Cours Hydrologie Mme SERHIR
Cours Hydrologie Mme SERHIR
Cours Hydrologie Mme SERHIR
L'hydrologie est l'une des sciences les plus anciennes, mais son évolution a été extrêmement lente
dans l'histoire de l'humanité. On peut expliquer cette lenteur par le fait que l'épanouissement
d'une discipline est toujours fonction des besoins du moment et des problèmes particuliers que
peut causer son ignorance. L'hydrologie a été, en fait, l'une des dernières disciplines à être
incorporée à un programme de formation universitaire. En effet, c'est seulement en 1912, que le
professeur H.W.King offrit, à titre expérimental, le premier cours d'hydrologie à l'université de
Michigan. Le véritable essor de l'hydrologie a commencé à partir de 1930. Le développement
agricole, industriel et social des dernières années et la croissance démographique accompagnée
d'une amélioration notable du niveau de vie ont obligé ingénieurs et planificateurs à penser
sérieusement à l'éventualité d'une pénurie d'eau à plus ou moins court terme. A mesure que les
besoins nouveaux exigeaient des volumes d'eau de plus en plus grands et que la pollution
industrielle faisait son apparition, réduisant ainsi les disponibilités hydriques, les gens comprirent
qu'une étude approfondie de cette ressource était urgente afin d'assurer et de planifier son
utilisation de façon optimale et rationnelle pour les années à venir.
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CHAPITRE I
5- Le Bilan hydrologique
D’une façon large , L'hydrologie a été définie par « la science qui étudie les eaux
terrestres, leur origine, leur mouvement et leur répartition sur notre planète, leurs propriétés
physiques et chimiques, leurs interactions avec l'environnement physique et biologique et
leur influence sur les activités humaines. »
Cette définition est très générale car elle couvre un très grand nombre de branches telle l’hydraulique
souterraine ou hydrogéologie , l’hydrologie fluviale , la météorologie , l’océanographie …, qui sont
actuellement enseignées indépendamment.
L’eau conditionne la vie et l’équilibre sur Terre. Les transformations de l'eau sous ses différents états
sont organisées dans la nature et comprennent différents processus.
L'ensemble de ces processus forme le cycle hydrologique. C'est un mécanisme naturel qui assure la
production de l'eau douce. C’est, en fait, un concept qui englobe les phénomènes du mouvement et
du renouvellement des eaux sur la terre tel que le schématise la figure 1-1 ci-dessous.
¾ Grâce à l'énergie solaire, l'eau s'évapore des plans d'eau (océans, lacs, rivières, retenues,...), de
la surface du sol humide, de la végétation (transpiration des plantes).
¾ Cette vapeur d'eau contenue dans l'atmosphère est transportée sur de grandes distances grâce
à la circulation atmosphérique générée par un déséquilibre hydrodynamique de l'atmosphère
duquel résultent les vents.
¾ L'élévation d'une masse d'air humide permet le refroidissement général nécessaire pour
l'amener à saturation et provoquer la condensation de la vapeur d'eau sous forme de
gouttelettes constituant les nuages, en présence de noyaux de condensation.
¾ Puis la vapeur d'eau, transportée et temporairement emmagasinée dans les nuages, est
restituée par le biais des précipitations aux océans et aux continents sous forme de pluie,
neige, grêle, rosée,...
Cette précipitation est perdue pour tout usage utile à l'homme lorsqu'elle tombe sur les
mers et océans. Cependant elle joue un rôle primordial à toute forme de vie lorsqu'elle se
produit sur les continents. Et les phénomènes suivants en découlent :
¾ Une partie de l'eau issue des précipitations est interceptée par la végétation. Une portion sert
à remplir les dépressions de surface du sol (stockage Superficiel ) . Ces quantités retenues
sont souvent groupées sous le terme "rétention de surface". Les volumes d'eau servant à
ces fins finissent par s'évaporer pendant ou après la pluie et sont donc perdus à tout usage
utile à l'homme.
¾ Dès que la pluie atteint le sol, l'infiltration se produit : c'est la pénétration de l'eau dans
les sols perméables. La portion infiltrée sert à augmenter l'humidité du sol au bénéfice de
la végétation ou chemine vers les couches plus profondes pour alimenter la réserve d'eau
souterraine : figure 1-2
Prof N.SERHIR -EHTP- -4- Chap1 : cycle et bilan hydrologiques
Figure 1.2 Les processus du cycle hydrologique
¾ Les quantités d’eau absorbées par le sol et par le couvert végétal sont restituées à
l'atmosphère par transpiration des plantes et évaporation des sols . On désigne
conventionnellement ces pertes par L'évapotranspiration .
¾ L'eau non restituée à l'atmosphère migre sous forme :
d'écoulements de surface rapides (fleuves, rivières), transitant parfois par des
zones de stockage naturels (étangs, mares) ou artificielles (retenues, barrages) ;
Selon le sol et les conditions initiales d'humidité, il existe une capacité d'infiltration maximale qui ne
peut être dépassée même si la source d'eau est illimitée au niveau de la surface. Donc si la pluie se
produit à un taux qui dépasse cette capacité d'infiltration, le surplus s'accumule en surface et s'écoule
au gré des pentes : c’est l'écoulement de surface Hortonien aussi appelé écoulement par
dépassement de la capacité d’infiltration.
Ce ruissellement fait monter le niveau de l'eau dans les lacs et les cours d'eau qui absorbent ainsi
temporairement une partie du ruissellement pour satisfaire cet emmagasinement.
d'écoulements souterrains lents intervenant après infiltration.
Ces eaux sont souvent stockées en profondeur dans des réservoirs constitués de roches poreuses et
perméables formant les aquifères.
Une telle représentation du cycle hydrologique est nécessairement simplifiée et idéalisée. Il faut
réaliser que tous ces phénomènes se produisent simultanément et à des taux variables dans le temps
et que certains sont intermittents. Le problème posé est donc essentiellement non permanent et très
complexe.
Le cycle de l’eau constitue un équilibre dynamique complexe qui met en jeu des quantités d’énergie
très importantes. L'énergie solaire, à travers le rayonnement solaire, entre dans les différents
domaines où se produit le cycle de l'eau : l'atmosphère, l'océan et la lithosphère. Un transport
d'énergie et de masse a lieu , d'une part, entre l'Océan et l'atmosphère ,et d'autre part ,entre la
lithosphère et l'atmosphère . Un transport de masse et d'énergie a lieu dans l'océan lui-même.
D’autres facteurs interviennent, à des degrés plus ou moins importants, dans le mouvement de l’eau
dans la nature :
• L'énergie thermique du soleil produit une circulation de l'air dans l'atmosphère, en raison du fait
que la surface terrestre est réchauffée de façon inégale.
• La force de gravité est responsable des phénomènes de précipitations, de ruissellement,
d'infiltration et de courant de convection.
• L'attraction solaire et lunaire est à l'origine des marées et des courants marins.
• Les différences de pression atmosphérique occasionnent les déplacements horizontaux de l'air.
Les vents sont eux-mêmes responsables du mouvement des couches superficielles dans les lacs et
les océans.
• Les forces intermoléculaires dans le sol provoquent les phénomènes capillaires ainsi que la
viscosité et influencent donc la vitesse d'écoulement.
• Finalement, l'homme agit aussi directement dans le processus du mouvement et de
transformation de l'eau. Son action peut conduire à une meilleure gestion de cette ressource
naturelle, mais elle peut aussi causer de nombreux problèmes, notamment en perturbant le cycle
hydrologique, tant au niveau quantitatif que qualitatif.
En effet, L’ensemble de la communauté scientifique est d’accord sur le principe que l’équilibre
actuel est très fragilisé par des perturbations naturelles et d’autres d’origine anthropique humaines
.
Pour les perturbations naturelles, ce sont essentiellement les variations de l’activité solaire ou
encore l’activité des volcans.
Pour ce qui est des perturbations humaines, elles sont de plus en plus nombreuses :
• Les hommes ont multiplié les barrages hydroélectriques qui perturbent les systèmes
fluviaux, en réduisant les apports aux océans. Au barrage d’Assouan, les apports d’eau et de
sédiments sont maintenant insuffisants.
• Les détournements d’écoulement interbassins : de bassins excédentaires vers des bassins
déficitaires.
Prof N.SERHIR -EHTP- -6- Chap1 : cycle et bilan hydrologiques
• L’assèchement des grands marais et des zones humides, le drainage et l’irrigation
agricole
• Les grandes déforestations équatoriales. L’Amérique du Sud a perdu 40% de ses forêts
originelles, l’Asie du Sud-est environ 45% et l’Afrique équatoriale et centrale environ 65%.
Ce qui débouche à des modifications du climat localement.
• L’extension des zones urbanisées, dont la perméabilité est beaucoup plus faible qu’à l’état
naturel, donc il y a une accentuation des crues et des étiages.
• Les grands aménagements des cours d’eau, les canalisations pour supprimer les zones
d’inondations, mais cela provoque des accentuations des vitesses de crues et des échanges
nappes/rivières.
La notion du cycle hydrologique est associée à un espace physique bien défini. Celle-ci conduit à y
établir un bilan hydrologique s'exprimant par un équilibre entre les apports et les sorties du système
et s'étalant sur une période de temps fixée.
Par rapport au système physique, il est d'usage de travailler à l'échelle d'un bassin versant. C’est le
champ spatial qui représente le cadre géographique dans lequel se déroule le cycle de l'eau dans la
lithosphère. Pour l'hydrologue, c'est le bassin versant défini par sa structure physique (surface, relief,
forme, pentes, géologie, couverture végétale- occupation des sols) et par sa capacité à stocker et à
conduire l'eau (réseau hydrographique, système aquifère) ainsi que par les quantités d'eau qui s'y
écoulent. (Entité structurelle définie en détail au chapitre 2).
Le temporel introduit la notion de l'année hydrologique. En principe, cette période d'une année est
choisie en fonction des conditions climatiques, ceci afin d'introduire les variations saisonnières des
réserves d'eau dans les nappes d’eau superficielle et souterraine. L’année hydrologique peut débuter à
des dates différentes de celle du calendrier ordinaire. Au Maroc à climat océanique, l’année
hydrologique débute au mois de septembre, celle des pays à climat de mousson (régions tropicales)
débute au mois d’Avril.
En vue de la gestion des ressources en eau d'un bassin, l’hydrologue est emmené à établir un
bilan d'eau ou budget d'eau (flux moyens annuels) pour chaque région géographique en liaison avec
les données physiques, climatiques, socio-économiques et de qualité des eaux recensées sur ce
bassin.
¾ Les apports d'eau reçus par le système peuvent être les précipitations (apports internes)
et/ou les importations de l’extérieur (infiltration pour une nappe souterraine).
Dans les apports internes, on peut avoir à distinguer entre les apports bruts constitués par les
précipitations totales observées, et les apports nets constitués par les précipitations effectives ou
nets qui sont effectivement entrés au système (précipitations moins l’interception).
Les apports d'eau d'origine externe correspondent aux volumes d'eau des affluents du cours d'eau à
l’amont du système défini ou des nappes souterraines, dépendamment de la nature du système
physique étudié (recharge artificielle d’une nappe, lâchers d’un barrage de stockage vers un
compensateur).
¾ Les sorties intègrent tous les flux sortant du système : évaporation, évapotranspiration
réelle, infiltration, écoulements à travers une section donnée de la rivière ou de l'aquifère,
lâchers contrôlés (si elles existent) pour des utilisations humaines (irrigation, pompage,
production électrique).
On conclut alors que l’établissement du bilan en eau d'un bassin versant, sur une période de temps
donnée, suppose que l’on puisse estimer les quantités d'eau qui y entrent et qui en sortent.
Dans le cas d’un bassin versant topographique, sans ouvrage de stockage à l’exutoire, Le bilan
hydrologique peut s’exprimer schématiquement par la relation :
P = E + Q + I+ U + dS
P : précipitation E : évaporation + évapotranspiration réelle
Q : écoulement par l’exutoire , U : Utilisation humaine contrôlée
I : infiltration et dS : variation de stock d’eau en surface
140 milliards de m3
118 Milliards de m3
EVAPO-TRANSPIRATION
22 Milliards de m3
RESSOURCES EN EAU
MOBILISABLES
18 Milliards de m3 4 Milliards de m3
EAU DE SURFACE Eaux souterraines
MOBILISABLE
Le Maroc dispose, selon le niveau de connaissance actuel, basé sur des résultats provisoires des
études récentes réalisées par les Agences des Bassins Hydrauliques et les Directions Régionales
Hydrauliques, d’un potentiel de ressources en eau naturelle, estimée en année moyenne à près de 22
Milliards de m3, réparti par bassin selon le tableau 1-1 :
Source : Débat National sur l’Eau– Plate Forme – Nov 2006
Tableau 1-1 :
Les températures sont également très contrastées dans l’espace et dans le temps ; elles peuvent
dépasser 50°C dans le Sahara pendant l’été et descendre en dessous de 0°C dans les zones
intérieures en hiver.
AL
RABA FE
OUJD
CASABLANC
EL
FIGUI
SAF
ERRACHIDI
MARRAKEC
OUARZAZAT
AGADI
LAAYOUN
SMAR
BOUJDOU
LEGEND
Supérieure à 800
de 600 à 800
de 200 à 400
Inférieure à 200
LAGWIR
La région concernée connaît des précipitations de l’ordre de 600 mm, et les mesures de l’évaporation
donnent une valeur moyenne annuelle de 202 mm.
Admettant qu’il n’y a pas de perte par infiltration, ni d’autre forme d’apport, calculer le volume d’eau
moyen annuel disponible dans cette retenue.
Le problème consiste à étudier le comportement hydrologique d’un bassin versant de 10 000 km²
en vue de construire un aménagement à deux réservoirs pour faire face à une demande en eau
importante. Il est prévu un barrage de stockage à l’exutoire de ce bassin. Les eaux stockées serviront
à la production hydroélectrique. Et on prévoit un barrage compensateur à l’aval du barrage de
stockage Son but sera de récupérer les eaux turbinées pour la production de l’électricité. Ces eaux
seront réutilisées pour l’AEP , l’irrigation et le maintien d’étiage .
Les eaux de l’aménagement sont destinées à alimenter des zones urbaines de 3 millions
d’habitants, l'irrigation de 100 000 ha en céréaliculture et la production énergétique à hauteur de 2 106
m3/jour. La consommation des céréales est de 5000 m3/ha/an. Le besoin des habitants de la ville est
de 100 litres/jour/habitant.
Un débit sanitaire de 50 litres/s doit être garanti dans la rivière en aval des barrages pour véhiculer
les pollutions et offrir un cadre environnemental propre.
¾ Pour cette année hydrologique, quel est le volume d’eau total écoulé à l’exutoire (en
Mm3) ?
¾ Quelles sont les pertes en eau dues à la combinaison des effets de l’interception,
l’évaporation , l’évapotranspiration réelle et l’infiltration (en mm).
¾ Calculer le coefficient de ruissellement (de l’écoulement) ?
¾ Calculer ces pertes par le bilan hydrologique, Sachant qu’il n’y a pas d’ouvrage de
stockage d’eau à l’exutoire du bassin et qu’il n’y a pas eu de variation de stock au cours
de cette année.
Exercice 1/
L'étude hydrologique d'un réservoir de 400 Km² de superficie, construit sur un cours d’eau
donné,
montre que le débit d'alimentation du réservoir est de 20 m3/s, et les lâchers pour consommation
est de 16 m3 /s. Si les grandeurs hydrologiques mensuelles mesurées au niveau de la région sont
9 pertes totale par infiltration de 25 mm
9 précipitation moyennes de 45 mm
9 évaporation moyenne de 105 mm
Estimer le changement mensuel d'emmagasinement dans le réservoir.
Exercice 2:
Dans un barrage de stockage de surface moyenne inondée de 50 000 ha reçoit une précipitation
annuelle de 500 mm et des apports d’écoulement annuel du cours d'eau de 100 Mm3. Le volume
annuel de turbinage de 80 Mm3 est récupéré dans un barrage compensateur à l'aval pour être
utilisé dans l'irrigation à hauteur de 50 Mm3 et en eau potable et industrielle à hauteur de 20 Mm3
La variation du stock dans le barrage de stockage à la fin de l'année est de 15 Mm3 .
