Fiche TD 9 - Autres Modes de Rupture
Fiche TD 9 - Autres Modes de Rupture
Fiche TD 9 - Autres Modes de Rupture
2d semestre
Master 1 Droit
TD N° 9 :
LES MODES DE RUPTURE AUTRES QUE LE
LICENCIEMENT
Documents :
- Doc. n° 1 : Cass. soc., 25 juin 2003, n°01-42.335, publié ; Cass. soc., 25 juin 2003,
n°01-40.235, publié ;
- Doc. n°2 : Cass. soc., 31 octobre 2006, n°05-421.58, publié ;
- Doc. n°3 : Cass. soc., 7 mars 2012, n°09-73.050, publié ;
- Doc. n°4 : Cass. soc., 26 mars 2014, n°12-23.634, publié ;
- Doc. n°5 : Cass. soc., 3 octobre 2018, n°16-19.836, publié ;
- Doc. n°6 : Cass. soc., avis, 3 avril 2019, n°15003, publié ;
- Doc. n°7 : Cass. soc., 15 janvier 2020, n°18-23.417, inédit ;
- Doc. n°8 : Extraits de l’Accord national interprofessionnel du 11 janvier 2008 sur
la modernisation du marché du travail ;
- Doc. n°9 : Cass. soc., 15 octobre 2014, n°11-22.251, publié ;
- Doc. n°10 : Cass. soc., 10 décembre 2014, n°13-22.134, publié ;
- Doc. n°11 : Cass. soc., 9 mai 2019, n°17-28.767, publié ;
- Doc. n°12 : Cass. soc., 25 mars 2015, n°14-10.149, publié ;
- Doc. n°13 : Cass. soc., 6 janvier 2021, n°19-18.549, inédit ;
- Doc. n°14 : Cass. soc., 5 juin 2019, n°18-10.901, publié ;
- Doc. n°15 : Cass. soc., 3 mars 2015, n°13-20.549, publié ;
- Doc. n°16 : Cass. soc., 6 octobre 2015, n°14-17.539, publié ;
S.A. VA BAT
3, rue des Chaudronniers
67540 OSTWALD Strasbourg, le 15 décembre 2021
Objet : Démission.
M. Laporte,
J’ai été embauché en qualité de maçon sous contrat à durée indéterminée à temps complet à compter du 2
octobre 2017.
Dans ce cadre, je suis intervenu sur différents chantiers en Ile De France et en Alsace pour le compte de
votre entreprise. Or, depuis le mois de septembre 2021, je n’ai plus perçu mon salaire.
Vous ne m’avez pas non plus remis mes bulletins de salaires. Par ailleurs, mes frais de déplacements et les
heures supplémentaires du mois d’août 2021 ne m’ont pas non plus été payées.
Malgré mes relances par mail et par SMS, je n’ai aucun retour de votre part.
Votre comportement est gravement fautif et m’a mis dans une situation particulièrement difficile puisque je
suis privée de rémunération depuis plusieurs mois.
Monsieur MULLER
Cas n°2
Mme THIBAUT a été engagée le 18 octobre 2021 en qualité d’assistante administrative dans le cadre d’un
contrat à durée déterminée, dont l’échéance est fixée au 29 avril 2022.
Le 20 janvier 2022, un accord a été conclu entre les parties pour mettre un terme au contrat.
Ayant constaté que les heures supplémentaires effectuées pendant la durée du contrat ne lui avaient pas été
payées, Mme THIBAUT a saisi le conseil de prud’hommes pour demander l’annulation de l’accord de
rupture et le versement de rappels de salaire et de diverses indemnités. A l’appui de sa demande, Elle soulève
notamment la nullité de la convention de rupture au motif de l’absence d’homologation administrative.
Qu’en pensez-vous ?
Cas n°3
Madame BERTRAND est responsable commerciale au sein de la société MOTORS depuis 2016. Sa
rémunération mensuelle est de 2 200 € bruts.
En congé maternité jusqu’au 28 février 2022, l’employeur et le salarié conviennent de conclure un accord
de rupture. Dans ce but, l’employeur et la salariée se sont rencontrées lors d’un entretien tenu le 29 janvier
2022, auquel la salariée s’est présentée seule. Pour mener ces échanges, l’employeur s’est fait assister du
gestionnaire RH de l’entreprise. À l’issue de l’entretien, un accord est signé. Un exemplaire du formulaire
CERFA est rempli et signé par les deux parties. L’employeur remet à Madame BERTRAND un exemplaire
du formulaire, rempli mais non signé. Le 17 février 2022, la demande d’homologation est adressée à la
DREETS par lettre recommandée avec accusé de réception. L’accusé de réception est daté du 21 février.
Bien que n’ayant pas reçu de notification d’homologation de l’accord par l’autorité administrative, le contrat
est rompu le 14 mars 2022 et une indemnité de 1 000€ est versée à la salariée conformément aux stipulations
de la convention de rupture. La rupture est-elle valable ?
