Bilan Regionalisation Maroc
Bilan Regionalisation Maroc
Bilan Regionalisation Maroc
André Roux
La présente note s'appuie sur une recherche documentaire ainsi que sur les
informations recueillies lors du colloque sur la régionalisation avancée organisé
conjointement par le Ministère de l'intérieur et l'Association des régions du Maroc les 20
et 21 décembre 2019 à Agadir (Maroc), qu'il s'agisse des interventions en séance
plénière ou lors des ateliers ou encore à l'occasion des rencontres bilatérales avec les
représentants des ministères et des conseils régionaux.
Après avoir situé la réforme de la régionalisation avancée dans le contexte plus général
de la décentralisation au Maroc, après avoir rappelé ses principaux objectifs ainsi que
l'évolution du cadre juridique en la matière, il s'agira de faire le point sur la mise en
œuvre de la réforme en soulignant notamment les obstacles et les difficultés
rencontrées. Enfin, il conviendra de présenter les principales conclusions issues du
colloque d'Agadir sur la régionalisation avancée, destiné à donner un nouvel élan à cette
réforme.
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Les communes, les préfectures ou provinces, ainsi que les régions sont « des collectivités territoriales de
droit public, dotées de la personnalité morale et de l’autonomie financière ». Il existe au Maroc 1503
communes, 62 provinces, 13 préfectures et 12 régions.
Plusieurs facteurs d’ordre institutionnel expliquent ce sentiment. Ils tiennent
notamment au fait que la régionalisation était dans sa phase « naissante », et de ce fait, la
région disposait de pouvoirs de décision et de moyens d’action limités, ce qui l’a
confinée dans un rô le dépourvu de vision stratégique en reproduisant des choix et des
décisions confortant les revendications essentiellement locales loin de la dimension
régionale. Pour leur part, les provinces et préfectures présentaient une image
institutionnelle « brouillée », jouissant à la fois de statut de collectivité́ territoriale et
constituant dans les faits un échelon de régulation et de commandement de
l’administration territoriale. Quant aux communes, l’absence de majorités stables et
homogènes a constitué un élément déterminant dans la faiblesse de leur gouvernance et
d’exacerbation de conflits partisans au détriment de l’intérêt général.
Sur un autre plan, le poids de la tutelle, jugé excessif, et le centralisme de
l’administration n’ont pas favorisé une responsabilisation claire des gestionnaires
communaux dont certains se sont accommodé de cette situation en profitant d’une
application peu rigoureuse du principe de reddition des comptes.
Au niveau de la gouvernance, là aussi les dysfonctionnements identifiés sont nombreux
et touchent à la faible professionnalisation et à l’encadrement insuffisant de
l’administration locale, à son effectif pléthorique et peu efficace ainsi qu’à l’absence
d’outils et de normes de management moderne.
Les illustrations de ces faiblesses ont été à maintes reprises mises en lumière par les
rapports officiels des institutions de contrô le des finances publiques et notamment la
Cour des comptes.
II.1. Ainsi, le discours Royal du 3 Janvier 2010 installant dans sa mission la Commission
Consultative de la Régionalisation a défini les quatre principes fondamentaux sur
lesquels repose la régionalisation avancée, à savoir :
■ L’unité́ de l’Etat, de la nation et du territoire dont Sa Majesté́ le Roi est le garant et le
protecteur ;
■ La solidarité́ selon des mécanismes efficients et dans le cadre d’une complémentarité́
et une cohésion interrégionale du Maroc Uni ;
■ L’harmonisation et l’équilibre dans la redistribution des compétences entre les
différentes collectivités locales, les autorités et les institutions ;
■ Une large déconcentration dans le cadre d’une gouvernance territoriale efficiente.
II.2. Le discours du 9 Mars 2011 pour sa part, annonçant la révision de la Constitution a
fait de la régionalisation avancée la « clé́ de voute des nouvelles réformes globales » et
de son instauration un modèle qui soit « l’émanation de la volonté́ populaire directe,
exprimée à travers un référendum constitutionnel ».