On demande de déterminer:
9 le volume de l'énergie exclusive?
9 la hauteur de l'évaporation en mm?
9 la lame d’eau écoulée si la surface du bassin versant est de 4000 km²?
9 le cœfficient d’écoulement moyen annuel
Exercice 3:
Pour l’ année 2001 (une année = 31.6 106 sec) , les données suivantes sont disponibles pour un
bassin versant de 100 km2 : Précipitations = 1000 mm ; Evaporation et évapotranspiration réelle
= 500 mm ; Débit moyen annuel observé à l’exutoire du bassin est de 2.0 m3/s
a- Calculer la variation de stock ∆S dans ce bassin et en déduire le stock à disposition à la fin
de l’année 2001 en admettant un stock initial de 23.2 Mm3. Conclure .
b- L’année suivante , alors que les valeurs moyennes des précipitations et de l’évaporation et
évapotranspiration ont été sensiblement les mêmes, le débit moyen annuel a diminué.
Quelle est la conséquence sur ∆S ??.
Dans le cas où ce stock correspond à des réserves d’eau souterraines, Expliquer ce
phénomène
Précipitation :
Neige, pluie, grêle, etc.
Nuages et
condensation
S’évapore (Atteint la végétation)
- Interception - Nuages et
condensation
Atteint le sol
D
Déficit d’écoulement Ecoulement E
S’infiltre
Le complexe physique :
Bassin versant ou Bassin de drainage
1/ Définitions et limitation d'un bassin versant
Applications
Introduction :
Les problèmes pratiques en hydrologie tel que la construction d'un barrage, l'aménagement d’une
région hydraulique… concernent en général une étendue de surface limitée dans laquelle le projet
va être réalisé. De même l'analyse des composantes du cycle hydrologique est effectuée sur une
unité géographique restreinte caractérisée par sa structure qui est définie par certains paramètres
tel que l'importance des apports naturels, la spécificité de la végétation existante, des
caractéristiques topographiques, géologiques, et aussi géographiques.
Il convient donc de délimiter cette unité géographique et de présenter les formules et méthodes
qui permettent d’évaluer ses paramètres.
L’exutoire d'un bassin est le point le plus en aval du réseau hydrographique par lequel passent
toutes les eaux de ruissellement drainées par le bassin.
La délimitation d’un bassin versant par rapport à un point d'un cours d'eau est donc
l’opération qui consiste à déterminer les surfaces qui contribuent à alimenter l'écoulement de ce
cours d'eau. Le bassin versant regroupe alors toutes ces surfaces qui, par ruissellement superficiel,
contribuent à l'écoulement au niveau de son exutoire.
Le bassin versant fonctionne alors comme un collecteur chargé de collecter les eaux de pluie , de
les restituer et les transformer en écoulement passant obligatoirement par son exutoire . Cette
transformation se produit avec des pertes d’eau qui dépendent des conditions climatologiques
régnant dans la région et des caractéristiques physiques , géologiques , de végétation… du bassin .
On délimite le bassin versant topographique par une ligne des partages des eaux reliant les
points les plus élevés ou crêtes. On se base alors sur la variation du relief (courbes de niveau ) et
sur la ramification du réseau hydrographique de drainage des eaux. On peut travailler sur des
cartes topographiques et/ou sur un modèle numérique de terrain avec les outils de ARCGIS
Il faut cependant conserver à l'esprit que l'alimentation d'un cours d'eau ne se fait pas uniquement
par ruissellement superficiel. Des écoulements souterrains guidés par le pendage des couches
géologiques (inclinaison des formations géologiques) les moins perméables ou par un réseau
karstique (formations sédimentaires calcaires ), s’il en existe , peuvent contribuer à l’écoulement
observé dans un cours d’eau.
Prof N.SERHIR - EHTP - -2 - Chap Bassin versant
Au cours des illustrations et applications réalisées en classe on illustrera le tracé d’une ligne de
partage des eaux selon les deux critères : courbes de niveau et réseau de drainage représentés sur
une carte topographique.
Un bassin topographique délimité sur une carte topographique peut être décomposé en plusieurs
sous bassins. Chacun pouvant être traité de façon indépendante au même titre que le bassin d'où
il est extrait, tel que montré sur la figure 2-2 ci-dessous du bassin Bouregreg de la zone d’action
de l’Agence du Bassin Hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia ( ABHBC) : figure 2-1.
Figure 2-2
Un bassin est un système qui reçoit des impulsions auxquelles il répond. Sa réponse dépend de
sa structure. Il s’agit de comprendre cette réponse appelée communément comportement
hydrologique, et qui consiste à évaluer comment (en termes de forme, volume et rapidité) le
bassin transforme les pluies reçues en un écoulement vers son exutoire
La réaction hydrologique d'un bassin versant à une sollicitation particulière (Figure 2.3) est
caractérisée par :
• Sa vitesse : temps de montée tm, défini comme le temps qui s'écoule entre l'arrivée de la
crue à l’exutoire et le maximum de l’hydrogramme,
Ces paramètres sont, d’une part, fonction du type et de l'intensité de la précipitation qui le
sollicitent (confier chapitres 3 et 4 ) mais aussi de paramètres caractérisant le bassin
versant d’autre part. Ces paramètres sont de différentes natures :relief , pentes , forme , sol ,
géologie , végétation .. D’une façon générale, on calcule deux coefficients caractéristiques de
l’état du bassin et influençant les écoulements qui y sont générés: le coefficient de ruissellement
et le temps de concentration du bassin ( paragraphe 4 de ce chapitre ).
La figure 2.3 fournit un exemple d'hydrogramme de crue résultant d'un hyétogramme donné. Le
hyétogramme est la courbe représentant la variation de la pluie précipitée en fonction du temps.
Les premières caractéristiques physiques du bassin qu’on doit mesurer sont sa surface et son
périmètre. Ils se mesurent par un planimètre et curvimètre respectivement. Avec le
développement des SIG, on utilise actuellement les utilitaires ArcView et autres sur ArcGIS .
Il est défini par le rapport de périmètre du bassin au périmètre du cercle ayant même superficie :
P P P : périmètre du bassin2(Km)
K = = 0.28 A : aire du bassin (Km )
G 2 πA A
Indice de forme de Horton :
Figure 2.4 :
Influence de la forme sur la réponse
d’un bassin
De nombreux paramètres hydrologiques comme par exemple les températures, les précipitations
varient en fonction de l'altitude. On note l'influence de l'altitude à 3 niveaux :
¾ au niveau du type et de l'intensité des précipitations
¾ au niveau de la répartition spatiale des précipitations
¾ au niveau de la valeur de la température
Il est donc du plus grand intérêt, pour l'hydrologue, de connaître la répartition des surfaces d'un
bassin versant, en fonction de l'altitude.
La courbe hypsométrique :
C’est une courbe où l’on représente l’altitude en fonction de la superficie. Celle–ci est
obtenue en mesurant les surfaces comprises entre certaines tranches d'altitude ou courbes de
niveaux.
La courbe hypsométrique se trace en représentant en abscisse le pourcentage de la
surface totale du bassin qui se trouve au dessus des altitudes portées en ordonnées .
Un exemple de courbe hypsométrique est donné à la figure 2-5 . Les valeurs du tableau 2-1 ont
servi à bâtir cette courbe .
le diagramme hypsométrique
On définit aussi le diagramme hypsométrique en représentant en abscisses la valeur de la
superficie partielle comprise entre deux tranches d'altitudes successives portées en ordonnées :
figure 2-6.
Ces courbes permettent de relever des altitudes caractéristiques du relief :
l'altitude médiane :
Elle correspond au point d'abscisse 50 % sur la courbe hypsométrique : h50% .
L’altitude minimale :
Se situe à l'exutoire du bassin qui représente son point de contrôle : hmin
l'altitude maximale :
C'est l'altitude la plus forte relevée au cours de la limitation du bassin, : hmax
point culminant du bassin.
Cette notion a été introduite par Roche et elle est utilisée pour pouvoir comparer le
comportement hydrologique de deux bassins.
Il s'agit d'une transformation purement géométrique en vertu de laquelle on assimile le bassin à
un rectangle ayant le même périmètre et la même superficie. De cette façon les courbes de niveau
deviennent des droites parallèles aux petits côtés du rectangle. L'exutoire se situe à l'un de ses
petits côtés.
Les dimensions du rectangle équivalent se calculent à partir des relations suivantes :
⎡ ⎤ 2
K A ⎢ ⎛ 1 . 12 ⎞ ⎥
⎧leq × Leq = A Leq = G
⎢1 + 1 − ⎜ ⎟
⎥
⎪⎪ 1 . 12 ⎜ K ⎟
⎢ ⎝ G ⎠ ⎥
⎨ Leq + leq = P / 2 ⎣ ⎦
⎪
⎪⎩ KG = 0.28 P / A ⎡ 2 ⎤
K A ⎢ ⎛ 1 . 12 ⎞ ⎥
l eq = G
⎢1 − 1 − ⎜ ⎟
1 . 12 ⎜ K ⎟ ⎥
⎢ ⎝ G ⎠ ⎥
⎣ ⎦
Lorsque K G ≤ 1.12 , le bassin a une forme circulaire et la transformation géométrique en
rectangle équivalent n'est plus réalisable, le bassin sera assimilé à un carré.
Leur connaissance est d'une grande importance car il est évident que les eaux ruissellent
d'autant plus que la pente des versants est grande, c'est ainsi qu'en montagne on rencontre, pour
une averse donnée, des crues plus importantes qu'en plaine où les pentes sont beaucoup plus
faibles .
h moy
Pente moy = 2 en m / km
L
L'indice de pente de roche est donc la somme des racines carrées des pentes moyennes de chaque
élément partiel compris entre deux courbes de niveau, pondéré par la surface partielle qui lui est
associée .
Pour éviter les valeurs extrêmes, L'IRD (Institut de Recherche et Développement en France ) a
proposé la définition d'un indice global de pente d'un bassin versant . il sert à classer le relief des
bassins .
où D
Ig = u
Leq
Du est la dénivelé utile :
Du = h5% - h95%
L'IRD a ainsi défini des groupes permettant d’apprécier l’importance des pentes :
Tableau 2-2 : Critères de classification des sous bassins par nature de relief
Indice de pente classique
L'indice de pente classique consiste à rapporter la dénivelé d’altitude entre les deux points
extrêmes du bassin à la longueur du bassin définie par la longueur du rectangle équivalent.
I classique = ( h max − h min )
L eq
P lu ie T em p s
D é b it
T em p s
ª La dénivelé spécifique
L’indice de pente global décroît pour un même bassin lorsque sa surface augmente.
La comparaison des pentes de bassins de taille différente se fait en se basant sur la dénivelé
spécifique qui dérive de la pente globale en la corrigeant de l’effet de la surface .
Ds = I g A
Le réseau de drainage se compose d'un cours d'eau principal et d'une série de tributaires
alimentant le cours d'eau principal . Ce sont les affluents secondaires , tertiaires... L'ordre d'un
cours d'eau x est une classification qui reflète la ramification du réseau. Il existe plusieurs
méthodes de classification et nous retenons celle de Schumm (1952) qui a pour base :
Tout cours d'eau sans affluent est d'ordre 1
Tout cours d'eau formé par la réunion de deux cours d'eau d'ordre x est
d'ordre x + 1
Le calcul de l'ordre dans un réseau hydrographique définit le chevelu du bassin qu'il draine .
Si n est l'ordre maximal du réseau, on dira que le bassin est d'ordre n .
ª Densité de drainage
Elle est définie comme le rapport de la longueur totale des cours d'eau permanents et temporaires
à la surface totale du bassin .
∑
n
Dd = Li A
i=1
¾ Graphiquement
Le calcul de Rc peut se faire sachant que la relation suivante a été établie entre Rc et Nx .
Nx = Rcn-x
où x est un ordre et n est l'ordre max
Nx est le nombre de tronçons de cours d'eau d'ordre x
Cette méthode graphique permet de vérifier l’exactitude des Nombres Nx obtenus par le
comptage. D’une façon générale, les deux approches de calcul sont à effectuer pour avoir une
meilleure estimation de ce coefficient.
Les réseaux hydrographiques sont toujours dendritiques, c'est-à-dire ramifiés comme les branches
d'un arbre : certains auteurs distinguent 3 principaux types de réseaux :
peuplier : le bassin versant nettement plus long que large, présente de nombreux
affluents parallèles et un rapport de confluence élevé, supérieur à 10 ;
pin: le bassin se caractérise par une concentration des confluences dans le secteur
amont d'où sort un tronc qui ne reçoit plus d'affluents importants. Le rapport
Cette organisation est très importante pour la formation des crues du cours d'eau principal.
Selon le type de géométrie du réseau, les crues des différents affluents confluent plus ou moins
rapidement dans l'espace et dans le temps. Elles se superposent plus ou moins les unes sur les
autres, ou au contraire se succèdent, les unes après les autres. Les risques de superposition
croissent du type peuplier au type pin parasol. Ceci est vrai pour les bassins qui sont globalement
affectés par un événement pluvieux.
Les trois types présentés dans fa figure 2-8 sont des types simples d’organisation de réseaux
hydrographiques.
L'histoire géomorphologique et la structure géologique sont à l'origine de réseaux d'organisation
plus complexe.
Le profil en long :
Il est représenté par une coupe longitudinale du cours d'eau suivant l'axe de l’écoulement. C'est
un diagramme réduit à une échelle convenable sur lequel on reporte les points (Xi , Hi) avec Xi la
distance d'un point i à l'exutoire et Hi l'altitude du fond du lit au point i . Il nous permet de
calculer la pente moyenne de l’écoulement.
Dans la représentation du profil en long, des ruptures de pentes peuvent être mises en relief .
Ce sont des accidents topographiques qui correspondent à de brusques augmentations de la pente
dans le cours d'eau (ensemble d'une chute ou cascade) .
Il faut noter que la connaissance de ces ruptures est particulièrement intéressante pour
l'établissement des aménagements hydrauliques.
Les profils en travers des rivières permettent de mettre en relief l'existence d'un lit mineur
d'écoulement et / ou d'un lit majeur correspondant au champ d’inondation.
Prof N.SERHIR - EHTP - - 14 - Chap Bassin versant
Le lit mineur : identifie l'espace compris entre les berges de la rivière et résulte d'une
adaptation naturelle, plus ou moins parfaite, de l’écoulement. On l'appelle aussi le lit
ordinaire de l’écoulement.
les lacs : les lacs sont des sortes de champs d'inondation particulièrement efficaces parce
que sans pente. Quand ils ont des dimensions importantes, ils ont un effet régulateur et
modérateur des crues.
C'est le facteur moteur qui détermine la vitesse avec laquelle l'eau va s'écouler pour se rendre à
l’exutoire. Parmi les méthodes que l'on rencontre, nous citerons les suivantes :
¾ La pente moyenne se calcule par la moyenne arithmétique des pentes relevées sur chaque
tronçon du profil en long du cours d’eau.
¾ Un calcul s'effectue aussi à partir du profil en long en déterminant une hauteur moyenne,
Hmoy, qui correspond à la surface sous la courbe du profil en long du cours d'eau divisée par
sa longueur totale L.
La pente moyenne est égale au rapport du double de la hauteur moyenne du profil divisé
par la longueur L.
2H
Pmoy =
moy
en m / km
L ( km )
ª La nature du sol
La nature du sol intervient sur la rapidité de montée des crues et sur leur volume. En particulier le
taux d'infiltration, le taux d'humidité, la capacité de rétention, les pertes initiales avant le début du
ruissellement, le coefficient de ruissellement Cr (cf paragraphe 4 ) sont fonction du type de
sol.
