Chapitre V Application du dioptre sphérique : Lentilles Minces

Chapitre V. Application du dioptre sphérique : Lentilles Minces

La combinaison de deux dioptries sphériques donne des lentilles, lentilles
généralement utilisées pour grossir les images, nous allons donc étudier les propriétés
des lentilles minces dans ce chapitre

V.1 Définition : Une lentille est un milieu transparent homogène d’indice 𝑛 limité
par deux dioptres dont l’un au moins est sphérique, l’autre pouvait être à la limite,
plan

Fig.V.1 : Lentille mince biconcave [19].

Une lentille mince est une lentille dont l’épaisseur 𝑒 = 𝑆1 𝑆2 est négligeable devant
les rayons de courbures 𝑅1 et 𝑅2 des dioptres qui la constituent et devant la distance
des centres des deux dioptres, soit :

𝑒 ≪ 𝐶1 𝑆1 , 𝑒 ≪ 𝐶2 𝑆2 et 𝑒 ≪ 𝐶1 𝐶2 et devant leur différence 𝑒 ≪ 𝑅1− 𝑅2 si 𝑅1 et 𝑅2

ont le même sens. On dit une lentille épaisse si l’épaisseur 𝑒 = 𝑆1 𝑆2 n’est pas petite
devant les rayons de courbures des deux faces et la distance entre les deux centres
des deux dioptres. Il existe six types de lentilles

a)

Fig.V.2 : Les lentilles minces convergentes [29].

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Les trois premières lentilles sont convergentes par ce que sont à bords minces que
celui du centre.

b)

Fig.V.3 : Les lentilles minces divergentes [29].

Ces trois lentilles sont divergentes par ce que sont à bords épais que celui du centre.

Remarque 1 : Nous n’étudierons que le cas où les lentilles sont placées dans un
même milieu, les milieux extrêmes ont le même indice et plus particulièrement le cas
où ce milieu est l’air.

Les lentilles ne réalisent pas le stigmatisme rigoureux mais elles réalisent le

stigmatisme approché dans les conditions de Gauss.

V.2 Propriétés des lentilles minces :

V.2.1 Propriété du centre optique :

Fig.V.4 : Propriétés du centre optique des lentilles minces [19].

Tout rayon lumineux passant par le centre optique d’une lentille mince ne subit ni
déplacement ni déviation.

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V.2.2 Foyer image : le foyer image 𝐹′ est le point de l’axe optique dont l’objet est à
l’infini sur l’axe. Tout rayon incident parallèle à l’axe optique d’une lentille émerge

en passant par (ou semblant provenir de) 𝐹′

Fig.V.5 : Propriétés des rayons incidents parallèles à l’axe optique des lentilles
minces [19].

V.2.3 Foyer objet : le foyer objet 𝐹 est le point de l’axe optique dont l’image est à
l’infini sur l’axe. Tout rayon incident passant (ou semblant passe) par 𝐹 émerge
parallèlement à l’axe optique.

Fig.V.6 : Propriétés des rayons incidents passent par (ou semblent passent par) le
foyer objet des lentilles minces [19].

Remarque 2 : quel que soit la nature de la lentille mince, 𝐹 et 𝐹′ sont symétriques

par rapport au centre optique. Pour une lentille convergente 𝐹 et 𝐹′ sont réels, alors
que pour une lentille divergente, ils sont virtuels

- Pour un miroir sphérique : foyer, objet et image sont confondus.

V.3 Distance focale : 𝑓 ′ = 𝑂𝐹′ est la distance focale image, 𝑓 = 𝑂𝐹 est la distance
focale objet

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Notons 𝑓 ′ = −𝑓

Pour une lentille convergent 𝑓′ > 0, Pour une lentille divergent 𝑓′ < 0

V.4 Vergence d’une lentille mince V : C’est l’inverse de sa distance focale image

1 1
𝑉= =− (𝑓 ′ en mètre), L’unité de vergence dans « SI » est dioptrie avec le
𝑓′ 𝑓

symbole 𝛿, 𝑉 > 0 pour une lentille convergent, 𝑉 < 0 pour une lentille divergent

V.5 Marche d’un rayon lumineux :

Fig.V.7 : Le cheminement d’un rayon lumineux dans le cas d’une lentille mince [29].

