ARC - Brochure Cancer PEAU 2018 Web
ARC - Brochure Cancer PEAU 2018 Web
ARC - Brochure Cancer PEAU 2018 Web
DE LA
PEAU
COLLECTION COMPRENDRE ET AGIR
Les cancers de la peau 3
•
QU’EST-CE
QU’UN CANCER ?
Première cause de mortalité en France, les cancers se développent
à partir de cellules anormales qui se multiplient de manière
incontrôlée au détriment de l’organisme. La mutation de certains
gènes est à l’origine de leur apparition.
La division cellulaire
•
Chaque individu est constitué de près de 50 000 milliards de cellules organi-
sées en tissus (tissu conjonctif, tissu épithélial, tissu nerveux, tissu musculaire)
qui vont eux-mêmes former des organes (cœur, cerveau, poumon, peau…).
Chaque jour, au sein de chaque organe, des milliers de cellules vont se mul-
tiplier (par division cellulaire) et d’autres vont mourir. Ce renouvellement
constant permet d’assurer le bon fonctionnement de l’organisme. Il est
contrôlé par des milliers de gènes qui agissent ensemble pour « ordonner » aux
cellules de se multiplier ou de mourir en fonction de la situation.
©sophiejacopin.com
Lorsque les mutations sont trop importantes pour être réparées, la cellule va
s’autodétruire, par apoptose. Mais parfois, ces systèmes de sécurité fonc-
tionnent mal ou ne fonctionnent plus : la cellule va alors continuer à se multi-
plier malgré la présence de mutations non réparées. Si ces dernières touchent
des gènes impliqués dans la régulation de la prolifération cellulaire ou de
l’apoptose, la cellule peut rapidement se multiplier de manière incontrôlable,
conduisant à la formation d’une tumeur.
©sophiejacopin.com
Les décès par cancer sont surtout dus aux dommages causés par les métas-
tases. C’est pourquoi il est important de diagnostiquer précocement la mala-
die, avant sa dissémination dans l’organisme.
©sophiejacopin.com
QU’EST-CE QU’UN
CANCER DE LA PEAU ?
Il n’existe pas un mais des cancers de la peau (on parle aussi
de « cancers cutanés ») : les mélanomes, les carcinomes basocellulaires
et les carcinomes épidermoïdes.
La peau
•
La peau forme une barrière protectrice entre l’organisme et l’environnement
extérieur. Elle est formée de trois couches de tissus superposées qui sont, de
l’extérieur vers l’intérieur : l'épiderme, le derme et l'hypoderme.
Le mélanome est le cancer cutané le plus grave mais le moins fréquent. Dans
environ 20 % des cas, la maladie se propage et forme des métastases. Cela
peut se produire lorsque des cellules cancéreuses ont franchi la barrière
qui sépare l’épiderme du derme. En effet, c’est au niveau du derme, riche en
vaisseaux lymphatiques et sanguins, que les cellules de mélanome peuvent
migrer vers d’autres organes.
Les cancers de la peau 9
•
Épiderme
Il mesure en moyenne un
millimètre d’épaisseur (il
est plus épais au niveau
de la paume des mains
et de la plante des
Derme pieds). Majoritairement
composé de cellules
C’est dans ce tissu intermédiaire
appelées kératinocytes,
que l’on trouve les terminaisons
il contient également
nerveuses, les vaisseaux sanguins
d’autres cellules, les
et les vaisseaux lymphatiques.
mélanocytes, moins
Il assure la nutrition de la peau.
nombreuses, qui
protègent la peau
contre les rayons
Hypoderme néfastes du soleil (les
rayons ultraviolets
Il forme la couche la plus profonde ou UV).
de la peau. Il est riche en cellules
graisseuses qui assurent un rôle
d’isolant thermique.
Muscles
Représentation en coupe
de la peau.
©sophiejacopin.com
L’âge moyen au diagnostic est de 66,5 ans chez la femme et de 66,7 ans chez
l’homme pour les carcinomes basocellulaires et de 77 ans chez la femme et de
74,4 ans chez l’homme pour les carcinomes épidermoïdes3 .
