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UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU
SECTION MEDECINE
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THESE
Présentée et soutenue publiquement le 17 Décembre 2002
pour l'obtention du grade de Docteur en Médecine
(Diplôme d'Etat)
par
GUIBLEWEOGO Hamado Parfait
Né le 18 Avril 1971 à Loumbila (Burkina Faso)
JURy
Directeur de Thèse Président
Pro Alphonse SAWADOGO Pr. Ag. Jean KABORE
Co-directeur Membres
Dr. Ajain Z. ZOUBGA Dr Timothée KA1vffiOU
Dr Martial OUEDRAOGO
Dr Appolinaire SAW ADOGO
Dr Alain Z. ZOUBGA
LISTE DU PERSONNEL
~R~TEDEOUAGADOUGOU
ENSEIGNANTS PERMANENTS
Professeurs titulaires
Professeurs associés
Blaise KOUDOGBO Toxicologie
Maîtres de Conférences
Maîtres-Assistants
Lady Kadidiatou TRAORE Parasitologie
AliNlAKARA Cardiologie
S. Christophe DA Chirurgie
SAKANDE Biochimie
Assistants associés
Valérie MURAILLE Galénique-Chimie Analytique
Professeurs Titulaires
GUENDA Zoologie
Maîtres de Conférences
AssistaDts
Maîtres de Conférences
Didier ZONGO Génétique
Maitre·AssistaDt
Tibo Hervé KABORE Economie-Gestion
Assistants
Jean Claude TAITA Droit
ENSEIGNANTS YACATAIRES
ENSEIGNANTS :WSSIONNAIRES
A.U.P.E.L.F.
Pr. Lamine DIAKHATE Hématologie (Dakar)
A ma compagne de la vie :
Tu es ma force et ma source de réconfort. C'est une chance pour moi de t'avoir à mes
côtés. Puisse Dieu nous accorder cette chance de rester toujours ensemble.
A ma compagne de la vie:
Tu es ma force et ma source de réconfort. C'est une chance pour moi de t'avoir à mes
côtés. Puisse Dieu nous accorder cette chance de rester toujours ensemble.
, - -- ._-
A notre Maître et PrésidenJ du jury, le Pr. Ag. Jean KABORE,
Pr. Ag. en Neurologie il l'UFRISDS.
Praticien au service de Médecine Cau CHN-YO
Cher Maître, c'est pour nous un privilège et un honneur que vous ayez accepté présider
le jury de notre thèse. Nous avons eu l'honneur de profiter de vos enseignements et votre
encadrement lors de notre cursus universitaire et nos stages pratiques. Votre rigueur dans le
travail, votre disponibilité et surtout votre modestie nous ont toujours émerveillé.
Vous faites la fierté de toute notre UFR et au-delà de notre université. Notre grand
souhait serait de vous ressembler un jour et nous faisons serment avec la grâce de Dieu de nous
y appliquer.
Veuillez croire cher Maître, en l'assurance de notre très haute considération.
Cher Maître, artiste chirurgien à la sérénité ineffable, vous nous offrez ici l'occasion de
vous exprimer notre profonde reconnaissance.
Derrière votre calme, votre modestie et votre discrétion se dégagent d'énormes qualités
scientifiques, humaines et professionnelles.
Durant notre stage dans votre service, nous avons pu admirer votre dextérité dans l'art
chirurgical et votre rigueur dans le travail bien fait. Grand Maître pétri de talent,
d'enthousiasme et de partage, vous êtes beaucoup sollicité.
Que Dieu tout puissant vous bénisse, vous et votre famille.
Cher Maître, vous avez renforcé nos sentiments à votre égard en acceptant
spontanément de siéger à ce jury de thèse.
Il est vrai que nous avions entendu parler de vous en bien comme une légende, mais
votre approche nous a pennis de nous en rendre compte.
Homme sympathique, à humanisme incommensurable, vos qualités scientifiques,
professionnelles et pédagogiques font de vous un maître apprécié et beaucoup sollicité.
En si peu de temps vous avez conquis la sympathie, l'estime et l'admiration de tous les
imminents maîtres et de tous vos étudiants.
Qu'il nous soit peIDÙs en ce grand jour, de vous exprimer notre respectueuse
adnùration et tout notre attachement.
A notre Maitre et juge, le Dr Martial OUEDRAOGO,
Maitre· assistQnt en Pneumo phtisiologie à PUFR/SDS,
Chefde service de Pneumo-phnsiologie au CHN-YO
C'est un grand honneur que d'être jugé par un Maître aussi méthodique, talentueux,
rigoureux et travailleur.
Vous êtes un homme de recherche soucieux de la formation et l'avenir de vos étudiants.
Votre disponibilité à l'encadrement des stagiaires est citée en exemple.
~isse ce travail être l'occasion de vous témoigner notre profond respect et notre sincère
reconnaIssance.
Cher Maître, nous sommes très sensibles à l'honneur que vous nous faites en acceptant
de couvrir ce travail de votre autorité.
Grand maître impartial, dynamique et compétent aux qualités scientifiques confirmées,
l'amour que vous témoignez à l'égard des enfants pour lesquels vous lutter quotidiennement
nous a profondément marqué.
Malgré vos multiples occupations, vous avez su nous accorder du temps pour nous
aider à parfaire le travail.
Votre modestie, votre constante disponibilité et votre rigueur dans la pratique médicale
forcent l'adnùration.
Soyez assuré, cher maître, de notre profonde gratitude.
« Pour un Maître on ne sait jamais ce qu'on lui doit et en plus si c'est un oncle»)
L'idée de cette thèse est venue de vous et vous avez mis tout en œuvre pour qu'elle
aboutisse. Vous nous avez guidé, conseillé et beaucoup encouragé pendant les moments
difficiles que nous avons traversés.
Nous avons beaucoup appris à vos côtés, et nous avons surtout été fascinés par vos
immenses qualités humaines, scientifiques, professionnelles et pédagogiques qui font le
bonheur de tous ceux qui ont la chance de vous approcher.
Vous avez toujours su mettre de l'ambiance dans votre service et être exigent au
moment où il faut.
Nous gardons de vous de très bons souvenirs tout en espérant ne vous avoir pas déçu.
Nous ne trouvons pas de mots convenables pour vous exprimer notre profonde
gratitude, nous vous disons tout simplement merci pour tout et que Dieu tout puissant vous
bénisse, vous protège et exhausse vos vœux.
« Par délibération, l'Unité de Formation et de Recherche des Sciences de la Santé a
a"êté que les opinions émises dans les dissertations qui serontprésentées doivent être
considérées comme propres à leurs auteurs et qu'elle n'entendpas leur donner aucune
approbation ni improbation ».
LISTE DES ABREVIATIONS
1- EPIDEMIOLOGIE 2
11- BACTERIOLOGIE. 2
PHTISIOGENESE
111-
------------------- 3
IV- DIAGNOSTIC
-------------------- 3
V- IV-1- LA MILIAIRE TUBERCULEUSE 3
IV-1-1-Clinique 3
IV-1-2-Paraclinique 4
IV-1-3-Diagnostic différentiel 5
IV-l-4-Evolution 5
IV-2-LA PLEURESIE TUBERCULEUSE 6
IV-2-1-Clinique 6
IV-2-2-Paraclinique 8
IV-2-3-Diagnostic différentiel 8
IV-2-4-Evolution 9
IV-3-LA TUBERCULOSE GANGLIONNAIRE 9
IV-3·1-Les atteintes périphériques 9
IV-3-2-Les formes profondes la
IV-4-LA TUBERCULOSE PERICARDIQUE 11
IV-4-1-Clinique 11
IV-4-2-Paraclinique 12
IV-4-3-Diagnostic différentiel 13
IV-4-4-Evolution 13
IV-S-LA TUBERCULOSE OSTEO-ARTICULAIRE 13
JV-S-1- Mal de POTT oU tuberculose vertébrale 13
IV-5-2-Tuberculose articulaire . 15
IV-5-3-Tuberculose osseuse 16
IV-S-4-Rhumatisme de PONCET 16
IV-6-LA TUBERCULOSE ABDOMINALE 16
IV-6-1-La tuberculose péritonéale 16
IV-6-2-La tuberculose intestinale 18
V-TRAITEMENT 28
V-l- BUTS 28
V-2-MOYENS 29
V-2-1-La chimiothérapie anti-luberculeuse 29
V-2-2-Les thérapies adjuvantes 31
V-3-TNDICATIONS 32
V-3-1-La miliaire tuberculeuse 32
V-3-2-La pleurésie tuberculeuse 32
V-3-3- La tu berculose ganglionnaire 33
V-3-4-La tuberculose péricardique 33
V-3-5-La tuberculose ostéo-articulaire 33
V-3-6-La tuberculose abdominale 34
V-3-7-La tuberculose uro-génitale 35
V-3-8-Les atteintes neurologiques de la tuberculose 35
V-3-9-Les autres localisations de la tuberculose 35
I-OBJECTIFS 37
1-1- OBJECTIF GENERAL 37
1-2-0BJECTIFS SPECIFIQUES 37
1- LIMITES DE L'ETUDE. 63
CONCLUSION 79
SUGGESTIONS 80
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 81
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PROBLEME
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1
PREMIERE PARTIE: REVUE
DE LA LITTERATURE
1 - EPIDEMIOLOGIE [14,15]
Bien qu'inégalement répartie dans le monde, la tuberculose reste l'une des plus
grandes endémies de l'humanité.
On estime à 1,7 milliard le nombre de personnes infectées par le BK dans le
monde. L'incidence annuelle est de 8 à 10 millions dont 90% dans les pays en voie de
développement et environ 1 200 000 cas en Afrique sub-saharienne. Chaque année 3
millions de décès sont observés avec un quart des cas en Afrique.
Au Burkina Faso les indicateuni sanitaires révèlent 1 800 cas de tuberculose toutes
formes confondues, ce qui donne un taux d'incidence de 18 cas pour 100000 habitants.
Pour les patients sous traitement anti-tuberculeux, l'évolution est la suivante: 62%
de guérison, 2% d'échec, Il % de décès et plus de 20% de défaillants.
D • BACTERIOLOGIE [41]
2
ID - PHTISIOGENESE [20,39J
Lorsque des bacilles tuberculeux sont déposés dans l'alvéole pulmonaire d'un sujet
non immunisé, ils sont phagocytés par les macrophages alvéolaires. Ceux-ci les digèrent
et vont présenter des antigènes aux lymphocytes T et B. Les lymphocytes B se
différencient en plasmocytes qui synthétisent des anticorps spécifiques. Les lymphocytes
T prolifèrent et sécrètent des médiateurs qui interagissent avec les autres cellules T et B
ainsi que les macrophages.
Cependant des souches virulentes peuvent gagner la circulation générale et fonner
des foyers secondaires latents au sein d'autres organes. Il se crée un état d'équilibre
biologique entre l'organisme et l'infection quiescente qui peut demeurer stable durant
quelques semaines ou de nombreuses années. Mais il peut être rompu à la suite d'un
nouvel apport extérieur de bacilles ou par le jeu de facteurs divers et complexes
entraînant l'évolution vers une tuberculose extra-pulmonaire.
IV - DIAGNOSTIC
3
L'interrogatoire recherche les notions classiques de virage des tests
tuberculiniques, de contage tuberculeux, et de facteurs favorisants.
L'examen physique est pauvre. Il recherche des signes de gravité (cyanose,
dyspnée). L'examen pleuro~pulmonaire met en évidence un syndrome de condensation
pulmonaire, mais parfois il est normal. On peut retrouver un syndrome méningé.
