Rapport Senegal Onu Habitat - Mars 2021 (19066)
Rapport Senegal Onu Habitat - Mars 2021 (19066)
Rapport Senegal Onu Habitat - Mars 2021 (19066)
Introduction ..........................................................................................................................8
Préparation du rapport.......................................................................................................10
Résumé : .............................................................................................................................20
Partie 1 : Engagements transformateurs pour un développement urbain durable .......23
1.1. Développement urbain durable pour l’inclusion sociale et l’élimination de la
pauvreté ..............................................................................................................................23
Inclusion sociale et élimination de la pauvreté ............................................................23
1. Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes ..........................................................23
2. Réduire les inégalités dans les zones urbaines en promouvant des opportunités
également partagées et avantages ...............................................................................24
3. Réaliser l’inclusion sociale des groupes vulnérables (femmes, jeunes, personnes
âgées et personnes handicapées et migrants) ..............................................................24
4. Assurer l’accès aux espaces publics, y compris les rues, les trottoirs et les pistes
cyclables .......................................................................................................................25
Accès à un logement convenable : ...................................................................................27
1. Garantir l’accès à un logement adéquat et abordable.............................................27
2. Garantir l’accès aux options de financement durable du logement .........................30
3. Instaurer la sécurité d’occupation ...........................................................................32
4. Mettre en place des programmes de réhabilitation des bidonvilles .........................33
Accès aux services de base ..............................................................................................37
1. Fournir un accès à l'eau potable.............................................................................37
2. Fournir un accès à l'assainissement .......................................................................40
3. Fournir un accès à l’élimination des déchets solides ..............................................42
1.2 Prospérité urbaine durable et inclusive et opportunités pour tous ..........................48
Économie urbaine inclusive ...........................................................................................48
1. Créer un emploi productif pour tous, y compris l’emploi des jeunes .......................48
2. Renforcer l’économie informelle .........................................................................50
3. Soutenir les petites et moyennes entreprises .........................................................51
4. Promouvoir un environnement propice, juste et responsable pour les entreprises et
l’innovation ....................................................................................................................52
Prospérité durable pour tous ............................................................................................53
1. Diversifier l’économie urbaine et promouvoir les industries culturelles et créatives 53
2. Développer des compétences techniques et entrepreneuriales pour prospérer dans
une économie urbaine moderne ....................................................................................54
3. Développer des liens urbains-ruraux pour maximiser la productivité ......................54
1.3 Développement urbain durable et résilient sur le plan environnemental .................55
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
Résilience, atténuation et adaptation des villes et des établissements humains ......55
1. Minimiser l’étalement urbain et la perte de biodiversité qui en résulte ....................55
2. Mettre en œuvre des mesures d’atténuation et d’adaptation au changement
climatique ......................................................................................................................56
3. Mettre au point des systèmes pour réduire l’impact des catastrophes naturelles et
d’origine humaine ..........................................................................................................57
4. Renforcer la résilience urbaine grâce à des infrastructures de qualité et à
l’aménagement du territoire ...........................................................................................58
Gestion et utilisation durables des ressources naturelles ..........................................59
1. Renforcer la gestion durable des ressources naturelles dans les zones urbaines ..59
2. Favoriser la conservation des ressources et la réduction, la réutilisation et le
recyclage des déchets ...................................................................................................61
3. Mettre en œuvre une gestion écologiquement rationnelle des ressources en eau et
des zones côtières urbaines ..........................................................................................62
4. Adopter une approche de ville intelligente qui tire parti de la numérisation, de l’énergie
propre et les technologies .............................................................................................62
Partie 2 : Mise en œuvre efficace ......................................................................................65
2.1 Construire la structure de gouvernance urbaine : établir un cadre de soutien....65
1. Décentraliser pour permettre aux gouvernements infranationaux et locaux
d’entreprendre les responsabilités .................................................................................65
2. Lier les politiques urbaines aux mécanismes de financement et aux budgets ........65
3. Élaborer des cadres juridiques et politiques pour renforcer la capacité des
gouvernements à mettre en œuvre les politiques urbaines ............................................66
4. Renforcer la capacité des gouvernements locaux et infranationaux à mettre en œuvre
la gouvernance métropolitaine à plusieurs niveaux .......................................................66
5. Mettre en œuvre des approches participatives, tenant compte de l’âge et du genre
dans la politique et la planification urbaines :.................................................................67
6. Assurer la pleine participation des femmes dans tous les domaines et à tous les
niveaux de la prise de décision......................................................................................70
2.2 Planification et gestion du développement de l’espace urbain .............................72
1. Mettre en œuvre des politiques de développement territorial intégrées et équilibrées
72
2. Intégrer le logement dans les plans de développement urbain ...............................73
3. Faire de la culture une composante prioritaire de la planification urbaine ...............73
4. Mettre en œuvre les extensions urbaines prévues et le remplissage, la rénovation
urbaine et la régénération des zones urbaines ..............................................................74
5. Améliorer les capacités de planification et de conception urbaines, et la formation des
urbanistes à tous les niveaux de gouvernement ............................................................74
6. Renforcer le rôle des petites et moyennes villes .....................................................75
7. Mettre en œuvre des systèmes de transports publics multimodaux durables, y
compris non motorisés ..................................................................................................76
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
2.3 Moyens de mise en œuvre ...........................................................................................78
Mobilisation des ressources financières ......................................................................78
1. Élaborer des cadres de financement pour la mise en œuvre du NUA à tous les
niveaux de gouvernement .............................................................................................78
2. Mobiliser les sources de financement endogènes (internes) et élargir la base de
revenus des gouvernements infranationaux et locaux ...................................................78
3. Formuler des systèmes solides de transferts financiers du niveau national au profit
des collectivités locales selon les besoins, les priorités et les fonctions.........................79
Développement des capacités ..........................................................................................81
1. Élargir les possibilités de coopération de ville à ville et favoriser les échanges de
solutions et l’apprentissage mutuel ................................................................................81
2. Mettre en œuvre le renforcement des capacités en tant qu’approche efficace et
multidimensionnelle pour formuler, mettre en œuvre, gérer, suivre et évaluer les politiques
de développement urbain ..............................................................................................81
3. Renforcer les capacités à tous les niveaux de gouvernement pour utiliser les données
pour des politiques fondées sur la formulation des preuves comprenant la collecte et
l’utilisation de données pour les groupes minoritaires ....................................................82
4. Renforcer la capacité à tous les niveaux de gouvernement à travailler avec les
groupes vulnérables pour participer efficacement à la prise de décision sur le
développement urbain et territorial ................................................................................82
5. Engager les associations de gouvernements locaux en tant que promoteurs et
fournisseurs de capacités de développement ................................................................83
6. Mettre en œuvre des programmes de renforcement des capacités sur l’utilisation des
recettes foncières légales, financement et autres outils .................................................83
7. Mettre en œuvre des programmes de renforcement des capacités des
administrations infranationales et locales en planification et gestion financières ...........84
Technologie de l’information et innovation ..................................................................85
1. Développer des données participatives et des plateformes numériques conviviales à
l’aide des outils de gouvernance numérique centrés sur les citoyens ............................85
2. Élargir le déploiement des technologies et des innovations de pointe pour améliorer
la prospérité partagée des villes et des régions .............................................................86
3. Mettre en œuvre des outils numériques, y compris des systèmes d’information
géospatiale pour améliorer les aménagements du territoire, l’administration foncière et
l’accès aux services urbains ..........................................................................................86
4. Renforcer les capacités à tous les niveaux de gouvernement pour suivre efficacement
la mise en œuvre des politiques de développement urbain ...........................................87
5. Renforcer les capacités à tous les niveaux de gouvernement et la société civile dans
la collecte, la ventilation et l’analyse des données .........................................................88
Partie 3 : Suivi et examen : ................................................................................................89
1. Cadre harmonisé de suivi évaluation (CASE) .........................................................89
2. Le comité national de préparation et de suivi du NAU ............................................89
Références bibliographiques ............................................................................................91
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ADEPME : Agence de Développement et d’Encadrement des PME
ADM : Agence de Développement Municipal
ADS : Association des Départements du Sénégal
AGETIP : Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public contre le sous-emploi
AMS : Association des Maires du Sénégal
ANAT : Agence Nationale d’Aménagement du Territoire
ANIDA : Agence Nationale d’Insertion et de Développement agricole
ANPEJ : Agence Nationale pour l’Emploi des Jeunes
ANSD : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie
BHS : Banque de l’Habitat du Sénégal
BNDE: Banque Nationale de Développement Économique
BRT : Bus Rapid Transit
CASE : Cadre Harmonisé de Suivi Évaluation
CAPE : Cellule d’Appui à la promotion de l’Emploi
COLIGEP : Comités Locaux d’Initiatives et de Gestion des Eaux Pluviales
CMS : Crédit Mutuel du Sénégal
CMU : Couverture Maladie Universelle
DER : Délégation à l’Entrepreneuriat Rapide
DSCOS : Direction de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation du Sol
DGCVHP : Direction Générale du Cadre de vie et de l’Hygiène publique
DGPU : Délégué Général à la Promotion des Pôles Urbains de Diamniadio et du Lac
rose
DGUA : Direction Générale de l’Urbanisme et de l’Architecture
DMC : Direction de la Monnaie et du Crédit
EDS : Enquête Démographie et Santé
FAC : Fonds de l’Aménagement Concerté
FAHU : Fonds d’Amélioration de l’Habitat Urbain
FDD : Fonds de Dotation de la Décentralisation
FECL : Fonds d`Équipement des Collectivités Locales
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
FOGALOG : Fonds de Garantie pour l’Accès au Logement
FONGIP : Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires
FONSIS : Fonds Souverain des Investissements Stratégiques
FORREF : Fonds de Restructuration et de Régularisation Foncière
GGGI : Institut Mondial pour la Croissance Verte
GIZC : Gestion Intégrée des Zones Côtières
GOLD : Programme Gouvernance Locale pour le Développement
MGLDAT : Ministère de la Gouvernance locale, du Développement et de
l’Aménagement du Territoire
NAU : Nouvel Agenda Urbain
NICAD : Numéro d’Identification Cadastral
NTIC : Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication
ODD : Objectifs de Développement Durable
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONU : Organisation des Nations Unies
ONAS : Office Nationale de l’Assainissement du Sénégal
PACASEN : Programme d’Appui aux Communes et aux Agglomérations du Sénégal
PAEP : Programme d’Adduction en Eau Potable
PAGEP : Programme d’Assainissement et de Gestion des Eaux pluviales
PME : Petites et Moyennes Entreprises
PAMECAS : Partenariat pour la Mobilisation de l’Epargne et le Crédit au Sénégal
PNAMVR : Programme National de Modernisation des Villes Religieuses
PAOHS : Programme d’Accélération de l’Offre en Habitat Social
PATMUR : Programme d’Appui au Transport et à la Mobilité Urbaine
PELL : Prix d’Excellence du Leadership Local
PNBSF : Programme National de Bourses de Sécurité Familiale
PN3R : Programme Nationnal de Restructuration, Rénovation et de Régularisation
foncière
POSCO : Plateforme des Organisations de la Société Civile pour le suivi des ODD
PAEP : Programme d’Accès à l’Eau Potable
PAGEP : Programme d’Assainissement et de Gestion des Eaux pluviales
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
PANEE : Plan d’Actions National d’Efficacité Énergétique
PDU : Plan Directeur d’Urbanisme
PEAMIR : Projet Eau et Assainissement en Milieu Rural
PEAMU Projet Eau et Assainissement en Milieu urbain
PEEB : Programme d'Efficacité Énergétique dans les Bâtiments
PGDSU : Projet de Gestion Durable des Déchets Solides Urbains
PNADT : Plan National d’Aménagement et de Développement Territorial
PNGD : Programme National de Gestion des Déchets
PNPU : Programme National de Planification Urbaine
PNEEB : Programme National pour l’Efficacité Énergétique des Bâtiments
PPPU : Programme de Promotion des Pôles Urbains
PRODAC : Programme de fermes et de Domaines Agricoles Communautaires
Promovilles : Programme de Modernisation des Villes
PGIRE : Programme de Gestion Intégrée des Ressource en Eau
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
Introduction
Le Sénégal, situé à l’extrême ouest du continent africain, entre 12 ° 5 et 16 ° 5 de
latitude Nord et 11 ° 5 et 17 ° 5 de longitude Ouest, a une superficie de 196 722 km².
L’austérité de son climat sahélien s'adoucit, sur sa partie occidentale, par une façade
maritime d’une longueur de 700 km.
Le littoral sénégalais est le principal foyer de concentration des activités et de la
population du pays estimée à 16 705 608 habitants en 2020 (ANSD, 2013). Les plus
grandes villes sont sur le littoral comme Dakar où réside près d’un citadin sur deux
(49,6 %). L’urbanisation littorale, dopée par l’importance des investissements en
infrastructures et équipements structurants, influence les flux migratoires internes vers
la côte.
Divisé en 14 régions et 45 départements, le Sénégal enregistre une forte croissance
urbaine favorisée par sa vitalité démographique et la mobilité de sa population. Son
taux annuel de croissance démographique est de 2,7 %. Le taux d’urbanisation est
estimé à 47,3 % en 2020 et à 50 % à l’horizon 2025. De nombreux centres urbains du
pays enregistrent un taux de croissance urbaine qui est supérieur à celui de Dakar
(3 %) : Touba (11 %), Mbour (6 %), Kaolack (5,3 %), Tivaouane (4 %), Tambacounda
(3,6 %), Thiès (3,2 %), entre autres. Les femmes et les jeunes de moins de 20 ans
représentent respectivement 50,23 % et 52 % de la population.
Carte 1 : Localités de statut urbain de plus de 5000 habitants au Sénégal
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
L’urbanisation se manifeste sous deux formes.
