VF Referentiel RC Simple-1
VF Referentiel RC Simple-1
VF Referentiel RC Simple-1
Pilotage du chantier : Pierre-Arnaud Barthel (AFD), Ibrahima Ndiaye (BOM), Yann Nachtman (LuxDev)
Coordination technique & rédaction: Mathilde Mouton & Astrid Villepelet, Espelia
Contributions & relecture: Benjamin Buclet & Irène Sesmaisons, Espelia
Conception graphique & illustration : Anne-Charlotte de Lavergne
Photos : © LuxDev
Date de publication : février 2022
Nous remercions également toutes les personnes qui ont contribué à alimenter le référentiel en nous partageant
leurs idées et leurs retours d’expérience : Abdoulaye Ndiaye et Saidou Diaw (Bureau organisation et méthodes, Sénégal),
Abdoulaziz Kane et Aminata Diop (Seneval), Pelagie Kabre (Secrétariat permanent de la modernisation de l’administration et
de la bonne gouvernance, Burkina Faso), Celso Herminio Sores Ribeiro et Goreth Carvalho (Instituto nacional de estatistica,
Cap Vert), Amadou Saley Oumarou et Gado Kone (Haut-Commissariat à la modernisation de l’Etat, Niger), Ngone Ndeye,
Mamadou Tall et Yakhya Cisse (Agence de développement municipal, Sénégal), Boubacar Diallo (Observatoire de l’Emploi et
de la formation, Mali), Saliou Ngom, Ngone Faye et Dielia Ba (Cellule d’études et de la planification du ministère de l’Emploi, de
la formation professionnelle et de l’insertion, Sénégal), Coulibaly Dame (Ministère de la santé et de l’action sociale, Sénégal),
Paul Ouedraogo (Ministère de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique, Burkina Faso), Alioune Diop
(ONAS, Sénégal), Ngone Tall (Ministère de l’Economie, du plan et de la coopération, Sénégal), Ibrahim Traore et Yempabo Naba
(BOAD), Naceur Chraitihisni (CIFOIT), Coudy Dia, Josaphat Millogo, Julien Patipe, Mireille Hounsa, Evariste Lodi, Mor Gueye,
Frédéric Rouffe, Benjamin Mackay (LuxDev), Laura Amaya, Léa Macias, Aurélie Donne, Aude Delescluse, Bruno de Reviers
(AFD).
PRÉFACE
Comment mieux suivre les appuis au renforcement des ments et bénéfices des appuis ont été appréhendés au niveau
capacités ? Comment s’assurer que ceux-ci contribuent individuel, au niveau des organisations ainsi qu’au niveau sys-
aux changements espérés en termes de plus grande per- témique (gouvernance et environnement institutionnel). Une
formance des organisations mais aussi des systèmes aux- attention a également été donnée à l’agenda des Objectifs du
quels ils participent ? Comment ainsi être en mesure de développement durable et qu’ils signifient en matière de chan-
mieux piloter l’évolution de nos métiers, nos organisations, gements et trajectoires aux trois niveaux évoqués.
nos politiques publiques ?
Résolument tourné vers l’action, ce référentiel est avant tout
destiné aux praticiens, qu’ils soient maîtres d’ouvrage, accom-
A partir d’un groupe composé au départ du Bureau organisa- pagnants techniques ou spécialistes du suivi & évaluation. Il
tion et méthodes (BOM) du Sénégal, de l’Agence française de propose à la fois une démarche dont la motivation est éloignée
développement (AFD) et de l’Agence luxembourgeoise pour la des pratiques classiques et des méthodes et outils à mobiliser
Coopération au développement (LuxDev), la dynamique s’est en fonction du profil et du contexte des appuis à construire ou
progressivement élargie en Afrique de l’Ouest et a associé en cours de mise en œuvre.
une pluralité d’acteurs : institutions partenaires d’Afrique de
l’Ouest (Burkina Faso, Cap Vert, Mali, Niger et Sénégal), colla- Un module de formation a également été développé de manière
borateurs de nos deux agences, experts et accompagnants du complémentaire et des « coachs » ont été formés dans les pays
changement. L’ensemble du processus a été facilité avec brio, partenaires. Ces derniers peuvent éventuellement être sollici-
par Espelia, notre cabinet de conseil partenaire. Nous remer- tés pour l’organisation de sessions de formation.
cions ici tous les intervenants pour leur intérêt et leurs contri-
butions. Nous espérons que cette dynamique se renforcera et
pourra se développer au-delà de ce premier chantier conjoint ! NOUS ESPÉRONS QUE VOUS TROUVEREZ DANS
Il s’agit donc d’un référentiel construit collectivement et issu
CE RÉFÉRENTIEL DES RÉPONSES PRATIQUES ET
d’un processus de concertation et de co-conception qui s’est CONCRÈTES POUR AMÉLIORER VOS DISPOSITIFS
déroulé au cours de l’année 2021. Grâce à un atelier de cadrage DE SUIVI & ÉVALUATION ET LES RENDRE MOTI-
réalisé en virtuel entre janvier et mars, les enjeux, besoins et VANTS POUR VOS ÉQUIPES ET VOS PARTENAIRES
bonnes pratiques ont pu être clairement identifiés. De manière
itérative, les contenus se sont ensuite construits et organi-
EN CAPTANT LES CHANGEMENTS AUXQUELS VOS
sés, avant de faire l’objet d’actions de formation. Les change- ACTIONS CONTRIBUENT. BONNE LECTURE !
AT Assistance Technique
DSE-M Dispositif de Suivi & Evaluation Motivant, tenant compte des recommandations formulées
dans le présent support
CDDS Cadre pour un Développement Durable Stratégique (Framework for Strategic Sustainable
Development en anglais)
SOMMAIRE
AVANT DE DÉMARRER 8
1. De quoi parle-t-on ? 9
2. Pourquoi ce référentiel ? 11
2.1. Suivre et évaluer les changements : un besoin d’outillage spécifique 11
2.2. Pour des DSE-Motivants ! 15
2.3. Ce référentiel est fait pour vous si… 15
3. Que vais-je y trouver ? Comment m’en servir ? 15
3.1. Ce que ce référentiel est, ce que ce référentiel n’est pas 15
3.2. Comment il s’organise 16
3.3. Tuto pratique à l’usage des lecteurs 17
CHAPITRE 1
4. Défis environnementaux et climatiques : quels besoins en matière de RC ? Quel impact sur le S&E ? 38
7
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
OUTILS 64-65
1. Grille de questions pour guider l’analyse qualitative 66
2. Déroulé type d’un atelier de collecte et d’analyse de données qualitatives 68
3. Outils pour le S&E au niveau individuel 70
4. Matrice d’indicateurs 76
5. Guide pour un mini-diagnostic rapide des capacités de S&E des porteurs de projets 79
6. Fiche de poste générique pour un(e) responsable de S&E des appuis au RC 80
CHAPITRE 4
AVANT DE DÉMARRER
AVANT DE DÉMARRER 9
1. De quoi parle-t-on ?
Dans ce référentiel, les CAPACITÉS sont entendues RENFORCEMENT DES CAPACITÉS (RC) : désigne
comme les aptitudes des individus, des organisations l’ensemble des processus par lesquels les individus,
et de la collectivité à gérer leurs affaires avec succès 1. les organisations et la collectivité dans son ensemble
libèrent, créent, consolident, adaptent et préservent
les capacités au fil des ans 2.
Le RC peut s’exercer à plusieurs niveaux :
au niveau individuel, par des actions de formation,
paysage institutionnel…). A ce niveau, le RC peut se concré-
d’encadrement, de coaching ou de mentorat,
tiser par un appui à la conduite de politiques publiques (ex :
au niveau organisationnel, par la transforma- réforme sectorielle) ou bien par la modernisation de l’action
tion des organisations (développement stratégique, publique de manière plus générale.
pilotage, structuration…), à travers un appui direct
Ces 3 niveaux3 se nourrissent mutuellement et sont étroite-
par des moyens dédiés (ex : assistance technique,
ment imbriqués. En effet, une action de formation individuelle
prestations…), ou bien un échange d’expérience,
peut contribuer à améliorer le fonctionnement d’une organisa-
au niveau systémique, un système étant entendu tion. De la même façon, un programme de transformation orga-
comme l’environnement dans lequel évoluent les nisationnelle peut avoir un impact sur la gouvernance et l’orga-
individus et les organisations (ex : filière, secteur, nisation d’un secteur, et inversement.
NIVEAU
INDIVIDUEL
Formation, Encadrement, Coaching, INDIVIDUEL
Mentorat
5. https://f3e.asso.fr/decouvrir-le-f3e/que-faisons-nous/nos-sujets/changement-ap-
proches-orientees-changement-aoc/#:~:text=Les%20%C2%AB%20approches%20
orient%C3%A9es%20changement%20%C2%BB%20sont,accompagner%20
des%20processus%20de%20changement.
AVANT DE DÉMARRER 11
2. Pourquoi ce référentiel ?
Suivre et évaluer les changements implique de pouvoir formuler non seulement les changements attendus mais aussi
les processus de changement, aussi appelés « chemins de changement ». Pour ce faire, il est recommandé de s’appuyer
sur la Théorie du Changement (ToC).
Une théorie du changement (ToC) est une vision explicitement documentée (et donc évaluable) de la façon dont on pense
que le changement doit se produire (Rick Davies, 2008). Elle offre une vision dynamique des changements visés, et per-
met d’appréhender leur complexité ainsi que la multiplicité des facteurs susceptibles de les influencer.
Elle permet, à partir d’une vision positive et partagée du futur souhaité, de définir les changements visés et d’identifier
les étapes pour y parvenir. Elle facilite ainsi la définition de la logique d’intervention et l’identification des rôles et res-
ponsabilités des parties prenantes.
… puis la façon
Expliciter sa vision du changement… d’y contribuer
La ToC permet de visualiser toute la complexité des processus de changement, et de penser des logiques d’inter-
vention en phase avec cette complexité, comparativement au cadre logique qui offre une vision plus réductrice des
interventions et n’invite pas à s’interroger sur les processus de changement.
Le cadre logique reste toutefois très utile pour traduire la stratégie explicitée dans la ToC en étapes pratiques, néces-
saires pour suivre et mettre en oeuvre les activités.
Il est donc possible d’utiliser les deux outils de façon complémentaire : la ToC comme outil de formulation de la vision
stratégique et de la logique d’une intervention, le cadre logique pour la mise en œuvre opérationnelle de l’intervention.
Le cas échéant, il est important de veiller à la correspondance entre les deux outils, comme illustré dans le schéma
ci-dessous.
14 AVANT DE DÉMARRER
CHEMINS DE
CHANGEMENT
Enfin, le niveau de complexité de la ToC, et donc de la démarche associée, peut être adapté aux moyens et à la complexité
de l’intervention, d’une démarche associant toutes les parties prenantes d’un secteur, facilitée par un prestataire exté-
rieur, à une méthodologie plus simple réunissant quelques acteurs stratégiques. Il est également possible d’utiliser l’ou-
til en cours d’exécution, pour ajuster les objectifs et/ou la logique d’intervention.
Pour en savoir plus sur la théorie du changement :
x Guide LuxDev sur le renforcement des capacités pour accompagner le changement
x Manuel LuxDev sur la démarche d’accompagnement du changement
x Guide AFD pour améliorer la structuration des projets visant le RC et leur évaluation
x Guide du F3E sur l’accompagnement des processus de changement « complexes »
x Guide du F3E sur le S&E des approches orientées changement
AVANT DE DÉMARRER 15
3. UN QUESTIONNEMENT TRANSVERSAL
Les défis environnementaux et climatiques actuels imposent Le chapitre 1.4 du référentiel propose ainsi des outils pour inté-
de développer de nouvelles compétences et de nouveaux grer ces enjeux dans la formulation des changements attendus,
métiers. Elles amènent également les organisations à revoir aussi bien au niveau individuel qu’aux niveaux organisationnel
leur stratégie et leurs pratiques, et bousculent les politiques et systémique, de même que dans le S&E du RC. Ce chapitre est
publiques et les cadres réglementaires nationaux. une bonne base de réflexion sur les capacités à renforcer pour
Il est donc essentiel d’intégrer ces enjeux à la formulation des atteindre les objectifs de développement durable permettant
changements visés à travers les appuis au RC, et de suivre & d’assurer la transition écologique et solidaire.
évaluer ces changements pour mieux répondre à ces nouveaux
défis.
x si votre projet porte sur l’un des 3 niveaux de RC évo- x vous souhaitez améliorer un dispositif existant ou
qués : en prenant ce niveau comme fil conducteur construire un DSE de bout en bout (besoin global/ques-
(suivez les étiquettes !) , tion de méthode) : commencez par le guide méthodo-
logique (chapitre 1),
CHAPITRE 1
CHAPITRE 4
CHAPITRE 1
Des recommandations et bonnes Un inventaire d’outils et de méthodes de S&E qualitatifs adaptés aux
pratiques en réponse à ces différents types d’appui.
questions, alimentées par des
retours d’expérience.
Une proposition de parcours Un renvoi vers une matrice Une check-list des prérequis pour
type pour le déploiement de ces d’indicateurs adaptés au suivi des réussir le S&E de son appui au RC.
méthodes. changements (voir version détaillée
au chapitre 3).
