Amarres 022020
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Amarres 022020
Revue périodique éditée par l’Entreprise Portuaire d’Oran, N°08 - Edition Janvier 2020
UN DÉVELOPPEMENT
PROMETTEUR
FORMATION
LES LAMANEURS
AFFINENT LEURS
CONNAISSANCES
5 ÉVÈNEMENT
TEL : 041 33 24 41 6 Accostage d’un navire de croisière 641 touristes visitent Oran
Mokhtar KORBAAA
PDG de l’EPO
12 DÉVELOPPEMENT
A. ABDELHAK
Changement à la tête de la FNTPA
22 MARKETING
Photos :
DALI YOUCEF
Karim TABOUCHE
Djawed Kettab
ÉDITO 3
L
e port d’Oran continue sa mue pour se hisser constam-
ment aux niveaux de haute performance. L’objectif de se
placer au niveau des grands ports méditerranéens est en
train de se concrétiser, malgré certains aléas dus à des
facteurs exogènes.
FORMATION
Les lamaneurs affinent leurs connaissances
Le mercredi 27 novembre 2019 ont eu lieu, au niveau du quai d’Alger de la capitainerie, des exercices pratiques couronnant la
formation d’une équipe de lamaneurs de l’EPO. «Les exercices pratiques d’aujourd’hui entrent dans le cadre de la formation de
15 lamaneurs du port d’Oran dont ils constituent la dernière étape. Cette formation débouchera sur la délivrance de certificats
aux intéressés.
Amarres
ÉVÈNEMENT 5
Suivant les instructions du for-
mateur les stagiaires, nageant
sur le dos s’alignèrent, l’un
derrière l’autre. Le stagiaire
de tête reçoit le second entre
ses jambes. Ce dernier place
ses bras au-dessus des pieds
du premier. Ensuite le troi-
sième vient se placer entre les
jambes du second et met ses
bras au-dessus de ses pieds.
Et ainsi de suite, les stagiaires
formèrent ce qu’on appelle,
dans le langage de survie en
mer, la chenille. L’instructeur
expliqua alors les différents
mouvements. Pour avancer,
les stagiaires se servent de
leurs mains comme de pa-
gaies. En pagayant, la chenille
avance aisément dans l’eau et
les efforts se combinent pour
plus d’efficacité. Pour virer
à droite, les stagiaires n’ac-
tionnent que leur bras gauche
et inversement pour tourner
à gauche. L’exercice fut répé-
té jusqu’à ce qu’il devienne DIGITALISATION
le plus fluide possible. L’exer-
cice du radeau est une autre
L’EPO à l’ère de la transformation numérique
technique de survie en mer.
Il est utilisé dans le cas où l‘un D ans l’optique de la réception du terminal
à conteneur avec une surface dépas-
sant les 24ha, un quai de 460 ml et un tirant
1. La mise en place d’une infrastructure ré-
seau répondant aux nouvelles normes (ré-
des membres de l’équipe se
d’eau de 14m pouvant accueillir des navires seau en fibre optique, salle blanche avec
trouve en état de détresse ou
porte-conteneurs de type panamax et post serveurs d’applications et de bases de don-
de froid. Les autres membres
panamax (entre 5 000 et 7 000 EVP), l’EPO nées dédiées).
forment alors un radeau sur a été amenée à revoir sa méthode de ges-
lequel l’élément grimpe pour tion du processus de transit du conteneur et 2. L’acquisition d’applications de gestion
reprendre des forces. Pour ce sa vision sur l’avenir du port d’Oran avec cette intégrée (comptabilité, finances, res-
faire les stagiaires se sont ali- nouvelle infrastructure. La stratégie de cette sources humaines, facturation…etc.
gnés, tête-bêche, l’un à côté opération est basée sur trois socles à savoir, les
de l’autre. Chaque élément équipements, la digitalisation et la ressource 3. L’investissement sur une application de
prend sous ses bras l’un des humaine. En matière d’équipements, un effort gestion de la maintenance assistée par or-
d’investissement considérable est fait dans dinateurs (GMAO).
