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THESE
Présentée devant
l’Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
pour obtenir
le GRADE DE DOCTEUR
Ecole doctorale :
Mécanique, Energétique, Génie Civil, Acoustique
Spécialité :
MECANIQUE - GENIE MECANIQUE - GENIE CIVIL
par
Benjamin THOMAS
Ingénieur INSA, Maître ès Sciences
Soumettre le système mécanique non linéaire à des excitations définies par une DSP
nécessite de s’appesantir sur le traitement des vibrations aléatoires. En effet il faut, pour
calculer les réponses, considérer le passage fréquence-temps et inversement pour les com-
parer éventuellement aux exigences des normes.
1 Introduction 1
1.1 Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Contexte industriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.1 Problématique technologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.2 Structure d’application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.3 Position du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.4 Identification expérimentale du phénomène d’amplification . . . . 8
1.3 Notions de dynamique des modules de refroidissement automobiles . . . 9
1.4 Objectifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
ii
iii
Bibliographie 191
iv
vi
vii
viii
ix
5.33 Comparaison des facteurs de participation calculés sans (a) et avec sus-
pension (b) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
5.34 Premier mode correspondant au mode de suspension X de l’ensemble . . 167
5.35 Deuxième mode correspondant au mode de suspension Y de l’ensemble . 167
5.36 Quatrième mode correspondant au mode de suspension Z de l’ensemble . 168
5.37 Comparaison du comportement de la buse pour les modes 3 avec suspen-
sions (à gauche) et 1 encastré (à droite) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168
5.38 Comparaison du comportement du condenseur pour les modes 3 avec sus-
pensions (à gauche) et 2 encastré (à droite) . . . . . . . . . . . . . . . . . 168
5.39 Comparaison du comportement du condenseur pour les modes 5 avec sus-
pensions (à gauche) et 3 encastré (à droite) . . . . . . . . . . . . . . . . . 169
5.40 Comparaison du comportement de la buse pour les modes 7 avec suspen-
sions (à gauche) et 4 encastré (à droite) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169
5.41 Défaillances observées : arrachement (à gauche) et rupture dans le rayon
(à droite) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170
5.42 Localisation et niveau de contraintes RMS Von Mises encastré (à gauche)
et avec suspension (à droite) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170
5.43 Evolutions des valeurs RMS de contraintes de Von Mises avec plot (ligne
pointillée) et sans plot (ligne pleine) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
5.44 Localisation et niveau de contraintes RMS Von Mises sans modèle de plot
(à gauche) et avec modèle de plot (à droite) avec structure renforcée . . . 172
5.45 Valeurs RMS d’accélération aux 4 noeuds du super-élément . . . . . . . . 174
A.1 Schéma de connections entre les éléments virtuels et les éléments réels,
chaque case réel comprend ici la ou les textures des cases qui lui sont
reliées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184
A.2 Exemple d’élément virtuel nécessitant quatre éléments réels . . . . . . . 185
A.3 Schéma de principe de l’algorithme de traitement . . . . . . . . . . . . . 186
A.4 Visualisation de points interpolés et extrapolés sur la base d’un maillage
triangulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187
xi
xii
Introduction
Sommaire
1.1 Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Contexte industriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.1 Problématique technologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.2 Structure d’application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.3 Position du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.4 Identification expérimentale du phénomène d’amplification . . . . . 8
1.3 Notions de dynamique des modules de refroidissement automobiles . . 9
1.4 Objectifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.1 Présentation
De tous les types de suspensions, voir la revue d’Ibrahim [IBR 08], la suspension
passive basée sur des plots élastomères reste le meilleur choix du point de vue du com-
promis coût-performance. Afin de réduire le nombre des test industriels dans les phases
de développement, mise au point et validations de technologies, il s’avère judicieux de
développer des modèles éléments finis incluant les non-linéarités et effets de dissipations
induits principalement par ces éléments de suspensions (figure 1.1).
Un des objectifs de cette recherche est d’assurer des corrélations fiables entre les es-
sais réalisés en laboratoires et les simulations effectuées sur le code de calcul par éléments
finis industriel Abaqus, dans le but de permettre une réelle validation en fatigue des équi-
pements automobiles.
que pour les radiateurs brasés. La différence est que pour un condenseur, les boites à eaux
sont également les collecteurs. C’est pourquoi elles sont dénommées boites collectrices
ou manifolds du terme anglais signifiant collecteur. Le condenseur compte également
généralement une bouteille servant de conteneur pour le réfrigérant. La principale
particularité du condenseur est la possibilité d’avoir deux phases coexistant dans le
faisceau au même instant, comme par exemple du liquide en partie basse et du gaz en
partie haute. Ce comportement rend la répartition des masses hétérogènes et c’est un
comportement à ne pas négliger lors d’une modélisation d’un tel échangeur.
Le groupe moto ventilateur (GMV) est constitué d’une buse, accueillant le moteur et
l’hélice. La buse et l’hélice sont en polymères renforcés par des fibres de verre.
cet échangeur.
Les plots en élastomère sont les interfaces entre la structure excitatrice (la face avant
technique du véhicule) et la structure supportée. La difficulté majeure de l’intégration de
ce type d’interfaces dans des simulations numériques vibratoires "classiques" provient
directement du caractère non linéaire du comportement de leur matériau. En effet, les
simulations vibratoires représentatives des excitations aléatoires comme des régimes
permanents sont effectuées sur la base de calculs purement linéaires. Ces calculs sont
donc pour l’heure réalisés le plus souvent avec une modélisation linéaire des suspensions,
voire une non-prise en compte de celles-ci, lorsqu’aucune information n’est disponible.
Cette absence de suspension pose un problème fondamental. Des incohérences peuvent
apparaitre lors de simulation représentant le composant comme une structure encastrée.
En effet, ces conditions aux limites ne permettent pas de corréler les modes de suspension
de la structure. Cette mauvaise représentation prend toute son importance lors de
simulations aléatoires définies par densité spectrale de puissance (DSP ou PSD pour
Power Spectral Density). L’aspect cummulatif des résultats statistiques conduit le plus
souvent à une sous estimation du résultat final, puisque des phénomènes d’amplifications
sont omis (figure 1.5).
Ces incohérences de résultats sont pour l’heure traitées au moyen de critères empi-
riques -et non matériau- permettant de valider ou non un solution technique sur la base
d’un résultat de calcul. Cette approche basée sur les cas d’études identifiés comme les
plus critiques prend donc en compte des phénomènes d’amplification "moyens". Ceux-ci
peuvent atteindre 40% d’amplification de la valeur RMS du spectre injecté. Ces critères
ne sont ainsi pas fiables dans le cas d’amplification dépassant ces valeurs ce qui rend les
résultats de calcul non conservatifs.
Afin de s’assurer que cette amplification soit bien liée au comportement des suspen-
sions, les études menées sur des cas critiques où les simulations ont montré une sous
estimation de la réalité.
Le cas décrit dans la figure 1.6 constitue un exemple d’incohérence. Le critère utilisé,
sur la base du spectre injecté sur le banc d’essais sur un modèle encastré, valide le com-
posant qui montre pourtant une défaillance lors de l’essai. La mesure présentée permet
de confirmer une amplification du spectre au niveau des pions inférieurs du radiateur. Un
nouveau calcul réalisé à partir du spectre mesuré au niveau du pion permet quant à lui
d’observer le point critique en contraintes qui ne permet pas de valider le composant.
Comme toutes suspensions, celles des modules de refroidissement ont deux rôles
fondamentaux : l’isolation vibratoire du châssis par rapport au groupe moto-ventilateur
et l’absorption des vibrations induites par le ralenti du groupe moto-propulseur.
La figure 1.7 montre l’allure classique des courbes de transmissibilité d’un oscillateur
à un degré de liberté (ddl) de fréquence propre f0 en fonction de la valeur du coefficient
d’amortissement. Ces courbes comportent deux parties, l’une en basses fréquences
√
(inférieures à fc = 2 f0 ) correspondant à un domaine d’amplification, où la valeur de
sortie du système est supérieure à la valeur d’entrée. Cela donne donc une transmissibilité
supérieure à 1. La seconde gamme de fréquence, au delà de la fréquence de coupure fc ,
correspond alors à une phase de filtrage, permettant d’atténuer via le système, l’amplitude
des vibrations en sortie. C’est donc sur la position de la fréquence de coupure par rapport
à la gamme d’utilisation, que le comportement de la suspension se joue.
Le rôle général des suspensions des modules est d’empêcher la transmission des
vibrations générées par le Groupe Moto-Ventilateur (GMV) à l’ensemble de la caisse.
C’est donc avant tout un rôle de confort, pour que le conducteur et les passagers ne
ressentent pas de chocs ou de vibrations lorsque le GMV se déclenche. Cette solution est
appelée « Soft Mounting ». Il ne s’agit donc pas de filtrer les vibrations en provenance de
la caisse. Cela signifie que les plots ne sont pas dimensionnés pour fonctionner en filtrage
pour un essai de type densité spectrale de puissance ou harmonique avec excitation par la
base. C’est donc l’explication majeure des amplifications de spécifications observées en
sortie de plot. Le dimensionnement des plots ne correspond pas à une phase d’atténuation
compatible avec les gammes de fréquences où les PSD injectées sont généralement les
plus fortes. On se trouve au contraire dans la bande d’amplification comme le présente la
figure 1.7.
1.4 Objectifs
L’objectif final de la thèse est de définir une méthode permettant d’évaluer par
simulation les dommages sur une structure industrielle quelconque lors d’un test de
vibration aléatoire en prenant en compte la modification de comportement induite par les
plots élastomères.
Pour cela, il est tout d’abord nécessaire de réaliser une caractérisation des plots
10
11
12
Suspensions élastomères :
comportement et modèles
Sommaire
2.1 Comportement des élastomères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.1.1 Généralités sur les polymères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.1.2 Comportement visco-élastique des élastomères. . . . . . . . . . . . 16
2.1.3 Grandeurs dynamiques en relation avec le comportement des élas-
tomères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.1.4 Effets des conditions de sollicitations . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.1.5 Conclusion sur les influences des paramètres extérieurs et condi-
tions de sollicitations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.2 Modélisation du comportement des elastomères . . . . . . . . . . . . . 26
2.2.1 Approche par loi de comportement . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
13
14
Les caoutchoucs utilisés dans le domaine de l’automobile sont des polymères naturels
(ex : latex issu de l’hévéa) ou issus d’une succession de réactions chimiques forcées entre
des molécules monomères (ex : époxydes). Une macromolécule d’un polymère est essen-
tiellement composée de carbone et d’hydrogène, sur lesquels se greffent éventuellement
des additifs comme l’oxygène, le fluor, le soufre... Le polymère est constitué d’un enche-
vêtrement de macromolécules dont la cohésion est assurée par des interactions de Van der
Waals.
Les polymères sont répartis en trois classes. Les thermoplastiques, tout d’abord, ont la
particularité de pouvoir être mis en forme presque indéfiniment par simple chauffage. Ce
sont donc des matériaux recyclables. Les thermodurs ou thermodurcissables se rigidifient
sous l’action de la chaleur, ils sont donc généralement valorisés mais pas recyclés. Les
15
élastomères peuvent faire partie de l’une ou l’autre classe, mais leurs qualités de grande
déformabilité les distinguent du reste des polymères.
16
F IGURE 2.2: Exemple d’allure d’évolution des contraintes en fonction des déformations
en cas de mise en charge et décharge d’un élastomère [IFO 09]
F0
Kdyn = (2.1)
x0
Avec la force :
F = F0 sin(ωt + δ) (2.2)
et la déflexion :
x = x0 sin(ωt) (2.3)
Dans le cas où le déphasage δ est nul, le matériau est purement élastique et il n’y a
17
aucune dissipation, la raideur dynamique est alors égale à la raideur statique. Dans un
diagramme force-déplacement (2.3), les matériaux viscoélastiques sont caractérisés par
un cycle d’hystérésis. Le déphasage générant l’ouverture du cycle est aussi appelé angle
de perte et s’exprime en radian. On note souvent les grandeurs dynamiques viscoélas-
tiques sous la forme de complexes (X ∗ ) ayant une partie réelle élastique notée X 0 (module
de stockage) et une partie imaginaire visqueuse X 00 (module de perte). On peut relier les
deux parties de ce complexe à l’angle de perte δ quelque soit la grandeur étudiée (raideur
(K), module de cisaillement (G), module de Young (E)).
X 00
tan(δ) = (2.4)
X0
Ce sont ces grandeurs qui sont à la base de la plupart des modèles utilisés pour repré-
18
Dans la pratique, la pièce en élastomère subit les effets combinés de plusieurs para-
métres, rendant la modélisation de son comportement délicate. Ainsi la température et la
vitesse de sollicitation ont des effets antagonistes sur la loi de comportement contraintes-
déformation en traction monotone (voir fig :2.5). L’équivalence temps-température est
souvent utilisée afin de permettre de réaliser des essais sur des gammes de températures
ou des durées d’essai que l’on ne peut normalement pas atteindre. Le même type d’équi-
valence est par ailleurs utilisé entre le temps et la pression.
19
20
La figure 2.8 montre quant à elle que ce phénomène de rigidification est moins impor-
tant lorsque l’amplitude de déformation augmente.
L’évolution des modules élastiques est comparable à celle des raideurs. On peut voir
sur la figure 2.9 que les modules élastiques et visqueux ont tendance à augmenter avec la
fréquence. L’angle de perte passe par un maximum dans la gamme de fréquence corres-
pondant à l’état viscoélastique signifiant un maximum dans l’amortissement généré par
l’élastomère.
Les observations sur la fréquence ne sont valables que lorsque la phase d’échauffe-
ment du matériau est stabilisée puisque l’influence de la température est différente de
celle de la fréquence.
21
F IGURE 2.9: Evolution des modules élastiques, visqueux et de l’angle de perte avec la
fréquence [IFO 09]
22
23
augmente. On peut observer sur la figure 2.11 que la diminution est de plus en plus
faible en fonction de la température, l’écart entre les différentes températures se réduit
également à haute amplitude de déformation.
