Commandes Non Lineaires D'Un Redresseur PWM Triphase: Theme
Commandes Non Lineaires D'Un Redresseur PWM Triphase: Theme
Commandes Non Lineaires D'Un Redresseur PWM Triphase: Theme
UNIVERSITE DE M’SILA
THEME
SOMMAIRE
Introduction générale.................................................................................................................. 1
Sommaire
Chapitre III : Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
Sommaire
Sommaire
Liste de symboles
LISTE DES SYMBOLES
Symboles
t : Le temps.
f : Fréquence du fondamental.
f e : Fréquence d’échantillonnage.
f s : Fréquence de commutation.
T s : Période de hachage.
ω : Fréquence angulaire.
θ : Angle de déphasage.
γ i : Numéro de secteur.
R : Résistance de la ligne.
L : Inductance de la ligne.
C : Capacité du filtre.
ia , ib , ic : Les courants de lignes.
iα : Composante du vecteur courant de ligne dans le repère stationnaire (α , β ) .
iβ : Composante du vecteur courant de ligne dans le repère stationnaire (α , β ) .
id : Composante du vecteur courant de ligne dans le repère tournante (d , q) .
iq : Composante du vecteur courant de ligne dans le repère tournante (d , q) .
iq ref : Le courant de référence de ligne dans le repère tournante (d , q) .
ea , eb , ec : Les tensions de lignes.
eα : Composante du vecteur tension de ligne dans le repère stationnaire (α , β ) .
eβ : Composante du vecteur tension de ligne dans le repère stationnaire (α , β ) .
ed : Composante du vecteur tension de ligne dans le repère tournante (d , q) .
eq : Composante du vecteur tension de ligne dans le repère tournante (d , q) .
uc : Tension à l’entrée du redresseur.
ucα : Composante du vecteur tension convertisseur dans le repère stationnaire (α , β ) .
ucβ : Composante du vecteur tension convertisseur dans le repère stationnaire (α , β ) .
ucd : Composante du vecteur tension convertisseur dans le repère tournante (d , q) .
ucq : Composante du vecteur tension convertisseur dans le repère tournante (d , q) .
ul : Tension au borne de l’inductance.
vdc : Tension continue.
vdc ref : Tension continue de référence.
I rd : Courant redressé.
Ich : Courant de charge.
Eeff : La valeur efficace de la tension de réseau.
Em : Amplitude des tensions triphasées.
Sa , Sb , Sc : Etats de commutation du redressur.
Liste de symboles
p j : Perte par effet joule.
D : Puissance déformante.
p : Puissance active.
pref : La puissance active de référence.
q : Puissance réactive.
qref : La puissance réactive de référence.
FP : Facteur de puissance
S : Puissance apparente.
p̂ : Puissance active instantanée.
q̂ : Puissance réactive instantanée.
h p : Bande d’hystérésis pour la puissance active.
hq : Bande d’hystérésis pour la puissance réactive.
h : Ordre d’harmonique du courant et tension, composantes harmoniques.
S p , S q : L’erreur numérique des puissances.
h( x) : Fonction scalaire lisse.
∇h( x) : Gradient d’une fonction scalaire lisse.
x : Vecteur d’état.
L f h : Dériver de lie.
g ( x) : Vecteur de commande de système non linéaire.
y : Vecteur de sortie.
v : Vecteur des nouvelles commandes.
u : Vecteur des commandes.
r : Degré relatif totale.
ζ ( x) : Fonction de linéarisation.
D( x) : Matrice de découplage de système.
θn : La valeur nominale du paramètre.
θˆ : Le paramètre estimé.
γ : Le gain d’adaptation.
Abréviation
Introduction générale
L’évolution technologique rapide qu’a connue l’électronique de puissance dans les quarante
dernières années a rendu son utilisation très abondante dans le monde industriel actuel, surtout au
niveau de la conversion et du stockage de l’énergie électrique. Dans la plupart des applications
(comme, par exemple, les entrainements à moteurs à courant continu ou alternatif, les chargeurs
des batteries, les systèmes d’alimentation continue, etc.…), l’énergie électrique distribuée par le
réseau de transport de l’énergie est convertie sous une autre forme afin de faciliter son
exploitation. Cette conversion se fait souvent grâce à des interfaces électroniques qui sont, dans
la majorité des cas, des redresseurs à diodes. Ce type d’interfaces se comporte vis-à-vis du réseau
d’alimentation comme une charge non linéaire, et la conversion ne peut se faire, par conséquent,
sans une dégradation notable de la qualité de l’alimentation, qui se manifeste surtout au niveau
des formes d’onde des courants absorbés. La présence d’harmoniques dans le réseau
d’alimentation pourrait, d’une part, nuire aux appareils électriques qui y sont branchés
(application de surtensions, sur-échauffement et endommagement des appareils) et entrainer,
d’autre part, une mauvaise exploitation de l’énergie (pertes excessives dans les lignes de
transport). C’est pour cette raison que des normes, telles que IEEE Standard 519 [1] et
IEC 555-2 [2], qui imposent une limite maximale au taux de distorsion harmonique THD des
grandeurs électriques caractérisant l’alimentation, existent actuellement. Dans [3], une analyse
comparative de ces normes est effectuée, et des critères de conception d’alimentations continues
sont également cités.
Plusieurs méthodes de réduction d’harmoniques existent. Ces méthodes sont basées sur des
composants passifs, des redresseurs à diodes monophasés et triphasés, des filtres actifs et des
redresseurs PWM. Ces méthodes peuvent généralement être divisées en deux catégories :
Les méthodes traditionnelles de réduction des courants harmoniques impliquent l’utilisation des
filtres passifs. Le principe consiste à insérer en amont de la charge un ou plusieurs circuits
accordés sur les harmoniques à éliminer. Ainsi, pour filtrer un courant à une fréquence
particulière, un filtre résonnant série est placé en parallèle sur le réseau. Cependant, ce type de
filtre est très sélectif. Aussi, pour atténuer toute une bande de fréquences, un filtre passe-haut du
second ordre est préférable. Le dimensionnement de ces filtres dépend des harmoniques à
éliminer, des performances exigées, de la structure du réseau et de la nature des récepteurs. Il est
en général plus aisé et moins coûteux de rejeter, par cette technique, les harmoniques de rang
élevé que ceux de rangs faibles. Les avantages des filtres passifs sont leurs simplicités et leur
faible coût [33].
Mais le filtrage reste une technique délicate. En effet, les variations de l’impédance du réseau
peuvent détériorer les performances du filtre. De plus, le réseau peut former un système
résonnant avec le filtre et les harmoniques de fréquences voisines de la fréquence de résonance
seront amplifiées. Finalement, cette solution, dédiée à une charge et à un réseau, perd de son
1
Introduction générale
efficacité lorsque leurs caractéristiques évoluent. En outre, les variations de la fréquence du
fondamental désaccordent le filtre passif [33].
Une alternative aux filtres passifs est l’utilisation du filtre actif qui présente une meilleure
dynamique de commande et un contrôle adaptatif des perturbations. Le but de ces filtres est
d’engendrer soit des courants, soit des tensions harmoniques de manière à ce que les courants ou
les tensions du réseau, soient rendus sinusoïdaux. Le filtre actif est connecté en série ou en
parallèle suivant qu’il est conçu respectivement pour compenser les tensions ou les courants
harmoniques [34].
Une autre technique intéressante de réduction des courants harmoniques est l’utilisation du
redresseur PWM, qui permet de produire une tension continue à partir d'un réseau alternatif
(comme un redresseur à diodes muni d'un filtre) mais en absorbant sur le dit réseau des courants
sinusoïdaux et à facteur de puissance unitaire. Deux types de redresseurs existent : à structure de
courant et à structure de tension.
Parmi les caractéristiques principales du redresseur PWM, on peut citer :
Plusieurs stratégies de contrôle du redresseur PWM ont été proposées tel que la commande
directe de puissance (Direct Power Control (DPC)), la commande directe de puissance basée sur
le flux virtuel (Virtual Flux based Direct Power Control (DPC-VF)), la commande directe de
puissance avec le modulateur SVM (Direct Power Control with Space Vector Modulation, (DPC-
SVM)), la commande par orientation de la tension (Voltage Oriented Control (VOC)) et la
commande par orientation du flux virtuel (Virtual Flux Oriented Control (VFOC)). Ces
stratégies de contrôle puissent atteindre le même but global, tel que, un facteur de puissance
élevé et un courant de forme pratiquement sinusoïdale, mais leurs principes diffèrent.
2
Introduction générale
Le dernier chapitre sera essentiellement consacré à deux sections, dans la première, nous
élaborons une loi de commande par la technique du backstepping, dédié au redresseur PWM
triphasé associé aux commandes DPC et VOC. Le problème des variations paramétriques sera
traité dans la deuxième section de ce chapitre, où il sera compensé par une commande adaptative
backstepping.
Finalement, on terminera par une conclusion générale.
3
Chapitre I Modélisation du redresseur PWM triphasé
Chapitre І
I.1. Introduction
La théorie classique de l’énergie électrique ne tient compte que des systèmes électriques basés
sur des signaux sinusoïdaux. Cependant les signaux électriques présents sur les réseaux (surtout
les courants) sont souvent perturbés et ils ne sont pas parfaitement sinusoïdaux. Dans le domaine
de la qualité de l’énergie, il est indispensable de bien connaître tous les échanges d’énergie entre
le réseau et les différentes charges de façon à pouvoir compenser les éventuelles perturbations.
Dans de nombreux cas, le courant consommé par les charges n’a plus une forme de sinusoïde
pure. La distorsion en courant implique une distorsion de la tension dépendant également de
l’impédance de la source [4]. Les perturbations dites harmoniques sont causées par
l’introduction sur le réseau des charges non-linéaires comme les équipements intégrant de
l’électronique de puissance (variateurs, onduleurs, convertisseurs statiques, gradateurs de
lumière, postes de soudure). Plus généralement, tous les matériaux incorporant des redresseurs et
des électroniques de découpage déforment les courants et créent des fluctuations de tension sur
le réseau de distribution. C’est la concentration de nombreux pollueurs en harmoniques qui
génère énormément de perturbations sur le réseau [4]. Le concept d’harmonique a été introduit au
début du XIXème siècle par Joseph Fourier, en démontrant que tout signal périodique non
sinusoïdal peut être représenté par une somme ou série de sinusoïdes de fréquences discrètes. La
composante zéro de la série de Fourier est dite la composante continue, tandis que la première
composante est appelée composante fondamentale. Dans le cas des systèmes raccordés au réseau,
celle ci est une composante à la fréquence nominale du réseau (50Hz). Le reste des composantes
de la série sont appelés harmoniques et sont multiples de la fréquence fondamentale.
Dans la première partie de ce chapitre, nous étudierons de façon générale les caractéristiques des
perturbations électriques. Plus précisément les perturbations de courant.
Dans la deuxième partie, nous présenterons la modélisation du redresseur et nous comparerons
des solutions de compensation de ces perturbations (harmoniques de courant) généralement
proposées dans la littérature.
4
Chapitre I Modélisation du redresseur PWM triphasé
I.2. Caractéristiques des perturbations électriques
Les tensions d’un réseau électrique constituent un système alternatif triphasé, dont la fréquence
de base est de 50 Hz ou de 60 Hz. Les paramètres caractéristiques d’un tel système sont les
suivants :
- La fréquence.
- L’amplitude des trois tensions.
- La forme d’onde qui doit être la plus proche possible d’une sinusoïde.
- L’équilibre du système triphasé, caractérisée par l’égalité des modules des trois tensions
et de leur déphasage relatif.
La qualité de la tension peut être affectée, soit du fait de certains incidents inhérents à la nature
physique et à l’exploitation du réseau, soit du fait de certains récepteurs. Ces défauts se
manifestent sous forme de différentes perturbations affectant un ou plusieurs des quatre
paramètres précédemment définis. On a donc quatre possibilités distinctes de perturbations [4]:
Afin de bien spécifie les pollutions des réseaux électriques en basse tension, on va distinguer
deux types de perturbations, à savoir les perturbations de courant et celles de tension.
Les courants perturbateurs comme les courants harmoniques, les courants déséquilibrés et la
puissance réactive sont majoritairement émis par des charges non linéaires, à base d’électronique
de puissance, et/ou déséquilibrées. La puissance réactive peut être aussi consommée par des
charges linéaires inductives comme les moteurs asynchrones qui sont largement présent dans les
sites industriels [5].
Les perturbations de tension comme les creux, les déséquilibres et les harmoniques de tension
trouvent généralement leurs origines dans le réseau électrique lui-même mais parfois également
dans les charges [4].
Ces types de perturbation ont des effets très néfastes sur les équipements électriques. Ces effets
peuvent aller à des échauffements ou l’arrêt des machines tournantes, et même la destruction
totale de ces équipements.
Dans ce qui suit, notre étude sera limitée aux perturbations de courant plus précisément les
harmoniques de courant engendrées par les redresseurs.
La prolifération des équipements électriques utilisant des convertisseurs statiques a entraîné ces
dernières années une augmentation sensible du niveau de la pollution harmonique des réseaux
électriques. Ces équipements électriques sont considérés comme des charges non linéaires
émettant des courants harmoniques dont les fréquences sont des multiples entiers de la fréquence
fondamentale, ou parfois à des fréquences quelconques [4]. Le passage de ces courants
harmoniques dans les impédances du réseau électrique peut entraîner des tensions harmoniques
aux points de raccordement et alors polluer les consommateurs alimentés par le même réseau
électrique [6].
5
Chapitre I Modélisation du redresseur PWM triphasé
Les différents secteurs industriels concernés sont aussi bien du type secondaire (utilisation des
gradateurs, des redresseurs, des variateurs de vitesse….), que du type tertiaire (informatique ou
éclairage dans les bureaux, commerces,…) ou domestique (téléviseurs, appareils
électroménagers en grand nombre).
De nombreux effets des harmoniques sur les installations et les équipements électriques peuvent
être cités [6], [7] :
I.3.2.1. Echauffement
Les pertes totales par effet Joule sont la somme de celles du fondamental et des harmoniques :
∞
p j = R i 2 = ∑ R i h2 (I.1)
h =1
Avec i le courant total, ih le courant harmonique de rang h qui représente la fondamentale pour
h=1, et R la résistance traversée par le courant i.
En présence des harmoniques, tout appareil dont le fonctionnement est basé sur le passage par
zéro des grandeurs électriques (appareils utilisant la tension comme référence) peut être perturbé
[9].
Lorsque des batteries de capacité sont raccordées au réseau pour relever le facteur de puissance;
les fréquences de résonance peuvent devenir assez faibles, et coïncider ainsi avec celles des
harmoniques engendrés par les convertisseurs statiques. Dans ce cas, il y aura des phénomènes
d’amplification des harmoniques [5].
Différentes grandeurs sont définies pour chiffrer ces perturbations. Parmi celles-ci les plus
utilisées sont :
∞
ih2
THDi = ∑
h =1 i1
2 (I.2)
6
Chapitre I Modélisation du redresseur PWM triphasé
Le taux de distorsion harmonique en tension, noté :
∞
vh2
THDv = ∑
h =1 v1
2
(I.3)
En général, les harmoniques pris en compte dans un réseau électrique sont inférieurs à 1750 Hz,
ce qui correspond au domaine des perturbations basses fréquences au sens de la normalisation.
Les harmoniques de fréquence plus élevée sont fortement atténués par la présence des
inductances de lignes. De plus, les appareils générant des harmoniques ont, en grande majorité,
un spectre d'émission inférieur à 1750 Hz, c'est la raison pour laquelle le domaine d'étude des
harmoniques s'étend généralement de 100 à 1750 Hz, c’est-à-dire des rangs 2 à 35 [8].
Normalement, pour un signal sinusoïdal le facteur de puissance est donné par le rapport entre la
puissance active (P) et la puissance apparente (S). Les générateurs, les transformateurs, les lignes
de transport et les appareils de contrôle et de mesure sont dimensionnés pour la tension et le
courant nominaux. Une faible valeur du facteur de puissance se traduit par une mauvaise
utilisation de ces équipements [3].
Dans le cas où il y a des harmoniques en triphasé, une puissance supplémentaire appelée la
puissance déformante (D), donnée par la relation (I.4), apparaît comme le montre le diagramme
de Fresnel de la figure (I.1).
γ
D ϕ
ϕ1
P
Figure (I.1) : Diagramme
de Fresnel des puissances
35
D = 3.v 1
h =2
∑i 2
h (I.4)
Le facteur de puissance (FP) devient :
P
FP = = cos ϕ1 cos γ (I.5)
P + Q2 + D2
2
On remarque qu’en régime sinusoïdal la puissance déformante est nulle. Le facteur de puissance
s’exprime alors simplement par :
FP = cos ϕ1
(I.6)
7
Chapitre I Modélisation du redresseur PWM triphasé
I.3.4. Réglementation
Il est d’usage de dire que, dans les installations industrielles, les tensions harmoniques dont le
THD est inférieur à 5% ne produisent pas d’effet notable. Entre 5% et 7% on commence à
observer des effets, et pour plus de 10% les effets sont quasi certains [8].
Une des solutions intéressantes de réduction des harmoniques est l’utilisation d’un redresseur
PWM (figure(I.2)). Deux types de redresseur PWM peuvent être utilisés, le redresseur à PWM
de courant (figure (I.3)) et le redresseur PWM de tension (figure (I.4)).
Redresseur
~
Charge
PWM
Dans cette structure (figure (I.3)), la source alternative triphasée associée au filtre RL se
comporte comme un générateur de courant, et la source continue comme un générateur de
tension. D'autre part, à la sortie on ajoute une capacité de filtrage pour rendre négligeable
l'ondulation de la tension redressée. Les semi-conducteurs utilisés sont des semi-conducteurs
commandables à l'ouverture et à la fermeture, tels que les GTO et les IGBT.
Ird ich
ic
T1 T2 T3
D1 D2 D3
ea R L ia
eb R L ib vdc
C
ec R L ic
T4 T5 T6
D4 D5 D6
8
Chapitre I Modélisation du redresseur PWM triphasé
I.4.2 Redresseur PWM triphasé de tension
Dans cette structure (figure (I-4)), la source alternative triphasée associée au filtre RLC se
comporte comme un générateur de tension, et la source continue comme un générateur de
courant. D'autre part, pour que le redresseur débite un courant constant, on ajoute une
inductance de lissage à la sortie de façon à lisser le courant redressé Ird [12].
Ird Ldc
T1 T2 T3
D1 D2 D3
ea
R L ia
eb R L ib vdc
ec R L ic
Ca Cb Cc D4 D5 D6
T4 T5 T6
I.5. Modélisation
Dans la suite de ce travail, nous nous intéressons plus particulièrement à la structure de courant.
Le redresseur PWM donné par la figure (I.5) est constitué de six IGBT avec six diodes
antiparallèles pour assurer la continuité du courant. Tous ces éléments sont considérés comme
des interrupteurs idéaux, Tel que :
9
Chapitre I Modélisation du redresseur PWM triphasé
Les tensions de réseau sont :
⎧
⎪e a = E m cos(ωt )
⎪
⎪ 2π
⎨eb = E m cos(ωt − )
⎪ 3 (I.7)
⎪ 2π
⎪⎩ec = E m cos(ωt + 3 )
Avec :
Em : Amplitude des tensions du réseau, ω : pulsation de réseau
Avec :
R : Résistance de ligne.
L : Inductance de ligne.
e : Tension de ligne.
uc : Tension d’entrée du redresseur. Ird ich
T1 T2 T3 ic
Sa D1 Sb D2 S D3
c
ea R L ia
uca
eb R L ib vdc
ucb C
ec R L ic ucc
T4 T5 T6
Sa’ D4 Sb’ D5 S ’ D6
c
R i L
e uc
La figure (I.7) présente le diagramme vectoriel du redresseur triphasé, général et sous un facteur
de puissance unitaire.
ea
uca
jL ω .i a
ia R .i a
(a)
R .i a
uca
ia ea ia jL ω .i a
ea
uca R .i a jL ω .i a
(c)
(b)
L’ouverture et la fermeture des interrupteurs du redresseur montré dans la figure (I.5) dépendent
de l’état des signaux de commande (Sa , Sb , Sc), comme ils sont définis ci-dessous :
⎧1 T1 fermé et T4 ouvert
Sa = ⎨
⎩ 0 T1 ouvert et T4 fermé
⎧1 T 2 fermé et T 5 ouvert
Sb = ⎨
⎩ 0 T 2 ouvert et T 5 fermé
⎧1 T 3 fermé et T 6 ouvert
Sc = ⎨
⎩ 0 T 3 ouvert et T 6 fermé
Ainsi, le redresseur peut être représenté par huit états de commutation possibles (Tableau (I.1)).
Six vecteurs actifs et deux nuls.