4
- Le bilan de dissémination est systématique dans cette fonne clinique de tuberculose
extra-pulmonaire. n s'agit du fond d'œil, de la ponction lombaire, de
l'électrocardiogramme; du bilan rénal, de J'examen ORL, qui viendront à l'appui de
l'examen clinique.
- Un diagnostic anatomo-pathologique peut être rendu nécessaire par l'absence de preuve
bactériologique et cela est fréquent dans les "granulies froides". Une ponetion~biopsie
IV l-4
w w Evolution (41J
Dans la miliaire aiguë :
L'évolution était autrefois toujours mortelle en un mois environ. Elle est
maintenant en règle favorable avec des critères de surveillance identiques à ceux de la
tuberculose pulmonaire commune.
L'apyrexie est obtenue en une ou deux semames tandis que les anomalies
radiologiques ne s'estompent qu'en un ou plusieurs mois. En l'absence d'atteinte
méningée, seul un retard ou un arrêt intempestif du traitement peut actuellement
assombrir ce tableau. Celle-ci est en effet responsable des formes graves tant dans
l'immédiat (coma) qu'à distance (possibles séquelles neurologiques ). La gravité au plan
respiratoire n'est que le fait des fonnes suffocantes. A distance, un syndrome restrictif par
emphysème bulleux péricicatriciel reste exceptionnel.
5
- Dans les « granulies froides ») :
IV-2-1 • Oinique
- Les circonstances de découverte :
Le mode d'installation peut être aigu, subaigu ou insidieux. La douleur attire
l'attention sur l'hémithorax atteint. Elle se limite à un point de coté basal, lancinant,
augmenté par la toux, par rinspiration profonde et les changements de position. Elle est
parfois très vive, soit au début d'une forme aiguë, soit au cours de l'évolution d'une
forme chronique avec des douleurs invincibles, insomniantes et des paroxysmes
transfixiants.
6
La dyspnée dépend d'une part de l'abondance de l'épanchement et d'autre part de
l'état du poumon sous-jacent. C'est une polypnée qui doit être chiffrée car un rythme
respiratoire à plus de 30 cycles par minute nécessite une ponction évacuatrice d'urgence.
Toute insuffisance respiratoire aiguë doit faire évoquer cette hypothèse.
La toux est habituellement tenace et sèche, quinteuse, déclenchée par les
changements de position.
Les signes généraux sont habituellement représentés par: l'asthénie, l'anorexie,
l'amaigrissement, la fièvre, les frissons et les sueurs nocturnes.
L'examen physique:
Il retrouve le syndrome d'épanchement pleural liquidien, facile à reconnaître dans
sa forme typique. Il associe :
• à l'inspection: une diminution de l'ampliation de l'hémithorax atteint.
• à la palpation: une abolition des vibrations vocales.
• à la percussion: une matité hydrique, franche et homogène, déclive avec:
· dans les épanchements de petite abondance, une matité ou une submatité de la
base parfois difficile à distinguer de la matité hépatique à droite.
· dans les épanchements de moyenne abondance, une matité qui tourne à
l'aisselle et dont la limite supérieure décrit la courbe parabolique de Damoiseau,
surmontée en avant d'un skodisme sous-c1aviculaire.
· en cas de grande abondance, c'est la totalité de l'hémithorax qui est mate.
• à l'auscultation: une abolition du murmure vésiculaire dans cette zone. Lors de la
constitution de l'épanchement ou, plus rarement, lors d'un épanchement constitué et
seulement à sa limite supérieure, il est possible d'entendre un souffle pleurétique doux
et expiratoire ou des frottements pleuraux rythmés par la respiration et disparaissant
en apnée.
La ponction pleurale ramène du liquide citrin, purulent, ou séro-hématique
permettant de confirmer le diagnostic.
7
IVw2-2 - Paraclinique [41]
~ La radiographie pulmonaire:
Les clichés thoraciques pratiqués de face et de profù montrent:
• dans les épanchements de la grande cavité, en cas de :
.: un comblement d'un cul-de-sac latéral sur le cliché de face en cas de petite
abondance. Ceci doit faire rechercher un cliché ancien car il pourrait ne s'agir que
d'une séquelle surtout si le patient est asymptomatique.
.: une opacité de toute la base d'un hémithorax, se confondant avec la densité
abdominale en cas de moyenne abondance. Cette opacité est dense et homogène. Sa
limite supérieure est floue, concave en haut et en dedans, prolongée vers le haut en
dehors par une ligne bordante axillaire, pouvant même coiffer l'apex.
.: une opacité qui couvre tout un hémithorax avec une possible distension de cet
hémithorax et surtout le déplacement du médiastin vers le coté opposé à l'opacité en
cas de grande abondance.
• dans les épanchements enkystés :
Ces épanchements sont en fait plus rares et surtout le fait des pleurésies
purulentes. Les sièges les plus fréquents de ces opacités sont postérieurs, scissuraux et
diaphragmatiques. Plus rarement ces opacités sont apicales ou médiastinales.
- L'analyse du liquide de ponction pleurale montre un exsudat avec une cellularité
à prédominance lymphocytaire ou mixte. L'examen direct et surtout la culture de ce
liquide permettent d'isoler le B.K.
- La biopsie pleurale est le meilleur test pour établir le diagnostic en mettant en
évidence un granulome tuberculeux.
8
IV -2~ Evolution
Lorsque le traitement médical, local et général est précocement conduit,
l'évolution est habituellement simple. L'épanchement régresse, les signes fonctionnels
thoraciques disparaissent (douleur, dyspnée). Les signes infectieux se normalisent et l'état
général est souvent transformé avec une reprise de poids.
Lorsque l'évolution est défavorable, des complications passagères ou chroniques
avec la possibilité de fistulisation à la paroi ou vers les voies aériennes peuvent survenir.
Ces complications sont le propre des pleurésies purulentes.
Des séquelles à type de pachypleurite avec symphyse étendue, rétraction des
espaces intercostaux et à type de sclérose et rétraction parenchymateuse avec emphysème
péricicatriciel sont possibles, malgré parfois la kinésithérapie.
9
• Clinique:
Les signes généraux à type de fièvre, asthénie, anorexie, amaigrissement, sueurs
nocturnes sont présents.
Les tuméfactions ganglionnaires sont au début indolores puis s'indurent,
deviennent fluctuantes et se fistulisent réalisant dans la région cervicale la classique
"ecrouelle" [1 J.
- Paraclinique :
Le diagnostic est microbiologique et histologique sur des prélèvements obtenus par
ponction ou biopsie par la mise en évidence du BK ou du follicule tuberculeux.
10
Le diagnostic de certitude est réalisé par la mise en évidence du B.K ou par
l'aspect histologique caractéristique de l'infection tuberculeuse [33J. L'aspect de
lymphadénite caséo-folliculaire est le plus fréquent et le plus caractéristique. Pour les
fonnes médiastinales nécessitant une médiastinoscopie voire une thoracotomie, la
présence du B.K dans le liquide d'aspiration bronchique donne le diagnostic dans 75%
des cas [40] .
• Diagnostic différentiel
n existe d'autres causes d'adénopathies chroniques: ce sont la maladie de HODGKIN,
les métastases cancéreuses, la mononucléose infectieuse, la sarcoïdose, la toxoplasmose.
• Evolution
Le plus souvent favorable sous traitement antituberculeux, elle peut se compliquer
d'abcès ou de fistules à la paroi ou vers les voies aériennes.
IV-4-1 • Clinique :
Les signes peuvent s'installer de façon aiguë ou insidieuse. Le bilan clinique
comprend: fièvre, douleur thoracique, toux, dyspnée, amaigrissement, sueurs nocturnes.
L'examen clinique retrouve: un assourdissement des bruits du cœur, un
frottement péricardique. Parfois un épanchement pleural s'y associe. La complication
majeure est la tamponnade.
Il
IV-4-2 - Paraclinique:
L'électrocardiogramme (BCG)
Les anomalies électriques sont fugaces et transitoires. La forme typique montre des
troubles diffus de la répolarisation concordant dans toutes les dérivations et évoluant en 4
stades:
stade 1: un sus-décalage du segment ST avec une onde Tpositive
stade II: un retour isoélectrique du segment ST
stade III : une onde T négative pseudo~ischémique
stade IV : un retour de l'onde T à la ligne isoélectrique.
li n'y a pas d'image en miroir ni d'onde Q.
On peut également retrouver un sous-décalage de PQ, des troubles de rythme supra-
ventriculaire, un micro-voltage.
Le Télécoeur montre:
de face: une augmentation du volume du cœur, un raccourcissement du pédicule,
une rectitude du bord gauche.
de profil: un comblement des espaces clairs rétro-cardiaque et rétro-sternal.
La scopie montre une diminution ou une abolition des mouvements du cœur alors
que le pédicule est battant.
L'échographie cardiaque :
Elle met en évidence un décollement vide d'échos entre le péricarde et la paroi
postérieure de ventricule gauche, une hypercinésie de la paroi postérieure et du septum.
Elle permet de quantifier l'épanchement et de suivre l'évolution de la maladie.
La ponction péricardique :
Elle est à visée diagnostique et également thérapeutique (par décompression en cas de
gros épanchement).
Le diagnostic de certitude est donné par l'anatomopathologie de la pièce biopsique.
Compte tenu de la gravité potentielle de l'atteinte péricardique, le diagnostic doit être
évoqué devant toute péricardite quelque soit son évolutivité. Néanmoins l'obtention du
diagnostic de certitude reste longue.
12
IV-4-3 - Diagnostic différentiel
En dehors des péricardites tuberculeuses il exîste :
des péricardites rhumatismale, cancéreuse, septique (pneumocoque, streptocoque) ;
des péricardites sur infarctus du myocarde;
des péricardites au cours de certaines collagénoses (LED, Sc1érodermie, PAN).
1V·4-4 - Evolution
Elle est en général favorable si la péricardite est diagnostiquée et traitée
précocement.
Lorsqu'elle est défavorable, elle peut se traduire par trois types de complications
qui dépendent du délai écoulé par rapport au début de la maladie. Ce sont la
tamponnade, la rechute et la constriction qui est responsable d'un syndrome d'adiastolie
et d'une décompensation oedémato-ascitîque et de calcifications péricardiques.
Elle représente 10 à 15% des TEP avec de nombreuses variations selon les études
[29]. Tout le squelette peut être touché mais les localisations les plus fréquentes sont la
colonne vertébrale et les grosses articulations.
13
• Clinique:
Les signes généraux sont: la fièvre, l'amaigrissement, l'asthénie, l'anorexie et les
sueurs nocturnes.
La douleur initialement mécanique puis inflammatoire est souvent révélatrice de
l'affection. Des signes neurologiques (radiculalgie) peuvent être associés.
L'examen clinique retrouvera une douleur exquise en regard d'une ou plusieurs
vertèbres, parfois une voussure para-vertébrale signant l'existence d'un abcès froid, une
raideur rachidienne globale, une contracture des muscles para~vertébraux, plus rarement
une compression médullaire, un syndrome de la queue du cheval.
• Paraclinique :
L'IDR à la tuberculine est positive dans 77 à lOOO!O des cas[ll].
Le syndrome inflammatoire biologique est quasi constant.
Les radiographies du rachis de face, de profil et des 3J.a montrent des signes en
retard avec la clinique :
initialement un pincement de l'interligne,
puis une apparition d'une irrégularité et d'une déminéralisation des plateaux
vertébraux pouvant aboutir à des géodes, des tassements et/ou une ostéophytose,
parfois un aspect de vertèbre « ivoire )l,
14
- Evolution
Diagnostiqué et traité précocement, le mal de POIT évolue favorablement avec
une nonnalisation radiologique en retard sur la clinique avec un pincement cicatriciel et
une fusion vertébrale éventuelle.