pieds de ceux qui l’encadrent,
l’acquisition, notamment des portiques de
de telle manière à former un
quais, des portiques de stockage de conte- 4. Le développement d’applications de
seul ensemble soudé. Alors, le
neurs sur pneus, communément appelé RTG gestion des métiers portuaires (escales
stagiaire, qui se trouve à l’une et d’un parc important de cavaliers gerbeurs des navires, manutention, exploitation du
des extrémités, se hisse sur le et de camions pour assurer le transfert et terminal à conteneurs).
ventre et glisse sur le radeau la livraison des conteneurs vers les espaces
ainsi confectionné, qui le porte dédiés. Conçue comme une opération de Dans le domaine de la ressource humaine,
aisément. L’élément continue transformation totale de l’entreprise, la digi- l’EPO a engagé, d’une part, une étude sur
ensuite à glisser jusqu’à tra- talisation sert à réinventer intégralement son la réorganisation du travail au niveau du
verser toute la largeur du ra- modèle et toute la chaîne interne de fonc- terminal à conteneurs (départements, ser-
deau pour replonger de l’autre tionnement : stratégie, organisation mana- vices et fiches de postes) répondant aux
gériale, environnement collaboratif. En colla- nouvelles exigences de cette structure, et,
côté et se joindre au radeau.
boration avec la SERPORT, l’EPO a entamé sa d’autre part, un plan de formation adéquat
Tour à tour et l’un après l’autre,
transformation digitale, en mettant en place et adapté aux différentes fonctions du nou-
les stagiaires eurent à refaire
une feuille de route qui englobe : veau terminal.
le même parcours. Ce dernier
exercice achevé, les stagiaires
regagnèrent le quai… Revue du Port d’Oran, Janvier 2020
6 ÉVÈNEMENT
Amarres
ÉVÈNEMENT 7
Un développement prometteur
T ournés presque exclusivement vers
l’importation, les ports algériens
commencent à marquer des points en
matière d’exportations hors-hydrocar-
bures. Ainsi les exportations exclusives
d’hydrocarbures commencent depuis
2016, notamment, à s’ouvrir à beau-
coup d’autres produits. Cette année-là,
la volonté des pouvoirs publics à boos-
ter les exportations hors hydrocar-
bures a connu un début de concrétisa-
tion à travers la note n°577/DGD/SP du
17/03/2016 de la direction générale des
douanes qui édicte la mise en place
d’un certain nombre d’instruments fa-
cilitateurs.
La première directive contenue dans
ce dispositif est la mise en place du cir-
cuit vert pour les produits frais desti-
nés à l’export. Il est également imposé
un délai maximum de 48 heures pour
la réalisation de la visite douanière
des marchandises lorsque celle-ci est son de blocage pour la réalisation des à l’acte d’exportation. Le dispositif
nécessaire. Les services de douanes opérations d’exportation à l’exception, prévoit également des mesures d’as-
doivent coordonner leurs opérations bien évidemment, des litiges soulevés souplissement du régime du réappro-
de contrôle physique des marchan- pour des raisons de prohibition relative visionnement en franchise. L’autorisa-
dises avec les services en charge des ou à titre absolu pour ce qui concerne tion du régime qui était jusque-là du
contrôles de conformité, phytosani- les produits à exporter. ressort exclusif du bureau d’exporta-
taires, et de santé. Les litiges naissant Les services des douanes devraient, tion pourrait être demandée et obte-
des contrôles des opérations de dé- désormais, traiter tous les litiges et nue désormais auprès du bureau d’im-
douanement à l’export ne devraient contestations en matière de valeur, portation des intrants bénéficiant de
plus constituer un obstacle ou une rai- d’espèce ou d’origine postérieurement la franchise.
Un peu
d’histoire
I l est à rappeler qu’à la fin du 19ème
siècle et au début du 20ème, la
nappe d’eau, vu les dégâts occa-
sionnés par les deux tempêtes qui
s’étaient abattues, du 30 octobre au
2 novembre 1869 et du 8 au 9 février
1876, sur le port d’Oran, était réduite
à 30 hectares. Les quais atteignaient
à peine 1907 mètres, la superficie des
terre-pleins, sans la gare maritime,
se développait sur 3 hectares 50.
