Mémoire Les Poly
Mémoire Les Poly
Mémoire Les Poly
Filière : Chimie
Option : Chimie Analytique
THÈME:
POLYMERES CONDUCTEURS
Préparé par :
Mezhoud Fatiha
Chelbabi Imane
Devant le jury :
Mezhoud fatiha
Chelbabi Imane
Dédicace
A ma chère famille
Pour les deux personnes qui, mon entouré par un grand amour, et m’encouragé jusqu’au
bout du chemin, qui n’ont plus hésité de sacrifier leur temps et leur moyens pour me rendre
tous les conditions de travail faciles, pour les deux personnes qui j’aime énormément mama
AMRIA e papa Abd Hamid
A mes chères sœurs qui me remontent le moral quand je me fatigue. Zizi et Ikram,
HORIA et KARIMA, qui je l’estime beaucoup
A mes frères, CHARIF qui ma toujours aider dans les moment difficiles , AMAR,
FARID NASSREDINE et leur fammes
A tous mes neveux et nièces ISLAM SAEDA ADAM MARWA AMINO et
IYAD qui je les adores sans exception
Tous mes ONCLES et TANTES, COUSIN Surtout BACHIRE ET SA FAMILLE sans
oublier oncle FARHATE et tante CHAFIAA ET mon chère MARI KARIM et tes sœurs
A tous mes chères amies HANANE SAMAH ADILA WAFA MOUNA MIYADA
MEBARKA IMANE et son Bébé.
A toutes les personnes qui ont participé, de loin ou de prés, à la réalisation du présent travail.
FATIHA
Dédicace
Je dédie ce modeste travail à mes chères parents pour les grands Sacrifies
A celle qui a tracé mon chemin par ces conseils, je dirais que la vie mérite d être Partagée
ensemble
A mon chère mari WALID et mon petit bédé MOUHAMD et ses parents et ses fréres et
ses Sœurs et ses enfants.
IMANE
Résumé
Dans ce présent travail nous avons présenté une recherche bibliographique sur les polymeres
conducteurs intrinsèques. Le développement des polymèresorganiquesconjugués a débuté au début
des années 1970 avec la mise en évidence d’une conductivité de type métallique (~103S/cm)
pour le polynitrure de soufre [(-S=N-) X] Cette propriété remarquable suscita l’intérêt de la
communauté scientifique qui proposa rapidement d’autres composés pouvant présenter des
propriétés analogues. C’est ainsi qu’en 1977, les professeurs Mac Diarmid, Heeger et
Shirakawa ont découverts une conductivité électrique du polyacétylène dopé et leurs travaux ont
été récompensés par le prix Nobel 2000.
Notre travail a porté sur des généralités sur les polymères conducteurs intrinsèques après
avoir rappelé la définition d’un polymère organique conducteur nous reprenons la théorie de la
conduction dans les polymères, un bref aperçu concernant les méthodes de synthèse chimique et
électrochimique d’un polymère , ainsi que la notion de dopage et on termine par des méthodes de
caractérisations très courantes et quelques applications possibles ou déjà mises en œuvre.cette étude
nous l’avons appliquer sur le polypyrrole, le polythiophène et la polyaniline.
Remerciement
Dédicaces
Résumé
Table des matières
Liste des figures
Liste des tableaux
INTRODUCTION GENERALE………………………………………………………… 1
CHAPITRE I LES POLYMERES CONDUCTEURS INTRINSEQUES (PCI)
I.1. UN PEU D’HISTOIRE SUR LES POLYMERES…………………………………. 2
I.2. DEFINITION D’UN POLYMERE…………………………………………………. 3
I.3. LES POLYMERES CONDUCTEURS……………………………………………… 4
I.4. TYPES DE POLYMERES CONDUCTEURS………………………………………. 5
I.4.1. Polymères conducteurs extrinsèques (PCE) ……………………….………………. 5
I.4.2. Polymères conducteurs ioniques……………………………………………………. 5
I.4.3. Polymères conducteurs intrinsèques (PCI) ………………………………………… 6
I.5. THEORIE DE LA CONDUCTION DANS LES PCI………………………………. 6
I.5.1. Conductivité………………………………………………………………………… 6
I.5.2. Mécanisme de la conduction……………………..………………………………… 7
I.5.3. Modèle des bandes d’énergie….................................................................................. 10
I.5.4. Porteurs de charge…………………………………………………………………... 11
I.6. SYNTHESE DES PCI………………………………………………………………... 13
I.6.1. Synthèse par voie chimique……………………......……………………………….. 13
I.6.2. Synthèse par voie électrochimique………………...……………………………….. 13
I.7. DOPAGE DES PCI……………………..…………...……………………………….. 16
I.8. CARACTERISATIONS DES PCI………………...………………………………… 18
I.8.1. Spectroscopie infrarouge…………………………...………………………………. 19
I.8.2. Spectroscopie UV–visible……………………..…...……………………………….. 19
I.8.3. Voltammétrie cyclique……………………………………………………………… 20
I.9. APPLICATIONS DES PCI………………………….………………………………. 21
I.9.1. Stockage de l’énergie (batteries, piles rechargeables)……………………..……….. 21
I.9.2. Lutte anti-corrosion……………………………………………….………………… 21
I.I.9.3. Matériaux absorbant les microondes……………………….……… …………….. 22
I.9.4. Electrochromisme……………………………………………………………….….. 22
Table des matières
IV.2. LA POLYANILINE………………………………………………………………… 51
IV.3. SYNTHESE DE LA POLYANILINE ………………………………………..…… 53
IV.3.1. Synthèse chimique ……………………………………………………………….. 54
IV.3.2. Synthèse électrochimique ………………………………………………………... 55
IV.3.3. Mécanisme d’électropolymérisation……………………………………………… 55
IV.4. DOPAGE DE LA POLYANILINE ……………………………………….……….. 57
IV.5. CARACTERISATIONS DE LA POLYANILINE ………………………………... 58
IV.5.1. Spectroscophotométrie FTIR……………………………………………………... 58
IV.5.2. Spectrophotométrie UV-visible……………………………………………..……. 59
IV.5.3. Voltammétrie cyclique……………………………………………………………. 61
IV.6. APPLICATIONS DE LA POLYANILINE……………………………………….. 62
IV.6.1. Stockage d'énergie : batteries et piles au lithium (piles commercialisées) ………. 63
IV.6.2 Electrochromisme : afficheurs électrochromes (écrans plats, OLED)…………….. 64
Conclusion Générale ……………………………………………………………………. 65
Bibliographie
Abréviations
PANi : Polyaniline
PPy : Polypyrrole
PCEx : Polymères conducteurs extrinsèques
Pt : polythiophène
PPP : le polyparaphénylène
PCI : Polymères conducteurs intrinsèques
BV : Bande de valence
BC : Bande de conduction
Eg : Energie du gap
HOMO: Bande de valence
LUMO: Bande de conduction
p : Positif
n : Négatif
LEB : Leucoémeraldine base
PB : Pernigraniline base
EB : Emeraldine base
ES : Emeraldine sel
PNB : Pernigraniline base
PSA : Persulfate d'ammonium
σ: Conductivité électrique
PPV : polyparaphénylène vinylite
OLED: Organic Light Emitting Diodes:
Liste des figures
INTRODUCTION GENERALE
Actuellement, les matériaux polymères occupent une place importante dans la vie tous les
jours. Bien qu’ils soient isolants, les polymères peuvent sous certaines conditions, présenter des
propriétés électroniques et optiques remarquables.