Deux caractéristiques du sol sont importantes: son état d'humidité et son taux de
perméabilité
L état d’humidité d’un sol est cependant très difficile à mesurer car très variable dans l'espace et le
temps. En hydrologie, on utilise souvent des indices caractérisant les conditions d'humidité
antécédentes à une pluie. Il en existe plusieurs et sont pour la plupart basés sur les précipitations
tombées au cours d'une certaine période précédant un événement. Ils sont généralement notés
IPA : Indices de Précipitations Antécédentes (cours Hydrologie Approfondie)
D’un point de vue géologique , la nature du sol dépend de :
ª La géologie du substratum
La connaissance de la géologie d'un bassin versant s'avère importante pour cerner l'influence des
caractéristiques physiographiques. La géologie du substratum influe non seulement sur
l'écoulement de l'eau souterraine mais également sur le ruissellement de surface. Dans ce dernier
cas, les caractères géologiques principaux à considérer sont la lithologie (nature des roches) et la
structure tectonique du substratum en sous sol .
L'étude géologique d'un bassin versant dans le cadre d'un projet hydrologique a surtout pour
objet de déterminer la perméabilité du substratum. Celle-ci joue un rôle important dans
l’explication du régime d'écoulement du bassin. En effet, elle intervient sur la vitesse de
montée des crues, sur leur volume et sur le soutien apporté aux débits d'étiage par les nappes
souterraines.
Les terrains perméables tels que les sables, les cailloutis non agglomérés, les calcaires, les
basaltes, les grès permettent la circulation de l'eau à travers les fissures . Celle-ci est d'autant plus
importante et rapide que les fissures sont profondes et larges .Les eaux ainsi infiltrées alimentent
les nappes souterraines au contact des couches imperméables. On assistera alors à une
modération des crues, l’infiltration étant favorisée par rapport au ruissellement qui lui sera
retardé.
La perméabilité du sol peut être mesurée de façon assez précise, soit en laboratoire, soit in situ.
En revanche, et à l’échelle d’un bassin versant, il est très difficile de définir la perméabilité de
façon précise, compte tenu de I’hétérogénéité des terrains rencontrés.
En particulier, la perméabilité dans le cas des petits bassins versants urbanisés ou en cours
d’urbanisation, est différente de la perméabilité des zones non urbanisées. Et de façon générale,
l’urbanisation se traduit par une diminution de la perméabilité du bassin versant, certaines parties
étant totalement imperméables (toitures, chaussées goudronnées, trottoirs en béton).
En effet , toutes les rivières transportent ou charrient des matières solides dont le débit est
fonction de la vitesse et du débit d'écoulement des eaux . La connaissance de ces débits solides
est très importante dans l'étude des réservoirs et prises directes d'eau pour l'alimentation des
usines (Les machines peuvent s'user si elles fonctionnent avec l'eau contenant de la matière en
suspension) . Ainsi l'érosion diminue la capacité de stockage d'une retenue d'eau et
diminue de la qualité de l'eau à cause de la turbidité .
La répartition spatiale des divers types de sol à l'intérieur d'un bassin versant est donc très
importante car elle permet de définir les zones de ruissellement élevés qui participent le
plus à l'écoulement direct (rapide) et les zones qui participent à l'écoulement retardé ainsi que la
situation des nappes souterraines.
ª Le couvert végétal
Il a une action très importante sur tout le processus de transformation des pluies en débits. En
effet, le pourcentage des surfaces de forêts et de cultures ainsi que leur nature et degré de
développement, interviennent pour conditionner la rapidité du ruissellement superficiel. Elles
favorisent l'évapotranspiration et l'interception et limitent le ruissellement puisqu'elles offrent une
plus grande rugosité à l'écoulement des eaux.
En particulier, les forêts jouent un rôle régulateur des crues et diminuent l'érosion hydrique .
La carte d’occupation des sols est un document de travail important pour l’hydrologue. Elle
permet de délimiter les zones de différente nature végétale et d’apprécier leur extension spatiale.
On peut en distinguer des zones couvertes de forêts, des prairies, des cultures générales ou de la
végétation désertiques. On peut en déduire un diagramme de répartition de la couverture végétale
en fonction de la surface.
La figure 2-9 à la page suivante présente la carte d’occupation des sols du bassin de Bouregreg
au Maroc
Prof N.SERHIR - EHTP - - 17 - Chap Bassin versant
Figure 2-9 : Périmètre = 598 km et Surface = 9574 km2.
II faut enfin remarquer que la couverture végétale dans un pays tropical varie considérablement
entre le début et la fin de la saison des pluies. Et que les activités humaines culturales finissent par
modifier les pentes de la surface du sol et sa nature et donc sa capacité d'infiltration et sa rugosité
à la surface.
Le coefficient de ruissellement est l’un des paramètres clés qui caractérise le comportement
hydrologique global du bassin versant.
Il est souvent considéré comme un paramètre constant. Cependant il est plus réaliste de
préconiser sa variation dans le temps au cours d’une pluie, le sol se saturant progressivement au
fur et à mesure que la pluie tombe. Dans des conditions de non humidité après une longue
période de sécheresse, il est faible puis croit pour atteindre une valeur limite une fois le sol saturé
d’eau. Les valeurs du coefficient de ruissellement dépendent donc de l’état d’humidité antérieure
des sols du bassin.
La littérature propose quelques valeurs indicatives de ce coefficient pour chaque type de sol et
très souvent, en rapport avec d'autres facteurs tels que la taille du bassin, la couverture végétale et
la pente et utilisation du terrain .
Des conditions expérimentales tenant compte de l’état de saturation préalable des sols sont
souvent recommandées.
Comme on peut le voir sur le tableau 2-4, les valeurs reflètent la capacité des sols à ruisseler en
fonction uniquement de la couverture du sol. On remarque notamment le très fort taux du
coefficient de ruissellement donné pour les routes et toitures car ces surfaces sont pratiquement
imperméables
Coefficients de ruissellement Cr
Topographie et Texture du sol
Végétation
Sablonneux Argile et Argile
Silt Compacte
BOISE
Presque Plat Pente 0- 5% 0.10 0.30 0.40
Valonneux Pente 5- 10% 0.25 0.35 0.50
Montagneux Pente 10- 0.30 0.50 0.60
30%
PATURAGE
Presque plat Pente 0- 5% 0.10 0.30 0.40
Valonneux Pente 5- 10% 0.16 0.36 0.55
Montagneux Pente 10- 30% 0.22 0.42 0.60
CULTURES DRAINEES
Presque Plat Pente 0- 5% 0.30 0.50 0.60
Valonneux Pente 5- 10% 0.40 0.60 0.70
Montagneux Pente 10- 0.52 0.72 0.82
30%
C =
∑ c r ,i a i
∑
r
a i
Le tableau 2-6 en annexe permet de déterminer aussi le
coefficient de ruissellement Il est recommandé pour la méthode rationnelle de calcul d’un débit
max généré par une pluie uniforme de durée au moins égale au temps de concentration .
En fait si on suppose une pluie uniforme de durée illimitée qui tombe sur un bassin ,le
débit rapporté à la surface du bassin (ou débit spécifique) va atteindre un palier de valeur max
au bout du temps de concentration tc .
La pluie théoriquement la plus pénalisante pour un bassin versant est donc celle dont la durée est
égale ou dépasse son temps de concentration. En effet, si la durée de la pluie est courte, la
totalité de bassin versant ne contribue pas en même temps au débit de l'exutoire.
Le temps de concentration est une caractéristique du bassin qui dépend essentiellement de la
superficie du bassin, des pentes, de la longueur et de la densité du réseau hydrographique.
On définit, dans ce cadre, les courbes isochrones qui représentent les courbes d'égal temps de
concentration sur le bassin versant. Ainsi, l'isochrone la plus éloignée de l'exutoire représente le
temps mis pour que toute la surface du bassin versant contribue à l'écoulement à l'exutoire après
une averse uniforme donnée .
• formule de Giandotti :
4 S + 1 .5 L
tc =
0 .8 H m
tc : Temps de concentration en heures
S: Surface du bassin en km2
L: Longueur du talweg (cours d’eau) le plus long en km
Hm : Dénivelé du talweg en m (différence entre l’altitude moyenne et son altitude min à
l’exutoire )
tc (h) = 0.1272 S / I
S : Surface du bassin en km2
I : Pente moyenne du talweg en m/m
(
tc ( h) = 0.868 × L / H 3
)0.385
Formule Espagnole :
0 . 77
⎛ L ⎞
t c ( h ) = 0 . 3 × ⎜⎜ 0 .25 ⎟⎟
⎝I ⎠
L : longueur du Talweg le plus long en km ;
I : pente moyenne du plus long Talweg en m/m
• La formule de Dujardin :
1 . 78 S 0 . 35
tc =
C 0 .2 I 0 .4
tc : temps de concentration en min
S : surface du bassin versant en ha
I : pente moyenne du talweg en m/m
C : coefficient de ruissellement
Prof N.SERHIR - EHTP - - 22 - Chap Bassin versant
• Formule de SOGREAH
0.35
t c = 0 .9 S
C 0.35 . I
Valeur de C
Nature de la couverture végétale Petits bassins de 0 à 10 ha présentant une Bassins moyens de 10 à 400 ha présentant une
pente de pente de
moins de de 5 à 10% de 10 à plus de moins de de 5 à 10% de 10 à plus de
5% 30% 30% 5% 30% 30%
Plates-formes et chaussées de
routes : cours............................................................ 0.95 " " " " " " "
Terrains dénudés, ou à végétation non couvrante......
Terrains déjà attaqués par l'érosion........................... 0.80 0.85 0.90 0.95 0.70 0.75 0.80 0.85
Labours frais.............................................................
Culture couvrantes, céréales hautes..........................
Terrains de parcours chiendent ras............................ 0.75 0.80 0.85 0.90 0.52 0.60 0.72 0.80
Petite brousse clairsemée..........................................
Praires......................................................................
Brousse dense, savane à sous bois............................ 0.70 0.75 0.80 0.55 0.30 0.36 0.12 0.50
Forêt ordinaire en futaie
Sous-bois touffus...................................................... 0.30 0.50 0.60 0.70 0.13 0.20 0.25 0.30
Grande forêt primaire................................................ 0.20 0.25 0.30 0.40 0.15 0.18 0.22 0.25
I/ Les précipitations
Introduction
I-1/ La mesure des Précipitations liquides
Pluviomètre et pluviographe à augets basculeurs
II/ L'évaporation/L’évapotranspiration
II-1/ Définitions
II-2 / Facteurs affectant l’évaporation et l’évapotranspiration
II-3/ Mesure et calcul de l’évaporation
II-4 / Calcul de l’évapotranspiration
V / L’écoulement
V-1/ Différents types d’écoulement
V-2/ Quelques définitions de base :
V-3/ Méthodes utilisées pour la mesure des écoulements
V-4 / Les crues
Exercices
I/ LES PRÉCIPITATIONS
On dénomme précipitations toutes les eaux météoriques qui tombent sur la surface de la terre, tant
sous forme liquide (bruine, pluie, averse) que sous forme solide (neige, grêle) et les précipitations
déposées ou occultes (rosée, givre).
Des éléments météo-climatologiques sont étudiés dans des cours de météorologie et expliquent les
processus de déclenchement des précipitations et les facteurs principaux qui l’influencent dont La
latitude , Le relief et la continentalité
Ce processus de formation de la pluie est expliqué de manière très pédagogique sur le site :
http://galileo.cyberscol.qc.ca/InterMet/precipitation/formation_precipitation.htm
D’autres connaissances peuvent être acquises sur : http://zebulon1er.free.fr/pluie.htm .
L’absence de pluies génère des périodes de sécheresse provoquant une diminution et un manque
des ressources en eau pour répondre aux besoins prioritaires tel que l’Alimentation en Eau
Potable (AEP) et l’agriculture . Il faut noter que cette diminution est suivie nécessairement d’une
augmentation des impacts de la pollution et dégradation de l’environnement. Leur excès
provoque aussi des inondations et de fortes crues destructrices des ouvrages hydrauliques , des
ouvrages de franchissement , de l’ infrastructure routière et de communication ,des pertes
agricoles et d’autres dégâts .
Il s’en suit que tout projet d’aménagement de bassins versants, tant en génie rural que en génie
urbain, nécessite la connaissance des précipitations et par conséquent leur mesure et suivi dans le
temps et l’espace .
La mesure est effectuée par deux types d'appareils : pluviomètre et pluviographe. Ces appareils sont
normalisés : les dimensions et conditions d'installation sont imposées par l’Organisation Mondiale de
la Météorologie pour pouvoir disposer des mesures comparables entre elles dans différents pays et
régions.
Les précipitations sont exprimées en lame d'eau précipitée (mm) (rapport de la quantité d'eau
précipitée uniformément répartie sur une surface). Ou en intensité (mm/h), exprimant la
vitesse de chute des précipitations.
la figure 3-1 ci-dessous présente le cas d'un pluviomètre type association, la hauteur d'ancrage est
indiquée à 1.50 m. Une hauteur de 1 m est aussi utilisée.
Figure 3-
1 : Pluviomètre Association
Le plus souvent, la lecture se fait soit tous les matins à 6h ( dans ce cas ,on appelle "pluie du jour j "
la pluie tombée entre 6h du jour j et 6h du jour j+1 ), soit à 6h et à 18h si la lecture se fait à raison de
deux fois par jour . ( voir schéma de lecture à la figure 3-2 ).
La précision de la mesure est au mieux de l'ordre de 0,1 mm. Au Maroc, toute précipitation
supérieure à 0,1 mm est considérée comme pluie effective
Fi
g u
r e
3-
2
:
A partir des pluies journalières , on calcule les modules pluviométriques mensuel, annuel et inter
annuel (moyenne arithmétique des modules annuels sur N années )
Il est constitué d'un double récepteur appelé augets ( A et B : fig3-4 ) . La pluie y est conduite
dans un entonnoir collecteur ordinaire. Le récepteur est fait en métal léger placé en équilibre instable.
Il est prévu que l'auget A se remplisse jusqu'à un certain volume fixé au préalable, l'ordre de 20g, Dès
lors un déséquilibre a lieu, ce qui entraîne un basculement de l'axe plaçant l'auget B en attente sous le
tube collecteur. Ce basculement provoque en même temps le déclenchement du dispositif enregistreur
formé par le tambour et plume inscriptible (figures 3-4 et 3-5). Alors qu'un auget se remplit, l'autre se
vide dans un récipient de grande dimension placé au bas de l'appareil. (figure 3-3 )
L'enregistrement permet de représenter un pluviogramme (figure 3-6). C'est une suite de "marches
d'escaliers" de hauteur correspondant au volume fixé, soit 0.2 mm si la surface réceptrice de la
collerette est de 1000 cm2 ou 0.1 mm si la surface réceptrice de la collerette est de 2000 cm2 .
Il faut noter que l'enregistrement ne se fait que si la pluie tombée est au moins égale au volume fixé
soit 20 cm3.
Les pluviogrammes enregistrés sont dépouillés pour en extraire des informations pluviométriques
exploitables. Le dépouillement se fait pour un intervalle de temps donné, dit de référence, pouvant
aller de quelques minutes (5 à 10) à quelques heures
Ces pluies partielles permettent de tracer les hyétogrammes et de définir l’intensité de pluie : fig 3-7.
En effet, dans l’analyse des données de pluie, la notion du temps est importante, celle de la hauteur
est insuffisante. Une pluie de 10mm tombée dans un bassin sur une durée de 24 h ne provoquera pas
la même réponse de ce bassin que si elle est tombée en une durée plus petite ou plus grande. On
définit alors l’intensité de pluie au temps t. Elle représente la lame d'eau tombée par unité de temps et
caractérise une énergie provoquée par la hauteur de pluie ∆P de durée, ∆t .
En particulier, dans l'étude et dimensionnement de certains ouvrages hydrauliques tel que les
réseaux d'assainissement des eaux pluviales en hydrologie urbaine, on considère plutôt la
notion d'intensité de la pluie.
L'intensité de précipitation
∆P
I= en mm / h ou mm / mn
∆t
Hyétogramme
L’ hyétogramme est la représentation, sous la forme d'un histogramme, de la variation de la pluie
dans le temps tel que présenté à la figure 3-7 ci-dessous. C'est donc un graphique chronologique où
l'on porte en ordonnée les pluies partielles en mm et en abscisse la période de temps du
dépouillement.
L'intensité maximale :
On relève aussi les intervalles pour lesquels on aura enregistré la plus grande hauteur de pluie . Le
rapport de cette hauteur ∆hmax à la durée ∆t considérée est l'intensité maximale de durée ∆t .
