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Institutions Communautaires PDF

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Institutions

communautaires

M. CISS
A la recherche des Institutions
communautaires Africaines

• quatre éléments sont requis pour l’affirmation d’un ordre juridique


Communautaire :
• 1- L’existence des normes de fonctionnement ;
• 2- L’identifications des sujets ou destinataires des normes ;
• 3- L’existence d’une autorité chargée de faire respecter les normes
• 4- L’obligation de s’y conformer
• L’ordre juridique communautaire africain serait pluriel
et non monolithique.
• Dans le foisonnement des ordres juridiques partiels
s’observe une dialectique tantôt convergente, tantôt
incohérente des normes, due notamment à
l’appartenance des États africains à plus d’une O.C.
• Nonobstant le fait que la Communauté économique africaine
(CEA) créée par le Traité d’Abuja de juin 1991 englobe en son
sein les Communautés économiques régionales, elle ne
pourrait prétendre représenter seule l’ordre communautaire
africain.
• Elle en est une composante, en dépit de sa prééminence, sur
d’autres ordres juridiques africains régionaux ou sous
régionaux.
• Le droit communautaire africain (DCA) procède du
régionalisme africain, lequel se distingue par la
dualité de son but (développement économique d’une
part et paix et sécurité d’autre part) et sa tendance
(hésitante) vers le supranationalisme.
ETATS DES LIEUX DES
ORGANISATIONS AFRICAINES

• L’AFRIQUE Détient le record mondial du nombre d’organisations


sous régionales chargées de promouvoir l’intégration
économique.
ETATS DES LIEUX DES
ORGANISATIONS D’INTEGRATION

Nom de Zone Date de création Membres Classification


l’organisation d’intervention

Communauté Tout le continent 3 juin 1991 Tous les Etats Communauté


Abuja africains économique
économique continentale
africaine
(CEA)
ETATS DES LIEUX DES ORGANISATIONS
D’INTEGRATION
Nom de Zone Date de création Membres Classification
l’organisation d’intervention

L’Union du Afrique du Nord 17 janvier 1989 à


Marrakech
Algérie
Maroc, Lybie,
Communauté
économique
Maghreb Tunisie, régionale
Mauritanie
Arabe
(UMA)
ETATS DES LIEUX DES
ORGANISATIONS D’INTEGRATION
Nom de l’organisation Zone Date de création Membres Classification
d’intervention

Cote d’ivoire,
Afrique de Mai 1975 traité Ghana, Communauté
Communauté l’Ouest révisé en 1993 Nigeria, économique
économique Sierra Leone, régionale et
Liberia, politique
des Etats de Gambie,
l’Afrique de Guinée, Guinée
Bissau, Cap vert,
l’Ouest Niger, Burkina
(CEDEAO) Faso, Mali, Togo,
Benin, Sénégal
ETATS DES LIEUX DES
ORGANISATIONS D’INTEGRATION

Nom de Zone Date de création Membres Classification


l’organisation d’intervention

Afrique de Novembre 1993, Burundi, Communauté


Marché orientale et remplace la zone Comores, économique
Commun australe d’échanges Djibouti, Ethiopie, régionale
préférentiels (ZEP) Ile Maurice,
des Etats crée en 1981 Kenya,
d’Afrique Lesotho,
Malawi,
de l’Est et Ouganda,
du Sud Rwanda,
Somalie,
(COMESA) Swaziland,
Tanzanie,
ETATS DES LIEUX DES
ORGANISATIONS D’INTEGRATION

Nom de Zone Date de création Membres Classification


l’organisation d’intervention

Afrique australe 17 Aout 1992 à Angola, Communauté


South Windhoek, Botswana, économique
African remplace la SADCC Lesotho, régionale
Malawi,
Dévelopment Mozambique,
Community Swaziland,
Tanzanie,
(SADC) Zambie,
Zimbabwe
Afrique du sud
ETATS DES LIEUX DES
ORGANISATIONS D’INTEGRATION

