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Plan National Dechets Miniers

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ROYAUME DU MAROC

MINISTRE DE L’ÉNERGIE,
DES MINES ET DE L’ENVIRONNEMENT,
DÉPARTEMENT DE L’ENVIRONNEMENT

Plan d’action national pour la valorisation


des rejets miniers

Mars 2021
Table des matières

Introduction ................................................................................................................................ 1
Contexte ..................................................................................................................................... 3
Cadre législatif national relatif au secteur minier ...................................................................... 4
1. Textes législatifs relatifs à l’environnement ...................................................................... 4
2. Textes législatifs et règlementaires spécifiques au secteur minier ................................... 4
2.1 Textes réglementant la valorisation des rejets miniers ........................................................................... 5

2.2 Textes réglementant la réhabilitation des sites miniers.......................................................................... 6

Plan d’action national pour la valorisation des rejets miniers ................................................... 7


1. Approche adoptée pour l’élaboration du plan d’action ................................................ 7
1.1 Approche globale ..................................................................................................................................... 7

1.2. Méthodologie adoptée pour l’étude technique relative aux sites fermés prioritaires .......................... 8

2. Actions techniques ............................................................................................................. 9


3. Actions réglementaires .................................................................................................... 87
4. Mesures d’accompagnement ........................................................................................... 94
4.1 Renforcement de la communication ..................................................................................................... 94

4.2 Renforcement des capacités ................................................................................................................. 94

4.3 Mise à jour de la base de données du Système d’Information Géographique ..................................... 95

5. Planification du plan d’action ........................................................................................... 95


6. Évaluation budgétaire et montage financier du plan d’action ...................................... 100
6.1 Estimation du coût des actions relatives aux sites fermés prioritaires ............................................... 100

6.3 Montage financier du plan d’action .................................................................................................... 104

Conclusion .............................................................................................................................. 124

I
Introduction
L’industrie minière représente un secteur d’activité stratégique de par les enjeux
économiques et politiques auxquels elle est associée. Au Maroc, le secteur minier
représente un important contributeur au produit intérieur brut (10%) et un
incontournable créateur d’emplois (41 000 emplois directs en 2017). Il contribue
ainsi au développement régional, et rural et au désenclavement des régions
déshéritées par la construction d’infrastructures économiques et socio-éducatives.
Le secteur minier est par ailleurs confronté à plusieurs défis notamment le faible
niveau de couverture géologique au regard de la grande richesse des ressources du
sous-sol marocain, les contraintes liées à l’exploitation minière artisanale qui
pèsent sur le développement du secteur et sur la création de la valeur, la
diminution de rentabilité des gisements de plus en plus difficiles à valoriser par leur
profondeur et leurs plus faibles teneurs.
A ces défis spécifiques au contexte marocain s’ajoutent ceux liés à la volatilité des
prix des matières premières et la globalisation de la concurrence et de la
compétitivité. Face à ces défis, le Ministère de l’Énergie, des Mines et de
l’Environnement a adopté depuis 2013 une stratégie de développement du secteur
minier, hors phosphates, en concertation avec la profession minière. La stratégie
repose sur des objectifs ambitieux à l’horizon 2025 visant le triplement du chiffre
d’affaires du secteur à plus de 15 milliards de Dirham, la multiplication par 10 du
volume d’investissement dans l’exploration et la recherche minière à près de 4
milliards de Dirhams et le doublement des emplois générés par le secteur.
Le Maroc comporte environ 259 mines dont 165 sites fermés. Ces derniers ont été
généralement abandonnés sans mesure de maitrise des risques environnementaux
et de sécurité liés aux rejets, aux ouvrages et à l’infrastructure.
La mise en place des mesures pour la réhabilitation de ces sites fermés et celles
pour la prévention de la reproduction de la même situation dans le futur sont plus
que jamais une priorité. Les dispositifs du nouveau règlement minier (loi 33-13)
constituent un point fort pour le redressement de la situation. Ils nécessitent
toutefois d’être renforcés par les textes d’application et les directives permettant
d’assurer leur mise en œuvre effective et complète.
Les rejets miniers constituent un enjeu de taille pour l’industrie minière en raison
de leurs impacts environnementaux et sanitaires (génération de drainages
contaminés, dispersion des poussières chargées en éléments nocifs, risque
d’inhalation ou ingestion de ces particules par les riverains, perturbation
paysagère, etc.) auxquels s’ajoutent des enjeux fonciers qui peuvent représenter
une entrave au développement des régions minières.

1
Le secteur minier a produit environ 3,5 Milliards de tonnes de rejets entre 1968 et
2015 (mines fermées et en activité). Ces quantités atteindront plus de 6 milliards
de tonnes à l’horizon 2030 .
Afin de soulever les défis actuels et futurs posés par ces rejets, l’adoption de
nouvelles pratiques plus durables parait incontournable. La contrainte
environnementale et sanitaire que représentent les sous-produits miniers devrait
être transformée en une opportunité permettant la création de la richesse et de
l’emploi. La valorisation encadrée des rejets miniers représente dans ce sens une
alternative très prometteuse.
La Stratégie Nationale du Développement Durable (SNDD) mise en place par le
Maroc consacre tout un axe stratégique (N°6) pour assurer un secteur minier
durable capable de créer de la valeur et des emplois en plus de sa capacité de
réduire l’ampleur de la pression exercée sur les ressources naturelles. C’est dans
ce cadre que le Département de l’Environnement a élaboré le plan d’actions pour
la valorisation des rejets miniers au Maroc.
Ce plan a pour objectif principal l’assainissement de la situation environnementale
relative au passif minier et l’instauration de nouvelles pratiques garantes d’un
développement responsable du secteur minier. Le plan d’action vise également le
renforcement de la compétitivité de l’industrie minière nationale et la relance d’un
développement économique solidaire dans les anciens territoires miniers.
Le plan propose ainsi des actions techniques pour la gestion des rejets, la
réhabilitation des sites et la valorisation du patrimoine minier ainsi que des actions
pour le renforcement du cadre réglementaire et la gouvernance, en se référant aux
meilleurs pratiques disponibles et aux standards internationaux.
Le présent plan d’action, de par les actions, les solutions et les recommandations
qu’il contient, pourra servir de base pour l’élaboration d’un guide méthodologique
pour des mines durables au Maroc.

2
Contexte
Le plan d’action national pour la valorisation des rejets miniers a été élaboré en tenant
compte des résultats du diagnostic environnemental du secteur minier et du benchmark
national et international réalisés précédemment.
Au cours de la phase du diagnostic, un inventaire de l’ensemble des sites miniers au niveau
national a été réalisé. Les priorités d’actions ont été dégagées sur la base d’une analyse
multicritères qui a permis de ressortir neuf sites miniers fermés comme prioritaires en
raison de l’ampleur de leurs impacts sur l’environnement et de leurs potentiels à la
valorisation. Il s’agit des mines de Sidi Boubker, Sidi Lahcen, Zaida, Mibladen-Aouli,
Kettara, Azegour, Erdouz, Sidi Bou Othmane et Tansrift.
Les sites prioritaires ont fait l’objet par la suite d’une évaluation appropriée des
potentiels contaminants et valorisables de leurs rejets ainsi que de leurs potentiels en
terme d’ héritage minier valorisable.
Les évaluations ont été fondées sur les informations et les données collectées sur le
terrain et sur les résultats des différentes analyses réalisés sur les échantillons de rejets
prélevés sur chaque site. Les données ont été renforcées en capitalisant sur les résultats
des travaux de recherche approuvés scientifiquement.
Le benchmark a permis par ailleurs d’identifier les meilleures pratiques utilisées pour la
gestion des rejets et des sites miniers à l’échelle nationale et internationale. Il a concerné
aussi bien les pratiques de valorisation des rejets miniers et de réhabilitation des sites que
les aspects relatifs à la gouvernance et à la législation concernant l’activité minière.
En se référant à l’ensemble des données déterminées et collectées, le plan propose des
actions approfondies et détaillées pour les neufs mines fermées prioritaires. Il intègre
également des propositions d’actions pour le reste des mines. Ces dernières étant plus
générales, peuvent être affinées pour chaque site en adoptant la même approche
méthodologique développée pour les sites prioritaires.
Après un rappel du cadre législatif national relatif au secteur minier, le présent rapport
comporte les parties suivantes :
• Une 1ère partie consacrée aux résultats de l’étude technico-économique relative aux mines
fermées prioritaires. Dans cette partie sont détaillées les actions de valorisation des rejets
proposées pour chaque site, ainsi que des propositions relatives à la réhabilitation et la
valorisation du patrimoine.
• La 2ème partie donne d’une manière plus générale et commune à chaque catégorie de mines,
des actions pour la valorisation des résidus et la maitrise des rejets non valorisables ainsi que
des propositions pour la réhabilitation des sites et la préparation de nouveaux usages et ce
pour les mines fermées autres que les sites prioritaires, les mines en activité et les mines en
développement.
• Dans La 3ème partie, sont proposées des actions pour le renforcement du cadre réglementaire
et institutionnel ainsi que des mesures d’accompagnement portant sur la communication, le
renforcement des capacités et la mise à jour du Système d’Information Géographique des sites
miniers.

3
Cadre législatif national relatif au secteur minier
Sur le plan environnemental, l’activité minière est régit à la fois par des lois
relatives à l’environnement en général et par les textes législatifs spécifiques au
secteur minier.

1. Textes législatifs relatifs à l’environnement


L’arsenal législatif marocain lié à l’environnement s’est consolidé ces dernières
décennies afin d’ériger la protection de l’environnement et l’intégration du concept
du développement durable comme droit fondamental. Ainsi, le Maroc dispose
actuellement de plusieurs textes législatifs qui visent la prévention et la lutte
contre l’atteinte à l’environnement et à la santé publique et qui s’appliquent, à
différents niveaux à l’activité minière (autorisation, acceptabilité
environnementale, gestion des déchets, seuils effluents liquides et
atmosphériques, etc.). Il s’agit principalement de la loi-cadre n°99.12 portant
Charte Nationale de l'Environnement et du Développement Durable, de la loi
n°11.03 relative à la protection et à la mise en valeur de l’environnement, de la loi
n°12.03 relative aux études d’impacts sur l’environnement qui a été abrogée par la
loi n°49-17 relative à l’évaluation environnementale stratégique, de la loi n° 13.03
relative à la lutte contre la pollution de l’air, de la loi n° 28.00 relative à la gestion
des déchets et à leur élimination tel que complétée et modifiée par la loi n° 23.12,
de la loi n° 36.15 relative à l'eau, de la loi n°81.12 relative au littoral, de la loi 27-13
relative aux carrières, du Dahir du 25 août 1914 portant règlementation des
établissements insalubres, incommodes ou dangereux, tel qu’il a été modifié et
complété.

2. Textes législatifs et règlementaires spécifiques au secteur minier


Le secteur minier s’est doté, donc d’une nouvelle loi n° 33-13 relative aux mines qui
a été promulguée par le Dahir n° 1-15-76 du 14 ramadan 1436 (1er juillet 2015).
Cette loi vise à redynamiser l’exploration et la recherche minières, et à assurer une
activité minière durable et responsable ouverte sur les pratiques internationales et
tenant compte des spécificités locales.
La loi 33-13 accorde une grande importance à la protection de l’environnement et
à l’intégration du concept de développement durable dans l’activité minière. Elle a
introduit plusieurs dispositions couvrant la prévention des impacts potentiels au
cours de la phase d’exploitation et l’après-mine (étude d’impact sur
l’environnement et plans d’abandon). Elle a également étendu l’exploitation aux
haldes et terrils en vue de la valorisation des rejets miniers.
Les principales dispositions de la loi 33-13 et ses textes d’application relatives à
l’environnement en général portent sur :

4
• L’obligation de la réalisation de l’étude d’impact sur l’environnement et de l’obtention
de l’acceptabilité environnementale pour tout projet d’exploitation minière (article 59
de la loi 33-13 et article 10 du décret n° 2-15-807 portant sur la procédure d’octroi des
titres miniers).
• La responsabilité en matière de la protection de la santé et de la sécurité du personnel
et des populations riveraines ainsi que la préservation de l’environnement et des biens
communs (articles 52, 61, 62 et 101 de la loi 33-13 précitée).
• La responsabilité de la préservation et de la réparation environnementale en cas
d’accident (article 57 de la loi 33-13 précitée).
• L’obligation de se conformer à toutes les obligations environnementales applicables
autres que celles spécifiques à l’activité minière (article 56 de la loi 33-13 précitée).
La loi 33-13 a fait l’objet d’une révision afin d’apporter de nouvelles dispositions
législatives permettant de consolider les orientations visées pour le secteur
minier. Un nouveau texte portant la référence « projet de loi n° 46-20 modifiant et
complétant la loi 33-13 » est en phase de finalisation. Les principales modifications
de ce projet de loi en lien avec le volet environnemental sont :
• L’institution d’une caution par type de permis miniers ou d’autorisation d’exploitation
des haldes et terrils. Notons que les modalités du cautionnement seront fixées par voie
règlementaire (article 7-1).
• L’obligation de procéder à la réhabilitation du site en cas de révocation d’un permis
minier par l’ex titulaire dudit permis. Le cas échéant, l’administration chargée des
mines y procède en utilisant la caution mentionnée à l’article 7-1 et ledit ex-titulaire
est privé d’avoir d’autres permis miniers pendant une période de 5 ans (article 103).
• L’institution d’un " Comité National Consultatif des Mines " dans le but d’émettre des
conseils concernant les questions minières prévues par la loi des mines et ses textes
d’application ainsi que d’un " Comité des Minerais Stratégiques " qui se chargera de
proposer la liste des minerais stratégiques et l'écosystème approprié pour les exploiter
ainsi que de développer les industries associées (article 117-1).
2.1 Textes réglementant la valorisation des rejets miniers
La loi 33-13 a consacré tout un chapitre (Titre V) pour introduire les dispositions
liées à l’autorisation de l’exploitation des haldes et terrils (articles 75 à 83). Les
modalités d’application des exigences relatives à l’exploitation des rejets miniers
ont été fixées par le décret n° 2-18-548 portant sur la procédure d’octroi des
autorisations d’exploitation des haldes et terrils en application aux dispositions de
la loi.
L’autorisation d’exploitation des haldes et terrils est dotée de mécanismes
réglementaires permettant d’assurer une valorisation des rejets respectueuse de
l’environnement à savoir :
• L’obligation de la réalisation de l’étude d’impact sur l’environnement. Le décret
stipule dans son premier article relatif à la constitution du dossier de demande de

5
l’autorisation d’exploitation des haldes et terrils, que le demandeur de ladite
autorisation doit fournir un engagement d’exécution de l’étude d’impact sur
l’environnement et présenter la décision d’acceptabilité environnementale dans un
délai ne dépassant pas une année à partir de la date d’octroi de l’autorisation
d’exploitation.
• La nécessité de préservation de l’environnement au cours de l’exploitation des
gisements de rejets miniers. Ainsi le titulaire de l’autorisation de l’exploitation des
haldes et terrils doit informer par écrit l’administration chargée des mines au moins
un mois avant le démarrage des travaux d’exploitation des mesures qu’il préconise en
matière d’hygiène, de sécurité et de préservation de l’environnement (article 8)
• La nécessité de remise en état des sites d’exploitation en cas de renonciation, le
titulaire de l’autorisation doit fournir un descriptif des mesures de sécurité prises ou
projetées pour remettre en état la zone exploitée. L’administration chargée des mines
ou toute personne déléguée à cet effet peut subordonner l’acceptation de la
renonciation à l’exécution des travaux nécessaires à la remise en état des lieux
exploités (article 11).
2.2 Textes réglementant la réhabilitation des sites miniers
La loi 33-13 a apporté une nouvelle disposition qui consiste en l’obligation de la
réhabilitation des sites miniers après leur exploitation. Ainsi l’article 60 de la loi
stipule dans son deuxième aliéna que le titulaire de la licence d’exploitation de
mines doit élaborer un plan d’abandon. Les textes d’application de cette obligation
ne sont, toutefois, pas encore fixés à ce jour.
Cette obligation est en cours de renforcement par le projet de loi n° 46-20
modifiant et complétant la loi 33-13 pour les permis miniers et les autorisations
d’exploitation des haldes et terrils qui a institué une caution par type de permis
miniers ou d’autorisation d’exploitation des haldes et terrils. Ces cautions serviront
en principe à la mise en place par l’administration des travaux de réhabilitation
dans le cas où ces derniers n’ont pas été réalisés par l’exploitant.

6
Plan d’action national pour la valorisation des rejets miniers
Le Plan d’action pour la valorisation des rejets miniers vise comme objectif
principal le renforcement et la concrétisation des principes de durabilité et de
responsabilité dans l’activité minière. A travers la mise en place des actions
écologiques, le plan d’action permettra de solutionner à la fois les problèmes
environnementaux et sanitaires associés aux rejets miniers, ceux liés à la libération
du foncier en plus de permettre la sauvegarde des réserves en matériaux naturels.
Ce plan propose des actions permettant l’optimisation de la valorisation des rejets
miniers à l’échelle nationale et l’instauration de cette pratique pour les mines
futures. Il propose également des actions de maitrise des pollutions liées aux
rejets, de réhabilitation et de préparation de nouveaux usages des sites miniers.
Ces actions constitueront un moteur de relance économique dans les régions
concernées.

1. Approche adoptée pour l’élaboration du plan d’action


1.1 Approche globale
Le plan d’action pour la valorisation des rejets miniers porte sur l’ensemble des sites miniers
au niveau national (en arrêt/fermés, en activité et en développement) et couvre aussi bien le
volet technique que le volet réglementaire et institutionnel. Sur le plan technique, des actions
approfondies et détaillées sont proposées pour un échantillon de sites identifiés comme
prioritaires et ont porté sur la valorisation des rejets, la réhabilitation des sites et la
valorisation du patrimoine minier. Des actions plus générales sont proposées d’une manière
commune pour chaque catégorie de mines (fermées autres que prioritaires, en activité et en
développement). Sachant que l’approche méthodologique générale qui a été développée
pour la détermination des actions pour les sites prioritaires pourrait être appliquée pour
affiner les actions relatives au reste des sites miniers.

Mines fermées
prioritaires
Plan de Valorisation des rejets

Mines fermées autres


miniers au Maroc

que prioritaires
Volet technique
Mines en activité
Volet réglementaire
et institutionnel
Mines en
développement

Figure 1 : Approche considérée pour la proposition des actions

7
1.2. Méthodologie adoptée pour l’étude technique relative aux
sites fermés prioritaires
L’étude technique relative aux mines fermées prioritaires a concerné les neuf sites identifiés
par l’analyse multicritère et qui sont présentés dans le tableau ci-après.
Tableau 1 : Liste des mines retenues comme prioritaire pour l’élaboration du plan d’action

Régions Mines Minerai exploité Statut


Sidi Boubker Pb-Zn Fermée
Oriental
Sidi Lahcen Pb-Ag Fermée/en arrêt
Zaida Pb Fermée
Drâa-Tafilalt
Mibladen-Aouli Pb Fermée
Kettara Pyrrhotine Fermée
Azegour Cu-Mo-W-U Fermée
Marrakech-Safi
Erdouz Pb-Zn Fermée
Sidi Bou Othmane Zn Fermée
Béni Mellal-Khénifra Tansrift Cu Fermée/en arrêt

Afin de déterminer les actions pour la valorisation des rejets des mines fermées prioritaires, il
a été procédé dans un premier temps à la collecte et la détermination des informations
concernant les propriétés quantitatives et qualitatives des rejets pour chaque site
(caractéristiques chimiques, physiques et minéralogiques). Par la suite, le caractère dangereux
des rejets a été évalué sur la base de deux essais spécifiques notamment l’essai de prédiction
de la génération du drainage minier acide et l’essai de l’évaluation du potentiel de lixiviation
des éléments toxiques TCLP (Toxicity Characteristic Leaching Procedure).
Par la suite, une approche a été adoptée pour la détermination des actions de valorisation
des rejets pour chaque site (Figue 8). Elle consiste à évaluer dans un premier temps si le rejet
comporte des éléments avec des teneurs suffisantes pour une valorisation économique et
pouvant justifier son retraitement. Dans le cas, positif, le rejet sera destiné à une valorisation
par récupération de l’élément (ou des éléments) en question. Cette opération génère un
concentré (le produit marchand) et un sous-produit dont le volume est quasi-similaire à celui
du rejet traité.
Dans le cas où le rejet ne possède pas d’éléments d’intérêt économique valorisables avec des
teneurs importantes, la classification du rejet en terme de dangerosité est vérifiée. Si le rejet
est classé non dangereux, il pourrait être utilisé comme substituant aux granulats naturels. Si
par contre, le rejet est classé comme dangereux, il ne pourrait en principe être valorisé comme
matériau alternatif et doit plutôt être géré conformément aux dispositifs requis pour une telle
catégorie de rejet.
Afin de pouvoir optimiser la valorisation d’un maximum de volume de rejets miniers générés,
il a été procédé dans le cas d’un rejet dangereux, à la vérification de la possibilité d’un
retraitement afin de le rendre non dangereux. Si l’opération est faisable, le rejet peut être

8
reclassé non dangereux après l’élimination des fractions à la base de sa dangerosité et devient
alors admissible pour un recyclage comme matériau alternatif. Dans le cas contraire, le rejet
doit être restauré conformément aux modalités permettant sa stabilisation chimique et
garantissant l’absence de relargage des polluants vers les différentes composantes de
l’environnement et vers les populations.
Il est à signaler que l’opération de retraitement « environnemental » serait davantage viable
économiquement si le rejet en question est déjà programmé pour un retraitement pour
récupération d’élément d’intérêt économique (optimisation des coûts d’investissement et
d’opération). L’opération dans ce cas visera à récupérer simultanément les fractions
économiques et les fractions « nocives ».

Rejet minier

Non Non
Teneur significative en élément à
Rejet classé dangereux
valeur économique
Oui
Oui
Recyclage comme
Possibilité de « dépollution » matériaux secondaires
Retraitement Oui
Récupération élément Non
économique et/ou nocif

Restauration
Concentré Rejet non dangereux
(produit marchand) Fraction « nocive »
(dépollué)

Oui Non
Valeur économique

Figure 2: Schéma suivi pour la détermination des actions appropriées pour chaque site
minier (les pointillés désignent une action potentielle)

2. Actions techniques
Dans les parties suivantes seront présentées les actions proposées par catégorie de
mines notamment les neuf sites miniers fermés prioritaires, les mines fermées
autres que prioritaires, les mines en activité et les mines en développement.

9
Sites miniers fermés prioritaires

10
1. Actions pour la valorisation des rejets
Dans cette partie sont présentées les actions proposées pour la valorisation des
rejets pour chaque site assortit d’une synthèse des éléments utilisés comme base
pour la définition desdites actions (caractéristiques et classification des rejets
(dangerosité et production du drainage minier acide DMA)).
Il est à noter que les valeurs et données pour les différents paramètres des rejets
représentent des moyennes obtenues à partir d’un certain nombre d’échantillons
prélevés à des points (coordonnées géographiques fixes) et à une profondeur
donnée. Elles ne peuvent prétendre représenter les caractéristiques de la totalité
des stocks de rejet (en termes de superficie et du volume totaux).
A noter également que les solutions de valorisation proposées ont été associées à
la suggestion des procédés de valorisation et des débouchés des rejets comme
substituants de matériaux naturels eu regard des caractéristiques disponibles dans
le cadre du plan d’action. Ces dernières ne sont pas exhaustives et ne couvrent pas
toutes les propriétés requises principalement en termes de minéralogie, de
propriétés physiques, et mécaniques. Par conséquent, les procédés de traitement
et les voies de recyclage suggérés sont donnés à titre d’orientation globale. Il
faudrait les confirmer par des caractérisations et des essais de laboratoire
complémentaires et/ou pilote pour confirmer la faisabilité des protocoles
proposés et d’apporter les ajustements si nécessaire. Ces essais permettront aussi
d’évaluer les différents paramètres nécessaires à la mise en œuvre des actions
(p.ex. définition de l’équipement de séparation et des réactifs appropriés en cas
de récupération, ratio de substitution en cas de recyclage en matériaux de
construction).

11
Mine de Sidi Boubker
Les deux parcs à résidus sur le site de Sidi Boubker montrent des teneurs
différentes en éléments à valeur économique. Le parc à résidu Est correspond à un
véritable gisement de zinc avec des teneurs moyennes de l’ordre de 2,7%
contrairement au parc à résidu Ouest qui présente des concentrations plus faibles
(0,75%).
Les rejets de Sidi Boubker ne sont pas générateurs de Drainage Minier Acide (DMA)
et affichent une certaine stabilité chimique. Ils peuvent par ailleurs libérer des
concentrations importantes en plomb dans des conditions plus agressives et sont
de ce fait classés comme dangereux (Tableau 2).
Le schéma de valorisation proposé pour les résidus de Sidi Boubker consiste en un
retraitement de ces derniers pour la récupération du zinc (raison économique) et
du plomb (pour rendre le rejet non dangereux) associé à un recyclage du sous-
produit du retraitement comme substituant de granulats naturels (Figure 3). Afin
de ne pas engendrer une dilution des teneurs importantes en zinc contenu dans le
parc Est par mélange avec ceux pauvres du parc Ouest, il est proposé de les traiter
séparément.
Il est à noter que la stabilisation des terrains sur le site de Sidi Boubker qui
connaissent un affaissement est un préalable à toute action de valorisation des
rejets ou toutes autres activités sur le site.
Tableau 2 : Synthèse des caractéristiques relatives aux résidus de Sidi Boubker

Parc à résidu Est Parc à résidu Ouest


Production de DMA Non Non
Dangerosité Classification TCLP Dangereux Dangereux
Élément dépassant les seuils Pb Pb
Identification de potentiel de Oui Non
récupération
Élément(s) à valeur économique Zn -
Potentiel de
Teneur moyenne de l’élément 2,7% -
récupération
économique
Minéralogie (phases porteuses de Smithsonite-cérusite/ Smithsonite-cérusite/
l’élément/minéraux de la gangue) carbonates carbonates
Identification de potentiel de Oui après dépollution Oui après dépollution
Potentiel de substitution
recyclage Granulométrie proche Granulométrie proche de
matériaux Critères favorables à l’utilisation comme de celle de sable fin celle de sable fin
secondaires substituant Faible teneur en soufre Faible teneur en soufre
total (≈0,33%) total (≈0,09%)

12
Rejets dangereux
Risque élevé Pb

Retraitement
Utilisation en substitut
Rejet résiduel sans risque de sable naturel
Concentré de Zn

Concentré de Pb

Figure 3: Schéma synthétique proposé pour la valorisation des résidus de Sidi Boubker

Action 1 : Retraitement des résidus pour la récupération économique du zinc et la


récupération « environnementale » du plomb
Seuls les résidus du parc Est justifient un retraitement économique. Par ailleurs, le
traitement environnemental doit porter sur les deux parcs à résidus afin d’éliminer
le plomb. Il est proposé une opération de traitement distincte des deux parcs à
résidus qui permettrait de récupérer le zinc et le plomb du parc Est et uniquement
le plomb du parc à résidus Ouest. Les quantités de plomb récupérées initialement
pour des raisons de nocivité peuvent présenter également un plus économique en
cas d’obtention d’un concentré marchand.
Les résidus de Sidi Boubker sont très fins avec des D 80 moyen de 270 μm. Le zinc et
le plomb dans les résidus sont associés principalement à la smithsonite et la
cérusite. La gangue est principalement sous forme de carbonates (dolomite (84%)
et ankérite (4,24%). En considérant les propriétés disponibles des résidus de Sidi
Boubker, deux modes de traitement peuvent être envisagés pour la récupération
du zinc et du plomb notamment la séparation gravimétrique et/ou la flottation. Le
choix définitif de la méthode la plus pertinente d’un point de vue technico-
économique ainsi que la définition des équipements d’enrichissement les plus
appropriés nécessitent des analyses supplémentaires et la réalisation des essais
effectifs sur les rejets.
o Séparation densimétrique : cette technique est à privilégier puisqu’elle est simple,
moins couteuse et moins polluante (réactifs) que les autres techniques
d’enrichissement (e.g. flottation). Les résidus de Sidi Boubker s’y prêtent grâce à la
différence significative des densités entre les minéraux porteurs du zinc et du plomb
(4,3 en moyenne pour la smithsonite et 6,58 pour la cérusite) et les minéraux de la
gangue (2,84 pour la dolomite et 3,05 en moyenne pour l’ankérite). Les techniques
gravimétriques telles que la table à secousse ne sont pas adaptées vu que le zinc et le
plomb se concentrent dans les fractions les plus fines du résidu (< 32 μm) à hauteur de
60% et 85% respectivement.

13
o Séparation par flottation : cette technique pourrait également être pertinente pour
récupérer le zinc et le plomb contenus dans les résidus de Sidi Boubker avec des
concentrés à plus fortes teneurs (atteindre la teneur marchande) mais uniquement
pour le parc à résidus Est en cas de non efficacité de la séparation densimétrique.
L’adoption d’une technique de traitement plus couteuse pour ce cas est justifiée en
raison de la forte teneur en zinc dans les résidus et de l’absence des coûts liés à
l’extraction et à la préparation mécanique des matériaux en comparaison à une
exploitation conventionnelle.
La flottation pourrait être précédée par une pré-concentration du minerai par une
séparation densimétrique (spirale) ou classification (cyclonage) puisque les éléments
d’intérêt sont concentrés dans les fractions les plus denses et les plus fines. Cette
opération permettrait d’éliminer une bonne partie de la gangue ce qui permettrait de
soulager les parties avales du procédé avec une économie en coûts d’investissement
et en coûts opératoires.

a Traitement Sous-produit de
densimétrique traitement

Résidus Mise en pulpe

Concentré Zn

Préconcentration Flottation
sélective Concentré Pb

Concentré Pb
Traitement
Résidus Mise en pulpe densimétrique

Sous-produit de
traitement

Figure 4 : Flowsheet simplifié des procédés proposés pour la récupération du zinc et du plomb à partir des
résidus de Sidi Boubker (a : parc à résidus Est, b : Parc à résidus Ouest)

Action 2 : Utilisation des rejets comme substituant de granulats naturels


Le sous-produit qui sera issu du retraitement des résidus de Sidi Boubker pourrait
être considéré comme non dangereux après récupération du plomb (métal qui
dépasse les seuils de classification). Il pourra, par conséquent, être valorisé sans
risque comme matériau alternatif.
Les résidus de Sidi Boubker, quoique relativement plus fins que le sable naturel,
peuvent être utilisés comme substituant de ce dernier vu leurs distributions
granulométriques très similaires. Ils peuvent ainsi être utilisés dans plusieurs
secteurs de matériaux de construction consommateurs de sable tels que la

14
confection de mortier de dressage ou de finition, la fabrication de béton
bitumineux ou hydraulique.
S’agissant d’un matériau sableux fins, les sous-produits du retraitement des résidus
de Sidi Boubker, sont plus adaptés à une substitution partiel comme correcteur
permettant d’améliorer certaines caractéristiques telles que la finesse du mortier,
la malléabilité du béton autoplaçant, l’augmentation de la résistance ou encore
l’augmentation de la durabilité des matériaux (diminution de la pénétration des
éléments agressifs tels que le chlore ou le dioxyde de carbone).
L’opération de récupération du plomb et du zinc prévue en amont permettrait
d’améliorer la résistance mécanique des matériaux conçus à base de ce sable
alternatif et à assurer leurs conformités aux normes en vigueur.
La faible teneur en soufre total des résidus est un paramètre favorable à leur
réutilisation dans les travaux de construction sans risque de détérioration des
matériaux et de sécurité des ouvrages. Une teneur en soufre supérieure à 1% serait
prohibitive à ces usages (NF-EN-12620, 2008).