D’un côté, le littoral subit une forte pression démographique en particulier sur la
conurbation en gestation Dakar-Mbour-Thiès. De plus, le contexte de changements
climatiques rend de plus en plus fragiles les villes côtières et y accentue les risques
urbains avec des manifestations brusques telles l’érosion côtière et les inondations.
Sur le continent, si des villes de l’intérieur sont des pôles de concentration
démographique : Touba est la deuxième agglomération du Sénégal. D’autres par
contre, en l’absence d’opportunités attractives, ne peuvent retenir les populations
surtout rurales tentées par les migrations internes et internationales accentuées par
les effets des changements climatiques sur les moyens de subsistance.
Les besoins sont énormes et variés en logement et services alors que l’habitat non
réglementaire est dominant. Les revendications citoyennes et les préoccupations des
citadins incitent à changer de paradigme en matière de développement urbain.
Le PSE est le référentiel politique pour répondre à ces défis à l’horizon 2035 à travers
trois axes stratégiques : transformation structurelle de l’économie et croissance ;
capital humain, protection sociale et développement durable ; gouvernance,
institutions, paix et sécurité.
Ce plan national de développement accorde une place importante aux grands projets
urbains (port, autoroutes, ville nouvelle, transport public de masse, logements), aux
réformes structurelles et intègre les enjeux du développement urbain durable dans les
priorités nationales.
Le Nouveau Programme pour les villes adopté lors de la conférence Habitat III, tout
comme le programme de développement durable à l’horizon 2030 de l’Assemblée des
Nations Unies, invite à faire en sorte que les villes soient ouvertes à tous, sûres,
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
résilientes et durables. Le Forum urbain mondial de février 2020 considère que les
espaces publics sont des actifs stratégiques à fort potentiel de création de valeurs, de
transformation de la ville et d’amélioration de la qualité de vie urbaine. Il encourage
l’investissement dans le développement, le financement et la co-création d’espaces et
de lieux publics centrés sur les usagers ainsi que dans la culture pour redonner plus
de valeurs aux espaces environnants et renforcer l’attractivité économique et
résidentielle de la ville.
Préparation du rapport
Sur proposition du Ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat1, un comité national a été
institué pour la préparation de la conférence Habitat III et le suivi des recommandations
qui en seront issues. Le comité est présidé par le ministre de l’Urbanisme et la vice-
présidence revient au président de l’association des Maires. Le directeur de
l’Urbanisme et de l’Architecture est le secrétaire permanent chargé de la coordination.
1Arrêté nº03792 PM/MUH du 27/02/2014 portant création du comité national chargé de la préparation
de la conférence mondiale Habitat III et du suivi des recommandations qui en seront issues, 4 p
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
services de base des populations vulnérables et la lutte contre la pauvreté urbaine.
Ses interventions dans le secteur urbain relativement limitées, car les ONGs étaient
plus actives dans le milieu rural, se sont renforcées par la diversification des
thématiques d’intervention sur des problématiques actuelles : environnement urbain,
genre, gouvernance, économie locale, aménagement urbain et évaluation des
politiques publiques. La mise en place de la plateforme des organisations de la société
civile pour le suivi des ODD (POSCO) témoigne de l’engagement de ces acteurs dans
la mise en œuvre du Nouvel Agenda Urbain.
Les collectivités territoriales, dans le processus de consolidation de la décentralisation
en cours depuis 2013 à travers l’acte III, ont un engagement résolu dans l’impulsion
d’une dynamique de développement territorial durable avec les collectifs de proximité.
Les données quantitatives proviennent essentiellement de l’Agence Nationale de la
Statistique et de la Démographie (ANSD). Celles en relation avec les projets et
programmes sont mises à disposition par les structures responsables ; ministères,
agences et délégations, collectivités territoriales et leurs structures faitières, ONG, et
partenaires techniques et financiers. La revue documentaire concerne le recueil et
l’analyse de tous les documents relatifs aux plans, politiques, textes réglementaires
(décrets, arrêtés) et législatifs (lois), programmes et projets de développement urbain
durable et les rapports d’études ainsi que la production scientifique sur la question.
L’analyse de contenus de tous les documents ainsi mobilisés a permis d’évaluer
l’appropriation des engagements transformateurs par les parties prenantes, les actions
de mise en œuvre et de suivi du NAU en se focalisant sur les résultats obtenus, les
défis rencontrés, les leçons apprises, les meilleures pratiques et les perspectives. Le
recueil d’indicateurs quantitatifs et qualitatifs ainsi que des études de cas illustrent les
progrès réalisés dans la mise en œuvre du NAU ainsi que les défis qui restent à
prendre en charge.
Un recensement des politiques, plans, programmes et projets ainsi que des indicateurs
a permis de mettre en relation les agendas internationaux et régionaux (tableaux 1 et
2). Le PSE et ses plans d’action constituent le référentiel national de promotion du
développement urbain. Quoique antérieur (2014) au NAU, son horizon (2035) permet
une articulation avec les agendas internationaux à travers son deuxième plan
d’action 2018-2030, les plans sectoriels, programmes et projets.
Les agendas internationaux : cadre normatif de promotion du développement
urbain durable
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
Tableau 1 : Cadre normatif de référence du Nouvel Agenda Urbain
Orientations Nouvel Agenda Urbain
Vision - La ville pour tous, le « droit à la ville »
Principes - Ne laisser personne derrière, assurer l’équité urbaine et éradiquer la
directeurs pauvreté ;
- Atteindre une prospérité urbaine durable et inclusive et des
opportunités pour tous ;
- Favoriser des villes et des établissements humains écologiques et
résilients.
Engagements - Développement urbain durable au service de l’inclusion sociale et de
l’élimination de la pauvreté (par. 25 à 42) :
- Prospérité et perspectives pour tous à la faveur d’un développement
urbain durable (par. 43 à 62) ;
- Développement urbain écologiquement viable et résilient (par. 63 à 80)
Éléments - Politiques urbaines ;
d’orientation - Gouvernance urbaine multiniveau ;
stratégiques - Planification et conception urbaines.
Source : ONU, 2016
Le NAU propose, en partant du principe du droit à la ville pour tous, une approche
territoriale pour repenser les relations entre l’urbain et le rural à travers un système de
villes intégrateurs. Il a comme principe de développement spatial, la compacité, la
densité, la mixité urbaine et le polycentrisme. Le NAU incite à une mobilisation efficace
des ressources et une exploitation intelligente des technologies de l’information et de
la communication dans la production de services, la gouvernance urbaine multiniveau
pour développer une économie à faible émission de gaz à effet de serre.
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
La vision du PSE est celle d’un Sénégal émergent en 2035 avec une société solidaire
dans un État de droit. L’efficacité économique, le progrès social et la viabilité
environnementale sont les aspirations du PSE qui se décline en trois axes
stratégiques ; transformation structurelle de l’économie et croissance ; capital humain,
protection sociale et développement durable ; gouvernance, institutions, paix et
sécurité. Le PSE et ses déclinaisons en politiques sectorielles, programmes et projets
intègrent les objectifs de l’ODD 11 ciblé par le NAU.
13 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
– Projet CAPP KARANGUE : digitalisation du permis de
conduire et de la carte grise pour tracer les véhicules et
conducteurs.
11.3 Renforcer l’urbanisation – Réorganisation du secteur de l’urbanisme en 2018 ;
durable pour tous et les – Programme national de planification urbaine ;
capacités de planification et de – Programme d’Appui aux Communes et aux
gestion participatives, intégrées Agglomérations du Sénégal (PACASEN 2018-2023) ;
et durables des établissements - Programme de Modernisation des Villes (Promovilles) ;
humains dans tous les pays – Programme Gouvernance Locale pour le Développement
(GoLD) ;
– Projet de promotion de la participation citoyenne à la
planification, la budgétisation et la gestion des affaires
locales au Sénégal (Projet BPS) ;
– Révision du Code de l’urbanisme et du code de la
construction en cours de finalisation.
11.4 Redoubler d’efforts pour – Programme de modernisation des villes religieuses ;
protéger et préserver le – Projet de sauvegarde et de valorisation du patrimoine
patrimoine culturel et naturel culturel de l’île de Gorée ;
mondial – Création d’une réserve naturelle urbaine sur 7 ha pour
préserver l’écosystème des Niayes à Dakar ;
– Création d’un parc écologique de 30 ha dans le site de
l’aéroport LSS.
11.5 Réduire le nombre de – Projet de gestion des eaux pluviales et d’adaptation au
personnes tuées et touchées par changement climatique (PROGEP) ;
les catastrophes, y compris – Projet Eau et Assainissement en Milieu urbain (PEAMU) ;
celles qui sont liées à l’eau, et – Projet Eau et Assainissement en Milieu Rural (PEAMIR).
réduire les pertes économiques
directement imputables à ces
catastrophes
11.6 Réduire l’impact – Programme National de Gestion des Déchets (PNGD) ;
environnemental négatif des – Lettre de politique du secteur de l’environnement et du
villes par habitant, avec une développement durable (2016-2020) ;
attention à la qualité de l’air et à – Programme « zéro déchet » ;
la gestion des déchets – Projet de Gestion durable des Déchets Solides Urbains
(PGDSU) ;
– Projet de Promotion de la Gestion intégrée et de
l’Économie des Déchets Solides (PROMOGED) ;
– Adoption de la norme 30500 portant sur l’assainissement
autonome ;
– Projet de gestion des déchets d’équipements électriques et
électroniques ;
– Projet ville durable GEF ONUDI ;
– Centre de gestion de la qualité de l’air de la DEEC ;
– Points focaux des suivis des accords de Minamata, de
Stockholm.
11.7 Assurer l’accès de tous, en – Programme cadre de vie ;
particulier des femmes et des – Projet ville verte ;
enfants, des personnes âgées et – Programme ville verte pour l’emploi vert.
des personnes handicapées, à
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
des espaces verts et des
espaces publics sûrs
11.a Favoriser l’établissement de – Nouveau Plan National d’Aménagement et de
liens économiques, sociaux et Développement Territorial (PNADT) en juin 2020 ;
environnementaux positifs entre – Loi d’orientation pour l’aménagement et le développement
zones urbaines, périurbaines et territorial adoptée en décembre 2020 ;
rurales en renforçant la – Programme national de planification urbaine (PNPU) ;
planification du développement à – Programme de Promotion des Pôles Urbains (PPPU) ;
l’échelle nationale et régionale – Programme d’Urgence de Modernisation des Axes et
Territoires frontaliers (PUMA).
11.b Accroître le nombre de – Plan climat de la ville de Dakar ;
villes et d’établissements – Dispositif de surveillance de la qualité de l’air ;
humains qui adoptent et mettent – Système de suivi de la qualité des effluents gazeux au
en œuvre des politiques et plans niveau des Installations Classées pour la Protection de
d’action intégrés en faveur de l’Environnement (ICPE) ;
l’insertion de tous, de l’utilisation – Projet mécanisme de développement propre (MDP) ;
rationnelle des ressources, de – Reboisement de 55 ha de filaos sur plus de 2000 m de
l’adaptation aux effets des coteau au niveau de la Langue de Barbarie, à Saint-Louis ;
changements climatiques et de – Projet d’aménagement d’une forêt urbaine de 10 ha sur
leur atténuation et de la l’emprise de l’ancien aéroport de Dakar ;
résilience face aux catastrophes – Gestion Intégrée des Zones Côtières (GIZC) :
restauration des plages de la station balnéaire de Saly en
2018 pour préserver les activités économiques et
répondre aux menaces climatiques ;
11.c Aider les pays les moins – Projet pilote de construction d’un habitat écologique basée
avancés, y compris par une sur l’expertise et une ressource locale, le typha ;
assistance financière et – Projet de promotion d’un écosystème de la construction.
technique, à construire des
bâtiments durables et résilients
en utilisant des matériaux locaux
Source : PSE, départements sectoriels, société civile et collectivités territoriales, 2021
La mise en œuvre du NAU intègre d’autres ODD perceptibles dans les lignes
directrices du rapport pays.
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
ODD6 : Garantir l’accès - Choix d’un nouveau fermier dans l’hydraulique urbaine :
de tous à des services SEN’EAU, depuis janvier 2020 ;
d’alimentation en eau et - Réforme de l’hydraulique rurale : mise en délégation au privé de
d’assainissement gérés la gestion du service public d’eau potable ;
de façon durable - Programme de gestion intégrée des Ressources en Eau (PGIRE) ;
- Programme d’accès à l’Eau potable (PAEP) ;
- Programme d’Urgence de Développement Communautaire 3
(PUDC 3) ;
- Stratégie nationale d’Assainissement rural à l’horizon 2015-2025 ;
- Projet Eau et Assainissement en Milieu urbain (PEAMU) ;
- Projet Eau et Assainissement en Milieu Rural (PEAMIR) ;
- Programme d’Assainissement et de Gestion des Eaux pluviales
(PAGEP) ;
- Projet d’assainissement de la Corniche ouest.
ODD7 : Garantir l’accès - Programme national pour l’efficacité énergétique des bâtiments
de tous à des services (PNEEB) ;
énergétiques fiables, - Programme d’efficacité énergétique dans les bâtiments (PEEB) ;
durables et modernes, - Programme d’installation de lampadaires solaires dans l’espace
à un coût abordable public ;
- Réalisation de centrales solaires : Diass (25 MW), Mékhé
(30 MW), Merina Dakhar (30 MW), Kahone (20 MW), Bokhol
(20 MW), Malicounda (20 MW), Sakal (20 MW) et pôle urbain de
Diamniadio (800 kW) ;
- Plan d’Actions National d’Efficacité Énergétique (PANEE) ;
- Plateforme de supervision du réseau de distribution de SENELEC
- Projet villes durables : promotion de l’efficacité énergétique et des
énergies renouvelables, gestion des PoPs.
