Amar LAKEL - 2010 - GIP GPV, La Rive Droite Numerique
Amar LAKEL - 2010 - GIP GPV, La Rive Droite Numerique
Amar LAKEL - 2010 - GIP GPV, La Rive Droite Numerique
Février 2010
1
Table des matières
INTRODUCTION...............................................................................................................................................8
I.1.a - Les grandes orientations du « Grand Projet des Villes » (GPV) appliquées aux
réalités de la Rive Droite........................................................................................................................................ 15
I.2.a - Le Web 2.0 n’est autre que l’avènement du web 1.0… ........................................................ 23
I.3 ‐ SYNTHESE DES ETUDES REALISEES SUR LE GPV, AYANT SERVI A NOTRE ENQUETE.................................... 35
II.2.c Le message......................................................................................................................................................... 61
II.2.d Le destinataire................................................................................................................................................. 63
2
II.3 ‐ METHODE D’EXTRACTION .................................................................................................................................... 66
III.3 – LES ACTEURS INSTITUTIONNELS QUI PARLENT DE LA RIVE DROITE SUR LE WEB 2.0 ................................. 85
CONCLUSIONS .......................................................................................................................................... 88
3
REMERCIEMENTS :
Nous voudrions remercier toute l’équipe du GIP-GPV qui n’a pas été un simple
commanditaire mais plutôt un partenaire tout au long de cette enquête. Elle a su
nous communiquer sa passion pour ce territoire et l’énergie qu’elle déployait au
quotidien pour le mettre en valeur. Nos remerciements vont tout d’abord à Etienne
PARIN, directeur du GIP-GPV, qui nous a donné toute sa confiance dans l’entreprise
et a ouvert grandement la structure dont il est le directeur à la recherche
universitaire. A Claire THIRIET, directrice de communication, qui n’a pas hésité à
nous confier l’ensemble des documents et études qui président à la stratégie de
communication du GIP-GPV. Elle a été d’un précieux conseil pour la
recontextualisation de cette étude.
4
Les enquêteurs
Direction :
L’enquête a été menée sous la direction de Monsieur Amar Lakel, Chercheur
au MICA- GRECO, Maître de conférences en sciences de l’information et de la
communication à l’Institut des Sciences de l’Information et de la Communication
(ISIC) et Responsable du Master Communication Publique Publique pour l’université
de Bordeaux III.
5
Organisations parties prenantes de cette étude:
L’ISIC
L’institut des Sciences de l’Information et de la Communication (ISIC) a été créé en
1991. Il a acquis une rapide notoriété dans les métiers de la communication. L’institut
forme des spécialistes de la stratégie organisationnelle, de l’audit et du diagnostic
communicationnel. D’anciens étudiants de la formation sont aujourd’hui
responsables d’entreprises de conseil ou d’agences et viennent apporter leur
expertise en tant que professionnels. La formation de Master s’ouvre encore plus au
domaine du « conseil », domaine où les agences ont des besoins et des difficultés à
recruter. La pédagogie active mise en oeuvre consiste à faire travailler les étudiants
en réponse à des commandes d’entreprises et sur des recherches appliquées. Elle
est le gage d’une insertion professionnelle rapide.
Site web : http://www.isic.u-bordeaux3.fr/
MICA-GRECO
Le MICA est le laboratoire de recherche en Information, Communication et Arts de
l’Université de Bordeaux. Il est labellisé comme équipe d'accueil (EA 4426) de la
formation doctorale en Sciences de l'information et de la communication et en art de
l'École doctorale MONTAIGNE-HUMANITES. Le MICA est né en juin 2009 de la
fusion de deux équipes d’accueil de l’Université de Bordeaux, le CEMIC et
IMAGINES. Le MICA est dirigé par Valérie CARAYOL, professeur des Universités en
Sciences de l’Information et de la Communication à l’ISIC. Le laboratoire développe
une réflexion collective sur les « Mutations des médiations à l’ère du numérique et de
la mondialisation ».
Site web : http://mica.u-bordeaux3.fr/
La FING
La Fing explore le potentiel transformateur des technologies, quand il est placé entre
des millions de mains. Son objectif est d'augmenter la capacité innovatrice du tissu
économique et de toute la société. Depuis 2000, la Fing (Fondation internet nouvelle
génération) aide les grandes entreprises et les start-ups, les territoires et les
décideurs politiques, les chercheurs, les créateurs, les innovateurs sociaux… à
anticiper les opportunités et les risques associés aux technologies, à leurs usages et
au système d’innovation qui les accompagne. La Fing détecte les signaux faibles et
6
décrypte les tendances lourdes. Elle repère, met en valeur et en relation les projets
les plus innovants. Elle identifie de nouvelles opportunités, de nouvelles pistes
d’innovation. Elle agit en expérimentant des projets transformateurs. Elle sensibilise
les entreprises et les acteurs publics aux enjeux de l'innovation ouverte et des
transformations à venir.
7
Introduction
8
question symbolique du droit à la parole ordinaire, aux régimes discursifs non-
institutionnels. Dans le même temps, l’investissement des puissances économiques,
politiques et administratives, dans ce qui apparaît comme un nouveau support au
service de stratégies de com, accélère l’institutionnalisation du web, qui devient
progressivement un « nouveau média ».
Pourtant, la résurgence des concepts « d’intelligence collective », « de
sagesse de la foule », « d’outsourcing de masse » montre bien que le projet social et
politique, à l’origine de ce média, continue à être le cœur de ce que l’on appelle la
révolution du « Web 2.0 ». Ce web de 2nde génération est avant tout la réalisation
d’un concept phare : laisser la foule s’exprimer, éditer, évaluer et partager…en un
mot co-construisons en réseaux nos connaissances et nous serons capables de
surmonter les défis d’une société hyper-complexe. Ainsi, le web 2.O est la continuité
de l’utopie de l’Internet à une différence près : cette fois-ci, les outils pour
expérimenter et innover dans les collectifs sociaux sont accessibles au plus grand
nombre. Un processus d’innovation ouverte est possible. Et au regard de l’explosion
des plateformes 2.0, qui ont fait exploser toutes les statistiques d’audience et de
diffusion de l’information, quelque chose est en train de se passer à l’échelle
internationale.
13
PINS : Co‐construire le territoire numérique
14
I.1 - Le projet de Plateforme d’Innovation Sociale Numérique
I.1.a - Les grandes orientations du « Grand Projet des Villes » (GPV) appliquées
aux réalités de la Rive Droite
1
http://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/politique-ville/renovation-urbaine/
2
Les « grands projets urbains » (GPU) sont lancés en 1991 ; leurs opérations se concentrent essentiellement sur l’aspect urbain « et
consistent à engager une restructuration urbaine profonde, sur dix à quinze ans, pour tenter de réintégrer des quartiers isolés à
l’agglomération. »
15
acteurs publics et des organismes privés et qui requiert, de fait, la mobilisation de
tous en vue d’une action globale, cohérente, adaptée et efficace, afin d’améliorer les
conditions de vie des habitants, de valoriser l’image du territoire et de lui apporter
une valeur économique.
Les études menées ont révélé que le territoire de la rive droite de
l’agglomération bordelaise « cumulait, structurellement, de graves difficultés
sociales, économiques et de fonctionnement urbain » ; ces travaux ont conduit à
la mise en place de nombreuses opérations de requalification massive. L’opération la
plus récente est un projet global de requalification, conventionné avec l’Agence
Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU)3 et concerne la décennie
2002/2011. Le projet global de territoire a été actualisé pour la décennie 2007/2016,
avec pour objectifs la consolidation des efforts déjà entrepris, ainsi que
l’élargissement de l’action aux domaines de l’emploi et du développement
économique.
Enfin, dans une perspective de cohérence territoriale et en réponse à l’appel
à projet du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER)4, un
nouveau projet de territoire a été mis en chantier dès l’été 2006, afin de resituer
la « Rive Droite » dans un ensemble plus large, qui prend en compte le concept de «
plaine de Garonne » ; ce concept fait référence à une dynamique qui doit s’étendre
d’abord à la première couronne, puis à la seconde. Plus généralement, le fil rouge de
la démarche actuelle est de répondre à l’appel à projet du FEDER pour le « soutien
du développement durable des quartiers sensibles ».
Le diagnostic
Les communes concernées par notre champ d’investigation se caractérisent
d’abord par la proximité géographique et la convergence des situations sociales et
ainsi, par une relative homogénéité. De légères nuances ont néanmoins été
constatées à des échelles plus fines, c’est-à-dire entre communes et quartiers par
exemple. Les grandes caractéristiques du territoire observées et constatées au
regard de celles de la communauté urbaine de Bordeaux sont :
3
http://www.anru.fr/
4
http://europa.eu/legislation_summaries/employment_and_social_policy/job_creation_measures/l60015_fr.htm
16
Les caractéristiques démographiques : une population vieillissante régénérée par
une immigration récente
• Une population jeune, voire très jeune, avec une proportion
particulièrement importante d’enfants et d’adolescents, alors qu’il y a
relativement peu de jeunes adultes. Les jeunes âgés de 15 à 25 ans sont, en
effet, relativement moins nombreux que dans le reste de l’agglomération,
peut-être en raison de l’absence d’universités sur la Rive Droite.
• Un territoire de résidence de migrants : la proportion d’étrangers est
2 fois supérieure à ce qui est constaté sur le reste de l’agglomération ; il
s’agit de familles relativement jeunes, souvent étrangères ou d’origines
étrangères, ayant acquis la nationalité française, avec de jeunes enfants, peu
de grands enfants et de jeunes adultes. Ces familles comptent une
proportion de familles monoparentales plus importante que la moyenne de
l’agglomération.
• Une tendance au vieillissement depuis le début des années 90.
Les caractéristiques socio-économiques : une population très défavorisée
économiquement
• La situation de l’emploi est plus dégradée que dans l’ensemble de
l’agglomération ; celle-ci peut être expliquée par le faible niveau de
qualification de la population. On note, en outre, que la proportion d’ouvriers
est de 70 % supérieure à celle de la CUB et que les cadres et les diplômés
de l’enseignement supérieur ne représentent que le tiers de la proportion
relevée dans l’agglomération bordelaise.
• En découle, un taux de bénéficiaires du RMI élevé.
• La faiblesse du niveau de qualification de la population (y compris
chez les jeunes).
• Plusieurs types de freins à l’emploi concernant des populations
davantage exposées aux difficultés d’insertion professionnelle (ex.: inégalités
hommes/femmes ; handicaps ; « l’adresse ») dont une proportion de
population étrangère et d’origine étrangère exposée à la discrimination
« ethnico-raciale », notamment en matière d’emploi.
