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Cercle Napoleon 16 22 10

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Cercle Napoléon

semaine du 16 au 22 octobre
 

au sommaire 
 

LA VIE DE L'ASSOCIATION 
CARTE DE MEMBRE
ACTIVITÉS FUTURES
 

NOS ÉPHÉMÉRIDES 
• 16 OCTOBRE 1840 : LES CENDRES DE L'EMPEREUR QUITTENT
SAINTE-HÉLÈNE
• 17 OCTOBRE 1815 : NAPOLÉON DÉBARQUE À SAINTE-HÉLÈNE
• 18 OCTOBRE 1805 : ULM - 6e BULLETIN DE LA GRANDE ARMÉE
• 19 OCTOBRE 1793 : BONAPARTE, AU SIÈGE DE TOULON, EST
PROMU CHEF DE BATAILLON 
• 20 OCTOBRE 1816 : LE GRAND MARÉCHAL BERTRAND
S’INSTALLE PRÈS DE LONGWOOD
• 21 OCTOBRE 1798 : LES SOLDATS FRANÇAIS SONT ÉGORGÉS
AU CAIRE
• 22 OCTOBRE 1812 : LES SOLDATS FRANÇAIS RÉSISTENT
HÉROÏQUEMENT À BURGOS
 
vous avez raté les éphémérides de la semaine dernière ?
Cliquez plus bas

retrouvez la semaine du 9 au 15 octobre

Vous organisez une manifestation


napoléonienne ? Vous voulez nous parler de
votre association de reconstitution ? Ou d'un lieu
insolite, ou peu connu en relation avec l'Empire ? Faites-
nous en part, nous le publierons par courriel (1200 envois)
et aussi sur Facebook, où nous avons plus de 9880
abonnés.
Et merci de renvoyer vous-même ce courriel à tous vos
amis sensibles à l'épopée napoléonienne.
 

Pour que Vive l'Empereur !

 
 

  la vie de l'association  
 

LE CERCLE NAPOLÉON EST AFFILIÉ À


L'INSTITUT NAPOLÉON
LE SOUVENIR FRANÇAIS
LA SOCIÉTÉ DES AMIS DU MUSÉE DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE

LE CERCLE NAPOLÉON EST AMI AVEC


BONAPARTE À VALENCE
POUR LE PANACHE
L'ASSOCIATION BELGE NAPOLÉONENNE
LES AMIS DU BARON LARREY
MUSEO MEDAGLIERE DELL' EUROPA NAPOLEONICA
MUSEO DI MARENGO
LA SOCIÉTÉ  EUROPÉENNE D'HISTOIRE DE LA MÉDECINE
SOUS LE 1er EMPIRE  
LA SOCIÉTÉ NAPOLÉONIENNE
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ET RECEVEZ VOTRE CARTE DE MEMBRE PLASTIFIÉE
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?
 

• La question de la semaine dernière :


 

Sur quelle frégate Napoléon revient-il d'Égypte en 1799 ?

Plein de bonnes réponses, c'était bien sûr La Muiron.


Les plus rapides : Béatrice Barbé, Marcelin Bador, Jean-
Louis Sitjas, Geneviève et Bernard Gourrier, Cyrille
Jullien, Renée et Jacques Delpech, Pierrick Denis, Yves
Auer, Michel Paul, Charles Vertonghen, Alain Guy et
Gérard Tardif qui nous précise:
 

La Muiron, nommée ainsi en hommage au sacrifice du


colonel Jean-Baptiste Muiron, qui se jeta devant Bonaparte,
le couvrant de son corps pour le protéger (il fut tué à sa
place), lors de la bataille du Pont d'Arcole (15 au 17 novembre
1796).

Encore en construction lorsque Napoléon prit l'Arsenal de


Venise, le 15 novembre 1796, La Muiron était une frégate de
44 canons. Le jeune général, qui avait besoin de bâtiments en
prit alors possession, et la fit armer. Le 26 août 1797, elle prit
la mer pour la première fois dans l'escadre qui devait
transporter le corps expéditionnaire, en Égypte.

En 1799, Bonaparte doit abandonner en Égypte une armée


malade et à bout de force. Le 23 août, il embarque à son
bord, à Alexandrie, pour rentrer en France. Après avoir réussi
à éviter la redoutable flotte anglaise qui l'attendait en
Méditerranée, elle parvint à rejoindre la rade de Fréjus.

Depuis ce moment là, Napoléon vouera un véritable culte


à sa frégate. Dans une lettre au Ministre de la Marine,
Napoléon écrit : "Je désire que la Muiron sur laquelle je suis
revenu d'Égypte, soit gardée comme un monument et placée
de manière à ce qu'elle se conserve, s'il est possible, plusieurs
centaines d'années..." 

On ancra alors La Muiron dans le port de Toulon, et l'on


ajouta, en lettres d'or, sur la coque : "La Muiron, prise en 1797
dans l'Arsenal de Venise par le conquérant de l'Italie. Elle
ramena d'Égypte en 1799 le sauveur de la France".

En 1803, Napoléon en avait fait  exécuter une


maquette qu'il plaça dans son cabinet de travail, à la
Malmaison. Ce modèle d'une exécution remarquable est
aujourd'hui exposé au Musée de la Marine de Paris.

A la chute de l’Empire, la royauté restaurée ne tient pas


compte du souhait de Napoléon et la Muiron est
transformée en prison de la Marine Royale puis est finalement
démantelée en 1850. Il existe un doute quant à la fin de la
frégate, certains historiens affirmant qu’elle a été tout
simplement vendue, d’autres pensent qu’elle a été détruite par
la foudre.
 