1
CHAPITRE I:
Les Polymères
Conducteurs
Intrinsèques (PCI)
Chapitre I Les Polymeres Conducteurs Intrinseques (PCI)
CHAPITRE I
2
Chapitre I Les Polymeres Conducteurs Intrinseques (PCI)
1770 Priestley utilise le mot gomme (caoutchouc ou rubber) pour la matière qui efface
le crayon
1806 Gough (GB) expérimente l’élasticité du caoutchouc naturel
1838 Regnault (France) polymérise le vinylidène à l’aide de la lumière du soleil
Goodyear (USA), macintosh et Hancock (GB) réalisent la vulcanisation du
1839 caoutchouc naturel.
Relevant de la chimie organique, ils associent par des liaisons covalentes des atomes de carbone et
des atomes d’hydrogènes, d’oxygène, d’azote plus éventuellement des atomes de chlore, de fluor,
de soufre, etc. chaque atome de carbone, tétravalent, est relié aux atomes voisins par quatre liaisons
3
Chapitre I Les Polymeres Conducteurs Intrinseques (PCI)
covalentes. Le nombre moyen de monomère dans les macromolécules d’un polymère représente le
degré de polymérisations.
Le monomère ou encore la mère est la molécule de base qui a la propriété d’être très réactive
avec elle –même parce qu’elle possède soit une double liaison (alcène, dialcène, etc.), soit un
groupe fonctionnel double (diacide, diamine, dialcool, disocyanate, etc., ou encore acide-amine,
acide-alcool, etc.) [4].
4
Chapitre I Les Polymeres Conducteurs Intrinseques (PCI)
années 80. Les applications en sont les batteries Li-polymère et les membranes des piles à
combustible.
6
Chapitre I Les Polymeres Conducteurs Intrinseques (PCI)
7
Chapitre I Les Polymeres Conducteurs Intrinseques (PCI)
électrons ne peuvent passe déplacer et un matériau possédant ce type de liaison est généralement
isolant.
Lorsque deux atomes de carbone sont reliés par un double liaison, l’atome de carbone est dit
“d’hybridation sp2”. Il possède 4 électrons de valence mais n’a que 3 voisins. Ainsi, l’un des
électrons de valence de l’atome de carbone (Électron π) se situe sur une orbitale p z qui pointe
perpendiculairement au squelette de la chaîne. Le recouvrement de deux orbitales p z de deux
atomes voisins de carbone doublement liés forme un orbital moléculaire π [11].
Dans les polymères isolants, que l'on appelle polymères saturés (par exemple le
polyéthylène (C2H4) n), chaque atome de carbone (figure I-3) de la chaîne macromoléculaire est
liée par une liaison simple (de type σ) à quatre atomes voisins (hybridation sp3). Tous les électrons
des couches électroniques externes sont impliqués dans des liaisons covalentes. Il n'y a donc pas de
charge libre susceptible de se déplacer le long de la chaîne, le matériau est alors un isolant
électrique [12].
Dans les polymères conducteurs, la structure est différente : chaque atome de carbonées lié
uniquement à trois atomes différents, ce qui laisse un électron libre par atome de carbone. Ces
électrons, placés dans les orbitales pz, forment par recouvrement avec les orbitales voisines des
liaisons π. Une liaison sur deux est une liaison double. On dit alors des polymères conducteurs
qu'ils sont des polymères conjugués, c'est à dire qu'ils présentent une alternance de simples et
doubles liaisons. Les liaisons simples, de type π, qui correspondent à la mise en commun de deux
électrons dans les orbitales profondes, assurent la cohésion du squelette carboné de la même
8
Chapitre I Les Polymeres Conducteurs Intrinseques (PCI)
manière que dans les polymères saturés. Les doubles liaisons (liaison π) sont responsables de la
rigidité des polymères et limitent leur solubilité [12].
9
Chapitre I Les Polymeres Conducteurs Intrinseques (PCI)
Figure I-6 : Niveaux d'énergie des orbitaux π/π* dans un monomère et son polymère conducteur.
10
Chapitre I Les Polymeres Conducteurs Intrinseques (PCI)
Le gap d’un polymère conducteur est typiquement compris entre 1,5 et 3 eV. Ceci implique
qu’un polymère conjugué absorbe (ou émet) la lumière dans le domaine du visible.
Les polymères conducteurs ont la particularité d'avoir une bande soit partiellement vide, soit
partiellement remplie. Cette caractéristique importante permet l'oxydation des polymères
conducteurs avec formation d'un radical cation en faisant passer des électrons de la bande de
valence à celle de conduction. Le radical cation ainsi formé est partiellement délocalisé sur
plusieurs unités de monomères et est appelé polaron. Un bipolaron est la délocalisation de deux
charges sur un segment de polymère comme le montre la figure I.6 [18].
Figure I-7: Porteurs de charge dans le polyacétylène : soliton neutre, soliton négatif ou
soliton positif [19].
Pour un polymère dont l’état fondamental est dégénéré, les défauts dans la structure
conjuguée donnent naissance à des solitons, illustrés dans la figure I.7. Comme l’énergie est la
même des deux côtés du défaut, un soliton peut se propager librement le long de la chaîne du
polymère. Cependant, la plupart des polymères conjugués ont un état fondamental non dégénéré.
Dans ce cas, un défaut dans l’alternance des liaisons modifie l’énergie de la chaîne de polymère.
