La Fonction Rénal
La Fonction Rénal
La Fonction Rénal
EXPLORATION BIOCHIMIQUE
DE LA FONCTION RENALE
Dr A.HENDEL
E-mail : abdallah.hendel@gmail.com
PLAN
Introduction
Anatomie et physiologie du rein
Exploration biochimique de la fonction rénale
Exploration de la filtration glomérulaire
Exploration de la fonction tubulaire
Examens et analyses des urines
Exploration de la fonction endocrine du rein
Le rein joue un rôle vital dans l’organisme, il est le principale garant de l’homéostasie
(équilibre) du milieu intérieur grâce au fonctionnement intègre de son unité
fonctionnelle « le néphron ».
Description externe
Description interne
le cortex périphérique
la médullaire.
Description interne
- L’anse de Henlé (AH) : composée de l’anse grêle descendante, l’anse grêle ascendante et de la branche
large ascendante.
- Le tube contourné distale (TCD) : entre en contact avec le pole vasculaire de son glomérule pour former
l’appareil juxtaglomérulaire, responsable de la sécrétion de rénine et d’érythropoïétine (EPO).
- Le tube collecteur (TB) : concentration définitive de l'urine, il s’ouvre dans la papille et conduit l’urine
définitive vers les calices.
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 1. ANATOMIE
La purification du sang par l’élimination des déchets toxiques pour Activation du système rénine intervient à 20% dans la
l’organisme angiotensine aldostérone : en néoglucogenèse en parallèle
sécrétant la rénine par l’appareil à la néoglucogenèse
Endogènes : issus du métabolisme de l’organisme : urée, créatinine, acide
juxtaglomérulaire. hépatique.
urique, hormones catabolisées…
Exogènes : médicament, colorants, toxines, insecticides… sécrète des médiateurs vaso-actifs :
prostaglandines, bradykinine.
Restitution des éléments nécessaire au fonctionnement de l’organisme :
glucose, acides aminés, protéines…
Érythropoïèse : par libération
Le maintien de l’équilibre hydrique de l’organisme : par la régulation de d’érythropoïétine (EPO) par l’appareil
l’élimination et la réabsorption d’eau. juxtaglomérulaire
C’est une simple filtration de l’eau et des substances dissoutes du plasma à travers une membrane
glomérulaire semi-perméable et peu sélective. (unidirectionnelle, passive et peu sélective)
Dans les conditions de repos, les reins sont irrigués par 1200 ml/min de sang dont 125 ml/min sont
filtrés par le glomérule. (DFG =125 ml/min)
Chaque jour le plasma sanguin (~3L) est filtré plus de 50 fois, soit 180 L de filtrat traversent le filtre
glomérulaire.
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 2. PHYSIOLOGIE Formation de l’urine
1. La filtration glomérulaire : formation de l’urine primitive
La pression de filtration est la somme de la pression qui s’exercent de part et d’autre de la membrane
glomérulaire:
- isotonique au plasma
Remarque : l’eau se déplace sans énergie du milieu le moins concentré vers le milieu le plus concentré
(osmose).
Par contre les solutés se déplacent sans énergie du milieu le plus concentré vers le milieu
le moins concentré.
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 2. PHYSIOLOGIE Formation de l’urine
2. Les échanges tubulaires : formation de l’urine définitive
Dans le TCP
Le liquide tubulaire demeure isotonique par rapport au plasma tout le long du TCP,
l'eau et les solutés sont donc réabsorbés simultanément (échange iso-osmotique) :
▪ Réabsorption du glucose (seuil rénale 1,8 g/l de glucose dans la plasma), des
acides aminés, des phosphates, des bicarbonates (HCO3-) et de l’acide urique.
Branche descendante de l’anse : perméable à l’eau et imperméable aux électrolytes → réabsorption de l’eau et
concentration de l’urine.
Les branches ascendantes fine et large : perméable aux électrolytes et imperméable à l’eau → réabsorption du
sodium (Na+), du Chlore (Cl-), du calcium (Ca++), du magnésium (Mg++) et dilution des urines.
Dans le TCD
La réabsorption des ions est faible dans cette partie du tubule, puisqu’elle ne
porte que sur 5% environ des quantités filtrées.
La réabsorption est lié aux besoins ponctuels de l’organisme et régit pas les
hormones
Dans le TCD
Ammoniogenèse rénale
A la sortie du TCD l’urine formée est encore plus diluée et légèrement acide (pH bas).