• La question de cette semaine :
 

Quel objet avait le Roi Murat dans sa main lorsqu'il a été


fusillé, et qu'avait-il de si précieux pour lui ?
 

cliquez ici pour envoyer votre réponse

     

prochaines activités
du Cercle Napoléon
 

•  Vendredi 21 octobre 2022 à Montpellier


Comment parler aujourd’hui de Napoléon
avec Thierry Lentz

ATTENTION : HORAIRE MODIFIÉ


LA CONFÉRENCE DÉBUTERA À 19H
A l'issue de cette conférence,
Thierry Lentz dédicacera son
livre Pour Napoléon, qui
aurait aussi pu
s'appeler combat pour
l'Empereur.
 

Pour être sûr d'en obtenir un,


merci de le précommander en
adressant un chèque de 15€,
à Gérald Mongin, 11 rue du
grenache, 34090 Montpellier,
chèque libellé au nom du
Cercle Napoléon.
 

Un repas sur réservation


prolongera cette conférence
Si vous voulez y participer, réservez en renvoyant
et en indiquant "repas Thierry Lentz" 
un chèque de 30€ par convive,
libellé au nom du Cercle Napoléon
à Gérald Mongin 
11 rue du grenache, 34090 Montpellier
et confirmez votre envoi postal par un courriel 

confirmez par mail à Gérald Mongin

•  Samedi 19 novembre 2022 à Montpellier


Murat mon ancêtre
Prince Joachim Murat
 

Un repas sur réservation


réservé aux membres du Cercle Napoléon
prolongera cette conférence
Si vous voulez y participer, réservez en renvoyant
et en indiquant "repas Prince Joachim Murat" 
un chèque de 30€ par convive,
libellé au nom du Cercle Napoléon
à Gérald Mongin 
11 rue du grenache, 34090 Montpellier
et confirmez votre envoi postal par un courriel 

confirmez par mail à Gérald Mongin

•  Vendredi 2 décembre 2022


Napoléon vu par les écrivains
François Zabatta
Thierry Lefebvre
•  Vendredi 13 janvier 2023 au Crès
la Guerre de 1870
Éric Anceau
 
 

  Nos éphémérides  
 

16 OCTOBRE 1840 : LES CENDRES DE


L'EMPEREUR QUITTENT SAINTE-HÉLÈNE
 
Il y a 25 années, quasiment jour pour jour, que l'Empereur a
mis le pied sur Sainte-Hélène. Ces Cendres vont maintenant être
rapatriées en France.

• Lisons le "Journal écrit à bord de la frégate la Belle


Poule, par Emmanuel de las Cases, fils de l’auteur du
“Mémorial” :

16  - Vendredi. Pendant la nuit, l'officier de quart avait


conservé la grande tenue. La frégate était restée pavoisée et le
corps avait été maintenu en chapelle ardente. M. l'abbé Coquereau
ne l'avait pas quitté, quoique ce fût sa troisième nuit de veille. A
dix heures, devait commencer une cérémonie religieuse.

L'autel était dressé sur l'emplacement de la roue du


gouvernail, appuyée au mat d'artimon ; il était surmonté de
pavillons français et d'un trophée d'armes. A droite et à gauche
s'élevaient deux faisceaux de fusils au-dessus desquels était
attachée une couronne de chêne. Au-devant étaient deux obusiers.
Entre l'autel et le cabestan, s'étendait un immense drap noir, brodé
d'argent, sur lequel reposait le cercueil, recouvert de son
magnifique manteau et surmonté de la couronne Impériale voilée
de crêpe. Des cassolettes suspendues faisaient fumer l’encens.

Des soixante hommes commandés par le capitaine Penanros,


trente étaient à tribord sous ses ordres immédiats, et trente à babord
sous les ordres de M. Jauge. Les compagnons d'exil de l'Empereur
avaient repris leur place; près d'eux étaient les fidèles serviteurs et
les quatre plus anciens sous-officiers de la division.

Au pied du cercueil se tenait le prince commandant, en grande


tenue; à sa droite, le commandant Hernoux, son aide de camp; à sa
gauche, M. le comte de Chabot, commissaire du roi; derrière lui
étaient les commandants Guyet et Doret et l'agent consulaire de
France; puis les états-majors, chacun à son rang; puis les capitaines
des navires marchands français et leurs passagers. Venaient enfin
tous les matelots en tenue. La Favorite et l’Oreste avaient envoyé
leurs maitres et une députation de soixante hommes chacun. Il n'y
avait aucun étranger. C'était une cérémonie toute nationale.

À dix heures, M. l'abbé Coquereau commença l’office divin.


Pendant toute sa-durée, la corvette et le brick qui depuis huit
heures du matin avaient le pavillon mi-mat et les vergues en
patenne, tirèrent alternativement un coup de canon de minute en
minute.

Rien ne saurait rendre le recueillement et la majesté qui


présidèrent, à cette cérémonie. Pour ceux qui avaient vécu
familièrement à Sainte-Hélène avec Napoléon déchu, c'était la
cendre du plus attachant des hommes sur laquelle ils pleuraient;
pour ceux qui ne l’avaient pas connu, c'était la tombe du plus grand
des hommes, qui, en comprimant l’anarchie, avait élevé jusqu'aux
nues la gloire de la patrie; pour tous, c’était l'ombre du grand
Napoléon, qui reparaissait au milieu des Français, après un quart
de siècle d’exil.

Les cérémonies terminées, le corps fut déposé dans le caveau


préparé, avec les prières et les formes prescrites par l'Église
catholique. Tout était accompli: le pavillon de soie, garni de crêpe
noir, flottait toujours en tête du grand mat. L’officier de service
vint demander au prince commandant des ordres à ce sujet.