11
Chapitre I Modélisation du redresseur PWM triphasé
I.6. Présentation vectorielle
La présentation consiste à placer le vecteur de commande dans le référentiel biphasé qui sera
obtenu après l’utilisation de la transformation de Clarck. Le codage des commutations possibles
des interrupteurs peut être effectué sur trois états (Sa, Sb, Sc). Les commandes dans le référentiel
(α,β) sont données par le tableau (I.1) qui permet de trouver, pour une combinaison des
interrupteurs donnée, le vecteur obtenu dans le référentiel (α,β) ceci donne le polygone de
commutation de la figure (I.8) :
Sc Sb Sa u ca u cb u cc u cα uc β Vi
0 0 0 0 0 0 0 0 V0
β
010 110
V3 V2
II
III I
011 V4 V0 = V7 V1 100 α
ଶ
IV ට vdc
ଷ
VI
V
V5
V6
001 101
12
Chapitre I Modélisation du redresseur PWM triphasé
Les huit vecteurs de tension possibles, sont exprimés par l’équation suivante :
π
2 jk
Vk = vdc e 3 avec k = 0,...,5 (I.8)
3
et V0 = V7 = 0
L’équation de tension par phase du redresseur triphasé illustré dans la figure (I.6) est donnée
par :
di
e = Ri + L + uc (I.9)
dt
⎡i a ⎤
I rd = [S a S b S c ] ⎢⎢i b ⎥⎥ (I.10)
⎢⎣ i c ⎥⎦
Alors les équations des trois phases associées à la charge sont données par :
⎧ dia
⎪ L dt = ea − uca − Ria
⎪
⎪ L dib = e − u − Ri
⎪ dt
b cb b (I.11)
⎨
⎪ L dic = e − u − Ri
⎪ dt
c cc c
⎪ dv
⎪C dc = ( S a ia + Sb ib + Sc ic ) − ich
⎩ dt
Où :
(ea , eb , ec ) : Les tensions du réseau ;
(ia , ib , ic ) : Les courants de ligne ;
( ca cb cc )
u , u , u : Les tensions à l’entrée du redresseur ;
(Sa , Sb , Sc ) : indiques les états des interrupteurs ;
13
Chapitre I Modélisation du redresseur PWM triphasé
⎡ 2 1 1⎤
⎢ 3 − 3 − 3⎥
⎡u ca ⎤ ⎢ ⎥ ⎡S a ⎤
⎢ ⎥ ⎢− 1 2
− ⎥ ⎢⎢S b ⎥⎥
1
⎢u cb ⎥ = v dc
(I.12)
⎢ 3 3 3⎥
⎢⎣u cc ⎥⎦ ⎢ ⎥ ⎢⎣S c ⎥⎦
⎢− 1 − 1 2 ⎥
⎢⎣ 3 3 3 ⎥⎦
⎧ di a 2S a − S b − S c
⎪ L dt = ea − v dc − Ri a
3
⎪
⎪ L di b 2S − S a − S c
= eb − b v dc − Ri b
⎪ dt 3
⎨ (I.13)
⎪ L di c 2S − S a − S b
= ec − c v dc − Ri c
⎪ dt 3
⎪ dv
⎪C dc = (S a i a + S b i b + S c i c ) − i ch
⎩ dt
Avec :
⎧ 2 S a − Sb − S c
⎪uca = 3
vdc
⎪
⎪ 2 Sb − S a − S c
⎨ucb = vdc (I.14)
⎪ 3
⎪ 2 S c − S a − Sb
⎪ucc = vdc
⎩ 3
Pour rendre le modèle du redresseur sous une forme plus simplifiée on utilise la théorie de
transformation d’espace de vecteurs du système triphasé au système biphasé virtuel. Ce qui
donne :
⎧ diα
⎪ L dt = eα − ucα − Riα
⎪
⎪ diβ (I.15)
⎨L = eβ − ucβ − Riβ
⎪ dt
⎪ dvdc
⎪C dt = Sα iα + S β iβ − ich
⎩
Où :
⎡ 1 1 ⎤
⎢ 1 − − ⎡ea ⎤
⎡ eα ⎤ 2 2 2 ⎥⎢ ⎥ 3 ⎡cos ωt ⎤
⎢e ⎥ = ⎢ ⎥ eb = Em
⎣ β⎦ 3⎢ 3 3⎥⎢ ⎥ 2 ⎢⎣ sin ωt ⎥⎦ (I.16)
⎢⎣0 2 − ⎢⎣ ec ⎥⎦
2 ⎥⎦
14
Chapitre I Modélisation du redresseur PWM triphasé
Et : ⎡ 1 1 ⎤
⎢ 1 − − ⎡u ca ⎤
⎡u cα ⎤ 2 2 2 ⎥⎢ ⎥
⎢u ⎥ = ⎢ ⎥ u cb
⎣ cβ ⎦ 3⎢ 3 3⎥⎢ ⎥ (I.17)
⎢⎣0 2 − ⎣⎢u cc ⎦⎥
2 ⎥⎦
Les tensions à l’entrée du redresseur dans le référentiel (a.b.c) sont données par :
⎡ ⎤
⎢ 1 0 ⎥
⎡uca ⎤ ⎢ ⎥
⎢u ⎥ = 2 ⎢ − 1 3 ⎥ ⎡ucα ⎤
⎢ cb ⎥ ⎢ ⎥ (I.19)
3⎢ 2 2 ⎥ ⎣ucβ ⎦
⎢⎣ ucc ⎥⎦ ⎢ ⎥
⎢− 1 − 3 ⎥
⎢⎣ 2 2 ⎥⎦
⎧ucα = Sα vdc
⎨ (I.20)
⎩ucβ = S β vdc
Avec :
1 1
Sα = (2Sa − Sb − Sc ), et S β = ( Sb − S c ) (I.21)
6 2
⎡u cd ⎤ ⎡ cos ωt sin ωt ⎤ ⎡u cα ⎤
⎢u ⎥ = ⎢ ⎢ ⎥
⎣ cq ⎦ ⎣ − sin ωt cos ωt ⎥⎦ ⎣u c β ⎦ (I.23)
15
Chapitre I Modélisation du redresseur PWM triphasé
En remplaçant l’équation (I.20) dans (I.23), en trouve :
⎧ucd = S d vdc
⎨ (I.24)
⎩ ucq = S q vdc
Avec :
S = S α cos ωt + S β sin ωt
d
S q = S β cos ωt − S α sin ωt (I.25)
Les tensions sont transformées par :
⎡ed ⎤ ⎡ cos ωt sin ωt ⎤ ⎡eα ⎤
⎢e ⎥ = ⎢ ⎢ ⎥ (I.26)
⎣ q⎦ ⎣ − sin ωt cos ωt ⎥⎦ ⎣eβ ⎦
Et :
⎡ucd ⎤ ⎡ cos ωt sin ωt ⎤ ⎡ucα ⎤
⎢u ⎥ = ⎢ ⎢ ⎥
− sin ωt cos ωt ⎥⎦ ⎣ucβ ⎦
(I.27)
⎣ cq ⎦ ⎣
⎡ 3 ⎤
⎡ed ⎤ ⎢ E m ⎥ ⎡ eα 2 + e β2 ⎤
⎢e ⎥ = ⎢ 2 ⎥ = ⎢ ⎥ (I.28)
⎣ q ⎦ ⎢ 0 ⎥ ⎢⎣ 0 ⎥⎦
⎣ ⎦
Les courants sont transformés par :
⎡i d ⎤ ⎡ cos ωt sin ωt ⎤ ⎡i α ⎤
⎢i ⎥ = ⎢ ⎢ ⎥
− sin ωt cos ωt ⎥⎦ ⎣i β ⎦
⎣ q ⎦ ⎣
(I.29)
La puissance active instantanée est définie par le produit scalaire entre les courants et les
tensions de ligne. Par contre, la puissance réactive est définie par le produit vectoriel entre eux.
La puissance apparente complexe S peut être exprimée par l’expression suivante [15] :
S = p + jq
1
S = ea ia + ebib + ecic + [ (eb − ea )ia + (ec − ea )ib + (ea − eb )ic ] (I.30)
3
16
Chapitre I Modélisation du redresseur PWM triphasé
Calcul dans le repère (α, β)
Les tensions dans le référentiel (a.b.c) sont données par :
⎡ ⎤
⎢ 1 0 ⎥
⎡ea ⎤ ⎢ ⎥
⎢e ⎥ = 2 ⎢− 1 3 ⎥ ⎡ eα ⎤
⎢ b⎥ ⎢ ⎥
3⎢ 2 2 ⎥ ⎣eβ ⎦ (I.31)
⎢⎣ ec ⎥⎦ ⎢ ⎥
⎢− 1 −
3⎥
⎣⎢ 2 2 ⎦⎥
⎡ p ⎤ ⎡ eα eβ ⎤ ⎡iα ⎤
⎢ q ⎥ = ⎢e −eα ⎥⎦ ⎢⎣iβ ⎥⎦ (I.33)
⎣ ⎦ ⎣ β
Dans le coté continu, on a :
p = v dc .I rd (I.34)
eα .i α + e β .i β
I rd = (I.35)
v dc
Pour trouver le modèle d’état du redresseur PWM triphasé dans les coordonnés stationnaires, en
remplaçant l’équation (I.35) dans (I.15), on trouve :
⎧ diα 1
⎪ = (eα − ucα − Riα )
⎪ dt L
⎪ diβ 1
⎨ = (eβ − ucβ − Riβ ) (I.36)
⎪ dt L
⎪ dvdc eα .iα + eβ .iβ vdc
⎪ = −
⎩ dt C.vdc Rch
17
Chapitre I Modélisation du redresseur PWM triphasé
Calcul dans le repère (d, q)
Les relations entre les tensions et les courants dans les deux repères (α, β) et (d, q) sont
exprimées par :
⎡i α ⎤ ⎡ cos ωt sin ωt ⎤ ⎡i d ⎤
⎢i ⎥ = ⎢ ⎢ ⎥
cos ωt ⎥⎦ ⎣i q ⎦
(I.38)
− sin ωt
⎣ β ⎦ ⎣
⎡ p ⎤ ⎡ed eq ⎤ ⎡id ⎤
⎢ q ⎥ = ⎢e −ed ⎥⎦ ⎢⎣ iq ⎥⎦ (I.39)
⎣ ⎦ ⎣ q
Le courant redressé dans le repère (d, q) est donné par :
ed .id + eq .iq
I rd = (I.40)
vdc
Pour trouver le modèle d’état du redresseur PWM triphasé dans les coordonnés synchrones, on
remplacé (I.40) dans (I.22), ce qui donne :
⎧ did 1
⎪ = (ed − ucd − Rid ) − ωiq
⎪ dt L
⎪ diq 1 (I.41)
⎨ = (eq − ucq − Riq ) + ωid
⎪ dt L
⎪ dvdc ed .id + eq .iq vdc
⎪ = −
⎩ dt C.vdc Rch
L’impédance interne du réseau n’est jamais nulle. La ligne de transport est de nature inductive.
Or, le redresseur se comporte comme un générateur de tensions harmoniques qui créent des
courants harmoniques via l’impédance du réseau que l’on considèrera, dans le spectre des hautes
fréquences, comme une inductance pure L (figure (I.9), R = 0). Toute propagation de ces
18
Chapitre I Modélisation du redresseur PWM triphasé
courants harmoniques produit sur le réseau des chutes de tensions et augmente les pertes dans la
ligne [4].
Il est donc souvent nécessaire d’atténuer l’amplitude de ces courants par l’utilisation d’un filtre
placé au plus près du redresseur. La valeur de l'inductance d’entrée résulte d'un compromis
entre :
L'équation (I.42), exprimée en valeurs efficaces, montre la chute de tension dans le filtre
d’entrée à fréquence fondamentale :
U l = L ω I
(I.42)
Ainsi, la chute de tension maximale U l max impliquera une valeur maximale de l’inductance Lmax
U l max
L max = (I.43)
ωI
Le courant sera maximum pour un facteur de puissance unitaire, on a :
pch (I.44)
I =
3E eff
Où : U l max << E eff , E eff : la valeur efficace de la tension du réseau ;
I : la valeur efficace du courant nominal ;
pch : la puissance nominale consommée par la charge ;
A hautes fréquences, nous pouvons considérer que, sur une période de découpage, la tension du
réseau est constante [23], noté comme: e = e0.
D’après la figure (I.10), la chute de tension dans l'inductance peut être exprimée comme suit:
u l = e0 − uc (I.45)
Puisque la valeur moyenne de la tension aux bornes de l’inductance est nulle, la valeur moyenne
de la tension du réseau sur une période de découpage est donnée comme suit:
19
Chapitre I Modélisation du redresseur PWM triphasé
2α
e 0 = 3 v dc
(I.46)
D'autre part, l'ondulation du courant est liée à la tension instantanée à l’entrée du redresseur uc.
Dans la figure (I.10), l’ondulation est tracée pour la valeur instantanée maximale de uc soit 2vdc/3
(tableau (I.1)).
2 uc
u c max = v dc
3
e = e0 e
0 αT s Ts t
ul
e0
I max
I min ΔI
0 αT s Ts t
2(α − 1)
v dc
3
2v dc (1 − α )αT s
ΔI = (I.47)
3L
D’après l’équation (I.47), l’ondulation du courant sera maximale pour α =1/2. Dans ce cas, la
valeur de l’inductance minimale est donnée par :
v dcT s
L min = (I.48)
6ΔI max
Finalement, on doit choisir une valeur pour l’inductance entre les deux valeurs extraimes Lmin et
de Lmax.
20
Chapitre I Modélisation du redresseur PWM triphasé
A partir les données ci-dessus on trouve : Lmin=9.5 mH et Lmax=11 mH, alors que la valeur de
l’inductance choisie est L = 10 mH.
I rd I ch
C v dc
dv dc
C = I rd − I ch (I.49)
dt
1
W = C .v dc 2 (I.50)
2
Sa variation peut être exprimée comme :
dW dv
= C .v dc dc (I.51)
dt dt
Tenant compte de cette expression et multipliant (I.51) par vdc, il est possible d'obtenir l’équation
d'équilibre des puissances suivante :
dW
= pc − pch = Δp (I.52)
dt
Où :
pc : la puissance active à la sortie du redresseur ;
pch : la puissance active consomée par la charge ;
A partir des équations (I.51), (I.52) et pour une variation maximale de la tension continue
Δv dc max , la valeur du condensateur peut être approchée comme suit :
Δp .Δt
C ≥ (I.53)
Δv dc max .v dc
21
Chapitre I Modélisation du redresseur PWM triphasé
Où Δt : est le retard du temps requis par la commande pour ajuster la puissance sortante pch à la
nouvelle puissance entrante pc.
Pour notre cas on a :
I.10. Conclusion
Après avoir montré influences des perturbations harmoniques sur les réseaux de distribution,
nous avons présenté un moyen de les réduire. La solution adoptée, dans ce travail, est le
redresseur utilisant la technique de commande PWM.
Dans ce chapitre, nous avons effectué une étude théorique sur les redresseurs PWM de façon
générale. Nous avons s’intéressé particulièrement au développement du modèle mathématique
du redresseur PWM triphasé de courant. Ce modèle sera de grande utilité pour la conception des
algorithmes de commande pour le redresseur proposé.
22
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
Chapitre ІІ
Techniques de commande du
Redresseur PWM triphasé
II.1. Introduction
Le contrôle du redresseur PWM peut être considéré comme un problème dual avec la commande
d’un onduleur PWM [11], [12]. Plusieurs stratégies de contrôle ont été proposées dans les
travaux récents pour ce type de convertisseur PWM. Bien que ces stratégies de contrôle puissent
atteindre le même but global, tel que un facteur de puissance élevé et un courant de forme proche
sinusoïdale, mais leurs principes diffèrent.
Particulièrement, la commande par orientation de la tension VOC et la commande par orientation
du flux virtuel VFOC, peuvent garantir une dynamique élevée et des performances statiques par
la boucle interne de contrôle de courant. Ces commandes sont devenues très connue et par
conséquent elles sont développées et améliorée [13], [14], [15], [16], [17]. La configuration
finale et les performances de la commande VOC dépendent largement de la qualité de la stratégie
de contrôle du courant [18].
Les commandes directes de puissance DPC et DPC-VF, sont basées sur le contrôle instantané
des puissances active et réactive [19], [20] Dans cette technique de commande il n’y a ni boucle
interne de contrôle de courant ni bloc de modulation, dans ce cas les états des interrupteurs du
redresseur sont sélectionnés à partir d’une table de commutation basée sur les erreurs
instantanées entre les puissances active et réactive estimées et leurs valeurs de références.
Dans le chapitre précédent nous avons effectué une étude sur les perturbations dans le réseau
électrique, causées par l’accroissement considérable du nombre de convertisseurs statiques
branchés sur ce réseau, ainsi que les solutions présentées pour le dépolluer.
Dans ce chapitre nous nous intéressons à une des solutions qui est le redresseur PWM et le choix
de sa commande. Pour cette dernière, des nouvelles commandes sans capteurs de tension de
lignes sont proposées pour un contrôle plus performant du redresseur tel que la commande
directe de puissance DPC, la commande directe de puissance basée sur le flux virtuel DPC-VF,
la commande directe de puissance avec modulateur SVM (DPC-SVM), la commande par
orientation de la tension VOC et la commande par orientation du flux virtuel VFOC.
23
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
ea R L ia Redresseur
Onduleur
eb L ib
R
C MAS
ec R L ic
PWM PWM
DPC DTC
VOC FOC
Figure (II.1) : Relation entre le contrôle des redresseurs PWM et les onduleurs
PWM alimentant un moteur asynchrone
Les nouvelles techniques de contrôle des redresseurs PWM sans capteurs de tension de lignes,
peuvent être généralement classifiées en deux classes [21] (figure (II.2)) :
Les méthodes basées sur la tension de ligne estimée et celles basées sur le flux virtuel estimé
correspondent par analogie au contrôle des machines à courant alternatif.
Stratégie de contrôle d’un
redresseur PWM
L’idée principale de la commande directe de puissance (DPC) proposée initialement par Ohnishi
(1991) et développée ensuite par Noguchi et Takahachi en 1998, est similaire à la commande
directe du couple (DTC) des machines asynchrones. Au lieu du flux et du couple, les puissances
24
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
active (p) et réactive (q) instantanées sont choisies comme deux grandeurs à contrôler (figure
(II.3)).
ea R L ia Redresseur
eb C
R L ib vdc Charge
ec R L ic
PWM
ib ia Sa Sb Sc
Sa vdc
vdc Mesure des courants et
Sb Table de
estimation des puissances active vdc ref
Sc commutation -
et réactive +
p q i N° secteur Sq Sp
abc
abc α β PI
iα,β
q
Estimation des
tensions de réseau
p p ref
eα ,eβ
+
arctan(eβ /eα θˆ -
p
q
- + q ref =0
La puissance active instantanée est définie par le produit scalaire entre les courants et les
tensions de ligne. Alors que, la puissance réactive est définie par le produit vectoriel
entre eux [21].
La puissance apparente complexe S peut être exprimée par l’expression suivante [21] :
25
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
S = p + jq
1 (II.1)
S = e a i a + eb i b + ec i c + [(eb − ea )i a + (ec − ea )i b + (ea − eb )i c ]
3
Sachant que :
Cependant, l’expression (II.1) exige la connaissance des tensions du réseau. De ce fait, il faut
exprimer les puissances par à autres expressions indépendantes des tensions du réseau.
Alors, les expressions qui donnent l’estimation des puissances active et réactive instantanées
sans capter les tensions sont comme suit [21]:
⎛ di di di ⎞
pˆ = L ⎜ a + b + c ⎟ + vdc ( S a ia + Sb ib + Sc ic ) (II.2)
⎝ dt dt dt ⎠
1 ⎡ ⎛ dia dic ⎞ ⎤
qˆ = ⎢ L ⎜ dt ic − dt ia ⎟ − vdc ( Sa (ib − ic ) + Sb (ic − ia ) + Sc (ia − ib )) ⎥ (II.3)
3⎣ ⎝ ⎠ ⎦
La première partie des deux expressions représente la puissance dans les inductances de ligne.
En notant ici que les résistances internes de ces inductances sont négligeables car la puissance
active dissipée dans ces résistances est en faite beaucoup plus faible devant la puissance mise en
jeu.
Cependant, la deuxième partie représente la puissance de sortie du redresseur. On peut voire que
les deux équations (II.2) et (II.3) sont fonction des états des interrupteurs Sa, Sb, Sc, et aussi la
connaissance de l’inductance de ligne L est nécessaire pour réaliser l’estimation des puissances.