Document n°1 :
Cass. soc. 25 juin 2003, 2 arrêts, Dr. soc. 2003, p. 823, avis P. LYON-CAEN, note
G. COUTURIER et J.-E. RAY
1er arrêt
Attendu que M. X... a été engagé, en décembre 1986, en qualité de représentant par la
société Perl'Apprêts ; que se prévalant d'une lettre du 8 novembre 1991 par laquelle il
prenait acte de la rupture de son contrat de travail aux torts de son employeur, il a saisi
le conseil de prud'hommes de diverses demandes ;
Sur le premier moyen :
Attendu que le salarié fait grief à l'arrêt attaqué (Fort-de-France, 25 janvier 2001) d'avoir
retenu que son contrat de travail avait pris fin par une démission de sa part, alors, selon
le moyen :
1 / que la démission du salarié suppose une manifestation de volonté claire et non
équivoque ; qu'en l'espèce, aux termes de la lettre adressée à la société Perl'Apprêts le 8
novembre 1991, M. X... constatait le refus persistant de son employeur de lui donner une
explication sur les graves anomalies fortuitement suspectées par lui, à savoir la
surfacturation des marchandises importées et une fraude à la TVA, et lui indiquait que
faute de lui fournir les garanties nécessaires sur la régularité des opérations réalisées, il le
plaçait dans l'impossibilité de poursuivre sa collaboration, provoquant, de la sorte, la
rupture de son contrat de travail ; qu'ainsi en l'état de cette lettre, faisant état de ce que
par son refus d'éclairer le salarié sur la légalité des transactions effectuées le plaçant dans
l'impossibilité de poursuivre sa collaboration, la société Perl'Apprêts avait rompu le contrat
de travail ; que cette lettre ne pouvait caractériser la volonté claire et non équivoque de
démissionner ;
qu'en estimant le contraire, la cour d'appel a violé les articles 1134 du Code civil et L. 122-
4 du Code du travail ; (…)
3 / qu'en tout état de cause, la rupture s'analyse en un licenciement lorsque l'employeur,
par son fait, a rendu impossible pour le salarié la poursuite du contrat de travail et l'a
contraint à démissionner ; qu'en l'espèce, M. X... soutenait expressément dans ses
conclusions d'appel, que son employeur l'avait placé dans une telle impossibilité et forcé à
la démission, en refusant de lui donner les garanties nécessaires sur la légalité des
opérations d'importation qu'il effectuait après que le salarié eût constaté, de manière
fortuite, le risque de l'existence d'une surfacturation de marchandises et d'une fraude à la
TVA ; qu'il offrait en preuve la facture n° 15216 du 7 octobre 1991, la copie du BAE que
lui avait remis par erreur le transitaire, ainsi que la liste des factures et montants
correspondant à cette expédition, tous documents auxquels il se référait expressément ;
que, dès lors, en se bornant à affirmer que M. X... n'avait jamais fourni que des explications
confuses et embrouillées sur les irrégularités commises par son employeur, sans
s'expliquer sur les documents invoqués par M. X..., la cour d'appel a privé sa décision de
base légale au regard des articles 1134 du Code civil, L. 122-4 et L. 122-5 du Code du
travail ;
Mais attendu que, lorsqu'un salarié prend acte de la rupture de son contrat de travail en
raison de faits qu'il reproche à son employeur, cette rupture produit les effets soit d'un
licenciement sans cause réelle et sérieuse si les faits invoqués la justifiaient, soit, dans le
cas contraire, d'une démission ;
Et attendu que la cour d'appel, qui a constaté que les faits invoqués par le salarié dans sa
lettre de rupture du contrat de travail n'étaient pas établis, a légalement justifié sa décision
2ème arrêt
Document n°2 :
Cass. soc. 9 mai 2007, RJS 7/07 n°823
Attendu, selon les arrêts attaqués (Lyon, 11 janvier 2005) que M. X... et M. Y... ont été
engagés par la société Janier en qualité de réceptionnaire vérificateur préparateur
respectivement les 20 février 1998 et 1er juillet 1992 ; qu'ils ont donné leur démission
"pour des raisons personnelles" par lettre des 9 février et 2 mars 1999 ; que les 10 mars
et 17 mai 1999, ils ont dénoncé leur solde de tout compte et réclamé des heures
supplémentaires; que les 26 juin 1999 et 12 janvier 2000, ils ont saisi la juridiction
prud'homale d'une demande en requalification de leur démission en licenciement sans
cause réelle et sérieuse en raison de ces impayés ;
Sur le premier moyen :
Attendu que qu'il n'y a pas lieu de statuer sur ce moyen qui ne serait pas de nature à
permettre l'admission du pourvoi ;
Sur le second moyen :
Attendu que l'employeur fait encore grief aux arrêts d'avoir dit que la rupture du contrat
de travail de chacun des salariés en cause devait produire les effets d'un licenciement sans
cause réelle et sérieuse alors, selon le moyen, que seuls les faits invoqués par le salarié à
l'appui de sa prise d'acte de la rupture de son contrat de travail permettent de justifier
qu'une démission produise les effets d'un licenciement ; qu'en l'espèce, la cour d'appel a
elle-même constaté que les lettres de rupture par lesquelles les salariés avaient informé
l'employeur de leur démission mentionnaient expressément et exclusivement " des raisons
personnelles " mais n'invoquaient aucun fait contre l'employeur à l'appui de leur décision
