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07-Le Tissu Nerveux

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UNIVERSITE ABOU BEKR BELKAID ANNEE UNIVERSITAIRE 2021/2022

FACULTE DE MEDECINE
DEPARTEMENT DE MEDECINE
MODULE : HISTOLOGIE
PREMIERE ANNEE MEDECINE

LE TISSU NERVEUX

LES OBJECTIFS:

⮚ Connaître les caractéristiques structurales des neurones.


⮚ Associer aux éléments structuraux d’un neurone, leurs rôles physiologiques.
⮚ Connaître l’organisation structurale d’une synapse.
⮚ Savoir distinguer les différents types de cellules gliales et connaître leurs rôles respectifs.

1. INTRODUCTION :
Le tissu nerveux est spécialisé dans la perception et l'intégration des informations grâce à 3 propriétés
fondamentales des cellules nerveuses :
- L'excitabilité (réponse à un stimulus).
- La conductibilité. C'est la propagation de cette réponse de proche en proche sous la forme d'une variation
de la polarité de la membrane plasmique (le potentiel d'action ou influx nerveux).
- La communicabilité (transmission des messages à d'autres cellules, nerveuses ou non).
Le tissu nerveux est d’origine neurectoblastique.
Du point de vue anatomique, on distingue :
- Le système nerveux central (névraxe) : cerveau, cervelet, tronc cérébral et moelle épinière. Il dérive du tube
neural. Il est formé par la substance blanche et la substance grise.
- Le système nerveux périphérique : nerfs et ganglions nerveux. Il dérive en grande partie des crêtes
neurales.
Du point de vue histologique, il est constitué de 2 types de cellules :
- Les neurones ou cellules nerveuses proprement dites. Elles sont responsables des propriétés fonctionnelles
du tissu.
- Les cellules gliales, variées, ont un rôle de soutien, de nutrition et de défense. L'ensemble des cellules
gliales forme la névroglie.
Les cellules nerveuses, et les éléments névrogliques sont associés avec d'autres formations tissulaires
pour former des organes nerveux.
L’ensemble des organes nerveux constitue le système nerveux.
Du point de vue physiologique, on distingue :
- Le système nerveux volontaire (cérébrospinal).
- Le système nerveux autonome ou système nerveux sympathique (ortho- et parasympathique), végétatif.
Les neurones communiquent entre eux au niveau des synapses.

2. LES NEURONES :
2.1. Définition et classification :
❖ Le neurone est l'unité morpho-fonctionnelle élémentaire du tissu nerveux. Il est constitué :
- D'un corps cellulaire appelé cytone.
- De prolongements cellulaires : ce sont des constituants des fibres nerveuses. Ils sont de 2 types :
⮚ Les dendrites, afférentes et le plus souvent multiples.
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⮚ Et l'axone, efférent et unique.

Le neurone reçoit donc les influx nerveux par les dendrites, les intègre et les achemine par l'axone.

❖ Classification des neurones selon :


- La taille du corps cellulaire :
Variable de 4-6 μm (pour les cellules en grains du cervelet) à 130-150 μm (pour les motoneurones de la
corne antérieure de la moelle).
Dans le cortex cérébral on distingue des cellules pyramidales petites (10μm), moyennes (50-60 μm) et
grandes (130-150 μm).

- La forme du corps cellulaire :


Définissant des neurones :- Piriformes - Fusiformes - Pyramidaux - Etoilés - Sphériques.
- Le nombre et la répartition des prolongements :
a. Les neurones unipolaires : un seul prolongement naît du péricaryon.
Ex : la cellule amacrine de la rétine.
b. Les neurones bipolaires : un axone et une dendrite naissent des deux pôles opposés d'un péricaryon
ovoïde. Ex : la cellule bipolaire de la rétine.
c. Les neurones pseudo unipolaires : les deux neurites fusionnent en un prolongement unique.
Ex : les neurones des ganglions spinaux.
d. Les neurones multipolaires : plusieurs dendrites et un axone naissent du corps cellulaire.
Ex : les motoneurones de la moelle épinière.