17
La stratégie
De ces grandes tendances a pu être dégagée une stratégie s’articulant autour de
quatre axes :
Le Grand Projet des Villes est donc un projet de vaste envergure puisqu’il
implique tous les acteurs du territoire : les acteurs du secteur économique, les
acteurs du secteur public mais aussi les habitants, qui en sont une ressource
essentielle en tant qu’usagers mais aussi comme citoyens. L’interactivité, l’échange
et la communication sont donc des conditions fondamentales de la réussite du
projet.
On ne s’étonnera donc pas de la place qui est donnée aux technologies de
l’information et de la communication (TIC). En effet, les villes sont aujourd’hui
dotées d’outils collectifs (cyber-points, cyber-bases, etc.) qui permettent d’envisager
le développement de processus interactifs entre les habitants et les acteurs
institutionnels, économiques, culturels, associatifs de la vie locale. Bien au-delà de la
simple information, ces outils ont vocation à constituer des têtes de réseaux
d’échange, d’éducation, de formation, et d’une manière générale de
développement local. Cela nécessite une meilleure appropriation des outils par les
diverses catégories de population, passant par la promotion d’usages ciblés et
diversifiés dans la vie quotidienne, visant à « agir à distance » tout en créant une
empathie utilisateur-machine. De manière non limitative, il peut y être traité des
questions liées à l’accès à l’emploi, aux démarches administratives, à la
recherche d’emploi, à la formation (auto-formation, voire formation à distance), à
18
certains actes de la vie économique (TPE), à la capitalisation d’actions conduites
dans le champ culturel, à l’éducation.
L’outil TIC est le vecteur essentiel d’une implication optimale et
opérationnelle des partenaires et collaborateurs institutionnels. L’année 2007 a
été consacrée à la définition, la création et la mise en ligne d’un site Internet, dont la
vocation immédiate est d’être un outil informatif au service du grand public. L’étape
suivante envisagée est de faire que cet outil de base serve de socle à la mise en
place d’intranets participatifs utilisant la technologie du web 2.0. Par exemple, dans
le cadre de la charte d’insertion, un accès à une base de données (chantiers en
cours, postes à pourvoir, profils de candidats disponibles, etc.) pourrait être
accessible à tous les partenaires (clubs d’entreprises, services publics de l’emploi,
PLIE, mission locale, maîtres d’œuvres, maîtres d’ouvrages, etc.). Dans le cadre de
la mise en réseaux des médiathèques, une base de données commune pourrait être
définie dans le cadre de la mutualisation des ouvrages et de la circulation des
publics.
S’agissant du public « intra-muros », les objectifs en termes de
communication consistent à développer et à renforcer le sentiment
d’appartenance à un territoire en mutation. La diffusion d’informations se fait
essentiellement par le biais des Services Communication des communes grâce aux
supports qu’ils développent (bulletins périodiques d’informations municipales, sites
Internet, documents spécifiques au renouvellement urbain, réunions d’informations,
conseils de participation des habitants, etc.) et également à travers la presse écrite
locale avec laquelle une stratégie offensive de relation presse est engagée.
S’agissant du public « extra-muros », les objectifs en termes de communication
consistent à transformer l’image perçue de la rive droite.
19
an, piloté par le GPV avec la Fondation Internet Nouvelle Génération (FING), les
laboratoires MICA de l' Université de Bordeaux 3 et ADES et avec le soutien
d'Aquitaine Europe Communication (AEC) vise à faire émerger une plateforme
numérique représentant les activités publiques, entrepreneuriales, associatives et
citoyennes de la Rive Droite, territoire composé des quatre villes de Bassens, Cenon,
Floirac et Lormont. »5
La première partie est en réalité une phase continue du projet. Il s’agit, pour
l’ensemble des parties prenantes de définir l'espace du GPV, de manière pertinente
au regard des objectifs. Bassens, Cenon, Floirac, Lormont : chacune des communes
se découpe en zones structurant le territoire (zones franches, grands ensembles,
Zone d’Aménagement Concerté6 -ZAC-, transports, bâtiments municipaux,
équipements sportifs, etc.). Il est nécessaire que l’équipe projet ait une vision claire
et délimitée du territoire étudié. Il s’agit de déterminer les découpages du territoire ou
encore les pôles d'activité, réellement opératoires au regard de l'objet du projet. Pour
cela, la FING et Sophie Trouillet du GIP-GPV se chargent de réunir les acteurs du
projet, les institutions, les utilisateurs envisagés pour reformuler en commun les
objectifs du projet, partager la méthode et partager une adhésion. C’est dans le
cadre d’une programmation de séminaires, de workshops, de journées
d’études organisés par la FING qu’ils seront à même de s’engager chaque jour un
peu plus dans la co-construction du territoire.
5
http://www.surlarivedroite.fr/pageseditos,153,left_A5D8E511.html
6
http://fr.wikipedia.org/wiki/Zone_d'aménagement_concerté
20
La seconde partie implique très largement les universités partenaires et l’AEC,
qui devront aider à dresser un portrait précis et complet de l'équipement, de l'offre
d'accès et de services, des pratiques quotidiennes et des dynamiques territoriales
issues de l'activité en ligne des habitants. Le travail s’appuiera sur des enquêtes
prenant en compte quatre composantes :
• Analyse des ménages (équipements et usages), des entreprises
(équipements et usages), des infrastructures (taux de couverture, « zones
blanches »), des « points d’accès publics à Internet » (PAPI) par l’AEC.
• Repérer, analyser et cartographier les dynamiques numériques du
territoire (Université de Bordeaux : Laboratoires MICA-GRECO et ADES) :
l'objectif de ce travail novateur, qui n'a encore jamais été réalisé, consiste à
explorer les dynamiques territoriales qui émergent de l'intervention active des
acteurs, citoyens compris, sur les réseaux numériques : sites web, blogs,
publications de photos et vidéos, présence et activité sur les « sites sociaux »,
contributions à des forums, cartographies et « city guides » collaboratifs,
achats et ventes entre particuliers. Cette phase fera apparaître des
dynamiques nouvelles que l’on sent poindre sans avoir à l’heure d’aujourd’hui,
bien saisi toutes leurs formes. Quelles sont les nouvelles pratiques
numériques qui accompagnent la mise en ligne de son CV, le partage de ses
photographies et de ses vidéos, ses contributions à un site collaboratif autour
d’une ville, d’un quartier, etc. ? Comment interroge-t-on le local à l’ère du web
2.0, de la téléphonie mobile, des blogs, de Google, de Facebook, etc ?
Comment le local est-il redéfini par de nouvelles relations, de nouveaux
services, de nouveaux usages, de nouveaux échanges, de nouvelles
interactions entre les personnes qui peuplent un territoire ? Outre une
analyse spécifique au GPV, le travail visera à produire une méthode
formalisée et réplicable, qui aura vocation à s'intégrer dans de futurs
diagnostics territoriaux, en Aquitaine et ailleurs.
A partir des résultats qui précèdent, l’ambition est de définir les fonctions et
prestations attendues de la plateforme avec celles qui seront amenées à
l'utilisateur : acteurs publics, entreprises, associations, médias locaux, innovateurs,
blogueurs, têtes de réseaux, représentants des utilisateurs…En effet, trop de projets
de « plateformes » demeurent inutilisés, faute d'avoir pris en compte les attentes
21
réelles de leurs utilisateurs. Dès lors, il s'agit de considérer la plateforme, non
comme une infrastructure brute, mais comme un service proposé aux institutions,
aux entreprises, aux associations et aux habitants. Ce service doit proposer les
fonctions les plus utiles, assemblées selon des « offres » aisément perceptibles et
intelligibles par ses utilisateurs potentiels, mis à disposition à des conditions
(éventuellement économiques, mais aussi techniques, juridiques, etc.) claires et non
discriminatoires.
Finalement, l’ensemble du projet « plateforme numérique » s’est donné
comme objectif d’augmenter les usages numériques, de réduire la fracture
numérique(1), de mettre en réseaux des acteurs du territoire dans tous les
domaines(2), d’innover socialement dans les usages et dans la modernisation
de l’action publique(3), de favoriser la créativité territoriale en capitalisant,
valorisant et développant les meilleures initiatives(4). Les résultats finaux du
travail, ainsi que les méthodes employées, seront rendus accessibles à d'autres et
feront l'objet de publications en français et en anglais. Ils intègreront les
enseignements d'autres initiatives en Europe et feront l'objet de communications au
niveau européen.
22
I.2 - Le contexte du Web 2.0
Sir Tim Berners-Lee, le père du web, avait déjà en tête le Web 2.0 quand il a
émis les bases des concepts de « server » et « browser ». Son intention était que les
sites web puissent être édités par leurs utilisateurs, qu’ils aient la possibilité de
marquer un site comme intéressant ou pas, pour que d’autres utilisateurs bénéficient
de leurs avis et qu’ils arrivent ainsi plus rapidement à l’information recherchée.
Quand le web est devenu commercial, au début des années 90, les idées de Sir Tim
Berners-Lee ont été ignorées, cela n’était pas approprié avec ce qui était à la base
pour la grande majorité de la population : le World Wide Web. Les créateurs des
sites ne voulaient pas que tous les visiteurs puissent ajouter ou modifier le contenu
de leur site ; même s’il y a eu des tentatives pour implanter une telle fonctionnalité,
elles ont été ignorées par le public et ont été stoppées à cause des capacités
techniques limitées à cette époque.
23
Sir Tim Berners-Lee a continué de travailler pour mettre en application ses
idées et a inventé le « web sémantique » : « là où il y a une connexion des concepts
entre les différentes applications, il devient intéressant de connecter ces dernières :
c’est le rôle du web sémantique ». Pour autant, le web sémantique connut des
difficultés dans le développement de solutions purement automatiques. C’est
sans doute ce contexte qui permit l’explosion de solutions « d’outsourcing
sémantique » : c’est à dire en appeler à l’usager lambda pour qualifier, relier les
données et les besoins réels, faire des données brutes des informations utiles dans
des contextes précis. Ainsi, le web 2.0 nous permet de passer d’une logique de
système d’information à une logique de système de communication.
