BHS - Analyse - DEC2018
BHS - Analyse - DEC2018
BHS - Analyse - DEC2018
www.wara-ratings.com
BANQUE DE L’HABITAT
DU SÉNÉGAL
BBB/Stable/w-4
ANALYSE
Décembre 2018
Oumar NDIAYE
oumar.ndiaye@rating-africa.org
+221 33 825 72 22 | +221 77 400 42 91
Saiba FAINKE
saiba.fainke@rating-africa.org
+221 33 825 72 22
WEST AFRICA RATING AGENCY
NOTATION .................................................................................................................................................. 3
ÉVOLUTION DE LA NOTE DE LONG TERME ................................................................................................ 3
RÉSUMÉ ...................................................................................................................................................... 3
Points forts .............................................................................................................................................. 4
Points faibles ........................................................................................................................................... 5
CARTE DES SCORES ..................................................................................................................................... 6
PERSPECTIVE .............................................................................................................................................. 7
FACTEURS DE SUPPORT EXTERNE .............................................................................................................. 8
ANALYSE DES FACTEURS DE NOTATION INTRINSEQUE ........................................................................... 10
Facteurs environnementaux ................................................................................................................ 10
Environnement macroéconomique .................................................................................................. 10
Environnement opérationnel ............................................................................................................ 12
Environnement règlementaire .......................................................................................................... 16
Facteurs qualitatifs............................................................................................................................... 18
Positionnement stratégique ............................................................................................................. 18
Gouvernance et gestion des risques ................................................................................................. 20
Qualité des actifs .............................................................................................................................. 21
Facteurs financiers ............................................................................................................................... 22
Rentabilité......................................................................................................................................... 22
Liquidité ............................................................................................................................................ 23
Capital ............................................................................................................................................... 24
DONNEES FINANCIERES ET RATIOS .......................................................................................................... 25
NOTATION
RÉSUMÉ
La notation de long terme de la Banque de l’Habitat du Sénégal (BHS) se situe trois crans
en-dessous du plafond national sénégalais, c’est-à-dire ‘A’ en devise régional
WARA a assigné à BHS la notation de long terme de ‘BBB’ en devise régionale en novembre 2018. Cette
notation se situe trois crans en-dessous du plafond national sénégalais, lequel s’établit –selon WARA– à ‘A’. La
notation de court terme de BHS sur l’échelle régionale de WARA est ‘w-4’. La perspective attachée à cette
notation est stable.
A titre de référence, les notations en devises internationales que WARA assigne à BHS sont: iB/Stable/iw-6.
La notation intrinsèque de BHS, indépendamment de tout facteur de support externe, est de ‘BB+’ selon
WARA, ce qui équivaut à un score pondéré total de 3,61/6,00, sans qu’aucun ajustement supplémentaire à la
carte des scores n’ait été apporté.
La notation de contrepartie à long terme en devise locale de BHS (BBB) bénéficie de deux crans de support
externe. De fait, BHS peut bénéficier au maximum de 3 crans de support externe. WARA décide néanmoins
d’octroyer 2 crans de support externe en raison de la participation minoritaire (17,74%) de l’Etat du Sénégal
dans le capital de la BHS. Le support externe est de nature systémique, eu égard au fait que BHS est considérée
par WARA comme une banque publique investie d’une mission d’intérêt général, de service public et de
politique économique, à savoir le financement de l’immobilier au niveau national et de l’habitat social en
particulier. En cela, l’importance systémique de BHS est élevée, tandis que la propension au support de l’Etat
sénégalais (i.e. sa capacité et sa volonté de soutenir les banques susceptibles de rencontrer des difficultés) est
considérée par WARA comme moyenne (voir les détails en pages 8-9).
La notation intrinsèque de BHS (BB+) s’appuie essentiellement sur les facteurs suivants :
Points forts
Le positionnement stratégique de BHS dans le financement du secteur de l’immobilier au
Sénégal, avec près de 70% de part de marché en ce qui concerne la mise en place de prêts immobiliers.
Cela est destiné à faciliter l’accession à la propriété privée avec comme principales cibles les résidents
sénégalais et la diaspora sénégalaise.
Une expertise technique reconnue dans la mise en place de mécanismes de financement pour
l’habitat en Afrique. En effet, BHS a officiellement démarré ses activités en 1980 faisant d’elle la
première Banque de l’Habitat en Afrique de l’Ouest. Leader dans son domaine d’activité principal, elle
a contribué activement à la naissance de banques similaires dans plusieurs pays africains. BHS a été
ainsi consultée lors de la création de la Banque de l’Habitat au Mali, en Côte d’Ivoire, en République
Démocratique du Congo, au Bénin et en Guinée.
La gouvernance de BHS est saine et son équipe de direction est compétente. En témoigne sa
stratégie claire : maintenir son leadership dans le financement du secteur immobilier, tout en réussissant
sa transformation pour devenir une banque universelle.
BHS dégage une marge d’intermédiation robuste, tout en proposant les meilleures conditions du
marché en termes de prêts immobiliers, avec des taux allant jusqu'à 5% et des durées d’amortissement
pouvant atteindre 25 ans. Cela est possible grâce à un coût de refinancement très compétitif. En
effet, BHS excelle dans l’obtention de ressources stables à moyen et long terme peu coûteuses.
