Rad Article Relecture Radiographies Standard Du Genou
Rad Article Relecture Radiographies Standard Du Genou
Rad Article Relecture Radiographies Standard Du Genou
Abstract Résumé
Plain radiography of the knee: The articular surfaces La lecture de radiographies standards du genou de profil reconnaît
J Radiol 2008;89:692-710 individuellement la forme des surfaces fémoro-tibiales, la gorge et les
berges de la trochlée, ainsi que la crête et la facette latérale de la
Lateral knee radiographs allow recognition of both medial and lateral patella. L’analyse de ces lignes permet de reconnaître des anomalies
femoral and tibial surfaces, groove and anterior borders of the trochlea focales des contours osseux, certaines dysplasies (trochlée), la bascule
and lateral facet and ridge of the patella. Analysis of these lines allows de la patella.
detection of focal contour abnormalities, femoral trochlear dysplasia L’analyse radiologique qualitative des surfaces osseuses reconnaît
and patellar tilt. l’aspect particulier de l’os sous-chondral abrasé (comme « dessiné à la
Qualitative radiological analysis of the osseous surfaces detects the craie »), permettant d’éviter le piège de « faux interlignes articu-
particular aspect of abraded subchondral bone (“drawn with chalk”), laires » sur les clichés réalisés en décharge.
preventing the trap of false joint spaces on non weight-bearing views. Occasionnellement, des anomalies focales très subtiles peuvent être
Occasionally, very subtle bone abnormalities can be recognized in cases reconnues dans des cas de lésions cartilagineuses ou sous-chondrales
of cartilaginous, subchondral or even meniscal lesions. However, these focales et même parfois méniscales. Ces anomalies focales sont
focal abnormalities are not constant, and their visualization is cependant très inconstantes et leur découverte est quelque peu
somewhat anecdotal. anecdotique.
Key words: Knee, anatomy. Knee, osteoarthritis. Radiography. Mots-clés : Genou, anatomie. Genou, arthrose. Radiographie.
a lecture des radiographies standards du genou est En revanche, dans le plan sagittal, les surfaces médiales et latérales
a b
Fig. 1 : Morphologie des surfaces articulaires fémorales et tibiales dans le plan frontal : aspect régulièrement convexe des condyles fémoraux
et régulièrement concave des plateaux tibiaux.
a Cliché standard.
b Arthroscanner.
a b
de ces dépressions, ou encoches condyliennes, varie selon les correspond strictement à l’empreinte du rebord antérieur du pla-
auteurs : certains considèrent qu’elles marquent la zone frontière teau tibial concave, la corne antérieure du ménisque étant extrudée
entre les surfaces articulaires fémoro-tibiales et fémoro-patellaires en avant de l’interligne articulaire (2) (fig. 6). La morphologie des
(9, 10) ; d’autres considèrent qu’elles résultent de l’empreinte des condyles fémoraux correspond donc à une image en miroir des
ménisques sur les condyles (1, 9-11) ou qu’elles résultent d’un plateaux tibiaux correspondants : la dépression de la partie
contact avec le bord antérieur des plateaux tibiaux lors de l’exten- moyenne du pôle inférieur du condyle latéral moule la convexité
sion du genou (12), avec extrusion hors des interlignes articulaires régulière du plateau tibial latéral, tandis que l’encoche antérieure
des cornes méniscales antérieures. En réalité, ces mécanismes -inconstante- du condyle médial correspond au rebord antérieur
sont justes ou faux selon les compartiments : lors de l’extension du plateau tibial médial concave, en contact intime lors de l’ex-
maximale du genou, la dépression relativement large du pôle tension maximale du genou (fig. 7).
inférieur du condyle latéral moule une surface régulièrement La lecture attentive de ces lignes et la connaissance de leurs
convexe formée par le cartilage tibial et la corne antérieure du variantes permettent d’en reconnaître des anomalies focales si-
ménisque, qui est donc recouvert par le condyle. En revanche, gnificatives : par exemple, le décrochement focal d’une surface
dans le compartiment médial, l’encoche condylienne antérieure articulaire en cas de fracture ou le collapsus débutant d’une lésion
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d’ostéonécrose (fig. 8) ou d’une ostéochondrite disséquante mal nou, y compris les plus faibles, et même en extension (qui n’est
visible sur le cliché de face (fig. 9). Dans ce cas, l’examen attentif pas accessible à la radiographie standard en vue axiale) (fig. 16).