Dans ce discours ont été́ également arrêtées de façon plus précise les orientations
fondamentales de ce modèle axé sur les principes suivants :
■ Unité de l’Etat, de la Nation et du territoire ;
■ Exigence de l’équilibre et de la solidarité́ nationale entre et avec les régions ;
■ Election au suffrage universel des conseils régionaux ;
■ Gestion démocratique des affaires de la région ;
■ Transfert du pouvoir d’exécution des délibérations des conseils régionaux aux
présidents desdits conseils au lieu des walis ;
■Renforcement de la participation de la femme à la gestion des affaires régionales et
encouragement par la loi de l’égal accès des hommes et des femmes aux fonctions
électives ;
■ Consécration de la représentativité territoriale des régions à travers la refonte de la
composition et des attributions de la chambre des Conseillers ;
■ Adoption de la bonne gouvernance comme fondement de gestion des affaires
régionales ;
■ Répartition équitable des attributions et moyens entre le centre et les régions.
Le dernier discours Royal du 30 juillet 2015 à l’occasion de la fête du Trô ne est venu
rappeler, une nouvelle fois, la vraie finalité des réformes institutionnelles, notamment
celle de la régionalisation avancée, à savoir la préservation de la dignité des citoyens et
l’amélioration de leur condition de vie.
III.1. La Constitution du 1er juillet 2011 marque un tournant majeur dans l’évolution
institutionnelle du Maroc.
Dès son article premier, elle proclame que : «… l'organisation territoriale du royaume et
décentralisé. Elle est fondée sur une régionalisation avancée ;». Son titre IX (articles 137
146) énonce les principes de base régissant les régions et les autres collectivités
territoriales. Elle consacre le statut de collectivités territoriales des régions, instauré par
la Constitution de 1992, et confirmé par celle de 1996.
Les principes de base devant régir la nouvelle organisation des entités régionales sont la
libre administration, la coopération et la solidarité́ . La mission principale des
assemblées régionales est de favoriser un développement humain intégré́ et durable
selon une approche nécessairement inclusive des populations concernées. Par ailleurs la
Constitution délimite le champ de leurs compétences et prérogatives des régions, leurs
relations avec l’Etat, avec les autres collectivités territoriales, les citoyens et la société́
civile, ainsi que leurs principales sources de financement. Elle leur reconnait en
particulier, en dehors de toute relation de tutelle, une prééminence par rapport aux
autres collectivités territoriales en matière d’élaboration et de suivi des programmes de
développement régionaux et des schémas régionaux d’aménagement des territoires. La
nouvelle Constitution confie par ailleurs aux Walis de région, en leur qualité́ de
représentants du pouvoir central, un rô le d’assistance des Présidents des conseils des
régions dans la mise en œuvre des plans et programmes de développement.
Elle a également renforcé le rô le de la société́ civile en tant que force de proposition
participant dans les différentes phases d’élaboration, de suivi, et d’évaluation des
politiques publiques au niveau national et régional. Elle recommande notamment
l’adoption de mesures visant une meilleure représentativité des femmes au sein des
conseils des régions.
Trois lois organiques relatives aux collectivités territoriales ont été adoptées en juin
2015 par le Parlement marocain qui consacrent le principe de leur libre administration,
précisent leurs compétences et leurs ressources, limitent le contrô le administratif
exercé par l'É tat et définissent leurs règles de gouvernance.
Les principaux apports de la loi organique n°111.14 du 7 juillet 2015 relative aux
régions peuvent être résumés ainsi:
- L’élection au suffrage universel des membres du conseil régional et la nouvelle
composition de ce dernier, qui doit conférer à la région une légitimité démocratique
renforcée et une meilleure visibilité institutionnelle ;
- La consécration du principe de « la libre administration » afin d’assurer au Conseil une
autonomie d’action avec des pouvoirs exécutifs importants pour l’exercice de ses
prérogatives ;
- L’instauration de l’équité du genre à travers notamment le renforcement de la
représentation des femmes au sein du Conseil en décrétant des seuils minima de
candidatures susceptibles d’élever le niveau de cette représentation jusqu’à un taux de
37% ;
- La consécration du rô le et de l’utilité de la démocratie participative dans l’expression
des attentes et aspirations de la société civile en vue de leur prise en compte dans la
gestion des affaires régionales ;
- La reconnaissance de la prééminence de la région et du Président du conseil régional
dans la conduite et le suivi des plans de développement régionaux (PDR) et du Schéma
régional d’aménagement territorial (SRAT) est destinée à faire de la région le catalyseur
des initiatives des acteurs régionaux et doit permettre d’intégrer des programmes et
des projets contribuant au développement de la région ;
- L’ouverture de larges perspectives dans le transfert des compétences aux régions avec
ses trois composantes ; compétences propres, partagées et transférables en application
des principes de subsidiarité, de progressivité et de différenciation selon les capacités et
spécificités de chaque région ;
-Le renforcement du dispositif de financement basé sur des ressources propres et
transférées, substantiellement renforcées, et enrichi par les ressources des deux fonds
nouvellement crées à savoir le Fonds de mise à niveau social et le Fonds de solidarité
interrégionale;
- La consécration du principe de transfert simultané́ des compétences et des ressources
financières correspondantes s’inscrit également dans le souci de garantir aux régions
une gestion saine de leurs finances et des relations équilibrées entre le centre et la
région ;
-La dotation de la région de nouveaux organes de gouvernance, notamment la Direction
générale des services et l’Agence Régionale d’Exécution des projets (AREP).