11
Chapitre I Les Polymeres Conducteurs Intrinseques (PCI)
Dès lors, un tel défaut est accompagné d’un autre défaut permettant de garder une énergie
minimale de part et d’autre du “couple” de défauts, sur la chaîne. Ces défauts sont donc localisés et
peuvent être décrits comme une paire de solitons en interaction. Dans la structure de bandes, ils
correspondent à des états localisés qui apparaissent à l’intérieur du gap. On les appelle polarons. Si
d’avantage de charges sont introduites sur la chaîne conjuguée, elles peuvent donner naissance à
d’autres polarons sur d’autres segments, ou se placer sur les défauts déjà existants et former ainsi
des bipolarons. Ces deux types de quasi particules, en l’occurrence les solitons et les polarons,
peuvent être créées de façon permanente par dopage chimique ou électrochimique dans les
polymères conjugués [20].
12
Chapitre I Les Polymeres Conducteurs Intrinseques (PCI)
Oxydant :
+ Monomère :
Pyrrole, thiophene , aniline,
etc.
13
Chapitre I Les Polymeres Conducteurs Intrinseques (PCI)
Le système (Figure I-10) est constitué de trois électrodes : une électrode de travail, une contre-
électrode et une électrode de référence. L'ensemble est plongé dans l'électrolyte et relié
électriquement à un appareillage de commande et à un microordinateur.
La synthèse électrochimique lorsqu'elle est réalisable, conduit généralement à des
films de polymères à la surface de l'électrode. Les réactions ont lieu généralement sur des
électrodes d'or, de platine ou de carbone vitreux. Les films de polymères ainsi obtenus sont des
films dont les propriétés et la structure sont mieux définies et contrôlées. En effet, cette
technique présente les avantages suivants :
une relative facilité de mise en œuvre,
l’obtention de films d'épaisseur et de structure reproductibles,
des réactions secondaires minimes et une grande spécificité des couplages donnant une
bonne définition stérique et chimique des films,
une adhérence et une homogénéité des films greffés,
la possibilité d'étude de la croissance et de la caractérisation des films par des
techniques spectroscopiques et électrochimiques.
Par exemple, dans le cas de la polyaniline, le monomère est dissout en milieu acide; la
polymérisation peut s'effectuer soit en imposant un potentiel anodique qui correspond à
l'oxydation du monomère, soit en imposant un balayage entre -0.2V et +0.8V en milieu acide.
Certains polymères comme les phénylène diamine ne sont solubles qu'en milieu organique. Le
pyrrole est aussi aisément électro polymérisable soit en milieu acide, soit en milieu neutre et
14
Chapitre I Les Polymeres Conducteurs Intrinseques (PCI)
permet l'obtention de films polymériques utilisables comme membranes. La plupart des auteurs
s'accordent actuellement pour interpréter la première étape d'oxydation des amines
aromatiques par la formation du radical cation en solution. Ce radical peut ensuite réagir avec
un autre radical en solution pour former un dimère puis des chaines de polymères [22].
Le dopage redox peut alors être de type n ou de type p selon qu’on introduit des charges
négatives ou positives. Le dopage de type n correspond à une réduction, c'est-à-dire à un ajout
d’électrons. Le dopage de type p correspond à une oxydation, c'est-à-dire à un retrait d’électrons
transformant les chaînes en polyanions (ou polycations). Dans les deux cas, la neutralité du
système est assurée par l’ajout de contre-ions en quantité adéquate
15
Chapitre I Les Polymeres Conducteurs Intrinseques (PCI)
16
Chapitre I Les Polymeres Conducteurs Intrinseques (PCI)
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Chapitre I Les Polymeres Conducteurs Intrinseques (PCI)
18
Chapitre I Les Polymeres Conducteurs Intrinseques (PCI)
Pour un mécanisme réversible par exemple, le voltampérogramme peut présenter un pic anodique
et un pic cathodique pour un cycle complet. Les caractéristiques voltampérogrammes dépendent du
mécanisme global de la réaction électrochimique. Dans le cas d’un système Ox/Red simple, ce
19
Chapitre I Les Polymeres Conducteurs Intrinseques (PCI)
mécanisme peut être réversible ou irréversible. On peut citer les avantages de la voltamétrie comme
suit :
- la rapidité des mesures.
- La possibilité de limiter le nombre de réactions ou de stopper une suite de réactions en jouant sur
l’entendue du potentiel balayé.
- La possibilité d’étudier des réactions inverses.
- L’étude de la réoxydation des produits déposés sur la surface de l’électrode.
- L’analyse des solutions et la détermination des conditions d’oxydation ou de réduction
électrochimique [26].
20
Chapitre I Les Polymeres Conducteurs Intrinseques (PCI)
I.9.4. Electrochromisme
La plupart des polymères conducteurs montrent un changement de couleur en fonction
de leur degré d’oxydoréduction. Cela est particulièrement spectaculaire pour le polypyrrole et
la polyaniline. Dans ce dernier cas, une simple variation de potentiel électrique fait passer un
film mince de la couleur verte à la couleur rouge. Les caractéristiques obtenues ont permis
d’envisager la mise au point d’écrans plats pour affichage ou pour les postes de télé. [23].
21
CHAPITERE II
Le Polypyrrole
Chapitre II Polypyrrole
CHAPITERE II
LE POLYPYRROLE
II.1. LE PYRROLE
L’histoire scientifique du pyrrole commence en 1834 par sa détection dans les huiles de
goudron par le chimiste Runge. Il nomma le composé détecté du nom de « pyrrole » dérivé du grec
pyrros qui signifie rouge car il observait des émanations de vapeurs d’une coloration rouge intense
au contact des huiles de goudron avec du bois de pin imbibé d’acide chlorhydrique. Pourtant, il ne
réussira jamais à isoler le composé car les vapeurs rouges qu’il observait résultaient de la
dégradation du pyrrole.
C’est en 1858 que le pyrrole a été isolé sous sa forme pure et que sa structure a été établie par
Anderson qui lui a attribué la formule brute C4H5N. Une décennie plus tard, Baeyer qui travaillait
sur le noyau indole confirma la structure du pyrrole. Finalement, c’est dans les années 1950 que des
études spectroscopiques et de diffraction aux rayons X permettront de déterminer les
caractéristiques structurales précises de la molécule.