BHS exerce une mission d’intérêt publique au travers du financement d’habitat social. En
effet, avec plus de 30 ans d’expérience dans le financement immobilier, l’existence d’une base clientèle
composée à majorité de fonctionnaires et l’attractivité des taux pratiqués expliquent la mission à
vocation sociale assignée par l’Etat du Sénégal à BHS.
Points faibles
La taille réduite du réseau de BHS qui ne couvre pas tout le territoire sénégalais à l’heure
actuelle : BHS a longtemps été mono-site. L’expansion du réseau avec l’ouverture de nouveaux points
de vente est l’un des principaux objectifs du plan d’orientation stratégique 2016-2020 de la banque.
L’offre commerciale de BHS reste limitée, et la banque communique de manière timide sur
sa gamme de produits et services. BHS s’est bâtie une notoriété forte dans le domaine du
financement de l’immobilier. Cependant, en ce qui concerne le reste des produits qu’elle propose (prêts
consommation, solutions monétiques, solution de transfert rapide, financement des crédits de
trésorerie…), BHS a encore de la marge pour atteindre toute sa cible. A cela s’ajoute une qualité de
service jugée perfectible.
Une qualité de crédit faible comparée à ses pairs : ce risque est consubstantiel à la nature
même de l’institution. Une partie de sa clientèle dispose de revenus qui sont en général assez faibles.
De même, les promoteurs immobiliers ont des revenus qui dépendent de la bonne réalisation des
projets et du profil de risque de leurs propres clients.
La détérioration de l’efficacité opérationnelle et un coût du risque élevé viennent absorber une
grande partie de la marge d’intermédiation dégagée par BHS. En effet le coefficient
d’exploitation de la banque se dégrade au cours des cinq dernières années en raison de l’agrandissement
du réseau alors que le coût du risque élevé reflète le profil de son cœur de cible (fonctionnaires et
promoteurs).
Comme toute banque spécialisée dans le financement hypothécaire, BHS fait face à un gap
de maturités important : ses emplois sont par définition longs, tandis que les ressources disponibles
sur le marché sont souvent courtes ; lorsque leur maturité s’allonge, leur concentration augmente et
leur coût s’accroit.
Par conséquent, BHS connait des tensions sur sa liquidité qui a été au cours des trois dernières
années le levier d’ajustement principal de la gestion actif-passif. Bien que le coefficient de liquidité soit
toujours au-dessus des normes règlementaires, la banque doit travailler sur les autres leviers pour
renforcer ses liquidités. La croissance de 12% des dépôts clients collectés entre 2016 et 2017 est un
exemple.
SPTA
NI.B
De: A:
1.00 1.24 AAA
1.25 1.49 AA+
1.50 1.74 AA
1.75 1.99 AA-
2.00 2.24 A+
2.25 2.49 A
2.50 2.74 A-
2.75 2.99 BBB+
3.00 3.24 BBB
3.25 3.49 BBB-
3.50 3.74 BB+
3.75 3.99 BB
4.00 4.24 BB-
4.25 4.49 B+
4.50 4.74 B
4.75 4.99 B-
5.00 5.24 CCC+
5.25 5.49 CCC
5.50 5.74 CCC-
5.75 5.99 CC/C
PERSPECTIVE
La perspective attachée à la notation de BHS est stable. WARA justifie cette perspective stable par le fait que
BHS demeurera un acteur majeur et incontournable dans le financement du secteur de l’immobilier en général
et la construction de logements sociaux en particuliers. Avec 38 ans d’expériences et une expertise technique et
financière confirmée, BHS a su assoir son succès grâce aux montages adéquats de dossiers de financements en
faveur de la promotion immobilière, soutenue par l’existence d’assiettes foncières et la disponibilité (relative)
des ressources stables à moyen et long terme. La Banque se prévaut d’une bonne connaissance de sa clientèle
essentiellement constituée des fonctionnaires de l’Etat du Sénégal.
Une amélioration de la notation de BHS est tributaire : i) d’une amélioration de la notation souveraine du
Sénégal, ce qui parait peu probable à court terme compte tenu de son rehaussement très récent ; ii) d’une
amélioration significative du contexte macroéconomique et/ou sectoriel sénégalais, ce qui parait peu probable
à moyen terme, mais possible à long terme ; iii) du gain significatif et durable de part de marché au Sénégal,
surtout au-delà de son cœur de métier ; iv) du succès de sa stratégie de diversification incrémentale au-delà du
seul secteur de l’immobilier, à même de diluer la quantité de ses créances provisionnées ; v) du renforcement
de sa rentabilité, subséquent à un double effet volume-marge ; et iv) de sa capacité à relever les défis
réglementaires qui se présentent à elle en arrivant sans encombre à se conformer aux nouvelles normes que
sont Bâle II/III et le Plan comptable bancaire révisé.
Une détérioration de la notation de BHS serait la conséquence : i) du reflux de l’Etat du Sénégal quant à
sa politique de soutien au secteur de l’immobilier en général et la production d’habitats sociaux en particulier,
ce qui parait très peu probable à moyen terme au vu des projets en cours de réalisation; ii) d’une détérioration
des résultats de la BHS par une augmentation des défaillances de son portefeuille de clients et/ou par un manque
de maîtrise des charges d’exploitation en phase de croissance de l’activité ; iii) de la perte de parts de marché
sur son marché local ; ou iv) de difficultés de BHS à se conformer aux nouvelles normes que sont Bâle II/III
et le Plan comptable bancaire révisé.