24
Mp.3 com Napster
Britannica Online Wikipedia
Pages personnalisées Blogs
Spéculation nom domaines SEO (Search Engine Optimisation)
Pages visitées Coût par click
CMS (Content Management System) Wiki
Directoires (Taxonomy) Tagging (bookmark collaboratif)
Publication Participation
Stickines (l’habilité de fidéliser des sites) RSS (syndicalisation de l’information)
(source : Timsoft, http://www.timsoft.ro/ke/modul1.html)
25
même rationalité que peuvent se développer des API plus avancées. Les
informations générées par les activités de chaque membre du réseau, les
connaissances, les expériences structurées sont simultanément acquises par tous et
sont déposées par chacun. La copie des données numérisées permet l’appropriation
et l’enrichissement individuel des ressources informationnelles sans appauvrir la
communauté. Les applications elles-mêmes, structurant les unités informationnelles
et les réseaux, peuvent se diffuser très rapidement, générant des effets de mutations
autopoïétiques. Aujourd’hui, très concrètement, les API permettent à chaque
site de mettre a priori des chaînes de contenu dans un format XML standardisé
(par exemple RSS). Ainsi, l’ensemble des sites intéressés par une source
d’information peut intégrer des données brutes (on dit qu’il s’abonne) à son propre
contenu dans le cadre de son offre de services.
26
distribution. Cette socialisation apporte un changement de paradigme dans le
concept de la communication numérique dans l’espace public.
27
78 % utilisent les réseaux sociaux pour développer leur visibilité en ligne ;
Quels réseaux sociaux sont les plus pertinents pour développer votre visibilité ?
46 % utilisent LinkedIn ;
38 % utilisent Facebook.
Quels réseaux sociaux sont les plus pertinents pour identifier de nouveaux
partenaires ?
49,5 % utilisent LinkedIn ;
41 % utilisent Viadeo ;
Quels sont les réseaux sociaux les plus pertinents pour rechercher un emploi ou un
stage ?
48,5 % utilisent Viadeo ;
21 % ne savent pas.
Quels sont les réseaux sociaux les plus pertinents pour prospecter de nouveaux
clients ?
42 % utilisent LinkedIn ;
41 % utilisent Viadeo ;
28
28,5 % ne savent pas.
(source :http://www.slideshare.net/rmen/etude-moovement-rseaux-sociaux-quels-
usages )
29
Sites marchands- 85 % (au cours du dernier mois), 93 % (au cours des 12 derniers
mois) ;
Site d’entreprise/de marque- 62 % (au cours du dernier mois), 78 % (au cours des
12 derniers mois) ;
Forums- 56 % (au cours du dernier mois), 73 % (au cours des 12 derniers mois) ;
Blogs- 45 % (au cours du dernier mois), 66 % (au cours des 12 derniers mois) ;
Partage des photos, vidéos en ligne- 40 % (au cours du dernier mois), 58 % (au
cours des 12 derniers mois).
30
(source :http://www.slideshare.net/guest1c8287/web-20-de-nouvelles-frontires-pour-
la-communication-corporate)
Etude du cabinet McKinsey sur les outils web 2.0 dans les entreprises
L’étude du cabinet de consulting Mc Kinsey, sur l’usage des outils web 2.0
dans les entreprises, porte sur 1 988 cadres d’entreprises dans le monde entier. Son
but principal est de montrer les entreprises qui ont investi dans le Web 2.0, de mettre
en évidence leur positionnement face à ce phénomène, et surtout les conséquences
31
de cette implémentation. Quelques grandes lignes d’analyse se dégagent de ce
rapport.
Tout d’abord, on remarque que la satisfaction des entreprises concernant leur
utilisation du web 2.0 est proportionnelle à leur expérience de ces plateformes ; « les
entreprises sont d’autant plus satisfaites du web 2.0 qu’elles en ont adopté les
outils plus tôt ».
C’est ce qu’on appelle le phénomène des « early adopters ». Il faut un certain
temps pour inscrire l’outil dans un contexte social et humain. Les « early adopters »
ont eu le temps de s’adapter aux usages par rapport au potentiel et aux besoins de
l’entreprise. « Il est donc logique que plus le temps passe, plus le gain est important
car le passage au web 2.0 n’est pas que technique, il comporte également un double
facteur organisationnel et humain ».
Pour ceux qui ont adopté ces outils plus tard, il s’agit surtout de suivre, pour
ne pas être devancés par les entreprises qui, les ayant intégrés avant, commencent
à acquérir de nouvelles compétences et usages dans ce domaine. L’une des
questions de base du rapport est celle-ci : L’entreprise 2.0 va-t-elle ou non
transformer l’organisation ? Ce rapport se propose aussi d’identifier un état des
lieux des outils du web 2.0 et de voir dans quelle mesure ces derniers peuvent
induire un changement, désiré ou imposé.
Une partie des résultats de ce rapport est surprenante : 48 % des cadres
interrogés veulent investir dans l’intelligence collective, mais seulement 33 % et
respectivement 32 % ont l’intention de le faire dans les wikis et les blogs. Or, ce
sont les blogs et les wikis qui constituent « la nouvelle ossature de l’intelligence
collective » du web 2.0 et en particulier de l’Entreprise 2.0. L’explication de ce
phénomène assez étonnant peut être constituée en fonction de deux hypothèses :
soit ces cadres ignorent le fonctionnement des outils du web 2.0 et le rôle que les
blogs et les wikis jouent sur le marché numérique, soit ils n’ont pas été formés à
intégrer et à adapter les nouvelles technologies aux besoins de leur poste.
Ces hypothèses relèvent un nouveau défi concernant la numérisation de la
communication des entreprises : les informer sur le potentiel des outils du web 2.0 à
faire face aux nouvelles problématiques des entreprises du XXIème siècle.
(source :http://www.culture-buzz.fr/blog/Une-etude-sur-l-usage-des-outils-Web-2-
dans-les-entreprises-2241.html)
32
Web 2.0 dans les administrations locales- Brighton and Hove City Council
Brighton and Hove City Council (http://www.brighton-hove.gov.uk/,
établissement anglais travaillant dans le secteur de l’administration publique) a
décidé d’admettre l’importance des médias sociaux dans la communication interne et
dans l’amélioration du travail des collaborateurs de l’organisation ; à ce titre, il a
commencé à utiliser des applications Web 2.0 et des plateformes comme Twitter,
YouTube, SharePoint et les wikis dans le cadre de son réseau intranet, dans le but
d’accroître la productivité de l’activité de son personnel.
Il y a néanmoins des voix qui ne sont pas d’accord avec l’utilisation de ces
outils dans les administrations locales, tel le Plymouth City Council qui a interdit à
son personnel d’utiliser Twitter. Consciente de l’énorme importance de ce
changement et de sa difficulté en même temps, la mairie travaille actuellement sur un
ensemble de directives concernant l’utilisation des médias sociaux par le Conseil.
Concernant la prospection et les actions à venir, de nouvelles mesures sont prises
afin d'améliorer l’activité du personnel et des collaborateurs du Brighton and Hove
City Council ; le Conseil se prépare déjà à intégrer de nouvelles plateformes 2.0
comme les wikis municipaux où questions et réponses internes devraient se
résoudre en réseaux.
(source :
http://translate.google.fr/translate?hl=fr&langpair=en|fr&u=http://www.headstar.com/e
gblive/%3Fp%3D235)
Les entreprises sont de plus en plus intéressées par les outils et les
technologies 2.0. Ce segment va connaître une croissance importante des
investissements dans les prochaines années ; des analystes réunis dans le cadre de
la Conférence Internationale de San Francisco sur Le Networking et Les
33
Technologies (septembre 2008) sont tombés d’accord sur le fait que l’implémentation
des NTIC et médias sociaux dans les entreprises serait une priorité dans les années
à venir, et ce jusqu’à 2013.
34
I.3 - Synthèse des études réalisées sur le GPV, ayant servi à notre enquête
• Les travaux sont perçus comme un rattrapage, une mise aux normes
d'une zone jugée abandonnée. La valeur du territoire est revendiquée par
ses habitants qui soulignent la nécessité de l'entretenir et de le « mettre en
valeur ». Le changement social est peu perçu. Une « rhétorique de
l'embellissement » des espaces publics est soulignée au regard des
« poches » d'images négatives de la zone urbaine. En effet, l'image
négative est attribuée à des zones spécifiques et à des populations
particulières. La politique urbaine est perçue comme une valorisation de ce
qu'il y a de mieux dans la ville. La problématique majeure se focalise sur
les conditions de logement et l'environnement immédiat. Le voisinage, les
commerces, l'accessibilité, la sécurité sont autant de paramètres qui
soulignent le besoin de bien y dormir et de se reposer. Il existe une faible
perception d'une vie urbaine propre. Il n'y a pas à proprement parler de
35
sentiments d'appartenance locale, de quartier, de territoire outre le rôle
prépondérant de la Mairie. Le tramway a profondément et positivement
bouleversé la vie des habitants du GPV. Il est le symbole de l'ancrage de la
rive droite dans l'agglomération urbaine bordelaise. Il marque la fin d'un
sentiment de relégation radicale de « l'autre côté de Bordeaux ».
• Pour autant, la politique de changement urbain est très peu perçue
comme une politique de changement social. La population s'avère dans sa
majorité très sceptique sur les effets positifs de cette politique au niveau de la
vie personnelle. Les habitants ont une claire perception des difficultés
socio-économiques concentrées dans certains quartiers. Ils leur attribuent
la source de la plupart des « dégradations » d'image du quartier. Selon les
auteurs, ces difficultés ont parfois développé une « culture de la pauvreté. »
Le sentiment d'appartenir à un territoire défavorisé, où se sont concentrés les
profils sociaux les plus pauvres de la CUB. Enfin, la redistribution des jeux
sociaux et des coprésences génère de l'angoisse et de l'incertitude sur
les futurs voisins, qu'ils soient plus pauvres ou plus riches. La crainte de ne
plus être à sa place et de voir les sociabilités passées disparaître, sans savoir
à quoi ressemblera le futur quartier, est la base d'une inquiétude du
changement social. Quand les changements sociaux de cette politique
sont perçus, c'est dans l'ensemble assez négativement. Logements pour
les riches, gentrification urbaine, élévation des coûts de la vie, la population
qui se perçoit comme défavorisée a peur de ne pas être prise en compte par
cette politique urbaine.
• En fin de compte, les changements morphologiques sont bien perçus par
la population mais comme des sources angoissantes de changement,
c'est à dire de « destruction créatrice » selon le concept de Schumpeter. Si la
perspective d'une amélioration sociale est clairement niée, les mutations
sociales sont perçues comme une zone de turbulence incontrôlée. Pour
autant, l'étude montre qu'au fur et à mesure de l'avancée des travaux, ces
inquiétudes disparaissent au profit d'une satisfaction d'avoir enfin été pris en
compte. L'instance municipale est perçue comme protectrice et proche
des préoccupations des habitants. C'est l'instance institutionnelle de
référence. Autorité publique protectrice pour les plus fragiles, la commune est
la valeur de référence du territoire vécu.