Le pyrrole, dont le nom IUPAC est azole, est un hétérocycle chaînons. Il possède un point
d’ébullition de129, 8°C sous 760 mm Hg, une densité de 0,961 à 20°C et une masse molaire de
67,09 g.mol−1. Le pyrrole est un liquide jaune-marron lorsqu’il est exposé à l’air et à la lumière.
Cette coloration provient de l’auto- oxydation de ce composé par action de l’oxygène, alors qu’il est
incolore lorsqu’il est fraîchement distillé.
La formule brute du pyrrole C4H5N dent la masse molaire 67,0892 ± 0,0038 g·mol−1(C 71,61 %, H
7,51 %, N 20,88 %) et pKa0, 4 (PyrH+/PyrH), 16,5 (PyrH/Pyr) [29].
22
Chapitre II Polypyrrole
II.2. LE POLYPYRROLE
La découverte à la fin des années 1970 d'une conductivité presque équivalente à celle des
métaux pour du polyacétylène oxydé a suscité un fort intérêt dans le monde entier et a entraîné un
nombre important d'études dans le domaine des systèmes π conjugués.
Le polyacétylène (PAc) étant relativement peu stable, la recherche s'est plutôt orientée vers
les polycycles aromatiques tels que le polyparaphénylène (PPP), la polyaniline (PANi) et le
Polypyrrole (PPy). [30].
Les produits obtenus par oxydation du pyrrole sont connus depuis plus d’un siècle. Les
premiers 'noirs de pyrrole' ont été présentés en 1968 par Dall'Olioet col. Qui décrivent la
préparation par synthèse électrochimique de films fragiles, mais conducteurs. Cependant les
polymères conducteurs intrinsèques, n'ont connu de véritable développement que dans les années
70[31].
Dans la plupart des cas, les polymères conducteurs ont une conductivité électrique plus
élevée dans un environnement inerte, et une fois exposés à l'air perdent leur conductivité et sont
donc considérés instables, mais le polypyrrole est compté le plus stable malgré a la présence de
l’oxygène [32].
Figure II-3: Structure chimique de polypyrrole sous les formes aromatique et de quinoid.
Les propriétés optiques peuvent être changées pendant le processus redox, menant à une
variété d'application. Ces propriétés sont exploitées dans le développement des dispositifs électro
chromiques et luminescents [32.33].
Les synthèses chimiques les plus souvent utilisées conduisent à l’obtention d’une poudre
noir. Ces synthèses consistent à polymériser le pyrrole en solution. Le solvant idéal est celui dans
lequel l’oxydant et le monomère sont solubles et qui permet d’obtenir un polymère de bonne
qualité, tel que l’eau, les alcools et l’éther.
Il est préférable de choisir un métal de transition comme amorceur (un oxydant). Les
composés à métaux de transition les plus utilisés sont à base de fer (III), tel que FeCl3 ou Fe
(N03)3, de cuivre (II), tels que CuBr2 ou CuCl2. En pratique, Fe3+ est principalement utilisé sous
la forme FeCl3 qui n'induit pas de réaction secondaire et dont la forme réduite Fe2+ est facilement
éliminable du polymère.
Plusieurs méthodes et techniques d'analyse ont été utilisées pour déterminer les mécanismes
«complexes» de polymérisation du pyrrole, toutefois on peut en donner un schéma simplifié
correspondant à deux réactions de polymérisation du pyrrole en présence de FeCl3 et CuCl2.
La conductivité électrique des polymères conducteurs intrinsèques est liée à la présence d'un
grand nombre d'électrons π conjugués permettant une délocalisation des fonctions d'onde
correspondantes et donc la mobilité de porteurs de charges [35].
Ceux-ci, de type polaron et/ou bipolaron sont présents en nombre beaucoup plus important
que dans le cas des semi-conducteurs; ils portent des charges positives compensées par des anions,
appelés dopants (ou contre ions), insérés dans le polymère. La valeur du taux de dopage varie en
25
Chapitre II Polypyrrole
Le mécanisme d’électro synthèse du pyrrole, décrit dès 1979 par Diaz et al, fait intervenir un
radical lors de la croissance du polymère.
A la surface de l’électrode, le monomère est oxydé en un radical cation (figure II.5) dont le
couplage radicalaire, suivi de l’élimination de 2 protons (-2 H+), conduit au dimère du pyrrole. Ce
dernier s’oxyde légèrement plus facilement que le monomère selon le même mécanisme. Apres de
multiples itérations de ce principe, nous nous retrouvons en présence de filaments de polypyrrole en
chevêtres. La réaction globale de polymérisation est la suivante :
La différence majeure réside dans le fait que les espèces chargées, précurseurs du polymère,
sont produites initialement par l'oxydation du monomère à la surface de l’électrode .Ceci implique
la possibilité de nombreuses réactions chimiques et électrochimiques qui compliquent le mécanisme
d’électro polymérisation. Si celui-ci laisse encore plusieurs
26
Chapitre II Polypyrrole
questions en suspens concernant le rôle exact des oligomères dans le stade initial de dépôt,
les méthodes électrochimiques ont néanmoins permis de définir les grandes étapes de la
polymérisation.
La seconde étape est moins bien connue. Pour certains auteurs le dimère est formé par
couplage de deux radicaux cations, alors que d'autres proposent une attaque électrophile d'un radical
cation sur une unité monomère [23].
Le dimère, qui s'oxyde électro chimiquement plus facilement que le monomère, se présente
sous forme radicalaire et subit un nouveau couplage.
Le potentiel d'oxydation des oligomères diminuant avec la croissance des chaînes [32],
l'électro polymérisation se poursuit en passant par des stades successifs électrochimiques et
chimiques selon un schéma général de type électrochimique (chimique et électrochimique) "E
(CE)", comme le montre la (figure II-2), jusqu'à ce que les oligomères de masse moléculaire élevée
deviennent insolubles dans le milieu électrolytique et précipitent à la surface de l'électrode. On
obtient alors, adsorbée à l'électrode, une couche noire de polymère. [32].
27
Chapitre II Polypyrrole
Le polypyrrole est conducteur dans son état oxydé. Il s'agit d'une oxydation partielle des
unités monomères, on parle alors de degré d'oxydation moyen fractionnaire x, aussi appelé taux de
dopage. Celui-ci est déterminé grâce à la présence des ions dopants. Le taux de dopage est compris
entre 0,25 et 0,33, pour le polypyrrole (figureII-7).
Ces valeurs correspondent à une charge positive délocalisée pour trois ou quatre cycles pyrrole.