Qu’il y reste, répondit-il, jusqu'à ce que nous ayons perdu la


terre de vue; on doit bien cela à l’Empereur !... 
17 OCTOBRE 1815 : NAPOLÉON DÉBARQUE À
SAINTE-HÉLÈNE
 

Le 15 octobre 1815, après deux mois et dix jours de navigation,


le Northumberland jette l’ancre devant Jamestown.
 

• Qu’en dit le docteur Warden, chirurgien du


Northumberland :

"Napoléon est demeuré invisible jusqu'au moment où le navire


a mouillé devant la ville. Vers onze heures, il a fait son
apparition. Il est monté à l'arrière et là, debout, il regardait le
scintillement des nombreuses pièces d’artillerie. Je l'ai observé
avec la plus grande attention; suis resté dans son voisinage presque
une demi-heure: son attitude ne m’a pas laissé percevoir le
moindre indice de sensations fortes ou particulières".
 

• Et Las Cases :

"Chaque plate-forme, chaque ouverture, toutes les crêtes se


trouvaient hérissées de canons. L'Empereur parcourait le tout
avec sa lunette; j'étais à côté de lui, mes yeux fixaient
constamment son visage, je n’ai pu surprendre la plus légère
impression, et pourtant c'était là désormais, peut-être sa prison
perpétuelle ! Peut-être son tombeau !"
 

• Puis Gourgaud :

"Après être resté en panne de 9 heures du soir à 6 heures 1/2


du matin, on jette l'ancre à midi. J'étais dans la cabine de
l'Empereur, lorsque nous nous sommes rapprochés de l'île et il
s'écria en la découvrant: « Ce n’est pas un joli séjour, j’aurais
mieux fait de rester en Egypte: je serais à présent empereur de tout
l’Orient.»"

Le 16 octobre, Napoléon reste à bord, et, suivant le désir qu'il en


a manifesté, diffère son débarquement afin d’échapper à la
curiosité des habitants réunis en grand nombre débarcadère pour
l’apercevoir.
Le 17 octobre, à 7 heures, Napoléon débarque et s’installe pour
une seule nuit dans la maison Porteus (qu’Albine appelle la maison
Portions…)
 

• Lisons Albine de Montholon :

"Nous passâmes la journée du 16 sur le pont à regarder notre


prison. Le 17 au matin, l'amiral engagea le général Bertrand à
l'accompagner à terre pour choisir la maison qu'habiterait
l’Empereur. James-Town, composé d'une rue large, rue principale,
et de deux autres plus courtes, forme un Y. Il n'y a guère plus de
soixante maisons. Elles sont bâties à l’anglaise et meublées suivant
l'usage des colonies.

On aurait dû, ce me semble, loger l’Empereur au château,


grand bâtiment fort commode; mais l'amiral s'y établit, ce qui nous
parut une inconvenance. En conséquence, le grand maréchal
disposa les logements dans la maison Portions [Porteus], qui était
beaucoup trop petite pour nous, et, le soir même, nous descendions
à terre. C'était une grande jouissance et dont je sentis tout le prix
après deux mois et dix jours de traversée.

L'Empereur se trouva fort mal casé. Les fenêtres du salon, au


rez-de-chaussée, furent à l'instant encombrées de curieux, ce qui
lui déplut fort. Cependant il coucha dans le logement qui lui était
préparé.
 

• Encore Gourgaud :

A 7 heures. Sa Majesté, qui n'avait pas voulu descendre plus


tôt en ville, afin de n'être pas vue des habitants, s'embarque dans
un canot avec l'amiral et Bertrand. A 7 heures 1/4, je pars dans une
chaloupe avec Las Cases, Montholon et Mmes Bertrand et de
Montholon. A 7 heures 1/2, nous débarquons dans la fameuse île
de Sainte-Hélène… Il est convenu que, le lendemain, Sa Majesté
ira examiner Longwood.

18 OCTOBRE 1805 : ULM - 6e BULLETIN DE LA


GRANDE ARMÉE
 

La journée d’Ulm a été une des plus belles journées de


l’histoire de France. La capitulation de la place est ci-jointe, ainsi
que l’état des régiments qui y sont enfermés. L’Empereur eût pu
l’enlever d’assaut; mais 20,000 hommes, défendus par des
ouvrages et par des fossés pleins d’eau, eussent opposé de la
résistance, et le vif désir de Sa Majesté était d’épargner le sang. 

Le général Mack, général en chef de l’armée, était dans la ville:


c’est la destinée des généraux opposés à l’Empereur d’être pris
dans des places. On se souvient qu’après les belles manœuvres de
la Brenta, le vieux feld-maréchal Wurmser fut fait prisonnier dans
Mantoue; Melas le fut dans Alexandrie; Mack l’est dans Ulm.

L’armée autrichienne était une des plus belles qu’ait eues


l’Autriche: elle se composait de 14 régiments d’infanterie formant
l’armée dite de Bavière, de 13 régiments de l’armée du Tyrol et de
5 régiments venus en poste d’Italie, faisant 32 régiments
d’infanterie, et de 15 régiments de cavalerie.