ODD8 : Promouvoir - Nouvelle politique nationale de l’emploi (NPNE 2015-2019) ;
une croissance - Aménagement de nouvelles zones économiques spéciales ;
économique soutenue, - Programme réussir au Sénégal ;
partagée et durable, le - Promotion du développement d’un écosystème de la
plein emploi productif et construction ;
un travail décent pour - Création d’une cellule d’Appui à la promotion de l’Emploi (CAPE) ;
tous - Agence de Développement et d’Encadrement des petites et
moyennes Entreprises (ADEPME) ;
- Délégation à l’Entrepreneuriat rapide (DER) ;
- Agence Nationale pour l’Emploi des Jeunes (ANPEJ) ;
- PSE-J ;
- Fonds de Garantie des Investissements prioritaires (FONGIP) ;
- Fonds souverain des Investissements stratégiques (FONSIS).
ODD9 : Bâtir une - Adoption d’une stratégie Sénégal numérique (2016-2025) ;
infrastructure résiliente, - Programme économie numérique ;
promouvoir une - Projet de parc de technologies numériques ;
industrialisation - Programme Smart Sénégal ;
durable qui profite à - Projet d’appui structurel à la stratégie d’aménagement numérique
tous et encourager du territoire ;
l’innovation - Projets d’autoroute à péage pour les liaisons interurbaines.
ODD 12 Établir des - Projet de valorisation énergétique des déchets d’abattoirs ;
modes de - Projet de valorisation des déchets solides.
16 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
consommation et de
production durables
ODD13 : Prendre - Lettre de politique du secteur de l’environnement et du
d’urgence des mesures développement durable (LPSEDD 2016-2020) ;
pour lutter contre les – Plan climat de la ville de Dakar ;
changements – Dispositif de surveillance de la qualité de l’air à Dakar ;
climatiques et leurs – Système de suivi de la qualité des effluents gazeux au niveau des
répercussions installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) ;
– Projet mécanisme de développement propre (MDP) ;
– Projet de dépollution de la Baie de Hann.
ODD17 Renforcer les - Loi sur le partenariat public-privé ;
moyens de mettre en - PPP dans les projets de développement urbain : logement,
œuvre le Partenariat transport public, infrastructures, économie ;
mondial pour le
- PPP dans la production d’électricité propre.
développement
durable
Source : PSE, départements sectoriels, société civile et collectivités territoriales, 2021
Selon l’Accord de Paris, l’adaptation est un défi mondial. L’enjeu est le renforcement
des capacités d’adaptation aux effets du changement climatique. Ce qui passe par la
promotion de la résilience et d’un modèle de développement à faible émission de gaz
à effet de serre.
Partant du principe de responsabilités communes mais différenciées, l’Accord de Paris
engage les signataires à formuler des stratégies d’adaptation aux changements
climatiques pour une meilleure protection des populations, des moyens d’existence et
des écosystèmes. Le renforcement de la résilience des systèmes socio-économiques
et écologiques passe par l’élaboration de politiques et de documents de planification
et d’adaptation. Ainsi, toutes politiques et mesures socio-économiques et
environnementales pertinentes se doivent d’intégrer les stratégies d’adaptation dont
l’efficacité et la pérennité dépendent des dispositifs institutionnels en place, des
connaissances scientifiques sur le climat, de la recherche, de l’observation des
systèmes climatiques, et des systèmes d’alerte précoce, pour éclairer la prise de
décision. La sensibilisation, l’éducation, la formation, la participation du public et
l’accès de la population à l’information sont par ailleurs des mesures importantes à
inclure dans les stratégies d’adaptation.
17 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
Les actions déclinées pour atteindre les ODD 8 et 17 (tableau 2 et 3) cadrent avec le
programme d’action d’Addis-Abeba qui traduit l’engagement des États à relever le
défi du financement en faveur d’un développement durable à travers la mobilisation
des ressources domestiques, l’accès aux marchés financiers, de biens et services, les
investissements du secteur privé et l’industrie, l’aide publique au développement,
l’innovation et les NTIC. Une coopération au développement efficace, la
responsabilisation mutuelle et le développement des capacités sont les principes
d’action qui doivent aider à renforcer la mobilisation des ressources internes et le
renforcement des synergies entre financement du développement et programme de
développement durable.
18 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
différentes phases de conception, planification, création d’un environnement favorable
aux initiatives privées et de régulation pour une offre abordable et accessible à tous.
19 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
Résumé :
La Direction Générale de l’Urbanisme et de l’Architecture du Ministère de l’Urbanisme,
du Logement et de l’Hygiène publique, Secrétariat permanent du comité national
Habitat III, a coordonné la préparation de ce rapport. Les différentes parties prenantes
représentées dans ce comité ont pris part au processus.
Le Sénégal s’engage à rendre ses villes et ses établissements humains ouverts à tous,
sûrs, résilients et durables. La réforme du secteur de l’habitat social, les différents
programmes de production de logements et de parcelles d’habitat, et les divers
mécanismes de financement visent à faciliter aux ménages surtout vulnérables,
l’accès à un logement sécurisé. La promotion d’un écosystème de la construction
place le secteur du logement dans les stratégies de développement économique afin
de stimuler la création d’emplois et diversifier l’économie urbaine. Toutefois,
l’amélioration des dispositifs de gouvernance et des outils de sécurisation foncière est
un défi majeur pour renforcer la sécurité de l’occupation des groupes vulnérables et
favoriser une meilleure prise en compte du genre dans l’accès au foncier et au
logement.
20 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
PUDC, PUMA et PPPU participent au renforcement du poids des petites et moyennes
villes.
21 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
Des initiatives de promotion de villes durables sont en cours dans les grandes,
moyennes et petites villes sous l’impulsion de l’État, de la société civile et des
partenaires techniques comme le GGGI avec les collectivités territoriales. Les villes de
Saint-Louis, de Diamniadio, Tivaouane, Kolda, par exemple, se sont engagées dans
un processus de planification et de développement urbain durable. Le projet « Biogaz
Ville de Saint-Louis » est une démarche innovante de promotion de la ville durable.
L’investissement dans les énergies renouvelables diversifie la production nationale
d’électricité. La production d’énergie propre s’effectue par aménagement de parcs
solaires et photovoltaïques à travers le PPP, l’éclairage public, les équipements
publics du pôle urbain de Diamniadio et les zones économiques spéciales. La maîtrise
de la technologie des énergies renouvelables par le transfert et la recherche-
développement est un défi.
22 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
Partie 1 : Engagements transformateurs pour un
développement urbain durable
1.1. Développement urbain durable pour l’inclusion sociale et
l’élimination de la pauvreté
Inclusion sociale et élimination de la pauvreté
1. Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes
La pauvreté est une préoccupation majeure, car un ménage sur trois appartient aux
deux quantiles les plus pauvres (tableau 4) aussi bien en milieu urbain (33 %) que
celui rural (36,4 %). L’importance de la pauvreté urbaine est liée à la prolifération des
bidonvilles, au chômage et au sous-emploi.
Tableau 4 Répartition des ménages selon le statut de pauvreté en conditions de vie
et le milieu de résidence
Niveau de vie Homme Femme Dakar Autres Ens. Rural
non monétaire urbains urbain
Le plus pauvre 17,2 16,3 21,8 15,5 18,4 8,5
Second 16,3 18,5 10,5 14,7 18,7 18,6
Moyen 18,9 19,4 14,3 18,2 19,7 21,8
Quatrième 21,5 23,2 20,3 23,0 20,9 25,3
Le plus riche 26,1 22,5 33,1 28,6 22,4 25,7
Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
Effectif 116 155 3 640 793 3 402 246 3 687 534 7 089 780 8 166 580
Source : ERI-ESI, ANSD, 2017
L’amélioration des conditions d’existence en milieu rural est liée aux transferts
financiers nationaux et internationaux, à l’entrepreneuriat rural et au développement
des marchés locaux.
La nouvelle Stratégie Nationale de Protection Sociale (SNPS 2016-2035) vise
l’amélioration des moyens d’existence des plus vulnérables et la réduction de la
pauvreté. Des subventions sont octroyées directement aux ménages ou individus
vulnérables à travers le Programme National de Bourses de Sécurité Familiale
(PNBSF). Parmi les 442 053 individus du registre national des ménages vivant dans
une situation de vulnérabilité et/ou d’extrême pauvreté en 2017, 316 941 ont bénéficié
de cette bourse d’un montant 25 000 F.CFA par trimestre pendant 5 ans. Les
bénéficiaires représentent respectivement de 15,5 % et de 11,5 % des ménages de
sexe masculin et féminin (ANSD et ICF, 2018). Les ménages ruraux sont les
principales bénéficiaires de cette bourse, 20,1 % contre 8,8 % pour ceux urbains
(ANSD, EDS Continue 2017). La bourse représente entre 14 et 22 % du revenu annuel
moyen des ménages ruraux bénéficiaires et couvre en premier lieu les besoins
23 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
essentiels et urgents de la famille comme les dépenses alimentaires, sanitaires et
d’éducation (FAO, 2018). La prise en charge gratuite des services sociaux de base
vise le renforcement du capital humain afin de réduire les inégalités.
2. Réduire les inégalités dans les zones urbaines en promouvant des
opportunités également partagées et avantages
La réduction des inégalités en milieu urbain requiert des interventions axées sur
l’amélioration du cadre de vie et sur les moyens d’existence.
Différents programmes (PNBSF, CMU, PAEP, le PUDC, le PROGEP et le PN3R)
investissent dans la réduction des inégalités dans les zones urbaines. L’effort porte
sur l’octroi de ressources financières, des facilités d’accès aux services sociaux de
base et l’amélioration du cadre de vie et des conditions socioéconomiques des
ménages vulnérables. La Carte de l’Égalité de Chances (CEC) s’inscrit dans la
réduction des inégalités. Les Collectivités territoriales participent à la lutte contre les
inégalités urbaines par la fourniture de services sociaux de base aux zones urbaines
en difficulté et l’allocation d’aides sociales au profit des groupes vulnérables.
La capture du dividende démographique passe par une meilleure prise en charge des
groupes vulnérables. La question de l’inclusion sociale est élevée au rang des priorités
des politiques publiques au Sénégal. Plusieurs structures (DER, AGETIP, ANPEJ,
ANIDA, ANAMA) et programmes ciblent les jeunes, les femmes, les personnes âgées
et les migrants.
L’ANPEJ, à travers son fonds d’investissement, appuie les jeunes, les femmes et les
personnes vivant avec un handicap dans le développement des activités génératrices
de revenus ; collecte des ordures ménagères, économie verte, microfinance,
renforcement des capacités.
2 http://senegal-emergent.com/fr/delegation-lentrepreneuriat-rapide-der
24 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
vulnérables et à l’émergence d’un auto-emploi et d’un entrepreneuriat porteur de
valeur ajoutée.
4. Assurer l’accès aux espaces publics, y compris les rues, les trottoirs et
les pistes cyclables
La diversité des formes d’appropriation privatives des espaces publics urbains crée
des dysfonctionnements de la gestion avec des externalités négatives sur le cadre de
vie. Les occupations irrégulières les rendent moins attrayants et peu accessibles aux
usagers. La gestion du cadre de vie est un enjeu.
Les pouvoirs publics centraux et locaux se sont engagés dans le renforcement de
l’attractivité, l’accessibilité et la durabilité des espaces publics dans le cadre d’une
approche qui combine des opérations de désencombrement, l’aménagement, la
sécurisation et le suivi. Le programme cadre de vie lutte contre l’occupation irrégulière
de l’espace public, l’insalubrité et les inondations à travers des opérations de
désencombrements et d’aménagements paysagers, la mise en place d’équipements
et la promotion des opérations régulières et continuelles de propreté et de nettoyage.
Des opérations pilotes de nettoyage et d’aménagement des grandes artères de Dakar
se font en coordination avec les autorités locales et administratives depuis juin 2019.
Elles ont permis le désencombrement de 27 sites, l’enlèvement et la mise en fourrière
de 765 véhicules, la démolition de 431 cantines et d’abris provisoires.
Dans la lutte contre l’insalubrité et la promotion de la propreté dans les espaces
publics, l’accent est mis sur l’éradication des dépôts d’ordures non réglementaires et
le nettoyage régulier. Les opérations combinées et générales de nettoiement ont lieu
un jour dans le mois.
Tableau 5 : Réalisations dans la lutte contre l’insalubrité et la promotion de la propreté
dans les espaces publics
Réalisation
Indicateurs
2018 2019
Quantité de déchets mise en décharge (en
1 170 387 1 223 957
tonne)
Linéaire circuit de collecte (en Km) 1606,65 1618,41
Difficultés :
- Adapter le calendrier de transfert des bourses aux périodes où les ménages
sont plus vulnérables ;
- Faire varier le montant de la bourse en fonction de la taille et au degré de
vulnérabilité du ménage ;
- Persistance des réappropriations des espaces publics par les activités
informelles encombrantes ;
- Faiblesse des financements dédiés au programme cadre de vie.
Défis à relever :
- Renforcer les effets d’entraînements de la bourse familiale sur les capacités
productives ou la réinsertion socio-économique des ménages pauvres ;
- Aider les bénéficiaires à concilier la couverture des besoins de base et
l’investissement productif en adaptant le montant de la subvention à la taille et
au degré de vulnérabilité du ménage ;
- Apporter des solutions novatrices à l’occupation des espaces publics par
l’informel réoccupe d’autres sites après déguerpissement ;
- Repositionner les collectivités locales dans l’aménagement du cadre de vie
dans le cadre d’appels à projets à travers des contrats d’objectifs avec l’État ;
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
- Développer des mécanismes financiers innovants pour réaliser les projets
d’aménagement des espaces publics notamment les trames vertes ;
- Harmoniser des interventions des services centraux dans les composantes
paysagères des projets d’infrastructures et d’aménagement urbain ;
- Coordonner les opérations d’aménagement et d’amélioration du cadre de vie
aux niveaux centraux, des collectivités territoriales et des quartiers ;
- Veiller à une meilleure prise en compte des espaces verts dans les documents
d’urbanisme.