28
Chapitre II Polypyrrole
Les dopants typiques utilisés sont les anions suivants : AsF-5, BF-4, ClO-4, CH3C6H4SO-3,
CF3SO-3, PF-6, Cl-. Il existe deux principales méthodes de dopage du polypyrrole, toutes deux se
basant sur une oxydo-réduction. [37].
La première méthode, appelée dopage chimique, expose le polymère à un des acides ou des
bases de Lewis comme (H2SO4, HCl, H3PO4) ou à des métaux comme (FeCl4- ou RSO3-).
29
Chapitre II Polypyrrole
La figure : II-9 présente le spectre IR d’échantillon Ppy- FeCl3. Les bandes caractéristiques du
PPY dans le spectre sont :
La bande de 1544 cm -1
correspond à l’élongation de la liaison C = C dans l'anneau de
pyrrole.
La bande de C- C dans le pyrrole est indiquée par les bandes à 1043 et 908 cm -1.
Les bandes entre 784 et 675 cm-1 indiquent également les vibrations de déformation de N- H dans le
polymère [39]
30
Chapitre II Polypyrrole
Cette courbe UV- Visible à différents potentiels – courbe spectro électrochimique- d un film
de polypyrrole montre :
Une première absorption vers 360 nm attribuée a la transition (π-π*) ; une deuxième
absorption vers 460 – 540 nm attribuée al état faiblement oxydée du polypyrrole - transition du
polaron- et une troisième absorption vers 780 – 880 nm attribuée al état complètement oxydée du
polypyrrole (transition du bipolaron)-[40].
31
Chapitre II Polypyrrole
Les voltammogrammes obtenus (Figure II-11) sont caractérisés par un pic anodique attribué
à l’oxydation du polypyrrole (avec insertion d’anions de l’électrolyte). Le pic cathodique indique la
réduction du polypyrrole (avec expulsion de l’anion incorporé)[12].
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Chapitre II Polypyrrole
Les applications statiques sont basées sur la conductivité électrique intrinsèque des
matériaux, combinée avec la facilité de traitement et les propriétés communes aux polymères. On
pourra citer comme exemple d'application statique, l’utilisé de manière extensive par Baytron P du
polypyrrole comme revêtement antistatique ou matériel d'emballage pour composants électronique.
Les applications dynamiques utilisent les modifications des propriétés optiques et électriques,
lorsqu'un potentiel est appliqué au film de polypyrrole.
33
Chapitre II Polypyrrole
Les propriétés électrochimiques du polymère sont utilisées pour produire des glaces et
miroirs pouvant devenir opaques ou réflectifs lors de l'application d'un courant électrique.
Une application généralisée des fenêtres électrochromes pourrait faire économiser des
milliards de dollars par an sur les coûts d'air conditionné.
Les OLED sont des éléments électroniques émetteurs de lumière. A la manière d’une LED
conventionnelle, ils créent de la lumière lorsqu’ils sont traversés par un courant. La différence, se
situe au niveau de la structure matérielle du composant. Les LEDs conventionnelles sont faites d’un
semi-conducteur métallique, les OLED, ou Organic Light Emitting Diodes (découverts en 1987),
utilisent également une matière conductrice comme élément actif, mais celle-ci est organique.
Leurs avantages sont un bon rendement, une faible consommation et une très grande flexibilité
d’utilisation, etc.
La structure de base est simple : une couche de matériau émissif organique (EML) est prise
en « sandwich » entre 2 électrodes. L’une de celles-ci est réfléchissante (cathode), et l’autre est
transparente (anode). Ainsi, la lumière émise est dirigée d’un seul côté. L’électrode transparente est
fabriquée en ITO (Indium Tin Oxyde), qui est le conducteur transparent le plus courant. La couleur
de la lumière dépend de l’EML utilisée. On connaît actuellement entre autres des matériaux
produisant les 3 couleurs primaires, ce qui permet la réalisation de tout le spectre de couleurs.
34
Chapitre II Polypyrrole
Applications
35
Chapitre II Polypyrrole
Les pièces en acier ne sont pas capables de résister à des conditions très agressives telles que
la pollution atmosphérique ou autres produits corrosifs. La propriété anti-corrosive des polymères
conducteurs peut optimiser la protection tout en gardant la conductivité de l’acier. Pour cela, il
suffit de créer une « barrière » entre l’acier et le milieu extérieur grâce à l’application d’une couche
de polymère. Un exemple de couche protectrice est montré dans la figure II-13 [40].
Figure II-14 : Coupe micrographique d’un dépôt de polypyrrole (PPy)/Zn sur acier.
36
CHAPITRE III:
Le Polythiophène
Chapitre III Le Polythiophène
CHAPITRE III
LE POLYTHIOPHENE
III.1. LE THIOPHENE
Le Thiophène est un composé organique hétérocyclique aromatique de formule brute
C4H4S. C'est un liquide limpide incolore ayant une odeur qui rappelle celle du benzène. Le
thiophène est souvent trouvé naturellement dans le pétrole à des concentrations de quelques
pourcents. Le thiophène est un des composés utilisés pour dénaturer l'alcool. La réaction de
polymérisation du thiophène conduit au polythiophène. Le thiophène possède les propriétés
physiques suivantes :
Point d'ébullition : 84°C
Point de fusion : -38°C
Densité relative (eau = 1) : 1.06
Solubilité dans l'eau : nulle
Tension de vapeur à 12.5°C : 5.3 kPa
Densité de vapeur relative (air = 1) : 2.9
Point d'éclair : -1°C
Température d'auto-inflammation : 395°C
Limites d'explosivité en volume % dans l'air : 1.5-12.5
Coefficient de partage octanol/eau tel que log Poe : 1.81
Masse molaire : 84,14 ± 0,008 g·mol−1 (C 57,1 %, H 4,79 %, S 38,11 %,) pKa : 38,4[41]
III.2. LE POLYTHIOPHENE
Le couplage sur les positions 2,5 du thiophène donne une structure du polymère qui est une
chaîne linéaire et permet la délocalisation des charges puisqu'il y a alternance de liaisons simples et
37
Chapitre III Le Polythiophène
De plus, les travaux de Lemaire et al. ont montré que l'allongement de la chaîne conjuguée
du monomère (thiophène <bithiophène<trithiophène) (figure III-3) conduit à un comportement
électrochimique du polymère de moins en moins réversible. Evidemment, le degré de conjugaison
(ou longueur de la chaîne) n'est pas le seul paramètre qui influence la polymérisation. Roncali a mis
en évidence l'influence des conditions de synthèse sur la polymérisation de monomères à base de
thiophène [42].