; qu'en jugeant cependant que la rupture du contrat de travail des salariés devait produire
les effets d'un licenciement au prétexte que la demande de rappel de salaire formulée par
ailleurs par les salariés était fondée, la cour d'appel a violé les articles L. 122- 4, L. 122-3
et L. 122-14-3 du code du travail ;
Mais attendu que la démission est un acte unilatéral par lequel le salarié manifeste de façon
claire et non équivoque sa volonté de mettre fin au contrat de travail ; que lorsque le
salarié, sans invoquer un vice du consentement de nature à entraîner l'annulation de sa
démission, remet en cause celle-ci en raison de faits ou manquements imputables à son
employeur, le juge doit, s'il résulte de circonstances antérieures ou contemporaines de la
démission qu'à la date à laquelle elle a été donnée, celle-ci était équivoque, l'analyser en
une prise d'acte de la rupture qui produit les effets d'un licenciement sans cause réelle et
sérieuse si les faits invoqués la justifiaient ou dans le cas contraire d'une démission ;
Et attendu que la cour d'appel après avoir jugé que la société n'avait pas rempli les salariés
de leurs droits s'agissant du temps de travail, des congés payés, du repos compensateur
et pour l'un d'eux de l'indemnisation des arrêts de travail, a relevé : "cette situation avait
été signalée à l'inspection du travail, qui avait adressé à la société, le 25 février 1999 une
demande de rappel de salaire, repos compensateur et complément de salaire au titre de
l'arrêt maladie. Au vu de ces éléments, la Cour est convaincue que ces faits sont à l'origine
de la rupture, qui a pris la forme d'une démission adressée les 9 février 1999 et 2 mars
1999, ce bien que les lettres fassent exclusivement état de "raisons personnelles" et ne
mentionne aucun grief" ; qu'en l'état de ces constatations, elle en a exactement déduit que
la démission s'analysait en une prise d'acte ;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE les pourvois
Document n°2 :
Cass. soc. 31 octobre 2006, RJS 1/07 n°46
Attendu que M. X... a été engagé par la société Le Trait d'union packaging (LTUP) à compter
du 2 novembre 1998 ; qu'il a exercé les fonctions de directeur à partir du 1er février 2001
; qu'il a saisi la juridiction prud'homale le 25 juin 2003 d'une demande de résiliation
judiciaire de son contrat de travail, considérant que sa rémunération avait été modifiée
unilatéralement, sa prime de bilan ne lui étant pas payée, qu'il lui était dû un rappel
d'heures supplémentaires et que sa voiture de fonction lui avait été retirée ; qu'en cours
de procédure, par lettre du 30 septembre 2003, il a pris acte de la rupture de son contrat
de travail en raison du non-paiement de sa prime de bilan et des pressions morales qui
auraient été exercées contre lui ;
Sur les deuxième et troisième moyens :
Attendu qu'il n'y a pas lieu de statuer sur ces moyens, qui ne seraient pas de nature à
permettre l'admission du pourvoi ;
Et sur le premier moyen, pris en sa première branche :
Attendu que le salarié fait grief à l'arrêt attaqué (Chambéry, 1er mars 2005), de l'avoir
débouté de sa demande en résiliation judiciaire du contrat de travail, alors, selon le moyen,
que lorsqu'un salarié demande la résiliation de son contrat de travail en raison de faits qu'il
reproche à son employeur, tout en continuant à travailler à son service, et qu'il prend
ensuite acte de la rupture, au cours de la procédure, le juge doit d'abord rechercher si la
demande de résiliation du contrat était justifiée ; qu'en décidant dès lors que la prise d'acte
de la rupture par M. X... le 30 septembre 2003 rendait irrecevable sa demande antérieure
en résiliation du contrat de sorte qu'il convenait de statuer uniquement sur les effets de la
prise d'acte, la cour d'appel a violé, par refus d'application, l'article 1184 du code civil ;
Mais attendu que la prise d'acte de la rupture par le salarié en raison de faits qu'il reproche
à l'employeur entraîne la cessation immédiate du contrat de travail en sorte qu'il n'y a plus
lieu de statuer sur la demande de résiliation judiciaire introduite auparavant ; que s'il
appartient alors au juge de se prononcer sur la seule prise d'acte, il doit fonder sa décision
sur les manquements de l'employeur invoqués par le salarié tant à l'appui de la demande
de résiliation judiciaire devenue sans objet qu'à l'appui de la prise d'acte ;
Et attendu, qu'abstraction faite du motif erroné critiqué par la première branche du moyen,
la cour d'appel a examiné chacun des griefs formulés par le salarié contre son employeur,
à l'appui de sa demande de résiliation judiciaire du contrat de travail et de sa prise d'acte
; que par ce seul motif, elle a légalement justifié sa décision ;
Et attendu qu'il n'y a pas lieu de statuer sur la seconde branche du premier moyen, qui ne
serait pas de nature à permettre l'admission du pourvoi ;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE le pourvoi
Document n°3 :
Cass. soc., 7 mars 2012, RJS, mai 2012, n°42
Attendu selon l'arrêt attaqué, que MM. X..., Y..., Z..., A..., Alain B..., Yves B..., C... et D...
