Tumeurs Annexielles
Tumeurs Annexielles
Tumeurs Annexielles
TUMEURS ANNEXIELLES
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TUMEURS ANNEXIELLES
I.1.1. Trichofolliculome.
Clinique : C’est une tumeur rare, apparaissant chez l’adulte, et localisée au niveau de la face
(nez) et du cou. Elle se présente comme une tumeur solitaire, de couleur chair, saillante en dôme,
pourvue d’un orifice central d’où peuvent s’échapper quelques poils duveteux, en général de couleur
blanche (123).
Une variante du trichofolliculome, le trichofolliculome sébacé (124), apparaît au niveau des
régions riches en follicules sébacées, telles que le nez. C’est une lésion qui possède une dépression
centrale, avec un orifice s’abouchant à l’extérieur, prenant l’aspect d’une fistule, par lequel sortent
des poils et du duvet.
Anatomopathologie : Cette tumeur est constituée par une arborisation folliculaire, avec un
follicule central pseudo-kystique d’où émergent des poils plus ou moins matures, lanugineux,
regroupés entre eux (77). De petits groupes de glandes sébacées peuvent être intégrés au niveau des
follicules pileux (trichofolliculome sébacé).
Traitement : Exérèse chirurgicale.
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- Le Pore dilaté de Winer, décrit en 1954 par Winer (160), a pour origine l’infundibulum
pilaire. Il apparaît sur la face et le thorax, à tout âge. Il existe une préférence pour le sexe
masculin. Cette lésion a pour aspect un comédon géant, non induré.
- L’Acanthome de la gaine pilaire , décrit en 1978 (97), a également pour origine
l’infundibulum pilaire. Il apparaît en général chez l’adulte de 40 à 70 ans, situé au niveau de la
lèvre supérieure. On l’observe rarement sur d’autres localisations de la face. Cette lésion
prend l’aspect d’un nodule avec un pore central dilaté, mesurant de 5 à 10 mm.
Anatomopathologie :
- Le pore dilaté montre une cavité folliculaire élargie et anfractueuse, à la paroi épithéliale
acanthosique. Elle peut bourgeonner dans le derme adjacent.
- L’acanthome de la gaine pilaire diffère du pore dilaté par un large cavité kystique irrégulière
et ramifiée.
Traitement : Excision chirurgicale car l’expression mécanique est en générale insuffisante.
I.1.4. Trichoépithéliome.
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Clinique : Le trichoépithéliome multiple se transmet sur le mode autosomique dominant (38).
Dans la plupart des cas, la première lésion apparaît dans l’enfance, et augmente progressivement en
nombre avec l’âge (45). Ces lésions s’observent au niveau de la face, et particulièrement au
niveau du nez, du sillon naso-génien, de la joue, du front et du menton. Elles peuvent toucher de la
même façon le cuir chevelu et le cou.
Cliniquement, elles se présentent comme des multiples papules fermes, de 1 à 8 mm de diamètre,
translucides ou rose-blanc. Ces lésions sont rarement ulcérées, et sont parfois recouvertes de
télangiectasies.
La transformation d’une ou de plusieurs lésions en carcinome basocellulaire est possible, mais rare
(119). La plupart des cas rapportés par le passé, sont aujourd’hui considérés comme étant des
exemples de naevomatose basocellulaire (61).
Anatomopathologie : En règle, les lésions de trichoépithéliome sont superficielles, bien
limitées, petites et symétriques à l’examen histologique. La présence de kystes cornés est un aspect
très caractéristique du diagnostic, bien qu’ils peuvent être absents de quelques lésions. Ils sont
composés d’un centre kératinisé, surmonté de cellules basophiles, prenant la même disposition
palissadique que dans le carcinome basocellulaire, avec présence de moins d’atypies et de mitoses.
La kératinisation est complète.
Les îlots tumoraux sont entourés d’un tissu conjonctif densifié composé d’un petit nombre de
fibroblastes, intimement liés aux îlots basaloïdes.
Dans quelques cas, la différenciation pilaire de ces lésions n’est pas évidente, avec seulement la
présence de quelques kystes cornés. La plupart des zones de la tumeur prennent alors l’aspect d’un
carcinome basocellulaire kératinisant. Le diagnostic positif de trichoépithéliome multiple est alors
porté grâce à la confrontation anatomo-clinique (nombre et localisation des lésions, transmission
héréditaire).
Diagnostic différentiel : Carcinome basocellulaire, naevomatose basocellulaire, tumeur
trichogénique.
Traitement : Exérèse chirurgicale, électrocoagulation, laser.
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Le terme de trichoépithéliome solitaire est un terme histologique, employé pour désigner des
lésions ayant un fort degré de différenciation pilaire. Les lésions solitaires ayant une faible
différenciation pilaire sont classées comme étant des carcinomes basocellulaires kératinisants (164).
Pour porter le diagnostic de trichoépithéliome solitaire, il faut que la lésion soit composée de
nombreux kystes cornés, d’un follicule pileux abortif, et d’une discrète composante pouvant
correspondre à un carcinome basocellulaire. Les mitoses doivent être rares ou absentes, et la lésion
ne doit pas être asymétrique ou infiltrante.
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Une forme localisée a été décrite, se présentant comme une plaque alopécique apparaissant à l’âge
adulte, sans association à la myasthénie gravidique (96).
Anatomopathologie : Dans les 2 formes, l’alopécie est due aux dommages causés sur
chaque follicule pileux, par le développement progressif d’hamartomes. Les follicules pileux sont
remplacés par des travées grêles de cellules basaloïdes, ressemblant au trichoépithéliome, ou à une
tumeur trichogénique.
L’aspect histologique des plaques et des papules de la face est comparable à celui du
trichoépithéliome.
Diagnostic différentiel : Naevomatose basocellulaire, carcinome basocellulaire,
trichoépithéliome et tumeurs trichogéniques.
Traitement : Exérèse chirurgicale.
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Au début, cette lésion prend l’aspect d’un nodule sous-cutané, puis elle se développe, prenant
l’aspect d’une volumineuse masse surélevée, s’ulcérant volontiers, ressemblant à un carcinome
spinocellulaire. Il existe un faible risque de dégénérescence maligne et de métastases loco-régionales
(cf. kyste trichilemmal proliférant malin).
Anatomopathologie : Histologiquement, on observe la coalescence de multiples kystes,
avec prolifération de grands kératinocytes intra et péri-kystiques (77). Une dyskératose est présente,
ainsi que des globes cornés. A quelques endroits de la tumeur, on peut observer des atypies
nucléaires, suggérant un carcinome spinocellulaire.