Mais des complications peuvent survenir à type d'abcédation, de compression
médullaire, de foyer à distance et de déformation.
15
- Evolution
Quand elle est favorable elle se fait vers la disparition des signes généraux et de la
douleur et l'assèchement d'un éventuel épanchement.
Parfois elle peut se compliquer de fistules et tardivement d'une raideur articulaire.
IV-6-TUBERCULOSEABDOMITNALE
16
L'examen clinique peut mettre en évidence une masse péritonéale, un
épanchement liquidien péritonéal dans 22 à 32% des cas {Il].
Des complications peuvent être également révélatrices de la tuberculose
péritonéale. Ce sont: l'occlusion intestinale, la fistule gastro-intestinale, l' hémorragie
digestive et la péritonite tuberculeuse.
- Paraclinique :
L'IDR à la tuberculine est positive dans 75% des cas [11].
L'échographie et le scanner abdominal pennettent de préciser l'importance de
l'épanchement. Ils peuvent révéler la présence d'adénopathies profondes et des anomalies
du foie ou de la rate.
C'est la ponction d'ascite qui apporte dans un prernter temps le maximum
d'information: le liquide est citrin, hémorragique ou chyleux de type exsudatif
(protéine >30g Il), avec une hypercellularité (>200 éléments) à prédominance
lymphocytaire ou mixte [Il].
La confirmation bactériologique dans le liquide d'ascite est difficile.
Le diagnostic peut être apporté par l'histologie obtenue sur des biopsies
péritonéales per-laparoscopiques.
• Diagnostic différentiel
Les examens microbiologiques et histologiques pennettent d'éliminer les autres
causes d'ascites dont les plus fréquentes sont: cirrhose hépatique, carcinose péritonéale~
insuffisance cardiaque.
• Evolution
L'évolution est habituellement favorable avec le traitement antituberculeux et les
ponctions évacuatrices.
Néanmoins des complications peuvent survenir: occlusions intestinales, fistules
gastro-intestinales, hémorragie digestive et péritonite tuberculeuse.
17
IV-6-2 - La tuberculose intestinale
Tout le tube digestif peut être touché avec une nette prédominance pour la région
iléo-c~cale dans 21% des cas [11]. L'atteinte du tube digestif peut avoir plusieurs
origines: la contamination directe liée à l'ingestion de Mycobacterium tuberculosis ou
bovis, les sécrétions biliaires infectées, la dissémination hématogène et plus rarement une
extension par contiguïté.
La diminution de l'acidité gastrique pourrait être un facteur favorisant [29].
- Clinique
Le mode de révélation des tuberculoses iléo-ccecales isolées est souvent trompeur
et peut évoquer une maladie de CROHN, un cancer, une appendicite subaiguë [11].
Le tableau clinique associe les douleurs abdominales dans 59% des cas, une masse
abdominale dans 25% des cas et une diarrhée dans 12% des cas.
Les signes généraux à type d'altération de l'état général et la fièvre complètent le
tableau clinique.
Une complication peut être révélatrice :occlusion intestinale, fistule, hémorragie
digestive [11].
- Paraclinique :
. L'IDR à la tuberculine est positive dans 80% des cas [11] .
. L'examen radiologique nécessite un lavement baryté complété d'un transit baryté du
grêle. L'image la plus fréquemment rencontrée associe un rétrécissement serré de la
partie distale du grêle, qui est distendu en amont, une infiltration de la valvule de
BAUHIN qui fonne un défilé rigide et béant, une rétraction d'ensemble du caecum, une
encoche de son bord externe, en face de la valvule.
Les localisations uniquement grêliques ou coliques sont plus rares et se traduisent
radiologiquement par des images de sténose plus ou moins étendues.
. Les prélèvements biopsiques effectués lors d'un examen endoscopique ou d'une
intervention chirurgicale apportent le diagnostic histologique (granulome epithélioïde
avec caséification centrale sur la biopsie) et micro biologique.
- Diagnostic différentiel
Ce sont la maladie de CROHN et le cancer du colon.
18
- Evolution
Elle est le plus souvent favorable.
Parfois elle peut se compliquer d'occlusion intestinale, de fistule gastro-intestinale,
d'hémorragie digestive.
19
L'urographie intraveineuse (UIV) reste l'examen de choix vue que ni
l'échographie rénale ni le scaIUler ne semblent apporter d'éléments supplémentaires. De
plus, elle permet d'apprécier l'ensemble du tractus urinaire. Elle montre des
calcifications, des cavernes, des amputations calicielles, des déformations calicielles et
des anomalies urétrales et vésicales [31]. Si aucune de ces anomalies n'est
pathognomonique, certains de ces aspects sont très évocateurs. Les anomalies rénales
sont généralement bilatérales.
- Diagnostic différentiel:
· le cancer du rein, de la vessie et de la prostate;
· la nécrose papillaire;
· les cystites interstitielles, syphilitiques, mycosiques, bilharziennes;
. les urétrites chroniques non bactériennes.
- Evolution
L'évolution est habituellement favorable sous traitement. Mais des séquelles ou
des complications dans 42% des cas, à type de destruction de parenchyme rénal, de
sténoses urétrales, d'atrophie vésicale ou de fistules peuvent exister et nécessiter une
chirurgie [31].
20
Lors des atteintes prostatiques, le toucher rectal est souvent normal, mais on peut
retrouver une augmentation du volume de la prostate, ferme avec des régions nodulaires
plus ou moins molles en leur centre.
- Paraclinique
L'ECBU peut montrer une leucocyturie. L'examen direct et la mise en culture des
urines peut isoler le bacille tuberculeux.
La culture du sperme sur milieux solides classiques est positive dans Il % des cas
témoignant alors toujours d'une atteinte prostatique [11].
Dans le cas échéant, le diagnostic peut être apporté par l'étude histologique et
bactériologique d'une ponction biopsie des lésions.
Des nodules calcifiés sont visualisables sur les radiographies sans préparations.
L'urétrographie rétrograde ainsi que la cystoscopie peuvent apporter quelques
éléments.
Dans tous les cas, la réalisation d'une échographie testiculaire s'impose.
Les éléments indirects sont utiles pour éliminer d'autres diagnostics essentiellement les
causes bactériennes (gonocoque, ch1amydiae), les causes virales (oreillon, EBV,
Echoviros...), la brucellose, les mycoses, la sarcoïdose et les causes tumorales.
Actuellement la principale complication est la survenue d'une stérilité.
• Diagnostic différentiel
li faut éliminer les autres causes d'épididymites et de prostatites chroniques.
~ Evolution
Elle est très souvent favorable sous traitement. Mais elle peut se compliquer de
fistules vers l'urètre ou la région péritonéale.
21
Les prélèvements à visée histologique et microbiologique per cœlioscopie sont les
plus rentables. Une biopsie de l'endomètre permet dans certains cas de faire le diagnostic
[29]
22
- Para cl inique :
L'IDR à la tuberculine est positive dans 50% des cas environ.
Le fond d'œil montre des tubercules ou granulations miliaires.
Les nouvelles méthodes d'imagerie cérébrale comme le scanner ou l'IRM ont un
intérêt diagnostique, évolutif et pronostique. Les aspects habituellement retrouvés sont
une dilatation ventriculaire, facteur de mauvais pronostic, des anomalies focalisées se
rehaussant avec le produit de contraste, un renforcement méningé basilaire [11].
Ces anomalies intégrées dans le contexte clinique sont très suggestives sans pour
autant être pathognomiques.
C'est l'examen du liquide céphalo-rachidien (LCR) qui apporte le diagnostic de
certitude. Le liquide est clair avec une fonnule lymphocytaire (dans 90% des cas) avec
généralement 500 éléments par mm3 au maximun. L'albuminorrachie est augmentée
(entre 1 et 3g par litre) et la glycorrachie est diminuée. La présence de BAAR à l'examen
direct du LCR ou dans les cultures est un élément primordial mais exceptionnel.
Compte tenu de la gravité potentielle de la maladie, la méningite tuberculeuse
constitue une des seules situations cliniques où un traitement anti-tuberculeux peut être
entrepris en cas de diagnostic présomptif.
Diagnostic différentiel
Le diagnostic différentiel se fait avec les autres causes de méningites lymphocytaires.
• Les méningites aiguës lymphocytaires urgentes:
.la méningite à Listéria monocytogène,
.la méningo-encéphalite herpétique.
• Les autres méningites aiguës lymphocytaires :
· d'origine virale (les entéroviros, le myxovirus et le virus de la mono-nucléose
infeetueuse),
· d'origine bactérienne (les leptospiroses et le mycoplasma pneumoniae),
· d'origine parasitaire (la toxoplasmose, la trypanosomiase, l'amibiase, le
neuropaludisme),
· d'origine mycosique (le cryptocoque et le candida albicans)
• Les méningites lymphocytaires sub-aiguës et chroniques:
· d'origine bactérienne (la neurobmcellose et la syphilis),
· d'origine tumorale (la careinomateuse méningée et les hémopathies).
23
- Evolution
Malgré le traitement anti~tuberculeux, l'évolution reste encore mortelle dans 15 à
20% des cas [Il].
Des séquelles peuvent apparaître. Elles sont neurologiques (hémiplégie, paralysie
oculomotrice), psychiatriques (troubles caractériels chez l'adulte, retard psychomoteur
chez l'enfant), endocrinienne (obésité, diabète insipide, aménorrhée).
24
Les arguments les plus spécifiques sont donnés par l'IRM et surtout par les
séquences pondérées en T2. L'aspect le plus représentatif pour les volumineux
tuberculomes est la présence d'un hyposignal traduisant la nécrose caséeuse [19-25J.
L'IRM permet également d'apprécier l'intensité de la réaction inflammatoire péri-
lesjonnelle et constitue un élément de surveillance.
• Diagnostic différentiel
Les autres granulomes: les cysticercoses et les hydatidoses.
- Evolution
Le plus souvent favorable, elle peut se compliquer surtout d'hypertension
intracrânienne et de compression médullaire.
25
- Clinique:
Sur le plan clinique la tuberculose mammaire simule chez la jeune femme un
abcès pyogène et chez la femme âgée un carcinome mammaire. Trois formes cliniques
sont habituellement décrites :
· La forme nodulaire est la plus fréquente. Elle se présente comme une masse non
douloureuse du sein, de croissance lente, associée ou non à des adénopathies. La
mammographie retrouve une lésion dense à contours flous évoquant en premier lieu un
adénocarcinome mammaire.
· La forme diffuse avec une masse tumorale inflammatoire et douloureuse est
fréquemment fistulisée à la peau. Le revêtement cutané est alors épaissi en regard de la
lésion et les ganglions axillaires sont concernés. La mammographie évoque de prime
abord un carcinome inflammatoire.
· La forme scléreuse est plus fréquente chez la femme âgée. Il s'agit d'une masse
douloureuse indurée, rarement suppurée. Classiquement la lésion siège au cadran supéro-
externe, probablement par proximité des ganglions axillaires. Les formes bilatérales sont
relativement rares.
- Paraclinique :
La mammographie, l'échographie mammaire, l'étude cytologique d'une ponction
à l'aiguille fine d'une tumeur du sein peuvent être utiles au diagnostic, mais ne peuvent
affinner l'origine tuberculeuse. En effet, même si l'aspect microscopique des biopsies
mammaires retrouve les cellules granulomateuses avec caséum central, le diagnostic de
tuberculose ne peut être affinné qu'en présence de BAAR au sein de la lésion mammaire.