36
Ainsi, nous pouvons dire que le GPV est vécu avant tout comme des zones
d'habitation très restreintes à la quotidienneté, dont on souhaite qu'elles soient
plus sécurisantes et plus calmes possibles. Sans être une « ville dortoir », c'est
bien le foyer et son environnement immédiat qui apparaît comme espace vécu. Pour
autant, la commune est perçue comme une autorité protectrice, dont la mission est la
valorisation des espaces publics comme infrastructures des flux quotidiens. C'est
l'hypothèse d'un effacement relatif des quartiers au profit de l'adresse soutenue
par l'étude.
37
communes. A l’inverse les CSP inférieures s’identifient sans doute davantage
aux problématiques du territoire que les autres CSP et en ont de ce fait une
image négative. Mais il faut souligner que la fréquentation du territoire à
titre personnel ou professionnel apparaît comme un facteur d’image
positive. Ce constat vaut autant pour l’image globale des quatre communes
que pour l’image des politiques qui y sont menées. De ce fait, fréquenter les
territoires permet d’aller au-delà des idées reçues et d’être confronté aux
réalités des communes du GPV.
• Les communes du GPV sont parmi les moins attractives au niveau
résidentiel. On distingue tout de même, une partie « haute » du GPV et une
partie « basse » qui bénéficie d’une prime d’attractivité. Cette partie « basse »
est perçue plus positivement du fait de sa proximité avec La Bastide et de ses
similitudes notamment au niveau architectural. Aussi, les familles à la
recherche d’un cadre de « ville à la campagne » ne trouvent pas que le GPV
réponde à leurs attentes. Ces communes, grâce à leur proximité
géographique, auraient pu être un cadre séduisant pour les familles travaillant
sur Bordeaux et qui voudraient habiter à proximité, mais il semblerait que ces
territoires ne fassent pas l’objet de l’engouement escompté. Remarquons
néanmoins que Cenon et Lormont ont tendance à attirer davantage les jeunes
alors que Bassens attire les ouvriers qui y travaillent, plus que les autres
catégories de répondants. Ces constats doivent cependant être mis en regard
avec les bonnes images des communes du GPV par rapport à la Bastide (qui
est une zone proche de la rive gauche) et le quartier de Bacalan. Toutefois,
soulignons que le tramway permet d’intégrer certains espaces à la
dynamique bordelaise, comme cela peut être constaté pour La Bastide par
exemple. On assiste à une réappropriation physique et mentale de certains
secteurs par les Bordelais, ce qui crée une rupture entre cette commune et les
territoires du GPV.
• Aussi, le travail de rénovation urbaine est jugé utile par une majorité des
personnes interrogées dans le cadre de l’étude, mais les entretiens qualitatifs
soulignent les interrogations des habitants sur la qualité des nouveaux
immeubles. Les ¾ estiment que les territoires du GPV sont sur la voie du
changement et son confiants quant à l’avenir de ces communes. Cette
confiance en l’avenir passe par une rénovation urbaine, jugée utile par ses
38
habitants. En effet, ce changement se traduit avant tout au travers du cadre
de vie plutôt qu’au travers d’une dynamique de l’emploi ou d’une résorption
des difficultés. L’offre de culture et d’animation (en particulier auprès des
professions intermédiaires), l’environnement naturel (pour les retraités
notamment) et l’offre de logements sont les points essentiels du changement
d’image pour les habitants du GPV. Le constat de l’étude suggère une
rémanence d’une image sociale difficile mais un tournant en termes de qualité
de vie. Pourtant, en ce qui concerne la perception du GPV par ses habitants,
l’étude démontre que le GPV est un concept abstrait. La notion de « projet »
ne définit ni un contenu, ni un locuteur, ni un territoire. L’action du GPV est
plutôt perçue comme une collaboration active entre les élus des communes et
non comme une action qui se traduit par des réalisations concrètes et visibles,
qui viseraient à changer le quotidien de ses habitants. Enfin, la
communication externe du GPV s’avère efficace auprès des
professionnels et institutions rencontrés dans le cadre de cette étude, mais
reste faible auprès du grand public. La notoriété du GPV s’avère faible et liée
à la fréquentation du territoire. Aussi, selon cette étude, la communication ne
semble pas atteindre facilement les habitants des communes enquêtées.
L’étude TMO REGIONS met en avant que les communes du GPV sont parmi les
moins attractives au niveau résidentiel, notamment car ces territoires restent
associés aux problématiques sociales. Toutefois, une forte majorité des enquêtés
estime que les territoires du GPV sont sur la voie du changement grâce
particulièrement au tramway et aux travaux de rénovation urbaine. Si le projet
d’ensemble n’est pas clairement perçu, le public en contact avec le territoire
reconnaît une volonté politique active et un certain dynamisme socioculturel.
Ainsi, la rive droite, tant aux yeux de sa population qu’aux yeux des
habitants externes, reste peu attractive du fait des clichés associés aux
quartiers « en difficulté ». Pour autant, la politique de rénovation urbaine est
clairement perçue comme une démarche positive et qui va dans le bon sens.
Ceux qui fréquentent ces communes ont une image plutôt positive de leur
dynamisme, même s’ils ont encore du mal à s’imaginer y résider. C’est le plan
d’ensemble d’une rénovation de grande ampleur qui manque dans les
39
représentations collectives pour croire en une possible « réintégration » de la
rive droite dans l’agglomération bordelaise.
40
contrastés qui montrent un usage riche et varié des pratiques numériques, avec des
profils suffisamment complexes pour se déprendre des a priori sociaux.
Pour notre étude préalable, nous sommes partis de l’hypothèse selon laquelle
l’image du GPV diffusée sur Internet (le territoire numérique) serait différente de celle
révélée par les études de terrain. Notre travail voulait donc s’appuyer sur une
comparaison entre l’image virtuelle du GPV, de ce que nous avons appris des
enquêtes sociologiques, et de l’image médias. Cette étude qualifie d’« espace
public numérique » un espace de vie collective où les thèmes d’intérêts généraux
sont communiqués et/ou discutés publiquement sur Internet. Cette étude avait, dans
le même temps, pour intérêt d’élaborer une méthode d'audit de l'inscription
numérique des territoires en repérant, analysant et cartographiant les dynamiques en
ligne. Il est question d’explorer les images numériques qui émergent de
l'intervention active des habitants, sur les réseaux numériques afin de faire
apparaître des dynamiques nouvelles. Au-delà d’une analyse spécifique au GPV,
le travail visait à produire une méthode formalisée et réplicable, qui avait vocation à
s'intégrer dans de futurs diagnostics territoriaux, en Aquitaine et ailleurs.
L’étude du web 1.0 concluait que la parole était dominée par les locuteurs
institutionnels mais qu’il ne fallait pas négliger les autres acteurs de la
communication, loin d’être anodins. Ainsi, la communication publique locale
représente 34 % des actions de communication (Instit. publiques/Asso sport et
culture). La presse joue un rôle très important (25 % : 15 % en local et 10 % en
national) principalement en raison d’une situation de crise. Le « reste » : les
annuaires et portails de ressources sont une figure à ne pas négliger (14,5 %). Les
41
acteurs politiques représentent une faible proportion (13 %). Les citoyens ordinaires
sont les grands absents de l’univers Google (14 %). Nous avons donc une
communication très fortement locale (2/3 : 45 % de GPV et 23 % de Bordeaux) avec
1/3 de regards extérieurs (25 % parisiens et 7 % autres).
Par ailleurs, le GPV dans le Web 1.0, rendu accessible par Google, fait de
l’Internet un support média de plus dans la stratégie de com’ des responsables
institutionnels. Nous sommes en présence d’un territoire numérique des plus
pacifiés. Aussi, le site web traditionnel est le média le plus utilisé (81,5 %) avec une
faible présence de Blogs très professionnels (12 %). Ce sont donc des textes
conséquents avec des illustrations dans 85 % des cas, les animations (30 %) ayant
le plus souvent une fonction promotionnelle. Dans 96 % des cas, le niveau de langue
est professionnel. Le langage est soutenu, voire très soutenu (84 %) ou correct (13
%). Il s’agit très largement d’une communication professionnelle bien
maîtrisée. Une communication institutionnelle est une communication qui vise à
valoriser, en informant sur les richesses et les services du territoire : l’empreinte
numérique du GPV n’y déroge pas. L’étude révèle que les actions de communication
visent à informer (60 %) ou à valoriser (30 %), le reste étant principalement nourri par
la polémique scolaire. Dans 80 % des cas, le ton est positif (46 %) ou neutre (33 %).
Les sujets sont dominés par les événements culturels et sportifs (46 %), la ville et
son devenir (46 %) et le reste traitant du fait divers… On constate donc que, la crise
exceptée, très proche de notre enquête, la communication locale est très largement
contrôlée par l’action publique instituée.
42
Etudier les territoires numériques 2.0 :
une “plongée” au cœur des réseaux.
Qu’est-ce donc qu’un territoire numérique ? cette notion a-t-elle un sens dans
le cadre d’échanges d’information et de communication. Pour définir notre objet
d’étude, il nous a fallu à la fois faire preuve d’imagination en faisant appel à une
réflexion analogique tout en restant le plus pragmatique et le plus terre à terre
possible. Le passage par la théorie des sciences de l’information et de la
communication a été à ce titre salvateur. Il fallait bien se demander se que nous
pouvions bien « voir » quand nous nous penchions sur notre « terrain ». Tout
d’abord, l’entrée s’est faîte par plateforme qui forme autant de dispositifs de
communication, à la fois infrastructure de communication et institution accueillant
les usages numériques. Au sein de ces plateformes, une série d’outils de
communication permettent d’échanger des informations entre des actants. Ce
réseau d’action de communication forme le tissu de relations interpersonnelles
qui donne vie à une multitude de communautés entremêler les unes aux autres
celons une grande complexité. Est-ce pour autant un territoire numérique ? Oui, au
sens d’un lieu, d’un topos pouvant héberger une communauté voire une identté. Car
43
il s’agit de monde persistant, où l’on vient et l’on revient. Où l’on s’installe, s’y
développe, rencontre d’autres, développe une vie sociale avec son identité et sa
réputation propre. Il s’agit d’un système social à part entière qui se développe au
cœur d’infrastructures pérennes vibrant au rythme des échanges.
44
II.1 - Sociologie numérique de la Rive Droite
1. Dans un 1er temps, nous avons référencé l’ensemble des plateformes web
2.0 susceptibles de proposer du contenu interactif sur la rive droite.
2. A la Suite de ce 1er recensement, nous avons rechercher par mots clés,
dans chacune des plateformes, afin d’en extraire les espaces de
communication (accessibles au grand public) qui révéler des échanges de
communication construisant l’image de la rive droite.
