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Dm3 08

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PSI* 08-09

o
DM N 3 (pour le 14/10/2008)
Matrices réductibles et irréductibles. Permanents. Théorème de Frobenius et König.
Matrices magiques et bistochastiques. Théorème de Birkhoff. Th. d’Alexsandrov. Th. d’Egorychev

NOTATIONS ET DÉFINITIONS:

• Dans tout le problème, n désigne un entier naturel supérieur ou égal à 2.


• On note Mn (R) la R-algèbre des matrices carrées d’ordre n à coefficients réels et, plus généralement,
si (p,q) ∈ N∗ 2 , Mp,q (R) l’ensemble des matrices à p lignes et q colonnes à coefficients réels.
• Si A ∈ Mn (R), on notera A = (aij ) 16i6n , aij étant l’élément de la i-ème ligne et de la
16j6n
j-ième colonne de A. Pour tout (i,j) ∈ [[1,n]]2 , on note Aij la matrice obtenue à partir de A
en supprimant la i-ème ligne et la j-ème colonne.
• In désigne la matrice unité de Mn (R) et Jn désigne la matrice de Mn (R) dont tous les éléments
sont égaux à 1.
• M+
n (R) désignera l’ensemble des matrices carrées d’ordre n à coefficients réels tous positifs ou nuls.

• On note En le sous-ensemble de Mn (R) formé des matrices A telles que les 2n nombres réels
Xn Xn
aik et ahj pour 1 6 i 6 n et 1 6 j 6 n
k=1 h=1
soient tous égaux, et on note alors d(A) leur valeur commune.
(En est l’ensemble des matrices pseudo-magiques d’ordre n).
• En+ désigne l’ensemble En ∩ M+
n (R) .

• Ωn désigne l’ensemble : Ωn = {A ∈ En+ , d(A) = 1}. Les éléments de Ωn sont appelés les
matrices bistochastiques.
• Σn désigne le groupe symétrique d’ordre n, i.e le groupe des permutations de l’ensemble [[1,n]].
• Soit (e1 ,e2 , . . . ,en ) la base canonique de Rn , et σ ∈ Σn .
On appellera matrice de permutation associée à σ la matrice Pσ de Mn (R) telle que,
pour tout i ∈ [[1,n]], Pσ ei = eσ(i) .
On a donc : Pσ = (δi,σ(j) ) 16i6n , où δij est le symbole de Kronecker.
16j6n

• On dira qu’une matrice A = (aij ) 16i6n ∈ Mn (R) est irréductible si pour tout couple (S,T ) de parties
16j6n
non vides de [[1,n]] telles que S ∩ T = ∅ et S ∪ T = [[1,n]], il existe un élément aij 6= 0
avec i ∈ S et j ∈ T .
Dans le cas contraire, A est dite réductible.
Ainsi, dire que A est réductible signifie qu’il existe une partition (S,T ) de [[1,n]]
(avec S et T non vides) telle que : ∀(i,j) ∈ S × T , aij = 0.

PARTIE A :

1◦ ) a) Soient σ,σ 0 ∈ Σn .
i. Montrer que : Pσ Pσ0 = Pσσ0 .
ii. Montrer que Pσ est inversible et que (Pσ )−1 = Pσ−1 .
iii. Montrer que : (Pσ )−1 =t Pσ .

Énoncés de problèmes T.LEGAY Lycée d’Arsonval 1/8 28 septembre 2008


b) Soit A ∈ Mn (R) et Pσ ,Pσ0 ∈ Mn (R) les matrices associées aux permutations σ,σ 0 ∈ Σn .
On note B = Pσ APσ0 = (bij ) 16i6n .
16j6n
Montrer que bij = aσ−1 (i)σ0 (j) .
Par quelles opérations sur les lignes et les colonnes de A la matrice B est-elle obtenue?