A titre de référence, WARA estime que la probabilité d’occurrence des scénarios favorables est égale à celle des
scénarios défavorables à moyen terme, ce qui signifie en d’autres termes que la notation actuelle de BHS
contient autant de possibilités de rehaussement que de risques d’abaissement, loin de la contrainte qu’impose
le plafond national au Sénégal, que WARA maintient à A.
La notation de contrepartie de BHS bénéficie de 2 crans de support externe. Comme l’indique le tableau
ci-dessous, le support externe est de nature systémique, eu égard au fait que BHS est considérée par WARA
comme une banque investie d’une mission d’intérêt général, de service public et de politique économique, à
savoir le financement de l’immobilier au niveau national et de l’habitat social en particulier. En cela, l’importance
systémique de BHS est élevée, tandis que la propension au support de l’Etat sénégalais (i.e. sa capacité et sa
volonté de soutenir les banques susceptibles de rencontrer des difficultés) est considérée par WARA comme
moyenne. BHS peut donc bénéficier au maximum de 3 crans de support externe. WARA octroie 2 crans de
support externe en raison de la participation minoritaire (17,74%) de l’Etat du Sénégal dans le capital de la BHS.
Notation Intrinsèque NI BB+
Support parental
Identité du parent -- --
NI du parent NIP --
Importance Stratégique I-Strat --
Facteur de Support Externe - Parental FSE.P --
Notation Intrinsèque Ajustée NIA BB+
Support systémique
Importance Systémique nationale I-Syst nat Elevée
Propension au Support PS Moyenne
Facteur de Support Externe - Systémique national FSE.Sn +2
Importance Systémique régionale I-Syst reg Non
Facteur de Support Externe - Systémique régional FSE.Sr --
Notation de Contrepartie NC BBB
Au demeurant, dans le cas de BHS, la matrice de Support Systémique National se présente comme suit,
justifiant les 2 crans de support externe :
Facteurs environnementaux
Environnement macroéconomique
L’environnement macroéconomique est marqué par une tendance de
croissance qui repose principalement sur le secteur primaire, une population
relativement pauvre, et un déficit de compétitivité
Il s’agit d’attirer les investissements étrangers indispensables au
développement du pays, aujourd’hui tributaire des investissements
domestiques
Le Sénégal demeure un pays agricole, peu compétitif mais qui subit des réformes
structurelles afin de réaliser pleinement son potentiel dans la mise en œuvre du Plan
Sénégal Emergent (PSE). La structure du PIB sénégalais par secteur suggère une
tertiarisation avancée de la valeur ajoutée du pays. Ce constat a priori doit être fortement
nuancé : i) la part du secteur tertiaire dans la production réelle est surévaluée par l’inclusion de
la contribution du secteur public ; ii) une partie importante du PIB tertiaire et secondaire, sans
doute plus du tiers, est indirectement liée au monde rural ; et enfin, iii) bien que nominalement
l’agriculture et la pêche ne représentent que 18% du PIB, le secteur primaire emploie
directement et indirectement 64% de la population active et contribue au moins pour la moitié
au secteur informel. L'agriculture du Sénégal est caractérisée par la prédominance des cultures
commerciales que sont l'arachide, le coton et la canne à sucre. En outre, le mil, le riz, le maïs
et le sorgho sont les cultures alimentaires et vivrières, exploitées à plus petite échelle. Cela dit,
le Sénégal est un importateur net de produits alimentaires, en particulier le riz, qui représente
près de 75% des importations de céréales. Seules 5% des terres sont irriguées, faisant du
Sénégal un territoire d’agriculture pluviale de subsistance. De plus, une large partie du Sénégal
se trouve sujette à la sècheresse caractéristique de la région du Sahel, avec des précipitations
irrégulières, des sols généralement pauvres et des invasions acridiennes récurrentes. Compte
tenu de cette structure économique et de la faible productivité du secteur primaire et de ses
corollaires agro-industriels et de services liés, la compétitivité hors prix de ce pays est limitée.
La parité fixe avec l’euro, une devise forte, ne permet pas non plus au Sénégal de bénéficier
d’une compétitivité-prix. Cependant, ces deux dernières années, la croissance économique –
au-dessus de 6% - est tirée en partie par le secteur primaire grâce aux bonnes conditions
météorologiques, à l’amélioration de l’irrigation et aux efforts des autorités visant à améliorer
la qualité des semences. Par ailleurs, l’accélération récente des exportations — qui devraient
augmenter (en volume) de 8 % par an au cours des cinq prochaines années — a été tirée par
les produits chimiques (en particulier les phosphates) et les produits agricoles (en particulier
l’arachide). Malgré cela, le classement du Sénégal au titre de l’indice de compétitivité du Forum
Economique Mondial est passé du 92ème rang en 2010 au 112ème en 2018 mais reste le 11ème
pays africain sur 35 pays.
découvertes de pétrole. En gros, le Sénégal devra poursuivre les réformes visant à améliorer la
résilience de l’économie, la solidité institutionnelle et la transparence. Cela dit, la croissance
sénégalaise n’est pas suffisamment riche en emplois : selon les statistiques officielles, le taux
de chômage était de 17% en 2017 pour la population de 15 ans et plus.