3. Cette exploration préalable nous a permis de faire une cartographie des
dispositifs habités par les habitants de la rive droite numérique. Nous
avons classé ces plateformes par famille d’usages.
45
Les plateformes web 2.0. retenues pour notre étude
Le 1er travail de l’équipe, et pas des moindres, a été de recenser tous les réseaux
sociaux (professionnels et communautaires) présents sur la toile. Nous avons
ainsi pu les catégoriser selon leurs usages principaux.
46
nombreuses pratiques communicationnelles sur la rive droite alors que cette
plateforme ne jouit pas de la même notoriété que les précédentes
2. Les plateformes « BtoB » concernent principalement les échanges
économiques à but commerciaux ou de travail. Viadeo est un réseau
social professionnel s’adressant aux personnes souhaitant développer leur
réseau de contacts et augmenter ainsi leurs opportunités professionnelles.
Une partie de la consultation du site est payante ce qui apparaît comme un
barrage à une navigation optimale sur la plateforme. LinkedIn en est son
pendant international. C’est aussi un outil de gestion de réputation en ligne
très influent à l’échelle mondial. XING est un nouvel entrant dans le
secteur. Basée sur un système de profils professionnels personnalisables et
de groupements d’intérêts, XING permet aux utilisateurs d’échanger sur divers
sujets ayant attrait au monde professionnel. Les interactions entre membres
incluent entre autre le partage d’articles, de flux RSS, de discussions et de
liens.
3. Les plateformes « nostalgiques » tel que Trombi.com et Copaindavant
sont des sites assimilables à une plateforme sociale, qui permet de retrouver
d’anciens camarades d’école, ainsi que des photos de classe à partir du nom
des anciens établissements. D’autres fonctionnalités secondaires sont
disponibles comme pouvoir organiser des retrouvailles de classes en
contactant ses anciens camarades. Le réseau dispose aussi d’un espace de
mise en ligne de photos, et la possibilité d’éditer son profil et de créer un blog.
4. Les espaces de diffusion de vidéos sont aussi des plateformes de
réseaux sociaux. Dailymotion, Youtube et Vimeo sont des plateformes de
podcast permettant essentiellement de mettre en ligne du contenu vidéo.
L’interface propose une succession de vidéos auxquelles on peut accéder en
tapant des mots clés. Pour autant par la personnalisation de son profil, de ses
favoris, de ses playlists et par son interconnexion avec l’ensemble des autres
types de plateformes, la platforme de podcast vidéo est au cœur de l’activité
d’édition multimédia à la base des échanges entre internautes.
5. Les espaces de diffusion de photos sont dominé par Flickr, Picasaweb,
Joomeo et Webshots. Ce sont des plateformes qui permettent de gérer les
photos en ligne ainsi que d’autres applications. En plus de pouvoir importer
ses photos et d'interagir avec d'autres utilisateurs, les informations mises en
47
lignes permettent notamment de retrouver des amateurs partageant les
mêmes centres d'intérêt. Ces plateformes de partage de photos permettent de
visualiser, organiser et publier très facilement sur Internet les photos stockées
sur le disque dur de l'utilisateur. Picasa contient notamment des applications
de partage, suivi, localisation et recherche de photos.
6. Les journaux citoyens, les blogs et les microblogs sont des plateformes
éditoriales plus classiques dans leurs stratégies éditoriales. Le Post par
exemple est un site web français d'actualité, alimenté par une rédaction et par
les informations postées par les internautes fonctionnant sur un mode
contributif non rémunéré. Il suit une démarche collaborative : chacun peut
proposer un texte rédigé par ses soins, qui pourra alors être publié en une,
selon le choix de la rédaction. Technorati, Blogsearch Google et Wikio sont
des moteurs de recherche sur Internet spécialisés dans l’indexation des blogs.
Il permet à ses utilisateurs de chercher des articles/blogs qui sont organisés
en plusieurs catégories : technologie, business, style de vie, politique, vidéos.
Overblog, Wordpress et Blogger, en plus d’indexer leur blogs, facilite à la
fois la création d’espace d’expression et la navigation inter-blogs. Ce sont outil
de publication et de création de blogs proposé gratuitement facilitant la
publication d’articles et d’actualités précis.
7. Avec Twitter on voit exploser le microblogging plus proche d’un usage
ordinaire de la communication. Cette plateforme communautaire permet
aux membres d’émettre des messages courts à l’intention d’une communauté
de personnes souhaitant volontairement suivre le flux textuel et s’étant de ce
fait préalablement ajoutés aux contacts du membre. Ce dispositif permet
d’informer en permanence sur l’actualité personnelle ou professionnelle et
connaît de ce fait un succès très fort dans le milieu journalistique.
48
• La zones de texte libre. Cette catégorie concerne tous les outils présents sur
les plateformes, permettant aux membres de s’exprimer librement à partir d’un
espace dédié à cet effet. On peut notamment citer les articles, posts, tweets…
Ce sont des espaces de communication propices à notre étude puisque
facilitant la diffusion d’informations sur la rive droite.
• La fiche individuelle. Par présentation individuelle, on entend tous les
espaces de communication permettant aux membres d’une plateforme de
renseigner des informations personnelles et professionnelles, visible
(complètement ou partiellement) par la suite par les autres membres. C’est ce
que l’on appelle généralement des « profils ».
• Le Regroupement par intérêts. Il s’agit des différentes applications
permettant de créer et/ou intégrer des groupes, afin de fédérer les membres
autour d’intérêts communs, sujets ou marques (politique, cuturel, sportif,
anciens établissements…). Plusieurs espaces de ce type traitent de la rive
droite.
• Les Espace de diffusion de vidéos, d’images et de musique. Comme son
nom l’indique, ces espaces de communication sont dédiés à la diffusion et au
partage multimedia. On retrouve ce type d’application sur de nombreuses
plateformes. Plusieurs d’entre elles abordent notamment le sujet de la rive
droite sous diverses formes. Ces espaces permettent aux « artistes » et fans
de poster et partager des chansons, des photos ou de courts extraits vidéo
afin de les faire découvrir aux autres membres.
• Les moteurs de recherches/indexation interne. Au sens large, cet outil est
présent sur l’ensemble des plateformes sociales. Dans le cas de notre étude,
nous avons définit les moteurs de recherche plus étroitement comme étant le
but en soit de la plateforme. Il s’agit donc de sites dont l’objectif 1er est
d’indexer des articles, blogs et actualités.
• Les évènements et agendas. Certaines plateformes offre la possibilité de
poster, suivre et être tenu au courant des évènements de leur ville ou pays.
Durant notre audit, plusieurs d’entre eux concernaient la rive droite.
• Les applications ludiques. Ces espaces de communication concernent des
outils variés permettant d’informer l’internaute tout en le distrayant. Cela peut
prendre la forme de quizz, animations, jeux…
49
2. Présentation
recherches/ind
8. Applications
Regroupement
9. Évènements
Moteurs de
de
vidéos de
Espace de
diffusion de
diffusion de
1. Zones de
individuelle
intérêts
texte libre
diffusion
6.d’images
7. musique
ludiques
exation
Espace
5. Espace
3.
par
4.
Facebook ✔ ✔ ✔ ✔ ✔
My Space ✔ ✔ ✔ ✔
Skyrock ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔
Netlog ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔
Viadeo ✔ ✔ ✔ ✔
LinkedIn ✔ ✔
XING ✔ ✔
Trombi.com ✔ ✔ ✔ ✔
Friendster ✔ ✔ ✔ ✔
Twitter ✔ ✔
Dailymotion ✔ ✔ ✔
Youtube ✔ ✔ ✔
Vimeo ✔ ✔
Flickr ✔ ✔
Picasa ✔ ✔
Joomeo ✔
Webshots ✔ ✔
Technorati ✔
Blogsearch ✔
Google
Wordpress ✔ ✔
Blogger ✔ ✔
Wikio ✔ ✔
Over-Blog ✔ ✔
Le Post ✔ ✔
50
II.1.b ‐ L’individu de l’étude : l’action de communication
51
l'organisation de la communauté, ils porteront leur analyse sur les infrastructures
urbaines, qui rendent possibles les interactions collectives dans un territoire donné.
« La ville comme spectroscope de la société » est la problématique majeure de ce
courant de recherche. Le vivre ensemble dans les nouvelles conditions socio-
économiques de l’urbanisation, fortement marquée par un contexte de
multiculturalité, s’appuie donc par la compréhension de la communication
interactionniste. Les sujets se socialisent par la performance des structures
culturelles, c’est à dire concrètement par des échanges d’informations engageant le
vivre ensemble. La communication peut être définie comme le système de
comportements intégrés, qui calibre, régularise, entretient et par-là rend possible les
relations entre les citoyens. Le fondement même de la communication n’est pas
tant son échange objectif d’informations que la mise à l’épreuve de son réseau
social.
Mead développera alors la notion de rôle social, qui deviendra l'un des
plus précieux concepts de la psychologie sociale. Lorsqu'un geste a le même
sens pour deux ou plusieurs individus, il devient un symbole qui permet à chacun,
52
grâce au langage, de comprendre l'ensemble des échanges, de prévoir le
comportement des autres et de se situer par rapport à eux. Le système du « moi » et
du « je » est un mode d’existence sociale, issu des multiples interactions avec les
autres. On devient soi dans le jeu social des rôles et on se découvre dans le regard
des autres. En d'autres termes, la société est définie par des actes de
communication, par ce qui se passe entre deux ou plusieurs personnes ;
l’identité naît de cette interaction et s’appuie sur des rôles ou des profils de
communication.
54
celui de l’échantillon (la population parente). En matière de plateforme 2.0, les
difficultés étaient doubles. La population parente est non seulement inaccessible
dans son entier mais aucune étude nous donne aujourd’hui sa nature ou sa
structure. De plus, l’individu de notre étude n’étant pas le locuteur mais l’action de
communication, il nous était impossible d’obtenir une base de référence pour
utiliser des méthodes d’échantillonnage par quotas ou par tirage aléatoire. Pour
autant, lorsqu'on ne dispose pas de base de sondages, il est néanmoins encore
possible d'élaborer des échantillons représentatifs empirique. Le choix des
sujets interrogés est alors entièrement effectué sur le terrain, avec des règles
très précises. Il s'agit d'envoyer ses enquêteurs sur des zones où les individus sont
présents avec des critères définis à l'avance. En l’espèce, il a fallu alors recourir à
une double technique dite d’échantillonnage par grappe et par effet boule de neige.