- la mesure des performances ainsi que le principe de la reddition des comptes avec le
recours aux techniques de contrô le a posteriori et de l’audit, qui constituent, a priori, des
gages de bonne gouvernance et de gestion efficiente et transparente.
Il convient enfin de rappeler que le décret n°2–15– 40 du 20 février 2015 a procédé à un
nouveau découpage régional ramenant le nombre de régions de 16 à 12. Ce nouveau
découpage s’efforce de concilier les normes du découpage administratif avec la logique
de création d’espaces de développement économique viables de manière à favoriser
l’émergence de pô les régionaux de développement équilibrés et intégrés et de
contribuer ainsi à résorber les inégalités de développement des territoires.
L'adoption de cette Charte marque une étape importante dans la réalisation du chantier
de la régionalisation avancée.
La mise en œuvre de la régionalisation avancée s’est faite avec une certaine lenteur,
doublée d’une capacité à reporter à une date toujours ultérieure des arbitrages cruciaux,
qui sont autant de goulets d’étranglement. Ainsi, la régionalisation avancée, inscrite dans
la constitution de 2011, a dû attendre quatre ans pour que ses principales lois
organiques supposées préciser les principes, lesquels renvoient à un nombre indéfini de
décrets censés préciser la loi, lesquels s’accompagnent d’une charte de déconcentration
qui n’a été adoptée qu’en 2018, bien qu’identifiée comme un des problèmes majeurs par
les acteurs sur le terrain depuis de nombreuses années.
Malgré la promulgation d’une batterie de décrets d’application (près de 70 entre 2016 et
2017), certains mécanismes sont toujours en rodage. Le fonds de solidarité
interrégional, opérationnel depuis décembre 2018, et qui devait résorber les disparités
entre régions, n’atteint pas encore ses objectifs. Idem pour le fonds de mise à niveau
social, censé résorber les déficits en infrastructures et équipements.
Les régions ont eu des difficultés à mettre en œuvre un début de politiques publiques
avant l’année 2018, reportant leur budget des années 2016 et 2017 par défaut d’emploi.
A ce titre, la situation de blocage de la région de Guelmim Oued Noun est
particulièrement emblématique. L’effondrement de la coalition soutenant le président
Abderrahim Bouaïda a empêché tout projet jusqu’à aujourd’hui obligeant le ministère de
l’Intérieur à rétablir une tutelle dont les modalités sont particulièrement floues dans le
cadre de la loi de 2015.
Des retards ont également été constatés dans l’élaboration et la mise en œuvres des
plans de développement régionaux, qui relèvent de la compétence des conseils
régionaux depuis la loi organique de 2015 Ces plans doivent leur permettre de lancer
des projets destinés à créer des emplois et à améliorer les conditions de vie. Compte
tenu de l’importance confiée à la région, notamment en matière de développement
économique, les PDR doivent être en mesure de dégager une vision en synergie avec les
besoins des communes, provinces ou préfectures. Le PDR doit également prendre en
considération les orientations des politiques publiques de l’Etat ainsi que les
dispositions du Schéma régional d’aménagement du territoire (SRAT). En 2018, sur 12
régions, 10 ont préparé et fait adopter leur PDR par leur conseil. Ceux de Drâ a-Tafilalet
et de Guelmim-Oued Noun étaient en cours de préparation. Les 10 PDR adoptés portent
sur des projets d’investissement de 450 milliards de DH (41 milliards d’euros) sur 6 ans.