2◦ ) a) Soit A ∈ Mn (R) et (p,q) ∈ [[1,n]]2 tels que la matrice nulle de Mp,q (R)soit extraite de A.
Montrer qu’il existe F ∈ Mp,n−q (R) , G ∈ Mn−p,n−q (R) , H ∈ Mn−p,q (R) et des permutations
σ,σ 0 ∈ Σn telles que : · ¸
F 0
Pσ APσ0 =
G H
b) En déduire que, si A ∈ Mn (R) est réductible, alors il existe des matrices de permutation
Pσ ,Pσ0 , un entier p ∈ [[1,n − 1]] et des matrices F ∈ Mp (R) , G ∈ Mn−p,p (R) ,
H ∈ Mn−p (R) telles que : · ¸
F 0
Pσ APσ =
0
G H
c) Plus précisément, montrer que A ∈ Mn (R) est réductible si et seulement si il existe une matrice
de permutation Pσ telle que Pσ−1 APσ soit de la forme :
· ¸
−1 F 0
Pσ APσ =
G H
où F ∈ Mp (R) , G ∈ Mn−p,p (R) , H ∈ Mn−p (R).

3◦ ) On veut montrer que A ∈ Mn (R) est irréductible si et seulement si la propriété (P ) suivante est
vérifiée :
(P) pour tout couple (i,j) d’indices distincts de [[1,n]]2 , aij 6= 0 ou alors il existe un entier s et
des indices i1 ,i2 , . . . ,is tels que le produit aii1 ai1 i2 . . . ais−1 is ais j soit non nul.

a) Établir que la condition est suffisante [on pourra raisonner par l’absurde].
b) On suppose maintenant que A ∈ Mn (R) est irréductible. Pour chaque indice i ∈ [[1,n]], on définit
Xi comme l’ensemble des indices j ∈ [[1,n]]2 tels que :
(1) j 6= i
et (2) soit aij 6= 0
soit il existe i1 , . . . ,is tels que le produit aii1 ai1 i2 . . . ais−1 is ais j soit non nul.
Montrer que Xi 6= ∅ [on pourra raisonner par l’absurde].
Montrer que Xi = [[1,n]]\{i} [on pourra raisonner par l’absurde], et en déduire que la condition
est nécessaire.

4◦ ) Le concept d’irréductibilité peut être illustré graphiquement .


Soit A = (aij ) 16i6n ∈ Mn (R) et {Pi , i ∈ [[1,n]]} un ensemble de n points distincts dans le plan.
16j6n
Pour chaque couple (i,j) ∈ [[1,n]]2 tel que aij 6= 0, on trace une flèche allant de Pi vers Pj . Si aij et aji
sont tous les deux non nuls, il y aura donc une flèche de Pi vers Pj et une autre de Pj vers Pi . Enfin,
si aii 6= 0, on pourra tracer une boucle allant de Pi vers lui-même.

Pj

Pi Pi

On associe ainsi à chaque matrice ce qu’on appelle un graphe orienté.

Énoncés de problèmes T.LEGAY Lycée d’Arsonval 2/8 28 septembre 2008


Représentez les graphes associés aux deux matrices suivantes :
 
0 1 0 1  
1 0 1 1 1
1 0
A1 ∈ M4 (R), A1 =  0 1
 A2 ∈ M3 (R), A2 = 0 0 1
0 1
0 0 1
1 0 0 1
En utilisant la propriété (P), donner une interprétation graphique du caractère réductible ou irréductible
d’une matrice. Étudiez les cas de A1 et A2 .

PARTIE B : Permanents

Pour A = (aij ) 16i6n ∈ Mn (R), on définit le permanent de A par :


16j6n
X
per(A) = aσ(1)1 aσ(2)2 . . . aσ(n)n .
σ∈Σn

Pour (C1 ,C2 , . . . ,Cn ) ∈ (Mn,1 (R))n , on définit le permanent per(C1 ,C2 , . . . ,Cn ) comme étant celui de la
matrice d’ordre n dont C1 , . . . ,Cn sont les colonnes.