ont été engagés en qualité de chauffeurs par la société Gad, dont l'activité est l'abattage,
la transformation et la distribution de porcs ; qu'à la suite de la décision de la société Gad
de supprimer son service transport, les salariés susnommés, à l'exception de M. D..., ont
donné leur démission entre juin 1998 et janvier 1999 ; que soutenant qu'ils n'avaient pas
été remplis de leurs droits et, pour ceux d'entre eux ayant démissionné, que leur démission
devait produire les effets d'un licenciement sans cause réelle et sérieuse, les salariés, ainsi
que le syndicat Agro du Pays de Morlaix, ont saisi la juridiction prud'homale de demandes
en paiement de diverses sommes à caractère salarial et indemnitaire ; qu'à la suite du
décès de Bernard Z..., les consorts Louis-Alexandre, Gisèle, Jean-Yves et Solange Z... ont
repris l'instance ;
Mais sur le deuxième moyen en ce qu'il est dirigé à l'encontre de MM. X..., Y..., C..., Alain
B..., Yves B... et les ayants droit de Bernard Z... :
Vu les articles L. 1231-1, L. 1237-2 et L. 1235-1 du code du travail ;
Attendu que pour dire que les démissions de MM. X..., Y..., Z..., C..., Alain B... et Yves B...
produisent les effets d'un licenciement sans cause réelle et sérieuse, l'arrêt retient que les
salariés soutiennent que leurs démissions, données sous la contrainte de leur employeur,
sont entachées d'un vice du consentement et donc équivoques ; que cependant il résulte
des pièces produites que les démissions des salariés ont été mûrement réfléchies et que le
vice du consentement allégué n'est pas établi ; que toutefois lorsqu'un salarié remet en
cause sa démission en raison de faits ou manquements imputables à l'employeur, le juge
doit, si cette démission était équivoque, l'analyser en une prise d'acte ; qu'en l'espèce
l'application défectueuse de la convention collective applicable, le non-paiement de
nombreuses heures supplémentaires, la non-communication des disques constituent des
manquements de la société Gad ; que l'application de la convention collective et le temps
de travail effectif étaient en litige entre les parties lorsque les démissions ont été adressées,
elles-mêmes suivies quelques semaines plus tard de la saisine du conseil des prud'hommes
sur ces difficultés ; que dès lors les démissions sont équivoques et s'analysent en prises
d'acte ; que les manquements de l'employeur étant avérés et justifiant la rupture des
relations contractuelles, les démissions doivent produire les effets d'un licenciement sans
cause réelle et sérieuse ;
Qu'en statuant ainsi, alors qu'il résultait de ses énonciations que les salariés arguaient du
caractère équivoque de leur démission, non à raison de l'existence d'un différend antérieur
ou concomitant de leur démission, susceptible de l'analyser en une prise d'acte, mais au
motif de la contrainte ayant vicié leur consentement, contrainte qu'elle a jugée non établie,
la cour d'appel, qui n'a pas tiré les conséquences légales de ses constatations, a violé les
textes susvisés ;
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il soit nécessaire de statuer sur les troisième et quatrième
moyens: Met hors de cause M. A... ;
CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il dit que les démissions de MM. X..., Y...,
Z..., Alain B... et Yves B... produisent les effets d'un licenciement sans cause réelle et
sérieuse et condamné la société Gad au paiement d'indemnités à ce titre, l'arrêt rendu le
3 novembre 2009, entre les parties, par la cour d'appel de Rennes ; remet, en
conséquence, sur ce point, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant
ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel d'Angers.
Document n°4 :
Cour de cassation chambre sociale
Audience publique du 26 mars 2014
N° de pourvoi: 12-23634
Publié au bulletin
Document n°5 :
Cour de cassation Chambre sociale
Audience publique du 3 octobre 2018
N° de pourvoi: 16-19836
Publié au bulletin
Attendu, selon l’arrêt attaqué (Versailles, 4 mai 2016), que M. Y... a été engagé le 4
septembre 2001 par la société Diffusion internationale d’articles manufacturés France en
qualité de responsable administratif montage décor ; qu’il a été élu délégué du personnel
le 8 mars 2007 ; qu’il a saisi la juridiction prud’homale le 7 février 2011, afin d’obtenir la
résiliation judiciaire de son contrat de travail en raison de la violation de son statut
protecteur et le paiement de diverses sommes ; qu’il a été licencié pour faute grave le 24
novembre 2011 ; que l’Union locale CGT de Chatou (le syndicat) est intervenue
volontairement à la procédure ;
Mais attendu que le salarié ayant maintenu à titre principal sa demande de résiliation
judiciaire du contrat de travail en raison de la violation de son statut protecteur, c’est sans
encourir les griefs du moyen que la cour d’appel, qui a accueilli cette demande de résiliation
judiciaire du contrat de travail, a rejeté la demande de réintégration présentée par le
salarié et fait droit à ses demandes subsidiaires d’indemnisation ; que le moyen n’est pas
fondé ;
Document n°6 :
Cassation Chambre sociale
Avis
Audience publique du 3 avril 2019
N° de pourvoi: 19-70001
Publié au bulletin
MOTIFS :
L’article 1224 du code civil, dans sa rédaction issue de l’ordonnance n° 2016-131 du 10
février 2016, prévoit que la résolution du contrat résulte soit de l’application d’une clause
résolutoire soit, en cas d’inexécution suffisamment grave, d’une notification du créancier
au débiteur ou d’une décision de justice.
L’article 1225 du même code précise les conditions de mise en oeuvre de la clause
résolutoire.