3. Carcinome épidermoïde (spinocellulaire) et ses précurseurs, Encycl Méd Chir (Elsevier, Paris), Dermatologie,
98-625-A-
LES FACTEURS
DE RISQUE
Certaines caractéristiques individuelles augmentent le risque de survenue
de cancers cutanés. Toutefois, la plupart d’entre eux sont évitables ;
deux tiers des cancers cutanés seraient ainsi imputables à une exposition
au soleil trop importante.
Le Centre
international de
recherche sur le
Le type d’exposition cancer a classé
les rayons UV
•
parmi les agents
Une exposition prolongée au soleil (par exemple,
cancérigènes
dans le cadre d’une profession exercée en plein
avérés pour
air) favorise l’apparition des carcinomes ; une
l'homme.
exposition intermittente mais forte provoque
des coups de soleil qui, à terme, favorisent le
développement des mélanomes. Ce risque est
donc important pour les vacanciers.
Le phototype
•
Soumis à une exposition solaire identique, tous les individus n’ont pas le
même risque de développer un cancer cutané. En effet, celui-ci dépend
de la façon dont la peau réagit aux rayons UV, ce qu’on appelle son
phototype : plus la peau, les yeux et les cheveux d’une personne sont
naturellement clairs, plus le risque de cancer cutané est important.
Ceci étant dit, quel que soit le phototype, il est indispensable de rester
vigilant quant aux heures d’exposition et de se protéger des UV grâce aux
vêtements, chapeaux, lunettes de soleil, crèmes solaires…
viter de s’exposer au soleil durant les heures les plus chaudes de la journée (entre
É
12 et 16 heures).
Porter un chapeau, des vêtements à manches longues et des lunettes de soleil.
Sur les zones découvertes, appliquer une crème solaire d'indice élevé, appliquée
en couche épaisse. Renouveler l’application toutes les deux heures et après une
baignade.
Ne pas exposer directement les enfants en bas âge aux rayons du soleil de manière
prolongée, même s’ils sont protégés par une crème solaire ou des vêtements.
S'équiper de vêtements UV protecteurs.
LE
DÉPISTAGE
Les modalités du dépistage individuel consistent en la consultation d’un
dermatologue, dès l’apparition d’une lésion suspecte. Les personnes à risque
doivent avoir un suivi rapproché.
Surveiller sa peau
•
Il est recommandé à tous de surveiller régulièrement ses grains de beauté.
Pour cela, la règle ABCDE peut aider : un nævus Asymétrique (non-circulaire),
à Bords irréguliers, de Couleur non homogène doit conduire à consulter un
spécialiste. Toute augmentation de Diamètre (> 5 mm) ou une Evolution
générale d’un grain de beauté nécessite également un avis médical.
Un autre très bon indicateur est le signe du « vilain petit canard », c'est-à-
dire un grain de beauté différent des autres. Il faut savoir qu'on a tendance
à avoir le même type de grain de beauté sur tout le corps. Prendre ses nævus
en photo, ou les faire photographier dans les parties du corps qu’on ne voit
pas, est recommandé afin de faciliter la surveillance évolutive.
Le dermatologue
peut utiliser un
dermatoscope pour
observer une lésion.
Consulter un dermatologue
•
Qu’elle soit motivée ou non par la présence de lésions suspectes,
la consultation de dépistage permet au dermatologue d’évaluer l’aspect
des grains de beauté et la présence de lésions anormales de la peau sur
l’ensemble du corps et de la tête.
Dans le cas de suspicion de cancer, le dermatologue s’aide en repérant
les nævus qui ont un aspect différent du profil général des autres nævus
du patient. Dans tous les cas, il peut utiliser un appareil grossissant pour
observer les lésions : c’est le dermatoscope. Il s’agit d’une loupe qui facilite
la distinction entre les différentes tumeurs cutanées en visualisant la
jonction dermo-épidermique. Le spécialiste peut aussi photographier
certaines lésions pour en faciliter la surveillance d’une consultation à
l’autre.