7
Equation de recherche : « Bassens OR Cenon OR Floirac OR Lormont OR rive droite »
55
Les caractéristiques désignées sont les suivantes. L’échantillonnage « boule de
neige » est construction graduelle d’un échantillon en utilisant des références
obtenues des premiers répondants. Dans la recherche en sciences sociales,
l'échantillonnage boule de neige est une technique d'élaboration d'un échantillon de
recherche où les sujets de l'étude existante aident à recruter de futurs sujets parmi
leurs connaissances. Ainsi, le groupe échantillon semble croître comme une boule
de neige. Cette technique d'échantillonnage est souvent utilisée dans les populations
cachées, qui sont difficiles d'accès pour les chercheurs. Dans ce type d’échantillon,
appelé aussi échantillon par réseau, les individus sont sélectionnés en fonction de
leurs liens avec un « noyau » d’individus. On se base par exemple sur les réseaux
sociaux, les amitiés, les relations d’affaires, etc. pour recruter de nouveaux sujets.
56
II.2 - Le questionnaire
Ainsi, avons nous dégagé cinq thèmes permettant de stratifier les questions
de formulaire, toujours dans le but d’évaluer précisément les différents aspects des
ressources numériques existantes dans les communes du GPV :
‐ Thème 1 : L’émetteur
‐ Thème 2 : Le média
‐ Thème 3 : Le message
‐ Thème 4 : Le destinataire
‐ Thème 5 : Les variables techniques
Dans cette partie de notre rapport, nous allons vous présenter en détail notre
questionnaire, variable par variable, en s’attachant à mettre en exergue les
attendues et les limites des différentes questions, dans le but de rendre notre étude
réplicable et automatisable tout en accueillant une discussion ouverte sur les
évolutions souhaitées.
II.2.a - L’émetteur
Catégorie basée sur l’émetteur, le but ici est de qualifier le type de locuteur
présent sur le territoire numérique du GPV dans le web 2.0. C’est la mise en
contexte de l’action de communication.
57
1 – Nom de l’émetteur ? (Question ouverte)
Limite de la question : Par définition, le web de 2.0 est multiple, l’architecture des
différentes plates formes que nous avons étudiées sont à cette image. Il nous a donc
été parfois difficile de trouver la dénomination des émetteurs au premier « clic ».
58
Attendue de la question : Il s’agit de définir la zone géographique de l’émetteur de
l’action de communication. Les quatre réponses possibles sont :
- Les « Internes » : Il s’agit des personnes habitant dans les communes du GPV et
qui communiquent sur leur propre région.
- Les « externes » : Ce sont les personnes n’habitant pas dans les communes du
GPV et qui communiquent sur celles ci.
- Les « ex-internes » : Ils concernent les anciens habitants du GPV qui, aujourd’hui,
évoquent ces régions.
- Les « internes internes » : Il s’agit des habitants d’une commune du GPV qui
parlent d’une autre commune du GPV (par exemple : un habitant de Floirac qui
communiquerait sur Cenon).
Automatisation : Cette variable peut être remplacée par une localisation à l’échelon
municipale. Par extraction de l’adresse IP et de l’heure, on peut, à la volée, convertir
cette information à l’échelon d’un quartier, d’une ville et assurer tous les recodages
par la suite (dept., région, pays…). Les plateformes ayant déjà fait ce travail, il suffit
de trouver dans la structure de leur base de données la variable adéquat
59
plus compréhensible. En effet, cette différence pertinente entre nom de l’émetteur et
dénomination attribuée ne sera utile que lorsque la première variable sera remplit
d’une façon sûr à partir d’un identifiant numérique sans ambiguité.
II.2.b ‐ Le média
60
1. Textes
2. Images
3. Films
4. Vidéos
5. Animations
La communication multimédiatique, en ne réduisant pas la prise de parole à la
rédaction de texte formalisé, a ouvert la communication sociale à une très large
population. Pour autant peut faire des corrélations entre support médiatique,
intention de communication ou identité du locuteur.
II.2.c ‐ Le message
Limite de la question : Sur certaines plates formes du web 2.0, comme FaceBook par
exemple, le titre de l’action de communication et le nom de l’émetteur (question
précédente), se recoupent souvent.
61
8 – Que cherche à faire l’émetteur ? (Question ouverte)
1. Positif
2. Négatif
3. Neutre
Limite de la variable : La variable volontairement dichotomique est aujourd’hui assez
limitée pour l’interprétation. Un spectre d’émotion plus large recodable en catégorie
englobante dont la dichotomie serait le dernier échelons est possible.
62
10 – Quel est le niveau de langue du message ? (Question fermée à choix
unique)
1. Grossier
2. Familier
3. Simple
4. Soutenue
5. Expert
Limite de la variable : Aucune.
II.2.d ‐ Le destinataire
63
12 – A qui est destiné le message ? (Question ouverte)
Il s’agit ici de copier/coller la date de dernière mise à jour de la page web hébergeant
l’action de communication.
Limite de la question : Pour autant, les serveurs dynamiques triche avec cette date
pour des raisons de positionnement dans les moteurs de recherche, ce qui
difficilement utilisable cette variable.
Automatisation : Seul, une extraction au niveau des serveurs par API permettrait
d’avoir la date réel du post de chaque action de communication.
Il s’agit ici de copier/coller les liens hypertextes insérer par l’émetteur de l’action de
communication pour constituer un réseaux de citation.
Véritable jungle à défricher, le web 2.0 a été filtrer tout au long de notre
questionnaire observer, qualifier et déterminer les actions de communication qui font
la réputation et l’identité des territoires numériques du GPV. Cependant, ce
questionnaire doit connaître des évolutions certaines au regard de
l’administration et des résultats de notre étude afin de le rendre plus efficient notre
outil :
65
II.3 - Méthode d’extraction
II.3.a ‐ L’équipe
La méthode d’extraction des données est une partie de l’audit qui doit être
pensé et éprouvé avant de commencer une enquête systématique. Il aura fallu
d’abord un travail d’exploration et de cartographie du 2.0, de repérages des
plateformes de communication pertinentes, peuplées par les habitants de la Rive
Droite. En effet les plateformes sont socialement ciblées et sont donc plus ou
moins attractives selon les catégories socioprofessionnelles. L’intérêt de
l’exercice est que cette méthodologie a été pré testé lors de la phase préalable
d’identification des plateformes à étudier à la suite de l’enquête sur le web 1.0.
8
Pour un compte rendu détaillé : vous retrouverez le cahier de recherche en ligne sous la
forme d’un blog à l’adresse suivante : http://rivedroitenumerique.wordpress.com
66
numérique et dont les travaux de recherche ont abouti à la création de cette
méthodologie, l’équipe au complet a pu mettre en pratique et tester dans une
approche critique la faisabilité du processus9.
II.3.b – la méthodologie
9
Vous retrouverez les bibliographies complètes de l’équipe ici :
http://rivedroitenumerique.wordpress.com/2009/12/15/l%E2%80%99equipe‐de‐
l%E2%80%99audit/
67
Une fois les plateformes attribuées, il faut parcourir et explorer le site,
l’interface afin d’en faire une cartographie. C’est la première étape. Il s’agit de
repérer pour chaque site les espaces de communication ainsi que la forme que
peuvent prendre les actions de communication. Il faut renseigner une base
d’information extrêmement descriptive de l’interface et des différents modules et
espaces de communication. Le type de contenu, texte ou image doit être décrit de la
façon la plus précise possible. Ces informations et renseignements doivent permettre
par la suite de rendre la procédure d’enquête automatisée. L’identification des
espaces de communication et des actions de communication fait donc intégralement
partie du processus d’extraction des données puisqu’elle va permettre
l’automatisation de la procédure d’enquête. Comme il s’agira de trouver de manière
automatisée toutes les informations nécessaires à la mesure de l’empreinte
numérique sur les réseaux sociaux et le Web 2.0 plus généralement. Nous livrons
donc autant de documents descriptifs qu’il y a de plateformes. Chaque document est
une boite à outil qui doit rendre la procédure la plus simple possible et la plus
efficace. Ce corpus ainsi formé est très précieux car il est une radiographie de sites
porteurs en termes d’audience, d’opinion, de notoriété. En termes de communication
de façon plus globale, ce corpus permettra de maitriser l’image d’une organisation
publique ou privée en ligne. Il est à noter que notre approche est sociologique et
pragmatique, nous n’avons pas voulu réduire la connaissance de ces
plateformes à la structure de leurs bases de données telles qu’elles sont
décrites pour les informaticiens dans le cadre de leur développement d’API.
Une fois que ce corpus est constitué, il faut le mettre en œuvre en puisant
dans les espaces de communication la matière et le contenu qui nous permettra de
réaliser cette enquête pour le GPV. C’est donc à ce moment de l’enquête que nous
passons à une phase de définition des objectifs et de cadrage pratique de
l’administration du questionnaire. En effet, le nombre important de personnes
participantes au projet est un avantage en termes de gain de temps et de respect
des échéances, mais présente aussi l’inconvénient de multiplier les risques d’erreurs
ou de biais. Une réunion est donc mise en place pour passer à la phase de
démarrage. Il s’agit de procéder au remplissage d’une dizaine de questionnaire avec
l’équipe au complet. Cette étape permet une réflexion à deux niveaux.
68
Une réflexion verticale avec un axe descendant. Il s’agit des questions qui peuvent
être posées quant à l’interprétation des critères du questionnaire au moment de
l’administrer. En effet, chaque plateforme est unique, et chaque action de
communication présente des aspects différents quant à sa considération. Tous les
critères du questionnaire (émetteur, récepteur, localisation, tonalité,…) peuvent être
pris au début de façon individuelle, et il apparaît nécessaire de lancer une
dynamique de production afin de cerner les enjeux d’un tel projet, et ainsi percevoir
au mieux et au plus vite les informations pertinentes qui permettront de mener à bien
notre mission.
Dans un deuxième temps, il y a une réflexion qui se fait sur un axe horizontal. En
effet, débuter l’enquête dans un endroit où toutes les ressources humaines sont très
présentes est nécessaire afin de permettre une « émulation », la fameuse
mutualisation des compétences dont nous parlions précédemment. En effet,
commencer une telle enquête demande un cadrage théorique et pratique de départ
qui enjoint à questionner et très vite remettre en cause la méthode utilisée.
Une fois la phase de démarrage finie, l’équipe d’audit poursuit sur sa lancée et
continue son exploration de la sphère du Web 2.0. L’équipe à choisi de commencer à
mener l’enquête en administrant les questionnaires sur les plateformes de réseaux
sociaux et professionnels du type : facebook, viadeo, plaxo, twitter,… Le nombre de
questionnaires total n’est pas défini à l’avance puisque l’on ne peut connaitre le
nombre d’actions de communication que nous allons totaliser. Pour autant, notre
équipe part sur une base d’environ 150 questionnaires en moyennes par plateforme.