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 2. PHYSIOLOGIE Formation de l’urine
2. Les échanges tubulaires : formation de l’urine définitive
C’est dans cette partie du néphron que se fait l’ajustement final de l’urine,
notamment l’ajustement de l’osmolarité par réabsorption de l’eau sous l’effet de
l’hormone anti diurétique (ADH).
L’ADH mobilise des canaux d’eau spécifiques « les aquaporines » qui rendent le
tube collecteur perméable à l’eau → réabsorption de l’eau et concentration des
urines.
Érythropoïèse : par libération d’érythropoïétine (EPO) par l’appareil juxtaglomérulaire, qui stimule la
différenciation erythroblastique.
Synthétisée au niveau du foie (cycle de l’urée) par la transformation de l’ammoniaque (NH3) issu de la
désamination des acides aminés.
Filtrée en grande quantité par le glomérule, réabsorbé et secrétée tout au long des tubules
Ca concentration dans le sang dépend du débite de filtration glomérulaire (DFG) mais elle ne lui est
pas spécifique. Dépende aussi de l’alimentation et de l’état d’hydratation.
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par le dosage des déchets azotés dans le sang
Dosage de l’urée dans le sang
Prélèvement :
Tube sec ou hépariné à jeun.
Ne pas utiliser le fluorure de sodium : inhibiteur de l’uréase (enzyme utilisé pour le dosage).
Méthode de dosage :
Principalement enzymatique et utilise l’uréase
Uréase
Urée + 2 H2O HCO3- + 2NH4+
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par le dosage des déchets azotés dans le sang
Dosage de l’urée dans le sang
Le NH4+ formé peut être dosé par :
Méthode de référence
Méthode à la Glutamate déshydrogénase (GLDH)
Spectrophotométrie UV
NH4+ réagit avec le phénol et l’hypochlorite de sodium pour donner l'indophénol bleu/vert absorbant à 600 nm
Méthode spécifique et sensible mais temps de réaction est lent
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par le dosage des déchets azotés dans le sang
Dosage de l’urée dans le sang
Valeurs normales : Sang : 0.15 - 0.45 g/l
Variation physiologiques :
- Sexe : légèrement diminuée chez la femme.
- Age : augmente avec l’âge (diminution du DFG avec l’âge).
- Grossesse : diminue jusqu’à terme (hémodilution et augmentation du DFG).
- Alimentation : augmente avec l’alimentation riche en protéines et le jeune prolongé
Variation pathologique :
- ↓ : hyperhydratation, affections hépatiques, déficit congénital des enzymes du cycle de l’urée, carences
nutritionnelle.
- ↑ : insuffisances rénales, déshydratation, septicémies, augmentation du catabolisme protéique (fievre,diabète..)
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par le dosage des déchets azotés dans le sang
Dosage de l’urée dans le sang
Intérêt de dosage
Son augmentation dans l’IR est moins spécifique que celle de la créatinine
Son augmentation est plus précoce et plus importante quantitativement (augmentations plus franches)
Sa sensibilité dans l’insuffisance rénale aiguë (IRA) est meilleure que celle de la créatinine.
Observation : l’urée peut être dosée dans les urines, par les même méthodes enzymatique après dilution
Valeurs normales sont exprimées par 24h : 15 -30 g/24h
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par le dosage des déchets azotés dans le sang
Filtrée complètement par le glomérule, elle est peu secrétée et pas réabsorbée par les tubules.
Prélèvement :
Tube sec ou hépariné.
A distance de toutes activité physique.
Le jeune n’est pas impératif mais préférable.
Attention aux prélèvements ictériques : sous estimation avec certaines méthodes de dosage
Méthode de dosage :
Il existe plusieurs méthodes de dosage les plus utilisées sont chimiques au réactif de Jaffé ou enzymatiques
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par le dosage des déchets azotés dans le sang
Dosage de la créatinine dans le sang
Méthode la plus utilisés
Méthode chimique de Jaffé au picrate alcalin
Spectrophotométrie visible
L’intensité de la coloration jaune-orangée du complexe (de Janovsky) est mesurée à 500 nm.