Les cancers de la peau 17
•
LE
DIAGNOSTIC
Quel que soit le type de cancer cutané, le diagnostic repose essentiellement
sur l’analyse anatomopathologique (microscopique) de la lésion.
Quand la lésion à
un aspect typique
©Patrick G./BSIP
• Les carcinomes épidermoïdes de grande taille (> 2 cm) et situés sur le visage, la paume
ou les muqueuses sont de moins bon pronostic que ceux d’autres localisations.
Certaines formes histologiques semblent également plus à risque de récidive.
L’extension aux ganglions lymphatiques voisins ou à des organes à distance étant
possible, un bilan doit permettre d’apprécier le degré d’évolution de la maladie.
Plus le carcinome est avancé, plus le risque est important pour le patient.
’épaisseur de la tumeur : plus la tumeur est fine et plus le pronostic est bon.
L
’ulcération de la tumeur : une tumeur ulcérée est de moins bon pronostic
L
qu’une lésion qui ne l’est pas.
L’envahissement du ganglion sentinelle : les ganglions lymphatiques sont
des organes impliqués dans la défense immunitaire de l’organisme. Ils font
partie du système lymphatique qui draine tout le corps. Le ganglion sentinelle
est le premier de la chaîne ganglionnaire qui draine la région du mélanome.
Si l’analyse du ganglion sentinelle montre la présence de cellules cancéreuses,
cela indique un début d’expansion de la tumeur au reste de l’organisme.
LES
TRAITEMENTS
Le traitement des cancers cutanés est essentiellement chirurgical pour les
stades précoces. Pour les mélanomes les plus évolués, le développement
de nouveaux médicaments, rendu possible grâce aux progrès de la
recherche, a permis d’améliorer la prise en charge des patients.
LA CHIRURGIE
L’opération, appelée exérèse chirurgicale, a lieu sous anesthésie locale ou
générale, selon la localisation de la lésion. L’opération consiste à retirer la
tumeur ainsi que quelques millimètres du tissu sain qui l’entoure. L’objectif
est de s’assurer du retrait total des cellules malignes. Après l’opération,
une analyse au microscope du tissu retiré (analyse anatomopathologique)
permet de savoir si des cellules malades sont susceptibles d’être restées en
place et si une nouvelle intervention est nécessaire.
Si la complexité de la tumeur est telle que la probabilité d’une réintervention
est forte d’emblée, on effectue une analyse exhaustive de tous les bords
de la lésion et parfois, une exérèse en deux temps opératoires : on s’assure
d’avoir enlevé le cancer en totalité avant de procéder à la fermeture
chirurgicale.
Dans certains cas, quand il faut préserver au maximum l'épaisseur
de la peau saine, une chirurgie micrographique de Mohs (CMM) est
Les cancers de la peau 21
•
LA CRYOTHERAPIE ET CRYOCHIRURGIE
Il s’agit de « brûler » les cellules cancéreuses par le froid. On utilise le plus
souvent de l’azote liquide ou du protoxyde d’azote.
Pour les lésions superficielles, comme les carcinomes basocellulaires
superficiels, on peut utiliser la cryothérapie qui consiste à
appliquer de l’azote liquide directement sur la lésion. La brûlure
superficielle détruit alors les cellules cancéreuses. Pour les lésions
plus évoluées et si la chirurgie n’est pas possible, la cryochirurgie
Si la chirurgie
reste le principal
traitement proposé
en cas de carcinome,
©Amélie-Benoist / BSIP
d'autres options
thérapeutiques
peuvent être
envisagées.