Nom de Zone Date de création Membres Classification


l’organisation d’intervention

Communauté Afrique Centrale 18 octobre 1983, en Burundi, Communauté


léthargie pendant Cameroun, économique
économique des longtemps relancée RCA, Congo, régionale
Etats d’Afrique depuis deux ans Gabon, Guinée,
centrale Equatoriale,
Rwanda, Sao tome
(CEEAC) et principe, Tchad,
RDC
ETATS DES LIEUX DES
ORGANISATIONS D’INTEGRATION

Nom de Zone Date de création Membres Classification


l’organisation d’intervention

Afrique de l’Est 1967, disparue puis Ouganda, Kenya, Communauté


Communau recrée en 2001 à Tanzanie, Burundi, économique
té des Etats Arusha Rwanda régionale
d’Afrique
de l’Est
(CEAE)
ETATS DES LIEUX DES
ORGANISATIONS D’INTEGRATION

Nom de l’organisation Zone Date de création Membres Classification


d’interventi
on

L’Intergovernemental Afrique de 25 novembre Djibouti, Erythrée, Communauté


l’Est 1996 à Djibouti, Ethiopie, économique
Authority for remplace Kenya, Somalie, régionale
développement l’IGADD crée en Soudan, Ouganda
(IGAD) 1986
ETATS DES LIEUX DES
ORGANISATIONS D’INTEGRATION
Nom de Zone Date de création Membres Classification
l’organisation d’intervention

Organisation 24 février 1998 à Bénin, Burkina Communauté


Communauté interrégionales tripoli Faso, RCA, économique
des Etats (Nord, Centre, Comores, Cote régionale
Ouest, Est) d’ivoire , Djibouti,
Sahélo- Egypte, Guinée
Sahariens Bissau, Ghana,
Libye, Liberia,
(CEN-SAD) Kenya , Mali,
Mauritanie, Maroc ,
Niger, Nigeria,
Sénégal, Sierra
Leone, Somalie, Sao
ETATS DES LIEUX DES
ORGANISATIONS D’INTEGRATION

Nom de Zone Date de création Membres Classification


l’organisation d’intervention

L’Union Afrique de l’ouest 10 janvier 1994 à Bénin, Burkina Communauté


Dakar Faso, Cote intergouvernement
Economique d’ivoire, Guinée al communauté
Monétaire Bissau, Mali, économique sous
Ouest Niger, Sénégal, régionale
Togo
Africaine
(UEMOA)
ETATS DES LIEUX DES
ORGANISATIONS D’INTEGRATION

Nom de Zone Date de création Membres Classification


l’organisation d’intervention

Communauté Afrique centrale 16 Mars 1994 à Cameroun, Organisation


Libreville Congo, Gabon, intergouvernemen
Economique Guinée tal communauté
et Monétaire Equatoriale, économique sous
de l’Afrique RCA, Tchad régionale
Central
(CEMAC)
ETATS DES LIEUX DES
ORGANISATIONS D’INTEGRATION

Nom de l’organisation Zone Date de création Membres Classification


d’intervention

L’organisation Organisation
interrégionales
17 octobre à Port
Louis
Bénin, Burkina
Faso, Cameroun,
Organisation
d’intégration
pour (Ouest, Est, RCA, Comores , juridique
l’harmonisation Centre) Congo , Cote
d’ivoire, Gabon ,
du droit des Guinée , Guinée
Bissau , Guinée
Affaires Equatoriale, Mali ,
(OHADA) RDC, Sénégal , Togo
Définition de l’ordre
communautaire africain (1)
• un ensemble d’institutions et d’organes étatiques
constituant une totalité cohérente et organisée, ayant
pour finalité la réalisation de l’unité africaine, un droit
d’intégration reconnu par groupe d’États autour d’un
ensemble d’intérêt communs, de valeurs communes et
ayant transféré un pouvoir effectif au service de ces
intérêts, aux autorités autonomes.
Définition de l’ordre
communautaire africain (2)