Avec l’accroissement formidable de ger la jetée du large de 1.282 mètres une surface de 2.366 m2, soit 91
la population oranaise et le dévelop- et de construire une nouvelle jetée, mètres en longueur et 26 en largeur.
pement des activités économiques perpendiculaire à la première, de La hauteur atteint 50 mètres dans la
enregistré dans l’arrière-pays, les 400 mètres de long, enracinée à la chambre de travail, de 8 étages plus
exportations s’accrurent singu- pointe du Ravin Blanc et aménager un sous-sol et un rez-de-chaussée ;
lièrement. Pour ne prendre que le terre-plein sur l’emplacement de les ailes abritent les 180 cellules de
l’exemple du vin, les exportations la plage Sainte Thérèse. trois capacités différentes et d’une
qui atteignaient, en 1885 et pour C’est dans le cadre de ce grand chan- contenance totale de 300.000 quin-
l’ensemble de l’Algérie, les 335.000 tier, que deux nouvelles installations, taux. Toutes les opérations sont faites
hectolitres passeront, dix ans après répondant à des besoins de plus en au moyen d’un équipement électro-
(1895) et pour le seul port d’Oran, à plus impérieux, ont été réalisées du- mécanique ; le transport des grains
917.000 hectolitres. rant cette période : la Gare maritime et leur acheminement à travers les
Il faut ajouter qu’entretemps une et les docks-silos. bâtiments, du wagon, du camion
nouvelle fonction se manifestait au On calculait en 1930 que le trafic des ou du bateau à la cellule logeuse, ou
port d’Oran : celle de port de relâche céréales, blé, avoine, orge et maïs, en sens inverse, sont assurés par un
et de ravitaillement en combustible. très irrégulier d’ailleurs et variable système convoyeur à bande. Grâce
Face à l’accroissement de toutes ces avec les récoltes, avait atteint le aux perfectionnements techniques
activités, il fut nécessaire d’agrandir maximum de 2 millions de quintaux de tous genres qui ont été apportés
les capacités du port d’Oran. A cet aux exportations et de 600.000 aux dans la construction et le mode de
effet, un programme fut arrêté en importations. Pour faire face à cela, fonctionnement des divers organes,
1912. Cependant, les travaux du pro- des ingénieurs répondirent par le on peut dire que les ingénieurs ont
gramme 1912-1924 ne furent achevés projet de docks-silos, en 1930. réellement réalisé le maximum
qu’en 1936. «Ceux-ci se composent d’un corps d’économie de temps et d’espace»
Il s’agissait concrètement de prolon- central et de deux ailes, qui couvrent écrivait René Lespès.
Amarres
REPORTAGE 9
Quelques
données
Toutes ces cellules ont une hauteur
de 25 mètres. L’une des grandes
cellules, appelée cellule-hôpital est
affectée à la décontamination des
céréales. Les fosses de décharge-
ment des wagons ou camions sont
au nombre de quatre et disposées
extérieurement au bâtiment, le long
de chaque aile. Chaque fosse a une
longueur de 40 mètres et comporte
16 trémies fermées par des trappes
doubles en tôle métallique. Chaque
fosse de déchargement est reliée
à un élévateur, par un transporteur
incliné, installé dans une galerie in-
clinée. Les passerelles de débarque-
ment, qui relient le silo au quai d’ac-
costage des navires sont disposées
en T, le long du quai et transversale- arrivant par camion et par train, était la Direction de l’Exploitation, chargé
ment. La branche supérieure du T est réceptionné dans quatre fosses : du silo à céréales. Les installations
formée par une passerelle surélevée, deux au Nord et deux au Sud. Le pro- peuvent traiter des navires de 190
installée en bordure et parallèlement duit était ensuite enchâssé, avant mètres de long, d’une contenance
au quai. Elle court sur 204 mètres. La d’être transbordé dans les navires. de 40.000 tonnes. Pour ce faire, le
branche verticale du T est formée par Avec l’augmentation des besoins, le quai est doté de 4 portiques pour
une autre passerelle surélevée par- silo, conçu au départ pour l’exporta- le déchargement des céréales ; trois
tant de la chambre de travail du silo. tion sert actuellement pour le tran- sur rail et un sur pneumatiques.