Le PT et la plupart de ses dérivés présentent l’avantage de posséder une bonne stabilité vis à
vis de l’atmosphère aussi bien à l’état neutre qu’à l’état oxydé (dopé). Cette stabilité peut être
38
Chapitre III Le Polythiophène
maintenue jusqu'à 900° C dans un milieu constitué de gaz inerte ou dans le vide. Beaucoup de
travaux ont été réalisés sur la polymérisation électrochimique du thiophène et de ses dérivés. Cette
technique consiste à déposer par oxydation (polymérisation anodique) ou par réduction
(polymérisation cathodique) du monomère, un film de polymère à la surface d’un métal noble et
inerte tel que le platine et l’or, ou sur un semi-conducteur [43].
39
Chapitre III Le Polythiophène
La réaction se passe sous atmosphère inerte dans un solvant anhydre. Les rendements
peuvent atteindre 90% lorsque les conditions sont bien contrôlées. Les polymères obtenus atteignent
-1
des conductivités de l'ordre de 1 à 10 S.cm lorsqu'ils sont dopés. De plus, cette méthode permet
d'obtenir des polymères uniquement couplés en 2,5.
Cependant, l'étape d'insertion du magnésium dans la liaison Carbone-Halogène est
incontrôlable. Elle conduit ainsi à des grignards possédant aléatoirement un ou deux groupements
organomagnésiens. Dans le cas du PTh, il n'y a pas de problème de régiorégularité du fait de la
symétrie de la molécule. En revanche, pour les thiophènes monosubstitués, le monomère est
asymétrique et différents couplages structuraux peuvent se produire (Figure III-4) [43].
Les couplages TQ-TQ conduisent à des polymères réguliers et plans, qui présentent des
longueurs de conjugaison importantes et donc de bonnes conductivités. Les autres couplages
provoquent des répulsions stériques entre substituants, ce qui entraîne des distorsions de la chaîne.
Il s'en suit une perte de conjugaison électronique et ainsi une perte de conductivité.
Pour éviter les couplages défectueux, Mc Cullough et al. ont mis au point un protocole de
synthèse permettant d'obtenir sélectivement un unique organomagnésien (Figure III-5) [45]..
Figure III-5 : Méthode Mc Cullough pour la synthèse d'un organomagnésien sélectif, permettant
l'obtention d'un polymère régulier [45].
Une autre méthode très utilisée dans la synthèse des polythiophènes pour sa simplicité et son
efficacité est l'oxydation directe du monomère par le chlorure ferrique (FeCl 3). Les rendements
massiques de polymérisation atteignent souvent plus de 80%.
La réaction doit être effectuée sous atmosphère inerte (argon ou azote) et dans un solvant
rigoureusement anhydre. En effet, le chlorure ferrique est un oxydant très puissant et donc très
sensible. Les principaux solvants utilisés sont le tétrachlorométhane, le chloroforme, ou le
dichlorométhane [46].
41
Chapitre III Le Polythiophène
La réaction a besoin de FeCl3 solide. Les solvants dans lequel il est totalement dissous ne
permettent pas la polymérisation. Une étude de Niemi et al. Montre que la partie soluble du FeCl3
(0,1M dans le CHCl3) se trouve sous forme de dimères. Cette conformation inhibe le caractère acide
de Lewis du FeCl3 et le rend inerte chimiquement.
Le mécanisme de réaction de cette synthèse est assez controversé. Cependant, le mécanisme le
plus généralement admis est l'oxydation des monomères par le FeCl 3 conduisant à la formation de
radicaux cations qui se couplent et donnent des dimères après déprotonation. Le potentiel
d'oxydation des dimères étant inférieur à celui des monomères, ils sont favorablement réoxydés en
radicaux cations et peuvent se coupler de nouveau avec d'autres radicaux cations. Plus la chaîne
formée est longue et plus son potentiel d'oxydation est faible, ce qui favorise la réoxydation de
celle-ci.
Cette réaction conduit donc à des polymères de haute masse moléculaire : les masses
moyennes en nombre (Mn) se situent typiquement entre 10000 et 100000 et les masses moyennes
en poids (MP) entre 50000 et 300000. Les indices de polydispersité (IP = MP/Mn) sont
relativement élevés, indiquant une dispersité de longueurs de chaîne.
Thermodynamiquement, les couplages en positions 2 et 5 par rapport au soufre sont largement
favorisés par rapport aux couplages en position 4 [46]. Cependant, la virulence de cette réaction
donne lieu à 15 à 30 % de couplages défectueux de différentes sortes : des couplages 2,4 qui
rompent la délocalisation électronique le long de la chaîne polymère (~ 5%), ainsi que des
couplages 2,5 irréguliers qui engendrent des distorsions de la chaîne (10-25%). Pour éviter ces
défauts de régiorégularité, Andersson et al. ont mis au point un protocole dans lequel l'oxydant est
ajouté par petites fractions pour limiter la violence de la réaction et ainsi favoriser la régiosélectivité
thermodynamique. Ils obtiennent ainsi des couplages réguliers TQ-TQ de plus de 90%.
Les polymères synthétisés par cette voie sont obtenus à l'état dopé, le potentiel d'oxydation du
monomère étant supérieur au potentiel de dopage du polymère. Les anions dopants sont
- -
principalement sous forme FeCl4 ou Cl . Il faut donc procéder à un lavage avec différents solvants
comme le méthanol ou l'acétonitrile pour extraire les ions dopants et obtenir le polymère à l'état
neutre. Généralement, après lavage il reste des quantités en fer et en chlore inférieures à 1 % en
poids.
D'autres méthodes chimiques de polymérisation ont été rapportées, telles que l'oxydation par
le CuClO4, en milieu organique ou encore par le AsF5 en phase gazeuse [47].
42
Chapitre III Le Polythiophène
Ces méthodes permettent une grande précision de contrôle de la réaction et donc des
propriétés des polymères obtenus. Les synthèses électrochimiques sont effectuées dans des solvants
aqueux ou organiques, en utilisant des montages à trois électrodes : une électrode de travail (ET)
qui sert à oxyder le polymère, une électrode de référence pour contrôler le potentiel de l'électrode
de travail et une contre-électrode (CE) qui permet le passage du courant.
