Travail Sur Augusto Boal
Travail Sur Augusto Boal
Travail Sur Augusto Boal
Travail présenté à
Mme Nathalie PIETTE
Technique en Théâtre-Production
Collège Lionel-Groulx
Le 12 décembre 2021
Introduction
Les plus grands dramaturges sont souvent associés à de certaines périodes. Sophocle
à la Grèce antique, Shakespeare à la période élisabéthaine, Wagner et Victor Hugo au
romantisme et ainsi de suite. Cependant, qui est la figure du théâtre contemporain?
Après plusieurs recherches j’ai retrouvé un dramaturge qui a surement eu son rôle
dans la démarche du théâtre contemporain en Amérique du Sud : Augusto Boal et
son théâtre de l’opprimé.
Après m’être renseigner sur Augusto Boal, il m’est venu une question : Augusto Boal,
originaire du Brésil, à créer le théâtre de l’opprimé qui deviendra très populaire. En
quoi Boal et son Théâtre de L'opprimé ont-ils donné des ailes au théâtre engagé?
Pour pouvoir répondre à cette question, il faudrait savoir qui est Augusto Boal et
qu’est-ce que le théâtre opprimé.
Augusto Boal et sa vie
En 1931, Augusto Boal nait à Rio de Janeiro, au Brésil et il décèdera Il décède le 2 mai
2009 dans sa ville natale. Dramaturge, professeur, écrivain, théoricien et metteur en
scène, il deviendra l’une des figures de proue du théâtre brésilien.
En 1956, Il fondera le théâtre Arena, où il sera le directeur artistique, il fera jouer des
auteurs brésiliens et il adaptera même des génies du théâtre tels que Molière,
Machiavel, Lope de Vega… Mais surtout, il s’approchera du théâtre de l’opprimé. Le
but de son théâtre est de raconter la vie quotidienne du Brésil pour que le peuple ait
une image à laquelle s’associer. 1Malheureusement, dès 1964, un coup d’état militaire
surgira et coupera l’herbe en dessous du pied d’Augusto Boal, ce qui l’obligera à
continuer ces représentations illégalement. En 1971, il se fera arrêter et envoyer en
exil en Argentine, au Pérou et au Portugal.
Pour répondre aux oppressions qu’il vivra face aux dirigeants de son pays il créera le
théâtre de l’opprimé. Après son exil, il continuera d’approfondir le théâtre de
l’opprimé, il travaillera sur quelques mise en scène à New York, en France et dans
d’autres pays. C’est en 1977 que Boal montrera au grand jour le théâtre de l’opprimé.
Aussi, il créera un centre d’études et de diffusion des techniques actives d’expression
appelé le CEDITADE, en 1979. En plus de gérer ce groupe il continuera d’écrire et de
mettre en scène des pièces comme : Coup de poing sur la pointe du couteau, Théâtre
de la tempête, On a toujours cent ans… Pendant, ses années à l’étranger, il inventera
les premières techniques introspectives du théâtre de l’opprimé et écrira son premier
livre : L’arc-en ciel du désir (1980).
Quand il reviendra au Brésil, il dirigera le Centro de Teatro do Oprimido où l’on aide
sur plusieurs plans le peuple brésilien (santé mentale, éducation, mouvement des
1
Jacques NICHET,«BOAL Augusto (1931-2009)», Encyclopaedia Universalis,
URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/augusto-boal/ (consulté le 6 mars 2021)
travailleurs…). En 1992, il deviendra homme politique en rentrant à la chambre
législative. Par la suite il inventera le théâtre législatif, un mélange entre le Théâtre-
Forum et une forme théâtrale d’une assemblée démocratique.2
8C’est ainsi que le théâtre de l’opprimé est devenu une démarche de jeux et de
techniques qui aident les citoyens à comprendre et à analyser les situations sociales,
institutionnelles et politiques que nous connaissons aujourd’hui. Depuis l’époque de son
invention, le théâtre de l’opprimé a quitté le Brésil et l’espace spécifique du continent
latino-américain. Il s’est développé dans de nombreuses régions du monde, notamment
en Europe et en Asie. De moyen de lutte contre l’oppression dans un régime dictatorial, il
est devenu un théâtre « populaire » qui permet de travailler les logiques institutionnelles
et politiques à l’œuvre dans les régimes démocratiques.
11Cette technique constitue un moyen pour discuter, débattre des logiques d’action et des
logiques du système d’oppression. Si, bien sûr, le contexte contemporain, celui des
démocraties occidentales, est très différent de celui du Brésil de la fin des années 1960, il
n’en demeure pas moins traversé par des logiques institutionnelles, des dynamiques de
pouvoir qui bien souvent ne se donnent pas immédiatement à voir. Aussi, s’il n’est pas
question de mettre sur le même plan démocraties et dictatures, les oppressions ne sont
hélas pas seulement dictatoriales, et les régimes démocratiques n’ont pas pour autant
résolu la question de la « participation » de tous les citoyens, ni celle des multiples
« difficultés » que subissent leurs populations : déficit démocratique, fortes inégalités,
discriminations multiples touchant certaines catégories de la population, les signes
spécifiques de ce que l’on pourrait caractériser comme « oppression » ne manquent pas.