-Diagnostic différentiel
Les principaux diagnostics différentiels de la mastite tuberculeuse sont : le cancer
du sein, la plasmocytose mammaire, l'abcès pyogène décapité par une antibiothérapie,
l'actinomycose, la granulomatose mammaire, le sarcome, la mastite avec réaction
cellulaire, l'ectasie canalaire.
- Evolution
Elle est le plus souvent favorable si la tuberculose mammaire est diagnostiquée et
traitée précocement. Parfois l'évolution peut se faire vers la fistulisation à la peau.
26
IV-9-2 - Atteinte tuberculeuse de la sphère O.R.L.
Les localisations O.R.L de la tuberculose sont actuellement rares et représentent
moins de 1% des TEP dans les pays industrialisés [11]. La localisation laryngée est la plus
fréquente (42% des cas), mais la cavité oropharyngée, le nasopharynx, le cavum, l'oreille
moyenne, l'épiglotte peuvent aussi être touchés [11].
-Tuberculose laryngée.
Elle touche les 2/3 antérieurs des cordes vocales en donnant des aspects
d'hypertrophie, d'ulcération, ou de granulome [8]. Elle se manifeste par de l'enrouement.
Le diagnostic est apporté par l'examen histologique et la mise en culture du broyat
de biopsie [8].
Elle est observée chez les malades ayant des expectorations riches en bacilles
tuberculeux.
• Tuberculose de l'oreille moyenne
Les signes cliniques les plus fréquents sont une baisse de l'audition dans 90% des
cas, une petforation tympanique dans 70% des cas, les granulations tympaniques dans
63% des cas [11].
Les signes généraux sont exceptionnels.
Le diagnostic est histologique et permet d'éliminer les cholestéatomes, les
tumeurs, ou les maladies granulomateuses comme la maladie de WEGENER.
• Tuberculose du cavum
Le mode de révélation clinique est aspécifique avec une symptomatologie
volontiers chronique. L'otite sero~muqueuse est un des modes de révélation. Les
adénopathies sont fréquentes mais inconstantes. seule la biopsie des lésions apporte le
diagnostic [9].
27
disséminations hématogènes responsables parfois de graves lésions mutilantes, abcès
froids sous-cutanés [29].
Enfin le classique érythème induré de BAZIN [Il] est une hypodemùte nodulaire
subaiguë parfois ulcérée, appelée aussi tuberculides, associée à une IDR positive.
Le diagnostic de ces lésions cutanées est fait par la biopsie.
y - TRAITEMENT
Y-I-BUTS
Rompre la chaînc dc transmission
Stériliser le foyer infectieux
Améliorer le confort du malade
Prévenir les complications
Traitcr les complications existantes
PTévenirlesséquelles
28
V·2-MOYENS
29
V-2-1-2- La conduite du traitement antituberculeux.
- Le bilan préthérapeutique.
Avant d'entreprendre un traitement antituberculeux, un bilan pré-thérapeutique
devrait être fait et comporte :
· un bilan hépatique :transaminases hépatiques (SGOT-SGPT), gamma glutamate
transférase, bilirubine libre et conjuguée;
· un bilan rénal: azotémie, créatininémie ;
· un fond d'œil, une numération formule sanguine;
· un examen dermatologique, neurologique et ORL.
- Le schéma thérapeutique
Le schéma thérapeutique à base d'antibiotiques antituberculeux a connu de
nombreuses modifications depuis sa mise en œuvre, tant en ce qui concerne les
médicaments eux-mêmes, leurs associations, les posologies, que la durée du traitement.
A l'heure actuelle, le schéma préconisé par le BURKINA FASO comporte deux
phases:
· une phase d'attaque de deux mois avec quatre médicaments (Rifampicine, Etambutol,
Isoniazide, Pyrazinamide),
· et une phase d'entretien de six mois avec deux médicaments (Etambutol, Isoniazide).
12 EHRZ / 6 EH]
Le schéma de traitement est identique quelque soit la forme du tuberculose et de
l'âge du malade (voir tableaux XIV,XVet XVI des posologies adultes et enfants en
annexe 2)
Les conditions requises pour la réussite du traitement sont:
· association convenable des médicaments antituberculeux ;
· posologie correcte en fonction du poids du malade;
· prise régulière et unique quotidienne par le malade à jeün ;
· durée suffisante du traitement: 8 mois.
- Surveillance du traitement antituberculeux
La surveillance des malades est l'élément fondamental pour la réussite du
traitement. Cette surveillance doit permettre d'assurer la régularité de la prise des
médicaments, de vérifier l'efficacité et la tolérance des médicaments et d'éviter les
abandons au cours du traitement.
30
En première phase ou phase intensive, le malade doit prendre les anti-tuberculeux
devant un agent de santé. Une absence de plus d'un jour doit entraîner obligatoirement et
sans attendre un contact à domicile avec le patient ou sa famille pour reprendre au plus
vite le traitement.
Cette surveillance sera également clinique, biologique (crachats HAAR, NFS,
bilan hépatique et rénal, fond d'œil) et radiologique à la recherche des effets secondaires
des antituberculeux et pour le suivi de l'évolutif.
31
V·3· INDICATIONS
32
V-3-3 - La tubercul ose ganglionnaire [11,20)
· les anti-inflammatoires
. les pansements locaux en cas de fistule.
· le traitement chirurgical: il peut valablement être proposé en cas de fistulisation ou en
cas de régression incomplète après 3 mois de traitement médicaL il s'agit le plus souvent
d'un curage ganglionnaire.
33
· le traitement du foyer pottique: une fois la décompression réalisée, il faut nettoyer
pottique par curetage et évacuation de tous les débris nécrotiques. Après le nettoyage, les
avis sont partagés sur la nécessité de combler ou non les pertes de substances par des
greffons. Dans tous les cas, il faut faire la distinction entre les greffons utilisés pour
obtenir une arthrodèse et les greffons utilisés pour combler une cavité.
34
· la ponction d'ascite; elle peut être pratiquée soit pour injecter in situ des médicaments,
soit pour évacuer un épanchement trop abondant.
· le traitement chirurgical peut être indiqué dans les occlusions intestinales et la péritonite
tuberculeuse.
35
VI- EVOLUTION ET PRONOSTIC
36
w4<~;::::-:~ .. ,.... ~::::';~ ., <=: ••• , - .-~-l"'~<1.-=-
,
, , .
DEUXIEME PARTIE :
NOTRE ETUDE
1 - OBJECTIFS
37
D-t-2- Le CRLAT
Sis à la Direction Régionale de la Santé (DRS) de Bobo-Dioulasso, le CRLAT assure
le suivi des malades tuberculeux en ambulatoire et la recherche bactériologique en
matière de tuberculose.
38
Les patients chez qui le diagnostic de TEP a été retenu et qui ont été mis sous
traitement anti-tuberculeux étaient soumis à quatre contrôles: la deuxième semaine après
la sortie, la fin du 2e ,du se et du se mois. Au décours de ces contrôles un examen
clinique complet a été effectué et des examens complémentaires orientés ont été
demandés pour les contrôles ultérieurs.
ll-2-1 ~ Patients
39
n-2-J ~ Critères diagnostiques
Séropositif au VIH :
Est considéré comme séropositif tout patient qui a présenté une sérologie VIH positive
après un test EUSA par compétition utilisant dans un premier temps le MUREX HIV-1.2.0 et
dans un deuxième temps ORGENICS Immuno Comb Il HIV 1&2 BISPOT.
Pleurésie tuberculeuse :
la présence du BK dans le liquide pleural.
sur la probabilité diagnostique: le jeune âge, le liquide pleural exsudatif, la cytologie
lymphocytaire et la bonne réponse au traitement anti-tuberculeux.
Miliaire tuberculeuse:
la présence des opacités micromodulaires diffuses à la radiographie pulmonaire.
le contexte épidémiologique.
Tuberculose ostéo~articulaire :
la présence du BK dans le pus d'abcès.
la présence de lésions disco-vertébrales caractéristiques à la radiographie du rachis.
Tuberculose ganglionnaire médiastinale :
- la découverte d'un élargissement du médiastin et/ou des opacités pseudo-tumorales
hilaires à contour externe polylobé à la radiographie pulmonaire.
la présence du BK dans la fibro-aspiration.
Tuberculose péricardique :
~ la mise en évidence d'un épanchement péricardique à l'échocardiographie
-la présence d'une cardiomégalie à la radiographie thoracique
l'association avec une pleurésie tuberculeuse ou une miliaire tuberculose.
Tuberculose péritonéale :
~ le liquide d'ascite exsudatif et à prédominance lymphocytaire.
la présence du BK dans le liquide d'ascite.
- la présence de granulations blanchâtres, d'adhérences et de congestion à la
laparoscopie.
la présence du granulome tuberculoïde à l'examen histologique.
Tuberculose uro-génitale :
- la présence du BK dans les urines.
Les prélèvements biopsiques
40
11-2-4 - Définitions opérationnelles
Toux :
toux aiguë: c'est une toux évoluant depuis moins de 15 jours ;
toux chronique: c'est une toux évoluant depuis plus de 15 jours.
Syndrome d'épanchement pleural liquidien :
il est dit complet lorsqu'on retrouve une diminution ou une abolition des vibrations
vocales, une matité ou une sub-matité, une abolition du murmure vésiculaire;
il est dit incomplet lorsqu'il manque au moins un des éléments sus-cités.
Abondance de l'épanchement liquidien à la radiographie:
grande abondance: lorsque l'opacité occupe la totalité d'un champ pulmonaire ;
moyenne abondance: lorsque l'opacité occupe près de la moitié d'un champ
pulmonaire;
petite abondance: c'est le comblement du cul-de-sac costo-diaphragmatique.
Anémie:
elle est minime si le taux d'hémoglobine est compris entre 10 et 12 g/ dl ;
elle est modérée si le taux d'hémoglobine est compris entre 6 et lOg/dl ;
elle est sévère si le taux d'hémoglobine est inférieur à 6g/dl.
Leucocytose:
elle est normale SI le nombre de globules blancs est compns entre 4000 et
10000/mm3 ,•
on a une hyper leucocytose SI le nombre de globules blancs est supérieur à
IOOOO/mm" ,.
on a une leucopénie si le nombre de globules blancs est inférieur à 4000/mm3 .
Lymphocytose:
elle est normale si elle est compris entre 25 et 40% ;
elle est élevée si supérieure à 40% ;
on a une lymphopénie si inférieure à 25%.
Exsudat:
lorsque le taux d'albumine dans le liquide pleural est 030 g/1.
Micronodule : la taille du nodule est inférieure à 3mm
Macronodule : la taille du nodule est comprise entre 3 et lOmm
Evolution favorable:
correspond à la guérison ou l'amendement des signes.
41
Evolution défavorable:
correspond à l'aggravation des signes.
Evolution stationnaire:
correspond à la stabilisation des signes.
Guérison:
correspond à la disparition des signes cliniques et des anomalies paracliniques au bout
de 8 mois de traitement.
Ecbec de traitement:
- correspond à la persistance ou l'aggravation des signes cliniques et des anomalies
paracliniques au bout de 5 mois de traitement.
42
III-RESULTATS
m-l-1- La prévalence
Durant la période de notre étude (du 1er Septembre 2000 au 31 Août 2001), 571
patients ont été hospitalisés dans le service de Pneumologie du CHNSS parmi lesquels on
dénombrait 187 cas de tuberculoses dont 88 cas de tuberculoses extra~pulmonaires
(T.E.P). Le taux de prévalence était 15,4%. Les TEP représentaient 47% de l'ensemble
des tuberculoses.
Les fonnes les plus fréquentes étaient la pleurésie tuberculeuse (40,9%), la miliaire
tuberculeuse (28,4%) et la tuberculose ostéo-articulaire (12,5%).