Après examen, la tutelle a constaté une surestimation des montants fixés par certaines
régions en prévoyant notamment des projets déjà programmés ou en cours de
réalisation. Aussi, le ministère de l’Intérieur recommande-t-il fermement aux régions de
rétablir la vérité des chiffres, officialiser l’engagement des partenaires dans la
contribution au financement de leur programme en précisant exactement les montants à
accorder. L’absence de système de suivi et d’évaluation est également pointée. Avant
l’étape finale de validation, un travail doit être mené par la Direction générale des
Collectivités locales (DGCL) en concertation avec les représentants des régions pour
unifier le contenu des PDR et en faire un document type commun à l’ensemble des
régions. Après la validation par la DGCL, les PDR passeront par l’étape de
contractualisation entre l’Etat et la région ainsi que les autres intervenants.
Le ministère prévoit d’établir un document type pour l’ensemble des régions. « Le
ministère de l’Intérieur a voulu jouer son rô le. Avant de donner le visa pour l’exécution
de ces PDR, il a tenté de préparer une négociation entre les régions, les partenaires
gouvernementaux, et certains établissements et offices, principaux bailleurs de fonds
pour les projets planifiés », a souligné Mohand Laenser, président de l’association des
régions.
Au total, ce sont quelque 450 projets prioritaires qui seront réalisés sur la période allant
de 2019 à 2021. Ces projets feront l’objet de contrats-programmes entre le
gouvernement et les régions concernées. Cette dimension économique a été d’ailleurs
rappelée par le Souverain qui a appelé à l’accélération de la mise en œuvre de ce
chantier et exhorté le gouvernement à lui accorder la priorité, « en corrigeant les
dysfonctionnements de l’Administration et en mobilisant les compétences qualifiées, aux
niveaux régional et local».
Les 1ères Assises nationales de la régionalisation ont été organisées à Agadir les 20 et
21 décembre par le ministère de l’Intérieur et l’Association des Régions du Maroc
(ARM), sous le Haut Patronage du Roi Mohammed VI, ce colloque national a connu la
participation d’environ 1 400 personnes, notamment des élus, des représentants des
divers ministères, des institutions constitutionnelles et des institutions publiques, des
universitaires, des experts nationaux et internationaux et des acteurs de la société civile,
en particulier des représentants des comités consultatifs créés auprès des conseils
régionaux.
Le Roi a adressé un message aux participants, dans lequel il a souligné que l’application
effective de la régionalisation avancée, de ses principes théoriques comme de ses
modalités pratiques, reste tributaire de la mise en place d’une politique régionale
clairement définie et réalisable en matière économique, sociale, culturelle et
environnementale. Mohammed VI a ainsi invité les régions à faire une évaluation d’étape
pour redresser le cap dans la définition des projets prioritaires et leur hiérarchisation,
ainsi que dans l’élaboration d’une architecture renforcée des projets programmés et de
leur montage financier, soulignant que « le but ultime est de garantir l’efficacité de ces
projets et de parvenir à faire converger les différentes politiques et les divers programmes
publics au niveau régional ».Le souverain a aussi mis en exergue l’importance de mettre à
profit les mécanismes contractuels établis entre les régions, l’É tat et le reste des
intervenants en vue d’élaborer et de mener à bien les projets de développement
prioritaires.
Les thématiques des ateliers ont été, en effet, choisies de manière à toucher à tous les volets
liés à la mise en œuvre de ce chantier. Ainsi, les panélistes ont passé au crible une série de
sujets liés au développement régional intégré entre les impératifs de la réduction des disparités
territoriales, aux enjeux de la compétitivité et l’attraction de l’investissement, à la
gouvernance financière et aux problématiques de financement des régions entre enjeux et
perspectives, à la déconcentration et la contractualisation, en s’arrêtant notamment sur les
piliers d’une bonne gouvernance de l’action publique territoriale. Les participants ont
également échangé autour des compétences des régions comme enjeu au cœur du processus
de la régionalisation avancée, la démocratie participative comme levier pour une mise en
œuvre participative de la régionalisation avancée, ou encore l’administration régionale, vers
un nouveau modèle de management.