Non spécifique avec de nombreuses interférences:
Jaffé +: glucose, protéines, acétoacétate…
Jaffé -: bilirubine
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par le dosage des déchets azotés dans le sang
Dosage de la créatinine dans le sang
Méthodes enzymatiques
1. Méthode à la créatininase et peroxydase
créatininase
Créatinine+ H2O---------→ créatine
créatinase
Créatine ---------→urée + sarcosine
oxydase
Sarcosine +O2 + H2O --------→formaldéhyde + glycine + H2O2
péroxydase
H2O2 + 4 amino-phénazone + phénol ---------→quinone imine (rouge, 540 nm)
Méthodes enzymatiques
2. Méthode à la créatininase et lactate deshydrogénase
créatininase
Créatinine+ H2O---------→ créatine
créatinine amidohydrolase
créatinine +H2O ⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯→créatine
créatine kinase
créatine +ATP ⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯→ créatine -P +ADP
pyruvate kinase
ADP +phosphoénolpyruvate⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯→ ATP +pyruvate
lactate déshydrogénase
pyruvate +NADH-H⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯→ lactate+ NAD
Méthodes enzymatiques
Variation physiologiques :
- Masse musculaire : augmente avec la masse musculaire.
- Sexe : plus élevée chez l’homme.
- Age : augmente avec l’âge (masse musculaire, diminution du DFG à la vieillesse).
- Activité physique : augmente après activité physique.
- Varie en fonction de l’Ethnie.
- Grossesse : diminue jusqu’à terme.
Variation pathologique :
- ↓ : atrophie musculaire importantes.
- ↑ : insuffisances rénales.
Observation : la créatinine peut être dosée dans les urines apr és dilution , par les même méthodes que celle utilisées
dans le sang. Valeurs normales sont exprimées par 24h : 1 – 2 g/24 h
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par le dosage des déchets azotés dans le sang
Filtré par le glomérule, l’urate est dans un premier temps complétement réabsorbé. Une partie de l’urate
réabsorbé et ensuite secrété par les tubules.
Sa concentration augmente dans l’insuffisance rénale, mais reste non spécifique et peu sensible à la
fonction rénale.
La méthode de dosage la plus utilisé repose sur la mesure de la diminution d’absorption en UV (340 nm)
par l’urate, après l’action d’une enzyme spécifique « l’uricase », qui oxyde l’urate en allantoïne.
Le dosage des déchets azotés éliminés par le rein est un moyen simple et rapide pour avoir un
reflet sur la filtration glomérulaire, mais manque de spécificité et de sensibilité.
La mesure de la clairance rénale est un moyen plus fiable pour estimer le débit de filtration
glomérulaire.
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par la mesure de la clairance rénale
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par la mesure de la clairance rénale
1. Définition et calcul
La clairance rénale d’une substance donnée (endogène ou exogène injectée), est le volume de plasma débarrassé
complètement de cette substance par le rein en une minute. Elle s’exprime en ml/min.
C’est le moyen le plus sensible et le plus fiable pour estimer le débite de filtration glomérulaire.
𝐔 ×𝐕 𝟏.𝟕𝟑
𝑪𝒍 = ×
𝑷 𝑺
→ Clairance de l’inuline :
L’inuline est un polysaccharide (polymère de fructose). C’est la substance qui permet la mesure la plus
exacte du DFG.
Mais nécessite une injection intraveineuse en continue d’inuline, et un protocole lourd inadapté pour la
mesure en routine.
A tendance a être remplacée par les substance radioactives tel que 51Cr-EDTA
→ Clairance de la créatinine :
La méthode la plus utilisée actuellement, du fait que la créatinine est une molécule endogène, facile à
doser, complétement filtrée par le glomérule et pas réabsorbée par les tubules.
Légèrement secrétée par les tubules Elle permet une estimation et ne reflète pas exactement le DFG.
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par la mesure de la clairance rénale
1. Définition et calcul
𝑡𝑎𝑖𝑙𝑙𝑒 𝑐𝑚 × 𝑝𝑜𝑖𝑑𝑠 𝑘𝑔
𝑆= = 2,17 m2
3600
1,73
X
S
Age: en années
Poids :en Kg
[Cr] : umol/l
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par la mesure de la clairance rénale
2. Estimation de la clairance rénale à l’aide de formules mathématiques
▪ Cette équation à tendance à surestimer la clairance chez les individus en surpoids (obèse, œdème)
▪ La seule population dans laquelle la formule de Cockcroft démontre des bonnes performances est la
population à faible IMC (IMC < 18 kg/m2).
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par la mesure de la clairance rénale
2. Estimation de la clairance rénale à l’aide de formules mathématiques
▪ Contrairement à CG qui estime la clairance rénale, MDRD estime le DFG et donne le résultat
directement indexé à la surface corporelle (ml/mn/1,73m2 )
▪ La formule MDRD donne de meilleurs résultats par rapport à CG chez les sujets obèses ou œdémateux
alors que CG est meilleur chez les sujets maigres (Verhave et al., 2005)
▪ La formule MDRD serait plus performante pour évaluer la fonction rénale dans l’IRC modérée à
sévère.