• « un ensemble des règles sociales supranationales,


élaborées par les organisations
intergouvernementales africaines intégrées,
d’application immédiate et appliquées directement
par les États membres à leurs populations
respectives »
Définition de l’ordre
communautaire africain (3)
• L’ensemble des règles et des institutions dont se dotent les OC en vue
de réaliser, par la coopération et d’autres mécanismes appropriés,
l’intégration africaine entendue dans la perspective de l’unité sous-
régionale, régionale et continentale africaine.
• Cette définition se focalise, non pas sur les objectifs, mais sur le
fonctionnement du système institutionnel et normatif mis en place au
service desdits objectifs.
Chapitre 1: La diversité des
Institutions Communautaires
P1: Les mécanismes de
communautarisation
• Le droit communautaire africain est largement effectif
regroupant, majoritairement, les États ayant en partage la
langue, la culture, la monnaie commune, au-delà de la
proximité géographique.
• Les critères énoncés ne sont ni nécessairement
cumulatifs ni exclusifs, mais déterminants.
• L’UEMOA, l’OHADA, la CIMA, la CEMAC, dans une certaine mesure,
illustrent cette propension.
• Les institutions communautaires adoptent des actes juridiques,
selon une procédure reflétant l’équilibre institutionnel, produisant
leurs effets à l’intérieur des États membres, créant des droits et
des obligations à l’endroit des particuliers, lesquels peuvent s’en
prévaloir aussi bien devant le juge national que celui institué par
ces OC lorsqu’ils (les droits) sont dotés d’effet direct.
• Les I.C opèrent une répartition des compétences avec les
États qu’elles exercent selon différentes modalités :
l’exclusivité, la subsidiarité, la proportionnalité, la
complémentarité.
• Le principe de la primauté du droit communautaire y est
posé de manière conventionnelle et bénéficie de la garantie
du juge.
• L’Union du Maghreb Arabe (UMA) réunit certains atouts
comme la proximité géographique, l’appartenance à la
langue et culture arabes, mais ces atouts n’ont pas
catalysé à bon escient les aspirations vers une
intégration plus étroite.
• Les divergences et rivalités politiques entre les acteurs
de cette région en constituent l’une des raisons
fondamentales.
•Les organes de ces I.C recourent, de
manière marginale, à la méthode
communautaire affichant leur préférence
pour la méthode intergouvernementale
ou celle ouverte de coordination
• La communautarisation peut être effectuée selon des mécanismes
différents.
• En effet, plusieurs techniques de communautarisation existent de
manière autonome, de telle sorte que leur combinaison au sein d’un
même texte est généralement impossible.
• Ces mécanismes peuvent être classés en deux catégories.
§ I – Les mécanismes de
réduction des différences

• Deux mécanismes peuvent réduire les différences entre


les législations. Toutefois, l’un seul d’entre eux est un
mécanisme de communautarisation. Il s’agit de
l’harmonisation.
Les fondements de
l’harmonisation
• L’harmonisation est le mécanisme qui est le plus utilisé dans le
domaine de la communautarisation.
• Elle ne concerne pas tous les domaines et maintient une part
de souveraineté des Etats.
• C’est d’ailleurs la raison pour laquelle elle est préférée aux
autres mécanismes.
§ II – Les mécanismes
d’extinction des différences