- La longueur de l'axone, on distingue deux types cellulaires :


a. De type I de Golgi : avec un axone long et le plus souvent myélinisé (neurones de projection).
b. De type II de Golgi : avec un axone court souvent amyélinique (neurones d'association).

- L’activité physiologique, les neurones sont de type : sensitif, associatif, moteur ou sécrétoire.

2.2. Structure :
2.2.1. Techniques de mise en évidence :
- La méthode de Nissl utilisant des colorants basiques (bleu de méthylène, violet de crésyl, thionine,
hématoxyline) permet de mettre en évidence des corps de Nissl dans le péricaryon et dans la partie
initiale des dendrites.
- Les méthodes d’imprégnation argentique :
● Méthode de Cajal (Nitrate d’argent réduit) : permet de mettre en évidence des neurofibrilles dans le
neurone.
● Méthode de Golgi (Nitrate d’argent) : permet de mettre en évidence les dendrites et d’identifier les
cytomembranes et les vésicules de l’appareil de Golgi.
- Les colorations de la myéline (Tétroxyde d’osmium, Luxol fast blue, Hématoxyline ferrique) permettent
de mettre en évidence les faisceaux de fibres.

2.2.2. Le corps cellulaire :


2.2.2.1. En microscopie optique :
Il est limité par la membrane plasmique de la cellule (ou neurolemme).
Il comprend le noyau (volumineux et clair avec un gros nucléole) et le cytoplasme qui l'entoure, appelé
péricaryon. Ce dernier renferme deux structures spécifiques : les corps de Nissl et les neurofibrilles. Le
cytoplasme se poursuit dans les prolongements cellulaires.
● Les corps de Nissl : sont des granulations basophiles de 1 à 2 μm de diamètre.

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Ils sont dispersés dans le péricaryon et dans la partie initiale des dendrites mais sont absents dans le cône
d'émergence de l'axone et dans l'axone lui même.
● Les neurofibrilles : sont mises en évidence après imprégnation argentique.
Elles forment un réseau juxtalinéaire qui devient plus ténu à la périphérie et se prolonge dans les dendrites
et l'axone.

2.2.2.2. En microscopie électronique :


Le cytoplasme contient :
● Des mitochondries qui se retrouvent également dans les prolongements cellulaires. Elles sont
nombreuses au niveau de l'extrémité axonale.
● Un appareil de Golgi plus ou moins développé.
● Des lysosomes ; nombreux.
● Des inclusions cytoplasmiques :
- Des enclaves lipidiques qui sont des réserves.
- Des pigments :
⮚ La lipofuscine, dense aux électrons. Elle s'accumule avec l'âge dans tous les neurones.
⮚ La mélanine, présente dans les neurones de certaines zones particulières.
● Les corps de Nissl, qui correspondent à des lamelles parallèles du réticulum endoplasmique
granulaire.
C’est le lieu des synthèses protéiques du neurone.
● Les neurofibrilles correspondent à des éléments du cytosquelette qui comprend :
- Des microfilaments d'un diamètre de 6 nm, constitués d'actine.
- Les neurofilaments de 10 nm, visibles sous forme de faisceaux parallèles. Ce sont des filaments
intermédiaires qui renferment des protéines spécifiques.
- Des microtubules (neurotubules) d'un diamètre de 24 nm.

2.2.3. Les prolongements cellulaires :


2.2.3.1. Les dendrites :
2.2.3.1.1. En microscopie optique :
Ce sont de nombreuses expansions du corps cellulaire, courtes, de largeur variable, mais souvent très
ramifiées et pourvues de protrusions latérales, les épines, qui portent chacune une synapse.
2.2.3.1.2. En microscopie électronique :
Les dendrites ne contiennent pas de citernes golgiennes .On y retrouve des corps de Nissl, des
mitochondries, sauf au niveau de leur terminaison, et également des neurofibrilles.