CHAPITRE
20 1 GUIDE MÉTHODOLOGIQUE
1.1. Analyse qualitative : Comme l’explique le F3E dans son guide sur le S&E des
de quoi parle-t-on ? Approches Orientées Changement, l’analyse qualitative des
changements revient à observer des évolutions d’acteurs
(individuels et/ou collectifs), qui peuvent concerner :
Comme expliqué dans le chapitre Avant de démarrer 2.1, la x des comportements, états d’esprit, représentations,
principale difficulté du S&E des appuis au RC réside dans la
nécessité de suivre des changements complexes et diffus, qui x des relations entre les acteurs (collaboration, rapports de
ne sont pas toujours assortis de résultats tangibles et faci- force, etc.),
lement objectivables (ex : améliorer les services rendus par x des connaissances, des savoir-faire, une organisation, des
une organisation, améliorer les savoir-être et savoir-faire des règles, des actions ou pratiques (que l’acteur ne faisait pas
agents, améliorer la gouvernance d’une politique publique). avant, ou qu’il faisait différemment).
Le suivi de ces changements se fait grâce à des méthodes Pour mesurer ces changements, il est pertinent :
d’analyse qualitative reposant sur la qualification et l’éva-
x de donner la parole, de manière organisée, aux acteurs clés
luation des changements par les principaux acteurs et/ou
du projet et de son environnement,
bénéficiaires des appuis.
x de porter un regard pluriel sur le projet, les acteurs, l’en-
vironnement, et ainsi prêter attention aux petits et grands
changements.
Comportements,
états d’esprits,
représentations
Il s’agit ensuite de trouver un équilibre entre les témoignages
Actions ou
pratiques Relations individuels et collectifs d’une part, et de récolter des indices
(que l’acteur entre acteurs pour compléter ces témoignages et rendre les changements
ne faisait (collaboration,
rapports de observés plus « tangibles » (ex : exemple de mise en applica-
pas avant, ou
différemment) CHANGEMENT force, etc.) tion d’une pratique ou d’une procédure, chiffres clés, données
quantitatives recueillies via les enquêtes par questionnaire,
etc.).
La collecte de ces témoignages et analyses peut se faire via :
Organisation, Connaissances,
règles savoir-faire x des observations de terrain et entretiens avec les parties
prenantes du projet,
x des enquêtes par questionnaires,
x des focus groupes et/ou ateliers d’échange avec les parties
Source : Schéma adapté du guide du F3E sur le S&E des approches orientées prenantes.
changement
CHAPITRE
GUIDE MÉTHODOLOGIQUE 1 21
Attentes de l’employeur
L’employeur identifie ses attentes vis-à-vis des connaissances,
capacités et attitudes de l’employé à l’égard du travail
Satisfaction Insatisfaction
6. Troisième Programme indicatif de coopération (PIC III) passé entre la République du Mali et le Grand-Duché de Luxembourg sur la période 2015-2019, avec pour objectif d’appuyer le
gouvernement malien dans ses efforts visant à réduire la pauvreté, à travers un appui à la croissance inclusive et durable et à la réduction de l’insécurité alimentaire.
CHAPITRE
22 1 GUIDE MÉTHODOLOGIQUE
REX
1.2. Faire de la place à l’inattendu constatés, même si non prévus dans le cadre logique et/ou
dans la théorie du changement de l’intervention, pour s’inter-
roger sur les causes de ces changements et ajuster le mode
Le suivi qualitatif des changements peut porter sur des chan- opératoire en conséquence. Ces méthodes permettent égale-
gements attendus et inattendus. Les processus de RC n’étant ment de faire évoluer des interventions qui n’auraient pas fait
pas linéaires, et les liens de cause à effet parfois difficiles à l’objet d’une logique d’intervention clairement définie, en préci-
anticiper, il peut être intéressant de partir des changements sant les chemins de changement au fil de l’eau
CHAPITRE
GUIDE MÉTHODOLOGIQUE 1 23
FICHES MÉTHODES
Le recueil de ces changements inattendus peut se faire La méthode de la « récolte des incidences »
par les entretiens (individuels et/ou collectifs) et les (appelée « outcome harvesting » en anglais) consiste à
enquêtes précédemment évoquées. Il existe également recueillir des preuves de changement chez les parties pre-
des méthodes plus complètes permettant de recueillir nantes/bénéficiaires d’une intervention, puis à évaluer
mais aussi de synthétiser et de hiérarchiser les change- la contribution de celle-ci à ces changements. A la diffé-
ments observés. rence du « Changement le plus significatif », les change-
ments sont repérés à travers une analyse documentaire
La méthode du « Changement le plus signi-
en chambre (en s’appuyant notamment sur les rapports
ficatif » est une technique de suivi & évaluation qui de projet), et confrontés ensuite aux points de vue des
consiste à recueillir des récits de bénéficiaires ou de por- parties prenantes dans des focus groupes, avant d’être
teurs d’un projet sur les changements ayant eu lieu au hiérarchisés.
cours de l’intervention. Ces multiples « récits de change-
ment » permettent de rendre compte de la complexité du Cette méthode est particulièrement utile lorsque les
terrain et offrent ainsi une image plus fine des évolutions objectifs et les activités ne sont pas suffisamment précis
MAP OF OUTCOMES
à l’œuvre. Le nombre de récits visé dépend du budget et ou mesurables au moment de la planification d’une inter-
du temps que l’on peut consacrer à la démarche. Un plus
(1) ATI oversight (2) Chile ATI agency
vention. La méthode est donc adaptée à l’évaluation de
grand nombre de récits permet d’avoir une image plus fine
agencies in Mexico
and Chile conducted
peer exchanges to
proposed online
mechanism to
share knowledge
(11) Colombia’s
ATI agency formally
(17) Network agreed
(18)* ATI agencies
in Brazil, Chile,
Mexico, Peru and
situations dynamiques et incertaines.
to conduct first mystery
de l’intervention,
2011
qui procède à l’identification
2012
des chan-
2013
Faible Moyenne Forte
gements les plus significatifs sur la base des critères de
Institutional changes
Outcomes related to societal, policy and organizational changes
Learning/capacity changes
Other outcomes related to awareness, knowledge or
Contribution
sélection prédéfinis.
Commitment, participatory priority setting, transparency skills, collaborative action, or the use of knowledge or (du projet au
innovative solutions.
Guidance to implement ATI policy
Effectiveness of ATI network and agencies * Outcomes selected for substantiation; see sidebar.
changement)
Ces méthodes sont décrites de façon plus détaillée dans les fiches méthode figurant au chapitre 2.
CHAPITRE
24 1 GUIDE MÉTHODOLOGIQUE
1.3. Déployer ces méthodes dans Les changements intermédiaires ou petits pas peuvent être
identifiés et analysés à un rythme semestriel ou annuel. La col-
le temps : le parcours du DSE-M lecte et l’analyse des grands changements (ou changements
finaux) nécessite en revanche plus de recul et se fait de façon
Le S&E des changements s’effectue en continu selon l’enchaî- plus espacée (tous les 2-3 ans en fonction des interventions). Il
nement collecte – analyse – remontée – ajustement, illustré par peut être intéressant de faire correspondre cette analyse avec
le schéma ci-dessous. la conduite des évaluations intermédiaires et ex-post, pour que
ces dernières s’en nourrissent.
Pour l’analyse des changements intermédiaires ou petits
Ajustement pas, il est recommandé d’utiliser des méthodes peu coûteuses
du projet Collecte des
changements et faciles à déployer, comme des entretiens individuels ou col-
lectifs avec les principaux acteurs du projet.
Pour l’analyse des grands changements ou changements
finaux, il est possible de déployer des méthodes plus élabo-
Remontée rées, comme la conduite d’enquêtes par questionnaire et/ou
de l’information l’organisation d’ateliers réunissant l’ensemble des parties pre-
aux instances Analyse &
décisionnaires priorisation des nantes de l’intervention, en particulier les usagers/bénéfi-
changements ciaires finaux.
GUIDE MÉTHODOLOGIQUE 1 25
Les démarches de S&E sont à adapter selon les niveaux de RC tème de suivi du niveau de la satisfaction des bénéficiaires
sur lesquels portent les appuis, et selon le type d’intervention. et de l’évolution de leurs compétences. Ensuite, on cherchera
Les paragraphes ci-dessous présentent quelques exemples à mesurer le degré d’application des compétences acquises
de méthodes plus spécifiquement adaptées à chaque niveau en situation de travail et si possible, de les relier aux perfor-
d’appui. mances des organisations soutenues. Les appuis au niveau
individuel sont en effet généralement reliés à des enjeux plus
macro.
Pour faciliter la mise en place de ce type de dispositif de suivi,
Lorsque les appuis portent sur le niveau individuel, qu’il il est possible de se référer au modèle de Kirk Patrick, qui dis-
s’agisse de programmes de formation ou de coaching/mento- tingue quatre niveaux dans la montée en compétence et pro-
rat, il est fortement recommandé de mettre en place un sys- pose des outils adaptés au suivi de chacun des niveaux.
NIVEAU 4 : RÉSULTATS
Si les trois premiers niveaux sont directement liés
NIVEAU 2 : APPRENTISSAGES à l'impact sur l'apprenant lui-même, le quatrième
Ce second niveau est celui de l'évalua- niveau s'intéresse aux bénéfices factuels de la
tion pédagogique : ce qu'il a appris. Pour formation pour l'organisation et fait le lien avec le
ce faire, il est recommandé de conduire niveau supérieur. Il peut être apprécié via des
un test d’entrée et un test de sortie. Cela observations de terrain et/ou des entretiens
4 individuels et collectifs avec les représentants de
a l’avantage de faire ressortir l’évolution
des compétences directement liée à la RÉSULTATS l’organisation.
formation réalisée.
3
COMPORTEMENTS
2
APPRENTISSAGES
NIVEAU 3 : COMPORTEMENTS
1 Le troisième niveau s'attache à
RÉACTIONS estimer les conséquences opéra-
NIVEAU 1 : RÉACTIONS tionnelles pour l’apprenant : ce qui a
Ce premier niveau permet de évolué dans sa manière de travailler. Il
mesurer le degré de satisfaction peut être évalué via la conduite
de l'apprenant, ce qu'il a apprécié. d’enquêtes de suivi post-formation sur
Il peut être évalué par des le terrain, auprès des apprenants
questionnaires de satisfaction à directement ou de leurs supérieurs
la sortie de la formation. hiérarchiques.
Une fiche méthode plus détaillée est fournie au Chapitre 2, de même que des exemples d’outils pour le moni-
toring individuel au Chapitre 3 (questionnaire de satisfaction et questionnaire de suivi post-formation, extraits
du guide RC de LuxDev).
CHAPITRE
26 1 GUIDE MÉTHODOLOGIQUE
Lorsque les appuis visent à accompagner la transforma- Lorsqu’il s’agit d’appuis plus systémiques, comme l’appui à la
tion d’une organisation, il est possible et indiqué de suivre et conduite d’une réforme sectorielle, il est recommandé de s’ap-
d’évaluer la progression des structures appuyées en termes puyer sur le diagnostic institutionnel initial pour définir les prin-
de maturité organisationnelle et de performance. Cela peut se cipaux axes de renforcement des capacités, et de s’appuyer sur
réaliser à travers un suivi des feuilles de route élaborées suite cette feuille de route pour identifier les éléments devant faire
aux diagnostics réalisés en début de processus, avec une fré- l’objet d’un suivi régulier. La Commission européenne a notam-
quence annuelle par exemple. ment développé un cadre d’analyse des programmes secto-
riels nationaux qu’elle appuie et de leur système de gouvernance.
Pour ce type d’appui, des outils d’évaluation de la capacité orga-
Celui-ci repose sur 5 piliers : stratégie et politique sectorielles,
nisationnelle peuvent être inclus dans le dispositif de S&E, per-
budget sectoriel, cadre de coordination sectorielle, cadre insti-
mettant de suivre l’évolution des capacités de la structure selon
tutionnel et capacités, système de suivi de la performance. Sur
une grille de critères pondérés, régulièrement soumise à l’éva-
cette base, un outil d’analyse a été développé par LuxDev et est
luation croisée des différentes parties prenantes. De tels outils
présenté au Chapitre 2. L’outil d’analyse de la Commission Euro-
permettent d’instaurer une dynamique continue de renforce-
péenne est également présenté au Chapitre 3.
ment des capacités de l’organisation. L’outil de mesure de l’au-
tonomisation des organisations développé au Mali avec l’appui Comme développé au Chapitre 1.2.4, lorsque l’intervention
de LuxDev et décrit au Chapitre 3 est un bon exemple. impacte plusieurs structures parties prenantes d’un système, il
est recommandé de réaliser ce travail de diagnostic au niveau de
Le Cadre d’Auto-évaluation de la fonction publique (CAF) est un
chacune des structures, et de décliner la stratégie/le plan de
exemple plus complexe mais aussi plus complet d’outil de ce type. Il
RC global en mini-plans de RC adaptés à chacune d’entre elles.
repose sur un principe d’auto-évaluation participative de l’organisa-
tion7 à intervalles réguliers sur la base de 9 critères, et vise à favo- L’analyse des effets des appuis au RC à moyen/long terme peut
riser l’intégration du principe d’amélioration continue au sein des également se faire en mesurant la qualité du service public
organisations publiques. Conçu comme un outil de gestion totale rendu, avec des méthodes comme celle du patient/client caché
de la qualité, il a été développé par le secteur public pour le sec- ou par l’intermédiaires de boîtiers proposant 3 ou 4 smileys
teur public et inspiré du modèle d’excellence de la Fondation euro- pour mesurer la satisfaction des usagers à chaud.
péenne pour la gestion de la qualité (EFQM).