1◦ ) a) Démontrer que l’application per : (Mn,1 (R))n −→ R est une forme n-linéaire symétrique.
b) Montrer que : ∀A ∈ Mn (R), per(A) = per(t A).

2◦ ) Développement selon une rangée.


Soit A = (aij ) 16i6n ∈ Mn (R). Montrer :
16j6n
 n
 X


∀j ∈ [[1,n]] ,
 per(A) = aij per(Aij )
i=1
Xn



∀i ∈ [[1,n]] , per(A) = aij per(Aij )

j=1

3◦ ) Permanent d’une matrice triangulaire par blocs.


¸ ·
F 0
a) Soit p ∈ [[1,n − 1]] , F ∈ Mp (R) , G ∈ Mn−p,p (R) , H ∈ Mn−p (R) et A = ∈ Mn (R).
G H
Démontrer que : per(A) = per(F )per(H).
b) En déduire
 que si A  est triangulaire inférieure par blocs, c’est-à-dire de la forme
A11 ...
A=

. ..
0 
.. , où les Aii sont des matrices carrées, alors per(A) =
Yl
per(Aii ).
 .. . . 
i=1
Al1 . . . All

4◦ ) Effet d’une matrice de permutation.

Soit A ∈ Mn (R) et Pσ ,Pσ0 ∈ Mn (R) les matrices associées aux permutations σ,σ 0 ∈ Σn .
Soit B = Pσ APσ0 .
Montrer que : per(A) = per(B).

PARTIE C : Théorème de Frobenius et König

1◦ ) Soit A ∈ Mn (R) et s ∈ [[1,n]] tels que la matrice nulle de Ms,n+1−s (R) soit extraite de A.

En utilisant A.2.a et B.3.a, montrer que per(A) = 0.

Énoncés de problèmes T.LEGAY Lycée d’Arsonval 3/8 28 septembre 2008


2◦ ) On se propose de démontrer par récurrence sur n la propriété suivante :
si A appartient à M+n (R) et si per(A) = 0, alors il existe s ∈ [[1,n]] tel que la matrice nulle de
Ms,n+1−s (R) soit extraite de A.
Examiner le cas n = 2.

On suppose la propriété établie pour tout entier 6 n. Soit alors A ∈ M+


n+1 (R) telle que per(A) = 0
2
et A 6= 0. Il existe alors (i,j) ∈ [[1,n + 1]] tel que aij > 0.

a) Montrer : per(Aij )) = 0.
b) En déduire qu’il existe s1 ∈ [[1,n]] , F ∈ M+s1 (R) , G ∈ Mn+1−s1 ,s1 (R) à termes > 0 ,
H ∈ M+ n+1−s1 (R) et des matrices de permutation Pσ ,Pσ0 avec σ,σ 0 ∈ Σn+1 tels que :
· ¸
F 0
Pσ APσ0 = avec per(F ) = 0 ou per(H) = 0
G H

(utiliser l’hypothèse de récurrence et la question A.2).

c) Conclure (appliquer l’hypothèse de récurrence à F ou à G).

PARTIE D : Matrices magiques et bistochastiques; théorème de Birkhoff

1◦ ) Montrer que En est un sous-espace vectoriel de Mn (R) , et que l’application d est une forme linéaire
sur En .

2◦ ) a) Montrer qu’une matrice A de Mn (R) appartient à En si et seulement si il existe un réel λ tel que
AJn = Jn A = λJn . Exprimer alors λ en fonction de d(A).
b) En déduire que En est une sous-algèbre de Mn (R) , et que l’application d est un morphisme de
R-algèbres.
c) Si A est une matrice inversible de En , montrer que d(A) est non nul, que A−1 appartient à En ,
et comparer d(A) et d(A−1 ).
Réciproquement, si A appartient à En et que d(A) est non nul, la matrice A est-elle nécessairement
inversible?
3◦ ) En utilisant le théorème de Frobenius et König et la question A.2, montrer que, pour tout A ∈ Ωn ,
per(A) > 0.

