécessite des services supplémentaires ou différents.
Il importe de procéder à un examen au moins tous les trois mois, voire plus dans des cas
d’urgence, si la situation évolue rapidement ou si le niveau de risque est élevé. Il peut s’avérer
utile pour d’autres personnes impliquées dans le plan de prise en charge d’y participer
activement; par ailleurs, un superviseur ou une personne qui n’est pas directement impliquée
dans la gestion du dossier peut présider les réunions de revue.
Les dossiers complexes, tels que ceux qui sont gérés sur une longue période ou qui impliquent
de nombreux acteurs dans leur mise en œuvre, peuvent nécessiter des revue multisectorielles/
inter-agences (si nécessaire) appelées « conférences de prise en charge », telles que présentées
ci-après.
Fora de gestion de cas
Il existe trois types de réunions que vous devez connaître, en lien avec la planification de
l’intervention et la revue des dossiers. Le plus souvent, les expressions « réunions de gestion
de cas », « réunions de planification de dossiers », et « conférences de prise en charge » sont
utilisées de façon interchangeable ; toutefois, elles ont chacune un objectif très différent.
Les réunions de planification de dossiers sont des réunions internes tenues au sein des
diverses organisations et utilisées dans le cadre de l’élaboration d’une stratégie adaptée à
chaque enfant. Elles comprennent la participation de l’enfant, de ses parents/tuteurs (le cas
échéant), et du travailleur social. Dans les situations complexes, la présence du superviseur du
travailleur social peut également être requise. Les réunions de planification de prise en charge
revêtent une importance capitale pour encourager la participation significative de l’enfant et de
ses parents dans le processus de gestion des dossiers.
Les réunions de gestion de cas sont des réunions internes tenues au sein des diverses
organisations à intervalles réguliers, qui visent l’examen des dossiers de dossiers par les
responsables, coordonnateurs, superviseurs (le cas échéant) et les travailleurs sociaux. Elles
offrent la possibilité d’examiner tous les dossiers ouverts, de comparer la progression des
différents dossiers, de discuter des types de prise en charge possibles, de partager les leçons
apprises, de donner la priorité à certains dossiers pour une action immédiate et de prendre
des décisions communes en ce qui concerne les dossiers complexes. Lors de ces réunions,
les informations partagées sur les dossiers doivent rester anonymes, les situations doivent être
analysées sans aucune référence à des données d’identification personnelles et les rencontres
doivent se dérouler dans des lieux confidentiels. Les enfants et leurs familles ne participent
pas à ces réunions. Dans les situations d’urgence, ces réunions doivent se tenir une fois par
semaine environ.
Les Conférences de prise en charge sont des réunions multisectorielles/inter-agences de
planification de prise en charge ou de revue à caractère formel tenues dans le cadre de la
gestion de cas très complexes. L’objectif d’une conférence de prise en charge vise à explorer
les options d’accès aux services à l’échelle multisectorielle/inter-agence, et à prendre des
décisions officielles dans l’intérêt supérieur de l’enfant. Par conséquent, les conférences de
prise en charge doivent être consignées dans un rapport/compte-rendu (Cf. annexe 10).
L’enfant et sa famille participent à quelques-unes (mais pas toutes) des conférences de prise
en charge. Toute participation nécessite une planification minutieuse et une bonne préparation.
Il importe de toujours chercher à obtenir les opinions et les contributions de l’enfant et de sa
famille, afin qu’elles puissent contribuer aux décisions prises.

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 65


SECTION 3: ÉTAPES DE LA GESTION DE CAS

TYPES DE FORA DE GESTION DE CAS

Réunions de Réunions de Conférences de


planification de gestion de cas prise en charge
prise en charge/
d’examen

Objectif Élaboration/revue Revue des dossiers Prise d’une


des plans de prise /contrôle au sein décision officielle et
en charge d’une organisation élaboration/revue
d’un plan de prise
en charge

Quels cas? Tous Conformément Dossiers complexes


aux directives où l’intervention
de l’agence, les est menée à un
dossiers doivent niveau inter-agence,
être examinés de multidisciplinaire ou
manière anonyme multisectoriel

Participation Oui Non Pas fréquemment,


de l’enfant et mais possible en
de la famille? cas de bonne
planification/
préparation

Participation Si nécessaire et NNon, au sein de Oui — c’est l’objectif


d’autres approprié l’organisation entre visé!
acteurs? travailleurs sociaux
et responsables/
superviseurs
uniquement

66 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


EXEMPLES DE FORA DE Gestion de cas

Réunion de Conférence de prise en Réunion de gestion


planification de prise charge des dossiers
en charge Le panel de détermination de Au Kenya, Child Line et
Au Zimbabwe, une l’intérêt supérieur de l’enfant du les travailleurs sociaux
organisation d’aide HCR est un processus formel gouvernementaux
juridique nommée qui applique des garanties tiennent des réunions
CATCH travaille avec procédurales strictes dans le quotidiennes sur la
les enfants en conflit but d’orienter les décisions gestion de cas en vue
avec la loi, ainsi que particulièrement importantes de la revue des dossiers
toute leur famille et concernant un enfant. signalés pendant la
les travailleurs sociaux Les principaux exemples nuit et ayant reçu la
gouvernementaux pour comprennent le retrait d’un mention « urgente
l’élaboration d’un plan enfant de son foyer actuel » par les conseillers
de prise en charge qui car nuisible et la réinstallation téléphoniques. Les
propose une prise en d’enfants non accompagnés dossiers sont répartis
charge afin que l’enfant et séparés dans d’autres entre les différents
ne récidive pas. Ce plan pays sans leurs parents/ travailleurs sociaux et
est ensuite présenté au tuteurs précédents. Le panel les mises à jour des
tribunal pour la prise est généralement composé dossiers de la veille
d’une décision quant au d’acteurs pluridisciplinaires, sont présentées. Les
maintien des charges notamment les éducateurs, dossiers sont tous
contre l’enfant ou non les agents de santé, les examinés de façon
ou à la possibilité de professionnels de la santé anonyme à l’aide de
soustraire l’enfant au mentale, l’agence de gestion codes de référence et
système de justice formel des dossiers, les travailleurs d’une base de données.
en échange d’un plan de sociaux gouvernementaux et le
prise en charge. HCR.

ÉTAPE 6 - CLÔTURE DU DOSSIER


La clôture du dossier représente l’étape finale d’un processus de gestion de cas. Les critères
spécifiques se rapportant à la date de clôture d’un dossier doivent être identifiés dans le cadre
des procédures de gestion de cas.
Le plus souvent, les dossiers sont clôturés lorsque les besoins de l’enfant et de sa famille
(spécifiés dans le plan de prise en charge) ont été satisfaits, lorsque l’enfant est à l’abri du
danger, ses soins et son bien-être sont pris en charge et il n’y a plus d’autres préoccupations.
Voici d’autres raisons susceptibles d’entraîner la clôture d’un dossier:
La famille ou l’enfant ne souhaite plus recevoir d’assistance et il n’y a aucune raison de
s’opposer à leur volonté (à condition que ce soit sans danger pour l’enfant)
L’enfant atteint l’âge de 18 ans33
L’enfant décède

Les procédures de gestion de cas exigent que la clôture d’un dossier reçoive l’autorisation
préalable d’un responsable. Cette démarche permet d’éviter la clôture prématurée des dossiers.

33. Lorsqu’un enfant atteint l’âge de 18 ans, il est important de s’y préparer pour l’aider à comprendre les implications de sa
majorité et l’orienter vers des organisations susceptibles de continuer à lui apporter du soutien, du moment où cela est nécessaire
et/ou souhaité.

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 67


SECTION 3: ÉTAPES DE LA GESTION DE CAS

Les dossiers ne doivent pas être classés immédiatement à la fin du programme, mais après
une période de temps définie au cours de laquelle plusieurs visites de contrôle doivent être
rendues pour s’assurer du bien-être permanent de l’enfant. Après la clôture, une visite doit
être rendue tous les trois mois (parfois moins dans des situations d’urgence) pour s’assurer
de la stabilité de la situation et obtenir une rétroaction de l’enfant et de sa famille au sujet des
services reçus.
La clôture du dossier ne signifie pas que tous les documents doivent être effacés, car le
dossier peut être rouvert à tout moment, en cas de disponibilité de nouvelles informations ou
d’évolution de la situation de l’enfant. Un dossier peut également être fermé dans le cas où
l’enfant décède; toutefois, des enquêtes doivent être menées sur les circonstances de sa mort,
afin de vérifier que d’autres enfants ne courent pas le même danger. Les cas de décès doivent
être signalés à la structure gouvernementale responsable de la protection de l’enfance.
Les dossiers classés doivent être conservés dans un endroit sûr pour une période de temps
déterminée, conformément à la législation nationale ou aux protocoles de protection des
données de votre organisation.

Transfert de dossiers
Dans certaines situations, les dossiers ne sont pas clôturés, mais sont plutôt transférés à une
autre organisation. Tel est souvent le cas lorsqu’un enfant se déplace, mais a encore besoin des
services d’un programme de prise en charge pour assurer sa protection. On note également
des cas de transfert lorsque le travailleur social ou l’organisation qui a ouvert le dossier n’est
plus à même de le gérer et d’en coordonner le suivi.
Le transfert d’un dossier signifie que toute la responsabilité de coordination du plan de prise en
charge, de suivi et de contrôle de l’enfant est remise à une autre organisation ou à une autre
structure gouvernementale (contrairement à l’orientation, où ces responsabilités sont assurées
par le travailleur social d’origine).
Lors du transfert d’un dossier, il est nécessaire de mettre en place un plan clair de remise
des dossiers à l’organisation de réception, et d’expliquer clairement la situation à l’enfant et
à sa famille. Si possible, le travailleur social doit accompagner l’enfant à la rencontre de son
remplaçant qui reprendra l’assistance.
Toutefois, les transferts de dossiers doivent être évités, sauf en cas de nécessité absolue. Si
vous envisagez le transfert du dossier d’un enfant, vous devez avoir une bonne raison qui justifie
cette décision et prouver que l’enfant recevra de meilleurs services. Le transfert des dossiers
sur la seule base de leur complexité n’est généralement pas dans l’intérêt supérieur de l’enfant
et peut entraîner des préjudices plus graves. Avant de transférer un dossier, il importe de tenir
compte du fait que le transfert augmente la probabilité d’abandon du système de soin par
l’enfant, et ce dernier peut ne pas recevoir les services nécessaires.
Lors du transfert des dossiers à une autre organisation ou structure gouvernementale, il est
également important d’examiner tous les dossiers afin d’obtenir le consentement relatif au
partage d’information auprès des parties concernées, le cas échéant.

68 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


ÉTUDES DE CAS

ÉTUDE DE CAS 1: Participation des enfants dans le processus de gestion de cas


Selon la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, 1989, les enfants
ont le droit de participer aux décisions qui influencent leurs vies. Malheureusement,
cette disposition n’est pas souvent appliquée, et les enfants perdent le contrôle de leur
vie et de ce qui leur arrive. Le fait de se sentir valorisé et de croire en leur capacité à
faire la différence revêt une importance capitale dans le développement de la résilience
des enfants. La résilience est une caractéristique qui permet à un enfant de faire des
efforts et de s’épanouir, même dans l’adversité. Ainsi, il s’agit d’une qualité essentielle
que les enfants doivent cultiver, afin de devenir des adultes indépendants capables de
vivre dignement dans la société.
Ce cas illustre le fait que même dans des situations difficiles où l’on ne peut parvenir à
la « solution idéale », les enfants peuvent encore être autonomisés et participer à la prise
de décisions.
Contexte du cas:
L a 12 ans et vit avec ses parents adoptifs. Les parents adoptifs de L l’ont prise à
ses parents biologiques lorsqu’elle était bébé après un accord informel entre les deux
familles, mais sa situation n’a jamais été juridiquement officialisée. Le père est gardien
de sécurité, tandis que la mère souffre de graves problèmes de santé mentale, et se
montre souvent violente envers sa famille et les autres membres de la communauté. L
va régulièrement à l’école, et a été signalée par son école à la CPU après avoir déclaré
qu’elle subissait des menaces de sa mère et craignait de retourner à la maison.
Intervention:
Dans le cadre d’une première réponse immédiate, compte tenu du niveau de risque
apparent, l’agent de protection de l’enfance et la police sont allés rencontrer la famille
de L. Lors de la rencontre avec l’officier de police, la mère a fait preuve de violence; elle
a proféré des menaces contre L et a jeté de l’huile chaude sur l’officier de police.
L a immédiatement été retiré de la maison, puisqu’il été avéré qu’elle n’était pas
en sécurité et ne pouvait bénéficier de la protection du père. En l’absence d’autres
alternatives, L a temporairement été placée dans une institution, en attendant
l’évaluation complète se da situation et la mise en place d’un programme de protection.
Peu de temps après la visite de la police et du l’agent de protection de l’enfance,
la mère a été hospitalisée et le père a ramené L à la maison. Malheureusement,
quelques mois plus tard, la mère adoptive est rentrée à la maison et elle est tout

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 69


CASE STUDIES

de suite redevenue violente. L’équipe multidisciplinaire a alors décidé de renvoyer


L dans l’institution de prise en charge, étant donné le niveau de risque. Ensuite, la
mère biologique de L et sa sœur (que L n’avait jamais rencontré) et le père adoptif ont
demandé à retirer L de l’institution. La mère a déclaré qu’elle aimerait que L réintègre sa
famille biologique et vive avec eux.
Compte tenu des irrégularités du processus d’adoption, du manque de documentation
appropriée, de la situation de la famille adoptive et de la nature restreinte de la relation
entre L et sa famille biologique, L et tous les membres du groupe multidisciplinaire
ont décidé qu’elle poursuive son séjour dans l’institution et continue de se rendre
régulièrement à l’école, en attendant que d’autres enquêtes soient effectuées. Il a été
estimé que cette situation permettrait à L d’établir une relation avec sa famille biologique
et de décider de l’endroit où elle souhaiterait vivre.
Le psychologue scolaire et le travailleur social de l’institution suivent de près le dossier
de L et lui apportent tout le soutien psychosocial possible. L a participé à l’ensemble
du processus de gestion de son dossier; en effet, elle a pris une part active à toutes
les discussions et a émargé en signe d’approbation à toutes les décisions prises par
l’unité de protection de l’enfant et le groupe multidisciplinaire. Même si sa situation est
loin d’être idéale L a le sentiment d’avoir un certain contrôle sur sa vie et son avenir, et
elle est consciente du fait que son point de vue sera pris en compte avant l’adoption de
toute décision la concernant.
Terre des Hommes. Expérience de gestion de cas du terrain: Etude de cas d’Albanie