Il repose sur l’idée que les résultats en matière de perfor-
mances clés, s’ils font l’objet d’une bonne adhésion de la part du 1.5. Ce qu’il faut retenir
personnel de la structure et sont remontés à intervalles régu-
liers aux décideurs, peuvent créer une dynamique d’améliora-
pour réussir son analyse
tion continue et conduire à l’excellence. qualitative
S’étalant sur le temps long, cette méthode est adaptée aux
structures disposant de la maturité organisationnelle suffi- x Donner la parole, de manière organisée, aux acteurs
sante pour mobiliser un ou plusieurs groupes d’auto-évalua- clés de l’intervention et de son environnement.
tion, et mettre en place les différentes instances de concerta- x Trouver un équilibre entre les témoignages individuels
tion/décision. Elle nécessite également une forte implication et collectifs.
des décideurs, et un accompagnement des personnes enga- x Associer les acteurs à la formulation mais aussi à la
gées dans les groupes d’auto-évaluation. priorisation des changements observés.
x Faire de la place à l’inattendu.
x Objectiver autant que possible les témoignages par
L’outil de mesure de l’autonomisation des des illustrations tangibles (ex : exemple de mise
organisations de même que le CAF sont pré- en application d’une pratique ou d’une procédure,
sentés de façon plus détaillée dans les fiches chiffres clés, données quantitatives recueillies via les
méthode du Chapitre 2. enquêtes par questionnaire).
x Questionner aussi bien les changements que les che-
mins de changement (comment en est-on arrivé là ?).
x Alterner pauses des petits pas et des grands pas,
pour prêter attention aux petits et grands change-
ments, avec mobilisation d’outils/méthodes adaptés à
chaque niveau d’analyse.
x Choisir des outils/méthodes adaptés au niveau de
7. L’auto-évaluation est réalisée par un ou plusieurs groupes de 12 personnes maximum, aussi
représentatifs que possible de l’organisation (voir Annexe 1.5 pour plus d’information). l’appui et à la nature des activités.
CHAPITRE
GUIDE MÉTHODOLOGIQUE 1 27
2.1. Quatre types d’indicateurs gement organisationnel). Ils peuvent prendre la forme d’indi-
cateurs de processus ou de progrès pour refléter la progres-
pour quatre niveaux de suivi sivité des changements (voir chapitre 1.2.3).
x Les indicateurs de réalisations (ou d’activités) sont basés
Le suivi des changements ne se limite pas au suivi d’indica- sur les actions concrètes mises en œuvre dans le cadre
teurs. Toutefois, ce dernier permet d’objectiver certains élé- d’une intervention. Ils ne permettent pas à eux seuls de
ments du S&E, en complément de l’analyse qualitative. suivre l’impact de ces actions sur les systèmes et les bénéfi-
ciaires finaux, mais permettent de rendre compte des acti-
Dans ce guide, nous vous proposons de distinguer 4 types d’in- vités effectivement mises en œuvre, et peuvent être utili-
dicateurs, correspondant à différents niveaux de suivi des sés pour expliquer l’atteinte de tel ou tel changement. Ex :
interventions et situés au croisement des indicateurs de la ToC nombre et nature des formations dispensées, nombre et
et du cadre logique. nature des processus impulsés au sein d’une organisation,
x Les indicateurs de changements finaux (ou d’effets) : ils etc. Ils peuvent correspondre aux indicateurs d’extrants du
correspondent aux changements finaux attendus. Ils vont cadre logique.
donc au-delà des capacités. Ils reflètent les effets du RC sur x Les indicateurs de moyens (ou d’intrants) concernent les
l’environnement et les conditions de vie des bénéficiaires moyens et/ou conditions à réunir en début d’intervention
finaux (amélioration de la performance individuelle et col- pour permettre la mise en œuvre des actions. Appelés indi-
lective, du fonctionnement et de la gouvernance d’un sec- cateurs d’intrants dans le cadre logique, ils constituent une
teur, de la qualité d’un service rendu, etc.). Également appe- check-list de préalables essentiels à la réussite de l’inter-
lés indicateurs d’effet dans la ToC, ils peuvent correspondre vention. Ex : part du budget disponible, moyens RH, pré-
aux indicateurs des objectifs spécifiques dans le cadre sence de préalable type fiche de poste, organigramme ou
logique. autre.
x Les indicateurs de changements intermédiaires (ou de Ces indicateurs peuvent être définis à partir de la ToC et/ou
résultats) : ils reflétent les acquis essentiels pour atteindre du cadre logique. En effet, comme expliqué au chapitre Avant
les effets escomptés, autrement dit les capacités acquises de démarrer 2.1, la ToC permet, à partir d’une vision positive et
aux niveaux individuel (ex : amélioration des savoir-être, partagée du futur souhaité, de définir les changements macro
savoir-faire et savoir-agir du personnel), organisationnel escomptés (les effets) et d’identifier les étapes pour y parve-
(ex : amélioration des pratiques managériales d’une struc- nir : résultats ou changements intermédiaires, produits, acti-
ture) ou systémique (ex : clarification des rôles et responsa- vités à mettre en œuvre. S’ils ne sont pas souvent formulés en
bilités des acteurs intervenant dans un même secteur, éla- termes de changements escomptés, les objectifs spécifiques
boration d’une feuille de route sectorielle). du cadre logique peuvent être assimilés aux effets ou chan-
Ils doivent être plus précis que les indicateurs de change- gements macro, et les résultats visés aux changements inter-
ments finaux, et plus facilement objectivables (Ex : % de médiaires. La ToC peut d’ailleurs être utilisée pour reformuler
personnes formées ayant mis en application une des com- les objectifs et résultats d’un projet en termes de changements
pétences visées, part des nouveaux processus appliqués macro et intermédiaires.
dans une organisation, % du personnel adhérant à un chan-
CHAPITRE
28 1 GUIDE MÉTHODOLOGIQUE
Pour lesquels un nb
Indicateurs de
RESULTATS
RESULTATS de changements RESULTAT 1 RESULTAT 2 RESULTAT 3 changements
intermédiaires
sont nécessaires intermédiaires
SOUS-RESULTAT SOUS-RESULTAT SOUS-RESULTAT
Pour lesquels un nb
PRODUITS de produits et services Indicateurs de
ACTIVITES réalisation
sont nécessaires
Niveaux d’indicateurs dans une ToC Niveaux d’indicateurs dans un cadre logique Indicateurs de RC
Les 4 types d’indicateurs proposés ici se situent à la croi- • Quelles sont les capacités que je cherche à développer
sée des indicateurs ToC et cadre logique. Pour les identifier, chez les individus, aussi bien en termes de savoir-être que
il est conseillé de partir des changements finaux ou macro de savoir-faire ou de savoir-agir ?
escomptés pour remonter vers les moyens (ou intrants), • Comment le projet doit-il contribuer à faire évoluer mon
comme illustré ci-dessous. organisation, aussi bien en termes de fonctionnement
La formulation des indicateurs peut ainsi se faire en réponse interne/stratégie que vis-à-vis de ses interactions avec
aux questions suivantes. son environnement ?
• Quels sont les changements structurels que le pro-
x Quels sont les changements macro que je cherche à pro-
jet cherche à provoquer dans le fonctionnement de mon
voquer via mon intervention ? Autrement dit, quels sont les
secteur/environnement ?
effets de moyen/long terme recherchés sur les conditions
de vie des bénéficiaires finaux et sur leur environnement ? x Quelles activités faut-il que je mette en œuvre pour atteindre
ces résultats ?
x Quels sont plus concrètement les changements intermé-
diaires ou les résultats que je dois obtenir pour réaliser ces x Quels moyens faut-il que je mobilise pour réaliser ces
changements ? Autrement dit : activités ?
La matrice d’indicateurs fournie au Chapitre 3 propose une liste d’indicateurs utilisables à tous les
niveaux de suivi et pour chaque niveau d’appui au RC (individuel, organisationnel, systémique). Les indi-
cateurs peuvent être utilisés en tout ou partie en fonction de la complexité du suivi, et adaptés au cas par
cas selon les projets.
CHAPITRE
GUIDE MÉTHODOLOGIQUE 1 29
2.3. Intégrer les spécificités afin de refléter au mieux les capacités à mesurer. Ils doivent
des indicateurs de RC également s’accompagner d’une analyse qualitative pour
évaluer la contribution de l’intervention aux changements
observés (voir Chapitre 1.1).
x Formuler les indicateurs de résultats.
Les changements liés au RC étant souvent diffus et complexes,
• indicateurs de progrès ou de processus : les change-
les indicateurs sont parfois difficiles à définir. Les conseils et
ments se faisant sur la durée, les indicateurs de résultats
astuces suivants seront utiles pour pallier certaines difficultés.
peuvent permettre d’établir des valeurs cibles progres-
x Choisir des indicateurs indirects (« proxy »). sives à atteindre ou de refléter des résultats attendus à
différents moments de la mise en œuvre d’une interven-
Là où des mesures usuelles directes ne peuvent être réalisées,
tion, et au-delà (ex-post). Ils constituent ainsi autant de
sont trop complexes et/ou coûteuses, il peut être utile de choi-
balises dans le pilotage de l’intervention.
sir des indicateurs associés à des effets indirects des projets en
guise d’indicateurs d’effets ou de résultats (ex : suivi de l’évolu- Par exemple, il pourrait être attendu du RC opéré auprès
tion de la performance d’une organisation pour évaluer l’acqui- d’une organisation paysanne qu’elle soit capable, à l’issue
sition de compétences individuelles). Par nature, ces indica- de la première année, d’organiser seule une assemblée
teurs sont particulièrement soumis à l’influence de facteurs générale, de tenir ses comptes au bout de la 3e année, et
externes et doivent donc être très soigneusement choisis que son bilan financier soit équilibré à partir de la 5e année.
CHAPITRE
30 1 GUIDE MÉTHODOLOGIQUE
• Indicateurs composites : les indicateurs composites x Enfin, outre la mesure des activités et de l’évolution concrète
aident à mesurer les effets complexes difficilement reflé- des capacités des bénéficiaires, il est intéressant de prévoir
tés par une seule variable. Ils se composent de sous-in- un certain nombre d’indicateurs destinés à mesurer l’ef-
dicateurs mesurant les différentes dimensions du chan- ficacité et l’efficience du mode opératoire des appuis au
gement, et permettent d’avoir une vision plus fine du RC, comme :
changement obtenu (ex : % de bénéficiaires d’une forma- • la qualité et l’adéquation de l’assistance technique mise en
tion ayant mis en application au moins 1 des méthodes place en appui aux porteurs de projets,
transmises en formation).
• la qualité du travail de S&E réalisé (régularité du suivi, suivi
x Que ce soit au niveau des effets ou des résultats, il est d’indicateurs de changements, utilisation de méthodes
recommandé de formuler des indicateurs sexo-spéci- d’analyse qualitative…),
fiques pour suivre de manière ciblée les changements obte- • l’engagement des parties prenantes dans le S&E.
nus au niveau des hommes et des femmes, et analyser les
dynamiques de changement en termes d’égalité et d’équité Ces indicateurs peuvent se retrouver aussi bien au niveau des
de genre. moyens qu’à celui des réalisations. De tels indicateurs n’ont pas
vocation à apparaître dans les rapports de S&E de l’interven-
tion, mais peuvent servir à améliorer le pilotage de l’interven-
tion par le porteur de projet.
CHAPITRE
GUIDE MÉTHODOLOGIQUE 1 31
2.4. Bonnes pratiques et retours x Qu’est-ce qui peut/doit être suivi via des indicateurs, et
qu’est-ce qui doit faire l’objet d’un suivi qualitatif plus ouvert
d’expérience via les méthodes décrites au Chapitre 2 ?
x Quels moyens et capacités aurons-nous pour collecter, ana-
PRIORISER LES CHANGEMENTS lyser et utiliser les informations recueillies ? 9
ET LES INDICATEURS
S’APPUYER EN PRIORITÉ
Pour éviter la création d’usines à gaz, il est recommandé de
limiter le nombre d’indicateurs. D’une façon générale, il s’agit
SUR LES INDICATEURS NATIONAUX
d’éviter de collecter des données inutilement. Pour une inter- Il est recommandé, autant que possible, de s’appuyer sur les indi-
vention brève et à petite échelle, 4 ou 5 indicateurs suffiront. cateurs nationaux pour construire la matrice d’indicateurs d’une
Pour une intervention d’envergure, 3-4 indicateurs par niveau intervention. Lorsque les indicateurs nationaux ne permettent
de suivi devraient suffire. Les questions suivantes vous aide- pas de suivre intégralement les changements auxquels l’inter-
ront à prioriser les changements et les indicateurs à suivre. vention souhaite contribuer, il est recommandé d’intégrer les
indicateurs existants au dispositif, et de compléter par des indi-
x À qui est destiné le suivi des changements ?
cateurs dits «résiduels», adaptés aux particularités de l’inter-
x Quels sont les éléments les plus à même d’objectiver l’at- vention, qui feront l’objet de méthodes spécifiques de suivi et de
teinte des résultats et la réalisation des effets visés ? collecte.