2.2.3.2. L’axone :
2.2.3.2.1. En microscopie optique :
Il est unique et débute par le cône d'émergence. Son diamètre est ensuite constant et généralement
inférieur à 1 μm. Au cours de son trajet, il peut émettre des collatérales et se termine par une arborisation
grêle.
La membrane plasmique, ou axolemme, entoure le contenu cytoplasmique, ou axoplasme.
2.2.3.2.2. En microscopie électronique :
L'axolemme, pourvu de canaux sodium, est le support anatomique de la propagation de l’influx nerveux.
L’axoplasme, renferme des neurofibrilles, des mitochondries, du réticulum lisse et quelques lysosomes. Il est
dépourvu de corps de Nissl.
Des molécules et des organites cytoplasmiques sont en permanence transportés le long des microtubules,
sur toute la longueur de l'axone et dans les deux sens : Le transport axonal ou flux axonal.

2.2.3.3. Classification :

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Les fibres nerveuses sont constituées d'un prolongement neuronal (axone ou dendrite), appelé
cylindraxe, entouré de gaines.
Elles sont classées en fonction de la présence ou l'absence de ces gaines : La gaine de Schwann
(cellulaire), et la gaine de myéline (de nature lipoprotéique). Elles se repartissent alors en deux catégories
ayant chacune deux sous-groupes :
- Les fibres nerveuses myélinisées :
⮚ Avec gaine de Schwann (fibres nerveuses périphériques).
⮚ Sans gaine de Schwann (fibres nerveuses centrales, localisées dans la substance blanche).
- Les fibres nerveuses amyéliniques :
⮚ Avec gaine de Schwann (fibres de Remak) : présentes dans le SNP.
⮚ Sans gaine de Schwann : localisées dans la substance grise du SNC.

2.2.3.4. Type de description : fibre myélinisée avec gaine de Schwann :


2.2.3.4.1. En microscopie optique :
Elle comporte :
- Un cylindraxe (le prolongement neuronal).
- Une gaine de myéline formée par la cellule de Schwann, par enroulement du cytoplasme autour de la
fibre, et empilement feuilleté de membranes plasmiques. Elle est interrompue à intervalles réguliers
par des étranglements dénommés nœuds de Ranvier, qui délimitent des segments internodaux.
Chaque segment internodal est marqué d'une fente oblique, l'incisure de Schmidt-Lantermann.
- Une gaine de Schwann qui entoure la gaine de myéline.
- L'ensemble est enveloppé d'une mince couche de tissu conjonctif qui forme la gaine de Henle.

2.2.3.4.2. En microscopie électronique :


- Le cylindraxe renferme les différents organites cellulaires.
- La myéline présente un aspect en feuillets enroulés en une spirale très serrée avec une alternance de
bandes sombres et de bandes claires.
⮚ Les bandes sombres, de 3 nm d'épaisseur, correspondent à l'accolement des feuillets externes
des membranes plasmiques.
⮚ Les bandes claires, de 12 nm d'épaisseur, sont divisées par une ligne dense. Elles
correspondent aux feuillets internes des membranes plasmiques séparés par une très fine
lame de matériel protéique d'origine cytoplasmique.
La myéline est très riche en lipides (26% de cholestérol, 42% de pospholipides, 32% de glycolipides) et
renferme des protéines spécifiques dont la protéine basique de la myéline, des glycoprotéines et des
protéolipides.
A intervalles réguliers, le cytoplasme est plus abondant et forme, au sein de la myéline, de petits
canaux spiralés. Ils correspondent aux incisures de Schmidt-Lanterman de la microscopie optique.

- Au niveau des étranglements de Ranvier, l'axone n'est recouvert que par les voiles cytoplasmiques
interdigités de deux cellules de Schwann adjacentes et parfois par la seule lame basale de la gaine de
Schwann. Il existerait des jonctions communicantes de type Gap à ce niveau.
- La gaine de Schwann est formée de cellules juxtaposées à raison d'une cellule par segment internodal
et sont séparées les unes des autres au niveau des nœuds de Ranvier. Chaque cellule de Schwann est
limitée par une membrane plasmique, revêtue par une membrane basale située en regard de la gaine
de Henle.
2.2.4. Connexions interneuronales : les synapses :
2.2.4.1. Définition :

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La synapse est une zone de contact hautement spécialisée, permettant la transmission à sens unique de
l’influx nerveux d’un neurone à un autre. Elle est caractérisée :
- Morphologiquement, par des différenciations structurales.
- Physiologiquement, par son rôle excitateur ou inhibiteur.