du cliché de profil peut permettre de reconnaître le segment Pour la trochlée fémorale, l’insuffisance de creusement, qui est
condylien à amener en vue tangentielle, pour réaliser un nouveau facteur d’instabilité patellaire, peut être facilement appréciée
cliché de face en position de flexion ajustée (fig. 9c). Un autre sur le cliché de profil : la distance séparant les berges antérieu-
exemple de l’intérêt de cette reconnaissance des variantes norma- res du fond de la trochlée est représentative du degré de creuse-
les est de pouvoir différencier la dépression normale du pôle ment de la gorge trochléenne. La dysplasie se reconnaît donc
inférieur du condyle latéral d’une encoche produite au cours par une distance trop faible entre les bords antérieurs et le fond
d’une rupture du ligament croisé antérieur, par impaction du de la trochlée. Mesurée dans cette partie supérieure (1 cm en
pôle inférieur du condyle latéral contre le bord postérieur du pla- dessous de la limite supérieure de la gorge trochléenne)
teau tibial (fig. 10) : ces encoches anormales se distinguent par (fig. 17), la profondeur de la gorge est généralement supérieure
une profondeur supérieure à 1,5 à 2 mm (13, 14) ou par son à 5 mm dans la population normale et nettement inférieure à
rayon de courbure plus court ou plus anguleux, ou encore par son cette valeur pour les genoux présentant une instabilité patellaire
caractère asymétrique ou par une topographie décalée et dédou- majeure (18). Si ce creusement trochléen diminue au point
blée par rapport au centre de la dépression condylienne anatomi- d’être nul (trochlée plate), le fond et les berges se confondent
que. Sur des clichés de face en légère flexion, cette encoche angu- sur les clichés de profil, ce qui détermine le « signe du croise-
leuse peut créer une image de double contour du pôle inférieur ment » (19) ou « lateral trochlear sign » (20). Cette reconnais-
du condyle (15) (fig. 11). L’impaction du condyle contre le bord sance indirecte de profil est particulièrement intéressante pour
postérieur du plateau tibial peut également entraîner une défor- reconnaître les dysplasies trochléennes qui ne portent que sur la
mation de celui-ci (16). portion la plus crâniale de la trochlée, difficilement accessible
aux vues axiales (fig. 18).
2. Articulation fémoro-patellaire
Dans le plan axial, la patella est constituée de deux surfaces si-
tuées de part et d’autre d’une crête. La surface médiale, la plus
Os sous-chondral abrasé
petite, est généralement convexe et la surface latérale, plus large,
est concave. La patella s’articule avec la trochée fémorale, dont la En cas de destruction complète du cartilage, les surfaces osseuses
surface médiale est également plus petite et dont la surface laté- entrent en contact intime, ce qui détermine usure et disparition
rale plus large et convexe moule la facette patellaire corres- de la lame osseuse sous-chondrale. Comme le montrent des cou-
pondante (fig. 12). Dans l’articulation fémoro-patellaire, les pes microradiographiques (fig. 19), cette disparition de la fine
contraintes dominantes portent sur le compartiment latéral, en couche d’os compact sous-chondral s’accompagne d’un épaissis-
raison de l’orientation latérale de l’axe du quadriceps. sement des travées spongieuses au contact articulaire, qui amène
Le cliché standard de profil permet également d’individualiser à la formation d’une surface dense et épaisse. Cette nouvelle sur-
ces deux compartiments articulaires : face présente quelques différences qualitatives par rapport à une
• pour la patella, en vue de profil strict, le rayon incident est tan- lame osseuse sous-chondrale normale. La néo-surface est plus
gent à la crête et à la partie latérale de la facette latérale concave, épaisse, mais qualitativement moins compacte que de l’os cortical
de topographie plus antérieure. La facette médiale, convexe, normal, car persistent de fins espaces entre les travées épaissies.
n’offre pas de tangence au rayon incident ; Elle est, en outre, moins bien différenciée par rapport à l’os trabé-
• pour la trochlée fémorale, le rayon incident de profil est tan- culaire sous-jacent, car elle résulte d’un épaississement progressif
gent au fond de la gorge et, plus en avant, aux deux berges tro- de celui-ci, de la profondeur vers la surface.
chléennes (fig. 13). La reconnaissance individuelle des berges Sur des radiographies standards, l’os sous-chondral normal est
trochléennes est le plus souvent possible : la latérale se prolonge contitué d’une fine couche d’os compact très dense qui paraît
plus haut et apparaît presque toujours plus dense que la médiale « dessinée à l’encre de Chine », tandis que la néo-surface d’un os
(2) : cette différence résulte de ce que cette berge latérale, convexe sous-chondral abrasé apparaît comme « dessinée à la craie » (21).