10. 3ème Programme indicatif de Coopération entre la République du Niger et le Grand-Duché de 9. Guide du F3E sur le S&E des approches orientées changement
Luxembourg, couvrant la période 2016-2020.
CHAPITRE
32 1 GUIDE MÉTHODOLOGIQUE
Dans le cadre du PIC IV Sénégal-Luxembourg, une straté- Pour chacun de ces acteurs, un diagnostic rapide a été
gie et un plan d’appui au RC ont été élaborés pour chaque réalisé pour préciser leurs besoins. Puis, des ateliers de
secteur d’intervention (Santé et Formation professionnelle priorisation ont été organisés : sur la base des activités
et technique). Pour la Santé par exemple, le plan global a définies dans les plans de RC généraux, les participants
pour objectif général de « contribuer de manière durable ont identifié des actions concrètes permettant d’atteindre
au renforcement du système et des capacités des acteurs les changements visés.
de la santé et de la protection sociale dans la zone de
Pour le suivi, un tableau de bord opérationnel a été élaboré
concentration opérationnelle ». Ces plans d’appui au RC
(revue trimestrielle). La plupart des indicateurs figurant
généraux ont été déclinés en mini-plans de RC opération-
dans ces mini-plans sont des indicateurs des plans de RC
nels par acteur clé (acteurs clés porteurs de changements
nationaux, à l’exception de quelques indicateurs d’activité.
identifiés pendant l’élaboration de la ToC).
CHAPITRE
GUIDE MÉTHODOLOGIQUE 1 33
REX Suivre les indicateurs d’un programme par niveau de RC et par acteur
(Niger, PIC III)
Dans le cadre du PIC III Niger-Luxembourg, une matrice de de ce livrable, pérennisation du changement) et sont
plan intégré de RC ainsi qu’une matrice de suivi de ce plan classifiés selon :
ont été développés pour suivre les effets des appuis au RC
sur l’ensemble du secteur d’intervention, de façon simul- • Les différents domaines d’intervention en RC,
tanée. Ces matrices ont été conçues sur la base d’un dia- • Les activités du RC,
gnostic organisationnel détaillé, réalisé au préalable.
x la matrice intègre aussi des colonnes de notation des
La matrice de plan intégré de RC reprend les principales valeurs cibles et des valeurs atteintes annuelles, ainsi
tâches de l’AT en les classifiant selon i) le niveau de RC qu’une partie commentaire pour préciser le contexte.
concerné, ii) les objectifs visés. L’entrée se fait par inter-
vention et concentre l’ensemble des activités de RC de l’AT Ces matrices sont mises à jour une fois par an. L’objectif
à destination des divers partenaires du projet. est de pouvoir réaliser une évaluation à 360 degrés. Ainsi,
pour chaque période de collecte déterminée, la matrice
La matrice de suivi de ce plan répond aux principes suivants :
est remplie par l’AT et le partenaire concerné, puis ces der-
x l’entrée se fait par partenaire (1 partenaire = une matrice niers comparent leur notation et discutent des éventuels
de suivi), points de divergence. Enfin, ils élaborent une synthèse
x les indicateurs de suivi du RC sont exprimés aux avec une seule matrice qui sert de référence pour planifier
3 niveaux (production d’un livrable, assurance de l’usage la suite des activités.
x Choisir des indicateurs à la fois opérationnels et de x Adapter la temporalité du suivi à chaque type d’indica-
changements (intermédiaires et finaux) pour pouvoir teur (petits pas vs grands pas).
objectiver les chemins de changements. x Prioriser les indicateurs (se limiter à 4-5 d’indicateurs
x Partir des indicateurs de changements macro ou d’effet pour les interventions brèves et à petite échelle, pas
plus d’une quinzaine d’indicateurs pour les interventions
pour définir les indicateurs de résultats, de réalisations
d’envergure).
et de moyens.
x Fusionner les indicateurs redondants lorsque le projet
x Choisir des indicateurs indirects pour mesurer les intervient à plusieurs niveaux de RC.
effets lorsque ces derniers ne sont pas directement
x Décliner le référentiel d’indicateurs pour chaque acteur
mesurables.
du projet dans le cadre des appuis systémiques.
x Penser les indicateurs de résultats comme des indica- x Définir la valeur de référence (« baseline ») pour chaque
teurs de progrès. indicateur retenu, dès le démarrage.
CHAPITRE
34 1 GUIDE MÉTHODOLOGIQUE
3.1. S’appuyer sur les dispositifs lité des partenaires nationaux (maîtrise d’ouvrage et acteurs
sectoriels). Le S&E de l’intervention est alors réalisé par les
de suivi nationaux personnes en charge du S&E au niveau national, à partir des
indicateurs nationaux.
Pour faciliter la collecte de données, mais aussi et surtout pour x Dans le cadre d’un appui à un programme national secto-
garantir la bonne appropriation de la logique de S&E et de ses riel avec un focus territorial ou thématique (configuration
résultats par les acteurs nationaux, il est essentiel d’adosser 2), le DSE peut être mixte avec des indicateurs nationaux,
autant que faire se peut le DSE de l’intervention aux dispositifs dont le suivi repose sur le DSE national, et des indicateurs
de suivi nationaux. spécifiques au projet, suivis directement par le porteur de
Dans le cadre d’interventions financées par des partenaires tech- projet, car les besoins en S&E ne sont pas complètement
niques et financiers extérieurs, trois situations sont possibles. couverts par les DSE nationaux.
x Dans le cadre d’une approche sectorielle intégrale ou d’un x Dans le cadre d’un appui ne s’inscrivant pas dans un cadre
appui budgétaire (configuration 1), il y a un seul DSE qui est de politique publique bien défini (configuration 3), le DSE
celui du secteur appuyé et qui est sous la seule responsabi- peut être ad hoc et reposer entièrement sur le porteur de
projet.
Dans tous les cas, le DSE de l’intervention doit permettre de renforcer les capacités de S&E locales, en confortant le
DSE national (configuration 1), en transférant les innovations développées dans le cadre de l’intervention vers les parte-
naires nationaux (configuration 2), ou en aidant les partenaires appuyés à développer la fonction S&E (configuration 3).
CHAPITRE
GUIDE MÉTHODOLOGIQUE 1 35
COPIL
RÉFÉRENTS
Une fiche de poste type pour le recrutement d’un(e) pilote de S&E est proposée au Chapitre 3. Elle insiste
principalement sur les compétences suivantes :
x capacité à proposer des méthodes d’analyse qualitatives innovantes, en phase avec les objectifs du S&E,
x capacité à impulser des processus transversaux et parfois nouveaux au sein d’une organisation,
x maîtrise des méthodes d’intelligence collective (animation d’ateliers collectifs notamment) et capacité
à mobiliser différentes parties prenantes autour d’un objectif et d’un processus commun,
x capacité de communication aussi bien interne qu’externe.
11. Largement inspirée de la fiche de poste développée par l’AFD dans sa boîte à outils sur le suivi & évaluation
CHAPITRE
36 1 GUIDE MÉTHODOLOGIQUE
Pour remplir leurs objectifs, il est important que les personnes Les parties prenantes d’une intervention peuvent être :
impliquées dans le DSE-M disposent de temps dédié et des
moyens matériels nécessaires.
Il est donc important de s’appuyer sur le diagnostic initial pour
x au niveau individuel et/ou organisationnel : les bénéficiaires
identifier :
finaux (publics ciblés par les appuis individuels, personnel
x les outils/process de S&E déjà existants (s’inscrire dans d’une organisation), les différents services d’une organisa-
l’existant, ne pas démultiplier les outils), tion ou encore les partenaires de l’organisation,
x les moyens à disposition des personnes concernées pour
réaliser le S&E (moyens humains et matériels), de même que
leurs capacités. x au niveau systémique : les bénéficiaires finaux (ex : usa-
gers d’un service), les organisations nationales et/ou locales
Si les moyens ne sont pas suffisants (absence de personnel
impliquées dans le secteur visé (ministères, organisations
dédié, personnel peu ou pas formé, etc.), il faut prévoir un ren-
parapubliques, collectivités), de même que les éventuelles
forcement de ces moyens dans le plan de renforcement des
organisations de la société civile ou autres acteurs privés
capacités lui-même.
impactés par l’intervention.
Enfin, il est important, afin de procéder aux ajustements poin-
Le diagnostic initial doit permettre d’identifier :
tés comme nécessaires dans le cadre du S&E, de réserver une
enveloppe dans le budget de l’intervention pour le finance- x les parties prenantes,
ment des actions d’amélioration identifiées via le S&E.
x la façon dont chaque partie prenante contribue à l’atteinte
des changements visés,
Un outil de diagnostic rapide des capaci- x l’intérêt de chaque partie prenante pour le S&E et les moyens
tés des porteurs de projets en matière de dont elle dispose pour y participer.
S&E, développé par l’AFD dans le cadre de
sa boîte à outils sur le S&E, est proposé au Pour que le dispositif soit efficace, il convient de définir claire-
Chapitre 3. Il est conseillé de l’utiliser avant ment les rôles et responsabilités de chaque partie prenante,
le démarrage de l’intervention, dans le cadre et de préciser leur niveau d’implication :
du diagnostic plus général de la situation de x participation à la collecte d’informations (remontées d’infor-
départ réalisé en phase d’identification. mations quantitatives ou qualitatives, suivi d’indicateurs),
x participation à l’analyse et à la hiérarchisation des change-
ments (ateliers des petits et grands pas),
x participation aux temps d’arbitrage et de décision (réunion
d’arbitrage de fin d’année notamment).
GUIDE MÉTHODOLOGIQUE 1 37
La définition des rôles et des responsabilités peut être réalisée PARTIE PARTIE PARTIE ...
à travers un document de référence du type manuel de S&E. PRENANTE PRENANTE 2 PRENANTE
Il est recommandé de le partager avec toutes les parties pre- 1 3
nantes, pour les mettre toutes au même niveau d’information. Activité 1 C A A
Pour que ces parties prenantes restent impliquées dans la Activité 2 A R C C
démarche sur la durée, il est important de veiller à ce que les
Activité 3
enseignements tirés du S&E leur soient utiles aussi directe-
ment, et donc de les impliquer dans le choix des indicateurs et ...
la construction du DSE dès la formulation du projet.
Exemple de matrice RASCI
RÉUNIONS D’ARBITRAGE
Avant de démarrer votre projet, renseignez le quizz ci-dessous pour garantir un S&E efficace. OUI NON EN COURS
Cette personne dispose-t-elle des compétences et des outils nécessaires à l’exercice de ses fonctions ?
Si ce n’est pas le cas, avez-vous mis en place des mesures d’accompagnement spécifiques à son égard ?
Avez-vous une idée claire des parties prenantes de votre intervention et de leurs rôles respectifs dans le
S&E de l’intervention ?
Avez-vous arrêté la composition des différentes instances de votre DSE-M (ateliers des petits et grands pas,
réunion d’arbitrage…) et défini un calendrier de réunions ?
Existe-t-il un référentiel partagé et validé par les parties prenantes (du type manuel de S&E) ?
Avez-vous sanctuarisé une enveloppe dans votre budget pour financer les éventuelles évolutions à apporter
au plan de RC en cours de mise en œuvre ?