L’urbanisation rapide rend plus aigüe la pénurie de logements qui affecte toutes les
catégories sociales dans les villes sénégalaises. En 2013, le déficit en logements sur
le territoire national est évalué à 322 000 unités et à 158 000 unités à Dakar, alors que
l’offre ne dépasse guère 5 000 unités par an (République du Sénégal, 2013). Ce
déséquilibre favorise le développement de marchés fonciers informels qui entretient la
dynamique spatiale de production de l’habitat précaire et la hausse des prix des loyers
malgré les efforts de régulations de l’État. Il constitue une menace à la cohésion
sociale au sein des territoires.
27 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
Tableau 7 : Nombre de pièces utilisées par les ménages pour dormir selon le milieu
3 La loi n°2016-31 du 08 novembre 2016 portant loi d’orientation sur l’habitat social.
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
demande. La relance des ZAC facilite l’accès à des terrains aménagés aux
coopératives d’habitat, aux promoteurs immobiliers et aux particuliers. La ZAC est une
opération d’aménagement pertinente pour le Sénégal, pays en voie de
développement. Elle s’adapte aux possibilités de financement des bénéficiaires,
surtout les adhérents à une coopérative d’habitat. Elle est moins couteuse que les
grands projets urbains qui requièrent plus d’investissements structurants pour inciter
les investisseurs privés à produire du logement social.
La politique de promotion de pôles urbains comporte un important volet de production
de logements. La construction de 40 000 logements est un objectif du pôle urbain de
Diamniadio. On s’attend à ce qu’il puisse accueillir plus de 350 000 habitants. Le
développeur Senegindia a presque achevé la construction de la première tranche de
son programme composée de 70 villas et 12 immeubles de type R+4 comportant
chacun 36 appartements et six (06) magasins. La production des deux sociétés
immobilières publiques en 2018 est de 586 villas, 2814 terrains viabilisés et 339
appartements (ANSD, 2020, SES 2017-2018).
Graphique 1 : Nombre de parcelles des lotissements autorisés par région de 2016 à
2020
25000
20000
15000
10000
5000
0
Saint_lo Tambac Diourbe Ziguinch
Dakar Thies Kaffrine Kolda Louga Sédhiou Fatick Kaolack Matam
uis ounda l or
2016 0 5280 9140 871 1105
2017 0 3619 3658 2282 236 1802
2018 0 7215 4438 885 5766 8231 1285 2520 93
2019 0 21981 9812 3610 1358 5061 3905
2020 0 7570 13169 69 1520
30 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
Malgré leur diversité, ces fonds n’ont pas encore favorisé le développement d’un
environnement financier incitatif aux investisseurs dans le secteur du logement. Ils
sont pour l’essentiel peu opérationnels faute de dotations régulières et suffisantes.
Leurs dysfonctionnements ont incité l’État à explorer des alternatives comme la
création d’une taxe spéciale sur le ciment produit ou importé au Sénégal, les
exportations exclues, afin de financer la construction de logements sociaux. Le tarif de
la taxe est fixé à trois (3) F.CFA le kg de ciment. L’État encourage l’entrée d’autres
acteurs dans le secteur comme la Caisse des dépôts et consignations (CDC).
La loi 2017-32 du 15 juillet 2017 assigne à la CDC le financement du logement social
et de standing, les travaux d’équipements des collectivités territoriales, la politique de
la ville, les Petites et Moyennes Entreprises (PME), et les projets stratégiques et
structurants définis par l’État. Pour développer sa mission de financement du
logement, la CDC a créé en 2020 une filiale immobilière, la Compagnie Générale
Immobilière du Sahel (CGIS), pour gérer ses actifs immobiliers.
Dans le financement du logement des particuliers, l’État appuie ses agents à partir du
compte « Prêts à divers particuliers » qu’il subventionne à hauteur de 6 milliards dans
le budget général. Des crédits dits « DMC » — Direction de la Monnaie et du Crédit —
plafonnés à cinq (5) millions de francs CFA, sont accordés aux fonctionnaires et autres
agents de l’État à des taux nuls et sur des durées maximales de sept ans.
Le secteur bancaire participe au financement du logement des particuliers : Banque
de l’Habitat du Sénégal (BHS), autres banques commerciales et établissements de
microfinance. La BHS accompagne dans l’acquisition d’un logement ou d’un terrain, la
construction, l’amélioration, l’extension ou l’achèvement des travaux du logement
(ONU Habitat, 2012).
Les coopératives d’habitat mobilisent l’épargne des ménages et participent au
financement du logement. Les coopératives obtiennent les crédits des banques
notamment la BHS qui leur accorde un taux préférentiel de 8 %.
Les migrants internationaux, par le biais de leurs transferts d’argent, participent au
financement du logement même si l’essentiel de leurs envois est consacré à la prise
en charge des besoins alimentaires, socio-éducatifs et sanitaires du ménage. L’enjeu
consiste à orienter ces transferts supérieurs à l’aide publique au développement vers
des investissements productifs.
Malgré cette diversité des mécanismes financiers, la question du financement du
logement constitue l’un des principaux obstacles pour résorber le déséquilibre entre
l’offre et la demande. La DGPU expérimente un modèle de financement du logement
dans le pôle urbain de Diamniadio. Il se base sur une contribution de l’État par les
infrastructures et la valorisation du foncier et mobilise le financement des
investissements privés dans une perspective de récupération des coûts
d’aménagement.
31 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
3. Instaurer la sécurité d’occupation
Garantir la détention d’un titre de propriété du logement à la majorité des ménages est
un défi à relever au Sénégal. Les parcelles à usage d’habitat des lotissements
autorisés entre 2016 et 2020 portent essentiellement sur des terrains non
immatriculés. En moyenne, un logement sur quatre est réalisé sur une parcelle où
l’occupant ne dispose pas d’un titre de propriété (cf. tableau ci-dessous). Alors que la
demande d’autorisation de construire requiert dans les pièces administratives relatives
du demandeur, un titre de propriété » pour prouver qu’il est bien le propriétaire du
terrain qui doit recevoir le projet de construction.
Tableau 9 : Statut foncier des parcelles des lotissements autorisés entre 2016 et 2020
Années Terrain non Titre foncier Total Total
immatriculé effectif pourcentage
Nombre Pourcentage Nombre Pourcentage
de de
parcelles parcelles
2016 11 646 71,03 4750 28,97 16 396 100
2017 10 390 89,6 1207 10,4 11 597 100
2018 22 965 75,5 7468 24,5 30 433 100
2019 27 968 61,2 17 759 38,8 45 727 100
2020 16 140 72,3 6188 27,7 22 328 100
Total 89 109 37 372 126 481
Source : DGUA, 2020
32 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
La ZAC est une opération d’aménagement qui favorise la sécurité de l’occupation. Elle
facilite l’accès à un foncier sécurisé à un coût avantageux en mettant à la disposition
des usagers (coopératives d’habitat, promoteurs immobiliers, particuliers) des
parcelles viabilisées et équipées ; terrassements généraux, voirie, adduction d’eau
potable, électricité, drainage des eaux pluviales. Toutefois, la lenteur des
aménagements des ZAC pousse les ménages à explorer d’autres canaux notamment
informels pour accéder au foncier résidentiel. Cet allongement de la durée des travaux
est lié aux obstacles fonciers, aux problèmes de financement et à la complexité des
opérations et procédures administratives. Mais tout de même les ZAC sont une bonne
pratique de planification et de régulation des occupations. C’est aussi un excellent
moyen d’éviter les occupations illégales et donc d’anticiper la formation des
bidonvilles. C’est en outre un moyen d’améliorer la proportion de propriétaires officiels
qui détiennent des titres en bonne et due forme, une voie vers la réalisation
progressive d’un cadastre généralisé.
Dans ce partenariat public-privé, l’État libère les emprises, viabilise et l’ONG construit
les immeubles. Une partie loge les 210 ménages dans des appartements d’immeubles
R+4. La phase 1 du projet de reconstruction est exécutée à plus de 96 %.
Le volet gouvernance du projet met l’accent sur la participation des populations dans
le processus ainsi que leur encadrement dans la gestion de la copropriété et le partage
des espaces communs.
Le projet met l’accent sur l’employabilité des jeunes et des femmes à Baraka par la
redynamisation des activités génératrices de revenus. Il vise l’amélioration de la
formation et qualification professionnelle des femmes et des jeunes du bidonville par
des formations axées sur des filières porteuses et/ou à haute intensité de main-
d’œuvre. Le soutien des initiatives d’auto-emploi et d’entrepreneuriat de femmes vise
à renforcer les capacités organisationnelles et managériales des cibles et à
accompagner vers des mécanismes de financement innovants. L’aménagement et
l’équipement de zones d’activités visent la professionnalisation des femmes et des
jeunes. L’enjeu consiste à créer un environnement socio-économique favorable à
34 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
l’émergence d’une dynamique d’auto-emploi et d’un entrepreneuriat porteur de valeur
ajoutée. La création de réseaux d’entrepreneurs femmes et jeunes offre l’opportunité
de renforcer la qualité des produits et services. Elle permet la création de synergies à
travers le partenariat, les échanges, la mutualisation de certains services et la défense
des intérêts communs.
Leçons apprises :
- Besoin de créer un cadre légal encadrant la reconstruction des bidonvilles dans
le Code de l’urbanisme ;
- Difficulté à obtenir un titre de propriété est l’obstacle majeur à la sécurisation de
l’occupation ;
- Besoin d’élargir ou de simplifier les documents légaux qui permettent de
prouver la propriété d’un terrain ;
- Accompagnement des populations dans le processus d’appropriation de
l’habitat collectif comme un nouveau mode d’habiter dans la gestion de la
copropriété et des espaces communs ;
- Besoin d’approfondir le montage financier de ce type de projet surtout le partage
des coûts d’aménagement et de la plus-value foncière et immobilière entre l’Etat
et le privé pour aboutir à un modèle de financement à répliquer dans d’autres
projets ;
- Réticence des banques commerciales à prendre des risques pour financer un
secteur du logement dynamique et prometteur ;
- Besoin de revoir l’environnement global du secteur du logement ;
- Important pour l’Etat de se repositionner dans le secteur du logement pour créer
un contexte favorable aux investissements privés et à la prise en charge du
logement social ;
- Nécessiter de développer des politiques financières, des facilités d’accès au
foncier et des taxes incitatives pour encourager les promoteurs publics et
privés.
Meilleures pratiques :
- Dématérialisation des procédures d’obtention de l’autorisation de construire, du
certificat de conformité et du certificat d’urbanisme dans la région de Dakar avec
la création du TeleDac ;
- Nouveau code de la construction qui préconise l’efficacité énergétique et
l'utilisation des énergies renouvelables ;
- Création d’une Société d’Aménagement Foncier et de Restructuration Urbaine ;
35 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
- (SAFRU) pour prendre en charge l’aménagement des pôles urbains et la
réhabilitation des bidonvilles ;
- Création de l’inspection générale des bâtiments pour veiller au respect des
normes de construction et de sécurité des édifices et logements ;
- Travail de coordination multisectorielle et implication des populations dans le
projet de restructuration et de reconstruction du bidonville de Baraka.
Défis :
Recommandations :
- Intégrer la question du confort thermique dans la construction des bâtiments en
exploitant les matériaux locaux pour promouvoir leur usage ;
- Appliquer de nouveaux outils d’urbanisme favorables à une réforme de ce
secteur et de son cadre juridique et réglementaire ;
- Faire de telle sorte que tous les terrains non immatriculés qui font l’objet de
construction soient dotés d’un NICAD dans la perspective d’octroyer à leurs
acquéreurs un droit de propriété au même titre qu’un terrain qui est détenteur
d’un titre foncier ;
- Mettre en place au niveau local des outils de sécurisation foncière et des
organes de suivi de la mise à disposition du foncier et d’appui à la résolution
des conflits ;
- Achever la réforme nationale du foncier ;
- Réduire les délais de mise à disposition des assiettes foncières des ZAC ;
- Satisfaire à la demande de recasement des impactés des projets de l’État en
cours ou à venir pour garantir l’équité et l’égalité dans l’accès au foncier
résidentiel ;
- Articuler les projets immobiliers au tissu urbain pour éviter la création d’enclaves
de secteurs résidentiels très peu connectées aux réseaux de fournitures de
services de base ;
- Encourager le recours au permis de construire en améliorant la communication
sur la dématérialisation des procédures d’obtention du permis de construire ;
- Créer un observatoire du logement au Sénégal pour mieux connaitre l’offre et
la demande pour aider à la décision dans l’élaboration de programmes plus
soucieux des besoins de toutes les catégories sociales ;
36 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
- Desservir les logements existants et neufs par des réseaux d’assainissement,
d’eau potable, d’énergie, de transport collectif et de collecte des déchets, et
d’équipements ;
- Prendre en compte les impacts du changement climatique sur le logement et la
résilience des services urbains ;
- Réussir l’articulation entre un dispositif comme la DGPU et la SAFRU pour
éviter les chevauchements de missions, de compétences et de prérogatives.
L’accès à un service d’eau potable est un enjeu dans les zones périurbaines. En ville,
la qualité et la régularité du service préoccupent surtout les usagers. L’adaptabilité de
la qualité du service à l’augmentation des densités urbaines et à la dynamique
d’expansion des villes constitue un défi ainsi que la correction des inégalités d’accès
entre le milieu urbain et celui rural (tableau 10).