Diagnostic différentiel : Carcinome spinocellulaire, métastases d’un carcinome
épidermoïde, carcinome trichilemmal.
Traitement : Chirurgie d’exérèse large.
I.1.8. Trichilemmome.
Dans les 2 formes décrites, c’est une tumeur développée aux dépends de la gaine
trichilemmale externe. C’est une tumeur très rare.
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est importante, car elle est associée à un fort taux de cancer du sein. Les trichilemmomes
multiples précèdent l’apparition du cancer du sein. D’autres néoplasies viscérales sont associées à
cette maladie, en général des hamartomes fibreux, surtout du sein, de la thyroïde et du tractus
intestinal.
Les trichilemmomes multiples sont limités à la face, spécialement au niveau de la bouche, du nez, et
des oreilles (148).
Cliniquement, se sont des papules roses ou brunes qui ressemblent à des verrues vulgaires. Elles
peuvent donner aux lèvres, à la muqueuse gingivale, et à la langue, un aspect « pavé »
caractéristique. Généralement, on observe aussi de petits papillomes hyperkératosiques au niveau de
la portion distale des extrémités (146).
Anatomopathologie : De multiples biopsies des lésions faciales, sont nécessaires au
diagnostic de trichilemmome. Les lésions orales peuvent montrer un nodule fibromateux, surmonté
d’un épithélium acanthosique.
Diagnostic différentiel : Cf. trichilemmome solitaire.
Traitement : Electrocoagulation, laser, chirurgie.
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I.1.10. Porome folliculaire (kératose folliculaire inversée).
Clinique : Tumeur de l’ostium, elle apparaît chez des sujets âgés de plus de 60 ans, au
niveau des régions pileuses de la face. Elle se présente comme une excroissance nodulaire, squamo-
croûteuse, parfois traversée par quelques poils.
Anatomopathologie : Elle est composée d’une prolifération intra-épidermique de petites
cellules, traversée par des tiges pilaires, et comportant de petits globes cornés.
Traitement : Exérèse chirurgicale.
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• A la puberté, le diagnostic est porté sur la présence de nombreuses glandes sébacées
matures ou presque matures, et sur une hyperplasie papillomateuse de l’épiderme. Les
structures pilaires sont petites mais avec dans quelques cas, un infundibulum dilaté. Il y
a souvent des amas de cellules indifférenciées, présentant un aspect de carcinome
basocellulaire. Les follicules pilaires sont rudimentaires et malformés. Des glandes
apocrines ectopiques se développent chez environ 2/3 des patients à la puberté. Elles
sont localisées dans le derme, à proximité des lobules glandulaires sébacés.
• A l’âge adulte, de nombreux types de tumeurs annexielles peuvent se développer
secondairement sur un hamartome vérucco-sébacé préexistant. Un
syringocystadénome papillifére a été retrouvé dans 8 à 19% des cas (101, 159).
Moins communément, on peut trouver la présence d’un hidradénome nodulaire, un
syringome, un épithélioma sébacé, un syringome chondroïde, un trichilemmome, et un
kyste trichilemmal proliférant. Un carcinome basocellulaire se développe dans 5 à 7%
des cas (11, 159).
Traitement : Le traitement de ces lésions est uniquement chirurgical, par une exérèse allant
jusqu’à l’hypoderme, et avec des marges de sécurité allant de 3 à 5 mm. Les récidives sont
fréquentes, les limites macroscopiques étant souvent difficiles à estimer.
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Diagnostic différentiel : Dans le rhinophyma, où il existe une hypertrophie des glandes
sébacées et des canaux excréteurs, les lobules sébacés ne sont pas groupés autour des canaux, et la
lésion n’est pas bien limitée.
Traitement : Exérèse chirurgicale.
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carcinome sébacé, kératoacanthome et carcinome spinocellulaire. Ces lésions précèdent de plusieurs
années les tumeurs digestives. Dans les cas rapportés, aucune métastase de carcinome sébacé n’a
été observée (77).
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Anatomopathologie : Comme dans l’adénome tubulaire apocrine, cette tumeur est bien
limitée et est constituée de structures tubulaires dilatées, bordées par deux assises de cellules
épithéliales (77). Les canaux peuvent contenir du matériel éosinophile. En général, les signes de
sécrétion exocrine manquent.
A faible grossissement, ces lésions peuvent faire évoquer une lésion mammaire bénigne, comme une
hyperplasie intracanalaire, spécialement quand la tumeur est située dans le derme profond, sans
connexion avec l’épiderme sus-jacent. La présence d’un stroma fibrovasculaire dense distingue cette
lésion de l’endométriose dermique, où le stroma cellulaire est plus abondant, comme le chorion
cytogène.
La positivité de l’enzymo-histochimie à l’amylophosphorylase indique une différenciation eccrine de
la tumeur. L’immuno-réaction à la protéine S-100, à l’antigène carcino-embryonnaire et à la AME,
sont positives, conséquence de la différenciation en épithélium sécrétoire des glandes sudorales.
Cette tumeur récidive fréquemment localement. Une variante de cette tumeur, plus agressive, peut
apparaître sur les doigts : c’est l’adénocarcinome papillaire digital agressif (cf. II.3.2.2.7.).
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C’est une tumeur unique, bourgeonnante, congestive, ferme, avec une large base d’implantation,
entourée de kératine. Il existe des formes pédiculées, linéaires, ou multiples. Il existe un risque de
dégénérescence vers un porocarcinome eccrine.
Anatomopathologie : Dans sa forme typique, c’est une lésion dans l’épiderme, dont elle est
bien limitée latéralement, pour s’étendre vers le derme (77). Elle est faite de lobules anastomosés,
constitués de petites cellules rondes et homogènes, à noyau très basophile. Ces lobules s’invaginent
dans le derme. Au centre des lobules, on observe parfois des petites cavités porales.
Diagnostic différentiel : Botriomycome, mélanome achromique, carcinome épidermoïde.
Traitement : Exérèse chirurgicale avec marge de 5 mm.
I.3.6. Syringome.
Clinique : Lésion assez fréquente, touchant des sujets jeunes, avec une prédominance pour
les femmes, à la puberté. Cette tumeur bénigne se localise au niveau du cou, du thorax, de
l’abdomen, de la vulve, plus rarement au niveau de la face (paupières) et du cuir chevelu (147).