dans le plan transverse, offre au rayon incident de profil la tan- Cet aspect particulier des surfaces osseuses abrasées peut permet-
gence à une surface, tandis que la berge interne ne correspond tre d’éviter d’être abusé par de faux interlignes sur des clichés qui
qu’à un simple bord. n’ont pas été réalisés en charge. C’est un piège particulièrement
Les applications de la lecture de ces repères sont multiples : re- fréquent pour l’articulation fémoro-tibiale (fig. 20), qu’on ren-
connaître sur les clichés de profil des pincements d’interlignes contre également pour d’autres compartiments articulaires.
articulaires (fig. 14), mais également reconnaître indirectement Dans le genou par exemple, le compartiment fémoro-patellaire
les instabilités patellaires, ainsi que les insuffisances de creuse- médial n’est habituellement pas en contrainte lors de la prise des
ment de la trochlée fémorale qui les favorisent. En position de clichés en vue axiale, très généralement réalisée en décubitus.
profil strict, la facette patellaire latérale se projette normalement Dans ce cas, la tendance banale à une subluxation latérale, même
un peu en avant de la crête. En cas de bascule modérée, les deux mineure, peut suffire à décoapter les surfaces médiales et peut
lignes se superposent (« faux-profil latéral ») et en cas de bascule faire méconnaître une arthrose, même au stade de destruction
majeure, le bord latéral de la patella se projette en arrière la crête cartilagineuse « dépassée » (fig. 21). L’aspect particulier d’« os
(« faux-profil latéral dépassé ») (17) (fig. 15). Cette analyse indi- sous-chondral abrasé » doit donc, dans ce cas, amener à réaliser
recte de la position patellaire dans le plan transverse a l’avantage des clichés en vue axiale en charge (debout), dont la technique de
de pouvoir être effectuée dans tous les degrés de flexion du ge- réalisation n’est pas bien compliquée (22) (fig. 22).
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a b
a b
Fig. 8 : Ostéonécrose des condyles fémoraux, d’origine systémique (patiente sous corticothérapie).
a Le cliché de face en flexion objective une condensation hétérogène des deux condyles et un collapsus débutant du pôle inférieur du
condyle latéral (flèche). Le condyle médial, dans cette incidence, paraît de contour normal.
b En revanche, sur le cliché de profil, les contours condyliens comportent non seulement les déformations anatomiques normales (flèche
blanche pour le condyle médial et noire pour le latéral), mais également des lignes additionnelles anormales (têtes de flèches), notam-
ment une dissection osseuse sous-chondrale très typique dans le pôle postérieur du condyle médial (têtes de flèches blanches),
attestant également d’une fracture dans le territoire nécrotique du condyle médial.
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Fig. 9 : Contrôle d’une ostéochondrite du condyle fémoral médial.
a Le cliché de face de routine, réalisé en position de flexion montre une hétérogénéité de la structure osseuse, sans déformation nette de
la surface : cet aspect pourrait être considéré comme correspondant à une lésion intra-osseuse non disséquée.
b L’examen attentif du cliché de profil montre une petite ligne anormale (tête de flèche), en territoire condylien inférieur.
c Un cliché de face additionnel, réalisé dans une position de très faible flexion, tangente au territoire suspect repéré de profil, visualise
une dépression focale nette avec fine dissection osseuse (flèche), attestant d’une ostéochondrite disséquante non guérie.
a bc
de
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c
Fig. 14 : Reconnaissance d’une arthrose fémoro-
patellaires de profil.
a-c Dans un cas d’arthrose fémoro-patellaire
unilatérale, la comparaison des clichés de
profil (droit en a et gauche en b) permet de
reconnaître le pincement des interlignes
articulaires du côté gauche (flèches). Cette
lésion est confirmée par la vue axiale (c).
a bc d
Fig. 15 : Aspect de la patella de profil en fonction de sa position dans le plan axial.
a En position normale, la facette latérale (flèche) se projette en avant de la crête.
b En cas de bascule latérale modérée, la facette latérale peut être alignée sur la crête (flèche).
c En cas de bascule plus importante, le bord latéral de la patella (flèche) se projette en arrière de la crête.
d Le schéma illustre ces situations.
Noter que tant en position normale (a) que très basculée (c), la portion latérale de la patella visible tangentiellement (flèches pointillées)
est plus courte que la crête, ce qui permet de différencier ces deux situations.