Les courbes présentées sur la figure 2.12 montrent que les différences en comporte-
ments élastiques sont beaucoup plus importantes pour les températures négatives que po-
sitives. On note d’ailleurs que les courbes à 20◦ C, 40◦ C et 60◦ C sont proches. L’évolution
des modules visqueux suit une tendance plus difficile à généraliser en fonction de la fré-
quence et de la température. Dans la section précédente, on a pu observer sur les courbes
2.9 que les modules visqueux chutent dans la partie des hautes fréquences correspon-
dant au passage à l’état vitreux. Les courbes 2.12 résultent donc d’une double évolution :
l’augmentation de la température décale progressivement le pic du module visqueux vers
les hautes fréquences, tant que la température est inférieure à la température de transition
vitreuse. Lorsque celle-ci est atteinte ce comportement semble s’inverser. On peut égale-
ment clairement observer une augmentation globale des modules avec la diminution de
la température ainsi que le resserement des courbes en température positive. Il peut donc
être très difficile de juger de l’évolution du comportement en modifiant simultanément
ces deux paramètres.
24
La raideur d’une pièce en élastomère chargée en noir de carbone est inversement pro-
portionnelle à l’amplitude de déflexion qui lui est appliquée. C’est ce que l’on appelle
l’effet Payne [PAY 62]. Cette évolution est caractérisée par deux paliers, l’un aux basses
amplitudes, l’autre pour les plus hautes amplitudes (cf 2.11). Ce phénomène est amplifié
avec l’augmentation du taux de noir de carbone dans l’élastomère augmente. Les doubles
déformations dynamiques de l’ordre du millième sont bien positionnées sur un plateau
quelque soit la température, puis une décroissance intervient, et un nouveau palier se
forme à l’approche des doubles déformations égales à l’unité.
C’est également l’effet Payne qui explique que la rigidification dynamique diminue
lorsque l’amplitude de la sollicitation augmente.
25
sive ainsi que l’apparition d’une déformation rémanente, recouvrable partiellement sur un
temps dépendant de la température de maintien.
L’effet de Mullins peut être facilement contourné. En effet, étant donné le temps néces-
saire au retour à l’état de repos du matériau, il est souvent considéré que le comportement
d’un élastomère après une phase de rodage suffit à générer le comportement dû à l’effet
Mullins qui sera le comportement "final" de la pièce.
26
27
La loi de Mooney-Rivlin est très utilisée dans les codes de calculs par éléments finis
et s’exprime souvent sous sa forme généralisée :
n
W = ∑ Ci j (I1 − 3)i (I2 − 3) j (2.7)
ij
Les paramètres d’ordre i et j servent à enrichir la loi pour prendre en compte d’éventuelles
évolutions complexes.
La loi d’Ogden est aussi souvent utilisée :
n
2µi αi
W=∑ (λ + λαi
2 1
αi
2 + λ3 − 3) (2.8)
i=1 αi
Les lois viscoélastiques ont, elles aussi, leurs hypothèses. Tout comme pour les mo-
dèles hyperélastiques, il faut considérer l’isotropie du comportement et la non linéarité
contrainte-déformation. La dépendance au temps doit être identique pour tous les char-
gements déviatoriques (comme le cisaillement), et de même pour tous les chargements
sphériques. La viscoélasticité est considérée linéaire. Cela implique que les réponses en
contraintes dues à des sollicitations en déformations successives et réciproquement sont
additives (principe de Boltzmann). La réponse en contrainte peut être obtenue depuis une
décomposition ayant la forme d’un produit d’une fonction de la déformation et d’une
fonction du temps.
Certains modèles viscoélastiques sont basés sur une extension des modèles élastiques
instantanés. Pour les modèles de type Rivlin, les coefficients Ci j et D1i sont alors définis
28
Des développements comparables sont également possibles pour les modèles d’Og-
den.
Les modèles utilisant des lois de comportements ont l’avantage d’être facilement
intégrables aux codes de simulations industriels existant. En effet, leur définition n’influe
pas directement sur l’agorithme du code mais uniquement sur les relations entre les para-
mètres déjà existants. C’est pourquoi on retrouve d’ores et déjà ce type de modèles dans
les logiciels de calculs spécialisés ou non dans le traitement des non linéarités matériaux.
Le fait que ces modèles traitent le problème directement sous leur aspect matériau permet
de limiter les essais nécessaires à leur recalage à une seule série de mesure pour quali-
fier toutes les pièces fabriquées à partir d’un même mélange et dans les mêmes conditions.
Cet avantage est également une des faiblesses des lois de comportement, puisqu’en
se basant uniquement sur le matériau, ces modèles nécessitent de traiter à part les problé-
matiques liées aux contacts, jeux et éventuelles frictions aux interfaces entre les pièces
"dures" et les pièces élastomères ce qui peut parfois s’avérer très difficile voire impossible.
29
Le premier modèle peut être comparé à un ressort (fig : 2.14) puisqu’il relie linéaire-
ment l’entrée et la sortie (force-déplacement ou contrainte-déformation). Il s’agit donc
de la partie élastique des modèles qui correspond au solide de Hooke. Celui-ci restitue
entièrement l’énergie qui lui est transmise.
dε
σ=η (2.10)
dt
Son comportement correspond au liquide de Newton qui peut dissiper toute l’énergie
qui lui est transmise sous forme de chaleur par exemple.
Certains éléments prennent en compte des aspects élastoplastiques comme les mo-
dèles à frottement de Coulomb (ou patins). Pour ces éléments, la vitesse de déformation
est nulle tant que la contrainte est inférieure à une valeur limite. Au delà de cette valeur
la vitesse de déformation adopte le signe de la contrainte.
La plupart des modèles simples codés dans les logiciels de calculs éléments finis in-
dustriels sont issus de combinaisons de ces éléments. La viscoélasticité linéaire peut être
30
1 1
ε̇(t) = σ̇(t) + σ(t) (2.11)
E η
• Le modèle de Zener est une mise en série d’un modèle de Kelvin Voigt de raideur
E1 avec un ressort de raideur E0 . Son expression est donc une combinaison des
différents comportements que l’on peut résumer par le système d’équations suivant :
31
ε = ε0 + ε1
σ(t) = E0 ε0 (2.13)
σ(t) = ηε˙1 (t) + Eε1 (t)
L’équation du modèle s’écrit finalement :
Les logiciels de calculs par éléments finis permettent souvent d’inclure des modèles
du type rhéologique. Au sein du logiciel de calcul par éléments finis Ansys, on
peut les utiliser via un élément de type Matrix27. Celui-ci comporte une série de
coefficients permettant de représenter des ressorts ou des amortisseurs. Une façon
de représenter l’évolution de la raideur dynamique d’un système sous Ansys est de
créer un modèle de Kelvin Voigt généralisé d’ordre 2. L’évaluation des paramètres
de raideur et d’amortissement des éléments Matrix27 s’effectue à partir de courbes
de raideur dynamique.
Les deux premiers paramètres K1 et C1 sont retenus pour recaler les raideurs
dynamiques à fréquences moyennes et hautes. La raideur dynamique d’un modèle
de Kelvin Voigt de raideur K est d’amortissement C est obtenue comme :
32
F IGURE 2.18: Courbes de raideur dynamique servant au recalage des modèles de Kelvin
Voigt généralisés
33
K1 K2
Kequivalent = (2.17)
K1 + K2
Comme la raideur statique de l’exemple est ici de 110000N/m, l’équation (2.17)
donne K2 = 557500N/m.
1 1 1 1 1
= + =p +p
Kdynamique−eqv Kdynamique1 Kdynamique2 K1 + 4π2 f 2 ∗C1 2 K2 + 4π2 f 2 ∗C2 2
v (2.18)
u 2
Kdynamique−eqv (K12 + 4π2 f 2C22
1 u
C2 = u q (2.19)
2π f t (K 2 + 4π2 f 2C2 − K 2
1 1 dynamique−eqv )
34
Parmi tous ces modèles, celui de Dahl modifié est développé dans [ALM 02a].
Ce modèle est basé sur celui de Dahl, initialement introduit pour rendre compte
du frottement sec intervenant dans les roulements à billes. Ce modèle est mis en
parallèle avec le modèle de Krasnosel’skii qui borne l’hystérésis par deux fonctions
strictement continues.
hu + hl hu − hl
h= + sign(u̇) (2.21)
2 2
Dans cette description, β est une constante permettant de définir la raideur à l’ori-
gine, à chaque changement de direction de la boucle. En effet, en utilisant un tel
35
modèle pour représenter une suspension de type ressort parfait et k une constante
fixant la borne supérieure et inférieure, l’équation (2.20) se résume à :
dR du du
=β =k (2.22)
dt dt dt
De nombreux modèles sont déjà disponibles dans la littérature. Les plus courants
sont basés sur les lois de comportement ou encore sur les éléments rhéologiques.
Les modèles basés sur la force de restitution sont une réelle alternative, permettant
d’appréhender la suspension comme une boite noire, et ainsi d’inclure un grand
nombre des non-linéarités liées notamment aux interfaces des suspensions avec les
pièces de structures (jeux, contacts,...).
36
Sommaire
3.1 Caractérisation expérimentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.1.1 Démarche générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.1.2 Conditions opératoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
3.1.3 Dispositif d’essais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
3.1.4 Campagne de caractérisation . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
3.1.5 Boucles effort-déflexion axiales . . . . . . . . . . . . . . . 54
3.1.6 Boucles effort-déflexion radiales . . . . . . . . . . . . . . . 60
3.2 Calage du modèle de plot . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
37
38
Afin de limiter la durée des essais et le volume des données à traiter, l’espace de
caractérisation est défini à partir de l’observation des phénomènes que l’on cherche
à modéliser.
39
ture ou l’hygrométrie peuvent avoir une influence non négligeable sur les résultats
de la mesure.
Dans cette étude, les plots à caractériser sont des élastomères logés dans une platine
métallique, et traversés par des pions en polymère renforcé par des fibres de verre
(figure 3.1).
40
Afin de définir les bornes acceptables et réalistes pour la caractérisation, une cam-
pagne d’essais est menée sur la structure réelle. Celle-ci est excitée suivant le cahier
des charges fourni par le constructeur automobile : une sollicitation aléatoire issue
d’une Densité Spectrale de Puissance (DSP) ou une sollicitation harmonique cor-
respondant à un sinus à amplitude et fréquence fixes. Le module de refroidissement,
monté dans la face avant véhicule, est soumis à une excitation par le sol (figure 3.2).
41
F IGURE 3.3: Position des capteurs d’accélération aux bornes du plot inférieur
F IGURE 3.4: Position des capteurs d’accélération aux bornes du plot supérieur
42
des deux bornes du plot et donc la déflexion qui lui est imposée. Dans le cas d’une
densité spectrale de puissance, le résultat est un signal temporel aléatoire (figure
3.5).
Les signaux adoptent une répartition gaussienne ce qui était prévisible étant donné
le type d’excitation. Les répartitions sont pratiquement centrées sur 0. Mais minima
et maxima mesurés ne sont pas égaux (figure 3.7). On peut expliquer cette diffé-
rence par la dissymétrie des plots qui s’apparentent plus en traction-compression à
des butées qu’à des ressorts. Cependant cette différence n’affecte que les valeurs
extrêmes des répartitions.
43
F IGURE 3.7: Valeurs extrêmes mesurées pendant l’essai DSP suivant l’axe X
44
F IGURE 3.8: Exemple de déflexion mesurée lors d’un essai harmonique pour le plot
inférieur mesures réalisées lors d’essais sur deux pièces sur 0.5s
permettent de ne pas considérer les maxima mesurés, car statistiquement, 95% des
valeurs sont comprises dans l’intervalle [m-2σ ; m+2σ] et 99% des valeurs [m-3σ ;
m+3σ]. Cette observation permet de réduire les intervalles de caractérisation. Les
valeurs statistiques placent globalement les bornes à +/-1mm (95%) ou +/-1.5mm
(99%) tandis que les valeurs réellement mesurées sont, de façon plus conservative,
de l’ordre de +/-2.5mm.
Afin de pouvoir valider complètement les bornes retenues, des mesures similaires
sont effectuées dans le cas d’essais harmoniques correspondants au cahier des
charges client. Les essais harmoniques génèrent des réponses harmoniques. (figure
3.8).
Les déplacements relatifs mesurés sont élevés mais ne dépassent pas +/-1,2mm. Les
45
valeurs sont donc très inférieures aux valeurs maximales mesurées en DSP et même
aux valeurs à 3σ. Cette observation est vérifiée quelque soit l’axe d’excitation pour
les cahiers des charges de validation utilisés. C’est donc la DSP qui gouverne les
bornes maximales de caractérisation à fixer. Il ne faut cependant pas oublier que les
valeurs mesurées lors des essais harmoniques sont des points de fonctionnement
que le modèle devra reproduire fidèlement. La caractérisation et la précision du
modèle pour des déflexions de cet ordre ne sont donc pas à négliger.
• Tout d’abord, les composants tels que les modules de refroidissement automo-
biles ne sont pas uniquement caractérisés à température ambiante classique. En
effet, certains essais sont réalisés à une température représentant l’atmosphère
sous capot. On sait déjà que la température ambiante peut avoir une forte
influence sur le comportement des élastomères, ce qui est d’autant plus vrai pour
des températures supérieures à 30◦ C.
46
F IGURE 3.9: Positions des thermocouples retenues pour la mesure et exemple de radio-
graphie par rayon X
Les mesures thermiques ont été réalisées au cours d’essais de type DSP et enregis-
trés pendant plusieurs heures, aprés avoir écarté la première heure d’échauffement
pour ne mesurer que la température stabilisée des plots. Un exemple de résultats de
mesures est présenté dans la figure 3.10.