38 1 GUIDE MÉTHODOLOGIQUE
Les objectifs du développement durable sont aujourd’hui au Par exemple, pour développer les connaissances d’une collecti-
cœur des projets de développement. Parmi ces objectifs, la vité locale sur le changement climatique, on pourra encourager
prise en compte des enjeux climatiques et environnementaux le dialogue entre cette collectivité et les communautés locales,
dans les projets implique de renforcer spécifiquement cer- qui disposent en général d’une expérience empirique des phé-
taines capacités individuelles et collectives, pour permettre nomènes, de même que des solutions à mettre en place. Il sera
aux porteurs de projets de disposer: également pertinent de mettre en place un système de monito-
ring des impacts du changement climatique sur le territoire, de
1/ d’une meilleure connaissance des enjeux et des phéno-
façon à disposer d’une vision plus précise et actualisée de ces
mènes associés (impact du réchauffement climatique et de la
derniers, et de prendre les mesures les plus efficaces.
pression anthropique sur les milieux, la biodiversité, le climat,
le territoire…), Le tableau ci-dessous fournit une première liste de change-
ments macro attendus à chaque niveau de RC en lien avec ces
et 2/ d’une plus grande capacité à intégrer ces enjeux et à
objectifs, et d’indicateurs de résultats associés.
proposer des mesures d’atténuation et/ou de compensation.
crise écologique
x Individus disposant d’une meilleure connais-
sance des causes et conséquences de la crise
• % des bénéficiaires capables d’identifier ces causes et consé-
quences sur leur territoire
écologique, et capables d’imaginer des projets
• % des bénéficiaires capables de formuler des propositions d’actions
résilients et durables
pour améliorer la préservation environnementale, atténuer les émis-
sions de GES ou favoriser l’adaptation au changement climatique
• Présence d’une feuille de route claire et partagée en matière de
NIVEAU ORGANISATIONNEL
développement durable
• Présence d’un management et de méthodes de travail en phase avec
les objectifs environnementaux et sociaux (E&S)
x Organisations ayant un impact environnemental
• Présence de ressources pour documenter l’impact et les réponses
négatif limité
apportées à la crise écologique
• Prise en compte des informations relatives à la crise écologique
dans les décisions
• Démarche RSE/RSO effectivement mise en oeuvre
x Politiques publiques cohérentes avec les objec- • Compatibilité des documents de politiques publiques avec les objec-
tifs du développement durable et le futur sou- tifs du développement durable du pays
NIVEAU SYSTÉMIQUE
haité, et partagé avec les parties prenantes • Nb d’acteurs/organisations ayant connaissance de cette ambition
x Cadres réglementaires & juridiques permettant • Nb d’acteurs/organisations adhérant à cette ambition
de limiter l’impact négatif des activités humaines • Nb d’acteurs/organisations ayant les moyens de mettre en œuvre
cette ambition
sur l’environnement
• Nb d’acteurs/organisations appliquant le cadre réglementaire
CHAPITRE
GUIDE MÉTHODOLOGIQUE 1 39
D’un point de vue méthodologique, la prise en compte de ces x d’aligner les indicateurs de suivi des projets et/ou des poli-
défis implique : tiques publiques avec des indicateurs d’atteinte des ODD
adaptés aux spécificités des territoires (ou « territorialisés ») ,
x de fédérer les acteurs (d’une organisation ou d’un secteur)
autour d’une vision commune des objectifs poursuivis, por- x de disposer, encore plus que sur des programmes de RC
tée par les décideurs de l’organisation ou du secteur (voir classiques, d’outils de suivi qualitatifs et participatifs per-
focus sur le FSSD ci-dessous), mettant de faire évoluer les chemins de changement au
regard de l’évolution rapide de la situation environnemen-
tale, et donc des mesures à adopter.
FICHES MÉTHODES
Le Cadre pour un développement durable stratégique est souhaité) et de mettre en place des actions et initiatives
une démarche systémique, stratégique est une démarche pour y parvenir.
systémique, stratégique et participative pour intégrer la
Elle se déroule selon un processus itératif en 4 étapes :
perspective développement durable au cœur du métier
des organisations. Développée dès 1989 en Suède, elle est x décliner la notion de développement durable de façon
notamment promue par la platforme My Sensei Lab. Elle opérationnelle, en définissant les conditions de la dura-
s’adresse aux organisations publiques et privées qui sou- bilité (le futur souhaité),
haitent passer de la vision à l’action. Elle offre un cadre x analyser la situation actuelle au regard du futur sou-
structurant et un langage commun sur le développement haité (points forts, points faibles, opportunités…),
durable afin de mieux préparer les changements futurs.
x imaginer des idées de solutions et actions,
Dans l’esprit de la Théorie du Changement, elle permet de
formuler une vision commune pour l’organisation (le futur x sélectionner et définir les priorités en évaluant notam-
ment leur retour sur investissement.
Le Cadre d’auto-évaluation de la responsabi- x la définition d’un plan d’actions pour de meilleures pra-
lité sociétale (CARS) est un outil permettant de faci- tiques en matière de responsabilité sociétale,
liter l’adoption et le suivi de stratégies de responsabilité x la mise en place d’un suivi des actions,
sociétale (notamment environnementale) par les organisa- x la mise en place d’un système de communication et de
tions. Développé par l’administration belge en 2016, il per- dialogue avec l’ensemble des parties prenantes pour
met d’accompagner les organisations dans : identifier leurs attentes et rendre compte de leurs
x l’identification de leur impact sur la société et actions.
l’environnement,
40 1 GUIDE MÉTHODOLOGIQUE
REX Retour sur le dispositif de S&E mis en place dans le cadre du projet
de Décentralisation des Fonds Climat (DFC)
Le projet « Décentralisation des Fonds Climat » est un pro- S’agissant d’un projet de recherche-action, le suivi & évalua-
jet de recherche-action financé par le DFID (Department tion a fait l’objet d’une attention particulière et de moyens
for International Development, UK) et mis en œuvre par conséquents. Un diagnostic initial a été réalisé pour évaluer
la Nearest Foundation au Sénégal et au Mali. Son objectif la capacité des acteurs à formuler et mettre en œuvre des
est de renforcer la capacité des collectivités territoriales projets résilients et durables. La Théorie du changement a
à gérer des fonds climat en partenariat avec tous les ensuite été utilisée pour définir les changements souhaités
acteurs locaux (ONGs, organisations communautaires, et les indicateurs associés (ex : nombre d’agriculteurs ayant
organisations paysannes, associations de femmes, ser-
utilisé telle pratique/technologie, nombre de projets climato
vices déconcentrés de l’Etat…), dans le but de renforcer
-sensibles rédigés par les populations).
la résilience des populations locales face au changement
climatique. En plus des indicateurs quantitatifs, un certain nombre
Il part du constat que les fonds climat sont souvent mis d’indicateurs qualitatifs ont été retenus (niveau de bien-
en œuvre par les Etats, alors que les acteurs locaux sont être des populations, niveau de résilience). Ces indicateurs,
souvent mieux placés pour identifier les actions appro- de même que les facteurs de changement non reflétés par
priées et mettre en œuvre les projets. les indicateurs, ont fait l’objet d’une analyse qualitative via
plusieurs méthodes :
Le projet, aujourd’hui terminé, incluait :
x la conduite d’enquêtes de perception visant à com-
x la réalisation d’investissements visant à améliorer les
facteurs de production agricole à Mopti (centre du Mali) prendre les éventuels points de blocage rencontrés dans
et Kaffrine (centre du Sénégal), la diffusion des informations climatiques au niveau local,
x des actions de renforcement des capacités en direc- x la conduite d’études de résilience incluant des
tion des collectivités territoriales de Mopti et Kaffrine, enquêtes-ménages et des immersions de 4-5 jours
visant à : auprès d’un échantillon de familles (outil « portrait de
• améliorer leurs connaissances en matière de chan- famille »),
gement climatique, x un suivi de l’adaptation des communautés en termes de
• renforcer leur capacité à prendre en compte les don- gouvernance,
nées climatiques dans leur système de planification
x la conduite d’enquêtes spécifiques sur des sujets pré-
(technique et budgétaire),
cis (participation des femmes à la prise de décision par
• renforcer leur capacité à aller chercher des finance-
exemple).
ments, et à rédiger des documents de projet,
• renforcer leur capacité à dialoguer avec les diffé- Ce dispositif de S&E a été orchestré département par
rents acteurs locaux, en particulier les communautés département par des comités départementaux d’adapta-
paysannes, et à nouer des partenariats avec ces der- tion composés des collectivités locales, des services tech-
niers pour l’observation des changements et la mise niques de l’Etat, de l’agence régionale de développement et
en œuvre des projets. de la société civile.
INTRO DE LA BOITE A OUTILS 41
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
OUTILS 62-63
1. Grille de questions pour guider l’analyse quantitative 64
2. Déroulé type d’un atelier de collecte et d’analyse de données qualitatives
(atelier des petits ou des grands pas) 66
3. Outils pour le monitoring au niveau individuel 68
4. Matrice d’indicateurs 74
5. Guide pour un mini-diagnostic rapide des capacités de S&E des porteurs de projets 77
6. Fiche de poste générique pour un(e) responsable de S&E des appuis au RC 78
CHAPITRE 4
CHAPITRE 2
Des fiches méthodes (chapitre 2) décrivant de façon plus détaillée les principales méthodes
d’analyse qualitative évoquées dans le chapitre 1, accompagnées de recommandations concer-
nant leur mise en œuvre (contexte, bonnes pratiques, écueils à éviter).
CES FICHES PORTENT À LA FOIS SUR : x des méthodes permettant la prise en compte des
enjeux environnementaux et climatiques dans
x des méthodes utilisables à tous les niveaux de RC : les interventions, aussi bien au niveau systémique
c’est le cas de la méthode du changement le plus signifi- qu’organisationnel :
catif et de la récolte des incidences (ou « outcome har-
• le Cadre pour un développement durable stratégique,
vesting » en anglais),
qui permet d’intégrer ces enjeux dans les stratégies
x des méthodes spécifiques à certains niveaux de RC : sectorielles et/ou organisationnelles,
• la méthode de Kirckpatrick pour les interventions • le Cadre d’auto-évaluation de la responsabilité socié-
visant le niveau individuel, tale, permettant la prise en compte de ces enjeux au
• la méthode d’évaluation de la capacité organisa- niveau des organisations.
tionnelle et le Cadre d’auto-évaluation de la fonction
publique (CAF) pour les interventions portant sur le
niveau organisationnel,
• le cadre d’analyse sectoriel, pour les interventions por-
tant sur le niveau systémique ;
PROJET À FORT ENJEU
INDIVIDUEL ORGANISATIONNEL SYSTÉMIQUE ENVIRONNEMENTAL
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
Des cas pratiques (chapitre 4) illustrant la mise en application des précédents chapitres sur des
interventions types à chacun des 3 niveaux de RC.
CHAPITRE
44 2 FICHES MÉTHODES
CHAPITRE 2
FICHES MÉTHODES 2 45
FICHES MÉTHODES
CHAPITRE
46 2 FICHES MÉTHODES
1 Méthode du « changement
le plus significatif »
À QUOI ÇA SERT ?
La méthode du « changement le plus significatif » est une technique de S&E qui consiste à recueillir des récits
de bénéficiaires ou de porteurs d’un projet sur les changements ayant eu lieu au cours de ce projet. Ces multiples
« récits de changement » permettent de rendre compte de la complexité du terrain et offrent ainsi une image plus
fine des évolutions à l’œuvre. Le nombre de récits visé dépend du budget et du temps que l’on peut consacrer à la
démarche. Un plus grand nombre de récits permet d’avoir une image plus fine de la situation mais les ressources
nécessaires pour l’analyse sont alors plus importantes.
QUAND L’UTILISER ?
On peut l’utiliser lorsque les projets sont complexes (activités qui sont amenées à
évoluer, activités aux résultats non prédéterminés), ou lorsque l’on cherche à mettre en
évidence des points de vue contradictoires. Cette technique est à utiliser en complément
d’indicateurs quantitatifs.
CHAPITRE
FICHES MÉTHODES 2 47
1
COMMENT L’UTILISER ?
Les domaines de changements ainsi que la fréquence des collectes sont déterminés en amont (se limiter à 3 ou 5
domaines de changement permet de ne pas alourdir le travail de collecte et d’analyse des récits).
Exemple de domaines de changement16
f Changements dans la qualité de vie des personnes.
f Changements dans la nature de la participation des personnes aux activités de développement.
f Changements dans la durabilité des organisations et activités des personnes.
f Tout autre changement (permet de laisser une porte ouverte pour l’expression d’un changement inattendu).
La méthode consiste ensuite (i) à identifier les acteurs dont on veut mesurer les changements, (ii) à récolter les récits
auprès de ces acteurs par le biais d’entretiens, de focus groupes ou de fiches à renseigner, (iii) à définir des critères
de sélection de ces récits pour ne retenir que les plus significatifs. Un panel de jury procède alors à l’identification des
changements les plus significatifs (ce jury est constitué de personnes à différents niveaux de la hiérarchie du projet).
Exemples de questions permettant d’obtenir des « histoires de changement »17
f Comment avez-vous été impliqués dans le projet ?
f Quels sont, pour vous, les changements importants qui ont résulté de ce projet ?
f Quels sont les changements importants qui se sont produits dans la communauté comme résultat de ce projet ?
f Quels sont les problèmes ?
f La méthode du « Changement le plus significatif » est une méthode participative qui encourage un apprentissage
collectif (on définit collectivement les critères de sélection des récits par exemple). Le chargé de S&E doit donc être
à l’aise dans l’animation de réflexion collective. Un premier atelier peut aider les parties prenantes à se familiariser
avec l’approche.
f Il convient d’assurer la représentativité des récits de changement en faisant appel à des groupes de personnes à dif-
férents niveaux de la hiérarchie du projet.
f La sélection des récits demande de la rigueur / une prise de recul pour ne pas collecter trop de changements : il faut
donc prioriser selon l’importance des changements exprimés et regrouper les changements en grandes catégories.
Un facilitateur externe peut aider à structurer la méthode et à encadrer les interactions entre les parties prenantes
(lecture à haute voix et vote pour sélectionner les histoires les plus significatives).
f Il convient également de doter le jury d’une grille de critères pour garantir son objectivité.
f Cette technique est simple d’utilisation mais sa mise en œuvre nécessite un certain temps, en particulier lorsque les
récits à collecter sont nombreux. Par ailleurs, il y a un risque de biais (subjectivité dans le choix de récits : on peut
avoir tendance à se concentrer sur les témoignages positifs à l’exclusion des autres). Il est donc important de contrô-
ler les témoignages par le biais d’enquêtes de terrain.
16. Source : The « Most Significant Change » (MSC) Technique. A guide to its use, Davies R., Dart J., April 2005.
17. Source : Fiche 9 - Technique du changement le plus significatif. Wilbeaux N., Juillet 2007
CHAPITRE
48 2 FICHES MÉTHODES
À QUOI ÇA SERT ?