70 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


ÉTUDE DE CAS 2: Réussite du DIS et processus de réunification
L’organisation Save the Children au Kenya a rencontré Fatima pour la première fois en
octobre 2007;34 cette fillette de 10 ans, sourde-muette était non accompagnée et vivait
dans un centre de transit dans le camp de réfugiés de Dadaab, au Kenya.
Lorsque Fatima a été séparée de sa famille en Somalie trois ans plus tôt, une dame l’a
acueillie dans sa famille et s’est occupée d’elle de son plein gré. Fatima et la dame ont
été enregistrées dans le programme de protection des enfants de Save the Children,
et c’est dans ce cadre que l’organisation a initié un suivi formel du dossier de la fillette
et de sa situation. L’organisation a collaboré avec le HCR pour réaliser une évaluation
en vue de déterminer l’intérêt supérieur de l’enfant et de formaliser la structure de prise
en charge temporaire de sa tutrice, laquelle a été approuvée par le Bureau de l’enfance
du district local.
Un an plus tard, lors d’un programme de réinstallation des réfugiés, un proche parent de
la mère biologique de Fatima a reconnu la petite et en a informé sa mère. La mère, qui
vivait à présent à Nairobi, a voyagé pour retrouver sa fille et assumer sa responsabilité
parentale.
En dépit de l’empressement de la mère de s’occuper à nouveau de sa fille, il était
question de vérifier sa filiation avec Fatima et d’officialiser le transfert de responsabilité
et de soins. Puisque la mère ne possédait aucun document juridique établissant sa
relation avec Fatima, elle ne pouvait pas prouver leur filiation.
Toutefois, Save the Children a été en mesure de prouver la véracité de ses affirmations,
car l’histoire du dossier déclaré par la mère au sujet de l’enfant correspondait exactement
à l’histoire du dossier de Fatima enregistré trois ans plus tôt dans la base de données
CP IMS de l’organisation. Grâce à cette information, le HCR a procédé à une seconde
évaluation DIS et a approuvé le regroupement familial entre Fatima et sa famille. Le
bureau de l’enfance du District a officiellement reconnu le regroupement et a accordé la
garde de l’enfant à sa mère biologique, avec qui Fatima réside dans la joie et le bonheur
à ce jour.
Save the Children. Programme de protection de l’enfance. Dadaab, Kenya

RESSOURCES ET OUTILS

VBG Caring for Child Survivors of Sexual Abuse: guidelines for health and

psychosocial service providers in humanitarian settings (IRC, UNICEF,
2012)
IASC Guidelines for Gender-Based Violence interventions in

humanitarian settings

PE Draft Case Management Handbook for Child Protection workers



(Tdh 2013)
Field Handbook and training materials on UASC in emergencies

Field Handbook for the Implementation of UNHCR BID Guidelines,

(UNHCR, Novembre 2011)

34. Le nom a été modifié en vue de la protection de l’identité de l’enfant

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 71


ANNEXES:

1. Matrice des aptitudes et des compétences requises pour la gestion de case

2. Rôles des superviseurs vs. travailleurs sociau

3. Exemple de politique en matière de sauvegarde/protection de l’enfance

4. Exemple de formulaires d’enregistrement


a. Formulaire d’enregistrement inter-agence UASC
b. Formulaire d’enregistrement inter-agence UASC
c. Exemple de formulaire d’enregistrement

5. Exemples de formulaire d’évaluation


a. Évaluation de l’intérêt supérieur de l’enfant, HCR
b. Évaluation relative aux enfants survivants, IRC/UNICEF
c. Rapport d’évaluation sur la situation de l’enfant, Tdh

6. Guide d’évaluation des risques

7. Exemple de formulaire de planification de prise en charge

8. Exemple de formulaire de suivi

9. Exemple de compte rendu de conférence de prise en charge

10. Exemple de formulaire de clôture de dossier

11. Exemple de formulaire de transfert de dossier

12. Exemple de politique de protection des données

13. Exemple de consentement éclairé

14. Exemple de note de référencement pour le consentement éclairé

72 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


ANNEXE 1: CADRE DE COMPÉTENCES ET D’APTITUDES DES TRAVAILLEURS
SOCIAUX35

APTITUDES COMPETENCES

Compétences personnelles

Apprendre à se - Identifier ses points forts, ses faiblesses et ses ressources;


connaître et se se remettre en question et s’auto-évaluer dans le but de
questionner développer des compétences; porter une réflexion critique sur ses
performances grâce à la supervision.

Savoir gérer - Écouter et exprimer ses sentiments et émotions de manière


le stress et les appropriée; reconnaître les signes de stress; apprendre à gérer le
émotions stress afin de relâcher la tension et d’agir efficacement; utiliser la
supervision pour parler du stress et de votre travail.

Être flexible - Sensibilité culturelle (1): travailler efficacement avec des personnes
et ouvert au de divers milieux, éviter les réponses stéréotypées en examinant
changement, soi-même le comportement et les préjugés, faire preuve
s’adapter aux d’ouverture d’esprit et montrer de l’intérêt pour la découverte des
différences cultures.
culturelles

Analyser, réfléchir - Trouver des solutions créatives et faire preuve d’initiative.


de façon critique et - Résolution de problèmes (1): examiner les questions sensibles de
créative et prendre différents points de vue.
des décisions
- Prise de décision (1): recueillir des informations pertinentes avant
la prise de toute décision, vérifier les hypothèses par rapport aux
faits, prendre des décisions au sujet de sa propre charge de travail
et de son domaine de responsabilité.

Être redevable - Intégrité (1): Ne pas abuser de son autorité ou de sa position,


et faire preuve résister à la pression politique indue dans le processus décisionnel,
d’intégrité dans la faire preuve de cohérence entre les principes et les comportements
réalisation de ses exprimés, agir sans intérêt personnel.
tâches - Redevabilité (1): agir conformément au principe de redevabilité
et aux codes de conduite, faire preuve de respect pour les
bénéficiaires, prendre des responsabilités pour mener à bien
des actions et respecter ses engagements, assurer la clarté et la
transparence.

35. Adapté de Tdh Case Management Handbook for Child Protection Workers 2013 (avant-projet) et de Inter-agency Child Pro-
tection in Emergencies Competency Framework (2010) Child Protection Working Group (Le titre et le niveau sont présentés
lors de l’utilisation de ces compétences).

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 73


ANNEXES

Compétences sociales

Résoudre et gérer - Négociation (1): appliquer les principes de négociation pour un


les problèmes et résultat « gagnant-gagnant », adapter son style pour tenir compte
les conflits des différences culturelles en matière de négociation, présenter ou
proposer d’autres façons de faire les choses.
- Résolution de problèmes (1): gérer les problèmes au fur et à
mesure qu’ils apparaissent, appuyer les autres dans la résolution
de problèmes.
- Sensibilisation sur les questions liées à la protection de l’enfance
(1): exprimer les divergences d’opinions d’une manière délicate et
maîtrisée, faire preuve de délicatesse dans les rapports avec autrui.

Travailler et - Travailler avec des collègues pour le développement de l’équipe,


collaborer au sein respecter les opinions des autres, promouvoir leurs compétences
d’une équipe ou grâce aux actions communes, donner et recevoir des remarques
d’un réseau constructives.

Faire preuve - Empathie (2): se soucier du bien des autres, agir de manière à
d’empathie, respecter leur état émotionnel et physique.
de chaleur et - Sensibilité culturelle (1): agir de façon non discriminatoire.
d’authenticité

Soutenir et motiver - Reconnaître et gérer les questions sensibles sur le plan émotionnel.
une personne/un - Adapter le style de travail aux besoins de l’enfant et de sa famille,
groupe travailler aux côtés de ces derniers pour les conduire vers un
objectif commun, susciter et entretenir leur motivation.

Communiquer avec - Communication (1): s’exprimer verbalement de manière claire


les autres et les et cohérente, écouter activement les autres en essayant de se
écouter faire une idée de la situation décrite, adapter le ton, le style et la
présentation en fonction de l’audience, particulièrement en milieu
interculturel; surmonter les barrières linguistiques.
- Bâtir la confiance (2): instaurer et préserver un environnement dans
lequel chacun est libre de s’exprimer et d’agir sans crainte de
représailles.
- Sensibilité culturelle (1): traiter tout le monde avec équité, respect
et dignité.
- Encourager la participation des enfants et de l’organisation
(1): s’adresser aux enfants de façon amicale et leur témoigner
du respect, s’assurer que le moment est bien choisi et
l’environnement est propice à une bonne communication; faire
usage d’un vocabulaire approprié, s’exprimer de façon claire et
amicale lors de la communication avec les enfants; comprendre
les obstacles et les difficultés qui entravent l’engagement des
enfants, notamment les risques éventuels liés à la sécurité et à la
protection, et la façon dont ils sont perçus dans divers contextes;
comprendre et décrire/présenter les avantages de la participation
des enfants au processus de prise de décisions à leur sujet.

74 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


Compétences méthodologiques

Encourager la - Encourager les enfants et les familles à prendre part à l’identification


participation et la de leurs besoins et de leurs ressources lors de l’évaluation;
coopération dans la collaborer avec eux pour les aider à prendre des décisions éclairées
gestion de cas tout au long du processus de gestion des dossiers. Impliquer
activement les parties prenantes et encourager la participation.
- Comprendre l’importance de la coordination entre les prestataires de
services afin de fournir un soutien holistique aux enfants.

Planifier, mettre en - Produire, mettre en œuvre et réexaminer les plans de prise en


œuvre et examiner charge avec les enfants, les familles et des tiers, le cas échéant.
l’intervention − Parvenir à aider les familles à soutenir convenablement leurs
enfants.
− Comprendre les obstacles auxquels sont confrontées les familles
dans le cadre de l’accès aux services.

Compétences techniques

Connaître le - Connaître et comprendre le contexte local, notamment le


cadre théorique développement de l’enfant dans le contexte, la dynamique des
nécessaire pour relations dans le contexte, ainsi que les pratiques culturelles qui
travailler avec influencent le bien-être de l’enfant.
les enfants et les - Appréhender les problèmes liés à la protection des enfants (2): avoir
familles une bonne connaissance des indicateurs et des conséquences
des abus, de la négligence, de l’exploitation et de la violence sur
les enfants; maîtriser les théories de base liées aux soins et à la
protection des enfants; savoir comment identifier les facteurs qui
aggravent la vulnérabilité et les risques et réduisent la résilience dans
diverses situations et à différents stades de développement.
- Comprendre les programmes de protection de l’enfance (1):
Comprendre les principaux principes et approches des programmes
de protection de l’enfance, et le fait que la protection des enfants
représente un secteur à part entière; appréhender les liens avec les
autres secteurs, ainsi que les rôles et responsabilités de base des
organisations impliqués dans la protection des enfants.
- Utiliser une approche axée sur les droits en matière de protection
de l’enfance (1): Posséder une connaissance de base des cadres
et conventions juridiques nationaux et internationaux relatifs à la
prise en charge et à la protection des enfants, notamment la CDE;
identifier les défis liés à la résolution des problèmes qui affectent les
droits de l’enfant d’une manière globale, durant une courte période
de temps et avec des ressources limitées.
- Comprendre les préoccupations liées à la protection des enfants
(1): Mettre en place des mesures visant à garantir la sécurité des
informations confidentielles et des documents sensibles; veiller à
ce que les collaborateurs respectent les normes élaborées par les
Nations Unies pour prévenir les exploitations et les abus sexuels,
ainsi que les codes de conduite des organisations; s’assurer que les
violations de la confidentialité sont gérées et résolues dans l’immédiat.

Disposer d’outils - Connaître les outils et processus nécessaires à la planification


spécifiques requis des services, à la consignation des dossiers, à la gestion de
pour la gestion de l’information, à la protection des données, au partage de
cas l’information et à la collaboration avec des tiers dans le cadre de la
gestion de cas.

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 75


ANNEXES

ANNEXE 2: RÔLES DES SUPERVISEURS COMPARATIVEMENT AUX


TRAVAILLEURS SOCIAUX

Obligations des travailleurs sociaux Obligations des responsables


& superviseurs

Identifier les dossiers individuels par une Identifier les dossiers individuels par une présence
présence régulière dans la communauté régulière dans la communauté et accepter
et accepter les référencements effectuées les référencements effectuées par d’autres
par d’autres organisations et partenaires organisations et partenaires communautaires.
communautaires.
Effectuer des évaluations initiales (rapides) Organiser des réunions de supervision
des dossiers de protection des enfants et fixer hebdomadaires avec tous les travailleurs
un ordre de priorité en fonction du niveau de sociaux ; fournir des conseils techniques sur les
risque. dossiers et apporter un soutien psychosocial aux
travailleurs sociaux. Encourager les groupes de
soutien entre pairs le cas échéant.
Élaborer des plans de prise en charge qui Soutenir les dossiers individuels, lorsque cela
répondent aux besoins exprimés dans les est nécessaire, et assurer un suivi régulier de
évaluations initiales et complètes, et solliciter tous les aspects des services de gestion de
l’appui des superviseurs en cas de besoin. cas.

Effectuer un suivi régulier visant à vérifier que S’assurer que les lacunes du personnel et
tous les services et les points d’action énumérés leurs besoins de formation ne donnent pas
dans le plan de prise en charge sont réalisés lieu à des lacunes dans le soutien apporté aux
dans les délais convenus. Veiller à contrôler personnes en attente de services, et gérer ces
régulièrement les évolutions. questions avec les responsables.
Suivre régulièrement et soutenir les enfants et Revoir la charge de travail du personnel pour
leurs familles à travers les visites à domicile, s’assurer qu’elle est gérable et présenter les
l’orientation, les conseils et le soutien affectif, difficultés aux responsables.
ainsi que la médiation de la communauté.

Collaborer avec les superviseurs et les Gérer les délais en vue de l’optimisation de
responsables en vue de l’organisation l’intervention, de la prise de décision, du
des conférences de prise en charge pour placement, du suivi et de l’évaluation.
la gestion des dossiers complexes, et
s’assurer que les enfants reçoivent un soutien
multidisciplinaire.
Gérer les dossiers conformément aux POS, Garantir l’accès au soutien matériel, logistique
respecter les processus de documentation et autre soutien technique, et fixer des critères
standards et les meilleures pratiques. d’éligibilité pour bénéficier du soutien matériel
et de toute autre forme de soutien.
Consigner régulièrement les dossiers à l’aide Examiner et analyser l’évolution de la charge
des notes de dossiers et autres formulaires de travail pour une meilleure planification.
convenus; mettre à jour les bases de données
pour assurer un archivage complet des
dossiers.
Veiller à ce que la collecte et le stockage des Effectuer un audit régulier du dossier et
données soient réalisés conformément aux s’assurer du respect des protocoles et des
protocoles de protection des données et au principes.
principe de confidentialité.

76 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


ANNEXE 3: EXEMPLE DE POLITIQUE DE SAUVEGARDE/PROTECTION DE
L’ENFANCE36

Save the Children:

Politique de protection
de l’enfance

35. Politique
36. Child Protection
de protection
Policy. de
Save
l’enfance.
the Children.
Save the
2003
Children. 2003

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 77


ANNEXES

L’Alliance Internationale Save the Children Vision


est l’organisation mondiale leader
Save the Children œuvre pour:
indépendante qui lutte pour les droits un monde qui respecte et valorise chaque enfant
un monde à l’écoute des enfants
des enfants. Elle est représentée dans
un monde où tous les enfants ont de l’espoir et
29 pays et ses programmes des perspectives d’avenir

opérationnels couvrent plus Mission


de 100 pays.
Save the Children milite en faveur des droits de l’enfant.
Nous apportons des changements immédiats
et durables à la vie des enfants du monde entier.

©Alliance Internationale Save the Children


Août 2003
Organisation de charité enregistrée sous le No : 10768220

Alliance Internationale Save the Children


Secrétariat
2ème étage
Cambridge House
100 Cambridge Grove
Londres W6 OLE
UK
www.savethechildren.net
Tél : +44 (0) 20 8748 2554
info@save-children-alliance.org

78 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


Introduction

Les États-parties s’engagent à protéger l’enfant


contre toutes formes de violence physiques ou
mentales, de blessures ou de d’abus, de
négligence, de mauvais traitements ou
d’exploitation, y compris les abus sexuels.
(Convention des Nations Unies relative aux
droits de l’enfant (1989), Article 19)

Les membres de l’Alliance Internationale


Save the Children partagent un engagement
commun pour la prévention des abus envers
les enfants et la protection des mineurs.
En effet, les enfants subissent des mauvais
traitements et sont exploités dans tous
les pays et sociétés du monde entier.