L’axe de cette passerelle est perpen- sit des céréales importées. En effet, Le portique Fritz-Werner, acquis en
diculaire à la passerelle précédente. «Entre 1982 et 1984, des travaux ont 1995, traite 300 tonnes par heure,
Elle a une longueur de 8 mètres. été entrepris, par la société fran- alors que le Vigan 3, d’une même
çaise Sequipag, pour rénover tota- capacité de traitement et roulant
du silo
portation du blé. Depuis cette date, fonction en 2011 traite 400 tonnes
il y a eu des rénovations partielles», par heure et enfin, le NIV 600, ac-
nous apprend Monsieur Azzedine quis en 2018 traite 600 tonnes par
Le silo à céréales est une installation Abdelkader, assistant principal de heure.
spécialisée qui est d’un grand apport
pour le port d’Oran. Construit en
1935 par Buhler (Suisse), il était alors
destiné à l’exportation des céréales.
Conçu comme un silo de transit, sa
construction a été rendue néces-
saire pour faire face aux quantités
énormes de blé destiné à l’exporta-
tion. En effet, en attente de l’arrivée
et de l’accostage des navires et pour
ne pas arrêter le flux de blé, prove-
nant de l’arrière-pays et qui arrivait
au port d’Oran, il fallait entreposer
momentanément les céréales dans
un lieu conçu à cet effet. Le produit,
Revue du Port d’Oran, Janvier 2020
10 REPORTAGE
Les portiques sont reliés à des trans- lequel nous arrivons à traiter plus de ferroviaire et le mixte, le port dispose
porteurs à bande (Est et Ouest) qui 2 1 millions de tonnes par an, ce qui de 4 autres, dont un au niveau du
amènent les céréales à une tour élé- est équivalent à environ 50 navires», terminal à conteneurs, qui ne rentre-
vatrice à godets. Un transporteur à déclare note interlocuteur. ra en activité qu’à la fin des travaux
bande de liaison réalise la jonction Pour la livraison, le silo dispose de 4 d’aménagement de ce dernier.
entre la tour élévatrice et le silo pro- sorties. Les deux sorties Sud fonc- Concernant l’organisation, le silo à
prement dit. tionnent en continu et les 2 Nord céréales, conçu comme un départe-
Pour stocker les céréales, le silo, qui entrent en fonction à la commande. ment dépendant de la direction de
s’élève sur 8 niveaux, dispose au total «Avec le temps, la capacité de stoc- l’exploitation, coiffe deux services :
de 184 cellules, réparties en grandes kage s’était réduite à 24.000 tonnes. l’exploitation proprement dite et la
(280 tonnes), moyennes (140 tonnes) Nous avons entrepris des travaux de maintenance.
et petites (70 tonnes). Une grande nettoyage qui ont élevé la capacité Il fonctionne avec un effectif de 153
cellule, la cellule hôpital, est dédiée à 29.000 tonnes. Nous continuons personnes ; 40 chargées de l’exploita-
au traitement du blé. La capacité no- ces travaux et nous ambitionnons tion des quais, 53 des ponts bascules
minale totale du silo est de 30.000 de retrouver les 30.000 tonnes de ca- et 60 répartis entre la maintenance,
tonnes. La gestion du flux est faci- pacité. Pour le déchargement, nous le magasin, l’administration, etc.
litée par un tableau synoptique. «A fonctionnions à 6.000, voire 7.000 Le rythme de travail est de 3 shifts
sa construction, ce silo figurait par- tonnes par jour. Actuellement, nous par jour, avec mise en place d’un
mi les plus modernes de l’époque. arrivons à traiter 10.000 tonnes par 4ème en cas de demande. En outre,
Le port de Casablanca disposait du jour», confie Azzedine Abdelkader. la capitainerie met à la disposition
même. C’est un silo de transit pour Notre interlocuteur nous apprend du silo une équipe de prévention. La
l’export ou l’import, qui n’est pas des- que l’équipe du silo est chargée éga- surveillance de nuit est assurée par
tiné au stockage de longue durée. lement de la gestion des ponts bas- une équipe de gardiennage dépen-
Notre client actuel est l’OAIC pour cules du port. Outre le pont bascule dant du PFSO.