Le frottement sur les pions ne cause pas une élévation de température de plus de
10◦ C par rapport à la température ambiante. Cette différence n’est pas assez im-
47
F IGURE 3.10: Exemple de résultat de mesures thermiques lors d’un essai DSP
Dans le cas des montages de cisaillement, deux pions sont montés symétriquement
dos à dos afin d’annuler le chargement en flexion et de n’obtenir que du cisaillement
pur. Il a fallu veiller à la bonne coaxialité des deux pions de manière à pouvoir
48
49
F IGURE 3.13: Exemple de pièces d’adapation nécessaires pour respecter la coaxialité des
pions en cisaillement
50
tion maximum. Ce pot est piloté par le logiciel Data Physics DP350 et qui permet
d’application des excitations de type sinus, choc, ou aléatoire. Le pot est asservi
en déplacement à l’aide d’une mesure par accéléromètre PCB SN45832 dont le si-
gnal subit une double intégration numérique dans le logiciel. La mesure de force
est assurée par un capteur Dytran Série 1051V2. Les déplacements sont quant à eux
obtenus par mesure avec capteur LASER ou un capteur direct à courant de Foucault
(CDCF Micrometer TQ402). Les sorties des différents capteurs sont mesurées sur
un analyseur dynamique de signaux Agilent duquel les données peuvent être trans-
férées sur un ordinateur portable via une connection GPIB – USB2.0.
51
3.1.4.1 Etalonnage
Un premier plan d’essais a été établi en se basant sur les observations sur modules
et des campagnes d’essais menées au Laboratoire de Recherches et de Contrôle du
Caoutchouc et des Plastiques (LRCCP). Ce plan prévoit une caractérisation fine en
déflexion basée sur la répartition statistique observée lors des essais DSP sur mo-
dule complet. Les incréments de déflexion à tester représentent l’écart type divisé
52
par 5. Le plan inital en fréquence est lui classiquement utilisé en laboratoire. Il s’agit
d’un logarithme en base 10 avec des incréments en 0,125. On obtient facilement les
points de fréquences comme suit :
fk = 10(k−1)∗0,125 (3.1)
Finalement les pas de déflexions retenus sont les suivant : 0.1mm, 0.25mm,
0.5mm,1mm, 1.5mm, 2mm et 2.5mm pour le cisaillement. Pour le longitudinal :
0.1mm, 0.25mm , 0.5 mm, 0.75mm, 1mm et 1.2 mm.
Les fréquences suivent une répartition logarithmique mais avec un pas plus grand
que ce qui était proposé à l’origine quelques cyclages préliminirtes permettent de
pratiquer les mesures à température établie : 5.6Hz, 10Hz, 18Hz, 32Hz, 56Hz,
75Hz, 100Hz et 130Hz.
53
Les essais sont réalisés sur la base des amplitudes de déflexions imposées, en faisant
évoluer graduellement la fréquence après chaque acquisition de cycles.
Les boucles force-déflexion mesurées sont fortement non linéaires (figure 3.18) à
partir d’une amplitude de sollicitaition suffisament élevée.
Les cycles en forme de "banane" sur la figure 3.18 traduisent bien le phénomène
de butée présent sur le plot inférieur sous excitation longitudinale (figure 3.22).
Le comportement est ainsi très différent en traction et en compression. Lors de
la phase de compression le plot s’oppose à la déflexion imposée. On observe
donc lors de cette phase une raideur presque linéaire. On peut remarquer que
54
F IGURE 3.19: Cycles d’hystérésis d’un plot métallique tirés de [ALM 02b]
pour une fréquence donnée, cette raideur est quasiment constante quelque soit la
déflexion imposée. La partie de droite des cycles est un plateau, ce qui signifie
une raideur nulle, mais avec toutefois une force en opposition au mouvement.
Ce comportement correspond à la phase de glissement, comme dans la réalité, le
plot n’est plus soumis au poids du module, et il n’existe aucune contre-forme sur
le pion obligeant le plot à suivre le mouvement. La force obtenue en réponse au
déplacement est donc ici directement le frottement.
L’originalité de ces boucles est le dé-centrage progressif des courbes avec l’ampli-
tude de déflexion. En effet, il est plus habituel que les boucles soient centrées les
unes dans les autres, elles ont ainsi toutes des couples de déflexion-force communs
ce qui rend aisé le passage d’une courbe à une autre. Notamment les boucles mesu-
rées pour un plot métallique tirées de [ALM 02b] sont présentés dans la figure 3.19.
Recentrer les boucles les unes dans les autres donne une voie d’explication.
55
Ces paramètres de correction montrent une évolution claire en fonction des dé-
flexions imposées : linéaire en force et quadratique en déplacement (figure 3.21).
L’apparition de "lois" régissant ce décalage permettent de penser que des phéno-
mènes mécaniques directement liés aux paramètres d’excitation tels des frottements
ou des jeux, peuvent intervenir au cours des essais.
56
57
F IGURE 3.22: Mise en regard des cycles d’hystéresis et d’extrait du film par caméra
rapide
58
Les cycles des plots inférieurs sous excitation axiale ont un aspect assez différent
de ceux des plots supérieurs (figure 3.23).
Tout comme pour les plots inférieurs, les plus petites déflexions imposées donnent
des cycles avec un aspect d’ellipse correspondant à un comportement viscoélas-
tique linéaire. Des paliers en forces de traction comme de compression pour les
plus grandes amplitudes de déflexions. On peut ici encore expliquer ce phénomène
par le frottement entre le pion et le plot et les jeux du système. Les plus grandes
déflexions ne font pas travailler la matière du plot elle-même, mais translater le
pion dans le plot ne créant comme seule réaction que la force de frottement. Le
comportement global du système de suspension, a une raideur qui décroit et une
énergie dissipée (traduite par l’aire du cycle) qui augmente avec l’amplitude de
déflexion. La compression des cycles en grandes déflexions montre une variation
de raidissement importante (0,75mm et 1,2mm). Ce phénomène est attribué à
l’évasement progressive du diamètre du pion à sa base liée aux problèmatiques
d’injection et à l’augmentation du diamètre interne du plot qui comprime sa zone
utile dans son logement. Les élastomères étant incompressibles, on suppose que
59
Pour le plot inférieur, on remarque tout de suite que ces cycles forment des ellipses
non symétriques. On observe une rupture de pente au niveau de la compression
(figure 3.25). Celle-ci se transforme même en un décalage complet d’une partie
du cycle pour des pré- charges plus élevées que celle correspondant au poids du
module. Cette rupture peut sans doute être attribuée à des changements dans les
contacts entre le plot et ses interfaces. En observant le comportement du pion pen-
dant l’essai, il s’avère que celui-ci a un mouvement circulaire dans les cannelures
60
61
F IGURE 3.26: Boucles effort-déflexion radiale du plot supérieur sollicité pour une am-
plitude de déflexion de 1mm à différentes fréquences
Le bruit des mesures laser et de certains cycles à hautes fréquences rend difficile
la définition d’un cycle moyen sur lequel effectuer le calage d’un modèle. Cela
apparaît d’autant plus compliqué qu’un très grand nombre de données sont à traiter.
Il semble donc intéressant de développer un algorithme capable de déterminer
efficacement ce cycle moyen quel que soit le fichier d’entrée.
Le calage des paramètres d’un modèle de type force de restitution peut s’avérer très
fastidieux étant donné le nombre de paramètres d’essai variants (amplitude, fré-
quence, précharge). Considérant la grande non linéarité de certains des cycles, une
prévision analytique est impossible, il est donc nécessaire d’effectuer le recalage
de manière graphique semi-automatique. En se basant sur les travaux de Guilhem
Michon ([MIC 06]), il paraît judicieux de développer une interface graphique per-
mettant d’assurer ce traitement de manière souple et performante. Dans un souci
d’efficacité, il a semblé plus pertinent de concevoir les algorithmes de traitement et
de développer les programmes correspondants.
Deux méthodes ont été abordées pour traiter l’extraction d’un cycle moyen d’après
un fichier texte contenant deux vecteurs.
62
F IGURE 3.27: Evolution des entrées (courbe continue) et sorties (courbe discontinue)
Les signaux mesurés sont périodiques. Les fréquences d’excitation sont supérieures
à 2Hz et la mesure est effectuée sur une fenêtre de 0.5s ce qui assure qu’au moins
une période complète est mesurée. Les périodes non entières mesurées sont élimi-
nées. A chaque passage par zéro des déflexions imposées, l’algorithme compte une
demie période. Les vecteurs sont ensuite tronqués pour les ramener à un ensemble
de périodes entières. Le nombre de périodes total restant dans les vecteurs gardés
en mémoire, il suffit de calculer la longueur moyenne en nombre de points d’une
période. La périodicité permet de dire que pour une période T , une fonction α du
63
temps vérifie :
α(t + T ) = α(t) (3.2)
∑kn=0 α(t + nT )
αmoyen = (3.3)
k+1
64
nécessite qu’un passage global sur le fichier, puis les opérations représentant le
produit du nombre de points du cycle final par le nombre de périodes ce qui reste
relativement restreint.
65
vides. Cette méthode peut s’appliquer quelque soit la forme du cycle à traiter ce
qui la rend très efficace. Cet algorithme d’élimination est généralisable pour une
élimination plus fine des aires en augmentant le nombre de découpes dans le plan
de la mesure afin de coller au mieux à la courbe.
Le noyau de l’algorithme est donc très simple même si sa programmation s’avère
plus difficile.
66
Le principe de la méthode est simple. A partir du cycle moyenné, les points sont
triés selon qu’ils appartiennent à la partie supérieure ou la partie inférieure du
cycle. Cette répartition est elle-même liée au fait que les enveloppes soient des
polynômes. La solution retenue est l’utilisation d’une courbe squelette dont la
définition s’appuie sur l’algorithme de traitement spatial défini précédemment. Un
balayage est effectué sur des bandes de déplacements, afin de récupérer un point
moyen en force par bande.
Afin de couvrir également les points extrêmes, que la moyenne par bande ne permet
de prendre en compte correctement, on prolonge par continuité linéaire la succes-
sion de points en partie haute et basse. L’ensemble de ces points définit la courbe
squelette sur laquelle on peut effectuer une régression polynomiale dont l’ordre
est à choisir par l’utilisateur en fonction des cycles à traiter. Il suffit finalement de
constater si chaque point du cycle à étudier vérifie ou non y ≥ P(x) avec P(x), le
polynôme d’interpolation de la courbe squelette.
Même s’il arrive que des points ne soient pas placés dans la bonne enveloppe,
67
Les courbes enveloppes sont obtenues très simplement par interpolation polyno-
miale. L’ordre est à faire évoluer pour approximer au mieux le cycle initial. Cela
nécessite de nombreuses itérations ce qui donne tout son intérêt à une interface
graphique et à une automatisation.
avec Pu (x) et Pl (x) les deux polynômes définissant les courbes enveloppes su-
périeure et inférieure respectivement. En effet, les points d’intersection des deux
courbes vérifient :
Pu (x) = Pl (x) (3.5)
Les polynômes étant le plus souvent de degrés supérieurs à 2 pour ces régressions,
il est nécessaire de ne prendre que des points correspondants physiquement
aux intersections des courbes. Il faut donc éliminer les racines complexes, et
ne conserver que les réels proches des bornes de mesures. Une sécurité est de
rajouter un test d’exception fixant automatiquement ces intersections aux points
correspondants aux couples de maxima et minima des forces et déplacements.
On peut finalement obtenir U0 comme étant la moyenne des déplacements des
deux points d’intersection et U1 la moitié de la différence des amplitudes de
déplacements de ces deux points.
68
dR
R(t2 ) = R(t1 ) + ∗ dt (3.6)
dt
dR
dt est donné directement par la formule du modèle de Dahl modifié, que l’on rap-
pelle dans (3.7) :
dR du du
= β ∗ (h − sgn( ) ∗ R) (3.7)
dt dt dt
Suivant la représentation polynomiale choisie pour les courbes enveloppes, h s’ex-
prime comme suit :
du
h = 0.5 ∗ ((Pu (u) − Pl (u)) ∗ sgn( ) + (Pu (u) + Pl (u))) (3.8)
dt
69
Une telle méthode n’est pas automatisable, puisqu’il s’agit d’un recalage visuel au
jugé de l’utilisateur. L’automatisation du recalage nécessite une prise en compte
mathématique de ce phénomène de dilatation. Il faut considérer pour cela une
comparaison des aires comprises dans les cycles expérimentaux et les cycles
réels. La difficulté reste de pouvoir calculer ces aires à partir des seules données
disponibles : les coordonnées dans l’espace (Déflexion-Force) des points formant
les cycles.
Le calcul d’aire d’un domaine quelconque peut être approché par la théorie de
la géométrie différentielle. En particulier, le théorème de Stokes et ses variantes,
permettent d’obtenir des formules continues du passage d’aire à périmètre.
70
théorème de Green Riemann qui donne pour une forme différentielle sur R2 :
Z x ∂g ∂ f
[ f .dx + g.dy] = − dxdy (3.10)
∂M ∂x ∂y
M
Ou encore : Z x
0.5 [−y.dx + x.dy] = dxdy = S (3.12)
∂M
M
Avec S, la surface comprise dans les frontières du domaine. Cette formulation conti-
nue est aisément convertible en formulation discrète comme :
n
0.5 ∑ −yi .dxi + xi .dyi = S (3.13)
i
Les dxi et dyi sont obtenus de manière très simple pour chaque point i par :
L’interface déroule une première fois le processus, avec des paramètres par défaut
pour un premier résultat. L’utilisateur peut ensuite modifier les paramètres de l’ex-
citation et de régression pour reconstruire un cycle plus proche de la mesure. Afin
de permettre une adaptation à tous les types de cycles, la possibilité de restreindre
le domaine sur lequel les courbes enveloppes sont extrapolées a été intégrée. Cela
71
permet notamment de pouvoir travailler plus efficacement sur des cycles ayant une
forme de parallélogramme.
h = a0 + a1 u + a2 u2 + a3 u3 + · · · + an un (3.16)
72
Au sens des plans d’expérience, chaque composante de ce vecteur est une réponse.
Celle-ci est exprimée comme une fonction de facteurs, ici la fréquence et l’ampli-
tude du déplacement imposées, et de variables aléatoires (x) engendrant de faibles
variations. On peut décomposer cette fonction en une partie déterministe g et une
partie aléatoire i.