La présente politique définie les valeurs,


croyances et principes communs, et décrit
les dispositions à prendre vers la réalisation
de notre engagement à protéger les enfants.

Cette politique a été adoptée par


l’Assemblée des membres de l’Alliance
Internationale Save the Children en mai 2003.

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 79


ANNEXES

Notre engagement en faveur des enfants

Nos valeurs, croyances et principes Signalement: Nous veillerons à ce que le


• L’abus de tout enfant implique la violation des personnel et les autres parties concernées aient une
droits de l'enfant. idée claire et précise des mesures à prendre lorsque
surviennent des problèmes relatifs à la sécurité des
• Tous les enfants ont droit à la protection contre
enfants.
la maltraitance et l’exploitation.
• La situation de chaque enfant doit être améliorée Réaction: Nous veillerons à ce que des mesures
à travers la promotion des droits de l’enfant, tel soient prises en vue de l’assistance et de la
qu’énoncé dans la Convention des Nations Unies protection des enfants lorsque surviennent des
relative aux droits de l’enfant. Ceci comprend le problèmes relatifs aux violences éventuelles.
droit de ne pas être soumis aux abus et à
Dans le but de satisfaire aux normes suscitées en
l’exploitation.
matière de signalement et de réaction, les membres
• La violence à l’endroit des enfants n’est jamais de l’Alliance Internationale Save the Children
acceptable. doivent également veiller à :
• Nous nous engageons à protéger les enfants avec • Prendre au sérieux toute préoccupation soulevée
qui /pour qui nous travaillons.
• Prendre des mesures positives pour la protection
• Lorsque nous travaillons avec des partenaires, ces des enfants qui subissent des violences
derniers doivent respecter les normes minimales
• Fournir un soutien aux enfants, aux employés ou
de protection de l’enfance dans leurs
aux autres adultes qui signalent un problème ou
programmes.
qui subissent des violences
Nos actions • Adopter des mesures appropriées et efficaces pour
l’instauration/ collaboration lors des procédures
Nous tiendrons notre engagement en faveur de la
ultérieures d’investigation
protection des enfants contre la violence, à travers
les actions suivantes: • S’appuyer sur le principe relatif à l’« intérêt
supérieur de l’enfant » dans le processus de
Sensibilisation: Nous veillerons à ce que tout le protection de l’enfance
personnel et les autres parties concernées prennent • Écouter et prendre sérieusement en considération
conscience du problème que représente la les opinions et les souhaits des enfants
maltraitance des enfants, et des risques qui en
• Travailler de concert avec les parents/ tuteurs
résultent.
et/ou autres professionnels pour garantir la
Prévention: Nous veillerons à ce que le personnel protection des enfants.
et les autres parties concernées réduisent au
minimum les risques auxquels sont exposés les
enfants, par le biais de la sensibilisation et des
bonnes pratiques.

80 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


80
Comment garantir les engagements
énoncés ci-dessus?
• Tous les employés (tant localement qu’à l’échelle
internationale) de l’Alliance Internationale Save
the Children doivent adhérer et se conformer au
code de conduite ci-joint
• Tous les partenaires doivent adhérer et se
conformer à ce code de conduite
• Tous les employés et volontaires doivent recevoir
un exemplaire de la politique de protection de
l’enfance
• Les procédures de recrutement doivent
comprendre des contrôles pour s’assurer de
l’aptitude à travailler avec les jeunes
• Les programmes de formation initiale doivent
comprendre un exposé sur les questions liées à la
protection de l’enfance
• On doit retrouver sur chaque lieu de travail des
informations sur la personne à contacter pour le
signalement des cas éventuels de maltraitance
d’enfants, et chaque employé doit disposer de
coordonnées pour le signalement.
• Des mécanismes doivent être mis en place par
chaque membre pour enquêter sur des cas d’abus
éventuels une fois qu’ils ont été signalés, afin d’y
faire face
• Des formations, des opportunités d’apprentissage
et d’appui doivent être fournis par les membres
de Save the Children de manière appropriée, afin
d’assurer le respect des engagements.

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 81


80
ANNEXES

Code de conduite

Tout le personnel de Save the Children doit Il importe que les employés et autres
adhérer et se conformer au présent code de parties concernées en contact avec les
conduite. enfants:
Le personnel et les autres parties • Prennent conscience des situations susceptibles
concernées ne doivent jamais: de constituer des risques et soient en mesure de
les gérer
• Battre, agresser physiquement ou infliger des
• Planifient et organisent le travail et le lieu de
sévices à un enfant
travail de manière à réduire les risques
• Avoir des relations sexuelles ou physique avec un
• Soient visibles au maximum lors de la collabora-
enfant
tion avec les enfants
• Entretenir des relations perçues comme abusive
• Pratiquent une culture d’ouverture permettant
ou d’exploitation avec les enfants
d’aborder et de traiter tout type de questions ou
• Se comporter de façon abusive ou de manière à de préoccupations
mettre l’enfant en danger
• S’assurent de l’existence du sens des responsabil-
• Tenir un langage, faire des suggestions ou ités au sein de l’équipe, afin d’éviter que les
prodiguer des conseils inappropriés, offensifs ou mauvaises pratiques ou les pratiques potentielle-
abusifs ment abusives restent sans réponse
• Se comporter d’une manière inappropriée ou • Parlent avec les enfants de leurs contacts avec les
sexuellement provocante membres du personnel et les autres adultes pour
• Accepter qu’un ou plusieurs enfant(s) dont il/elle les encourager à exprimer leurs préoccupations
a la charge passe la nuit chez lui/elle sans éventuelles
supervision • Renforcent les capacités des enfants – en parlant
• Dormir dans la même pièce ou dans le même lit avec eux de leurs droits, de ce qui est acceptable
qu’un enfant dont il/elle a la charge et de ce qui ne l’est pas, et de ce qu’ils peuvent
• Faire des choses à caractère personnel aux enfants faire en cas de problème.
dont ils peuvent se charger eux-mêmes
En général, il n’est pas conseillé de:
• Tolérer ou participer avec les enfants à des
activités illégales, abusives ou qui constitueraient • Passer trop de temps seul avec les enfants, loin
un danger des autres
• Agir dans le but de provoquer chez l’enfant un • Emmener les enfants chez vous, particulièrement
sentiment de honte, d’humiliation, se rendre lorsque vous êtes seul.
coupable de tout acte méprisant ou dégradant ou
imposer à l’enfant des sévices psychologiques
quelle qu’en soit la nature
• Appliquer un comportement différent,
discriminatoire ou un traitement particulière-
ment favorable à un enfant en particulier.
• Cette liste n’est ni exhaustive, ni exclusive. Le
principe est que les membres du personnel
doivent éviter toute action ou tout comporte-
ment qui pourrait être interprété comme une
mauvaise pratique ou potentiellement comme un
abus.

82 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


80
ANNEXE 4: EXEMPLES DE FORMULAIRES D’ENREGISTREMENT

A. FORMULAIRE D’ENREGISTREMENT INTER-AGENCE UASC

Groupe de travail inter-agences


sur les enfants séparés non accompagnés

FORMULAIRE D’ENREGISTREMENT DÉTAILLÉ


REMARQUE : Les zones ombrées du formulaire doivent être remplies sans
avoir besoin de poser directement ces questions à l’enfant.

L’enfant comprend-il/elle pourquoi les informations sont collectées, comment


Oui Non
elles seront utilisées et consent à ce qu’elles soient enregistrées.

Œ Confidentialité des données


Avez-vous réexpliqué à l’enfant à quelles fins les informations seront utilisées et quelle sera la procédure ? Oui Non

Does the child/caregiver agree to the public disclosure (on posters, radio, Internet, etc.) of his/her:
a. nom Oui Non b. photo Oui Non c. noms des proches Oui Non
(Expliquez comment les informations seront publiées, comment la confidentialité de son identité sera assurée et comment le partage des informations peut augmenter
les chances de réussite du traçage)

Précisez quelles informations doivent être retenues .............................................................................................................................................................................

Informations supplémentaires (indiquer si la permission est accordée par le tuteur) ...............................................................................................................................


...................................................................................................................................................................................................................................................................

L’enfant convient-il/elle que les informations collectées peuvent être partagées avec :

a. La famille Oui Non b. Les autorités Oui Non c. D’autres organisations Oui Non

d. Autres Oui Non Précisez qui .....................................................................................................................................................

Raison de la rétention d’informations (possibilité de sélection multiple) Peur de se faire du mal ou à d’autres

Souci de communiquer des informations soi-même Autre raison - Préciser ..........................................................................................

Informations supplémentaires (indiquer si la permission est accordée par le tuteur) ...............................................................................................................................

...................................................................................................................................................................................................................................................................

Signature de l’enfant : ..................................................................... et/ou du tuteur : ....................................................................................................

 Renseignements personnels de l’enfant


Identité d’enregistrement (générée par la base de données) ...................................................................................................................................................................

Autre identité d’agence (N°): ........................................................... Nom de l’agence ...................................................................................................

Document d’identification personnel (type et N°.): ..................................................................................................................................................................................

L’enfant est-il/elle : Séparé(e) ou Non accompagné(e) Préoccupation urgente en matière de protection Oui Non

Prénom de l’enfant ........................................................... Deuxième nom ......................................................... Troisième nom ...................................................

Pseudonyme ..................................................................... Autre nom (après la séparation) ..................................................................... Sexe F M

Âge .................................................................................... Estimation Oui Non Date de naissance .............................................

Nationalité ......................................................................... Religion .................................................................... Langues parlées par l’enfant ............................

Date d’arrivée ................................................................... Description ...............................................................................................................................................

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 83


ANNEXES

Adresse avant la séparation : Pays ......................................................... Région .......................................................... District .....................................................


Village ........................................................................................................ Rue ............................................................... Points de repère .......................................

Description: ................................................................................................................................................................................................................................................

Adresse actuelle : Pays ........................................................................... Région .......................................................... District ......................................................

Village ........................................................................................................ Rue ............................................................... Points de repère .......................................

Numéro de téléphone ...............................................................................

Caractéristiques physiques distinctives (ex. : taches de naissance ou handicaps visibles): .....................................................................................................................


...................................................................................................................................................................................................................................................................

...................................................................................................................................................................................................................................................................

...................................................................................................................................................................................................................................................................

Ž Souhaits de l’enfant
Si l’enfant SOUHAITE la réunification familiale ; les adultes qu’il/elle souhaite retrouver :

1ère préférence : Relation ..................................................

Prénom ................................................................................. Deuxième nom ............................................................ Troisième nom .................................................

Dernière adresse connue : Pays ........................................ Région .......................................................................... District .............................................................

Village ................................................................................. Rue .............................................................................. Points de repère ...............................................

Numéro de téléphon : ........................................................

L’enfant souhaite-t-il continuer dans la disposition de prise en charge actuelle ? Oui Non Si non, pourquoi .................................................................

Type de disposition de prise en charge que l’enfant souhaite avoir : Vie indépendante Mari/femme/partenaire

Prise en charge intérimaire alternative Autre membre de la famille Ne sait pas

 Renseignements sur la famille


Avec qui l’enfant vivait-il/elle avant la séparation : Père Mère Autre (précisez) ...............................................................

Prénom du père .................................................................. Deuxième nom ............................................................. Troisième nom ..................................................

Le père est-il vivant ? Oui Non ne sait pas

Prénom de la mère .............................................................. Deuxième nom ............................................................. Troisième nom ..................................................


La mère est-elle en vie ? Oui Non ne sait pas

Nom du tuteur (autre) avant séparation (si ce n’est la mère ou le père)

Prénom ................................................................................ Deuxième nom ............................................................. Troisième nom ..................................................


Relation ............................................................................... Is caregiver before separation alive? Oui Non ne sait pas

Les membres de la famille (adultes ou enfants) dont l’enfant est séparé (autres que ceux cités ci-dessus):

A. Prénom ........................................................................... Deuxième nom ............................................................. Troisième nom ..................................................


Relation ...................................................... Sexe F M En vie Oui Non ne sait pas Occupation .......................................................

B. Prénom ........................................................................... Deuxième nom ............................................................. Troisième nom ..................................................


Relation ...................................................... Sexe F M En vie Oui Non ne sait pas Occupation .......................................................

C. Prénom ........................................................................... Deuxième nom ............................................................. Troisième nom ..................................................


Relation ...................................................... Sexe F M En vie Oui Non ne sait pas Occupation .......................................................

84 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


Membres de la famille/personnes importantes avec lesquelles l’enfant vit (adultes ou enfants):

Prénom Deuxième nom Troisième nom Relation Database ID Autre N° d’Identité Sexe (F/M) Âge

...................................... ...................................... ...................................... .......................... .......................... ............................. ................ ..........

...................................... ...................................... ...................................... .......................... .......................... ............................. ................ ..........

...................................... ...................................... ...................................... .......................... .......................... ............................. ................ ..........

...................................... ...................................... ...................................... .......................... .......................... ............................. ................ ..........

...................................... ...................................... ...................................... .......................... .......................... ............................. ................ ..........

 Dispositions de prise en charge actuelles


Quelles sont les dispositions actuelles de prise en charge de l’enfant ? Centre de prise en charge résidentiel Vit avec des pairs/d’autres enfants
Séjours chez le tuteur membre de la famille Foyer dirigé par un enfant Vit en indépendance

Séjours chez le tuteur non membre de la famille Autre (Précisez): ............................................................................................................


Nom du tuteur actuel ....................................................................................... Relation entre cette personne et l’enfant .......................................................................

Type d’identité et N° ....................................................................................... Âge ................................. Contact (téléphone) ............................................................

‘ Histoire de la séparation
Date de séparation ............................................................

Lieu de séparation: Pays .................................................. Région ......................................................................... District .............................................................


Village ................................................................................. Rue .............................................................................. Points de repère ...............................................

Décrivez les circonstances de la séparation ...............................................................................................................................................................................................

...................................................................................................................................................................................................................................................................

REMARQUE : les renseignements qui suivent ne doivent pas faire l’objet de questions directes mais faire l’objet d’un dialogue général avec l’enfant ou s’ils sont soulevés par l’enfant directemen

’ Préoccupation en matière de protection


Y a-t-il une préoccupation urgente/immédiate que l’enfant voudrait soulever ?

Préoccupation en matière de protection (Cochez toutes les mentions applicables) :


Victime d’exploitation sexuelle Handicapé Victime de violence physique ou mentale

Survivant de VBG Problème de santé grave Vivant avec une personne vulnérable

Victime de traite/d’enlèvement Réfugié Pires formes de travail des enfants

Sans État CAAFAG Foyer ayant un enfant pour chef

Arrêté/Détenu Enfant de la rue Mentalement perturbé


Migrant Mère de l’enfant Autre

Veuillez fournir le maximum d’informations lorsque cela est possible .........................................................................................................................................................


Autre (précisez) ..........................................................................................................................................................................................................................................
Évaluation Intervention d’urgence Suivi en cours Aucune action supplémentaire nécessaire

Si aucune intervention supplémentaire n’est nécessaire, la durée (date) ....................................................................................................................................................

“ Détails du responsable de l’entretien


Nom ..................................................................................................... Signature .................................................................................................................................

Poste .................................................................................................... Institution ............................................................. Date ........................................................

Situation du pays de l’entretien : Pays ............................................. Région .................................................................. District .....................................................

Village .................................................................................................. Rue ...................................................................... Points de repère ......................................

Informations obtenues de Enfant Tuteur Autre Précisez ..........................................................................................................................