LA RADIOTHÉRAPIE
Elle vise à détruire les cellules cancéreuses par irradiation locale
(rayons X, gamma, photons ou électrons). Elle est surtout intéressante
dans le cas de carcinomes récidivants ou étendus localement, et lorsque
la chirurgie ou l’anesthésie générale n'est pas possible ou refusée par
le patient. Elle présente, en revanche, plusieurs inconvénients. On ne
peut pas vérifier par un examen au microscope que toute la lésion a
bien été traitée et elle expose au risque d’effets secondaire immédiats
(radiodermite aigüe avec notamment des irritations et des brûlures) et au
long cours (radiodermite chronique et risque de survenue de carcinomes
des années plus tard). Actuellement, la radiothérapie est donc privilégiée
auprès de patients âgés, quand la chirurgie est récusée et chez qui on
pense ne pas voir apparaitre les effets secondaires tardifs du fait de leur
âge déjà avancé.
La cryochirurgie
consiste à exposer la
tumeur à une sonde
à l'azote liquide ; la
©Belmonte/BSIP
température négative
brûle et détruit les
cellules cancéreuses.
LA CHIRURGIE
Elle constitue la première option de traitement envisagée. L’opération
se déroule sous anesthésie locale ou générale, lorsque des ganglions
lymphatiques doivent être retirés. Elle dure généralement moins d’une heure.
Le chirurgien réalise ce que l’on appelle une exérèse élargie, c'est-à-dire que
la lésion est retirée avec une marge de sécurité. La largeur de cette marge est
de 5 à 20 millimètres, ce qui permet de s’assurer qu’aucune cellule cancéreuse,
légèrement distante du mélanome, ne reste en place et ne favorise ainsi le
développement d’une récidive locale.
L'INTERFÉRON ALPHA-2A
Il s’agit d’un médicament immunomodulateur, c’est-à-dire qui mobilise les
mécanismes de défense de l’organisme aptes à combattre les cellules cancéreuses.
Le traitement est injecté régulièrement par voie sous-cutanée pendant plusieurs
mois afin de limiter la prolifération des cellules cancéreuses résiduelles. La limite
de ce traitement réside dans les importants effets secondaires qu’il induit (voir
Les effets secondaires des traitements, page 28). Compte tenu des résultats
positifs des immunothérapies et de la combinaison de thérapies ciblées, le recours
à l’interféron va disparaître progressivement.
En cas de métastases
•
L'arrivée des molécules de thérapies ciblées et d’immunothérapies dans
l'arsenal thérapeutique a profondément transformé la prise en charge des
formes avancées de mélanome depuis le début des années 2010. Aujourd'hui,
thérapies ciblées et immunothérapies remplacent progressivement les mé-
dicaments de chimiothérapie qui sont souvent plus toxiques et dont l'effica-
cité est moindre.
L'IMMUNOTHÉRAPIE
Cette stratégie thérapeutique en plein essor consiste à utiliser les défenses
naturelles du patient pour lutter contre la tumeur. Les dernières
immunothérapies mises au point reposent sur l’utilisation d’anticorps
capables de rétablir la capacité d’action des cellules immunitaires
susceptibles de reconnaitre les cellules cancéreuses et de les détruire. Il s'agit
le plus souvent d’un anticorps reconnaissant la protéine PD-1 (nivolumab,
pembrolizumab), qui peut aussi être associé à un second, un anti-CTLA-4
(ipilimumab). Ce traitement est administré par voie intraveineuse.
Il existe une autre forme d'immunothérapie dont l’action est locale. L’agent
utilisé est un virus de l'herpès qui a subi plusieurs modifications génétiques.
Il est capable d'infecter spécifiquement les cellules cancéreuses, de
s'y multiplier et de les détruire ; s’ensuit alors l’activation du système
immunitaire. La présence du virus induit également la production d’une
molécule immunostimulante.
Le médecin injecte le médicament, le T-VEC (Imlygic®), directement au niveau
de la tumeur cutanée. Cette stratégie thérapeutique, qui exclut certaines
localisations où l'on trouve des métastases, s'adresse en particulier aux
patients dont le mélanome s'est étendu localement avec peu de métastases
profondes. L'immunothérapie locale peut être utilisée également dans le cas
de mélanome inopérable.