L’Empereur avait placé l’armée du prince Ferdinand dans la


même situation où il plaça celle de Melas. Après avoir hésité
longtemps, Melas prit la noble résolution de passer sur le corps de
l’armée française; ce qui donna lieu à la bataille de Marengo. Mack
a pris un autre parti: Ulm est l’aboutissant d’un grand nombre de
routes; il a conçu le projet de faire échapper ses divisions par
chacune de ces routes, et de les réunir en Tyrol et en Bohême. Les
divisions Hohenzollern et Werneck ont débouché par Heidenheim.
Une petite division a débouché par Memmingen. Mais l’Empereur,
dès le 20 [12 octobre] accourut d’Augsbourg devant Ulm,
déconcerta sur-le-champ les projets de l’ennemi, et fit enlever le
pont et la position d’Elchingen, qui remédia à tout.

Le maréchal Soult, après avoir pris Memmingen, s’était mis à la


poursuite des autres colonnes. Enfin il ne restait plus au prince
Ferdinand d’autre ressource que de se laisser enfermer dans Ulm
ou d’essayer, par des sentiers, de rejoindre la division de
Hohenzollern. Ce prince a pris ce dernier parti; il s’est rendu à
Aalen avec quatre escadrons de cavalerie.

Cependant le prince Murat était à la poursuite du prince


Ferdinand. La division Werneck a voulu l’arrêter à Langenau: il
lui a fait 3,000 prisonniers, dont un officier général, et lui a enlevé
deux drapeaux. Tandis qu’il manœuvrait par sa droite à
Heidenheim, le maréchal Lannes marchait par Aalen et
Noerdlingen. La marche de la division ennemie était embarrassée
par 500 chariots et affaiblie par le combat de Langenau. A ce
combat, le prince Murat a été très satisfait du général Klein. Le 20e
régiment de dragons, le 9e d’infanterie légère et les chasseurs de la
garde impériale se sont particulièrement distingués. L’aide de
camp Brunet a montré beaucoup de bravoure.

Ce combat n’a point retardé la marche du prince Murat. Il


s’est porté rapidement sur Neresheim, et le 25 [17 octobre], à cinq
heures du soir, il est arrivé devant cette position. La division de
dragons du général Klein a chargé l’ennemi. 

Deux drapeaux, un officier général et 1,000 hommes ont été de


nouveau pris au combat de Neresheim. Le prince Ferdinand et
sept de ses généraux n’ont eu que le temps de monter à cheval. On
a trouvé leur dîner servi. Depuis deux jours, ils n’ont aucun point
pour se reposer. Il paraît que le prince Ferdinand ne pourra se
soustraire à l’armée française qu’en se déguisant ou en s’enfuyant
avec quelques escadrons par quelque route détournée d’Allemagne.

L’Empereur, traversant une foule de prisonniers ennemis, un


colonel autrichien témoignait son étonnement de voir l’Empereur
des Français trempé, couvert de boue, autant et plus fatigué que le
dernier tambour de l’armée; un de ses aides de camp lui ayant
expliqué ce que disait l’officier autrichien, l’Empereur lui fit
répondre: « Votre maître a voulu me faire ressouvenir que j’étais
un soldat; j’espère qu’il conviendra que le trône et la pourpre
impériale ne m’ont pas fait oublier mon premier métier. »

Le spectacle que l’armée offrait dans la journée du 23 [15


octobre] était vraiment intéressant. Depuis deux jours la pluie
tombait à seaux, tout le monde était trempé; le soldat n’avait point
eu de distributions; il était dans la boue jusqu’aux genoux; mais la
vue de l’Empereur lui rendait la gaieté, et, du moment qu’il
apercevait des colonnes entières dans le même état, il faisait
retentir le cri de Vive l’Empereur !

On rapporte aussi que l’Empereur répondit aux officiers qui


l’entouraient et qui admiraient comment, dans le moment le plus
pénible, les soldats oublient toutes les privations et ne se montrent
sensibles qu’au plaisir de le voir: « Ils ont raison, car c’est pour
épargner leur sang que je leur fais essuyer de si grandes fatigues. »

L’Empereur, lorsque l’armée occupait les hauteurs qui


dominent Ulm, fit appeler le prince de Liechtenstein, général
major, enfermé dans cette place, pour lui faire connaître qu’il
désirait qu’elle capitulât, lui disant que, s’il la prenait d’assaut, il
serait obligé de ce qu’il avait fait à Jaffa, où la garnison fut passée
au fil de l’épée; que c’était le triste droit de la guerre; qu’il voulait
qu’on lui épargnât, et à la brave nation autrichienne, la nécessité
d’un acte effrayant; que la place n’était pas tenable; qu’elle devait
donc se rendre. 

Le prince insistait pour que les officiers et soldats eussent la


faculté de retourner en Autriche. « Je l’accorde aux officiers et
non aux soldats, a répondu l’Empereur; car, qui me garantira qu’on
ne les fera point servir de nouveau ? Puis, après avoir hésité un
moment, il ajouta: « Eh bien ! je me fie à la parole du prince
Ferdinand. S’il est dans la place, je veux lui donner une preuve de
mon estime, et je lui accorde ce que vous me demandez, espérant
que la cour de Vienne ne démentira pas la parole d’un d’un de ses
princes. » Sur ce que M. de Liechtenstein assura que le prince
Ferdinand n’était point dans la place: « Alors je ne vois pas, dit
l’Empereur, qui peut me garantir que les soldats que je vous
renverrai ne serviront pas.

Une brigade de 4,000 hommes occupe une porte de la ville


d’Ulm. Dans la nuit du 24 au 25 [16 au 17 octobre] a rompu la
plus grande partie de ses ponts, ce qui nous gêne beaucoup pour
nos subsistances.