73
interactions. La fonction i quant à elle est définie comme distribuée suivant une loi
de probabilité Gaussienne.
Le plan est basé sur la définition d’une matrice de plan. Afin de faciliter les calculs
mais, également de mieux juger des influences des paramètres sans se soucier
directement des valeurs prises, les coefficients peuvent être présentés comme des
variables centrées normées.
• Exemple
Soient deux paramètres A et B prenant chacun trois valeurs (dans l’idéal les incré-
ments sont constants, mais ce n’est pas forcément le cas) : A = [0.1/0.5/0.9] B =
[12/24/36] A et B sont associées des variables centrées réduites Ā et B̄. Exemple
pour la variable A
A(i) − (Max(A)+Min(A))
2
Ā(i) = (Max(A)−Min(A))
(3.19)
2
On a ainsi Ā = B̄ = [−1/0/1].
Ces valeurs sont appelées niveaux des facteurs. On affecte à chaque colonne un
coefficient α et un effet. Le coefficient α est obtenu en sommant les valeurs absolues
des différents niveaux de la colonne élevée à la puissance à laquelle se trouve le
facteur dans celle-ci. Dans le cas où les valeurs dans la matrice de plan ne sont que
des 1,-1 ou 0 le calcul est assez simple. L’effet est calculé en sommant les produits
des niveaux par les réponses correspondantes et en divisant le résultat par α.
Finalement la valeur de la fonction objectif pour un couple (A,B) donné est obtenue
en sommant les valeurs des produits des valeurs centrées réduites des facteurs par
leur effet dans chaque colonne. Ainsi dans le cas général on obtient :
74
• Exemple
Si le facteur A a une influence au degré 2, on fait donc intervenir une colonne
A2 dans le tableau. Afin de faciliter le calcul et d’éviter de mauvaises interpréta-
tions des résultats, il est déconseillé d’affecter à A2 les niveaux calculés comme
étant le carré des niveaux de A. Si A= [-1,0,1] on préfèrera décrire A2 comme
A2 = [1, −2, 1], puisque un A centré réduit à 0 ne donne pas un A2 à 0.
Le terme α est calculé selon les combinaisons de facteurs décrites dans la matrice.
Dans le cas de notre exemple à chaque essai les valeurs de A et B varient, il y a
donc neuf possibilités, chaque niveau de chaque facteur intervenant trois fois. On
obtient donc :
Le choix est fait de n’étudier que les effets de A, B et AB. Les réponses sont en
réalité construites comme étant égales à 2 ∗ A + 3 ∗ B + A ∗ B, seuls ces facteurs
peuvent donc intervenir. Dans la pratique, il est nécessaire de prendre en compte
tous les facteurs ou interactions pouvant participer à la réponse, y compris les
puissances de chaque facteur et les combinaisons entre ces puissances.
On comprend donc bien que la difficulté principale réside dans la définition de ces
facteurs et interactions. Le choix d’un modèle linéaire, quadratique ou cubique est
souvent difficile à faire puisque les effets ne ressortent pas forcément des panels
de réponses. Pour pallier cette difficulté on peut utiliser en parallèle des plans
d’expérience une méthode graphique afin d’aiguiller la conception du plan.
75
Une interface de visualisation est créée via le logiciel Octave, un code gratuit
compatible avec Matlab par ses commandes et sa syntaxe. Celle-ci affiche simul-
tanément en 3 dimensions l’ensemble des nappes de réponses représentatives des
monômes recalés préalablement. Sont ainsi observés ainsi directement les évolu-
tions en fonction des différents facteurs, le déplacement imposé et la fréquence
dans notre cas.
76
F IGURE 3.37: Surfaces de réponse des monômes pour un recalage en ordre 6 d’une
courbe enveloppe (fréquence en Hertz et déflexion en millimètres)
• Exemple :
Les observations des différentes surfaces de réponses permettent donc d’orienter la
construction d’une matrice de plan d’expérience en intégrant les degrés des facteurs
et les interactions, mais aussi les degrés inférieurs.
L’obtention de l’équation du plan est ensuite automatique du moment où la matrice
de plan est programmée dans un tableur.
77
F IGURE 3.39: Surface analytique adimensionnée de référence correspondant par son al-
lure à la nappe expérimentale 3.38
78
a2 = −155 + 0.4 ∗ (1.2 − u)( f − 20)( f − 20) + 1000 ∗ (u − 057)(u − 0.57)(u − 0.57)
(3.22)
Le recalage fonctionne, y compris pour des nappes complexes. La forme analytique
est aisément intégrable à un code de calcul puisqu’il s’agit d’une simple fonction
du déplacement et de la fréquence. La principale limite de cette méthode est la
longueur et parfois la difficulté du recalage. Celle-ci parait difficilement industria-
lisable. Une méthode plus automatique est nécessaire, utilisant une réelle interpo-
lation et non pas un recalage "manuel".
79
valeurs couples (u, f ), imposés lors des essais de caractérisation. La valeur prise
par un monôme s’apparente alors à un déplacement nodal calculé avec la méthode
des éléments finis.
Il faut ensuite générer une matrice de connectivité sur cette base. Pour un espace
divisé en éléments de type quadrilatère à 4 noeuds (Q4) et représentant lui-même
un quadrilatère, ce traitement est simple.
80
F IGURE 3.42: Numérotation des noeuds pour l’élément 1, numérotation globale à l’exté-
rieur et élémentaire à l’intérieur
trique est retenue. Ainsi dans le cas du maillage décrit par la figure précédente, la
première ligne de la matrice aura pour expression :
h i
C(1) = 1 2 6 5 (3.23)
L’interpolation retenue est inspirée des principes de bases de la méthode des élé-
ments finis. Le domaine est considéré comme constitué uniquement d’élément de
type Q4 droits. En effet, chaque test en déplacement est effectué selon une gamme
de fréquence donnée. Il a été vu au paragraphe 3.2.2.2 que les déplacements réel-
lement imposés pendant les essais ne correspondaient pas réellement à l’excitation
souhaitée. De plus, les excitations recalculées ne sont jamais réellement identiques.
Ainsi, l’excitation réelle est choisie comme la moyenne des excitations recalculées.
Cela a pour principal effet de rendre rectangle tous les éléments du maillage. Cette
81
u − uk (MAX)+u
2
k (Min)
f− fk (MAX)+ fk (Min)
2
ξk (u, f ) = uk (MAX)+uk (Min)
et ηk (u, f ) = fk (MAX)+ fk (Min)
(3.25)
2 2
Les maxima et minima des déplacements et fréquences sur un élément ont des posi-
tions fixes puisque les éléments sont rectangulaires. Selon la numérotation choisie
pour un noeud au sein d’un élément, pour un élément quelconque, les noeuds 2 et
3 ont les déplacements maximaux, et les noeuds 3 et 4 ont les fréquences maxi-
males. Pour effectuer le calcul de manière vectorielle il est préférable d’utiliser des
variables intermédiaires. Par exemple pour ξ :
82
0
1
η1k = f (C(k)) = f 2k + f 3k (3.30)
1
0
0
−1
η2k = f (C(k)) = f 3k − f 2k (3.31)
1
0
Finalement, pour u eth f appartenant à uniélément k pour lequel les valeurs nodales
de la réponse A sont A1 A2 A3 A4 on a :
A1k
D E
A
(1−ξk )(1−ηk ) (1+ξk )(1−ηk ) (1+ξk )(1+ηk ) (1−ξk )(1+ηk ) 2k
A(u, f ) = 4 4 4 4
= NAk
A3k
A
4k
(3.32)
Le vecteur N tiré de la formulation classique des éléments Q4, permet de s’assurer
83
que l’interpolation est exacte sur les noeuds des éléments. Cette formulation
vectorielle est appliquée pour chaque monôme. L’utilisation est finalement très
simple : pour chaque couple (u, f ) pour lequel on veut la réponse est souhaitée, il
y a la balayage du maillage pour trouver dans quel élément est inscrit ce couple.
On extrait alors des matrices permettant de stocker les ξ et η intermédiaires
les valeurs correspondant à l’élément, puis on reconstruit le vecteur de forme
correspondant. C’est finalement un simple produit scalaire qui donne la valeur de
la réponse correspondante. Cette opération est effectuée successivement pour tous
les monômes à évaluer ou directement sur la valeur de la force de restitution.
3.3.3.4 Extrapolation à des points hors plan d’essais : Méthode des éléments
virtuels
84
Une alternative beaucoup plus simpliste et non retenue aurait été d’affecter les
valeurs des monômes correspondant au point de mesure le plus proche du point
hors domaine.
Le principe de cette extrapolation hors plan est décrit dans un premier temps
sur la base d’un maillage rectangulaire. La méthode est basée sur la génération
d’éléments virtuels dans lesquels sont inscrits les points hors plan. Les coordonnées
des noeuds de ces éléments dépendent directement des éléments réels les plus
proches. Pour un domaine rectangulaire, il convient de distinguer deux cas : le
point hors plan se trouve sur un bord du domaine mais est compris au moins dans
les bornes de déplacements ou de fréquences réelles (en vert sur la figure 3.44), ou
le point se trouve sur un coin du domaine, donc complètement hors gamme d’essai.
85
F IGURE 3.45: Eléments virtuels, positions des couples (u,f) représentées par des X
Pour des questions de programmation, les noeuds d’un élément virtuel portent tou-
jours le même nom suivant la numérotation locale. Quelque soit l’élément, celui-ci
sera donc numéroté a priori W, X, Z,Y en notant toutefois que les noeuds ne sont
pas nécessairement tous créés, des supports réels existent dans la plupart des cas.
Les noeuds supplémentaires sont créés de telle sorte que le point (u, f ) soit à égale
distance du bord de l’élément réel le plus proche et du bord opposé appartenant
au nouvel élément. Pour les points qui sont hors gamme à la fois en fréquence et
en déplacement, cela revient à dire que (u,f) est alors le centre de l’élément virtuel
généré. On définit ensuite la valeur de la fonction à interpoler comme évoluant
linéairement par rapport à celles des noeuds sur lesquels les noeuds virtuels sont
alignés. Dans le cas de l’exemple de la figure 3.45, considérons l’élément supérieur
gauche. Le noeud Y est aligné sur les noeuds 4 et 3. Ils ont une fréquence identique
mais des déplacements différents. On définira donc la fonction à interpoler comme
linéaire sur ces trois points en déplacement. Il suffit donc de résoudre le système
linéaire suivant :
A = au + b
4 4
(3.33)
A = au + b
3 3
Ici A4 peut être simplement la valeur de la fonction réponse au noeud 4, mais éga-
lement un vecteur contenant les différents monômes d’un polynôme enveloppe au
86
A4 − A3 A4 − A3
Ay = uy + (A4 − u4 ) (3.34)
u4 − u3 u4 − u3
87
F IGURE 3.46: Schéma de connections entre les éléments virtuels et les éléments réels,
chaque case réelle (appartenant au plan d’essai) comprend ici la ou les textures des cases
qui lui sont reliées
rapport au maillage.
Dans le cas d’un domaine triangulaire, il existe toute une zone où les noeuds
virtuels peuvent être liées à plusieurs éléments. On peut considérer qu’ils se
trouvent dans la même gamme de déplacement, ou de fréquence, ou encore que
l’un des noeuds sommets est le noeud du maillage le plus proche du couple (u,f)
sur lequel on souhaite obtenir une information.
Le but est désormais de construire les nouveaux éléments à partir d’un maximum
de nœuds réels. Il faut chercher à conserver le maximum d’informations du
maillage réel pour obtenir un élément virtuel qui sera en moyenne compatible avec
tout le maillage initial. La méthode retenue est de créer systématiquement des
éléments virtuels sur la base de quatre nouveaux noeuds. Bien que parfois ceux-ci
soient confondus avec des noeuds réels, cette méthode ne demande de développer
qu’un seul algorithme de création quelque soit le couple (u,f) hors domaine de
88
mesure à traiter.
La création des noeuds virtuels repose sur leur position par rapport aux noeuds
réels. En créant des relations linéaires entre les coordonnées des noeuds virtuels et
celles des noeuds réels les plus proches, on s’assure d’obtenir des nouveaux noeuds
confondus avec les noeuds réels lorsque cela est possible.
Afin de lisser au maximum les résultats, la valeur extrapolée au noeud virtuel est
liée à la fois en fréquence et en déplacement à celles de noeuds réels proches.
En effet, on ne sait pas a priori si l’évolution en fréquence a plus de poids que
l’évolution en déplacement. Il est plus judicieux de faire une moyenne. Cette
méthode n’est donc admissible que sur de petits intervalles, proches de la frontière
du domaine réel.
Le point difficile n’est ni ici le principe de création des éléments virtuels, ni l’inter-
polation. En effet, il s’agit toujours de créer des points en résolvant des systèmes
d’équations affines en fonction des coordonnées de ces noeuds. L’automatisation
de la méthode est elle plus complexe et est détaillée en annexe.
89
Il est tout d’abord nécessaire d’avoir un grand nombre d’informations sur l’objet
que l’on souhaite caractériser. Les conditions d’utilisations réelles tout d’abord
définissent les bornes de la caractérisation. Les interfaces doivent faire parties
intégrantes de l’objet. L’influence des paramètres extérieurs comme la température
doit être évaluée. Ces différents points ont conduit à la mise en place de nouveau
type de mesures sur la structure réelle.
90
(u,f) ne sont pas forcément des points identifiés. Divers méthodes permettant d’ex-
ploiter les paramètres des modèles ont été explorées, pour finalement aboutir à une
méthode basée sur une interpolation au sens des éléments finis. Un développement
a également permis de contrer d’éventuels problèmes de comportement de la
méthode pour des données d’entrée n’appartenant pas au plan de caractérisation.
Cette méthode appellée "méthode des éléments virtuels" permet ainsi d’introduire
une erreur acceptable dans la résolution tout en évitant un arrêt brutal du logiciel.