4◦ ) En déduire que, pour toute A = (aij ) 16i6n ∈ Ωn , il existe une permutation σ ∈ Σn telle que :
16j6n
∀j ∈ [[1,n]] , aσ(j)j > 0.

5◦ ) Soit A ∈ Ωn une matrice bistochastique réductible; soit alors (S,T ) une partition de [[1,n]] telle que
∀(i,j) ∈ S × T , aij = 0.
Montrer que : ∀(i,j) ∈ S × T , aji = 0.

6◦ ) Soit A ∈ Ωn .
a) Montrer qu’il existe X ∈ Mn,1 (R)(X 6= 0) tel que AX = X.
 
x1
 .. 
b) On suppose qu’il existe X =  .  ∈ Mn,1 (R) tel que AX = X, X ayant au moins deux
xn
composantes distinctes.
Montrer que A est réductible [on pourra considérer l’ensemble S des indices i ∈ [[1,n]] tels que
xi = min xj ].
j

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c) Lorsque A est irréductible, quel est l’ensemble des X ∈ Mn,1 (R) tels que AX = X ?

7◦ ) On se propose ici de démontrer le théorème de Birkhoff (1946):


pour toute A ∈ Ωn , il existe p ∈ N∗ , (λ1 , . . . ,λp ) ∈ (R+ )p , (σ1 , . . . ,σp ) ∈ (Σn )p tels que :
Xp Xp
λk = 1 et λk Pσk = A.
k=1 k=1
(en d’autres termes, Ωn est l’enveloppe convexe de {Pσ , σ ∈ Σn }.)

A cet effet, on va raisonner par récurrence (finie) sur le nombre π(A) de termes strictement positifs
dans A.

Montrer que : π(A) > n, et examiner le cas π(A) = n.

Supposons π(A) > n, et que la propriété voulue est vraie pour toute B ∈ Ωn telle que π(B) < π(A).
D’après D.4, il existe σ ∈ Σn telle que : ∀j ∈ [[1,n]], aσ(j)j > 0. Puis il existe k ∈ [[1,n]] tel que
aσ(k)k = min aσ(j)j ; notons alors a = aσ(k)k .
16j6n

a) Montrer : 0 < a < 1.


1 ¡ ¢
b) Soit B = A − aPσ .
1−a
i. Vérifier : B ∈ Ωn .
ii. En déduire qu’il existe p ∈ N∗ , (λ1 , . . . ,λp ) ∈ (R+ )p , (σ1 , . . . ,σp ) ∈ (Σn )p tels que :
Xp X p
λk = 1 et λk Pσk = B.
k=1 k=1

c) Notons µp+1 = a, σp+1 = σ, et, pour tout k ∈ [[1,p]], µk = (1 − a)λk .


p+1
X p+1
X
Vérifier : µk = 1 et µk Pσk = A. Conclure.
k=1 k=1

PARTIE E : Une inégalité sur les permanents : théorème d’Aleksandrov

Soient C1 ,C2 , . . . ,Cn−1 ∈ Mn,1 (R), tels que , pour tout i ∈ [[1,n − 1]], les composantes de Ci soient toutes
strictement positives, et V ∈ Mn,1 (R), quelconque.

On se propose de démontrer la propriété Pn suivante par récurrence sur n:


si per(C1 , . . . ,Cn−1 ,V ) = 0, alors per(C1 , . . . ,Cn−2 ,V,V ) 6 0 avec égalité si et seulement si V = 0.

1◦ ) Traiter le cas n = 2.

Soit n un entier > 3. On suppose que Pn−1 est vraie.