II.2.2.1. Démonstration des équations des puissances estimées
Démontrons l’équation (II.3) :
q = ql + qc (II.4)
Tel que :
On sait que la puissance réactive est égale au produit vectoriel entre la tension et le courant
Donc :
ql = ul × i (II.5)
26
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
⎡u la ⎤ ⎡i a ⎤
u l = ⎢u lb ⎥ , i = ⎢⎢i b ⎥⎥
⎢ ⎥
⎢⎣u lc ⎥⎦ ⎢⎣ i c ⎥⎦
Ce qui donne :
r r r
i j k
q l = u la u lb u lc (II.6)
ia ib ic
Et donc :
r r r
ql = i .(ulb .ic − ulc .ib ) − j .(ula .ic − ulc .ia ) + k .(ula .ib − ulb .ia ) (II.7)
⎧ dia
⎪⎪ula = L dt
⎨ (II.11)
⎪u = L dic
⎪⎩ lc dt
Donc :
dia di
ql = 3.L( .ic − c .ia ) (II.12)
dt dt
qc = uc × i (II.13)
27
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
Avec :
⎡u ca ⎤ ⎡i a ⎤
u c = ⎢u cb ⎥ , i = ⎢⎢i b ⎥⎥
⎢ ⎥
⎢⎣u cc ⎥⎦ ⎢⎣ i c ⎥⎦
Ce qui donne :
r r r
i j k
qc = uca ucb ucc (II.14)
ia ib ic
Donc :
r r r
qc = i .(ucb .ic − ucc .ib ) − j .(uca .ic − ucc .ia ) + k .(uca .ib − ucb .ia ) (II.15)
⎡u ca ⎤ ⎡ 2 −1 −1⎤ ⎡S a ⎤
⎢u ⎥ = v dc ⎢ −1 2 −1⎥ ⎢S ⎥ (II.19)
⎢ cb ⎥ 3 ⎢ ⎥⎢ b⎥
⎢⎣u cc ⎥⎦ ⎢⎣ −1 −1 2 ⎥⎦ ⎢⎣S c ⎥⎦
On aura :
vdc
qc = 3. [(2Sa − Sb − Sc )ic − (− Sa − Sb + 2Sc )ia ] (II.20)
3
Donc :
3vdc
qc = [Sa (2ic + ia ) + Sb (ia − ic ) + Sc (−2ia − ic )] (II.21)
3
28
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
L’équilibre en courant nous permet d’écrire :
3vdc
qc = − [Sa (ib − ic ) + Sb (ic − ia ) + Sc (ia − ib )] (II.22)
3
1 ⎡ ⎛ dia dic ⎞ ⎤
qˆ = ⎢ L ⎜ dt ic − dt ia ⎟ − vdc ( Sa (ib − ic ) + Sb (ic − ia ) + Sc (ia − ib )) ⎥ (II.23)
3⎣ ⎝ ⎠ ⎦
p = pl + pc (II.24)
Tel que :
On sait que la puissance active est égale au produit scalaire entre la tension et le courant donc :
pl = ul .i (II.25)
Donc on aura :
Ce qui donne :
dia di di
pl = L( ia + b ib + c ic ) (II.27)
dt dt dt
pc = vdc .I rd (II.28)
Avec :
⎛ di di di ⎞
pˆ = L ⎜ a + b + c ⎟ + v dc (S a i a + S b i b + S c i c ) (II.31)
⎝ dt dt dt ⎠
29
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
II.2.3 Estimation de la tension du réseau
Le calcul du numéro du secteur est basé sur la connaissance de la position du vecteur tension,
donc l‘estimation de la tension de ligne est essentielle.
L’expression suivante donne les courants de ligne ia, ib, ic dans les coordonnées stationnaire α-β :
⎡ 1 1 ⎤ i
⎡ a⎤
⎢ − −
⎡iα ⎤ 2 1 2 2 ⎥⎢ ⎥ (II.32)
⎢i ⎥ = ⎢ ⎥ ib
⎣ β⎦ 3 ⎢0 3 3 ⎥⎢ ⎥
− ⎢ic ⎥
⎢⎣ 2 2 ⎥⎦ ⎣ ⎦
On peut écrire les deux équations (II.33) et (II.34) sous une forme matricielle comme suit:
⎡ pˆ ⎤ ⎡eα eβ ⎤ ⎡iα ⎤
⎢qˆ ⎥ = ⎢e ⎥⎢ ⎥
− eα ⎥⎦ ⎣iβ ⎦
(II.35)
⎣ ⎦ ⎢⎣ β
⎡eˆα ⎤ 1 ⎡iα − iβ ⎤ ⎡ pˆ ⎤
⎢eˆ ⎥ = 2 2 ⎢i iα ⎥⎦ ⎢⎣ qˆ ⎥⎦
(II.36)
⎣ β ⎦ iα + iβ ⎣ β
Si on note les composants êα et êβ comme des projections du vecteur tension ê sur les axes α et
β respectivement, alors les trois vecteurs de tension dans le plant triphasé peuvent être
représentés par un seul vecteur de tension ê dans le plan diphasé α , β qui tourne avec la
3
pulsation ω = 2π f dans un cercle de rayon E m , (figure (II.4))
2
Où :
f : fréquence du réseau.
Em : l’amplitude de tensions triphasées.
30
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
β
êβ e
3
Em
θ 2
θ = ωt êα α
π π
(n − 2) < γ n < (n − 1) , n = 1,...,12 (II.37)
6 6
Le numéro du secteur est déterminé instantanément par la position de vecteur tension donnée
par :
⎛ eˆ ⎞
θˆ = Arctg ⎜⎜ β ⎟⎟ (II.38)
⎝ eˆα ⎠
γ5 γ4
γ3
γ6
γ2
γ7
γ1 α
γ8
γ9 γ12
γ10 γ11
31
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
II.2.5. Régulateur à hystérésis
La grande simplicité de l’implémentation du comparateur à deux niveaux est dernière le choix de
ce type de régulateur. De plus, les considérations énergétiques sur le redresseur imposent un
nombre restreint de commutations. Or, pour une même largeur d’hystérésis de contrôle, le
comparateur à deux niveaux nécessitera un nombre moins élevé de commutations [19].
La largeur de la bande des régulateurs à hystérésis a un effet considérable sur les performances
du redresseur. En particulier, la distorsion du courant harmonique, et la fréquence de
commutation moyenne du redresseur. Le contrôleur proposé dans la DPC classique c’est un
régulateur à deux niveaux pour les puissances active et réactive.
Les sorties des régulateurs à hystérésis données par les variables booléennes Sp et Sq, indiquent
les dépassements supérieurs ou inférieurs des erreurs des puissances suivant la logique ci-
dessous :
pref − pˆ > hp ⇒ S p = 1
pref − pˆ < − hp ⇒ S p = 0
(II.39)
qref − qˆ > hq ⇒ S q = 1
qref − qˆ < − hq ⇒ S q = 0
Les signaux numériques d’erreurs Sp et Sq et le numéro du secteur de travail sont les entrées de
la table de commutation, où les états de commutations Sa, Sb et Sc du redresseur PWM sont
mémorisés.
L'état optimum de commutation du redresseur peut être choisi à chaque état de commutation
selon la combinaison des signaux numériques Sp, Sq et le numéro du secteur. C’est-à-dire, que le
choix de l'état optimum de commutation est effectué de sorte que l’erreur de la puissance active
puisse être restreinte dans une bande à hystérésis de largeur 2hp, et de même pour l’erreur de la
puissance réactive, avec une bande de largeur 2hq.
di α 1
= (eα − u cα − Ri α )
dt L
(II.40)
di β 1
= (e β − u c β − Ri β )
dt L
T
Le vecteur courant de ligne ⎡⎣i α i β ⎤⎦ peut être commandé par le choix de vecteur de tension
approprié à l’entrée du redresseur. Le changement du courant de ligne dépend par la tension du
réseau e αβ , par le choix de vecteur de tension à l’entrée du redresseur ucαβ , et par les courants
mesurés i αβ . Le paramètre R est pratiquement négligé, c’est une première approximation de
(II.40) qui peut être adoptée [23]. L’équation (II.40) devient donc :
32
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
di α 1
= (eα − u cα )
dt L
di β 1 (II.41)
= (e β − u c β )
dt L
Les dérivées des puissances active et réactive dans le repère α, β sont données par :
dp deα di de di
= i α + eα α + β i β + e β β
dt dt dt dt dt (II.42)
dq de β di de di
= i α + e β α − α i β − eα β
dt dt dt dt dt
Si la fréquence de commutation est assez élevée, le changement de la tension du réseau peut être
négligé [23]. La dynamique de la puissance active et réactive peut être donnée comme suit :
dp di di
= eα α + e β β
dt dt dt
(II.43)
dq di α di β
= eβ − eα
dt dt dt
En remplaçant l’équation (II.41) dans (II.43), la dynamique des puissances devient :
dp 1 1
= (eα 2 + e β 2 ) − (eα .u cα + e β .u c β )
dt L L
dq 1 (II.44)
= (eα .u c β − e β .u cα )
dt L
dp i 1 1
= (eα 2 + e β 2 ) − (eα .u cα i + e β .u c β i )
dt L L
dq i 1 (II.45)
= (eα .u c β i − e β .u cα i )
dt L
3 2
e 2α + e 2 β = Em (II.46)
2
33
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
3
On pose : E 2 = E m 2 , et les tensions eα et eβ sont données par :
2
eα = E cos(θ )
(II.47)
e β = E sin(θ ), θ = ωt
dp i 1 2 1
= E − E (cos(θ ).u sα i + sin(θ ).u s β i )
dt L L
(II.48)
dq i 1
= E (cos(θ ).u s β i − sin(θ ).u s α i )
dt L
L’expression normalisée de la dynamique des puissances active et réactive peut être donnée
comme suit :
p& i E
p& i = = − (cos(θ ).u cα i + sin(θ ).u c β i )
1 2 2
.E . v dc v dc
L 3 3 (II.49)
q&i
q&i = = cos(θ ).u c β i − sin(θ ).u cα i
1 2
.E . v dc
L 3
u cα i u
Avec : u cα i = , uc βi = c βi
2 2
v dc v dc
3 3
On peut voir de (II.49) que la dynamique de la puissance réactive est de forme sinusoïdale pour
tous les vecteurs de tension d’entrée du redresseur. Par contre, la dynamique de la puissance
active à une forme d'onde sinusoïdale décalée comme le montre la figue (II.6).
1.5
V4 V5 V6 V1 V2 V3
1
0.5
V0, V7
0
-0.5
-1
γ1 γ2 γ3 γ4 γ5 γ6 γ7 γ8 γ9 γ10 γ11 γ12
-30° 0° 30° 60° 90° 120° 150° 180° 210° 240° 270° 300° 330°
34
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
V2 V3 V4 V5 V6 V1 V2
0.5
0
V0, V7
-0.5
-1
γ1 γ2 γ3 γ4 γ5 γ6 γ7 γ8 γ9 γ10 γ11 γ12
-30° 0° 30° 60° 90° 120° 150° 180° 210° 240° 270° 300° 330°
La synthèse de la table de commutation est basée sur les signes des dérivées des puissances
active et réactive dans chaque secteur.
Pour chaque secteur, le changement de la puissance réactive est positif pour trois vecteurs,
négatif pour trois vecteurs, et zéro pour V0 ,V7. Le signe du changement de la puissance active est
positif pour quatre vecteurs, négatif pour deux ou trois vecteurs. Par exemple, pour le premier
secteur les vecteurs qui influent sur le signe du changement des puissances active et réactive sont
résumés dans le Tableau (II.1).
Pour chaque combinaison des signaux de sortie d'hystérésis, Sp et Sq, les vecteurs de tension
choisis pour le secteur γ1, sont montrés dans le Tableau (II.2).
Secteur 1 q&1
> 0 ⇔ S q = 1 < 0 ⇔ S q = 0
p&1 > 0 ⇔ S p = 1 V 3 V 4 , V 5
< 0 ⇔ S p = 0 V 1 V 6
Tableau (II.2) : Vecteurs de tension choisis pour le secteur γ1
Pour tous les secteurs la table de commutation proposée est représentée dans la Table (II.3).
Sp Sq γ1 γ2 γ3 γ4 γ5 γ6 γ7 γ8 γ9 γ 10 γ 11 γ 12
1 0 V5 V5 V6 V6 V1 V1 V2 V2 V3 V3 V4 V4
1 1 V3 V3 V4 V4 V5 V5 V6 V6 V1 V1 V2 V2
0 0 V6 V1 V1 V2 V2 V3 V3 V4 V4 V5 V5 V6
0 1 V1 V2 V2 V3 V3 V4 V4 V5 V5 V6 V6 V1
Tableau (II.3) : Table de commutation de la DPC adaptée
Le choix des vecteurs de tension pour tous les secteurs est détaillé dans l’annexe [A].
35
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
II.2.7. Régulation de la tension continue
La régulation de la tension continue est assurée par un régulateur de type PI. Ce dernier corrige
l’erreur entre la tension continue mesurée et sa référence. Le produit du courant continu de
référence avec la tension continue donne la puissance active de référence.
vdc ( s ) ref
ki i c ref 1
R (s ) = k p + G (s ) = vdc (s )
+ ε (s ) s C s
‐
R (s ).G (s )
H (s ) = (II.52)
1 + R (s ).G (s )
On obtient :
k ps + k i
H (s ) = (II.53)
C .s 2 + k p s + k i
Pour commander le système en boucle fermée, il est nécessaire de bien choisir les coefficients
k p et k i dans ce cas on utilise la méthode d’imposition des pôles [23].
La fonction de transfert d’un système du deuxième ordre en boucle fermée est caractérisée par :
1
F (s ) = (II.54)
s + 2ξωn .s + ωn2
2
36
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
k p = 2.C .ξωn
(II.55)
k i = C .ωn
2
Le produit du courant continu de référence avec la tension continue donne la puissance active de
référence (figure (II.9)).
×
PI pref
+
‐
vdc
Figure (II.9) : Calcul de la puissance de référence
On présente ici les résultats de simulation obtenus pour différents tests. L’étude par simulation a
été réalisée pour :
37
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
Pour limiter le courant de ligne lors du régime transitoire, une limitation est introduite dans le
régulateur de la tension pour maintenir la puissance de référence à une valeur maximale. Cette
valeur est calculée à partir de la valeur maximale de la tension de sortie et la valeur minimale de
v dc2 max
la résistance de charge comme suit: p max = , pmax est fixée à 9.8kW pour
R ch min
v dc max = 700V et Rch min = 50Ω . Cette limitation utilisée par la suite dans toutes les commandes.
Il faut noter que dans la suite de ce mémoire et pour mieux représenter les résultats la tension
simple de la première phase sera réduite par un facteur de 10.
La figure (II.10) montre la réponse du redresseur commandé par la DPC lors d’un changement de la
référence de la tension de sortie de v dc ref = 600V à v dc ref = 700V à t = 0.5s.
vdc
700
vdcref
650
600
20
10
-10
-20
10
ia
0
-10
-20
-30
0.46 0.47 0.48 0.49 0.5 0.51 0.52 0.53 0.54
Temps (s)
38
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
(d) Puissance active (W) et réactive (var) et leurs références
Pest
10000 Pref
qest
qref
5000
600.5
600
599.5 vdcref
599
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
(b) Courant de ligne ia (A) Temps (s)
15
10
-5
-10
-15
10
ia
0
-10
-20
-30
0.46 0.47 0.48 0.49 0.5 0.51 0.52 0.53 0.54
Temps (s)
39
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
(d) Puissance active (W) et réactive (var) et leurs références
10000
8000
6000
Pest
4000 Pref
qest
2000 qref
0
-2000
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
Figure (II.11) : Test de robustesse vis-à-vis la variation de
la résistance de charge
Figure (II.12) : Spectre harmonique du courant de ligne
40
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
ea R L ia Redresseur
eb C
R L ib vdc Charge
ec R L ic
PWM
vdc
ib ia Sa Sb Sc
Sa
vdc Table de - vdc ref
Estimation du flux virtuel Sb +
Sc commutation
iabc secteur S q Sp PI
ΨLα ,ΨLβ ˆ N°
abc α β ψˆ θψ L
arctg ( L β )
ψˆ L α
iα,β
Estimation des
puissances active et p ref
réactive +
p q -
p
q
- + q ref =0
Figure (II.13) : Configuration générale de la commande DPC basée sur le flux virtuel
i
II.3.1. Estimation du flux virtuel
ea R L ia Redresseur
eb R L ib
C Charge
ec R L ic
PWM
Machine virtuelle
Figure (II.14) : Analogie entre le côté alternatif du redresseur PWM et le stator
d’un moteur à courant alternatif virtuel
41
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
Ainsi, R et L présentent respectivement la résistance statorique et l’inductance de fuite du moteur
virtuel et les tensions entre ligne : ea, eb, ec sont induites par un flux d’entrefer virtuel. Autrement
dit, l’intégration de la tension de ligne donne le vecteur flux virtuel ψ L , dans le repère
stationnaire (α , β ) (figure (II.15)).
β
uc d
q ul
ψ Lβ ψL
e
iq
i θψ = ωt
L
α
ψ Lα
id
Où :
L’équation du flux virtuel peut être représentée sous la forme suivante [19] :
ψ L = ψ c +ψ l (II.58)
Ird Ird
Vdc Vdc
42
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
q q
ul ul
e
uc uc e ψc ψl
i
ψL d d
ψL
ψl
i
ψc
cos(ϕ ) = 1 cos(ϕ ) = −1
Figure II.16 : Relation entre la tension et le flux virtuel pour les deux directions
du flux de puissance dans le redresseur PWM
On peut écrire :
ψˆ Lα = L .i α + ∫ u cα dt
(II.60)
ψˆ L β = L .i β + ∫ u c β dt
Le calcul des composantes du flux virtuel peut être schématisé par la figure suivante :
u cα
∫ ψˆ Lα
+
+
iα
L
iβ
+
ψˆ L β
∫
ucβ +
43
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
II.3.2. Estimation de la puissance instantanée basée sur le flux virtuel
L'approche du flux virtuel à été proposée pour améliorer la commande DPC classique. Dans ce
cas précis, elle va être utilisée pour l'estimation de la puissance instantanée, où la tension de
ligne associée à l'inductance de connexion L sont assimilées à un moteur à courant alternatif
virtuel [21].
Or on sait que :
⎡ψ Lα ⎤ ⎡ ∫ eα ⎤
ψL = ⎢
ψ ⎥=⎢ ⎥
(II.61)
⎣ L β ⎦ ⎣ ∫ e β ⎥⎦
⎢
⎡ψ cα ⎤ ⎡ ∫ u cα ⎤
ψc = ⎢ ⎥ = ⎢ ⎥ (II.62)
ψ ⎢ ⎥
⎣∫ s β ⎦
⎣ ⎦ uc
c β
L'équation de la tension peut s'écrire donc sous la forme suivante :
d
e = Ri + ( Li + ψ c ) (II.63)
dt
d
e = (Li + ψ c ) (II.64)
dt
En utilisant la notation complexe, les puissances instantanées peuvent être calculées comme suit:
p = Re(e .i * )
(II.65)
q = Im(e .i )
*
d d d ψ L j ωt d ψ L j ωt
e = ψ L = (ψ L e j ωt ) = e + j ωψ L e j ωt = e + j ωψ L (II.66)
dt dt dt dt
Dans le repère d-q, les composantes du flux virtuel sont représentées par la figure (II.15) et on a :
ψ L = ψ Ld , et les puissances instantanées sont calculées à partir de l’équation (II.64) comme suit:
dψ Ld
pˆ = i d + ωψ Ld i q
dt
(II.67)
dψ Ld
qˆ = − i q + ωψ Ld i d
dt
44
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
Pour un système triphasé sinusoïdal et équilibré de tension, on a :
d ψ Ld
= 0 (II.68)
dt
L’expression des puissances dans le repère d-q devient :
pˆ = ωψ Ld i q
qˆ = ωψ Ld i d (II.69)
Cependant, pour éviter le recours à la transformation des coordonnées dans le plan d-q,
l’estimateur de puissance de la DPC-VF doit utiliser les grandeurs liées au stator, c.à.d dans le
plan α, β.
dψ L dψ L
e = α + j β + j ω (ψ L α + j ψ L β )
dt dt
(II.70)
⎧dψ dψ L ⎫
e .i * = ⎨ L α + j β + j ω (ψ L α + jψ L β ) ⎬ (i α − ji β )
⎩ dt dt ⎭
dψ L dψ L
pˆ = α iα + β i β + ω (ψ L α i β −ψ L β i α ) (II.71)
dt dt
dψ L dψ L
qˆ = − α iβ + β i α + ω (ψ L α i α + ψ L β i β ) (II.72)
dt dt
Pour des tensions de ligne sinusoïdales et équilibrées, les dérivées du flux sont nulles [21]. Les
puissances active et réactive instantanées sont calculées par les équations suivantes :
pˆ = ω (ψ Lα i β − jψ L β i α ) (II.73)
qˆ = ω (ψ Lα i α + jψ L β i β ) (II.74)
Le plant (α, β) est divisé en douze secteurs, comme le montre la figure (II.18). Ces secteurs
peuvent être exprimés numériquement comme suit :
π π
( n − 5) < γ n < ( n − 4) (II.75)
6 6
n : étant le numéro du secteur.
Le numéro du secteur est calculé instantanément selon la position du vecteur flux virtuel définie
45
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
par :
ψˆ
θˆψ = arctan( L β ) (II.76)
L
ψˆ Lα
β
γ8 γ7
γ6
γ9
γ5
γ10
γ4 α
γ11
γ12 γ3
γ1 γ2
Figure (II.18) : Plant (α, β) divisé en 12 secteurs pour la commande DPC-VF
La figure (II.19) montre la réponse du redresseur commandé par DPC-VF lors d’un changement de
la référence de la tension de sortie de v dc ref = 600V à v dc ref = 700V à t = 0.5s.
vdc
700
vdcref
650
600
46
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
(b) Courant de ligne ia (A)
20
10
-10
-20
10
ia
0
-10
-20
-30
0.46 0.47 0.48 0.49 0.5 0.51 0.52 0.53 0.54
Temps (s)
(d) Puissance active estimée (W) et réactive (var) et leurs références
12000
Pest
10000 Pref
qest
8000 qref
6000
4000
2000
-2000
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
Figure (II.19) : Performances du redresseur commandé par DPC-VF
lors d’une variation de la tension de référence
La figure (II.20) montre la réponse du redresseur lors d’une diminution de la résistance de charge
de 100% à t = 0.5s.