Dans la journée du 23 [15 octobre], le maréchal Bernadotte a


poussé ses avant-postes jusqu’à Wasserburg et Haag sur la
chaussée de Braunau. Il a fait encore 4 à 500 prisonniers à
l’ennemi, lui a enlevé un parc de dix-sept pièces d’artillerie de
divers calibres; de sorte que, depuis son entrée à Munich, sans
perdre un seul homme, le maréchal Bernadotte a pris 1,500
prisonniers, dix-neuf pièces de canon, 200 chevaux et un grand
nombre de bagages.

L’Empereur a passé le Rhin le 9 vendémiaire [1er octobre], le


Danube le 14 [6 octobre – en fait le 7] à cinq heures du matin; le
Lech le même jour, à trois heures de l’après-midi; ses troupes sont
entrées à Munich le 20 [12 octobre]. Ses avant-postes arrivés sur
l’Inn le 23 [15 octobre]. Le même jour il était maître de
Memmingen et, le 25 [17 octobre], d’Ulm.

Il avait pris à l’ennemi, aux combats de Wertingen, de


Günzburg, d’Elchingen, aux journées de Memmingen et d’Ulm,
et aux combats d’Albeck, de Langenau et de Neresheim, 40,000
hommes, tant infanterie que cavalerie, plus de quarante drapeaux,
un très-grand nombre de pièces de canon, de bagages, de voitures,
etc. Et, pour arriver à ces grands résultats, il n’avait fallu que des
marches et des manœuvres.

Dans ces combats partiels, les pertes de l’armée française ne se


montent qu’à 500 morts et à 1,000 blessés. Aussi le soldat dit-il
souvent: « L’Empereur a trouvé une nouvelle méthode de faire la
guerre, il ne se sert que de nos jambes et pas de nos baïonnettes. »
Les cinq sixièmes de l’armée n’ont pas tiré un coup de fusil, ce
dont ils s’affligent. Mais tous ont beaucoup marché, et ils
redoublent de célérité quand ils ont l’espoir d’atteindre l’ennemi.

On peut faire en deux mois l’éloge de l’armée: elle est digne de


son chef.

On doit considérer l’armée autrichienne comme anéantie. Les


Autrichiens et les Russes seront obligés de faire beaucoup d’appels
de recrues, pour résister à l’armée française, qui est venue à bout
d’une armée de 100,000 hommes sans éprouver, pour ainsi dire,
aucune perte.
19 OCTOBRE 1793 : BONAPARTE, AU SIÈGE
DE TOULON, EST PROMU CHEF DE
BATAILLON 
 

Le 19 octobre 1793, le capitaine Napoleone Buonaparte - ce


n'est qu'en 1796 qu'il francisera son nom en "Napoléon
Bonaparte”, surnommé par le général Carteaux “Capitaine Canon”,
est promu chef de bataillon.

Les armées de la République sont devant Toulon depuis le 8


septembre sous le commandement du général Carteaux. Son chef
de l'artillerie, le lieutenant-colonel Dommartin, ayant été
grièvement blessé à Ollioules le 7 septembre, Paul Barras, Fréron,
Robespierre le Jeune et Antoine Christophe Saliceti, les
représentants spéciaux de la Convention, lui imposent, malgré
l'antipathie réciproque entre les deux hommes, le jeune capitaine
Napoléon Bonaparte, présent à l'armée depuis Avignon, pour
commander l’artillerie divisionnaire.

Dès qu’il est nommé, Bonaparte organise une reconnaissance


précise des lieux et des positions entourant la rade de Toulon. Il
propose rapidement à Carteaux, à la place d'un siège traditionnel
de la ville, de s’emparer de la colline du Caire, point haut qui
domine la rade, puis des forts de l’Eguillette et du Balaguier en
contrebas. Selon lui, de là haut, ses canons peuvent atteindre la
flotte anglaise stationnée dans la rade, et ainsi interdire tout
ravitaillement aux assiégés.

Carteaux est très réticent à cette idée. Malgré tout, le 22


septembre, il envoie à l’assaut de la colline du Caire un
détachement. Celui-ci, trop faible, est repoussé par les alliés, qui
prennent alors conscience de l’importance stratégique de ces lieux.
Ils édifient au sommet de cette colline une grande redoute de terre
qu’ils baptisent “Fort Mulgrave”. Cette redoute est appuyée par
trois autres, de taille plus modeste, "Saint-Philippe”, “Saint-Côme”
et “Saint-Charles”. Le tout prend le nom de “Petit Gibraltar”.

Il n’y a qu’une seule batterie sur les hauteurs de Saint-


Laurent. C’est celle dite de “la Montagne”, et elle est
d’installation toute récente. Bonaparte en positionne une nouvelle,
à Brégaillon, sur le rivage même de la mer, la batterie des “Sans-
Culotte”, qui tient sous ses feux la partie ouest de la petite rade et
en bloque le libre usage. Elle est aussitôt violemment prise pour
cible, sans succès, par les alliés.

Le 1er octobre, le général Lapoype tente, sans succès, d'investir


le Fort est du mont Faron. On demande alors à Bonaparte
d’attaquer le grand fort de Malbousquet, dont la prise conditionne
celle de la ville. 

Bonaparte n’hésite pas à réquisitionner toute l'artillerie


disponible, et a, à présent sous ses ordres, cinquante batteries de
six canons. 

Le 19 octobre 1793, le capitaine Napoleone Buonaparte est


nommé chef de bataillon. Il place une grande batterie, la batterie
de “la Convention”, en face du fort Mulgrave, sur la colline des
Arènes, et l’appuie par celles du “Camp des Républicains”, sur la
colline Dumonceau, de “la Farinière” sur la butte des Gaux et de
“la Poudrière”, à Lagoubran.