Environnement opérationnel
L’environnement opérationnel sénégalais est caractérisé par une stabilité
démocratique avérée et la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent (PSE)
Le PSE commence à porter ses fruits, en contribuant à une croissance
supérieure à 6,5% pour la deuxième année consécutive
Le secteur bancaire y affiche des performances satisfaisantes
Le Sénégal a in fine renforcé sa position en tant que l’une des démocraties les plus
abouties et les plus stables d’Afrique sub-saharienne. Etant donné que les élections
présidentielles auront lieu en 2019, une marge de manœuvre pour accélérer les réformes
nécessaires existe. Pour éviter un risque de paralysie politique et faire avancer les réformes, des
efforts doivent être déployés pour forger une coalition pour le changement propre à surmonter
les obstacles que constituent les intérêts catégoriels.
La stratégie globale de l’Etat sénégalais pour résoudre la problématique de l’énergie
vise à i) accroître la capacité de production, ii) réduire les coûts en diversifiant les
sources de production et en améliorant la gouvernance et le cadre réglementaire, iii)
renforcer le réseau de distribution, notamment par l’électrification en zone rurale, et
iv) améliorer la prestation des services et accroître l’utilisation de sources d’énergie
renouvelables. Des progrès ont été accomplis récemment dans tous ces domaines grâce à des
investissements tant publics que privés. En 2016, l’offre d’électricité a augmenté de 280 MW,
dont 14% d’origine solaire produite par le pays. La production continue de s’accroître depuis
2017, les sources d’énergie renouvelables représentant plus d’un tiers de la nouvelle
production, l’objectif à long terme étant que 20% de la production totale d’énergie soit
d’origine renouvelable. Ainsi, l’Etat a défini et met en œuvre un programme de mix énergétique
avec l’injection de plus de 1000 MW dans le réseau électrique à l’horizon 2025. L’industrie et
le commerce, en cas de succès de ce programme, devraient considérablement réduire l’écart
entre la croissance potentielle et la croissance constatée, à telle enseigne qu’aujourd’hui, le taux
d’utilisation des capacités de production reste inférieur à 70%. Améliorer la production
d’électricité ainsi que sa fiabilité, et augmenter les capacités de raffinage sont des enjeux
cruciaux, mais des processus lents. Enfin, la corruption est encore perçue comme élevée, et la
bureaucratie comme contraignante. Avec la baisse du prix du baril de pétrole, les subventions
au secteur de l’énergie ont cessé en 2016. Cette manne a servi à financer un programme
d’investissement en infrastructures en milieu rural supporté par le PNUD. L’investissement
du secteur privé a contribué à porter le taux d’électrification des ménages dans les zones rurales
à plus de 30%, même si le coût de l’électricité pour les consommateurs dans les zones difficiles
à atteindre, essentiellement les régions rurales pauvres, est plus élevé que dans les villes. Des
mesures sont prises pour répartir équitablement les prix de l’électricité dans l’ensemble du pays
par des subventions croisées.
Les projets en cours donnent la priorité au monde rural, plutôt que de surinvestir dans
de grands projets iconiques voire somptuaires. Aussi le Sénégal a-t-il reçu l’aval du FMI
pour la conduite de son plan de réformes ; en juin 2015, le FMI a autorisé un nouveau
programme d’assistance économique sur trois ans, dont les objectifs sont i) l’achèvement d’une
croissance durable et inclusive, ii) la stabilité macroéconomique avec une politique fiscale
prudente, iii) le renforcement soutenu et la réforme des institutions gouvernementales de
l’Etat, et iv) la constitution d’un capital humain fort et d’une protection sociale avérée. La
croissance est projetée forte dans le secteur primaire grâce aux bonnes conditions
météorologiques, à l’amélioration de l’irrigation et aux efforts des autorités visant à améliorer
la qualité des semences. Le phosphate, le raffinage de pétrole et les services de transport
connexes devraient aussi alimenter cette croissance.
La découverte de gisements de pétrole et de gaz au large du Sénégal ouvre des
opportunités, mais présente des défis. D’après les premières estimations, les réserves de
pétrole et de gaz pourraient être importantes. La production de gaz pourrait démarrer dès
2020-21, et celle de pétrole deux années plus tard. En attendant qu’une entreprise
internationale réputée fixe un calendrier et des objectifs de production, la production et les
recettes de pétrole et de gaz n’ont pas encore été intégrées dans le cadre macroéconomique.
Cette découverte est certes susceptible d’avoir un effet positif sur le secteur de l’énergie et sur
l’économie en général, mais il sera fondamental de prendre des décisions stratégiques, qui vont
de l’opportunité de créer une capacité de raffinage à l’élaboration et l’application du régime
fiscal approprié, pour relever les défis que présente la découverte de ressources naturelles.