Les autres fonnes cliniques telles que les fonnes ORL, méningée et mammaire
n'ont pas été retrouvées.
43
lli-I-4- La répartition des TEP selon la profession
La répartition des TEP selon la profession est représentée dans le tableau II.
Tableau il : Répartition des TEP selon la profession
PROFESSIONS EFFECTIFS (n) POURCENTAGES (%)
Elèves/Etudiants 5 5,7
Cultivateurs 38 43,2
Ménagères 30 34,1
Salariés 4 4,5
Commerçants 4 4,5
Autres 7 8
TOTAL 88 100
Les cultivateurs et les ménagères étaient les plus représentés avec 77,3% des cas.
45
lli-I-4- La répartition des TEP selon la profession
La répartition des TEP selon la profession est représentée dans le tableau II.
Tableau il : Répartition des TEP selon la profession
PROFESSIONS EFFECTIFS (n) POURCENTAGES (%)
Elèves/Etudiants 5 5,7
Cultivateurs 38 43,2
Ménagères 30 34,1
Salariés 4 4,5
Commerçants 4 4,5
Autres 7 8
TOTAL 88 100
Les cultivateurs et les ménagères étaient les plus représentés avec 77,3% des cas.
45
Tableau IV: Evolution des TEP sous anti-tuberculeux
~
Formes
de TEP
Pleurale
Guérison
23
Echec
thérapeutique
2
Décès
6
Perdu de vue
5
Total
36
Miliaire 8 2 8 7 25
Ostéo-articulaire 5 0 1 5 11
Ganglionnaire 3 1 0 3 7
Péricardique 2 0 1 1 4
Péritonéale 1 0 1 1 3
Ura-génitale 1 0 0 1 2
Total 43 5 17 23 88
46
llI-1-7-4 - Age et sérologie VIH
Le taux de séropositivité était plus élevé parmi les patients âgés de 21 à 40 ans
(64,8%). La différence est significative (p=O,OOOl).
.HIV1
OHIV2
OHIV1&2
Figure 2 : Répartition des 54 patients selon le sérotype
duVIH
Tableau V : Répartition des différentes formes de TEP selon la sérologie VIH.
Sérologie 1
Formes VllI+ VllI- Total
de TEP
Pleurale 24 12 36
Miliaire 18 7 25
Ostéo-articulaire 4 7 11
Ganglionnaire 3 4 7
Péricardique 2 2 4
Péritonéale 2 1 3
Urogénitale 1 1 2
TOTAL 54 34 88
P=O,31. La différence n'est pas significative.
47
111·1·7-5· Profession et sérologie VIH
Le tableau ci-après donne la répartition selon la profession déclarée et la sérologie VIH
Tableau VI : Répartition des 88 cas des TEP selon la profession et la sérologie VIH.
~
VllI+ VllI- Total
Profession
Elèves/Etudiants 3 2 5
Cultivateurs 20 18 38
Ménagères 20 10 30
Salariés 2 2 4
Commerçants 4 0 4
Autres 5 2 7
Total 54 34 88
P=O,46. La différence n'est pas significative.
Sérologie
Evolution VllI+ VllI- TOTAL
observée
Guérison 15 28 43
Echec thérapeutique 4 1 5
Décès 10 7 17
Perdu de vue 17 6 23
TOTAL 54 33 88
,
P=O,61. La dlfference est non slgmficatlve.
48
m-2- SUR. LE PLAN SPECIFIQUE
49
Des signes associés étaient également retrouvés :
.20 cas de syndrome de condensation pulmonaire (55,6%)
.6 cas d'hépatomégalie (16,7%)
.5 cas de syndrome d'épanchement gazeux (13,9%)
· 3 cas d'ascite (8,3%)
.4 cas de syndrome d'insuffisance cardiaque (11,1%).
La ponction pleurale exploratrice faite chez les 36 patients avait montré:
· un liquide pleural citrin dans 31 cas (86,1%)
· un liquide pleural purulent dans 3 cas (8,3%)
· un liquide pleural sérohématique dans 2 cas (5,6%)
50
~ Anomalies associées
La pleurésie était le plus souvent associée à d'autres anomalies. Ainsi nous avions noté:
· 9 cas de lésions parenchymateuses
· 5 cas de pneumothorax
· 10 cas de cardiomégalie
- L'examen du liquide pleural:
- Macroscopic
Comme cela a été noté à la ponction pleurale exploratrice, on relevait 31 cas de
liquide citrin, 3 cas de liquide purulent et 2 cas de liquide séro-hématique.
~ Microscopie
L'examen chimique du liquide pleural avait montré un exsudat dans tous les cas.
L'examen bactériologique du liquide pleural avait mis en évidence le BK dans 3
cas (8,3%).
La cytologie du liquide pleural était à prédominance lymphocytaire avec 12 cas où
la lymphocytose était inférieure à 90% et 24 cas où elle était supérieure à 90%.
Seuls 4 patients avaient des expectorations positives au BK soit Il,1 % des cas.
• Autres examens paracliniques :
L'hémogramme montrait une anémie modérée dans 4 cas (11,1% ) et une anémie
sévère dans 2 cas (5,6%) ainsi qu'une hyperleucocytose chez 18 patients (50 %) avec une
prédominance neutrophilique nette.
La V.S était accélérée chez 23 patients soit 63,9% des cas.
Aucun examen anatomo-pathologique n'avait été fait.
La sérologie VIH était positive dans 24 cas (46,7%) 16 patients étaient positifs au
VIH 1 (66,7%), 6 au VIH 2 (25%) et 2 au VIH 1&2 (8,3%).
51
UI·2·1-4- Aspects thérapeutiques et évolutifs
- Le traitement
Le traitement antituberculeux était institué chez tous les patients.
30 patients soit 83,34% des cas avaient bénéficié d'une ponction évacuatrice simple et
une ponction lavage est faite chez 03 patients (8,34%).
Une corticothérapie était associée chez 04 patients. La décision de ce traitement
était prise en raison de la reconstitution massive de liquide après un mois de traitement
antituberculeux.
- L'évolution:
- Pendant l'hospitalisation
L'évolution était favorable (amélioration de l'état général, apyrexie, régression ou
résorption de liquide pleural) chez 29 patients soit 80,5% des cas. Le décès était SUIVenu
chez 4 patients.
~ L'évolution post-hospitalière
A la fin du traitement nous avions notifié: 23 cas de guérison (63,9%), 2 échecs de
traitement (5,6%),6 cas de décès (16,7%) et 5 perdus de vue (13,8%).
Parmi les patients guéris des séquelles avaient été observées dans 8 cas à type de
pachypleurite (2 cas) et de douleurs thoraciques résiduelles (6 cas).
Nous avions retenu 25 cas de miliaire tuberculeuse pour notre étude. La miliaire
tuberculeuse constituait 13,36% des tuberculoses et 28,40% des TEP.
52
Panni les facteurs favorisants nous avions noté :
- 8 cas d'éthylisme (28,6%)
·7 cas de tabagisme (25%)
- une notion de contage tuberculeux chez 8 patients (28,6%)
1
SIGNES FONCTIONNELS ET GENERAUX EFFECTIFS (0) POURCEN'~ Vo
Toux 23 92
Fièvre 21 84
Altération de l'état général 20 80
Dyspnée 20 80
Expectoration anormale 18 72
Douleur thoracique 15 60
Anémie 10 40
Hémoptysie 3 12
53
111-2-2-3- Aspects paracliniques
- La radiologie :
Elle avait permis de mettre en évidence:
- des micronodules dans 17 cas (68%)
- des macronodules dans 6 cas (24%)
- des réticulonodules dans 2 cas (8%)
Des anomalies radiologiques étaient souvent associées à l'image de miliaire. Ce
sont:
. une pleurésie dans 6 cas (24%)
- une caverne dans 4 cas (16%)
- une cardiomégalie dans 3 cas (12%)
- une adénopathie médiastinale dans 2 cas (8%)
- La sérologie VIH
Sur 25 sérologies effectuées, 18 étaient positives soit 68 % avec 10 cas au VIH,
(55,5%),3 cas au VIH 2 (16,7010),5 cas au Vlli l &2 (27,7 %).
- L'hémogramme
Nous avions noté:
- 10 cas d'anémie (40 %) dont l cas d'anémie sévère, 3 cas d'anémie modérée et 6
cas d'anémie minime.
- 5 cas de leucopénie (20%) ;
- 20 cas de lymphocytose (80%)
- La vitesse de sédimentation
La VS était supérieure à 10 mm à la première heure chez 18 patients (72%)
• Les autres examens paracliniques
- le fond d'œil pratiqué chez 23 patients montrait un tubercule de BOUCHUT
dans 2 cas (8%).
- l'électrocardiogramme fait chez tous les patients notait des anomalies
évocatrices de péricardite dans 3 cas (12%).
54
-l'examen chimique et cyto-bactériologique du LCR était normal.
- rECBU n'avait pas mis en évidence le BK.
- l'échographie abdominale avait mlS en évidence 2 cas d'ascite, 7 cas
d'hépatomégalie, 5 cas de splénomégalie.
Les Il cas de notre étude étaient tous des maux de POIT. Le mal de POIT
représentait 12,5% des TEP et 5,8% de l'ensemble des tuberculoses.
55
111-2-3-2- Nipects cliniques
Le délai moyen de consultation était d'un an. Le mode de début progressif
était décrit dans 82% des cas.
Les signes fonctionnels et généraux sont rapportés dans le tableau X.
L'examen physique avait mis en évidence une gibbosité dans 4 cas (36,4%).
Des troubles neurologiques étaient présents avec 2 cas de troubles moteurs à type de
paraplégie flasque et 6 cas de troubles sensitifs à type de paresthésies. Seul un trouble
sphinctérien à type d'incontinence mixte était signalé.
La palpation des épineuses avait réveillé des douleurs surtout dans la région de
la gibbosité.
- La radiologie
La radiographie du rachis
La radiographie standard du rachis, de face et de profil, avait donné les résultats
suivants:
Selon le siège nous avions noté:
. 5 cas d'atteinte lombaire
.4 cas d'atteinte dorsale
.2 cas d'atteinte dorso-Iombaire
. Aucune localisation cervicale ni sacrée n'avait été retrouvée.
56
Selon le nombre de vertèbres atteintes nous avions observé:
· 1 seule vertèbre était atteinte dans 2 cas
· 2 vertèbres atteintes dans 6 cas
· 3 vertèbres atteintes dans 3 cas
Selon les lésions disco-vertébrales nous avions retrouvé:
· un pincement de l'interligne dans 4 cas
· une destruction discale dans 6 cas;
· un tassement vertébral dans 5 cas ;
· une déminéralisation vertébrale dans 7 cas
Selon le retentissement sur le rachis nous avions notifié:
· une cyphose seule dans 8 cas
· une scoliose seule dans 2 cas
· une cypho-scoliose dans 1 cas
57
111-2-3-4- Aspects th(;rapeutiques et évolutifs
- Le traitement
Tous les Il patients étaient sous traitement anti-tuberculeux.
Le traitement orthopédique avait été indiqué dans 7 cas. il avait consisté en la
pose d'un corset plâtré dans 1 cas et au repos au lit sur un plan dure dans les autres cas.
Seuls 8 patients avaient fait une kinésithérapie dont le nombre moyen de séances
était de 6. Aucun traitement chirurgical n1avait été entrepris.
- L'évolution
Au cours de l'hospitalisation l'évolution était favorable chez 8 patients. Des
complications à type d'escarres avaient été observés chez les 2 paraplégiques et le décès
était survenu dans 1 cas.