Ce chiffre n’est que purement estimatif. Il nous permet d’envisager d’avoir à traiter
69
par la suite entre mille et deux mille résultats. L’équipe est consciente que ce chiffre
ne pourra être appliqué de façon empirique sur l’ensemble de l’enquête. En raison
des différentes formes d’expression disponibles sur les plateformes et la capacité de
celle-ci à supporter du contenu, nous trouverons des résultats qui dépasseront les
chiffres annoncés alors que d’autres ne seront peut être même pas retenu au regard
du peu de contenu qu’ils apportent.
Après trois jours d’audit des premières plateformes, nous avons fait une réunion de
présentation individuelle de celles-ci. Il s’agissait pour nous de confronter les
premières impressions qui pouvaient ressortir de l’enquête. Sans parler encore
d’analyse véritablement, les quelques cinquantaines de questionnaires administrés
par personnes permettent d’ores et déjà de se faire une idée de l’efficacité de la
méthodologie, et de voir si nos hypothèse de travail trouve un écho dans ce premier
regard. Il est important de noter que notre méthodologie de travail est basée sur une
réalisation des actions d’enquêtes dans un cadre décloisonné entre chaque
ressource. Il est important de conserver une communication constante entre chaque
ressources afin d’enrichir la procédure d’enquête. De plus, le travail d’administration
des questionnaires demande et exige une immersion totale dans la plateforme étudié
et demande une concentration absolue sur le type de contenu (texte, image,
70
vidéo,…). Ainsi, il est important pour chaque personne de se faire une idée de ce
que peut représenter les autre plateformes, se détacher de sa propre plateforme afin
d’y revenir avec un œil neuf, et un regard plus distancié.
Le 1er bilan ainsi réalisé a donc eu pour effet, non pas d’orienter nos résultats mais
bien de prendre de la distance vis-à-vis de l’objet d’étude pour garder une certaine
objectivité et ne pas perdre de vue l’objectif final. Il s’agit de conserver une vue
d’ensemble du projet et de ne pas se perdre dans les particularismes et les
individualités. Ce bilan est la charnière qui permet de procéder à la seconde partie
de l’enquête. En effet, nous pouvons passer à la répartition du reste des plateformes
à étudier.
Il est un point que nous n’avons pas encore abordé et qui a un rôle
d’importance à jouer dans le déroulement de cette enquête : c’est le lieu d’extraction.
En effet, la localisation du lieu d’enquête a une influence véritable sur la manière
dont s’est déroulée la recherche et peut être mise en lien avec la méthodologie
employé. Afin de ne pas travailler en silos, ou de manière cloisonnée, il faut pouvoir
réunir toutes les ressources humaines nécessaires et disponibles dans un seul et
même endroit. Condition sine qua none à la bonne réalisation de l’enquête, il faut
impérativement un lieu, une base de travail, un QG d’où l’on puisse avoir facilement
une bonne connexion internet.
71
La première semaine d’enquête s’est déroulée sur les locaux de l’Université
Bordeaux 3. Ne possédant pas une salle de travail attitrée, notre équipe a du se
déplacer plusieurs fois, avec les problèmes de connexions que cela entraine. Ces
contre-temps furent un obstacle pour l’observation scrupuleuse de la méthodologie
définie dans la cadre de cette étude. En effet, la phase d’administration du
questionnaire demande un cadrage théorique initial (comme expliqué
précédemment) et une « mise en route » commune pour être sur de la direction que
prend l’équipe d’audit.
72
Nous avons voulu partager notre cahier de bord de recherche dans un but de
réplicabilité de notre audit et dans une logique de libre circulation du savoir, condition
fondamentale au bon développement du projet Plateforme d’Innovation Numérique et
Sociale du GIP-GPV afin que ce dernier sert de base à une amélioration collective du
processus. Le déroulement de la partie extraction des données selon les ressources
disponibles et dans une certaine échelle de temps. Nous avons également souligné
l’importance de la segmentation de l’enquête en différentes phases afin de conserver
une ligne conductrice objective et propre à révéler les faits et les résultats les plus
objectifs possibles. La présence de toutes les ressources humaines au sein du
même endroit joue donc un rôle essentiel dans la bonne application de la
méthodologie. Nous avons parlé précédemment de la nécessaire communication
entre toutes les parties prenantes au processus d’enquête. En effet, la présence des
neufs étudiants au sein du même endroit a permit, en plus de la phase de bilan
intermédiaire de répondre aux interrogations que chacun se pose. La proximité des
administrateurs des questionnaires est nécessaire dans la recherche de qualité des
données extraites puisque l’échange et l’interaction permettent d’enrichir les
réponses ainsi trouvées. De plus, nous pouvons aller jusqu’à dire cette notion
d’échange et de réciprocité, cette interaction dont il est question ici est à l’image de
l’objet d’étude. En effet, le champ de l’internet dans sa version Web 2.0 est fondé sur
le feedback, le retour. C’est exactement cet aspect d’internet que notre équipe
d’audit a souhaité sonder et auditer. Il fallait donc que la méthodologie employé dans
le processus d’extraction soit à l’image de notre objet d’étude. La présence de toutes
les personnes participantes à l’enquête a eu donc un effet très impliquant concernant
la validité de la méthodologie employée. Notre équipe d’audit réunie ici pour
l’extraction des données s’est constituée en une véritable communauté, à l’image de
celles étudiée sur le Web 2.0.
Notre enquête peut donc être assimilée dans sa méthode à une sorte de
« recherche action » ou encore, comme on le décrit dans le champ de
l’anthropologie, à une « observation participante ». Il est à noter quant au terme
« d’observation participante » que tous les auditeurs se servent, chacun à leur
niveau, et maitrisent les plateformes dont il est question. Ils utilisent tous plus ou
moins les plateformes auditées et font donc partie des communautés étudiées. Du
moins ils peuvent s’y assimiler sans toutefois s’y confondre. Ce fait est important car
73
l’automatisation de l’extraction des données va évacuer de nombreux freins et
difficultés à la bonne marche des autres enquêtes à mener par la suite.
L’automatisation se fait par une intégration de cette méthode d’extraction qui aura
été validée d’ici là. Cette partie d’intégration au système informatique de la procédure
d’automatisation est une charnière où la moindre erreur d’interprétation peut fausser
toutes les enquêtes issues du paramétrage du questionnaire. Toutefois, il est
important de relever qu’une fois que la procédure d’extraction a été définie, validée
puis traduite en système informatique, l’automatisation permet de passer au delà de
nombreuses difficultés que peut rencontrer l’esprit humain. La réalisation de cette
enquête et le temps nécessaire à la formation des ressources humaines est un
processus impliquant qui demande une précision et une méticulosité extrême. Une
fois que les ressources sont formées à l’exercice et qu’elles possèdent une certaine
sensibilité vis-à-vis de l’objet d’étude, la réalisation de l’enquête manuelle va être la
trame qui va servir pour l’automatisation du processus. En transcrivant cette
opération d’extraction des données sur un modèle informatique, nous pouvons
affirmer qu’il s’agit d’une « sauvegarde » littérale de la mémoire collective de l’équipe
d’auditeurs. Ainsi donc l’automatisation de la méthode d’audit permet d’éviter les
biais personnels des enquêteurs et des mauvaises interprétations futures. La validité
de la méthodologie, puis son automatisation permet d’acquérir une certaine efficacité
d’action pour mesurer l’empreinte numérique et l’opinion en ligne des organisations
publiques et privées.
74
Les visages de la rive droite
numérique
Dans une première approche, il faut rappeler que notre enquête a eu comme
population les actions de communication parlant de ou à partir du GIP-GPV. Il s’est
agi de capter chaque prise de parole dans l’espace public 2.0 et d’en tirer un
échantillonnage représentatif. L’identité d’un territoire et sa réputation sont le
fruit d’une prise de parole diffuse et continue dans une conversation en ligne
où l’émetteur et le destinataire sont difficilement cernables. Pour autant, ce sont
ces échanges, ces messages, leurs reprises, leurs commentaires qui vont construire
75
le sens dans l’espace public. En termes de rumeur et buzz, l’identité des territoires et
des marques est portée par ces nouveaux modes de communication.
‐ La nature de l’émetteur :
‐ Les médias utilisés :
‐ Les formes de prise de parole :
‐ De quoi parle-t-on ?
Il peut donc se dégager un paysage global de la prise de parole sur le web 2.0. Cette
analyse devra conduire à une approche plus fine des profils et de leurs
comportements.
Il semble donc que les terres de la rive droite numérique 2.0 soient fortement
dominées par la parole ordinaire, sorte de conversation quotidienne qui, par le
biais des nouveaux médias, devient une communication qui laisse des traces
pérennes sur la toile. Ce paradoxe n’est pas sans importance. En entrant dans
l’espace public numérique, cette parole ordinaire, par sa quantité et sa
continuité, devient structurante pour la réputation et l’identité du territoire.
Internet et les réseaux sociaux connaissant une croissance continue comme source
d’information, il faudra mesurer les conséquences de l’entrée de ce que Michel
Foucault appelait « la parole infâme » au sens du famous anglais.
77
vidéo (25 %) sont une caisse de résonnance de la culture télévisuelle et
cinématographique. Culture du clip et du cinéma grand spectacle, mais aussi
culture de la webcam et du téléphone mobile. Entre détournement des mass-
médias et production ultra artisanale, la vidéo, bien plus que la photo, est un outil de
production de sens visuel.
78
public. Nous avons voulu utiliser les variables comme l’intention pragmatique, la
tonalité du message et le niveau de langue utilisé pour dégager l’esprit de la
communication publique numérique 2.0. Force est de constater que nous
sommes, et ce de façon très écrasante, en présence d’une communication de bon
aloi en tous points, correspondant aux échanges polis que l’on peut rencontrer
dans les rues de la rive droite.
Le niveau de langue est normal dans la quasi-totalité des cas (74 %). Si le langage
soutenu ou expert est très rare, le langage familier atteint à peine 20 % (alors que les
jeunes sont sur-représentés) et le langage grossier n’est présent que dans 1 % des
messages étudiés. On est donc très loin d’une rive droite numérique 2.0 peuplée
de sauvageons. Ceux qui prennent régulièrement le tramway sur la ligne A ne
seront pas surpris de ce degré de civilité.
79
de très près de la présentation de soi (2nde position avec 20 %). Il s’agit de se
présenter, d’être présent sur la toile et de se mettre en scène. Si l’on ajoute la vie
quotidienne (4ème position avec 14 %) et les relations interpersonnelles (9ème
position avec 8,5 %), on remarque qu’une partie assez importante des conversations
tourne autour des objets de la proximité et du quotidien10. C’est la vie de tous
les jours qui est à la source de la communication 2.0, et ce même quand il s’agit de
parler des autres territoires (5ème position avec 12,38 %). Il s’agit d’un effet de miroir
identitaire entre le « eux » et le « nous ».