Le 11 novembre, Carteaux sera limogé. Son remplaçant, Doppet,


conscient de son incompétence, démissionne rapidement. C’est
Dugommier qui dirige, il reconnaît la valeur de ce nouveau chef de
bataillon et de ses idées. Les jours de Toulon sont maintenant
comptés…
20 OCTOBRE 1816 : LE GRAND MARÉCHAL
BERTRAND S’INSTALLE PRÈS
DE LONGWOOD
 

Le général Henri Gatien, comte de Bertrand, rencontre


Bonaparte en Italie en 1797. Capitaine, il s’illustre durant la
campagne d’Égypte. En 1805, Bertrand devient aide de camp de
l’Empereur, qui le nomme général de division en 1807, et grand
aigle de la Légion d’honneur en 1809.

En 1813. il est nommé grand maréchal du palais. En 1814, il


suit l’Empereur à l’île d’Elbe où il exerce les fonctions de ministre
de l’Intérieur. Son épouse, Fanny, l’y rejoint. Pendant les Cent-
Jours, il se réinstalle aux Tuileries, et redevient Grand Maréchal du
Palais et conseiller militaire de Napoléon. Après Waterloo, il suit
l’Empereur à la Malmaison puis jusqu’à Sainte Hélène.

Fanny Bertrand, fille du général Arthur Dillon, officier


irlandais qui a servi dans l'armée française pendant l'Ancien
Régime et les guerres de la Révolution française, et fut guillotiné
en 1794, et de Laure de Girardin de Montgérald, riche créole
martiniquaise, cousine éloignée de Joséphine, est grande, élégante
et aristocratique. Avec son mari, ils ont accepté de partager l’exil
de Napoléon, en espérant secrètement que cela se passe en
Angleterre. 

Fanny déteste l’île de Sainte-Hélène: “c’est le diable qui a ch..


cet endroit alors qu’il volait d’un continent à l’autre”, déclare-t-elle
à son arrivée, et ne rêve que de retourner en Europe. Elle espère
que leur séjour sur l’île soit de la plus courte durée possible, et
écrit que les mois qu'elle y passe sont comme des années…

A Sainte-Hélène, le couple Bertrand et ses enfants habitent dès


décembre 1815 à deux kilomètres de Longwood, sur la route de
Jamestown, dans une petite maison nommée Little Pasture, près de
l’église Saint-Matthieu. Comme elle est juste en face du magasin et
dépôt de vivre de Hutt’s Gate, qui approvisionne chaque jour
Longwood house, tout le monde appelle leur maison Hutt’s Gate.
Mais, à cinq, ils s’y sentent à l’étroit.
En 1816, Bertrand, son épouse et ses trois enfants, Napoléon,
Hortense et Henri, font construire une résidence juste en face
de Longwood House, et l’emménagent le 20 octobre 1816.

Le 17 janvier 1817, Fanny y donne naissance à un quatrième


enfant, Arthur. Elle présente son bébé à Napoléon. C’est, dit-elle,
“le premier Français à entrer à Longwood sans la permission du
gouverneur”. Cet enfant sera très aimé de l’Empereur.

Fanny, qui ne voulait pas venir, qui ne voulait pas rester, sera


parmi les derniers à quitter Sainte-Hélène, après la mort de
l’Empereur.

Que reste-t-il aujourd’hui de la famille Bertrand à Sainte-


Hélène ? Les immortelles de Madame Bertrand. On dit que les
premières immortelles ont été envoyées en 1818 à Madame
Bertrand par Lady Holland, l’épouse de Lord Holland, un des plus
fidèles soutiens de Napoléon en Angleterre. 

Ces “immortelles de madame Bertrand” sont semées à


Longwood House, dans le jardin de l’Empereur, puis disséminées
par les vents du large vers Deadwood. 

Peu à peu, les “immortelles de Madame Bertrand” ont envahi


toute l’île. Au départ de toutes les couleurs, maintenant ne
subsistent que les dorées. Elles sont de culture relativement aisée,
tout napoléonien se doit d’en avoir dans son jardin ou sur le rebord
de sa fenêtre.
21 OCTOBRE 1798 : LES SOLDATS FRANÇAIS
SONT ÉGORGÉS AU CAIRE

A l’aube du 21 octobre 1798, les muezzins, aux balcons de leurs


minarets, n’appellent pas les croyants à la prière, mais au
djihad, à la guerre sainte contre les Français. Aussitôt, devant les
mosquées, des foules se rassemblent, excitées dans leur haine des
Français par les imams qui leur font jurer par le Prophète
d'exterminer tous les Français rencontrés. 

Dans les souks, ces foules obligent par la violence les


boutiquiers à fermer. Un groupe s’en détache et se rend chez un
vieux magistrat, jusque là respecté de tous, mais à qui ils
reprochent ses sentiments francophiles, le cadi Ibrahim Ekhtem.
On tente de le faire sortir de chez lui, on prétexte qu’il doit
rencontrer Bonaparte. Sentant le piège, le cadi refuse. Il est aussitôt
roué de coups puis égorgé. On met le feu à sa maison. Cet incendie
est le signal de l’insurrection du Caire.

Les Français, devant le fait que Bonaparte avait témoigné pour


l'Islam, le Coran et Mahomet, d'un important respect, libéré le
pays de la violence des mamelouks et de la domination des
Ottomans, réprimé sévèrement le pillage, organisé et modernisé le
pays en créant des hôpitaux, des moulins, des fours, remis en état
les canaux, créé de nouveaux plans d'irrigation, apporté de
nouvelles méthodes de culture, et crée un conseil formé de
notables et d’oulémas, les Français donc, se sentent en sécurité au
Caire. D’ailleurs, aucun plan n’a été programmé pour prévenir une
éventuelle insurrection.