91
92
Sommaire
4.1 Préambule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
4.2 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
4.2.1 Variables aléatoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
4.2.2 Processus aléatoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
4.2.3 Densités spectrales de puissance . . . . . . . . . . . . . . . 100
4.3 Obtention d’une spécification : Méthodes de personnalisation . . 101
4.3.1 Méthode par enveloppe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
93
94
4.1 Préambule
Les modules de face avant automobile sont soumis pour leur certification à des ex-
citations en accélération suivant des consignes établies avec des densités spectrales
de puissance. Il se trouve donc que les excitations injectées dans la structure sont
aléatoires tout en respectant le gabarit imposé par la DSP. Par conséquent, les plots
de suspension supportant le module de refroidissement sont sollicités également de
façon aléatoire. Ce quatrième chapitre explicite donc les outils mis en oeuvre pour
déterminer les sollicitations appliquées à la structure et à ses suspensions.
4.2 Définitions
Les fondements statistiques des grandeurs utilisées pour représenter les vibra-
tions aléatoires sont longuement présentés et discutés dans la littérature [BAC 08],
[LAL 02a], [PRE 90]. L’objectif de cette section n’est pas de faire une démonstra-
tion complète des raisonnements amenant à la définition des densités spectrales de
puissance. Il s’agit plutôt de poser quelques définitions de base et les hypothèses
permettant d’aboutir à celles-ci.
95
Ces deux représentations sont toutes deux utilisables pour des VA discrètes, mais
seule la fonction de répartition peut représenter les VA continues. On utilise ce-
pendant le plus souvent la densité de probabilité qui est plus simple de mise en
oeuvre. Elle est égale à la dérivée de la fonction de répartition :
dFX (x)
PX (x) = (4.3)
dx
• L’espérance
L’espérance mathématique correspond à la moyenne d’une VA sur un échantillon :
Z ∞
E[X] = xPX (x)dx (4.4)
−∞
• La variance
La variance caractérise la dispersion d’une distribution.
Z ∞
2 2
σ = E[X − E[X]] = (X − E[X])2 PX (x)dx (4.5)
−∞
La variance est le plus souvent utilisée via sa racine carrée : l’écart-type. Ses puis-
sances sont appelées les moments.
96
De la même manière que pour les VA, on peut établir pour les processus aléatoires
des densités de probabilités. On peut en réalité, pour n instants déterminer n distri-
butions et donc n densités de probabilités. La loi de distribution d’ordre n s’exprime
comme :
FX (X1 , . . . , Xn ) = P {X(t1 ) 5 X1 , . . . , X(tn ) 5 Xn } (4.6)
97
en quoi celui-ci est influencé par ce qui se passe à un autre instant. Elle représente
donc l’effet de mémoire du processus. La fonction d’auto-corrélation du processus
X(t, ω) pour les instants t1 et t2 s’exprime comme un moment joint des variables
aléatoires X(t1 ) et X(t2 ) :
Z ∞
∗
RXX (t1 ,t2 ) = E {X(t1 )X (t2 )} = X1 X2 fX (X1 , X2 ;t1 ,t2 )dx1 dx2 (4.8)
−∞
C’est cette fonction qui est à l’origine du calcul de la densité spectrale de puissance.
Les processus qui nous intéressent en particulier vérifient le plus souvent deux
propriétés : la stationnarité et l’ergodicité.
La stationnarité stricte est vérifiée si les statistiques d’un processus ne sont pas
affectées par un décalage de l’origine des temps. Cela signifie donc pour la densité
de probabilité d’ordre n :
Un processus est dit ergodique si toutes ses statistiques peuvent être déterminées
à partir d’une seule de ses fonctions temporelles. Ses moyennes temporelles sont
donc égales à ses moyennes statistiques, ce qui donne :
Z T
1
E {X(t)} = X(t)dt (4.10)
2T −T
Z T
1
RXX {τ} = X(t + τ)X ∗ (t)dt (4.11)
2T −T
Cela signifie en outre que tout processus ergodique est stationnaire. Cette propriété
est utilisée en particulier pour simplifier certains calculs et pour poser des consi-
dérations permettant de se concentrer sur quelques réalisations pour analyser les
résultats d’une expérience aléatoire.
98
Les processus rencontrés dans cette étude sont généralement de type gaussien. Un
processus est gaussien lorsque toutes ses variables aléatoires sont gaussiennes. La
densité de probabilité d’un tel processus revêt donc une forme gaussienne :
1 −(X−E{X(t)})2 /2σ2X(t)
fX (X,t) = √ e (4.12)
σX(t) 2π
La particularité d’un tel processus est d’être uniquement défini par son espérance
et sa variance. On peut notamment considérer les processus suivant des lois
gaussiennes centrées réduites. Celles-ci correspondent à une moyenne nulle est une
variance égale à 1.
1 2
fX (X,t) = √ e−(X) /2 (4.13)
2π
et sa fonction de répartition :
Z X
1 2
FX (X,t) = √ e−(X) /2 dX (4.14)
−∞ 2π
X3 X5
1 1
FX (X,t) ≈ + √ X− + (4.15)
2 2πi 6 40
99
ou :
P(z1 5 X 5 z2 ) = FX (z2 ) − FX (z1 ) (4.18)
On obtient ici trois résultats intéressants. Pour une bande de valeurs correspondant
à l’écart type, la fonction de répartition montre qu’elles constituent 68.27% des
tirages possibles, pour deux écarts types 95.4% et trois écarts types 99.7%. Ce sont
sur ces valeurs remarquables que sont basés les post-traitements des simulations
numériques des densités spectrales de puissance.
1 T
Z
|X(t)| = |X(t)| dt (4.21)
T 0
La valeur RMS du signal est donc directement :
s
q Z T
1
Xrms = |X 2 (t)| = |X 2 (t)| dt (4.22)
T 0
Cette notion est applicable à toute variable aléatoire et aux densités spectrales
de puissance elle-même. Dans ce cas précis la valeur RMS est un indicateur de
100
Ainsi, si la valeur moyenne d’un signal est nulle, la moyenne quadratique est direc-
tement égale à la variance :
|X 2 (t)| = σ2X (4.24)
101
La première méthode de personnalisation se base sur une enveloppe d’une DSP ob-
tenue expérimentalement. Il s’agit simplement d’un lissage d’une densité obtenue
depuis une série de mesures temporelles à laquelle on aura éventuellement appli-
qué un coefficient de sécurité. Le principal but de cette méthode est de limiter le
nombre de points définissant la DSP. On pourra ainsi plus facilement la représen-
ter et l’injecter dans les moyens de pilotages d’essais. Bien qu’étant très simple,
cette méthode a plusieurs inconvénients. Les principaux sont la forte dépendance
du résultat à l’opérateur de lissage utilisé, ainsi que le risque de sévérisation de la
spécification. En effet, la sécurité pousse à envelopper largement la valeur de réfé-
rence, la valeur efficace de la spécification déduite est ainsi souvent très élevée par
rapport à celle effectivement enregistrée.
Il faut donc chercher avant tout à respecter les dommages engendrés par le spectre
réel. Une solution simple passe par la réduction du temps d’application de la spéci-
fication par une loi d’équivalence des dommages en fatigue. On obtient celle-ci sur
la base d’une simple loi de Basquin :
C
N= (4.25)
σb
102
Cette méthode présente comme principal avantage d’être facile à mettre en œuvre
tout en nécessitant peu de moyens. Elle rend également possible la réduction de
durée des esssais via les critères de dommage et elle permet de condenser en une
seule DSP l’impact de plusieurs environnements vibratoires. Cependant, la défini-
tion même de l’enveloppe reste subjective et le résultat peut donc différer d’une
passe à une autre. Cette méthode est également peu adaptée dans les cas où les
amplitudes de vibrations des différentes situations à analyser sont très disparates.
103
Le SDF est obtenu sous les hypothéses que le matériau constitutif du système ait une
courbe de Wöhler suivant une loi de Basquin (Nσb = C), qu’il existe une relation
linéaire entre la contrainte et la déformation (σ = Kz), et que la loi de Miner validant
le cumul linéaire des endommagements est applicable(D = ∑i Nnii . Le dommage peut
donc s’exprimer sous la forme :
Kb
D= ∑ ni zbi (4.28)
C i
104
Il existe de nombreux avantages à cette seconde méthode. Les calculs des SRE
et SDF sont peu sensibles au choix de leurs paramètres. Il est possible de définir
un type de sollicitation différent entre la spécification et le réel. Cela permet par
exemple de représenter une vibration aléatoire par un sinus balayé. Le processus
peut également représenter de façon stationnaire, des vibrations aléatoires pourtant
instationnaires.
105
F IGURE 4.4: Démarche de calcul des SRE et SDF, graphique tiré de [OTA 08]
106
107
Le premier exemple est basé sur des outils statistiques. Il s’agit des modèles
de Box-Jenkins plus souvent dénommés ARMA. Lorsqu’on considère une série
temporelle, un modèle ARMA est un outil permettant de comprendre ou de prédire
les valeurs futures de cette série. Il s’agit de la combinaison de deux parties :
l’autorégressive (AR) et la moyenne-mobile (MA : moving average).
Les différents ϕi sont les paramètres du modèle, c est une constante, et εt un bruit
blanc.
La partie moyenne-mobile quant à elle est de la forme :
n
Xt = εt + ∑ θi εt−i (4.30)
i=1
Un modèle ARMA est directement une combinaison linéaire des deux modèles pré-
cédents. On note ARMA(p, q) un modèle avec p termes auto-régressifs et q termes
moyenne-mobile. Il s’exprimera naturellement par :
p q
Xt = εt + c + ∑ ϕi Xt−i + ∑ θi εt−i (4.31)
i=1 i=1
• Méthode de markovianisation
108
1 R( jω)R( jω)∗
ΦXX (ω) = (4.32)
2π |P( jω)|2
avec P( jω) polynôme à coefficients réels dont les racines sont complexes et ont une
partie réelle négative, et R( jω) un polynôme à coefficients réels de degré inférieur
à celui de P.
Une simple division par le module carré de R( jω) fait apparaître le filtrage :
1 1
ΦZZ (ω) = ΦXX (ω) 2
= (4.33)
|R( jω)| 2π|P( jω)|2
On peut ainsi définir le nouveau processus Z(t) comme le résultat de deux filtrages :
-le filtrage de X(t) par un filtre de fonction de transfert 1/R( jω).
-le filtrage d’un bruit blanc par un filtre de fonction de transfert 1/P( jω).
La principale difficulté dans cette méthode est la définition des filtres à employer
d’autant plus lorsque les DSP sont constituées de successions de pics et non pas
de plateaux. C’est pour cette raison que, dans notre cas, nous avons mis en oeuvre
une génération de signaux basée sur la troisième famille de méthode : les méthodes
spectrales présentées ci aprés.
• Méthode spectrale
109
1 1
∆t = = (4.34)
fechantillonnage 2 fmax
fechantillonnage
∆f = (4.35)
2M
On utilise alors les points composant la DSP afin de calculer l’amplitude et la phase
de sinusoïdes que l’on sommera. Ces sinusoïdes sont de la forme :
110
fMi = i∆ f (4.37)
L’aspect aléatoire peut être choisi comme provenant des fréquences ou des phases.
Le problème d’une expression en fréquence aléatoire à phase fixe, est l’apparition
d’un fort overshoot pour les premières valeurs de temps. En effet, les amplitudes
augmentant simultanément pour toutes les fréquences en phase, on obtient un
pic numérique égal à la somme des ces amplitudes. Cela nécessite donc un
post-traitement de ces valeurs afin de les éliminer du signal temporel que l’on
conservera finalement. C’est pourquoi l’aspect le plus facile à traiter reste celui en
phase aléatoire. On utilisera ainsi l’ensemble des points constituant la DSP dans
un sinus dont la phase sera tiré aléatoirement. En conservant l’aspect Gaussien de
notre processus, la phase devra donc être obtenue comme un tirage d’une variable
aléatoire gaussienne.
Une variable aléatoire gaussienne peut être obtenue simplement à partir de deux
variables aléatoires uniformes sur [0, 1]. Soient r1 et r2 deux VA uniformes sur [0, 1]
et rg une VA gaussienne. On a :
p
rg = −2ln(r1 ).cos(2πr2 ) (4.39)
La phase variant sur l’intervalle [0, 2π], son expression générale est donc :
p
φMi = 2π −2lnri1 .cos(2πri2 ) (4.40)
M q p
x(t) = ∑ 2G( fMi )∆ f (sin(2πi∆ f t)) + 2π −2lnri1 (cos(2πri2 )) (4.41)
i
111
On a choisi dans cette forme de calculer simultanément tous les pas de temps, sans
effectuer un nouveau tirage aléatoire pour chaque indice temporel. Cette solution
permet de rendre plus rapide l’évaluation du signal temporel. La formule proposée
dans [PUI 03] est basée sur un calcul indépendant de chaque instant. On illustre
l’algorithme dans la figure 4.5.
4.5.1 Présentation
L’évaluation de la réponse d’une structure industrielle à une sollicitation aléatoire
est le plus souvent réalisée sur la base des densités spectrales de puissances dans
les codes éléments finis. La résolution se base généralement sur une méthode de
superposition modale qui nécessite tout d’abord l’extraction des fréquences propres
et vecteurs propres du modèle. Une telle méthode reste basée sur une hypothèse
majeure à savoir la linéarité de la structure. Ce qui pose a priori un réel problème
lorsque l’on considère une structure supportée par des composants non-linéaires.
112
F IGURE 4.5: Schéma de principe d’un générateur temporel basé sur une méthode spec-
trale
113
F IGURE 4.6: Résultat d’un générateur par méthode spectrale et comparaison à la DSP
d’entrée
les contacts ou encore les conditions aux limites de butées ne pourront pas être
modélisés. Le plus souvent, le solveur réinterprétera la mise en données pour se
conformer à l’hypothèse de linéarité. La définition plastique est donc simplement
éliminée au profit d’un comportement élastique infini. Le contact se transforme en
contact collé et ne peut donc plus autoriser ni la séparation ni le glissement des
parties de la structure entre elles, la rendant ainsi plus rigide. Une butée doit être
remplacée par une raideur, un blocage complet, ou simplement être éliminée. Ce
comportement des logiciels éléments finis industriels doit être clairement pris en
compte avant toute définition du modèle. Il faut pouvoir juger de l’impact de cette
écart nécessaire par rapport à la réalité, et l’intégrer au moyen d’une sévèrisation
des critères de rupture à l’aide de facteur de sécurité.