∆ h max
i max = en mm/h ou mm/min
∆t
Prof N.SERHIR – EHTP 6 Composantes hydrologiques
Conclusion
La mesure précise des précipitations est loin d'être aussi simple qu'il peut paraître au premier abord.
Un certain nombre d'incertitudes est à noter et dont on citera celles liées à la réception de la pluie
dans la collerette (déversement, jaillissement, évaporation), celles liées aux perturbations : effet du
vent et effet du site et de la distance au sol. Des erreurs humaines ou liées au fonctionnement du
pluviographe (mécanisme automatique d’enregistrement ou de vidange) peuvent entacher les séries
pluviométriques.
Il faut toujours avoir dans l'esprit que la pluie mesurée n'est pas la pluie réelle. Elle n'est
qu'une estimation, qu’on considère cependant comme un bon index.
Les archives pluviométriques regroupent, pour chacune des stations de mesure installées dans un
bassin donné et connus par leur coordonnées en X,Y et Z, les résultats suivants :
• La hauteur pluviométrique journalière, mensuelle, et annuelle,
• Les hauteurs normales ‘’ moyennes ‘’mensuelles, saisonnières et annuelles.
• Les moyennes et le nombre moyen de jours de pluie par mois, saison et année.
• Les cartes de la pluviométrie mensuelle et annuelle appelées isohyètes.
• Les intensités maximales de pluie par pas de temps de (5mn, 10mn, 15mn, 30mn, 1 h, 2h,
3h, 4h ,…, 12 h)
Les données des hauteurs des précipitations journalières sont publiées dans des brochures
paraissant trimestriellement. Des annuaires de pluie sont aussi établis et permettent de donner,
année par année, et station par station les totaux mensuels et annuels. Ce qui permet d’établir des
fiches pluviométriques par station.
Ces enregistrements sont stockés aussi dans une banque de donnée informatisée. Cependant, on
note qu'il n'y a pas généralement de dépouillement systématique des pluviogrammes.
Les données relevés sont en fait d'une grande importance pour la statistique climatique,
l’agriculture, la gestion et planification des ressources en eau et les projets de construction en
génie civil .
Ce sont des courbes d'égales pluviosités (annuelle ou mensuelle) reportés sur une carte dite carte
des isohyètes permettant d’estimer la précipitation en tout point du bassin.
Le calcul des isohyètes tient compte de la répartition spatiale des postes pluviométriques dans le
bassin ainsi que du relief que l'on connaît en tout point.
On peut tracer ces courbes en considérant une simple interpolation linéaire entre les différents
postes pris deux à deux.
Une méthode plus rigoureuse consiste à étudier les relations pluie relief aux différents points
d'observation de la pluie. Le calcul tient compte ainsi de la position en altitude de chaque poste
d’observation.
La Transpiration, est un processus physiologique par lequel l’eau s’évapore par l’intermédiaire
du couvert végétal. L’eau étant absorbée par les racines, est ensuite acheminée à travers les
canaux du système vasculaire jusqu’aux branches et feuilles où la transpiration a lieu.
Alors que L’ETM dépend de la culture considérée, de son stade de développement et des
conditions météorologiques, l’ETP ne dépend que des conditions météorologiques observées
et représente une demande climatique pour le sol de référence « gazon ».
Autre l’énergie solaire, le pouvoir évaporant de l’atmosphère est influencé par d’autres facteurs
qui sont de deux origines :
La qualité de l’eau influence aussi le taux d’évaporation d’un plan d’eau. A titre d’exemple, l’eau
saline s’évapore à un taux moindre que l’eau douce. Il a été constaté que lorsque la densité de
l’eau augmente de 1%, le taux d’évaporation diminue de 1%.
On peut estimer l’évaporation physique à partir d’une surface d’eau libre par des mesures directes
à l’endroit où elle se produit, par des méthodes empiriques basées sur des corrélations entre
l’évaporation et certains paramètres physiques ou atmosphériques facilement mesurables et par
des méthodes analytiques qui font appel au bilan hydrique étudié au premier chapitre de ce cours.
1. Mesure par les méthodes directes consistent à utiliser des instruments mesurant la quantité
d’eau évaporée dans un temps déterminé : les évaporomètres. On en distingue les bacs
d’évaporations utilisés par les hydrologues et l’évoporomètre de Piche, utilisé dans les
stations de météorologie.
le bac classe A, utilisé aux USA, placé au-dessus du sol, Cb = 0.70 - figure 3-8
le bac CGI 3000, utilisé plutôt en URSS, enterré, Cb ≅ 0.95 ;
Pour apprécier l’évaporation d’une grande surface (lac ou retenue) à partir d’un bac, on
introduit un facteur correctif Cb compris entre 0,6 et 1, tel que :
Elac = Cb . Ebac
En fait, l’évaporation est d’autant plus importante que la surface du plan d’eau est plus petite, la
masse d’eau s'y réchauffe plus rapidement.
Figure 3-8 : Bac classe A, Cb = 0.70 Figure 3-9 : Bac Colorado enterré
Cb = 0.78 à 0.80
L'évaporomètre de Piche :
La plupart de ces méthodes reposent sur des relations entre l’évaporation E à un endroit donné et
les facteurs atmosphériques qui y sont responsables .
Les coefficients empiriques des formules sont évalués par des mesures directes .
La grande majorité des relations empiriques sont établies d’après l’équation de DALTON :
E = K (ew – ea)
où E = évaporation en mm/mois,
ω = vitesse du vent en km/h,
C = coefficient variant entre 110 pour les lacs peu profonds et 80 pour les nappes d’eau
de grande profondeur.
ew peut se calculer à partir de la formule de MAGNUS , connaissant la température t,
exprimée en °C, de l’eau à la surface.
7.447 * t
t + 234.67
e ω ≅ es = 0.603 × 10 en Kpa
e
hr = a * 1 0 0
es
II-4 / Calcul de l’évapotranspiration
1) La méthode directe consiste à faire des mesures au moyen d’un lysimètre qui est un bac
cylindrique contenant un sol couvert de végétation, le contrôle des apports et des pertes se
faisant par pesée.
2) Les méthodes empiriques : La plupart des formules sont des formules établies sur un certain
nombre de bassins versants et destinées aux calculs d’irrigation.
Tm
ETP = .4 ( Ig + 50)
Tm + 15
ETP =Evapotranspiration potentielle mensuelle en mm d'eau
tm = température moyenne mensuelle, positive, en °C
Ig = radiation solaire globale en cal/cm2/jour
Si la radiation globale Ig n'est pas mesurée, on pourra l'évaluer à partir de la durée d'insolation
mensuelle h (en heures) par la formule suivante :
h
I g = I gA . 0.18 + 0.62
H
AVEC : IgA radiation globale théorique (en cal/cm2/jour)
H durée théorique d'insolation en heures/mois
Les formules suivantes permettent d'évaluer H et IgA dans les unités souhaitées en fonction de la
latitude( lat) en degrés et du mois .
i correspond au rang du mois (1 pour janvier, 2 pour février ...), la valeur dont on calcule le
cosinus est en degrés.
La formule de Turc est d'un emploi aisée et est réputée donner des estimations assez précises
à l'échelle mensuelle.
mois J F M A M J J A S O N D
K 0.73 0.78 1.02 1.15 1.32 1.33 1.33 1.24 1.05 0.91 0.75
0.70
La pluie retenue par la végétation est redistribuée en une partie qui parvient au sol et une autre
qui s'évapore. Elle peut se répartir en trois catégories :
1• Une partie est directement évaporée à partir de la plante: il s’agit donc de pertes au niveau
du bilan hydrologique : c’est ce que définit l’interception
2 • Une autre partie atteint le sol à travers l’écran végétal par égouttage de la végétation
• Une troisième partie enfin circule le long des branches et ruisselle sur les troncs avant
d’atteindre le sol. Ces deux dernières catégories constituent une précipitation différée, mais pas
une perte du point de vue hydrologique.
La quantité d'eau susceptible d'être interceptée varie considérablement. Si la végétation offre une
grande couverture végétale soit une importante densité végétale, la rétention d'eau peut atteindre
jusqu'à 30% de la précipitation totale pour une forêt mixte, 25% pour les prairies et 15% pour les
cultures. Et d’une façon générale, l’importance de l’interception est difficile à évaluer et est
souvent marginale sous les climats tempérés et méditerranéens, donc souvent négligée dans la
pratique.
D’une façon générale, le stockage d'eau se présente sous différentes formes. On peut distinguer
les types de réservoirs suivants :
Prof N.SERHIR – EHTP 13 Composantes hydrologiques
Les lacs et les plaines inondées (retenues de barrages ) sont des réservoirs où l'eau de
surface peut s’accumuler. Ils sont naturels ou artificiels, de volume et superficie pouvant
être très importants. Ils interviennent directement dans le bilan hydrologique par les
échanges d'eau avec le sol en favorisant l'évaporation à leur surface ou encore, en
retardant l'écoulement en rivière par laminage..
Les petites dépressions de surface qui se remplissent dès que l'intensité des
précipitations devienne supérieure à la capacité d'absorption du sol. Après l'averse, l'eau
emmagasinée dans ces dépressions s'infiltre dans le sol, ou est utilisée par les végétaux ou
encore s'évapore directement. Ces dépressions ne sont que de petits réservoirs
temporaires, qui peuvent cependant agir en provoquant un retard dans le démarrage du
ruissellement de surface.
Le sol et le sous-sol dans lesquelles l'eau est emmagasinée. C'est le stock d'eau
souterraine.
Les couvertures neigeuses et glaciaires qui constituent le stock d'eau sous forme solide.
En particulier, le stockage dans les petites dépressions est, tout comme l'interception, souvent
associé aux pertes. On les définit par la rétention de surface.
L'infiltration désigne le mouvement de l'eau pénétrant dans les couches superficielles du sol et
l'écoulement de cette eau dans le sous-sol, sous l'action de la gravité et des effets de pression.
La percolation représente plutôt l'infiltration profonde dans le sol gouvernée par les forces
gravitaires, en direction de la nappe phréatique. Le taux d'infiltration est donné par le volume
d'eau qui s'infiltre par unité de temps (mm/h ou m3/s).
La capacité d'infiltration appelée aussi le régime d'infiltration est la hauteur d'eau qui peut
s'infiltrer par unité de temps dans le sol et dans des conditions données.
L'infiltration est nécessaire pour renouveler le stock d'eau du sol, alimenter les eaux souterraines
et reconstituer les réserves aquifères. En revanche, en absorbant une partie des eaux de
précipitation, l'infiltration réduit les débits de ruissellement et amortit donc les crues.
L’infiltration est un processus qui varie dans l’espace, d’un sol à un autre, et dans le temps.
L’hydrologue américain HORTON, a effectué plusieurs essais sur plusieurs types de sol et sous
différentes conditions et a conclu que le processus d’infiltration suit un épuisement exponentiel
décroissant.
En effet, au début de l’averse, le sol présentant une capacité d’infiltration (d’absorption) initiale
égale à fo , va s’humidifier jusqu’à un certain temps, où il devient assez saturé pour ne pas
absorber toute l’eau précipitée. Un ruissellement se forme et l’infiltration tendra vers une valeur
limite minimale fc pouvant aller à zéro, fonction de la nature du sol à l’horizon et en profondeur.
Si au début de l'averse, le sol est dans les conditions les plus défavorables de manque d'eau, alors
fo représentera le taux d’infiltration maximum, égal à la capacité maximale d’absorption.
Prof N.SERHIR – EHTP 14 Composantes hydrologiques
Plusieurs modèles de calcul de l’infiltration existent. nous citerons le modèle de Horton qui
s’écrit :
f (t ) = f c + ( f 0 − f c )e − kt
Où k, fc et fo sont des caractéristiques empiriques qui ne dépendent que du sol où l’averse est
tombée et sont donc indépendants de cette averse.
k est une constante positive en h-1 et t le temps écoulé depuis le début de l’averse.
Ainsi on définit l'écoulement de surface Hortonien aussi appelé écoulement par dépassement
de la capacité d’infiltration. Il apparaît à partir du temps de submersion définie à l’instant où
l’intensité de la pluie dépasse la capacité du sol à absorber l’eau. L'écoulement de surface se
produit donc lorsque le taux d’infiltration devient inférieure à l’intensité des précipitations :
figure 3.11
2 Puis , f(t) < i(t) et l’eau ne peut pas s’infiltrer en totalité et s’écoule en surface. La différence
entre ces deux termes constitue la quantité d’eau écoulée
Pluie nette
Régime d’infiltration f
VI -3 / Application :
Remarques :
Notons que le processus d'écoulement Hortonien n’est dominant que dans les hauts des versants.
Dans le bas des versants, c’est généralement l’écoulement sur surface saturée qui domine. En
effet, le bas des versants favorise la saturation « par-dessous » du fait de la remontée possible de
la nappe qui est plus proche de la surface en fond de vallée, de la convergence des lignes de
courant et des pentes faibles…
En particulier, l’écoulement de surface sur surfaces saturées se retrouvent dans les bassins
versants composés essentiellement de forêts. L'écoulement de surface de type hortonien se
produit essentiellement sous les climats semi-arides, pour des bassins peu imperméables ou lors
de très fortes intensités pluviométriques.
Rappelons aussi que suite à une période de sécheresse prolongée, le sol devient sec et
compacté ; Ce qui limitera l’infiltration et favorisera l’écoulement de surface selon le processus
de Horton. L’eau arrivera plus rapidement au cours d’eau, et cela pourra provoquer des crues
rapides
Les débits observés à l’exutoire d’un bassin versant ,ou au niveau d’une station de mesure des
débits, sont constitués de trois types d’écoulement : l’écoulement de base , généré par l’échange
entre la nappe phréatique et le cours d’eau, l’écoulement hypodermique et retardé apporté par
l’écoulement de subsurface ainsi que de l’écoulement de surface direct de crue apporté par
l’apport pluviométrique
On définit le tarissement par la diminution régulière du débit qui correspond à la vidange lente et
progressive des stocks d’eau souterraine du bassin versant.
On parlera d’exoréisme lorsque l’écoulement va jusqu’à un océan et on parlera d’endoréisme
dans le cas où le cours d’eau s’écoule vers un lac intérieur.
De nombreux facteurs interviennent pour l’écoulement : la lithologie, les caractéristiques du sol,
l’occupation des sols ,et les activités humaines.
On parle de modules pour le débit moyen annuel, et on parle de modules interannuels pour les débits
moyens interannuels.
Exemple 1:
Le bassin Souss Massa ( Sud Maroc) d’une surface de 27880 km2 connait un apport moyen
annuel en eau de surface de 626 Mm3 qui varie entre un apport minimal de l’ordre de 35 Mm 3 et
un apport max de 2160 Mm3 enregistré en 1962-63.
(Réf : Débat national sur l’eau , Doc produit par l’Agence du Bassin Hydraulique Sous Massa )
Le module de ce bassin en année moyenne (= Apport en m3 / Nombre de seconde par année) est
alors : 19.8 m3/s, avec un maximum de 68 m3/s et un minimum de 1.1 m3/s
• Le débit spécifique Q’ : c’est l’écoulement que produit le bassin par unité de surface du
bassin, cela facilite les comparaisons des écoulements dans différents bassins de surface
différentes . Q’ = Q/surface bassin en L/sec/ ha (ou km2)
• La lame d’eau écoulée en mm: c’est le rapport d’un volume d’eau sur une surface. Elle donne
l’équivalent d’un débit mais exprimé en mm.
Dans le bassin de Souss Massa, la lame écoulée en année moyenne est 626 Mm3 / 27880 km2
soit 22.45 mm. La lame maximale est de l’ordre de 77.5 mm
On appelle hydrométrie l'ensemble des techniques de mesures des différents paramètres caractérisant
les écoulements dans les cours d'eau naturels ou artificiels et dans les conduites. Les deux variables
principales qui caractérisent l'écoulement sont :
• La cote de la surface d'eau libre, notée H et exprimée en mètre. Sa mesure concerne la
limnimétrie.