Tableau 10: Sources d’approvisionnement en eau potable des ménages selon le
milieu de résidence
37 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
Tableau 11 : Disponibilité de l’eau dans les deux dernières semaines chez les
ménages enquêtés selon le milieu de résidence
Pour améliorer la qualité du service d’eau potable en milieux urbain et rural, des
changements sont introduits dans la gestion de l’hydraulique urbaine et rurale. Pour
l’hydraulique urbaine, une nouvelle société de droit sénégalais, SEN’EAU, est chargée
de la gestion du contrat d’affermage depuis janvier 2020. Le groupe SUEZ détient 45%
de son capital. Le reste est réparti entre l’État du Sénégal (25%), le secteur privé
sénégalais (20%) et les employés (11 %).
Équipements Nombre
Nouveaux forages 172
Forages renouvelés 74
Châteaux d’eau 203
Unités de chloration 231
Réseau d’approvisionnement en 2342 km
eau potable
Ouvrages de distribution d’eau 10 158 dont 4048
branchements sociaux
Bornes-fontaines 1401
Abreuvoirs 233
Pompes à motricité humaine 52
Stations charrettes 188
Source : Direction de l’Assainissement, 2020
Trois projets majeurs du PGIRE concernent l’hydraulique urbaine : l’usine de
traitement d’eau (KMS 3), l’unité de dessalement d’eau de mer des Mamelles à Dakar,
et le projet Eau et Assainissement en Milieu Urbain (PEAMU).
La troisième usine de traitement d’eau potable (KMS3) est en construction à Keur
Momar Sarr ainsi que ses renforcements en aval. KMS3 a une capacité de
200 000 m3/jour. Elle va renforcer et sécuriser l’alimentation en eau potable de la
région de Dakar, des localités environnantes du Lac de Guiers et des nouvelles zones
de développement urbain autour de la capitale. Le coût du projet est de 284 milliards
de F.CFA. La conduite de transport de KMS3 a une longueur de 216 km. KMS3
dispose de deux réservoirs de stockage d’une capacité unitaire de 10 000 m3 et de
trois réservoirs de distribution de 14 000 m3 et permet 850 000 branchements sociaux
(DA, 2020)
L’unité de dessalement d’eau de mer des Mamelles prend en charge l’augmentation
constante des besoins en eau de la région de Dakar en adaptant les infrastructures de
production, de traitement, de transfert et de stockage. Alors que le déficit à Dakar était
de plus de 35 000 m3/jour en 2017, ce chiffre pourrait avoisiner les 250 000 m3/jour à
l’horizon 2025, si on n’investit pas. L’objectif général est de satisfaire les besoins en
eau potable de la population de Dakar et de la petite côte à l’horizon 2035. Le montant
du financement est à 137 milliards FCFA. L’état d’avancement du projet est à 43% de
taux d’exécution physique.
Le PEAMU vise à accroître de manière durable l’accès des populations urbaines à
l’eau potable avec une augmentation des capacités de production, de stockage et de
distribution pour un montant de 46,3 milliards de F.CFA pour le volet eau potable. Ce
projet a permis la réalisation de 15 nouveaux forages équipés, de deux nouveaux
réservoirs, de trois châteaux d’eau d’une capacité globale de 4600 m3 et d’un réseau
de canalisation de 88 759 ml. Le taux d’exécution physique est à 91%.
39 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
La mise en service de nouveaux forages (Tassette et Bayakh) a augmenté la
production totale de 208,06 millions de m3 en 2019 contre 192,2 en 2018 soit une
progression de 15,85 millions en valeur absolue et +8,25% en valeur relative par
rapport 2018.
Dans le milieu rural, en plus du PGIRE et du PAEP, le Programme d’Urgence de
Développement Communautaire 3 (PUDC) a réalisé 181 services
d’approvisionnement en eau potable (SAEP) complets et le renouvellement de 70
forages (tableau 13).
Tableau 13 : Services d’approvisionnement en eau potable réalisés par le PUDC 3 en
milieu rural
Équipements Nombre
Nouveaux forages 167
Forages renouvelés 65
Châteaux d’eau 177
Unités de chloration 183
Réseau d’approvisionnement en eau potable 1769 km
Bornes-fontaines 978
Équipement d’exhaure 189
Stations charrettes 169
Source : Direction de l’Assainissement, 2020
40 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
Le Programme d’Assainissement et de la Gestion des Eaux pluviales promeut l’accès
des populations à un système d’assainissement adéquat et durable. Des
investissements et des sécurisés sont nécessaires pour assurer une gestion adéquate
des eaux usées, des excrétas et des eaux pluviales. Sur le volet assainissement rural,
26 259 latrines familiales (LF) sont en cours de réalisation pour permettre à 262 590
personnes d'accéder à de meilleures installations sanitaires (DA, 2020). Par ailleurs,
285 communautés (villages) ont obtenu la certification de la fin de la défécation à l’air
libre (FDAL) dans le cadre des activités de sensibilisation par l’approche
« Assainissement total piloté par la communauté (ATPC)». Enfin, ce programme a
réalisé 224 édicules publics (EDP).
41 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
l'environnement à travers l'épuration des effluents, la réhabilitation et le renforcement
de la STEP de Saint-Louis. Il améliore les conditions de vie et la santé des populations
de la ville et plus particulièrement de l'île. Ce projet réduit la pauvreté à travers le
renforcement des infrastructures de base requises pour la promotion et le
développement d’activités économiques. Le Projet de construction de 2000 latrines
familiales et de 40 édicules publics est en cours dans les 13 régions du Nord, du
Centre, du Sud et de l'Est du Sénégal. L’État du Sénégal a intégralement financé ce
projet. Sa phase 1 de réalisation se déroule dans la région de Fatick pour un montant
de 774,5 millions de F.CFA. Le taux d’exécution physique est de 70%. Pour l’année
2019, les investissements en matière d’assainissement figurent dans le tableau ci-
après (Tableau 15).
Tableau 15 : Indicateurs pour l’assainissement urbain et rural
Sous-secteur Indicateurs physiques de Cible 2017 Taux de
réalisation réalisation
Assainissement Latrines familiales 4268 (unités) 70%
rural Latrines publiques 130 (unités) 21%
Capacité de traitement station 27 320 (m3/j) 12%
d’épuration
Capacité de traitement station de 540 (m3/j) 130%
traitement de boue de vidange
Assainissement Nombre de branchements 22 960 15%
urbain collectifs (unités)
Extension réseau 383 (unités) 28%
Renouvellement réseau 39 (Km) 53%
Nombre Stations Pompage 79 (unités) 1%
Indicateurs physiques de performance/
Volet eaux pluviales
Linéaire d’extension de réseaux 233 (Km) 6%
réalisé
Nombre stations de Pompage 19 (unités) 89%
Bassins 10 (unités) 0%
Source : Direction de l’assainissement, 2020
3. Fournir un accès à l’élimination des déchets solides
L’approche préconisée est globale et intégrée sur toute la filière de gestion des déchets
solides : nettoiement, collecte et évacuation, traitement et valorisation. L’enjeu est
l’amélioration du cadre de vie et la création de richesses et d’emplois.
42 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
L’UCG organise le territoire national en pôles de gestion des déchets (PDG) dans une
optique d’économie d’échelle autour de territoires pertinents. Chaque PGD accueille
un Centre intégré de Valorisation des Déchets (CIVD) qui comprend un centre de tri,
des unités de valorisation et un casier de stockage. Le CIVD relie un réseau
d’infrastructures intermédiaires. Chaque pôle polarise 23 communes. Les 17
décharges publiques présentes dans les pôles seront réaménagées afin d’éradiquer
les dépôts sauvages. Un dispositif de transfert des ordures ménagères s’effectue des
sites relais vers les décharges finales. Le PNGD se décline en deux projets qui
correspondent chacun à une phase du programme.
Le Projet de Gestion durable des Déchets Solides Urbains (PGDSU) finance
l’acquisition d’équipements de pré-collecte et de collecte et l’aménagement des
infrastructures de traitement. Son volet renforcement des capacités des acteurs vise
une prise en charge efficiente du système de gestion. Elle concerne les collectivités
territoriales de Dakar, Tivaouane, Touba et Kaolack. L’État avec le soutien de la
Banque islamique de Développement (BID), finance à hauteur dix-sept milliards cinq
cents millions (17 500 000 000) de F.CFA.
Le Projet de Promotion de la Gestion intégrée et de l’Économie des Déchets Solides
au Sénégal (PROMOGED) compte améliorer la gestion des déchets solides ménagers
sur toute la chaîne et promouvoir une gestion intégrée dans les communes
bénéficiaires en promouvant l’intercommunalité. La valorisation les déchets de ce
projet tient compte de la dimension socio-économique et propose des axes de réforme
favorable à la gouvernance du secteur sur les plans institutionnels, règlementaires et
financiers. Une plus grande implication du secteur privé est attendue.
En plus des Pôles de Thiès, Casamance (Sédhiou, Ziguinchor et Kolda) et du nord
(Saint-Louis et Matam), le PROMOGED cible particulièrement le Pôle Dakar avec un
vaste projet de mise en place d’infrastructure ainsi que la résorption de la Décharge
de Mbeubeuss.
La quantité de déchets mise en décharge au niveau national est égale à 1 223 957
tonnes en 2019 contre 1 170 387 tonnes en 2018. Le taux de collecte national est de
44,5% en 2019 contre 45,8% en 2018. Ainsi, moins de la moitié de la population
sénégalaise bénéficie du service de collecte de l’UCG. L’effort de collecte des déchets
est concentré sur Dakar qui totalise 72,35% des déchets collectés au Sénégal en 2019.
Le taux de collecte à Dakar s’élève à 82,9% en 2019. Il est de loin supérieur au taux
de collecte national.
43 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
Tableau 16 : Quantités de déchets mises en charge au niveau national
44 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
Des études de cas :
Le Programme d’Appui au Transport et à la Mobilité Urbaine (PATMUR) a contribué à
la hausse du niveau de service global sur le réseau routier national, à la desserte des
zones enclavées et à l’amélioration de la mobilité urbaine. Ses interventions sont
axées sur l’appui au développement des infrastructures routières interurbaines, des
travaux de pavage dans la banlieue dakaroise et l’assistance technique pour le
développement des services de transports publics. Le Projet PATMUR a réalisé des
activités importantes relatives à l’organisation du sous-secteur des transports urbains.
Le projet de Bus Rapid Transit (BRT) et le Train Express Régional (TER) sont deux
projets structurants qui, à terme, renforcent la Mobilité Urbaine, la sécurité et le confort
du système de transport public dans le grand Dakar. Ils auront des effets positifs sur
le niveau de service de transport, la régularité, la capacité de transport, l’amélioration
de la qualité et du confort du déplacement, la transformation de l’espace public lié au
transport.
Le BRT est un mode de transport collectif de masse sur site propre, pour assurer un
déplacement rapide des personnes. L’enjeu majeur du BRT réside dans sa capacité à
impulser un processus de rénovation du centre-ville, la reconfiguration des banlieues
et la diminution de la congestion routière à l’aide d’un transfert modal significatif, de
l’automobile vers le BRT.
D’une longueur de 18,3 km, comptant 23 arrêts, dont trois pôles d’échange, le système
de BRT serait opérationnel en 2023. Chaque pôle d’échange comprendra un terminus
de BRT, un terminus des lignes de rabattement et une station de taxis. Le BRT
participe à la restructuration du réseau de transport public à Dakar. Il prévoit la création
de 26 lignes de rabattement, qui répondront à 60 % de la demande pour le BRT. Ces
lignes seront exploitées par l’Association de Financement des Professionnels du
Transport Urbain (AFTU) et Dakar Dem Dikk (DDD) (CETUD, 2017). L’aménagement
du BRT repose sur une connexion optimale et l’intermodalité avec le Train Express
Régional (TER), un nouveau projet structurant, qui reliera le centre-ville de Dakar au
nouvel Aéroport International Blaise Diagne (AIBD).
45 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
La société DDD (Dakar Dem Dik), seule société publique de transport créée en 2001,
a un parc évalué en 2019 à 710 unités dont 352 sont fonctionnelles, soit un taux
d’immobilisation de plus de 50 %. Assurant d’abord les déplacements dans la région
urbaine de Dakar, DDD a diversifié son offre avec la création de Sénégal Dem Dik
(SDD) pour desservir les liaisons interurbaines entre Dakar et les principales villes du
Sénégal.
47 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
Recommandations :
48 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
urbain que dans les campagnes. Le taux d’activité des hommes est 69,4 % contre
50,6 % pour les femmes.
L’insertion des jeunes actifs dans le marché du travail formel est une alternative à
l’émigration clandestine et au sous-emploi dans le secteur informel. La nouvelle
politique nationale de l’emploi (NPNE 2015-2019) promeut la création de 100 000 à
150 000 emplois décents, productifs et rémunérateurs. Ces emplois passent par les
grands projets, la transformation des systèmes économiques traditionnels et le
développement de programmes publics spécifiques de création d’emplois décents.
L’amélioration et le développement des relations formation/emploi visent à favoriser
un environnement propice à l’emploi. Il dépend du renforcement de l’organisation du
marché du travail et du dialogue social ainsi que des capacités du ministère en charge
de l’emploi.
49 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
et dans les domaines prioritaires du PSE : agriculture, NTIC, transport et logistique.
De plus, 20 entreprises innovantes ont eu un accompagnement technique et financier.
50 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
Le faible taux de chômage du secteur informel, inférieur à 3 % au Sénégal, cache une
plus grande vulnérabilité de l’emploi de ce secteur soit 66,1 % au niveau national. Les
emplois féminins et ruraux sont de loin les plus vulnérables, soient respectivement
75,5 % et 82,1 %.