• Ils sont au nombre de deux : D’abord, l’uniformisation ; ensuite


l’unification.
• Le terrain de prédilection de l’uniformisation est celui
économique. Elle se retrouve généralement dans le domaine
du droit des affaires, encore appelé droit économique.
• Dans le cadre de l’UMOA, il existe, en effet une loi uniforme
transposée dans l’ensemble des Etats membres, constituant un
droit interne, régissant le secteur bancaire.
• L’unification c’est le maximum, le degré le plus élevé
dans la communautarisation. Il s’agit là d’une véritable
renonciation de souveraineté venant des Etats
membres.
• Les Etats membres mettent en place un droit unique
applicable aussi bien sur le plan communautaire que
sur le plan national.
• Aucune transposition n’est effectuée par le législateur
national.
• Les dispositions adoptées par le législateur
communautaire s’appliquent directement dans l’ensemble
des Etats membres.
• Deux exemples d’unification OHADA et UEMOA
P2: Les critères d’intégration
• La communautarisation du droit s’intéresse à
l’intégration politique, à l’intégration économique et à
l’intégration juridique proprement dite.
• Les organisations existantes, même si elles ont un
objectif principal, s’intéressent à la mise en place de
règles communes concernant d’autres secteurs.
•On distingue généralement cinq degrés
d’intégration à savoir la zone de libre-
échange, l’Union douanière, le Marché
commun, l’Union économique, l’Union
économique et monétaire
• La zone de libre-échange se caractérise par
l’élimination des droits de douane en son
sein, chaque pays conservant sa protection
initiale envers le reste du monde
• Ex: Zlecaf
•L’Union douanière voit l’adoption d’une
politique commerciale commune à travers
l’instauration d’un tarif douanier commun
envers les pays tiers.
•Ex: Union douanière d'Afrique Australe
• Le Marché commun élimine toutes les restrictions
sur les mouvements internationaux sur les
facteurs de production entre les pays membres.
• Ex: CEA
•L’Union économique ajoute aux principes
du Marché commun l’harmonisation des
politiques économiques
•Ex: UE
• L’Union économique et monétaire est la phase ultime
de l’intégration, elle garantit la mise en place de
politiques communes et la création de taux de
changes stables à l’intérieur de l’union, avec
éventuellement la création d’une monnaie unique.
• Ex: UEMOA
•Au-delà des questions socio-économiques qui
constituent les domaines ciblés de leurs
actions, elles orientent en outre leurs
priorités vers le maintien de la paix et la
résolution des conflits.
P3: Les sources formelles des
I.C
1 Droit primaire
• Il réunit les traités constitutifs, additifs, abrogatifs,
complémentaires même si ces derniers prennent
généralement la dénomination des protocoles.
• Cette source est à la base de toute I.C.
• Toutefois rien n’empêche qu’une I.C se constitue sur une base
autre que conventionnelle.
A – Les traités constitutifs

• Au regard des différentes organisations d’intégration, deux traités


peuvent retenir notre attention : le Traité de Dakar du 10/01/1994
instituant l’UEMOA et modifié le 29/01/2003 et le Traité de Port-
Louis signé le 17/10/1993 instituant l’OHADA.
• Les Traités fondateurs ainsi que leurs modifications et compléments contiennent
à la fois :
• des règles juridiques de base relatives aux objectifs (préambule et disposition
• liminaire) ;
• - des règles relatives à l’organisation et au fonctionnement des institutions
communautaires
• - enfin, des dispositions finales relatives aux modalités d’engagement des
parties, à l’entrée en vigueur et à la révision des traités fondateurs
B – Les actes et protocoles
additionnels
• Ce sont les actes qui complètent ou modifient les traités constitutifs.
Ils viennent s’incorporer à ces derniers mais ne valent que pour
l’avenir.
• En effet, les actes et protocoles additionnels ne sont pas rétroactifs
même s’ils constituent une partie intégrante du traité constitutif qu’il
modifie ou complète.
• Ils ont la même force obligatoire que le traité constitutif lui-même.
2- Droit dérivé
• Le droit communautaire dérivé est constitué par un corps
de règles élaboré par les institutions communautaires,
• Il est généralement constitué par les règlements, les
directives, les décisions, les avis et recommandations
A – Le règlement

• Les règlements ont une portée générale. Ils sont obligatoires dans
tous leurs éléments et sont directement applicables dans tout Etat
membre.
• Le règlement contient des prescriptions générales et impersonnelles.
• Le règlement a donc un caractère normatif erga omnes.
B – La directive
• La directive communautaire repose sur une répartition des tâches et une collaboration
entre les instances communautaires et les autorités nationales.
• Les directives lient tout Etat membre quant aux résultats recherchés. Elle fixe des
résultats obligatoires pour les Etats mais leur laisse une marge de manœuvre quant à la
forme et au moyen de l’instrument de réception.
• Les Etats disposent d’une certaine liberté dans le choix de l’aide juridique de transposition
de la directive.
• La directive ne bénéficie pas d’une applicabilité directe. Les Etats doivent la transposer en
vue de son application
C – La décision