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par la mesure de la clairance rénale
2. Estimation de la clairance rénale à l’aide de formules mathématiques
▪ Elle n’est pas fiable lorsque la masse musculaire est anormalement abaissée (malnutrition sévère,
paraplégie ou tétraplégie).
▪ Elle n’est pas validée chez les enfants ou les patients présentant une baisse importante de l’albuminémie
(insuffisance hépato-cellulaire ou syndrome néphrotique)
Formule CKD-EPI basée sur la créatininémie « Chronic Kidney Disease Epidemiology Collaboration »)
Si crP ≤ 0,9 mg/dL → Clcr (mL/min/1,73 m2) = 141 × [crP (mg/dL)/0,9]–0,411 × (0,993)âge
Si crP> 0,9 mg/dL → Clcr (mL/min/1,73 m2) = 141 × [crP (mg/dL)/0,9]–1,209 × (0,993)âge
▪ Si sujet de sexe féminin :
Si crP ≤ 0,7 mg/dL → Clcr (mL/min/1,73 m2) = 144 × [crP (mg/dL)/0,7]–0,329 × (0,993)âge
Si crP > 0,7 mg/dL → Clcr (mL/min/1,73 m2) = 144 × [crP (mg/dL)/0,7]–1,209 × (0,993)âge
▪ Si sujet afro-américain : a = 163 chez l’homme (au lieu de 141), a = 166 chez la femme (au lieu de 144).
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par la mesure de la clairance rénale
2. Estimation de la clairance rénale à l’aide de formules mathématiques
Formule CKD-EPI basée sur la créatininémie « Chronic Kidney Disease Epidemiology Collaboration »)
▪ Cette formule CKD-EPI est plus performante par rapport à la formule « ID-MS traceable MDRD » surtout
dans les valeurs hautes du DFG (≥ 60 mL/min/1,73 m2)
▪ Son augmentation est précoce dans l’IRA (entre la 8e et la 12e heure post-agression)
Méthode de dosage : immuno-turbidimétrie ou immuno-néphélémétrie.
Valeur normale : < 50 ans : 0,65 - 1,35 mg/l mais varie fortement d’une méthode à l’autre
• Test couteux et absences de standardisation
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 2. EXPLORATION DE LA FONCTION TUBULAIRE
Osmolalité sanguine et urinaire
L'osmolalité représente le nombre de particules osmotiquement actives par kg d'eau.
Sa valeur tient compte essentiellement du capital sodé, du glucose et l'urée, qui sont des substances
osmotiquement actives, capables d'attirer et de garder l'eau.
L’osmolalité est un marqueur générale de la fonction tubulaire.
Méthode de calcul : - Diminution du point de congélation en utilisant la cryorefroidissement.
- Calcul par des formules d’estimation :
Sérum : Na x 2 + glucose + urée
Urine : 2 (Na + K) + glucose +urée
Unité : mmol/kg d’eau de plasma.
Valeurs de références: - Osm plasmatique : 280 à 300 mOsm/Kg
- Osm urinaire variable en fonction de l’état d’hydratation 50 - 1200 mosm/kg.
Le rapport des osmolalités urinaire/plasmatique permet de distinguer entre IR Fonctionnelle de IR Organique
Osm U/P < 1 : IRAO
Osm U/P > 1: IRAF
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 2. EXPLORATION DE LA FONCTION TUBULAIRE
Ionogramme sanguin et urinaire
Un ionogramme indique la concentration des différents ions dans un liquide. Pour l’ionogramme sanguin et urinaire on
recherche généralement la concentration du sodium (Na+), potassium (K+), et du chlore (Cl-).
La mesure du pH sanguin et urinaire permet de contrôler la capacité des tubules à réguler l’équilibre acido-
basique :
– En maintenant les capacités tampon du plasma par la réabsorption des bicarbonates (HCO3-)
Valeurs de références: pH sanguin artériel : 7,38 - 7,45 pH urinaire : variable mais acide 5,3 – 7,2
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 2. EXPLORATION DE LA FONCTION TUBULAIRE
Autres tests
Pour explorer l’équilibre phosphocalcique dont la fonction tubulaire joue un rôle important.
Dans les insuffisances rénales Diminution des capacités du rein à excréter le phosphore et à réabsorber le calcium
par les tubules.