Les cancers de la peau 27
•
Thérapies
ciblées et
LES THÉRAPIES CIBLÉES immunothérapies
L'exérèse ou la biopsie d’un mélanome initial ou ont profondément
d'une métastase cutanée permet la réalisation transformé la
d’une analyse moléculaire (ou typage moléculaire) prise en charge des
de la tumeur. Celle-ci vise à identifier des altérations formes avancées
de gènes (BRAF, NRAS et CKIT) responsables d’une de mélanome.
hyperactivation de certains mécanismes impliqués
dans le développement et la prolifération des
cellules cancéreuses.
Les molécules de thérapie ciblée ciblent spécifiquement telle ou telle altération.
Aujourd’hui, on sait que la moitié des patients atteints de mélanome est porteuse
d’une mutation du gène BRAF. Pour eux, il existe désormais des inhibiteurs de BRAF
(on parle aussi d’ « anti-BRAF » dont le vémurafenib et le dabrafenib), mais aussi des
inhibiteurs de MEK (trametinib, cobimetinib…). Ces molécules doivent être associées
pour augmenter l’efficacité du traitement et diminuer le risque de rechute.
Ces thérapies ciblées sont des thérapies orales, le patient prenant des comprimés
chaque jour, au domicile. Pour les rares mélanomes avec mutation de KIT, on
peut proposer des thérapies ciblées anti-KIT comme l’imatinib, mais les réponses
thérapeutiques ne sont pas aussi prolongées que la combinaison de thérapies
ciblées anti-BRAF / anti-MEK, qui s’adressent aux mélanomes avec mutation de
BRAF. Enfin, nous ne disposons pas encore de traitement ciblé pour les 15 % de
patients dont le mélanome est porteur de mutation de NRAS.
La mise au point de nouvelles combinaisons de molécule est aujourd’hui un axe fort
de la recherche clinique (voir « Les espoirs de la recherche », page 33).
LA CHIMIOTHÉRAPIE
Les médicaments de chimiothérapie sont de moins en moins utilisés. Ils sont
néanmoins prescrits en cas d'échec de l'immunothérapie, puis des thérapies
ciblées.
EN CAS DE CHIRURGIE
Une douleur postopératoire peut être ressentie au niveau de la plaie
pendant quelques heures à quelques jours. Une prise d’antalgiques peut
la soulager. Dans certains cas exceptionnels, la douleur
peut persister plus longtemps. Des œdèmes (gonflements)
L'équipe médicale ou des ecchymoses (« bleus ») peuvent apparaître peu
est là pour prévenir après l'opération, notamment au niveau de certaines
ou prendre zones d’intervention comme le visage. Sans gravité, ils
en charge les
disparaissent généralement après quelques jours.
maux que peut
De façon moins spécifique, l’intervention expose aux
développer le
risques classiques liés à une opération chirurgicale : risque
patient.
d’infection, hémorragie locale, complication au niveau de
la cicatrice…
Les cancers de la peau 29
•
EN CAS DE CRYOCHIRURGIE
Immédiatement après l’opération, une rougeur, un œdème ou une cloque peut
apparaître. Parfois, les patients se plaignent de douleurs, d’une sensation de
brûlure mais ces manifestations persistent rarement au-delà de quelques jours. La
zone traitée forme une croûte qui laissera place à une cicatrice généralement de
bonne qualité esthétique.
EN CAS DE RADIOTHÉRAPIE
Les principaux effets secondaires de la radiothérapie varient selon la zone irradiée
mais correspondent généralement à une altération transitoire de la peau : rougeur,
EN CAS DE CHIMIOTHÉRAPIE
Selon le médicament utilisé, les effets secondaires sont : fatigue, fièvre,
nausées, vomissements, perte de cheveux (alopécie), troubles de la formule
sanguine… Un traitement spécifique peut être proposé pour les atténuer.