Aux termes de l’article 1226 du code civil, le créancier peut, à ses risques et périls, résoudre
le contrat par voie de notification. Sauf urgence, il doit préalablement mettre en demeure
le débiteur défaillant de satisfaire à son engagement dans un délai raisonnable. La mise en
demeure mentionne expressément qu’à défaut pour le débiteur de satisfaire à son
obligation, le créancier sera en droit de résoudre le contrat. Lorsque l’inexécution persiste,
le créancier notifie au débiteur la résolution du contrat et les raisons qui la motivent. Le
débiteur peut à tout moment saisir le juge pour contester la résolution. Le créancier doit
alors prouver la gravité de l’inexécution.
Les modes de rupture du contrat de travail, à l’initiative de l’employeur ou du salarié, sont
régis par des règles particulières, et emportent des conséquences spécifiques, de sorte que
les dispositions de l’article 1226 du code civil ne leur sont pas applicables.
En conséquence,
LA COUR EST D’AVIS QUE :
L’article 1226 du code civil, dans sa rédaction issue de l’ordonnance n° 2016-131 du 10
février 2016, n’est pas applicable au salarié qui prend acte de la rupture de son contrat de
travail.
Document n°7 :
Faits et procédure
2. Selon l'arrêt attaqué (Toulouse, 20 juillet 2018), M. P... a été engagé le 6 novembre
1972 par la société Castel et Fromaget (la société) en qualité d'employé de bureau, et
exerçait en dernier lieu les fonctions de gestionnaire des stocks.
3. Après avoir saisi la juridiction prud'homale d'une demande de résiliation judiciaire de
son contrat de travail, le salarié a, par lettre du 28 octobre 2013, notifié à son employeur
son intention de faire valoir ses droits à la retraite à compter du 1er janvier 2014, puis a
sollicité la requalification de la demande de mise à la retraite en une prise d'acte produisant
les effets d'un licenciement nul.
Examen du moyen
Enoncé du moyen
Réponse de la Cour
5. La cour d'appel, qui a constaté que le salarié avait été l'objet depuis 1992 d'actes
d'intimidation, d'humiliations, de menaces, d'une surcharge de travail et d'une dégradation
de ses conditions de travail, de nature à affecter sa santé, constitutifs de harcèlement
moral l'ayant conduit à l'épuisement et à l'obligation de demander sa mise à la retraite,
ainsi que d'une discrimination syndicale dans l'évolution de sa carrière et de sa
rémunération, a pu décider que la persistance de ces manquements rendait impossible la
poursuite du contrat de travail.
Document n°8 :
(extraits)
Document n°9 :
Cour de cassation Chambre sociale
Audience publique du mercredi 15 octobre 2014
N° de pourvoi: 11-22251
Publié au bulletin
Attendu, selon ce texte, que la convention de rupture définit les conditions de celle-ci, notamment le
montant de l'indemnité spécifique de rupture conventionnelle qui ne peut être inférieur à celui de
l'indemnité prévue à l'article L. 1234-9 ;
Attendu, selon l'arrêt attaqué, que le contrat de Mme X..., salariée depuis 1995 de l'entreprise
individuelle Aloha glacier, a été repris en 2009 par la société Aloha glacier, l'ancienneté de la salariée
depuis le 6 novembre 1995 étant expressément maintenue ; qu'après un premier refus d'homologation
d'une rupture conventionnelle conclue entre les parties, une seconde rupture conventionnelle a été
homologuée, le 2 avril 2010 par la direction du travail ; que la salariée a, le 13 avril suivant, saisi la
juridiction prud'homale ;
Attendu que pour débouter la salariée de ses demandes en paiement de sommes à titre d'indemnité de
rupture conventionnelle et de dommages-intérêts, l'arrêt, après avoir rappelé que la rupture
conventionnelle permet à l'employeur et au salarié de convenir en commun des conditions de la rupture
du contrat de travail qui les lie, retient, d'une part, que Mme X..., dont l'attention avait été officiellement
attirée, lors du refus initial d'homologation, sur le fait qu'aucune indemnité conventionnelle n'avait été
prévue et qui ne démontre pas avoir été victime d'une erreur ou d'un dol ou violence, avait signé et
approuvé de sa main la seconde convention prévoyant une ancienneté de neuf mois, d'autre part, que
cette salariée ne réclame pas la nullité de la convention, démontrant ainsi sa volonté de rompre son
contrat de travail d'un commun accord ;
Qu'en statuant ainsi, alors que l'absence de demande en annulation de la rupture conventionnelle et
partant d'invocation de moyens au soutien d'une telle demande, n'interdit pas à un salarié d'exiger le
respect par l'employeur des dispositions de l'article L. 1237-13 du code du travail relatives au montant
minimal de l'indemnité spécifique d'une telle rupture, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;
CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 30 avril 2013, entre les parties, par
la cour d'appel de Saint-Denis de la Réunion ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état
où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Saint-
Denis de la Réunion, autrement composée ;
Document n°11 :