(a) Tension redressée vdc et sa référence (V)
601
vdc
600.5
600
vdcref
599.5
47
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
(b) Courant de ligne ia (A)
15
10
-5
-10
-15
10
ia
0
-10
-20
-30
0.46 0.47 0.48 0.49 0.5 0.51 0.52 0.53 0.54
Temps (s)
(d) Puissance active (W) et réactive (var) et leurs références
8000
6000
Pest
4000
Pref
qest
2000 qref
48
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
II.3.5. Interprétations des résultats
Les résultats obtenus lors d’un changement de la référence de la tension de sortie pour les deux
commandes DPC et DPC-VF sont représentés sur les figures (II.10) et (II.19). On remarque que
lorsque la tension continue atteint la nouvelle référence, la puissance active et le courant de ligne
augmentent. La tension et le courant du réseau sont en phase, et donc le facteur de puissance est
unitaire. On vérifie que le courant du réseau est pratiquement sinusoïdal avec un THD de 3.92%
avec la commande DPC, et 2.82% avec la commande DPC-VF.
La réponse du redresseur vis-à-vis la variation de la résistance de charge est présentée sur les
figures (II.11) et (II.20), pour les deux commandes DPC et DPD-VF respectivement. Cette
variation entraîne un changement dans le courant nécessaire pour maintenir le bus continu
chargé et donc dans la référence de la puissance active instantanée. Le contrôle direct de
puissance répond très rapidement au changement de la consigne de puissance. Si l’on compare la
figure (II.11.d) avec la figure (II.20.d), on constate une grande différence au niveau des
oscillations dans les puissances active et réactive instantanées.
L’inconvénient majeur des commandes DPC et DPC-VF est que la fréquence de commutation
n’étant pas constante. Afin de surmonter les limitations liées au fonctionnement à fréquence
variable, on trouve dans la littérature plusieurs études sur la manière de fixer la fréquence de
commutation du DPC, une bonne solution consiste à utiliser un modulateur de tension SVM
(Space Vector Modulation) [17].
Les inconvénients du DPC classique peuvent être éliminés en utilisant un modulateur de tension
(au lieu d’une table de commutation) pour pouvoir travailler à fréquence de commutation
constante [24]. Dans ce cas le schéma bloc du contrôle direct de puissance avec modulation
vectorielle (en anglais Direct Power Control with Space Vector Modulation, DPC-SVM), varie
légèrement par rapport au contrôle précédent (voir la figure II.22). Au lieu de comparateurs à
hystérésis, deux correcteurs PI dans le repère tournant sont ajoutés. Les sorties de ces régulateur
sont introduits, après une transformation de coordonnées, dans un bloc de modulation vectorielle.
Ces modifications permettent de travailler à une fréquence de commutation constante. Dans ce
cas, la dynamique du courant est déjà limitée par le modulateur [24].
Pour que le facteur de puissance soit unitaire, on doit imposer à la puissance réactive une
référence nulle. Alors que la référence pref est récupérée à partir du régulateur de la tension
continue du redresseur. Les erreurs des puissances active et réactive sont fournies à des
régulateurs PI. Les sorties de ces régulateurs sont des tensions (ucq , ucd) continues dans le repère
(d-q) [24].
Les coefficients des régulateurs PI de la puissance peuvent être calculés par un modèle simplifié
du redresseur dans le repère (d, q), le modèle dans le référentiel d-q est :
49
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
di d
ed = Ri d + L − ω Li q + u cd
dt
(II.77)
di
eq = Ri q + L q + ω Li d + u cq
dt
D’après la figure (II.15), le fluxψ L est confondu sur l’axe (d) du repère (d, q) le déphasage du
π
flux ψ L et la tension e est de , on aura :
2
eLa R L ia Redresseur
eLb C
R L ib vdc Charge
eLc R L ic
PWM
Sa Sb Sc vdc
ib ia
Sa
vdc - vdc ref
Estimation du flux virtuel Sb
Sc
SVM +
Figure (II.22) : Configuration générale de la commande DPC-SVM basée sur le flux virtuel
i
ed = 0 (II.78)
3
eq = E = Em
2 (II.79)
Et :
p = E .i q (II.80)
q = E .i d (II.81)
50
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
di d
0 = Ri d + L − ω Li q + u cd (II.82)
dt
di
E = Ri q + L q + ω Li d + u cq (II.83)
dt
E
p ref - u cq + 1 i p
PI q E
+ -
- Ls + R
Lω
Lω
q ref + u cd + 1 q
PI E
-
- Ls + R i d
E
p ref + k u + 1 p
k p + i cq - E
- s Ls + R i q
La tension de la ligne est considérée comme une perturbation constante et devra être compensée
par la partie intégrale du correcteur PI.
E .(k p s + k i ) (II.84)
H (s ) =
L . s + ( E . k p + R )s + E . k i
2
La fonction de transfert d’un système du deuxième ordre en boucle fermée est donnée par :
51
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
1
F (s ) = (II.85)
s + 2ξωn .s + ωn2
2
2.L .ξωn − R
kp =
E (II.86)
L .ωn 2
ki =
E
Les boucles des puissances instantanées étant similaires à celles de la commande DPC-VF. Il
faut noter que l’équation (II.86) est valable pour les deux correcteurs.
Une analyse combinatoire de tous les états possibles des interrupteurs permet de calculer les
T
vecteurs de tensions u c = ⎡⎣u cα u c β ⎤⎦ correspondants comme indiqué par le Tableau (I.1).
Il s’agit alors de déterminer la position du vecteur de consigne dans ce repère α, β, et le secteur
dans lequel il se trouve (figure (II.25)). Celui-ci est limité par les deux vecteurs V i et V i +1
52
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
définis dans le Tableau (I.1). Les tensions de référence sont reconstituées en effectuant une
moyenne temporelle de ces vecteurs.
β
V3 (0 1 0) V2 (1 1 0)
2
ucβ uc
3 1 Sa Sb Sc
V0 ,V7 θ V1 (1 0 0)
V4 (0 1 1)
u cα
α
4 6
5
V5 (0 0 1) V6 (1 0 1)
Si le vecteur de référence se trouve dans le secteur i (i = 1,…6), alors ti, ti+1 étant les temps
d’application des vecteur adjacents Vi et Vi+1, et t0 le temps d’application des vecteurs
nuls V0, V7 [25].
Pour assurer l’égalité de la valeur moyenne de la tension et sa référence à partir d’un instant t,
on a :
1 ⎡ t +t 1
t +T h t +t 1 +t 2
1
t +T h
⎤
∫t Th
⎢
⎢⎣ t
∫ V u c dt =
i dt +
Th ∫
t +t 1
V i +1 + ∫
t +t 1 +t 2
V 0dt ⎥
⎥⎦
(II.87)
Dans une période d’échantillonnage Th très petite u c ≈ C te , après la simplification on trouve :
(II.88)
u cT h = t i .V i + t i +1 .V i +1 + t 0 .V 0
Pour le secteur 1 on a :
u T = t 1 . V 1 + t 2 .V 2 + t 0 .V 0 (II.89)
c h
Où :
uc = ucα + jucβ
53
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
2
V1 = vdc
3
2 1 3 (II.90)
V2 = vdc ( + j )
3 2 2
V0 = 0
Par identification, on obtient :
2 ⎧ 1
⎪u cα = t 1.
v dc + t 2 . v dc
3 ⎪ 6
⎨
(II.91)
1 ⎪u = t .
v dc
⎪ cβ 2
⎩
2
On trouve les temps comme suit :
⎧ 6.u cα − 2.u c β
⎪t 1 = Th
⎪ 2.v dc
⎪ (II.92)
⎨ 2.u c β
⎪ t2 = Th
⎪ v dc
⎪ t = T h − t1 − t 2
⎩ 0
En effectuant le même calcul, nous obtenons les temps correspondants aux vecteurs de tension
qui composent chaque secteur.
54
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
II.4.2.2. Création des impulsions
Les vecteurs à appliquer pour différentes positions du vecteur tension de référence sont indiqués
par la figure suivante [17].
Sa 0 0 0 1 1 0 0 0
Sa 0 1 1 1 1 1 1 0 Sa 0 0 1 1 1 1 0 0
Sb 0 0 1 1 1 1 0 0 Sb 0 1 1 1 1 1 1 0 Sb 0 1 1 1 1 1 1 0
0 1 1 1 1
Sc 0 0 0 1 1 0 0 0
Sc 0 0 0 1 1 0 0 0 Sc 0 0 0
t0
t0
t1
t2 t0 t0
t2
t21 t0
t0
t3
t2 t0 t0
t2
t23 t0
4
t3
t24 t 0 t 0
t4
2
t23 t0
4
4 2 2 4 4 2 4 4 2 2 4 4 2 4 2 4 4
t a on t a on t a on
t b on t b on t b on
t c on t c on t c on
tc off t a off t a off
t b off t b off t b off
ta off t c off t c off
Sa 0 0 0 1 1 0 0 0
Sa 0 0 1 1 1 1 0 0 Sa 0 1 1 1 1 1 1 0
0 1 1 1 1 0 0 0 0 0 0 Sb 0 0 0 1 1 0 0 0
Sb 0 Sb 0 0 1 1
0 1 1 1 1
Sc 0 1 1 1 1 1 1 0
Sc 0 1 1 1 1 1 1 0 Sc 0 0 0
t0 t0 t1 t6 t0 t0 t6 t1 t0
t5
t4 t0 t0
t4
t25 t0
t0
t5
t6 t0 t0
t6
t25 t0
4
2 2
4
4
2
2 4
4 2 2 4 4 2 4 4 2 2 4 4 2 4
t a on t a on t a on
t b on t b on t b on
t c on t c on t c on
t a off t a off t a off
t b off t b off t b off
t c off t c off t c off
Cette figure permet de donner la relation entre ton , toff de chaque interrupteur et les durées de
conduction t1, t2, t0 pour le secteur 1, d’après la figure (II.26) on a les relations suivantes [25]:
3.t0 t0
ta on = + t1 + t2 ta off =
4 4
3.t t t t
tb on = 0+ 1
tb off = 0 + 1 + t2
4 24 2 (II.93)
3.t t tt t t
tc on = 0+ 1+ 2
tc off = 0 + 1 + 2
4 4 2 2
2 2
De la même manière on peut déterminer les instants de commutation ton, toff de chaque
interrupteur pour les autres secteurs.
55
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
L’état de chaque interrupteur est déduit par une simple comparaison entre l’instant t et les
instants ton, toff .
Les paramètres choisis pour la simulation de DPC-SVM sont identiques à ceux de la commande
DPC, les fréquences d’échantillonnage sont donnés les pour chaque le bloc comme suit :
La figure (II.27) montre la réponse du redresseur commandé par DPC-SVM lors d’un changement
de la référence de la tension de sortie de v dc ref = 600V à v dc ref = 700V à t = 0.5s.
vdc
700
vdcref
650
600
56
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
(b) Courant de ligne ia (A)
20
10
-10
-20
10
ia
0
-10
-20
-30
0.46 0.47 0.48 0.49 0.5 0.51 0.52 0.53 0.54
Temps (s)
(d) Puissance active (W) et réactive (var) et leurs références
12000
10000 Pest
Pref
8000 qest
6000
qref
4000
2000
-2000
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
Figure (II.27) : Performances du redresseur commandé par DPC-SVM
lors d’une variation de la tension de référence
La figure (II.28) montre la réponse du redresseur lors d’une diminution de la résistance de charge de
100% à t = 0.5s.
(a) Tension redressée vdc et sa référence (V)
602.5
602
601.5
601
vdcref
600.5
600
599.5
vdc
599
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
57
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
(b) Courant de ligne ia (A)
15
10
-5
-10
-15
10
ia
0
-10
-20
-30
0.46 0.47 0.48 0.49 0.5 0.51 0.52 0.53 0.54
Temps (s)
(d) Puissance active (W) et réactive (var) et leurs références
8000
6000
Pest
4000
Pref
qest
qref
2000
Figure (II.29) : Spectre harmonique du courant de ligne
58
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
II.4.4. Interprétations des résultats
Les résultats de simulations sont représentés par à la figure (II.28) dans le cas d’une consigne de
tension continue qui varie en échelon entre 600V et 700V, on note que la vdc suit bien sa
référence vdc ref. Lors de ce changement, le courant de ligne reste pratiquement sinusoïdal. Le
THD est de 1.64% et le facteur de puissance est maintenu unitaire. Les ondulations des
puissances active et réactive autour de leurs références sont réduites.
On montre à la figure (II.29) les résultats de simulation relatifs à une variation de la résistance de
charge. On remarque que le régulateur intervient rapidement pour rétablir la tension à sa
référence. La tension et le courant de ligne sont pratiquement en phase et le facteur de puissance
est quasiment égal à l’unité.
Par analogie avec la commande par orientation du flux (FOC feild orienter control) d'un moteur
asynchrone [21], la commande par orientation de la tension VOC (en anglais Voltage Oriented
Control) et la commande par orientation du flux virtuel VFOC, sont proposés pour la commande
du redresseur PWM.
La figure (II.30) montre la configuration globale de la commande par orientation de la tension
pour un redresseur PWM triphasé.
ea R L ia Redresseur
eb R L ib
C Charge
ec R L ic
PWM
ib ia Sa Sb Sc
Mesure des courants et Sa
vdc Sb
estimation des tensions
Sc
SVM vdc
du réseau -
iβ iα ucβ ucα + vdc ref
eβ eα
eˆ
arctg ( β ) θˆ α-β
eˆα d-q PI
ucq ucd
α-β θˆ id ref
d-q PI PI
iq -
+ id -
iq ref = 0 + id ref
59
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
Cette technique de commande utilise deux régulateurs PI pour contrôler les composantes du
courant dans le plan synchrone d-q. L’axe réel du repère tournant est typiquement fixé sur le
vecteur tension de ligne. En raison des transformations des coordonnées, les composantes de
courant à commander deviennent des quantités continues en régime permanent, et l'action
intégrale des contrôleurs peut ainsi éliminer les erreurs statiques en régime permanent. En outre,
le réglage de la tension continue est typiquement mis en application avec un contrôleur simple de
type PI [21].
β
q
i
d
iq eβ e = ed
ϕ id
θ = ωt
α
eα
Figure (II.31) : Diagramme vectoriel de la tension du réseau et du
courant de ligne
II.5.1. Synthèse des régulateurs de courant
di d
e d = Ri d + L − ω Li q + u cd
dt
di (II.95)
e q = Ri q + L q + ω Li d + u cq
dt
di d
E = Ri d + L − ω Li q + u cd
dt
di (II.96)
0 = Ri q + L q + ω Li d + u cq
dt
60
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
On pose :
di d
Δu d = Ri d + L
dt
di q (II.97)
Δu q = Ri q + L
dt
u cd = E + ω Li q − Δu d
(II.99)
u cq = −ω Li d − Δu q
v dc E
v dc ref - + u cd
id ref + Δu d +
+ PI PI -
- +
id Lω
iq Lω
- Δu q - u cq
i q ref = 0 + PI -
61
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
id
+ ki Δu d 1 id
ref
kp +
- s Ls + R
(k p s + k i ) (II.101)
H (s ) =
L .s + (k p + R )s + k i
2
Par analogie entre l’expression d’un système du deuxième ordre en boucle fermée on trouve:
k p = 2.L .ξωn − R
(II.102)
k i = L .ωn
2
L’équation (II.102) est valable pour les deux correcteurs.
p ref
id ref = (II.103)
ed
L’équation des tensions du réseau dans le repère α-β est donnée par :
⎡eˆα ⎤ ⎡i α ⎤ ⎡uˆl α ⎤ ⎡u cα ⎤
⎢eˆ ⎥ = R ⎢i ⎥ + ⎢uˆ ⎥ + ⎢u ⎥ (II.104)
⎣ β ⎦ ⎣ β ⎦ ⎣ l β ⎦ ⎣ cβ ⎦
⎡uˆlα ⎤ 1 ⎡iα − iβ ⎤ ⎡ pˆ l ⎤
⎢uˆ ⎥ = 2 2 ⎢i iα ⎥⎦ ⎢⎣ qˆl ⎥⎦ (II.105)
⎣ lβ ⎦ iα + iβ ⎣ β
Où : p̂l et q̂l sont les puissances active et réactive aux bornes des inductances et sont données
par les équations (II.27) et (II.12) respectivement.
La résistance de ligne est pratiquement négligeable, La tension du réseau peut être estimée par
les équations (I.20), (II.104) et (II.105).
62
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
II.5.3. Résultats de simulation
On présente ici quelques résultats obtenus par simulation afin d’analyser les performances de la
commande VOC du redresseur PWM.
Les paramètres choisis pour la simulation du VOC sont identiques à ceux utilisés dans la DPC.
Les fréquences d’échantillonnage sont données comme suit :
La figure (II.34) montre la réponse du redresseur commandé par VOC lors d’un changement de la
référence de la tension de sortie de v dc ref = 600V à v dc ref = 700V à t = 0.5s.
vdc
700
vdcref
650
600
10
-10
-20
63
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
(c) Courant de ligne ia (A) et la tension de phase réduite ea (V)
30
ea
20
10
ia
0
-10
-20
-30
0.46 0.47 0.48 0.49 0.5 0.51 0.52 0.53 0.54
Temps (s)
(d) Les composants id, iq (A) et leurs références
30
id
25
id ref
20 iq
15 iq ref
10
-5
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
Figure (II.34) : Performances du redresseur commandé par VOC
lors d’une variation de la tension de référence
La figure (II.35) montre la réponse du redresseur lors d’une diminution de la résistance de charge de
100% à t = 0.5s.
(a) Tension redressée vdc et sa référence (V)
600
599.8
599.6
vdcref
599.4
vdc
599.2
599
598.8
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
(b) Courant de ligne ia (A)
15
10
-5
-10
-15
64
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
(c) Courant de ligne ia (A) et la tension de phase réduite ea (V)
30
ea
20
10
ia
0
-10
-20
-30
0.46 0.47 0.48 0.49 0.5 0.51 0.52 0.53 0.54
Temps (s)
25
20
15 id
id ref
10
iq
5 iq ref
0
-5
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
La commande par orientation du flux virtuel VFOC est basée sur estimation du flux virtuel au
lieu de l’estimation de la tension (figure (II.37)).
65
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
ea R L ia Redresseur
eb R L ib
C Charge
ec R L ic
PWM
ib ia Sa Sb Sc
Sa
vdc Mesure des courants et
estimation du flux virtuels
Sb
Sc SVM vdc
-
iβ iα ψˆ L β ψˆ Lα ucβ + vdc ref
ucα
ψˆ L β
arctg ( ) α-β
ψˆ L α θˆψ L d-q PI
α-β θˆψ L ucd ucq
iq ref
d-q PI PI
iq -
+ id -
iq ref = 0 + id ref
e = eq
iq
i ϕ θψ L α
ψ Lα
id
Avec l’orientation du flux virtuel les équations du modèle du redresseur dans les coordonnées
synchrones sont transformées en [21] :
66
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
di d
0 = Ri d + L − ω Li q + u cd (II.104)
dt
di
e q = E = Ri q + L q + ω Li d + u cq (II.105)
dt
id Lω
- Δu d + u cd
id ref = 0 + PI -
k p = 2.L .ξωn − R
(II.106)
k i = L .ωn
2
Les paramètres choisis pour la simulation du VFOC sont identiques à ceux utilisés dans la
commande VOC. Les fréquences d’échantillonnage sont les suivantes :
La figure (II.40) montre la réponse du redresseur commandé par VOC lors d’un changement de la
référence de la tension de sortie de v dc ref = 600V à v dc ref = 700V à t = 0.5s.
67
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
(a) Tension redressée vdc et sa référence (V)
vdc
700
vdcref
650
600
10
-10
-20
10
ia
0
-10
-20
-30
0.46 0.47 0.48 0.49 0.5 0.51 0.52 0.53 0.54
Temps (s)
30
(d) Les composants id, iq (A) et leurs références
id
25 id ref
20 iq
15
iq ref
10
-5
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
Figure (II.40) : Performances du redresseur commandé par VFOC
lors d’une variation de la tension de référence
68
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
La figure (II.41) montre la réponse du redresseur lors d’une diminution de la résistance de charge de
100% à t = 0.5s.
(a) Tension redressée vdc et sa référence (V)
600.5
600
599.5
vdcref
vdc
599
598.5
598
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
(b) Courant de ligne ia (A) Temps (s)
15
10
-5
-10
-15
10
ia
0
-10
-20
-30
0.46 0.47 0.48 0.49 0.5 0.51 0.52 0.53 0.54
Temps (s)
(d) Les composants id, iq (A) et leurs références
30
25
20
15 iq
iq ref
10
id
5 id ref
0
-5
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
Figure (II.41) : Test de robustesse vis-à-vis la variation de la résistance de charge
69
Chapitre II Techniques de commande du redresseur PWM triphasé
Les figures (II.34) et (II.40) montrent les résultats de simulation d’un redresseur PWM
commandé par VOC et VFOC lors d’un changement de la référence de la tension de sortie. On
remarque que la tension de sortie suit bien sa référence avec un dépassement de 4% de sa valeur
de référence. Le courant du réseau est pratiquement sinusoïdal avec un THD =1.65% pour la
commande VOC et 1.09% pour la commande VFOC, ainsi le courant de ligne est en phase avec
la tension correspondante. Nous remarquons aussi que les deux composantes du courant suivent
leurs consignes, ceci prove le bon fonctionnement des régulateurs de courant.
