Cours Prof Controle Social Et Deviance
Cours Prof Controle Social Et Deviance
Cours Prof Controle Social Et Deviance
II. Un contrôle social qui s'exerce de différentes manières sur les individus
Cochez les comportements qui vous apparaissent comme des comportements déviants.
Déviance
Un couple qui divorce
Un dirigeant de société qui profite d'une information confidentielle pour acheter des actions
Fumer dans les toilettes du lycée
Cracher par terre
S'embrasser en public
Fumer du cannabis
Les seins nus sur la plage
Rouler à 65 km/h en ville
S'habiller en style gothique
Q1 : Rappelez ce qu'est une norme sociale et essayez de donner une définition provisoire du terme déviance.
Q2 : À votre avis, quels sont les problèmes que peut rencontrer le sociologue pour étudier la déviance dans le
temps ?
L'ouvrier que l'on attend à 8h00 arrive plus tard. L'enfant dont on attend que tout le monde soit servi avant de
commencer à manger se jette sur son assiette à peine celle-ci remplie. L'automobiliste dont on attend qu'il laisse
passer le piéton engagé sur un passage clouté ne s'arrête pas et s'arrange même pour passer dans la flaque d'eau
qui éclaboussera les personnes sur le trottoir... De tels écarts […] menacent l'homogénéité sociale et les plus
graves d'entre eux appellent des sanctions. La déviance n'est pas un problème d'ordre juridique mais sociologique.
La sanction de la déviance est en premier lieu le regard désapprobateur porté sur le déviant. Toute déviance
n'implique pas une sanction pénale ou physique. Si la norme du groupe social est le port de la cravate et des
cheveux courts, le « look punk » constitue une déviance qui suscite l'étonnement ou la réprobation des individus
conformistes mais pas de sanctions pénale ou physique […].
Seules les plus graves des déviances, celles qui consistent dans la violation des règles que les sociétés ont pris le
soin d'inscrire dans la loi, constituent des actes de délinquance. La délinquance n'est pas qu'un problème
sociologique, c'est un problème juridique qui appelle une politique de prévention et de répression de la part des
pouvoirs publics. Elle se mesure statistiquement, c'est un phénomène objectif. La déviance ne se mesure pas dans
la mesure où toutes les formes de déviance ne peuvent être recensées et dépendent largement de la subjectivité de
celui qui se fait « juge ».
Le Code pénal distingue les éléments constitutifs et les sanctions attachés aux délits de vagabondage et de
mendicité. Ce cadre juridique de la répression sera abondamment utilisé jusqu'aux premières années du XX ème
siècle. Ces délits, révisés à la marge, seront supprimés le 1er mars 1994 lors de la mise en application du Nouveau
Code pénal. L'article 269 de l'ancien code (« Le vagabondage est un délit ») criminalise un mode de vie supposé
faire courir un danger à la société. L'article 271 édicte contre les vagabonds une peine de trois à six mois
d'emprisonnement. Les articles 274 à 276, concernant la mendicité, sont plus vagues. La mendicité constitue un
délit subordonné à l'existence, dans le département où il se commet, d'un dépôt de mendicité. Les mendiants
doivent y être conduits. Dans les départements où il n'existe pas de dépôts, la mendicité n'est autorisée qu'aux
invalides. Les mendiants valides y sont punis d'un emprisonnement qui peut aller de un mois à deux ans. La
mendicité en elle-même n'est donc pas délictueuse. Le soin d'apprécier les éléments constitutifs du délit est laissé
aux tribunaux. Par des dispositions communes (articles 271 à 282) les peines sont aggravées lorsque les
agissements des mendiants et des vagabonds s'accompagnent d'états susceptibles de les rendre dangereux
(déguisement, menaces, ports d'arme). La mendicité et le vagabondage constituent également des circonstances
aggravantes pour d'autres infractions, notamment le vol. Le flou des éléments d'appréciation des délits, notamment
sur le registre de l'intentionnalité, laissait une grande place à l'arbitraire, ce qui permettait d'arrêter ou repousser
tous ceux qui dérangeaient. Ces délits auront ainsi été appliqués de façon très élastique, et les vagabonds (et
assimilés) plus ou moins sévèrement réprimés selon les lieux, les époques et les juges.
Question : Pourquoi peut-on dire que la mendicité est à la fois un acte de délinquance et de déviance ?