3) Etude du pouvoir de dilution par le test de charge hydrique: → permet d’apprécier la capacité rénale d’excrétion
hydrique
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 3. EXAMENS ET ANALYSES URINAIRES
Le prélèvement urinaire
Le prélèvement urinaire :
La grande partie des examens sont réalisés sur des urines collectées sur 24 heures. Il est indispensable de respecter
la procédure exacte de la collecte, et de recueillir toutes les urines de 24 H (sans manque ni excès).
Certains examens sont réalisés sur un prélèvement urinaire ponctuel (à la volée, spot urinaire),
exemple : ACR (Albumin Creatinine Ratio)
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 3. EXAMENS ET ANALYSES URINAIRES
Analyse physique de l’urine
Aspect : l’urine normale fraichement émise est limpide, elle devient trouble dans le temps suite à la formation de
cristaux de phosphates blancs (urine alcaline), ou des cristaux d’urate roses (urine acide).
Couleur : une urine normale fraichement émise à une couleur jaune paille, l’intensité de la coloration dépend de la
concentration de l’urine et de l’état d’hydratation.
La présence d’hémoglobine confère une couleur rouge. Les pigment biliaires une coloration brune.
Odeur : initialement l’urine a une odeur safranée, rapidement transformée en une odeur d’ammoniaque quand elle
s’oxyde.
Chez les diabétique l’urine a une odeur d’acétone fruitée.
Une odeur initialement ammoniacale suggère une infection urinaire. La présence de certains acide aminés
confèrent aussi des odeurs particulières aux urines.
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 3. EXAMENS ET ANALYSES URINAIRES
Analyse physique de l’urine
Méthode de dosage :
1) Dépistage semi quantitative : grâce aux bandelettes réactives
Sur urines fraiches
La présence de protéines se traduit par un virage de l'indicateur coloré bleu Bromophénol du jaune-vert au bleu
Seuil de détection de 150mg/24h.
Sensible à l'albumine, peu ou pas sensible aux chaines légères.
les résultats exprimés en croix: négatif(<0,1g/l) trace(0,15g/l) +(0,3g/l) ++(1g/l) +++(3g/l) ++++(20-30g/l)
Si l'urine est alcaline , elle peut être faussement positive
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 3. EXAMENS ET ANALYSES URINAIRES
Dosage des protéines urinaires
Méthode de dosage :
2) Dosage quantitative : pour confirmer une protéinurie après persistance de la positivité de la bandelette urinaire
- Techniques colorimétriques: Rouge de pyrogallol, Bleu de Coomassie. Plus sensible aux chaines légères
- Turbidimétrie. Simples et automatisables
Résultats exprimé en g/24h si urine de 24h g de protéines/ g de créatinine (ou mg/mmol) si spot urinaire
Définition
Altération brutale en quelques heures, quelques jours ou quelque semaine des fonctions rénales avec :
▪ Diminution brutale du DFG et accumulation des déchets azotés dans le sang.
▪ Perturbations hydro-électriques, et acido-basiques.
▪ Baisse brutale de la diurèse.
L’insuffisance est généralement réversible si la cause est traitée.
Clinique
▪ Oglio-anurie généralement < 500 ml/24h, il existe des IRA à diurèse conservée.
▪ Surcharge hydrique : œdèmes, hypertension artérielles, risque d’œdème pulmonaire.
▪ Asthénie.
▪ Syndrome hyper urémique : nausées, confusion mentale, troubles de la conscience.
▪ L’absence d’anémie et d’hypocalcémie.
▪ La présence de reins de volume et d’épaisseur corticale normaux à l’échographie, à l’exception de certaines
causes d’IRA.
▪ D’autres imageries (scanner, artériographie) seront occasionnellement nécessaires.
PATHOLOGIES RENALES 1. L’INSUFFISANCE RENALE AIGUE
Biologie
Hyperkaliémie ↑(K+) : menaçante si > 6mmol/L avec signe ECG.
Urée ↑↑ plus sensible.
Créatinine ↑.
Acidose métabolique : ph sanguin ↓, bicarbonates dans le sang ↓.
Etiologie
1) IRA fonctionnelle (pré-rénale)
40-50 % des IRA. Il n’y a pas d’atteinte structurelle du rein, l’insuffisance est due à une chute de la pression de filtration
dans le glomérule à cause d’anomalies hémodynamiques :
▪ Insuffisance cardiaque.
▪ Insuffisance hépatique.
▪ Hypovolémie, état de choc hémorragique.