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a c
bd
Fig. 16 : Recherche d’une instabilité patellaire par des clichés de profil en extension.
a-b Dans un genou normal (a, b) la patella conserve une orientation constante en flexion ou en extension, avec persistance de la facette
latérale (flèche) en avant de la crête.
c-d En revanche, dans cet autre genou (c, d), la projection de la patella diffère entre la position de flexion (c) et d’extension (d), avec une
bascule en extension déterminant une projection plus postérieure de son bord latéral (flèche en d).
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Fig. 18 : Exemples de trochlées fémorales variées.
a En cas de trochlée normalement creusée, la distance entre les berges et le fond (flèches) est supérieure à 5 mm pratiquement jusqu’à
l’extrémité supérieure de la trochlée.
b-c En cas d’insuffisance de creusement, la réduction de distance séparant les berges du fond trochléen peut porter sur toute la trochlée (b) ou,
plus fréquemment, sur sa seule portion supérieure (c). Dans ce cas, la distance entre les berges antérieures et le fond de la trochlée se réduit
dans la partie supérieure, pouvant aller jusqu’à se rejoindre (« signe du croisement »), en cas de trochlée devenue tout à fait plate.
a b
Fig. 19 : Aspect de l’os sous-chondral abrasé. c d
a-d Radiographies (a, b) et microradiographies (labo. Pr. Ch. Delloye) (c, d) de coupes frontales des plateaux tibiaux dans un cas d’arthrose
sévère du compartiment fémoro-tibial latéral (a et c) : noter que l’os sous-chondral abrasé à un aspect épais et flou (« comme dessiné
à la craie ») (a), résultant de l’épaississement et de la confluence des travées spongieuses (c) par comparaison avec le plateau tibial nor-
mal (b et d) où l’os sous-chondral est plus fin et plus net (« comme dessiné à l’encre de chine »).
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a b
Fig. 20 : Radiographies du même genou que les pièces de la figure précédente.
a Sur un cliché réalisé en décubitus, le compartiment fémoro-tibial latéral présente un faux interligne articulaire résultant de surfaces non
contraintes.
b Seul le cliché réalisé en charge, en position debout, est représentatif de l’épaisseur réelle des cartilages interposés entre les surfaces
osseuses. Noter que sur le cliché en décubitus, l’aspect particulier des surfaces osseuses peut permettre d’éviter le piège : les surfaces
du compartiment latéral sont d’aspect plus épais mais plus flou que les fines lames osseuses sous-chondrales normales du comparti-
ment médial.
a b
Fig. 21 : Faux interligne fémoro-patellaire.
a Large interligne fémoro-patellaire médial sur un cliché réalisé en décubitus et en décontraction ; noter l’aspect densifié et crénelé des
surfaces osseuses correspondantes, pouvant faire suspecter une abrasion cartilagineuse « dépassée ».
b Mise en évidence du pincement complet de cet interligne sur un cliché réalisé en charge.
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Fig. 23 : Aspect harmonieux de l’os trabéculaire : l’os spongieux des épiphyses est organisé en
fonction des lignes de force de transmission des contraintes, avec des travées dominantes
s’étendant des surfaces articulaires vers les territoires corticaux métaphyso-diaphysaires.
Les contraintes prédominent habituellement dans le compartiment médial, ce qui y rend
compte de la densité plus élevée.
a b
a b
Fig. 25 : Aspect d’une nécrose spontanée débutante du condyle fémoral médial : intérêt des incidences radiologiques multiples.
a Le cliché de face standard montre une minime dépression du pôle inférieur du condyle fémoral interne, avec légère densification de
l’os spongieux adjacent (flèche).
b Un cliché additionnel, tangent à une portion plus postérieure du condyle, objective une dissection sous-chondrale typique (flèche),
démontrant formellement la lésion d’ostéonécrose.
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Fig. 27 : Modifications adjacentes à une chondropathie profonde.
a Le pincement modéré de l’interligne articulaire s’accompagne de petites plages de résorption osseuse et de densification hétérogène
dans l’os sous-chondral avoisinant.
b En pondération T1, la moelle osseuse immédiatement sous-chondrale présente un hyposignal de type « oedémateux ».
c La coupe en pondération T2* montre un hypersignal de la zone d’« œdème » sous-chondral, ainsi qu’un défect cartilagineux focal pro-
fond en regard.