La méthode du « outcome harvesting » ou « récolte des incidences » consiste à recueillir des preuves de change-
ment (négatifs comme positifs) chez les parties prenantes/bénéficiaires d’un projet puis à évaluer la contribution
du projet à ces changements. A la différence du « changement le plus significatif », les changements sont repé-
rés via une analyse documentaire en chambre (en s’appuyant notamment sur les rapports de projets) qu’on croise
ensuite avec des focus groupes.
QUAND L’UTILISER ?
COMMENT L’UTILISER ?
FICHES MÉTHODES 2 49
Concevoir la méthodologie
d’enquête
Analyser la documentation
disponible
Concevoir la méthodologie
d’enquête
La méthode du « outcome harvesting » peut sembler limitative car elle part uniquement de ce qui a déjà été identi-
fié dans des rapports (rapports externes, ou rapports projet) : les changements subtiles peuvent donc être difficiles à
appréhender. Il est donc important d’enrichir l’analyse grâce à une phase d’entretiens/focus groupes.
Le responsable (interne ou externe) du processus de « outcome harvesting » doit veiller à la rigueur des méthodes de
collecte et d’analyse des données.
Comme pour la « méthode du changement le plus significatif », la mise en œuvre du outcome harvesting nécessite un
certain temps, il est donc important de choisir une fréquence de collecte et d’analyse des données qui soit compatible
avec la charge de travail des participants.
Par ailleurs, il faut noter que cette technique est centrée sur le résultat final (quels changements ont eu lieu ? quelle
contribution du programme à ce changement ?) mais pas sur la performance des activités dans l’atteinte de ces
résultats.
50 2 FICHES MÉTHODES
3 Méthode de Kirkpatrick
À QUOI ÇA SERT ?
Le modèle de Kirkpatrick permet d’évaluer l’impact d’une formation à travers 4 niveaux d’évaluation :
f réactions : le degré de satisfaction de l’apprenant,
f apprentissages : ce qu’il a appris,
f comportements : ce qui a évolué dans sa manière de travailler, le degré de transfert des acquis vers ses collègues,
f résultats : l’impact sur la performance de l’organisation et/ou sur le service rendu.
4
RÉSULTATS Cette méthode permet donc d’aller au-delà des indica-
teurs quantitatifs (de type «nombre de formations sui-
3 vies») pour apprécier l’impact réel de ces formations. Il
COMPORTEMENTS faut cependant noter que le modèle de Kirkpatrick pro-
pose uniquement une méthode d’évaluation de l’impact
2 d’une formation à chaud puis à froid. Le modèle des 8
APPRENTISSAGES champs est plus riche car il inclut un travail en amont
de conception des dispositifs de formation basé sur une
1 évaluation ex-ante des besoins.
RÉACTIONS
FICHES MÉTHODES 2 51
3 QUAND L’UTILISER ?
COMMENT L’UTILISER ?
f S’assurer de l’engagement des différentes parties prenantes (employé formé, supérieur hiérarchique, etc) dès la
phase de conception du dispositif de formation. La réalisation d’un diagnostic préalable est essentielle pour recueil-
lir les besoins.
f Développer les outils et déployer la méthode en collaboration étroite avec la DRH de l’organisation concernée.
f Bien intégrer les coûts de réalisation des enquêtes et du suivi post-formation lors de la phase de conception du dis-
positif de S&E. L’évaluation à froid nécessite en effet des déplacements terrain qui peuvent générer des coûts sou-
vent limités mais à planifier.
f Proposer des formulaires d’enquêtes de satisfaction en version numérique pour faciliter la collecte et l’analyse des
données.
f Prêter attention aux facteurs qui facilitent ou freinent l’application des compétences acquises (soutien des supé-
rieurs hiérarchiques et des collègues, temps/ressources à disposition, conditions de travail, acquisitions d’applica-
tion adéquate, etc.).
x www.kirkpatrickpartners.com
x Kessels, J. W. M., Smit, C. A., & Keursten, P. (1996). The eight fields instrument: analysis framework for training effects
CHAPITRE
52 2 FICHES MÉTHODES
À QUOI ÇA SERT ?
Les outils d’évaluation de la capacité organisationnelle (définie comme l’aptitude d’une organisation à réaliser effica-
cement ce qu’elle entreprend18) sont souvent inclus dans les dispositifs de S&E. Ces outils permettent de développer
un plan d’action basé sur l’évaluation des capacités. On suit alors les changements dans le temps en renouvelant la
démarche à intervalle régulier. Ces changements sont analysés pour comprendre comment et pourquoi ils ont eu lieu.
Il y a différents outils d’évaluation de la capacité organisationnelle. Tous suivent le même schéma, décrit ci-dessous19.
f Étape 1 : Identification des grands domaines à analyser pour évaluer la capacité organisationnelle.
f Étape 2 : Développement d’un système d’évaluation : système de notation (sur une échelle de 1 à 10 ou à l’aide des
lettres A, B, C par exemple) ou bien évaluation à l’aide d’affirmations prédéfinies, en choisissant l’affirmation qui
reflète au mieux la capacité dans chaque domaine.
f Étape 3 : Définition d’un processus d’évaluation des grands domaines de capacité : la question est alors de savoir qui
participe (membres de l’organisation seulement ou élargissement à leurs parties prenantes) à l’évaluation et com-
ment (vote à la majorité, consensus…).
f Étape 4 : Développement de méthodes de synthèse et d’analyse des résultats. Un plan d’action peut alors être établi
pour renforcer les capacités de l’organisation.
Niveau à XX Autonomie
mois (date)
Niveau à XX
mois (date)
Niveau initial
(date)
18. Fowler, A; Goold, L and James, R (1995). Participatory Self Assessment of NGO Capacity. INTRAC Occasional Paper Series no.10, INTRAC, UK
19. Organisational-assessment-tools.pdf (intrac.org)
CHAPITRE
FICHES MÉTHODES 2 53
4 Nous nous concentrerons ici sur « l’outil de mesure de l’autonomisation des organisations », mis en œuvre par les
équipes de LuxDev au Mali, dans le cadre des appuis au RC des organisations paysannes. L’outil de mesure de l’auto-
nomisation des organisations permet de créer une dynamique continue de renforcement des capacités de l’organisa-
tion, dans la perspective d’existence durable des structures aptes à assumer les responsabilités qui leur incombent. La
première étape consiste à réaliser un diagnostic détaillé des capacités de l’organisation et à identifier les facteurs de
vulnérabilité.
Le suivi régulier du diagnostic (avec une fréquence annuelle par exemple) permet de suivre et d’évaluer la progression
des structures appuyées en termes de maturité organisationnelle et de performance. Puis vient une étape de concer-
tation des acteurs sur les mesures correctives individuelles ou collectives à introduire pour améliorer leur autonomie.
Les résultats de ce suivi dans le temps servent à adapter les appuis au RC.
QUAND L’UTILISER ?
Outil à utiliser lorsque l’on souhaite créer une dynamique d’amélioration continue de
la performance d’une organisation. Il est basé sur l’observation d’éléments simples
à mesurer ou observer.
COMMENT L’UTILISER ?
54 2 FICHES MÉTHODES
Formalisme des OP
100%
Capacité d'autocontrôle 90% organigramme de l'OP
80%
70%
intégration des femmes 60% liens contractuels
50%
40%
30%
20%
fonctions assumées 10% liens avec l'environnement
0%
f S’entendre collectivement sur l’objectif de l’évaluation de la capacité organisationnelle avant de démarrer le processus.
f S’entourer d’un facilitateur pour accompagner la démarche.
f Impliquer les membres de l’organisation partenaire tout au long du processus : lors de l’élaboration des grilles d’ana-
lyse et lors de la phase d’identification des mesures correctives individuelles ou collectives à introduire pour amé-
liorer leur autonomie. Cela permet d’être au plus près de la réalité du terrain et de faire émerger des discussions
constructives pour l’organisation.
f Concevoir des plans d’action ciblés, dynamiques, quantifiés et budgétés. Les actions doivent être pragmatiques et
proportionnées aux enjeux.
x Organisational-assessment-tools.pdf (intrac.org)
CHAPITRE
FICHES MÉTHODES 2 55
À QUOI ÇA SERT ?
Le Cadre d’auto-évaluation de la fonction publique (CAF) est un outil de gestion totale de la qualité développé par le
secteur public pour le secteur public et inspiré du modèle d’excellence de la Fondation européenne pour la gestion de
la qualité (EFQM). Le CAF repose sur un principe d’auto-évaluation participative de l’organisation par un ou plusieurs
groupes d’une douzaine de personnes se voulant représentatifs de la diversité des salariés. L’évaluation de l’organi-
sation se fait sous différents angles à travers 9 critères, permettant ainsi d’analyser la performance de l’organisation
de façon holistique.
Le CAF s’appuie sur l’idée que les résultats en matière de performances clés, que ce soit auprès des citoyens/ clients, du
personnel ou de la société, peuvent amener une structure à l’excellence à condition d’être bien appropriés par les salariés,
et portés par les décideurs de l’organisation.
QUAND L’UTILISER ?
On peut utiliser le CAF lorsque l’on souhaite créer une dynamique d’amélioration continue
de la performance grâce à une démarche d’auto-évaluation et de mise en œuvre d’un
plan d’amélioration.
S’étalant sur un temps long et des cycles répétés d’évaluation-action de 2 ans, elle est
adaptée aux structures disposant de la maturité organisationnelle suffisante pour
mobiliser un ou plusieurs groupes d’auto-évaluation, et mettre en place les différentes
instances de concertation/décision. Elle implique également une forte implication des
décideurs de l’organisation, et un accompagnement des personnes engagées dans les
groupes d’auto-évaluation.
COMMENT L’UTILISER ?
56 2 FICHES MÉTHODES
5
PHASE 1 : LE DÉBUT DU VOYAGE AVEC LE CAF
Étape 1 : Étape 2 :
Décider comment Communiquer
organiser et planifier le projet
l’auto-évaluation d’auto-évaluation
f lors de la troisième phase du plan d’amélioration, les idées issues du rapport d’auto-évaluation sont analysées et
classées par ordre de priorité. Les actions retenues sont alors planifiées (responsable pour chaque action, délais et
résultats attendus, etc.) et mises en œuvre. L’avancement des actions est régulièrement contrôlé et celles-ci sont
adaptées si besoin.
CHAPITRE
FICHES MÉTHODES 2 57
5
Le CAF permet d’initier un cycle d’amélioration continue et d’apporter de nombreux bénéfices :
f forte implication du personnel qui crée la motivation,
f introduction de la culture d’excellence et mise en œuvre progressive de la logique PDCA (PLAN, DO, CHECK, ACT),
f amélioration de la communication verticale et horizontale (décloisonnement).
La mise en œuvre des trois phases dure en moyenne 3 mois, de la préparation de l’auto-évaluation à la formulation d’un
plan d’amélioration. Les actions doivent ensuite être mises en œuvre dans un délai de 2 ans, avant le démarrage d’un
nouveau cycle d’auto-évaluation. L’exercice d’auto-évaluation est renouvelé tous les deux ans et permet d’apprécier la
progression de l’organisation par critère et sous-critère.
x caf-network.eu/img_auth.php/4/40/20_06_24_CAF2020FINALFR.pdf
x caf.eipa.eu/3/99/
x bom.gouv.sn
CHAPITRE
58 2 FICHES MÉTHODES
À QUOI ÇA SERT ?
Pour les appuis systémiques, comme l’appui à la conduite d’une réforme sectorielle, il est recommandé de réaliser
le S&E à partir des axes de renforcement des capacités définis à l’issue du diagnostic initial.
Pour ce faire, un outil de diagnostic et de suivi de la gouvernance sectorielle a été élaboré par LuxDev à partir des
critères retenus pour les appuis aux programmes sectoriels par la Commission européenne.
L’outil permet de suivre l’avancement des programmes de réforme sectorielle à travers les 5 axes suivant :
f les documents de politique sectorielle,
f le budget sectoriel et la gestion des dépenses,
f la coordination des parties prenantes du secteur,
f le cadre institutionnel et réglementaire,
f le système de suivi de la performance.
COMMENT L’UTILISER ?
L’outil est présenté sous un format Excel. Chacun des axes de l’analyse sectorielle est décliné en plusieurs critères d’éva-
luation. Par exemple, pour l’axe « politique sectorielle » (axe A), les critères d’évaluation sont :
f A1 - Existence et accessibilité de la politique sectorielle,
f A2 - Qualité du document de politique publique,
f A3 - Processus d’élaboration de la politique sectorielle,
f A4 - Qualité et cohérence avec les objectifs de développement,
f A5 - Rôle du gouvernement dans le secteur.