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 85


ANNEXES

B. FORMULAIRE D’ENREGISTREMENT DÉTAILLÉ INTER-AGENCE UASC

Groupe de travail inter-agences


sur les enfants séparés non accompagnés

FORMULAIRE D’ENREGISTREMENT DÉTAILLÉ


REMARQUE : Les zones ombrées du formulaire doivent être remplies sans
avoir besoin de poser directement ces questions à l’enfant.

L’enfant comprend-il/elle pourquoi les informations sont collectées, comment


Oui Non
elles seront utilisées et consent à ce qu’elles soient enregistrées.

Qui a orienté l’enfant vers le travailleur social ? ....................................................................................................................................................................................

L’enfant a-t-il été déjà interrogé par une autre organisation ? Précisez ..................................................................................

Lieu du précédent entretien ................................................................................................................ Date .........................................................................................

(REMARQUE : Si l’enfant a déjà été interrogé par une autre organisation, collectez uniquement les informations supplémentaire sans poser à nouveau les mêmes questions)

Œ Confidentialité des données


Avez-vous réexpliqué à l’enfant à quelles fins les informations seront utilisées et quelle sera la procédure ? Oui Non

L’enfant est-il/elle d’accord pour que soient rendues publiques (sur des affiches, à la radio, sur Internet, etc.) les informations ci-après :
a. nom Oui Non b. photo Oui Non c. noms des proches Oui Non
(Explain how information will be made public, how their identity will be kept confidential and how sharing information may increases chances of successful tracing)

L’enfant convient-il/elle que les informations collectées peuvent être partagées avec : a. La famille Oui Non b. Les autorités Oui Non

c. D’autres organisations Oui Non d. Autres Oui Non Précisez qui ......................................................................................................

Précisez quelles informations ne doivent pas être divulguées : ............................................................................................................................................................

Raison de la rétention d’informations (possibilité de sélection multiple): Crainte de nuire à eux-mêmes ou à d’autres

Souci de communiquer des informations soi-même Autre raison Préciser ......................................................................

Informations supplémentaires (indiquer si la permission est accordée par le tuteur) ...............................................................................................................................

...................................................................................................................................................................................................................................................................

Signature de l’enfant : ..................................................................... et/ou du tuteur : ....................................................................................................

 Renseignements personnels de l’enfant


Identité d’enregistrement ........................................................................................................................................................................................................................

Autre identité d’agence (N°) : .......................................................... Nom de l’agence : .................................................................................................

Document d’identification personnel (type et n°) : ..................................................................................................................................................................................

L’enfant est-il/elle Séparé(e) ou Non accompagné(e) Préoccupation urgente en matière de protection

Caractéristiques physiques distinctives (ex. : tache de naissance ou un handicap visible) : ...................................................................................................................

...................................................................................................................................................................................................................................................................

...................................................................................................................................................................................................................................................................

86 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


Prénom de l’enfant ............................................................ Deuxième nom .......................................................... Troisième nom....................................................
Pseudonyme (également connu comme) ........................... Autre nom (après la séparation) ...................................................................... Sexe F M

Âge ..................................................................................... estimation Oui Non Date de naissance .............................................

Nationalité ......................................................................... Lieu de naissance ..................................................... Pays ....................................................................

Appartenance ethnique ..................................................... Religion ..................................................................... Date d’arrivée ....................................................

Langues parlées par l’enfant 1 ....................................................... 2 ................................................................... 3 ...............................................................

Adresse avant la séparation : Pays ......................................................... Région ........................................................... District .....................................................

Village ........................................................................................................ Rue ............................................................... Points de repère .......................................


Numéro de téléphone : .............................................................................

Description : ...............................................................................................................................................................................................................................................

Adresse actuelle : Pays ............................................................................ Région ........................................................... District .....................................................


Village ........................................................................................................ Rue ............................................................... Points de repère .......................................

Telephone Number: ...................................................................................

Ž Souhaits de l’enfant
L’enfant veut-il/elle retrouver les membres de sa famille ? Oui Non

Si l’enfant LE SOUHAITE, adultes qu’il/elle souhaite retrouver :

1ère préférence : Prénom ............................................................................................................................................

Deuxième nom ..................................................................... Troisième nom ............................................................. Relation ...........................................................

Dernière adresse connue : Pays ....................................... Région ......................................................................... District .............................................................

Village ................................................................................. Rue .............................................................................. Points de repère ...............................................

Numéro de téléphone : ......................................................

2ème préférence : Relation ...........................................................................................................................................

Prénom ................................................................................. Deuxième nom ............................................................ Troisième nom .................................................

Dernière adresse connue : Pays ........................................ Région ......................................................................... District .............................................................

Village ................................................................................. Rue .............................................................................. Points de repère ...............................................

Numéro de téléphone : ......................................................

Si l’enfant NE veut PAS de recherche familiale : ....................................................................................................................................................................................


...................................................................................................................................................................................................................................................................

L’enfant souhaite-t-il/elle la réunification familiale ? Oui, le plus tôt possible Oui mais plus tard Pas sûr Non

si « Non », « Pas sûr », ou « Oui mais plus tard », expliquez pourquoi ..........................................................................................................................................................

...................................................................................................................................................................................................................................................................

L’enfant souhaite-t-il continuer dans la disposition de prise en charge actuelle ? Oui Non Si non, pourquoi ...............................................................
...................................................................................................................................................................................................................................................................

Type de disposition de prise en charge que l’enfant souhaite avoir : Vie indépendante Prise en charge intérimaire alternative

Mari/femme/partenaire Autre membre de la famille Ne sais pas

Autre (préciser) ..........................................................................................................................................................................................................................................

Où est-ce que l’enfant souhaite/entend vivre ? Pays .................................................................................................. Région ............................................................

District .............................................................. Village ...................................... Rue .............................................. Points de repère .............................................

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 87


ANNEXES

Fournissez toute autre information pertinente susceptible d’aider à retrouver la famille de l’enfant (telles que les personnes/les lieux clés dans la vie de l’enfant qui
pourraient informer sur le lieu où se trouve la famille recherchée – ex. nom du leader religieux, marché, etc.) (Demandez à l’enfant où il/elle pense que ses proches, y
compris les enfants se trouveraient, ou s’il/elle est en contact avec un ami de la famille) (inclure également toute information utile que pourrait fournir le tuteur)

...................................................................................................................................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................................................................................................................................

...................................................................................................................................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................................................................................................................................

Donnez des informations sur tout document dont l’enfant est porteur : ......................................................................................................................................................

...................................................................................................................................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................................................................................................................................

 Renseignements sur la famille


Avec qui l’enfant vivait-il/elle avant la séparation : Père Mère Autre (précisez) ..............................................................................

Prénom du père ......................................................................... Deuxième nom ...................................................... Troisième nom ..................................................

Le père est-il vivant ? Oui Non ne sait pas Profession/occupation .........................................................................................................................

Dernière adresse connue : Pays ............................................... Région .................................................................. District .............................................................


Village ........................................................................................ Rue ....................................................................... Points de repère ...............................................

Téléphone ...................................................................................

Prénom de la mère : .................................................................. Deuxième nom ...................................................... Troisième nom ..................................................

La mère est-elle en vie ? Oui Non ne sait pas Profession/occupation .........................................................................................................................

Dernière adresse connue : Pays ............................................... Région .................................................................. District .............................................................

Village ........................................................................................ Rue ....................................................................... Points de repère ...............................................


Téléphone ...................................................................................

L’enfant est-il/elle toujours en contact avec ses parents ? Oui Non avec qui ? ..............................................................................................................

Si oui, quand le dernier contact a-t-il eu lieu (date) .................................................. et comment ? ........................................................................................................

Si le père/la mère serait décédé(e), donnez les détails, en précisant si les informations ont été vérifiées ....................................................................................................
...................................................................................................................................................................................................................................................................

Nom du tuteur (autre) avant séparation (si ce n’est la mère ou le père)

Prénom ................................................................................ Deuxième nom ............................................................. Troisième nom ..................................................


Relation ............................................................................... Le tuteur d’avant la séparation est-il en vie ? Oui Non ne sait pas

Dernière adresse connue : Pays ............................................... Région .................................................................. District .............................................................


Village ........................................................................................ Rue ....................................................................... Points de repère ...............................................

L’enfant est-il/elle en contact avec son tuteur ? Oui Non


Si oui, quand le dernier contact a-t-il eu lieu (date) .................................................. et comment ? ........................................................................................................

Les membres de la famille (adultes ou enfants) dont l’enfant est séparé (autres que ceux cités ci-dessus) :

A. Prénom .................................................................................. Deuxième nom ...................................................... Troisième nom ..................................................

Relation ................................................... Sexe F M En vie ? Oui Non ne sait pas Occupation .......................................................

Dernière adresse connue : Pays ............................................... Région .................................................................. District .............................................................


Village ........................................................................................ Rue ....................................................................... Points de repère ...............................................

Date de séparation ..................................................................... Commentaires ....................................................................................................................................

88 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


B. Prénom .................................................................................. Deuxième nom ...................................................... Troisième nom ..................................................
Relation ..................................................... Sexe F M En vie ? Oui Non ne sait pas Occupation .......................................................

Dernière adresse connue : Pays ................................................ Région .................................................................. District .............................................................


Village ........................................................................................ Rue ....................................................................... Points de repère ...............................................

Date de séparation ..................................................................... Commentaires ....................................................................................................................................

C. Prénom .................................................................................. Deuxième nom ...................................................... Troisième nom ..................................................

Relation ..................................................... Sexe F M En vie ? Oui Non ne sait pas Occupation .......................................................

Dernière adresse connue : Pays ................................................ Région .................................................................. District .............................................................

Village ........................................................................................ Rue ....................................................................... Points de repère ...............................................


Date de séparation ..................................................................... Commentaires ....................................................................................................................................

Membres de la famille/personnes importantes avec lesquelles l’enfant vit (adultes ou enfants):


(REMARQUE : ceux-ci sont différents du tuteur actuel, dont les informations sont collectées ci-dessous à la section 5.) Si l’enfant voyage avec d’autres enfants séparés
ou non accompagnés, un formulaire d’enregistrement distinct doit être rempli pour chaque enfant séparé non accompagné.

Prénom Deuxième nom Troisième nom Relation Database ID Autre N° d’Identité Sexe (F/M) Âge

...................................... ...................................... ...................................... .......................... .......................... ............................. ................ ..........

...................................... ...................................... ...................................... .......................... .......................... ............................. ................ ..........

...................................... ...................................... ...................................... .......................... .......................... ............................. ................ ..........

...................................... ...................................... ...................................... .......................... .......................... ............................. ................ ..........

Qu’elle est l’adresse souhaitée par l’enfant :

Pays ........................................................................................... Région .................................................................. District .............................................................

Village ........................................................................................ Rue ....................................................................... Points de repère ...............................................

 Dispositions de prise en charge actuelles


Quelles sont les dispositions actuelles de prise en charge de l’enfant ? Centre de prise en charge résidentiel Vit avec des pairs/d’autres enfants

Séjours chez le tuteur membre de la famille Foyer dirigé par un enfant Vit en indépendance

Séjours chez le tuteur non membre de la famille Autre (Précisez): ............................................................................................................

Nom de l’agence fournissant ou appuyant les dispositions de prise en charge (le cas échéant): ........................................................................................................

Tuteur actuel : Prénom .................................................................. Deuxième nom ..................................................... Troisième nom ...............................................

Relation entre cette personne et l’enfant .......................................... Type d’identité et N° ..................................................................................... Âge ......................

Contact (téléphone) .......................................................................... Quand est-ce que ces dispositions ont-elles été prises pour les soins ? .........................................

Si l’adresse actuelle est temporaire, où est-ce que le tuteur envisage de vivre (rapatrier, déménager, etc.) :
Pays ........................................................................................... Région .................................................................. District .............................................................

Village ........................................................................................ Rue ....................................................................................................................................................

Le tuteur souhaite-t-il continuer à prendre l’enfant en charge ? Oui Non Si oui, depuis combien de temps ..................................................................

le tuteur connaît-il l’enfant ? Oui Non

Fournissez toutes les informations que le tuteur peut fournir sur l’enfant et sa famille ...............................................................................................................................

...................................................................................................................................................................................................................................................................

‘ Histoire de la séparation
Date de séparation (approximative si l’enfant ne connaît pas la date exacte): .............................................................
Lieu de séparation : Pays .......................................................... Région ................................................................. District .............................................................
Village .......................................................................................... Rue ...................................................................... Points de repère ...............................................

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 89


ANNEXES

Décrivez les circonstances de la séparation ..........................................................................................................................................................................................


...................................................................................................................................................................................................................................................................

Décrivez les mouvements supplémentaires entre le lieu de séparation et le lieu actuel ....................................................................................................................
...................................................................................................................................................................................................................................................................

L’enfant a-t-il/elle connu ou été témoin de quelque type de violence, menace ou nuisance au cours de son voyage ? ...................................................................
...................................................................................................................................................................................................................................................................

Quelle était la cause principale de la séparation ? (Cochez toutes les mentions applicables)

Conflit Pauvreté Abandon

Décès Catastrophe naturelle Rapatriement


Famille abus/violences/exploitation Maladie d’un membre de la famille Mouvement de la population

Manque d’accès aux services/soutien Placé(e) sous les soins d’un individu Migration
CAAFAG Arrestation et détention Divorce/remariage 

Autre (préciser) ...................................................................................................................................................................................................................................

REMARQUE : les renseignements qui suivent ne doivent pas faire l’objet de questions directes mais faire l’objet d’un dialogue général avec l’enfant ou s’ils sont soulevés par l’enfant directement

’ Préoccupations en matière de protection et action de suivi requise


Y a-t-il une préoccupation urgente/immédiate que l’enfant voudrait soulever ?

Préoccupation en matière de protection (Cochez toutes les mentions applicables) :

Victime d’exploitation sexuelle Handicapé Victime de violence physique ou mentale


Survivant de VBG Problème de santé grave Vivant avec une personne vulnérable

Victime de traite/d’enlèvement Réfugié Pires formes de travail des enfants

Sans État CAAFAG Foyer ayant un enfant pour chef

Arrêté/Détenu Enfant de la rue Mentalement perturbé

Migrant Mère de l’enfant Autre

Veuillez fournir le maximum d’informations lorsque cela est possible .........................................................................................................................................................


Intervention Suivi en Aucune action supplé- Si aucune intervention supplémentaire
Action de suivi/orientation recommandée :
d’urgence cours mentaire nécessaire n’est nécessaire, la durée (date) : ....................................

Services nécessaires Responsable/Institution Commentaires


Assistance médicale ..................................................................... ..........................................................................................................
Soutien psychosocial ..................................................................... ..........................................................................................................
Éducation ..................................................................... ..........................................................................................................
BID ou BIA / Plan d’intervention requis ..................................................................... ..........................................................................................................
NFI/Vêtements/Chaussures ..................................................................... ..........................................................................................................
Eau/Salubrité ..................................................................... ..........................................................................................................
Changer/revoir la prise en charge ..................................................................... ..........................................................................................................
Orienter vers l’enregistrement des réfugiés ..................................................................... ..........................................................................................................
Nourriture ..................................................................... ..........................................................................................................
Autres ..................................................................... ..........................................................................................................

“ Détails du responsable de l’entretien


Nom ..................................................................................................... Signature .................................................................................................................................

Poste .................................................................................................... Institution ............................................................. Date ........................................................

Situation du pays de l’entretien : ....................................................... Région .................................................................. District .....................................................

Village .................................................................................................. Rue ...................................................................... Points de repère ......................................

Informations obtenues de : Enfant Tuteur Autre Précisez ..........................................................................................................................