• C’est un acte obligatoire dans tous ses éléments pour les destinataires
qu’il désigne.
• La décision peut être un acte individuel ou collectif et n’a pas de
portée générale.
• Lorsqu’elle est adressée à un particulier, elle vise à l’application des
règles du traité à un cas particulier.
D – Les avis et
recommandations

• Ils n’ont pas d’effets contraignants ou décisoires. Ils formulent de simples


propositions sans pouvoir exprimer des prescriptions.
• A ce titre, ils ne sont pas considérés comme de véritables sources du droit.
• Cependant, il faut reconnaître que, pour une application et une interprétation
uniforme des textes communautaires, les autorités nationales ont tendance à
respecter les avis et recommandations communautaires.
E – Une source dérivée particulière
: les Actes Uniformes
• L’OHADA utilise un instrument particulier de législation : l’Acte
Uniforme.
• Les Actes Uniformes sont directement applicables dans les Etats
parties.
• Leur application ne nécessite aucune intervention législative ou
réglementaire nationale. De même, ils sont obligatoires dans tous les
Etats parties et s’imposent sur toute disposition de droit interne,
même postérieure à leur entrée en vigueur.
Chapitre 2: Fonctionnement des I.C
• La CEDEAO qui, pendant longtemps, s’est occupée de l’intégration politique,
empiète aujourd’hui sur l’intégration économique.
• De même, l’UEMOA qui s’est, pendant longtemps, occupée de l’intégration
économique, s’est lancée, depuis 2000, dans l’intégration juridique.
• Quant à l’OHADA, depuis sa création en 1993, elle continue dans le seul domaine
de l’intégration juridique tout en se préoccupant de son objectif essentiellement
économique.
• L’implication de ces normes communautaires différentes pose le problème de
leur coexistence. En effet, dans certains secteurs, les normes communautaires
de l’UEMOA, de l’OHADA et, dans une certaine mesure, de la CEDEAO, entrent en
conflit.
• L’étude du droit communautaire en Afrique de l’Ouest
s’intéresse aux deux organisations les plus proches de
l’intégration juridique, à savoir l’UEMOA et l’OHADA.
• Dès lors, le droit communautaire sera étudié d’abord dans le
cadre d’une organisation d’intégration économique (l’UEMOA),
ensuite dans le cadre d’une organisation d’intégration
juridique (OHADA).
§ I – Les institutions
communautaires de l’UEMOA
• Elles sont énumérées par l’article 16 du Traité de Dakar. Aux termes de cet article
: « les organes de l’Union sont constitués par :
• - d’abord la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement ;
• - ensuite le Conseil des ministres.
• - la Commission ;
• - le Parlement :
• - la Cour de Justice ;
• - la Cour des Comptes.
•A ces organes, il faut ajouter les
institutions spécialisées et les
organes consultatifs, notamment la
BECEAO et la BOAD.
A – La conférence des Chefs
d’Etat et de gouvernement
• C’est le principal organe de direction politique de l’UEMOA. Elle regroupe les plus
hautes autorités des Etats membres en ce sens qu’y siègent les Chefs d’Etat et de
gouvernement.
• Son rôle consiste en la définition des orientations de la politique de l’UEMOA. A ce
titre, elle fixe les grandes lignes de la politique d’intégration ainsi que le calendrier de
réalisation.
• Ses réunions sont préparées par le Conseil des ministres. Sa présidence est à tour de
rôle ainsi que le lieu des réunions.
B– Le Conseil des ministres (organe de décision)