Amarres
ACTUALITÉ 11
Amarres
DÉVELOPPEMENT 13
Les travaux concernant la pose de 2000 tières, dans le but de désengorger la cir- Nationale des Grands Ouvrages d’Art (EN-
mètres linéaires de conduites s’étaleront culation dans les grands centres urbains. GOA) et la société turque «Makyol».
sur 6 mois. La seconde opération, d’un Ainsi, cette réalisation qui vise la création Le tracé de cette première tranche, en 2
montant de 31 millions DA implique les d’un lien autoroutier efficace, a-t-elle pour fois 3 voies, se distingue par sa complexité.
mêmes maitre d’ouvrage et entreprise double objet la création d’un second accès En effet, il est question, en premier lieu, de
de réalisation. La longueur du réseau est au port d’Oran et l’atténuation de la ten- réaliser, à partir du terminal à conteneurs
de 2300 mètres linéaires et les travaux sion enregistrée sur l’actuel réseau routier et le long du rivage, une digue longue de
bénéficient d’un délai de 8 mois. La troi- du Ravin blanc, notamment par le trafic 1630 mètres.
sième opération concerne la réalisation intense des poids lourds. Le projet, dont la La route est ainsi aménagée sur une sur-
de chambres de dérivation et fourreaux. maîtrise de l’ouvrage ressort du Ministère face gagnée sur la mer. Suit ensuite un
Avec les mêmes maitre d’ouvrage et en- des Travaux Publics, avec une délégation tronçon de 1300 mètres, réalisé en tran-
treprise de réalisation, le marché bénéfi-
cie d’une enveloppe de 40 millions DA et
les travaux devront être réalisés dans un
délai de 12 mois. Ceci, en ce qui concerne
les opérations relevant de l’EPO. Pour
ce qui concerne les contraintes posées
par la centrale électrique, il est à signaler
que d’importants travaux sont entrepris.
Une immense tranchée, de près de 10
mètres de profondeur s’ouvre le long du
terre-plein. Sur un solide tapis de gravier,
des supports de béton armé ont été po-
sés pour supporter la double canalisation de maîtrise d’ouvrage confiée à l’Agence chée couverte. Vers le lieu-dit les Genêts,
d’un diamètre de 2 m, chargée de trans- Nationale des Autoroutes (ANA), se répar- la route est protégée par un mur de sou-
porter les eaux rejetées par la centrale tit en deux tranches. tènement de 380 mètres de long. La voie
électrique à l’extérieur du site du terminal La première concerne la création d’un aborde ensuite un viaduc, long de 1273
à conteneur. Une fois ces travaux achevés, tracé neuf long de 8 kilomètres, reliant le mètres et ayant une pente de 3%, qui la
ne restera qu’à combler la petite partie du port au rond-point de Canastel et com- mène à la falaise de Canastel. De là, sur
bassin, encore en activité, pour achever les prenant plusieurs ouvrages d’art, tandis une distance de 1552 ml et avec une pente
travaux d’aménagement du terminal. que la seconde, longue de 18 kilomètres, de 3%, elle prend l’aspect d’un tunnel,
est dédiée à la mise à niveau du tronçon pour enfin émerger au niveau du rond-
Liaison autoroutière reliant la première rocade à l’échangeur point de Canastel.
L’opération de réalisation de cet important de la route nationale 4 (bretelle menant à Le montant de l’ensemble du projet, pre-
projet s’inscrit dans le Schéma national l’autoroute Est-Ouest). mière et deuxième tranches, a été rééva-
d’aménagement du territoire (SNAT) et Les travaux de la première tranche, dont le lué à 60 milliards de dinars. Une visite sur
fait partie d’un vaste programme engagé maître d’œuvre est CPS INGENIEROS-SE- le terrain permet de se rendre compte de
par le Ministère des Travaux publics pour TO Oran-LTPO Ouest, ont été confiés à un l’avancement des travaux, qui a atteint, à
la réalisation de pénétrantes autorou- groupement constitué par l’Entreprise fin décembre 2019, les 87%.