2.2.4.2. Classification :
On distingue trois principaux types de synapses :
- les synapses axo-dendritiques.
- les synapses axo-somatiques.
- les synapses axo-axonique.
Les autres (dendro-dendritiques, dendro-somatiques ou somato-somatiques) sont plus rares.
2.2.4.3. Structure :

Malgré leur diversité, les synapses répondent toutes à un schéma commun.


Au microscope électronique, la synapse apparaît formée de trois composants :
1) La zone pré-synaptique : correspond à 1'extrémité dilatée de la terminaison axonale. En dehors des
mitochondries, les deux constituants les plus importants sont :
- Les vésicules synaptiques (à centre clair ; arrondies ou ovalaires, ou à cœur dense ; petites
ou grandes).
- L'épaississement de la membrane pré-synaptique dans lequel les vésicules synaptiques
viennent s'enchâsser avant la libération des neurotransmetteurs.
2) La fente synaptique : espace de 20 à 30 nm, séparant la membrane pré-synaptique de la membrane
post-synaptique. Elle est occupée par des éléments du cell coat des deux cellules connectées (des
glycoprotéines).
3) La zone post-synaptique : comporte deux structures :
- La membrane post synaptique : est le siège d'un épaississement dense aux électrons sur sa face
interne. Elle porte les récepteurs spécifiques du neurotransmetteur, associés à des protéines
canaux.
- Et l’appareil sous-synaptique : situé sous la membrane post synaptique. Son aspect est variable
suivant le neuromédiateur, réalisant soit :
✔ Des structures lamellaires, parallèles à la membrane
✔ Des citernes, parallèles à la membrane
✔ Des citernes perpendiculaires à la membrane, séparées par des lames sombres.

2.3. Histophysiologie :
2.3.1. Le cytosquelette neuronal :
Les différents éléments du cytosquelette jouent un rôle majeur dans le maintien de la forme des
prolongements neuronaux. De plus, les microtubules assurent le flux axonal.

2.3.2. Le flux axonal :


- Le flux axonal (ou transport axonal) permet les transports bidirectionnels d'organites (mitochondries,
vésicules synaptiques, lysosomes), de canaux ioniques, de neurotransmetteurs et neuromodulateurs,
d'oligomères des protéines du cytosquelette, de molécules diverses entre le corps cellulaire et les extrémités
axonales.
- Les synthèses protéiques ont lieu dans le corps cellulaire du neurone et ne peuvent se produire dans l'axone.
Ainsi, les produits nouvellement synthétisés doivent cheminer le long de 1'axone pour permettre le maintien
de l'intégrité de la terminaison nerveuse qui est parfois très éloignée du site du corps cellulaire.
- On distingue un flux axonal antérograde (rapide ou lent) allant du corps cellulaire vers la périphérie et un flux
axonal rétrograde cheminant en sens inverse.

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2.3.3. Conduction et transmission de l’influx nerveux :
2.3.3.1. L’influx nerveux :
Au repos, les différences de concentration en Na+ et en K+ créent une différence de potentiel de - 70
mV entre les deux faces de l'axolemme.
L'entrée de Na+ dans le cytoplasme fait localement passer ce potentiel à +60 mV, puis ce potentiel
d'action se propage le long de la fibre (dans les deux sens à partir du point de dépolarisation). Dès la
dépolarisation, les mécanismes de transport actif transmembranaire des ions permettent de restaurer
localement la polarité de la membrane. Cette restauration s'accompagne d'une courte période réfractaire qui
impose un cheminement unidirectionnel à l'influx nerveux.