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Bordeaux, 4 octobre 2017), que Mme K... a été engagée par la société
Arbor France, devenue la société AFR France, en qualité d'employée élevage et couvoir ; que victime
d'un accident du travail, elle a été déclarée inapte à son poste de travail par deux examens des 1er et
16 avril 2014 ; que les parties au contrat de travail ont signé une convention de rupture le 25 avril 2014;
Attendu que la salariée fait grief à l'arrêt de dire que la rupture conventionnelle a été régulièrement
homologuée par l'autorité administrative et ne peut être remise en cause et, en conséquence de rejeter
ses demandes, alors, selon le moyen, qu'est nulle la rupture conventionnelle du contrat de travail
conclue en méconnaissance des obligations spécifiques d'ordre public mises à la charge de l'employeur
par les articles L. 1226-10 et L. 1226-12 du code du travail au profit du salarié régulièrement déclaré
inapte à son emploi à la suite d'un accident du travail ; qu'en jugeant dès lors qu'en l'absence
d'invocation d'un vice du consentement et de démonstration d'une fraude de l'employeur, la rupture
conventionnelle du contrat de travail était régulière et ne pouvait être remise en cause, quand elle
constatait, d'une part, qu'à la suite d'un accident du travail du 4 juillet 2011 Mme N... avait été déclarée
définitivement inapte par avis des 1er et 16 avril 2014, d'autre part, que la salariée avait conclu avec
l'employeur une rupture conventionnelle du contrat de travail le 25 avril suivant, ce dont il résultait que
la rupture du contrat de travail, même d'un commun accord, était nulle pour avoir un objet illicite et
contrevenir aux obligations spécifiques d'ordre public mises à la charge de l'employeur par les articles
L. 1226-10 et L. 1226-12 du code du travail au profit du salarié régulièrement déclaré inapte à son
emploi à la suite d'un accident du travail, la cour d'appel a violé les textes susvisés ;
Mais attendu que la cour d'appel a retenu à bon droit que, sauf cas de fraude ou de vice du
consentement, non allégué en l'espèce, une convention de rupture pouvait être valablement conclue
par un salarié déclaré inapte à son poste à la suite d'un accident du travail ; que le moyen n'est pas
fondé ;
Et attendu qu'il n'y a pas lieu de statuer par une décision spécialement motivée sur les deuxième,
troisième, quatrième et cinquième branches du moyen annexées, qui ne sont manifestement pas de
nature à entraîner la cassation ;
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que Mme X... a été engagée le 15 septembre 2003 en qualité d’ingénieur
commercial par la société Sword ; que son contrat de travail comportait en son article 4 une clause dite
de non concurrence ; qu’à l’issue du congé de maternité dont la salariée a bénéficié du 18 avril 2009 au
7 août 2009, les parties ont convenu le 10 août d’une rupture conventionnelle, qui a fait l’objet d’une
homologation par l’autorité administrative le 7 septembre 2009 ; que la salariée a saisi la juridiction
prud’homale de demandes relatives tant à l’exécution de son contrat de travail qu’à la rupture de celui-
ci ;
Mais attendu que la cour d’appel a retenu à bon droit que, sauf en cas de fraude ou de vice du
consentement, non invoqués en l’espèce, une rupture conventionnelle peut être valablement conclue
en application de l’article L. 1237-11 du code du travail au cours des périodes de suspension du contrat
de travail auxquelles la salariée a droit au titre de son congé de maternité, ainsi que pendant les quatre
semaines suivant l’expiration de ces périodes ; que le moyen n’est pas fondé ;
Qu’en se déterminant ainsi, par des motifs inopérants, sans se livrer à une analyse comparée de la
situation, des fonctions et des responsabilités de l’intéressée avec celles des autres ingénieurs
commerciaux, la cour d’appel a privé sa décision de base légale ;
La chambre sociale de la Cour de cassation, composée des président et conseillers précités, après
en avoir délibéré conformément à la loi, a rendu le présent arrêt.
Faits et procédure
1. Selon l'arrêt attaqué (Agen, 16 avril 2019), M. A... a été engagé par la société Lotoise
d'évaporation le 13 mars 2000. Il exerçait en dernier lieu les fonctions de responsable de
production.
2. Le 18 décembre 2015, le salarié et l'employeur ont signé une convention de rupture.
3. Le salarié a saisi la juridiction prud'homale d'une demande d'annulation de la convention de
rupture et d'une demande en paiement de diverses sommes.
Examen du moyen
Enoncé du moyen
Réponse de la Cour
5. La cour d'appel, qui a constaté, par une appréciation souveraine des éléments de fait et de
preuve qui lui étaient soumis, que l'employeur avait dissimulé au salarié l'existence, à la date de
conclusion de la convention de rupture, d'un plan de sauvegarde de l'emploi en cours de
préparation, prévoyant la suppression de son poste, et que cette dissimulation avait été
déterminante du consentement de celui-ci, a légalement justifié sa décision.