114
On ajoute à la phase d’extraction, une phase d’expansion, pour évaluer les modes
non plus en termes de degrés de liberté mais d’efforts et de contraintes. Cette étape
est nécessaire aux méthodes de superpositions modales.
115
Ils sont représentatifs de la masse embarquée par chacun des modes. Le choix de la
masse cumulée minimum acceptable diffère suivant les applications. Il est cepen-
dant communément admis que les modes dont la fréquence est inférieure ou égale
à 2 fois la fréquence maximum de la sollicitations peuvent avoir un impact. Les
extractions modales sont donc généralement au minimum limitées à cette valeur,
affinée ensuite par les facteurs de participation.
En tenant compte du changement de variable (4.44) les équations modales du mou-
vement sont :
[φ]T [M] [φ] ÿ + [φ]T [C] [φ] ẏ + [φ]T [K] [φ] y = [φ]T {F} (4.45)
La dernière étape est d’évaluer les coefficients ce qui dépend largement des options
de calculs, en particulier l’expression normalisée des modes. Les vecteurs propres
peuvent être normalisés par rapport au déplacement ou à la masse. Ceci se traduit
soit par un déplacement maximum de 1 pour tous les noeuds de la structure, soit par
une masse modale de 1 pour tous les modes, cette dernière option se traduit quelque
soit j par :
T
φ j [M] φ j = 1 = M j φ j2
(4.46)
1
φj = p (4.49)
Mj
116
(4.53)
" #( ) ( )
[K f f ] [K f r ] uf {F}
=
[Kr f ] [Krr ] {ur } {0}
où les degrés de liberté libres sont u f et les {ur } sont les degrés de liberté qui
subiront le chargement aléatoire. En fonction des codes, ces degrés de libertés sont
soit nuls soit égaux à l’unité, dépendant de la méthode de résolution.
Les degrés de liberté libres sont composés d’une partie pseudo-statique et d’une
partie dynamique :
u f = {us } + {ud } (4.54)
117
118
-Partie dynamique :
!
n n r1 r1 r2 r2
Sdi (ω) = ∑ ∑ φi j φik ∑ ∑ γl j γmk H ∗j (ω)Hk (ω)S̄lm (ω) + ∑∑ Γl j Γmk H ∗j (ω)Hk (ω)Ŝlm (ω)
j=1 k=1 l=1 m=1 l=1 m=1
(4.62)
-Partie pseudo-statique :
r2 r2
1
Ssi (ω) = ∑ ∑ Ail Aim Ŝlm (ω) (4.63)
l=1 m=1 ω4
-Partie covariance :
n r2 r2
1
Ssdi (ω) = ∑ ∑ ∑ φi j Ail − 2 Γm j H j (ω)Ŝlm (ω) (4.64)
j=1 l=1 m=1 ω
Les fonctions de transfert H j (ω) diffèrent selon le type d’excitation. S’il s’agit
d’une force ou d’une accélération :
1
H j (ω) = (4.65)
ω2j − ω2 + i(2ξ j ω j ω)
ω2
H j (ω) = (4.66)
ω2j − ω2 + i(2ξ j ω j ω)
iω2
H j (ω) = (4.67)
ω2j − ω2 + i(2ξ j ω j ω)
119
Dans [PIT 04], il est présenté notamment deux évaluations fréquentielles du critère
de Crossland connu pour sa grande simplicité de mise en oeuvre. On peut trouver
dans [THO 07] un exemple de formulation et d’intégration à un code de calcul de
ce critère :
120
obtenu avec :
√
τoct = ∆σeq /2 3 (4.70)
Cette formulation est basée sur un équivalent multiaxial des contraintes tel que
celui de Von Mises. L’évaluation du critère en lui même repose donc sur l’évalua-
tion de la pression hydrostatique RMS ainsi que de la contrainte de Von Mises RMS.
La valeur RMS de la contrainte de Von Mises RMS dans un calcul par éléments fi-
nis peut être obtenue par la méthode de Segalman [SEG 98]. C’est cette méthode
qui est codée dans l’utilitaire de post-traitement d’Ansys et d’Abaqus. La méthode
proposée par Segalman s’applique à toute fonction quadratique des contraintes
p(t)2 = σT Aσ. Dans le cas de Von Mises on a :
et
1 − 21 − 12
− 12 1 − 21
− 12 − 21 1
A= (4.72)
3
3
3
Le terme Q regroupe ici toutes les dépendances aux fréquences et aux vecteurs
propres retenus, elle correspond à la matrice de covariance modale. Il est important
de savoir que la fonction de distribution de probabilités de la contrainte équivalente
121
Nous avons désormais les outils permettant d’analyser conjointement des résultats
d’essais et de simulations qu’ils soient temporels ou spectraux. Nous allons donc
pouvoir appliquer ceux-ci à l’étude d’un cas académique simple et d’un cas indus-
triel.
122
Sommaire
5.1 Démarche de modélisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
123
124
La première étape de la simulation est donc un calcul non-linéaire sur une structure
condensée au sens de Craig Bampton, reposant sur une ou plusieurs suspensions.
Le modèle est donc très allégé en nombre de degrés de libertés, tout en conservant
le comportement dynamique de la structure et son influence sur le comportement
de la suspension. L’excitation vue en sortie de suspension lors de ce calcul sera
ensuite convertie en DSP ou en sollicitation harmonique équivalente.
Cette nouvelle sollicitation est alors la donnée d’entrée d’un calcul traditionnel sur
la structure complète. La condensation ne permettant pas d’étudier les contraintes à
l’intérieur du modèle, cette deuxième étape est nécessaire. La sollicitation sévèrisée
doit permettre ainsi de valider le composant sur la base des contraintes RMS (figure
5.1).
Le choix de ce processus est fondé sur un retour d’expérience selon lequel un calcul
effectué sur la base d’une sollicitation mesurée "après plot" permet de corréler les
ruptures éventuelles dans les cas où un calcul usuel sans plot ne le permettait pas.
L’ensemble de la démarche est présenté dans la figure 5.1.
125
126
5.2.1 User-subroutines
L’intégration de modèle maison à un logiciel de calcul industriel nécessite souvent
le codage d’une routine. Dans Abaqus, il est possible d’intégrer des modèles
agissant sur les conditions aux limites du calcul en fonction des résultats des pas
de calcul précédents, par l’intermédiaire de routine dont la base est déjà codée : les
user-subroutines basées sur le langage Fortran.
Dans le cas d’un modèle de type force de restitution, ces informations sont par
exemple des matrices contenant les monômes permettant d’obtenir les cycles en
fonction des conditions d’excitation de la suspension. Une version simplifiée d’un
tel fichier permet également de représenter directement la suspension par un modèle
de type raideur équivalente sans plus de temps de programmation.
127
SUBROUTINE UAMP(
∗ ampName , t i m e , ampValueOld , d t , n S v a r s , s v a r s ,
∗ lFlagsInfo ,
∗ n S e n s o r , s e n s o r V a l u e s , sensorNames , j S e n s o r L o o k U p T a b l e ,
∗ AmpValueNew ,
∗ lFlagsDefine ,
∗ AmpDerivative , AmpSecDerivative , AmpIncIntegral ,
∗ AmpDoubleIntegral )
C
INCLUDE ’ABA_PARAM. INC ’
C time indices
parameter ( i S t e p T i m e = 1,
∗ iTotalTime = 2,
∗ nTime = 2)
C f l a g s passed in for information
parameter ( i I n i t i a l i z a t i o n = 1,
∗ iRegularInc = 2,
∗ nFlagsInfo = 2)
C o p t i o n a l f l a g s t o be d e f i n e d
parameter ( i C o m p u t e D e r i v = 1,
∗ iComputeSecDeriv = 2,
∗ iComputeInteg = 3,
∗ iComputeDoubleInteg = 4 ,
∗ iStopAnalysis = 5,
∗ iConcludeStep = 6,
∗ nFlagsDefine = 6)
d i m e n s i o n t i m e ( nTime ) , l F l a g s I n f o ( n F l a g s I n f o ) ,
∗ lFlagsDefine ( nFlagsDefine )
dimension jSensorLookUpTable ( ∗ )
u s e r c o d i n g t o d e f i n e AmpValueNew , and
o p t i o n a l l y l F l a g s D e f i n e , AmpDerivative , AmpSecDerivative ,
AmpIncIntegral , AmpDoubleIntegral
RETURN
END
128
129
Il existe diverses méthodes de simulations de ce type, qui, bien que permettant une
résolution temporelle, sont généralement basées sur la méthode de superposition
modale pour des modèles linéaires. Le principal problème de telles simulations par
rapport au cas étudié est dans le choix des conditions aux limites représentatives
du plot durant l’analyse modale, mais également de l’impossibilité, dans la plupart
des cas, de modifier les conditions de blocage de celle-ci pour les transformer en
excitation.
130
et assemblages.
La prise en compte d’un paramètre global passe dans la plupart des logiciels
éléments finis par un simple coefficient. Celui-ci correspond à la fraction de
l’amortissement critique présent dans la structure ou au facteur de surtension. On
peut facilement rapprocher ces coefficients de courbes expérimentales de fonction
de réponses en fréquence (FRF).
La méthode de la largeur de bande est utilisée sur des courbes d’amplitudes de ré-
ponse en accélération ou en déplacement. Dans un graphique normalisé par rapport
à la pulsation propre ωc d’un système à 1 degré de liberté , la bande passante est
définie comme la bande de fréquence dont l’amplitude est supérieure ou égale à
√
l’amplitude maximale divisée par 2. Les bornes en pulsation normalisée de cette
131
β1 − β2
ξ= (5.1)
2
Cette méthode est simple à utiliser comme à automatiser. Afin de faciliter les reca-
lages, une procédure en Fortran a été codée de manière à calculer automatiquement
les amortissements critiques depuis des données d’essais.
Cette écriture, bien que simple mathématiquement, est difficile à rapprocher direc-
tement des résultats d’essais. Cependant, on peut la rapprocher de l’amortissement
critique sous quelques hypothèses. Il est tout d’abord possible de relier ξi à α et β
pour chaque mode i par l’équation (5.3).
α βωi
ξi = + (5.4)
2ωi 2
α = 2ξω (5.5)
La méthode décrite dans [CHO 03] permet de calculer des coefficients de Rayleigh
132
2ξi ωi − 2ξ j ω j
β= (5.7)
ω2i − ω2j
133
modes, cette opération doit être répétée pour d’autres couples de modes. On choisit
généralement i comme étant le premier mode, puis on balaye les différents j
possibles. On obtient ainsi finalement un ensemble de valeurs pour α et β.
La méthode présentée dans [CHO 03] précise qu’il est judicieux de comparer l’évo-
lution du ξ équivalent, que l’on peut recalculer par la formule (5.4), à l’évolution de
ξ en prenant l’hypothèse de linéarité sur m modes ayant un impact. En réalité trois
ensembles de valeurs sont à étudier :
• Le premier couple de mode est constitué du premier mode et du dernier mode im-
pactant m. On considère en effet que la participation modale décroit rapidement
donc que seuls m modes sont impactants sur le comportement de la structure.
• Le second couple retenu est constitué du premier mode et du mode 2.5m qui
permet de s’assurer de ne pas perdre une information d’amortissement sur des
modes éloignés.
• Le troisième couple est obtenu par une moyenne des valeurs obtenues dans les
deux cas précédents.
Les auteurs retiennent finalement le couple α, β satisfaisant au mieux l’hypothèse
de linéarité, ou les plus proches des valeurs réelles de ξ quand on les a.
Dans le cas des simulations de cette étude, étant donné le type de cas d’analyse
("step") Abaqus à utiliser, nous n’avons pas le choix et ne pouvons considérer qu’un
amortissement de type Rayleigh. La méthode présentée a été utilisée pour calculer
les coefficients de Rayleigh à utiliser dans le cas des modélisations académiques et
industrielles présenté par la suite. La figure 5.5 montre que les réponses simulées
sont parfaitement identiques.
134
F IGURE 5.5: Comparaison de réponses simulées d’une poutre console à un balayage har-
monique avec un amortissement structurel ou avec des coefficients de Rayleigh recalculés
135
excitée en un point en translation verticale, par une tige filetée liée au pot vibrant.
La manipulation est présentée sur la figure 5.6.
Ce type de montage est modélisé par des éléments de poutre. On peut donc se dire
qu’une importante différence de comportement entre la simulation et les mesures
viendra plutôt d’une mauvaise modélisation du plot.
136
137
la structure sans le plot. La figure 5.8 montre un recalage des fréquences comme
du coefficient d’amortissement critique de la structure. La passe de recalage est
en effet beaucoup plus simple avec l’amortissement critique, puisqu’il s’agit de ne
gérer qu’un seul coefficient. Nous obtenons ainsi un recalage à moins de 5% en
fréquence. Les amortissements critiques calculés avec le logiciel en Fortran donne
un résultat proche du résultat final. Celui-ci est ensuite converti en coefficients de
Rayleigh que l’on affecte à l’ensemble des matériaux des composants du montage.
Le recalage du montage sans plot effectué, on peut utiliser ce modèle pour valider
les choix de modélisation ainsi que le modèle de plot utilisé.
Les premiers calculs sur la structure académique seule (sans plot) permettent de
valider les paramètres d’amortissement tout d’abord, mais également la méthode
d’excitation retenue et le type de simulation.
138
139
le calcul donne 94.9m/s2 contre 97.4m/s2 pour la mesure soit 2.5% de différence
ce qui est encore une fois tout à fait admissible.
140
141
F IGURE 5.13: Répartition des valeurs mesurées et calculées pour le modèle de la structure
seule
142
Les raideurs constantes sont les moyens les plus simples d’intégrer un modèle
de suspension à un calcul Abaqus. Elles correspondent à des éléments de type
SPRING1 ou SPRING2 qui permettent de relier un noeud à un autre, ou un noeud
à la base.