2.3.3.2. Conduction de l'influx nerveux :


L'onde de la dépolarisation se propage d'une manière différente dans les fibres nerveuses amyéliniques
et dans les fibres nerveuses myélinisées.
- Dans les fibres nerveuses amyéliniques : La conduction est dite de proche en proche. Dans le milieu
extracellulaire, le courant électrique s'écoule des zones inactives (axolemme polarisé) vers la zone
active (surface négative). Dans l'axoplasme, il se dirige de la partie activée vers les zones inactives
(Le courant circule du + vers le -). Il se produit des circuits locaux qui assurent la propagation de
l'influx nerveux de proche en proche à partir de la zone activée. Bien évidemment, au fur et à mesure
que le potentiel d'action avance vers l'extrémité de l'axone, la membrane revient au repos dans la
portion de membrane qu'il vient de franchir. Cela tient au fait que l'ouverture des canaux sodiques qui
permet l'inversion de polarité, est brève et suivie par l'ouverture retardée des canaux potassiques qui
en laissant sortir des ions K+ repolarisent la membrane. La propagation est lente car le potentiel
d'action doit occuper successivement tous les points de la membrane. Amorcé au niveau du corps
cellulaire, ce processus de courants locaux s'achève lorsque le potentiel d'action atteint l'extrémité de
l'axone.
- Dans les fibres nerveuses myélinisées : La gaine de myéline s'oppose aux échanges ioniques (elle
isole le cylindraxe du milieu extracellulaire). Les échanges ioniques se feront uniquement au niveau
des nœuds de Ranvier. Le courant entrant de Na+ s’écoule le long de l’axoplasme jusqu’à ce qu’il
atteigne le nœud de Ranvier voisin. Le potentiel d’action progresse donc par sauts d'un étranglement
à un autre : Cette conduction saltatoire est plus rapide et plus économique. La gaine de myéline
accroît la vitesse de conduction de l'influx nerveux.

2.3.3.3. Transmission synaptique de l'influx nerveux :


La synapse est le lieu où l'information électrique, que véhicule le cylindraxe, est codée sous forme
d'un message chimique, transmis à la structure post-synaptique.
L’arrivée du potentiel d'action à l'extrémité de l'axone entraîne la dépolarisation de sa membrane
plasmique. Il s'en suit l'ouverture des canaux calciques, situés dans cette membrane et donc l'entrée de CA++
dans la terminaison pré-synaptique. Ceci entraîne la fusion des vésicules synaptiques avec la membrane
plasmique et donc la libération du neurotransmetteur qui se fixe sur les récepteurs protéiques de la
membrane post-synaptique, ce qui déclenche l'ouverture des canaux sodiques qui leurs sont associés et donc
l’entrée du NA+ dans la zone post-synaptique. L’afflux de NA+ entraîne alors la dépolarisation de la
membrane de la cellule cible et donc la transmission du signal envoyé par le neurone pré-synaptique.

2.3.4. Neurotrophicite :
Le neurone a une action trophique sur ses propres structures et sur les éléments avec lesquels il est
connecté (neurone ou cellule musculaire striée).
Le corps cellulaire est responsable de l'état des fibres nerveuses. Toute fibre séparée du corps cellulaire par
section ou par écrasement subit une dégénérescence. La dégénérescence du segment distal des fibres myélinisées
sectionnées est appelée dégénérescence wallerienne.

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D'une façon générale, le maintien du tissu nerveux en bon état de fonctionnement résulte des
interactions entre les neurones et les cellules gliales.

3. LA NEVROGLIE :
3.1. Définition :
C'est l'ensemble des cellules associées aux neurones dans le tissu nerveux. La plupart des éléments de la
névroglie ont, comme les neurones, une origine neurectoblastique. Le volume de la névroglie représente
près des 3/4 de celui du tissu nerveux. Elle a un rôle de soutien et de nutrition et est indispensable au
fonctionnement des neurones.

3.2. Technique de mise en évidence :


Les colorations des cellules gliales :
- Méthode de Cajal (sels d’or).
- Méthode de Del Rio Hortega (carbonate d’argent).