Synthèse relative au potentiel valorisable des rejets de la mine de Sidi Boubker

Les résidus de Sidi Boubker offrent un double potentiel de recyclage matière :


• Un potentiel de production de concentrés de zinc avec des tonnages métal qui
s’élèvent à 378 000 tonnes de zinc (et éventuellement un concentré marchant de Pb
avec un tonnage de 42 000 tonnes de plomb).
• Un potentiel d’exploiter les parcs à résidu comme carrière de sable fin avec un volume
de 11 770 800 m3.
Quantité de rejets (T) 18 000 000
Élément à valeur économique confirmée* Zn
Potentiel de Élément à valeur économique potentielle (récupéré de la
Pb
récupération dépollution)
Teneur moyenne des éléments à valeur économique (%) 2,17
Tonnage métal contenu dans les résidus (T) 378 000
Potentiel de Volume matériau secondaire (rejet après retraitement) (m3) 11 770 800
substitution Type de valorisation Substitut de sable fin
*confirmée sur la base des données recueillies dans le cadre du plan d’action

15
Mine de Sidi Lahcen
Les résidus de Sidi Lahcen renferment des teneurs importantes en plomb de l’ordre
de grandeur d’un gisement primaire (2,15%). Ce potentiel économique justifierait
pleinement le retraitement des rejets et la production d’un concentré de plomb.
Les résidus sont par ailleurs classés comme dangereux en raison du risque élevé de
lixiviation du plomb (Tableau 3). Afin de rendre les rejets admissibles comme
matériaux alternatifs, il serait nécessaire de réduire (éliminer) leurs teneurs en
plomb. Il serait également nécessaire de réduire la concentration du soufre total
afin d’enlever l’incertitude relative à la production du DMA (rendre le rejet
clairement non générateur) et en même temps pour que le sous-produit soit
conformes aux normes en vigueur relatives à la teneur en soufre dans les granulats.
L’opération de retraitement pour la récupération économique du plomb
permettrait en même temps la réduction de ses concentrations dans les résidus et
par conséquent la diminution ou l’annulation de risque de lixiviation du plomb. Elle
permettrait également d’abaisser la concentration en soufre total.
Pour la réduction des sulfures, deux cas se présentent, en fonction des résultats
des analyses et essais complémentaires nécessaires (minéralogie poussée, essais
de séparation, etc.) :
1) Soit que la galène représente le sulfure majeur dans les résidus. Dans ce cas, la
récupération du plomb serait suffisante pour réduire la concentration en soufre et
en sulfures ce qui répondrait à l’ensemble des objectifs de dépollution
(désulfuration partielle).
2) Dans le cas contraire, il serait plus approprié de réaliser une désulfuration plus
poussée (récupération de l’ensemble des sulfures métalliques) conjointement à la
récupération du plomb.
Le résidu final, dénudé de ses éléments de dangerosité, pourrait être recyclé
comme granulats secondaires. En cas de désulfuration, les sulfures métalliques
récupérés doivent être maitrisés s’ils ne présentent pas de possibilité de
valorisation (Figure 5).

16
Tableau 3: Synthèse des caractéristiques relatives aux résidus de Sidi Lahcen
Production de DMA Incertain
Dangerosité Classification TCLP Dangereux
Élément dépassant les seuils Pb
Identification de potentiel de récupération Oui
Élément(s) à valeur économique Pb
Potentiel de
Teneur moyenne de l’élément économique 2,15
récupération
Minéralogie (phases porteuses de
Galène/silicates
l’élément d’intérêt/gangue)
Identification de potentiel de substitution Oui après dépollution
Potentiel de recyclage Granulométrie proche de celle de sable
Critères favorables/défavorables à
matériaux secondaires fin
l’utilisation comme substituant
Teneur en soufre total (≈ 1,6%)

Résidus

2,15% Pb Rejet Dangereux


Risque Pb + potentiellement DMA

Retraitement

Concentré de Pb Utilisation en substitut


Rejet résiduel sans risque
de granulats naturels
Concentré de
sulfures (potentiel)
Restauration

Figure 5 : Schéma synthétique proposé pour la valorisation des résidus de la mine de Sidi Lahcen

Action 1 : Retraitement des résidus pour la récupération économique et


environnementale du plomb et potentiellement la récupération
« environnementale » des sulfures
L’objectif du retraitement (reprocessing) étant la récupération du plomb et
éventuellement le reste des sulfures métalliques (sphalérite et/ou pyrite et
chalcopyrites). Tenant compte des caractéristiques des rejets dont nous disposons,
il est proposé deux techniques d’enrichissement qui paraissent appropriées :
• Séparation gravimétrique privilégiée pour son plus faible coût, principalement pour le
cas de récupération du plomb uniquement. La galène ayant une masse volumique
nettement plus importante (7,5 de densité) que celles des autres sulfures métalliques
contenus dans le résidu de Sidi Lahcen (densités moyennes entre 4,05 et 5) et des
minéraux de la gangue (2,56-3). Elle peut être récupérée aisément par gravimétrie. Le
calcul du coefficient de Taggart montre que la séparation gravimétrique est possible
pour les résidus de Sidi Lahcen quelle que soit la granulométrie.
• Séparation par flottation sélective : proposée principalement en cas de nécessité de
désulfuration parallèlement à la récupération du plomb. La technique de flottation
permettrait de récupérer successivement un concentré de plomb (produit marchand),

17
des sulfures métalliques (marchand ou rejet résiduel) et un sous-produit constitué des
minéraux de la gangue. Puisque les éléments d’intérêt sont concentrés dans les
fractions les plus denses, une pré-concentration du minerai par une technique
densimétrique (e.g. spirale) permettrait d’éliminer une grande partie de la gangue et
de soulager le procédé de flottation et engendrer une économie en coûts
d’investissement et opératoires.

Traitement
Gravimétrique
Résidus Mise en pulpe

Concentré de Pb
Sous-produit
Flottation de traitement
Préconcentration
sélective

Sulfures
métalliques

Figure 6 : Flowsheet simplifié des procédés proposés pour la récupération du plomb et des sulfures à partir
des résidus de la mine de Sidi Lahcen

Action 2 : Utilisation des rejets comme substituants de granulats naturels


Le sous-produit de l’opération de retraitement des résidus de Sidi Lahcen
correspondrait à un rejet non dangereux suite à l’élimination du plomb et des
sulfures métalliques réactifs. La teneur en soufre total, élevée initialement (1,6% en
moyenne), sera également réduite significativement. Le matériau pourra de ce fait
être utilisé comme substituant de granulats naturel sans aucun risque
environnemental ni de sécurité des ouvrages conformément aux normes en
vigueur. Les résidus de Sidi Lahcen peuvent être utilisés comme des sables
secondaires dans les travaux de construction ou dans les sous-couches routières.

Synthèse relative au potentiel valorisable des rejets de la mine de Sidi Lahcen

Le site de Sidi Lahcen possède un potentiel de production de concentré de


plomb avec des tonnages métal estimés à 1 290 tonnes. En plus d’un bon
potentiel en granulats secondaires avec un volume qui avoisine les 39 250 m 3.

Quantité de rejets (T) 60 000


Élément à valeur économique confirmée* Pb
Élément à valeur économique potentielle -
Potentiel de
(récupéré de la dépollution)
récupération
Teneur moyenne des éléments à valeur 2,15
économique (%)
Tonnage métal contenu dans les résidus (T) 1 290
Potentiel de Volume rejet résiduel (après dépollution) (m3) 39 250
substitution Type de valorisation Substitut de sable
*confirmée sur la base des données recueillies dans le cadre du plan d’action

18
Mine de Zaida
Les résidus de Zaida ne contiennent pas d’éléments à valeur économique à des
teneurs qui justifient une récupération. Par ailleurs, ces résidus possèdent une
distribution granulométrique très similaire à celle du sable naturel avec une
fraction sableuse qui représente environ 88% du résidu. Ils présentent de ce fait un
haut potentiel comme substituant au sable naturel dans divers secteurs
notamment de construction.

Cependant, et malgré que les rejets ne soient pas générateurs de DMA, ils sont
classés comme dangereux en cause du potentiel important de lixiviation du plomb
(Tableau 4). Leur utilisation comme granulats alternatifs est tributaire par
conséquent de l’élimination du plomb pour rendre le matériau sécuritaire pour les
milieux et pour les personnes exposés.
Il est proposé donc pour les résidus de Zaida un schéma de valorisation incluant un
retraitement préalable pour récupérer le plomb et un recyclage des sous-produits
du retraitement comme sable secondaire. (Figure 7). Il est à signaler que dans le
cas où le plomb qui sera récupéré pour des raisons environnementales comporte
une valeur économique, les investissements relatifs au traitement pourraient être
amortis.

Le site de Zaida contient une quantité considérable en stériles de découverture


estimée par des travaux antérieurs à 70 millions de tonnes. Il est proposé
l’utilisation de ces stériles pour la sécurisation des fosses sur le site
(remblayage total ou partiel sur les pentes).
Dans le cas de non utilisation des stériles pour le remblayage ou d’une
consommation partielle de ces derniers, il est suggéré de vérifier/confirmer
leur potentiel de valorisation comme substituant d’argile naturelle
(adéquation et absence de nocivité). Les stériles sont composés
essentiellement de conglomérats, de grès arkosiques rouges, de grès argileux
rouge, grès fins clair de marnes, d’argiles et d’argilites rouges. Les teneurs de
métaux (oïdes) dans ces stériles sont généralement comparables à celles du
fond géochimique naturel de la zone et peuvent de ce fait être considérés
comme des granulats naturels sans grand risque de contamination.
Ces stériles argileux peuvent constituer une source d’argile pour des
utilisations industrielles telles que la fabrication du clinker (ciment) ou la
brique et autres céramiques comme ils peuvent être utilisés dans
l’aménagement et la gestion environnementale des aires de stockage et
d’enfouissement des déchets en raison de leur faible perméabilité (étanchéité
des décharges ou recouvrements des rejets).

19
Tableau 4 : Synthèse des caractéristiques relatives aux résidus de Zaida

Production de DMA Non


Dangerosité Classification TCLP Dangereux
Élément dépassant les seuils Pb 0,43%
Identification de potentiel de
Non
récupération
Éléments à valeur économique -
Potentiel de
Teneur moyenne de l’élément
récupération -
économique
Minéralogie (phases porteuses de
Cérusite-galène/silicates
l’élément/ minéraux de la gangue)
Identification de potentiel de
Oui (après dépollution)
substitution
Potentiel de recyclage Granulométrie proche de celle de
matériaux secondaires Critères favorables à l’utilisation sable fin
comme substituant Faible teneur en soufre total (≈
0,8%)

Absence d’élément
d’intérêt Rejet Utilisation en
Retraitement substitut de
économique résiduel
sans risque sable naturel
Résidus

Rejet dangereux
Risque élevé Pb
Concentré de Pb

Figure 7 : Schéma synthétique proposé pour la valorisation des résidus de Zaida

Action 1 : Retraitement des résidus pour la récupération « environnementale »


du plomb
Le retraitement des résidus de Zaida vise principalement la dépollution des rejets
pour les rendre recyclable et non la récupération économique du plomb
(concentrations largement plus basses que la teneur de coupure du plomb
(0,43%)). La technique de traitement doit être la plus simple, et surtout, la moins
couteuse possible.
Une technique de séparation gravimétrique est proposée en raison des
caractéristiques des résidus de Zaida. En effet, une différence significative des
masses volumiques est notée entre les minéraux porteurs de plomb, la cérusite
principalement (densité de 6,58 ) et secondairement la galène (7,55 de densité
moyenne ) et les minéraux de la gangue composée à plus de 80% de silicates dont
la densité ne dépasse pas 2,65. Le critère de Taggart (2,59 et 3,29) confirme la
faisabilité de la séparation gravimétrique et indique que toutes les technologies
gravimétriques sont envisageables pour le cas des résidus de Zaida.
Concentré Pb

Résidus Mise en pulpe Séparation


gravimétrique

Sous-produit de
traitement

Figure 8: Flowsheet simplifié du procédé proposé pour la récupération du plomb à partir des résidus

20
Action 2 : Utilisation des rejets comme substituant de granulats naturels
Après élimination du plomb qui pose problème d’un point de vue environnemental
et sanitaire à l’utilisation des résidus de Zaida, ces derniers peuvent être recyclés
comme substituant du sable fin dans les travaux de construction vu la similitude de
leurs propriétés physiques avec celles du sable naturel. Les résidus peuvent être
recyclés dans le domaine de construction et des travaux routiers. Ils peuvent en
effet rentrer dans les formulations pour la fabrication du mortier et du béton. La
faible teneur en soufre totale des résidus (<1%) favorise ces utilisations en
garantissant la sécurité des ouvrages et la conformité aux normes en vigueur.
Les résidus de Zaida ne peuvent cependant pas être utilisés en substitution totale
du sable naturel (principalement dans la confection du mortier de dressage et la
fabrication du béton) en raison de leur pourcentage en fine plus important. Les
pourcentages de substitutions appropriés pour chaque usage peuvent être définit
suite à des essais.
D’un autre côté, la diminution des concentrations du plomb et du zinc dans le sous-
produit suite à l’opération de dépollution des résidus serait en faveur de
l’utilisation de ces derniers avec de plus grandes proportions toute en préservant
les performances mécaniques requises. Ces métaux peuvent engendrer la
diminution de la consistance et la résistance à la compression des produits (mortier
par exemple).
Il est à noter que les résidus de Zaida sont utilisés depuis des années de
manière illicite dans les travaux de construction dans toute la région
(confection de mortier principalement) en ignorance totale du risque que
cette opération peut comporter. Le retraitement des rejets avant leur
utilisation permettrait non seulement de limiter leur risque pour
l’environnement et l’amélioration des performances mécaniques des produits
et des ouvrages mais également de limiter le risque de toxicité pour les
populations exposés (inhalation ou ingestion de particules) à commencer par
la main d’œuvre qui est en charge de préparer et d’utiliser ces matériaux.

Synthèse relative au potentiel valorisable des rejets de la mine de Zaida


Les résidus de Zaida correspondent à une véritable carrière de sable avec un
volume estimé de l’ordre de 4 189 020 m3 mais à condition de l’élimination du
plomb nocif d’un point de vue environnemental et santé publique.
Le plomb qui sera récupéré à la base pour la dépollution des résidus et dont les
quantités s’élèvent à 27 101 tonnes, pourrait présenter un potentiel économique
dépendamment de la qualité du concentré qui sera obtenu. Ce dernier pourrait
être destiné au marché des concentrés semi-marchants (utilisé comme
amendement des concentrés de fortes teneurs) ou valorisé dans la production de
produits dérivés).
Quantité de rejets (T) 6 302 500
Élément à valeur économique confirmée* -
Potentiel de Élément à valeur économique potentielle (récupéré de
Pb
récupération la dépollution)
Teneur moyenne des éléments à valeur économique (%) 0,4
Tonnage métal contenu dans les résidus (T) 27 101
Potentiel de Volume rejet résiduel (après dépollution) (m3) 4 189 020
substitution Type de valorisation Substitut de sable
*confirmée sur la base des données recueillies dans le cadre du plan d’action 21
Mine de Mibladen-Aouli
Selon les caractéristiques chimiques des échantillons considérés, les résidus
comme les stériles de Mibladen-Aouli ne montrent pas de fortes teneurs pour un
élément donné. Ils ne représentent par conséquent aucun potentiel justifiant un
retraitement pour des raisons économiques. La distribution granulométrique
typique de sable fin avec une fraction sableuse d’environ 98,5% suggère un
potentiel pour un recyclage des résidus de Mibladen-Aouli comme agrégats
secondaires.

Ces résidus, malgré qu’ils ne soient pas générateur de DMA, sont classés comme
dangereux en raison des concentrations du plomb qui dépassent les seuils critiques
lors de l’essai de lixiviation. Ils ne peuvent de ce fait être valorisé dans l’état. Il est
proposé alors le retraitement des résidus afin d’éliminer le plomb et rendre les
résidus admissibles à un recyclage granulats secondaires (Figure 9).
Le plomb qui sera récupéré à la base pour des raisons environnementales pourrait
représenter une valeur économique permettant d’amortir les coûts de traitement
(en fonction de la qualité du concentré qui sera obtenu).

Le site de Mibladen-Aouli contient une quantité importante de stériles


(découverture et de sélectivité) qui a été estimée par des travaux antérieurs
à 110 millions de tonnes. Il est suggéré d’évaluer la compatibilité de ces
stériles pour le remblayage des vides sur le site (galeries, fosses, etc.).
Dans le cas où ces stériles ne seront pas utilisés pour la sécurisation des
vides ou ne seront pas consommés totalement, il est proposé de vérifier leur
potentiel à une valorisation en tant qu’agrégats secondaires étant donné
qu’ils sont à priori peu ou pas dangereux. L’échantillon de stérile analysé dans
le cadre du plan d’action montre une très faible teneur des éléments
métalliques et une absence de génération de DMA et laisse déduire un risque
faible à nul.
La grande variabilité granulométrique (allant de roche de taille plus au moins
grandes à un gravier) présente des potentiels d’utilisation aussi bien dans les
domaines de travaux public (gravier pour mortier, béton, etc.) que ceux de
génie civil (e.g. ballast chemin de fer).

22
Tableau 5 : Synthèse des caractéristiques relatives aux résidus de Mibladen-Aouli
Production de DMA Non
Dangerosité Classification TCLP Dangereux
Élément dépassant les seuils Pb
Identification de potentiel de
Non
récupération
Éléments à valeur économique -
Potentiel de
Teneur moyenne de l’élément
récupération -
économique
Minéralogie (phases porteuses de
Cérusite-galène/carbonates
l’élément/ minéraux de la gangue)
Identification de potentiel de
Oui après dépollution
substitution
Potentiel de recyclage Granulométrie proche de celle de
matériaux secondaires Critères favorables à l’utilisation sable fin
comme substituant Faible teneur en soufre total (≈
0,94%)

Absence
d’élément Rejet
d’intérêt Retraitement résiduel Utilisation en
économique sans risque substitut de
sable naturel
Résidus

Rejet dangereux
Risque élevé Pb
Concentré de Pb

Figure 9 : Schéma synthétique proposé pour la valorisation des résidus de Mibladen-Aouli

Action 1 : Retraitement des résidus pour la récupération « environnementale »


du plomb
L’objectif du retraitement étant d’éliminer le plomb qui entrave la valorisation
matière des résidus de Mibladen-Aouli. Contrairement au cas de retraitement des
rejets pour produire un concentré à forte valeur économique dans lequel
l’investissement dans les techniques d’enrichissement les plus performantes est
justifié, le cas de retraitement pour l’élimination de métaux (oïdes) à risque doit
reposer sur une technique qui permet de réduire significativement les teneurs des
éléments indésirables avec le moindre investissement possible.
Il est proposé une technique d’enrichissement du plomb par séparation
gravimétrique en raison d’une répartition minéralogique favorable. Les minéraux
de la gangue (carbonatée à 75%) présentent des densités qui ne dépassent pas
2,84 ce qui va permettre en principe de les séparer aisément des minéraux
porteurs du plomb (cérusite et galène) ayant des densités plus importantes (6,55 et
7,4-7,7 respectivement). La séparation gravimétrique à l’aide des tables à secousse

23
est peu adaptée à cause de la forte finesse des résidus. La séparation gravimétrique
à l’aide des jigs centrifugeuses ou bien en milieu dense semble par ailleurs plus
appropriée. L’utilisation du milieu dense doit être couplée à une centrifugation
pour compenser le déficit en pesanteur dû à la granulométrie très fine des résidus
de Mibladen-Aouli.

Concentré Pb

Résidus Séparation
Mise en pulpe
gravimétrique

Sous-produit de
traitement

Figure 10 : Flowsheet simplifié du procédé proposé pour la récupération du plomb à partir des résidus de
Mibladen-Aouli

Action 2 : Utilisation des rejets comme substituant de granulats naturels


Les résidus de Mibladen-Aouli retraités présentent un potentiel pour l’utilisation
comme matériaux alternatifs dans le secteur de construction ou de travaux routier.
En raison de la forte finesse des grains et le pourcentage en fins (47%) plus
important que celui de sable naturel (4,6%) et qui dépasse les limes
réglementaires, plusieurs options d’utilisation sont envisageables :
• Utilisation en l’état comme remblai à condition que la teneur en argile respecte les
seuils normatifs (à vérifier par analyse complémentaire).
• Utilisation comme additif pour améliorer les caractéristiques des matériaux dans le
domaine des travaux de construction. Les particules fines permettent de combler les
vides existants entre les particules plus grossières et limiter la pénétration des
éléments nocifs (e.g. chlore, dioxyde de carbone) ce qui augmente la durabilité des
ouvrages. Elles permettent également d’améliorer la malléabilité du produit (cas du
béton autoplaçant par exemple) ou d’augmenter la finesse (cas du mortier par
exemple). Les pourcentages de substitution doivent dans ce cas être définit en
fonction des usages afin de répondre aux normes en vigueur.
• Réalisation d’une opération de tamisage ou de lavage des résidus qui permettrait
d’obtenir une fraction sableuse utilisable comme sable secondaire et une deuxième
fraction composées des fines valorisable comme filler. Cette opération pourrait être
envisagée en fin de circuit de récupération de plomb (après traitement gravimétrique)
à l’aide d’un équipement approprié.

24
Remblai

Réutilisation résidus brutes


Additifs
Résidus

Fraction sable Substitut de sable


Tamisage/Lavage

Fraction fine Substitut de filler

Figure 11 : Options proposées pour l’utilisation des résidus de Mibladen-Aouli comme granulats secondaires

Synthèse relative au potentiel valorisable des rejets de la mine de Mibladen-Aouli

Les résidus de Mibladen-Aouli présentent initialement un important potentiel


granulats secondaires avec un volume global estimé à environ 4 152 194 m 3 à
condition d’éliminer le plomb identifié comme nocif pour une réutilisation des
rejets.
Le plomb récupéré (38 156 tonnes) pourrait comporter un potentiel valorisable
en fonction de la qualité du concentré qui serait obtenu. Ce dernier pourrait être
commercialisé et utilisé comme amendement des concentrés de fortes teneurs
ou valorisé dans la production de produits dérivés.
Quantité de rejets (T) 6 255 000
Élément à valeur économique confirmée* -
Potentiel de Élément à valeur économique potentielle (récupéré de la
Pb
récupération dépollution)
Teneur moyenne des éléments à valeur économique (%) 0,6
Tonnage métal contenu dans les résidus (T) 38 156
Potentiel de Volume rejet résiduel (après dépollution) (m3) 4 152 194
substitution Type de valorisation Substitut de sable
*confirmée sur la base des données recueillies dans le cadre du plan d’action

25
Mine de Kettara
Les résidus issus de l’ancienne exploitation de la mine de Kettara ne montrent pas de potentiel
de récupération économique en raison des faibles concentrations de l’ensemble des éléments
d’intérêt (Tableau 6).
Les résidus ne présentent pas de risque de lixiviation de métaux (ïodes) critiques mais sont
considérés dangereux en raison de leur potentiel à générer le DMA. Les résidus présentent de
forte teneurs en soufre (5% en moyenne) et contiennent des sulfures de fer très réactifs
(pyrrhotite et pyrite). Ces caractéristiques chimiques en font des matériaux évolutifs qui pour
de multiples raisons ne peuvent être valorisés comme granulats alternatifs. L’utilisation de ces
résidus producteurs de DMA dans les travaux de construction ou dans les techniques routières
est prohibé en raison de la possibilité de libération et de dispersion des polluants dans les
milieux sous-jacents (eaux souterraines et de surface).
D’un autre côté, les minéraux sulfureux réactifs contenus dans les résidus, une fois intégrés
au matériaux (béton, etc.) engendrent une chaine de réactions (oxydation, précipitation de
minéraux secondaire (e.g. goethite), libération de l’acide sulfurique qui attaque les minéraux
cimentaires, précipitation de nouveaux minéraux secondaires (e.g. gypse), cristallisation
(ettringite), etc.). Ce qui provoque des gonflements, des fissurations ou des cratères et
entrave la sécurité et la durabilité des ouvrages.
La faisabilité d’une désulfuration environnementale des résidus de Kettara ne parait pas
justifiée économiquement. Elle nécessiterait l’utilisation de la technique de flottation qui est
très onéreuse. D’autant plus que les résidus de Kettara, en grande partie grossiers (2,9-15
mm), nécessiteront une préparation mécanique (broyage), opération très énergivore qui
amplifierait les coûts du traitement.
En absence de potentiel de valorisation pour les rejets de Kettara qui au contraire présente
un fort pouvoir polluant démontré par des études expérimentales (drainages très acides (pH
2,7-4) et très chargés en sulfates et en éléments métalliques) et par des investigations sur le
terrain (contamination des eaux souterraines et des sols au voisinage du site minier), il est
nécessaire de procéder sans délai à la stabilisation de ces rejets et à la maitrise de la
libération des polluants.
Il est proposé l’adoption d’une technique de recouvrement notamment une couverture type
stockage et relargage (Store and Release) en raison de son adaptation au climat de Kettara
(faible précipitation et une forte évapotranspiration) et de ses performances concluantes
démontrées à l’échelle internationale et locales pour des contextes climatiques arides à semi-
aride. Ces couvertures permettent de retenir l’eau des précipitations durant les périodes
pluvieuses et la relarguer par évaporation (évapotranspiration) au cours des périodes sèches.
L’eau faisant défaut dans les résidus, les réactions à la base de la production du DMA se
retrouvent stoppées et la libération des polluants maitrisée.

26
Les modalités de mise en place de cette solution de restauration pour le parc à résidus de
Kettara ainsi que le choix des matériaux de recouvrement appropriés seront traités en détails
dans la partie réhabilitation des sites miniers fermés prioritaires.
Tableau 6: Synthèse des caractéristiques relatives aux résidus de Kettara

Production de DMA Oui


Dangerosité Classification TCLP Non dangereux
Élément dépassant les seuils Aucun

Identification de potentiel de
Non
récupération
Potentiel de
Éléments à valeur économique -
récupération
Teneur moyenne de l’élément
-
économique

Identification de potentiel de
Non
substitution
Potentiel de recyclage
matériaux secondaires Résidus similaires aux agrégats
Critères favorables/défavorables à
l’utilisation comme substituant Forte teneur en soufre total (≈ 5%)

27
Mine d’Azegour
Les résidus de traitement de l’ancienne exploitation d’Azegour ont été presque totalement
emportés par les eaux. Malgré que les résidus renferment des teneurs très importantes en
molybdène et en cuivre, ils ne seront pas considérés pour la valorisation vu les très faibles
quantités restantes. Par ailleurs, les volumes plus considérables des stériles miniers et leur
teneur élevée en molybdène, minerai stratégique (2,9% en moyenne) présente un intérêt de
récupération (Tableau 7).
Les rejets d’Azegour ne montrent pas de risque de lixiviation d’éléments problématique mais
sont par ailleurs générateurs de DMA avec de fortes teneurs moyennes en soufre total (3%).
Cet aspect entraverait leur recyclage dans l’état en tant que matériau secondaire en raison
des risques de pollution et des normes en vigueur pour les granulats (teneur en soufre>1).
Étant donné que les stériles seront retraités pour la récupération du molybdène, Il est proposé
la récupération parallèlement des sulfures à l’origine de la concentration importante en soufre
et de la production du DMA (désulfuration partielle ou totale). Le sous-produit du traitement
qui serait épuisé des éléments à valeur économique et en même temps devenu non
générateur de DMA et conforme aux seuils normatifs en soufre, pourrait être utilisé comme
substituant des granulats naturels (Figure 12).

Il est recommandé de procéder initialement à la vérification de la


concentration du tungstène dans les stériles étant donné qu’il s’agit d’un métal
critique (à forte valeur économique) ayant été exploité durant l’ancienne
période d’activité de la mine. Il est alors probable d’identifier dans les stériles
des teneurs qui justifieraient une récupération.

Tableau 7 : Synthèse des caractéristiques relatives aux stériles d’Azegour

Production de DMA Oui


Dangerosité Classification TCLP Non dangereux
Élément dépassant les seuils Aucun
Identification de potentiel de
Oui
récupération
Éléments à valeur économique Mo
Potentiel de
Teneur moyenne de l’élément
récupération 2,9%
économique
Minéralogie (phases porteuses de Molybdénite-
l’élément/ minéraux de la gangue) powellite/silicates
Identification de potentiel de
Oui
substitution
Potentiel de
Possibilité de produire des
recyclage matériaux
Critères favorables/défavorables à agrégats
secondaires
l’utilisation comme substituant Forte teneur en soufre total
(≈ 3% en moyenne)

28
Stériles

Rejet Dangereux
2,9% Mo
Générateur de DMA

Retraitement Utilisation en substitut


Rejet résiduel sans de granulats naturels
risque

Concentré de Mo
(Produit marchand)

Concentré de sulfures Restauration

Figure 12 : Schéma synthétique proposé pour la valorisation des stériles de la mine d’Azegour

Action 1 : Retraitement des résidus pour la récupération économique du


molybdène et la récupération « environnementale » des sulfures
Tenant compte de l’objectif du retraitement qui vise la récupération d’un côté du molybdène
(porté principalement par la molybdénite) et d’un autre côté les sulfures contenus dans les
stériles (pyrite, pyrrhotite, chalcopyrites, etc.) et tenant compte de la faible différence entre
les densités respectives de ces minéraux et ceux de la gangue, les techniques de séparation
densimétriques/gravimétriques ne semblent pas adaptées.
Il est proposé un traitement par flottation différentielle qui permettrait de récupérer
successivement un concentré de molybdène (produit marchand), des sulfures métalliques et
un sous-produit constitué des minéraux de la gangue. L’investissement en un traitement par
flottation est justifié par la forte valeur économique du molybdène qui sera récupéré.
Dans le cas d’Azegour, le rejet à retraiter correspond à des stériles composés de matériaux
plus au moins grossiers (bloc rocheux, graviers, gravats), Il est nécessaire d’effectuer une
préparation mécanique pour atteindre la maille de libération du molybdène (concassage et
broyage).
Le site d’Azegour contient de faible quantité de résidus issus de l’ancienne exploitation et qui
renferment des teneurs importantes en molybdène (2,12%) (et en cuivre (1,46). Il est suggéré
la reprise de ces résidus et leurs traitements simultanément avec les stériles pour récupérer
leur contenu en molybdène d’autant plus qu’ils ne nécessiteront aucune préparation
mécanique préalable. Les résidus d’Azegour emportés par les eaux illustrent bien les pertes
économiques (18 159 tonnes de molybdène emportés par les eaux) encourue suite au retard
d’action de gestion appropriée et progressive des rejets miniers.
Le site d’Azegour renferme encore des réserves qui ont été estimées à 120 000 tonnes à 0,20%
de MoS2 et 130 000 tonnes à 0,20% de WO3. La reprise d’une activité minière sur le site

29
pourrait profiter à une valorisation plus économique des rejets grâce à l’infrastructure et les
moyens logistiques qui seront mis en place pour la nouvelle activité.