REJETTE le pourvoi ;
Document n°14 :
Cour de cassation Chambre sociale
Audience publique du mercredi 5 juin 2019
N° de pourvoi: 18-10901
Publié au bulletin
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Fort-de-France, 9 septembre 2016), qu'engagé le 1er décembre 2010 en
qualité de jardinier par la société Services-Antilles.Com, M. T... a signé une convention de rupture le 14
février 2013 ; qu'il a saisi le 24 juillet 2013 la juridiction prud'homale d'une contestation de la validité de
cette rupture ;
Attendu que le salarié fait grief à l'arrêt de valider la convention de rupture et de le débouter de ses
demandes indemnitaires pour licenciement sans cause réelle et sérieuse alors, selon le moyen :
1°/ que le formalisme protecteur des articles L. 1237-11 et L. 237-12 du code du travail commande de
tenir pour irrégulière une convention de rupture signée par l'employeur assisté de son conseil tandis
que le salarié a signé seul, sans avoir été préalablement informé de son droit à être assisté ni de la
circonstance que son employeur serait lui-même assisté lors de la signature de la convention ; qu'en
refusant de tirer les conséquences nécessaires de pareil déséquilibre, l'arrêt infirmatif, qui n'a par
ailleurs pas établi le caractère raisonnable des dispositions matérielles de la convention au regard des
droits du salarié, a violé les textes susvisés ;
2°/ que, dans ses conclusions péremptoires, le salarié faisait valoir que la convention de rupture avait
été antidatée au 14 février 2013 lors même qu'il avait travaillé tout le mois de février, de sorte qu'il avait
privé de son délai effectif de rétractation de 15 jours avant homologation par l'administration ; qu'en
validant néanmoins la convention sans répondre au moyen dont elle était saisie sur la fraude qui
entachait cette dernière, la cour a derechef violé les dispositions de l'article 455 du code de procédure
civile ;
Mais attendu que la cour d'appel a exactement décidé que l'assistance de l'employeur lors de l'entretien
préalable à la signature de la convention de rupture ne peut entraîner la nullité de la rupture
conventionnelle que si elle a engendré une contrainte ou une pression pour le salarié qui se présente
seul à l'entretien ; qu'ayant constaté que tel n'était pas le cas en l'espèce, elle a rejeté à bon droit la
demande du salarié ; que le moyen, qui manque en fait en sa seconde branche, n'est pas fondé pour le
surplus ;
Attendu que le salarié fait grief à l’arrêt de rejeter ses demandes tendant notamment au paiement de la
contrepartie financière de la clause de non-concurrence, alors, selon le moyen :
1°/ que le recours juridictionnel à l’encontre de la convention de rupture conventionnelle doit être formé
dans les douze mois de son homologation ; qu’il résulte des constatations de l’arrêt que la convention
a été homologuée le 19 mars 2009 et que M. X... avait saisi, le 17 mars 2010, le conseil de prud’hommes
d’une demande tendant à voir fixer la date de la rupture à celle du licenciement intervenu avant la
convention et non pas à la date de celle-ci ; que dès lors, en jugeant néanmoins, pour débouter M. X...
de sa demande, qu’il n’avait pas introduit le recours dans le délai de l’article L. 1237-14 du code du
travail, la cour d’appel n’a pas tiré les conséquences légales de ces constatations au regard de ce
texte;
2°/ que la rupture conventionnelle, exclusive du licenciement ou de la démission, ne peut être imposée
par l’une ou l’autre des parties ; qu’aucune rupture conventionnelle ne peut donc intervenir après la
notification d’un licenciement ; qu’en donnant néanmoins effet à une convention de rupture
conventionnelle intervenue alors que le licenciement avait été notifié, la cour d’appel a violé l’article L.
1237-11 du code du travail ;
3°/ qu’en cas de rupture du contrat de travail avec dispense d’exécution du préavis par le salarié, la
date à partir de laquelle celui-ci est tenu de respecter l’obligation de non-concurrence, la date
d’exigibilité de la contrepartie financière de la clause de non-concurrence et la date à compter de
laquelle doit être déterminée la période de référence pour le calcul de cette indemnité sont celles du
départ effectif de l’entreprise, nonobstant stipulations ou dispositions contraires ; que M. X... avait fait
valoir, qu’il avait été licencié le 9 janvier 2009 et dispensé d’exécuter le préavis ; que la cour d’appel ne
pouvait donc considérer que l’employeur pouvait dispenser le salarié de l’exécution de la clause de non-
concurrence le 9 avril suivant sans rechercher si, à cette date, il n’avait pas déjà quitté l’entreprise ;
qu’elle a ainsi privé sa décision de base légale au regard des articles 1108 et 1134 du code civil ;
Mais attendu, d’abord, que lorsque le contrat de travail a été rompu par l’exercice par l’une ou l’autre
des parties de son droit de résiliation unilatérale, la signature postérieure d’une rupture conventionnelle
vaut renonciation commune à la rupture précédemment intervenue ;
Attendu, ensuite, qu’aux termes de l’article L. 1237-13 du code du travail, la convention de rupture
conclue entre un employeur et un salarié fixe la date de rupture du contrat de travail, qui ne peut
intervenir avant le lendemain du jour de l’homologation par l’autorité administrative ; qu’il en résulte que,
lorsque le contrat de travail prévoit que l’employeur pourra libérer le salarié de l’interdiction de
concurrence soit à tout moment au cours de l’exécution du contrat soit à l’occasion de sa cessation au
plus tard dans la lettre notifiant le licenciement ou le jour même de la réception de la démission, c’est,
en cas de rupture conventionnelle, la date de la rupture fixée par la convention de rupture qui détermine