• En raison de la spécialité par portefeuille ministériel, sont retenues comme


parties au Conseil des ministres, le ministre chargé des finances et de
l’économie.
• Le Conseil des ministres incarne les intérêts nationaux. Il se présente dans
l’aménagement institutionnel comme l’organe représentatif des Etats membres.
Il exprime la légitimité étatique et joue un rôle essentiel dans l’élaboration du
droit communautaire.
• En effet, dans l’adoption des textes communautaires, la Commission propose et
le Conseil des ministres dispose.
• De par ses attributions, il apparaît comme le législateur de l’Union.
1 – Composition et fonctionnement
du Conseil des ministres
L’orientation économique de l’intégration impose que le Conseil des ministres
regroupe les ministres chargés de ces questions dans les différents Etats
membres.
Cependant, il faut relever que cette composition n’est pas stricte. En effet,
lorsque les décisions à prendre ne portent pas sur des questions économiques ou
financières, le Conseil des ministres réunit les ministres compétents.
Toutefois, les décisions prises par le Conseil ainsi composé ne deviennent
définitives qu’après vérification de leur compatibilité avec la politique de l’union
par les ministres en charge de l’économie.
• La présidence du Conseil est assurée par le ministre de l’Etat
dont le Chef d’Etat ou de gouvernement assure la présidence
de la Conférence des Chefs d’Etat.
• Les délibérations du Conseil sont préparées par un comité des
experts regroupant les hauts fonctionnaires des Etats
membres.
• La composition de ce comité varie selon les questions, les
membres du comité restent fonctionnaires de leur Etat et ne
deviennent pas fonctionnaires communautaires.
2 – Les attributs du Conseil
• Le Conseil des ministres dispose avant tout d’un pouvoir normatif ou
pouvoir de décision.
• Dans le cadre du Traité de l’UEMOA, le Conseil est la principale autorité
disposant du pouvoir de décision. Il a une compétence générale pour
prendre des mesures dans tous les domaines qui ne sont pas expressément
attribués à la Commission de l’UEMOA.
• Il lui appartient généralement, sur la proposition de la Commission, de
délibérer et arrêter les actes constituant la réglementation
communautaire.
• Aux termes de l’article 42 de l’UEMOA, « le Conseil édicte des
règles qu’il s’agisse de règlement, de directive ou de décision ;
il peut également formuler des recommandations ou des avis
».
• Il exerce son pouvoir seul. Outre son pouvoir de décision, le
Conseil des ministres assure la coordination des politiques
économiques. Ainsi, l’article 20 du Traité prévoit qu’il assure la
mise en œuvre des orientations générales définies par la
Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement.
• Ce qui constitue son pouvoir gouvernemental.
C – Commission de l’UEMOA
(organe d’exécution)

• 1 – Composition et fonctionnement de la
Commission
• La Commission est composée de huit membres. Ce nombre peut être modifié
par la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement.
• Chaque Etat membre est représenté par un membre. Mais les commissaires
ne représentent pas leur Etat membre.
• Les membres de la Commission sont appelés commissaires. Ils sont désignés
par la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement pour un mandat de 4
ans renouvelable. Ils sont irrévocables sauf faute lourde ou incapacité. Ils
doivent œuvrer dans l’intérêt communautaire ; leur indépendance doit donc
être envisagée à l’égard des Etats membres.
• Aussi ils ne peuvent ni solliciter, ni accepter des instructions venant des Etats
membres.
La Commission est présidée par un président désigné pour
un mandat de 4 ans renouvelable par la Conférence des
Chefs d’Etat et de gouvernement.
Il n’a qu’un rôle administratif et protocolaire.
La Commission fonctionne selon le principe de la
spécialisation des commissaires.
Les tâches de la Commission, outre les domaines de
compétence, sont réparties entre les commissaires.
2 – Les attributions de la
Commission
• La Commission est principalement un organe d’exécution. Il est
assimilable au gouvernement de l’Union. Selon l’article 26 du
Traité de l’UEMOA, « la Commission exerce, en vue du bon
fonctionnement et de l’intérêt général de l’Union, les pouvoirs
propres que lui confère le présent traité. A cet effet, elle :
• - transmet à la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement et
au Conseil des ministres les recommandations et les avis qu’elle
juge utile à la préservation et au développement de l’Union ; -
exerce par la délégation expresse du Conseil et sous son contrôle,
le pouvoir d’exécution des actes qu’il prend ;
• - exécute le budget de l’Union ; … ».
D – Le Parlement de l’UEMOA
• Le Traité de l’UEMOA prévoit la création d’un Parlement dont les membres
sont élus au suffrage universel, selon une répartition des sièges entre Etats
membres à déterminer. En attendant la création de cet organe de contrôle,
il est institué un Comité interparlementaire de 40 membres dont 5 par Etat
membre.
• Ce Comité a des attributions très réduites. Il ne joue qu’un rôle symbolique
de contrôle. Il s’agit plus d’attribution consultative que d’un contrôle
démocratique dans l’Union.
• Aux termes de l’article 35 du Traité, « le contrôle démocratique des organes
de l’Union est assuré par un Parlement dont la création fait l’objet d’un
traité spécifique.
E – Les organes juridictionnels