En revanche, des modifications focales de cette densité peuvent Parmi les lésions osseuses susceptibles d’entraîner résorption
résulter d’un processus local de résorption ou d’hyperostose plus et/ou densification focale, on peut citer (liste non exhaustive),
ou moins intriquées. Ces modifications locales peuvent se pro- les conséquences d’impactions traumatiques, les fractures de
duire dans des cas de processus strictement intra-osseux ou liés à contrainte, simples ou compliquées de nécrose secondaire, les os-
une lésion cartilagineuse en regard. téoporoses d’immobilisation ou de l’algodystrophie (fig. 24). La
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distribution des anomalies constitue souvent le meilleur élément godystrophie, caractère plurifocal des infarctus d’origine systé-
d’orientation diagnostique : par exemple, focalisation en zone de mique… Dans le diagnostic différentiel -difficile- entre fracture
contraintes dans les fractures par insuffisance et ostéonécroses se- de contrainte simple ou compliquée de nécrose secondaire, l’élé-
condaires, caractère plus diffus de la raréfaction osseuse dans l’al- ment radiologique le plus intéressant à rechercher est le collapsus
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d
a b
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Fig. 30 : Modifications à minima dans un cas de « conflit ostéo-méniscal ».
a-b La radiographie du bord inféro-médial du condyle fémoral droit, comparée au côté controlatéral, objective une déformation à minima
(flèche), confirmée par les coupes TDM en reconstruction coronale (flèche en b).
c Ce territoire en échographie montrait la même déformation à minima (flèche).
d La coupe en IRM (T2 avec saturation du signal de la graisse) confirme la présence d’une toute petite dépression du contour condylien
avec infiltration de type oedémateux de la moelle osseuse adjacente (flèche blanche), en regard d’une lésion méniscale comportant
probablement un minuscule fragment pédiculé (flèche noire), intercalé entre la face supérieure du ménisque et le bord du condyle,
« comme un cil entre la paupière et l’œil ».
sous-chondral focal (image de décrochement focal du contour dessous du corps méniscal, créant en quelque sorte un « conflit
épiphysaire et/ou de dissection sous-chondrale), qui signe la lé- ostéo-méniscal » (25) (fig. 30).
sion de nécrose avérée. Cette recherche doit se faire par la réalisa- Ces modifications locales de la densité osseuse sous-chondrale
tion de clichés strictement tangentiels au territoire suspect sont certes intéressantes à reconnaître : elles constituent un
(fig. 25), éventuellement pré-repéré sur des clichés de profil. excellent signe d’appel en faveur d’une lésion osseuse ou cartila-
Des remaniements osseux focaux peuvent être induits par des lé- gineuse significative, mais elles sont inconstantes et la sensibilité/
sions cartilagineuses étendues : dans ce cas, la structure osseuse spécificité — probablement faible — de cette sémiologie reste à
trabéculaire désorganisée est plus ou moins intriquée à des phé- évaluer.
nomènes de nécrose, fibrose, œdème (fig. 26)… qui, en IRM, se
manifestent par un spectre d’anomalies caractérisées par un hy-
posignal en T1 et des signaux variés en T2 (24) (fig. 27). Les mo-
difications de l’os spongieux adjacentes aux chondropathies peu Conclusion
étendues sont souvent très difficiles à reconnaître en radiologie
standard (fig. 28). Elles méritent cependant d’être recherchées, Les quelques points que nous voulions faire ressortir de cette re-
car les remaniements microgéodiques focaux sont bien représen- lecture des surfaces osseuses du genou sont :
tatifs de fissures/ulcérations cartilagineuses locales atteignant l’os • que l’anatomie différenciée des compartiments articulaires
sous-chondral. De telles lésions sont assez fréquemment reconnues peut être reconnue facilement sur des clichés de profil, permet-
au versant postérieur de la patella (fig. 29). tant de reconnaître des anomalies non visibles sur les autres inci-
À noter que de subtiles déformations du contour épiphysaire, dences ;
avec modification très focale de la densité osseuse adjacente, peu- • que l’aspect qualitatif d’une néo-surface osseuse abrasée est
vent être également induites par des lésions méniscales s’accom- bien différent de celui d’une lame osseuse sous-chondrale nor-
pagnant de la bascule d’un fragment pédiculé au dessus ou en male et que cette reconnaissance peut permettre d’éviter le piège
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articulaires
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708 cas cliniques
Cas cliniques
a b
Fig. 1 :
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Fig. 2 :
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Fig. 3 :
Fig. 4 :
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Fig. 5 :
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Fig. 6 :
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