Cliniquement, elle se présente comme une papule ferme et lisse, de 1 à 2 mm de diamètre, de
couleur rose ou pigmentée, associée dans quelques cas à un prurit à la chaleur.
Il existe : • des formes éruptives, surtout péri-orbitaire, apparaissant par poussées (50),
• des formes généralisées, rares,
• des formes solitaires, communes.
Dans de rares cas, il siège sur le cuir chevelu, responsable d’une alopécie cicatricielle (28).
Anatomopathologie : Le syringome est une tumeur composée de nombreuses cavités
kystiques dermiques, allongées en forme de raquette, bordées d’une double assise cellulaire
épithéliale, contenant une substance colloïde (77). Elle est plus ou moins associée à des kystes
kératinisant, près de l’épiderme. Elles siègent dans un stroma fibreux dense.
Il existe de rare forme à cellules claires, dues à une accumulation de glycogène.
Les réactions enzymo-histochimiques ont montré que le syringome était une tumeur à différenciation
eccrine (succinique déshydrogénase, phosphorylase, leucine aminopeptidase). Ces réactions,
combinées à la microscopie électronique, ont montré que cette tumeur était développée à partir de la
portion intradermique du canal excréteur eccrine.
Diagnostic différentiel : Carcinome basocellulaire sclérodermiforme, trichoépithéliome,
carcinome syringomateux.
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Traitement : Le traitement de ces lésions est peu efficace (électrocoagulation avec curetage,
cryothérapie, dermabrasasion, laser, exérèse chirurgicale), les récidives sont fréquentes.
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Traitement : Exérèse chirurgicale, à la fois diagnostique et thérapeutique. Les lésions
présentant des mitoses fréquentes ou des atypies nucléaires, mais avec un caractère encapsulé
conservé, doivent être considérées comme d’évolution incertaine. Elles justifient donc une reprise
chirurgicale large (1 cm de marge). Les récidives sont fréquentes.
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Anatomopathologie : On observe une invagination bordée d’un épithélium squameux,
s’étendant profondément dans le derme. Un ou plusieurs canaux excréteurs eccrines s’abouchent au
niveau de cette invagination. A cet aspect, est associé des foyers de métaplasie mucineuse
(sialomucine).
Diagnostic différentiel : Tout processus néoplasique ayant une composante mucineuse
et/ou à cellules claires (hidradénome, adénocarcinome)
Traitement : Excision chirurgicale. Il n’y a pas eu de récidive sur la totalité des cas
rapportés (71).
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La nature apocrine de la sécrétion est objectivée par la présence de granules de sécrétion PAS-
positifs et diastase-résistant, au niveau des cellules sécrétrices.
Diagnostic différentiel : L’hidrocystome eccrine diffère de l’hidrocystome apocrine par
l’absence de sécrétion par décapitation, de granules de sécrétion PAS-positifs, et de cellules
myoépithéliales. On notera aussi dans les diagnostics différentiels, le naevus bleu, le carcinome
basocellulaire pseudo-kystique, et le kyste mucoïde.
Traitement : Exérèse chirurgicale.
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I.4.4. Syringocystadénome papillifère.
L’origine du syringocystadénome papillifère est encore discutée. Selon Pinkus (121), bien
que la plupart des lésions de syringocystadénome papillifère soient de différenciation apocrine, il en
existe à différenciation eccrine. Nous exposerons cette tumeur dans le groupe des tumeurs sudorales
apocrines bénignes.
Clinique : Tumeur apocrine bénigne rare, elle se présente comme une lésion de la lisière du
cuir chevelu, subissant des modifications lors de la puberté. Dans ¼ des cas, elle n’est pas située au
niveau du cuir chevelu (53, 132).
Elle est présente à la naissance ou dans la petite enfance, prenant l’aspect de petites papules
arrangées de façon linéaire, ou comme plaque unique. Ces lésions augmentent de taille à la puberté,
et peuvent devenir papillomateuses (53). Dans 1/3 des cas, cette lésion apparaît à la puberté, sur un
hamartome verruco-sébacé présent depuis la naissance. Quelques cas de dégénérescence d’un
syringocystadénome papillifère vers un adénocarcinome, avec présence de métastases
ganglionnaires, ont été rapportés (140).
Anatomopathologie : L’épiderme est papillomateux. Une ou plusieurs invaginations
kystiques s’étendent de la superficie de l’épiderme vers la profondeur. A la partie inférieure de ces
invaginations kystiques se trouvent des villosités irrégulières, s’étendant dans la lumière des kystes.
Ces villosités sont bordées d’un épithélium sécrétoire, formé de 2 assises cellulaires. La couche
bordant la lumière est constituée de cellules apocrines de grande taille, au cytoplasme éosinophile,
montrant des signes de sécrétion par décapitation. La couche sous-jacente est formée de petites
cellules cuboïdales, à noyaux basophiles.
Sous les formations kystiques, situées profondément dans le derme, on peut trouver des groupes de
glandes tubulaires à large lumière. Ces glandes sont des glandes apocrines (sécrétion par
décapitation), et elles présentent des connexions avec les formations kystiques sus-jacentes.
Une composante importante du diagnostic histologique de syringocystadénome papillifère, est
représenté par la présence quasi constante d’un infiltrat plasmocytaire dense, au niveau du stroma
tumoral.
Traitement : Exérèse chirurgicale.
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I.4.5. Adénome tubulaire apocrine.
Clinique : Cette lésion a été décrite la première fois en 1972 (73). Elle se présente comme
un nodule bien limité, situé au niveau du scalp, de consistance molle, et de taille inférieure à 2 cm.
Anatomopathologie : La caractéristique principale de cette tumeur est la présence de
nombreuses structures tubulaires irrégulières, bordées de 2 assises de cellules épithéliales. Quelques
tubules ont une lumière dilatée, contenant des villosités.
Les réactions immuno-histochimiques sont en faveur d’une différenciation apocrine.
Diagnostic différentiel : Cette lésion peut prendre l’aspect d’un carcinome sudoral ou
d’une métastase d’un adénocarcinome. La présence d’une assise périphérique de cellules
cuboïdales, est un argument en faveur de la bénignité.
L’adénome tubulaire apocrine ressemble à l’adénome papillaire eccrine. Les signes histologiques et
immuno-histochimiques en faveur d’une sécrétion apocrine orienteront le diagnostic.
Traitement : Exérèse chirurgicale.
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I.4.7. Cylindrome.
