Revue: D'Economie
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R E V U E
D'ECONOMIE
FINANCIERE
REVUE TRIMESTRIELLE
DE L’ASSOCIATION EUROPE
FINANCES RÉGULATIONS N° 143
e
3 TRIMESTRE 2021
LE FINANCEMENT
DE LA SANTÉ
ASSOCIATION EUROPE-FINANCES-RÉGULATIONS
Association régie par la loi du 1er juillet 1901, déclarée le 11 septembre 2008 (J.O. du 11 octobre 2008)
Siège social : 28 place de la Bourse, 75002 Paris
MEMBRES
Membres : Agence française de développement, Akeance Consulting, Amundi, Association française de la gestion
financière, Autorité des marchés financiers, Autorité des normes comptables, Autorité marocaine du marché des
capitaux, Axa, Banque de France - ACPR, Banque Delubac & Cie, Banque européenne d’investissement,
BlackRock France, BNP Paribas, Bredin Prat, Caisse des dépôts et consignations, CCR, Citigroup, CNP
Assurances, Covéa, Crédit mutuel alliance fédérale, Crédit mutuel Arkea, Direction générale du Trésor, EDF,
Engie, Euronext, Gide Loyrette Nouel, Gimar&Co, Goldman Sachs Paris, HSBC, KPMG, Kramer Levin, La
Banque Postale, Mazars, Morgan Stanley, Natixis-BPCE, Paris Europlace, Scor, Société Générale, Sopra Steria
Next, Tikehau Capital, UniCredit.
CONSEIL D’ADMINISTRATION
Présidente : Madame Pervenche Berès
Conseiller spécial de la Présidente : Monsieur Édouard-François de Lencquesaing
Personnalités qualifiées : Monsieur Benoît Coeuré et Monsieur Didier Valet
Membres de droit : Autorité des marchés financiers, Banque de France - ACPR, Paris Europlace
Membres administrateurs : Amundi, Association française de la gestion financière, Axa, BNP Paribas,
Bredin Prat, Caisse des dépôts et consignations, Covéa, EDF, Engie, Euronext, Mazars,
Morgan Stanley, Natixis-BPCE, Société Générale
En qualité de censeur : Direction générale du Trésor
Délégué général de l’Association : Sylvain de Forges
Trésorier de l’Association : Olivier Bailly
CONSEIL D’ORIENTATION
Présidents d’honneur
Jean-Claude Trichet, Christian Noyer
Président : François Villeroy de Galhau, Gouverneur, Banque de France
Jean-Pascal Beaufret, Managing director, Goldman Sachs Paris
Pervenche Berès, Présidente, AEFR
Afif Chelbi, Président honoraire, Conseil d’analyses économiques tunisien
Jean Cheval, Senior Advisor, Natixis
Benoît Cœuré, Chef du Pôle Innovation, Banque des règlements internationaux
Ambroise Fayolle, Vice-Président, Banque européenne d’investissement
Bernard Gainnier, Président, PwC France
Antoine Gosset-Grainville, Avocat à la Cour, BDGS Associés
Olivier Guersent, Directeur général, COMP-UE
Nezha Hayat, Présidente, Autorité marocaine du marché des capitaux
Hans-Helmut Kotz, CFS, Université Goethe, Francfort
Elyès Jouini, Professeur, Université Paris-Dauphine
Eric Lombard, Directeur général, Groupe Caisse des Dépôts
Emmanuel Moulin, Directeur général, Direction générale du Trésor
Robert Ophèle, Président, Autorité des marchés financiers
Alain Papiasse, Chairman CIB, BNP Paribas
Olivier Pastré, Conseiller scientifique REF ; Professeur émérite, Paris 8
Patricia Plas, Directrice des Affaires publiques et des Relations institutionnelles, Axa
Odile Renaud-Basso, Présidente, BERD
Rémy Rioux, Directeur général, Agence française de développement
Patrick Soulard, Directeur général, Unicrédit
Augustin de Romanet, Président, Paris Europlace
Jean-Luc Tavernier, Directeur général, Insee
Didier Valet, Vice-Président Industrie, Institut Louis Bachelier
Claire Waysand, Directrice générale adjointe, Engie
QUELQUES SUGGESTIONS
POUR AMÉLIORER LA PRATIQUE
DE LA COMPTABILITÉ HOSPITALIÈRE
DES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS DE SANTÉ
ALAIN SOMMER*
JEAN DE KERVASDOUÉ**
197
L
es modifications de l’environnement des établissements de santé
sont majeures. Sur le plan technologique, on peut évoquer l’usage
de robots dans les taches de gestion, les crypto-monnaies, l’intel-
ligence artificielle (IA) et les nouvelles applications des innovations médi-
cales qui diffusent dans le monde entier. En France, l’organisation hospi-
talière évolue avec le groupement homogène de territoires (GHT) qui finit
par se développer comme s’organisent les relations avec la médecine de
ville grâce aux communautés professionnelles territoriales de santé
(CPTS). Sur le plan économique, les taux d’intérêt vont très vraisembla-
blement augmenter. La gestion de la dette reprendra alors une place cen-
trale malgré les mesures récentes du gouvernement et du « Ségur de la
santé ». La gestion de la liquidité retrouvera-t-elle la place qu’elle avait
dans les années 1980 ? Nul ne le sait, mais l’ère des financements abon-
dants et bon marché touche à sa fin. Enfin, les exigences des patients, les
attentes des soignants et de l’ensemble du personnel ont évolué sous
l’influence de l’épidémie. Les outils de gestion doivent accompagner ce
mouvement. Aussi, il a semblé utile de présenter ici quelques pistes de
réflexion dans ce domaine aussi important qu’austère. Il s’agit en effet de
elle calcule la marge dégagée par ces services afin de déterminer les
sommes disponibles pour les fonctions support. Dans un cas, le diri-
geant disperse, ventile et répartit ; dans l’autre, il fait vivre son établis-
sement en fonction de ce qu’il produit, ce qui le conduira à accroître
le volume de soins en étant attractif et à réduire les coûts pour pouvoir
maximiser les marges.