3.3. Classification :
On distingue deux variétés de névroglie :
- La névroglie centrale : Elle provient du tube neural à l’exception de la microglie qui est
d’origine monocytaire. Elle comprend :
⮚ La névroglie épithéliale (épendymocytes et cellules des plexus choroïdes).
⮚ Et la névroglie interstitielle (astrocytes, oligodendrocytes, microgliocytes).
- La névroglie périphérique : Elle provient des crêtes neurales et comprend :
⮚ Les cellules satellites des neurones périphériques.
⮚ Et les cellules de Schwann.

3.4. La névroglie centrale :


3.4.1. La névroglie épithéliale :
Elle correspond aux cellules épithéliales qui bordent les cavités internes du cerveau et de la moelle épinière
(ventricules cérébraux et canal de l'épendyme). Elle est au contact direct du liquide céphalo-rachidien
(L.C.R.).
3.4.1.1. Les épendymocytes :
Ils réalisent un épithélium prismatique simple.
Leurs pôles apicaux sont réunis par des complexes de jonction réalisant des cadres de fermeture. Ils portent
des cils vibratiles (qui se raréfient chez l'adulte) et de fines microvillosités irrégulières.
Les faces latérales portent des desmosomes et des jonctions communicantes.
Le pôle profond est allongé et s'enfonce dans le tissu nerveux sous-jacent. Parfois il vient au contact d'un
capillaire (les cellules sont alors appelées tanicytes).
Le cytoplasme renferme, outre un réticulum lisse et des mitochondries, des lysosomes et de rares
gliofilaments.
Ces derniers sont constitués de GFAP (protéine gliofibrillaire acide) et de vimentine.

3.4.1.2. Les cellules des plexus choroïdes :


Les plexus choroïdes sont d'importantes villosités vasculaires très ramifiées appendues à la paroi des
ventricules cérébraux.
Leur épithélium est cubique simple reposant sur une basale.
Les cellules épithéliales sont claires. Elles renferment des vacuoles lipidiques et du glycogène.
Leur pôle apical présente des Zonula occludens et porte de petites microvillosités réalisant un aspect en
bordure en brosse.
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Le pôle basal présente des replis de la membrane plasmique, en rapport avec une activité de transport d'eau
et de sels minéraux.

3.4.1.3. Fonctions de la névroglie épithéliale :


Outre le rôle de revêtement des cavités du névraxe, la névroglie épithéliale a un rôle sécrétoire et un rôle de
barrière sélective.
Les épendymocytes séparent le tissu nerveux du L.C.R. et contrôlent les échanges entre le L.C.R. et le tissu
nerveux.
L'épithélium des plexus choroïde élabore le L.C.R.

3.4.2. La névroglie interstitielle :


3.4.2.1. Les astrocytes :
- En microscopie optique :
Ce sont des cellules étoilées.
Elles présentent un ou plusieurs prolongements en contact étroit avec un vaisseau, le pied vasculaire, qui
entoure complètement le capillaire. L'ensemble du réseau capillaire du système nerveux central est
entièrement revêtu de prolongements astrocytaires.
Le péricaryon est riche en gliofibrilles.
- En microscopie électronique :
La cellule parait peu dense aux électrons avec un noyau clair. Le cytoplasme renferme outre les organites
habituels, des gliofilaments caractéristiques de 7nm de diamètre, et des inclusions de glycogène. Les
gliofibrilles appartiennent au cytosquelette et sont constituées de scléroprotéines voisines de la kératine.
Les pieds vasculaires des astrocytes forment une couche complète interposée entre les cellules endothéliales
et les cellules nerveuses.
L'endothélium des capillaires est de type continu, mais il se distingue de celui des autres capillaires continus
de l’organisme par la présence de jonctions intercellulaires de type zonula occludens, l'abondance des
mitochondries et la rareté des vésicules de pinocytose. Les cellules endothéliales assurent le transport actif
de diverses molécules du sang vers le tissu nerveux et également le rejet dans le milieu sanguin de molécules
toxiques pour le tissu nerveux. Les astrocytes et l'endothélium vasculaire sont les deux composants
essentiels de la barrière hémato-encéphalique.