EN CAS D'IMMUNOTHÉRAPIE
L'immunothérapie provoque également des effets secondaires qui sont
induits par le fait que le le système immunitaire est très stimulé6. Selon
les molécules utilisées, les plus fréquents sont les nausées, la fatigue, des
problèmes gastro-intestinaux, des éruptions et des démangeaisons cutanées,
des atteintes du foie, des insuffisances hormonales définitives. Le recours
de plus en plus fréquent à des combinaisons, qui améliorent l'efficacité du
traitement, engendre des effets secondaires plus importants qui peuvent
contraindre le patient à suspendre ou arrêter son traitement. Une partie
de ces effets secondaires s’apparentent à des réactions auto-immunes,
conséquences d’une activation trop intense du système immunitaire.
La prise en charge par immunothérapie (anti PD-1/CTLA-4) nécessite un suivi
spécifique par une équipe médicale ayant une bonne connaissance de ces
effets indésirables potentiels. Certaines de ces manifestations peuvent être
soulagées. Il est nécessaire d'en parler à son médecin.
6. Weber et coll., Toxicities of Immunotherapy for the Practitioner, Journal of clinical oncology, vol 33,
n°18, pages 2092-2100, juin 2015
Les cancers de la peau 31
•
VIVRE AVEC
ET APRÈS LA MALADIE
L’annonce d’un cancer constitue un traumatisme pour le patient et ses proches.
En parler peut aider à accepter la maladie. Cette étape est essentielle : elle
contribue à l’efficacité des traitements et facilite l’apprentissage des nouvelles
habitudes qui leur sont consécutives.
Le processus de cicatrisation
•
Pour assurer une cicatrisation complète, les bains sont généralement
proscrits et les douches parfois non recommandées, dans les jours
qui suivent l’opération, selon la technique chirurgicale. Lorsque c’est
nécessaire, une aide infirmière à domicile est proposée. Ensuite, le
retrait des points de suture se fait selon le calendrier donné par le
médecin, dans les 5 à 15 jours qui suivent ; dans certains cas, des fils bio-
résorbables sont utilisés. Pendant les une à deux années qui suivent
l’opération, il est important de ne pas exposer la cicatrice au soleil sans
protection. La cicatrisation est un phénomène lent de réparation cutanée :
il faut en général attendre deux ans pour que la cicatrice prenne son aspect
définitif. Si, au terme de cette évolution, le résultat ne devait pas être
esthétiquement satisfaisant et devenait gênant pour le vécu du patient, un
traitement local pourrait être envisagé (principalement le laser).
LES ESPOIRS
DE LA RECHERCHE
Les patients atteints de cancers de la peau ont été les premiers à
bénéficier des progrès considérables liés à l'arrivée des thérapies ciblées
et de l'immunothérapie. Les essais se poursuivent et nécessitent une
contribution active des patients.
7. Wolchok JD et coll, « Overall Survival with Combined Nivolumab and Ipilimumab in Advanced Melanoma »,
NEJM, 377, pages 1345-1356, 2017
La Fondation ARC soutient des projets de recherche portant sur les mécanismes
biologiques impliqués dans l’apparition des différents types de cancers de la peau,
l’évolution rapide de certains de ces cancers et leur résistance éventuelle aux
traitements actuels. Ces travaux ouvrent la voie au développement de nouvelles
stratégies thérapeutiques. De 2013 à 2017, 194 projets en lien avec les cancers de
la peau ont reçu le soutien de la Fondation ARC pour un montant de 17,3 millions
d’euros.
•L
es cancers de la peau : une histoire de gènes.
Plusieurs projets soutenus par la Fondation ARC portent sur les mécanismes
moléculaires à l’origine des cancers de la peau. Certains d’entre eux s’intéressent
au rôle des altérations génétiques : comment apparaissent-elles ? comment
entraînent-elles la transformation d’une cellule saine en cellule cancéreuse ?
Une mauvaise réparation des dommages causés à l’ADN, une mauvaise lecture
du code génétique ou encore des modifications dites « épigénétiques » de l’ADN
font partie des pistes explorées qui peuvent causer un fonctionnement anormal
de la cellule.