A la [m du huitième mois nous avions noté 5 cas de guérison (45,5%), 5 perdus de
vue (45,5%) et un cas de décès La cyphose, la scoliose et la cypho-scoliose que
présentaient certains patients à l'entrée avaient régressé.
Seuls 7 cas de tuberculose ganglionnaire étaient retenus dans notre étude, tous
étant des adénopathies médiastinales. Les adénopathies médiastinales représentaient 8%
des TEP et 3,7% de l'ensemble des tuberculoses.
1I1.2-4.t-Aspects épidémiologiques
Parmi les 7 patients, 4 étaient de sexe masculin soit 57% des cas avec un sex·ratio
de 1,3.
L'âge moyen était de 33,08 ans avec des extrêmes de 15 ans et 42 ans. La tranche
d'âge la plus touchée était celle comprise entre 21 et 40 ans.
Tous les patients étaient des agriculteurs ou des ménagères.
La notion de contage tuberculeux était signalée par 4 patients soit 57,1 % des cas.
58
III.2-4-Z.Aspects cliniques
Le délai moyen de consultation était de 3 mois et le mode de début progressif était
retrouvé dans 5 cas (71,4%).
Aucun patient n'était dépisté à l'occasion d'une radiographie systématique. Tous
sont venus consulter pour les motifs qui sont consignés dans le tableau Xl.
L'examen thoracique avait noté :
- un syndrome de condensation pulmonaire dans 4 cas.
- un syndrome d'épanchement pleural liquidien dans 2 cas.
- un syndrome bronchique dans 1 cas.
III.2-4·3-Aspeds paracliniques
• La radiologie
Le diagnostic d'adénopathie médiastinale était posé pour l'ensemble des patients
par la mise en évidence d'un élargissement du médiastin ou d'opacités pseudo-tumorales
hilaires à contour externe polylobé sur la radiographie pulmonaire standard de face. Elles
étaient unilatérales toutes à droite dans 4 cas (57%) et bilatérales dans 3 cas (43%).
La radiographie thoracique avait objectivé également d'autres images associées:
- des opacités hétérogènes (2 cas).
- une miliaire (2 cas).
- une pleurésie ( 2 cas).
une cardiomégalie (2 cas).
59
- L'hénœogranŒEBe
il avait montré une anémie sévère dans 1 cas et une anémie modérée dans 2 cas.
- La vitesse de sédimentation.
Elle était accélérée dans 4 cas (57,1 %).
- L'endoscopie bronchique
Elle avait été réalisée chez 4 patients et montrait:
- une fistule ganglio-bronchique dans 3 cas.
un aspect normal dans 1 cas.
- La sérologie vm
Elle était positive dans 3 cas avec 2 cas au VIH 1 et lcas au VIH 2
La fièvre et une altération de l'état général étaient observées dans 3 cas (75%).
La douleur thoracique et la dyspnée qui étaient les motifs de consultation les plus
fréquents ont été signalées respectivement dans 100% et 75% des cas.
Le frottement péricardique et l'assourdissement des bruits du cœur étaient retrouvés dans
25% et 50% des cas.
60
L'aspect radiologique le plus fréquent était la cardiomégalie globale (75%),
souvent associée à des anomalies pleuro~pulmonaires.
Les anomalies électriques les plus fréquemment rencontrées étaient les troubles de
la répolarisation correspondant à ceux du stade III (50%), ainsi que le micro voltage
diffus (25%).
L'échocardiographie avait permis de poser le diagnostic dans les 4 cas.
Aucune ponction péricardique n'a été faite.
Deux patients étaient séropositifs au VIR I .
Les examens biologiques n'avaient pas montré de spécificité.
L'évolution sous traitement anti-tuberculeux érait favorable chez 2 patients. Seul 1
patient était décédé et un autre était perdu de vue.
6]
III-2-S-3-La tuberculose uro~génitale
Seuls 2 cas de ruberculose urogénitale avaient été dénombrés, constituant 2,3%
des TEP et 1% de l'ensemble des tuberculoses.
Les 2 patients étaient des hommes âgés de 61 ans et 67 ans.
Une altération de l'état général et un prostatisme étaient signalés par les 2
patients.
Seule la douleur pelvienne avait été retrouvée à l'examen clinique.
La recherche de BK dans les urines a été positive dans 2 cas.
L'ASP, l'échographie abdomino-pelvienne et la cystoscopie étaient nonnaux.
L'examen histologique n'avait pas été fait.
Une lymphocytose et une VS accélérée était observées dans les 2 cas.
La sérologie VIH était positive chez un patient au VIH J.
Le traitement était efficace dans 1 cas, le dernier patient était perdu de vue.
62
TRDISIEME PARTIE: COMMENTAIRES
ET DISCUSSIONS
I~LIMITES DE L'ETUDE
Notre étude avait pour objectif de décrire les aspects épidémiologiques, cliniques,
paracliniques, thérapeutiques et évolutifs des TEP de détenniner les particularités de
l'association TEP-VlH au CHNSS.
Ainsi ont été écartés de l'étude:
Les patients décédés au cours des 24 premières heures d'hospitalisation,
Les patients qui n'avaient pas bénéficié d'un bilan minimal du fait de la non
disponibilité et/ou du coût relativement élevé de certains examens (la fibroscopie
bronchique, l'examen anatomo~pathologique),
Les patients de certains services dont le diagnostic de TEP était fait après
l'hospitalisation et étaient référés directement au CRLAT pour le traitement anti-
tuberculeux.
Aussi les données présentées ne sont représentatives que des cas graves ayant
nécessité une hospitalisation au CHNSS.
11·1· LA PREVALENCE
La fréquence des TEP est variable d'une série à l'autre. Nonobstant ce fait nous
observons une nette augmentation de cette fréquence dans la population des malades
tuberculeux :
10,5% à Cotonou en 1990 [3]
25% à Paris en 1994 [35, 36]
45% à Abidjan en 1999 [45]
Dans notre série nous avions noté une fréquence de 47%. Parmi les différentes
explications de ce phénomène, l'apparition de l'infection par le VIH est un facteur
prépondérant en raison de :
• la fréquence plus élevée de TEP chez les séropositifs tuberculeux [36]
~ la pandémie de l'infection par le VIH qui fait rechercher de manière systématique la
tuberculose dans toutes ses localisations.
63
I1-2-LA FREQUENCE DES DIFFERENTES FORMES DE TEP
Dans notre étude, trois entités cliniques paraissaient les plus fréquentes. li s'agit de
la pleurésie (40,9%) suivie de la miliaire (28,4%) et de la tuberculose ostéo-articulaire
(12,5%). Ces proportions sont proches de celle relevées par nos prédecesseurs[3, Il, 14,50]
Ceci serait dû au fait que ces trois formes sont d'évocation diagnostique plus aisée,
fondée pour l'essentiel sur le caractère séro-fibrineux et la cytologie du liquide pleural
(lymphocytose) pour la pleurésie, et la radiographie pour la miliaire et la tuberculose
ostéo-articulaire [ 3 ].
La répartition des TEP selon le statut sérologique montre que l'infection par le
VIH n'atteint pas préférentiellement une forme clinique (p=0,31).
11-3- LE SEXE
Conformément à l'observation habituelle en ce qui concerne les tuberculoses
pulmonaires (avec 2/3 d'hommes pour 1/3 de femmes), les localisations extra-
pulmonaire de la maladie n'échappent pas à cette règle: 61% d'hommes et 39% de
femmes dans notre série. Cette prédominance masculine a été relevée par d'autres
auteurs. Ainsi:
- M. OUEDRAOGO et Coll. [50] au Burkina faso retrouvaient un taux de 73% en
1999 à Ouagadougou.
S. ANAGONOU et Coll. [3] à Cotonou au Bénin notaient 55% en 1990.
Le risque de contracter une tuberculose est plus élevé chez l'homme que chez la
femme. En effet, l'homme est plus actif et plus mobile et de ce fait plus exposé au contage
tuberculeux.
L'association TEP et infection par le VlH ne touche pas de façon préférentielle un
sexe au Burkina faso (p=0,60).
11-4- L'AGE
Dans les pays en voie de développement, la tuberculose est une maladie de
l'adulte jeune avec une moyenne d'âge de 35 ans[45]. Dans notre série la tranche d'âge la
plus touchée était celle comprise entre 21 et 40 ans (49%) avec un âge moyen de 38,3 ans.
Ces cons tatations rejoignent celles d' autres auteurs [3, Il,36,50]. Cependant comme dans
notre série, ils notaient quelques cas chez les vieillards. C'est dire que la tuberculose doit
toujours être recherchée à tous les âges. La tranche d'âge la plus vulnérable est la plus
64
active sur le plan socio~économique. La tuberculose est donc une maladie sociale à
impact économique important [14,51,55].
L'épidémiologie de l'infection par le VIH est calquée sur celle des TEP. Ainsi dans
notre série le taux de séropositivité est plus élevé dans la même tranche d'âge (21 à 40) :
elle est sexuellement active. Ce même constat est retrouvé dans la littérature [6,29,39].
11-5- LA PROFESSION
L'instabilité économique semble être un facteur important dans la résurgence des
TEP et de la tuberculose en général. Ainsi dans les pays développés, ce sont les couches
défavorisées qui sont affectées. Dans les pays en voie de développement où la situation
économique est précaire,l'endémicité de la tuberculose est forte [34,55 ].
Dans notre série ce sont les cultivateurs et les ménagères qui étaient les plus
touchés avec respectivement 43,2% et 34,1% des cas. Cette précarité qui entraîne la
promiscuité et la malnutrition est un facteur favorisant très important de l'éclosion de la
tuberculose.
Pauvreté et tuberculose font bon ménage mais fonnent cependant un mauvaiS
couple [39J.
Le risque co~infection par le VIH n'est pas significativement lié à la profession.
Néanmoins les commerçants en paient cher. lis étaient plus exposés probablement en
raison de leurs multiples déplacements.
65
II·'-EVOLUTION DES TEP SOUS TRAITEMENT ANTI-TUBERCULEUX
La guérison
Les chances de guérison étaient identiques dans les deux groupes sérologiques
(p=0,61). Néanmoins nous avions obseIVé un taux de guérison légèrement plus élevé
chez les séronégatifs (65%). Ce faible taux de guérison chez les séropositifs sous
traitement anti-tuberculeux est rapporté par plusieurs auteurs [39,51]. Ce taux de
guérison serait certes biaisé par le nombre élevé de perdus de vue.
- Le décès
Le taux de mortalité dû aux TEP était de 19% dans notre série. M.
OUEDRAOGO et coll. [50] relevaient 8,23% en 1999 à Ouagadougou. Ce fort taux
serait lié d'une part à la morbidité propre à la tuberculose et surtout à ses formes graves
(miliaire, pleurésie, péricardite, adénopathie compressive) et d'autre part par l'infection
par le VIH dont la prévalence est très élevée chez ces patients [36]. En effet l'évolution
des TEP co-infectées par le VIH s'est faite le plus souvent vers le décès. Le taux de décès
obseIVé chez les séropositifs est de 59% dans notre série. Cette différence est
significative: p(décès)=0,004.
Ces taux sont retrouvés par d'autres auteurs [6,28,51,52].
66
Les perdus de vue
Panni les perdus de vue 74% étaient séropositifs. Ce fort taux de séropositifs dans
les perdus de vue pourrait être dû :
. au taux élevé de décès à domicile parmi ces patients,
. à l'impossibilité de se rendre au centre de soins à cause l'altération de leur état général.
Ceci les amène à recourir à la médecine traditionnelle.