Ce 21 octobre, les soldats, officiers et savants circulent et


vaquent paisiblement en ville. Ceux qui sont isolés sont
rapidement cernés et égorgés. Les magasins des européens sont
pillés, leurs propriétaires assassinés. Puis la foule en furie se
retourne contre les musulmans favorables aux Français et leur fait
subir le même triste sort. La foule ravage maintenant les maisons
occupées par des Français. 

La maison du général Caffarelli est prise d’assaut.


Heureusement, le général n’y est pas, il est en inspection avec
Bonaparte. Duval et Thévenot, deux ingénieurs des Ponts et
Chaussées, se retranchent dans les combles de cette maison, et
résistent, avant, eux aussi, d’être égorgés. le chef des ingénieurs
géographes, en chemin vers la maison de Caffarelli, et le
dessinateur Duperrès subissent le même sort. 

Au bout d’une heure, tous les soldats français qui étaient de


faction dans les quartiers populeux ont été égorgés. Un convoi
de malades appartenant à la division Regnier, et venant de Belbeys,
est aussi égorgé. Le payeur général Estève ,encerclé par la foule
haineuse, est sauvé in-extremis par l’intervention du général
Dumas. Plusieurs milliers d'émeutiers se dirigent maintenant pour
piller le Trésor public. En face d’eux, quelques poignées de
grenadiers de la 32e demi-brigade s’y opposent héroïquement, et
les repoussent.

C’est maintenant l'Institut d'Égypte et le palais Kassim Bey,


habité par les membres de la Commission des Sciences et des Arts,
qui sont la cible des émeutiers. Là, ils le savent, il n’y a aucun
soldat. Mais les savants réagissent courageusement, obstruent les
portes et les fenêtres de l'immeuble, et distribuent des fusils et des
cartouches aux jeunes élèves des Écoles. Ils font feu sur la foule
qui, surprise par cette résistance, reflue.

Nos soldats réagissent à cette insurrection. Ils pointent les


canons et tirent sur les foules agressives. Pendant la nuit, les
soldats français qui étaient hors de la ville y entrent, et repoussent
les derniers rebelles qui se réfugient dans la mosquée Al-Azhar.
Au lever du soleil, leurs chefs crient: "Aman ! Pardon !"

Bonaparte leur répond:"Il est trop tard, vous avez commencé,


maintenant je vais finir !". Il ordonne à son artillerie d'ouvrir le
feu sur la mosquée. Les Français enfoncent les portes et éliminent
les émeutiers.

Dans cette émeute contre les Français, Bonaparte a perdu 800


soldats, dont le général Dupuy et le Polonais Joseph Sulkowski,
son aide de camp préféré. Il se doit d'y répondre avec fermeté. Les
émeutiers sont canonnés, fusillés à bout portant, écrasés et vaincus
après avoir perdu de 5 à 6 000 hommes. A la férocité de la
rébellion musulmane succède la détermination et l’inflexibilité de
la réaction française. Bonaparte exige que maintenant “tout
Français doit être bien armé, avoir ses armes en état et les
munitions nécessaires”, puis décide, dans la ville enfin apaisée, de
pardonner aux émeutiers survivants. 

Après cette démonstration de force, le Caire redeviendra


calme et ne se révoltera plus, tant que Bonaparte demeurera en
Égypte. 
22 OCTOBRE 1812 : LES SOLDATS FRANÇAIS
RÉSISTENT HÉROÏQUEMENT À BURGOS
 

• Extrait de “Biographie des célébrités militaires


des armées de terre et de mer de 1789 à 1850”, par
C. Mullié :

En 1812, les Français ayant évacué Valladolid, se retirèrent sur


Burgos, devant les forces trop nombreuses de Wellington. Le
général Souham, commandant en chef, à la place de Clausel qui
avait été blessé à la bataille des Arapiles, avait laissé dans le
château de Burgos 1800 hommes, sous les ordres du général
Dubreton. 

Burgos, construit sur une colline oblongue, présentait un poste


fortifié, couvrant le seul dépôt de munitions et de vivres qui restait
de l'armée de Portugal. Convaincu de l'importance de ce château,
Wellington avait résolu d'en faire le siège. L'armée française s'étant
mise en marche le 18 septembre pour continuer sa retraite, et
l'ennemi ayant suivi ce mouvement, la ville et le château furent
bientôt enveloppés, et la ville occupée en partie.

Le 19, les Anglo-Portugais s'approchant à la faveur des


escarpements que l'artillerie ne pouvait apercevoir, refoulèrent
tous les postes sur l'ouvrage à cornes et enlevèrent les redans que
les ingénieurs français avaient commencés. Ils purent ainsi s'établir
sur les travaux avancés, non encore terminés et restèrent en
position. à portée de pistolet.

Pendant la nuit, Wellington voulant s'emparer de l'ouvrage dit


“Saint-Michel”, qui était en mauvais état et peu susceptible d'être
défendu, rassembla ses colonnes et à la faveur du terrain les dirigea
sur ce point. Un bataillon de ligne défendit vigoureusement son
poste contre l'attaque de 4 bataillons anglais; mais forcé de céder
au nombre, il dut, pour se retirer dans le château, se faire jour à la
baïonnette à travers les ennemis. Il perdit 142 hommes et les
assiégeants 420.