• Le débit du cours d'eau, représentant le volume total d'eau qui s'écoule à travers une
section droite du cours d'eau pendant l'unité de temps considérée. Sa mesure est du ressort
de la débitmétrie.
Le niveau d'eau dans un canal est facilement observable, mais n'est représentatif que de la section
d'observation et peut être soumis à des modifications dans le temps. Seule la variable débit reflète
physiquement le comportement du bassin versant, et peut être interprétée dans le temps et l'espace.
Des méthodes utilisées consistent en la mesure de la hauteur d'eau dans la section de contrôle ou en
l'exploration du champ de vitesse .Ce qui permet par l'intermédiaire d'une relation avec le débit
d'évaluer celui-ci.
Les méthodes "d'exploration du champ de vitesse" consistent à déterminer la vitesse de
l'écoulement en différents points de la section de contrôle , tout en mesurant la surface de la section
mouillée. Ces techniques nécessitent un matériel spécifique (moulinet, perche, saumon,
courantomètre...) et un personnel formé à son utilisation. Parmi les nombreuses méthodes
d'exploration du champ de vitesse, les jaugeages au moulinet et au flotteur .
Les méthodes ‘’de mesure de la hauteur d’eau’’ consistent en la lecture sur des limnimétres et/ou
l’enregistrement graphique, par un limnigraphe, des variations de la hauteur d'eau effectués au niveau
de la station hydrométrique.
Ne disposant pas d'une mesure directe et continue des débits, on passe de la courbe des hauteurs d'eau
Prof N.SERHIR – EHTP 19 Composantes hydrologiques
en fonction du temps H=f(t) (appelée limnigramme ) à celle des débits Q=f(t) (appelée Hydrogramme
) par l'établissement d'une courbe de tarage Q=f(H) : figure 3-14
Figure 3-14 :
Une crue se caractérise par sa forme , son volume , sa durée et la durée de ses phases ( phases de
montée ou de concentration , de la décrue et du tarissement ) ainsi que de sa pointe : figure 3-15.
Les durées les plus importantes définissant une crue sont :
• Le temps de base: représente la durée de l'écoulement de surface généré par le ruissellement de
surface soit donc depuis le moment de l’arrivée des eaux de pluie à la station de contrôle jusqu’à
l’arrêt de toute forme d’écoulement généré par l’apport de surface pluviométrique
• Le temps de montée : c'est la durée entre le début de la courbe de montée de l’hydrogramme et
sa pointe
Phase de la montée
mmmmmonmontées
Figure 3-15 : mntéemontée
Phase du tarissement
Prof N.SERHIR – EHTP 20 Composantes hydrologiques
IV / Conclusion sur le chapitre : Les étapes dans une étude en Hydrologie
L’étude du cycle de l’eau se base essentiellement sur le suivi continu de l’évolution spatio-
temporelle, tant quantitatif que qualitatif, des différentes composantes hydrologiques. D’une façon
générale, on doit passe par les étapes suivantes pour réaliser une étude en hydrologie :
• Phase hydrométrique de l’observation et collecte de données. Elle consiste en la mesure des
composantes du cycle de l'eau qui sont les variables aléatoires : précipitations, débits de cours
d'eau, évaporation, infiltration...
• Phase descriptive qui consiste en la description graphique ou numérique des processus
hydrologiques observés. On émet des hypothèses et procède par des techniques
d’échantillonnage pour extraire des résultats donnant un ordre de grandeur sur un processus
hydrologique observé donné ( exemple de la régionalisation des précipitations )
• Phase scientifique de traitement des données dans laquelle on utilise des outils adéquats plus
souvent des techniques graphiques et statistiques pour le contrôle et la prévision.
• Phase de modélisation (conceptuelle déterministe, empirique, probabiliste..) des processus
hydrologiques et dont l’objectif est d’étudier et comprendre le fonctionnement des systèmes
hydrologiques bassins pour en prédire et déduire le comportement afin de proposer des
programmes de gestion de ses ressources en eau et des projets d’aménagement pour la protection
contre les catastrophes naturelles . On gardera à l’esprit que un modèle restera toujours une
représentation simplifiée de la réalité complexe. En fait, les mécanismes régissant les processus
hydrologiques sont complexes ne survenant pas seulement les uns à la suite des autres, mais sont
aussi concomitants et interagissent entre eux
VI / Etude de cas :
Contrôle des données de pluie par la méthode du double cumul
Comblement par régression linéaire
Un examen attentif des bordereaux et fichiers de données peut permettre de détecter des anomalies
accidentelles « à l’œil ». C’est toujours nécessaire. Mais des méthodes graphiques et numériques plus
élaborées et des tests statistiques seront généralement indispensables pour mettre en évidence
l’existence d’erreurs systématiques et contrôler la fiabilité et l’homogénéité des données.
D’autres méthodes plus élaborées dont la méthode basée sur la régression linéaire entre données de
plusieurs stations régionales et la méthode de l’IDWA (Inverse Distance Weighted Averaging) sont
recommandées : aspects traités en TD
Le tableau 1 illustre ce problème de données manquantes
Année Sept Oct Nov Déc Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août
1970 M M M 117 250 16 189 325 95 25 M 0
1971 0 6 110 100 231 182 157 51 96 22 M 0
1972 39 M 23 52 102 54 79 1 50 M M 3
1973 M 10 11 269 46 99 72 195 11 12 M M
1974 M 19 19 M 99 102 198 58 32 12 M M
1975 0 6 23 162 53 126 97 129 73 0 1 5
1976 10 206 35 331 335 153 21 2 12 9 6 1
1977 0 74 47 198 129 167 51 162 114 24 M 0
1978 3 1 16 253 204 282 125 57 3 2 6 M
1979 0 162 50 32 55 34 91 50 137 4 M M
1980 25 77 196 43 8 19 82 166 66 6 M M
1981 6 6 0 268 110 117 50 100 6 1 3 0
1982 4 118 146 61 M 112 29 43 6 M M 0
1983 1 6 324 309 40 39 124 47 208 10 M M
1984 3 23 241 18 118 122 33 59 47 3 M M
1985 3 M 190 124 145 225 89 80 2 1 M M
1986 5 12 101 53 302 199 2 54 4 2 17 12
1987 2 55 119 167 167 28 33 57 30 8 M M
1988 M 88 123 33 66 179 76 121 18 0 2 0
1989 12 46 358 239 105 M 41 111 5 0 0 M
1990 3 93 108 213 5 172 179 38 4 14 M 3
1991 51 93 43 64 2 54 33 141 9 45 M 0
1992 3 89 7 54 26 24 62 147 96 2 M M
1993 35 164 191 15 88 149 0 63 18 0 0 0
1994 10 79 64 0 60 21 31 43 0 37 11 0
1995 14 0 104 254 551 84 83 98 166 16 M M
1996 47 113 92 549 250 M 1 64 12 16 3 14
1997 60 77 418 278 76 218 7 41 57 16 M 0
1998 44 12 M 94 96 61 28 12 23 0 M 0
1999 17 178 88 M M M 10 149 67 0 0 0
La méthode de simple masse : Elle consiste à représenter le cumul des pluies annuelles
enregistrées à la station à contrôler en fonction des années. La linéarité du graphique est un indice
d'homogénéité. L’hétérogénéité de la série se traduit par un changement de pente indiquant l’année
de l’hétérogénéité.
Principe de la méthode :
Il s’agit de comparer la tendance de la station étudiée par rapport à celle de la station témoin, en traçant
le graphe des données cumulées à la station étudiée par rapport aux données cumulées de la station
témoin.
La méthode est fondée sur le principe qu’ en l’absence d’anomalie, deux stations A , B , voisines et
régionales mesurent chaque année une pluviométrie annuelle dans un rapport sensiblement constant
d’une année à l’autre, que l’année soit sèche ou humide :
En conséquence les points M(i) de coordonnées les pluies cumulées calculées à chaque station A et B
jusqu’à l’année i sont pratiquement alignés .En revanche si une erreur systématique à la station étudiée
Soient 2 stations X et Y ayant fourni les pluies annuelles X (x1, ....... xn) et Y ( y1, ...... yn).
n et le nombre d'observations annuelles communes à X et Y, et soit X la station de base .
1. S’il n’existe pas d’anomalie dans la série Y alors la pente de la droite sera constante :
La série Y est alors homogène par rapport à la série témoin X ( figure 2)
9000
8000
7000
Cum-Tabouaz
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
0 1000 2000 3000 4000 5000
Cum-Anseg
2. Dans le cas où la série étudiée a été perturbée par une modification des conditions de mesures,
la droite de double cumul présentera une ou plusieurs points de cassures qui vont être mis en
relief par un changement de la pente de la droite. La figure 3 illustre ce cas.
La série Y contrôlée présente des hétérogénéités. Il faut procéder à son
homogénéisation .
10000
9000
8000
7000
B
Cum-Loug
6000
5000 Série1
4000
3000 A
2000
1000
0
0 1000 2000 3000 4000 5000
Cum-Ansg
Afin de minimiser l’influence des erreurs systématiques qui existeraient dans l’une ou l’autre des stations
jugées de référence (si plusieurs existent), il est préférable d’élaborer une station témoin par la moyenne
de ces stations.
La procédure générale d’homogénéisation des données par la courbe des doubles masses consiste à
comparer chaque station à la moyenne des autres, la corriger et ensuite corriger chaque station
successivement. Le processus est répété jusqu’à homogénéisation de toutes les stations.
Ainsi, on peut conclure que le choix d’un groupe de base exige au préalable la comparaison deux à deux
de tous les postes susceptibles d’être intégrés dans ce groupe. A défaut, on peut se contenter d’un poste
de base par région.
La procédure de correction des données de la portion du graphe non fiable se fait en prolongeant la
pente la plus fiable selon la formule :
majusté
Pcorrigé *P observé
m
observé
majusté est la pent ede la port iondu graphefiable
mobservé est la pent ede la port ion du grapheà corriger
Le graphe de la figure 3 indique trois tronçons linéaires avec deux points de cassure A et B
On calcule les pentes graphiquement du graphe des doubles cumuls .On a trouvé :
tronçon des données récentes s’étalant de 1991/92 à 2001/02 : m1=1.98
tronçon central s’étalant de 1986/87à 1991/92 m2 = 2.84
tronçon s’étalant de 1978/79 à 1986/87, la pente m3 est de l’ordre de m1.
Ceci justifie que la station a vécu des perturbations des conditions de mesure au cours de la
période 1986/87 à 1991/92
Prof N.SERHIR – EHTP -6- Contrôle et régionalisation des données de pluie
On doit donc corriger les données observées sur cette période seulement par :
Pcorr =(m1/m2) Pobservée
L’homogénéisation doit se faire après avoir comblé les lacunes ou l’insuffisance d’observations de
certaines stations en prenant en considération les observations sans lacune et de longue durée
effectuées en d’autres stations.
L’indice régional à l’année j se calcule, sur la période commune d’observation disponible entre
l’ensemble des stations de la zone par :
1 n Pi , j
Vj
n i 1 Pi
Pi , j pluie annuelle de l ' année j à la station i
Pi module int er annuel de la station i
L’approche est basée sur la technique du double cumul et consiste à comparer le cumul de la station à
contrôler par rapport au cumul des indices du vecteur régional ainsi calculé .
Le problème qui est posé est de déterminer à partir de valeurs des précipitations observées en un
nombre de points répartis de manière irrégulière sur un bassin versant donné, la valeur d’une
précipitation moyenne représentative des précipitations dans le bassin ainsi que la valeur de pluie en
tout point non instrumenté (non équipé d’un pluviomètre) de ce bassin.
Les méthodes les plus simples et les plus couramment utilisées sont les méthodes de calcul de
moyennes ou les méthodes d'interpolation des données pluviométriques collectées localement.
Les pluies sont caractérisées par une grande variabilité spatiale et temporelle. On notera que
L'hétérogénéité spatiale de la pluie est fonction de la variabilité du relief et du type de précipitations
.Des pluies convectives souvent de forte intensité peuvent intéresser une zone de superficie très
restreinte (averses estivales pouvant toucher les versants ouest de l’Atlas).
Par contre, les précipitations frontales, associées à d'importantes perturbations d’ouest sur l’Europe
occidentale et débordant largement sur le Maroc, peuvent concerner une région très étendue de
plusieurs centaines de km2.
L’interpolation consiste à chercher l'équation d'une fonction P= f(X,Y) qui s'ajuste le mieux aux
informations connues, puis à extrapoler les résultats de cette fonction à l'ensemble de l'espace étudié, de
telle manière qu'une seule valeur de P existe pour chaque X,Y.
Le principe donc de base de ces méthodes est invariant : c'est fournir des valeurs en des lieux
non échantillonnés.
Les méthodes d'interpolation sont nombreuses .Les plus sophistiquées font appel à des notions
mathématiques et statistiques rigoureuses, comme la méthode des splines ou le krigeage universel. Ces
méthodes ainsi que celle de l’IDWA ,sont largement utilisées et intégrées dans la plupart des systèmes
d'informations géographiques, tel que SIG- ARCVIEW qui permet la représentation d’un champ
physique sur une région définie par ses coordonnées géographiques (confier cours de SIG...)
La méthode de l’IDWA :
Elle consiste à pondérer les précipitations observées dans les stations voisines par l'inverse des carrés
des distances Di qui séparent ces stations avec le lieu ou l’on veut estimer la pluie.
P W i i
P X
1
Wi i
Di2 W i
i
Pi x, y dxdy
1
P
S
En supposant un réseau pluviométrique de n stations dans un bassin donné et connaissant les pluies Pi
(X,Y,t) relevées à chaque station i, on peut procéder par :
Elle convient notamment quand le réseau pluviométrique n'est pas homogène spatialement
(pluviomètres distribués irrégulièrement).
Cette méthode permet d’affecter à chaque pluviomètre une zone d'influence dont l'aire, exprimée en
% de l’aire totale du bassin, représente le facteur de pondération de la valeur locale mesurée. Les
différentes zones d'influence sont déterminées par découpage géométrique du bassin sur une carte
topographique suivant la démarche mentionnée ci-dessous (figure 4:
Les stations disponibles étant reportées sur la carte topographique de la région étudiée,
on trace une série de droites reliant les stations deux à deux, sans former d'angles entrants ,c'est
à dire qu'une droite entre une station i et une station j ne doit pas couper une autre droite entre
deux autres stations.
On trace les médiatrices de chacune de ces droites.
Les intersections de ces médiatrices forment un certain nombre de polygones, chacun associé
à une station donnée.
On mesure la superficie Si de chaque polygone associé à une station i.
Le calcul de la précipitation moyenne par cette méthode s'obtient par la relation :
P P
n
i i
i 1
n = nombre de stations
S S
n
i i
i
i 1
Si = superficie du polygone associé à la station i et Pi = précipitation enregistrée à la station i
i sont appelés coefficients de Thiessen
On conclut alors que la construction géométrique permet de déterminer les coefficients de Thiessen
qui ne dépendent que de la répartition spatiale des postes dans le bassin versant et ne dépendent
nullement de la pluie et sa durée.
Figure 4
Polygones de Thiessen
Application :
Sur le bassin versant ci-dessus, les pluies annuelles sur les 3 stations (A, B et C) sont respectivement de
1100, 1130 et 1015 mm .Les superficies des 3 polygones associés sont respectivement de 185 ha, 102 ha
et 48 ha.
La pluie annuelle moyenne sur le bassin versant calculée par la méthode de Thiessen est
de 1097 mm. Et par une simple moyenne arithmétique est de 1081.7mm
Les trois stations A, B et C se situent en dessous de 780 m alors que plus de la moitié du bassin se situe
à plus de 800m d’altitude. Or en milieu de montagne la pluie est fortement influencée par le relief
(gradient altimétrique fort, effet orographique…). Ce qui permet de conclure que ni la méthode des
polygones de Thiessen ni la moyenne arithmétique ne sont vraiment adaptée dans ce cas. Il y’a lieu de
faire recours à une méthode qui fait intervenir la dépendance entre le relief et les précipitations.
La méthode mixte
C'est une combinaison de la méthode de Thiessen et celle des isohyètes. Elle consiste à associer à
chaque polygone la précipitation qui s'est produite au centre de gravité du polygone. Cette précipitation
étant déterminée par le tracé des isohyètes.