II. Un contrôle social qui s'exerce de différentes manières sur les individus
Le contrôle social recouvre plus largement l'ensemble des moyens (matériels et symboliques) mis en œuvre par
une société pour s'assurer de la conformité de ses membres aux normes en place. Ce contrôle peut s'exercer par le
biais d'institutions contraignantes, productrices de lois et de règlements (institutions scolaires, policières,
judiciaires, religieuses, médicales, travail social), mais aussi par des formes de contraintes intériorisées au cours
de la socialisation familiale, scolaire, urbaine et professionnelle : [c'est] « l'auto-contrôle ». […] Cette première
distinction (contrôle imposé/intériorisé) s'assortit d'une seconde […] entre contrôle social formel et informel : le
contrôle social exercé par les institutions peut faire l'objet de procédures formalisées, mais aussi d'interactions plus
individualisées. Une autre ligne de partage peut être tracée entre coercition et incitation.
Q1 : D'après ces quatre documents, quels acteurs effectuent un contrôle social ? Trouvez-en d'autres qui agissent
dans votre quotidien.
Q2 : Quelle peur, qui va conduire à la conformité, véhiculent les exemples de la vidéosurveillance et de la police ?
Q3 : La fessée est-elle une modalité de contrôle social des enfants répandue dans les familles françaises ? Donnez
d'autres exemples d'encouragements ou sanctions donnés par la famille pour inciter à la conformité.
Q4 : Quelle est la fonction sociale du contrôle social via l'exemple donné par Norbert Elias ?
Réfléchir ensemble : Pour vous, quel est le type de contrôle social le plus efficace ? Justifiez.
III. Comment devient-on déviant ?
« La violence peut résulter d'un relâchement du contrôle social et de l'intériorisation des normes, de ce que l'on
peut appeler rapidement l'anomie ou la désorganisation sociale. Une des manifestations de ce mécanisme tient à la
constitution et à l'évolution des zones de déviance tolérée. Toutes les sociétés, y compris les plus intégrées, ont
toujours aménagé, pour les enfants et pour les jeunes notamment, des espaces de déviance tolérée, des moments et
des lieux où la déviance est relativement permise, voire encouragée. Pensons aux fêtes de carnaval, aux chahuts
scolaires, aux bagarres des sorties de bal, aux " virées " des étudiants, aux jeux des enfants sur les places et dans
les rues, aux chapardages divers... Ces débordements ne sont pas nouveaux mais ils ne peuvent être considérés
comme des déviances tolérées que dans les sociétés qui les contrôlent et les contraignent comme des sortes de
moments initiatiques. Il est clair qu'aujourd'hui cette logique est très affaiblie avec l'épuisement des liens
communautaires. Le contrôle social des divers groupes et des diverses communautés n'est plus aussi fort qu'il
pouvait l'être, la surveillance collective des enfants et des adolescents n'a plus cours dans les quartiers où les
enfants et les jeunes sont loin du regard des adultes et les frontières du permis et de l'interdit s'estompent. Ainsi,
les jeux ludiques dérivent vers la violence sans que les acteurs aient toujours le sentiment qu'il ne s'agit plus d'un
jeu. Plus largement, l'installation de ce que l'on appelle la crise sociale tend à multiplier les "incivilités" et celles-ci
envahissent les espaces qui en étaient relativement protégés. C'est notamment le cas du système scolaire qui voit
les conduites délinquantes du quartier s'immiscer dans l'école elle-même avec le racket, les bagarres, les
règlements de compte entre bandes... Bref, la violence peut être définie comme le produit de l'affaiblissement des
mécanismes de contrôle social et du caractère distendu des liens sociaux dans les familles, les quartiers, et les
institutions. Quand on décrit la violence comme un produit de l'anomie et de la désorganisation sociale, il ne faut
pas croire que celles-ci n'engendrent que de la solitude et du flottement normatif. En effet, si les individus se
détachent des normes et des identités collectives de la " grande société " comme aurait dit Émile Durkheim, c'est
pour mieux se reconnaître dans les appartenances limitées du quartier, de la bande et du groupe. Ces
identifications sur la base de territoires, d'"ethnies", de cultures diverses, appellent souvent le recours à la violence
dans la mesure où l'identité est d'autant plus forte qu'elle repose sur un conflit, une sorte de " guerre larvée " contre
d'autres groupes. On entre alors dans le jeu continu de la défense de l'"honneur" et des vengeances, de l'insulte et
de l'appel à la dignité. On retrouve parfois la même logique dans les oppositions de groupes de supporters des
équipes de football qui choisissent des " noms de guerre " et qui défient leurs adversaires à travers des injures plus
ou moins ritualisées entraînant parfois des " passages à l'acte ". Autrement dit, l'affaiblissement du contrôle social
dans une société qui ne propose plus des régulations collectives fortes, peut engendrer à la fois plus
d'individualisme et plus de "tribalisation" des relations sociales. Quand je ne peux plus me reconnaître dans ma
classe sociale, dans mon Église ou dans mon pays, j'adhère à la sous-culture de ma bande et de mon groupe qui
n'existent que dans leur opposition à d'autres ».