Les figures (II.35) et (II.41) montrent l’allure du courant de ligne et de la tension de sortie avec
les commandes VOC et VFOC lors d’une réduction brusque de la charge de 100%. Le courant de
ligne reste en phase avec la tension de ligne, ce qui prouve qu’il n’y a pas consommation de la
puissance réactive.
II.7. Conclusion
Les structures de contrôle DPC avec modulation vectorielle DPC-SVM, VOC, et VFOC,
présentent quelques avantages par rapport aux structures classiques DPC et VF-DPC.
La méthode d’estimation basée sur le flux virtuel pour les deux commandes DPC et VOC,
permet de travailler avec une fréquence d’échantillonnage plus réduite (les discontinuités de
l’estimation de la tension du convertisseur sont filtrées par l’intégrateur qui se comporte comme
un filtre passe-bas), et permet d’obtenir un faible THD.
70
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
Chapitre ІIІ
Commande par retour d’état
linéarisante du redresseur PWM
triphasé
III.1 Introduction
La commande linéarisante (input-output feedback linearization) a fait son apparition dans les
années 1980 avec les travaux d’isidori [26], et les apports bénéfiques de la géométrie
différentielle.
Un grand nombre de systèmes non linéaires peuvent être partiellement ou complètement
transformés en systèmes possédant un comportement entré-sortie ou entrée-état linéaire à travers
le choix approprié d’une loi de commande par retour d’état non linéaire endogène [27].
Lorsque les dynamiques des zéros sont stables, il est possible de transformer le système non
linéaire en une chaine d’intégrateurs [28].
Cette approche a souvent été employée pour résoudre des problèmes pratiques de commande
mais cette technique impose que le vecteur d’état soit mesuré et demande un modèle précis du
procédé à commander. De plus, les propriétés de robustesse ne sont pas garanties face aux
incertitudes du modèle [26].
Afin de réguler la tension de sortie et assurer un facteur de puissance unitaire, le présent chapitre
sera consacré à l’application de la technique de linéarisation au sens des entrées sorties dans la
commande du redresseur PWM triphasé. Cette commande non linéaire est associée à des
stratégies tel que la commande par orientation de la tension (VOC) et la commande directe de
puissance (DPC). Deux variantes de cette technique, l’un non adaptative et l’autre adaptative
sont à discuter dans ce chapitre.
Dans cette section, nous présentons quelques outils mathématiques nécessaires pour assimiler la
technique de linéarisation au sens des entrées-sorties.
71
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
III.1.2. Gradient
On définit le gradient d'une fonction scalaire lisse h(x) par rapport au vecteur x, par le vecteur
∂h
ligne ∇h( x) qui est défini par (∇h)i = . De façon similaire, le gradient d’un champ de
∂xi
vecteurs f ( x) est défini par le Jacobien de f ( x) .
∂fi
(∇f )ij = (III.1)
∂x j
dim(∇f ) = (n × n)
Lg L f h = ∇ ( L f h) g (III.5)
72
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
Le but de l'application de la méthode de linéarisation est de trouver une commande de type
retour d'état non linéaire plus précomponsateur non linéaire, qui en boucle fermée ramène le
système (III.6) à un système linéaire autour d'un point de fonctionnement [28], ceci permet
d'obtenir un comportement linéaire du système non linéaire sur toute la plage de fonctionnement.
Le degré relatif est le nombre de fois qu'il faut dériver la variable de sortie avant que l'entrée
apparaisse de façon explicite dans l'expression des dérivées.
Cette notion permet de vérifier si la linéarisation est exacte ou partielle. Deux cas peuvent se
présenter :
- Si le degré relatif est égal à l'ordre n du système, le système peut donc être linéarisé
exactement.
- Si le degré relatif est strictement inférieur à l'ordre du système, on ne peut que partiellement
linéarisé le système.
n
∂h( x)
Lf h = ∑ fi (III.8)
i =1 ∂xi
En dérivant la sortie jusqu'à ce qu'au moins une entrée apparaisse en utilisant l'expression:
∂h( x) ∂x
y& = ( )
∂x ∂t
∂h( x)
y& = ( f ( x) + g ( x).u ) (III.9)
∂x
= L f h( x ) + Lg h( x )
1
u= ( − L f h( x ) + v ) (III.10)
Lg h( x)
y& = v
(III.11)
73
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
Avec : Lg L f i −1h ( x ) ≠ 0
y ( r ) = L f r h ( x ) + Lg L f r −1h ( x )u (III.13)
1
u= r −1
( − L f r h( x ) + v ) (II.14)
Lg L f h( x )
Cette commande conduit à un système linéaire équivalent à une chaîne de r intégrateurs, défini
par :
y
(r )
= v (III.15)
v 1 u x = f(x)+g(x).u y
u= r-1 (-Lrf h(x) + v)
Lg h(x) y = h(x)
x = x1 x2 … xn T
L’équation (III.15) présente une chaîne de r intégrateurs en cascade [27] (figure (III.2)), ce qui
nous permet de lui imposer n’importe quelle dynamique stable par une bonne conception du
nouveau vecteur d’entrée v.
v y (r-1) y (r-2) y (r-3) y (1) y
74
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
III.2.1.2 Conception de la nouvelle commande v
Le vecteur v est conçu selon les objectifs de la commande. Pour le problème de poursuite
envisagé, il doit satisfaire:
( r −1)
− y ( r −1) ) + ... + k1 ( yd − y )
v = yd + kr −1 ( yd
(r )
(III.17)
où les éléments {y ,d yd (1) , .... , yd ( r −1) , yd ( r −1) } définissent les trajectoires de référence
imposées pour la sortie . Si les ki sont choisis de façon à ce que le polynôme :
S r + kr −1S r −1 + ... + k2 S + k1 = 0 soit un polynôme d’Hunvitz (possède des racines avec des
parties réelles négatives), alors on peut montrer que l'erreur e(t ) = yd (t ) − y (t ) satisfait :
Le système linéarisé en boucle fermée est donné par la figure (III.3) suivante :
yd + v 1 u x = f(x)+g(x).u y
∑ ki u= r-1 (-Lrf h(x) + v)
Lg h(x) y = h(x)
-
x = x1 x2 … xn T
T
x = [ x1 x2 L xn ] ∈ R n est le vecteur d’états, et u = ⎡⎣u1
T
Où u2 L u p ⎤⎦ ∈ R p est le
T
vecteur de commande et y = ⎡⎣ y1 y2 L y p ⎤⎦ ∈ R p représente le vecteur des sorties. f, gi sont
des champs de vecteurs lisses et hi , i = 1, 2,..., p est une fonction lisse.
Le problème consiste à trouver une relation linéaire entre l'entrée et la sortie en dérivant la sortie
jusqu'à ce qu'au moins une entrée apparaisse en utilisant l'expression suivante:
p
y j j = L f rj h( x) + ∑ Lgi ( L f rj −1h j ( x))ui j = 1, 2,..., p
(r )
(III.20)
i =1
75
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
Où : L f i h j et Lgi ( L f rj −1h j ) sont les iéme dérivées de Lie de h j respectivement dans la direction de f
et g.
r : est le nombre de dérivées nécessaires pour qu'au moins, une des entrées apparaisse dans
j
l'expression (III.20). Il est connu sous le nom de degré relatif correspondant à la sortie y j .
Le degré relatif total (r) est défini comme étant la somme de tous les degrés relatifs obtenus à
p
l'aide de (III.13) et doit être inférieur ou égal à l'ordre du système: r = ∑ rj ≤ n
j =1
On dit que le système (III.19) a pour degré relatif (r) s'il vérifie:
p ⎦ = ζ ( x ) + D ( x ).u
⎡ y rj ... ... y rp ⎤ (III.22)
⎣ 1
⎡ L f r1h1 ( x) ⎤
⎢ r2 ⎥
⎢ L f h2 ( x) ⎥
Où : ζ ( x) = ⎢ ⎥
(III.23)
M
⎢ rp ⎥
⎣⎢ L f hp ( x) ⎦⎥
⎡ Lg1 L f r1 −1h1 ( x) Lg 2 L f r1 −1h1 ( x) ... Lgp L f r1 −1h1 ( x) ⎤
⎢ ⎥
⎢ Lg1 L f r2 −1h2 ( x) Lg 2 L f r2 −1h2 ( x) ... Lgp L f r2 −1h2 ( x) ⎥
Et D ( x) = ⎢ ⎥ (III.24)
... ... ... ...
⎢ r −1 r −1 r −1
⎥
⎢⎣ Lg1 L f p hp ( x) Lg 2 L f p hp ( x) ... Lgp L f p hp ( x) ⎥⎦
Où : D(x) est appelé la matrice de découplage du système.
Si on suppose que D(x) n'est pas singulie, la loi de commande linéarisante a pour forme:
u = D( x) (−ζ ( x) + v)
−1
(III.25)
Notons que la linéarisation ne serait possible que si la matrice de découplage D(x) est inversible.
Le schéma bloc du système linéarisé est donné par la figure (III.4).
76
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
⎡ v1 ⎤ ⎡ u1 ⎤ ⎡ y1 ⎤
⎢v ⎥ ⎢u ⎥ ⎢y ⎥
v=⎢ ⎥ u = ⎢ ⎥
2
y=⎢ ⎥
2 2
⎢M⎥ ⎢M⎥ ⎢M⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ p
⎢ ⎥
⎢⎣v p ⎥⎦ ⎢⎣u p ⎥⎦ x& = f ( x) + ∑ g i ( x)ui
⎢⎣ y p ⎥⎦
u = D ( x ) −1 ( −ζ ( x ) + v ) i =1
yi = hi ( x)
T
x = ⎡⎣ x1 x2 ... x p ⎤⎦
T
Avec un bon choix de nouveau vecteur d’entrée ⎡⎣v1 v2 ... v p ⎤⎦ nous pouvons imposer
n'importe quelle dynamique stable.
M M M M
M M M M
vp y(rp p-1) y(rp p-2) y(rp p-3) yp(1) yp
77
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
III.2.2.1 Conception du nouveau vecteur de commande v
Dans le cas où nous avons un systéme MIMO, la nouvelle commande est un vecteur de
dimension (p×1), avec p : le nombre de sortie
( r j −1) ( r j −1)
) + ... + k1 ( yd j − y j ) 1 ≤ j ≤ p
( rj )
v j = yd j + k rj −1 ( yd j − yj (III.28)
lim e j (t ) = 0
t →∞ (III.30)
Le système linéarisé en boucle fermée est donné par la figure (III.6):
⎡ yd1 ⎤ ⎡ v1 ⎤ ⎡ u1 ⎤ ⎡ y1 ⎤
⎢ ⎥ ⎢v ⎥ ⎢u ⎥ ⎢y ⎥
⎢ yd 2 ⎥
yd = ⎢ ⎥ v=⎢ ⎥ u = ⎢ ⎥ y=⎢ ⎥
2 2 2
M ⎢M⎥ ⎢M⎥ ⎢M⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ yd p ⎥⎦
p
⎢ ⎥
+ ∑ ⎢v p ⎦⎥
⎣ ⎣⎢u p ⎦⎥ x& = f ( x) + ∑ g i ( x)ui ⎣⎢ y p ⎦⎥
ki u = D ( x ) −1 ( −ζ ( x ) + v ) i =1
- yi = hi ( x)
T
x = ⎡⎣ x1 x2 ... x p ⎤⎦
78
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
III.2.3 Commande linéarisante du redresseur PWM triphasé
Le schéma bloc de la commande est représenté par la figure (III.7). La synthèse des régulateurs
non linéaires de la tension de sortie et des puissances active et réactive sera l’objet de cette
section.
ea R L ia Redresseur
eb C
R L ib vdc Charge
ec R L ic
PWM
ib ia Sa Sb Sc
Mesure des courants et Sa
vdc Sb
estimation des puissances active
Sc
SVM
et réactive
ucα ucβ
iabc
abc vdc
αβ
iα,β p,q
Régulateur non linéaire vdc ref
Estimation des de la tension vdc
tensions de réseau
p ref
iα,β eα ,eβ
q ref ucα
Régulateur non linéaire des puissances
p ref
active et réactive ucβ
Les équations dynamiques du redresseur PWM triphasé dans la référentiel (α-β) sont données
par :
⎧ di α R 1
⎪ = − iα + (eα − u cα )
dt L L
⎪
⎪ di β R 1
⎨ = − iβ + (e β − u c β ) (III.31)
⎪ dt L L
⎪ d 1 v
⎪ = (eα i α + e β i β ) − dc
⎩ dt C .v dc C .R ch
79
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
Dans la stratégie de contrôle DPC, nous avons trois sorties à réguler. Il s’agit de la puissance
active p, la puissance réactive q et la tension vdc, chacune d’elle doit suivre sa référence pref , qref
et vdc ref respectivement. Pour réaliser cet objectif, il faut subdiviser le système (III.31) en deux
sous-systèmes :
⎧ di α R 1
⎪⎪ dt = − L i α + L (eα − u cα )
Sous-système 1: ⎨ (III.32)
⎪ di β = − R i + 1 (e − u )
⎪⎩ dt L
β
L
β cβ
T
Le premier sous-système d’ordre 2, est caractérisé par le vecteur d’état x = ⎡⎣iα iβ ⎤⎦ et le
⎡u cα ⎤
vecteur de commande u = ⎢ ⎥ . On peut écrire le système d’équation (III.32) sous la forme :
⎣u c β ⎦
x& = f ( x) + g ( x).u (III.33)
⎡ R 1 ⎤ ⎡ 1 ⎤
− i + e − 0 ⎥
⎡f 1 ⎤ ⎢ L α
L
α ⎥ ⎢
Où : f (x ) = ⎢ ⎥ = ⎢ ⎥ et g ( x) = ⎢ L ⎥ (III.34)
f
⎣ 2 ⎦ ⎢− i + R 1 ⎥ ⎢ 1⎥
eβ 0 −
⎢⎣ L β L ⎥⎦ ⎢⎣ L ⎥⎦
dv dc 1 v
Sous-système 2: = (eα i α + e β i β ) − dc (III.35)
dt C .v dc C .R ch
dvdc v p
= − dc + (III.36)
dt C.Rch C.vdc
Le deuxième sous-système, d’ordre 1, est caractérisé par le vecteur d’état x = vdc , et le vecteur de
commande u = p . Nous pouvons écrire l’équation (III.36) sous la forme suivante :
vdc 1
Avec : f ( x) = − , g ( x) = (III.38)
C.Rch C.vdc
Maintenant, on applique à chacun de ces modèles (III.33 et III.37) une linéarisation au sens des
entrées-sorties qui assure un découplage tota1 entre les commandes et les sorties des deux sous
systèmes.
La régulation de la tension vdc est assurée par le sous-système 2. Pour réaliser cet objectif, il faut
80
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
choisir comme sortie y = vdc , puis, nous cherchons son degré relatif.
Soit :
y = vdc = h( x)
∂h ∂h
∇h = = =1
∂ x ∂vdc
∂h
y& = ( f ( x) + g ( x).u )
∂x
y& = L f h( x ) + Lg h( x )u (III.39)
vdc 1
Avec : L f h( x) = − et Lg h( x) =
C.Rch C.vdc
v p
Il vient donc : y& = − dc + (III.40)
C.Rch C.vdc
Ainsi, l'entrée u = p apparait dans l'expression (III.40). Ce qui en résulte un degré relatif r = 1 .
Le degré relatif est égal à l’ordre du sous-système 2, la linéarisation est exacte.
1
Si le terme Lg h( x) = ≠ 0 , la loi de la commande linéarisante qui assure le découplage est
C.vdc
exprimée par:
1 v
u= p= (− L f h( x) + v) = Cvdc ( dc + v) (III.41)
Lg h( x) CRch
d (vdc ref )
v = k (vdc ref − vdc ) + (II.43)
dt
yd = vdc ref u= p
+ ∑ v vdc y = vdc
k u = p = Cvdc ( + v) Sous-système 2
- CRch
x = vdc
Avec le deuxième sous-système, on règle les puissances active et réactive. Ces deux sorties
doivent suivre les trajectoires qu'on leurs impose pref et qref . La puissance active de référence est
la sortie du régulateur de la tension vdc définie par l’équation (III.41).
Alors que la puissance réactive doit être forcée à rester nulle, à tout moment, pour assurer un
facteur de puissance unitaire, c’est pour cette raison, il faut imposer: qref = 0 .
2émesortie : y 2 = q = h2 (x ) = e β i α − eα i β ⇒ ∇h 2 = ⎡⎣e β −e α ⎤⎦
eβ eα
y& 2 = e β f 1 − eα f 2 − u cα + uc β (III.46)
L L
d
[ y1 y2 ] = ζ ( x) + D( x).u
T
(III.47)
dt
⎡ eα eβ ⎤
⎡eα f 1 + e β f 2 ⎤ ⎢− L −
L ⎥⎥
Avec : ζ (x ) = ⎢ ⎥ , D (x ) = ⎢
⎣e β f 1 − eα f 2 ⎦ ⎢ eβ eα ⎥
⎢⎣ − L L ⎥⎦
(e 2α + e 2 β )
Comme le déterminant de D(x): det(D (x )) = −
, est fonction du terme non nul
L2
(e 2α + e 2 β ) qui représente le carré du module de la tension du réseau dans le repère (α,β), cela
nous permet d’écrire la loi de commande suivante :
⎡u cα ⎤ ⎡ ⎡v 1 ⎤ ⎤
⎢u ⎥ = D (x ) ⎢ −ζ (x ) + ⎢ ⎥ ⎥
−1
(III.48)
⎣ c β ⎦ ⎣ ⎣v 2 ⎦ ⎦
d ⎡v ⎤
[ y1 y2 ] = ⎢ 1 ⎥
T
Où : (III.49)
dt ⎣v2 ⎦
82
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
Pour imposer le régime statique sur l’erreur les nouvelles entrées internes (v1 , v2 ) doivent être
conçues pour assurer :
⎧⎪lim p = pref
t →∞
⎨
⎪lim q = qref = 0
⎩ t →∞
Pour assurer une poursuite de trajectoire, nous devons prendre:
⎧ d ( pref )
⎪⎪v1 = k1 ( pref − p) +
dt
⎨ (III.50)
⎪v = k (q − q) + d (qref )
⎪⎩
2 2 ref
dt
Notre objectif est d’assurer un facteur de puissance unitaire, ceci revient à imposer : qref = 0 .
Dans ce cas l’équation (III.50) devient :
⎧ d ( p ref )
⎪v 1 = k 1 ( p ref − p ) +
⎨ dt (III.52)
⎪⎩v 2 = −k 2 q
Les coefficients k1 et k2 sont choisis de telle façon que les polynômes s + k 1 et s + k 2 possèdent
des pôles à parties réelles négatives.
Le schéma bloc du système linéarisé en boucle fermée est représenté par la figure (III.9)
⎡ k1 ⎤
⎡ pref ⎤ ⎢ k ⎥ ⎡ v1 ⎤ ⎡u cα ⎤ ⎡ p⎤
yd = ⎢ ⎥ ⎣ 2⎦ ⎢ ⎥ u =⎢ ⎥ y=⎢ ⎥
⎣ qref ⎦+ ∑ ⎣v2 ⎦ ⎣u c β ⎦ ⎣q⎦
ki u = D ( x ) ( −ζ ( x ) + v )
−1
Sous-système 1
-
T
x = ⎡⎣iα iβ ⎤⎦
La simulation de la commande DPC-non linéaire est réalisée avec les paramètres suivants :
Les fréquences d’échantillonnage sont données pour chaque régulateur comme suit :
83
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
- Régulateurs des puissances active et réactive : fe = 50kHz
- Régulateur de la tension continue : fe = 100kHz
- Bloc d’Estimateur des puissances et la tension du réseau fe = 1000kHz
- Bloc du modulateur SVM : fe = 100kHz
700
680
vdc
660
vdcref
640
620
600
580
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
30
(b) Courant de ligne ia (A)
20
10
-10
-20
-30
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
(c) Courant de ligne ia (A) et la tension de phase réduite ea (V)
30
ea
20
10
ia
0
-10
-20
-30
0.46 0.47 0.48 0.49 0.5 0.51 0.52 0.53 0.54
Temps (s)
84
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
(d) Puissance active (W) et réactive (var) et leurs références
12000
10000
Pest
Pref
8000 qest
6000 qref
4000
2000
-2000
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
Figure (II.10) : Performances du redresseur lors d’une
variation de la tension de référence
La figure (II.11) montre la réponse du redresseur avec sa commande DPC-non linéaire lors
d’une diminution de la résistance de charge de 100%
(a) Tension redressée vdc et sa référence (V)
600
vdcref
595
vdc
590
585
10
-5
-10
-15
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
(c) Courant de ligne ia (A) et la tension de phase réduite ea (V)
30
ea
20
10
ia
0
-10
-20
-30
0.46 0.47 0.48 0.49 0.5 0.51 0.52 0.53 0.54
Temps (s)
85
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
(d) Puissance active (W) et réactive (var) et leurs références
6000
Pest
Pref
4000
qest
qref
2000
La figure (II.10) montre les différentes formes d’ondes du système pour une consigne de tension
continue qui varie en échelon entre 600V et 700V, ceci entraîne une augmentation de la
puissance active de 3.6 kW à 4.9 kW. On peut noter le bon contrôle des puissances active et
réactive instantanées. Le courant de ligne répond bien à la variation imposée par vdc, il s’établit
rapidement après une phase de transition limitée par la saturation du régulateur.