90 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


C. EXEMPLE GÉNÉRIQUE DE FORMULAIRE D’ENREGISTREMENT37

Compléter uniquement après avoir rempli le formulaire de consentement

Date d’enregistrement JJ/MM/AA: ___/___/___ Lieu: ___________


Code de référence:______________

Renseignements personnels

Nom complet: Âge:


Date de naissance (JJ/MM/AA):__/__/__

Sexe: Masculin Féminin Lieu de naissance:

Adresse: Adresse précédente, si déplacé:

Coordonnées de l’enfant (le cas échéant) Coordonnées du tuteur (préciser le nom)

Famille / tuteurs:

Vit en famille Vit avec des proches


Deux parents: Oui Non Nom du chef de famille:
Nom du père / beau-père: Type de relation:
Nom de la mère /belle-mère: L’enfant les connaissaient-ils précédemment?
Entourer si beau-père ou belle-mère.

Vit avec un/des tuteur(s) adulte(s) Vit avec d’autres enfants (de moins de 18
Nom(s): ans):
Nom(s):
Comment l’enfant connait-il le(s) tuteur(s)?

Problèmes de protection identifiés au moment de l’enregistrement / de


l’orientation (si orienté, préciser la source du signalement)

Niveau de risque: Élevé Moyer Si faible, préciser la date d’évaluation


Faible (JJ/MM/AA): __/__/__

Code du travailleur social: Signature: Date (JJ/MM/AA):


__/__/__

37. Adapté de 2011 IA CP IMS

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 91


ANNEXES

ANNEXE 5: EXEMPLES DE FORMULAIRES D’ÉVALUATION


A. ÉVALUATION SIMPLIFIÉE DE L’INTÉRÊT SUPÉRIEUR DE L’ENFANT38

LOCATION :

Niveau de priorité du cas / du suivi :


Données personnelles URGENT / NORMAL
« ProGres » du HCR/Enregistrement No: Dossier de PE No:

Nom de l’enfant: Date de naissance:


Date de l’entrevue: Lieu de naissance:
Nom de la mère: CoO et ethnicité:
Nom du père: Date d’entrée CoA:
Nom du tuteur: Sexe:
Religion: Téléphone et/ou adresse:

Consentement: L’enfant comprend t-il la raison de l’entrevue de DIS / EIS et accepte t-il de poursuivre le processus? OUI NON
Entrevue préalable: Une EIS/DIS a-t-elle préalablement été menée pour l’enfant? OUI NON Si oui, détails: Organisation/Date/Lieu ?

Histoire de la fuite / Référencement requis: Personne en charge du suivi:


de la séparation: Action:
Bref résumé de la séparation:

Localisation /statut de la mère: Recherche familiale: Consentement de l’enfant obtenu?


Localisation /statut du père: Recherche familiale: Personne à rechercher
Fratrie: (précisez le nom complet, l’âge, le sexe et l’emplacement) Autres proches par ordre d’importance: (nom, liens, âge, sexe et emplacement)
1. 1.
2. 2.
3. 3.
4. 4.

Services de prise en charge: Référencement requis?: Personne en charge du suivi:


Action:
Numéro d’enregistrement du tuteur: Date de la visite à domicile:
Le tuteur et l’enfant ont--ils des liens de parenté? Si oui, précisez:
Pendant combien de temps l’enfant a t-il résidé dans la maison? Comment décrit-il la situation sanitaire? Y a t-il des préoccupations

Quelles sont les activités quotidiennes de l’enfant (jeu, tâches ménagères, école, etc.)? L’enfant a-t-il des amis? Si non, pourquoi?

Listez les autres membres de la famille: (nom, relation avec le tuteur, âge et sexe.)
1. 4.
2. 5.
3. 6.

38. Field Handbook and training materials for the implementation of the UNHCR Guidelines on Determining the Best Interests of
the Child. HCR, 2011

92 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


Référencement requis? Personne en charge du suivi:
Protection:
Action:
L’enfant se sent-il en sécurité? A-t-il signalé un problème de protection particulier? Si oui, expliquez:

S’il y a un problème, l’enfant l’a t-il signalé à une autre personne / organisation et quelles mesures ont été prises?

Référencement requis? Personne en charge du suivi:


Psychosocial:
Action:
L’enfant est-il heureux et se sent-il bien? Quelles sont les bonnes et les mauvaises influences dans sa vie?

À qui l’enfant confie t-il ses problèmes et demande de l’aide (famille, amis, membre de la communauté, etc.)?

Référencement requis? Personne en charge du suivi:


Éducation:
Action:
Indiquez les antécédents d’éducation et les besoins de l’enfant:

Référencement requis? Personne en charge du suivi:


Santé:
Action:
L’enfant a t-il signalé un problème médical particulier? Si oui, expliquez:

L’enfant prend t-il des actuellement médicaments? Si oui, précisez:

Référencement requis? Personne en charge du suivi:


Logement / besoins matériels:
Action:
Indiquez en détail le logement actuel et les besoins matériels de l’enfant (CRI / NFI):

Autres / Remarques de Référencement requis? Personne en charge du suivi:


l’évaluateur: Action:
Existe t-il d’autres informations que l’enfant ou l’évaluateur aimerait mentionner?

Référencements: Cochez d’une (X) toutes les rubriques appropriées


DIS Recherche familiale Services de prise en charge Visite à domicile Enregistrement
Protection Psychosocial Éducation Santé Logement / besoins matériels
Autre (spécifiez):

Référencements: Cochez d’une (X) toutes les rubriques appropriées


Nom de l’évaluateur: Organisation: Signature: Date:

Nom du superviseur: Organisation: Signature: Date:

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 93


ANNEXES

B. SAMPLE OF ASSESSMENT FORM FOR CHILD SURVIVORS OF SEXUAL ABUSE39

ÉVALUATION DES BESOINS DE L’ENFANT ET PLAN DE PRISE EN CHARGE


A. ÉVALUATION DE LA SÉCURITÉ DE L’ENFANT
Principal point d’évaluation: État de sécurité actuel de l’enfant.
Oui, l’enfant est en sécurité - Non, l’enfant n’est pas en sécurité
Veuillez expliquer dans la case Les risques de sécurité suivants ont été
identifiés :
Le tuteur de l’enfant ne peut pas ou veut pas
protéger l’enfant de nouveaux abus.
L’auteur des sévices vit avec l’enfant/ est en
contact avec l’enfant à la maison.
L’enfant a peur des membres de sa famille et
ne souhaite pas retourner à la maison
Autre raison (spécifiez Svp)
PLAN DE PRISE EN CHARGE SECURITAIRE
Plan de prise en charge sécurité pour l’enfant Décrire le plan de prise en charge sécuritaire dans la zone ci-dessous.

Référencement de sécurité effectuée? - Oui - Non


Si OUI Si NON
L’enfant est orienté vers:
L’enfant sera accompagné par (décrire la relation, ex.: la mère)
Pourquoi ?

B. ÉVALUATION DES BESOINS DE SANTÉ DE L’ENFANT


Principal point d’évaluation: l’enfant a-t-il besoin d’un référencement vers des services de santé?
! Oui un référencement vers des services de santé est --NON, un référencement n’est pas requis, car:
requis, car: Les services sont déjà prodigués par une autre
organisation
Le dernier incident s’est produit dans les dernières 120 Service non nécessaires (Ex.: les abus
heures n’impliquent pas de contact)
L’enfant se plaint de douleurs physiques et de blessures Autre raison :
Autre raison indiquée (Ex.: saignement, écoulement ou à
la demande de la victime)

PLAN DE PRISE EN CHARGE MÉDICALE


Référencement médical effectué ? RÉFÉRENCEMENT MÉDICAL REQUIS,
--Oui -- Non MAIS NON EFFECTUÉ, CAR:
Si OUI, Référencement décliné par la victime
L’enfant est référencé vers: Référencement refusé par le tuteur
L’enfant sera accompagné par Service indisponible
Référencement non-urgent effectué

Expliquez Svp :

39. Directives de mise en oeuvre. Caring for Child Survivors of Sexual Abuse in Humanitarian Aid Setting. IRC. 2011

94 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


Remarque: En cas d’urgence médicale, l’intérêt supérieur de l’enfant exige qu’il/elle reçoive des soins
vitaux. Si un tuteur ou un enfant refuse les services de référencement, le superviseur doit être contacté dans
l’immédiat et/ou un référencement doit être effectué au cas où l’enfant est en danger.

ID de l’incident : Code de la victime :

C . ÉVALUATION DES BESOINS PSYCHOSOCIAUX DE L’ENFANT


Principal point d’évaluation: État émotionnel et niveau de fonctionnement actuel de l’enfant
Le comportement de l’enfant beaucoup changé après les sévices, de Décrire l’état émotionnel de l’enfant
l’une des manières suivantes: (décrire l’état émotionnel exprimé ou observé
A cessé d’aller à l’école chez l’enfant)
Ne quitte plus la maison
A cessé de jouer avec ses amis
Se sent triste la plupart du temps
Manifeste un changement de ses habitudes alimentaires ou de
sommeil
Autres changements ou difficultés majeures signalées :
Comment le tuteur comprend t-il le fonctionnement actuel de Citez les points forts de l’enfant/ de la
l’enfant ? Expliquez si possible famille: (énumérer les actions positives de
l’enfant/ la famille utiles pour son
rétablissement)
PLAN DE PRISE EN CHARGE PSYCHOSOCIAL
Apporter un soutien émotionnel. Fournir des conseils au tuteur et/ou aux
Sensibiliser et fournir des conseils concernant la violence autres membres de la famille
sexuelle pour aider les enfants et leurs familles à comprendre et
à gérer les réactions. Justifier la nécessité d’une telle assistance et
Apporter un soutien à l’enfant en fonction des problèmes décrire la démarche à suivre:
identifiés dans l’évaluation ci-dessus (retourner à l’école, etc.)
D. ÉVALUATION DES BESOINS JURIDIQUES DE L’ENFANT ET PLAN DE PRISE EN CHARGE

Référencement juridique effectué? – Oui -- Non Si NON, pourquoi?


Si Oui,
L’enfant est orienté vers:
L’enfant sera accompagné par
E. REVUE DU PLAN DE PRISE EN CHARGE OU D’ACTION ET RÉUNION DE SUIVI
Cette évaluation et le plan de prise en charge ont été élaborés et approuvés par:
L’enfant - Le tuteur/ Autre parent : - Le travailleur social

Relation: ________ Code : ________


Signature de tous les formulaires de consentement relatifs au référencement? --- Oui ---
Non
Si non, justifiez:
Réunion de suivi programmée pour: Date: Lieu :

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 95


ANNEXES

C. EXEMPLE GÉNÉRIQUE DE FORMULAIRE D’ÉVALUATION40

RAPPORT D’EVALUATION SUR LA SITUATION DE L’ENFANT

Nom de l’enfant:..........................................................................................................
...................................................................................................................................
Travailleur social de référence: ....................................................................................
Numéro et date d’enregistrement:...............................................................................
Motif de l’orientation / évaluation:................................................................................
Période d’évaluation : De……………………………… à...............................................
Liste de personnes ayant participé à l’évaluation et fonction / rôle:
...................................................................................................................................
...................................................................................................................................
...................................................................................................................................

SITUATION DE L’ENFANT

Développement de l’enfant: observation de l’état psychologique, affectif, intellec-


tuel et social, qui comprend également nombre de difficultés (parole, communication,
inattention, agressivité, manque de compréhension et de concentration, etc.)

Santé de l’enfant et développement physique: poids, taille, déficiences, handicap


de naissance ou causé par un accident, maladie

Intégration dans une famille et interactions avec les frères et sœurs et les
parents: observation des rapports entre les membres de la familles (comportement
particulier avec une personne ou une autre, peur, timidité, etc.)

Intégration dans la société: activités éducatives, récréatives et observation des


voisins, etc.

Points de vue / désirs de l’enfant vis-à-vis de sa situation

TUTEURS / SITUATION DE L’ENFANT

Relations entre les adultes du foyer et leur attitude envers l’enfant (Capacité à
assumer le rôle de parent: en tenant compte de la capacité des parents / tuteurs à
protéger l’enfant et à répondre à ses besoins, et méthode de fonctionnement dans le
ménage)

40. Case Management Handbook for Child Protection Workers, Tdh, 2013

96 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


Conditions de vie et situation économique / professionnelle: (ceci comprend le
logement, le nombre de chambres, l’état sanitaire, l’électricité, l’eau, la taille, les
meubles, la nourriture, les sources de revenus, les revenus / ressources de la famille)

Soutien de la famille élargie ou de la communauté

Points de vue / opinions des parents / tuteurs

OPINIONS DES AUTRES PROFESSIONNELS

Opinions des autres professionnels (ceci doit être utilisé pour enregistrer des
informations recueillies auprès de tous les professionnels qui ont été en contact avec
l’enfant ou un autre membre de la famille qui n’est pas inscrit ailleurs. Il peut s’agir
d’informations relatives aux cas de violence domestique signalés à la police, les rap-
ports d’état d’ivresse dans la rue, etc.)

CONCLUSIONS DE L’AGENT DE PROTECTION DE L’ENFANCE

Opinions et observations de l’agent de la protection de l’enfance (ceci com-


prend les observations sur l’enfant, les attitudes et appui à l’intention des parents /
tuteurs au cours de l’évaluation)

Identification des principaux facteurs de risques et de protection


Principaux facteurs de risque (au niveau de l’enfant, de la famille et de toute la
communauté)
Niveau de risque de 1 à 3:
Faible Moyen Élevé
1……………………………………
2. ………………………………….
3……………………………………
Facteurs de protection (au niveau de l’enfant, de la famille et de toute la communauté)
1……………………………………
2. ………………………………….
3……………………………………

Action immédiate requise? Oui Non


If yes, what kind of action

Action à court, à moyen ou à long terme? Oui Non


Si oui, élaborer un plan d’action

AGENT DE PROTECTION DE L’ENFANCE


(Nom, profession et signature)

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 97


ANNEXES

ANNEXE 6: GUIDE D’ÉVALUATION DE RISQUE41

Type de NIVEAU 1 NIVEAU 2 NIVEAU 3 NIVEAU 4


préjudice
ENFANT ABUSÉ ENFANT ABUSÉ; ENFANT À ENFANT HORS
MANIÈRE RÉACTION ET RISQUE; CON- DE DANGER ;
SIGNIFICATIVE; SUIVI REQUIS TRÔLE REQUIS AUCUNE AC-
RÉACTION UR- TION SUPPLÉ-
(Délai de réaction (Délai de réaction
GENTE ET SUIVI MENTAIRE REQ-
recommandé: recommandé:
FRÉQUENT UISE; CLÔTURE
3 jours, et suivi 7 jours, et suivi
REQUIS DU DOSSIER
hebdomadaire) mensuel ou
(Délai de réaction bimensuel) (Envisager le
recommandé : contrôle externe,
24 heures; suivi avec un nouveau
effectué deux fois signalement à la
par semaine) CPU si néces-
saire)

Violence Blessures graves- Châtiments corpo- Menaces de bles- Aucune récidive


(violence nouveau-né ou rels excessifs sures de violence (les
physique) tout petit enfant facteurs à l’origine
Menaces de bles- Châtiments corpo-
blessé dans un in- des sévices ont été
sures rels occasionnels
cident de violence réglés ou résolus)
et sans blessure
domestique Comportement
La personne à
nuisible et irre-
Enfant ayant fait l’origine du danger
sponsable
une tentative de n’a plus aucun
suicide L’enfant s’auto contact avec
mutile. l’enfant

Mauvais Tout contact sex- L’enfant reçoit des L’enfant est traité L’enfant et la
traitement uel entre un enfant promesses de différemment de famille ont reçu
(sexuel et et un adulte (au mariage ses semblables et une assistance et
émotionnel) cas où la personne le parent est néga- il n’existe aucun
L’enfant a subi des
infligeant le mau- tif à son encontre. facteur de violence
violences sexuelles
vais traitement a sexuelle.
par le passé et
accès à l’enfant)
n’a reçu aucune Les facteurs à
L’enfant est contin- assistance l’origine de la vio-
uellement rabaissé, lence émotionnelle
Les tuteurs
isolé ou humilié par ont été abordés
proches appro-
un aidant proche (le parent reçoit de
chent l’enfant de
l’assistance)
façon violente
(le/la rabaissant La personne à
occasionnellement, l’origine du danger
l’isolant ou l’humil- n’a plus aucun
iant) contact avec
l’enfant

41. Risk Assessment Guide, IRC and UNICEF Irak. 2013

98 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


Négligence Blessure et mal- Manque de super- Les personnes en Les besoins élé-
adie grave due à vision charge de l’enfant mentaires de l’en-
de la négligence sont distantes au fant sont satisfaits
Prise en charge de
(malnutrition sans plan émotionnel par les personnes
base inadéquate
cause apparente) en charge de
Échec de la protec- l’enfant
tion
L’enfant est souvent
laissé seul ou se
charge de tâches
supérieures à ses
capacités.