CONTRE L’OUBLI
Mohamed Sahraoui
L ’une des personnes qui ont marqué le plus la vie du port, fut sans conteste Monsieur Mohamed Sahraoui, qui a eu
à diriger le silo à céréales de 1994 à 2013. Né le 14 janvier 1951 à Mohammadia, ce père de 4 enfants a suivi une
formation d’ingénieur d’Etat. Recruté au port d’Oran, le 22 janvier 1979, il a exercé plusieurs fonctions, en tant que chef
de département, d’abord au niveau de la Direction des Travaux et Maintenance (DTM), avant d’être en charge du silo,
sous la responsabilité de la Direction de l’Exploitation. Il fut ensuite promu, le 1er mai 2013, au grade de directeur, avant
de partir en retraite, le 31 décembre 2013. Il décède en février 2018.
Nous avons également mis en place Cependant, je tiens à dire que j’ai
une politique de maintenance pré- connu Monsieur Sahraoui bien avant
ventive, avec la création de dossiers 1991. C’était un mordu de la pétanque.
historiques, techniques et la pro- Nous y jouions ensemble. Il était éga-
grammation des opérations, des lement un mordu de la plongée. De
arrêts techniques, les prévisions mon côté, j’aimais la pêche. Nous
en pièces de rechange, les états avions les mêmes loisirs. Nous avons
de consommation des pièces de sympathisé. Puis, je l’ai rencontré au
rechange. C’est également lui qui port, quand il m’a recruté, le 2 mai
préparait les opérations d’inven- 1991. Depuis, nous ne nous sommes
taire annuel des pièces de rechange plus quittés, jusqu’à son décès, en fé-
(papillons, fiches de stock, fiches de vrier 2018.
case, etc.). Nous avions un magasin Il n’a pas fait valoir son droit à la retraite
de pièces de rechange qui dépassait au moment voulu. Sahraoui travaillait
les 4 milliards de centimes. Son pas- beaucoup plus que chacun de nous.
sage au département approvision- Je peux dire qu’il abattait le travail de 5
nements de la DTM lui avait beau- personnes. Il était partout à la fois. On
coup servi en la matière. Il s’occupait le voyait ici… et puis dès qu’une panne
également de la gestion du person- se déclarait quelque part, on le retrou-
nel et de la gestion des stocks (en- sortions qu’après nous être assurés vait là-bas. On aurait dit qu’il était clo-
trées et sorties des céréales). Il sui- que tout fonctionnait normalement. né. Pourtant il était malade ; il a traî-
vait quotidiennement la gestion des né une toux pendant plus de 10 ans,
matières. Il s’occupait également de Djawad Kettab, malgré les traitements. Un jour, je lui
la gestion du quai. Avant même qu’il ex chef de département Silo ai rendu visite à l’hôpital. Je l’ai trou-
n’entre dans son bureau, le matin, Auparavant je travaillais dans une vé, allongé sur le lit, en train de faire
il réalisait sa tournée quotidienne société étatique (ex-DNC). J’habitais sa prière. Parfois, il s’abîmait dans
au niveau du quai, pour assister au tout près du port, à Sidi el Houari. un état presque comateux. Quand
début des opérations de décharge- J’ai été recruté au port d’Oran en 1991, il nous a vus, il nous a dit : «Dites à
ment et s’assurer qu’il n’y avait pas par Monsieur Sahraoui. J’ai commen- vos collègues de prendre soin du tra-
de problème. Monsieur Sahraoui cé à travailler dans le service mainte- vail… Qu’ils n’oublient pas de mettre
était très pointilleux dans le travail. nance, bureau planning et méthodes. leurs masques…». C’était une se-
Il suivait les opérations jusqu’à ce Nous avons réalisé un grand travail maine avant son décès. Au plan
qu’elles soient exécutées. Il était per- d’organisation pour rendre plus per- personnel c’était quelqu’un de très
sévérant dans son travail. Quand il formant le travail de maintenance… humain. Je ne l’ai jamais oublié. Ori-
est face à quelque chose de nouveau, Une explosion s’est produite un mer- ginaire de Mohammadia, il a travail-
il s’y met jusqu’à ce qu’il maîtrise credi du mois de mars 1998, à 10 h lé chez son oncle comme tourneur.