La figure (II.11) représente les formes d’ondes pour une variation de la charge résistive. On
s’aperçoit que le courant augmente avec la diminution de la valeur de la résistance de charge. La
variation du courant est accompagnée par celle de la puissance active, tandis que la puissance
réactive reste fixée à sa valeur de référence (nulle), ce qui se traduit aussi par un déphasage nul
entre le courant et la tension. En outre, nous remarquons également une chute de la tension vdc de
16V. Du fait que l’algorithme du régulateur non linéaire est fonction de la valeur de la résistance
de charge nominale.
Le schéma bloc de la commande VOC-non linéaire est représenté par la figure (III.12). La
conception des régulateurs non linéaires de la tension de sortie et des courants sera réalisée dans
cette section.
86
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
ea R L ia Redresseur
eb R L ib
C Charge
ec R L ic
PWM
ib ia Sa Sb Sc
Sa vdc ref vdc
vdc Mesure des courants et
Sb
estimation des tensions
Sc
SVM
du réseau Régulateur non linéaire
iabc e abc ucα ucβ de la tension vdc
abc
α β eˆ
θˆ αβ id ref
θˆ = arctg ( β ) dq
eˆα
e αβ ucd ucq
θˆ
abc α β
d q d q
idq e dq
vdc
iq ref Régulateur non linéaire
des courants id, iq
id ref
Rappelons que les équations dynamiques du redresseur PWM triphasé dans le référentiel (d-q)
sont comme suit:
⎧ di d R 1
⎪ dt = − L i d + ωi q + L (e d − u cd )
⎪
⎪ di q R 1
⎨ = − i q − ωi d + (e q − u cq ) (III.53)
⎪ dt L L
⎪ dv dc 1 v dc
⎪ dt = C .v (e d i d + e q i q ) − C .R
⎩ dc ch
Notre objectif est de forcer la tension aux bonnes de la capacité vdc de suivre sa référence vdc ref et
d’assurer un facteur de puissance unitaire. Pour ce faire, on choisit comme sorties les
composantes directe et en quadratique du courant de ligne et la tension au borne de la
capacité vdc .
87
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
⎡ y1 ⎤ ⎡ id ⎤
⎢ ⎥
y = ⎢⎢ y2 ⎥⎥ = ⎢ iq ⎥ (III.54)
⎢⎣ y3 ⎥⎦ ⎢⎣ vdc ⎥⎦
Pour réaliser cet objectif, il faut subdiviser le système (III.53) en deux sous-systèmes comme
suit :
⎧ di d R 1
⎪⎪ dt = − L i d + ωi q + L (e d − u cd )
Sous-système 1: ⎨ (III.55)
⎪ di q = − R i − ωi + 1 (e − u )
⎪⎩ dt L
q d
L
q cq
T
Le premier sous-système d’ordre 2, est caractérisé par le vecteur d’état x = ⎡⎣id iq ⎤⎦ et le vecteur
⎡ucd ⎤
de commande u = ⎢ ⎥ . On peut écrire le système d’équation (III.55) sous la forme :
⎣ucq ⎦
x& = f ( x ) + g ( x ).u (III.56)
⎡ R 1 ⎤ ⎡ 1 ⎤
⎢ − i d + ωi q + e d ⎥ ⎢ − 0 ⎥
⎡f ⎤
Où : f (x ) = ⎢ 1 ⎥ = ⎢ L L
⎥ et g ( x) = ⎢ L ⎥
⎣ f 2 ⎦ ⎢ − R i − ωi + 1 e ⎥ ⎢ 0 − 1⎥
⎣⎢ L L ⎦⎥ ⎣⎢ L ⎦⎥
q d q
Sous-système2 :
dv dc 1 v
= (e d i d + e q i q ) − dc (III.57)
dt C .v dc C .R ch
eq i q v dc e
= − + d id
C .v dc C .R ch C .v dc
Le deuxième sous-système, d’ordre 1, est caractérisé par le vecteur d’état x = vdc , et le vecteur de
commande u = id . Nous pouvons écrire l’équation (II.57) sous la forme suivante :
La régulation de la tension vdc est assurée par le sous-système 2. Pour obtenir la loi de commande
linéarisante, nous calculons le degré relatif de la sortie y, c’est-à- dire le nombre de fois qu’il faut
dériver la sortie afin de faire apparaitre au mois une entrée.
y = vdc = h( x)
88
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
Ce qui donne :
∂h ∂h
∇h = = =1
∂x ∂vdc
Sa dérivée :
∂h
y& = ( f ( x) + g ( x).u )
∂x
y& = L f h( x) + Lg h( x)u (III.60)
eq iq vdc e
Avec : L f h( x) = − et Lg h( x) = d
C.vdc C.Rch C.vdc
eq iq vdc e
Il vient donc : y& = − + d (III.61)
C.vdc C.Rch C.vdc
Puisque l’entrée id apparait dans l’expression (III.61), on peut noter que le degré relatif r1 = 1 .
Le degré relatif de cette sortie est égal à l’ordre du sous-système 2, la linéarisation est exacte.
1
Comme le terme Lg h( x) = ≠ 0 . (à condition que le condensateur soit initialement chargé),
C.vdc
la loi de la commande linéarisante qui assure le découplage est exprimée par:
1 Cv eq iq v
u = id = ( − L f h( x ) + v ) = dc ( − + dc + v ) (III.62)
Lg h( x ) ed Cvdc CRch
La nouvelle entrée doit être conçue pour nous assurer que: lim vdc = vdc ref
t →∞
d (vdc ref )
v = k (vdc ref − vdc ) + (III.64)
dt
Le schéma bloc du deuxième sous-système en boucle fermé est représenté par la figure (III.13)
89
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
vdc ref u = id
+ ∑ v Cv dc eq i q v y = vdc
k u = id = (− + dc + v ) Sous-système 2
ed Cv dc CR ch
-
x = vdc
Sa dérivée :
1
y&1 = f 1 − ucd (III.66)
L
L’entré u cd apparait dans l'expression (III.66). Donc le degré relatif est r1 = 1.
2émesortie : y 2 = i q = h2 ( x ) ⇒ ∇h2 = [ 0 1]
Sa dérivée est :
1
y& 2 = f 2 − u cq (III.67)
L
d
[ y1 y2 ] = ζ ( x) + D( x).u
T
(III.68)
dt
⎡ 1 ⎤
⎡ f1 ⎤ ⎢− 0 ⎥
Avec : ζ ( x) = ⎢ ⎥ , D( x) = ⎢ L ⎥
⎣ f2 ⎦ ⎢ 0 −
1⎥
⎣⎢ L ⎦⎥
90
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
1
Le déterminant de D(x); det( D( x)) = ≠ 0 . Cela nous permet d’écrire la loi de commande
L2
suivante :
⎡u cd ⎤ ⎡ ⎡v 1 ⎤ ⎤
⎢u ⎥ = D (x ) ⎢ −ζ (x ) + ⎢ ⎥ ⎥
−1
(III.69)
⎣ cq ⎦ ⎣ ⎣v 2 ⎦ ⎦
d ⎡v ⎤
[ y1 y2 ] = ⎢ 1 ⎥
T
Où : (III.70)
dt ⎣v2 ⎦
Les nouvelles entrées internes (v1 , v2 ) doivent être conçues pour assurer :
⎧⎪lim id = id ref
t →∞
⎨ (III.71)
⎪lim iq = iq ref
⎩ t →∞
Pour assurer une poursuite de trajectoire, nous devons prendre:
⎧ d (id ref )
⎪⎪v1 = k1 (id ref − id ) + (III.72)
dt
⎨
⎪v = k (i d (iq ref )
2 q ref − iq ) +
⎪⎩
2
dt
Pour un facteur de puissance unitaire, ceci revient à imposer : iq ref = 0 . Dans ce cas l’équation
(III.72) devient :
⎧ d (i d ref )
⎪v 1 = k 1 (i d ref − i d ) +
⎨ dt (III.73)
⎪v 2 = −k 2i q
⎩
Les coefficients k1 et k2 sont choisis de telle façon que les polynômes s + k 1 et s + k 2 possèdent
des pôles à parties réelles négative.
Le schéma bloc du système linéarisé en boucle fermée est représenté par la figure (III.14).
⎡ k1 ⎤
⎡id ref ⎤ ⎢ k ⎥ ⎡ v1 ⎤ ⎡u cd ⎤ ⎡id ⎤
yd = ⎢ ⎥ ⎣ 2⎦ ⎢ ⎥ u =⎢ ⎥ y=⎢ ⎥
⎣ iq ref
⎦+ ⎣v2 ⎦ ⎣u cq ⎦ Sous-système
Sous-système11 ⎣ iq ⎦
∑ ki u = D ( x ) ( −ζ ( x ) + v )
−1
-
T
x = ⎡⎣id iq ⎤⎦
91
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
III.2.3.2.2. Résultats de simulation
La simulation de la commande VOC-non linéaire est réalisée avec les paramètres suivants :
Les fréquences d’échantillonnage sont données pour chaque bloc comme suit :
700
680 vdc
660 vdcref
640
620
600
580
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
10
-10
-20
92
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
(c) Courant de ligne ia (A) et la tension de phase réduite ea(V)
30
ea
20
10
ia
0
-10
-20
-30
0.5 Temps (s)
(d) Les composants id, iq (A) et leurs références
id
30
id ref
iq
20 iq ref
10
La figure (III.16) montre la réponse du redresseur avec sa commande VOC-non linéaire lors
d’une diminution de la résistance de charge de 100% t = 0.5s.
(a) Tension redressée vdc et sa référence (V)
600
vdcref
595
vdc
590
585
10
-5
-10
-15
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
93
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
(c) Courant de ligne ia (A) et la tension de phase réduite ea (V)
30
ea
20
10
ia
0
-10
-20
-30
0.46 0.47 0.48 0.49 0.5 0.51 0.52 0.53 0.54
Temps (s)
(d) Les composants id, iq (A) et leurs références
25
id
20
id ref
15 iq
iq ref
10
-5
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
Figure (III.16) : Test de robustesse vis-à-vis la variation de
la résistance de charge
La figure (III.15) montre les différentes formes d’ondes du système lors de la variation de la
tension continue de 600V à 700V. Cette variation entraîne une augmentation de la composante
directe du courant id de 10 A à 12.85 A. Le courant de ligne réagit à cette variation pour s’établir
rapidement après une phase de transition.
III.3.1. Introduction
94
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
nominal du procédé à contrôler mais aussi les incertitudes des paramètres liées au modèle. La
structure du contrôleur adaptative non linéaire est finalement composée d’une partie nominale, et
des thermes additionnels permettant de compenser les incertitudes liées au modèle [26].
j =1
Avec : θi (1) , i = 1,..., n1 et θ j (2) , j = 1,..., n2 sont les paramètres nominaux. L’indice n signifié
qu’il s’agit d’un modèle nominal.
95
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
Il est possible d’écrire : y ( r ) −v = n (s )e (III.79)
Avec : n (s ) = (s r + k r s r −1 + ... + k 1 )
III.3.2.2. Cas d’une commande adaptative
Dans le cas adaptatif les fonctions f et g sont des fonctions inconnues à cause des incertitudes de
ses paramètres, il faut donc les remplacer par leurs estimées ce qui donne le modèle suivant
[26] :
ˆ& ˆ
x = f (x ) + g ( x )u
ˆ ˆ (III.80)
Avec :
n1
fˆ ( x) = ∑ θˆi (1) (t ) f i ( x)
i =1
n2
gˆ ( x) = ∑ θˆj (2) (t ) g j ( x)
j =1
définies par :
n1
(L rf h )est = ∑ θˆ1i Lrf i h
i =1
n2
(L g Lrf −1h )est = ∑ θˆ 2j L g j Lrf −1h
j =1
La loi de commande estimée linéairisante est:
1
uˆ = r −1
(−(Lrf h )est + v ) (III.82)
(L g L h )est .uˆ
f
Si on remplace l’expression de la loi de commande estimée dans (III.76), nous obtenons :
⎡ 1 ⎤
y ( r ) = (Lrf h ) n + (L g Lrf −1h ) n ⎢ r −1
(−(L rf h )est + v ) ⎥ (III.83)
⎢⎣ (L g L f h )est ⎥⎦
⎡ 1 ⎤
y ( r ) = ⎡⎣(L rf h ) n − (L rf h )est ⎤⎦ + ⎡⎣(L g L rf −1h ) n − (L g L rf −1h )est ⎤⎦ . ⎢ r −1
( −(L rf h )est + v ) ⎥ + v
⎢⎣ (L g L f h )est ⎥⎦
96
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
Nous définissons les vecteurs d’erreurs paramétriques comme :
T
θ%1 = θˆ1 − θ 1 θ 1 = ⎡⎣θ11 θ 21 ... θ n 1 ⎤⎦
1
avec :
% ˆ T
θ = θ − θ
2 2 2
θ 2 = ⎡⎣θ12 θ 2 2 ... θ n 2 ⎤⎦
2
L’équation (II.83) peut être mise sous la forme compactée suivante :
D’après (III.79), on a :
n(s).e = w(1)θ%1 + w(2)θ% 2 (III.86)
On peut définir la loi d’adaptation des paramètres par la méthode du gradient comme [26] :
&% &ˆ
θ = θ = −γ w e (III.88)
T
Le schéma de principe de la commande DPC-non linéaire adaptative est donné par la figure
(III.17).
ea R L ia Redresseur
97
C
eb L ib
R vdc Charge
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
Dans la commande DPC-non linéaire, nous avons subdivisé le système d’équations en deux
sous-systèmes. Le premier ne dépend pas de la résistance de charge, tandis que le second y
dépend. Pour construire un régulateur non linéaire adaptatif, seul le deuxième sous-système
est pris en considération.
x& = f n (x ) + g n (x ).u (III.89)
Avec :
n1
f n (x ) = ∑ θi (1) f i (x )
i =1
n2
g n (x ) = ∑ θ j (2) g j (x )
j =1
vdc 1 1
f n ( x) = − θn , g n ( x) = , θn =
C C.vdc Rchn
Pour un système à paramètres nominaux, la loi de la commande linéarisante qui assure le
découplage est exprimée par:
98
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
1 v
u=p= (−(Lf h ) n + v ) = Cv dc ( dc θ n + v ) (III.90)
(L g h ) n C
v dc 1
Avec : (L f h ) n = − θ n et (L g h ) n =
C C .v dc
La version adaptative de cette commande passe nécessairement par la définition d’une loi
1
d’adaptation. Si le paramètre estimé est θˆ = , alors l’erreur paramétrique sera
Rˆch
1 1
θ% = θˆ − θ n = − . Dans ce cas, le modèle du sous-système 2 devient :
Rˆch R chn
ˆ
x& = f ( x ) + gˆ ( x ).uˆ (III.91)
Où :
n1
fˆ ( x ) = ∑θˆ
i =1
i
(1)
f i (x )
n2
gˆ (x ) = ∑ θˆj (2) g j (x )
j =1
v 1 1
fˆ ( x ) = − dc θˆ , gˆ ( x ) = , θˆ =
C C .vdc Rˆ chn
1 v
uˆ = (−(L f h )est + v ) = Cv dc ( dc θˆ + v ) (III.92)
(L g h )est C
On aura :
y& = (L f h ) n − (Lf h )est + v
v dc ˆ
y& −v = −(− )(θ − θ n ) (III.92)
C
A l’aide des équations (III.79) et (III.87), on peut écrire :
&ˆ
θ = −γ w e (III.94)
T
γ : Le gain d’adaptation.
99
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
III.3.3.1.1. Résultats de simulation
La simulation de la commande DPC-non linéaire adaptative est réalisée avec les paramètres
suivants :
Les fréquences d’échantillonnage sont données pour chaque bloc comme suite :
Rch n
100
Rch est
50
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
(b) Tension redressée vdc et sa référence (V)
vdc
700
vdcref
650
600
100
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
(c) Courant de ligne ia (A)
20
10
-10
-20
20 ea
10
ia
0
-10
-20
-30
0.46 0.47 0.48 0.49 0.5 0.51 0.52 0.53 0.54
10000
Pest
Pref
8000 qest
6000 qref
4000
2000
-2000
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
La figure (III.19) montre la réponse du redresseur avec sa commande DPC-non linéaire lors
d’une diminution de la résistance de charge de 100% avec adaptation de la charge
(a) Résistance nominale et son estimé (Ω)
150
100
Rch est
Rch n
50
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
101
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
(b) Tension redressée vdc et sa référence (V)
600
vdcref
595
vdc
590
10
-5
-10
-15
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
(c) Courant de ligne ia (A) et la tension de phase réduite ea (V)
30
ea
20
10
ia
0
-10
-20
-30
0.46 0.47 0.48 0.49 0.5 0.51 0.52 0.53 0.54
Temps (s)
(d) Puissance active (W) et réactive (var) et leurs références
8000
6000
Pest
Pref
4000 qest
qref
2000
102
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
La figure (III.18) montre que lorsque la tension continue atteint sa valeur de référence, on peut
noter que les puissances instantanées active et réactive sont contrôlées à leurs références. On
remarque également que le courant de ligne est très proche de la sinusoïde avec un THD de
0.68% (figure(III.20)) et en phase avec la tension de ligne (facteur de puissance unitaire). En
outre, la résistance estimée suit bien sa référence, mais le changement de référence entraîne une
augmentation de l’erreur d’estimation, cette erreur s’annule en régime permanent, puisque la
valeur estimée de la résistance dépend de l’erreur entre la tension vdc et sa référence. De son tour,
une mauvaise estimation de la résistance en régime transitoire engendre un dépassement dans la
tension de sortie. Ceci montre l’influence réciproque de l’estimation et la poursuite de la
référence dans ce type de régulateur.
D'après la figure (III.19), le contrôleur non-linéaire adaptatif réalise une régulation parfaite de la
tension de sortie dans les deux cas, nominal et avec diminution dans la résistance de charge. Au
moment de l'application de la charge, l'erreur de tension maximale transitoire enregistrée ne
dépasse pas les 2.66% de sa valeur nominale et ne tarde pas à s'annuler complètement dans le
régime permanent.
Le schéma de principe de la commande VOC-non linéaire adaptative donné par la figure (III.21).
103
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
ea R L ia Redresseur
eb R L ib
C Charge
ec R L ic
PWM
ib ia Sa Sb Sc
Mesure des courants et Sa vdc ref vdc
vdc Sb
estimation des tensions
Sc
SVM
du réseau
iabc eabc ucα ucβ Régulateur non linéaire
adaptatif de la tension
abc
α β eˆ
θˆ αβ vdc
θˆ = arctg ( β ) dq
eˆα id ref
e αβ ucd ucq
θˆ vdc
Loi d’adaptation
abc α β θ&% = −γ w T e
d q d q vdc ref
idq edq
vdc
iq ref Régulateur non linéaire
des courants id, iq
id ref
Le modèle nominal du deuxième sous-système donné par l’équation (III.57) peut être écrit sous
la forme :
x& = f n (x ) + g n (x ).u (III.95)
Avec :
n1
f n (x ) = ∑ θi (1) f i (x )
i =1
n2
g n (x ) = ∑ θ j (2) g j (x )
j =1
eqiq vdc ed 1
fn(x) = − θn , gn(x) = , θn =
Cv
. dc C Cv
. dc Rchn
Pour un système à paramètre nominal θ n , la loi de la commande est exprimée par:
1
u = id = ( −( L f h ) n + v ) (III.96)
(L g h )n
104
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
vdc eq iq e
Avec : (L f h) n = θ n et (Lg h) n = d
−
C.vdc C C.vdc
1
Dans la version adaptative, on définit le paramètre estimé θˆ = , alors l’erreur paramétrique
ˆ
Rch
1 1
d’une loi d’adaptation sera θ% = θˆ − θ n = − .
ˆ
R ch R chn
Le modèle du sous-système 2 devient :
ˆ
x& = f ( x ) + gˆ ( x ).uˆ (III.97)
Où :
eq iq vdc ˆ ed 1
fˆ ( x) = − θ , gˆ ( x) = , θˆ =
C.vdc C C.vdc ˆ
Rchn
1
uˆ = (−(L f h )est + v ) (III.98)
(L g h )est
On aura :
y& = (L f h ) n − (Lf h )est + v
v dc ˆ
y& −v = −(− )(θ − θ n ) (III.99)
C
A l’aide des équations (III.79) et (III.87) on peut écrire :
&ˆ
θ = −γ w e
T
(III.101)
γ : Le gain d’adaptation.
La simulation de la commande VOC-non linéaire adaptative est réalisée avec les paramètres
suivants :
105
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
- Le gain d’adaptation γ = 5.10−8 .
Les fréquences d’échantillonnage sont données par bloc comme suit :
- Le bloc d’adaptation de la résistance : fe = 100kHz
- Les fréquences des autres blocs restent les mêmes.