Exploitation Enfant impliqué Enfant en dessous Les parents men- L’enfant ne travaille
dans les pires de l’âge régle- acent d’envoyer plus
formes de travail mentaire forcé à l’enfant au travail.
travailler

Détresse L’enfant a essayé Les compétences L’enfant est triste Le bien-être


psychoso- de se suicider sociales de l’en- et s’isole psychologique de
ciale fant, son autono- l’enfant est rétabli;
L’enfant a des L’enfant est en
mie et sa présence l’enfant est engagé
(le parent est comportements à colère
à l’école sont dans plusieurs
débordé ou risque très élevé
considérablement activités et n’a pas
ne peut pas
L’enfant a arrêté affectées de comportements
protéger et/ou
de communiquer/ L’enfant consom- préoccupants
aucun service
parler me de la drogue
n’est impli-
qué) Le sens des réal- et/ou de l’alcool
ités de l’enfant est L’enfant a souvent
affecté l’esprit ailleurs
L’enfant a des L’enfant a des
réactions très souvenirs trauma-
violentes tisants
L’enfant mouille
son lit
L’enfant pleure
souvent et/ou est
triste
L’enfant a des
peurs, des phobies
et de l’anxiété
inattendues et
intenses.
L’enfant a des
problèmes de
sommeil et de
concentration
L’enfant affiche de
façon soudaine
le comportement
d’une personne de
beaucoup jeune
que son âge.
L’enfant s’auto-
mutile

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 99


ANNEXES

Les enfants
sont fortement
vulnérables

ESNA L’enfant non L’enfant non ESNA ayant L’enfant est pris
accompagné de accompagné de terminé le EIS et le en charge de
moins de 5 ans moins de 12 ans DIS, disposant de façon adéquate
tuteurs et dont les et la situation est
L’enfant est séparé L’enfant est séparé
besoins sont pris contrôlée depuis
avant l’âge de 5 avant l’âge de 12
en charge. plusieurs semaines
ans et n’a aucune ans et n’a aucune
sans problème
information sur sa information sur sa
enregistré
famille famille
L’ESNA présente L’enfant a la
des facteurs de charge du foyer
violence du niveau
ESNA (fille) sans
2
famille

L’enfant a un L’enfant est L’enfant non Ancien membre L’enfant est pris en
passé dans les exposé au risque accompagné a des groupes et charge et il n’ex-
forces et les d’être recruté dans des difficultés à forces armés, mais iste aucun facteur
groupes armées. des groupes et réintégrer la com- bénéficie d’assis- de violence ou de
forces armés à munauté tance et se trouve vulnérabilité
nouveau dans un envi-
Ancien membre
ronnement familial
Les adolescentes d’un groupe ou
sécurisé
enceintes force armé et
n’a reçu aucune
Les enfants
assistance
parents

Grossesse d’ad- Grossesse d’ad- Adolescente en- Grossesse d’ad- Grossesse


olescente/enfant olescente non ceinte/ enfant par- olescente/enfant d’adolescente/
parent accompagnée/ ent sous pression parent avec enfant parent avec
enfant parent psychologique et assistance familiale assistance familiale
ayant des diffi- et réseaux tous
Grossesse d’ad-
cultés avec les importants
olescente/ enfant
réactions de la
parent avec 2 fac-
communauté et
teurs de violence
de la famille ou
un faible niveau
d’assistance

L’enfant est Enfant de moins L’enfant et la Enfant handicapé L’enfant est handi-
handicapé ou de 5 ans exposé famille n’ont pas ou souffrant de capé ou souffre de
souffre d’une à des facteurs de accès à l’assis- maladie chronique maladie chronique,
maladie chro- violence de niveau tance dont ils ont avec des troubles mais bénéficie
nique 2 besoin du comportement d’une assistance
familiale impor-
tante. L’enfant et la
famille ont accès à
toute l’assistance
nécessaire.

100 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


La violence Enfant de moins L’enfant et la Il y a eu des Aucune récidive
domestique de 5 ans famille n’ont pas disputes spo- de violence (les
dans un foyer accès à l’assis- radiques et des facteurs à l’orig-
L’enfant est
tance dont ils cas de violence; ine des sévices
témoin de
ont besoin mais l’enfant ont été réglés ou
violence do-
a plus de 15 résolus)
mestique et L’enfant souf-
ans et dispose
présence de fac- fre de trouble La personne
de réseaux de
teurs de violence émotionnel et a à l’origine du
soutien
de niveau 2 des difficultés à danger n’a plus
apprendre et à aucun contact
Le parent
se socialiser avec l’enfant
souffrant de
violence a subi
des blessures
graves

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 101


ANNEXES

ANNEXE 7: EXEMPLE DE FORMULAIRE DE PLAN DE PRISE EN CHARGE42

Code de référence:
Date approuvée du plan de prise en charge (JJ/MM/AA):
Date de l’étude du plan de prise en charge (JJ/MM/AA):

Action Problème Responsabil- Date prévue Commen-


nécessaire auquel ité JJ/MM/AA taires sur le
l’action progrès en-
répond registré (avec
des dates)

Personnes impliquées dans l’élaboration du plan:

Informations relatives à quiconque n’approuve pas une partie du plan et les raisons de
son désaccord:

Lu et approuvé par:

42. Adapté de Standard Operating Procedures for Child Protection Case Management in Dadaab (2011) C. Jones for Save the Children
(inédit), Community based social work with children and families: Manual on Prevention and Reintegration (2005), Save the Children
Bulgaria and Case Management Handbook for Child Protection Workers (2012) Terre des Hommes (indédit).

102 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


ANNEXE 8 : EXEMPLE DE FORMULAIRE DE SUIVI43

Code de référence: Code du travailleur social: Date de suivi


(JJ/MM/AA):

Planification du suivi
Type de suivi Programmé Non planifié
Lieu du suivi Domicile de Bureau Autre:
l’enfant
Objectif / But du suivi Évaluation Contrôle Assistance Autres
Les détails du suivi (y compris tout commentaire sur ce qui précède, notamment
l’objectif / les buts):

Informations relatives au suivi


Noms et organisations de tous les participants membres d’organisations et ceux qui
ne sont pas membres de la famille:

Noms de tous les participants membres de la famille (y compris les enfants):

Principaux points de discussion:

Résolutions prises lors de la réunion (y compris les points supplémentaires relevés /


les avancées enregistrées / les actions prévues - à mettre à jour dans le dossier):

Dynamique de la réunion:

Avez-vous eu l’opportunité de discuter seul à seul avec l’enfant dont le dossier est
traité? Si oui, quels sont les résultats de cette discussion?

Prochain suivi Date (JJ/MM/AA):

Type, emplacement, objectif / but:

43. Adapté de : Case Management Handbook for Child Protection Workers (2012) Terre des Hommes (indédit) and Training
Manual Inter-agency Child Protection Information Management System (2012) A. Brusanti and L. Haines for UNICEF, Save
the Children and the International Rescue Committee, disponible sur : http://www.childprotectionims.org/

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 103


ANNEXES

Date (JJ/MM/AA) ___/___/___ Nom du président: ____________


NB: Les actions planifiées à mettre à jour dans les plans de prise en charge individuels par les travailleurs sociaux
Rapports de la conférence de prise en charge
Code de Code du Date d’ouver- Besoins de Progrès / Ac- Actions planifiées et ressources
référence travailleur ture du protection et tions entrepris- nécessaires
Date: (JJ/MM/ social dossier, lieu: autres risques es Présidence
AAAA) de la réunion:

104 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


ANNEXE 9 : EXEMPLE DE RAPPORT DE CONFÉRENCE DE PRISE EN CHARGE44
1. LISTE DE PRÉSENCE
Nom: Poste: Contact:

2. INFORMATIONS RELATIVES AU DOSSIER


Numéro du Première Actions Évaluation de Actions recom- Délai pour les Personne en
dossier: vulnérabilité: entreprises à la situation mandées: actions: charge:
ce jour: actuelle:

44. Adapted from Standard Operating Procedures for Child Protection Case Management in Dadaab (2011) C. Jones for Save the Children (inédit).

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 105


ANNEXES

ANNEXE 10: FORMULAIRE DE CLÔTURE DU DOSSIER45

1. Raison de la clôture du dossier - choisir une option Oui Non

L’enfant est sorti de la zone de compétence

L’enfant est décédé

L’enfant ou sa famille ne souhaite plus participer

Tous les objectifs approuvés dans le plan de prise en charge ont été

Tous les objectifs retenus dans le plan de prise en charge n’ont pas
été atteints, cependant une évolution significative a été enregistrée.

Commentaires:

2. Vérification externe - répondre à toutes les questions Oui Non

L’enfant a rempli une liste de contrôle de bien-être qui indique qu’il


(elle) s’est rétabli

L’enseignant / l’animateur(rice) du EAE / les voisins de l’enfant


confirment le rétablissement de l’enfant

Commentaires:

3. Communication avec l’enfant et sa famille - répondre à


Oui Non
toutes

L’enfant et sa famille savent qui contacter en cas de futurs


problèmes et ont le contact de la personne concernée

L’enfant et sa famille ont été informés que le dossier sera clos

Commentaires:

4. Mécanismes de redevabilité - répondre à toutes les


Oui Non
questions

Tout problème en cours a été débattu avec le superviseur ou le


travailleur social

Le superviseur ou le travailleur social a étudié le dossier et signé sa


fermeture

Les problèmes liés à la sensibilisation ont été relevés et les acteurs


compétents en ont été informés

Commentaires:

Approuvé par – SIGNATURE DATE

45. Form developed from Terre des Hommes’ Pillango database.

106 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


ANNEXE 11 : FORMULAIRE DE TRANSFERT DE DOSSIER46
Raisons du transfert de dossier Code de référence:

L’enfant change de lieu Le besoin de services spé- Raisons au Autres


cialisés signifie qu’une autre niveau de
organisation est mieux placée l’organisation
pour gérer le dossier

Donner les raisons pour ce qui précède:

Si l’enfant / la famille se déplace


Adresse:

Contacts:

Informations sur l’organisation

Organisation réceptrice du dossier: Organisation de transfert du dossier:

Point focal au sein de l’organisation: Point focal au sein de l’organisation:

Adresse et contact de l’organisation: Adresse et contact de l’organisation:

Date de transfert (JJ/MM/AA):

Détails des dispositions prises afin d’assister un transfert réussi du dossier

Ex.: Des réunions entre les travailleurs sociaux de l’organisation autour des points essentiels
soulevés au cours desdites réunions, réunion de présentation des travailleurs sociaux, de l’en-
fant et de la famille ; dernière visite de suivi de l’organisation émetteur, etc.

Contenu du dossier transféré 1.


(Liste des documents en copie 2.
ou en original - continuer au 3.
verso si nécessaire) 4.
5.
6.

Garantir que le formulaire de fermeture du dossier est rempli au cours de la dernière rencontre
de suivi avec l’enfant et la famille.

Formulaire rempli par

Code du travailleur social: Signature: Date (JJ/MM/AA):

Autorisé par

Code du superviseur: Signature: Date (JJ/MM/AA):

46. Adapté de : Training Manual Inter-agency Child Protection Information Management System (2012) A. Brusanti et L. Haines
pour l’UNICEF, Save the Children and the International Rescue Committee : http://www.childprotectionims.org/

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 107


ANNEXES

ANNEXE 12: EXEMPLE DE PROTOCOLE DE PROTECTION DES DONNÉES47

PROTOCOLES DE PROTECTION DES DONNÉES


Le document suivant reflète les meilleures pratiques de protection des données et doit servir de
guide lors de l’élaboration des protocoles de protection des données pour votre programme.
Les informations ci-dessus doivent être étudiées et adaptées afin de répondre aux spécificités
du pays et du contexte dans lequel vous travaillez.
Il est important de rappeler que les informations relatives aux enfants appartiennent aux enfants.
Les personnes qui détiennent ces informations agissent au nom des enfants et doivent les
utiliser uniquement dans l’intérêt supérieur de ces enfants et avec leur consentement éclairé.
Les protocoles de protection des données suivants reposent sur le concept de confidentialité,
qui est une composante centrale des principes de l’intérêt supérieur de l’enfant et de la
participation des enfants478.
La confidentialité signifie garantir que les informations qui vous sont transmises par l’enfant
ne sont pas utilisées sans son consentement ou contre sa volonté et ne sont pas partagées
avec d’autres personnes sans sa permission, à l’exception de circonstances exceptionnelles,
notamment lorsque des questions graves de sécurité se posent (voire le point 8) ou lorsque
les prestataires sont tenus par la loi à dénoncer des abus (voir le point 9). Les informations
peuvent être stockées ou transmises verbalement, sur papier ou par données électroniques.
La confidentialité est dans le meilleur intérêt d’un enfant parce qu’elle empêche toute utilisation
abusive de leurs informations à des fins échappant à leur contrôle, y compris pour des motifs
menant à leur exploitation, leur stigmatisation et des mauvais traitements à leur encontre, que
ce soit intentionnel ou non intentionnel. Elle permet également d’assurer que leurs points de
vue et opinions sont entendus et respectés à tout moment.
DÉFINITIONS CLÉS:
Confidentialité: Principe selon lequel les prestataires doivent protéger les informations
collectées au sujet des clients et garantir qu’elles ne sont accessibles qu’avec l’autorisation
expresse du client
Consentement éclairé: Accord volontaire d’une personne qui a la capacité de comprendre
et qui exerce son choix libre de recevoir des services (pour les enfants et les adultes âgés de
15 ans et plus49). Il exige des travailleurs sociaux qu’ils partagent les informations relatives aux
services et les risques potentiels liés à un tel partage d’informations
Accord éclairé: Volonté exprimée de participer aux services pour les enfants de moins de
1550 ans. Il exige le même partage d’informations (de façon adéquate pour l’enfant) sur les
services et les risques potentiels
Déclaration obligatoire: le terme utilisé pour décrire les systèmes juridiques et statutaires
qui exigent des prestataires un rapport au sujet de certaines catégories de crimes ou abus
(exemple : la violence sexuelle, la violence faite aux enfants, etc.); l’intérêt supérieur de l’enfant
doit être considéré lorsque les organisations pensent à se conformer ou non à de telles
politiques
Besoin de savoir: le fait de limiter les informations considérées sensibles et de les partager
uniquement avec les personnes pour qui les informations permettront de protéger l’enfant

47. Adapté de l’IA CP IMS


48. Ces principes sont soulignés dans la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant et la Charte africaine des
droits et du bien-être de l’enfant adoptée par l’Organisation de l’unité africaine.
49. L’âge peut être adapté selon la maturité de l’enfant.
50. Ibid.