43
Chapitre III Le Polythiophène
La structure des films de polymère dépend fortement des conditions de synthèse : électrolyte,
méthode électrochimique, substrat, etc. Différents substrats sont utilisés comme électrode de travail.
Les substrats ITO (oxydes d'étain et d'indium) déposés sur verres ainsi que des métaux nobles
(platine et or) sont préférablement utilisés pour l'étude des polymères ainsi que pour les
caractérisations.
III.4.DOPAGE DE POLYTHIOPHENE
Un matériau est dit isolant lorsque le gap entre sa bande de valence et sa bande de conduction
est supérieur à 5 eV. Les polythiophènes possèdent des gaps entre 1,7 et 2,3 eV et font donc partie
des matériaux semi-conducteurs. Pour obtenir une conduction dans un tel matériau, il faut que les
électrons passent de la bande de valence à la bande de conduction ; il faut donc fournir une énergie
d'excitation supérieure au gap.
Doper un polymère conducteur (par injection ou extraction d'électrons) consiste à créer des
défauts structuraux (électrons non appariés) appelés solitons. Ces solitons ne sont pas stables et
s'apparient pour donner des radicaux cations appelés polarons[43]. Une oxydation plus poussée
conduit à la création de dications appelés bipolarons(Figure III-7). L’électroneutalité du système est
44
Chapitre III Le Polythiophène
45
Chapitre III Le Polythiophène
.
Intensités : TF : très forte, F : forte, m : moyenne, f : faible, ep : épaulement.
Notations des vibrations : ν : vibrations de valence, δ : vibrations de déformation dans le plan, γ :
vibrations de déformation hors du plan.
-1
Le spectre est conforme à ceux de la littérature, Le pic situé à 786 cm correspond à la
déformation hors du plan des liaisons C-H placées en β du soufre tandis que les pics situés à 725 et
-1
836 cm correspondent aux mêmes modes pour les liaisons C-H placées en α du soufre, et qui sont
donc des bouts de chaînes, La faible intensité de ces pics montre que le polymère possède de fortes
masses moléculaires.
Une première absorption vers 550 nm attribuée a la transition (π-π*). Lorsque le potentiel
augmente (oxydation du PT), on observe un changement de structure qui se caractérise par la
disparition de la bande d'absorption à 550 nm et par l'apparition d'une bande d'absorption vers 700 –
1100 nm attribuéeal état faiblement oxydé du polythiophène - transition du polaron ; si le potentiel
est plus élevé ; une troisième absorption apparait vers 1250 nm attribuée a l’ état complètement
oxydé du polythiophène( transition du bipolaron)-[40].
46
Chapitre III Le Polythiophène
-
Figure III-9 : Spectre UV-Visible d’un dérivé de Polythiophène.
Le thiophène étant difficilement oxydable, les études électrochimiques portent plutôt sur des
dérivés de thiophène tel le bithiophène, les alkylthiophènes, les alkyloxythiophènes, etc.
47
Chapitre III Le Polythiophène
48
Chapitre III Le Polythiophène
Le plus grand intérêt des OLED à base de polymères conducteurs est de pouvoir produire
des écrans flexibles. La dernière génération d’écran flexible a été intégrée dans un ordinateur
portable et présentée par SONY pendant le CES 2009 (Consumer Electronics Show) à Las Vegas
Le concept de PC est entièrement basé sur l’utilisation d’un écran flexible OLED, y compris le
clavier. La dalle OLED mesure à peine 1 à 2 mm d’épaisseur ( Figure III-12). [44]
49
Chapitre III Le Polythiophène
Figure III-12 : Photo d’un PC portable basé sur le concept Sony OLED flexible.
.
Figure III.13 : Panneau solaire photovoltaique.
50
Chapitre III Le Polythiophène
Figure III-14 : Schéma d une batterie ou le polymère conducteur peut être utilisé comme cathode
ou anode.
Figure III-15 ; revêtement antistatique dans les tubes cathodiques CRT contre la poussière.
51
CHAPITRE IV:
La Polyaniline
Chapitre IV La Polyaniline
CHAPITRE IV
LA POLYANILINE
IV.1. L’ANILINE
L’aniline, est un composé organique aromatique de formule chimique C 6H5NH2. C'est une
amine primaire aromatique dérivée du benzène, toxique pour l'homme et l'environnement.
L’aniline appelée également aminobenzène est un liquide coloré, huileux et inflammable. Le
tableau 1 présente quelques propriétés de l’aniline. L’aniline est fabriquée à partir du nitrobenzène
par hydrogénation ou par réduction par le fer dans l’eau en présence d’acide chlorhydrique.
L’aniline possède les caractéristiques principales suivantes :
IV.2. LA POLYANILINE
La polyaniline est connue depuis 1835 sous forme d’aniline noire, terme utilisé pour
tout produit obtenu par oxydation de l’aniline. La synthèse de la polyaniline (PANi) remonte assez
loin en arrière. En effet, c'est en 1862 que Lethby l'obtient pour la première fois, par une synthèse
électrochimique. Il décrit ce produit comme un précipité vert foncé, déposé sur l’électrode. Ce n'est
qu'au début du siècle dernier (1910) que Green et Woodhead reprirent la synthèse de la PANi, par
52
Chapitre IV La Polyaniline
oxydation de l'aniline avec le persulfate d'ammonium. Plus tard, dans les années soixante, Adams
étudia plus en détail la PANi. Néanmoins, c'est en 1986 que Mac Diarmid décrivit la PANi comme
un nouveau polymère conducteur. Le prix Nobel de Chimie 2000 a été décerné à Mac Diarmid et
col, pour leurs travaux sur ces matériaux. [51].
La structure simplifiée de la PANi est la suivante : Ceci dit, cette structure n'est pas
toute la chaîne polymère, ce qui constitue une "mer" d'électrons, comme pour un métal. Il s'agit
cependant d'une approximation grossière. Sachant cela, il se conçoit que l'on puisse injecter ou
extraire des électrons sur cette chaîne, et les faire circuler, suivant le potentiel appliqué, ceci est à
l'origine des propriétés électroniques et optiques de la PANi [52].
Le degré d'oxydation de la chaîne de polymère peut varier, pour donner les formes
leucoemeraldine(a), emeraldine base (b), emeraldine sel (Conducteur électronique), (c) et
pernigraniline(d) [53]. Ces structures sont présentées dans la figure IV-3.