▪ Sténose des artères rénales.
Rapidement réversible (24 à 48h) après correction des anomalies hémodynamiques, risque d’évoluer vers une IRA
organique.
PATHOLOGIES RENALES 1. L’INSUFFISANCE RENALE AIGUE
Définition
Correspond à une baisse progressive, permanente (plus de 3 mois) et irréversible de toutes les fonctions rénales,
conséquence d’une destruction irréversible du capital néphrotique.
L'IRC se caractérise par l'incapacité définitive des reins à accomplir:
▪ Leur rôle d’élimination des déchets de l'organisme par baisse du DFG (fonction excrétrice).
▪ Leur fonction de réabsorption des substances nécessaire à l’organisme, et le pouvoir de concentration et de
dilution des urines (fonction tubulaire).
▪ Ainsi que leur fonction endocrine.
Clinique
Insidieuse grâce au mécanisme de compensation que met en place le rein. Elle évolue ensuite en stades jusqu’à
l’insuffisance rénale terminale avec :
▪ Perturbation du métabolisme osseux : ostéo-dystrophie rénale, (perte rénale du calcium, défaut d’activation de la
vitamine D).
▪ Anémie normochrome, normocytaire, arégénérative, due à la baisse de la sécrétion de l’EPO.
▪ Altération de l’homéostasie hydro-électrolytiques et acido basiques, HTA, œdèmes.
PATHOLOGIES RENALES 2. L’INSUFFISANCE RENALE CHRONIQUE
Clinique
▪ Diurèse augmentée dans les stade précoce (un des mécanismes de compensation), évoluant vers l’oligurie au
stade terminale.
▪ Accumulation chronique des déchets azotés dans le sang : atteintes neurologiques, nausées, vomissements.
▪ Dyslipidémies, retard de croissance chez l’enfant, anorexie et insuffisance cardiaque peuvent survenir.
Diagnostic
▪ Filtration glomérulaire <60 ml/min/1,73 m2 pendant 3 mois minimum.
▪ Albuminurie positive.
▪ Anomalie morphologique à l’échographie rénale : asymétrie de taille, contours bosselés, reins de petites tailles…
Biologie
▪ Hyperkaliémie ↑(K+) et hyponatrémie ↓(Na+) aux stades avancés.
▪ Urée ↑, Créatinine ↑, urate ↑.
▪ Hypocalcémie ↓(Ca++) et hyperphosphatémie ↑(PO4-) → ostéo-dystrophie rénale.
▪ ph sanguin ↓, bicarbonates dans le sang ↓ → acidose métabolique.
▪ Hématurie, leucocyturie
PATHOLOGIES RENALES 2. L’INSUFFISANCE RENALE CHRONIQUE
Etiologie
Elle résulte soit de la non-récupération après une agression rénale aiguë, soit de l’évolution d’une maladie rénale
chronique :
▪ Néphropathies vasculaires et hypertensives.
▪ Néphropathies diabétiques.
▪ Néphropathies héréditaires : polykystoses rénales.
▪ Glomérulonéphrites chroniques : auto-immune, métabolique, infectieuse ou héréditaire.
▪ Néphropathies interstitielles chroniques : immunologique, post infectieuse, médicamenteuse.
Stades de l’IRC
▪ La classification des patients ce fait en fonction de leur DFG ainsi que leur degré d’albuminurie
2. L’INSUFFISANCE RENALE CHRONIQUE
PATHOLOGIES RENALES 3. PROTEINURIE PATHOLOGIQUE
Définition
- La protéinurie physiologique : Il existe une protéinurie physiologique (normale) < 150 mg/24 h
- La protéinurie phatologique : élimination excessive des protéines dans les urines > 300 mg/24 h.
PATHOLOGIES RENALES 3. PROTEINURIE PATHOLOGIQUE
Classification
Protéinurie pathologique
Classification
Syndrome néphrotique
Protéinurie > 3 g/jour (ou 300 mg/mmol de créatinine ou > 50 mg/kg/jour chez l'enfant)
Hypoalbuminémie < 30 g/L
Hypoprotéinémie < 60 g/L
Hyperlipidémie avec augmentation du cholestérol et/ou des triglycérides
Le tableau clinique est dominé par les œdèmes mous, blancs et prennent le « godet »
Physiopathologie :
les anomalies fonctionnelles liées à la perte des charges négatives de la MBG, responsable des syndromes
néphrotiques idiopathiques.
les anomalies anatomiques, qui témoignent souvent de maladies sévères sous-jacentes.