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Intro - Conclu Phèdre

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Commentaire tirade Phèdre

Au XVIIème siècle naît, en France, un nouveau mouvement culturel, artistique


et littéraire, le classicisme. Il apparaît suite au baroque pourtant toujours d’actualité
en Europe, qui prône l’excès et la démesure, idées contraires au classicisme.
Racine adhère à ce mouvement et nous pouvons le constater dans cet extrait de
Phèdre, scène 3 du premier acte, notamment grâce à la vraisemblance, le texte
n’étant pas dans la démesure, la bienséance, le respect de la règles des trois unités
et la forme du poème, en vers. Cet extrait de Phèdre, une tragédie, est une longue
tirade prononcée par Phèdre et adressée à sa confidente, Oenone. Elle admet être
éprise d’un amour interdit qui est la raison de son mal-être. Elle se sent
profondément coupable et veut se tuer.
Nous pouvons à présent nous demander en quoi l’aveu de Phèdre donne-t-il
à l’héroïne sa dimension tragique ?
En premier temps nous verrons de quelle manière Phèdre manifeste son
amour, et dans un second temps ce qui fait d’elle une héroïne tragique.

Ainsi, Phèdre nous apparaît bien comme une héroïne tragique à travers sa
tirade, dans laquelle elle confie tout ce qui la ronge de l’intérieur. En effet, l’amour
que ressent Phèdre pour son beau-fils est inceste et impossible puisque Thésée est
toujours en vie. Elle juge Vénus, déesse, responsable de ses sentiments : sa
destinée est une fatalité, à laquelle elle ne peut échapper. Phèdre n’a plus de
contrôle sur son corps, est horrifiée de qui elle est, de ce que l’est. Puisqu’elle se
considère comme la seule fautive, la seule option qui semble s'offrir à elle est la
mort. C’est donc l’impuissance de Phèdre face à la fatalité de son destin, la
souffrance et la culpabilité qu’elle éprouve et l’évocation de sa prochaine mort qui
donnent au personnage de Phèdre sa dimension tragique.
Nous pouvons faire le parallèle avec la protagoniste de Bérénice, pièce de
Racine. Bérénice, déchirée par l’abandon de son amant, veut se donner la mort. Elle
se sent impuissante face à la décision de celui qu’elle aime et souffre mais,
contrairement à Phèdre, elle se résigne à suivre son destin en choisissant de quitter
son amant et de poursuivre sa vie loin de lui. On peut donc se demander à quel
point Phèdre et Bérénice, deux héroïnes d'œuvres classiques de Racine, se
ressemblent par leur chagrin, et se diffèrent par leur acceptation de leur destinée.

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