De nombreuses études cherchent également à identifier les protéines impliquées
dans la multiplication incontrôlée des cellules cancéreuses et dans leur résistance
aux traitements actuels. La recherche et la caractérisation de nouvelles protéines
responsables de la croissance des tumeurs de la peau permettra aussi aux
chercheurs de mieux comprendre comment utiliser les thérapies ciblées, ou d’en
développer de nouvelles.
...
FONDATION ARC POUR LA RECHERCHE SUR LE CANCER
36 Les cancers de la peau
•
...
•L
e microenvironnement tumoral
La Fondation ARC soutient également des équipes qui étudient comment les
cellules, entourant la tumeur, peuvent favoriser la croissance tumorale et la
dissémination des cellules tumorales.
De nombreux projets s’intéressent à la formation de nouveaux vaisseaux
sanguins ou lymphatiques à proximité de la tumeur, ou encore à la production
par des cellules saines environnantes de molécules favorisant la prolifération
ou la migration des cellules cancéreuses.
LES
CONTACTS
L’Institut national du cancer L’Association Vaincre le
(INCa) mélanome
propose différents dossiers propose sur son site Internet un dossier
sur le mélanome cutané. d’information sur les mélanomes.
www.e-cancer.fr www.vaincrelemelanome.fr
et un service téléphonique anonyme et
confidentiel au 0 805 123 124 ARCAGY
(service et appel gratuits du lundi au vendredi, de 9h à 19h et propose sur son site Internet un dossier
le samedi de 9h à 14h). d'information sur les cancers de la peau.
www.infocancer.org
Le Syndicat national des
dermatologues-vénéréologues
(SndV)
organise en mai la journée nationale de
prévention et de dépistage des cancers
de la peau.
www.syndicatdermatos.org
L’Association mélanome
sans angoisse (Amesa)
écoute, soutient psychologiquement
et informe les patients et leurs proches.
Permanence téléphonique tous les
jeudis de 18 à 22 h : 02 40 89 50 56
www.melanome-amesa.com
VAINCRE
LE CANCER
GRÂCE À
LA RECHERCHE
DE LA FONDATION ARC
é su PANT ÉQUI
r ON VA
E 28 LENC
7C E QU
AD
RI
CYAN
100
% MA
GENT
A 90
%
1er tirage : juillet 2018 - Réimpression : juillet 2018 - Centr'Imprim. Conception éditoriale & Création graphique
Reconnue d’utilité publique, la Fondation ARC est 100 % dédiée à la
recherche sur le cancer. Grâce à la générosité de ses donateurs et
testateurs, elle alloue chaque année plus de 25 millions d’euros à des
projets de recherche porteurs d’espoir pour les malades. Son objectif :
contribuer à guérir 2 cancers sur 3 en 2025.
La Fondation ARC a pour mission de lutter contre le cancer par la recherche. Forte d’une
expertise nationale et internationale de très haut niveau, elle met en œuvre une action
scientifique déterminée autour de trois axes stratégiques répondant aux besoins et enjeux
actuels de la recherche en cancérologie :
• Accroître les connaissances sur tous les cancers et dans tous les domaines
scientifiques et médicaux : génétique, immunologie, biologie et métabolisme
cellulaire, pharmacologie, etc. Le soutien à cette recherche fondamentale est
essentiel pour progresser face à la complexité de la maladie.
• Développer de nouvelles solutions thérapeutiques pour les patients en favorisant le
déploiement de la recherche clinique et translationnelle et en permettant l’accès de
tous, enfants et adultes aux innovations.
• Renforcer la recherche française en cancérologie c’est-à-dire mettre à la disposition
des chercheurs et des médecins, les conditions adéquates pour mener à bien leur
projet de recherche et leur garantir une formation d’excellence.
La Fondation ARC entend notamment accélérer en priorité la recherche dans les domaines
suivants : le développement de thérapies innovantes en médecine de précision (thérapies
ciblées, immunothérapies, chirurgie mini-invasive…) ; la prise en charge des enfants
et adolescents atteints de cancer ; le partage des savoirs et des données au sein de la
communauté scientifique.