Concentré Mo

Stériles Flottation Concentré de


Concassage Broyage
sélective sulfures

Sous-produits

Figure 13 : Flowsheet simplifié du procédé proposé pour la récupération du molybdène et des sulfures à
partir des stériles de la mine d’Azegour

Action 2 : Utilisation des rejets comme substituant de granulats naturels


Le sous-produit de l’opération de retraitement des stériles d’Azegour
correspondrait à un rejet non dangereux suite à l’élimination des sulfures
métalliques réactifs. La teneur en soufre total sera également réduite
significativement. Le matériau pourra de ce fait être utilisé comme substituant de
granulats naturel sans aucun risque environnemental et technique.
Le mode de traitement par flottation génère généralement des résidus ayant une
granulométrie similaire à celle du sable. Les sous-produits de retraitement des
stériles d’Azegour peuvent être recyclés, comme sable secondaire, dans les travaux
de construction (fabrication du mortier ou du béton), dans les travaux routiers ou
comme remblai.

Synthèse relative au potentiel valorisable des rejets de la mines d’Azegour

Les stériles d’Azegour possède un stock en molybdène estimé à environ 9 280


tonnes comparable à la production totale durant la période d’activité de la mine (11
328 tonnes). Le sous-produit du retraitaient des stériles constituerait un potentiel
économique supplémentaire en terme de carrière de granulats pouvant atteindre
un volume de 208 162 m3.
Quantité de rejets (T) 320 000
Élément à valeur économique confirmée* Mo
Élément à valeur économique potentielle (récupéré de la
Potentiel de récupération -
dépollution)
Teneur moyenne des éléments à valeur économique (%) 2,9
Tonnage métal contenu dans les résidus (T) 9 280
Volume rejet résiduel (après dépollution) (m3) 208 162
Potentiel de substitution
Type de valorisation Substitut de sable
*confirmée sur la base des données recueillies dans le cadre du plan d’action

30
Mine d’Erdouz
Les résidus de traitement de l’ancienne exploitation de la mine d’Erdouz ont été
emportés par les eaux, et le site ne renferme de ce fait que les stériles. Ces derniers
ne montrent pas de teneurs significatives pour un élément qui justifient sa
récupération. Les stériles sont relativement stables chimiquement et ne sont pas
générateurs de DMA. Ils peuvent par conséquent être valorisés comme agrégats
alternatifs.
Les haldes d’Erdouz constituent une carrière secondaire à partir de laquelle il est
possible de produire différents type de granulats pour travaux public et génie civil.
Les fractions de plus petites tailles (graves, gravillons, etc.) peuvent être utilisées
comme matériaux de construction (gravier dans le béton) ou dans les travaux
routiers (remblai, agrégats dans les différentes couches en fonction des exigences
normatives). Les fractions plus grossières peuvent être utilisées par ailleurs comme
ballast des chemins de fer ou être concassées pour produire divers granulats selon
le besoin (gravillon, grave, sable, etc.). Il serait nécessaire toutefois d’adapter
l’utilisation selon les limites en soufre total exigées en fonction du type d’utilisation
et les facteurs d’exposition vu les teneurs relativement élevées dans les stériles.
Tableau 8 : Synthèse des caractéristiques relatives aux stériles d’Erdouz

Production de DMA Non


Dangerosité Classification TCLP -
Élément dépassant les seuils -
Identification de potentiel de
Non
récupération
Potentiel de
Élément à valeur économique -
récupération
Teneur moyenne de l’élément
-
économique
Identification de potentiel de
Oui
substitution
Potentiel de recyclage Possibilité de produire divers
matériaux secondaires Critères favorables/défavorables à granulats
l’utilisation comme substituant Teneur en soufre total (≈ 1,8% en
moyenne)

Stériles Concassage Criblage Divers granulats

Figure 14: Opérations proposées pour la valorisation des stériles de la mine d’Erdouz

Synthèse relative au potentiel valorisable des rejets de la mine de l’Erdouz


Les stériles de l’Erdouz comportent un potentiel matériaux secondaires
importants avec un volume estimé de l’ordre de 216 667 m3.
L’exploitation de cette carrière est tributaire toutefois de l’amélioration de
l’accès au site pour faciliter le transport des matériaux.

31
Mine de Sidi Bou Othmane
Les résidus de l’ancienne exploitation de Sidi Bou Othmane se caractérisent par de
fortes teneurs en zinc (3,5% en moyenne) similaires à la teneur de coupure d’un
gisement primaire de zinc. Ils contiennent également des concentrations assez
importantes en plomb (1,1% en moyenne). Les résidus de Sidi Bou Othmane sont
stables chimiquement et sont classés comme non dangereux (non générateurs de
DMA et non lixiviables).
Le schéma de valorisation proposé inclut une opération initiale de récupération du
zinc et du plomb suivie d’un recyclage du sous-produit du retraitement comme
matériaux secondaires (Figure 15). La récupération du plomb serait d’autant plus
justifiée, malgré des teneurs relativement moyennes, suite à la mise en place de
l’unité de traitement pour la récupération du zinc qui permettra une optimisation
des coûts d’investissement et d’opération.
Tableau 9 : Synthèse des caractéristiques relatives aux résidus de Sidi Bou Othmane

Production de DMA Non


Dangerosité Classification TCLP Non dangereux
Élément dépassant les seuils -
Identification de potentiel de
Oui
récupération
Élément à valeur économique Zn et Pb
Potentiel de
Teneur moyenne de l’élément 3,5 en Zn
récupération
économique 1,1 en Pb
Minéralogie (phases porteuses de Sphalérite-Cérusite/silicates-
l’élément/minéraux de la gangue) carbonates
Identification de potentiel de
Oui
substitution
Potentiel de recyclage Granulométrie proche de celle du
matériaux secondaires Critères favorables/défavorables à sable
l’utilisation comme substituant Faible teneur en soufre total (≈
0,88% en moyenne)

Résidus non dangereux

Rejet résiduel
3,5% Zn Utilisation en substitut
Retraitement de granulats naturels
1,1% Pb

Concentré de Zn

Concentré de Pb

Figure 15 : Schéma synthétique proposé pour la valorisation des résidus de la mine de Sidi Bou Othmane

32
Action 1 : Retraitement des résidus pour la récupération « économique » du zinc
Le zinc dans les résidus de Sidi Bou Othmane est associé principalement à la
sphalérite (sulfure de zinc) tandis que le plomb est lié à la cérusite (carbonate de
plomb). La gangue est composée à environ 65% de minéraux silicatés et à 28% de
carbonates.
Sur la base des caractéristiques dont nous disposons dans le cadre du plan d’action,
Il est proposé deux technique de traitement :
• Séparation densimétrique qui pourrait être efficace en raison de la différence des
densités entre les minéraux porteurs du plomb et du zinc (6,58 et 3,9-4,2
respectivement) et les minéraux de la gangue (densité ne dépasse pas 3)
• Flottation sélective qui est également appropriée en raison des caractéristiques
granulométriques et minéralogiques des résidus de Sidi Bou Othmane qui s’apprête à
ce type de traitement.

Il est à noter que l’analyse réalisée sur un échantillon de stériles de Sidi Bou
Othmane a montré une teneur de 1,8% de zinc, ce qui peut indiquer un
potentiel en zinc à récupérer également à partir des stériles. Il est
recommandé de vérifier et confirmer par un échantillonnage plus étalé ce
potentiel afin de planifier une valorisation de la totalité des rejets disponible
sur le site (résidus et stériles).

Traitement Concentré Zn
densimétrique

Résidus Mise en pulpe Concentré de Pb

Flottation
sélective Sous-produit de
traitement

Figure 16 : Flowsheet simplifié des procédés proposés pour la récupération du plomb et du zinc à partir des
résidus de Sidi Bou Othmane

Action 2 : Utilisation des rejets comme substituant de granulats naturels


Les résidus de Sidi Bou Othmane sont initialement classés non dangereux. Le sous-
produit de retraitement de ces résidus sera davantage moins problématique pour
l’environnement et la santé publique en raison de sa plus faible charge polluante
suite à la récupération du zinc et du plomb. Ce résidu peut, par conséquent, être
utilisé comme matériau alternatif. Il est proposé un recyclage comme substituant
du sable naturel en raison de sa granulométrie favorable. La substitution est

33
réconfortée par la teneur en soufre du résidu de Sidi Bou Othmane (<1%) conforme
aux teneurs exigées pour les granulats destinés aux travaux de construction et
routiers.

Synthèse relative au potentiel valorisable des rejets de la mine de Sidi Bou Othmane

Les résidus de Sidi Bou Othmane possèdent un potentiel récupérable en zinc et en


plomb avec des tonnages métal de l’ordre de 1 574 et 486,2 tonnes
respectivement et un volume potentiel en sable d’environ 28 731 m3.

Malgré la forte teneur en zinc dans les résidus, le tonnage métal qui pourrait être
récupéré reste relativement faible en raison des faibles quantités de rejets. La
confirmation du potentiel des stériles augmenterait le rendement d’une unité de
traitement.

La reprise de ces résidus par un opérateur établi non loin du site de Sidi Bou
Othmane (Guemassa par exemple), permettrait de réduire les coûts
d’exploitation et d’opération (pas d’investissement dans la mise en place d’usines
de traitement). Ce qui rendrait le gisement plus attrayant économiquement.
L’attrait environnemental et foncier étant déjà présents.
Quantité de rejets (T) 44 200
Élément à valeur économique confirmée* Zn et Pb
Élément à valeur économique potentielle (récupéré de
-
la dépollution)
Potentiel de récupération
3,5 en Zn
Teneur moyenne des éléments à valeur économique (%)
1,1 en Pb
1 574 Zn
Tonnage métal contenu dans les résidus (T)
486,2 Pb
Volume rejet résiduel (après dépollution) (m3) 28 731
Potentiel de substitution
Type de valorisation Substitut de sable
*confirmée sur la base des données recueillies dans le cadre du plan d’action

34
Mine de de Tansrift
Les résidus issus de l’ancienne exploitation de Tansrift sont classés non dangereux
(non lixiviable et non générateur de DMA). Les rejets renferment encore des
teneurs assez importantes en cuivre (0,5%) en comparaison à la teneur de coupure
du cuivre pour des gisements primaires qui débute à partir de 0,7%. Le minerai
dans le cas des résidus de Tansrift est déjà extrait et préparé mécaniquement
(concassé et broyé). Les résidus offrent de ce fait un double potentiel de recyclage
matière.
Il est proposé donc un schéma de valorisation qui inclut une opération de
retraitement pour la récupération du cuivre suivie par une réutilisation du sous-
produit de traitement comme matériau secondaire (Figure 17).
Tableau 10 : Synthèse des caractéristiques relatives aux résidus de Tansrift

Production de DMA Non


Dangerosité Classification TCLP Non dangereux
Élément dépassant les seuils -
Identification de potentiel de
Oui
récupération
Éléments à valeur économique Cu
Potentiel de
Teneur moyenne de l’élément
récupération économique
0,5%
Minéralogie (phases porteuses de
Sulfures de cuivre/Quartz
l’élément/ minéraux de la gangue)
Identification de potentiel de
Oui
substitution
Potentiel de
Granulométrie proche de celle de
recyclage matériaux
Critères favorables à l’utilisation sable fin
secondaires comme substituant Faible teneur en soufre total (≈
0,01%)

Rejet non dangereux

Utilisation en
Rejet résiduel substitut de granulats
naturels

0,5% Cu Retraitement

Concentré de Cu

Figure 17 : Schéma synthétique proposé pour la valorisation des résidus de la mine de Tansrift

35
Il est suggéré l’étude de la compatibilité des stériles de découverture (matériaux
décapés pour donner accès au minerai) pour un usage comme matériau de
remblayage des quatre fosses de l’ancienne exploitation laissées sur le site de
Tansrift, et ce dans le cas où le remblayage est retenu comme schéma de
réhabilitation.
Dans le cas échéant, il est recommandé de vérifier leur potentiel de valorisation
comme substituant d’argile naturelle vu la nature argileuse de ces stériles et leur
potentielle faible charge métallique. Ces stériles pourraient constituer une
importante source d’argile pour des usages industriels (ciment, brique, autres
céramiques, etc.) ou d’aménagement environnemental (recouvrement des
déchets, étanchéité, etc.). Cela nécessite la confirmation par des analyses et essais
appropriés, la conformité environnementale et technique de ces matériaux avec
les usages potentiels.

Action 1 : Retraitement des résidus pour la récupération « économique » du


cuivre
Les analyses minéralogique en DRX réalisées sur les résidus de Tansrift n’ont pas pu
révéler les phases porteuses du cuivre. Ce dernier est très probablement sous
forme de sulfures de cuivre (chalcosine, chalcopyrite, bornite et covellite) et
d’oxyde de cuivre (cuprite) comme cela a été décrit dans la minéralisation du
gisement (Ibouh et al. 2011). La gangue est composée totalement par du quartz.
Selon les caractéristiques granulométriques et minéralogiques dont nous disposons
pour les résidus de Tansrift, Il est proposé deux techniques de retraitement pour la
récupération du cuivre :
• Séparation gravimétrique : méthode peu onéreuse à privilégier si ses performances
sont confirmées par les essais. Elle s’apprête potentiellement aux résidus de Tansrift
en raison de la différence entre les masses volumiques des sulfures potentiellement
porteurs du cuivre (densités moyennes comprises entre 4,2 et 5,65) et les minéraux de
la gangue notamment le quartz (densité de 2,65). Le choix de la variante gravimétrique
appropriée (milieu dense, table à secousse, spirale, etc.) dépendra principalement des
données granulochimiques (si le cuivre est concentré dans les fractions fines,
grossières ou sur l’ensemble) ainsi que de la maille de libération des minéraux porteurs
du cuivre (données non disponibles pour cette étude).
• Flottation : technique plus couteuse proposée pour le cas où le traitement
gravimétrique ne donne pas de résultats probants. La granulométrie des résidus est
appropriée à ce type de traitement qui correspond à la méthode d’enrichissement
utilisée initialement au cours de la période d’activité de la mine.

36
Traitement
densimétrique Concentré Cu

Résidus
Mise en pulpe

Sous-produit de
Flottation traitement

Figure 18 : Flowsheet simplifié des procédés proposés pour la récupération du cuivre à partir des résidus de
Tansrift

Action 2 : Utilisation des rejets comme substituant de granulats naturels


Les résidus de Tansrift ne présentant aucun critère de dangerosité peuvent être
utilisés sans restriction comme des granulats secondaires. Leur distribution
granulométrique similaire à des sables fins ainsi que la très faible teneur en soufre
total (0,01%) prédisposent les résidus de Tansrift à une utilisation comme
matériaux d’addition ou de substitution dans les travaux routiers ou comme
agrégats de construction (mortier, béton) sans aucun risque de détérioration des
matériaux et de sécurité des ouvrages. La nature silicatée des résidus (100% de
silicates) proche de celle du sable naturel (≈ 95%) rend possible la valorisation de
ces résidus non dangereux dans les secteurs nécessitant un sable siliceux tels que
l’industrie du verre.

Synthèse relative au potentiel valorisable des rejets de la mine de Tansrift

Le site de Tansrift offre une carrière de sable sécuritaire avec un volume important
qui avoisine 840 857 m3. Le site offre en même temps environ 6 905 tonnes de
cuivre récupérable. La faible teneur en cuivre est compensée par le volume
important des résidus. La reprise de l’activité sur le site rendrait la récupération
encore plus avantageuse économiquement.
Quantité de rejets (T) 1 380 970
Élément à valeur économique confirmée* Cu
Potentiel de Élément à valeur économique potentielle (récupéré de la
-
récupération dépollution)
Teneur moyenne des éléments à valeur économique (%) 0,5
Tonnage métal contenu dans les résidus (T) 6 905
Potentiel de Volume rejet résiduel (après dépollution) (m3) 840 857
substitution Type de valorisation Substitut de sable
*confirmée sur la base des données recueillies dans le cadre du plan d’action

37
Synthèse sur les actions de valorisation des rejets des sites miniers
fermés prioritaires
D’après l’étude des caractéristiques techniques et environnementales des rejets
qui ont pu être déterminées et collectées dans le cadre de l’étude, l’existence ou
non d’un potentiel de valorisation a été statuée et les actions de valorisation
appropriées ont été proposées pour chaque site sous-l’étude (dans la limite des
données disponibles). Il en ressort que huit sur les neuf sites miniers étudiés
présentent un potentiel de valorisation notamment les sites de Sidi Boubker, de
Sidi Lahcen, de Zaida, de Mibladen-Aouli, d’Azegour, d’Erdouz, de Sidi Bou
Othmane et de Tansrift. Les résidus de la mine de Kettara ne peuvent par ailleurs
être valorisés en raison de leur dangerosité et de la non faisabilité économique de
leur dépollution.
Tableau 11 : Potentiels de valorisation identifiés pour les rejets des sites miniers fermés
prioritaires

Teneur
Métal à Élément
Potentialité Mines moyenne Type de substitution
récupérer problématique
(%)
Gisement secondaire sans besoin de dépollution pour valorisation granulats
Tansrift Cu 0,5 - Sable
Double Valeur Sidi Bou Othmane Zn 3,5 - Sable
économique Gisement secondaire avec besoin de dépollution pour valorisation granulats
(Métaux
Sidi Boubker (parc
+ Zn 2,7 Pb Sable
Est)
granulats
Pb/soufre
secondaires) Sidi Lahcen Pb 2,15 Sable
potentiellement
Azegour Mo 2,9 Sulfures (DMA) Sable
Absence d’éléments à récupérer/Potentiel granulats secondaires
Erdouz - - - Sable/gravier/remblai/roche
Valeur
économique Absence d’éléments à récupérer/Potentiel granulats secondaires après dépollution
granulats Zaida - - Pb Sable
secondaires
Mibladen-Aouli - - Pb Sable/filler/remblai
Sidi Boubker
- - Pb Sable
(Ouest)
Absence de Absence de potentiel de valorisation
valeur
économique Kettara - - Sulfures -

38
2. Actions pour la réhabilitations des sites miniers
Les actions proposées pour la valorisation des résidus dans le cadre du plan
d’action permettront certes de résoudre les problèmes environnementaux et
sanitaires liés aux rejets ainsi que ceux liés au foncier mais restent insuffisantes
pour l’atteinte des objectifs de réhabilitation globale des sites miniers. Dans ce
sens, Il est proposé des actions qui vont permettre d’assainir l’héritage des
anciennes exploitations et de préparer une seconde vie aux anciens sites miniers.
L’ensemble des sites prioritaires est concerné par les actions de réhabilitation. Ces
dernières sont alors proposées d’une manière commune. Les mesures spécifiques à
un site donné sont explicitées à chaque fois que le cas se présente.
2.1 Sécurisation des zones excavées
Les excavations engendrées par l’ancienne exploitation des sites miniers
représentent un risque de sécurité pour les personnes. Elles nécessitent de ce fait,
la mise en place, sans délai des mesures appropriées. Des actions sont proposées
dans ce qui suit en fonction de la nature des excavations :
• Ouvertures minières
Ces actions se rapportent aux orifices des puits, cheminées, galeries, rampes ou
tout autre accès similaire aux ouvrages miniers souterrains. Ces ouvertures sont
souvent utilisés pour une exploitation illicite des minerais (e.g. Sidi Boubker, Sidi
Lahcen, Mibladen) ce qui engendre des écroulements des piliers et galeries et
entraine une perte des vies humaines. Les ouvertures minières sont également
responsables de phénomène d’affaissement ou d’effondrement de terrain comme
le cas de la mine de Sidi Boubker. Afin de sécuriser ces vides, Il est proposé le
remblayage rapide de l’ensemble des ouvertures avec des matériaux assurant la
conformité géotechnique et environnementale requise (matériaux meubles,
résidus et stériles miniers, etc.). il est suggéré l’évaluation de la compatibilité des
rejets pour le remblayage, principalement dans le cas où ces derniers n’ont pas une
très forte valeur économique (cas des stériles de Mibladen, etc.).

39
a

b c

Figure 19 : Photos montrant un exemple de galeries laissées ouvertes sur les sites de Sidi Boubker (a),
Mibladen (b) et sidi Lahcen (c)

• Excavations à ciel ouvert


Dans le cas d’une exploitation à ciel ouvert comme le cas de la mine de Zaida et de
Tansrift, les fosses de carrières abandonnées sans remblayage se remplit de
volumes importants d’eau. Le site de Tansrift renferme trois fosses tandis que celui
de Zaida abrite une dizaine de fosses de carrière. En plus du risque de sécurité
publique, l’utilisation des eaux remplissant les fosses par les riverains pour
l’alimentation en eau potable, l’irrigation, l’abreuvement des cheptels et la
baignade constitue un risque potentiel de santé publique (risque d’intoxication
métallique). Pour le cas de la mine de Zaida, le risque d’accident devient de plus en
plus important en raison de l’expansion de la ville et le rapprochement de la
population des zones à risque surtout que les bords des carrières sont abruptes.

40
Figure 20 : Photo montrant une des fosses de l’exploitation à ciel ouvert de la mine de Zaida

Afin de sécuriser et de réhabiliter ces vides, il est suggéré deux options de


restauration notamment le remblaiement (total ou partiel) ou la conversion des
fosses en plans d’eau artificiels. Le choix de la solution appropriée à chaque site
nécessite des études spécifiques afin de déterminer la faisabilité technique et
économique des solutions.
La conversion des fosses des anciennes exploitations à ciel ouvert de Zaida et de
Tansrift en plan d’eau constitue une alternative de réhabilitation envisageable
d’autant plus que les carrières des deux sites sont déjà partiellement remplies
d’eau et que le contexte géochimique est relativement stable (pas de génération
confirmée de drainage acide). Il est toutefois nécessaire de vérifier la qualité des
eaux et d’évaluer leur aptitude à accueillir une certaine biodiversité. L’objectif final
étant de créer un écosystème qui pourrait s’intégrer au paysage et d’assurer son
propre fonctionnement naturel à moyen et à long terme.
Les fosses de carrière peuvent également être remblayées totalement comme elles
peuvent être réhabilitées par minage et remblayage des pentes uniquement
(adoucir les pentes). Le remblayage peut être réalisé avec divers matériaux à
condition que ces derniers démontrent une stabilité chimique et physique à court
et à long terme. En cas de faisabilité technique du remblayage, il est suggéré la
vérification de la compatibilité des caractéristiques des stériles de découverture
excavés initialement et déposés à proximité des fosses (70 millions de tonnes
dans le cas de Zaida) pour une utilisation comme remblai. Le remblayage doit être
associé à la mise en végétation des zones remblayées (reboisement
éventuellement) afin d’assurer la stabilité physique du remblayage, d’améliorer
l’esthétique du site et de permettre son intégration dans le paysage naturel.
Dans le cas où les études démontrent l’impossibilité de remblayage de la fosse ou
sa conversion en lac artificiel, il est impératif d’assurer la sécurisation des sites par

41
condamnation de l’ensemble des voies d’accès et la mise en place d’une clôture et
des signalisations de danger au pourtour des fosses en particulier au niveau des
zones surplombant les carrières à proximité des fronts.
Il est à noter que, indépendamment de l’option de réhabilitation choisie, une
étude de la stabilité des pentes dans le cas de non remblayage de l’excavation et
de l’ouvrage dans le cas d’une fosse remblayée ou convertie en plan d’eau doit
être réalisée.

2.2 Démantèlement des bâtiments, infrastructures et équipements


Les sites miniers fermés prioritaires abritent encore certains équipements et
infrastructures (e.g. chevalement (Kettara et Sidi Lahcen), concasseur (Azegour),
laveries (majorité des sites, etc.) et bâtiments hérités de la période d’activité de la
mine. Ces installations peuvent comporter des risques de sécurité en plus de
constituer une nuisance paysagère et une entrave à la réutilisation de l’espace.
Il est proposé dans le cadre des plans de réhabilitation de chaque site, le
démantèlement de tous les bâtiments et toutes les infrastructures de surface à
moins qu’un besoin lié au développement socio-économique du territoire ne soit
démontré. C’est le cas notamment pour les sites de Sidi Boubker, Zaida et
Mibladen-Aouli, pour lesquels une action de valorisation en tant que patrimoine
minier est proposée dans le cadre de ce plan. Pour les besoins de cette action, il est
recommandé de préserver les composantes nécessaires à la mise en place des
musées et visites guidées proposées (objets à exposer, repères et points à visiter,
bâtiments, galeries sécurisées (Mibladen)). Cette aspect souligne l’importance de
disposer d’une vision claire de l’usage post-fermeture du site bien avant la phase
de fermeture.

2.3 Restauration des aires d’entreposage des rejets


La restauration des aires d’entreposage des rejets (stabilisation physique et
chimique des rejets) doit être réalisée afin de limiter le transfert des contaminants
vers les différents récepteurs (milieu naturel et humain) et d’assurer la stabilité des
ouvrages de retenue. Elle permettra également d’assurer la conformité des
effluents aux seuils réglementaires ainsi que l’intégration du site dans le paysage et
l’amorçage de son usage future.
La restauration des aires de dépôt des rejets concernera uniquement les rejets qui
ne montrent aucun potentiel de valorisation. Il s’agit principalement des résidus de
la mine de Kettara et des rejets résultant de la dépollution des rejets à des fins de
recyclage (éventuellement les sulfures qui seront récupérés du retraitement des
rejets d’Azegour et Sidi Lahcen en cas d’absence de potentiel économique pour ces
derniers). Les stériles ainsi que les minerais non traités (cas de Mibladen) sont

42
également concernés pour les actions de stabilisation en cas de la non faisabilité du
recyclage et/ou de la réutilisation.
• Stabilisation chimique
Les rejets concernés par la restauration sont des matériaux réactifs qui génèrent un
DMA. Il est proposé dans ce sens le confinement des rejets par une couverture
type stockage et relargage afin de limiter l’infiltration de l’eau et stopper par
conséquent l’oxydation des sulfures et la production des eaux contaminées. Ce
type de couverture est proposé pour son efficacité démontrée et son adaptation
aux sites concernés en l’occurrence le site de Kettara.
il est suggéré l’utilisation des stériles de phosphates pour la mise en place de la
couverture. Ce matériau a montré lors de travaux antérieurs une grande efficacité
même sous des événements pluviométriques extrêmes (essais laboratoire et
parcelles expérimentales sur terrain). Ce matériau possède les caractéristiques lui
permettant de faire barrière à l’eau et de stopper la libération des polluants vers
l’environnement. Il est en même temps disponibles en grandes quantités et non
loin de la mine (site de Gantour à 30 km de Kettara). L’adoption de ce choix de
matériau de recouvrement permettrait de réduire considérablement
l’investissement nécessaire à la restauration. Les coûts se limiteront dans ce cas
aux seuls coûts de transport et d’aménagement.
Le schéma de restauration qui a été proposé pour le parc à résidus de Kettara
consiste à rassembler l’ensemble des résidus sur une surface circonscrite par
ramassage des résidus grossiers et leur disposition sur les résidus fins. Par la suite,
il est nécessaire de procéder au profilage du dépôt des résidus avec la définition
des pentes appropriées avant de mettre en place la couverture phosphatée (1 m)
(Figure 21).
Le schéma de restauration doit être achevé par la mise en place d’un couvert
végétal qui va permettre de lutter contre l’érosion de la couverture et accentuer
son pouvoir transpirant en plus de rendre l’esthétique au site et permettre son
usage future. L’association végétale Atriplex semibaccata, Vicia sativa et Launaea
arborescens pourrait être utilisée vue sa capacité de croissance sur les stériles de
phosphates tout en préservant l’intégrité du recouvrement en plus de sa tolérance
aux contaminants et sa capacité à les stabiliser.
Il est important d’inclure dans le plan d’aménagement du site des dispositifs de
contournement des eaux afin d’éviter les ruissellement vers l’ouvrage bâti.

43
Drain alcalin à base
de rejets calcaires
phosphatés

Rejets calcaires Phosphatés (1m)

Rejets grossiers Kettara (8 m)


Parc à résidus Kettara (3ha)

Ramassage des Profilage du dépôts Mise en place de la Mise en place de la


rejets de rejet couverture végétation

Figure 21 : Schéma global du plan de restauration proposé pour le parc à résidus de Kettara

• Stabilisation physique
La sécurité des ouvrages de stockage des rejets et des systèmes de recouvrement
qui seront mis en place sur les sites de Kettara et éventuellement d’Azegour et de
Sidi Lahcen doit être assurée pour le court et le long terme. Des études techniques
de conception et de mise en place des ouvrages sont nécessaires et doivent
intégrer l’ensemble des paramètres qui peuvent impacter l’intégrité de ces derniers
ou causer une défaillance tels que les conditions climatiques (évènements
extrêmes, changement climatique), les propriétés géotechniques des matériaux
(rejets, sols de fondation et de tout matériel de construction utilisé) et les
particularités de l’aire de stockage (topographie, hydrologie, hydrogéologie,
fondations, effets sismiques, etc.). Les ouvrages doivent faire l’objet de contrôle de
la qualité au cours de la construction et d’un programme d’entretien et de suivi
après réhabilitation.

2.4 Gestion des ouvrages de captage des eaux et effluents miniers


Il est nécessaire de mettre en place des ouvrages de captage des eaux de
percolation contaminées (produites avant la mise en place des méthodes de
gestion) et le détournement des eaux de ruissellement non contaminées. Par
ailleurs, les ouvrages de captage des eaux existant initialement sur les sites fermés
et qui ne sont plus requis (fossés, bassins collecteurs) doivent être démantelés et
au besoin remblayés. Les ouvrages laissés sur le site doivent être stables,
sécuritaires et doivent être protégés contre l’érosion à long terme.
Il est également nécessaire de vérifier que les effluents miniers respectent les
seuils réglementaires applicables aux rejets notamment les valeurs limites
générales des rejets en milieu naturel. En cas de dépassement des seuils, il est
nécessaire de traiter l'eau de drainage malgré la mise en place d'une couverture,

44
jusqu'à ce que les effets de ces eaux de drainage sur l'environnement puissent être
considérés comme acceptables. Les traitements passifs (drain alcalin, lits à
bactéries sulfatoréductrices, etc.) sont plus appropriés dans cette phase de fin de
vie contrairement aux traitements actifs (chaux, coagulants, etc.).