2◦ ) Soient C1 , . . . ,Cn−2 ∈ Mn,1 (R), tels que , pour tout i ∈ [[1,n − 2]], les composantes de Ci soient toutes
strictement positives.  
0
 . . .
On note en le dernier vecteur de la base canonique de Rn , en =  
 0 . Soit V ∈ Mn,1 (R).
1
Montrer que, si per(C1 , . . . ,Cn−2 ,en ,V ) = 0, alors on a : per(C1 , . . . ,Cn−2 ,V,V ) 6 0, avec égalité si et
seulement si V est proportionnel à en [on pourra développer per(C1 , . . . ,Cn−2 ,en ,V ) par rapport à la
n − 1-ième colonne, puis per(C1 , . . . ,Cn−2 ,V,V ) par rapport à la dernière ligne].

3◦ ) En appliquant le résultat précédent à V + λCn−1 pour λ convenable, montrer que Pn est vraie.

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4◦ ) Établir le théorème d’Aleksandrov (1938):
Soient C1 ,C2 , . . . ,Cn−1 ∈ Mn,1 (R), tels que , pour tout i ∈ [[1,n − 1]], les composantes de Ci soient
toutes strictement positives, et Cn ∈ Mn,1 (R), quelconque.
Alors on a l’inégalité :
£ ¤2
per(C1 , . . . ,Cn−1 ,Cn ) > per(C1 , . . . ,Cn−2 ,Cn−1 ,Cn−1 )per(C1 , . . . ,Cn−2 ,Cn ,Cn )

avec égalité si et seulement si Cn−1 et Cn sont proportionnels [on interprétera cette inégalité comme
la positivité du discriminant d’un trinôme bien choisi].

5◦ ) Soit A ∈ M+
n (R) . Montrer, pour tout (i,j) ∈ [[1,n]], l’inégalité :
à n !à n !
X X
2
per(A) > aki per(Akj ) akj per(Aki )
k=1 k=1

PARTIE F : Théorème d’Egorychev

1◦ ) (Question à traiter par les 5/2. Les 3/2 admettront le résultat)

a) Montrer que Ωn est une partie convexe compacte de Mn (R) .


(
Ωn → R
b) En déduire que l’application admet sur Ωn une borne inférieure > 0 et que
A 7 per(A)

cette borne inférieure est atteinte.
On appellera alors matrice minimale toute matrice A ∈ Ωn en laquelle cette borne inférieure est
atteinte.

2◦ ) Soient A = (aij ) 16i6n ∈ Mn (R) et B = (bij ) 16i6n ∈ Mn (R) . Montrer que :


16j6n 16j6n
X
∀² > 0 , per(A + ²B) = per(A) + ² bij per(Aij ) + O(²2 ) pour ² → 0+
16i,j6n

Soit A ∈ Ωn ; on appelle modification sur A toute matrice B = (bij ) 16i6n ∈ Mn (R) telle que :
16j6n
 n
 X

 ∀i ∈ [[1,n]], bik = 0



 k=1
Xn
.

 ∀j ∈ [[1,n]], blj = 0



 l=1

∀(i,j) ∈ [[1,n]]2 , aij = 0 ⇒ bij > 0

3◦ ) Soit A ∈ Ωn et B une modification sur A.


a) Montrer qu’il existe η ∈ R∗+ tel que : ∀² ∈]0,η[, A + ²B ∈ Ωn .
X
b) En déduire que, si A est minimale, alors : bij per(Aij ) > 0.
16i,j6n

4◦ ) Soit A = (aij ) 16i6n une matrice minimale. On suppose ici A réductible; il existe donc une partition
16j6n
(S,T ) de [[1,n]] telle que ∀(i,j) ∈ S × T , aij = 0 (S et T non vides)

Énoncés de problèmes T.LEGAY Lycée d’Arsonval 6/8 28 septembre 2008


D’après D.4 il existe σ ∈ Σn telle que ∀i ∈ [[1,n]], aiσ(i) > 0.
Choisissons s ∈ S et t ∈ T , et soit B = (bij ) 16i6n ∈ Mn (R) définie par :
16j6n

bsσ(s) = btσ(t) = −1 , bsσ(t) = btσ(s) = 1 , bij = 0 sinon

a) Montrer que B est une modification sur A, et en déduire une contradiction (utiliser C.1)
b) En déduire que toute matrice minimale est irréductible.
c) En déduire, en utilisant le théorème de Frobenius et Kônig, que, si A = (aij ) est minimale, alors :
∀(i,j) ∈ [[1,n]]2 , per(Aij ) > 0.