Le château n’étant pas assez vaste pour contenir tous ses


défenseurs, le général Dubreton avait fait camper sa garnison entre
les deux lignes de redoutes qui entouraient la colline. Les
assiégeants munis d'échelles, se présentèrent en force dans la nuit
de 22 au 23. Ils avaient marché sur deux colonnes, l'une du côté de
la ville, et la seconde sur le pont du chemin de Saint-Amler. Cette
dernière donna l'assaut avec une grande vigueur, mais elle fut
reçue très résolument par 5 compagnies du bataillon qui avait
défendu l'ouvrage de Saint-Michel. Les assaillants furent culbutés
et mis en fuite, tant par la fusillade que par des obus chargés que
l'on allumait à la main et que l'on jetait ensuite dans le fossé. 

La colonne qui attaqua du côté de la ville n'eut pas plus de


succès; elle ne put parvenir à descendre la contrescarpe. Cette
attaque infructueuse avait coûté beaucoup de monde à l'ennemi.
Des cadavres encombraient les fossés pêle-mêle avec les échelles
apportées pour l’escalade. Les Anglo-Portugais employèrent alors
la sape et la mine; mais la garnison faisant pleuvoir des grenades et
des combustibles de toute espèce, les empêcha de continuer leur
travail.

Le 29, à une heure du matin, les assiégeants mirent le feu aux


fourneaux établis sous le terre-plein du camp, près du magasin à
poudre; mais les poudres ayant été placées trop bas dans les
fourneaux, la brèche ne fut pas praticable, et un feu très-meurtrier
accueillit la colonne qui se présenta pour donner l'assaut. Dans le
même moment échoua également l'attaque d'une autre colonne sur
un autre point. Bientôt après, les assaillants tentèrent de faire une
brèche dans la muraille avec 3 pièces de gros calibre; mais ces
pièces furent aussitôt démontées par le feu des assiégés.

Le 4 octobre, l'ennemi fit sauter la partie basse du camp


retranché. Une terrible explosion eut lieu; les Portugais
s'élancèrent à la nouvelle brèche, tandis que celle qui avait été
ouverte le 29 était envahie par une colonne de grenadiers anglais.
Malgré le feu à bout portant que les assiégés dirigeaient sur ces
deux ouvertures, ils furent forcés de se retirer, et le camp retranché
tomba au pouvoir de l’ennemi.

Le général Dubreton ordonne le lendemain une sortie. Deux


compagnies de voltigeurs et un détachement de pionniers
marchèrent résolument à l'ennemi, le chargeant à la baïonnette,
reprirent la plus grande partie du camp retranché, s'y maintinrent
jusqu'à ce que les pionniers eussent complètement détruit les
travaux commencés par les assiégeants, et se retirèrent ensuite en
emportant les gabions et les outils abandonnés par les tirailleurs.

Les Anglo-Portugais ne tardèrent pas à rentrer dans le camp


retranché; ils poussèrent leurs travaux jusqu'à près de 5 toises de
la ligne française et perdirent beaucoup de monde à la construction
de cet ouvrage. Cependant, l’ennemi continuait ses travaux
souterrains sur les autres points, le général Dubreton ordonna une
nouvelle sortie dans la nuit du 7 au 8 octobre, 3 compagnies de
grenadiers, 2 sections de voltigeurs et un détachement de pionniers
et de tirailleurs s'avancèrent avec rapidité, passèrent à la baïonnette
tout ce qui se trouva dans les ouvrages, à l'exception de 6 officiers
et de 36 soldats anglais qui furent faits prisonniers, puis ils se
retirèrent en bon ordre.

Le lendemain, les assiégés se rétablirent derrière les


parapets retournés du camp retranché, et dirigèrent sur la place un
feu terrible. Bientôt la brèche fut praticable.

Le 18, huit bataillons divisés en trois colonnes furent réunis


dans les tranchées pour donner l'assaut. A quatre heures, une
mine fit explosion et détruisit tout le mur crénelé qui défendait le
poste de San-Romano. Les trois colonnes ennemies profitèrent de
ce moment pour s'élancer. Le poste français qui gardait San-
Romano mit le feu en se retirant à une fougasse pratiquée sous la
chapelle de San-Romano. L'édifice tout entier s'écroula et 2
bataillons anglais furent complètement anéantis.

L’explosion, jointe au feu de la demi-lune qui prenait en flanc


la colonne d'attaque, causa aux ennemis une si grande perte qu'ils
se retirèrent dans le plus grand désordre. Pareil échec fut éprouvé
par la seconde colonne. L'ennemi ne réussit d’abord que dans
l'attaque de la brèche du côté de Saint-Michel, où il avait placé ses
meilleures troupes. Là les assaillants emportèrent la brèche et la
seconde enceinte, quelques-uns pénétrèrent même dans le corps de
la place. Bientôt la chance tourna: Le général Dubreton, ralliant sa
garnison, chargea l’ennemi établi dans la troisième ligne et le
chassa aux cris de vive. l’Empereur.

La garnison fit les 19, 20 et 21 de nouvelles sorties où elle eut


toujours l'avantage. Le 22, les Anglo-Portugais firent sauter le
magasin à poudre qu'ils avaient établi sur les hauteurs de Saint-
Michel. La fusillade ayant cessé presqu'en même temps les
Français s'aperçurent que l'ennemi était en pleine retraite; en effet,
le même jour Burgos vit entrer dans ses murs l’avant-garde
française.

Le Siège de Burgos avait duré 35 jours, et l’intrépidité du


général Dubreton et de sa garnison avait fait échouer tous les
efforts de ennemi, qui avait perdu plus de 2500 hommes. Les
Français eurent 600 hommes hors de combat.

Ce beau fait d’arme fut mis à l’ordre du jour de l’armée. Après


le rapport circonstancié qui en fut fait au ministre de la guerre,
l’Empereur nomma M. Dubreton général de division le 23
décembre 1812.

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