2.5 Gestion des matières résiduelles (déchets autres que miniers)


Les sites miniers fermés prioritaires renferment d’autres types de déchets que ceux
provenant de l’exploitation et de l’enrichissement des minerais (ferrailles,
plastiques, bois, fus, huiles usagées, etc.) qui ont été abandonnés sur site après la
fermeture des mines ou déchargés bien après (déchets ménagers) (Figure 22). Ces
déchets constituent une source potentielle de contamination du milieu en plus
d’une pollution visuelle confirmée. Il est nécessaire de procéder à l’assainissement
des sites miniers tout en assurant une gestion appropriée de ces déchets. Certains
peuvent être classés dangereux (futs des huiles usées ou de produits chimiques,
etc.) et doivent être gérés dans ce cas selon les dispositions légales spécifiques à la
gestion des déchets dangereux (transport, élimination, etc.). Les déchets non
dangereux (déchets ménager (Zaida), ferrailles, plastiques, bois (Sidi Boubker,
Azegour, Kettara, etc.) peuvent être valorisés dans des filières appropriées ou gérés
conformément à la réglementation en vigueur (lieu d’enfouissement, etc.).

Figure 22 : Photos montrant des exemples de matières résiduelles retrouvées sur les site minier a : ferraille
abandonnée sur le site de Sidi Boubker, b : déchets ménagers déposés sur le site de Zaida

2.6. Restauration des sols contaminés


La contamination des sols des sites fermés prioritaires est très probable en raison
des différentes sources de contamination sur les sites miniers (dépôts de rejets,
retombées des polluants atmosphériques au cours des anciennes phases d’activité
et dépôts des particules mobilisées à partir des rejets, déversements de substances
dangereuses, etc.). Des travaux antérieurs ont mis en évidence une contamination
métallique des sols des sites de Sidi Boubker, Kettara et Zaida.
Il est par ailleurs nécessaire de vérifier pour l’ensemble des sites si les teneurs de
contaminants atteignent les seuils nécessitant une décontamination. Dans lequel
cas, des stratégies de décontamination doivent être mise en place.
L’ajout de substances alcalines (chaux, cendres, boues rouges, etc.), la
solubilisation des métaux et la phytoremédiation (utilisation des plantes pour la

45
décontamination) constituent les méthodes les plus utilisées pour le traitement des
sols en cas de contamination métallique. Il est proposé pour la restauration des
sols contaminés des sites miniers l’adoption de la phytoremédiation qui
représente une technique écologique qui se confirme de plus en plus pour les
opérations de traitement des sols pollués par les métaux (oïdes). Elle utilise la
capacité de certaines essences végétales (métallopytes) à accumuler de fortes
teneurs en éléments métalliques dans leur biomasse (plantes accumulatrices ou
hyperaccumulatrices) ce qui permet de les extraire des sols et de réduire les
teneurs à des valeurs inférieures aux seuils critiques.

2.7 Mise en place de la végétation


La mise en place de la végétation constitue une étape importante du plan de
réhabilitation des sites miniers et concerne aussi bien les sites dont les rejets
nécessitent une restauration (Kettara) que les sites dont les rejets seront valorisés.
Ainsi, tous les terrains qui ont été affectés par l’activité minière (site des
bâtiments, aires de stockage des rejets, bassins restaurés, surface des routes,
etc.) doivent être mis en végétation afin d’en contrôler l’érosion et de redonner
au site un aspect naturel en harmonie avec le milieu environnant. Il est important
de souligner que le terrain doit être nivelé de façon à s’harmoniser avec la
topographie environnante avant la mise en végétation.
Il est important de noter la nécessité de tenir compte lors du choix des espèces
pour la végétalisation des sites de l’emplacement de ces derniers (sur
recouvrement des rejets réactifs (générateur de DMA) ou sur des rejets stables
chimiquement (non générateur de DMA) ou encore sur les sols avoisinants. Les
objectifs et les contraintes de la mise en place du couvert végétal seront
relativement différents.

2.8 Suivi et entretien post-restauration


La réhabilitation des sites miniers ne s’achève pas avec la mise en place des
différentes actions de restauration et d’assainissement. il est nécessaire d’élaborer
un programme de suivi et d’entretien afin de vérifier la progression de la
performance environnementale des travaux de restauration réalisés, de s’assurer
de la pérennité des ouvrages ainsi que d’évaluer l’atteinte de l’état satisfaisant
du site minier.
Il est proposé que le programme de suivi environnemental inclut le suivi de la
qualité des eaux de percolation, des eaux souterraines et des sols ainsi que la
réalisation de suivi et d’entretien de l’intégrité des ouvrages (parcs à résidus après
recouvrement) pour les sites concernés (Kettara et éventuellement Azegour et Sidi
Lahcen). Il est également nécessaire d’assurer l’évaluation de l’efficacité de la

46
couverture mise en place (efficacité de rétention d’eau) et le suivi du couvert
végétal.
Pour les sites qui ne contiendront aucune aire de stockage des rejets (valorisation
de la totalité des rejets), le suivi portera principalement sur les paramètres
environnementaux (qualité des eaux et sols) et le maintien du couvert végétal.
Il est à noter toutefois, la nécessité pour l’ensemble des sites, de la réalisation
d’opérations de suivi et d’entretien de l’intégrité de tout ouvrage présentant un
risque telles que les vides remblayés (fosses, galeries, etc.) ou les équipements
maintenus sur site pour des raisons socioculturelles ou économiques.

2.9 Préparation de l’usage future des sites


La réhabilitation des sites miniers doit se faire de façon à garantir un état
permettant une utilisation future des terres. De nouvelles opportunités
environnementales et socio-économiques peuvent être dérivées de mines fermées
ou abandonnées. Le choix des possibilités de conversion et de valorisation des
anciens sites miniers dépendra du potentiel offert par le site (localisation, histoire,
patrimoine, espaces, autres richesses, etc.) et des impératifs du développement
socioéconomique de chaque région ou commune.
Pour les zones à faible densité de population et éloignée des centres urbains à
expansion rapides (Erdouz, Azegour, Mibladen-Aouli, Tansrift), les espaces remis en
état peuvent être utilisés pour une agriculture ou pâturage contrôlés (si absence
totale de contaminants) ou être préservés pour un retour à l’écosystème naturel.
Par ailleurs, dans les zones densément peuplées ou promue à une forte pression
démographique (Zaida, Sidi Bou Othmane, Kettara), les sites miniers réhabilités
peuvent être utilisés pour décongestionner les centres urbains. Ils peuvent être
convertis en centres d'agrément social, tels que des parcs, des terrains et espace
de sport ou de scènes artistiques comme ils peuvent être convertis en parcs
industriels ou même résidentiel si absence d’aléas.
Les excavations peuvent être valorisés en entrepôts, réservoirs, ou encore en
bioréacteurs (production de l’énergie à partir du méthane produits par déchets
ménagers).
Il est à noter toutefois, que toute réutilisation des sites miniers fermés nécessite
préalablement des études de stabilité des terrains et des vides comblés.
Dans ce sens, des études au cas par cas, pour l’évaluation des potentialités en
terme de reconversion des anciens sites miniers sont nécessaires afin de statuer
sur l’option la plus appropriée en considérant l’ensemble des paramètres et
particularités du site notamment géographique, environnementale, sociale et
économique. Ces études doivent être menées en concertation et en coordination
avec l’ensemble des départements concernés (mines, environnement, culture,

47
tourisme, etc.), les parties prenantes locales (région, province, commune) et les
représentants des populations.
Il est à noter que la valorisation des rejets proposée par ce plan d’action permettra
la libération d’un foncier qui fait souvent défaut et qui va favoriser davantage la
planification des nouveaux usages des sites miniers fermés.
La détermination des nouveaux usages pour les sites miniers fermés prioritaires a
été amorcé au cours de ce plan d’action et a porté sur l’évaluation des potentialités
de valorisation des sites en tant que patrimoine minier. Cet aspect sera présenté
dans la partie suivante.

3. Actions pour la valorisation du patrimoine minier


La valorisation du patrimoine industriel minier constitue un élément significatif et
productif permettant d’assurer la reconversion des régions minières. Ce patrimoine
peut être un facteur de redéveloppement de ces territoires qui souvent se sont
retrouvés dans une situation socio-économique difficile après la fermeture des
mines.
A l’échelle du Maroc, la préservation du patrimoine minier n’est pas encore très
ancré dans les pratiques. L’héritage des anciens sites miniers n’a malheureusement
pas été assez protégé et sa mise en valeur non concrétisée. Les actions proposées
dans le cadre de ce plan d’action vise à contribuer au redressement de cette
situation.

3.1 Choix des sites pour valorisation patrimoine


Avant de proposer des actions pour la valorisation du patrimoine minier pour les
sites fermés prioritaires, il était nécessaire d’identifier les sites pertinents et
présentant un fort potentiel à mettre en avant. Pour se faire, nous avons considéré
un certain nombre de critères notamment l’absence de potentiel minier, la valeur
symbolique du site, l’aspect informatif et l’aspect architectural et esthétique du
site.
Les sites présentant un potentiel minier confirmé ou probable ont été les
premiers à écarter. Ainsi, des réserves confirmées et/ou probables ont été
rapportées pour Azegour, Kettara et Tansrift. Les sites de Sidi Lahcen et Sidi Bou
Othmane présentent également un potentiel minier très probable (DM. 1990,
Ibouh et al. 2012).

Les sites qui ne possèdent pas de potentiel minier, sont évalués sur la base des
critères présentés plus-haut. Il en ressort que le site d’Erdouz offre peu de
potentialité en raison d’une histoire minière peu pesante, d’un patrimoine
architecturale, technique, dégradé et surtout d’une accessibilité très difficile étant

48
donné sa situation géographique (à 2 700 m d’altitude) et l’absence de route
praticable.
Par conséquent, il est proposé pour la valorisation du patrimoine minier les sites
de Sidi Boubker, Mibladen-Aouli et Zaida. Les mines de Zaida et Mibladen-Aouli
présentent une proximité géographique et une histoire minière commune ou
similaire ainsi que des similitudes géologique, culturelle et socioéconomique. Il est
jugé plus pertinent de proposer un schéma de valorisation qui rassemble les trois
sites miniers et qui sera présenté dans la partie suivante.

Site minier

Oui
Potentiel minier Site exclu

Non

Non
Critères de classement Site exclu
patrimoine

Oui

Site retenu pour


valorisation patrimoine

Figure 23 : Schéma adopté pour le choix des sites pour une valorisation patrimoine

3.2 Actions pour la valorisation du patrimoine des sites retenus


3.2.1 District minier de Zaida-Mibladen-Aouli
Le district de Zaida-Mibladen-Aouli présente plusieurs atouts qui font de lui un site
privilégié pour une valorisation autant que patrimoine minier notamment l’histoire
minière du site et sa valeur symbolique, l’héritage industriel et architectural minier
et le patrimoine minéralogique et géologique.
Il est proposé une stratégie de valorisation de l’héritage minier des mines de Zaida,
Mibladen et Aouli par la création d’activités culturelles, touristiques et
commerciales au tour de ce patrimoine minier. Le schéma de valorisation proposé
inclut plusieurs composantes interdépendantes et qui consistent en la création
d’un musée de la mine, le développement de visite et d’activités autour de
l’héritage minier sur les trois sites miniers, l’exploitation du patrimoine
géologique et la mise en valeur du patrimoine minéralogique. Ces composantes
peuvent faire l’objet d’une promotion du patrimoine de la région autant qu’un seul
ensemble (package), comme elles peuvent être promu par leur attrait individuel.

49
Valorisation du
patrimoine minier
et architectural sur
le site de la mine
(visites et autres)

Musée de
la mine
Valorisation
Valorisation
patrimoine
patrimoine
géologique
minéral
"Géoparc"

Figure 24 : Schéma de valorisation-patrimoine proposée pour le district minier de Zaida-Mibladen-Aouli

• Création d’un musée de la mine : le musée constituerai le cœur du projet de


valorisation du patrimoine minier de la région. L’histoire minière y sera racontée. Les
documents et objets qui y seront exposés viendront l’appuyer et l’étayer et doivent
donner au visiteur l’envie de s’imprégner davantage et de découvrir d’autres
composantes de l’histoire et la culture sur le terrain. Un auditorium et un parcours
d’exposition peuvent être envisagés avec des espaces consacrés pour chacun des trois
sites.
Il est toutefois important de noter qu’un musée, est au-delà d’une exposition de
collections, c’est avant tout une mémoire de toute une population. Un musée ça
raconte une histoire et des vécus. Il est impératif de prendre les dispositions
nécessaires à sa bonne conception par des professionnels muséographes et
scénographes. Ces paramètres réunis peuvent assurer la réussite du projet et garantir
son attractivité.
• Développement d’activités culturelles et touristiques autour du thème de la mine :
ces activités pourrait être proposées comme suite du projet du musée ou
indépendantes. Elles peuvent consister notamment en un circuit de visite des trois
sites miniers et de leurs héritages. Les itinéraires peuvent inclure des «points
d’ancrage» dont le musée, avec de nombreux points d’observation. Ces points peuvent
inclure les lieux de l’ancienne exploitation (galeries et vues sur les fosses), les sites de
traitement de minerais (usines, laverie, ateliers, etc.) ainsi que les lieux de vie des
anciens mineurs (cités minières).
Les sites peuvent également héberger des événements scientifiques ou artistiques. Les
entrées des galeries en surface de Mibladen peuvent être, à titre d’exemple, mise en
valeur dans ce sens à condition que les évaluations préalables des aléas l’autorise et à
condition que ces activités respectent toutes les composantes écologiques de la
région.
• Création d’un Ecomusée ou « Géoparc » : le terme géoparc n’est pas utilisé dans le
présent rapport dans le sens de classification des géoparc de L’UNESCO mais pour
signifier un espace à forte valeur géologique à l’échelle national couplée à une richesse
patrimoniale et culturelle et qui mérite d’être mis en valeur. Érigé le district Zaida-
Mibladen-Aouli en géoparc national va permettre la mise en place des mesures de sa

50
protection et de sa promotion. Le site pourra constituer le support d’activités
touristiques d’un public sensible à ces aspects géologique et écologique en plus de
support d’activité éducatives et de recherches scientifiques. Des circuits géologiques
bien établit doivent être définit par les scientifiques en concertation avec les
promoteurs touristiques.
• Promotion du patrimoine minéral : les minéraux de la région Zaida-Mibladen-Aouli
présentent une importante ressource naturelle qui a fait la réputation de la région à
l’échelle nationale et internationale principalement grâce à la vanadinite.
Malheureusement, l’exploitation de ces minéraux se déroule jusqu’à aujourd’hui
d’une façon illicite et en absence totale des conditions de sécurité pour les mineurs
clandestins. Ces derniers empruntent les anciennes galeries ou en creusent de
nouvelles au péril de leurs vies.
Il est proposé de structurer et de développer de nouveaux modèles économiques
autour des minéraux ainsi que de promouvoir et de mettre en avant ce patrimoine
aussi bien auprès des collectionneurs avérés qu’auprès des amateurs. Il serait
nécessaire de commencer par la mise en place de dispositifs juridiques permettant de
structurer et de réglementer l’exploitation et garantir la protection des personnes et
des ressources naturelles. Des autorisations d’exploitation peuvent être octroyées à
des personnes morales ou au profit de coopératives assorties d’exigences
environnementales, de sécurité et de quota bien spécifiées. Si le choix se tourne vers
la création de coopératives pour l’exploitation du minerai, il est suggéré de profiter du
retour d’expérience des coopératives créés pour l’exploitation du charbon de Jerada
notamment en terme de contraintes rencontrées.

a b

Figure 25 : Photos montrant la cité ouvrière sur le site d’Aouli (a) les galeries typiques de Mibladen (b)

51
La mise en place de ce projet de valorisation du patrimoine en général constituerait
un moteur du développement et de la création d’emploi à l’échelle local et
régional. En plus des emplois directs liés aux fonctions du musée, des visites et de
l’extraction du minerai et sa commercialisation, la dynamique créé pourra
engendrer un entrainement d’attractivité immobilière, commerciale et touristique.
Les richesses culturelles, artisanales et culinaires locales peuvent se greffer et
enrichir l’offre et l’attractivité de la région.
Les actions proposées doivent être promues auprès du grand public mais
particulièrement auprès des touristes (internes et externes) adeptes du tourisme
culturel, du géotourisme et de l’écotourisme.
3.2.2 Site de Sidi Boubker
Le site de l’ancienne exploitation de Sidi Boubker possèdent une histoire et un
héritage miniers qui méritent d’être mis en valeur, reconnu et connu du grand
public. Cependant, un projet de parc muséologique est déjà prévu sur le site de
l’ancienne mine de charbon de Jerada (1927-2001) dont les travaux de construction
sont lancés. Le site Sidi Boubker fait partie, avec la mine de Jerada et la mine
plombo-zincifère de Touissit (1926-2002), d’un même district à forte histoire
minière. Prévoir deux musées de la mine dans un seul district minier et dans la
même commune ne parait pas approprié.
Il est suggéré que le site de Sidi Boubker soit intégré au projet muséologique de
Jerada. Ce dernier pourrait promouvoir toute la région minière. Le musée pourrait
consacrer des espaces d’exposition pour les sites miniers de Sidi Boubker (et
Touissit) en plus du site principale (Jerada) avec un parcours de visite commun
retraçant l’histoire minière de ce pôle industriel minier de la région.
La mise en place de ce projet muséologique va contribuer à la renaissance
économique de la région et à l’augmentation de son attractivité. Elle permettra
également de rétablir la fierté de la population par rapport à son histoire.

52
a b

c d
a

Figure 26 : Photos montrant le site de Sidi Boubker et ses installations et cités minières (a : vue aérienne du
site, b : usine de traitement, c : cité minière des cadres et d : cité minières des ouvriers)

3.3 Actions préalables à la valorisation du patrimoine des sites retenus


La mise en place du projet de valorisation du patrimoine du district minier Zaida-
Mibladen-Aouli et celui du site de Sidi Boubker nécessite plusieurs actions en
amont afin de garantir sa réussite. Ces actions portent principalement sur :
• Implication et sensibilisation de la population à l’importance du « projet valorisation
du patrimoine » et ses répercussions globales sur la région afin d’assurer son
acceptation du projet et sa contribution à sa réussite.
• Régler le problème de la stabilité des terrains de la zone de Sidi Boubker et la
sécurisation de l’ensemble des territoires afin d’assurer la sécurité de la population et
des futures visiteurs. Les travaux de sécurisation doivent être suivis par des contrôles
de la stabilité des vides réhabilités et de l’absence de risque d’aléas (affaissement,
effondrement, etc.).
• Recenser et mettre à niveau les bâtiments : il est nécessaire d’identifier l’ensemble
des bâtiments existant sur les sites miniers et de choisir ceux qui doivent être gardés
pour le projet de valorisation du patrimoine. Les bâtiments et cités minières, qui sont
dans un état dégradé et délabré, doivent être mis à niveau en veillant au respect total
de leur authenticité (préserver l’âme de leur état architecturale de l’époque).
• Assurer la réhabilitation correcte des sites minier : une fois les sites sécurisés, les rejets
miniers valorisés, les travaux de réhabilitation porteront principalement sur le
démantèlement de l’infrastructure et bâtiments non jugés utile au projet
muséologique, la décontamination des sols et la mise en place du couvert végétal.
• Recenser les archives et les objets de la mine existants et rechercher et récupérer ceux
perdus (pillés et vendus). Il est nécessaire de commencer par inventorier et classer

53
l’existant en termes de documents et objets liés à l’ancienne époque d’exploitation
(collections géologiques, cartes, photos, outils utilisés par les mineurs, documents
équipements, etc.). Cette étape est importante pour retracer et concevoir l’histoire
qui sera raconté et aussi pour la sélection des objets pertinents à exposer au musée.
• Améliorer l’infrastructure d’accueil notamment les routes d’accès, l’hébergement, la
restauration et les commerces de première nécessité.

Figure 27 : Photo montrant l’état dégradé de la cité ouvrière de Sidi Boubker

4. Évaluation économique
L’étude économique a porté sur les actions proposées pour la valorisation des
rejets des neuf sites miniers fermés prioritaires. La faisabilité et l’attrait
économiques de ces actions ont été évalués en considérant aussi bien l’estimation
de la valeur économique des rejets que celle des investissements nécessaires pour
leur valorisation, comme expliqué ci-après :
• Évaluation économique de la matière potentiellement récupérable. Pour cette
estimation, ont été considérés les éléments et hypothèse suivants :
o Le tonnage métal qui sera récupéré estimé sur la base de la teneur moyenne
de l’élément d’intérêt et de la quantité totale des rejets.
o La valeur des concentrés de métaux est estimée en considérant que les
concentrés qui seront récupérés ont une teneur moyenne et ce afin de ne pas
surestimer le potentiel. Sachant que la possibilité de production de concentrés
à plus forte teneur n’est pas exclue.
o La valeur économique potentielle des concentrés qui seront récupérés suite
aux opérations de dépollution n’a pas été considérée vu l’absence de certitude
sur leur valeur marchande (Sidi Boubker, Zaida, Mibladen-Aouli). Néanmoins,
la valeur de ces concentrés doit être évaluée lors des études spécifiques.
• Évaluation économique de la matière potentiellement utilisable (granulats). Pour
cette estimation, il a été considéré que le volume des rejets restant après récupération
des éléments d’intérêt économique ou nocifs. Pour le rejet du site Erdouz, l’estimation
a concerné le volume total étant donné l’absence de retraitement. Il est à noter que
pour le cas de Mibladen-Aouli où les résidus présentaient une forte teneur en fines, le
scénario avec une opération de lavage de sable a été également estimé.

54
• Estimation des coûts d’investissement et d’opérations nécessaires pour exploiter les
rejets (études, construction et commisionning, production, etc.). L’estimation a tenu
compte des deux scénarios (procédés) proposés pour la récupération de la substance
utile pour les sites concernés (unité de traitement, réactifs, etc.). Cette approche
permet de vérifier si l’action de récupération reste toujours faisable d’un point de vue
économique et en même temps, elle permet de donner un ordre de grandeur de
l’investissement nécessaire même dans le cas le plus pessimiste (si la technique la
moins couteuse ne s’est pas avérée efficace). Les essais et compléments d’analyses
permettront de statuer plus surement sur l’option appropriée et son coût.
Pour l’exploitation des granulats, l’estimation de l’investissement a inclut les coûts
relatifs aux stockage et au transport des matériaux.
Il est important de rappeler que les estimations réalisées et les conclusions qui en
découlent ont été basées sur un certains nombres d’échantillons prélevés sur
chaque site. La confirmation de ces potentiels par des échantillonnages et
analyses plus étalés reste nécessaire.
Comme montré dans le tableau 12, les actions de valorisation qui ont été
proposées paraissent viables économiquement et permettraient de dégager des
bénéfices d’ampleur différente et ce pour l’ensemble des rejets ayant un potentiel
de recyclage. Il est important de rappeler que l’objectif principal derrière ces
opérations de valorisation des rejets est d’ordre environnemental et de libération
du foncier. Par conséquent, même pour les rejets ayant un faible potentiel
économique, le recyclage resterait une solution à prioriser et à encourager par les
outils incitatifs nécessaires. Dans le cas contraire, il serait nécessaire de plutôt
investir pour restaurer et maitriser convenablement ces rejets.
Les sites de Sidi Boubker, Zaida, Mibladen-Aouli et Azegour paraissent les plus
rentables malgré les coûts relatifs à la dépollution des rejets.
Ainsi, l’évaluation montre que le site de Sidi Boubker présente un fort potentiel
économique qui pourrait atteindre 2.5 à 4,4 Milliards Dh grâce à la récupération du
zinc et au volume important de sable disponible. L’exploitation des résidus de Zaida
et de Mibladen-Aouli comme sable secondaire pourrait également dégager une
rentabilité significative de l’ordre de 533-566 millions Dh (coût de dépollution
inclut). Les estimations affichent pour le site d’Azegour un gain net de 664 MDh en
lien particulièrement à sa forte teneur en un minerai à forte valeur économique
(molybdène).
Les rejets de Sidi Bou Othmane est malgré leurs fortes teneurs en zinc, dégage
moins de résultat net en raison de leur volume relativement faible. Le retraitement
de ce rejet riche par une exploitation déjà en place à proximité du site pourrait
constituer une alternative intéressante à évaluer (Site de Guemassa par exemple).
Cette alternative devrait également être étudiée pour les rejets de Sidi Lahcen avec
les compagnies qui s’installent dans la région.

55
Tableau 12 : Évaluation du potentiel économique des rejets pour les sites fermés prioritaires

Coûts
Valeur métal Coût Bénéfice Total Total
d’investissement Bénéfice métal Valeur granulats Total valeur
Sites miniers récupéré investissement Granulats investissement Bénéfice
récupération métal (MDH) (MDH) (MDH)
(MDH) granulats (MDH) (MDH) (MDH) (MDH)
(MDH)

Sidi Boubker 1 020,6 – 2 960 438 – 532* 489–2 427 2 384 353 2 030 3 404 –4 990 842– 885 2 519- 4 457

Sidi Lahcen 11,3 – 13,2 3,8 – 5,0* 7,5 – 8,3 7,9 1,2 6,7 19-21 5 – 6,2 14,2-15

Zaida - 145 ** - 848 126 722 848 271 577

Mibladen-Aouli - 151** - 841 124 717 841 275 566

Azegour 704 75,6* 628 42 6 36 746 82 664

Erdouz - - - 44 20 24 44 20 24

Sidi Bou Othmane 9,9 8,1 – 8,3 1,6 – 1,8 5,82 0,86 5 15,7 8,9-9,2 6,3 – 6,5

Tansrift 264 26 238 186 28 158 450 53 396

*Coût inclut la dépollution des rejets


**Coût uniquement pour la dépollution des rejets

56
Mines fermées autres que les sites
prioritaires

57
Les potentiels polluants et valorisables des rejets sont variables d’un site à un autre
dépendamment du contexte géo-climatique du site et des pratiques minières
utilisées à l’époque de l’exploitation. Les actions de maitrise environnementale
ainsi que celles de valorisation ne peuvent être extrapolées. Un plan de gestion, qui
peut intégrer plusieurs solutions, doit être élaboré pour chaque site.

1. Estimation du gisement rejets


Les mines fermées (165 mines) ont généré environ 108 millions de tonnes de
résidus de traitement et 221 millions de tonnes de stériles. Les sites ayant les plus
importants tonnages de rejets ont été déjà pris en compte dans la proposition des
actions pour les sites fermés prioritaires du plan d’action (Sidi Boubker, Zaida, etc.).
Les sites fermés restants présentent des quantités très variables de résidus allant
de quelques milliers de tonnes à plusieurs centaines de milliers de tonnes. La
valeur économique des rejets dépend de leur volume. Il est donc primordial de
déterminer les quantités de rejets réellement disponibles avant tout prise de
décision quant aux actions de gestion appropriées. Ainsi, pour les sites qui
présentent des tonnages importants, l’évaluation du potentiel des rejets à la
valorisation peut être réalisée. Dans le cas de faibles quantités de rejets, la
valorisation ne serait pas justifiée et le rejet doit être restauré convenablement en
fonction de son potentiel polluant (générateur ou non de DMA/DNC) (Figure 28).
La détermination des quantités de rejets pour les mines fermées doit se faire sur
le terrain selon les techniques appropriées. Les estimations faites sur la base des
bilans matière et du facteur de rendement ne reflètent souvent pas la réalité après
des dizaines d’années d’abandon. Les rejets ont été emportés en quantités plus en
moins importante en fonction des conditions locales. Dans certains sites
accidentés, la totalité des résidus a été dispersée et emportée par les eaux (cas
rencontrés pour les mines fermés prioritaires d’Azegour et d’Erdouz). Dans d’autres
cas, les résidus sont exploités illicitement dans la construction ou utilisés pour le
remblayage ce qui pourrait réduire significativement leur quantité. Pour les
stériles, la détermination des quantités directement sur site est davantage
nécessaire étant donné que les estimations ne sont pas applicables.

58
Détermination des
quantités de rejets
réellement disponibles

Quantité importante

Oui Non

Non
Évaluation du potentiel Restauration
de valorisation
Oui

Recyclage

Figure 28 : Processus d’orientation des actions de gestion des rejets pour les mines fermées

2. Actions pour la valorisation des rejets


La détermination des actions pour la valorisation des rejets nécessite la
détermination des propriétés des rejets, l’évaluation du potentiel valorisable et de
l’admissibilité du rejet à la valorisation.
2.1 Détermination des caractéristiques des rejets
Dans le cas des mines fermées, les données relatives aux rejets sont quasi-
inexistantes (quantité, caractéristiques, lieu et techniques d’entreposages, etc.). Il
est par conséquent nécessaire de déterminer initialement l’ensemble des
caractéristiques.
Sur ce plan, il est soulevé la nécessité d’instaurer, par les opérateurs miniers et les
départements de tutelle, des mesures pour la détermination et l’archivage des
données et caractéristiques détaillées des rejets et ce pour les besoins actuels et
surtout futures connus ou non connus de notre époque.
Il est à noter la nécessité de déterminer les caractérisations pour les stériles
également. Le plus souvent, l’intérêt est porté uniquement sur les résidus que ça
soit pour les évaluations des impacts que pour les études de valorisation. Les
stériles miniers peuvent constituer des gisements aussi attrayant économiquement
d’autant plus que leur volume sont généralement plus important. Ils peuvent
correspondre à des minerais « pauvres » de l’époque de l’exploitation mais qui
comportent encore des teneurs importantes de l’élément exploité ou en d’autres
substances à attrait économique. Les stériles peuvent dans d’autres cas,
principalement pour les stériles de découverture, être comparables aux sols
naturels et exempte de contamination, ce qui leur confère un haut potentiel de
recyclage sécuritaire.

59
Les caractéristiques à déterminer d’une manière conjointe sont synthétisées
comme suit (plus de détail sur le type de caractérisations nécessaires est donné
dans le tableau 13) :
o Caractérisations pour identifier l’existence d’un potentiel valorisable : éléments en
teneurs économiques à récupérer et/ou potentiel granulats à utiliser en substitution.
o Caractérisations pour vérifier l’admissibilité environnementale à la valorisation :
consiste à évaluer le comportement environnemental des rejets et leur classification
en terme de dangerosité. Nécessaire pour déterminer la compatibilité à un recyclage
matériaux alternatifs.
o Caractérisations pour vérifier l’admissibilité technique à la valorisation : consiste à
vérifier si les caractéristiques des rejets sont conformes aux exigences normatives en
fonction de l’utilisation prévue (cas de substitution de granulats naturels). Nécessaire
pour confirmer le potentiel à la valorisation.

La pertinence des caractéristiques des rejets et par conséquent celle des


actions qui seront décidées dépendent de la représentativité des
échantillons considérés. Il est extrêmement important d’adopter une
méthode standard pour l’échantillonnage tenant compte du caractère
hétérogène des parcs à résidus et des haldes à stériles et de leurs grandes
variabilités horizontale et verticale.

2.2 Évaluation du potentiel de valorisation et détermination des actions


Le potentiel de valorisation doit être évalué pour chaque site présentant des
quantités significatives en se basant sur les caractéristiques des rejets
préalablement déterminées.
Le potentiel recherché pourrait correspondre à un métal/minéral présent à de
fortes teneurs et potentiellement récupérable ou bien à une capacité de
substitution de matière ou énergie.
Dans le cas de récupération, les stocks de rejets doivent être évalués comme pour
les gisements primaires en fonction de la quantité et de la qualité (teneur) du
gisement ainsi que de la faisabilité technique de l’enrichissement. Il faudrait tenir
compte lors de l’évaluation économique du fait que l’exploitation des gisements
secondaires nécessite rarement des coûts de préparation (concassage et broyage)
avec absence des coûts d’exploitation (extraction du minerai). Ce qui peut rendre
rentable l’exploitation de gisements même à plus faibles teneurs (teneur de
coupure peut être revue à la baisse).
La proximité des mines fermées d’une exploitation en activité rendrait la reprise
des anciens rejets plus rentable économiquement en raison de l’économie sur les
dépenses relatives à la mise en place des unités de traitement et de
l’infrastructure nécessaire.