Son action est menée en toute indépendance et couvre l’ensemble du territoire national :
guidée par l’intérêt général et l’excellence scientifique, elle identifie, sélectionne, finance et
accompagne des programmes de recherche prometteurs. Catalyseur de la recherche, elle
fédère les acteurs de la lutte contre le cancer en France et à l’international et mobilise toutes
les compétences requises pour faire émerger de nouveaux concepts et obtenir des succès
rapides.
La Fondation ARC a également pour volonté de partager avec le plus grand nombre les
avancées de la recherche et de les transformer en connaissances utiles. Son action apporte à
chacun les moyens de mieux prévenir, de mieux prendre en charge et de mieux comprendre
la maladie.
La Fondation ARC est exclusivement financée par la générosité du public. Seul le soutien
de ses donateurs et testateurs lui permet de mener son action en faveur de la recherche.
Elle est agréée par l’organisme de contrôle le « Don en confiance » depuis 1999.
Le
e
lexiqu
Anatomopathologie
Ensemble de techniques qui permettent d’étudier
la structure cellulaire des tissus et des organes.
Biopsie
Prélèvement d’un échantillon de tissu pour
conduire les analyses et examens nécessaires.
Derme
Couche médiane de la peau.
Électrocoagulation
Coagulation du sang sous l’effet de la chaleur
dégagée par un courant électrique.
Ganglions lymphatiques
Petites structures produisant et drainant les éléments
du système immunitaire (dont les globules blancs).
Ganglion sentinelle
Premier ganglion de la chaîne ganglionnaire
drainant une tumeur.
Histologie
Étude de la nature et de la composition
des tissus biologiques.
Immunomodulateur
Traitement qui permet de moduler
les réactions immunitaires.
Métastase
Tumeur secondaire issue de cellules disséminées
à distance à partir d’une tumeur initiale.
Nodule
Petite anomalie arrondie et palpable de la peau.
Photosensibilité
Réaction exacerbée de la peau après exposition
au soleil due à un médicament.
Phototype
Classification du comportement de la
peau sous exposition solaire.
Squameux
Se dit d’une peau qui pèle.
Ulcération
Formation d’une plaie plus ou moins
profonde au niveau de la peau.
Ulcère
Plaie ouverte de la peau.
LES BROCHURES
• Cancer et hérédité
• Le cancer
DES
• Le cancer colorectal
NS
• Les cancers de la peau
PUBLICATIO
• Les cancers de la prostate
S
• Les cancers de la thyroïde
POUR VOU
• Les cancers de la vessie
• Les cancers de l’endomètre
INFORMER
• Les cancers de l’estomac
• Les cancers de l’ovaire
MENT
LES GRATUITE • Les cancers des voies
DISPONIB aérodigestives supérieures
• Les cancers du cerveau
ARC :
la Fondation • Les cancers du col de l’utérus
Sur le site de
tion-arc.org • Les cancers du foie
www.fonda
• Les cancers du pancréas
Par mail : • Les cancers du poumon
arc.org
@fondation-
publications • Les cancers du rein
ivante : • Les cancers du sein
à l’adresse su
Par courrier
recherche • Les cancers du testicule
RC pour la
Fondation A • Les cancers professionnels
sur le cancer 0003
• Les leucémies de l’adulte
ôquet – BP 9
9 rue Guy M • Les leucémies de l’enfant
JUIF cedex
94803 VILLE • Les lymphomes hodgkiniens
• Les lymphomes non hodgkiniens
• Les sarcomes des tissus mous et des viscères
• Les sarcomes osseux
• Les soins palliatifs en cancérologie
• Personnes âgées et cancer
• Tabac et cancer
LES FICHES
• Combattre les métastases
• Participer à un essai clinique en oncologie
• Soigner un cancer par hormonothérapie
• Soigner un cancer par immunothérapie
• Soigner un cancer par radiothérapie
• Soigner un cancer par thérapies ciblées