Clinique : Tumeur apparaissant à la puberté ou chez l’adulte jeune, avec une prédominance
féminine. Il existe un trait génétique, avec une transmission autosomique dominante. Elle est localisée
sur le cuir chevelu, la nuque, le front.
Cliniquement, cette tumeur prend l’aspect d’un nodule ferme ou mou, de taille variable, parfois
douloureux, non adhérent aux plans profonds, avec une peau sus-jacente lisse ou mamelonnée, rose-
violacée, avec présence de télangiectasies. Ces lésions sont parfois multiples, en grappe, donnant
l’aspect dit « en turban ».
L’association de lésions multiples de cylindromes avec des lésions de trichoépithéliome est fréquente
(23).
Anatomopathologie : On observe des lobules épithéliaux, agencés en mosaïque. Ils
comportent en périphérie des petites cellules aux noyaux très colorés, disposées en palissade, et au
centre, des cellules plus volumineuses aux noyaux vésiculeux (77). Ces lobules sont exclusivement
dermiques, entourés par une épaisse membrane hyaline PAS-positive. Cette membrane s’invagine
entre les cellules pour former des corps hyalins. Cette tumeur est parfois creusée de structures
ductales bordées généralement d’une double assise cellulaire.
La tumeur est souvent pluri-nodulaire, rendant compte des éventuelles récidives.
Diagnostic différentiel : Kyste trichilemmal, carcinome basocellulaire, spiradénome
eccrine.
Traitement : Exérèse chirurgicale.
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DIFFÉRENCIATION DIFFÉRENCIATION DIFFÉRENCIATION DIFFÉRENCIATION
LESIONS
PILAIRE SÉBACÉE APOCRINE ECCRINE
Hyperplasie Pore dilaté de Winer Hamartome verruco- Hamartome apocrine Hamartome eccrine
Hamartome sébacé
Kyste Hyperplasie sébacée
acquise
Les carcinomes annexiels constituent un groupe de lésions rares et mal connues de tumeurs
cutanées malignes. Ces lésions reproduisent, de manière plus ou moins évidente, la structure des
annexes épidermiques. Les difficultés d’identification, aussi bien cliniques qu’anatomo-pathologiques
sont fréquentes, la différenciation annexielle étant d’autant moins prononcée que la malignité de la
tumeur est grande, comme pour toute tumeur maligne.
23
trichilemmale) ou par des plages de nécrose. Le stroma est riche en fibroblastes ou est hyalinisé. La
tumeur infiltre le derme, l’hypoderme et les tissus voisins, et engaine les structures nerveuses et
vasculaires. Des images d’extension pagétoïde dans l’épiderme sont notées.
Aucune étude immuno-histochimique n’a été rapportée dans la littérature.
Diagnostic différentiel : Il n’est qu’histopathologique.
Dans des formes bien différenciées, il se pose avec une tumeur bénigne : trichilemmome,
hidradénome à cellules claires. Sinon, on pourra discuter le diagnostic avec les autres carcinomes à
cellules claires : hidradénocarcinome, métastase cutanée d’adénocarcinome rénal, mélanome malin à
cellules claires, carcinome sébacé.
Traitement : Exérèse chirurgicale large.
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Carcinome sébacé
Trichilemmocarcinome
Carcinome pilomatriciel
Figure 1
N.B. : La tumeur trichilemmale proliférante maligne n’est pas représentée, son origine étant discutée.
25
ganglionnaires ont été rapportés (58, 136). Dans un cas, les métastases étaient généralisées et ont
entraîné le décès (2).
Anatomopathologie : Histologiquement, associé à des aspects de kyste trichilemmal
proliférant, il existe des zones d’atypies sévères et d’invasion des tissus environnants.
Traitement : Exérèse chirurgicale large.
Le CARCINOME SEBACE est une tumeur maligne à différenciation sébacée (Figure 2).
C’est une tumeur rare, qui doit être distinguée des carcinomes basocellulaires à différenciation
sébacée. Cliniquement, on individualise 2 formes, de pronostic différent : les formes à localisation
extra-palpébrale et les formes à localisation palpébrale.
Clinique:
• Localisations extra-palpéprables :
Elles sont rares car une cinquantaine de cas ont été rapportés dans la littérature. Ces
carcinomes surviennent chez des sujets de plus de 40 ans, avec une prédominance
pour la 6ème décennie. Il n’existe pas de prédominance de sexe, et ces tumeurs
s’observent parfois dans le syndrome de Torre-Muir (44).
Ils siègent surtout sur le visage et le cuir chevelu, parfois sur le tronc, le cou, les
extrémités ou les organes génitaux externes. Ils se présentent sous la forme d’un
nodule unique jaune rosé, ulcéré, de 0,4 à 5 cm de diamètre, d’une plaque mal limitée,
à surface irrégulière, ou d’une masse tumorale ulcérée (77).
L’évolution de ces formes extra-palpébrales est surtout locale. Les récidives sont
assez fréquentes (32% des cas), uniques ou multiples. Les métastases sont plus rares,
avant tout ganglionnaires régionales, plus rarement viscérales. Les carcinomes sébacés
survenant dans le cas du syndrome de Toore-Muir ne métastases pas. Dans quelques
cas, cette tumeur peut être la seule manifestation de ce syndrome.
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• Localisations palpébrales :
Les localisations palpébrales correspondent à des tumeurs développées le plus
souvent aux dépends des glandes de Meibomius, plus rarement aux dépends des
glandes de Zeiss. Elles sont plus fréquentes que les localisations extra-palpébrales, et
représentent 5% des tumeurs malignes des paupières. Trois grandes séries ont été
rapportées dans la littérature (39, 113, 129).
Ces tumeurs surviennent plus volontiers chez la femme, vers la soixantaine. Elles
siègent surtout sur la paupière supérieure, sous forme d’un nodule indolore rarement
ulcéré. Il peut aussi s’agir d’une lésion inflammatoire simulant un chalazion ou une
blépharoconjonctivite chronique.
L’évolution de ces formes est plus grave, avec une extension à l’orbite dans 17% des
cas. Les récidives sont fréquentes (34%), ainsi que les métastases ganglionnaires
régionales (pré-auriculaires, sous-maxillaires et cervicales). Le pronostic est assez
sombre avec une mortalité de 22 à 40% à 5 ans, mortalité due à des métastases
viscérales.
Les facteurs de mauvais pronostic de ces formes palpébrales sont : la localisation
palpébrale supérieure ou sur les 2 paupières, évolution supérieure à 6 mois, tumeur de
plus de 2 cm, invasion de l’orbite, faible différenciation histologique, infiltration
massive, extension pagétoïde dans l’épithélium voisin (129).