Chaque critère est ensuite analysé à travers plusieurs questions. Par exemple, pour le critère A1, les questions sont les
suivantes :
Pour la quasi-totalité des questions, il est proposé un sys-
Existe-il une politique publique claire pour
A.1.1 tème de notation de 0 à 5. La note «0» représente l’évalua-
le secteur ?
tion la plus basse et signifie qu’il n’existe aucun élément cor-
Cette politique publique est-elle ancienne respondant à la question. La note «5» est la note la plus haute
A.1.2
(+30 ans, 5) ou récente (-d’un an 1) ? et signifie que le secteur dispose dans le domaine concerné
La politique publique est-elle régulièrement de dispositifs optimisés. Les réponses se situent générale-
A.1.3
évaluée (tous les 5 ans - note 5, jamais 0) ? ment entre la valeur «1» (développement informel) et «4»
La politique publique est-elle régulièrement (systématique) Lorsque la question est sans objet, aucune
A.1.4
actualisée (tous les 5 ans - note 5, jamais 0) ? valeur n’est inscrite. Lorsque la question traite d’un facteur
La politique publique est-elle facilement externe (partie «contexte»), l’interprétation de la valeur est
A.1.5 à adapté : 0 = influence très négative - 5 = influence très
accessible ?
positive. La notation de chaque question permet de calculer
La politique publique est-elle connue des parties
A.1.6 une note moyenne pour chaque critère, et à partir de cette
prenantes ?
note, de définir des pistes d’amélioration.
CHAPITRE
FICHES MÉTHODES 2 59
6 L’application de l’outil demande une forte implication des parties prenantes (si possible avec un temps d’auto-évalua-
tion) et la mobilisation d’un facilitateur. Il est conseillé, après une présentation générale par le facilitateur de l’outil,
d’organiser des focus group. La désignation d’une personne interne au Ministère en charge du secteur pour faciliter le
travail de mobilisation des membres et des informations est également conseillé. Si les partenaires ne sont pas prêts à
répondre à certains critères jugés sensibles, il est recommandé de les laisser libre de ses choix. Il faut prévoir au moins
3 mois d’échanges et de recherches pour appliquer l’outil de manière optimale.
Il est conseillé de faire remplir l’outil par des groupes réunissant des représentants du ministère concerné par l’interven-
tion et des autres parties prenantes du secteur, après présentation générale de l’outil par un facilitateur qui peut être
le(la) pilote du S&E au niveau du ministère. La désignation d’une personne interne au ministère en charge du secteur (le/
la pilote ou le/la décideur/euse en charge de superviser le processus de S&E) pour faciliter le travail de mobilisation des
membres et des informations est également conseillé.
QUAND L’UTILISER ?
Pour avoir une idée de la progression du secteur, il est conseillé d’appliquer ce cadre
d’évaluation tous les 24 mois. L’outil permet dans la partie «synthèse» de générer
directement des représentations graphiques qui pourront faciliter l’analyse de la
progression.
PRÉSENTATION DE L’OUTIL
Justification (illustrations,
Code Notation de départ Points d'amélioration Commentaires
exemples)
A.1 Existence et accessibilité de la politique sectorielle 2,50
A.1.1 Existe-il une politique publique publique claire pour le secteur ? 1
Cette politique publique est-elle ancienne (+30 ans, 5) ou récente (-
A.1.2 2
d'un an 1) ?
La politique publique est-elle régulièrement évaluée (tous les 5 ans -
A.1.3 3
note 5, jamais 0) ?
La politique publique est-elle régulièrement actualisée (tous les 5
A.1.4 4
ans - note 5, jamais 0) ?
60 2 FICHES MÉTHODES
À QUOI ÇA SERT ?
Le Cadre pour un développement durable stratégique est une démarche systémique et participative pour intégrer
la perspective développement durable au cœur du métier des organisations. Développée dès 1989 en Suède, elle est
notamment promue par la platforme My Sensei Lab 20. Elle s’adresse aux organisations publiques comme privées qui
souhaitent passer de la vision à l’action. Elle offre un cadre structurant et un langage commun sur le développement
durable afin de mieux préparer les changements futurs.
QUAND L’UTILISER ?
Cette démarche est à utiliser lors de la phase de conception de projets orientés vers la
responsabilité sociétale des organisations. Dans l’esprit de la Théorie du Changement,
elle permet de formuler une vision commune pour l’organisation (le futur souhaité) et de
mettre en place des actions et initiatives pour y parvenir.
COMMENT L’UTILISER ?
s
on ?
n
« A-B-C-
ns
puis des
ociétés
r, à leur stratégie de développement.
Illustration de la démarche FSSD et de son processus itératif en 4 étapes
Source : My Sensei Lab
x mysenseilab.com
CHAPITRE
62 2 FICHES MÉTHODES
À QUOI ÇA SERT ?
Le Cadre d’auto-évaluation de la responsabilité sociétale (CARS) est un outil d’évaluation de l’engagement des orga-
nisations publiques dans ce domaine. Il sert avant tout à faciliter la définition d’un plan d’action pour de meilleures
pratiques en matière de responsabilité sociétale. Sept domaines d’action ou « questions centrales » (en vert sur le
schéma ci-dessous) incluant les questions environnementales permettent d’identifier et d’évaluer l’impact sociétal
de l’organisation.
Société
Sphère d’influence
Environnement Missions
Communauté et développement local
Prestations
Processus
Parties prenantes
indirectes
FICHES MÉTHODES 2 63
8
QUAND L’UTILISER ?
COMMENT L’UTILISER ?
Le Cadre d’auto-évaluation de la responsabilité sociétale propose une démarche en 5 phases, comprenant au total 22
étapes. La démarche dure en moyenne deux mois (de la phase 1 à 4) :
f phase 1 : Préparation de la démarche de responsabilité sociétale : constitution d’un groupe d’auto-évaluation, plani-
fication de la démarche (périmètre, facteurs clés de succès, risques),
f phase 2 : Etat des lieux des actions réalisées en matière de RS (en lien avec les 7 questions centrales), identification
des parties prenantes et de leurs attentes, évaluation de l’impact de l’organisation sur les parties prenantes et l’im-
pact des parties prenantes sur l’organisation,
f phase 3 : Identification des domaines d’action de responsabilité sociétale prioritaires,
f phase 4 : Elaboration du plan d’action sociétal à intégrer dans le plan stratégique de l’organisation : il s’agit ici de for-
muler des actions concrètes, de valider le plan d’action auprès des parties prenantes (et du personnel de l’organisa-
tion si possible) puis de le mettre en œuvre,
f phase 5 : Evaluation de la mise en œuvre du plan d’action et de la gouvernance de l’organisation par rapport aux
enjeux sociétaux : cette évaluation a lieu un an après le lancement du plan d’action sociétal de l’organisation.
f S’assurer d’un haut niveau d’engagement et d’appropriation de la démarche chez tous les membres de l’organisation.
f Avoir un budget dédié à la mise en œuvre de la démarche.
f Avoir en parallèle mis en place une démarche qualité via le Cadre d’auto-évaluation de la fonction publique.
CHAPITRE 3
OUTILS
CHAPITRE
66 3 OUTILS
L’analyse qualitative des changements induits par les appuis au RC peut être guidée par les questions
suivantes, largement inspirées de la grille de questions développée par le réseau INTRAC.
f Quelles activités ont été réalisées au cours de la période écoulée, et avec qui ?
f Toutes les activités prévues ont-elles été réalisées ? Si non, pourquoi ?
f Toutes les activités prévues sont-elles encore pertinentes/nécessaires ? Si non, pourquoi ?
f Dans quelle mesure les activités ont-elles été bien organisées et bien mises en œuvre ?
ACTIVITÉS MISES
Comment pourraient-elles être améliorées ?
EN ŒUVRE
f Quels ont été les défis de la mise en œuvre et comment ont-ils été surmontés ?
f Les personnes impliquées dans le processus sont-elles celles qui doivent l’être ? Sont-elles
en capacité de jouer leur rôle ?
f De nouveaux besoins de soutien ont-ils été identifiés au cours de cette période ?
21. https://www.intrac.org/wpcms/wp-content/uploads/2021/01/ME-systems-for-capacity-strengthening.pdf
CHAPITRE
OUTILS 3 67
1
DIMENSION DE L’APPUI AU RC QUESTION À SE POSER
NIVEAU INDIVIDUEL
f Les personnes ayant bénéficié des formations ont-elles mis en pratique certaines des
compétences et/ou outils acquis dans le cadre des formations ? Dans quelles proportions ?
f Quels changements ces formations ont-elles provoqué dans les pratiques des bénéfi-
ciaires ? Ces changements se maintiennent-ils dans la durée ? Si non, pourquoi ?
f Ces pratiques ont-elles diffusé auprès d’autres agents n’ayant pas participé à la forma-
tion ? Si oui, comment ? Si non, pourquoi ?
NIVEAU ORGANISATIONNEL
RÉSULTATS OU f La structure dispose-t-elle d’une vision, d’une stratégie, d’une organisation et de procé-
CHANGEMENTS dures claires et partagées ? Si non, quelles sont les principales difficultés rencontrées ?
INTERMÉDIAIRES Comment le projet peut-il contribuer à les surmonter ?
f Comment a évolué le fonctionnement et l’organisation de la structure depuis le démarrage
de l’appui ? Quels changements peuvent être attribués au projet ?
NIVEAU SYSTÉMIQUE
NIVEAU INDIVIDUEL
f Comment ont-évolué les capacités individuelles et collectives des agents depuis le démar-
rage du programme (connaissances techniques, soft skills, aptitude au travail collectif…) ?
f Ces changements ont-ils un impact sur la trajectoire des agents (changement de poste,
employabilité…) ?
f Ces changements ont-ils un impact sur la performance de l’organisation ?
NIVEAU ORGANISATIONNEL
CHANGEMENTS FINAUX f Comment ont évolué les performances de l’organisation depuis le démarrage de l’appui ?
En particulier, comment a évolué la qualité des services rendus ?
f Quels sont les autres changements organisationnels observés (implication des parties
prenantes dans la gouvernance, amélioration des pratiques managériales, niveau d’adhé-
sion du personnel à la vision et aux valeurs de l’organisation, etc.) ?
NIVEAU SYSTÉMIQUE
68 3 OUTILS
Le déroulé d’atelier proposé ci-dessous peut être utilisé pour analyser les changements intermédiaires (petits
pas) ou finaux (grands pas) d’une intervention de façon participative. Il est inspiré du déroulé d’atelier proposé
dans la boîte à outils du S&E de l’AFD.
Sa durée approximative est de 3h. La méthode et la durée peuvent être adaptées aux besoins et aux réalités
de chaque intervention.
OBJECTIFS DE L’ATELIER
L’objectif de l’atelier est de pouvoir répondre aux questions suivantes.
f Quels changements observons-nous chez les acteurs concernés par l’intervention ?
f Dans quelle mesure l’intervention a-t-elle contribué à ces changements ?
f Quelles leçons peut-on en tirer pour la suite du projet ? Quels réajustements sont nécessaires ?
PARTICIPANTS
En fonction des changements que l’on cherche à mesurer (petits/grands changements), et des moyens disponibles,
l’atelier peut inclure tout ou partie des participants suivants :
f cibles/bénéficiaires du RC,
f chargés de S&E,
f représentants de la structure porteuse du projet,
f représentants d’organisations impactées par l’intervention.
Il est recommandé de faire appel à un animateur externe au projet pour faciliter l’atelier et cadrer les discussions, par-
ticulièrement pour l’analyse des grands changements qui peut impliquer plus de parties prenantes.
DÉROULÉ GÉNÉRAL
L’atelier se déroule en 3 temps :
f analyse des changements significatifs (attendus et inattendus),
f priorisation des changements et échange sur le pourquoi (contribution de l’intervention au changement notamment),
f proposition d’actions correctives et hiérarchisation des actions.
CHAPITRE
OUTILS 3 69
70 3 OUTILS
Les outils ci-dessous sont tirés du guide LuxDev sur le renforcement des capacités.
À QUOI SERVENT-ILS ?
Ces outils ont pour objectif de faciliter le suivi des actions de RC au niveau individuel (actions de formation ou de
coaching).
Les outils proposés sont (i) un questionnaire d’évaluation de la satisfaction à chaud, (ii) un outil de suivi post-formation.
Ces outils permettent de suivre le niveau de satisfaction des bénéficiaires (questionnaire de satisfaction), l’évolution
des compétences acquises mais aussi (et surtout) le niveau d’application des compétences acquises et les éventuels
effets sur la performance de l’organisation (outil de suivi post-formation).
Pour l’évaluation des compétences, le plus indiqué est de réaliser un test de connaissance avant et après la formation.
Les contenus de chaque formation étant différents, il n’est pas possible de standardiser ce type d’outil.
Ces différents outils sont utilisés par l’entité en charge d’organiser et de suivre les appuis au RC au niveau individuel,
idéalement les services en charge de la GRH. Il est important, pour disposer de données exploitables, que ces outils
soient utilisés de manière systématique à l’issue de chaque activité de formation et que les résultats soient exploités
pour améliorer les appuis au RC au niveau individuel.
Pour faciliter l’utilisation de ces outils, la production et l’analyse de données, il est possible de les digitaliser et d’utiliser
des outils en ligne du type Google Form, Survey Monkey ou Forms (suite Office).
CHAPITRE
OUTILS 3 71
3
OUTILS
Vous venez de participer à un atelier de formation (préciser l’intitulé) et nous aimerions connaître votre opinion.
Afin de mieux prendre en compte votre point de vue, nous vous remercions de prendre quelques minutes pour
répondre à ce questionnaire en choisissant la réponse ou le score traduisant le mieux votre ressenti.
Merci à l’avance pour votre participation !