Depuis 1986 , année du 1er cas authentifié du SIDA au Burkina Faso, on observe
une ascension fulgurante de la pandémie du VIH. En effet en 1999, la séropositivité est
estimée à 7,17% dans la population générale, plaçant ainsi notre pays parmi les pays sub-
sahariens les plus frappés par cette infection [21].
La tuberculose, classée dans la catégorie C (stade maladie) selon la classification
CDC d'Atlanta en 1993 est ramenée à la catégorie B en 1994 à la conférence de Bobo-
Dioulasso. La tuberculose semble être la maladie infectieuse la plus influencée par le
VIH, comme en témoigne la croissance du taux de séroprévalence chez les tuberculeux
dans notre pays: 26% en 1991 [6], 35% en 1994 [51], 50,9% en 2001 [39] et 61 % dans
notre série. Cette évolution est sans doute le résultat d'une pratique à grande échelle d'un
dépistage systématique du vrn, traduisant ainsi une hausse d'incidence de l'infection
dans la population des tuberculeux. Cette observation n'est qu'un reflet de la situation
générale en Afrique sub-saharienne. En Côte d'Ivoire la séroprévalence du VIH était de
27% en 1986; 30,8% en 1990 et 57,8% en 1992 [45J.
Quant à la répartition de ce taux de séroprévalence selon le sérotype, nous notions
une nette prédominance de l'infection par le VIH 1 dans notre série (61%). Ces
constatations rejoignent celles d'autres auteurs[39 ; 45]. Le faible taux de co-infection par
le VIH2 (19%) et le double profll VIH].2 serait probablement le reflet de la moindre
virulence de VIH2
67
Les perdus de vue
Panni les perdus de vue 74% étaient séropositifs. Ce fort taux de séropositifs dans
les perdus de vue pourrait être dû :
. au taux élevé de décès à domicile parmi ces patients,
. à l'impossibilité de se rendre au centre de soins à cause l'altération de leur état général.
Ceci les amène à recourir à la médecine traditionnelle.
Depuis 1986 , année du 1er cas authentifié du SIDA au Burkina Faso, on observe
une ascension fulgurante de la pandémie du VIH. En effet en 1999, la séropositivité est
estimée à 7,17% dans la population générale, plaçant ainsi notre pays parmi les pays sub-
sahariens les plus frappés par cette infection [21].
La tuberculose, classée dans la catégorie C (stade maladie) selon la classification
CDC d'Atlanta en 1993 est ramenée à la catégorie B en 1994 à la conférence de Bobo-
Dioulasso. La tuberculose semble être la maladie infectieuse la plus influencée par le
VIH, comme en témoigne la croissance du taux de séroprévalence chez les tuberculeux
dans notre pays: 26% en 1991 [6], 35% en 1994 [51], 50,9% en 2001 [39] et 61 % dans
notre série. Cette évolution est sans doute le résultat d'une pratique à grande échelle d'un
dépistage systématique du vrn, traduisant ainsi une hausse d'incidence de l'infection
dans la population des tuberculeux. Cette observation n'est qu'un reflet de la situation
générale en Afrique sub-saharienne. En Côte d'Ivoire la séroprévalence du VIH était de
27% en 1986; 30,8% en 1990 et 57,8% en 1992 [45J.
Quant à la répartition de ce taux de séroprévalence selon le sérotype, nous notions
une nette prédominance de l'infection par le VIH 1 dans notre série (61%). Ces
constatations rejoignent celles d'autres auteurs[39 ; 45]. Le faible taux de co-infection par
le VIH2 (19%) et le double profll VIH].2 serait probablement le reflet de la moindre
virulence de VIH2
67
Le syndrome d'épanchement pleural liquidien était retrouvé chez 26 patients soit
72,22% des cas. Parfois il était discret et alors de découverte radiologique (10%).
COMPAORE 1. [23] faisait la même constatation en 1998. La ponction pleurale
exploratrice a ramené du liquide citrin dans 86,] % des cas. La pleurésie séro~fibrineuse
tuberculeuse représente 60 à 90% de toutes les pleurésies tuberculeuses selon les données
de la littérature [4,20,23,381.
ill-I-3-Aspects paracliniques
- La radiologie: Les pleurésies droites étaient les plus fréquentes (50%), ainsi que
les pleurésies de moyenne abondance (44,45%) mais la différence n'est significative
(p=0,70). Ce fait est décrit par plusieurs auteurs [4,11,23,38]. Aucune explication tangible
n'a été retenue.
. Le liquide pleural: La positivité de l'examen direct reste assez rare car obtenu
dans 8,3% des cas. COMPAORE 1. [23] relevait un examen direct positif dans 4% des
cas dans son étude. Ceci recommande la vulgarisation de la culture du liquide pleural qui
isolera le BK dans la majorité des cas.
Plusieurs auteurs ont déjà établis qu'une lymphocytopleurie supérieure à 90% est
fortement en faveur d'une étiologie tuberculeuse [4,41]. Dans notre série la
lymphocytopleurie distribuée autour de la valeur de 90% ne montre pas de différence
significative (P=0,94).
- Comme dans la tuberculose en général la prévalence de la co-infection par le
VIH est croissante dans la pleurésie. TRAJMAN et coll. au Brésil [63J trouvaient 30% en
1997, COMPAORE I. [23] relevait 62% en 1998 et dans notre série la co-infection était
66,7%.
69
III-2·LA MILIAIRE TUBERCULEUSE
m-2-1-Aspects épidémiologiques
La miliaire tuberculeuse étaient la deuxième TEP en fréquence dans notre série.
Elle représentait 13% de l'ensemble des tuberculoses hospitalisées au CHNSS. Ce taux
est élevé par rapport à ceux retrouvés par OUEDRAOGO P. [53]: 6,7%, par
COMPAORE G. [22] : 5,2% et par DOMOUA K. [27] : 7,43% .
Notre étude montrait une prédominance masculine, ce qui est d'ailleurs classique
dans la tuberculose en général [44,48]. Cette prédominance a été également retrouvée
dans des études faites dans la sous-région [27,60].
L'âge moyen était de 39,24 ans et la tranche la plus touchée par cette affection
était celle de 21 à 40 ans. C'est globalement la tranche d'âge concernée par la tuberculose
en Afrique [6,51]. Nos valeurs sont voisines de celles de COMPAORE G. [22],
OOMOUA K. [27] et TIDJANI [60J.
Nos patients sont issus de différentes couches sociales. Mais dans la majorité des
cas ils sont cultivateurs ou ménagères et représentent 63,56% des professions. Ces
résultats pennettent de conclure que la précarité des conditions de vie de nos patients.
Les différents facteurs favorisants étaient retrouvés dans les mêmes proportions
que les autres auteurs [27,53,60].
m-2.2-Aspects cliniques
Le délai de consultation (3 mois ) superposable à celui de la tuberculose en général
était très long pour une urgence médicale.
Les signes fonctionnels et généraux que sont la toux (92%), la fièvre (84%), la
dyspnée (80%) et l'altération de l'état général (80%) étaient non seulement variés mais
non spécifiques. Ce constat est partagé par de nombreux auteurs [22,27,53,60].
Dans notre série le syndrome de condensation pulmonaire était retrouvé dans 24%
des cas, ce qui est voisin du tableau classique des miliaires tuberculeuses dont l'examen
physique est généralement pauvre. Ces données sont inférieures à celles de COMPAORE
G. [22] : 44% et proches de celles de OUEDRAOGO P. [53J : 22,9% des cas.
70
m-2-J-Aspects paracliniques
La radiologie thoracique représentait le maître examen qui avait pennis non
seulement de poser le diagnostic de miliaire, mais aussi d'analyser les images
pathologiques associées.
Dans notre série les anomalies radiographiques étaient les micronodules (68%), les
macronodules (24%) et les reticulonodules (8%). Nos valeurs se rapprochent de celles
des autres études faites dans la sous-région [22,27,53].
La prévalence de la co-infection par le VIH était 68%. Le même constat a été fait
par OUEDRAOGO P. [53] qui trouvait 70% des cas. Cette tendance est voisine de celle
de la tuberculose en général selon d'autres études [6,51J.
Le tubercule de BOUCHUT était retrouvé dans 8% des cas. Ces résultats sont
voisins de ceux de la littérature [27,44,53,60].
ID-J-I-Aspects épidémiologiques
La tuberculose ostéo-articulaire représentait 12,5% des TEP dans notre étude.
Mais ce chiffre semble sous estimé car notre étude n'avait porté que sur les cas qui
avaient nécessité une hospitalisation au CHNSS. En effet notre taux est largement
inférieur à ceux rapportés dans les autres études: OUEDRAOGO M. et coll.
[50] notaient 23,5%; ANAGONOU S. et coll. [3] trouvaient 27,6% et SAWADOGO
M. [57J relevait 35,41 %.
Dans toutes les séries africaines, la prédominance masculine est nette: 70,2% pour
SAWADOGO M. [57] à Ouagadougou et 60% pour MARTINI [43] à Alger. Dans notre
étude elle était de 63,6%, proche de celle des auteurs sus-cités.
L'âge moyen (43,7 ans) ainsi que la tranche d'âge la plus vulnérable (41 à 60 ans),
sont déjà signalés dans la littérature [2,41,54,57].
71
m~3-2-Aspects cliniques
La douleur rachidienne, premier signe d'appel était présente dans 91% des cas,
mais n'a que peu de valeur dans le diagnostic du mal de POTT. Elle oriente simplement
vers le rachis. Il en était de même pour la fièvre signalée dans 63,6%.
C'étaient plutôt les complications qui orientaient vers le diagnostic. C'est la
caractéristique principale de la maladie dans nos régions. Cette constatation a été faite
par d'autres auteurs africains. En effet la déformation vertébrale retrouvée dans 54,5%
des cas dans notre étude était proche des valeurs rapportées par PANDA et coll. [54] ;
55,3% et par SAWADOGO M. [57] : 63%. De même les troubles neurologiques étaient
retrouvés dans 36,4%. Cette valeur est partagée par LOEMBE [42]: 28,8% et par
SAWADOGO M. [57] : 24,6%.
ID-3-3-Aspects paracliniques
La radiologie: Dans notre série la prédominance de l'atteinte dorsale et lombaire
était nette. Cette prédominance est retrouvée par beaucoup d'auteurs tel que nous montre
le tableau suivant:
Tableau:xn: Topographie de l'atteinte rachidienne selon les auteurs
Auteurs Siège de l'atteinte en pourcentage
Dorsal Lombaire Dorso-Iombaire Cervical Lombo-sacré
Notre étude 36,4 45,4 18,2
SAWADOGO 35 40 20 3,3 1,8
GNOUMOU 35,3 35,7 21,2 3,5 7,1
MARTINI 17,5 35 39,2 8,2 2,3
PANDA 52,6 46 1,3 9,2
Les deux segments dorsal et lombaire étaient touchés à peu près dans les mêmes
proportions par l'affection.
Le nombre de vertèbres atteintes dans la majeure partie des cas (54,5%) était de 2.
Ces constatations sont identiques à celles de GNOUMOU [32].
72
Les types de lésions les plus fréquemment rencontrés étaient la déminéralisation
vertébrale (63,6%), la destruction discale (54,5%) et le tassement vertébral (45,4%).
Globalement ces résultats ne s'écartent pas de ceux des autres auteurs tels que
SAWADOGOM. [57} et PANDA et coll. [54].
• L'accélération de la VS est un phénomène quasi~constant dans tous les états
inflammatoires. Mais sa valeur était ici très accélérée: 72,7% des patients ont une
moyenne à la première heure de 47,7 mm. Dans la série de GNOUMOU [32] la VS est
supérieure à 50 mm à la première heure dans 46,7% des cas. Dans la série de PANnA et
0011.[54] la moyenne de la VS était de 67,5 mm à la première heure. C'est donc du fait de
sa valeur élevée qu'elle constitue un élément d'orientation important.