Anatomopathologie:
La prolifération est organisée en lobules situés dans le derme profond et l’hypoderme, sans
connexion avec l’épiderme (77). Des petites travées cellulaires ou des lobules tumoraux creusés de
cavités sont visibles; Les cellules ont un cytoplasme clair avec un fin réseau cytoplasmique enserrant
des gouttelettes lipidiques authentifiées par des colorations spécifiques (noir Soudan IV, oil red 0).
Les noyaux sont volumineux atypiques, siège de mitoses. Des cellules moins bien différenciées sont
présentes en périphérie des lobules tumoraux. Dans les formes peu différenciées où prédomine le
deuxième contingent, le diagnostic ne pourra être évoqué que sur la découverte de plages de cellules
ressemblant plus ou moins à des éléments sébacés.
27
Dans plus de 50% des cas de carcinomes sébacés palpébraux, il existe souvent une extension
pagétoïde de ces cellules tumorales volumineuses au cytoplasme clair vacuolaire dans l’épithélium
conjonctival cornéen ou palpébral adjacent. De plus, isolés ou associés à cette infiltration pagétoïde,
des aspects de carcinomes in situ peuvent être notés dans l’épithélium palpébral. La présence de ce
contingent pagétoïde est très rare dans les localisations extra-palpébrales.
Ces tumeurs ont souvent un profil immuno-histochimique particulier, mais non spécifique et
inconstant : Elles expriment certaines cytokératines, l’AME et l’antigène Leu-M1. En revanche, il n’y
a pas d’expression de la protéine S100 et de l’antigène carcino-embryonnaire.
Diagnostic différentiel:
Histologiquement, le carcinome sébacé extra-palpébral peut faire discuter une métastase
d’un adénocarcinome à cellules claires du rein, un hidradénocarcinome à cellules claires, un
trichilemmocarcinome ou un mélanome malin à cellules claires.
Les formes très différenciées posent le problème du carcinome basocellulaire à différenciation
sébacée, tumeur moins agressive située entre l’adénome sébacé et le carcinome sébacé.
Traitement :
Le traitement du carcinome sébacé est l’exérèse chirurgicale large, avec une marge
recommandée minimum de 1 cm, associée à un curage ganglionnaire en cas d’adénopathie palpable
(26). L’indication d’un curage ganglionnaire prophylactique ne peut être systématique, trop peu de
cas étant colligés dans la littérature.
Ces tumeurs, bien que rares, sont les plus fréquentes et les mieux connues des carcinomes
annexiels (Figure 3). Cette rareté des tumeurs sudorales et le nombre relativement élevé des variétés
décrites, font que les sémiologies histopathologiques sont encore mal établies et discutées.
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Porocarcinome eccrine
Carcinome syringomateux
Spiradénocarcinome
Hidradénocarcinome
Figure 2
N.B. : Origine discutée pour l’adénocarcinome d’origine indéterminée, le carcinome adénoïde kystique, le
carcinome mucineux eccrine, le carcinome muco-épidermoïde, l’adénome papillaire digital agressif.
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L’expression clinique est polymorphe et non spécifique : petite tumeur violacée, ulcérée ou
croûteuse, nodule sous-cutané rougeâtre, plus rarement masse multinodulaire. La taille de ces lésions
est variable, allant de 0,5 à 10 cm de diamètre, avec une moyenne de 2 à 3 cm.
Le délai entre la date d’apparition de la tumeur et le diagnostic va de quelques mois à plusieurs
années, en raison de la difficulté diagnostique de ces tumeurs.
Après exérèse, les récidives locales sont fréquentes (40 à 50% des cas), et souvent multiples
(106). On assiste parfois à l’apparition de métastases, dans un délai variable d’un cas à l’autre. Les
métastases sont surtout ganglionnaires régionales, mais aussi viscérales, osseuses ou pulmonaires,
voire disséminées. Dans la série de El Domeiri (29), on retrouve 42% de métastases ganglionnaires
et 38% de métastases viscérales. Dans la série de Miller (106), 71% des patients présentaient des
métastases : 41% uniquement ganglionnaires et 30% des métastases viscérales isolées ou associées à
une atteinte ganglionnaire.
En l’absence d’atteinte ganglionnaire, le taux de survie à 5 et 10 ans est respectivement de 67 et
56%. En cas de métastases ganglionnaires, il chute à 29% à 5 ans et à 9% à 10 ans.
30
Diagnostic différentiel : L’aspect clinique n’étant pas spécifique, le diagnostic de ces
tumeurs est histologique .
Les métastases d’adénocarcinomes viscéraux, en particulier mammaires, constituent le
principal diagnostic différentiel, souvent très difficile, en raison de leur aspect glandulaire ou
papillaire. La confrontation anatomo-clinique est alors indispensable.
II.3.3.1.1. Porocarcinome.
Le porocarcinome eccrine a été décrit par Pinkus et Mehregan (122) en 1963, dans sa
variété épidermotrope, et par Mishima et Morioka (108) en 1969, dans sa variété à progression
trabéculaire, avec des images de porome eccrine.
Clinique : C’est la plus fréquente des tumeurs sudorales malignes (40, 72, 77, 80,
125, 145). Elle est développée aux dépends de la portion intra-épidermique du conduit sudoral ou
acrosyringium.
Cette tumeur a été décrite chez des sujets de 19 à 90 ans, avec une moyenne de 65 ans. Il existe une
très légère prédominance féminine. La lésion siège surtout au niveau du membre inférieur (60% des
cas) : jambe surtout, pied, cuisse. La tête est également souvent atteinte (20% des cas), puis les
membres supérieurs (14% des cas) et le tronc (4% des cas).
La survenue de cette tumeur maligne sur un porome eccrine ancien est classique (lorsque la
topographie est plantaire), mais en fait peu fréquente. Le porocarcinome survient habituellement de
novo.
31
Cliniquement, le porocarcinome prend l’aspect, dans sa phase débutante intra-épidermique, d’une
plaque infiltrée, de 2 à 10 cm de diamètre, simulant une maladie de Bowen. Dans sa phase
d’extension dermique, il prend l’aspect d’un nodule érythémateux ou hyperkératosique, souvent
ulcéré, parfois multi-nodulaire. A ce stade, on observe parfois une lymphangite carcinomateuse de
voisinage, avec lymphoedème et érythème. Cette forme clinique peut apparaître après récidive ou de
novo. Il existe alors un fort potentiel de dissémination métastatique.