le respect par l’employeur du délai contractuel ;
Et attendu qu’ayant retenu à bon droit qu’en signant une rupture conventionnelle, les parties avaient
d’un commun accord renoncé au licenciement précédemment notifié par l’employeur, la cour d’appel,
qui a relevé que la date de la rupture du contrat avait été fixée par la convention de rupture au 10 avril
2009 et que l’employeur avait libéré le salarié de son obligation de non-concurrence le 8 avril 2009, a,
par ces seuls motifs et sans être tenue de procéder à une recherche que ses énonciations rendaient
inopérante, légalement justifié sa décision ;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE le pourvoi ;
Document n°16 :
Cour de cassation Chambre sociale
Audience publique du 6 octobre 2015
N° de pourvoi: 14-17539
Publié au bulletin
Attendu, selon l’arrêt attaqué (Aix-en-Provence, 27 février 2014), que M. X... a été engagé le 9 décembre
2002 par la société Méditerranée Var diffusion en qualité de magasinier livreur ; que l’employeur et le
salarié ont, le 6 juin 2009, signé une convention de rupture fixant au 16 juillet 2009 la date de rupture du
contrat de travail, le délai de rétractation expirant le 22 juin 2009 ; que par courrier du 21 juin 2009 adressé
à l’autorité administrative, l’avocat du salarié indiquait que son client entendait rétracter la convention de
rupture ; que le salarié a, par courrier du 2 juillet 2009 adressé à son employeur, pris acte de la rupture de
son contrat de travail aux torts de ce dernier ; que la convention de rupture a été homologuée le 13 juillet
2009 ; qu’estimant abusive la rupture de son contrat de travail, le salarié a saisi la juridiction prud’homale
de demandes à ce titre ;
Attendu qu’il n’y a pas lieu de statuer par une décision spécialement motivée sur le moyen annexé, qui
n’est manifestement pas de nature à entraîner la cassation ;
Sur le moyen unique, pris en sa première branche, après avis donné aux parties en application de l’article
1015 du code de procédure civile :
Attendu que le salarié fait grief à l’arrêt de le débouter de ses demandes au titre d’une rupture abusive du
contrat de travail alors, selon le moyen, qu’aux termes de l’article L. 1237-13 du code du travail, à compter
de la date de sa signature par les deux parties, chacune d’entre elles dispose d’un délai de quinze jours
calendaires pour exercer son droit de rétractation ; que cette rétractation peut être exercée par un
mandataire régulièrement habilité et notamment par un avocat au nom de son client ; qu’en déniant tout
effet à la rétractation adressée par le conseil du salarié à l’administration du travail au seul motif qu’elle
n’aurait été signée que de l’avocat, sans rechercher si l’avocat n’avait pas agi au nom et pour le compte
de son client, dont elle a au demeurant constaté qu’il avait ensuite ratifié la démarche, la cour d’appel a
violé ledit article L. 1237-13 du code du travail, ensemble les articles 1984 et suivants du code civil ;
Mais attendu, selon l’article L. 1237-13 du code du travail, que le droit de rétractation dont dispose chacune
des parties à la convention de rupture doit être exercé par l’envoi à l’autre partie d’une lettre adressée par
tout moyen attestant de sa date de réception ;
Et attendu qu’ayant relevé que la lettre avait été adressée, non à l’autre partie signataire de la rupture
conventionnelle, mais à l’administration, la cour d’appel a, sans être tenue de procéder à une recherche
que cette constatation, impliquant l’absence de validité de la rétractation, rendait inutile, légalement justifié
sa décision ;
Sur le moyen unique, pris en sa troisième branche, après avis donné aux parties en application de l’article
1015 du code de procédure civile :
Attendu que le salarié fait grief à l’arrêt de le débouter de ses demandes au titre d’une rupture abusive du
contrat de travail alors, selon le moyen, que lorsque plusieurs actes de rupture du contrat de travail
interviennent, seul le premier, chronologiquement, doit être pris en considération ; que lorsque la prise
d’acte intervient avant que le contrat de travail ne soit autrement rompu, il appartient en premier lieu au
juge de rechercher si elle est justifiée et peut s’analyser en un licenciement non causé ; que le contrat de
travail n’est rompu, en cas de rupture conventionnelle, qu’à la date fixée par la convention, si elle est
homologuée ; que la cour d’appel a relevé que la prise d’acte était intervenue le 2 juillet 2009 et que la
rupture conventionnelle n’avait pris effet, aux termes de la convention signée par les parties, qu’à la date
du 16 juillet 2009, ce dont il résultait que la prise d’acte était antérieure à la rupture ; qu’il en résulte qu’il
incombait à la cour d’appel d’analyser les faits invoqués par le salarié à l’appui de sa prise d’acte pour
déterminer les effets que cette dernière devait produire ; qu’en considérant qu’il n’était nul besoin
d’examiner le courrier du 2 juillet 2009, la cour d’appel a violé l’article L. 1235-1 du code du travail ;
Mais attendu qu’il résulte des articles L. 1237-13 et L. 1237-14 du code du travail qu’en l’absence de
rétractation de la convention de rupture, un salarié ne peut prendre acte de la rupture du contrat de travail,
entre la date d’expiration du délai de rétractation et la date d’effet prévue de la rupture conventionnelle,
que pour des manquements survenus ou dont il a eu connaissance au cours de cette période ;
Et attendu qu’il résulte du renvoi par l’arrêt attaqué aux conclusions des parties, que tous les manquements
invoqués par le salarié étaient antérieurs à l’expiration, le 22 juin 2009, du délai de rétractation ;
D’où il suit que le moyen n’est pas fondé ;
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