Cette méthode permet de rehausser le quotidien, confiné bien souvent au psychologique,
au niveau du politique ou plus simplement du social, mais en tout cas au niveau
d’instances qui ne renvoient pas seulement à l’individu, pris, croit-il souvent, dans les
méandres de sa subjectivité.
Théâtre forum
Le théâtre-forum est une méthode de théâtre interactif, mise au point dans
les années 1960 par l'homme de théâtre brésilien Augusto Boal, dans les favelas
de São Paulo. Le théâtre-forum est une des formes du « théâtre de l'opprimé ».
Le théâtre de l'opprimé a été conceptualisé par Boal comme étant un théâtre qui
« est fait par le peuple et pour le peuple »1. Sophie Coudray précise que "c’est le
peuple qui doit être à l’origine de ses propres représentations et pour cela qui
doit être en mesure de produire lui-même un théâtre qui correspond à son point
de vue et à ses aspirations et dont il peut faire usage dans ses luttes2."
Il s'agit de dénoncer et de mettre en scène des situations d'injustice, pour aider
les communautés qui en sont victimes à reprendre leur destinée en main.
Sommaire
2Animation
3Un public actif
4Prolongements
5Notes et références
o 6.1Autres sources
7Voir aussi
Développement communautaire ;
Prise de conscience politique ;
Éducation corrective ;
Conscientisation et organisation communautaire.
Il s'agit d'une technique de théâtre participative qui vise à la conscientisation et à
l'information des populations opprimées d'une façon ou d'une autre.
Selon René Badache, si le théâtre-forum de Boal se voulait un outil de contre-
pouvoir, mobilisé pour les opprimés et les opposant à des oppresseurs
"objectifs", les usages actuels dans le cadre du Théâtre institutionnel vont plutôt
intégrer une perspective de questionnement de la complexité des rapports dans
l’organisation. La finalité devient dès lors de « faire émerger les
dysfonctionnements des organisations au-delà des symptômes évoqués et des
modalités par lesquelles le pouvoir est incorporé »6, ce qui rompt avec une vision
manichéenne des tensions qui traversent les rapports humains, sans renier la
visée politique de la méthode.
De son côté, Sophie Coudray souligne la visée "révolutionnaire et émancipatrice"
bien plus qu'artistique. Pour elle, la méthode doit "permettre à des opprimés, ni
acteurs, ni professionnels du théâtre, d’utiliser un arsenal des techniques
théâtrales afin de mettre au jour les ressorts de l’oppression qu’ils subissent, de
s’entraîner à y faire face, d’élaborer des stratégies permettant d’engager un
rapport de force". Pour elle, les visées révolutionnaires d'origine n'ont pas lieu
d'être reniées2.
Le théâtre-forum a été notamment utilisé auprès de populations non
alphabétisées dans les projets de développement en pays du Sud (par exemple
en Inde, au Rajasthan, au Bengale et au Maharashtra). Il est aussi en usage
dans les pays développés pour soulever des problèmes de société, dans l'école
ou dans l'entreprise 7,8,9. Des mouvements actifs de la transition écologique et
sociétale mobilisent également cette technique10,11.
La méthode a obtenu une reconnaissance précoce en France et notamment à
Nancy, le directeur du théâtre Universitaire de la ville, Jack Lang ayant
invité Boal à un séjour en France en 197812 alors qu'il était poursuivi dans son
pays pour son activisme en faveur des plus démunis.
Il s’agit de provoquer dans la réalité une situation conflictuelle qui pose un problème
politique. Non pas de créer une violence, dit Augusto, mais de « rendre visible une violence
invisible », c’est-à-dire de « révéler une violence ». Par exemple, « c’est très violent s’il y a à
manger pour tout le monde mais que des gens meurent de faim » ; ainsi pour les violences
contre les immigrés ou contre les femmes, toutes les violences sociales qui sont cachées, ou
bien « qu’à force de voir, on ne voit plus ».
Une scène de théâtre invisible va rendre une de ces oppressions violemment visible.
« Toutes les personnes qui sont là sont impliquées dans son explosion, explosion dont les
effets durent encore longtemps après la fin de la scène. [...] L’impact de ce théâtre libre est
beaucoup plus violent et plus durable. » [1] On cherche à provoquer un débat en paroles et
en actes, à savoir ce que pensent les gens sur un problème, dans un lieu et à un moment
donné. On cherche également à susciter, comme dans le théâtre-forum, des réactions de
révolte et de solidarité.