60
Dans le cas de valorisation matériaux de substitution, l’évaluation doit se faire sur
la base du volume utilisable et de la qualité des matériaux (caractéristiques).
Une fois le potentiel à la valorisation est confirmé, les actions appropriée doivent
être décidées pour chaque rejet (résidus, stériles, minerais non traités) et pour
chaque site. L’approche globale utilisée dans le plan d’action pour la détermination
des actions pour les sites fermés prioritaires est valable pour le reste des sites
fermés. Elle permet d’assurer un recyclage à valeur économique tout en étant
sécuritaire pour l’environnement naturel et humain (cf. paragraphe III.1.2).
Dans le cas des rejets à faibles potentiels de valorisation, il est nécessaire de
procéder à la restauration de leurs aires de stockage en fonction de leur potentiel
contaminant.

Il est important de noter que même si dans certain cas le recyclage des
rejets miniers peut avoir une valeur économique peu motivante pour les
investisseurs, leur valorisation permet de solutionner plusieurs problèmes et
peut avoir des retombées directes et indirectes notamment d’ordre
environnementales, de santé des populations et de la libération du foncier.
Des mesures incitatives doivent être instaurées afin d’encourager
l’investissement dans le recyclage des gisements et carrières secondaires
(principalement ceux à faible potentiel) qui peuvent en plus contribuer à la
relance économique dans les régions minières souvent enclavées.

3. Actions pour la réhabilitation et la préparation des nouveaux


usages
Les sites fermés représentent un réel risque pour la sécurité des populations en
raison des ouvertures, galeries, terrains instables, etc. A cela s’ajoute, les risques
environnementaux potentiels liés aux rejets abandonnés.
Les rejets réactifs doivent être maîtrisés et leurs aires de stockage restaurées. La
stabilisation par recouvrement type stockage relargage est la plus appropriée pour
la majorité des mines au Maroc. La possibilité de l’utilisation des matériaux
alternatifs (stériles des phosphates, autres rejets) pour le recouvrement doit être
étudiée pour les sites situés à proximité des unités de production afin de réduire
les coûts de la restauration.
Des actions de réhabilitation doivent être planifiées et mise en œuvre pour
l’ensemble des mines fermées indépendamment de leur potentiel valorisable des
rejets. La réhabilitation doit porter sur la sécurisation des zones excavés,
l’assainissement des sites (démantèlement des bâtiments, équipements, etc.), la
restauration des parcs à résidus pour les rejets non recyclables, la décontamination

61
des sols et la végétalisation du site (Plus de détails sur les actions de réhabilitation
sont donnés dans la partie III.2 ). Les actions de sécurisation des sites (remblayage
des puits, fosses, galeries, etc.) sont prioritaires et ne doivent pas nécessairement
attendre la mise en place du plan de réhabilitation en sa totalité.
La réhabilitation doit être réalisée en tenant en compte l’utilisation prévue pour le
site afin d’adapter certains éléments aux nouveaux usages des sites. La conversion
des anciens sites miniers doit permettre la mise en place des alternatives pouvant
assurer le développement des territoires miniers sur la base des potentialités de
chaque site et des priorités locales (valorisation patrimoine minier, reconversion en
zone urbaine, pastorale, industrielle ou juste un retour à l’écosystème naturel).

62
Mines en activité

63
Au Maroc, les pratiques de gestion des rejets miniers restent en grande partie
tributaires des orientations stratégiques de chaque compagnie minière en raison
de mesures réglementaires peu contraignantes et lacunaires. Cette situation a
engendré des écarts significatifs de gestion des rejets entre sites miniers allant de
l’absence/faiblesse des mesures à des cas de mise en place de mesures plus
poussées.
La loi 33-13 relative aux mines a instauré l’obligation du plan de fermeture qui doit
comporter entre autre mesures, la restauration adéquate des aires de stockage des
rejets miniers.
Les compagnies minières ont tout à gagner en anticipant la fermeture et en
adoptant des stratégies intégrées de gestion de leurs rejets intégrant la réduction
en amont des volumes de rejets qui nécessiteront le stockage et la restauration et
en optimisant le recyclage et la réutilisation (Figure 29).
Mais indépendamment des considérations réglementaires, la valeur des rejets
miniers devrait être reconsidérée et leur gestion devrait être perçu, de la même
façon par l’ensemble des opérateurs, comme une opportunité qui permettrait de
prolonger la chaine de valeur et la durée de vie de la mine, de gagner en économie
d’approvisionnement en matières premières, de réduire les redevances, de
développer le savoir-faire, d’améliorer les relations avec les parties intéressées en
plus de contribuer dans la création de nouvelles richesses et le développement des
régions.
Sur ce plan, des instruments et des mesures doivent être mis en place par les
parties prenantes (FDIM, opérateurs miniers, État, etc.) afin de promouvoir les
stratégies de valorisation des rejets miniers auprès de l’ensemble des acteurs
miniers et en particulier afin d’accompagner les petites et les moyennes
entreprises minières pour l’instauration et le maintien de ces pratiques.

Valorisation (sur Stockage rejets Restauration


Rejets
site et hors site) non valorisables progressive

Figure 29 : Schéma proposé pour une gestion intégrée des rejets miniers pour les sites en activité

Dans ce sens, ce plan d’action, s’est arrêté sur la proposition des actions se
rapportant particulièrement à la valorisation des rejets et à la restauration des
aires de stockage de ces derniers ainsi qu’à la préparation de la réhabilitation
globale des sites pour la fin de vie. Les actions sont proposées d’une manière
commune pour l’ensemble des mines en activité au Maroc, et sont de ce fait
générales. Les compagnies minières en activité sont concernées par l’ensemble ou

64
une partie des actions proposées dépendamment de leurs pratiques existantes et
du degrés de maturité de leur système de management environnemental en
général.

1. Actions pour la valorisation des rejets


La valorisation doit être érigée au premier rang des modes de gestion des rejets
après la réduction à la source et les opérateurs devraient en faire un enjeux
stratégique. Les efforts qui doivent être consentis portent en grande partie sur
l’évaluation et la confirmation des possibilités de valorisation et sur l’optimisation
et l’augmentation de ces possibilités lorsqu’elles ne sont pas évidentes.
1.1 Évaluation du potentiel valorisable
Les opérateurs devraient procéder dans un premier temps à la caractérisation des
rejets et à l’évaluation de leur potentiel recyclable (quand ce n’est pas déjà fait).
L’évaluation doit porter sur les rejets déjà stockés dans les parcs à résidus et les
haldes à stériles mais également sur les futures rejets (gisement). Quand le cas se
présente, l’évaluation doit inclure également les boues de traitement des eaux de
la mine et les scories. Deux potentiels sont donc à rechercher et à évaluer
conjointement ; l’existence de substances utiles contenus dans les rejets à des
teneurs qui justifient le retraitement et la possibilité de l’utilisation des rejets
comme substituants des granulats naturels sur site et hors site.
a. Évaluation du potentiel en substances utiles
• Identification de substances économiques : l’élément à rechercher pourrait
correspondre à la substance exploitée initialement qui n’a pas été totalement
récupérée (grande abondance du minerai ou limites des techniques de traitement au
début de l’exploitation). Comme il pourrait correspondre à des minerais non exploités
initialement par manque de valeur économique au moment du développement de la
mine (Figure 30).
Dépendamment des marchés actuels et futures influencés par les évolutions
technologiques rapides de nos jours, certains éléments « sans valeur » peuvent
devenir stratégiques ou même critiques (e.g. platinoïdes, terres rares, tungstène). Les
compagnies minières devraient être proactifs quant à l’identification de ces niches
économiques qui permettraient la diversification des produits, l’augmentation de la
rentabilité et le positionnement sur le marché international.
Dans la plupart des cas, la recherche d’éléments à récupérer porte sur un (ou plusieurs)
éléments à valeur économique qui est valorisé en soi (Ag, Au, Pb, etc.). Il est toutefois
aussi intéressant d’évaluer le bénéfice de la récupération de substances sans valeur
économique conventionnelle pour la production de produits à plus fortes valeur
ajoutée. Les exemples sont nombreux dans la littérature mais l’exemple qui semble le
plus pertinent vu son double avantage est celui de la récupération et la transformation
de sulfures de fer (pyrite et/ou la pyrrhotite), minéraux de la gangue retrouvés souvent
dans les parcs à résidus et qui posent de sérieux problèmes de gestion liés à la
production du DMA. Les concentrés de ces sulfures sont utilisés pour la production

65
d’acide sulfurique, de sulfate ferrique ou ferreux et du pigment. Un procédé similaire
a été d’ailleurs développé au Maroc par MANAGEM et permet de produire à partir de
la pyrrhotine récupérée lors de la flottation des concentrés de Zn, Pb, Cu, de l’acide
sulfurique, un pigment et de l’énergie éclectique.
• Évaluation de la faisabilité technique et économique de la récupération: Les
opérateurs sont tenu de réaliser des caractérisations poussées des rejets et des essais
de traitement (échelle laboratoire et/ou pilote) afin de confirmer les réserves et la
faisabilité de leur enrichissement ainsi que pour choisir et ajuster la technique de
récupération (Tableau 13).
La possibilité d’adapter le procédé de traitement en place ou la nécessité de
développer un nouveau procédé est à évaluer. Les techniques minières
d’enrichissement des minerais sont généralement les mêmes utilisées pour la
récupération des minéraux à partir des rejets sauf que dans certains cas, ces
techniques sont devenues plus efficaces dans le temps (entre le début de l’exploitation
et le moment du retraitement des rejets). Il serait toutefois intéressant d’intégrer des
méthodes de traitement moins conventionnelles qui peuvent s’avérer avantageuses
sur le plan écologique et économique.

Recherche de substance
Rejets stockés utile (substance exploitée/
Potentiel Récupération
confirmé
nouvelles substances)

Adaptation du
Recherche de substances
Gisement en Potentiel
utiles autres que celles procédé de
exploitation confirmé
exploitées
traitement/
Développement
Rejets stockés Recherche de substances
nocives (entrave le recyclage Présence d’un nouveau
et
ou pose problème de confirmée procédé
Futures rejets restauration)

Figure 30 : Approche proposée pour l’identification et l’augmentation du potentiel de valorisation des rejets
dans le cas des mines en activité

b. Évaluation du potentiel d’utilisation des rejets comme granulats


secondaires
Les opérateurs devraient procéder à l’évaluation de la faisabilité de l’utilisation des
sous-produits miniers comme granulats alternatifs. Ce processus passe par quatre
niveaux d’évaluation notamment l’admissibilité environnementale des rejets et de
leur produits de valorisation, la faisabilité technique de la substitution ainsi que
l’évaluation de l’avantage économique de l’opération.

66
Acceptabilité Acceptabilité
Faisabilité Evaluation
environnementale environnementale
technique de la économique de
des rejets à la des produits de la
substitution la substitution
substitution substitution

Figure 31 : Processus d’évaluation de la faisabilité de l’utilisation des rejets miniers comme granulats
alternatifs

• Évaluation de l’admissibilité environnementale des rejets au recyclage-substitution


Malgré que les rejets miniers peuvent fréquemment s’apparenter aux granulats
naturels, ils peuvent dans certains cas contenir des éléments nocifs à forte teneurs
(métaux (oïdes), soufre, etc.) qui peuvent constituer un risque pour l’environnement
ou pour l’Homme au cours de leur utilisation (réactivité, mobilité, etc.). Il est par
conséquent impératif de déterminer l’éligibilité du rejet au recyclage avant toute
proposition à l’usage ou toute utilisation effective. Pour cela, il est nécessaire de
procéder à la classification des rejets sur la base de la détermination de leur propriétés
et leur comportement environnemental suite aux analyses et essais appropriés
(Tableau 13) .
Les rejets classés comme dangereux ne peuvent être utilisés comme substitut de
matériaux naturels. Les critères de dangerosité et les méthodes de leur détermination
diffèrent en fonction des pays. Le caractère acidogène, lixiviable et radioactif sont
considérés toutefois unanimement comme des critères classant un rejet comme
dangereux (Maroc, Canada, France, etc.). D’autres critères basés sur la détermination
des risques liés aux diverses voies d’exposition (ingestion, inhalation, contact cutané,
etc.) peuvent être considérés pour évaluer l’effet direct sur la santé.
Les rejets classés dangereux ne sont pas systématiquement exclu de la valorisation.
Il est possible dans certains cas de les retraiter et d’extraire les fractions à la base de
leur dangerosité ce qui permet de les reclasser et les rende admissibles pour un
recyclage quand l’opération est viable économiquement. La pratique est déjà
courante pour la désulfuration des rejets générateurs de DMA. Il est important de
l’inclure davantage dans les schémas de gestion afin d’augmenter l’aptitude des rejets
au recyclage et de maximiser les volumes valorisés.
Le retraitement des rejets pour des fins de récupération de substances utiles peut
constituer une opportunité pour éliminer les éléments nocifs et générer un sous-
produit à fort potentiel de recyclage (Figure 30).
Les stériles de décapage, comme les stériles des exploitations de phosphate, sont
généralement moins concernés par ces entraves au recyclage vu que leur teneur en
éléments sont généralement dans le même ordre de grandeur que le fond
géochimique local. Leur utilisation comme granulats alternatifs devrait être fortement
encouragée.

67
Tableau 13 : Aperçu des principales caractérisations nécessaires pour l’évaluation des
potentiels de valorisation des rejets miniers

Caractérisations (Analyses et Tests) Objectifs


Présence de teneurs significatives en
Chimie
substances utiles
Recyclage- Minéralogie, granulométrie, granulochimie, Faisabilité technique de la
Récupération etc. récupération
Choix de la technique de
Essais des techniques de traitement de
récupération, ajustement des
minerai (gravimétrique, flottation, etc.)
paramètres
Chimie, test de prédiction de DMA, test de Admissibilité environnementale du
lixiviation (TCLP, ANC, etc.), etc. rejet
Essais de lixiviation (Tank leaching tests, TCLP, Admissibilité environnementale du
ANC, etc.), essais de toxicité produit du recyclage
Recyclage- Granulométrie, minéralogie, teneur en
Substitution Compatibilité technique des rejets
soufre, sulfates, alcalino-terreux, % des fines,
avec la substitution et respects des
masses volumiques apparente et absolue,
normes (fonction de l’utilisation)
indice de plasticité, coefficient d’absorption
Fixation des paramètres de la
d’eau, essai équivalent de sable, porosité
substitution (ratios, etc.)
intergranulaire, etc.

• Évaluation de la compatibilité technique des rejets à la substitution


Une fois que l’admissibilité environnementale des rejets confirmée, il est nécessaire
d’évaluer la faisabilité technique de la substitution, les secteurs potentiels pour le
recyclage et la conformité avec les normes applicables. Il serait question de vérifier
par les analyses et les essais appropriés l’adéquation des caractéristiques des rejets
avec celles des matériaux de remplacement ainsi que les paramètres pouvant impacter
la qualité des produits de valorisation (Tableau 13).
S’agissant de rejets et non de matériaux primaires, il est important d’accorder une
importance à la vérification des concentrations de certains éléments résiduels ou en
fortes teneurs qui peuvent impacter la solidité et la stabilité des ouvrages conçus avec
les rejets (par exemple les sulfures (e.g. pyrite), les chlorures, les sulfates, les nitrates
ou la matières organiques). D’ailleurs dans certains cas, certains éléments peuvent ne
pas être problématiques d’un point de vue environnemental et l’être pour la matrice
utilisée (le cas par exemple d’une grande concentration en zinc qui pourrait affecter la
solidification du bitume).
• Évaluation de l’acceptabilité environnementale des produits de la valorisation
Les sous-produits miniers admissibles pour la valorisation ne pourront être utilisés que
si ils sont incorporées dans des structures où les risques de contact entre les
contaminants, l’environnement et les utilisateurs de ces structures sont faibles.
Certains éléments ne présentant pas de problèmes dans le rejet, peuvent devenir
mobiles et constituer un risque de libération après transformation (traitement
thermique des briques par exemple qui peut mobiliser certains métaux(oïdes)). Il est
donc nécessaire d’évaluer la qualité environnementale des produits de recyclage
(brique, mortier, etc.) sur le court et le long terme.

68
Des tests de simulation en laboratoire sont nécessaires afin d’extrapoler le
comportement des rejets dans l’environnement en tant que produit destiné à
l’utilisation et aussi en tant que déchet en fin de vie. Plusieurs essais de lixiviation
réalisés sur monolithe ou sur matériaux granulaires permettent d’atteindre cet
objectif (Tableau 13). Des tests de toxicité peuvent être nécessaires, particulièrement
dans le cas de produits de valorisation destinés à un usage impliquant un contact étroit
avec les personnes.
• Évaluation économique de la production de granulats secondaires
L’évaluation de la viabilité économique de la valorisation des sous-produits miniers
comme granulats alternatifs ne doit plus être fondée uniquement sur les avantages
économiques directs (prix de la matière commercialisée) mais doit inclure les
bénéfices indirects qui en découle. Cibler les marchés grands consommateurs de
matériau (bâtiment, génie civil, ciment, etc.) permettrait aux compagnies minières
d’écouler de grands volumes de rejets et de générer des avantages additionnels qui
peuvent modifier la balance financière.
Il s’agit du manque à gagner suite à la réduction des coûts relatifs au stockage des
rejets (aménagement des aires de stockage, édification et stabilisation des digues de
retenue, entretien à court et long terme de ces ouvrages, etc.), à la restauration
(recouvrement, entretien, etc.) et au besoin en superficies pour le stockage des rejets.

Afin d’aider les opérateurs miniers dans l’évaluation des potentiels de


valorisation de leurs rejets et l’identification des secteurs (marchés)
potentiels, un guide définissant les critères d’admissibilité des rejets miniers
au recyclage, les méthodes de leur détermination ainsi que les secteurs
d’utilisation autorisés pour les rejets non dangereux est nécessaire.

1.2 Retraitement des rejets miniers


L’identification d’un potentiel en substance utile et la confirmation de la faisabilité
technique et économique de la récupération doivent être suivis par la planification
et à la mise en œuvre des actions permettant la valorisation effective des rejets et
des future rejets. Cette étape est quasi-similaire à l’étape de conception d’une
unité de traitement d’un nouveau projet minier à l’exception du cas où l’unité de
traitement existante permettrait la récupération également des nouveaux
minerais. Il est à noter toutefois, l’absence généralement du besoin de
prétraitement (préparation mécanique) pour l’enrichissement de ces minerais
secondaires.

69
Il est important de souligner l’importance que devrait accorder les
opérateurs à la R&D qui devrait continuer à accompagner la tendance de
valorisation des rejets par récupération. La R&D en s’appuyant sur
l’innovation et les nouvelles technologies pourrait permettre de récupérer de
plus en plus d’éléments à des coûts viables et des conséquences
environnementales minimisées.

1.3 Recyclage des rejets miniers comme substituants des granulats naturels
Une fois le potentiel granulat secondaire des rejets est confirmé et son attrait
économique est validé, ce sont principalement des opérations de
commercialisation qui doivent être mises en place. Aussi, il serait nécessaire de
prioriser et d’augmenter les volumes de rejets consommés sur site en substitution
de matériaux naturels dans les chantiers (construction de bâtiments, de routes,
etc.).
Dans le cas des rejets ne répondant pas à certains critères relatifs à l’admissibilité à
la valorisation (environnementale ou technique), les opérateurs peuvent mettre en
place, quand c’est viable économiquement, des actions pour augmenter le
potentiel des rejets au recyclage. C’est le cas par exemple de l’intégration d’une
opération au procédé de retraitement afin d’éliminer ou réduire les teneurs de
certains éléments qui entravent la réutilisation (sulfures, soufre, métaux (oïdes)).
Ou d’opérations permettant de séparer les fractions fines de celles plus grossières
pour produire des granulats plus marchands conformes à des utilisations
spécifiques (classificateur en fin de procédé de traitement permet d’obtenir un
sable avec un pourcentage en fine réduit et des fillers). Dans d’autres cas,
l’amélioration du potentiel à la valorisation peut être obtenue par le mélange avec
d’autres matériaux afin de corriger les caractéristiques montrant un écart par
rapport aux standards techniques.
A l’échelle du Maroc, la substitution des granulats primaires par les rejets miniers,
en particulier dans les domaines de construction et génie civil, n’est pas commune
en dehors des sites miniers en raison des limites légales à cet usage. Néanmoins,
des utilisations illicites ont été notées aux voisinages de certains sites dont les
résidus s’apparentent aux sables naturels, en occultation totale des risques
éventuels liés à la qualité des produits et à l’exposition des personnes et de
l’environnement (e.g. résidus des mines de Zaida, Mibladen). Avec la publication
en septembre 2019 du décret relatif à l’octroi des autorisations de l’exploitation
des haldes et terrils, la pratique sera élargie et avec elle les marchés potentiels.

70
Entre temps, plusieurs études se sont intéressées à l’évaluation des potentiels de
recyclage des sous-produits miniers (exploitations en activité et fermées). Ces
connaissances développées devraient être exploitées par les opérateurs miniers,
en particulier les petites et moyennes compagnies ne disposant pas de leur propre
centre de recherche afin d’identifier et de confirmer de nouveaux potentiels pour
leurs rejets. Dans ce sens, le tableau ci-après synthétise les principales
substitutions étudiées jusqu’à présent pour le recyclage des rejets miniers au
Maroc.
Tableau 14 : Synthèse des travaux de recherche portant sur le recyclage-substitution des
rejets miniers au Maroc
Substitution
Mine Type de rejet Secteur Stade de l’étude
étudiée
Résidus de Confection du mortier de
Zaida (Pb) Sables Laboratoire
traitement finition
Résidus de Confection du mortier de
Mibladen (Pb) Sables Laboratoire
traitement finition
Résidus de Confection de mortier de
Touissit (Pb-Zn) Sables Laboratoire
traitement finition
Tavaux routiers (bitumes,
Divers granulats couche de fondation et de Laboratoire
forme, etc.)
Jerrada
Terrils Argiles Fabrication de briques Semi-pilote
(Anthracite)
Granulats à béton
Sables (confection du mortier Laboratoire
cimenté)
Guemassa
Résidus de
Calamine (Minerai Argile Fabrication de briques Laboratoire
traitement
de Zn)
Résidus de
Zgounder (Ag) Argile Fabrication de briques Laboratoire
traitement
Géopolymères (matériaux
Stériles Laboratoire
de construction)
Granulats pour travaux
Argiles Semi-Pilote
routiers
Marnes
Mines de Fabrication de briques
Block de Laboratoire
phosphates Boues de cuites
calcaire Silex
traitement Ciment écologique Laboratoire
Silicates
Membranes filtrantes
Laboratoire
céramiques
Béton Laboratoire

1.4 Réutilisation des rejets miniers


La pratique de l’utilisation des stériles et des résidus pour remblayer les vides crées
par les travaux d’exploitation, pour la construction des digues, des parcs à résidus,
de chemins et en remblai des chantiers est très courante sur les sites miniers. Cette
pratique doit être envisagée davantage dans la mesure où elle permet en même
temps de réduire la quantité de rejets qui nécessitent d’être stockés et gérés en

71
surface. La réutilisation des rejets en remblai souterrain doit se faire en veillant à
ce qu’elle ne constitue pas une source de contamination des eaux souterraines.
Il est nécessaire d’encourager également l’utilisation des résidus miniers stables
chimiquement (sans nocivité) comme couverture pour les résidus réactifs ou
générateurs de DMA en remplacement au sols naturel. Les résidus peuvent être
utilisés pour la constitution de la couche de bris capillaire comme ils peuvent être
utilisés sous forme de couche en pate cimenté afin d’établir une barrière
hydrogéologique et de protéger les rejets sous-jacents de la pénétration de
l'oxygène et/ou de l'eau. Cette alternative devrait intéressée de plus en plus les
compagnies minières vue les avantages économiques et aussi de réduction de
l’empreinte écologique due au décapage sur les sites d’approvisionnement en
matériaux naturel de recouvrement. Dans les cas où les propriétés des résidus le
permettent, ces derniers peuvent être utilisés comme substrat pour la
revégétalisation du site minier (Tableau 15).
Les compagnies minières devraient également évaluer les possibilités de la
réutilisation de leurs rejets en dehors du site minier et identifier de nouveaux
usages pour accroitre et diversifier leur attractivité notamment comme
amendement et fertilisation des sols. Cette dernière alternative s’applique plus
particulièrement aux sous-produits inertes et présentant des caractéristiques
physiques et chimiques recherchées (forte teneur en fractions fines/fractions
sableuses/éléments nutritifs). Il est toutefois, nécessaire de s’assurer de l’absence
de contaminants biodisponibles pouvant être transférés le long des chaines
alimentaires.
Tableau 15: principales réutilisations proposées pour les rejets miniers

Lieu Domaine Type de réutilisation

Construction de digue des parcs à résidus


Aménagement
Matériaux d'aménagement paysager des sites miniers

Sur site Utilisation comme matériaux de remblayage des vides

Restauration Utilisation comme matériaux de recouvrement des parcs à résidus

Substrat pour la revégétalisation des sites mines

Amendement et amélioration de la qualité des sols


Agriculture et
Hors site
foresterie
Fertilisant

72
2. Actions pour la maîtrise des rejets sans potentiel de valorisation
2.1 Restauration progressive
Les rejets (résidus, stériles, rejets résiduels de retraitement, boues, scories) dont
la valorisation n’est pas faisable d’un point de vue environnemental, technique ou
économique tenant compte des connaissances actuelles doivent être sans délai,
adéquatement maitrisés. A chaque fois qu’une aire d’entreposage est fermée
(parc à résidus à pleine capacité), il doit faire l’objet de mesures de restauration
afin de limiter le transfert des contaminants vers les différents récepteurs (milieu
naturel et humain), d’assurer la stabilité des ouvrages de retenue et d’assurer la
conformité des effluents aux seuils réglementaires.
L’intention de retraitement des rejets ne peut pas justifier la non restauration des
aires d’accumulation particulièrement quand les rejets sont réactifs et libèrent
des contaminants (lixiviats ou poussières). Dans de tels cas, il est impératif de
procéder à une fermeture provisoire avec une technique permettant de stabiliser
physiquement et chimiquement les rejets avec l’option que ces derniers puisse être
repris au moment opportun pour un retraitement. Les étapes de la vie d’un parc à
résidus miniers peuvent, d’ailleurs, se succéder de manière aussi bien linéaire que
cyclique (Figure 32).
L’adoption de la restauration progressive (tout au long de la période d’activité) des
dépôts de rejets est indispensable dans la mine d’aujourd’hui. Elle permet de
réduire les impacts potentiels sur l’environnement et d’amorcer la préparation du
plan de réhabilitation final (Figure 32).
En plus de la nécessité environnementale, les stratégies de restauration
progressive permettent à l’opérateur de maitriser les coûts de la restauration de
plusieurs manières. L’adoption par exemple de la désulfuration (partielle ou totale)
des rejets réactifs permettrait de réduire significativement la quantité des rejets
problématiques. Les résidus désulfurés (inertes) peuvent être utilisés pour le
recouvrement et la stabilisation de la fraction réactive. Aussi, le mort-terrain non
contaminé retiré lors de la préparation du site minier, quand il est conservé en
bonne état et protégé contre l’érosion peut être utilisé pour les travaux de
restauration ce qui réduirait le coût de cette dernière.

73
•Conception, planification et design du projet de parc à résidus
1

•Construction initiale
2

•Opération et construction en cours (peut inclure une remise en état progressive)


3

•Fermeture provisoire (y compris l’entretien et la surveillance)


4

•Fermeture (réaménagement, et remise en état)


5

•Post-fermeture (y compris renonciation, retraitement, la relocalisation, l’enlèvement)


6

Figure 32: Cycle de vie d’un parc à résidus miniers (adapté de GTR 2020)

2.2 Stabilisation chimique des rejets réactifs


Les rejets réactifs (générateurs de DMA et/ou du DNC) et dont le pouvoir de
contamination a été confirmé par les analyses et essais appropriés doivent être
stabilisés afin d’empêcher les écoulements contaminés vers le milieu récepteur. La
conception des aires de stockage de ces rejets doit se faire par des professionnels
experts et selon les meilleures techniques de restauration disponibles qui sont
techniquement et économiquement réalisables. Le modèle de restauration conçu
doit être validé par des essais en laboratoire et sur le terrain. La restauration doit
être associée à un programme de suivi qui doit être adapté aux emplacements à
restaurer, aux techniques de restauration en place ainsi qu’aux contaminants
présents.
Dans la majorité des cas, le recouvrement des rejets miniers constitue la principale
technique permettant la stabilisation chimique des rejets. La couverture doit
constituer une barrière qui va isoler les rejets réactifs des conditions
météorologiques ce qui va limiter l’oxydation des sulfures et la production des
drainages contaminées. Les couvertures de type stockage et relargage (SR)
représentent un système alternatif pertinent est très adapté au contexte des sites
miniers marocains.
Le concept développé pour la restauration du site de Kettara en utilisant les stériles
de phosphates comme matériaux de recouvrement (couverture de phosphate +
plantes végétales pertinentes) parait prometteur et pourrait être extrapolé pour la
restauration de plusieurs sites miniers générateurs de DMA/DNC au Maroc (cf.
partie III.3.2). Il pourrait être utilisé sans grand besoin d’adaptation sur les sites
miniers présentant des caractéristiques climatiques voisines de celles de Kettara et
situés à une distance encourageante des exploitations de phosphate (mines de
Hajjar et de Draa Sfar par exemple). Pour d’autres sites, certains paramètres
nécessiteraient éventuellement un ajustement, notamment l’épaisseur de la

74
couverture qui dépend de la pluviométrie locale ainsi que l’adéquation des
essences végétales.
L’utilisation des stériles de phosphate pour solutionner un problème
environnementale majeur des industries extractives permettrait en même temps à
l’OCP-SA de valoriser une partie de ces sous-produits. Ce modèle de restauration-
valorisation des rejets miniers constituerait un bon exemple de concrétisation à la
fois des concepts d’économie circulaire et de développement minier durable.