Soulignons de surcroît que les charges des services support sont peu
variables, contrairement à ce que la comptabilité analytique en coût
complet laisse entendre. En effet :
– un service de consultation n’a pratiquement que des charges fixes
sur une année ;
– un service de restauration n’a en moyenne que 50 % de charges
variables ;
– un service de lingerie n’a que 20 % de charges variables ;
– un service de stérilisation n’a que 25 % de charges variables.
Aussi, ce qui compte pour l’EPS comme pour tout établissement de
santé, c’est d’abord le coût global de ces services et leur processus de
production. Or la comptabilité en coût complet laisse croire que le coût
du kilo de linge est à 100 % variable.
En défavorisant les services cliniques par l’usage extensif des unités
202 d’œuvre, l’EPS donne un avantage concurrentiel à ses concurrents : les
établissements privés. En effet, le périmètre d’activité de l’EPS est bien plus
large que celui de la clinique privée, donc c’est une avalanche de charges
dite « induites » qui vient handicaper les services cliniques des EPS.
L’EPS cumule les désavantages concurrentiels car les hôpitaux publics
produisent des soins en étant employeurs de ses médecins, ce que ne font
pas les établissements de santé à but lucratif ; c’est aussi le cas des actes
médicotechniques support (laboratoires de biologie, services d’imagerie,
etc.) produits à l’hôpital et le plus souvent sous-traités dans les cliniques.
Cela aboutit à élever le niveau du point d’équilibre et à le rendre très
sensible aux variations d’activité, à cumuler les risques financiers et à
réduire la capacité de réaction et d’adaptation des hôpitaux publics.
Ce qui est en cause n’est pas le niveau des salaires, mais la variabilité
des prises en charge de patients. Les ESP et les établissements privés
d’intérêt collectif (ESPIC) assurent le plus souvent la gestion des étapes
des prises en charge incluant des urgences, de l’imagerie, de la biologie,
de la chirurgie, puis éventuellement des soins de suite. Cela aboutit à
ce que les coûts des prises en charge seront très variables pour un même
type de patient selon la qualité de la coordination entre services et, bien
entendu, les durées de séjours. Aussi nous suggérons de travailler sur les
chemins cliniques et les modalités de prise en charge des patients pour
accroître la qualité et réduire les coûts (Siok et al., 2014).
QUELQUES SUGGESTIONS POUR AMÉLIORER LA PRATIQUE DE LA COMPTABILITÉ
HOSPITALIÈRE DES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS DE SANTÉ
NOTE
1. Voir le site : https://www.anap.fr/ressources/prise-en-charge/biologie-pharmacie-sterilisation/sterilis
ation/.
QUELQUES SUGGESTIONS POUR AMÉLIORER LA PRATIQUE DE LA COMPTABILITÉ
HOSPITALIÈRE DES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS DE SANTÉ
BIBLIOGRAPHIE
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comptable. Les modalités juridiques de gestion de la fonction achat par les 135 établissements supports
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publics de santé », Finances Hospitalière, no 115, juillet.
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analytique performants », Finances Hospitalières, no 112, avril.
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liquidité, du financement et des risques », Finances Hospitalière, no 140, novembre.
MÉVELLEC P. (2020), « Lorsque la méthodologie comptable entre en conflit avec les besoins de gestion :
le cas de la comptabilité analytique hospitalière », Finances Hospitalière, no 149, septembre.
MÉVELLEC P. (2021), « Les ICR, boîte noire ou bombe à retardement ? », Finances Hospitalières, no 158,
juin.
MÉVELLEC P. et NAUTRÉ B. (2021), « Le développement du contrôle de gestion à l’hôpital : l’apport de
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soins au service du pilotage stratégique et de la performance », Finances Hospitalières, no 72, septembre.
SIOK S. T., GEISSLER A., SERDÉN L., HEURGREN M., VAN INEVELD M., REDEKOP K. et HAKKAART-VAN
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SOMMER A., OLLIVIER E. et DE KERVASDOUÉ J. (2016), « Les limites du coût complet », Finances
Hospitalières, no 107, novembre.
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R E V U E
D'ECONOMIE
FINANCIERE
COMITÉ DE RÉDACTION
Présidents d’honneur
Jacques Delmas-Marsalet
Hélène Ploix
**
Sylvain de Forges, Directeur de la publication
Olivier Pastré, Conseiller scientifique
François-Xavier Albouy, Directeur de la rédaction
ISBN 978-2-37647-057-1
ISSN 0987-3368
Prix : 32,00 A