Rch n
100
Rch est
50
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
(b) Tension redressée vdc et sa référence (V)
vdc
700
vdcref
650
600
10
-10
-20
106
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
(d) Courant de ligne ia (A) et la tension de phase réduite ea (V)
30
ea
20
10
ia
0
-10
-20
-30
0.46 0.47 0.48 0.49 0.5 0.51 0.52 0.53 0.54
30 id
id ref
iq
20
iq ref
10
100
Rch est
Rch n
50
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
(b) Tension redressée vdc et sa référence (V)
600
vdc
vdcref
595
590
10
-5
-10
-15
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
(c) Courant de ligne ia (A) et la tension de phase réduite ea(V)
30
ea
20
10
ia
0
-10
-20
-30
0.46 0.47 0.48 0.49 0.5 0.51 0.52 0.53 0.54
Temps (s)
(e) Les composants id, iq (A) et leurs références
25
20
15 id
id ref
10
iq
5 iq ref
0
-5
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Figure (III.23) : Test de robustesse vis-à-vis la variation de
la résistance de charge avec adaptation
108
Chapitre III Commande par retour d’état linéarisante du redresseur PWM triphasé
III.3.3.2.2. Interprétations des résultats
La figure (III.22) montre les différentes formes d’ondes d’un redresseur à PWM contrôlé par la
commande VOC-non linéaire adaptative. On note que le courant est en phase avec la tension,
c'est-à-dire que le redresseur fonctionne sous un facteur de puissance unitaire. La composante
directe du courant suit bien sa référence, ce qui prove l’efficacité de la méthode de réglage
proposée. Nous remarquons aussi l’influence de l’estimée de la résistance sur les performances
du régulateur. Ceci se traduit par un dépassement lors du changement de la consigne de la
tension continue.
La figure (III.23) montre les différentes formes d’ondes dans le cas d’une variation de la
résistance de charge. Le facteur de puissance coté réseau est unitaire du fait que la tension simple
ea et le courant de ligne ia sont en phase. On peut noter aussi que la forme du courant est
sinusoïdal avec un THD = 0.86%. En outre, grâce à la loi d’adaptation, la tension de sortie
continue suit parfaitement sa référence en régime permanentant avec une erreur statique nulle.
Cependant, l’influence réciproque du régulateur non linéaire avec son algorithme d’adaptation
conduit à des régimes transitoires avec des dynamiques mal contrôlées.
Les résultats de simulation obtenus montrent que les deux commandes DPC-non linéaire et
VOC-non linéaire présentent pratiquement les mêmes performances dynamiques et statiques.
Tout fois, l’analyse spectrale du courant de ligne prove que la commande DPC-non linéaire
maitrise mieux le contenu harmonique du courant de ligne avec un taux de distorsion
harmonique plus faible.
Comparé au régulateur classique de type PI, la commande non linéaire présente de meilleurs
performances lorsqu’elle est associée aux techniques DPC et VOC. En effet, avec la commande
non linéaire le problème de poursuite de la référence est réalisé avec un temps de réponse
relativement faible. De plus une nette amélioration dans le taux de distorsion harmonique du
courant de ligne est observée. La comparaison entre les deux méthodes en terme algorithmique
donne une avance pour la commande non linéaire par rapport à la commande classique en
particulier lorsqu’il s’agit de l’adaptation des paramètres. Ceci est réalisé évidement au
détriment de la simplicité et le faible temps de calcul qu’offre le réglage classique.
III.5. Conclusion
Dans ce chapitre nous avons présenté les bases théoriques de la commande par retour d’état
linéarisante. L’idée est de transformer un système non linéaire en un système linéaire. Cette
technique sous ces deux variantes non adaptative et adaptative, est appliquée dans la commande
du redresseur triphasé associé aux commandes DPC et VOC.
Les résultats de simulation montrent que cette technique de commande est bien adaptée aux
problèmes de poursuite de la référence. Cependant, seule la variante adaptative est capable de
prendre en charge les variations de la résistance de charge.
109
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
Chapitre IV
Commande par backstepping du
redresseur PWM triphasé
ІV.1. Introduction
Le souci constant d'améliorer les performances des systèmes commandés conduit à des
modélisations de plus en plus précises. Cependant, s'il y a un modèle qui rend compte du
comportement d'un système dans une large plage de fonctionnement, il est malheureusement le
plus souvent non linéaire. De ce fait, les outils d'analyse et/ou de synthèse de lois de commande,
utilisées dans le domaine linéaire, deviennent caducs et absolument incapables de rendre compte
de certains phénomènes dont les systèmes non linéaires sont le siège. D'autres méthodes, plus
élaborées, deviennent alors nécessaires [29], [30].
La technique du backstepping offre une méthode systématique pour répondre à ce type de
problème. Le backstepping a été développé par Kanellakopoulos et al. (1991) et inspiré par les
travaux de Feurer & Morse (1978) d'une part et Tsinias (1989) et Kokotovit & Sussmann (1989)
d'autre part. L'arrivée de cette méthode a donné un nouveau souffle à la commande des systèmes
non linéaires, qui malgré les grands progrès réalisés, manquait d'approches générales. Le
backstepping se base sur la deuxième méthode de Lyapunov, dont il combine le choix de la
fonction énergie avec celui des lois de commande. Ceci lui permet, en plus de la tâche pour
laquelle le contrôleur est conçu (poursuite et/ou régulation), de garantir, en tout temps, la stabilité
globale du système compensé [29].
Ce chapitre est essentiellement consacré à deux sections, dans la première, on élabore une loi de
commande par la technique du backstepping , puis on l’ appliquée au redresseur PWM triphasé
associé aux commandes DPC et VOC.
Le problème des variations paramétriques sera traité dans la deuxième section de ce chapitre, où
il sera compensé par une commande backstepping adaptative.
110
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
ІV.2.1. Principe du backstepping
L’idée principale de cette stratégie de commande repose sur la construction d’un algorithme qui
permet en premier lieu de concevoir simultanément, pour un sous système, la loi du commande
passive (virtuelle) et la fonction de lyapunov qui garantit la stabilité. Ensuite, pour le deuxième
sous système on calcule une nouvelle commande virtuelle et une deuxième fonction de
Lyapunov, et ainsi de suite selon l’ordre du système. Enfin, en dernier lieu, on obtient
l’expression de la commande qui garantit la stabilité globale et les performances du système
[32].
x& = f ( x) + g ( x).u
y = h( x ) (IV.1)
Avec :
x = [ x1 ... xn ] : vecteur d'état;
T
x2
u : entrée du système.
y :sortie du système.
h (x) : fonction analytique de x.
f, g : champs de vecteurs supposés infiniment différentiables.
Pour appliquer la commande backstepping sur (IV.1), le système doit être sous forme strict
feedback. Cette condition peut être réalisée par le changement de variable suivant:
⎧ ζ&1 = ζ 2
⎪ &
⎪ ζ2 = ζ3
⎪ M
⎪&
⎪ ζ i −1 = ζ i
⎨ (IV.2)
⎪ M
⎪ζ&n −1 = ζ n
⎪
⎪ ζ&n = u
⎪
⎩ y = ζ1
z 1 = y − y d = ζ1 − y d
(IV.3)
111
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
Où : yd, la grandeur désirée (référence) de la sortie y
La première fonction de Lyapunov est choisie comme :
1 2
V1 = z1 (IV.4)
2
Et sa dérivée donne :
Comme le but est de choisir la commande virtuelle qui rend la dérivée de la fonction de
Lyapunov V&1 définie négative, alors nous avons :
α 1 = (ζ 2 )d = − k 1z 1 + y& d (IV.6)
Cela conduit à : V& = −k z 2 < 0
1 1 1 (IV.7)
z 2 = ζ 2 − (ζ 2 )d = ζ 2 − α 1 (IV.8)
= ζ 2 + k 1z 1 − y& d
1 1
V 2 = z 12 + z 2 2 (III.9)
2 2
On a :
z&1 = ζ 2 − y& d
= z 2 − k 1z 1 (IV.10)
La dérivée de V2 est donnée par :
Pour garantir la condition de stabilité (V&2 < 0 ), la seconde commande virtuelle ζ 3 est choisie
comme :
α 2 = (ζ 3 )d
(IV.12)
= (k 12 − 1)z 1 − (k 1 + k 2 ) z 2 + y&&d , k2 > 0
Ce qui en résulte :
112
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
Etape i: On prend
z i = ζ i − α i −1
1 i
Vi = ∑
2 j =1
z j2 (IV.14)
Nous avons :
z& i −1 = z i − k i −1z i −1 − z i − 2
(IV.15)
i −1
V&i = −∑ k j z j + z i (z i −1 + ζ&i − α&i −1 )
2
(IV.16)
j =1
α i = (ζ i +1 )d
(IV.17)
= k i z i − z i −1 + α& i −1 , ki > 0 ,
Etape n : On définit :
z n = ζ n − α n −1
Et : (IV.18)
n
1
Vn = ∑
2 j =1
z j2
On a :
z& n −1 = z n − k n −1z n −1 − z n − 2
n −1
V&n = −∑ k j z j 2 + z n (z n −1 + ζ&n − α& n −1 ) (IV.19)
j =1
α n = (ζ&n )d = u (IV.20)
u = k n z n − z n −1 + α& n −1 , kn > 0,
yd
Régulateur u Système non linéaire y = ζ1
Backstepping
ζ = [ζ 1 ζ2 L ζ n ]
ІV.2.2. Exemple
113
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
⎧ζ&1 = ζ 2
⎪ &
⎨ζ2 =u (IV.21)
⎪y =ζ
⎩ 1
Etape 1 :
z 1 = y − y d = ζ1 − y d (IV.22)
1 2
V1 = z1 (IV.23)
2
Donc :
V&1 = z 1z&1 = z 1 (ζ 2 − y& d ) (IV.24)
La commande virtuelle qui rend la dérivée de la fonction de Lyapunov V&1 négative est :
α 1 = (ζ 2 )d = − k 1z 1 + y& d
(IV.25)
Ce qui conduit à: V&1 = −k 1z 12
z 2 = ζ 2 − (ζ 2 )d = ζ 2 − α 1 (IV.26)
= ζ 2 + k 1z 1 − y& d
1 1
V 2 = z 12 + z 2 2 (IV.27)
2 2
On a :
z&1 = ζ 2 − y& d
= z 2 − k 1z 1 (IV.28)
Pour assurer que V&2 < 0 , la seconde commande virtuelle est la commande réelle u :
114
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
Pour caractériser les performances dynamiques du système réglé, il faux observer la réponse à un
échelon. Cette réponse doit être identique à celle d’un second ordre. Les résultats numériques du
système dans un régime établi sont donnés par la figure (IV.2). La réponse indicielle de la
variable ζ 1 présente une erreur statique nulle. Il est clair que cette variable suit parfaitement la
valeur de la consigne y d = 5 avec un temps de réponse relativement faible (0.02s) sans
dépassement. Après établissement du régime permanent, les erreurs z1 et z2 deviennent à leur tour
nulles, garantissant ainsi une bonne stabilité du système.
5
x 10
6
La sortie y et sa référence
10
La commande u
3
5
0 1
0
-500
-1
L'erreur z2
L'erreur z1
-1000
-2
-1500
-3
-4 -2000
-5 -2500
0 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1 0 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1
Temps (s) Temps (s)
Le schéma bloc de la commande DPC-backstepping du redresseur PWM est donné par la figure
(IV.3).
Dans ce cas nous avons trois sorties à régulier, la tension vdc, la puissance active et la puissance
réactive. Pour réaliser cet objectif, il faut subdiviser le système (III.31) en trois sous systèmes,
mis sous formes strict feedbak.
115
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
Sous-système 1
La commande du premier sous-système est la puissance active p, et son sortie est la tension vdc :
p = u = eα i α + e β i β (IV.31)
Alors :
⎧⎪ζ&1 = L f h1 + Lg h1.u
⎨ (IV.32)
⎪⎩ y1 = h1 ( x) = vdc , y1d = vdcref
Où :
vdc 1
ζ 1 = vdc , u = p, L f h1 = − , Lg h1 =
C .Rch C .vdc
ea R L ia Redresseur
eb C
R L ib vdc Charge
ec R L ic
PWM
ib ia Sa Sb Sc
Mesure des courants et Sa
vdc Sb
estimation des puissances active
Sc
SVM
et réactive
ucα ucβ
iabc
abc vdc
αβ
iα,β p,q Régulateur vdc ref
Estimation des backstepping de la
tensions de réseau tension vdc
p ref
eα ,eβ
q ref iα,β ucα
Régulateur backstepping des
p ref
puissances active et réactive ucβ
Sous-système 2
Il est caractérisé par ses deux commandes ucα, ucβ et sa sortie p. Il vient donc :
⎧ζ&2 = L f h2 + u cα
⎨ (IV.33)
y = h2 (x ) = p , y 2d = p ref
⎩ 2
116
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
Où :
eα e
L f h2 = eα f 1 + e β f 2 , ζ2 = p , u cα = − u cα − β u c β
L L
Avec :
⎡ R 1 ⎤
⎢ − iα + eα ⎥
⎡f 1 ⎤ L L
⎢f ⎥ = ⎢ R ⎥
⎣ 2 ⎦ ⎢− i + 1 e ⎥
⎢⎣ L β L ⎥⎦
β
Sous système 3
Ce sous-système possède comme commandes les tensions ucα, ucβ et comme sortie la puissance
réactive q. Il vient donc :
⎧ζ&3 = L f h3 + u c β
⎨ (IV.34)
y = h3 (x ) = q , y3d = q ref
⎩ 3
Où :
eβ eα
L f h3 = e β f 1 − e α f 2 , ζ3 = q , uc β = − u cα + uc β
L L
V&1 = z1 z&1
= z1 ( L f h1 + Lg h1.u − y&1d ) (IV.38)
− k1 z1 + L f h1 + y&1d
u= (IV.39)
Lg h1
Dans le cas où la référence est constante, alors : y&1d = 0 , la loi de commande devient :
117
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
−k 1z 1 + Lf h1 (IV.40)
u=
L g h1
Avec le deuxième et le troisième sous-système, on règle les puissances actives et réactive. Leurs
sorties doivent suivre les trajectoires qu'on leurs impose pref et qref . La puissance active de
référence est la sortie du régulateur backstepping de la tension vdc définie par l’équation (IV.40).
Alors que la puissance réactive doit être forcée à rester nulle, à tout moment, pour assurer un
facteur de puissance unitaire, c’est pour cette raison, il faut imposer : qref = 0 .
z 2 = ζ 2 − y 2d
(IV.41)
Sa dérivée est donnée par :
z 2 = L f h 2 + u c α − y 2d
& & (IV.42)
La fonction de Lyapunov est :
1
V 2 = z 22 (IV.43)
2
Sa dérivée est donc :
V&2 = z 2 z& 2
= z 2 ( L f h 2 + u c α − y& 2d ) (IV.44)
u c α = − k 2 z 2 − L f h 2 + y 2d
&
(IV.45)
La deuxième variable d’erreur est:
z 3 = ζ 3 − y 3d (IV.46)
et sa dérivée donnée par :
1
V 3 = z 32 (IV.48)
2
118
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
Sa dérivée est donc :
V&3 = z 3 z&3
= z 3 (L f h3 + u c β − y& 3d ) (IV.49)
u c β = − k 3z 3 − L f h3 + y& 3d (IV.50)
Or, on a : y& 3d = q&ref = 0 (IV.51)
L’équation (IV.50) devient :
u c β = − k 3 z 3 − L f h3 (IV.52)
⎧u cα = −k 2 z 2 − Lf h2 + y& 2d
⎨ (IV.53)
⎩u c β = − k 3 z 3 − L f h3
⎡ eα eβ ⎤
− −
⎡ cα ⎤ ⎢ L
u L ⎥⎥ ⎡u cα ⎤
⎢u ⎥ = ⎢ ⎢ ⎥ (IV.54)
⎣ c β ⎦ ⎢− e β e α ⎥ ⎣u c β ⎦
⎢⎣ L L ⎥⎦
Les fréquences d’échantillonnage sont données pour chaque bloc comme suit :
119
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
- Régulateurs des puissances : fe = 50kHz
- Régulateur de la tension continue : fe = 100kHz
- Bloc d’estimateur des puissances et la tension du réseau fe = 1000kHz
- Bloc du modulateur SVM : fe = 100kHz
700
680
vdc
660
vdcref
640
620
600
580
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
20
10
-10
-20
-30
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
10
ia
0
-10
-20
-30
0.46 0.47 0.48 0.49 0.5 0.51 0.52 0.53 0.54
Temps (s)
120
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
(d) Puissance active (W) et réactive (var) et leurs références
12000
10000 Pest
Pref
8000
qest
6000 qref
4000
2000
-2000
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Le comportement du redresseur lors d’une réduction de la charge de 100% à t = 0.5s est illustré
par la figure (IV.5).
(a) Tension redressée vdc et sa référence (V)
605
600
595
vdc vdcref
590
585
580
575
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
(b) Courant de ligne ia (A)
15
10
-5
-10
-15
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
(c) Courant de ligne ia (A) et la tension de phase réduite ea(V)
30
20 ea
10
ia
0
-10
-20
-30
0.46 0.47 0.48 0.49 0.5 0.51 0.52 0.53 0.54
Temps (s)
121
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
(d) Puissance active (W) et réactive (var) et leurs références
6000
Pest
4000 Pref
qest
2000
qref
IV.3.3. Interprétations
A partir des résultats de simulation, on remarque que lorsque la tension continue atteint sa
nouvelle référence, la puissance active et le courant de ligne augmentent tout en assurant un
facteur de puissance unitaire coté réseau.
La figure (IV.5) montre que la technique par backstepping est incapable de prendre en charge la
variation de la résistance de charge.
Le schéma bloc de la commande par VOC-backstepping du redresseur PWM est donné par la
figure (IV.6).
L’objectif désiré est forcé la tension vdc à suivre sa référence, maintenir le courant iq nulle, et de
forcer le courant id à suivre sa valeur de référence générée par le régulateur backstepping de la
tension. Pour rendre notre système sous forme strict-feedback, on va subdiviser le système en
trois sous- systèmes.
122
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
ea R L ia Redresseur
eb R L ib
C Charge
ec R L ic
PWM
ib ia Sa Sb Sc
Sa vdc ref vdc
vdc Mesure des courants et
Sb
estimation des tensions
Sc
SVM
du réseau Régulateur backstepping
iabc e abc ucα ucβ de la tension vdc
abc
α β eˆ
θˆ αβ id ref
θˆ = arctg ( β ) dq
eˆα
e αβ ucd ucq
θˆ
abc α β
d q d q
idq e dq
vdc
iq ref Régulateur backstepping
des courants id, iq
id ref
Sous-système 1
u = id (IV.56)
Où :
eq iq vdc e
ζ 1 = vdc , u = id , L f h1 = − , Lg h1 = d
Cvdc C.Rch C.vdc
Sous-système 2
123
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
⎧ζ& = L f h2 + ucd
⎨ 2
⎩ y2 = h2 = id (IV.58)
Avec :
−R 1 1
ζ 2 = i d , L f h2 ( x ) = i d + ωi q + e d , u cd = − u cd
L L L
Sous-système 3
Avec :
−R 1 1
ζ 3 = i q , Lf h3 (x ) = i q − ωi d + eq , u cq = − u cq
L L L
z1 = ζ 1 − y1d
(IV.60)
Sa dynamique est donnée par :
1 2
V1 = z1 (IV.62)
2
Sa dérivée est donc :
V&1 = z1 z&1
= z1 ( L f h1 + Lg h1.u − y&1d ) (IV.63)
Où :
y&1d = v&dc ref = 0
−k 1z 1 + Lf h1
u= (IV.64)
L g h1
124
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
IV.4.1.2. Régulateur backstepping des courants
z2 = ζ 2 − ζ 2 d
= ζ 2 − y2 d (IV.65)
1
V2 = z22
2 (IV.66)
V&2 = z2 z&2
= z 2 ( Lf h2 + u cd − y& 2d ) (IV.67)
L f h 2 + u cd − y& 2d = − k 2 z 2 (IV.68)
Alors :
u cd = − L f h 2 + y& 2d − k 2 z 2 (IV.69)
La commande ucq est choisie de façon à assurer que la valeur de ζ 3 tend vers sa valeur désirée.