- La prédominance lymphocytaire, classique dans la tuberculose, était retrouvée
dans 45,5% des cas de notre série. GNOUMOU [32] ne la trouve que dans20% de ses
cas. Nous en déduisons que l'hyperlymphocytose, élément important dans le diagnostic
de la tuberculose est inconstante dans le mal de POTT. Par ailleurs cette lymphocytose
devrait être interprété en fonction du statut sérologique VIH du patient.
- Seuls 36,4% de nos patients étaient séropositifs. C'est sans doute dû au fait que
cette tranche d'âge est moins mobile et peu sexuellement active du fait de la sénescence.
73
III-4-LA TUBERCULOSE GANGLIONNAIRE
ill-4-1-Aspeets épidémiologiques
Le diagnostic de certitude de la tuberculose ganglionnaire est basé sur la
fibroscopie bronchique et surtout l'examen histologique du fragment de biopsie. De ce
fait le nombre de tuberculose ganglionnaire est sous-estimé du fait de l'absence de ces
deux examens au CHNSS durant la période de notre étude. Seuls 7 patents avaient été
retenus et représentaient 8% des TEP dans notre série. Ce chiffre est inférieur à ceux
rapportés par OUEDRAOGO M. et coll. [50] : 13,32% et par ANAGONOU S. et coll.
[3] : 24,1%.
Les femmes étaient autant touchées que les hommes, puisque nous avions observé
3 femmes pour 4 hommes. Classiquement la tuberculose est plus fréquemment retrouvée
chez les hommes mais il est connu aussi que le ratio se rapproehe de 1 lorsque l'on ne
considère que les TEP. Ce même constat est fait par OUEDRAOGO E. [49].
L'âge moyen était de 33,08 ans, similaire à celui rapporté par OUEDRAOGO E.
[49]: 32 ans. La tuberculose affecte classiquement les adultes jeunes. Les chiffres
observés ne sont donc pas surprenants.
ill-4-2-Aspeets cliniques
La symptomatologie générale et fonctionnelle observée dans la tuberculose
ganglionnaire n'était pas spéeifique. La toux avait été signalée dans 85,7% des cas, la
douleur thoracique dans 71,4% et les hémoptysies dans 14,2%. Ces diverses proportions
sont similaires à celles notées dans les séries antérieures [4,49].
L'altération de l'état général était retrouvée dans 57% des cas. Cette valeur est
supérieure à celle de OUEDRAOGO E. [49] : 36%. il est fort probable que ce symptôme
soit surtout inenant à l'infection par le VIH que la maladie tuberculeuse.
Tout comme nos prédécesseurs, nous avions constaté que l'examen physique est
pauvre en ce qui concerne le thorax et l'appareil respiratoire [5,49].
74
m43·Aspects paracliniques
- La radiologie: les adénopathies médiastinales le plus souvent évidentes voire
pseudo-tumorales étaient unilatérales à droite dans 57% des cas et bilatérales dans 43%
des cas. Cette prédominance droite est retrouvée par OUEDRAOGO E. [49] : 61 ,5%
et serait liée à l'anatomie de l'appareil respiratoire.
- Bien que les résultats de l'hémogramme soient sans signification spécifique, il est
intéressant de signaler que 43% de nos patients avait une anémie.
- Parmi les 7 patients, 4 avaient bénéficié d'une endoscopie bronchique qui avait
permis d'apporter la preuve de l'étiologie tuberculeuse dans 3 cas en objectivant des
lésions endoscopiques caractéristiques.
- La sérologie VIH était positive dans 43% des cas, ce chiffre élevé est inférieur à
celui rapporté par OUEDRAOGO E. [49] : 67% dans sa série. A Paris, chez les immigrés
africains hospitalisés pour tuberculose, CABlE [17J trouve que 42% des malades sont
également infectés par le VIH. Si l'âge, le sexe, et le temps de résidence en France étaient
identiques dans les 2 groupes, les fonnes cliniques se répartissaient différemment: les
sujets VIH + avaient beaucoup plus souvent une TEP et particulièrement une tuberculose
ganglionnaire.
75
III-S- LES AUTRES LOCALISATIONS
76
obsetvées lors des péricardites en 4 stades évolutifs. Mais les anomalies les plus
fréquemment obseJVées dans notre étude correspondent à celles du stade III (50%).
D'autres auteurs [3,11,18] les retrouvent également dans les mêmes proportions.
L'alternance électrique qui traduit l'existence d'un épanchement de grande abondance et
d'étiologie souvent tuberculeuse [3J n'a pas été notée dans notre étude.
L'échocardiographie, méthode simple, rapide et non invasive s'est imposée
comme la méthode de référence la plus performante dans le diagnostic des péricardites.
Elle a permis de mettre en évidence l'épanchement dans les 4 cas (100%) contre 92%
dans la série de NIKIEMA[46].
Lorsque le diagnostic positif de la péricardite tuberculeuse est établi, son évolution
sous anti-tuberculeux est favorable dans plus de la moitié des cas [11J.
77
Comme dans la littérature [11,24,56,61] l'ascite tuberculeuse est dans sa fonne
typique exsudative et lymphocytaire avec une culture rarement positive au BK.
L'aspect classique de granulations blanchâtres de petite taille souvent associées
aux signes inflammatoires (congestion et adhérences) était retrouvé dans 100% des cas à
la laparoscopie dans notre série. DABlRE E.E [24] relevait 93% dans son érode. La
tuberculose péritonéale est le plus souvent associée à une tuberculose hépatique comme
l'atteste la découverte de granulations blanchâtres au niveau du fois à la laparoscopie.
La biopsie avait permis de confirmer les résultats de la laparoscopie. Mais vue la
lenteur des résultats de la biopsie, le traitement anti-tuberculeux a été entrepris dès que
les résultats de la laparoscopie étaient évocateurs.
L'évolution d'une roberculose péritonéale sous anti-roberculeux est généralement
très favorable. Le décès était le plus souvent dû au terrain. Dans notre série le patient
décédé était séropositif.
78
:::::;.'0;~ ....... ~
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
- , ---... :~' -1'1' ~ - - ~.",."-~,, -~~~~~;z:-:.*---: ~ -. - - -
~ 1 ~/::
79
SUGGESTIONS
80
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89
62. TOURE I.M. :
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Tech. OCCGE N° 7855.
90
ANNEXES
ANNEXE 1
FICIŒ DE COLLECTE DE DONNEES
Date .
Fiche nO [ ]
Service nO [ ]
Il IDENTITE
*NOM: PRENOMS:
* AGE: ans SEXE: M: [ ] F: [ 1
* PROFESSION:
- Elève/Etudiant : [ ] - Salarié: [ ]
- Cultivateur : [ 1 - Commerçant: [ ]
, ,
- M enagere: [ ] - Autres [1 : Préciser
* ETHNIE :
* NIVEAU SOCrO-ECONOMIQUE : Elevé [ Moyen [ ] Faible [ 1
* SITUATION MATRIMONIALE: Célibataire [ ] Marié [ ]
* LIEU DE RESIDENCE:
. MAMMAIRE
Normale [ J
Anormale [ ]: Nodule solide: Gauche [ ] Droit [ ] Bilatéral [ ]
-CARDIAQUE
Nonnale [ J
Anonnale [ ]: Epanchement péricardique : Abondant [ ] Moyen [ l Minime ( l
'lrE.C.G
Troubles de la repolarisation [ ] Micro voltage diffus [ Troubles du rythme
supraventriculaire [ ]
Sous décalage du segment P. Q [ ]
'Ir CYTOLOGIE ET BACTERIOLOGIE
- Liquide de Ponction: Pleural [ ] Péricardique [ ] LCR [ ] Ascite [ ]
Urine [ ]
- Aspect du liquide : Clair [ ] Citrin [ ] Purulent [ ] Hématique [ ]
- Microscopie: B.K [ ]
Lymphocytes [ J %
Leucocytes [] %
Autres: Préciser.. .. ..
'lrCHIMIE
- Albumine [ ] g/l
'Ir LAPAROSCOPIE
Granulations blanc-grisâtres [ ] Ascite [ ] Signes inflanunatoires [ ]
'Ir CYSTOSCOPIE
Ulcérations à contour jaunâtre [ ) Calcifications [ ]
'Ir BIOLOGIE
Lymphocytose [ J Taux d'hémoglobine J g/ dl
VS : Elevée [ J Nonnale [ ]
* HISTOLOGIE
Faite [ J: Pièce: Résultat: ..
Non faite [ ]
VIIII TRAITEMENT
AI BILAN PRE-THERAPEUTIQUE ET DE SURVEILLANCE
- Transaminases Hépatiques: SGOT [ ] SGPT [ ]
- Bilirubine libre [ ] et conjuguée [ ]
- Créatinine [ ]
- Fond d'œil [ ]
BI VOIE GENERALE
- Antituberculeux : ERHZ [ l durée du traitement [ ] mois
Autres: [ ] Préciser: .
- Antibiotiques [ ]
- Anti-inflammatoire: AINS [ ] AIS [ ]
- Autres : [ ] Préciser.. 0 ..
CI YOlE LOCALE
- Ponction évacuatrice simple [ J Quantité [ ] Litres
- Ponction - biopsie [
- Drainage [ ]
-Vidange d'abcès [ l
- Excision de lésions [ ] Préciser .
DI ORTIIOPEDIE
- Immobilisation par corset [ l durée [ ] jours
- Immobilisation par minerve [ ] durée [ J jours
El KINESITHERAPIE
- Nombre de séances ( ] durée [ ] mois
IXI TOLERANCE MEDICAMENTEUSE
- Polynévrites ( ] Troubles digestifs : [ ] Troubles psychiques [ ] Troubles visuels [
] Troubles cutanés [ ]
XI EVOLUTION
AI Au cours de l'hospitalisation: favorable[ ] ; défavorable[ J; stationnaire[ ] ;décès[ J.
BI A la 2ème semaine après la sortie:
- évolution clinique : .
évolution parac1inique : .
CI A la fin du 2ème mois après le début du traitement anti-tuberculeux :
- évolution clinique : .
évolution paraclinique : .
DI A la fin du sème mois après le début du traitement anti-tuberculeux :
, 1ut'ton clini'que .
evo .
évolution paraclinique : .
El A la fin du sème mois après le début du traitement anti-tuberculeux :
évolution clinique: .
évolution paraclinique : .
FI Séquelles : ..
G 1 Résultat global du traitement : Très Bon ( J Bon [ 1Passable [ 1 Mauvais [ ]
Délai de séjour [ ] jours
ANNEXE 2
Tableau xm: Résumé des effets secondaires majeur
Isoniazide
Hépatite avec ictère Pyrazinamide
Rifampicine
Poids au S E RH Z E RH
début du Strepto Etham Rifampi Pyrazina Ethambut Rifam
traitement mycine butoi cme mide sOOmg o1400mg Isoniaz
Ig 4ûOmg lS0mg Sous fo
Isoniazide
lOOmg
Sous
fonne
combinée
moins de O,Sg 2 2 2 1
33kg
33kgà O,75g 3 3 3 1,5
49kg
SOkg et 19 4 4 4 2
plus
* ne pas dépasser 0,75 g de Streptomycine pour les patients âgés de plus de
Tableau XVI : Régime thérapeutique et posologie standar
Régime: 2RHZ / 4 RH
Phase initiale: tous les jours p
RH
Rifampicine 150mg
Poids au début du traitement Isoniazide l00mg
Sous forme combinée Pyrazina
5 à 10 kg 1/2
11 à 20 kg 1
RESUME