5◦ ) Si A est une matrice minimale, montrer que les matrices At A et t AA sont irréductibles (on pourra, en
utilisant D.4 se ramener au cas où les coefficients diagonaux de A sont strictement positifs).

6◦ ) Soit A une matrice minimale. On se propose de démontrer dans cette question, qu’il existe des réels
λ1 , . . . ,λn ,µ1 , . . . ,µn tels que :

∀(i,j) ∈ [[1,n]]2 , aij per(Aij ) = aij (λi + µj )

Dans toute la suite, A est fixée, et on note Z l’ensemble des couples (i,j) tels que aij = 0.
a) Soit E un espace vectoriel de dimension finie, ϕ1 , . . . ,ϕp p formes linéaires sur E, et ψ une autre
forme linéaire sur E. on suppose que :
p
\
Ker(ϕi ) ⊃Ker(ψ)
i=1

Montrer alors que ψ est combinaison linéaire de ϕ1 , . . . ,ϕp .

une application de classe C 1 , et en calculer la différentielle en


b) Montrer que l’application per est X
A [on montrera que dperA (M ) = per(Aij )mij ].
i,j
c) Déduire des deux questions précédentes le résultat annoncé.
     
λ1 µ1 1
     
7◦ ) A désigne toujours une matrice minimale. On note alors λ =  .. , µ =  ..  et e =  ... 
. .
λn µn 1
∈ Mn,1 (R), où les λi et les µj ont été définis dans la question précédente.

a) Établir : λ + Aµ = µ +t Aλ = per(A)e.
b) En déduire : At Aλ = λ et t AAµ = µ.
c) Déduire de F.5 : λ1 = · · · = λn et µ1 = · · · = µn .
d) Démontrer, pour (i,j) ∈
/ Z : per(A) = per(Aij ).

8◦ ) a) Soit A une matrice minimale; on suppose (ici seulement) a11 =0 et aii > 0 pour tout i ∈ [[2,n]].
Montrer que la matrice B = In − A est une modification sur A. En utilisant F.3.b, en déduire :
per(A11 ) > per(A).
b) Soit A une matrice minimale. Établir l’inégalité : per(Aij ) > per(A).

9◦ ) Soit A un matrice minimale. Établir : ∀(i,j) ∈ [[1,n]]2 , per(Aij ) = per(A) [on pourra raisonner par
l’absurde, et utiliser la question E.5]

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10◦ ) Soit A une matrice minimale. Soient s et t deux indices distincts dans [[1,n]], et Cs ,Ct les colonnes
d’indices s et t de A.
Cs + Ct
a) Soit A0 la matrice obtenue à partir de A en remplaçant Cs par . Montrer que
0
2
per(A) = per(A ).
Cs + Ct
b) Soit A00 la matrice obtenue à partir de A en remplaçant Cs et Ct par . Montrer que
2
per(A) = per(A00 ).

11◦ ) Soit A une matrice minimale dont toutes les colonnes sont à coefficients strictement positifs, sauf
peut-être la dernière. En développant son permanent selon la dernière colonne, et en utilisant E.4,
1
démontrer que : aij = pour tout (i,j) ∈ [[1,n]]2 .
n
12◦ ) En utilisant la question F.10, établir le même résultat dans le cas où A est une matrice minimale
quelconque.

♥ On a ainsi établi le théorème d’Egorychev (1980), résolvant la conjecture de Van de Waerden


(1926) : Il existe une et une seule matrice de Ωn qui réalise le minimum du permanent sur Ωn : il s’agit
1 n!
de la matrice dont tous les termes sont égaux à (et son permanent est égal à n ).
n n
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