L’habitat fait partie des leviers prioritaires retenus dans le Plan Sénégal Emergent
(PSE) pour porter la croissance dans les dix prochaines années. Ce choix se justifie par
le potentiel de croissance de l’habitat et par le fait qu’il est le seul levier à contribuer directement
à la soutenabilité sociale des réformes. Il se justifie aussi par le souci d’apporter enfin une
réponse structurelle à la demande de logements des Sénégalais. Le PSE, modèle de
développement lancé depuis 2014, ambitionne de relever tous les défis concernant le logement.
Les tendances observées sont favorables à l’atteinte de cet objectif, à l’opposé des politiques
initiées dans le passé. Pour cela sont promus de nouveaux pôles de développement, de
nouveaux pôles urbains, bien aménagés, dans un cadre de vie attractif, avec une dimension
sociale soutenue, accompagnés d’infrastructures structurantes dans les domaines de l’industrie,
de l’agriculture, des transports et d’autres services avec des universités, lycées, écoles,
structures de santé et d’administration. Un tel modèle concerne tout le Sénégal. Il est en
cohérence avec les autres projets du PSE, le PUDC et l’Acte 3 de la décentralisation. Dans les
prochaines années, le gap entre l’offre et la demande de logements sera résorbé. Aujourd’hui,
ce modèle est illustré par le pôle urbain de Diamniadio qui est une nouvelle ville avec les
infrastructures suivantes : 40 000 logements, parc industriel, deuxième université de Dakar,
résidences universitaires, cité administrative avec des sièges de ministères, hôpitaux,
infrastructures pour accéder aux services sociaux de base, centre de conférence Abdou Diouf,
centre international d’échanges (foire), hôtels, stade, centre commercial, lieux de culte, espaces
verts, etc. D’autres pôles urbains, comme ceux du Lac Rose, de Diass et de Bambilor, vont
s’ajouter à la nouvelle cité de Diamniadio. Les BTP représentent 10,8% du PIB au Sénégal.
Les investissements dans l’habitat ont des effets d’entraînement sur l’économie et la société.
L’habitat social est identifié par son faible coût d’accès. Il est réservé aux ménages disposant
de revenus modestes. La pertinence de l’investissement dans l’habitat est avérée dans la mesure
où l’habitat a le plus grand coefficient d’emplois et de stimulation de l’économie locale. En
outre, la construction de logements contribue à la réduction de la pauvreté et donc à la
soutenabilité sociale des réformes du PSE. Cette soutenabilité est indispensable à la réussite
des réformes. Soulignons qu’une lecture trop rapide des difficultés des pays africains s’est
focalisée sur les aspects financiers, notamment dans leurs dimensions budgétaires et de crise
des paiements. Ainsi, la récurrence de la question sociale et de la pauvreté a été reléguée au
second plan. D’où l’échec des réformes dans ces pays. Les principaux acteurs de l’habitat au
Sénégal sont les Ministères, la SICAP, la SN-HLM, les collectivités locales, la BHS, la Caisse
des Dépôts et Consignations, les fonds roulant pour l’habitat social, les promoteurs privés, les
bailleurs de fonds, les ONG, les coopératives d’habitat, les opérateurs étrangers en partenariat
public-privé et les émigrés.
A fin 2017, le réseau bancaire de l'UEMOA a continué de se consolider, pour s'établir
à 125 banques. En 2016 (dernière année de statistiques exhaustives de la BCEAO),
l'activité a été globalement bien orientée sur les marchés des capitaux de l'Union. Au
niveau du marché monétaire, l'encours cumulé des avances sur les guichets de la Banque
Centrale s'est établi à 3 000 milliards de FCFA à fin décembre 2016, contre 2 570 milliards à
fin décembre 2015, soit une progression de 430 milliards (+16,7%). Sur le marché
interbancaire, le volume des prêts s'est situé à 381,5 milliards à fin décembre 2016 contre 310,7
milliards en décembre 2015. Au niveau du marché régional de la dette publique, l'encours
global des titres publics est ressorti à 8.621,4 milliards (14,8% du PIB) à fin décembre 2016,
contre 6.388,5 milliards (12,2% du PIB) un an plus tôt. Au cours de l'année 2016, la Banque
Centrale a poursuivi l'exécution des chantiers engagés, en vue d'un meilleur financement des
économies de l'Union, notamment à travers la promotion du crédit-bail, du capital-
investissement et de la finance islamique. Elle a œuvré pour le renforcement de la stabilité du
système financier, en particulier avec l'implémentation des dispositions de Bâle II et Bâle III
dans l'Union, et ses actions visant à renforcer la résilience face aux situations de crise.