• Le contrôle juridictionnel est exercé par deux organes aux


attributions très différentes.
• Il s’agit de la Cour de Justice de l’UEMOA (CJ UEMOA) et la
Cour des Comptes.
• Leurs composition et attributions sont fixées par le
Protocole additionnel N° 1.
1 – LA Cour de Justice de
l’UEMOA
• Elle est composée de 8 membres magistrats, à raison d’un membre par Etat.
• Ils sont nommés pour un mandat de 6 ans renouvelable. Ils répartissent entre eux les
fonctions de juges et d’avocats généraux.
• Ils désignent en leur sein un président pour 3 ans. La Cour nomme son greffier.
• En tant que juridiction permanente, elle exerce ses fonctions en Assemblée plénière,
c’est-à-dire en formation contentieuse composée de l’ensemble des juges en présence et
d’un avocat général.
• Elle peut également statuer en chambre du conseil, c’est-à-dire en Assemblée constituée
de la même manière que l’Assemblée plénière lorsque la cause est de nature à
compromettre l’ordre public, la tranquillité ou la sécurité publique.
• La CJ UEMOA peut, en outre, se réunir en Assemblée générale consultative pour
exercer sa fonction consultative. Dans ce cas, elle se compose de l’ensemble
de ses Etats membres et son secrétariat est assuré par le greffier. Dans le cas
où elle se prononce sur son règlement administratif ainsi que sur les modalités
d’application de ses règlements généraux, elle se compose de l’ensemble de
ses membres auxquels peuvent être joints les membres du personnel ou leur
représentant.
• La CJ UEMOA est compétente pour connaître des recours ou manquement des
Etats, des recours en annulation des actes obligatoires des organes de l’Union,
des recours en responsabilité et, enfin, des recours à titre pré judiciaire.
• La Cour exerce par ailleurs une fonction consultative au titre de
laquelle, elle peut émettre des avis et recommandations Elle peut
émettre un avis sur toute difficulté rencontrée dans la communauté
UEMOA. Elle est également compétente pour connaître du plein
contentieux de la concurrence. Autrement dit, elle peut se prononcer
sur les décisions et sanctions que la Commission de l’UEMOA a pu
prendre contre des entreprises.
Section II – l’OHADA