108 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


PROTECTIONS DES DONNÉES GÉNÉRALES
1. Il est important de bien comprendre le contexte dans lequel vous travaillez. Avant d’utiliser
la base de données, une évaluation doit être effectuée qui étudie toutes les lois nationales
de protection des données en vigueur et les implications possibles qu’elles pourraient
avoir pour le personnel et les organisations concernés. Ce processus doit également
tenir compte du niveau de la sensibilité des données qui seront collectées en rapport aux
risques de sécurité spécifiques au contexte. Dans les cas où les données devront être
partagées ou transférées au-delà des frontières, les organisations doivent considérer les
obstacles potentiels à la protection des données (exemple: les responsables de la sécurité
aux frontières qui peuvent solliciter l’accès aux données).
2. Tout le personnel impliqué dans le travail doit être conscient des protocoles de protection
des données et les implications pour la sécurité des données sensibles.
3. Toutes les organisations détenant des informations concernant les enfants doivent
disposer d’une politique écrite du principe de protection des données, sur la base du
principe de la confidentialité, qui dans l’idéal doit être intégrée au sein d’une politique
de protection de l’enfant plus globale de l’organisation. Une obligation à respecter cette
politique doit être mentionnée dans les contrats du personnel.
4. Tous les enfants ayant donné des informations doivent recevoir un code sur la base
d’un système standard approuvé. Le format peut indiquer des zones d’identification ou
d’origine, mais doit garantir l’anonymat de l’enfant. Le code doit être utilisé pour faire
allusion au dossier de l’enfant verbalement, sur papier ou par voie électronique (y compris
dans les documents Word, les courriers électroniques, les conversations sur Skype, etc.)
au lieu de recourir à une information identifiable quelconque tel que le nom ou la date de
naissance. Tous les fichiers doivent être stockés selon le code attribué.
5. L’accès aux informations sur les enfants doit être limité uniquement à ceux qui ont besoin
de les connaître et à quiconque les enfants acceptent de leur en faire part.
6. Les personnes qui collectent les informations doivent obtenir un consentement éclairé
des enfants (et/ ou de leurs parents/ tuteurs) de préférence par écrit. Lorsque les enfants
sont trop jeunes (souvent moins de 15 ans) pour consentir, leur accord éclairé doit être
obtenu (c’est-à-dire leur volonté de participer aux services) pendant que les parents ou
les personnes en charge donnent leur consentement. Le processus de l’accord/ du
consentement éclairé doit inclure l’explication à l’enfant (et à leur parent/tuteur, s’il y a lieu)
les raisons exactes pour lesquelles ils collectent les informations, comment elles seront
utilisées et qui les utilisera. Les informations doivent être partagées dans langage et des
formats correspondants à l’âge et la capacité de compréhension de l’enfant. L’enfant (et le
parent /le tuteur) doit avoir l’opportunité de poser des questions. Dans les cas où il existent
des lois de déclaration obligatoire et sont en vigueur, les prestataires doivent expliquer ces
obstacles sur la confidentialité lors de l’obtention du consentement. Même face à des
enfants très jeunes (c’est-à-dire moins de 5 ans), les efforts doivent être effectués pour
partager et expliquer les informations de façon appropriée.
7. Les enfants doivent avoir l’opportunité de relever toute information qu’ils ne souhaitent
pas dévoiler à une personne particulière. Par exemple, ils peuvent désirer que leur famille
ne soient pas informées d’informations personnelles qu’ils préfèrent communiquer face à
face ou pas du tout.

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 109


ANNEXES

8. Dans des cas exceptionnels, les informations dévoilées par les enfants peuvent être
partagées contre leur volonté, notamment si après évaluation minutieuse, il est dans
l’intérêt supérieur de l’enfant de le faire. Toutefois les raisons de le faire doivent absolument
être expliquées aux enfants en de termes clairs. Il n’existe pas de règle stricte pour dévoiler
les informations partagées par un enfant. Mais, généralement, les informations doivent
être partagées lorsque l’enfant ou une autre personne sont en danger. En raison de sa
subjectivité, chaque dossier doit être considéré individuellement et les décisions relatives
à la publication des informations doivent être prises au niveau des plus hautes instances
de l’organisation ou des organisations impliqués.
9. Dans certains contextes, il existe des lois relatives à la déclaration obligatoire qui
exigent des prestataires de dénoncer des cas d’abus en cours ou suspectés à l’organisme
central, limitant ainsi la confidentialité entre les organisations et leurs clients. Lorsque ces
lois existent et sont en vigueur, elles doivent être expliquées à l’enfant (et/ou le tuteur) durant
le processus de consentement éclairé. Dans certains cas, les systèmes de déclaration
obligatoire peuvent être défaillants (par exemple, en raison du manque de procédures et de
directives claires, manque de capacité à répondre, etc.) et peuvent par la suite compromettre
la sécurité des enfants et des familles, particulièrement dans les situations d’urgence. Les
prestataires peuvent alors considérer la sécurité et l’intérêt supérieur de l’enfant ainsi que
les éventuelles implications juridiques de la non-déclaration, afin de déterminer les étapes
appropriées. Les décisions concernant le respect des lois relatives à la déclaration
obligatoire doivent être prises par les plus hautes instances de l’organisation
impliquée, pour la protection des travailleurs.
10. Après avoir collecté les informations, elles doivent être transmises à une personne tel
qu’un responsable directe ou une organisation partenaire, désignée pour les recevoir,
ceci à des fins clairement définies. Les lignes de partage d’informations doivent être
clairement définies et comprises par tout le personnel. Le passage des informations entre
les différentes organisations exige que toutes les organisations concernées se conforment
aux protocoles standard de protection des données.
11. Les enfants ont le droit d’accéder et d’étudier les informations disponibles à leur sujet. Les
organisations qui disposent des informations doivent par conséquent prendre des dispositions
pour leur permettre d’accéder à leurs informations quand et comme ils le souhaitent.
12. Le personnel qui travaille directement avec les enfants doit avoir l’occasion de parler des
dossiers avec leur superviseur pour leur propre bien-être. Durant les comptes rendus,
les informations dévoilées par le personnel doivent être discutées de façon anonyme. Si
nécessaire, la rupture de l’anonymat doit se faire en présence de la personne désignée pour
recevoir les informations et conformément à l’intérêt supérieur des personnes concernés.
13. Il est important pour les responsables de s’assurer que les protocoles de protection des
données sont respectés, à travers un contrôle régulier et le conseil au personnel et sont
mises à jour si besoin (par exemple en cas de modifications du contexte).
Sécurisation des dossiers papier
14. Chaque dossier doit être conservé dans un dossier individuel, avec le code individuel du
cas clairement marqué sur la partie externe du dossier. Il est impératif que le nom de
l’enfant n’apparaisse pas sur la partie externe du dossier.
15. Les dossiers papier doivent être conservés dans un endroit sûr, et être uniquement
accessibles au responsable de l’information. Habituellement cela revient à les conserver
dans des tiroirs à dossiers suspendus qui se ferment à clé et dont les clés seront gardées
par le responsable de l’information. Personne d’autre ne doit avoir accès à ces informations
sans permission.

110 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


16. Les dossiers papier doivent être transférés en main propre entre les responsables de
l’information. Au cours du transfert, les dossiers doivent être gardés dans une boite scellée
ou une enveloppe scellée. Dans certaines circonstances exceptionnelles, le responsable
de la gestion de l’enfant peut désigner un membre du personnel qui n’est pas concerné
par la protection de l’enfance pour effectuer cette tâche. Dans de telles circonstances,
le membre du personnel choisi peut être informé sur les protocoles de protection des
données et les signer.
17. Les documents originaux (comme les actes de naissance) doivent être scannés et rendus
à l’enfant. Les documents originaux ne doivent pas être conservés dans des dossiers
papier afin de pouvoir être détruits sans hésitation en cas d’évacuation/de relocalisation
d’urgence.
18. Les dossiers papier et/ou les dossiers suspendus doivent être marqués suivant un
système de codage par couleur en fonction de la sensibilité des données contenues,
suivant par conséquent l’ordre de priorité selon lequel ils doivent être retirés/détruits en
cas d’évacuation/de relocalisation d’urgence.
19. Les pièces contenant des informations papier ou numériques doivent rester fermées à clé
lorsque le responsable de l’information s’absente.
Sécurisation des données électroniques
20. Les ordinateurs doivent toujours avoir un antivirus à jour pour éviter la corruption des
données et la perte d’information.
21. Toutes les informations numériques concernant les enfants doivent être protégées par un
mot de passe qui doit être régulièrement changé. Qu’elles soient transférées via internet
ou une clé USB, les données doivent être cryptées ou protégées par un code. Les clés
USB doivent être protégées par un mot de passe et échangées en mains propres entre
les responsables de l’information, le dossier doit être supprimé immédiatement après le
transfert. Rassurez-vous que le dossier est définitivement supprimé de la corbeille de
votre ordinateur.
22. Les données doivent être sauvegardées chaque semaine dans deux emplacements de
secours au moins: la base de données interne et un dossier sécurisé externe dans un
emplacement centralisé préétabli. La sauvegarde externe permet de ne pas perdre les
données même si la base de données principale vient à être endommagée (à cause d’une
inondation par exemple). Cela signifie également que la base de données principale peut
être détruite au cours d’une évacuation ou d’une relocalisation d’urgence sans que les
données électroniques ne soient définitivement perdues. La sauvegarde interne consiste
en un disque dur externe conservé dans un tiroir fermé à clé. La sauvegarde externe
consiste en l’envoi par courriel de la base de données à un destinataire précis dans un
dossier compressé protégé par un mot de passe.
Planification d’une évacuation ou d’un relogement d’urgence
23. En cas de d’évacuation ou de relocalisation d’urgence, la direction doit s’assurer que les
ordinateurs dans lesquels les données sont conservées, les systèmes de sauvegarde et
les dossiers papier sont mis en lieu sûr. Lorsqu’il n’est pas possible de déplacer les fichiers
de base de données et les dossiers papier, la direction doit s’assurer que les fichiers
sont supprimés et les papiers brûlés. Les informations conservées dans les systèmes de
sauvegarde deviennent alors l’unique source d’information sur les enfants. Il faut noter
que dans certaines circonstances il peut s’avérer inutile de détruire les dossiers; dans ce
cas, il faut s’assurer qu’ils sont conservés en toute sécurité et protégés pendant la période
de l’évacuation ou du relocalisation. Cette décision doit être prise par la direction.

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 111


ANNEXES

24. Un plan clair d’évacuation/de relocalisation doit être élaboré, comprenant un « schéma
de responsabilisation » qui détermine la personne qui a la responsabilité de prendre les
décisions concernant le retrait ou la destruction des données (électroniques et papier). Ce
plan doit être inclus dans le plan standard d’évacuation/relocalisation de l’organisation par
les responsables de la sécurité/les cadres.
25. Le responsable national, le responsable de la sécurité, le responsable des technologies
d’information, l’équipe dirigeante et le l’équipe de la protection de l’enfance doivent
connaître dans les détails leur responsabilité individuelle dans le plan d’évacuation ou de
relocalisation et être conscients de la nature sensible des données collectées. Un briefing
sur le plan d’évacuation doit faire partie de la liste de contrôle standard du personnel
concerné.
26. Des simulations d’évacuation/de relocalisation doivent être effectuées pour s’assurer que
chaque individu connaît son rôle et est capable d’agir rapidement en cas d’évacuation/
relocalisation d’urgence. En cas de détérioration de la situation sécuritaire, les plans
d’évacuation/ relocalisation doivent être revus - et si nécessaire réévalués - par les cadres
et le personnel en charge de la sécurité.
Les organisations leaders
27. Dans un réseau inter-agences, les organisations leaders vérifient que toutes les autres
organisations ont mis en place des protocoles appropriés de protection des données, y
compris des plans d’évacuation et de relocalisation.
28. En cas d’évacuation/ relocalisation d’urgence, les organisations leaders doivent s’organiser
avec les autres organisations du réseau, pour s’assurer que toutes les organisations sont
capables d’évacuer sans compromettre la sécurité et la confidentialité des données.
29. Les organisations leaders doivent contacter le comité directeur et/ou le coordinateur de
projet IA CP IMS dès que possible pour les alerter de l’évacuation/de la relocalisation et
demander le soutien nécessaire.

112 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


ANNEXE 13: EXEMPLE DE CONSENTEMENT ÉCLAIRÉT51

5 CASE MANAGEMENT FOR CHILD SURVIVORS

OUTIL: EXEMPLE DE CONSENTEMENT / AACCORD


ÉCLAIRÉ ET ÉNONCÉ DES DROITS DES CLIENTS
L’exemple de scénario ci-après peut accompagner un formulaire de consentement / d’accord
éclairé dans votre environnement de travail.

EXEMPLE DE SCÉNARIO
CONSENTEMENT / ACCORD ÉCLAIRÉ ET ÉNONCÉ DES DROITS DES CLIENTS
Le scénario ci-après doit accompagner le formulaire de consentement / accord
éclairé utilisé dans votre environnement de travail.
Bonjour [nom du client].
Je m'appelle [nom de l’agent] et je suis là pour t'aider. Je suis travailleur social à [nom de
l'organisation], et mon rôle est d'aider les enfants et les familles qui rencontrent des difficultés.
Un grand nombre d'enfants bénéficient de nos services. La première chose que nous allons
faire, c'est de parler de ce qui t'est arrivé. L'objectif de cet échange vise à en savoir plus au
sujet de ta situation, afin que tu puisses recevoir des informations sur les services disponibles;
nous t'aiderons ensuite à entrer en contact avec les prestataires de ces services. Parmi
les avantages que présentent les services de gestion de dossiers, on note l'accès de l’enfant
à [insérer la description des services disponibles, tels que les ressources médicales,
psychosociales, juridiques / de justice et de sécurité au sein de votre communauté].
Il existe très peu de risques liés à la réception de services de gestion de dossiers [insérer
les risques sur la base de votre stratégie ou programme local].
Je tiens à te préciser que tout ce que tu me diras restera confidentiel, même les notes
que je prendrai pendant l'entrevue. C'est-à-dire que je ne répéterai à personne les informations
que tu voudras bien me confier ; je ne vais révéler à personne les renseignements dans ton
dossier, sauf si tu me demandes de le faire, ou à moins qu'il ne s'agisse d'informations qu'il me
faut partager pour te protéger d'un danger. Il ne me sera pas possible de garder toutes les
informations pour moi seul, je vais t'expliquer pourquoi. Il sera nécessaire de partager les
informations que tu m'auras donné si :

» Je réalise que tu coures un très grave danger. Dans ce cas, il faudra en informer
[insérer le nom de l'organisation pertinente].
» Tu m'informes avoir l'intention de te faire du mal. Je devrai en parler à tes parents ou
à un autre adulte de confiance. Si tu me dis avoir l'intention de blesser grièvement une
autre personne, il me faudra le signaler. Je ne pourrai pas garder ces problèmes secret,
juste entre nous deux.
» [Expliquer les lois prévoyant la déclaration obligatoire qui s'appliquent à votre
environnement].
» [Parlez des autres exceptions à la confidentialité. Par exemple, au cas où l'auteur de ces
abus sexuels et de l'exploitation est un employé de l'ONU ou des ONG].