Figure 33 : Schéma du concept de couverture à base de stériles de phosphate développé pour la restauration
du site de Kettara

2.3 Collecte et traitement des effluents issus des aires de stockage des rejets
Les rejets stockés sur les sites miniers sont assujettis au lessivage et génèrent des
effluents potentiellement contaminés qui finissent dans les milieux récepteurs
avoisinant les sites. La mise en place d’une couverture n’arrête pas immédiatement
la libération des drainages contaminés formés avant le recouvrement. Il est donc
nécessaire de capter, canaliser et traiter les eaux de drainage contaminées avant
leur évacuation. Plusieurs variantes de traitements passifs (drain calcaire,
biofiltres, etc.) et actifs (ajout d’agents neutralisants) sont disponibles. Le choix du
mode approprié doit tenir compte de plusieurs paramètres notamment la charge
polluante de l’effluent, la performance visée et les particularités du site minier
(disponibilité des matériaux pour le traitement, etc.). Dans le cas de l’adoption d’un
traitement actif, il serait nécessaire de prévoir des mesures pour le stockage et la
gestion des boues en respect de l’environnement (filières de valorisation ou
d’enfouissement).
3. Actions pour la préparation du plan de fermeture et des nouveaux usages
3.1 Préparation de plan de fermeture
Les opérateurs miniers sont amenés à préparer un plan de réhabilitation qui doit
permettre d’éliminer ou au moins atténuer les stress physiques, chimiques et
biologiques que subit le site minier lors des phases d’activité. Les actions de
réhabilitation ne peuvent se limiter au reboisement du site ou à un simple
enfouissement des rejets. Elles doivent assurer une restauration appropriée des

75
aires de stockage des rejets fondées sur des études techniques et tenir compte du
reste des composantes du site nécessitant le réaménagement (vides, bâtiments,
matières résiduelles, équipements, etc.).
Les actions de réhabilitation doivent permettre le retour du site à un état
satisfaisant d’un point de vue environnemental et de sécurité pour les personnes.
Cela inclut l’élimination des risques pour la santé et la maitrise des dangers, la
réduction de la production et de la propagation des contaminants vers les milieux
récepteurs, la remise du site dans un état visuellement acceptable et compatible
avec l’usage future.
Les principales opérations de restauration et d’assainissement que doit contenir un
plan de fermeture sont synthétisées dans le tableau ci-après. Plus de détails sur les
actions de réhabilitation est donné dans la partie « réhabilitation des sites » pour
les mines fermées prioritaires de ce rapport.
L’élaboration d’un guide pour la réhabilitation de sites miniers est fortement
recommandée afin d’orienter les opérateurs dans l’élaboration de leur plans et
également afin d’encadrer et d’uniformiser les pratiques.
Tableau 16 : Actions et recommandations pour les principales opérations du plan de
réhabilitation

Actions Recommandations
Toutes les ouvertures des mines souterraines, les fosses des
mines à ciel et les piliers de surface doivent être sécurisés par
Sécurisation des excavations
remblayage ou tout autres technique permettant la stabilité
des terrains et l’élimination des risques
Démantèlement des bâtiments, L’ensemble de ces éléments doit être éliminé du site à moins
infrastructures et équipements de que leur présence ne soit nécessaire pour un usage future du
surface et souterrains site (valorisation patrimoine, conversion industrielle ou autres)
Les rejets doivent être couverts par un matériau imperméable
Stabilisation physique et chimiques des
et la stabilité des ouvrages (rejets+recouvrement) doit être
rejets non valorisés
assurée et contrôlée par les méthodes requises
Gestion des bassins d’eaux d’exhaure et
Les bassins doivent être vidangés et restaurés
de décantation
Gestion des matières résiduelles (déchets Les déchets autres que miniers doivent être gérés selon la
autres que miniers) et produits classe de chaque type de rejets (déchets, dangereux, ferrailles,
pétroliers etc.) conformément aux exigences réglementaires
Une technique de traitement (phytoremédiation ou autres)
Décontamination des terrains et sols doit être adoptée jusqu’à ce que les teneurs des polluants dans
contaminés les sols atteignent un niveau inférieur aux seuils de
décontamination
Ces ouvrages doivent permettre le captage des eaux de
Mise en place d’ouvrages de captage des
percolation contaminées et le détournement des eaux de
eaux
ruissellement non contaminées
Les effluents doivent être conformes aux seuils réglementaires.
Traitement des effluents Les traitements passifs sont plus adaptés à la phase de
fermeture s’ils permettent le respect des seuils.

76
Actions Recommandations
Un couvert végétal approprié doit être mis en place sur
l’ensemble des terrains sur le site minier. Le choix des plantes
Végétalisation de la totalité du site doit tenir compte de l’objectif et du rôle de ces dernières en
fonction de l’emplacement (haldes, parcs à résidus, sols
contaminés, terrains non contaminés, etc.)
Un programme d’entretien et de suivi doit être élaboré afin
d’évaluer la performance environnementale (efficacité de la
Suivi et entretien post-restauration couverture, qualité des eaux et sols, etc.), de s’assurer de la
stabilité et la sécurité des ouvrages (digues de retenue,
recouvrement, etc.) et du maintien du couvert végétal

3.2 Préparation des nouveaux usages des sites miniers


Lorsqu’une exploitation minière s’achève, le site doit être préparé en vue de son
utilisation ultérieure. Les plans de réhabilitation des sites miniers doivent être
pensés dans la perspective de répondre à des prérogatives écologiques de retour
vers l’écosystème naturel et de développement économiques en permettant des
utilisations alternatives à plus forte valeur ajoutée.

Figure 34 : Importance de la préparation des usages alternatifs dans la hiérarchie des modes de
réhabilitation des sites miniers (Adapté d’après EPA 2008)

Les nouveaux usages d’un site doivent être considérés bien en amont de la phase
de fermeture afin de pouvoir orienter correctement toutes les opérations de
réhabilitations et préparer la conversion de l’espace et du personnel. Ainsi pour
un site qui présente un potentiel de valorisation comme patrimoine minier, il serait
nécessaire de conserver un certain nombre de témoins de l’activité sur le site au
moment de la préparation de la fermeture (chevalement, équipements et
machines, terrils stabilisés, archives et des outils utilisés lors de l’activité, etc.).
Malheureusement, pour plusieurs sites fermées au Maroc, ce patrimoine n’a pas
été correctement conservés. Des projets de développement autour du patrimoine

77
miniers peuvent être avortés ou difficilement atteignables en cause du pillage et de
la dégradation de l’héritage des sites et cités miniers. Il est extrêmement important
d’éviter ces erreurs pour le future.
Autre la valorisation patrimoine, les sites miniers peuvent s’avérer propices et
utiles à d’autres utilisations notamment récréatives, agricoles, pastorales ou
industrielles. Dans ce cas, ce sont d’autres éléments de la réhabilitation qui doivent
être ajustés en fonction de ces activités principalement en terme de seuil de
décontamination des sols, de la nécessité ou non de garder des infrastructures
telles que les infrastructures éclectiques ou routières, etc.

Cette aspect de la préparation des usages alternatifs des sites miniers est
d’une grande importance pour la préparation des développements
économiques de substitution, de la préparation de la conversion de la main
d’œuvre et pour la stabilité sociale future de la zone minière en général. Dans
ce sens, l’élaboration d’un plan de réhabilitation et la planification des
activités de relance économique doivent être inclusives et doivent être menées
en étroite concertation avec l’ensemble des parties intéressés notamment les
opérateurs miniers, les collectivités territoriales et les associations civiles
(représentant les populations locales).

78
Mines en développement

79
La phase de l’étude de faisabilité d’un projet minier est propice à l’évaluation des
opportunités et des contraintes qui seront posées par les rejets et à la prise des
décisions permettant une exploitation minière rentable et responsable.
Durant cette phase le potentiel minier et la rentabilité de son exploitation sont
confirmés. Les projets miniers doivent tenir compte lors de l’évaluation des coûts
impartis à la gestion des rejets et la réhabilitation des sites du potentiel porté par
la valorisation des rejets. L’évaluation de la rentabilité ne doit plus considérer
uniquement les réserves primaires. Les gisements secondaires peuvent compenser
(au moins partiellement) les coûts relatifs à la gestion environnementale des rejets
et par conséquent, bonifier la rentabilité.
(+)
Cash Flow

Extraction
Valorisation
rejets
Construction

Évaluation et suivi
Exploration Réhabilitation environnemental
progressive
(-)

Figure 35 : Évaluation économique d’une mine durable

Il est important de rappeler que la manière dont les rejets miniers seront gérés
constitue un point central et déterminant de l’acceptabilité environnementale d’un
projet minier. Ce dernier doit démontrer sa durabilité. Par conséquent, les
stratégies prévues pour la gestion des rejets doivent privilégier la réduction de la
production des rejets et la réutilisation et le recyclage des sous-produits miniers
autant que possible. Seuls les rejets dont la valorisation et la réduction ne sont
pas faisables sur le plan technico-économique et/ou environnemental, doivent
être prévus pour le stockage. Ce dernier doit être accompagné par des mesures de
maitrises permettant de limiter les impacts potentiels sur les écosystèmes et les
populations. Le choix du schéma de gestion approprié (contenant généralement
plusieurs actions complémentaires) doit être fondé sur des données précises et
représentatives des rejets et de leur comportement environnemental.

80
1. Évaluation des potentiels valorisable et contaminant
Il est impératif d’effectuer, le plus tôt possible dans le processus de développement
minier, une caractérisation fine et approfondie des sous-produits miniers afin
d’opérer les choix de gestion des rejets les plus appropriés.
La caractérisation pourrait être réalisée sur un échantillon des rejets récupéré suite
aux essais de traitement du minerai dans l’usine pilote (ou sur le terrain lors des
travaux de mise en valeur ou d’exploration avancée). Les analyses et essais doivent
inclure :
• Des essais de prédiction de la production d’acidité et le potentiel polluant des futures
rejets. Cette information est nécessaire à plusieurs niveaux.
o Les rejets acidogènes sont classés dangereux et ne peuvent donc être recyclés
dans l’état comme granulats alternatifs.
o L’identification des rejets problématiques à cette phase du développement
minier permet d’anticiper sur la conception et la mise en place des mesures
nécessaires à leur maitrise. Une gestion tardive peut engendrer des pertes
financières et des problèmes techniques qui peuvent mettre en cause la survie
de l’exploitation. il est généralement plus rentable pour une compagnie
minière d’investir dans la prévention du drainage miniers acide (DMA) que de
subir les dépenses de son traitement et de la correction de ses répercussions.
o Les actions à prévoir dans le plan de fermeture exigé par la loi sur les mines
dépendent du potentiel du site à générer ou non un DMA.
Des essais statiques et cinétiques de prédiction de DMA ont été développés et offrent
un véritable outil d’aide à la décision.
• Des analyses fines et des essais pour identifier d’éventuels éléments à valeur
économique autres que ceux à la base du projet minier et confirmer la faisabilité de
leur récupération.
• Des caractérisations et essais pour évaluer le potentiel du future rejet à une utilisation
comme substituant d’un granulat naturel (acceptabilité environnementale et
faisabilité technique).
Un schéma de gestion intégrée devra être élaboré tenant compte des données et
informations factuelles déterminées (valorisation et/ou restauration, type de
valorisation, etc.). Les actions appropriées doivent être planifiées et les
équipements et infrastructures doivent être prévus et préparés afin que
l’ensemble puisse être mis en œuvre à partir du moment de démarrage de
l’activité (Figure 36).

81
Échantillon du future rejet

Caractérisations et évaluation du
comportement environnemental

Éléments Admissibilité
récupérables Matériaux secondaires Réactivité/dangerosité

Intégration au Procédé de Identification des Oui Possibilité de Non


Restauration
traitement marchés dépollution

Figure 36 : Schéma proposé pour la gestion des rejets pour le cas d’un projet minier en développement

Dans les parties suivantes, seront présentées les actions proposées pour la
réduction des rejets, pour la valorisation de ces derniers et pour la gestion des
rejets n’ayant pas de potentiel de valorisation.

2. Réduction de la production des rejets


Pour les nouveaux projets miniers, les méthodes permettant de réduire les
quantités de stériles générés et déposés en surface (réduction en amont) telles que
la dilution du minerai, l’exploitation sélective, la pré-concentration des minéraux
doivent être évaluées et privilégiées comme mode de gestion.
L’élimination des résidus à sec (densifiés ou en pate) par épaississement et/ou
filtration devrait être sérieusement explorée. Cette technique au multiple avantage
représente aujourd’hui l'un des systèmes de gestion des rejets les plus économes
en eau (% solide supérieur à 60%) (Figure 37). L’élimination des résidus à sec
permet également de gagner en superficies nécessaires au stockage des rejets, en
réduction des risques liés à la stabilité géotechnique des rejets et de leurs ouvrages
de retenues ainsi qu’en réduction des coûts de la construction de ces ouvrages
(digues). Dans un pays comme le Maroc caractérisé par la rareté de l’eau, la
densification devrait s’ancrer dans les pratiques minières afin de sauvegarder les
ressources aquatiques et réduire l’empreinte écologique du site minier.
La filtration permet de retirer encore plus d’eau et de limiter les espaces de
stockage. Elle présente par ailleurs certaines limites relatives aux coûts élevés de
l’entretien de l’équipement, du transport et de la mise en place. Mais il est
principalement proscrite pour le cas du Maroc en raison du risque de
contamination élevé par envols de poussières suite au séchage rapide en milieu
aride ou semi-aride.

82
concentrateur

EAU

Remblayage

Figure 37 : Schéma de fabrication des résidus en pâte pour un dépôt en surface et un remblai en pâte
cimenté (Deschamps et al. 2009)

3. Valorisation des rejets miniers


En cas d’identification de substances utiles autres que les principaux éléments
concernés pour l’exploitation (e.g. platine, palladium, terres rares, etc.), les
techniques d’enrichissement du minerai devraient être adaptées afin de récupérer
l’ensemble des substances d’intérêt et exploiter de manière plus efficiente le
gisement.
Quand les propriétés des rejets qui seront produits s’avèrent compatibles à une
utilisation comme matériaux alternatifs (absence de nocivité et conformité des
propriétés techniques), leur utilisation sur site devrait être planifiée et maximisée
(recouvrement, aménagement, remblai, etc.) et les marchés de leur utilisation hors
site devraient être identifiés (travaux de construction, travaux routiers, fabrication
de ciments ou de briques, etc.).
L’identification de tel potentiel au cours de la phase du développement du projet
minier permettrait d’anticiper et d’augmenter la recyclabilité des sous-produits
miniers en optimisant/corrigeant les caractéristiques exigées par les différents
marchés de granulats. Il pourrait s’agir par exemple de la planification dans le
procédé de traitement d’une opération de récupération d’éléments « nocifs »

83
(sulfures, plomb, chrome, antimoine, etc.) qui dépassaient les seuils lors des essais
de prédiction et classaient les rejets comme dangereux et inadmissibles au
recyclage. Contrairement aux projets en cours ou en fin de vie, l’identification du
besoin en ces actions en amont d’un projet minier, les rend économiquement
faisables et limite significativement les coûts d’opération.
Une implication et coordination des actions et plans futures avec les parties
prenantes notamment les industries et secteurs grands consommateurs des
matériaux (fédérations des matériaux de construction, de cimenterie, etc.)
permettrait une meilleure visibilité, une bonne concrétisation des actions ainsi que
le développement de profits communs.

4. Gestion des rejets sans potentiel de valorisation


Il est nécessaire pour tout projet en développement de prévoir les modes de
stockage des rejets et ceux relatifs à la restauration de ces derniers en utilisant les
meilleures pratiques disponibles. Le choix doit être opéré sur la base des données
factuelles issues des différentes caractérisations réalisées initialement. Les modes
de gestion et la complexité de la technique de restauration vont dépendre
principalement du potentiel polluant du rejet et de sa capacité à générer ou non le
DMA ou le DNC.
• Conception environnementale des ouvrages de stockage des rejets
La conception des ouvrages de stockage des rejets (halde à stériles et parc à
résidus) peut avoir une incidence sur le choix et le coût de la technique de
restauration ce qui nécessite sa considération bien en amont du projet minier. Une
bonne estimation des tonnages prévus en résidus et stériles est nécessaire afin
d’assurer une conception adéquate des infrastructures de stockage des rejets. Cela
permettrait d’éviter un sous-dimensionnement des ouvrages et la construction de
plusieurs parcs à résidus occupant de grandes superficies sur un site donné. Une
telle gestion engendre des répercussions économiques (construction des digues,
géomembranes, etc.) en plus d’augmenter l’empreinte écologique de l’exploitation.
Certains modes de gestion des rejets peuvent par ailleurs réduire le risque
géotechnique relié à la présence des rejets, et dans certains cas, le coût des travaux
de restauration. C’est le cas par exemple de l’utilisation des rejets comme matériau
de remblai souterrain ou pour combler les fosses ainsi que la codisposition de
résidus et de stériles miniers lorsqu’applicable, en plus du dépôt des résidus à secs
présenté précédemment.
La co-disposition des résidus avec les stériles présente une méthode de gestion qui
permet dans certains cas la mitigation de la réactivité des rejets et aussi la
réduction des superficies de stockage de ces derniers. Elle peut être réalisée selon
trois approches i) mélange préalable des résidus de traitement et des stériles
miniers avant leur dépôt ii) dépôt des résidus et des stériles en couches intercalées

84
(construction de la halde à stériles par bancs avec insertion de couches compactées
de résidus) iii) Dépôt des stériles miniers dans les parcs à résidus.
La séparation des stériles miniers selon leur potentiel de génération acide ou leur
potentiel de lixiviation des métaux (oïdes) constitue également un mode de gestion
qui permet de séparer les matériaux problématiques et de les placer selon une
configuration optimale qui peut minimiser la génération des contaminants.
• Conception du mode de restauration
Quand les rejets sont identifiés réactifs et générateurs de contaminants, une
technique de restauration appropriée doit être prévue afin de prévenir les
impacts sur les écosystèmes voisins. La conception doit se faire selon les
techniques de restauration les plus performantes et faisables sur le plan technico-
économique. Il serait nécessaire de tenir compte des paramètres pouvant affecter
l’efficacité des modes proposés à court et à long terme tels que les changements
climatiques, le comportement géochimique ou les conditions de stabilité
géotechnique. Des systèmes de modélisation peuvent être utiles à cette fin.
Il est nécessaire de prévoir un système permettant d’assurer l’étanchéité des
parcs à résidus et des haldes à stériles quand le substratum n’est pas
imperméable naturellement. Dans un tel contexte de gisement réactif, il serait
nécessaire de prévoir également l’étanchéité du plancher pour les aires de dépôts
de minerai et du concentré qui doivent être stockés à l’abri des précipitations. Des
collecteurs doivent être prévu pour assurer la collecte des eaux de drainage qui
doivent être évacuées vers un lieu de traitement ou de rejet, en conformité avec
les règlements en vigueur.
La restauration progressive des aires de stockage des rejets réactifs est impératif.
Les rejets doivent être confinés et leur contact avec l’eau et l’oxygène empêché.
Pour la majorité des régions marocaines, le recouvrement doit viser la limitation du
contact avec l’eau (au lieu de l’oxygène) étant donné les faibles précipitations
annuelles et les forts potentiels d’évaporation. Une ingénierie sera nécessaire pour
la conception de la couverture et le paramétrage de ses composantes (épaisseur,
pentes, etc.). Le choix du matériau ayant les caractéristiques hydrogéologiques
nécessaires devrait faire partie de la conception du recouvrement et du choix de
l’emplacement des aires de dépôts de rejets (réduire la distance du transport des
matériaux de recouvrement).
La faisabilité d’une restauration intégrée incluant désulfuration partielle et
recouvrement devrait être évaluée. Cette solution permet de réduire le volume de
rejets problématiques et d’utiliser les rejets désulfurés pour le recouvrement.
Le plan de restauration des aires d’entreposage des rejets d’un projet minier doit
être intégré à un plan plus global de réhabilitation du site (plan de fermeture). Ce
dernier devra viser la préparation du retour du site à un état naturel ou

85
économiquement utilisable au moment de l’arrêt de l’exploitation. Il doit faire
ensuite l'objet d'une surveillance et d'une actualisation continue tout au long du
cycle de vie de la mine.

D’une manière générale, quel que soit la catégorie de la mine (fermée, en


activité ou en développement), la caractérisation fine des rejets (ou des
rejets futures) constitue une étape clé incontournable pour la prise de
décision. A partir de cette connaissance, les possibilités de valorisation et les
risques liés aux rejets peuvent être dégagés. Les actions informées peuvent
être décidés. Leurs confirmations par les essais et les modélisations quand
c’est nécessaire doivent être envisagées. Ces points réunis constituent la
seule garantie de la réussite d’un plan de valorisation des rejets et de
restauration des sites à court et à long terme rentable et durable.
La mine d’aujourd’hui devraient se détacher des pratiques conventionnelles
en matière de gestion des rejets miniers et adhérer aux nouvelles qui
consistent en :
• La réduction des volumes de rejets à déposer en surface
(densification/épaississement) ;
• La maximisation de la réutilisation des rejets sur site (remblayage,
recouvrement, etc.) ;
• La valorisation des rejets hors site dans des secteurs à fort potentiel de
consommation des matériaux ;
• La réduction des aires de stockage des rejets (parcs à résidus et haldes à
stériles) ;
• La maitrise des rejets problématiques et de leurs effluents;

86
3. Actions réglementaires

Le cadre réglementaire relatif aux industries extractives a connu une grande


évolution ces dernières années marquées principalement par la publication en
2015 du nouveau code minier (loi 33-13) et en 2019 de son décret d’application
relatif à la procédure d’octroi des autorisations d’exploitation des haldes et terrils.
Cette réglementation a introduit des dispositifs pour la préservation de
l’environnement et la promotion de la durabilité du secteur minier et la circularité
de l’économie nationale en général. Toutefois certaines lacunes demeurent, soit en
termes de textes d’application de certains dispositifs ou en terme de mesures
complémentaires nécessaires.
La gestion responsable et la valorisation sécuritaire des rejets miniers nécessitent
un cadre réglementaire adéquat et inclusif appuyé par des mesures incitatives et
financières garantissant son application effective et son efficacité. Il est donc
important de consolider les dispositifs existants par la mise en place de mesures
règlementaires et institutionnelles qui permettront d’atteindre ces objectifs et de
doter les parties prenantes par les moyens nécessaires à la mise en œuvre des
actions.
Dans ce sens, des mesures et actions sont proposées dans ce qui suit afin
d’améliorer le cadre réglementaire et institutionnel et préparer le cadre pour la
mise en œuvre optimale des actions du présent Plan National pour la valorisation
des rejets miniers.
✓ Sur le plan valorisation des rejets
L’exploitation des rejets miniers pour des fins de valorisation représente un des
principaux apports du nouveau code minier. La loi 33-13 a en effet introduit les
dispositions liées à l’autorisation de l’exploitation des haldes et terrils (articles 75 à
83) dont le texte d’application a été fixées en septembre 2019 par le décret n° 2-
18-548 relatif à la procédure d’octroi des autorisations d’exploitation des haldes
et terrils. Le nouveau décret ouvre les gisements de rejet miniers marocains à
l’exploitation, ce qui constitue un grand pas vers un développement minier
durable. Il arrive à point nommé pour assurer la mise en œuvre des actions du
présent Plan National pour la valorisation des rejets miniers.
Sur le plan environnemental, le décret a conditionné l’obtention de l’autorisation
par l’obligation de l’acceptabilité environnementale suite à la réalisation de l’étude
d’impact sur l’environnement (EIE). Il serait toutefois important de consolider les
réformes et d’apporter les compléments nécessaires à la bonne application de ce
cadre règlementaire.
Il est d’abord important de clarifier par un texte juridique les responsabilités
sociales, environnementales et juridiques au niveau des sites fermés concernant

87
le passif des anciennes exploitations afin de fournir plus de visibilité aux
nouveaux promoteurs quant à leurs responsabilités.
Il est également nécessaire d’assortir les autorisations d’exploitation des dépôts
miniers, prévues par ce règlement, d’un certain nombre de mesures permettant
d’encadrer l’utilisation de ces nouveaux matériaux et d’en garantir un usage
sécuritaire pour l’environnement et pour les personnes exposées. Ces mesures
peuvent inclure :
• L’autorisation de la réexploitation des rejets en tant que matériaux
alternatifs doit être assortis par la spécification des usages (certificat pour un
ou plusieurs usages spécifiques). L’exploitant doit justifier sur la base des
caractérisations et essais appropriés l’absence de nocivité des rejets et des
produits qui seront issus de leur valorisation pour l’environnement et pour la
santé publique.
• Les autorisations doivent être assorties, quand c’est requis, d’un certain nombre
d’exigences supplémentaires à respecter telles que l’interdiction de mélanger les
rejets au sol sous-jacent afin d’être distinctement séparables lors de travaux
d’entretien ou lorsque l’infrastructure aura atteint la fin de sa vie utile (cas de
valorisation dans les techniques routières) ou la nécessité de la fourniture de
l’emplacement de l’utilisation des rejets, ou l’interdiction d’utilisation des rejets dans
des zones résidentielles ou à une certaine distance de celles-ci, etc.
• Le recyclage des rejets dangereux doit être interdit à moins de démontrer
par les caractérisations et essais appropriés qu’un traitement préalable
permet d’éliminer le caractère à la base de la dangerosité du rejet. Les
caractéristiques de dangerosité doivent être clairement redéfinit pour le cas
précis des rejets miniers.
Il est suggéré l’élaboration d’un arrêté complétant le décret sur la procédure
d’octroi des autorisations d’exploitation des haldes et terrils fixant les critères
de l’admissibilité des rejets miniers au recyclage et les modalités de leur
fixation ainsi que les secteurs autorisés. Il est nécessaire de tenir compte du
caractère urgent en lien avec l’octroi imminent des autorisations pour
l’exploitation des rejets miniers .
Afin de favoriser la valorisation des rejets miniers dans le respect de
l’environnement et d’harmoniser les procédures lors de l’évaluation de
l’innocuité environnementale des rejets en fonction des différentes
utilisations, l’élaboration d’un guide s’avère nécessaire. Le guide doit fournir
les lignes directrices permettant la classification des rejets et la détermination
de leur admissibilité au recyclage ainsi que les utilisations autorisés pour chaque
catégorie de rejets. Il doit fixer également les méthodes de caractérisation et
d’évaluation et encadrer les approches. Le domaine de la valorisation étant en
constante évolution, le guide devra être révisé périodiquement afin d’inclure les

88
résultats des avancées scientifiques dans le domaine ainsi que le retour
d’expérience.
Le guide pourra reprendre l’approche utilisée dans cette étude et la consolider
par un benchmarking par rapport à d’autres pratiques internationales, qu’il
serait nécessaire d’adapter au contexte national. A titre d’exemple un guide a
été élaboré par le ministère de l’environnement du Québec en 2002 porte sur
la valorisation des matières résiduelles inorganiques non dangereuses de
source industrielle comme matériau de construction. Le guide explique le
processus décisionnel pour le recyclage des sous-produits miniers comme
matériaux alternatifs dans les travaux de construction. Il fixe les critères de
l’admissibilité pour les rejets non dangereux et présente les méthodes à suivre
pour les déterminer. Sur la base de ces critères, les rejets sont classés en
catégories et le guide spécifie les sous-secteurs de matériaux de construction
autorisés par catégorie (béton, clinker, variantes des ouvrages routiers, etc.)
Il est suggéré également l’élaboration de dispositifs réglementaires pour
l’instauration d’un système d'incitations financières et fiscales et des mesures
dissuasives pour encourager la valorisation des rejets miniers. Ces dispositifs
constitueront le cadre qui va permettre :
• L’application de tarifs préférentiels ou d’exonération d’impôts pour les
autorisations relatives au recyclage des rejets des mines fermées sans forte
valeur économique (faible tonnage, faibles teneurs, etc.). Cette mesure
permettra de solutionner dans les plus brefs délais le problème
environnemental et foncier du passif minier national.
• L’instauration de mesures incitatives (réduction d’impôt en fonction de
tonnage de matériau secondaire consommé par exemple) pour encourager
les secteurs grands consommateurs de matériaux naturels (bâtiment et
génie civil, routes, ciments, briques, etc.) de prioriser l’utilisation des sous-
produits miniers afin d’écouler de plus grands volumes de rejets.
• La mise en place d’un instrument dédié à l’octroi d’aides et de prêts bonifiés
pour encourager les opérateurs à optimiser le recyclage des rejets et à
maximiser la recyclabilité de leurs sous-produits (générer un rejets à fort
potentiel de recyclage).
• L’instauration d’un système de redevances (taxation) déterminées sur la
base de la quantité de rejets stockés sur les sites miniers (opérateurs
miniers) et la quantité de matériaux primaires consommés (utilisateurs des
granulats naturels). Ces mesures visent à encourager les opérateurs à
investir dans la réduction des rejets déposés en surface et dans la
valorisation au lieu d’investir dans le stockage, la restauration et la stabilité
des ouvrages de retenue des rejets.

89
✓ Sur le plan maitrise des pollutions liées aux rejets et restauration des sites miniers
La gestion des rejets miniers au Maroc est régie par la réglementation spécifique au
secteur minier (loi 33-13 relative aux mines et ses textes d’application) ainsi que
par celle relative à l’environnement d’une manière générale (loi sur la gestion des
déchets, loi sur l’eau, etc.). La loi sur le code minier a instauré l’obligation de l’EIE
et la préparation du plan d’abandon. La révision en cours de ce texte réglementaire
vise entre autre l’instauration des garanties financières. Ces mesures représentent
une avancée inestimable dans les mesures de prévention des impacts de l’activité
minière sur l’environnement. Certains aspects demeurent toutefois manquants ou
nécessitent les modalités de leurs applications.
Il est nécessaire de combler les lacunes réglementaires relatives à la prévention
des impacts associés aux rejets et à la restauration des sites miniers afin
d’améliorer le cadre existant et permettre son application effective. Dans ce sens
il est indispensable d’introduire des clauses spécifiques à l’activité minière dans
l’EIE notamment :
• L’obligation de la prédiction de la génération du DMA et la qualité des drainages
pendant la phase de développement du projet minier. De telles mesures sont
nécessaires pour mettre en place les mesures préventives appropriées (quand c’est
requis) permettant d’empêcher l’apparition du DMA et la lixiviation des contaminants
avant le démarrage de l’activité.
• L’obligation de la prévision de mesures d’atténuation relatives aux effluents émanant
des aires de stockage des rejets (collecte et traitement) et le contrôle de leur
conformité aux normes générales de rejets.
• L’introduction de l’obligation du plan d’abandon dans l’EIE (y compris pour
l’exploitation des haldes et terrils) ainsi que l’obligation de sa mise à jour au cours de
la période d’activité et son suivi après fermeture. L’intégration du plan de fermeture à
l’EIE doit être associée par la fixation des prérogatives le concernant notamment :
o Le plan de fermeture doit définir le mode de restauration des aires
d’entreposage des rejets qui sera mis en place et sa justification sar la base des
résultats des caractéristiques du rejets, de la prédiction du DMA et du contexte
du site. Il doit également montrer la stratégie prévue pour la réalisation des
travaux de restauration progressive en cours d’exploitation (pas uniquement à
la fermeture).
o La sélection et la conception de la technique de restauration doivent se faire
avec les professionnels (membres d’un ordre professionnel) qui disposent de
l’expertise, la formation et l’expérience requises et pertinentes. Les bases de
conception et les hypothèses retenues pour le choix et la conception des
techniques de restauration doivent être fournies avec le plan.
o Le plan de fermeture doit spécifier les mesures prévues pour la réhabilitation
global du site permettant d’atteindre un état satisfaisant, notamment la remise
en état des travaux de surface et souterrain, la stabilisation des terrains, le

90
démantèlement des installations et des équipements, la mise en végétation,
etc.
o Le plan de fermeture doit tenir compte des usages futures du site et de la
nécessité de l’orientation des travaux de réhabilitation en fonction de ces
usages.
o Le plan d’abandon doit inclure l’obligation du suivi et du maintien des
installations et ouvrages restaurés permettant de vérifier l’intégrité des
ouvrages et l’efficacité des mesures correctrices appliquées sur le terrain.
Il est nécessaire d’assortir ces mesures par des textes réglementaires, des
directives et des guides qui vont permettre de favoriser l’application des
dispositions et l’ancrage et l’unification des bonnes pratiques en plus d’assurer
l’équité entre opérateurs.