Pour cette raison, on doit définir l’erreur z3 comme :
z3 = ζ 3 − ζ 3d
= ζ 3 − y3d (IV.70)
1
V3 = z32 (IV.71)
2
Sa dérivée est donc :
V&3 = z3 z&3
(
= z3 L f h3 + uq − y&3d ) (IV.72)
Où :
y& = 0 (IV.73)
3d
Pour rend la dérivée de V 3 négative, il faut poser :
L f h 3 + u cq = − k 3 z 3
Alors :
u cq = − L f h 3 − k 3 z 3 (IV.74)
125
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
A partir des deux équations (IV.69) et (IV.74) on peut écrire :
⎧u cd = −Lf h2 + y& 2d − k 2 z 2
⎨ (IV.75)
⎩u cq = −L f h3 − k 3z 3
Finalement pour obtenir les commandes réelles ucd et ucq, on utilise l’expression suivant :
−1
⎡ −1 ⎤
0⎥ u
⎡u cd ⎤ ⎢ L ⎡ cd ⎤ (IV.76)
⎢u ⎥ = ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ cq ⎦ ⎢ 0 −1 ⎥ ⎣u cq ⎦
⎢⎣ L ⎥⎦
Les fréquences d’échantillonnage sont données pour chaque bloc comme suit :
700
vdc
680
660
vdcref
640
620
600
580
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
126
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
30
(b) Courant de ligne ia (A)
20
10
-10
-20
-30
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
(c) Courant de ligne ia (A) et la tension de phase réduite ea (V)
30
ea
20
10
ia
0
-10
-20
-30
0.46 0.47 0.48 0.49 0.5 0.51 0.52 0.53 0.54
Temps (s)
(d) le courant id et le courant iq (A) et leurs références
30 id
id ref
iq
20
iq ref
10
600
595
vdcref
590 vdc
585
580
575
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
127
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
(b) Courant de ligne ia (A)
15
10
-5
-10
-15
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
(c) Courant de ligne ia (A) et la tension de phase réduite ea (V)
30
ea
20
10
ia
0
-10
-20
-30
0.46 0.47 0.48 0.49 0.5 0.51 0.52 0.53 0.54
Temps (s)
30
(d) les courants id et iq (A) et leurs références
25
20
15 id
10
id ref
iq
5
iq ref
0
-5
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
III.4.3. Interprétations
D’après la figure (IV.7), nous remarquons que la tension vdc suit bien sa référence avec un temps
de repense de 0.1s. De plus, le facteur de puissance est gardé unitaire même lors du changement
de la tension de référence comme le montre la figure (IV.7-c), ce changement de tension entraîne
une augmentation de la composante directe du courant id. De son tour le courant de ligne répond
par une augmentation à la variation de vdc, puis il s’établit rapidement après une phase de
transition limitée par la saturation du régulateur de la tension.
Il est claire que la commande VOC-backstepping n’est pas robuste vis-à-vis la variation de la
résistance de charge. De ce fait, la commande VOC-backstepping adaptative sera l’objet de la
deuxième partie de ce chapitre.
128
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
IV.5. Commande DPC-backstepping adaptative du redresseur PWM triphasé
Pour annuler l’erreur statique entre la tension vdc et sa référence lors de la variation de la
résistance de charge, la commande DPC-backstepping adaptative est une technique de contrôle
de l’automatique traitant ce genre de problème par la conception d’une loi d’adaptation qui
donne une estimation de la résistance de charge.
Le schéma bloc de la commande-DPC backstepping adaptative est donné par la figure (IV.9)
ea R L ia Redresseur
eb C
R L ib vdc Charge
ec R L ic
PWM
vdc ib ia Sa Sb Sc
Mesure des courants et Sa
Sb
estimation des puissances active
Sc
SVM
et réactive
uα uβ vdc
iabc
abc
αβ
Régulateur backstepping vdc ref
iα,β p,q adaptatif de la tension
Estimation des vdc
p ref
tensions de réseau v
Loi d’adaptation dc ref
eα ,eβ
q ref iα,β uα θ&% = −γ ϕ z vdc
Régulateur backstepping des
p ref
puissances active et réactive uβ
Il s’agit de synthèser un régulateur backstepping qui tient en compte les incertitudes sur la
résistance de charge.
On pose :
1 1
θn = , θˆ = alors θ% = θn − θˆ
R ch n ˆ
Rch
Où : θ n et θˆ représentent respectivement les valeurs nominale et estimée du paramètre θ , alors
que θ% est l’erreur entre ces deux valeurs.
129
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
Le régulateur backstepping des puissances active et réactive reste le même, puisque sa loi de
commande ne dépend pas du paramètre Rch, seul le régulateur de tension est pris en
considération.
Où :
v dc 1 v
ζ 1 = v dc , u = p , L f h1 = − θ n , L g h1 = , L Δf h1 = θ% ( dc ) = θϕ
%
C C .v dc C
z 1 = ζ 1 − y d (IV.78)
Sa dynamique est écrite sous la forme:
% − y&
z&1 = L f h1 + Lg h1.u + θϕ
d (IV.79)
1 2 1 %2
V1 = z1 + θ (IV.80)
2 2γ
Sa dérivée est donc:
1 % &%
V&1 = z1 z&1 + θθ (IV.81)
γ
% − y& ) + 1 θθ
= z1 ( L f h1 + Lg h1 .u + θϕ % %&
d
γ
% 1 &%
= z1 ( L f h1 + Lg h1.u − y& d ) + θ ( θ + z1ϕ )
γ
Pour assurer la stabilité (V&1 < 0 ), il faut que le premier terme soit égal −k1z1 , et le second terme
est nul. Donc la loi de commande est :
−k 1z 1 + Lf h1 + y&1d (IV.82)
u=
L g h1
&%
θ = −γ z 1ϕ (IV.83)
130
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
IV.5.2. Résultats de simulation
Les fréquences d’échantillonnage sont données pour chaque bloc comme suit :
Rch n
100
Rch est
50
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
131
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
(b) Courant de ligne ia (A)
30
20
10
0
-10
-20
-30
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
(c) Courant de ligne ia (A) et la tension de phase réduite ea (V)
30
ea
20
10
ia
0
-10
-20
-30
0.46 0.47 0.48 0.49 0.5 0.51 0.52 0.53 0.54
Temps (s)
(d) Puissance active (W) et réactive (var) et leurs références
12000
Pest
10000
Pref
8000 qest
6000 qref
4000
2000
-2000
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
Le comportement du redresseur lors d’une réduction de la charge de 100% à t = 0.5s est illustré
par la figure (IV.12).
150
(a) Résistance nominale et son estimé (Ω)
100
Rch est
Rch n
50
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
132
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
(a) Tension redressée vdc et sa référence (V)
600
vdc vdcref
595
590
10
-5
-10
-15
10
ia
0
-10
-20
-30
0.46 0.47 0.48 0.49 0.5 0.51 0.52 0.53 0.54
Temps (s)
(d) Puissance active (W) et réactive (var) et leurs références
8000
Temps (s)
6000
Pest
4000
Pref
qest
qref
2000
133
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
La figure (IV.11) montre les différentes formes d’ondes d’un redresseur PWM contrôlé par la
commande DPC-backstepping adaptative. On note que le courant est en phase avec la tension,
c'est-à-dire que le redresseur fonctionne sous un facteur de puissance unitaire. La puissance
active suit bien sa référence, ce qui prove l’efficacité de la méthode de réglage proposée. Nous
remarquons aussi l’influence de l’estimée de la résistance sur les performances du régulateur.
Ceci se traduit par un dépassement lors du changement de la consigne de la tension continue.
D'après la figure (III.12), le contrôleur backstepping adaptatif réalise une régulation parfaite de
la tension de sortie. Cependant, l’influence réciproque du régulateur avec son algorithme
d’adaptation conduit à des régimes transitoires avec des dynamiques mal contrôlées. Le facteur
de puissance coté réseau est unitaire du fait que la tension simple ea et le courant de ligne ia sont
en phase. On peut noter aussi que la forme du courant est sinusoïdal avec un THD = 0.67%.
Le schéma bloc de la commande VOC-backstepping adaptative est donné par la figure (IV.14).
⎧ζ&1 = L f h1 + L Δf h1 + L g h1.u
⎨ (IV.84)
⎩ y = h1 (x ) = v dc , yd = v dcref
Où :
e i v v % , L h = ed
ζ 1 = v dc , u = i d , L f h1 = q q − dc θ n , L Δf h1 = θ% ( dc ) = θϕ g 1
Cv dc C C C .v dc
L’erreur est choisie comme :
z 1 = ζ 1 − y d (IV.85)
134
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
ea R L ia Redresseur
eb R L ib
C Charge
ec R L ic
PWM
ib ia Sa Sb Sc
Mesure des courants et Sa vdc ref vdc
vdc Sb
estimation des tensions
Sc
SVM
du réseau
iabc eabc ucα Régulateur
ucβ
backstepping adaptatif
abc
α β eˆβ θˆ αβ de la tension vdc
θˆ = arctg ( ) dq id ref
eˆα
e αβ ucd ucq
θˆ vdc
Loi d’adaptation
abc α β θ&% = −γ ϕ z
d q d q vdc ref
idq edq
vdc
iq ref Régulateur backstepping
des courants id, iq
id ref
% − y&
z&1 = L f h1 + Lg h1.u + θϕ (IV.86)
d
La fonction de Lyapunov choisie est:
1 2 1 %2 (IV.87)
V1 = z1 + θ
2 2γ
Sa dérivée est donc:
1 % &%
V&1 = z1 z&1 + θθ (IV.88)
γ
% − y& ) + 1 θθ
= z1 ( L f h1 + Lg h1 .u + θϕ % &%
d
γ
1 &
= z1 ( L f h1 + Lg h1.u − y& d ) + θ% ( θ% + z1ϕ ) (IV.89)
γ
135
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
Pour assurer que V&1 < 0 , il faut que :
−k 1z 1 + Lf h1 + y&1d (IV.90)
u=
L g h1
Rch n
100
Rch est
50
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
136
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
(b) Tension redressée vdc et sa référence (V)
740
720
700
vdc
680
vdcref
660
640
620
600
580
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
30
(c) Courant de ligne ia (A)
20
10
-10
-20
-30
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
Figure (IV.15) : Performances du redresseur commandé par
VOC-backstepping adaptative lors du changement de la
consigne de la tension de sortie
(d) Courant de ligne ia (A) et la tension de phase réduite ea (V)
30
20
ea
10
ia
0
-10
-20
-30
0.46 0.47 0.48 0.49 0.5 0.51 0.52 0.53 0.54
Temps (s)
(e) Les courants id et iq (A) et leurs références
30 id
id ref
iq
20
iq ref
10
137
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
Le comportement du redresseur lors d’une réduction de la charge de 100% à t = 0.5s est illustré
par la figure (IV.16).
(a) Résistance nominale et son estimé (Ω)
150
100
Rch est
Rch n
50
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
(b) Tension redressée vdc et sa référence (V)
600
vdcref
595
vdc
590
10
-5
-10
-15
10
ia
0
-10
-20
-30
0.46 0.47 0.48 0.49 0.5 0.51 0.52 0.53 0.54
Temps (s)
138
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
(e) les courants id et iq (A) et leurs références
30
25
20
15 id
10
id ref
iq
5 iq ref
0
-5
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps (s)
Figure (IV.16) : Test de robuste vis-à-vis la variation de la
résistance de charge
La figure (IV.15) montre les différentes formes d’ondes d’un redresseur à PWM contrôlé par la
commande VOC-backstepping adaptative.
On note que le courant est en phase avec la tension, c'est-à-dire que le redresseur fonctionne sous
un facteur de puissance unitaire. La composante directe du courant suit bien sa référence,
obtenue à partir d’une régulation non linéaire de la tension continue. Nous remarquons aussi
l’influence de la valeur estimée de la résistance sur la poursuite de la tension de référence. Une
mauvaise estimation provoque un dépassement de la tension continue.
La figure (IV.16) montre les différentes formes d’ondes dans le cas d’une variation de la charge,
la tension de ligne ea et le courant ia sont en phase. On peut noter aussi que le courant garde sa
forme sinusoïdale avec un faible THD. La diminution de la résistance entraîne une augmentation
du courant, ce dernier entraîne une croissance de la composante directe. On remarque que une
petite variation instantanée de la tension vdc lors de la diminution de la résistance de charge, mais
l’erreur en régime permanent est éliminée lorsque la valeur estimée de la résistance atteint la
valeur de la résistance de charge réelle.
139
Chapitre IV Commande par backstepping du redresseur PWM triphasé
IV.6.4. Conclusion
Dans ce chapitre nous avons appliqué la commande par backstepping sur un redresseur PWM
triphasé. Les résultats de simulation montrent l’efficacité de cette technique en termes de
poursuite de la référence de la tension désirée ainsi que le fonctionnement à facteur de puissance
unitaire coté réseau avec des courants de ligne de formes sinusoïdales. Cependant. Elle est très
sensible à la variation de la résistance de charge. C’est pour cette raison, une version adaptative
de la commande backstepping à été proposée dont l’objectif de remédier à cet inconvénient.
Dans ce cas, l’erreur statique en régime permanent est complètement éliminée tout en assurant
les mêmes performances du cas non adaptatif.
140
Conclusion générale
Conclusion générale
Le travail présenté dans ce mémoire s’inscrit dans le cadre de la recherche de nouvelles solutions
qui permettent l’amélioration de la qualité du transfert de l’énergie électrique d’une source vers
un récepteur. L’une de ces solutions est le redresseur PWM de courant qui peut remédier de lui-
même à la consommation de l’énergie réactive et il offre de plus un flux de puissance
bidirectionnel, un faible taux distorsion harmonique, et une tension continue réglable.
A la lumière de l’étude bibliographique, nous avons pu constater que les recherches sur les
redresseurs PWM sont bien répandues dans le monde non seulement pour l’absorption des
courants sinusoïdaux mais également pour éliminer différents types de perturbations pouvant
affecter le réseau comme le déséquilibre de la charge par exemple. La tendance est d’assurer un
échange optimal d’énergie entre la source et la charge, ce qui conduit à une réduction de son coût
de transport. Pour cela, nous avons consacré une bonne partie de notre étude théorique au
principe de fonctionnement du redresseur PWM de courant ainsi que ces différentes techniques
de commande, DPC, VF-DPC, DPC-SVM, VOC, et VFOC, qui existent dans la littérature avec
leurs avantages et leurs inconvénients.
Afin de simplifier le modèle non linéaire du redresseur PWM, on a fait appel aux techniques de
la commande par retour d’état linéarisante. L’idée est de transformer un système non linéaire en
un système linéaire. Cette technique sous ces deux variantes non adaptative et adaptative, est
appliquée dans la commande du redresseur triphasé associé aux commandes DPC et VOC. Les
résultats de simulation montrent que cette technique de commande est bien adaptée aux
problèmes de poursuite de la référence. Cependant, seule la variante adaptative est capable de
prendre en charge les variations de la résistance de charge.
La commande non linéaire adaptative donne des résultats satisfaisants pour tout ce qui concerne
la poursuite des variations de la tension de consigne, robustesse vis-à-vis des changements de la
résistance de charge. Cependant le contrôleur conçus est basé sur un algorithme de formulation
mathématique relativement complexe. Ce qui conduit à un temps de calcul en conséquence.
De ce fait, une autre alternative de commande du redresseur PWM triphasé est proposée. Il est
question de la commande par backstepping associée aux commandes DPC et VOC. Cette
technique possède un algorithme simple avec une efficacité notable en termes de poursuite de la
référence de la tension désirée, le fonctionnement à facteur de puissance unitaire et la réduction
de la distorsion harmonique des courants de ligne. Cependant, la commande backstepping
adaptative est nécessaire pour une prise en compte efficace des variations de la résistance de
charge.
A l’issue de cette étude, trois types de régulateurs sont associés aux commandes DPC et VOC.
Les résultats de simulation de ces structures de commande nous permettent d’effectuer une
comparaison entre ses performances. Il est possible de résumer cette comparaison dans les points
essentiels suivants :
141
Conclusion générale
L’utilisation des régulateurs classiques de type PI conduit à un algorithme de commande assez
simple. Toutefois, cette structure engendre un taux de distorsion harmonique relativement élevé
et n’offre pas la possibilité d’adaptation des paramètres.
La commande VOC-non linéaire enregistre le taux distorsion harmonique le plus faible par
rapport aux autres régulateurs associés au VOC. Cependant, avec la DPC, le régulateur non
linéaire offre un THD meilleur par rapport au régulateur classique de type PI. Toutefois,
l’algorithme de commande non linéaire reste le plus compliqué par rapport aux autres
algorithmes de régulation, du fait qu’il nécessite plus de temps de calcul avec plusieurs
opérations de dérivation.
La commande DPC-backstepping fournit le THD le plus faible par rapport aux autres régulateurs
associés au même DPC. Alors que, avec la commande VOC, le THD offert par le régulateur
backstepping n’est meilleur qu’a celui enregistré par le régulateur PI.
Enfin, plusieurs perspectives peuvent être évoquées autour de ce travail on peut citer
principalement :
142
Annexe Synthèse de la table de commutation
La synthèse de la table de commutation est basée sur les signes des dérivées des puissances
active et réactive dans chaque secteur (figures (II.6) et (II.7)).
Pour chaque secteur, le changement de la puissance réactive est positif pour trois vecteurs,
négatif pour trois vecteurs, et zéro pour V0 ,V7. Le signe du changement de la puissance active
est positif pour quatre vecteurs, négatif pour deux ou trois vecteurs.
Pour le premier secteur les vecteurs qui influent sur le signe du changement des puissances
active et réactive sont résumés dans le Tableau suivant :
Secteur 1
Pour chaque combinaison des signaux de sortie d'hystérésis, Sp et Sq, les vecteurs de tension
choisis pour le secteur γ1, sont montré dans le suivant :
Secteur 1 q&1
> 0 ⇔ Sq =1 < 0 ⇔ Sq = 0
p&1 > 0 ⇔ S p =1 V3 V 4, V 5
<0⇔Sp =0 V1 V6
Secteur 2
Pour chaque combinaison des signaux de sortie d'hystérésis, Sp et Sq, les vecteurs de tension
choisis pour le secteur γ2, sont montré dans le tableau suivant :
Secteur 2 q&2
> 0 ⇔ Sq =1 < 0 ⇔ Sq = 0
p& 2 > 0 ⇔ S p =1 V 3 ,V 4 V5
<0⇔Sp =0 V2 V1
Annexe Synthèse de la table de commutation
Secteur 3
Les vecteurs de tension choisis pour le secteur γ3, sont montrés dans le tableau suivant :
Secteur 3 q&3
> 0 ⇔ Sq =1 < 0 ⇔ Sq = 0
p& 3 > 0 ⇔ S p =1 V4 V 5, V 6
<0⇔Sp =0 V2 V1
Secteur 4
Les vecteurs de tension choisis pour le secteur γ4, sont montrés dans le tableau suivant :
Secteur 4 q&4
> 0 ⇔ Sq =1 < 0 ⇔ Sq = 0
p& 4 > 0 ⇔ S p =1 V 4, V 5 V6
<0⇔Sp =0 V3 V2
Secteur 5
Les vecteurs de tension choisis pour le secteur γ5, sont montrés dans le tableau suivant :
Secteur 5 q&5
> 0 ⇔ Sq =1 < 0 ⇔ Sq = 0
p& 5 > 0 ⇔ S p =1 V5 V 6 ,V 1
<0⇔Sp =0 V3 V2
Secteur 6
Secteur 6 q&6
> 0 ⇔ Sq =1 < 0 ⇔ Sq = 0
p& 6 > 0 ⇔ S p =1 V 5, V 6 V1
<0⇔Sp =0 V4 V3
Secteur 7
Les vecteurs de tension choisis pour le secteur γ7, sont montrés dans le tableau suivant :
Secteur 7 q&7
> 0 ⇔ Sq =1 < 0 ⇔ Sq = 0
p& 7 > 0 ⇔ S p =1 V6 V 1, V 2
<0⇔Sp =0 V4 V3
Secteur 8
Les vecteurs de tension choisis pour le secteur γ8, sont montrés dans le tableau suivant :
Secteur 8 q&8
> 0 ⇔ Sq =1 < 0 ⇔ Sq = 0
p& 8 > 0 ⇔ S p =1 V 1 ,V 6 V2
<0⇔Sp =0 V5 V4
Secteur 9
Secteur 9 q&9
> 0 ⇔ Sq =1 < 0 ⇔ Sq = 0
p& 9 > 0 ⇔ S p =1 V1 V 2, V 3
<0⇔Sp =0 V5 V4
Secteur 10
Les vecteurs de tension choisis pour le secteur γ10, sont montrés dans le tableau suivant :
Secteur 10 q&10
> 0 ⇔ Sq =1 < 0 ⇔ Sq = 0
p&10 > 0 ⇔ S p =1 V 1, V 2 V3
<0⇔Sp =0 V6 V5
Secteur 11
Les vecteurs de tension choisis pour le secteur γ11, sont montrés dans le tableau suivant :
Secteur 11 q&11
> 0 ⇔ Sq =1 < 0 ⇔ Sq = 0
p&11 > 0 ⇔ S p =1 V2 V 3, V 4
<0⇔Sp =0 V6 V5
Secteur 12
Secteur 12 q&12
> 0 ⇔ Sq =1 < 0 ⇔ Sq = 0
p&12 > 0 ⇔ S p =1 V 2, V 3 V4
<0⇔Sp =0 V1 V6
Bibliographie
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Résumé
Le redresseur PWM est un convertisseur dont les caractéristiques lui permettent d'absorber des
courants réseaux sinusoïdaux, et de contrôler le facteur de puissance.
L’objectif de notre travail est l’étude d’un redresseur PWM triphasé fonctionnant à facteur de
puissance unitaire. Le redresseur est commandé par plusieurs stratégies de commande tel que,
la commande directe de puissance DPC, la commande directe de puissance basée sur le flux
virtuel VF-DPC, la commande directe de puissance avec un modulateur vectoriel DPC-SVM,
commande par orientation de la tension VOC, et la commande par orientation du flux virtuel
VFOC.
Pour améliorer les performances des ces stratégies des techniques de régulation non linéaire
sont introduits. Il s’agit de la commande non-linéaire adaptative et la commande backstepping
adaptative. Ces derniers ont fait preuve d’efficacité de point de vue rejet de perturbation et prise
en compte du problème de la variation de la résistance de charge.
Mots clés :
Redresseur PWM, Modulation vectorielle (SVM), flux virtuel, Commande directe de puissance
(DPC), Commande par orientation de la tension (VOC), Commande par retour d’état
linéarisante, Commande par backstepping.