Soit donc PGi, la précipitation calculée, au centre de gravité G du polygone associé à la station i,
fonction des isohyètes les plus proches de G. Et soit Si la surface du polygone.
La précipitation moyenne dans le bassin se calcule par :
PGi Si
1n
P
ST i 1
Cette méthode est plus rigoureuse mais plus difficile mettre en oeuvre.
▪ Le Hyétogramme moyen
Le déficit d’écoulement se définit par la différence entre la pluviométrie tombée sur un bassin et
la lame d’eau qui a transité par son exutoire. Sur une période de temps assez longue, le déficit
représente essentiellement les pertes dues à l'évaporation et l’évapotranspiration. Il peut être estimé
à l'aide de méthodes empiriques ou par des mesures .
D = P - Q en mm
Avec :
P la lame d’eau moyenne annuelle précipitée dans le bassin (en mm)
Q la lame d’eau moyenne annuelle écoulée (en mm) .
D le déficit moyen annuel en mm
Certains auteurs (WUNDT, COUTAGNE, TURC) ont relié le déficit d’écoulement à la
température moyenne annuelle et à la pluviométrie. Des expériences réalisées sur 254 bassins
versants situés sous tous les climats du globe ont abouti à la relation empirique de TURC qui
exprime la dépendance entre le déficit moyen annuel, la pluviométrie moyenne annuelle et la
température moyenne annuelle :
Formule de TURC
P :
D
0 .9 P / L
2
Formule de Coutagne
D P m.P2
Où m est un coefficient régional m= 1/(0.8 + 0.16 T)
Notons que la méthode de Turc permet de donner une estimation de l’écoulement en surface à
partir d’une simple connaissance de la température et de la pluviométrie.
En utilisant les données de précipitations annuelles enregistrées en deux stations P1 et P2 ainsi que
les valeurs obtenues pour une station de référence on vous demande de :
1) contrôler l'existence d'anomalies dans les lames précipitées annuelles aux stations P1 et P2
Données :
Année Référence P1 P2
[mm] [mm] [mm]
Méthodologie à suivre
1. Pour la station de référence, calculer la somme cumulée des lames précipitées X(t) de 1990 à
1971.
2. Démarche identique à 1) pour la station à contrôler Y(t).
3. Représenter graphiquement les couples (X(t),Y(t)).
4. Identifier la cassure de pente de la somme cumulée des précipitations, ainsi que la valeur des
pentes respectives.
5. En comparant avec le cumul de la station P1, il semble que la dérive de la station P2 se
produit entre 1971 et 1980.
6. Il faut multiplier le rapport pente "1990-1980"/ pente "1980-1971" pour corriger les valeurs
de la station P2 entre 1980 et 1971.
Résultats obtenus :
Les données des pluies annuelles enregistrées en deux postes pluviométriques Régionales A et B sont
présentées au tableau ci dessous .
On vous demande de :
1. Tracer la pluie annuelle en fonction des années pour chaque poste pluviométrique ;
3. Contrôler l'existence d'anomalies dans les données du poste A en appliquant les méthodes
suivantes :
la méthode du simple cumul ,
la méthode du double cumul en prenant comme poste témoin celui de poste B
Dresser les graphiques correspondants et analyser les résultats obtenus
L’évaluation du débit de projet d’un ouvrage résulte donc d’une étude hydrologique, mais aussi
d’une analyse socio-économique permettant de définir :
le coût de l’ouvrage et son entretien en fonction de sa capacité
les conséquences socio-économiques dues à l’inondation et à la destruction de l’ouvrage.
le coût de l’ouvrage ou tout simplement l’investissement augmente avec le degré de protection, alors
que, le coût d’entretien et d’exploitation ainsi que celui des dommages causés par une défaillance
diminue avec le degré de protection, c’est à dire avec la période de retour adoptée.
Le choix d’une période de retour convenable revient donc à trouver un optimum du rapport entre ces
deux composantes : investissement et exploitation d’une part et dommages d’autre part.
Si le coût de l’ouvrage ainsi que les frais d’entretien peuvent être facilement approchés, les autres
composantes de l’équation le sont difficilement . C’est le cas particulièrement des coûts supportés
par les usagers.
De telles analyses socio-économiques approfondies ne se font pratiquement pas et le choix de la
période de retour reste basé sur l’expérience et la tradition.
Au Maroc les ponts sont dimensionnés traditionnellement pour la crue centennale, les ouvrages
d’assainissement, moins important, pour la crue décennale , Les grands barrages pour la crue
décamillénaire et les petits pour la crue millénaire . Il est conseillé de se confier pour plus de détails
sur la période de retour et ses ordres de grandeur au chapitre sur le traitement statistique des données
hydrologiques .
Par analogie: dans la mesure où des données de bassins représentatifs sont disponibles.
Si tel n'est pas le cas et si les délais sont trop courts pour procéder à l'acquisition des informations
nécessaires, il faudra recourir à l'emploi des formules empiriques.
Si toutefois, l'ingénieur dispose des données pluviométriques à défaut des données de débit, il
pourra utiliser une formule de type rationnelle ou toute autre formule élaborée faisant intervenir
"l'information pluie" en plus des paramètres caractéristiques du bassin versant.
Dans le cas où l’ingénieur dispose simultanément des données de pluie et de débits, même
sous forme d'une courte série de mesures , il pourra procéder à l'analyse des relations "pluie -
débit" des événements enregistrés et mettre ainsi en oeuvre des méthodes plus sophistiquées de
calcul des débits de projet, telles que les méthodes statistiques, les régressions hydro
pluviométriques et la méthode du Gradex
On se base dans cette comparaison sur les paramètres qui définissent géométriquement et
morphologiquement le bassin : forme, pentes et indices de pente, paramètres du rectangle équivalent ,
caractéristiques du relief ,densité de drainage et rapport de confluence ainsi que des paramètres
climatiques , géologiques et pédologiques renseignant sur les types de précipitations, les perméabilités
des sols, la nature de végétation. Toutes ces informations sont capables d'aider l'ingénieur à
comprendre le comportement hydrologique du bassin et par conséquent son régime d'écoulement.
Les méthodes les plus utilisées au Maroc sont la méthode des débits spécifiques et la méthode
régionale de Francou Rodier .
On indice par A les données relatives au bassin jaugé et dans lequel une station hydrométrique a
fourni des données formant une base pour une étude statistique qui permettra de calculer le débit
QA(T) ;
Et par B les données relatives au bassin non jaugé et dont lequel on veut calculer le débit de
projet pour la réalisation d’un ouvrage hydraulique.
La méthode utilise une formule empirique régionale. La plus utilisée au Maroc est celle de Francou -
Rodier : K
S (1 )
Q 106 ( 8 ) 10
10
K est le paramètre de Francou Rodier. La méthode
consiste à transférer ce paramètre régional estimé pour un bassin jaugé, au bassin non jaugé concerné
par la détermination du débit de projet.
La deuxième étape du calcul consiste à utiliser la même valeur de K pour calculer le débit de crue
dans le bassin non jaugé de superficie SB . La formule de Francou Rodier est donc utilisée pour cette
extrapolation.
Plusieurs formules empiriques existent dans dans la littérature. On en citera les relations suivantes:
Formule de Fuller
Avec :
Prof N. SERHIR 4- Calcul Débit de projet
Qp = débit max pour la période de retour T en m3 /s ,
S = aire du bassin versant (km2)
q = moyenne des débits maxima de chaque année, calculée d’après les données
disponibles en m3 /s , Où
L1/ 2
Q(T) : débit max en m3/s de période de retour T.
S = Superficie du bassin versant en km2
Pan = pluie moyenne annuelle en m
L = Longueur du talweg principal en km
K = coefficient variant de 0.5 à 6 ( 0,5 pour les grands bassins et 6 pour les petits bassins )
a = coefficient variant de 20 à 30
Cette formule est basée sur les observations faites sur la région sud de la Californie où les terres sont
arides.
Q(T)= K x P(24h,T) x (S0.58) x (I 0.42)
Parmi les formules les plus utilisées faisant intervenir les précipitations et le temps de
concentration, nous citerons spécialement celle de Turazza: (formule Italienne) :
C H (tc , F )S
Qmax ( F )
3.6 tc
Prof N. SERHIR 5- Calcul Débit de projet
Q = débit maximum de crue (m3/s),
C = coefficient d’écoulement du bassin pour la crue considérée,
H = Précipitation relevée pendant une durée égale au temps de concentration tc du bassin, en mm
tc = temps de concentration (h),
S = aire du bassin versant (km²).
Cette formule, qui n'est rien d'autre qu'une formule de type rationnelle, est très adaptée dans le cas
d'études de petits bassins ou de réseaux d'assainissement urbains.
Avec cette formule apparaît implicitement la notion de fréquence du débit de crue. On admet, en
effet, en première approximation que la fréquence du débit déterminé est égale à celle de l'intensité
maximale, qui est égale à la pluie maximale sur le temps de concentration, soit H/ tc, exprimée en
mm/heure.
Remarque importante :
Les formules empiriques sont nombreuses et il faut être conscient de la fragilité et de l'étroitesse du
champ d'application de chacune d'elles. Ne perdons pas de vue que ces relations sont basées sur
l'analyse de données recueillies dans des bassins aux conditions climatologiques et topographiques
particulières, et qu'on ne peut sans vérification les extrapoler à d'autres bassins ayant des
conditions différentes de celles pour lesquelles elles ont été établies. Les dangers d'une extrapolation
inconsidérée de ces formules sont certains. Il suffit pour s'en convaincre de comparer les débits de
crue obtenus par l'application de ces différentes formules pour une même valeur des paramètres pris
en compte.
Par conséquent, il faut les utiliser avec beaucoup de réserve .
Une des façons d’optimiser l’utilisation de telles formules est de les confronter aux données de la
station hydrologique du bassin limitrophe ou du bassin similaire le plus proche, de façon à cerner au
mieux le choix des paramètres. les résultats des études de crues doivent être aussi confrontées aux
données recueillies sur le terrain de l’étude. Et ce en menant des enquêtes de crues auprès des
riverains.
Toutefois ,il faut toujours se rappeler que:
"Une mauvaise mesure vaut mieux qu'un long calcul"
Les méthodes probabilistes consistent à ajuster des lois de probabilité aux crues observées et à
extrapoler la meilleure loi qui représente la distribution empirique pour des périodes de retour
données. Deux problèmes majeurs se posent :
L'ajustement:
Dans la plupart des cas, il est possible de trouver plusieurs lois de probabilité s'ajustant correctement
aux données disponibles; Selon l’objectif de l’analyse fréquentielle établie ( interpolation ou
extrapolation , prévision des crues ou étiages ) on devrait plutôt dire que l’échantillon s’ajuste bien à
telle loi dans un intervalle a-b . La confirmation avec le test d’adéquation de KHI2 et le calcul des
intervalles de confiance autour des observations s’avéreront nécessaires dans certains cas pour mieux
qualifier le choix définitif de la loi
L'extrapolation:
Prof N. SERHIR 6- Calcul Débit de projet
L’extrapolation suite aux ajustements réalisés à des fréquences faibles nous laisse supposer que les
crues de fréquence rare ne sont qu'un prolongement des crues courantes observées. Signalons aussi
que toute
extrapolation peut donner parfois, selon la loi adoptée , des résultats qui peuvent différer de 50 à
100% pour des crues très rares.
L'ajustement et l'extrapolation des débits de crues doivent ainsi être maniés avec beaucoup de
précautions quand au choix de la loi probabiliste
Elle admet, entre autres, que la fréquence ou période de retour du débit maximum déterminé
est égale à celle de la pluie maximale moyenne observée dans le bassin au cours de la durée tc
La forme pratique de la relation s'écrit :
C P(tc , T ) S
Qmax (T )
3.6 tc
qui est en fait équivalente à :
C I (tc , T ) S
Qmax (T )
3.6
I (tc,T) représente l'intensité de la pluie moyenne maximale tombée au cours de tc et de période de
retour T.
I est exprimée en mm/h
S est la superficie du bassin en km2
C est le coefficient d’écoulement moyen
tc est le temps de concentration du bassin, exprimé en heures
Qmax est calculé en m3/s
2. Sinon il faudra traiter statistiquement les pluies max jour par poste pour calculer la pluie max
jour de fréquence F par poste et en déduire par la suite la pluie moyenne max jour bassin de
fréquence F . On calcule ensuite une pluie moyenne de durée temps de concentration , de
fréquence F , à partir de formules régionales ( voir méthode de Gradex ). Ce qui permet d’aboutir
à l'intensité moyenne max de durée tc et de fréquence F
Elle présente l'intérêt de tenir compte de l'information "pluie" pour compléter l'information "débit"
qui est en général plus courte. Généralement les échantillons de débits sont beaucoup moins étoffés
que les échantillons de pluie. Ceci veut dire que si l'on se base uniquement sur l'échantillon de débit
on aura du mal à dépasser en extrapolation des durées de retour de l'ordre de 10 ou 20 ans. Au
contraire les échantillons de pluie étant généralement plus longs, il sera plus facile de déterminer avec
suffisamment de précision la valeur centennale , millénaire par exemple. La méthode permet alors, de
remédier à la faiblesse de l'échantillon "débit" en utilisant l'échantillon "pluie", mieux connu parce que
plus long.
Limites de la méthode
Selon le schéma classique de transformation de pluie en débit, on va s'intéresser à une pluie de durée tc
(temps de concentration) qui fait participer tout le bassin versant à l'écoulement. Si la pluie a une
durée supérieure ou égale à tc , il s'établit un équilibre et le débit à l'exutoire atteint un maximum.
On extrapolera alors les débits max dans le bassin pour les pluies de durée tc. On doit disposer
de plusieurs années de mesures pluviométriques moyennes journalières dans le bassin ( > à 10 ans) de
bonne qualité. Les débits peuvent ne pas être disponibles ou existent sur une durée très courte.
En général , il est recommandé d’appliquer cette méthode aux bassins versants assez
imperméables (pouvant atteindre la saturation pour un seuil de pluie reçu) , d'une superficie
allant jusqu'à 5000 km2 et dont le temps de concentration est compris entre 1h et 4 jours.
fondements de la méthode
Partant de l’hypothèse de perméabilité relative vérifiée , le bassin doit avoir une capacité d’absorption
limitée . il est donc capable d’atteindre la saturation pour un seuil de pluie reçu qu’on notera P0 .
La méthode du Gradex s'appuie sur deux hypothèses :
Pour toute pluie P reçue par le bassin supérieure à P0, l’écoulement serait intégral .
Si on note T0 la période de retour correspondant au seuil P0 pour lequel la saturation d'équilibre du sol
est atteinte alors l’écoulement généré par P0(T0) sera un débit Q(T0) de même période de retour . Il
est appelé "la charnière ou débit de saturation ".
Prof N. SERHIR 8- Calcul Débit de projet
Les auteurs préconisent que la loi probabiliste du comportement du bassin , soit la loi des
écoulements extrêmes peut être déduite de la loi probabiliste des pluies au-delà de Q(T0)
Ils se sont aussi appuyés, à travers plusieurs études fréquentielles sur les précipitations journalières
maximales, sur le principe statistique que la loi Gumbel s'ajuste bien à cette variable hydrologique.
Ainsi si les plus fortes pluies suivent cette loi probabiliste, la représentation graphique de la
loi Gumbel, sur le papier Gumbel sera linéaire de pente 1/a (en fonction de la variable réduite
de Gumbel y )
La pente 1/a de la droite des pluies est ce qu'on appelle par le Gradex des pluies, qu’on notera Gp .
C’est un facteur climatologique qui caractérise, en fait, les risques des fortes pluies dans le bassin.
De ces deux hypothèses découle le fait que la fonction de répartition des débits extrêmes s'extrapole,
au-delà du débit de crue charnière, parallèlement à celle des pluies extrêmes, soit donc le débit Q
sera aussi linéaire par rapport à y à partir de la période de retour T0, puisque au delà de T0 ,
l’écoulement est intégral.