Ainsi il est pressant d’élaborer :


• Un décret fixant les modalités de préparation de plan d’abandon et les modalités de
son évaluation.
• Une directive qui permettra d’encadrer d’une manière générale l’industrie minière et
la gestion de ses impacts sur l’environnement depuis l’élaboration de l’EIE jusqu’au
suivi post-fermeture. Cette directive constituera un outil d’aide pour les opérateurs
miniers et facilitera l’analyse des projets miniers exigeant la délivrance d’une
autorisation. A titre d’exemple, faire référence à la Directive européenne 2006/21/CE
sur les industries extractives ou la Directive canadienne 019 sur l’industrie minière du
Québec.
• Un guide fixant les caractérisations requises et les modalités de prédiction du
potentiel polluant des rejets en termes de production du DMA et du relargage des
contaminants. Lesquels caractérisations et tests doivent être exigés à la phase de
réalisation de l’EIE pour les nouveaux projets et le plutôt possible par les mines en
activité et ce afin de tenir compte des résultats dans l’élaboration de plan de
restauration progressive et de celui de réhabilitation finale.
• Un guide fixant les lignes directrices pour l’élaboration du plan de fermeture et les
actions pour sa mise en œuvre. Ce guide constituera un outil mis à la disposition de
l’industrie minière afin de faciliter la préparation du plan de réhabilitation. Il pourra
être élaboré par les départements de l’Environnement et de l’Énergie et des Mines en
concertation avec la profession minière (Fédération de l’Industrie Minérale (FDIM)).
Ce guide qui pourrait reprendre plusieurs parties du présent rapport devrait contenir
les activités assujettis à la préparation du plan de réhabilitation, une synthèse de
l’ensemble des exigences légales en matière de réhabilitation ainsi que le contenu d’un
plan de fermeture. Le guide pourrait s’appuyer sur les expériences réussies de par le
monde en les adaptant au contexte marocain.

91
✓ Sur le plan de préservation du patrimoine minier
Les mesures réglementaires visant la préservation du patrimoine minier et
l’encadrement de son exploitation sont quasi-absente. Il serait nécessaire de
prévoir des dispositifs afin de :
• Inscrire le patrimoine minier dans le patrimoine national. L’héritage minier représente
une composante importante du patrimoine matérielle et immatérielle marocain et une
composante de l’identité et de la mémoire collective de plusieurs régions. Il est
nécessaire de l’ériger à ce statut afin de rétablir sa valeur et rendre la fierté y associée
aux populations concernées.
• Élaborer les textes réglementaires visant la préservation de l’héritage minier de toutes
sorte de dégradation, de pillage ou de surexploitation (collection de minéraux dans
certains cas par exemple). Des textes sont également nécessaires pour encadrer
l’utilisation et la valorisation du patrimoine minier. L’absence de ces mesures
réglementaires a engendré la lapidation de plusieurs richesses relatives à l’histoire
minières des sites fermés et la dégradation du patrimoine restant. Cet aspect constitue
une entrave à la mise en valeur adéquate de ce patrimoine et condamne des
opportunités de développement culturel, touristiques et économiques des régions
minière qu’il serait nécessaire d’anticiper pour le cas des futures sites fermés au
Maroc.
✓ Sur le plan du contrôle de l’application des dispositifs réglementaires
Il est nécessaire de consolider les dispositifs réglementaires mis en place pour la
prévention des impacts potentiels associés à l’industrie minière et à la promotion
de la durabilité du secteur par des mesures de contrôle visant à assurer
l’application totale et adéquate de l’arsenal juridique mis en place.
• Contrôle du respect des utilisations autorisées en terme de recyclage des rejets.
• Contrôle de la réalisation de la prédiction adéquate du potentiel polluant et
valorisable des rejets. Lesquelles évaluations doivent être réalisées par les
professionnels et selon les méthodes qui seront fixées dans les guides et les
règlements les encadrant.
• Contrôle de de la conformité du mode de restauration mis en place et sa capacité
à atteindre les objectifs en termes de maitrise des polluants et de risque de
stabilité.
• Contrôle de la conformité des effluents aux normes de rejets sur la base de la
fréquence d’échantillonnage fixée par la réglementation en vigueur.
• Contrôle de la mise en place de l’ensemble des mesures d’atténuations prévues
dans l’EIE
• Contrôle de la réalisation du suivi post-fermeture et l’assurance de la maintenance
nécessaire. Les inspections doivent porter sur la qualité des eaux à long terme, les
contrôles géotechniques des installations de retenue des parcs à résidus et des
haldes à stériles, des bassins de décantation et la tenue de la végétation.

92
✓ Sur le plan gouvernance
Les intervenants dans le secteur minier sont nombreux et l’activité est concernée
par plusieurs réglementations. Une bonne gouvernance du secteur et
l’harmonisation des actions demandent la mise en place de certaines mesures qui
inclut entre autres :
• La création d’une plateforme relative à la valorisation des rejets et des sites miniers
et à la protection de l’environnement dans le secteur minier en général. Il est
proposé que ce cluster soit constitué des départements des Mines et de
l’Environnement ainsi que des représentants des grands groupes miniers, de la
FDIM, de la communauté scientifique et des représentants des grandes industries
utilisatrices des matériaux (fédération des matériaux de construction, de
cimenterie, etc.). Ce cluster constituerait une force de proposition et de
développement de solutions innovantes en capitalisant d’un côté sur l’expertise
développée à l’échelle nationale dans la valorisation des rejets et la réhabilitation
des sites miniers et en promouvant une R&D ciblée pour cette fin. La plateforme
constituerait également un outil pour l’accompagnement des petites et moyennes
entreprises minières dans leurs efforts pour la mise en place des stratégies de
valorisation des rejets et de restauration des sites.
• la mise en place d’un cadre de coordination inter-institutions pour la coordination
des actions de suivi, de contrôle et de sensibilisation menées par les différents
départements intervenants dans la gestion environnementale du secteur minier
notamment les départements de l’Environnement, de l’Énergies et des Mines et de
l’Eau. Ce cadre permettrait d’améliorer l’attribution des responsabilités,
d’augmenter l’efficacité des interventions ainsi que de simplifier et alléger les
procédures.
• Le renforcement des capacités du contrôle environnemental et désignation
l’autorité compétente chargée du contrôle des nouveaux dispositifs relatifs à la
valorisation des rejets miniers et mettre à disposition les moyens nécessaires pour
assurer la surveillance et le contrôle adéquat.
✓ Mesures réglementaires générales
• Unification de la nomenclature relative aux rejets miniers (résidu, stériles, mort
terrain, etc.) et aux aires de leurs stockage (haldes, terrils, parc à résidus). Les
obligations, les autorisations ainsi que les techniques de valorisation, déposition et
de restauration peuvent dans certains cas être différentes en fonction du type de
rejets. Alors que les appellations sont utilisées et perçues différemment par les
différents intervenants (opérateurs, académiciens, administration). Il est donc
impératif d’assurer la même compréhension et d’unifier la signification avant
l’élaboration des textes réglementaires, des guides et directives .
• Intégration des mesures réglementaires relatives à la nécessité de la détermination
et de l’archivage des données et caractéristiques détaillées des rejets en général,
aux utilisations faites et aux emplacements de leur stockage pour les besoins
futures (connus ou inconnus de notre époque).

93
4. Mesures d’accompagnement
4.1 Renforcement de la communication
La mise en place effective des actions proposées dans le cadre de ce plan ainsi que
l’ancrage des bonnes pratiques relatives à la gestion des rejets miniers et à la
préservation de l’environnement dans le secteur minier d’une manière générale
nécessite un renforcement de la communication sur les enjeux environnementaux,
économiques et sociaux y sont associés. Une stratégie et un plan de
communication autour des opportunités et des menaces que représentent la
gestion des rejets tout au long du cycle de vie d’une mine et de la nécessité de
l’instauration de la durabilité dans l’activité, doivent être élaborés et déployés à
différentes échelles (ministères concernés, collectivités territoriales, opérateurs et
populations).
Les actions de communication doivent porter particulièrement sur le partage
autour des opportunités et des bonnes pratiques disponibles et utilisables à
l’échelle nationale. Ils doivent également cibler une communication adaptée visant
à restaurer l’image de l’exploitation minière et à rassurer les communautés
riveraines des projets miniers.
La communication doit s’ouvrir également sur la promotion de la culture du
patrimoine minier. La sensibilisation à sa valeur doit cibler les décideurs (nécessité
des dispositifs de préservation et de mise en valeur du patrimoine minier), la
population locale (protection de ce bien commun) et le grand public (incitation à la
consommation de ce produit culturel national).
La réussite de ces actions de communication et de sensibilisation nécessite
l’implication de toutes les parties prenantes et la mise à disposition des moyens
humains et financiers.
4.2 Renforcement des capacités
La mise en œuvre adéquate du plan d’action demande un renforcement des
capacités sur plusieurs plans notamment :

• Renforcer les capacités en moyens humains capables de prendre en charge la mise en


œuvre des actions techniques et réglementaires et la réalisation des suivis et
améliorations nécessaires. Cela nécessite le renforcement et l’appuis à la formation
et la formation continue et la veille à son adéquation aux besoins évolutifs du secteur.
• Renforcer les capacités de la R&D dans le domaine de l’environnement minier. Il est
vrai que certains groupes disposent de centre de recherche qui contribuent d’une
manière significative aux efforts de valorisation des rejets, de réduction des pollutions
et d’optimisation de l’utilisation de l’eau. Toutefois, ce constat n’est pas généralisé
pour l’ensemble des opérateurs. Il serait judicieux d’associer d’une manière structurée
l’ensemble des structures de recherche public (universités, centre de recherche, etc.)

94
disposant des compétences dans le domaine de l’environnement minier d’une
manière générale et d’améliorer la capitalisation du savoir-faire national.
Il serait judicieux de lancer des programmes de recherche interdisciplinaires visant
l’élaboration de solutions pour la gestion des rejets miniers et pour la restauration et
la conversion des sites miniers. Ces programmes peuvent être soutenu par des fonds
alimentés par les opérateurs miniers en plus de ceux de l’état.
• Renforcer les capacités de contrôle en effectif et en qualification afin de couvrir
l’ensemble des aspects concernés par le contrôle et avec la fréquence adéquate pour
garantir un déroulement approprié et efficace des opérations de contrôle tenant
compte de la spécificité du secteur.
4.3 Mise à jour de la base de données du Système d’Information Géographique
Un SIG environnemental a été élaboré dans le cadre de ce plan d’action. Il a été
alimenté par des informations et des données numériques relatives à l’ensemble
des mines sur le territoire marocain (en activité, fermées et en développement)
ainsi que des informations sur les milieux naturels et humain. Le SIG qui renseigne
sur les potentiels des sites miniers et sur la vulnérabilité des écosystèmes voisins,
constitue un outil d’aide à la décision pour le suivi environnemental. Le SIG
dynamique mis en place doit être complété par les données relatives aux rejets de
l’ensemble des mines sur le territoire national (quantités et caractéristiques). Afin
d’assurer sa pertinence dans le temps, le SIG nécessite une mise à jour et une
alimentation continue en données (nouveaux permis, changement de statut des
mines en activité (fermées, en arrêt, etc.), changement des composantes de
l’environnement et de leurs statuts, etc.)).

5. Planification du plan d’action


L’échéancier prévisionnel a été déterminé pour les principales actions proposées
dans le cadre du plan d’action. Les tableaux ci-après donnent séparément, la
planification des actions pour les sites fermés prioritaires, pour les sites fermés
autres que prioritaires, les mines en activité et en développement ainsi que celui
pour les actions réglementaires et de gouvernance.

95
Tableau 17 : Planification des actions proposées pour les sites miniers fermés prioritaires

Échéancier
Actions Partenaires
21 22 23 24 25 26 27 28 29 30-40

- Récupération des substances utiles et exploitation des granulats secondaires pour


les mines de Sidi Boubker, Sidi Lahcen, Azegour, Sidi Bou Othmane et Tansrift
Opérateurs, MEME,
Collectivités territoriales, FDIM
- Actions pour l’exploitation des rejets en tant que granulats secondaires pour les
rejets des mines de Zaida, Mibladen-Aouli et Erdouz
Permissionnaire, MEME, OCP,
- Restauration du parc à résidus de la mine de Kettara Collectivités territoriales,
Établissement de recherche

- Stabilisation des terrains à Sidi Boubker (étude et mise en œuvre)

Ancien et nouveau exploitants,


- Sécurisation des excavations pour l’ensemble des sites (étude et mise en œuvre)
MEME
Collectivités territoriales
- Remise en état des sites miniers (démantèlement, décontamination des sols,
revégétalisation)

MEME, Collectivités
territoriales, Ancien et nouveau
- Actions pour la valorisation du patrimoine minier du district Zaida-Mibladen-Aouli et
exploitants Ministères
du site minier de Sidi Boubker
concernés (Ministère culture,
Ministère du tourisme) FDIM

MEME, Collectivités
- Détermination et mise en place des nouveaux usages adaptés à chaque site (étude territoriales, Ancien et nouveau
et mise en œuvre) exploitants MEME, ministères
concernés

96
Tableau 18: Planification des actions proposées pour les sites fermés autres que prioritaires

Échéancier
Actions Partenaires
21 22 23 24 25 26 27 28 29 30-40

Caractérisation des rejets pour orienter le schéma de gestion entre valorisation et stabilisation
(évaluation des quantités, évaluation des potentiels valorisable et contaminant) MEME, Collectivités
territoriales, ONHYM
Planification des actions pour la valorisation des rejets pour les sites présentant un potentiel
(détermination des actions et lancement des appels d’offre)
Opérateurs, MEME,
Actions pour la valorisation des rejets Collectivités
territoriales, FDIM
Sécurisation des vides et stabilisation des terrains des sites concernés (étude et mise en œuvre)
Ancien et nouveau
Restauration des aires de stockage des rejets pour les sites générateurs de drainages contaminés exploitants, MEME,
(réalisation des études et mise en œuvre des solutions) Collectivités
territoriales, FDIM
Remise en état de l’ensemble des sites (réalisation des études et mise en œuvre des actions)
MEME, Collectivités
Détermination des nouveaux usages adaptés au contexte de chaque site minier (étude et mise en
territoriales, Ministères
œuvre)
concernés

97
Tableau 19: Planification des actions proposées pour les mines en activité et les mines en développement

Échéancier
Actions Responsables Partenaires
21 22 23 24 25 26 27 28 29 30-40

Actions relatives aux mines en activité

FDIM, MEME -
Mise en place de stratégies pour l’intégration, la généralisation et/ou la maximisation de la valorisation des rejets (études et
Établissements de
mise en œuvre)
recherche
Caractérisation des rejets et prédiction de la production d’acide et de la qualité des drainages provenant des rejets
FDIM, MEME,
Stabilisation chimique des rejets générateurs de drainages contaminés (réalisation des études et mise en œuvre des ONHYM
solutions)
Opérateurs MEME, FDIM, D.
Collecte et traitement des drainages provenant des rejets avant décharge dans le milieu
Eau
Collectivités
Préparation du plan de fermeture territoriales
MEME, ONHYM
Collectivités
territoriales
Mise en place progressive des actions de réhabilitation des sites miniers et préparation des usages futures des sites
MEME, D.
concernés
Actions relatives aux mines en développement (à réaliser au cours de la phase de l’étude de faisabilité)

Intégration des actions permettant l’optimisation de la valorisation des rejets à la phase de conception du procédé de
MEME, FDIM
traitement (évaluation et optimisation des potentiels à la valorisation)

Planification des opérations permettant de réduire les volumes des rejets à déposer en surface (étude et conception)

Prédiction de la qualité des drainages et du potentiel générateur d’acide des rejets FDIM
Opérateurs MEME
Conception de modes de stockage et de restauration permettant la maitrise des pollutions (réalisation des études)

Préparation du plan de fermeture des sites


MEME,
Collectivités
Prévision des usages de conversion des sites pour l’après fermeture
territoriales,
D. concernés
D : Département MEME : Ministère de l’Énergie, des Mines et de l’Environnement Actions concernée par la réglementation Action future ( projets miniers et mines futures) Actions à réaliser en continue pour les mines en activité

98
Tableau 20 : Planification des actions proposées sur le plan réglementaire, de gouvernance et d’accompagnement

Échéancier
Actions Responsables Partenaires
21 22 23 24 25 26 27 28 29 30-40

Mesures réglementaires

Élaboration et adoption d’un arrêté en application au décret n° 2-18-548 relatif à la procédure d’octroi des autorisations FDIM
d’exploitation des haldes et terrils portant sur la fixation des critères de l’admissibilité des rejets miniers au recyclage et les MEME
modalités de leur détermination ainsi que les secteurs autorisés Opérateurs miniers

FDIM
Instauration d’un système de redevances déterminées sur la base de volumes de rejets stockés en surface des sites miniers MEME
Opérateurs miniers

Élaboration de dispositifs réglementaires pour l’instauration d’un système d'incitations financières et fiscales dédié à encourager la
MEME D. concernés
valorisation des rejets miniers (producteurs et utilisateurs des rejets)

Élaboration et adoption d’un décret d’application de la loi 33-13 sur les mines relatif aux modalités de préparation du plan
MEME -
d’abandon et les modalités d’évaluations desdits plans

Intégration de dispositifs spécifiques relatifs à la gestion des rejets miniers dans l’EIE

- Introduction de l’obligation de la prédiction de la qualité des drainages et du potentiel de production du DMA des rejets
MEME FDIM, opérateurs
- Introduction de l’obligation du plan d’abandon dans l’EIE ainsi que l’obligation de sa mise à jour au cours de la période d’activité et de son
suivi après fermeture
Élaboration de textes réglementaires encadrant la préservation et la valorisation du patrimoine minier MEME Ministère culture

Mesures de gouvernance

FDIM, opérateurs,
Création d’une plateforme autour de la valorisation des rejets et la réhabilitation des sites miniers MEME
chercheurs

Consolidation du contrôle par la clarification des responsabilités et des autorités et par l’octroi des moyens nécessaires pour sa
MEME D. concernés
réalisation adéquate

Mesures pour l’encadrement des pratiques environnementales relatives à l’activité minière

Élaboration d’une directive permettant d’encadrer l’industrie minière et la gestion de ses impacts sur l’environnement (depuis
MEME FDIM, opérateurs
l’élaboration de l’EIE jusqu’au suivi post-fermeture)

Élaboration d’un guide fixant les procédures de classification des rejets, de détermination de l’admissibilité au recyclage et des
MEME FDIM
méthodes pour les évaluations

Élaboration d’un guide fixant les lignes directrices pour la préparation du plan de fermeture et les actions pour sa mise en œuvre MEME FDIM, opérateurs

Élaboration d’un guide pour l’évaluation de l’EIE de projets miniers MEME D. concernés

Mesures d’accompagnement

Renforcement de la communication et des capacités MEME, opérateurs FDIM

Mise à jour de la base de données du Système d’Information Géographique MEME -

D. Département MEME : Ministère de l’Énergie, des Mines et de l’Environnement

99
6. Évaluation budgétaire et montage financier du plan d’action
L’estimation des coûts relatifs à la mise en place des actions proposées a porté sur
les neuf sites miniers fermés prioritaires. L’évaluation budgétaire n’a pas tenu
compte des mines fermées autres que prioritaires, les mines en activité et celles en
développement en raison de :
• La spécificité de chaque site (volume de rejets, ampleur de l’échantillonnage et des
caractérisations nécessaires, niveau de dégradation, portée des zones affectées, etc.).

• La grande disparité des opportunités et des contraintes posées par les rejets.

• La disparité des capacités en terme de R&D de chaque opérateur (cas des mines actives
et en projets).

Ces évaluations peuvent être réalisées lors des études techniques et économiques
spécifiques à chaque projet.

6.1 Estimation du coût des actions relatives aux sites fermés prioritaires
L’évaluation budgétaire a été réalisée dans un premier temps en considérant
l’ensemble des actions proposées pour les sites fermés prioritaires. Par la suite, le
coût des actions jugées hautement prioritaires a été estimé. Il est à noter que ces
estimations sont données à titre indicatif et nécessitent d’être affiner par des
évaluations spécifiques pour chaque projet.
6.1.1 Estimation des coûts des actions proposées pour les sites fermés prioritaires
La mise en œuvre des actions prioritaires est estimée à environ 1,85 milliard Dhs répartis en
1,6 Milliard Dhs pour la réalisation des actions de valorisation des rejets, 212 millions Dhs pour
la réhabilitation des sites et 56 millions Dhs pour la valorisation du patrimoine minier et la
préparation de la conversion des sites miniers. La répartition des coûts est synthétisée dans
le tableau ci-après. Le détails des estimations pour chaque site est donné dans la partie
suivante.

100
Tableau 21 : Estimation du coût des actions proposées pour les sites miniers fermés
prioritaires

Actions Coût (MDhs)


Mesures pour la valorisation des rejets
Mise en œuvre des actions pour la valorisation des rejets des sites miniers fermés
prioritaires (Sidi Boubker, Sidi Lahcen, Zaida, Mibladen-Aouli, Azegour, Erdouz, Sidi Bou
Othmane et Tansrift)
- Ingénierie (confirmation des réserves, étude de faisabilité, validation des
1 584
techniques d’enrichissement par essais laboratoire et pilote, etc.)
- Construction et mise en service (construction des usines de traitement, achats
des équipements, etc.)
- Équipements pour l’exploitation des granulats, stockage et transport
Total valorisation rejets 1 584
Mesures pour la stabilisation des rejets et la réhabilitation des sites miniers
Sécurisation des sites miniers
- Réalisation des études géotechniques
193
- Mise en œuvre des actions de sécurisation (travaux de soutènement et de
remblayage des vides)
Travaux de restauration du parc à résidu de la mine de Kettara (travaux de chargement, de
15
transport et de compactage des rejets et des stériles de phosphates)
Travaux de remise en état des sites miniers 4
Total réhabilitation 212
Mesures pour la valorisation du patrimoine miniers
Mise en place des actions pour la valorisation du patrimoine minier du district Zaida-
Mibladen-Aouli et du site minier de Sidi Boubker
- Conception et construction du bâtiment du musée pour le district Zaida-Mibladen-
Aouli 53
- Coûts relatifs à la muséologie et scénographie pour le district Zaida-Mibladen-Aouli
- Travaux de mise à niveau des bâtiments
- Recensement et collecte des archives et objets de la mine
Détermination des usages de substitution adaptés au contexte des sites miniers de Sidi
Lahcen, Kettara, Azegour, Erdouz, Sidi Bou Othmane et Tansrift
3
- Réalisation des études
- Mise en place des actions
Total nouveaux usages 56
Total (Mdhs) 1 851

101
6.1.2 Estimation des coûts des actions à court terme
Parmi les actions proposées pour les sites fermés prioritaires, certaines sont
davantage plus pressantes et devraient être mises en place à très court terme. Il
s’agit notamment de :
• La stabilisation des terrains sur le site de Sidi Boubker et la sécurisation et la fermeture
des ouvertures et excavations sur les sites de Zaida, et Mibladen-Aouli : Le site de Sidi
Boubker connait un affaissement des terrains qui pourrait connaitre une aggravation
imminente et représente par conséquent un risque très élevé pour la population. Cette
situation entrave en plus toutes les actions proposées pour la gestion environnementale
et la relance économique du site notamment la valorisation des rejets qui renferment
un fort potentiel économique et la valorisation du patrimoine proposée en association
au projet muséologique de Jerada.
Pour les sites de Zaida, et Mibladen-Aouli, les ouvertures représentent un haut risque
pour les mineurs clandestins et causent encore des pertes humaines. Malgré que les
ouvertures existantes ne constituent pas une contrainte majeure pour l’exploitation des
rejets, la mise en œuvre de la valorisation du patrimoine minier de la zone est par
ailleurs tributaire de sa sécurisation.
• La réhabilitation du site de Kettara : les rejets abandonnés sur le site présentent une
source de contamination confirmée des eaux souterraines et des sols suite à la
production du drainage polluant (site générateur de DMA). La solution permettant la
maitrise des pollutions et la restauration du site est déjà étudiée et validée à l’ échelle
pilote.
• La mise en œuvre des actions visant la valorisation du patrimoine minier dans le district
Zaida-Mibladen-Aouli étant donné que les orientations ont été tracées par ce plan
d’action et que le besoin en une relance économique dans la région est très pressent.
Les travaux préparatoires, notamment les études de conception du musée, le
recensement et la collecte de l’héritage, etc., peuvent être lancés parallèlement aux
travaux de sécurisation du site afin d’optimiser les délais.
La mise en œuvre de ces trois actions nécessiterait un montant total estimé à 203
millions Dh tel que détaillé dans le tableau ci-après.

102
Tableau 22 : Estimation du coût des actions prioritaires pour les sites fermés prioritaires
Coût (MDhs)
Stabilisation des terrains et sécurisation des ouvertures à Sidi Boubker, Zaida, Mibladen-Aouli
- Réalisation des études géotechniques
- Mise en œuvre des actions de sécurisation (travaux de soutien et de consolidation des cavités, de 124
remblayage des vides, etc. )
Total sécurisation 124
Réhabilitation du site de Kettara
Travaux de restauration du parc à résidu
- Travaux de ramassage et compactage des rejets de Kettara 7
- Travaux de chargement, de transport et de compactage des stériles de phosphates 4
- Ouvrages de collecte et évacuation des eaux
- Étude géotechnique
- Instrumentation pour le suivi 4
- Travaux de mise en place et d’entretien initial de la végétalisation du recouvrement phosphaté
- Suivi des travaux
Total restauration 15
Travaux de remise en état du site
- Sécurisation 10
- Démantèlement des bâtiments et infrastructures 0,8
- Décontamination des sols/Mise en place du couvert végétal pour l’ensemble du site 0,15
Total remise en état 11
Total réhabilitation 26
Mise en place des actions pour la valorisation du patrimoine minier du district Zaida-Mibladen-Aouli
- Conception et construction du bâtiment du musée 50
- Coûts relatifs à la muséologie et scénographie
- Travaux de mise à niveau des bâtiments 2,8
- Recensement et collectes des archives et objets de la mine
Total conversion 53
Total (MDhs) 203

103
6.3 Montage financier du plan d’action

La mise en œuvre du plan d’action nécessiterait la mobilisation de ressources


financières importantes et la conjugaison des efforts de la part des organismes de
l’État concernés et des opérateurs miniers afin de réussir ce défi. L’établissement
de partenariats entre les différents acteurs et intervenants, notamment des
partenariats public-privé aiderait à la mobilisation des investissements nécessaires.
La contribution des parties prenantes devrait être appuyée par la recherche de
fonds auprès des bailleurs de fonds tels que la Banque Africaine de
Développement, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, la Banque
Mondiale, etc.
Le montage financier pourrait être envisagé selon le modèle suivant :
• l’identification des potentiels de valorisation et le lancement des appels d’offre pour
l’exploitation des rejets des sites fermés pourraient être assurés par le Ministère de
l’Énergie, des Mines et de l’Environnement et les opérateurs/promoteurs se
chargeraient de la mise en œuvre des actions.
• La réhabilitation des sites fermés et leur conversion pourraient être assurée par une
contribution multipartite incluant les départements ministériels concernés,
opérateurs miniers, les permissionnaires des sites (ceux qui sont encore solvables), les
régions, provinces et communes, etc. Il est proposé d’instaurer un fond dans ce sens
qui pourrait être alimenté par les différentes contributions en plus des aides qui
peuvent être octroyés par l’état à travers ses instruments.
• Les actions relatives à la gestion des rejets pour les mines en exploitation et ceux en
développement restent sous la charge des opérateurs. L’État devrait par ailleurs
renforcer le cadre législatif permettant la mise en place des dispositifs d'incitations
financières et fiscales pour encourager les actions de réduction de la production des
rejets, d’optimisation du recyclage ainsi que les actions permettant la maitrise des
pollutions.

Dans la partie suivante sont données des fiches-actions qui synthétisent pour
chaque site fermé prioritaire l’ensemble des actions proposées, les coûts
estimatifs globaux des actions, les responsabilités et les échéanciers. Les fiches
sont assorties du détail des évaluations budgétaires des actions par site.

