Chapitre 1
Chapitre 1
Chapitre 1
Chapitre 1 : Introduction
Chapitre 1 : Introduction
1. Principes
Chaque cellule de l’organisme joue un rôle bien précis.
Pour que les fonctions générales soient contrôlées, il faut des :
- communications intercellulaires
- communications entre les cellules et la matrice
Pour qu'une interaction (inhibition ou activation) soit possible, il faut que les cellules
disposent des moyens nécessaires à l'émission et à la réception de messages.
Les hormones sont des substances libérées par des organes spécifiques qui entrainent
certaines cellules à entreprendre ou interrompre une activité.
Ex : l’insuline fait entrer du glucose dans nos cellules et inhibe la néoglucogenèse
hépatique.
2. Les messagers
La diffusion d’une substance est inversement proportionnelle au carré de la distance à
parcourir (lent mais grande distance) !
Les hormones locales : Lorsqu’une substance produite dans un tissu donné agit
dans ce même tissu (ne passe pas dans le sang).
Ex : Hormones gastro-intestinales (notion de médiateurs)
Les médiateurs :
Substances qui ne sont pas déversées dans le sang mais qui agissent directement :
- Sur les cellules voisines (par la matrice, pas par le sang) : activité
paracrine (ex. synapse)
- Sur elle-même : activité autocrine
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Chapitre 1 : Introduction
Les cytokines :
Outre les médiateurs et les hormones, l'organisme utilise pour s'adapter à son
environnement un certain nombre de messagers qui sont des facteurs de
croissance, d'involution et de défense de son intégrité, c'est-à-dire de son
immunité.
Il s'agit de molécules peptidiques, glycosylées ou non, solubles, synthétisées
plus ou moins spécifiquement par certaines cellules (IL2).
Les cytokines ont une action soit
- Autocrine : elles agissent sur la cellule sécrétrice elle-même
- Paracrine : elles agissent sur les cellules voisines de celles qui les ont
sécrétées
- Endocrine : elles agissent à distance après avoir été véhiculées par le sang
(en cas d'hypersécrétion).
Les neurotransmetteurs :
Fabriqués par une cellule nerveuse et sécrétés à l’extrémité d’un neurone dans la
fente synaptique où ils vont transmettre l’information aux neurones suivants. Il
s’agit d’une activité paracrine (une activité autocrine peut exister lors de la
stimulation d’un récepteur présynaptique).
(Neuro-hormones : substance synthétisée par un neurone et qui agit à distance de
la synapse : ADH, substance fabriquées par l’hypothalamus,…)
Dans le système nerveux, la transmission est donc double : électrique et
chimique.
PEPTIDES :
- Substance P (Pain) - Vasopressine
- Bêta-endorphine - Calcitonine
- Enképhaline - Neurotensine
- Somatostatine - Bradykinine
Mécanismes qui
diminuent le t ½ d’un
NT :
- Dégradation
enzymatique
- Recaptation par
neurones ou
catécholamines
- Diffusion dans la
fente synaptique
- Captation astrocytaire
3. La transmission synaptique
1. Synthèse
Les neurotransmetteurs classiques sont synthétisés localement dans le bouton terminal
de l'axone. Les précurseurs de ces petites molécules sont transformés en NT actifs grâce à
un ou plusieurs enzymes localisés dans l'axone (la choline acétyltransférase qui combine la
choline avec l'acétyl-CoA pour produire l'acétylcholine).
La taille beaucoup plus importante des neuropeptides, comme les opioïdes endogènes, les
obligent pour leur part à être synthétisés dans le corps cellulaire, là où se trouve les
organites cellulaire nécessaires pour assembler les acides aminés.
=> Transporté de façon ANTÉROGRADE !
2. Excrétion
La plupart des vésicules contenant les neurotransmetteurs sont attachées à des éléments du
cytosquelette non loin des zones actives où elles fusionneront avec la membrane. L'entrée
massive de calcium qui accompagne l'arrivée du potentiel d'action dans le bouton
terminal va générer une cascade de réactions qui aboutira au détachement des vésicules et
à leur migration rapide vers la zone active. L'exocytose des vésicules les amène à se
fondre avec la membrane du bouton terminal, puis à se refermer vers l'intérieur, prêtes à
être remplies à nouveau de neurotransmetteurs.
4. Inactivation
Les neurotransmetteurs brisent leur lien avec les récepteurs et retournent dans la fente
synaptique où ils doivent être inactivés pour que cesse leur effet.
Les NT peuvent être inactivés par l'un, ou une combinaison, des moyens suivants :
la simple diffusion hors de la fente synaptique
la dégradation par un enzyme présent dans la fente, comme
l'acétylcholinestérase qui brise l'acétylcholine en choline et en acétate
le NT est repris par le bouton terminal (c'est le cas avec la dopamine, la
sérotonine ou la noradrénaline)
les astrocytes peuvent enlever les neurotransmetteurs de la fente synaptique.