Q1 : À partir du texte, construisez une définition du terme « anomie » et donnez des exemples de situation
anomique.
Q2 : Que faut-il entendre par « épuisement des liens communautaires ?
Q3 : Comment l’auteur explique-t-il la violence ?
Q4 : Expliquez la dernière phrase du texte (soulignée)
« Tous les groupes sociaux instituent des normes et s’efforcent de les faire appliquer, au moins à certains moments
et dans certaines circonstances. Les normes sociales définissent des situations et les modes de comportement
appropriés à celles-ci : certaines actions sont prescrites (ce qui est “ bien ”), d’autres sont interdites (ce qui est “
mal ”). Quand un individu est supposé avoir transgressé une norme en vigueur, il peut se faire qu’il soit perçu
comme un type particulier d’individu, auquel on ne peut faire confiance pour vivre selon les normes sur lesquelles
s’accorde le groupe. Cet individu est considéré comme étranger au groupe [outsider]. (…) Les groupes sociaux
créent la déviance en instituant des normes dont la transgression constitue la déviance, en appliquant ces normes à
certains individus et en les étiquetant comme des déviants. De ce point de vue, la déviance n’est pas une qualité de
l’acte commis par une personne, mais plutôt une conséquence de l’application, par les autres, de normes et de
sanctions à un “ transgresseur ”. Le déviant est celui auquel cette étiquette a été appliquée avec succès et le
comportement déviant est celui auquel la collectivité attache cette étiquette. (…) je considérerai la déviance
comme le produit d’une transaction effectuée entre un groupe social et un individu qui, aux yeux du groupe, a
transgressé une norme ».
Attribut identitaire
(homosexualité, Stigmatisation, La personne
alcoolisme...) labelisation endosse le rôle
Perte de valeur
aux yeux des Modification des relations
autres sociales. La personne
commence à rechercher
des gens ayant le même
stigmate que lui.
On voir bien que la déviance est un processus.
Possibilité de retournement du stigmate avec affirmation de celui-ci (comme
le mouvement queer aux USA).
Utilisation d'un argot spécifique qui permet de se reconnaître, codes Début de la
spécifiques.
carrière de déviant
3 idées sur la notion de déviance :
1. Déviance = transgression d'une norme
2. Déviance = changement du regard des autres (lors des interactions)
3. Déviance = processus
Le voleur
« J'avais l'air un peu zone, avec mon survet', c'est même pas une marque comme Nike, c'est un que ma reum elle a
acheté à Auchan. Même mes pompes c'est pas des vraies. Y a rien d'écrit dessus.
Djamel il m'a expliqué que si je voulais faire reurti*, comme lui, je pouvais.
- T'es pas grand, tu peux faire le chouf**, vas-y, personne se méfiera de toi ! J'avais un peu la trouille, parce que
reurti, ça finit mal, des fois ; dans la cité y a un copain du grand-frère à Farid qu'a pécho six mois ferme, j'ai déjà
dit. Mais d'un autre côté, j'allais pas rester sapé comme ça, c'était nul, je voyait bien comment elle me regardait
Clarisse. Avant je m'en foutais de la sape, mais maintenant j'ai pigé que c'était pas que pour la frime. Un keum on
va le respecter ou pas, d'un coup d’œil, si c'est un bouffon, ça se voit tout de suite. […]
Alors j'ai dit bon, je veux bien faire reurti. Djamel il m'a demandé de revenir le lendemain soir, parce qu'il avait
repéré un parking de richards avec des super bagnoles. […]
J'étais super content. Du fric, j'en ai jamais ou pas assez. Cédric ou Nathalie ils me donnent, ou Monsieur
Hardouin quand il a gagné au Tac au tac, mais c'est relou de dépendre des autres.
La thune, ça se gagne. »
Q1 : Quelles sont les motivations qui poussent le narrateur à devenir le complice de voleurs ?
Q2 : Quel est le rôle de Djamel vis-à-vis du narrateur ?
Q3 : En quoi la dernière phrase est-elle paradoxale ?