Une meilleure utilisation de la main-d’œuvre féminine est un défi. Le faible niveau de
qualification de la main-d’œuvre, plus de 80 % des individus ont, au plus, le niveau
d’instruction primaire, est une contrainte. La performance et la compétitivité des
entreprises informelles nécessitent la hausse du niveau de qualification.
51 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
Fonds de Développement et de Financer les programmes de renforcement des
Renforcement des Capacités des capacités des travailleurs
Travailleurs (FONDEF)
Agence Nationale d’Insertion et de Lutter contre l’émigration et l’exode rural et mettre en
Développement agricole (ANIDA) place un cadre propice à l’exercice d’activités agricoles
rémunératrices notamment par la création de fermes
agricoles
Développement de l’Artisanat Servir de réceptacle unique organisé autour d’un
(APDA) dispositif institutionnel cohérent de coordination des
actions en faveur du secteur de l’artisanat
Fonds de Garantie des Assurer le financement accommodant des
Investissements prioritaires investissements et la création d’emplois par effets
(FONGIP) induits
Fonds souverain des Améliorer les conditions de financement des
Investissements stratégiques opérateurs économiques intervenant dans les filières
prioritaires afin de soutenir durablement leur
(FONSIS)
productivité
Source : ANDS, 2019, ERI ESI 2017
Enfin, la Banque Nationale de Développement économique (BNDE) est un dispositif
financier dédié aux PME. Le Fonds « ENVOL », fruit d’un partenariat entre l’ADEPME
la Société Générale de Banque au Sénégal (SGBS), est lancé en 2018 pour apporter
une assistance technique et financière aux PME inscrites au programme de
Labellisation, dans leurs besoins de croissance. Le programme labellisation
accompagne l’éligibilité de la PME au financement bancaire. L’enveloppe de ce fonds
est de 170 milliards dont 15 milliards de F.CFA pour 2018.
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
l’amélioration de l’environnement des affaires dopé par les nouvelles opportunités
d’exploitation gazières et pétrolières.
Le Sénégal a mis en place des fonds destinés à soutenir les industries culturelles et
créatives. Le Fonds de développement des cultures urbaines (FDCU) promeut
l’émergence d’écosystèmes favorables à l’innovation et à la créativité. Le Fonds de
promotion de l’industrie cinématographique (FOPICA) soutient la production
cinématographique nationale.
Dakar a le label ville créative de l’UNESCO. Ses atouts résident dans ses
infrastructures culturelles (Musée des Civilisations Noires, Grand Théâtre, Théâtre
national Daniel Sorano, Monument de la Renaissance, Musée Théodore-Monod d’art
africain, Village des arts, Galerie nationale d’art), son riche patrimoine et sa tradition
d’ouverture. La capitale sénégalaise accueille des manifestations culturelles de grande
envergure comme le Festival mondial des arts nègres et la Biennale de l’art africain
contemporain. La ville veut faire de la culture, de la créativité et de l’innovation des
moteurs de son développement métropolitain en se positionnant en tant que ville
53 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
créative des arts numériques. Elle soutient les projets locaux innovants et structurants
dans le domaine des arts numériques.
Le projet d’aménagement et de promotion des pôles urbains tend vers une meilleure
organisation des rapports entre la ville et son arrière-pays. La stratégie consiste à
s’appuyer sur l’effet polarisateur et intégrateur du pôle pour développer l’économie de
centres urbains secondaires capables d’encadrer leur espace rural environnant. Le
choix des pôles urbains est en forte relation avec les atouts du site et les potentialités
locales en vue de les valoriser et de relever leur niveau d’infrastructures et de services.
Des villes secondaires frontalières, minières, marchandes, carrefours, touristiques,
halieutiques et agropastorales sont des centralités secondaires articulant des fonctions
économiques et résidentielles.
Trente-cinq (35) pôles urbains sont choisis sur tout le territoire national. Le pôle urbain
de Daga Kholpa (à proximité du nouvel aéroport international Blaise Diagne) et de
Diamniadio (à 35 km de la capitale, Dakar) sont les plus avancés dans le processus
de mise en œuvre. Le premier est au stade des études alors que le second est dans
sa deuxième phase de réalisation.
55 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
prioritaires et chaque SDAU de 03 PUD. L’intégration des principes de durabilité dans
la planification est par ailleurs salutaire afin de favoriser un développement urbain plus
soutenable en prêtant plus d’attention à la sensibilité au changement climatique.
Toutefois, les retards notés dans le processus d’élaboration et d’approbation des
documents de planification compromettent souvent les possibilités d’encadrement des
extensions urbaines au profit de l’étalement.
Le projet ville verte de l’Institut mondial pour la croissance verte (GGGI) promeut une
nouvelle forme d’urbanisation qui intègre dans son approche le volet climatique. Il vise
la transformation des externalités négatives en opportunités économiques en
valorisant les eaux de vidange.
Le 24 juin 2020, par vidéoconférence, l’Institut a lancé son projet de « Gestion durable
des eaux usées ». Le GGGI est en partenariat avec l’État du Sénégal dans un projet
56 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
de gestion des déchets plastiques, des eaux usées et des déchets d’équipements
électriques et électroniques pour une durée de quatre ans. Le partenariat valorise
l’exploration de modèles de financement innovants pour le recyclage et la valorisation.
Ce projet pourrait générer 700 emplois verts avec 500 000 bénéficiaires (GGGI, 2020),
grâce aux financements du Grand-Duché de Luxembourg. Ce projet aura un impact
sur le chômage et le comportement des populations bénéficiaires. Il va améliorer leur
niveau de vie par la création de revenus d’emplois verts, la promotion de services
écologiques durables, fiables et abordables dans la gestion des déchets plastiques
(GGGI, 2020). À Tivaouane (Sénégal), ville moyenne, la démarche a consisté à
s’accorder sur les problématiques majeures et les grandes priorités de la ville à travers
un diagnostic territorial qui a fait ressortir le potentiel stratégique de la cité religieuse
en croissance verte (GGGI, 2019).
Ces initiatives favorisent la création du réseau des acteurs de la ville verte pour
élaborer une stratégie nationale pour une croissance verte et fixer un cadre de
référence pour sa mise en œuvre à travers les orientations du PSE.
Le Plan climat énergie territoriale de la ville de Dakar (PCET) est en cours grâce à un
appui des partenaires techniques et financiers. Son objectif est de rendre Dakar
résiliente et durable en développant une approche basée sur une vision et un plan
d’action d’atténuation et d’adaptation aux effets du changement climatique. Une des
réussites du projet réside dans la mobilisation des citoyens dans la formulation des
défis énergétiques et climatiques dans le cadre d’une plateforme d’échange et
d’apprentissage (Dakar agit pour le climat).
Des ateliers ont permis la mise à niveau de 100 acteurs locaux. La ville a organisé une
randonnée verte de 2500 participants en juillet 2018. Une consultation citoyenne sur
le climat et l’environnement a permis le recueil des trois grandes priorités des
populations à savoir la pollution de l’air, la gestion des eaux pluviales et l’érosion
côtière. Elle s’est tenue dans les 19 communes de la ville à l’exception de celle de
Yoff. Une campagne de sensibilisation sur le climat a ciblé les populations.
La mise en place du cadre national pour les services climatologiques (CNSC) a pour
vocation d’appuyer les gouvernements et communautés vulnérables à mieux gérer les
risques liés à la variabilité et aux changements climatiques. Ce plan oriente vers une
plus grande maîtrise de la prévision et de la dissémination des informations aux
usagers finaux, dans le cadre d’un dispositif d’aide à la prise de décisions et pour
mieux atténuer les risques et aléas liés au climat.
58 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
402 milliards ont été investis dans la construction d’infrastructures routières contre 450
milliards en 2017 soit un linéaire de 75 km.
Difficultés :
- Faible intégration des différents modes, un réseau inégalement réparti entre les
différentes localités ;
- Vétusté du parc et des infrastructures et la concentration des activités
portuaires dans la capitale ;
- Instabilité institutionnelle qui gangrène certains secteurs est un facteur de
blocage dans la mise en place des services climatiques ;
- Insuffisance des ressources internationales mobilisables pour mettre en place
les services climatiques ;
- Lourdeurs administratives et les changements de priorités des bailleurs de
fonds et des pouvoirs publics handicapent le dispositif des services climatiques ;
- Concurrence forte dans la fourniture des services climatiques fournis par des
organismes privés et l’installation de stations par des tiers.
59 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
L’engagement du Sénégal dans la voie du NAU se traduit par la création en mars 2019
d’une réserve naturelle dans l’agglomération de Dakar pour protéger l’écosystème des
Niayes. Cette réserve urbaine fait 7 ha et se localise dans la zone de la Grande Niaye
de Pikine « dite technopôle ». Cette zone comprenant des dépressions où convergent
les eaux provenant de la nappe phréatique et des eaux pluviales, remplit des fonctions
écologiques et socio-économiques importantes. La Niaye maintient la biodiversité qui
sert d’habitat à des espèces floristiques et faunistiques menacées, de lieu de
reproduction et d’étapes migratoires pour 223 espèces d’oiseaux. Elle contribue à
l’atténuation des inondations et à l’amélioration de la qualité des eaux par le recyclage.
À celles-ci s’ajoutent l’épuration bactériologique, l’interception des matières en
suspension, le stockage du carbone atmosphérique par séquestration, la production
d’oxygène et la dépollution de l’air.
Leçons apprises :
- Des citadins de plus en plus sensibles à l’importance de la nature dans la qualité
du cadre de vie urbain ;
- Besoin d’intégrer dans le processus d’urbanisation la question de la sauvegarde
et de la valorisation des espaces naturels sensibles ;
- Nécessité d’avoir des normes pour mieux évaluer les efforts réalisés en matière
de développement urbain durable.
Défis :
- Satisfaire les besoins multiples de la population urbaine sans cesse croissante
tout en préservant au mieux les ressources naturelles. En effet, la demande en
logement de la population citadine influence les capacités de protection des
ressources en milieu urbain. À titre illustratif, les défenseurs de l’environnement
estiment que l’ensemble du site de l’ancien aéroport Léopold Sédar Senghor
doit être transformé en une zone de réserve naturelle mais seuls 10 ha en
seront et le reste est destiné à l’habitation ;
- Préservation des espaces boisés adjacents des zones urbaines souvent
défrichés à des fins d’habitation ou éprouvés par des prélèvements illégaux
pour la couverture des besoins en bois de feu et son dérivé le charbon de bois ;
60 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
- Gestion des ressources foncières et hydriques face à la forte pression.
61 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
et les technologies appropriées pour la chaîne de gestion, de recyclage et de
réutilisation.
Les efforts étatiques dans la lutte contre l’érosion côtière et le retrait des plages ont
donné comme résultat la restauration de 3 km de plage de la station balnéaire de Saly
de 2018 à 2020 sur la Petite de côte. Cette restauration repose un aménagement qui
favorise le rechargement des plages. L’un des enjeux de cet aménagement consiste
à préserver les activités économiques et l’habitat en relation avec le littoral afin de
redonner à la station sa vocation touristique.
62 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
Il est opportun de souligner que le Sénégal s’est engagé dans la promotion des
énergies renouvelables, tout particulièrement liées à la filière photovoltaïque. Des
progrès importants sont réalisés en matière d’éclairage public par le solaire. En effet,
le programme d’installation de lampadaires solaires a installé 50 000 lampadaires
solaires dans l’espace public. Un projet d’électrification solaire de 300 villages est en
cours.
Par ailleurs, l’usage de l’énergie solaire est l’un des aspects novateurs de
l’aménagement de la ville nouvelle de Diamniadio. Le Centre International de
Conférence Abdou Diouf (CICAD) dispose ainsi d’une centrale solaire photo voltaïque
de 2 MW, exploitée par la SENELEC. La cité ministérielle de Dakar - Diamniadio
(CM2D) comporte 4 immeubles (R+8) intelligents, utilisant l’énergie fournie par une
centrale solaire de 4 x 200 kW construite dans le cadre d’un PPP.
Plusieurs champs solaires ont été aménagés en partenariat avec le privé entre 2016
et 2020 dans la zone économique spéciale de Diass (25 MW), à Mékhé (30 MW),
Merina Dakhar (30 MW), Kahone (20 MW), Bokhol (20 MW), Malicounda (20 MW) et
Sakal (20 MW). La centrale éolienne Taïba Ndiaye de 158,7 MW est en service.
Les meilleures pratiques:
63 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
Recommandations :
- Promouvoir l’intégration des différentes formes d’énergie renouvelables, et
équipements (climatisation, électroménagers, systèmes d’éclairages) dans
la conception architecturale, le choix des technologies et des matériaux de
construction ;
- Financer des recherches sur l’efficacité énergétique dans la planification
urbaine ;
- Inclure dans le code de l’urbanisme et le code de la construction des
bâtiments les normes d’EE identifiées comme pertinentes pour les
différentes régions du Sénégal ;
- Élaborer des politiques de soutien et des directives réglementaires pour
l’intégration des bâtiments verts ;
- Développer les capacités des principaux acteurs de l’industrie du bâtiment
dans les constructions écologiques ;
- Encourager le transfert de technologie et de connaissances dans la
réglementation, la conception, la construction et l’exploitation de bâtiments
écologiques ;
- Mettre en œuvre des projets de démonstration de constructions
écologiques à travers les différents programmes de l’État du Sénégal ;
- Sensibiliser le grand public aux avantages des bâtiments écologiques ;
- Accompagner la transition vers des matériaux à faible teneur en carbone
et une utilisation de plus de ressources et de matériaux locaux grâce à des
mécanismes de soutien et de subvention ;
- Développer des politiques financières, incitations et taxes pour encourager
les promoteurs ;
- Faire participer le secteur privé dans la promotion de l’habitat écologique ;
- Incorporer des éléments de construction écologiques aux politiques
pertinentes, y compris le code de la construction, le code de
l’environnement et le code de l’urbanisme ;
- Encourager une franche collaboration entre les autorités administratives
régionales, les autorités locales, la DGPU, l’ANAT, l’Urbanisme, le
Cadastre, les Domaines et la DSCOS.