Les cycles mesurés ainsi que la routine d’évaluation de cycles non mesurés,
permettent d’obtenir des paramètres de raideurs constantes, dépendants ou non
de la fréquence. On cherche donc ici à évaluer le bon comportement des plots de
suspension avec ses raideurs par comparaison avec les essais.
L’amortissement généré par le plot est ici intégré au modèle grâce à un amortisse-
ment structurelle ou avec des coefficients de Rayleigh selon que la simulation soit
spectrale ou temporelle. En effet, le fonctionnement du code de calcul empêche
de ne retenir qu’un modèle d’amortissement unique du fait des incompatibilités de
formulations.
La comparaison est ici encore réalisée sur la base de deux calculs mis en relation
avec les essais.
La simulation spectrale permet de confirmer un bon recalage entre les valeurs
RMS d’accélération calculées et les écarts types des essais. On peut voir sur la
figure 5.14 que les valeurs RMS atteignent 53.1m/s2 pour 54.8 en essais soit 3%
de différence en bout de poutre. Au tiers de la longueur, on obtient 49.3m/s2 pour
46 lors du test soit un peu moins de 7% d’écart, ce que l’on peut tout de même
admettre comme convenable étant donné le temps de mesure.
La simulation temporelle réalisée sur la base d’une raideur équivalente linéaire per-
143
met encore une fois d’observer des répartitions similaires de valeurs comme on peut
le voir sur les figures 5.15 et 5.16.
Les simulations réalisées tendent à montrer qu’une bonne gestion de l’amortisse-
ment global couplée à des modèles de raideurs constantes soient suffisantes en pre-
mière approche pour obtenir un comportement proche de celui observé en essai sur
la structure académique.
5.4.1 Composants
Le module de refroidissement étudié se compose de trois éléments principaux : le
Groupe moto-ventilateur, le condenseur et le radiateur.
144
F IGURE 5.15: Historique des déplacements en essais et simulation pour un modèle avec
raideur constante
F IGURE 5.16: Répartition des valeurs mesurées et calculées pour un modèle avec raideur
constante
145
F IGURE 5.17: Maillage de la buse avec représentation du moteur par un élément rigide
pas d’autre impact que sa masse sur le reste de la manipulation. Nous représentons
donc finalement le moteur et l’hélice par leurs masses additionnées positionnées au
centre de gravité de l’ensemble, et liés rigidement aux points de fixation du moteur
sur la buse (figure 5.17.
La buse est donc le seul composant du GMV à être maillé. Pour des raisons pra-
tiques vue la complexité de la pièce, des éléments finis tétraèdres paraboliques sont
utilisés.
5.4.1.2 Le condenseur
Le premier maillage a générer est celui des tubes et de leurs cloisons (fig :5.18), de
manière à créer les maillages des manifolds avec une capture des noeuds existants.
Ceux-ci seront maillés sur la base d’éléments finis héxaèdres linéaires afin de re-
présenter au mieux la jonction perpendiculaire avec les tubes. En effet, malgré les
146
147
Les brides fixées sur les manifolds ont peu d’impact en raideur, seules leurs masses
perturbent le comportement global, on peut donc se permettre de les mailler avec
de simples tétraèdres linéaires (figure 5.19).
148
5.4.1.3 Le radiateur
149
réalité.
Au sens des éléments finis, selon les logiciels, ce type de couplage peut être réalisé à
l’aide d’équations contraignant l’égalité des degrés de libertés comme cela peut être
le cas dans ANSYS, ou être assuré par des éléments correspondant à des poutres
infiniment rigides (pour lesquelles les rotations nodales doivent généralement être
bloquées) ce qui peut s’apparenter à certains connecteurs d’ABAQUS. Il est impor-
tant de pouvoir visualiser ces couplages correctement (fig :5.23). L’automatisation
d’un tel couplage passe par l’utilisation de sphères de tolérance. Sans prévoir la
gestion d’exceptions adéquate, le risque majeur du couplage automatique est d’as-
socier deux noeuds maîtres à un même noeud esclave ce qui est mathématiquement
impossible. Bien que le préprocesseur acceptera une mise en donnnées de ce type,
le solveur est le plus souvent incapable de corriger de lui même la singularité (en
ne tenant pas compte de toutes les équations imposées supplémentaires comme le
150
fait NASTRAN par exemple). Il faudra alors pouvoir supprimer manuellement les
équations ou éléments en surnombre.
K
u = − ∇ (p + ρgz) (5.8)
µ
Cette équation lie la vitesse u du fluide au gradient de la pression p corrigé par
la dénivellation (par l’intermédiaire de la gravité) et l’inverse de sa viscosité dy-
namique via un paramètre K appelé perméabilité, fonction de la nature et de la
structure du milieu poreux. Obtenu par essais il permet donc de considérer de ma-
151
La méthode d’homogénéisation est utilisée ici pour représenter les faisceaux des
échangeurs tel le radiateur et le condenseur. Ces échangeurs sont composés de
152
tubes et d’intercalaires liés par brasage. Les faibles épaisseurs (0.07mm pour les
ailettes et 0.25mm environ pour le tube) ne permettent pas une modélisation fiable
à moins d’un nombre de degrés de libertés trop important pour un solveur et une
station de calcul classiques.
• Supports de l’homogénéisation
Dans le cadre de structures périodiques, les éléments servant aux calculs d’homo-
généisation sont les plus petits volumes répétés. Il s’agit donc d’une période d’in-
tercalaire et d’une portion quelconque de tube.
Le but de l’homogénéisation est de représenter l’ensemble du faisceau du radiateur
par une plaque composée d’éléments hexaédriques de tubes et d’ailettes ayant des
propriétés orthotropes permettant d’obtenir un comportement macroscopiquement
identique à celui du radiateur réel.
• Homogénéisation du tube
L’homogénéisation du tube est le cas le plus simple. En effet, cette structure est
déjà assez proche d’un hexaèdre ce qui rend la démarche très « géométrique ».
153
F IGURE 5.26: Maillage d’une portion de tube et d’une période d’ailette et volumes ho-
mogénéisés équivalents
F IGURE 5.27: Conditions aux limites pour l’homogénéisation du tube en traction suivant
l’axe X
préparé pour lui imposer des conditions aux limites spécifiques. En effet, chaque
cas de calcul doit établir une propriété mécanique distincte que cela soit un des
modules d’Young, un coefficient de Poisson ou un module de cisaillement.
154
en réalité d’appliquer les tractions et couplages sur les zones qui sont réellement
en prise dans l’assemblage brasé, ce ne sont donc que les surfaces supérieures et
inférieures des tubes et leurs sections.
avec Ux le déplacement imposé et Lx la largeur du pavé équivalent qui est ici égale
à la largeur du tube.
La contrainte vue par la surface équivalente du coté du pavé est exprimée par :
Il suffit ensuite de répéter la procédure sur les autres axes avec deux calculs
de traction supplémentaires pour obtenir les 3 modules d’Young et les trois
coefficients de Poisson du matériau.
Les calculs des coefficients de cisaillement sont effectués de façon similaire, mais
sur des cas de chargement assez différents.
155
De même que pour les tractions, il faut effectuer au total six calculs de cisaillement
pour obtenir les modules de l’élément équivalent, car les cisaillements symétriques
ne sont pas égaux. Au final, neuf calculs sont nécessaires pour connaître les
différents modules et coefficients.
• Homogénéisation de l’intercalaire
156
F IGURE 5.29: Encadrée en bleu, partie de l’intercalaire concernée par les groupes
puisque brasée sur les tubes
groupes de noeuds de traction ne sont pas suffisants pour pouvoir effectuer les cal-
culs de cisaillement, il est donc nécessaire de créer des groupes supplémentaires.
Comme dans le cas des tubes, la position de ces groupes représentant la matière
affectée par les tractions dépend de l’architecture de l’assemblage réel. Ainsi les
groupes se basent sur la position et les dimensions des cordons de brasures avec les
tubes (figure 5.30). Par contre les dimensions du volume équivalent de l’ailette ne
sont pas basées sur l’ailette en largeur, mais sur la largeur du tube. Cela permet prin-
cipalement un montage simple du maillage puisque tous les éléments du faisceau
ont ainsi la même largeur. Il faut donc choisir les dimensions du volume équivalent
avec une grande précaution.
157
F IGURE 5.31: Exemple de groupe de noeuds (en noir) subissant traction et blocage pour
un intercalaire
1/Ex −νxy /Ey −νxz /Ez 0 0 0
−νyx /Ex 1/Ey −νyz /Ez 0 0 0
−1
−νzx /Ex −νzy /Ey 1/Ez 0 0 0
[D] = (5.17)
0 0 0 1/Gxy 0 0
0 0 0 0 1/Gyz 0
0 0 0 0 0 1/Gxz
158
Les deux équations (5.17) et (5.19) permettent après développement d’obtenir six
nouvelles équations. Les conditions imposent :
σx νxy σy νxz σz
εx = − − (5.20)
Ex Ey Ez
σy νxy σx νyz σz
εy = − − (5.21)
Ey Ex Ez
σz νxz σx νyz σy
εz = − − (5.22)
Ez Ex Ez
σxy σyz σxz
2εxy = , 2εyz = , 2εxz = (5.23)
Gxy Gyz Gxz
Ces équations peuvent être réorganisées pour faire apparaître un critère de positi-
vité :
Ex 2 Ey Ex Ey Ex
σx = 1 − νyz εx + νxy + νxz νyz εy + νxz + νyz νxy εz (5.24)
h Ez h Ez h
Ey 2 Ex Ex Ey Ey Ex
σy = 1 − νxz εy + νxy + νxz νyz εx + νyz + νxz νxy εz
h Ez h Ez h Ey
(5.25)
Ez E x E x E y E x
1 − ν2xy
σy = εz + ν + νyz νxy εx + νyz + νxz νxy εy (5.26)
h Ey h xy h Ey
Où :
Ex Ey Ex Ex
h = 1 − ν2xy − ν2yz − ν2xz − 2νxy νyz νxz (5.27)
Ey Ez Ez Ey
h devient alors à lui seul indicateur de positivité de la matrice d’élasticité. Celle-
ci est définie positive pour h positif. Cette condition est notamment retranscrite de
cette façon dans le logiciel ANSYS. La plupart des solveurs ont chacun une variante
159
• Critères numériques
Exx Exx
< 107 , < 107 (5.29)
Eyy Ezz
Dans la pratique, ces critères poussent souvent à modifier manuellement les valeurs
faibles, de façon à s’assurer que tous les critères soient validés. En particulier lors-
qu’un module de Young évalué est petit (inférieur à 1 MPa), et également faible face
aux autres valeurs, on peut forcer la valeur en question à l’unité, on considèrera son
impact faible face aux autres tant qu’elle leur restera 100 fois inférieure.
La mesure est réalisée sur la base d’un maillage du composant pour lequel les
différents noeuds correspondent à des positions d’accéléromètres. Il permet
d’obtenir les déformées modales du composant, et une acquisition simple pour
fixer les fréquences correspondant à ces modes.
Dans le cadre de cette étude, une autre méthode a été utilisée. Un film autocol-
160
lant de tableau blanc est tendu sur la structure. Le saupoudrage de sable indique la
répartition des lignes modales, et donc les déformées (figure 5.32).
Afin de réaliser rapidement les étapes de calculs temporels à suivre, les modèles
lourds en terme de nombre de degrés de liberté sont transformés en super-éléments
dynamiques. L’objectif des méthodes de réductions est double : diminuer les temps
de calculs pour les modèles à très grand nombre de degrés de liberté et réduire de la
taille des fichiers résultatspour alléger les post-traitements, et diminuer également
les temps d’écriture en mémoire au cours des calculs.
161
Les méthodes les plus courantes utilisées dans les codes de calculs industriels sont
la réduction au sens des modes libres ou des modes contraints. Ici c’est la seconde
ou méthode de Craig-Bampton qui est utilisée.
Soit le vecteur u, tel que : ( )
uc
u= (5.30)
ur
où uc représente les degrés de liberté internes, et ur sont les degrés de liberté à
retenir, ou conserver dans le modèle réduit. Les méthodes de réduction basées sur
la synthèse modale ont toutes pour principe de définir une matrice de changement
de variable T telle que les solutions u puissent s’exprimer comme u = T.X où X
comporte les variables q des modes retenus et les degrés de liberté conservés ur . Ce
changement de variables s’exprime par le système matriciel suivant :
( ) " #( )
uc Φ Ψ q
= (5.31)
ur 0 I ur
où les Ψ sont des modes de déformations statiques et les Φ des modes propres
normaux.
Soit le système en équilibre décrivant les équations du mouvements suivant :
" #( ) " #( ) ( )
Mcc Mcr u¨c (t) Kcc Kcr uc (t) 0
T M
+ T K
= (5.32)
Mcr rr u¨r (t) Kcr rr ur (t) Fr
162
Bampton.
M ∗ .Ẍ + K ∗ .X = F ∗ (5.35)
où
" # " #
ΦT KΦ ΦT KΨ ΦT Kcc Φ 0
K ∗ = T T .K.T = =
ΦT KΨ ΨT KΨ 0 Krr+ ΨT Kcr + ΨT Kcc Ψ
(5.36)
et
" #
ΦTc Mcc Φ ΦT Kcc Ψ + ΦT Kcr
M ∗ = T T .M.T = (5.37)
ΨT Kcc
T + KT Φ M
cr
T T T
rr+ Ψ Mcr + Ψ Mcc Ψ + Mcr Ψ
et enfin " #
ΨFr
F∗ = T T F = (5.38)
Fr
On obtient la solution complète sur l’ensemble des degrés de liberté par u = T.X.