La croissance de cette tumeur est lente, pendant quelques mois ou années, puis peut
s’accélérer, avec apparition de lésions satellites de voisinage. Le risque métastatique est alors élevé.
Les récidives locales sont fréquentes (20% des cas), parfois multiples. Les métastases surviennent
avec une fréquence voisine et sont surtout ganglionnaires. Elles sont parfois viscérales et disséminées
avec des localisations cutanées métastatiques.
Anatomopathologie : L’aspect histologique est caractéristique (40, 72, 77, 80, 125, 145).
Il s’agit d’une prolifération cellulaire en îlots intra-épidermiques, bien limitée par rapport à l’épiderme
voisin et occupant toute sa hauteur. Secondairement, l’extension de la tumeur se fait vers le derme,
sous forme de travées et de lobules, avec, dans ce cas, un important tropisme lymphatique.
Les cellules sont de grandes tailles, et possèdent un cytoplasme clair, riche en glycogène. Il existe
d’importantes anomalies nucléo-cytoplasmiques et des mitoses. Parfois les cellules sont plus petites
et d’aspect basaloïde. Au sein de ces îlots, on note la présence d’ébauches de lumière, témoignant
de la différenciation canalaire ou porale. Des foyers de kératinisation sont parfois présents.
L’immuno-histochimie confirme la nature épithéliale de cette tumeur (positivité par les cytokératines,
négativité de la protéine S-100), et son origine sudorale (positivité du marquage à l’ACE dans les
cellules bordant les lumières ductales). Les réactions enzymatiques apportent la preuve de l’origine
eccrine de cette tumeur (présence d’enzymes glycolytiques et oxydatives).
Diagnostic différentiel : Au stade de prolifération intra-épidermique, on éliminera une
maladie de Bowen, une maladie de Paget, voire un mélanome. A la phase d’invasion dermique, le
principal problème diagnostic sera posé par un carcinome bowénien.
La présence de plages de cellules claires peut faire discuter les tumeurs à cellules claires (mélanomes,
carcinome sébacé, hidradénocarcinome à cellules claires, métastases d’un cancer à cellules claires).
Traitement : Le traitement électif est chirurgical, consistant en une excision large, voire une
excision selon la technique de Mohs pour les anglo-saxons. L’électrocoagulation et la radiothérapie
peuvent aussi être employées.(80, 125, 145). Un curage ganglionnaire régional prophylactique doit
32
être envisagé si la lésion est peu différenciée, avec des plages de perméation lymphatique
histologiquement. Il est systématique pour certains.
20% des porocarcinomes eccrines récidivent après traitement chirurgical. Ces récidives
apparaissent en moyenne entre 4 et 12 mois après l’exérèse. 20% évolueraient vers une
dissémination métastatique, avec une mortalité proche de 70%. Des récidives multiples ont été
rapportées, après 3 à 4 exérèses chirurgicales (145).
L’efficacité des traitements complémentaires n’a pas été encore démontrée. Les métastases
peuvent être traitées par radiothérapie externe (50 à 60 Gy), hyperthermie, chimiothérapie et acide
rétinoïque. Ces traitements ont montré des taux de réponse variable, à chaque fois temporaire. Une
étude française récente (62), a montré une efficacité de l’association acide rétinoïque et interféron α
pendant 2 mois, puis interféron α seul pendant 7 mois, sur des métastases inguino-scrotales d’un
porocarcinome de la cuisse évoluant depuis 10 ans. L’évolution de ces métastases a été arrêtée,
avec régression des lésions cutanées.
33
(77) : Des images typiques de spiradénome bénin, associées à des lésions de carcinomes, séparées
par des zones de transition. Les zones carcinomateuses peuvent être indifférenciées ou présentant
des formations glandulaires, une différenciation épidermoïde, ou une composante pseudo-
sarcomateuse. Le taux de mitoses est élevé, évoquant une tumeur de haut grade de malignité. Ces
aspects, pour certains auteurs (93, 103), pourraient correspondre à un carcinosarcome.
Le diagnostic peut être difficile lorsque de petites zones de carcinome existent au sein d’un
spiradénome bénin.
Diagnostic différentiel : Spiradénome bénin.
Traitement : Exérèse chirurgicale large.
34
cavités glandulaires. Des foyers de kératinisation, des aspects papillaires ou des dépôts de mucine
peuvent être notés.
Diagnostic différentiel : Hidradénome bénin avec atypies, métastase d’un carcinome à
cellules claires, trichilemmocarcinome.
Traitement : Chirurgie large.
35
II.3.3.1.4. Syringome chondroïde malin (tumeur mixte maligne,
tumeur à stroma remanié maligne).
Clinique : C’est une tumeur rare dont une vingtaine de cas ont été rapportés (77). Cette
tumeur à prédominance féminine, peut survenir à tout âge, mais le plus souvent après 40 ans (48).
Elle est préférentiellement localisée au niveau des extrémités des membres, contrairement aux
tumeurs bénignes qui siègent sur la tête et le cou. Elle prend cliniquement l’aspect d’un nodule ferme,
parfois volumineux, ou d’une masse multinodulaire.
Le pronostic de ces lésions est mauvais en raison de la tendance aux récidives et aux
métastases, ganglionnaires et viscérales. Les récidives sont fréquentes (60% des cas), survenant 1 à
4 ans après l’exérèse initiale. Elles peuvent être multiples. Les métastases sont également fréquentes
(65% des cas) (56, 65, 90), surtout ganglionnaires mais aussi viscérales (os, poumons).
Anatomopathologie : Cette tumeur infiltre le derme, l’hypoderme et les tissus voisins. Elle
est composée de structures épithéliales ayant une différenciation glandulaire, des aspects
carcinomateux, et entourée d’un stroma mucineux, myxoïde, comprenant des zones de
différenciation cartilagineuse. Les structures tubulaires sont moins nombreuses que dans le syringome
chondroïde bénin. Seules les structures épithéliales expriment les cytokératines. Un index mitotique
élevé est noté, ainsi qu’une invasion vasculaire et des foyers de nécrose.
Les métastases réalisent des aspects d’adénocarcinome sans particularité, sans stroma chondroïde.
Diagnostic différentiel : Le principal problème diagnostic se pose avec le syringome
chondroïde bénin, quand les critères de malignité ne sont pas assez nets.
Les diagnostics d’épendymome myxoïde, de chondrosarcome myxoïde ou de chondrome,
peuvent être discutés.