104
Fiches actions des sites miniers
fermées prioritaires

105
Mine de Kettara
Période d’exploitation : 1938 - 1982
Minerai exploité : Pyrrhotine
Tonnage des résidus : 2 500 000 T
Élément à forte teneur dans les rejets : aucun
Éléments dangereux : sulfures (production DMA)

Région : Marrakech-Safi
Commune : M’Nabha
Coordonnées : latitude 31°52’5,34’’N et longitude
8°11’4,54’’W
Restauration du parc à résidus
Actions de restauration proposée : stabilisation des rejets par un recouvrement type stockage
et relargage
Matériau de recouvrement proposé : stériles de phosphate (1m d’épaisseur)
Coût estimé pour la restauration : 15MDH
Échéancier : court terme

Drain alcalin à base


de rejets calcaires
phosphatés

Rejets calcaires Phosphatés (1m)

Rejets grossiers Kettara (8 m)


Parc à résidus Kettara (3ha)

Ramassage des Profilage du dépôt Mise en place de la Mise en place de la


rejets de rejet couverture végétation

Réhabilitation
Actions proposées : sécurisation, démantèlement, décontamination des sols, végétalisation,
suivi et entretien
Coût estimé: 11 MDH
Échéancier : court terme
Partenaires
- MEME
- OCP-SA
- Collectivités territoriales
- Permissionnaire
- Établissements de recherche
Estimation du coût global de l’ensemble des actions (Mdhs) : 26

106
Détail estimatif des coûts relatifs aux actions proposées
pour la mine de Kettara

Action Budget Mdhs


Travaux de restauration du parc à résidu de la mine de Kettara
- Travaux de ramassage et compactage des rejets de Kettara 7
- Travaux de chargement, de transport et de compactage des stériles de
4
phosphates
- Ouvrages de collecte et évacuation des eaux
- Étude géotechnique
- Instrumentation pour le suivi 4
- Travaux de mise en place et d’entretien initial de la végétalisation du recouvrement
phosphaté
- Suivi des travaux
Travaux de remise en état du site de Kettara
- Sécurisation 10
- Démantèlement des bâtiments et infrastructures 0,8
- Décontamination des sols/Mise en place du couvert végétal pour l’ensemble du site 0,15
Total réhabilitation (dh) 26

107
Mine de Sidi Boubker
Période d’exploitation : 1929-1987
Minerai exploité : Pb, Zn
Tonnage des résidus : 18 000 000 T
Minerai à forte teneur dans les résidus : Zn
Concentration du minerai dans le résidu : 2.7 % Zn
Éléments dangereux : Pb
Valorisation
Minerai Granulats Patrimoine
x x x
Tonnage
(T)*/volume 340 000 11 770 800 -
3
(m ) récupérés
Potentiel Minerai Granulats Total
économique
1 022 – 2 960 2 383 3 404 – 4 990
(MDH)*
Coût Minerai Granulats Total
d’investissement
(MDH)* 438 – 532 353 842– 885
Bénéfice Minerai Granulats Total
(MDH)* 490– 2 427 2 384 2 520 – 4 458 Région : Oriental
Court Commune : Sidi Boubker
Échéancier Court terme Court terme Coordonnées : latitude
34°28’33,52’’N et de
terme
Procédé de récupération proposé : longitude 1°43’56,28’’W
Option 1 : Densimétrie
Option 2 : Flottation
Réhabilitation
Actions proposées : sécurisation, démantèlement, décontamination des sols, végétalisation, suivi
et entretien
Coût estimé : 85 MDH
Échéancier : court terme
Patrimoine
Actions proposées : association au projet muséologique de Jerada, activités culturelles et
touristiques au tour de l’héritage minier
Partenaires
- MEME
- Collectivités territoriales
- Ministères concernés (culture, tourisme)
- FDIM
- Établissements de recherche
- Ancien et nouveau exploitants
Estimation du coût global d’investissement de l’ensemble des actions (Mdhs) : de 927 à 970
* Estimation sur la base des échantillons considérés

108
Détail estimatif des coûts relatifs aux actions proposées
pour la mine de Sidi Boubker

Valorisation des rejets


Investissement récupération métal
Flottation Densimétrie
Ingénierie (dh) 1 900 000 1 900 000
Construction & mise en service (dh) 18 300 000 22 000 000
Production (dh) 512 356 000 506 756 000
Total investissement récupération métal (dh) 532 556 000 530 656 000
Potentiel économique métal
Tonnage du concentré (T) 328 860 340 200
Teneur concentré (%) 70% 28%
Prix du métal (T) 9 000 3 000
Total Potentiel économique métal (dh) 2 959 740 000 1 020 600 000
Investissement granulats
Tonnage des rejets (T) 18 000 000
Tonnage (après extraction du minerai) (T) 17 671 140 17 659 800
Coût stockage & transport (dh/T) 20 20
Total Investissement granulats (dh) 353 422 800 353 196 000
Potentiel économique Granulat
Prix de vente (dh/T) 135 135
Total Potentiel économique granulats (dh) 2 385 603 900 2 384 073 000
Bénéfices total (Dhs) 4 458 879 100 2 520 335 000
Bénéfices total (Dh/T) 248 140
Réhabilitation
Sécurisation du site
- Étude géotechnique (dh) 1 300 000
- Travaux (soutien et consolidation des cavités,
80 000 000
remblayage des vides, etc.) (dh)
Démantèlement Bâtiments et infrastructures (dh) 380 000
Couverture végétale (dh) 150 000
Suivi des travaux (dh) 3 273 200
Total Réhabilitation (dh) 85 103 200

109
Mine de Sidi Lahcen
Période d’exploitation : 1918- 1997
Minerai exploité : Pb
Tonnage des résidus : 60 000 T
Minerai à forte teneur dans les résidus : Pb
Concentration du Minerai dans le résidu : 2.15 % Pb
Éléments dangereux : Pb
Valorisation
Minerai Granulats Patrimoine
x x -
Tonnage (T)*/volume
1 097 39 250 -
(m3) récupérés
Potentiel Minerai Granulats Total
économique (MDH) * 11,3 -13,1 7,9 19 - 21
Coût Minerai Granulats Total
d’investissement
(MDH)* 3,8 - 5 1,2 5 - 6,2
Minerai Granulats Total
Bénéfice (MDH)
7,5 - 8,1 6,7 14,2 - 15
Court Court Région : Oriental
Échéancier - Commune : Sidi Lahcen
terme terme
Procédé de récupération proposé : Coordonnées : latitude
34°13’ 64’’N
Option 1 : Gravimétrie longitude 2°62’14’’W
Option 2 : Flottation
Réhabilitation
Actions proposées : sécurisation, démantèlement, décontamination des sols, végétalisation,
suivi et entretien
Coût estimé : 11,5 MDH
Échéancier : court à moyen terme
Partenaires
- MEME
- Collectivités territoriales
- FDIM
- Établissements de recherche
- Ancien et nouveau exploitants
Estimation du coût global d’investissement de l’ensemble des actions (Mdhs) : 16,5/17,7
* Estimation sur la base des échantillons considérés

110
Détail estimatif des coûts relatifs aux actions proposées
pour la mine de Sidi Lahcen

Valorisation des rejets


Investissement Récupération métal
Gravimétrie Flottation
Ingénierie (dh) 200 000 200 000
Construction & mise en service (dh) 1 920 000 2 400 000
Production (dh) 1 664 280 2 420 500
Total investissement récupération métal (dh) 3 784 280 5 020 500
Potentiel économique métal
Tonnage du concentré (T) 1 125 1 097
Teneur concentré (%) 50% 70%
Prix du métal (T) 10 000 12 000
Total Potentiel économique métal (dh) 11 250 000 13 158 000
Investissement Granulats
Tonnage des rejets (T) 60 000
Tonnage (après extraction du minerai) 58 875 58 904
Coût transport (dh/T) 20 20
Total Investissement granulat (dh) 1 177 500 1 178 070
Potentiel économique Granulat
Prix de vente (dh/T) 135 135
Total Potentiel économique granulat (dh) 7 948 125 7 951 973
Bénéfices total (dh) 14 236 345 14 911 403
Bénéfices total (dh/T) 237 249
Réhabilitation
Sécurisation du site
- Étude géotechnique (dh) 550 000
- Travaux (soutien et consolidation des cavités,
10 000 000
remblayage des vides, etc.) (dh)
Démantèlement bâtiments et infrastructures (dh) 420 000
Couverture végétale (dh) 150 000
Suivi des travaux (dh) 444 800
Total Réhabilitation (dh) 11 564 800

111
Mine de Zaida
Période d’exploitation : 1958 -1986
Minerai exploité : Pb
Tonnage des résidus : 6 302 500 T
Minerai à forte teneur dans les résidus : aucun
Concentration du Minerai dans le résidu :
Éléments dangereux : Pb
Valorisation
Minerai Granulats Patrimoine
Dépollut
x x
ion
Tonnage (T)*/volume
18 971 4 189 020 -
(m3) récupérés Région : Drâa Tafilalet
Potentiel économique Minerai Granulats Total Commune : Zaïda
(MDH)* - 848 848 Coordonnées : latitude 32°50’22,56’’N et
Minerai longitude 4°57’12,96’’W
Coût Granulats Total
**
d’investissement (MDH)*
145 126 270
Minerai Granulats Total
Bénéfice (MDH)*
- 722 577
Court à
Court Court
Échéancier moyen
terme terme
terme
Procédé de récupération proposé : gravimétrie (dépollution)
Réhabilitation
Actions proposées : sécurisation, démantèlement, décontamination des sols, végétalisation, suivi
et entretien
Coût estimé : 32 MDH
Échéancier : court terme
Patrimoine
Actions proposées (commune avec les sites de Mibladen-Aouli) : musée de la mine, activités
culturelles et touristiques autour de l’héritage minier, valorisation du patrimoine minéralogique
et géologique
Partenaires
- MEME
- Collectivités territoriales
- Ministères concernés (culture, tourisme)
- FDIM
- Établissements de recherche
- Ancien et nouveau exploitants
Estimation du coût global d’investissement de l’ensemble des actions (Mdhs) : 302
* Estimation sur la base des échantillons considérés ** dépollution

112
Détail estimatif des coûts relatifs aux actions proposées
pour la mine de Zaida

Valorisation des rejets


Investissement Récupération métal
Ingénierie (dh) 300 000
Construction & mise en service (dh) 2 240 000
Production (dh) 142 252 803
Total investissement récupération métal (dh) 144 792 803
Potentiel économique métal
Tonnage du concentré
Teneur concentré (%)
Prix du métal (T)
Total Potentiel économique métal
Investissement Granulats
Tonnage des rejets (T) 6 302 500
Tonnage (après extraction du minerai) 6 283 529
Coût transport (dh/T) 20
Total Investissement granulat (dh) 125 670 590
Potentiel économique Granulat
Prix de vente (dh/T) 135
Total Potentiel économique granulat (dh) 848 276 479
Bénéfices total (dh) 577 813 087
Bénéfices total (dh/T) 92
Réhabilitation
Sécurisation du site
- Étude géotechnique (dh) 550 000
- Travaux (soutien et consolidation des cavités,
30 000 000
remblayage des vides, etc.) (dh)
Suivi des travaux (dh) 1 228 000
Couverture végétale (dh) 150 000
Total Réhabilitation 31 928 000
Valorisation du patrimoine du district Zaida-Mibladen-Aouli
Conception et construction du bâtiment du musée (dh) 50 000 000
Coûts relatifs à la muséologie et scénographie (dh) 1 080 000
Travaux de mise à niveau des bâtiments (dh) 1 200 000
Recensement et collectes des archives et objets de la
520 000
mine (dh)
Total Valorisation patrimoniale (dh) 52 800 000

113
Mine de Mibladen-Aouli
Période d’exploitation : 1939-1983
Minerai exploité : Pb
Tonnage des résidus : 6 255 000 T
Minerai à forte teneur dans les résidus : aucun
Concentration du Minerai dans le résidu :
Éléments dangereux : Pb
Valorisation
Minerai Granulats Patrimoine
Dépollution x x
Tonnage (T)*/volume
26 709 4 152 194 -
(m3) récupérés
Potentiel Minerai Granulats Total
économique (MDH)* - 841 841
Coût Minerai** Granulats Total
d’investissement
(MDH)* 151 124 275
Minerai Granulats Total
Bénéfice (MDH)* Région : Drâa Tafilalet
716 566
Procédé de récupération proposé : densimétrie Commune : Mibladen/Aouli
Court à Coordonnées : latitude 32°45’26,52’’N et
Court Court longitude 4°38’22,56’’W
Échéancier moyen
terme terme
terme
Réhabilitation
Actions proposées : sécurisation, démantèlement, décontamination des sols, végétalisation,
entretien et suivi
Coût estimé : 13 MDH
Échéancier : court terme
Patrimoine
Actions proposées (commune avec le site de Zaida) : musée de la mine, activités culturelles et
touristiques autour de l’héritage minier, valorisation du patrimoine minéralogique et géologique
Partenaires
- MEME
- Collectivités territoriales
- Ministères concernés (culture, tourisme)
- FDIM
- Établissements de recherche
- Ancien et nouveau exploitants
Estimation du coût global d’investissement de l’ensemble des actions (Mdhs) : 288

* Estimation sur la base des échantillons considérés ** Dépollution

114
Détail estimatif des coûts relatifs aux actions proposées
pour la mine de Mibladen-Aouli

Valorisation des rejets


Investissement Récupération métal
Ingénierie (dh) 500 000
Construction & mise en service (dh) 2 240 000
Production (dh) 148 234 280
Total investissement récupération métal (dh) 150 974 280
Potentiel économique métal
Tonnage du concentré
Teneur concentré (%)
Prix du métal (T)
Total Potentiel économique métal
Investissement Granulats
Tonnage des rejets (T) 6 255 000
Tonnage (après extraction du minerai) 6 228 291
Coût transport (dh/T) 20
Total Investissement granulat (dh) 124 565 823
Potentiel économique Granulat
Prix de vente (dh/T) 135
Total Potentiel économique granulat 840 819 305
Bénéfices total dh 565 279 202
Bénéfices total (dh/T) 90
Réhabilitation
Sécurisation du site
Étude géotechnique (dh) 450 000
Travaux (soutien et consolidation des cavités,
12 000 000
remblayage des vides, etc.) (dh)
Suivi des travaux (dh) 504 000
Couverture végétale (dh) 150 000
Total Réhabilitation (dh) 13 104 000

115
Mine d’Azegour
Période d’exploitation : 1918- 1997
Minerai exploité : Mo, Cu, W, U
Tonnage des résidus : 320 000 T
Minerai à forte teneur dans les résidus : Mo
Concentration du minerai dans le résidu : 2.9 %
Mo
Éléments dangereux : sulfures (production du
DMA)
Valorisation
Minerai Granulats Patrimoine
x x -
Tonnage
(T)*/volume (m3) 7 819 208 162 -
récupérés
Potentiel Minerai Granulats Total
économique
704 42 746
(MDH)*
Coût Minerai Granulats Total
d’investissement Région : Marrakech-Safi
(MDH)* 75,6 6 82
Commune : Azegour
Minerai Granulats Total Coordonnées : latitude 31°9’6,47’’N et
Bénéfice (MDH)*
628 36 664 longitude 8°18’13,19’’W
Court Court
Échéancier -
terme terme
Procédé de récupération proposé : flottation
Réhabilitation
Actions proposées : sécurisation, démantèlement, stabilisation des rejets résiduels,
décontamination des sols, végétalisation, suivi et entretien
Coût estimé : 9,5 MDH
Échéancier : court à moyen terme
Partenaires
- MEME
- Collectivités territoriales
- FDIM
- Ancien et nouveau exploitants
- Établissements de recherche
Estimation du coût global d’investissement de l’ensemble des actions (Mdhs) : 91,50

* Estimation sur la base des échantillons considérés

116
Détail estimatif des coûts relatifs aux actions proposées
pour la mine de la mine d’Azegour

Valorisation des rejets


Investissement Récupération métal
Ingénierie (dh) 700 000
Construction & mise en service (dh) 12 350 000
Production (dh) 62 517 280
Total investissement récupération métal (dh) 75 567 280
Potentiel économique métal
Tonnage du concentré (T) 7 819
Teneur concentré (%) 55
Prix du métal (T) 90 000
Total Potentiel économique métal (dh) 703 678 245
Investissement Granulats
Tonnage des rejets (T) 320 000
Tonnage (après extraction du minerai) 312 181
Coût transport (dh/T) 20
Total Investissement granulat (dh) 6 243 627
Potentiel économique Granulat
Prix de vente (dh/T) 135
Total Potentiel économique granulat (dh) 42 144 483
Bénéfices total (dh) 664 011 821
Bénéfices total (dh/T) 2 075
Réhabilitation
Sécurisation du site
Etude géotechnique (dh) 450 000
Travaux (soutien et consolidation des cavités,
8 200 000
remblayage des vides, etc.) (dh)
Suivi des travaux (dh) 367 200
Couverture végétale (dh) 150 000
Total Réhabilitation (dh) 9 599 200

117
Mine d’Erdouz
Période d’exploitation : 1949- 1972
Minerai exploité : Pb, Zn
Tonnage des résidus : 325 000 T
Minerai à forte teneur dans les résidus : aucun
Concentration du Minerai dans le résidu :
Éléments dangereux : aucun
Valorisation
Minerai Granulats Patrimoine
- x -
Tonnage
(T)*/volume (m3) - 216 667 -
récupérés
Potentiel Minerai Granulats Total
économique (MDH)
* - 44 44
Coût Minerai Granulats Total
d’investissement
(MDH)* - 20 20 Région : Marrakech-Safi
Minerai Granulats Total Commune : Erdouz
Bénéfice (MDH)* Coordonnées : latitude 31°5’3,26’’N et
- 24 24
Court longitude 8°23’20,88’’W
Échéancier - -
terme
Réhabilitation
Actions proposées : sécurisation, démantèlement, décontamination des sols,
végétalisation, suivi et entretien
Coût estimé : 13 MDH
Échéancier : court terme
Partenaires
- MEME
- Collectivités territoriales
- FDIM
- Ancien et nouveau exploitants
- Établissements de recherche
Estimation du coût global d’investissement de l’ensemble des actions (Mdhs) : 33

* Estimation sur la base des échantillons considérés

118
Détail estimatif des coûts relatifs aux actions proposées
pour la mine d’Erdouz

Valorisation des rejets


Investissement Granulats
Tonnage des rejets (T) 325 000
Tonnage (après extraction du minerai) 325 000
Coût transport (dh/T) 62
Total Investissement granulat (dh) 20 229 728
Potentiel économique Granulat
Prix de vente (dh/T) 135
Total Potentiel économique granulat (dh) 43 875 000
Bénéfices total dhs 23 645 272
Bénéfices total (dh/T) 73
Réhabilitation
Sécurisation du site
- Etude géotechnique (dh) 500 000
- Travaux (soutien et consolidation des
12 000 000
cavités, remblayage des vides, etc.) (dh)
Couverture végétale (dh) 150 000
Suivi des travaux (dh) 506 000
Total Réhabilitation (dh) 13 156 000

119
Mine de Sidi Bou Othmane
Période d’exploitation : 1926 - 1980
Minerai exploité : Zn
Tonnage des résidus : 44 200 T
Minerai à forte teneur dans les résidus : Zn et Pb
Concentration du Minerai dans le résidu : 3.5 % Zn et
1.1% Pb
Éléments dangereux : aucun
Valorisation
Minerai Granulats Patrimoine
x x -
Tonnage (T)*/volume 1 404 Zn
38 197 -
(m3) récupérés 486 Pb
Potentiel Minerai Granulats Total
économique (MDH)* 9,9 5,82 15,7
Coût Minerai Granulats Total
d’investissement
(MDH)* 8,1 - 8,3 0,86 8,9-9,2
Minerai Granulats Total
Bénéfice (MDH)*
1,6 - 1,8 5 6,6 – 6,7
Région : Marrakech-Safi
Échéancier Court Court Commune : Sidi Bou Othmane
-
terme terme
Coordonnées : 31°53’44,88’’N ;
Procédé de récupération proposé :
7°57’55,8W
Option 1 : Densimétrie
Option 2 : Flottation
Réhabilitation
Actions proposées : sécurisation, démantèlement, décontamination des sols,
végétalisation, suivi et entretien
Coût estimé : 13,5 MDH
Échéancier : court à moyen terme
Partenaires
- MEME
- Collectivités territoriales
- FDIM
- Ancien et nouveau exploitants
- Établissements de recherche
Estimation du coût global d’investissement de l’ensemble des actions (Mdhs) : 22,4/22,7
* Estimation sur la base des échantillons considérés

120
Détail estimatif des coûts relatifs aux actions proposées
pour la mine de Sidi Bou Othmane

Valorisation des rejets


Investissement Récupération métal
Flottation Gravimétrie
Ingénierie (dh) 120 000 200 000
Construction & mise en service (dh) 2 120 000 2 020 000
Production (dh) 5 851 104 6 041 184
Total investissement récupération métal (dh) 8 091 104 8 261 184
Potentiel économique métal
Tonnage du concentré (T) 1 104 1 104
Teneur concentré (%) 50 50
Prix du métal (dh) 9 000 9 000
Total Potentiel économique métal (dh) 9 933 840 9 933 840
Investissement Granulats
Tonnage des rejets (T) 44 200
- Tonnage (après extraction du minerai) 43 096 43 096
- Coût transport dh/T 20 20
Total Investissement granulat (dh) 861 925 861 925
Potentiel économique Granulat
Prix de vente dh/T 135 135
Total Potentiel économique granulat (dh) 5 817 992 5 817 992
Bénéfices total Dh 6 798 804 6 628 724
Bénéfices total (Dh/t) 154 150
Réhabilitation
Sécurisation du site
- Étude géotechnique (dh) 500 000
- Travaux (soutien et consolidation des cavités,
12 000 000
remblayage des vides, etc.) (dh)
Démantèlement Bâtiments et infrastructures 380 000
(dh)
Couverture végétale (dh) 150 000
Suivi des travaux (dh) 521 200
Total Réhabilitation 13 551 200

121
Mine de Tansrift
Période d’exploitation : 1970 - 1978
Minerai exploité : Cu
Tonnage des résidus : 1 380 970 T
Minerai à forte teneur dans les résidus : Cu
Concentration du Minerai dans le résidu : 0.5 % Cu
Éléments dangereux : aucun
Minerai Granulats Patrimoine
x x -
Tonnage (T)*/volume
5 869 916 733 -
(m3) récupérés
Potentiel Minerai Granulats Total
économique (MDH)* 264 186 450
Coût Minerai Granulats Total
d’investissement
(MDH)* 26 28 54
Minerai Granulats Total
Bénéfice (MDH)*
238 158 396
Région : Béni Mellal-Khénifra
Échéancier Court Court
- Commune : Isseksi
terme terme
Coordonnées : N 32°12’ 01,7233’’; W 006°
Procédé de récupération proposé :
17’ 59,09’’
option 1 : Gravimétrie
option 2 : Flottation
Réhabilitation
Actions proposées : sécurisation, démantèlement, végétalisation, décontamination des
sols, suivi et entretien
Coût estimé : 8 MDH
Échéancier : court à moyen terme
Partenaires
- MEME
- Collectivités territoriales
- FDIM
- Établissements de recherche
- Ancien et nouveau exploitants
Estimation du coût global d’investissement de l’ensemble des actions (Mdhs) : 62
* Estimation sur la base des échantillons considérés

122
Détail estimatif des coûts relatifs aux actions proposées
pour la mine de Tansrift

Valorisation des rejets


Investissement Récupération métal
Ingénierie (dh) 200 000
Construction & mise en service (dh) 2 700 000
Production (dh) 22 973 804
Total investissement récupération métal (dh) 25 873 804
Potentiel économique métal
Tonnage du concentré (T) 5 869
Teneur concentré (%) 11
Prix du métal (dh) 45 000
Total Potentiel économique métal (dh) 264 110 513
Investissement Granulats
Tonnage des rejets (T) 1 380 970
Tonnage (après extraction du minerai) 1 375 100
Coût transport (dh/t) 20
Total Investissement granulat (dh) 27 502 018
Potentiel économique Granulat
Prix de vente dh/t 135
Total Potentiel économique granulat (dh) 185 638 500
Bénéfices total Dh 396 373 191
Bénéfices total Dh/t 287
Réhabilitation
Sécurisation du site
- Étude géotechnique (dh) 500 000
- Travaux (soutien et consolidation des cavités, remblayage des
7 000 000
vides, etc.) (dh)
Couverture végétale (dh) 150 000
Suivi des travaux (dh) 306 000
Total Réhabilitation dh 7 956 000

123
Conclusion
Le Plan d’action, de par les mesures réglementaires et les actions techniques
proposées, permettra une meilleure maitrise des répercussions environnementales
et sanitaires liées à l’activité minière tout en s’inscrivant dans une démarche de
développement durable.
La mise en œuvre des actions du plan va permettre à la fois d’assainir le passif
minier national et d’assurer la transition des anciens territoires miniers vers de
nouvelles perspectives de développement socio-économiques. Elle permettra
également de garantir la non reproduction des schémas du passé par l’ancrage de
l’activité minière avec toutes ses composantes dans la durabilité et la
responsabilité.
Le plan d’action recommande des actions pour la valorisation des rejets et des sites
miniers mais également des actions pour la maitrise des pollutions liées aux rejets
non valorisables et la réhabilitation des territoires exploités.
Les mesures proposées pour le renforcement du cadre réglementaire et
institutionnel devraient être mises en œuvre sur le très court terme étant donné
qu’elles sont les garantes de l’implémentation correcte et effective des actions du
présent plan.
Le plan d’action propose la sécurisation des sites fermés (avec un caractère urgent
pour le site de Sidi Boubker) comme action prioritaire à court terme (horizon 2025).
Ces travaux de sécurisation doivent être réalisés indépendamment du reste des
opérations de réhabilitation, en particulier dans le cas des sites fermés, en raison
de la gravité des risques que représentent les excavations pour les populations
mais aussi en raison de l’entrave que causent ces dernières au développement de
ces régions et à leurs usages alternatifs.
Les actions pour la valorisation des rejets des sites fermés prioritaires (Sidi
Boubker, Zaida, Mibladen-Aouli, Sidi Lahcen, Azegour, Erdouz, Sidi Bou Othmane et
Tansrift) doivent être mises en œuvre à court terme.
Sur ce volet, l’approche proposée a montré que l’adoption de la valorisation des
rejets en tant que mode de gestion environnementale permettrait de dégager des
bénéfices et pourrait constituer un outil de relance économique dans ces régions
précarisées. Les potentiels identifiés nécessitent par ailleurs d’être confirmés par
une évaluation plus étalée, en particulier pour le cas des gisements secondaires.
En revanche, même dans les cas d’une faible marge de rentabilité, le recyclage et la
réutilisation des rejets miniers restent avantageux en raison des enjeux
environnementaux et fonciers qu’ils permettent de solutionner. La pratique de

124
valorisation des rejets miniers devrait être généralisée, maximisée et encouragée
par la mobilisation des dispositifs incitatifs nécessaires.
Pour la maitrise des pollutions liées aux rejets, le plan recommande la mise en
œuvre à très court terme du plan de restauration du site de Kettara qui devra être
initié par l’élaboration d’une convention de partenariat entre les différentes parties
prenantes. Pour les sites fermés autres que prioritaires, les mines en exploitation et
celles en développement, le plan d’action suggère la réalisation, dans le court à
moyen terme, des études spécifiques pour la maitrise des rejets et souligne la
nécessité de l’adoption systématique de la restauration progressive des aires
d’entreposage des rejets (mines en activité et futures).
Sur le plan des usages alternatifs des sites miniers, le plan d’action propose la mise
en œuvre à court et moyen terme des actions de valorisation du patrimoine des
sites de Sidi Boubker, Zaida, Mibladen et Aouli et la réalisation des études avec
planification des actions de conversion des sites fermés à l’horizon 2025 pour une
mise en œuvre à l’horizon 2030.
La mise en œuvre effective des actions du présent plan d’action nécessite un
engagement fort de toutes les parties prenantes et une contribution appropriée de
la part des opérateurs du secteur. La réussite de ses actions nécessite également
l’établissement de partenariats entre les différents acteurs et intervenants et le
renforcement de la communication à tous les niveaux.
La mise en place du cluster proposé dans le cadre de ce plan et qui constituera une
plateforme d’échange et de partage entre les principaux intervenants (MEME,
opérateurs, FDIM, chercheurs, etc.) autour de la protection de l’environnement et
du développement durable dans le secteur minier contribuerait significativement
dans l’atteinte de ces objectifs et dans la concrétisation des actions du présent
plan.

125
Glossaire
Aire de stockage : Entassement de roche ou de rejets dans un même lieu.
Concentration : Procédé de séparation d'un minerai d'une roche hôte sans valeur, en préparation pour un
traitement ultérieur.
Concentré : Produit qui contient un minéral ou un métal de valeur et dont on a éliminé la plupart des
éléments non désirables.
Drainage minier acide : Écoulement d’eau acide contenant des métaux dissous qui provient de l’oxydation
des minéraux sulfurés contenus dans les stériles, les minerais et les résidus miniers exposés à l’air et à l’eau.
Drainage neutre contaminé : Écoulement d’eau contenant des métaux dissous dont les concentrations sont
supérieures aux normes environnementales lorsque le pH est près de la neutralité.
District : Région géologique regroupant un ensemble de gisements ou de gîtes ayant une origine commune.
Effluents : rejets liquides, traités ou non, provenant dans une structure donnée, par exemple dépôt de
rejets, un bassin de décantation ou une usine de traitement, et qui sont rejetés dans l’environnement.
Lixiviat : Eau ou autre liquide qui a traversé un matériau solide (par exemple un dépôt de rejets) et en a été
lessivé (ou lixivié); le lixiviat peut contenir des contaminants.
Lixiviation: Processus de déplacement qui se produit lorsqu’un liquide (par exemple, l’eau) traverse une
substance et entraîne certains de ses constituants en d’autres endroits. La lixiviation peut avoir lieu dans
un milieu souterrain, comme la roche vive, ou en surface, dans le cas d’amas de matériaux.
Mine à ciel ouvert : Toute excavation située en surface et ayant pour objet l’extraction de minéraux ou de
minerai à l’aide de méthodes de forage, d’abattage à l’explosif ou de sous- cavage.
Minerai : minéral ou matériau solide, contenant une substance précieuse ou utile, sous une forme et à une
teneur qui rendent son extraction rentable.
Minéral : toute classe de substances solides inorganiques, d’origine naturelle, possédant une forme
cristalline caractéristique et la même composition chimique.
Rejets miniers : tout produit ou dépôt jugé sans valeur économique qui résulte de la recherche et de
l'exploitation minière ou du traitement du minerai.
Résidus : matière rejetée par une usine de traitement après l’extraction de la majeure partie des minéraux
exploitables (issus de l’usine de traitement).
Recyclage : extraction de nouveaux sous-produits, de ressources précieuses ou une conversion de
l’ensemble dans un nouveau produit suite à un traitement (physique, thermique, chimique ou biologique)
Retraitement : opérations visant à produire un produit à valeur économique (minéraux et métaux
récupérés par exemple) à partir des rejets considérés comme matière première
Réutilisation : usage du déchet dans sa forme originale et sans retraitement
Restauration : dans le présent rapport le terme est consacré aux opérations visant la stabilisation chimique
des rejets miniers sur les aires d’accumulation de rejets.
Réhabilitation : dans le présent rapport, le terme est utilisé pour l’ensemble des opérations permettant le
retour d’un site minier à son état naturel ou à un état satisfaisant incluant les opérations de sécurisation,
d’assainissement, de restauration et de végétalisation
Stériles : Tous les matériaux rocheux, hormis le minerai et les résidus, produits dans une exploitation
minière (Roches issus de la mine à ciel ouvert ou souterraine).
Valorisation des rejets : toute opération de recyclage, de réemploi, de récupération, d'utilisation des rejets
comme source d'énergie ou toute autre action visant à obtenir des matières premières ou des produits
réutilisables provenant de la récupération des rejets, et ce, afin de réduire ou d'éliminer l'impact négatif de
ces rejets sur l'environnement.
ABRÉVIATIONS ET ACRONYMES

BRPM : Bureau Des Recherches et Participations Minières


CADETAF : Centrale d'Achat et de Développement de la région du Tafilalt et de Figuig
CDM : Charbonnages du Maroc
DMA : Drainage Minier Acide
DMN : Drainage Minier Neutre
DNC : Drainage Neutre Contaminé
EIE : Étude d'Impact sur L'Environnement
ETM : Éléments Traces Métalliques
FDIM : Fédération de l'Industrie Minérale
ICP : Inductively Coupled Plasma
MEB : Microscope Électronique à Balayage
MDH : Millions de Dirhams
MO : Microscope Optique
MEME : Ministre de l’Énergie des Mines de L’Eau et de L’Environnement
MT : Million de tonnes
OCP-SA : Office Chérifien des Phosphates - SA
ONHYM : Office National des Hydrocarbures et des Mines
PIB : Produit Intérieur Brute
PNVDM : Plan National de Valorisation des Déchets Miniers
SIG : Système d’Information Géographique
SNDD : Stratégie Nationale de Développement Durable
Remerciements

Le Département de l’Environnement remercie chaleureusement les représentants


des Départements Ministériels, de la FDIM, des Opérateurs Miniers et des
Institutions Nationales de Recherche qui ont contribué à l'élaboration de ce Plan
d'Action.
Département de l’Environnement
Adresse : N°9, Avenue Al Araar, Secteur 16, Hay Riad, Rabat
Tél. : (+212) 537 576 641
Fax : (+212) 537 576 642

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