son fonctionnement. Et ceci dans 20. Le vendredi, Monsieur Sahraoui, En fait, c’était un touche-à-tout. Et
tous les domaines ; de la plus simple alors qu’il s’occupait du travail de il s’intéressait à tous les domaines :
tâche de manœuvre jusqu’aux plus détection des foyers d’incendie, est politique, histoire… C’était une vraie
complexes. Sur la passerelle, même tombé de la bascule 704 et a eu une encyclopédie. Il maîtrisait aussi l’in-
quand il y avait nuage de pous- fracture du bras… Après l’incident de formatique, à tel point qu’il interve-
sière et qu’une panne se déclarait, l’explosion et le départ à la retraite de nait même sur le programme. Il a
il y allait. Il en sortait complètement 17 personnes ayant beaucoup d’ex- beaucoup laissé. Moi, personnelle-
blanchi. Il fallait qu’il voie la panne et périence, j’ai été chargé de la salle de ment, j’ai beaucoup appris sous ses
se rende compte par lui-même de contrôle. Les équipements ont été ordres et nous avons bénéficié de
ce qui se passait. Aucune tâche ne le remis progressivement en marche et son héritage. Quand il vous confiait
rebutait. Il passait plus de temps au nous avons redémarré l’installation. une tâche, il vous orientait. Si tu ne
silo que dans sa famille. On pouvait Après un arrêt qui a duré trois mois, sais pas, il t’apprend. Et nous avons
l’appeler à n’importe quelle heure, nous avons commencé à décharger appris de lui. On n’est jamais assez
même de nuit, et il descendait au les navires. Nous fonctionnions avec reconnaissant envers lui. Il parlait
port. Il assistait aux travaux de répa- deux shifts. Nous travaillions même avec tout le monde et de tous les
ration des pannes et ne partait que la nuit. Monsieur Sahraoui était sou- domaines. Il a déteint sur tout le
lorsque la panne était résolue. Nous vent présent dans ce travail de nuit. monde. Bien après son départ, j’ai
travaillons en journée normale, alors Je suis resté avec Monsieur Sahraoui tenu le département deux ans et
que le silo fonctionnait en shifts. jusqu’à son départ à la retraite, en dé- demi et j’ai arrêté ; je n’ai pas pu
Cependant, nous restions souvent cembre 2013. Je suis resté en contact continuer et j’ai déposé mon dossier
après les heures de travail et nous ne avec lui jusqu’à son décès… de retraite anticipée, en juillet 2016.
ŒUVRES SOCIALES
Pour l’épanouissement
des travailleurs et de leurs familles
Les représentants syndicaux et les membres du comité de participation de l’Entre-
prise Portuaire d’Oran travaillent d’arrache-pied pour concrétiser les objectifs de prise
en charge des préoccupations des travailleurs en matière de conditions de travail.
Journée de sensibilisation
au cancer du sein
Une quarantaine d’employées de l’EPO se sont retrouvées, la matinée du 24 octobre 2019, dans la grande salle de la coupole
de la gare maritime pour assister à une demi-journée d’animation autour du cancer du sein.
Amarres
SOCIAL 21
Amarres
BILAN 23
TRAFIC DES MARCHANDISES
Colonne1 EXERCICE
2018 2019 2019
TRAFIC GLOBAL 8 463 313 9 301 951
A la fin de l’exercice 2019, le port d’Oran a enregistré un de 135 202 Tonnes soit 03% et de 112 800 Tonnes repré-
trafic global de 9 301 951 Tonnes soit une augmen- Vracs solidessentant 50% par 4rapport
055 975 à l’exercice
4 191 177 2018. La diversité
tation de (10%) par rapport à l’exercice écoulé, due prin- des produits transitant par le port d’Oran a nécessité une
Vracs liquides 223 510 336 310
cipalement à la progression du tonnage des marchan- adaptation et une mobilisation importante des moyens
dises diverses de 590 636 Tonnes soit 14% par rapport MDS diverses 4 183 828 et matériels)
à d’exploitation (humains 4 774 464 afin de répondre
l’exercice 2018 d’une part. D’autre part les vrac solides et aux exigences techniques de certains navires et amélio-
les vrac liquides ont connu une hausse respectivement rer les conditions de traitement des marchandises.
ENTREPRISE
PORTUAIRE D’ORAN
www.port-oran.dz