Traitement : Exérèse chirurgicale large.
II.3.3.2. De novo.
36
prédilection pour le sexe. C’est une tumeur eccrine bien différenciée, d’évolution lente, localement
très agressive, et située sur le scalp (36, 99). D’autres localisations sont possibles (99). Les
métastases sont rares (156).
Tumeur rare, elle s’apparente plutôt au carcinome syringomateux (cf. II.3.3.2.3).
Anatomopathologie : Histologiquement, le carcinome syringoïde eccrine ressemble à un
syringome. Il diffère de cette lésion bénigne par la présence d’une forte cellularité, d’aspects
anaplasiques, et d’une infiltration profonde.
Diagnostic différentiel : Carcinome syringomateux. Métastases cutanées
d’adénocarcinomes viscéraux. Carcinome basocellulaire.
Traitement : Exérèse chirurgicale large.
37
au sein d’un stroma fibreux très dense. Elles envahissent profondément le derme et l’hypoderme,
voire les muscles, souvent à distance, de façon isolée.
Il existe de nombreux engainements périnerveux, responsables des récidives fréquentes.
Les mauvaises limites de la tumeur, l’envahissement profond du derme et des structures
sous -jacentes, les engainements périnerveux, sont des arguments de diagnostic du
carcinome syringomateux.
Les atypies nucléo-cytoplasmiques sont rares, posant le problème du diagnostic de malignité.
La présence de ces 2 contingents cellulaires témoigne d’une double différenciation (114), à la fois
sudorale et pilaire, ainsi que le témoigne l’immuno-histochimie, avec un marquage positif à l’ACE des
structures canalaires, alors que les cellules basaloïdes et les globes cornés sont négatifs.
Diagnostic différentiel : Syringome bénin.
Traitement : L’exérèse chirurgicale avec marge minimum de 1 cm, est le seul traitement
efficace (91). La totalité des marges doivent être saines à l’examen histologique. Cette chirurgie large
se justifie par le fort taux de récidive, dû à l’engainement périnerveux.
C’est une tumeur radiorésistante (91).
38
fibreux. Au sein de ces plages, on observe des cellules tumorales de petite taille, groupées en
travées, en amas ou en massifs cribriformes. Les cellules sont régulières, cubiques, avec atypies
nucléo-cytoplasmiques et mitoses rares. Une différenciation glandulaire est fréquente. Le mucus est
formé essentiellement de sialomucine PAS-positive.
Diagnostic différentiel : Le principal problème diagnostic est posé par les métastases des
carcinomes colloïdes muqueux du sein, du tube digestif et de l’ovaire. L’étude des caractères
histochimiques du mucus et l’absence d’expression du GCDFP (Gross Cystic Disease Fluid
Protein), peuvent orienter le diagnostic.
La recherche clinique systématique d’une tumeur primitive (sein, ovaire, tube
digestif) est indispensable
Traitement : Exérèse chirurgicale large.
39
Cette tumeur touche les adultes vers la quarantaine, avec une nette prédominance pour les femmes.
Elle siège au niveau du cuir chevelu ou du thorax. Des cas ont été décrits sur le visage, les membres
et le périnée.
Cliniquement, la lésion se présente comme un nodule ou un placard infiltré, indolore, à
développement lent, peu agressive.
L’évolution est marquée par des récidives fréquentes (20% des cas), parfois tardives,
pouvant être multiples (20,139). Elles sont dues à un engainement tumoral peri-nerveux. Les
métastases sont rares (139), seulement 2 cas de métastases pleuro-pulmonaires ayant été rapportés,
survenant dans 1 cas après 11 ans d’évolution, émaillée de récidives locales.
Le carcinome adénoïde kystique cutané semble de meilleur pronostic que les tumeurs
salivaires et bronchiques.
Anatomopathologie : Elle siège au niveau du derme, et envahie l’hypoderme. Elle est
formée de lobules massifs ou creusés de cavités tubulaires ou pseudo-kystiques, donnant un aspect
cribriforme. Ces cavités sont remplies d’un matériel PAS-positif et diastase-résistant (acide
hyaluronique et mucines acides). L’infiltration péri-nerveuse est fréquente et caractéristique. Des
embols lymphatiques peuvent parfois être notés.
L’immuno-histochimie apporte la preuve de son origine eccrine (positivité des réactions à l’ACE, à
la protéine S-100, à l’amylase).
Diagnostic différentiel : Le principal diagnostic différentiel est celui d’une métastase d’un
carcinome adénoïde kystique d’une autre origine, en particulier salivaire. Il faut aussi le distinguer
d’un carcinome basocellulaire de type adénoïde, voire d’un carcinome syringomateux.
Avant de poser le diagnostic de carcinome adénoïde kystique, il faut rechercher
activement une localisation primaire plus classique.
Traitement : Exérèse chirurgicale large.
40
Cette tumeur touche surtout les hommes de 15 à 74 ans, avec une prédominance pour la cinquième
et la sixième décennie. Elle siège au niveau des doigts, en général entre l’inter-phalangienne distale et
l’ongle, et au niveau des orteils. Elle se traduit cliniquement par un oedème du doigt ou de l’orteil.
Les récidives sont fréquentes (50% des cas), parfois multiples (67). Les métastases sont
ganglionnaires et viscérales (poumons, os , cerveau), retrouvées dans 7 cas sur 17.
Anatomopathologie : Il s’agit d’une prolifération tumorale infiltrante, formée de nodules
remaniés par des zones de nécrose. Les cellules sont le siège d’atypies nucléo-cytoplasmiques et de
mitoses. Des structures glandulaires et papillaires plus ou moins différenciées sont notées.
Il s’agit en fait d’un spectre de tumeurs, allant d’une tumeur de faible malignité (adénome
papillaire digital agressif), à une tumeur à fort potentiel métastatique. La distinction entre ces
différentes formes se fait grâce à l’index mitotique, à la présence de nécrose et au degré de
pléomorphisme cellulaire. Environ 2/3 de ces tumeurs peuvent être classées comme des adénomes.
Au niveau du 1/3 restant, on observe une faible différenciation glandulaire, des atypies cellulaires, des
zones de nécrose et une invasion profonde des tissus adjacents à la tumeur. Ces tumeurs sont alors
classées comme des carcinomes, qui développent, dans la moitié des cas des métastases, souvent
pulmonaires.
Diagnostic différentiel : Syringome chondroïde, spiradénome eccrine, métastases de
carcinomes (carcinome canalaire du sein).