Au titre des activités, entre décembre 2015 et décembre 2016, l'évolution du système
bancaire de l’Union a été caractérisée par une croissance des ressources et des emplois
de 9,6% et de 16,8% respectivement. Les ressources des établissements de crédit se sont
établies à 24 385 milliards à fin décembre 2016 contre 22 242 milliards en décembre 2015,
enregistrant ainsi une hausse de 2 143 milliards. Cette évolution est liée à un accroissement de
1 776 milliards (+9,5%) des dépôts et emprunts, de 259,0 milliards (+19,0%) des diverses
ressources et de 108,0 milliards (5,2%) des fonds propres nets. Les emplois se sont accrus de
3957 milliards (+16,8%). Cette évolution est impulsée par la hausse des crédits (+1.874,9
milliards ; +12,6%) et des autres emplois (+2.081,8 milliards ; +24,0%). Les crédits à moyen
et long terme ont progressé de 1 316 milliards (+20,9%) et, les crédits à court terme de 527,0
milliards (+7,0%). S'agissant des autres emplois, les titres de placement et les immobilisations
financières ont augmenté de 1 595 milliards (+27,6%) et de 169,0 milliards (+17,2%) pour
s'établir respectivement à 7 378 milliards et 1 154 milliards. Le déficit de trésorerie des banques
et établissements financiers s'est creusé de 1 814 milliards, pour se situer à 3.151 milliards à fin
décembre 2016, en liaison avec un accroissement plus accentué des emplois par rapport aux
ressources. Cette situation a induit au cours de la période sous revue, un recours plus important
des établissements de crédit aux concours monétaires de l'institut d'émission. La qualité du
portefeuille des banques et établissements financiers à caractère bancaire de l'Union s'est
améliorée au cours de la période sous revue. En effet, les taux brut et net de créances en
souffrance sont ressortis respectivement à 13,9% et 5,3% contre 15,6% et 6,5% en décembre
2015. Au plan prudentiel, sur la base des données disponibles au 30 juin 2016, les fonds
propres effectifs cumulés de l’ensemble du système bancaire de l’UMOA se sont chiffrés à
1.536 milliards, dont 1.454 milliards pour les banques. Les risques pondérés sont évalués à 15
457 milliards, dont 98,4% sont portés par les banques. Il en ressort un ratio moyen « fonds
propres effectifs sur risques » pour l'ensemble du système bancaire de 9,94%, pour une norme
minimale fixée à 8,0%, en hausse de 0,31 point de pourcentage par rapport à celui enregistré
à fin décembre 2015. Environ 79% des établissements de crédit respectent ce ratio. Par ailleurs,
au 30 juin 2016, 81% des banques et établissements financiers à caractère bancaire respectaient
la norme de liquidité, contre 76% à fin décembre 2015, soit une hausse de 5,0 points de base.
Au total, sur le plan prudentiel, la situation du système bancaire de l'Union au regard de la
norme de solvabilité a connu une légère amélioration à fin juin 2016, en rapport avec une
augmentation des fonds propres plus rapide que celle des risques pondérés. (Source BCEAO)
Au Sénégal en 2017, 25 banques (23 en 2016) et 4 établissements de crédit (3 en 2016)
se font concurrence sur un marché en pleine croissance. Le marché bancaire sénégalais
portait un total d’actifs de 6 436 milliards de FCFA à fin 2016, qui a sans doute passé la barre
des 7 000 milliards en 2017. Sa clientèle y déposait 4 180 milliards de FCFA, pour des fonds
propres agrégés de 622 milliards de FCFA. Les crédits s’y élevaient à 3 367 milliards à la même
date. C’est un marché très concurrentiel mais bénéficiaire, puisqu’en 2016 son bénéfice net
s’est élevé à 66 milliards de FCFA, soit 10,6% de ses fonds propres et 1,0% de ses actifs. Cela
dit, les banques sénégalaises continuent de porter à leurs fonds propres un report à nouveau
agrégé négatif de -26 milliards de FCFA, renvoyant à des années difficiles dans le passé.
A fin 2016, BHS y occupe une place significative avec 7,6% de part de marché en crédit
(5ème), 4,9% de ses actifs (6ème), 5,2% de ses dépôts (7ème) et 7,8% de ses fonds propres
(3ème). BHS est une banque considérée comme systémiquement importante par WARA (cf.
notre section, plus bas, consacrée aux facteurs de support externe) non pas tant à cause de sa
taille, somme toute relativement modeste, mais en raison de son caractère public, de sa mission
d’intérêt général et de son statut d’instrument de politique économique, en facilitant l’accession
à la propriété immobilière (vital pour le Sénégal) avec comme particularité le financement de
l’habitat social.
Environnement règlementaire
Le marché bancaire régional est convenablement régulé
Coefficient de liquidité Actifs liquides/passifs exigibles Min 75% 108,77% 134,20% 135,38% 153,69% 146,41% 158,74% 162,25%
Contrôle des crédits liés Montant des concours / FPE Max 20% 23,29% 27,94% 24,64% 10,02% 10,25% 8,99% 8,18%
Contrôle des immobilisations et participations Actifs immobilisés / FPE Max 100% 13,73% 22,75% 20,17% 11,56% 8,38% 8,63% 6,70%
FPE (mn FCFA) Fonds propres effectifs Min 10,000m FCFA 35 140 28 232 27 018 46 298 44 401 43 066 40 856
Conforme
Non conforme
WARA note cependant que : i) la sous-région n’applique pas encore les normes de fonds
propres réglementaires dites de Bâle, ni dans sa première, ni dans sa deuxième, ni dans sa
troisième version ; les normes de fonds propres sont propres à la sous-région et rapportent les
Fonds Propres Effectifs au Total des Risques Retenus. WARA note toutefois la volonté du
régulateur communautaire de faire évoluer ses règles prudentielle à travers l’adoption à
l’horizon 2018 des règles de Bâle dans ses versions 2 et 3, à la faveur de leur adoption en juin
2016 par Conseil des ministres de l’UEMOA; ii) les banques de la sous-région ne sont pas
tenues d’appliquer les normes comptables internationales mais les normes comptables
régionales, notamment le Plan comptable bancaire (PCB) qui a connu une révision en 2016
pour une première application en 2018, ce qui favorise la comparaison intra régionale des
bilans, mais rend difficile toute comparaison internationale ; enfin, iii) la quantité
d’informations quantitatives et qualitatives publiquement disponibles dans les rapports
annuels des banques est insuffisante du point de vue de WARA ; notamment, les informations
relatives aux niveaux de concentration sectorielle, géographique et par contrepartie manquent
cruellement, ainsi que celles inhérentes aux gaps de maturité et chocs de taux ; les informations
qualitatives quant à la qualité des actifs sont souvent inexistantes.