§ I – Les institutions de l’OHADA


• Aujourd’hui, les institutions de l’OHADA sont la Conférence des Chefs
d’Etat et de gouvernement, le Conseil des ministres, la Cour
Commune de Justice et d’Arbitrage, le Secrétariat permanent et
l’Ecole Régionale Supérieure de la Magistrature (ERSUMA), la
nouveauté institutionnelle est relative à la création de la
Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement.
A – La Conférence des Chefs
d’Etat et de gouvernement
• Elle est composée de l’ensemble des Chefs d’Etat et de
gouvernement des Etats parties.
• Elle est présidée par le Chef de l’Etat ou de gouvernement dont le
pays assure la présidence du Conseil des ministres. Elle ne se
réunit pas périodiquement mais plutôt sur simple convocation de
son président.
• Sa compétence est limitée aux questions relatives aux Traités
B – Le Conseil des ministres
• Il est composé des ministres chargés de la justice et des finances des Etats
parties.
• La présidence est exercée à tour de rôle et par ordre alphabétique pour une
durée d’un an par chaque Etat partie.
• Le président du Conseil des ministres est assisté par le Secrétaire permanent.
Quant à sa mission, le Conseil constitue l’organe d’adoption des dispositions
communautaires.
• Cela signifie qu’il est l’organe législateur de l’OHADA.
C – La Cour Commune de Justice et
d’Arbitrage (CCJA)
• Dans le Traité initial, sa composition était limitée à 7 juges. Aujourd’hui, avec le
Traité révisé, 9 juges la composent.
• Ce nombre maximum de juges peut être modifié par le Conseil des ministres
dans le sens d’une augmentation.
• Les juges de la CCJA sont élus pour un mandat de 7 ans non renouvelable parmi
les ressortissants des Etats parties.
• Ils sont choisis parmi les magistrats de 15 ans d’expérience au moins, les
avocats dans les mêmes conditions ou les professeurs de droit.
• 1/3 des membres de la Cour doit dans tous les cas appartenir à la catégorie des
magistrats et des avocats.
• La Cour ne peut comprendre plus d’un ressortissant d’un même Etat.
• Le président de la CCJA est nommé parmi les membres et il lui
appartient de nommer à son tour le greffier en chef de la Cour.
• Ce dernier est choisi par les greffiers en chef de 15 ans d’expérience
au moins et présenté par les Etats parties.
• Pour ce qui est des missions, la Cour a deux rôles essentiels :
• d’abord, interpréter uniformément les textes communautaires par le
biais d’avis demandés dans le cadre de l’élaboration ou de l’application
des textes ;
• Ensuite appliquer uniformément les textes communautaires lorsqu’elle est
saisie d’une affaire en cassation, soit par les parties, soit par la Haute
Juridiction nationale qui s’est déclarée incompétente.
• Toutefois, si la première ne fait l’objet d’aucune difficulté, la seconde, elle, pose
un sérieux problème d’application. En effet, il résulte de l’art. 15 du Traité que
la CCJA est compétence pour connaître de toutes les affaires en cassation
comportant une question demandant l’application d’un Acte Uniforme.
• La CCJA en application de ce texte, est amenée à appliquer non seulement les
Actes Uniformes mais également le droit matériel national des Etats parties.
D – Le Secrétariat permanent

• Il est dirigé par un secrétaire permanent nommé par le Conseil des ministres
pour une durée de 4 ans renouvelable une fois et qui assiste le Président du
Conseil. Il a son siège à Yaoundé. Il jouit de l’immunité de juridiction et peut
détenir ou transférer des fonds d’un Etat à un autre.
• Le Secrétariat permanent a pour mission de proposer un programme
d’harmonisation du droit des affaires, de préparer des Actes Uniformes en
concertation avec les Etats parties, de réceptionner les observations des Etats,
de réceptionner les observations des Etats parties et de les communiquer à la
CCJA, enfin de mettre au point la version définitive du projet d’Acte Uniforme.
E – L’Ecole Régionale Supérieure
de la Magistrature (ERSUMA)

Cette institution qui ne touche guère à l’élaboration ou l’adoption des textes, participe à la
bonne application des règles communautaires. Elle est basée à Cotonou et a pour rôle
essentiel la formation des magistrats en service. Il s’agit plutôt d’une Ecole de renforcement
des capacités des magistrats des Etats parties.
Dès lors, les auditeurs (Elèves magistrats) sont choisis par les Etats parties parmi leurs
magistrats, essentiellement du siège, pour une formation complémentaire dans le domaine
des Actes Uniformes.
Une telle formation permet d’assurer une plus grande crédibilité aux décisions prononcées en
application des textes communautaires.
MERCI

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