Ainsi, pour tout T> T0, la courbe des débits va tendre vers une loi de Gumbel (donc une droite)
parallèle à la droite des pluies extrêmes. Aux changements d'unités près ,le Gradex des débits se
déduit du Gradex des pluies de durée 24h par :
Gradex des débits (m3 /s) = Gradex des pluies(mm) * S (km2 )
3.6 * 24(h)
La figure 2 explicite graphiquement ces interprétations
Le Gradex des pluies de 24h se calcule sur les données de pluie moyennes max journalières .
Nous rappelons que le calcul du Gradex des pluies se fait par les formules étudiées dans le cadre du
chapitre de l’analyse statistique des données hydrologiques : voir loi Gumbel .
Figure 2:
Méthode du Gradex :
Extrapolation de la loi des
débits
Comme on s’intéresse au calcul du débit max ,de période de retour T pendant le temps de
concentration donc on doit calculer le Gradex des débits à partir du Gradex des pluies de durée tc .
On doit alors :
1. Calculer le temps de concentration soit tc = N heures
2. Calculer le Gradex des pluies pour une durée égale à tc :
Prof N. SERHIR 9- Calcul Débit de projet
On se base sur la relation régionale expérimentée au Maroc
N
K
P ( N heures) P ( 24 h)
24
Et on l’applique sur le Gradex de pluie moyenne de durée 24h
K un paramètre régional compris entre 0,3 et 0,5 . Une valeur de 0.3 est souvent adoptée.
Où Gp est exprimé en mm
et Gd est exprimé en m3/ s et tc en heures
S la surface du bassin en km2
La loi de probabilité de Gumbel sur les débits max est valable à partir de la période de retour T0.
Elle s’écrit d’après les hypthèses précitées par :
Q( T ) = Gd ( tc ) . y (T) + Qo
Q(10) = Gd ( tc ) . y (10) + Qo
On applique souvent un coefficient de sécurité à la valeur calculée par la méthode de Gradex ,pour
déterminer le débit de pointe de la crue de projet qu’on utilisera pour la conception d’un ouvrage
important, de période de retour dépassant les 100 ans.
Un coefficient moyen appelé de passage de l’ordre de : rp = 1.5 est recommandé .
Cette méthode est basée sur le principe, selon lequel l’extrapolation de la courbe des débits vers les
fortes valeurs correspondant aux faibles probabilités de dépassement ne peut se faire raisonnablement
que de façon parallèle à la courbe des précipitations, puisqu’il ne peut pas ruisseler plus d’eau qu’il
n’en tombe et que la rétention du sol est limitée. Cela veut dire que le coefficient d’écoulement tend
vers 1 après saturation du sol .
Cette méthode admet les principes suivants :
La loi des débits instantanés est obtenue par une affinité faite sur la loi des débits
journaliers.
Autrement dit, le passage du débit journalier se fera via un coefficient de pointe. Le choix de ce
coefficient dépendra de l’analyse des débits maximums instantanés et les débits journaliers maximums.
La conduite de la méthode du Gradex est comme suit :
Etudier la variable aléatoire « pluie reçue par les bassins versants en 24 heures » ;
l’ajuster selon la loi de Gumbel et calculer son Gradex moyen ;
Extrapoler la fonction de répartition débits au-delà de 10 ans (F= 0,9) par une droite
de pente égale au Gradex de pluie converti en valeur de débit en utilisant les surfaces
des bassins versants.
Enfin nous insisterons sur le fait que tous les résultats des études de crues doivent être
confrontées aux données recueillies sur le terrain. D'où la nécessité de mener des enquêtes de crues
auprès des riverains. L'expérience a montré que ces renseignements précieux permettent de connaître
avec précision les débits de pointe, du moins jusqu'à la fréquence centenaire. C'est donc une opération
indispensable quelque soit l'aménagement, grand ou petit.
Toute valeur sur le débit obtenu doit être placée dans son contexte régional: d'où l'intérêt de
comparer entre eux les débits spécifiques. Cette approche est fort indispensable pour assurer
l'homogénéité hydrologique.
Pour conclure nous dirons tout simplement qu'il n'est pas recommandé d'utiliser telle ou telle
méthode. En effet le choix est dicté à la fois par la banque de données disponible , le bon sens et
l'initiative de l'ingénieur chargé de l'étude.
- Caractéristiques de la population
- Caractéristiques de l'échantillon
6- Pratique de l'ajustement
7- Prévision en temps de retour
8- Conclusion générale
9- Tests d’adéquation
10- Calcul des intervalles de confiance
Au cours des siècles derniers, la statistique était la science de dénombrement. Il s'agissait donc
d'établir des statistiques en relevant des tableaux de chiffres à partir d'observations systématiques
concernant le phénomène étudié.
Les phénomènes hydrologiques tels que les précipitations et les écoulements sont à caractère
incertain vu le grand nombre de mécanismes et processus qui interviennent dans leur formation.
Ils constituent donc un champ d'application idéal pour ces méthodes statistiques.
Nous citons à titre d'exemple le cas d'un étude où l'ingénieur voudrait construire des ouvrages de
protection contre les inondations. Il dispose d'une série de données pluviométriques ou
hydrométriques relevées en un point du bassin. Si on résonne à court-terme, les constructions se
faisant en été, celui-ci ne connaît pas exactement l'importance de la crue printanière de l'année
suivante, ni de crues futures (à long terme). Or l'ingénieur doit assurer la sécurité des ouvrages et
se protéger contre les fortes pluies. Il doit donc dimensionner les ouvrages pour une crue
maximale probable durant toute la durée de vie du barrage (100 à 1000 ans)
Il devient donc obligatoire au concepteur d'analyser les données disponibles pour pouvoir estimer
l'importance des événements pouvant surgir pendant la période de construction (crue de
chantier) et la durée de vie de l'ouvrage (crue du projet). Il aura donc à faire une analyse
statistique fondée sur un comportement probabiliste pour évaluer l'évolution des précipitations et
des écoulements dans ce bassin à court et à long terme.
Prof N.SERHIR -2- Traitement statistique
2- Etapes d'une analyse statistique
Dans toute analyse d'un phénomène donné, la collecte des données observées pour des
périodes plus ou moins longues et en des points différents de l'espace demeure le point de départ.
Ces données doivent cependant subir des traitements spécifiques selon la nature du
phénomène à analyser et le but escompté de cette analyse.
Le traitement des données est l'ensemble des opérations qui consistent à extraire une
information précise et résumée à partir d'une série de valeurs numériques ou graphiques.
En particulier, les données hydrologiques doivent être traitées statistiquement selon trois
étapes principales :
2.1 Description
Il est de pratique de condenser l'information hydrologique s'étendant sur de nombreuses
années à une station fixe et de la remplacer par quelques caractéristiques bien choisies, à
condition, toutefois, que ces dernières représentent la série chronologique de manière quasi-
exhaustive.
La série d'observations définie sera classée en ordre et décrite par trois types de paramètres :
- valeurs centrales
- paramètres de dispersion
- caractéristiques de forme des courbes de fréquence : hystogrammes
2.2 L'analyse
Cette étape consiste à formaliser les données expérimentales par une expression mathématique
tenant compte des valeurs types calculées à la première étape.
Le problème à résoudre sera de choisir le modèle probabiliste adéquat qui représente au mieux la
série expérimentale. On appelle cette phase la recherche d'un ajustement théorique adéquat.
2.3 La prévision
Dans cette étape, l'ingénieur aura à projeter dans l'avenir le modèle choisi pour pouvoir
organiser l'avenir de la façon la plus avantageuse et pour pouvoir prendre des décisions optimales
et sécuritaires.
Remarque :
Ces 3 phases de l'analyse statistique supposent que les données utilisées sont homogènes,
indépendantes et qu'elles ont subi la phase de contrôle et de critique, phase ultime pour la
fiabilité des résultats qui est en fonction de la qualité des données.
Prof N.SERHIR -3- Traitement statistique
2.4 Enchaînement des opérations dans une étude hydrologique statistique
Nous pouvons donc résumer l'enchaînement des opérations par le schéma suivant :
Contrôle et critique
des données hydrologiques
Traitement des
Analyse : modèle Probabiliste données
Phases de l'analyse
statistique
L'ensemble des données obtenues par la mesure dans le temps d'un phénomène hydrologique
constitue un échantillon plus ou moins représentatif du phénomène à l'étude : population. Du
point du vue de la théorie statistique, un échantillon est un ensemble de valeurs situées au hasard
parmi une population mère qui suit une loi statistique définie.
Toute déduction sur les propriétés de la population exige que l'échantillon ait été choisi au hasard
donc qu'il définit une variable aléatoire, que les diverses valeurs constituant l'échantillon soient
indépendantes les unes des autres, et que l'échantillon soit homogène, (tiré d'une même
population).
Nous n'avons pas de contrôle sur la méthode d'échantillonnage et il est raisonnable d'admettre
que chaque donnée est fournie selon les lois du hasard.
L'indépendance varie selon la nature des données. En fait, il faut noter que les débits journaliers
successifs ne sont pas indépendants les uns des autres car un débit fort une journée laisse prévoir
un débit fort pour le lendemain. Les ruissellements mensuels ou annuels, par contre, sont plus
indépendants les uns des autres et se prêtent donc mieux à des analyses statistiques.
L'homogénéité peut être vérifiée soit par des procédés purement graphiques : double-masse,
soit par des calculs statistiques : tests. Toute modification physique connue pouvant modifier le
phénomène ou les lectures des appareils de mesure laisse supposer que les échantillons pris avant
et après cette modification ne sont pas tirés d'une même population et donc que l'échantillon
global n'est pas homogène ( construction d'un réservoir qui change le régime d'un cours d'eau,
déplacement d'une station hydrométrique, etc).
Dans les exposés des méthodes statistiques qui suivront, nous supposerons que
l'indépendance et l'homogénéité existent soit de prime d'abord, soit après correction des
données .
Un déversoir de barrage sera conçu pour évacuer une crue d'une fréquence probable
de 0.001 à cause des dommages à la propriété et des pertes de vie qui résulteraient d'une crue
supérieure à la capacité du déversoir ( danger pour la stabilité du barrage lui-même). Par contre
un égout pluvial peut être insuffisant de temps à autre, créant certains dommages à la propriété,
dommages d'un montant inférieur toutefois au capitale qu'il aurait fallu investir pour construire
l'égout plus gros et éviter l'inondation. La capacité de l'égout pluvial sera basée sur un débit
de fréquence probable plus forte que le déversoir, de l'ordre de 0.2.
Un débit d'inondation dont la probabilité d'apparition ou de dépassement est 0.033 est appelé
1
crue de 30 ans ( T 30 ) car la probabilité est établie à l'aide des crues annuelles. L'unité
0.033
de temps de T est la même que celle de la variable qui a servi à déterminer la probabilité.
Il ne faut pas conclure qu'un débit de 30 ans se produira à intervalles fixes de 30 ans ou
que, s'étant produit une fois, il ne se produira plus pendant 30 ans. On doit comprendre
plutôt que sur une longue période, 300 ans par exemple, 10 crues au moins égales à ce
débit se produiront. Autrement, on peut dire qu'à chaque année, il ya 3.3% de chance
qu'un tel débit soit atteint.
b- ponts sur routes importantes où l'exhaussement de l'eau crée par le pont peut
entraîner des dommages importants ou la perte du pont : 50 à 100 ans
Le calcul des probabilités permet de calculer quelles sont les chances de non apparition d'une
valeur égale ou supérieure à X connaissant sa probabilité d'apparition au cours de l'année calculé
l
par : p
T
1
la probabilité de non apparition se calcule par : q 1 P 1
T
La construction d'un histogramme des fréquences de la variable X consiste à graduer l'axe des
abscisses en valeur croissante de la variable étudiée et découpée en intervalles de classes. On
porte alors en ordonnée le nombre d'apparitions constatées dans chaque intervalle. On obtient
ainsi un graphique en "escalier".
Ce sont des courbes qui permettent de donner le pourcentage de probabilité où une valeur
observée a été égalée ou dépassée. Elles ont généralement l'allure d'un S horizontale.
On peut construire soit la distribution des fréquences cumulées au non dépassement soit la
distribution des fréquences cumulées au dépassement.
Si on calcule les fréquences cumulatives de toutes les valeurs inférieures ou égales à une valeur
donnée xi, on obtient la fréquence cumulée au non dépassement de cette valeur. Le classement,
dans ce cas, des valeurs observées, doit être fait en ordre croissant.
Si la taille de l'échantillon devient grande et l'intervalle de classe tend vers zéro, le polygone des
fréquences relatives sera décrit par une courbe à laquelle correspond une certaine fonction de
distribution continue f(x) dite fonction de densité de probabilité, notée fdp. Ainsi l'effectif ou
la fréquence d'apparition d'une valeur xi deviendra, la densité de probabilité f'(xi).
Soit la courbe décrivant les fréquences d'apparition des événements d'une variable X.
Fonction de distribution
f (x ). dx 1
x
f ( x ). dx P( x ) et
La dernière expression est évidente, puisqu'elle exprime que la probabilité pour que x soit situé
entre les deux extrêmes possibles, est égale à 1 (ou 100% de chances).
Elle exprime aussi que la totalité de l'aire sous la courbe de la fonction de distribution est égale à
l'unité.
Une fonction de distribution f(x) est caractérisée par sa moyenne m et son écart type .
De même, la limite du polygone des fréquences cumulées définit une fonction de répartition
appelée loi de répartition de la population, notée F(x) telle que :
dF ( x )
f ( x)
dx
Fonction de répartition
F( xi ) P( X xi ) f ( xk )
xk xi
C'est la probabilité qu'une valeur de la variable X soit inférieure ou égale à la valeur xi.
xi
F( xi ) f ( x ) dx
Les échantillons étant petits en hydrologie, il sera parfois difficile de déclarer si une loi de
probabilité s'applique d'une façon absolue à un phénomène. On devra souvent se contenter
d'utiliser la loi qui semble le mieux s'appliquer au phénomène étudié, représenté d'une façon plus
ou moins parfaite par l'échantillon disponible.
Exemple 1
Considérons la conception d'un ouvrage hydraulique : un canal conçu pour transporter un débit
de crue centenaire Q100 doit laisser passer ce débit sans qu'il y'ait inondation.
La probabilité d'apparition ou de dépassement de ce débit au cours de la 1ère année est
1
P( Q Q100 ) F1 0 .01
100
La probabilité de non dépassement au cours de cette même année est :
P(Q Q100) = 1 - F1 = 0.99
Si le canal doit servir pendant n années, ce qui représente la vie du projet et pendant lesquelles le
débit dans le canal doit rester inférieur à Q100, chaque année devient une expérience de type
binomial, c'est à dire à deux éventualités : dépassement ou non dépassement.
1
La probabilité au non dépassement au cours d'une année étant égale à ( 1 ), celle au cours de
T
n années est : (relation d'intersection).
n
1
P( Q Q100 ) , durant n années 1
T
Si on connaît qu'un débit x a une durée de retour de 100 ans , quelle est la probabilité
d'apparition de ce débit dans les 30 prochaines années ?
30
1
P30 R 30 1 1
100
R 30 0.26
Il faudrait noter que les caractéristiques de l'échantillon sont elles mêmes de réalisations de
variables aléatoires régies par des lois de distribution. Elles sont plus ou moins dispersées autour
des caractéristiques théoriques de la population qui sont :
* la variance de la population : ²
E x m
2
x m
2
f ( x ) dx = ²
On cherche à caractériser l'ensemble par une "valeur type", c'est à dire par un nombre unique qui
représentera, en première approximation, l'ordre de grandeur de l'ensemble des observations et
permettra la plus sommaire des comparaisons rationnelles entre deux séries ; ainsi, s'il s'agit de
résumer brièvement la série de hauteurs de précipitations annuelles afférentes à une longue
période, on choisit le plus souvent comme valeur type le "module pluviométrique annuel
moyen" défini comme la moyenne arithmétique des hauteurs de précipitations annuelles sur une
série aussi longue que possible.
Dans certains cas (répartitions dissymétriques), il peut être plus logique statistiquement parlant -
de remplacer la moyenne arithmétique par la médiane définie plus bas.
x i
x 1
n
b- Les moyennes de position
Elles demandent pour leur détermination que la série ait été ordonnée suivant les valeurs
croissantes ou décroissantes du caractère. La plus importante est la médiane, valeur telle que la
fréquence des données plus petites et celle des données plus grandes que la médiane soient égales
à 1/2 . La médiane sépare donc l'ensemble des données en deux groupes également
nombreux.