53
Chapitre IV La Polyaniline
54
Chapitre IV La Polyaniline
polyaniline synthétisée par voie chimique ou électrochimique en fonction de son état d’oxydation
peut être décrite par la formule suivante:
55
Chapitre IV La Polyaniline
56
Chapitre IV La Polyaniline
b/ Ou bien le couplage de deux cations radicaux. Ce deuxième mécanisme est plus largement
accepté dans la littérature.
Dans l’étape de propagation de la chaîne polymère, le dimère est oxydé en un cation radical,
puis il est de nouveau couplé avec un cation radical, ou peut être couplé avec un autre dimère de
type cation radical.
La chaîne polymère obtenue est sous la forme réduite (LEB). Lors de l'étape de propagation, cette
forme est alors oxydée et se transforme en PNGB. Dans l’étape suivante, le polymère totalement oxydé
est réduit à l’état semi-oxydé par l’intermédiaire de réactions d’oxydo- réduction du monomère.
En réalité, la polymérisation se fait en milieu acide, ce qui permet simultanément la
protonation des sites imines, forme base de la PANI. A ce stade, la polyaniline est sous sa forme
éméraldine sel [58].
Le mécanisme de la réaction de synthèse de la PANI est schématisé sur la figure VI-5. C’est
une polymérisation radicalaire en chaîne qui implique trois étapes : initiation ou amorçage,
propagation et terminaison. L’initiateur qui provient de la décomposition de l’agent oxydant
((NH4)2S2O8) en deux radicaux libres, réagit avec le monomère en produisant une espèce réactive
qui peut réagir avec un autre monomère et résulter en une nouvelle espèce réactive.
Le processus de propagation continu jusqu’à se que le monomère soit épuisé. Le polymère
précipite lorsque les bouts de chaînes réactifs sont désactivés par couplage, c’est l’étape de la
terminaison. [57].
57
Chapitre IV La Polyaniline
s’accordaient sur le fait que la protonation s’effectue exclusivement sur les sites imines (-N=), Le
mécanisme de dopage protonique de PANi est montré en Figure IV-6. [23].
Les Figures IV-7 :.a–b représentent les spectres IR des PANI-EB et PANI-ES. La Figure
IV.8.a montre les bandes d'absorption caractéristiques de la forme éméraldine base : on note deux
bandes intenses et étroites situées vers 1586 cm -1 et 1494 cm-1 associées respectivement aux
vibrations de valence azote-système quinoïde-azote (N=Q=N) et azote-système benzénoïde-azote
(N-B-N) du polymère. Des bandes de moindres importances situées à 1310 cm-1 et 1160 cm-1
59
Chapitre IV La Polyaniline
La Figure IV.7.b, représente les bandes caractéristiques de la PANI éméraldine sel, les deux bandes
intenses à 1586 cm-1 et 1457 cm-1 sont associées respectivement aux vibrations de valence des
liaisons (C=C) des cycles quinoïde et (C-C) des cycles benzoïde. Ces deux raies donnent des
informations qualitatives sur le degré d’oxydation de la polyaniline. Les bandes à 1295 cm-1 et
1229 cm-1 correspondent aux élongations (C-N) du polymère. Celle qui apparait vers 1144 cm-1
correspond au mode de vibration (B-NH+=Q) formé lors de la protonation de la PANI. Cette bande
confirme la protonation de l’éméraldine [58].
60
Chapitre IV La Polyaniline
électronique (π-π*) relative aux électrons du système benzoïde délocalisé sur les atomes d’azote des
sites amine du polymère et à la transition des électrons entre l’orbitale moléculaire occupée de plus
haute énergie (HOMO) du système benzoïde et l’orbitale moléculaire de plus base énergie (LUMO)
du système quinoïde du polymère.
Le spectre UV-Visible de la PANI protonée montre des différences par rapport au spectre de
la PANI-EB (Figure IV-8.b). On remarque ainsi l’apparition de nouvelles bandes vers à 440 nm et
780 nm et la disparition complètement de la bande d'absorption à 633 nm tandis que l’intensité de la
bande située à 338 nm, diminue considérablement. Ces bandes sont caractéristiques de la
polyanilineprotonée. Elles correspondent aux transitions électroniques π-π* (bande à 360 nm), π-
polaron (bande à 440 nm) et polaron-π* (bande large à 780 nm). [58].
61
Chapitre IV La Polyaniline
62
Chapitre IV La Polyaniline
63
Chapitre IV La Polyaniline
Au cours de la décharge, la PANI se dédope et relâche des anions dans l’électrolyte tandis
que le lithium libère des électrons pour former des ions Li+. A la charge, c’est la réaction inverse,
l’ion Li+ redevient du lithium et se dépose sur Li/Al. La capacité d’une telle batterie est de l’ordre
de 150 Ah/kg. Cela est tout à fait honorable en comparaison de batteries classiques. A titre
d’exemple la batterie Ni/Cd présente une capacité de l’ordre de quelques dizaines d’Ah/kg.
64
Conclusion Générale
Conclusion Générale
CONCLUSION GENERALE
Dans ce mémoire nous avons présenté une étude bibliographique sur quelques polymères
conducteurs intrinsèques parmi les plus étudiés : polypyrrole, polythiophène et polyaniline. Ce sont
des polymères aromatiques conjugués essentiellement synthétisés par voie chimique et
électrochimique. Ils peuvent présenter des conductivités électriques assez élevées pouvant atteindre
100 S/cm sous dopage mais peuvent aussi perdre cette conductivité électrique et redeviennent semi-
conducteurs à l’état dédopé. Cette conductivité électrique est assurée par des porteurs de charges
tels que les solitons, les polarons et les bipolarons. Le dopage peut être réalisé par voie chimique ou
électrochimique. Il peut etre de type p ou type n.
Ces polymères conducteurs intrinsèques sont essentiellement caractérisés par spectroscopie
IR, UV-Visible et par voltamétrie cyclique. La spectroscopie IR permet d’atteindre leurs structures
chimiques. La spectroscopie UV-Visibe montre les transitions possibles des différents porteurs de
charge : transition électronique, transition du polaron et transition du bipolaron. La voltamétrie
cyclique permet de caractériser le passage réversible du polymère conducteur intrinsèque de l’état
neutre (dédopé) à l’état oxydé (dopé). Notons que d’autres méthodes de caractérisation peuvent
être utilisées.
Nous avons terminé notre étude par la description de quelques applications déjà mises en
œuvre : électrochromisme (Oled) et stockage de l’énergie (batterie).
65
Référence
Bibliographique
Référence Bibliographique
Référence Bibliographique
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