Dans son intervention lors de la séance inaugurale, le président de l'Association des Régions
du Maroc (ARM), Mohand Laenser, a mis l’accent sur l’opportunité que représente ce
chantier afin de mener une réflexion visant à la mise en place de nouvelles formes d'action
publique et des mécanismes innovants encadrant les relations entre les acteurs territoriaux.
L’ancien ministre de l’Intérieur et actuel président de la région Fès-Meknès a également passé
en revue le processus législatif ayant accompagné la mise en œuvre du chantier de la
régionalisation avancée. Il a rappelé, dans ce sens, le rôle de la constitution de 2011 dans
l’adoption du nouveau concept de l’organisation territoriale du Royaume. Il a également
insisté sur l’importance des élections communales et régionales de 2015, considérées comme
le point de départ effectif de la régionalisation avancée. Dans ce sens, il a souligné que le
chantier en cours ne saurait aboutir sans un cadre progressif basé sur une harmonisation qui
garantit l'évolution du processus et la non rétroactivité des mécanismes opérationnels.
Mohand Laenser, a souligné à cet effet que pour une action collective efficiente, la
contractualisation Etat-Régions constitue un « pilier essentiel » pour la mise en œuvre des
programmes de développement régional, afin de faire du projet de la régionalisation avancée
un levier pour l’intégration et la convergence entre les orientations stratégiques de l’Etat et les
besoins du développement aux niveaux régional et local. Il a rappelé, dans ce sens, que dans
l’objectif de définir un cadre adéquat pour l’action collective entre l’Etat et les régions en
faveur de la mise en œuvre des programmes de développement régional, d’un côté, et des
attributions de la région, de l’autre, l’ARM et le ministère de l’Intérieur (Direction générale
des collectivités locales) ont procédé à la mise en place d’un cadre général et opérationnel de
l’approche contractuelle, en partenariat avec l’Organisation de coopération et de
développement économiques (OCDE).
L’un des moments forts de ces Assises a été la signature du Cadre d’orientation pour la mise
en œuvre de l’exercice des compétences des régions, entre 12 membres du gouvernement et
les 12 présidents des conseils régionaux du Royaume. L’objectif de ce Cadre d’orientation est
de tirer profit des conclusions de l’étude relative à la définition des compétences propres et
communes des régions, et partant accélérer l’exercice de ces compétences ainsi que l’adhésion
de toutes les parties au processus de mise en œuvre, en droite ligne avec les compétences de
chaque région et ses moyens financiers et humains disponibles. Pour ce faire, le cadre définit
les moyens de coopération et de partenariat entre les parties prenantes dans un cadre
contractuel soulignant les engagements des parties sous forme de contrats-programmes entre
chaque région et le département gouvernemental concerné, le but étant de mettre en œuvre les
compétences propres et communes de la région, tout en veillant à leur adéquation avec le
programme de développement régional et des stratégies sectorielles y afférentes.
Au terme de ces échanges, une série de conclusions et de recommandations ont couronné les
travaux des six ateliers thématiques des Assises.
Des appels ont ainsi été lancés en faveur du renforcement des mécanismes de la planification
territoriale en droite ligne avec la politique générale de l’Etat en la matière, l’adoption de la
justice territoriale, la conclusion des contrats-programme entre l’Etat et les collectivités
territoriales en matière de compétences transférées et le renforcement des capacités des
collectivités territoriales. L’accent a été également mis sur la nécessité de promouvoir les
capacités de gestion de la région, à travers des compétences hautement qualifiées dans son
domaine de compétences et la mise en œuvre de ses structures organisationnelles, et sur la
mise en place les mécanismes de la gouvernance et activer les mécanismes de coordination et
de communication entre l’administration de la région et les différents intervenants. La mise en
oeuvre de la déconcentration administrative est le prélude à une gestion régionale solide, a
indiqué le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit lors de la séance de clôture.
Le ministre de l’Intérieur a annoncé dans ce cadre l’organisation des Assises nationales de la
régionalisation tous les deux années, ainsi que l’organisation en 2020 du 2-ème Forum
national des collectivités territoriales sous le thème « le développement des agglomérations
urbaines ».
– Les ressources financières globales des régions ont presque quadruplé passant
de 2.019 millions de dirhams à 7 931 millions lors des quatre dernières années
(+293 %).