Il existe ensuite une série de discours plus institutionnels, qui parlent d’une multitude
de sujets plus sérieux. S’il est difficile de classer l’activité économique dans cet
ensemble (8ème position, avec plus de 10 % des messages), il faut bien constater que
la politique, l’éducation, la police et la gastronomie émergent ça et là, sans jamais
s’avérer déterminantes. Ces objets majeurs de la communication publique
institutionnelle semblent portés par les nouveaux venus du 2.0.
10
Attention de ne pas additionner ces pourcentages pour en tirer un chiffre global, car une
question à choix multiples peut posséder plusieurs réponses. Ainsi, additionner ces
pourcentages risque de comptabiliser plusieurs fois les mêmes réponses.
80
III.2 - Des espaces densément peuplés par leurs habitants
81
III.2.a – L’habitant ordinaire de la rive droite numérique :
Ses objets de communication favoris sont la vie quotidienne, la rive droite elle-
même, les aménagements urbains près de chez lui et tout ce qui touche aux
sports mécaniques (auto-moto !). Ce dernier élément l’amène à une utilisation plus
82
fréquente de la vidéo par rapport au texte, sans pour cela faire un rejet de l’écriture
accentuée. A l'inverse, le sport ne s'avère pas une préoccupation fondamentale.
Ce profil est particulièrement présent sur les plateformes telles que Netlog et
Skyblog, alors qu'un site de partage vidéo comme Youtube n'attire pas l'utilisation
du jeune de la rive droite. NetLog et SkyBlog sont des plateformes de réseaux
sociaux spécialisées dans la niche de la jeunesse ; ce qui explique cette
attirance par les milieux jeunes.
Le profil du jeune de la rive droite met en lumière une dualité entre le sport et la
musique. Cette dernière étant une thématique importante dans la communication de
ce profil. Alors qu'on pensait que le sport pouvait servir de vecteur de cohésion
dans un processus de communautarisation, il s'avère que celui-ci n'est pas
83
mis en avant. On peut dire que le sport connaît une communication spécifique
sur le 2.0 en ce qui concerne les amateurs engagés. La musique, quant à elle,
est utilisée dans un processus de valorisation individuelle et est présente dans
l'usage du web 2.0 par les jeunes de la rive droite.
84
III.3 – Les acteurs institutionnels qui parlent de la rive droite sur le web 2.0
Dans leur communication sur le web 2.0, les acteurs économiques préfèrent
largement l'utilisation du texte et délaissent l'usage des vidéos et des images.
Alors que l'action pragmatique de ce profil met plus l'accent sur la valorisation, les
messages restent très majoritairement neutres et ne tendent pas vers des
excès positif. L’utilisation du langage normal et clair domine les autres registres de
langue. Leurs discours sont destinés à un public spécialisé, professionnel mais donc
pas grand public.
85
III.3.b - Les « reporters » externes de la rive droite
Le journaliste le rapportera plutôt dans son blog, alors que l’habitant ordinaire, s’il
occupe une place majoritaire dans des réseaux sociaux comme skyblog, occupe
aussi notablement des plateformes de médias sociaux comme Agoravox. La
différence se faisant sans doute selon l’âge car en effet, si chez les journalistes, le
ton est normal, voire soutenu, chez les habitants externes, la proportion de propos
familiers est sur-représentée, sans pour autant être majoritaire.
87
Conclusions
Les résultats de cette étude sont avant tout le fruit d’une rencontre. Une
logique d’innovation multipartenaires a permis la confrontation de points de vue et de
savoirs hétérogènes. La commande publique innovante du GIP-GPV, l’assistance à
maîtrise d’ouvrage de pointe de la FING, la recherche et le développement du
laboratoire MICA, la mise en intermédiation continue par l’AEC et l’innovation ont été
les fruits d’une hybridation de compétences. Rencontres encore avec un territoire et
sa population. Les nombreuses études l’ont montré. La population de la Rive Droite
exprime un véritable attachement à son territoire derrière une identité très forte. De
plus, c’est une population très jeune et très diverse qui en fait une population très
favorable à l’usage des dispositifs numériques. D’emblée, le numérique a été pensé
comme partie intégrante de la politique de rénovation urbaine.
88
L’enjeu de ce projet était alors de comprendre le rôle dans l’espace public de
l’avènement d’une communication numérique 2.0, qui modifie profondément les
pratiques d’Internet, ou plutôt qui en réalise l’utopie : mettre à disposition de tous un
mass média personnel pour exprimer le moindre de ses désidérata. Avec l’arrivée de
la communication numérique mobile et de la réalité augmentée, force est de
constater que l’année 2010 voit un tournant majeur dans cette communication 2.0,
qui devient en temps réel, inscrite dans le territoire et dans les pratiques
quotidiennes. Aujourd’hui, les territoires « numériques inside » sont des territoires qui
s’engagent dans l’exploitation de données au service de l’intérêt général. Derrière
l’apparente complexité des plateformes de communication numérique 2.0, il existe
des hommes et des femmes, qui par leurs échanges continus d’informations,
constituent des réseaux sociaux dans un espace public de communication. Il faut
dépasser la séduction (ou la répulsion) de la technique pour tendre l’oreille vers la
prise de parole publique. Ces plateformes sont toutes orientées vers la mise en
réseau d’identités numériques qui sont construites sur une logique d’auteur. C’est en
publiant ses opinions, ses images, ses ressources informationnelles, ses goûts, que
l’on se définit par rapport à autrui, qu’on tisse des liens et des « amitiés » pour former
des groupes d’intérêts…des sociétés. Ces auteurs se sont très nettement
différenciés selon les médias utilisés.
89
publique, qui visent à informer et à mettre en valeur les ressources du territoire pour
un public d’usagers directs.
Le Web 2.0 a, quant à lui, tenu la promesse d’un espace public ouvert et libre
où se situe la très grande majorité des discours ordinaires. Ainsi, on peut dire que le
Web 2.0 est bien la réalisation de l’utopie de l’Internet des fondateurs. 69 % des
messages relevés sont émis par les habitants de la Rive Droite, avec une sur-
représentation de la jeunesse, une forte présence de l’habitant lambda et une
implication non négligeable des acteurs économiques. Ils sont suivis de près par les
acteurs sportifs et culturels. Une partie des messages concerne néanmoins des
émetteurs externes à la Rive Droite. Parmi tous les supports média étudiés, on note
une prépondérance des plateformes de réseaux sociaux, principalement orientées «
jeunesse » (Skyblog, Netlog) et communautés d’intérêts (Facebook, Myspace). Les
plateformes professionnelles sont quant à elles très peu actives dans l’image de la
Rive Droite. L’unité sémantique dominante des messages est un « bloc visuel
commenté ». Les messages textuels sont très courts et largement associés à des
vidéos et images, reflétant une communication visuelle d'interaction. Les émetteurs
ont une forte tendance à parler d’eux, de leur environnement (la Rive Droite) et de
leur vie quotidienne. Leurs hobbies sont fréquemment abordés, qu’il s’agisse de
sport, musique ou autres activités culturelles. Vient ensuite ce que l’on a catégorisé
comme des sujets secondaires, comme par exemple la politique, l’économie, l’école
ou encore l’aménagement urbain.
Sans revenir sur l’analyse multivariée, nous avons pu démontrer une très
nette dichotomie entre le Web 1.0 et le Web 2.0. Il ne s’agit tout simplement pas de
la même sociologie et donc pas du tout du même monde sociolinguistique.
Parallèlement, sur le fond, nous avons pu constater que le monde du numérique
recoupait entièrement le monde hors ligne, tant dans les préoccupations que dans
les intentions. Ainsi, s’il y a une différence de style, les habitants et leurs institutions
habitent bien le même lieu commun, qui est le fondement d’un espace public
démocratique et républicain. Même si la personne parle avant tout en son nom
propre et de ses préoccupation, et que l’institution parle du collectif et de l’intérêt
90
général, il existe bien un lieu commun et un dispositif pour en faire le fondement de
la délibération et de la participation : en un mot, la co-construction.
Pour autant, cet espace est aujourd’hui très nettement traversé par une
fracture numérique entre le Web 1.0 et le Web 2.0. Les deux populations,
institutionnelle et non-institutionnelle, s’ignorent et partagent en fin de compte très
peu de choses. Entre le site Web de mairie, qui est peu propice à l’interaction et à la
parole ordinaire, et les réseaux sociaux dont les institutions publiques sont
grandement absentes, il n’existe pas aujourd’hui de plateformes de rencontres pour
permettre un échange de sens. L’analyse factorielle a donc montré deux axes de
différentiation : celui de l’institutionnalisation, qui sépare l’internaute de son
institution, mais aussi celui des intentions positives ou négatives. Force a été de
constater que les stéréotypes de banlieues avaient la vie dure quand les
commentaires venaient de l’extérieur. Journalistes nationaux, blogs d’auteurs qui
commentent la presse, de nombreux post réduisent la rive droite à ses stéréotypes
pour mieux asseoir des argumentations stigmatisantes.
91
numérique d’un territoire. Pilotés par la FING, les chercheurs du laboratoire en
Sciences de l’information et de la Communication MICA-GRECO et du Laboratoire
de Géographie ADES, auront à même de développer l’automatisation des processus
d’extraction et d’analyse en cours. Il s’agit non seulement d’élaborer un outil semi-
automatique, qui permette de diminuer les coûts (et donc de rendre économiquement
supportable) la phase d’extraction, mais aussi de tester les différents modèles de
visualisation et d’interprétation des données. Ainsi, après l’analyse de population et
l’analyse factorielle, couvertes par la présente étude, l’analyse cartographique, tant
géographique qu’au niveau de l’analyse des réseaux sociaux, pourrait apporter des
interprétations complémentaires et approfondies pour mieux comprendre les
dynamiques du territoire numérique. Enfin, la perspective d’une analyse
sémiologique ou d’une analyse automatique du discours n’est pas à exclure si l’on
veut appréhender des masses importantes de données. Ainsi, cette phase de
recherche est encore à poursuivre, mais l’enjeu est de taille : se doter d’outils à la
hauteur des enjeux complexes qu’a révélé la communication publique numérique.
92
ANNEXES
93
Tris à Plat 1.0
94
Tris à Plat 2.0
95
AFC 1.0
96
AFC 2.0
97
98
Présentation synthétique de l’analyse multivariée
99
Bibliographie :
Dossier de presse :
Synthèse du rapport :
Rapport complet :
100