On applique l’équation de conjugaison d’un dioptre sphérique origine au sommet au

premier et le deuxième dioptre, on obtient :
𝑛1 𝑛2 𝑛1 −𝑛2
− =
𝑆𝐴1 𝑆𝐴2 𝑆𝐶

1 𝑛 1−𝑛
Au 1é𝑟𝑒 dioptre : − = (1)
𝑆1 𝐴1 𝑆1 𝐴′′ 𝑆1 𝐶1

𝑛 1 𝑛−1
Au 2é𝑚𝑒 dioptre : − = (2)
𝑆2 𝐴′′ 𝑆2 𝐴2 𝑆2 𝐶2

Si on fait la somme de (1) et (2) on obtient :

1 1 1 1 1 1
− +𝑛( − ) = (𝑛 − 1)(𝑆 − )
𝑆1 𝐴1 𝑆2 𝐴2 𝑆2 𝐴′′ 𝑆1 𝐴′′ 2 𝐶2 𝑆1 𝐶1

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Dans le cas des lentilles minces, 𝑆1 , 𝑆2 et 𝑆 sont confondus ⟹ on obtient la relation

de conjugaison avec l’origine au centre optique 𝑆 :

1 1 1 1
− = (𝑛 − 1)( − ) (3)
𝑆𝐴1 𝑆𝐴2 𝑅2 𝑅1

Remarque 3 : si le dioptre est un plan il suffit de remplacer 𝑅1 ou 𝑅2 par l’infini

V.6 Foyer image 𝑭𝟐 : En faisant tendre 𝑆𝐴1 vers l’infini on a :

1 1 1
− = (𝑛 − 1)( − ), 𝑆𝐹2 = 𝑓′
𝑆𝐹2 𝑅2 𝑅1

1 𝑅1 𝑅2
𝑓′ = distance focale
(𝑛−1) 𝑅2 −𝑅1

1 1 1
et 𝑉 = = (1 − 𝑛)( − )
𝑓′ 𝑅2 𝑅1

V.7 Foyer objet 𝑭𝟏 :

En faisant tendre 𝑆𝐴2 vers l’infini, on a :

1 1 1 1
= = (𝑛 − 1)( − ), 𝑆𝐹1 = 𝑓
𝑓 𝑆𝐹1 𝑅2 𝑅1

1 𝑅1 𝑅2
⟹𝑓=
𝑛−1 𝑅1 −𝑅2

D’après les relations de 𝑓 et 𝑓′ nous remarquons que 𝑆𝐹1 et 𝑆𝐹2 sont opposés

⟹ 𝑓 = 𝑓′

Donc l’équation de conjugaison d’une lentille mince origine au sommet est :

1 1 1 1 1 1
− = ou − =
𝑆𝐴1 𝑆𝐴2 𝑓 𝑆𝐴2 𝑆𝐴1 𝑓′

V.8 Les signes de 𝑹𝟏 et 𝑹𝟐 :

Si le centre de la sphère est situé du même côté avec le rayon sortant donc le rayon
de la sphère est positif.

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Fig.V.8 : Les signes de 𝑅1 et 𝑅2 [19].

Si le centre de la sphère n’est pas au même côté du rayon sortant donc le rayon de la
sphère est négatif

Fig.V.9 : Les signes de 𝑅1 et 𝑅2 [19].

V.9 Plant focaux objet et image : les plans perpendiculaires a l’axe optique de la
lentille et passant par les foyers sont appelés plans focaux, une lentille a donc un plan
focale objet et une plane focale image

V.10 Foyers secondaires : un point situé dans un plan focal (objet ou image) est
appelé foyer secondaire (objet ou image)

V.11 Propriétés :

- Un faisceau issu d’un foyer secondaire objet 𝐹𝑠 émergé parallèlement à l’axe

secondaire 𝐹𝑠 𝑂, implique que : tout point 𝐹𝑠 du plan focal objet a son image rejetée
à l’infini dans la direction 𝐹𝑠 𝑂.

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Fig.V.10 : Propriétés de foyer secondaire 𝐹𝑠 [19].