72 3 OUTILS
3
f 9. Quelle est votre appréciation générale concernant l’approche pédagogique utilisés au cours de l’ate-
lier ? (1 Etoile, très négative - 5 Etoiles, très positive)
f 10. Quelle est votre appréciation concernant la méthodologie et les outils utilisés ?
f 11. Commentaire(s) sur l’approche pédagogique et les aspects méthodologiques
Vous avez d’autres idées et suggestions pour améliorer le déroulement méthodologique des sessions ?
Veuillez les saisir ci-dessous.
f 12. Selon vous, quelles suites pourraient être données à cette activité ?
f 13. Quels contenus de la formation souhaitez-vous appliquer ? avec quel objectif ? dans quels délais ?
f 14. Avez-vous besoin d’un appui supplémentaire pour ce faire ? Si oui lequel ?
CHAPITRE
OUTILS 3 73
3
EXEMPLE DE QUESTIONNAIRE POST-FORMATION
f Quelle a été la méthodologie d’évaluation des compétences lors de la formation ? Y a-t-il une attestation de
ces compétences ?
f Quel est le niveau de satisfaction générale du bénéficiaire par rapport à la formation reçue ?
Non satisfait Moyennement satisfait Satisfait Très satisfait
Commentaires :
f Quel est le niveau de satisfaction général du bénéficiaire par rapport aux conditions de formation ?
MOYENNEMENT
NON SATISFAIT SATISFAIT TRÈS SATISFAIT COMMENTAIRES
SATISFAIT
Qualité du ou des
formateurs
Méthodologie
utilisée
Supports de
formation
Conditions
pratiques
CHAPITRE
74 3 OUTILS
3
3. Évaluation de l’application des compétences et du transfert
Les compétences acquises sont-elles utilisées de manière régulière ? Donner des exemples concrets
d’application
DE MANIÈRE
DE MANIÈRE INTENSE
FRÉQUENTE (AU EXEMPLES /
(COMPÉTENCES CLÉS, RAREMENT PAS DU TOUT
- UNE FOIS PAR INDICATEURS
TOUS LES JOURS)
SEMAINE)
Compétence 1
Compétence 2
Compétence 3
Compétence N
f Avez-vous partagé les acquis de la formation avec vos collègues ? Si oui de quelle manière ?
4. Évaluation des effets de la formation sur le fonctionnement et la qualité du service (avec le responsable
du service ou de l’organisation)
f La formation a-t-elle des effets positifs sur le fonctionnement et la qualité du service :
Non pas du tout Moyennement positifs Très positifs
f La formation a-t-elle éventuellement des effets négatifs sur le fonctionnement et la qualité du service :
Non Oui
OUTILS 3 75
3
5. Évaluation du potentiel d’effets
90 80 68 50
Adaptée 100 Adéquat 100 Acquis 100 Mis en œuvre 100
Partiellement 10 à 90 Partiellement 10 à 90 Partiellement 10 à 90 Partiellement 10 à
adaptée adéquat acquis mis en œuvre 90
Pas adaptée 0 Inadéquat 0 Non acquis 0 Pas mis en 0
œuvre
Commentaires Commentaires Commentaires Commentaires
CHAPITRE
76 3 OUTILS
4 Matrice d’indicateurs
La matrice ci-dessous fournit des exemples d’indicateurs de suivi pour chaque niveau de RC. Elle vise à
accompagner les porteurs de projets dans le choix de leurs indicateurs de suivi des changements visés.
Ces exemples sont bien sûr indicatifs et sont à appliquer et adapter en fonction du contexte. Il est également
essentiel de se référer autant que possible aux indicateurs utilisés au niveau national, en lien avec les dispositifs
de suivi-évaluation existants.
À noter que les indicateurs doivent, après leur définition, être formulés sous forme de cible.
NIVEAU INDIVIDUEL
• Part des bénéficiaires se disant satisfaits de la formation (ex : fixer un objectif à 80%)
• Part des personnes formées / coachées ayant acquis les compétences visées (valorisé pendant l’en-
tretien d’évaluation annuelle)
CHANGEMENTS
• Part des personnes formées / coachées appliquant les compétences en situation professionnelle
INTERMÉDIAIRES
(OU % des personnes formées ayant mis en application au moins X outils/principes/approches
(OU RÉSULTATS)
acquis pendant la formation dans leur pratique)
• Part du personnel disposant des compétences en adéquation avec sa fiche de poste
• Part du personnel ayant des objectifs annuels SMART définis au cours d’un entretien annuel
• Augmentation de la performance individuelle (dans son organisation) en lien avec les appuis (à défi-
nir au cas par cas), notamment :
> Amélioration des connaissances techniques des individus
CHANGEMENTS > Amélioration des savoir-être (savoir-gérer, savoir-agir…) et savoir-faire
FINAUX • Augmentation de la polyvalence des individus
• Amélioration de la gestion de carrière (diminution du turn-over, mobilité interne, épanouissement, etc.)
• Contribution aux changements organisationnels et systémiques (à définir au cas par cas)
CHAPITRE
OUTILS 3 77
4
NIVEAU ORGANISATIONNEL
f EFFETS INTERNES :
• Amélioration de l’implication des parties prenantes dans la gouvernance et la gestion de l’organisa-
tion (composition des organes de gouvernance et participation)
• Évolution de la capacité de l’organisation à accepter et impulser le changement, résilience face aux crises
• Évolution du niveau d’intégration des enjeux liés à l’environnement et au genre dans la stratégie et le
fonctionnement de l’organisation
• Évolution des capacités managériales de l’organisation
CHANGEMENTS • Évolution des capacités managériales en lien avec les objectifs de l’organisation (à définir au cas par
FINAUX cas en fonction des objectifs recherchés)
• Évolution du lien entre l’organisation et son contexte d’intervention (capacité à l’appréhender, le com-
prendre, proposer des services en phase avec les besoins, etc.)
f EFFETS EXTERNES :
• Qualité de dialogue et degré d’influence de l’organisation vis-à-vis de son environnement
• Amélioration de l’accès aux services proposés par l’organisation (évolution des taux de fréquentation)
• Amélioration de la qualité des services proposés par l’organisation (évolution du taux de satisfaction)
CHAPITRE
78 3 OUTILS
NIVEAU SYSTÉMIQUE
OUTILS 3 79
80 3 OUTILS
CONTEXTE
Les projets d’appui au renforcement des capacités et d’accompagnement du changement visent une montée en puis-
sance, une autonomisation et un changement durable des systèmes sectoriels et des partenaires soutenus dans le
cadre des programmes financés et appuyés par les agences de développement. Les changements induits par les
appuis au renforcement des capacités (montée en compétence, changement de pratique, transformation organisa-
tionnelle, évolution du schéma de gouvernance d’un secteur, etc.) sont souvent diffus, lents, complexes et difficile-
ment tangibles.
Mesurer ces changements implique donc non seulement de choisir des indicateurs adaptés, mais aussi et surtout de
mobiliser des méthodes d’appréciation qualitatives, permettant d’aller au-delà du suivi par les indicateurs pour saisir
toute la complexité des changements à l’œuvre et s’interroger sur les étapes ayant amenées à ces changements. L’ob-
jectif est de mieux valoriser les résultats et pratiques de RC.
Le/la Chargé(e) de S&E des appuis au renforcement des capacités doit donc à la fois maitriser les compétences clas-
siques du S&E et disposer de compétences lui permettant d’aller au-delà de ce suivi classique (méthodes d’enquête et
analyses qualitatives, animations de groupe, etc). Il/elle devra être force de proposition pour concevoir des dispositifs
de S&E comprenant des outils et méthodes en développement et/ou encore peu expérimentés et être capable de fédé-
rer les parties prenantes autour de l’utilisation de ces méthodes innovantes. Le S&E des appuis au RC se voulant très
participatif, il aura également pour rôle d’orchestrer la participation et l’implication des différents acteurs dans le par-
cours du DSE-M.
Il/elle doit par ailleurs disposer d’une capacité à impulser des processus transversaux et parfois nouveaux. En effet,
les chargés de S&E doivent trouver leur place dans une organisation ou un projet sans être directement opérationnel.
Certaines de leurs activités peuvent être parfois perçues comme non essentielles. Il faut donc avoir des personnalités
capables d’entrainer un collectif sans être manager tout en étant capable de s’adapter aux priorités externes.
Enfin, il/elle doit disposer d’une capacité à communiquer et partager les résultats du S&E.
MISSIONS ET RESPONSABILITÉS
Développement et planification (40%) :
f concevoir de manière participative la construction du dispositif de S&E du projet, en utilisant si possible les
« approches orientées changement »,
f définir les indicateurs de suivi du RC ainsi que les méthodes qualitatives d’analyse des changements (observations
de terrain, enquêtes, focus groupes, méthodes spécifiques comme celle du « changement le plus significatif »),
f produire un plan de S&E des changements,
f produire l’ensemble des guides et outils nécessaires à la mise en œuvre du DSE,
f définir les instances de mise en débat des résultats du suivi des changements,
f opérationnaliser la mise en œuvre du dispositif (la collecte de données, l’analyse et la rédaction des rapports) et
l’ajuster au besoin,
f concevoir et conduire des formations sur le S&E au staff en charge du suivi,
CHAPITRE
OUTILS 3 81
6
f diffuser aux équipes projet la culture du S&E des changements et de l’ajustement régulier des activités dans une
démarche d’amélioration continue des projets. Inscrire le S&E dans une logique de progression, d’encouragement
et de valorisation des équipes projets,
f réaliser une veille sur les outils et méthodes adaptés aux différents types de RC, qu’il soit individuel, organisation-
nel ou systémique.
Management (10%) :
f coordonner les équipes en charge des différents aspects du dispositif de suivi (collecte, sToCkage, analyse des
données),
f faire monter en capacité les agents de l’unité de S&E,
f gérer le budget lié au S&E
f participer à la mise en place de la stratégie de gestion des connaissances et d’apprentissage.
Compétences clés :
f capacité à créer une dynamique et à impulser des changements,
f qualités comportementales et relationnelles (écoute, empathie, esprit de synthèse),
f capacité de planification et d’organisation.
82
CHAPITRE 4
CAS PRATIQUES
CHAPITRE
84 4 CAS PRATIQUES
CAS PRATIQUES 4 85
QUELS SONT LES FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS (OU CONDITIONS DE SUCCÈS À RÉUNIR) ?
86 4 CAS PRATIQUES
2 Accompagnement à la transformation
d’une organisation
f Étape 1 : réaliser un diagnostic participatif de l’état des pratiques/compétences et des besoins de la structure inté-
grant la finance climat.
f Étape 2 : formuler la vision de l’organisation à moyen/long terme de façon participative et élaborer sa feuille de
route (en s’appuyant par exemple sur la ToC).
f Étape 3 : élaborer et mettre en œuvre la stratégie et le plan de renforcement des capacités (en mettant le focus sur
la dimension S&E, indicateurs, méthodes, etc.).
f Étape 5 : réaliser le S&E de façon participative et régulière (c.f. méthode CAF ci-après).
CHAPITRE
CAS PRATIQUES 4 87
QUELS SONT LES FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS (OU CONDITIONS DE SUCCÈS À RÉUNIR) ?
88 4 CAS PRATIQUES
f Amélioration de l’accès des populations à des services de soins de qualité, efficients et durables.
f Amélioration de l’employabilité et de l’insertion socio-professionnelle des jeunes.
f Amélioration de la satisfaction des usagers vis-à-vis des services rendus.
f Amélioration de la gouvernance des secteurs.
CAS PRATIQUES 4 89
f Étape 1 : réaliser un diagnostic participatif de chacun des secteurs (possibilité d’utiliser le le cadre d’analyse de la
gouvernance sectorielle présenté au chapitre 2.6).
f Étape 2 : formuler la vision de chacun des secteurs à moyen/long terme et élaborer les feuilles de route sectorielles,
en s’appuyant notamment sur la théorie du changement.
f Étape 3 : élaborer et mettre en œuvre les plans de renforcement des capacités, en intégrant bien la question du S&E
dans toutes ses dimensions.
f Étape 5 : mettre en place l’organisation nécessaire à la réalisation du S&E et réaliser le S&E.
f Suivi des indicateurs nationaux pour tout ce qui a trait à l’accès et à la qualité des services (indicateurs de perfor-
mance externe).
f Utilisation du cadre d’analyse de la gouvernance sectorielle pour le suivi des indicateurs de performance interne
(gouvernance, gestion budgétaire, performance du S&E…).
f Organisation d’enquêtes périodiques pour analyser la satisfaction des apprenants et des employeurs du côté de la
FPT, et celle des patients du côté de la santé -> permet de compléter le suivi des indicateurs nationaux par des élé-
ments plus qualitatifs.
f Réalisation du S&E par les directions et services compétents du ou des ministères partenaires.
f Désignation, si besoin, de référents dans les services déconcentrés, pour faciliter la collecte et le traitement de
l’information.
f Appui des personnes en charge du S&E via la mise à disposition d’outils et de méthodologies (via un accompagne-
ment technique, ou directement via les équipes du PTF), en particulier pour l’organisation des enquêtes.
f Organisation de comités de suivi trimestriel (entre les directions en charge de mettre en œuvre le programme au
sein des ministères, les équipes en charge du S&E et l’équipe du PTF), et d’un comité de pilotage annuel avec les per-
sonnes décisionnaires (hauts cadres des ministères).
QUELS SONT LES FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS (OU CONDITIONS DE SUCCÈS À RÉUNIR) ?