Page 118 | International Rescue Committee

51. Directives relatives à la mise en œuvre. Prise en charge des enfants rescapés d’abus sexuels dans l’humanitaire. IRC. 2011

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 113


ANNEXES

CARING FOR CHILD SURVIVORS


OF SEXUAL ABUSE GUIDELINES

» Une autre personne ou une autre organisation peut t'apporter le soutien dont tu as besoin,
et j'ai besoin de ta permission pour partager ton dossier avec eux. Nous en reparlerons en
détails plus tard dans la discussion.

Ainsi, nous ne prendrons aucune décision par rapport à ta situation sans ton accord préalable,
sauf si c'est nécessaire pour ta sécurité et le respect de la loi.

Avant de commencer, je tiens également à te présenter tes droits dans le cadre de notre collaboration.
Je partage cette même information lors de toutes mes entrevues:

» Tu as le droit de refuser que ton histoire soit consignée – en totalité ou en partie – dans
les formulaires des dossiers. Il n'y a aucun problème si tu souhaites me parler de quelque
chose, mais tu ne veux pas que je le note pendant que nous discutons.
» Tu as le droit de ne pas répondre aux questions que je te pose. Tu as le droit de me
demander d'arrêter ou de ralentir si tu es en colère ou si tu as peur.
» Tu as le droit de passer ton entrevue seul ou avec une personne / tuteur de confiance.
C'est ta décision.
» Tu as le droit de me poser toutes les questions que tu veux, ou de me dire si tu ne
comprends pas ce que je dis.
» Tu as le droit de refuser les services de gestion de dossiers ; je partagerai alors avec toi
d'autres alternatives de services au sein de la communauté.

As-tu des questions au sujet de mon rôle et des services que nous pouvons te fournir?

[Prévoir du temps pour répondre aux éventuelles questions de l'enfant et du tuteur avant de
demander leur consentement / accord éclairé pour la suite].

Puis-je à présent avoir ton accord pour initier les services de gestion de dossiers?

» Si OUI, demandez à l'enfant et le tuteur de signer le formulaire de consentement / accord


éclairé qui l'engage dans la gestion de dossiers et procédez aux services de gestion de dossiers.
» Si NON, fournissez des informations sur les autres services de gestion de dossiers,
de sécurité, de santé, de justice ou juridiques au sein de la communauté.

Dans la plupart des situations, les enfants et tuteurs ont la volonté de donner leur consentement et/
ou accord éclairé pour participer aux services de gestion de dossiers. Le travailleur social doit être
capable de présenter les informations incluses dans l’exemple de déclaration ci-dessus de façon
non menaçante mais encourageante. Les enfants et tuteurs doivent se sentir plus en sécurité
lorsqu’ils se confient au travailleur social et continuer avec la gestion de dossiers une fois qu’ils
disposent d’informations intégrales et complètes. Dans chaque cas, les travailleurs sociaux ajusteront
leurs termes et approches pour les adapter au contexte. Ce style d’adaptation locale est encouragé
par l’auteur de ces directives.

CCS Guidelines | Page 119

114 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


ANNEXE 14 : EXEMPLE DE NOTE D’ORIENTATION POUR LE
CONSENTEMENT ÉCLAIRÉ52

Au tout début de la réunion avec les enfants et leurs tuteurs, les travailleurs sociaux sont
chargés de convaincre les clients d’utiliser les services en leur expliquant leur rôle et les
services à leur disposition pour venir en aide à l’enfant et à sa famille. Le plus souvent, les
enfants, et peut-être les tuteurs, ne comprendront pas complètement le rôle du travailleur
social et ce qui va se passer. Cette situation peut les amener à être craintifs et indécis à l’idée
d’utiliser les services. C’est pourquoi, une partie importante de la gestion de cas consiste à
être franc au sujet des services offerts - et des lois qui régissent ces services (Ex. les protocoles
de confidentialité) - et d’obtenir la permission du tuteur et de l’enfant avant de commencer.
Les enfants et les travailleurs sociaux peuvent uniquement accepter de participer lorsqu’ils
comprennent parfaitement la nature des services et les bénéfices et risques y afférents. En
gestion de cas, la permission du client - également désignée comme « consentement éclairé
» et/ou « accord éclairé » - est requise à trois principaux niveaux. Il s’agit de:
Au début des services de gestion des dossiers (avant l’accueil initial et l’interview d’évaluation).
En tant que parties prenantes de la gestion de cas, les enfants et les tuteurs doivent
également donner leur permission au travailleur social pour qu’il collecte et conserve les
informations relatives au dossier tout au long du processus de la gestion de cas.
Pendant les référencements de dossiers, lorsque le travailleur social partage les informations
avec d’autres prestataires de services qui peuvent aider à répondre aux besoins de l’enfant
et de sa famille.
Pour que les enfants et les tuteurs donnent leur accord pour participer à la gestion de cas, les
travailleurs sociaux doivent leur expliquer:
Le rôle du travailleur social et ses responsabilités dans la gestion de cas ;
Les composantes de la gestion de cas (Ex.: écouter les problèmes, identifier les besoins,
aider à répondre aux besoins), y compris les bénéfices et limitations du service ;
Ce que signifie la confidentialité; et les raisons pour lesquelles elle peut parfois ne pas être
assurée, y compris les conditions pour lesquelles une déclaration obligatoire est requis.
Comment les informations du client seront conservées en lieu sûr et en toute sécurité
(ces informations incluent tous les formulaires de gestion de cas et les bases de données
utilisées)
Comment les informations du client seraient utilisées (si elles étaient utilisées pour la collecte
de données, le partage d’informations ou pour d’autres raisons).
Les travailleurs sociaux doivent toujours donner aux enfants et aux tuteurs la possibilité de
poser des questions ou de partager leurs inquiétudes au cours de la discussion.

COMMENT OBTENIR LA PERMISSION DES ENFANTS ET DES TUTEURS


Expliquer les services de la gestion de cas, y compris le besoin de collecter, de conserver et
parfois de partager les informations des concernés et obtenir la permission d’agir ne doit pas
nécessairement être une tâche compliquée. Toutefois les travailleurs sociaux doivent savoir
comment obtenir la permission en se basant sur les lois locales, l’âge et le niveau de maturité de
l’enfant, et la présence d’tuteurs non-auteurs de mauvais traitements.

52. Directives relatives à la mise en œuvre. Prise en charge des enfants rescapés d’abus sexuels dans l’humanitaire. IRC. 2011

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 115


ANNEXES

En général, la permission pour procéder à la gestion de cas (et d’autres actions similaires) doit être
donnée tant par l’enfant que par le parent ou le tuteur, sauf s’il est jugé inapproprié d’impliquer le
tuteur de l’enfant. La permission de procéder à une gestion de cas et à d’autres actions de prise
en charge et de traitement est obtenue par « consentement éclairé » des tuteurs ou des enfants
plus âgés et/ou « accord éclairé » des plus jeunes enfants. Le consentement éclairé et l’accord
éclairé sont des notions similaires, mais pas identiques.
Le « consentement éclairé » est l’accord volontaire donné par un individu qui a
la capacité légale de donner son consentement. Pour donner son « consentement
éclairé », un individu doit avoir la capacité et la maturité de connaître et de comprendre la
nature des services proposés et être légalement capable de donner son consentement. Les
parents sont principalement responsables de donner leur consentement pour que l’enfant
reçoive ces services. Dans certains contextes, les adolescents sont légalement capables de
donner leur consentement à la place, ou en plus de celui de leurs parents.
« L’accord éclairé » c’est la volonté exprimée de participer aux services. Pour les
enfants plus jeunes qui sont par définition trop jeunes pour donner leur consentement éclairé,
mais qui sont assez âgés pour comprendre et accepter de recevoir les services, « l’accord
éclairé » est requis. L’accord éclairé c’est la volonté exprimée de l’enfant de participer aux
services.
DIRECTIVES RELATIVES À L’OBTENTION DU CONSENTEMENT ÉCLAIRÉ/ DE
L’ACCORD ÉCLAIRÉ DES ENFANTS/DES TUTEURS
L’âge auquel l’accord parental est nécessaire dépend des lois de chaque pays. Ce qui signifie
que lorsque l’enfant n’a pas encore l’âge légal pour donner son consentement éclairé (âge
généralement déterminé par les lois de chaque pays), le consentement du tuteur est requis.
En l’absence de toute loi claire ou d’adhérence à la loi, les enfants de moins de 15 ans ont
généralement besoin du consentement du tuteur.
Jeunes enfants (0-5 ans)
Le consentement éclairé des enfants de cette tranche d’âge doit être obtenu par le tuteur de
l’enfant ou tout par autre adulte de confiance dans la vie de celui-ci, et non de l’enfant lui-même.
En cas d’absence de ces personnes, le prestataire de service (travailleur social, personnel de la
protection de l’enfance personnel soignant, etc.) devra donner son consentement au nom de
l’enfant, privilégiant la santé et le bien-être de ce dernier.
Les très jeunes enfants ne sont pas capables de prendre des décisions relatives à la prise en
charge et au traitement, par conséquent, leur accord éclairé n’est pas requis. Cependant, le
prestataire de service doit essayer d’expliquer à l’enfant ce qui se passe en termes simples et
appropriés.
Pour les plus jeunes enfants (6-11 ans)
En général, les enfants de cette tranche d’âge ne sont ni légalement capables de donner leur
consentement éclairé à participer à ces services, ni suffisamment matures; cependant, ils
sont capables de donner leur accord éclairé ou d’exprimer leur « volonté » de participer. Leur
permission leur sera demandée avant d’entreprendre les services et actions qui les affecteront
directement. Cette permission peut être donnée oralement par l’enfant, et référencée ainsi dans
le formulaire de consentement éclairé. Pour les enfants de cette tranche d’âge, le consentement
écrit des parents ou du tuteur est nécessaire en plus de l’accord éclairé de l’enfant. S’il n’est
pas possible d’obtenir le consentement éclairé d’un parent ou du tuteur, un autre adulte digne
de confiance (identifié par l’enfant) qui peut être mêlé en toute sûreté aux décisions de prise
en charge et de traitement doit être approché pour donner son consentement pour l’enfant.

116 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


Les enfants plus âgés 12-14 ans:
Les enfants de cette catégorie d’âges ont des capacités en pleine évolution et un
développement cognitif plus avancé, et peuvent ainsi être assez matures pour prendre des
décisions et donner leur consentement éclairé afin de poursuivre les services. La pratique
standard pour le travailleur social consiste à demander l’accord éclairé écrit de l’enfant ainsi
que le consentement éclairé écrit du parent/du tuteur pour participer aux services. Toutefois,
il n’est ni très sûr, ni dans l’intérêt supérieur de l’enfant d’impliquer le tuteur, le travailleur
social doit essayer d’identifier un autre adulte de confiance dans l’entourage de l’enfant qui
donnera son consentement éclairé et l’accord écrit de l’enfant. Si ce n’est pas possible,
l’accord éclairé de l’enfant peut être pris en compte si le travailleur social juge l’enfant assez
mature.Lle travailleur social peut alors commencer la prise en charge et le traitement avec
l’appui de son superviseur.
Les adolescents plus âgés (15-18 ans)
Les enfants de 15 ans et plus sont généralement jugés assez matures pour prendre des
décisions. Par ailleurs, les enfants de 15 ans ont souvent le droit légal de prendre des
décisions relatives à leur prise en charge et à leur traitement, en particulier pour ce qui est
des services sociaux ou de la santé reproductive. Ceci signifie que les adolescents plus âgés
peuvent donner leur consentement ou accord éclairé (conformément aux lois locales). Dans
l’idéal, les tuteurs de soutien et non-auteurs de mauvais traitements doivent être inclus dans
les prises de décision relatives à la prise en charge et au traitement dès le départ et ainsi
donner leur consentement éclairé. Cependant, la décision d’impliquer les tuteurs revient
directement à l’enfant en accord avec les lois et politiques locales.
Si l’adolescent (et le tuteur) convient de commencer les services, le travailleur social
documente leur consentement éclairé à l’aide d’un formulaire de consentement, ou de note
sur le rapport du dossier certifiant qu’il a obtenu le consentement verbal de procéder aux
services de gestion de cas. Remarque : les travailleurs sociaux doivent suivre les procédures
et directives relatives au consentement/à l’accord éclairé durant l’étape de la planification
des actions du cas lorsque les référencements vers d’autres services ont lieu.
Cas particuliers
S’il n’est pas dans l’intérêt supérieur de l’enfant d’inclure un tuteur dans le processus de
consentement éclairé, le travailleur social doit vérifier s’il existe un adulte digne de confiance
dans l’entourage de l’enfant qui peut donner son consentement. S’il ne trouve aucun autre
adulte digne de confiance pour donner son consentement, le travailleur social doit juger de
la capacité de l’enfant à prendre des décisions en fonction de son âge et de son niveau de
maturité.
Si un enfant de moins de 15 ans ne donne pas son accord et que le tuteur le fait, OU si les
deux refusent de donner leur consentement OU si un enfant de plus de 15 ans ne donne pas
son consentement, le travailleur social doit décider au cas par cas en se basant sur l’âge de
l’enfant, son niveau de maturité, les facteurs traditionnels et culturels, la présence de tuteurs
(de soutien), et l’urgence du besoin de prise en charge, s’il est approprié d’aller à l’encontre
de la volonté de l’enfant ou du tuteur en procédant à la gestion de cas et en aidant l’enfant
à recevoir l’aide et la prise en charge nécessaires.
Au cas où l’enfant et le tuteur hésitent à procéder, les travailleurs sociaux doivent poser des
questions supplémentaires pour déterminer la raison de cette hésitation. L’enfant et/ou le
tuteur sont peut-être effrayés à l’idée de perdre le contrôle de leurs informations confidentielles
à cause d’une loi les obligeant à les révéler. Dans ce cas de figure, le travailleur social peut
discuter plus amplement avec eux de leur droit de prendre part au partage de l’information
si nécessaire (Ex.: s’ils sont obligés de communiquer) et/ou discuter plus amplement des
risques que pourrait entraîner la divulgation de ces informations.) Si des risques sérieux

Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 117


ANNEXES

sont identifiés, il pourrait ne pas être dans leur intérêt supérieur de révéler ces informations;
le travailleur social peut en discuter de manière approfondie avec le client puis, avec son
superviseur. Les travailleurs sociaux doivent prendre le temps de discuter des peurs et des
inquiétudes de l’enfant et du tuteur relatives au processus de gestion de cas et apporter des
réponses claires et précises pour les rassurer.

APERÇU DES DIRECTIVES RELATIVES AU CONSENTEMENT/À L’ACCORD ÉCLAIRÉ

Tranche d’âge Enfant Aidant Si aucun Moyens


aidant n’est
disponible ou
si la mesure
n’est pas
dans l’intérêt
supérieur de
l’enfant

0-5 - Consentement Consentement Consentement


éclairé éclairé du écrit
travailleur social
ou de tout autre
adulte digne de
confiance

6-11 Accord éclairé Consentement Consentement Accord oral


éclairé éclairé du Consentement
travailleur social écrit
ou de tout autre
adulte digne de
confiance

12-14 Accord éclairé Consentement L’accord éclairé Accord écrit


éclairé de l’enfant ou
Consentement
de tout autre
écrit
adulte digne
de confiance et
d’un niveau de
maturité

15-18 Consentement L’obtention du Le Consentement


éclairé consentement consentement écrit
éclairé avec la éclairé de
permission de l’enfant et
l’enfant un niveau
de maturité
suffisant
peuvent faire le
poids

118 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 119
ANNEXES

120 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance


Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance 121
PART I: FIVE TIPS ON FUNDRAISING FOR CP AND GBV

122 Directive Inter-agence du Groupe de travail Protection de l’Enfance

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