Il ne s’agit pas de couillonner les gens, comme une caméra cachée. Pour éviter cette dérive,
au Théâtre de l’opprimé de Paris on s’est imposé la règle de ne jamais dire qu’il s’agit de
théâtre, en aucun cas, même quand ça tourne mal. On assume jusqu’au bout ! L’autre
contrainte, c’est de toujours préparer des scènes sur des sujets qui nous
impliquent. D’un certain point de vue c’est donc un peu une manipulation, mais d’un autre
non, car on ne sait jamais où ça va : on pose une question de manière violente, on met les
autres en question, mais aussi nous-mêmes.
Le Théâtre Législatif
Ce nouvel outil de démocratie participative est l’aboutissement des techniques du Théâtre
de l’Opprimé. Il utilise le Théâtre-Forum et une forme théâtralisé d’assemblée
démocratique. L’objectif est double : procurer aux spect-acteurs une vision plus globale
des problèmes et en même temps permettre aux citoyens de chercher des consensus pour
qu'ils les soumettent aux responsables et aux élus de la démocratie délégative. À partir de
1992, année de son élection comme député à la Chambre législative de Rio de Janeiro,
Augusto Boal commence à travailler sur une nouvelle forme de théâtre, le Théâtre-
Législatif, qui a pour but essentiel de développer la démocratie à travers le théâtre. Après
avoir cherché pendant de nombreuses années à politiser le théâtre, le voici maintenant
engagé sur une nouvelle voie qui lui donne les moyens de théâtraliser le politique.
Augusto Boal voit dans son élection une occasion unique de faire entrer au parlement,
pour la première fois de l'histoire politique, une troupe entière de 26 comédiens pour
donner la possibilité à ses concitoyens de s'exprimer, d'évoquer leurs souhaits, de faire
part de leurs désirs. 14 nouvelles lois furent le fruit de cette expérimentation. De la même
manière que le Théâtre-Forum permet aux spectateurs de devenirs protagonistes de
l'action dramatique, le Théâtre-Législatif fait du citoyen un législateur. Une première
partie sensibilise le public aux enjeux et à la complexité du problème exposé. Durant
l’interactivité du Théâtre-Forum, les spectateurs peinent à dénouer la situation mise en
scène. Les argumentations, les comportements ne suffisent pas, il y a un manque
structurel (loi nouvelle ou application de loi existante, dispositif, aménagement…). Les
spect-acteurs sont alors invités à proposer des lois, des applications de lois, des
aménagements, des actions, etc. Ces propositions sont triées et analysées par des juristes,
des techniciens et des élus, défendues et critiqués par des spect-acteurs puis soumises au
vote à main levée. Enfin les propositions adoptées remontent dans les institutions
concernées.
Augusto Boal
Sommaire
1Biographie
2Bibliographie
3Voir aussi
4Liens externes
BOAL AUGUSTO (1931-2009)
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Né à Rio de Janeiro, Augusto Boal fonde en 1956, à São Paulo, le théâtre Arena,
qui raconte l'histoire et la vie quotidienne du Brésil. Mais dès 1964 il est contraint,
par les dictateurs qui prennent le pouvoir dans son pays, à continuer son action
théâtrale clandestinement, puis à partir de 1971 en exil en Argentine, au Pérou et
au Portugal. En réponse aux oppressions, il invente le Théâtre de l'opprimé,
radicalisant son expérience de théâtre politique : « Le théâtre est une arme, c'est
au peuple de s'en servir. » Aussi Augusto Boal refuse-t-il l'oppression du théâtre
comme forme qui enferme le spectateur dans la passivité. Il faut au contraire
amener les participants à transformer le cours du jeu ; la représentation n'est
plus préfabriquée par des spécialistes dans un lieu spécifique, elle s'invente
chaque fois sur les lieux mêmes de l'activité quotidienne (usines, villages, lycées,
foyers, etc.), à partir de situations concrètes proposées par l'assistance, mises
en jeu avec la participation du plus grand nombre, selon des techniques
appropriées qui pourront toujours être réutilisées ensuite, après le passage des
acteurs militants. Le théâtre est préfiguration de la révolution : on se change en
jouant, on joue pour changer la vie. « Assez du théâtre qui ne fait qu'interpréter
la réalité : il faut la transformer. » Mais il n'y aura de réelle possibilité de
transformation que si les techniques de jeu sont massivement diffusées,
massivement pratiquées.
Ce théâtre reste aussi loin du happening spontané que du répertoire à
reproduire. Il repose sur des règles précises, même si elles sont modifiables. On
s'exerce à déjouer l'oppression quotidienne, à trouver ensemble des solutions à
des problèmes en apparence insolubles (théâtre-forum), à lire une autre vérité
dans un journal mensonger (théâtre-journal), ou encore à provoquer incognito
des événements révélateurs dans des lieux publics ou dans la rue (théâtre
invisible). On aura moins le souci de la perfection (qui isole le virtuose), que celui
de l'intervention, même maladroite, de chacun. Tout homme doit retrouver sa [...]