Suivant l’aspect et la situation de la cellule, on distingue :


⮚ Les astrocytes protoplasmiques (afibrillaires)
Ils sont situés dans la substance grise du système nerveux central.
Le corps cellulaire, d'environ 20 μm de diamètre, émet de nombreux prolongements, assez courts, ramifiés
comme garnis d'épines.
Les gliofibrilles sont peu apparentes en microscopie photonique.
⮚ Les astrocytes fibrillaires (fibreux)
Ils sont principalement situés dans la substance blanche.
Le corps cellulaire, plus petit, émet des prolongements, longs, lisses, peu ramifiés.
Le cytoplasme est riche en gliofibrilles qui s'étendent jusqu'aux extrémités des prolongements.

3.4.2.2. Les olygodendrocytes :


Ils sont très nombreux dans le système nerveux central.
- En microscopie optique :
Le corps cellulaire, est très petit, émet des expansions longues, peu nombreuses et peu ramifiées (d'où leur
nom).
- En microscopie électronique :
Le cytoplasme renferme des ribosomes libres, un réticulum endoplasmique granuleux, des gliofilaments et
des microtubules.

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Suivant la localisation on distingue :
⮚ Les oligodendrocytes périneuronaux
Situés dans la substance grise, ils sont associés aux péricaryons des neurones du système nerveux central.
⮚ Les oligodendrocytes interfasciculaires
Situés dans la substance blanche. Ils longent ses fibres nerveuses.
Les extrémités cytoplasmiques se terminent par une expansion plate qui s'enroule autour de la fibre pour
constituer la gaine de myéline des fibres myélinisées de la substance blanche.

3.4.2.3. Les microgliocytes :


Les microgliocytes sont peu nombreux, retrouvés aussi bien dans la substance blanche que dans la substance
grise (plus nombreux dans la substance grise que dans la substance blanche).

- En microscopie optique :
Ce sont de petites cellules ovoïdes qui présentent des prolongements fins, ramifiés, épineux.
Le noyau est dense et allongé, entouré d'une étroite couronne cytoplasmique.
- En microscopie électronique :
Le cytoplasme est pauvre en organites de sécrétion. Il renferme des lipides, des pigments, et beaucoup de
lysosomes, mais pas de gliofibrilles.

3.4.2.4. Fonctions de la névroglie interstitielle :


- Echanges avec le L.C.R.
Les prolongements des astrocytes les plus externes s'étalent à la surface externe de l'encéphale et de la
moelle épinière, formant une couche jointive recouverte par une basale. C'est la barrière piogliale qui réalise
la limite externe du tissu nerveux central et le sépare du L.C.R. (présent au niveau des leptoméninges).

- Echanges avec le sang


Les vaisseaux sanguins ne sont jamais au contact direct des neurones. Tous, capillaires compris, sont
entourés par une membrane basale totalement recouverte par des expansions astrocytaires.
Les astrocytes sont une voie de passage obligée pour tous les échanges entre le sang et le tissu nerveux et
contrôlent ces échanges.
Ils participent, avec l'endothélium vasculaire continu et la membrane basale, à la constitution de la barrière
hémato-encéphalique.
Par transport actif, les astrocytes ont un rôle nutritif et métabolique pour les neurones.
Ils renferment des vésicules de pinocytose et assurent le maintien de l'équilibre hydro-électrolytique du
système nerveux central par un transport actif des ions.
Ils empêchent le passage ou même détruisent les médiateurs qui pourraient interférer avec le
fonctionnement neuronal (comme les catécholamines circulantes).