- Un faisceau parallèle, incliné par rapport à l’axe optique, émerge en passant par le
foyer secondaire image 𝐹′𝑠 , intersection du plan focal image et de l’axe secondaire
𝐹′𝑠 𝑂 parallèle au faisceau incident, soit encore : tout point 𝐹′𝑠 du plan focal image
est l’image d’un point situé à l’infini dans la direction 𝐹′𝑠 𝑂.

Fig.V.11 : Propriétés de foyer secondaire 𝐹′𝑠 [19].

V.12 Construction de l’image d’un objet plan :

Pour construire l’image d’un objet 𝐴𝐵 plan et perpendiculaire à l’axe, il suffit de

construire l’image 𝐵′ du point 𝐵 hors de l’axe. La lentille étant aplanétique
(conditions de Gauss), le point 𝐴′ est obtenu par la projection orthogonal de 𝐵′ sur
l’axe optique.

1) Le rayon issu de 𝐵 parallèle à l’axe optique, qui est émergé de la lentille en passant
par 𝐹′.

2) Le rayon issu de 𝐵 passant par 𝐹 qui est émergé de la lentille parallèlement à l’axe
optique.

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3) Le rayon issu de 𝐵 passant par 𝑂 qui traverse la lentille sans subir de déviation.
Les rayons émergeant ainsi obtenus se coupent en 𝐵′ .

a)

Fig.V.12 : Construction de l’image d’un objet plan real à travers une lentille
convergent [19].

Objet réel, image réel, image renversé, l’image est très petite que l’objet.

b)

Fig.V.13 : Construction de l’image d’un objet plan real à travers une lentille
convergent [19].

Objet réel, image virtuelle, l’image dans le même sens que l’objet, l’image plus
grande que l’objet.

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c)

Fig.V.14 : Construction de l’image d’un objet plan virtuel à travers une lentille
convergent [19].

Objet virtuel, image réelle, l’image dans le même sens que l’objet, l’image plus petite
que l’objet.

V.13 Pour une lentille divergente :

1) Un rayon issu de 𝐵 incident parallèlement à l’axe optique se réfracte et semble

provenir de foyer image 𝐹′.

2) Un rayon issu de 𝐵 incident dans la direction de foyer objet 𝐹 se réfracte

parallèlement à l’axe optique.

3) Un rayon issu de 𝐵 qui passe à travers le point central 𝑂 se propage toujours en

ligne droite.

a)

Fig.V.15 : Construction de l’image d’un objet plan real à travers une lentille
divergent [19].

Objet réel, image virtuelle, l’image dans le même sens que l’objet, l’image très petite
que l’objet.

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b)

Fig.V.16 : Construction de l’image d’un objet plan virtuel à travers une lentille
divergent [19].

Objet virtuel, image réelle, l’image dans le même sens que l’objet, l’image plus
grande que l’objet.

c)

Fig.V.16 : Construction de l’image d’un objet plan virtuel à travers une lentille
divergent [19].

Objet virtuel, image virtuelle, image inversé

V.14 Relation de conjugaison de Newton :

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Fig.V.17 : Construction de l’image d’un objet plan real à travers une lentille
convergent [19].

Les triangles 𝐴𝐵𝐹 et 𝑂𝐽𝐹, 𝐴′𝐵′𝐹′ et 𝑂𝐼𝐹′

D’après les deux premiers triangles

𝐴𝐵 𝑂𝐽
= , 𝑓 = 𝑂𝐹, 𝑓 ′ = 𝑂𝐹′
𝐹𝐴 𝐹𝑂

𝐴𝐵 𝐹𝐴 𝐹𝐴
⟹ = =− (1)
𝑂𝐽 𝐹𝑂 𝑓

Et d’après les deux derniers triangles

𝑂𝐼 𝐴′𝐵′ 𝑂𝐼 𝐹′𝑂
= ⟺ =
𝐹′𝑂 𝐹′𝐴′ 𝐴′𝐵′ 𝐹′𝐴′

𝐴′ 𝐵 ′ 𝐹 ′ 𝐴′ 𝐹 ′ 𝐴′
⟺ = =−
𝑂𝐼 𝐹′ 𝑂 𝑓′

Mais 𝐴′ 𝐵′ = 𝑂𝐽 et 𝑂𝐼 = 𝐴𝐵

En multiple (1) avec (2)