La jonction neuro-musculaire :
La jonction neuromusculaire est la synapse entre l’axone
des motoneurones et la fibre musculaire. Quand l’influx
nerveux arrive au bout de l’axone, il fait sortir des milliers
de petites vésicules remplies d’un neurotransmetteur
(principalement l’ACh).
Outre les récepteurs nicotiniques, il existe une autre famille de récepteurs à l’acétylcholine,
les récepteurs muscariniques (= récepteurs couplés aux protéines G ou métabotrope) qui sont
beaucoup plus lents.
Les seconds messagers activent ou inhibent des Modification de l’expression de gènes (Protéine
enzymes-clés nouvelle ou inversée)
Régulation d’un type d’enzyme Régulation de nombreuses enzymes
Action « rapide » et brève Action lente (la néoproduction d’une enzyme
prend du temps)
Pour mesurer le taux d’une hormone lipophile il faut mesurer les métabolites à cause de
l’équilibre entre la fraction liée et non liée à un transporteur au niveau du plasma.
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Les récepteurs enzymes : Récepteurs membranaires qui sont des enzymes qui deviennent
actives après liaison de l’hormone .
Exemple: récepteur à l’insuline (récepteur à activité tyrosine kinase: transfert de phosphate
sur tyrosine).
Les récepteurs membranaires couplés aux protéines G : Constitue le plus grand groupe de
récepteurs hormonaux. Il s’agit de récepteurs membranaires qui n’ont pas d’activité
enzymatique par eux-mêmes. La liaison de l’hormone entraîne une activation d’une protéine
G (protéine liant le GTP), laquelle active ensuite une enzyme intracellulaire. L’enzyme
activée produit des seconds messagers (AMPc, GMPc, IP3 et DAG) qui entraînent l’effet
hormonal à l’intérieur de la cellule.
Exemple: récepteur à l’adrénaline via AMPc.
TRANSDUCTION DU SIGNAL :
Désigne la transmission d’un signal hormonal à l’intérieur de la cellule.
- Dans le cas des hormones lipophiles: se fixent sur des récepteurs intracellulaires. C’est
l’hormone et son récepteur (complexe) qui servent de messager.
- Dans le cas des hormones hydrophiles: se fixent sur des récepteurs membranaires.
C’est le second messager qui permet la transduction du signal. Il y a beaucoup
d’hormones différentes (une centaine) mais peu de seconds messagers (AMPc, GMPc,
DAS, IP3). La variété des effets hormonaux s’explique par la variété des cellules-cibles
o La même hormone peut avoir des effets différents suivant le type de cellule-
cible. Ainsi, une élévation de la concentration en second messager AMPc peut
avoir des effets opposés suivant le type de cellule.
Dans la cellule musculaire lisse, une élévation de la concentration d’AMPc
entraîne une contraction (libération de Ca2+) ; en revanche, elle entraîne une
relaxation dans la cellule cardiaque (recaptation de Ca2+ : phospholamban
non P).
o Mais, à l’intérieur d’une même cellule, une élévation d’AMPc produit toujours
le même effet, quelle que soit l’hormone ayant provoqué cette élévation de
concentration.
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Amplification du signal :
Le processus de transduction du signal est également important parce qu’il amplifie le signal
hormonal. Une seule molécule d’hormone se lie à son récepteur; elle est en mesure d’activer
un grand nombre de molécules effectrices qui amplifient l’effet de cette hormone.
Une hormone active un récepteur Gα/GTP, qui va activer plusieurs adénylates cyclases, qui
vont produire des centaines d’AMPc, qui vont activer les Protéine Kinase A, qui vont
produire différents effets (surtout extracellulaires).
5. Hormones et métabolisme
Les hormones agissent en influençant le métabolisme.
Il peut s’agir :
- du métabolisme général (modification de la néoglucogenèse hépatique par l’insuline
qui l’inhibe et le glucagon qui la favorise)
- de mécanismes très spécialisés dans les cellules particulières. C’est le cas de
l’hormone antidiurétique (ADH) sur la réabsorption de l’eau par les cellules épithéliales
tubulaires du rein (l’hormone entraîne la formation dans la membrane de canaux
spécialisés appelés aquaporines).
12
17 24
18 11 13
16
14 27
15 25
1 9
2 10 8
3 5 7 26
4 6
HO
Cholestérol
Noyau stérane
Cholestérol : 17 atomes de carbone, noyau stérane, double liaison dans le cycle B, liposoluble.
Hormones sexuelles CH3
C Glucocorticoïde Minéralcorticoïde
OH O
17
17
21 CH2OH
21 CH2OH
O
C O C O
CH
HO HO
HO OH
11 17
HO 11 17
17 -estradiol Progestérone
OH
O O
17
Cortisol Aldostérone
Testostérone
CH2
HO
Cholécalciférol
Biosynthèse : Dans des glandes endocrines spécialisées (cortisol dans les corticosurrénales, hormones
sexuelles dans les ovaires ou testicules). Le précurseur commun est le cholestérol qui est formé avant tout
dans le foie, mais qui peut être synthétisé en partie dans les glandes endocrines.