- Rapport avec les neurones


⮚ Le rôle de soutien et de remplissage
En dehors du conjonctif qui accompagne les vaisseaux, très peu abondant, le tissu nerveux central est
dépourvu de conjonctif.
Le soutien du tissu est assuré par les astrocytes et les oligodendrocytes grâce à leur cytosquelette de
gliofibrilles.
⮚ Le rôle trophique
Les astrocytes contrôlent l'apport de substances nutritives sanguines et libèrent du glutamate.
Les oligodendrocytes périneuronaux ont un rôle trophique fondamental vis à vis des neurones, dont ils
maintiennent l'excitabilité.
De même, les oligodendrocytes interfasciculaires ont un rôle trophique vis à vis des fibres nerveuses.
⮚ Le rôle dans la transmission de l’influx nerveux

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Au niveau des synapses, les courtes ramifications des astrocytes protoplasmiques recouvrent les ouvertures
latérales des fentes synaptiques. Cette disposition interviendrait dans la sélectivité de la transmission
nerveuse en empêchant la diffusion des médiateurs vers des surfaces neuronales non concernées.

- Rôle d’épuration et de réparation


Dans les conditions physiologiques, les cellules gliales, en particulier la microglie, phagocytent les débris ou
même des neurones entiers lorsqu'ils meurent.
En pathologie, lors de la perte de neurones, les cellules névrogliques se multiplient et s'hypertrophient. Ce
processus de cicatrisation porte le nom de sclérose gliale.

3.5. La névroglie périphérique :


3.5.1. Les cellules satellites des neurones ganglionnaires ou cellules endocapsulaires :
Ce sont des cellules étoilées en rapport étroit avec le corps cellulaire des neurones des ganglions
sympathiques et cérébrospinaux.
Elles s'interposent entre le corps cellulaire du neurone et la capsule conjonctive qui enveloppe chaque
neurone (d'où leur nom de cellule endocapsulaire).
Elles forment une couche cellulaire continue autour du neurone. Leur membrane est étroitement accolée à
celle du neurone. L'espace intercellulaire est très fin (15 à 20 nm).

3.5.2. Les cellules de Schwann :


Elles ont une forme cylindrique ; disposées en manchon autour de l'axone.
Leur noyau est allongé dans le sens de la fibre.
Leur cytoplasme renferme des mitochondries, des microfilaments, des vésicules de pinocytose, et des
lysosomes.
Elles sont doublées extérieurement par une membrane basale, puis par du conjonctif constituant la gaine de
Henlé.
L'espace entre l’axone et la cellule de Schwann est comblé par une substance intercellulaire, correspondant
au glycolemme des deux éléments. Ce matériel a été appelé membrane de Mautner.

3.5.3. Fonctions de la névroglie périphérique :


- Le rôle de barrière
Comme au niveau du système nerveux central, le tissu nerveux périphérique est un compartiment à part et
est séparé du reste de l'organisme par une double barrière :
- Une membrane basale
- Une couche continue de cellules névrogliques (cellules satellites ou cellules de Schwann). Ces éléments sont
des intermédiaires obligatoires pour la nutrition des éléments nerveux.
- Le rôle trophique et de soutien
Les cellules satellites ont le même rôle que les cellules de la névroglie interstitielle vis à vis des cellules
nerveuses périphériques.
Les cellules de Schwann assurent la nutrition de la fibre nerveuse. Elles ont un rôle fondamental dans la
réparation des fibres lésées.
- Le rôle dans la conduction nerveuse
La cellule de Schwann est impliquée dans les modifications ioniques membranaires constituant l'influx
nerveux.
La présence d'une gaine de myéline, par son rôle isolant, augmente considérablement la vitesse de
conduction nerveuse : la conduction nerveuse se fait alors par sauts successifs le long de la fibre (conduction
saltatoire).

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BIBLIOGRAPHIE :

J. Poirier / J-L Ribadeau Dumas. Histologie moléculaire (édition Masson 1999).


Marc Maillet. Le tissu nerveux.
Jean-pierre Dadoune. Histologie (2e édition Flammarion 2000).
J. Poirier / J-L. Ribadeau Dumas. Histologie les tissus (2e édition Masson 2002). 
Kierszenbaum. Histologie et biologie cellulaire (1re édition De Boeck 2006).
Jean Foucrier. Histologie (EdiScience 2014).

Sites internet :
PCEM-Histologie générale-Le tissu nerveux-Faculté de Médecine de Brest
Thomas C. Pritchard, Kevin D. Alloway, Pierre Delorme dans "Neurosciences médicales"

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