𝐴𝐵 𝐴′𝐵′ 𝐹𝐴 𝐹′𝐴′
=− (− )
𝑂𝐽 𝑂𝐼 𝑓 𝑓′

⟺ 𝐹𝐴. 𝐹 ′ 𝐴′ = 𝑓. 𝑓 ′ = −𝑓′2

V.15 La relation de conjugaison de Descartes :

𝐹𝐴 = 𝐹𝑂 + 𝑂𝐴 = 𝑓 ′ + 𝑂𝐴 (1)

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𝐹′𝐴′ = 𝐹′𝑂 + 𝑂𝐴′ = −𝑓 ′ + 𝑂𝐴′ (2)

En les reportant dans la relation de conjugaison de Newton

2
(𝑓 ′ + 𝑂𝐴)(−𝑓 ′ + 𝑂𝐴′ ) = −𝑓 ′

⟺ 𝑂𝐴. 𝑂𝐴′ + 𝑓 ′ 𝑂𝐴′ − 𝑓 ′ 𝑂𝐴 = 0

En divisant par 𝑂𝐴. 𝑂𝐴′ . 𝑓′ en obtient :

1 1 1
− = =𝑉
𝑂𝐴′ 𝑂𝐴 𝑓′

V.16 Grandissement :

𝐴′𝐵′
𝐺= , si 𝐺 > 0 l’image dans le même sens que l’objet, si 𝐺 < 0 ⟹ l’image est
𝐴𝐵

renversée par rapport à l’objet

V.16.1 Grandissement avec origine au foyer :

𝐴′𝐵′ 𝐹′𝐴′ 𝑓
𝐺= =− =−
𝐴𝐵 𝑓′ 𝐹𝐴

V.16.2 Grandissement avec origine au centre :

𝐴′𝐵′ 𝑂𝐴′
𝐺= =
𝐴𝐵 𝑂𝐴

V.16.3 Grandissement avec origine au sommet :

𝐴′𝐵′ 𝑆𝐴′
𝐺= =
𝐴𝐵 𝑆𝐴

V.17 Exercice : Un objet ̅̅̅̅̅̅̅

𝐴1 𝐵1 et un écran E, fixes, sont distants de ̅̅̅̅̅
𝐴1 𝐸 = D = 180
cm. On déplace entre eux une lentille convergente L de distance focale f ‘ = 40 cm.
Déterminer : 1- les positions de la lentille qui donnent, sur l’écran, une image nette
de l’objet. 2- le grandissement linéaire transversal pour chacune des positions.

Solution :

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𝑓 ′ = 40𝑐𝑚

1 : pour trouver la position de la lentille qui donne sur l’écran, une image nette on
utilise l’équation de conjugaison.
1 1 1 1
− = = (1) et 𝐴1 𝑆 + 𝑆𝐴2 = 𝐷 (2)
𝑆𝐴2 𝑆𝐴1 𝑆𝐹′ 𝑓′

1 1 1
⟺ − = (1) et 𝑆𝐴2 − 𝑆𝐴1 = 180 (2)
𝑆𝐴2 𝑆𝐴1 40

L’équation donne 𝑆𝐴2 = 𝑆𝐴1 + 180

On remplace 𝑆𝐴2 dans l’équation (1) on obtient

2
𝑆𝐴2 + 180𝑆𝐴1 + 7200 = 0 (3) La solution de l’équation (3) donne :

𝑆𝐴1 = −120 𝑐𝑚 Qui correspond 𝑆𝐴2 = 60 𝑐𝑚

Ou 𝑆𝐴1 = −60 𝑐𝑚 Qui correspond 𝑆𝐴2 = 120 𝑐𝑚

2-

𝐴2 𝐵2 𝑆𝐴2 60
𝐺1 = = = = −0,5
𝐴1 𝐵1 𝑆𝐴1 −120

𝐴2 𝐵2 𝑆𝐴2 120
𝐺2 = = = = −2
𝐴1 𝐵1 𝑆𝐴1 −60

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