La règlementation bancaire a connu une évolution notamment par la prise en compte
des normes de Bâle 2 et Bâle 3. Cela s’est traduit par l’adoption d’un nouveau Plan
comptable bancaire révisé entré en vigueur le 1er janvier 2018, d’un nouveau dispositif
prudentiel par Décision n° 004-08-2016, entré en vigueur depuis le 01/01/2018. Nous avons
aussi l’adoption de nouvelles circulaires qui entrent en vigueur le 02/07/2018 et qui sont
relatives :
Facteurs qualitatifs
Positionnement stratégique
Une banque de référence dans le financement du secteur de l’immobilier…
…qui demeure limitée en taille et en diversité de produits comparé à une
banque universelle
troisième position quant au capital. Compte tenu de son bon niveau de liquidité, son total bilan
se place en sixième position. Enfin, eu égard à sa bonne rentabilité, BHS se positionnait à la
cinquième place en termes de performance financière à fin 2016, sachant qu’en 2017 nous
observons une progression du résultat net de 8,9%.
Montant 2017 Montant 2016 Part de marché Rang 2016
BHS
(mn FCFA) (mn FCFA) 2016 (sur 26)
Actifs 346 792 318 410 4.9% 6
Crédits 276 495 260 162 7.6% 5
Dépôts 247 567 219 166 5.2% 7
Fonds propres 44 133 48 336 7.8% 3
Résultat net 6 153 5 793 8.8% 5
crédits supérieurs à ce montant relèvent de la compétence du comité de crédit qui est composé
de six administrateurs. Après approbation, en couverture du risque, la banque requiert une
hypothèque de 1er rang et les garanties d’assurance nécessaires. Dans le cadre de la nouvelle
réglementation Bâle 2 et 3, BHS a mis en place une nouvelle Direction du Contrôle Permanent
et de la Conformité. En l’occurrence, la gestion du risque de marché devrait être prise en
charge par la Direction des Finances et de la Comptabilité. Tandis que les risques opérationnels
devraient être suivis par la Direction de la Conformité et du Contrôle Permanent. Cependant
en ce qui concerne les risques de marché, les procédures d’organisation et de suivi ne sont pas
encore mises en place à l’heure actuelle. Les risques de liquidité sont gérés au quotidien par le
Département de la Trésorerie rattachée à la Direction Financière et Comptable qui, en
fonction de la nature des besoins, peut recourir au marché monétaire, au marché interbancaire
ou solliciter une ligne de financement auprès des bailleurs en fonction des conditions de prêt.
Une cartographie des risques est en cours de finalisation de même que la mise à jour des
procédures. WARA considère que cette approche fragmentée du contrôle des risques rend
difficile leur pilotage au niveau central.
Facteurs financiers
Rentabilité
BHS affiche une bonne rentabilité globale en première lecture
Cependant, WARA observe que la très bonne marge d’intermédiation de la
banque est grevée par une détérioration de l’efficacité opérationnelle et par un
coût du risque élevé
BHS affiche une bonne rentabilité, comme le montrent le ratio de rentabilité sur fond
propres (13% en moyenne sur 2016 et 2017) et celui rentabilité des actifs (1,9%). Le
retour sur capitaux propres de la BHS est de 14,3% en 2017 contre 12% en 2016, soit une
hausse de la rentabilité de 3%. Le résultat de l’exercice 2017 ressort avec un bénéfice net de
6,3 milliards de FCFA, soit une hausse de 8,9 % par rapport à 2016 qui avait clôturé avec un
résultat net de 5,8 milliards de FCFA.
La banque excelle dans l’obtention de ressources peu coûteuses, ce qui lui permet de
proposer des taux d’intérêts bas par rapport à la concurrence tout en maintenant une marge
d’intermédiation solide : dépôts de la clientèle, plan épargne logement, conventions avec les
sociétés de la place pour des dépôts à terme à taux nul, l’intérêt non perçu servant à bonifier
les taux d’intérêts des crédits immobiliers pour les agents de ces sociétés. A titre d’exemple le
ratio dépôts clientèles / total dépôts s’élève à 89% en moyenne sur les cinq dernières années.
En outre, BHS compte étendre sa recherche de financements auprès des instituts
internationaux qui financent le développement à des taux très bas.