La seule difficulté vient ensuite de l’utilisation qui nécessite de redéfinir tous les
noeuds d’attaches du superéléments, dans l’ordre de leur stockage durant sa créa-
163
Les analyses modales ont été réalisées sur le module seul bloqué au niveau des
pions de fixation ou supporté aux plots d’interface par des raideurs linaires équiva-
lentes. Le point de départ de cette étude réside dans la différence de comportement
d’une structure montée ou non sur suspension. Il est ici très facile d’observer cette
différence de comportement. Les modes de la structure suspendue et de la structure
encastrée sont similaires, mais on observe un décalage dans les fréquences. Les
premiers modes sont des modes de suspensions qui correspondent à un simple
décalage des modes de corps rigides vers les hautes fréquences. On pourra voir
dans la suite que ce sont ces modes qui expliquent les différences de résultats entre
les modélisations encastrées ou suspendues.
Une comparaison simple des modes peut être réalisée par l’intermédiaire des
calculs de facteurs de participation qui mettent en relation la masse mise en
mouvement par la réponse d’un mode par rapport à la masse totale de la structure.
Ils peuvent donc avoir une valeur maximum de 100%. Le calcul de la somme
des masses participantes sur une bande de fréquence donnée permet d’établir la
pertinence du choix de la troncature modale effectuée. Ainsi, pour un calcul du
type densité spectrale de puissance, on choisit par habitude une bande de fréquence
représentant deux fois à deux fois et demi la bande d’excitation. Ce choix doit
cependant être couplé aux calculs des facteurs de participation. La somme des
masses embarquées doit ainsi représenter à 75 à 80% au minimum de la masse
totale.
164
Dans le cas de notre comparaison entre les modes d’une structure suspendue et
d’une structure encastrée (fig :5.33), on remarque que les masses participantes sont
complètement différentes. En effet, les modes de suspension entrainent l’ensemble
de la structure, ils ont donc des masses participantes avoisinant les 100%. C’est
en particulier cette forte masse embarquée qui génère l’endommagement lié à ces
modes. En effet, l’amplification associée à ce type de mode génère de fortes ampli-
tudes d’accélération et également de grand débattements.
La figure 5.33 montre que les plus fortes participations de masse, dûes aux modes
1,2 et 4 qui correspondent bien aux modes de suspension comme en témoignent
leurs déformés modales présentées dans les figures 5.34 à 5.36.
165
F IGURE 5.33: Comparaison des facteurs de participation calculés sans (a) et avec sus-
pension (b)
166
167
F IGURE 5.37: Comparaison du comportement de la buse pour les modes 3 avec suspen-
sions (à gauche) et 1 encastré (à droite)
F IGURE 5.38: Comparaison du comportement du condenseur pour les modes 3 avec sus-
pensions (à gauche) et 2 encastré (à droite)
168
F IGURE 5.39: Comparaison du comportement du condenseur pour les modes 5 avec sus-
pensions (à gauche) et 3 encastré (à droite)
F IGURE 5.40: Comparaison du comportement de la buse pour les modes 7 avec suspen-
sions (à gauche) et 4 encastré (à droite)
Les résultats vont être analysés sur la base des contraintes de Von Mises RMS
puisqu’il s’agit du critère de validation utilisé par Valeo. On cherche dans ce para-
graphe à quantifier l’impact d’une modélisation simplifiée des plots de suspensions
sur les contraintes.
Le premier modèle testé est donc un module complet sans la patte de renfort. On
cherche à observer l’apparition de la défaillance. Les deux zooms sur les niveaux
RMS de contraintes de Von Mises dans la zone de la patte du condenseur sont
présentés sur la figure 5.42. On compare ainsi le comportement calculé avec et sans
169
F IGURE 5.42: Localisation et niveau de contraintes RMS Von Mises encastré (à gauche)
et avec suspension (à droite)
Les images présentent des isovaleurs avec une légende identique entre les deux
simulations. On remarque clairement que le modèle avec plot prévoit un niveau de
contraintes bien supérieur au modèle sans plot. Un critère de validation classique
pour les aluminium brasés est une limite de fatigue théorique à 20 MPa. La
simulation sans plot prévoit une contrainte maximum dans la zone de l’ordre de
15 MPa tandis que la simulation avec plot prévoit presque 29MPa. Les niveaux de
contraintes dans ce deuxième cas sont suffisants pour corréler une casse possible
en arrachement comme une rupture de la patte.
On note facilement sur ces courbes que l’accroissement des valeurs RMS cummu-
lées n’intervient pas pour les mêmes fréquences. Dans le cas sans plot, celui-ci est
170
F IGURE 5.43: Evolutions des valeurs RMS de contraintes de Von Mises avec plot (ligne
pointillée) et sans plot (ligne pleine)
171
F IGURE 5.44: Localisation et niveau de contraintes RMS Von Mises sans modèle de plot
(à gauche) et avec modèle de plot (à droite) avec structure renforcée
principalement causé par le premier mode de condenseur, tandis que dans la cas
avec plot, l’accroissement est soudain lors du passage par le mode de suspension.
De plus les valeurs finales observées sont très différentes, pour le même élément la
simulation sans plot montre des résultats deux fois inférieurs au modèle sur raideur
équivalente.
La même simulation est lancée sur le modèle renforcé. Les essais ont permis de
valider cette solution. On effectue la comparaison des valeurs de contraintes dans
ce cas également pour un modèle avec plots de suspension et un modèle encastré.
Les résultats sont moins tranchés, les niveaux de contraintes sont beaucoup plus
comparables comme on peut le voir sur la figure 5.44. Les deux résultats permettent
de conclure qu’il n’y aura pas de défaillance.
L’évolution des niveaux de contraintes RMS est encore une fois très différente dans
les deux simulations. Comme dans le cas précédent, la réponse n’est pas liée au
même mode, ce qui montre l’importance de la bonne prise en compte des modes de
suspensions.
172
On enregistre les réponses aux bornes de la suspension sur les noeuds liés au
superélément. La valeurs RMS de déplacement obtenue suivant la direction
d’excitation à un noeud de la suspension est de l’ordre du millimètre ( 1,03mm ).
En réalisant le calcul de l’écart type de la distribution temporelle obtenue lors du
calcul non linéaire on obtient un résultat de 1,04mm soit un écart d’à peine 1%. La
solution temporelle est donc parfaitement compatible avec son équivalent spectral.
Une comparaison identique est menée sur les accélérations. Une valeur RMS
de 10153mm/s2 est obtenue lors de la simulation spectrale contre 10318mm/s2
pour l’équivalent temporel soit moins de 2% de différence. Les résultats obtenus
permettent également de confirmer le comportement gaussien de la solution, le
maximum d’accélération enregistré est de 34000mm/s2 environ ce qui est un peu
plus élevé que les 3σ attendus.
On peut effectuer un dernier constat sur la base de ces simulations. Les accéléro-
grammes obtenus aux différents points d’attaches du super-éléments possèdent des
valeurs statistiques semblables. Le même constat est applicable aux valeurs RMS
obtenues lors du calcul spectral (figure :5.45). Il semble donc finalement tout à fait
judicieux de n’établir qu’un seul nouveau spectre d’entrée pour un éventuel calcul
par superposition modale sur la structure complète.
173
D’autres modèles plus simples ont donc finalement été simulés, basés sur des équi-
valents rhéologiques, afin de faire intervenir les grandeurs mesurées lors des étapes
de caractérisation des suspensions. La prise en compte, même simplifiée, du com-
portement de la suspension, permet immédiatement d’obtenir un résultat de simu-
lation plus fiable, que l’on peut mettre en relation avec les résultats d’essais. Les
174
modèles simples sous forme de raideurs sont donc une étape minimum à intégrer
pour des simulations plus réalistes.
.
Des modèles rhéologiques plus complexes peuvent également être intégrés à des
simulations temporelles équivalentes aux simulations par superposition modale.
On a pu observer une bonne corrélation de résultats sur des cas simples, tout en
assurant un temps de calcul raisonnable par l’intermédiaire des super-éléments.
Les valeurs aux bornes des suspensions apparaissant comme similaire, on peut
en conclure qu’une première étape non linéaire permet d’établir une spécification
nouvelle pour un calcul linéaire.
175
176
Les champs d’études et les compétences à acquérir pour mener à bien ce travail
de thèse ont été multiples. Les problématiques posées par la simulation d’essais
vibratoires comme ceux menés par Valeo Thermique Moteur sur le site de La
Verrière concernent autant les phénomènes de dynamique aléatoire que le com-
portement des élastomères. Le but de cette étude était de faire le lien entre ces
deux aspects principaux en définissant des moyens et méthodes de caractérisation
permettant d’obtenir les paramètres de modèles non linéaires des suspensions
en élastomères, intégrables à un logiciel de calculs par éléments finis comme
Abaqus. Le support d’application de cette étude est un module de refroidissement
automobile. Cet ensemble, composé d’un radiateur, d’un condenseur et d’un
groupe moto-ventilateur, est supporté et positionné au moyen de quatre plots en
élastomères par rapport à la face avant du véhicule. Le comportement de ces plots,
les jeux et frottements, sont sources de non linéarités.
La première partie de cette thèse a mis en évidence au moyen d’essais les différents
effets influant sur le comportement des élastomères. Les effets notamment liés aux
fréquences et amplitudes d’excitation, ou aux températures ambiantes ont conduit
à mettre en place de nouvelles méthodes d’essais qui ont amené à l’évaluation de
l’importance des paramètres dans la campagne de caractérisation expérimentale.
Ainsi, il a été montré le rôle secondaire de la températuren ce qui évite recours
177
La mise en oeuvre d’un modèle de suspension non linéaire pour des calculs
industriels nécessite un allègement du modèle éléments finis de la structure
supportée par ces suspensions non linéaires. En effet, ces calculs devant être
réalisés dans le domaine temporel, pour un nombre important de pas de temps, il
est primordial de réduire le nombre de degré de liberté du système complet. Pour
178
Le modèle de type force de restitution s’est révélé peu adapté à l’intégration dans
un code de calcul industriel du fait du type de schéma de résolution temporel
utilisé par ces logiciels. Perturbant la balance énergétique du modèle, les calculs
finissent par diverger. Des modèles non linéaires (voire linéaires) plus simples de
type raideur harmonique et temporel ont été mis en oeuvre. Ceux-ci ont permis
de mettre en avant des résultats tout à fait compatibles entre des simulations
temporelles et des simulations spectrales. Le rapprochement avec des valeurs
mesurées en essais est cependant plus difficile, du fait de la mauvaise prise en
compte de l’amortissement. Cette limitation tend à valider une approche empirique
de la validation des modèles de simulation éléments finis sur la base d’une
comparaison entre les essais critiques et les simulations correspondantes. Celle-ci
permet d’obtenir les critères en niveau de contraintes permettant de valider ou non
un produit pour un cahier des charges donné. Suivant cette approche, un système
proche de celui étudié lors de cette thèse est soumis à un test. Une simulation
équivalente basée sur un modèle de plot du même type que celui-utilisé permet de
prévoir une rupture des pions observée lors des essais.
179
180
Annexes
181
182
Automatisation de la construction
des éléments virtuels
Le principe d’interpolation dans le cas standard nécessite un scan sur les éléments
réels jusqu’à ce qu’un élément contenant le couple (u, f ) soit trouvé. Il est évident
que ces éléments virtuels ne sont pas compris dans ce maillage. Ils ne sont créés
que lorsque toutes les bornes du plan d’essais sont dépassées (cas évident) ou au
cas par cas en fonction de la géométrie de chaque ligne de maillage. Il faut donc
considérer la création d’un élément virtuel comme une exception à gérer par le
programme.
Afin de limiter le nombre d’itérations, il est nécessaire de se baser sur le cas stan-
dard. C’est pour cela que les tests de création sont liés au balayage par éléments
croissants qui, du fait des choix de modélisation effectués, est en déplacement
croissant puis fréquence croissante. Un couple (u, f ) qui n’est pas compris dans le
maillage réel peut vérifier plusieurs propositions :
183
F IGURE A.1: Schéma de connections entre les éléments virtuels et les éléments réels,
chaque case réel comprend ici la ou les textures des cases qui lui sont reliées
184
virtuel peut être conditionnée par les informations de quatre éléments simultané-
ment. Aussi dans le cas général un élément virtuel est lié à l’élément k (ou encore
correspond à un noeud de k), on trouve des éléments qu’on liera également àKK,
KK2 et KK3 selon le principe de la figure A.2 :
Chacun de ces éléments à repérer peut nécessiter sa propre boucle d’évaluation,
basée selon les cas sur un principe d’itérations inverses ou de comparaison par
rapport à la taille des lignes précédentes. L’algorithme définit pour l’ensemble des
évaluations de cette zone est basé systématiquement sur ces 4 éléments, certains
pouvant être confondus ou forcés à certaines valeurs selon les cas. Le but reste ici
de standardiser au maximum le code à implémenter.
L’algorithme général est représenté suivant le schéma de la figure A.3.
• Exemple
Dans le cas de la figure A.2 l’élément permettant d’initialiser le calcul sera l’élé-
ment K puisqu’il couvre la gamme de fréquences comprenant le point cible. Il est
plus judicieux ensuite de lier la base de cet élément virtuel avec KK qu’avec K.
En effet le noeud 3 de KK est plus proche de la cible que le noeud 2 de K. Cette
remarque n’est cependant valable que si la ligne en dessous de celle de K a plus
d’éléments. Si les deux lignes ont le même nombre d’éléments, alors utiliser les
noeuds supérieur de l’élément KK ou ceux inférieurs de l’élément K aura le même
effet, ces noeuds étant confondus. C’est pourquoi on pourra se contenter de ne coder
que la solution basée sur KK.
Le support de la linéarisation en fréquence sera l’élément situé « en dessous » de
la cible, à la plus haute fréquence. Il y a dans ce cas un seul élément que l’on
affectera directement à KK2. On peut déterminer sa position par itération inverse,
en s’arrêtant au premier élément donc la fréquence maximum est inférieure à la
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[CHA 01] C HAGNON G., V ERRON E., G ORNET L., M ARCKMANN G., C HAR -
LIER P.
Modélisation et simulation de l’effet Mullins dans les pièces élastomères du sec-
teur automobile. XVème Congrès Français de Mécanique, , 2001.
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