Transport sanguin : En raison de leur caractère lipophile, elles ne peuvent se solubiliser dans le plasma.
C’est pourquoi il existe des protéines spéciales de transport de ces hormones. Ce sont des protéines
solubles qui fixent par certains de leur acides aminés à chaîne latérale hydrophobe (isoleucine,
phénylalanine, etc.) les hormones lipophiles.
Pour beaucoup d’hormones, il existe des transporteurs spécifiques. Par exemple: la transcortine, spécifique
et très affine du cortisol. Mais souvent, c’est l’albumine, avant une plus faible affinité qui sert de
transporteur non spécifique.
Mode d’action : Après s’est séparé de sa protéine de transport, elle diffuse dans la membrane de la cellule
pour former un complexe avec son récepteur intracellulaire.
Dégradation : Métabolisation dans le cadre de réactions de biotransformation hépatique puis
conjugaison (Glucurono- ou sulfo-conjugaison) avant d’être excrétée par les reins ou les intestins (durée de
vie plus longue).
COOH
Acide rétinoïque
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On peut distinguer :
- Les glandes endocrines qui sont régulées par le système nerveux central
o Leur sécrétion se modifie au cours du développement et du temps
o Leur sécrétion est sous la dépendance du système hypothalamo-hypophysaire
o Hypophyse, thyroïde, corticosurrénales et gonades
- Les glandes endocrines qui sont régulées par différents facteurs
o Rôle : maintenir constante la concentration d’une substance (glucose, ions,…)
o Leur sécrétion est sous l’influence de la concentration en substance (glucose, ions,...)
o Pancréas
a) L’axe hypotalamo-hypophysaire *
EFFETS INDIRECTS
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Est indispensable afin que le système ne s'emballe. Le « freinage » de l’axe HH est réalisé par les
HORMONES PERIPHERIQUE qui exercent un rétrocontrôle négatif (inhibiteur) sur
l'hypothalamus et parfois sur l'hypophyse.
Le rétrocontrôle est déclenché lorsque la concentration en hormones périphériques dans le sang
dépasse une valeur critique (spécifique à chaque type d'hormones). Arrivé à cette concentration
critique, les hormones périphériques sont détectées par les neurones hypothalamiques. En effet, ceux-
ci possèdent des récepteurs spécifiques des hormones périphériques, mais ces récepteurs sont peu
sensibles ; si bien qu’ils détectent les hormones que si leur concentration est forte. En plus d’être peu
sensibles aux hormones, les récepteurs des neurones sécréteurs hypothalamiques provoquent
l’inhibition des neurones et ainsi le rétrocontrôle peut s'exercer. L’inhibition de l'activité des
neurones sécréteurs induit une inhibition en cascade de tout le système neuroendocrinien, ce qui
résulte en une réduction de la concentration hormonale dans le sang.
Ce retour de la concentration en hormone à un niveau de base présente 2 intérêts majeurs :
l’arrêt de l’effet des hormones sur l’organe cible mais en plus l’arrêt du rétrocontrôle négatif puisque
la concentration passe sous le seuil critique.
Ainsi on a un véritable retour à l’état initial où
l’ensemble du système est prêt à fonctionner de
nouveau.
Représentation d’une rétroaction inhibitrice.
Cette rétroaction est exercée par les hormones
périphériques sur les neurones sécréteurs
hypothalamiques et sur les cellules endocrines
adénohypophysaires (antéhypophyse).
Elle est double pour éviter que le système ne
s’emballe…
Ex : ADH fait diminuer l’osmolarité du sang,
ce qui fait arrêter sa production par H1 !
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Chapitre 1 : Introduction
Pour chaque système, l'hypothalamus sécrète des hormones libérant (CRH, GnRH, et TRH) qui
agissent sur la glande pituitaire. En réponse à ces stimuli, l'hypophyse libère l'ACTH, les
gonadotrophines (LH et FSH), ou la TSH. ACTH active les glandes surrénales à la libération de
cortisol, qui induit des effets métaboliques. Le cortisol agit aussi de retour sur l'hypothalamus et
l'hypophyse par la rétroaction négative. LH et FSH chez les femmes de stimuler les ovaires à produire
des oestrogènes et la progestérone. Selon la phase du cycle menstruel, les hormones agissent de retour
sur l'hypothalamus et l'hypophyse soit dans un stimulateur ou d'une manière inhibitrices. Chez les
hommes, la LH stimule les testicules à la libération de testostérone, qui se nourrit de retour sur
l'hypothalamus et l'hypophyse. Enfin, la TSH stimule la glande thyroïde à produire les hormones
thyroïdiennes T3 et T4, qui tous deux augmentent le métabolisme cellulaire ainsi que feed-back sur
l'hypothalamus et l'hypophyse.
CONSEIL : Connaître les hormones stéroïdes et peptidiques par cœur car toutes les autres sont
peptidiques