64 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
Partie 2 : Mise en œuvre efficace
2.1 Construire la structure de gouvernance urbaine : établir un
cadre de soutien
1. Décentraliser pour permettre aux gouvernements infranationaux et
locaux d’entreprendre les responsabilités
65 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
Chaque programme bénéficie d’une allocation de crédit. Les crédits se déclinent par
action ainsi que par nature de dépense. L’un des objectifs de cette approche
programme consiste à améliorer le lien entre le budget et les politiques publiques.
Chaque programme a des objectifs à atteindre. Des indicateurs quantitatifs et/ou
qualitatifs mesurent l’efficacité socio-économique des actions, la qualité du service
rendu et l’efficience de la gestion des crédits.
L’absence d’un consensus national sur les ordres de collectivités territoriales constitue
un risque d’instabilité institutionnelle en matière de gouvernance métropolitaine. Les
difficultés de prise en charge des compétences dévolues aux collectivités territoriales
a compromis la gouvernance métropolitaine à Dakar dans le cadre de l’entente
CADAK-CAR. Aujourd’hui le débat est ouvert sur une éventuelle suppression de la
commune de Dakar sans pour autant que les raisons avancées ne soient acceptées
par les parties prenantes. Des décisions se prennent sans de larges concertations.
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
de Dakar a entamé des consultations citoyennes sur le climat et l’environnement sur
les 19 communes de la ville en tenant compte des groupes d’âge, du sexe, du niveau
d’instruction et de l’appartenance ethnique. Elles ont permis d’identifier les trois
grandes préoccupations des populations : la pollution de l’air, la gestion des eaux
pluviales et l’érosion côtière.
Les populations s’impliquent de plus en plus dans la prise en charge des questions
relatives à l’amélioration du cadre de vie. Pourtant, elles ont le sentiment d’être peu
informées et consultées par les exécutifs locaux sur les aspects de gouvernance
urbaine. Seul un citoyen sur trois pense que les autorités locales et communales
informent sur les programmes d’action et les budgets quelles que soient les
caractéristiques démographiques, sexe, âge et milieu de résidence (tableau 22). Les
ruraux se sentent souvent plus informés que les citadins.
Tableau 22 : Opinion des individus de 18 ans et plus sur la gouvernance des autorités
locales et communales selon les caractéristiques sociodémographiques
Informer les citoyens sur les programmes d’action & les budgets
Caractéristiques Beaucoup Plutôt Pas Pas du % Total
sociodémographiques vraiment tout
Sexe
Homme 7,1 23,0 49,9 19,9 100 3 293 360
Femme 7,1 23,6 50,3 5,5 100 4 126 299
Groupes d’âge
18-24 ans 7,3 22,9 51,2 5,5 100 1 625 341
25-34 ans 6,3 23,4 50,7 19,5 100 1 997 716
35-44 ans 6,9 22,9 50,5 19,7 100 1 447 216
45-54 ans 7,7 23,1 49,6 19,7 100 1 003 531
55 ans et plus : 7,9 24,5 48,0 19,6 100 1 345 854
Milieu de résidence
Dakar urbain 2,2 23,4 55,0 19,4 100 2 063 987
Autres urbains 8,5 23,0 48,3 20,2 100 1 915 886
Ens. urbain 5,2 23,2 51,8 19,8 100 3 979 873
Rural 9,3 23,5 48,2 18,9 100 3 439 785
Source : ERI ESI, ANSD, 2017
La participation des populations dans la prise de décision est à améliorer. L’acte III de
la décentralisation ne rend obligatoire la création du conseil de quartier ou de village.
Elle dépend du bon vouloir des gouvernements locaux. Les enjeux politiques locaux
influencent le choix des participants dans les consultations citoyennes. Ils rendent la
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
participation moins inclusive. Le sentiment d’une faible consultation dans la prise de
décision domine (tableau 23).
Tableau 23 : Consultation des citoyens dans la prise de décision
Caractéristiques Beaucoup Plutôt Pas Pas % Effectif
sociodémographiques vraiment du
tout
Sexe
Homme 5,6 20,0 52,7 21,7 100 3 293 360
Femme 5,5 21,0 52,5 21,0 100 4 126 299
Groupes d’âge 5,5 20,2 54,0 20,3 100
18-24 ans 4,8 20,3 53,8 21,1 100 1 625 341
25-34 ans 5,4 20,3 52,4 21,8 100 1 997 716
35-44 ans 5,9 20,9 51,0 22,2 100 1 447 216
45-54 ans 6,5 21,5 50,5 21,5 100 1 003 531
55 ans et plus : 1,2 19,5 58,0 21,4 100 1 345 854
Milieu de résidence 100
Dakar urbain 1,2 19,5 58,0 21,4 100 2 063 987
Autres urbains 7,1 20,1 50,6 22,3 100 1 915 886
Ens. urbain 4,0 19,8 54,5 21,8 100 3 979 873
Rural 7,3 21,5 50,4 20,7 100 3 439 785
Source : ERI ESI, ANSD, 2017
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
Entre 2018 et 2021, trois éditions sont organisées, deux en présentiel et une à
distance. Les distinctions (Premier, deuxième et troisième prix) sont réparties comme
suit :
- Dix-huit (18) distinctions pour les collectivités territoriales sur les thèmes ci-après :
Participation et engagement des citoyens et communautés ;
Transparence et reddition des comptes ;
Inclusion, égalité et équité ;
Efficience budgétaire ;
Solidarité et assistance aux communautés vulnérables ;
Territorialisation des politiques publiques et agendas internationaux de
développement.
- Deux (02) distinctions à l’endroit des médias pour le meilleur article de presse et le
meilleur documentaire TV ;
- Deux (02) bourses de 3e cycle primant les meilleurs projets de recherche de
doctorants ;
- Un prix attribué au meilleur article d’un chercheur sur les questions de démocratie
participative.
Résultats obtenus :
Dans le cadre du processus, les principaux résultats obtenus sont :
- Information, sensibilisation et instauration d’un esprit de compétitivité saine
entre les acteurs locaux (élus, populations, société civile, autorités
administratives) des collectivités territoriales du Sénégal sur l’approche au
grand bénéfice des populations ;
- Partage de bonnes pratiques et innovations des collectivités territoriales,
journalistes communicants et universitaires ;
- Accompagnement des primés à la coopération décentralisée et au partenariat
public et privé.
Leçons apprises :
- Collectivités territoriales en train de s’approprier les objectifs et agendas
internationaux (ODD, NAU, Agenda climat, etc.) ;
- Créativités et innovations portées par les autorités locales dans la gouvernance
territoriale. Ces cas sont riches et diversifiés portant sur tous les thèmes de la
vie sociale et couvrant les divers ordres de collectivités touchées sur l’ensemble
du territoire national ;
- Renforcer les capacités des collectivités territoriales améliore la gouvernance,
la fourniture des infrastructures et équipements sociaux de base ;
- Ancrage institutionnel du projet au MGLDAT inscrit le PELL dans l’agenda
républicain et favorise sa durabilité.
Les femmes sont bien représentées dans les instances de décisions comme
l’Assemblée nationale et les exécutifs locaux depuis l’adoption de la loi sur la parité.
Leçons apprises :
- Compléter le cadre juridique et réglementaire de la décentralisation est
essentiel pour une meilleure opérationnalisation de la réforme ;
- Mieux articuler l’actuel code des collectivités territoriales aux autres textes
relatifs à l’eau, aux impôts, à l’environnement, au foncier, aux forêts ;
- Intérêt d’avoir une situation de référence sur la question genre ;
- Besoin d’indicateurs de genre pour la mesure de la performance réalisée ;
- Institutionnalisation du genre dans les départements sectoriels ;
- Important de communiquer sur les statistiques genres.
Difficultés :
- Instabilité institutionnelle due aux changements fréquents de dénomination du
département ministériel en charge de l’urbanisme ;
- Existence de chevauchement d’actions dues à une absence de coordination
interne et intersectorielle, constitue des obstacles à une mise en œuvre
efficiente des politiques de l’État dans le secteur ;
- Réticence dans l’acceptation ou l’intégration de la dimension genre due en
partie à une méconnaissance ;
- Pas un effort pour un accès équitable des femmes aux ressources, ceci est dû
à une action publique neutre en genre.
Recommandations :
- Aller vers une gouvernance métropolitaine dans certaines agglomérations du
pays. Le fait métropolitain est une réalité dans de nombreuses villes
sénégalaises alors que la gouvernance n’est pas pensée à cette échelle ;
- Instituer une cohérence territoriale basée sur l’articulation entre la métropole et
ses communes environnantes ;
- Aller vers une gouvernance supra-communale à l’échelle de la ville ou de l’aire
métropolitaine. L’entité communale n’est pas un cadre approprié pour la
gouvernance des pôles urbains de même que le département.
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
- Renforcer la cohérence entre les textes régissant la décentralisation et ceux de
la déconcentration ;
- Rendre effective la territorialisation des politiques publiques ;
- Prendre en compte la dimension genre dans les différentes étapes du
processus de planification et d’aménagement urbains ;
- Renforcer les capacités sur le genre pour une meilleure intégration dans les
politiques, programmes et projets de développement urbain ;
- Rendre effectif les aménagements sensibles à la dimension genre ;
- Définir un quota dédié aux femmes dans l’accès au logement et au foncier
viabilisé.
72 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
collectivités territoriales et les citoyens sont une contrainte majeure à leur
opérationnalisation.
La promotion des pôles urbains s’inscrit dans une politique de développement
territorial plus intégrée et plus équilibrée avec l’aménagement de nouvelles centralités
secondaires de services et d’économies pour mieux répartir les populations et les flux
dans le territoire urbain. Le pôle urbain de Diamniadio vise à se positionner comme un
nouveau centre de convergence dans l’aire métropolitaine dakaroise.
La promotion des grands projets d’infrastructures de transport (autoroute à péage,
nouvel aéroport international, Train Express Régional, Bus Rapid Transit) participe à
une meilleure intégration des espaces et des territoires urbains.
73 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
Les trois axes stratégiques du Plan de Gestion 2016-2021 de Gorée sont la protection
et gestion de l’île classée patrimoine de l’UNESCO, l’amélioration du cadre de vie, et
la mise en valeur du patrimoine culturel en phase de dégradation accélérée. Le projet
de sauvegarde et de valorisation du patrimoine culturel de l’île vise l’attractivité et la
redynamisation de l’économie locale. Il s’appuie sur les évènements comme « Gorée
Diaspora Festival », « Dakar-Gorée Festival de jazz », « Gorée Cinéma Festival ».
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
modules de formation pour le renforcement de capacités des acteurs urbains dans le
cadre du PROGEP. L’Institut Africain de Gestion Urbaine dispense un Master
professionnel en aménagement et environnement urbains.
77 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
2.3 Moyens de mise en œuvre
L’État a engagé des actions majeures pour une mobilisation optimale des ressources
internes qui ont progressé en moyenne de 10 % par an grâce à la modernisation des
administrations fiscale et douanière, et le renforcement de la politique fiscale.
La question des moyens financiers est l’un des défis que le secteur de l’urbanisme
cherche à relever pour augmenter le taux de réalisation et d’exécution des documents
de planification. Le nouveau code de l’urbanisme en cours d’élaboration prend en
charge l’optimisation des revenus de l’État. Il prévoit l’instauration d’un régime légal de
fixation et de paiement de certaines taxes et redevances pour les pièces
administratives pour établir une relation plus équilibrée entre la nécessaire
préservation des intérêts de l’État et le respect des droits des citoyens. La délivrance
de onze actes d’urbanisme est grevée du paiement d’une taxe. La taxe sur le ciment
vise à renforcer la mobilisation des sources de financement internes.
L’ADM appuie les collectivités territoriales pour améliorer leurs recettes, alléger leurs
charges et assainir leur gestion. La restructuration du Fonds d’Équipement des
Collectivités territoriales est une composante du PACASEN pour renforcer ce
mécanisme de financement. Elle vise la création d’un système de répartition plus
équitable des transferts et l’augmentation progressive des dotations de l’État aux
collectivités territoriales. Cette augmentation pourrait passer de 24 milliards de francs
CFA en 2016 à 120 milliards en 2022 (République du Sénégal, 2017).
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
Les collectivités territoriales ont la possibilité de recourir à des fonds d’emprunt, mais
avec l’accord de l’État. La ville de Dakar a initié un emprunt obligataire que l’État n’a
finalement pas soutenu malgré la qualité de la préparation du dossier et l’appui de
certaines organisations internationales.
Leçons apprises :
- Fonds d’emprunt et de garantie et partenariats public-privé locaux sont des
opportunités pour pallier l’insuffisance de ressources destinées au financement
des villes ;
- Besoin d’accompagner les villes dans l’accès aux marchés financiers régionaux
(Bourse régionale des valeurs mobilières par exemple) et internationaux ;
- Nécessité de compléter le cadre règlementaire et administratif pour internaliser
le droit régional sur l’appel à l’épargne publique des collectivités territoriales ;
- Gestion centralisée de la chaîne fiscale influe négativement sur son efficacité ;
- Insuffisance des ressources allouées aux collectivités locales est une contrainte
majeure au financement du développement urbain ;
- Nécessité d’initier un programme d’appui aux collectivités territoriales, axé sur
les stratégies de développement des finances locales et de mobilisation de
ressources auprès des intermédiaires financiers ;
- Seules des ressources humaines qualifiées peuvent permettre d’exploiter les
opportunités de financement disponibles pour le développement urbain.