Le premier quartile Q1 sépare la série de telle sorte que l'effectif des données inférieures soit le
quart de l'effectif total. La médiane est parfois appelée deuxième quartile. Le troisième quartile
Q3 et les centiles seraient définis d'une façon analogue.
C'est, dans le cas que nous avons pris comme exemple, la différence entre les modules
pluviométriques de l'année la plus humide xmax et de l'année la plus sèche xmin :
W = xmax - xmin
Coefficient de dissymétrie
Il se détermine à l'aide des quartiles trouvés sur la courbe de distribution des fréquences par la
formule :
(Q3 Q2 ) (Q2 Q1 )
C
(Q3 Q1 )
La valeur de ce coefficient C est nulle lorsque
la distribution est symétrique (loi normale).
Variance
C'est la moyenne arithmétique des carrés des écarts par rapport à la moyenne x :
S²
1
(n 1)
xi x
2
S²
1
xi 2 1 xi 2
(n 1) n(n 1)
Cette dernière expression facilite
le calcul de la variance en évitant le calcul des écarts.
Ecart type
L'écart type de l'échantillon est la notion de dispersion la plus utilisée ; elle se définit comme la
racine carrée de la variance. Il est à noter que S est l'écart type de l'échantillon, formé des n
valeurs connues ; il ne faudra pas le confondre avec , l'écart type de la loi de distribution
théorique dont il est question plus loin.
Le coefficient de variation Cv
Il caractérise l'importance de la dispersion autour de la moyenne :
Cv = S/ x
Une estimation des principaux moments utilisés en hydrologie est donnée par les formulations
Suivantes :
1
1 x xi
N
1
2
2 S² xi x
N1
N
3
3 xi x
N 1N 2
N²
N 1N 2N 3
4
4 xi x
Vu la mauvaise qualité des données (échantillons trop réduits en particulier), l'hydrologue ne peut
se montrer très difficile sur les lois théoriques qu'il utilise : aussi se contente-il d'un nombre limité
de lois :
La loi de Gauss est utilisée pour des échantillons constitués de moyennes (en effet, la
somme de variable aléatoires quelconques tend à devenir normale si le nombre de variable pris
en compte augmente) : distribution de modules, de débits ou apports mensuels, de pluie
annuelle ou mensuelle.
La loi de Gumbel est la seconde loi de base : sa dissymétrie constante semble très bien
adaptée aux événements extrêmes habituellement rencontrés : maxima annuels de
précipitations journalières en particulier - à condition que les précipitations soient homogènes.
Mais également débits de pointe de crues etc.
Il est parfois nécessaire d'utiliser une variable transformée Y = g(x), qui s'adaptera mieux à
La loi de Pearson III complète ces deux lois fondamentales : à faible coefficient de
variation, elle tend vers la loi de Gauss, à coefficient de variation plus fort, elle se rapproche
de la loi de Gumbel.
On utilise également les lois de Galton, où le logarithme de la variable suit une loi de
Gauss et la loi de Fréchet, où le logarithme de la variable suit une loi de Gumbel.
Ces lois présentent l'avantage de pouvoir être utilisées comme des lois à trois paramètres, ce qui
leur confère une souplesse presque aussi grande que celle de la loi de Pearson III.
Enfin, on trouve dans la littérature les lois de Pearson , les lois de Halphen, la loi harmonique et
bien d'autres, dont l'utilisation, beaucoup moins pratique, (sauf cas très particuliers) n'apporte rien
de plus à l'hydrologue.
Nous traiterons , avec des étude de cas détaillées , les lois de Gauss,log normale ,
Gumbel et frechet.
La distribution normale ne contient plus aucun des paramètres de la distribution de x. C'est une
loi normale de moyenne 0 et d'écart type 1.
t 1 t²
F( t ) 2 e 2 dt
On remarque que la loi normale est entièrement déterminée lorsqu'on connaît sa
moyenne m et son écart type .
Prof N.SERHIR - 15 - Traitement statistique
A partir d'un échantillon, la meilleure estimation de la moyenne de la distribution théorique est
la moyenne de l'échantillon x . Par contre la meilleure estimation de l'écart type de la
fonction de distribution théorique, à partir de n valeurs connues, est donné par :
x
2
x²
n
S
n1
Cette théorie permet de déterminer les débits de crues de longues périodes de retour, par l'étude
de la série des crues annuelles. L'échantillon est donc formé en prenant à chaque année une seule
valeur, le débit journalier maximum mesuré au cours de cette année. On pourrait faire une étude
analogue des sécheresses extrêmes en étudiant la série des débits minimums annuels. Les
pressions atmosphériques extrêmes, les températures extrêmes, les précipitations extrêmes sont
des phénomènes qui se prêtent à ce type d'analyse.
Toutefois, cette loi n'est citée que dans la littérature hydrologique. Les calculs théoriques sont très
simples à effectuer car la fonction de répartition est de forme très simple.
a( x x 0 )
ee
F( x)
où F(x) représente la probabilité au non dépassement de la variable x.
La variable réduite y dite de Gumbel (comparable à t, variable réduite de Gauss) est définie par :
y = a(x - x0) d'où
e y
F( x) e
où x est la variable étudiée
a et xo sont les paramètres de la loi.
a est un paramètre caractéristique de la dispersion
Ces relations sont vraies pour un échantillon de très grande taille supérieure à 100. En fait, des
développements poussés en statistiques ont montré que ces divers coefficients sont fonction de
la taille de l'échantillon N et que pratiquement, on devrait utiliser les relations suivantes pour
calculer les paramètres de la loi de Gumbel.
1
a N
S
x x 1 y
0 a
N
Dans lesquelles :
y N est la moyenne de la variable réduite de Gumbel calculée sur un échantillon de taille N
N est l'écart type de la variable réduite de Gumbel calculé sur un tel échantillon
qu'on peut tracer sur un papier gausso-logarithmique qui est le papier de la loi Log Normale.
Prof N.SERHIR - 17 - Traitement statistique
Cette loi est donc entièrement définie par les paramètres Ln x et SL n x .
Ainsi, la variable X suit une loi de Galton, si la variable Log X suit la loi de Gauss.
2. u = a log (x - x0) + b est une autre forme de la loi Galton
a, b et x0 sont les paramètres de la loi.
u est la variable log normale réduite centrée.
x x
3
4
S 0
3 S ² 3x x ² 0
1
a² 2
N
log ²x x0 logxi x 0
N
i
i
i
N N²
logx x0
N
i
b a i
N
N : taille de l'échantillon
xi : les observations
log est décimal
a log x x
1.1513
b 0
a
Ce changement nous permet donc de calculer le quantile X[T], connaissant la période de retour
T. En fait, on calcule la probabilité au dépassement F :
1
F 1
T
Prof N.SERHIR - 18 - Traitement statistique
et on détermine la variable réduite u(F) sur les tables de Gauss. Enfin, on calcule
u ( F) b
X( T) 10 a x0
L'ajustement graphique à la loi log normale reste analogue à celui de la loi de Gauss, il
faudrait reporter par contre les couples (xi , fréquence expérimentale) sur un diagramme Gausso-
logarithmique.
Le plus pratique
On devrait utiliser les mêmes relations pour calculer les paramètres de la loi de Frechet :
Si N 100 1 S LogX
a N
( Logx) Logx 1 y
0
a
N
Sinon
1
0.78S LogX
a
et
( Logx) Logx 0.577
0
a
x 1 t
( x) t e dt
0
La fonction factorielle d'Euler est tabulée. ( voir annexe des tables de probabilité)
La méthode des moments appliquée à la fonction Gamma permet d'obtenir les relations
suivantes :
a = x /S²
= x² /S²
est un paramètre de forme. En fait, cette fonction admet différentes représentations en fonction
de la valeur de qui varie de 0 à . En particulier ,si = 25, la dissymétrie est déjà très atténuée
et pour > 60 on obtient une courbe pratiquement symétrique et approximable par la fonction
gaussienne.
Il a été démontré que est relié à l'échantillon X(x1 ,.....xn) par la relation
() est la fonction complexe dont les valeurs sont tabulées Ainsi connaissant () on
détermine puis on calcule a par la relation.
a = / x
En particulier si < 10, il est préférable de calculer a et par la méthode de vraisemblance.
On peut être aussi guider dans le choix par un certain nombre de considérations empiriques. En
effet, des études menées en hydrologie ont montré que le choix peut être limité par le type de la
variable hydrologique étudiée. Ainsi pour les :
Précipitations
annuelles : loi normale - Galton - Pearson
mensuelles : loi normale - Galton - Pearson
journalières : Gamma incomplète
extrêmes : Gumbel – Goodrich
Dans la pratique, le lissage des distributions empiriques se fait sur un graphique gradué en
probabilité. Ceci permet d'estimer un événement de période de retour fixée ou aussi de
déterminer la probabilité d'un événement observé. Cette procédure est sans doute acceptable et
sans grand risque entre les quantiles 20% et 80% pour des échantillons de 30 à 50 observations.
A l'extérieur de cet intervalle cela devient dangereux car on s'expose à de graves incertitudes
générées par des aléas de l'échantillonnage et de certaines valeurs extrêmes. De plus ce type de
lissage est trop subjectif, deux personnes effectueront rarement un ajustement graphique
identique sur le même échantillon. Des expériences de ce genre, faites sur un grand nombre de
cas, ont montré la grande variabilité des résultats.
Extrapoler la courbe hors de l'intervalle des points de mesure pour déterminer les valeurs du
phénomène rare est équivalent à essayer de déterminer la courbe expérimentale que
'on aurait obtenue à partir d'une série beaucoup plus longue de relevés.
Des papiers graphiques appropriés sont construits pour effectuer l’ajustement des fonctions les
plus courantes : normale, Galton et Gumbel. Ils présentent l'avantage de représenter linéairement
la fonction (x, F(x)).
Quand on étudie la distribution empirique des n valeurs d'un échantillon, on peut s'assurer
visuellement qu'une fonction choisie pour représenter cet échantillon, convient ou non. On
pourrait, éventuellement l'ajuster et estimer ainsi graphiquement les paramètres de cette loi.
Un exemplaire de chacun de ces papiers est fournie à la fin de ce chapitre .
fréquence empirique
La taille des échantillons hydrologiques est le plus souvent petite (inférieure à 50). Ceci ne permet
pas de tracer un histogramme réaliste des fréquences relatives car les effectifs de chaque classe
sont faibles. Les hydrologues travaillent avec les fréquences empiriques pour établir la courbe
expérimentale des fréquences, représentative de l'échantillon.
On va classer les événements xi , observés dans un ordre chronologique donné, par ordre
décroissant, de sorte que x1 sera la plus grande valeur et xN la plus petite :
(x1 > x2 > ...> xi > ...... > xN).
On peut alors dire que x1 a été atteinte ou dépassée 1 fois sur ces N années, x2 a été atteinte et
dépassée 2 fois sur N années, ....., xN a été atteinte et dépassée N fois sur N années. On pourrait
donc attribuer en première approche à x1 la durée de retour N (sachant que T = l'inverse de la
N
probabilité au dépassement) à x2 , on affecterait la durée de retour ,....etc.
2
On peut donc estimer pour chaque valeur classée de rang i, une fréquence dite empirique de
dépassement qui sera assimilée à la probabilité de dépassement de la population mère infinie,
définie par :
P = Prob (X > x) = x f ( x ) dx
Remarquons que si l'échantillon est classé en ordre croissant, la fréquence empirique ainsi
calculée est assimilée à la fréquence au non dépassement. S'il est classé en ordre décroissant, elle
est assimilée à la fréquence au dépassement.
Cette seconde fonction du calcul statistique, qu'est la prévision, s'opère par un calcul probabiliste
sur la loi ajustée à l'échantillon. Elle consiste à :
OU u ( F )b
X (T ) 10 a x0
Loi de Frechet : 1
Log ( X (T )) y (T ) ( Logx ) 0
a
y est la variable réduite de Gumbel définie, connaissant
la probabilité F, par :
y = -Log (-log (1-1/T)) , Log népérien.
8- Conclusion générale
Dans un traitement statistique des données hydrologiques, on conçoit qu'il ne faudra pas attendre
de l'échantillon une précision extraordinaire surtout dans les grandes durées de retour. En effet,
celle-ci va dépendre :
Les tests les plus utilisés en hydrologie sont le test de (Khi - deux) et le test de Kolmogorov
2
Smirnov.
Principe du test
Le test de permet de faire une comparaison entre la distribution empirique et la distribution
2
théorique.
Le principe consiste à faire l'hypothèse que les deux distributions ne diffèrent presque
pas. Si la probabilité qu'il en soit ainsi est très faible, on rejettera l'hypothèse et on conclura que
la distribution théorique ne s'ajuste pas à l'échantillon étudié.
Si au contraire, cette probabilité est forte, la loi théorique sera adoptée pour le calage de
l'échantillon.
On dispose d'un échantillon de taille N formé par les événements (X1 , X2.....XN).
On voudrait le confronter à une variable aléatoire, issue d'une population distribuée selon la loi
de probabilité F(x) à p paramètres pour laquelle on veut tester l'adéquation.
En réalité, l'effectif réel de chacune des classes i est une valeur ni , plus ou moins différente de vi .
Le problème est de vérifier si l'écart entre les vi et ni des différentes classes est significatif ou non.
La vérification se fait par le calcul de la moyenne des carrés des écarts entre ces deux effectifs.
Soit donc par le biais de la quantité statistique.
ni vi
2
k
Z² vi
i 1
Cette quantité suit une loi de à degré de liberté.
2
Il est évident que plus Z², notée calculée, est faible, meilleure sera la proximité de la loi et de
2
l'échantillon.
2 calculée dépend du découpage en k classes et le chiffre obtenu n'a un sens que si la taille de
l'échantillon est importante.
En fait, le test n'est significatif que si :
vi
5
Critère du test d'adéquation
Dans la pratique calculée est comparée à une valeur tabulée, , fonction du nombre de
2 2
Insistons sur le fait que ceci ne permet pas de choisir la loi mais simplement de rejeter les plus
mauvaises.
Exemple :
p = 2 donc k 4
30
k 4 vi
4
5
30
k 5 vi 6
5 test possibe
k 6 vi 5
Ceci indique que l'on ne peut au seuil de 5% rejeter l'hypothèse de validité de la loi de Gauss. On
aura 5% de risque de se tromper sur la validité de la loi.
2
On suppose que l'échantillon de N valeurs étudié ( de paramétres empiriques x et s ) est
une réalisation possibles sur une infinité de tirages possibles à N valeurs. La moyenne m et
l'écart type sont donc deux réalisations de ce tirage. S'il s'agit d'un échantillon normal et si
l'effectif est suffisant, on peut calculer la validité de la ième valeur tirée et en déduire le
pourcentage de chance p% de la trouver entre deux limites calculées par les formules ci dessous
pour un échantillon de type gaussique et de type gumbel .
S
avec S X 2 u ²(T )
2N
Intervalle de confiance autour d'un quantile de Gumbel X (T) :
X (T ) X (T )u
1
S
X
2
S
1 1.13t 1.1t 2
X N F F
Ln( Ln F )0,577
t
F 1.28
On calcule aussi l’incertitude sur les l’estimation des paramètres de la loi : moyenne et variance
en particulier :
m est intérieur à
x u1 S N ,x u
1
S N
2 2
= seuil de risque : 5 à 10%
u = variable réduite de Gauss si N 30
variable de student à (N - 1) ddl si N < 30
si N 50
Su S 2N S u S 2N
1 1
2 2
S² S²
si N 50 N ² N 2
1
2
2
12 = valeur de ² à /2 et (N - 1) ddl
22 = valeur de ² à 1-/2 et (N - 1) ddl
Calculer les paramètres de la loi de Gumbel, ainsi que la moyenne et l’écart type de la
population,
Calculer et tracer la droite de Gumbel.
Calculer la pluie centennale humide et son intervalle de confiance au niveau 80% et 90%.
Conclure.