Traitement : Chirurgie d’exérèse large (amputation). Des chimiothérapies antimitotiques ont
été essayées sur les patients métastatiques, sans efficacité observée (67).
Clinique : Les descriptions dans la littérature des carcinomes des glandes apocrines sont
extrêmement rares. Dans la plupart des cas décrits, ces lésions apparaissent dans la région axillaire,
ou au niveau des autres régions de l’organisme riches en glandes apocrines. Une localisation
inhabituelle a été trouvée au niveau du conduit auditif externe (les glandes céruminales sont des
glandes apocrines modifiées), avec extension à l’oreille et à la peau pré-auriculaire.
Certains cas ne présentent qu’une agressivité locale, alors que d’autres métastasent vers les
ganglions lymphatiques régionaux, voire donnent des métastases viscérales.
41
Anatomopathologie : L’histologie de ces tumeurs est celle d’un adénocarcinome de
différenciation très variable. En présence d’une tumeur bien différenciée, les atypies cyto-nucléaires
sont limitées. Une lumière glandulaire est présente. Le cytoplasme est très fortement éosinophile. Une
sécrétion de type apocrine peut être observée parfois. En revanche, les cellules myoépithéliales ne
sont présentes que très rarement.
Un carcinome apocrine moyennement ou peu différencié, peut être de diagnostic difficile, bien qu’en
général il existe souvent des plages de meilleures différenciations.
Une aide au diagnostic est apportée par les réactions enzymatiques spécifiques de la sécrétion de
type apocrine (Phosphatase acide, β-Glucuronidase, Indoxyl acétate estérase)
42
Quelques cas d’association entre un Paget mammaire et un Paget vulvaire ont été décrits (33).
Certains cas de maladie de Paget extra-mammaire reflètent l’extension à l’épiderme de la région
ano-génitale ou inguinale, d’un adénocarcinome sous-jacent du rectum (52), du col utérin (94), de la
vessie (104, 115). A l’inverse, une lésion de maladie de Paget de la région génitale évoluant depuis
longtemps, est rarement associée à une néoplasie sous-jacente, mais peut s’étendre vers le col de
l’utérus ou vers le tractus urinaire (126).
Cliniquement, la maladie de Paget extra-mammaire se présente comme plaque érythémateuse,
suinteuse et/ou croûteuse, d’évolution lente, ayant l’aspect d’une lésion d’eczéma. A l’inverse de la
maladie de Paget mammaire, le prurit est fréquent.
43
Dans 2 séries importantes de la littérature (49, 66), regroupant 123 patients présentant une maladie
de Paget vulvaire, seulement 26 patients présentaient un adénocarcinome sous-jacent. Les autres
patients ne présentaient que des lésions in situ, au sein de l’épiderme ou de l’épithélium des annexes
cutanées. Un seul auteur rapporte, sur une série de plus de 100 patients, que 2 cas de carcinomes
sudoraux associés à une maladie de Paget extra-mammaire (157). Dans une série de 36 cas de
maladie de Paget vulvaire (110), 2 patientes présentaient des tumeurs coliques, une patiente un
carcinome ovarien, et une patiente un carcinome urétral. Dix patientes ont récidivé sur les 29 dont le
suivi avait été possible, et 3 sont décédées de métastases.
Les récidives sont fréquentes, même après excision chirurgicale large. Les raisons évoquées
à l’origine de ces récidives sont :
• L’extension histologique de ces lésions, est toujours plus importante que les
limites macroscopiques et cliniques.
• La maladie de Paget extra-mammaire, à l’inverse de la maladie de Paget du
mamelon, est souvent multifocale, même si la peau de voisinage à un aspect clinique
normal (46).
44
• Pour Murrel (112), elle dériverait de cellules pluripotentes de la couche basale de
l’épiderme, ayant la possibilité de se différencier en structures glandulaires apocrines.
Traitement : L’exérèse chirurgicale large, avec des marges de 0,5 à 1 cm, est le traitement
de choix de la maladie de Paget extra-mammaire. Cette exérèse large peut conduire à la réalisation
d’une hémi-, voire d’une vulvectomie totale. Molinie et Paniel (110), montrent, dans leur étude, que
la présence de marges saines sur les pièces de résection ne diminuait pas le risque de récidives, cette
constatation étant probablement due au caractère multifocal de la maladie.
Lorsqu’il existe des signes histologiques d’invasion, une amputation abdomino-périnéale peut être
indiquée.
Un curage ganglionnaire régional est indiqué dans les cas de maladie de Paget extra-mammaire
invasive, ou s’il existe des adénopathies palpables. Les lésions de Paget strictement in situ ne
justifient pas d’un curage ganglionnaire.
Pour des patients en mauvais état général, ne pouvant pas supporter une chirurgie large, certaines
équipes ont proposé un traitement par radiothérapie externe ou par laser CO2 ou Yag, avec des
résultats encourageants.
45
II.4. Tableaux récapitulatifs.
CARCINOMES PILAIRES
TUMEUR AGE ORIGINE CLINIQUE EVOLUTION DIAGNOSTIC
DIFFERENTIEL
>50 ans Matrice pilaire Visage, tronc, mbs sup. Evolution lente
Pilomatricome Récidives
malin Femme Lésion sous-cutanée fréquentes /
ou nodule Métastases rares
exophytique, de taille < (pulmonaires)
à 3 cm
CARCINOME SÉBACÉ
TUMEUR AGE ORIGINE CLINIQUE EVOLUTION DIAGNOSTIC
DIFFERENTIEL
A partir de Glande Visage et cuir chevelu. Evolution surtout locale Métastase d’un
40 ans sébacée adénoK à cellules
Forme Nodule jaune rosé, Récidives fréquentes claires du rein,
extra- unique, parfois ulcéré, ou (32% des cas) hidradénocarcinome
palpébrale plaque mal limitée ou Métastases rares, trichilemocarcinome
masse tumorale ulcérée surtout ggaires mélanome malin à
Sd de Muir-Torre cellules claires
46
CARCINOMES ECCRINES
DERIVES D’UNE TUMEUR BENIGNE
47
CARCINOMES ECCRINES
DE NOVO
48
CARCINOMES APOCRINES
60 ans Glande sudorale Lésion nodulaire située Variable, certains n’ayant Carcinome sur glande
apocrine au niveau des régions qu’une agressivité locale mammaire ectopique
riches en glandes apo- d’autres donnant des
crines métas-tases ggaires voire
viscéra-les
49