Meilleures pratiques :
Défis :
- Exploiter les opportunités de financement internes et internationales ;
- Développer les capacités de mobilisation des sources de finances locales des
collectivités territoriales ;
- Instaurer un régime légal de fixation et de paiement de certaines taxes et
redevances pour les pièces administratives pour établir une relation plus
équilibrée entre la nécessaire préservation des intérêts de l’État et le respect
des droits des citoyens ;
- Maîtrise des dispositifs juridiques, institutionnels et techniques des PPP par les
collectivités territoriales au profit du développement urbain.
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
Développement des capacités
1. Élargir les possibilités de coopération de ville à ville et favoriser les
échanges de solutions et l’apprentissage mutuel
Les associations des collectivités territoriales (l’AMS, UAEL) sont des cadres de
coopérations, d’échanges, de partage mutuel d’expériences et de bonnes pratiques
entre les villes.
Une Commission Nationale du Dialogue des territoires instituée en 2015 travaille dans
la définition de mécanismes de coopération territoriale, formule des recommandations
pour accompagner la promotion et la mise en place de groupements d’intérêt
communautaire, la création d’établissements publics territoriaux. Elle facilite la
concertation entre acteurs territoriaux et la formulation de propositions en vue du
renforcement des ressources humaines, matérielles et financières des collectivités
territoriales.
Le réseau sénégalais des villes vertes cherche à construire une vision commune
autour de la croissance verte à travers le partage de savoir-faire, d’informations, et la
promotion de partenariats. Il fédère 40 villes sénégalaises sous l’impulsion du GGGI
en partenariat avec l’ADM. C’est une plateforme d’échanges des meilleures pratiques
et de renforcement des capacités des acteurs locaux. Ce réseau plaide une meilleure
prise en compte du développement des villes durables dans la politique urbaine
nationale.
2. Mettre en œuvre le renforcement des capacités en tant qu’approche
efficace et multidimensionnelle pour formuler, mettre en œuvre, gérer,
suivre et évaluer les politiques de développement urbain
Les responsables des cellules genres des départements sectoriels ont bénéficié d’une
formation dispensée par l’ANSD sur la collecte de données sur les indicateurs genre.
Un plan d’action budgétisé pour le suivi des indicateurs de genre dans chaque secteur
est mis en place. L’ANSD se charge de la collecte des données sur les indicateurs
statistiques genres.
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
d’Investissement communautaires dans la gestion des eaux pluviales et le
changement de comportement face aux risques.
Les Associations d’Élus locaux (AMS, ADS, UAEL) ont des dispositifs de renforcement
des capacités des élus locaux sur les différents domaines de compétences
qu’exercent les collectivités territoriales. Elles travaillent de manière étroite avec le
Ministère de la décentralisation dans l’élaboration et la validation de la stratégie
nationale de formation des acteurs territoriaux.
L’appui institutionnel aux communes est l’un des axes stratégiques de l’ADM. Le Plan
annuel de Renforcement des Capacités (PARCA) des collectivités territoriales est un
dispositif de formation et d’encadrement territorial continu. Il est piloté par l’ADM, les
ARDs, et le service de formation du Ministère en charge de la décentralisation et de la
gouvernance territoriale. La collectivité territoriale bénéficie d’un programme de
formation et d’un système de Coaching territorial continu au niveau de l’agence
régionale de développement. Parmi les 123 collectivités locales cibles du PACASEN,
60 % ont élaboré leur PARCA pour 2019, et 80 % ont reçu la formation identifiée dans
leur PARCA.
Leçons apprises :
- Réformes structurelles et multisectorielles indispensables pour garantir aux
collectivités territoriales sénégalaises des ressources financières et humaines
conformes à leurs missions et prérogatives pour répondre aux défis du
développement urbain durable ;
- Renforcement des capacités sur les procédures de mobilisation des ressources
fiscales permet de pallier la faiblesse des dotations de l’État aux collectivités
territoriales ;
- Généralisation du PACASEN à l’ensemble des collectivités territoriales pour
plus d’équité et d’égalité ;
- Amélioration du dispositif de mobilisation des ressources fiscales des
collectivités territoriales ;
- Importance de la capitalisation des compétences et outils acquis dans le cadre
de sessions de renforcement des capacités au sein des institutions chargées
du développement urbain ;
- Réseau de villes, un levier indispensable pour influencer le processus
d’élaboration des politiques publiques urbaines dans le sens de la promotion de
la ville durable ;
84 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
- Mise en cohérence de l’offre de formation à destination des acteurs territoriaux
à travers une politique, un cadre et un programme de renforcement de
capacités offre une plus grande lisibilité et de meilleures possibilités de l’adapter
aux besoins identifiés ;
- Meilleur profilage des cibles bénéficiaires des dispositifs de renforcement des
capacités.
Meilleures pratiques :
- Adaptation des dispositifs de renforcement des capacités aux besoins et
capacités réels des administrations publiques centrales et locales ;
- Élaboration par chaque collectivité territoriale de son plan annuel de
renforcement de capacités pour bénéficier d’un programme de formation et d’un
système de Coaching territorial continu.
- Mise en place des commissions fiscales locales dans le cadre d’un contrat de
performance pour renforcer les capacités de mobilisation des ressources
financières ;
- Développement d’un système d’information interconnecté sur la gestion des
finances publiques (GFILOC) au profit des villes cibles dans le cadre du
PACASEN.
Défis :
- Développement de cadres propices au partage des innovations et au
partenariat entre les villes ;
- Renforcement des capacités de maîtrise d’ouvrage des collectivités
territoriales ;
- Mise en place d’un système plus équitable et plus transparent de distribution
des fonds dédiés à la décentralisation ;
- Harmonisation des données intra — et intersectorielles ;
- Accès aux données statistiques ;
- Doter chaque collectivité territoriale d’un système d’information territoriale.
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
numérisation. Un espace e-citoyen est créé pour recueillir les avis des usagers sur
l’administration.
La création d’espaces numériques dans les villes et régions offre aux citoyens un
réseau public de haut débit sécurisé pour créer un environnement favorable au
développement et à la diffusion de services multimédias interactifs et innovants. Au
total, 236 sites (places publiques, stades, lieux touristiques, aéroports, etc.) sont
équipés de points d’accès internet fonctionnels, gratuits et illimités en haut débit sur
les 340 ciblés (ADIE, 2020).
Le secteur des services financiers est l’un des plus innovants dans l’invention d’outils
numériques. Le « mobile banking » et « l’ebanking » participent au processus
d’inclusion financière des populations surtout vulnérables. Les offres de services de
transfert d’argent — Wari, Joni joni, Kalpé, Poste cash, Orange Money, Wave, Tigo
Cash, Nafa Express — permettent de surmonter l’obstacle bancaire.
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
réseau performant afin d’améliorer la qualité des services administratifs. Le
déploiement d’une boucle fibre optique de 227 km sur les 410 km prévus par le projet
renforce le réseau existant et permet l’interconnexion de plus de 300 bâtiments
administratifs (ADIE, 2020). Chaque région abrite un « Datacenter » et 125 places
publiques bénéficient d’un réseau Wi-Fi pour faciliter aux usagers l’accès aux services
numériques. Le taux d’exécution du projet smart wifi est de 60 %.
Le projet « Smart Territoires » offre des services numériques centrée sur l’usager
(citoyen, administrations et entreprises) à travers l’aménagement d’une « Maison du
Citoyen » dans les 45 départements du Sénégal, et le développement d’applications à
destination d’usagers du service public. Son ambition est de rapprocher
l’administration du citoyen en réduisant les inégalités d’accès aux services
administratifs.
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
5. Renforcer les capacités à tous les niveaux de gouvernement et la société
civile dans la collecte, la ventilation et l’analyse des données
Leçons apprises :
- Participation citoyenne dans la prise de décision et l’élaboration des politiques
publiques, programmes et projets à travers le numérique ;
- Plus grande diffusion de l’information publique via le numérique ;
- Création d’un espace e-citoyen axé sur la gouvernance ;
- Coordination des interventions sectorielles pourrait renforcer l’efficacité des
actions de développement urbain ;
- Importance de la mise en cohérence des interventions : besoin de signer des
conventions entre les départements sectoriels dans la cadre de leurs
interventions pour une meilleure articulation des documents de planification,
des interventions, projets et programmes autour d’un plan d’action commun.
Défis :
- Couverture de tous les territoires des villes et des établissements humains d’un
réseau très haut débit ;
- Accès libre internet à partir des espaces publics structurants dans toutes les
villes sénégalaises ;
- Intégration des réseaux en fibre optique des différents opérateurs ;
- Augmentation de la proportion de la population utilisant internet ;
- Signature de conventions de partenariat entre les départements sectoriels pour
renforcer la cohérence et l’efficacité des programmes et projets de
développement urbain.
88 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
Partie 3 : Suivi et examen :
1. Cadre harmonisé de suivi évaluation (CASE)
Le Sénégal s’est doté depuis 2015 d’un Cadre harmonisé de suivi-évaluation des
politiques publiques (CASE). Ce cadre est logé à la Direction Générale de la
Planification et des Prévisions Économiques (DGPPE) du Ministère de l’Économie et
du Plan. Le CASE coordination et harmonise tous les dispositifs de l’État en matière
de suivi-évaluation de politiques publiques, en vue d’asseoir un mécanisme articulé et
cohérent.
Le comité national Habitat est également un dispositif mis en place pour le suivi du
NAU. Il fédère toutes les parties prenantes engagées dans le développement urbain
durable. Il s’agit des départements ministériels, de la société civile, des collectivités
territoriales et de leurs structures faîtières, du secteur privé, de l’Assemblée nationale,
du Conseil Economique Social et Environnemental, de la Primature et des universités.
Son fonctionnement repose sur des commissions techniques et thématiques.
À la suite de cet atelier, un comité technique restreint a défini les termes de références,
le chronogramme et la méthodologique conformément aux lignes directrices de
rédaction du rapport pays.
Les représentants des différentes parties prenantes ont partagé la documentation sur
les programmes, projets et actions qu’ils ont pu réaliser en mettant l’accent sur les
enjeux, les résultats obtenus, les défis, les leçons apprises, les meilleures pratiques et
les études de cas. L’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie a fourni
les statistiques relatives aux indicateurs de suivi du processus de mis en œuvre du
nouvel agenda urbain.
Compte tenu du contexte de la Covid-19, les participants aux rencontres prévues sont
réduits en privilégiant les échanges via les plateformes numériques comme whatsApp,
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
zoom. L’exploitation des données quantitatives et qualitatives des différentes parties
prenantes a permis d’aboutir à ce bilan d’étapes dans le suivi du processus de mis en
œuvre au NAU.
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Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
Références bibliographiques
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Bilan d’étape, Avril-mai 2020, 80 p
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Continue 2017) », Rockville, Maryland, USA : ANSD et ICF, 644 p
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Pluviales et d’adaptation au changement climatique (PROGEP) — Guide
pratique pour une meilleure salubrité des quartiers : cas des Opérations
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8. Agence de Développement Municipal (ADM), Projet de Gestion des Eaux
Pluviales et d’adaptation au changement climatique (PROGEP) - Guide
pratique de réalisation de Projets locaux participatifs : Cas des Projets
d’Investissement Communautaires (PIC) avec le PROGEP - Dakar, Sénégal,
Mai 2019, 40 p
9. Agence de Développement Municipal (ADM), Projet de Gestion des Eaux
Pluviales et d’adaptation au changement climatique (PROGEP) – Guide
pratique de facilitation, de communication et de mobilisation sociale, Décembre
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10. Agence pour la Promotion des Investissements et des Grands Travaux (APIX),
Fiche de projet de Zone Economique Spéciale Intégrée de Dakar (ZESID),
Décembre 2017, 21 p
11. Ale Badara SY, « Tivaouane ville verte, un modèle pour le Sénégal et l’Afrique »,
Sud Quotidien du 02/11/2019, https://www.seneplus.com/opinions/tivaouane-
ville-verte-un-modele-pour-le-senegal-et-lafrique ; consulté le 23/01/2021.
12. Arrêté nº 03792 PM/MUH du 27/02/2014 portant création du comité national
chargé de la préparation de la conférence mondiale Habitat III et du suivi des
recommandations qui en seront issues, 4 p
13. Atelier national de concertation sur « sécurité routière au Sénégal : Bilan et
perspectives », Hôtel King Fahd, 22 juillet 2019
91 | P a g e
Rapport du Sénégal sur la mise en œuvre du nouveau agenda urbain
14. Badiane S. D. et MBAYE E. 2019, « Le baobab, un arbre emblématique dans
le futur urbain du pôle de Diamniadio au Sénégal : marqueur spatial,
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15. Banque Mondiale, La richesse cachée des villes : financer, développer et gérer
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https://www.banquemondiale.org/fr/topic/urbandevelopment/publication/the-
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16. Banque mondiale, La bourse familiale, un coup de pouce indispensable pour
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allowance-a-critical-boost-to-help-break-the-chain-of-intergenerational-poverty
17. Banque mondiale — République du Sénégal, Programme d’Appui aux
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18. CETUD, « en marche vers la mobilité durable : Les jalons lancés lors des
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presidents-des-comites-techniques-d-appui-a-la-securisation-fonciere-pour-la-
gestion-du-foncier-rural
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parcelles-a-usage-agricole-regularisees
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une-experimentation-a-grande-echelle-du-nicad
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assainissement-corrigee-par-son-excellence-le
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compte-sur-sandiara-et-diass-pour-attirer-les-investisseurs/
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view/news/felicitations_a_dakar_une_ville_creative/
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