En revanche, les coûts d’exploitation ont progressé plus rapidement que les revenus
d’exploitation au cours des cinq dernières années, conduisant à une détérioration du
coefficient d’exploitation (ratio qui mesure l’efficacité opérationnelle d’une institution) :
Une meilleure marge couvre des charges en hausse. On observe que sur la période 2013-
2017, la marge d’intermédiation de la banque sert principalement à financer la hausse des coûts
d’exploitation (conséquence du développement du réseau d’agences) et le coût du risque
(conséquence du profil risqué de la clientèle principale que sont les promoteurs et
fonctionnaires). Ces deux composantes consomment à elles seules 50% de la marge brute
réalisée sur la période.
Liquidité
La liquidité est sous tension ces trois dernières années
Le refinancement reste déséquilibré
Comme toute banque spécialisée dans le financement hypothécaire, BHS fait face à
un gap de maturités important : ses emplois sont par définition longs, tandis que les
ressources disponibles sur le marché sont souvent courtes ; lorsque leur maturité s’allonge,
leur concentration augmente et leur coût s’accroit. La gestion actifs-passifs de BHS, à l’instar
de toute banque spécialisée, notamment dans l’habitat et le logement, est un exercice difficile
et fastidieux, eu égard à la rareté des ressources longues et bon marché, générant un risque de
transformation important.
Ce gap est illustré dans le tableau ci-dessous : on observe que depuis 2015, le coefficient
de couverture des crédits à moyen et long terme par des ressources de maturité équivalente est
en dessous de la norme réglementaire fixée par la BCEAO.
Par conséquent, BHS présente un profil de liquidité tendu. Le coefficient de liquidité est
passé de 154% en 2014 à 109% en 2017, illustrant le fait que la liquidité a été le principal levier
de la gestion actif/passif. Résultat : à fin 2017, le portefeuille de créances de BHS représente
112% de sa base de dépôts clientèle et 80% de son bilan tandis que ses actifs liquides captent
seulement 12.5% de son bilan. A titre de comparaison, en 2016 au Sénégal, les créances
représentent 63% du bilan et les actifs liquides 57,5% du bilan des banques. WARA note
cependant une évolution positive en ce qui concerne les ressources collectées notamment
grâce aux dépôts qui augmentent de 25 mds de FCFA ou +12% en un an (233 mds de FCFA
en 2017 contre 208 mds de FCFA en 2016).
Capital
Les ratios de fonds propres respectent les normes règlementaires
En revanche, ils se détériorent depuis 2015
C’est donc un facteur neutre de notation
Les fonds propres restent robustes. En effet, le levier financier (i.e. le ratio des fonds
propres comptables rapportés au total des actifs) s’élevait à 13,2 % à fin 2017, dans la moyenne
du secteur. Mais en incluant les passifs contingents, c’est-à-dire hors bilan, ce ratio passe à
8,46%. En outre, la qualité des fonds propres parait robuste, tant ils sont composés
exclusivement de ressources capitales de premier ordre, sans recours à la dette subordonnée.
18,5% 17,1%
17,9%
17% 17,9%
15% 15,8%
14,6% 13,2%
13%
11% 11,7%
9%
7%
2013 2014 2015 2016 2017
Fonds propres "Tier 1" / Actifs pondérés par les risques Levier financier = Capitaux propres / Actifs (%)
Au sein de BHS, les risques de conformité réglementaire des fonds propres semblent
limités. Si un ajustement par les risques est pris en compte et si les fonds propres sont corrigés
pour n’en retenir que la composante ‘Tier 1’, alors le ratio de fonds propres selon un calcul de
WARA proche de la méthodologie de Bâle I s’élève à 9,46% à fin 2017, contre 13,3% à fin
2016. Cette approche signale plusieurs orientations a priori : i) compte tenu du niveau
relativement élevé de risque encouru, et capturé par les ratios élevés de CS au cours des trois
dernières années, BHS souhaite optimiser l’utilisation de ses ressources, émanant
principalement des dépôts clients, pour maintenir, voire accroitre, des parts de marché et
mettre en avant sa connaissance du secteur de l’immobilier, tout en développant ses activités
de banque universelle, pour gérer au quotidien les risques de concentration inhérents à toute
banque purement domestique ; ii) BHS devrait procéder à un renforcement de son capital
pour continuer de financer sa croissance et sa conquête de parts de marché compte tenu de la
forte augmentation des activités dû à la construction de pôles urbain (dont les résultats seuls,
bien que grevés d’un montant relativement faible de distribution de dividendes –environ 33%–
ne suffisent pas à consolider suffisamment les fonds propres) et pour se constituer une réserve
de fonds en vue des changements prévus en matière de normes prudentielles sous régionales
(passage à Bâle 2/Bâle 3).
Les comptes de BHS sont établis selon les normes comptables régionales, dites Plan comptable bancaire de
l‘UEMOA.
Notes:
1. Actifs à rendements = Créances interbancaires + Titres + Créances sur le clientèle
2. Passifs à rendements = Dépôts de la clientèle + Dettes interbancaires + Emprunts + Dette surbordonnée
3. Marge nette = Intérêts perçus / Moyenne des actifs à rendements - Intérêts payés / Moyenne des passifs à rendements
4. Marge relative d'intérêts = Marge d'intérêts / Moyenne des actifs à rendements
5. Coefficient d'exploitation = Charges d'exploitation / Produits d'exploitation
6. Total des dépôts = Dépôts de la clientèle + Dettes interbancaires
7. Actifs liquides = Caisse + Créances interbancaires + Titres
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